L'Humanité
Claire Marin : « Le vrai lieu est un rapport au monde »
EntretienAvec Être à sa place, la philosophe interroge les tensions entre ancrages et ailleurs, racines et voyages, conquêtes de soi et exils. L’auteure invite à refonder nos rapports aux espaces et aux autres.
Nicolas MatheyEn quoi les personnes sont-elles définies par leurs lieux de naissance et de vie, leur place dans la société ? Loin des identités fixées, les notions de place et de déplacement peuvent être repensées en politique de façon dynamique, affirme la philosophe Claire Marin dans son dernier essai (1). Si notre vrai lieu est un rapport à construire au monde et aux autres, elle rappelle que, pour le trouver, il faut partir d’une place reconnue solidairement, comme les douloureuses expériences des SDF ou des exilés le soulignent.
En quoi le concept de place renvoie-t-il à la tension entre l’identité d’un chez-soi et l’appel d’un ailleurs ?
C’est en effet la question de l’identité qui se joue dans ce concept de place, une identité pensée dans la relation au monde extérieur, aux autres. Elle passe par la reconnaissance d’une place légitime dans les espaces familiaux, professionnels, mais aussi politiques, avec des questions d’engagement et de responsabilité collective. La question de la place se pose par exemple au quotidien pour mes étudiants lorsqu’ils s’interrogent sur leur orientation professionnelle. Si elle se pose de manière plus cruciale à 18 ans, elle se répète à plusieurs moments de la vie. Je suis moi-même passée d’un milieu social à un autre, et j’ai découvert dans ce déplacement un milieu intellectuel qui ne m’était pas familier. La place est un équilibre entre un ancrage et une envie d’ailleurs, d’altérité.
Selon vous, la question de la place et des lieux a-t-elle été rendue plus centrale par le confinement ?
Georges Perec, dans l’Infra-ordinaire, rappelle que ce qui est trop familier finit par ne plus être regardé. Le confinement nous a obligés à nous interroger sur nos espaces familiers. Que disent-ils de nous ? À combien peut-on y vivre ? Quels sont les « espaces autres » dont parle Foucault : espaces de transition, de rencontres dont nous avons besoin ? Le confinement a mis en évidence la nécessité du déplacement et du mouvement. On a aussi besoin de bousculade pour être en mouvement, avoir de nouvelles idées, de nouveaux désirs.
On rêve aussi, selon vous, d’un ordre où chaque chose serait à sa place. Ce rêve n’est-il qu’illusion ?
Il y a en effet le fantasme d’un lieu qui serait en adéquation avec nous-mêmes. Comme il y a le rêve de quelqu’un qui nous attendrait et nous correspondrait en tous points. Quand bien même on réussirait à fabriquer ce lieu, on s’y ennuierait très vite. Le décalage, l’écart et l’inadéquation sont des marges nécessaires, une respiration qui nous laisse un espace d’invention, de création de nouveauté.
Que nous disent les femmes et les hommes qui ne tiennent pas en place ?
Ils nous disent ce besoin d’ailleurs, ce refus des espaces fermés, des définitions toutes faites, des catégories, des ordres définitifs. Les définitions nous enferment dans des limites. L’enfant qui ne tient pas en place nous dit la nécessité de bouger. Comme tous les animaux, on dispose d’une énergie dont on a besoin de se décharger, c’est la fameuse « dépense » de Bataille. On n’est pas fait pour tenir en place. Notre manière de vivre, très sédentaire, fait que nous nous consumons dans ce bouillonnement intérieur.
Vous évoquez également les vies rétrécies et empêchées, comme celle de « l’homme noir » dont parle Frantz Fanon qui occupe de la place sans en avoir une.
L’homme noir est, selon Fanon, un paradoxe. Il prend trop de place car, pour l’éviter, on crée du vide autour de lui. Il est surdimensionné alors que lui fait tout pour devenir invisible. Ses mouvements sont à ras du sol. Fanon emploie même le terme de « reptation ». Ce paradoxe souligne qu’il n’a pas une présence dans l’espace public qui correspondrait à sa place réelle.
Le confinement a mis en évidence la nécessité du déplacement et du mouvement. On a aussi besoin de bousculade pour être en mouvement, avoir de nouvelles idées, de nouveaux désirs.
L’injonction à rétrécir s’est également, selon vous, longuement imposée aux femmes, « sans cesse délogées d’elles-mêmes », dont le corps resterait débordé, occupé, préoccupé.
La question de la place que les femmes luttent pour obtenir est majeure. L’ambition d’occuper des places nouvelles et la lutte pour la reconnaissance de leur totale légitimité à accéder à des postes réservés se heurtent aux formes d’assignation au domestique, à des tâches et des lieux liés, à la maternité, à la famille, à des fonctions vitales de soin. Les femmes continuent aussi de faire cette expérience d’un corps sans cesse envahi par des regards, des contacts, des frottements qui sont autant d’intrusions, de violence physique ou psychique. Il reste cette difficulté à faire respecter les limites des corps des femmes. S’il y a des envahissements joyeux, comme ceux liés aux enfants pour qui le corps des mères est un terrain de jeu, les femmes sont épuisées par ces « débordements », tous ces moments où leur corps et leur énergie sont dédiés au plaisir, au confort ou au soutien des autres. On peut rappeler que les aidants, par exemple, sont majoritairement des femmes.
À la suite du géographe Michel Lussault, vous rappelez que la lutte des places est une lutte des classes, « mais aussi sans doute une lutte des races et des genres ».
On voit bien dès les premiers espaces sociaux comment les espaces sont symboliquement attribués. Dans les cours de récréation, les garçons s’approprient le milieu de la cour, les filles restent aux marges. Les espaces scolaires constituent de bons laboratoires d’analyse : la répartition genrée ou ethnique dans les classes, les filières générales, technologiques ou professionnelles, sportives ou musicales, disent quelque chose de l’intériorisation inconsciente des places auxquelles chacun peut aspirer.
Le concept de « transclasse », qu’a développé Chantal Jaquet, rejoint-il le déplacement social dont vous parlez ?
En se saisissant de ce concept, Chantal Jaquet a donné une plus grande ampleur à ce terme, qui résonne souvent avec des accents négatifs. Au-delà de la honte et des déchirements, être transclasse renvoie au fait d’être entre deux milieux. À la division intérieure et douloureuse de ceux et celles qui, par moments, ne savent pas où ils sont, Chantal Jaquet pense d’une manière sereine et pacifiée le plaisir qu’il y a à maîtriser deux codes, deux langages, à naviguer entre deux mondes sociaux.
Avec Annie Ernaux, vous évoquez le déplacement de ceux qui osent changer de place. Alors que « le mépris social abîme », les insolents dont vous parlez « font trembler les institutions, secouent les mœurs, dépoussièrent les placards ».
En employant le terme d’insolents, je voulais analyser la violence du regard extérieur sur celles et ceux qui changent de place, et à qui on refuse l’entrée. On les juge insolents là où souvent ils sont maladroits par ignorance des codes de l’autre milieu. On peut avoir le même type de jugement sur l’étranger qui débarque, à qui il manque les éléments de la grammaire sociale. Il faut une part d’inconscience pour tenter cette ascension-là, changer de milieu et de place dans la société.
Ne pourrait-on pas penser à ces autres sans-place et sans-lieu que sont les sans-domicile fixe ?
Les sans-domicile fixe appartiennent en effet à la catégorie des sans-place. Günther Anders reprend, dans ses Journaux de l’exil et du retour, les paroles de « déplacés » qui ne réussissent pas à trouver une place dans le pays où le hasard de la guerre les fait atterrir : « Nous sommes devenus de l’air, invisibles. » Ils perdent le sentiment même d’exister. On peut faire le parallèle avec les SDF. Certains perdent jusqu’à ce lieu fondamental et intérieur, le fait d’habiter leur propre corps. Certains SDF sont très chaudement vêtus, même en été. C’est parce que la conscience des limites de leur corps disparaît ; ils essaient de créer par des couches de vêtements la sensation de limites de leur corps. Leurs pathologies sont souvent très avancées, comme en témoignent les soins de la médecine de rue, car beaucoup perdent le sentiment de la douleur et des parties de leur corps. La sensation de soi comme lieu archaïque premier a elle-même disparu. Le sentiment douloureux d’être hors de son corps, d’être déplacé hors de son propre corps est peut-être le sentiment le plus intime de la catastrophe.
Les femmes continuent aussi de faire cette expérience d’un corps sans cesse envahi par des regards, des contacts, des frottements qui sont autant d’intrusions, de violence physique ou psychique.
Y a-t-il un vrai lieu pour chacune et chacun ?
Si on reprend Annie Ernaux, qui propose cette expression, le « vrai lieu » serait celui de l’activité qui me rend le plus vivant, le plus en adéquation avec moi-même, l’activité la plus essentielle à mes yeux. Le vrai lieu n’est pas un espace matériel, mais un rapport au monde. Ce lieu-là est indépendant de la nature de l’activité que j’exerce : je peux trouver mon « vrai lieu » si je suis boulanger, infirmière, instituteur ou écrivain. J’éprouve sans doute une forme d’exaltation quand j’ai trouvé ce « vrai lieu ». C’est une activité qui m’oblige, qui m’est nécessaire, mais qui est aussi un moteur, un principe dynamique dans mon existence. Elle me permet de coïncider avec mon vrai « rythme », comme le dit Gilles Deleuze.
Quels sont les enjeux politiques de la notion de place ? L’éloge du déplacement et de la mobilité ne risque-t-il pas de reprendre les contraintes néolibérales de l’adaptation et de la flexibilité ?
La question de la place est politique, y compris à de petites échelles. Je suis frappée par le peu d’efforts d’urbanisme qu’il s’agirait de faire pour que l’espace soit à tous et à toutes. Je pense à la place des femmes dans certains espaces, dans lesquels elles ne se sentent pas en sécurité et se sentent plus vulnérables. Je pense aussi aux déplacements des personnes en situations de handicap. Il faudrait d’autres réponses que l’intériorisation des lieux à éviter. Il y a des priorités politiques aux échelles locales pour que l’espace soit habitable et traversable, et que soit combattue cette inégalité sociale. La France a en la matière un grand retard sur les pays du Nord. Mon ouvrage est parfois interprété comme un éloge du déplacement, mais il souligne aussi l’hypocrisie d’un discours sur ce soi-disant nomadisme professionnel qui veut nous faire croire que les jeunes générations choisissent de passer d’un poste à l’autre. On impose en fait à beaucoup d’entre eux cette « flexibilité ».
Le mauvais fantasme identitaire du « grand remplacement » n’est-il pas un mauvais usage du concept de place ?
Chaque terme s’expose à des détournements nauséabonds. Le questionnement légitime sur la place faite à chacun dans la société est évidemment très différent d’une théorie du grand remplacement. C’est un exemple frappant d’un mauvais usage du terme de place. On y retrouve la violence de l’injonction : « Reste à ta place ! », qui indique souvent une angoisse fantasmée de perdre la sienne, de perdre une forme de pouvoir, même minime, comme si les places étaient toujours en concurrence. Or je peux faire une place à l’autre sans perdre la mienne. C’est peut-être même ainsi que je trouve une belle place dans la société.
À l’opposé des transclasses qui s’inventent une place, il y a les déplacés que sont les réfugiés syriens, ukrainiens et d’ailleurs…
Quand on a tout perdu, quand on abandonne sa maison du jour au lendemain pour se retrouver au hasard des routes de l’exil dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue, on perd toute sa vie, comme le dit Perec. La seule maison qu’on emporte avec soi est souvent celle de la langue, tant qu’on continue à la partager. Selon Günther Anders, les déplacés en viennent parfois même à perdre leur langue maternelle à force de ne plus avoir l’occasion de la parler. Ce qui est terrible aujourd’hui, c’est de constater combien cette expérience de la perte du monde se répète à l’identique. Qu’est-ce que c’est que d’être du jour au lendemain sans monde, sans place, ni repères ?
Philosophie Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
Opex 360
L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].
En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.
Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
Opex 360
Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].
Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.
Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.
Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.
Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».
Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »
« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.
« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.
Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.
Valeurs Actuelles
Pâques, une parenthèse chocolatée
Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).
Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.
Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).
À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).
N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.
L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.
Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.
La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !
Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.
L'Humanité
Le 24 avril, votons pour la République
TribunePar Baptiste Ménard, maire-adjoint à Marcq-en-Barœul.
Nous sommes un grand nombre à s’être juré de ne pas voter Macron en 2022. Et nous serons pourtant nombreux à le faire le jour du second tour de la présidentielle. Pourquoi ? La victoire du Rassemblement National n’est désormais plus seulement une éventualité mais une menace probable.
Le président sortant en a la lourde responsabilité.
La politique qu’il a menée durant 5 ans a été d’une rare brutalité sociale. Les propos que ses soutiens renvoient au rang d’anecdotes ont pourtant dit beaucoup de sa pensée, et de sa conception de la démocratie. Sa déconnexion vis à vis des enjeux du futur et en particulier sur le plan environnemental et écologique est éloquente. N’oublions pas que son gouvernement a été condamné par deux fois pour inaction climatique. Son mépris des institutions et du dialogue social révèle également son abandon de la révolution démocratique dont il voudrait se faire le chantre. Les conventions citoyennes et grands débats ont été des outils de mise en scène du président sortant plutôt que des occasions de faire vivre la démocratie participative si attendue de nos concitoyens.
Face à cela, la gauche avait l’ardente obligation de travailler à un projet partagé permettant de se mettre d’accord sur l’essentiel et susciter l’enthousiasme. Malheureusement, alors que les mobilisations citoyennes n’ont peut-être jamais été aussi nombreuses, la gauche n’a su cristalliser ces attentes. Même si elle a su s’unir notamment au Parlement pour mener des combats - à l’instar du référendum d’initiative partagée sur la privatisation des aéroports - elle n’a pas su, pas pu, ni parfois voulu se présenter unie lors du premier tour de la présidentielle.
Il nous faudra d’ailleurs en faire une analyse et un bilan, avec toute l’humilité et la responsabilité qui nous incombent.
Pour le second tour, la question ne sera pourtant pas celle de marquer des désaccords avec le président candidat Macron - je les ai rappelés au préalable.
La question sera celle de notre vision du monde, celle de notre conception de la démocratie, celle de notre regard sur la République, ses idéaux et ses valeurs.
Voulons-nous une France du repli, du rejet de l’autre, une France où la priorité nationale devient la règle au détriment de nos valeurs universelles si enviées dans de nombreux pays ?
Ou préférons-nous une France sans doute imparfaite, où des injustices demeureront du fait de la politique menée, mais où nous aurons encore la possibilité de nous y opposer par les voies démocratiques et où nous pouvons espérer y mettre fin au terme du prochain quinquennat.
Notre responsabilité collective - en particulier à nous électeurs de gauche - sera de confirmer que si Emmanuel Macron est un adversaire, Marine Le Pen est une ennemie.
Nous devons utiliser le bulletin du candidat République en Marche pour éviter le pire : la victoire de l’extrême droite en France.
Ce vote du 24 avril sera celui dune protection de notre République, en aucun cas celui d’un soutien au bilan du président sortant, ni à son projet - que la Gauche combat de toutes ses forces.
Cette République qui fait notre fierté à travers notre devise liberté - égalité - fraternité et à laquelle nous tenons tant.
C’est là notre choix, car comme le disait Jean Jaurès : « La France démocratique et humaine ne se laissera point égarer par l’aberration des nationalistes.»
Présidentielle 2022 Opex 360
La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».
Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].
Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.
Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.
Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.
D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.
« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.
L'Humanité
À Shanghai, la stratégie Zéro Covid mine le contrat social
ActuLe mécontentement grandit dans la capitale financière chinoise. Au-delà de la gestion sanitaire, c’est la mauvaise santé économique du pays qui pourrait provoquer une crise de légitimité avant le Congrès du Parti communiste chinois prévu à l’automne.
Lina SankariLes autorités chinoises commencent à lâcher du lest face au mécontentement des Shanghaïens. Incapacité du gouvernement local à assurer le ravitaillement en nourriture, séparation des enfants et de leurs parents, ouvriers confinés dans leurs usines, centres d’isolement à l’hygiène douteuse, petites entreprises en faillite, livreurs qui dorment sous les ponts…
Sous cloche depuis trois semaines, la capitale financière et plus grande ville du pays bouillonne. À tel point que l’on assiste à des scènes rares d’habitants en venant aux mains avec la police et des membres des comités de quartier ou à de personnes hurlant leur colère aux fenêtres.
Ce mercredi 20 avril, la municipalité a annoncé un léger assouplissement des restrictions sanitaires contre le Covid-19 et le variant Omicron. Techniquement, 12 des 25 millions d’habitants de Shanghai sont autorisés, depuis une semaine, à sortir de chez eux en respectant la limite de leur résidence ou de leur quartier.
La métropole rapporte un total de 17 décès et de 18 000 cas positifs, soit le nombre de contaminations le plus élevé depuis le début de l’épidémie en 2020. Si la population est vaccinée à près de 90 %, la couverture vaccinale des personnes âgées laisse à désirer. Une campagne de communication vient d’être lancée à leur égard.
600 entreprises stratégiques autorisées à redémarrer
Ainsi, les Chinois commencent-ils à questionner la stratégie zéro Covid qui, si elle a pu donner des résultats dans un premier temps, est mise à mal par un variant moins mortel mais plus contagieux. Ici, les autorités voient poindre le danger : cette politique sanitaire mine également le contrat social qui repose, depuis quarante ans, sur l’augmentation constante du niveau de vie. Or, la légitimité du parti communiste chinois (PCC) pourrait se trouver contrariée par l’arrêt de nombreuses entreprises, la mauvaise santé économique des ménages et leur endettement croissant.
600 sociétés considérées comme stratégiques ont ainsi été autorisées à reprendre la production. Les nuages continuent de s’amonceler : les économistes n’excluent plus la récession avant le 20e Congrès du PCC prévu à l’automne. Ce grand rendez-vous politique doit dessiner les grandes orientations quinquennales et confirmer le président Xi Jinping pour un troisième mandat.
Face à cette crise, le PCC a récemment sollicité l’opinion des citoyens sur la politique environnementale, la gouvernance, les réformes économiques et démocratiques. Du 15 avril au 16 mai, la société est invitée à s’exprimer via les sites et applications du Quotidien du Peuple, de l’agence Xinhua et de China Media Group.
Comme c’est régulièrement le cas lorsqu’une crise surgit, les autorités centrales autorisent aujourd’hui les critiques touchant les responsables locaux sur les réseaux sociaux. On ne peut exclure, comme ce fut le cas à Wuhan, épicentre de l’épidémie, une série de limogeages à Shanghai alors même que la ville sert souvent de tremplin pour des postes nationaux lors des congrès. Les convulsions actuelles pourraient bien rebattre les cartes.
ChineCovid-19 Opex 360
L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.
En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.
Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].
Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.
🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX
— Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022
Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].
Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.
I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.
-USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022
Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.
Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.
Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».
D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.
Valeurs Actuelles
Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque
Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.
Le jeune portraitiste de Florence
Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »
Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.
À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.
Paris flamboyant
Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…
Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !
« Paganini du pinceau »
C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »
Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.
C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.
Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.
Mode parisienne, mode boldinienne
Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…
« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.
France24 - Monde
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
Publié le : 15/04/2022 - 17:39
Guillaume GRALLET
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Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.
Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...
Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".
L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.
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Ukraine : cette vidéo ne montre pas Roger Cloutier, un responsable de l’Otan, capturé par les Russes
Publié le : 18/04/2022 - 18:33
Aude Dejaifve
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Depuis le 6 avril, des publications sur les réseaux sociaux prétendent que Roger Cloutier, un lieutenant général américain de l’Otan, aurait été capturé à Marioupol, en Ukraine, par l’armée russe. Le 11 avril, une vidéo affirmant montrer son arrestation par les forces du FSB, les services de renseignement russes, a été publiée sur Facebook. Mais elle montre en réalité l’arrestation d’un combattant tatar, engagé contre les forces russes en Crimée.
La vérification en bref
- Une vidéo prétend montrer Roger Cloutier, un haut responsable de l’Otan, se faire arrêter par le FSB, selon des publications sur les réseaux sociaux.
- La vidéo montre en réalité l’arrestation d’un membre d’un bataillon Tatar de Crimée, qui combat les Russes.
- L’Otan a démenti la rumeur selon laquelle Roger Cloutier serait capturé.
La vérification en détail
Sur la vidéo, on peut voir un homme portant une casquette se faire arrêter par des soldats portant l’uniforme du FSB. Il est transféré dans une voiture puis amené dans un bâtiment. "Guerre en Ukraine, un général américain des Marines Roger Cloutier et deux instructeurs français de la DGSE capturés par des soldats russes après le clash de leur appareil" (sic), peut-on lire sur la publication. La vidéo, partagée le 12 avril par Direct Infos Abidjan, un site d’actualité ivoirien, cumule plus de 13 000 vues sur Facebook.
La vidéo a également été partagée ici le 12 avril sur Facebook et ici le même jour sur Twitter.
Depuis le 5 avril, des publications en français comme celle-ci sur Facebook et celle-ci sur Twitter, ou encore en anglais, affirment que Roger L. Cloutier, qui assure le commandement terrestre de l'Otan, a été capturé à Marioupol, dans l’est de l’Ukraine, où se déroulent des combats depuis un mois et demi.
L’arrestation d’un Tatar de Crimée se battant contre les forces russes
En faisant une recherche d’images inversées via l’outil Invid Verify (voir ici comment procéder), on peut retrouver la vidéo originale.
Elle a été publiée par l’agence de presse gouvernementale russe Ria Novosti, dans un article du 7 avril. L’agence indique qu’il s’agit de l’arrestation d’un combattant du bataillon tatar de Crimée, par le FSB russe, le 7 avril, à Simferopol, en Crimée. D’après l’article, l’homme arrêté a mené des "actions anti-russes sur le territoire du district de Genichesk, de la région de Kherson", notamment depuis le début de la guerre en Ukraine. Le bataillon tatar de Crimée, aussi nommé bataillon Noman Çelebicihan, du nom d’un activiste tatar, est une unité paramilitaire de volontaires tatars de Crimée qui combattent les Russes et leurs soutiens en Crimée, depuis 2016.
Certaines publications font une erreur à propos du grade de Roger Cloutier : il est lieutenant général, et non général comme elles l’affirment.
Le 5 avril, le jour où la rumeur est devenue virale sur les réseaux sociaux, Roger Cloutier a posté sur sa page LinkedIn une photo de lui en plein discours lors d'un événement de l'Otan à Izmir, en Turquie. Dans un commentaire le 6 avril, le lieutenant général de l’Otan a répondu au commentaire d’un internaute qui mentionnait la rumeur de sa capture, affirmant que "ces rumeurs sont complètement fausses".
Le grand quartier général des puissances alliées en Europe de l'Otan (Shape), a démenti à l'AFP le 8 avril la capture de Roger Cloutier par les forces russes, affirmant : "Des rumeurs circulent en ligne, selon lesquelles le lieutenant général Roger Cloutier, commandant des forces alliées terrestres, a été capturé en pleine activité militaire en Ukraine, plus spécifiquement à Marioupol. Ces affirmations sont entièrement fausses."
D’après le quartier général de l’Otan en Europe, le lieutenant s'est rendu pour la dernière fois en Ukraine "en juillet 2021 pour mener des discussions au sein de l'état-major terrestre à Kiev afin de renforcer le partenariat de l'Otan avec les forces courageuses et compétentes de l'Ukraine".
Télécharger l'application
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Claire Marin : « Le vrai lieu est un rapport au monde »
EntretienAvec Être à sa place, la philosophe interroge les tensions entre ancrages et ailleurs, racines et voyages, conquêtes de soi et exils. L’auteure invite à refonder nos rapports aux espaces et aux autres.
Nicolas MatheyEn quoi les personnes sont-elles définies par leurs lieux de naissance et de vie, leur place dans la société ? Loin des identités fixées, les notions de place et de déplacement peuvent être repensées en politique de façon dynamique, affirme la philosophe Claire Marin dans son dernier essai (1). Si notre vrai lieu est un rapport à construire au monde et aux autres, elle rappelle que, pour le trouver, il faut partir d’une place reconnue solidairement, comme les douloureuses expériences des SDF ou des exilés le soulignent.
En quoi le concept de place renvoie-t-il à la tension entre l’identité d’un chez-soi et l’appel d’un ailleurs ?
C’est en effet la question de l’identité qui se joue dans ce concept de place, une identité pensée dans la relation au monde extérieur, aux autres. Elle passe par la reconnaissance d’une place légitime dans les espaces familiaux, professionnels, mais aussi politiques, avec des questions d’engagement et de responsabilité collective. La question de la place se pose par exemple au quotidien pour mes étudiants lorsqu’ils s’interrogent sur leur orientation professionnelle. Si elle se pose de manière plus cruciale à 18 ans, elle se répète à plusieurs moments de la vie. Je suis moi-même passée d’un milieu social à un autre, et j’ai découvert dans ce déplacement un milieu intellectuel qui ne m’était pas familier. La place est un équilibre entre un ancrage et une envie d’ailleurs, d’altérité.
Selon vous, la question de la place et des lieux a-t-elle été rendue plus centrale par le confinement ?
Georges Perec, dans l’Infra-ordinaire, rappelle que ce qui est trop familier finit par ne plus être regardé. Le confinement nous a obligés à nous interroger sur nos espaces familiers. Que disent-ils de nous ? À combien peut-on y vivre ? Quels sont les « espaces autres » dont parle Foucault : espaces de transition, de rencontres dont nous avons besoin ? Le confinement a mis en évidence la nécessité du déplacement et du mouvement. On a aussi besoin de bousculade pour être en mouvement, avoir de nouvelles idées, de nouveaux désirs.
On rêve aussi, selon vous, d’un ordre où chaque chose serait à sa place. Ce rêve n’est-il qu’illusion ?
Il y a en effet le fantasme d’un lieu qui serait en adéquation avec nous-mêmes. Comme il y a le rêve de quelqu’un qui nous attendrait et nous correspondrait en tous points. Quand bien même on réussirait à fabriquer ce lieu, on s’y ennuierait très vite. Le décalage, l’écart et l’inadéquation sont des marges nécessaires, une respiration qui nous laisse un espace d’invention, de création de nouveauté.
Que nous disent les femmes et les hommes qui ne tiennent pas en place ?
Ils nous disent ce besoin d’ailleurs, ce refus des espaces fermés, des définitions toutes faites, des catégories, des ordres définitifs. Les définitions nous enferment dans des limites. L’enfant qui ne tient pas en place nous dit la nécessité de bouger. Comme tous les animaux, on dispose d’une énergie dont on a besoin de se décharger, c’est la fameuse « dépense » de Bataille. On n’est pas fait pour tenir en place. Notre manière de vivre, très sédentaire, fait que nous nous consumons dans ce bouillonnement intérieur.
Vous évoquez également les vies rétrécies et empêchées, comme celle de « l’homme noir » dont parle Frantz Fanon qui occupe de la place sans en avoir une.
L’homme noir est, selon Fanon, un paradoxe. Il prend trop de place car, pour l’éviter, on crée du vide autour de lui. Il est surdimensionné alors que lui fait tout pour devenir invisible. Ses mouvements sont à ras du sol. Fanon emploie même le terme de « reptation ». Ce paradoxe souligne qu’il n’a pas une présence dans l’espace public qui correspondrait à sa place réelle.
Le confinement a mis en évidence la nécessité du déplacement et du mouvement. On a aussi besoin de bousculade pour être en mouvement, avoir de nouvelles idées, de nouveaux désirs.
L’injonction à rétrécir s’est également, selon vous, longuement imposée aux femmes, « sans cesse délogées d’elles-mêmes », dont le corps resterait débordé, occupé, préoccupé.
La question de la place que les femmes luttent pour obtenir est majeure. L’ambition d’occuper des places nouvelles et la lutte pour la reconnaissance de leur totale légitimité à accéder à des postes réservés se heurtent aux formes d’assignation au domestique, à des tâches et des lieux liés, à la maternité, à la famille, à des fonctions vitales de soin. Les femmes continuent aussi de faire cette expérience d’un corps sans cesse envahi par des regards, des contacts, des frottements qui sont autant d’intrusions, de violence physique ou psychique. Il reste cette difficulté à faire respecter les limites des corps des femmes. S’il y a des envahissements joyeux, comme ceux liés aux enfants pour qui le corps des mères est un terrain de jeu, les femmes sont épuisées par ces « débordements », tous ces moments où leur corps et leur énergie sont dédiés au plaisir, au confort ou au soutien des autres. On peut rappeler que les aidants, par exemple, sont majoritairement des femmes.
À la suite du géographe Michel Lussault, vous rappelez que la lutte des places est une lutte des classes, « mais aussi sans doute une lutte des races et des genres ».
On voit bien dès les premiers espaces sociaux comment les espaces sont symboliquement attribués. Dans les cours de récréation, les garçons s’approprient le milieu de la cour, les filles restent aux marges. Les espaces scolaires constituent de bons laboratoires d’analyse : la répartition genrée ou ethnique dans les classes, les filières générales, technologiques ou professionnelles, sportives ou musicales, disent quelque chose de l’intériorisation inconsciente des places auxquelles chacun peut aspirer.
Le concept de « transclasse », qu’a développé Chantal Jaquet, rejoint-il le déplacement social dont vous parlez ?
En se saisissant de ce concept, Chantal Jaquet a donné une plus grande ampleur à ce terme, qui résonne souvent avec des accents négatifs. Au-delà de la honte et des déchirements, être transclasse renvoie au fait d’être entre deux milieux. À la division intérieure et douloureuse de ceux et celles qui, par moments, ne savent pas où ils sont, Chantal Jaquet pense d’une manière sereine et pacifiée le plaisir qu’il y a à maîtriser deux codes, deux langages, à naviguer entre deux mondes sociaux.
Avec Annie Ernaux, vous évoquez le déplacement de ceux qui osent changer de place. Alors que « le mépris social abîme », les insolents dont vous parlez « font trembler les institutions, secouent les mœurs, dépoussièrent les placards ».
En employant le terme d’insolents, je voulais analyser la violence du regard extérieur sur celles et ceux qui changent de place, et à qui on refuse l’entrée. On les juge insolents là où souvent ils sont maladroits par ignorance des codes de l’autre milieu. On peut avoir le même type de jugement sur l’étranger qui débarque, à qui il manque les éléments de la grammaire sociale. Il faut une part d’inconscience pour tenter cette ascension-là, changer de milieu et de place dans la société.
Ne pourrait-on pas penser à ces autres sans-place et sans-lieu que sont les sans-domicile fixe ?
Les sans-domicile fixe appartiennent en effet à la catégorie des sans-place. Günther Anders reprend, dans ses Journaux de l’exil et du retour, les paroles de « déplacés » qui ne réussissent pas à trouver une place dans le pays où le hasard de la guerre les fait atterrir : « Nous sommes devenus de l’air, invisibles. » Ils perdent le sentiment même d’exister. On peut faire le parallèle avec les SDF. Certains perdent jusqu’à ce lieu fondamental et intérieur, le fait d’habiter leur propre corps. Certains SDF sont très chaudement vêtus, même en été. C’est parce que la conscience des limites de leur corps disparaît ; ils essaient de créer par des couches de vêtements la sensation de limites de leur corps. Leurs pathologies sont souvent très avancées, comme en témoignent les soins de la médecine de rue, car beaucoup perdent le sentiment de la douleur et des parties de leur corps. La sensation de soi comme lieu archaïque premier a elle-même disparu. Le sentiment douloureux d’être hors de son corps, d’être déplacé hors de son propre corps est peut-être le sentiment le plus intime de la catastrophe.
Les femmes continuent aussi de faire cette expérience d’un corps sans cesse envahi par des regards, des contacts, des frottements qui sont autant d’intrusions, de violence physique ou psychique.
Y a-t-il un vrai lieu pour chacune et chacun ?
Si on reprend Annie Ernaux, qui propose cette expression, le « vrai lieu » serait celui de l’activité qui me rend le plus vivant, le plus en adéquation avec moi-même, l’activité la plus essentielle à mes yeux. Le vrai lieu n’est pas un espace matériel, mais un rapport au monde. Ce lieu-là est indépendant de la nature de l’activité que j’exerce : je peux trouver mon « vrai lieu » si je suis boulanger, infirmière, instituteur ou écrivain. J’éprouve sans doute une forme d’exaltation quand j’ai trouvé ce « vrai lieu ». C’est une activité qui m’oblige, qui m’est nécessaire, mais qui est aussi un moteur, un principe dynamique dans mon existence. Elle me permet de coïncider avec mon vrai « rythme », comme le dit Gilles Deleuze.
Quels sont les enjeux politiques de la notion de place ? L’éloge du déplacement et de la mobilité ne risque-t-il pas de reprendre les contraintes néolibérales de l’adaptation et de la flexibilité ?
La question de la place est politique, y compris à de petites échelles. Je suis frappée par le peu d’efforts d’urbanisme qu’il s’agirait de faire pour que l’espace soit à tous et à toutes. Je pense à la place des femmes dans certains espaces, dans lesquels elles ne se sentent pas en sécurité et se sentent plus vulnérables. Je pense aussi aux déplacements des personnes en situations de handicap. Il faudrait d’autres réponses que l’intériorisation des lieux à éviter. Il y a des priorités politiques aux échelles locales pour que l’espace soit habitable et traversable, et que soit combattue cette inégalité sociale. La France a en la matière un grand retard sur les pays du Nord. Mon ouvrage est parfois interprété comme un éloge du déplacement, mais il souligne aussi l’hypocrisie d’un discours sur ce soi-disant nomadisme professionnel qui veut nous faire croire que les jeunes générations choisissent de passer d’un poste à l’autre. On impose en fait à beaucoup d’entre eux cette « flexibilité ».
Le mauvais fantasme identitaire du « grand remplacement » n’est-il pas un mauvais usage du concept de place ?
Chaque terme s’expose à des détournements nauséabonds. Le questionnement légitime sur la place faite à chacun dans la société est évidemment très différent d’une théorie du grand remplacement. C’est un exemple frappant d’un mauvais usage du terme de place. On y retrouve la violence de l’injonction : « Reste à ta place ! », qui indique souvent une angoisse fantasmée de perdre la sienne, de perdre une forme de pouvoir, même minime, comme si les places étaient toujours en concurrence. Or je peux faire une place à l’autre sans perdre la mienne. C’est peut-être même ainsi que je trouve une belle place dans la société.
À l’opposé des transclasses qui s’inventent une place, il y a les déplacés que sont les réfugiés syriens, ukrainiens et d’ailleurs…
Quand on a tout perdu, quand on abandonne sa maison du jour au lendemain pour se retrouver au hasard des routes de l’exil dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue, on perd toute sa vie, comme le dit Perec. La seule maison qu’on emporte avec soi est souvent celle de la langue, tant qu’on continue à la partager. Selon Günther Anders, les déplacés en viennent parfois même à perdre leur langue maternelle à force de ne plus avoir l’occasion de la parler. Ce qui est terrible aujourd’hui, c’est de constater combien cette expérience de la perte du monde se répète à l’identique. Qu’est-ce que c’est que d’être du jour au lendemain sans monde, sans place, ni repères ?
Philosophie France24 - Monde
L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi
Publié le : 19/04/2022 - 15:48
FRANCE 24
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Deux mois après l'annonce du retrait militaire français du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, les clés de la base de Gossi, dans le nord du pays, ont été remises aux forces armées maliennes.
L'armée française a officiellement remis aux forces armées maliennes (FAMa), mardi 19 avril, les clés de la base de Gossi, dans le nord du Mali, étape majeure du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays, a indiqué l'état-major français.
"Le transfert de la base avancée de Gossi est effectif depuis la fin de matinée", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni, précisant que la base accueillait 300 soldats français.
Le déménagement a représenté quelque 400 containers. Le poste "a été restitué en l'état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements (...) ainsi que des infrastructures de casernement. On n'a pas fait table rase", a-t-il ajouté au cours d'un point-presse.
Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5 500 hommes sur le terrain en 2020 et avait entamé sa mue l'été dernier sur décision d'Emmanuel Macron, qui prévoyait de ramener ce nombre à 2 500 ou 3 000 d'ici 2023.
Le président français a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et une crise diplomatique entre Paris et Bamako, où une junte militaire a pris le pouvoir.
"Les Maliens sont souverains"
Le colonel Ianni a précisé mardi qu'un état des lieux "documenté" avait été dressé de la base de Gossi, pour protéger notamment la France d'éventuelles accusations dans les mois à venir. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain ces derniers mois dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux.
"Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête", a estimé le colonel Ianni.
Selon lui, aucune contrepartie n'a été demandée à Bamako quant à l'utilisation à l'avenir de la base par les mercenaires du groupe russe Wagner, présents au Mali depuis plusieurs mois selon les Occidentaux. Bamako pour sa part évoque de simples conseillers russes.
"Les Maliens sont libres de faire ce qu'ils souhaitent", a insisté le porte-parole.
Quelque 4 600 soldats français sont actuellement déployés au Sahel, dont 2 500 au Mali, des chiffres qui devraient peu évoluer avant la fin de la réarticulation du dispositif et la rétrocession des emprises de Ménaka et Gao, selon le porte-parole.
Les armées avaient déjà connu un tour de chauffe avec le départ de leurs trois emprises les plus au nord du pays : Kidal, Tessalit et Tombouctou, de fin août à décembre.
Paris a depuis plusieurs fois réaffirmé qu'elle n'entendait pas cesser son combat contre les jihadistes qui sévissent dans la région et souhaitait travailler avec les pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest, où les jihadistes menacent de se disséminer.
Avec AFP
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L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel
L'armée malienne annonce la mort de cadres jihadistes, dont un franco-tunisien
Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils
Opex 360
L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.
Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.
En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.
En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…
Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».
Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.
Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.
Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].
Valeurs Actuelles
Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans
Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.
Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).
Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.
Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.
Opex 360
Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.
« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.
Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].
« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.
Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.
Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.
Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une
nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.
Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.
Le Figaro
Ce ministre britannique veut que les fonctionnaires reviennent au bureau
Actualité
Jacob Rees-Mogg, ministre de l’efficacité du gouvernement, pointe le fait que dans certains services, seul un tiers des effectifs sont présents et que les bureaux publics sont très sous-utilisés.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 21/04/22, 04:00
Publié le 21/04/22, 04:00
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Voir l'annonceLes fonctionnaires britanniques prendraient-ils un peu trop leurs aises avec le télétravail? C’est en tout cas ce que semble penser Jacob Rees-Mogg, ministre pour les opportunités du Brexit et l’efficacité du gouvernement. Comme le rapporte la BBC, ce ministre d’État a écrit à ses collègues du cabinet pour les exhorter à envoyer un «message clair» aux fonctionnaires dont ils ont la charge pour les appeler à revenir au bureau. Selon un pointage qu’il a fait effectuer durant la semaine du 4 avril, à peine 44% des effectifs étaient présents en moyenne. Un taux de présence qui chute même à 25% dans les services de l’Éducation tandis qu’il est le plus élevé du côté du Commerce international (73%).
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Pour rappel, les recommandations britanniques pour travailler depuis son domicile ont pris fin en janvier et M. Rees-Mogg estime qu’il reste encore beaucoup trop d’écart avec les niveaux de présence d’avant la pandémie. Sans écarter l’idée que cette présence renforcée devait rassurer les contribuables qui financent les bâtiments publics, il a précisé qu’elle était surtout indispensable pour les plus jeunes recrues dont la carrière et les promotions pourraient pâtir de ces absences. De son côté, le syndicat FDA (qui rassemble les hauts fonctionnaires et cadres intermédiaires du Royaume-Uni) dénonce des propos qu’il estime en décalage avec la pratique du secteur privé.
Une absence «inacceptable»
Jacob Rees-Mogg a assuré qu’il continuerait ses tournées d’inspection des départements afin de «s’assurer que nous utilisons efficacement notre immobilier du centre de Londres». De son côté Dave Penman, secrétaire général de la FDA a dénoncé des propos «vindicatifs» et a accusé les ministres de positions technophobes. Il estime que ces demandes sont injustifiées, s’appuyant sur des positions de principe car les ministres «ne peuvent pas signaler de pertes de productivité». D’autres députés conservateurs de poids, comme Sir Graham Brady, ont par ailleurs également réclamé des mesures pour pousser les fonctionnaires à revenir au bureau, estimant que la situation actuelle était «inacceptable». Incitation, obligation, travail «hybride» ou massivement au bureau, outre-Manche également, le débat est ouvert.
France24 - Monde
Disparaître sous les radars des algorithmes
Publié le : 15/04/2022 - 15:33
Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.
Un document en coproduction avec Arte
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Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique
L’invité du jour
Entrée de George Orwell dans la Pléiade : "'1984' incite le lecteur à ouvrir les yeux"
CYBERSÉCURITÉLog4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations
L'Humanité
Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !
ActuIl y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.
Anna MussoL’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
La disparition de la plupart des espèces animales et végétales
Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.
Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.
Des « signaux géochimiques très inhabituels »
De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…
Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.
La première preuve directe d’un changement climatique
Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.
Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.
Le processus d’extinction reste complexe
S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.
sciencesdinosauresastéroïdesgaz France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
Opex 360
Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.
Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.
Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.
Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.
Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.
US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022
Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].
Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.
Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.
D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.
Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».
Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.
Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].
#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS
— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022
France24 - Monde
Encadré : quand les îles Salomon lâchaient Taïwan pour se rapprocher de la Chine
Publié le : 20/04/2022 - 10:43
Sébastian SEIBT
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La Chine a annoncé mardi avoir signé un vaste accord de sécurité avec les îles Salomon, au moment où plusieurs pays occidentaux, États-Unis et Australie en tête, s'inquiètent des ambitions militaires de Pékin dans le Pacifique. L'archipel, qui avait reconnu Taïwan comme un pays indépendant en 1983, avait choisi de renverser le jeu des alliances en 2019 en faveur de Pékin.
Jusque récemment, les îles Salomon occupaient une place particulière sur la carte diplomatique : l'archipel était l'un des 16 États à reconnaître Taïwan comme un pays indépendant. Une décision prise en 1983 qui faisait des îles Salomon l'une des principales épines diplomatiques dans le pied chinois en Océanie – Pékin considérant l'île démocratique autonome de Taïwan comme une partie de son territoire.
L'irritation chinoise n'a fait que s'accentuer au fur et à mesure que Pékin a "assumé son statut de grande puissance sur la scène internationale", note The Diplomat. La volonté toujours plus affirmée de Xi Jinping, arrivé au pouvoir en Chine en 2012, d'étendre la sphère d'influence chinoise dans le monde à travers les fameuses Nouvelles routes de la soie (programme d'investissements chinois) rendait le défi diplomatique posé par les îles Salomon dans l'arrière-cour naturelle de Pékin – le Pacifique – d'autant plus intolérable.
En 2019, tout change avec le quatrième mandat de Manasseh Sogavare. Le Premier ministre sortant avait fait campagne en promettant de renverser le jeu des alliances en faveur de Pékin. En septembre, le nouveau gouvernement passe à l'acte et ne reconnaît plus Taïwan comme un pays indépendant. Les îles Salomon adhèrent, dans la foulée, aux Nouvelles routes de la Soie et au principe de la "One China Policy" ("politique d'une seule Chine", qui considère Taïwan comme faisant partie du territoire chinois).
Manasseh Sogavare a justifié cette volte-face diplomatique par la poursuite des intérêts économiques de l'archipel. "En 36 ans, Taïwan n'a fourni que 460 millions de dollars d'aide aux îles Salomon alors qu'en 2017 seulement, l'archipel a exporté pour 554,8 millions de dollars de produits vers la Chine", soulignait Denghua Zhang, spécialiste de la politique chinoise dans le Pacifique à l'Université nationale australienne de Canberra, dans un article d'opinion paru en octobre 2019 sur le site The Diplomat.
Une justification économique qui n'a pas suffi à Washington et ses alliés. "Des sénateurs américains ont protesté contre ce réalignement diplomatique. Taïwan a déploré cette décision et d'autres pays dans la région ont suivi l'exemple des îles Salomon, comme l'archipel de Kiribati qui, deux semaines plus tard, a aussi arrêté de reconnaître Taïwan", note The Guardian.
Cet encadré est issu d'un article de Sébastian Seibt publié le 26 novembre 2021 : "Îles Salomon : la Chine en toile de fond des émeutes".
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Îles Salomon : plusieurs bâtiments incendiés dans la capitale
Îles Salomon : la capitale Honiara sous couvre-feu après trois jours d'émeutes
France24 - Monde
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
Publié le : 19/04/2022 - 19:18
David RICH
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Annoncée par Emmanuel Macron, la fin du corps diplomatique a été officialisée dimanche au Journal officiel. Une réforme qui fait polémique au moment même où la diplomatie française est mise à rude épreuve avec la guerre en Ukraine ou encore la montée du sentiment antifrançais en Afrique de l’Ouest. Entretien avec l'ancien ambassadeur Nicolas Normand.
C’est l’une des mesures de la réforme de la haute fonction publique, annoncée il y a plusieurs mois par le président Emmanuel Macron. Dimanche 17 avril a été officialisée par publication au Journal officiel la fin des deux corps diplomatiques qui constituent la hiérarchie du Quai d'Orsay.
Les conseillers des affaires étrangères et les ministres plénipotentiaires, soit quelque 800 hauts fonctionnaires dont 182 ambassadeurs et 89 consuls, seront rassemblés à partir du 1er juillet sous un seul et même statut attribué à tous les hauts fonctionnaires, celui d’administrateur de l’État.
Pour le président français, cette réforme, qui inclut la suppression de l’École nationale d'administration (ENA) – remplacée par un Institut national du service public (ISP) –, vise à décloisonner la haute fonction publique pour y intégrer des profils plus divers, issus du privé ou bien encore du milieu associatif.
Mais au sein du ministère des Affaires étrangères, certains dénoncent une mesure qui risque d’occasionner une perte d’influence de la France dans le monde et accusent Emmanuel Macron de vouloir faire main basse sur les nominations.
Des critiques reprises lundi par plusieurs personnalités politiques d’opposition, dont Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou bien encore Éric Ciotti.
Journal officiel : suppression du corps diplomatique. La France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le 2ème du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse.
April 18, 2022Pour faire le point sur cette réforme mais aussi sur le rôle des diplomates français et les dossiers brûlants auxquels ils sont aujourd’hui confrontés, France 24 s’est entretenu avec Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, au Congo et au Sénégal.
France 24 : Avec cette réforme, des personnalités et des syndicats du Quai d’Orsay ainsi que des figures politiques ont déploré la fin de la diplomatie professionnelle. Quel est votre avis ?
Nicolas Normand : Je pense que cette réforme a été beaucoup caricaturée. Il s’agit d’une mesure qui améliore la gestion de la haute fonction publique en la rendant plus transparente vis-à-vis de l’opinion publique et des élus. Elle vise certes à élargir les profils au sein des ministères mais cela n’empêche en rien aux diplômés qui choisissent de faire carrière au Quai d’Orsay d’y rester. Tous les autres hauts fonctionnaires des ministères ont déjà un statut commun, cela ne veut évidemment pas dire qu’ils sont interchangeables.
Une personne ayant réussi le concours du cadre d'Orient (Conseillère / Conseiller des Affaires étrangères, NDRL) et qui est donc spécialiste d’une zone géographique et d’une langue étrangère va bien sûr conserver sa spécialité. Le Quai d’Orsay n’aurait aucune raison de se passer de ses compétences.
Par ailleurs, le changement de corps au sein du ministère des Affaires étrangères, entre celui des conseillers des Affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, était jusqu'ici soumis à une procédure discrétionnaire et opaque. La suppression de ces statuts pourrait permettre aux conseillers des Affaires étrangères d'évoluer plus facilement dans leurs carrières.
Enfin, pour ceux qui considèrent que cette réforme va permettre les nominations de "copinage" par le président, je rappelle qu’il lui est déjà possible de choisir un certain nombre de profils qui ne sont pas des fonctionnaires pour représenter la France à l’étranger.
Certaines voix critiques déplorent une perte d’influence de la France sur la scène internationale. Partagez-vous cette vision ?
Ce constat est une réalité mais il dépasse de loin la France. D’un point de vue économique, démographique ou bien même militaire, face à la montée de nouvelles puissances, les pays occidentaux ont vu leur position dominante s’étioler, c’est un fait. Aujourd’hui, l’Europe n’est plus un acteur essentiel de la résolution des conflits sur la planète. L'exemple de la guerre en Ukraine, pourtant toute proche, illustre cette difficulté de l'UE à peser face à la volonté militariste de Vladimir Poutine. Le Conseil de sécurité de l’ONU, où la France est la seule représentante permanente de l’Union européenne, a perdu en efficacité, bloqué par la mésentente entre les États-Unis d'un côté, et la Chine et la Russie de l’autre.
Bien sûr, outre cette évolution du monde, la diplomatie française souffre d’un certain nombre de problèmes sur lesquels il faut travailler. Le rôle du corps diplomatique est double : il consiste, d’une part, à influencer les autorités des pays étrangers et, d’autre part, à analyser la situation de ces pays. Sur le premier volet, un changement majeur s’est produit ces dernières années avec la montée en puissance des sociétés civiles par le biais d’Internet. Les ambassadeurs ne peuvent plus se contenter d’échanger seulement avec les représentants de l’État où ils sont en poste, ils doivent désormais se renseigner et contacter les personnalités parfois critiques, qu’il s’agisse d’artistes, d’influenceurs ou de militants, pour établir un dialogue et déminer le terrain.
Sur la question de l’analyse, le Quai d’Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos alors qu’il devrait œuvrer de concert avec les chercheurs spécialistes de ces pays. C’est d’autant plus important que les diplomates, qui ne restent souvent que quelques années en poste par endroit, ne sont parfois pas suffisamment spécialisés, et peuvent commettre de lourdes erreurs d’appréciation. Or, dans un monde désordonné, le travail des ambassadeurs est plus nécessaire que jamais, autant en termes d’influence que d’analyse, pour défendre les intérêts de la France et désamorcer les crises.
Vous avez été à plusieurs reprises ambassadeur en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali de 2002 à 2006. Comment interprétez-vous la montée du sentiment antifrançais dans cette région et la récente expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako ?
Sur l’Afrique, de manière générale, nous avons un problème de formation. Depuis la disparition du ministère de la Coopération, qui avait remplacé le concours des administrateurs d’Outre-mer, établi durant la période de la colonisation, la spécialité africaine est cantonnée à une section très réduite du concours du cadre d’Orient.
Par ailleurs, en 2013, la France a commis une erreur manifeste lors de l’opération Serval au Mali en s’alliant avec les séparatistes du Nord, ce qui a été très mal perçu par Bamako. Cet épisode, aujourd’hui instrumentalisé par le pouvoir militaire qui accuse Paris de vouloir réaliser la partition du Mali, a favorisé le rejet de la France dans le pays.
Les interventions militaires françaises en Côte d'Ivoire, en Libye et au Mali, ainsi que le maintien des bases militaires, ont également alimenté une suspicion envers la France dans cette région. Enfin, le désintérêt du Quai d’Orsay pour la question du franc CFA, laissée au ministère des Finances, est également une autre grosse erreur, car cette monnaie est considérée par beaucoup en Afrique comme une tutelle sur leur souveraineté.
Clairement, les diplomates français n’ont pas suffisamment pris en compte la sensibilité des anciennes colonies sur la question du respect de la souveraineté, créant un malaise grandissant au Mali, au Niger ainsi qu’au Burkina. À cela s’ajoute l’instrumentalisation de cette problématique par la Russie, qui attise le sentiment antifrançais. Avec la junte militaire au Mali, la France semble avoir atteint un point de non-retour. Mais une amélioration des relations sera peut-être possible par la suite. Pour cela, la France doit se montrer plus à l’écoute des populations et des dirigeants et apprendre la discrétion, voire l’invisibilité, pour sortir de sa position de bouc émissaire.
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INTERVIEW
En Ukraine, "notre force de dissuasion, c'est notre unité" pour le Quai d'Orsay
Emmanuel Macron va "supprimer l’ENA", symbole de l'élitisme français
Élysée 2022
Expulsion de l'ambassadeur de France au Mali : les réactions des candidats à la présidentielle
L'Humanité
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
sciencesgéologiepaléontologie France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
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sciences France24 - Monde
La justice britannique autorise formellement l'extradition de Julian Assange aux États-Unis
Publié le : 20/04/2022 - 14:20
FRANCE 24
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La justice britannique a autorisé formellement, mercredi, l'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aux États-Unis, après des années de bras-de-fer judiciaire. Il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, de l'approuver, bien que les avocats de la défense puissent encore faire appel devant la Haute Cour.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se rapproche un peu plus d'une extradition aux États-Unis – qui veulent le juger pour espionnage – après une décision formelle de la justice britannique, mercredi 20 avril.
Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d'extradition et il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, de l'approuver.
"En termes simples, je suis tenu d'envoyer votre affaire à la ministre d'État pour décision", a déclaré le magistrat Paul Goldspring lors d'une courte audience de sept minutes.
Âgé de 50 ans, le fondateur de WikiLeaks n'était pas présent physiquement au tribunal mais a suivi la procédure administrative par liaison vidéo. Ses avocats peuvent encore faire appel devant la Haute Cour.
À moins d'un appel, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre d'ordonner l'extradition.
"Nous avons confiance dans l'indépendance et l'intégrité du système judiciaire britannique", a affirmé, jeudi, Simon Birmingham, ministre australien des Finances, à la chaîne ABC. Le gouvernement australien ne fera pas objection à l'extradition, a-t-il dit.
"Les journalistes devront regarder par-dessus leur épaule"
À l'extérieur du tribunal, quelques dizaines de soutiens de Julian Assange s'étaient rassemblés, mercredi, avec des pancartes proclamant "N'extradez pas Assange, le journalisme n'est pas un crime" ou encore "Que la liberté de la presse repose en paix".
L'ancien chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn était également présent pour défendre l'Australien. "Il n'a absolument rien fait de plus que de dire la vérité au monde", a-t-il lancé aux manifestants.
"Si #JulianAssange est extradé vers les États-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leur épaule s'ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains", a également réagi sur Twitter l'organisation de défense des droits humains Amnesty International.
Julian Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il a épousé sa fiancée, Stella Moris, le mois dernier. Celle-ci a eu deux enfants avec lui, deux petits garçons conçus lorsqu'il vivait à l'ambassade d'Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade, où il s'était réfugié en 2012 alors qu'il était en liberté sous caution.
Il craignait alors une extradition vers les États-Unis ou vers la Suède, où il faisait l'objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.
Plus de 170 ans de prison encourus
Julian Assange avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.
Son épouse, une avocate sud-africaine d'une trentaine d'années, a supplié, le mois dernier, Priti Patel d'empêcher son extradition, la priant de mettre fin à cette "affaire politique". Elle a assisté mercredi à l'audience au tribunal.
Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien est recherché par la justice américaine, qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.
Le 14 mars, il avait vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.
Avec AFP
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Derrière les barreaux, le lanceur d'alerte Julian Assange épouse son ancienne avocate
La justice britannique autorise en appel l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis
Julian Assange autorisé à contester son extradition devant la Cour suprême britannique
France24 - Monde
De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes
Publié le : 20/04/2022 - 18:15
Sébastian SEIBT
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Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.
“Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.
Des hépatites aiguës très rares chez les enfants
Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.
Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.
Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.
Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).
Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24.
Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade.
La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local.
Un lien avec le Covid-19 peu probable
Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24.
Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving.
Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.
Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke.
La piste de l’adénovirus AD-41
Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.
La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.
Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.
Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.
Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.
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SANTÉAvec ou sans sucre, les sodas sont nocifs pour la santé
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Médecine : le corps des hommes ne peut pas servir de norme
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Quand Marine Le Pen montre son vrai visage au Parlement
Premier planRASSEMBLEMENT NATIONAL. Droit du sang, stigmatisation des musulmans, encouragement à l’autodéfense, hostilité envers les lanceurs d’alerte, négation des droits des femmes… Lorsqu’ils votent à Paris et à Bruxelles, les députés d’extrême droite dévoilent leur véritable projet.
Aurélien SoucheyreGaël De SantisMarine Le Pen n’est pas loin d’être une députée fantôme. La candidate d’extrême droite s’abstient presque tout le temps depuis qu’elle est entrée à l’Assemblée nationale, il y a cinq ans. Dès la première loi du quinquennat Macron, visant à « moraliser » la vie politique, elle s’est abstenue. Mais au moins était-elle dans l’Hémicycle, car, la plupart du temps, elle ne prend pas part au vote.
Elle n’a d’ailleurs rédigé aucun rapport, n’a participé à aucune mission d’évaluation, et n’a déposé aucune contribution écrite. Il serait pourtant faux d’écrire que Marine Le Pen ne fait rien du tout au Parlement. Elle a déposé 1 805 amendements, dont 764 qui n’ont même pas été défendus en séance. Surtout, elle a soutenu 57 propositions de loi. Celles-ci sont éclairantes sur ce qu’elle pourrait faire si elle venait au pouvoir.
Car Marine Le Pen ne prend pas la plume pour rien. Elle le fait pour proposer d’équiper toujours plus les polices municipales en armes à feu, alimentant une surenchère sécuritaire. Elle le fait pour faciliter la suppression des menus de substitution dans les écoles, dévoyant le principe de laïcité et stigmatisant les enfants juifs et musulmans. Elle le fait pour interdire le port de signes religieux lors des sorties scolaires (comprendre le voile). Dans les textes qu’elle signe, la dirigeante du RN cible régulièrement l’islam et les musulmans sans forcément le dire. Et elle l’a fait tout au long du quinquennat.
Ainsi, le 25 janvier 2022, à quelques mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté une loi visant à « lutter contre les débordements » lors des mariages. Un fléau qui mine le pays, selon elle. « Les effusions de joie laissent place aux scènes de jungle et de mises en danger de la vie des riverains et des représentants de l’État : usages abusifs du k laxon, excès de vitesse, conduites à contresens, rodéos urbains, règlements de comptes, agressions de policiers et gendarmes, menaces sur les élus, utilisations de fumigènes, dégradations des biens publics, tirs de mortiers et même tirs à l’a rme à feu », écrit-elle. À qui la faute ? « Ces agissements résultent de mariages communautaires (…). Il est d’ailleurs courant de voir des drapeaux étrangers brandis dans ces mariages qui posent de graves problématiques de sécurité publique », poursuit la candidate, en plein amalgame entre délinquance et immigration. Heureusement qu’elle entend armer un maximum de polices municipales…
Ces textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a approuvés
Marine Le Pen a également profité de pouvoir entrer au Palais-Bourbon pour soutenir un texte visant à « faciliter l’expulsion des gens du voyage et des squatteurs », notamment en réduisant les « peines encourues par les propriétaires cherchant à déloger par eux‑mêmes ». Elle encourage ici les citoyens à se faire justice eux-mêmes, plutôt que de renforcer les moyens d’agir de la police et de la justice. Au sujet de ces deux pouvoirs régaliens, elle a aussi signé un texte législatif visant à ce que l’administration pénitentiaire, qui dépend depuis 1911 du ministère de la Justice, soit désormais rattachée au ministère de l’Intérieur, comme c’était le cas sous Vichy.
La candidate prépare en outre le règne de l’arbitraire, puisque sa proposition de loi visant à « combattre les idéologies islamistes » donne une définition très vague de ce que serait l’islamisme, tout en permettant d’interdire les journaux et chaînes de télévision qui en feraient « l’apologie de manière explicite ou implicite » ou qui témoigneraient d’une « quelconque complaisance dans leur évocation ». Dénoncer les ravages d’une loi s’attaquant concrètement aux musulmans, au lieu de s’attaquer à l’islamisme, pourrait donc valoir fermeture d’un journal.
Très peu investie dans le travail législatif au quotidien, Marine Le Pen n’en a pas moins soutenu une proposition de loi visant à rendre obligatoire les « tests osseux » afin de déterminer l’âge des mineurs isolés, au motif que leur prise en charge représente un « coût colossal » à ses yeux. Afin de lutter contre l’immigration, elle a également défendu à l’Assemblée l’interdiction du droit du sol au profit du droit du sang, ainsi que la constitutionnalisation de la « priorité nationale ». Cela dans le but d’exclure les étrangers « en matière d’expression publique des opinions, d’association, de réunion, de déplacement sur le territoire national ou d’action syndicale », en plus de limiter leur accès « à l’emploi dans le secteur privé ou public, à la propriété immobilière, à l’exercice de certaines professions ou activités économiques ainsi qu’au bénéfice de certaines prestations sociales ou des services publics ».
Mais il y a aussi les textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a votés des deux mains. Celui dit de « sécurité globale », qui interdisait aux journalistes et citoyens de filmer la police avant d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. La candidate d’extrême droite a beau jeu de se dire du côté des gilets jaunes mutilés, alors même qu’elle vote une loi qui visait à invisibiliser les violences qu’ils subissent. Elle a également voté pour la réforme de la justice pénale des mineurs, qui rend cette justice expéditive, oublie l’intérêt supérieur de l’enfant et prône un ordre public aveuglé.
Feu vert du RN à la directive sur le secret des affaires
Enfin, Marine Le Pen n’était pas présente, comme par hasard, au moment de voter l’allongement du délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais les six députés d’extrême droite ayant pris part au scrutin en février dernier ont voté contre. Une prise de position qui correspond à celle des 23 eurodéputés RN, qui constituent le plus gros contingent de députés européens français, à égalité avec LaREM. En janvier 2020, ils ont voté contre une résolution condamnant les inégalités de rémunérations entre femmes et hommes. En novembre de la même année, ils votent de nouveau contre une résolution dénonçant l’interdiction de l’IVG par la Pologne. Dans la foulée, les eurodéputés RN votent là encore contre un texte européen hostile à la multiplication des zones anti-LGBT en Pologne… Au Parlement français, Marine Le Pen a de son côté défendu une loi afin d’interdire l’écriture inclusive « pour toute personne morale publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique », ce qui concernerait donc de nombreuses associations.
Toujours depuis Paris, elle a voté contre les ordonnances Pénicaud. La candidate serait-elle du côté des travailleurs ? Il suffit de lire son programme pour se convaincre que non, puisqu’elle entend affaiblir les syndicats et servir les plats au patronat. Il suffit aussi de regarder ce que font les eurodéputés RN à Strasbourg et Bruxelles. En septembre 2021, ils s’abstiennent au moment de défendre les travailleurs ubérisés et de leur offrir la protection sociale et les droits liés au salariat. Quelques mois plus tôt, en mars, ils avaient même voté contre un rapport visant à obtenir une directive sur le devoir de vigilance des multinationales. Après l’effondrement du toit de l’usine de textile de Rana Plaza, qui a fait plus d’un millier de morts au Bangladesh en 2013, les eurodéputés de droite comme de gauche exigent alors des grands groupes qu’ils soient responsables des agissements de leurs fournisseurs ou filiales, en matière de respect des droits humains, sociaux et environnementaux. Pas les élus RN, alors même que ce texte présentait aussi l’occasion de lutter contre le dumping social.
Sur la quasi-totalité des textes défendant les droits des travailleurs à Strasbourg et Bruxelles, l’extrême droite est ainsi aux abonnés absents. Le RN fait mine d’être contre les accords de libre-échange mais ne participe quasiment jamais à les faire tomber. En 2016, ses élus ont même voté en faveur de la directive sur le secret des affaires, qui empêche les lanceurs d’alerte de dévoiler les arrangements avec la légalité des entreprises dans lesquelles ils travaillent. En 2019, ils ont aussi voté contre le socle de droits fondamentaux, soit l’une des principales avancées sociales jamais obtenues au niveau européen. Preuve qu’aux Parlements français comme européen, le RN n’est jamais du côté de la démocratie, des droits sociaux, du partage des richesses et des intérêts des peuples quand il siège dans la minorité. Ce qui ne changerait pas le moins du monde s’il devait devenir demain majoritaire.
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Le Pen et Zemmour, brun bonnet et bonnet brun
Premier planExtrême droite Malgré la concurrence, les similitudes programmatiques et idéologiques des deux candidats sont frappantes. Au sein des états-majors, on met en avant ces points communs, appelant à un « gouvernement d’union nationale ».
Benjamin KönigSi, à gauche, certains électeurs se triturent les neurones pour décider de leur vote au second tour de l’élection présidentielle, ils sont nombreux à l’autre bout de l’échiquier politique à ne pas se poser de questions. L’extrême droite serre les rangs, que ses électeurs aient déposé un bulletin Le Pen, Dupont-Aignan ou Zemmour le 10 avril, tant leurs convergences politique et idéologique relève de l’évidence. « Je ne me tromperai pas d’adversaire, j’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen », lançait ainsi l’ex-chroniqueur du Figaro, quelques minutes à peine après les résultats du premier tour. Quand bien même la candidate RN fait mine de vouloir le tenir à distance, ce soutien immédiat, selon Bruno Cautrès, politologue au Cevipof et chercheur au CNRS, n’est « pas une surprise, on pouvait s’y attendre très largement ».
Adoucir la communication
Si la campagne a été marquée par cette concurrence nouvelle à l’extrême droite, rythmée par l’inimitié personnelle entre les deux prétendants et quelques ralliements qualifiés de « trahisons » – une tradition chez les nationalistes –, de nombreux cadres ont assuré le lien entre les deux tenants du « camp national », comme Marine Le Pen le nomme. Pour le RN, cette opération séduction vise à contrebalancer les attaques visant Éric Zemmour, mais également Marion Maréchal, très populaire à droite, de LR au RN.
Si elle est élue, Marine Le Pen veut un « gouvernement d’union nationale », un « rassemblement large de tous les patriotes », même si l’entrée au gouvernement de sa nièce ou de l’idéologue pétainiste « n’est pas une possibilité ». Toute à son souci d’adoucir sa communication, la candidate du RN entend éloigner leur image sulfureuse tout en donnant des gages à cet électorat.
D’autant que la présence du candidat de Reconquête ! a permis d’élargir la base électorale de l’extrême droite : « Non seulement elle a augmenté son résultat de deux points par rapport à 2017, fait observer Bruno Cautrès , mais en plus elle dispose désormais de réserves de voix. » Pour le philosophe du langage Raphaël Llorca, Le Pen et Zemmour sont « les deux faces d’une même pièce ». Les deux se « renforcent mutuellement » et « portent un même combat ».
Rassembler le camp nationaliste
Depuis le début de l’entre-deux-tours, les amabilités pleuvent entre les deux camps : « La campagne de Zemmour fut une campagne courageuse », roucoule dans le Point Philippe Olivier, le beau-frère et conseiller spécial de Marine Le Pen. Quant au président du RN, Jordan Bardella, il a tenu à féliciter le candidat de Reconquête !, dans un entretien paru dans le Figaro du week-end pascal, pour « son choix cohérent et courageux », ajoutant qu’à partir « du moment où l’on considère que l’enjeu de cette élection est de sauver la France, il n’y a pas d’autre choix que de voter Marine Le Pen ».
De l’autre côté, à Reconquête !, on presse la candidate de rassembler le camp nationaliste, à l’instar de Nicolas Bay, transfuge passé récemment du RN – où il avait passé plus de trente ans – à Zemmour : « À elle maintenant de prendre ses responsabilités, de montrer qu’elle a la volonté et la capacité à rassembler. » Tous espèrent une union dans la perspective d’un gouvernement, mais également pour les législatives.
Marion Maréchal estime que cela « ne doit passer que par un dialogue avec la gauche populaire souverainiste (qui en réalité n’existe pas, malgré les invites du RN – NDLR) . Cela doit passer aussi par des alliés, des coalitions et des alliances à droite ».
Des reports de voix très élevés
Ces appels du pied, qui s’inscrivent dans le cadre « d’une convergence très claire au sein de leurs électorats », selon Bruno Cautrès, visent à asseoir ce socle de votants. Selon une enquête de l’Ifop publiée le 15 avril, les reports de voix sont très élevés : 81 % des électeurs d’Éric Zemmour ont l’intention de voter pour Marine Le Pen, de même que 27 % de ceux de Valérie Pécresse.
Ce dimanche, les militants du RN ont notamment ciblé Versailles (Yvelines) pour une opération de distribution de tracts sur le marché. Dans cette ville très bourgeoise, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête (33 %), devant Éric Zemmour qui y a réalisé 18,48 % (7,1 % au niveau national), et Valérie Pécresse (14,04 %, contre 4,8 % sur l’ensemble du territoire).
Ces mains tendues entre les deux clans de l’extrême droite et une partie de LR témoignent de la volonté de gouverner ensemble : « Je veux dire aux partisans d’Éric Zemmour, des “Républicains” ou d’autres qu’au-delà de nos divergences, (…) je pense que le temps est venu de faire un bout de chemin ensemble », assure Jordan Bardella dans son entretien au quotidien des droites.
« Une vision du monde compatible »
Le 2 avril, une tribune cosignée par Bruno Gollnisch (RN), Paul-Marie Coûteaux, vieux routier de l’extrême droite souverainiste rallié à Zemmour, et Sébastien Meurant, sénateur ex-LR lui aussi récent soutien de l’ex-chroniqueur, invitait à l’union dans un « appel solennel ». Les auteurs y écrivent que « les programmes de ces candidats, et les aspirations de leurs électeurs, sont moins opposés que ceux des gauches entre elles, et qu’il devrait être possible de s’accorder sur dix urgences ».
Parmi elles, on retrouve les antiennes habituelles : « restaurer l’indépendance nationale », « protéger la ruralité », et surtout « inverser le courant de l’immigration ». Plus récemment, le sénateur ex-RN de Marseille Stéphane Ravier, également rallié à Zemmour, a rappelé que, « pour gouverner, il faut savoir rassembler », ajoutant qu’il voterait « sans hésitation pour Marine Le Pen ».
Selon l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg, chercheur au Cepel de Montpellier, ce qui lie fondamentalement les deux partis ce sont « la critique de l’immigration et d’une société multiculturelle et multiethnique » ainsi qu’une « vision des rapports internationaux sous l’angle ultrasouverainiste ». Pour lui, nul doute que « ce moteur du vote en leur faveur est bien là pour le second tour, et s’il existait des différences entre les deux candidats – Éric Zemmour voulant expulser les immigrés sans travail au bout de six mois, Marine Le Pen au bout d’un an –, il y a clairement une vision du monde compatible ».
Immigration, civilisation, sécurité…
Lors de d’une des émissions Face à Baba, en décembre, à laquelle Cyril Hanouna avait convié pour la énième fois Éric Zemmour, la journaliste identitaire Charlotte d’Ornellas listait, face à l’invité, ces convergences : « La limitation des aides sociales aux Français seulement », une façon pudique de parler de la préférence nationale ; « l’immigration, un sujet qui vous tient à cœur et qui est évidemment un marqueur de Marine Le Pen » ; ou bien encore la dénonciation des traités internationaux signés par la France.
Le candidat de Reconquête !, présenté comme « un concurrent » mais « pas un adversaire », acquiesçait : « Je suis d’accord avec elle sur le fait que le droit national doit primer sur le droit international et européen », ainsi que sur les mesures de « lutte contre l’immigration ».
La préférence nationale, la fin du regroupement familial, le droit du sang en matière de nationalité ou la réforme restrictive du droit d’asile figurent dans les deux programmes. « Toutes les mesures concernant l’immigration, je les mettrai dans un référendum », proposait Éric Zemmour.
Un projet ouvertement réactionnaire
Exactement le même que celui érigé par Marine Le Pen en premier acte politique en cas d’élection. Au-delà de ce thème, les similarités sont légion dans de nombreux domaines : présomption de légitime défense pour les policiers et gendarmes, marginalisation des syndicats de salariés, suppression de l’aide médicale d’État, lutte contre la « bureaucratie », remise en cause de la liberté de la presse et privatisation de l’audiovisuel public, mise au pas de l’éducation pour imposer une école « de transmission des valeurs (…) de la civilisation française », précise notamment le programme de Marine Le Pen.
En matière économique, leurs programmes sont également proches en réalité : suppression à hauteur de 30 milliards d’euros des impôts de production payés par les entreprises, exonération de cotisations patronales, baisse de la fiscalité sur les successions et les donations. « Je n’ai pas la même méthode », déclarait lors de sa campagne Éric Zemmour. Mais bien la même passion, commune à toute l’histoire de l’extrême droite française, celle que représente Marine Le Pen malgré son positionnement grotesque de « candidate du peuple » : un projet ouvertement réactionnaire, sans précédent depuis Vichy.
L’affaire tombe entre les deux tours, embarrassante pour Marine Le Pen : un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) estime que la candidate devrait rembourser personnellement 136 993 euros au Parlement européen, qui lui réclamait déjà 339 000 euros dans l’affaire de ses assistants parlementaires. Selon le rapport de 116 pages révélé le 16 avril par Mediapart, il s’agit, parmi d’autres exemples, de 23 100 euros d’objets promotionnels (sacs, stylos, porte-clés…) « qui semblent avoir été achetés pour le congrès du FN à Lyon » en 2014, ou encore de 4 107 euros de bouteilles de Beaujolais pour le même événement. Pour son père, Jean-Marie Le Pen, les sommes incriminées atteindraient 303 545 euros. L’Olaf liste également les délits susceptibles d’être reprochés à la candidate du RN : « escroquerie », « faux », « abus de confiance », et « détournement de fonds publics ».
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La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans
Publié le : 21/04/2022 - 14:51Modifié le : 21/04/2022 - 15:20
FRANCE 24
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Doyenne mondiale des monarques en exercice, la reine Elizabeth II a fêté ses 96 ans dans l'intimité, jeudi, alors que Londres célébrait sa souveraine par des tirs de canon et des fanfares militaires jouant "Joyeux anniversaire".
Désormais largement retirée de la vie publique en raison de problèmes de mobilité, la reine Elizabeth II, doyenne mondiale des monarques en exercice, a fêté, jeudi 21 avril, ses 96 ans.
La souveraine, qui a passé en février le cap des 70 années de règne, a choisi de fêter cet anniversaire dans le calme du domaine royal de Sandringham, à 200 km au nord de Londres. Selon la presse, elle passe quelques jours à Wood Farm, maison relativement modeste qu'affectionnait son époux Philip, décédé l'an dernier à 99 ans.
Happy Birthday Your Majesty!Today as The Queen turns 96, we’re sharing this photograph of the young Princess Elizabeth aged 2.Then, in 1928, it was never expected she would be Queen, and this year Her Majesty is celebrating her #PlatinumJubilee - a first in British history. pic.twitter.com/DnwsMU81I3
April 21, 2022Des centaines de personnes se sont cependant massées à l'extérieur du château de Windsor où elle réside habituellement. Une fanfare des Coldstream Guards, en tunique rouge et bonnet noir en poil d'ours, y a joué "Joyeux anniversaire", et des dizaines de tirs de canons ont retenti à la mi-journée, notamment à Hyde Park, avec une autre fanfare.
Pour l'occasion, Buckingham Palace a publié une photo prise le mois dernier, montrant la souveraine en manteau capeline vert foncé, tenant par la bride, dans les jardins de Windsor, deux poneys blancs Fell, une race du nord de l'Angleterre. Une poupée Barbie à son effigie a également été mise en vente, portant une robe ivoire, un large ruban bleu et une petite tiare.
Le Premier ministre, Boris Johnson, a rendu hommage à la souveraine sur Twitter, évoquant "70 ans de dévouement irréprochable". Son petit-fils William et son épouse Kate ont salué "une inspiration pour tellement de gens au Royaume-Uni, dans le Commonwealth et le monde".
Wishing Her Majesty The Queen a very happy 96th birthday today! An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it’s particularly special to be celebrating in this #PlatinumJubilee year. pic.twitter.com/iWfyorcd8I
April 21, 2022Des mois compliqués
Les premiers mois de son "Jubilé de platine", qui donnera lieu à quatre jours de festivités très attendues début juin, n'ont pas été faciles, entre ses ennuis de santé, les accusations d'agression sexuelle visant son fils Andrew - récemment parvenu à un accord financier avec son accusatrice - et les interrogations sur l'avenir de la monarchie et du Commonwealth.
Depuis une brève hospitalisation en octobre, les apparitions d'Elizabeth II sont devenues extrêmement rares, même si elle continue à assumer des "tâches légères" au château de Windsor, la plupart du temps par visioconférence.
Le 29 mars, elle a cependant assisté, à l'Abbaye de Westminster, à une cérémonie religieuse en hommage au prince Philip. C'était sa première grande apparition publique depuis des mois.
Arrivée au bras de son fils Andrew, s'appuyant sur une canne, on l'y a vue, frêle et digne, marcher lentement et saluer, après la cérémonie, plusieurs participants.
Elle-même avait confié, mi-février, qu'elle "ne pouvait pas bouger", en montrant sa jambe gauche lors d'une audience à Windsor.
"Cette horrible pandémie"
Selon la presse britannique, elle utiliserait en privé un fauteuil roulant, et un ascenseur adapté aurait été installé dans sa résidence écossaise de Balmoral.
Ajoutant à ces problèmes, elle a attrapé le Covid-19 en février. "Cela vous laisse très fatigué et épuisé n'est-ce pas, cette horrible pandémie", a récemment confié la souveraine.
"Elle est en pleine forme", a cependant déclaré son petit-fils Harry à la chaîne américaine NBC mercredi, après une visite surprise la semaine dernière avec son épouse Meghan. Le couple, désormais installé en Californie, ne l'avait pas revue depuis deux ans.
Depuis octobre, la reine a largement délégué à son fils Charles, 73 ans, héritier de la couronne. Mais il est nettement moins populaire - 43 % d'opinions favorables contre 69 % pour la reine - selon un sondage Ipsos de mars, et également beaucoup moins apprécié que son fils le prince William, 39 ans (64 %), et l'épouse de ce dernier, Kate (60 %).
D'ailleurs, 42 % des Britanniques préféreraient que Charles abdique en faveur de William. Mais la récente tournée de William et Kate dans les Caraïbes, pour célébrer l'attachement de la monarchie aux anciennes colonies à l'occasion du Jubilé, a parfois donné lieu à des confrontations tendues, notamment sur le passé esclavagiste du Royaume-Uni, augurant de difficultés à venir.
Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a aussi estimé "inévitable" la transition de son pays, dont la reine est cheffe d'État, vers un régime républicain.
Avec AFP
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Elizabeth II célèbre ses 70 ans de règne et souhaite que Camilla devienne "reine consort"
Royaume-Uni : un homme interné après s'être introduit au château de Windsor
La reine Elizabeth II positive au Covid-19, Buckingham Palace rassure
L'Humanité
À nos amis, à celles et ceux tentés par l’abstention
TribuneBertrand Badie politiste, Dominique Vidal journaliste
Vous avez voté Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Arthaud ou Poutou. Vous regrettez que la gauche ne soit pas au second tour. Vous ne déposerez évidemment pas un bulletin Le Pen dans l’urne. Mais vous êtes tenté par l’abstention.
Nous pourrions l’être aussi ! Le bilan de Macron est sans aucun doute des plus négatifs : une manière des plus arrogantes, une politique favorable aux plus riches, la destruction de nombreux acquis sociaux, une répression souvent sauvage des mouvements de contestation, une France mise en échec dans le monde… Rien de tout cela ne donne envie de voter Macron. Mais peut-on pour autant laisser passer Le Pen ? Car s’abstenir, c’est mathématiquement voter pour la candidate du RN qui est aux portes de la victoire ! Car seuls comptent les bulletins exprimés…
Or, l’histoire le montre : entre la droite et l’extrême droite, ce n’est jamais « blanc bonnet et bonnet blanc ». Les Italiens comme les Allemands, dans les années 1920 et 1930, en ont fait l’expérience tragique, et toute l’Europe avec eux. En ce début de XXIe siècle, Américains, Hongrois, Polonais et Brésiliens l’ont aussi appris à leurs dépens…
Il faut lire attentivement le programme de Marine Le Pen : putsch contre la démocratie et l’État de droit, régression sociale, menace sur les libertés, xénophobie d’État, déni du réchauffement climatique, remise en cause de certains droits des femmes, alignement sur Poutine. Bref, la victoire des néofascistes entraînerait un grand bond en arrière dans tous les domaines.
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés. Le référendum que projette Le Pen les vise directement : préférence nationale, restriction du droit du sol, enterrement des lois antiracistes, menaces sur la presse, dénaturalisation de certains Français, voire début de « remigration » – sans oublier le symbole de cette islamophobie qu’est l’interdiction du voile dans l’espace public… Quelle femme, quel homme de gauche pourrait assumer en conscience ce racisme (in)digne de Vichy ?
Demain, après les élections, il faudra reconstruire une vraie gauche moderne, unie et pluraliste. En attendant, dans ce second tour, pour barrer la route au néofascisme à la française, nous n’avons – hélas – qu’un instrument : le bulletin de vote Macron. Utilisons-le toutes et tous.
Présidentielle 2022bertrand badiedominique vidal France24 - Monde
Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza
Publié le : 21/04/2022 - 01:05Modifié le : 21/04/2022 - 08:38
FRANCE 24
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L'armée israélienne a mené aux premières heures de jeudi des frappes aériennes dans le centre de la bande de Gaza, après qu'une roquette, lancée depuis le territoire palestinien, s'est abattue en Israël, ont déclaré desreprésentants du Hamas et des sources militaires israéliennes. À Jérusalem, des incidents ont eu lieu dans la matinée sur l'esplanade des Mosquées.
Des groupes armés palestiniens ont lancé, jeudi 21 avril, une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.
Jeudi matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué, que "des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa" contre les policiers. "Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu", ajoute le communiqué.
Mercredi soir, une roquette, la seconde cette semaine, a été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés. Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires.
"Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a indiqué l'armée israélienne.
"Détermination" et "résistance"
"Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.
Or peu après ces frappes de représailles, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.
Ces échanges de tirs, les seconds cette semaine, interviennent après des heurts ce weekend entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.
"Provocation"
La présence de juifs - qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite - et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.
La police israélienne a empêché, mercredi soir, des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.
Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille Ville de Jérusalem, où est située l'esplanade des Mosquées, une manifestation considérée comme un geste de "provocation" de la part du gouvernement.
Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville. Et des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.
Mais la police a bloqué ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre, Naftali Bennett.
L'ONU "profondément préoccupé"
"Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission", a dit le Premier ministre." "Je le dis clairement (...), je ne vais pas plier", a rétorqué à l'AFP Itamar Ben Gvir. "En vertu de quelle loi ne suis-je pas autorisé à entrer par la porte de Damas ?"
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", a indiqué, mercredi, son porte-parole à New York. "Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".
Avec AFP
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REPORTAGE
Gaza peine à se reconstruire, trois mois après la guerre éclair entre Israël et le Hamas
Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette
Israël : Yaïr Lapid propose un plan de développement pour la bande de Gaza
L'Humanité
Débat Le Pen - Macron. Retraites, environnement, hôpital, école, Russie... Le décryptage point par point de notre service politique
- Le débat de l'entre-deux tours de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron a eu lieu mercredi soir. À quatre jours du second tour, les deux candidats se sont affrontés sur différents sujets, notamment leur vision économique, l'éducation, l'immigration ou encore le conflit ukrainien.
- Décryptage des principales propositions, vérification des affirmations, rappel des déclarations précédentes… Pour vous, les journalistes de l'Humanité ont passé au crible les propos des deux prétendants à l’Élysée.
15 heures 12 min France24 - Monde
En direct : Poutine revendique le contrôle de Marioupol et ordonne le siège de l'usine Azovstal
Publié le : 21/04/2022 - 06:43Modifié le : 21/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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D'après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, la totalité de la ville de Marioupol est passé sous contrôle russe, à l'exception des 2 000 combattants ukrainiens retranchés dans l'usine Azovstal. Ces derniers refusaient de se rendre jeudi matin, réclamant à la communauté internationale des "garanties de sécurité". Suivez notre direct.
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15 h 16 : Washington annonce une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine
Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient débloquer une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine, qui s'ajoutera à celle du même montant débloquée en mars par le président américain Joe Biden, selon un responsable du Trésor.
La secrétaire au Trésor Janet Yellen devait faire cette annonce jeudi au Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, lors d'une rencontre en personne à Washington. Cette aide doit permettre à l'Ukraine de maintenir le fonctionnement du gouvernement, en versant notamment les salaires et les retraites, et éviter une aggravation de la situation humanitaire en Ukraine, a précisé ce responsable.
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14h 37 : plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU
Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays
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14 h 34 : Kiev réclame d'"urgence" un couloir d'évacuation pour l'usine Azovstal à Marioupol
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé jeudi à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.
Les civils, "réfugiés en grand nombre" dans l'aciérie, "ne font pas confiance aux troupes (russes)", a écrit le ministère sur son compte Twitter. "Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire" avec "des garanties que les gens seront en sécurité", a-t-il ajouté.
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13 h 36 : la Russie inflige une amende à Google pour diffusion de "fausses informations"
Un tribunal russe de Moscou a condamné Google à payer 11 millions de roubles (126 273 euros) pour ne pas avoir supprimé ce qu'il qualifie de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine, a rapporté l'agence de presse TASS.
Les amendes concernent ce que Moscou considère comme la diffusion de données inexactes sur les pertes des troupes russes et les victimes civiles en Ukraine, ainsi que la diffusion, sur YouTube, de clips vidéo produits par des groupes d'extrême droite ukrainiens tels que le groupe paramilitaire Azov, selon TASS.
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13 h 22 : le pape demande une trêve pour la Pâque orthodoxe
Le pape François s'est associé à l'appel lancé mardi par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il a demandé, à son tour, une trêve pour le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes. L'ONU avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours, de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires".
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12 h 40 : le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
Le président de l'entreprise pétrolière Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, indique un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. Cette annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni.
Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays. Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes.
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12 h 11 : des armes lourdes de pays d'Europe de l'Est vont être envoyées en Ukraine, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part de ses partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, d’après la ministre allemande de la Défense. "Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder" à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue N-TV.
Ce matériel sera livré "dans les prochains jours" alors que les experts militaires disent que "les deux prochaines semaines seront décisives" dans la guerre russe en Ukraine, a ajouté la ministre allemande.
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11 h 52 : plus d'un millier de corps de civils comptabilisés dans les morgues de la région de Kiev
Plus de 1 000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué la vice-Première-ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna, dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev. Elle a précisé que ce total représentait l'ensemble des corps de civils "découverts dans des immeubles mais aussi dans les rues" de la région de Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.
Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accusent, avec les Occidentaux, la Russie de "crimes de guerre", ce que dément Moscou.
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11 h 40 : les autorités ukrainiennes n'admettent pas avoir perdu Marioupol
Aucune annonce officielle d'une éventuelle perte de la bataille de Marioupol côté ukrainien, indique notre correspondant à Kiev. "Dans le dernier communiqué des forces armées ukrainiennes, il n'est pas fait mention de Marioupol, donc ils n'insistent pas sur le fait de contrôler encore une partie de la ville, mais n'admettent pas non plus l'avoir perdue".
Peu d'informations sortent de la ville, car il est difficile d'entrer en communication avec les forces restant à l'intérieur. "Si Vladimir Poutine a ordonné de ne pas tirer sur l'usine d'Azovstal, c'est sans doute qu'il pense que les occupants de ce lieu ne représentent plus une menace", estime notre correspondant.
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10 h 58 : premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie
Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux cet après-midi, en provenance de Moldavie. Paris s'est engagé à aider en accueillant 2 500 déplacés du conflit depuis ce pays limitrophe de l'Ukraine, où plus de 426 000 Ukrainiens on trouvé refuge, selon l'ONU.
Le transfert de ces réfugiés a été décidé par la France "en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies)", a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant que ces personnes seront accueillies dans la région de Bordeaux.
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9 h 29 : tout Marioupol sous contrôle russe à l'exception de l'usine Azovstal, selon le ministre russe de la Défense
D'après l'agence russe Interfax, Sergueï Choïgou a déclaré au président Vladimir Poutine que les troupes russes s'étaient emparées de Marioupol. Le ministre russe de la Défense a cependant précisé qu'il restait plus de 2 000 combattants ukrainiens dans l'aciérie d'Azovstal, tenue par les forces ukrainiennes.
"La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès", a, quant à lui, affirmé Vladimir Poutine, après avoir signifié à Sergueï Choïgou qu'un assaut d'Azovstal n'était "pas approprié" et qu'il fallait assiéger "la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe".
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8 h 54 : les Premiers ministres espagnols et danois sont arrivés à Kiev
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est arrivé avec son homologue danoise, Mette Frederiksen, dans la capitale ukrainienne, où ils doivent tous deux rencontrer lVolodymyr Zelensky. Pedro Sanchez avait indiqué la veille qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, "l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne" et de l'Espagne "pour la paix".
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8 h 24 : quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev
La vice-Première ministre ukranienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que quatre bus d'évacuation de civils avaient réussi à quitter la ville assiégée de Marioupol. Les évacuations, qui doivent se poursuivre dans la journée, interviennent alors que ce port stratégique semble sur le point de tomber aux mains des Russes.
Le couloir humanitaire, qui avait en principe été négocié pour permettre, mercredi, l'évacuation des civils de Marioupol, "n'a pas fonctionné", avait déclaré hier soir Iryna Verechtchouk. Elle avait reproché aux Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars, tandis que Moscou a accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire".
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7 h 04 : situation critique pour la résistance ukrainienne à Marioupol
Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre mais réclament à la communauté internationale des "garanties de sécurité". "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", a indiqué aux premières heures de la journée Sviatoslav Palamar, le commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.
Les civils bloqués à l'intérieur de l'usine, dont il était impossible de confirmer le nombre de manière indépendante, "ont peur à cause des bombardements constants", ajoute le commandant Palamar, plaidant pour un cessez-le-feu.
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2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine
Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni, et s'être engagés, à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.
Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.
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2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1
L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.
Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.
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1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie
Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.
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0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20
Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.
"La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe, Anton Silouanov, a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".
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0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux
Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu, mercredi, que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.
Avec AFP et Reuters
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DÉCRYPTAGEOffensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?
DÉCRYPTAGE
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
L'Entretien de France 24
Josep Borrell : "Les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine"
L'Humanité
Jean-Yves Mollier : « Si Bolloré s’empare de Hachette… »
EntretienÉdition À l’occasion de l’ouverture du Festival du livre de Paris, qui se tient jusqu’à dimanche au Grand Palais Éphémère, l’historien analyse les bouleversements récents qui menacent la diversité et le pluralisme.
Muriel SteinmetzVincent Bolloré veut s’emparer d’Hachette Livre en vue d’une fusion avec Editis. Éditeurs concurrents, libraires et auteurs sont inquiets. Jean-Yves Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine, spécialiste de l’édition, fait le point sur l’affaire.
Que va-t-il se passer ?
La Commission européenne va devoir juger, non sur le chiffre d’affaires global, mais en étudiant compartiment par compartiment, pour voir s’il y aurait « abus de position dominante », dans Le Livre de Poche, les dictionnaires, le scolaire, la fiction, la distribution, etc. Ce sera long. En fonction des réponses, le groupe Bolloré, donc Vivendi, sera autorisé, ou pas, à racheter une partie du groupe Hachette.En 2002, Vivendi qui s’était écroulé, sous la gestion désastreuse de Jean-Marie Messier, avait mis en vente sa filiale Vivendi Universal Publishing (VUP). Jean-Luc Lagardère en acquiert la totalité. Il va en faire ce qui allait être Editis. Saisie, l’Union européenne se déclare d’abord incapable de répondre. Elle a demandé aux syndicats d’éditeurs, de libraires, etc., de fournir de nombreux documents. Il lui fallut deux ans avant de statuer. Au sortir de cette longue péripétie, l’UE autorisait l’acquisition, par Lagardère, de 40 % d’Editis et la mise en vente de 60%.
En 2003, Jean-Luc Lagardère meurt. Son fils Arnaud hérite. À l’automne 2004, Arnaud Lagardère, propriétaire d’Hachette, se sépare, entre autres, du pôle de littérature générale. Il revend le groupe Editis au fonds Wendel d’Investissement du baron Seillière, patron du Medef d’alors.
Le scénario est apparemment le même qu’en 2002. L’UE va se saisir de la question et n’autorisera pas l’OPA avant examen. Ce qui est radicalement différent, c’est que Hachette, en 2002, réalisait l’essentiel de son chiffre d’affaires dans l’UE. Aujourd’hui, deux tiers de son CA se réalise hors de France. Ces éléments-là échappent à l’autorité de la Commission européenne. C’est ce que Bolloré avait en tête en montant l’opération. ’UE ne pourra intervenir que sur un petit tiers. Des éléments de l’OPA seront vendus, probablement dans le secteur scolaire, le Livre de Poche, les dictionnaires encyclopédiques, la distribution.
Hachette pèse 2 milliards 400 millions. Editis, ne « pèse » que 700 millions. Les 3e et 4e, c’est-à-dire Gallimard, Flammarion, soit le groupe Madrigall et Média Participations (Albin Michel, Seuil et quelques autres), représentent entre 200 et 400 millions. Si l’on ajoute les 2,4 milliards d’Hachette et les 700 millions d’Editis, on obtient une structure encore plus alarmante. Avec un groupe qui pèserait autour de 3 milliards et un deuxième groupe, Gallimard et Flammarion, qui pèserait 500 millions. C’est dire la disproportion.
Les réactions d’éditeurs, de libraires, d’auteurs témoignent d’une inquiétude justifiée…
Les auteurs et un certain nombre de personnalités se sont élevés dans la presse, à juste titre, mais juridiquement, si vous êtes sous contrat avec une maison d’édition rachetée par une autre, votre contrat n’est pas interrompu. Un contrat est un contrat. Chacun, passé un certain temps, rentrera dans le rang.
Et puis il ne faut pas être dupe de certains hypocrites. En 2002, Claude Cherki, le PDG du Seuil, rachetait les actions du Seuil pour les vendre en sous-main à Hervé de La Martinière qui, quelques mois plus tard, rachetait Le Seuil. Autrement dit, un de ceux ayant mené la lutte contre le méchant Hachette qui allait reprendre Vivendi, était en train de vendre sa maison pour des millions.
Antoine Gallimard monte au créneau. Sa maison est magnifique, mais Gallimard, ça « n’existe pas ». Ce qui existe, c’est un groupe extrêmement puissant, Madrigall, qui pèse 500 millions.
Madrigall, c’est Gallimard, Flammarion, Denoël et le Mercure de France. Ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Ce qui rapporte le plus à Gallimard, ce n’est pas la bibliothèque de la Pléiade, c’est la diffusion et la distribution. C’est en ce sens que je dis qu’il y a beaucoup d’hypocrisie de la part de ceux qui montent au créneau. Ils n’ont pas tort, mais ils oublient de dire qu’ils ne sont pas simplement des éditeurs.
Ceux qui pèsent sont des groupes extrêmement concentrés. Ce que je dis de Gallimard, je peux aussi le dire de Média Participations qui domine le secteur de la bande dessinée. Vincent Montagne en est le PDG, ainsi que président du Syndicat national de l’édition (SNE).
Y a-t-il déjà eu des exemples d’une telle violence du capital dans le monde de l’édition ?
Jean-Luc Lagardère? rachetant uniquement 40 %, des parts d’Editis, montrait sa différence de vue d’avec le baron Seillière qui, lui, reprit Editis pour le revendre quatre ans plus tard avec une plus-value. Jean-Luc Lagardère était un industriel qui voulait laisser son nom à un empire.
Par la disproportion des chiffres – un groupe qui pèserait autour de 3 milliards –, il y a de quoi terriblement s’inquiéter. Jean-Luc Lagardère n’intervenait pas dans la gestion de ses entreprises. Jean-Louis Lisimachio dirigeait le groupe Hachette, Lagardère, ayant une totale confiance en lui. Bolloré, lui, est interventionniste. Sur ses chaînes de télévision, c’est l’intervention permanente.
Quel devrait être le rôle de l’État, et de la représentation nationale, pour faire échec à ce projet ?
On pourrait imaginer que la Commission européenne élabore des règles de garantie d’indépendance des groupes, afin que les fusions-acquisitions soient freinées, mais la Commission européenne est ultralibérale. Ce n’est pas d’elle que l’on peut attendre quelque chose. Le ministère de la Culture a une capacité d’intervention très faible. On a vu, avec les élus de la nation, quand Bolloré est passé au Sénat, qu’il s’est moqué des sénateurs, en leur disant qu’il est tout petit par rapport aux Gafam…
Pourrait-on envisager une sorte de loi antitrusts ?
La seule parade possible serait en effet au niveau d’une protection juridique empruntant quelque chose aux lois antitrusts de l’entre-deux-guerres aux État-Unis, prolongées après la Seconde Guerre mondiale. Je ne vois pas le Parlement voter ce type de législation. S’il appartient à l’Humanité de le mettre en avant, je ne crois absolument pas en cette possibilité, avec un gouvernement dirigé par Macron, Sarkozy ou Hollande.
Entretien réalisé par Muriel Steinmetz
salon du livrehachetteVincent Bollorééditions L'Humanité
Paniques
BilletMaurice UlrichD’après plusieurs publications sur les réseaux sociaux, de nombreux vols d’ovni auraient été observés au-dessus de l’Ukraine, témoignant d’une certaine inquiétude chez les extraterrestres. Des points lumineux dans le ciel en attestent. En revanche, c’est par erreur que, à Taïwan, la chaîne de télévision CTS a annoncé l’attaque de l’île par la Chine, mercredi. Plusieurs alertes ont indiqué que la ville de Taipei était « touchée par des missiles guidés de l’armée communiste » et que « des navires ont explosé, des installations et des bateaux ont été endommagés ». En présentant ses excuses, CTS a expliqué que des membres du personnel avaient diffusé par mégarde des exercices de prévention pour l’entraînement des pompiers de la capitale, en invitant la population à ne pas paniquer. Une erreur humaine, donc, mais dans le climat de tension entre la Chine et l’île, c’est un peu le truc à se prendre une ogive nucléaire sur la casquette en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Les vols d’extraterrestres sont tout de même plus rassurants.
le billet de Maurice UlrichtaïwanChineréseaux sociaux L'Humanité
A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron
Vidéo5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
L'Humanité
VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
L'Humanité
Clé du second tour, l’abstention pourrait être en hausse
ActuLes citoyens qui ne se rendront pas aux urnes dimanche seraient, selon les sondages, plus nombreux que le 10 avril. L’attitude de la gauche sera décisive.
Julia HamlaouiPeut-il y avoir un sursaut de participation dimanche pour le second tour de la présidentielle ? Rien n’est moins sûr pour le moment. Au contraire, « il est possible que l’abstention soit plus forte qu’au premier tour. C’est rare sous la V e République, mais déjà observé en 2017 », estime Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop.
Selon la dernière enquête de l’institut, 26 % des électeurs pourraient s’abstenir, un niveau en légère hausse depuis la semaine dernière. Plus encore, selon Ipsos, seuls 71 % sont sûrs de se rendre aux urnes dimanche, contre 73,69 % de participation le 10 avril. « Les derniers jours de campagne et le débat changeront peut-être un peu la donne, mais, en tout cas, on ne sera absolument pas dans le schéma de 2002 où le vote Le Pen père avait été noyé par le surplus de participation », ajoute le politologue. En 2017, déjà, le rebond de mobilisation entre les deux tours avait fait défaut : 25,44 % d’abstention, contre 22,23 %.
Cette année, dès le premier tour, l’abstention a été plus forte, avec 26,31 %. « Comme elle était annoncée plus haute, on a l’impression qu’elle est contenue, alors qu’elle est clairement très élevée pour une présidentielle », assure Jean-Yves Dormagen, spécialiste de l’abstention. Mais « un second tour est un autre scrutin : des Français qui n’ont pas voté le 10 avril voteront le 24, et réciproquement », rappelle Frédéric Dabi.
À droite, 28 % des électeurs de Valérie Pécresse au premier tour viendraient grossir les rangs de l’abstention, selon l’Ifop. Ils ne sont en revanche que 13 % parmi ceux d’Éric Zemmour, très mobilisés (76 %) pour soutenir l’autre candidate d’extrême droite. Quant aux abstentionnistes, pour le moment, « la plupart le seraient à nouveau, et ceux qui voteront le feront plutôt pour Emmanuel Macron. Mais Marine Le Pen pourrait aussi remobiliser », mesure Frédéric Dabi.
À gauche, pourraient s’abstenir 29 % des électeurs qui avaient choisi Yannick Jadot, et même 41 % de ceux qui ont glissé un bulletin Jean-Luc Mélenchon, selon Ifop (respectivement 31 % et 45 %, selon Ipsos). « La gauche des classes moyennes diplômées hésite entre ne pas voter ou choisir Macron. Dans les catégories plus populaires, l’hésitation porte en plus sur Le Pen, tellement Emmanuel Macron est rejeté », note Jean-Yves Dormagen.
Si les électeurs qui ont glissé l’un des deux bulletins se montrent sûrs de leur choix (93 % côté Macron, 90 % côté Le Pen, selon Ipsos), 42 % de ceux qui envisagent de voter blanc ou nul sont encore en pleine hésitation. La proportion d’abstentionnistes parmi les électeurs FI semble, elle, en recul : elle s’élevait de 49 % à 56 % le 15 avril, selon les sondages. À mesure que le moment crucial approche, le danger de l’extrême droite à l’Élysée fait bouger les lignes. Suffisamment ?
Une importante démobilisation ne serait pas sans risques. « Deux grands groupes pourraient soit augmenter l’écart actuel entre Emmanuel Macron (55 %) et Marine Le Pen (45 %), soit, au contraire, le resserrer : l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et les abstentionnistes », estime Frédéric Dabi. Or, dimanche, il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc, seulement d’éviter le pire.
Présidentielle 2022abstentionMarine Le PenEmmanuel Macron L'Humanité
Pour Éric Piolle, « Jean-Luc Mélenchon peut structurer l’arc humaniste »
EntretienL’écologiste Éric Piolle entend faire battre Marine Le Pen avant de participer à la reconstruction de la gauche avec la France insoumise, arrivée en tête au premier tour.
Emilio MesletDéfait au premier tour de la primaire des écologistes, Éric Piolle, tenant de l’aile gauche d’EELV, a soutenu, sans y croire, Yannick Jadot pour la présidentielle. Son candidat a récolté 4,6 % des voix. Au regard de la percée de Jean-Luc Mélenchon, le maire de Grenoble plaide, une fois l’extrême droite battue, pour un rapprochement avec la France insoumise (FI) au sein d’un « arc humaniste ».
Vous appelez à battre l’extrême droite tout en disant que « les castors sont fatigués » de construire des barrages. Pensez-vous que celui de dimanche tiendra ?
Je ne sais pas. Je mettrai un bulletin Macron, sans l’ombre d’un doute. Je n’oublie pas ce qu’est l’extrême droite, qu’elle avance toujours cachée, qu’elle monte en agitant les peurs… C’est la première des luttes : l’histoire nous apprend que la part sombre de l’humanité ne disparaît jamais.
Sur l’écologie, Emmanuel Macron dit s’être « transformé ». Le croyez-vous ?
C’est du foutage de gueule ! Il dit ce qu’on attend, mais ne l’a pas fait depuis cinq ans. J’attendais aussi qu’il donne des mesures concrètes sur les retraites, le RIC, le RSA, l’assurance-chômage, un référendum sur la convention citoyenne sur le climat… Avec le grand débat des gilets jaunes et le Covid, il nous avait déjà fait le coup : rien ne devait plus être comme avant. Et pourtant…
Jean-Luc Mélenchon a demandé aux Français de l’élire premier ministre aux législatives. Poussez-vous en ce sens ?
Grâce au travail de la France insoumise, il a rassemblé des millions d’électeurs. De fait, il y a eu une démarche unitaire dans les urnes. C’est donc une logique pragmatique qui peut donner un débouché positif. Je souhaite que Jean-Luc Mélenchon, tout en disant que ça nous tord les tripes, appelle à voter Macron. Mais il doit aussi donner une perspective en annonçant pouvoir prendre la tête d’une coalition en juin. Il est en capacité de structurer l’arc humaniste. C’est un changement par rapport à 2017, où tout avait été très dur avant et pendant les législatives. Aujourd’hui, il y a cette responsabilité assumée d’ajouter des chaises autour de la table pour fédérer largement. C’est à ceux qui sont arrivés en tête de prendre l’initiative.
Au regard du premier tour, pensez-vous toujours que l’écologie est le pivot de cet « arc humaniste » ?
L’écologie en tant que parti, peut-être pas. Mais l’écologie en tant qu’idée, oui. Car c’est le projet qui se demande comment garantir les sécurités, comment chérir les biens communs et le vivant, comment nourrir le désir d’émancipation et de justice. Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot étaient assez similaires sur la question.
Pendant la campagne, EELV a exprimé de vifs désaccords avec Mélenchon sur les questions internationales et a aussi été accusé de l’avoir empêché d’atteindre le second tour. A-t-il des comptes à rendre, comme le demande la FI ?
Je suis resté en dehors de ça jusqu’ici et je continuerai. Pourquoi y a-t-il eu un candidat écologiste et un communiste ? C’est comme ça. La réalité est qu’il s’agit d’une défaite de plus qui a, tout de même, soulevé des millions de personnes qui ont voulu, sans succès, faire barrage à Le Pen dès le premier tour.
La gauche pèse à peine 32 % des voix. Comment analysez-vous le scrutin ?
Quand je me suis engagé en politique, je disais que le paysage allait se structurer en trois espaces : le bloc réactionnaire d’extrême droite, un bloc néolibéral de plus en plus autoritaire et un arc humaniste autour de l’écologie. Nous y sommes. Les blocs sont de taille relativement égale, le nôtre est donc en capacité de peser. Maintenant, à nous de proposer un projet de société et de mener la bataille culturelle. Je rejoins l’analyse de François Ruffin : dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon a su mobiliser dans les quartiers populaires mais il manque une étape, celle des territoires périurbains et ruraux. Si Marine Le Pen est en tête dans 20 000 communes, ce n’est pas pour rien. Beaucoup de gens vivent dans la peur de l’après, et la colère monte. Notre rôle est de proposer des modes de vie prospères qui ne soient ni le fruit d’une domination, ni d’une destruction du vivant, ni d’une captation des profits. Voilà pour le cap.
Vous avez été en retrait en 2022. Était-ce une façon de vous mettre à distance de la ligne et de la stratégie portées par Yannick Jadot ?
J’ai répondu présent quand on a fait appel à moi. J’ai fait loyalement campagne au service du candidat. Lors de la primaire, un choix démocratique a été fait et je l’ai suivi sans me poser de question, mais sans me travestir. À la primaire, je me suis battu pour construire l’arc humaniste, mais j’ai perdu. Depuis, personne n’a fait ce travail. Yannick Jadot a mené campagne avec ses forces et sa cohérence.
éric piolleeelvPrésidentielle 2022Yannick Jadot L'Humanité
Le 2nd tour vu de Bobigny : « Ça change quoi pour nous de changer de président ? »
ReportagePrésidentielle. À Bobigny, ville populaire de Seine-Saint-Denis, 38,27 % des électeurs ne se sont pas déplacés pour le premier tour de la présidentielle, entre lassitude, désintérêt ou rejet des candidats.
Diego Chauvet« La droite, la gauche, l’extrême droite… tout ça, c’est pareil ! » Sur le marché de la Ferme de Bobigny, Kheira détaille les raisons de son abstention, le 10 avril. Comme 38,27 % des électeurs de la ville, la quadragénaire n’a pas voté au premier tour de la présidentielle et ne compte pas se rendre aux urnes pour le second, dimanche prochain. « Beaucoup de gens pensent comme moi ici, assure-t-elle fermement. Les programmes au final, ce sont tous les mêmes. Ça change quoi de changer de président ? »
Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, il n’y a pas que l’abstention qui bat des records. Le candidat de l’Union populaire a rassemblé 60 % des suffrages, dix jours auparavant. Ce qui n’émeut pas davantage Kheira : « S’ils croient que Jean-Luc Mélenchon va changer quelque chose à leur vie… ils peuvent toujours rêver », balaie-t-elle, sans vraiment préciser ce qu’elle voudrait voir changer. « La liste serait trop longue. » Karima, elle, a voté. Mais elle se désole que ses fils n’y soient pas allés. Cette mère de famille qui habite le quartier Pablo-Picasso a du mal à comprendre l’attitude de ses enfants. « Je les ai toujours poussés à voter, à participer. Mais ils me répondent que ça ne sert à rien. » Karima pointe aussi ce qu’elle considère comme des failles dans la campagne électorale : « Pour cette présidentielle, je n’ai personnellement vu aucun porte-à-porte. Pas même des insoumis, malgré leur score dans la ville ! »
Dans les allées de ce marché populaire au cœur d’un quartier pauvre, on croise d’autres abstentionnistes, telle une jeune mère de famille qui n’a « jamais voté de (s)a vie ». « Ça ne m’intéresse pas et en plus, c’est pareil. » Elle concède toutefois qu’elle ne voudrait pas voir Marine Le Pen élue présidente de la République. « De toute façon, tout le monde préfère que ce soit Macron. Les gens vont voter pour lui, ça suffira pour qu’il soit élu », conclut-elle, assez peu concernée. « C’est une ville de pauvreté ici », explique une responsable de la section locale du PCF, Annie Gérard. « Les gens ne travaillent pas à temps plein et il y a beaucoup de jeunes ubérisés. La vie sociale se désagrège un peu », ce qui explique pour une large part l’abstention, selon elle. « La vie quotidienne est dure, la priorité pour beaucoup de gens, c’est d’assurer les lendemains. »
« Je ne veux pas qu’on me casse les bonbons avec Macron »
Elle pointe aussi les « blessures » laissées par l’ancienne mairie UDI, qui a beaucoup versé dans le clientélisme, selon elle, dégradant l’image de la politique. En 2020, la population a fini par réélire un maire communiste, Abdel Sadi. Mais pour beaucoup d’électeurs, c’est bien ce quotidien décrit par Annie Gérard qui prend le dessus. Parfois, les envies d’évasion ont davantage d’importance, comme ce jeune couple qui n’a pas voté le 10 avril parce que parti « à l’étranger ». Il ira tout de même glisser un bulletin Macron, le 24 avril, « pour empêcher Le Pen d’être élue ». Du côté de Pablo-Picasso, à proximité de la préfecture du département, Martine attend un bus qui tarde à venir. « Moi, j’aimerais partir d’ici, vivre dans le Sud », commence-t-elle. Elle non plus n’a pas voté, le 10 avril. « Le premier tour ne m’intéresse pas. Le plus important, c’est le second, quand on choisit le gagnant », assure-t-elle. À 67 ans, elle votera Le Pen. « On a trop d’étrangers ici », justifie celle qui avoue en avoir marre d’habiter à Bobigny depuis trente-cinq ans. Dans un café qui trône au milieu de la gare routière, on croise aussi Claude-Jean. À 72 ans il a, au contraire d’autres abstentionnistes, une conscience politique bien marquée. Fièrement, l’ancien ouvrier sort de sa chemise un pendentif frappé de la faucille et du marteau. « J’ai voté au premier tour pour Mélenchon », assure celui qui se définit comme « communiste de cœur ». « Au second, je m’en fous. Je ne veux pas qu’on me casse les bonbons avec Macron. Je n’aimerais pas que Le Pen passe, mais c’est comme ça, même si ma fille me répète d’aller voter. »
De retour au marché de la Ferme, où un militant communiste, Christian Sohna, distribue des appels à voter le 24 avril, un autre son de cloche que celui des abstentionnistes se fait entendre. Ils sont même nombreux à dire qu’ils iront mettre un bulletin Macron dans l’urne. Et ceux qui n’ont pas le droit de vote aimeraient bien avoir leur mot à dire. C’est le cas de Tir. Ce quinquagénaire nous dit essayer d’obtenir sa naturalisation depuis vingt-cinq ans, en vain. « Si je pouvais, je voterais Macron, parce que ça ne pourra pas bien se passer avec Le Pen. »
Présidentielle 2022abstentionbobigny L'Humanité
Analyse. Marine Le Pen, l’autre candidate des riches
ActuExtrême droite Loin de ses promesses de protection des Français les plus précaires, la candidate RN s’inscrit dans la lignée des politiques néolibérales à l’œuvre depuis quarante ans. Baisse des impôts de production et austérité structurent son projet.
Naïm SakhiLa scène se déroule en février. Tout sourire, Marine Le Pen s’apprête à prendre la parole devant des chefs d’entreprise réunis pour le grand oral du Medef. « Je suis venue vous parler de libertés, assure-t-elle, celles de créer, d’entreprendre, d’innover, d’investir, de produire, d’exporter. » Au pupitre, la candidate du RN se présente comme « une pragmatique, pas une idéologue ». Elle ajoute croire « au rôle de l’État ». « Non pas que je sois une gauchiste, mais parce que dans une société organisée, chacun doit jouer son rôle », précise-t-elle, avant de conclure : « À vous (les chefs d’entreprise – NDLR) de conquérir le monde, à l’État de vous en donner les moyens. » La candidate se montre ici en servante zélée du patronat, prenant à contre-pied une campagne durant laquelle elle a prétendu « protéger les Français ».
Marine Le Pen, défenseure des classes populaires et des petits revenus ? Ce discours porte ses fruits : selon une étude d’Harris Interactive, elle a rassemblé près de 31,9 % des suffrages issus des catégories populaires le 10 avril, devançant Jean-Luc Mélenchon de plus de 5 points. Mais en réalité, son programme ne fait que reprendre les politiques néolibérales à l’œuvre depuis bientôt quarante ans.
« Son projet économique s’inscrit dans une politique de l’offre, à savoir réduire les impôts des entreprises dans la perspective de produire davantage », note Raphaël Pradeau (Attac). Le programme compte deux volets en la matière : une baisse des impôts de production à hauteur de 30 milliards d’euros sur quinze ans et la suppression de la cotisation foncière des entreprises (CFE). « Marine Le Pen instrumentalise l’idée d’un patriotisme économique pour séduire les chefs d’entreprise, de PME en parlant de relocalisation, mais sans réelle stratégie industrielle », assure l’économiste Anne Eydoux. Au total, la candidate du RN s’est même engagée devant le Medef à une « baisse déterminée des prélèvements obligatoires, avec l’objectif de passer en dessous de 40 % du PIB en huit ans », contre 44,5 % en 2020.
L’arnaque ne s’arrête pas là. À défaut d’augmenter le Smic ou de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, la candidate RN prétend vouloir financer une hausse des salaires de 10 % en exonérant les entreprises de cotisations patronales. Soit un assèchement du financement de la protection sociale qui permet de ne pas revenir sur le partage des richesses créées entre le capital et le travail. Et qui surtout tient du numéro d’illusionniste. « C’est un miroir aux alouettes, tance Anne Eydoux, seules les entreprises ayant l’intention d’augmenter les salaires le feront. » Il en va de même pour sa mesure phare face à la flambée des factures : Marine Le Pen table sur une baisse de la TVA de 20 % à 5,5 % sur les produits énergétiques et les biens de première nécessité. Une disposition louable s’agissant de l’impôt le plus injuste, mais dont elle entend en réalité nous présenter la facture. Car pour rembourser le manque à gagner pour l’État, la solution est toute trouvée : l’austérité.
elle ne veut ni supprimer la flat tax ni rétablir l’iSF
« Oui, une dette doit être remboursée », écrivait Marine Le Pen dans une tribune publiée dans l’Opinion début 2021, assurant « que les générations futures n’auront pas à subir l’impéritie de quatre décennies de mauvaise gestion publique ». Le ton était donné. Il est même détaillé lors du grand oral du Medef, où la candidate s’est engagée à ramener la dette en dessous de 100 % du PIB « au cours du quinquennat » à venir. Mais il n’est nullement question de faire contribuer les plus riches. Restaurer l’ISF, qui taxait à la fois les patrimoines immobiliers et financiers ? Emmanuel Macron l’a remplacé par un impôt sur les fortunes immobilières (IFI). Marine Le Pen souhaite au contraire imposer celles issues de la finance (IFF), tout en exonérant la résidence principale. « Cela n’a aucun sens mis à part favoriser la rente immobilière détenue par les plus riches », mesure Raphaël Pradeau. D’autant que, selon Attac, cette mesure ne rapporterait que 3,7 milliards d’euros, soit moins que les 5 milliards issus de l’ISF avant sa suppression. Supprimer la flat tax, qui consiste en une taxation forfaitaire de tous les revenus du capital ? « Je la maintiens à 30 % jusqu’à un plafond à déterminer. Au-delà, c’est l’imposition sur le revenu qui s’appliquera », expliquait Marine Le Pen en décembre, soucieuse de ne pas revenir à la taxation du capital qui existait avant Macron… Quant à sa mesure phare à destination des moins de 30 ans, l’exonération d’impôt sur le revenu, elle suit cette même logique : sachant que plus de la moitié des Français ne paient pas cet impôt et que les revenus des jeunes sont plus faibles que les autres tranches d’âge, c’est bien aux plus aisés qu’elle profitera.
Aux plus modestes, Marine Le Pen promet un flicage permanent. Les contrôles des bénéficiaires des aides sociales, réservées aux seuls Français, seraient « plus nombreux, mieux ciblés », à l’aide d’un ministère dédié ou la possibilité pour les organismes sociaux d’accéder aux fichiers « utiles » pour lutter contre la fraude sociale, bien que cette dernière soit inférieure aux non-recours aux aides. Plus encore, Marine Le Pen entend remplacer les cartes Vitale actuelles par des cartes biométriques contenant les empreintes digitales des patients… En revanche, la lutte contre l’évasion fiscale – qui représente 80 à 100 milliards d’euros par an – est réduite, dans son programme, à la portion congrue. « La fraude fiscale peut résulter de l’extrême complexité du droit fiscal », écrit-elle, plaidant pour sa simplification, en promettant de « lutter », sans plus de précision, contre les paradis fiscaux au sein de l’Union européenne. « Dans sa tactique de dédiabolisation et pour amadouer les milieux économiques, elle a développé un programme économique qui se rapproche des candidats de droite. Si elle est au pouvoir, la logique économique sera la même », assure Raphaël Pradeau. Dès lors, quelle est la différence avec Emmanuel Macron ? « Il faudra rajouter des mesures racistes, ou remettant en cause l’État de droit », mesure-t-il, avec, entre autres, la préférence nationale, la présomption de légitime défense pour les forces de police, la restriction des libertés associatives ou encore du droit syndical…
Présidentielle 2022Rassemblement nationalMedefimpôt sur le revenu L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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Mort d’un journaliste, naufrage d’une société
ChroniqueJean-Claude LebrunLe 26 février 1932, le Georges-Philippar quittait Marseille pour une croisière inaugurale en direction de Yokohama. Dans la nuit du 15 au 16 mai, sur la route du retour, le bâtiment s’embrasait au large d’Aden et faisait naufrage, entraînant la mort de 49 passagers. Parmi eux le célèbre journaliste Albert Londres. Un captivant roman restitue aujourd’hui cette aventure, qui peut se lire aussi comme la métaphore d’une catastrophe à venir, à la plus vaste échelle d’un continent.
Parmi les 358 passagers se trouve Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie et grand lecteur de Thomas Mann. Il tient le rôle du narrateur. La Montagne magique, toujours à portée de main, est son livre de référence. Dans le roman, paru huit ans plus tôt, le personnage principal affichait sa fascination pour les représentants d’une haute société qu’il pouvait observer parmi les malades d’un sanatorium de Davos, à la veille de la Première Guerre mondiale. Bauer occupe aujourd’hui à bord une position identique, au milieu du microcosme cosmopolite des passagers de première classe obligés à un long entre-soi au fil des 18 000 km de la navigation. Pierre Assouline entrecroise des faits très rigoureusement documentés avec une fiction qui donne à la croisière une véritable portée symbolique. C’est en effet l’Europe qu’il réunit dans les cabines du pont supérieur. De la même façon que, à terre, les tensions s’exacerbent au sein de cette riche société insouciante et sûre d’elle. Les nationalismes et la montée du fascisme font voler en éclats son vernis trompeur d’urbanité et de culture. En Allemagne, Hindenburg vient d’être réélu président et s’apprête à nommer Hitler chancelier. L’étincelle est proche.
C’est précisément une série de courts-circuits qui bientôt va mettre le feu au bateau. Bauer avait tôt remarqué des problèmes électriques, mais personne ne l’avait pris au sérieux. La fable est limpide. De la même façon que le reporter Albert Londres avait choisi de rester cloîtré dans sa cabine, lui si attentif au monde alentour n’avait rien pressenti de la déflagration à venir. Outre Thomas Mann, Assouline évoque Proust, Morand ou encore Jules Romains, dont les Hommes de bonne volonté, comme d’autres sommes humanistes de l’entre-deux-guerres, furent de peu de poids pour prévenir le pire. C’est aussi une certaine faillite intellectuelle que ce roman élégant et enlevé, informé et érudit donne à voir. L’histoire d’un naufrage présenté ici comme la préfiguration d’une autre chute dans les abîmes, sept ans plus tard.
Littérature L'Humanité
S’attaquer à la pieuvre financière
ChroniquePierre IvorraDans mes chroniques, j’essaie de montrer qu’il ne saurait y avoir d’issue au mal-vivre des travailleurs si l’on ne s’attaque pas à la finance. Mais il ne suffit pas de le dire. On se souvient de cette phrase prononcée par François Hollande en 2012 : « Mon ennemi, c’est la finance » et il n’a pas fallu attendre longtemps pour constater que cet « ennemi » se portait encore mieux. La finance a continué d’étendre ses tentacules.
On le constate avec l’évolution du prix du gaz vendu en grande quantité par la Russie aux pays d’Europe occidentale. Paradoxalement, l’invasion de l’Ukraine n’a absolument pas perturbé les livraisons, qui, au contraire, ont augmenté de 20 % en mars par rapport à février. Pourtant, les prix se sont envolés, ont été multipliés par 4 ou 5 sur les marchés à court ou plus long terme, où les spéculateurs anticipent les cours futurs dans l’espoir de réaliser d’importantes plus-values. Par exemple, ils vendent des mégawattheures livrables dans un mois à 200 euros l’unité, avec l’espoir que juste avant l’échéance ils pourront les acheter à 150 euros et réaliser un gain de 50 euros. Peu d’activités humaines échappent désormais à ce vampirisme spéculatif. Selon des experts, le secteur bancaire et financier devrait accroître ses résultats 2021, versés en 2022, de 62 % par rapport à 2020. Les bilans bancaires « ont explosé » durant la crise, explique un journal économique. Les profits du CAC 40 battent des records et les capitalisations des grandes entreprises, soit la valeur totale de leur capital, enflent comme des baudruches.
Comment dès lors s’attaquer à cette peste financière ? Fabien Roussel a très vite proposé des mesures immédiates afin, dans le domaine de l’énergie, de bloquer les prix en réduisant les taxes et en renationalisant EDF et Engie. À plus long terme, et en prenant en compte l’ensemble de notre économie, en plus des différentes dispositions de régulation de la création monétaire au niveau national et européen, il paraît indispensable de mobiliser l’ensemble des salariés et des travailleurs, la grande masse des citoyens en leur donnant un pouvoir réel d’intervention sur les choix de gestion des entreprises et des banques. Ouvriers, employés, cadres, ingénieurs sont sur le terrain, ils peuvent alerter les pouvoirs publics en cas de dérives. Ils peuvent également imposer des choix différents à leurs directions, plus conformes aux intérêts populaires, imposer la création d’activités nouvelles avec les emplois nécessaires, réduire les prélèvements bancaires et financiers sur l’entreprise. Aujourd’hui, c’est cela la lutte des classes.
la chronique de Pierre Ivorracac 40marchés financiers L'Humanité
Marine Le Pen prostitue le féminisme
ChroniqueViolaine de Filippis AbateAvocate
Être une femme ne suffit pas à être féministe. Le féminisme propose une nouvelle société égalitaire pour toutes et tous. Cette « nouvelle » société suppose de s’éloigner des rivages patriarcaux qui ont façonné l’« ancienne », en enfermant chaque sexe dans des rôles définis par de prétendues prédispositions biologiques indépassables.
Le féminisme se base sur la tolérance et l’inclusion de l’autre, dans une lutte contre tout ce qui découle de postulats basés sur des facteurs discriminants. Des valeurs complètement inconnues du parti de Marine Le Pen, qui détourne le féminisme de son essence pour le réutiliser dans sa stratégie électorale. Le « féminisme » de l’extrême droite ne fait pas progresser la société, au contraire il la ramène en arrière pour « remettre la France en ordre en réimposant partout, et à tous, nos valeurs de civilisation ».
Ces mots sont ceux de Marine Le Pen, dans une tribune intitulée « Lettre aux Françaises », signée durant sa campagne, et par laquelle elle dépeint son féminisme comme une notion essentialisante des femmes, choses et proies des hommes. À propos du harcèlement de rue, la candidate déclare ainsi : « Je ferai baisser la tête à ceux qui croient pouvoir ignorer qu’en France on respecte les femmes » et « déciderai l’expulsion des étrangers qui se livrent à ces pratiques ». Le problème se résumerait donc à celui de l’immigration. Or, on le sait, la société patriarcale occidentale n’a pas attendu les mouvements migratoires pour être sexiste. Par ailleurs, en 2018, Marine Le Pen était absente à l’Assemblée nationale lors du vote pour la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, visant notamment à lutter contre le harcèlement de rue. Une seule phrase est dédiée aux femmes dans le monde professionnel, nous appelant soi-disant à exercer des postes à responsabilité alors qu’en 2021, lors du vote de la loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle, les députés du RN n’ont pas voté.
Si prétendre défendre l’égalité est devenu une nécessité électorale, alors il faut bien remettre cette notion à la sauce de l’extrême droite. Et cette nouvelle cuisine est complètement hypocrite et incohérente. À titre d’exemple, Marine Le Pen déclarait récemment n’avoir jamais souhaité un recul sur l’accès à l’IVG alors qu’en 2012 elle proposait d’en supprimer le remboursement.
Marine Le Pen prostitue le féminisme, comme la laïcité ou la République. Ces signifiants, par leur histoire et leur pratique, n’appartiennent pas à l’extrême droite, qui les a toujours ardemment combattus. Leur mobilisation actuelle n’est que l’instillation d’un poison, dans les interstices de leur polysémie, pour servir la seule cause du RN : contre les immigrés, contre les femmes, contre la démocratie, et en définitive contre la France.
la chronique féministe de Violaine de Filippis AbatePrésidentielle 2022Marine Le Penantiféminisme L'Humanité
Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?
AgorasProposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.
Pierre-Henri LabLa suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.
Qu’est-ce que le droit du sol ?
Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.
Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.
Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.
En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?
Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.
Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.
Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.
Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?
Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.
Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.
La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?
Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.
Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.
Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.
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Christian Salmon : « Le succès de Marine Le Pen, c’est ce qu’elle a su masquer »
ActuL’essayiste Christian Salmon analyse la stratégie de la candidate du RN, qui présente une image sympathique tout en multipliant les impostures. Entretien
Florent LE DUMarine Le Pen possède de réelles chances de remporter la présidentielle, ce dimanche. La conséquence d’une campagne aux discours lissés, sans polémique, lui permettant de masquer le fond de son projet, estime Christian Salmon, auteur de plusieurs ouvrages sur la communication politique dont Storytelling (la Découverte, 2007) et la Tyrannie des bouffons (Les liens qui libèrent, 2020).
Marine Le Pen a sans doute réalisé sa campagne la plus discrète depuis 2012. S’agissait-il au final d’une stratégie payante ?
Dans sa relation contradictoire avec Éric Zemmour, c’est lui qui a emprunté les termes d’un récit violent, qui a volé le fond raciste et xénophobe au RN. Ce n’est pas seulement qu’il a dédiabolisé Marine Le Pen, il a également saturé la scène. Habilement, elle l’a laissé faire. Elle a pu se contenter de présenter l’image d’une candidate institutionnelle, qui veut rassurer. Avant le premier tour et même ces derniers jours, Marine Le Pen mène une campagne à bas bruit. Ses prises de parole sont assez pauvres en termes de contenu, il n’y a rien de spectaculaire. Elle offre une surface de projection. Comme un personnage de série télé qui doit provoquer chez le spectateur la possibilité de rêver sur son compte. Dans sa dernière affiche pour le second tour, elle apparaît avec un grand sourire, l’image est extrêmement léchée, et il n’y a pas son nom. Pas le nom de son père, ni celui de son parti. Une image sympathique, qui tranche avec ses modèles. Elle n’a jamais été dans le clash, dans une stratégie à la Trump, ce qui m’a moi-même étonné.
Cette stratégie lui a-t-elle permis de faire oublier la dangerosité de son projet d’extrême droite ?
Le succès de sa campagne, c’est ce qu’elle réussit à masquer, plutôt que ce qu’elle dit. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle porte en elle son logiciel, elle est l’héritière de l’histoire du FN, de son père. Celle qui va lisser le message, le dissimuler derrière une image de personne rassurante, mais le fond n’a pas changé. Jusqu’à présent, elle convoquait l’électorat populaire sur le discrédit du discours qui dénonçait la haine de l’autre. C’est-à-dire détourner la violence contre le système, contre les réformes extrêmement dures du libéralisme, sur le voisin, le réfugié, etc. Ce qui colle avec un programme libéral. C’était le marqueur anti-immigrationniste qu’elle a mis un peu en réserve, le message étant acquis.
Pourtant, son programme libéral ne l’empêche pas de viser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant le libéralisme d’Emmanuel Macron, sur la retraite à 65 ans notamment…
C’est la grosse arnaque. Sur toutes les mesures sociales importantes défendues par la gauche, elle est totalement en retrait. C’est faire avaler un programme néolibéral sous les traits sympathiques et sociaux, avec quelques mesurettes. Son discours est de « rendre l’argent aux Français ». Ce qui fonctionne, apparemment, c’est une posture compassionnelle. C’est-à-dire que le rejet de l’autre n’est plus affirmé comme une idéologie raciste, mais plutôt comme un moyen pour que les Français vivent mieux, c’est « rendre aux Français ce qu’on leur a volé », comme avec la suppression de l’aide médicale d’État.
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Trois mobilisations nécessaires pour un foyer de résistance
Le débatPatrick Le HyaricLa République est au bord de l’abîme. À force d’avoir déçu, trompé, maltraité le peuple travailleur, la jeunesse et les créateurs, les mandataires du grand capital ont ouvert une voie royale à l’extrême droite. Mieux, ils ont considéré qu’elle pouvait être leur assurance pour canaliser les colères et empêcher un changement de pouvoir, de politique et de société. Dans la France dans laquelle a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, elle est à la porte du pouvoir. De toutes nos forces, nous devons refuser que notre pays rejoigne le camp des Trump, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, Poutine...
C’est parce que le président de la République n’a jamais voulu tirer les leçons des conditions de son élection, imposant violence sociale, autoritarisme, mépris des citoyens et des corps intermédiaires, que nombre d’électrices et d’électeurs progressistes ne veulent pas voter dimanche. Nous comprenons d’autant mieux cette attitude qu’il s’en est fallu de peu que ce scénario soit évité. Il n’a manqué qu’une poignée de voix à Jean-Luc Mélenchon pour qu’un autre choix s’offre à nous.
Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République.
Cette fois encore, M. Macron ne veut pas admettre que 73 % de celles et ceux qui se sont rendus aux urnes ont voté contre lui, et qu’il est pour une large part comptable du fort taux d’abstention. C’est un immense cri de colère sur fond d’usure démocratique qui s’est exprimé le dimanche 10 avril 2022. Contrairement à d’autres périodes, le candidat-président ne peut compter sur un autre candidat républicain pour sceller un compromis en vue d’une majorité de second tour. Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République. Ils ont la responsabilité de conjurer le pire.
Contrairement aux vœux des deux candidats, il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre leur projet. Il est dommageable que M. Macron et une partie de la grande presse continuent de banaliser l’extrême droite en cherchant le rassemblement autour de son programme plutôt que contre le « lepéno-zemmourisme », tout en se gargarisant de bonnes paroles et de ronds de jambe de dernière minute en direction de l’électorat de gauche, assortis de promesses auxquelles il ne croit pas un mot lui-même.
Dimanche, en saisissant le bulletin portant le nom de M. Macron, il n’est pas question d’approuver la retraite à 65 ans, la conditionnalité du RSA à un travail forcé, la mise en concurrence des écoles au sein d’une même ville, les nouveaux cadeaux envisagés pour le capital sous le doux mot d’« impôts de production », l’entaille à la Sécurité sociale et une nouvelle austérité sous couvert de paiement d’une dette qui ne profite qu’aux fonds financiers. Ce ne sera pas un vote pour M. Macron. Le bulletin portant son nom est le seul outil dont nous disposons pour barrer la route à l’extrême droite. Ne pas procéder ainsi dans le cadre de ce mode de scrutin revient à donner malgré soi une voix au « lepéno-zemmourisme ».
Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.
Le projet idéologique et politique de ce duo est tout le contraire d’un rempart social. Non seulement ces deux extrêmes droites ont repris tout le programme de la droite la plus radicale au service des puissances d’argent, mais la clef de voûte de leur projet est xénophobe et autoritaire, identitaire, raciste et antisémite, liberticide et sécuritaire, alignée sur les politiques des extrêmes droites européennes, comme le montrent abondamment leurs votes au Parlement européen contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, contre une utilisation plus juste des crédits de la politique agricole commune pour la ruralité et les petits paysans, pour soutenir le pouvoir polonais contre le droit à l’avortement, contre les stages et apprentissages rémunérés pour les jeunes. Mme le Pen, de surcroît, n’est ni pour l’augmentation du Smic, ni pour une plus juste répartition des richesses, ni pour la retraite à 60 ans.
Mais, il y a pire ! La candidate d’extrême droite veut désormais – sous couvert de référendum – procéder à un coup de force constitutionnel. Elle refuserait, a-t-elle expliqué, que les actions de l’État soient soumises au droit et aux juridictions qui l’encadrent. Le principe de ce qui est appelé un État de droit conduit à se conformer au principe de constitutionnalité dont des instances dédiées garantissent le respect, notamment le Conseil constitutionnel. Or, en voulant appliquer le principe de « priorité nationale », la candidate d’extrême droite bafoue tous les textes fondamentaux et notre Constitution.
Cela va de pair avec l’amoindrissement des pouvoirs de la justice, la restriction des libertés publiques, du pluralisme de la presse et de la création culturelle avec la privatisation du pôle public de l’audiovisuel, les manuels scolaires ou la recherche soumis au pouvoir politique. Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.
Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.
Le pire est souvent durable. Et, en démocratie, il faut éviter le pire. C’est la première mobilisation indispensable. Les deux autres mobilisations populaires se complètent. Résistance et actions dans la rue, les entreprises, les lieux de création pour rejeter la politique que voudra imposer le pouvoir macroniste. C’est la création d’un foyer de résistance en soutien aux mouvements populaires à l’Assemblée nationale avec l’élection d’une majorité de députés de gauche et de l’écologie sur la base d’un contrat de législature à partir des programmes des différents candidats de gauche à la présidentielle, en respectant le pluralisme politique.
Autrement dit, la volonté commune devrait être de travailler à faire réélire tous les députés sortants, d’en gagner d’autres, certes en tenant compte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, mais aussi de la diversité des sensibilités politiques et sociales rassemblées dans le vote Mélenchon, tout en respectant les réalités de chaque circonscription. Ainsi pourra être présenté, ensemble, le maximum de candidatures uniques des forces de gauche et de progrès.
Triple mobilisation, donc. Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. La société, le peuple travailleur, les créateurs ont l’impérieux devoir d’inventer et de se mobiliser dans l’unité.
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Clémentine Autain : « L’extrême droite et Macron, ce n’est pas pareil »
EntretienÉlections La députée insoumise Clémentine Autain rappelle les dangers d’une extrême droite au pouvoir. Elle juge par ailleurs que la proposition pour les législatives, faite par la FI au PCF, à EELV et au NPA, repose « sur des bases fermes mais ouvertes ».
Naïm SakhiForts des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, les insoumis ont ouvert la porte à un rassemblement à gauche regroupant le PCF, EELV et le NPA, pour les législatives. Pour la députée FI Clémentine Autain, après avoir battu Marine Le Pen au second tour de la présidentielle dimanche, l’enjeu sera d’infliger une défaite à Emmanuel Macronau mois de juin.
Que représenterait une victoire de l’extrême droite, dimanche ?
Un terrible voyage au bout de la nuit. Il ne faut pas oublier que l’extrême droite cible d’abord les minorités, en particulier les étrangers, les musulmans et les habitants des banlieues populaires. Les femmes, ciblées par une misogynie constitutive de leur identité politique, en seront les premières victimes. L’extrême droite fera de l’État de droit des cocottes en papier. La liberté sera sous surveillance, et la politique antisociale, que nous contestons chez Macron, se poursuivra. C’est un cocktail dangereux quand nous connaissons les modèles de Marine Le Pen : Donald Trump, Jair Bolsonaro, Viktor Orban. Et si Le Pen et ses amis prennent le pouvoir, méfions-nous de leur capacité à ne pas le rendre…
Comment écarter ce risque, dimanche 24 avril ?
Avec la France insoumise et l’Union populaire, je me suis battue pour que Marine Le Pen ne soit pas présente à ce second tour. Maintenant que nous avons raté cet objectif de très peu, la morale habituelle du « front républicain » peut-elle nous sauver ? Je ne le crois pas. Depuis 2002, on explique qu’il faut éviter le pire. Or, le moins pire de 2017, Emmanuel Macron, est d’une grande violence sociale et liberticide. Nous sommes donc devant un os, surtout auprès des jeunes générations qui ne sont pas irriguées comme les précédentes par le combat antifasciste. D’ailleurs, à la différence de 2002, nous n’avons pas de manifestations monstres et immédiates. Un ressort s’est cassé parce que les gens sont en colère face à une forme de non-choix, après être passés si près du second tour avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon. C’est dire si la situation est dangereuse. Nous devons mener un travail de conscientisation sur ce que recouvre concrètement l’extrême droite. Un simple mot d’ordre de type « votez Macron » me semble de nature à diviser la grande famille émancipatrice, et nous n’arriverons pas ainsi à être massivement compris sur le sens même à donner à ce vote. En réalité, c’est Emmanuel Macron qui porte la responsabilité de rassembler les électeurs. J’entends que tant de gens ne supportent pas l’idée de remettre un bulletin de vote Macron dans l’urne. J’en vois la difficulté et j’en suis inquiète. En proposant la retraite à 65 ans, entre autres, il ne favorise pas un vote contre Marine Le Pen. Avec la politique menée durant ses cinq dernières années, il nous a mis en danger face à Marine Le Pen. Or Macron et l’extrême droite, cela n’est pas pareil. Quand nous disons « pas une voix pour l’extrême droite », c’est notre façon d’entrer en jeu pour ne pas tirer un trait d’égalité entre les deux. Mais c’est aussi une invitation à ce que chacun prenne ses responsabilités.
Si Marine Le Pen est battue, Emmanuel Macron aura cinq années de plus à l’Élysée. Comment la résistance à ses politiques ultralibérales devra-t-elle s’organiser ?
Nous devrons infliger une défaite à Macron aux législatives. Cela nécessite la construction d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est ambitieux mais nous devons l’être. Le scrutin du 10 avril nous le montre : avoir de l’ambition permet de nous porter haut. C’est la responsabilité que nous avons, avec l’Union populaire. Nous devons être à la hauteur des suffrages qui nous ont été accordés, en particulier ceux issus de la jeunesse et des quartiers populaires. Ils sont venus aux urnes grâce à la campagne de Jean-Luc Mélenchon, contribuant à notre score. Cela nous oblige. Nous devons poursuivre et amplifier cette dynamique, en agrégeant toujours plus.
Justement, quels rassemblements souhaitez-vous à gauche pour les législatives ? Des courriers ont été envoyés à EELV et au NPA, et une première rencontre s’est tenue avec les communistes. Êtes-vous optimiste ?
J’ai l’optimisme de la volonté ! Des millions de gens en ont concrètement besoin, car ils attendent la hausse de leurs salaires, des moyens pour les services publics, la fin des lois liberticides… Et il y a urgence à mener la transition écologique et à bâtir une nouvelle République. Je sais les rancœurs à surmonter. Les mots très violents à l’égard de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne, venus d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot, et dans une moindre mesure de Fabien Roussel, ont construit des murs alors que nous avions besoin de passerelles. Je sais aussi que, sur le fond, des points programmatiques et stratégiques restent à discuter. Je note enfin que les propositions de discussions faites pendant la campagne présidentielle au PCF et à EELV sont restées lettre morte. La déclaration de l’intergroupe parlementaire insoumis de mardi tend clairement la main, sur des bases fermes mais ouvertes. Elle propose une méthode : se rassembler sur le fond pour dégager une perspective majoritaire cohérente. J’invite toutes les forces et personnalités de gauche et de l’écologie politique à se saisir de cette porte ouverte.
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À Beaucaire, coups de pression et gestion opaque du maire RN
ActuDepuis plusieurs mois, un conflit social secoue cette commune du Gard dirigée par Julien Sanchez, porte-parole de Marine Le Pen. Des agents municipaux dénoncent un management nocif et le manque de moyens. L’opposition y voit les conséquences d’une administration arbitraire.
Beaucaire (Gard), correspondance.
ÀBeaucaire, on préfère élaborer des affiches plutôt que de s’inquiéter de la santé des agents municipaux. Le 31 mars, à l’occasion d’une manifestation de la CGT pour soutenir les employés de la commune, Julien Sanchez, maire RN depuis 2014, et porte-parole de Marine Le Pen, a dégainé deux carrés blancs sur le fronton de la mairie, dont l’un affichant : « Syndicats, où étiez-vous au moment du passe sanitaire et du passe vaccinal qui ont mis sans salaire du jour au lendemain des milliers de Français parce que non vaccinés ? » Le message s’adressait à la cinquantaine de manifestants venus soutenir les agents de la commune « en lutte depuis trois mois pour défendre leur droit à la dignité et à bien travailler » , selon la coordination syndicale départementale du Gard.
La révolte couvait à Beaucaire, tant les coupes drastiques dans le budget ces dernières années ont été responsables d’une dégradation des conditions de travail. Une délibération, votée en conseil municipal le 15 décembre 2021, a fourni l’étincelle. Cette dernière permettait de faire travailler les agents n’importe quel jour de la semaine et à n’importe quelle heure, y compris la nuit, à condition de les avertir quinze jours à l’avance. « Depuis, la parole s’est libérée », analyse Catherine Chaize, secrétaire du syndicat CGT territoriaux de Beaucaire. Un préavis de grève a été déposé, courant du 15 mars au 14 avril, puis renouvelé jusqu’au 14 mai, pour dénoncer « le harcèlement, la surcharge de travail, le sous-effectif, l’absence de dialogue, mais aussi pour permettre au personnel qui se sent en danger de ne pas venir travailler sans risquer d’être licencié », décrit l’ancienne employée de la bibliothèque municipale.
Dans sa énième campagne de communication, Julien Sanchez affiche sa récente décision d’augmenter les salaires de 30 à 50 euros net à partir d’avril pour tous les agents municipaux. Catherine Chaize y voit le résultat de la mobilisation des salariés qui ont osé « relever la tête. Mais ça, le maire ne l’avouera jamais, vitupère-t-elle . Il préférera toujours dire que c’est à cause de la hausse du prix de l’énergie ». Aujourd’hui à la retraite, la militante raconte les premières mesures antisociales prises par le parti d’extrême droite dès son arrivée aux manettes de la ville, en 2014. « Ils ont supprimé la prime de fin d’année pour les personnes absentes plus de trente jours par an. Puis, il y a eu des délibérations sur le temps de travail, afin de faire travailler les agents plus que le temps réglementaire, en prétendant qu’ils n’en faisaient pas assez », énumère-t-elle.
La municipalité RN n’a jamais caché sa volonté d’économiser de l’argent sur la masse salariale. Dès son arrivée, une quarantaine de personnes ont quitté leur poste, dont 31 titulaires, la plupart occupant des postes d’encadrant. En parallèle, le nombre de jours d’absence a augmenté de 150 % tous services confondus entre 2013 et 2017.
Derrière un budget présenté comme celui d’un « bon père de famille », les coupes drastiques dans les dépenses ont eu des conséquences humaines. C’est ce qu’atteste un rapport sur les risques psychosociaux du cabinet Qualiconsult, auquel l’Humanité a eu accès. Il ressort des entretiens menés en mars 2021 auprès de 48 agents une véritable souffrance au travail, en raison de « rapports sociaux dégradés » et d’un « manque d’effectif » qui entraînent « un sentiment de délaissement et d’absence de considération (qui) traverse l’ensemble des services ».
Depuis 2018, la Ville n’a plus de délégués du personnel
Pour Julien Sanchez, le mouvement social dans sa commune est une fomentation de la CGT, une « récupération politique » du syndicat, visant directement Marine Le Pen en cette année électorale. L’édile RN réfute la teneur du rapport, dont la version finale a été présentée lors d’une réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le vendredi 8 avril, en l’absence de représentants du personnel.
L’instance, qui vise à prévenir les risques psychosociaux, a longtemps été boudée par l’équipe municipale. Entre 2013 et 2019, elle n’a été en mesure de fournir que trois comptes rendus des réunions CHSCT, pourtant obligatoires trois fois par an, au minimum. Depuis 2018, la ville n’a même plus de délégués du personnel. Signe de la peur qui règne, plus personne n’est volontaire pour une telle mission, et ceux qui ont été tirés au sort, comme le veut la réglementation, ont immédiatement démissionné. En revanche, Julien Sanchez est moins regardant en ce qui concerne l’argent public alloué à sa communication. La chambre régionale des comptes d’Occitanie, dans un rapport publié en décembre 2020, épinglait la municipalité pour l’embauche de nombreux contractuels au service communication, parfois « retenus en l’absence de diplôme ou d’expérience professionnelle en lien avec l’emploi », et sur les lourds frais pour la commune que représentent les heures supplémentaires effectuées par ce service.
C’est ici, et auprès du cabinet du maire, que de nombreuses jeunes pousses du parti d’extrême droite sont venues se former. En 2015, la chambre régionale relevait que 13 personnes étaient employées au cabinet, alors que le maximum réglementaire pour une commune de 16 000 habitants est de deux personnes. « Beaucaire est devenue une pépinière de l’extrême droite, on voit plein de nouveaux jeunes débarquer en costume-cravate pendant six mois, puis repartir. C’est comme s’ils étaient à l’école », pointe Luc Berrin, élu d’opposition, sans étiquette, qui essaie toujours, en vain, d’avoir accès aux informations concernant les recrutements menés par la commune. « C’est pour ce manque de transparence que notre liste vote systématiquement contre les budgets et les délibérations pour les recrutements. Parce qu’on ne sait jamais pour quel poste ils ont lieu, ni pour quoi faire… », témoigne-t-il. Mais son avis, dans un conseil municipal où son équipe est minoritaire, est purement symbolique.
Absence de fiches de poste, organigramme inexistant ou encore entretiens d’évaluation avec les agents qui ne sont jamais menés, les failles de gestion pointées par les magistrats sont nombreuses. Ces derniers ont également alerté sur la centralisation du pouvoir entre les mains de Julien Sanchez et celles de son directeur de cabinet, Yoann Gillet, candidat RN à la mairie de Nîmes en 2020 et conseiller régional d’Occitanie. La cour pointe également le pouvoir exercé par ce dernier, hors cadre légal, « en transmettant directement des instructions au directeur des ressources humaines en matière de recrutement, en dehors de tout cadre hiérarchique, notamment en fixant des niveaux de rémunération ».
« Ça fait des années qu’on alerte sur ce qu’il se passe ici »
À quelques jours du second tour, dans le vieux centre déserté par la plupart des commerces, les rues de la ville aux 20 % de taux de chômage sonnent creux. « Vous arrivez un peu tard ! » lance Dominique Pierre, élu d’opposition, en parlant de la presse, plus « à l’écoute » depuis que les agents territoriaux ont décidé de manifester leur mal-être au grand jour. « Ça fait des années qu’on alerte sur ce qu’il se passe ici. Même quand on a monté une liste d’opposition en 2020 rassemblant la gauche et la droite, personne n’est venu nous soutenir. Mais on n’est pas resté à se faire taper dessus sans rien faire », met-il au clair immédiatement.
Sur la page Facebook les Beaucairoiseries, les élus de son groupe diffusent le verbatim des conseils municipaux que la mairie ne veut pas retransmettre en direct sur les réseaux sociaux. Ils essaient de relayer sur leurs sites respectifs des scandales de gestion, comme celui concernant le double emploi d’Elias Atallah, candidat FN du canton de Castelnau-le-Lez en 2015, nommé au poste de directeur de l’urbanisme le 1er juin de la même année. Une délibération spécifique à son poste a été votée en conseil municipal pour lui permettre d’exercer ses fonctions en télétravail et occuper en parallèle le poste d’inspecteur du domaine public pour la ville de… Montréal. Dernièrement, les opposants de la liste « Unis pour Beaucaire » ont sollicité un rendez-vous auprès de la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, pour lui faire part des graves dysfonctionnements de la mairie. « À ce stade, on se dit que c’est la seule instance à pouvoir faire quelque chose », désespère Dominique Pierre. Une bouteille à la mer restée, à ce jour, sans réponse.
« En grattant un peu, on s’est rendu compte qu’il y avait des cas de harcèlement et des problèmes de matériel. Ça va du manque de papier toilette dans les écoles à des camions dont on n’a pas renouvelé l’assurance », pointe Luc Perrin. Des témoignages confirmés par le rapport final de Qualiconsult, qui souligne que certains agents « sont dans l’obligation d’apporter leur matériel personnel pour réaliser le travail demandé, voire même de l’acheter avec leurs deniers personnels ».
Les 51 agents techniques sont, eux aussi, managés par la terreur selon les révélations de Mediapart, le 28 mars. Peter Sterligov, membre du groupuscule Génération identitaire avant sa dissolution par le gouvernement en mars 2021, règne en maître comme « adjoint technique ». Malgré les insultes, l’utilisation de traceurs GPS pour suivre les agents, cet ancien légionnaire russe a le soutien total de sa hiérarchie. C’est pour l’une de ces raisons que le préavis de grève déposé par la CGT des territoriaux de Beaucaire a été renouvelé pour un mois supplémentaire.
Contactée par l’Humanité, la majorité municipale de Beaucaire n’a pas répondu à nos questions. Celles-ci concernaient notamment la prise en compte des différents rapports pour lutter contre le profond mal-être qui s’éternise parmi les salariés du service public, dans un territoire où Marine Le Pen a enregistré 38,05 % des voix au premier tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon (25,94 %) et Emmanuel Macron (14,10 %).
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Chômage, inflation, PGE... Nous avons vérifié cinq affirmations du débat Macron-Le Pen
Cécile CrouzelAnne de GuignéWilliam PlummerWladimir Garcin-BersonLA VÉRIFICATION - Le débat entre les deux finalistes à l'élection présidentielle a été marqué par plusieurs querelles de chiffres. Afin d'y voir plus clair, Le Figaro revient sur certains points abordés par les candidats.
Emploi, retraites, investissement, industrie, pouvoir d'achat... Tout au long de leur débat, les deux finalistes à l'élection présidentielle ont abordé des sujets économiques de premier plan, multipliant les disputes autour de chiffres. Pour démêler le vrai du faux, Le Figaro revient sur certains points qui ont marqué les échanges.
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Une inflation déjà supérieure de plus d'un point à la croissance ?
Lors du débat, Marine Le Pen a rappelé sa proposition d'appliquer une TVA à 0% sur un panier de 100 produits de première nécessité d'hygiène ou alimentaire, «tant que l'inflation est supérieure d'un point à la croissance, ce qui est le cas, évidemment, actuellement». L'affirmation a immédiatement donné lieu à une passe d'armes avec Emmanuel Macron sur les chiffres de l'inflation et de la croissance.
La candidate RN justifiait sa position par une estimation d'inflation de 4,5% pour le deuxième trimestre 2022, pour une croissance de 0,6%. Le chiffre de l'inflation correspond aux estimations de l'Insee. «Le glissement annuel des prix à la consommation pourrait se situer au cours du deuxième trimestre autour de 4,5 %», avance l'institut dans sa dernière note. Marine Le Pen s'emmêle en revanche les pinceaux en comparant cette évolution annuelle avec la prévision de croissance de 0,6 % avancée en février par l'Insee, pour le deuxième trimestre. Emmanuel Macron lui a répondu en citant le scénario «conventionnel» de la Banque de France pour 2022 qui vise une inflation annuelle moyenne de 3,7% pour une croissance de 3,4%. Marine Le Pen aurait pu lui rétorquer que la même Banque de France, a aussi prévu un scénario dégradé, en cas de prolongation de la guerre en Ukraine avec une inflation à 4,4% pour une croissance annuelle de 2,8%...
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Bataille de chiffres sur le chômage et les créations de postes
Face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a vanté son bilan en affirmant que, sous son quinquennat, «1,2 million de Françaises et Français ont retrouvé un travail». Un chiffre tout à fait exact : entre fin juin 2017 – soit au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron - et le quatrième trimestre 2021, quelque 925.900 créations nettes d'emplois salariés ont été dénombrées dans le secteur privé et 31.300 dans le public. À cela s'ajoutent les 245.000 emplois non-salariés créés entre 2017 et fin 2021, portant le total des créations à, en effet, 1,2 million.
Marine Le Pen s'est, elle, permis de contre-attaquer en affirmant qu'avec 5,4 millions de demandeurs d'emploi dans les catégories A, B et C fin 2021, contre 5,5 millions mi 2017, Emmanuel Macron n'avait pas «spectaculairement fait baisser le chômage». Là aussi, les chiffres sont exacts. Mais aux yeux d'Emmanuel Macron : «personne ne compte les catégories B et C». À juste titre, les observateurs prennent peu en compte ces catégories qui regroupent les demandeurs d'emploi en activité réduite. Pourtant, les quelque 2,3 millions de Français qui y figurent aujourd'hui cherchent bien un emploi à temps plein. Il s'agit donc d'une appréciation propre à chaque candidat. Mais factuellement, si la catégorie A a reflué de 390.000 il faut également voir que les catégories B et C ont, elles, augmenté de 200.000.
Toutefois, de manière générale et aux yeux des normes internationales, ce sont les chiffres du chômage au sens du bureau international du travail (BIT), un organisme rattaché à l'ONU, qui font loi en la matière. Selon cette méthode, un individu est considéré comme chômeur lorsqu'il est sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines et lorsqu'il a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d'emploi. Et entre le début et la fin du quinquennat, le taux de chômage est passé de 9,6% à 7,4%.
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Industrie : 14.500 suppressions de postes, vraiment ?
Outre le chômage, Marine Le Pen a également attaqué frontalement le bilan d'Emmanuel Macron en matière industrielle, en citant notamment le chiffre de «14.500 emplois industriels perdus». Les chiffres sont fournis par l'Insee : incomplets, ceux-ci montrent qu'entre le deuxième trimestre 2017 et le troisième trimestre 2021 inclus, l'industrie a perdu quelque 11.500 emplois salariés, dont 8500 dans le privé. Des chiffres inférieurs à ceux cités par la candidate RN, donc.
L'exécutif souligne régulièrement les nombreux projets de relocalisation d'usines, ainsi que le nouveau dynamisme du secteur industriel. Dans son dernier rapport, début avril, Trendeo soulignait qu'en 2021, les relocalisations d'entreprises avaient «fortement augmenté». Reste à voir si cette dynamique s'inscrira dans le temps et s'amplifiera : fin 2021, l'emploi industriel restait inférieur à son niveau pré-crise, contrairement à l'ensemble des autres secteurs.
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PGE : des inquiétudes sur les remboursements ?
Les deux prétendants à l'Élysée se sont aussi opposés sur la question des prêts garantis par l'État (PGE) mis en place durant la pandémie pour soutenir l'activité. Les entreprises concernées «n'arriveront pas à rembourser», s'est inquiétée Marine Le Pen, quand Emmanuel Macron a assuré que les échéances pourront être décalées, le cas échéant.
700.000 entreprises françaises, essentiellement des PME et des TPE, ont bénéficié d'un PGE, pour un montant global de 147 milliards d'euros. Comme l'a souligné Marine Le Pen, les PGE sont des prêts qu'il faudra rembourser, non des aides. Cependant, la grande majorité des entreprises concernées semblent aujourd'hui en mesure de le faire, contrairement à ce qu'a laissé entendre la candidate du RN. La Banque de France et Bercy estiment que 3,1% de ces prêts ne pourront pas être remboursés. Ce qui est faible. Ce taux de défaut a même été revu à la baisse au fil des mois : il était estimé à 3,8% en août et 5,3% il y a un an. D'ores et déjà, près de la moitié (48 %) des sociétés ont remboursé tout ou partie de leur prêt. La situation financière des entreprises françaises est globalement bonne, après une année 2021 de forte croissance économique : elles disposent d'une abondante trésorerie, ne serait-ce que parce que la moitié d'entre elles n'ont pas tiré sur leur PGE.
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Ce tableau général n'empêche pas des points de vigilance. L'envolée des prix de matières premières et de l'énergie met les marges de nombre d'entreprises sous pression. Celles qui pourront prouver qu'elles subissent les contrecoups de la guerre en Ukraine auront droit à un autre PGE, le PGE Résilience, annoncé par le gouvernement. Par ailleurs, Emmanuel Macron a souligné que les entreprises pourront étaler le remboursement de leur PGE classique. C'est exact, mais ce n'est pas la martingale. Il est possible d'étaler sur dix ans, au lieu de 6 ans, ces remboursements. La procédure est confidentielle. Néanmoins, cet étalement est assimilé à une restructuration. Et les sociétés dont la dette sera restructurée pourraient avoir plus de difficultés à décrocher un emprunt à l'avenir.
Productivité : la France à la traîne ?
Durant le débat, Marine Le Pen a taclé le bilan économique de son adversaire en matière d'emploi, de compétitivité et de productivité. «Peut-être le chiffre le plus cruel pour vous c'est le chiffre de la productivité: il décroche à compter de votre élection, a-t-elle attaqué. L'augmentation de la productivité est de 0,1% en France, alors qu'elle est de 1,8% pour le reste des pays européens».
Sur le fond, la candidate a raison de souligner un net ralentissement des gains de productivité en France. En réalité, cette dynamique est constatée dans l'ensemble des pays développés, mais de manière plus marquée dans l'Hexagone, soulignent des rapports. Les gains de productivité y «sont passés d'une croissance annuelle moyenne de 1,8 % entre 1995 et 2007 à une croissance de 0,8 % entre 2010 et 2014», notait un rapport de 2016. Il reste trop tôt pour tirer un bilan du quinquennat en cours : la crise du Covid-19 a fait s'effondrer temporairement la productivité et la manière dont celle-ci se reprend devra être étudiée sur le temps plus long. Mais, selon l'OCDE, la croissance de la productivité a effectivement ralenti en 2018 et 2019.
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Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.
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Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.
La Banque de France défend le virement instantané
Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.
L'Humanité
« Le modèle de Le Pen est la Hongrie d’Orban »
EntretienDepuis Vichy, où ses idées étaient au pouvoir, l’extrême droite a longtemps été mise au ban de la vie politique. Nicolas Lebourg explique comment et pourquoi elle a pu redevenir une force centrale.
Benjamin KönigNicolas Lebourg Historien de l’extrême droite, chercheur en science politique
Quelles sont les évolutions qui ont conduit Marine Le Pen aux portes de l’Élysée, vingt ans après l’accession de son père au second tour, et près de cinquante ans après la fondation du FN ? L’historien Nicolas Lebourg analyse sur un temps long les raisons de ce retour au premier plan de l’extrême droite et les étapes qui l’ont jalonné.
La victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle ne semble pas être une hypothèse irréaliste. Quelles sont les raisons qui ont rendu possible cette situation ?
Marine Le Pen est en tête dans plus de 20 000 communes, alors même que son parti n’a des élus que dans 0,8 % d’entre elles : le RN manque de crédibilité, mais sa championne parvient à exprimer les problèmes de l’aménagement du pays. La décomposition des autres offres politiques est toujours un élément majeur. On l’avait vu lors des municipales de 2014 et 2020 : Hénin-Beaumont (lire ci-contre), Béziers et Perpignan sont des villes plus « reçues » que conquises par le RN, toutes les autres offres y étaient démonétisées. La liquidation de LR et du PS par Emmanuel Macron compte donc, avec un système présidentiel à deux tours qui n’est plus capable de dégager simplement un chef de l’État et un chef de l’opposition tel que prévu. Ensuite, les abstentionnistes du premier tour peuvent s’exprimer au second, or leur catégorie d’âge, leurs professions, leurs lieux de résidence correspondent plutôt à la sociologie du vote lepéniste : il y a de potentiels réservoirs de voix. Enfin, sur ceux qui se sont exprimés au premier tour à gauche, une part affirme qu’il n’y a pas de différence entre droite et extrême droite et qu’ils pourraient donc s’abstenir. C’est un comportement qui rompt avec la tradition et la culture politiques de gauche et qui souligne comment celle-ci n’est plus comme au XXe siècle : la radicalité est autant en crise de système de représentation que le réformisme. En somme, nous conjuguons une crise de l’offre et de la demande.
La candidate d’extrême droite semble adopter une stratégie visant notamment à parler « social » et s’adresser aux électeurs de gauche. Pourquoi et cela peut-il fonctionner ? Comment contrer ce discours ?
Marine Le Pen est sincère dans sa conception colbertiste de l’État. C’est un point notable, puisque le divorce entre la gauche et son électorat est lié à la loi travail de 2016. À son dernier meeting de premier tour, Marine Le Pen a néanmoins pris soin de déclarer : « Nous ne sommes pas des communistes », pour contrer l’argumentaire tenu à droite selon laquelle elle serait une « femme de gauche ». Elle a enchaîné en disant que droite et gauche avaient la même conception de la division de la société en classes, alors qu’elle défendait « le principe fraternel de la nation ». C’est là sa force : elle propose de sauver l’État providence sans aucun sacrifice, par une entente entre classes nationales financée par ce que seraient les économies faites sur les travailleurs étrangers. Chez elle le sentiment national, la justice sociale et la cohésion des classes forment un tout qui peut séduire, que vous soyez artisan ou ouvrier. Et ceux qui doivent faire des sacrifices sont extérieurs au corps électoral.
Peut-on anticiper, au regard de l’histoire du FN et du RN, ce que pourrait être un pouvoir de Marine Le Pen ?
Au regard de l’histoire du parti, on pourrait anticiper un mélange de franc désordre et d’autoritarisme… Mais il y a un modèle revendiqué qui est celui de l’État illibéral hongrois. L’illibéralisme est un modèle qui récuse les mécanismes supranationaux, la limitation, par l’État de droit, d’un exécutif ayant reçu l’onction du suffrage populaire, la société multiculturelle et la défense des minorités au bénéfice d’un unitarisme nationaliste. Quand Marine Le Pen expose qu’elle fera la préférence nationale par référendum et qu’elle s’imposera donc, même si le bloc de constitutionnalité, qui encadre les possibles révisions constitutionnelles, s’y oppose, elle est dans une logique illibérale.
Quelles sont les étapes de ce retour de l’extrême droite aux portes du pouvoir, alors qu’elle avait été mise au ban de la vie politique après le régime de Vichy ?
Aux législatives de 1967, l’extrême droite faisait en effet 0,92 % des suffrages… Les étapes de la reconstruction ont été nettes : en 1978, le FN choisit le thème du lien entre chômage et immigration, alors que jusque-là son cheval de bataille était l’anticommunisme. 1984 : un électorat plutôt aisé et chiraquien offre son premier succès national au FN en opposition à la gauche au pouvoir. En 1995, le vote FN se prolétarise massivement, amenant le parti à être celui des classes populaires. En 2002, le lien fait entre insécurité du quotidien et djihadisme ayant frappé le 11 Septembre nous fait entrer dans une ère culturelle nouvelle. Des manifestations monstres de l’entre-deux-tours, l’équipe de Marine Le Pen déduit qu’il faut « dédiaboliser » le parti en enlevant toute pensée ethnique et toute référence à la Seconde Guerre mondiale et à l’antisémitisme. Cet automne, Éric Zemmour a lancé sa campagne avec ces deux sujets : ça dégage un espace médiatique, comme jadis pour Jean-Marie Le Pen, mais ça bunkérise électoralement.
Dans quelle tradition politique s’inscrit le RN d’aujourd’hui ? En quoi Marine Le Pen l’a-t-elle fait évoluer et, « en même temps », pourquoi est-il toujours d’extrême droite ?
Depuis deux siècles, on parle d’extrême droite pour un champ politique qui veut régénérer la société sous la forme d’un tout organique tout en redéfinissant les relations internationales. Le FN correspond d’abord à la tradition du national-populisme apparu fin XIXe : face aux élites décadentes et aux étrangers, un « sauveur » va réunifier la nation en la dirigeant par référendums. Ensuite, le FN a absorbé le néopopulisme, courant qui apparaît en Europe en réaction au 11 Septembre : l’extrême droite prétend défendre les juifs, les femmes, les gays, face à un nouveau fascisme qui serait l’islamisme importé par les immigrés. Enfin, jusqu’à 2017, Marine Le Pen a transformé cette offre en souverainisme intégral : à toute question la réponse est la souveraineté de l’État-nation. Face aux réticences de l’électorat de droite, elle a mis de l’eau dans son vin sur cet aspect.
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Manifestation. « Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage à Le Pen »
ActuSamedi, plus de 10 000 personnes ont défilé à Paris entre les places de la Nation et de la République pour rappeler les dangers de l’extrême droite, désormais aux portes du pouvoir. Des périls si nombreux qu’ils ont convaincu de nombreux citoyens qui hésitent entre s’abstenir et voter Macron.
Florent LE DUUn seul mot d’ordre : « Non à Marine Le Pen ». Ce samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour combattre l’extrême droite, qui peut plus que jamais accéder au pouvoir.
À Paris, le cortège, de 10 000 personnes selon la préfecture, est parti à 14 heures de la place de la Nation, pour défiler à l’appel de la Marche des solidarités et d’une soixantaine d’associations et de syndicats.
Une déambulation entre bonne humeur et immense crainte, sous les slogans de « L’extrême droite n’a rien d’anodin », « Le RN, c’est Macron + la haine » ou encore « Fidel Castor », a-t-on pu lire sur une pancarte illustrée d’un rongeur au béret cubain - le castor faisant référence au barrage à ériger contre Marine Le Pen.
Notre reportage vidéo dans le cortège :
Certes, tous ne sont pas convaincus d’aller voter Emmanuel Macron le 24 avril pour barrer la route à Marine Le Pen, beaucoup hésitent, certains s’abstiendront, mais ceux qui défilaient samedi vers la place de la République s’accordent à dire que l’extrême droite au pouvoir constituerait un danger réel et inédit. « C’est un parti raciste, qui usurpe le monde du travail avec des mesures prétendument sociales mais qui vont dans le sens du patronat, le danger ne peut pas être négligé, rappelle Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote. En tout cas, aucune voix ne doit aller à Le Pen, et on fait confiance aux travailleurs pour prendre les bonnes décisions. »
À ses côtés en tête de cortège, Simon Duteil, délégué général de l’Union syndicale Solidaires s’inquiète aussi « de la grande confusion qu’on entend en ce moment, des gens qui pensent que Le Pen serait une politique comme une autre, ce n’est pas le cas. L’escroquerie sur les questions sociales doit être dénoncée et ce parti proto-fasciste ne doit pas arriver au pouvoir ».
En arrière de la manifestation, entre les ballons gonflés des syndicats, les drapeaux du PCF ou de la France insoumise et les autocollants des associations antiracistes, féministes ou humanistes, de simples citoyens, nombreux, émettent leurs doutes : « On sait le risque qu’on prendrait avec le RN , mais après les cinq ans qu’on a vécus, les coups qu’on a pris en manifestation, nos jeunes qui font la queue à l’aide alimentaire, c’est dur de nous demander de voter Macron », s’interroge Jérémy, 34 ans. Son amie Amélie l’interpelle : « Mais tu crois vraiment que la politique libérale et autoritaire de Macron, Le Pen ne la fera pas ? » Jérémy acquiesce mais reste à convaincre.
Les débats sont légion au sein du cortège
« On peut penser ce qu’on veut d’Emmanuel Macron, et on peut comprendre la colère de ceux qui ne veulent pas voter au second tour, reconnaît Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme. Notre devoir est de rappeler qu’avec Le Pen au pouvoir, c’est un changement de régime, contraire aux droits de l’homme, aux conventions internationales, qui donnera des droits aux gens en fonction de leur couleur de peau, de leurs origines. Marine Le Pen prévoit très clairement de revenir sur des points de la Déclaration des droits de l’homme qui est un fondement de notre société, qui réaffirme nos valeurs fondamentales, il faut se rendre compte de la société qu’elle nous prépare. »
Des étudiants, dont certains ont bloqué la Sorbonne avec le slogan « Ni Macron ni Le Pen », sont aussi dans l’hésitation. Imane Ouemhadj, présidente de l’Unef, rappelle toutefois que « défendre notre droit à l’avenir, c’est faire barrage à l’extrême droite. Avec la préférence nationale, les bourses ’’au mérite’’ conditionnées sur les résultats scolaires, le durcissement de l’entrée à l’université qui figurent dans son programme, Le Pen prépare une accélération immense des inégalités sociales ».
Les débats, respectueux, sont légion au sein du cortège, et la menace que constitue l’extrême droite semble convaincre beaucoup d’indécis. « J’entends dire que Macron serait un fasciste. Sa politique est insupportable, antisociale, creuse les inégalités, n’est pas la plus démocratique qui soit mais ce n’est pas du fascisme. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’est le fascisme. J’espère qu’ils n’auront pas la réponse tout de suite », s’alarme Françoise, 65 ans. En 2017, elle avait pourtant voté blanc, « mais cette fois-ci, il y a le feu », explique celle qui milite depuis une cinquantaine d’années. Ce qui n’est pas le cas de Pierre-Yves, qui, à 62 ans, ne se joint qu’à sa seconde manifestation : « La première, c’était après le 21 avril 2002, j’y retourne aujourd’hui parce qu’il y a urgence, l’extrême droite peut gagner ».
Le 21 avril 2002 semble loin aux plus jeunes
Le traumatisme qu’avait constitué l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle semble bien loin. « Quand je parle du 21 avril à mes élèves de terminale, il n’y a plus aucune émotion, ils trouvent ça normal, ça me terrifie », s’émeut Charles. Ce professeur d’histoire-géographie brandit un drapeau arc-en-ciel et se demande : « E st-ce que je pourrai encore le sortir sous Le Pen ? C’est horrible mais on va voter Macron. Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage ».
Les droits et les libertés des musulmans, des femmes, des homosexuels, des étrangers, sont régulièrement évoqués. « On sait très bien qu’un pouvoir d’extrême droite va les matraquer, pendant que leurs amis des groupuscules fascistes s’en donneront à cœur joie », craint Françoise. « Et pourra-t-on être dans la rue pour se révolter ? Toute l’histoire montre que, quand l’extrême droite arrive au pouvoir, les droits disparaissent, et en premier lieu celui d’exprimer ses opinions », abonde Fabrice, militant de Greenpeace. Philippe Martinez alerte aussi sur « les mesures liberticides qu’elle (Marine Le Pen - NDLR) mettra en place et son amour pour les grévistes, puisque sa seule solution face aux grèves, c’est d’envoyer les forces de l’ordre pour les déloger ».
Face à tous ces périls, Marie, 22 ans, qui « a tant la rage contre Macron » qu’elle a même envisagé un temps de voter pour Marine Le Pen, « est revenue à la raison », dit-elle à l’arrivée du cortège, place de la République. Avant d’ajouter : « Le 24 avril, dans notre isoloir, on sera face à l’Histoire, la France ne peut pas tomber du mauvais côté ».
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La Banque centrale russe prédit une difficile année 2022
EN COURS : Mis à jour le 21 avril 2022 à 15:29
Un PIB en baisse de 9,2% et une inflation à 22% en 2022: telles sont les prévisions d'analystes interrogés par la Banque centrale russe, qui elle-même prévoit de graves difficultés économiques du fait des sanctions internationales.
La Banque centrale rend tous les mois publique une enquête réalisée auprès d'experts, et en avril ceux-ci se sont montrés encore plus pessimistes qu'en mars quant à l'évolution de l'économie du fait des vagues de sanctions qui frappent le pays à la suite de son offensive contre l'Ukraine.
Ils prévoient un PIB en chute de 9,2% en 2022, contre -8% le mois dernier, et une inflation de 22% (contre 20%), selon la dernière édition de ce rapport parue jeudi. Ces prévisions sont plus pessimistes que celles du FMI qui anticipe une contraction de 8,5% du PIB russe cette année.
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10 militaires et 9 civils libérés dans un échange de prisonniers annonce Kiev
Dix militaires et neuf civils ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev mardi, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou.
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«Un nouvel échange de prisonniers a eu lieu. Nous faisons revenir 19 personnes, dont 10 militaires (parmi lesquels deux officiers) et neuf civils», a déclaré sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
«Il y a cette fois des blessés parmi les personnes libérées et c'est très important. Ils vont à présent pouvoir bénéficier de soins complets et suivre une rééducation», a-t-elle précisé. Le précédent échange avec la Russie avait permis la libération de soixante-seize Ukrainiens, avait annoncé mardi Iryna Verechtchouk.
Le pape a reçu le premier ministre hongrois Viktor Orban
Le pape François a reçu jeudi pour la première fois au Vatican le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, auquel il a exprimé sa reconnaissance pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.
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À l'issue de cette audience privée, qui a duré environ 40 minutes, le souverain pontife a offert à Viktor Orban une médaille en bronze représentant Saint Martin, protégeant le pauvre en le recouvrant d'une partie de son manteau, a indiqué le service de presse du Saint-Siège
.Le pape a ainsi exprimé au dirigeant hongrois sa reconnaissance pour la protection que la Hongrie offre aux réfugiés arrivant d'Ukraine, a-t-on ajouté de même source. Près de 626.000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en Hongrie depuis le début de la guerre le 24 février, selon un porte-parole du gouvernement hongrois. Parmi eux, 17.000 ont demandé une protection humanitaire et 100.000 autres un permis de séjour temporaire.
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«J'ai demandé au pape François de soutenir nos efforts en faveur de la paix», a écrit par la suite Viktor Orban sur son compte Facebook.
Plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU
Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays.
«Les femmes et les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées ont été touchés de manière disproportionnée car ils représentent un groupe de personnes très vulnérables», a souligné le directeur général de l'OIM, Antonio Vitorino.
Tout en expliquant que l'organisation poursuit son aide aux déplacés et aux populations vulnérables, il a jugé qu'«un cessez-le-feu humanitaire (était) crucial pour permettre la livraison de l'aide et l'accès aux communautés difficiles à atteindre».
Marioupol: Kiev réclame d'«urgence» un couloir d'évacuation pour Azovstal
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé jeudi à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.
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Les civils, «réfugiés en grand nombre» dans l'aciérie, «ne font pas confiance aux troupes (russes)», a écrit le ministère sur son compte Twitter. «Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire» avec «des garanties que les gens seront en sécurité», a-t-il ajouté.
Russie : deux morts, 20 blessés dans l'incendie d'un institut militaire
Deux personnes sont mortes et 20 ont été blessées dans un important incendie jeudi dans un institut de recherches militaires à Tver, à 160 km de Moscou, selon les secours, cités par les agences de presse russes.
La télévision russe a diffusé les images d'une épaisse fumée noire qui s'élève au-dessus de l'imposant bâtiment jaune et brun de quatre étages de l'Institut central de recherches des forces aérospatiales russes. Selon des témoins, cités par la télévision, plusieurs employés de l'institut ont dû sauter par la fenêtre des étages supérieurs pour échapper aux flammes qui ont envahi 1000 mètres carrés de surface.
«Deux personnes ont été tuées dans l'incendie, et 20 autres ont été blessées», a indiqué une source aux services de secours, citée par les agences de presse russes. Sept blessés ont été hospitalisés, dont trois en réanimation, a précisé un porte-parole de l'hôpital régional de Tver cité par l'agence officielle TASS.
Le premier ministre espagnol condamne les «atrocités» russes
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a condamné jeudi les «atrocités» imputées aux forces russes dans la ville de Borodianka, près de Kiev, lors d'une visite en Ukraine avec son homologue danoise.
«Choqué de voir les horreurs et les atrocités de la guerre de Poutine dans les rues de Borodianka», a déclaré le dirigeant socialiste dans un message sur son compte Twitter, accompagné d'une vidéo le montrant marchant dans la ville en ruines aux côtés de la première ministre danoise Mette Frederiksen.
«Nous ne laisserons pas le peuple ukrainien seul», a-t-il ajouté.
Les corps de neuf civils ont été retrouvés mercredi à Borodianka, certains présentant des «signes de torture», a annoncé la police de la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
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Ukraine: report sine die d'une réunion de l'Unesco prévue en juin en Russie (officiel)
Une réunion de l'Unesco qui devait se tenir en Russie en juin et dont le maintien suscitait l'indignation de pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine, va finalement être reportée, a annoncé jeudi l'agence onusienne.
Fruit d'intenses tractations, le compromis, proposé par l'ambassadeur russe Alexander Kuznetsov, actuel président du bureau du comité du patrimoine mondial, a été acté officiellement jeudi, a indiqué à l'AFP l'Unesco, précisant qu'il s'agissait d'un report sine die.
Cette laborieuse décision est la dernière illustration en date des difficultés rencontrées par les Occidentaux pour convaincre le reste de la communauté internationale d'accentuer la pression et d'isoler la Russie.
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«Le président du comité a adressé mardi un courrier aux membres du bureau leur proposant le report et leur donnant 48H pour manifester leur accord ou leur désaccord, ce délai allait jusqu'à jeudi 13H heure de Paris. Le report est donc officiellement acté», a-t-on ajouté de même source.
Le pape s'associe à l'ONU et demande une trêve pour la Pâque orthodoxe
Le pape François s'est associé à l'appel lancé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour demander une trêve en Ukraine le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes, a annoncé jeudi le Vatican.
«Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l'appel lancé le 19 avril par M. Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l'occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril», a annoncé le Vatican dans un communiqué.
Le 10 avril, à l'occasion du dimanche des Rameaux, François - qui a fustigé la «cruauté toujours plus horrible» frappant en Ukraine - avait déjà appelé à une «trêve de Pâques pour arriver à la paix à travers de véritables négociations».
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Mardi, Antonio Guterres avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours, de jeudi à dimanche, à l'occasion de la fête de Pâques orthodoxe «pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires».
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La Russie annonce la fermeture des consulats baltes par mesure de représailles
La Russie a annoncé jeudi la fermeture de consulats des pays baltes sur son sol, en représailles à des mesures similaires prises par la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie qui dénoncent l'offensive russe en Ukraine.
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Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué «retirer l'autorisation de fonctionnement» aux consulats généraux de Lettonie, d'Estonie et de Lituanie à Saint-Pétersbourg, reprochant en outre à ses trois voisins l'octroi «d'aide militaire au régime de Kiev».
La Russie ferme également le consulat de Lettonie et la chancellerie du consulat général d'Estonie à Pskov (nord-ouest), selon la même source. Les chefs et les fonctionnaires des missions consulaires lettone et estonienne ont été déclarés «persona non grata» et doivent quitter le territoire russe.
En avril, les consulats généraux de Russie en Lettonie, Estonie et Lituanie ont été fermés à la demande des autorités locales, sur fond d'offensive russe en Ukraine.
Plus de deux cent diplomates russes ont été expulsés début avril par des pays de l'Union européenne, et Moscou réplique depuis par la pareille.
Plus de 5 millions de réfugiés, en lente augmentation
Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion par l'armée russe le 24 février continue d'augmenter, mais beaucoup plus lentement que dans les premières semaines du conflit, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés jeudi.
Selon le HCR, 5.085.360 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 50.921 de plus que le chiffre publié mercredi. Au mois d'avril ce sont pour l'heure, un peu plus de 1.050.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode au mois de mars.
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L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218.000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, ont aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre.
La patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
Le président du géant russe du pétrole Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, a annoncé jeudi l'entreprise, qui avait appelé début mars à arrêter rapidement l'offensive du Kremlin en Ukraine.
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«Le président et membre du conseil d'administration de Loukoïl, V. Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à (ses) fonctions», selon un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. L'annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume Uni.
Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays.
Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes. Les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions contre le secteur énergétique russe, tandis que l'Union européenne, bien plus dépendante des hydrocarbures russes, y réfléchit.
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De nombreux oligarques et hauts responsables occidentaux ont été sanctionnés par les Occidentaux, et leurs avoirs gelés, mais Vaguit Alekperov est le premier patron d'un groupe de ce rang du secteur des hydrocarbures à démissionner.
Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande.
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«Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.
Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit.
Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.
L'Italie devrait cesser «bientôt» d'acheter du gaz russe
L'Italie est obligée d'un point de vue éthique de cesser «bientôt» d'acheter du gaz russe, dont les revenus servent à financer la guerre en Ukraine, estime le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani dans un entretien publié jeudi.
«À mon avis, nous devrions bientôt interrompre pour des raisons éthiques les livraisons de gaz russe», a-t-il déclaré au quotidien La Stampa.
Le ministre effectue actuellement avec son homologue des Affaires étrangères Luigi Di Maio un périple de deux jours en Angola et en République démocratique du Congo pour conclure de nouveaux contrats d'approvisionnement et réduire ainsi la dépendance italienne au gaz russe, qui représente 45% de ses fournitures.
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«Nous sommes en train de diversifier avec une grande rapidité nos sources» d'approvisionnement, a-t-il souligné. «Il est clair que l'Europe tout entière est fortement dépendante de la Russie pour le gaz, et cela représente une grave erreur géopolitique commise au cours des vingt dernières années».
«Il est inutile de penser pouvoir la résoudre en un mois. Mais d'un certain point de vue, c'est beaucoup d'argent, avec l'énergie nous donnons quasiment un milliard d'euros par jour à la Russie, et vous comprenez bien que nous finançons indirectement la guerre», a-t-il fait valoir.
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Contenus interdits sur l'Ukraine : Google condamné à plus de 126.000 euros d'amende en Russie
Un tribunal russe a condamné jeudi à une amende de 11 millions de roubles (plus de 126.000 euros au taux actuel) le géant américain Google pour ne pas avoir supprimé des contenus «interdits» sur l'offensive russe en Ukraine.
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Le service de presse des tribunaux de Moscou a précisé sur son compte Telegram que Google avait été condamné à la suite de deux plaintes séparées déposées notamment par le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, car le géant américain n'avait pas supprimé de ses plateformes des contenus jugés illégaux en Russie.
Google s'est vu notamment reprocher la publication sur YouTube d'une vidéo d'une conversation téléphonique présumée entre des militaires russes et leurs proches où les soldats se plaignaient d'importantes pertes humaines dans leurs rangs, ont rapporté les agences de presse russes.
Une autre vidéo diffusée sur Youtube et jugée illégale en Russie contenait des appels du groupe radical ukrainien Pravy Sektor à organiser des attentats et des actes de sabotage sur le territoire russe, selon les agences. La Russie a promis début avril des représailles après la fermeture du compte YouTube de la chambre basse du Parlement russe. De nombreuses chaînes de médias pro-Kremlin et d'officiels russes y ont également été bloquées.
Le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, a taxé en mars Google et YouTube d'activités «terroristes», préfigurant un possible blocage en Russie du site comme l'ont été Twitter, Instagram et de nombreux médias indépendants depuis l'offensive en Ukraine.
Les autorités russes ont vivement renforcé l'arsenal juridique pour contrôler la communication sur le conflit, menaçant de jusqu'à 15 ans de prison ceux qui la diffusent de «fausses informations» sur l'armée russe.
Plus de 1000 corps de civils dans les morgues de la région de Kiev
Plus de 1000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué à l'AFP jeudi une responsable ukrainienne, alors que Kiev accuse les Russes d'avoir «massacré» des centaines de civils pendant leur occupation de la région en mars.
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«1020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l'ensemble de la région de Kiev», a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanichyna à l'AFP dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev.
Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accuse avec les Occidentaux la Russie de «crimes de guerre», ce que dément Moscou.
Premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie
Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux jeudi après-midi, en provenance de Moldavie, pays limitrophe de l'Ukraine que Paris s'est engagé à aider en transférant 2500 déplacés du conflit vers la France, a appris l'AFP auprès des autorités.
«C'est la concrétisation des engagements pris par la France, en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies), d'aider la Moldavie à faire face à l'afflux de réfugiés ukrainiens sur son sol», s'est félicité le ministère de l'Intérieur.
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Cette première vague de personnes transférées «seront accueillies dans la région de Bordeaux», a-t-on précisé. Il s'agit «majoritairement de femmes et d'enfants» ainsi que des «personnes ayant besoin d'un suivi médical», a détaillé Céline Schmitt, porte-parole en France du HCR, qui a «aidé à identifier les personnes vulnérables» sur place.
«On se félicite de la solidarité de la France envers la Moldavie», a-t-elle ajouté, un pays qui accueille plus de 426.000 déplacés du conflit ukrainien selon les dernières données de l'ONU.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé début mars que la France transfèrerait 2500 Ukrainiens qui ont trouvé refuge en Moldavie, dans le cadre d'une opération que la Commission européenne coordonne vers les «pays volontaires».
Depuis, toutefois, Paris peine à recenser un tel nombre d'Ukrainiens voulant rejoindre la France. Le ministère de l'Intérieur soulignait la semaine dernière auprès de l'AFP avoir «envoyé une équipe sur place pour préparer les premiers transferts», qui a «constaté que la majorité des réfugiés veut rester au plus proche de la frontière» avec l'Ukraine.
Poutine juge que «la libération de Marioupol est un succès»
Le président russe a jugé jeudi que ses forces avaient avec «succès» pris le contrôle de la ville ukrainienne de Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel Azovstal où ils sont retranchés.
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«La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès», a dit Vladimir Poutine à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, après lui avoir signifié qu'un assaut du site d'Azovstal n'était «pas approprié» et qu'il fallait assiéger «la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe».
«Je considère que l'assaut proposé de la zone industrielle n'est pas approprié. J'ordonne de l'annuler», a dit Vladimir Poutine.
«Il faut penser (...) à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre», a-t-il poursuivi. «Bloquez toute cette zone de manière à ce que pas une mouche ne passe.»
Ce vaste site industriel abrite encore 2000 militaires ukrainiens, selon le ministre russe de la Défense. Vladimir Poutine a par ailleurs promis la vie sauve à ceux qui se rendront. «Proposez une fois de plus à tous ceux qui n'ont pas déposé les armes de le faire, la partie russe leur garantit la vie sauve et d'être traité avec dignité», a-t-il affirmé.
Le premier ministre espagnol à Kiev avec son homologue danoise
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez est arrivé jeudi matin avec son homologue danoise Mette Frederiksen à Kiev où ils doivent tous deux rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé le gouvernement espagnol.
«Le chef du gouvernement Pedro Sanchez vient juste d'arriver à Kiev où il rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, voyage aux côtés du chef du gouvernement», a annoncé le gouvernement espagnol. «Après leur rencontre, les trois dirigeants comparaîtront ensemble devant la presse», a-t-il ajouté dans un communiqué.
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Pedro Sanchez avait indiqué mercredi qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, «l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne» et de l'Espagne «pour la paix».
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«Il faudra des sanctions sur le pétrole russe et, à terme, sur le gaz russe», affirme Clément Beaune
Invité jeudi matin sur le plateau de Public Sénat, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes a indiqué que la question de l’énergie russe se pose toujours. «Oui, il faudra des sanctions sur le pétrole russe et, à terme, sur le gaz russe. Je l’assume. On ne peut pas à la fois soutenir un effort diplomatique qui aide l’Ukraine et tape sur la Russie, et ne pas dire cela», a estimé Clément Beaune.
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Neuf corps de civils retrouvés à Borodianka, certains avec des «signes de torture» selon la police
Les corps de neuf civils ont été retrouvés mercredi à Borodianka, près de Kiev, certains présentant des «signes de torture», a annoncé la police de la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
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«Ces personnes ont été tuées par les occupants (russes) et certaines des victimes présentent des signes de torture», a accusé sur Facebook le chef de la police locale, Andriï Nebytov. Borodianka a été, selon Kiev, le théâtre de «massacres de civils» durant le mois de mars, lorsque les forces russes occupaient la ville.
«Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d'eux, une adolescente de 15 ans», a précisé Andriï Nebytov.
Avant d'ajouter: «Dans une autre, les forces de l'ordre ont découvert les corps de six personnes: quatre hommes et deux femmes» qui «ont pu être identifiées comme des habitants de la ville».
«Les militaires russes ont sciemment abattu des civils qui ne leur opposaient aucune résistance», a-t-il fustigé, précisant que les corps des victimes avaient été «emmenés dans des morgues de la région de Kiev pour être expertisés». Des médecins légistes et des enquêteurs ont également inspecté les deux fosses, selon Andriï Nebytov.
«La police de la région de Kiev continue d'enquêter» sur les crimes de civils imputés par l'Ukraine aux Russes, a-t-il par ailleurs indiqué. Depuis le retrait des forces de Moscou il y a trois semaines de la région de Kiev, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui dénoncent avec les Occidentaux des «crimes de guerre» des soldats russes qui occupaient la ville. Une accusation formellement rejetée par la Russie.
Quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev
Quatre bus d'évacuation de civils ont réussi à quitter le port ukrainien de Marioupol, a indiqué jeudi la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
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Les évacuations, qui doivent se poursuivre ce jeudi, interviennent alors que ce port stratégique de la mer d'Azov semble sur le point de tomber aux mains des Russes après presque deux mois de siège.
Les derniers combattants ukrainiens qui résistent encore, retranchés dans l'aciérie Azovstal, refusent de se rendre, réclamant à la communauté internationale des «garanties de sécurité» pour se retirer.
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.
Un conseiller de la présidence ukrainienne a proposé mercredi soir de tenir «une session spéciale de négociations» pour «sauver» les combattants et les civils. Moscou, qui a lancé plusieurs ultimatums aux derniers combattants ukrainiens, est déterminé à prendre ce port qui lui permettrait de faire pleinement la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.
Marioupol tombera «avant ou après le déjeuner», prédit Ramzan Kadyrov
Le dictateur tchétchène, qui a déployé ses milices en Ukraine en renfort des armées russes, a estimé que «avant ou après le déjeuner, Azovstal (usine où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec des civils, NDLR) sera complètement sous le contrôle des forces armées russes».
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Le complexe industriel d’Azovstal avant et après les frappes russes
Les équipes du New York Times avaient filmé il y a trois mois le complexe industriel d’Azovstal, à Marioupol, aujourd’hui objet d’une résistance acharnée de la part des derniers soldats ukrainiens qui y sont retranchés. Un drone russe a filmé ce qu’il en reste aujourd’hui, après des semaines d’intenses bombardements :
Exclusion des Russes de Wimbledon : Djokovic critique une «folle» décision
Le N.1 mondial Novak Djokovic a déclaré mercredi à Belgrade qu'il pensait que la décision des organisateurs de Wimbledon d'exclure les Russes et les Biélorusses de l'édition 2022 du Majeur sur gazon en raison de la guerre en Ukraine «était folle». «Je condamnerai toujours la guerre, étant moi même un enfant de la guerre (...) mais je ne peux pas soutenir la décision du tournoi de Wimbledon, je pense qu'elle est folle», a déclaré Djokovic à la presse à l'issue de son premier match au tournoi ATP-250 de Belgrade.
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«Les joueurs de tennis, les sportifs n'ont rien à voir avec ce qui se passe. Lorsque la politique intervient dans le sport, ce n'est jamais bon», a-t-il ajouté. Le tournoi britannique de Wimbledon est devenu le premier évènement de tennis à écarter individuellement les joueurs, une décision vivement critiquée par l'ATP et la WTA.
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La Russie progresse dans le Donbass vers Kramatorsk, estime le renseignement britannique
«La Russie souhaite probablement démontrer des succès significatifs avant ses célébrations annuelles du 9 mai, le Jour de la Victoire. Cela pourrait affecter la rapidité et la force avec lesquelles ils tentent de mener des opérations à l'approche de cette date». «Les forces russes progressent maintenant depuis les zones de rassemblement du Donbass vers Kramatorsk, qui continue de souffrir d'attaques à la roquette persistantes», ajoute le renseignement britannique.
«Des niveaux élevés d'activité aérienne russe perdurent alors que la Russie cherche à fournir un appui aérien rapproché à son offensive dans l'est de l'Ukraine, pour supprimer et détruire les capacités ukrainiennes de défense aérienne», conclut-il.
Les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux
Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu mercredi que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des «Five Eyes» -États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande- ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.
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«Des renseignements croissants indiquent que l'État russe étudie les options pour de potentielles cyberattaques», ont-ils indiqué dans un communiqué commun. «L'invasion russe de l'Ukraine pourrait exposer des organisations aussi bien dans la région que dans le reste du monde à une cyberactivité malveillante», indique le communiqué. «Cette activité pourrait répondre au coût économique sans précédent imposé à la Russie, et au soutien matériel apporté (à l'Ukraine) par les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires». L'alliance des «Five Eyes» souligne que «certains cybercriminels ont récemment prêté publiquement allégeance au gouvernement russe».
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Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Debout dans le parc municipal, Vitaly fume une cigarette en chargeant son téléphone portable, branché sous un banc public. La petite esplanade est entourée par des barres d’immeubles grises. Au-dessus s’accroche le ciel gris. Seule tache de couleur dans le décor terne, un signe qui proclame en grosses lettres: «J’aime Avdiivka». Cette petite ville ouvrière du Donbass donne plutôt l’impression d’avoir été maltraitée avec un soin systématique. Dans les rues presque désertes, des chiens errent en meutes entre des obstacles antichars, hérissons tchèques faits de poutrelles métalliques soudées entre elles, ou blocs de ciment empilés aux carrefours.
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Kiev appelle à des négociations sur le sort de Marioupol
L'Ukraine a appelé à la tenue de négociations avec la Russie sur le sort de la ville assiégée de Marioupol, au moment où Moscou faisait une démonstration de force en testant un nouveau missile intercontinental pouvant emporter des charges nucléaires. «Nous sommes prêts à tenir une session spéciale de négociations à Marioupol. Pour sauver nos gars, (le bataillon) Azov, les soldats, les civils, les enfants, les vivants et les blessés. Tout le monde», a écrit Mykhaïlo Podolyak, conseiller de la présidence ukrainienne, sur Twitter.
Le couloir pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine «n'a pas fonctionné», avait déclaré auparavant la vice-Première ministre ukrainienne, en accusant les Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars. Aucun couloir d'évacuation n'avait été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.
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Premier tir d'essai réussi du Sarmat, dernier né des missiles balistiques russes
L'armée russe a annoncé mercredi le premier tir d'essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme «sans équivalent». «C'est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive», a déclaré Vladimir Poutine.
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«Je souligne que seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat», a-t-il ajouté, lors d'une annonce diffusée à la télévision. Le Pentagone a assuré que le tir russe d'un missile balistique intercontinental Sarmat, réussi pour la première fois mercredi, était un essai de «routine» et ne constituait «pas une menace» pour les États-Unis ni leurs alliés. Moscou a «convenablement informé» Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s'agissait donc pas d'une «surprise» pour le ministère américain de la Défense, a ajouté son porte-parole John Kirby.
Boycott au G20
Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 dont la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie. La présidence indonésienne avait été pressée d'exclure Moscou du G20 en réponse à son invasion de l'Ukraine mais s'y était refusée au nom de l'impartialité.
Augmentation de la présence russe dans l'est et le sud
Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a également augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine. Le ministère ukrainien de la Défense faisait état mercredi de «tentatives d'assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv (est), ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est).
«La situation se complique d'heure en heure», a écrit sur Telegram le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, renouvelant ses appels aux civils à évacuer. Les bombardements s'intensifiaient aussi dans le sud, notamment sur les villages de Mala Tokmatchka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, a constaté un journaliste de l'AFP.
Marioupol près de tomber
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le batallon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. «Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers», munis d'armes, «afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées», indiquait jeudi Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.
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«La situation est difficile voire critique», a-t-il poursuivi, dans cette immense usine où seraient également retranchés «environ un millier de civils, femmes et enfants» et «des centaines de blessés», selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il était impossible à l'AFP de confirmer de manière indépendante le nombre de civils bloqués à l'intérieur de l'usine. Plus tôt, Kiev avait proposé «session spéciale de négociations» sur le sort de cette ville stratégique, qui permettrait à Moscou de faire la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.
Bonjour à tous
Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.
Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.
La Banque centrale russe prédit une difficile année 2022
Un PIB en baisse de 9,2% et une inflation à 22% en 2022: telles sont les prévisions d'analystes interrogés par la Banque centrale russe, qui elle-même prévoit de graves difficultés économiques du fait des sanctions internationales.
La Banque centrale rend tous les mois publique une enquête réalisée auprès d'experts, et en avril ceux-ci se sont montrés encore plus pessimistes qu'en mars quant à l'évolution de l'économie du fait des vagues de sanctions qui frappent le pays à la suite de son offensive contre l'Ukraine.
Ils prévoient un PIB en chute de 9,2% en 2022, contre -8% le mois dernier, et une inflation de 22% (contre 20%), selon la dernière édition de ce rapport parue jeudi. Ces prévisions sont plus pessimistes que celles du FMI qui anticipe une contraction de 8,5% du PIB russe cette année.
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10 militaires et 9 civils libérés dans un échange de prisonniers annonce Kiev
Dix militaires et neuf civils ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev mardi, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou.
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«Un nouvel échange de prisonniers a eu lieu. Nous faisons revenir 19 personnes, dont 10 militaires (parmi lesquels deux officiers) et neuf civils», a déclaré sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
«Il y a cette fois des blessés parmi les personnes libérées et c'est très important. Ils vont à présent pouvoir bénéficier de soins complets et suivre une rééducation», a-t-elle précisé. Le précédent échange avec la Russie avait permis la libération de soixante-seize Ukrainiens, avait annoncé mardi Iryna Verechtchouk.
Le pape a reçu le premier ministre hongrois Viktor Orban
Le pape François a reçu jeudi pour la première fois au Vatican le premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban, auquel il a exprimé sa reconnaissance pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine.
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À l'issue de cette audience privée, qui a duré environ 40 minutes, le souverain pontife a offert à Viktor Orban une médaille en bronze représentant Saint Martin, protégeant le pauvre en le recouvrant d'une partie de son manteau, a indiqué le service de presse du Saint-Siège
.Le pape a ainsi exprimé au dirigeant hongrois sa reconnaissance pour la protection que la Hongrie offre aux réfugiés arrivant d'Ukraine, a-t-on ajouté de même source. Près de 626.000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en Hongrie depuis le début de la guerre le 24 février, selon un porte-parole du gouvernement hongrois. Parmi eux, 17.000 ont demandé une protection humanitaire et 100.000 autres un permis de séjour temporaire.
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«J'ai demandé au pape François de soutenir nos efforts en faveur de la paix», a écrit par la suite Viktor Orban sur son compte Facebook.
Plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU
Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays.
«Les femmes et les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées ont été touchés de manière disproportionnée car ils représentent un groupe de personnes très vulnérables», a souligné le directeur général de l'OIM, Antonio Vitorino.
Tout en expliquant que l'organisation poursuit son aide aux déplacés et aux populations vulnérables, il a jugé qu'«un cessez-le-feu humanitaire (était) crucial pour permettre la livraison de l'aide et l'accès aux communautés difficiles à atteindre».
Marioupol: Kiev réclame d'«urgence» un couloir d'évacuation pour Azovstal
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé jeudi à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.
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Les civils, «réfugiés en grand nombre» dans l'aciérie, «ne font pas confiance aux troupes (russes)», a écrit le ministère sur son compte Twitter. «Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire» avec «des garanties que les gens seront en sécurité», a-t-il ajouté.
Russie : deux morts, 20 blessés dans l'incendie d'un institut militaire
Deux personnes sont mortes et 20 ont été blessées dans un important incendie jeudi dans un institut de recherches militaires à Tver, à 160 km de Moscou, selon les secours, cités par les agences de presse russes.
La télévision russe a diffusé les images d'une épaisse fumée noire qui s'élève au-dessus de l'imposant bâtiment jaune et brun de quatre étages de l'Institut central de recherches des forces aérospatiales russes. Selon des témoins, cités par la télévision, plusieurs employés de l'institut ont dû sauter par la fenêtre des étages supérieurs pour échapper aux flammes qui ont envahi 1000 mètres carrés de surface.
«Deux personnes ont été tuées dans l'incendie, et 20 autres ont été blessées», a indiqué une source aux services de secours, citée par les agences de presse russes. Sept blessés ont été hospitalisés, dont trois en réanimation, a précisé un porte-parole de l'hôpital régional de Tver cité par l'agence officielle TASS.
Le premier ministre espagnol condamne les «atrocités» russes
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez a condamné jeudi les «atrocités» imputées aux forces russes dans la ville de Borodianka, près de Kiev, lors d'une visite en Ukraine avec son homologue danoise.
«Choqué de voir les horreurs et les atrocités de la guerre de Poutine dans les rues de Borodianka», a déclaré le dirigeant socialiste dans un message sur son compte Twitter, accompagné d'une vidéo le montrant marchant dans la ville en ruines aux côtés de la première ministre danoise Mette Frederiksen.
«Nous ne laisserons pas le peuple ukrainien seul», a-t-il ajouté.
Les corps de neuf civils ont été retrouvés mercredi à Borodianka, certains présentant des «signes de torture», a annoncé la police de la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
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Ukraine: report sine die d'une réunion de l'Unesco prévue en juin en Russie (officiel)
Une réunion de l'Unesco qui devait se tenir en Russie en juin et dont le maintien suscitait l'indignation de pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine, va finalement être reportée, a annoncé jeudi l'agence onusienne.
Fruit d'intenses tractations, le compromis, proposé par l'ambassadeur russe Alexander Kuznetsov, actuel président du bureau du comité du patrimoine mondial, a été acté officiellement jeudi, a indiqué à l'AFP l'Unesco, précisant qu'il s'agissait d'un report sine die.
Cette laborieuse décision est la dernière illustration en date des difficultés rencontrées par les Occidentaux pour convaincre le reste de la communauté internationale d'accentuer la pression et d'isoler la Russie.
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«Le président du comité a adressé mardi un courrier aux membres du bureau leur proposant le report et leur donnant 48H pour manifester leur accord ou leur désaccord, ce délai allait jusqu'à jeudi 13H heure de Paris. Le report est donc officiellement acté», a-t-on ajouté de même source.
Le pape s'associe à l'ONU et demande une trêve pour la Pâque orthodoxe
Le pape François s'est associé à l'appel lancé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour demander une trêve en Ukraine le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes, a annoncé jeudi le Vatican.
«Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l'appel lancé le 19 avril par M. Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l'occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril», a annoncé le Vatican dans un communiqué.
Le 10 avril, à l'occasion du dimanche des Rameaux, François - qui a fustigé la «cruauté toujours plus horrible» frappant en Ukraine - avait déjà appelé à une «trêve de Pâques pour arriver à la paix à travers de véritables négociations».
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Mardi, Antonio Guterres avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours, de jeudi à dimanche, à l'occasion de la fête de Pâques orthodoxe «pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires».
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La Russie annonce la fermeture des consulats baltes par mesure de représailles
La Russie a annoncé jeudi la fermeture de consulats des pays baltes sur son sol, en représailles à des mesures similaires prises par la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie qui dénoncent l'offensive russe en Ukraine.
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Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué «retirer l'autorisation de fonctionnement» aux consulats généraux de Lettonie, d'Estonie et de Lituanie à Saint-Pétersbourg, reprochant en outre à ses trois voisins l'octroi «d'aide militaire au régime de Kiev».
La Russie ferme également le consulat de Lettonie et la chancellerie du consulat général d'Estonie à Pskov (nord-ouest), selon la même source. Les chefs et les fonctionnaires des missions consulaires lettone et estonienne ont été déclarés «persona non grata» et doivent quitter le territoire russe.
En avril, les consulats généraux de Russie en Lettonie, Estonie et Lituanie ont été fermés à la demande des autorités locales, sur fond d'offensive russe en Ukraine.
Plus de deux cent diplomates russes ont été expulsés début avril par des pays de l'Union européenne, et Moscou réplique depuis par la pareille.
Plus de 5 millions de réfugiés, en lente augmentation
Le nombre de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion par l'armée russe le 24 février continue d'augmenter, mais beaucoup plus lentement que dans les premières semaines du conflit, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés jeudi.
Selon le HCR, 5.085.360 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 50.921 de plus que le chiffre publié mercredi. Au mois d'avril ce sont pour l'heure, un peu plus de 1.050.000 Ukrainiens qui ont fui, bien moins que les 3,4 millions qui avaient choisi l'exode au mois de mars.
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L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218.000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, ont aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre.
La patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
Le président du géant russe du pétrole Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, a annoncé jeudi l'entreprise, qui avait appelé début mars à arrêter rapidement l'offensive du Kremlin en Ukraine.
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«Le président et membre du conseil d'administration de Loukoïl, V. Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à (ses) fonctions», selon un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. L'annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume Uni.
Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays.
Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes. Les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions contre le secteur énergétique russe, tandis que l'Union européenne, bien plus dépendante des hydrocarbures russes, y réfléchit.
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De nombreux oligarques et hauts responsables occidentaux ont été sanctionnés par les Occidentaux, et leurs avoirs gelés, mais Vaguit Alekperov est le premier patron d'un groupe de ce rang du secteur des hydrocarbures à démissionner.
Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne
L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande.
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«Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.
Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit.
Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.
L'Italie devrait cesser «bientôt» d'acheter du gaz russe
L'Italie est obligée d'un point de vue éthique de cesser «bientôt» d'acheter du gaz russe, dont les revenus servent à financer la guerre en Ukraine, estime le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani dans un entretien publié jeudi.
«À mon avis, nous devrions bientôt interrompre pour des raisons éthiques les livraisons de gaz russe», a-t-il déclaré au quotidien La Stampa.
Le ministre effectue actuellement avec son homologue des Affaires étrangères Luigi Di Maio un périple de deux jours en Angola et en République démocratique du Congo pour conclure de nouveaux contrats d'approvisionnement et réduire ainsi la dépendance italienne au gaz russe, qui représente 45% de ses fournitures.
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«Nous sommes en train de diversifier avec une grande rapidité nos sources» d'approvisionnement, a-t-il souligné. «Il est clair que l'Europe tout entière est fortement dépendante de la Russie pour le gaz, et cela représente une grave erreur géopolitique commise au cours des vingt dernières années».
«Il est inutile de penser pouvoir la résoudre en un mois. Mais d'un certain point de vue, c'est beaucoup d'argent, avec l'énergie nous donnons quasiment un milliard d'euros par jour à la Russie, et vous comprenez bien que nous finançons indirectement la guerre», a-t-il fait valoir.
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Contenus interdits sur l'Ukraine : Google condamné à plus de 126.000 euros d'amende en Russie
Un tribunal russe a condamné jeudi à une amende de 11 millions de roubles (plus de 126.000 euros au taux actuel) le géant américain Google pour ne pas avoir supprimé des contenus «interdits» sur l'offensive russe en Ukraine.
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Le service de presse des tribunaux de Moscou a précisé sur son compte Telegram que Google avait été condamné à la suite de deux plaintes séparées déposées notamment par le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, car le géant américain n'avait pas supprimé de ses plateformes des contenus jugés illégaux en Russie.
Google s'est vu notamment reprocher la publication sur YouTube d'une vidéo d'une conversation téléphonique présumée entre des militaires russes et leurs proches où les soldats se plaignaient d'importantes pertes humaines dans leurs rangs, ont rapporté les agences de presse russes.
Une autre vidéo diffusée sur Youtube et jugée illégale en Russie contenait des appels du groupe radical ukrainien Pravy Sektor à organiser des attentats et des actes de sabotage sur le territoire russe, selon les agences. La Russie a promis début avril des représailles après la fermeture du compte YouTube de la chambre basse du Parlement russe. De nombreuses chaînes de médias pro-Kremlin et d'officiels russes y ont également été bloquées.
Le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, a taxé en mars Google et YouTube d'activités «terroristes», préfigurant un possible blocage en Russie du site comme l'ont été Twitter, Instagram et de nombreux médias indépendants depuis l'offensive en Ukraine.
Les autorités russes ont vivement renforcé l'arsenal juridique pour contrôler la communication sur le conflit, menaçant de jusqu'à 15 ans de prison ceux qui la diffusent de «fausses informations» sur l'armée russe.
Plus de 1000 corps de civils dans les morgues de la région de Kiev
Plus de 1000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué à l'AFP jeudi une responsable ukrainienne, alors que Kiev accuse les Russes d'avoir «massacré» des centaines de civils pendant leur occupation de la région en mars.
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«1020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l'ensemble de la région de Kiev», a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Olga Stefanichyna à l'AFP dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev.
Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accuse avec les Occidentaux la Russie de «crimes de guerre», ce que dément Moscou.
Premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie
Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux jeudi après-midi, en provenance de Moldavie, pays limitrophe de l'Ukraine que Paris s'est engagé à aider en transférant 2500 déplacés du conflit vers la France, a appris l'AFP auprès des autorités.
«C'est la concrétisation des engagements pris par la France, en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies), d'aider la Moldavie à faire face à l'afflux de réfugiés ukrainiens sur son sol», s'est félicité le ministère de l'Intérieur.
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Cette première vague de personnes transférées «seront accueillies dans la région de Bordeaux», a-t-on précisé. Il s'agit «majoritairement de femmes et d'enfants» ainsi que des «personnes ayant besoin d'un suivi médical», a détaillé Céline Schmitt, porte-parole en France du HCR, qui a «aidé à identifier les personnes vulnérables» sur place.
«On se félicite de la solidarité de la France envers la Moldavie», a-t-elle ajouté, un pays qui accueille plus de 426.000 déplacés du conflit ukrainien selon les dernières données de l'ONU.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé début mars que la France transfèrerait 2500 Ukrainiens qui ont trouvé refuge en Moldavie, dans le cadre d'une opération que la Commission européenne coordonne vers les «pays volontaires».
Depuis, toutefois, Paris peine à recenser un tel nombre d'Ukrainiens voulant rejoindre la France. Le ministère de l'Intérieur soulignait la semaine dernière auprès de l'AFP avoir «envoyé une équipe sur place pour préparer les premiers transferts», qui a «constaté que la majorité des réfugiés veut rester au plus proche de la frontière» avec l'Ukraine.
Poutine juge que «la libération de Marioupol est un succès»
Le président russe a jugé jeudi que ses forces avaient avec «succès» pris le contrôle de la ville ukrainienne de Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel Azovstal où ils sont retranchés.
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«La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès», a dit Vladimir Poutine à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, après lui avoir signifié qu'un assaut du site d'Azovstal n'était «pas approprié» et qu'il fallait assiéger «la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe».
«Je considère que l'assaut proposé de la zone industrielle n'est pas approprié. J'ordonne de l'annuler», a dit Vladimir Poutine.
«Il faut penser (...) à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre», a-t-il poursuivi. «Bloquez toute cette zone de manière à ce que pas une mouche ne passe.»
Ce vaste site industriel abrite encore 2000 militaires ukrainiens, selon le ministre russe de la Défense. Vladimir Poutine a par ailleurs promis la vie sauve à ceux qui se rendront. «Proposez une fois de plus à tous ceux qui n'ont pas déposé les armes de le faire, la partie russe leur garantit la vie sauve et d'être traité avec dignité», a-t-il affirmé.
Le premier ministre espagnol à Kiev avec son homologue danoise
Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez est arrivé jeudi matin avec son homologue danoise Mette Frederiksen à Kiev où ils doivent tous deux rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé le gouvernement espagnol.
«Le chef du gouvernement Pedro Sanchez vient juste d'arriver à Kiev où il rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. La première ministre du Danemark, Mette Frederiksen, voyage aux côtés du chef du gouvernement», a annoncé le gouvernement espagnol. «Après leur rencontre, les trois dirigeants comparaîtront ensemble devant la presse», a-t-il ajouté dans un communiqué.
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Pedro Sanchez avait indiqué mercredi qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, «l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne» et de l'Espagne «pour la paix».
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«Il faudra des sanctions sur le pétrole russe et, à terme, sur le gaz russe», affirme Clément Beaune
Invité jeudi matin sur le plateau de Public Sénat, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes a indiqué que la question de l’énergie russe se pose toujours. «Oui, il faudra des sanctions sur le pétrole russe et, à terme, sur le gaz russe. Je l’assume. On ne peut pas à la fois soutenir un effort diplomatique qui aide l’Ukraine et tape sur la Russie, et ne pas dire cela», a estimé Clément Beaune.
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Neuf corps de civils retrouvés à Borodianka, certains avec des «signes de torture» selon la police
Les corps de neuf civils ont été retrouvés mercredi à Borodianka, près de Kiev, certains présentant des «signes de torture», a annoncé la police de la capitale ukrainienne dans la nuit de mercredi à jeudi.
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«Ces personnes ont été tuées par les occupants (russes) et certaines des victimes présentent des signes de torture», a accusé sur Facebook le chef de la police locale, Andriï Nebytov. Borodianka a été, selon Kiev, le théâtre de «massacres de civils» durant le mois de mars, lorsque les forces russes occupaient la ville.
«Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d'eux, une adolescente de 15 ans», a précisé Andriï Nebytov.
Avant d'ajouter: «Dans une autre, les forces de l'ordre ont découvert les corps de six personnes: quatre hommes et deux femmes» qui «ont pu être identifiées comme des habitants de la ville».
«Les militaires russes ont sciemment abattu des civils qui ne leur opposaient aucune résistance», a-t-il fustigé, précisant que les corps des victimes avaient été «emmenés dans des morgues de la région de Kiev pour être expertisés». Des médecins légistes et des enquêteurs ont également inspecté les deux fosses, selon Andriï Nebytov.
«La police de la région de Kiev continue d'enquêter» sur les crimes de civils imputés par l'Ukraine aux Russes, a-t-il par ailleurs indiqué. Depuis le retrait des forces de Moscou il y a trois semaines de la région de Kiev, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui dénoncent avec les Occidentaux des «crimes de guerre» des soldats russes qui occupaient la ville. Une accusation formellement rejetée par la Russie.
Quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev
Quatre bus d'évacuation de civils ont réussi à quitter le port ukrainien de Marioupol, a indiqué jeudi la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
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Les évacuations, qui doivent se poursuivre ce jeudi, interviennent alors que ce port stratégique de la mer d'Azov semble sur le point de tomber aux mains des Russes après presque deux mois de siège.
Les derniers combattants ukrainiens qui résistent encore, retranchés dans l'aciérie Azovstal, refusent de se rendre, réclamant à la communauté internationale des «garanties de sécurité» pour se retirer.
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes.
Un conseiller de la présidence ukrainienne a proposé mercredi soir de tenir «une session spéciale de négociations» pour «sauver» les combattants et les civils. Moscou, qui a lancé plusieurs ultimatums aux derniers combattants ukrainiens, est déterminé à prendre ce port qui lui permettrait de faire pleinement la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.
Marioupol tombera «avant ou après le déjeuner», prédit Ramzan Kadyrov
Le dictateur tchétchène, qui a déployé ses milices en Ukraine en renfort des armées russes, a estimé que «avant ou après le déjeuner, Azovstal (usine où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec des civils, NDLR) sera complètement sous le contrôle des forces armées russes».
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Le complexe industriel d’Azovstal avant et après les frappes russes
Les équipes du New York Times avaient filmé il y a trois mois le complexe industriel d’Azovstal, à Marioupol, aujourd’hui objet d’une résistance acharnée de la part des derniers soldats ukrainiens qui y sont retranchés. Un drone russe a filmé ce qu’il en reste aujourd’hui, après des semaines d’intenses bombardements :
Exclusion des Russes de Wimbledon : Djokovic critique une «folle» décision
Le N.1 mondial Novak Djokovic a déclaré mercredi à Belgrade qu'il pensait que la décision des organisateurs de Wimbledon d'exclure les Russes et les Biélorusses de l'édition 2022 du Majeur sur gazon en raison de la guerre en Ukraine «était folle». «Je condamnerai toujours la guerre, étant moi même un enfant de la guerre (...) mais je ne peux pas soutenir la décision du tournoi de Wimbledon, je pense qu'elle est folle», a déclaré Djokovic à la presse à l'issue de son premier match au tournoi ATP-250 de Belgrade.
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«Les joueurs de tennis, les sportifs n'ont rien à voir avec ce qui se passe. Lorsque la politique intervient dans le sport, ce n'est jamais bon», a-t-il ajouté. Le tournoi britannique de Wimbledon est devenu le premier évènement de tennis à écarter individuellement les joueurs, une décision vivement critiquée par l'ATP et la WTA.
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La Russie progresse dans le Donbass vers Kramatorsk, estime le renseignement britannique
«La Russie souhaite probablement démontrer des succès significatifs avant ses célébrations annuelles du 9 mai, le Jour de la Victoire. Cela pourrait affecter la rapidité et la force avec lesquelles ils tentent de mener des opérations à l'approche de cette date». «Les forces russes progressent maintenant depuis les zones de rassemblement du Donbass vers Kramatorsk, qui continue de souffrir d'attaques à la roquette persistantes», ajoute le renseignement britannique.
«Des niveaux élevés d'activité aérienne russe perdurent alors que la Russie cherche à fournir un appui aérien rapproché à son offensive dans l'est de l'Ukraine, pour supprimer et détruire les capacités ukrainiennes de défense aérienne», conclut-il.
Les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux
Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu mercredi que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des «Five Eyes» -États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande- ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.
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«Des renseignements croissants indiquent que l'État russe étudie les options pour de potentielles cyberattaques», ont-ils indiqué dans un communiqué commun. «L'invasion russe de l'Ukraine pourrait exposer des organisations aussi bien dans la région que dans le reste du monde à une cyberactivité malveillante», indique le communiqué. «Cette activité pourrait répondre au coût économique sans précédent imposé à la Russie, et au soutien matériel apporté (à l'Ukraine) par les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires». L'alliance des «Five Eyes» souligne que «certains cybercriminels ont récemment prêté publiquement allégeance au gouvernement russe».
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Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Debout dans le parc municipal, Vitaly fume une cigarette en chargeant son téléphone portable, branché sous un banc public. La petite esplanade est entourée par des barres d’immeubles grises. Au-dessus s’accroche le ciel gris. Seule tache de couleur dans le décor terne, un signe qui proclame en grosses lettres: «J’aime Avdiivka». Cette petite ville ouvrière du Donbass donne plutôt l’impression d’avoir été maltraitée avec un soin systématique. Dans les rues presque désertes, des chiens errent en meutes entre des obstacles antichars, hérissons tchèques faits de poutrelles métalliques soudées entre elles, ou blocs de ciment empilés aux carrefours.
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Kiev appelle à des négociations sur le sort de Marioupol
L'Ukraine a appelé à la tenue de négociations avec la Russie sur le sort de la ville assiégée de Marioupol, au moment où Moscou faisait une démonstration de force en testant un nouveau missile intercontinental pouvant emporter des charges nucléaires. «Nous sommes prêts à tenir une session spéciale de négociations à Marioupol. Pour sauver nos gars, (le bataillon) Azov, les soldats, les civils, les enfants, les vivants et les blessés. Tout le monde», a écrit Mykhaïlo Podolyak, conseiller de la présidence ukrainienne, sur Twitter.
Le couloir pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine «n'a pas fonctionné», avait déclaré auparavant la vice-Première ministre ukrainienne, en accusant les Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars. Aucun couloir d'évacuation n'avait été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.
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Premier tir d'essai réussi du Sarmat, dernier né des missiles balistiques russes
L'armée russe a annoncé mercredi le premier tir d'essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme «sans équivalent». «C'est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive», a déclaré Vladimir Poutine.
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«Je souligne que seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat», a-t-il ajouté, lors d'une annonce diffusée à la télévision. Le Pentagone a assuré que le tir russe d'un missile balistique intercontinental Sarmat, réussi pour la première fois mercredi, était un essai de «routine» et ne constituait «pas une menace» pour les États-Unis ni leurs alliés. Moscou a «convenablement informé» Washington de la réalisation de ce test, conformément à ses obligations relevant des traités sur le nucléaire, et il ne s'agissait donc pas d'une «surprise» pour le ministère américain de la Défense, a ajouté son porte-parole John Kirby.
Boycott au G20
Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 dont la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie. La présidence indonésienne avait été pressée d'exclure Moscou du G20 en réponse à son invasion de l'Ukraine mais s'y était refusée au nom de l'impartialité.
Augmentation de la présence russe dans l'est et le sud
Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a également augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine. Le ministère ukrainien de la Défense faisait état mercredi de «tentatives d'assaut» sur les localités de Soulyguivka et Dibrivné, dans la région de Kharkiv (est), ainsi que sur Roubijné et Severodonetsk, dans la région de Lougansk (est).
«La situation se complique d'heure en heure», a écrit sur Telegram le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, renouvelant ses appels aux civils à évacuer. Les bombardements s'intensifiaient aussi dans le sud, notamment sur les villages de Mala Tokmatchka et d'Orikhiv, à 70 km au sud-est de Zaporijjia, a constaté un journaliste de l'AFP.
Marioupol près de tomber
Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le batallon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. «Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers», munis d'armes, «afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées», indiquait jeudi Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.
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«La situation est difficile voire critique», a-t-il poursuivi, dans cette immense usine où seraient également retranchés «environ un millier de civils, femmes et enfants» et «des centaines de blessés», selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il était impossible à l'AFP de confirmer de manière indépendante le nombre de civils bloqués à l'intérieur de l'usine. Plus tôt, Kiev avait proposé «session spéciale de négociations» sur le sort de cette ville stratégique, qui permettrait à Moscou de faire la jonction entre la Crimée, qu'elle a annexée en 2014, et les républiques séparatistes prorusses du Donbass.
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«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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Macron-Le Pen: ces deux France que tout oppose
ANALYSE EXCLUSIVE - Dans une étude réalisée pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet analyse les électorats des deux finalistes.
Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Tout comme les listes LREM et RN étaient également arrivées en tête aux européennes de 2019. C’est la confirmation d’un nouveau duopole se substituant au vieux couple LR-PS. L’analyse des résultats fait apparaître que les deux finalistes s’appuient sur deux France qui s’opposent terme à terme, tant au niveau socioculturel qu’au plan géographique, mais aussi qu’en termes de trajectoire personnelle et collective.
● Plus de 65 ans: 39% pour Macron, 18% pour Le Pen
L’analyse par tranches d’âge fait ressortir des profils différents entre les électorats des finalistes. Ils font quasiment jeu égal chez les moins de 35 ans et les 50-64 ans, mais Marine Le Pen devance son concurrent au sein des 35-49 ans, qui constituent le cœur des classes d’âge actives ayant des enfants à charge. Emmanuel Macron surclasse son opposante parmi les 65 ans et plus (39% contre 18%).
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Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, Macron devançait déjà Le Pen parmi les seniors, mais l’écart était plus faible (26% contre 14%), François Fillon régnant alors en maître chez les retraités (39% des suffrages). Cinq ans plus tard, Valérie Pécresse ne recueille plus que 10% des voix dans cette population. L’électorat âgé de droite a été centrifugé: Éric Zemmour atteint 8% dans cette tranche d’âge et Emmanuel Macron voit son score y bondir de 13 points. Dans un contexte de crises multiples (pandémie, guerre en Ukraine, tensions économiques), le réflexe légitimiste en faveur du président sortant a fonctionné à plein dans cet électorat âgé, chez qui l’annonce du recul de l’âge de départ à la retraite a également été perçue positivement. Cet apport de l’électorat de droite a été décisif pour élargir l’assise du macronisme, dont l’électorat comprend désormais 43% de retraités alors qu’ils ne représentent que 24% de celui de Marine Le Pen. Ces chiffres éclairent leur positionnement respectif sur le dossier des retraites.
Lire l’intégralité de la note de Jérôme Fourquet, cartographie établie par Céline Colange et Sylvain Manternach:
Macron- Le Pen : deux France face à faceLeFigaro● Macronistes qui dirigent, lepénistes qui exécutent
Sociologiquement, un clivage de classe s’observe entre une «France d’en haut», qui a soutenu Macron et une «France d’en bas», pour reprendre une expression raffarinienne, qui s’est reconnue dans Le Pen. Si les deux candidats font jeu égal dans la classe moyenne (professions intermédiaires et artisans-commerçants), le rapport de force est à front renversé entre les CSP+ et les ouvriers-employés.
Si les deux candidats s’appuient sur des coalitions sociologiques diversifiées, intégrant notamment chacune un quart des classes moyennes, on peut néanmoins parler d’une opposition entre deux «fronts de classe». Emmanuel Macron ne rallie pas moins de 40% des voix des cadres du secteur privé contre seulement 14% pour Marine Le Pen. Inversement, cette dernière a été soutenue par 33% des personnes en CDD ou en intérim, son concurrent étant distancé (17%) dans cette frange la plus précaire du salariat.
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De même, la candidate du RN obtient ses meilleurs résultats parmi les salariés qui exercent les métiers les plus pénibles (station debout, port de charge lourde, gestes répétitifs, exposition aux intempéries, horaires de nuit ou décalés, exposition au bruit, aux produits chimiques etc.) alors que le président sortant prend l’ascendant dans la partie du salariat non exposé à la pénibilité. De manière assez caricaturale se font face, d’une part, l’encadrement et les métiers les mieux cotés et, d’autre part, le personnel d’exécution et les travailleurs cantonnés aux tâches les plus dures et les moins valorisées, soit ceux que Denis Maillard appelle les salariés du «back office» et que nous qualifions de classes subalternes.
Ce clivage ne saurait donc se réduire à la seule dimension salariale. Ce qui se joue ici, sur le plan psychologique, n’est rien de moins que la place qu’occupent ces deux groupes dans le processus économique. Quand une part importante des macronistes dirigent et encadrent, ou à défaut disposent d’une certaine autonomie, la condition majoritaire des lepénistes est d’exécuter ou de n’avoir qu’une faible prise sur le cours de choses.
● «Front row kids» vs «back row kids»
Un autre facteur contribue à nourrir un sentiment de sujétion et de domination symbolique très profond dans l’électorat frontiste: le faible niveau de diplôme dont il dispose. Dans son analyse sur la victoire de Donald Trump en 2016, le journaliste américain Chris Arnade parlait d’une opposition entre les front row kids (les premiers de la classe) et les back row kids (les cancres du fond de la classe). On retrouve en France le même clivage très marqué avec un électorat macroniste qui se recrute préférentiellement dans les catégories les plus diplômées quand le «marinisme» rencontre un écho d’abord dans les populations les moins dotées en capital scolaire. Les graphiques montrent une situation à front renversé avec un sortant à 36% parmi les titulaires d’un second cycle universitaire, quand sa rivale obtient le même score… mais chez les électeurs n’ayant pas le bac.
Dans plusieurs de ses livres, Emmanuel Todd insiste sur un phénomène qu’il appelle la modification de la stratification éducative. À partir des années 1970-1980 aux États-Unis et des années 1980-1990 en France, la proportion de jeunes obtenant le bac puis poursuivant des études supérieures a considérablement augmenté. Mécaniquement, et avec un temps de retard, la répartition de l’ensemble de la population selon le niveau de diplôme s’en est trouvée profondément modifiée, la proportion de bacheliers et de diplômés du supérieur devenant majoritaire. Les répercussions culturelles et sociales de cette modification de la stratification éducative du pays sont immenses. Alors que le fait de ne pas disposer du bac était la norme (au sens statistique du terme) dans la France des années 1980, le non-bachelier est aujourd’hui minoritaire. Avoir le bac dans les années 1980 constituait un marqueur socioculturel valorisé, alors que c’est aujourd’hui le minimum requis. Sur le marché du travail, les non-bacheliers et les simples bacheliers avaient accès à de nombreux emplois il y a une quarantaine d’années alors que ces populations sont aujourd’hui cantonnées aux métiers les moins valorisés et les moins rémunérés.
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Cette modification de la stratification éducative a une traduction politique. C’est ce qui s’est passé avec le FN, dont la mutation de la structure de l’électorat entre les présidentielles de 1988 et de 2022 porte les stigmates de cette révolution éducative. Tout se passe comme si le parti lepéniste avait progressivement capitalisé sur le ressentiment et le sentiment de relégation culturelle et sociale des publics les moins diplômés au fur et à mesure que le niveau éducatif moyen était rehaussé. À l’autre extrémité de la pyramide éducative, les plus diplômés continuaient de jouir de situations professionnelles correctes ou confortables, incarnaient le sens de l’histoire et leur vision du monde devenait hégémonique, quand celle des groupes les moins diplômés était marginalisée.
En plus d’une situation sociale plutôt favorisée, les rendant moins enclins à voter pour le FN-RN, les plus diplômés ont suivi plusieurs années d’études supérieures au cours desquelles ils ont souvent évolué dans un bain culturel et idéologique valorisant l’altérité, l’ouverture au monde et rejetant les postures d’autorité. Plus longtemps immergés dans ce bain culturel que les personnes n’ayant pas suivi d’études supérieures, les plus diplômés ont développé un habitus, pour reprendre un concept de Pierre Bourdieu, les rendant imperméables au vote frontiste. De fait, en un peu plus de trente ans, le vote Le Pen n’a quasiment pas progressé auprès des personnes ayant un niveau supérieur à bac+2, alors que le vote frontiste explosait parmi les bacheliers et les non-bacheliers, catégories perdantes de la nouvelle stratification éducative.
● France du «triple A» et France de l’ombre
Cette opposition se décline également au plan géographique. Avec Jean-Laurent Cassely, nous avons essayé de décrire la nouvelle organisation spatiale du territoire national issue des métamorphoses économiques qu’a vécues notre pays au cours des dernières décennies. Sous l’effet de la désindustrialisation et du déclin de l’activité agricole, de la métropolisation, de la montée en puissance du tourisme ainsi que des secteurs de l’immobilier et de la grande distribution dans notre modèle économique, de l’augmentation du nombre de retraités, notre géographie a été profondément restructurée autour d’une nouvelle hiérarchie fondée sur l’inégale désirabilité des territoires.
Tout en haut de cette hiérarchie, on trouve ce que nous avons appelé la France «triple A» qui regroupe le cœur des métropoles les plus attractives, les banlieues résidentielles, les zones touristiques (littoraux, campagnes «instagrammables», stations de ski etc.). À l’opposé, se situe la France de l’ombre, celle qui ne fait pas rêver et où les prix de l’immobilier sont peu élevés. Cette France de la relégation englobe les vieux bassins industriels en crise, les zones rurales les plus excentrées, les petites villes en déclin et sans attrait touristique, ainsi que les couronnes périurbaines éloignées de grandes métropoles et sans cachet paysager à valeur immobilière. Entre ces deux pôles, se situe toute une série de situations intermédiaires. Et si la lutte des classes n’a pas disparu, la France est aujourd’hui le théâtre d’une violente lutte des places. Au quotidien, des millions de ménages sont en concurrence pour essayer de se loger dans les étages les plus élevés et les plus cotés de l’échelle de désirabilité territoriale. Quand le barreau visé initialement s’avère hors de portée financièrement, on se rabat la mort dans l’âme sur l’échelon inférieur, dont on évince alors un autre ménage moins aisé que soi-même, qui à son tour va descendre d’un étage et aller se loger un peu plus loin du cœur de la métropole ou du bord de mer par exemple.
La carte du rapport de force entre vote Macron et vote Le Pen se superpose de manière frappante avec celle de l’inégale désirabilité des territoires, le vote Macron étant le plus élevé dans la France triple A, alors que les électeurs lepénistes sont surreprésentés dans la France de l’ombre. On voit ainsi que le président sortant surclasse très nettement sa rivale dans la plupart des métropoles et grandes villes, avec un écart maximal de près de 30 points dans la capitale.
Cette très nette domination macronienne dans les grandes villes se vérifie partout à quelques exceptions près. Sur le littoral méditerranéen, l’écart est plus serré (à Montpellier, Marseille ou Nice) voire s’inverse, la candidate dépassant son adversaire à Perpignan, Béziers ou Toulon.
À proximité immédiate du cœur des grandes métropoles, certaines communes aisées et convoitées sur le marché immobilier font aussi partie de la France triple A. Et dans ces villes, l’avance du président sortant est écrasante.
● Le vote Le Pen indexé sur la distance aux métropoles
Quand on s’écarte du cœur des grandes agglomérations et que l’on quitte progressivement la zone triple A, le vote Macron diminue progressivement et le vote Le Pen gagne en puissance. Ainsi, comme lors des précédents scrutins, on constate cette année encore une corrélation entre le gradient d’urbanité et l’intensité du vote RN. Sur le plan national, ce vote passe en moyenne de 15,9% à moins de 10 kilomètres du cœur d’une agglomération de 200.000 habitants, à 22,6% dans un rayon de 10 à 20 kilomètres, puis à 25,6% entre 20 et 30 kilomètres. Le climax est atteint en moyenne entre 30 et 60 kilomètres, avec un score moyen de près de 28%, dans ce que l’on peut qualifier de grand périurbain, qui correspond à la fois aux zones où se situe la pointe la plus éloignée de l’étalement urbain pour les grandes métropoles et à des petites villes isolées à l’écart des grandes agglomérations. Comme le montre le graphique ci-dessous, le vote Macron suit une trajectoire inverse, avec un sommet dans le cœur des grandes agglomérations et un point bas dans le grand périurbain, même si, dans ces territoires, il bénéficie d’un soutien non négligeable.
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Ces territoires accueillent notamment une population qui travaille dans la grande métropole, mais qui n’a pas pu se loger plus près du fait des prix de l’immobilier trop élevés dans les premières couronnes périurbaines. On se situe ici dans les échelons les plus dévalorisés de l’échelle de désirabilité territoriale. C’est également dans ces territoires que sont souvent implantés les entrepôts logistiques et ce qui reste d’industries dans le pays. Cette «France backstage» participe dans l’ombre au rayonnement des métropoles en abritant à la fois les activités nécessaires à leur bon fonctionnement ainsi que les petites mains qui y travaillent. Dans cette France des coulisses, le ressentiment est profond. On souffre d’une moindre présence des services publics, mais aussi et surtout de ne pas pouvoir profiter davantage des bons côtés des grandes métropoles dont on a dû s’éloigner. Ce sentiment de relégation y nourrit le vote RN dans une population se vivant comme citoyens de seconde zone.
Dans ce grand périurbain, les déplacements se font en voiture et l’automobile occupe une place centrale dans les modes de vie. Et ce n’est donc pas un hasard si le vote RN est celui qui est le plus corrélé de tous les votes avec le degré de dépendance à la voiture. Marine Le Pen rassemble 29% des personnes se disant très dépendantes au quotidien de la voiture, contre 24% parmi ceux qui en sont assez dépendants et seulement 19% au sein de ceux qui en sont peu ou pas dépendants. On mesure à la lumière de ces chiffres la dimension éminemment politique du prix des carburants. Le «peuple de la route» s’était manifesté sur les ronds-points lors du mouvement des «gilets jaunes». Il a une nouvelle fois fait entendre sa voix dans les urnes à l’occasion de ce scrutin.
Lorsque l’on s’éloigne encore davantage des grandes agglomérations, le vote Le Pen perd en intensité alors que le vote Macron remonte un peu. Dans ces territoires, la proportion de commuters, ces personnes travaillant dans les métropoles mais en résidant à bonne distance, est moins élevée que dans le grand périurbain. On y trouve également davantage de personnes âgées et d’agriculteurs, car ces espaces situés à plus de 60 kilomètres des principales agglomérations sont à très nette dominante rurale et agricole. Et de la même façon que la forte proportion de cadres et des plus diplômés dans le cœur des métropoles et les premières couronnes y nourrit un fort vote Macron, la présence de retraités, autochtones ou non, dans ces espaces très ruraux se traduit par un niveau de ce vote non négligeable. Les ouvriers et employés, catégories les plus acquises au RN, sont quant à eux davantage représentés dans le grand périurbain.
Le vote selon le gradient d’urbanité s’explique donc à la fois par l’inégale distribution des classes sociales dans l’espace, mais les lieux de résidence jouent également un rôle. À classe sociale identique, le mode de vie, le degré de dépendance à la voiture, le rapport à la grande métropole et le sentiment d’occuper un échelon plus ou moins élevé dans l’échelle de désirabilité territoriale ne sera pas le même en fonction de l’endroit où l’on habite. Cet effet de lieu vient ainsi se superposer à l’effet de structure sociale (poids des différentes CSP dans un lieu donné).
● Les villes littorales et touristiques pour Macron
Hormis le cœur des métropoles et leurs premières couronnes aisées, la France triple A comprend aussi les zones littorales et les stations balnéaires, qui, dans une société marquée par le tourisme et la recherche d’une meilleure qualité de vie, sont très désirées, le Covid et l’essor du télétravail ayant encore accentué la pression immobilière et démographique dans ces zones, notamment sur la façade atlantique. Sur ce littoral, le vote Macron, qui était déjà conséquent en 2017, atteint cette année des niveaux très élevés du fait du basculement de tout une partie de l’électorat de droite principalement retraité, important sur ces côtes, Macron ayant également capté les professionnels du tourisme (hôteliers, restaurateurs…), puissamment aidés lors de la crise Covid par le «quoi qu’il en coûte».
Dans ces communes très prisées, l’avance du candidat de LREM sur Marine Le Pen, atteint souvent plus de 20 points. Quand on quitte le littoral pour s’enfoncer dans les terres, le prix de l’immobilier diminue progressivement du fait d’une moindre attractivité des communes. L’intensité du vote Macron baisse tandis que le score de Le Pen augmente, les courbes se croisant en moyenne à 30 kilomètres de la côte, comme on peut le voir par exemple à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor). En partant de cette commune, où le président sortant surclasse sa rivale de 21,5 points, et en suivant la D788 puis la D11, on pénètre dans l’intérieur du Trégor, où le vote RN prend l’ascendant progressivement et dépasse le vote Macron à partir de la commune de Plouaret.
On constate les mêmes types d’écarts dans le Vaucluse. Dans les communes du très réputé massif du petit Luberon, Macron domine très largement Le Pen: 37,2% contre 14,5% à Lourmarin, 31,2% contre 21,7% à Ménerbes, 30,7% contre 16,9% à Lacoste et 30,3% contre 21,4% à Bonnieux. Mais dès que l’on sort de ce périmètre très renommé, le rapport de force s’inverse et la candidate frontiste vire en tête avec un score moyen de 32,5% contre 25% dans les communes situées au nord (Taillades, Maubec, Les Beaumettes et Robion) et de 30% contre 23% pour Macron dans les communes en limite sud du massif: Cheval Blanc, Lauris, Puyvert, Cadenet et Mérindol. Ce n’est sans doute d’ailleurs pas un hasard si Marine Le Pen après son meeting d’Avignon, a déambulé à Lauris mais n’a pas fait étape dans la zone triple A du Luberon.
● Terres de vignobles et zones frontalières
Dans la France d’après, c’est-à-dire cette France issue de la grande métamorphose intervenue au cours des dernières décennies et qui est devenue largement postindustrielle, le tourisme et les loisirs sont désormais des activités économiques essentielles, qui ont restructuré le territoire et qui procurent aux zones où elles sont développées de très importantes retombées en termes d’emplois et de revenus. Les hauts lieux de l’industrie touristique tricolore sont ainsi des territoires économiquement bien portants et appartiennent à cette France triple A. Ici aussi, les résultats sont marqués par un survote Macron, qui y surclasse nettement Le Pen.
Le cas de la petite commune de Douaumont-Vaux, dans la Meuse, illustre de manière archétypale l’impact d’une importante fréquentation touristique sur la sociologie locale et sur l’état d’esprit régnant dans la population. Village martyre durant la Première Guerre mondiale, Douaumont est aujourd’hui l’un des principaux lieux du tourisme mémoriel attirant de très nombreux visiteurs français et étrangers, ces flux générant une activité économique spécifique et très localisée. Dans cette commune, le président sortant a obtenu 40,7% des voix contre 13,6% pour sa rivale, alors que sur l’ensemble du département de la Meuse, le rapport de force était inversé: 24,9% pour Macron, contre 35,1% pour Le Pen, l’effet de la manne mémorielle ne se faisant sentir que sur un périmètre très réduit.
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Les zones de vignobles les plus réputées font également partie de la France triple A. Hormis la prospérité des représentants de la filière viticole locale, le tourisme génère également de nombreuses retombées économiques, qui participent de la richesse de ces territoires. Ici aussi, les rapports de force penchent très nettement en faveur de Macron, une partie de l’électorat de droite traditionnelle l’ayant rejoint cette année et amplifié les écarts. Ainsi par exemple dans les villages de la Côte de Nuits, Macron devance très largement Le Pen: 40,7% contre 20,1% à Vosne-Romanée, 36,9% contre 17,8% à Fixin, 36% contre 20,2% à Vougeot et 35,8% contre 21,8% à Chambolle-Musigny. On observe le même phénomène à Sancerre (39% contre 17%), Hautvillers en Champagne d’où provient le célébrissime Dom Pérignon (38,7% contre 21,9%), Meursault (34,9% contre 21,7%) ou bien encore à Saint-Émilion (33,9% contre 20,3%). Mais l’effet de ruissellement de la richesse produite par la vigne et le tourisme demeure très localisé et ne dépasse guère les limites des terroirs concernés. La traduction électorale est à l’avenant: le vote Macron diminue et le vote Le Pen grimpe assez rapidement quand on s’éloigne de quelques kilomètres de ces vignobles.
Certaines zones frontalières bénéficient également d’apports financiers importants de par la présence de travailleurs frontaliers, qui disposent d’un niveau de revenu nettement plus élevé que les salariés hexagonaux. La frontière avec le Luxembourg, mais aussi et surtout avec la Suisse, du sud de l’Alsace jusqu’à Thonon-les-Bains en Haute-Savoie en passant par le Haut-Doubs, Pontarlier et le pays de Gex, appartiennent également à la France triple A. La pression immobilière y est très forte, dopée par l’attractivité des pays voisins et le haut niveau de revenu des frontaliers. Et ici aussi, Emmanuel Macron devance nettement Marine Le Pen: 33,2% contre 17% à Gex, ou 33,2% contre 14,1% à Saint-Julien-en-Genevois par exemple.
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L'Humanité
Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée
ActuDepuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.
Vadim KamenkaAprès les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.
La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.
Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.
Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.
L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.
L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.
Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.
RussieGuerre en UkraineUkrainedonbass L'Humanité
Berlin débat sur l’envoi d’armement
ActuLes pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.
Bruno OdentL’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.
le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile
Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.
La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.
La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »
Opposition des cadres du parti social-démocrate
À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.
Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.
Guerre en UkrainearmementAllemagneolaf scholz Le Figaro
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron veut réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir
Arthur BerdahS'il est réélu à l'issue du second tour, le président-candidat souhaite célébrer sa victoire depuis les vastes jardins parisiens au pied de la Tour Eiffel.
Une revanche sur 2017. Cinq ans après le refus de la mairie de Paris, qui l'avait à l'époque obligé à se replier sur le Louvre à la dernière minute, Emmanuel Macron devrait cette fois obtenir gain de cause. Et pouvoir enfin réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir, comme l'a révélé BFMTV.
» EN DIRECT - Suivez les dernières informations sur l'entre-deux-tours de la présidentielle 2022
S'il est réélu à l'issue du second tour de l'élection présidentielle de 2022, le chef de l'État sortant célébrera donc son éventuelle victoire depuis les vastes jardins situés au pied de la Tour Eiffel. Une deuxième option resterait toutefois envisagée aux Invalides pour des raisons techniques, voire météorologiques.
40.000 personnes revendiquées en 2017, capacité de 90.000 au Champ-de-Mars
Après l'échec de mobilisation de son meeting de Marseille samedi dernier, le président-candidat aura à cœur, s'il est reconduit, de prouver que sa capacité à susciter un élan populaire est restée intacte. À plus forte raison dans un lieu où la capacité d'accueil peut monter jusqu'à 90.000 personnes.
Pour rappel, quelque 40.000 sympathisants avaient été revendiqués par l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron le 7 mai 2017. Tous étaient venus fêter l'élection du plus jeune président de l'histoire de la République. Reste à savoir combien ils seront si ce dernier devenait le premier président réélu hors cohabitation.
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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La France insoumise a diffusé les résultats de la consultation menée durant trois jours auprès des citoyens ayant parrainé le candidat.
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
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INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
L'Humanité
Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir
ActuAprès huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.
Vadim KamenkaAu bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.
1. Une opération limitée au Donbass ?
À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.
Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.
2. Une nécessaire victoire militaire ?
Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».
Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.
3. Des armes lourdes promises par l’Occident
Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».
4. Aucune issue diplomatique
Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.
UkraineGuerre en UkraineRussieVolodymyr Zelensky Le Figaro
Comment l'alimentation influence notre santé mentale
INTERVIEW.- Lorsqu'on mange mal, c'est notre moral qui déguste. Dans son nouveau livre, le Dr Guillaume Fond décortique les liens entre dépression et alimentation, et met la psychonutrition au goût du jour.
Madame Figaro .– En 2015, étudiante en médecine, Giulia Enders créait la surprise avec le livre Le Charme discret de l'intestin . Chercheur et psychiatre, vous soutenez aussi que la santé mentale est influencée par notre alimentation.Dr Guillaume Fond.– L'étude la plus ancienne en psychiatrie sur les effets de l'alimentation sur la santé mentale remonte à 2010 seulement, c'est donc un domaine extrêmement récent. L'influence du mode de vie (qui inclut l'alimentation, mais aussi l'activité physique, les addictions, les personnes que nous fréquentons…) a longtemps été négligée dans la prise en charge psychiatrique. Cela n'a pourtant pas de sens de prescrire un médicament si on ne fait rien pour s'attaquer aux causes qui ont engendré le trouble. C'est le même raisonnement pour le diabète, l'hypertension ou le cancer… Pourtant, dans les recommandations de 2017 de la Haute Autorité de santé sur la dépression, il n'existe qu'une seule ligne évoquant le mode de vie des patients, sans cibler spécifiquement l'alimentation. Elle n'apparaît pas non plus dans les recommandations stratégiques de traitement de la dépression, qui ne parlent pratiquement que des antidépresseurs.
En vidéo, l'assiette idéale pour lutter contre le stress et la dépression hivernale
Au début de votre livre, vous parlez d'ailleurs du scepticisme de vos collègues. Pourtant, les données scientifiques sur les bienfaits de la psychonutrition sont nombreuses…On assiste à ce scepticisme pour toutes les découvertes scientifiques. Dans les années 2000, par exemple, parler de la méditation comme d'une thérapie faisait rire ! Puis, grâce à l'étude menée par deux chercheurs américains à laquelle a participé le dalaï-lama en 2003, on a pu voir ses effets sur l'imagerie cérébrale. Les preuves scientifiques sont arrivées pour démontrer ses bénéfices dans la prévention de la dépression. Aujourd'hui, la plupart des hôpitaux proposent des programmes de méditation. Mais pour le moment, la psychonutrition reste assez peu connue.
De quelle nature est le lien qui unit notre alimentation et notre santé mentale ?Le microbiote est un paquet de 1,5 kg de bactéries niché dans l'intestin. Ces bactéries nous aident à digérer, à absorber des nutriments, à nous protéger contre l'agression d'agents infectieux, et interagissent en permanence avec le reste de notre organisme. Une mauvaise alimentation – par exemple la fast-food, comprenant sucres et graisses – a des conséquences directes : les principales sont l'inflammation et la baisse de l'immunité. Le sucre va favoriser le stockage de graisses périviscérales (les Américains nomment cela la sugar belly, la ceinture de sucre), qui vont libérer des agents inflammatoires. Ces agents vont perturber de nombreuses fonctions, comme, par exemple, l'érection chez les hommes. L'enveloppe du cerveau va devenir plus perméable, ce qui perturbe son fonctionnement au niveau immunitaire. On a pu démontrer que les personnes qui ont des troubles mentaux présentent plus d'inflammation au niveau du cerveau que celles qui n'en ont pas. Ensuite, les aliments riches en sucre et en graisse sont souvent pauvres en nutriments essentiels comme les folates, nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs qui régulent l'humeur, comme la dopamine, la noradrénaline ou la sérotonine.
Ce qui se passe dans l'intestin influence ce qui se passe dans notre cerveau
De quoi dire que l'intestin est notre deuxième cerveau ?C'est surtout une appellation médiatique. Même quand il n'est plus relié au nerf vague (qui va du crâne à l'abdomen, NDLR), l'intestin continue de fonctionner de façon autonome. Mais ce qui est certain, c'est que ce qui se passe dans l'intestin influence ce qui se passe dans notre cerveau.
Quel a été l'effet de la pandémie de Covid sur l'alimentation et sur notre moral ?Nous savons que l’infection au Sars-CoV-2 a augmenté la prévalence de tous les troubles mentaux, y compris l'anxiété et la dépression. Certaines populations ont été particulièrement paupérisées, comme les étudiants, qui se nourrissent mal et mangent moins de légumes que le reste de la population. Cela a forcément eu un impact sur leur microbiote et sur leur santé mentale. Nous n'avons pas d'étude épidémiologique pour estimer la prévalence de la dépression en France depuis la pandémie, mais l'étude Alimental (qui a été lancée fin 2021, NDLR) devrait nous apporter des réponses sur le lien entre nos menus et la dépression. Cependant, le plus gros stress que je constate vient de l'écoanxiété liée au risque de catastrophe climatique. Elle crée un sentiment d'impuissance et de passivité, ce qui, chez les plus fragiles, aggrave les troubles anxieux et dépressifs.
Justement, quel lien dresser avec la nourriture que l'on ingère quand on va mal ?Quand on est soumis au stress, on a tendance à se tourner vers ce que l'on appelle la «nourriture émotionnelle», notamment le sucré en fonction de facteur génétique (sa capacité à répondre au sucre) ou de son exposition précoce au sucre (une grand-mère qui donnait un biscuit réconfortant, par exemple). Ponctuellement, ce comportement alimentaire est sans conséquences, mais sur le long terme, il en a sur la prise de poids et l'inflammation de l'intestin, donc entraîne des troubles dépressifs et anxieux. C'est un cercle vicieux.
Anti-âge : quels aliments sont à privilégier pour retarder le vieillissement ?
Que dire des effets du jeûne sur notre mental ?Nous avons montré dans une méta-analyse récente que les individus qui jeûnaient présentaient une amélioration de leur anxiété et de leur dépression par rapport aux sujets qui poursuivaient leur alimentation habituelle. Les résultats étaient très variables selon la durée et le type de jeûne. Les données sont préliminaires mais encourageantes, et on pense que le jeûne pourrait être particulièrement utile pour les personnes en surpoids qui présentent de l'anxiété et/ou de la dépression. Ces recommandations concernent les adultes et non les adolescents, qui sont à risque de troubles du comportement alimentaire.
Nos ancêtres, épargnés par les dommages des aliments transformés, avaient-ils une meilleure santé mentale que nous ?Nos grands-parents étaient plus exposés au tabac, à l'alcool, aux abus dans l'enfance, et leur alimentation était plus salée avant l'apparition du réfrigérateur, ce qui entraînait des cancers de l'estomac. Tout n'était donc pas rose ! Mais ils étaient épargnés par les aliments ultratransformés (en lien avec l'explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires ou de certains cancers, NDLR). Les produits locaux non transformés sont plus riches en nutriments, et les circuits courts limitent la dégradation de leurs propriétés nutritionnelles.
Une gélule est plus facile à prendre en premier lieu, même si la psychothérapie est souvent indispensable pour s'attaquer à la racine de nos perturbations mentales
Vous déplorez que des traitements efficaces et à portée de main, comme des compléments alimentaires, ne soient pas donnés systématiquement en plus des traitements traditionnels médicamenteux. Quels freins existe-t-il ?À mes yeux, on ne peut plus prescrire un antidépresseur sans prescrire des oméga-3 en complément, dans la mesure où ils sont efficaces et n'ont aucun effet indésirable. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas remboursés. La NAC (un acide aminé) était remboursée jusqu'en 2016. Ce n'est plus le cas, alors que ce puissant antioxydant améliore les troubles psychiques, notamment dépression et schizophrénie, en augmentant l'énergie et la motivation des malades. C'est regrettable.
Comment évoluer pour que l'alimentation ne soit pas l'oubliée de la santé mentale ?On peut avoir bon espoir qu'une prise de conscience de l'opinion publique, des patients et des soignants aille dans le sens de la psychonutrition. Nous progressons à grands pas – libération de la parole, déstigmatisation, progrès de la recherche –, même s'il reste beaucoup à faire. Je suis heureux d'avoir assisté, depuis que je suis psychiatre, à une véritable révolution de la pratique. Dans le cas de l'autisme, de l'hyperactivité de l'enfant, on sait que les oméga-3 permettent de diminuer certains symptômes. La NAC est efficace dans le cas de la schizophrénie et de la dépression, les probiotiques le sont pour la dépression. Les psychothérapies demandent de la concentration, du temps. Une gélule est plus facile à prendre en premier lieu, même si la psychothérapie est souvent indispensable pour s'attaquer à la racine de nos perturbations mentales.
Au-delà de l'approche individuelle, quelque chose se passe à plus grande échelle. Notre microbiote est-il en train d'être durablement modifié ?On l'a vu, l'alimentation inflammatoire (sucres rapides, gras saturés) influence le type de bactéries présentes dans notre intestin. En deux semaines de régime alimentaire différent, cette évolution est visible. Une des hypothèses actuelles est que nos microbiotes sont en train de perdre leur diversité, au même titre que la biodiversité dans l'environnement, à cause des antibiotiques alimentaires, des produits transformés qui les fragilisent et les affaiblissent. Cela pourrait expliquer l'augmentation de la vulnérabilité à la dépression.
Est-on à un tournant ?Il n'est pas sage de penser pouvoir améliorer notre santé, qu'elle soit physique ou mentale, en poursuivant la dégradation de notre environnement, qui nous fournit notre alimentation. Notre microbiote est notre environnement intérieur, et sa dégradation reflète celle de notre environnement extérieur. La bonne nouvelle, c'est qu'une alimentation bonne pour la santé mentale est aussi bonne pour préserver notre environnement. Diminuer la viande, supprimer les produits ultratransformés, augmenter les fruits et légumes dans les circuits courts sont des mesures à la fois bonnes pour notre microbiote et pour l'environnement.
Bien manger pour ne plus déprimer, de Guillaume Fond, éditions Odile Jacob, 272 pages, 22,90 euros.
Quinze minutes de Pilates pour gommer le «petit ventre» (si vous en avez envie)
Rapides et faciles à réaliser, ces exercices ciblés proposés par une instructrice de Pilates sont particulièrement efficaces pour faire disparaître le fameux «petit ventre».
Faut-il éviter de boire de l'eau en mangeant ?
On a coutume de dire qu'il vaut mieux s'hydrater avant ou après le repas, pour éviter de compliquer la digestion. Mythe ou réalité ? On fait le point avec un médecin nutritionniste et un gastro-entérologue.
L'Humanité
La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre
ReportageTiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.
Émilien UrbachAu bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.
Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.
La guerre du Dniestr
Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.
Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.
« On espère rester neutre »
Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »
À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »
La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU
Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.
La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.
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Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »
Le débatAvec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.
Vadim KamenkaLa question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.
Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.
Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.
Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?
C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).
Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.
La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?
Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.
Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?
Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.
Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.
Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?
Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washington possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.
Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?
En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.
(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.
(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».
Profil
Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.
nucléaireICANGuerre en Ukraine Le Figaro
Où en sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les sondages ?
EN COURS : Mis à jour le 21 avril 2022 à 15:32
Alors que le second tour se rapproche, l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'est considérablement réduit. Les deux candidats se retrouvent désormais au coude à coude en terme d'intentions de vote. La part des voix en faveur de candidats éliminés dès le premier tour représente en tout 49% des votes exprimés. Une réserve indispensable pour celui qui voudra s'imposer lors du second tour. En hausse comparé au premier tour de la présidentielle 2017, l'abstention constitue l'autre élément majeur de cette équation. Le Figaro vous propose une restitution du report des voix mesuré par les instituts de sondages afin de mieux appréhender la dynamique électorale ici à l'œuvre.
Macron rejette les critiques de Le Pen sur son «arrogance»
Emmanuel Macron a rejeté jeudi les critiques de Marine Le Pen sur son «arrogance» durant le débat de la veille, l'accusant de n'avoir «plus d'autres arguments» avant le second tour de la présidentielle. «On a eu 2h30 d'un débat qui a été respectueux», a répondu le candidat président à un journaliste durant un bain de foule à Saint-Denis (Seine Saint-Denis). «On a eu beaucoup de respect l'un pour l'autre mais avec le fait qu'on (se) combat» sur deux projets qui ne sont «pas conciliables», a-t-il ajouté. Et «quand il n'y a plus d'arguments à opposer, on va en chercher d'autres», a-t-il poursuivi en mettant en cause les déclarations de responsables du RN depuis la fin du débat.
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Emmanuel Macron a souligné qu'il n'était «pas le commentateur de (ses) mimiques» et que c'était aux électeurs de «dire dimanche» au second tour qui avait gagné le débat. «J'ai eu face à moi un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture», avait dénoncé jeudi Marine Le Pen en déplacement dans la Somme.
A Saint-Denis, des habitants présents autour d'Emmanuel Macron l'ont défendu. «Vous n'êtes pas arrogant», a lancé un homme. «Pas du tout!», a renchéri une femme. «M. Macron, faut pas nous abandonner, faut pas la laisser passer», a crié un homme en faisant référence à la candidate d'extrême droite. Regrettant d'être obligée de «choisir entre la peste et le choléra» au second tour, une femme l'a appelé à «un peu plus de modestie» et à se mettre «à notre niveau car on n'en a pas l'impression». «Mais je viens ici», lui a-t-il répondu. «Oui mais à la dernière minute», selon elle.
Arnaud Benedetti: «Le débat d'entre-deux-tours a révélé une forme de béance politique»
Le débat de l'entre-deux-tours opposait Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ce 20 avril. L'assurance froide du président sortant face à l'effacement de son adversaire n'a pas permis de le confronter au bilan de son quinquennat, juge le spécialiste en communication auprès du Figaro.
Présidentielle: l'analyse rhétorique du débat Macron-Le Pen par Victor Ferry
Victor Ferry, spécialiste en rhétorique et auteur de la chaîne Youtube « l’artisanat rhétorique » décrypte le débat télévisé de l’entre-deux-tours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Selon lui, le président sortant, grâce à son expérience du pouvoir, a paru « plus solide » que son adversaire. Marine Le Pen a néanmoins pu « sauver la face » devant un président qui apparaissant comme « arrogant », voire « méprisant ».
Emmanuel Macron veut réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir
Une revanche sur 2017. Cinq ans après le refus de la mairie de Paris, qui l'avait à l'époque obligé à se replier sur le Louvre à la dernière minute, Emmanuel Macron devrait cette fois obtenir gain de cause. Et pouvoir enfin réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir, comme l'a révélé BFMTV. S'il est réélu à l'issue du second tour de l'élection présidentielle de 2022, le chef de l'État sortant célébrera donc son éventuelle victoire depuis les vastes jardins situés au pied de la Tour Eiffel. Une deuxième option resterait toutefois envisagée aux Invalides pour des raisons techniques.
Lisez notre article : Emmanuel Macron veut réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir
Présidentielle: Le Pen fustige un Macron «très méprisant, très arrogant» durant le débat
La candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen, a fustigé jeudi un Emmanuel Macron «très méprisant, très arrogant» lors du débat qui a eu lieu la veille entre les deux prétendants à l'Élysée. «J'ai eu face à moi un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture. Ca n'a étonné je crois aucun Français qui eux-mêmes subissent cette arrogance et ce mépris depuis cinq ans», a déclaré Marine Le Pen lors d'un point-presse organisé à Roye (Somme) en marge d'une rencontre avec des transporteurs routiers. Elle a en outre critiqué les «outrances» et «fake news» propagées par le camp Macron à son égard.
Le choix des équipes du candidat et «par Emmanuel Macron, lui-même» a été d'avoir un second tour «extrêmement violent, extrêmement brutal, multipliant les mensonges, les fake news», a-t-elle déploré. «Quand j'entends les gens d'En Marche parler de mon projet, je ne le reconnais pas», a complété la candidate sans préciser quelles mesures de son programme étaient visées. Marine Le Pen a affirmé avoir «toutes les chances de gagner» à l'issue de ce débat et à trois jours du 2e tour de l'élection présidentielle.
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Se présentant comme la candidate de la «France qui travaille», Marine Le Pen s'était préalablement entretenue avec Dominique Durand, transporteur routier à Roye et membre du groupement France TPE qui regroupe des petits transporteurs routiers. Il s'est plaint auprès de la candidate de la hausse des charges en particulier de la hausse des prix du carburants que Marine le Pen a comparé à «un dernier coup de matraque», au «dernier clou dans le cercueil». «On ne peut plus vivre de son travail», a regretté Dominique Durand. Sous les quolibets anti-Macron de sympathisants RN, Marine Le Pen est ensuite montée à bord d'un camion avant de partir déjeuner avec des professionnels du secteur. Elle doit tenir un dernier grand meeting de campagne à Arras en fin d'après-midi.
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Macron/Le Pen : Scholz, Sanchez et Costa appellent à choisir le «candidat démocrate»
Les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, espagnol Pedro Sanchez et portugais Antonio Costa appellent implicitement à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle française, dans une tribune publiée jeudi par le quotidien Le Monde.
«Le choix auquel le peuple français est confronté est crucial pour la France et pour chacun d'entre nous en Europe. C'est le choix entre un candidat démocrate (...) et une candidate d'extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie», écrivent-ils sans les nommer, disant espérer que les citoyens français choisiront le 24 avril «une France qui défend nos valeurs communes».
Eoliennes : le maire du Touquet défend Emmanuel Macron
Hier, pendant le débat d’entre-deux-tours, Marine Le Pen a rétorqué qu’Emmanuel Macron voulait mettre des éoliennes en mer «partout sauf en face du Touquet», où le président a une résidence. Sur Twitter, Daniel Fasquelle, le maire du Touquet, a tenu à dédouaner Emmanuel Macron: « Le projet de parc éolien face aux plages de Berck au Touquet a été écarté en 2017 suite à une démarche du collectif Horizon que j’ai créé et qui a empêché Ségolène Royal, ministre de François Hollande, de passer en force à la veille des élections présidentielles. Emmanuel Macron n’y est pour rien.»
Nouveau blocage de lycées à Paris avant le second tour de la présidentielle
Des lycéens se sont à nouveau mobilisés jeudi à Paris, bloquant des établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après une première mobilisation mardi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.
«On laisse entrer les prépas mais pas les lycéens. On est là toute la journée pour nous faire entendre avant le second tour et s'il faut se mobiliser à nouveau après les vacances, on sera là», a expliqué à l'AFP Elias, 15 ans, en classe de seconde, devant le collège lycée Lavoisier situé dans le Vème arrondissement de Paris. Une centaine de lycéens bloquaient l'entrée de cet établissement en milieu de matinée dans une ambiance bon enfant, a constaté une journaliste de l'AFP. Sur les grilles de la porte d'entrée étaient accrochées différentes pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «pas de haine, ni de Le Pen», «la jeunesse emmerde le Front national» ou encore «3 ans (Giec) Urgence». «Les questions relatives au climat ont été complètement étouffées par le Covid alors qu'il y a urgence à agir. On ne lâchera rien», selon Nabil, 17 ans, en Terminale.
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Un peu plus à l'est de la capitale, entre 150 et 200 lycéens étaient également mobilisés devant l'entrée du lycée Voltaire. Ils en bloquaient l'accès avec des poubelles et un amas de barrières, vélos, devant une affiche sur laquelle était écrit «ni Macron, ni Le Pen», a constaté une autre journaliste de l'AFP. «On est là parce qu'on n'est pas écoutés. On est en colère», a déclaré Paloma, 15 ans, en seconde dans ce lycée du XIème arrondissement. «L'égalité hommes-femmes, l'éducation, rien ne va, donc on se révolte», a-t-elle ajouté. «Ça devient pénible de se faire oublier à chaque fois, estime aussi Charlotte, 15 ans. On manifeste pour montrer qu'on est là et qu'on est contre ce qui se passe».
D'autres établissements parisiens tels que la cité scolaire Hélène Boucher, le lycée Jules Ferry ou encore le lycée Victor Hugo étaient également bloqués, selon différentes images publiées sur Twitter. Au même moment, une trentaine d'étudiants étaient rassemblés devant France Universités à Paris pour tenter d'interpeller les présidents d'université et leur demander de rouvrir les facultés qui sont fermées «pour empêcher les blocages».
L’analyse du vote des Français selon leurs pratiques média
Une étude Ifop réalisée pour l’hebdomadaire Marianne montre les tendances de votes des Français lors du premier tour de l’élection présidentielle, selon leurs pratiques média.
L’enquête montre, côté journal télévisé, que les auditeurs du 20h de TF1 ont voté pour Emmanuel Macron à 28% et Marine Le Pen à 31%, tandis que ceux du 20h de France 2 et du journal d’Arte se sont positionnés principalement en faveur d’Emmanuel Macron (37% pour les auditeurs de France 2 et 33% pour ceux d’ARTE) et de Jean-Luc Mélenchon (39% pour les auditeurs d’ARTE).
Côté radio, des différences bien plus nettes se dégagent. Les auditeurs des principales stations radio d’information ont majoritairement voté pour le président-candidat : 42% des auditeurs d’Europe 1, 35% de France info, 33% de France inter. Chez France inter, chaîne plus connotée à gauche politiquement, 34% des auditeurs dont déclaré avoir placé le bulletin de Jean-Luc Mélenchon dans les urnes le 10 mai, alors qu’ils n’étaient que 3% à placer celui de Marine Le Pen.
L’enquête s’intéresse également à des émissions en particulier. Ainsi, on y apprend que Marine Le Pen est la plus soutenue chez les auditeurs de l’émission de Cyril Hanouna «TPMP» (29%) – dont 30% de ceux qui la visionnent de manière hebdomadaire – suivie de Jean-Luc Mélenchon (27%) et d’Emmanuel Macron (19%). L’ordre s’inverse en ce qui concerne les auditeurs de l’émission «Quotidien», avec Emmanuel Macron soutenu par 29% des auditeurs de cette émission, Jean-Luc Mélenchon (27%), et dans une moindre mesure Marine Le Pen (19%). Enfin, les auditeurs des chaînes d’information en continu telles que BFMTV et CNews ont principalement voté lors du premier tour, dans l’ordre, pour Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Chez CNews, «sans doute en raison de ses nombreuses interventions» estime l’Ifop, 14% des auditeurs de la chaîne ont déclaré avoir voté pour Éric Zemmour.
En presse écrite, Emmanuel Macron est plébiscité chez les lecteurs de Paris Match (39%) et des Echos et des quotidiens régionaux (34%) mais également de La Croix (33%), tandis que Marine Le Pen obtient des voix importantes chez l’hebdomadaire Valeurs actuelles (25%)… et surtout parmi des non-lecteurs de quotidiens (27%) ou de journaux hebdomadaires (26%).
A noter, plus étonnant, que Jean-Luc Mélenchon recueille 14% des voix des lecteurs du Figaro (15% au Figaro Magazine), et que 14% des lecteurs de L’Humanité ont voté pour Marine Le Pen.
Un sondage Ifop donne Emmanuel Macron vainqueur à 56%
Emmanuel Macron sortirait vainqueur du second tour de l’élection présidentielle 2020, avec 56% des voix contre Marine Le Pen, selon un nouveau sondage Opinionway - Kéa Partners pour le quotidien Les Echos et Radio classique.
À VOIR AUSSI - Présidentielle: les sondages d’opinion influencent-ils les électeurs sur le choix de leur candidat?
Macron va terminer sa campagne à Figeac vendredi
Emmanuel Macron terminera sa campagne vendredi à Figeac, dans le département rural du Lot, où il tiendra un dernier meeting deux jours avant le second tour de la présidentielle, a indiqué jeudi son entourage. Après être intervenu jeudi au journal de 20 heures de France 2 puis à la matinale de France Inter vendredi, le président candidat «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Il y tiendra le second meeting de l'entre deux-tours après celui de Marseille samedi, essentiellement axé sur l'écologie.
L'objectif est de «continuer à accélérer jusqu'au bout» de la campagne et «éviter une démobilisation» des électeurs, alors que les sondages le donnent gagnant face à Marine Le Pen (RN), a-t-on précisé de même source. Au lendemain du débat télévisé, Emmanuel Macron est attendu jeudi en début d'après-midi en Seine-Saint-Denis, un département où l'insoumis Jean-Luc Mélenchon est arrivé nettement en tête. Selon son entourage, le président candidat devrait s'exprimer devant ses partisans dimanche soir, à l'issue du scrutin, sur le Champs de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Cette allocution devrait tenir compte du contexte de «gravité» liée à l'aggravation de la guerre en Ukraine.
Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité
La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.
Macron-Le Pen: ces deux France que tout oppose
Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Tout comme les listes LREM et RN étaient également arrivées en tête aux européennes de 2019. C’est la confirmation d’un nouveau duopole se substituant au vieux couple LR-PS. L’analyse des résultats fait apparaître que les deux finalistes s’appuient sur deux France qui s’opposent terme à terme, tant au niveau socioculturel qu’au plan géographique, mais aussi en termes de trajectoire personnelle et collective.
» Dans une étude réalisée pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet analyse les électorats des deux finalistes.
Débat Macron/Le Pen: pour Corbière (LFI), c'est Mélenchon qui sort gagnant
Le député LFI Alexis Corbière a considéré jeudi que c'est Jean-Luc Mélenchon qui ressort vainqueur du débat d'entre-deux-tours ayant opposé la veille Emmanuel Macron et Marine Le Pen, critiquant les deux candidats et réitérant l'appel du leader Insoumis à donner une majorité à son mouvement aux législatives de juin.
Interrogé sur RMC pour savoir qui des deux finalistes ressort gagnant du débat, il a répondu: «J'ai envie de dire Jean-Luc Mélenchon (...). Quelle absence... Ca se voyait. Beaucoup chez nous se sont dit hier soir qu'indiscutablement la présence de Jean-Luc Mélenchon, qu'on l'apprécie ou pas, aurait donné à ce débat une autre tenue, une autre précision. Une voix populaire aurait été entendue», a-t-il ajouté.
Il a épinglé tout à la fois «un président dans son arrogance qui n'a jamais été contesté réellement sérieusement par Marine Le Pen», et la prestation de la candidate «le premier barrage à l'extrême droite, c'est quasiment elle (...) Macron s'est amusé d'elle en mettant à nu», notamment le fait qu'elle «ne propose pas une vraie augmentation des salaires» et que sur la laïcité, «c'est Le Pen père de retour».
Alexis Corbière votera-t-il donc Emmanuel Macron dimanche, alors que Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, a appelé à ne donner «pas une voix à Mme Le Pen» ? «Je n'ai pas du tout dit ça», a-t-il répondu, critiquant «une fausse candidate sociale» d'un côté, les «projets socioréactionnaires» de Emmanuel Macron de l'autre. A une auditrice disant avoir voté Mélenchon au premier tour mais prévoyant de voter Le Pen au second, il a répondu qu'elle avait «tort de donner (sa) voix à des gens qui sont (ses) adversaires en vérité».
«Mais, bonne nouvelle, il y a les élections du mois de juin (...): nous pouvons gagner, nous pouvons avoir la majorité populaire et Jean-Luc Mélenchon peut diriger ce pays pendant cinq ans» à travers une cohabitation, a estimé M. Corbière, deux jours après l'appel de M. Mélenchon aux Français à l'«élire Premier ministre» en votant pour une «majorité d'Insoumis» et de «membres de l'Union populaire» les 12 et 19 juin.
Emmanuel Macron à Figeac vendredi pour son dernier déplacement de campagne
Le président-candidat se rendra à Figeac (Lot) vendredi pour dernier déplacement de campagne où il tiendra un meeting en centre-ville, entre 15 heures et 17 heures. Près de 600 personnes y sont attendues, rapporte La Dépêche.
Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant». «Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.
«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.» Yannick Jadot fait ainsi référence à l'hésitation de nombreux électeurs de gauche - jusque dans son propre électorat - qui se défient du président sortant. Mais il tacle aussi, sans le nommer, l'absence de consigne, en dehors d'un «Pas une voix à Mme Le Pen», par Jean-Luc Mélenchon (21,95%).
Le Figaro a vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité
«Échec terrible», le mot est lâché. Sur la sécurité, Marine Le Pen n'a pas de mots assez durs pour qualifier le mandat d'Emmanuel Macron. La candidate RN accuse l'exécutif en place de ne pas être parvenu à combattre la montée de l'insécurité et l'explosion des violences. Et promet de combattre «fermement les trafics et [rétablir] la sécurité».
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De son côté, le président de la République défend fermement son bilan, chiffres à l'appui, et dit avoir tenu ses promesses. Le Figaro est revenu, dans plusieurs articles, sur certaines affirmations des deux candidats et leurs proches. Nous vous proposons de retrouver ici les principaux.
«Il n’y aura pas d’alliances avec d’autres partis», affirme Jordan Bardella
Le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a fermé la porte à une alliance avec le parti d’Eric Zemmour, Reconquête! : «Ce que je note, c’est que je vois des gens qui ont pu s’éloigner de notre famille politique, qui ont pu porter des critiques très dures et venir nous solliciter. C’est cocasse et c’est la vie. Il n’y aura pas d’alliance de parti. (…) Il y aura RN des candidats partout». Dans une tribune au Figaro, Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay ont appelé à une «union des droites» en vue des législatives.
15,6 millions de téléspectateurs, moins qu'en 2017 pour le débat
Près de 15,6 millions de téléspectateurs ont regardé le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient mercredi soir, un score inférieur à celui du dernier débat de la présidentielle de 2017, selon les chiffres de Médiamétrie transmis jeudi.
En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient suivi le débat qui opposait déjà Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Cette année, outre TF1 et France 2, chaînes organisatrices, les chaînes d'information et les chaînes parlementaires le diffusaient aussi.
Débat Macron-Le Pen : «Assez éclairant», «un président arrogant», «une forme de courtoisie»... Les soutiens des deux candidats réagissent
Naturellement, l'enjeu pour les deux finalistes n'était pas le même. Pour Marine Le Pen, il s'agissait d'éviter le naufrage du débat d'entre-deux-tours de 2017, pour Emmanuel Macron, d'échapper à son image de président hors-sol, arrogant et même, professoral.
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La journée des deux candidats
Emmanuel Macron se rendra à Saint-Denis en début d'après-midi pour un déplacement consacré à la problématique des «logements insalubres et de la rénovation urbaine» dans le département le plus pauvre de la métropole.
Marine Le Pen est attendue à la mi-journée à Roye (Somme), commune de près de 6.000 habitants, elle tiendra en début de soirée son dernier meeting de campagne à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais.
«On a bien vu que Marine Le Pen n’avait pas de projet» sur la question européenne, estime Clément Beaune
Reconnaissant un «moment important de clarté démocratique», le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes est revenu sur les visions différentes concernant l’Union européenne. «On a bien vu que Marine Le Pen n’avait pas de projet et qu’elle avait découpé son Frexit en petit bout», a t-il expliqué sur le plateau de Public Sénat.
Elisabeth Borne «à disposition» d’Emmanuel Macron pour devenir premier ministre
Son nom circule régulièrement comme une potentielle futur premier ministre, Elisabeth Borne a assuré sur Sud Radio «être à disposition» du président-candidat. «Cela fait cinq ans que je travaille pour Emmanuel Macron, je suis à sa disposition et il le sait».
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Louis Aliot a trouvé Emmanuel Macron «approximatif et un peu fantaisiste sur les chiffres»
Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a trouvé Emmanuel Macron «agressif avec des mimiques un peu bizarres lors du débat. Il était approximatif et un peu fantaisiste sur les chiffres». «Un qui parle pour ceux qui ont déjà beaucoup, et une qui a souvent mis sur le débat la France qui souffre, la France qui travaille, la France qui paie des impôts», a-t-il jugé.
Marine Le Pen «a changé le ton» mais «pas le fond», estime Gabriel Attal
Invité de la matinale de Franceinfo, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a estimé que Marine Le Pen «a changé le ton mais sur le fond, elle n'a pas changé». Interrogé sur l’arrogance d’Emmanuel Macron dénoncé par le camp de Marine Le Pen, Gabriel Attal a répondu que «quand on attaque sur la forme, c'est que l'on a assez peu de choses à dire sur le fond».
Emmanuel Macron était «sans fougue ni envie», considère Jordan Bardella
«J’ai été surpris par l’attitude arrogante, méprisante d’Emmanuel Macron», a expliqué ce matin le président du Rassemblement national au micro de RMC, décrivant un président «avachi au fond de son fauteuil». «Cela symbolise la manière dont il considère le débat depuis 5 ans», a t-il déploré.
Débat Macron-Le Pen, une France sans vision
Des Français auront-ils basculé d’un vote à l’autre? Il semblerait que chaque camp ait trouvé les raisons d’être satisfait. Emmanuel Macron a montré, une fois encore, une supériorité évidente dans la maîtrise des dossiers économiques, une volonté de déstabiliser sa concurrente, notamment sur la Russie, un goût grandissant de la dialectique à mesure que l’heure avançait. Il a souvent tenu un avantage altéré, çà et là, par une attitude tour à tour condescendante et querelleuse.
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Après un débat musclé, retour sur le terrain pour les deux candidats
Au lendemain d'un débat musclé, les deux finalistes de la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont mobiliser leurs troupes jeudi et tenter de convaincre les indécis pour l'avant-dernier jour de la campagne.
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Sans attendre les retombées de leur duel télévisé de près de trois heures, les deux rivaux ont choisi de se rendre dans des régions populaires - Seine-Saint-Denis et Hauts-de-France - pour mieux répondre à la préoccupation numéro des Français, le pouvoir d'achat, particulièrement frappé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.
«Marine Le Pen a une dépendance financière extrêmement forte» à la Russie, estime Gérald Darmanin
Gérald Darmanin était invité à commenter ce matin l’échange entre les deux candidats à la présidentielle concernant l’emprunt russe de Marine Le Pen. «Marine Le Pen dépend de la Russie (…) Il n’y a pas d’autre explication à la position du Rassemblement national sur la Russie», a t-il développé, constatant la multiplication «des votes en faveur de la position russe, quel que soit ce que fait Vladimir Poutine».
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«Ripoliner», «Gérard Majax»... Ces drôles d’expressions employées par Macron lors du débat présidentiel
C’est un habitué des formules étonnantes. Emmanuel Macron a une nouvelle fois usé, pendant ce débat de l’entre-deux-tours, d’un vocabulaire désuet, en tout cas fort peu commun. Alors qu’il affrontait ce soir sa concurrente Marine Le Pen, le Président-candidat a défendu son bilan et sa vision en usant d’un verbe qu’on lui reconnaît désormais, après cinq années sur le siège présidentiel. Le Figaro revient sur ces expressions vieillottes ou insolites qui ont surgi lors de l’affrontement verbal entre les deux candidats.
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«Dans un débat, c'est normal qu’il y ait des échanges et des pics», défend Gerald Darmanin
Le ministre de l’Intérieur, invité d’Europe 1 et de CNEWS était interrogé ce matin sur l’attitude d’Emmanuel Macron lors du débat de l’entre-deux tours. A la question «sa stratégie était-elle d’humilier Marine Le Pen ?», Gérald Darmanin a souhaité défendre le président sortant. «Il est logique qu’il y ait un langage verbal, des répliques» a t-il expliqué.
Pour Amélie de Montchalin, «ce n’est pas arrogant de démonter les fakes news»
Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation de la fonction publique, invitée de France Info, a estimé que «c'est pas arrogant de démonter les fake news, de démonter les mensonges, de dire que ce qui est dit n'est pas constitutionnel (...) La plus grande arrogance, c'est d'arriver devant les Français, de leur dire 'je vais être présidente de la République' et de ne pas être préparée et de ne pas être dans la compétence, dans la précision, dans la responsabilité que cela implique d'être président».
«On a eu un président dans toute son arrogance sociale», juge Alexis Corbière
«On a eu un président dans toute son arrogance sociale, qui n'a jamais été contesté finalement, réellement et sérieusement par Marine Le Pen. Je ne comprends pour quelle raison elle était aussi molle», juge Alexis Corbière, député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis, sur RMC.
Emmanuel Macron a été «condescendant et arrogant», estime Laurent Jacobelli
Sur BFMTV, le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, a attaqué le président-candidat : «On avait un président de la république que je qualifierai d’arrogant de condescendant, attaquant Marine Le Pen sur son bilan faisant oublier que c’est lui avait un bilan».
«J’ai trouvé que c’était un bon débat», estime Bruno Le Maire
Le ministre de l’Economie a expliqué ce matin avoir trouvé que le débat de l’entre-deux tours «a mieux marché qu’il y a 5 ans». Un débat qui est, selon lui, parvenu à exposer les visions de chaque candidat : deux visions qui «ne sont pas compatibles», a t-il précisé.
Pour Bruno Le Maire, Emmanuel Macron n’a pas été «arrogant»
«C’est un procès qu’on lui fait souvent, celui de l’arrogance», a déploré le ministre de l’Economie sur France 2 avant de poursuivre : «Moi, j’ai vu de la détermination».
Bruno Le Maire, qui a précisé «travailler» avec le président de la République «depuis 5 ans», a au contraire décrit avoir des «rapports courtois, simples, directs» avec Emmanuel Macron.
Edouard Philippe bien candidat aux législatives en cas de victoire de Marine Le Pen
L’ancien premier ministre Edouard Philippe a confirmé sa candidature aux élections législatives en cas de victoire de Marine Le Pen. «Si Madame Le Pen gagnait, il faudrait conduire la bataille des législatives et dans cette hypothèse là je ne me déroberai».
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«Il vaut mieux» réformer les retraites au début du quinquennat, assure Edouard Philippe
Sur RTL, Edouard Philippe, a assuré qu’il «vaut mieux faire cette réformes (des retraites NDLR) au début du quinquennat", puisqu’après on est plus contraint».
Adrien Quatennens : «Jean-Luc Mélenchon continuera d’occuper une place centrale»
Le député et coordinateur national de LFI encourage son camp à se mobiliser pour les législatives, dans le but d’imposer une cohabitation.
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«C’était un débat utile», juge Edouard Philippe
L’ancien premier ministre, Edouard Philippe, a estimé que le débat de l’entre-deux-tours a été «utile et assez éclairant». «Il a permis de montrer deux styles, deux programmes, deux personnalités Je pense qu’elle a voulu tenir compte de ce qu’il s'était passé en 2017. Peut-être adoucir et densifier ses positions, j’ai senti face à elle un président qui avait la même énergie. J’ai vu un président qui connaît ses dossiers, sa technique, qui ne s y’ arrête pas. Marine Le Pen était plus prudente et gênée».
«Macron domine, Le Pen tient le choc», découvrez la Une du Figaro ce jeudi
Le premier sujet abordé les poussait l’un et l’autre à l’humilité et, autant que possible, à la clarté. Sur le pouvoir d’achat, il n’y avait pas de place pour les invectives ou pour l’emphase.
D’emblée, des mesures précises, mais surtout l’obligation d’un constat commun sur les difficultés quotidiennes des Français. Il y a cinq ans, ils étaient trop obsédés par le besoin de se détruire l’un l’autre. Dans ce deuxième débat présidentiel, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu davantage pour souci de se faire comprendre par les Français.
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accrochent sur les salaires et primes
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont accrochés mercredi en débat d'entre deux tours sur leurs propositions respectives d'incitations à augmenter les salaires et primes, chacun accusant l'autre de faire croire que les hausses seront «automatiques».
«Vous n'allez pas faire les salaires, Mme Le Pen». «Tout comme vous n'allez pas faire les primes, M. Macron», se sont répondu les deux candidats à la présidentielle, en évoquant la thématique du pouvoir d'achat.
La presse régionale décerne un léger avantage à Macron à l'issue du débat
«Avantage Macron» barre la Une de Sud Ouest jeudi au lendemain du débat télévisé ayant opposé le président sortant à Marine Le Pen, qui ont pu, selon la presse, présenter deux visions de la France dans un climat plus serein qu'en 2017.
«Pas de jeux du cirque, pas de provocations de la part de Marine Le Pen, ni de suffisance excessive de la part d'Emmanuel Macron, malgré un ‘Vous dites n'importe quoi!’», relève Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées, accordant un avantage au chef de l'Etat sortant pour sa «technicité».
Il y eut des piques pendant les près de trois heures d'échanges, certes. Le Parisien/Aujourd'hui en France retient celle d’Emmanuel Macron: «Quand vous parlez à Poutine, vous parlez à votre banquier», pour appuyer son titre de Une «Macron à l'attaque, Le Pen en défense».
«Il y a cinq ans, c'était une parodie démocratique (...) cette fois, le débat d'idées a eu lieu», se félicite pour sa part Luc Bourrianne dans L'Est Républicain.
Emmanuel Macron accuse Marine Le Pen de «dépendre du pouvoir russe»
Emmanuel Macron a accusé mercredi Marine Le Pen de «dépendre du pouvoir russe» et «de M. Poutine» pour avoir «contracté un prêt auprès d'une banque russe», au cours du débat avant le second tour de la présidentielle.
«Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème madame Le Pen», a déclaré le président candidat au cours d'un échange tendu consacré à la guerre en Ukraine. «Monsieur Macron, c'est faux et c'est assez malhonnête», a réagi Mme Le Pen. «Je suis une femme absolument et totalement libre».
Le candidat a estimé que ce n'était «pas un hasard si, il y a 5 ans, la Russie était intervenue dans la campagne» de la présidentielle à son détriment. «Vous avez toujours été ambigüe sur le sujet parce que vous n'êtes pas dans une situation de puissance à puissance, que vous ne pouvez pas défendre correctement sur ce sujet les intérêts de la France parce que vos intérêts sont liés à des gens proches du pouvoir russe», a-t-il ajouté en s'adressant à son adversaire pour le second tour de dimanche.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'écharpent sur l'Europe
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont écharpés mercredi sur le sujet européen, le président sortant accusant son adversaire de «mentir sur la marchandise», la candidate considérant n'avoir «jamais vu les dirigeants français défendre les intérêts des Français» dans l'UE.
«L'Europe, c'est pas tout ou rien, ce n'est pas 'on prend tout et on ne dit rien ou alors on ne prend rien'», a entamé Mme Le Pen, en disant «souhaiter rester dans l'Union européenne», mais «profondément la modifier pour faire émerger une 'alliance européenne des nations'».
L’opposition déplore un débat ennuyeux et «hors sol»
Arrivé troisième à la présidentielle, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a regretté durant ce débat d'entre-deux tours un «gâchis : le pays méritait mieux. Vivement le troisième tour», a-t-il réagi sur Twitter, en référence à son appel aux électeurs à lui donner une majorité aux législatives pour qu'il puisse être «Premier ministre» d'une cohabitation.
«Si l'ennui était mortel, le débat Macron-Le Pen serait un cimetière», a dénoncé la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, sur Twitter. Son collègue député Adrien Quatennens a retweeté la pochette d'un album des Têtes raides (chanson néoréaliste) baptisé «qu'est-ce qu'on se fait chier».
L'eurodéputée EELV Karima Delli a reproché à Emmanuel Macron et Marine Le Pen d'être «hors sol» sur l'écologie, pendant que Sandine Rousseau s'en prenait à la «candidate d'extrême droite» Marine Le Pen.
Après le débat, chaque camp défend son champion
Dans le camp d'Emmanuel Macron, le chef de file des députés LREM Christophe Castaner a reproché à Marine Le Pen de vouloir «quitter l'Europe» avec sa proposition d'une alliance européenne des nations. «Nous, nous voulons continuer de construire une France forte, dans une Europe forte», a-t-il twitté.
Les proches de Marine Le Pen ont fustigé la proposition d'Emmanuel Macron de repousser l'âge légal de la retraite à 64 ou 65 ans. Selon Louis Aliot, vice-président du RN, cette mesure «c'est plus d'accidents du travail, plus de maladies professionnelles, donc plus de dépenses et de dépendances à prévoir pour nos compatriotes. Cassés et ruinés, c'est comme ça que Macron aime les Français», a-t-il lancé sur Twitter. «Marine Le Pen est dans la vraie vie, Macron est dans le cosmos de McKinsey», a dit le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul.
Un débat dense et musclé entre Macron et Le Pen
Emmanuel Macron s'est montré combatif mercredi soir face à une Marine Le Pen tenace, lors d'un débat télévisé dense et acerbe, mais courtois dans l'ensemble, où les deux candidats à la présidentielle ont enchaîné les échanges sur la Russie, l'économie ou encore l'Europe, le climat et le voile, à quatre jours du second tour.
Le président sortant a mis son adversaire sur la défensive à plusieurs reprises, l'accusant tôt dans la soirée de «dépendre du pouvoir russe» et «de monsieur Poutine» ou encore en lui lançant lors d'un échange sur l'environnement: «Vous dites n'importe quoi».
Après un débat raté en 2017, où elle était fatiguée et maîtrisait mal ses dossiers, Marine Le Pen est apparue cinq ans après mieux préparée, saluant à la sortie un débat «de bonne tenue» qui s'est déroulé «sereinement, correctement».
>> Lire notre analyse à ce sujet - Débat Macron-Le Pen : un dialogue sans vainqueur par KO, mais avantage au président
Bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce live consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche prochain Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Vous retrouverez le précédent live consacré au débat de l’entre-deux tours ici.
Où en sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen dans les sondages ?
Alors que le second tour se rapproche, l'écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'est considérablement réduit. Les deux candidats se retrouvent désormais au coude à coude en terme d'intentions de vote. La part des voix en faveur de candidats éliminés dès le premier tour représente en tout 49% des votes exprimés. Une réserve indispensable pour celui qui voudra s'imposer lors du second tour. En hausse comparé au premier tour de la présidentielle 2017, l'abstention constitue l'autre élément majeur de cette équation. Le Figaro vous propose une restitution du report des voix mesuré par les instituts de sondages afin de mieux appréhender la dynamique électorale ici à l'œuvre.
Macron rejette les critiques de Le Pen sur son «arrogance»
Emmanuel Macron a rejeté jeudi les critiques de Marine Le Pen sur son «arrogance» durant le débat de la veille, l'accusant de n'avoir «plus d'autres arguments» avant le second tour de la présidentielle. «On a eu 2h30 d'un débat qui a été respectueux», a répondu le candidat président à un journaliste durant un bain de foule à Saint-Denis (Seine Saint-Denis). «On a eu beaucoup de respect l'un pour l'autre mais avec le fait qu'on (se) combat» sur deux projets qui ne sont «pas conciliables», a-t-il ajouté. Et «quand il n'y a plus d'arguments à opposer, on va en chercher d'autres», a-t-il poursuivi en mettant en cause les déclarations de responsables du RN depuis la fin du débat.
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Emmanuel Macron a souligné qu'il n'était «pas le commentateur de (ses) mimiques» et que c'était aux électeurs de «dire dimanche» au second tour qui avait gagné le débat. «J'ai eu face à moi un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture», avait dénoncé jeudi Marine Le Pen en déplacement dans la Somme.
A Saint-Denis, des habitants présents autour d'Emmanuel Macron l'ont défendu. «Vous n'êtes pas arrogant», a lancé un homme. «Pas du tout!», a renchéri une femme. «M. Macron, faut pas nous abandonner, faut pas la laisser passer», a crié un homme en faisant référence à la candidate d'extrême droite. Regrettant d'être obligée de «choisir entre la peste et le choléra» au second tour, une femme l'a appelé à «un peu plus de modestie» et à se mettre «à notre niveau car on n'en a pas l'impression». «Mais je viens ici», lui a-t-il répondu. «Oui mais à la dernière minute», selon elle.
Arnaud Benedetti: «Le débat d'entre-deux-tours a révélé une forme de béance politique»
Le débat de l'entre-deux-tours opposait Marine Le Pen et Emmanuel Macron, ce 20 avril. L'assurance froide du président sortant face à l'effacement de son adversaire n'a pas permis de le confronter au bilan de son quinquennat, juge le spécialiste en communication auprès du Figaro.
Présidentielle: l'analyse rhétorique du débat Macron-Le Pen par Victor Ferry
Victor Ferry, spécialiste en rhétorique et auteur de la chaîne Youtube « l’artisanat rhétorique » décrypte le débat télévisé de l’entre-deux-tours entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Selon lui, le président sortant, grâce à son expérience du pouvoir, a paru « plus solide » que son adversaire. Marine Le Pen a néanmoins pu « sauver la face » devant un président qui apparaissant comme « arrogant », voire « méprisant ».
Emmanuel Macron veut réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir
Une revanche sur 2017. Cinq ans après le refus de la mairie de Paris, qui l'avait à l'époque obligé à se replier sur le Louvre à la dernière minute, Emmanuel Macron devrait cette fois obtenir gain de cause. Et pouvoir enfin réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir, comme l'a révélé BFMTV. S'il est réélu à l'issue du second tour de l'élection présidentielle de 2022, le chef de l'État sortant célébrera donc son éventuelle victoire depuis les vastes jardins situés au pied de la Tour Eiffel. Une deuxième option resterait toutefois envisagée aux Invalides pour des raisons techniques.
Lisez notre article : Emmanuel Macron veut réunir ses troupes au Champ-de-Mars dimanche soir
Présidentielle: Le Pen fustige un Macron «très méprisant, très arrogant» durant le débat
La candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen, a fustigé jeudi un Emmanuel Macron «très méprisant, très arrogant» lors du débat qui a eu lieu la veille entre les deux prétendants à l'Élysée. «J'ai eu face à moi un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture. Ca n'a étonné je crois aucun Français qui eux-mêmes subissent cette arrogance et ce mépris depuis cinq ans», a déclaré Marine Le Pen lors d'un point-presse organisé à Roye (Somme) en marge d'une rencontre avec des transporteurs routiers. Elle a en outre critiqué les «outrances» et «fake news» propagées par le camp Macron à son égard.
Le choix des équipes du candidat et «par Emmanuel Macron, lui-même» a été d'avoir un second tour «extrêmement violent, extrêmement brutal, multipliant les mensonges, les fake news», a-t-elle déploré. «Quand j'entends les gens d'En Marche parler de mon projet, je ne le reconnais pas», a complété la candidate sans préciser quelles mesures de son programme étaient visées. Marine Le Pen a affirmé avoir «toutes les chances de gagner» à l'issue de ce débat et à trois jours du 2e tour de l'élection présidentielle.
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Se présentant comme la candidate de la «France qui travaille», Marine Le Pen s'était préalablement entretenue avec Dominique Durand, transporteur routier à Roye et membre du groupement France TPE qui regroupe des petits transporteurs routiers. Il s'est plaint auprès de la candidate de la hausse des charges en particulier de la hausse des prix du carburants que Marine le Pen a comparé à «un dernier coup de matraque», au «dernier clou dans le cercueil». «On ne peut plus vivre de son travail», a regretté Dominique Durand. Sous les quolibets anti-Macron de sympathisants RN, Marine Le Pen est ensuite montée à bord d'un camion avant de partir déjeuner avec des professionnels du secteur. Elle doit tenir un dernier grand meeting de campagne à Arras en fin d'après-midi.
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Macron/Le Pen : Scholz, Sanchez et Costa appellent à choisir le «candidat démocrate»
Les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, espagnol Pedro Sanchez et portugais Antonio Costa appellent implicitement à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle française, dans une tribune publiée jeudi par le quotidien Le Monde.
«Le choix auquel le peuple français est confronté est crucial pour la France et pour chacun d'entre nous en Europe. C'est le choix entre un candidat démocrate (...) et une candidate d'extrême droite, qui se range ouvertement du côté de ceux qui attaquent notre liberté et notre démocratie», écrivent-ils sans les nommer, disant espérer que les citoyens français choisiront le 24 avril «une France qui défend nos valeurs communes».
Eoliennes : le maire du Touquet défend Emmanuel Macron
Hier, pendant le débat d’entre-deux-tours, Marine Le Pen a rétorqué qu’Emmanuel Macron voulait mettre des éoliennes en mer «partout sauf en face du Touquet», où le président a une résidence. Sur Twitter, Daniel Fasquelle, le maire du Touquet, a tenu à dédouaner Emmanuel Macron: « Le projet de parc éolien face aux plages de Berck au Touquet a été écarté en 2017 suite à une démarche du collectif Horizon que j’ai créé et qui a empêché Ségolène Royal, ministre de François Hollande, de passer en force à la veille des élections présidentielles. Emmanuel Macron n’y est pour rien.»
Nouveau blocage de lycées à Paris avant le second tour de la présidentielle
Des lycéens se sont à nouveau mobilisés jeudi à Paris, bloquant des établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après une première mobilisation mardi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.
«On laisse entrer les prépas mais pas les lycéens. On est là toute la journée pour nous faire entendre avant le second tour et s'il faut se mobiliser à nouveau après les vacances, on sera là», a expliqué à l'AFP Elias, 15 ans, en classe de seconde, devant le collège lycée Lavoisier situé dans le Vème arrondissement de Paris. Une centaine de lycéens bloquaient l'entrée de cet établissement en milieu de matinée dans une ambiance bon enfant, a constaté une journaliste de l'AFP. Sur les grilles de la porte d'entrée étaient accrochées différentes pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «pas de haine, ni de Le Pen», «la jeunesse emmerde le Front national» ou encore «3 ans (Giec) Urgence». «Les questions relatives au climat ont été complètement étouffées par le Covid alors qu'il y a urgence à agir. On ne lâchera rien», selon Nabil, 17 ans, en Terminale.
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Un peu plus à l'est de la capitale, entre 150 et 200 lycéens étaient également mobilisés devant l'entrée du lycée Voltaire. Ils en bloquaient l'accès avec des poubelles et un amas de barrières, vélos, devant une affiche sur laquelle était écrit «ni Macron, ni Le Pen», a constaté une autre journaliste de l'AFP. «On est là parce qu'on n'est pas écoutés. On est en colère», a déclaré Paloma, 15 ans, en seconde dans ce lycée du XIème arrondissement. «L'égalité hommes-femmes, l'éducation, rien ne va, donc on se révolte», a-t-elle ajouté. «Ça devient pénible de se faire oublier à chaque fois, estime aussi Charlotte, 15 ans. On manifeste pour montrer qu'on est là et qu'on est contre ce qui se passe».
D'autres établissements parisiens tels que la cité scolaire Hélène Boucher, le lycée Jules Ferry ou encore le lycée Victor Hugo étaient également bloqués, selon différentes images publiées sur Twitter. Au même moment, une trentaine d'étudiants étaient rassemblés devant France Universités à Paris pour tenter d'interpeller les présidents d'université et leur demander de rouvrir les facultés qui sont fermées «pour empêcher les blocages».
L’analyse du vote des Français selon leurs pratiques média
Une étude Ifop réalisée pour l’hebdomadaire Marianne montre les tendances de votes des Français lors du premier tour de l’élection présidentielle, selon leurs pratiques média.
L’enquête montre, côté journal télévisé, que les auditeurs du 20h de TF1 ont voté pour Emmanuel Macron à 28% et Marine Le Pen à 31%, tandis que ceux du 20h de France 2 et du journal d’Arte se sont positionnés principalement en faveur d’Emmanuel Macron (37% pour les auditeurs de France 2 et 33% pour ceux d’ARTE) et de Jean-Luc Mélenchon (39% pour les auditeurs d’ARTE).
Côté radio, des différences bien plus nettes se dégagent. Les auditeurs des principales stations radio d’information ont majoritairement voté pour le président-candidat : 42% des auditeurs d’Europe 1, 35% de France info, 33% de France inter. Chez France inter, chaîne plus connotée à gauche politiquement, 34% des auditeurs dont déclaré avoir placé le bulletin de Jean-Luc Mélenchon dans les urnes le 10 mai, alors qu’ils n’étaient que 3% à placer celui de Marine Le Pen.
L’enquête s’intéresse également à des émissions en particulier. Ainsi, on y apprend que Marine Le Pen est la plus soutenue chez les auditeurs de l’émission de Cyril Hanouna «TPMP» (29%) – dont 30% de ceux qui la visionnent de manière hebdomadaire – suivie de Jean-Luc Mélenchon (27%) et d’Emmanuel Macron (19%). L’ordre s’inverse en ce qui concerne les auditeurs de l’émission «Quotidien», avec Emmanuel Macron soutenu par 29% des auditeurs de cette émission, Jean-Luc Mélenchon (27%), et dans une moindre mesure Marine Le Pen (19%). Enfin, les auditeurs des chaînes d’information en continu telles que BFMTV et CNews ont principalement voté lors du premier tour, dans l’ordre, pour Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Chez CNews, «sans doute en raison de ses nombreuses interventions» estime l’Ifop, 14% des auditeurs de la chaîne ont déclaré avoir voté pour Éric Zemmour.
En presse écrite, Emmanuel Macron est plébiscité chez les lecteurs de Paris Match (39%) et des Echos et des quotidiens régionaux (34%) mais également de La Croix (33%), tandis que Marine Le Pen obtient des voix importantes chez l’hebdomadaire Valeurs actuelles (25%)… et surtout parmi des non-lecteurs de quotidiens (27%) ou de journaux hebdomadaires (26%).
A noter, plus étonnant, que Jean-Luc Mélenchon recueille 14% des voix des lecteurs du Figaro (15% au Figaro Magazine), et que 14% des lecteurs de L’Humanité ont voté pour Marine Le Pen.
Un sondage Ifop donne Emmanuel Macron vainqueur à 56%
Emmanuel Macron sortirait vainqueur du second tour de l’élection présidentielle 2020, avec 56% des voix contre Marine Le Pen, selon un nouveau sondage Opinionway - Kéa Partners pour le quotidien Les Echos et Radio classique.
À VOIR AUSSI - Présidentielle: les sondages d’opinion influencent-ils les électeurs sur le choix de leur candidat?
Macron va terminer sa campagne à Figeac vendredi
Emmanuel Macron terminera sa campagne vendredi à Figeac, dans le département rural du Lot, où il tiendra un dernier meeting deux jours avant le second tour de la présidentielle, a indiqué jeudi son entourage. Après être intervenu jeudi au journal de 20 heures de France 2 puis à la matinale de France Inter vendredi, le président candidat «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Il y tiendra le second meeting de l'entre deux-tours après celui de Marseille samedi, essentiellement axé sur l'écologie.
L'objectif est de «continuer à accélérer jusqu'au bout» de la campagne et «éviter une démobilisation» des électeurs, alors que les sondages le donnent gagnant face à Marine Le Pen (RN), a-t-on précisé de même source. Au lendemain du débat télévisé, Emmanuel Macron est attendu jeudi en début d'après-midi en Seine-Saint-Denis, un département où l'insoumis Jean-Luc Mélenchon est arrivé nettement en tête. Selon son entourage, le président candidat devrait s'exprimer devant ses partisans dimanche soir, à l'issue du scrutin, sur le Champs de Mars, au pied de la Tour Eiffel. Cette allocution devrait tenir compte du contexte de «gravité» liée à l'aggravation de la guerre en Ukraine.
Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité
La candidate RN tacle le bilan du quinquennat en matière de lutte contre l'insécurité, quand l'exécutif assure avoir enregistré des progrès. Le Figaro s'est penché sur certaines déclarations.
Macron-Le Pen: ces deux France que tout oppose
Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Tout comme les listes LREM et RN étaient également arrivées en tête aux européennes de 2019. C’est la confirmation d’un nouveau duopole se substituant au vieux couple LR-PS. L’analyse des résultats fait apparaître que les deux finalistes s’appuient sur deux France qui s’opposent terme à terme, tant au niveau socioculturel qu’au plan géographique, mais aussi en termes de trajectoire personnelle et collective.
» Dans une étude réalisée pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet analyse les électorats des deux finalistes.
Débat Macron/Le Pen: pour Corbière (LFI), c'est Mélenchon qui sort gagnant
Le député LFI Alexis Corbière a considéré jeudi que c'est Jean-Luc Mélenchon qui ressort vainqueur du débat d'entre-deux-tours ayant opposé la veille Emmanuel Macron et Marine Le Pen, critiquant les deux candidats et réitérant l'appel du leader Insoumis à donner une majorité à son mouvement aux législatives de juin.
Interrogé sur RMC pour savoir qui des deux finalistes ressort gagnant du débat, il a répondu: «J'ai envie de dire Jean-Luc Mélenchon (...). Quelle absence... Ca se voyait. Beaucoup chez nous se sont dit hier soir qu'indiscutablement la présence de Jean-Luc Mélenchon, qu'on l'apprécie ou pas, aurait donné à ce débat une autre tenue, une autre précision. Une voix populaire aurait été entendue», a-t-il ajouté.
Il a épinglé tout à la fois «un président dans son arrogance qui n'a jamais été contesté réellement sérieusement par Marine Le Pen», et la prestation de la candidate «le premier barrage à l'extrême droite, c'est quasiment elle (...) Macron s'est amusé d'elle en mettant à nu», notamment le fait qu'elle «ne propose pas une vraie augmentation des salaires» et que sur la laïcité, «c'est Le Pen père de retour».
Alexis Corbière votera-t-il donc Emmanuel Macron dimanche, alors que Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour, a appelé à ne donner «pas une voix à Mme Le Pen» ? «Je n'ai pas du tout dit ça», a-t-il répondu, critiquant «une fausse candidate sociale» d'un côté, les «projets socioréactionnaires» de Emmanuel Macron de l'autre. A une auditrice disant avoir voté Mélenchon au premier tour mais prévoyant de voter Le Pen au second, il a répondu qu'elle avait «tort de donner (sa) voix à des gens qui sont (ses) adversaires en vérité».
«Mais, bonne nouvelle, il y a les élections du mois de juin (...): nous pouvons gagner, nous pouvons avoir la majorité populaire et Jean-Luc Mélenchon peut diriger ce pays pendant cinq ans» à travers une cohabitation, a estimé M. Corbière, deux jours après l'appel de M. Mélenchon aux Français à l'«élire Premier ministre» en votant pour une «majorité d'Insoumis» et de «membres de l'Union populaire» les 12 et 19 juin.
Emmanuel Macron à Figeac vendredi pour son dernier déplacement de campagne
Le président-candidat se rendra à Figeac (Lot) vendredi pour dernier déplacement de campagne où il tiendra un meeting en centre-ville, entre 15 heures et 17 heures. Près de 600 personnes y sont attendues, rapporte La Dépêche.
Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»
L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant». «Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.
«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.» Yannick Jadot fait ainsi référence à l'hésitation de nombreux électeurs de gauche - jusque dans son propre électorat - qui se défient du président sortant. Mais il tacle aussi, sans le nommer, l'absence de consigne, en dehors d'un «Pas une voix à Mme Le Pen», par Jean-Luc Mélenchon (21,95%).
Le Figaro a vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité
«Échec terrible», le mot est lâché. Sur la sécurité, Marine Le Pen n'a pas de mots assez durs pour qualifier le mandat d'Emmanuel Macron. La candidate RN accuse l'exécutif en place de ne pas être parvenu à combattre la montée de l'insécurité et l'explosion des violences. Et promet de combattre «fermement les trafics et [rétablir] la sécurité».
> LIRE NOS VERIFICATIONS - Présidentielle 2022 : nous avons vérifié huit affirmations de Macron et Le Pen sur la sécurité
De son côté, le président de la République défend fermement son bilan, chiffres à l'appui, et dit avoir tenu ses promesses. Le Figaro est revenu, dans plusieurs articles, sur certaines affirmations des deux candidats et leurs proches. Nous vous proposons de retrouver ici les principaux.
«Il n’y aura pas d’alliances avec d’autres partis», affirme Jordan Bardella
Le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, a fermé la porte à une alliance avec le parti d’Eric Zemmour, Reconquête! : «Ce que je note, c’est que je vois des gens qui ont pu s’éloigner de notre famille politique, qui ont pu porter des critiques très dures et venir nous solliciter. C’est cocasse et c’est la vie. Il n’y aura pas d’alliance de parti. (…) Il y aura RN des candidats partout». Dans une tribune au Figaro, Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay ont appelé à une «union des droites» en vue des législatives.
15,6 millions de téléspectateurs, moins qu'en 2017 pour le débat
Près de 15,6 millions de téléspectateurs ont regardé le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle sur l'ensemble des chaînes qui le diffusaient mercredi soir, un score inférieur à celui du dernier débat de la présidentielle de 2017, selon les chiffres de Médiamétrie transmis jeudi.
En 2017, près de 16,5 millions de téléspectateurs avaient suivi le débat qui opposait déjà Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Cette année, outre TF1 et France 2, chaînes organisatrices, les chaînes d'information et les chaînes parlementaires le diffusaient aussi.
Débat Macron-Le Pen : «Assez éclairant», «un président arrogant», «une forme de courtoisie»... Les soutiens des deux candidats réagissent
Naturellement, l'enjeu pour les deux finalistes n'était pas le même. Pour Marine Le Pen, il s'agissait d'éviter le naufrage du débat d'entre-deux-tours de 2017, pour Emmanuel Macron, d'échapper à son image de président hors-sol, arrogant et même, professoral.
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La journée des deux candidats
Emmanuel Macron se rendra à Saint-Denis en début d'après-midi pour un déplacement consacré à la problématique des «logements insalubres et de la rénovation urbaine» dans le département le plus pauvre de la métropole.
Marine Le Pen est attendue à la mi-journée à Roye (Somme), commune de près de 6.000 habitants, elle tiendra en début de soirée son dernier meeting de campagne à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais.
«On a bien vu que Marine Le Pen n’avait pas de projet» sur la question européenne, estime Clément Beaune
Reconnaissant un «moment important de clarté démocratique», le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes est revenu sur les visions différentes concernant l’Union européenne. «On a bien vu que Marine Le Pen n’avait pas de projet et qu’elle avait découpé son Frexit en petit bout», a t-il expliqué sur le plateau de Public Sénat.
Elisabeth Borne «à disposition» d’Emmanuel Macron pour devenir premier ministre
Son nom circule régulièrement comme une potentielle futur premier ministre, Elisabeth Borne a assuré sur Sud Radio «être à disposition» du président-candidat. «Cela fait cinq ans que je travaille pour Emmanuel Macron, je suis à sa disposition et il le sait».
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Louis Aliot a trouvé Emmanuel Macron «approximatif et un peu fantaisiste sur les chiffres»
Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a trouvé Emmanuel Macron «agressif avec des mimiques un peu bizarres lors du débat. Il était approximatif et un peu fantaisiste sur les chiffres». «Un qui parle pour ceux qui ont déjà beaucoup, et une qui a souvent mis sur le débat la France qui souffre, la France qui travaille, la France qui paie des impôts», a-t-il jugé.
Marine Le Pen «a changé le ton» mais «pas le fond», estime Gabriel Attal
Invité de la matinale de Franceinfo, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a estimé que Marine Le Pen «a changé le ton mais sur le fond, elle n'a pas changé». Interrogé sur l’arrogance d’Emmanuel Macron dénoncé par le camp de Marine Le Pen, Gabriel Attal a répondu que «quand on attaque sur la forme, c'est que l'on a assez peu de choses à dire sur le fond».
Emmanuel Macron était «sans fougue ni envie», considère Jordan Bardella
«J’ai été surpris par l’attitude arrogante, méprisante d’Emmanuel Macron», a expliqué ce matin le président du Rassemblement national au micro de RMC, décrivant un président «avachi au fond de son fauteuil». «Cela symbolise la manière dont il considère le débat depuis 5 ans», a t-il déploré.
Débat Macron-Le Pen, une France sans vision
Des Français auront-ils basculé d’un vote à l’autre? Il semblerait que chaque camp ait trouvé les raisons d’être satisfait. Emmanuel Macron a montré, une fois encore, une supériorité évidente dans la maîtrise des dossiers économiques, une volonté de déstabiliser sa concurrente, notamment sur la Russie, un goût grandissant de la dialectique à mesure que l’heure avançait. Il a souvent tenu un avantage altéré, çà et là, par une attitude tour à tour condescendante et querelleuse.
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Après un débat musclé, retour sur le terrain pour les deux candidats
Au lendemain d'un débat musclé, les deux finalistes de la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont mobiliser leurs troupes jeudi et tenter de convaincre les indécis pour l'avant-dernier jour de la campagne.
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Sans attendre les retombées de leur duel télévisé de près de trois heures, les deux rivaux ont choisi de se rendre dans des régions populaires - Seine-Saint-Denis et Hauts-de-France - pour mieux répondre à la préoccupation numéro des Français, le pouvoir d'achat, particulièrement frappé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.
«Marine Le Pen a une dépendance financière extrêmement forte» à la Russie, estime Gérald Darmanin
Gérald Darmanin était invité à commenter ce matin l’échange entre les deux candidats à la présidentielle concernant l’emprunt russe de Marine Le Pen. «Marine Le Pen dépend de la Russie (…) Il n’y a pas d’autre explication à la position du Rassemblement national sur la Russie», a t-il développé, constatant la multiplication «des votes en faveur de la position russe, quel que soit ce que fait Vladimir Poutine».
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«Ripoliner», «Gérard Majax»... Ces drôles d’expressions employées par Macron lors du débat présidentiel
C’est un habitué des formules étonnantes. Emmanuel Macron a une nouvelle fois usé, pendant ce débat de l’entre-deux-tours, d’un vocabulaire désuet, en tout cas fort peu commun. Alors qu’il affrontait ce soir sa concurrente Marine Le Pen, le Président-candidat a défendu son bilan et sa vision en usant d’un verbe qu’on lui reconnaît désormais, après cinq années sur le siège présidentiel. Le Figaro revient sur ces expressions vieillottes ou insolites qui ont surgi lors de l’affrontement verbal entre les deux candidats.
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«Dans un débat, c'est normal qu’il y ait des échanges et des pics», défend Gerald Darmanin
Le ministre de l’Intérieur, invité d’Europe 1 et de CNEWS était interrogé ce matin sur l’attitude d’Emmanuel Macron lors du débat de l’entre-deux tours. A la question «sa stratégie était-elle d’humilier Marine Le Pen ?», Gérald Darmanin a souhaité défendre le président sortant. «Il est logique qu’il y ait un langage verbal, des répliques» a t-il expliqué.
Pour Amélie de Montchalin, «ce n’est pas arrogant de démonter les fakes news»
Amélie de Montchalin, la ministre de la Transformation de la fonction publique, invitée de France Info, a estimé que «c'est pas arrogant de démonter les fake news, de démonter les mensonges, de dire que ce qui est dit n'est pas constitutionnel (...) La plus grande arrogance, c'est d'arriver devant les Français, de leur dire 'je vais être présidente de la République' et de ne pas être préparée et de ne pas être dans la compétence, dans la précision, dans la responsabilité que cela implique d'être président».
«On a eu un président dans toute son arrogance sociale», juge Alexis Corbière
«On a eu un président dans toute son arrogance sociale, qui n'a jamais été contesté finalement, réellement et sérieusement par Marine Le Pen. Je ne comprends pour quelle raison elle était aussi molle», juge Alexis Corbière, député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis, sur RMC.
Emmanuel Macron a été «condescendant et arrogant», estime Laurent Jacobelli
Sur BFMTV, le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, a attaqué le président-candidat : «On avait un président de la république que je qualifierai d’arrogant de condescendant, attaquant Marine Le Pen sur son bilan faisant oublier que c’est lui avait un bilan».
«J’ai trouvé que c’était un bon débat», estime Bruno Le Maire
Le ministre de l’Economie a expliqué ce matin avoir trouvé que le débat de l’entre-deux tours «a mieux marché qu’il y a 5 ans». Un débat qui est, selon lui, parvenu à exposer les visions de chaque candidat : deux visions qui «ne sont pas compatibles», a t-il précisé.
Pour Bruno Le Maire, Emmanuel Macron n’a pas été «arrogant»
«C’est un procès qu’on lui fait souvent, celui de l’arrogance», a déploré le ministre de l’Economie sur France 2 avant de poursuivre : «Moi, j’ai vu de la détermination».
Bruno Le Maire, qui a précisé «travailler» avec le président de la République «depuis 5 ans», a au contraire décrit avoir des «rapports courtois, simples, directs» avec Emmanuel Macron.
Edouard Philippe bien candidat aux législatives en cas de victoire de Marine Le Pen
L’ancien premier ministre Edouard Philippe a confirmé sa candidature aux élections législatives en cas de victoire de Marine Le Pen. «Si Madame Le Pen gagnait, il faudrait conduire la bataille des législatives et dans cette hypothèse là je ne me déroberai».
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«Il vaut mieux» réformer les retraites au début du quinquennat, assure Edouard Philippe
Sur RTL, Edouard Philippe, a assuré qu’il «vaut mieux faire cette réformes (des retraites NDLR) au début du quinquennat", puisqu’après on est plus contraint».
Adrien Quatennens : «Jean-Luc Mélenchon continuera d’occuper une place centrale»
Le député et coordinateur national de LFI encourage son camp à se mobiliser pour les législatives, dans le but d’imposer une cohabitation.
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«C’était un débat utile», juge Edouard Philippe
L’ancien premier ministre, Edouard Philippe, a estimé que le débat de l’entre-deux-tours a été «utile et assez éclairant». «Il a permis de montrer deux styles, deux programmes, deux personnalités Je pense qu’elle a voulu tenir compte de ce qu’il s'était passé en 2017. Peut-être adoucir et densifier ses positions, j’ai senti face à elle un président qui avait la même énergie. J’ai vu un président qui connaît ses dossiers, sa technique, qui ne s y’ arrête pas. Marine Le Pen était plus prudente et gênée».
«Macron domine, Le Pen tient le choc», découvrez la Une du Figaro ce jeudi
Le premier sujet abordé les poussait l’un et l’autre à l’humilité et, autant que possible, à la clarté. Sur le pouvoir d’achat, il n’y avait pas de place pour les invectives ou pour l’emphase.
D’emblée, des mesures précises, mais surtout l’obligation d’un constat commun sur les difficultés quotidiennes des Français. Il y a cinq ans, ils étaient trop obsédés par le besoin de se détruire l’un l’autre. Dans ce deuxième débat présidentiel, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu davantage pour souci de se faire comprendre par les Français.
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accrochent sur les salaires et primes
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont accrochés mercredi en débat d'entre deux tours sur leurs propositions respectives d'incitations à augmenter les salaires et primes, chacun accusant l'autre de faire croire que les hausses seront «automatiques».
«Vous n'allez pas faire les salaires, Mme Le Pen». «Tout comme vous n'allez pas faire les primes, M. Macron», se sont répondu les deux candidats à la présidentielle, en évoquant la thématique du pouvoir d'achat.
La presse régionale décerne un léger avantage à Macron à l'issue du débat
«Avantage Macron» barre la Une de Sud Ouest jeudi au lendemain du débat télévisé ayant opposé le président sortant à Marine Le Pen, qui ont pu, selon la presse, présenter deux visions de la France dans un climat plus serein qu'en 2017.
«Pas de jeux du cirque, pas de provocations de la part de Marine Le Pen, ni de suffisance excessive de la part d'Emmanuel Macron, malgré un ‘Vous dites n'importe quoi!’», relève Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées, accordant un avantage au chef de l'Etat sortant pour sa «technicité».
Il y eut des piques pendant les près de trois heures d'échanges, certes. Le Parisien/Aujourd'hui en France retient celle d’Emmanuel Macron: «Quand vous parlez à Poutine, vous parlez à votre banquier», pour appuyer son titre de Une «Macron à l'attaque, Le Pen en défense».
«Il y a cinq ans, c'était une parodie démocratique (...) cette fois, le débat d'idées a eu lieu», se félicite pour sa part Luc Bourrianne dans L'Est Républicain.
Emmanuel Macron accuse Marine Le Pen de «dépendre du pouvoir russe»
Emmanuel Macron a accusé mercredi Marine Le Pen de «dépendre du pouvoir russe» et «de M. Poutine» pour avoir «contracté un prêt auprès d'une banque russe», au cours du débat avant le second tour de la présidentielle.
«Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème madame Le Pen», a déclaré le président candidat au cours d'un échange tendu consacré à la guerre en Ukraine. «Monsieur Macron, c'est faux et c'est assez malhonnête», a réagi Mme Le Pen. «Je suis une femme absolument et totalement libre».
Le candidat a estimé que ce n'était «pas un hasard si, il y a 5 ans, la Russie était intervenue dans la campagne» de la présidentielle à son détriment. «Vous avez toujours été ambigüe sur le sujet parce que vous n'êtes pas dans une situation de puissance à puissance, que vous ne pouvez pas défendre correctement sur ce sujet les intérêts de la France parce que vos intérêts sont liés à des gens proches du pouvoir russe», a-t-il ajouté en s'adressant à son adversaire pour le second tour de dimanche.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'écharpent sur l'Europe
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont écharpés mercredi sur le sujet européen, le président sortant accusant son adversaire de «mentir sur la marchandise», la candidate considérant n'avoir «jamais vu les dirigeants français défendre les intérêts des Français» dans l'UE.
«L'Europe, c'est pas tout ou rien, ce n'est pas 'on prend tout et on ne dit rien ou alors on ne prend rien'», a entamé Mme Le Pen, en disant «souhaiter rester dans l'Union européenne», mais «profondément la modifier pour faire émerger une 'alliance européenne des nations'».
L’opposition déplore un débat ennuyeux et «hors sol»
Arrivé troisième à la présidentielle, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a regretté durant ce débat d'entre-deux tours un «gâchis : le pays méritait mieux. Vivement le troisième tour», a-t-il réagi sur Twitter, en référence à son appel aux électeurs à lui donner une majorité aux législatives pour qu'il puisse être «Premier ministre» d'une cohabitation.
«Si l'ennui était mortel, le débat Macron-Le Pen serait un cimetière», a dénoncé la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, sur Twitter. Son collègue député Adrien Quatennens a retweeté la pochette d'un album des Têtes raides (chanson néoréaliste) baptisé «qu'est-ce qu'on se fait chier».
L'eurodéputée EELV Karima Delli a reproché à Emmanuel Macron et Marine Le Pen d'être «hors sol» sur l'écologie, pendant que Sandine Rousseau s'en prenait à la «candidate d'extrême droite» Marine Le Pen.
Après le débat, chaque camp défend son champion
Dans le camp d'Emmanuel Macron, le chef de file des députés LREM Christophe Castaner a reproché à Marine Le Pen de vouloir «quitter l'Europe» avec sa proposition d'une alliance européenne des nations. «Nous, nous voulons continuer de construire une France forte, dans une Europe forte», a-t-il twitté.
Les proches de Marine Le Pen ont fustigé la proposition d'Emmanuel Macron de repousser l'âge légal de la retraite à 64 ou 65 ans. Selon Louis Aliot, vice-président du RN, cette mesure «c'est plus d'accidents du travail, plus de maladies professionnelles, donc plus de dépenses et de dépendances à prévoir pour nos compatriotes. Cassés et ruinés, c'est comme ça que Macron aime les Français», a-t-il lancé sur Twitter. «Marine Le Pen est dans la vraie vie, Macron est dans le cosmos de McKinsey», a dit le porte-parole du Rassemblement national Julien Odoul.
Un débat dense et musclé entre Macron et Le Pen
Emmanuel Macron s'est montré combatif mercredi soir face à une Marine Le Pen tenace, lors d'un débat télévisé dense et acerbe, mais courtois dans l'ensemble, où les deux candidats à la présidentielle ont enchaîné les échanges sur la Russie, l'économie ou encore l'Europe, le climat et le voile, à quatre jours du second tour.
Le président sortant a mis son adversaire sur la défensive à plusieurs reprises, l'accusant tôt dans la soirée de «dépendre du pouvoir russe» et «de monsieur Poutine» ou encore en lui lançant lors d'un échange sur l'environnement: «Vous dites n'importe quoi».
Après un débat raté en 2017, où elle était fatiguée et maîtrisait mal ses dossiers, Marine Le Pen est apparue cinq ans après mieux préparée, saluant à la sortie un débat «de bonne tenue» qui s'est déroulé «sereinement, correctement».
>> Lire notre analyse à ce sujet - Débat Macron-Le Pen : un dialogue sans vainqueur par KO, mais avantage au président
Bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce live consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche prochain Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
Vous retrouverez le précédent live consacré au débat de l’entre-deux tours ici.
Présidentielle 2022 : les soutiens de Jean-Luc Mélenchon se prononcent massivement pour le vote blanc ou l'abstention
La France insoumise a diffusé les résultats de la consultation menée durant trois jours auprès des citoyens ayant parrainé le candidat.
Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Le Figaro
«Médiocre, le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ne changera pas l'issue de l'élection présidentielle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Emmanuel Macron et Marine Le Pen, finalistes de l'élection présidentielle, ont débattu pendant plus de deux heures mercredi soir. Pour Maxime Tandonnet, ce débat, d'un faible niveau sur le fond, ne marquera pas l'histoire politique française.
Fin observateur de la vie politique française et contributeur régulier du FigaroVox, Maxime Tandonnet a notamment publié «André Tardieu. L'incompris» (Perrin, 2019).
Ce duel entre Marine le Pen et Emmanuel Macron, ce débat de second tour du 20 avril, les Français n'en voulaient à aucun prix. À l'image de multiples enquêtes d'opinion sur ce thème, un sondage de février 2020, publié par Marianne, le confirmait sans le moindre doute possible : 80% des Français, soit 8 Français sur 10 espéraient l'éviter. Et pourtant, ils n'ont pas réussi à y échapper. Pourquoi ?
«Celui qui contrôle la peur des autres devient maître de leur âme», a écrit Machiavel. Face aux «gilets jaunes» puis lors de la crise sanitaire et au moment de l'invasion de l'Ukraine, le président Macron s'est imposé dans la posture du «chef de guerre», notamment aux yeux d'une bourgeoisie âgée et apeurée. Ainsi se présentait-il en archi favori à sa propre succession, non pour son bilan, ni pour son projet, mais pour par un réflexe légitimiste face à des crises qui n'en finissent pas de s'enchaîner…
Quant à Marine le Pen, elle est, depuis cinq ans, largement promue par la puissance médiatique en opposante quasi officielle bénéficiant d'une couverture télé/radio digne d'un chef de l'Etat. Selon une enquête réalisée dans le cadre du «projet Arcadie» réalisée entre 2018 à 2020 sur l'exposition médiatique des parlementaires, son temps de parole (197 heures) pulvérise celui de tous ses adversaires (trois fois celui du leader socialiste Olivier Faure…)
Le président Macron se montrait fidèle à lui-même, extrêmement professoral, précis, maîtrisant au mieux ses dossiers, frôlant en permanence l'arrogance.
Ce débat que les Français ne voulaient pas s'est donc imposé à eux, du fait des circonstances et d'un certain matraquage sondagier et médiatique. Les Français n'en voulaient pas mais le «système », comme disait le Général de Gaulle, les a condamnés à subir une nouvelle fois ce débat.
Toutefois, par rapport à d'autres débats récents, les deux adversaires ont su préserver une certaine dignité et correction. Ils ne se sont que rarement invectivés ou coupés la parole, donnant même l'impression, par moments, de se respecter... De 21 heures à près de minuit, ce débat s'est révélé sans grande surprise, beaucoup plus équilibré que cinq ans auparavant quand M. Macron avait écrasé la candidate le Pen.
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Le président Macron se montrait fidèle à lui-même, extrêmement professoral, précis, maîtrisant au mieux ses dossiers, frôlant en permanence l'arrogance, y compris envers les journalistes. Il ne s'est jamais départi de son autosatisfaction sur tous les sujets : chômage, hôpital, énergie, sécurité, immigration. En cinq ans, à ses yeux tout avait été parfait ou presque. Dans un débat assez technique, il ne cessait de marquer des points sur le plan de la compétence et de la technicité, mettant plusieurs fois sa concurrente face à ses contradictions ou ses approximations.
Mme le Pen était aussi égale à elle-même, parfois confuse, imprécise et démagogue. Elle frôlait le désastre avec ses propositions illusoires telle que l'interdiction du foulard sur la voie publique dont son concurrent n'avait aucun mal à montrer le caractère irréaliste. De même manifestait-elle d'invraisemblables lacunes sur la Constitution, confondant l'article 11 (référendum sur l'organisation des pouvoirs publics) et l'article 89 (référendum de révision constitutionnelle). Là aussi Monsieur Macron n'avait aucun mal à la mettre face à sa contradiction dès lors que son raisonnement aboutissait à écarter le Parlement du processus de révision constitutionnelle alors qu'elle venait de se prononcer en faveur de son renforcement. Mais à une heure avancée de la nuit, qui cela pouvait-il bien intéresser ?
Une certitude en tout cas: ce débat, plus politicien que politique au sens noble du terme, ne changera pas grand-chose à la suite de l'élection présidentielle et ne marquera pas l'histoire politique française.
Paradoxalement, elle donnait le sentiment de prendre l'ascendant sur le plan de l'empathie et de la sensibilité à la souffrance populaire sur laquelle elle ne cessait de revenir. Sa prestation pouvait donner au téléspectateur une image nettement moins compétente mais plus sincère et plus proche du peuple que celle de son adversaire … Elle tentait de mettre les rieurs de son côté à propos des éoliennes (accusant de président Macron d'en saturer les côtes maritimes « sauf au Touquet ») suscitant l'exaspération de ce dernier. Ses critiques virulentes contre les résultats de la politique économique du quinquennat (dette publique, chômage, pauvreté, commerce extérieur) ont eu de même pour effet de faire sortir Emmanuel Macron de ses gonds…
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Une certitude en tout cas: ce débat, plus politicien que politique au sens noble du terme, ne changera pas grand-chose à la suite de l'élection présidentielle et ne marquera pas l'histoire politique française. L'exercice de «politique spectacle» était plutôt réussi avec, face à face, deux adversaires qui se toisent depuis cinq ans. Cette nouvelle rencontre de l'autosatisfaction et de la démagogie, décousue, s'est souvent empêtrée dans les détails et les polémiques. Mais à aucun moment les grands sujets qui engagent l'avenir du pays n'ont été abordés avec la hauteur qui sied à l'élection présidentielle : la réindustrialisation du pays, la place de la France dans le monde, l'avenir de notre système éducatif et le redressement intellectuel du pays, la lutte contre la fracture sociale et la préservation de l'unité nationale, la refondation de la démocratie française...
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.
Emmanuel Macron: «Ma France»
TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.
L'Humanité
« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »
ChroniqueFrancis WurtzLa manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »
« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.
Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.
Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires L'Humanité
La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.
Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.
Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.
Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.
L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
Guerre en UkrainemarioupolRussie Le Figaro
Présidentielle 2022 : les programmes de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon se ressemblent-ils ?
Jeanne PaturaudLA VÉRIFICATION - À quelques jours du second tour, le RN compare de plus en plus ses propositions à celles de Jean-Luc Mélenchon pour attirer son électorat. Qu'en est-il vraiment ?
LA QUESTION. Avec près de 22% de voix au premier tour, l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est devenu un enjeu clé pour les deux prétendants à la présidentielle. À quelques jours du scrutin, comment convaincre ces quelque 7.712.000 de français qu'un programme qu'ils n'ont pas choisi pourrait finalement leur correspondre ?
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Côté Rassemblement National, l'entreprise de séduction est essentielle contre le «front républicain» que lui oppose Emmanuel Macron. Il s'agit pour Marine Le Pen de démontrer que son programme et celui de la France insoumise convergent, notamment vers plus de pouvoir d'achat, de participation citoyenne et moins d'Europe. Et la candidate nationaliste a déjà entamé cette démarche. Sur France Inter, Marine Le Pen promettait de «mettre en place le Référendum d’initiative citoyenne». Sur France 2, le président du parti Jordan Bardella a suggéré un autre point commun : les électeurs de Jean-Luc Mélenchon «vont-ils voter pour un candidat qui propose la retraite à 65 ans ?», feignait-il de s'interroger. Deux sujets chers à Jean-Luc Mélenchon.
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Mais ce rapprochement n'est que partiellement assumé. À la question posée sur FranceInfo jeudi matin : «Votre programme ressemble-t-il à a celui de Jean-Luc Mélenchon ?», le proche conseiller de Marine Le Pen, Philippe Olivier, a préféré botter en touche, sans évoquer les propositions de la France insoumise. Alors, concrètement, les propositions mentionnées dans le programme de la candidate RN et dans celui de l'ex candidat LFI sont-elles vraiment comparables ?
VÉRIFIONS. Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen font respectivement 32 et 36 pages, avec effectivement plusieurs points communs. À commencer par l'âge légal du départ à la retraite, mesure centrale dans cette campagne d'entre-deux tours. Depuis le 10 avril, Marine le Pen le martèle : elle est la candidate qui ne repoussera pas l'âge de départ à la retraite. Exactement comme Jean-Luc Mélenchon ? Presque.
Sur les retraites, une «rupture» avec le programme libéral du FN
Parce que «25% des plus pauvres sont déjà morts à l'âge de 62 ans », Jean-Luc Mélenchon souhaitait restaurer le droit à la retraite à 60 ans. Marine Le Pen, elle, plaide pour un maintien de l'âge légal à 62 ans et pour un avancement à 60 ans concernant les personnes qui ont commencé à travailler avant leurs 20 ans. Leur vision diffère donc de deux ans.
Si ces propositions sont «évidentes pour un candidat de gauche», elles le sont moins du côté de la droite nationaliste, commente le politologue Olivier Rouquan. «Marine Le Pen rompt avec le programme économique plutôt libéral du Front National des années 80, décrypte-t-il. La candidate a compris que cette mesure était un acquis social chez les ouvriers et qu'elle ne pouvait pas revenir dessus pour conserver cet électorat».
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Ne pas repousser l'âge du départ à la retraite, et consulter davantage les Français. C'est l'autre convergence apparente entre ces deux candidats, en particulier sur le référendum d'initiative populaire (RIC), que chacun a mis en avant dans son programme. Un détail les distingue cependant : Marine Le Pen ne prévoit qu'un seul RIC, législatif, quand Jean-Luc Mélenchon en souhaite deux supplémentaires : celui de veto et celui constitutionnel. «Une vision maximaliste», fermement écartée par la candidate, décrypte le maître de conférences en Droit public à l'Université Panthéon-Assas, Benjamin Morel.
De nouvelles différences sur la politique internationale
Sur le plan international, même constat : ces deux candidats ont en apparence les mêmes idées mais en pratique une vision différente. Dans son programme, Marine Le Pen propose un retrait du commandement intégré de l'OTAN. Jean-Luc Mélenchon plaidait lui pour «se retirer du commandement intégré de l'OTAN, puis progressivement de l'organisation». «L'idée de Jean-Luc Mélenchon était d'aller plus loin, affirme Benjamin Morel. En proposant un retrait progressif mais certain, le candidat voulait assurer un statut de non-aligné, totalement neutre. Marine Le Pen souhaite plus simplement revenir sur le choix de Nicolas Sarkozy en 2007», ajoute-t-il.
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Si les deux candidats partagent aussi une hostilité envers l'UE, leurs sujets divergent : Marine Le Pen est préoccupée par l'immigration et les frontières quand Jean-Luc Mélenchon voit dans les traités européens une impasse économique, écologique et sociale. Au-delà, ce sont les méthodes envisagées qui divergent : si Jean-Luc Mélenchon plaidait pour une stratégie plus «radicale», selon Benjamin Morel, c’est-à-dire une désobéissance à toutes les règles européennes qui l'empêcheraient d'appliquer son programme, Marine Le Pen souhaite renégocier les traités afin que, dans les domaines qui l'intéressent, ce soit désormais le droit national qui prime sur le droit européen.
Sur le pouvoir d'achat, des fils conducteurs opposés
Mais les dissemblances ne sont pas forcément là où on les attend. Si un lien entre ces deux projets est fréquemment avancé, c'est bien celui sur le pouvoir d'achat. Jean-Luc Mélenchon comme Marine Le Pen se voient tous deux comme «les candidats du pouvoir d'achat». L'Insoumis proposait notamment une hausse du smic à 1400 euros nets. Marine Le Pen, elle, propose de «redonner 150 à 200 euros par mois, par ménage, de pouvoir d'achat».
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Pour autant, les moyens sont difficilement comparables. «Leurs fils conducteurs sont opposés, décrypte Mathieu Souquière, expert associé à la fondation Jean Jaurès. Pour Jean-Luc Mélenchon, l'augmentation du Smic s'adresse aux petits salariés, aux ouvriers. Pour Marine Le Pen, il n'a jamais été question d'augmenter les salaires puisque, à l'inverse, le RN s'adresse aux petites et moyennes entreprises. Son ADN est la chasse aux charges sociales».
D'ailleurs, pour augmenter le pouvoir d'achat les deux candidats misaient sur deux méthodes bien différentes : Marine Le Pen avance la «préférence nationale» pour débloquer 16 milliards d'euros en réduisant de 75% l'immigration familiale, les flux de l'asile et les aides sociales versées aux étrangers vivant en France notamment. Une vision à l'opposé de celle de Jean-Luc Mélenchon, qui misait davantage sur la redistribution en restaurant l'ISF, augmentant les droits de succession des plus riches, ou luttant contre la fraude fiscale.
«Rien en commun» sur l'immigration et l'écologie
Autre point central, les deux candidats «n'ont rien en commun en matière d'immigration», précise Mathieu Souquière. Ainsi, le mot «immigration» est écrit 7 fois dans le programme de la candidate du Rassemblement national, là où Jean-Luc Mélenchon ne le mentionne qu'une fois.
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Marine Le Pen plaide pour un référendum sur ce sujet qui fixera l'expulsion des «étrangers en situation irrégulière, des étrangers criminels ou délinquants», ainsi que des «étrangers venus pour travailler» et au chômage depuis plus d'un an. Le droit du sol ou l'accueil des mineurs isolés seraient supprimés et la préférence nationale instaurée. Côté Insoumis, les mesures liées à l'immigration sont rares. Et pour cause, «ce n'est pas son sujet, analyse Mathieu Souquière. Jean-Luc Mélenchon ne voit pas les questions migratoires comme une menace, donc il en parle peu». La seule mention que fait l'ancien candidat à ce sujet concerne l'abrogation de la loi «asile et immigration» en garantissant notamment le droit d'asile. Une mesure à l'opposé de celles envisagées par Marine Le Pen.
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Leur opposition s'accentue aussi en matière écologique. Contrairement à la candidate RN, le programme écologique de Jean-Luc Mélenchon est particulièrement étoffé. Ce dernier avait pour projet le passage à 100% d'énergies renouvelables, ainsi que la sortie du nucléaire. Une mesure à l'exact opposé de ce qu'ambitionne Marine Le Pen, qui souhaite relancer la filière nucléaire, hydroélectrique et investir dans la filière hydrogène. Surtout, la candidate souhaite instaurer un moratoire sur toute construction d'éolienne dès son élection.
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Pour Mathieu Souquière, la différence de développement du programme écologique s'explique à nouveau par leur électorat. «Marine Le Pen est la candidate des catégories populaires, qui sont attentives aux questions sociales mais pour qui l'écologie passe bien après», explique-t-il.
En résumé, certains rapprochements entre les programmes de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen peuvent être faits concernant l'usage du référendum, la réforme des retraites ou la vision de l'Union européenne. Pour autant, leurs programmes sont irrigués par deux fils conducteurs bien différents : Marine Le Pen par l'identité nationale, Jean-Luc Mélenchon par la justice sociale. De fait, leurs propositions liées au pouvoir d'achat, l'immigration ou l'écologie sont très différentes, tant au regard de l'électorat visé que des moyens utilisés.
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DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.
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Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU
ActuSelon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.
Nadjib TouaibiaLe tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouvernements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.
Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.
Réformer le système financier international
La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.
Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.
Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres L'Humanité
Essai La finance sous la pression des attentes sociales
Nos recommandations culturellesJean-Christophe le DuigouLes auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.
Essaiséconomiepatrick artus Le Figaro
Ukraine: les malades d'Alzheimer redécouvrent chaque jour la guerre
Alors que l'Ukraine entre dans sa septième semaine de guerre, certains de ses citoyens, atteints de la maladie neurodégénérative, apprennent tous les matins que leur pays est au cœur d'un conflit.
Si le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU estime que 4,6 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre, ce chiffre concerne surtout les jeunes en bonne santé. Beaucoup de personnes âgées ou handicapées n'ont pas pu partir, et se retrouvent sous le feu des forces russes. Certains d'entre eux souffrent de la maladie d'Alzheimer, qui affecte la mémoire.
C'est le cas de la grand-mère d'Olga Boichak, une sociologue ukrainienne qui enseigne à l'université de Sydney. À la veille de ses 90 ans, cette Ukrainienne, dont la petite-fille tait le nom par précaution, découvre chaque matin que son pays est en guerre en allumant la télévision.
Bloquée dans une «boucle sans fin» selon Olga Boichak, l'octogénaire se précipite alors, invariablement, pour faire ses bagages et s'enfuir. C'est son époux, avec qui elle est mariée depuis plus de soixante ans, qui l'en empêche. Fidèle à son pays, il est résolu à passer la fin de sa vie dans leur petite maison à l'ouest de l'Ukraine. Alors, il tente de rassurer sa femme et cache les clefs de la porte d'entrée.
Alors que sa grand-mère a connu des bombardements pendant la seconde guerre mondiale, Olga Boichak déplore qu'elle doive quotidiennement faire face au «traumastisme de redécouvrir que la guerre a commencé».
Vague de témoignages
La sociologue a partagé l'histoire de sa grand-mère sur son compte Twitter le 5 avril 2022. Quinze jours et 44 000 likes plus tard, son récit a fait le tour du monde. Elle a permis de mettre en lumière un phénomène insolite mais visiblement répandu: le tweet a provoqué une vague de témoignages similaires.
Liza Vovchenko raconte ainsi que le quotidien de sa grand-mère Rita, 82 ans, qui habitait dans la ville de Kherson avant l'invasion russe, a été complètement chamboulé. «Et les gens comme elle ont vraiment besoin d'une routine dans leur vie», ajoute-t-elle.
Alors que Rita sortait régulièrement se balader, il est difficile de lui expliquer que ses promenades sont aujourd'hui impossibles, d'autant que le marché qu'elle avait l'habitude de fréquenter est désormais fermé en raison de la guerre. Liza Vovchenko explique que si sa grand-mère «possède autrement toutes ses facultés mentales, il lui est difficile de mémoriser des informations».
Rita habite aujourd'hui avec les parents de la jeune femme et son petit-fils à Dnipro. Comme elle connaît peu la ville, elle souhaite moins y sortir, ce qui affecte, selon sa famille, sa qualité de vie.
Une autre internaute, Tetiana, raconte que sa grand-mère Lyubov Tykhovska, qui vit à Lviv, ignore carrément qu'une guerre a éclaté dans son pays. L'actualité la plus récente dont elle se souvient est la pandémie du coronavirus: persuadée que cette dernière fait encore de très nombreux morts, la dame âgée reste enfermée chez elle. «On a essayé de la tenir au courant de certains événements, mais elle les oublie instantanément ou les ignore», précise Tetiana.
Puisque Lyubov Tykhovska ne suit plus les informations à la télévision ou à la radio depuis plusieurs années, sa famille a décidé de ne pas lui expliquer la situation actuelle pour ne pas la bouleverser, à moins que les autorités demandent d'évacuer la ville. Souffrant en outre de problèmes auditifs, Lyubov n'a pas entendu les sirènes d'alerte qui prévenaient des bombardements à Lviv au début de la guerre.
«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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Essai Regard sur un monde invivable
Nos recommandations culturellesGérard Le PuillRéférence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.
Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.
Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »
L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.
EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec Le Figaro
Fuite de 500.000 dossiers médicaux : la Cnil inflige une amende à Dedalus
L'autorité a infligé une amende d'1,5 million d'euros, un montant «décidé au regard de la gravité des manquements».
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a infligé une amende de 1,5 million d'euros à l'éditeur de logiciel Dedalus après une fuite massive de données, parfois sensibles, dans des laboratoires d'analyse médicale, qui avait concerné près de 500.000 personnes.
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«Le montant de cette amende a été décidé au regard de la gravité des manquements retenus mais également en prenant en compte le chiffre d'affaires de la société Dedalus Biologie», a indiqué jeudi le gendarme des données personnelles dans un communiqué.
Les données accessibles sur des sites et forums cybercriminels comprenaient notamment «les noms, prénom, numéro de sécurité sociale, nom du médecin prescripteur, date de l'examen mais aussi et surtout des informations médicales (VIH, cancers, maladies génétiques, grossesses, traitements médicamenteux suivis par le patient, ou encore des données génétiques) de ces personnes ont ainsi été diffusés sur internet», a rappelé la Cnil.
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Le propriétaire américain de l'Elan Béarnais ouvre le capital aux particuliers sous forme de jetons digitaux. Il veut démontrer la pertinence d'un nouveau modèle économique bien plus large.
Un tweet controversé d'Elon Musk sur Tesla jugé «faux» par un juge, selon des investisseurs
Elon Musk y affirmait, en 2018, avoir les financements suffisants pour sortir Tesla de la Bourse.
Sweep aide les entreprises à réduire leur bilan carbone
FIGARO DEMAIN - Cette société montpelliéraine a levé 100 millions de dollars depuis 2020.
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essai Remue-méninges mathématiques
Nos recommandations culturellesAnna MussoÀ tous les férus de casse-tête et d’énigmes en tout genre, ce livre propose 76 remue-méninges mathématiques pour tous les âges et tous les niveaux. Bien illustré, et augmenté d’une préface de Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l’ouvrage revisite des problèmes et les inscrit dans leur contexte historique et culturel, parfois surprenant. L’auteur Paul Wagner est journaliste scientifique. Il a notamment dirigé les rédactions de l’Usine nouvelle et Industrie et technologies. C’est dans ce dernier titre que paraissait chaque mois une énigme coécrite avec Pierre Antilogus, écrivain et humoriste. Faisant appel à la logique, à l’imagination et aussi à la ténacité du lecteur pour relever les défis, les auteurs invitent chacun à pénétrer l’univers des mathématiques de façon ludique et active.
mathématiques Le Figaro
Dans le flou, les ministres attendent d’être fixés sur leur sort
Tristan Quinault-MaupoilRÉCIT - Dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle, les membres du gouvernement espèrent être reconduits pour un éventuel second quinquennat.
La peur du vide commence à en saisir plus d’un. Emmanuel Macron a beau être le favori du second tour de l’élection présidentielle, ses ministres et leurs conseillers n’en mènent pas large quand des cartons leur sont apportés pour faire place nette. «Je suis en plein dedans», narre un conseiller de l’exécutif.
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Il est déjà l’heure de ranger les souvenirs accumulés pendant les mois passés au cœur de l’exécutif. Beaucoup gardent l’espoir d’être reconduits, avec la certitude de ne pas avoir démérité. Surtout après avoir été incités à valoriser leur bilan pendant la campagne électorale. Les révélations du quinquennat comme les vieux briscards s’interrogent sur leur avenir. Mais la politique est cruelle et, comme le dit avec lucidité le premier ministre Jean Castex, «une nouvelle phase va s’ouvrir» dès lundi prochain. Sans se faire attendre, il devrait remettre la démission de son gouvernement si Emmanuel Macron remporte le scrutin.
Reste à savoir dans quels délais un nouveau gouvernement sera installé. «On est dans le flou pour les prochaines semaines», souffle une ministre alors que le mandat du président sortant court officiellement jusqu’au 14 mai. «Les grandes manœuvres ne commenceront que lundi. Pour l’instant, rien ne fuite. Tout est entre le président et Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée», note un intime de l’exécutif.
«Il n’y a jamais eu d’esprit collectif»
Depuis le début de la période de réserve, le 18 mars, l’intensité du travail gouvernemental a baissé pour laisser place à la campagne. Les ministres se croisent moins qu’avant. Si ce n’est pour le traditionnel Conseil des ministres, qui expédie les affaires courantes avant le verdict des urnes. «Ce n’est pas le dernier!», a dédramatisé le président, mercredi, en donnant rendez-vous à ses ministres la semaine prochaine. Mardi soir, ce sont les directeurs des cabinets ministériels qui avaient rendez-vous avec Nicolas Revel, le directeur de cabinet de Jean Castex, pour un pot de fin de quinquennat.
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Pas de thérapie de groupe en perspective, alors que tous les ministres font des plans sur la comète dans leur coin. «Ça piapiate beaucoup dans le monde politique», constate un ministre. Chacun regarde l’écho médiatique rencontré par le voisin, tous scrutent les interviews d’Emmanuel Macron dans l’espoir d’y être cités en exemple. Le nom du prochain premier ministre agite déjà les discussions. Être proche du futur locataire de Matignon est l’assurance de conserver ses chances de rester au gouvernement. «Il y a quelques amitiés dans ce gouvernement, mais il n’y a jamais eu d’esprit collectif», constate un conseiller.
Pas assez de place pour sauver tout le monde
Au sein du gouvernement, deux stratégies s’esquissent. Il y a ceux qui cherchent le maximum de visibilité à la faveur de la campagne dans l’espoir d’être récompensés à l’issue. Roselyne Bachelot (Culture), Éric Dupond-Moretti (Justice), Gabriel Attal (porte-parole), Élisabeth Borne (Travail), Clément Beaune (Affaires européennes) et Sarah El Haïry (Jeunesse) ne ménagent pas leurs efforts, d’une réunion publique à un tractage.
Et puis il y a ceux, beaucoup plus discrets, qui estiment que le président déteste se sentir obligé par les échos médiatiques distillés par ses troupes. Sébastien Lecornu (Outre-mer) comme Julien Denormandie (Agriculture) ne font pas la course aux meetings, mais s’imposent dans toutes les réunions stratégiques. Emmanuelle Wargon (Logement) mise tout sur le succès de la prime Rénov’.
Et puis il y a les dirigeants de la majorité, de Marc Fesneau (numéro deux du MoDem) à Franck Riester (président d’Agir) en passant par Barbara Pompili (En commun!), qui peuvent miser sur cette carte. Mais il n’y aura, incontestablement, pas assez de place pour sauver tout le monde.
Les poids lourds et les invisibles du gouvernement
Enfin, il y a les poids lourds du gouvernement, un peu plus sereins, qui comptent sur leur bilan et leur savoir-faire politique pour creuser l’écart. Gérald Darmanin (Intérieur), Olivier Dussopt (Budget) comme Bruno Le Maire (Économie) sont de ceux-là. Ce dernier, à qui l’on prête de nombreuses ambitions, s’évertue à convaincre ses interlocuteurs que son seul objectif est de poursuivre son action à Bercy. Il fait partie de ces ministres qui ont été très exposés par la crise sanitaire.
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Dorénavant très identifiés par les Français (comme le ministre de la Santé Olivier Véran et celui de l’Éducation Jean-Michel Blanquer), ils terminent ce quinquennat avec moins de frustrations que leurs collègues dont l’action a été totalement écrasée par l’actualité. Laurent Pietraszewski, qui devait piloter la réforme des retraites, en sait quelque chose.
Reste les invisibles du gouvernement comme Bérangère Abba (Biodiversité), dont les Français seraient bien en peine d’identifier l’action. Et puis ceux qui ont déjà acté leur départ, comme Cédric O (Numérique), et qui ont déjà le regard tourné vers leur reconversion professionnelle en devant passer par les fourches caudines des règles de la transparence de la vie publique, qui limitent leurs possibilités.
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L'Humanité
Témoignage Une chambre à soi
Nos recommandations culturellesVirginie GattiMalik se raconte. Abandonné par sa mère à l’âge de 9 mois, il est placé dans une famille d’accueil sur décision de l’aide sociale à l’enfance. Il se compare aux quasars, le titre d’un de ses spectacles. Ces étoiles lumineuses et très éloignées de la Terre sont confondues avec des étoiles normales « alors qu’elles brillent de mille feux » et sont toutes différentes. Pour Malik Soarès, l’analogie s’applique aux enfants placés, d’abord considérés comme des « cas sociaux », relégués, rebuts d’une société en marge, privés de parole. L’auteur transporte ce « passé d’abandon » sur son dos comme « on transporte le cadavre de son père », selon les mots d’Apollinaire. Albums vides des premières années de sa vie, fantôme de nourrisson, violences intrafamiliales, racisme, l’adolescent puis le jeune adulte va se construire au gré de ruptures, à la recherche de frontières pour se délimiter en tant qu’individu pouvant dire « je », afin de conjurer l’absence et les silences. Et traduire un rêve en musique. Un récit qui ne fait pas l’impasse sur les manquements des institutions.
littérature jeunesseactes sud junioraide sociale à l'enfance Le Figaro
Vidéos antisémites en 2020 : la peine de Dieudonné allégée en appel
En première instance, en mai 2021, le polémiste avait nié l'authenticité des vidéos, se disant victime d'un «deepfake».
La cour d'appel de Paris a condamné jeudi 21 avril le polémiste Dieudonné à «100 jours-amende de 100 euros» pour deux vidéos antisémites publiées en mai 2020, une peine allégée par rapport aux quatre mois d'emprisonnement prononcés en première instance.
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Dieudonné M'Bala M'Bala, âgé aujourd'hui de 56 ans, a été reconnu coupable d'«injure antisémite», de «provocation à la haine» et de «contestation de crime contre l'humanité». Il n'était pas présent à l'audience, qui s'est tenue le 17 mars. En première instance, en mai 2021, le polémiste avait nié l'authenticité des vidéos, se disant victime d'un «deepfake», une technique de trucage numérique très sophistiquée consistant, entre autres, à superposer un visage sur un autre. Les deux vidéos dénoncées par les parties civiles, d'une quinzaine de minutes chacune, avaient été diffusées à l'audience.
Banni des principales plateformes en ligne
Dans une autre affaire, la cour d'appel de Paris a confirmé une amende de 10.000 euros et 3000 euros de dommages et intérêts contre le polémiste pour «injure publique envers un fonctionnaire», en l'occurrence Frédéric Potier, ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT. Les propos condamnés avaient été prononcés dans une vidéo diffusée en septembre 2020.
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Dieudonné a été banni à l'été 2020 des principales plateformes en ligne, comme YouTube, Facebook, TikTok et Instagram, au nom de la lutte contre les contenus à caractère haineux. L'humoriste controversé, au casier judiciaire rempli depuis une décennie par ses sorties antisémites, a également été condamné en appel en mai 2021 à trois ans d'emprisonnement, dont deux ferme, et 200.000 euros d'amende pour fraudes fiscales, blanchiment, abus de biens sociaux ou encore organisation frauduleuse de son insolvabilité.
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Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes
De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
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Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
L’éditorial du Figaro: «Débat Macron-Le Pen, une France sans vision»
Vincent Trémolet de VillersPar Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.
Des Français auront-ils basculé d’un vote à l’autre? Il semblerait que chaque camp ait trouvé les raisons d’être satisfait. Emmanuel Macron a montré, une fois encore, une supériorité évidente dans la maîtrise des dossiers économiques, une volonté de déstabiliser sa concurrente, notamment sur la Russie, un goût grandissant de la dialectique à mesure que l’heure avançait. Il a souvent tenu un avantage altéré, çà et là, par une attitude tour à tour condescendante et querelleuse.
Marine Le Pen est parvenue à maintenir un niveau technique et rhétorique nettement supérieur à son précédent débat. Pourtant, elle n’est jamais parvenue à imposer une domination évidente, à retourner l’impression collective d’une légitimité acquise et persistante d’Emmanuel Macron, à riposter aux attaques répétées du chef de l’État. Il a pris le risque d’être professoral, elle a pris celui d’être bonne élève. Mais ce qui ressortait de cette conversation vigoureuse, parfois agressive, mais toujours intéressante, c’est un antagonisme irrémédiable.
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Deux France face à face et une troisième qui se sentait congédiée durant les deux premières heures où l’immigration, le périmètre de l’État, la délinquance étaient absents. La pression fiscale a été rapidement évoquée. Il a fallu attendre 23 h 05 pour que soit prononcé le mot «sécurité»! 23 h 20 pour que l’islamisme soit évoqué!
Financements, mesures catégorielles se sont accumulés sans que jamais se développe une vision qui ordonnerait ce grand désordre de propositions. On peut craindre qu’un nombre important de citoyens aient parfois éprouvé un sentiment de désappartenance devant l’exercice. La force immatérielle de la nation - son histoire, ses institutions, sa beauté, sa langue, son prestige, sa culture, son école - a peiné à surnager dans cet océan de chiffres. La politique, pourtant, n’est pas réductible à la technocratie réglementaire.
Après le débat viendra le temps des urnes, et tout indique, après plus de deux heures de dialogue, que les Français resteront sur leur première intention. Le vainqueur - déjà le profil d’Emmanuel Macron se dessine - aura la lourde tâche d’une indispensable réconciliation.
L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.
Emmanuel Macron: «Ma France»
TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.
Le Figaro
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
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À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
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À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
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REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
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Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
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Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
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Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
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REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
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À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
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REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
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Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
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Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Récit Quand Balzac passait à côté de l’île de Beauté
Nos recommandations culturellesJosé FortGilbert Stromboni, agrégé de lettres et ancien professeur à Sartène, donne à voir une facette inconnue de Balzac. Celui qui sur la Corse aura dispensé des jugements hâtifs, à l’emporte-pièce et souvent contradictoires. Avec, en prime, la nouvelle la Vendetta et une pièce de théâtre, le Corse.
Honoré de Balzac, monument de la littérature française, n’a en effet guère apprécié la Corse, qu’il n’hésitait pas à comparer au Groenland en collant sur les Corses l’étiquette de « paresse incroyable ». Dans plusieurs de ses écrits, il soulignait la violence du Corse, son sens de l’honneur exacerbé et s’en inspira pour écrire la Vendetta, une de ses premières œuvres, qui sera intégrée plus tard à la Comédie humaine. L’écrivain s’était embarqué en 1838 pour la Sardaigne, croyant y trouver la fortune, déçu de son entreprise avortée de planter en serre des pieds d’ananas à… Ville-d’Avray (ouest de Paris), bien connu pour son climat tropical. La recherche d’argent a été une constante pour Balzac, y compris dans ses relations amoureuses. Il se voyait bien en homme d’affaires, un don qu’il n’avait pas.
Voilà donc Balzac parti vers la Sardaigne. Une violente tempête oblige le capitaine de son bateau à trouver refuge dans la baie d’Ajaccio, « à deux pas du résultat », la mine grâce à laquelle il espérait s’enrichir mais doublé par un aigrefin, un marchant génois du nom de Pezzi. L’écrivain supporte difficilement de rester dix jours dans ce cap solitaire baigné par « un océan d’ennui ». Balzac n’est pas Mérimée, qui, lui, a pris le temps de parcourir l’île pour écrire Colomba, ou Flaubert la découvrant comme « une récompense ». Balzac, c’est un peu comme les touristes d’aujourd’hui croyant tout savoir et comprendre après un bref séjour arrosé sur une plage corse.
honoré de balzacCorse Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Revivez le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLes enjeux du second tour étaient au cœur de ce nouveau numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Pour le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Judith Waintraub, Grand reporter au Figaro Magazine, de Jim Jarrassé, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro, et de Paul Sugy, journaliste au service actualité du Figaro.
À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?», «Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?», et «Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?».
Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?
À la veille de la confrontation télévisée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les candidats se préparent activement. S'il est coutume de dire que ces débats ne changent pas fondamentalement la donne, la joute sera scrutée de près par beaucoup d'observateurs et d'électeurs cinq ans après la première confrontation entre les deux finalistes. Duel qui avait été marqué par une mauvaise prestation de la prétendante nationaliste et qui lui avait coûté des points dans les urnes quelques jours plus tard.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?
Troisième homme du premier tour, le leader insoumis est parvenu à rassembler 21,95% des suffrages. Une performance qui oblige les deux prétendants à faire des appels du pied à un électorat divisé entre le vote Macron, le vote pour Marine Le Pen et l’abstention. C'est par exemple le président-candidat qui construit tout son discours de Marseille samedi dernier sur ses ambitions écologiques. C'est aussi la candidate nationaliste qui allège sa position quant au port du voile dans l'espace public...
Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?
Tous les sondages le donnent gagnant, sans exception. Et l'écart s'est même agrandi depuis plusieurs jours en faveur d'Emmanuel Macron. Mais son élection est-elle assurée pour autant ? S'il reste bien quelques jours de campagne et que le président-candidat s'engage, a priori, vers une réélection, il reste tout de même certaines inconnues qui pourraient bien chambouler les prévisions politiques actuelles. Et notamment l'abstention dont le niveau devrait ainsi être élevé.
» Voir l'émission du mardi 19 avril :
» Écouter l'émission en podcast :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle 2022 : un sondage donne Macron à 55,5% contre 44,5% pour Le Pen
À huit jours du second tour, «l'indice de participation» serait de 72%, selon le baromètre Ipsos Sopra/Steria réalisé pour France Info et Le Parisien-Aujourd'hui en France.
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»
Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».
Regarder la vidéo Le Figaro
Les «media trainers», ces conseillers dans l'ombre des politiques
Océane HerreroClaudia CohenENQUÊTE - Longtemps tabou, le travail de ces conseillers en communication est pourtant plébiscité par des personnalités politiques qui ont la phobie du faux pas.
Il est 20h le dimanche 10 avril lorsque les estimations du premier tour de l'élection présidentielle tombent. Pour Les Républicains, c'est un coup de massue. Le parti historique essuie une lourde défaite, la candidate Valérie Pécresse se retrouve sous la barre des 5%. Il faut trouver une manière de réagir sans perdre la face, un exercice plus délicat encore pour les responsables «Macron-compatibles». En coulisses, Jean-Luc Mano s'affaire. Ce conseiller en communication politique et cofondateur du cabinet Only-Conseil chuchote à l'oreille de ces élus idéologiquement proches du candidat sortant. «Deux questions se sont posées», explique-t-il. «Comment parler de cet échec à la télévision ? Et quel degré de soutien stratégique apporter à Emmanuel Macron, sans pour autant passer pour un opportuniste ?»
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À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: à quoi faut-il s'attendre pour le débat de l'entre-deux-tours entre Macron et Le Pen?
Ancien journaliste, Jean-Luc Mano est un de ces conseillers, souvent issus du monde du journalisme ou du divertissement, qui conseillent les personnalités politiques dans leurs interventions médiatiques - dans le jargon, il est media trainer. Le rôle de ce conseiller de l'ombre est de polir l'image de ses clients, pour les rendre à la fois digestes et percutants lors de leurs apparitions médiatiques. Une mission aussi courante qu'elle est taboue, et qui représente une manne financière pour les rois de la com' : pour préparer les élections législatives, la facture de ces prestations de conseil peut varier de 2000 à 2500 euros. Les élus disposent d'ailleurs d'un budget de formation qui peut être utilisé auprès d'organismes agrémentés, et leur évite d'ouvrir leur propre porte-monnaie pour se préparer.
Travail de l'ombre
Bien des responsables politiques ont ainsi recours aux services des media trainers, à tous les niveaux. Les élus locaux peu habitués aux médias veulent par exemple être en mesure de donner le change aux journalistes. «C'est normalement faisable en quelques heures de formation», juge Thierry Barret, media trainer désormais basé en Savoie. Les responsables nationaux veulent, eux, préparer avec des professionnels leurs meetings et leurs débats. Mais peu assument pourtant ouvertement d'avoir recours aux services de ces conseillers en image publique. «En France, on est toujours dans le mythe de l'homme providentiel. Aux États-Unis, les responsables politiques n'ont pas ces états d'âme et veulent s'entourer des meilleurs, dans tous les domaines», juge Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.
La République en marche a notoirement eu recours à de tels services pour former, en 2017, son armée de candidats aux législatives, souvent novices en politique. Le coaching commence inévitablement par un diagnostic. En 2017, alors que Christophe Castaner gagne en responsabilités dans la campagne du jeune candidat Emmanuel Macron et en vient à devenir son porte-parole, il s'offre ainsi les services de Laurent Fontaine, ancien animateur reconverti dans le conseil en communication aux médias. Laurent Fontaine a pour mission de préparer Christophe Castaner au laminoir des médias. Une évidence lui saute aux yeux : il faut gommer l'image «dilettante», chemise ouverte et chaîne en or, du maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Castaner accepte de boutonner la chemise, mais grince des dents en ce qui concerne la chaîne, «offerte par sa mère». Finalement, elle aussi disparaît derrière une inévitable cravate.
«Bienveillance implacable»
Cette année encore, le parti d'Emmanuel Macron a fait appel à des conseillers en com' pour former ses cadres. Laurent Fontaine forme les porte-parole des Jeunes avec Macron (JAM), tandis que le journaliste Emmanuel Ostian intervient en tant que coach média auprès d'une partie des soixante relais de la société civile. Ces nouvelles personnalités ont été choisies par le parti pour incarner sur le terrain, dans la presse, à la télévision et à la radio, une thématique du programme d'Emmanuel Macron.
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Les responsables politiques, en particulier les prétendants à la fonction suprême, doivent en effet être tout-terrain. Ils ont besoin de savoir gérer les micros tendus, les meetings, les plateaux de chaînes d'information et les vidéos courtes et potaches destinées aux réseaux sociaux. Le format change, mais pas l'objectif. Pour Daniel Murgui-Tomas, ancien journaliste reconverti dans le media training, la bête politique doit toujours courir après trois objectifs: apparaître digne de confiance, compétente et sympathique.
En 2017, alors qu'approchait le débat-chorale des 11 candidats à l'élection présidentielle, Daniel Murgui-Tomas a ainsi été sollicité par l'un des outsiders de la campagne : Jacques Cheminade. Avec une mission : faire oublier, au moins le temps d'un débat, les prises de position polémiques de son client. Exit donc les saillies complotistes et pro-conquête de Mars de Jacques Cheminade : sur le plateau, le candidat se concentre sur le cœur de son propos, à savoir la dénonciation de la «dictature financière». «Mon rôle était de faire preuve d'une bienveillance implacable», philosophe Daniel Murgui-Tomas. «Les collaborateurs des candidats n'osent pas toujours tout dire. En tant que tiers, on se doit d'être dans la vérité».
Est-ce ce qui a manqué à Valérie Pécresse ? La candidate malheureuse des Républicains, avait préféré avoir recours aux services de son clan pour préparer le grand meeting du Zenith, par la suite abondamment critiqué en raison du phrasé surjoué de la présidente de l'île-de-France. C'est pourtant l'acteur moliérisé Benoît Solès et le ténor du barreau Francis Szpiner, tous deux engagés à droite, qui l'avaient aidée à préparer ce rendez-vous. «J'ai voulu faire un meeting comme un homme et en fait, je ne suis pas un homme», a plus tard regretté la candidate LR.
Illusion de naturel
Le mauvais media training est celui qui se voit. La bonne formation doit permettre au politique de réussir à faire passer son message, quelle que soit la question et le type d'intervention. Quelques techniques sont ainsi couramment enseignées. Parmi elles, le «disque rayé», qui consiste à répéter inlassablement son message pour qu'il marque l'auditeur. Ou encore la technique du «block and bridge» : le politique prend acte de la question qui lui est posée, mais réoriente vers un sujet sur lequel il est plus à l'aise. À ces vieilles recettes, les media trainers ajoutent parfois quelques formules magiques. Daniel Murgui-Tomas dit ainsi s'appuyer sur la sophrologie, l'hypnose, ou encore l'étude comportementale des animaux - «quand un politique se lisse la barbe en interview, il se rassure comme un grand singe», affirme-t-il.
La maîtrise de toutes ces stratégies n'ont qu'un seul but : donner l'impression que le responsable politique est à la fois sincère et naturel, en bref, que rien n'est préparé par avance et qu'il ne manie pas la langue de bois. Jean-Luc Mélenchon, qui a longuement travaillé avec des conseillers, est pris en exemple à plusieurs reprises par nos interlocuteurs. «Il est largement au-dessus du lot», estime Gaspard Gantzer. «Quand il était au pupitre après sa défaite dimanche dernier, il donnait l'impression de prendre la parole à l'anniversaire d'un ami. Il parvenait à être drôle dans un moment difficile». Et au conseiller d'admettre ses propres erreurs : «avec François Hollande, on travaillait le fond et le sens de la formule. Mais j'ai échoué : alors qu'il est amusant et détendu dans la vraie vie, il n'arrivait pas à être relâché dans ses prises de parole».
Pour les experts de la prise de parole en public, le débat de l'entre-deux tour est une échéance à part. Marine Le Pen, qui avait réalisé une performance jugée ratée en 2017, le sait bien et s'est isolée dès ce mardi pour préparer sa confrontation avec Emmanuel Macron. Avec elle, ses conseillers ainsi qu'un sparring-partner, c'est-à-dire un opposant fictif avec lequel elle organisera deux faux débats. Selon nos informations, la candidate reçoit également des conseils de la part d'un «Monsieur Punchline» censé la préparer à riposter, après une campagne de deuxième tour durant laquelle les coups se sont finalement concentrés contre elle. Les proches d'Emmanuel Macron, interrogés par Le Parisien, entretiennent pour leur part l'idée d'une échéance préparée seul ou presque, sur la simple base de fiches préparées par ses conseillers.
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Le Figaro
Le PDG de Disney pris au piège d’une guerre culturelle en Floride
Pierre-Yves DuguaRÉCIT - Le gouverneur républicain menace de retirer ses avantages fiscaux au groupe américain après sa prise de position contre la loi «Don’t Say Gay».
La société Disney est prise au piège d’une guerre culturelle qui déchire l’Amérique. Alors que les productions, héros et parcs à thème du géant de Hollywood veulent incarner les valeurs familiales et célébrer la magie de l’enfance, Bob Chapek, son PDG, se retrouve sous la pression de son conseil d’administration pour trouver rapidement une solution élégante au conflit qui oppose Disney au lobby des droits civiques des homosexuels et transgenres d’un côté et aux élus républicains de l’autre.
L’affaire prend un tour de plus en plus politique. Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride, menace de retirer à Disney les énormes privilèges fiscaux et réglementaires dont la société dispose à Orlando, où se trouvent quatre de ses parcs à thème employant quelque 80.000 personnes. Dans le même temps, des commentateurs et experts relayés par certains médias américains demandent la démission de Bob Chapek.
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Pour l’instant, ce dernier n’a réussi qu’à mécontenter les deux camps. Il cherche à rencontrer le gouverneur Ron DeSantis, mais ce «sommet» se révèle impossible à organiser. Vétéran de Disney depuis 27 ans, devenu PDG en février 2020, Bob Chapek a d’abord vainement tenté de rester neutre, tandis que les législateurs de l’État de Floride ont adopté fin mars une loi symbolisant la révolte des conservateurs contre l’activisme LGBTQ (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, intersexe, queer/questioning). La loi interdit de «discuter en classe de sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre» dans les écoles de Floride, jusqu’à l’âge de 9-10 ans.
Des grèves chez Disney
Cette position neutre du groupe américain avait provoqué la colère des représentants du personnel LGBT+ de l’entreprise, qui avaient adressé une lettre à leur PDG. Après s’être excusé pour son silence initial, Bob Chapek a promis d’œuvrer pour l’invalidation de la loi, votée fin mars. Il a depuis multiplié sans convaincre les gestes apaisants à l’égard des milieux homosexuels et transgenres. Des grèves de quelques heures ont été organisées chez Disney pour protester contre «la dénonciation tardive de la loi floridienne» et déstabiliser Bob Chapek. Cette prise de position a, à l’inverse, déclenché l’ire des républicains, irrités de l’ingérence de l’entreprise dans les affaires publiques.
La législation est qualifiée de loi «interdisant de dire “gay”» (Don’t Say Gay) par ses opposants, dont le président Joe Biden. À leurs yeux, elle perpétue les stéréotypes artificiels qui forcent les enfants à se définir très tôt comme garçons ou filles, c’est-à-dire à se conformer à des normes oppressives de genre, contraires à leur identité naturelle. Le mouvement LGBTQ, solidement encouragé par la Maison-Blanche, affirme mener un combat pour les droits civiques comparable à celui des Afro-Américains.
Quel avenir pour Bob Chapek?
En temps normal, Bob Chapek, en poste depuis février 2020, ne risquerait peut-être pas de perdre sa place en raison de cette controverse. Mais les temps sont loin d’être normaux. D’abord parce que les performances de Disney ne sont pas excellentes par ailleurs. En un an, le cours de l’action du numéro un mondial de la communication a plongé de 32 %, alors que Wall Street a gagné quelque 5 %. Les actionnaires sont inquiets de la dépendance de Disney à l’égard de secteurs en déclin, comme l’audience de ses chaînes câblées, alors que Disney+, la nouvelle plateforme internet de vidéo à la demande, continue d’accumuler des pertes. La croissance honorable du nombre d’abonnés à Disney+, principale mesure du succès initial de la stratégie du groupe pour contrer Netflix, Amazon et Apple, ne doit pas faire oublier que, in fine, il faut dégager des profits de ce nouveau mode de distribution désormais très encombré.
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Autre raison du risque encouru par Bob Chapek: son prédécesseur Bob Iger était adoré de beaucoup, notamment dans les milieux des acteurs et de leurs puissants agents. Les successions à Hollywood sont toujours périlleuses. Les deux anciens amis ne s’adressent plus la parole. Bob Iger, patron de Disney de 2005 à 2020, âgé de 71 ans, fait figure de recours «politiquement correct» en cas de limogeage de Bob Chapek…
Pour ne rien arranger, la bataille de Disney avec le lobby LGBTQ est devenue un sujet de la campagne des législatives de novembre. Disney est dénoncée par le Wall Street Journal comme une «société woke». D’autres États, comme l’Alabama, le Texas et l’Ohio, préparent l’adoption de lois similaires à celle de la Floride. Les conservateurs sont convaincus de marquer des points en démontrant que le Parti démocrate souhaite endoctriner les enfants dès la maternelle pour faire la promotion de l’homosexualité et normaliser les changements de sexe. Plus la controverse dure, plus la marque Disney risque d’être écornée.
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Présidentielle : 15,6 millions de téléspectateurs ont suivi le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
La séquence de près de trois heures était organisée par TF1 et France 2.
Pour Jérôme Seydoux, le cinéma français doit se défaire de ses dogmes
RENCONTRE - Travailler avec les plateformes de streaming, leur ouvrir les portes de Cannes, produire moins de films, réinventer les salles obscures… Le président de Pathé bouscule le petit monde du septième art.
L'Humanité
Comment la conscience politique vint au polar italien
Nos recommandations culturellesCinéma Réédition d’une œuvre engagée de Damiano Damiani qui dénonce de façon pragmatique l’infiltration de la mafia dans les sphères du pouvoir transalpin. Un film ignoré par les cinéphiles de l’époque.
Vincent OstriaConfession d’un commissaire de police au procureur de la République,L’influence du cinéma sur la réalité est difficilement mesurable, mais il reste indéniable que certains polars ont joué un rôle dans la révélation de l’infiltration de la mafia dans la société italienne. Confession d’un commissaire de police au procureur de la République (1971), de Damiano Damiani, débute par une visite du commissaire Bonavia dans un hôpital psychiatrique. Il vient demander la libération d’un tueur psychopathe, escomptant que celui-ci ira liquider un promoteur immobilier nommé Lomunno. Manœuvre que le pur et dur Traini, substitut du procureur, tente de mettre au jour. Cela se déroule à Palerme, fief de la mafia sicilienne, et vise à pointer une réalité du gangstérisme local que même Damiani, spécialiste du polizziotesco (polar) sur la mafia, n’avait pas encore abordé aussi frontalement (il en avait posé des jalons dans Il Sicario et La mafia fait la loi).
L’enjeu de ce film de genre, rondement mené, malgré un style assez passe-partout, est de marteler, sans vraiment entrer dans les détails, la collusion entre délinquance, politique, justice et industrie en Italie. À cet égard, le dernier plan sans paroles, qui s’achève sur un regard éloquent du substitut à son supérieur, le procureur, est saisissant. L’aspect le plus passionnant du film, outre le réalisme des situations et surtout les décors naturels de Palerme et de ses environs, tient à l’absence de scènes traditionnelles de polars : ni braquage, ni poursuites, ni trafics. À peine une fusillade sans réelle conséquence. Officiellement, Lomunno, le gangster autour duquel tourne le récit, n’est pas un hors-la-loi. C’est un promoteur immobilier. Mais bien sûr ses procédés ne sont ni réguliers ni humains.
Étrangement, Confession d’un commissaire… a certains points communs avec un thriller sorti le mois suivant en France (février 1972), l’Inspecteur Harry, de Don Siegel, qui fit de Clint Eastwood une star aux États-Unis. Comme l’inspecteur Harry, dit « dirty Harry », le commissaire Bonavia, ne parvenant pas à coincer légalement un criminel, outrepasse ses prérogatives. Il enfreint la loi, au risque de se faire révoquer. C’est une illustration parlante de l’état d’une société devenue trop viciée pour se débarrasser de ses pires maux. Aux États-Unis, comme en Italie, la légalité même et ses représentants pouvaient servir de paravent à des activités criminelles.
Au-delà de l’aspect presque ordinaire de cette œuvre à laquelle ne prêtèrent guère attention les cinéphiles de l’époque, Damiani pointe avec acuité la déliquescence de la société italienne, gangrenée par la collusion de certaines élites (en particulier de la démocratie chrétienne) avec la mafia. Un film politique, donc, qui s’inscrit, à la suite des œuvres plus prestigieuses de Francesco Rosi, dans ce qu’on appelait alors « fiction de gauche ». Les années 1970 en furent l’âge d’or, en Italie comme en France. À signaler, en mai, une rétrospective Damiani à la Cinémathèque française.
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Julija, femme « murène » entre père et mer
Nos recommandations culturellesCinéma Cet entêtant premier film croate raconte, sous la fausse quiétude de l’été, la lutte d’une jeune fille pour sortir de l’emprise d’un patriarche toxique.
Cyprien CaddeoM urina, ou la murène en croate. Le poisson carnassier, réputé mutiler sa propre chair afin de se libérer des harpons des pêcheurs, ouvre le premier plan du film. À 17 ans, Julija n’a pas d’écailles mais est du même tonneau. Sur une petite île de l’archipel des Kornati, faux paradis mais vraie prison, elle vit avec sa mère sous la coupe de son géniteur, Ante, patriarche rugueux et colérique qui s’estime propriétaire des femmes de sa vie. C’est l’été, Julija se languit, scrute la mer, rêve de prendre le large, quitte à tout détruire, quitte à s’abîmer. L’arrivée d’un bel étranger, riche homme d’affaires américain aux faux airs de prince charmant, va lui offrir l’opportunité d’entrouvrir la cage familiale…
Une jeunesse féminine contrariée
Voilà pour le pitch du très beau film d’Antoneta Alamat Kusijanovic, récompensé de la caméra d’or (meilleure première œuvre, toutes compétitions confondues) au dernier Festival de Cannes, et au générique duquel on retrouve Martin Scorsese parmi les producteurs exécutifs. Comme envoûtée par son personnage et son actrice principale, Gracija Filipovic, la cinéaste filme une jeunesse féminine contrariée, symbolisée par les scènes d’apnée auxquelles se livre l’héroïne et qui sont de véritables tours de force techniques derrière la caméra.
L’été, d’habitude propice à la découverte des corps et aux premiers émois (on pense, récemment, à Call Me by Your Name, Mektoub My Love ou Une fille facile), est ici une pesanteur supplémentaire ; la mer, un facteur d’enfermement autant qu’une promesse de liberté. Le ciel n’est jamais tout à fait bleu, quelque chose se trame derrière les nuages. La tension se fait de plus en plus palpable à mesure que le film avance, le malaise contamine la carte postale – on retrouve à la photographie la Française Hélène Louvart, qui a déjà officié pour Agnès Varda, Christophe Honoré ou encore Alain Guiraudie.
Récit d’émancipation, Murina évite toutefois le piège du manichéisme : Ante, le père (joué par Leon Lucev, inquiétant), est détestable, tyrannique, mais c’est un mauvais homme ordinaire – « Tu sais comment il est », dit la mère à la fille –, victime lui aussi en quelque sorte de l’assignation de la société à réussir sa vie, à être viril, dominant, et qui souffre de sa propre médiocrité.
Sur la Croisette, Antoneta Alamat Kusijanovic s’amusait d’ailleurs de la différence de réception en Europe de l’Ouest ou dans les Balkans. En Croatie, racontait-elle, Julija est davantage vue, en tout cas par les spectateurs conservateurs, comme un personnage négatif, qui détruit la cellule familiale par pur égoïsme. À l’Humanité, on y a vu une belle histoire sur la féminité libérée, la quête d’ailleurs et d’horizon, et le prix à payer pour se sortir d’une emprise. Les pères toxiques sont prévenus, gare à la morsure.
cinéma Le Figaro
Seul un amoureux du français connaîtra le sens initial de ces mots du quotidien
Le FigaroQUIZ - «Impeccable», «succès»… Ces mots occupent notre langage, mais leur sens n’a pas toujours été celui que nous leur prêtons aujourd’hui. Les connaissez-vous?
L’évolution de la langue peut avoir des aspects surprenants. Certains mots ont aujourd’hui des sens bien différents de ceux qu’ils avaient à l’origine. Par exemple, avant d’être l’équivalent «d’irrité», «énervé» a d’abord voulu dire: «privé d’énergie, affaibli, à qui on enlève les nerfs». Tout le contraire de son sens actuel! Et de même que «fier» a pu équivaloir à «cruel», «traverser» et «contrarier» ont un jour été des synonymes.
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La langue française est vivace. Elle ne cesse de s’enrichir de nouveaux mots, et certains d’entre eux voient leur sens fluctuer, parfois même de façon bien étonnante. Comme «vilain», «impeccable», «gêne» qu’on emploie souvent. Vous en comprenez bien-sûr la signification, pourtant leur valeur était toute autre pour ceux qui vivaient à l’époque du Moyen Âge ou de la Renaissance.
Le Figaro a préparé dix questions pour tester vos connaissances sur ces mots dont on ne se douterait pas du sens premier. Aurez-vous un 10/10?
Connaissez-vous (vraiment) Pâques?
QUIZ - «Décarêmer», «triduum»... Êtes-vous incollable sur le vocabulaire de la fête chrétienne? Le Figaro vous propose un test pour le vérifier.
Le Figaro
Delphine Wespiser va-t-elle quitter «Fort Boyard» après ses propos sur Marine Le Pen? La production a tranché
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 21/04/2022 à 13:25
- Publié
le 21/04/2022 à 13:25
Les récentes déclarations de l’ancienne Miss France au sujet du second tour de l’élection présidentielle auraient fragilisé certains de ses contrats. Au point de poser la question de son avenir dans le jeu de France 2 dans lequel elle évolue depuis 2013.
Delphine Wespiser n’a pas attendu l’élection présidentielle 2022 pour montrer qu’elle était une femme engagée. Si le nom de l’Alsacienne revient ces derniers jours dans les médias, c’est parce que, le 13 avril dernier dans «Touche pas à mon poste!», elle a exprimé sa déception au sujet du mandat écoulé d’Emmanuel Macron pour qui elle avait voté en 2017. Et a maladroitement affirmé tourner le dos à ce dernier en soutenant, par conséquent, Marine Le Pen en estimant qu’elle «a bien changé», qu’elle n’est plus d’extrême droite et qu’elle aimerait bien avoir «une femme présidente de la République, une maman des Français, quelqu’un qui rassemble et qui protège avec une sensibilité de femme».
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Cible d’insultes et de vives critiques, Delphine Wespiser a plusieurs fois tenté de recadrer son propos pour écarter tous les malentendus. Cette semaine, elle a été écartée temporairement de «Touche pas à mon poste!» car désormais décomptée du temps de parole de Marine Le Pen sur C8. «Delphine a reçu des coups de pression de certains de ses employeurs lui disant qu’elle risquait de perdre tel contrat ou telle émission», a révélé Cyril Hanouna mercredi soir. À la télévision, Delphine Wespiser incarne notamment le personnage de Blanche depuis 2013 dans «Fort Boyard» après avoir succédé aux comédiennes Louise-Marie Hustings et Raphaëlle Lenoble. Un rôle que la production du jeu de France 2 a renforcé en créant sa jumelle maléfique, Rouge.
« Delphine Wespiser sera bien dans la prochaine saison de “Fort Boyard” »
ALP
Contactée, ALP nous a déclaré que personne dans «Fort Boyard» ne pouvait être écarté au motif de son soutien pour une personnalité politique. «Delphine Wespiser sera bien présente dans la prochaine saison», nous a-t-on assuré au sujet du tournage qui va débuter dans quelques jours dans l’édifice de la Charente-Maritime. En 2020, Francis Lalanne avait entamé une procédure contre la production pour ne pas avoir été reconduit dans son rôle de Narcisse. «On m’a boycotté en raison de mon engagement sur une liste Gilets jaunes aux Européennes», avait-il déclaré au Parisien / Aujourd’hui en France . Alexia Laroche-Joubert, patronne d’ALP, avait quant à elle avancé des motifs éditoriaux pour justifier la disparition de ce personnage présent dans le fort entre 2016 et 2018.
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Depuis son élection au titre de Miss France 2012 le 3 décembre 2011, Delphine Wespiser est apparue au grand public comme une jeune femme de 19 ans engagée, tant au niveau associatif (don du sang, aide aux personnes âgées) que de son attachement aux valeurs de sa région, l’Alsace, et la défense de la cause animale. En 2014, elle était même devenue conseillère municipale de son village de Magstatt-le-Bas dans le Haut-Rhin aux côtés du maire Lucien Bronner, sans parti politique. «Ce n’est pas de la politique, il n’y a même pas de parti. Je m’engage pour soutenir, proposer, mais surtout apprendre», nous avait-elle déclaré.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Le Figaro
L'escapade de la semaine : dans les Alpes Mancelles, une cité loin des spots touristiques
Philippe Viguié-DesplacesÀ deux heures de Paris, cette microrégion de la Sarthe déploie des trésors de bien-être.
À l'extrémité orientale du Massif armoricain, les Alpes mancelles doivent leur constitution à un accident géologique survenu au temps des dinosaures, à moins que ce ne soit au moment de leur extinction. Au fond, peu importe ! Quand on arrive du Mans, dans un paysage plat comme une planche de verdure et que d'un coup se lèvent des montagnes minuscules, aux fausses allures alpines, on ne pense plus à rien d'autre qu'à contempler ce territoire qui, aux confins de la Sarthe et aux portes de la Mayenne, de gorges profondes en pierriers chaotiques, cachent bien des beautés. Dans un creux que domine le mont du Haut-Fourché (217 m) et le mont Narbonne (194 m), rassemblé autour de son église, se trouve le village de Saint-Léonard-des-Bois. Quelques maisons colorées, jadis occupées par les ardoisiers, garnissent une unique rue pentue.
Pour en admirer l'harmonie, il faut participer à une randonnée d'une demi-journée sur un vélo électrique haut de gamme, entraîné par Maxime, un enfant du pays (60 € la demi-journée, Tél. : 06 71 41 23 26). Des chemins larges s'enfoncent dans la forêt de chênes et autres feuillus. D'un coup de pédale on se sent bondir telle une gazelle légère à l'assaut de ces montagnes d'opérette. Depuis le sommet du mont Narbonne, la vue plongeante sur la vallée découvre des paysages découpés en bandes vertes et marron de labours ou de prairies. Un manoir étroit se dresse dans la lumière du soir, des hameaux anciens tapissent l'horizon. Et la Sarthe coule en un furieux débit, entraînant truites et caillasses dans un roulis poétique. C'est dans ce village, un peu à l'écart qu'on trouve le Domaine du Gasseau.
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L'ancienne ferme abrite club hippique, activité de canoé, Accrobranche, boutique de produits du terroir, potager en permaculture, poulailler, chaises longues et coins pique-nique. Dans l'ancienne maison de maître, un nouvel hôtel de six chambres et un gîte complété d'un restaurant labélisé Écotable viennent de voir le jour. Cet ensemble exceptionnel est en soi une destination et suffirait presque à notre bonheur si la curiosité de découvrir Fresnay-sur-Sarthe ne nous titillait pas.
Cette petite cité de 2000 habitants est curieusement bâtie dans trois matériaux locaux : le granit, le schiste et le grès roussard, qui doit son nom à sa couleur rouge. Dans d'étroites ruelles tranquilles se dessine un urbanisme médiéval, de courbes et de places, bordées de maisons à colombages et de portiques anciens. L'église romane, au puissant clocher, et le château fort, en ruine, surplombant un méandre de la Sarthe, ajoutent à l'intérêt du lieu (sur cette retenue d'eau des barques électriques sont offertes à la location). La vue du parc embrasse un paysage bucolique où l'on devine le quartier typique du Bourgneuf. Mais, ce qu'on apprécie le plus dans la découverte du Fresnay-sur-Sarthe, c'est l'absence de sophistication de cette cité, qui lutte contre la désertification de son cœur, qu'on entend battre, si loin des spots touristiques à l'âme artificielle…
Y aller : Viser Le Mans, à 55 min de Paris en TGV, puis louer une voiture et compter 40 min env. pour atteindre les Alpes mancelles.
La Maison du Gasseau. Chambres de 120 à 200 € la nuit,gîte 7 personnes : 175 €. Route de Saint-Cénéri-le-Gérei, Saint-Léonard-des-Bois. Tél. : 02 53 96 72 33, lamaisondugasseau.fr
Office de tourisme des Alpes Mancelles. Fresnay-sur-Sarthe. Tél. : 02 43 33 28 04 , tourisme-alpesmancelles.fr
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GR 340 : cinq étapes de randonnée pour faire le tour de Belle-Île-en-Mer
Le GR 340, variante du fameux GR 34, est le nouveau sentier préféré des Français. Cette somptueuse balade qui longe le littoral de la plus grande île de Bretagne présente un relief de moyenne montagne, entre falaises et vallons.
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Enquête sur les angles morts de l’histoire
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Lise GuéhenneuxEn 2010, alors que l’hôpital psychiatrique du Bon-Sauveur, à Picauville, dans la Manche, invitait Philippe Artières et Béatrice Didier, codirectrice du centre d’art le Point du jour, à travailler sur ses archives et ses bâtiments désaffectés en compagnie du photographe Mathieu Pernot, l’historienne de l’art et l’historien tombèrent sur un carton à dessins. Au milieu de rebuts entassés dans un ancien dortoir se trouvaient plus d’une cinquantaine de dessins signés René L., prêts à disparaître avec les vieux bâtiments. Des dessins, format raisin, d’habitations individuelles ou collectives tirés au cordeau, des graphiques soignés exaltant le corps, le sport, le stade. Des dessins de bateaux.
Pour en savoir plus sur l’auteur, Philippe Artières retourne dans les archives pour trouver le dossier médical du patient. De fil en aiguille, la généalogie fait le reste. Le parcours de René L. en croisait d’autres, en même temps que les deux chercheurs récoltaient documents sonores, manuscrits, courriers, cartes postales, revues, photographies, œuvres d’art, émergeaient la figure d’Antoine Porot et sa psychiatrie raciste ou celle de Franz Fanon, psychiatre progressiste et combattant pour l’indépendance de l’Algérie. Mais également les architectes Le Corbusier, Fernand Pouillon, l’écrivain Georges Perec, les artistes Germaine Richier, Fernand Léger et Sol LeWitt, et bien d’autres encore, comme autant de repères. Puis l’évidence saute aux yeux des deux commissaires. Les traces fragiles s’étoffaient d’un contexte. Philippe Artières, spécialiste de Michel Foucault, et sa complice prennent conscience que René L. avait vécu toute sa vie dans des hétérotopies. Foucault, après avoir écrit Histoire de la folie à l’âge classique au début des années 1960, définit ces espaces autonomes comme des utopies réalisées.
Le premier qu’il cite se trouve être la colonie. Or, René L. est né le 16 mai 1920 à Perrégaux, dans l’Oranais, semblable à un village du sud de la France, construit comme beaucoup d’autres pour accueillir les colons, notamment les nombreux Alsaciens à qui furent proposées des terres après la guerre de 1870 pour qu’ils restent français. Les parents de René L. participent à cet exil forcé que les historiens nomment la « colonisation silencieuse », qui reste peu connue, comme le retour en France en 1963 des malades mentaux abandonnés par leur famille, autre point aveugle de l’histoire franco-algérienne. René L. appartient à ces « oubliés de l’histoire » dont cette exposition nous permet de connaître la vie, alors que le visiteur y circule.
Car, à l’instar du texte de Michel Foucault Hétérotopies, e spaces autres, Artières et Didier ont conçu un dispositif de tables singulier pour guider la déambulation du visiteur, depuis un centre réglé sur l’année 1963 jusqu’aux dessins disposés en frise sur le haut des murs, formant un cadre autant qu’un horizon. Par cette découpe du lieu d’exposition, cette enquête veut favoriser l’appropriation par tout un chacun de cette géographie où tous les récits restent ouverts, partant de traces fragiles qui ont failli disparaître et qui pourtant en disent long sur l’histoire du XXe siècle et notre contemporanéité.
www.mucem.orgExpositionsmucemphilippe artières Le Figaro
Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique
NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.
«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.
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Des désirs tout-puissants
À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.
Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.
En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent
Un isolement et une emprise mentale
Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.
Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter
Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.
Le manque de communication
L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.
Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint
L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».
Une culpabilité constante
«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.
Le manque de respect
Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.
Une jalousie exacerbée
En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.
L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée
Les solutions
Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»
Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.
Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»
(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.
Le Figaro
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DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Valeurs Actuelles
« Sale juif dehors » : un homme identifié après avoir tagué une affiche électorale d’Éric Zemmour
Valeurs Actuelles
Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »
Valeurs actuelles. Dix jours après le premier tour de l’élection présidentielle, que vous inspire le score final d’Éric Zemmour ?
Jérôme Rivière. C’est une déception. 7 %, ce n’est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances et des efforts qui ont été faits tout au long de cette campagne. Mais cette déception est atténuée par le nouveau paysage politique que laisse cette élection. Reconquête! fait désormais partie des quatre forces politiques. C’est inédit pour un parti politique qui n’a que quatre mois ! On a un mouvement qui est solide, financé et qui sera reconnu pour les cinq prochaines années. L’élection a surtout sonné l’acte de décès des Républicains et du Parti socialiste. Je dirais donc que ce scrutin nous inspire à la fois de la déception et de la satisfaction, notamment pour avoir fait naître une nouvelle formation politique qui a un avenir important.
Éric Zemmour attendait qu’un vote caché joue en sa faveur, il s’avère que c’est plutôt le vote utile qui s’est manifesté… mais au profit de Marine Le Pen. Votre base électorale est-elle plus importante que les 7 % donnés ?
Notre socle électoral est celui qui est parti voter qu’importe les conditions. Le vote utile a joué un rôle assez fort. Je pense que nous n’avons pas eu de chance avec la déclaration de guerre qui est arrivée au moment où Éric Zemmour était en dynamique. À ce stade-là, on pouvait dépasser Marine Le Pen et bénéficier du vote utile. Malheureusement, les circonstances ont fait qu’elle était devant nous quand la campagne a été écrasée. Marine Le Pen a alors bénéficie de ce vote utile. Malgré cela, Reconquête! a un potentiel électoral fort. Pour les élections législatives à venir, nous serons bien au-delà des 7 % car il n’y aura pas la tentation d’un vote utile. Si Marine Le Pen est élue, on pourrait même être à égalité avec les listes du Rassemblement national bien qu’elle bénéficierait sûrement de l’élan classique habituel que les Français donnent au président de la République. C’est un autre sujet si Emmanuel Macron brigue un second mandat car le vote devenu “inutile” validerait le fait que Reconquête! serait l’avenir.
Je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains
Jean-Luc Mélenchon est arrivé à la troisième place du podium, attendiez-vous une « razzia » du candidat insoumis ?
Je suis surpris, au même titre que pour le score élevé de Marine Le Pen. Comme elle, il a bénéficié du vote utile à gauche. Cette élection est intéressante en ce sens que les trois premiers candidats finissent à plus de 20 %. Éric Zemmour, qui a fini quatrième, est en dessous de la barre des 10 %. On retient donc que les Français, quand il y a trop de candidatures, ont le réflexe de voter pour la personne de leur sensibilité politique qui a le plus de chance d’accéder au second tour. Ce fameux vote utile a permis de placer ces candidats très haut.
Finalement, le score d’Éric Zemmour a été éclipsé par celui de Valérie Pécresse qui a fini à 4,3 %. Ce séisme politique est-il une surprise pour vous ?
J’ai été totalement surpris. Je pensais qu’elle ferait un petit score mais pas celui-là ! Je m’entends très bien avec François-Xavier Bellamy et je lui avais dit un an après les européennes : « Sois patient car à terme ton résultat aux élections européennes sera perçu comme un beau score. » Je ne suis pas étonné par le fait que Valérie Pécresse soit aussi basse, mais je dois dire que je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains. Ils vont rester comme une forme de syndicat d’élus, un peu comme la fin du parti radical qui conservait des maires, des présidents de conseils régionaux mais n’existait plus à l’échelle de la politique nationale. La fin des Républicains est le séisme politique de cette campagne.
Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perdre le vote des électeurs de Reconquête!
La jeunesse a voté majoritairement pour Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs d’Éric Zemmour ont surtout plus de 40 ans. Y a-t-il un gros travail à faire à droite pour séduire les jeunes ?
C’est indispensable de faire un travail rigoureux et de fond car la jeunesse c’est l’avenir ! Ce sont les jeunes qui feront la France et, compte tenu du poids de cette charge, il faut leur expliquer et leur transmettre notre vision politique. Le mouvement Génération Zemmour est dynamique et bien organisé, il doit perdurer. Je me répète mais il est important de dire qu’en seulement quatre mois nous avons fait un travail colossal. “GZ” en est la preuve puisque le mouvement est très actif sur le terrain et sur les réseaux sociaux. Reconquête! doit continuer à axer son discours vers la jeunesse, c’est indispensable.
Votre candidat, en appelant à voter pour Marine Le Pen au second tour, a soulagé beaucoup d’électeurs du “camp national”. Néanmoins, 4 % des électeurs d’Éric Zemmour comptent s’abstenir. Marine Le Pen doit-elle leur parler?
Oui, c’est à elle de leur parler. Je continue d’affirmer qu’il faut éliminer Emmanuel Macron qui est notre principal adversaire. Il n’est pas question de faire comme en 1981 où Chirac et Pasqua avaient dit qu’à titre personnel ils voteraient Giscard mais, dans un même temps, avaient encouragé leurs troupes à voter pour Mitterrand. Après, ce n’est pas à nous de faire campagne pour Marine Le Pen. C’est à elle de trouver les bons mots et de faire les gestes symboliques pour sensibiliser et attirer nos électeurs. Remarquez qu’on a appelé à voter pour elle de façon totalement désintéressée…
La candidate du Rassemblement national a assuré que ni Éric Zemmour ni Marion Maréchal ne feront partie de son gouvernement. Comprenez-vous sa stratégie ?
C’est la stratégie qu’elle avait mise en place en 2017. Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perdre le vote des électeurs de Reconquête!. Ce n’est pas simple de faire campagne au second tour car il faut rassembler tous les électeurs. Si elle arrive à trouver les mots qui rassemblent contre Emmanuel Macron elle peut y arriver. Ce n’est pas un chemin facile. La clé de la victoire tient à la transformation de ce scrutin en un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Si c’est projet contre projet elle n’y arrivera pas, mais si c’est bilan contre projet alors elle gagnera. La fracturation de la société et “l’anti-macronisme” jouent en sa faveur. Cela fait plusieurs élections présidentielles que le résultat du scrutin n’est rien d’autre que l’élimination de celui dont les Français ne veulent pas. S’ils ne veulent pas du président sortant, alors Marine Le Pen pourrait être élue.
Tous les cadres de Reconquête! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire
Éric Zemmour pourra-t-il avoir la même place sur l’échiquier politique si Marine Le Pen est élue ? Il s’était présenté en expliquant que Marine Le Pen ne pouvait pas gagner d’élection présidentielle…
Cela démontrerait que sur ce point on a eu tort. Après, Marine Le Pen tiendrait sa victoire de l’appel d’Éric Zemmour à voter pour elle. Dans le cadre d’une majorité présidentielle, on aurait une expression plus simple. Si Marine Le Pen est élue, les Français qui ont été tentés par le vote Zemmour continueront probablement de voter pour Reconquête! car celui-ci tient un programme plus fort. Si Marine Le Pen perd, le Rassemblement national sera disqualifié et Reconquête! deviendra réellement une solution d’avenir.
Marion Maréchal a annoncé que Reconquête! présentera 577 candidats pour les législatives. Comment le parti appréhende t-il cette prochaine échéance électorale ?
Encore une fois, on est dans l’expectative. Une victoire de Marine Le Pen nous serait favorable. On inscrirait notre démarche dans le cadre d’une majorité présidentielle mais avec notre musique à nous. Le RN serait obligé de passer et de faire un certain nombre d’accords tout comme la branche des LR qui n’a pas voté pour Emmanuel Macron. Ce sera facile de faire ce rassemblement. En revanche, les choses se compliqueront en cas de réélection du président sortant car il faudra conclure très rapidement des accords qui sont plus difficiles à passer en cas de défaite qu’en cas de victoire.
Ne craignez-vous pas que l’alliance des forces politiques de gauche vous fasse de l’ombre ?
Si, bien sûr. C’est d’ailleurs pour cela qu’on devra aller vite une fois le résultat du scrutin connu. Pour éviter ce raz-de-marée à gauche, il faudra que les forces politiques de droite trouvent des accords. Vous savez, c’est l’essence même d’Éric Zemmour de faire fi du cordon sanitaire pour travailler ensemble. On a toutes les raisons et toutes les possibilités d’être l’axe principal où la recomposition se fera. Si le RN, les LR et nous-mêmes présentons des candidats, on se fera battre de partout…
Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires
Comment jugez-vous la campagne d’entre-deux-tours du président sortant ?
Elle est compliquée. Il essaye de faire une campagne projet contre projet et c’est ce qu’il ne faut surtout pas faire. Mais d’un autre côté, c’est une stratégie habile de sa part car ça lui permet de mettre sous silence son bilan. Mais il n’y échappera pas, le débat de mercredi sera probablement douloureux pour lui. Emmanuel Macron essaye d’aller sur le terrain et d’aller à la rencontre des Français, mais je ne suis pas sûr que ce contact avec le peuple lui soit très agréable. Peut-être que ça lui rappelle les coûts de la violence de sa politique…
Éric Zemmour a fait un très beau score dans les villes et quartiers où l’électorat est aisé à l’instar de Neuilly-sur-Seine, de Versailles ou encore du XVIe arrondissement parisien… A-t-il vraiment réussi à réunir la France d’en haut et la France d’en bas ?
On a vraiment réussi oui. La preuve : un tiers de l’électorat de Marine Le Pen a hésité au dernier moment à voter pour Éric Zemmour. Quand on prend ces deux électorats cela fait 15 et 16 %. Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires. On leur a parlé tout au long de la campagne parce que ce sont celles qui ont le plus souffert durant ce quinquennat. Elles ont aussi le réflexe utile le plus fort car elles veulent mettre fin à la possibilité d’un second quinquennat Macron.
100 000 personnes ont agité le drapeau tricolore place du Trocadéro et les audiences d’Éric Zemmour étaient très hautes tout au long de la campagne. Vous finissez à 7 %. Que pensez-vous de ce fossé conséquent entre le terrain et les résultats du scrutin ?
Le Trocadéro, les réseaux sociaux… c’était incroyable, mais j’avais conscience que tout cela n’était qu’une bulle. Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les pics d’audience. Il y avait une forme d’intérêt positif. Mais ce décalage, bien que surprenant, me semble prometteur pour l’avenir. En effet, les pics d’audience représentent un intérêt important pour Reconquête! qu’on pourra transformer en voix pour les prochaines échéances électorales.
Le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser
Lors de ses passage médiatiques, Éric Zemmour a évoqué longuement le “grand remplacement”. Voyant cela, Valérie Pécresse a elle aussi utilisé cette expression. Est-ce une fierté pour vous d’avoir diffusé des thèmes jusqu’alors bannis de l’arène médiatique et politique ?
Oui, on est content d’avoir fait du “grand remplacement” un des thèmes phares de la campagne. Grâce à nous, le “grand remplacement” est devenu un thème politique. C’est un succès mais il faut le faire grandir. On a allumé des petites flammes, il faut maintenant leur donner de l’importance pour que les Français considèrent ça comme le cœur d’une campagne électorale. Il faut rappeler que 70 % des Français ont voté sur la question du pouvoir d’achat…
Dans un tweet, Éric Zemmour a rassuré ses électeurs en leur demandant : « Êtes-vous prêts pour la suite de notre belle aventure ? » Comment s’organise le parti au lendemain de la défaite ?
On s’est vus la semaine dernière. Rien ne s’arrête chez Reconquête!. C’est pour cette raison que je suis content d’être là. Ce qu’Éric Zemmour défend correspond à un sentiment profond. Il a pris la mesure de cet intérêt et de cet éveil. Conscients de la gravité de la situation, on va continuer le combat avec les législatives et les autres échéances électorales. Je pense qu’il y aura un grand congrès en septembre pour faire le point. Vous savez, le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser.
Vous avez rejoint Reconquête! en janvier dernier. Regrettez-vous d’avoir quitté le parti de Marine Le Pen alors que celle-ci est qualifiée pour le second tour ?
Je n’ai aucun regret. J’ai participé à une campagne exceptionnelle qui insufflait un vent d’espoir. Il y a beaucoup de campagnes où on a des arrière-pensées politiciennes et des querelles de chapelle. Là, on s’est tous rangés derrière Éric sans penser à remplacer “le calife”. Tous les cadres de Reconquête! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire hormis qu’elle mette définitivement fin à la politique d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
Géraldine Guyot, au nom des femmes
PORTRAIT - La cofondatrice de la marque de prêt-à-porter Destree vient de conclure une levée de fonds uniquement féminine. Parmi les investisseuses, des femmes d’influence comme Rihanna, Beyoncé ou Gisele Bündchen.
«J’ai tendance à apprendre vite», lance-t-elle dans un délicieux sourire. On la croit sur parole tant cette jeune femme est un défi aux apparences. Gracile, d’une diaphane blondeur de Lorelei, sa vitesse d’élocution en mode allegro prestissimo a pourtant tôt fait de déjouer tous les adjectifs botticelliens qu’on serait, de prime abord, enclin à lui accoler.
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À 27 ans, Géraldine Guyot, cofondatrice de la marque Destree, lancée en 2016 autour de l’univers du chapeau et qui s’est étendue rapidement à la maroquinerie, aux bijoux puis au prêt-à-porter en 2021, vient de conclure un tour de table mené par Sequoia Capital avec la participation exclusive de femmes reconnues dans le monde des affaires. Et pas n’importe lesquelles. Jessica Alba, Beyoncé, Gisele Bündchen, Carmen Busquets, Amy Griffin, Gabriela Hearst, Rihanna, Emily Weiss ou Reese Witherspoon… font partie de celles qui ont décidé d’accompagner la marque dans son développement.
«Le secteur des investissements est composé à 90% d’hommes, j’ai compris qu’un tour de table exclusivement féminin serait certes un challenge mais ferait la différence. Je les ai contactées une par une. Le plus difficile a été de convaincre les premières, ensuite, chaque rencontre en suscitait une nouvelle», explique-t-elle, à peine étonnée de ce tour de force pour lequel elle a bénéficié du soutien et du joli carnet d’adresses d’Angelica Cheung, associée de Sequoia Capital et ex-patronne du Vogue China. «C’est important de se soutenir entre nous. Au bureau, il n’y a que des femmes», sourit celle que le succès n’a pas éloignée de sa bande d’amies, «les mêmes depuis quinze ans».
Design graphique et sculptural
Rien ne la destinait, pourtant, à une carrière de créatrice entrepreneuse à succès. À 23 ans, la voici fraîchement diplômée de la Central Saint Martins, à Londres, spécialité critique d’art. Son chemin est tout tracé: travailler dans un musée. En juin, elle postule et décroche un job pour janvier. Sauf que… «Dans ma famille, stricte sur l’éducation, il était inconcevable de ne rien faire durant six mois. Je me suis alors dit que je pouvais tenter une courte aventure entrepreneuriale. J’ai choisi les chapeaux, que j’adore, très portés à Londres, mais peu à Paris, où on ne trouvait que des pièces très chères ou carrément “cheap”. Ensuite, je voulais monter une marque d’accessoires, mais n’avais aucune expérience dans le domaine et la lucidité de savoir que si je choisissais la maroquinerie, je serais noyée dans une offre pléthorique. J’ai vu avec les chapeaux une ouverture qui me permettrait ensuite de poursuivre avec d’autres catégories.»
En deux mois, elle monte une petite production. Démarche au culot le Bon Marché. «J’étais à côté de la plaque, ne connaissant aucun des codes de la mode, présentant une collection hiver en lieu et place de l’été. Or la mode est un métier, mais j’étais déterminée, et ça a marché.» À tel point que huit mois après et un père convaincu - et épaté -, Géraldine dit adieu aux musées et démarre sur les chapeaux de roues.
Je me suis dit que je pouvais tenter une courte aventure entrepreneuriale. J’ai choisi les chapeaux,très portés à Londres mais peu à Paris, où on ne trouvait que des pièces très chères ou « cheap »
Même si elle «adore faire plusieurs choses en même temps», elle est vite débordée et, un an et demi plus tard, lance une annonce sur FashionJobs (le site emploi des professionnels de la mode): «Je ne savais pas comment procéder pour recruter», et trouve en Lætitia Lumbroso, transfuge de Baby Dior, l’associée de ses rêves. Ensemble - Géraldine à la création, Lætitia au business -, elles lancent une ligne de maroquinerie au design graphique et sculptural, inspirée par leur passion pour l’art, comme de véritables objets totémiques à contempler autant qu’à porter: «Un sac, pour moi, doit permettre une certaine audace, une excentricité qu’on ne s’autoriserait pas dans une tenue, mais il doit aussi être fonctionnel. Les sacs qui ne tiennent pas à l’épaule m’exaspèrent.» Leur originalité alliée à un artisanat et à un savoir-faire français sera remarquée par le styliste de Beyoncé, qui la contacte via Instagram. Un an plus tard, alors qu’elle n’y croyait plus, la chanteuse aux 251 millions de followers publiait une image d’elle arborant un sac Destree.
Dopées par ce miraculeux alignement de planètes médiatiques, les deux associées lancent une ligne de bijoux semi-précieux et, l’an dernier, une ligne de prêt-à-porter. Des intemporels confortables et de qualité, avec des références aux années 1960, peu de motifs, par choix personnel, mais un véritable travail sur les détails, les manches, la découpe des poches, ronde et féminine: «Le confort et la qualité au service de coupes intemporelles et de jeux sur les couleurs et les matières, c’est ce que je recherche avant tout en tant que femme.»
Champ des possibles infini
Aujourd’hui, Géraldine Guyot partage son temps entre New York, où elle a suivi son mari, Alexandre Arnault, 29 ans, directeur exécutif produits et communication du joaillier américain Tiffany, épousé l’an dernier, et où elle développe également sa marque, et Paris, où elle va ouvrir sa première boutique en nom propre en juin, rue Saint-Honoré, ainsi qu’un corner au Bon Marché. Elle trouve tout de même le temps de s’adonner à sa passion pour l’art et pour les assiettes vintage qu’elle chine partout où elle voyage: «Il n’y a pas assez de placards à la maison pour toutes mes trouvailles!» Une passion pour les arts de la table qu’elle se verrait bien développer plus tard, comme un nouvel axe de développement.
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Le champ des possibles est décidément infini pour cette fonceuse qui croit en sa bonne étoile mais doute encore parfois d’elle-même: «J’ai toujours travaillé dur. À l’école, j’étais le genre d’élève insupportable à penser avoir tout raté, mais à récolter un accessit. Je suis fière aujourd’hui du chemin que j’ai accompli seule avec Destree. D’ailleurs, l’organisation de ce tour de table féminin, mon mari me l’a presque reprochée, en me taquinant devant nos amis: “Géraldine ne veut pas de mon aide, c’est un manque d’ambition”. Mais je crois en fait qu’il est assez bluffé.»
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Avec un besoin grandissant de reconnexion à soi, les Français plébiscitent ces programmes, mixant alimentation et activité physique, en pleine nature ou depuis leur jardin, à l’aide de nouveaux formats digitaux.
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Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »
Le Figaro
La lettre du Figaro du 21 avril 2022
Louise DarbonLe débat Emmanuel Macron - Marine Le Pen d'hier soir, la situation à l'est de l'Ukraine et une mystérieuse épidémie d'hépatites infantiles.
Chers abonnés,
Si vous n'aviez pas les yeux rivés sur le débat d'entre-deux-tours hier soir, ça n'est pas trop grave, votre missive matinale revient sur ce dernier grand moment de la campagne.
Pour prendre un peu de hauteur, Jérôme Fourquet vous offre une analyse fine (comme il sait si bien le faire) de ces deux France opposées que représentent nos deux finalistes.
Du côté de la météo, pas de mystère au moins, la sagesse populaire assène que «tel temps à la saint-Anselme, tel temps pendant une semaine». Bonne fête aux Anselme et bonne journée à tous!
Louise Darbon
• À la une
Macron domine, Le Pen tient le choc
Cette fois-ci, les choses étaient apaisées. Pas d'impression de déjà-vu cette année, même si les protagonistes étaient les mêmes. En 2022, Marine Le Pen était plus calme, plus concentrée, sur la défensive face à un Emmanuel Macron en attaque. Comme traumatisée par 2017, à chaque offensive de son rival, la candidate du RN se bride et se force à ne pas rendre les coups qui lui sont portés. Il admet certes qu'elle a raison dans ses constats. Mais lui, a les solutions. Pas de confrontation violente donc mais de la cordialité, ferme tout de même.
Ce grand débat d'entre-deux-tours a tout de même fait ressortir nettement ce qui opposait nos deux candidats, sur leurs projets sociétaux mais aussi et beaucoup en matière de pouvoir d'achat. Une priorité pour Le Pen qui accuse Macron d'avoir aggravé les choses sur le sujet. Le président candidat lui renvoie des tas de critiques, appuyées sur les mesures que lui a mises en place, comme le chèque alimentaire.
La Russie et l'Ukraine étaient bien sûr à l'ordre du jour, unique sujet qui a fait monter le ton. Macron accuse son opposante d'avoir intérêts liés avec le pays de Poutine, elle s'en défend: elle soutient l'«Ukraine libre» depuis 2014. Il renchérit: son adversaire défendait les vaccins russes. Elle répond: pour un «Mozart de la finance», il a un bien piètre bilan.
Et il y a eu l'écologie aussi. Pour le chef de l'État sortant, celle contre laquelle il se bat est climatosceptique. Elle l'accuse d'être «climato-hypocrite». Finalement, c'est la question de l'Union européenne qui opposera le plus nos deux protagonistes - et puis le voile aussi. Bref, il s'en est passé des choses hier soir.
Mais si l'on doit dresser un bilan, Guillaume Tabard estime qu'«au total, Emmanuel Macron a pris l'avantage plus fréquemment que Marine Le Pen» . Tout en évitant la «victoire par KO» qui le mettrait en mauvaise posture pour reconquérir cette «France d'en bas» acquise à sa rivale. Elle, de son côté, a sauvé la mise.
Macron-Le Pen: ces deux France que tout oppose
Ce soir, deux France s'opposaient en direct sur TF1 et France 2. Deux France que Jérôme Fourquet analyse juste pour vous. 2022 vient confirmer le duopole LREM-RN constitué depuis 2017. Aux niveaux socioculturel et géographique, les électorats de nos deux finalistes s'opposent.
Quand Macron recueille le vote des plus de 65 ans, Le Pen, elle, concentre celui des 35-49 ans. Mais le clivage est aussi celui qui oppose une «France d'en haut» acquise au président sortant - celle de ceux qui dirigent -, et la «France d'en bas» qui vote Le Pen et qui, elle, «exécute». Deux «fronts de classe» qui ont aussi à voir avec le niveau de diplôme, notamment depuis la «révolution éducative» qui a fait des bacheliers une norme - créant un sentiment de relégation culturelle chez les moins diplômés.
La «restructuration» de la géographie du pays selon la «désirabilité» des territoires joue son rôle aussi avec une scission entre la France «triple A» macroniste et cette France «de l'ombre» lepéniste. Jérôme Fourquet analyse la structuration de l'électorat notamment en fonction de la distance kilométrique des grandes métropoles - qui donnent leur vote au président candidat. Le vote Le Pen grandit à mesure que l'on s'en éloigne - avec un pic entre 30 et 60 km des agglomérations. Le directeur du département opinion de l'Ifop vous explique tout cela en détail, c'est passionnant.
Dans le flou, les ministres attendent d'être fixés sur leur sort
Une fois le débat d'entre-deux-tours passé, la campagne rentre dans sa toute dernière ligne droite. On trépigne de savoir qui prendra la tête du pays pour les cinq prochaines années. Certains peut-être plus que d'autres car il y va de leur avenir. Nos ministres, dans le brouillard, espèrent qu'ils n'auront pas à faire leurs cartons la semaine prochaine.
Si le président sortant est réélu, dès lundi, les grandes manœuvres s'enclencheront pour constituer le gouvernement qui l'accompagnera pour un potentiel second mandat. Ils le savent: tous ne garderont pas leur poste. Pas assez de places. En tout cas, qu'il reste à Matignon ou pas, Castex n'aime pas qu'on critique son président et s'est lancé dans une opération de redorage de l'image de Macron.
• L'éditorial
«Débat Macron-Le Pen: Une France sans vision»
Des Français auront-ils basculé d'un vote à l'autre ? Il semblerait que chaque camp ait trouvé les raisons d'être satisfait. Emmanuel Macron a montré, une fois encore, une supériorité évidente dans la maîtrise des dossiers économiques, une volonté de déstabiliser sa concurrente, notamment sur la Russie, un goût grandissant de la dialectique à mesure que l'heure avançait. Il a souvent tenu un avantage altéré, çà et là, par une attitude tour à tour condescendante et querelleuse. Marine Le Pen est parvenue à maintenir un niveau technique et rhétorique nettement supérieur à son précédent débat. Pourtant, elle n'est jamais parvenue à imposer une domination évidente, à retourner l'impression collective d'une légitimité acquise et persistante d'Emmanuel Macron, à riposter aux attaques répétées du chef de l'État. Il a pris le risque d'être professoral, elle a pris celui d'être bonne élève. Mais ce qui ressortait de cette conversation vigoureuse, parfois agressive, mais toujours intéressante, c'est un antagonisme irrémédiable. Deux France face à face et une troisième qui se sentait congédiée durant les deux premières heures où l'immigration, le périmètre de l'État, la délinquance étaient absents. La pression fiscale a été rapidement évoquée. Il a fallu attendre 23 h 05 pour que soit prononcé le mot « sécurité » ! 23 h 20 pour que l'islamisme soit évoqué ! Financements, mesures catégorielles se sont accumulés sans que jamais se développe une vision qui ordonnerait ce grand désordre de propositions. On peut craindre qu'un nombre important de citoyens aient parfois éprouvé un sentiment de désappartenance devant l'exercice. La force immatérielle de la nation - son histoire, ses institutions, sa beauté, sa langue, son prestige, sa culture, son école - a peiné à surnager dans cet océan de chiffres. La politique, pourtant, n'est pas réductible à la technocratie réglementaire.
Après le débat viendra le temps des urnes, et tout indique, après plus de deux heures de dialogue, que les Français resteront sur leur première intention. Le vainqueur - déjà le profil d'Emmanuel Macron se dessine - aura la lourde tâche d'une indispensable réconciliation.
• Ce qui se passe en Ukraine
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes
Depuis quelques jours et comme il l'avait annoncé, Poutine a lancé une offensive de masse dans l'est de l'Ukraine. Adrien Jaulmes est dans le Donbass à Avdiivka, à 10 kilomètres même pas de Donetsk. Là-bas, la guerre, on connaît: on vit avec depuis huit ans. Sur place, il ne reste plus grand monde. Mais ceux qui sont restés, résignés, se préparent à l'assaut qui vient, alors que les obus tombent au hasard dans tous les coins de la ville.
Avant de lancer complètement son offensive sur l'est, la Russie veut avoir Marioupol dans son giron, histoire de pouvoir enfin concentrer ses forces ailleurs. Pendant que le port meurt à petit feu, l'aviation de combat russe voudrait bien se refaire une santé et l'armée de Poutine s'y emploie.
Nos journalistes ont aussi rencontré leurs confrères sur place, ces journalistes régionaux qui malgré eux, se sont reconvertis en reporters de guerre, contraints parfois de tourner leurs journaux télévisés dans des bunkers pour échapper aux frappes aériennes.
• Les informations à connaître en vous levant
Scandale du «partygate»: Boris Johnson sous le coup d'un vote au Parlement - L'attitude des élus conservateurs, partagés entre loyauté à leur chef et colère des électeurs, sera scrutée à l'approche d'élections locales le 5 mai. [En savoir plus]
Frappes israéliennes sur Gaza après un tir de roquette vers Israël - Ce nouvel échange de feu mercredi soir fait ainsi craindre une escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem. [En savoir plus]
Un avion déclenche l'évacuation du Capitole à Washington - La menace n'était que des parachutistes de l'armée américaine, largués depuis un avion pour participer à un spectacle d'avant-match au stade de baseball situé à moins de 2 kilomètres de là. [En savoir plus]
• Ce que vous lirez aussi dans Le Figaro
Comment le numérique révolutionne le monde de la santé
Qu'on aime la technologie ou pas, le Covid nous y a confrontés, surtout en matière de santé. Si tout était déjà là, bourgeonnant, la pandémie a accéléré la floraison. On a commencé par les téléconsultations, confinement oblige, pour ensuite découvrir avec bonheur l'application TousAntiCovid et le pass sanitaire. Dans cette veine-là, l'Assurance-maladie a lancé un carnet de santé numérique réunissant toutes nos données médicales - histoire de simplifier les choses. La technologie s'invite également dans le suivi des patients à travers moult applications et objets connectés qui aident aussi à maintenir les patients à domicile. Que de belles choses, qui n'en sont qu'à leur début tant le potentiel du numérique est énorme en la matière.
De mystérieuses hépatites infantiles
En parlant d'épidémie, il en est une peu commune et inquiétante qui touche nos têtes blondes en ce moment: on a recensé une centaine de cas d'hépatites infantiles en Europe, en Israël et aux États-Unis. Très rare chez les tout-petits en général, cette maladie du foie attaque un nombre record d'enfants ces derniers temps, dans une forme aiguë qui requiert parfois même une greffe et surtout dont l'origine est inconnue. Aucun cas n'a pour l'instant été déclaré en France et les spécialistes n'en sont pas encore au stade de la panique. Les recherches se poursuivent et l'on penche pour le moment sur une origine infectieuse.
• Pour votre bibliothèque
Après Les racines du ciel, La condition humaine et Rouge Brésil, notre collection exceptionnelle «Le meilleur du prix Goncourt» s'étoffe encore un peu. Ce jeudi, c'est un monument de notre littérature qui paraît: A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Si vous aimez Proust, les jolis livres et les belles préfaces (celle-là est de Pierre Assouline), ce quatrième volume est pour vous. Et cela tombe bien, vous pouvez vous le procurer en quelques clics, juste ici.
• Quelques vers
Aujourd'hui, nous commémorons la mort de Jean Racine, survenue le 21 avril 1699. L'occasion rêvée de relire quelques vers - qui comme beaucoup de ceux qu'a écrits Racine, avoisinent la perfection -, de l'un des plus beaux chefs-d'œuvre de la littérature française, Bérénice.
Bérénice aime Titus et Titus aime Bérénice. Mais Titus, arrivé au sommet de l'empire choisit le devoir plutôt que l'amour et renvoie sa bien-aimée. C'est l'amour tragique par excellence dont Bérénice exprime ici toute la douleur.
Acte IV, scène 5
Bérénice
Eh bien ! régnez, cruel ; contentez votre gloire :Je ne dispute plus. J'attendais, pour vous croire,Que cette même bouche, après mille sermentsD'un amour qui devait unir tous nos moments,Cette bouche, à mes yeux s'avouant infidèle,M'ordonnât elle-même une absence éternelle.Moi-même j'ai voulu vous entendre en ce lieu.Je n'écoute plus rien : et, pour jamais, adieu…Pour jamais ! Ah, seigneur ! songez-vous en vous-mêmeCombien ce mot cruel est affreux quand on aime ?Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ;Que le jour recommence, et que le jour finisse,Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,Sans que, de tout le jour, je puisse voir Titus ?Mais quelle est mon erreur, et que de soins perdus !L'ingrat, de mon départ consolé par avance,Daignera-t-il compter les jours de mon absence ?Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts.
Jean Racine, Bérénice
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Valeurs Actuelles
« Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre
C’est une petite résidence proprette qui borde l’avenue de Laon, à Reims, non loin de la gare SNCF. Bernadette, 77 ans, vit ici, dans un appartement HLM en rez-de-chaussée. Tiens, la voilà qui nous attend devant l’entrée de son immeuble, un pied dans l’entrebâillement de la porte : « Venez, entrez, allez, allez », nous enjoint-elle, joviale mais autoritaire. Depuis quelques jours, ça n’arrête pas : « FR3, l’Union, la tournée promotionnelle à Paris et maintenant vous, bouh, je ne m’attendais pas à ça. Alors là, vraiment pas », jure-t-elle de son accent marnais traînant sur les voyelles.
« Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande. »
Nous prenons place de part et d’autre de la table à manger. Dans ce petit salon encombré de bibelots et de décorations murales hétéroclites, l’on se croirait dans un cabinet de curiosités. Au hasard : une bandera corse, une peinture représentant un Touareg, les trois bouddhas de la sagesse, une photo de JoeyStarr, mais encore un drapeau, un poster et une flopée d’objets à l’effigie du Che. Certains ont une signification particulière, d’autres, non. « JoeyStarr, c’est pour ses dents en or. Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande. Puis, le Che, ça vient de mon fils, Pierre. Il est mort dans mon canapé, en 2010, à sa sortie de prison. Une overdose, je crois », explique-t-elle, en nous tendant sa photo. Deux ans plus tard, son aîné, Bernard, rejoignait son frère au jardin du souvenir : « C’est un emplacement du cimetière où l’on disperse les cendres, mais en fait, c’est surtout pour les gens qui ne peuvent pas payer une concession. Comme moi. »
Heureusement, si l’on ose dire, Bernadette peut se raccrocher à ses neufs autres enfants – enfin, ceux avec lesquels elle est toujours en lien – ainsi qu’à ses vingt-et-un petits enfants et ses vingt-trois arrière-petits-enfants : « Ça vaut plus que du fric », sourit-elle. Il n’empêche qu’elle en manque cruellement. Jeune arpète au début des années 60, elle se destinait à une carrière de couturière, avant que les tribulations de la vie ne l’obligent à revoir ses plans. Délaissée « avec la marmaille » par ses conjoints successifs, elle enchaîne les petits boulots : ménages, vendange, fabrication de conserves ou de freins à l’usine, etc. Il en sera ainsi pendant presque 40 ans.
Aussi, lorsque vient l’heure de la quille, en 2005, la pension de retraite s’élève à 642 euros. Bernadette devra attendre dix ans avant que l’allocation n’atteigne 877 euros. « C’est mieux, mais c’est pas le Pérou », s’esclaffe-t-elle. Un instant de silence plus tard, le regard soudainement assombri, elle ajoute : « Non, mais franchement, qui peut vivre décemment avec ça ? »
Nantie d’un fier tempérament, elle a d’abord refusé de demander de l’aide : « J’y voyais quelque chose d’humiliant », se remémore la septuagénaire. Mais très vite, la nécessité a eu raison de ses réticences. Le Secours populaire, la Croix-Rouge, l’association Saint-Vincent-de-Paul ou encore les Restos du Cœur : tout un monde de secours et de charité parfois insoupçonnés s’ouvre alors à elle. Quand Bernadette a franchi pour la première fois la porte du Secours populaire, il y a six ou sept ans, elle a reconnu des visages familiers : « Je n’imaginais pas y trouver des gens du quartier. Ça m’a rassurée et la honte s’est envolée. »
La pauvreté qui se tient droit
Avec son amie Adrienne, rencontrée quelques années plus tôt au parloir du « petit château » [prison, NDLR] – la première, visitant son petit-fils, Bernadette, son fils – elles se rendent une fois par mois au Secours populaire pour récupérer leur colis alimentaire. « Ce colis, c’est ma bouffée d’oxygène », explique-t-elle. Comme un prisonnier égrène sur les murs de sa cellule les jours qui le séparent de sa libération, Bernadette compte le temps qui lui reste avant de recevoir le précieux viatique. Quand vient le jour J, elle se pare de ses plus beaux atours – question de principe. Pour elle, la pauvreté n’exempte pas de savoir-vivre : « Lorsque je vais chercher mon colis, je soigne ma tenue. Je ne vais pas y aller comme une romano, quand même ! », lâche-t-elle, avant de maugréer contre ces gens, aisés ou non, qui ne prennent pas soin d’eux : « Regardez les jeunes, certains n’ont pas d’allure. Ils pourraient faire un petit effort, merde. »
« En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides ni allocations. »
Bernadette est d’autant plus intransigeante sur ce point qu’elle a longtemps vécu dans l’extrême pauvreté : « En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides ni allocations. J’ai mangé mon pain noir, mais je n’ai jamais sombré », affirme-t-elle orgueilleusement. Alors quand elle croise un marginal, sa compassion se teinte d’incompréhension : « Je les vois depuis mon balcon les clodos. Et vas-y que j’ai une grande barbe, que je marche comme ça [elle mime une démarche pataude], que je fume les mégots ramassés sur le trottoir. Ah, comment ces pauvres gens en sont-ils arrivés là ? »
Parce qu’elle sait sa situation plus enviable, Bernadette refuse l’aide alimentaire distribuée quotidiennement à la gare : « Je pourrais m’y rendre si je le voulais, mais je préfère laisser cette bouffe aux clodos, ils sont pires que nous », soupire-t-elle.
Une ode aux gens de peu
Sans doute, cet élan de sollicitude est-il aussi un moyen de relativiser sa propre condition et de conjurer ses craintes. Au premier rang desquelles, celle de ne pas pouvoir payer son loyer. C’est arrivé, une fois seulement, en juin 2021. À l’époque, Bernadette a eu la mauvaise surprise de voir augmenter sa facture de gaz et d’électricité : « Si je payais l’un, je ne pouvais pas payer l’autre », se souvient-elle. Aujourd’hui encore, cet épisode hante périodiquement ses nuits. « 277 euros de loyer, ça peut paraître dérisoire pour certains, mais pour moi, c’est énorme », poursuit la septuagénaire.
« Les politiques, je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries. »
Alors elle compte et organise son existence au sou près. Troc entre copines, colis du Secours populaire, bac « tout à 1 euro » chez Cora, récupération, rien n’est jamais laissé au hasard. Malgré les difficultés, Bernadette s’autorise parfois « une folie », comme elle dit. Ainsi du passage chez le coiffeur qu’elle attend autant qu’elle redoute : « À chaque fois, tous les quatre ou cinq mois, je culpabilise à l’idée de débourser 24 euros pour une coupe, mais je vous l’ai dit, je veux rester élégante. »
Quand certains font du lèche-vitrines devant des pièces de créateur ou de la haute joaillerie, Bernadette n’a pas peur dire qu’elle fait du lèche-rayons. Plusieurs fois par mois, elle déambule dans les allées de Cora, des étoiles dans les yeux devant les produits qu’elle n’a pas les moyens d’acheter.
En cette période d’élection présidentielle, elle n’est pas mécontente que les différents candidats se soient saisis de la question du pouvoir d’achat. Pour autant, elle ne se fait pas de grandes illusions : « Je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries. Enfin, on verra bien. » Depuis qu’elle est en âge de voter, Bernadette s’est toujours rendue aux urnes. Pour qui votera-t-elle cette année ? Elle ne souhaite pas le révéler. « Et puis, au fond, on s’en fout de mes préférences. Quel que soit le vainqueur, ça n’est pas près de changer. Les gens comme moi ne seront jamais représentés : trop pauvres pour lutter, trop vieux pour manifester », lâche-t-elle, lasse. Qu’il nous soit permis de la contredire sur ce point : son témoignage est la preuve que tout le monde ne les a pas oubliés.
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« Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre
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[Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron l’ignore, mais il a déjà perdu
Emmanuel Macron est désormais entré en campagne. Résultat : un meeting à Marseille qui devait être plein et dont un plan d’ensemble a révélé qu’il était presque vide. Des déplacements en province qui avaient pour objet de montrer un président-candidat au contact des Français et qui ont révélé l’hostilité de la France populaire à son égard. Des photographies censées dévoiler l’intimité sexy d’un chef d’État lors d’un moment de détente, mais qui ont laissé apparaître un adolescent hilare et débraillé en clone de BHL. Dans les trois cas, échec d’une scénographie savamment orchestrée, qui peine à dissimuler l’effondrement de celui qui était apparu en 2016 comme le nouveau Kennedy français.
Celui que les médias avaient décrit en 2017 comme un génie politique gaullo-mitterrandien, spécialiste de Machiavel et disciple de Paul Ricœur, apparaît désormais aux Français des territoires comme un petit con arrogant et incompétent. Entre ces deux extrêmes, la vérité est toute simple : Emmanuel Macron n’est ni plus ni moins que la pire erreur de casting de la Ve République. Dans l’ouvrage d’Anne Fulda paru en 2017, Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Jacques Attali révélait en toute modestie, comme à son habitude : « Emmanuel Macron ? C’est moi qui l’ai repéré. C’est même moi qui l’ai inventé. Totalement. »
La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes.
Emmanuel Macron est effectivement une invention mondaine et médiatique, un fake, un produit de la société du spectacle, inauthentique, à l’image de son meeting de Marseille : en apparence, il semble y avoir de l’épaisseur, du mouvement, de l’intensité, mais dès qu’on prend un peu de champ, comme l’a fait Paul Larrouturou, on se rend compte de l’immensité du vide. Sa politique en témoigne autant que son image : la communication léchée des ministres ne parvient plus à masquer le réel, ainsi qu’on a pu le voir lors du débat entre Gérald Darmanin et Jordan Bardella. Une fois passés les effets de style et les petites phrases, les chiffres sont là, accablants ! Le ministre de l’Intérieur s’est donc fait plier, comme cela risque d’arriver à Emmanuel Macron lors du débat de mercredi si Marine Le Pen joue sa partition avec rigueur et sérieux.
Le subterfuge pourrait-il cependant fonctionner une fois de plus ? Emmanuel Macron et son entourage y croient. Il a ainsi dragué l’électorat musulman, et même sa frange radicale, en vantant les mérites d’un concept des plus hasardeux : le “féminisme islamiste”. Il a dragué de la même manière l’électorat woke de Mélenchon. Et enfin, il a tenté d’incarner la République aux yeux de ceux qui, dans le système politique bon teint, se sont drapés d’une vertu auto-proclamée : PS, PCF, EELV, etc., toute cette gauche morale pourtant héritière de partis politiques collabos ou staliniens. Mais, soyons clair, cela ne suffira pas. Car l’orgueilleux Mélenchon ne sera pas, même s’il le souhaite ardemment, l’arbitre de ce second tour. Son électorat s’abstiendra majoritairement. Tout comme l’électorat du NPA ou de LO. Même chez LR, on ne se reportera pas sur le président au taux annoncé par les sondeurs : 45 %, car les ciottistes s’y refuseront. Seuls les cocus d’EELV et du PS iront majoritairement faire leur devoir de citoyen le doigt sur la couture du pantalon. Ce sera insuffisant.
Car la France est lasse de cette politique de série B. Elle n’en veut plus. Elle ne rêve pas pour autant de Marine Le Pen, mais elle a besoin que la démocratie respire ; elle a besoin que les idées évoluent, que les politiques publiques changent, que l’histoire déroule son fil. La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes. 25 % d’abstentionnistes suffiront à faire basculer le scrutin. 25 % de mécontents, de non vaccinés, d’oubliés, d’exclus, de Français dignes pourtant mais constamment méprisés, de Français décidés à tourner la page de cette anomalie politique que l’on a nommée « macronisme », suffiront à rendre à la démocratie un peu de souffle.
Le Figaro
Luc Ferry: «Une France extrémiste et ingouvernable»
CHRONIQUE - Faute d’une politique courageuse, notre pays est dans un état lamentable. Il est aussi déchiré comme jamais.
Les électeurs de la droite républicaine qui ont pensé bien faire en laissant tomber Fillon en 2017, puis Valérie Pécresse en 2022 afin de voter Macron, risquent de se retrouver fort marris devant l’augmentation faramineuse de l’extrémisme. Comme je le dis depuis cinq ans, le centre au pouvoir fait mécaniquement monter des extrêmes désormais seuls à incarner le désir d’un «vrai changement».
En voici la preuve par les chiffres: si l’on additionne les voix de Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, la droite nationaliste ou extrême a augmenté de dix points depuis qu’Emmanuel Macron est à l’Élysée. Elle pesait 21 % en 2017, 32,5 % en 2022! Si on y ajoute un Mélenchon à 22 %, les partis trotskistes, l’aile radicale des écologistes et le PCF, les extrêmes frôlent aujourd’hui en France les 60 %!
Pour ceux qui considéreraient que, par contraste, les socio-démocrates, les républicains et les centristes forment le «cercle de la raison», ce n’est pas d’érosion, mais bel et bien d’effondrement qu’il faut parler: ils représentaient 58 % de l’électorat en 2017, seulement 39 % en 2022! S’il est réélu la semaine prochaine, Emmanuel Macron pourra sans doute se réjouir, mais à quel prix!
À lire aussiLuc Ferry: «Dialectique de la belle âme»
Permettez-moi de rappeler, non par plaisir, mais au contraire la mort dans l’âme, ce que j’écrivais ici même il y a cinq ans à propos de l’élection à venir et d’une probable nouvelle victoire d’Emmanuel Macron: «Ce centrisme new-look qui tuera l’alternance et fera le lit du FN, n’est pas la solution. En admettant que Mme Le Pen ne l’emporte pas, il est clair que le prochain président sera élu face à elle par défaut. Il ne représentera positivement guère plus de 20 % de suffrages, le reste étant obtenu, comme en avril 2002, grâce au repoussoir que représente encore, du moins est-ce à espérer, le FN. J’ai souvent dit que, dans ce contexte inédit, seul un gouvernement d’union nationale pourrait nous sortir de l’ornière. C’est là ce que le système allemand impose et que le nôtre exclut, moyennant quoi, Mme Merkel, parce qu’elle représente une majorité de ses concitoyens, peut entraîner son pays vers des réformes courageuses tandis que le malheureux Hollande, à 15% d’opinions favorables, est obligé de raser les murs et de porter un casque quand il enfourche son invraisemblable scooter avec chauffeur. Dans la période qui vient, la France sera donc difficilement gouvernable, pour ne pas dire plus.» Je n’ai hélas pas une ligne à changer.
De fait, Emmanuel Macron ne totalise au premier tour qu’un peu moins de 10 millions de voix sur 49 millions d’électeurs inscrits. J’espère que les écailles tomberont enfin des yeux de ceux qui pensaient que l’effondrement des anciens partis de gouvernement était une bonne nouvelle, qui croyaient qu’un jeune homme plein d’allant allait réformer le pays, en finir avec la vieille politique, et autres balivernes du même tonneau. Faute d’une politique courageuse, la France, déchirée comme jamais, est dans un état lamentable en raison de l’inexorable montée de l’islamisme et de l’insécurité, mais aussi de sa dette, de sa dépense publique et du déficit de sa balance commerciale. Dans ces conditions, le pays sera ingouvernable. À chaque tentative de réforme un tant soit peu audacieuse, le chef de l’État sera contraint de reculer face aux 80 % de Français qui n’auront pas voté pour lui, ou qui ne l’auront fait que par défaut.
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C’est du reste cette reculade que Macron a déjà annoncée s’agissant de la retraite à 65 ans. Je n’ai jamais pensé que Marine Le Pen était antisémite ou fasciste. Son refus d’un référendum sur la peine de mort et son soutien de toujours à la loi Veil suffiraient à le prouver. Ce qui m’inquiète dans son programme, c’est son coût faramineux, son usage illibéral du référendum contre les principes de l’État de droit et ses prises de distance avec l’Union européenne qui engendreraient une catastrophe sociale: quand la France s’autorise une dette dépassant les 2800 milliards d’euros, il ne faut ni augmenter la dépense publique, ni plaisanter avec une BCE qui nous a racheté nos dettes et consenti des taux zéro.
Il n’en reste pas moins qu’en opposant résolu à un centrisme aussi arrogant que dépourvu de conviction dans les idées et d’efficacité dans l’action, je continuerai à plaider pour la proportionnelle et pour le renouveau d’une opposition droite-gauche permettant le cas échéant d’aller, comme en Allemagne, vers l’union nationale, tant il est désormais évident que le débat entre un centre mou et des extrêmes durs est catastrophique pour le pays.
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L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.
Emmanuel Macron: «Ma France»
TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.
Valeurs Actuelles
[Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron l’ignore, mais il a déjà perdu
Le Figaro
Débat Macron-Le Pen : que révèlent les gestes, les regards et les mimiques des candidats ?
Jeanne PaturaudINTERVIEW - Durant près de trois heures, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu le temps de laisser échapper plusieurs gestes ou attitudes qui traduisaient leur état d'esprit. Analyse de cette gestuelle avec Stephen Bunard, expert de la communication non verbale.
Stephen Bunard est conférencier et expert de la communication non verbale. Auteur du livre Vos gestes disent tout haut ce que vous pensez tout bas (So Book, 2018), il analyse l'attitude, la maîtrise des émotions et les expressions faciales des politiques.
L’opposition a dénoncé l'attitude d'Emmanuel Macron lors du débat, le jugeant arrogant et condescendant. L’analyse de son langage non verbal justifie-t-elle cette critique ?
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La couleur générale de l’intervention d’Emmanuel Macron est assez familière et donc surprenante. Lors des premières minutes, on le découvre dans la position très sage du bon élève : droit sur sa chaise, prêt à l’écoute. Mais rapidement, cette position se mue en celle d’un professeur qui fait passer un examen et qui attend son étudiant au tournant. On le remarque à sa posture d’écoute et à la multiplication d’auto contacts. Avec son index sur la bouche, il s’intime l’ordre de se taire. Sa main sur le menton marque une position de réflexion.
Mais cette attitude laisse aussi place à beaucoup de désinvolture. L’exemple le plus flagrant est ce passage sur le voile. En plaçant ses doigts sur sa tempe, Emmanuel Macron tente de décrédibiliser Marine Le Pen, de lui dire que sa réflexion ne tient pas la route.
Qu'est-ce que cela révèle du candidat ?
Ceux qui ne l’aiment pas diront qu’il est méprisant, ceux qui le soutiennent diront qu'il est très à l’aise. Au-delà de ces visions partisanes, il est certain que son attitude révèle un certain mépris pour la candidate.
Le fait qu’il mette sa main devant la bouche est aussi symbolique : il s’empêche de parler mais la commissure de sa lèvre remonte, ce qui traduit une forme d’agacement à l’écouter. Même remarque lorsqu’il se frotte à plusieurs reprises l'œil gauche, c’est un moyen de dire «je ne veux pas la voir» ou lorsqu’il explique avoir géré la crise du Covid-19 et qu’il se bouche l’oreille droite, comme pour dire «je ne veux plus rien entendre de vous».
Emmanuel Macron n’était donc pas du tout anxieux ?
Si, sûrement. Une image a beaucoup marqué les réseaux sociaux : lorsqu’il regarde Marine Le Pen avec la tête posée sur ses mains. Si l’on se concentre sur la partie gauche de son visage, on constate que son sourcil gauche est descendant, c’est un marqueur à la fois de tension et de sévérité à l’encontre de son adversaire.
En 2017, Marine Le Pen avait été critiquée pour avoir perdu son calme lors du débat. Ces dernières semaines elle a insisté sur le fait qu’elle se sentait plus sereine. Cette confiance s’est-elle ressentie lors du débat ?
Marine Le Pen peut désormais être surnommée «Marine Le Zen». Cette volonté de rester calme s’observe notamment par ses mains, beaucoup plus participatives que celles d’Emmanuel Macron.
On l’a notamment beaucoup vue avec les mains jointes devant elle (comme à plusieurs reprises dans la vidéo ci-dessous). En communication non verbale, on considère que la main droite est le symbole de l’argument, de l’explication et que la main gauche reflète l’affect, les émotions. Joindre les deux est une façon de lier ces deux aspects en allant vers l’interlocuteur. Marine Le Pen est aussi une adepte des «mains en V», rejointes par les deux bouts. C’est à nouveau une position très pédagogue, pour expliquer calmement ses réflexions.
Autre symbole lié aux mains : contrairement à Emmanuel Macron qui a eu tendance à pointer la candidate du doigt avec un index très tendu et dirigé directement vers elle, Marine Le Pen montrait un index plus courbé, peu dirigé vers l’adversaire. C’est un moyen de prendre la parole, d’ajouter un point plus calmement.
Malgré tout, a-t-elle laissé transparaître ses émotions ?
Il y a eu deux moments vraiment marquants dans la gestuelle de Marine Le Pen. Le premier est plutôt positif : lorsqu’elle évoque «le chiffre cruel de la productivité» (à 01:27 de la vidéo ci-dessous), elle se fait comme une caresse sur le nez. C’est un geste que l’on fait lorsqu’on a de l’intérêt pour ce qu’on dit ou pour ce que dit l’autre. Cela laisse deviner qu’elle sentait ce moment, qu’elle avait préparé un argumentaire pour ce moment précis.
Le second lui porte davantage préjudice. Lorsque Emmanuel Macron lui lance que lorsqu'elle s'adresse à la Russie, elle s'adresse à son banquier, Marine Le Pen fait quelque chose de curieux : elle plisse l'œil droit. Cela révèle que son hémisphère gauche est en surchauffe, ce qui arrive quand on fait un effort d’analyse, de concentration. Elle cherche à se mobiliser pour bien répliquer mais laisse transparaître son inquiétude à voir Emmanuel Macron vivre «son moment».
Ces éléments de langage non verbal ont-ils été travaillés voire préparés par les candidats ?
C’est très difficile à dire. Avant un débat, on peut préparer le fond bien sûr mais la forme est plus compliquée à gérer. Mis à part le fait de regarder l’autre dans les yeux, la somme des choses à contrôler est trop importante pour être maîtrisée. C’est pour cela que ces analyses sont importantes : elles nous révèlent la posture mentale des candidats.
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
Législatives: la bataille du troisième tour
DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.
Le Figaro
Faut-il éviter de boire de l'eau en mangeant ?
On a coutume de dire qu'il vaut mieux s'hydrater avant ou après le repas, pour éviter de compliquer la digestion. Mythe ou réalité ? On fait le point avec un médecin nutritionniste et un gastro-entérologue.
Manque de concentration, irritabilité, peau de crocodile... Face aux signes classiques de la déshydratation, le réflexe recommandé est de boire de l'eau, à raison d'un litre et demi à deux litres par jour dans l'idéal. Exception faite au moment de passer à table : beaucoup hésitent en effet à trop remplir leur verre, de peur de provoquer des ballonnements et autres problèmes digestifs. Eau et aliments font-ils vraiment mauvais ménage ?
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Un allié digestif
Selon le gastro-entérologue Olivier Spatzierer, aucun article scientifique n'atteste à ce jour cette thèse. Il s'agirait d'après lui d'une idée reçue. «Certains pensent que quand on boit de l'eau, cela dilue les sécrétions digestives, et qu'ainsi, la digestion va moins bien se faire, explique-t-il. Mais l'organisme est bien fait et le système digestif s'adapte en fonction de ce que l'on ingère. Ce n'est pas un ni même trois verres d'eau qui vont tout changer», rassure-t-il.
S'hydrater au moment des repas serait même bénéfique d'après la médecin nutritionniste Alexandra Dalu. «Cela va ramollir le bol alimentaire et ainsi aider à digérer», indique-t-elle. Selon la spécialiste, auteure de 100 idées reçues qui nous empêchent d'aller bien (1), boire de l'eau pendant le repas permet, entre autres, de réguler l'acidité de l'estomac, générée naturellement quand on mange.
Ce geste calme également les appétits voraces. «Cela nous oblige à faire des pauses, à manger moins vite et à mieux mastiquer», ajoute le médecin nutritionniste. Le réflexe du verre d'eau crée alors une dynamique bénéfique : on prend sa fourchette, on mâche, on la pose, on boit un verre d'eau et ainsi de suite.
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Une boisson rassasiante
Que ceux qui craignent encore d'avoir le ventre gonflé se rassurent, il se pourrait même que l'effet inverse se produise. Boire pendant son repas permet d'envoyer un signal de rassasiement au cerveau. «L'hydratation va saturer les récepteurs mécaniques responsables de la plénitude de l'estomac», informe Alexandra Dalu. Ces derniers vont alors augmenter le sentiment de satiété et permettre ainsi de moins manger. «Deux grands verres d'eau avalés 30 minutes avant chaque repas agissent comme un coupe-faim naturel», assure le médecin nutritionniste. Une information d'autant plus utile lorsque l'on est enclin au grignotage entre les repas.
Quelle eau servir ?
Si la carafe à table est donc recommandée, reste encore à bien choisir son contenu. À défaut de l'eau du robinet, on opte de préférence pour une eau en bouteille enrichie en calcium, en bicarbonate ou en magnésium car ces minéraux «aident à mieux digérer et à détruire les acides gras», selon la médecin nutritionniste. Plate ou gazeuse ? Si on est sujet à des ballonnements, mieux vaut privilégier la première option. «Les boissons gazeuses augmentent la quantité d'air dans l'estomac», souligne le gastro-entérologue Olivier Spatzierer. Enfin, on évite les glaçons et on la sert à température ambiante. «Une eau trop froide peut perturber la digestion, prévient Alexandra Dalu. Il faut éviter un trop grand contraste entre la température du corps et celle de la boisson.» Une fois ces règles appliquées, il ne reste plus qu'à trinquer.
(1) 100 idées reçues qui nous empêchent d'aller bien, préface de Teddy Riner, écrit par le médecin nutritionniste Alexandra Dalu (Éd. Leducs.), 5,35 euros.
Le Figaro
Législatives 2022 : «Il n'y aura pas d'alliance» avec Zemmour, affirme Bardella
Claire ConruytLe président du Rassemblement national assure que son parti aura des candidats «partout» lors des élections législatives.
C'est une invitation que les vice-présidents du parti d'Éric Zemmour ont lancée mercredi 20 avril dans les colonnes du Figaro . Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay ont appelé à «une grande coalition des droites et des patriotes» en vue des élections législatives, «qui associerait le parti Reconquête !, le Rassemblement national, tous les candidats LR ou divers droite qui ne veulent pas devenir les députés supplétifs de la majorité d'Emmanuel Macron ainsi que Debout la France».
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Invité sur BFMTV, le président du RN, Jordan Bardella, a refusé tout rapprochement avec l'adversaire nationaliste de sa candidate. «C'est assez cocasse de voir des gens qui ont pu s'éloigner de notre famille politique, qui ont pu porter des critiques parfois très sévères à notre égard, aux côtés de la candidature d'Éric Zemmour, venir nous solliciter pour avoir un soutien aux élections législatives», a-t-il grincé au micro d'Apolline de Malherbe.
«Il n'y aura pas d'alliance de partis, il y aura des candidats RN partout», tranche-t-il. Parmi ces candidatures RN ou soutenues par le parti, a-t-il ensuite précisé, «il peut y avoir des gens qui viendront de l'extérieur». «La majorité que nous souhaitons créer dépassera les frontières du RN. Il y aura des gens qui viendront d'autres horizons politiques, qui peuvent venir des Républicains», a poursuivi Jordan Bardella, qui s'est agacé de «l'intérêt de l'entourage d'Éric Zemmour de venir solliciter notre soutien». Et de conclure : «Ils ont fait 7% et nous sommes qualifiés au second tour.»
Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
Législatives: la bataille du troisième tour
DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.
Le Figaro
Pourquoi il faut relire À l'ombre des jeunes filles en fleurs, de Marcel Proust
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Si La Recherche demeure cent ans après universelle, c'est que son auteur a eu le génie de parler de soi sans parler de lui.
Pierre Assouline est journaliste et auteur, notamment de biographies (Georges Simenon, Gaston Gallimard), d'essais et de romans (Lutetia, Sigmaringen). Il a été élu à l'Académie Goncourt en 2012.
On pourrait le dire ainsi : Au commencement est le souvenir si mince soit-il, puis le réseau de liens qui se tisse autour, enfin les perceptions qui se superposent pour en donner une analyse, tout étant à leur service avec la mémoire comme moyen. Quand tant d'écrivains proposent une vision du monde, Marcel Proust nous offre une sensation du monde.
À la recherche du temps perdu est un récit linéaire qui ne se soucie guère des dates, ce qui accentue encore son caractère impressionniste et renforce l'universalité du propos.
« À l'ombre des jeunes filles en fleurs », un livre de la sélection « Le meilleur du prix Goncourt »
On sait où et quand cela se passe, mais sans guère plus de précision chronologique. Qu'il s'agisse des émotions, des événements, de l'âge des personnages, moins c'est exact, plus c'est vrai. Quant aux idées, selon le projet de l'auteur, elles ne sont jamais que « des succédanés des chagrins ».
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Son lexique n'est pas complexe ; il évite toute terminologie technique jusques et y compris dans les passages ayant trait à la musique, car il sait que par le jargon, et par les expressions trop fashionables, un roman se démode plus vite que son ombre. Le sentiment tragique de la vie traverse de bout en bout cette histoire toute ciselée de comique. Ce dernier aspect est insuffisamment souligné alors que, à lui seul, il devrait vaincre les ultimes réticences des lecteurs rebutés par les plus serpentines des phrases. Le comique se niche dans le vocabulaire bien sûr, mais aussi dans les situations, les gestes, l'ironie, les mimiques, les quiproquos, les caricatures, le pastiche, les manies, les jeux de mots… La mondanité cesse d'être frivole dès qu'elle sert de révélateur et que les êtres y apparaissent dans toute leur complexité. Misère d'un milieu falsifié par le snobisme, non celui des aristocrates qui en sont naturellement dépourvus, mais celui des autres, lesquels se trouvent dans la situation de ceux qui n'en ont pas.
Si La Recherche demeure cent ans après universelle, c'est que son auteur a eu le génie de parler de soi sans parler de lui.
Si La Recherche demeure cent ans après universelle, c'est que son auteur a eu le génie de parler de soi sans parler de lui. Il nous apprend à écouter en nous-même.
Le philosophe Walter Benjamin ne voyait pas, dans toute la littérature occidentale, de tentative plus radicale de s'absorber en soi-même depuis les Exercices spirituels de Loyola. Cette cathédrale de prose, Marcel Proust l'a aussi rêvée comme une longue dentelle de confidences digressives. Au vrai c'est une tapisserie que les contraintes de l'édition l'ont obligé à découper en sept panneaux dévoilés de 1913 à 1927, À l'ombre des jeunes filles en fleurs couronné du prix Goncourt en 1919 étant le deuxième. Comme si les librairies, aussi étroites que les appartements, étaient dépourvues de murs assez vastes pour accueillir la fresque d'un seul tenant, livre d'une seule vie écrit par l'homme d'un seul livre.
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Il y a dans « l'enchantement Proust » une invitation à se royaumer dans un univers où les impressions du monde visible migrent dans l'invisible. Peu d'écrivains entraînent autant que lui dans la passion de la nuance. Car c'est la vie qui irrigue ce grand livre inépuisable, dans les voluptés qu'il procure au lecteur et dans l'intelligence qu'il lui communique. Plus le lexique est simple, en dépit de ses inventions et néologismes, plus la syntaxe est complexe. Encore faut-il ne pas le réduire à une histoire de duchesses racontée sur le mode nostalgique et le détacher des romans fleuves auxquels on l'avait abusivement rattaché par paresse critique, les Pasquier, les Thibault, les Boussardel et autres familles de bonne volonté.
C'est une quête organisée autour d'un plan très architecturé mais suffisamment souple pour y accueillir ses ramifications et excroissances imprévues. Elle n'en conserve pas moins son unité grâce au « Je » du Narrateur omniscient et personnage principal ; ce « Je » fédère tout ce qui pourrait échapper à la structure d'un récit hérissé de paperolles et d'allongeails. Et pourtant, quel flux ! On a rarement autant circulé dans un cycle romanesque de cette ampleur. Les moindres faits et gestes, mais aussi les bruits et les odeurs, les paroles et les intentions sont tout le temps remis en question par le Narrateur qui ne se satisfait jamais des apparences ; il les creuse sans fin pour accéder à un sentiment du monde au plus près de la vérité. On ne lit pas La Recherche pour se documenter sur un milieu qui se donne pour une élite mais pour comprendre toute la société à partir d'un microcosme. Roman d'apprentissage qui a pour sujet son écriture même, récit de l'intérieur d'une vocation d'écrivain, sa réussite culmine avec son achèvement.
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Qui eût dit que tant d'amateurs de littérature se fussent damnés depuis un siècle pour un entiché d'altesses qui n'était même pas leur genre ? N'empêche qu'il est difficile, depuis un siècle, d'être romancier dans un pays où Proust est tout…
Vol. 4 : Marcel Proust – À l'ombre des jeunes filles en fleurs. ISBN 978-2-8105-0946-1 Prix public : 12,90 € – 640 pages. Parution le 21 avril 2022 en kiosque (le 5 mai 2022 en librairie).
> Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.
J'EN PROFITE
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Festival du livre de Paris: La littérature indienne en cinq écrivains
À l'occasion du 75e anniversaire de l'indépendance de l'Inde, une trentaine d'écrivains indiens est invitée au Festival du livre de Paris. La littérature indienne est vaste et diverse mais pour la majorité des ouvrages, elle est en langue anglaise.
Le fils de l'écrivain Paul Auster inculpé après la mort de son bébé par overdose
Le décès est survenu le 1er novembre 2021. Daniel Auster a été arrêté ce vendredi et se voit reprocher des faits de négligence et d'homicide involontaire.
Le Figaro
Violences sexuelles : peut-on créer un fichier des personnes soupçonnées ?
Paule GonzalèsLA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron veut ficher «des gens dont on sait qu'ils sont susceptibles d'être violents parce qu'il y a déjà eu des alertes». Est-ce possible ?
LA QUESTION. C'est peut-être un détail pour Emmanuel Macron, mais en matière de droit, la chose est complexe. Jeudi dernier, le président de la République, invité par la radio France Info, a promis la mise en place d'un nouveau fichier administratif des délinquants sexuels, pour «des gens dont on sait qu'ils sont susceptibles d'être violents, parce qu'il y a déjà eu des alertes», via les plaintes et les mains courantes. Il faut «pouvoir ficher toutes ces personnes pour que quand leurs compagnes ou futures compagnes viennent [au commissariat], on puisse savoir que c'est quelqu'un qui a déjà des antécédents et avoir une alerte supplémentaire».
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Dans le monde judiciaire et administratif français déjà encombré de fichiers en tout genre, ce dispositif peut-il trouver sa place, et à quelles conditions ?
VÉRIFIONS. Comme disent les juristes, le diable est dans les détails, et l'enfer souvent pavé de bonnes intentions. Le premier écueil pour le législateur ou le gouvernement est de circonscrire ce nouveau fichier, qui ne concernera pas seulement les personnes condamnées pour violences sexuelles, mais aussi et avant tout celles seulement soupçonnées. «Encore faut-il savoir ce que l'on entend par personne soupçonnée», interroge Didier Rebut, professeur de droit Pénal à Assas-Paris 2-Panthéon-Sorbonne. «Faudra-t-il, outre les plaintes, les enquêtes en cours et les procédures inachevées, également intégrer les dénonciations ? Ainsi les listes de dénonciations de Metoo, dont beaucoup se sont terminées par des classements sans suite, se retrouveront-elles aussi dans ce fichier ?»
Protection des données
La légalité d'un tel fichier dépend du respect de règles nombreuses et extrêmement précises définies par le droit européen et enserrées dans le Règlement général sur la protection des données, le fameux RGPD. Francis Donnat, avocat du cabinet Baker Mackenzie et spécialiste des fichiers, rappelle que la première exigence pour créer un tel dispositif est d'en définir la finalité. «Sa création devrait répondre à l'existence d'un motif d'intérêt général et légitime : celui de lutter contre les violences sexuelles. Mais il faudra aussi examiner la nature et la profondeur des données collectées qui doivent être, bien entendu, en rapport avec la finalité du fichier. L'un des points sensibles est par ailleurs la détermination de ceux qui auront accès au fichier». Cette préoccupation prend tout son sens, dès lors que l'on imagine que politiques ou personnalités médiatiques pourraient s'y retrouver cités.
«La durée de conservation des données et sa limitation font aussi l'objet d'un examen attentif : cette conservation se justifie aussi longtemps qu'elle est nécessaire à la poursuite des objectifs du fichier», reprend Francis Donnat. «Enfin, la création de tout fichier doit prévoir l'information des personnes concernées, notamment de leurs droits comme celui de rectification des données, autrement dit leur mise à jour régulière, mais aussi leur effacement». On se souvient en effet que le Système de traitement des infractions constatées (STIC) avait fait long feu après que la Cour européenne des droits de l'homme avait condamné la France le 18 septembre 2014. En cause, sa gestion de ce gigantesque fichier police où figuraient des personnes acquittées ou jamais condamnées. L'on y trouvait par exemple des données sur Johnny Halliday ou Jamel Debbouze. «Enfin, la question de la sécurisation est aussi centrale dans le contrôle de la légalité du fichier», car les pouvoirs publics en ont la responsabilité absolue.
Tous ces critères feront l'objet d'un examen attentif de Commission nationale informatique et liberté (Cnil), qui peut intervenir avant la création par la loi ou le décret, un peu de la même manière que le Conseil d'État le fait lui-même.
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Les érudits de la science des fichiers rappellent au passage qu'il existe déjà le TAJ, autrement dit le traitement des antécédents judiciaires. Un fichier tenu par la police et la gendarmerie utilisé lors des enquêtes judiciaires, pour rechercher les auteurs d'infractions et lors des enquêtes administratives, lors de recrutement à un emploi sensible ou pour certaines enquêtes de renseignement. Ce fichier contient déjà des informations sur les personnes mises en cause comme auteur ou complice d'un crime, ou d'un délit. Mais on y trouve également les victimes de ces infractions ou encore toute personne «faisant l'objet d'une enquête pour la recherche des causes de la mort, de blessures graves ou d'une disparition inquiétante». Il faudrait donc que ce nouveau fichier ne doublonne pas avec ce qui existe déjà.
En résumé, juridiquement, la création de ce type de fichiers sent toujours le soufre, mais rien ne s'oppose totalement à sa création. Il faudra toutefois que le législateur ou le gouvernement s'explique sur le périmètre de ceux qui pourront être concernés, vérifie si ce nouvel outil ne fait pas double usage avec l'existant et enfin et surtout respecte les règles strictes du RGPD pour éviter de porter atteinte au respect de la vie privée, au droit à l'oubli et à la présomption d'innocence.
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers
Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.
Regarder la vidéoPolémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Le Monde
Marine Le Pen mise en difficulté sur le pouvoir d’achat, son sujet de prédilection
Les échanges entre les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle se sont souvent enlisés dans les batailles de chiffres. Le président sortant a longuement insisté sur les incohérences du programme économique de son adversaire.
Ce devait être son terrain de prédilection. Depuis des semaines, de meetings en déplacements, Marine Le Pen martelait ses mesures pour le pouvoir d’achat, s’adressant à « la France des oubliés », s’érigeant en rempart contre le « saccage social » orchestré, selon elle, par Emmanuel Macron.
Pourtant, mercredi 20 avril, lors du débat télévisé de l’entre-deux-tours, la candidate du Rassemblement national (RN) a nettement marqué le pas face au président sortant sur ce thème, premier de la dizaine de sujets abordés durant les presque trois heures de confrontation entre les deux prétendants à l’Elysée. Poussée dans ses retranchements, elle est apparue souvent imprécise, voire déstabilisée par un adversaire qui a pris un malin plaisir à la pousser à la faute sur les détails de sa politique économique.
Débat Macron-Le Pen : les deux candidats à l’élection présidentielle ont présenté leurs propositions pendant près de trois heures« Après ce débat, c’en est fini de Marine Le Pen candidate du pouvoir d’achat, tranche Ludovic Subran, économiste en chef d’Allianz. Les baisses d’impôts et de charges de son programme ne bénéficiaient déjà pas aux Français les plus modestes. Les échanges lors du débat confirment l’impréparation de la candidate et l’incertitude autour des augmentations de salaires et des effets des baisses de TVA promises. »
En préambule, la candidate du RN s’est notamment présentée en « présidente du quotidien, de la valeur travail et du pouvoir d’achat », expliquant être « obligée d’être la porte-parole des Français ». Des Français qu’elle a vus « souffrir, s’inquiéter d’un déclassement, une sorte de précarité généralisée », a-t-elle dépeint.
« Restituer aux Français leur argent »
Face à un Emmanuel Macron qui se targue depuis plusieurs mois d’avoir fait gagner du pouvoir d’achat à ses concitoyens, elle a assuré vouloir « restituer aux Français leur argent », en moyenne 150 à 200 euros par mois et par foyer.
Revenant sur les principales polémiques économiques et sociales du début du quinquennat, Mme Le Pen a fustigé la baisse de 5 euros des aides personnalisées au logement (APL) – que M. Macron, en 2019, avait reconnu traîner « comme un boulet » sur toute la première moitié de son mandat –, ainsi que le choix du gouvernement d’avoir augmenté la taxe carbone en début de quinquennat – à l’origine du mouvement des « gilets jaunes », fin 2018.
Election présidentielle 2022 : comment le pouvoir d’achat a redessiné la fin de la campagnePuis elle a détaillé le programme du RN : « baisser les dépenses contraintes » en diminuant la TVA sur l’énergie et les carburants, restituer la demi-part fiscale des veuves, exonérer les moins de 30 ans d’impôt sur le revenu et octroyer aux familles une pleine part fiscale dès le deuxième enfant, apporter un complément de revenu de 200 à 300 euros aux apprentis, aux élèves en alternance et aux étudiants…
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Le Figaro
Vous recevez un SMS pour renouveler votre carte vitale ? Il s'agit d'une arnaque
Pierre Olivier DentanLe fraudeur souhaite en fait récupérer vos données personnelles pour vous soutirer de l'argent.
Comme des millions de Français, vous avez peut-être déjà reçu un SMS vous demandant de cliquer sur un lien renvoyant soi-disant vers le site de la Sécurité sociale pour récupérer votre nouvelle carte vitale. Attention, il s'agit d'une arnaque. Particulièrement présente depuis la mi-décembre, elle fait partie du top 3 des préoccupations de cybermalveillance.gouv.fr, génère des dizaines de signalements quotidiens et fait des milliers de victimes. Ces tentatives d’hameçonnage visent à usurper vos informations personnelles et plus précisément vos coordonnées bancaires. Une fois ces données en sa possession, le fraudeur peut soit les revendre dans l'écosystème cybercriminel, soit les utiliser pour directement vous escroquer. Explications.
Un mode opératoire bien huilé
La mise à jour obligatoire de la carte vitale une fois par an ne fait pas forcément partie des premiers réflexes des Français. Alors, quand un numéro de téléphone se faisant passer pour la Sécu les contacte pour les pousser à faire ce renouvellement, beaucoup tombent dans le panneau. «Votre nouvelle carte vitale est disponible. Veuillez remplir le formulaire afin de continuer à être couvert», peut-on lire dans un SMS type, suivi d'un lien frauduleux. L'utilisateur, pensant bien faire, donne son nom, prénom, adresse et coordonnées bancaires.
À lire aussiFraudes: ces professions obligées de coopérer
Mais quelques jours plus tard, voire quelques semaines ou mois, l'escroc revient à la charge, cette fois par téléphone, en se faisant passer pour un interlocuteur de confiance, souvent un conseiller bancaire ou un policier anti-fraude. «Avec toutes les informations préalablement remplies par la victime, le fraudeur est capable de connaître les informations personnelles de sa victime ainsi que le nom de sa banque, alimentant le climat de confiance qu'il souhaite instaurer», explique Jean-Jacques Latour, responsable cybersécurité au sein du Groupement d'Intérêt Public Action contre la Cybermalveillance. Le cybercriminel peut alors profiter de cette confiance pour faire confirmer des opérations par la victime, le plus souvent des achats de marchandises qu'il revend par la suite.
« Le plus souvent, le cybercriminel appelle sa victime le vendredi soir ou le week-end pour qu'elle ne puisse pas rappeler sa banque dans l'immédiat. »
Pour amadouer leurs victimes, les cybercriminels usurpent les informations des utilisateurs «par le haut». Cela commence par un nom, un prénom, une adresse, puis l'on arrive progressivement aux données bancaires, afin de ne pas brusquer. S'ajoute à cette technique l'objet du SMS, la carte vitale, qui touche à la santé et donc attire l'œil. Même si la fraude à la carte vitale a toujours existé, Jean-Jacques Latour observe une recrudescence des cas de «faux conseillers» depuis l'été 2021. Depuis le mois de mars 2021, la directive sur la sécurité des moyens de paiement impose en effet aux banques de demander un code à leur client pour tout achat effectué sur internet. Comme la victime est la seule à connaître ce code, les fraudeurs sont contraints de les appeler directement pour pouvoir les arnaquer.
À lire aussiLes arnaques aux cartes prépayées s'envolent
Le cybercriminel veille également aux détails les plus minutieux, comme les horaires auxquels il appelle sa victime. «Le plus souvent, il appelle le vendredi soir ou le week-end pour qu'elle ne puisse pas rappeler sa banque dans l'immédiat», précise Jean-Jacques Latour. Pour rendre l'appel crédible, le cybercriminel fait passer la plupart du temps l'appel pour une urgence qu'il faut traiter rapidement, de la part du service anti-fraude de la banque, ouvert 24h/24. Bref, tout est pensé pour rendre l'arnaque la plus crédible possible.
«Si vous recevez un SMS au sujet de votre carte vitale, fuyez»
Pour éviter de se faire arnaquer, le premier conseil est de se souvenir que l'assurance maladie ne demande jamais la transmission, par email ou SMS, d'éléments personnels. «Seuls les échanges d'information via le compte Ameli sont sécurisés », précise l'assurance maladie. «Le protocole doit alerter, on ne saisit pas un renouvellement de carte vitale sur internet, mais plutôt chez un médecin ou pharmacien. Si vous recevez un SMS au sujet de votre carte vitale, fuyez», ajoute Jean-Jacques Latour. Si vous avez déjà donné vos coordonnées, considérez qu'un appel de votre «conseiller bancaire» un soir ou le week-end est extrêmement suspect, et ne divulguez aucune information si l'on vous réclame des codes. Enfin, s'il est trop tard et que le fraudeur est en possession d'un code qui pourrait confirmer une transaction sur internet avec votre carte, faites immédiatement opposition avant qu'elle ne soit utilisée.
Après la suspension de RT et Sputnik, les communautés contestataires et complotistes cherchent des alternatives
Les internautes européens friands de récits prorusses sur la guerre en Ukraine ont perdu les médias les plus réceptifs à leurs messages.
Réforme des retraites : «l'usure professionnelle» sera prise en compte en cas de réélection de Macron, assure Borne
L'actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne a apporté, ce lundi, certaines précisions sur la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron.
L’économie bienveillante, nouvelle marotte de l’ex-basketteur Tony Parker
Le 30 avril, le sportif entrera au capital de Smart Good Things, dont il sera aussi l’ambassadeur.
Le Monde
Le débat Macron-Le Pen vu par les « insoumis » de Montreuil : « Pour pouvoir voter pour Macron, il vaut mieux parfois ne pas trop l’entendre »
Réunis mercredi soir, les soutiens montreuillois de Jean-Luc Mélenchon regrettaient la faiblesse des attaques du président sortant quant à l’héritage « fasciste » de Marine Le Pen. Et déploraient aussi une forme d’accord sur les sujets économiques.
Ce débat de l’entre-deux-tours, les « insoumis » n’en attendaient pas grand-chose. A Montreuil (Seine-Saint-Denis), où le candidat de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a recueilli 55,22 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, dimanche 10 avril, c’est sans illusion que ses partisans se sont réunis, mercredi 20 avril, dans un petit bar de quartier débitant bières et frites mayonnaise.
« Ce soir, on va ramer pendant trois heures, se sentir un peu exclus de la discussion, mais c’est sympa de le faire ensemble », prévenait le député (LFI) de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, jugeant les électeurs « orphelins d’une conversation qui n’aura pas lieu sur la question sociale ».
Débat Macron-Le Pen : les deux candidats à l’élection présidentielle ont présenté leurs propositions pendant près de trois heuresAprès une séance d’accueil des nouveaux militants, Olivier Madaule, adjoint au maire et responsable LFI local, retrace le cheminement de ces déçus du premier tour. « Le lendemain, c’était dur, les gens voulaient voter blanc, mais, de plus en plus, ça penche Macron », assure-t-il. Pour autant, il n’escompte pas la foule des grands jours, ce soir. « Pour pouvoir voter pour Macron, il vaut mieux parfois ne pas trop l’entendre », mesure-t-il. Passé l’apéritif, certains s’éclipsent donc. « Les débats, c’est un peu agaçant », lance un membre du groupe d’action voisin. Dimanche, il s’abstiendra, mais il dit à ses amis qui hésitent entre vote blanc et vote Macron : « Ton choix sera le bon. »
« Ils sont d’accord pour mentir ensemble »
D’autres restent, sans enthousiasme. Les macronistes ? Alexandre Giraud, militant local, juge leur campagne « nulle » et n’a qu’un conseil à leur donner : « La meilleure chose qu’ils puissent faire, c’est se taire. A chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, ils perdent des points. » Contrairement à 2017, quand il s’était abstenu, le jeune homme pense, cette fois, glisser un bulletin Macron, parce que la perspective de l’accession de l’extrême droite au pouvoir est, selon lui, devenue concrète. Il écoutera finalement ces deux heures et demie d’un bout à l’autre, sans se boucher les oreilles.
Pourquoi venir ? « Au moins, on n’est pas tout seuls devant sa télé, dans la sinistrose devant la droite et l’extrême droite », estime une sympathisante.
Election présidentielle 2022 : le rôle crucial des électeurs de Jean-Luc MélenchonLe débat commence. La candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, parle de « fraternité nationale », ce qui déclenche des soupirs dans la salle. « L’un et l’autre, nous pouvons nous entendre », dit Emmanuel Macron à la prétendante d’extrême droite. Une Bagnoletaise réagit : « Ils mentent. Ils sont d’accord pour mentir ensemble. » Vient le sujet des retraites, chacun déroule son projet. Emmanuel Macron parle montant et durée. « Et l’âge, il va en parler ? », s’exclame l’un. Quant à Marine Le Pen, elle l’interrompt pour glisser une piste, « 60 ans et quarante annuités ». « Mais ce n’est pas votre projet, c’est celui de Jean-Luc Mélenchon ! », lui répond-on dans la salle.
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Une étrange lumière détectée aux confins de l’Univers?
Tristan VeyDÉCRYPTAGE - Si le signal se confirmait, la plus lointaine galaxie jamais identifiée émettrait un rayonnement ultraviolet étonnamment puissant.
L’Univers est extraordinairement grand. Tellement immense que la lumière, pourtant l’objet le plus rapide qui soit, semble s’y propager à la vitesse d’un escargot neurasthénique. Un photon met par exemple huit minutes à nous parvenir du Soleil, quatre ans pour rejoindre l’étoile la plus proche (Proxima du Centaure) et plus de 200.000 ans à traverser notre galaxie de part en part. Quand vous regardez le Soleil, vous le voyez donc en fait tel qu’il était il y a huit minutes ; Proxima du Centaure, telle qu’elle était il y a quatre ans. La plupart des étoiles visibles à l’œil nu dans le ciel vous font remonter de quelques centaines à quelques milliers d’années en arrière. Et ce n’est rien encore. La lumière de la galaxie Andromède, notre plus proche voisine, a mis 2,5 millions d’années à nous parvenir: nous la voyons donc telle qu’elle était il y a 2,5 millions d’années.
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Vous l’avez compris: plus la distance qui nous sépare d’un objet est grande, plus nous regardons loin dans le passé. C’est ce qui fait tout le sel de la recherche d’objets lointains en astronomie. Une équipe à majorité japonaise a ainsi annoncé au début du mois avoir peut-être mis la main sur l’objet le plus lointain, et le plus ancien, jamais observé. Baptisée «HD1», cette galaxie candidate pourrait repousser de 100 millions d’années le précédent record détenu par la galaxie GN-z11, découverte en 2016 par le télescope spatial Hubble. Sa lumière aurait mis 13,5 milliards d’années à nous parvenir. Nous la verrions ainsi telle qu’elle était un peu plus de 300 millions d’années seulement après le big bang, dans la prime jeunesse de l’Univers.
Ce serait passionnant que les astrophysiciens aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles
Si elle se confirmait, cette trouvaille publiée dans The Astrophysical Journal serait d’autant plus extraordinaire que la galaxie brillerait d’un éclat particulièrement intense. Pour des raisons que nous allons détailler, cela voudrait dire qu’elle émettait à cette époque un puissant rayonnement ultraviolet qui pourrait être celui des premières étoiles, extrêmement massives, brillantes et éphémères, de l’Univers. À moins qu’il ne s’agisse d’une galaxie abritant en son centre un trou noir supermassif en plein «repas». Dans les deux cas, les implications astrophysiques seraient passionnantes.
Mais attention, l’affaire n’est pas encore totalement entendue. Il n’est pas exclu que cette galaxie soit bien plus proche. Il existe en effet un scénario où elle se situerait entre 11,5 et 12 milliards d’années-lumière ce qui la rendrait intrinsèquement beaucoup moins lumineuse, et à vrai dire tout à fait quelconque aux yeux des spécialistes qui en ont déjà identifié un très grand nombre… «Je reste assez circonspect pour le moment», prévient ainsi François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’identification des objets lointains. «Ce serait passionnant qu’ils aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles.» Quelles sont-elles?
Voir «plus loin»
Pour le comprendre, il faut revenir à plusieurs propriétés fondamentales de l’Univers. Celui-ci est en expansion continue depuis le big bang, et les astronomes ont montré que les objets s’écartaient d’autant plus vite les uns des autres qu’ils étaient éloignés. Cela a pour conséquence d’étirer les ondes lumineuses, ce qui les fait rougir. Au final, plus un objet est loin de nous, plus sa lumière est ainsi décalée vers le rouge. Pour ces objets records, leur éclat sort même du spectre visible pour basculer dans l’infrarouge. Et dans ces temps très reculés, l’Univers baignait encore dans un gaz d’hydrogène neutre qui avait la fâcheuse tendance de retenir tous les photons au-delà d’une certaine couleur bien déterminée (dans l’ultraviolet).
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En mettant tout cela bout à bout, les astrophysiciens recherchent donc un signal infrarouge qui disparaît au-delà d’une certaine longueur d’onde. Et ils déduisent ensuite de cette frontière d’extinction sa distance probable. Les chercheurs se sont ainsi plongés dans les données de quatre télescopes infrarouges permettant de voir «plus loin» que Hubble: Subaru (Japon), Vista (Chili), Ukirt (Hawaï), et Spitzer (en orbite). Et c’est ainsi qu’ils ont mis au jour HD1. Ils ont ensuite fait appel au puissant radiotélescope Alma pour tenter d’observer la lumière très particulière émise par les atomes d’oxygène à cette distance. Et ils ont trouvé un léger signal. «C’est un joli travail, mais il faut se méfier du biais de confirmation», avertit à son tour Johan Richard, astronome au Centre de recherche astrophysique de Lyon. «Ils sont allés chercher exactement le signal qu’ils voulaient, il n’est pas exclu que ce soit un artefact instrumental…»
La bonne nouvelle, c’est que le dossier pourra rapidement être tranché: le télescope spatial monumental James Webb, envoyé dans l’espace le 25 décembre dernier, pourra confirmer ou non cette hypothèse «en quelques poses seulement», assure François Hammer. L’équipe a déjà demandé (et obtenu) du temps d’observation lors de la première campagne de prise de mesure qui s’ouvrira cet été. On pourrait ainsi connaître dès cette année, en 2023 au plus tard, la vraie nature de HD1.
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Le Monde
Référendum anticonstitutionnel
Editorial du « Monde ». Dans le parfois trop long débat télévisé d’entre-deux-tours qui s’est déroulé mercredi 20 avril, Marine Le Pen et Emmanuel Macron avaient pour objectif commun de gommer leur principal défaut. La candidate du Rassemblement national devait absolument faire oublier l’agressivité désordonnée dont elle avait fait preuve cinq ans plus tôt face au même adversaire, ce qui lui avait fait rapidement perdre pied. Le président sortant devait, quant à lui, éviter de réveiller l’hostilité de ceux qui lui reprochent d’avoir réponse à tout, d’être trop professoral et parfois même arrogant.
Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensifL’un et l’autre ont donc retenu leurs coups, urbanisé leurs échanges, ce qui a donné à l’événement une dimension inédite : c’est la première fois qu’une candidate venue de l’extrême droite a semblé aussi intégrée au système. C’est la première fois aussi que l’écart entre les deux finalistes apparaît aussi faible.
Sur le fond, l’avantage est allé à Emmanuel Macron. Europe, guerre en Ukraine, lutte contre le réchauffement climatique, sur tous ces sujets majeurs, le candidat s’est montré plus cohérent et plus sécurisant que sa rivale, qui est apparue approximative et confuse, handicapée par ses allégeances qui démentent ses proclamations d’indépendance. Liée par l’emprunt qu’elle a contractée en 2014 auprès d’une banque russe proche du pouvoir et qu’elle n’a toujours pas remboursé, Marine Le Pen n’est pas parvenue à se défendre lorsque son adversaire l’a acculée en l’accusant d’être « sous la dépendance du pouvoir russe ».
La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le PenLe pouvoir d’achat, qui a été son point fort pendant la campagne, aurait pu lui permettre de prendre l’avantage mais les échanges essentiellement techniques ne lui ont pas permis de dominer. Emmanuel Macron n’a pas eu grand mal à démontrer que le bouclier qu’il a mis en place contre les hausses du prix de l’énergie était plus efficace que la baisse des taux de TVA qu’elle préconise. Et, sur la sécurité, qui apparaît souvent comme son point faible, le président sortant n’a pas eu de difficultés à lui répondre.
Le match n’a cependant pas été complètement perdu pour elle. Depuis des années, Marine Le Pen est à l’écoute des Français qui souffrent. Elle les comprend, sait leur parler et faire remonter leurs doléances. Lorsqu’il a été question des déserts médicaux, des maisons de retraite ou des difficultés rencontrées par les jeunes, elle a su montrer de l’empathie bien plus que son rival.
Le grand enseignement du débat est que, malgré ses sourires, son empathie et ses ajustements de dernière minute, la candidate du Rassemblement national reste sur ses fondamentaux d’extrême droite : l’interdiction du port du voile dans l’espace public, contraire à l’esprit de la laïcité et porteuse de lourdes tensions, reste fermement revendiquée au nom de la lutte contre l’islamisme. Le référendum visant notamment à supprimer le droit du sol et à introduire la préférence nationale dans la Constitution est confirmé comme la clé de voûte de son quinquennat si elle est élue. Il est anticonstitutionnel, elle le sait et assume le coup de force au nom de « la volonté du peuple souverain ».
Cette partie, intervenue en toute fin de soirée, aurait méritée d’être abordée plus tôt et plus longuement car elle a seulement effleuré ce qui constitue le risque majeur du vote du 24 avril : Marine Le Pen ne veut pas seulement en finir avec la construction européenne. Elle veut aussi en finir avec l’acquis républicain.
Le Monde
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Valeurs Actuelles
“Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute” : à gauche, les “traîtres” à Mélenchon sur le billot
« Cent mille têtes ! », réclamait le révolutionnaire Jean-Paul Marat, en 1792 dans son journal l’Ami du Peuple. Deux siècles plus tard, la Terreur est aussi à l’ordre du jour chez les insoumis. Mais eux, magnanimes, ne veulent que trois têtes sur le billot. Celles des félons Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PCF) et Anne Hidalgo (PS). Venus nombreux aux Cirque d’Hiver pour la soirée électorale de Jean-Luc Mélenchon, les militants ont attendu tard dans la soirée, croyant jusqu’au bout en leurs maigres chances d’arriver au second tour. Tout cela en vain. Comme l’a confirmé le score honorable, quoiqu’insuffisant, de leur candidat : 22% des voix. Encore raté ! Ne manquaient toutefois qu’environ 400 000 suffrages pour dépasser Marine Le Pen. De quoi susciter une frustration bien compréhensible parmi les électeurs, qui dans leur désespoir ont tourné un regard accusateur vers les candidats de gauche n’ayant pas rejoint l’Union Populaire (UP). Avec leur appui, Mélenchon serait probablement passé… L’heure des comptes a sonné.
Le renégat Roussel
Le premier “social-traitre” sur la liste du tribunal révolutionnaire : Fabien Roussel, le champion du Parti Communiste Français. « Mélenchon président ! Roussel à la poubelle », scandait-on déjà dimanche soir, après la défaite. Un slogan vengeur lancé au hasard d’une déconvenue, pensait-on. Pour une fois rassemblée autour d’un leader, la gauche s’est sans doute laissée aller un temps à ses plus bas élans ? Non, rien de tout ça. Depuis le début de la semaine, la haine farouche que vouent les soutiens de Jean-Luc Mélenchon au viandard préféré des médias n’en finit pas de tapisser les réseaux sociaux. « Fabien Roussel le traître ! », éructe une internaute sur Twitter. « Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute, bande de traitre », tonne un autre, mettant le candidat du PCF dans le même sac que les « réformistes ». Et des centaines de tweetos reprennent le refrain en chœur, tandis que des milliers partagent ou aiment leurs publications.
Une colère de la base bien vite remontée aux oreilles des cadres de la France Insoumise, qui n’ont pas hésité à jeter de l’huile sur le feu. Adrien Quatennens, député LFI du Nord, tire le premier : « Je respecte les communistes, mais Fabien Roussel n’a pas tenu parole, se désole-t-il lundi midi, sur FranceInfo. Il m’avait dit que si un candidat de gauche était en mesure d’être au second tour, il était prêt à repenser sa candidature. » C’est ensuite au tour de Manuel Bompard, coordinateur du mouvement, de donner le coup de grâce : « Roussel ne peut pas s’exonérer de toute responsabilité », grommèle-t-il deux jours plus tard, sur la même chaîne. Difficile de leur donner tort : si la direction du parti avait appelé à l’union, les très disciplinés militants communistes auraient pour la plupart rejoint l’UP. Quoiqu’en dise Fabien Roussel, qui ne trompe personne en affirmant que ses électeurs « n’auraient pas voté pour un autre candidat ».
Tout pour LFI, des miettes pour les autres.
A la gauche de la gauche, le rendez-vous manqué de 2022 a ouvert une plaie qui ne se refermera pas de sitôt. Au moins parmi les électeurs. Car du côté des cadres, on semble déjà plus disposé à faire des alliances pour les législatives : « Voyons-nous rapidement, avant même le deuxième tour, pour faire gagner la gauche aux législatives », a proposé le candidat du PCF, le 14 avril lors d’une conférence de presse. Une main tendue tout à fait surprenante, à qui se souvient de l’oukase de Manuel Bompard adressée la veille à la gauche : « On est favorable à faire en sorte qu’il puisse y avoir éventuellement un regroupement », clamait-il, avec l’arrogance du vainqueur. A condition qu’il se fasse « autour du programme qui a été porté par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et autour des résultats tels qu’ils ont été choisis par les électeurs au premier tour ».
Autrement dit : tout pour LFI, des miettes pour les communistes. Une véritable humiliation pour les communistes. Mais ont-ils vraiment d’autre choix ? On ne peut pas refuser de s’allier à Mélenchon au premier tour, pour ensuite appeler à voter Emmanuel Macron et finir dans les bras des Verts et du Parti Socialiste… Il y a des limites.
Des Verts et des pas mûrs
Des limites qu’Europe Ecologie Les Verts n’a jamais hésité à franchir. Notamment depuis l’élection de Yannick Jadot, consacrant le virage social-démocrate du parti. Attaques répétées à l’endroit de la France Insoumise, rapprochements avec le PS, européisme assumé… Mais le résultat du premier tour a changé la donne et tout porte à croire que la vieille alliance avec les roses ne sera pas renouvelée. Il faut désormais s’en remettre au mouvement majoritaire à gauche, ainsi qu’aux demandes de plus en plus exigeantes de Manuel Bompard, qui n’a rien oublié des saillies de Jadot à l’endroit de son ancien candidat.
« Nos relations ont été lourdement dégradées pendant cette campagne, écrit ce dernier dans une lettre aux Verts, abordant la possible construction d’une majorité politique pour les législatives. Sans vous répondre jamais, nous avons pris au sérieux vos accusations souvent blessantes et vos appréciations selon lesquelles existeraient entre nous des difficultés insurmontables. Vous les avez assez répétées pour que nos électeurs respectifs s’en souviennent. » Ambiance. Et les mises en gardes ne font que commencer. Toujours dans la même missive, co-signée par Mathilde Panot, Aurélie Trouvé et Adrien Quatennens, les insoumis n’hésitent pas à taper là où ça fait mal : « Nous nous souvenons que vous nous avez exclus de toute liste commune y compris face au Rassemblement national en région PACA, peut-on lire encore. Dès lors, un arrangement de dernière minute pour de simples soucis de sauvetage électoral d’organisations serait incompris (…) pour le grand nombre que la politique politicienne exaspère et désespère. » Et toc !
Nul n’a été vraiment surpris du triomphe de Jean-Luc Mélenchon à EELV.
Là encore, il est aisé de lire entre les lignes : tout pour LFI, des graines pour les Verts. Attention, toutefois, à ne pas pêcher par arrogance et s’aliéner un électorat stratégique. Le score de Yannick Jadot (4,8%) au premier tour est loin d’être ridicule. De plus, sa base n’est pas assez démoralisée pour faire d’EELV un « parti satellite » des insoumis, nous confie un élu local de la mouvance. A vrai dire, nul membre du parti n’a été vraiment « surpris » du triomphe de Jean-Luc Mélenchon, tant s’est imposée l’idée du “vote efficace” parmi les jeunes au cours des derniers jours précédant le scrutin.
« Il ne faut pas tomber l’écueil qui consiste à dire que Jean-Luc Mélenchon est l’unique pôle à gauche », assure notre élu, persuadé que LFI ne pèse pas vraiment 22,8%. Quoique conscients de la popularité réelle de l’Insoumis en chef, les écolos essaient de se rassurer en répétant que son score est avant tout le fruit des circonstances particulières de cette élection. Mais n’est-ce pas le cas lors de chaque scrutin ?
Des roses blanches pour les socialistes
« En politique, il n’y a pas de convictions, disait Talleyrand. Il n’y a que des circonstances. » Et parfois les circonstances ne sont pas favorables, le Parti Socialiste en sait quelque chose. Après avoir fait le score piteux de 6,36% en 2017, le parti d’Anne Hidalgo n’a récolté que 1,7% des voix au premier tour cette année. « Le PS se retrouve dans une situation de mort cérébrale », concède Jean-Christophe Cambadélis, à Valeurs actuelles.
Implanté localement mais sans projet d’envergure nationale, la social-démocratie française devrait accepter son « auto-dissolution » pour accélérer sa « refondation », tranche le ténor. Une stratégie plus efficace que celle d’appeler à « l’union » pour les législatives, au soir d’une défaite causée par l’éclatement de la gauche, dont les socialistes sont partiellement responsables. D’autant que les insoumis n’ont pas publiquement exprimé un ardent désir d’alliance avec le PS. Loin de là. Le souvenir douloureux du quinquennat Hollande, sans doute.
Quoi qu’il en soit, des discussions ont effectivement lieu à gauche pour présenter un front uni au mois de juin. Il faut toutefois se rendre à l’évidence : la part du gâteau laissée au PS par LFI sera particulièrement menue. Une triste fin pour le parti de François Mitterrand. Mais l’alternative qui se pose à gauche est bien la suivante : la France Insoumise… ou la mort.
Le Figaro
En vidéo, David Beckham et sa fille Harper plus complices que jamais lors d'un match de NBA
L'ancien footballeur a partagé un moment de complicité avec sa petite dernière, qui ne peut contenir sa joie pendant un match de basketball.
Le sport, un héritage familial. David Beckham a partagé un moment de complicité avec sa fille, Harper, sur son compte Instagram, le mercredi 20 avril alors que tous deux assistaient au match de NBA opposant les Miami Heat aux Atlanta Hawks, à la FTX Arena, à Miami. Sur la vidéo de quelques secondes, la fillette de 10 ans, qui porte un maillot des Miami Heat, apparaît concentrée sur le jeu avant de pousser un cri de joie et d'applaudir son équipe.
«Que puis-je dire, Harper Seven est fan de Jimmy Butler et des Miami Heat», a légendé le mari de Victoria Beckham. Parmi les 4 millions de vues et les 2000 commentaires, le compte officiel des Miami Heat a commenté le post par trois emojis flamme, ce qui devrait procurer encore plus de bonheur à la benjamine de la fratrie. Le sportif de 46 ans est également le père de Brooklyn, 23 ans, qui s'est marié il y a quelques jours avec Nicola Peltz, de Romeo, 19 ans et de Cruz Beckham, 17 ans.
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Un duo complice
David Beckham partage régulièrement des publications d'Harper sur ses réseaux sociaux comme à l'occasion du Red Nose Day, l'un des téléthons les plus importants d'Angleterre, où le duo père fille posait avec un nez rouge. Ainsi qu'une vidéo à l'occasion de l'anniversaire de Cruz Beckham, où ils chantaient tous les deux sur le célèbre tube Dancing Queen du groupe ABBA.
En vidéo, la famille Beckham applaudit les services de santé britanniques
L'ancien joueur anglais est clairement un homme et un père de famille comblé, et ne cesse de partager des photos de sa femme et de ses enfants sur Instagram avec ses 72 millions d'abonnés.
Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux
Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.
Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques et fait témoigner leur fils Maddox
Cinq ans après leur séparation et toujours en pleine procédure de divorce, Angelina Jolie accuse Brad Pitt de violences domestiques. Leur fils aîné Maddox aurait également témoigné en la défaveur de son père.
Céline Dion décroche son premier vrai rôle au cinéma
La chanteuse a récemment décroché son premier vrai rôle au cinéma : elle apparaîtra dans un film d'amour intitulé It's All Coming Back to Me, dont la date de sortie vient tout juste d'être dévoilée.
Le Figaro
Quand un vêtement Shein ressemble à celui d'un Zara, TikTok crie passion
Sabrina PonsSur le réseau social préféré des jeunes, le site chinois spécialisé dans la mode à très bas prix bénéficie d'une publicité gratuite grâce au hashtag #zaradupe, vu plusieurs millions de fois.
L'histoire a tendance à se répéter. Régulièrement accusé de plagiat et longtemps présenté comme un géant de la fast fashion, Zara se retrouve cette fois dans le camp des copiés. Son plagiaire présumé n'est autre que le dernier des colosses de la mode, Shein, concurrent féroce depuis la pandémie qui a récemment doublé H&M et Inditex (maison mère de Zara) en misant tout sur l'ultra rapidité et des vêtements à très bas prix.
Sur TikTok, le sujet passionne. On parle de plusieurs modèles Shein plagiés sur ceux de Zara avec des vidéos vues plusieurs millions de fois, mais on ne s'offusque pas. En effet, leurs similitudes sont mises en lumière pour mieux se réjouir de la bonne affaire. Les internautes, pour la plupart de jeunes consommatrices, utilisent alors les hashtags #zaravsshein et #zaradupe (comptabilisant à eux deux plus de 68 millions de vues) et se félicitent d'avoir trouvé une alternative moins chère aux vêtements produits par l'enseigne espagnole. Pas question ici de s'interroger sur la participation à un système nuisible à l'environnement, ou bien de s'inquiéter des conditions de travail dans les usines de confection, quand bien même ces sujets sont régulièrement pointés du doigt. Magie du marketing, le site chinois bénéficie là d'une incroyable publicité gratuite et hautement virale, à l'instar des hauls (ces vidéos postées sur les réseaux présentant des achats aux autres utilisateurs) qui ont contribué à le propulser sur la scène des mastodontes de l'ultra fast fashion.
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La copie, une affaire de mode rapide
Au-delà de l'évident «arroseur arrosé», cette affaire montre que reprendre le travail des autres reste bel et bien dans les habitudes de la mode rapide. À la différence, toutefois, qu'elle ne concerne plus seulement les maisons de couture, les créateurs indépendants ou encore les marques de prêt-à-porter. Avec des collections quasi quotidiennes à des prix défiant toute concurrence, Shein a rendu la mode encore plus jetable. Et des géants comme H&M et Zara, qui ont jadis bouleversé le secteur de l'habillement en introduisant le concept de renouvellement permanent et la démocratisation de la mode (par la copie, diront certains), deviennent alors des griffes « dignes » d'être plagiées.
Faut-il déclarer ses revenus Vinted ?
«Tu ne le portes plus ? Vends-le sur Vinted !», argue le slogan de la plateforme de vente de vêtements de seconde main. Alors vous avez vendu et maintenant l'heure de la déclaration de vos revenus a sonné. Faut-il déclarer ses gains ? Sont-ils soumis aux impôts ? On fait le point.
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La nouvelle tendance ajourée flirte avec la nudité en dévoilant un côté du corps, forçant le sous-vêtement à battre en retraite. Kourtney Kardashian, Julia Fox ou Rihanna l'ont adoptée.
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Afghanistan : au moins 12 morts dans un attentat de l'EI contre une mosquée chiite
Deux jours après les explosions visant une école à Kaboul, une nouvelle attaque a été revendiquée par l'État islamique dans le nord du pays. D'après les autorités, l'attentat a fait douze morts et des dizaines de blessés.
Au moins 12 personnes ont été tuées et des dizaines blessées jeudi 21 avril dans un attentat du groupe État Islamique (EI) contre une mosquée chiite de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, deux jours après une attaque contre une école d'un quartier chiite de Kaboul.
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«Onze personnes sont décédées sur place et une autre sur la route de l'hôpital, ce qui fait 12 morts jusqu'ici», a déclaré à l'AFP Ahmad Zia Zindani, porte-parole du service de Santé de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale. Au total, 58 personnes ont été blessées, dont 32 grièvement, a-t-il précisé. Cette attaque a été revendiquée par l'EI, dans une déclaration sur une chaîne Telegram. Le groupe sunnite ultraradical a affirmé avoir placé «un colis piégé» à l'intérieur de la mosquée et l'avoir activé à distance au milieu des fidèles rassemblés.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux, dont l'authenticité ne pouvait être indépendamment vérifiée, montraient des victimes emmenées vers les hôpitaux depuis la mosquée Seh Dokan, où le sol était jonché de morceaux de verre. Des passants venaient en aide aux victimes ensanglantées et des secouristes escortaient les survivants hors de la mosquée, située près d'un marché. «Des parents de victimes cherchant leurs proches sont arrivés dans les hôpitaux de la ville. Plusieurs habitants sont aussi venus donner leur sang», a souligné Ahmad Zia Zindani.
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Par ailleurs, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz (nord-est) dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police provinciale, Obaidullah Abedi. Et à Kaboul, un engin explosif placé en bord de route a blessé deux enfants, selon la police de la capitale. La sécurité s'est améliorée en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des talibans en août et le retrait des troupes américaines, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire.
Lutte sans pitié
Des attaques, essentiellement revendiquées par l'État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement. Mardi, au moins six personnes ont été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara. Cette attaque n'a pas encore été revendiquée. La communauté hazara, qui représente entre 10 et 20% de la population afghane (environ 40 millions d'habitants), est persécutée de longue date dans ce pays à majorité sunnite. Elle a souvent été visée par l'EI, qui la considère comme hérétique, avant et depuis la prise du pouvoir par les talibans, qui s'en étaient eux-mêmes pris à elle par le passé.
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Les talibans tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie. Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.
Ce groupe est accusé d'avoir mené ou a revendiqué quelques-uns des attentats les plus meurtriers survenus ces dernières années en Afghanistan. En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles du même quartier chiite de Kaboul visé mardi, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque. Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les États-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable.
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«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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Le discours de la Sorbonne a porté ses fruits
Chronique. Ils sont fous, ces Français. Vu de Londres, le spectacle a quelque chose de réconfortant, près de six ans après le vote du Brexit pour lequel la moitié des Britanniques continuent de se mordre les doigts : observer les électeurs d’outre-Manche saisis par le doute et tentés par les sirènes souverainistes, il n’y a pas de petit plaisir. Mais sur le continent, le choix offert en France le 24 avril laisse perplexe : pourquoi les Français voudraient-ils se défaire d’un président qui, vu de l’extérieur, a été l’un des dirigeants les plus actifs sur la scène européenne depuis cinq ans, au point parfois d’en irriter ses partenaires ?
« La diplomatie que préconise Marine Le Pen correspond à ce que souhaite la Russie de Poutine »A quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, les raisons pour lesquelles une présidence Marine Le Pen serait désastreuse pour la place de la France en Europe et dans le monde sont connues, abondamment exposées. On s’est moins attaché à décrypter l’impact, à la même aune, d’un deuxième mandat d’Emmanuel Macron.
L’Europe, dit-il, est dans son ADN. En 2017, il s’est fait élire sur le drapeau bleu étoilé, celui-là même que Marine Le Pen promet de retirer de la photo officielle si elle entre à l’Elysée. Macron l’européen ? Cinq ans plus tard, ses partenaires de l’UE sont plus conscients du chemin accompli que ses concitoyens. Nous avons demandé à quatre personnalités européennes, d’horizons géographiques et politiques différents, ministres ou anciens ministres, quel rôle le président Macron a joué et pourrait encore jouer en Europe. Ce ne sont pas des inconditionnels ; Carl Bildt, ancien premier ministre et ex-chef de la diplomatie suédoise, par exemple, a été très critique de certaines orientations de la politique macronienne. Mais à l’heure du bilan, leur verdict est clair.
Le discours de la Sorbonne, prononcé le 26 septembre 2017 et qui se voulait la feuille de route européenne de la présidence Macron, avait fait sourire parmi les Vingt-Sept tant il fourmillait de propositions. Aux prises avec ses propres élections et ses négociations de coalition, Angela Merkel avait tardé six mois avant de répondre. Rétrospectivement pourtant, ce discours a porté ses fruits, jugent nos interlocuteurs. Dans deux domaines, principalement : l’idée d’autonomie stratégique et la solidarité économique comme instrument de résilience face aux crises.
Europe : Macron livre une feuille de route ambitieuse tout en ménageant BerlinSur ce deuxième point, le gigantesque plan de relance européen adopté en juillet 2020 pour faire face à la crise économique due à la pandémie reste une avancée majeure pour l’Europe ; Emmanuel Macron y est crédité d’un rôle crucial. Pour Franziska Brantner, élue des Verts allemands, aujourd’hui secrétaire d’Etat dans le grand ministère de l’économie et de l’action climatique du vice-chancelier Robert Habeck, « les initiatives prises par Emmanuel Macron pour briser l’immobilisme d’Angela Merkel ont été absolument nécessaires, surtout pour accroître la capacité d’action et la résilience de l’UE » face aux multiples crises, géopolitique, climatique et sanitaire. Parmi ces initiatives françaises, Mme Brantner cite le discours de la Sorbonne, la proposition de nommer Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, l’accord sur les objectifs européens pour la protection du climat et le plan de relance.
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Le Figaro
Faut-il déclarer ses revenus Vinted ?
Sabrina Pons«Tu ne le portes plus ? Vends-le sur Vinted !», argue le slogan de la plateforme de vente de vêtements de seconde main. Alors vous avez vendu et maintenant l'heure de la déclaration de vos revenus a sonné. Faut-il déclarer ses gains ? Sont-ils soumis aux impôts ? On fait le point.
On ne va pas faire durer le suspense, la réponse est oui. Il faut déclarer ses revenus dégagés sur la plateforme, mais Vinted le fait déjà pour vous. Explications.
La plateforme de vente de vêtements de seconde main est obligée de transmettre au fisc la somme d'argent gagnée par ses utilisateurs. Mais ce n'est que depuis 2021 que le système est opérationnel. L'application s'est ainsi pliée à une obligation inscrite dans la loi contre la fraude fiscale, depuis le 23 octobre 2018. Elle envoie le montant des transactions qui apparaît désormais automatiquement sur la déclaration préremplie (si erreur est constatée, il est toujours possible de modifier), les coordonnées bancaires de l'utilisateur et le statut de l'internaute - particulier ou professionnel. Ce dispositif ayant été mis en place pour «permettre à l'administration fiscale d'identifier les cas de dissimulation : une personne qui se livrerait à une activité à titre habituel», rappelle le ministère de l'Économie.
Dans le cas où les informations n'apparaissent pas sur la déclaration, sachez qu'il faut déclarer les revenus issus des ventes Vinted et ou de toute autre forme de transactions entre particuliers, à condition seulement que le montant dépasse les 3.000 euros de recette et que celui-ci est issu de vingt transactions ou plus (ces deux seuils doivent être franchis).
À lire aussiLa folie Vinted : pourquoi tout le monde est accro à cette application ?
Exception sur les bijoux
Quid de cette somme transmise au fisc : est-elle imposable ? La réponse est floue. Si vous revendez un sac, une poussette, quelques vêtements de votre garde-robe ou les habits trop petits du petit dernier, vous ne serez pas imposés (à moins que les revenus dégagés par leur vente en ligne dépassent les 3.000 euros et que l'administration fiscale en déduise une activité professionnelle).
Ce qui mettra le fisc sur la voie d'un usage pro de Vinted ? Le prix de revente de ces biens personnels. S'il permet de dégager une plus value sur le prix d'achat, le revenu dégagé par ces ventes peut alors être soumis à l'impôt. Par ailleurs, les bijoux et les objets d'art, de collection ou d'antiquité cédés à plus de 5.000 euros, sont également taxés à hauteur de 6%.
Adriana Lima défile enceinte et ventre nu pour Alexander Wang
Le mannequin, qui s'apprête à accueillir son troisième enfant, a défilé dans une robe noire dévoilant son ventre arrondi, le mardi 19 avril, à Los Angeles.
Emblème du nouveau sexy, la robe découpée se porte sans culotte chez les célébrités
La nouvelle tendance ajourée flirte avec la nudité en dévoilant un côté du corps, forçant le sous-vêtement à battre en retraite. Kourtney Kardashian, Julia Fox ou Rihanna l'ont adoptée.
En minirobe et cuissardes vernies, Julia Fox s'offre une apparition «culotée» à Paris
Dans les rues de Paris, Julia Fox rejoue la tendance «Matrix»... Avec un léger détail en plus qui n'a échappé à personne.
Le Monde
Actionnaires pro-climat
Plaire à la Bourse et attirer les capitaux ! Le secteur de l’énergie, lui aussi sommé de prendre le virage de la transition écologique, cherche à séparer le « noir » du « vert », les carburants fossiles des sources d’énergie renouvelables. Cette tendance travaille les compagnies pétrolières et les groupes d’électricité européens, tous soucieux de séduire les investisseurs pour financer l’innovation et le développement de projets très capitalistiques.
L’italien Eni sera le premier à franchir le pas, si l’on exclut le danois Dong, rebaptisé Orsted fin 2017 après avoir revendu ses actifs oil & gas pour se focaliser sur la seule production d’électricité zéro carbone. En 2022, Eni prévoit d’introduire à la Bourse de Milan ses actifs dans les renouvelables, la recharge de véhicules électriques, les services énergétiques et la fourniture aux particuliers. Nommée Plenitude et valorisée au moins 10 milliards d’euros, la société sera majoritairement détenue par sa maison mère et devrait générer un résultat opérationnel bien supérieur à ses bénéfices actuels.
Orsted, récit d’une transition écologique à marche forcée d’un énergéticien danoisRoyal Dutch Shell n’en est pas là. Fin 2021, en prenant 0,5 % du capital du géant anglo-néerlandais, Daniel Loeb et son fonds activiste Third Point affichaient leur volonté de séparer les technologies bas carbone, en plein essor, des métiers historiques (extraction de pétrole et de gaz, raffinage, pétrochimie…). Plus de visibilité et de cohérence permettrait de rassurer les investisseurs, qui appliquent une « décote de conglomérat » à la major centenaire, comme à ses concurrentes. La valeur combinée des deux entités dépasserait de plusieurs dizaines de milliards celle de la société actuelle.
M. Loeb a reçu un accueil glacial du patron de Shell. Ben van Beurden assure que seules des compagnies ayant sa puissance financière et son expertise technique peuvent accompagner la sortie des énergies fossiles. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, n’a pas dit le contraire : « Si nous avons changé le nom de Total en TotalEnergies, ce n’est pas pour séparer les énergies. »
Le britannique BP ne veut pas non plus en entendre parler, contre l’analyse de son ex-patron (1995-2007). John Browne constate, dans une tribune publiée en janvier par le magazine américain Time, que les activités bas carbone « ont une croissance rapide, sont moins intensives en capital et bénéficient d’une prime des investisseurs ». Tout le contraire, selon lui, des hydrocarbures.
« Un actionnaire activiste sera peut-être à l’origine de l’adaptation d’un mastodonte du pétrole à la transition énergétique »Malgré la flambée des cours de l’or noir, les actions pétrolières ne suivent pas – preuve d’une défiance persistante des marchés quant à l’avenir d’un secteur attaqué par des actionnaires activistes pro-climat de plus en plus offensifs. Les entreprises qui ont franchement mis le cap sur la production d’électricité sans émission de CO2 affichent, elles, un meilleur parcours en Bourse sur cinq ans : l’italien Enel (+ 148 %), l’espagnol Iberdrola (+ 99 %) ou le portugais EDP Renouvelables (+ 238 %). Même « Hercule », le projet avorté de réorganisation d’EDF, prévoyait de loger les énergies propres dans une filiale « EDF vert », ouverte aux capitaux privés.
Le Monde
L’agenda du mercredi 20 avril
Live animé par Simon Auffret, Brice Laemle et Marie Pouzadoux
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Dans le poste. Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont longuement confronté leur projet, mercredi 20 avril à partir de 21 heures, sur TF1 et France 2, lors du grand débat rituel de l’entre-deux-tours. Il s’agit, depuis 1974, d’une tradition républicaine, enfreinte une seule fois, en 2002, quand Jacques Chirac avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen.
Pour éviter de reproduire sa piètre performance de 2017, Marine Le Pen s’est octroyé deux jours de préparation. Le président candidat, lui, l’aborde dans une position moins confortable qu’alors, avec un bilan qui l’expose davantage aux critiques. Le débat sera animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau, et Lemonde.fr en rendra compte en direct. Il y a cinq ans, plus de 16 millions de téléspectateurs avaient suivi le débat.
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Le Monde
Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif
Après un faux départ, la candidate d’extrême droite n’est pas parvenue à reprendre la main, mercredi, durant près de trois heures d’échanges.
Ce mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) est prête pour la revanche. Cinq ans après le débat raté de l’entre-deux-tours de 2017, la représentante de l’extrême droite affronte de nouveau Emmanuel Macron, déterminée à ne pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. Son échec d’alors, ne cesse-t-elle de répéter, l’a forgée. Il est à peine 21 heures quand les présentateurs annoncent qu’elle prendra la parole la première. Elle a grimacé à la vue du décor mimant l’Elysée, derrière elle, qui valorise à son goût le président en exercice. Mais elle se lance. « La France, c’est son peuple », débute-t-elle avant que sa voix ne soit subitement couverte par le bruit du jingle. Faux départ. Gêne. L’émission n’a pas encore démarré. Emmanuel Macron sourit puis lève les yeux au ciel.
Métaphore d’un rendez-vous raté, une fois de plus, entre la trois fois candidate et son destin présidentiel ? On le saura dimanche soir. En près de trois heures de débat face au président sortant, Marine Le Pen a donné le sentiment de ne jamais parvenir à se replacer sur la ligne de départ quand son adversaire, pugnace, luttait pour ne pas pécher par excès de confiance. Tel un boa constrictor, Emmanuel Macron a semblé resserrer peu à peu son opposante jusqu’à ce qu’elle étouffe. Et les multiples incises et marques de respect du président, lâchant régulièrement des « vous avez raison », ne visaient qu’à mieux souligner les incohérences et les faiblesses du raisonnement de la candidate dont il n’a eu de cesse de dénoncer les « contre-vérités ».
Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen« Vous n’avez pas répondu, car vous n’avez pas de réponses »
Les premières minutes consacrées au pouvoir d’achat promettaient pourtant d’avantager Marine Le Pen. Las, elle a trébuché. Elle a bien accusé Emmanuel Macron d’avoir instauré la taxe carbone et d’avoir coupé les aides au logement de 5 euros, en promettant, elle, de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie « de manière pérenne, pas des chèques, pas des tickets de rationnement ». Et, dès les premières minutes, elle a dressé l’inventaire de ses mesures, qu’elle financerait par la chasse aux « dépenses qui [lui] apparaissent dispendieuses ou nocives » ou par « l’argent qui, en réalité, s’enfuit » – sans dire qu’elle vise l’immigration et la fraude sociale.
Une à une, Emmanuel Macron a démonté les principales promesses de son adversaire. Il a vanté son bouclier énergétique « deux fois plus efficace que la baisse de la TVA », bien que lié à la crise : « J’assume de ne pas subventionner le gaz et le pétrole qu’on ne produit pas, mais plutôt de dépenser l’argent public pour aider les ménages à rénover leur logement ou à changer de véhicule. » Marine Le Pen a rétorqué : « Qui le paye, M. Macron ? Ce sont les contribuables. » « Mais comme la baisse de la TVA », lui a-t-il opposé.
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Le Figaro
Orpea devant la justice pour maltraitance
Agnès LeclairKeren LentschnerLe groupe est attaqué au civil pour «négligence et manque de suivi» par le fils d’une octogénaire décédée. Une affaire datant de 2017.
En plein scandale Orpea, c’est un procès au civil qui tombe mal pour le géant des maisons de retraite. Ce jeudi, les magistrats de la deuxième chambre du tribunal judiciaire de Nanterre se penchent sur une affaire de maltraitance sur une résidente prise en charge dans un Ehpad du groupe, le Clos des Meuniers, à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine. Une première confrontation avec la justice pour Orpea, qui a fait l’objet d’une avalanche de plaintes début avril, dans la foulée du livre de Victor Castanet,Les Fossoyeurs .
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Éric Der Markarian, le fils d’une vieille dame aujourd’hui décédée, demande des dommages et intérêts à Orpea pour «négligence et manque de suivi». Les faits remontent à plus de cinq ans. Un jour du mois de janvier 2017, le personnel de l’Ehpad lui apprend que sa mère de 84 ans a été hospitalisée aux urgences de Saint-Joseph. Les médecins de l’hôpital, interloqués, constatent sur les radios quatre fractures sur les jambes de l’octogénaire. «Ses deux tibias étaient brisés de manière parallèle, ainsi que ses deux fémurs. Sa prothèse au genou était également sortie de son logement, rapporte son fils. Nous ne savons pas ce qu’il s’est passé mais ces blessures n’ont pas pu être causées par une chute, d’autant que ma mère n’était plus mobile et que des barrières protégeaient les côtés de son lit.» Une semaine plus tard, la vieille dame, très affaiblie, décède à l’hôpital. «Son état s’est dégradé et ses douleurs étaient insoutenables. Elle est partie dans le cadre d’une sédation, ajoute son fils, la voix frémissante de colère. J’ai payé 3000 euros par mois un Ehpad qui a tué ma mère. Depuis 2017, je n’arrive pas à faire mon deuil.» Son père, lui, s’est suicidé un an plus tard.
«Aucune excuse»
«Les fautes sont caractérisées dans la négligence et le manque de suivi de la résidente», estime son avocat, Me Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier du barreau de Paris. Ce dernier lui a conseillé une procédure civile car, au pénal, les dossiers sanitaires peuvent être encore plus difficiles et longs à faire aboutir.
Aujourd’hui encore, Eric Der Markarian ignore ce qui s’est passé dans la chambre de sa mère, au Clos des Meuniers. «Le responsable du groupe pour les Hauts-de-Seine et un médecin m’ont reçu en février 2017. Ils m’ont dit qu’ils avaient constaté des dysfonctionnements. Je n’ai eu aucune information d’Orpea, aucune excuse. À chaque fois qu’on a demandé des explications, ils ont reculé. Mais ce qui s’est passé est tellement grave qu’ils se sont séparés de plusieurs des personnes qui travaillaient le week-end précédant l’hospitalisation de ma mère», dit-il.
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Avant même ce drame, le fils de la vieille dame s’était plaint de défauts de prise en charge. «Je retrouvais régulièrement ma mère dans son urine, confie-t-il. Elle était souvent couchée très tôt, dès 16h30. En août 2016, son dentier a disparu. À la suite de cette perte, elle avait du mal à s’alimenter et a perdu énormément de poids. À son arrivée à l’hôpital, elle ne pesait pas plus de 40 kilos.» Au tribunal, il compte sur le rapport «accablant» du médecin diligenté par le juge pour obtenir gain de cause. «Nous avons contesté les conclusions du rapport d’expertise établi dans le cadre de cette procédure, se défend Orpea, interrogé par Le Figaro, car nous estimions que l’évolution défavorable de l’état de la résidente était sans rapport avec sa prise en charge au sein de l’établissement.» Le groupe reconnaît cependant qu’il n’a «pas pu déterminer à ce jour les faits à l’origine de son hospitalisation».
Au-delà de cette audience, Éric Der Markarian attend que de «vraies réponses soient enfin apportées» au scandale des Ehpad.«Il y a sans doute des maisons de retraite qui fonctionnent bien, mais on ne peut pas jouer à la roulette russe avec ses parents. C’est insupportable», lance-t-il.
Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes
De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
Le Monde
Débat Macron-Le Pen : ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle
Les deux candidats ont longuement confronté leur projet sur TF1 et France 2, lors du grand débat rituel avant le second tour de l’élection présidentielle.
Une poignée de main, un faux départ de Marine Le Pen, et deux heures et demie à couteaux tirés. Les deux candidats à la présidence de la République ont eu de vifs échanges sur le fond – bien que plus policés sur la forme – lors du débat télévisé, mercredi 20 avril, à quatre jours du second tour. Emmanuel Macron a d’ailleurs fait remarquer que le débat était « plus discipliné » qu’il y a cinq ans, sous l’approbation de son adversaire.
L’économie, les prix de l’énergie, l’Europe, le réchauffement climatique, l’école… A grand renfort de chiffres – sur lesquels ils se sont systématiquement opposés – et de nombreuses piques verbales, les deux finalistes à la présidentielle ont confronté leurs projets, très divergents, sur de multiples sujets.
Bras de fer sur le pouvoir d’achat
Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont longuement débattu de leurs programmes sur le pouvoir d’achat, première préoccupation des Français. La première a attaqué le second sur son bilan, le second a voulu démontrer « l’inefficacité » des propositions de la première.
« Je veux restituer leur argent aux Français », a lancé Mme Le Pen en déroulant ses propositions en matière de pouvoir d’achat face à son adversaire qui défendait son bilan. Elle a notamment évoqué une baisse « pérenne » de la fiscalité (comme la TVA sur l’énergie ou sur des produits de première nécessité), contrairement aux mesures provisoires mises en place par le gouvernement (comme le chèque énergie ou le bouclier tarifaire).
Election présidentielle 2022 : comment le pouvoir d’achat a redessiné la fin de la campagneLes deux candidats se sont aussi longuement opposés sur la hausse des salaires, sur laquelle Marine Le Pen ambitionne d’agir de manière pérenne, quand Emmanuel Macron revendique le recours au dispositif de primes versées par les entreprises, et qui seraient défiscalisées jusqu’à 6 000 euros. « Dans la vraie vie, quand vous allez chercher un prêt auprès de votre banquier, il vous demande votre salaire et il se moque des primes », a argué Mme Le Pen.
« Vous n’administrez pas les salaires, Mme Le Pen !, lui a opposé Emmanuel Macron. Je ne voudrais pas que celles et ceux qui nous écoutent pensent qu’avec vous, leur salaire va augmenter de 10 %, ce n’est pas automatique. » « Et vous n’administrez pas les primes, M. Macron », lui a rétorqué sa rivale.
Macron attaque Le Pen sur ses liens avec la Russie
Marine Le Pen a exprimé son soutien à l’« Ukraine libre », aux aides apportées à Kiev et aux sanctions contre la Russie – sur ce dernier point, elle s’oppose toutefois au blocage de l’importation du gaz et du pétrole russes.
Emmanuel Macron a répondu que la candidate du Rassemblement national (RN) tenait une position vis-à-vis de l’Ukraine et de la Russie qui « ne correspond pas au vote » des eurodéputés du RN – ils se sont opposés au versement d’une aide financière de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine par un vote – ni à ses positions historiques.
Débat Macron-Le Pen : le président sortant accuse la candidate du RN de « dépendre du pouvoir russe »« Vous avez été, je pense, l’une des premières responsables politiques européennes, dès 2014, à reconnaître l’annexion de la Crimée (…) Vous l’avez fait pourquoi ? Et je le dis avec gravité ce soir, parce que, pour notre pays, c’est une mauvaise nouvelle : parce que vous dépendez du pouvoir russe et que vous dépendez de M. Poutine », a lancé Emmanuel Macron, rappelant que le RN a contracté, en 2014, un prêt auprès d’une banque russe « proche du pouvoir » de M. Poutine.
« J’ai emprunté à une banque russe car aucune banque française n’a voulu me prêter » et « nous remboursons tous les mois rubis sur l’ongle », s’est défendue la députée du Pas-de-Calais, renvoyant M. Macron à sa promesse non tenue de créer une « banque de la démocratie » pour financer les partis politiques.
Le Pen affirme ne pas vouloir sortir de l’euro, Macron l’accuse de vouloir « quitter l’UE sans le dire »
Les deux candidats ont confronté leurs visions de l’UE, Emmanuel Macron défendant une « Europe plus forte, plus intégrée », Marine Le Pen lui opposant une réforme « profonde » de l’UE pour « faire émerger une Alliance européenne des nations ».
Emmanuel Macron s’affiche en défenseur de l’Europe et attaque le projet de Marine Le Pen« Ce que vous décrivez, ça ressemble à une bande à part, a critiqué M. Macron. L’Europe est une copropriété, on ne peut pas décider seul de ripoliner la façade. »
Lors du débat de 2017, Emmanuel Macron avait relevé les fragilités du programme de Marine Le Pen sur la sortie de l’euro et de ses conséquences. Si la candidate du RN a amendé son projet sur ce point, son rival l’a accusée de « mentir sur la marchandise » et de porter un « projet qui ne dit pas son nom, mais qui consiste à faire sortir de l’Europe (…) ».
Derrière le programme européen de Marine Le Pen, de lourdes sanctions financières ou un « Frexit » déguiséLa députée du Pas-de-Calais a répété à plusieurs reprises ne pas vouloir sortir de l’UE ni de l’euro, reprochant à Emmanuel Macron de « tomber dans une forme de complotisme ». « Donc 80 % du programme a changé, c’est une bonne nouvelle par rapport à il y a cinq ans », a répondu Emmanuel Macron.
Le Pen critique les choix d’Emmanuel Macron en matière d’économie
Alignant les chiffres sur la dette, sur la hausse de la productivité, sur le nombre d’emplois industriels, sur la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), ou encore sur le chômage, Marine Le Pen, qui défend le « patriotisme économique », a critiqué un « Mozart de la finance » qui « a un bilan économique qui est très mauvais et un bilan social qui est encore pire » :
« Vous nous expliquez avoir fait beaucoup d’efforts pour les plus modestes. Moi, ce que je vois, c’est qu’il y a 400 000 pauvres supplémentaires sous votre quinquennat. (…) Vous dites que vous êtes très bon en économie, que les entreprises vous adorent… Or, il y a 400 milliards d’euros de déficit de la balance commerciale, un record absolu. »
Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le PenEmmanuel Macron a répondu en défendant son bilan, balayant un usage abusif des chiffres du chômage, rappelant que 600 milliards d’euros de dette supplémentaires étaient dus au « quoi qu’il en coûte » dont il s’est dit « fier », et assurant que la plus grosse baisse d’impôts décidée sur le quinquennat concernait la taxe d’habitation pour la majorité des ménages.
Les deux candidats ont également confronté leurs projets sur l’âge de départ à la retraite. Alors que, durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a proposé de le fixer à 64 ans en 2027, son adversaire, qui privilégie en la matière une fourchette « entre 60 et 62 ans », a estimé que « la retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable » et « absolument pas justifiée sur le plan budgétaire ».
Au lendemain du premier tour, Macron contraint d’évoluer sur la retraite à 65 ans, « point de crispation » de son projet présidentielEmmanuel Macron lui a répliqué en insistant sur la « nécessité de rééquilibrer les finances des retraites » et a attaqué le financement de son projet : « Soit vous avez des impôts cachés, soit vous allez mettre en péril les pensions des retraités. »
« Vous êtes climatosceptique », « vous, vous êtes climatohypocrite » : passe d’armes sur la transition écologique
Comme sur tous les autres thèmes, Marine Le Pen a attaqué Emmanuel Macron sur sa philosophie et sur son bilan écologique et les deux rivaux se sont écharpés sur la faisabilité et l’efficacité de leurs projets respectifs.
La candidate a défendu son projet de « localisme » et dénoncé « l’hypocrisie qui consiste à refuser de voir que c’est le modèle économique fondé sur le libre-échange qui est responsable d’une grande partie de l’émission des gaz à effet de serre ». Mme Le Pen s’est déclarée favorable à « la transition » écologique, mais il faut qu’elle soit « beaucoup moins rapide que ce qu’on impose aux Français ».
Election présidentielle 2022 : un second tour éloigné des enjeux climatiques« Vous êtes climatosceptique », l’a accusée Emmanuel Macron, défendant son bilan et dénonçant le projet de sa concurrente, qui souhaite stopper tous les nouveaux projets éoliens et solaires : « Votre stratégie est une stratégie du tout-nucléaire. Elle n’est pas possible. » « Je ne suis absolument pas climatosceptique, mais vous êtes un peu climatohypocrite », a rétorqué la candidate du RN.
Elle a notamment reproché à M. Macron son « écologie punitive », ses choix de début de mandat, entre autres le fait d’avoir fermé la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), et son soutien aux énergies renouvelables, dont elle affirme qu’elles ne sont pas efficaces car intermittentes.
Macron promet une revalorisation des enseignants, Marine Le Pen l’attaque sur le rôle du cabinet de conseil McKinsey
Sur l’éducation, Emmanuel Macron a promis d’« investir sur l’école » s’il est réélu et a tenu à défendre son bilan, et notamment le maintien de l’ouverture des écoles pendant la pandémie de Covid-19 : « On a évité des drames tels qu’ils se sont passés aux Etats-Unis ou dans d’autres pays européens [qui ont fermé les établissements scolaires plus longtemps] », a-t-il affirmé.
« La réforme que vous proposez consiste à payer les professeurs en fonction des résultats de leurs élèves. Je ne sais pas si c’est [le cabinet de conseil] McKinsey qui a proposé ça », a répondu Marine Le Pen, faisant valoir sa mesure de revalorisation du salaire des enseignants de 3 % par an sur cinq ans.
McKinsey et Macron : le vrai et le faux sur la polémique« De manière inconditionnelle il y aura une revalorisation d’environ 10 % des salaires des enseignants et il n’y aura plus de démarrage de carrière sous 2 000 euros par mois. Donc, je veux dire ici très clairement que ce n’est conditionné à absolument rien », a rétorqué M. Macron.
Sur la laïcité, Macron accuse Le Pen de pousser à la « guerre civile »
Les deux candidats ont conclu cet échange sur la laïcité en actant leur « incontestable divergence ». Interrogée sur le sujet, Marine Le Pen a affirmé lutter contre « l’idéologie islamisme », « pas contre la religion de l’islam, il n’y a aucun problème », et s’est dit favorable à l’interdiction du voile dans l’espace public.
Emmanuel Macron a critiqué le fait que sa rivale soit passée « d’une question sur le voile » « au terrorisme, pour revenir à l’islamisme, et pour aller vers les étrangers ». « Vous créez un système d’équivalence par votre cheminement qui confond tous les problèmes et qui les entretient », a tancé le président sortant, fermement opposé à une « interdiction de quelconque signe religieux dans l’espace public ».
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’opposent sur la liberté religieuse« Vous allez créer la guerre civile si vous faites ça », a ajouté M. Macron. La France, patrie des Lumières, deviendrait avec vous le premier pays au monde à interdire les signes religieux dans l’espace public, cela n’a aucun sens. (…) Ce n’est pas la France de l’universalisme ce que vous proposez (…), c’est une trahison de l’esprit français et de la République. »
« Mme Le Pen, on parle de religion, (…) vous ne pouvez pas expliquer qu’une loi qui interdit le voile dans l’espace public est une loi contre l’islamisme radical », a lancé M. Macron. « Eh bien si », a répliqué son adversaire. « Les bras m’en tombent », a conclu Emmanuel Macron.
Sur les institutions, Macron promet une « autre pratique du pouvoir », Le Pen vante l’utilisation du référendum
Emmanuel Macron a dit vouloir « une autre pratique du pouvoir », s’affirmant personnellement favorable à la proportionnelle à l’Assemblée nationale et exprimant son souhait d’installer une commission transpartisane sur les voies et les moyens de changer les institutions.
« Un espace dans lequel les élus de différents partis qui discutent et, accessoirement, qui votent, ça s’appelle l’Assemblée nationale. Vous l’avez mise de côté pendant cinq ans », a rétorqué, cinglante, Marine Le Pen. La candidate du RN a accusé le président de ne pas avoir « consulté » ni « entendu » les « gilets jaunes ». « Vous les avez maltraités, avec des mots violents à leur égard », a estimé Mme Le Pen, insistant sur son projet de mise en œuvre du référendum d’initiative citoyenne.
Présidentielle 2022 : le renouvellement des institutions, un impératif démocratique« Dans mon référendum sur l’immigration, il y a une révision constitutionnelle. Je passerai par l’article 11 de la Constitution », a aussi assuré la candidate du RN face aux critiques d’Emmanuel Macron, qui évoquait le caractère inconstitutionnel de la procédure. « Le souverain, c’est le peuple, ce n’est pas le Conseil constitutionnel », a affirmé la candidate d’extrême droite. « Vous proposez donc une formule qui éradique le rôle de l’Assemblée nationale », a répliqué Emmanuel Macron.
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“Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute” : à gauche, les “traîtres” à Mélenchon sur le billot
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Live animé par Clémence Apetogbor, Marie Slavicek et Eléa Pommiers
- La Russie a annoncé, mardi, avoir mené une dizaine de frappes aériennes et de missiles dans l’est de l’Ukraine, entamant, selon Kiev, « la bataille pour le Donbass » annoncée depuis des semaines. Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, il s’agit d’une « nouvelle phase » de la guerre.
- Le ministère de la défense russe a appelé toute l’armée ukrainienne à « déposer les armes » et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur « résistance insensée ». Mercredi matin, Sergi Volyna, un commandant de la 36e brigade de la marine nationale, retranchée dans le complexe sidérurgique d’Azovstal, a lancé un appel au secours : « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures. »
- L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l’air, a fait savoir, mardi, le Pentagone, qui n’a pas précisé le nombre des appareils fournis ni les pays les ayant fournis. Il s’agit vraisemblablement de MIG-29, de fabrication russe, que Kiev réclamait depuis le début du conflit et dont disposent une poignée de pays d’Europe de l’Est.
- Aucun couloir d’évacuation n’a pu être mis en place, mardi en Ukraine, pour le troisième jour de suite, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Moscou a cependant déploré que « personne » n’ait emprunté un couloir ouvert à Marioupol et a annoncé qu’il serait de nouveau ouvert mercredi.
- Lors d’une réunion en visioconférence, les Etats-Unis et l’Union européenne sont parvenus à « un large consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l’adoption de nouvelles sanctions », a déclaré le gouvernement italien. Les alliés sont aussi tombés d’accord sur la nécessité d’« accroître l’isolement international de Moscou ».
- Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a jugé que le président russe, Vladimir Poutine, portait la responsabilité des « crimes de guerre » en Ukraine, qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.
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Analyse. La panique financière russe des premiers jours de conflit est enrayée
Témoignages. Pour accueillir les réfugiés venus d’Ukraine, l’indispensable médiation des interprètes bénévoles
Entretien. « Le scénario catastrophe est celui d’une fragmentation de l’économie mondiale »
Reportage. L’implacable avancée de l’armée russe dans le Donbass
Vidéo. Les habitants de Boutcha enterrent leurs morts à la chaîne
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Présidentielle : que reste-t-il du « front républicain » ?
À quelques encablures du second tour de l’élection présidentielle, que reste-t-il du “front républicain” ? L’objet est ridé, essoufflé, indéniablement fatigué mais il remue encore, caricature de sa caricature : des sportifs, des artistes, des syndicalistes, des patrons, des autorités religieuses, des politiques de tous bords en appellent au barrage contre Marine Le Pen. La réplique sur l’échelle du reductio ad hitlerum s’affaiblit à proportion que la réalité désenvoute le mythe mais elle opère encore – à la marge réflexe pavlovien, Potemkine prétendument démocratique, mais dont l’efficience se gage sur des ressorts propagandistes. Au fond, on fabrique du “front républicain” comme on fabrique du “consentement” pour reprendre la formule magique du maître des relations publiques et de la propagande, Edward Bernays qui, tout au long du XXe siècle, vendit ses services à ses clients oligarchiques dont il écrivit noir sur blanc qu’ils avaient vocation à gouverner.
Dès lors rien de surprenant à ce que ce front imparfaitement appelé “républicain” soit désormais exclusivement l’expression, la vitrine des arrière-boutiques des élites.
Nous sommes dans cet entre-deux-tours au cœur de ce “moment Bernays” de haute domestication des opinions. Évidemment cela infuse par le haut d’abord, conformément au demeurant à la sociologie macroniste qui est celle des CSP plus… et des seniors. Jacques Ellul qui travailla sur les mécanismes de propagande expliquait avec justesse que le propagandé n’était pas forcément celui que l’on imagine : non pas le peuple dans ses strates populaires et moyennes, mais surtout le représentant des élites intellectuelles ou économiques qui pour des raisons existentielles ou d’intérêts trouve et va chercher dans l’exposition à la propagande le meilleur moyen de se rassurer et de se protéger.
Dès lors rien de surprenant à ce que ce front imparfaitement appelé “républicain” soit désormais exclusivement l’expression, la vitrine des arrière-boutiques des élites. L’instrument n’est plus que de marketing, il est tout de tactique alors que le risque populaire bien plus que populiste menace le parti de l’ordre, il est évidemment à terme de très mauvaise politique car il vise à rendre impossible par une sorte d’intimidation pseudo-civique toute forme d’alternative électorale à l’os techno-illibéral qui est la nature profonde du macronisme inopportunément considéré comme un courant appartenant à la tradition libérale.
La réactivation de cette figure spectrale joue comme l’assurance-vie d’une vision du monde qui n’accepte d’opposition que métabolisable dans son propre système de pensée – d’où la cannibalisation des ultimes scories de ce qu’il reste des partis de gouvernement ; ou virtuelle, c’est-à-dire rendue inopérante par l’interdit psycho-moral qui présente son accès potentiel au pouvoir comme une transgression absolue d’une frontière sacrée. L’opposition sous cet angle ne peut que se rallier, ou être empêchée. C’est là une tenaille structurelle qui de facto conduit sans le dire à une forme invertébrée de régime de parti unique de la pensée unique. Le dire et le constater n’est pas être anti-républicain ; c’est au contraire être pleinement républicain. La gérontocratie électorale des boomers-élitaires qui a voté majoritairement pour le sortant lors du premier tour a comme donné mandat au jeune Macron de réaliser la survie de ses idées de démantèlement de la souveraineté, de dévitalisation de la citoyenneté et de standardisation à la mondialisation techno-managériale.
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
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[Benedetti] Présidentielle : que reste-t-il du « front républicain » ?
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique Le Figaro
Nouveau blocage de lycées à Paris avant le second tour de la présidentielle
Climat, égalité hommes-femmes, éducation... Ces sujets n'auraient pas été suffisamment traités pendant la campagne, selon les lycéens qui bloquent plusieurs établissements à Paris.
Des lycéens se sont à nouveau mobilisés ce jeudi à Paris, bloquant des établissements pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, après une première mobilisation mardi et dans le sillage du mouvement étudiant lancé la semaine dernière.
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«On laisse entrer les prépas, mais pas les lycéens. On est là toute la journée pour nous faire entendre avant le second tour et s'il faut se mobiliser à nouveau après les vacances, on sera là», a expliqué à l'AFP Elias, 15 ans, en classe de seconde, devant le collège lycée Lavoisier situé dans le Vème arrondissement de Paris.
«Questions relatives au climat»
Une centaine de lycéens bloquaient l'entrée de cet établissement en milieu de matinée dans une ambiance bon enfant, a constaté une journaliste de l'AFP. Sur les grilles de la porte d'entrée étaient accrochées différentes pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «pas de haine, ni de Le Pen», «la jeunesse emmerde le Front national» ou encore «3 ans (Giec) Urgence».
«Les questions relatives au climat ont été complètement étouffées par le Covid alors qu'il y a urgence à agir. On ne lâchera rien», selon Nabil, 17 ans, en Terminale. Un peu plus à l'est de la capitale, entre 150 et 200 lycéens étaient également mobilisés devant l'entrée du lycée Voltaire.
«On n'est pas écoutés»
Ils en bloquaient l'accès avec des poubelles et un amas de barrières, vélos, devant une affiche sur laquelle était écrit «ni Macron, ni Le Pen», a constaté une autre journaliste de l'AFP. «On est là parce qu'on n'est pas écoutés. On est en colère», a déclaré Paloma, 15 ans, en seconde dans ce lycée du XIème arrondissement.
«L'égalité hommes-femmes, l'éducation, rien ne va, donc on se révolte», a-t-elle ajouté. «Ça devient pénible de se faire oublier à chaque fois, estime aussi Charlotte, 15 ans. On manifeste pour montrer qu'on est là et qu'on est contre ce qui se passe». D'autres établissements parisiens tels que la cité scolaire Hélène Boucher, le lycée Jules Ferry ou encore le lycée Victor Hugo étaient également bloqués, selon différentes images publiées sur Twitter.
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Au même moment, une trentaine d'étudiants étaient rassemblés devant France Universités à Paris pour tenter d'interpeller les présidents d'université et leur demander de rouvrir les facultés qui sont fermées «pour empêcher les blocages».
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
Législatives: la bataille du troisième tour
DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.
Le Figaro
Les pauvres: une cible pour s’enrichir, sur France 2
- Par
François Aubel
- Mis à jour
le 21/04/2022 à 13:28
- Publié
le 21/04/2022 à 13:28
«Complément d’enquête» montre que les plus démunis sont devenus plus que jamais un vrai business.
«Actes de mutilation sur des dents saines», «pratiques illicites de facturation», «manquement sur les règles d’hygiène et sur la qualification du personnel». Le constat des enquêteurs de l’agence régionale de santé (ARS) est accablant pour le centre Proxidentaire de Chevigny-Saint-Sauveur, près de Dijon (Côte-d’Or).
Julie, 33 ans, dit avoir été victime de cette structure low cost qui a dû fermer à la suite de nombreuses plaintes. Des trois incisives et une canine qui lui ont été arrachées le même jour, cette mère de famille garde une prothèse provisoire et un trou béant dans la gencive. Un «quotidien de honte et de douleur» que partage Melissa, intérimaire, qui a fréquenté le même centre. Deux femmes devenues, faute de moyens, des «sans dents». «J’ai engagé beaucoup de frais pour avoir une dentition correcte et finalement, je ne peux plus me faire soigner, je ne peux plus manger et les chèques ont été encaissés malgré tout», confie-t-elle.
Marchand de sommeil
Ce nouveau numéro de «Complément d’enquête» s’attaque aux profiteurs de crise. À celles et ceux
qui prospèrent sur le dos des plus démunis. En France, dix millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et ils peuvent «rapporter gros» comme le montre ce reportage.
À Grigny, un marchand de sommeil loue, à un prix indécent, un placard de 6 mètres carrés en guise de logement. Des fausses offres d’emplois proposées aux chômeurs aux steaks hachés de l’aide alimentaire composés de cartilage et de soja, l’éventail des arnaques dénoncées est large. Trop large peut-être.
On aurait aimé que certaines pratiques soient approfondies mais elles permettent malgré tout de comprendre pourquoi le thème du pouvoir d’achat est à ce point devenu central dans la campagne présidentielle.
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L'Humanité
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC
ActuSelon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.
Jérémie BazartEn France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.
Pollution de l’air et bruit
Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).
L’impact des niveaux de particules
L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).
Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.
Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier
Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.
Réduction du stress, augmentation de l’activité physique
Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »
Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.
« Nous devons réaliser des villes et des cités plus durables »
L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »
(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.
Les deux causes d’AVC
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Deux causes sont possibles :
- l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
- ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.
Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.
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Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition
Guillaume TabardANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.
Les prochaines élections législatives seront-elles l’acte de décès du scrutin majoritaire? La future Assemblée nationale risque non seulement d’avoir peu à voir avec la physionomie politique de la France mais aussi de s’éloigner de la stabilité qui était la marque des institutions de la Ve République.
C’est vrai dans l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen où, pour la première fois depuis 2002, l’effet confirmation-amplification des législatives par rapport à la présidentielle n’aurait rien de garanti. Même élue, la candidate du RN aurait beaucoup de difficultés à obtenir une chambre «bleu marine» avec le mode de scrutin actuel. C’est ce qui explique qu’en 2017, avec un score proche de celui de LR, le FN n’ait pu faire élire que 7 députés.
Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait à l’inverse non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition. Sur son flanc droit, l’absence de recomposition immédiate rendra quasiment impossible l’émergence d’une force d’alternance. Même avec un «Yalta» sur les circonscriptions, pas même encore en négociation, le Rassemblement national et Reconquête! auront du mal à décrocher suffisamment d’élus pour constituer un groupe.
Fragmentation du paysage politique
LR sera également dans une position difficile même si les 101 sortants miseront sur leur implantation personnelle pour compenser les vents nationaux mauvais. Il y a cinq ans, LR avait eu deux fois plus de députés que de circonscriptions où François Fillon était arrivé en tête, mais cette fois, Valérie Pécresse n’a pas dépassé les 18 % dans une seule circonscription. Le 19 juin, outre de sa propre érosion, LR risque d’être victime de la défection de ses sortants qui feront le choix de l’alliance avec LREM pour être réélus. Qu’ils soient plus d’une trentaine comme Nicolas Sarkozy l’aurait garanti à Emmanuel Macron ou à peine une dizaine comme on le prétend au groupe LR, ce seront autant de bascules de l’opposition vers la majorité. Que restera-t-il alors à la droite anti-antimacroniste?
La question est la même au PS à partir d’effectifs encore plus réduits. Score d’Hidalgo, ralliements à la majorité, c’est l’existence même d’un groupe socialiste qui est en jeu. L’ancrage territorial était la dernière carte que le PS aurait pu jouer dans le cadre d’une recomposition de la gauche. Mais les mélenchonistes, qui ont «tué le match» de ce côté-ci de l’échiquier préfèrent la mort du PS à un renfort pour préserver des circonscriptions. À gauche, LFI veut un grand remplacement, pas de petits arrangements. Cela se paiera cher dans l’hémicycle.
La nouvelle fragmentation du paysage politique conduira-t-elle à une hégémonie macroniste, au-delà de son poids électoral réel et sous la forme d’une mosaïque de groupe? C’est alors au sein de la majorité que s’organiseraient les clivages et que des tentations «séparatistes» naîtraient. L’absence ou l’insuffisance des oppositions se paie en division. Un tel scénario affaiblirait un scrutin majoritaire qui peut fonctionner avec une majorité et une opposition claires ; pas avec une majorité attrape-tout et des oppositions trop éclatées.
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«Pécressethon»: entre moqueries et compassion
La candidate des Républicains est «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros».
Législatives: la bataille du troisième tour
DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.
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Le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne
L'entreprise avait été la première d'envergure à s'opposer à l'invasion de l'Ukraine.
Le président du géant russe du pétrole Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, a annoncé jeudi l'entreprise, une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni. «Le président et membre du conseil d'administration de Loukoïl, Vaguit Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à (ses) fonctions», selon un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe qui est également coté à la Bourse de Londres. Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays.
À lire aussiLe géant pétrolier russe Loukoïl appelle à arrêter la guerre en Ukraine
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Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes. Les États-Unis ont déjà adopté des sanctions contre le secteur énergétique russe, tandis que l'Union européenne, bien plus dépendante des hydrocarbures russes, y réfléchit.
De nombreux oligarques et hauts responsables occidentaux ont été sanctionnés par les Occidentaux, et leurs avoirs gelés, mais Vaguit Alekperov est le premier patron d'un groupe de ce rang du secteur des hydrocarbures à démissionner. Les sanctions visant un autre milliardaire, Roman Abramovitch, ont conduit ce dernier à la mise en vente du club de Chelsea qu'il avait racheté en 2003.
PODCAST - En politique comme dans la vie, dire est-ce faire ? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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Pourquoi les prix des voitures s’envolent
DÉCRYPTAGE - Depuis le début de l’année, les constructeurs font valser les étiquettes pour répercuter les hausses de coûts.
Un Américain obtient 450.000 dollars en compensation d'une fête d'anniversaire non désirée
Ce dernier avait été licencié peu après avoir fait une crise de panique à cause d'une fête d'anniversaire organisée par son entreprise, qui lui était consacrée.
États-Unis : un porte-conteneurs de la société Evergreen échoué depuis un mois sur la côte Est finalement désensablé
L'Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars. Il est opéré par la compagnie dont un autre navire, l'Ever Given, avait bloqué le canal de Suez en mars 2021.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Anna Villechenon et Clémence Apetogbor
- Les combats se sont intensifiés, mercredi, dans l’est et le sud de l’Ukraine. Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol, dans le Donbass, réclament à la communauté internationale des « garanties de sécurité », au moment où les forces russes comptent s’emparer de la totalité de cette ville assiégée où sont bloqués soldats et civils. « Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l’aide d’un tiers », munis d’armes, « afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées », a dit, jeudi matin, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov.
- Le gouverneur de Louhansk a déclaré que les forces russes contrôlaient désormais 80 % de la région, qui est l’une des deux régions qui composent le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Serhi Haïdaï a déclaré que, après avoir pris Kreminna, les Russes menaçaient maintenant les villes de Roubijne et Popasna et il a exhorté tous les habitants à évacuer immédiatement.
- « Nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l’Ukraine gagne la guerre », a déclaré à Kiev le président du Conseil européen, Charles Michel, venu rencontrer le président, Volodymyr Zelensky. Il a notamment promis que des sanctions cibleraient bientôt les exportations russes de pétrole et de gaz.
- « Aujourd’hui, je peux confirmer que l’attitude de l’Occident est devenue plus chaleureuse », a salué, mercredi sur BFM-TV, Volodymyr Zelensky à propos de l’aide matérielle apportée à l’Ukraine « Nous attendons les livraisons des armements, nous avons des dates provisoires et nous avons des garanties », a dit le président ukrainien.
- Moscou a affirmé, mercredi, avoir réussi le premier tir d’essai de Sarmat, son missile intercontinental. Le Pentagone a réagi, en assurant que le tir était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les Etats-Unis ni pour leurs alliés.
- Aucun couloir d’évacuation n’a été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d’accord avec les Russes.
- L’invasion russe a déjà poussé vers les pays voisins de l’Ukraine – à commencer par la Pologne – plus de cinq millions d’Ukrainiens, un record depuis la seconde guerre mondiale.
- Une responsable ukrainienne a reproché, mercredi, au Comité international de la Croix-Rouge de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens, le soupçonnant d’être « complice » de « déportations » vers la Russie, des accusations vivement rejetées par le CICR.
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Le Figaro
Sablé-sur-Sarthe, ancien fief filloniste symbole de l’effacement de la droite
Jean CittoneREPORTAGE - Dans cette commune de 12.000 âmes, le parti des Républicains n’est arrivé qu’en quatrième position lors du premier tour de la présidentielle. Loin derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Envoyé spécial dans la Sarthe
Les rues sont calmes et le soleil inonde tranquillement les rues de Sablé-sur-Sarthe, ses maisons à colombages et son château surplombant la rivière. En ce dimanche de Pâques, les cloches carillonnent longuement pour célébrer la résurrection du Christ. Mais, une semaine plus tôt, c’est une véritable crucifixion dont il a été question dans les urnes de cet ancien fief de la droite.
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Celle du parti des Républicains, arrivé en quatrième position, avec 6,59 % des suffrages exprimés, loin derrière Emmanuel Macron (31,05 %), Marine Le Pen (24,20 %) et Jean-Luc Mélenchon (19,04 %). Un trio de tête assez similaire aux résultats nationaux, mais qui peut surprendre dans cette commune de 12.000 âmes, dirigée pendant plus de dix-huit ans par François Fillon.
En 2017, l’ancien premier ministre avait d’ailleurs réuni 45,08 % des voix au premier tour, loin devant Emmanuel Macron (16,33 %) et Jean-Luc Mélenchon (13,96 %). S’il possède toujours un manoir sur la commune voisine de Solesmes, l’ancien enfant chéri de la Sarthe se fait désormais discret. «François Fillon, je ne veux même pas en parler», bougonne Gérard, installé à une terrasse ombragée de la place Raphaël-Élizé. Cinq ans après l’échec de la droite, ce retraité de 68 ans n’a pas pardonné à François Fillon cette débandade, ni songé une seule seconde à voter pour Valérie Pécresse. Pour lui, le bulletin de vote aura été identique les 10 et 24 avril: Emmanuel Macron. Car pour lui, le président «était de loin le meilleur des douze candidats».
J’aurais aimé voter pour Valérie Pécresse, mais on ne savait pas trop où elle allait
«Pour qui d’autre voulez-vous que nous votions?», s’esclaffe presque Geneviève* au sortir de la messe, sur le parvis de l’église Notre-Dame. Cette Sabolienne de 74 ans est elle aussi catégorique. Son vote, le 24 avril, ira de nouveau à Emmanuel Macron. Au premier tour, cette ancienne sympathisante des Républicains avoue pourtant avoir choisi presque par dépit, forcée de constater que la candidature de Valérie Pécresse avait pris l’eau. «J’aurais aimé voter pour elle, mais on ne savait pas trop où elle allait», regrette Geneviève, pour qui la prétendante n’a pas su ressusciter la droite.
Devant l’église, un ancien filloniste estime quant à lui que même si Emmanuel Macron ne représente pas «toutes les valeurs de la droite», il serait «plus digne de confiance» que la candidate LR. Surtout face au risque d’une victoire du Rassemblement national.
«Elle a l’air plus crédible qu’il y a cinq ans»
En 2017, Marine Le Pen n’était arrivée qu’en quatrième position à Sablé-sur-Sarthe au premier tour, avec 13,79 % des voix. Cette fois-ci, elle obtient 24,20 %, installant d’emblée un duel avec le président-candidat. Marthe*, qui promène ses petits-enfants le long du château, y voit le symbole de la normalisation du Rassemblement national. «Je n’ai pas voté pour elle, mais franchement elle a l’air plus crédible qu’il y a cinq ans, et moins dangereuse.» Pour cette Sabolienne, la victoire du RN le 24 avril n’est plus impossible, que ce soit à Sablé-sur-Sarthe ou à l’échelle du pays.
*Les prénoms ont été modifiés.
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Le Monde
Débat de l’entre-deux-tours : les affirmations de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron vérifiées
Retrouvez les erreurs factuelles ou le contexte de plusieurs des thèmes abordés lors du débat entre les deux candidats au deuxième tour de la présidentielle 2022.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés, mercredi 20 avril, lors du débat de l’entre-deux-tours. Leur précédente confrontation, en 2017, avait été très virulente et le débat n’avait été qu’invectives et fausses informations. Le ton, cette année, était plus policé, bien que les désaccords fussent manifestes sur la plupart des points abordés. A défaut d’erreurs factuelles évidentes, chacun des candidats a tenté de décrédibiliser le programme de l’adversaire en prenant des libertés avec les faits et en s’abstenant de préciser le contexte nécessaire pour les appréhender.
Sur le pouvoir d’achat
Marine Le Pen : « Vous avez pris la décision de vous opposer au fait de pouvoir accorder l’allocation [aux adultes handicapés] quel que soit le revenu du conjoint. »
Emmanuel Macron : « C’est vrai que nous nous sommes opposés à cette réforme. Vous ne l’avez pas non plus votée, vous n’étiez pas là. »
Comprendre la polémique sur l’AAH
L’allocation aux adultes handicapés (AAH) est une aide d’un montant maximum de 904 euros censée assurer aux personnes handicapées un minimum de ressources ; 1,2 million de personnes la perçoivent. Elle est notamment calculée en fonction des revenus du ou de la conjointe et commence à diminuer dès que le ou la partenaire gagne plus de 1 065 euros par mois. Autrement dit, une personne handicapée a de grandes chances de voir ses revenus baisser si elle est en couple. Ce mode de calcul est dénoncé par plusieurs collectifs, qui estiment qu’il entretient les personnes handicapées dans la dépendance, et il est devenu un sujet de débat politique.
Des députés venant de différents partis s’y sont intéressés. La députée du Parti communiste français (PCF) Marie-George Buffet a déposé une proposition de loi dès 2017. En 2021, une nouvelle proposition de loi à l’initiative de la députée du Parti radical de gauche (PRG) Jeanine Dubié est mise au vote à l’Assemblée nationale, mais elle est, finalement, retoquée en raison du blocage de la majorité présidentielle. Le gouvernement a préféré à la déconjugalisation un abattement forfaitaire sur les revenus du conjoint, craignant qu’une telle réforme n’ouvre une brèche à la déconjugalisation d’autres minima sociaux. Le président Emmanuel Macron a toutefois changé d’avis récemment à ce sujet, à l’issue du premier tour de la présidentielle 2022, en affirmant qu’il allait « bouger sur ce point ».
En 2021, les députés du Rassemblement national (RN), y compris Marine Le Pen, ne sont pas dans l’Hémicycle le jour du vote en deuxième puis troisième lecture, comme le précise le site de l’Assemblée nationale. Le parti d’extrême droite soutient, pourtant, cette mesure depuis plusieurs années : la déconjugalisation ainsi que la revalorisation de l’AAH figuraient dans le programme de Marine Le Pen en 2017 et y figurent de nouveau en 2022.
« Madame Le Pen, vous avez voté contre le bouclier tarifaire. »
Vrai
A plusieurs reprises durant le débat, Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen d’avoir voté contre le projet de « bouclier » énergétique. C’est exact. Lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances pour 2022, adopté en première lecture le 19 octobre 2021 avec 349 voix pour et 205 contre, Marine Le Pen figurait parmi les opposants.
Il comportait le fameux « bouclier tarifaire », proposé par la majorité, pour contrer les effets de la hausse des tarifs du gaz et de l’électricité. Il prévoit notamment le blocage à 4 % jusqu’au printemps 2022 du prix du gaz, puis un lissage des prix du gaz et de l’électricité jusqu’en juin.
Durant la campagne, Marine Le Pen avait agité la menace d’un possible doublement du prix du gaz, une fois cette période révolue, estimant qu’il aurait dû augmenter de 73 %, sans préciser qu’elle s’était opposée à cette mesure.
« L’inflation est supérieure d’un point à la croissance. »
Faux, pour l’instant
Marine Le Pen a défendu sa proposition d’instaurer une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à taux zéro sur les produits de première nécessité quand l’inflation est supérieure d’un point à la croissance. Emmanuel Macron a affirmé que ce n’est pas le cas aujourd’hui et que la mesure prônée par la candidate du RN ne s’appliquerait donc pas. Cette dernière le conteste.
Que disent les chiffres ? En 2021, l’inflation (2,8 %) était nettement inférieure à la croissance (7 %, après une baisse de 8 % en 2020), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Mais la guerre en Ukraine a amené une pression supérieure sur les prix, qui étaient en hausse de 4,5 % sur un an, selon l’Insee. La croissance, elle, ralentit : elle était en hausse de 0,3 % au premier trimestre 2022, selon les derniers chiffres de l’Insee, et de 5,5 % sur un an.
Emmanuel Macron a donc raison d’affirmer qu’à ce stade l’inflation reste inférieure à la croissance et que la TVA à taux zéro, proposée par Marine Le Pen, ne s’appliquerait donc pas dans la situation actuelle. Mais ce constat pourrait, cependant, ne plus être valable dans quelques mois, si la tendance se poursuit.
« Je vais baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie. »
Pourquoi c’est compliqué
Marine Le Pen affirme vouloir baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie (carburants, gaz, électricité et fioul). Pour ce faire, la candidate doit passer par l’Union européenne (UE), qui encadre les niveaux de TVA pour ses Etats membres. Le droit européen permet, en effet, déjà d’appliquer une TVA réduite sur certains produits de première nécessité. Mais sur les carburants, la tâche s’avère compliquée, car ils ne figurent pas dans la liste des produits qui peuvent bénéficier d’une taxe réduite, selon la Commission européenne.
Marine Le Pen devrait donc renégocier au préalable avec Bruxelles, ce qui pourrait prendre du temps (lorsque Jacques Chirac, alors président de la République, avait entamé au début des années 2000 des négociations pour réduire la TVA dans la restauration, cela avait pris plusieurs années). A défaut, elle devrait s’affranchir des règles, à l’instar de la Pologne, qui a réduit la TVA à 8 % sur les carburants en février sans accord au préalable, mais qui pourrait en subir les conséquences financières dans les semaines à venir.
« Il y a 400 000 pauvres supplémentaires sous votre quinquennat. »
Vrai
Si la candidate du Rassemblement national ne précise pas sur quelle source elle s’appuie, les instituts de référence lui donnent raison. Selon l’Insee et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, en 2017, 8,9 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté monétaire ; ce chiffre monte à 9,2 millions en 2019 et même à 9,3 millions en 2020, dernière année connue, soit effectivement une hausse de 400 000 personnes.
Cette évolution contredit les affirmations d’Emmanuel Macron, qui s’était félicité en novembre 2021 que « la pauvreté n’[ait] pas augmenté », malgré la pandémie de Covid-19. Le président s’appuyait alors sur un rapport de l’Insee, qui jugeait que le taux de pauvreté était resté relativement stable en 2020, à 14,6 % de la population française, et ce, malgré la crise, grâce notamment aux nombreuses aides mises en place. Mais cette stabilité étonnante s’expliquait, en partie, par un biais méthodologique : l’Insee concentrait son enquête sur les ménages dits « ordinaires », dont sont notamment exclues toutes les personnes vivant en collectivité ou communauté – en particulier les étudiants, qui comptent parmi les personnes les plus touchées par la crise.
Par ailleurs, la situation des personnes vivant déjà dans la pauvreté s’est, elle, aggravée. La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et l’Insee estiment que les associations de distribution d’aide alimentaire ont enregistré une hausse de 7,3 % des inscriptions de 2019 à 2020 et de 10,6 % des volumes de denrées distribuées. Un indicateur mis en place pour la première fois, justement pour refléter l’ampleur de cette nouvelle pauvreté.
Sur les relations internationales
« Vos positions [sur l’Ukraine], Marine Le Pen, ne correspondent pas aux positions que votre parti et vos parlementaires défendent au Parlement européen. »
Vrai
Emmanuel Macron rappelle que les eurodéputés ont voté contre un soutien financier à l’Ukraine au Parlement européen. « C’est faux », lui répond Marine Le Pen.
Pourtant, le 16 février 2022, tous les eurodéputés du Rassemblement national avaient, en effet, voté contre une résolution du Parlement européen approuvant l’octroi d’un prêt de 1,2 milliard d’euros à l’Ukraine, qui rencontrait des difficultés financières, en raison de la menace militaire russe.
Pour justifier leur opposition à ce texte, les eurodéputés RN ont expliqué que cette dépense était inutile, car les précédentes aides fournies à l’Ukraine n’avaient pas eu de résultats en matière de lutte contre la corruption.
« J’ai été obligée d'aller faire un prêt à l’étranger (...). Je n’ai pas d'autre dépendance que de rembourser mon prêt. »
Comprendre la polémique
Emmanuel Macron souligne les liens financiers du Rassemblement national avec la Russie. Le RN a, en effet, pu trouver à Moscou un soutien financier qui lui faisait souvent défaut en France, en raison de la frilosité des banques à prêter de l’argent à l’extrême droite.
En avril 2014, le microparti de Jean-Marie Le Pen, Cotelec, a reçu un prêt de 2 millions d’euros de la part d’une obscure société offshore chypriote, Vernonsia Holdings Ltd. Si l’identité du propriétaire de cette société n’a jamais été clairement établie, Mediapart a révélé qu’elle était alimentée par des fonds russes et liée à Yuri Kudimov – un ancien agent du KGB qui a dirigé la banque d’Etat russe VTB, considéré comme proche de l’influent oligarque Konstantin Malofeev. Le RN a indirectement bénéficié de ce prêt, puisqu’il a emprunté de l’argent à Cotelec pour financer la campagne présidentielle de 2017.
En 2014, le FN a aussi directement contracté un prêt auprès d’une banque russe, la First-Czech Russian Bank, pour financer sa campagne pour les élections régionales et départementales de 2015. Un crédit de 9,4 millions d’euros que le parti doit rembourser jusqu’en 2028 auprès des créanciers de la banque, qui a fait faillite entre-temps.
L’opposant russe Alexeï Navalny a souligné quelques heures avant ce débat, dans plusieurs tweets, les liens qu’entretenait cette dernière banque avec des proches de Vladimir Poutine.
« Vous avez reçu M. Poutine en grande pompe à Versailles. »
Vrai, mais…
Accusée de complaisance avec Moscou, Marine Le Pen a tenté de retourner le compliment au président actuel, arguant qu’il avait « reçu Vladimir Poutine en grande pompe à Versailles ». Ce n’est pas la première fois que le RN tente d’affaiblir le locataire de l’Elysée avec cet argument. « Poutine est le premier chef d’Etat que Macron est allé voir en 2017 », avait déjà affirmé le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, lors d’un débat, le 17 avril, avec le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal (en réalité, c’est à Angela Merkel qu’Emmanuel Macron a réservé sa première visite officielle, le 15 mai 2017).
Le président fraîchement nommé a bien rencontré Vladimir Poutine peu de temps après, le 29 mai, mais il n’est pas allé le voir : il l’a reçu, en l’occurrence au château de Versailles – sur ce point, Marine Le Pen a raison, quand son numéro deux se trompe.
En revanche, il ne s’agissait pas vraiment d’un tapis rouge déroulé à Vladimir Poutine : la rencontre avait, en effet, été marquée par l’évocation de plusieurs « points de friction », comme les avait pudiquement caractérisés le président russe, tels que l’Ukraine, la Syrie, les droits de l’homme en Tchétchénie et la propagande russe en France. Emmanuel Macron, qui avait alors cherché à marquer son territoire et sa différence, s’était félicité d’un « dialogue direct et franc ».
Sur l’emploi
Marine Le Pen : « Le chômage, c’est un chiffre contesté. Les chômeurs A, B, C étaient 5,5 millions quand vous avez été élu, ils sont 5,4 millions. Vous n’avez pas spectaculairement fait baisser les chiffres. »
Emmanuel Macron : « Contrairement aux chiffres que vous donnez, on a baissé le chômage, il est passé de 9,6 % à 7,4 %, et le Bureau international du travail est l’organisme qui fait référence. Personne n’utilise les catégories B et C. »
Une baisse réelle
Emmanuel Macron a raison lorsqu’il explique que le taux de chômage est passé de 9,6 % à 7,4 % entre 2017 et le quatrième trimestre 2021. Le taux de chômage en France a reculé de 0,6 point au quatrième trimestre 2021, pour concerner 7,4 % de la population active, selon l’Insee, un taux calculé selon la définition du Bureau international du travail (BIT). Ce sont les seules données internationalement reconnues. Et il était bien de 9,6 % au premier trimestre 2017.
Ce taux de 7,4 % est « à son plus bas niveau depuis 2008, si l’on excepte la baisse ponctuelle en trompe-l’œil du printemps 2020, liée à la crise sanitaire », détaille l’Insee. Toutefois, cette baisse du taux de chômage cache, notamment, l’émergence d’une nouvelle forme de précarité : le travail à la tâche, souvent qualifié d’« ubérisation de la société », l’un des principaux marqueurs économiques du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Fin 2021, le taux de chômage au plus bas depuis 2008
InseeMarine Le Pen conteste ces chiffres en affirmant que le nombre de chômeurs est le même qu’au début de son mandat. Elle se fonde sur les chiffres de Pôle emploi, qui livre mensuellement les chiffres des demandeurs d’emploi inscrits dans ses agences en fin de mois et possède ses propres catégories : A pour les chômeurs n’ayant pas travaillé du tout, B et C pour ceux qui ont eu une activité partielle. Emmanuel Macron a donc raison de lui dire qu’elle a tort d’employer dans son calcul les catégories B et C, car ce sont des personnes en activité partielle.
En général, on retient le chiffre de la seule catégorie A et pour la seule France métropolitaine. Comme le note le ministère du travail, les chiffres du chômage au sens du BIT sont généralement retenus comme étant l’« indicateur de référence pour l’analyse des évolutions du marché du travail ».
« J'ai oublié les 17 000, 15 000, 14 500, pardon, emplois industriels perdus sous votre quinquennat. »
Un chiffre un peu surestimé
Dans sa critique du bilan du président sortant, Marine Le Pen a reproché à Emmanuel Macron la destruction de 14 500 emplois dans l’industrie durant son mandat. Le constat est juste, au sens où l’emploi industriel a baissé en cinq ans, mais le chiffre est gonflé.
Selon les chiffres de l’Insee, lorsque Emmanuel Macron accède à l’Elysée au second trimestre 2017, l’industrie représente 3 135 200 emplois en France. Au dernier trimestre connu, fin 2021, elle se situe à 3 131 500 au quatrième trimestre 2021, soit 4 700 emplois détruits. C’est trois fois moins que ce qu’affirme Marine Le Pen.
A noter qu’Emmanuel Macron avait très largement embelli son bilan sur le sujet, dans sa lettre aux Français publiée dans la presse régionale le 3 mars. « Nous avons tenu bon sans jamais renoncer à agir. Grâce aux réformes menées, notre industrie a pour la première fois recréé des emplois », s’y félicitait le locataire de l’Elysée. Une déclaration justifiée sur quelques périodes, notamment d’avril 2018 à mars 2019 et lors des six premiers mois de l’année 2021, mais mensongère sur l’ensemble de son quinquennat.
« Vous avez licencié 15 000 soignants, sans salaire du jour au lendemain, parce que vous vouliez à tout prix qu’ils soient vaccinés. »
Un manque de données
Marine Le Pen revient sur le sort des personnels hospitaliers et d’établissements de santé qui étaient soumis à l’obligation de se faire vacciner contre le Covid-19.
A l’automne 2021, le ministère a bien évoqué la proportion de 15 000 personnels suspendus (et non pas « licenciés »). Il s’agissait d’un ratio correspondant à environ 0,5 % des 2,7 millions de personnels concernés par l’obligation.
Ce chiffre doit être pris avec précaution. D’une part, il ne s’agissait pas uniquement de soignants, mais aussi de tous les personnels administratifs des hôpitaux. Or, selon le ministère de la santé, les soignants étaient minoritaires parmi les suspendus.
D’autre part, il s’agit de 15 000 personnes à qui la suspension a été notifiée en octobre 2021, mais qui ont pu être réintégrées ensuite, après avoir discuté avec les ressources humaines, et être entrées dans un schéma vaccinal. Le ministère de la santé assure qu’ils ont été nombreux à se mettre en conformité, mais n’a communiqué aucun chiffre final.
« Il n’y a pas des centaines de milliers de travailleurs détachés. Il y a environ 500 000 tâches en France, qui correspondent à environ 50 000 travailleurs détachés. »
Un chiffre très sous-estimé
Selon les données publiées en 2021 par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), sur l’ensemble de l’année 2019, hors transport routier, 261 300 salariés ont été détachés au moins une fois en France par des entreprises établies à l’étranger et ont effectué au total 675 300 détachements. « Le nombre de travailleurs détachés présents à une date donnée, qui est plus comparable au nombre de salariés en emploi, s’établit en moyenne à 72 600 en 2019 (+ 5,9 % par rapport à 2018). En effet, les travailleurs recensés en 2019 cumulent en moyenne 101 jours de détachement sur l’année, avec des durées plus longues dans la construction (123 jours en moyenne) et plus courtes dans les services (68 jours). Les travailleurs détachés sont à 34 % dans l’industrie, 34 % dans la construction, 20 % dans les services et 9 % dans l’agriculture », explique encore l’étude de la Dares.
Donc les travailleurs détachés sont plus nombreux que les « environ 50 000 » mentionnés par Emmanuel Macron, mais ils ne sont pas des centaines de milliers, comme l’a affirmé Marine Le Pen.
Sur l’environnement
« Vous voulez mettre [des éoliennes] sur toutes les côtes, sauf en face du Touquet. (…) Tous les projets ont été actés, sauf celui en face du Touquet. »
Exagéré
Opposée à l’éolien, la candidate accuse de manière voilée le président sortant de tenir un double discours, poussant au développement de dizaines de projets d’éolien en mer, à l’exception de celui du Touquet, où le couple Macron possède une villa.
Elle dit vrai sur un point : comme le relevait France 3 Hauts-de-France en août 2017, le projet d’installation de quarante éoliennes offshore face au Touquet a bien été suspendu par le gouvernement, en l’occurrence par le ministre de l’environnement d’alors, Nicolas Hulot, face à la forte opposition locale, notamment portée par… plusieurs militants de La République en marche (LRM).
La candidate du RN exagère néanmoins lorsqu’elle affirme qu’il s’agit du seul projet du genre qui n’ait pas été validé : de nombreux projets ont été également abandonnés, comme à Jans, en Loire-Atlantique, à Ruesnes, dans le Nord, à Trédias, dans les Côtes-d’Armor, à Armaillé, en Maine-et-Loire…, que ce soit sur intervention de la justice, de la préfecture ou encore du Conseil d’Etat. Chaque fois, des riverains ou des élus locaux ont obtenu la suspension, voire l’annulation d’une installation.
Sur l’éducation
Emmanuel Macron : « Je veux continuer à investir dans les fondamentaux en remettant les mathématiques jusqu’au baccalauréat. »
Marine Le Pen : « Là encore, vous êtes un peu confus. Vous avez supprimé les mathématiques, vous les avez rétablies. »
Un revirement récent
La situation est, en effet, confuse du fait des réformes successives et récentes. A la rentrée 2019, en raison de l’entrée en vigueur de la réforme du lycée, les mathématiques étaient devenues une spécialité au choix à partir de la première. Mais face au constat d’une discipline en recul, avec 18 % d’heures d’enseignement en moins entre 2019 et 2021, et un décalage entre filles et garçons, plusieurs rapports ont recommandé une nouvelle réforme. En mars, l’éducation nationale a donc choisi de suivre la principale recommandation du comité d’experts mandaté par le ministre, Jean-Michel Blanquer, pour trouver une solution. Ainsi, à la rentrée 2022, une heure et demie supplémentaire par semaine sera ajoutée au tronc commun des élèves de 1re générale qui ne suivent pas la spécialité mathématiques. Emmanuel Macron affirme lors de ce débat qu’il souhaite poursuivre la réforme pour que les maths restent au tronc commun tout au long du lycée.
Sur la sécurité
« Dans la rue, de manière gratuite, il y a une agression toutes les quarante-quatre secondes. »
Un chiffre mal interprété
Le chiffre énoncé par la candidate d’extrême droite se fonde sur un article du Figaro de 2020. Il s’agit, en fait, d’un entretien avec le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger publié le 12 juillet dans lequel il déclarait que : « En 2018, une enquête de l’Insee a indiqué une violence gratuite toutes les quarante-quatre secondes en France. Tout citoyen peut s’y trouver confronté. »
L’Insee est bien à l’origine de la publication d’une enquête annuelle intitulée « Cadre de vie et sécurité ». Cette étude dite de « victimation » consiste à demander à un échantillon représentatif de personnes si elles ont été victimes de différents types d’infractions. Cela permet d’estimer le nombre de faits qui ne donnent pas toujours lieu à un dépôt de plainte.
Contrairement à ce que M. Berger avance et à ce que relaie Mme Le Pen, l’étude ne mesure pas des « violences gratuites » ou des « agressions gratuites ». Le terme n’y est tout simplement pas employé. Elle aborde, en revanche, le cas des violences physiques en dehors du ménage, vols et tentatives de vol mis à part. En 2018, 710 000 personnes en ont été victimes, selon la dernière enquête. Soit environ 1 945 agressions par jour, donc environ une « toutes les quarante-quatre secondes ». Le chiffre existe donc bel est bien, mais il recouvre une multiplicité de situations.
Sur les institutions
« Dans mon référendum sur l’immigration, il y a une révision constitutionnelle. Je passerai par l’article 11, comme le général de Gaulle l’a fait en 1962. Le souverain, c'est le peuple. »
Un projet difficile à mettre en œuvre
La candidate d’extrême droite a réitéré son projet d’utiliser l’article 11 de la Constitution pour mener à bien sa réforme, à l’instar du général de Gaulle en 1962, qui avait mobilisé cet article pour instaurer le suffrage universel direct à l’élection présidentielle. Mais, selon de nombreux juristes, le programme de Marine Le Pen ne respecte pas la Constitution.
Dans les faits, Mme Le Pen peut engager une procédure de révision constitutionnelle avec l’article 89, mais le texte doit être approuvé par le Parlement. Consciente de la difficulté d’obtenir une majorité parlementaire, la candidate du RN entend contourner l’obstacle en passant par l’article 11 de la Constitution. Le texte dispose qu’on peut soumettre au référendum « tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions ». Les textes qui peuvent être soumis à référendum portent donc sur des sujets limités.
Mais la tâche s’annonce ardue. D’une part, Mme Le Pen aurait des difficultés à faire entrer la politique migratoire et sécuritaire dans le champ de l’article 11. D’autre part, l’instauration de la « priorité nationale » prendrait la forme d’une discrimination institutionnalisée et porterait directement atteinte au principe d’égalité et de tradition républicaine exprimé dans la Constitution. Aussi, le coup de force du général de Gaulle en 1962 avait provoqué l’ire d’une grande majorité de juristes qui jugeaient « abusive » l’utilisation de l’article 11.
Surtout, le Conseil d’Etat a pris position en expliquant que l’article 11 « porte uniquement sur des matières législatives et ne peut donc pas implicitement réviser la Constitution », résumait auprès du Monde Jean-Pierre Camby, professeur associé à l’université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines. « Le Conseil d’Etat a dit qu’il y a, d’une part, l’article 89 pour réviser la Constitution, et, d’autre part, l’article 11 pour les projets de loi ordinaires », renchérissait Patrick Wachsmann, professeur émérite de droit public à l’université de Strasbourg, pour qui « les choses sont claires du point de vue juridique ». Ainsi, la grande majorité des juristes s’accorde à dire que la seule voie possible pour réviser la Constitution passe par l’article 89, et non l’article 11.
« J’ai échoué durant ce quinquennat à faire la réforme constitutionnelle que je voulais faire, je n'ai pas eu d'accord. (...) L'Assemblée qui sera élue dans quelques semaines ne sera pas élue à la proportionnelle car je n'ai pas réussi à faire ce changement. J'y suis favorable à titre personnel. »
Une simple loi aurait pu suffire
Promesse du candidat Macron en 2017, l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives (15 %) a d’abord été intégrée à la réforme constitutionnelle présentée en avril 2018. Celle-ci prévoyait la concrétisation de trois autres promesses : la réduction du nombre de parlementaires, la limitation du cumul des mandats dans le temps et l’accélération de la procédure parlementaire. D’abord suspendue par l’affaire Benalla, la réforme est relancée à l’été 2019 par Emmanuel Macron, avec un nouveau projet de loi légèrement modifié. Mais l’exécutif anticipe notamment une opposition du Sénat, dominé par la droite. Or, une révision de la Constitution prévoit l’accord des deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. Ainsi, cette nouvelle mouture n’a jamais été examinée par le Parlement.
Contrairement à ce que laisse entendre Emmanuel Macron, l’introduction d’une dose de proportionnelle aurait cependant pu être mise en place en dehors d’une révision constitutionnelle, par une loi simple votée au Parlement (où l’Assemblée, acquise au président, a le dernier mot). « On pourrait décider de passer seul, malgré l’opposition du Sénat, mais je pense que ce n’est pas le bon cadre aujourd’hui », avait lui-même concédé Christophe Castaner, président du groupe LRM à l’Assemblée, le 18 mars 2021 sur Franceinfo.
François Bayrou, proche soutien d’Emmanuel Macron, avait rendu publique en février 2021 une lettre adressée au président dans laquelle il lui demandait de relancer cette réforme : il évoquait également la possibilité de faire passer cette mesure par référendum, grâce à l’article 11 de la Constitution.
Romain Geoffroy, Assma Maad, William Audureau, Iris Derœux, Anne-Aël Durand, Jonathan Parienté et Adrien Sénécat
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Le Monde
Notre décryptage du débat Macron-Le Pen sur les propositions, affrontements et vérifications
Jérémie Baruch Maxime Vaudano Adrien Sénécat Thomas Steffen (design)Publié aujourd’hui à 04h47, mis à jour à 08h54
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DécryptagesEmmanuel Macron et Marine Le Pen ont étalé leurs différences sur la plupart des sujets abordés. Retour sur ces trois heures de débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle.
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Le Monde
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen résumé en 5 minutes
vidéo Les finalistes de l’élection présidentielle 2022 se sont opposés durant plus de trois heures lors d’un débat animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont opposés pendant près de trois heures lors d’un débat de l’entre-deux-tours animé par Léa Salamé et Gilles Bouleau. A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, les deux finalistes se sont confrontés sur la crise ukrainienne, l’économie, les prix de l’énergie, l’Europe, le réchauffement climatique, l’école, l’immigration...
Les opposition sur les chiffres, les piques verbales et même la présentation d’un tweet de Marine Le Pen imprimé sur papier ont rythmé le débat. Cinq ans après leur première confrontation lors de la précédente campagne présidentielle, Emmanuel Macron a toutefois fait remarquer que le débat était « plus discipliné », ce que son adversaire a approuvé : « Oui, c’est vrai, on voit qu’on vieillit ».
Quiz : soyez incollable sur l’élection et la fonction présidentielles Delphine Bernard-Bruls
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Le Monde
Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen
Assumant le risque de paraître arrogant, le président sortant s’est efforcé de déstabiliser la candidate d’extrême droite, cinq ans après l’échec de cette dernière lors de leur premier débat présidentiel.
« Arrêtez de tout confondre. Aïe aïe aïe… » « Votre programme n’a ni queue ni tête. » « Vous êtes climatosceptique. » « Vous parlez à votre banquier quand vous parlez à la Russie. » Si certains s’attendaient à ce qu’Emmanuel Macron soit prudent dans son débat d’entre-deux-tours avec Marine Le Pen, mercredi 20 avril, afin de ne pas alimenter les accusations d’arrogance, le chef de l’Etat s’est, au contraire, montré à l’offensive face son adversaire d’extrême droite. Comme s’il voulait enfin jeter toutes ses forces dans la bataille de l’élection présidentielle, à quatre jours du second tour, dimanche 24 avril.
Il s’agit d’une rupture avec la stratégie suivie pendant des semaines. Refus de débattre avec les autres candidats, peu de déplacements, campagne minimale et en surplomb… Avant le premier tour, le 10 avril, le locataire de l’Elysée jouait la sécurité. Il aurait pu poursuivre sur cette voie lors du débat télévisé, en gérant son avance dans les sondages, qui le donnent invariablement vainqueur. D’après l’enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, publiée mercredi 20 avril, il l’emporterait avec 56 % des voix, contre 44 % à Marine Le Pen.
Emmanuel Macron, favori du second tour de l’élection présidentielle, est porté par le vote d’électeurs peu enthousiastes pour son projetDéstabiliser méthodiquement
Mais, plutôt que de rester prudent et de jouer en contre, le président sortant a tenté de prendre la main dès le début du débat. Ne cessant de couper la parole de la candidate du Rassemblement national (RN) et de lancer des accusations, en particulier sur sa proximité avec la Russie, M. Macron s’est efforcé de manière méthodique de la déstabiliser, cinq ans après l’échec de Marine Le Pen lors de leur premier débat présidentiel. « Vous allez créer la guerre civile ! », « vous ne vivez que de la peur et du ressentiment ! », « le rabougrissement, c’est vous ! », « vous n’expliquez pas comment vous faites ». Comme un boxeur agressant d’entrée de jeu son adversaire, afin de le jeter dans les cordes.
Débat de l’entre-deux-tours : les affirmations de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron vérifiéesDans une sorte d’inversion des rôles, celui qui pouvait craindre d’être attaqué sans relâche sur son bilan est parvenu, le plus souvent, à placer sa concurrente sur la défensive. Il s’est ainsi placé dans la posture qu’il avait définie, le 31 mars, lors d’un déplacement en Charente-Maritime : « Dans ma tête, je suis un challenger. Je fais campagne comme un challenger et c’est comme cela qu’il faut aller convaincre. »
Sans toutefois s’empêcher de multiplier les sourires moqueurs ou de reprendre son interlocutrice sur un ton parfois professoral. « C’est un risque, il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire », prévenait pourtant une ministre, ces derniers jours, quand un proche du président candidat estimait que « toute arrogance est à éviter face à Marine Le Pen, qui a fait une campagne sur la proximité et la douceur ».
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Le Figaro
«Big Business» N°88 : la bataille de Twitter
Bertille BayartLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Elon Musk revisite la grammaire des OPA hostiles.
Chers abonnés,
Je dois vous faire un aveu : je me sens jalouse. Jalouse de mes confrères journalistes business américains qui peuvent suivre au plus près l'incroyable histoire de l'offre de rachat de Twitter par Elon Musk. Je suis évidemment fascinée par les deux réussites exceptionnelles qu'Elon Musk a - déjà - à son crédit : Space X, qui a révolutionné l'industrie spatiale, et Tesla, qui a fait de même dans l'automobile. Mais entendons-nous, je ne suis pas une admiratrice béate du personnage, fantasque, imprévisible, et parfois détestable.
Concernant l'offre sur Twitter cependant, c'est justement le caractère incontrôlable d'Elon Musk qui aiguise ma curiosité. Le culot est souvent l'ingrédient indispensable aux opérations de fusion-acquisition les plus passionnantes. D'une certaine façon, dans sa tactique et son comportement, Musk me fait penser à Vincent Bolloré : sans scrupule, sans limites, appliquant sa propre grammaire des affaires. Quand on lui demande de décrire Musk d'un mot, Tim Higgins, du Wall Street Journal, répond : «a gambler» , un joueur, un parieur. Et comme «dealmaker» ? «Agressif», répond le journaliste. Ces deux mots sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour évoquer les coups de bourse d'un Bolloré. Les méthodes, à une génération d'écart, ne sont pas si éloignées. Une saga boursière de Bolloré commence toujours par un coup de fil de l'homme d'affaires au patron de sa cible. Avec Musk, cela commence par un tweet. Ah ! Si Vincent Bolloré tweetait…! Imaginez ce qu'aurait été la bataille pour la prise de contrôle du groupe Lagardère - sur lequel Vivendi vient de lancer officiellement son OPA - si ses protagonistes l'avaient livrée en direct sur le réseau social.
Le plan de bataille
Revenons à Twitter, la cible, et le déroulé en bref des événements.
Le 25 mars, Elon Musk lance une série de tweets sur l'avenir de Twitter. «La liberté d'expression est essentielle à la démocratie. Pensez-vous que Twitter adhère à ce principe? », interroge-t-il. Ajoutant le lendemain : «faut-il une nouvelle plateforme ? ». À ce moment-là, le marché bruisse de l'hypothèse selon laquelle le patron de Tesla pourrait créer un nouveau réseau, concurrent de Twitter.
Le 4 avril, Elon Musk annonce détenir 9,2% du capital de l'entreprise, une position accumulée mi-mars.
Le 5 avril, Twitter annonce qu'Elon Musk va rejoindre son conseil d'administration et s'engage à ne pas dépasser 14,9% du capital (on dirait un copier-coller de l'accord conclu au début de leur affrontement entre Bolloré et Bouygues en 1997!).
Le 7 avril, Elon Musk se livre à l'une de ses… pitreries en ligne.
Le 11 avril, Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter.
Le 14 avril, Elon Musk lance une offre de rachat de la plateforme qu'il valorise 43 milliards de dollars. «C'est important pour la démocratie, c'est important pour les États-Unis en tant que pays libre», justifie-t-il quelques heures plus tard lors d'une conférence TED.
Le 15 avril, le conseil d'administration de Twitter riposte avec l'adoption d'une pilule empoisonnée. Si Musk, ou un autre, passe le seuil des 15% du capital, la société peut déclencher une émission d'actions à prix cassé qui diluera la position de l'assaillant.
Beaucoup de questions
Elon Musk ira-t-il au bout ? Le marché, qui s'était enflammé lors du déclenchement des hostilités, est traversé de doutes. La preuve : l'action Twitter évolue autour de 45 dollars, très en dessous des 54,20 dollars, à prendre ou à laisser selon lui, mis sur la table par Elon Musk. Ce n'est pas seulement la détermination à se défendre de la part de la société qui joue. Ce sont aussi des questionnements sur la capacité d'Elon Musk à financer son opération, si richissime soit-il (en actions de ses entreprises). Car, et c'est je pense inédit pour une opération de cette taille, c'est bien Elon Musk en tant que personne physique, sans même le filtre d'une holding ou d'une société personnelle quelconque, qui a déposé l'offre sur Twitter, enregistrée auprès de la SEC, l'autorité de marché américaine. À noter : Musk est conseillé par Morgan Stanley, tandis que Goldman Sachs assiste Twitter dans sa défense. Cette opération d'un nouveau genre met donc aux prises les plus vieilles gloires de Wall Street, plutôt que les boutiques de conseil qui cherchent à rafler le marché des deals dans l'univers de la tech.
Qui décide ? Dans les offres hostiles américaines, la même question se pose toujours : qui décide du sort d'une entreprise, son conseil d'administration ou ses actionnaires en direct ? La chorégraphie est rituelle mais évidemment, Elon Musk y apporte sa touche personnelle. Il en a fait un sondage… sur Twitter.
Twitter doit-il changer ? Comme son aîné français Vincent Bolloré, Musk s'attaque à une société sous-valorisée et qui traverse un moment de fragilité managériale depuis le départ de son fondateur Jack Dorsey fin 2021. Derrière ses provocations, Elon Musk pose des questions de fond pour le réseau social dont l'action vaut aujourd'hui plus ou moins le même prix qu'avant la pandémie quand Alphabet (Google) par exemple a vu sa valorisation doubler. Le 9 avril, Musk faisait l'inventaire des comptes les plus suivis sur le réseau (Barack Obama, Justin Bieber, Katy Perry…), et constatait que la plupart n'y sont en réalité que très peu actifs. Taylor Swift, sixième compte le plus suivi, «n'a rien posté en trois mois», soulignait-il.
Le débat de fond. Une bonne opération de fusion-acquisition se doit de soulever des questions qui dépassent l'avenir immédiat de la cible. Dans le cas de Twitter, l'offensive d'Elon Musk pose deux sujets. Le premier, c'est l'éternelle controverse sur le penchant des milliardaires à racheter des médias, hier des journaux (aux États-Unis, Jeff Bezos a racheté le Washington Post), aujourd'hui un réseau social, qui ne sont pas leur cœur de métier mais peut-être des outils d'influence, voire, parfois, des danseuses. Pour Elon Musk, Twitter a une valeur particulière. Il connaît la puissance potentielle du réseau, pour l'avoir utilisée pour propulser le cours du bitcoin ou ferrailler contre la SEC.
Le second, c'est le débat sur la liberté d'expression. Un très vieux sujet là encore, devenu brûlant à l'ère des réseaux sociaux. Ceux-ci nous offrent le pire et le meilleur à la fois. On le voit dans le contexte de la guerre en Ukraine, à l'occasion de laquelle se déversent sur TikTok, Facebook ou Twitter les pires opérations de falsification et où se libèrent les plus bas instincts, en même temps que se créent des espaces uniques, et inédits dans l'histoire, d'expression pour ceux qui sinon en seraient privés.
Dans le cas de Twitter, la polémique s'est cristallisée au moment où le réseau a banni son membre le plus actif, l'ancien président des États-Unis Donald Trump après les événements du 6 janvier 2021 au Capitole. Elon Musk, ce libertarien qui a quitté la Californie pour le Texas, défend une totale liberté d'expression plutôt que la montée en puissance de la modération. Car de la modération à la censure, où est la limite et qui la définit ? J'avoue être partagée sur la question. On trouve un écho de ce débat en France, dans la campagne électorale, avec la position prise par Emmanuel Macron contre l'anonymat en ligne (mais pas le pseudonymat) dans le long entretien qu'il a accordé à Etienne Gernelle du Point . Réguler les plateformes, dit le président-candidat, «c'est une vraie aventure politique et démocratique, mais c'est nécessaire».
Sur les réseaux sociaux, on peut tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide. Les plateformes viennent utiliser nos libertés antiques ou post-révolutionnaires pour les détourner de leur essence. Il faut créer un ordre public, comme dans la rue. Ce n'est pas l'état de nature ! (...) C'est la première fois qu'un bouleversement de cette ampleur est provoqué et contrôlé par des acteurs privés, lesquels ont d'ailleurs, pour certains, des fins assez politiques. Quand on lit ce que pense Mark Zuckerberg par exemple, ou même Elon Musk, qui est devenu actionnaire de Twitter et qui est libertarien, on se rend compte qu'ils ont aussi une vision du monde. Or, la société qui se dessine ainsi n'est pas toujours démocratique…
Je vous recommande de lire aussi ce long développement écrit, sur Twitter bien sûr, par Yishan Wong, ancien patron d'un autre réseau social, Reddit. C'est intéressant parce que cela éclaire le débat vu de l'intérieur de l'univers de la tech. Yishan explique notamment que les idéaux qui ont guidé les premiers âges de l'internet ne sont plus d'actualité. Lisez. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit Elon Musk renvoyé à la qualité de dinosaure du net !
À la semaine prochaine,
Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr
Netflix: les raisons du crash du champion de la vidéo
DÉCRYPTAGE - Confronté à une perte d'abonnés, le leader mondial du streaming vidéo veut changer de modèle économique.
Guerre en Ukraine : les Français se précipitent sur l'huile et la farine
Les consommateurs se ruent sur ces deux produits de base dont une grande part provient d'Ukraine et de Russie. Les ventes ont bondi de 57 et 55% la semaine dernière.
Présidentielle 2022 : le «chèque alimentation» mis en place «dès après l'élection» si Macron est réélu, selon Denormandie
Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.
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Énergie : face à la Russie, les «petits gestes» peuvent avoir un gros effet, plaident l'AIE et la Commission européenne
Les deux institutions conseillent de baisser le chauffage, de recourir au télétravail ou encore de rouler moins vite sur autoroute.
Ajuster le chauffage ou la climatisation, rouler moins vite, télétravailler plus souvent : les «petits gestes» peuvent faire économiser beaucoup d'énergie en Europe et réduire la dépendance à la Russie, ont plaidé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et la Commission européenne. «Nous disons comment les citoyens européens peuvent jouer un rôle, en économisant de l'argent, en réduisant la dépendance à l'énergie russe et en aidant à atteindre nos objectifs climatiques», a expliqué le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol, en présentant neuf gestes simples qui peuvent être mis en œuvre au quotidien, lors d'une conférence.
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Ces gestes peuvent permettre à un ménage européen d'économiser en moyenne plus de 450 euros par an et éviter l'utilisation de 220 millions de barils de pétrole par an, selon les deux partenaires. L'AIE suggère ainsi de baisser le chauffage (et d'utiliser moins d'air conditionné l'été), de mieux régler le chauffe-eau ou encore de recourir au télétravail.
Plusieurs conseils concernent la voiture : l'utiliser de façon plus économique (covoiturage, moins de climatisation), lever le pied sur autoroute et la laisser au garage le dimanche quand on habite en ville. L'agence prône enfin la marche ou le vélo pour les trajets courts, l'utilisation des transports publics et le recours au train (plutôt que l'avion) pour les déplacements de moins de 1000 km.
«Pratiques, faciles à mettre en œuvre»
«Ces suggestions sont pratiques, faciles à mettre en œuvre et ont déjà été appliquées à plusieurs reprises dans des contextes différents», a souligné Fatih Birol, faisant référence à la lutte contre les pics de pollution ou les économies mises en œuvre dans les années 1970 face au choc pétrolier. «Nous sommes à mon avis dans la première crise énergétique globale et il semble que cette crise puisse durer un moment», a-t-il mis en garde.
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L'AIE, qui a déjà publié récemment des plans pour réduire la dépendance européenne au gaz et au pétrole russe, a souligné que c'était aux autorités nationales et locales d'encourager les économies d'énergie. En Italie, le gouvernement a par exemple lancé une «opération thermostat» et veut faire baisse la climatisation dans les bâtiments cet été. Le ministre luxembourgeois Claude Turmes a plaidé jeudi pour des actions «cordonnées» au niveau européen, par exemple pour les limitations de vitesses ou le contrôle de la température dans les bâtiments publics.
La Banque de France défend le virement instantané
Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.
Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie
Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.
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Le Figaro
Scandale du «partygate» : Boris Johnson sous le coup d'un vote au Parlement
L'attitude des élus conservateurs, partagés entre loyauté à leur chef et colère des électeurs, sera scrutée à l'approche d'élections locales le 5 mai.
Boris Johnson s'enlise dans la crise : les députés britanniques débattent et votent jeudi 21 avril sur le «partygate», ces fêtes organisées à Downing Street pendant les confinements qui ont valu une amende au premier ministre.
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Le dirigeant conservateur a-t-il sciemment trompé le Parlement ? Vu sa majorité, peu de risques que la chambre des Communes approuve le lancement d'une procédure parlementaire pouvant le pousser à la démission. Mais ce débat, qui donnera surtout une idée du niveau de soutien de ses troupes, empêche Boris Johnson, déterminé à rester au pouvoir, de tourner la page de ce scandale. L'affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsqu'il a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020, devenant ainsi le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.
Motion de débat
En visite en Inde, il sera absent jeudi du Parlement. Il a toutefois répété vouloir rester en poste jusqu'aux prochaines législatives prévues en 2024 et se concentrer sur «les choses qui comptent» pour les électeurs, selon des propos rapportés par des médias britanniques présents avec lui dans l'avion. Mardi, Boris Johnson avait répété ses excuses «sans réserves» aux députés et aux Britanniques, affirmant qu'il ne lui «était pas venu à l'esprit» que ce rassemblement, d'une dizaine de minutes tout au plus selon lui, «puisse constituer une violation des règles» alors en vigueur.
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Pas de quoi convaincre l'opposition, qui a déposé une motion de débat à la chambre des Communes pour savoir si le premier ministre a sciemment trompé le Parlement en répétant maintes fois au palais de Westminster qu'il avait respecté toutes les règles. La motion a peu de chances de passer compte tenu de la large majorité conservatrice à la chambre des Communes. De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent par ailleurs qu'il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine.
«Décence» et «honnêteté»
Le débat permettra cependant à d'éventuels frondeurs de se déclarer. Et l'attitude des élus conservateurs, partagés entre loyauté à leur chef et colère des électeurs, sera scrutée à l'approche d'élections locales le 5 mai. Tentant d'apaiser les esprits et de gagner du temps, le gouvernement a déposé de son côté un amendement pour repousser à après la conclusion de l'enquête policière et d'une enquête administrative distincte le vote sur le transfert de l'affaire au Comité des Privilèges, une commission parlementaire en charge de ce genre de questions.
Saisi, ce comité peut enquêter et, le cas échéant, recommander des sanctions, dont l'étendue et la portée ne sont pas claires. Mais le code ministériel dispose qu'un ministre ayant trompé sciemment le Parlement doit démissionner. «Nous pressons les députés conservateurs à faire le bon choix: respecter le sacrifice de leurs électeurs pendant la pandémie, dire que le public avait eu raison de respecter les règles», a enjoint le chef du Labour, Keir Starmer. Le leader de l'opposition a qualifié mardi Boris Johnson d'«homme sans honte», appelant les députés de la majorité à se débarrasser de leur chef pour restaurer «décence, honnêteté et intégrité» dans la vie politique britannique.
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Le chef du gouvernement a aussi essuyé des critiques acerbes au sein de son propre camp, le député conservateur Mark Harper estimant qu'il n'était plus «digne» d'être Premier ministre. Outre une possible enquête parlementaire, Boris Johnson n'est pas à l'abri de nouvelles amendes pour sa participation à au moins cinq autres évènements festifs, selon la presse. Il devra aussi faire face, à une date encore inconnue, aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui a déjà étrillé dans un pré-rapport des «erreurs de leadership et de jugement».
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
Regarder la vidéo Le Figaro
Nos 10 tables préférées pour déjeuner à moins de 20 euros à Paris
Alice BosioHugo de Saint PhalleLA SÉLECTION DU FIGARO - Voici nos meilleurs plans pour un bon repas, composé a minima d’une entrée et un plat, ou d’un plat et un dessert, dont l’addition ne dépasse pas, le midi, le fameux billet bleu. De quoi rendre vos pauses déj plus gourmandes, mais aussi découvrir des adresses souvent bien plus onéreuses le soir venu!
• Juveniles
FORMULE: 18 € (plat du jour, verre de vin, café), du mar. au sam. midi.
Juveniles. 47, rue de Richelieu (1er) Tél.: 01 42 97 46 49.
À la succession du charismatique Tim, ex-taulier de la scène œnophile parisienne, sa fille Margaux veille désormais à la destinée de cet incontournable bar à vins. En cuisine, son mari Romain Roudeau mitonne avec bienveillance, très à son aise dans ce cadre enjoué où les tables la jouent collé-serré entre les cartons de bouteilles. Saucisse au couteau-purée, suprême de volaille et gnocchis au thym, merlu sauce aïoli… Chaque jour, un plat principal témoigne de cet allant dans la formule déjeuner, laquelle intègre un verre de vin (100 références d’excellents flacons disponibles pour les plus grandes soifs) plutôt qu’une entrée ou un dessert. Il n’y a pas d’heure pour boire bon!
• Astair
FORMULE: 20 € (entrée, plat ou plat, dessert), du mar. au ven. midi.
Astair. 19, passage des Panoramas (2e). Tél.: 09 81 29 50 95.
Le passage le plus glamour de Paris a toujours été, aussi, l’une de ses rues les plus sérieuses quand il s’agit de passer à table. Racines, Adar, Faggio, Gyoza Bar… On ne sait plus où donner du bec. Emmené par le groupe Panorama (comme Canard & Champagne, situé à moins de 50 mètres), Astair et son fringant décor de bistrot d’époque épousent parfaitement le cadre historique du lieu. Et la cuisine s’y sent bien. Menu du jour franchement bien ficelé (poireaux vinaigrette ; œuf mimosa ; boudin noir de chez Parra et purée ; navarin d’agneau…) où l’on choisit entrée, plat ou plat, dessert.
• Mary Céleste
FORMULE: 16 € (entrée, plat ou plat, dessert) et 19 € (entrée, plat, dessert), du lun. au ven. midi.
Mary Céleste. 1, rue Commines (3e). Tél.: 09 50 84 19 67.
Vous ne rêvez pas: vous êtes bien en plein haut Marais, dans l’un des temples de la branchitude (groupe Quixotic) au décor lumineux, et pourtant un repas complet s’affiche à 19 euros, avec deux choix d’entrées, deux choix de plats, un fromage ou un dessert. Ce midi-là, des œufs du diable signatures, marinés au soja, avec gingembre frais, pickles d’oignons rouges et riz soufflé ou un carpaccio de courgettes, sauce vierge, algues nori et feta, un jambon rôti et sa purée d’oignons ou des asperges vertes rôties et purée de betterave acidulée, un saint-nectaire ou un gâteau au chocolat coulant. Pour ne rien gâcher, le pain et le café sont signés Ten Belles, et la carte des boissons est pointue.
• Caillebotte
FORMULE: 19 € (entrée, plat du jour ou plat du jour, dessert), du mar. au ven. midi.
Caillebotte. 8, rue Hippolyte-Lebas (9e). Tél.: 01 53 20 88 70.
Est-ce bien la peine de faire les présentations? Bas Pigalle, une poignée d’adresses (Pantruche, Belle Maison, Coucou), un esprit convivial et une bistronomie toujours pimpante, cela vous dit forcément quelque chose. C’est le groupe la Pantruchoise de Franck Baranger dont ce quatrième établissement - le deuxième dans l’ordre chronologique d’ouverture - dégoupille depuis 2013 de belles assiettes néoclassiques. La formule déjeuner s’orchestre autour d’un plat du jour soigné (volaille cuite basse température, carottes rôties sauce curry ; quasi de veau, sucrine snackée, sauce tonnato, précédé d’une entrée ou suivi d’un dessert, l’un et l’autre choisis à la carte. Imprenable.
• Le Maquis
FORMULE: 19 € (entrée, plat ou plat, dessert), du mar. au ven. midi.
Le Maquis. 53, rue des Cloys (18e). Tél.: 01 42 58 87 82.
Voici trois ans que Paul Boudier et Albert Touton, anciens du Chateaubriand et du Verre Volé, ont repris un troquet de la Butte pour en faire un bistrot de quartier au service décontracté et aux jajas nature. Au charme rétro de la façade, du zinc dans son jus et des banquettes rouges, répond une formule déjeuner à prix doux (21 € pour la totale), conjuguant classiques bistrotiers (impeccable saucisse-purée), influences sudistes (salade de poulpe finement tranché, céleri et fenouil croquant, fiadone) et voyageuses (soupe de fèves tandoori, maquereau grillé, riz rond, épinards et dashi). Ce qu’il faut de gourmandise et de quantités pour un déjeuner parfait!
• Mokoloco
FORMULE: 20 € (entrée, plat ou plat, dessert), du mar. au ven. midi.
Mokoloco. 74, rue de Charonne (11e). Tél.: 09 51 05 80 88.
Depuis quelques mois, les très talentueux Omar Koreitem et Moko Hirayama (Mokonuts) ont transformé leur sandwicherie en résidence de jeunes chefs. Jusqu’en juillet, Johann Barichasse est aux commandes. Le trentenaire autodidacte, ancien second de Manon Fleury au Mermoz, qui nous avait régalés avec ses sandwichs chez Penny Lane, laisse ici s’exprimer sa cuisine d’influence nord-africaine, en souvenir des plats mitonnés par ses grands-mères juives marocaine et algérienne. L’occasion de découvrir de délicieuses recettes pleines d’épices, peu connues de ce côté-ci de la Méditerranée: maakouda (beignet de pommes de terre), chraime (ragoût de poisson à la tomate), muhalabieh (flan)… Immanquable!
• Le Cadoret
FORMULE: 19 € (entrée, plat ou plat, dessert ou plat, fromage), du mar. au ven. midi.
Le Cadoret. 1, rue Pradier (19e). Tél.: 01 53 21 92 13.
Souvent plébiscitée dans ces colonnes, Léa Fleuriot poursuit son bonhomme de chemin aux commandes de ce bistrot modèle, devenu en quatre saisons seulement un haut lieu des Buttes-Chaumont. Derrière l’emblématique façade bleue se joue chaque jour une petite musique douce de la bistrote. Deux entrées, deux plats, un fromage et un dessert au choix le midi et, là encore, on met les petites assiettes dans les grandes: chou pointu grillé, champignons crus, coques, beurre blanc, piment ; carré de cochon fermier, panisse, cresson ; île flottante, crème anglaise savagnin…
• Paloma
FORMULE: 15 € (entrée, plat, dessert), du lun. au ven. midi.
Paloma. 93, rue Julien-Lacroix (20e). Tél.: 09 87 70 99 96.
Sur les hauteurs de Belleville, dans une rue au calme, ce bistrot a été ouvert début 2021, en plein confinement, par deux amies, Marie-Anna Delgado (chef) et Olivia Brunet (ébéniste). Porté sur le vin nature autour de petites assiettes à partager le soir, il fait systématiquement le plein au déjeuner. Et pour cause: il réussit la prouesse de proposer un menu (unique) complet pour 15 euros tout ronds! Au hasard, récemment, petite salade de fenouil, chou rouge et crème de haddock, kefta d’agneau, semoule aux herbes, jus de viande, tomate et pois chiches, puis pavlova à la rhubarbe, pomme et citron vert. Tout bon!
• Les Résistants
FORMULES: 17,50 € (entrée, plat ou plat, dessert) et 20 € (entrée, plat, dessert), du mar. au ven. midi.
Les Résistants. 16-18, rue du Château-d’Eau (10e). Tél.: 01 77 32 77 61.
Voici une adresse qui a le bon goût d’allier démarche engagée et cuisine de qualité. À deux pas de République, dans un cadre charmant de maison de campagne tout en lustres en rotin et tables en terrazzo, elle met à l’honneur les produits de «résistants», à savoir ces petits producteurs français qui refusent l’agriculture intensive et l’industrialisation. Au menu qui change quotidiennement, trois entrées, trois plats, un fromage et deux desserts, à partir d’ingrédients souvent peu connus: panisse de maïs grand roux, mayo au piment Boule de Turquie et combava, merlu de ligne de Saint-Jean-de-Luz et haricot borlotto ; kiwi hayward, gwell, orange sokotoro et meringue.
• Le Petit Pan
FORMULE: 17 € (entrée, plat ou plat,dessert), du mar. au ven. midi.
Le Petit Pan. 18, rue Rosenwald (15e). Tél.: 01 42 50 04 04.
Petit mais costaud, le frangin du Grand Pan, référence bistrotière incontestée signée Benoît Gauthier. Tout aussi rodé mais sur un registre plus franc du collier, le «bis» n’a pas grand-chose à lui envier. Sur une grande table d’hôtes ou bien posé sur l’agréable terrasse, on y pioche chaque midi de jolis plats totems dans une carte en rotation: œuf mayo et julienne de piquillos ; tartare de bœuf au couteau et frites maison ; fricassée de volaille et riz pilaf ; quenelle au chocolat… Cinq entrées, cinq plats, quatre ou cinq desserts et donc un vrai choix pour le déjeuner, l’effort est à saluer!
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L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
sciencescancerFourmis Le Figaro
«Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?», enquête sur un silence familial
Madeleine MeteyerENTRETIEN - L'historienne Raphaëlle Branche explique pourquoi les jeunes hommes envoyés en Algérie, soi-disant pour du «maintien de l'ordre», ont si peu parlé de cette expérience parfois traumatisante à leur famille.
Dans une enquête fleuve truffée de fines analyses psychologiques, Papa qu'as-tu fait en Algérie (La découverte, 2022), Raphaëlle Branche décrypte l'indifférence qu'a suscitée dans leur famille l'expérience des conscrits en Algérie. En 500 pages et des poussières - très denses, jamais ennuyeuses -, elle parvient à expliquer pourquoi ces hommes n'ont eu d'autre choix que de mettre leurs souvenirs derrière eux. Avec douleur parfois.
Le Figaro. - Dans votre livre, vous évoquez des hommes qui se sont fait leurs meilleurs copains en Algérie, d'autres qui ont assisté à des scènes de viol, de torture. Comment avez-vous défini la catégorie à laquelle vous vous êtes intéressée sachant que tous les conscrits n'ont pas eu la même expérience de leur service militaire en Algérie ?
Raphaëlle Branche. - J'ai travaillé sur les appelés et rappelés métropolitains envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. J'ai exclu du corpus ceux dont la guerre était le métier pour m'intéresser exclusivement aux conscrits, c'est-à-dire aux hommes qui ont fait leur service militaire en Algérie. Au total, environ 1 million 500.000 garçons, qui avaient le plus souvent 20 ans, nés dans les années 1930. Qu'ils aient retenu de leur service militaire des paysages somptueux, une période marquée par l'ennui ou des traumatismes, ils font tous l'objet de mon enquête. Car même un homme qui n'a jamais eu le sentiment d'être en danger pendant ces quelques mois en Algérie n'a pu ignorer que le pays était en guerre.
Mais les familles ont pu l'ignorer parce que dans les lettres qu'ils leur envoient et que vous avez pu lire, les conscrits assurent à leurs proches ne courir aucun danger. Les courriers étaient-ils censurés ? Ou doit-on y lire une volonté de rassurer ?
La France n'est pas en guerre à l'époque ; il n'y a donc aucune censure officielle. Cependant, les familles ont pu ignorer la réalité de la guerre en Algérie parce que les soldats ont souvent choisi d'euphémiser ce qu'ils vivaient. Or, à l'époque, la radio et la télévision sont contrôlées par l'Etat et la presse écrite, beaucoup plus libre, n'a pas les moyens d'envoyer des reporters dans le bled, là où se mène l'essentiel de ce conflit. Donc les lettres sont le seul moyen de faire connaître la réalité à ses proches.
Et ils ne le font pas…
Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'on meurt peu pendant la guerre d'Algérie, il paraît donc inutile d'inquiéter ses parents. Ensuite parce que les conscrits vivent un rite de passage qui n'est pas censé être un moment de plaisir mais une épreuve destinée à faire d'eux des hommes. Ils ont été préparés à la dureté du moment, ils ne vont donc pas s'en étonner auprès de leurs parents. D'autant que leurs grands-pères ont fait la Première Guerre mondiale et leurs pères la deuxième, où ils ont pu être prisonniers, ce qui peut sembler, à raison, nettement plus grave que de passer quelques mois dans le désert. Alors, pourquoi se plaindraient-ils ?
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Toutefois, il arrive que certains s'ouvrent à leurs parents de ce qu'ils vivent. Mais ils ne sont pas toujours écoutés. Je pense à un jeune homme qui, dans une lettre, dit à son père «ce qu'il se passe en Algérie, ce n'est pas ce que tu peux lire dans Le Figaro ou Le Monde» mais son père lui répond qu'il se trompe, que c'est juste «une opération de maintien de l'ordre». Son fils finit par renoncer à lui exposer ce dont il est pourtant témoin.
Dans leurs écrits intimes, les soldats ont-ils l'air surpris ou honteux de ce que leurs supérieurs leur demandent de faire ?
Certains parlent de «reniement de valeurs», parfois de «honte» qu'ils disent ressentir en tant que personne ou en tant que Français. Beaucoup comparent ce qu'ils vivent avec l'Occupation, dont ils ont un souvenir très précis puisqu'ils étaient enfants à cette époque-là. En Algérie, ils voient des enfants qui leur sourient et des adultes au visage fermé, ça leur rappelle quelque chose...
Et puis on leur fait faire l'école, construire des routes, ce ne sont ni des activités de service militaire ni des opérations de guerre. Beaucoup sont surpris, certains sont perturbés. D'autres sont aussi ravis de cette occasion de développer des activités plus pacifiques qu'attendues ou de servir leur pays en combattant les «rebelles» du FLN dont ils constatent parfois la violence avec effroi.
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J'ai aussi trouvé des écrits d'hommes plus à distance de ce qu'ils vivent. Je pense à ce sous-lieutenant qui écrit que des anciens lui ont raconté la pratique de la torture. Il le note de manière très factuelle, rapporte leurs propos sur les Arabes («ces gens-là ne comprennent que la force»), mais il ne décrit pas ses impressions. Est-il gêné ? Est-il d'accord ? Il ne le dit pas. Peut-être que, comme beaucoup, il apprend à faire son devoir sans se poser de questions.
Le silence, écrivez-vous, est familial. Ce ne sont pas seulement les hommes qui se taisent au sujet de la guerre d'Algérie, mais leurs parents, puis leurs femmes, leurs enfants qui ne poseront pas de questions. Est-ce que les proches s'en moquaient ou est-ce qu'ils redoutaient d'entendre des horreurs ?
J'ai eu l'intuition que le silence était familial dans les années 1990, quand j'ai commencé à interroger les anciens combattants. Je n'avais aucune difficulté à recueillir leur témoignage or, leurs enfants me disaient «moi, mon père il ne m'en parle jamais». J'ai commencé à me dire qu'une des clefs d'explication du silence se trouvait dans les familles elles-mêmes. Je me souviens d'un ancien combattant qui avait écrit un livre : ses enfants ne lui avaient jamais dit ce qu'ils en avaient pensé. Ce n'est que lors de ma venue qu'il leur a demandé pourquoi. Ils ont répondu «on ne voulait pas te gêner». Le point de départ de ce travail était donc de remettre en question une double affirmation : 1) les soldats revenus d'Algérie sont restés volontairement silencieux et 2) ce silence cache un traumatisme.
Les pères de votre enquête qui n'ont pas d'eux-mêmes abordé le sujet avec leurs enfants craignaient-ils leur jugement ? Quelles différences existent entre leur génération et celle de leurs enfants ?
À partir du tournant des années 1970, les dynamiques familiales ont évolué en France. Le droit a redéfini le rôle du père et son autorité, les relations entre époux, la relation aux enfants. Cette dernière est devenue peu à peu plus souple ; les pères ont été moins distants ; les enfants autorisés à questionner. Les anciens combattants d'Algérie, eux, sont restés plus proches de la génération de leurs parents. Ils ont connu un père tout-puissant et ils l'ont sans doute en partie imité. Le fait que certains n'aient pas évoqué l'Algérie vient aussi de cette évidence pour eux : un père, ça parle peu.
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Et puis, encore une fois, la société considérait qu'ils n'avaient pas vraiment vécu une guerre… Officiellement, le terme «guerre d'Algérie» n'est apparu qu'en 1999…
C'est pour ça qu'il ne faut pas surinterpréter le fait que les enfants n'aient pas posé de questions. Le plus intéressant, c'est ceux qui ont voulu poser des questions et qui n'ont pas osé ou s'y sont mal pris. Je me souviens d'une dame qui est allée voir son père à 40 ans avec plein de questions. Il a quitté la table quand elle a voulu lui parler de la torture, de ce que le grand public avait appris rétrospectivement sur cette période. Peut-être qu'il ne reconnaissait pas sa guerre dans les faits que lui rapportait sa fille. Ou qu'il avait honte d'y avoir participé, à moins qu'il n'ait pas trouvé le moyen de faire comprendre ce qu'il avait vécu.
Dans les familles où le silence recouvrait un traumatisme, quelles conséquences celui-ci a-t-il pu avoir ?
Lorsque le silence des anciens combattants était rattaché à des expériences de violence subie ou infligée, ces expériences ont pu avoir un effet sur leur rapport à la vie, à la mort, mais aussi aux enfants, à l'autorité, etc. Cela a pu se traduire par des formes de violence, par de l'alcoolisme ou des tempéraments dépressifs. Mais, encore une fois, il me paraît tout à fait excessif d'affirmer que la plupart des anciens combattants ont été traumatisés. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas très souvent été marqués par ce moment de leur vie. Frôler la mort, pouvoir la donner, avoir le pouvoir de commander sont autant d'expériences qui marquent durablement.
En tout cas, s'ils n'ont pas parlé de l'Algérie, les causes de ce silence ou de cette transmission fragmentaire sont multiples. Le désintérêt des proches lors de leur retour est un facteur à ne pas négliger.
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De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
Le Figaro
Rachat de Chelsea: Lewis Hamilton et Serena Williams... prêts à investir
Le sextuple champion du Monde de Formule 1 et l'ex-numéro 1 mondiale de tennis soutiennent l'une des offres de rachat des Blues.
Le rachat de Chelsea suit son cours. Mis en vente par Roman Abramovitch, oligarque russe sanctionné pour ses relations étroites avec le pouvoir de Vladimir Poutine, le club londonien a attiré plusieurs investisseurs ces dernières semaines. Actuellement, selon les informations publiées par les médias britanniques, trois offres seraient encore en lice pour reprendre les Blues, vainqueurs de la dernière édition de la Ligue des champions.
Parmi elles, une fait l'actualité ce jeudi. C'est celle menée par Sir Martin Broughton, ex-président de Liverpool et de British Airways. La raison ? Deux des plus grands sportifs de l'histoire ont rejoint son consortium. En effet, d'après les révélations de Sky News , Lewis Hamilton et Serena Williams auraient promis chacun d'investir 10 M£, soit un peu moins de 12 M€, pour participer au rachat de Chelsea.
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Lewis Hamilton fan...d'Arsenal
Toujours à en croire Skysports, qui relaye les propos d'une source proche du groupe, l'ajout du sextuple champion du Monde de Formule 1 et de l'ancienne numéro 1 de tennis dans le consortium constitue «une décision d'investissement sérieuse en raison de leur expérience dans la création de marques sportives mondiales». Néanmoins, la volonté de Lewis Hamilton de participer au rachat de Chelsea a de quoi surprendre, lui qui est connu pour être un fan du rival londonien Arsenal. En outre, il est important de souligner que ce n'est pas la première fois que des légendes du sport s'intéressent à des clubs de football. Pour preuve, LeBron James, l'increvable ailier des Los Angeles Lakers, et considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du basket-ball, est actionnaire de Liverpool depuis plus d'une décennie.
Premier League : plus d'un million d'euros de prime pour Cristiano Ronaldo grâce à son triplé
LE SCAN SPORT - En inscrivant trois buts samedi face à Norwich avec Manchester, le Portugais a déclenché un bonus très lucratif dans son contrat.
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Sorti sur blessure après 10 minutes de jeu contre Liverpool, Paul Pogba est plus que jamais pris en grippe par ses propres supporters.
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La superstar du foot Cristiano Ronaldo, qui attendait des jumeaux avec sa compagne, a publié un message lundi sur Twitter pour annoncer la mort de l'un des deux nouveaux-nés.
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Le Pakistan dans le piège taliban
ENQUÊTE - Le retour des talibans afghans au pouvoir à Kaboul, pourtant soutenus depuis près de trente ans par Islamabad, menace le pays voisin, puissance nucléaire aux prises avec un afflux de réfugiés et le réveil d’une insurrection djihadiste.
Islamabad
Zubair n’a qu’une idée en tête. Quitter le Pakistan. Au plus vite. Ce journaliste afghan d’une vingtaine d’années, qui a fui Kaboul après la victoire des talibans, vient d’obtenir l’asile pour la France. Il serre son billet d’avion entre ses mains. Son vol décolle demain matin. À ses côtés, sa sœur et son frère sont rongés par l’angoisse. Eux n’ont de visa ni pour le Pakistan ni pour ailleurs. Ils ont échoué clandestinement dans un petit appartement aux allures de cage à lapins dans la banlieue de Rawalpindi, près de la capitale, après avoir échappé à un coup de filet de la police à Quetta, dans l’ouest du pays. «Nous logions dans un immeuble au milieu de soldats et de policiers du régime déchu. Quand la police a débarqué, ils ont tous été arrêtés et livrés aux talibans», raconte Zubair.
Un ancien procureur de l’armée a vécu le même incident à Quetta. «Je séjournais dans le quartier de Hazara Town lorsque la police m’a interpellé. Les policiers nous ont interrogés pendant cinq jours. Ils nous ont battus, privés de sommeil. Ils voulaient savoir lesquels, parmi nous, étaient des anciens fonctionnaires du régime. J’ai réussi à cacher ce que je faisais et ils m’ont libéré. Mais les autres ont été transférés je ne sais où.» Sont-ils encore en vie? Un rapport de l’ONU, le 30 janvier, a signalé l’assassinat de plus d’une centaine d’anciens membres du régime par les talibans depuis la chute de Kaboul.
Clôture le long de la frontière
En livrant d’anciens fonctionnaires et soldats aux talibans afghans, les forces de sécurité pakistanaises préservent leur vieux partenariat avec les combattants islamistes. L’ISI, la principale agence de renseignement, leur avait permis de se réfugier au Pakistan après l’invasion de l’Otan et la chute de leur théocratie fin 2001. Islamabad a œuvré pendant vingt ans, malgré les pressions américaines, pour le retour au pouvoir des talibans. Le Pakistan voulait ainsi renverser le régime démocratique afghan, jugé trop proche de l’Inde, dont il souhaite endiguer l’influence en Asie du Sud. «Nous ne voulions pas céder aux Américains qui nous demandaient de neutraliser les talibans afghans installés chez nous. Ils se seraient réfugiés en Iran et nous aurions perdu un allié sans rien obtenir en échange», justifie un officier de l’ISI. La victoire des islamistes pourrait lui donner raison. Sauf que la nouvelle donne en Afghanistan a engendré de nouveaux problèmes pour la sécurité du Pakistan.
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Les raids de la police à Quetta contre les clandestins soulignent la crainte des autorités devant l’arrivée massive de réfugiés. Officiellement, ils seraient plus de 100.000. Un chiffre qui ne prend pas en compte ceux qui, comme Zubair et sa famille, ont franchi la frontière illégalement. «Si la crise humanitaire se détériore, nous aurons un nouvel afflux alors que plus de 240.000 ont déjà fui leur pays. Nous n’avons pas les ressources nécessaires pour accepter davantage de réfugiés», nous confiait l’ancien premier ministre, Imran Khan, en février.
Depuis cinq ans, le Pakistan construit une clôture le long de ses 2600 km de frontière avec l’Afghanistan. Le chantier devrait être terminé dans les prochains mois. Mais cette barrière ne dissuade en rien les clandestins. Elle empoisonne les relations avec les talibans qui y voient une tentative du Pakistan pour sacraliser la frontière entre les deux pays, la ligne Durand, que Kaboul n’a jamais reconnue. Les accrochages se multiplient depuis cinq mois. Le 24 février, des affrontements entre les talibans et les forces pakistanaises ont fait trois morts et une vingtaine de blessés près du poste-frontière de Spin Boldak, dans le Sud-Ouest afghan.
Voilà des décennies que des pans du système éducatif et des médias tentent de promouvoir une société dépourvue de toute forme de pluralisme
Kaboul est d’autant plus opposée à cette clôture qu’elle gêne les opérations de ses alliés du TTP, le mouvement des talibans pakistanais. Cette organisation, fondée en 2007, rêve de renverser le régime parlementaire à Islamabad pour instaurer un système politique pareil à celui des talibans afghans. Kaboul nie tout lien avec le TTP et traîne les pieds pour démanteler ses bases afghanes. La théocratie talibane garde ainsi un levier d’influence sur son voisin. L’hiver dernier, elle a servi de médiatrice lors des pourparlers entre le gouvernement d’Imran Khan et le TTP. Les discussions ont débouché sur un cessez-le-feu qui n’a duré qu’un mois. Les attentats ont repris ensuite. Pourtant, en 2014, l’armée avait lancé une opération pour nettoyer les zones contrôlées par le TTP, sans parvenir à écraser l’organisation. Celle-ci s’était repliée de l’autre côté de la frontière, dans les régions de Paktiya, Kunar et Paktika. C’est là qu’elle prépare aujourd’hui la reconquête de ses territoires perdus.
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La reprise en main a déjà commencé au Waziristan, une région montagneuse du nord-ouest du Pakistan. «Ils sont installés dans au moins quatre districts», explique Nizam, qui gère une petite société immobilière et de conseil active au Waziristan et basée à Islamabad. «Ils extorquent de l’argent auprès des commerçants tous les mois au nom de la charité, ajoute-t-il. Des entreprises minières et de travaux publics payent aussi, en liquide ou avec du diesel.» Les djihadistes étendent leur contrôle social via les jirga, les assemblées de tribus. «Ils président les jirga et jouent les médiateurs dans toute sorte de contentieux», déplore un habitant du Waziristan qui veut rester anonyme par peur des représailles. Et ce témoin d’ajouter: «Leur tactique consiste à éliminer toutes les figures de la société civile qui pourraient contester leur autorité. Mon propre frère, qui a été le président de la communauté wazirie à Dubaï pendant trente ans avant de revenir au pays, a été assassiné il y a quelques mois.» La police est prise pour cible: «Il y a environ huit mois, le TTP a distribué des tracts dans la ville de Mir Ali en menaçant de mort mon frère qui est policier. Le message ordonnait à la population de ne pas collaborer avec le gouvernement», raconte Nizam.
Les violences contre les forces de sécurité et ceux qui exercent une influence dans la population, sont devenues monnaie courante. L’intellectuel Khadim Hussain, membre de l’ANP, un parti politique de l’ethnie pachtoune très présent dans le Nord-Ouest, a dénombré «environ deux cents attaques et agressions en tout genre entre la mi-janvier et la première semaine de février à travers toute la province du Khyber Pakhtunkhwa. Ils ne contrôlent pas de territoires. Leur organisation reste encore souterraine et n’a pas les moyens financiers d’organiser des offensives de grande échelle ou des attentats suicides.» Il n’empêche. Les embuscades dans le Nord-Ouest se multiplient depuis six mois: bases avancées et postes-frontières de l’armée pris d’assaut, échanges de tirs, soldats tués lors d’opérations antiterroristes… Le nombre d’attentats perpétrés par le TTP en 2021 a augmenté de 84% sur un an et fait 156 morts d’après le Pak Institute for Peace Studies, un centre de recherche basé à Islamabad.
Rêve d’un émirat islamique
Les militaires peinent à cacher leur impuissance: «Il faudrait une offensive conjointe avec les talibans pour anéantir le TTP. Mais notre pays est trop faible économiquement pour faire pression sur Kaboul», concède un officier supérieur qui croit en la bonne foi de ses alliés afghans. «Ils nous ont donné des engagements par oral en ce qui concerne la lutte contre le TTP. Mais ils sont tellement accaparés par la crise économique et leur quête de reconnaissance internationale que ce n’est pas leur priorité.» Dimanche dernier, la chasse pakistanaise aurait bombardé les provinces de Khost et de Kunar, selon Kaboul. Le ministère des Affaires étrangères à Islamabad a ouvertement reproché au régime taliban de «laisser impunément perpétrer des attaques contre le Pakistan depuis le territoire» afghan.
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La Banque centrale du Pakistan a pris des sanctions financières à l’automne 2021. «Le gouverneur veut que son pays sorte de la liste grise du Groupe d’action financière, l’organisme international de lutte contre le financement du terrorisme. Du coup, il tente de bloquer les transferts et les échanges commerciaux vers l’Afghanistan. Alors que les talibans faisaient payer les droits de douane en dollars, il refuse toute transaction libellée en billets verts. L’armée semble l’appuyer: elle a demandé aux sénateurs d’approuver une loi d’autonomie de la Banque centrale en janvier», constate un économiste.
Le retour en force du TTP n’est pas sans risque pour cette République islamique dont l’identité nationale, fondée sur la religion musulmane, demeure contestée. Les partis islamistes ont applaudi la victoire des talibans afghans l’an dernier. «Certaines élites politiques et militaires souscrivent à un projet national qui n’est pas si différent de celui du TTP. Voilà des décennies que des pans du système éducatif et des médias tentent de promouvoir une société dépourvue de toute forme de pluralisme qui effacerait les spécificités culturelles des Pachtouns, des Sindis et marginaliserait les minorités religieuses. Pour eux, être pakistanais, c’est être musulman sunnite», déplore Khadim Hussain qui poursuit: «Le TTP rêve d’établir un émirat islamique qui purifiera notre culture et notre société prétendument corrompue par la laïcité, le libéralisme et l’Occident. Or la mentalité d’une partie de l’élite aide les talibans pakistanais à s’étendre militairement. Leur discours est déjà ancré dans certains esprits.»
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Allergie. Que faire quand le pollen pointe le bout de son nez ?
ActuMaladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen peut en réalité être un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il existe des traitements permettant d’atténuer les symptômes, il est aussi aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement.
Théo GobbiLe printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires.
Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.
Des cartes des pollens
Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires.
Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer.
Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.
Opération désensibilisation
Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause.
Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.
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Santéallergiespollen El País (ESP)
Friburgo: la ciudad donde se cumplen todos los requisitos del encanto alemán
LONELY PLANETCalles empedradas, casas con gabletes, una antigua universidad y un perfil urbano presidido por el chapitel de su catedral. Bajo una apariencia de postal aguarda una de las urbes más dinámicas y sostenibles del país, base ideal para explorar la Selva Negra
Friburgo de Brisgovia (como se conoce a la ciudad alemana para distinguirla de la Friburgo suiza) ha sido pionera del movimiento ecologista en Alemania desde que, en 1975, los activistas locales impidieron la construcción de una central nuclear en las inmediaciones. Una inteligente red de transporte público, el doble de bicicletas que de automóviles e infinidad de espacios verdes son algunos de los ingredientes básicos de su cóctel ecologista. A ello hay que agregar los muchos paneles solares en viviendas, edificios públicos, iglesias y hasta en su estadio de fútbol para aprovechar la abundante luz solar de la región. Añádanse varios barrios sostenibles llenos de casas que generan más energía de la que consumen, un parque industrial verde, el mayor instituto de investigación solar de Europa y un nuevo ayuntamiento de impresionante factura, que, además, es el primero del mundo con un concepto de energía cero.
Más información en la guía de Múnich y la Selva Negra de Lonely Planet, y en www.lonelyplanet.es.
Todo ello contribuye a crear la envidiable calidad de vida de la capital de la Selva Negra, algo de lo que sus 232.000 habitantes están orgullosos y que hace de esta recoleta ciudad un lugar más que interesante. Y, además, un detalle nada desdeñable para los visitantes: es la ciudad más calurosa de Alemania, con 2.000 horas de sol al año. Cuando los pueblos cercanos de las montañas siguen cubiertos de nieve, los árboles de Friburgo ya se tiñen de flores blancas y sus habitantes beben cerveza en las terrazas junto al río.
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Tentaciones del casco antiguo
Al pie de los viñedos y bosques de la Selva Negra, Friburgo es una alegre ciudad universitaria famosa, sobre todo, porque uno puede pensar por un momento que está en un cuento medieval. En su Altstadt (o casco antiguo) se mantienen las casas con gabletes, los callejones empedrados y las fachadas de colores.
Pasear sin rumbo por el centro histórico y conocer el ambiente despreocupado de Friburgo es un placer gracias a un amable trazado, plazas rodeadas de cafés y la ausencia de coches. Después de que buena parte de la ciudad quedara destruida tras los bombardeos de la II Guerra Mundial, urbanistas con visión de futuro decidieron reconstruir el centro de acuerdo a su trazado medieval y prohibir el tráfico motorizado en él.
Se puede empezar el paseo en la imponente catedral gótica, Freiburger Münster, la joya de la ciudad, con su chapitel que se alza hasta las nubes, sus gárgolas burlonas y su intrincado portal. Se eleva por encima de la plaza del mercado y deslumbra por sus vidrieras, financiadas en tiempos medievales por los gremios. La luz que atraviesa los vitrales caleidoscópicos crea el ambiente de recogimiento que el interior requiere. Conviene fijarse en el altar, donde hay una obra maestra de Hans Baldung Grien, pupilo de Alberto Durero. Desde su torre octogonal, coronada por un chapitel afiligranado, en días despejados se puede divisar la cordillera francesa de los Vosgos.
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Mercados, puertas, calles y mansiones
Si la catedral es el corazón espiritual de Friburgo, el concurrido mercado de la plaza (Münstermarkt) cercana es su alma culinaria. Los días laborables por la mañana se convierte en un festín de sabores y colores cuando los productores locales colocan el género de temporada, una tradición que se remonta a 1120, cuando se fundó la ciudad. A un lado distinguiremos el humo que sale de una hilera de parrillas que asan el tentempié local de culto, la lange rote, una salchicha de 30 centímetros que se sirve con mostaza en un pequeño panecillo.
Tentempié en mano, se puede dar un paseo hasta otro lugar emblemático: el Historisches Kaufhaus, un almacén comercial porticado del siglo XVI fácilmente reconocible por su llamativa fachada roja. Se alza frente a la fachada sur de la catedral, adornada con torrecillas revestidas de azulejos de colores. Fue una casa de comerciantes de principios del siglo XIV y presume sobre el balcón de los escudos de armas y de cuatro figuras que representan la lealtad de esta ciudad a la Casa de Habsburgo.
Pero el Aldstadt son también sus calles y sus puertas (conserva dos puertas medievales intactas). Entre las plazas de la ciudad, la más bonita es, sin duda, la del Ayuntamiento (Rathausplatz), estupenda para relajarse en uno de sus cafés a la sombra de los castaños. Inevitable tomar fotos del rojo Ayuntamiento Viejo, del siglo XVI (donde hoy está la oficina de turismo) y del Nuevo Ayuntamiento, del siglo XIX.
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Otra visita interesante es el Augustinermuseum, un monasterio muy bien restaurado que es un viaje al pasado a través de los artistas de diversas épocas, con obras maestras de artistas renacentistas.
Otro de los vestigios históricos más originales de Friburgo es la red de pequeños canales conocida como Bächle. Estas canaletas pavimentadas, que discurren en paralelo a las calles empedradas, llevan agua desviada del río Dreisam e inicialmente se usaban para abrevar al ganado y apagar incendios. Hoy, además de ser pintorescas, aportan un ingenioso sistema de refrigeración natural cuando aprieta el calor. No hay ningún problema si quieren sumergir los pies, pero cuidado con meterse en el agua: según la tradición, quien lo haga deberá casarse con un friburgués.
Hacia las montañas
Para los viajeros aficionados a los mitos y leyendas es obligado salir de la ciudad y adentrarse en la Selva Negra, donde cada aldea de vigas entramadas parece salida de un cuento de hadas. Detrás de cada curva de la carretera hay un paisaje que merece la pena: cascadas, lagos resplandecientes, relojes de cuco del tamaño de una casa, viñedos, cafés y restaurantes que sirven la célebre tarta Selva Negra empapada en kirsch.
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Friburgo parece empequeñecer a medida que uno deja atrás la ciudad y se interna en los bosques y prados que forman las laderas del Schauinsland, monte de la Selva Negra de 1.264 metros. De la localidad de Horben, en la ladera occidental de la montaña y muy cerca de Friburgo, parte el Schauinslandbahn, el teleférico más largo de Alemania y el primero diseñado para el transporte de pasajeros en todo el mundo, en 1930. Es una manera rápida de ir de Friburgo a las montañas de la Selva Negra. Arriba hay una torre de vigilancia con unas vistas asombrosas del valle del Rin y los Alpes, además de rutas ciclistas y para el senderismo.
Son el excursionismo, el ciclismo y otras actividades de bajo impacto por la naturaleza los que realmente conectan al viajero con esta tierra. El Westweg, el primer sendero de larga distancia de Alemania, fue trazado por intrépidos pioneros hace un siglo. Esta ruta de 285 kilómetros pasa por valles y bosques, por picos y lagos impregnados en leyendas. Es una auténtica aventura que va desde Pforzheim, al norte de la Selva Negra, hasta Basilea, ya en Suiza.
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El compromiso de Friburgo con la naturaleza, la conservación y la sostenibilidad se extienden también hasta la Selva Negra. Junto a 28 comunidades rurales, la ciudad forma parte de la Reserva de la Biosfera de la Selva Negra, reconocida por la Unesco en 2017: un paisaje maravillosamente variopinto con un clima que oscila de subalpino a casi mediterráneo. Las mariposas revolotean y el amenazado lince merodea entre grandes extensiones que aúnan bosque, páramos, ríos y lagos, mientras antiguas razas de ganado pastan en los Allmend, de una asombrosa biodiversidad. La preservación de estos pastizales es clave para una reserva que se está consolidando como un modelo para la coexistencia sostenible de naturaleza, personas y comercio.
El parque nacional de la Selva Negra —el parque natural más grande de Alemania— es un paraíso al aire libre de brezales, lagos de circos glaciares, valles profundos, montañas y bosques de coníferas. En sus 100 kilómetros cuadrados en el norte de la Selva Negra, entre Baden-Baden y Freudenstadt, y en torno a la Ruta Alta de la Selva Negra, el valle del Murg y el Mummelsse, la naturaleza depende de sí misma. Abundan las rutas de senderismo y ciclismo y los recorridos de descubrimiento para niños.
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Baden-Baden, epicentro termal
A Friburgo no se suele llegar por casualidad. Casi todos los que descubren esta pequeña ciudad alemana vienen atraídos por el entorno y el gancho de otros rincones muy populares de la Selva Negra, como la ciudad balnearia de Baden-Baden o los bucólicos pueblecitos de postal que siempre ha publicitado este rincón de Alemania.
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Baden-Baden, a poco más de una hora en coche, es visita casi obligada. Su lujoso ambiente art nouveau de otros tiempos y sus aguas curativas han atraído a ricos, famosos y miembros de la realeza, entre los que hay que incluir a la reina Victoria, a Bismarck o a Obama, entre otros muchos. Una vez allí se puede elegir spa. Por ejemplo, el Friedrichsbad, en un palacio decimonónico decorado con mármol y mosaicos. Mark Twain, otro de los ilustres visitantes de Bade-Baden, dijo que con el tratamiento de vapor, exfoliación y baño de agua caliente-fría de esos baños romano-irlandeses “a los 10 minutos se olvida el tiempo; a los 20, el mundo”. Otra opción es el moderno y acristalado Caracalla Spa, con grutas y piscinas interiores, y al aire libre, que aprovecha al máximo las aguas ricas en minerales. Hay saunas que van del estilo “bosque rústico” a la variedad “infernal” a 95 grados centígrados. También se puede disfrutar de las aguas en el Trinkhalle, una galería neoclásica en un cuidado parque que se construyó en 1839, como adición a la Kurhaus. El pórtico, de 90 metros de longitud, está decorado con frescos del siglo XIX que representan leyendas locales. Y, como no podía ser menos en unas termas decimonónicas, en Baden-Baden no falta el casino, al que Marlene Dietrich calificó como el más bonito del mundo. Y no hace falta entrar a jugar: se puede ver en visita guiada.
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Excursiones imprescindibles: Schiltach y Triberg
Para ver pueblos bonitos como los de las postales de la Selva Negra, no hace falta irse muy lejos de Friburgo. Una excursión muy típica es Triberg, una población que abunda en superlativos: tiene la cascada más alta de Alemania, conserva la receta original de 1915 de la tarta Selva Negra y es la capital de los relojes de cuco más grandes del mundo. En los crudos inviernos la gente se reunía en las granjas aisladas por la nieve para tallar relojes de cuco y, en un destello de genialidad, se aprovechó la cascada para suministrar energía a las primeras farolas eléctricas del país en 1884. Las cascadas de Triberg son todo un espectáculo, y aún presumen de un salvaje romanticismo. Y en cualquiera de los cafés de esta localidad puede probarse la receta original de la tarta conocida en todo el mundo como Selva Negra, un pastel de chocolate aromatizado con brandi de cerezas, nata montada, guindas y más capas de nata y virutas de chocolate.
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Otro de los rincones a los que ningún excursionista renuncia a ir desde Frigurgo es Schiltach, a una hora de camino, hacia el norte. Esta población medieval parece demasiado bonita para ser real. Sus casas con entramados de madera restaurados, que en su día fueron casas de curtidores, comerciantes y constructores de balsa, se llenan de geranios rojos en verano. La tala de árboles aquí fue una gran industria hasta el siglo XIX y se construían grandes balsas para transportar la madera a los Países Bajos. Hoy es un lugar delicioso para una excursión.
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Le Figaro
De mystérieuses hépatites infantiles
Soline RoyDÉCRYPTAGE - Près d'une centaine de cas ont été recensés en Europe, en Israël et aux États-Unis. L'origine reste inconnue.
Tout a commencé en Écosse, à l'hôpital pour enfants de Glasgow. Le 31 mars, les médecins du service de gastro-entérologie, hépatologie et nutrition constatent que depuis début janvier ils ont reçu 5 enfants pour une hépatite sévère et d'origine inconnue. Or le nombre attendu pour l'ensemble de l'Écosse n'est que de 4 cas par an… Le service alerte les autorités sanitaires écossaises, qui elles-mêmes préviennent dès le lendemain leurs homologues britanniques.
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Le 5 avril, l'Organisation mondiale de la santé est avisée de 10 cas détectés en Écosse, qui trois jours plus tard se montent à 74 pour l'ensemble du Royaume-Uni. Bientôt d'autres cas sont rapportés en Espagne, puis au Danemark, en Irlande et aux Pays-Bas. Presque tous ont entre 2 et 5 ans, et 7 enfants ont dû subir une greffe de foie. Aux États-Unis, le département de santé public de l'Alabama a indiqué le 15 avril mener, depuis novembre 2021, une enquête identique sur une hausse des hépatites infantiles, avec 9 enfants de moins de 10 ans touchés, dont 2 ont dû recevoir une transplantation. Et mardi, les autorités israéliennes annonçaient avoir repéré 12 cas possibles.
« Attention cependant, modère le Pr Jean-Michel Pawlotsky, virologue et directeur médical du département médico-universitaire de biologie et de pathologie à l'hôpital Henri Mondor et Université Paris-Est-Créteil, à ce stade, on ne sait pas encore s'il y a vraiment un phénomène ou pas. Voit-on véritablement quelque chose ou en a-t-on seulement l'impression ? Des enfants qui arrivent à l'hôpital avec une hépatite et pour lesquels on n'a pas de diagnostic, cela arrive tout de même assez souvent… » Les hépatites aiguës de cause indéterminée « ont toujours existé et représentent 20 à 40 % des hépatites aiguës de l'enfant », précisait mardi dans Le Quotidien du médecin le Pr Emmanuel Jacquemin, chef du service d'hépatologie et de transplantation hépatique pédiatriques de l'hôpital Bicêtre (AP-HP). Par ailleurs, « il se peut que tous les cas (recensés au Royaume-Uni, NDLR) n'aient pas une cause unique », indiquait vendredi dans Science l'épidémiologiste Jim McMenamin, directeur du service des infections de Public Health Scotland.
Aucun décès n'a été recensé
En France, pour le moment, aucun cas n'est signalé. Santé publique France (SPF) évoquait mardi deux enfants soignés au CHU de Lyon, mais mercredi l'agence de presse APM News révélait que ces cas avaient été résolus. « L'une des hépatites est d'origine virale, l'autre serait d'origine métabolique/génétique, avec des examens encore en cours d'analyse », indiquent les Hospices civils de Lyon, ces deux cas étant vraisemblablement sans lien avec les cas britanniques. SPF a cependant lancé l'alerte auprès des sociétés savantes (Société française d'hépatologie, Société française de pédiatrie…) pour faire remonter tous les cas possibles, et « d'autres signalements sont probablement à attendre dans les prochains jours ».
Pour les cas recensés un peu partout en Europe, le mystère reste entier. « Hépatite » est un terme générique évoquant une inflammation aiguë ou chronique du foie. « C'est le résultat de toutes sortes d'agressions », explique le Pr Paw-lotsky. Virus mais aussi bactéries, parasites ou champignons peuvent entraîner une hépatite, de même que des toxiques (principalement alcool et médicaments) et des maladies génétiques. Concernant les virus, 5 ont un tropisme hépatique (les hépatovirus A, B, C, D et E), mais de très nombreux autres peuvent occasionnellement provoquer une hépatite. « Il suffit qu'un virus se multiplie au niveau du foie, cela provoque une réaction immu-nitaire et donc crée une inflammation qui entraîne la destruction de cellules du foie », explique le Pr Pawlotsky.
Une origine infectieuse problable
Pour les cas britanniques, ont été recherchés les principaux hépatovirus, sans succès. « Des analyses toxicologiques sont en cours (…), bien que les réponses au questionnaire d'enquête approfondie sur les habitudes en matière d'alimentation, de boisson et de soins personnels n'aient pas encore permis d'identifier d'exposition commune », signalent les médecins et épidémiologistes écossais dans l'analyse des 13 premiers cas publiée dans Eurosurveillance. Seul lien signalé, « pour deux enfants, des contacts étroits au sein du foyer ou dans un autre cadre avec deux autres cas ».
Compte tenu des symptômes présentés par les enfants et des analyses réalisées, une origine « infectieuse est maintenant considérée comme plus probable », et les auteurs s'interrogent notamment sur la responsabilité éventuelle d'un adénovirus. Ce sont des virus très courants qui donnent généralement des symptômes bénins de rhume ou gastro-intestinaux, se résolvant spontanément en quelques jours. Ils ont été retrouvés chez 5 des 13 cas analysés dans cette publication. Un variant plus sévère circule-t-il, les plus jeunes ont-ils un système immunitaire moins aguerri pour n'avoir, depuis deux ans, rencontré que peu de pathogènes à force de confinements et de mesures barrières ?
« L'infection à adénovirus comme cause d'hépatite sévère est rare chez les enfants immunocompétents mais a été rapportée dans des rapports de cas et des séries », précisent les auteurs. Le Sars-CoV-2, dont une infection passée ou présente a également été identifiée chez 5 enfants, est un autre suspect potentiel. Les vaccins anti-Covid en revanche ne peuvent être en cause, les enfants concernés étant trop jeunes pour avoir été vaccinés. Quant à la piste d'un nouveau virus inconnu, elle « ne peut pas être écartée », précisent les auteurs.
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Le Royaume-Uni avait dans un premier temps signalé le 5 avril à l'OMS 10 cas d'hépatites graves en Écosse, avant de signaler un total de 74 trois jours plus tard, selon l'organisation onusienne. Parmi les cas britanniques, «beaucoup de cas montraient des signes de jaunisse». «Certains des cas signalaient des symptômes gastro-intestinaux, y compris des douleurs abdominales, de la diarrhée et des vomissements dans les semaines précédentes», selon l'ECDC.
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L'Humanité
La musique, ce merveilleux bol d’air
ActuDouce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.
André Goulven« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.
Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.
Elle adoucit les douleurs
Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.
D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.
D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.
Bien-êtreMusique El País (ESP)
Algunos sitios donde comprarlo
El pâté en croûte ha vuelto a la cocina francesa después de pasar una travesía en el desierto y haber sido arrasado por los pâtés industriales. Fue considerado comida viejuna, en un tiempo en que la importancia de Francia como potencia gastronómica dejó en segundo plano algunas facetas más caseras de su gastronomía mientras prevalecía la alta cocina, más inaccesible. Después llegó el boom de los blogs y de las nostalgias con el recetario de la abuela en mano, y justo cuando estábamos cuestionando los remembers imposibles, una pandemia mundial nos encerró en casa y, por lo que sea, nos puso a cocinar en vez de a otras cosas. Y el "paté con corteza" se volvió a poner de moda. Ya había un caldo de cultivo previo: las redes sociales aman los platos con áurea cuqui y esta preparación la desprende fuertemente por su colorido y su variedad.
A pesar de tener esa apariencia casera y cercana, este pastel de carne envuelto en masa es un producto de charcutería tradicional realmente difícil de elaborar. La mecánica consiste en picar varias carnes, ya sea a cuchillo en trozos más grandes o con picadoras, y combinarlas con alguna panceta y otras grasas. Se admite todo: ternera, cerdo y aves y un sinfín de magrets, foies, mollejas, setas y frutos secos que además de sabor, aportan un toque muy visual al relleno.
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El pegamento se hace a base de huevo, algo de nata y normalmente armagnac, pero también otros olorosos como brandy, oporto, especias y hierbas, con cantidades y proporciones medidas para que el conjunto no quede seco. La clave está, como en todo el slow cooking, en dejar marinar el relleno cuanto más tiempo, mejor: normalmente un día o dos, dependiendo de la receta. Luego viene el montaje, la parte verdaderamente difícil, con una especie de masa brisa hecha con mantequilla, huevos, harina y poco más. Tiene que ser consistente y crujiente para sostener el edificio, pero sin ser en ningún momento un mazacote. Se hace con un molde especial, mejor si es desmontable porque facilita un poco el proceso, aunque en las versiones más caseras se permite un molde de bizcocho o tarta alargado clásico. En total se puede tardar varios días en hacer y se consume a temperatura ambiente una vez reposado.
De dónde viene
El origen parte de nuevo de la cocina de aprovechamiento y conservación, concretamente de la Edad Media. Su propia estructura no está pensada más que para protegerse a sí mismo del exterior y por lo tanto conservarse más tiempo. Los pâtés han servido históricamente para aprovechar restos de carnes en las carnicerías, aunque la costra también se come y aporta una textura diferente que rompe con la dinámica general y nos resulta más divertida.
Otro elemento clave es la gelatina. Normalmente, durante el horneado, la parte de paté se reduce, por lo que queda un espacio de separación entre el relleno y el croûte (literalmente se traduce por costra, aunque en castellano queda un poco raro). Aquí entra en juego esta curiosa capa, normalmente infusionada con algún oloroso y que sirve para proteger aún más la carne del exterior y de nuevo también para comerse. El gel se introduce una vez frío a través de unas chimeneas que se hacen en la masa en la parte superior, lo cual añade más dificultad y por lo tanto, magia.
Lo prohibido, o no
Al preguntarle cuáles son los ingredientes permitidos y los que no, Eric Basset -uno de los chefs que ha impulsado el pâté en croûte en España con el permiso de Albert Boronat-, explica que en su opinión puede valer casi todo, aunque él personalmente prefiere limitar el uso de carnes de caza o muy fuertes y cualquier elemento que no tenga buena calidad. “Productos malos, no”, sentencia.
“Al ser un producto gourmande, que se utiliza como entrante o primero para picar con un vino en una reunión de amigos, la idea es no utilizar cosas que den mucha mucha presencia. El plato en sí ya es bastante completo y con diferentes texturas como para encima meterle sensaciones extremas”, explica. Hay que tener en cuenta que el conjunto debe quedar compacto para que no se deshaga al cortar el pastel con el cuchillo, por lo tanto hay productos, como por ejemplo el tomate o los espárragos, que no pueden funcionar tal cual, aunque sí se usan en versiones diferentes deshidratadas en conserva, añade Basset.
Nicolas Verot, de la Maison Verot, una cadena de charcuterías de París especializadas en pâtés en croûte, terrinas y similares, opina que los relativamente nuevos y aceptados en el club son los dulces o los hechos a base de pescado. En el libro que ha hecho junto a su padre Terrinas, rillettes, salchichas y pâtés en croûte (Planeta Gastro), incluye por ejemplo uno tipo Kouliblanc con salmón y espinacas que recuerda bastante al solomillo wellington. También tienen algunos completamente vegetales -aglutinados con gelatina- o monotemáticos con un solo tipo de carne. “Lo que ha evolucionado es la interpretación contemporánea que se hace del plato y por lo tanto lo que se está haciendo es ir en sintonía con nuestros tiempos (consumir menos carne pero de mejor calidad, estacionalidad, ética animal, etc.)”, añade. Por su parte, Basset tiene bajo encargo en el Bistrot Bilou del centro de Barcelona que dirige el tatin de manzana en croûte y en internet se pueden encontrar auténticas virguerías o vergüenzas, según como se mire, tales como el brownie en croûte. Al final, no deja de ser un plato a caballo entre la pastelería y la carnicería.
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El hype
Es un plato que se consume en un ambiente desenfadado, y muy típico en Navidad. Aun así, los franceses lo han usado tanto para un picnic tonto un domingo primaveral en cualquier trocito de césped, como para llevarlo de viaje o en un tapeo de charcutería fina. Casi nunca suelen faltar a su alrededor los pepinillos u otros encurtidos y algún acompañamiento pequeño de ensalada y un buen pan. Por supuesto maridaje con vino tanto blanco como tinto. Normalmente se corta en rebanadas de entre 1,5 y dos centímetros como mucho y si lleva foie gras, la gracia es cortarlo en cuatro trozos para que todo el mundo tenga un poco, ya que suele ir en el centro. Se conserva en frío pero idealmente es mejor atemperar sacándolo de la nevera un tiempo antes de servir.
Según todos los consultados, hay un punto de inflexión para que el pâté en croûte se convirtiera en un fenómeno pop: el campeonato mundial internacional, que empezó a dar rienda suelta a que los cocineros compitieran en llamar la atención. “La imagen también es clave porque es sin duda la charcutería más visual y sobre la que mayor margen estético tenemos. Desde la masa hasta el relleno, ¡tenemos un campo de expresión casi infinito!”, añade Verot.
Empezó en 2009 y ha ido evolucionando con categorías geográficas. Hay una selección americana, una europea, una japonesa y pronto estará también la de Tahití. Cientos de chefs quieren ganar el título de campeón mundial porque realmente les ayuda a aumentar su notoriedad y sus ventas y ya lo han ganado hasta cinco veces cocineros japoneses, grandes amantes de lo meticuloso, incluyendo la última edición de 2021. Basset cree que este challenge incita a las creaciones visuales y esta vertiente añade espectacularidad al plato y por lo tanto le da continuidad más allá de la mesa.
Eso lo sabe bien Julien Perret, un joven influencer de la charcutería que está detrás de la cuenta de instagram @pâté_croûte_france con casi 25.0000 seguidores: todo un logro teniendo en cuenta que, efectivamente, el único contenido es el pastel de carne. Perret busca que haya historia detrás de cada pastel y que cuente cosas del cocinero que lo hace. Cuenta que creó el perfil en 2018 y desde entonces tiene como misión demostrar que no es un producto pasado de moda. “Es súper noble, y no tiene nada que ver con lo que se puede encontrar en los grandes almacenes de Francia”, explica. Su idea de la divulgación no se quedó ahí y también decidió crear la mascota Jean Croûte -sin ningún tipo de pudor ni miedo al cringe-, incluyendo filtros de instagram. También está detrás de otro impulso offline: el primer concurso no profesional que tendrá lugar en París este año y con el que, dice, se encuentra entusiasmado.
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Más allá de la imagen y el escaparate del concurso y las redes, Verot tiene su teoría basada en varios puntos fuertes para justificar su vuelta a la gracia: “Primero, es charcutería y, por lo tanto, un producto anclado en el imaginario colectivo francés. Segundo, también es pastelería y, por lo tanto, mezcla sabores y gustos. La masa es importantísima porque la gente lo identifica mejor. Muchos no saben que las terrinas por ejemplo son casi lo mismo, solo que no están cubiertas”. Con estos factores, añade, es lógico que haya pasado a ser incluso parte de menús de Estado. Dos ejemplos clarísimos son cuando en una cena mítica entre Macron y Trump en 2017 en la mismísima Torre Eiffel o cuando el pasado verano se despidieron el presidente francés y la anterior canciller alemana, Angela Merkel, cuando se retiró el pasado verano. Pasar del bistró a los manteles diplomáticos es ascensor social, y lo demás son tonterías.
- Ambassade de Llivia (restaurante): Carrer dels forns 15. Llívia (Girona). Tel. 972 896 535. Mapa.
- The Butcher Society (carnicería): Carrer Felip II, Barcelona (Barcelona). Tel. 933 528 106. Mapa.(Venden online el del restaurante Ambassade de Llívia).
- Bistrot Bilou (restaurante): Carrer de Pau Claris 85. Barcelona (Barcelona). Tel. 932 779 773. Mapa.
- Maison Aime (tienda): Carrer Major de Sarrià 63. Barcelona (Barcelona). Tel. 645 077 456. Mapa.
- Saddle (restaurante): Calle Amador de los Ríos, 6. Madrid (Madrid). Tel. 912 163 936. Mapa.
- Selectia (tienda): Calle Pedroñeras, 14. Madrid (Madrid). Tel. 917 592 793. Mapa. (Venden online).
- Ma petite épicerie (tienda): Carrer Cornet i Mas, 59. Barcelona (Barcelona). Tel. 930 316 445. Mapa. (Venden online).
- Fromagerie Can Luc (tienda): Carrer Berga, 4. Barcelona (BarcelonaI). Tel. 930 074 783. Mapa.
- La boulette (tienda): Mercado de la Paz, puestos 63-68. Calle Ayala, 28. Madrid (Madrid). Tel. 914 317 725. Mapa. (Venden online).
- Maison Vérot (tiendas): Rue Bretagne, 38. París (Francia). Tel. +33 (0) 142 722 743. Mapa.
- Yohan Lastre (tienda): Rue de Grenelle 188, París (Francia). Tel. +33 (0) 140 607 027. Mapa.
- Arnaud Nicolas (tienda y restaurante): Rue Caulincourt, 125. París (Francia). Tel. +33 (0) 145 555 959. Mapa.
Le Figaro
Iga Swiatek: «Je ne m’imaginais pas numéro un mondiale»
Romain SchneiderENTRETIEN - La Polonaise, qui arrivera ambitieuse à Roland-Garros, se confie sur son nouveau statut et son travail mental.
Inarrêtable Iga Swiatek. La nouvelle patronne du tennis a enchaîné mercredi à Stuttgart une 18e victoire consécutive, en surclassant au premier tour l’inconnue allemande Eva Lyss. Si la terre battue reste sa surface préférée, c’est sur dur que la lauréate surprise de Roland-Garros 2020 s’est emparée officiellement de la première place mondiale le 4 avril dernier. En s’adjugeant le tournoi de Miami le 3 avril, après ceux de Doha et Indian Wells, la championne de 20 ans a réussi un formidable triplé. De quoi donner une légitimité supplémentaire à la place de numéro 1 mondiale qui lui était promise depuis la retraite anticipée d’Ashleigh Barty. «Honnêtement je n’ai pas pensé à cette série de victoires quand je jouais à Miami, a confié mardi la nouvelle reine du tennis à une poignée de médias français dont le Figaro lors d’un entretien organisé depuis Stuttgart par son équipementier français Tecnifibre. J’ai joué match par match. Cette série me permet de mieux commencer mes rencontres, d’être plus agressive et de mettre encore plus de pression sur mes adversaires.»
La 28e numéro un mondiale de l’histoire du classement WTA est aussi la quatrième joueuse à avoir réussi le «Sunshine double», (Indian Wells, Miami) après Steffi Graf (1994 et 1996), Kim Clijsters (2005) et Victoria Azarenka (2016). Avec l’art et la manière. Car non seulement elle accumule les victoires, mais elle ne laisse souvent que des miettes à ses adversaires… Depuis le début de sa carrière, la Polonaise a ainsi disputé 13 finales, en comptant également les circuits secondaires. Elle en a gagné 12, remporté 25 sets pour seulement 3 petites manches concédées.
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C’est pour imiter son idole Rafael Nadal que cette fille d’un ancien rameur de haut niveau a fait de son lift une arme fatale. Ses adversaires manquent très vite d’oxygène face à la puissance de ses revers missiles, de ses coups droits lassos et manquent souvent de solutions face à son service kické redoutable. Son outil de travail et de torture pour ses adversaires? La T-Rebound 298. À l’instar de Daniil Medvedev chez les hommes, la Polonaise est l’autre porte-étendard de Tecnifibre. Elle confie avoir un rapport «sentimental» avec la marque française avec qui elle a débuté le tennis à l’âge de 5 ans et a joué jusqu’à 11 ans. Elle venait d’évoluer quatre ans avec une Prince quand elle décida de sauter le pas et de revenir à ses premiers amours après son triomphe à la Porte d’Auteuil, fin 2020. Une décision rarissime au plus haut niveau en cours de carrière. «Avec les responsables de Tecnifibre, nous nous sommes rencontrés pendant quelques jours pour tester les raquettes et ils m’ont proposé différentes options et différentes variétés. Ça n’a pas été aussi difficile que ça pour moi de changer parce que je me sentais mieux sur le court et j’avais l’impression que mes balles étaient plus rapides et que j’avais plus de contrôle.»
Préparatrice mentale
Autre choix fort, opéré par la numéro un mondiale: un changement d’entraîneur en décembre dernier suite à sa rupture avec Piotr Sierzputowski après cinq ans de collaboration. En revanche, Iga fait plus que jamais confiance à sa préparatrice mentale, Daria Abramowicz, une ancienne régatière de haut niveau qui voyage avec elle depuis février 2019 et avec qui elle utilise notamment la visualisation pour préparer ses matchs.
Car pour dominer la concurrence, la Polonaise possède une puissance de feu impressionnante mais aussi et surtout une sacrée force mentale. Un atout de poids à l’heure où le psychique est devenu un sujet majeur dans le tennis. Dès l’âge de 15 ans, elle avait commencé à travailler avec des préparateurs mentaux. «J’ai toujours pensé que c’était le moyen pour moi de m’améliorer et j’ai vu beaucoup de gens travailler leur tennis ou leur physique mais tout le monde ne pensait pas à l’aspect mental et j’ai senti que j’avais besoin de quelqu’un pour m’expliquer comment avoir une meilleure concentration et être plus détendue sur le court.»
Quand je n’arrivais pas à trouver la bonne solution face à mon adversaire, cela me faisait perdre l’énergie et ma concentration. Mais j’ai beaucoup travaillé pour arriver à me calmer en restant concentrée
Pendant le dernier Open d’Australie (défaite en demi-finale) elle avait déclaré: «Je pleure quand je gagne et je pleure quand je perds.» «J’aime afficher mes émotions et de ne pas les garder à l’intérieur, poursuit-elle. Cela s’est parfois retourné contre moi, c’est vrai. Quand je n’arrivais pas à trouver la bonne solution face à mon adversaire, cela me faisait perdre l’énergie et ma concentration. Mais j’ai beaucoup travaillé pour arriver à me calmer en restant concentrée.»
Si la digestion du sacre parisien n’a pas été facile, Iga Swiatek est désormais plus armée. À l’exception de la désormais retraitée Barty (120 semaines au sommet du tennis féminin, sans discontinuer depuis septembre 2019), le circuit féminin ne s’est pas trouvé de vraie patronne ces dernières années. La Polonaise semble avoir les épaules et la tête solides pour durer au sommet. «Je pense que c’est possible», confirme-t-elle. Avant de tempérer: «Je ne m’imaginais pas à cette place quand j’étais plus jeune. J’ai toujours l’impression que pour devenir un leader incontestable, il faut du temps. Au moins un ou deux ans. C’est arrivé très vite et j’ai le sentiment qu’il y a eu des joueuses qui ont travaillé plus longtemps et qui n’ont pas eu la chance d’être numéro un, donc c’est un nouveau statut qui peut être assez écrasant.»
Mieux connaître Paris
Mais la vie d’Iga Swiatek ne se résume pas au tennis. «C’est bien aussi de trouver le bonheur dans les petites choses», souffle-t-elle. Ouverte au monde et engagée, la jeune femme n’a pas hésité à afficher sa solidarité pour l’Ukraine en proie à l’invasion russe, en arborant un ruban jaune et bleu, lors de la tournée américaine. Comme une jeune femme (de bon goût), la native de Varsovie aime notamment les jeux de construction et le rock musclé plutôt vintage. «J’aimerais aller à des concerts de rock cet été, alors j’espère que j’en aurai l’opportunité, glisse-t-elle. En ce moment, j’écoute beaucoup de Pearl Jam et de Led Zeppelin.» Pour se détendre, elle préfère lire qu’utiliser les réseaux sociaux.
Un autre objectif également pour cette championne curieuse: approfondir sa connaissance de la capitale française. «J’aime vraiment passer du temps à connaître les endroits où je voyage. J’aimerais découvrir tous les aspects de toutes les villes où je vais, alors Paris est sur ma check-list, mais c’est tellement grand que je n’ai jamais eu le temps de la visiter correctement, d’autant qu’avec le Covid, nous étions coincés dans de beaux hôtels ces deux dernières années. J’ai quand même déjà vu les endroits les plus connus de Paris mais j’aimerais voir cette ville du point de vue de l’habitant.»
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C’est à Paris que tout a commencé. Son sacre surprise de l’automne 2020, elle était alors 54e mondiale, était aussi son tout premier titre sur le circuit principal, elle qui était encore officiellement lycéenne… en 2019. C’est au son de Welcome to the jungle (bienvenue dans la jungle), des Guns N’Roses, casque sur les oreilles qu’elle entrait sur le court Philippe Chatrier à l’automne 2020 où elle avait tout écrasé sur son passage (28 jeux concédés seulement en sept matchs) et humilié Sofia Kenin en finale (6-4, 6-1).
En attendant, la perspective de disputer une édition normale à la Porte d’Auteuil après deux ans de pandémie, et un public limité avec des jauges, la réjouit: «C’était ennuyeux de jouer sans le public. Donc je suis excitée de le retrouver. J’adore l’atmosphère de ce tournoi. Rester dans les bulles était l’une des choses les plus difficiles pour moi. Je suis soulagée que cette période soit terminée.» Avec un passage programmé et ambitieux de l’ocre au vert. «Après, j’espère une bonne saison sur la terre battue, je veux améliorer mon jeu et mes résultats sur le gazon, c’est le prochain objectif. Sur cette surface, j’ai l’impression d’avoir encore beaucoup à apprendre.» La concurrence peut (encore) frémir.
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La Fédération française de tennis (FFT) souhaite que «le format sportif» de la Coupe Davis soit revu et renonce définitivement à organiser la phase de poules de l'édition 2022, a-t-elle annoncé lundi dans un communiqué.
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Le Figaro
«Do you think I am sexy?»: la caricature poilante de la chemise ouverte d’Emmanuel Macron par Jimmy Fallon
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 21/04/2022 à 10:56
- Publié
le 21/04/2022 à 10:56
Après Bertrand Chameroy dans «C à vous», le présentateur américain a tourné en dérision cette photographie officielle du président de la République diffusée lundi et apte à déclencher une guerre ouverte avec Bernard-Henri Lévy.
En juillet dernier, en pleine crise de Covid-19, Jimmy Fallon s’était moqué de ces Français qui s’étaient précipités pour se faire vacciner et pouvoir rejoindre des cafés où ils pourraient tranquillement fumer des cigarettes... Cette fois, la figure du «Tonight Show» a tourné en dérision le premier des Français, Emmanuel Macron.
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Et plus précisément d’un cliché (visible en avant-dernière position sur le post Instagram) où le col de sa chemise est béant. Cette photographie officielle a été prise à Marseille la semaine passée. Quand elle passe dans l’émission américaine, elle suscite déjà les rires de l’assemblée. «Il nous a demandés, assure alors le présentateur, si nous pouvions préparer une chanson de campagne pour sa réélection.» Qui revient béret sur la tête, verre de vin et baguette à la main, et chemise déboutonnée.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par ©Soazig de la Moissonnière (@soazigdelamoissonniere)
«Do you think I am sexy? I hope you say “oui”. I have good policiers for the economy. I should make my VP Emily in Paris, chante l’humoriste, se moquant de l’accent français mais aussi des clichés américains sur la France. In 2022, if you all vote for me, I will whisper “merci”...» En Français: «Pensez-vous que je sois sexy? J’espère que vous direz “oui”. J’ai de bonnes mesures pour l’économie. Je devrais faire d’Emily in Paris mon premier ministre. En 2022, si vous vous tous pour moi, je vous chuchoterai “merci”...» Jimmy Fallon, qui avait d’ailleurs mis sur pied un excellent canular le 1er avril, esquisse ensuite quelques pas de danse.
» LIRE AUSSI - Qui est Gérard Majax, cité par Emmanuel Macron lors du débat d’entre-deux-tours?
Emmanuel Macron ne sera sans doute pas vexé d’être ainsi pris à rebrousse-poil. Dans «C à vous», ce mardi, Bertrand Chameroy s’était moqué du fameux cliché devant l’intéressé, qui riait de bon cœur. «Je savais qu’à l’approche de l’élection, vous faites du pied aux LR, aux Insoumis, aux Écolos, commençait le chroniqueur. Mais hier, j’ai compris que vous cherchiez à séduire les fans de BHL et Demis Roussos... La question est simple: pourquoi?» Réponse présidentielle: «Il faisait très chaud à Marseille...» «Vous l’avez validée?», relance Anne-Élisabeth Lemoine. «J’ai validé la série, mais celle-ci est passée un peu vite... Mais si des fans de Demis Roussos nous écoutent, cela pourra avoir peut-être de l’impact?» Pas de limite au démarchage électoral.
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L'Humanité
Mettez les doigts dans la prise !
ActuPour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.
Marcel GuedjIl est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).
On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.
Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.
Normes de sécurité en vigueur
La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :
- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;
- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur
de 20 A au maximum).
Matériel
- - Tournevis d’électricien
- - Perceuse et mèche
- - Boîte à coupe et scie à dos
- - Pince coupante d’électricien
- - Marteau
- - Pince à dénuder
- - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.
Pas à pas
Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.
- Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
- Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
- Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
- Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
- Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
- Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
- Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
- Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
- Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
Bricolage L'Humanité
Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue
ActuSi la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.
Théo GobbiÀ l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.
Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.
Donner un horizon éthique
Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.
Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.
3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »
Fernando
Bayro
, docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)
-
Corrochano
Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?
Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.
Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?
Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.
Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?
Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.
Famillesexualité L'Humanité
Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise
ActuPropos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.
Mélanie MermozVotre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.
Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.
Interpeller la direction
Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.
L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.
droit du travail Le Figaro
Le conflit ukrainien peut-il faire évoluer le droit de la guerre?
Nicolas BarotteDÉCRYPTAGE - Armes explosives «à large rayon d’action», missiles à sous-munitions ou encore chimiques causent beaucoup de victimes civiles, mais ne sont pas toujours illégales. Des négociations sont en cours pour en limiter certaines.
Des massacres de civils, des viols, des bombardements indiscriminés, des écoles ou des hôpitaux détruits… L’offensive russe en Ukraine a franchi les limites, fragiles et abstraites, de l’éthique militaire. Des limites légales aussi. Si la guerre semble relever d’abord du rapport de force, elle est en réalité régie par un droit - droit de la guerre ou droit international humanitaire, les deux formules recouvrent le même corpus - censé empêcher les déchaînements de violence. Toutes les armes ne sont pas autorisées. Les prisonniers de guerre doivent être respectés. Les civils doivent être épargnés autant que possible. Les pertes humaines sont tolérées à la condition qu’elles soient «proportionnées» et liées à un «objectif militaire». Tout est question ensuite de définitions. Celles-ci se forgent dans la réalité des batailles. «Chaque conflit permet une clarification du droit», souligne Amélie Férey, spécialiste du droit à l’Ifri et auteur d’une note sur l’usage du «lawfare» par les grandes puissances.
Tandis que les combats se poursuivaient en Ukraine, des diplomates d’une soixantaine de pays et des représentants d’ONG débattaient à Genève sous l’égide de l’ONU, début avril, d’un texte visant à limiter l’usage d’armes explosives «à large rayon d’action»: il s’agit de toutes ces armes imprécises qui causent des pertes civiles massives. 90 % des victimes d’armes explosives en zones peuplées sont des civils. Ces armes ne sont pas interdites. Mais depuis 2019, elles figurent à l’agenda d’un cycle de négociation diplomatique. Elles ont été utilisées au Yémen, en Syrie et désormais en Ukraine, comme certains mortiers ou missiles thermobariques.
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L’adoption d’un texte a été renvoyée à mai ou juin, le temps pour les parties prenantes de s’entendre notamment sur une formulation pour «limiter» ou «éviter» l’usage de ces armes. «Mais lors des discussions, la situation en Ukraine a été mentionnée par la quasi-totalité des États présents», raconte un participant. «Le contexte a remis le débat au cœur des priorités», pense-t-il. Certains pays réservés, comme la France ou le Royaume-Uni, ont nuancé leurs positions pour aboutir à un accord, en cherchant toutefois à en limiter la portée normative. Les États-Unis ont suivi les discussions sans manifester de volonté de signer. La Russie n’a pas prévu de participer au processus.
«Interprétation jugée inique des règles juridiques»
Si les arguties juridiques paraissent incongrues vues du champ de bataille, là où détonent les armes, les discussions sur le droit de la guerre peuvent dans la durée en façonner le cadre. Elles ont permis la création de la Croix-Rouge à la fin du XIXe siècle. Après 1945, les quatre Conventions de Genève, sur les blessés, les prisonniers de guerre et les civils, ont posé un cadre aux conflits. Puis le droit a été enrichi: les armes chimiques et les mines antipersonnel ont été bannies des champs de bataille par une convention de 1993 et un traité de 1997. Les armes à sous-munitions sont interdites depuis 2008. Ces textes n’ont pas été ratifiés par tous les États. Les puissances militaires, notamment la Russie ou les États-Unis, veulent conserver leurs marges de manœuvre. Mais, en pratique, l’usage des armes interdites a considérablement reculé. Le tabou des armes chimiques a été violé ces dernières années par la Syrie et la Russie, mais sans être assumé. Si Moscou décidait de franchir le pas en Ukraine, sans être sanctionnée par la communauté internationale, un domino supplémentaire s’effondrerait sur la voie de l’ensauvagement du monde. Le jugement des criminels de guerre, issue des débats post-guerre froide, pose la même question.
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La guerre en Ukraine peut-elle faire évoluer le droit des conflits? La discussion n’est pas que rhétorique. Moscou veille à habiller son intervention d’un paravent de légalité en s’appuyant sur l’article 51 de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours de la force dans ces cas exceptionnels. Au sommet mondial des Nations unies en 2005, l’article avait été interprété pour répondre aux questions soulevées par les conflits au Rwanda et au Kosovo. Avec cynisme, Moscou a tenté de renverser l’argument en faveur de son «opération spéciale» prétendument conçue pour sauver les populations russophones d’Ukraine. Le discours légaliste russe «s’accompagne d’une volonté assumée de refonte d’un ordre international fondé sur une interprétation jugée inique des règles juridiques. Celles-ci sont présentées comme exprimant non pas des valeurs universelles de justice mais comme étant le vecteur des intérêts des États-Unis et de leurs alliés, estime Amélie Férey. La Russie mobilise le droit dans le cadre de la lutte informationnelle comme élément de discours pour construire sa légitimité et soutenir sa politique étrangère», écrit-elle. Moscou voudrait imposer de nouvelles façons de faire la guerre, à sa manière.
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Le Figaro
Combien de travailleurs détachés en France ?
William PlummerThomas EngrandFOCUS - Lors du débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle mercredi soir, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés sur le nombre de salariés venus de l'étranger dans le cadre de ce dispositif.
«Des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers même», selon Marine Le Pen. «Environ 500.000 tâches soit environ 50.000 travailleurs détachés», rétorque Emmanuel Macron. Comme de nombreux autres sujets, l'évaluation du nombre de travailleurs détachés présents en France a été à l'origine d'une guerre des chiffres entre les deux candidats lors du débat de l'entre-deux-tours.
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Une étude du service statistique du ministère du Travail, la Dares, parue en juin 2021, permet d'en savoir un peu plus sur le nombre et le profil de ces personnes qui viennent temporairement travailler en France en profitant de ce dispositif. Il permet à toute entreprise d'un État membre de l'Union européenne de faire travailler, pour une durée limitée, des salariés d'un autre État de l’UE. En l'espace d'une décennie, la pratique a explosé. On comptait en 2019 675.300 déclarations de détachement en France, contre 95.621 en 2008, d'après les derniers chiffres de la Dares. Un niveau de recours qui a ainsi été multiplié par sept en un peu plus de dix ans.
Mais attention, cela ne signifie pas que 675.300 salariés étaient présents en France en 2019, un salarié pouvant bénéficier d'un détachement plusieurs fois au cours de la même année. Dans le détail, hors transport routier, 261.300 salariés ont été détachés au moins une fois en France par des entreprises établies à l'étranger. Les travailleurs recensés en 2019 par la Dares cumulent en moyenne 101 jours de détachement sur l'année, avec des durées plus ou moins longues en fonction du secteur d'activité. Dans la construction, les travailleurs sont détachés plus longtemps, avec une moyenne de 123 jours cumulés de mission. À l'opposé, les travailleurs détachés dans les services n'enregistrent que 68 jours effectifs en 2019. Pour ce qui est de l'industrie ou de l'agriculture, la durée est proche de la moyenne globale. Mais pour mieux refléter le poids réel du travail détaché, et puisque ces travailleurs ne sont pas présents sur le sol Français toute l'année, la Dares estime que sur l'année 2019, 72.600 travailleurs détachés sont ainsi présents en moyenne un jour donné. Ce qui représente une progression de 5,9% par rapport à 2018.
0,4% des salariés du secteur privé
Ces personnes travaillent surtout dans l'industrie (34%), dans la construction (34%), dans les services (20%) ainsi que dans l'agriculture (9%). Le poids du détachement, qui rapporte le nombre de travailleurs détachés au nombre de salariés non détachés du secteur privé, s'établit lui à 0,4 % au niveau national. Et bien évidemment, d'un secteur à un autre sa part est relativement variable. C'est dans l'agriculture, avec 2,2%, qu'il est le plus élevé, suivi par la construction 1,6% et l'industrie 0,7%. Dans 57% des cas, les actifs sont détachés par le biais de prestations de service transnationales entre deux entreprises distinctes, dans 26% des cas par une mise à disposition au titre du travail temporaire et à 17% dans le cadre d'une mobilité intragroupe. Enfin, et ce n'est pas une surprise au vu des secteurs utilisateurs, les travailleurs détachés sont très majoritairement des hommes (92 %) titulaires de la nationalité d'un État membre de l'Union Européenne (78 %).
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La France profite aussi de ce dispositif pour envoyer des travailleurs détachés dans les autres pays de l'Union européenne. «Vous voulez quasiment le supprimer vous irez l'expliquer aux centaines de milliers de nos Français travailleurs détachés dans d'autres pays», a d'ailleurs sèchement répondu Emmanuel Macron à la candidate du Rassemblement National. Dans son étude la Dares relève que «Parmi les pays frontaliers, les entreprises domiciliées à Monaco, au Luxembourg et en Suisse sont celles qui ont le moins recours à des effectifs nationaux et sollicitent principalement des travailleurs français.»
La compagnie aérienne Volotea déstabilisée par des mouvements de grève
Les vols ont été perturbés pendant le week-end de Pâques. La situation devrait être similaire le 23 et 24 avril.
Après la suspension de RT et Sputnik, les communautés contestataires et complotistes cherchent des alternatives
Les internautes européens friands de récits prorusses sur la guerre en Ukraine ont perdu les médias les plus réceptifs à leurs messages.
Contrat d'engagement jeune : plus de 70.000 inscrits depuis le 1er mars
Annoncé comme le dernier acte social du quinquennat Macron, le CEJ connaît un lancement «plutôt réussi».
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’ex-miss France Delphine Wespiser victime de “milliers” d’insultes et menaces après avoir défendu Marine Le Pen
« C’était un des pires week-ends de ma vie. » Delphine Wespiser a osé dire ce qu’elle pensait de la politique en cette période d’entre-deux-tours. Et elle en a fait les frais. L’ancienne Miss France, désormais chroniqueuse dans l’émission Touche pas à mon Poste (TPMP) diffusée sur C8, est en effet victime de « milliers d’insultes, de milliers de menaces » sur les réseaux sociaux, selon ses propres mots lors de l’émission de mardi. La cause : avoir pris la défense de la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen.
« Arrêtez de déformer mes propos »
Appelé à faire ses excuses par Marine Le Pen et écarté des médias, l’homme d’affaires Mourad Boudjelal témoigne dans #TPMP et fait face à Delphine Wespiser qui fait une mise au point. pic.twitter.com/gkC7EZvG5E
— TPMP (@TPMP) April 19, 2022
Elle se défend de toute « promotion » pour Marine Le Pen
Delphine Wespiser a donc tenu à faire une mise au point, mardi 19 avril, sur le plateau de TPMP. D’après elle, « les médias ont fait leurs choux gras » de ses propos : « Ils ont découpé des choses et ont dit Delphine elle fait la promotion de Marine Le Pen. Mais en fait, ce n’est pas ça. » Celle qui se décrit comme « une citoyenne déçue » a insisté : « Si je faisais la promotion de Marine Le Pen, j’aurais fait sa promotion au premier tour. »
« Tu ne peux pas dire que Marine Le Pen, c’est le diable »
Tout a commencé le mercredi 13 avril dans une autre édition de TPMP. Delphine Wespiser se trouvait face à Yassine Belattar – qui notamment indiqué qu’il voterait pour Emmanuel Macron au second tour, estimant impensable de voir « l’extrême droite au pouvoir ». Mais l’ex-miss France n’avait pas tardé à recadrer l’humoriste sur le plateau. Selon elle, « les gens ont le droit de voter pour quelqu’un d’autre qu’Emmanuel Macron qui a fait son temps ». D’ailleurs, Marine Le Pen proposerait « quelque chose d’autre ». Delphine Wespiser avait encore ajouté dans TPMP : « Ça me plairait bien d’avoir une femme présidente, j’aimerais bien une maman des Français qui rassemble, qui protège. » Une phrase qui avait fait bondir Yassine Bellatar : « Tu ne peux pas dire que Marine Le Pen, c’est la mère de la France ». À l’inverse, Delphine Wespiser l’avait repris : « Tu ne peux pas dire que Marine Le Pen, c’est le diable. »
« Une maman des Français »
Après l’appel de Myriam Palomba à voter « contre Macron », débat entre Delphine Wespiser et Yassine Belattar dans #TPMP ! pic.twitter.com/wR80szArmn
— TPMP (@TPMP) April 13, 2022
France24 - Monde
Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire
Publié le : 21/04/2022 - 07:55Modifié le : 21/04/2022 - 08:04
Stéphanie TROUILLARD
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À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs fondations et associations mémorielles appellent à la mobilisation citoyenne. Alors que le vote coïncide avec la Journée nationale en mémoire des victimes et des héros de la déportation, ils prônent les valeurs républicaines et démocratiques face à la tentation de l'extrémisme.
"Au moment où le destin de notre pays est en jeu, dans un contexte plus incertain encore qu’en 2017 avec le retour de la guerre sur le sol européen, nous nous souvenons des leçons du passé et appelons à une mobilisation forte pour faire un choix clair en faveur des valeurs républicaines et démocratiques". C’est par ces mots que cinq associations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale appellent dans un communiqué commun à se rendre aux urnes le 24 avril lors du second tour de l’élection présidentielle.
Dans ce texte signé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France Libre et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ces organisations estiment que les citoyens français doivent choisir entre deux modèles de société opposés : "L'un garantit la préservation de nos valeurs républicaines et démocratiques et de l'engagement européen de la France issu de la Seconde Guerre mondiale, quand l'autre les remet en question".
Cinq fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale publient une déclaration commune en vue du second tour de l'élection présidentielle. pic.twitter.com/PigbrYwLge
April 13, 2022Même si ce document ne cite pas les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, estime que le message est clair. "En tant que fondations reconnues d’utilité publique, nous ne faisons pas de politique politicienne. Nous n’avons pas voulu être nominatif, mais en lisant ce communiqué, on comprend assez clairement de quel côté notre cœur penche", explique-t-il à France 24. Gilles Pierre Levy, président de la Fondation de la Résistance, précise également que "ce n’est pas dans nos habitudes d’intervenir dans le monde politique. Nous essayons d’être neutres", tout en se voulant plus explicite : "Il traîne autour du Rassemblement national, un certain nombre de choses qui ont été combattues par les gens dont on essaie de pérenniser les valeurs et la mémoire".
"Les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes"
Le second tour de l’élection présidentielle coïncide d’ailleurs cette année avec la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. "C’est une journée hautement symbolique et c’est d’autant plus important que les fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale réagissent à cette occasion", insiste Philippe Allouche.
Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la #DéportationFMD, FNDIRP, UNADIFDim 24 avril 2022 (cérémonies avancées au jeudi 21 avril ou au vend 22 avril 2022)@APHG_National pic.twitter.com/t1xdmIFrRO
April 18, 2022Instaurée en 1954, elle se tient tous les ans le dernier dimanche d’avril en mémoire de ceux qui ont vécu l’enfer des camps de concentration et d’extermination nazis. Quatre-vingts ans après, l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national est vécue comme une angoisse pour leurs camarades encore en vie. "La génération qui a connu cette période est très en colère. Elle a le sentiment que les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes", résume Philippe Allouche.
Dans la foulée de la déclaration commune des cinq Fondations, d’autres acteurs mémoriels ont eux aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne. Sur les réseaux sociaux, le camp des Milles, un camp d’internement situé en Provence où ont été détenues plus de 10 000 personnes lors de la Seconde Guerre mondiale, a publié une vidéo qui reprend un texte écrit par d’anciens combattants et déportés. "Ce sont des personnes fortes qui reconnaissent aujourd’hui avec tristesse, inquiétude, colère et détermination un climat et des propos qu’ils n’ont que trop bien connus. Presque tous avaient promis à leurs camarades disparus de porter la mémoire de ce qui mène au pire. ‘Plus jamais ça’ n’était pas qu’un slogan pour eux !", décrit Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et directeur de recherche émérite au CNRS.
Même si Marine Le Pen n’est pas non plus citée dans cette vidéo, cet appel vise aussi à faire barrage à l’extrême droite en éclairant le passé. "Dans l’Histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire", rappelle ainsi Alain Chouraqui. "Les régimes autoritaires ont déjà été ‘essayés’ et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Je pense au régime de Vichy comme à tant d’autres régimes d’hier ou d’aujourd’hui".
"On ne court aucun risque à aller voter"
Alors que le repli sur soi, le nationalisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme trouvent un certain écho dans plusieurs pays européens, les institutions mémorielles ont pleinement conscience que leurs actions sont plus que jamais nécessaires. "Il faut poursuivre le travail de mémoire. Nous sommes conscients qu'on ne touche pas l'ensemble de la population française", regrette ainsi Philippe Allouche. "Mais je ne suis pas pessimiste. Malgré le temps qui passe et grâce au travail effectué par les professeurs, nous sommes plus avancés sur ces sujets qu’il y a 20 ou 40 ans". Pour Alain Chouraqui, il faut continuer à réfléchir sur les nouveaux modes de transmission et "développer l’enseignement d’une histoire et d’une mémoire retravaillées de façon pluridisciplinaire pour être plus directement utiles au présent".
En attendant la poursuite de ce travail notamment auprès des élèves, ces acteurs mémoriels attendent un engagement dans les urnes, dimanche 24 avril. "La résistance, ce sont des gens qui ne sont pas restés passifs et qui ne se sont pas dit ‘on verra bien‘", souligne Gilles Pierre Levy. "Ceux qui ont agi durant la guerre ont pris des risques considérables et beaucoup y sont restés. On ne court aucun risque à aller voter".
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SECONDE GUERRE MONDIALEShoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe
SECONDE GUERRE MONDIALEIl y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
France24 - Monde
Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain
Publié le : 21/04/2022 - 10:04
FRANCE 24
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Au lendemain d'un débat musclé, les deux finalistes de la présidentielle française, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sont repartis, jeudi, sur le terrain pour mobiliser leurs troupes, afin de convaincre les indécis à deux jours de la fin de la campagne électorale. Verdict dimanche soir.
Continuer de convaincre dans la toute dernière ligne droite. À peine le débat de l’entre-deux tours terminé, joute verbale musclée, les deux finalistes de la présidentielle Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont mobiliser leurs troupes, jeudi 21 avril, et tenter de convaincre les indécis pour l'avant-dernier jour de la campagne.
Sans attendre les retombées de leur duel télévisé de près de trois heures, les deux rivaux ont choisi de se rendre dans des régions populaires - Seine-Saint-Denis et Hauts-de-France - pour mieux répondre à la préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat, particulièrement frappé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation.
Un thème sur lequel ils se sont affrontés lors du débat de mercredi, le président-candidat défendant le "bouclier" actuel et son projet de "chèque alimentaire", la seconde prônant une baisse de la TVA.
"Logements insalubres"
Dans la dernière ligne droite, le président-candidat creuse l'écart dans les sondages, en étant donné vainqueur dans une fourchette allant de 54 à 56,5 % des intentions de vote contre 43,5 à 46 % pour Marine Le Pen. Un écart moindre qu'en 2017 toutefois, le candidat "ni de droite ni de gauche" avait alors remporté la bataille présidentielle avec 66,1 % des voix.
Le débat a-t-il fait bouger les lignes ? Premiers éléments de réponse avec les enquêtes d'opinion jeudi et vendredi avant le verdict de dimanche soir.
Emmanuel Macron se rendra à Saint-Denis en début d'après-midi pour un déplacement consacré à la problématique des "logements insalubres et de la rénovation urbaine" dans le département le plus pauvre de la métropole.
La Seine-Saint-Denis, qui a enregistré le 10 avril le taux d'abstention le plus élevé de France métropolitaine, a placé le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, largement en tête (49,09 %) devant Emmanuel Macron (20,27 %).
Les électeurs du leader LFI, arrivé en troisième position avec près de 22 % au plan national, sont particulièrement courtisés par les deux finalistes. Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé à ne pas donner "une voix à Mme Le Pen", espérant un "troisième tour" aux législatives qui le propulserait "Premier ministre".
Pouvoir d’achat
La candidate d'extrême droite est pour sa part attendue dans les Hauts-de-France, où elle est arrivée en tête du premier tour dans les cinq départements, distançant largement Emmanuel Macron.
Avec un arrêt à la mi-journée à Roye (Somme), commune de près de 6 000 habitants, elle tiendra en début de soirée son dernier meeting de campagne à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais. Un département qui a largement voté pour elle au premier tour, même si c'est le président sortant qui a décroché la première place dans le chef-lieu.
Dans la deuxième région la plus pauvre de France métropolitaine, elle déclinera notamment ses propositions sur le pouvoir d'achat, dont elle a fait l'axe prioritaire de sa campagne.
Selon un sondage Ipsos/Sopra Steria réalisé auprès de quelque 12 000 personnes, le pouvoir d'achat arrive largement en tête (65 %) pour ceux qui voteraient pour Marine Le Pen, suivi de l'immigration (53 %), la délinquance (32 %) et les retraites (30 %).
"Écartelés"
Première position aussi pour le pouvoir d'achat chez les électeurs qui voteraient Emmanuel Macron mais un cran en dessous (49 %), quasiment à égalité avec la guerre en Ukraine (44 %). Suivent ensuite l'environnement (36 %) et le système de santé (32 %).
"Reste qu'il n'y a pas un électorat mélenchoniste mais deux", selon cette vaste enquête, "ceux qui votent pour Macron sont plus féminins, plus jeunes, moins populaires, plus diplômés, plus urbains et nettement plus à gauche que ceux qui votent pour Le Pen"
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon joueront donc un "rôle crucial dans le rapport de force final mais ils sont eux-mêmes pluriels... et profondément divisés, pour ne pas dire écartelés".
Divisée, l'extrême droite, qui a réuni un tiers des voix au premier tour, l'est également. L'appel d'Éric Zemmour en faveur d'une "grande coalition des droites et de tous les patriotes" pour "bâtir une majorité" aux législatives de juin a été jugé prématuré et "trop vague" par le Rassemblement national.
AFP
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ANALYSEMacron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire
Élysée 2022Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
L'Humanité
Un menu de Pâques léger et amène
ActuFaire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.
André GoulvenFête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.
Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.
Les légumes de la passion
Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.
Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.
Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.
Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.
La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »
Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre
Préparation : 1 heure Pour 4 personnes
- Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
- Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
- Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
- Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
- Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
- Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
- Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
- Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
- Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
- Laisser cuire 20 minutes, et servir.
Bon et sain Le Figaro
«Ripoliner», «Gérard Majax»... Ces drôles d’expressions employées par Macron lors du débat présidentiel
Maguelonne de GestasEmmanuel Macron a employé, une fois n’est pas coutume, un vocabulaire désuet lors du débat face à Marine Le Pen. Florilège.
C’est un habitué des formules étonnantes. Emmanuel Macron a une nouvelle fois usé, pendant ce débat de l’entre-deux-tours, d’un vocabulaire désuet, en tout cas fort peu commun. Alors qu’il affrontait ce soir sa concurrente Marine Le Pen, le Président-candidat a défendu son bilan et sa vision en usant d’un verbe qu’on lui reconnaît désormais, après cinq années sur le siège présidentiel. Le Figaro revient sur ces expressions vieillottes ou insolites qui ont surgi lors de l’affrontement verbal entre les deux candidats.
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● «Ripoliner»
Emmanuel Macron a usé du verbe «ripoliner». Il est issu du nom «ripolin», qui désigne «la peinture laquée très résistante, à base d’huile de lin à l’origine, qui donne un aspect brillant», renseigne le Trésor de la langue française. Le verbe en lui-même, apparu en français en 1900, signifie «peindre au ripolin», c’est-à-dire «avec une peinture laquée très brillante». Emmanuel Macron a usé de ce verbe en synonyme de «cacher, dissimuler sous une apparence brillante la réalité». Certains internautes n’ont pas hésité à comparer ce terme vieillot à sa «poudre de perlimpinpin» de 2017.
● «Rabougrissement»
«Et vous me parlez de rabougrissement?», a-t-il invectivé Marine Le Pen. Voilà encore un mot littéraire. Selon Le Larousse, il s’agit d’un «état de quelqu’un, d’un végétal, de quelque chose qui est rabougri.» Il est issu du verbe «rabougrir», et désigne le fait de diminuer, souligne le Trésor de la langue française. Au figuré, le «rabougrissement» est «ce qui constitue une régression, un appauvrissement par rapport à autre chose».
● «Outrecuidance»
«Que vous ayez l’outrecuidance de dire qu’on aide que les grands groupes…». Emmanuel Macron s’est plus d’une fois indigné. En témoigne l’emploi du mot «outrecuidance», délicieusement suranné. Il apparaît au XIIe siècle en synonyme de «confiance excessive en soi», puis «action qui témoigne de l’outrecuidance», lit-on dans le dictionnaire. Par métonymie, l’outrecuidance est une action, une parole désinvolte qui manifeste cette attitude.
● «C’est pas Gérard Majax ce soir Mme Le Pen»
Il y a fort à parier que la jeune génération qui a regardé le débat n’a pas saisi le sens de cette phrase. Gérard Majax est un prestidigitateur français, qui a présenté des émissions à la télévision française comme Abracadabra, Y’a un truc, Passe-passe, Magie-surprise (caméra cachée), La caverne d’Abracadabra et Magie-Majax. En employant une telle comparaison, Emmanuel Macron a voulu insister sur le fait que le débat de ce soir n’était pas un jeu magique, en se positionnant comme un candidat ancré dans le réel.
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● «Prétérition»
«Je pourrais faire une liste par prétérition», a déclaré le candidat, ressuscitant de ses cendres un mot tombé aux oubliettes. La «prétérition» est une figure de style qui consiste à dire qu’on ne parlera pas d’une chose, dont on parle quand même. Du latin praeteritio (omission), la prétérition sert à la fois à mettre en avant une idée ou un fait pour en faire ressortir l’importance, à désamorcer de possibles objections, à affirmer que l’on ne fera pas quelque chose que l’on fera néanmoins, selon Jean-Loup Chifflet.
● «Climatosceptique» vs «climato-hypocrite»
Ce fut aussi un débat sémantique. Les deux finalistes se sont affrontés sur une formule: Emmanuel Macron a qualifié Marine Le Pen de «climatosceptique», que Le Robert définit comme qualifiant une «personne qui met en doute les théories les plus répandues concernant le réchauffement climatique.» Sa concurrente lui a rétorqué qu’il était «climato-hypocrite». Marine Le Pen a pointé la position selon elle fausse et sournoise du président-candidat concernant l’environnement.
● «Oïe oïe oïe»
L’interjection est sortie spontanément de la bouche du Président. Pour réagir à un propos de la candidate du Rassemblement National, Emmanuel Macron s’est fendu d’un «oïe oïe oïe». Ou bien était-ce «aïe aïe aïe»? Le doute subsiste, tant la nuance est fine. Toujours est-il que ces trois mots manifestent une impatience à l’encontre de son interlocuteur. «Aïe» est une onomatopée exprimant la douleur, précise le Robert. Elle exprime la douleur, la contrariété, l’inquiétude. Mais c’est aussi le nom d’un genre musical punk rock, né au Royaume-Uni à la fin des années 1970: la «oi!». Il rassembla des punks, des jeunes de la classe ouvrière, mais aussi des skinheads, qui se retrouvèrent autour de ce style musical créé par opposition aux autres groupes de rock de l’époque, considérés comme trop intellectuels.
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● «Coup de grisou»
Quèsaco? Qu’est-ce que ce «grisou», employé par le prétendant au siège présidentiel? C’est un «gaz inflammable qui se dégage des mines de houille et explose au contact de l’air», renseigne le dictionnaire. Un «coup de grisou» est donc un jet de ce gaz dangereux. La locution signifie littéralement «explosion de grisou», souligne le CNRTL. Ce gaz est à base de méthane qui, une fois enfermé dans les roches carbonifères, se dégage lors des travaux d’exploitation de mines et devient explosible au contact de l’air. Un «coup de grisou» est donc la métaphore d’un coup, d’une explosion d’une rare violence.
● «Finito»
Dans la marée des échanges entre les deux prétendants, un mot étranger a surgi: «Le marché européen, finito», a affirmé Macron. Les Italiens doivent se frotter les mains. Dans la langue de Dante, finito signifie «fini». Il désigne un «état final, arrêté d’un compte». C’est un mot que nous avons pour le coup l’habitude d’entendre, toutes générations confondues. On l’emploie pour conclure un propos, ou une conversation.
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Le Figaro
«Macron», «Le Pen»: l’étonnante origine des noms des candidats
Maguelonne de GestasLe Figaro s’est penché sur le sens des patronymes des deux finalistes de la présidentielle. Et le résultat est surprenant.
Ils sont sur toutes les lèvres. Depuis le soir du premier tour, les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, les deux finalistes à l’élection présidentielle, ne cessent d’être prononcés. Mais que signifient-ils? Quelle est leur origine? Impossible de ne pas se pencher sur le sens de ces patronymes qui font notre actualité. Surtout que la langue française est une vieille dame pleine d’humour. Les noms du président sortant et de la candidate du Rassemblement National fourmillent de petites anecdotes amusantes. La rédaction vous propose de les découvrir.
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«Macron», l’homme qui débauche
«Macron» serait une forme contractée de «Macqueret», «Macqueron» ou... «Maquerel»... soit le nom d’une patronne de maison de prostitution. «Maquerelle» est le féminin de «maquereau», un «homme qui débauche et prostitue les femmes et qui reçoit d’elles l’argent qu’elles tirent de la prostitution», renseigne le CNRTL. Selon Jean Pruvost, le mot pourrait avoir trois autres origines possibles. Il serait issu du vieux picard «maqueron», qui signifiait «menton», et aurait donc été donné à un ancêtre au fort menton. Il pourrait également venir du prénom «Macquart», d’origine germanique, construit sur «magan», qui désigne la force, la puissance. Il s’agirait ici du surnom d’un homme vigoureux. Ou bien, toujours selon le linguiste, le nom «Macron» serait apparu au XIIe siècle. Il aurait été le nom d’un courtier, qu’on appelait à cette époque un «maqueron». Ce patronyme était alors dépourvu d’une connotation négative.
Quant au prénom «Emmanuel», il est issu de l’hébreu et signifie «Dieu est avec nous». C’est un prénom biblique que l’on croise régulièrement dans les textes de l’Ancien Testament.
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«Le Pen», l’extrémité
«Le Pen» est doté d’une consonance bretonne. «Pen» en breton signifie «tête». Il serait issu du moyen breton penn, de même sens. Ce nom pourrait être apparenté au gallois pen, au gaulois penno ainsi qu’au gaélique ceann, qui désigne également la «tête». On parle ainsi des «Penn Sardin» de Douarnenez, ces «têtes de sardines», que l’on associe «aux coiffes que portaient les ouvrières de conserveries», lit-on dans L’Histoire de la Bretagne, de Joël Cornette. «Pen» pourrait aussi désigner le «bout», «l’extrémité» d’un territoire. Et comme on le voit fréquemment en Bretagne, le nom est précédé de l’article défini «le», qui désigne le lieu géographique. «Pen» pourrait aussi se rapprocher de «Péan»ou «Péen», qui signifie «païen».
«Marine» signifie «de la mer, qui vit, qui est dans la mer», renseigne le Trésor de la langue française. Le prénom de la candidate est emprunté à l’adjectif latin marinus, qui signifiait déjà «eau de mer» dans la locution aqua marina, et «bord de mer, côte» dans l’expression loca marina. Il apparaît en tant que nom commun au XIIe siècle.
Zemmour, Hidalgo, Poutou... Les noms des candidats malheureux
Certains candidats malheureux à l’élection du premier tour portent des noms à l’origine insolite. «Pécresse» est un nom picard, qui vient de la forme contractée de «Pecqueresse», qui signifie «pêcheuse». «Mélenchon» serait un patronyme d’origine espagnole, arrivé en France par l’Afrique du Nord. Il désignerait un homme originaire de Belinchón, une ville de la province de Cuenca, en Castille. «Lassalle» est fréquemment porté dans les Pyrénées. Il désigne celui qui habite un lieu-dit «la Salle» (maison noble, demeure fortifiée), note le Dictionnaire des noms de famille. Selon le thésaurus, dans quelques cas assez rares, Lassalle peut aussi être un nom porté par des Juifs askhénazes. Il signifierait dans ce cas «celui qui est originaire de Losslau, en Haute-Silésie».
«Zemmour» est d’origine berbère, et signifie «olivier», ainsi que l’a renseigné l’ancien candidat. «Poutou» est un patronyme courant dans le Béarn et le Limousin. Il serait peut-être une déformation de «ponton», le «petit pont». «Hidalgo» est un nom castillan, qui désigne à l’origine un «homme de petite noblesse espagnole, se prétendant de vieille souche chrétienne, sans mélange de sang juif ou maure», souligne le CNRTL. Il est emprunté à l’espagnol hidalgo «gentilhomme, noble», contraction de hijo de algo, le «fils de quelque chose», c’est-à-dire «personne de richesse, de biens».
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Le Figaro
En Côte d'Ivoire, l'effervescence d'Abidjan réveille le tourisme de l'Afrique de l'Ouest
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REPORTAGE - Bouillonnante et créative, la capitale économique du pays s'impose comme une nouvelle destination phare touristique.
Valérie SasportasEnvoyée spéciale à Abidjan
Le taxi rouge déglingué se faufile dans un tohu-bohu aux bruits de klaxons assourdissants au milieu des wôrô-wôrô, les jaunes communaux, des pousse-pousse et des gbakas, minicars de transports urbains, dans le quartier populaire d'Abobo. C'est là, au rond-point de la mairie, qu'a ouvert en mars 2020 le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) d'Abidjan. Un espace culturel inédit qui manquait à la capitale économique de la Côte d'Ivoire où l'art contemporain n'avait que des galeries, souvent privées. Certaines ont un prestige international, comme Amani, dans le quartier de Marcory, ou Cécile Fakhoury et LouiSimone Guirandou dans celui de Cocody. Leur regard éclairé sur l'histoire de l'art ivoirien permet de comprendre les lignes d'expression des artistes locaux, leur attrait pour la sculpture, les techniques mixtes. Par la photographie, le Franco-Ivoirien François-Xavier Gbré montre les changements sociaux et politiques à travers le bâti sur le territoire abidjanais. Cécile Fakhoury lui a consacré un solo show au pays avant de faire voyager ses grands formats à Paris, pour la foire 1-54, qui a fermé ses portes la semaine dernière chez Christie's. Sa « petite sœur », Akaa (Also Known as Africa), du 20 au 23 octobre prochain, mettra la nouvelle scène ivoirienne à l'honneur. Le deuxième prix Ellipse, corde artistique à l'arc économique de la société française d'ingénierie Ellipse Project, lui donne un coup de projecteur après l'avoir fait pour les artistes sénégalais.
C'était une anomalie qu'il n'y ait pas dans la ville un tel musée, concède Bintou Toungara, administratrice du MuCAT, édifié par son père. Cependant, la programmation reste aléatoire. Ce jour-là, c'est fermé bien que rien ne l'indique. Mais la buvette est ouverte, riante et ombragée, et l'on savoure un attiéké de poulet aux bananes plantains caramélisées avant de s'engouffrer dans un autre taxi cabossé. « Où étiez-vous ? On vous attendait ! » se réjouit le chauffeur dans un éclat de rire. Il aura fallu plus d'une décennie, depuis la sanglante crise politico-militaire de novembre 2010, pour que le pays donne à nouveau l'image d'une destination capable de concurrencer sa rivale historique en Afrique de l'Ouest, Dakar, au Sénégal.
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L'art de vivre suisse
Cinq ans après le retour au calme et la croissance, les « repat » - contraction du mot anglais return et d'« expat », désignant ces Africains de France retournant sur le continent - affluent à Abidjan. Ils ouvrent des chambres d'hôtes, des galeries d'art, des restaurants, des maquis, voire un peu tout à la fois, comme l'a fait Pascale Oni Porquet au Bushman Café, dans le quartier de Cocody Riviera 3. Un vibrionnant bric-à-brac et haut lieu de la convivialité nocturne mêlant les styles, les époques et les géographies, où l'on dort dans un décor arty, où l'on danse sur le rooftop, et où l'on mange une exquise cuisine locale. Les marchands d'art sont des ambassadeurs de la créativité ivoirienne, et les hôtels des espaces d'exposition qui leur donnent une autre visibilité.
Le récent 4-étoiles Mövenpick, dans le quartier d'affaires du Plateau, en témoigne. L'immeuble appartient au propriétaire de la Rotonde des arts voisine, qui soutient le peintre Obou Gbais dont les œuvres s'inspirent des masques Dan de l'ouest de la Côte d'Ivoire. À l'hôtel, l'art de vivre suisse se frotte ainsi aux œuvres du pays. Jouxtant le lobby dans une mise en scène muséale, les sculptures se mêlent à un public sage quand des musiciens jouent une partition classique. Le bâtiment, conçu par le cabinet d'architecture Turro Design Abidjan, s'élève à proximité du palais présidentiel, des ministères, des ambassades, des banques, des entreprises, de la délégation de l'Union européenne et de la cathédrale.
« On n'a pas de piscine, mais on a une grande fontaine », pointe avec humour Peter Hoesli, qui a assuré le lancement de l'hôtel avant de passer la main au directeur, Fabien Martinez. Pas d'espace bien-être non plus, mais la possibilité d'aller au spa d'une autre adresse du groupe Accor, l'Hôtel Ivoire, de l'autre côté de la lagune Ebrié. Plus qu'un Sofitel, c'est une institution, connue comme L'Éléphant dans toute l'Afrique de l'Ouest. Sa piscine est grande comme un lac, son intérieur vintage évoque un hall d'aéroport. On y trouve une galerie d'art (bien sûr), un bowling, un cinéma et, niché au 23e étage avec vue sur la ville, un restaurant gastronomique bien nommé Le Toit d'Abidjan. Des nostalgiques se souviennent de la patinoire. On ne regrette pas sa disparition.
Rénover Grand Bassam
Abidjan s'éveille avec une énergie nouvelle. Le ministère du Tourisme a lancé un vaste plan de développement national baptisé Sublime Côte d'Ivoire, et Instagram l'a surligné d'une campagne impliquant tout le continent avec le hashtag « visatoafrica ». On loge bien les voyageurs : les hôtels se multiplient. Après le Mövenpick, en 2020, Accor prévoit d'ouvrir un Novotel et un Adagio, premier appart'hôtel du pays, en 2023.
Au Plateau, la Maison Palmier, un design hôtel de charme à l'ambiance tropicale de 74 chambres, vient d'être inaugurée. Même Maison Albar Hotels, marque du groupe Centaurus, s'installe avec trois prochaines adresses. Un luxueux 5-étoiles de 100 chambres avec spa et table bistronomique est annoncé pour 2025 toujours dans le quartier du Plateau. Dès cette année, un hôtel flottant sur la lagune, Le Jardin d'Eden, doit ouvrir sur une île artificielle, Akawaba Island, créée avec la Société des palaces de Cocody. Et au nord-ouest de la ville c'est un lodge ultrachic et confidentiel qui se profile sur l'île Boulay, à quinze minutes en bateau privé. Mais des plages paradisiaques de la lagune, les plus convoitées sont celles de la presqu'île d'Assinie, à 78 km d'Abidjan. Dans les années 1980 se trouvait là Galaswinda, le Club Med des Bronzés. C'est aujourd'hui un site fantôme. On le devine sur l'autre rive, depuis la piscine de la Maison d'Akoula, un 5-étoiles de rêve, de douze suites, entre lagune et mer à Assinie-Mafia.
La manne hôtelière doit pouvoir profiter au patrimoine. À travers sa fondation, le groupe Accor affirme qu'il pourrait participer à la rénovation de la Pyramide, symbole en piètre état du quartier du Plateau, mais aussi de Grand Bassam, ancienne capitale classée au Patrimoine mondial. L'urbex y est en son royaume. Une cité dévastée par le temps et l'oubli. L'épaisseur de l'histoire suinte des murs en ruines des maisons coloniales mangées par la végétation. Le street artiste JR a posé sur ses vestiges son prestige. Flottent encore des portraits de son projet Inside Out, lancé en 2017 pour sauver cette ville. Sur une façade décrépie, un portrait en grisaille de l'ancien chef d'État Félix Houphouët-Boigny interroge les passants. Il semble demander : « Qu'attendez-vous pour ramener les touristes et restaurer les bâtiments ? »
Carnet de route
Y ALLER
Avec Air France, deux vols quotidiens. Compter 650 € l'A/R en classe éco au départ de Paris. T
Tél.: 3654 ; airfrance.fr
SÉJOURNER
Le Mövenpick Abidjan. 4-étoiles de 160 chambres design et spacieuses dans le quartier du Plateau, avec un restaurant gourmet de spécialités africaines et une exquise c ave à vins, ainsi qu'un bar à glaces et chocolats suisses. À partir de 250 € la nuit avec le petitdéjeuner.
Tél. : + 225 27 20 23 20 23 ; movenpick.com
Le Bushman Café Hôtel. Une atypique maison d'hôtes dans un cadre artistico-tropical. À partir de 92 € la nuit avec le petit-déjeuner. Table ouverte aux non-résidents. Compter env. 15 € pour un exquis repas typique.
Tél. : +225 07 59 49 66 51 ; bushmancafe.com
À Assinie, la Maison d'Akoula. Cette ancienne maison coloniale abrite un 5-étoiles de 12 suites et une excellente table ouverte aux non-résidents (plats typiques à savourer à l'ombre d'un grand arbre). À partir de 500 € la nuit, avec le petit déjeuner. Repas : compter 75 €.
Tél. : +225 07 49 60 16 63 ; lamaisondakoula.com
BONNE TABLE
Le Toit d'Abidjan. Restaurant gastronomique italien. Compter 45 €. Du mardi au samedi de 19 h à 23 h.
Tél. : +225 27 22 48 26 26 ; all.accor.com
À VOIR, À FAIRE
Le marché de Treichville. C'est le grand marché populaire. Avenue Biaka Boda. Tlj de 5 h 45 à 20 h.
Le Centre artisanal de la ville (Cava). Pour les chineurs, une cinquantaine d'échoppes. 22, rue des Ferronniers, en zone 4. Tlj de 8 h à 18 h.
SE RENSEIGNER
Ministère du tourisme de Côte d'Ivoire. Tourisme.gouv.ci À Abidjan, office de tourisme .
Tél.: +225 27 20 25 16 00
Lire le dossierSélection de séjours en Afrique avec le Figaro Voyage
Sandy Abena: «Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique»
Quelque 100.000 followers chaque jour plus nombreux suivent sur Instagram (@abenafrica) son voyage à travers dix pays d'Afrique en dix mois. Sandy Abena (de son vrai nom Sandy Salyères), 30 ans, voyageuse en solo, est de ces influenceurs repérés par Meta pour promouvoir le continent dans sa nouvelle campagne #visatoafrica sur les réseaux sociaux.
Pour la jeune femme qui a quitté sa vie sûre à Paris, où elle était acheteuse internationale dans une entreprise du CAC 40 après un parcours sans faute (baccalauréat scientifique option maths avec mention, École supérieure de commerce), cette initiative va dans le sens de sa mission. Guadeloupéenne d'origine africaine, elle veut changer le regard des afro-descendants sur l'Afrique, donner l'envie d'y voyager. Elle-même ne veut plus rentrer en France, et envisage de vivre en Côte d'Ivoire.
LE FIGARO. - Après un an de voyage à travers l'Afrique, pourquoi souhaitez-vous poser vos valises à Abidjan ?
Sandy ABENA. - La Côte d'Ivoire est un coup de cœur. Il y a ici de la douceur, de la bienveillance, je m'y sens bien par la personnalité des Ivoiriens. Quand on est une « solo travelleuse », c'est très important de ne pas aller dans un pays austère, les compagnons de voyage sont tous les gens croisés sur sa route. Je prends les bus locaux, les taxis, je dors rarement dans des hôtels mais privilégie les Airbnb, les guest houses. Je fais en sorte de vivre comme les personnes sur place. À Abidjan, il y a beaucoup de « Repat' », des Africains de France qui ont choisi la Côte d'Ivoire pour rentrer sur le continent sans être forcément originaire de ce pays-là. Il faut dire qu'on y trouve plus facilement ses repères quand on vient de France, car il s'est développé aux normes occidentales.
Comment avez-vous sélectionné les dix pays de votre périple, qui dure depuis plus de dix mois finalement ?
En effet, cela fait treize mois. Je suis actuellement au Bénin. Mais un mois par pays, c'était vraiment trop court. Mon projet initial, c'était l'Afro World, tous les pays où l'Afrique a une histoire, jusqu'à la Caraïbe et l'Amérique latine. Mais la pandémie est arrivée et je me suis concentrée sur l'Afrique. Je voulais un pays de chaque zone, centrale, australe, de l'Est, de l'Ouest. Et seulement des pays que je n'avais jamais visités.
Voyager permet de nous reconnecter à nos racines
Que pensez-vous de la campagne Meta sur Facebook et Instagram #visatoafrica ?
Il y a un côté « hype » aujourd'hui de montrer l'Afrique différemment. Mais le hashtag #lafriquequonnemontrepas date de 2013 ! Aujourd'hui, plus besoin de créer un blog, les réseaux sociaux ont un impact incroyable. Je pense en effet que Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique. Changer le regard des afro-descendants. L'Afrique n'est pas une, comme je le croyais sans jamais y avoir mis les pieds. On ne parle quasiment jamais de l'Afrique précoloniale, impériale. Voyager permet de nous reconnecter à nos racines.
Valeurs Actuelles
“Gâchis”, “coq agité”, “cracks” : les réactions de la classe politique après le débat Macron-Le Pen
Après le débat télévisé qui a opposé Emmanuel Macron et Marine Le Pen mercredi 20 avril, de nombreuses réactions ont afflué sur la toile, certaines en faveur du président de la République, d’autres en soutien à la candidate du Rassemblement national. Arrivé troisième du classement lors du premier tour de cette présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a critiqué le débat en lui-même : « Quel gâchis. Le pays méritait mieux », a-t-il posté sur Twitter. « A 400 000 voix près, on aurait moins bâillé », a ajouté l’insoumis Adrien Quatennens.
Quel gâchis.
Le pays méritait mieux.
Vivement le troisième tour.#debatmacronlepen
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 20, 2022
Emmanuel Macron a gagné ce soir le titre de champion du monde de l'arrogance ! 5 ans de plus ? Jamais ! Je vote @MLP_officiel ! #debatmacronlepen #Arrogant
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) April 20, 2022
Il n’y a pas de doute ce soir. Il s’agit bien d’une candidate d’extrême droite, raciste et décomplexée qui débat avec #Macron. #Debat2022
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) April 20, 2022
Guerre des clans
Le patron de Debout la France a quant à lui pris la défense de Marine Le Pen, qu’il a qualifiée de « femme digne et humaine » opposée à « un petit coq agité et prétentieux ». La candidate du RN a aussi pu compter sur Jordan Bardella qui a souligné « la solidité de son projet » et une « attitude digne, haute », face à un rival « sans fougue ni envie ». En revanche, les Républicains et les écologistes ont été moins tendres avec elle. « Il s’agit bien d’une candidate d’extrême droite, raciste et décomplexée », a lancé Sandrine Rousseau, tandis que le député LR Damien Abad a rappelé qu’il voterait pour le président de la République « sans aucune hésitation ». Si certains, comme Nathalie Arthaud, ont fustigé les deux candidats et leurs « cracks », d’autres sont restés en revanche bien silencieux, à l’instar de Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, toutes deux éliminées au premier tour du scrutin avec moins de 5% des voix.
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
France24 - Monde
Replay : la conférence de presse du maire de Marioupol alors que la ville est sur le point de tomber
Publié le : 21/04/2022 - 15:25
Revivez la conférence de presse donnée le 21 avril par Vadym Boïchenko, maire de Marioupol, en Ukraine. La ville portuaire, presque intégralement maitrisée par les Russes, n'avait pas encore réussi à évacuer ses civils à la mi-journée, alors qu'un couloir humanitaire devait être mis en place pour aider les 100 000 personnes bloquées.
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Putin Calls Off Storming of Mariupol Plant, but Orders Blockade
Kyiv April 21, 4:34 p.m.
Moscow April 21, 4:34 p.m.
Washington April 21, 9:34 a.m.
Vladimir Putin said it was “impractical” to attack the plant where Ukrainian forces were holding out, and offered them another chance to surrender. As he claimed success in Mariupol, where Russia suffered heavy losses, his forces pushed an offensive in eastern Ukraine.
Anton Troianovski, Victoria Kim and Cora Engelbrecht
President Vladimir V. Putin ordered Russian forces on Thursday to blockade the steel plant where Ukrainian troops are holding out in Mariupol, seeking to claim victory in the strategic southeastern city while avoiding a direct attack that could add to mounting Russian casualties.
As Mr. Putin’s forces expanded their assault across eastern Ukraine and made minor gains along the 300-mile front, military analysts said, the United States announced hundreds of millions more dollars in assistance for Ukraine’s government as it seeks to fend off Russia’s offensive to capture all of the eastern territory known as the Donbas.
Mr. Putin’s comments about Mariupol on national television amounted to a declaration of control in a city that Russia has struggled to subdue despite two months of bombardment that Ukrainian officials say has killed tens of thousands of civilians. It also allowed Mr. Putin to present himself as a leader mindful of the lives of his own forces at a time when some Russian families are clamoring for information about apparently missing servicemen and women.
Mariupol’s mayor called for a cease-fire on Thursday to allow more civilians who remain trapped in the city to flee, a day after four buses carrying evacuees managed to leave, according to Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk. But it was not clear if any evacuation routes would be open to the roughly 1,000 civilians Ms. Vereshchuk said were sheltering in bunkers along with Ukrainian soldiers under the Azovstal steel plant, as Mr. Putin commanded his troops to ensure that “not even a fly” could pass through the blockade of the site.
Here are some other major developments:
Russian forces said on Thursday that Kreminna, a town in the Luhansk region that is part of the Donbas, was under its “full control.” The Ukrainian regional governor said on Wednesday that 80 percent of Luhansk had been occupied by Russia
At least 10 families of crew members from the Russian warship Moskva have publicly voiced their frustration about getting conflicting reports about whether their sons are alive, missing or dead after the ship sank last week in the Black Sea. Their demands, made on social media or to news organizations, could hurt public support for the war effort ordered by Mr. Putin.
On Wednesday, Mr. Putin announced the test launch of a new intercontinental ballistic missile and warned Western nations to “think twice” before they “try to threaten our country,” a provocative step that has added to concerns in the Biden administration that the Russian leader is more isolated than ever.
Alan Rappeport
The United States will provide Ukraine with an additional $500 million of emergency funding to maintain critical government operations, a Treasury department official said.
Treasury Secretary Janet L. Yellen is expected to notify Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine about the additional aid at a meeting on Thursday morning. The money is in addition to the $500 million of economic aid that President Biden announced in March.
The funds are to be spent on salaries, pensions, and other programs necessary to avoid a worsening of the humanitarian situation in Ukraine, the Treasury official said.
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Emma Bubola
Pope Francis called for a truce in Ukraine on Sunday, which is Easter Day for Orthodox Christians. In a statement issued after the pope met with Hungary’s prime minister, Viktor Orban, the Vatican said the pope joined the appeal of the U.N. secretary general and the head of the Greek Catholic church in Ukraine. The pope had called for an Easter truce on Palm Sunday.
Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin of Russia called off an assault on a steel plant that has become Ukraine’s last redoubt in the port city of Mariupol, ordering Russian forces to blockade it instead, as he tried to claim a victory in one of the war’s bloodiest battles.
Sergei K. Shoigu, the Russian defense minister, told Mr. Putin in a meeting aired Thursday on state television that all of Mariupol was under Russian control except for the industrial zone of the Azov steel plant, where, he said, more than 2,000 Ukrainian fighters had taken refuge.
Mr. Shoigu told Mr. Putin that it would take “three to four days to finish the work” at the steel plant. Mr. Putin, in the tightly choreographed meeting, responded by calling the storming of the plant “impractical.”
“I order it to be canceled,” Mr. Putin said. “This is the case when we must think — that is, we must always think, but even more so in this case — about preserving the life and health of our soldiers and officers. There is no need to climb into these catacombs and crawl underground through these industrial facilities.”
With news of heavy Russian casualties in Ukraine spreading on social media in Russia, it was a moment that allowed Mr. Putin to present himself as a rational and cautious wartime leader intent on preserving human life.
He told Mr. Shoigu to blockade the plant, where Ukrainian fighters have been holed up underground for weeks, “so that a fly can’t get through” and to call again for the Ukrainians still inside to lay down their arms. He said Russia would guarantee them “their lives and dignified treatment.”
It was also an attempt by the Kremlin to claim major progress in the grinding war. In the televised meeting, Mr. Shoigu described Mariupol as a “haven for Ukrainian nationalists” that was equipped with weapons that could strike Russian cities across the Sea of Azov. By that logic, the Kremlin will be able to present the capture of Mariupol as a step toward achieving the goals of “demilitarizing” and “denazifying” Ukraine that Mr. Putin set out when he announced the invasion on Feb. 24.
“Of course, getting control of such an important center in the south as Mariupol is a success,” Mr. Putin was shown telling Mr. Shoigu. “Congratulations.”
Neil MacFarquhar and Alina Lobzina
Russia’s biggest military loss so far in the Ukraine war is also becoming something of a liability for the Kremlin’s propaganda machine.
After Russia’s flagship in the Black Sea, the Moskva, sank last week, the authorities said that the entire crew of more than 500 had been rescued. But there has been no official update since, and families of missing crew members are demanding answers about their fate in increasing numbers.
“They don’t want to talk to us,” Maksim Savin, 32, said in an interview about the quest to find the whereabouts of his youngest brother Leonid, 20, a conscript. “We are grieving; they drafted our little brother and most likely will never give him back.”
At least 10 families have publicly voiced their frustration about getting conflicting reports about whether their sons are alive, missing or dead. Their demands, made on social media or to news organizations, could hurt public support for the war effort ordered by President Vladimir V. Putin of Russia.
The official silence on the fate of the Moskva’s crew is part of a larger campaign by the Kremlin to suppress bad news about the invasion and control the narrative that Russians receive on its progress. Mr. Putin has blocked access to Facebook and many foreign news outlets, and enacted a law to imprison anyone spreading “false information” about the war.
The cause of the sinking was disputed, with Russia claiming that an ammunition magazine exploded and then the damaged ship sank while under tow in rough seas. Ukraine said it hit the vessel with two Neptune missiles, an assertion that U.S. officials corroborated. Whatever the case, the loss of one of the biggest warships since World War II has been an embarrassment for Russia.
Independent Russian news outlets based outside the country have reported that about 40 men died and another 100 were injured when the warship was damaged and sank. Those reports quoted an unidentified official and the mother of one sailor who died. In addition, the wife of an older midshipman confirmed his death to Radio Liberty, a U.S. government network based outside Russia.
Many of the missing crew members were conscripts, a sensitive subject in Russia since the war in Chechnya, when young soldiers with little training were often thrown into battles and died in droves, souring public support for the war. “A few hundred” soldiers are still not accounted for from the first Chechen war in the mid-1990s, said Alexander Cherkasov, the former chairman of the Memorial Human Rights Center, a group based in Moscow that was disbanded this month because of a court order.
“No one cares about the soldiers,” he said, and the restrictions put on nongovernmental organizations means it is now virtually impossible for them to do the tracing work, he said.
Mr. Putin said repeatedly that conscripts who had to serve a year in the military would not be deployed in Ukraine, a statement contradicted by battlefield casualties.
The Union of Committees of Soldiers’ Mothers of Russia, which dates back to the Chechen wars, confirmed that it is receiving requests to search for missing soldiers. The organization declined to comment further, citing a law against sharing information about soldiers with foreign organizations.
Parents of crewmen on the Moskva, named after Russia’s capital, have expressed outrage at what they described as an official runaround.
“We, the parents, are interested only in the fate of our children: Why did they —being conscripted soldiers — end up in this military operation?” said Dmitry Shkrebets, whose son Yegor, 19, worked as a cook on the Moskva.
In an interview, Mr. Shkrebets was reluctant to talk further, but on Sunday he posted far harsher statements on VKontakte, the Russian equivalent of Facebook.
Initially, officers told him that Yegor was among the missing, he said.
“Guys, went missing on the high seas?!!!” he wrote. “I asked directly why you, the officers, are alive, and my son, a conscript soldier, died?”
Mr. Shkrebets has since started collecting testimony from other families who cannot locate their sons. “The more we write, the harder it will be for them to remain silent about what is happening,” he wrote on Wednesday.
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said on Tuesday he that he was not authorized to release any information about missing sailors, and referred questions to the Defense Ministry.
The ministry did not respond to requests for comment. It released a video on Saturday that purported to show Adm. Nikolai Yevmenov, the commander of the Russian Navy, meeting with men described as the crew of the Moskva lined up in formation and wearing uniforms. It was not clear how many survivors of the attack were there and nothing was stated about any casualties either in the video or in accompanying social media posts.
One indication of the official position came on Sunday night, during Vesti Nedeli, the weekly news summary on state television. The three-hour show dedicated about 30 seconds to the sinking, without mentioning casualties.
Not all Kremlin mouthpieces have been quite so reticent, however. One talk-show host, Vladimir Solovyev, demanded an explanation on Saturday on how the ship was lost.
Maksim Savin said that the family could not reach any officers from his brother’s unit by phone. His mother texted one number and got a response that her son Leonid was missing.
Later the family received a series of calls from a man who seemed to have served with Leonid and who kept changing his story. First, the man said that Leonid had died while dashing to save a friend, Maksim Savin said. On the second call, he said that there had been no rescue involved, but that Leonid had been caught at the site of an explosion. The third time, he called to say that he had been mistaken, and that Leonid was missing.
“It looks like the officers are trying to make everyone shut their mouths,” Maksim Savin said.
Numerous reports of missing conscripts first emerged on social media. One woman wrote that her brother had been at work in the engine room and was listed as missing, but she was certain that he was dead.
Anna Syromaysova, the mother of a missing conscript, told the independent Russian news agency Meduza that she had been unable to see any official documents related to casualties. “There are no lists,” she said. “We’re looking for them ourselves. They don’t tell us anything.” Reached by telephone, she declined to speak with a foreign news organization.
Tamara Grudinina told the Russian language service of the BBC that her son, Sergei Grudinin, 21, had been assigned to the ship right after basic training.
When she heard that the ship had sunk, Ms. Grudinina said, she called a Defense Ministry hotline for relatives and was told that her son was “alive and healthy and would get in touch at the first opportunity.”
Soon afterward, a man who identified himself as the Moskva’s commander got in touch and told her that her son had “basically sunk together with the ship,” according to the BBC.
After the war started on Feb. 24, the family contacted naval officers to inquire about the ship and were told that it was not taking part in military actions and was due back in port soon, Maksim Savin said.
Calls from Leonid had stopped, but after speaking with the officers, they got a letter from him saying that he anticipated coming home soon, his brother said.
He said that his younger brother, who trained as an auto mechanic in a vocational school, had been reluctant to go into the military and had not supported the war. A family picture shows a lanky young man in a sailor’s uniform with a rifle slung across his chest, surrounded by his parents and three brothers.
Leonid Savin was much more comfortable hiking in the Crimean hills with the family dog, reading a book or tending to his plants, according to his brother. He had planted a palm tree and an avocado tree before heading off on his military service.
“In his letter home, he asked how his plants were doing,” Maksim Savin said. “He was worried about them.”
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Ivan Nechepurenko
Russia said it launched more than 1,000 strikes against Ukrainian targets. Russian forces said Kreminna, a town in the Luhansk region, was under its “full control.” Serhiy Haidai, the region’s governor, said on Wednesday that 80 percent of its territory has been occupied by Russia, including Kreminna.
Anton Troianovski
President Vladmir Putin instead offered to let the Ukrainian soldiers surrender. “Block the industrial zone so that a fly can’t get through,” he said. “Propose again that all who have not yet put down their arms do so. The Russian side guarantees them their lives and dignified treatment.”
Anton Troianovski
President Vladimir V. Putin ordered his military not to storm the industrial zone in Mariupol where Ukrainian fighters are holed up. In a meeting with his defense minister shown on Russian television, Putin said such an assault would be “impractical.”
Victoria Kim
Four buses carrying civilian evacuees managed to leave the city of Mariupol on Wednesday, and there were plans to remove more women, children and elderly on Thursday. It was the first major evacuation since April 9. The government said that Wednesday’s humanitarian corridor “did not work as planned” because a cease-fire could not be ensured.
Andrés R. Martínez
Pedro Sánchez and Mette Frederiksen, the prime ministers of Spain and Denmark, have arrived in Kyiv to meet with President Volodymyr Zelensky, becoming the latest in a series of European leaders to visit the Ukrainian capital.
Victoria Kim
Ukraine has told the International Monetary Fund that it needs $15 billion over the next three months to fill a financing gap and keep its economy functioning, the fund’s managing director said. Those needs are separate from the country’s potential reconstruction costs, which are “going to be huge,” said the managing director, Kristalina Georgieva.
Anushka Patil
Ukrainian officials said they are again ready to negotiate in Mariupol after a deal to evacuate civilians fell apart earlier on Wednesday. David Arakhamia, a Ukrainian negotiator, said he and the presidential adviser Mykhailo Podolyak were prepared to travel to the city as soon as Russia agreed.
Andrew Higgins
Reporting from Kosice, Slovakia
He lived with his sick mother and never had a regular job. He had no obvious source of income and, according to his uncle, even signed up for welfare benefits as a caregiver deserving of state support.
But Bohus Garbar, down-on-his-luck and in his early 50s, still managed to donate thousands of euros to Kremlin-friendly, far-right political parties in Slovakia. He also worked for free as a contributor to an anti-establishment website notorious for recycling Russian propaganda.
Family and friends are mystified.
“He definitely wasn’t in a state where he could support any political party,” said Mr. Garbar’s uncle, Bohuslav Garbar, a retired computer programmer in the family’s hometown of Kosice, 50 miles from Slovakia’s eastern border with Ukraine.
A Slovak security service surveillance video, made public in early March, provides at least the start of an explanation: It shows Bohus Garbar receiving instructions and two 500-euro bills, a small part of what officials say were tens of thousands of euros in payments, from a Russian military intelligence officer masquerading as a diplomat at Moscow’s embassy in Bratislava, the Slovak capital.
“I told Moscow that you are such a good boy,” the Russian spy, Sergei Solomasov, can be heard telling his Slovak recruit, before explaining that Moscow would like Mr. Garbar to act as a “hunter” on the prowl for people of influence willing to cooperate with Russia.
For years, European intelligence agencies have sounded the alarm over the clandestine activities of Russian spies, while regarding with suspicion those who cheerlead for Russia and its president, Vladimir V. Putin. Moscow routinely dismissed this as paranoid “Russophobia,” its catchall response to nearly all foreign criticism.
The invasion of Ukraine, accompanied by a barrage of transparent lies, however, has vindicated the darkest Western suspicions and accelerated efforts to uproot hidden networks of spies and their recruits.
Slovakia, a small Slavic nation with a strongly pro-Western government but also large reserves of genuine, homegrown sympathy for Russia, shows in microcosm how the Kremlin has sought to win influence and sow discord on Europe’s formerly communist eastern fringe by leveraging spies, paid helpers, far-right nationalists and disinformation-spouting media.
“We always suspected this was happening, but now we have a smoking gun,” said Daniel Milo, director of an Interior Ministry unit responsible for monitoring and countering disinformation. “This is a clear example of how the Russians operate.”
Mr. Garbar, he added, “is just the tip of the iceberg. We don’t know yet how many other Garbars are out there running around.”
Brent McDonald
In late January, while in Mariupol reporting on how Ukrainian forces were bracing for a Russian invasion, a New York Times video team captured drone footage over the Azovstal Iron and Steel works plant, an engine of industry for the southern port city.
Three months later, the plant has become the last redoubt for Ukrainian defenders of the city against Russian forces.
In peacetime, the sprawling factory complex, which opened in 1933 under Soviet rule, produced about four million tons of steel per year and employed thousands of local residents. The hulking factory dominated the city’s skyline, and in January it sent curling plumes of exhaust into the heavy winter sky.
Now, another drone has captured a similar angle of the steel plant and its surroundings, showing images of devastation, including roofs of buildings crashed in and smoldering, collapsed bridges. The video, disseminated by Reuters, was first published by RIA Novosti, a Russian state news agency, which portrayed the images as being taken minutes before a supposed halt in Russia’s attack to give Ukraine’s defenders inside the plant a chance to lay down their arms. Prior Russian announcements of cease-fires have fallen through.
The before-and-after footage shows the scale of destruction that Mariupol has suffered after nearly two months of near constant bombardment by Russian artillery, mortars and airstrikes. Ukrainian fighters and hundreds of civilians have hunkered down over the course of the siege, and an unknown number remain in the factory’s labyrinth of underground rooms and passages, with diminishing supplies inside.
Ukrainian forces inside the plant have refused Russia’s ultimatums to surrender and vowed to fight until the “last drop of blood.” At the same time, they have pleaded for help from the outside world, either for a third party’s assistance in evacuating civilians or with weapons to fight their way out.
An earlier version of this report misstated the production capacity of the Azovstal steel complex in Mariupol. It produced more than four million tons of steel and iron annually before Russia’s invasion this year, not four tons. (A previous correction mistakenly put the figure at four thousand tons.)
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Anushka Patil
President Emmanuel Macron of France and the far-right leader Marine Le Pen had a heated exchange over Ukraine during a televised presidential debate, after Le Pen expressed her solidarity with the Ukrainian people in an apparent attempt to distance herself from Putin. “You are, in fact, in Russia’s grip,” Macron shot back. He referenced a loan that Le Pen’s party took from a Russian bank a few years ago, saying, "When you speak to Russia, you speak to your banker."
French President Emmanuel Macron, via translator, responds to Marine Le Pen opposing sending weapons to Ukraine:“You are, in fact, in Russia’s grip ... You’re just not going to be able to operate to defend French interests because of how they’re tied with yours.” pic.twitter.com/wIenRLbpP9
David E. Sanger
News Analysis
WASHINGTON — President Vladimir V. Putin’s calculated move on Wednesday to test-launch a new intercontinental ballistic missile, declaring it a warning to those in the West who “try to threaten our country,” fed into a growing concern inside the Biden administration: that Russia is now so isolated from the rest of the world that Mr. Putin sees little downside to provocative actions.
Even before the missile launch, American officials and foreign leaders were weighing whether their success in cutting Russia off from much of the global economy, making it a diplomatic pariah, could further fuel Mr. Putin’s willingness to assert his country’s strength. The first launch of the nuclear-capable Sarmat missile was just the latest example of how he has tried to remind the world of his capabilities — in space, in cyberspace and along the coast of Europe — despite early setbacks on the ground in Ukraine.
“He is now in his own war logic,” Chancellor Karl Nehammer of Austria said last week after meeting with Mr. Putin in Russia. He described the Russian president as more determined than ever to counter what he sees as a growing threat from the West and to recapture Russia’s sphere of influence in Eastern Europe.
William J. Burns, the C.I.A. director, said last week that “every day, Putin demonstrates that declining powers can be at least as disruptive as rising ones,” adding that his “risk appetite has grown as his grip on Russia has tightened.”
In private, American officials have been more direct about the potential for an isolated Russian leader to lash out in further destabilizing ways. “We have been so successful in disconnecting Putin from the global system that he has even more incentive to disrupt it beyond Ukraine,” one senior intelligence official said in a recent conversation, insisting on anonymity to discuss intelligence assessments. “And if he grows increasingly desperate, he may try things that don’t seem rational.”
Mr. Putin, assessments delivered to the White House have concluded, believes he is winning, according to a senior American official who asked for anonymity to discuss intelligence findings.
He is certainly acting that way.
It is hardly surprising that Mr. Putin has not backed down in the face of economic sanctions and measures to cut off his country from technology needed for new weapons and now some consumer goods. He has often shrugged off Western sanctions, arguing he can easily manage around them.
“We can already confidently say that this policy toward Russia has failed,” Mr. Putin said on Monday. “The strategy of an economic blitzkrieg has failed.”
He was immediately contradicted by his own central bank chief, Elvira Nabiullina. “At the moment, perhaps this problem is not yet so strongly felt, because there are still reserves in the economy,” she said. “But we see that sanctions are being tightened almost every day,” she continued, adding that “the period during which the economy can live on reserves is finite.”
But that reality apparently has not sunk in. If anything, Mr. Putin has grown more belligerent, focusing new fire on Mariupol as Russian forces seek to secure all of the Donbas region in the coming weeks. He has insisted to visitors like Mr. Nehammer that he remains determined to achieve his goals.
While Russian casualties have been high and Mr. Putin’s ambitions have narrowed in Ukraine, American intelligence assessments have concluded that the Russian president believes that the West’s efforts to punish him and contain Russia’s power will crack over time. With the help of China, India and other nations in Asia, he appears to believe he can avoid true isolation, just as he did after the annexation of Crimea in 2014.
Now, American officials are girding for what increasingly feels like a long, grinding confrontation, and they have encountered repeated reminders by Mr. Putin that the world is messing with a nuclear weapons power and should tread carefully.
On Wednesday, after providing warnings to the Pentagon that a missile test was coming — a requirement of the New START treaty, which has four years remaining — Mr. Putin declared that the launch should “provide food for thought for those who, in the heat of frenzied aggressive rhetoric, try to threaten our country.”
In fact, the missile, if deployed, would add only marginally to Russia’s capabilities. But the launch was about timing and symbolism: It came amid the recent public warnings, including by Mr. Burns, that there was a small but growing chance that Mr. Putin might turn to chemical weapons attacks, or even a demonstration nuclear detonation.
If Mr. Putin turns his sights on the United States or its allies, the assumption has always been that Russia would make use of its cyberarsenal to retaliate for the effects of sanctions on the Russian economy. But eight weeks into the conflict, there have been no significant cyberattacks beyond the usual background noise of daily Russian cyberactivity in American networks, including ransomware attacks.
U.S. officials have been warning financial firms, utilities and others for six months to prepare themselves, and there is a growing body of evidence that U.S. Cyber Command and its equivalents in Britain and elsewhere have taken modest pre-emptive actions against the Russian intelligence agencies that are most active in cyberspace.
“If the Russians attack the West, NATO or the United States, that’s a fraught decision that has dire consequences on both sides,” Chris Inglis, the United States’ first national cyber director, said on Wednesday at an event hosted by the Council on Foreign Relations.
Mr. Inglis said that American government agencies and businesses had been provided ample “strategic warning” and were in a far better position to repel or recover from such attacks than they would have been a year ago.
But for all those threats, the American position has been to keep amping up the pressure on Mr. Putin — from sanctions to diplomatic isolation to the provision of more powerful weapons to the Ukrainian military. “Ukraine already won the battle for Kyiv,” one administration official said. He added that the administration would “continue to provide Ukraine with an enormous amount of arms, training and intel” so that it “could keep winning.”
It is far from clear that the Ukrainians will keep winning now that the fight has moved away from the urban streets of Kyiv to more familiar, flatter ground in the Donbas.
Nor is it clear exactly what would lead the administration to back away from the ever-tightening pressure on Russia.
The administration’s public position is that none of the sanctions are permanent and that they were carefully crafted so they could be used at any moment as a source of leverage in a diplomatic resolution of the war. Presumably that would require Russia to pull all its forces out of Ukraine and cease hostilities in what Secretary of State Antony J. Blinken calls an “irreversible” way.
Right now, there is no prospect of that on the horizon. The attacks, one administration official noted recently, are more barbaric than ever and seem poised to escalate. But the effects of the sanctions seem likely to become harsher as well.
Speaking at the Georgia Institute of Technology last week, Mr. Burns, a former American ambassador to Moscow, said Mr. Putin was “an apostle of payback” who believes the West “took advantage of Russia’s moment of historical weakness in the 1990s.” He added that Mr. Putin’s small circle of advisers would hesitate to “question his judgment or his stubborn, almost mystical belief that his destiny is to restore Russia’s sphere of influence.”
That means getting the West to back away from Russia’s borders. And it means stopping NATO’s expansion, which may soon spread to Finland and Sweden, where a senior American defense official was visiting this week to discuss possible accession to the Western alliance.
At the beginning of the Ukraine war, Mr. Putin publicly ordered his nuclear forces on higher alert status as a signal of Russia’s power, though Mr. Burns has said there is no evidence that the forces actually went on heightened alert.
The test on Wednesday of the Sarmat missile, in development for years, was another mixed signal. While Mr. Putin described it as “capable of overcoming all modern means of antimissile defense,” arms experts say that is hyperbole. But the hyperbole fits into a pattern.
Historians of the Cold War point out that little of this is new. George F. Kennan, the architect of “containment strategy” — the effort to limit Soviet power — always warned that containment had its limits. “His concern,” said Michael Beschloss, a presidential historian who has written extensively about that era, was that “if they become a pariah nation, you don’t have very much influence on them.”
Over the next few months, that may become President Biden’s concern as well.
Apoorva Mandavilli
On a bracingly cold day in March, four people set out from Ukraine’s capital, Kyiv, to deliver lifesaving medicines, heating devices and food to the besieged residents of Chernihiv, in the northeast.
Only one survived.
During a quick stop en route, the convoy was hit by Russian shelling. Two of the four people died instantly. A third was pelted by fragments and died a half-hour later. The survivor was a man who had stepped away from the vans to relieve himself.
Among the dead: 21-year-old Aanastasiia Tagirova, who had wanted to go to Chernihiv to reunite with her boyfriend, and her cat.
The ill-fated trip, on March 30, was organized by 100% Life, a large nonprofit group that serves Ukrainians living with H.I.V. It was not the group’s first mission to Chernihiv, nor its last.
Undeterred, the organization’s staff and volunteers have continued to make forays into Chernihiv, learning to be nimble and unobtrusive to Russian eyes. So far, they have delivered enough medicines to treat the 1,800 people in Chernihiv known to be living with H.I.V., although an unknown number may have fled the city or been killed.
Public health groups like these are going to extraordinary lengths to help their compatriots and to preserve Ukraine’s hard-won progress against H.I.V., tuberculosis and other scourges. While they have always committed to saving lives, the goal has come to mean something entirely different since the invasion.
“Struggling and fighting for life is our principle,” Dmytro Sherembei, who heads 100% Life, said through a translator in a recent interview. “We always have to be ready to fight for life under any circumstances and any conditions.”
Experts have warned that wars nearly always lead to public health crises. Pathogens find easy targets among large groups huddled closely together in basements and refugee camps, children who miss routine vaccinations and patients who lose access to medications.
Interruptions in treatment for H.I.V. and TB can breed versions of the pathogens that are resistant to the medications. Ukraine and its neighbors already represent the global epicenter of drug-resistant tuberculosis.
On March 25, volunteers from 100% Life loaded two vans with a half ton of medicines — including liquid formulations of H.I.V. treatments for children — clothes and food. The only bridge to Chernihiv had been destroyed by bombing, so they drove the vans to the banks of the Dnipro River, transferred the cargo to a boat and unloaded it on the other side. They returned with 34 people fleeing Chernihiv.
On their second trip, on March 30, volunteers again loaded two minivans with food and medicines, and this time heating devices for freezing residents. They were joined by three vans from an evangelical church hoping to evacuate some of their members from Chernihiv.
The shelling incinerated four of the vans and partially destroyed the fifth. Mr. Sherembei said three people from the church group had been brought to a hospital, but he did not know their fates.
“The Russians were bombing us, they were shelling us, knowing full well that it was a humanitarian convoy,” he said.
The organization lost two volunteers: Bohdan Stefanyshyn, 40, and Oleksii Antonov, 28. Yurii Luniov, the 41-year-old volunteer who had stepped away into the bushes, was spared.
Mr. Sherembei seemed particularly distraught as he talked about Ms. Tagirova. No entreaties from him or from her friends and family had dissuaded her from joining the trip, he said.
Even after the tragedy, abandoning the missions was not an option — not when there were people, including many children, who needed the medicines, he said. So the volunteers thought of ways to make themselves less conspicuous, and have made three trips so far.
Figuring that one van would draw less attention than a convoy, and that the Russians might be unlikely to use precious missiles on a single target, they swapped the two small vans for a large dull-colored one. They no longer travel with the church group. They packed solar panels, candles for people living out of dank basements and food. The aid workers could bring back only about 10 people.
By the time of the March 30 trip, the Ukrainian military had fashioned a makeshift pontoon bridge across the river that the van could traverse. Not having to unload and load the cargo slashed the time it took to cross the river from four hours to just 10 minutes.
On the Chernihiv side, the five 100% Life workers who opted to stay behind in Chernihiv, as well as staff from an infectious disease unit in one of the few hospitals that’s still standing, stood ready to collect and distribute the supplies.
Communicating with these helpers held its own challenges. Many of them were holed up in basements except for brief stints, and their cellphones were operational for just one unpredictable hour each day.
Once the plan was finalized, the news had to be circulated among patients by word of mouth. (In the past few days, re-established power stations have eased these conditions somewhat, Mr. Sherembei said.)
While Chernihiv residents with H.I.V. have enough treatments for now, the medicines are in short supply. The United States President’s Emergency Plan for AIDS Relief has scoured the world to secure spare stocks of H.I.V. treatments for Ukraine. Those drugs are being delivered through Poland and Romania, according to Unaids.
But moving the medications through war-torn parts of the country has been more complicated. “Only now are we starting to get those deliveries that were sent out a month ago to make up for that shortage,” Mr. Sherembei said.
Many of 100% Life’s staff consider themselves soldiers. The day after our interview, Mr. Sherembei left to fight on the front lines. He said he did not feel he could make any other choice.
“The enemy is trying to create panic within the population,” he said. “Of course, there’s always a risk that people will die, that our people will die when delivering the goods. But we have to help somehow.”
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Finbarr O'Reilly
The relative security of Lviv, in western Ukraine, has been shaken for residents and refugees in the city alike, after a missile strike this week killed seven people. When an air raid siren sounded in the city on Wednesday, people sought shelter in underpasses, the reality of the war no longer distant.
Jesus Jimenez
Iryna Vereshchuk, the Ukrainian deputy prime minister, said on Wednesday that a humanitarian corridor out of Mariupol “did not work as planned,” and that another attempt would be made on Thursday. “Due to the lack of control over their own military at the place, the occupiers were unable to ensure a proper ceasefire,” she said.
John Ismay
As Russia ramps up its offensive in eastern Ukraine, the Ukrainian air force has returned more than 20 of its fighter and bomber aircraft back to operational flight status over the past three weeks, as a result of receiving spare parts shipments coordinated by the United States, a senior U.S. defense official said on Wednesday.
In addition to that boost of warplanes, more than 50 Ukrainian soldiers are being trained on 155-millimeter howitzers outside of the country, the official said, speaking on the condition of anonymity to discuss military aid from the United States as well as assessments of Russia’s recent actions.
That training is expected to last a week, and then the soldiers will return to Ukraine and train more artillery troops how to use the 18 howitzers that the White House has pledged to send to the Kyiv government as the war in Ukraine shifts to the contested Donbas region of Donetsk and Luhansk, the official said during a briefing to reporters.
“Flights continue to arrive into the region from the presidential drawdown authorities that we are executing,” the official said. “Another four flights arrived over the last 24 hours, from the most recent announcement of the $800 million, and some of those flights did include howitzers.”
The official said that over the next 24 hours “there will be additional flights coming from the United States into the region with howitzers.”
The official declined to say what model of howitzer was being sent to Ukraine but said the training being done outside Ukraine was with weapons besides the 18 guns that have arrived or are en route to Kyiv.
The first shipments of 40,000 155-millimeter shells being provided by the Pentagon for those howitzers have already arrived in the region, and more will be coming, largely taken from the Pentagon’s pre-existing stockpile of ammunition in Europe, the official said.
Russian bombers have been observed flying over the besieged southern city of Mariupol, the official said, even though the airspace across the country remains contested by Ukrainian warplanes and ground forces.
Russian forces have largely ceased airstrikes and missile attacks across western Ukraine, the official said, and are focusing those strikes on Mariupol and the Donbas, in the east, where Russia has been moving in additional forces, including helicopters and support troops.
The Pentagon believes that Russian troops are trying to improve their capabilities, the official said, including their ability to coordinate ground forces with aircraft above them for the coming fight in the Donbas region.
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : l’État a bien suspendu un projet d’éoliennes off-shore au Touquet
Mercredi 20 avril s’est tenu le fameux débat d’entre-deux-tours de la présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Après avoir débattu du pouvoir d’achat ou encore de la guerre en Ukraine, les deux candidats ont abordé le sujet de l’environnement. Alors que Marine Le Pen a défendu bec et ongle le nucléaire, Emmanuel Macron a rappelé son avis favorable sur les éoliennes. Une énergie renouvelable que la candidate du Rassemblement national a toujours critiquée. Cette dernière a aussi taclé le président de la République en le qualifiant de « climato-hypocrite ». « Vous voulez en mettre partout, sur toutes les côtes, sauf en face du Touquet ». « Vous dites n’importe quoi », s’est irrité le chef de l’État en retour, qui se rend régulièrement dans une villa appartenant à Brigitte Macron dans cette commune des Hauts-de-France.
Coïncidence ?
Alors, Marine Le Pen dit-elle vrai ? Selon un article de France 3 datant du 11 août 2017, le projet d’éoliennes off-shore prévu au Touquet avait en effet été suspendu. Le préfet des Hauts-de-France Michel Lalande avait à l’époque expliqué que « les conditions favorables au lancement d’un appel d’offres (…) n’étaient pas réunies ». Le projet prévoyait l’installation de 40 éoliennes sur les côtes du Touquet et de Berck. La décision avait été saluée par plusieurs membres LREM, alors qu’Emmanuel Macron venait tout juste de poser ses valises à l’Élysée.
France24 - Monde
Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite
Publié le : 21/04/2022 - 15:21
FRANCE 24
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Le groupe État islamique (EI) a revendiqué, jeudi, l'attaque sanglante contre une mosquée chiite à Mazar-i-Sharif, dans le Nord de l'Afghanistan. Un dernier bilan fait état d'au moins douze morts et de dizaines de blessés.
Au moins 12 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans une explosion ayant frappé, jeudi 21 avril, une mosquée chiite de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, deux jours après un attentat contre une école d'un quartier chiite de Kaboul.
"Onze personnes sont décédées sur place et une autre sur la route de l'hôpital", a déclaré à l'AFP Ahmad Zia Zindani, porte-parole du service de Santé de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale. Au total, 58 personnes ont été blessées, dont 32 grièvement, a-t-il précisé.
Cette attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI). "Les soldats du califat sont parvenus à placer un colis piégé" à l'intérieur de la mosquée, a annoncé l'EI dans une déclaration sur une chaîne Telegram. Le groupe sunnite ultraradical a activé la bombe à distance alors que la mosquée était remplie de fidèles.
Par ailleurs, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz (nord-est) dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police provinciale, Obaidullah Abedi. Et à Kaboul, un engin explosif placé en bord de route a blessé deux enfants, selon la police de la capitale.
Des attaques régulières de l'EI contre la minorité chiite
La sécurité s'est améliorée en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des Taliban en août dernier et le retrait des troupes américaines, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire. Des attaques, essentiellement revendiquées par l'État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement.
Mardi, au moins six personnes ont été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara.
La communauté hazara, qui représente entre 10 et 20 % de la population afghane (environ 40 millions d'habitants), est persécutée de longue date dans ce pays à majorité sunnite. Elle a souvent été visée par l'EI, qui la considère comme hérétique, avant et depuis la prise du pouvoir par les Taliban, qui s'en étaient eux-mêmes pris à elle par le passé.
Les Taliban tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie. Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.
Ce groupe est accusé d'avoir mené ou a revendiqué quelques-uns des attentats les plus meurtriers survenus ces dernières années en Afghanistan.
En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles du même quartier chiite de Kaboul visé mardi, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.
Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les États-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable.
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
DECRYPTAGEAfghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite
Valeurs Actuelles
Présidentielle : une porte-parole de Jadot regrette la stratégie d’EELV et son manque de “ligne politique claire”
A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, certains remontent le temps et font part de leurs regrets. Selon Le Parisien le 20 avril, une porte-parole de Yannick Jadot a adressé un courrier de quatre pages au conseil fédéral d’EELV dans lequel elle a souligné « une campagne difficile » à laquelle l’équipe n’était « pas suffisamment préparée ». « Un programme ne peut pas s’écrire à quatre mois de l’échéance, un candidat ne peut pas être désigné à huit mois d’un premier tour », a expliqué Sabrina Sebaihi.
« Accord technique » avec LFI
La co-secrétaire régionale d’EELV en Ile-de-France aurait mal vécu le score de Yannick Jadot, qui a terminé avec 4,63% des voix au premier tour. Dans sa lettre, elle en a profité pour tacler la primaire écologiste, qui selon elle, aurait plutôt desservi le parti, et pointé du doigt « un rendez-vous politique sans ligne politique claire ». Enfin, Sabrina Sebaihi a indiqué vouloir obtenir « un accord technique » avec Jean-Luc Mélenchon aux législatives de juin prochain, et ce, « autour d’une partie substantielle de circonscriptions réservées au pôle écologique ». Mais selon elle, le manque d’instance collective pourrait être un vrai frein aux négociations et à la prise de décisions.
L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Figaro
«Un sport, une famille» : endeuillé par la mort de son bébé, Ronaldo remercie Liverpool pour son hommage
Mardi, le public d'Anfield a chanté à l'unisson, lors de la rencontre Liverpool - Manchester United, en hommage à Cristiano Ronaldo, endeuillé par la mort de son enfant.
Séquence émotion ce mardi soir à Anfield lors du derby opposant Liverpool à Manchester United. À la 7e minute de jeu, les spectateurs d'Anfield ne faisaient plus qu'un et chantaient en choeur leur chant habituel You'll Never Walk Alone (Tu ne marcheras jamais seul). Un chant lourd de sens ce mardi, scandé en l'honneur de Cristiano Ronaldo qui fait face au décès de son fils.
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À la 7e minute, en hommage au célèbre numéro de l'attaquant portugais, tous les spectateurs ont alors rendu hommage à Cristiano. Le quintuple ballon d'or a tenu à remercier les fans pour leur soutien sur les réseaux sociaux. «Un monde, un sport, une seule famille. Merci Anfield. Ma famille et moi n'oublierons jamais ce moment de respect et compassion».
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Le symbole était d'autant plus touchant que la rivalité entre Liverpool et Manchester United est l'une des plus féroces dans le football anglais. Ronaldo et sa compagne, Georgina Rodriguez, la mannequin espagnol d'origine argentine, avaient annoncé lundi sur les réseaux sociaux avoir perdu leur garçon qui venait de naître, alors que sa jumelle était, elle, en bonne santé. Le quintuple Ballon d'Or, âgé de 37 ans, était déjà père de quatre enfants, dont trois issus d'une gestation pour autrui avant sa rencontre avec Georgina Rodriguez.
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Premier League : Pour coiffer Manchester City, Liverpool doit déjà battre United
Manchester United, relancé dans la course à la Ligue des champions après sa victoire contre Norwich, samedi (3-2), et les faux-pas d'Arsenal et de Tottenham, se rendra à Liverpool (21h) qui rêve encore de coiffer Manchester City, leader avec un point d'avance, au poteau en championnat.
«You'll Never Walk Alone»: l'hommage fabuleux de Liverpool à Cristiano Ronaldo qui vient de perdre un enfant
Anfield a réservé une minute d'applaudissements pour Cristiano Ronaldo, lors du choc de la 30e journée de Premier League entre Liverpool et Manchester United.
Cristiano Ronaldo annonce la mort d'un de ses nouveau-nés
La superstar du foot Cristiano Ronaldo, qui attendait des jumeaux avec sa compagne, a publié un message lundi sur Twitter pour annoncer la mort de l'un des deux nouveaux-nés.
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Présidentielle 2022 : le débat présidentiel va-t-il changer quelque chose ?
Publié le : 21/04/2022 - 15:01
Emmanuel Macron s'est montré pugnace mercredi 21 avril face à une Marine Le Pen tenace mais moins convaincante, lors d'un débat télévisé dense et acerbe, mais courtois dans l'ensemble, où les deux candidats à la présidentielle ont enchaîné les échanges âpres sur la Russie, l'économie, les prix de l'énergie ou encore l'Europe et le climat, à quatre jours du second tour. Arnaud Mercier, professeur de communication à l'université Panthéon-Assas, était l'invité de France 24 pour livrer son analyse.
L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
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Débat présidentiel : Marine Le Pen appelle à “régler le problème de l’immigration anarchique et massif”
Ils s’affronteront dans les urnes dimanche 24 avril. Mais avant cela, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont participé au traditionnel débat d’entre-deux-tours, mercredi 20 avril dès 21 heures. Les deux candidats ont débattu en direct sur TF1, France 2 et les autres chaînes de la TNT. Un ultime match retour pour les deux adversaires qui étaient déjà face-à-face lors de l’élection présidentielle de 2017. Les candidats ont abordé huit thèmes : le pouvoir d’achat, la politique internationale, le modèle social du pays, l’environnement, la compétitivité et l’attractivité de la France, la jeunesse, l’immigration et la sécurité, ainsi que les institutions.
Le pouvoir d’achat
Le pouvoir d’achat est donc le premier thème abordé. Marine Le Pen s’est rapidement attaquée à la politique d’Emmanuel Macron à ce sujet : « Je n’ai vu que des Français me dire qu’ils n’y arrivaient plus, qu’ils n’arrivaient plus à boucler les fins de mois. » La candidate du Rassemblement national (RN) a pointé que le président sortant a « fait le choix de baisser les aides qui étaient indispensables pour certains de nos compatriotes », en référence notamment à la baisse des APL de 5 euros. Marine Le Pen compte d’ailleurs « rendre aux Français leur argent », à hauteur d’environ 150 euros à 200 euros par mois.
Du côté d’Emmanuel Macron, le candidat de La République en Marche (LREM) a estimé : « Notre France sera plus forte si elle sait se saisir de la question écologique. » Il a d’ailleurs reproché à Marine Le Pen de s’être opposée au bouclier tarifaire sur l’énergie. Une mesure qui serait « deux fois plus efficace que la baisse de la TVA », selon lui.
La situation internationale
Les deux candidats ont abordé le sujet de la situation internationale, notamment la guerre en Ukraine. Emmanuel Macron a rapidement accusé Marine Le Pen de « dépendre du pouvoir russe », en référence au prêt contracté par le RN à une banque russe. « Vous dépendez du pouvoir russe et vous dépendez de monsieur Poutine. »
Marine Le Pen a bien assumé avoir un prêt auprès d’une banque russe, déplorant ne pas avoir pu obtenir de prêt en France : « C’est parce qu’aucune banque française n’a voulu m’accorder de prêt. » Avant de pointer que les banques avaient l’air de « choisir leurs candidats ». Elle a également jugé « malhonnête » la manœuvre d’Emmanuel Macron qui l’aurait, selon elle, en tant que ministre de l’Économie, empêchée de contracter un prêt auprès d’une banque française lors de l’élection présidentielle de 2017.
L’Europe
Alors qu’Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen de souhaiter la sortie de la France de l’Union européenne, la candidate RN a contre-attaqué. Elle compte en effet réformer le fonctionnement de l’UE. L’ancienne eurodéputée s’estinterrogée face à son rival : « Pourquoi la France n’arrive pas à défendre ses intérêts ? » Avant de constater : « Je n’ai jamais vu les dirigeants français défendre les intérêts des Français. »
Emmanuel Macron a d’ailleurs critiqué la préférence nationale que souhaite Marine Le Pen. Pour lui, cela marquera « la fin du marché unique européen » si la candidate RN est élue présidente. Il a d’ailleurs déploré que Marine Le Pen souhaitait « faire de la France le premier pays au monde qui interdirait le voile sur la voie publique ». Un véritable « un projet attentatoire à l’universalisme français », selon lui.
Les retraites
Les deux candidats ont été interrogés sur les retraites. Pour Marine Le Pen, la retraite à 65 ans souhaitée par Emmanuel Macron est une « injustice absolument insupportable ». Elle a au contraire plébiscité sa mesure de réforme des retraites parlant d’un départ entre « 60 et 62 ans », précisant qu’« il faudra entre 40 et 42 annuités » pour une « retraite pleine ». Emmanuel Macron a répondu qu’il fallait conserver « notre système par répartition », c’est-à-dire le fait que « les actifs paient pour les retraités ».
« Il n’y a que les crises qui vous font bouger », accuse Le Pen
Marine Le Pen a rappelé à Emmanuel Macron la dette de 600 milliards d’euros « dont les deux tiers n’ont rien à voir avec le Covid », a-t-elle accusé. En réponse, le président sortant lui a reproché de « tout confondre ». Au sujet de la crise sanitaire, Marine Le Pen n’a pas hésité à tacler Emmanuel Macron : « Il n’y a que les crises qui vous font bouger. Il a fallu la crise sanitaire pour s’apercevoir que les soignants sont dans une souffrance absolument inouïe. »
L’écologie : Macron un « climatohypocrite » ?
Concernant le réchauffement climatique, Marine Le Pen a estimé que le libre-échange était « responsable en grande partie de l’émission de gaz à effet de serre ». Pour elle, il faut mettre en place « le patriotisme économique » en produisant « sur place » et en consommant « plus près ». En retour, Emmanuel Macron a accusé sa rivale d’être « climatosceptique ». Marine Le Pen s’est alors fendue d’un jeu de mots : « Je ne suis absolument pas climatosceptique, vous, vous êtes climatohypocrite. »
La candidate de la droite de la droite s’est à nouveau attaquée aux éoliennes plébiscitées par Emmanuel Macron alors qu’il n’avait « pas de vision sur ce domaine », selon elle. Marine Le Pen l’a encore accusé de vouloir construire des éoliennes en terre ou en mer, « partout sauf en face du Touquet ». Elle a ainsi plaidé pour démanteler ces infrastructures : « D’ailleurs, 2000 sont en bout de course et en bout de course, ce n’est pas l’État qui finance le démantèlement. » Pour appuyer ses propos, l’équipe de Marine Le Pen a publié une capture d’écran d’un article de France 3 Hauts-de-France au sujet de la décision de l’Etat de suspendre « le projet d’éoliennes offshore au Touquet » en août 2017. « Emmanuel Macron m’a assuré droit dans les yeux que je mentais sur le fait que le projet d’éoliennes off-shore au Touquet, où il va en vacances, avait été suspendu. Il ment, en voici la preuve », est-il écrit accompagné de la capture d’écran de l’article.
Emmanuel Macron m’a assuré droit dans les yeux que je mentais sur le fait que le projet d’éoliennes off shore au Touquet, où il va en vacances, avait été suspendu.
Il ment, en voici la preuve ⤵️#MarinePrésidente #debatmacronlepen #2022LeDébat pic.twitter.com/hJexB7iKbP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 20, 2022
L’insécurité
Marine Le Pen a dénoncé une « vraie barbarie, un vrai ensauvagement » de la société française, face à l’insécurité. « Partout où je vais, y compris dans la campagne la plus profonde, on me dit qu’on est ‘cerné par l’insécurité’ », a-t-elle martelé. Elle a plaidé pour « des réponses fermes » : « Il faut régler le problème de l’immigration anarchique et massif, qui contribue à l’aggravation de l’insécurité de notre pays. » La candidate RN souhaite « réarmer les policiers (notamment) moralement » et leur redonner droit à « la présomption de légitime défense ». « Ils ont beaucoup souffert » lors du quinquennat d’Emmanuel Macron qui aurait émis « des doutes » à leur égard, selon Marine Le Pen.
Marine Le Pen compte être plus ferme sur les peines de prison : « Il faut arrêter avec les aménagements de peines », considérés comme « l’impunité totale ». Et ce, pour « toutes les peines de plus de six mois ». Il faut ainsi « construire des places de prison », a-t-elle réaffirmé lors du débat.
Du côté d’Emmanuel Macron, le président sortant a assuré avoir « tenu (s)es engagements » : « On a créé 10 000 postes de policiers et gendarmes. » En augmentant « les moyens de la justice », il s’est félicité d’avoir connu de bons résultats notamment contre la « délinquance sur les biens (qui) a fortement diminué ». Concernant les atteintes aux personnes, une majorité de cette augmentation des violences serait des « féminicides » car « la parole s’est libérée ». Il a également évoqué « des résultats sur la lutte contre le terrorisme », mentionnant une « trentaine d’attentats déjoués ». Emmanuel Macron compte aussi « créer 8 500 personnels de justice » pour « alléger la tache de nos magistrats » et accélérer les procédures judiciaires.
Le port des signes religieux
Lors de ce débat d’entre-deux-tours, Marine Le Pen a réitéré son opposition au voile. « Je pense que le voile est un uniforme imposé par les islamistes. Il faut libérer l’ensemble de ces femmes, et pour cela, je pense qu’il faut interdire le voile dans l’espace public », a-t-elle rappelé. À ce sujet, Emmanuel Macron l’a accusée de confondre signes religieux, terrorisme, islamisme et étrangers. « Je suis pour la loi de 1905 », a-t-il indiqué. Et pour lui, « la laïcité ce n’est pas combattre une religion ». « Vous allez créer la guerre civile si vous faites ça », s’est-il alarmé concernant l’interdiction du voile qui serait instaurée par Marine Le Pen si elle était élue. « Ce que vous proposez est une trahison de l’esprit français et de ce qu’est la République », a-t-il encore accusé. « Je ne mène pas de guerre de religion », a rassuré Marine Le Pen.
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public Le Figaro
SNCF Connect : après les bugs, où en sont les correctifs ?
Jean-Marc De JaegerPierre MorelLa nouvelle application de la SNCF avait suscité une avalanche de mécontentement à sa sortie en janvier dernier. La plateforme est régulièrement mise à jour. Quelles sont les dernières nouveautés ?
Après la pluie, le beau temps ? Suite aux nombreuses critiques faites à SNCF Connect, les équipes chargées du développement de la nouvelle plateforme de réservation de billet de train de la SNCF opèrent de nombreux correctifs. Trois mois après la mise en ligne, les problèmes sont-ils réglés ?
À lire aussiPourquoi SNCF Connect a déraillé
Quatre améliorations
« On se dirige vers un retour à la normale », nous assure une porte-parole de SNCF Connect & Tech, la filiale digitale de SNCF Voyageurs en charge de développer l'application. Chaque jour, 30.000 verbatims clients sont analysés par les équipes afin de déterminer les correctifs à faire. Quatre améliorations particulièrement réclamées ont récemment été apportées : une meilleure lisibilité des QR code, l'ajout des billets dans Apple Wallet, l'ajout d'une réservation à son agenda, et le justificatif de voyage pour les TER.
À la sortie de l'application en janvier, de nombreux utilisateurs dénonçaient la disparition de certaines fonctionnalités et des bugs en pagaille. Depuis, 150 correctifs ont été apportés. « Notre service de relations clients a reçu trois à quatre fois plus de messages dans les semaines qui ont suivi la sortie, mais aujourd'hui on revient à un volume normal », ajoute la porte-parole.
À lire aussiBugs de SNCF Connect : quelles sont les alternatives pour réserver un billet de train ?
Chèque vacances, mode clair et calendrier au mois de mai
Plusieurs mises à jour doivent apporter leur lot de nouveautés dès le mois de mai. C'est le cas du paiement en chèques vacances dématérialisé, fonction qui n'existait pas sur l'ancienne plateforme Oui.SNCF. Jusqu'à présent, il fallait poser une option sur le trajet souhaité puis régler la réservation à un guichet en gare. Le règlement en chèque vacances sera désormais possible depuis la plateforme. Par ailleurs, le mode clair fera également son arrivée en mai, le fond noir étant accusé de gêner la lisibilité.
D'autres ajouts devraient apparaître au compte-gouttes, «d'ici à l'été» selon la porte-parole, comme l'affichage des prix sur un calendrier afin de visualiser en un coup d'œil les dates les moins chères. Mais aussi la possibilité de mettre de mettre une alerte sur une réservation, ou encore de visualiser la composition des voitures.
Reste que quelques bugs sont susceptibles de gêner encore l'utilisation, notamment lorsqu'il s'agit d'échanger un billet. Un message d'erreur vient parfois empêcher l'opération. «Impossible de chercher nouvelles correspondances pour changer un ticket», déplore Colin Claverie sur Twitter.
GR 340 : cinq étapes de randonnée pour faire le tour de Belle-Île-en-Mer
Le GR 340, variante du fameux GR 34, est le nouveau sentier préféré des Français. Cette somptueuse balade qui longe le littoral de la plus grande île de Bretagne présente un relief de moyenne montagne, entre falaises et vallons.
Fermer les boutiques de souvenirs, le nouveau pari de Venise contre le tourisme de masse
La Cité des Doges serre la vis. Après l'interdiction de certains bateaux de croisière dans la lagune et la réservation (payante) pour explorer le centre, la municipalité se lance dans une nouvelle bataille : se débarrasser des «commerces pour touristes».
De Quiberon à Belle-Île, escale de charme en Bretagne Sud
Plages, falaises et ports typiques : Belle-Île, la plus grande des îles bretonnes, porte bien son nom. Face à elle, la presqu'île de Quiberon et sa côte sauvage offrent un spectacle saisissant. Voyage iodé dans l'extrême sud du Morbihan.
France24 - Monde
Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche
Publié le : 21/04/2022 - 12:00
Aude MAZOUE
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Entré à l’Élysée à seulement 39 ans auréolé d’une image d’ambitieux réformateur, le plus jeune des présidents de la Ve République a vu son quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.
En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. L’exercice du pouvoir surtout. Le visage de jeune premier d’Emmanuel Macron, élu président en 2017 à 39 ans, porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille.
Emmanuel Macron l'insaisissable
Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l’invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d’une troisième guerre mondiale aux portes de l’Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspens, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l’élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l’Élysée.
>> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises
Après cinq années passées à la tête de l’État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d’arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s’accordera sur son caractère insaisissable.
L’histoire de ce chef d’État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l’Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l’élection ? Personne. À l’exception de lui, peut-être.
L’ascension d’un ambitieux
L’ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d’un neurologue et d’une médecin conseil à la Sécurité sociale, cet aîné d’une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s’exiler à Paris afin de s’éloigner de la passion interdite qu’il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux Lycée Henri IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (Ecole nationale d’administration), en 2002. Un pur produit de l’élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS).
À sa sortie de l’ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L’année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu’il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d’un discours au Bourget, nomme le banquier d’affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l’image, le président socialiste n’est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d’abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d’Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d’œil", raconte Manuel Valls dans Élysée confidentiel, alors ministre de l’Intérieur. La trahison politique est en marche.
La trahison
Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l’Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l’électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l’héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d’en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d’un an plus tard, il prend la place de celui qui l’a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.
Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l’essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l’électorat socialiste qui l’a porté au pouvoir. D’abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l’ISF qu’il remplace par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d’être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.
Cinq années de turbulences
Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires"ou "les premiers de cordée" écorne l’image du jeune chef d’État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l’année suivante. En 2018, l’affaire Benalla marque le début d’une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l’État est coupé des réalités du quotidien.
Mais, c’est dans le "tragique de l’histoire"que "l’homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l’économie française sous assistance respiratoire et entre dans l’ère du "quoi qu’il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l’épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la côte de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris.
Par tous les dieux de l’Olympe, le président "Jupitérien" l’assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s’il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les sondages du second tour, le président sortant multiplie les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. S'il était réélu, il deviendra le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande.
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ÉLYSÉE 2022
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
Présidentielle 2022À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
Élysée 2022
Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
Valeurs Actuelles
Élevage français : un quart des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté
On savait le secteur agricole en difficulté. Mais parmi ces travailleurs français, les éleveurs seraient particulièrement mal en point. D’après une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée lundi 11 octobre et relayée par le Figaro, 18 % des agriculteurs vivraient en effet sous le seuil de pauvreté en France. Les éleveurs bovins sont particulièrement touchés par ce phénomène. Ils perçoivent « les revenus agricoles et le niveau de vie les plus faibles », relate l’étude. Les salaires peuvent varier selon le secteur. Dans « les territoires d’élevage de bovins viande », les revenus de ces professionnels seraient plus bas. En revanche, ils sont généralement « plus élevés dans les territoires viticoles et dans ceux combinant diverses grandes cultures », relate le Figaro. Plus inquiétant, l’Insee a affirmé que « la majorité » de l’argent perçu par les éleveurs serait « issue d’autres activités, en particulier celles du conjoint ». « Un cinquième est issu du patrimoine, notamment sous la forme de fermages », est-il précisé.
Les agriculteurs du centre de la France les plus touchés
Ce faible niveau de vie s’explique par plusieurs facteurs. La majorité des éleveurs habiteraient dans le centre de la France, où l’attractivité en matière d’emploi est basse. Les personnes les plus touchées vivent généralement seules et « bénéficient donc moins souvent des revenus d’un conjoint ou d’un autre membre de la famille ». En revanche, les seuls agriculteurs à sortir la tête de l’eau seraient les céréaliers et les viticulteurs. L’Insee a enfin indiqué que « les revenus générés par l’activité agricole des ménages des territoires viticoles (étaient) 1,9 fois supérieurs à ceux des territoires d’élevage bovin », en 2018.
France24 - Monde
Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Publié le : 20/04/2022 - 18:54Modifié le : 21/04/2022 - 01:17
Romain BRUNET
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FRANCE 24
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Emmanuel Macron s'est montré pugnace mercredi soir face à une Marine Le Pen tenace, lors d'un débat télévisé dense et acerbe, mais courtois dans l'ensemble, où les deux candidats à la présidentielle ont échangé sur la Russie, l'économie, les prix de l'énergie ou encore l'Europe et le climat, à quatre jours du second tour.
Pas de K.O. cette fois-ci mais tout de même un président-candidat plus à l'aise dans l'exercice du débat et une candidate du Rassemblement national parfois sur la défensive. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont débattu, mercredi 20 avril, près de trois heures durant lesquelles ont été abordées les questions liées au pouvoir d'achat, à la politique étrangère, aux retraites, à la santé, au réchauffement climatique, à l'économie numérique, à l'éducation, à la sécurité, à la laïcité, à l'immigration et aux institutions.
À quatre jours du second tour de l'élection présidentielle, pour lequel le président sortant est donné favori, mais avec une dynamique bien moins favorable qu'il y a cinq ans, les finalistes se sont efforcés d'opposer deux registres : celui de la "porte-parole" du peuple qui "souffre" et des plus démunis pour l'une, celui du héraut d'un "pays plus indépendant et plus fort" pour l'autre.
Forte des enseignements de son raté de 2017, Marine Le Pen a cultivé une contenance courtoise et souriante, parfois faussement détachée face à son adversaire qui, comme en 2017, s'est employé à confronter la députée RN du Pas-de-Calais aux contradictions et failles présumées de son programme avec un ton parfois condescendant et sentencieux.
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Les introductions des candidats :
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Confrontation sur le pouvoir d'achat
Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont accrochés sur leurs propositions respectives d'incitations à augmenter les salaires et primes, chacun accusant l'autre de faire croire que les hausses seront "automatiques".
"Vous n'allez pas administrer les salaires, Mme Le Pen". "Tout comme vous n'allez pas administrer les primes, M. Macron", se sont répondu les deux candidats, en évoquant la thématique du pouvoir d'achat.
La cheffe de file du RN a défendu sa proposition de geler "les cotisations patronales" en cas d'augmentation de "10 % des salaires jusqu'à 3 fois le Smic". Emmanuel Macron est revenu sur le dispositif de prime versée par les entreprises, qui sera défiscalisée jusqu'à 6 000 euros.
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Marine Le Pen accusée de "dépendance" vis-à-vis de la Russie
Emmanuel Macron a accusé Marine Le Pen de "dépendre du pouvoir russe" et "de monsieur Poutine" pour avoir "contracté un prêt auprès d'une banque russe". Le RN continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier lié à d'anciens militaires russes.
"Vous parlez à votre banquier quand vous parlez de la Russie, c'est ça le problème madame Le Pen", a déclaré le président-candidat, la cheffe de file du RN répondant être "une femme absolument et totalement libre".
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Deux projets opposés sur l'Union européenne
Sur l'Europe, le président sortant a accusé son adversaire de "mentir sur la marchandise", la candidate de l'extrême droite considérant n'avoir "jamais vu les dirigeants français défendre les intérêts des Français" dans l'UE.
"Ne tombez pas dans le complotisme", a lancé Marine Le Pen quand Emmanuel Macron l'a accusée de vouloir "sortir de l'UE", ce dont s'est défendue la candidate RN. "Venant de vous je trouve ça séduisant", lui a rétorqué Emmanuel Macron.
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Divergences sur les retraites
Partir à 64 ou à 65 ans, comme envisagé par Emmanuel Macron, est "profondément injuste" et "absolument pas justifié sur le plan budgétaire", a martelé Marine Le Pen qui veut rester "entre 60 et 62 ans".
"Je veux garder ce trésor qu'est notre système par répartition" a répliqué Emmanuel Macron.
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Le "Mozart de la finance" attaqué sur son bilan économique
Marine Le Pen a attaqué le bilan économique "mauvais" et "injuste" d'Emmanuel Macron, qu'elle a taxé de "Mozart de la finance", et qui a lui assuré avoir "protégé" de la crise du Covid-19 grâce au "quoi qu'il en coûte".
"Vous parlez baisse d'impôt, vous parlez toujours des gros et pas des petits", a accusé la candidate RN, en citant la suppression de l'Impôt sur la fortune (ISF). "C'est la (suppression de) la taxe d'habitation de très très loin" qui a été la baisse d'impôt la plus grande, a rétorqué Emmanuel Macron.
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"Climatosceptique" vs "climato-hypocrite"
Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont affiché leurs divergences sur l'écologie, la première accusant le second d'être "climato-hypocrite" et de soutenir "le pire de l'écologie punitive", tandis qu'elle était traitée de "climatosceptique" en baissant la TVA qui va "subventionner" les énergies fossiles.
La candidate RN s'est déclarée favorable à "la transition" écologique mais il faut qu'elle soit "beaucoup moins rapide". Mais pour Emmanuel Macron, "il n'y a pas de stratégie de sortie des énergies fossiles qui passe par le tout nucléaire" et il est donc nécessaire d'"investir dans le renouvelable", alors que Marine Le Pen veut démanteler le parc d'éoliennes français.
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Marine Le Pen décrit une France confrontée à "une vraie barbarie" et à "un vrai ensauvagement"
Les deux candidats ont débattu des moyens de combattre l'insécurité, "une vraie barbarie", notamment en raison de "l'immigration anarchique et massive", selon Marine Le Pen. Tandis qu'Emmanuel Macron a défendu une sécurité "avec des moyens" et non "avec des postures".
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu en fin de débat une rude passe d'armes autour du voile et de la laïcité, le chef de l'État accusant son adversaire de "trahir l'esprit français et de la République".
"Je suis pour l'interdiction du voile dans l'espace public" car "le voile est un uniforme imposé par les islamistes" et "une grande partie des jeunes femmes qui le mettent ne peuvent pas faire autrement", a estimé la candidate RN.
"Ce que vous proposez est une trahison de l'esprit français et de la République", a rétorqué Emmanuel Macron en accusant son adversaire de "créer la guerre civile" avec cette mesure.
Revivez le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen :
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Élysée 2022Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?
ÉLYSÉE 2022
Débat Le Pen-Macron : éviter le faux pas dans la dernière ligne droite
Législatives : Mélenchon veut être élu "Premier ministre", le PS tend la main à LFI
New York Times - World
French Presidential Election
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Macron and Le Pen Trade Punches in Pivotal Debate on France’s Future
He attacked the far-right leader as a Putin stooge. She hit back at him as the president of division and contempt.
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By Roger Cohen
PARIS — In a bruising debate ahead of the vote on Sunday in the French presidential election, President Emmanuel Macron accused his far-right challenger, Marine Le Pen, of being in the pocket of Russia, and she countered with a withering attack on the “unbearable injustice” of Mr. Macron’s economic measures.
Interrupting each other and accusing each other of lying, they traded barbs on everything from the environment to pension reform for almost three hours on Wednesday, without ever quite delivering a knockout blow.
“When you speak to Russia, you speak to your banker,” Mr. Macron said, suggesting that Ms. Le Pen would be incapable of defending French interests because “you depend on Russian power” and on the Russian president, Vladimir V. Putin.
Mr. Macron was alluding to a 9.4 million-euro loan, then worth $12.2 million, made to Ms. Le Pen’s National Rally party, formerly the National Front, from a Russian bank in 2014. The loan is still not repaid and, after the collapse of the bank in 2016, is now held by a company with ties to the Russian military.
“I am a totally free woman,” Ms. Le Pen retorted.
She has been a strong supporter of Mr. Putin for many years, approving of his annexation of Crimea in 2014, before recalibrating her position after the Russian invasion of Ukraine. “It is dishonest to prevent me from getting a loan from a French bank and then criticize me for seeking it abroad,” she said.
After a long campaign, it was their first face-to-face encounter in a debate since 2017, when Mr. Macron made a mockery of Ms. Le Pen’s incoherent plans to take France out of the eurozone, to such effect that the electoral contest was effectively over. He went on to trounce her, 66.1 percent to 33.9 percent.
This time, Ms. Le Pen has dropped plans to leave both the European Union and the eurozone as part of a successful attempt to moderate her image, although not the anti-immigrant and nationalist character of her platform. While she suffered through some difficult moments in the debate, appearing lost on the subject of the ballooning debt France incurred in battling Covid-19, she generally held her own.
Ms. Le Pen’s campaign has prospered through close attention to the pocketbook problems of millions of French people facing rising inflation. She stuck close to these issues in the debate, telling Mr. Macron that his attempt to raise the retirement age to 65 from 62 was “an intolerable injustice.” In her program, she said, full pensions would be payable between the ages of 60 and 62.
When Mr. Macron suggested she would not be able to pay for this and was being “dishonest” with people, Ms. Le Pen shot back: “Don’t give me lessons on the financing of my project, because when we are counting 600 billion euros in debt, you should be modest.”
This exasperated Mr. Macron. Crossing his arms, occasionally slumped or with his hand on his chin, by turns ironic and supercilious, he ran the risk of looking arrogant or condescending, a criticism frequently leveled at him over the past five years.
The debt, he said, was incurred under his “whatever-it-takes” response to the pandemic that offered paid furlough programs, subsidies for shuttered businesses, and a wide array of other assistance.
“What would you have done?” he demanded more than once of Ms. Le Pen, without ever getting a direct response. She did not seem to have one and looked flummoxed. It was, Mr. Macron noted, the worst pandemic in a century.
The election is being closely watched in part because a Le Pen victory, although improbable, appears possible. It did not seem any less so after the debate, a sharp confrontation of alternating fortunes that in the end had the feel of a draw.
The latest polls, published before the debate, give Ms. Le Pen 45 percent of the vote to Mr. Macron’s 55 percent. With her anti-NATO views, her perception of the United States as an intruder in Europe, and her insistence on a foreign policy “equidistant” from Washington and Moscow, she would almost certainly pose a threat to the allied unity forged by President Biden in response Russia’s war in Ukraine.
In an interview on the French TV station BFM just before the debate, Volodymyr Zelensky, the Ukrainian president, said: “While I do not think that I have the right to influence what happens in your country, I want to say I have a relationship with Emmanuel Macron and I would not want to lose that.”
He added that Ms. Le Pen was wrong in her views about Russia-Ukraine issues. “If Le Pen understands that she has made a mistake, our relationship could change,” he said.
Hostile to the European Union, and fiercely critical of Germany, Ms. Le Pen would also menace the foundation of the process of European integration, built since 1945 on Franco-German reconciliation.
Ms. Le Pen called Mr. Macron a “punitive ecologist” and mounted an effective assault on his highly personal way of governing that has reduced the role of the legislature.
She criticized him for pushing people who could not afford it to buy expensive electric cars, for example, and for demanding a transition to a post-carbon economy “that should be a lot less rapid” given the hardships many people face.
Mr. Macron accused Ms. Le Pen of being a “climate skeptic.” She retorted that he was “a climate hypocrite.”
It was Mr. Macron’s attempt to raise diesel fuel prices for environmental reasons that triggered the Yellow Vest protest movement that started in 2018.
“The Yellow Vests told you they wanted more democracy and they were not heard,” she said. “I think the biggest problem at the end of these five years is the disunion, the division, that you have caused among the French people, the feeling of contempt they have, the feeling of not being listened to, of not being heard, of not being consulted.”
Now was the time, she added, “to stitch French democracy together” again.
How Ms. Le Pen would do this through a political program certain to antagonize France’s more than six million Muslims, as well as many foreigners living in France, is unclear. While she insisted she had nothing against Islam as a religion, she said that an Islamist ideology was “attacking the foundations of our Republic.”
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
One of the most pointed clashes came on the issue of Muslim head scarves. Ms. Le Pen, who wants to bar women from wearing them in public, called head scarves “a uniform imposed by Islamists” that undermined French values of secularism and gender equality.
“All of these women need to be freed,” she said.
Mr. Macron shot back that banning head scarves was an unworkable proposal that would fuel “civil war,” that conflated Islam and extremism, and that dishonored France’s values of tolerance.
He referred to Latifa Ibn Ziaten, the Muslim mother of a victim of the 2012 terrorist shootings in Toulouse, who became an activist for youth outreach and interreligious dialogue after her son’s death. The attacks killed three children and a rabbi at a Jewish school, as well as French army soldiers including her son, Imad Ibn Ziaten.
“You want to pull off her head scarf?” Mr. Macron said. “That’s what you are proposing, very concretely.”
Repeated Islamist terrorist attacks in France, most recently the beheading in 2020 of a schoolteacher who had shown a cartoon of the Prophet Muhammad in a lesson on freedom of expression, have contributed to the sharp ideological divisions afflicting the country and the rise of the anti-immigrant extreme right.
On economic issues generally, as in 2017, Mr. Macron seemed best able to marshal the facts, and when he told Ms. Le Pen that “you never explain how you will finance your reforms,” she seemed to have little by way of an answer.
She has promised to cut the value-added tax to zero from 5.5 percent on 100 “essential goods” as a response to the rising cost of living. But, Mr. Marcon said, that would be “unjust,” benefiting the poor but also the rich who had no need of such relief. He cited himself, Ms. Le Pen, and the two journalist moderators in an effective illustration of his point.
As the debate turned in its second half to other issues — including the strained state of French democracy and Mr. Macron’s flip-flopping attempts to address environmental issues — Ms. Le Pen landed some effective counterpunches. She had a smile on her face as she commented, “You are getting irritated Mr. Macron, you are getting irritated.”
Ms. Le Pen said Mr. Macron had failed to defend French economic interests in Brussels on European issues like free trade and foreign workers in France, but she also insisted that she had no intention of leaving the European Union, naming him a “conspiracy theorist” for suggesting otherwise.
Mr. Macron called Ms. Le Pen disingenuous, arguing that her vow to reduce France’s contribution to the European Union budget and ignore several of its fundamental rules on freedom of movement and the single market would lead to a de facto French exit from the union, sometimes referred to as a “Frexit.”
“It’s a project that doesn’t say its name but that entails leaving the European Union,” Mr. Macron said. “I’m not lying about the goods; you are lying about the goods.”
Mr. Macron concluded with a passionate plea for the united Europe in which he has always believed and for “fraternity in the Republic.”
The election, he said, “was a referendum for or against what we profoundly are.”
Reporting was contributed by Aurelien Breeden, Constant Méheut, Daphné Anglès and Adèle Cordonnier.
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Le Figaro
Jeu de chaises musicales en vue dans la magistrature
Paule GonzalèsDÉCRYPTAGE - Les nominations à venir dans les postes les plus prestigieux vont entraîner des changements en cascade. Les candidats se préparent.
«Le mercato judiciaire, ce n’est pas comme au foot. Si cela part mal, l’onde de choc se propage à l’ensemble des juridictions.» L’année de la présidentielle est aussi celle d’un mouvement stratégique dans la magistrature. Tout début mai, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), élira le plus haut magistrat de l’ordre judiciaire, le premier président de la Cour de cassation. Cette cour suprême, dont l’ADN est d’unifier l’interprétation des règles de droit en France, participe, aux côtés du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État, à la fixation de l’État de droit et à la garantie des libertés publiques. Le contexte est d’autant plus tendu que l’institution judiciaire n’a jamais autant suscité de défiance chez les Français. Or le premier président de la Cour de cassation préside aussi le Conseil supérieur de la magistrature, qui joue un rôle clé dans la nomination des magistrats. Il siège aussi au conseil d’administration de l’École nationale de la magistrature.
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Le CSM doit choisir entre deux profils et trois candidats aux personnalités opposées. Domitille Duval-Arnould, doyenne de chambre à la Cour de cassation, fait figure d’outsider. Christophe Soulard, président de la prestigieuse chambre criminelle de la Cour de cassation, reconnu pour ses qualités de grand juriste, est aussi sur les rangs. S’il a toujours revendiqué d’être «un juge avant tout», le magistrat est aussi très respecté pour le bon fonctionnement de la chambre criminelle. Elle fut l’une des rares, lors du confinement, à avoir continué de fonctionner, alors que l’ordre judiciaire était à l’arrêt, et à imposer aux autres cours suprêmes ses décisions, comme en matière de prolongation de la détention provisoire en temps de confinement. C’est aussi elle qui a créé un électrochoc politique en statuant sur l’irresponsabilité pénale de l’assassin de Sarah Halimi, obligeant le gouvernement à faire évoluer la loi. «Cela pourrait jouer contre Christophe Soulard, même si, avec la nouvelle loi, la Cour de cassation n’aurait pu juger autrement qu’elle ne l’a fait», souligne un fin observateur de la justice en France.
Nous avons un besoin urgent d’une Cour de cassation qui ne cède pas systématiquement et conjoncturellement à toutes les évolutions ou soubresauts de la société et de la vie politique
À l’opposé, Xavier Ronsin, premier président de la cour d’appel de Rennes, est l’homme de l’extérieur. Il s’impose comme un grand administrateur de la justice et un subtil connaisseur de ses rouages, puisque, outre ses fonctions juridictionnelles au siège et au parquet et de celles actuelles de chef de cour, il a dirigé l’École nationale de la magistrature et a aussi été directeur adjoint de l’administration pénitentiaire. Mais il est aussi l’un des hauts magistrats qui a porté la voix de l’institution judiciaire dans le débat public, comme président de la Conférence nationale des premiers présidents et, actuellement, en animant un groupe de travail des États généraux de la justice.
«Il est bien difficile de savoir ce que les membres du CSM, qui arrivent en fin de mandat et qui, demain, ne seront plus comptables de leur décision, vont voter», note un magistrat, circonspect. «Nous avons un besoin urgent d’une Cour de cassation qui fasse du droit, et ne cède pas systématiquement et conjoncturellement à toutes les évolutions ou soubresauts de la société et de la vie politique. D’autant que les dernières nominations au Conseil constitutionnel et au Conseil d’État, souvent politiques, ont semé un doute dramatique dans l’opinion publique en attaquant l’impartialité de ces cours», souligne un jeune magistrat de l’ordre judiciaire, inquiet. «Ce magistère du droit est d’autant plus important que le Conseil constitutionnel entre régulièrement en conflit avec les deux autres cours suprêmes. C’est là un jeu dangereux», souligne-t-on dans le monde feutré des avocats au conseil. «Mais nous avons aussi besoin de quelqu’un qui sache gérer la justice et ne soit pas submergé par l’enjeu administratif qui pèse lourdement; quelqu’un qui, par ailleurs, n’enferme pas la Cour de cassation sur elle-même, alors que sa modernisation passera par son ouverture», affirme un magistrat au long cours, qui a aussi en tête la crise chronique entre politiques et magistrats.
Il est bien difficile de savoir ce que les membres du CSM, qui arrivent en fin de mandat et qui, demain, ne seront plus comptables de leur décision, vont voter
Dernier épisode en date, la nouvelle plainte de l’Union syndicale des magistrats à la Cour de justice de la République contre le garde des Sceaux, après une inspection de Marie-Laure Piazza, première présidente de la cour d’appel de Guyane et ancienne présidente d’assises à Bastia, qui s’était opposée à Éric Dupond-Moretti, alors avocat. «L’élection d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen pèsera donc forcément dans le choix du premier magistrat de France», estime-t-on dans la magistrature.
Des changements en cascade
Cette nomination entraînera des changements en cascade, d’autant que, dans le même temps, doit intervenir celle du futur patron de la cour d’appel de Paris, poste également convoité. En lice, Jean Setter et Tristan Gervais de Lafond, respectivement premiers présidents des cours d’appel de Douai et de Montpellier. Mais aussi Jacques Boulard, premier président de la cour d’appel de Toulouse. Sa nomination, comme celle de Xavier Ronsin à la Cour de cassation, permettrait d’ouvrir un jeu de chaises musicales dont pourraient bénéficier des personnalités comme Hélène Davo, actuelle conseillère d’Emmanuel Macron ou encore Catherine Pautrat, qui dirige actuellement le tribunal judiciaire de Nanterre.
Celui-ci, à l’activité très sensible notamment en matière économique et financière, devait ouvrir en février la succession de Serge Tournaire, le magistrat cauchemar de Nicolas Sarkozy. Ce dernier prétend au poste de premier vice-président de l’instruction au tribunal judiciaire de Paris, après seulement trois petites années dans les Hauts-de-Seine. En février dernier, le poste et le candidat avaient été biffés par le garde des Sceaux de «la transparence», dans le document qui liste les nominés. Ils devraient être reproposés au Conseil supérieur de la magistrature en juin. Officiellement, ce petit retard répondait aux difficultés de remplacement à Nanterre, à cause des desiderata d’autres magistrats au cursus méritant. Officieusement, l’aura du juge Tournaire, dont le nom est associé à bien des affaires médiatiques, exigeait d’éviter, avant les élections, toute critique d’une nomination politique.
Ce retard dans les nominations ne concerne pas seulement les six postes profilés, à grande visibilité, ou à la Chancellerie, mais aussi une vingtaine de postes de procureurs, pour des petits et moyens parquets. Un suspens que dénonce la Conférence nationale des procureurs, qui rappelle que procéder à des nominations en juin entraîne un casse-tête d’organisation pour les magistrats et leurs familles.
Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes
De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris
Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.
New York Times - World
Welcome to a Village With More Booksellers Than School Pupils
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Urueña, in northwestern Spain, has fought depopulation by reinventing itself as a literary hub. The full-time population is still just 100, but there are 11 shops selling books.
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By Raphael Minder
URUEÑA, Spain — Standing on a hilltop in northwestern Spain, Urueña overlooks a vast and windswept landscape of sunflower and barley fields, as well as a famous winery. The walls of some shops are built directly into the 12th-century ramparts of the village.
Despite its rugged beauty, Urueña, like many villages in the Spanish countryside, has struggled over recent decades with an aging and dwindling population that has left the population stagnant at about only 100 full-time residents. There is no butcher and no baker — both retired in the past few months. The local school has just nine students.
But for the past decade or so, one business has been thriving in Urueña: books. There are 11 stores that sell books, including nine dedicated bookshops.
“I was born in a village that didn’t have a bookstore, and where people certainly cared a lot more about farming their land and their animals than about books,” said Francisco Rodríguez, the 53-year-old mayor of Urueña. “This change is a bit strange, but it’s a source of pride for a tiny place to have become a cultural center, which now also certainly makes us different and special compared to the other villages around us.”
The attempt to turn Urueña into a literary hub dates to 2007, when the provincial authorities invested about 3 million euros, or about $3.3 million, to help restore and convert village buildings into bookstores, and to construct an exhibition and conference center. They offered a symbolic rental fee of €10 per month to people interested in running a bookstore.
The plan was to keep Urueña alive with book tourism, modeling it after other rural literary hubs across Europe, notably Montmorillon in France and Hay-on-Wye in Britain. Hay has long hosted one of the continent’s most famous literary festivals.
Spain has one of Europe’s biggest book-publishing markets, feeding a network of about 3,000 independent bookstores — and double that number if stationery shops and other places that sell books are counted. But about 40 percent of bookstores have less than €90,000 in annual revenue, which amounts to operating “a subsistence business,” according to Álvaro Manso, spokesman for CEGAL, an association that represents Spain’s independent bookstores.
“The trend is one in which size matters and more of the very small bookstores will disappear,” as they have in other countries where book sectors have consolidated, Mr. Manso said. To help smaller businesses compete, Spain’s culture ministry this month allocated €9 million in subsidies for the book sector to modernize and digitalize.
The survival of that huge nationwide network of bookstores in Spain, where readership levels are not particularly high, is “one of the great paradoxes of this country, but I think we’re living in a kind of book bubble,” said Victor López-Bachiller, who owns a bookstore in Urueña.
Because the rent is low, Mr. López-Bachiller said, he can stay afloat financially by selling an array of secondhand books, everything from Spanish-language classics, like “Pedro Páramo” — after which his store is named — to comics like Tintin. His shop also displays about 50 models of old typewriters said to have been used by writers such as Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen and Patricia Highsmith.
Mr. López-Bachiller, 47, is among the some 100 residents of the village, most of them pensioners.
Tamara Crespo, a journalist, and her husband, Fidel Raso, a photographer, bought a house in Urueña in 2001, before the effort to turn the area into a literary hub. They also run a bookstore there now.
“I feel that being here is not just about wanting to have a rent-free bookstore, but also embracing a certain way of life and building up a community,” said Ms. Crespo, whose store focuses on photojournalism.
One of her few complaints is that some other bookstore owners open up only sporadically, mainly on weekends when they know that there will be more visitors, even though the investment project stipulates that their shops should open at least four days a week.
She also noted that the village population had continued to fall slightly over the past two decades, even as Urueña turned into a magnet for book lovers.
Mr. Rodríguez, the mayor, acknowledged that becoming a tourism destination was no guarantee that more full-time residents would move in and keep the village alive. The recent retirements of the shopkeepers were more proof of that.
“It’s very unfortunate, but we simply couldn’t find anybody from the younger generation here willing to take over as our new butcher,” he said.
The morning’s bread and meat are now delivered from a neighboring town.
The unfavorable demographics of rural Spain — a phenomenon now known as “La España vacía,” or “empty Spain” — will present a continuing survival challenge, the mayor predicted.
Nonetheless, the bookstore initiative has borne fruit.
Urueña was selected for the subsidies because of its scenic location and picturesque buildings — and because of its relatively easy-to-reach location. It is off a highway in northwestern Spain and just over two hours’ drive from Madrid and about 30 miles from the medieval city of Valladolid.
The tourism office in Urueña registered 19,000 visitors in 2021, even in the midst of the coronavirus pandemic. Officials say the actual number was far higher because many day trippers do not stop at the office. The village also gets about €70,000 a year in public money to organize cultural events such as calligraphy classes, theater performances and conferences.
Isaac García, who has a bookstore in Urueña that specializes in publications about cinema, had previously lived with his partner, Inés Toharia, just outside Hay-on-Wye, the book haven in Wales. The couple jumped at the opportunity to have their own bookstore in the heartland of Spain.
“We felt that we could combine a great business with a dream countryside lifestyle, but this time in our home country,” Mr. García said. “Hay of course has had much more time to mature and establish itself as a literary hub, but I think we’re getting there in Urueña, bit by bit.”
They sometimes use the back wall of their store to project films, but their attempts to schedule outdoor cinema evenings in the village have proved tricky.
“It just gets too windy here for a movie night,” Mr. García explained.
Even before the bookstores arrived, Urueña had cultural attractions.
A longtime resident, Joaquín Díaz, is a Spanish folk singer and ethnographer. Mr. Díaz, now 74, moved to Urueña from Valladolid in the 1980s and lives in an old building where he has gathered a vast collection of traditional instruments, books and recordings. His home was turned into a museum by the provincial authorities three decades ago.
“I’m a realist, and I don’t believe in getting too nostalgic,” Mr. Díaz said about the loss of traditional stores and crafts in villages like Urueña. “Overall, life is much easier now in the Spanish countryside than 50 years ago, and nobody could ever imagine that books could ever get sold and help save this village when I arrived here.”
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Valeurs Actuelles
Les forces de l’ordre expérimentent des marqueurs chimiques pour repérer les casseurs lors des manifestations
Un dispositif encore « au stade de l’expérimentation ». Comme l’a indiqué La Croix le 20 avril, les forces de l’ordre ont commencé à tester un moyen novateur pour permettre d’identifier des casseurs lors de manifestations. Il s’agit de produits marquants codés (PMC), qui pourraient être projetés à l’aide de fusil de type « paintball », et qui permettraient de laisser des traces invisibles, incolores et inodores sur des auteurs présumés d’infractions. Le produit peut ainsi résister plusieurs semaines sur la peau et les vêtements, rendu visible par une lampe à ultraviolet qui rend le produit fluorescent.
Preuve suffisante ?
L’idée d’utiliser ces PMC a été annoncée en mars 2019, en pleine crise des Gilets Jaunes. Edouard Philippe, alors Premier ministre, avait assuré que leur utilisation serait « très prochaine ». « On pourra dire : tel jour à telle heure, vous étiez devant tel magasin », avait aussi expliqué Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur. Mais l’idée de marquer un individu qui s’en prendrait aux forces de l’ordre ou vandaliserait des vitrines a suscité de nombreux doutes. « Comme tout élément de preuve, il se doit nécessairement d’être corroboré par les autres indices et données de l’enquête », avait précisé la gendarmerie.
L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Coupe du monde de rugby 2031 : Joe Biden pousse la candidature des États-Unis
David ReyratLe président des États-Unis a envoyé un courrier officiel au patron de World Rugby, l'Anglais Bill Beaumont, pour appuyer «fortement» la candidature de son pays à l'organisation de la Coupe du monde masculine en 2031 et celle de la compétition féminine en 2033. Joe Biden promet également de mettre les moyens pour promouvoir le développement du rugby aux États-Unis. Un soutien qui sera sans doute décisif dans l'attribution de ces deux événements. World Rugby rendra son verdict le 12 mai. De son côté, l'Australie est favorite pour obtenir l'organisation de l'édition 2027.
France24 - Monde
Présidentielle : les clips de campagne des deux candidats au second tour
Publié le : 21/04/2022 - 14:59
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : lancée le 15 avril, la campagne officielle des deux finalistes de l'élection présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, s'achèvera vendredi 22 avril à minuit.
Comme lors de la campagne officielle qui a précédé le premier tour de l'élection présidentielle, celle de l'entre-deux-tours obéit à plusieurs règles.
Les médias audiovisuels sont tenus à une égalité parfaite du temps de parole des deux candidats, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui bénéficient par ailleurs de la diffusion de clips de campagne.
Les professions de foi et bulletins de vote au nom des deux candidats seront quant à eux envoyés au domicile des électeurs à partir du 21 avril. La campagne officielle prendra fin vendredi 22 avril à minuit. Le second tour de la présidentielle se tiendra dimanche 24 avril.
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Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain
L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture Valeurs Actuelles
“Je ne trouve pas ça normal” : des touristes en proie à la délinquance au Champ-de-Mars à Paris
Des vendeurs à la sauvette, des touristes, des pickpockets… Le Champ-de-Mars grouille de vacanciers venus du monde entier pour admirer la Tour Eiffel, mais ils ne sont pas seuls sur place. Ce quartier cossu du VIIe arrondissement de Paris est en effet en proie à la délinquance. Et les touristes sont les premières victimes de vols ou d’escroqueries dans le secteur du Champ-de-Mars, relate CNews mercredi 20 avril. Et à la nuit tombée, le phénomène aurait tendance à s’accentuer.
« Un sentiment particulier »
Une touriste a notamment indiqué à nos confrères se sentir « en insécurité » : « On ne sait jamais, mais quelqu’un peut vous voler lorsqu’on prend une photo. C’est un sentiment bizarre, mais je m’y habitue. » D’autres se plaignent des ventes en pleine rue : « Je ne trouve pas ça normal que les gens vendent de l’alcool sur le bord de la route. » Cette mère de famille imagine d’ailleurs que les vendeurs « ne contrôlent même pas si ce sont des mineurs qui viennent en acheter ». Un autre touriste aurait également « entendu beaucoup d’histoires » sur ce quartier aux environs de la Dame de fer. « Les gens, chez moi, parlent de ces gens qui vendent des objets dans la rue, donc je m’y attendais. » Et ce, même si « c’est un sentiment particulier », a-t-il ajouté auprès de CNews.
Les habitants face aux « squatteurs »
Si les touristes sont en proie aux vols et aux escroqueries, les habitants du quartier font également face à des « squatteurs ». Ils réclament notamment des accès sécurisés aux immeubles haussmanniens, alors que ces « squatteurs » en investissent les abords chaque jour. D’autres résidents souhaitent la fermeture complète du Champ-de-Mars pendant la nuit, rapporte 20 Minutes.La maire LR du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, ne serait pas contre cette dernière mesure. Il y a quelques jours, elle a proposé à la mairie, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, d’installer une clôture autour du Champ-de-Mars afin de fermer l’espace la nuit et de mieux « lutter contre les trafics », relate 20 Minutes. Cette demande avait déjà été émise en mars 2021. En vain. L’adjoint aux espaces verts, Christophe Najdvoski, avait rejeté cette proposition, pointant « un gouffre financier » de dizaines de millions d’euros et une « aberration paysagère et patrimoniale ».
L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 France24 - Monde
France : "Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, un grand moment de dépolitisation"
Publié le : 21/04/2022 - 07:55
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce jeudi 21 avril, les réactions des quotidiens français et étrangers au débat télévisé de l'entre-deux-tours organisé, hier soir, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en vue du second tour de la présidentielle.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
À la une de la presse, les réactions des quotidiens français et étrangers au débat télévisé, mercredi 20 avril, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
"Un duel sans concession" : Le Télégramme souligne les "vifs échanges" entre les deux candidats, notamment sur la Russie et sur l'Europe. "Du tacle au tacle" : Midi Libre juge qu'Emmanuel Macron s’est montré 'offensif et précis' face à une Marine Le Pen 'combative et insistante', l'un et l'autre ne cédant "rien" à l’adversaire, comme lorsque le président sortant a qualifié la candidate du RN de "climatosceptique", et que celle-ci a rétorqué en le traitant de "climato hypocrite".
Dans le duel qui les a opposés, Emmanuel Macron est passé "à l’attaque", face à une Marine Le Pen "en défense", mais qui serait restée "pugnace" et aurait riposté "avec aisance", selon Le Parisien, visiblement satisfait d’avoir assisté à "un vrai débat". Le président sortant à l’offensive, "comme s’il voulait enfin jeter toutes ses forces dans la présidentielle", écrit Le Monde, en évoquant "une sorte d’inversion des rôles", par rapport à 2017. Emmanuel Macron, "qui pouvait craindre d’être attaqué sans relâche sur son bilan", serait parvenu à "placer sa concurrente sur la défensive", au risque de "brouiller sa stratégie de campagne, (pour) apparaître plus humble et proche des Français".
Dans l’ensemble, les quotidiens français accordent un léger avantage à Emmanuel Macron. "Macron domine", mais Marine Le Pen "tient le choc", estime Le Figaro, sensible à la "sérénité" désormais affichée par Marine Le Pen. "Un dialogue sans vainqueur par KO mais avantage au président", estime le journal, à propos de ce débat "de tenue correcte, (mais) sans garantie de rester dans les annales". Sud-Ouest estime lui également que la candidate du RN "s’est retrouvée à plusieurs reprises en difficulté", alors que le président sortant "disséquait" son programme. "Toujours pas au niveau", cingle Libération. D’après Libé, Marine Le Pen, "effacée voire fuyante", "incapable de s’imposer sur son sujet de prédilection", le pouvoir d’achat, aurait "manqué de répondant", peiné à "garder la tête hors de l’eau" face à un adversaire au ton "frôlant l’arrogance", "flirtant entre la charité et la condescendance» et qui se serait livré, de son côté, à un "poussif exercice d’humilité".
À la une de Libération ce jeudi : 🔴 Toujours pas au niveau https://t.co/nj2k4mQp7h #DebatMacronLePen pic.twitter.com/gf1fLYarwC
April 20, 2022Ce débat laisse sa faim une partie de la presse française. Le Huffington Post parle d’une "mauvaise réplique" de 2017, d’un débat "moins hostile" sur la forme, mais dont les "caractéristiques de fond" n’auraient "pas pris une ride", le tout donnant à voir une prestation qui ne devrait pas "bouleverser le rapport de force" en faveur d'Emmanuel Macron, comme semblent en attester les sondages réalisés après le débat. "Des échanges courtois, pour ne pas dire charmants, venus parfaire l’entreprise de 'normalisation' engagée depuis plusieurs années par Marine Le Pen" : Mediapart regrette qu’Emmanuel Macron n’ait à aucun moment employé le terme "d’extrême-droite", ni dénoncé "le racisme" et "la xénophobie" de son adversaire, le tout donnant lieu à "un grand moment de dépolitisation".
"Le Pen vend la modération pour réduire l’écart avec Macron" : pour le quotidien espagnol El Pais, "la candidate d’extrême droite" a su "résister et rester dans le jeu", en "s’enveloppant dans le drapeau tricolore" et en "exprimant à plusieurs reprises son amour pour les Français". Mais le journal ironise : «il arrive que l'amour fasse un peu peur, il arrive aussi que les promesses d’amour séduisent. Il faudra attendre dimanche pour vérifier si l'électeur français est désespéré au point de souscrire à la réplique du film 'Johnny Guitar' : 'Mens-moi, dis-moi que tu m'aimes'".
"Sûr de lui, Macron domine Le Pen" : La Tribune de Genève évoque deux candidats "faisant assaut de sérieux", mais cette fois "tout sourire" et évoluant "dans une ambiance très différente et plus respectueuse qu’il y a 5 ans". Du film d’amour au film noir. Le Soir a vu, lui, "un débat à couteaux tirés", «dominé» par Emmanuel Macron. Comme beaucoup de médias étrangers, le quotidien belge souligne ses attaques contre Marine Le Pen, accusée de "dépendre du pouvoir russe" et de "Monsieur Poutine"
#LeSoirDuJour « Le MR veut revoir l'accord nucléaire » A découvrir en librairies ou en version numérique: https://t.co/vsvqkZkC2p pic.twitter.com/Masxa3QhJi
April 21, 2022De son côté, le Frankfurter Allgemeine Zeitung fait état de la riposte de la candidate, sur le fait que l’Europe "ne peut pas se faire hara-kiri avec l'espoir de faire du mal financièrement à la Russie, qui certainement ira vendre son gaz et son pétrole à d'autres pays". Le quotidien allemand note, au passage, que Marine Le Pen "a concentré ses premières attaques sur l'Allemagne, dont elle dit ne plus vouloir soutenir les 'erreurs idéologiques' en matière de politique énergétique". The Financial Times, enfin, joue les juges de paix : "Pas de KO, Marine Le Pen garde son calme". "Paradoxalement, étant donné son statut, c'est Emmanuel Macron qui a été le plus agressif. Maître du détail, il a interrompu (sa rivale) à plusieurs reprises, au risque de paraître condescendant". Marine Le Pen, "consciente de son agressivité excessive en 2017, s’est montrée plus modérée, consacrant beaucoup de temps à expliquer les problèmes de la France et sa politique plutôt qu'à dénigrer son adversaire". Conclusion du quotidien britannique : "ce débat aura aidé Emmanuel Macron à consolider son avance" sur sa rivale. "Mais cette course à la présidentielle reste désagréablement serrée".
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FACE À FACE
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La météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud
Le FigaroQuatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.
Le Nord au soleil, le Sud sous la pluie : c'est une France à nouveau coupée en deux qui s'annonce ce jeudi 21 avril. À l’exception de la pointe bretonne, où de la grisaille est à prévoir dans la matinée, la moitié nord du pays profite de belles éclaircies tout au long de la journée, selon La Chaîne météo *. En revanche, des précipitations sont attendues dès le matin sur la moitié sud, de la Charente aux Alpes-Maritimes. Les températures, quant à elles, restent douces sur l'ensemble du territoire.
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Quatre départements - l'Aude, l'Hérault, les Pyrénées-Atlantiques et les Pyrénées-Orientales - sont concernés par un risque important de fortes précipitations jusqu'à la mi-journée. À noter d'ailleurs d'importants orages l'après-midi sur le littoral atlantique, ainsi que quelques flocons de neige sur les Pyrénées. Un épisode pluvieux débuté mardi, mais qui ne devrait avoir des conséquences que très limitées sur la réaction des cours d'eau.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est couvert le matin, avec d'importants bancs de brouillard qui se forment sur la pointe bretonne. La grisaille se dissipe l'après-midi et laisse place à de belles éclaircies, de la Bretagne à la Normandie. Les températures, quant à elles, sont particulièrement douces. Il fera notamment 18°C l'après-midi à Rennes.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce, avec de belles éclaircies attendues dès le matin dans le Nord. À noter un grand soleil et un beau ciel bleu en région parisienne dans la matinée. Le soleil continue de briller l'après-midi, malgré un faible épisode venteux sur les côtes de la Manche, où des rafales allant jusqu'à 55 km/h sont attendues. Les températures, elles, restent printanières.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, un beau soleil brille dès le matin de la Moselle à l'Alsace, accompagné d'un léger voile nuageux. À noter quelques nuages gris sur la région de Lyon. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, tandis que les températures sont de saison. Il fera notamment 18°C à Strasbourg et 20°C à Lyon.
Dans le Sud-Ouest, c'est une journée maussade qui s'annonce avec d'importantes précipitations attendues dès le matin sur le littoral atlantique. À noter quelques flocons de neige sur les Pyrénées au-dessus de 1400 mètres d'altitude. La pluie continue de tomber l'après-midi, accompagnée d'orages dans les environs de Toulouse. Les températures restent néanmoins douces.
Dans le Sud-Est, de la grisaille est attendue dès le matin, accompagnée de quelques averses de Perpignan à Nice. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h. L'après-midi, le ciel reste couvert et les averses gagnent du terrain, jusqu'en Corse où le vent souffle jusqu'à 80 km/h. Les températures, quant à elles, accusent une légère baisse. Il fera notamment 16°C à Marseille et 17°C à Nice.
*La Chaîne météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud
Si le soleil brille toute la journée sur la moitié nord du pays, le ciel est couvert dans le Sud, accompagné de pluies soutenues dans le Sud-Ouest.
Regarder la vidéoLa météo du week-end : un grand soleil pour Pâques
Après un samedi ensoleillé sur une majeure partie de la France, le soleil continuera de briller ce dimanche, avec des températures allant jusqu'à 25°C dans l'Ouest.
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Offensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?
Publié le : 20/04/2022 - 17:33
Marc DAOU
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Face à l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine, lancée le 18 avril et où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours, les troupes ukrainiennes massées sur place entendent défendre le Donbass. Peuvent-elles vraiment tenir face au rouleau compresseur russe ? Décryptage.
Alors que l’offensive russe attendue dans le Donbass a commencé lundi 18 avril, la Russie, qui a annoncé le 25 mars qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays, intensifie ses opérations sur cette zone en guerre depuis 2014, et dont une partie est contrôlée par des séparatistes prorusses.
"Cette nouvelle phase de la guerre était annoncée", souligne le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'Onu, invité du Débat de France 24. "Après avoir eu pendant quatre semaines plusieurs axes d’attaque comprenant notamment Kiev et Kharkiv et avoir essuyé des échecs, l'armée russe a décidé de se concentrer sur le Donbass, ce qui stratégiquement est compréhensible."
Toutefois, la question qui se pose, selon lui, est celle de savoir si les Russes disposent des moyens pour enfoncer la défense ukrainienne et la contourner. "C’est la question fondamentale", affirme le général.
Or le temps presse pour le président russe Vladimir Poutine qui espère un succès important en Ukraine avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, et du traditionnel défilé militaire organisé chaque année à cette occasion sur la place Rouge à Moscou.
"Le général russe Alexandre Dvornikov, qui a récemment été nommé à la tête de toutes les forces armées engagées en Ukraine, n’a que deux semaines et demie devant lui pour accomplir sa mission, c’est-à-dire pour remporter une victoire avant le 9 mai, c’est assez bref", estime le général Dominique Trinquand.
Surnommé "le boucher de Syrie" par le général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, Alexandre Dvornikov est connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie. Sa réputation de militaire prêt à tout pour parvenir à ses fins fait craindre le pire dans l’est de l’Ukraine.
Une armée ukrainienne préparée depuis 2014
Un délai "assez bref", alors que l’armée ukrainienne n’entend pas se laisser faire dans le Donbass. "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons", a déclaré le président Volodymyr Zelensky. "Nous nous défendrons."
Selon les experts, les soldats ukrainiens sont en capacité de contrecarrer les plans du Kremlin dans l'est du pays.
"Depuis 2014, l’arme ukrainienne – qui connaît par cœur toute cette région – s’est préparée pour ce front, ce qui explique que les Russes ont avancé dans l’est depuis la Crimée et non pas depuis le Donbass", souligne l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU.
"Si au début de l’invasion, l’armée russe a avancé assez rapidement et a conquis des zones dans le sud de l’Ukraine, dans le Donbass par contre, elle n’a pris que très peu de territoires. Elle n’a même pas pu prendre Marinka et Avdiivka, qui sont des villes satellites de Donetsk et qui sont restées aux mains des Ukrainiens depuis 2014", rappelle Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev. "Les forces russes les ont bombardés très intensément, mais ils n’arrivent pas à avancer, ce qui en dit long sur la préparation des Ukrainiens dans cette région pour faire face aux attaques."
Dans cette nouvelle phase de la guerre, Dominique Trinquand explique que les soldats russes vont donc se retrouver face à des positions ukrainiennes "extrêmement bien préparées depuis huit ans, c’est-à-dire enterrées et bétonnées avec des plans de feu, des positions de rechange, des capacités de renfort et de monter une contre-attaque contre les positions ennemies".
"La décentralisation du combat est la clé"
Le général explique qu’il y a actuellement deux manœuvres russes en cours pour prendre le Donbass en tenaille, de façon à réduire la poche du Donbass. "L’une consiste à attaquer frontalement la défense ukrainienne de l’est vers l’ouest sur trois axes. Si l’un de ces axes finit par permettre une percée, les Russes y enverront les réserves et les renforts", précise-t-il. "La deuxième consiste à enfermer les forces ukrainiennes et à les couper des renforts qui arriveraient de l’Ouest, c’est la manœuvre qui part d’Izioum, dans l'est, et qui descend vers le sud, de façon à enfermer la fine fleur de l’armée ukrainienne qui est là-bas depuis 2014 et qui a des positions très préparées et beaucoup d’armements."
Or, les Ukrainiens ne sont pas restés spectateurs face à ces manœuvres. "Ces derniers jours, l’armée ukrainienne a lancé une contre-attaque dans la région de Kharkiv qui coupait l’arrière des colonnes russes qui avançaient vers le Donbass", poursuit le général Dominique Trinquand. "C’est la stratégie préférée des Ukrainiens qui consiste à couper de leur logistique les forces russes. Celles-ci, une fois privées de carburant ou de munitions, s’arrêtent net là où elles se trouvent, faute de pouvoir aller plus loin."
Selon lui, "la décentralisation du combat est la clé pour les Ukrainiens" dont l'armée a fait preuve d’une certaine adaptabilité et d’un pragmatisme sur le champ de bataille. "Être capable de décider et de mener son combat une fois que l’on se trouve dans une zone et que l’on sait quel effet on veut obtenir alors que l’armée russe est extrêmement centralisée et déroule comme un rouleau compresseur ses moyens."
Enfin, pour pouvoir défendre le Donbass, l’aide militaire occidentale pourrait équilibrer en partie le combat. "Il faut se souvenir que l’aide fournie à l'Ukraine date de 2014 que ce soit sous forme de formation ou d’équipements. Et si l’armée ukrainienne est très courageuse, il faut le reconnaître aujourd'hui, c’est aussi parce qu'elle a été formée et équipée", conclut le général. "Depuis le début de l’invasion russe, les livraisons d’armements continuent d’arriver dans le pays, mais il ne faut pas oublier tout le reste du soutien comme les renseignements et les images satellites fournies par les Occidentaux, qui sont au moins aussi importants que les armes et qui ont permis aux Ukrainiens de marquer des points."
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DÉCRYPTAGE
Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass
On va plus loin
Dans le Donbass avec Anne Nivat
LE FIL DU 18 AVRILL'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky
Valeurs Actuelles
Porte Saint-Denis, les militants d’Extinction Rebellion partent… les dégradations restent
Ils ont levé le camp ce lundi soir, mais leur présence plane encore. Le collectif écologiste d’extrême gauche Extinction Rebellion a quitté la porte Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris, après trois jours d’occupation illégale. Intitulée « L’inévitable rébellion », cette manifestation sauvage avait officiellement pour objectif d’attirer l’opinion publique sur la cause écologique, et moins officiellement de « perturber le cycle électoral français » comme l’indiquaient les organisateurs dans une boucle de courriels, à laquelle Valeurs actuelles a eu accès.
L’événement était prévu de longue date. Dès début avril, le collectif avait ouvert les inscriptions au tout-venant. Les futurs participants avaient la possibilité de choisir la place qu’ils occuperaient lors de cette action de “désobéissance civile” : bloqueur, méditant, “artiviste”, “déployeur”, cuisinier ou encore infirmier. Des formations ont même été organisées pour former les militants à la “désobéissance civile” quelques jours avant. Le lieu, longtemps resté secret, n’a été dévoilé qu’au dernier moment aux participants – 1 500 selon les organisateurs – qui s’y sont rendus du samedi 16 avril au lundi 18 avril, soit durant toute la durée du week-end de Pâques, et ce sans que la police ne reçoive l’ordre de les déloger.
C’est super 👍 pic.twitter.com/7kSNapvYNV
— Quentin Divernois (@QsB75) April 18, 2022
Ce mardi matin, après le départ des manifestants la veille, la porte Saint-Denis reprenait vie, encore marquée des stigmates des jours précédents. De nombreux tags aux relents révolutionnaires figuraient encore sur les murs des immeubles, des commerces et des monuments, ainsi que sur le macadam, avons-nous pu constater en nous rendant sur place. « Bourgeois = voleurs », pouvait-on lire, « nique la peau lisse », « nique la BAC », « baise l’État », « saccage 2024 », « zad partout, fachos nulle part », « foufoune dans ta bouche » ou encore « cacapitaliste », « ni Le Pen, ni Macron ». Plusieurs équipes de nettoyage, payées par les collectivités locales, se sont attelées à effacer ces puériles inscriptions, tandis que les commerçants misaient sur un retour à la vie normale.
« C’est une catastrophe ! Ils sont restés trois jours, ils ne se lavent pas, font leur toilette partout »
Certains d’entre eux ont très mal vécu ces trois jours d’occupation arbitraire, et les saccages qui en ont découlé, comme cette Ukrainienne d’une soixantaine d’années, gérante d’un magasin de mode féminin, postée sur le pas de sa porte d’où elle regarde la rue. « C’est une catastrophe ! Ils sont restés trois jours, ils ne se lavent pas, font leur toilette partout », explose-t-elle dans un français teinté de slave, avant de montrer du doigt un amas d’échafaudages, reste d’une barricade dressée la veille au soir. Un tag a été inscrit sur sa vitrine, dont la vitre a également été endommagée par un impact inconnu.
A la porte Saint-Denis à Paris, où les militants du collectif #ExtinctionRebellion ont laissé de nombreux tags, la misère reprend ses droits 📸 pic.twitter.com/i44xdKoJD6
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 19, 2022
Cette commerçante affirme être restée tout le week-end dans sa boutique, à faire le ménage, faute de clients. Deux Anglais sont passés, effrayés, non loin de sa boutique, « alors je leur ai dit comme ça : vive la France ! », ironise-t-elle, avant de continuer : « Je ne comprends pas pourquoi on laisse faire ça. Je suis en France depuis 20 ans ; avant de venir, je n’imaginais pas que la France serait comme ça. J’imaginais une carte postale. Mais ici, tout est permis. Chez nous en Ukraine, on est travailleur, on ne passe pas son temps à manifester. Le RSA n’existe pas. » Elle regrette la passivité des policiers, à qui elle a ouvert son magasin pour leur permettre de se rendre aux petits coins, et dont une dernière fourgonnette stationnait encore ce mardi. Elle a bien tenté de discuter avec une manifestante, en vain. « Je lui ai dit : qu’est-ce que ça va changer de manger et de s’asseoir par terre ? C’est comme ça qu’on change les choses ? Vraiment ? »
Le même désarroi se retrouve chez le gérant d’un petit bureau de change dont la devanture a été couverte de gribouillages anticapitalistes, et qu’il va devoir nettoyer lui-même, faute de revenus suffisants. Ou encore dans le ton du réceptionniste de cet hôtel un brin miteux, caché au fond d’une impasse, qui a vu presque toutes ses réservations annulées. Le kiosque, autour duquel gravite de nombreuse prostituées asiatiques aux talons hauts et aux longs cheveux noirs, a lui aussi durement été frappé par les évènements. Derrière son comptoir, le gérant déplore plusieurs centaines d’euros de perte de chiffre d’affaires. Les problèmes ont commencé samedi matin, avec l’impossibilité pour le véhicule de livraison d’accéder à son kiosque. « Je n’ai pu ni recevoir les journaux du jour, ni rendre les invendus de la veille, jusqu’à mardi matin, mais cela me sera tout de même facturé. Or un client qui ne peut pas se procurer son journal pendant trois jours est un client perdu. Il ira désormais se fournir ailleurs », explique-t-il. Le même dénonce les innombrables tags qui ont recouvert son kiosque, les affiches de promotions arrachées, le sabotage de son réseau électrique sur lequel des manifestants se sont directement branchés après avoir forcé l’armoire électrique, ou encore les libertés prises par certains manifestants, qui se sont permis d’uriner sur son kiosque.
En face, l’opticien, fermé durant ces trois jours, a peu souffert de la mobilisation. Les manifestants écologistes ont tout de même coupé l’éclairage de sa vitrine. Quelques mètres plus loin, un restaurant Kebab affiche une superbe broche luisante. Sa gérante s’alarme des pertes répétées de chiffre d’affaires, des trous dans sa trésorerie, sans en vouloir pour autant aux manifestants, auxquels elle a ouvert ses toilettes. « Ils étaient très gentils et je comprends leur combat », insiste-t-elle. Elle est loin d’être la seule commerçante a salué la bonne éducation de ces sympathiques squatteurs passagers. En face, le boucher – halal, comme une bonne partie des commerces de bouche locaux – ne se plaint pas. Lui aussi a beaucoup apprécié les manifestants, ou plutôt les manifestantes, qui pour certaines lui ont communiqué leur numéro de téléphone, pour un possible rencard… bien qu’il ne partage pas leur régime alimentaire végétarien. Il s’amuse, une pointe d’accent maghrébin dans la bouche : « Ils veulent sauver le monde, paraît-il ! »
À trois pas de là, le bar PMU, tenu par des Asiatiques, s’en est plutôt bien sorti. Pas de tags sur leur façade. La gérante assure avoir vendu une multitude de cafés le matin aux manifestants, qui ont ainsi remplacé les clients habituels « absents parce qu’ils font le ramadan ». Elle aussi loue leur organisation et leur respect général.
A l'instant sur les Grands boulevards, les travailleurs précaires nettoient les porcheries des petits bourgeois @xrFrance pic.twitter.com/7F8Vf8y97m
— JOD (@jo_delb) April 19, 2022
Dans la soirée du lundi 18 avril, un tout autre type de manifestants se seraient en revanche substitués aux précédents, une fois le collectif Extinction Rebellion parti : des casseurs. Ces individus masqués et vêtus de noir ont tenté d’en découdre avec la police et installé des barricades en se servant notamment des poubelles des immeubles alentour. La tension est montée tout au long de la soirée, jusqu’après minuit, sans qu’aucun heurt n’éclate. Plusieurs commerçants affirment par ailleurs que les manifestants s’en sont surtout pris aux chaînes présentes dans la rue, comme McDonald’s, KFC ou encore Monoprix. Devant les deux premières enseignes, des manifestants se sont stationnés bruyamment pour dissuader les clients de rentrer. Quant à Monoprix, de nombreux tags ont été inscrits sur la façade, accusant la chaîne de distribution de faire le jeu du capitalisme. « Le groupe Casino importe de la viande brésilienne issue de la déforestation illégale de l’Amazonie, cela menace les peuples autochtones », pouvait-on lire ce mardi matin sur un mur.
Contactée par Valeurs actuelles, la préfecture de Paris n’a à ce stade pas répondu à nos sollicitations. L’absence totale d’intervention de la police interroge. « Ils ont une peur bleue des images négatives », veut croire un policier qui travaille à Paris. Selon plusieurs commerçants interrogés, les forces de l’ordre se seraient brièvement déployées dans la matinée du samedi 16 avril, lors de l’arrivée des manifestants, avant de disparaître, ou du moins de se faire discrètes, laissant les manifestants taguer et bloquer les jours suivants.
New York Times - World
Israel and Gaza Militants Exchange Fire in Worst Fighting in Months
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The flare-up followed a rise in tensions over holy places in Jerusalem and a deadly wave of Arab attacks in Israel, answered by a lethal Israeli crackdown in the occupied West Bank.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — Militants in Gaza fired several rockets toward Israel overnight and early Thursday and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza, the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.
No deaths were reported on either side, but the Israeli public broadcaster, Kan, said several Israelis had been treated for shock and injuries sustained while running for shelter. One of the rockets landed in southern Israel, one fell short in Gaza, and four more were intercepted by an Israeli air defense system, the army said.
In response, the Israeli military said its jets struck a militant outpost involved in making rockets and later hit a Palestinian air defense facility. Video posted by Palestinians to social media showed several rocket interceptions in the air over Gaza and several explosions on the ground.
The exchange followed a sharp rise in violence across Israel and the occupied territories over the past month, beginning with the deadliest wave of Arab attacks within Israel in more than a half decade. The attacks killed 14 and prompted an Israeli crackdown in the occupied West Bank, which killed at least 15 Palestinians.
Tensions escalated further after clashes between the Israeli police and Palestinian stone-throwers at the Aqsa Mosque compound in Jerusalem’s Old City, known to Jews as Temple Mount and a site holy to both Jews and Muslims. Those confrontations drew rare public criticism from Israel’s new Arab allies, Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates.
Clashes at the Jerusalem mosque compound flared again early Thursday as the police forced Palestinians from parts of the site to secure access for tourists and Jewish worshipers, including hard-line Jewish activists who hope one day to rebuild an ancient Jewish temple that once stood on the site of the mosque compound. The Israeli police fired rubber-tipped bullets and tear gas, Kan reported, and some Palestinians shot off fireworks from inside a large mosque building on the site.
But both Israel and Hamas, the Islamist militant group that controls Gaza, have indicated in recent days that they both want to avoid another mini-war like the one last year. For now, the hostilities have followed a familiar routine that allows both sides to save face without forcing the other into a major escalation.
By firing rockets without killing Israeli civilians, the militants can express anger at events in Jerusalem without provoking a more violent Israeli reaction. By retaliating with nonlethal airstrikes, Israel proves to both Israelis and Palestinians that it won’t let any act of aggression go unanswered — but avoids pushing the militants into a corner.
On Wednesday, Israel blocked far-right Jews from marching through Muslim areas of the Old City of Jerusalem — something that could have easily triggered more violence — and barred a far-right Jewish lawmaker from setting up a makeshift office next to an entrance to the Old City that is used by tens of thousands of Palestinians to reach the Aqsa Mosque.
The Israeli police said it had arrested three Jewish visitors to the site who did not comply with police instructions.
A Hamas official, Fawzi Barhoum, said early Thursday that the group was seeking to put pressure on Israel over the situation in Jerusalem but “without going to a war.”
In Gaza, officials are still mending infrastructure damaged in last May’s fighting. Militants are still replenishing their weapon stocks and defenses. And analysts say they believe Hamas is wary of taking action that might prompt Israel to cut the number of Israeli work permits assigned to Gaza residents, an important source of revenue for Palestinians.
Tensions may calm in the coming days, when Israel will adopt its standard practice of closing the Aqsa compound to Jews and tourists during the last 10 days of the holy fasting month of Ramadan.
But the exchange overnight showed how quickly the situation can spiral out of control, particularly as video of police interventions at the mosque flood Arab social media, causing deep offense among Muslims, who are currently observing Ramadan. Last year’s war in Gaza was set off in part by similar scenes.
To Israelis, the repeated police raids at the mosque compound are a responsible act of law enforcement on Israeli sovereign territory. The Israeli government says it has been forced to intervene at the mosque to contain disturbances that were started by Palestinian rioters who placed both Muslims and Jews in danger, and to ensure freedom of access for all, including tourists.
“Israel is doing everything so that all peoples, as always, can celebrate the holidays safely — Jews, Muslims and Christians,” the Israeli prime minister, Naftali Bennett, said this week.
Israel captured the compound in 1967, along with the rest of East Jerusalem, and now considers it an integral part of its capital. But the United Nations Security Council has frequently deemed it occupied territory.
To Palestinians, the Israeli police presence at the site is the unwelcome result of Israeli occupation, and confrontations with the police at the compound, regardless of who starts them, are seen as a legitimate act of resistance against an occupying power.
They fear that the police’s recent facilitation of Jewish prayer at the site, against decades of convention, is the latest effort to weaken Muslim access to and oversight over one of Islam’s most sacred places.
The Israeli interventions have also caused offense across the Arab world, and prompted criticism from the three Arab countries that signed diplomatic agreements with Israel in 2020.
Weeks after a landmark diplomatic conference on Israeli soil, involving ministers from those countries, the responses show how the Palestinian conflict still affects Israel’s relationship with the Arab world, even as decades of Israeli diplomatic isolation in Middle East are fading.
The clashes have also prompted an Islamist party in the Israeli governing coalition to suspend its membership, deepening a government crisis that could lead to early elections.
Reporting was contributed by Raja Abdulrahim from Jerusalem, Iyad Abuheweila from Gaza City, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.
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France24 - Monde
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
Publié le : 20/04/2022 - 17:52
David RICH
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise.
Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas.
"Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.
Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres.
Un processus vieux de plus de 30 ans
La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie.
L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”.
Intégration "immédiate" rejetée
La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans.
Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole.
L’Europe divisée
En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine.
La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021.
Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion.
Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier.
Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.
Avec AFPLe résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"
LE FIL DU 5 MARS
Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité
LE FIL DU 18 AVRILL'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky
Le Figaro
Au Malawi, l’enfer des albinos cibles de crimes rituels
REPORTAGE - Dans ce pays d’Afrique australe, ils sont traqués pour leurs os et organes. Ils sont parfois assassinés pour des cérémonies de magie noire censées apporter pouvoir et richesse. Dans la région de Machinga, au sud du pays, de nombreux albinos ont échappé de peu à la mort.
Envoyés spéciaux à Machinga
Dorothy espère que la nuit sera calme. Pour les personnes atteintes d’albinisme comme elle, le coucher du soleil est synonyme de danger. Après une longue journée de labeur dans les champs qui entourent le village de Malupi, situé au sud du Malawi, Dorothy Jefele est de retour chez elle. Assise devant sa petite maison de briques, elle se souvient de la nuit du 24 juillet 2020, où cette mère de famille a échappé à la mort.
Au beau milieu de la nuit, elle est réveillée par des murmures suspects à l’extérieur. Dans un énorme fracas, un groupe d’hommes enfonce la porte d’entrée. À peine sortie de sa chambre, Dorothy tombe nez à nez avec les agresseurs, qui sont en train de rouer de coups sa grand-mère. Lorsqu’ils la voient, les hommes interrompent leur lynchage. Dorothy n’oubliera jamais les quelques mots lâchés par l’un d’entre eux: «Tu es en retard, c’est toi que nous voulons.»
À lire aussiLes sorcières haïes du Malawi
Les hommes se jettent sur elle et l’entraînent violemment dehors. Traînée sur plusieurs dizaines de mètres, Dorothy appelle au secours de toutes ses forces. Alertés par les cris, plusieurs voisins sortent de leurs maisons avec des torches. Les agresseurs préfèrent prendre la fuite. Gisant sur le sol, ses vêtements en sang et le bras cassé, Dorothy est transportée à l’hôpital et survit.
Aujourd’hui encore, elle reste traumatisée. «Je vis dans la peur, mais la manière dont les gens sont intervenus me rassure, explique-t-elle la voix tremblante. Je ne pense pas qu’ils vont revenir de sitôt.» Les assaillants de Dorothy n’ont jamais pu être identifiés par la police.
Vendu jusqu’à 70.000 dollars au marché noir
Selon l’Organisation mondiale de la santé, il y aurait entre 7000 et 10.000 personnes atteintes d’albinisme au Malawi. Cette particularité génétique empêche le corps de produire suffisamment de mélanine, le pigment qui protège la peau des rayons du soleil. Particulièrement traqués au Malawi, 148 cas de violences ont été recensés à l’encontre de cette communauté depuis 2014, dont au moins 21 meurtres, selon l’Organisation des Nations unies.
Le corps d’une personne atteinte d’albinisme peut être vendu jusqu’à 70.000 dollars au marché noir à certains sorciers qui utilisent leurs os et leurs organes pour des rituels censés apporter richesse et pouvoir. Beaucoup de gens pensent à tort que l’albinisme est contagieux. D’autres y voient la conséquence d’une infidélité, ou d’un châtiment divin.
Une angoisse quotidienne
Dans un autre village du sud du Malawi, quelques enfants jouent innocemment entre eux. Ils savent pourtant que l’un de leurs amis est un miraculé. Precious Asifa, jeune garçon albinos de 9 ans, a vu sa vie défiler lorsque plusieurs individus ont tenté de s’introduire dans la maison familiale. À quatre heures du matin, une longue machette brise la vitre du salon et toute la famille se met à hurler à l’unisson.
Assise à même le sol à côté de son fils, Esinad Asifa explique que les ravisseurs se sont enfuis grâce à l’arrivée d’autres villageois. Le lendemain matin, elle rencontre le chef du village et lui apporte la machette en guise de preuve. Deux heures plus tard, les policiers sont prévenus et viennent constater les dégâts. Quelques photos sont prises, un rapport est rédigé, et une alarme d’urgence est donnée à la famille.
J’ai très peur car personne ne sera prévenu lors de la prochaine attaque
Après un bref soulagement, l’anxiété revient quelques semaines plus tard lorsque la batterie de l’alarme est épuisée. La famille n’a ni argent pour s’en procurer une autre ni téléphone portable pour prévenir le commissariat. «J’ai très peur car personne ne sera prévenu lors de la prochaine attaque, confie Esinad en caressant la tête de son garçon. Seul Dieu peut nous venir en aide.»
Precious est conscient de la gravité de sa situation, mais ne se laisse pas abattre. «J’étais terrorisé, mais ça va mieux, assure-t-il en souriant. Je joue encore au football avec mes copains, mais seulement aux cages car j’ai trop chaud à cause du soleil.» Ses paupières se referment sur ses yeux bleu clair. Sa peau, comme dévorée par le soleil, laisse apparaître des croûtes visibles sur son torse et dans sa nuque. Quelques taches de sang apparaissent sur sa chemise. Des stigmates courants chez certaines personnes albinos en manque de soins. Sa mère le laisse jouer dehors et aller à l’école accompagnée de ses camarades, mais il a l’obligation de dormir près d’elle chaque nuit. En cette fin d’après-midi, Precious court retrouver ses amis. L’innocence de l’enfance prend le dessus sur l’angoisse quotidienne que vit la communauté de personnes albinos.
Apporter un soutien moral et financier
Bayson Makoloba fait partie de ceux qui tentent de faire évoluer les mentalités. Ce jeune trentenaire, lui-même albinos, préside l’Association des personnes atteintes d’albinisme de Machinga. «Certains achètent des os pour attraper plus de poissons, d’autres pour devenir riches», détaille-t-il. Le but de son association est d’apporter un soutien moral et financier aux membres d’une communauté souvent marginalisée. «Nous pouvons les aider à construire une maison ou ouvrir un petit commerce.»
Une grande partie du travail de Bayson consiste à parcourir le district de Machinga pour aller à la rencontre des personnes atteintes d’albinisme de la région. La tâche n’est pas simple dans cette zone très rurale, où la plupart des routes sont défoncées et impraticables en voiture. Le 4 mars 2022, il est midi lorsqu’il atteint le village de Saidi après une randonnée de plusieurs heures sous une chaleur étouffante. Ici, il a rendez-vous avec Mwawaiwo Richmann, une jeune femme albinos de 19 ans victime d’une tentative d’assassinat il y a quelques semaines.
Mes parents m’interdisent de sortir de la maison après 6 heures du soir. Même la journée, je ne sors presque jamais seule
C’est également à la tombée de la nuit que le destin de Mwawaiwo chavire. Un soir, elle sort de chez elle pour se rendre aux toilettes et tombe nez à nez avec son agresseur. «Cette nuit-là, il y avait tellement de vent qu’on ne pouvait pas entendre mes cris», sanglote-t-elle. Heureusement, son frère parvient à chasser le criminel. Aujourd’hui, la jeune femme regrette surtout de ne pas pouvoir mener une vie normale. «Mes parents m’interdisent de sortir de la maison après 6 heures du soir, souffle-t-elle les yeux baissés. Même la journée, je ne sors presque jamais seule.»
Un marché clandestin
Mwawaiwo est une survivante, mais certains n’ont pas eu cette chance. White et Chrissy Masambuka ont vécu l’horreur. Le 8 mars 2018, leur fils de 22 ans, Macdonald Masambuka, est retrouvé assassiné, démembré le long d’une route dans le district de Zomba, au sud de Machinga. Dans la cour de leur ferme familiale, les parents de Macdonald reviennent sur un événement qui a choqué tout le pays. De nombreuses manifestations ont par la suite eu lieu pour demander la mise en place d’un comité d’enquête indépendant avec des experts étrangers pour cartographier ce marché clandestin.
La mère, debout devant la tombe de son fils, pleure pudiquement. «C’était une boucherie. Nous avons rassemblé toutes les parties de son corps pour les mettre dans un cercueil et l’enterrer dans notre jardin». La tombe se situe à seulement quelques mètres de la maison, une barrière en bois protège la sépulture, afin de dissuader tout voleur de déterrer les os.
Les assassins sont en prison à Zomba, dont l’un de mes fils
Même après la mort les albinos sont persécutés. «Mon fils est mort étranglé comme un poulet. Du sang coulait de son cou. Les assassins sont en prison à Zomba, dont l’un de mes fils», confesse le père en remettant son kuffi, chapeau musulman symbolisant l’âge et la vieillesse. Lorsque le demi-frère de Macdonald apprend qu’il est suspecté, il s’enfuit au Mozambique, mais se fait arrêter quelques semaines plus tard.
L’absence de protection policière
Cette affaire kafkaïenne implique une douzaine de responsables. Kassim Masambuka, le demi-frère de la victime, a renseigné les assassins sur la localisation de Macdonald. Parmi les meurtriers, aujourd’hui tous incarcérés, il y a un prêtre de la paroisse catholique de Mulombozi, le père Thomas Muhosha, le directeur de l’hôpital du district de Machinga, Lumbani Kamanga, ainsi qu’un officier de police, Chikondi Chileka, qui aurait piloté cette sordide opération. Selon la Haute Cour du Malawi, le prêtre serait à l’origine du commerce de certaines parties du corps, ce qu’il nie fermement. Bien que ces accusés soient sous les verrous, le dossier n’est toujours pas clos.
Face à l’absence de protection policière, certaines personnes se rendent justice elles-mêmes, quitte à parfois plonger dans la folie. Le 2 mars 2016, en pleine rue dans le district de Nsanje, un groupe d’autodéfense a brûlé vif sept hommes. Ils auraient été en possession des ossements d’une personne albinos.
Même si les exactions perdurent à l’encontre des albinos au Malawi, certaines nouvelles sont porteuses d’espoir pour cette communauté. Le 4 novembre 2021, Overstone Kondowe est devenu le premier albinos élu au Parlement malawite. Il a fondé en 2016 l’Association des personnes atteintes d’albinisme, que Bayson Makoloba représente à Machinga. Mais entre la capitale Lilongwe et le sud du Malawi, le jeune homme sait que les mentalités diffèrent. «Les albinos sont très nombreux au Malawi, en Zambie ou en Tanzanie, énumère-t-il. Pourtant, nous manquons de programmes de collaboration avec des associations de pays voisins.» De retour chez lui, le long d’un petit chemin rocailleux qui serpente dans la brousse, Bayson est songeur. Il pense au long combat qu’il reste à mener pour éradiquer un fléau qui n’a pas de frontières.
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Guerre en Ukraine : quelle est l'origine du conflit ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Poutine hausse le ton face à Israël
Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.
Émeutes en Suède après des corans brûlés
RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.
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Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus Le Figaro
Dix journées de la vie de Molière: le sort s'acharne sur Jean-Baptiste
Irina de ChikoffWEBSÉRIE 7/10 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur et comédien. Le Tartuffe interdit, Dom Juan retiré de l'affiche, Le Misanthrope mal accueilli, les infidélités d'Armande… Pour Molière, en 1667, les déconvenues s'amoncellent.
Il est allé se promener le long de la Seine dans l'espoir de retrouver un peu de sérénité avant que Boileau, La Fontaine et Chapelle ne viennent partager son souper à Auteuil. Molière y a loué une maison lorsqu'il s'est séparé d'Armande dont la coquetterie avec tous les blondins à particule et surtout la froideur à son égard avaient fini par rendre insupportable leur vie commune. Auteuil est devenu son refuge. Mais qu'on ne lui parle pas de thébaïde! Ça l'échauffe! À cause de Racine, ce serpent qu'il a réchauffé sur son cœur et qui lui faisait toutes sortes de compliments, avant de le trahir!
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En 1664, la troupe du Palais-Royal avait monté sa Thébaïde bien que Molière ne se fît aucune illusion sur l'accueil que la tragédie recevrait du public. L'année suivante, malgré l'échec, Molière consentit à jouer une nouvelle pièce de Racine, Alexandre. Et cette fois les spectateurs ne faisaient plus aussi grise mine, mais peu de jours après la première représentation, Molière, stupéfait, devait découvrir que Racine avait également confié sa tragédie à l'Hôtel de Bourgogne. Le félon! Le sort semble s'acharner sur Jean-Baptiste depuis l'interdiction de jouer Tartuffe. Non seulement il a dû se résigner à retirer Dom Juan de l'affiche, mais Le Misanthrope, sur lequel Molière comptait pour redresser les comptes du théâtre, n'a pas eu l'heur de plaire au parterre. Au désespoir, Molière s'est décidé à un coup d'éclat. Rebaptisant son Hypocrite en Imposteur, il en a donné une représentation le 5 août. Ah! il fallait voir se bousculer le public à l'entrée du Palais-Royal ! Il y eut même quelques rixes. Et quels applaudissements quand le rideau est tombé ! Mais dès le lendemain matin, un huissier du parlement est venu signifier à la troupe qu'il n'y aurait pas d'autre représentation de Panulphe.
En l'absence du roi, qui était en campagne dans les Flandres, le président de Lamoignon l'interdisait formellement. Boileau, qui le connaissait bien et le tenait en estime, a eu beau ménager à Molière une entrevue avec Guillaume de Lamoignon, ce dernier l'a reçu fort civilement mais il est resté sur ses positions : le théâtre n'est pas le lieu où l'on peut débattre des choses de la religion. Que répondre ? Molière, qui a pourtant la langue bien pendue, est resté coi. Et aujourd'hui, c'est l'archevêque de Paris qui lui assène le coup de grâce. Il menace d'excommunication non seulement toute personne qui assisterait à une représentation de la comédie, mais même ceux qui oseraient en entendre la lecture.
Molière remonte lentement vers la maison d'Auteuil en se tenant la poitrine. Ah, cette maudite fluxion! Elle le torture depuis bientôt deux ans. Parfois il croit s'en être débarrassé, mais les accès de toux reviennent et une fièvre le tient. M. de Mauvillain, son médecin, lui recommande le repos et un régime lacté. Mauvillain est un homme estimable, mais que savent les médecins? Purger. Saigner. Et débiter des formules qui, pour être dites en latin, n'en restent pas moins sans effet sur le mal dont on souffre. Abandonner la scène ? Ce cher Boileau ne cesse d'en adjurer Molière pour ne plus se consacrer qu'à son œuvre. Elle a été éditée par Gabriel Quinet au printemps 1666, peu après que la troupe de Molière fut devenue celle du roi avec une pension annuelle de six mille livres.
Molière n'est pas un ingrat. Il mesure tout ce qu'il doit à Louis XIV et il ne manque jamais de lui en savoir gré. Il vient d'envoyer ses deux comédiens, La Grange et La Thorillière, à Lille où se trouve Sa Majesté, avec un placet dans l'espoir que le roi arbitrera son différend avec l'archevêque de Paris. Mais il ne se fait guère d'illusion. Louis XIV ne lui a-t-il pas dit plusieurs fois que les temps pour Le Tartuffe n'étaient pas encore mûrs?
Devant la maison d'Auteuil, Molière aperçoit sa fille qui sautille à côté de La Forêt, sa fidèle servante. Esprit-Madeleine est un ange, une enfant si douce et si câline! Sa venue au monde a apaisé la peine qu'il avait eue en perdant le petit Louis quelques mois seulement après sa naissance. Lorsqu'elle se jette dans ses bras, Molière en oubli son « noir chagrin ». Il la juche sur ses épaules comme le faisait Louis Cressé avec lui. Elle rit, bat des mains, tire les oreilles de son père et Molière, comme par enchantement, reprend foi en la vie.
«Quoi de neuf? Molière!», 114 pages, 8,90 €, disponible en kiosque et Figaro Store.
Marina Hands, Salomé Lelouch, Alexis Michalik... Les prétendants aux Molières reçus par Roselyne Bachelot
Auteurs, comédiens et metteurs en scène en lice pour la 33e cérémonie se sont retrouvés mardi au ministère de la Culture.
Du Thomas Bernhard plein les oreilles
CRITIQUE - Adaptée d’un de ses romans par Séverine Chavrier, la pièce Ils nous ont oubliés, histoire de deux reclus, est une drôle d’expérience des limites.
Valeurs Actuelles
En Bretagne, les agriculteurs incités à semer du blé noir, dont l’importation est menacée par la guerre en Ukraine
La traditionnelle galette bretonne serait-elle en danger ? En effet, ce mardi 19 avril, l’association Blé noir tradition Bretagne a alerté sur la possible pénurie de blé noir, ou sarrasin, importé d’Ukraine, et dont ladite importation en France pourrait être restreinte à cause du conflit dans ce pays, rapporte France 3 Bretagne. Le blé noir a pourtant connu ses heures de gloire en pays breton, ou sa facilité de culture, adaptée au sol de Bretagne, a fait sa renommée depuis des siècles dans la gastronomie de cette région, en particulier la fameuse galette. Mais depuis plusieurs années, la culture du blé noir est concurrencée par des cultures plus classiques, notamment le blé, obligeant l’importation massive de sarrasin ukrainien.
Renouer avec la tradition
Aussi, l’association Blé noir tradition Bretagne appelle les agriculteurs bretons à renouer avec la tradition en ressemant du blé noir, comme jadis. Lionel Guerret, responsable de site de la minoterie Corouge qui fabrique de la farine de blé noir à Réguiny, en Morbihan, depuis 35 ans, défend la culture du blé noir : « C’est un produit noble, qui correspond à l’époque et à l’heure de la transition écologique puisqu’elle n’a pas besoin de produits phytosanitaires. Et en plus, c’est une plante extraordinaire pour les abeilles », explique-t-il. Reste à savoir si cet appel sera entendu par les paysans de Bretagne.
Bretagne : les dernières actualités
L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche Valeurs Actuelles
Un premier foyer de grippe aviaire détecté dans l’Aveyron
L’épizootie de grippe aviaire touche un nouveau département depuis le week-end de Pâques. Un foyer a été identifié dans l’Aveyron, rapporte, jeudi 21 avril, France 3 Régions. Les prélèvements effectués dans un élevage de canards situé sur la commune de Vézins-de-Lévézou, dans l’est du département, ont révélé la présence d’influenza aviaire hautement pathogène. Les 14.000 animaux de l’exploitation ont dû être abattus.
1.300 foyers depuis le début de l’épizootie
Des zones réglementaires de protection et de surveillance ont été mises en place dans un rayon de 10 kilomètres autour de l’élevage concerné afin d’endiguer la transmission du virus. Dans cette zone « les mouvements de volailles et autres oiseaux captifs sont interdits, sauf dérogations accordées par la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations », précise le ministère de l’Agriculture. Depuis novembre 2021, 1.300 foyer de grippe aviaire ont été identifiés en France, rappelle France 3 Régions.
L’épizootie a d’abord frappé le sud-ouest de la France, et notamment le Gers, les landes, Les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ; après une stabilisation en février, elle a repris dans la région des Pays de la Loire. Si le virus ne peut se transmettre par la consommation d’aliments infectés, les abattages massifs laissent déjà craindre une pénurie de volailles pour les fêtes de fin d’année.
Aveyron : les dernières actualités
France24 - Monde
Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass
Publié le : 19/04/2022 - 18:33
Marc DAOU
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Stéphanie ANTOINE
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L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.
"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.
"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"
Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.
"Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.
Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.
Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.
Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".
Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou.
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Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?
Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.
En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants.
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Pourquoi le Donbass est russophone ?
Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.
Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.
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Main-basse russe sur le Donbass
En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.
Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.
À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.
Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés.
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Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?
S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.
Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.
Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine.
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Le monde dans tous ses États
Ukraine : la question des crimes de guerre
L'Entretien de France 24
Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"
LE FIL DU 17 AVRIL
Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"
France24 - Monde
Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes
Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
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Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.
Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.
Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".
Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha
Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.
>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24.
Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn.
Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.
Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?
Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.
En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.
Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24.
Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.
Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine.
Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.
Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.
Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.
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PORTRAITAlexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
New York Times - World
French Presidential Election
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A Problem for Macron in France’s Election: ‘The Hatred He Arouses’
Given the choice between a president they suspect of despising ordinary people and a far-right candidate they detest, many French voters may stay home.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
LE HAVRE, France — As an ardent supporter of President Emmanuel Macron of France, Nicole Liot was all smiles after seeing him at a recent campaign stop. But she was also worried about the final round of the French election this Sunday. In her lifetime, she had never seen such intense dislike for a president among some French.
“There are presidents who weren’t hated like this even though they weren’t saints,” Ms. Liot, 80, said, positing that what has become known as Mr. Macron’s “little phrases” fueled the aversion. “Like when he told someone, ‘You’re searching for a job? Just cross the street and you’ll find one.’”
As anti-Macron protesters burned tires and blotted the sky with smoke over the northwestern city of Le Havre, Ms. Liot added, “Maybe people won’t forgive him for these mistakes of language and attitude.”
No French president has been the object of such intense dislike among significant segments of the population as Mr. Macron — the result, experts say, of his image as an elitist out of touch with the ordinary French people whose pensions and work protections he has threatened in his efforts to make the economy more investor-friendly.
Just how deep that loathing runs will be a critical factor — perhaps even the decisive one — in the election against his far-right rival, Marine Le Pen. Recent polls give Mr. Macron a lead of around 10 percentage points — wider than at some points in the campaign, but only a third of his winning margin five years ago.
“Macron and the hatred he arouses is unprecedented,” said Nicolas Domenach, a veteran political journalist who has covered the past five French presidents and is the co-author of “Macron: Why So Much Hatred?,” a recently published book. “It stems from a particular alignment. He is the president of the rich and the president of disdain.”
No doubt Mr. Macron could end up winning re-election despite his unpopularity. Even if a groundswell of voters does not turn out to vote for him, what matters for him is that enough voters come out to vote against her — to build a “dam” against the far right.
It is a long-established strategy to erect a so-called “Republican front” against a political force — her party, the National Rally, formerly the National Front — that is seen as a threat to France’s democratic foundations.
But given the choice between a president they find disdainful and a far-right candidate they find detestable, many French voters may just stay home, or even vote for Ms. Le Pen, tipping the scales in a close election.
Every chance she gets, Ms. Le Pen has done her best to remind voters of “these terrible words” — “these words of disdain” — that now stick to Mr. Macron, as she did at a big campaign rally in the southern city of Avignon last week.
“They are the words of a power without empathy,” she said as the crowd booed.
Both she and Mr. Macron are now vying in the campaign’s closing days for the voters who cast ballots for other candidates in the first round of the presidential election on April 10, on whom the election now hinges.
The most critical bloc voted for Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist who came in a strong third. On the left, many feel betrayed by Mr. Macron’s rightward tilt over the course of his presidency.
Ms. Le Pen is trying especially to appeal to voters who feel the same emotions of hate and disdain so often heard among Ms. Le Pen’s core backers — many in Mr. Mélenchon’s camp.
Roland Lescure, a lawmaker and spokesman for Mr. Macron’s party, La République en Marche, said he was convinced that “rejection for Marine Le Pen” would prove more potent than the dislike for the president, which he recognized.
The rejection was not just of the person of Ms. Le Pen, he said, “but above all of an ideology, of a political history and of a platform, which, when one reads it, is extremely harmful.”
But Ms. Le Pen has grown so confident in her widening appeal after taking calculated steps to soften her image that she has even dared seize the term “dam” for herself — beseeching voters six times in her rally to build a “dam against Macron.”
The calls for dams on both sides underscored how the final vote boils down to an unpopularity contest: The less-disliked candidate wins.
It is especially true in this race, which features the same finalists as in 2017. But if Ms. Le Pen was seen as a bulldozer of far-right ideology back then, in the current campaign she has tried to present a softer, more personable side.
And if Mr. Macron was once seen as a fresh face who inspired many with his promises to change an ossified France, this time he has been cast by his haters as a kind of malign king.
A former investment banker, whose tax policies have favored the wealthy, Mr. Macron has been unable to shake off his image as the president of the rich, even after his government provided massive subsidies during the pandemic.
His “little phrases” over the years to or about regular folk have cemented that unsympathetic image, creating the kind of political and cultural schism opened by Hillary Clinton’s description of Donald J. Trump’s supporters in 2016 as “deplorables.”
It has also not helped Mr. Macron that he barely bothered to campaign initially, absorbed in diplomacy around Russia’s invasion of Ukraine, but also as part of a strategy to hold himself out of reach of his opponents.
For many French, the approach only reinforced the impression of aloofness from a president who has concentrated powers in his own hands and considered campaigning beneath him.
As Mr. Macron finally engages the race, he is now being confronted with the raw emotions that have shaped much of his presidency.
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
“I’ve never seen a president of the Fifth Republic as bad as you,” a man told him during a campaign stop last week, accusing him of being “arrogant” and “disdainful” among other things. A visibly annoyed Mr. Macron made a circular motion around his right temple with his forefinger.
In the deindustrialized, impoverished north — a Le Pen stronghold — Mr. Macron is so unpopular that he even lost in his hometown, Amiens, in the first round. In one city in the region, Denain, a woman buttonholed him on a campaign stop with strong criticism about his presidency, his handling of the pandemic and schools.
“You’re not living in the real world,” Mr. Macron told the woman, who, stunned, replied, “We’re not living in the real world? You’re telling us that, Mr. Macron?”
In Argenteuil, an impoverished suburb of Paris, Claudine Pasquier, a retired school secretary carrying two grocery bags, rattled off Mr. Macron’s “little phrases” — like when he called train stations places “where one encounters people who are succeeding and people who are nothing” or his reference to the “crazy amounts of dough” spent on benefits for the poor.
“We remember all these little phrases because they humiliated people,” Ms. Pasquier said. She had voted for Mr. Macron in 2017, but was now undecided, she added.
Pierre Rosanvallon, a historian and sociologist at the Collège de France, said that the little phrases had been “catastrophic” in forging Mr. Macron’s image and fueling the widespread sense of disdain that he said was a central factor in French politics and society today.
“It’s about the relationship between a disdainful elite and a society that is disdained,” he said.
Mr. Rosanvallon noted that “disdain” also ran deep among Ms. Le Pen’s core supporters — though it is directed at migrants, foreigners and others perceived as socially inferior. Ms. Le Pen has said that she will increase benefits for people like those who vote for her by taking them from immigrants.
Ms. Le Pen had grasped the power of this dynamic, Mr. Rosanvallon said, and understood that economic hardship was not only about money, but needed to be addressed “in terms of dignity, in terms of respect, in terms of feeling abandoned.”
Mr. Lescure, Mr. Macron’s party spokesman, said much of the anger against the president stemmed from a misunderstanding of his governing style, which he compared with those of the former presidents Charles de Gaulle and François Mitterrand — two so-called Republican monarchs also regarded as aloof.
“When he is described as haughty, distant and even arrogant, I think it’s also because his practice of power is much less popular, in the sense of being people-oriented, than others,” he said.
It has put off even many of the president’s earlier supporters.
At Ms. Le Pen’s rally in Avignon, Rachida Saidj, 53, said she had voted for Mr. Macron in 2017 as part of the dam against the far right. This time, she had voted for the Greens in the first round and — faced with a choice “between the plague and cholera” — was planning to vote for Ms. Le Pen as part of the anti-Macron front.
“He has said everything and its opposite, he has despised many people,” Ms. Saidj said, adding Mr. Macron had acted like “a king.”
In Le Havre, another staunch Macron supporter, Bilel Benaouda, a 22-year student and would-be entrepreneur, was also worried. He had voted for Mr. Macron in the first round. But his brother and most people around him had endorsed Mr. Mélenchon and were now planning to stay home in the second round.
“Last time, the election was more about anti-Le Pen,” Mr. Benaouda said. “But this time, it’s about both anti-Le Pen and anti-Macron.”
Norimitsu Onishi reported from Le Havre, and Constant Méheut from Argenteuil and Avignon.
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L'Humanité
Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix France24 - Monde
Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine
Publié le : 18/04/2022 - 18:28
David RICH
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Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser.
Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.
Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente.
Coup d’État militaire
Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes.
Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions.
Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue.
Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.
Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.
La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th
April 23, 2021Possible prolongation de la transition
Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens.
Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel.
Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin.
Un dialogue national inclusif risqué
Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.
Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage.
Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible.
“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”
À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.
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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition
Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national
LUTTE CONTRE LE TERRORISMERetrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
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New York Times - World
Why a Chinese Security Deal in the Pacific Could Ripple Through the World
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In potentially opening the door to a Chinese military base, the Solomon Islands threatens the balance of power in a vital shipping region.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — When the Solomon Islands’ prime minister stood before Parliament on Wednesday to announce that his government had signed a sweeping security agreement with China, he insisted that it would “not adversely impact or undermine the peace and harmony of our region.”
The prime minister, Manasseh Sogavare, did not explain why he delivered the news just a few days before a delegation of senior American diplomats was set to arrive in the country’s capital, and while neighboring Australia is in the midst of an election campaign. Nor did he say whether the signed version matched an earlier leaked draft that offered an opening for Chinese law enforcement, troops and warships — and perhaps even a Beijing-controlled military base in the strategically important Pacific.
But with a mix of secrecy and vague assurance, Mr. Sogavare has shaken his own democracy and the stability of the entire Asia-Pacific region. Having already suggested that he wants to delay next year’s election by rewriting the constitution, the prime minister now has China to lean on if protests break out. At the same time, China’s leader, Xi Jinping, and his army now have a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
“It’s a game changer,” said Anne-Marie Brady, a professor at the University of Canterbury in Christchurch, New Zealand, who has investigated Chinese influence in the region.
The deal — if the signed version, as expected, resembles the draft — reveals a stunning set of potential precedents for world leaders who are already losing sleep over the global contest between democracy and autocracy.
To start, it provides a broad mandate for China to potentially intervene when its foreign investments and diaspora are under threat, as it stretches its projection of military power.
Chinese and Solomons officials have both suggested that the security agreement is needed to ensure stability after several days of violent unrest in November aimed at both Chinese interests and the Sogavare government. In the draft, almost anything tied to China, from its citizens to small businesses to infrastructure to stadiums — like the one a Chinese contractor is building in the capital, Honiara — could be enough to spur a request for Chinese troops.
In a world where Chinese investment seems to be everywhere, many other nations could face similar pressure to allow in Beijing’s forces. More than 140 countries have signed on to Beijing’s Belt and Road Initiative, in which China typically lend large sums of money to countries for roads, dams, railways, ports and sports facilities.
With the pact, China is essentially trying to establish a principle of using military force to protect its economic presence in places where it claims the government does not have the capacity, said Richard Herr, a law professor at the University of Tasmania who has advised several Pacific governments.
What the Solomons’ deal tells the world, at the very least, he added, “is that China believes that if its major projects are threatened, it wants a right to protect them.”
Charles Edel, the Australia chair and a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies, described the deal in more dire, and more expansive, terms.
“The lesson for the rest of the world is that China is looking to rebalance the global order in its favor,” he said. “And whether that means opening trade routes, establishing a military facility or signing a security agreement, Beijing will act to benefit its own interests, to the detriment of democracy and an open and free world.”
The Solomons aren’t the only place where the Chinese government has sought to couple security and economic arrangements — it has done so from Djibouti to Pakistan to Cambodia, where China has launched infrastructure projects that helped it gain access to strategic ports. But Mr. Edel said the agreement in the Solomons was “in some ways even more concerning.”
Think real estate: location, location, location. Because the nation of roughly 900 islands sits across shipping lanes connecting the United States to Asia, the Solomons (and its neighbors) have long been a strategic priority — as Japan showed in World War II, before the Americans dislodged its forces in the battle of Guadalcanal.
“The security deal between China and the Solomon Islands did not materialize out of thin air,” Mr. Edel said. “China has ramped up its presence and extended its influence across the Pacific over the past decade, and as it has done so, Beijing has been on the hunt for a military base in the region, which would allow it to project power outward and further influence the politics across the Indo-Pacific region.”
In Mr. Sogavare, the Chinese government has found a willing partner. And his commitment to such a secretive deal has shown how a single politician cozying up to Beijing in a small country can create geopolitical risks worldwide.
Mr. Sogavare is a savvy political survivor. He was appointed prime minister in 2019 for the fourth time, sparking protests in the capital, with the police using tear gas against angry crowds. Some of that discontent spilled into the city’s Chinatown, which has often been a hot spot for unrest and frustration but has become even more of a focus given Mr. Sogavare’s quick embrace of China.
Soon after taking office, he broke off diplomatic relations with Taiwan and opened them with Beijing. He (and Chinese officials) promised a flood of investment for the struggling, sprawling island nation of 687,000 people, but the flow so far has been more of a trickle.
The Latest on China: Key Things to Know
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
Covid and other challenges have prevented any sort of rapid boom, and his decision to move in China’s direction is not popular at home. The protests in November were spurred by frustration from a province, Malaita, whose leaders tend to be more skeptical of China.
In a poll late last year, more than 90 percent of Solomon Islanders said they wanted their country to work closely with liberal democratic countries instead of China, and 79 percent said they did not want their country receiving financial aid from China.
Australia, which has often been the security assistant of choice for the region — sending a team in November to quell the unrest — is equally unhappy. When the draft of the agreement was leaked, Australian officials pressed the Sogavare government not to sign it.
On Wednesday, Prime Minister Scott Morrison put the blame on China, saying the pact showed how many nations were vulnerable to Chinese encroachment.
“The sort of pressure and influence that has been seeking to be exerted in our region is very real,” he said.
American officials also tried to avoid scolding the Sogavare government. A State Department spokesman said the security deal followed a pattern in which the Chinese government offers “shadowy, vague deals with little regional consultation.”
Mr. Sogavare has shown little interest in listening to Australia, the United States or other Pacific Island nations that have expressed concerns. In Parliament on Wednesday, after announcing that the security deal had been signed, he said: “I ask all our neighbors, friends and partners to respect the sovereign interests of Solomon Islands.”
His critics in government are now worried that challenging him with a no-confidence vote could lead to more protests and a pretense for requesting Chinese assistance. Just the threat of Chinese intervention is already undermining the country’s democracy, Mr. Sogavare’s opponents say.
“This agreement is not in the interests of Solomon Islands at all,” said Peter Kenilorea Jr., the deputy opposition leader in Parliament and chairman of its foreign relations committee. “It’s in the interests of Beijing and the interest of the current government. It’s to keep them in power.”
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Publié le : 13/04/2022 - 19:09
Sébastian SEIBT
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Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.
Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.
Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev.
Le président allemand humilié
Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense .
L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".
Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).
Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .
Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.
Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes.
Le fiasco des casques et des armes obsolètes
Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit.
Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.
La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.
Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.
Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien.
Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine
Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.
Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht.
Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.
Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.
Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.
Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.
Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses.
Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DécryptageGuerre en Ukraine : l'Allemagne et la France ont-elles fermé les yeux sur la menace russe ?
MENACE BALISTIQUEGuerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie
Valeurs Actuelles
À Rennes, le syndicat Sud PTT exige une prime pour distribuer les professions de foi du second tour de la présidentielle
Pas de prime, pas de distribution. C’est, en substance, le message du communiqué publié par le syndicat des postiers Sud PTT de Rennes mardi 19 avril, rapporte Actu.fr. Le syndicat exige une prime de 150 euros pour distribuer la propagande électorale pour le second tour de l’élection présidentielle de dimanche prochain. « Les dirigeants de La Poste ont touché 83,5 millions d’euros de l’Etat pour assurer la distribution des professions de foi, mais continuent de faire faire ce travail par les agents gratuitement » se justifie le syndicat.
Jusqu’aux législatives s’il le faut
Rappelant le « fiasco » des élections régionales de juin 2021, lors desquelles un certain nombre d’électeurs n’avaient tout simplement jamais reçu la propagande électorale, le syndicat Sud PTT prévient que si la direction de la Poste n’accède pas à sa demande, les professions de foi ne seront pas distribuées. Sud PTT rappelle également que ce mouvement social, qui n’est pas une grève, pourrait aussi affecter les élections législatives de juin prochain. Aussi, ce mardi 19 avril, le syndicat affirme que « le personnel de Rennes Colombier a décidé de ne pas emporter ce mardi 19 avril les professions de foi et donnent rendez-vous demain matin à sa direction pour obtenir une réponse à leur revendication. ». Si la propagande électorale n’était pas distribuée, les trois-quarts de la ville de Rennes pourraient être concernés.
Rennes : les dernières actualités
New York Times - World
U.K. Court Brings Assange One Step Closer to Extradition
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The court formally ordered the extradition of the WikiLeaks founder to the United States, but it still needs approval from a British cabinet minister and his defense can appeal to her directly.
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By Megan Specia
LONDON — A London court on Wednesday ordered the extradition of the WikiLeaks founder Julian Assange to the United States, the latest but not the last step in a long-running battle in British courtrooms.
The order to extradite Mr. Assange, who is being sought by the United States in connection with charges under the Espionage Act, must be signed by the British home secretary, Priti Patel. Mr. Assange has four weeks to appeal to her directly, and he also has the right to take his case to the English High Court after she issues her decision.
Wednesday’s court decision, delivered in a brief hearing that saw Mr. Assange dial in by video call from a prison in London, was the latest blow to his attempts to fend off his extradition. Protesters, as they have done throughout his legal battle, gathered outside the courtroom in central London.
Britain’s Supreme Court ruled last month that Mr. Assange could not appeal an earlier decision that paved the way for his extradition, bouncing the decision back to the Westminster Magistrates’ Court, which made the decision on Wednesday.
Ms. Patel will now decide whether to order the extradition or refuse the request, but Mr. Assange’s defense team also is entitled to make submissions to her before her final decision is made. His legal team has until May 18 to do so. Mr. Assange was charged in the United States under the Espionage Act in connection with obtaining and publishing classified government documents about the wars in Afghanistan and Iraq on WikiLeaks in 2010. Those files were leaked by Chelsea Manning, a former military intelligence analyst.
Mr. Assange has waged a prolonged legal battle against his extradition following his arrest in London in 2019, after he spent seven years holed up inside the Ecuadorean Embassy in an effort to avoid detention.
His defenders have sought to present the case as a matter of press freedom, and his extradition to the United States could raise major issues about First Amendment rights, experts say.
“The extradition of Julian Assange would also be devastating for press freedom and for the public, who have a right to know what their governments are doing in their name,” said Agnès Callamard, Amnesty International’s secretary general.
She also said that decision placed Mr. Assange “at great risk of prison conditions that could result in irreversible harm to his physical and psychological well-being.”
A representative for the Home Office confirmed that the case had been sent to Ms. Patel, and that she would be required to make a decision within two months of the day the case was sent.
Ms. Patel could block requests, the Home Office said, only for a tightly limited set of reasons. Two concerned people previously extradited or transferred to Britain from elsewhere. The others permitted her to avoid extraditing people who might face the death penalty, or who might be sent on to another country or charged with further, previously unannounced offenses.
If none of those issues supported the argument to refuse the request, Ms. Patel would be obliged to order the extradition, the Home Office said.
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L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth France24 - Monde
Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire
Publié le : 15/04/2022 - 18:21
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a dévoilé, mercredi, une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine comprenant des armes lourdes et davantage de renseignement. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont utilisé de manière innovante la déclassification et le partage d'informations sensibles avec le public et l'Ukraine. Une approche qui a un impact évident sur le cours du conflit.
Pour la première fois, les États-Unis ont décidé, mercredi 13 avril, d’envoyer des armes lourdes – dont des obusiers Howitzer – à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. Une nouvelle étape dans l’engagement de Washington aux côtés de Kiev qui n’a pas manqué d’être soulignée par les médias.
Mais ce n’est pas tout. Le nouveau plan américain d’aide à l’Ukraine – d’une valeur de 800 millions de dollars – dispose d’un autre volet, passé beaucoup plus inaperçu, consacré aux renseignements.
Le président américain Joe Biden s’est engagé à transmettre davantage de données récoltées par ses services de renseignement à l’Ukraine, au moment où l’armée russe semble toujours plus proche de déclencher la grande bataille pour le Donbass.
Joe Biden a même mis sur un pied d’égalité la fourniture d’armes et de renseignements. Le partage de ces informations sensibles "joue un rôle évident dans l’évolution du rapport de force ukraino-russe sur le terrain", reconnaît Jeff Hawn, spécialiste des questions de sécurité en Russie et des relations russo-américaines à la London School of Economics, contacté par France 24. Les États-Unis sont de loin "le pays le plus à la pointe pour la collecte de données satellite et l’interception des signaux, et avoir accès à ces informations peut être précieux", note-t-il.
Mais leur impact réel demeure difficile à évaluer : les effets d’un renseignement fourni à temps sont moins visibles que ceux d’un missile anti-aérien ou de roquettes anti-tanks. En outre, ils sont, par définition, condamnés à circuler en coulisse, loin du regard du grand public et de l’ennemi.
Des déclassifications à répétition
Depuis le début de la guerre, le débat autour du rôle du renseignement a surtout tourné autour de l’approche "sans précédent" de la déclassification d’informations sensibles. Dès les premiers mois de la crise ukrainienne, l’administration Biden a abreuvé les médias de données – évaluation du risque de guerre, images satellite de la mobilisation des troupes russes – issues directement de l’arrière-cuisine des différentes officines du renseignement extérieur américain (CIA, NSA, Defense Intelligence Agency).
Des documents, réservés d’ordinaire aux seuls yeux des gouvernements alliés, venaient ainsi nourrir le débat public. Cette stratégie "n’a pas empêché la guerre, mais elle a permis de faire accepter par le plus grand nombre que la Russie était l’agresseur. Cela a ensuite facilité la coordination internationale pour imposer les sanctions", souligne Ofek Riemer, doctorant à l’université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des questions de renseignement, contacté par France 24. "Vladimir Poutine n’a pas pu autant compter sur l’effet de surprise qu’il aurait voulu en annonçant le début de la guerre", ajoute Jeff Hawn.
Un autre effet indirect de cet étalage très public des plans "secrets" russes avant le début de la guerre d’invasion a pu être de "créer une défiance entre le Kremlin et le service secret russe", estime Ofek Riemer. Cette multiplication des révélations a pu donner l’impression d’un état-major russe infiltré par les services de renseignement occidentaux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les services de renseignement russes, pourtant très réputés, semblent n’avoir joué aucun rôle décisif durant ce conflit : Vladimir Poutine ne voulait plus écouter ses espions.
Des renseignements qui peuvent tuer
Ces déclassifications à répétition de renseignements ont presque fait oublier qu’une fois la guerre déclarée, les espions ont continué à espionner. Mais cette fois-ci, difficile de savoir à quel point l’Ukraine en a profité.
"Il y a deux types de renseignements que les États-Unis peuvent transmettre à Kiev : les informations stratégiques, plutôt d’ordre général, sur les plans de guerre et objectif russes, et les données tactiques de suivi en temps réel des mouvements de troupes", résume Jeff Hawn.
Les États-Unis n’ont jamais caché avoir continué de transmettre à Kiev le premier type de renseignements depuis début mars. Mais Washington maintient un flou artistique autour de la fourniture des données tactiques. Interrogé directement à ce sujet début mars, le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, avait nié que de tels renseignements étaient transmis, tandis que quelques heures plus tard, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, assurait qu’Adam Smith n’avait "pas tout compris". Mais elle n’a pas voulu rentrer dans les détails.
Une réticence qui peut se comprendre. Ce genre de renseignements peut tuer : des données de géolocalisation pour suivre à la trace des troupes russes au sol permettraient aux Ukrainiens de monter des opérations d’élimination ciblées. Les États-Unis risqueraient alors d’apparaître comme une partie plus que prenante dans la guerre en Ukraine, ouvrant ainsi la voie à une dangereuse escalade du conflit.
D’où l’importance de l’annonce d’une intensification du partage d'informations sensibles avec Kiev. "Une nouvelle doctrine a été mise au point à Washington permettant aux services américains de renseignement de partager les données qui permettront à Kiev d’avoir une image très précise du dispositif militaire russe mis en place dans le Donbass et la Crimée", affirme le Wall Street Journal.
Effet démoralisant
L’administration américaine semble donc avoir décidé de "fournir des données brutes qui permettent à l’armée ukrainienne d’avoir une image en temps réel des mouvements de troupe russe", estime Jeff Hawn. L’état-major américain semble d’ailleurs l’avoir confirmé au Wall Street Journal en affirmant que la ligne rouge de la nouvelle doctrine était "de ne pas fournir de renseignement sur les positions russes en Russie afin de ne pas permettre à l’Ukraine de mener des opérations offensives", écrit le quotidien. Autrement dit : tout le reste serait permis.
Un changement majeur de doctrine qui s’explique par l’évolution du contexte sur le terrain. L’offensive en préparation dans le Donbass nécessite plus que des informations stratégiques, estime Jeff Hawn. C’est un front moins large où il va y avoir des tentatives d’encerclement de la part des forces russes, ce qui rend d’autant plus important pour "les Ukrainiens de savoir précisément d’où vient l’ennemi afin de se défendre correctement", souligne ce spécialiste.
Et même si les États-Unis ne livraient pas, en réalité, ces fameux renseignements tactiques, le simple fait de le suggérer "peut avoir un effet démoralisant", estime Ofek Riemer. Les soldats russes, qui ont déjà subi un revers lors de leur tentative de prendre Kiev, risquent d’être davantage sur la défensive s’ils pensent que l’Ukraine connaît leur position précise grâce aux Américains.
Mais cette ouverture du robinet américain à renseignements n’est pas qu’un acte hostile des États-Unis à l’égard de la Russie. C’est aussi, paradoxalement, "une manière d’indiquer qu’ils ne s’impliqueront pas plus en avant et directement dans le conflit", assure Ofek Riemer. Une nation prête à s’engager militairement sur un front garde pour elle ses renseignements afin de pouvoir les utiliser elle-même quand nécessaire. Autrement dit, Moscou aura de quoi vraiment s’inquiéter le jour où les espions américains se tairont.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
REPORTAGE
À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
Valeurs Actuelles
Des supérettes automatisées bientôt installées dans la Somme
Des supérettes totalement automatisées. Voilà le pari un peu fou de l’entreprise Boxy. Ce mercredi 20 avril, le cofondateur de l’entreprise, David Gabai, était invité dans la matinale de France Bleu Picardie. Il y a annoncé l’implantation prochaine de ces supérettes dans la Somme. Le principe est simple, explique l’entrepreneur : « C’est une supérette qui est autonome. Le format est assez particulier. C’est un conteneur de 15 m² qu’on recycle et qu’on transforme complètement. À l’intérieur, on retrouve des rayons frais et sec, comme un supermarché classique, avec des produits en libre-service ». Sa particularité ? Il n’y a pas de personnel à l’intérieur.
Investir dans la ruralité
David Gabai continue d’expliquer le concept : « Le client télécharge notre application sur son smartphone. Il aura un QR Code à scanner à l’entrée du magasin pour pouvoir entrer. Il fait ensuite ses courses et s’en va. Comme il faut entrer son nom et sa carte bancaire dans l’application, il n’y a pas besoin de passer à la caisse, tout est débité automatiquement. » Environ 250 références de produits seront proposées. La cible géographique de Boxy ? Les villes rurales et périurbaines. L’entrepreneur espère générer des emplois : « On a une flotte de préparateurs et de livreurs pour réapprovisionner les magasins, remplir les rayons et faire la rotation des DLC. Pour les Hauts-de-France, cela représente entre dix et quinze emplois. Des créations nettes puisque l’on ne va pas chercher ces gens dans d’autres secteurs de la distribution alimentaire », se félicite-t-il. Objectif : ouvrir les premières supérettes dans la Somme en janvier 2023.
Somme : les dernières actualités
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
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Washington fait appel de l'annulation du masque obligatoire dans les transports
Publié le : 21/04/2022 - 02:44
FRANCE 24
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Le gouvernement américain a annoncé, mercredi, faire appel de la décision de justice annulant l'obligation de porter un masque dans les transports publics. Selon les autorités sanitaires, le masque reste "nécessaire pour la santé publique" contre le Covid-19.
Le gouvernement américain a annoncé, mercredi 20 avril, faire appel de la décision de justice ayant levé en début de semaine le port obligatoire du masque dans les transports publics aux États-Unis.
Le ministère de la Justice avait dit vouloir attendre l'avis de la principale agence sanitaire fédérale du pays, les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), avant de prendre une décision. Les CDC lui ont finalement demandé de faire appel, estimant que le port du masque obligatoire dans les transports restait "nécessaire pour la santé publique" contre le Covid-19.
Cet appel intervient deux jours après qu'une juge fédérale a estimé que les autorités sanitaires outrepassaient leurs prérogatives en obligeant au port du masque dans les transports, par exemple dans les avions, les trains ou encore les bus. Dans la foulée, les grandes compagnies aériennes du pays ont abandonné la contrainte du masque, suivies par la compagnie ferroviaire Amtrak ou les compagnies de VTC comme Uber.
Tensions en vue
Certains responsables se sont par la suite inquiétés que cette décision d'une magistrate siégeant en Floride ait pour conséquence, si elle n'était pas combattue, de restreindre l'autorité des CDC à l'avenir. Mais l'appel du gouvernement américain pourrait compliquer la situation, et possiblement créer des tensions pour les voyageurs si l'obligation du port du masque était finalement rétablie, alors qu'elle était déjà difficilement respectée.
Le port du masque est un sujet très sensible notamment pour les stewards et hôtesses de l'air, qui ont dû depuis deux ans faire face aux réticences de nombreux passagers, certains devenant violents. Il a encore été signalé à l'agence chargée de la sécurité du transport aérien aux États-Unis, la FAA, 744 incidents liés au masque depuis le début de l'année.
Les États-Unis enregistrent actuellement de nouveau une hausse du nombre de cas quotidiens de Covid-19, liée au sous-variant BA.2 d'Omicron.
Avec AFP
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Aux États-Unis, une juge lève l'obligation du masque dans les transports publics
Valeurs Actuelles
“Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix
C’est la troisième fois que ce mur de l’abbatiale de Foix est dégradé. Le curé de la ville soupçonne d’ailleurs qu’il s’agisse de l’œuvre d’une seule personne. Durant le week-end de Pâques, il a découvert écrit à la bombe de peinture : « une bonne église est une église en feu ». Le prêtre a immédiatement prévenu le maire Norbert Meler, rapporte France 3 Régions, mercredi 20 avril.
Eviter la récupération politique
Celui-ci a fait repeindre le mûr par les services municipaux le jour même. Il déplore une « atteinte aux biens publics, à ce qui appartient à tout le monde et que l’on paie avec nos impôts », mais ne souhaite pas s’étendre sur la teneur du message, craignant une récupération politique à quelques jours du second tour de la présidentielle, précise France 3 Régions. L’édile assure qu’une plainte sera déposée, comme à chaque fois que des tags sont découverts. Le père Edouard de Laportalière veut rester compréhensif : « J’y ai vu un cri de souffrance. C’est certainement une personne en souffrance qui a besoin de trouver ce moyen d’expression. Dommage qu’il n’y en ait pas d’autres », a-t-il déclaré.
Il affirme avoir reconnu cette écriture « déjà apposée sur des édifices de la paroisse qui incitait à ne pas croire en l’Église ». Il a invité cette personne qu’il juge « en souffrance » à venir échanger avec lui. Selon un rapport parlementaire dévoilé en février, 857 actes antichrétiens, principalement des dégradations ou vols concernant les édifices religieux, ont été recensés en 2021.
Ariège : les dernières actualités
New York Times - World
Deep in Colombia, Rebels and Soldiers Fight for the Same Prize: Drugs
The country signed a historic peace deal more than five years ago. But a power vacuum is fueling the rise of new armed groups competing to control the drug trade.
Members of the Comandos de la Frontera militia during training in the south of Colombia.Credit...
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By Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, the Andes bureau chief, and Federico Rios, a photographer, spent a week with one of the many armed groups that have emerged in Colombia since 2016.
PUTUMAYO, Colombia — In a rebel-held town deep in the jungle, Joel ran drills beside his comrades, line after line of them in camouflage and boots, rifles at their sides.
“To the right!” their instructor shouted.
For Joel, 36, this scene was familiar. He had spent six years in the army, fighting on the front lines against a brutal insurgency that had terrorized Colombia for decades.
But now he had a new employer: an illegal armed group that included the same insurgents he had spent his military career battling to defeat.
“I know it shouldn’t be like this,” he said recently, cradling a rifle in his lap. But after he left the army, he said, he’d struggled to make ends meet. Then came an offer of a salary of $500 a month, nearly twice Colombia’s monthly minimum wage.
Now, “my children live better lives,” he said, “because I can feed them.”
Colombia’s peace accord, signed in 2016 by the government and the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, was supposed to usher in a new era of peace in a nation that had endured more than five decades of war. The deal was that the rebels would lay down their arms, while the government would flood conflict zones with job opportunities, alleviating the poverty and inequality that had started the war.
Thousands of FARC fighters laid down their arms. But in many places, the government never arrived. Instead, many parts of rural Colombia have seen a return to the killings, displacement and violence that, in some regions, is now as bad, or worse, than before the accord.
Massacres and the killings of human rights defenders have soared since 2016, according to the United Nations. And displacement remains startlingly high, with 147,000 people forced to flee their homes last year alone, according to government data.
It’s not because the FARC, as an organized fighting force, is back. Rather, the territorial vacuum left by the old insurgency, and the absence of many promised government reforms, has unleashed a criminal morass as new groups form, and old groups mutate, in a battle to control flourishing illicit economies.
While many Colombians call these new groups “the dissidents,” a reference to FARC fighters who rejected the peace deal, their compositions are more complex. In some, former foes — rebels, soldiers and paramilitaries — as well as new recruits and organized crime members have united around the lure of a paycheck.
These fighters are now facing off against their former allies for control of a reinvigorated drug trade in a surge of unrest that looks more like gang violence than the civil insurgency that raged for so many years.
“We’re fighting comrade against comrade, battle brother against battle brother,” said Benjamin Perdomo, a founder of the Comandos de la Frontera, the militia that Joel joined six months ago, one of more than 30 armed groups that security officials say have emerged since 2016.
Like others interviewed for this article, Mr. Perdomo agreed to be identified only by his nom de guerre. Some individuals are not named to protect their lives.
In February, traveling by boat on a river network in the Amazon forest, The Times spent a week with the Comandos. We visited several towns under their control, watched them move weapons and buy drugs, and slept at a camp where fighters set off grenades and ran drills just yards from the Putumayo, a major river, no police or military in sight.
The Comandos are now fighting with the Frente Carolina Ramírez, another group headed by former guerrilla leaders, for control of Putumayo and Caquetá, two departments in the Colombian Amazon, near the border with Ecuador and Peru, that play critical roles in the drug trade.
The departments are also home to two of the country’s important industries: oil and cattle. Together, the contested territories form about 10 percent of the country.
Increasingly, it is civilians who are suffering most, trapped between these warring groups and even the military trying to stop them.
Some security experts warn if the government does not take on a greater role in quelling these militias and fulfilling the promises of the accord, the country could be headed toward a state that looks more like Mexico — ravaged by drug gangs vying for territory — than the Colombia of the 2000s.
“It’s a long way to go to get back to 2002,” said Adam Isacson, director for defense oversight at the Washington Office on Latin America, referring to the casualty counts during one of the worst years of the war. “But we’re on that path right now.”
‘Everything Is About the Money.’
By the time the Comandos spilled into a riverside town on a recent Sunday, the community was already in full weekend swing — music blared from a sound system and rival soccer teams took the field. The fighters, rifles on their shoulders, took up a position on an adjacent plot, where they ran drills in a show of force.
Residents watched both spectacles from the sidelines, beers and ice pops in hand.
The conflict with the FARC dates to the 1960s, when two communist leaders declared a rebellion against the state, pledging to replace the government with one that would support poor rural people.
For decades, cocaine funded the FARC’s deadly fight. Then came the peace deal, which requires the Colombian government to invest in programs that will wean rural communities off the cultivation of coca, the base product in cocaine, and starve armed groups of their income.
Caribbean Sea
PANAMA
venezUELA
Pacific
Ocean
Bogotá
colombia
putumayo
caquetÁ
Putumayo R.
brazil
ecuaDor
peru
200 miles
By The New York Times
But this town, hours from any major city, is one of many where sustainable alternatives never arrived, and coca still dominates.
“The government hasn’t helped with anything,” said the town council president in one militia-controlled community. “For us, coca is the state.”
To many residents here, the Comandos, who formed in 2017, are just the latest militia to occupy their town. They buy their coca and have become the chief employer, the unofficial police force and even the public works administration.
When the locals follow the rules, this relationship can reach a tense symbiosis.
But when residents don’t comply — or when a rival group pushes in and tries to become the new coca buyer — the dynamic turns deadly.
Under the old FARC regime, leaders claimed that their reign of terror was in service to a higher goal. Mr. Perdomo of the Comandos makes a similar claim, saying his group is fighting for “development, progress and social justice” for poor Colombians.
But in interviews with nearly two dozen rank-and-file Comandos, few had any sense that there was a larger purpose to their work. One was a single mother who couldn’t raise her children on the $90 a month she made as a housekeeper; another was a former FARC fighter who had discovered he could make twice as much as the unit’s doctor than he could at a public hospital.
The Comandos not only pay far more than many Colombian employers, they also offer vacation time.
This, said Mr. Perdomo, has allowed the group to draw in hundreds of recruits. (A high-ranking security official declined to quantify the Comandos’ size.)
“This isn’t like a guerrilla that works for an idea,” said one fighter. “Everything is about the money.”
‘They Destroyed Our Lives in an Instant.’
Across Colombia, confrontations between armed groups are at the highest level they’ve been since the peace deal was signed, according to the Special Jurisdiction for Peace, a court created by the deal to investigate the war.
Last year, more than 13,000 people were killed, the most since 2014.
There are now six separate conflicts in the country, according to the International Committee of the Red Cross, three of which involve ex-FARC groups.
In Putumayo, the Comandos are accused of carrying out murders, forced disappearances, arbitrary detentions and the “mobilization of terror,” according to Colombia’s ombudsman’s office, which is charged with tracking human rights violations. The Carolina Ramírez is just as brutal, the ombudsman says.
In August, a small town tucked off a bend in the Putumayo River became one of the most recent to come under siege. The community, a collection of modest wooden houses, was initially held by the Comandos. But three residents described how the Carolina Ramírez entered one day before dawn, rounded up locals and insisted that they were now in charge.
One woman, so distraught that she could barely tell her story, described waking as her husband came running into their home, telling her that he was about to die. Then came the sound of bullets and fighters who threatened to bomb her house if she did not let them in.
“I opened the door and got on my knees and begged them not to kill him,” she said. Her children watched as the men dragged their father away. Weeks later, the Carolina Ramírez released a video accusing her husband of working with the Comandos — and saying that he was dead.
Another woman in a different town in Putumayo described how armed men shot and killed her mother, a local official, and her stepfather, a former FARC fighter, one evening as their family watched helplessly. She was emotionless as she told the story, her eyes fixed on the floor before her.
“They destroyed our lives in an instant,” she said.
Defense Minister Diego Molano said in an interview that the military was making “every effort” to fight these new groups by redoubling its focus on taking out ringleaders, eradicating coca and demobilizing fighters.
“In general, we’ve contained the threat,” he said.
But after a recent operation in which the military announced it had killed 11 Comandos, civil society groups claimed that several of the dead were in fact civilians — and that the attack had taken place during a town fundraiser.
Mr. Molano denied these charges. “The operation was not against peasants, but FARC dissidents,” he tweeted. “It was not against innocent Indigenous people, but drug dealers.”
Colombia’s complex security problem was never going to be solved in a four-year presidential term. But critics say this new cycle of violence is being fueled by the government’s lack of commitment to the programs in the peace deal.
President Iván Duque, a conservative, once led a campaign to change the terms of the 2016 agreement, calling it too easy on the FARC. Since taking office in 2018, he has said he embraces the accord.
The numbers, however, tell a different story, his opponents say. By the time Mr. Duque, who is restricted to a single term, took charge, 22 percent of the deal had already been fully carried out, according to the Kroc Institute for International Peace Studies. During his tenure, he increased that proportion by 8 percentage points, according to the most recent data.
Mr. Duque has said that a third of the deal’s provisions are now fully implemented, putting the country on track to complete the accord within its 15-year mandate. But he will leave office this August following plummeting approval ratings that many say reflect both security concerns and a growing frustration with the ongoing lack of decent-paying jobs.
“This government has wasted the opportunity of the accord,” said Marco Romero, the director of Codhes, a human rights group, calling the current level of violence “scandalous.”
‘Smells Like War.’
Dozens of Comandos pitched their camp near the banks of the Putumayo, laying their beds between the trees and building a kitchen by a wooden farmhouse.
Here, the fighters strung up satellite internet amid the farmers’ cows and chickens, and brought in ice cream and tamales from a nearby town. They bought thick tiles of coca paste from nearby farmers — for sale to other narco-traffickers — and tested grenade launchers meant for their enemies, the Carolina Ramírez.
“Smells like war!” someone shouted as a grenade went flying into a nearby field.
While this new generation of armed groups has been largely fractured, security experts say they are beginning to see a clearer coalescence into two factions, both led by former FARC leaders who say they want to rebuild the insurgency.
The concern, said Kyle Johnson, an analyst with Conflict Responses, a nonprofit in Colombia, is that these alliances could move the violence from a patchwork of battles between small groups to a face-off between two large ones, setting up a nationwide conflict.
“It seems like it’s hard to find a worse scenario,” than the current one, Mr. Johnson said, “but that would be a much worse scenario.”
Perhaps the biggest difference between the old FARC and the Comandos is who they’re fighting. The FARC fought the state. But the Comandos do not attack the government, or consider it their enemy, said Mr. Perdomo, who himself spent more than a decade with the FARC.
In fact, it was a threat from another ex-FARC group — “join us or we’ll kill you” — that compelled him to form the Comandos, he said.
Hundreds of former FARC fighters have been killed since the peace deal, some by their former comrades, and many human rights groups say the state’s failure to protect former combatants is helping to drive rearmament.
Mr. Perdomo said his purpose was to protect ex-combatants and everyday Colombians from the brutality of the Carolina Ramírez. The goal, he said, was to “eradicate” the rival group, and then negotiate a more robust peace deal with authorities in the capital, Bogotá.
The drug business, he added, was merely “a means” to get there.
“We’re talking about defending our lives,” he said. “We don’t care about money. The only thing we really care about is that our society of brothers finds peace.”
But security analysts point out that the Comandos’ decision not to go after the government is also very good for their business: If they don’t attack the state, they’re less likely to provoke its firepower. Though it hasn’t prevented the government from going after them.
After breakfast one day, a group of fighters broke away to prepare for their two-week vacation, changing from camouflage into jeans and T-shirts, headed back to life with their families and friends.
With the sun near its height, they wrapped their guns in plastic and affixed the packages with name tags, handing them over for safekeeping while they were away. Then they climbed into a brightly colored motorboat and sped down the Putumayo for hours on end, beers and whiskeys in hand, music roaring behind them.
“Look, partner, let me warn you,” the Comandos sang to a popular tune, “a hundred of you, we’ll cut into pieces.”
Reporting was contributed by Federico Rios.
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New York Times - World
French Presidential Election
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What You Need to Know About France’s Presidential Election
President Emmanuel Macron will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff on Sunday. The outcome will be crucial for France and reverberate globally.
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By Aurelien Breeden
PARIS — President Emmanuel Macron of France will face Marine Le Pen, the far-right leader, in the runoff of the French presidential election on Sunday.
The two candidates advanced to the second round of voting on April 10 — Mr. Macron with 27.85 percent of the vote, and Ms. Le Pen with 23.15 percent — after a muted campaign that was largely overshadowed by the war in Ukraine.
For weeks, Mr. Macron was accused of trying to use his diplomatic prominence to cruise into a second term without debating his opponents over domestic issues. Now, though, he is entering a new and decisive phase of the campaign, one that will require him to directly face voters concerned about the cost of living and his plans to raise the legal retirement age.
Mr. Macron and Ms. Le Pen faced off in France’s last presidential election, in 2017. Then, Mr. Macron won nearly two-thirds of the vote, but polls predict the race will be much closer this time.
France’s tradition of mainstream voters uniting against the far-right looks more precarious than ever, and a victory by Ms. Le Pen, who has softened her tone but not her anti-immigrant, nationalist platform, would reverberate globally.
Jean-Luc Mélenchon, the radical leftist candidate, finished in a strong third place in the first round of voting, with 21.95 percent of the vote, and Mr. Macron and Ms. Le Pen hope to convince left-wing voters that they are better positioned to address calls for social justice and preserve France’s generous welfare state.
The presidency is France’s most powerful political office, offering considerable control of domestic and foreign policy in one of the European Union’s most populous and influential member states. Here is what you need to know about the runoff.
What’s at stake?
France, a nation of over 67 million people, is the world’s seventh-largest economy and most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.
France’s next president will have to help the country navigate two forces buffeting Europe: a brutal Russian invasion of Ukraine that has displaced millions on the continent’s doorstep, and a pandemic-related economic recovery that is straining supply chains.
While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. The next president will have to juggle those worries with other long-term issues on voters’ minds, like France’s clean energy transition, the sustainability of its generous welfare model, fears of immigration and hand-wringing over the place of Islam in the country.
Broad disillusionment with politics has also become a major source of concern. Voter turnout for the first round of voting was 73.69 percent, high by many countries’ standards but the lowest for a French presidential election since 2002.
What are the powers of the French presidency?
French presidents have formidable powers at their disposal — more than most Western leaders, with fewer of the checks and balances that limit the executive branch in other countries.
Unlike British prime ministers or German chancellors, who are chosen by the parties that control the most seats in Parliament, French presidents are elected directly by the people for five-year terms. Shortly after that election, France returns to the polls to vote for representatives in the National Assembly, the more powerful house of Parliament, where terms also last five years.
Having both of those elections on the same five-year cycle strongly increases the likelihood that France will vote in lawmakers who back their newly elected head of state, who does not have to worry about midterm elections and is largely immune from internal party turmoil because the president is voted in for a fixed term.
France’s prime minister, as the head of government, plays an important role in the constitutional system, as does Parliament. But the president, who appoints the prime minister, sets much of France’s agenda.
Still, Mr. Macron and Ms. Le Pen could find it challenging to muster a strong legislative majority, potentially forcing them into a “cohabitation” — when the presidency and the National Assembly are on opposing political sides, compelling the president to choose a prime minister of a different persuasion and potentially blocking much of the presidential agenda.
Similarly to Mr. Macron, many lawmakers in his party were political novices when they were elected in 2017 with sweeping promises of change. This time, he faces distrust and hostility from many voters, especially on the left, who will be less inclined to give his party a chance.
And Ms. Pen, whose party only has a handful of lawmakers in the National Assembly, could face even more obstacles if voters shocked by her election decided to back candidates who opposed her nationalist agenda.
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
Who is running?
Of the 12 official candidates in the first round of voting, only Mr. Macron and Ms. Le Pen made it into the runoff.
Mr. Macron, 44, is a former investment banker who was elected in 2017 with little political experience and is running for a second term. He was elected on the ruins of France’s traditional political parties with a strong pro-business platform. He overhauled the labor code, eliminated a wealth tax and reformed the national railway company. But his reformist zeal was tempered by massive strikes over his pension reform plans, Yellow Vest protests and the coronavirus pandemic.
Mr. Macron’s challenger is Ms. Le Pen, 53, the perennial far-right leader who is running for the third time and who lost to him in 2017. She leads the National Rally, a movement long known for antisemitism, Nazi nostalgia and anti-immigrant bigotry that she has tried to sanitize and turn into a credible governing party. Ms. Le Pen has faced criticism about her past sympathy for President Vladimir V. Putin of Russia, but inflation and rising energy prices play well into her protectionist platform.
The latest polls give Mr. Macron a slight edge over Ms. Le Pen, but the race is expected to be much closer than in 2017, when Mr. Macron won handily with 66.9 percent of the runoff vote.
A televised debate between Mr. Macron and Ms. Le Pen on Wednesday — the race’s only opportunity for direct confrontation between the two candidates — will be a key test.
How do runoff elections work?
A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, an unlikely outcome that has never occurred in the nearly six decades since France started choosing its presidents by a direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.
The legal voting age in France is 18. There is no electronic voting, no mail-in ballots and no early voting. French election regulations are strict, with stringent limits on campaign finances and airtime, and with financial and logistical support from the state that is intended to level the playing field. (Still, many news outlets are owned by the rich, giving them an avenue to influence elections.)
Campaign spending is capped to roughly 16.9 million euros for candidates in the first round, or about $18.5 million, and roughly €22.5 million for those who reach the second one. Those who flout the rules — like Nicolas Sarkozy, France’s former right-wing president — face fines and criminal penalties.
Private companies cannot make campaign donations, and individuals can only donate up to €4,600 for the entire election. Candidates are reimbursed for a portion of their campaign expenditures, and the state pays for some expenses.
Airtime is closely regulated by France’s media watchdog. At first, television and radio stations must ensure candidates are given exposure that roughly matches their political importance, based on factors like polling, representation in Parliament and prior election results. When the campaign officially starts, two weeks before the vote, all candidates get equal airtime. Campaigning is banned on voting weekends; so is publishing opinion polls, or early results, before voting ends at 8 p.m. on Sunday.
What comes next?
At 8 p.m. on Election Day, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to win, but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.
If Mr. Macron isn’t re-elected, the new president will have until May 13 to take office. Attention will then shift to the elections for the National Assembly. All seats there will be up for grabs, in a similar two-round system of voting, on June 12 and June 19.
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite France24 - Monde
En Haïti, crash meurtrier d'un petit avion près de Port-au-Prince
Publié le : 21/04/2022 - 04:19
FRANCE 24
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Un petit avion commercial s'est écrasé, mercredi, près de la capitale haïtienne. Les cinq passagers sont décédés et un chauffeur de moto-taxi a été tué dans le crash.
Au moins six personnes ont péri, mercredi 20 avril, à Haïti, dans le crash d'un petit avion commercial dans la commune de Carrefour, près de la capitale Port-au-Prince.
L'appareil assurait le trajet entre Port-au-Prince et Jacmel, dans le sud du pays, a précisé à l'AFP le responsable de la police de Carrefour, Pierre Belamy Samedi.
Les cinq passagers de l'avion, dont le pilote, sont décédés. En s'écrasant, l'appareil a tué un chauffeur de moto-taxi et percuté un camion qui transportait des produits de consommation, faisant cinq blessés graves, selon le juge Moïse Jean. Tous les blessés ont été transportés à l'hôpital.
Le Premier ministre, Ariel Henry, s'est dit dans un tweet "profondément attristé" par le drame, adressant "(ses) sympathies aux familles des victimes".
Le trafic aérien s'est largement développé en Haïti depuis l'an dernier, toute circulation routière sécurisée vers le sud du pays étant rendue impossible par les affrontements entre gangs à Martissant, quartier de Port-au-Prince traversé par l'unique route allant dans cette direction.
Avec AFP
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En Haïti, le Premier ministre justifie son maintien au pouvoir et appelle à des élections
INTERVIEW"La date du 7 février marquait un garde-fou institutionnel en Haïti"
Violences en Haïti : deux journalistes assassinés près de Port-au-Prince
Valeurs Actuelles
1659 actes antireligieux en France en 2021 : les chrétiens premiers visés
Le chiffre consolidé des actes antireligieux pour l’année 2021 a été dévoilé jeudi 10 février et relayé par La Croix. Selon le rapport des députés Isabelle Florennes (MoDem) et Ludovic Mendes (LREM), missionnés par le Premier ministre, 1659 actes ont été recensés cette année. Cela montre une relative stabilité par rapport à 2019 (l’année 2020 ne constitue pas une référence fiable du fait des confinements). Les parlementaires s’inquiètent cependant de l’évolution du type de faits.
« Banalisation de la haine »
Dans le détail, les actes antichrétiens sont les plus nombreux (857). Arrivent ensuite les actes antisémites (589, malgré une faible représentation de cette communauté en France). Viennent ensuite les actes antimusulmans (213). Ces derniers sont en hausse de 23 % tandis que les deux autres stagnent. Toutefois, si les actes antichrétiens regroupent toujours principalement des dégradations ou vol dans les églises, les agressions physiques sont en hausse. Les députés évoquent notamment l’activité d’une extrême gauche anticléricale à Nantes où la communauté chrétienne est « douloureusement atteinte ».
Outre les actes visibles, « tous les cultes décrivent une montée des haines », précise Ludovic Mendes, cité par La Croix. Il évoque notamment le poids des réseaux sociaux. Les députés font également remarquer que les chiffres peuvent être biaisés, car « beaucoup de faits sont passés sous silence ». Ils notent ainsi que les communautés juives et chrétiennes sont mieux organisées pour faire remonter les atteintes aux autorités que la communauté musulmane.
New York Times - World
Housing Crisis Propels High Death Toll in South Africa Floods
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The catastrophe underscored an overlooked reality in the fight against extreme weather: Protecting people is as much about tackling social issues as environmental ones.
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By John Eligon, Zanele Mji and Lynsey Chutel
DURBAN, South Africa — In 2009, as officials in the port city of Durban prepared to host the next year’s World Cup of soccer, they moved hundreds of residents from their tin shacks near the city center to a flood-prone field south of town.
The new settlement, a tight cluster of squat homes made of drywall, was built without electricity and tucked between a noisy highway and a river. Officials acknowledged the flood risk but promised residents that within three months, they would be moved into permanent houses, recalled Themba Lushaba, who was resettled with his girlfriend.
Thirteen years and four devastating floods later, Mr. Lushaba, 34, remains in the settlement, still waiting for that permanent dwelling. The most recent flooding, which followed torrential rain last week, was the worst yet. Water rose past his belly button in the pitch black, forcing him and his neighbors to take refuge in a distant field, shivering beneath umbrellas all night.
South Africa suffered one of the worst natural disasters in its recorded history when last week’s storms in the Durban area killed at least 448 people, destroyed thousands of homes and left behind shocking scenes of devastation. Shipping containers were toppled like Legos onto a major highway. Vacation houses, their support pillars washed away, dangled from mud-streaked hillsides. Tin shack homes were buried.
Some scientists attribute the intensity of the storms to climate change. But the catastrophe has underscored an often overlooked reality of the fight against extreme weather: Protecting people is as much about tackling social issues as environmental ones.
The failure of government leaders in South Africa to resolve a longstanding housing crisis — fueled by poverty, unemployment and inequality — played a major role in the high death toll from last week’s storms, activists and scholars said.
“Very often, not just in South Africa, but in many other developing countries as well, there simply isn’t the money, there’s not the expertise and there isn’t the government will to invest properly in protecting the poorest in society,” said Jasper Knight, a professor of physical geography at the University of the Witwatersrand in Johannesburg.
Much of the destruction occurred in makeshift settlements of flimsy structures that were washed away. Poor South Africans often settle in these communities because they are close to job opportunities that don’t exist in their far-flung hometowns. Many also can’t afford more stable, permanent housing. So they end up building tin shacks wherever they can find land, usually in locations unsuitable for housing.
In the case of Durban and the surrounding area, those locations are often in low-lying valleys next to rivers or on the loose dirt of steep slopes — among the most dangerous places to be when severe rain storms strike, as they did a week ago.
Even many planned communities across the region occupy environmentally unsafe terrain, in part the legacy of the apartheid government forcing the Black majority to live in neglected areas.
South Africa’s president, Cyril Ramaphosa, during an address to the nation on Monday night, acknowledged the fatal shortcomings of the government’s housing policy.
The process of recovering from the devastation, he said, “will also involve the construction of houses in suitably-located areas and measures to protect the residents of these areas from such adverse weather events in the future.”
While heavy rains are common this time of year, Durban is one of several cities on Africa’s southeast coast that have seen an increase in rainfall that some scientists attribute to climate change. In just about two days, eThekwini, the municipality that includes Durban and surrounding communities, experienced the equivalent of a month’s rainfall, scientists at the University of Cape Town said.
That drenching weather came as the region was still drying off from destructive rain and flooding in 2017 and 2019 — and as hundreds of residents displaced by floods back then were still languishing in transit camps. In 2019, more than 70 people were killed.
Rebuilding after 2017 was slowed by a complicated process for obtaining government contracts to build new homes, said Mbulelo Baloyi, the spokesman for the housing department in KwaZulu-Natal, the province that includes Durban. When areas that were still recovering from those floods were flattened again in 2019, the national government stepped in and the process was streamlined, Mr. Baloyi said.
The government is already erecting modest, prefabricated homes for transit camps for some of the estimated 40,000 people who have been displaced by this year’s flooding.
In 2018, the city of Durban identified growing informal settlements as a significant challenge in the city’s response to climate change. And after the 2019 floods, the city introduced a plan calling for creating more renewable energy sources, reducing car transportation and making informal settlements climate resilient.
Despite these commitments, city officials still have not done enough to tackle the devastating consequences of climate changes through economic and social development, said Tafadzwanashe Mabhaudhi, a professor in climate, water and food systems at the University of KwaZulu-Natal.
Creating job opportunities in various parts of the country could alleviate the desperation that leads some people to stay in informal settlements, which are often the only places they can find accommodation in crowded cities where most of the jobs are, he said.
Mr. Lushaba’s family owns a compound in Uzumbe, a rural community an hour south of Durban, with three rondavels standing next to a four-room home made of concrete blocks.
But with no job prospects in the area, he left in 2008 to move into a tin shack in Durban, where his mother had lived since 1996 to do domestic work. Like so many people in a country where the unemployment rate is now over 35 percent, Mr. Lushaba has been unable to find a steady job. He occasionally works security in a nearby community.
In 2009, Mr. Lushaba was resettled when local leaders used a provincial law to remove shack settlements from the view of visitors for the World Cup. He is desperate for a job so that he can rent a permanent home, and he is losing hope that the government will follow through on its commitment to provide one.
“They only tell us that we must wait our turn,” he said. “The government is always making a lot of promises but is never coming back to do it.”
The land under Mr. Lushaba’s transit camp, in the Isipingo township, was once a wetland buffer for the neighboring Sipingo River, he said. The boxlike, low-slung structures have a maze of muddy alleyways between them. Black wires carrying the unsanctioned power connections that residents hooked up for themselves are splayed about the pavement.
In 2011, within two years of moving to the camp, it flooded for the first time, Mr. Lushaba said. It happened again in 2017 and 2019, and now last week. Each time, the residents go through the same ritual: They head for higher ground, allow the water to subside, then have to rake the mud out of their single-room homes and take stock of which belongings can be saved and which must be thrown out.
Scenes like that were playing out across the area this week. In Inanda township, north of Durban, in a neighborhood of concrete block homes beneath a collapsed bridge, a heap of mud, broken trees, mattresses and other furniture were all that remained of a home where four family members were believed to have been buried.
On Tuesday, Mr. Lushaba and his girlfriend propped a light blue mattress on top of a sofa they were drying in front of their home. Shoes, a fan and other items sat drying atop the corrugated tin roof of their home.
“It hurts me to stay here,” he said. “It’s dirty all over.”
Ravi Pillay, the provincial executive in charge of economic development, said Mr. Lushaba’s grievances were understandable.
“I think it was poorly located in a bit of a low-lying area,” he said of the Isipingo transit camp. “At that time there wasn’t the kind of appreciation of the flooding risk that we have now.”
Some wonder, though, whether government officials, even now, have it in them to move with the necessary urgency.
About a quarter of eThekwini’s population lives in informal settlements, according to Hope Magidimisha-Chipungu, an associate professor in town and regional planning at the University of KwaZulu-Natal. Local planning authorities have been unable to keep up with the increasing demand for housing, she wrote in an email response to questions.
“The port city is heading towards a very bleak and catastrophic future,” she said, “if measures are not put in place to reduce the impacts of flooding in the future.”
John Eligon and Zanele Mji reported from Durban, South Africa, and Lynsey Chutel from Johannesburg.
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France24 - Monde
Le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev
Publié le : 20/04/2022 - 04:10Modifié le : 20/04/2022 - 22:36
FRANCE 24
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À Marioupol, la situation semble de plus en plus désespérée pour l'armée ukrainienne dont les derniers soldats sont retranchés dans une usine. Par ailleurs, le couloir humanitaire destiné à évacuer des civils depuis le port assiégé "n'a pas fonctionné", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. En visite à Kiev, le président du Conseil européen, Charles Michel, a promis que l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre". Retrouvez le cours des événements du mercredi 20 avril.
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2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine
Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni et s'être engagé à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.
Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.
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2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1
L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.
Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.
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1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie
Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.
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0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20
Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.
"La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe Anton Silouanov a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".
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0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux
Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.
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23 h 32 : Israël envoie des équipements de protection à l'Ukraine
Après de longues hésitations, Israël a indiqué qu'il acceptait, pour la première fois, d'envoyer des équipements de protection (des casques et des gilets pare-balles), à l'armée ukrainienne.
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23 h 16 : Négocier avec Vladimir Poutine, c'est s'opposer à un crocodile, selon Boris Johnson
Selon le dirigeant britannique, Vladimir Poutine a clairement fait comprendre qu'il entendait prendre le contrôle d'une plus grande partie du territoire ukrainien et pourrait lancer une nouvelle offensive contre la capitale Kiev.
"Comment pouvez-vous négocier avec un crocodile qui a votre jambe entre ses mâchoires ? C'est la difficulté à laquelle font face les Ukrainiens", a déclaré Boris Johnson à des journalistes à bord d'un avion le transportant en Inde pour une visite de deux jours. "Il est très difficile d'imaginer comment les Ukrainiens peuvent négocier avec Poutine étant donné son manque évident de bonne foi", a-t-il ajouté.
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22 h 14 : Kiev propose à la Russie des négociations à Marioupol
L'Ukraine a proposé à la Russie une "session spéciale de négociations" à Marioupol, ville portuaire sur la mer d'Azov assiégée, a déclaré Mykhaïlo Podolyak, conseiller de la présidence ukrainienne et un des négociateurs avec la Russie.
"Nous sommes prêts à tenir une 'session spéciale de négociations' à Marioupol. Pour sauver nos gars, (le bataillon) Azov, les soldats, les civils, les enfants, les vivants et les blessés. Tout le monde", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
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20 h 28 : le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev
Le couloir pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine "n'a pas fonctionné", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, en accusant les Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars. "Malheureusement, le couloir humanitaire de Marioupol n'a pas fonctionné comme prévu aujourd'hui", a déploré la responsable dans la soirée après avoir annoncé dans la matinée un accord "préliminaire" avec la Russie pour ce couloir, premier de ce type depuis samedi.
"En raison du manque de contrôle sur leur propre armée sur le terrain, les occupants n'ont pas été en mesure d'assurer un cessez-le-feu approprié", a souligné Mme Verechtchouk. De plus, en raison de leur désorganisation et de leur négligence, ils n'ont pas été en mesure de fournir un transport rapide des personnes jusqu'au point où des dizaines de nos cars et ambulances attendaient", a-t-elle ajouté.
À Moscou Mikhaïl Mizintsev, un haut responsable du ministère russe de la Défense, a pour sa part accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire", assurant que "personne n'a utilisé le couloir indiqué".
Aucun couloir d'évacuation n'avait été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.
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18 h 26 : le chef de l'ONU demande à être reçu par Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a envoyé des lettres aux dirigeants russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, leur demandant d'être reçu à Moscou et Kiev, a annoncé son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, l'ONU est marginalisée dans le conflit, entre autres à cause de la rupture qu'elle a provoqué entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité dont Moscou fait partie avec Washington, Paris, Londres et Pékin.
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18 h 21 :"les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine", assure Josep Borell
Lors d'une interview exclusive accordée à France 24, le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, qui revient d'Ukraine, a réaffirmé le soutien politique et militaire de l'Europe aux Ukrainiens et insisté sur les conséquences économiques et énergétiques de cette offensive.
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17 h 22 : l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre"
En visite à Kiev, Charles Michel a assuré que l'Union européenne fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre".
"Vous n'êtes pas seuls, nous sommes avec vous et nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l'Ukraine gagne la guerre", a déclaré Charles Michel lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
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17 h 07 : Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"
Dans un entretien accordé à France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, évoque les crimes de guerre présumés commis par l'armée russe dans le pays. Elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" à Marioupol.
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16 h 45 : la Russie annonce un premier tir d'essai réussi du Sarmat, un nouveau missile balistique
L'armée russe a annoncé le premier tir d'essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme "sans équivalent".
"C'est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive", a déclaré Vladimir Poutine, lors d'une annonce diffusée à la télévision.
D'un poids dépassant 200 tonnes, le Sarmat est censé être plus performant que son prédécesseur, le missile Voïevoda, qui dispose d'une portée de 11 000 km.
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16 h 37 : le tournoi de tennis de Wimbledon exclut les Russes et Biélorusses du tournoi 2022
Les organisateurs du tournoi londonien de Wimbledon, qui doit avoir lieu en juillet, ont annoncé qu'ils refuseraient la participation des joueurs russes et biélorusses en raison de la guerre en Ukraine.
"Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou biélorusses", explique l'All England Lawn Tennis Club dans un communiqué. "Nous avons par conséquent l'intention, avec un profond regret, de rejeter l'inscription de joueurs russes et biélorusses à Wimbledon."
Toutefois, l'ATP a qualifié d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne qui sont sous l'égide de l'ATP.
"La discrimination basée sur la nationalité constitue également une violation de nos accords avec Wimbledon aux termes desquels la participation d'un joueur n'est basée que sur son classement. Nous allons maintenant analyser (...) la suite à donner à cette décision", souligne l'ATP dans son communiqué.
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14 h 57 : plus d'un million d'Ukrainiens revenus dans leur pays depuis le début de la guerre
Un total de 1,1 million d'Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a annoncé le porte-parole du service ukrainien des garde-frontières, Andriï Demtchenko.
"Depuis cette date (le 24 février), 1,1 million de nos concitoyens sont entrés en Ukraine", a-t-il affirmé durant une conférence de presse, alors que le nombre d'Ukrainiens s'étant réfugiés à l'étranger depuis le début de l'invasion russe a été estimé à cinq millions par l'ONU.
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14 h 16 : l'opposant russe Alexeï Navalny appelle à voter Emmanuel Macron
L'opposant russe Alexeï Navalny, bête noire du Kremlin, a appelé à voter Emmanuel Macron à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle en France, accusant le parti de sa rivale Marine Le Pen de compromission avec Vladimir Poutine.
Emprisonné en Russie depuis janvier 2021, Alexeï Navalny s'est dit "choqué" du prêt de 9 millions d'euros contracté en 2014 par l'ancien parti Front National (devenu Rassemblement national) auprès d'une banque russe.
"C'est de la corruption. Et c'est une vente d'influence politique à Poutine", a dénoncé l'opposant.
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13 h 59 : Volodymyr Zelensky invite Marine Le Pen à admettre "qu'elle s'est trompée"
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky invite Marine Le Pen, candidate à la présidentielle française accusée de proximité avec la Russie, à admettre qu'elle "s'est trompée" et souhaite ne pas "perdre" ses relations avec le président français – candidat lui aussi – Emmanuel Macron.
"Si madame la candidate comprend qu'elle s'est trompée (..), notre relation pourrait changer", a déclaré sur BFMTV le président ukrainien dans un entretien à distance depuis Kiev.
Marine Le Pen avait été interdite de séjour en Ukraine en janvier 2017 après avoir défendu l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, jugée illégale par la communauté internationale.
La candidate RN a condamné l'invasion de l'Ukraine par Moscou, mais elle a de nouveau plaidé mercredi dernier pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie" une fois la guerre terminée.
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13 h 34 : bannir les joueurs russes de Wimbledon serait "inacceptable" pour Moscou
Selon le quotidien britannique The Times, les organisateurs du tournoi de tennis de Wimbledon ont décidé d'exclure les joueurs russes et biélorusses de la prochaine édition, qui doit se tenir du 27 juin au 10 juillet.
Une telle mesure, qui n'a pas fait l'objet d'une annonce officielle pour le moment, toucherait notamment le Russe Daniil Medvedev, numéro deux mondial, et la Biélorusse Aryna Sabalenka, demi-finaliste à Wimbledon l'an dernier.
Il serait "inacceptable" d'interdire aux joueurs de tennis russes de participer au tournoi de Wimbledon, a réagi mercredi le Kremlin. "Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d'intrigues politiques (...). C'est inacceptable", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
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12 h 44 : plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, selon l'ONU
Selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 5 034 439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Il s'agit de la plus importante crise de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
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12 h 02 : le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan
Le Parlement de Finlande débat mercredi de l'adhésion du pays à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais "très probable". Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 parlementaires se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été.
Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'alliance militaire menée par les États-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement.
En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, atteignant près de 2 600 kilomètres.
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9 h 59 : la Norvège fournit des missiles anti-aériens à l'Ukraine
La Norvège a donné des lanceurs Mistral avec une centaine de missiles anti-aériens de conception française à l'Ukraine, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.
Fin mars, lors d'un discours par visioconférence devant le Parlement norvégien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait demandé à Oslo des missiles anti-aériens, mais d'un type plus moderne. "Le missile (Mistral) doit être retiré du service dans l'armée norvégienne mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d'une grande utilité pour l'Ukraine", a expliqué le ministre norvégien de la Défense, Bjørn Arild Gram, cité dans le communiqué.
La Norvège a déjà fourni à l'Ukraine quelque 4 000 armes antichar de type M72 et d'autres petits équipements militaires.
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8 h 56 : le président du Conseil européen, Charles Michel, est à Kiev
Le président du Conseil européen, Charles Michel, est arrivé à Kiev mercredi matin. "À Kiev aujourd'hui, au cœur de l'Europe libre et démocratique", a-t-il écrit dans un tweet.
In Kyiv today. In the heart of a free and democratic Europe. @ZelenskyyUa pic.twitter.com/7DxTeoxtMc
April 20, 2022Mardi, l'Union européenne s'est entendue avec les États-Unis pour l'adoption de nouvelles sanctions, afin d'accentuer encore davantage la pression sur la Russie.
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8 h 18 : l'Ukraine annonce un accord pour l'évacuation de civils depuis Marioupol
Un accord a été trouvé avec la Russie sur un couloir humanitaire pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol vers la ville ukrainienne de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, premier accord de ce type depuis samedi, a indiqué une responsable ukrainienne.
"Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire (avec les Russes) sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Elle a précisé que la tentative d'évacuation commencerait à 14 h (11 h GMT).
D'après le maire de Marioupol, l'Ukraine espère évacuer mercredi 6 000 personnes de la ville assiégée, à l'aide de 90 cars.
Aucun couloir d'évacuation n'a été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes, qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.
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6 h 43 : pour remplacer le gaz russe, l'Italie parie sur le gaz africain
Alors que la Russie fournit actuellement à la péninsule 45 % de son gaz, le Premier ministre italien Mario Draghi souhaite diversifier au plus vite son portefeuille de fournisseurs. De nouveaux contrats de fourniture doivent être conclus cette semaine avec le Congo-Brazzaville et l'Angola. Le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, est attendu mercredi et jeudi dans les capitales de ces deux pays.
Ces dernières semaines, l'Italie a déjà conclu des accords avec l'Algérie et l'Égypte. Alger, actuellement son deuxième fournisseur, contribue déjà pour environ 30 % de sa consommation.
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3 h 45 : à Marioupol, les soldats assiégés vivent peut-être leurs "derniers jours"
"Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures", a affirmé un commandant de militaires ukrainiens assiégés à Marioupol dans un message publié sur Facebook mercredi, appelant la communauté internationale à procéder à leur "extraction".
"L'ennemi est dix fois plus nombreux que nous", a déclaré Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale, retranchée dans l'usine assiégée d'Azovstal à Marioupol (sud-est de l'Ukraine). "Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers", a-t-il ajouté.
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1 h 11 : un corridor de nouveau ouvert mercredi pour les militaires ukrainiens à Marioupol
Mardi soir, l'armée russe a déploré que "personne" n'ait emprunté le couloir humanitaire censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol. Ce dernier sera de nouveau ouvert mercredi à partir de 11 h GMT, selon la même source.
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1 h : Washington prépare un nouveau paquet d'aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Les États-Unis s'apprêtent à approuver un nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine s'élevant à 800 millions de dollars, moins d'une semaine après une précédente annonce d'une tranche du même montant, ont rapporté mardi plusieurs médias américains.
Les détails de ce nouveau paquet sont toujours en cours d'élaboration, selon la chaîne CNN, qui cite trois hauts responsables de l'administration Biden. Selon NBC News, cette nouvelle tranche devrait inclure plus d'artillerie et des dizaines de milliers d'obus.
Avec AFP et Reuters
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Le monde dans tous ses États
Ukraine : la question des crimes de guerre
Le Débat de France 24
Le Donbass, objectif pour Vladimir Poutine ? Une offensive militaire, idéologique et politique
DÉCRYPTAGE
Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Valeurs Actuelles
Toulouse : la maison d’une femme décédée squattée par des migrants
Les riverains dénoncent des nuisances et un sentiment d’insécurité, les ayants droit ont porté plainte. A Toulouse, rue des Fontaines, la maison d’une retraitée décédée est squattée depuis le 11 février par des demandeurs d’asile bosniens, rapporte La Dépêche. Après s’être installés dans le bâtiment, ils ont jeté le mobilier qui ne leur plaisait pas. Les héritiers de la défunte se battent depuis plusieurs mois pour obtenir l’expulsion des squatteurs. Une décision de justice doit être rendue vendredi 22 avril. « Si la justice nous donne raison, le préfet devra ordonner l’expulsion de ces gens. Après j’ai cru comprendre qu’à Toulouse, ça peut prendre du temps », s’inquiète l’un d’eux, interrogé par le quotidien régional.
Habitants « terrorisés »
Outre l’occupation de la maison, certains riverains évoquent « du tapage deux soirs sur trois, des feux de camp dans le jardin ». « Ils roulent aussi comme des fous, se garent n’importe comment », explique l’un d’eux à La Dépêche. Le président du comité de quartier a écrit au préfet de Haute-Garonne pour dénoncer « une forte dégradation de la sécurité », évoquant des habitants « terrorisés ». En dehors des troubles de voisinage, aucun délit n’a été recensé. « Il y a un ballet régulier de grosses Audi devant la maison, mais je n’ai pas entendu dire qu’il y avait eu de vrais problèmes et moi personnellement, ils ne m’ont jamais rien fait… », tempère une retraitée vivant dans le quartier.
Mais d’autres redoutent une pérennisation de la situation, voire la création de nouveaux squats. « Des personnes vivent en permanence dans cette maison malgré le dépôt de plainte et les signalements des héritiers », s’indigne ainsi le président du comité de quartier, qui interroge sur l’action des services de l’Etat. L’un des squatteurs a confié à la Dépêche qu’il « n’a pas pour l’instant décider de quitter le logement ».
Toulouse : les dernières actualités
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois France24 - Monde
Coalition en danger en Israël : le parti arabe israélien Raam a "suspendu" sa participation
Publié le : 20/04/2022 - 16:41
Meriem AMELLAL
En Israël, la coalition de Naftali Bennett est sous pression. En réaction aux violences sur l'esplanade des Mosquées, le parti arabe israélien Raam a suspendu sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre. Raam est la première formation arabe de l'histoire d'Israël à soutenir un gouvernement. Son soutien avait permis à la coalition d'atteindre 61 députés, soit le seuil de la majorité à la Knesset.
Les Irakiens n'ont ni président ni Premier ministre depuis six mois, conséquence d'un blocage politique depuis les élections législatives organisées en octobre 2021. Le Parlement doit se réunir à deux tiers, mais à chaque tentative depuis le début d'année, le quorum n'est pas atteint. Et pendant ce temps, le pays demeure dans l'impasse. Reportage de notre correspondante Lucile Wassermann.
En Égypte, une série fait polémique : la troisième saison de "al Ikhtiyar" ("Le choix"), qui retrace les prémices du coup d'État du 3 juillet 2013 et qui présente son auteur, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, comme un héros national, le sauveur de l'Égypte. Reportage au Caire d'Ahmed El-Safty.
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Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés
Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette
DécryptageMansour Abbas, un islamiste au cœur des législatives israéliennes
France24 - Monde
Andreï Kourkov, écrivain : "La guerre de Poutine est contre la culture ukrainienne"
Publié le : 21/04/2022 - 13:51
Pauline PACCARD
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Lors d'une précédente interview accordée début février à France 24, l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov espérait encore que les tensions entre l'Ukraine et la Russie ne déboucheraient pas sur une guerre totale. Deux mois après le début de l'invasion russe, il raconte son quotidien dans la partie occidentale du pays. Il a temporairement abandonné la fiction pour raconter cette guerre dans des articles. Pour lui, les lieux de culture en Ukraine sont clairement dans la mire des forces russes.
L’invité du jour
Andreï Kourkov, écrivain : "Pour les Ukrainiens, la liberté est plus importante que la stabilité"
REPORTAGEÀ Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
MOBILISATION
"La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine
Valeurs Actuelles
Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros
Une dette de 145 euros. Mardi 19 avril, trois hommes ont été jugés et condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan, dans le Var, pour avoir, vendredi 15 avril, enlevé, violenté et séquestré un jeune homme de vingt ans, rapporte France Bleu Provence. Deux d’entre eux sont des militaires du camp de Canjuers. Tout avait pourtant bien commencé ce vendredi dernier. La victime retrouvait un ami dans un fast-food, puis passait, toujours accompagné de cet ami, dans un magasin d’électroménager. C’est à la sortie de cette boutique que les choses ont brutalement basculé.
Guet-apens
Une voiture s’est arrêtée à leur hauteur, et un homme en est descendu. Aidé par le soi-disant ami, il a alors ceinturé la victime, lui enfonçant une cagoule sur la tête pour l’aveugler, avant de l’entraîner de force dans le véhicule qui est reparti sur les chapeaux de roues. Durant le trajet, la victime a été soumise à un flot de questions, et si elle ne répondait pas correctement, elle était frappée. La voiture a fini par s’arrêter dans une forêt, où la victime a de nouveau été battue et menacée de mort à l’aide d’un couteau, avant que le groupe d’agresseurs ne lui tire dessus à l’aide d’un pistolet à billes et ne l’abandonne en le menaçant de nouvelles représailles si le jeune homme parlait à la police. Le tout pour une dette de 145 euros, somme que la victime n’avait pas sur elle. Deux des assaillants, des militaires, ont été interpellés dès le lendemain, sans difficulté. Le troisième a fini par se livrer à la police, indique France Bleu. Jugés, les trois individus ont écopé d’une peine de huit mois de prison ferme (sans mandat de dépôt), ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Le Parquet avait requis quatre ans de prison. Ferme.
Draguignan : les dernières actualités
New York Times - World
6 Rohingya Refugees Are Killed Fleeing Detention Center in Malaysia
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In recent years, the Malaysian government has taken a more hard-line approach to the refugees in the country, which once offered a modicum of opportunity.
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By Sui-Lee Wee
As hundreds of Rohingya refugees fled a detention center in Malaysia, six of them, including two children, were killed on Wednesday when they were struck by a car crossing a highway.
The deaths are the latest tragedy for members of the Muslim ethnic group from Myanmar, many of whom fled persecution in their home and now increasingly find themselves in limbo in the countries where they sought refuge.
A total of 528 detainees escaped from the facility in the northern state of Penang after “riots” occurred around 4 a.m., according to officials. Since then, 362 have been arrested and a search was underway for the others.
The dead were two men, two women, a boy and a girl, Mohd Shuhaily bin Mohd Zain, Penang’s police chief commissioner, told reporters. The incident occurred along a highway connecting the states of Kedah to Penang. He did not disclose their ages.
In 2017, the Rohingya faced mass rape, the burnings of entire villages and drownings at the hands of Myanmar’s security forces. The United States said in March that the atrocities amounted to genocide, and the United Nations has called it “ethnic cleansing.” More than 9,000 people were killed and nearly one million fled the country.
Many had sought refuge in Malaysia, a predominantly Muslim country, which once offered a modicum of hope for a better life. In Kuala Lumpur, the capital, the Rohingya have managed to establish enclaves in several neighborhoods. Many Rohingya men find occasional work as construction workers or in cheap restaurants in the city, and some women work in stalls and shops.
But since 2020, the government has taken a more hard-line approach with Rohingya refugees, citing the coronavirus. Xenophobia toward migrants has also been growing.
The authorities have prosecuted dozens of Rohingya for entering the country without a valid immigration pass, sentencing them to jail and meting out caning punishments. Hundreds have been detained in centers that are unsanitary and overcrowded, resulting in the spread of Covid-19 infections.
In recent years, Bangladesh, Malaysia and Indonesia have turned boats of Rohingya refugees away. The United Nations has called it a dangerous “game of human Ping-Pong.”
In these boats, many Rohingya say they remained in cramped conditions, squatting no more than an inch from the person in front of them. Every other day, they were fed bits of rice and noodles and small amounts of water.
Rights activists say that the refusal by many Southeast Asian governments to give the Rohingya shelter amounts to a death sentence. Hundreds of Rohingya have died trying to get to Malaysia. Some were thrown overboard from overloaded boats because countries refused to let them dock. Others were buried in mass graves when their families could not afford the sudden surge in trafficking fees caused by the extended trips.
Liani MK contributed reporting from Penang, Malaysia.
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France24 - Monde
Josep Borrell : "Les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine"
Publié le : 20/04/2022 - 17:51Modifié le : 20/04/2022 - 17:55
Caroline DE CAMARET
Le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, qui revient d'Ukraine, s'exprime sur la guerre menée par Vladimir Poutine. Il réaffirme le soutien politique et militaire de l'Europe aux Ukrainiens et insiste sur les conséquences économiques et énergétiques de cette offensive.
Selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, Vladimir Poutine "ne souhaite pas de négociations, mais veut continuer la guerre". Le Haut représentant de l'UE insiste sur l'importance des sanctions : "Il faudrait aller très rapidement vers un embargo sur le pétrole". Selon lui, il faut aussi diversifier les achats en pétrole et en gaz et chercher des alternatives. Il ajoute qu'"en ce moment, l'Europe reçoit plus de gaz naturel liquéfié que provenant des gazoducs". Il n'exclut pas que Vladimir Poutine soit condamné pour crimes de guerre dans l'avenir, mais, pour l'heure "c'est une guerre pour l'existence de l'Ukraine" et ce sont les Ukrainiens qu'il faut soutenir.
D'un point de vue diplomatique, il faut "contrecarrer le narratif russe" qui accuse les sanctions occidentales d'être cause de famine et qui veut dissuader certains pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud de soutenir le point de vue des Occidentaux : "Ce sont les Russes qui bloquent les exportations ukrainiennes de blé vers l'Afrique". Selon lui, il va y avoir "une diplomatie de la nourriture, comme il y a eu une diplomatie des masques et des vaccins."
La crise économique et énergétique est la conséquence de l'agression russe en Ukraine et non des sanctions occidentales.
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Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon
GUERRE EN UKRAINEGaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique
Valeurs Actuelles
Près de Lyon, un maire menacé par un homme armé d’un couteau
Un incident qui aurait pu être grave. Mardi 19 avril, alors que le maire de Mions (Rhône), dans la périphérie de Lyon, se trouvait avec ses adjoints sur le parvis de sa mairie, il a été pris à partie par un homme armé d’un couteau, rapporte Le Progrès. Claude Cohen se tenait donc avec ses adjoints devant la mairie lorsqu’un homme, manifestement alcoolisé, s’est joint à eux pour discuter. « Ce monsieur est venu vers nous, il nous a parlé, nous avons bien senti l’odeur d’alcool. Il nous a dit avoir fait des photos de l’église, puis ensuite être le caïd de Vénissieux », a expliqué l’édile au quotidien local. C’est alors que les choses ont totalement dérapé.
Un grand couteau
L’individu sort alors un grand couteau de sa poche. « Mon adjoint à la sécurité a eu la présence d’esprit de suivre le geste du regard et a immédiatement saisi son poignet, avant qu’un autre élu récupère l’arme », raconte, encore effaré, Claude Cohen, au Progrès. « J’ignore ce qui aurait pu se passer », ajoute monsieur le maire. L’individu est donc maîtrisé par les adjoints et remis à la police municipale, accompagnée de la gendarmerie. Il a été placé en garde à vue. Aucun blessé n’est à déplorer. Le maire conclut : « Tout le monde n’est pas comme ça et ne se promène pas avec un couteau dans la poche. » Un drame aura donc été évité de peu.
Rhône : les dernières actualités
L'Humanité
En direct. Débat Macron-Le Pen, législatives en vue : l'essentiel de l'actu politique du 21 avril
Comment a-t-on voté dans votre commune, dans votre département ? Découvrez les résultats du premier tour de la présidentielle avec notre carte interactive.
1 heure 18 min New York Times - World
Russia-Ukraine War
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He Was a Penniless Donor to the Far Right. He Was Also a Russian Spy.
An investigation in Slovakia has exposed how Russian clandestine operations are trying to sow discord in Europe and create sympathy for Moscow over Ukraine.
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By Andrew Higgins
KOSICE, Slovakia — He lived with his sick mother and never had a regular job. He had no obvious source of income and, according to his uncle, even signed up for welfare benefits as a caregiver deserving of state support.
But Bohus Garbar, down-on-his-luck and in his early 50s, still managed to donate thousands of euros to Kremlin-friendly, far-right political parties in Slovakia. He also worked for free as a contributor to an anti-establishment website notorious for recycling Russian propaganda.
Family and friends are mystified.
“He definitely wasn’t in a state where he could support any political party,” said Mr. Garbar’s uncle, Bohuslav Garbar, a retired computer programmer in the family’s hometown of Kosice, 50 miles from Slovakia’s eastern border with Ukraine.
A Slovak security service surveillance video, made public in early March, provides at least the start of an explanation: it shows his nephew receiving instructions and two 500-euro bills, a small part of what officials say were tens of thousands of euros in payments, from a Russian military intelligence officer masquerading as a diplomat at Moscow’s embassy in Bratislava, the Slovak capital.
“I told Moscow that you are such a good boy,” the Russian spy, Sergei Solomasov, can be heard telling his Slovak recruit before explaining that Moscow would like Mr. Garbar to act as a “hunter” on the prowl for people of influence willing to cooperate with Russia.
For years, European intelligence agencies have sounded the alarm over the clandestine activities of Russian spies, while regarding with suspicion those who cheerlead for Russia and its president, Vladimir V. Putin. Moscow routinely dismissed this as paranoid “Russophobia,” its catchall response to nearly all foreign criticism.
The invasion of Ukraine, accompanied by a barrage of transparent lies, however, has vindicated the darkest Western suspicions and accelerated efforts to uproot hidden networks of spies and their recruits.
Slovakia, a small Slavic nation with a strongly pro-Western government but also large reserves of genuine, homegrown sympathy for Russia, shows in microcosm how the Kremlin has sought to win influence and sow discord on Europe’s formerly communist eastern fringe by leveraging spies, paid helpers, far-right nationalists and disinformation-spouting media.
“We always suspected this was happening, but now we have a smoking gun,” said Daniel Milo, director of an Interior Ministry unit responsible for monitoring and countering disinformation. “This is a clear example of how the Russians operate.”
Mr. Garbar, he added, “is just the tip of the iceberg. We don’t know yet how many other Garbars are out there running around.”
The video of Mr. Garbar’s rendezvous with Mr. Solomasov, the Russian spy, was recorded last year by Slovakia’s military intelligence agency as part of a long investigation. Mr. Solomasov was expelled early last month, among more than 30 Russian diplomats recently sent home from Bratislava, as well as scores more from other European capitals.
Mr. Garbar, arrested and charged with espionage and bribe-taking, has been released from detention pending his trial. The former vice-rector of Slovakia’s military academy was also charged with betraying his country to Russia for money.
Officials say both have confessed and are now cooperating with investigators.
“They are talking and talking and talking and this has to make the Russian network in Slovakia very nervous,” Jaroslav Nad, the defense minister, said in an interview.
Russia has not commented on Mr. Garbar’s liaison with Russian military intelligence, but it called the expulsion of Mr. Solomasov “groundless.”
Russia’s push for influence, officials say, kicked into high gear after its 2014 annexation of Crimea and initial invasion of eastern Ukraine, generating a flood of Russian disinformation in Slovakia and across the region. Friendly outlets routinely portray Russia as a champion of peace and lodestar of Christian values, while casting NATO as a warmongering menace.
Helping this push in Slovakia and neighboring countries was Alexander Usovsky, a freelance Russian nationalist agitator who received funding from Konstantin Malofeev, a wealthy private businessman in Moscow whom the U.S. Treasury on Wednesday named as the leader of a “malign influence network” working to undermine sanctions.
Mr. Usovsky set up the East European Cultural Initiative in Bratislava and various websites across East and Central Europe to rally support for Russia and its seizure of Crimea. His privately funded ventures, unlike Mr. Garbar’s operations, gave the Russian state plausible deniability but fizzled when money from Mr. Malofeev ran out.
In a survey released last year by Globesec, a Bratislava research group, more than half of those surveyed in Slovakia said they viewed Mr. Putin positively, compared with just 12 percent in neighboring Poland and 13 percent in Lithuania.
If an unlikely enabler, Mr. Garber proved a valuable conduit who donated large sums of money to nationalist parties enamored with Moscow. One beneficiary was the ultranationalist politician Marian Kotleba, who was given a six-month suspended jail sentence this month and stripped of his seat in Parliament for using Nazi-themed symbols.
After winning election as a regional governor in 2013, Mr. Kotleba put up a banner outside his office: “Yankees go home! STOP NATO!”
Official records show that Mr. Garbar donated 10,000 euros to Mr. Kotleba’s xenophobic party ahead of parliamentary elections in 2016, making him its second biggest donor. Mr. Kotleba’s campaign slogans for that election included “For Slavic brotherhood, against a war with Russia!” In 2018, Mr. Garbar donated a further 4,500 euros to one of Mr. Kotleba’s pro-Russian partner parties.
Investigators have also examined Mr. Garbar’s work as an unpaid contributor and translator for Hlavne Spravy, or Main News. Slovak authorities shut down the website, which calls itself a “conservative daily,” in early March for unspecified “harmful activity,” shortly after the start of Russia’s invasion of Ukraine.
It still operates, in a reduced form, on Facebook, which Victor Breiner, an adviser to the Slovak defense minister, described as “the main arena now for Kremlin propaganda.”
In the weeks before Russia’s Feb. 24 invasion of Ukraine, Main News often echoed Kremlin talking points, mocking American warnings of a coming attack on Ukraine as “hysteria without end” and instead blaming NATO for rising tensions.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new phase of the war. Russia’s fight to gain control over Ukraine’s industrial heartland in the east is underway. Both sides are trading artillery barrages as Russia tries to break through Ukraine’s defensive positions in multiple locations.
Saving civilian lives in Marioupol. Russia and Ukraine reached a tentative deal to evacuate some women and children from the city, though similar agreements have fallen through in the past. Ukrainian forces holed up at a large steel factory waging what appears to be the last defense of the city refused to surrender.
Sending military aid to Ukraine. Ukraine’s allies are scrambling to deliver more advanced weapons for the battle in the east, where its defense is expected to rely on weapons such as long-range missiles, howitzers and armed drones. President Biden said that the United States would send more artillery.
Robert Sopko, the founder and editor of Main News, which he runs from his apartment in Kosice, scorned the security service video — first published by a rival and liberal-leaning media outlet, Dennik N — as a “spy parody” and said he knew nothing of his unpaid helper’s paid work for Russian military intelligence. “We were all very surprised by it, everybody who knows him,” he said in an interview.
Mr. Sopko said he set up Main News after attending an anti-abortion protest in 2012 that mainstream media outlets all ignored. Without alternative news sources, he decided, “our opinions, the Christian-conservative view, will be pushed out from the public space completely.” Russia, he added, “is more normal” than the liberal West.
He denied taking money himself from Russia other than what he said were payments of around 600 euros to cover the cost of ads that the Russian embassy had placed on his site.
Mr. Sopko contended that Main News was not overly pro-Russian, though he conceded that “maybe we rooted a little bit more for Russia” to counter what he called “American propaganda” published elsewhere. He also acknowledged that his staff had for four years included Yevgeny Palcev, a Russian resident of Slovakia with ties to state media in Moscow, who wrote fiercely pro-Kremlin articles for the website under a pseudonym.
They parted ways in 2018. “We liked Russia, but not like that. Not that much,” Mr. Sopko recalled.
He said he had known Mr. Garbar for thirty years and insisted that his old friend only wrote occasional articles about China. Officials say otherwise. “He was very much involved in writing about lots of things other than China” and spreading “classic Russia propaganda narratives,” said Mr. Nad, Slovakia’s defense minister.
Miroslava Sawiris, an expert on disinformation and adviser to the Slovak government’s Security Council, said the Main News website was “quite sophisticated and did not just spew nonsense.” She said “openly pro-Kremlin” stories accounted for only around 20 percent of the content but achieved unusual reach and influence because of the site’s popularity.
In recent years, as the far right surged in Europe, Main News became what Matej Kandrik, the director of the Strategic Policy Institute, a Slovak research group, described as “the hegemon” in the “media family of alternative news and conspiracy theories.”
It was particularly influential, for example, in stoking fierce opposition early this year to a proposed defense pact between Slovakia and the United States. The pact, which was finally approved by the Slovak Parliament shortly before Russia’s invasion of Ukraine, “activated all the pro-Russian players” in a “massive anti-America reaction,” said Michal Trnka, the chief executive of Gerulata Technologies, a Bratislava company focused on data analysis.
Like many other Russia-friendly media outlets, Main News was thrown off balance by Mr. Putin’s onslaught against Ukraine and struggled for several days to explain it. Mr. Sopko said he and his staff had decided that Russia should be criticized just as “we criticized America’s imperialist wars,” but by then their site was shut down.
In the video of his meeting with the Russian spy, Mr. Garbar explains that finding useful people to work for Moscow could be difficult because those who support Russia tend to be marginal types with no real influence or access to information.
“There are many people who are pro-Russian but they are irrelevant,” Mr. Garbar warned Mr. Solomasov, adding, “They’d give you nothing.”
Mr. Garbar’s uncle said he was mystified that his nephew, who was always fascinated by American culture, particularly heavy metal bands like Metallica, would ever get entangled with Russia. “This whole Russian thing is very strange. He must have gotten into some sort of environment where something happened,” he said.
Ms. Sawiris, the government expert on disinformation, said she did not know what had happened to Mr. Garbar, but worries that “there is no limit to the impact propaganda can have on the human mind, as we now see in Russia.” Since Russia invaded Ukraine, she added, “the curtain has fallen and lots of things have become obvious.”
Miroslava German Sirotnikova contributed reporting from Bratislava.
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New York Times - World
The French Presidential Election Debate
The French Presidential Election Debate
The French Presidential Election Debate
President Emmanuel Macron and Marine Le Pen, the French far-right leader, are facing off tonight in a critical debate ahead of Sunday’s runoff vote.
Here’s what to know →
The French Presidential Election Debate
The presidential candidates last debated in 2017 during the previous election. Ms. Le Pen recently called that performance “a failure for which I paid a heavy price” and vowed to do better.
The French Presidential Election Debate
Tonight’s rematch is crucial for Ms. Le Pen’s long quest to build her credibility and continue softening her image. Mr. Macron will have to defend his five-year record, which has been tested by a series of social and economic crises.
Discussion topics include:
spending power
health care
the environment
security
the war in Ukraine
The French Presidential Election Debate
The second-round debate is a tradition in French politics that dates to 1974.
Unlike in the U.S., France’s front-runners spar only once. Famous quips are engraved in French memory.
The French Presidential Election Debate
In 1974, François Mitterrand, a Socialist, told his centrist opponent, Valéry Giscard d’Estaing, that wealth redistribution was “a matter of heart,” not just intelligence. “You don’t have a monopoly on the heart,” Mr. Giscard d’Estaing snapped back.
The French Presidential Election Debate
In 1988, Mr. Mitterrand, then president, faced his prime minister, Jacques Chirac, who declared: “Tonight, I am not the prime minister and you are not the president.”
“But you are entirely right, Mr. Prime Minister,” Mr. Mitterrand replied.
The French Presidential Election Debate
The debate tradition has been broken only once, in 2002, when Mr. Chirac refused to debate Jean-Marie Le Pen, the far-right leader and Ms. Le Pen’s father. He said debating was not possible “in the face of intolerance and hate.”
Read more about the French presidential election.
France24 - Monde
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
Publié le : 15/04/2022 - 11:31
Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.
Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.
La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.
Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.
Plomb et sel, les ennemis invisibles
La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.
Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.
>> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"
Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb
Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur
FRANCE
Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?
France24 - World
Live: Putin claims victory in Mariupol but orders troops not to storm Azovstal steel plant
Issued on: 21/04/2022 - 06:45
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin tried to claim victory in the strategic port of Mariupol on Thursday, even as he ordered his troops not to storm the last pocket of Ukrainian resistance in the war’s iconic battleground. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
3:27pm: ‘There were tanks, and shooting, and people were scared’
Mariupol Mayor Vadym Boichenko provides details of the terrifying bid by around 200 people to flee the besieged port city this morning. The attempt failed due to the intense Russian bombardment.
3:21pm: Spanish, Danish leaders announce new military aid to Ukraine during visit
Spain has sent a new batch of 200 tons of ammunition and military supplies to Ukraine, more than doubling the quantity of military aid it has sent so far, said Spanish Prime Minister Pedro Sanchez during a visit to Kyiv.
Sanchez and his Danish counterpart Mette Frederiksen jointly met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Thursday.
Sanchez also said his country will ask the International Criminal Court (ICC) to investigate alleged Russian war crimes in Ukraine and that it plans to send war crimes investigators there.
Danish Prime Minister Frederiksen said her country would give further military aid worth $90 million to Ukraine and support further sanctions against Russia.
Speaking at briefing in Kyiv, Frederiksen said Denmark's total military assistance amounted to around $146 million.
3:05pm: More than 7.7 million people displaced in Ukraine: IOM
More than 600,000 additional people were internally displaced in Ukraine in the first 17 days of April, according to an International Organization for Migration (IOM) report released Thursday.
The figure pushed the total number of people displaced since the start of the war to 7.7 million, or 17 percent of the population.
The new assessment conducted between April 11 and 17 showed that women represent at least 60 percent of those on the move. More than half of internally displaced persons, mainly in eastern Ukraine, reported a lack of some food products.
The UN estimates that more than 5 million people have fled Ukraine, mainly for neighbouring countries, since the February 24 start of the invasion.
2:46pm: Ukraine calls for 'urgent' evacuations from Mariupol steel plant
Ukraine's foreign ministry has called for a humanitarian corridor to be opened immediately to allow civilians and wounded fighters to be evacuated from the Azovstal plant in Mariupol holding out against Russian forces.
"Hundreds of civilians, children, injured Ukrainian defenders are trapped in plant's shelters. They have almost no food, water, essential medicine. An urgent humanitarian corridor is needed from the Azovstal plant with guarantees people will be safe," the Ukrainian foreign ministry said in a statement.
Mariupol Mayor Vadym Boichenko said around 200 people were waiting to evacuated from Mariupol this morning, but no buses had arrived as of mid-afternoon. A small convoy of buses managed to evacuate some people from the besieged port city on Wednesday, said Boichenko.
But around 100,000 people still remain in the city and evacuation prospects for Thursday evening were low, he added.
1:50pm: A further 51,000 Ukrainians flee war, UN says
A total of 5,085,360 Ukrainians have fled the country since Russia invaded on February 24, the UN refugee agency said Thursday. The figure marks an increase of 50,921 from Wednesday's data, UNHCR said.
Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.
The UN's International Organisation for Migration (IOM) said an additional 218,000 citizens of third-countries – largely students and migrant workers – have also escaped to neighbouring countries. Beyond the refugees, the IOM estimates 7.1 million people are displaced within Ukraine.
1:49pm: Stung by criticism, Germany says it is open to sending Ukraine heavy weapons
Germany is examining what extra maintenance and ammunition its stock of ageing Marder armoured infantry fighting vehicles will need for Ukraine to use them, Foreign Minister Annalena Baerbock said.
On the second day of a tour of Baltic states, Baerbock addressed criticism by allies and commentators of Germany's apparent foot-dragging on delivering the weaponry Kyiv says it needs to fend off Russian attacks.
"There are no taboos for us with regard to armoured vehicles and other weaponry that Ukraine needs," she told a news conference with her Estonian counterpart on Thursday.
12:10pm: More than 1,000 bodies in Kyiv morgues, Ukrainian official says
The bodies of more than 1,000 civilians are being stored in morgues in the Kyiv region after Russian troops withdrew from areas around the capital, a senior Ukrainian official told AFP Thursday.
"1,020 bodies (of) civilians, only civilians, in the areas of all the Kyiv region," were discovered, Olga Stefanishyna, Deputy Prime Minister for European and Euro-Atlantic Integration of Ukraine, told AFP in Borodyanka.
"These are only civilians collected from buildings, but also on the streets," she said, specifying that the deaths date to the beginning of Russia's invasion of Ukraine in late February.
12:08pm: Russia closes Baltic consulates, expels employees
Russia has ordered the closure of the Latvian, Lithuanian and Estonian consulates and asked their employees to leave in a retaliatory move, Moscow's foreign ministry said on Thursday.
In a statement, Russia's foreign ministry said it was closing the Latvian consulates in St Petersburg and Pskov, the Estonian consulate in St Petersburg and its office in Pskov, and the Lithuanian consulate in St Petersburg.
Earlier in April, Latvia and Estonia each ordered the closure of two Russian consulates over Russia's actions in Ukraine, while Lithuania told the Russian ambassador to leave.
11:18am: Kharkiv is under intense bombardment, mayor says
Ukraine's second-largest city Kharkiv was under intense bombardment on Thursday, its mayor Ihor Terekhov said.
"Huge blasts, the Russian Federation is furiously bombing the city," Terekhov said in a televised address.
He said that around 1 million people remain in the northeastern city, while about 30 percent of the population have evacuated, mainly women, children and the elderly.
11:18am: Italy should cut off Russian gas 'soon', minister says
Italy is ethically obliged to stop buying Russian gas "soon" as the payments are funding the Ukraine war, the country's Ecological Transition Minister Roberto Cingolani said in an interview Thursday.
"I think that we will have to stop supplies of gas from Russia soon for ethical reasons," he told La Stampa newspaper.
The minister is currently on a two-day trip to Angola and Congo Republic seeking energy deals as Italy scrambles to reduce its dependency on Russia, which provides about 45 percent of Italian gas. "We are diversifying our sources with great speed," he said.
9:43am: Putin hails so-called 'liberation' of Mariupol
President Vladimir Putin on Thursday hailed Russia's "liberation" of Mariupol after Defence Minister Sergei Shoigu told him Moscow controlled the Ukrainian port city apart from the Azovstal steel plant.
"Block off this industrial area so that not even a fly can escape," Putin said in a televised meeting, adding it would be "impractical" to storm the huge industrial area, where more than 2,000 Ukrainian servicemen remain according to Shoigu.
9:42am: Putin cancels Russian plans to storm Mariupol steel plant, opts for blockade instead
President Vladimir Putin on Thursday ordered the Russian military to cancel plans to storm the Azovstal plant in the Ukrainian port city of Mariupol and said he wanted it to continue to be hermetically blockaded instead.
Putin gave the order to Sergei Shoigu, his defence minister, who had previously told Putin that more than 2,000 Ukrainian fighters were still holed up in the vast plant, which has a large underground component to it.
"I consider the proposed storming of the industrial zone unnecessary," Putin told Shoigu in a televised meeting at the Kremlin. "I order you to cancel it."
Putin said his decision not to storm the Azovstal plant was motivated by the desire to safeguard the lives of Russian soldiers.
9:40am: Troops defending battered Mariupol plead for outside help
Besieged Ukrainian troops defending Mariupol called desperately for outside help Wednesday, warning the strategic port could fall within hours as Russia demanded they surrender and the latest civilian evacuation bid failed.
Raising tensions, Russia meanwhile said it had tested a new nuclear-capable intercontinental ballistic missile. The United States said it had been notified and the test was not deemed a threat.
In the latest ultimatum issued in its battle to capture Mariupol after a two-month siege, Moscow made another call for the city's defenders to surrender by 1100 GMT.
8:58am: Ukraine says nine bodies found outside Kyiv, some 'with signs of torture'
The bodies of nine civilians, some showing signs of torture, have been found in the town of Borodyanka outside the Ukrainian capital Kyiv, a senior police official said.
"These people were killed by the occupiers and some show signs of torture. I want to emphasise that these people were civilians. The Russian military knowingly shot civilians who did not put up any resistance," the head of the police in the Kyiv region said overnight Wednesday to Thursday.
8:57am: Spanish, Danish PMs visit Kyiv
The Spanish and Danish Prime Ministers Pedro Sanchez and Mette Frederiksen will visit the Ukrainian capital of Kyiv on Thursday to support the Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy, their respective offices said.
Sanchez already arrived in Kyiv, his office said in a statement. It was not immediately clear whether Denmark's Prime Minister Frederiksen had arrived yet.
The parties would discuss further support for the Ukrainians and the prosecution of "war crimes and human rights violations", the Danish Prime Ministry said in a statement.
8:56am: Forthcoming US aid will be 'more specific' to war's new phase
US President Joe Biden is expected to unveil an $800 million military assistance package for Ukraine on Thursday, noted FRANCE 24's Kethevane Gorjestani, "a package that will likely see more artillery; more weapons that are more specific to this new part of the war in Ukraine, this new offensive by the Russians in eastern Ukraine."
8:55am: 'Not much movement on the ground'
Russia's offensive in the east "seems to still be taking the form mainly of artillery barrages, strikes all along the frontline – particularly in the Donbas but not only in the Donbas, because the southern city of Mykolaiv for example is still being targeted," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.
"Some infrastructure belonging to the local state TV channel there was hit," Cragg continued. "But there's not been much movement on the ground. The Russian forces perhaps haven't really yet launched their full-scale ground offensive to take this territory. Or else, if they've tried to launch it, they haven't had much success."
8:52am: Ukraine says four buses carrying evacuees have left Mariupol
Four buses carrying evacuees from Mariupol have left the besieged and destroyed port city where Ukrainian forces are battling to retain control, the government said on Thursday.
"Four evacuation buses managed to leave the city yesterday through the humanitarian corridor," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on social media, adding that evacuations of women, children and the elderly would continue Thursday. "The security situation is difficult. Things may change," she added.
7:33am: UK's Johnson arrives in India for hard sell on anti-Russia action
British Prime Minister Boris Johnson arrived in India on Thursday touting job-creating investment but facing long odds to get his reluctant counterpart Narendra Modi to back Western action against Russia.
India has refused openly to condemn the Kremlin for its invasion of Ukraine, reliant as it is on Russian imports of energy, agricultural goods and military hardware.
Foreign Secretary Liz Truss came away from New Delhi empty-handed last month when she pressed the Indians to do more against Russia, and Modi has also given short shrift to appeals from US President Joe Biden.
Johnson's spokesman told reporters that Ukraine would feature in summit talks on Friday. He said the intention was not to "lecture" Modi but to "broaden the (Western) coalition".
7:32am: Russian forces advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, UK military says
Russian forces are advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, which continues to be hit by rocket attacks, a British military update said on Thursday.
High levels of Russian air activity continue as it seeks to provide close air support to its offensive in eastern Ukraine, and to suppress and destroy Ukrainian air defence capabilities, the British Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin.
"Russia likely desires to demonstrate significant successes ahead of their annual 9th May Victory Day celebrations. This could affect how quickly and forcefully they attempt to conduct operations in the run-up to this date," the tweet added.
7:02am: Chechnya's Kadyrov says Russia will capture Mariupol on Thursday
A top ally of President Vladimir Putin said Russian forces will seize the last main stronghold of resistance in the besieged city of Mariupol on Thursday, after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.
Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since it invaded Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned cities to rubble.
"Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation," Ramzan Kadyrov, the head of Russia's north Caucasian republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.
7am: Biden to speak on Ukraine war amid expectation of new military aid
US President Joe Biden will deliver an update on the Russian invasion of Ukraine on Thursday as he works to complete a new arms package for its military.
Biden is to address Americans from the White House Roosevelt Room at 9.45 a.m. (1345 GMT) and a source familiar with the planning said he is "expected to provide an update on our efforts to support Ukraine and the assistance we are providing.”
The new arms package was likely to be roughly the same size as an $800 million one announced last week but details were still being worked out, another US official told Reuters earlier.
3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow
A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.
Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.
“The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.
Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.
“Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.
The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.
Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”
The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.
“The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.
It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”
2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine
G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.
In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.
“International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.
12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’
Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.
The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.
“Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.
“Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.
In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.
“Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing material support to Ukraine,” it said.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Perspective
'There is no independent journalism left in Russia': Exiled journalist Denis Kataev
The France 24 Interview
EU foreign policy chief Borrell says bloc 'will continue' providing military support to Ukraine
As it happened
Civilians still trapped as Mariupol evacuation fails, says Ukraine deputy PM
L'Humanité
Mélenchon se rêve en vainqueur du « troisième tour »
ActuConforté par son score au soir du 10 avril, le député insoumis se projette désormais vers les législatives et milite pour une union de la gauche.
Retour sur le devant de la scène pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise n’avait pas pris la parole depuis son discours suivant les résultats du premier tour. Au micro de BFM-TV, ce mardi 19 avril, il a confié avoir été marqué par son échec aux portes de la finale : « Quand vous avez le sentiment qu’un destin ou une tâche vous passe entre les doigts, vous n’en sortez pas indemne ». Mais l’insoumis ne veut pas se contenter d’une troisième place à la présidentielle, et a lancé un appel aux électeurs en vue des législatives, les 12 et 19 juin : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre » en votant pour « une majorité de députés insoumis et Union populaire ».
Jean-Luc Mélenchon entend ainsi imposer une cohabitation au futur vainqueur du scrutin de ce 24 avril, et espère, d’une certaine manière, enjamber le second tour. Cette stratégie induit inévitablement l’union des forces de gauche. « J’aimerais qu’on arrive à construire un front populaire, dans lequel il y aurait des organisations syndicales, des associations… Le programme “L’avenir en commun “n’a de sens que porté par tout un peuple ». Une coalition que La France insoumise a commencé à négocier dès le lendemain du 10 avril, avec EELV, le PCF et le NPA. Hier, le patron de LFI a réitéré son appel : « Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme “L’avenir en commun “sont les bienvenus ». Le Parti Socialiste est d’ores et déjà exclu de cette alliance hypothétique, mais Jean-Luc Mélenchon se dit tout de même prêt à accueillir des élus du PS : « S’il y a des socialistes qui disent “On a compris la leçon, on s’appuie sur le programme et la stratégie de l’Union populaire«, alors tout va bien ». Si les insoumis sont prêts à discuter leurs positions sur certains sujets, la majeure partie de cette union éventuelle s’articulerait tout de même autour de leur projet.
Lors de cet entretien, l’élu des Bouches-du-Rhône n’a pas souhaité dire s’il tenterait de briguer un second mandat de député, assurant qu’il n’avait pas encore fait son choix. Il a néanmoins souligné qu’il n’y a « pas besoin d’être député pour être premier ministre ».
Titouan Thonier
Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022Présidentielle 2022france insoumise L'Humanité
Vingt ans
ÉditorialChristophe Deroubaix« Putain, vingt ans... » En s’inspirant des défunts Guignols de l’info, on pourrait accueillir ainsi le drôle d’« anniversaire » de la première qualification de l’extrême droite pour le second tour d’une élection présidentielle. Vingt ans après, le FN-RN en est désormais à sa troisième, et force est de constater qu’avril 2022 supporte mal la comparaison avec avril 2002. Après ce fameux et terrible 21 avril, une marée humaine avait déferlé sur la bien nommée place de la République, avant qu’une vague citoyenne ne submerge électoralement la candidature de Jean-Marie Le Pen dans les urnes. Après le 10 avril 2022, le climat est plutôt à tenter de convaincre des citoyens usés, ulcérés ou désabusés face à un nouveau « barrage », tout en se disant qu’il faudra bien s’organiser pour en éviter d’autres ultérieurement.
Ce choc thermique raconte vingt années d’une banalisation dont on ne fera pas porter le fardeau aux Français eux-mêmes. « Le poisson pourrit par la tête », comme le dit le proverbe chinois. Le pays paie vingt années d’expériences d’apprentis sorciers qui ont vu dans la puissance de l’extrême droite une assurance tous risques pour réélection ou un vecteur d’audimat. Du ministère de l’Identité nationale de Nicolas Sarkozy à la supposée « mollesse » reprochée à l’héritière Le Pen par le ministre de l’Intérieur de droite d’un Emmanuel Macron qui promettait de faire reculer l’extrême droite, en passant par l’ignominieuse reprise par François Hollande de la déchéance de la nationalité, estampillée 100 % FN ; des bandeaux sur les chaînes d’information en continu « Marine Le Pen est-elle d’extrême droite ? » aux reportages people, de l’Élysée aux plateaux télé, les facilitateurs de la « dédiabolisation » étaient en costume-cravate ou tailleur, pas en bleu de travail ou blouse d’infirmière. Cela va beaucoup mieux en le redisant comme il eût pu être utile de répéter, ces vingt dernières années, ce proverbe créole, « Même poil, même bête », qui semble désormais éclairer quelques consciences. Il n’est jamais trop tard.
France24 - World
French inmates fasting for Ramadan share their iftar meals on TikTok
Issued on: 21/04/2022 - 14:30
Pariesa Young
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The Islamic month of Ramadan is generally observed with a daily fast from sunrise to sunset as well as a nightly feast where communities come together to pray and break their fast. However, for the thousands of Muslims currently incarcerated in France, the holy month is more difficult. The FRANCE 24 Observers team spoke to one inmate about how he continues to observe these religious practices.
Fasting for Ramadan is one of the five pillars of Islam, a religion that counts 1.6 million followers around the world. The ninth month of the lunar Islamic calendar, Ramadan takes place this year between April 2 and May 2.
The nightly meal to break the fast, called iftar, is held each night after sunset. Families or communities come together, often incorporating traditional dishes into a communal feast.
This meal looks different for people around the world. Some of those who eat their iftar meal from behind bars have turned to TikTok to share their experiences celebrating this holy month.
@marruecos2127#pourtoi#prison♬ original sound - 🤍‘We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day’
Adam (not his real name) is a 24-year-old currently incarcerated in France's Franche-Comté region. He says he uses a phone he bought in prison to share videos about his life on TikTok.
It’s very easy to get a phone and use it here. I started to make TikTok videos to share my daily life and to stay in touch with the outside world. I practice Ramadan but it is still more difficult than outside – we have very little choice.
@karnagefbg_26#parati#pourtoi#fyp#prison#prisontiktok#citer2france#prisonbreak#prisondefrance#prisonlife#ramadan#cellule♬ Bolide - massomertaHere, 90% of people fast for Ramadan [Editor’s note: there are no official statistics of the number of Muslims in French prisons, however in 2016, the Ministry of Justice reported that around 26% of the prison population requested special accommodations during the month of Ramadan]. The guards don’t organise anything – during this month, the schedule is the same as the rest of the year. There is no cafeteria, they bring food to our cells at noon and in the evening. With the provided food, there are not a lot of options. We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day. But we all break our fast at the same time.
The French concept of laïcité, or secularism, is still observed in prisons, however, certain changes are made for the month of Ramadan. Some prisons provide adapted meal offerings by request during the month of Ramadan – often a heartier meal at dinner in lieu of lunch.
However, many inmates choose to make their own meals, using the food provided to them as well as ingredients they can buy for themselves from a catalogue of the prison’s food supplier. Some suppliers offer additional products for certain holidays: one supplier, Sodexo, offers items like dates, halal kebabs, olives and harissa during Ramadan.
>> Read more on The Observers: How to cook in a prison cell? US inmate shares his tips on TikTok
Inmates around the world have been taking to TikTok to show the ingenious – and delicious – grub that they manage to cook up in their cells. Ramadan has offered an opportunity for them to share their prison-adapted recipes for traditional iftar treats.
‘Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options’
We start cooking a bit before breaking the fast, I start around two hours before so that everything is ready. It’s possible to buy a hotplate to cook on, as well as pots and pans. I wake up around 5 am to eat and drink and then I go back to sleep until noon. Some people don’t sleep at all during the night and sleep during the day.
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I started fasting at 15 years old. I’ve been in prison for four and a half years and I have about two years left. I still want to continue to fast for Ramadan even if it’s complicated. Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options.
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War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
Issued on: 20/04/2022 - 19:35
Joanna YORK
Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.
Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.
“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.
If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be.
In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance.
The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations.
“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”
But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance. Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden – all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.
All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.
“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”
‘A fifth ocean on top of the world’
Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change.
In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040.
Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.
Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.
But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.”
In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”
Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.
Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.”
‘Ukraine was a game changer’
The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.
“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.”
This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.
The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO – as both are seriously considering doing – all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.
“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”
Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.
“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”
‘The leading actor in the Arctic’
However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too.
A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.
Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”
In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.
These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.
This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.
So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other.
“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.
“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.”
Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.”
In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”
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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions
Perspective
Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'
Perspective
A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic
L'Humanité
Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience
Premier planPrésidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.
Julia HamlaouiC’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.
L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.
Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.
« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »
Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon
« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »
« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »
Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon
« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.
Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.
Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »
« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »
Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle
« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »
« Une menace pour les droits des femmes »
Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial
« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »
« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »
Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)
« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »
Présidentielle 2022Extrême droite BBC
SANS TITRE
Away from Mariupol, Ukrainian tennis player Elina Svitolina has said Russian and Belarusian players who speak out against Russia's invasion of Ukraine should be allowed to compete at Wimbledon.
On Wednesday, the All England Lawn Tennis Club banned players from the two countries from competing at this year's tournament for their role in the war.
Governing bodies the ATP and WTA described the decision as "unfair".
"We don't want them banned completely," Svitolina told BBC Radio 5 Live Breakfast.
"If players don't speak out against the Russian government, then it is the right thing to ban them."
"We just want them to speak up, if they are with us and the rest of the world or the Russian government.
Read more of the story here.
The mayor of Mariupol has just finished a news conference on the current situation in the city.
Vadym Boichenko says that around 200 people are waiting to
evacuate the city but no buses have arrived as of mid-afternoon. Around 80 were evacuated on Wednesday, he says.
He says that around 100,000 people remain in the besieged city.
The mayor says it's difficult to calculate how many civilians are inside the Azovstal steel plant, where a last group of Ukrainian fighters is holding out, but put the number between 300 and 1,000.
There is no chance of civilian evacuations from the plant today, he adds.
Russian President Vladimir Putin has ordered his troops to seal off the plant so "not even a fly can escape". Putin also claimed Mariupol, which has been almost completely destroyed by Russian shelling, has been "liberated" by Moscow.
"Whatever statements are made, the city is, and remains, a Ukrainian city," Boichenko says.
Samantha Granville
Reporting from Zaporizhzhia
We’ve been waiting at the Epicentre supermarket in Zaporizhzhia for several hours now.
It's hoped a convoy will come from Mariupol, which in normal times is a four-hour journey. But since the start of the war, about 16 checkpoints have been put into place, which can make the journey take about 24 hours.
Four buses are expected to arrive sometime in the coming hours. This afternoon, about two dozen cars carrying displaced people arrived from the Zaporizhzhia region.
Volunteers rushed to the convoy of cars to take down names, gather information, and check the belongings in the cars.
We spoke to one woman, Yelena, who had travelled for hours with her husband, and four children — one of whom is nine months pregnant. Their whole life was packed into bags in the car. They are from the town of Tokmak which Russian soldiers seized nearly two months ago.
There’s a big tent set up here at the evacuation centre with volunteers inside, ready to feed and clothe people. Aid workers are searching for shelters and temporary homes for those arriving who don’t have family to pick them up.
There’s a tense feeling among those waiting for the buses to arrive from Mariupol. The regional government remains optimistic they will arrive, but the timing remains very unclear.
The so-called "Butcher of Bucha", Lt Colonel Azatbek Omurbekov, has been targeted in a new wave of sanctions by the UK government.
Omurbekov led a unit that occupied the town, near Kyiv, where hundreds of bodies have since been discovered. He now faces a travel ban and asset freeze along with several fellow commanders.
Other supporters of Russia's invasion of Ukraine have also been hit, including Oleg Belozyorov, the CEO and chairman of logistics company Russian Railways.
Foreign Secretary Liz Truss said: "The depravity of Russia’s assault on the people of Ukraine is plain for all to see...Today’s new wave of sanctions hits the generals and defence companies that have blood on their hand."
If you need to catch up on the latest developments, here's what's been going on:
Elsewhere:
The bodies of 1,020 civilians are being stored in morgues in and around Kyiv after Russian troops withdrew from the region, a Ukrainian official has told the AFP news agency.
It comes after the bodies of nine civilians, some showing signs of torture, were found in the town of Borodyanka, near Kyiv, a senior police official told AFP.
"These people were killed by the occupiers and some show signs of torture. I want to emphasise that these people were civilians. The Russian military knowingly shot civilians who did not put up any resistance," the head of the police in the Kyiv region Andriy Niebytov said.
He said police had discovered two graves around Borodyanka.
Three people - including a 15-year-old girl - were discovered in one grave and a second grave held the bodies of six people, he said.
Russia has denied targeting civilians.
As Russian troops have retreated from areas surrounding Kyiv, evidence of atrocities have been uncovered, including the town of Bucha where at least 500 dead have been found since the Russians left.
Read more: Collecting the dead in Bucha
In the southern city of Kherson, the Ukrainian military says Russian troops are planning to "forcibly mobilise" the local population to fight for Moscow.
Kherson, which has a population of 283,000, is one of the few Ukrainian cities to be occupied by Russian forces since the invasion.
"The Russian invaders plan to organise the forced mobilisation of the population for war with Ukraine," the Ukrainian military posted on social media this morning.
In one village, Russian representatives held a meeting with locals where they stated that there would be no more "green corridors" for civilians and forbade people from leaving, it said.
"At the same time, the Russian occupiers set a goal to completely stop the humanitarian support of the region from the Ukrainian authorities," the military added.
"The terror of the Ukrainian population by Russian occupiers continues."
The BBC has not been able to independently verify these claims.
Our live coverage of the war in Ukraine has mostly been focusing this morning on Mariupol, which Moscow today claimed had been "liberated".
Here are some of the other developments from around Ukraine:
In a televised meeting across a small table from his defence minister, Vladimir Putin ordered his forces to hold back from storming the Azovstal steel plant.
It's where the last Ukrainian Mariupol fighters are holding out.
Instead, the Russian president ordered his solders to block off the industrial area, so that "not even a fly can escape".
He congratulated defence minister Sergei Shoigu for taking control of Mariupol, despite fighters continuing to hold out against a weeks-long Russian onslaught which has left much of the city destroyed.
We've been reporting today on Vladimir Putin saying Russia will no longer try to storm the Azovstal steel plant in Mariupol and will instead seek to blockade it.
General Sir Richard Barrons, former commander of UK Joint Forces Command's take on the news is that it's clear Ukrainian soldiers holed up in the plant would have been "really difficult" for Russia to defeat without an "enormous cost to both sides".
He says that battle is no longer "really relevant" to who controls the port city and the roads that run through it - which now connect Russia to Crimea.
Today's announcements from Russia on Mariupol were intended to show there had been "some success" on the eve of the Russian Orthodox Easter, Barrons says.
"And it allows the military not to expend much more resource on a battle for the steelworks which was military irrelevant and turn to what really matters now - the battle of the Donbas."
Asked who has the upper hand in the war right now, he says it's "very finely balanced indeed".
He says focus will now switch to the Donbas - particularly the north-east of the region, where Russia will try to encircle the Ukrainian military and get behind their positions. If the Russians can do this, it will be a significant success for Moscow, he thinks.
But if the Ukrainians can hold them off it could result in a "very difficult stalemate".
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Taking the port city of Mariupol has long been seen as a crucial step in Russia’s invasion of Ukraine - creating a land bridge between the eastern Donbas region and the annexed Crimea peninsular.
But weeks of determined resistance have led to continued frustration for Vladimir Putin and his generals.
More importantly, the constant shelling has caused immeasurable suffering to the people of the city, not to mention its almost total destruction.
Now, it seems Russia has decided it does not need to complete the conquest and will instead try to starve out the last Ukrainian defenders.
Whether this will lead to their slow surrender, or give them a chance to break out of the complex is going to be important, not just militarily but also for Ukrainian morale.
Ukraine’s deputy prime minister has called for an urgent humanitarian corridor to evacuate civilians trapped in Mariupol.
A similar plea yesterday for 6,000 people to be taken to safety resulted in just four buses leaving the city.
Paul Adams
BBC diplomatic correspondent
It should become quickly apparent if Russian forces switch from bombarding the Azovstal plant to simply blockading it - let’s believe what Vladimir Putin is saying when we actually see it.
But if his forces do follow through, why the change of plan?
The Russian president is anxious to get on with his offensive in the Donbas region of eastern Ukraine.
The fight for Mariupol has drained vital resources and pinned down Russian troops who could be used to pursue wider objectives.
Separated from the centre of Mariupol by the Kal’mius River, the sprawling steel plant should be relatively easy to isolate, but if Putin wants to be sure that “not a fly gets through”, he will need to leave significant forces in place.
With Ukrainian President Volodymyr Zelensky vowing to call off peace talks if the city’s last defenders are killed, it’s also possible that Putin wants to keep the diplomatic process - or at least the semblance of a process – alive.
There may even be an economic element to this.
Azovstal is one of Europe’s biggest steel works. Even after weeks of appalling destruction, Moscow may be hoping that there’s something of value to salvage.
George Wright
BBC News
Vladimir Putin has ordered Russian troops not to storm the Azovstal steel plant, telling them to seal the area up so even a "fly" cannot escape.
The massive, four square-mile plant has become the last bastion of Ukrainian resistance in Mariupol.
But who are the fighters left inside?
The 36th Marine Brigade are holed up in the plant.
On Wednesday, its commander, Maj Serhiy Volyna, said his troops would not surrender, but he pleaded for international assistance for the 500 wounded soldiers and hundreds of women and children he said were hiding with them at the steel plant.
Britons Aiden Aslin and Shaun Pinner, who had been defending Mariupol and were captured by Russian forces last week, were members of the brigade.
The other unit in the steelworks is the Azov Brigade, named after the Sea of Azov which links Mariupol to the rest of the Black Sea.
Azov is a militia linked to far-right nationalists which was later incorporated into the Ukrainian National Guard. Their numbers have been estimated to be around 900.
The marines teamed up with the Azov in Mariupol last week.
It's unclear how many Ukrainian troops are left in the plant, though Russia's Defence Minister Sergei Shoigu said there was more than 2,000.
This morning Azov posted on Telegram that it had destroyed three tanks, two infantry fighting vehicles and an armoured personnel carrier in recent days "despite the extremely difficult situation".
Jenny Hill
BBC News, Moscow
The Kremlin’s PR machine is on vigorous form as President Putin appeared on state television with his defence minister Sergei Shoigu to announce that Russia had taken the city of Mariupol.
In reality, nothing has substantially changed over the last few days. Fighters are still in the Azovstal steelworks, but this is part of the ongoing Kremlin strategy to tell the Russian people that everything is going according to plan.
Every day State TV gives upbeat reports about the progress of Russian troops and told that they’re striking Ukrainian military targets and ‘liberating’ towns and areas.
But Sergei Shoigu hasn’t been seen much of late, leading some to speculate that he’d fallen from grace with Vladimir Putin over the apparent bungled invasion. But here he was, giving his boss some good news.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Just yesterday we heard from a Ukrainian marine commander saying he thought his men, inside the Azovstal steel plant complex, had days, if not hours, left.
So the news that the steel plant is not going to be stormed will be something of a relief, I think, to the men who have been defending it so determinedly.
But they are running out of ammunition and food supplies. So the question now is if they can hold out - not just militarily - but also just keeping themselves going.
If the Russians are able to seal off the entire Azovstal steelworks, then of course supplies will run out. But if the Russians use this as an opportunity to take some forces away, that may give the Ukrainian fighters an opportunity to break out.
We don't know how this is going to play out.
Ukraine's deputy prime minister has demanded that Russia allow an immediate humanitarian corridor for civilians to escape the steelworks in Mariupol where many are said to be hiding.
Iryna
Vereshchuk was speaking after Russian President Vladimir Putin ordered his forces not to storm the Azovstal plant but to hermetically seal it instead so no-one can escape.
"There are about 1,000 civilians and 500 wounded soldiers
there. They all need to be pulled out of Azovstal today,"
Vereshchuk said on social media.
On Wednesday, a marine commander in the plant sent a message to the BBC saying that injured soldiers trapped there were "rotting", without medicine and other supplies.
He called for his men to be evacuated to a third country.
We've been reporting that Vladimir Putin has cancelled plans to storm the Azovstal steel plant in Mariupol, where more than 2,000 Ukrainian troops have been holding out against Russian forces.
Located in Mariupol's port, the steelworks has been the last redoubt of fighters holding out against a weeks-long Russian onslaught which has left much of the city destroyed.
The Ukrainians holed up there have said they are outnumbered "dozens of times" by the Russian forces surrounding them.
More now on Russian President Vladimir Putin cancelling plans to storm the Azovstal steel plant in Mariupol, where the last Ukrainian troops in the city have been holding out against a Russian onslaught.
In a televised meeting, across a small table from his defence minister, Putin said there was "no need to climb into these catacombs and crawl underground through these industrial facilities".
Instead, he called for his forces to "block off this industrial area so that not even a fly can escape".
He added it would be "impractical" to storm the huge industrial area, where more than 2,000 Ukrainian servicemen are said to remain, and the decision was being made to safeguard the lives of Russian soldiers.
Putin also hailed Russia's "liberation" of Mariupol after Defence Minister Sergei Shoigu told him Russian forces now controlled the Ukrainian port city apart from the plant.
Russian President Vladimir Putin has ordered his military to cancel plans to storm the
Azovstal plant in the besieged Ukrainian port city of Mariupol, saying he wants it to continue to be securely blockaded instead.
The last Ukrainian fighters are sheltering in the city's huge steel plant, reportedly with around 1,000 civilians living in dire conditions.
Putin gave the order to seal off the plant in a conversation with Sergei Shoigu, his defence minister, that was broadcast.
He congratulated him on a successful operation in Mariupol after Shoigu claimed that Russian forces had captured the city.
Shoigu had previously told Putin that more than 2,000 Ukrainian
fighters were still in the plant, which has an extensive underground bunker. The fighters there - made of the Azov Battalion, which has links to the far-right, and Ukrainian marines - have been hailed by President Zelensky for holding out for weeks against a Russian onslaught.
More now on the situation in Mariupol.
Four buses carrying evacuees managed to leave the besieged port city on Wednesday through a humanitarian corridor, Ukraine's deputy prime minister has said.
Evacuees spent the night in the city of Berdyansk and officials are waiting for them in the south-eastern city of Zaporizhzhia, Iryna Vereshchuk said on social media.
Evacuations of women, children and the elderly would continue today, she said.
"The security situation is difficult. Things may change," she added.
Efforts to evacuate 6,000 more people from the shattered port city have been largely frustrated.
Vereshchuk earlier said an exit corridor did not work as planned, because Russia had a "lack of control" over its troops.
France24 - World
Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes
Issued on: 21/04/2022 - 13:47
NEWS WIRES
Queen Elizabeth celebrated her 96th birthday at her Sandringham estate on Thursday as gun salutes rang out across London and Windsor and military bands played "Happy Birthday".
Britain's longest serving monarch, who celebrates a historic platinum jubilee this year, was pictured with two white ponies in a photo released for the occasion.
Government ministers joined members of the royal family in sending their best wishes to the queen, who has stepped back from most public duties this year over concerns about her health.
She has travelled from Windsor Castle, west of London, to spend her birthday at her estate in Sandringham, Norfolk.
"An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it's particularly special to be celebrating in this Platinum Jubilee year," her grandson Prince William and his wife Kate said on Twitter.
Prime Minister Boris Johnson, who is visiting India, wished the queen a happy birthday and paid a "heartfelt tribute" to her "70 years of dedicated and faultless service to our country and the Commonwealth" in a video message.
Toymaker Mattel launched a commemorative Barbie doll of the queen dressed in an ivory gown with a blue sash and wearing her wedding tiara to mark the jubilee.
Elizabeth became the queen of Britain and more than a dozen other realms including Canada, Australia and New Zealand on the death of her father King George VI on Feb. 6, 1952, while she was in Kenya on an international tour.
The news was broken to her by her husband Prince Philip, who died last year aged 99 after more than seven decades by her side.
When she ascended the throne, Josef Stalin, Mao Zedong and Harry Truman were running the Soviet Union, China and the United States, respectively, while Winston Churchill was British prime minister.
Elizabeth has largely avoided the public spotlight after spending a night in hospital in October for an unspecified ailment and being ordered to rest. She tested positive for COVID-19 in February and has said she was left very tired.
She has missed events including the Remembrance Sunday gathering and Easter service, but she joined other members of her family and dignitaries at a memorial service for her husband at London's Westminster abbey last month.
(REUTERS)
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Perspective
Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II
OBITUARY
Britain's Prince Philip, the Queen’s ‘strength and stay’ for seven decades
'We're all weeping with you, Ma'am': British press bids farewell to Philip
L'Humanité
Pour les plus modestes, la double peine à tous les coups
Nos recommandations culturellesTélévision Un documentaire diffusé sur France 2 montre comment les pauvres font une cible de choix pour les profiteurs, dans les secteurs du logement, du travail et même de l’aide alimentaire.
Grégory MarinOn a moins de mal à faire payer 1 euro à 10 millions de pauvres que 10 millions à un seul riche. En se penchant sur trois arnaques, les journalistes Lorraine Gublin et Raynald Lellouche montrent comment la rapacité de certains met un peu plus à mal les conditions de vie des plus modestes.
À Grigny, l’équipe de Complément d’enquête a suivi Mathieu Morosini, un agent de la ville qui recense les marchands de sommeil. Devant la caméra qui le suit, on voit quatre ou cinq familles, parfois plus, qui sous-louent chacune les pièces d’un logement prévu pour trois. Les lits s’entassent dans les chambres, mais aussi dans le salon, voire le placard ! Le propriétaire, qui possède une « quarantaine d’appartements » dans le quartier de Grigny 2 et a « perçu 636 000 euros de loyer » en deux ans, assure qu’il s’agit de colocation. La justice, qui le crédite d’un « patrimoine important » constitué « au détriment d’autrui », l’a condamné pour « division illicite » de logements, mais le profiteur a fait appel. Combien sont-ils à faire ainsi les poches des plus pauvres, travailleurs précaires ou sans papiers, dans ces quartiers populaires ? Bien peu en tout cas sont épinglés.
Le logement n’est pas le seul secteur de profit de trafiquants qui viennent jusque dans les assiettes voler leurs dernières miettes aux impécunieux. C’est ce qui est arrivé en juin 2019 : dans des stocks commandés par FranceAgriMer, une agence du ministère de l’Agriculture, dans le cadre d’une dotation du Fonds européen d’aide aux plus démunis, le Secours populaire a retrouvé des steaks hachés composés de gras, de « tissus autres que musculaires », et de « matières interdites » (abats, matières transformées réemployées, protéines végétales). Le responsable de l’antenne de Strasbourg est « en colère » parce que ces produits étaient « destinés à des familles qui n’ont pas le choix ». C’est bien le problème, insiste le sénateur communiste et directeur de l’Humanité, Fabien Gay : Voldis, la société qui a remporté l’appel d’offres, fait partie d’un « petit marché de traders » qui ne « produit rien mais fait de l’argent facilement ».
« J’avais tellement besoin de travail »
Aucun « marché » n’est épargné. Dans le domaine de l’emploi aussi, des réseaux malintentionnés font le portefeuille des plus démunis. Danièle en a été victime. Postulant pour un petit boulot à domicile (plier des annonces publicitaires), elle a dû, en échange d’un chèque en bois, acheter avec de l’argent bien réel une machine à compter. Mais ni le travail ni la machine n’existent. Comme elle, ils sont des centaines à se faire avoir, explique un ancien cyberpolicier. « J’avais tellement besoin de travail », soupire Danièle…
L’émission a choisi ces trois exemples, mais il existe tant de ces profiteurs de misère que le filon de reportages ne risque pas de s’épuiser. À moins que l’État ne se dote de moyens, humains et financiers, pour réprimer ces fraudes ? Ce n’est pas vraiment d’actualité, aucun des deux candidats encore en lice pour l’élection présidentielle n’y a fait allusion…
Télévisiondocumentairefrance 2Pauvreté BBC
Queen celebrates 96th birthday in Sandringham
By Sean CoughlanRoyal correspondent
The Queen is celebrating her 96th birthday on Thursday in Sandringham.
Britain's longest-reigning monarch travelled by helicopter to her Norfolk estate, where she is being joined by family and friends.
She is thought to be staying in a cottage particularly liked by her late husband, Prince Philip.
A photograph has been released to mark the birthday, showing the Queen with two ponies and reflecting her lifelong interest in horses.
The picture was taken at Windsor Castle, where the Queen now mostly stays, and shows her with two Fell ponies, who will appear in the forthcoming Royal Windsor Horse Show.
Birthday wishes
The Duke and Duchess of Cambridge wished the Queen happy birthday on Twitter, calling the monarch an "inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world", and sharing a photo of the Queen and Prince Philip with seven of their great-grandchildren.
Wishing Her Majesty The Queen a very happy 96th birthday today! An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it’s particularly special to be celebrating in this #PlatinumJubilee year. pic.twitter.com/iWfyorcd8I
Alongside birthday wishes, Buckingham Palace tweeted a picture of a two-year-old Princess Elizabeth from 1928.
Happy Birthday Your Majesty!Today as The Queen turns 96, we’re sharing this photograph of the young Princess Elizabeth aged 2.Then, in 1928, it was never expected she would be Queen, and this year Her Majesty is celebrating her #PlatinumJubilee - a first in British history. pic.twitter.com/DnwsMU81I3
Prince Harry suggested in a US TV interview that the Queen might be downplaying this latest milestone, saying that "after a certain age you get bored of birthdays".
But she will be spending time at Wood Farm, a cottage described as "small and intimate" by former housekeeper Teresa Thompson, and a place with strong associations with Prince Philip, who died a little over a year ago.
The Queen was in Sandringham earlier this year when she marked her accession to the throne in 1952.
She was born in 1926, not in a royal residence, but in a London townhouse on Bruton Street, where she first lived with her father and mother, who became King George VI and Queen Elizabeth.
Birthday wishes have been sent by Prime Minister Boris Johnson and Labour leader Sir Keir Starmer and gun salutes were fired.
The prime minister also paid tribute to the monarch's "dedicated and faultless service" in a pre-recorded address posted on Twitter.
The Queen's Guard played Happy Birthday during the Changing of the Guard outside Buckingham Palace.
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The Queen has had mobility problems in recent months and has had to miss a number of events, including church services over Easter.
Her only public appearance this year, outside of her own residences or on video, was at the Thanksgiving Service for Prince Philip at Westminster Abbey.
The Queen's 96th birthday marks another unprecedented age for a British monarch, in a year in which she has become the first monarch to celebrate a Platinum Jubilee of 70 years on the throne.
The next longest-lived monarchs were Queen Victoria and George III, who lived to the age of 81, and were the only other monarchs to have lived into their 80s.
According to figures from the Office for National Statistics, the Queen is one of about 124,000 people in the 95 to 99 age group in the UK, almost three quarters of these being women.
Although 21 April is the day the Queen was born, it is not her only birthday. The monarch also has an official birthday celebration on the second Saturday of June, a tradition which began because her great-grandfather Edward VII's birthday was in November, when the weather is generally less favourable for a birthday parade.
The Queen's official birthday is marked each year by the military parade Trooping the Colour. This year, the parade will take place on Thursday 2 June to coincide with the Platinum Jubilee.
A number of commemorative items are being produced to mark the Jubilee. Among them is a Barbie doll, featuring a recreation of her wedding tiara and an ivory gown fitted with a blue ribbon.
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BBC
$50bn wiped off Netflix’s value as subscribers quit
By Daniel ThomasBusiness reporter, BBC News
Shares in Netflix have slumped by 35% after it revealed a sharp drop in subscribers and warned millions more are set to quit the streaming service.
It wiped more than $50bn off the firm's market value as experts warned it faced a struggle to get back on track.
Netflix faces intense competition from streaming rivals, but was also hit after it raised prices and left Russia.
Yet some cast doubt on its plans to boost growth, which include bringing in a free ad-supported service.
It also plans to crack down on password sharing, estimating that more than 100 million non-paying households watch the service this way.
In a sign of the unease, one of America's best known investors, William Ackman, ditched his $1.1bn investment in Netflix on Wednesday, taking a loss of more than $400m.
His hedge fund Pershing Square Capital Management had bought the shares just three months ago.
In a brief statement, Mr Ackman said that while Netflix's plans to change its business model made sense, investing in the company felt too risky.
"While Netflix's business is fundamentally simple to understand, in light of recent events, we have lost confidence in our ability to predict the company's future prospects with a sufficient degree of certainty," he wrote.
In a trading update on Tuesday, Netflix said its total number of subscribers had fallen by 200,000 in the first three months of 2022, falling well short of its target.
It also said some two million more were likely to quit the service in the three months to July.
Some analysts warned that, after period of turbo-charged expansion during the pandemic, the streaming giant has run out of easy ways to grow.
Squeezed consumers are cutting back on streaming services to save money, while some feel there is too much content to choose from amid an avalanche of competition from rivals such as Disney and Amazon.
"Netflix's wider problem, along with the rest of the sector is that consumers don't have unlimited funds, and that one or two subscriptions is usually enough," said Michael Hewson, an analyst at CMC Markets.
"Once you move above that something has to give in a cost-of-living crisis, and while Netflix is still the market leader, it doesn't have the deeper pockets of Apple, Amazon or Disney, which makes it much more vulnerable to a margin squeeze."
But Julian Aquilina, senior TV analyst at the media research firm Enders Analysis, said it was wrong to write the firm off.
"The streaming market is maturing and the high expectations people had about Netflix are being reset.
"But I think it will remain the market leader, it has such a commanding position. If people are going to ditch a subscription, Netflix won't be the first one they choose."
He added that the firm had just put up its prices "which always leads to a drop in subscribers, but also means it's making more revenue per customer".
Netflix remains the world's leading streaming service with more than 220 million subscribers. It is increasingly producing its own content and shows such as the Crown, Bridgerton and Squid Game have been global hits.
The firm had enjoyed uninterrupted quarterly growth in subscribers since October 2011 but on Tuesday it admitted it was losing customers to rivals, while struggling to expand due to password sharing.
It also said a decision to raise prices in key markets had cost it 600,000 subscribers in North America alone, while its exit from Russia over Ukraine lost it 700,000.
Despite the challenges, revenue grew by $7.8bn (£6bn) in the first three months of the year, up 9.8% compared with the same period last year.
That marked a slowdown from earlier quarters, while profits fell more than 6% to roughly $1.6bn.
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Valeurs Actuelles
« Opération Khalil » : quand un policier infiltré empêchait un attentat islamiste contre l’Elysée
Ils sont trois à avoir été interrogés par la DGSI, le 26 avril 2019, après avoir été interpellés par les forces de l’ordre. Alexandre B., Karim B., et Majid X. ont tous reconnu leur volonté de commettre un attentat contre l’Elysée. « Une équipe dans chaque bout de la rue de l’Élysée. Comme ça on les prend en tenailles (…). L’effet de surprise jouera en notre faveur pour faire du sale », écrivait notamment Karim B., le 4 avril 2019. Un terrible projet interrompu par Abou Bakr, quatrième membre du groupe… et policier infiltré. L’agent de police, raconte Le Parisien, est membre du très discret SIAT – Service interministériel d’assistance technique. Il s’est fait passer, des mois durant, pour un djihadiste en devenir, gagnant ainsi la confiance de ses complices.
C’est d’abord la DGSI qui repère le profil d’Alexandre B, 39 ans. Gardien de stade pour le compte de la municipalité de Paris, il multiplie les appels au djihad sur les réseaux sociaux, partageant les pires vidéos des exactions de l’Etat islamique. Alertée, la DGSI parvient à pénétrer dans une boucle Telegram sur lequel Alexandre B. est très actif. Un premier agent infiltré, uniquement numérique, gagne la confiance du gardien de stade. Ce dernier lui confie vouloir « laisser une trace de son passage avec quelques douilles par-ci, par-là » et affirme que « ce qu’avaient fait les frères au Bataclan et au stade de France, c’était top, ça fait des dégâts ».
« Jusqu’à tomber chahid »
Rapidement, l’idée d’une rencontre entre plusieurs membres du groupe est évoquée, afin de trouver des armes. La DGSI est alors contrainte de lâcher le dossier, ne pouvant légalement organiser une rencontre physique. Entre alors en scène Abou Bakr, nom de code d’un agent expert du SIAT. C’est le début de « l’opération Khalil ». Abou Bakr et Alexandre B. se lient, le premier obtenant la confiance de l’autre. Le gardien de stade confie à son nouveau partenaire qu’il a des projets d’actions coordonnées avec « d’autres frères ». Quelques jours plus tard, le 27 mars 2019, Alexandre B. présente Karim B. à l’agent du SIAT, et évoque l’existence d’un quatrième individu, Majid, 17 ans seulement et placé dans un foyer où il fait semblant d’avoir abandonné ses oripeaux islamistes.
Dans les jours qui suivent, raconte Le Parisien, les choses s’accélèrent. Les conjurés s’accordent pour viser l’Elysée, après avoir envisagé d’attaquer un commissariat ou des CRS. Le 4 avril, les quatre hommes se rencontrent pour la première fois, et conviennent de se séparer en deux équipes armées de fusils d’assaut. Un plan, pour le moins basique, est arrêté : « Premier assaut pour faire venir la cavalerie mécréante, et deuxième assaut sur cette cavalerie mécréante (…) jusqu’à tomber chahid (mourir en martyr, ndlr) », explique Alexandre B. Les trois terroristes sont pressés : Majid veut même agir dans l’urgence, avant le début du Ramadan.
C’est donc tout naturellement qu’Abou Bakr se propose pour fournir les armes. Grâce à sa véritable identité, il obtient deux fusils d’assaut – en réalité démilitarisés – qu’il prétend avoir obtenu grâce à des contacts avec des trafiquants d’armes. Le 19 avril, c’est l’avant dernier acte : Abou Bakr retrouve Alexandre B. et Karim B., qui lui confient 2 000 euros en liquide afin de payer les armes. Le soir même, les trois proto-terroristes échangent sur Telegram des plans de l’Elysée, et s’encouragent. Le 24 avril, enfin, Abou Bakr convoque ses compères dans une fausse planque, évidemment cernée par la police. Sous prétexte de leur montrer les armes, il rassemble Karim et Alexandre – Majid n’étant pas parvenu à quitter son foyer à temps. Ce soir-là, les trois hommes sont finalement interpellés. La justice valide les opérations du SIAT, malgré les plaintes des avocats des djihadistes en herbe. Opération Khalil : terminée.
France24 - Monde
Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"
Publié le : 20/04/2022 - 14:56
Marc PERELMAN
Dans une entretien accordé à France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, évoque les crimes de guerre présumés commis par l'armée russe dans le pays. Elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" à Marioupol. Selon elle, des "crimes sexuels" ont eu lieu dans toutes les zones occupées d'Ukraine et ont ciblé des femmes, y compris des femmes âgées, mais aussi des hommes et des enfants. Enfin, elle assure que plus de 7 000 enquêtes pour crimes de guerre ont déjà été ouvertes.
Lors de son entretien avec France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, prévient qu'elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" des forces russes dans la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine.
La procureure soutient que "beaucoup de personnes" ont été expulsées vers la Russie, y compris des enfants.
Selon elle, au moins 1 500 civils ont été retrouvés morts autour de la capitale, Kiev, mais que le nombre réel est sans doute plus élevé, car certains endroits sont "toujours minés", avec des opérations de déminage en cours.
"Des crimes sexuels ont eu lieu dans tous les territoires occupés"
La procureure générale assure que des "crimes sexuels" ont eu lieu dans toutes les régions d'Ukraine occupées par les forces russes et que les victimes étaient des femmes, y compris des femmes âgées, mais aussi des hommes et des enfants. Plus de 7 000 enquêtes sur des crimes de guerre ont été ouvertes en Ukraine, avec plus de 3 000 autres enquêtes ouvertes sur des crimes connexes.
Lorsqu'il lui est demandé si elle pouvait poursuivre le président russe Vladimir Poutine, la procureure explique que les dirigeants étrangers jouissent de l'immunité en vertu de la loi ukrainienne. Elle se dit "très ouverte à une coopération" avec le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) afin de contourner la question de l'immunité. Elle dit l'Ukraine "prête à coopérer avec d'autres États" et souligne que plusieurs enquêtes conjointes ont d'ores et déjà commencé.
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Le monde dans tous ses États
Ukraine : la question des crimes de guerre
Le Débat de France 24
Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
L'Humanité
La réunion aura un peu de retard
ActuTélévision Tendre et cocasse, le parcours d’une famille qui veut rapatrier en France le corps d’Albert, toujours enterré en Algérie.
Michaël Zumstein vient d’une famille juive d’Algérie. Colette Lévy, sa mère, 91 ans, Nicole, sa tante, 88 ans, et Roger, son oncle, 98 ans, sont nés à Oran, comme Albert, le frère aîné dont personne ne parle. Est-ce en pressentant sa propre fin que Roger a voulu faire revenir auprès de sa famille le corps de ce grand frère dont il était inséparable dans sa jeunesse ? Ils ont même servi ensemble en Italie, où Albert est mort, au Monte Cassino, en 1944. En exhumant son corps du cimetière militaire d’Oran, la famille fait aussi remonter sa propre histoire.
Aujourd’hui, faire rapatrier ce corps est une urgence, familiale et mémorielle. Alors il faut se colleter avec les nouvelles technologies – moments savoureux de dialogue avec Siri, intelligence très artificielle. Naviguer dans les entrelacs des administrations. Surmonter ses limites physiques – Colette et Roger n’arrivent pas à distinguer l’encre noire de la bleue, indispensable pour remplir les formulaires. Dans ce documentaire élégant et sensible, vivant et drôle, Michaël Zumstein saisit des moments intimes et interroge une extraordinaire relation fraternelle dont lui-même, sa mère et sa tante n’avaient pas conscience : toute sa vie, Roger a caché les lettres qu’Albert lui envoyait durant la guerre. Colette est emplie de regrets : « On a mis une chape de plomb sur la chose la plus bouleversante qui nous soit arrivée. » Une histoire de reconstruction tellement forte qu’à plusieurs reprises le réalisateur investit le cadre pour s’y inscrire pleinement. Bouleversant. G. M.
Algériemémoiredocumentaire France24 - Monde
La Chine ratifie deux conventions internationales interdisant le travail forcé
Publié le : 20/04/2022 - 15:17
FRANCE 24
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Le Parlement chinois a ratifié, mercredi, les conventions internationales interdisant le travail forcé, alors que Pékin est accusé de recourir à cette forme de travail dans sa région à majorité musulmane du Xinjiang.
La Chine, accusée de recourir au travail forcé dans sa région à majorité musulmane du Xinjiang, a ratifié, mercredi 20 avril, les conventions internationales interdisant cette pratique. La ratification par la Chine des conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur le travail forcé était une des conditions posées par l'Union européenne pour ratifier un accord bilatéral sur les investissements trouvé fin 2020.
Le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP, le Parlement chinois) a ratifié la convention de l'OIT de 1930 sur le travail forcé et celle de 1957 sur l'abolition du travail forcé, a annoncé le Parlement à l'issue d'une session de trois jours.
Cette ratification survient alors qu'un comité d'experts de l'OIT avait fait part, en février dernier, de sa "profonde inquiétude" face au traitement des minorités ethniques et religieuses en Chine, notamment au Xinjiang.
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, au moins un million de Ouïghours et membres d'autres ethnies musulmanes sont ou ont été incarcérés dans des camps dans cette région du nord-ouest de la Chine.
Pékin affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme.
>> À voir : Chine : le coton du Xinjiang pointé du doigt
Les experts de l'OIT avaient exigé de Pékin qu'il "réoriente le mandat des centres de formation professionnelle et d'éducation" qui sont actuellement "des centres de rééducation politique basés sur des détentions administratives".
Le sujet préoccupe la communauté internationale. Ainsi, une loi interdisant l'achat de produits qui seraient issus du travail forcé des Ouïghours est entrée en vigueur en décembre 2021 aux États-Unis, qui accusent la Chine de génocide contre cette minorité. Pékin rejette vigoureusement cette accusation, qui a obligé certaines multinationales à s'engager à ne pas se fournir au Xinjiang.
En 2021, le géant suédois de l'habillement H&M s'était ainsi retrouvé face à un boycott de ses magasins en Chine après s'être engagé à ne pas acheter de coton du Xinjiang.
"Accès significatif et sans entrave" au Xinjiang
La polémique a poussé les Européens à mentionner la question du travail forcé dans l'accord sur la protection des investissements auquel ils sont parvenus avec Pékin, le 31 décembre 2020.
Dans ce texte, censé protéger les investissements européens en Chine, Pékin s'engageait "à œuvrer à la ratification des conventions fondamentales de l'OIT, y compris celles (interdisant) le travail forcé", avait alors indiqué Bruxelles.
La ratification de l'accord est depuis figée, à la suite des sanctions mutuelles prises en 2021 par l'Europe et la Chine autour de la question du Xinjiang.
En mars 2021, l'Union européenne, les États-Unis et le Canada ont sanctionné quatre dirigeants et une entité de cette région chinoise. En réponse, Pékin a riposté avec des sanctions contre une dizaine de personnalités européennes, dont cinq élus du Parlement européen, accusées "de propager des mensonges".
La ratification des conventions de l'OIT survient alors que la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, va se rendre en Chine le mois prochain pour une visite attendue de longue date.
Michelle Bachelet demande depuis des années à Pékin un "accès significatif et sans entrave" au Xinjiang, où elle devrait également se rendre lors de son voyage en Chine.
Avec AFP
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Répression des Ouïghours : Washington dégaine de nouvelles sanctions contre la Chine
Les députés français adoptent une résolution dénonçant le "génocide" des Ouïghours par la Chine
Droits de l'Homme : les États-Unis sanctionnent la Chine, la Corée du Nord et la Birmanie
Valeurs Actuelles
Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims
Une croix gammée et l’inscription « Hitler« . Voilà ce qui a été retrouvé tagué à la bombe orange sur l’un des murs de la façade de l’église évangélique de Reims, dans la Marne, ce samedi 16 avril, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne. Outre ces inscriptions, à la connotation assez évidente, une autre, beaucoup plus étrange : « BR 86 VIE ». Ni le policier venu constater les dégradations, ni le pasteur de l’église réformée située rue Gosset n’étaient en mesure d’en expliquer la signification. Le pasteur, Philippe Rosa, explique que : « Il n’y a pas eu d’autres dégradations dans le quartier, donc il semble bien que nous ayons été ciblés ».
La préfecture avait mis en garde
Pourtant, le pasteur précise que la préfecture de la Marne l’avait prévenu de possibles incivilités en ce week-end de fêtes de Pâques. « Manque de chance, c’est tombé sur nous », résume, un brin fataliste, Philippe Rosa. Pour autant, il se garde d’interpréter la signification de ces tags, pourtant peu amènes. Qui en est/ sont le/les auteurs(s) ? Pourquoi cette église en particulier et ces inscriptions ? L’enquête devra le déterminer. Outre la police, la mairie et la préfecture ont également été immédiatement prévenues. Le pasteur doit déposer plainte ce mardi 19 avril.
Reims : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression
La journée n’aura pas duré longtemps. Mardi 19 avril, une conductrice de tram a été violemment agressée à Grenoble, dans l’Isère, rapporte France Bleu Isère. Vers 7 h 30, alors que la conductrice desservait l’arrêt Louise Michel de la ligne E, son terminus, elle a été prise à partie par un jeune homme qui, sans que la raison n’en soit pour l’instant connue, lui a asséné des coups de poings et de pieds alors qu’elle quittait la rame pour se rendre au local du terminus. La victime a été transportée à l’hôpital consciente, mais dans un état sérieux.
Retour au dépôt
Dès l’agression connue, le syndicat Force ouvrière a demandé à tous les chauffeurs de bus et de tram de cesser leurs activités et de rentrer au dépôt, exerçant ainsi leur droit de retrait. « D’ici peu, il n’y aura plus aucun tram ni bus à Grenoble », estime sur France Bleu Isère Fernando Martins, le représentant du syndicat Force ouvrière. Et de fait, le réseau de transports grenoblois a publié un communiqué, expliquant que la quasi-totalité des lignes n’était plus desservie : « Nos conducteurs appliquent leur droit de retrait. Les lignes A, B, C, D, E s’arrêtent progressivement ce mardi 19 avril à partir de 08h08. Nous regrettons les désagréments. » Une réunion doit se tenir en début d’après-midi entre la direction et les représentants du personnel.
Grenoble : les dernières actualités
France24 - Monde
Îles Salomon : le Premier ministre signe un pacte de sécurité avec la Chine et inquiète l'Australie
Publié le : 20/04/2022 - 10:22Modifié le : 20/04/2022 - 10:25
FRANCE 24
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Manasseh Sogavare, le Premier ministre pro-Pékin des îles Salomon, a signé mercredi un accord de sécurité avec la Chine. Inquiets des ambitions militaires de Pékin dans le Pacifique, l'Australie et les États-Unis voient cette alliance d'un mauvais œil.
Le rapprochement entre les îles Salomon et la Chine a franchi un pas de plus. Le Premier ministre de cette nation du Pacifique, Manasseh Sogavare, a indiqué mercredi 20 avril que son gouvernement avait signé en toute conscience un accord de sécurité avec la Chine. Cette décision a été vivement critiquée par les alliés de l'archipel, les États-Unis et l'Australie.
"Permettez-moi d'assurer au peuple des îles Salomon que nous avons conclu un accord avec la Chine les yeux ouverts, guidés par nos intérêts nationaux", a déclaré Manasseh Sogavare au Parlement mercredi, demandant aux "voisins, amis et partenaires de sa nation de respecter les intérêts souverains des îles Salomon".
>> À lire aussi, notre encadré: "Quand les îles Salomon lâchaient Taïwan pour se rapprocher de la Chine"
Lors de son annonce, le dirigeant des îles Salomon a refusé d'indiquer au chef de l'opposition du pays quand la version signée du pacte serait rendue publique.
Inquiétude autour de la construction d'une base navale chinoise
Le mois dernier, une version préliminaire de l'accord avait fuité. Le document avait provoqué une onde de choc en Australie, car il comprenait des propositions autorisant des déploiements chinois policiers et navals dans l'archipel.
Canberra et Washington s'inquiètent depuis longtemps de la possibilité que la Chine construise une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa puissance maritime bien au-delà de ses frontières.
Manasseh Sogavare a déclaré que l'accord avec la Chine "complète" le traité existant entre son pays et l'Australie, estimant que le statu quo ne permettait pas de couvrir les "lacunes critiques en matière de sécurité" de la nation du Pacifique.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne, a critiqué mercredi les îles Salomon pour leur "manque de transparence" et leur incapacité à consulter les autres nations du Pacifique au sujet de l'accord.
Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a déclaré qu'il se rendrait dans les îles Salomon "à la première occasion". "Nous traitons les voisins du Pacifique comme des frères et sœurs et nous pensons qu'il ne faut pas aller dire aux dirigeants des îles du Pacifique ce qu'ils doivent ou ne doivent pas faire", a-t-il précisé.
Le principal responsable des États-Unis pour l'Asie, Kurt Campbell, arrivera quant à lui aux îles Salomon dans le courant de la semaine, accompagné de Daniel Kritenbrink, secrétaire d'État adjoint aux Affaires de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Les États-Unis ont promis de rouvrir leur ambassade dans les îles Salomon, qui est fermée depuis 1993.
De récentes émeutes aux accents anti-chinois
Les îles Salomon ont été secouées fin 2021 par des émeutes meurtrières alimentées par la pauvreté, le chômage, ainsi que par le ressentiment d'une partie de la population contre l'influence grandissante de la Chine. Des commerces détenus par des Chinois avaient été vandalisés et incendiés à Honiara, la capitale.
L'Australie avait été l'un des acteurs de la région à déployer aux îles Salomon des forces de maintien de la paix, en vertu d'un traité de sécurité bilatéral liant l'Australie et les Salomon.
Pékin, qui avait envoyé instructeurs de police et matériel antiémeute, cherchait depuis à renforcer son dispositif de protection sur l'île.
Avec AFP
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Îles Salomon : la capitale Honiara sous couvre-feu après trois jours d'émeutes
ÎLES DE LA DISCORDEÎles Salomon : la Chine en toile de fond des émeutes
Îles Salomon : le Premier ministre pro-Pékin survit à un vote de défiance
L'Humanité
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Élise lucetenvoyé spécialfrance 2Télévision BBC
When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive – Umus
“It’s time for Americans to get back to work and fill our great downtowns again,” President Joe Biden said earlier this year. He’s not the only political leader calling for workers to head back to the office. “Mother Nature does not like working from home,” British Prime Minister Boris Johnson announced late last year, as he predicted a wholesale return to pre-pandemic commuting levels.
It’s not surprising that political leaders want us back at our desks. Without daily commutes and dining ‘al desko’, businesses of all types and sizes are losing out financially. One day of commuting is worth £82m ($107m) to businesses in the UK; in the US, workers spent between $2,000 and $5,000 (£1,536–£3,840) on transport to work alone each year before the pandemic.
But there’s a problem. Employees who haven’t had to budget for train tickets, takeaway coffees or new office outfits for the past two years are now acutely aware of how much it costs to spend a day at your desk. And, worse, these costs are growing. Petrol prices are at an all-time high; transport fares have increased, and food and other essentials are on an upwards trajectory. That means an office day can hit the wallet hard.
Some companies are offering financial and other incentives to tempt unhappy commuters back. But, given how aware workers are now of exactly how much an office day costs, it feels unlikely people will willingly revert to absorbing office-day expenses like before.
‘A quarter of my daily income’
Claire, a manager at a business events company in London, is certainly far more conscious now of how much she’s spending on her days in the office.
When she worked from home during the pandemic, she put the money she usually spent on transport, takeaway lunches, office wear and after-work drinks into a savings pot. “I think I saved something crazy like £6,000 in six months,” she says. But when her employers reinstituted office days, the sudden change in her outgoings came as a shock.
To make matters worse, her return train ticket to work has risen from £35 pre-pandemic to almost £50. “Having a mortgage, the rise in utility bills, council tax, income tax and the rising train fares, it’s just becoming impossible,” she says. Claire’s employer has upped salaries to meet market rates but, says Claire, “it’s really not enough”.
Umus, a lecturer at a London university, experienced a similar post-pandemic price shock. Their commute – a comparatively short distance on the underground – costs £6.40 during rush hour. “When I first went back to the office, I was shocked. It’s just crazy expensive,” says Umus. “People are always saying ‘you can just cycle’, but it’s very ableist, everybody is not capable of cycling seven miles every day.”
At work, Umus finds that expenses accumulate. “I usually grab both breakfast and lunch around work,” says Umus. “The cheapest option is Pret, and very easily, one coffee, one little breakfast thing and lunch, ends up being £13, then I get snacks from Tesco, which isn’t cheap either.” They’ve been working on a strict budget, but still end up spending between £22 and £27 on food and transport every office day. “That’s more than a quarter of what I make per day just to be able to go into the office,” says Umus.
Lunches, coffees and snacks in the office can be expensive - especially compared to a remote-work day with access to your own kitchen (Credit: Getty)
When Umus works from home, they prepare their own food – it’s easier with more time and access to a full kitchen. “People say you can bring your own lunch [to the office], but I have a baby at home. I just barely survive, I can't plan lunches as well,” says Umus. “I feel like I should be able to afford a Pret sandwich as a lecturer at [a university in] London, but it’s really pushing the limits of my budget if I do it more than twice a week.”
Soaring costs
Umus isn’t the only one struggling to cover office-related costs. “Incomes of all types, particularly wages, are just not keeping up with inflation,” says James Smith, research director at London think-tank Resolution Foundation.
According to the UK Office of National Statistics, while wages did technically rise over the last tax year, when accounting for rising costs, workers actually saw a 1% drop in pay. In the US, the Labor Department reports worker pay has increased by 4% in the past year, well below the 7% increase in prices. In South Africa, worker wages were frozen in 2020 and climbed 1.5% in 2021 – again, well below the estimated inflation of 4.5%.
As wages lag, transport costs are surging. In London, where public transport dominates, fares on buses and the London Underground have seen the biggest rise in a decade, to help recoup pandemic losses. Across the UK, rail costs are also going up. In the United States, where the vast majority (over 80%) commute by car, surging gas prices are keeping people from getting behind the wheel. A year ago, petrol in the US cost $2.87 a gallon, now the average has gone up 50% to $4.10, leaving many commuters struggling.
It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there – Tracy Benson
South Africa has seen similar increases. “Wages have been stagnant since the beginning of 2020 and the petrol price just keeps going up and up,” says Tracy Benson, an office manager in Johannesburg. Benson is currently alternating remote and office days, but now South Africa has eased its pandemic rules a push to get back to the office has begun.
“It's gotten to the point where if I were to be forced back into the office full time, I literally can't afford to get there, the petrol would cost me too much,” says Benson.
Subsidies, for some
These rising costs mean that workers who can do their jobs from home are understandably reluctant to head to the office unless they absolutely need to. In Benson’s case, she’s just hoping her employer keeps allowing home working. “I’m worried the office will push for a full return,” says Benson. “For me, it would honestly mean finding a different job.”
Some companies are cognisant of employees’ concerns and are offering practical solutions aimed at alleviating costs related to office days. Media company Bloomberg is offering its US staff a $75 daily commuting stipend, which they can spend however they want. In the UK, consultancy PwC is giving commuters an extra £1,000 to come into the office, while bank Goldman Sachs is offering free breakfast and lunch to some workers. But these perks and stipends certainly don’t extend to all companies – meaning people are not only being asked to give up remote work but also spend more to do it.
In many nations, the costs associated with getting to work are rising fast (Credit: Getty)
Before the pandemic, people generally absorbed these costs without question. But now they’ve seen the alternative, it’s not as simple as just ‘going back to normal’ – especially if other people are getting better deals.
“It’s an issue of fairness,” says Jean-Nicolas Reyt, assistant professor of organisational behaviour at McGill. He explains that we determine fairness not just based on what our colleagues are receiving, but also what other people doing different jobs at different organisations are getting – so if one company is subsidising their employees’ commutes, then workers elsewhere are likely to want the same benefit.
“People don't stay an unfair situation; they work less, or usually they quit,” adds Reyt. “If some companies start giving people money to commute, this is going to become the norm, the market will readjust.” Reyt encourages employers to pick their battles. “CEOs talk to me as if the goal is to reduce all costs,” he says, but an enforced back-to-office policy, without any perks, will likely have unintended consequences for employee retention. “It’s not worth it to cut corners. The overall costs are so much bigger than these savings.”
Yet even as some workers discuss with their employers how often they’ll return to the office and who will pay, the Resolution Foundation’s Smith points out that those who have the option of working from home are still some of the most fortunate. After all, knowledge workers and those on higher incomes were far more likely to be able to work remotely during the pandemic than lower-income workers, who will have had no choice but to attend their place of work each day and absorb the related, rising costs.
As Umus says: “I'm one of the lucky ones. So, I don't know how other people manage.”
Claire and Umus are using their middle names out of job-security concerns
New York Times - World
Why Are Kangaroos Turning Up in India?
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The animals are the latest exotic fauna to be smuggled into the country, possibly to be used as pets. Draft legislation would close loopholes in the roaring wildlife trade.
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By Mike Ives and Sameer Yasir
On the edges of forests in eastern India, people have been stumbling upon hungry, scared marsupials that they do not recognize. The animals are kangaroos.
Three of the marsupials were rescued by wildlife officers this month after residents called in sightings. One was found dead. Videos of the sightings were shared widely in India, drawing national attention.
Wildlife experts say the animals were almost certainly born in breeding facilities in Southeast Asia and smuggled overland into India, where they were probably destined to be exotic pets. Some social media users have demanded the arrest of whoever had trafficked them. But so far no arrests have been made.
Some view the sightings as an example of how brazen the wildlife smuggling trade has become. Lawmakers in India’s Parliament are drafting legislation to plug the legal loopholes that allow many animal smugglers to operate with impunity.
India essentially has “no law” under which people can be arrested or prosecuted for possessing exotic species, said Belinda Wright, a wildlife activist in New Delhi, India’s capital. The authorities can only cite customs rules that prevent people from smuggling animals without paying duties or having permits for them, she added.
The police “can get them for smuggling, but they can’t get them for anything else,” said Ms. Wright, the executive director of the nonprofit Wildlife Protection Society of India. Once exotic animals have been successfully smuggled into the country, she said, people who are caught with them tend to falsely — and successfully — claim that they were bred domestically in captivity.
Kangaroos were never domesticated. The marsupials are native to Australia, where they number in the tens of millions and have been hunted for generations. They were removed from the U.S. list of endangered and threatened wildlife in 1995.
The animals are not common pets in India, but in recent weeks, kangaroos have been seen walking along roadsides in the northeastern state of West Bengal, a known hotbed of wildlife smuggling.
Ms. Wright said the chances that such kangaroos would multiply in the wild in India were slim, mainly because they are mammals and not plants or amphibians. They also tend to be smuggled into the country one or two at a time, rather than as part of large groups of animals that could reproduce and establish a community, she added.
In one recent kangaroo sighting, Sanjay Dutta, a forestry official in West Bengal, was patrolling a protected area when residents of a nearby village called to say they had discovered some unfamiliar wild creatures.
The three animals were “terrified and wounded, and seemed to be searching for something to eat,” Mr. Dutta said of the creatures he found in the village of Milanpally.
They were dehydrated and malnourished when they were taken to the North Bengal Wild Animals Park, a safari center, according to wildlife specialists who have been looking after them.
The smuggling of endangered and exotic fauna is “an unfortunate and increasing trend” in India, and is partly a result of rules that restrict the trade of native species, the government’s Directorate of Revenue Intelligence said in a report two years ago.
Customs officials in the country have confiscated many thousands of nonnative species in recent years, including falcons, finches, orangutans, monkeys and macaws. Some were endangered; many were destined for sale as exotic pets.
The wildlife officials who found the kangaroos this month work in a narrow, landlocked corridor of northeastern India that borders Bangladesh and Nepal. The corridor is known as a major transit point for smugglers moving exotic animals from Southeast Asia.
India was among the early signatories of the Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora, or CITES, a 1975 treaty designed to ensure that trade did not imperil the survival of threatened and endangered species.
But India lags other countries in giving CITES a “proper legislative structure” in its legal system, said Debadityo Sinha, a senior resident fellow at the Vidhi Center for Legal Policy in New Delhi.
A proposed amendment to India’s 1972 Wildlife (Protection) Act would put the possession of exotic species under the purview of wildlife protection authorities instead of customs officials. The draft legislation, currently in committee, is expected to pass whenever it is introduced in Parliament. Mr. Sinha said that it would most likely “address the legal vacuum in regulating exotic species in India to some extent.”
For now, though, India’s patchy rules around imported wildlife are a draw for smugglers eyeing rich customers in New Delhi, Mumbai and other major cities who are willing to pay a premium for unusual pets.
As for the three kangaroos found alive in West Bengal this month, one later died.
The two that remain have been slowly recovering and will probably be sent to a zoo in the city of Kolkata, a few hundred miles away, said Dawa S. Sherpa, the park’s director.
“There are already a number of kangaroos there, and the zoo has proper infrastructure,” she said. “Let them grow up there.”
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France24 - World
Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war
Issued on: 21/04/2022 - 01:31Modified: 21/04/2022 - 03:08
NEWS WIRES
Palestinian militants fired volleys of rockets from Gaza into Israel, which responded with air strikes in the early hours of Thursday in the biggest escalation since an 11-day war last year.
A rocket from Gaza on Wednesday evening fell harmlessly in a garden in the southern Israeli city of Sderot, police said.
Israel struck back in central Gaza after midnight, witnesses and security sources said, prompting further launches of at least four rockets by militants in the besieged territory.
Israel said its jets had targeted a military post and a tunnel complex "containing raw chemicals used for the manufacturing of rocket engines".
Hamas, the Islamist movement which rules the Gaza Strip, said it had fired surface-to-air rockets at Israeli planes.
The exchanges come after nearly a month of deadly violence in Israel and the Palestinian territories, focused on Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.
Israeli police said Thursday that dozens of rioters had thrown stones and petrol bombs from the mosque.
"A violent splinter group is stopping Muslim worshippers from entering the mosque and causing damage to the site," the police alleged.
Seven Palestinians, all residents of Israeli-annexed east Jerusalem, had been arrested on suspicion of taking part in "violent incidents" on Wednesday, it added.
'Death to the Arabs'
Hours earlier, Israeli police had blocked crowds of Jewish ultra-nationalist protesters from approaching the Muslim quarter of Jerusalem's Old City, aiming to head off an escalation after four weeks of violence that have left at least 36 people dead.
Last year, a similar ultra-nationalist march had been scheduled in the Old City when Hamas launched a barrage of rockets towards Israel, sparking the 11-day war.
Early Wednesday evening, more than 1,000 ultra-nationalist demonstrators waving Israeli flags had gathered, some shouting "death to the Arabs", but police blocked them from reaching Damascus Gate and the Old City's Muslim quarter.
Far-right lawmaker Itamar Ben Gvir, a controversial opposition politician, led the protest after being barred from the Damascus Gate area earlier in the day by Prime Minister Naftali Bennett.
"I'll say it clearly, I'm not going to blink, not going to fold," Ben Gvir told AFP, as his supporters chanted "Bennett go home!"
"I'm not allowed to enter Damascus Gate," the former lawyer said. "Based on what law?"
Bennett said earlier that he had blocked the rally for security reasons.
"I have no intention of allowing petty politics to endanger human lives," he said.
"I will not allow a political provocation by Ben Gvir to endanger IDF (Israeli army) soldiers and Israeli police officers, and render their already heavy task even heavier."
Ben Gvir retorted Thursday that "some Jews don't surrender to Hamas".
'Deeply concerned'
Tensions are high as the Jewish Passover festival coincides with the Muslim holy month of Ramadan.
Palestinians and Israeli Arabs carried out four deadly attacks in Israel in late March and early April that claimed 14 lives, mostly civilians.
A total of 23 Palestinians have been killed since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.
On Tuesday, Israel carried out its first strike on Gaza in months, in response to the first rocket since January from the Palestinian enclave.
UN chief Antonio Guterres said he was "deeply concerned by the deteriorating situation in Jerusalem".
He added that he was in contact with the parties to press them "to do all they can to lower tensions, avoid inflammatory actions and rhetoric".
Bennett, himself a right-winger and a key figure in Israel's settlement movement, leads an ideologically divided coalition government.
His coalition this month lost its majority in the 120-seat Knesset, Israel's parliament, after a member left in a dispute over the use of leavened bread products in hospitals during Passover.
Then on Sunday, the Raam party, drawn from the country's Arab-Israeli minority, suspended its support for the coalition over the Al-Aqsa violence.
Right-wing lawmakers are under pressure to quit Israel's government, which is seen by some on the right as being too favourable to Palestinians and Israel's Arab minority.
(AFP)
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Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'
Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate
Israel intercepts rocket fired from Gaza as tensions soar
BBC
It's so pure that just a handful of these tiny leaves can cancel the effect of black magic
"Look at how fine those leaves are," said Dika Nanta, pointing up to the waving branches of a spindly tree. "They're so wispy that at first glance it's hard to imagine why Balinese people sometimes call this tree 'the broomstick of the gods'."
The moringa tree (Moringa oleifera) we were looking at really was quite unremarkable – less statuesque than the rambutan tree nearby and far less imposing than the mango trees on the other side of the road. Yet moringa (daun kelor in Bahasa Indonesia) was once believed to have such intense magical properties that a simple sprig of this "broomstick of the gods" would be used to brush the evil spirits away from the resting place of a deceased person.
Nanta, who graduated from Udayana University with a bachelor's degree in landscape architecture, grew up in a village near Ubud (considered Bali's spiritual heartland) and recalls eating moringa regularly as a child, most often boiled in a spicy stew. More recently, in his official capacity as "Botanical Guru" at the new Raffles Bali, he has become fascinated by both the science and traditional beliefs behind what he refers to as "Bali's tree of life".
"Moringa was traditionally a common part of the Balinese diet," he said. "It began to fall into disuse long before modern science latched onto the spectacular nutritional benefits of what is now known in the West as a superfood."
According to a 2013 study on traditional uses of Moringa oleifera published in International Journal of Phytotherapy Research, the plant's dried leaves contain seven times the Vitamin C of oranges, nine times more protein than yoghurt, 10 times more Vitamin A than carrots and 15 times the potassium of bananas. It's thought to have 17 times more calcium than milk and 25 times more iron than spinach.
Packing a nutritional punch, raw moringa leaves are often added to smoothies and juices (Credit: Mark Eveleigh)
Traditionally, most Balinese family compounds were protected with a moringa tree. It was a highly nutritious food, medicine and a magical talisman all rolled into one. Over the course of recent decades, it came to be considered as merely peasant food – and as part of old mystical superstitions. However, during the Covid-19 pandemic, as the workforce of Bali's crashed tourism industry returned to live off the land, people once again began to latch onto the benefits of the marvellous tree that grows like a weed.
Having heard about moringa's spectacular nutritional benefits, my wife and I started eating it on a daily basis during the pandemic. It grows freely in the west Balinese village where we lived, and we quickly realised that it was incredibly versatile as a cooking ingredient.
Eaten alone, moringa leaves are reminiscent of peppery spinach but Balinese cooks typically add a variety of freshly pounded local herbs and spices to the simmering vegetables to serve as a leafy stew. We dropped raw leaves into smoothies; cooked them in omelettes, soups, stews and curries; and chopped them to create delicious, peppery seasoning for egg mayonnaise sandwiches and salads.
I planted two 6ft cuttings and within a year and a half they were taller than our two-storey house. Much of our fence line became a living, edible fence of moringa.
Despite the fact that the plant is freely available almost anywhere on the island, you'd rarely, if ever, see it as an ingredient in warungs (local eateries), let alone on a tourist menu. However, a few chefs, perhaps tempted by a nutritious and flavourful ingredient that is freely available, are reviving the tradition.
Moringa features on the ever-changing menu at the increasingly famous tourist spot Rasta Café Medewi in the west coast surf-town of Medewi. "I try to cook whatever local produce is in season and moringa is almost indispensable in that it's available year-round," said Nafisha Dewi, the café's chef, as she prepared soup made with moringa leaves, pumpkin, aromatic ginger (known sometimes as sand ginger), garlic, shallots, candlenut, chilli, coriander, lemongrass and coconut milk.
Nafisha Dewi (pictured left), chef at Rasta Café Medewi, uses moringa leaves in many of her dishes (Credit: Mark Eveleigh)
While Bali is predominantly Hindu, this western side of the island also has a large Muslim population. Dewi was Hindu until she married her husband Rasta and entered the Muslim faith, but both recall moringa being a favourite family dish during their childhoods.
"We used it not only as food but also often as medicine," Dewi explained as I tucked into a second helping of her delicious soup. "My mother would treat our bruises with ground moringa leaves mixed with salt."
"That's right, we still also mash the leaves to put on cuts," Rasta interrupted. As a hired driver, he often visits other Indonesian islands. "The only people I know who don't eat moringa are the West Javanese," he recalled. "They believe so strongly in the magical cleansing power of moringa that they use it to wash dead bodies before burial. They think it's very strange that we Balinese eat it!"
Both Dewi and Rasta also agreed that witches and sorcerers – aspects of Balinese belief that, even today, remain very real – can never eat moringa: "Anyone who's involved in black magic must avoid the tree at all costs," Dewi said. "It's so pure that just a handful of these tiny leaves can cancel the effect of black magic."
While native to northern India, 13 species of moringa are found throughout the world, from Bangladesh to Burkina Faso to Brazil, where they are used as traditional cures for everything from conjunctivitis to gonorrhoea to malaria. The tree is known in English as "drumstick tree" (due to the shape of the seed pods) or "horseradish tree" (as its roots taste similar to horseradish), but the fact that it's also commonly referred to as "mother's best friend" and the "never die tree" would seem to imply that its benefits were not entirely unknown to the British.
If there is one disadvantage to moringa, it's the high nitrogen content in the leaves. Although this makes them excellent fertiliser, fresh leaves begin to break down within minutes of being picked, which means that distribution is really only viable in dehydrated form. While gardeners in northern climes have lately been experimenting with growing this hardy plant, it is most often available only as relatively expensive powder.
Since the leaves decompose quickly, moringa is often sold as a dehydrated powder (Credit: Westend61/Getty Images)
"We're very lucky to have easy access to fresh moringa on Bali," said Australian-born chef Dom Hammond. As research and development chef at the island's iconic Potato Head complex, she has experimented widely with the use of local ingredients in plant-based fine dining. "One amazing thing about moringa though is that apparently it doesn't lose any nutrients in the drying process, so moringa powder is equally nutritious. It seems that this plant could be a solution to food shortages and nutrition all over the world."
Known for its innovative approach to protecting the environment, Potato Head serves "zero-waste" cocktails (enhanced with offcuts and trimmings from fruit used in the kitchen) with moringa salt; while the menu at the complex's Kaum restaurant boasts a Central Javanese soup with moringa leaves, snake gourd and fresh coconut cooked in turmeric broth.
"There's so much you can do with the leaves, but I've been experimenting with other parts of the plant too," Hammond said. "Once the flowers are dried you can even fry them as a delicious alternative to mushrooms."
In fact, the Balinese use every part of the tree. While the leaves are most commonly boiled for soup or jamu (a medicinal pick-me-up drink), the sword-like seed pods can be stir-fried or used in a stew. It's said that the root is poisonous but that a small section brewed as tea is a remedy for intestinal worms.
It seems that this plant could be a solution to food shortages and nutrition all over the world
And perhaps because Balinese farmers noticed that the tree seemed to be almost impregnable to parasites and insects, the bark is often chopped and mixed with uncooked rice, aromatic ginger and water to create a traditional skin-enhancing body scrub.
"When I was a kid, my grandma used to cut the moringa bark into bite-size pieces," Nanta told me, "then she'd chew it into a paste and rub it over our skin."
Ni Putu Yuliastuty, chef at Fivelements Retreat, picks fresh moringa from the resort gardens (Credit: Mark Eveleigh)
Balinese chef I Made Tantra Wijaya recalls the same remedy. However, these days, with infinitely more finesse, he incorporates moringa into the raw-food menu at Fivelements Retreat. Wijaya's colleague Chef Ni Putu Yuliastuty now harvests moringa in the retreat's kitchen-garden every day and has become an expert at using it in smoothies, vegetable-based green juices, soups and salads.
"Even though we grew up with this plant as part of our diet, I never realised it was so versatile," she said.
"It's peppery so it adds good flavour to anything," Wijaya added, as the pair worked together in the kitchen. "Sometimes with natural medicines we say, 'more bitter more better'. In the old days, Balinese women would wean their babies off the breast by smearing juice from moringa leaves around their nipples. Times have changed though. These days they're more likely to use toothpaste."
It seems that there are potentially endless uses for moringa and, while the Balinese are steadily reviving a few of the most time-proven, it's amazing to realise that the rest of the world is yet to open its eyes to the full potential of the "tree of life".
BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life though cooking and cultivation.
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France24 - World
Biden administration appeals ruling lifting mask mandate on transport
Issued on: 21/04/2022 - 04:30
NEWS WIRES
The United States government is appealing a court ruling that controversially lifted a federal mask mandate on public transport earlier this week, the Justice Department said Wednesday.
After the US Centers for Disease Control and Prevention, the country’s top health body, assessed that masks remain “necessary to protect the public health, the Department has filed a notice of appeal,” spokesman Anthony Coley said.
A US federal judge on Monday struck down the Covid-19 mask mandate, stating that it exceeded the CDC’s statutory authority.
Policymakers in Washington had decided just the prior week to extend it through May 3.
Although the public has a “strong interest” in combating the spread of Covid, the mask mandate “exceeded the CDC’s statutory authority,” and it “failed to adequately explain its decisions,” US District Judge Kathryn Kimball Mizelle of the Middle District of Florida said in her decision.
Multiple major airlines subsequently dropped mask requirements on domestic flights and some international flights, while ride-hailing services Uber and Lyft as well as passenger rail Amtrak additionally announced an end to mask mandates.
When Covid-19 first arrived in the United States in 2020, masks swiftly became one of the defining political issues of the pandemic.
The mask policy across the country has been hodge podge, often left in the hands of local officials. But throughout the federal government has stuck to the mandate on planes, trains and buses.
That has created major headaches for transport staff, especially on planes, who have had to deal with passengers reluctant to mask up—some of whom have been violent.
The Federal Aviation Administration, the agency in charge of US air transport safety, has received 744 reports of mask-related incidents so far this year.
The government’s appeal could create further headaches after the mandate was lifted, and possibly create tensions for travellers if it is reinstated.
The CDC “continues to recommend that people wear masks in all indoor public transportation settings,” it said in a statement.
“As we have said before, wearing masks is most beneficial in crowded or poorly ventilated locations, such as the transportation corridor.”
The health agency said it would continue to assess the situation to determine whether such a requirement remains necessary in the future.
The United States is currently experiencing another increase in the number of daily Covid-19 cases, linked to the BA.2 sub-variant of Omicron.
Polling suggests continued majority support for indoor mask mandates, but with a clear minority opposed.
A YouGov America poll conducted April 18 found 63 percent “strongly” or “somewhat” support US government requirements for masks on public transport.
(AFP)
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Democratic-led US states announce plans to lift mask mandates
Most of US can now drop masks indoors, health officials say
New York, Massachusetts ease mask mandates as leaders seek ‘normalcy’
BBC
French election: Macron and Le Pen clash in TV presidential debate
By Henri Astier & Paul KirbyBBC News
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The two candidates for the French presidency have gone head to head in their only televised debate, ahead of Sunday's second-round run-off vote.
Far-right leader Marine Le Pen has fallen behind centrist Emmanuel Macron in the opinion polls but millions of voters are still undecided.
It did not take long for the two-hour-45-minute clash to burst into life.
The candidates confronted each other on the cost of living, Russia, climate change and immigration.
Around 15.6 million viewers watched the debate, in which Mr Macron accused his rival of being dependent on Russian power while Marine Le Pen called him a hypocrite on climate change.
Spiralling prices have dominated the campaign and immediately took centre stage in the debate.
Emmanuel Macron was widely seen as the winner of the pair's 2017 encounter, when his rival appeared flustered and underprepared. But this time, Marine Le Pen was ready from the start and far more composed.
Throughout the debate, it was Mr Macron who went on the offensive, appearing more like a challenger than an incumbent, repeatedly interrupting his rival.
Ms Le Pen said 70% of the French people believed their standard of living had fallen over the past five years and she would be the president of civil peace and national brotherhood. "We need to give priority to the French in their own country," she said.
Mr Macron said France had known unprecedented crisis, with Covid followed by war in Europe. He had steered France through those challenges and aimed to make France a stronger country: the vote was a "referendum on Europe, on secularism, and a moment of clear choice", he said.
Despite a strong performance from Ms Le Pen, a snap Elabe poll of voters suggested 59% of viewers thought Mr Macron had come out the winner.
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The sitting president was seen as most presidential, by 53% to 29%, although half of viewers also said he had come across as arrogant. Ms Le Pen was narrowly deemed to be more in tune with normal people, although 50% found her "worrying".
Macron avoids debate traps
The president's difficulty was that unlike in 2017, he is now defending a record in office.
It meant that when asked what he planned for a second mandate, he had to stick to the unexciting option of continuity. His opponent could make hay with attacks on the inevitable failures of five years in government.
And yet, the president never gave the feeling he was not on solid ground. His attacks on Marine Le Pen over the Russian loan, over Europe and over the Islamic headscarf all hit home.
On the economy, he argued forcefully that his already-enacted proposals for protecting the French from inflation - a cap on fuel prices and tax exemption for pay bonuses - were both fairer and more effective than Madame Le Pen's ideas.
And in the main, he avoided the trap of coming over as too arrogant or technocratic. Often, he gave the impression of wanting to launch himself more strongly against his opponent but of holding himself back.
Read Hugh's full analysis
How debate unfolded
After a relatively civil start, it quickly turned combative when the two candidates addressed the biggest issue for voters.
Cost of living: From the start Marine Le Pen said this was her priority: "I will permanently cut VAT on energy. I will also cut taxes, no income tax for under-30s." She accused Mr Macron on letting pension levels fall in real terms too.
Mr Macron said his solution was to impose a cap on prices which was "twice as effective as dropping sales tax".
They became animated as they disagreed on how to bring down energy prices. Mr Macron repeatedly challenged his opponent's proposals as unworkable. She snapped back: "I want to give the French their money back."
Russia's war in Ukraine: Emmanuel Macron said Russia was "going down a fatal path" and the role of France and Europe was to provide Ukraine with military equipment and take in refugees.
Ms Le Pen, criticised for her close ties to the Kremlin and for taking a Russian bank loan for her party, warned that giving Ukraine weapons could make France a "co-belligerent". However, she supported her opponent's policy of backing Ukraine and taking in refugees.
At this point Mr Macron went on the offensive, pointing out she was one of the first political leaders in 2014 to recognise Russia's annexation of Crimea. "You're speaking to your banker when you speak to Russia," he said.
Ms Le Pen said she had taken Russian money as no French bank would lend to her party. When she argued that she had had to borrow money like millions of French people, he countered that the French did not look to Russia for finance.
European Union: Marine Le Pen has changed her policy from leaving the EU to seeking change from within it. But Mr Macron argued that her idea of a "Europe of nations" would spell the end of the EU and that "you are selling a lie".
In the current EU she said France was failing to defend its interests and she would stop negotiating trade deals that "hurt French producers and farmers".
Retirement age: This is another of the big election issues: Emmanuel Macron has said France needs to raise the pension age from 62 to 65 over nine years, while Ms Le Pen wants to keep it at 62.
Ms Le Pen said his proposal was "absolutely intolerable". He hit back saying she was promising to be more generous with pensioners but did not explain how she would pay for it.
Climate change: Renewable energy is another issue where the two candidates are diametrically opposed and it became one of the most animated points of the debate. The only thing they agree on is building more nuclear power stations.
"You are a climate sceptic, that's pretty obvious," Mr Macron said to his rival. The only Green presidential candidate has urged his voters to back the incumbent president. Marine Le Pen retorted that he was a "climate hypocrite".
Marine Le Pen argued importing goods from thousands of miles away was responsible for climate change and producing locally would help tackle global warming. There was nothing worse than wind turbines, she complained. He countered that her policy of relying on nuclear power to replace fossil fuels was "untenable" and renewables had to be part of the mix. "Wind turbines create jobs," he added.
Immigration and Islam: Marine Le Pen went on the offensive, promising a referendum on who should stay and who should leave France and condemning what she called "anarchic and massive immigration" that contributed to a sense of insecurity.
She then spoke about another of her key policies, banning the wearing of the headscarf in public, arguing that women had to be liberated from "Islamist pressure". Mr Macron objected it was wrong to mix Islam with Islamism. Her policy, he said, would lead to "civil war" and was a betrayal of French values: "You would have police running down the street after girls in headscarves and [Jewish] boys wearing the kippah." It was intolerant and she was pushing millions of compatriots out of the public space on account of their religion, he said.
Constitutional change: Another of Marine Le Pen's big policies is for citizens' referendums, which she said were rooted in the yellow-vest or gilets jaunes protests that began early in the Macron presidency. "The main problem after your five-year term is that you have divided the country. We need to rebuild France and bring people together."
One of the big attractions of such referendums for Ms Le Pen is that they would bypass parliament, where she has only a handful of MPs. Mr Macron said they would be unconstitutional.
Significance of debate
Televised confrontations between the top two candidates have been a highlight of French presidential elections for almost five decades and they have proved most decisive when the polls are close.
In 1974, conservative Valéry Giscard d'Estaing went on to beat Socialist François Mitterrand after performing well in their debate. Mitterrand did better in the rematch in 1981 and won the run-off vote.
This was the first time since then that the same candidates have squared off in two consecutive elections.
The 2017 debate was a disaster for Ms Le Pen that led to a big election defeat. This time around the race is much closer and her strong performance could help win over undecided voters.
The gap in the opinion polls has widened slightly since the first round vote in which the incumbent president won 27.85% and Ms Le Pen came second with 23.15%. But they are still fluctuating wildly, suggesting Mr Macron will secure between 53% and 57% of the vote.
What the candidates stand for
The choice for voters is far clearer than five years ago, when Emmanuel Macron won with very little experience as a politician.
His strict Covid policies alienated many voters and he has been accused of acting as a "president for the rich". He is more popular in the big cities but has secured the support of other mainstream left and right parties for his pro-EU liberal and global outlook.
Marine Le Pen has toned down her nationalist, anti-EU rhetoric during the campaign but as she made clear in the debate her aim remains to revise France's relationship with the European Union.
Race for the French Presidency
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France24 - World
Gaza rockets, Israel strikes stoke new Jerusalem clashes
Issued on: 21/04/2022 - 15:24Modified: 21/04/2022 - 15:22
Jerusalem (AFP) – Palestinian militants in the Gaza Strip and Israeli warplanes exchanged fire Thursday in the biggest escalation in months, followed by fresh violence at Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque.
Israel carried out air strikes in central Gaza after midnight, hours after a rocket fired by militants hit the garden of a house in southern Israel -- the first such fire to hit the Jewish state since January.
The military said it had hit an underground rocket factory, prompting another volley of at least four more rockets from the impoverished territory run by Islamist movement Hamas.
The exchanges come after nearly a month of deadly violence in Israel and the Palestinian territories, focused on Jerusalem's super-sensitive Al-Aqsa mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.
Israeli police fired tear gas and multiple stun grenades inside the compound in Israeli-annexed east Jerusalem again on Thursday, AFP journalists reported.
The Palestinian Red Crescent said its medics were treating a person who was hit in the face with a rubber-coated steel bullet inside Al-Aqsa.
Israeli police said dozens of "rioters" had thrown stones and petrol bombs from the mosque.
"A violent splinter group is stopping Muslim worshippers from entering the mosque and causing damage to the site," the police claimed.
Seven Palestinians from east Jerusalem were arrested in connection with "violent incidents" on Wednesday.
US delegation
Nearly a month of deadly violence have sparked international fears of a major escalation, a year after similar unrest led to an 11-day war.
US acting Assistant Secretary of State Yael Lempert and senior diplomat Hady Amr visited the region on Thursday.
After meeting them, Israeli Foreign Minister Yair Lapid called for calm, saying Israel "will not accept, in any situation, rocket fire from the Gaza Strip".
Israel is "preserving and will continue to preserve the status quo on the Temple Mount", Lapid said, contradicting Palestinian claims.
But Arab ministers meeting in neighbouring Amman said Israel should respect the status quo at the site, which is officially overseen by Jordan's Islamic Affairs ministry.
The ministers condemned "Israeli attacks and violations against worshippers at the Al-Aqsa Mosque", calling them "a blatant provocation to the feelings of Muslims everywhere".
Tensions have been particularly high as the Jewish Passover festival coincides with the Muslim holy fasting month of Ramadan.
Palestinians and Israeli Arabs carried out four deadly attacks in Israel in March and early April that claimed 14 lives, mostly civilians.
A total of 23 Palestinians have been killed since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.
Palestinians have been outraged by repeated visits by Israeli Jews to the Al-Aqsa mosque compound -- Islam's third-holiest site.
By long-standing convention, Jews are allowed to visit, but not pray in the compound, which is also Judaism's holiest site.
'Death to the Arabs'
On Wednesday, Israeli police prevented hundreds of far-right Jewish nationalists from parading through the Muslim quarter of Jerusalem's Old City.
Last year, a similar march had been set to start when Hamas launched a barrage of rockets towards Israel, sparking the 11-day war.
Far-right lawmaker Itamar Ben Gvir, a controversial opposition politician, led this year's protest after being barred from the Damascus Gate area by Prime Minister Naftali Bennett.
On Wednesday, more than a thousand of his supporters gathered outside the Old City, some shouting "death to the Arabs!".
"I'll say it clearly, I'm not going to blink, not going to fold," Ben Gvir told AFP, as youth behind him chanted "Bennett go home!".
"Some Jews don't surrender to Hamas," he said.
On Tuesday, Israel had carried out its first strike on Gaza in months, in response to the first rocket fire since January from the Palestinian enclave, which was intercepted by Israeli air defences.
Hamas spokesman Fawzi Barhoum said Thursday that the movement was "determined to continue the struggle side by side with the Palestinian people to resist (Israeli) aggression no matter the sacrifices".
The escalation has proved a political headache for Bennett, himself a right-winger and a key figure in Israel's settlement movement but who leads an ideologically divided coalition government.
This month, the coalition lost its wafer-thin majority in parliament, after one MP defected over the use of leavened bread products in hospitals during Passover.
Then on Sunday, the Raam party, drawn from the country's Arab minority, suspended its support for the coalition over the Al-Aqsa violence.
Nationalist MPs are under pressure to quit the coalition, which the right-wing opposition charges is too favourable to Palestinians and Israel's Arab minority.
© 2022 AFP
BBC
Afghanistan: Dozens dead and injured in four blasts
Dozens of people have been killed or injured in four explosions across Afghanistan on Thursday, local officials and journalists have said.
The first explosion tore through a Shia mosque in the city of Mazar-i-Sharif.
At least 31 people were killed, and 87 were wounded, a health official told the BBC.
The Islamic State group (IS) admitted the attack, saying it had remotely detonated a booby-trapped bag when the building was packed with worshippers.
The group called the attack part of an ongoing global campaign to "avenge" the deaths of its former leader and spokesman.
IS has not said it was behind the three other explosions, and it is not clear if they are connected.
The second blast saw a vehicle blown up near a police station in Kunduz, leaving four dead and 18 injured, a police spokesman said.
The BBC has also received reports of a Taliban vehicle being hit by a roadside mine in eastern Nangarhar province, killing four Taliban members and wounding a fifth.
A fourth blast was caused by a mine planted in the Niaz Beyk area of Kabul, Afghanistan's capital, and wounded two children.
Thursday's bloodshed comes days after two bomb blasts at Abdul Rahim Shahid high school in a mostly Shia area of the Afghan capital, Kabul. At least six people were killed and more than 20 wounded, officials said. IS militants have attacked the area in the past, but did not say they were behind that incident.
'Everyone started to run'
Local reports and witnesses say the explosion in Mazar-i-Sharif happened at Seh Dokan, one of the biggest mosques used locally by the Shia minority group.
The number of casualties remains fluid at this stage and liable to change.
Afghanistan's Shia community is often targeted by Sunni militant groups, including the Islamic State.
The blast is said to have happened while worshippers were preparing to perform prayers. Images shared on social media, which the BBC has not verified, showed the site littered with broken glass and victims being carried.
One Mazar-i-Sharif woman told news agency Reuters she had been shopping at a nearby market when she heard a large explosion near the mosque.
"The glass of the shops was broken and it was very crowded and everyone started to run," she said, asking for her name not to be used.
Richard Bennett, the United Nation's Special Rapporteur for Afghanistan on human rights, condemned the attacks.
"Today more explosions rocks Afghanistan [...] and again the Hazara community is a victim. Systematic targeted attacks on crowded schools and mosques calls for immediate investigation, accountability and end to human rights violations," he wrote on Twitter.
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BBC
Erik ten Hag: Manchester United appoint Ajax coach as next manager
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Man Utdcomments1533
Manchester United have appointed Ajax coach Erik ten Hag as their next manager.
The Dutchman, 52, will take over from interim boss Ralf Rangnick at the end of this season on a three-year deal which can be extended by a year.
Rangnick, who replaced the sacked Ole Gunnar Solskjaer in November, is set to move into a consultancy role.
Ten Hag will become United's fifth permanent manager since Sir Alex Ferguson retired in 2013.
"It is a great honour to be appointed manager of Manchester United and I am hugely excited by the challenge ahead," said Ten Hag.
"I know the history of this great club and the passion of the fans, and I am absolutely determined to develop a team capable of delivering the success they deserve."
United are sixth in the Premier League with five games remaining this season, three points behind Tottenham, who occupy the fourth Champions League spot.
Ajax are top of the Dutch Eredivisie - four points clear of PSV Eindhoven - with five matches left, although they lost to their rivals in the Dutch Cup final.
Ten Hag, who took over as Ajax head coach since December 2017, led them to the league and cup double in 2018-19 and 2020-21.
They reached the semi-finals of the 2018-19 Champions League and were within a minute of making the final, only to be denied by a remarkable Tottenham comeback.
United's choice had narrowed to Ten Hag and Paris St-Germain boss Mauricio Pochettino, after Sevilla coach Julen Lopetegui had also been spoken to about the role.
Ten Hag is expected to bring in a former United coach or player as part of his backroom team, given it is unlikely the remaining link to the Solskjaer era, Mike Phelan, will remain at the club.
Ten Hag joined Ajax after two and a half years at Utrecht, having previously coached Bayern Munich's second team, where he worked with Manchester City boss Pep Guardiola.
Solskjaer was sacked following a 4-1 defeat at Watford that left United seventh in the table.
Since Rangnick officially took charge on 3 December, United have a record of nine wins, six draws and four defeats in 19 league games.
They were knocked out of the Champions League in the last 16 by Atletico Madrid and lost to Championship side Middlesbrough in the FA Cup fourth round.
After Tuesday's 4-0 league defeat by Liverpool, Rangnick said United might need as many as 10 new players this summer.
On Wednesday it was announced that chief scout Jim Lawlor and head of global scouting Marcel Bout had left the club.
United won 38 trophies during Ferguson's 26-year reign at Old Trafford, including 13 league titles, two Champions Leagues, five FA Cups and four League Cups.
However, since his departure United have won only the FA Cup under Louis van Gaal, the League Cup, Europa League and Community Shield under Jose Mourinho, and the Charity Shield under David Moyes.
Moyes, originally earmarked as Ferguson's long-term successor and given a six-year contract, was sacked in his first season in charge.
Simon Stone, BBC Sport
Ten Hag was the unanimous choice of senior figures at Old Trafford after what is being said was a rigorous recruitment process, led by football director John Murtough and technical director Darren Fletcher, with new chief executive Richard Arnold engaged for the final stages.
The belief at United is that Ten Hag was the candidate most closely aligned to the club's identity and strategy.
Ten Hag is viewed as being a proven winner who likes to play an attractive, attacking style of football, with a commitment to youth.
It is felt he improves players and develops teams, and within the negotiation process he set out his long-term vision to build a successful team.
France24 - Monde
Timor oriental : le Nobel de la paix José Ramos-Horta remporte l'élection présidentielle
Publié le : 20/04/2022 - 12:43
FRANCE 24
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Les citoyens du Timor oriental ont élu José Ramos-Horta à la tête du pays d'après des premiers résultats publiés mercredi. L'ancien président et prix Nobel de la paix doit prendre ses fonctions le 20 mai.
L'ancien chef d'État retrouve son siège. Le prix Nobel de la paix José Ramos-Horta a remporté l'élection présidentielle au Timor oriental, selon les résultats préliminaires annoncés mercredi 20 avril par les autorités électorales.
Jose Ramos-Horta, qui avait déjà dirigé le pays entre 2007 et 2012, a obtenu 62,09 % des voix contre 37,91 % pour le président sortant Francisco "Lu Olo" Guterres.
Ce duel au second tour était identique à celui de 2007, déjà remporté haut la main (avec 69 % des voix) par José Ramos-Horta.
À 72 ans, cet ancien héros révolutionnaire et lauréat du prix Nobel de la paix débutera son quinquennat le 20 mai, jour du 20e anniversaire de l'indépendance du Timor oriental après 24 ans d'occupation indonésienne.
Il a promis de résoudre un blocage politique de plusieurs années dans cette ancienne colonie portugaise de 1,3 million d'habitants, dû à un affrontement des deux principales forces politiques.
Le pays, situé sur l'île de Timor partagée avec l'Indonésie, subit toujours les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur son économie. Selon la Banque mondiale, 42 % de la population vit dans la pauvreté.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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TIMOR ORIENTALDes législatives en forme de test pour déterminer l'avenir du pays
Plus de 120 morts après des inondations en Indonésie et au Timor oriental
BILLET RETOUR
Timor oriental : retour à Dili
BBC
Russia releases video of intercontinental ballistic missile launch
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The Russian defence ministry has released video of what it says is a successful launch of a nuclear-capable missile.
The new Sarmat super-heavy intercontinental ballistic missile was launched from the Plesetsk spaceport in the north-western Arkhangelsk region and landed in the other side of Russia in the far-eastern Kamchatka peninsula.
President Putin said it was food for thought for those who try to threaten Russia.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : une réunion de l’Unesco reportée, le Pape demande une trêve pour Pâques orthodoxe
Plus de 7 millions de déplacés en Ukraine
Au moins 7,7 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine en raison de la guerre en cours, selon les informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au début du mois d’avril, l’OIM parlait de 7,1 millions de personnes déplacées dans le pays.
Une réunion de l’Unesco reportée
Une réunion de l’Unesco, prévue en juin en Russie, a été reportée. La tenue de cette réunion indignait de nombreux pays occidentaux étant donné l’offensive russe en cours en Ukraine, relate BFM TV.
Le pape s’associe à l’appel de l’ONU et réclame une trêve pour Pâques orthodoxe
Le pape François a demandé une trêve en Ukraine pour ce dimanche 24 avril, jour de Pâques pour les chrétiens orthodoxes, relaie BFM TV. Le souverain pontife a de ce fait rejoint l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui souhaite une interruption des hostilités en ce jour saint. Le Vatican a donc annoncé la décision du pape François dans un communiqué dont se fait l’écho BFM TV : « Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l’appel lancé le 19 avril par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l’occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril. »
Démission du président du géant russe du pétrole Loukoïl
L’entreprise de pétrole, Loukoïl, a annoncé ce jeudi 21 avril le départ de son patron Vaguit Alekperov. « Le président et membre du conseil d’administration de Loukoïl, Vaguit Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à [ses] fonctions », est-il écrit dans un communiqué relayé par Le Point. Vaguit Alekperov avait été récemment sanctionné par le Royaume-Uni, comme d’autres personnalités puissantes russes. Peu après le début de l’offensive, le groupe privé russe Loukoïl avait appelé à arrêter cette guerre menée par Vladimir Poutine.
La Russie condamne Google à une amende
Un tribunal russe a puni le géant américain Google d’une amende de 11 000 roubles, environ 126 000 euros, relaie BFM TV. Le Kremlin reproche à Google de ne pas avoir supprimé des contenus jugés « interdits » au sujet de la guerre en Ukraine.
Kiev : plus de 1 000 corps de civils dans les morgues
Comme le relaie BFM TV, plus de 1 000 corps de civils se trouveraient dans des morgues situées dans la région de Kiev. Une information confirmée par la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna : « 1 020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l’ensemble de la région de Kiev. »
Poutine se félicite
Après des combats intenses, Vladimir Poutine a assuré ce jeudi que l’armée russe avait pris le contrôle de Marioupol avec « succès », évoquant même la « libération » de la ville. Le Kremlin a aussi assuré que la zone du Donbass serait complètement assiégée afin que « pas une seule mouche ne passe ».
Massacre
Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 avril, les corps de neufs civils ont été retrouvés à Borodyanka près de Kiev. BFMTV a fait savoir que la police ukrainienne avait relevé « des signes de torture » sur les cadavres de certaines victimes. Pour rappel, la capitale avait été le théâtre d’un « massacre » durant le mois de mars, alors que l’armée russe occupait la ville. Depuis le retrait des troupes de Vladimir Poutine il y a trois semaines, des centaines de corps ont déjà été retrouvés sous les décombres. « Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d’eux, une adolescente de 15 ans », a notamment précisé Andriï Nebytov, le chef de la police locale ukrainienne.
Le cas inquiétant du Donbass
Avant le début de l’invasion russe le 24 février, Le Monde rappelle que le gouvernement de Kiev contrôlait 60% de Louhansk, située dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Mais les choses ont bien changé puisque l’offensive de Moscou lui a permis de reprendre le pouvoir. Le gouverneur de la ville, Serhi Haïdaï, a affirmé que les Russes contrôlaient désormais 80% du territoire après avoir renforcé leurs attaques sur la zone.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky confie que sa relation avec Marine Le Pen “pourrait changer”
« Le président Macron doit choisir », prévient Zelensky
Si le président ukrainien a indiqué sur BFM TV comprendre « la pression interne » et économique à laquelle fait face Emmanuel Macron, il a prévenu que son homologue devait « choisir entre le business, l’argent, cette histoire (la guerre ndlr) et la lutte pour la liberté, pour les droits de l’Homme, pour la vie ». Volodymyr Zelensky a toutefois admis : « (Emmanuel Macron) est dans une situation difficile, car beaucoup de business en France sont orientés vers la Fédération de Russie », mentionnant que « les élites russes sont toujours venues se reposer en France, à Nice, à Cannes ».
Zelensky invite Macron à venir sur place pour constater « le génocide »
Auprès de BFM TV, le chef de l’Etat ukrainien a été questionné sur la position d’Emmanuel Macron de ne pas reconnaître un « génocide » en Ukraine. Volodymyr Zelensky avait jugé ce comportement « blessant ». Ce mercredi, il s’est montré plus apaisé, invitant son homologue à lui rendre visite : « Je pense que Macron a formulé cela du point de vue juridique. Et je crois vraiment qu’il comprendra que c’est un génocide quand il viendra ici. Je l’invite, comme j’invite chaque leader. »
Les propos de Zelensky sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron
Sur BFM TV, le président ukrainien a été interrogé sur Marine Le Pen – qui avait nié l’annexion de la Crimée en 2014 et qui est interdite d’entrée en Ukraine. Pour Volodymyr Zelensky, sa vision de Marine Le Pen pourrait évoluer « si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée » : « Cela dépend tout d’abord de ses principes. Si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer. » Sans vouloir influencer l’élection présidentielle française en cours, le chef d’Etat ukrainien a tout de même déclaré : « J’ai des relations avec Emmanuel Macron, je ne voudrais pas les perdre. »
Des livraisons d’armes françaises dans « le futur immédiat »
Volodymyr Zelensky a parlé sur BFM TV des livraisons françaises d’armement à l’Ukraine : « On a obtenu certaines choses. En ce qui concerne les détails, je ne suis pas prêt à le dire, mais nous attendons certaines choses. » Le président s’attend toutefois à des livraisons dans un « futur immédiat ».
Volodymyr Zelensky assure que Kiev n’a pas encore reçu d’avions de chasse
Invité de BFM TV, le président ukrainien a indiqué que son pays n’avait pas encore reçu les avions de chasse qui lui ont été promis, contrairement aux annonces du Pentagone, mardi : « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’avions de chasse. De quelque type que ce soit. » Volodymyr Zelensky a ajouté : « Nous avons des dates et des garanties accordées, mais encore une fois, nous voudrions d’abord ce qui nous a été promis, et ensuite nous serons reconnaissants. »
Pour Zelensky, l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est « une priorité »
Lors d’une conférence de presse à Kiev, en présence du président du Conseil européen, Charles Michel, Volodymyr Zelensky a jugé que l’Ukraine devait adhérer à l’Union européenne de façon urgente. Pour le président ukrainien, « c’est une priorité pour notre Etat, pour la puissance de notre peuple », relate BFM TV.
La Russie fait un test réussi du missile « unique » Sarmat
Le président russe s’est réjoui ce mercredi 20 avril d’un premier test réussi du missile balistique intercontinental Sarmat. Il s’agirait d’une arme de très longue portée « unique », a assuré Vladimir Poutine lors d’un discours diffusé à la télévision, que relaie BFM TV. Le dirigeant russe a en effet déclaré : « C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive. »
Plus d’un million d’Ukrainiens sont retournés chez eux
Le porte-parole du service ukrainien des gardes-frontières, Andriï Demtchenko, a annoncé ce mercredi 20 avril qu’un total de 1,1 million d’Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l’offensive russe, relaie franceinfo. Ils sont plus de cinq millions à avoir quitté leur foyer pour fuir la guerre menée par l’armée de Vladimir Poutine.
Alexeï Navalny s’en prend au RN
L’opposant russe Alexeï Navalny s’invite dans l’élection présidentielle française et prend position contre Marine Le Pen. Dans une série de messages partagés sur Twitter, il a accusé le Rassemblement national (RN) d’avoir « vendu de l’influence politique à (Vladimir) Poutine », relate L’Obs. L’opposant russe a pointé du doigt le RN – anciennement Front national – pour avoir contracté un prêt de 9 millions d’euros en 2014 auprès d’une banque russe. « Croyez-moi, il ne s’agit pas d’une simple ‘affaire douteuse’ », a-t-il accusé sur Twitter. Alexeï Navalny a ainsi appelé les Français à voter pour Emmanuel Macron : « C’est sans hésitation aucune que j’appelle les Français à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. »
1/18 Je me rends compte de l’ironie de la situation: un prisonnier politique russe s’adresse aux électeurs français. Mais techniquement, je suis en prison à cause d’une plainte déposée par une entreprise française.
— Alexey Navalny (@navalny) April 20, 2022
« Nous vivons peut-être nos derniers jours » : un soldat ukrainien appelle à l’aide à Marioupol
Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine assiégée par les forces russes n’est toujours pas tombée. Mais un message publié sur Facebook le 20 avril par Serguiz Volyna, un commandant ukrainien de la 36e brigade de la marine nationale, fait état du désespoir de l’armée ukrainienne présente sur place. « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures, affirme Serguiy Volyna. L’ennemi est dix fois plus nombreux que nous. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers », rapporte Le Monde.
Zelensky invite Le Pen à « comprendre qu’elle s’est trompée » sur l’annexion de la Crimée par la Russie
Au cours d’un entretien donné à BFMTV, Volodymyr Zelensky a évoqué la présidentielle française. Marine Le Pen, interdite de séjour par le ministère des Affaires étrangères ukrainien après avoir défendu l’annexion de la Crimée par la Russie, a été invitée à « comprendre qu’elle s’est trompée » par le président ukrainien. « Si madame la candidate venait à comprendre qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer », a toutefois ouvert Volodymyr Zelensky qui a également évoqué ses « bonnes relations » avec Emmanuel Macron.
Après « l’opération spéciale », la télévision russe évoque une « Troisième Guerre mondiale » à propos du conflit ukrainien
Lors de l’émission « 60 minutes » diffusée sur l’antenne Russia1 – sous contrôle du gouvernement russe – la présentatrice Olga Skabeïeva a qualifié le conflit en Ukraine de « Troisième Guerre mondiale », vendredi 15 avril, rapporte BFMTV. Une déclaration qui intervient après la destruction du navire russe Moskva, jeudi dernier par les forces ukrainiennes. « L’opération spéciale russe en Ukraine s’est transformée en ce que l’on peut facilement qualifier de Troisième Guerre mondiale, c’est tout à fait clair », a déclaré la présentatrice.
165 000 civils ont été évacués de la ville de Kramatorsk
Le maire de Kramatorsk Oleksandr Goncharenko a indiqué sur BFMTV que « 165 000 civils ont été évacués » de la ville, dont la gare avait été bombardée par les forces russes. L’édile a ajouté que « 50 000 personnes » n’ont pas pu quitter la zone.
Un avion américain aurait fourni la position du navire russe Moskva aux forces ukrainiennes avant son attaque, selon le Times.
Un avion de surveillance marine américain P-8 Poseidon suivait le navire russe Moskva dans les heures qui ont précédé son attaque par les forces ukrainiennes, selon les informations du Times. D’après le quotidien britannique, le P-8 aurait fourni la position du croiseur à l’armée ukrainienne.
Le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé à Kiev
Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé sur Twitter son arrivée à Kiev, mercredi 20 avril. « A Kiev aujourd’hui. Au cœur d’une Europe libre et démocratique », a-t-il tweeté. Le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky avait également invité le président américain Joe Biden ainsi qu’Emmanuel Macron, à venir sur le territoire ukrainien. Lundi, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune avait répondu que le président « ira[it] peut-être, si c’est utile. (…) On ne peut pas faire une visite seulement symbolique. ». La Maison blanche a elle précisé qu’il n’était pas prévu que Joe Biden ne s’y rende, indique Le Monde.
Un accord avec la Russie a été trouvé sur la création d’un couloir humanitaire à Marioupol, annonce Kiev
Un « accord préliminaire » a été trouvé entre la Russie et l’Ukraine pour évacuer les civils depuis la ville portuaire de Marioupol, a déclaré mercredi 20 avril la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, indique Le Monde.
L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, déclare le Pentagone
Pour renforcer son armée de l’air, l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, a affirmé mardi 19 avril, John Kirby, le porte-parole du Pentagone, sans pour autant préciser le nombre et l’origine de ces appareils, rapporte Le Monde. « Aujourd’hui, ils ont à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines », a-t-il indiqué lors d’un point presse.
Moscou préparerait des « référendums » dans le sud de l’Ukraine
Selon une information du média The Kyiv Independant, qui cite le ministère ukrainien de la Défense, la Russie serait en train de préparer des « référendums » dans les zones occupées de Kherson et Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, indique Le Monde. Un processus qui rappelle les événements qui avaient eu lieu dans le Donbass, en 2014.
France24 - Monde
Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?
Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37
Laura MOUSSET
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Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo.
Valeurs Actuelles
Selon Frontex, l’immigration illégale a atteint son plus haut niveau en Europe depuis 2016
40 300. C’est, selon Frontex, le nombre de traversées illégales des frontières européennes recensé entre janvier et mars 2022 – et c’est une estimation basse. Le dernier bilan de l’agence européenne de protection des frontières, publié en cette mi-avril, est éloquent : le premier trimestre de 2022 a dépassé tous les records établis après la crise de 2016, le nombre de traversées illégales ayant augmenté de 57% par rapport à la période janvier-mars 2021. En mars de cette année, près de 12 000 clandestins ont ainsi été repérés à proximité des frontières européennes, soit 29% de plus qu’au mois de mars 2021. Détail majeur : cette augmentation générale n’est pas une conséquence de la guerre en Ukraine. Frontex prend le temps de préciser que « les réfugiés fuyant l’Ukraine et entrant dans l’UE par les points de passage frontaliers ne font pas partie des chiffres » signalés ici.
Chypre en première ligne
Dans son rapport, Frontex liste les routes migratoires les plus actives sur la période : sont notamment cités les Balkans (+115% par rapport à 2021), qui représentent plus de la moitié des entrées illégales en Europe. Les clandestins concernés, détaille encore l’agence européenne, sont surtout Syriens et Afghans. L’axe oriental de la Méditerranée (+132%) reste également une route très empruntée, 7 000 clandestins ayant été interpellés sur la période – l’essentiel d’entre eux provenant du Nigéria ou du Congo. À noter que, sur cette zone, l’écrasante majorité des flux clandestins transitent par Chypre, qui comptabilise quelque 5 124 passages signalés sur la période (+302%). En revanche, l’axe occidental de la Méditerranée (Maghreb – Espagne – Italie) semble moins actif que l’an passé : -38% pour la frontière espagnole, -17% pour la frontière italienne.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie assure vouloir « libérer » l’est de l’Ukraine
L’UE annonce de nouvelles sanctions
Ursula von der Leyen a annoncé, sur Twitter, le renforcement des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie, relate Le Point. « Nous renforcerons encore nos sanctions contre la Russie et renforcerons l’aide financière et sécuritaire à l’Ukraine », a déclaré la présidente de la Commission européenne.
Son annonce fait suite à un entretien, à distance, entre les principaux leaders européens et le président américain, mardi en fin d’après-midi. Un échange long de plusieurs heures à l’issue duquel Américains et Européens ont annoncé avoir obtenu « un large consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin ».
World leaders firmly stand together in support of Ukraine.
We will further tighten our sanctions against Russia and step up financial and security assistance for Ukraine.
Thank you @POTUS for convening this important call.
We #StandwithUkraine
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 19, 2022
Pour la Russie, les opérations militaires continuent simplement
Presque deux mois après le début de l’offensive, les éléments de langage de Moscou varient peu. A en croire les autorités, l’armée russe serait simplement entrée dans une « nouvelle phase » de son « opération militaire spéciale ». « Je suis convaincu que cela sera un moment très important pour cette opération spéciale », a expliqué Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, assurant que la Russie ne cherche qu’à « libérer » l’est ukrainien, relate Le Point.
Les combats se poursuivent à Marioupol
Dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines par les forces russes, les combats continuent avec intensité. « Des combats sont en cours à Marioupol. Ce sont des combats de rue et pas seulement avec des armes légères, mais aussi des batailles de chars dans les rues de la ville », a expliqué Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk. « Il y a certains quartiers où des combats de rues continuent, on ne peut pas dire que les Russes les contrôlent » a-t-il ajouté, alors que Moscou pousse pour obtenir la reddition des derniers défenseurs de la ville, retranchés au sein de l’immense usine d’Azovstal où ils mènent une résistance acharnée.
L’économie mondiale tangue mais résiste
Dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale, publié ce mardi, le FMI assure que la guerre en Ukraine ne semble pas être « un événement systémique mondial d’un point de vue financier ». Si « la résilience des marchés financiers mondiaux » a été testée par l’invasion russe, dévoilant « des vulnérabilités préexistantes », l’économie mondiale est loin de s’être effondrée pour l’heure, relate Le Parisien.
76 prisonniers ukrainiens libérés suite à un échange avec la Russie
Selon Le Figaro, près de 80 prisonniers ukrainiens ont été libérés par Moscou mardi 19 avril, en échange d’autres prisonniers russes dont le nombre n’a pas été dévoilé. « Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. 16 civils sont également rentrés chez eux », a détaillé Iryna Verechtchouk, vice-première ministre ukrainienne, sur Telegram.
Moscou accuse l’Occident de « tout faire pour faire durer » la guerre
Le ministre russe de la Défense estime qu’en multipliant les sanctions à l’encontre de Moscou, tout en fournissant armes et argent à Kiev, les puissances occidentales font « tout pour faire durer » la guerre. De son côté, a jouté Sergueï Choïgou, « l’armée russe exécute les tâches fixées par le chef des armées (Vladimir Poutine) pour l’opération militaire spéciale. En conséquence, le plan de libération des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk est mis en œuvre ».
C’est la première fois depuis fin mars que Sergueï Choïgou prend la parole en public, précise Le Parisien. Selon un ancien oligarque russe exilé en Israël, il aurait été victime d’une grave crise cardiaque.
« Corps déchiquetés »
Interrogé au micro de BFMTV, le gouverneur de Louhansk, située dans le Donbass, a alerté sur l’offensive terrible des Russes qui ravagent la zone. « Tous les villages sont bombardés, sans exception. Ils bombardent les maternités, les écoles », a-t-il déploré. Inquiet, le gouverneur a aussi expliqué qu’il ne restait « aucun hôpital » qui n’ait été épargné par l’attaque de Moscou, et évoqué la présence de nombreuses personnes gisant sur le sol, « déchiquetés par des explosions ».
France24 - Monde
“Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)
Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32
Samia METHENI
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Juliette MONTILLY
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Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.
L'Humanité
Débat Macron-Le Pen : les codes d’un rituel institué il y a près de 50 ans
ActuMercredi 20 avril, le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sera-t-il l’occasion pour nombre d’électeurs de se décider ? Initié sous l’ORTF, entre les deux tours de la présidentielle de 1974, ce moment de confrontation des styles et des arguments influence autant par le fond que par la forme. Retour sur l'histoire de ce rituel télévisé.
Grégory MarinLa période d’incertitude pour de nombreux électeurs (1) va-t-elle s’achever mercredi soir ? Le débat de l’entre-deux-tours revêt une grande importance, dans un système présidentiel où la forme compte autant que le fond. Beaucoup attendent de ce dernier rendez-vous avant l’isoloir de voir comment se comportent les deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour arrêter leur choix.
21 règles pour contrôler la réalisation
C’est un rituel initié sous l’ORTF, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1974, à l’occasion de la confrontation entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Le ministre de l’Économie de Georges Pompidou se sentait comme chez lui dans les locaux de la télévision d’État, le candidat du Programme commun était, lui, méfiant : la télévision est un outil au service du pouvoir, qu’il savait utiliser.
Lorsque les deux hommes se retrouveront en 1981, Mitterrand, convaincu qu’il faut maîtriser le cadre, fait rédiger 21 règles pour contrôler la réalisation, imposant notamment l’absence de plans de coupe : le débat de 1974 aurait pu être faussé par des images de Giscard secouant la tête quand Mitterrand parlait d’économie… Preuve que le débat n’est pas seulement une guerre d’arguments.
Sept ans plus tard, l’obsession de la maîtrise des conditions était encore plus évidente : même les dimensions de la table ont fait l’objet de transactions. Elle mesurera 1,70 mètre, la même longueur que celle du bureau de François Mitterrand à l’Élysée : le président sortant, coincé dans la première cohabitation de la Ve République, veut renvoyer Jacques Chirac, son concurrent, à son rôle de premier ministre. Lors d’un débat, il faut savoir pousser son avantage.
Un accord des candidats sur les journalistes qui les interrogent
Le rituel n’a depuis connu que peu d’affrontements aussi forts. Mais il est resté immuable. Un seul l’a réellement bousculé, Jacques Chirac, en 2002 : assuré de largement devancer son rival Jean-Marie Le Pen au second tour, le président sortant a pu se payer le luxe de décliner la confrontation. Refusant, disait-il, de se prêter à la « banalisation de l’intolérance et de la haine », il laissait le soin aux manifestants anti-Le Pen de tenir le débat dans la rue.
Nous sommes en 2022 et si ce n’est le casting, pas grand-chose n’a changé. On a beaucoup écrit sur le choix des présentateurs, mais « dès 1974, on a eu un accord des candidats sur les journalistes qui les interrogeraient », rappelle le spécialiste des médias François Jost dans Ouest-France.
Les candidats se tiendront assis chacun derrière leur bureau, dans un décor d’une grande sobriété, avec deux grands écrans enserrant un plateau circulaire. »
Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1
En 2017, Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn avaient également été choisis conjointement par leurs chaînes (France 2 et TF1) et les équipes des candidats. À l’ère de la communication politique ultramaîtrisée, les négociations sont consignées dans une « charte », héritière des 21 points de Mitterrand. Elle porte sur la durée de l’émission, le décor et sa disposition.
« Les candidats se tiendront assis chacun derrière leur bureau, dans un décor d’une grande sobriété, avec deux grands écrans enserrant un plateau circulaire », explique Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1. Une troisième table, en retrait, accueillera les journalistes Gilles Bouleau (TF1) et Léa Salamé (France Inter et France Télévisions) chargés de « favoriser les échanges » prévus sur le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation, mais aussi la guerre en Ukraine et peut-être la transition écologique.
Un réalisateur sous étroite surveillance
Comme pour tous les débats, un tirage au sort déterminera lequel d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen prendra la parole en premier. Et en régie, le réalisateur sera sous l’étroite surveillance de deux représentants des candidats, qui s’assureront de l’égalité de traitement.
Retrouvez ici toute l'actualité politique avant le second tour de l'élection présidentielle.
En 2017, ils avaient failli en venir aux mains, à propos de l’utilisation des plans de coupe qui, disent encore aujourd’hui les pro-Le Pen, avaient tourné leur candidate en ridicule. Les téléspectateurs l’avaient jugée fébrile et peu préparée face à un Emmanuel Macron calme et confiant.
Mais, depuis le 11 avril, se multiplient les reportages, chaînes privées et publiques confondues, qui donnent la parole à des électeurs prêts à basculer en sa faveur : il faudrait « lui donner sa chance », « on n’a pas essayé »…
Un moment de débat argument contre argument (mais aussi image contre image) entre un président sortant qui devra porter son bilan et une candidate qui en plus d’avoir gommé son image d’extrême droite, s’est préparée avec minutie suffira-t-il à remettre la raison au cœur des choix électoraux des Français ?
TélévisionPrésidentielle 2022Marine Le PenEmmanuel Macron New York Times - World
En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas
El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.
Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...
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Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.
PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.
“A la de-re!”, gritaba su instructor.
Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.
Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.
“Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.
Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.
El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.
Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.
Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.
No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.
Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.
Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.
“Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.
Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.
En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.
Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.
Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.
Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.
Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.
“Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.
‘Todo se maneja por la plata’
Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.
Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.
El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.
Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.
Caribbean Sea
PANAMA
venezUELA
Pacific
Ocean
Bogotá
colombia
putumayo
caquetÁ
Putumayo R.
brazil
ecuaDor
peru
200 miles
By The New York Times
Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.
“El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.
Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.
Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.
Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.
Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.
Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.
Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.
Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).
“No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.
‘Nos destruyeron la vida en un momentico’
En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.
El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.
Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.
En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.
En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.
Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.
“Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.
Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.
“Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.
El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.
“En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.
Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.
Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.
El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.
El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.
Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.
Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.
“En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.
‘Huele a guerra’
Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.
Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.
“¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.
Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.
La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.
“Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.
Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.
De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.
Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.
Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.
El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.
“Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.
Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.
Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.
Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.
“Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.
Federico Rioscolaboró con la reportería.
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L'Humanité
Les supporters du Red Star se lèvent contre la vente du club à un fonds d'investissement
ActuFootball. L’annonce du possible rachat du club de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par le fonds d’investissement 777 Partners a mis le feu aux poudres. Hostile à la vente, le collectif Red Star Bauer mène la fronde contre la négociation en cours.
Nicolas GuillerminOnzième de National à quatre journées du terme, le Red Star pourrait vivre une fin de saison mouvementée. Si le club, englué dans le ventre mou du championnat de 3e division, n’a plus rien à espérer au niveau sportif, il joue en revanche son avenir pour les prochaines saisons, et l’ambiance est loin d’être à la fête.
Jets de fumigènes
Au moyen d’une longue banderole « 777 NOT WELCOME », accompagnée de nombreuses pancartes « 777 OUT » et de chants comme « 777 cassez-vous », les supporters du club audonien ont vivement manifesté leur opposition au rachat du club par le fonds d’investissement américain 777 Partners, lors du match face à Sète (30e journée), le vendredi 15 avril.
Interrompue plusieurs fois par des jets de fumigènes sur la pelouse, la rencontre au stade Bauer a été définitivement arrêtée à la 38e minute alors que les visiteurs menaient (0-1).
La direction du club, dont le président Patrice Haddad est entré début avril en négociations exclusives avec 777 pour la cession de 100 % des parts, a condamné les débordements en dénonçant un « comportement inédit et inacceptable ».
Un fonds présent dans les assurances
Les supporters assument. « L’annonce a été brutale : on a appris par voie de presse que la direction était en négociation exclusive avec ce fonds d’investissement, nous explique Vincent Chutet-Mézence, président du collectif Red Star Bauer. La réaction a été à la hauteur de l’annonce. »
Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs clubs comme le Standard de Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses termes.
Il serait prêt à mettre entre 10 et 19 millions d’euros pour racheter les parts de Patrice Haddad, à la tête du club depuis 2008, qui resterait président après la transaction. « 777 s’inscrit dans notre feuille de route et compte respecter l’ADN du club », souligne la direction, qui ajoute avoir « pris la peine d’ouvrir la porte au dialogue avec les représentants du collectif (…) mais l’invitation a malheureusement été déclinée ».
« C’est vrai, on a refusé de discuter avec la direction et 777 Partners. On est prêts à discuter mais sur la base d’un nouvel investisseur, précise Vincent Chutet-Mézence. 777 Partners, on n’en veut pas. Nous appelons la direction du Red Star à revenir à la raison. »
« Un coup de poker financier »
Des inquiétudes en partie partagées par la municipalité. « Si la manifestation de colère est condamnable, les revendications sont légitimes », indique Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, qui doit rencontrer les représentants du fonds dans les prochains jours.
« On partage un constat avec la direction, glisse Vincent Chutet-Mézence, c’est que le club est à bout de souffle. Il faut donc un nouvel investisseur avec un vrai projet sportif, une nouvelle équipe dirigeante qui s’implique de façon pérenne pour restructurer et développer le club sportivement. Là, on est face à un fonds d’investissement, basé à 5 000 kilomètres, qui, en l’espace de sept mois, a racheté un nombre conséquent de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier. »
« Une forme d’hypocrisie »
Les supporters redoutent que le club de Seine-Saint-Denis, au sein d’une région qui regorge de jeunes talents, ne serve de vivier pour d’autres équipes. « Notre crainte, c’est que le Red Star soit la cinquième roue du carrosse au milieu du Standard de Liège, du Genoa et des autres clubs, détaille le porte-parole de la tribune Rino-Della-Negra. On va être la petite académie qu’on va piller. Ce modèle ne marche pas. À Bordeaux (19e de L1), c’est une catastrophe. À Nancy (20e de L2), la cogestion avec Ostende (Belgique) et Brighton (Angleterre) ne fonctionne pas… »
Les prochaines semaines risquent d’être tendues. « La direction surfe sur les valeurs du Red Star, un club différent, social, mais c’est complètement incompatible avec ce qu’ils sont en train de faire. Il y a une forme d’hypocrisie. Si la négociation pour la vente se poursuit et qu’elle aboutit, l’environnement autour du club va être sacrément perturbé, prévient Vincent Chutet-Mézence. Ça ne profitera à personne et tout le monde y laissera des plumes. »
footballfonds d'investissementred star France24 - Monde
Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver
Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09
Laura MOUSSET
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Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.
Valeurs Actuelles
600 m2, piscine, studio d’enregistrement : Black Lives Matter s’offre une maison à 6 millions de dollars
Imaginez une splendide villa, nichée dans le sud de la Californie. 600 m2, six chambres et autant de salles de bain, plusieurs cheminées, un studio d’enregistrement, une piscine et son pool-house, un parking pouvant accueillir plus de vingt voitures, etc. Valeur de l’ensemble : six millions de dollars. Le dernier caprice d’une star de la musique ou du cinéma ? Tant s’en faut. Le propriétaire de cette splendide villa n’est autre que la Black Lives Matter Global Network Foundation, a dévoilé la publication américaine New York Magazine, lundi 18 avril. La célèbre organisation antiraciste aurait acheté cette maison en octobre 2020, grâce aux innombrables dons récoltés dans la foulée de la mort de George Floyd.
Tout devait pourtant rester discret. Selon le New York Magazine, l’opération a été conduite de façon à invisibiliser au maximum les liens entre Black Lives Matter et la luxueuse transaction. C’est Dyane Pascall qui aurait procédé à l’achat, deux semaines après que BLM a encaissé plus de 60 millions de dollars de fonds. Or, Dyane Pascall n’est autre que le directeur financier de Janaya & Patrisse, une société à responsabilité limitée appartenant à Patrisse Cullors, co-fondatrice de BLM, et à son épouse Janaya. Une semaine plus tard, la propriété a été transférée à une autre société à responsabilité limitée située dans le Delaware, garantissant à son propriétaire une discrétion idéale.
Des antécédents similaires
Tout le sel de l’affaire, écrit le New York Magazine, réside dans une vidéo publiée par les trois fondatrices de BLM en juin 2021, à l’occasion du premier anniversaire de la mort de George Floyd. Patrisse Cullors, Alicia Garza et Melina Abdullah y évoquent longtemps la « pression » exercée sur elles par « la presse de droite », « l’establishment » et la « suprématie blanche ». En l’occurrence, les trois femmes font notamment référence à une polémique qui avait forcé Patrisse Cullors à quitter ses fonctions au sein de l’organisation. En avril 2021, le Washington Post avait en effet dévoilé qu’elle avait acheté… quatre maisons de luxe, pour la bagatelle de 3,2 millions de dollars. La vidéo en question a, pour sa part, été tournée dans la fameuse villa californienne nouvellement achetée par l’organisation.
Comment expliquer l’utilité d’un tel achat au nom d’une ONG antiraciste réputée ? Selon le New York Magazine, la direction de BLM a fait circuler une note interne au début de ce mois d’avril, tentant de mettre en place des éléments de langage : la maison aurait été achetée pour servir de « refuge » aux militants antiracistes menacés, ainsi qu’à héberger des productions artistiques.
Selon des échanges internes consultés par le magazine, des membres de BLM auraient pourtant eux-mêmes pointé l’incohérence d’une maison servant de refuge sécurisé tout en accueillant publiquement des artistes et des représentations culturelles. Par ailleurs, le contenu créé depuis la villa depuis son achat semble pour le moins famélique. De quoi donner quelques maux de tête aux cadres de BLM. Parmi les messages consultés par le New York Magazine, figure même une question d’un de ses dirigeants : « Ne pouvons-nous pas étouffer cette histoire ? » Raté.
BBC
SANS TITRE
Brentford v Tottenham (Sat, 17:30 BST)
Tottenham Hotspur
Tottenham manager Antonio Conte has confirmed that Spurs have no fresh injuries to worry about before they make the short trip to Brentford on Saturday.
Matt Doherty and Japhet Tanganga remain out with knee injuries while Oliver Skipp (groin) is also still sidelined.
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Hackers: Erik ten Hag isn't going to fare much better than his predecessors. You heard it here first.
Former Manchester United defender Rio Ferdinand has reacted to Erik ten Hag's appointment on social media, saying: "As we expected.. Ten Hag is announced! Welcome to Manchester United. Time to fasten the belts and enjoy the ride!"
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For his style of football, he needs players with a commitment to high intensity and discipline. Certain United players just won't offer that, e.g. Pogba, Martial, Rashford, Shaw and others.
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The main thing Erik ten Hag needs is the patience of the fans and board. Man Utd need to relinquish their perceived right to be challenging year in, year out, and sacking when the inevitable happens. Give the guy two/three seasons of building. It'll be painful at first but there are no quick fixes here.
Manchester City v Watford (Sat, 15:00 BST)
Watford
Manchester City have the chance to open up a four-point lead over Liverpool when they host Watford on Saturday, before their title rivals face Everton in the Merseyside derby at Anfield on Sunday.
Watford have just confirmed they have welcomed William Troost-Ekong back to full training after a slight hamstring strain. The Nigeria defender last played for the Hornets in the 1-0 defeat at Tottenham on 1 January, before playing in the Africa Cup of Nations.
Cucho Hernandez (hamstring) remains sidelined but Samuel Kalu (ankle) and Francisco Sierralta (calf), who missed last Saturday's 2-1 home defeat to Brentford with minor injuries, will both train on Thursday.
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Is there a single Liverpool, Man City, Chelsea, Spurs, Arsenal or even Newcastle, West Ham or Wolves supporter quaking in their shoes about Man United appointing Erik ten Hag??? I think not.
Manchester United
Manchester United forward Cristiano Ronaldo says he will never forget the "respect and compassion" showed by the Anfield crowd following the death of his baby boy.
Manchester United and Liverpool fans united in a fan-led minute of applause in support of Ronaldo and his family during Tuesday's Premier League game.
Liverpool supporters sang their club's anthem 'You'll Never Walk Alone' after seven minutes - Ronaldo's shirt number. Ronaldo was absent from the 4-0 defeat.
"Me and my family will never forget this moment of respect and compassion," Ronaldo wrote on Instagram. "One world… One sport… One global family… Thanks, Anfield."
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Katie: This is going to be a harder task for Erik ten Hag than most people realise.
First step is clearing out the copious amounts of deadwood and getting shot of the players that don’t want to be there!
Excited for what the future holds under this new era.
BBC Sounds
Meet Manchester United's 'man of details' and discover what drives the new boss at Old Trafford.
Following United's announcement earlier, there is a new Football Daily podcast called All About Erik ten Hag, which is available now.
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Jasdeep Mudhar: All those egos and prima donnas in the United squad, your slacking days are over. Get ready to be ruffled. Party time is over. Hard grit work starts now.
Erik ten Hag was never really one of those people who made it clear he had massive ambitions to be one of the world's top coaches. He is a very humble man and a modest coach.
That has a lot to do with his background. He comes from the east of the Netherlands where there's a very down-to-earth mentality and where people speak with a very strong accent. They are a bit less flash there and they look up to those from Amsterdam, Rotterdam and The Hague, the places where the big offices, industry and the country's parliament are.
But despite that background - and he does have a strong accent - Ten Hag's situation is different. Financially there is no motivation and no need to go for the big jobs at any stage in his career because he comes from a very rich family, and his father and brothers are multi-millionaires. They own a real estate company and other financial firms.
His father wanted him to go into that company but from a young age Erik was such a brilliant footballer - he was a star for FC Twente as a defender - that he made it clear he had no interest in pursuing that line of work.
However, that family wealth means he doesn't need the big jobs. He knows he doesn't need football to survive so he can follow his own principles, where other managers might compromise to stay in their jobs.
Click here for more from Marcel Van der Kraan, sports editor of Dutch newspaper De Telegraaf.
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While I think a strong Man Utd side is a must have to make the league more open, I can't help but think we have seen similar hypes and inflated expectations (from most Man Utd fans) after every appointment since Sir Alex. I think there are far bigger issues with the club than just fixing the managerial role.
Everton 1-1 Leicester City
Everton
On-loan Manchester United midfielder Donny van de Beek was an unused substitute for Everton against Leicester on Wednesday.
But fellow January signing Dele Alli came off the bench after 58 minutes to help turn the game Everton's way and the former England midfielder played a part in Richarlison's stoppage-time equaliser.
Alli is yet to start a game for the Toffees but manager Frank Lampard said the 26-year-old had been "absolutely spot on" in training over the last two weeks.
"It's not easy to demand from players that are not playing so much to come in and show your manager you deserve a chance but he's done that," said Lampard.
"I was really pleased with [the part he played in the goal] and hopefully that can be a big starting point for him.
"I don't think the story was ever going to be simple with Dele. We all know the situation when it comes to how the last two or three seasons have looked and that high, high level of player that he reached for a big period of time at Tottenham.
"So I don't think it was a case of things being simple and sometimes you have to work and fight through things, and we're in that process with him."
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Shaun Forster: When Donny van de Beek isn’t good enough for Erik ten Hag, will everyone finally stop blaming the managers?
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Brian B: A new manager for Man Utd means nothing if they don’t clear out the head hanging individuals in that dressing room. So many with so little heart.
BBC Radio 5 Live
More now from journalist and author Simon Kuper on Erik ten Hag's style of football: "He really got his break by going to Bayern Munich as Pep Guardiola's assistant so he's very much a coach in the Guardiola mould.
"What Erik ten Hag has done is kind of updated it into a hyper-fast, very aggressive press. When playing against Ajax, if the opposition defence had the ball they would be stormed by four or five Ajax strikers at once.
"Ajax would keep winning the ball near the opposition penalty area, breaking very fast. It's a thrilling game to watch, very effective, but you need extremely fit, disciplined players.
"The question is whether that works at Manchester United."
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I feel this is a very positive start to arresting a severe decline. I am looking forward to seeing Ten Hag work with our younger players, providing them with some game time and instilling a playing style that aligns with the culture of this club. Getting rid of a lot of rubbish in the squad will help to facilitate this. He will be given backing and time by the Old Trafford faithful in this endeavour. We shall potentially also finally get to see Donny van de Beek get a chance too!
L'Humanité
Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps
Un jour avecAvec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.
Éric SerresUn lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.
Fin de la pause, retour sur le tatami
Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.
Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.
Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »
Gennevilliers est sa terre promise
Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.
Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »
Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.
Des Ninjas en herbe
17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !
Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »
Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.
Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.
Entre coaching et cours collectif
Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »
Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.
En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.
Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.
Un jour aveckaratégennevilliers Valeurs Actuelles
[Tribune] Avant Boutcha, le massacre de Fântâna Albă
Il y a dans l’histoire (récente) des Roumains et des Ukrainiens un mois d’avril bordé de noir dont on ne parlait qu’à voix basse du temps du communisme. Il a fallu qu’advienne le tournant de 1989 pour que des langues se délient. Le seul endroit habité dans les parages, d’où on aurait pu entendre la fusillade meurtrière, était Fântâna Albă (aujourd’hui Bila Krinitsa, en Ukraine) : un petit village de Roumains et de Lipoveni, dont les aïeux avaient fui les persécutions auxquelles ils étaient exposés dans l’empire tzariste. Après un grand détour par les bouches du Danube, ils étaient venus s’installer, en 1784, au nord de la Roumanie, sur les terres du monastère Putna.
Le 23 juin 1940, après un ultimatum adressé à la Roumanie, l’Armée rouge envahit le Nord de la Bucovine (à l’époque en Roumanie) et “le pays de Hertsa”, ses chars ne s’arrêtant qu’après avoir dépassé Fântâna Albă. Précisons que le rapt de ces deux territoires n’était point mentionné dans le protocole additionnel secret du pacte Ribbentrop – Molotov, comme l’était la Bessarabie, par exemple : c’était un bonus que s’offrait Staline voyant Hitler pris par sa campagne dans l’Ouest de l’Europe. Le prétexte invoqué : “libérer” les Ukrainiens de cette région afin qu’ils puissent intégrer la grande patrie soviétique. Ceux-ci étaient-ils censés ignorer le holodomor – la mort de plus de trois millions de leurs conationaux à cause de la famine organisée en URSS la décennie précédente ? On peut en douter.
Pour Fântâna Albă, la raison était moins évidente : c’est que dans la belle église (métropolitaine) du village étaient ordonnés les popes pour l’ensemble des communautés de Lipoveni de tout le monde. Le « petit père des peuples » pensait étendre son emprise sur ces quelques millions de russophones qui échappaient à son contrôle. L’enjeu stratégique de ces annexions au détriment de la Grande Roumanie n’était pas si abscons que ça : l’URSS pouvait enfin relier par voie ferrée Odessa et Lvov par Tiraspol, Chisinau et Cernauti (aujourd’hui Tchernovtsy, chef-lieu du nord de la Bucovine). Staline voulait “libérer” les populations vivant sur ce territoire. Comme Poutine qui veut aujourd’hui annexer l’est et le sud de l’Ukraine en prétextant la “libération” des Ukrainiens…
« Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! »
Tout laisse à penser qu’à l’origine des événements qui allaient suivre a été la hâte des autorités soviétiques de dresser des listes aussi complètes que possible de “mécontents du régime”, de suspects de déloyauté envers le nouveau pouvoir. Quelle preuve plus éloquente qu’une pétition signée ? On lança donc à cette fin la rumeur conformément à laquelle une ouverture de la frontière serait possible début avril, permettant à tous ceux qui le désiraient de sortir légalement de l’URSS. On organisa une pétition avec les noms de ceux qui voulaient choisir l’exode en Roumanie comme unique solution salvatrice. Et on fixa comme date de rencontre pour tous ceux qui étaient décidés à recouvrer la citoyenneté roumaine le 1er avril.
Des milliers de gens affluent des villages environnants vers le lieu fixé pour le rassemblement, la localité Hilboca. Prédominaient dans la foule les couples à la fleur de l’âge, mais il y avait aussi des vieillards aux longs cheveux blancs, comme on en portait encore à la montagne, des jeunes, des adolescents. Parmi les femmes, il y en avait qui portaient des enfants dans leurs bras. Un tricolore bleu-jaune-rouge déployé devant affichait la nationalité ; un drapeau blanc à côté et nombre d’écharpes blanches soulignaient le caractère pacifique de la colonne ; plusieurs icônes et bannières d’Église – l’instance sous la protection de laquelle ces gens entendaient se placer. La colonne partie du village Hliboca vers la Roumanie s’égrenait maintenant sur deux bons kilomètres. Y avait-il 2 500 personnes ? 4 000 ? Les chiffres diffèrent. Adoptons l’approximation le plus fréquemment retenue dans la plupart des textes actuels : 3 000 personnes.
Vers 18 heures et demie, le convoi pénétra dans la clairière Varnitsa. Un espace large, ouvrant sur des collines dont les plus proches figuraient déjà la Terre promise : la frontière avec la Roumanie n’était plus qu’à 3 km. Seulement, avant d’y parvenir, il fallait prendre en compte quelques aménagements qui faisaient finir le trajet en cul de sac : à part “l’entrée”, les trois autres côtés étaient fermés par des tranchées abritant des nids de mitrailleuses. Derrière elles, l’unité de cavalerie soviétique camouflée sous les arbres. Un peu plus haut, deux grandes fosses déjà prêtes…
Une sommation, en russe, mal comprise ; sous la poussée des arrivants, les premiers rangs eurent du mal à s’arrêter. Alors, un feu d’avertissement éclata : des balles heurtèrent drapeaux et symboles religieux, blessant plusieurs mains qui agitaient des écharpes blanches. Les plus nombreux se jetèrent face à la terre. Et tout d’un coup, dans le silence lourd, on entendit une voix : « Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! Ils n’ont pas reçu cet ordre ! » Quelqu’un s’était brusquement rappelé ce qu’on lui avait dit des jours plus tôt : que les gardes-frontières n’ouvriraient pas le feu sur des groupes plus grands de vingt personnes. Encore une rumeur au cachet NKVD, odieuse quand on la juge à travers le prisme des effets ultérieurs.
Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là
Puis se déchaînèrent les mitrailleuses, couvrant de leur aboiement les cris, les hurlements de douleur et les gémissements de ceux qui tombaient ou essayaient, affolés, de se sauver en courant dans toutes les directions. La plupart d’entre eux se ruèrent vers la forêt. Les cavaliers embusqués (des Caucasiens) surgirent alors et chargèrent à la cosaque, sans hésiter à se servir aussi des armes automatiques dont ils disposaient, pour la chasse aux fuyards. Il leur revenait encore la tâche de constituer de petits lots de “prisonniers” qu’ils devaient ramener à Hliboca en vue d’enquêtes sommaires et de jugements expéditifs. Les témoignages que l’on a aujourd’hui proviennent tous de survivants qui, d’une façon ou d’une autre, réussirent à s’échapper à l’arrestation.
Sautant lestement par-dessus des hommes à terre, l’adolescent de 16 ans, Gheorghe Sidoreac, doublement blessé lui-même, se sauva et vécut tout le restant de ses jours à deux pas de là : mais, en 2014 encore, il avouait ne plus avoir jamais mis les pieds dans l’endroit maudit, la terreur subsistait toujours en lui. Pour ne pas tomber du sommet du haut sapin où il avait grimpé, G.-V. Crasneanu s’y était attaché au tronc de l’arbre : il n’en descendit que deux jours et deux nuits plus tard, lorsque l’agitation prit fin. Gheorghe Mihailiuc est hanté, lui, par l’image de la jeune mère mourante dans une éclaircie, serrant à sa poitrine un garçonnet de deux ans environ. Les Soviétiques achevèrent les blessés par une balle dans la tête – ou par un coup de pelle. Et plutôt chanceux ceux qui en finissaient ainsi avec leurs souffrances : les Lipoveni qu’on fit venir le lendemain pour creuser encore des tombes allaient révéler plus tard que parmi les morts traînés avec les chevaux aux fosses – insuffisantes – il y avait pas mal de personnes encore en vie…
Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là : hommes, femmes, vieillards, enfants (parmi eux, des nourrissons). C’était le deuxième grand massacre en quelques mois. Au mois d’avril et mai 1940, donc une année avant, le NKVD s’était fait la main à Katyn.
Hier, l’Armée rouge, aujourd’hui, l’armée russe de Poutine. Les crimes collectifs ont toujours été enveloppés d’un halo d’effroi et de silence. Dans ce cas-là, le silence a été une consigne dont le respect a été strictement surveillé : du temps du communisme, le sujet a été tabouisé des deux côtés de la frontière. L’URSS n’a jamais rien reconnu relativement à ce massacre. Il a fallu attendre qu’un demi-siècle passe pour que des survivants – toujours moins nombreux d’un jour à l’autre – se mettent à parler. La Russie reconnaîtra-t-elle un jour les massacres en Ukraine ?
BBC
Liege-Bastogne-Liege: Cycling's oldest spring classic celebrates 130 years of torture
Last updated on 20 April 202220 April 2022.From the section Cycling
The oversized snowflakes fell softly and silently, settling among the pines like a picturesque Christmas scene.
By the roadside, spectators in heavy winter coats watched team cars and motorbikes struggle up one of Liege-Bastogne-Liege's countless climbs, tyres spinning in the slush as they pursued one man on a bike.
It was April 1980 and Bernard Hinault, almost unrecognisable beneath a big red balaclava, slewed doggedly on, further into the lead, somehow remaining balanced on the two wheels beneath him.
He was under such physical strain that he would do himself permanent damage. Pushing his body to its very limit, he raced through the Ardennes in search of victory in the race known as 'La Doyenne' - the old lady.
So bad were the conditions that several of cycling's best riders collected their number from organisers and then never lined up.
After just 70km of the 244km one-day race, 110 of the 174 entrants were already holed up in a hotel by the finish line. Only 21 completed the course. Hinault suffered frostbite.
Rarely do you see such attrition in cycling, but Liege-Bastogne-Liege, which celebrates its 130th birthday on Sunday, has been making and breaking the toughest competitors for years.
Hinault was 25. He had already won the Tour de France twice and would go on to win it a further three times, an icon of his sport in the making. His total of five Tour victories remains a joint record.
But this was a different challenge - a long way from the searing heat and sunflowers of summer.
One of the five prestigious 'Monument' one-day races in cycling, Liege-Bastogne-Liege is celebrated by many for being the very antithesis of the Tour.
In the hills of east and south Belgium the peloton is stretched through thick, damp forest, over short, sharp climbs and across tricky, part-cobbled sections before landing back where it all began in Liege.
"[The race is] already hard, it's long, and when I won it was in very tough conditions, especially the snow," says Hinault, now aged 67.
"Yes, I considered quitting if the weather conditions persisted. We started having difficulties. It's difficult in Liege-Bastogne-Liege."
Hinault's account of one of his greatest triumphs is characteristically taciturn. Tough conditions is a severe understatement. And in the racing he didn't have it all his own way, either.
With around 91km to go, approaching the 500m Stockeu climb, Rudy Pevenage was two minutes 15 seconds ahead of Hinault and a small chasing group.
Pevenage was one of the hard men of the spring classics. He was a Belgian with a big lead, in conditions many locals would feel only a Belgian could master.
But even he did not finish a race that truly separated the men from the legends. 'Neige-Bastogne-Neige,' as it would be dubbed.
On the next climb, a 500m ascent of the Haute Levee, Hinault and a small number of fellow pursuers caught up with Pevenage. Then Hinault launched his attack, bright red balaclava and thick blue gloves disappearing into the distance as his stunning acceleration left everybody behind.
There were still 80km to go.
For just over seven hours Hinault was out there. For much of that time he persisted alone through freezing temperatures. It was brutal, but he would not let up, further distancing his rivals. The persistence in the pursuit of glory came at a price though.
"The sensation of frostbite is that you no longer feel your fingers," he says. "Today, when it is very cold, my hands get cold very quickly, and my fingers hurt."
When Hinault came over the line, he was nine minutes and 24 seconds ahead of second-placed Hennie Kuiper, who famously remembers wondering where all the race officials and press were when he arrived.
Their attention was focused fully on Hinault, possibly in disbelief.
Some, such as 11th-placed Gilbert Duclos-Lassalle, don't even remember crossing the line. Others, who had long since abandoned, only recall that Hinault saluted in the direction of the hotel where they were all congregated - as if they needed reminding who was in charge that day.
But even Hinault must have been surprised at the gap he created?
"Not really, because when I found myself alone, I raced," says the man known as 'The Badger' for his aggressive approach.
"I think that already very young, I had this desire to win. When I found myself in front, I didn't ask myself any more questions."
Established in 1892 on the same principle as the Tour de France - to promote a newspaper, L'Express - Liege-Bastogne-Liege rarely fails to test riders. Hinault's 1980 win is the stuff of legend. But one man has his own statue at the Stockeu climb: Eddy Merckx.
Why him and not Hinault? The Badger won it twice; Merckx five times - more than any other rider. He is, after all, the sport's most decorated. And he's Belgian, not French.
Plus, Merckx, now 76, outdid Hinault's effort by 12km on his most famous victory in 1971. In similarly snowy weather, 'The Cannibal' took off from his pursuers with 92km to go, and still had enough energy to outsprint Georges Pintens on the line following the latter's heroic late comeback.
As this grand old race reaches its milestone of 130 years on Sunday, one rider has one last chance to match Merckx.
Aged 41, Alejandro Valverde was born just one day after Hinault's 1980 victory. He has won the race himself four times: in 2006, 2008, 2015 and in 2017. That year, victory came the day after his close friend Michele Scarponi died in a training accident.
"It is a very beautiful race," the Spaniard says.
"All of these races are very beautiful, really any of them, but the year I won after Michele Scarponi was more special.
"I fell in love the first year I took part in 2005. It's a really hard course, very demanding. I like the atmosphere, and doing monuments is always very special. It suits my characteristics really well.
"Man, I would love to win a fifth time. To achieve that is a great aspiration of mine."
After its 108th edition on Sunday, Liege-Bastogne-Liege will say farewell to another legend in Valverde. The 2018 world champion and 2009 Vuelta a Espana winner will end his career after the 2022 season.
But the fabric of the race - its roll-call of unlikely winners, its often awful weather, its physical challenges - will endure. Tyler Hamilton, the American rider who retired in 2008, described Liege-Bastogne-Liege as a "cruel, 257km painfest… that some consider to be the hardest single-day race on the calendar".
It's also a unique race, one that resolutely remains a reflection of Belgian cycling culture, where thousands of fans of all ages gather, some with a strong Trappist beer in hand.
"Even in the bad conditions people were always by the side of the road," says Hinault.
"And that's what's fantastic about Belgium - it's that everyone loves cycling."
Coming from a Frenchman, whose fingers still burn to this day thanks to The Old Lady, that's quite the compliment.
L'Humanité
Le Classico bouge encore
ActuLe Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.
Nicolas GuillerminIl n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.
Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.
Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. « C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »
Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.
L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des « actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.
Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino : « Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…
footballolympique de marseilleparis-saint-germain France24 - World
At least 16 dead as blasts rock Afghan cities
Issued on: 21/04/2022 - 14:58Modified: 21/04/2022 - 14:56
Kabul (AFP) – At least 16 people were killed by bomb blasts in two Afghan cities Thursday -- including 12 at a Shiite mosque in Mazar-i-Sharif claimed by the Islamic State (IS) group.
The number of bombings in Afghanistan has dwindled since the Taliban returned to power in August, but the jihadist and Sunni IS group has claimed several since then -- often against Shiite targets.
Grisly images of victims being carried to hospital from Seh Dokan mosque in Mazar-i-Sharif were posted on social media.
"Blood and fear are everywhere," Ahmad Zia Zindani, spokesman for the Balkh provincial public health department, told AFP, adding "people were screaming" while seeking news of their relatives at the hospital.
He said 12 people were killed in the blast and 58 wounded -- including 32 in serious condition.
"Relatives of victims were arriving at city hospitals looking for their near and dear ones. Many residents were also coming to donate blood," Zindani said.
In Kunduz, at least four people were killed and 18 wounded by a blast police spokesman Obaidullah Abedi told AFP was caused by a bicycle bomb targeting a vehicle carrying mechanics working for the Taliban.
Afghanistan's Shiite Hazara community, which makes up between 10 and 20 percent of the country's 38 million people, has long been the target of the IS, who consider them heretics.
"The soldiers of the caliphate managed to get a booby-trapped bag" inside the mosque, detonating it from afar after it was packed with worshippers, IS said in a statement.
On Tuesday, two blasts outside a school in a Shiite neighbourhood of Kabul killed at least six people and wounded 25 others.
No group claimed responsibility for that attack.
Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group is a key security challenge.
Since seizing power, the Taliban have regularly raided suspected IS hideouts in the eastern Nangarhar province.
In May last year at least 85 people -- mainly girl students -- were killed and about 300 wounded when three bombs exploded near their school in the Shiite dominated Dasht-e-Barchi neighbourhood of Kabul.
No group claimed responsibility for that, but in October 2020 IS admitted a suicide attack on an educational centre in the same area that killed 24 people, including students.
In May 2020, the group was blamed for a bloody attack on a maternity ward of a hospital in the same neighbourhood that killed 25 people, including new mothers.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : l’offensive russe a commencé dans l’est du pays, annonce Zelensky
L’offensive russe a commencé à l’Est, selon Zelensky
Selon le président ukrainien, l’armée russe a commencé à intensifier ses opérations à l’est du pays, en partie aux mains des séparatistes pro-russes. «Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle ils se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a détaillé Zelensky dans un discours partagé sur Telegram.
«Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il également promis, selon Le Figaro.
La Banque mondiale va débloquer 170 milliards en faveur des pays touchés par le conflit
La Banque mondiale a annoncé, lundi, qu’elle se préparait à débloquer 170 milliards de dollars d’aide en faveur de l’Ukraine et des pays impactés par le conflit, dont le versement sera étalé sur quinze mois. « Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises », a expliqué David Malpass, président de la Banque mondiale.
Dans le viseur de la Banque mondiale, figurent notamment les pays victimes de crises alimentaires ou énergétiques, ou encore ceux qui ont accueilli des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens.
La guerre en Ukraine se poursuit, au 54e jour de l’offensive russe. Les services de sécurité ukrainiens ont diffusé ce lundi une vidéo montrant l’homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, relate France 24. Ce dernier avait été arrêté au cours de la semaine dernière. Dans cette vidéo, il demande à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol. Le riche homme d’affaires ukrainien, qui est connu comme étant un proche de Vladimir Poutine, s’adresse au dirigeant russe et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l’immédiat, il n’était pas possible de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s’exprimait librement dans cette vidéo.
Le 12 avril, Volodymyr Zelensky avait proposé à Moscou d’échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens toujours en captivité en Russie. Interrogé au sujet d’un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en indiquant que Viktor Medvedtchouk n’était « pas un citoyen russe » et assuré ne pas savoir s’il souhaitait, de ce fait, que Moscou se mêle de son cas.
La télévision russe diffuse des vidéos de Britanniques capturés
Ce lundi, la télévision publique russe a quant à elle diffusé des appels de deux prisonniers, identifiés comme étant des ressortissants britanniques : Shaun Pinner et Aiden Aslin. Ces derniers ont été capturés lors de combats en Ukraine. Tous deux ont demandé au Premier ministre, Boris Johnson, de négocier leur libération, relaye BFM TV. Les deux individus, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk. Toutefois, ils ne précisent pas qui les détient : les forces russes, ou leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.
Au moins 7 morts après les frappes survenues à Lviv
Lundi 18 avril, en début de matinée, Serhiy Kiral était invité dans le Live Toussaint, sur BFM TV. Le maire adjoint de Lviv s’est exprimé au sujet des frappes survenues à Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, le matin même. Il a fait savoir que ces frappes avaient très certainement touché des infrastructures civiles. D’ailleurs, après ces tirs de missiles, un premier bilan a fait état de sept morts et de onze blessés, dont un enfant, d’après les autorités locales. L’une de ces cibles serait un atelier de réparation de voitures. Toujours dans le même contexte, Serhiy Kiral a ensuite qualifié le soutien de la communauté internationale comme étant quelque chose d’insuffisant. Pour cette question, il a tenu à faire une mise en garde : « Nous devons arrêter la Russie, ici, en Ukraine. Sinon, la guerre passera dans d’autres pays européens. »
Moscou : 200 000 emplois menacés par les sanctions
Dans la capitale russe, au moins 200 000 emplois sont menacés par le départ ou l’arrêt des activités d’entreprises étrangères, dans la foulée de l’offensive russe contre l’Ukraine, a fait savoir ce lundi le maire de la capitale russe, comme nous l’apprend BFM TV. Dans un message rédigé sur son site, Sergueï Sobianine a précisé qu’un plan d’aide d’environ 38 millions d’euros (c’est-à-dire 3,6 milliards de roubles) avait été adopté au cours de la semaine dernière, pour venir en aide aux Moscovites qui risquent un licenciement.
La Russie assure avoir frappé des centaines de cibles militaires
Ce lundi, la Russie a annoncé avoir lancé des frappes massives, au cours de la nuit dernière, contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes. Et cela, en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti aérienne, détaille France 24. Par le biais d’un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que des missiles avaient détruit seize installations militaires en Ukraine, parmi lesquelles cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions, observent nos confrères.
Ces frappes se sont déroulées dans les régions de Kharkiv, de Zaporojie, de Donetsk et de Dnipropetrovsk, mais également dans le port de Mikolaïv, stipule ledit communiqué, dans lequel on peut aussi lire que l’aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massés des forces et des armements ukrainiens.
L’ambassade d’Espagne va rouvrir à Kiev
Tandis que l’ambassade de France est de retour à Kiev, l’Espagne a annoncé ce lundi qu’elle comptait rouvrir « dans quelques jours » son ambassade dans la ville, rapporte France Info. Au lendemain du début de l’offensive russe, le 24 février dernier, l’ambassadrice d’Espagne et le personnel diplomatique de l’ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne en direction de la Pologne.
La Russie, pays le plus sanctionné au monde
Depuis le début de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde, nous apprend France Info. Pour de nombreux Russes, parmi les centaines de sanctions qui frappent le pays, il en est une particulièrement problématique : les cartes de crédit russes ne fonctionnent plus à l’étranger, au même titre que les cartes étrangères ne fonctionnent plus en Russie. Et cela, à l’exception des pays de l’ex-URSS. De ce fait, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se rendre à l’étranger, dans l’unique but d’ouvrir un compte et de récupérer une carte bancaire.
Les premières images du Moskva en feu
Pour rappel, le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, avait été coulé par des missiles ukrainiens au 50e jour de guerre, d’après la version de Kiev soutenue par Washington. Ce lundi, BFM TV a diffusé les premières images du navire en flammes.
Première image du Moskva, fleuron de la marine russe, détruit par l’Ukraine pic.twitter.com/Sm2nin1TgV
— BFMTV (@BFMTV) April 18, 2022
Kiev : l’ambassade de France de retour
L’ambassade de France en Ukraine a fait son retour à Kiev, la capitale, rapporte France Info. « Le 28 février, on avait dévissé la plaque, descendu les drapeaux, c’était vraiment très émouvant. On est partis avec, témoigne sur les ondes de la radio nationale Etienne de Poncins, l’ambassadeur français. J’ai gardé la plaque avec moi tout le long de mon séjour à Lviv et je n’avais vraiment qu’une envie, c’est de la remettre, de la réinstaller. Donc, on l’a réinstallée dès qu’on est rentrés vendredi » 15 avril.
Le témoignage d’un habitant de Lviv
Un habitant du sud-ouest de Lviv, qui s’est confié à la presse et dont les propos sont cités par 20Minutes, a indiqué ce lundi avoir vu d’épais panaches de fumée grise s’élever dans le ciel, derrière des immeubles d’habitation. Âgé de 21 ans, le jeune homme, prénommé Andriï, a également assuré avoir entendu les sirènes anti-bombardement aux alentours de 8 heures du matin. « J’ai dormi lors des trois premières frappes, mais lorsque la dernière est tombée, c’est comme si mes vitres allaient exploser, a-t-il détaillé. Et les meubles ont bougé. »
Marioupol : aucune aide humanitaire
« Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville », a témoigné le maire adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. Et d’ajouter, non sans amertume : « La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherchent la nourriture dans les magasins abandonnés. »
Les chemins de fer ukrainiens endommagés
La compagnie ukrainienne de chemin de fer a fait savoir ce lundi sur Telegram que « plusieurs missiles [étaient] tombés à proximité des installations ferroviaires » dans l’ouest du pays, sans toutefois faire de victimes ni entraver la circulation, relaye 20Minutes. « Nous réparerons notre infrastructure endommagée. Le chemin de fer continue de fonctionner », a de son côté déclaré le président du conseil d’administration de la compagnie, Alexandre Kamychine, tout en partageant un cliché sur lequel on distingue des maisons en feu, à proximité d’une voie ferrée.
Aucune évacuation de civils
Ce lundi, aucun couloir humanitaire ne sera mis en place pour permettre l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont fait savoir les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, avant d’accuser Moscou de « blocage » et de bombarder des convois, indique France 24. Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l’armée russe sont « longues et complexes », notamment en ce qui concerne la ville dévastée de Marioupol, désormais en grande partie sous contrôle de Moscou, mais également d’autres localités où se déroulent des combats. « Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires, a-t-elle commenté. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs. »
Dans le complexe Azovstal, « beaucoup de civils »
Tout en ignorant l’ultimatum de Moscou, qui avait demandé aux derniers soldats ukrainiens présents à Marioupol de déposer les armes ce dimanche, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a fait savoir que la résistance allait continuer. « Non, la ville n’est pas tombée. Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il confié auprès de la chaîne de télévision américaine ABC. Pour rappel, la Russie avait demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, de cesser le feu au cours de la matinée puis d’évacuer les lieux à la mi-journée, rappelle Le Figaro. « Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d’avoir la vie sauve », avait assuré le ministère russe de la Défense sur Telegram. Et d’ajouter : « C’est leur seule chance. » Un responsable policier de Marioupol, Mykhailo Vershynin, a indiqué ce dimanche que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées » étaient, à l’heure actuelle, retranchés dans le complexe Azovstal.
La ville de Marioupol encore en partie sous le contrôle des Ukrainiens
D’après le maire adjoint de Marioupol, Sergueï Orlov, la ville est sur le point de tomber dans les mains des Russes. Toutefois, il a assuré auprès de BFM TV, lundi 18 avril, qu’encore « 20 à 25% de la ville [était] toujours défendue, sous le contrôle de l’armée ukrainienne ». Ensuite, l’édile a précisé à nos confrères qu’« entre 100 000 et 130 000 civils [souffraient] du manque d’eau et de nourriture » à Marioupol.
Kiev accuse Moscou de vouloir « détruire le Donbass »
« Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass », a estimé, dans la soirée de ce dimanche 17 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo. « Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d’autres villes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de poursuivre : « Nous faisons tout pour assurer la défense. » Après quoi, il a estimé en ces termes : « Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux […] Vous devez tenir bon. » Et de conclure, à l’intention des Occidentaux : « La nécessité d’un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s’impose chaque jour davantage. »
Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv
Tandis que les bombardements semblaient se concentrer sur l’est de l’Ukraine, et notamment à Kharkiv, un certain nombre de médias rapportent des bombardements à Lviv, une ville située à l’ouest du pays, relate BFM TV. Le maire de la ville, Andriy Sadovyi, a confirmé cette information dans un tweet : « Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv. Les services concernés sont déjà partis sur place. »
L'Humanité
La sédentarité des jeunes est «une bombe à retardement» pour le cardiologue François Carré
EntretienDeux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.
Etienne BonamyDe récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?
En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.
Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?
C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.
Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?
Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.
Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?
En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.
Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?
Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.
L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…
Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.
Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?
Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.
L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.
Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.
- (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
sport BBC
What the world deems to be virtues and vices may have not changed as much as we'd like to think since the Victorian period
In a scene from Hulu's recent limited TV series Pam & Tommy, a fictional publicist is perched on a pink armchair in front of Pamela Anderson, trying to string out a narrative to sell her next blockbuster. Pam (Lily James) has just delivered a monologue in praise of Jane Fonda, declaring how she wishes she didn't care what people thought of her, like Fonda, who balanced on a tightrope, "protesting Vietnam and selling workout tapes… being a feminist and a sex object." When the publicist asks Anderson if she's a people-pleaser, she smiles back delicately, and says, "that's all I do".
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This world that the fictional Anderson wants – freedom from judgement – is not one that her character is ever afforded in the eight-part series. Nor, it seems, is the real Pamela Anderson, who wasn't remotely involved in the making of it. Telling the story of the home video of Anderson and her husband Tommy Lee that was leaked, and became a viral sex tape, Pam & Tommy calls itself: "a love story, crime caper and cautionary tale rolled into one". But who is this supposed to be a cautionary tale for – audiences who deny celebrities their privacy? Or women who dare to believe they might escape judgement?
Western literature and cinema have long told stories in which women fall into good girl/bad girl, virgin/whore dichotomies. The chaste win, and the fallen, well, fall – or are judged more harshly. Fantine, who had a child out of marriage, does not survive Les Misérables, but wholesome Mina Harker survives Dracula; Victorian artists such as those in the Pre-Raphaelite Brotherhood obsessed over painting fallen women, warning what the consequences of losing one's virtue would be. In the modern era, and especially post-MeToo, it's surely time to upend this tired narrative trope to show fuller characters, who are allowed to be flawed.
But what the world deems to be virtues and vices may have not changed as much as we'd like to think since the Victorian period. In my book Losing It, I document how widespread beliefs around virginity and chastity remain today. From sexually inexperienced women being more highly valued as partners in some cultures, to rape victims not being given justice in some countries if they fail a baseless virginity test, or indeed having their past sexual behaviour raised in trials, women's sexual histories continue to attract rather than escape judgement. Dare to transgress the moral expectations of the day, and you might find yourself being judged by nothing other than what you have done in bed and with whom.
TV dramas that revisit former sex scandals remain titillating; the audience's desire to devour every sordid detail remains. But three new iterations of this story have attempted to use that culture to persuade audiences to think a little differently. These dramas ask the viewer to consider how fairly sex scandals' victims have been treated – and what they show is that few saw them as victims in the first place.
Reshaping the narrative
Two of these series are based in a slightly more distant past, which undoubtedly affects the shaping of their narratives. The BBC's A Very British Scandal, released in the US on Amazon Prime this week, centres on the divorce of the Duke and Duchess of Argyll, who were married in 1951. The duchess was a well-known socialite with a vivid sex life; the duke had been married twice before. A tumultuous 12-year marriage ensued, and ended in a famous divorce case, which has been described as an early example of "slutshaming", notorious for the inclusion of a photograph of the duchess performing oral sex on someone who was not her husband. The drama airs nearly 30 years after the duchess died in penury in a nursing home. Then there is Impeachment: American Crime Story, which is decades away from the original affair between its protagonists Bill Clinton and Monica Lewinsky, and is clearly shaped by the fact that Lewinsky herself is a co-producer. In turn, these dramas ask the audience to follow the lives of the duchess and Lewinsky more closely, and with more sympathy than the press of the time ever afforded them.
Pam & Tommy sits slightly apart from these series; Pamela Anderson is neither long dead, nor has she been involved in the making of the show. She in fact declined to be involved, ignored Lily James' requests to make contact, and is now set to tell her story in her own way in a Netflix documentary, perhaps as a way to capture some ownership of the narrative. Despite several attempts in Pam & Tommy to cast Anderson as a victim of the male senselessness around her, it is ultimately a comedy, with breast prosthetics and even an animatronic penis, that does not pretend to be revolutionary. It's actually the controversy of the real Anderson's alleged discontent more than anything in the plot line that should give pause to consider: are women treated better in public life than they were before?
Hulu's recent limited series Pam & Tommy is one of several TV shows that attempt to reshape the narrative of celebrity sex scandals (Credit: Kelsey McNeal / Hulu)
What these dramas do show is that audiences are better at understanding that these women were victims; that one can have consensual sex but then have the boundaries and privacy of that sex so robustly redrawn that it renders you powerless. Each woman is reduced to intimate audiovisual media that they never consented to share with the wider world. They also happen to be the most salacious element of their stories: Anderson's sex tape, Linda Tripp's secret recordings of her conversations with Lewinsky, and the aforementioned photograph of Margaret Argyll. This is of course why these particular documents have been shared in the first place; because they're deemed to be of public interest, despite being amongst the most private information a person can possess. These women were not allowed to be 3D, rounded individuals with privacy rights – they were news stories and consumable sex content for the masses, defined by a moment in their lives that was used against them.
When, in Pam & Tommy, Anderson tries to express how violated she feels that people around the world are watching her at her most intimate, Tommy Lee responds, "It's not anything they haven't seen before," suggesting that Anderson's prior nudity on camera meant that this footage was somehow less invasive. The scene is filmed so that Anderson's horror is writ large on her face, and the viewer feels it too. Similarly, in A Very British Scandal, the Duchess of Argyll is seemingly entitled to nothing as she enters divorce proceedings, with her adultery levied against her in a way that feels disproportionate to her husband's cruelty, violence and avarice; similarly, her faceless lover goes unnamed and unscathed. The consequences don't ever seem to be borne by men. "How many men have you got?", the duke demands in one scene. She retorts: "How many women have you got?" It seems to be a question that the media at the time didn't seem to bother themselves too much about.
A Very British Scandal stars Paul Bettany and Claire Foy as the Duke and Duchess of Argyll, who were embroiled in a very public divorce (Credit: BBC)
These TV series uncomfortably reflect unjust ratios in the real world, and research into how unfairly women are treated helps explain what happened to our sex scandal protagonists, too. Women who attempt to seek justice for privacy violations around other image-based crimes, such as what is often called "revenge porn", have been found to experience victim-blaming that has long been observed in other areas of crime, like rape. In 2016, a Crown Prosecution Audit found that in 309 rape cases in England and Wales, 13% of cases had applications made asking the court to hear past sexual history evidence – despite a legal prohibition that condemns this – and 8% were successful. That is almost 1 in 10 cases in which a woman's irrelevant past sexual behaviour was used to try and discredit her. With "revenge porn", a term commonly used to describe image-based sexual abuse, research from Australia published in 2020 found that victims were perceived as more promiscuous and more blameworthy when they were more naked in the images that were shared.
With the real-life stories of these TV dramas, there is a bizarre inference of the women's complicity in sex scandals they very much did not want; Rand Gauthier, the man who stole Anderson's sex tape, thinks it's fair game because he can't distinguish her from the porn stars he watches obsessively, and in A Very British Scandal, the duke thinks it's fair game because he abhors his wife's behaviour. But these dramas also cleverly toe the line of not removing agency or flaws from its heroines – again, not fitting into the usual good girl/bad girl binary. The duke might be cruel, greedy and violent, but the duchess is no goody two shoes either, writing fake letters attempting to disinherit her stepchildren and performing the adultery she berates her husband for. She wants the photograph to be taken; she documents her extraordinary sex life with souvenirs taken from lovers' clothing, or by writing the coded letter "v" in her diary. The photograph was supposed to be part of that treasure trove, shut away privately in a drawer, and carries even more meaning as her marriage worsens, her husband grows more violent and her dreams of a happy future grow more futile. Anderson's home video is similar, a recorded memory of the actress and her husband after their wedding, preserved forever. Lewinsky may not have known she was being recorded, but she did believe she was sharing important, cherished information with a friend. And why not? Why shouldn't they partake in this recording and gathering of significant sexual memory?
Shaming and victim-blaming
For Impeachment: American Crime Story, the production team have said that Monica Lewinsky fought to have the scene included where she flashed Bill Clinton her thong. Her insistence that her participation in the affair was visible is important, possibly because that's not the point this series makes. It insists that trust of the deepest kind was broken – secrets shared between friends. The affair subjected Lewinsky to a life of public shaming of which she bore the weight, paralleling the inequal power dynamics that the series shows between her and the president.
Clinton may have emerged with marriage and presidency comparatively intact, but he doesn't escape Impeachment: American Crime Story unscathed. The depiction of Clinton's desire to control the narrative in his favour is constantly challenged by everything from the camerawork, shifting from handheld and shaky in his original, more predatory moments with Lewinsky, before turning steady and controlled as she gains more agency and distance from him, to the dialogue itself. In one episode, mid-season, he declares, "No one supports women more than me," but the irony is not lost on either the audience nor on his own wife. In a later episode, Hillary Clinton tells him: "You disorient people just long enough so you can get what you want." He and Linda Tripp are portrayed as villains, in contrast to the flawed yet inherently likeable Lewinsky (Beanie Feldstein). The viewer finishes this series rooting for her far more powerfully than you're left rooting for Anderson or the Duchess of Argyll. In their series, they are allowed some feminist revisionism, but Lewinsky is granted retribution.
Impeachment: American Crime Story stars Beanie Feldstein as Monica Lewinsky, in a retelling of the story of Lewinsky's affair with Bill Clinton (Credit: Kurt Iswarienko/FX)
That most recent era of the 90s/2000s celebrity sex tape now feels like a long time ago. Dwell on these series a little longer and you can't help but ask yourself: would we shame and victim-blame in the same way now? I'm not confident we are so much better than the news consumers of the past. The comedy of Pam & Tommy is reminiscent of the 2014 celebrity nude leak, when hundreds of private photos of mostly female celebrities were released, and it being nicknamed by Reddit and then repeated on mainstream media outlets as "The Fappening" (playing on a slang term for masturbation). That women's images and pasts can be used against them shouldn't be funny. And yet somehow, for many people, it was. And so, while Pam & Tommy is not wholly uncritical – it paints Tommy as selfish and unsympathetic to Pam's experiences, and turns the alleged power players of law, porn and early web media into caricatures – its cast of comic actors means the audience is expected to laugh as often as we're supposed to be horrified by people's profit-driven actions.
While these dramas might help us rewrite our own versions of historic events, it may have less bearing than we might hope for on our ongoing appetite for public shaming and sexism – especially when it comes to celebrity. Perhaps we are yet to truly comprehend what this also means in the age of social media, judging by what research around the world is starting to suggest. An experiment from 2019 run by engineering students at Carnegie Mellon University, which looked at trolling in the Bollywood community, found that the more followers someone had, the less they trolled, and that many of the trolls the researchers interviewed thought they were being funny, not mean, possibly signifying an empathy gap between those with millions of followers and those with barely any. In an Avast Foundation survey in late 2021, more than half of British adults who thought online trolling was fair game believed that celebrities and TV stars sign up to be trolled, and 37% believed they "deserved it". Also in 2021, research from Glasgow Caledonian University found that people victim-blamed celebrities for abuse they got on Twitter.
Celebrities who are also women, vulnerable to victim-blaming over their sex lives, surely face a double bias. Perhaps, rather than making dramas that seem to right historic wrongs, we should be taking a harder look at the present.
Losing It: Sex Education for the 21st Century by Sophia Smith Galer is out now.
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France24 - World
Ronaldo thanks Liverpool fans for show of 'compassion'
Issued on: 21/04/2022 - 14:06
Manchester (United Kingdom) (AFP) – Cristiano Ronaldo expressed his gratitude to Liverpool fans for their show of support after his newborn baby son died.
The fierce rivalry between Manchester United and Liverpool was set aside during the seventh minute of Tuesday's 4-0 win for the home side at Anfield as the entire stadium joined in a minute's applause.
Liverpool fans also sang their anthem "you'll never walk alone".
Ronaldo missed the match to be with his family after he and partner Georgina Rodriguez announced the sad news on Monday.
"One world… One sport… One global family," Ronaldo posted on Instagram, alongside a video of Anfield rising to its feet.
"Thanks, Anfield. Me and my family will never forget this moment of respect and compassion."
Liverpool boss Jurgen Klopp described the ovation as his "moment of the match" despite a resounding win for his side.
Ronaldo and Rodriguez, who were expecting twins, also confirmed the birth of a baby daughter on Monday.
The couple, who met during Ronaldo's time at Real Madrid, have a four-year-old daughter together, while Ronaldo has three other children.
© 2022 AFP
BBC
SANS TITRE
During the day-long shuttle ride from the coastal state capital of Adelaide to the start of South Australia's Mawson Trail, we debated where the bush stopped and the outback began. But there was no doubt we were fully immersed in it when we arrived in the rust-coloured dust of Blinman, an ex-copper mining town where our group of seven friends increased the population by 20%.
We were beginning a 900km, two-week mountain-bike ride through some of Australia's most epic prehistoric sites – the remains of an ancient seabed that 20th-Century explorer and geologist Douglas Mawson called "one great outdoor museum" due to the magnitude of easily accessible sedimentary rock and fossil exposure sites. (The trail has been named in his honour.)
As we left town and pedalled into the crumpled peaks and plunging gorges of Ikara – Flinders Ranges National Park – a classic example of what happens when two tectonic plates decide to butt heads over fault lines – the striking kaleidoscopic mountains looked familiar. Their bands of mauve ribbed with orange quartzite ridges have been widely captured by photographers; the iridescent dawn and pink dusk glows have been worshiped on the canvasses of renowned artists like Hans Heysen. And the way these ranges buckled and lifted has been immortalised in the creation stories of the traditional custodians of this land – the Adnyamathanha people – for tens of thousands of years.
Beyond that, we didn't have the foggiest idea what we would stumble across within our first day's 67km slog.
The Flinders have been called “one great outdoor museum” (Credit: Piter Lenk/Alamy Stock Photo)
As it turns out, the 800 square kms of the Flinders Ranges tell an unparalleled tale about the dawn of life, according to world-leading palaeontologists – one that forced scientists to rethink Earth's geologic time scale.
An inkling was under our noses from the get-go on every Mawson Trail signpost: the illustration of a trio of creatures that resembled a feather, a slice of citrus fruit and the shed exoskeleton of a woodlouse. These are the best-guess recreations of what life looked like 550 million years ago – soft-bodied languid blobs (ranging in size from millimetres to more than a metre) known as Ediacaran Biota, named after the ancient hills in the Flinders Ranges, where their encrusted imprints were found.
The Ediacaran Biota feature on every Mawson Trail signpost (Credit: Tracey Croke)
Soon enough, we were all roasting under soaring mercury while being knocked about by endless parched rocky creeks; we could smell the whiffs of perished wild animals rotting in peace. It was mindboggling to imagine that this semi-arid, rock-littered landscape, now several hundred kilometres from the crashing waves of the ocean, was once lapped by a shallow, warm sea.
Granted, this wasn't exactly yesterday: it happened after the glaciation of "Snowball Earth" had warmed and melted, sparking a biological eruption known as the Cambrian Explosion – a relatively short time period (15 to 25 million years) that was in full swing by around 521 million years ago. It was when many major animal groups alive today burst into existence, including vertebrates – and even a species that would eventually learn to ride bikes over mountains.
We came to a collective red-faced stop to take a break and check our bearings where the Mawson route confusingly criss-crosses with several walking trails, and briefly merges with the (drivable) Brachina Gorge Geological Trail. A lone ghostly gum tree stitched the raw craggy top to an intense cobalt sky.
The sedimentary layers of Brachina Gorge have their own tale to tell (Credit: Robert Wyatt/Alamy Stock Photo)
I slowly scanned the sedimentary layers of the gorge. If you know how to read it, this repository of the planet's evolution is one of the world's best exposure sites, according to Mary Droser, professor of geology at University of California Riverside.
"The Flinders Ranges encompasses a huge swath of time that incorporates all of the really wacky environmental things that were going on, from Snowball Earth to global warming," said Droser. "We can see a 350-million-year window of time from a microbial world through to through to the early history of animals."
This is because the shunting, subsiding and eroding activity of the Flinders left corridors through layers of time – revealing evidence of critical eras and events.
One such chapter in Earth's story was recorded in the western ranges of the Flinders in 1946, when geologist Reg Sprigg was looking for mineral deposits in the low Ediacaran Hills. Sprigg, a keen palaeontologist who studied under Mawson, turned over some of the flaggy sandstone slabs and found an entire community of fossilised imprints, which included five new genera and species. "He knew the age of the rocks, which were older than the Cambrian rocks [that] we know to have fossils with skeletons," said Droser, who is one of the world's leading researchers of Ediacaran fossils. That, she said, meant Sprigg knew these imprints were "very, very significant".
The discovery of the Ediacaran Biota, dating back 570 million years, changed our understanding of natural science (Credit: Zeytun Travel Images/Alamy Stock Photo)
Sprigg's discovery solved one of the greatest mysteries in natural science, one that had kept Charles Darwin scratching his head his entire life. When Darwin wrote On the Origin of Species in 1859, he highlighted his concern about the apparent sudden appearance of Cambrian skeletonised fossils and the challenge it presented to his theory of evolution. He wrote: "… to the question why we do not find rich fossiliferous deposits belonging to these assumed earliest periods before the Cambrian system, I can give no satisfactory answer." This puzzle, known as Darwin's Dilemma, flummoxed scientists for almost a century. But Sprigg found concrete evidence of the missing piece.
Some 570 to 540 million years ago, these empty shapes in the rocks were occupied by the soft-bodied Ediacaran Biota creatures that were a step up from single cell organisms and a step down from animals running around eating each other – making them the earliest known complex animal life on Earth. Never before had so many been found in one place. The discovery revolutionised our understanding of how multicellular animal life evolved.
Over the past 20 years, in a collaboration with a team led by palaeontologist Jim Gehling from the South Australian Museum, Droser has excavated an unpresented 40 "exquisitely preserved" fossiliferous beds in the ancient seafloor at Nilpena, a privately owned sheep station in the western margins of the ranges. These findings have since become part of a 600 sq km protected area – approximately the size of Singapore – called the Nilpena-Ediacara Conservation Park. Nilpena is now globally recognised as the single most important site on Earth for the Ediacaran rise of early animal life, and one of the many reasons a World Heritage bid is underway for the Flinders Ranges.
In 2004, a new, globally recognised geological era that existed between 635 and 540 million years ago was formally created and ratified by the International Union of Geological Sciences. It was named, of course, the Ediacaran.
Pedalling the Mawson Trail takes you through some of Earth’s most important geological sites (Credit: Jenny Nicholson)
More recently, another missing link in the evolutionary puzzle sent revelations through the scientific community. From studying multiple miniscule fossilised burrows found in Nilpena in 2005, Droser and evolutionary biologists had long predicted that in the same period – around 555 million years ago – a more complex creature compared to other Ediacaran Biota was on the move, contracting muscles across its body to travel. In 2020, using 3D laser scanner technology, Droser and her team were able to recreate the creature – a plump, wormy blob, the size of a grain of rice. It had a notable difference compared to other lifeforms in existence at that time: it was the first animal ever to have a front and a back, a mouth, gut and rear end – called a "bilaterian".
This meant Ikaria wariootia, as they named the blob, could possibly be the animal that ate and excreted its way on a long, transformative journey that, eventually, resulted in humans. "It's certainly the oldest bilaterian that we know of," Droser said.
"There are places that have parts of the story, and there are places with phenomenal fossils, but the Flinders has this complete packaging that is really accessible. We can go back in time and see how life unfolded. The record is unparalleled," Droser said.
Before pushing on from Brachina Gorge, we pedalled a few minutes off the mapped Mawson Trail route to see another remarkable point of interest. A bronze disc called the Golden Spike is nonchalantly nestled in the gorge's lower rib lines at Enorama Creek. Resembling a large Olympic medal, it marks the geological starting point of the Ediacaran Age – a time when the early moments of an evolutionary process gave rise to animals, the dawn of life and the journey of humanity… all waiting to be stumbled upon by seven slightly lost and oblivious mountain bikers.
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UN top court raps Colombia over sea row with Nicaragua
Issued on: 21/04/2022 - 14:02
The Hague (AFP) – The United Nations' top court on Thursday ordered the Colombian navy to stop interfering in Nicaraguan waters, ruling on a longstanding legal battle over maritime borders.
The International Court of Justice "finds that by interfering with fishing and marine research activities of Nicaraguan-flagged vessels ... in Nicaragua's exclusive economic zone ... Colombia's has violated Nicaragua's sovereign rights and jurisdiction," presiding judge Joan Donoghue said.
The court "finds by nine votes to six ... that the Republic of Colombia must immediately cease (this) conduct," she said, handing down the verdict at the ICJ's headquarters in The Hague.
In 2012 the ICJ, which rules in disputes between countries, awarded Nicaragua a swathe of disputed Caribbean Sea territory extending 200 nautical miles from its coastline.
But the following year, Nicaragua lodged a fresh case, accusing Colombia of ignoring the ruling.
It alleged Bogota had threatened to use force to back up its claims in the oil- and fish-rich region.
Nicaragua's lawyers also asked the ICJ make Colombia pay compensation for "the threat or use of force by the Colombian navy against Nicaraguan fishing boats".
Colombia denied the accusations, saying its presence in the region was "due to other imperatives", including international maritime rescue and the fight against drug trafficking.
Speaking outside court after the judgement, Colombia's representative, Carlos Gustavo Arrieta Padilla, said he still believed "the ruling is mainly in favour of Colombia".
"They (the judges) did not ask us to cease our presence in Nicaraguan waters... They never ordered us to leave ... the area," Arrieta said.
"The court has maintained the possibility of the Colombian navy being there and doing operations in the fight against organised crime in the area," he said.
Legal ping-pong
In a game of legal ping-pong, Bogota accused Managua of interfering with indigenous fishing rights.
The loss of fishing grounds because of the ICJ's 2012 ruling particularly affected the Raizal people, an English- and Creole-speaking community who are mainly descendants of slaves taken from Africa, Colombia's lawyers said.
However, Judge Donoghue said Colombia "failed to establish that the inhabitants of the San Andres archipelago, in particular the Raizales, enjoy fishing rights in waters now within Nicaragua's exclusive economic zone".
The court nonetheless "noted Nicaragua's willingness ... to negotiate with Colombia an agreement regarding access by members of the Raizales community to fisheries within Nicaragua's exclusive economic zone".
The best way to do this was through a bilateral agreement, Donoghue said.
The judges rejected Nicaragua's claim for compensation.
Strained relations
Although there are no land borders between Nicaragua, located in Central America, and Colombia, in South America, diplomatic relations have been strained for almost a century over disputed maritime limits.
Nicaragua finally took Colombia to the ICJ in 2001, and in 2012 it won several thousand square kilometres (miles) of territory in the southwestern Caribbean that had previously been Colombian.
Colombia, which was left with only seven islets, said at the time it would no longer recognise the court's jurisdiction on border disputes.
Nicaragua then went back to the court in 2013, alleging violations of the judgement by Colombia.
Judges at the ICJ ruled in 2016 that they had jurisdiction in the dispute, brushing aside Colombian objections that the court was not competent to hear the cases.
Countries are obliged to implement judgements by the Hague-based ICJ, which are final and cannot be appealed.
In rare situations where a country refuses, the matter can be referred to the UN Security Council by the complainant country for further action.
© 2022 AFP
BBC
SANS TITRE
When Nerea Safari, 38, became a parent for the second time, she knew she wanted to do things differently. Her first child, by then a teenager, took their father’s last name. But she had other ideas for her new-born daughter.
“There were two first names that I really liked, and I couldn’t choose between them when looking to name my youngest daughter,” she said. “So, I decided to use one of the names as a surname.”
For Safari, the decision to create a new surname was an easy one. She ended up choosing the surname ‘Kimani’, which has Kenyan origins. Safari, who is British but has Kenyan heritage, says the name was a perfect way of honouring her family history; she loved the fact that the word means ‘warrior’. Her partner was relaxed about the idea, and she feels strongly that as society changes, so too should the way we think about what we pass on to our children.
Within her family, she adds, the decision wasn’t a particularly strange one. Her own surname was also created for her; she feels having a different surname from her parents gives her a strong sense of identity.
Although Safari is far from the only parent going against convention in this way, her decision is still something of a rarity. A reported 96% of heterosexual married couples in the US still give their child the father’s name, and in the UK – where Safari lives – around 90% of straight women still take their husband’s name when they marry, many of whom pass it onto their child.
Still, there’s no longer a wholly default option when it comes to picking a surname. Some parents are taking new routes – whether that means hyphenating parents’ surnames, naming a child after just one of the parents or coming up with a new name altogether. But these creative approaches are not always without hiccups.
Nerea Safari chose to create a new surname for her daughter, since she couldn't decide between two first names (Credit: Courtesy of Nerea Safari)
Bucking convention
For most of Western history, parents didn’t have to give much thought to a child’s surname – women would take their male partner’s name when they married, and this would then be passed onto their offspring. But the fact most people still choose to follow the patriarchal tradition suggests how deeply rooted this social norm is.
“Defaults are powerful,” says Matt Wallaert, an applied behavioural scientist, who studies how pressures like identity change people’s behaviour. “I doubt that every child that has their father’s surname does so because their parents carefully considered the action – they simply did what was cognitively easiest.”
However, the changing landscape of families is increasingly disrupting this ‘default’ setting. More children than ever are being born outside marriage or to single parents, and more women are choosing not to take their spouse’s name.
Additionally, “even our systems are now better set up to include more naming options than in the past”, says Michelle Janning, a professor of sociology at Whitman College in Washington, US, with a specialisation in family and gender studies. For instance, women used to have difficulty traveling internationally with a child who had a different last name – but today, this isn’t a barrier.
These evolutions have meant many parents are considering bucking convention. But if parents go their own route, they must take important decisions that can be deeply emotional in nature. This is particularly true in non-traditional family units, where there isn’t a standard convention to follow.
This is the case for Barcelona-based Danny McLoughin, originally from Glasgow, who is in a same-sex relationship. The 30-year-old and his fiancé have already agreed they aren’t comfortable taking the other’s name because they already contend with “ignorant” questions about “who is the man and who is the woman” in the relationship; he feels following heteronormative traditions would play into these stereotypes. This means that there’s no straightforward answer regarding which of their names any future offspring would adopt.
Danny McLoughin and his partner are considering a combination of their two surnames for any future children (Credit: Courtesy of Danny McLoughin)
There’s also the added complication of his fiancé’s surname. Because he already has two last names (Sanchez Medina), McLoughin feels like the option to double-barrel is off the table, as it would ultimately result in a triple-barrelled name.
He and his partner have been going back-and-forth for some time about how they will name future offspring, and are yet to reach agreement. “One potential solution is creating a whole new surname,” he says. “We’ve considered going for McSanchez and combining the two names.”
Cultural considerations
Another factor driving a broader range of naming traditions is the increasing ethnic and cultural changes in Western nations.
“We’re seeing increased diversity of family structures that stem from various global locations where practices differ from Judeo-Christian patriarchal practices,” says Janning. In other words, an uptick in cross-cultural relationships is another key driver in changing naming choices in the Western world, she says.
In the case of McLoughin’s fiancé, his ‘Sanchez Medina’ surname is a combination of his father’s first name and mother’s surname, which is Latino cultural convention. For him and McLoughin, this has factored into the couple’s naming calculus, as it doesn’t leave a clear and straightforward naming route for them to follow.
While some parents choose to preserve cultural traditions in naming, others take a different route, opting for a more anglicised spelling or entirely different version of their surname to pass down the family. This can particularly be the case for parents whose children will grow up in a country different to their own.
“[Choosing a different name] is a common story in a lot of the US’s immigration history, and is often viewed as a way for people to assimilate themselves or present themselves in a favourable way in a new place where they may be seeking employment or social status,” says Janning. “This has softened a bit, but contemporary examples still exist.”
‘Snowflakes in a blizzard’
It might be becoming increasingly common to choose an unconventional surname for a child, but taking this route is still not without complications.
Behavioural scientist Wallaert put his research into practice when naming his now six-year-old son. He and his wife decided that because he had two nephews who shared his surname, while she is an only child, it made sense to use her surname so the family name continued. His surname is complicated to spell and pronounce, he adds, whereas her surname – ‘Sugar’ – is much more straightforward.
Behavioural scientist Matt Wallaert and his wife gave their son his wife's surname because it was simpler and she is an only child (Credit: Courtesy of Matt Wallaert)
But when the couple, who are based in the US, tried to register their son’s name, they found the reaction “strange” – the hospital couldn’t figure out why a married couple would want to name the child after the mother. “They had all sorts of processes for what to do when the father wasn’t in the picture, but I was the one doing the registration, which really tripped them up,” he says.
Although choosing to go against patriarchal naming tradition is still an uncommon choice, as more people do so, it’s possible even these new ways of naming could rapidly evolve in a variety of different directions over the next few decades.
For instance, will children begin to carry triple-, or even quadruple-barrelled surnames, or will double-barrelled-named parents be pushed to make different choices to avoid a wave of lengthy surnames? And will people with newly invented surnames feel less of a strong historical tie to their own names, and therefore be less motivated to pass it on to their child?
“This doesn’t even begin to approach families that aren’t a married man and woman,” says Wallaert. “What about two dads? Two mums? Donors? Surrogates? People have been figuring how to deal with this on their own terms, and as that continues, new cultural norms will emerge.”
The business of picking a surname could be set to get even more complicated, but Wallaert argues at its core, naming has always had some key functions, and humans will continue to find ways to project these important facets of our identity, even when conventions change.
“As humans we are snowflakes in a blizzard. We have a deep-seated need to feel unique but also to feel connected to others,” he says. “Traditionally, we’ve used our first names to express our uniqueness and our last name to express our tribe. Whatever comes, it is those two core needs that we’ll likely continue to honour.”
France24 - World
Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off
Issued on: 20/04/2022 - 19:51
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen went head-to-head in a bruising televised debate on Wednesday night, seeking to sway undecided voters with just days left before the second and final round of the presidential election on Sunday.
Click on the player above to watch a replay of the debate or scroll below for our liveblog coverage of the event.
Macron holds a solid lead in polls ahead of the April 24 run-off, but his political allies had warned against complacency ahead of the prime-time duel with Le Pen – their only direct debate of the campaign.
The far-right leader had cleared her schedule this week to concentrate on preparing for the face-off, hoping to avoid a repeat of the 2017 debate fiasco that ended her hopes of pulling off an upset win five years ago.
In a reversal of roles, it was Macron who took the gloves off this time, tearing into his opponent over her ties to Russia and for wanting to strip Muslim women of their right to wear headscarves in public.
French presidential election © France 24
With Russia's invasion of Ukraine overshadowing the campaign, Macron repeatedly zeroed in on a €9 million loan Le Pen's party took from a Czech-Russian bank in 2014, arguing that because of this debt her hands would be tied when dealing with the Kremlin as a head of state.
“You are dependent on the Russian government and you are dependent on Mr Putin,” he said. “When you speak to Russia you are speaking to your banker.”
Le Pen bristled at the suggestion that she was beholden to Moscow, arguing that her party had only taken the loan because French banks refused to lend to her. “I'm an absolutely and totally free woman,” she said.
The clash came just hours after jailed Russian opposition leader Alexei Navalny had raised the issue of the loan in a Twitter thread, urging voters to back Macron and alleging that Le Pen is too closely linked to Russia.
‘Civil war’
Le Pen's camp had insisted ahead of the debate that cutaway shots be strictly limited – mindful of the damage done by images of her rummaging through her notes while debating Macron in 2017.
Still, Macron could be seen adopting a variety of poses to express scepticism at her arguments, repeatedly raising his eyebrows, crossing his arms or lamenting in apparent bewilderment, “Madame Le Pen, Madame Le Pen!”
The incumbent struggled at times not to sound patronising, as when he urged his opponent to “stop mixing things up”. “Stop giving lessons,” she fired back.
Line of the French debate (so far): “Madame Le Pen. Madame Le Pen. Madame Le Pen. Vous rigolez ou quoi?” -Emmanuel Macron. #DebatPresidentiel #F24
April 20, 2022Aside from Russia, the other explosive clash came when Le Pen confirmed she would ban Muslim women from wearing headscarves in public, describing the veil as a “uniform imposed by Islamists”.
Macron said such a plan contradicted France’s secular rules and would trigger “civil war” in a country that has the largest Muslim population in Western Europe.
Le Pen also vowed to put an end to “anarchic and massive” immigration into France, claiming it was worsening crime.
>> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds
The far-right candidate also sought to appeal to voters struggling with surging prices, portraying herself as the champion of voters unable to make ends meet – though she sometimes struggled as Macron questioned her grasp of economic figures.
She said Macron’s presidency had left the country deeply divided, referencing the Yellow Vest protest movement and claiming that France “needs to be stitched back together”.
When the incumbent ridiculed her plan to dismantle wind turbines and branded her a “climate sceptic”, she batted back, calling him a “climate hypocrite”.
Advantage Macron
Macron is the favourite to win the April 24 run-off and become the first French president to win a second term since Jacques Chirac in 2002. A poll by Ipsos-Sopra Steria on Wednesday put his lead at 12 points.
However, analysts have warned that the result is far from a foregone conclusion, with surveys indicating that more than 10 percent of those who intend to cast ballots have yet to decide.
Shortly after the debate, a snap opinion poll by Elabe said 59 percent of viewers had found Macron the most convincing while 39 percent gave his challenger the edge.
“Macron on the attack, Le Pen on the defensive,” as French daily Le Parisien headlined its Thursday edition. The front page of left-leaning Libération featured a close-up of Le Pen with the title, “Still not up to the task” although the paper also branded Macron “arrogant”.
“Such a waste,” tweeted the election's left-wing third man, Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off. “The country deserved better.”
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Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
BBC
SANS TITRE
On a hot morning in January 2022, a dozen or so women gathered in the airy, high-ceilinged reception of a health centre in Cape Town, South Africa. Seated in plastic chairs, they chatted quietly among themselves, some bouncing babies on their knees while others kept a watchful eye on toddlers playing nearby. It was a big day for these women, who hailed from the surrounding township, Masiphumelele – they were about to enrol in a clinical trial. The intervention in question, however, wasn't entirely experimental, but one that is now a household name: Moderna's Covid-19 vaccine.
It has been more than a year since the first Covid-19 vaccines were administered and nearly 11.5 billion doses later, the available evidence suggests that they're safe and effective for most. But large populations of people were left out of the initial drug trials, excluded because they have underlying conditions such as cancer, hepatitis, kidney failure, rheumatoid arthritis, and diabetes.
Among these groups are those living with infections or illnesses that weaken their bodies' immune systems. This includes HIV, which attacks the body's immune system and can develop into the chronic, potentially fatal condition Acquired Immunodeficiency Syndrome (Aids) if untreated.
The virus affects nearly 38 million people worldwide, two-thirds of whom live in Africa. South Africa, where one in every five adults is believed to be HIV positive, is the epicentre of the continent's crisis. Townships have been particularly affected, many of which were set up under apartheid as racially segregated housing, and currently have high rates of poverty.
Scientists have suspected for some time that Covid-19 vaccines might not protect immunocompromised people as well as those with healthy immune systems. So far, studies suggest that protection rates may be slashed by as much as half for those living with HIV, but experts are now seeking a better grasp of the figures. "There is very little data about vaccine efficacy in HIV [positive] people," says Masebole Masenya, a doctor based at Masiphumelele health centre who is involved in the new trial. "We don't know how many antibodies are produced, how effective they are, or how long they last."
The urgency to find out has practical and moral drivers, in contexts where HIV is so widespread. "If you're going to roll out a Covid vaccine in Africa, it has to work in people with HIV," says physician Katherine Gill, who is in charge of the Masiphumelele test site. It's especially important to understand the vaccines' efficacy because people living with HIV are some of society's most vulnerable to Covid-19, with up to a 70% higher risk of being hospitalised from the disease than the general population.
With modern drugs, it's now possible to suppress HIV to undetectable levels, which allows the immune system to recover (Credit: Getty Images)
"There's a genuine concern that there may be a reduction in vaccine effectiveness in these individuals," adds Linda-Gail Bekker, a physician-scientist and director of the Desmond Tutu HIV Centre in Cape Town. "And I would like to be able to tell them by how much. Thirty eight million people living with HIV – that's a significant group of people who deserve to know."
The new trial aims to answer these questions. How effective is the Moderna vaccine against the Omicron variant of Covid-19? Do people with HIV need more doses to be adequately protected? And how does this change if they've previously contracted the virus?
In total, the Ubuntu study, which is sponsored by the US government, will involve 14,000 people across eight African nations, 90% of whom have HIV. Enrolment began last December and preliminary results are expected by the year's end. It will compare the impact of three doses of the Moderna vaccine in people living with HIV with an identical course in those who are HIV-free. Each group contains a cohort of individuals who have previously had Covid-19 so that investigators can explore how previous infection influences immunity.
Crucially, the trial includes participants with both controlled and uncontrolled HIV, testing the vaccine's efficacy against the reality that many people may not have access to antiretroviral therapy that keeps the virus in check, or may have trouble adhering to it.
"This is probably the largest dedicated trial that is enrolling people living with HIV in the world," says Bekker. "For the first two years [of the Covid-19 pandemic], you could count on your hand how many trials there were involving HIV [positive] people."
This isn't unusual: many drug and vaccine trials exclude immunocompromised participants from initial rounds of studies for safety reasons. This is when the effects of the drug may be less well-known in humans, and the potential for harmful outcomes is higher, so giving it to people whose immune systems are already undermined could put them at greater risk. This is also partly why pregnant women and children are usually excluded from these early rounds – in addition to the potential risk of birth defects and the challenges of acquiring informed consent – though the policy has recently been questioned.
If left untreated, HIV progressively destroys the body's immune cells, leading to an increased susceptibility to infections and certain cancers (Credit: Getty Images)
These concerns are amplified when new technologies are involved, as is the case with some Covid-19 vaccines. "There is no other licensed commercial product based on this mRNA technology. So, there is caution there," says Chris Beyrer, a professor of epidemiology at the Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health in Maryland, who has conducted numerous studies into HIV around the world.
Pharmaceutical companies may also exclude HIV-positive participants for more strategic reasons, such as maintaining the image of a drug's efficacy. "If you [include] a lot of positive patients, and you get more breakthrough infections, that could potentially lower your vaccine efficacy…and make your vaccine less attractive," says Nigel Garrett, co-chair of the Ubuntu trial and head of HIV pathogenesis and vaccine research at the Centre for the Aids Programme of Research in South Africa (Caprisa). He speculates that the pressure to produce clean, uncomplicated results likely increased when companies like Pfizer and Moderna were in competition, vying for the high-stakes title of most effective vaccine.
Similarly, Bekker believes pharmaceutical companies may "worry what they'll do to our results, particularly where immunogenicity may be very important."
In July 2020, several HIV activist groups and research organisations in the United States protested the exclusion of HIV-positive participants from phase II and III of Moderna's vaccine trials, on the basis that when people have HIV that is well-controlled by antiretroviral therapy (ARTs) they don't qualify as "immunodeficient", because their treatment gives them comparatively normal immune function.
Additionally, the groups argued that pharmaceutical companies have an obligation to inclusively test a drug that will become a necessary, routine protection against a life-threatening disease. Moderna ultimately reversed its decision a month later and began including participants with well-controlled HIV. Soon afterwards Pfizer said it would start enrolling HIV-positive patients too.
Despite this development, Moderna's trial was still restricted to limited numbers of HIV-positive participants, all of whom had well-controlled HIV, says Garrett. The situation was similar for Johnson & Johnson's trial – HIV-positive participants numbered roughly a thousand, according to Garrett.
This was so few by large clinical trial standards that it resulted in "less than 10 endpoints, or outcomes in the study, so it was very difficult to draw any meaningful conclusions from the findings," says Garrett. "Most of the studies just didn't have people that were controlled [for HIV]...and not many took place in Sub-Saharan Africa."
In South Africa, townships have double the national prevalence of HIV (Credit: Getty Images).
This is one reason some experts believe a dedicated, large-scale clinical trial that teases out HIV's interaction with the vaccine is needed.
Beyond fairer healthcare provision for those living with HIV, part of the motivation for understanding vaccine efficacy in this group is that it could also help to prevent the emergence of new variants of Covid-19. Beyrer explains that in a healthy immune system infected with the virus, the body can clear it quite quickly. But "if your immune system isn't functioning well and you can't clear the virus, you drive it to mutate around your immune system," he says. This process of prolonged infection gives Covid a chance to try on new hats and reinvent itself, possibly transforming into a "variant of concern" – one like Delta or Omicron that is highly-infectious and virulent.
Research does show that people who are immunosuppressed – not just by HIV, but other conditions too – can accumulate multiple Covid-19 variants. In a case documented in the spring of 2020, Boston physicians discovered that a 45-year-old man living with a severe autoimmune disease had acquired more than 20 mutations over the course of five months. In another case, a 36-year-old HIV-positive woman from South Africa carried Covid for 216 days, during which the virus mutated more than 30 times.
The likelihood of mutation may also increase in HIV-positive people with low viral suppression – meaning there is more virus circulating in the body, and immunity is weakened. This describes about 30% of people living with HIV in South Africa, Garrett says. "That would be about two million people in South Africa maybe walking around with an unsuppressed viral load… that could be almost like an incubator for variants of concern."
Beyrer emphasises that there hasn't been any evidence directly linking an immunocompromised person with the emergence of a single Covid variant. And while there are millions of HIV-positive people in the world, they exist within the context of millions more – some say 2% of the world's population – who live with weakened immune systems.
In light of this, Garrett is wary of the media attention given to the idea of HIV-positive individuals as viral "reservoirs" from which Covid spreads. "We've tried to not overstate this for the last year or so, because it could result in stigma. But I think addressing this scientifically is crucial" – especially because it could help to protect this more vulnerable group.
Having these detailed clinical insights could help drive policy and allow us to employ vaccinations more effectively in service of people living with HIV.
Over the last three decades, more than 2.2 million people have been diagnosed with HIV in Europe, some of whom are at higher risk from Covid-19 (Credit: Getty Images)
Masenya, who was a junior doctor on the wards at the height of the Aids crisis in South Africa in the early 2000s, understands the real-world implications of poor clinical evidence. "It was terrible," he recalls. "People dying like flies because we couldn't understand HIV." This is why clinical trials are so important, he stresses, "because when people have that information, it affects policies in governments and obviously those policies affect healthcare."
One possible policy change that might follow in the wake of the Ubuntu results is the recommendation for Covid-19 boosters. South Africa currently advises that immunocompromised people receive three shots of an mRNA vaccine, or two if they've taken the Johnson & Johnson vaccine. But most Western countries, including the US and the UK, now recommend an additional dose on top of this. That's because "it really takes you up into protected levels," Beyrer says, adding that antibody levels tend to rise between 10 to 30 times with a second booster shot.
In truth, immunocompromised people might need even more than four shots, says Michelle Willicombe, a nephrologist at Imperial College London. She cites concerning data from a study conducted in France, which looked at transplant patients taking immunosuppressants to prevent their bodies from rejecting their new organs. "Just under 20% don't have any antibody responses to the fourth vaccine," she says.
To better understand the situation in the UK, where roughly half a million immunocompromised people live, Willicombe is now co-leading the Melody trial. The study began early this year and will recruit more than 35,000 patients with blood cancers and rare autoimmune diseases, or those who have received solid organ transplants. It's one of the largest ever involving this population. Researchers will study participants' antibody levels – measured by a finger prick blood test – after their third and fourth booster shots, and compare the results to hospital registries, to determine if they've had any severe Covid-19 infections or complications.
"If there is a link, it will give strength to us needing to identify those sub-populations within the immunocompromised people who don't mount an immune response, and perhaps then they require an extra level of protection," she explains.
South Africa is home to the largest population of HIV-positive people in the world (Credit: Getty Images)
Policymaking aside, clinical trial findings involving the immunocompromised can bring about benefits at the individual level. This is what will happen with Ubuntu, says Ivy Fikelephi Kaunda, who works with Caprisa to help recruit participants for clinical trials. Based outside the east coast city of Durban, Kaunda spends much of her time engaging on healthcare issues with residents in the surrounding townships, where over the course of the Covid-19 pandemic, she says she has encountered resistance when encouraging people to take the vaccine. "The ones who are HIV positive will turn and say 'Oh, this is not for us, because we are HIV-positive'." This fear is rooted in the fact that people living with HIV often feel like they are left out, she explains, because they are routinely told that regular treatments are not suitable for them.
But according to Kaunda, this changed with the launch of the Ubuntu trial. When, during her community rounds to recruit participants, Kaunda was able to explain that the trial was tailor-made for people living with HIV, she noticed increasing enthusiasm for the study. Now "when you go to the community people are saying 'I'm part of Ubuntu'... People understand that we also have something for them, and they'll say 'I was part of this change'."
Kaunda speculates that feeling represented by the trial might ultimately encourage more HIV-positive people to get the vaccine – which could be a positive stimulus for vaccination rates.
There's another benefit to the trial, which may play out in the longer term: knowing the precise effectiveness of a vaccine can lay a foundation for improved general healthcare, Bekker believes. "It becomes great advocacy to say to people that the vaccine works, but it's better if your immune system is fully constituted… therefore it's another reason to get tested and to take your [antiretroviral drugs]," she says. "So it's sort of a secondary public health outcome that is ideal in many ways."
Back at the health centre in Masiphumelele, the circle of women fan themselves with wads of paper – consent forms that they need to fill in before the vaccinations can begin. In the centre of the ring, a nurse explains the process, which could take most of the day and will stretch over lunch, which is cooking fragrantly in the nearby kitchen. Their willingness to devote hours of their time could perhaps be taken as an indication that, at the very least, the trial's focus on inclusion is paying off.
"In a world where we recognise that people are marginalised, stigmatised, left behind in clinical research," says Bekker, "we should do our bit to say we don't want to leave people behind."
*This article was supported with funding from the European Journalism Centre, through the Global Health Security Call. This programme is supported by the Bill & Melinda Gates Foundation
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français
Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »
Des coupures pour éviter une panne générale
Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.
Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours
D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
BBC
TikTok helps UK book sales hit record levels, Publishers Association says
Publishers say the popularity of readers discussing their favourite books on TikTok helped lift sales to record levels in the UK in 2021.
Total book sales rose 5% to £6.7bn last year, with fiction, children's and young adult all performing well, the Publishers Association said.
The organisation said four of the top five young adult bestsellers in 2021 had been driven by the BookTok trend.
They included hit titles like They Both Die at the End and We Were Liars.
Publishers Association chief executive Stephen Lotinga said viral videos on platforms like TikTok and YouTube had been "really significant" in encouraging readers to discover books.
"Anecdotally, we've had lots of individual booksellers talking about the fact that they're having lots of young people coming into their book stores, talking about books that they have heard about on TikTok and asking for them," he said.
"It is having an impact on the number of books sold, but the shape of what's being sold is changing as well. Throughout the pandemic period, we saw people increasingly buying what we call backlist books, which are books that have been published in the past."
Many of the titles that have taken off on TikTok are several years old rather than brand new releases.
They Both Die at the End by Adam Silvera, which was the top-selling young adult book of 2021, according to Nielsen, was first published in 2017 before enjoying a resurgence. E Lockhart's We Were Liars, which was third on the list, originally came out in 2014.
Emilie Marneur from publisher Bonnier said We Were Liars sold four times more copies last year than it had in the previous seven, while TikTok also pushed two of the company's other older titles into last year's top 50 young adult bestsellers list.
"The sheer volume of sales we saw in that one year on the back of the TikTok activity far exceeded the combined sales we've seen for those titles over their lifetime before that," she said.
We Were Liars, which has "a very, very dramatic" ending, benefited from a "big trend around books that make you really sad or have a very unexpected ending", she explained.
Mr Lotinga said the overall sales figures reflected "quite an incredible performance" given that book shops were closed during lockdown for the first three months of 2021.
Despite that, print sales were up by 5% over the entire year while sales of audio downloads rose by 14%, but digital sales in consumer publishing were down by 1%.
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France24 - World
EU fraud agency accuses Marine Le Pen of misusing public funds
Issued on: 19/04/2022 - 16:27
NEWS WIRES
Paris prosecutors are studying a report by the European Union's fraud agency accusing French far-right presidential candidate Marine Le Pen and other members of her nationalist party of misusing public funds while serving in the European Parliament.
The report was disclosed by French investigative news site Mediapart just days before Le Pen faces incumbent Emmanuel Macron in a runoff election Sunday that could determine Europe’s future direction. Le Pen's party National Rally seeks to diminish the EU’s powers.
Le Pen denied wrongdoing, dismissing the report as “foul play by the European Union a few days before the second round" of the election. Speaking Monday on a campaign stop in Normandy, she said, “I am well accustomed to this, and I think the French will absolutely not fall for it.”
A similar EU fraud investigation was disclosed ahead of the 2017 French presidential election, which Le Pen lost to Macron. Le Pen was handed preliminary charges by French investigators over that case, which is still ongoing.
Macron, a pro-EU centrist, leads Le Pen in polls ahead of Sunday’s vote, though the race is tighter than when they faced off in 2017.
EU fraud agency OLAF submitted its latest report last month to the Paris prosecutor’s office, which is “in the course of analyzing it,” the prosecutor’s office said Monday. No formal investigation has yet been opened, and no further details were released.
According to Mediapart, the OLAF report found that Le Pen, her firebrand father and party founder Jean-Marie Le Pen and other party members who served in the European Parliament used 617,000 euros of public money for “fictitious” reasons, notably for the benefit of companies close to the party. The fraud office is reportedly seeking reimbursement of the funds and potential fraud and embezzlement charges.
OLAF accused party members of “grave violations” and said the “inappropriate behavior” of members of National Rally - formerly called the National Front - “imperiled the reputation of the Union’s institutions,” according to Mediapart.
OLAF didn't immediately respond to requests for comment Monday, a holiday in Belgium and several European countries.
It's not the first time Le Pen has been accused of misusing EU funds. Among several legal affairs that have dogged her party, Le Pen was handed preliminary charges in 2018 based on a separate investigation by OLAF accusing members of her party of using aides on the European Parliament’s payroll for the party’s political activity. Other French political parties faced similar accusations.
Le Pen, who served in the European Parliament from 2004-2017, smiled for selfies as she met with hundreds of voters Monday in the Normandy town of Saint-Pierre-en-Auge. A small group of Macron supporters came with posters to urge voters to prevent the far-right from running France.
She and Macron face a crucial debate on Wednesday.
(AP)
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FRANCEEU launches process to lift Le Pen's immunity over misuse of funds
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONIn France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow
Perspective
French presidential election: Macron 'trying to speak to voters on the centre left'
New York Times - World
La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania
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El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.
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Por Max Fisher
Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.
Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.
Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.
Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.
Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.
Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.
Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.
El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.
“Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.
“El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.
Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.
Un ideal en franco deterioro
El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.
En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.
De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.
El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.
La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.
Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.
Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.
El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.
Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.
El orden emergente
La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.
Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.
A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.
La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.
Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.
La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.
Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.
Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.
Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.
Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.
La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.
De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.
“Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.
Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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New York Times - World
La bioluminiscencia en fotos: así luce en el mar nocturno de Nueva Zelanda
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Bajo las condiciones adecuadas, las algas marinas emiten una luz que convierte al océano en un espectáculo visual. Captarlo requiere habilidad, paciencia y algo de suerte.
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Por Mike Ives
En las calurosas noches sin luna de Nueva Zelanda, se despliegan por las playas en busca de una presa escurridiza y brillante.
No son cazadores, sino fotógrafos que persiguen la bioluminiscencia, un fenómeno natural en el que las algas brillantes confieren un aura etérea y azul eléctrico a las olas al chocar.
Nueva Zelanda es un lugar especialmente bueno para “perseguir la bio”, como dicen los aficionados. Aun así, es muy difícil predecir dónde y cuándo aparecerá la bioluminiscencia. Y fotografiarla en una oscuridad casi total —a las 3 a.m., de pie, cuando el agua te llega a las rodillas y sostienes un trípode— presenta obstáculos adicionales.
“Es muy muy difícil de ver, y a veces es cuestión de suerte”, dice uno de esos entusiastas, Matthew Davison, de 37 años, que vive en Auckland y a veces se queda fuera hasta el amanecer fotografiando la bioluminiscencia.
“Pero parte del atractivo y de la aventura es que, al ser tan difícil, eso es lo que la hace emocionante”, añadió. “Cuando lo encuentras, cuando das con el oro azul, ¡es una sensación tan buena!”.
Una ‘alarma antirrobo’
La bioluminiscencia es relativamente rara en tierra, pero muy común en el océano. Aproximadamente cuatro de cada cinco animales que viven entre los 200 y 1000 metros bajo la superficie son bioluminiscentes, según la Oficina Nacional de Administración Oceánica y Atmosférica de Estados Unidos. El resplandor se presenta en diferentes colores en tierra, pero en los océanos suele ser de color azul verdoso porque es lo que mejor se percibe en el agua de mar.
Los organismos bioluminiscentes —desde las luciérnagas hasta el rape— crean luz a partir de la energía liberada por reacciones químicas en el interior de sus cuerpos.
Aunque muchos científicos, como Aristóteles y Darwin, se han sentido fascinados por la bioluminiscencia a lo largo de los siglos, las motivaciones de este comportamiento siguen siendo un misterio, afirma Kenneth H. Nealson, profesor emérito de la Universidad del Sur de California que estudió el fenómeno durante décadas.
Por lo general, los científicos piensan que los organismos producen luz para comunicarse entre sí, para atraer o detectar a sus presas, o para emitir una advertencia que les ayude a alejar o evadir a los depredadores.
La explicación más popular de por qué las algas brillan en los océanos es la hipótesis de la “alarma antirrobo”, según el profesor Nealson. Sostiene que los organismos brillan al pasar los peces grandes a fin de ahuyentar a los peces más pequeños que se alimentan de algas.
Las aguas costeras se vuelven azules durante los periodos en que las algas, que viven cerca de la superficie de los océanos, se multiplican en aguas especialmente ricas en nutrientes. Los destellos específicos de luz azul-verde se producen en respuesta a los cambios de presión que crean las olas al chocar.
Según Nealson, las olas no suponen una amenaza para las algas, pero estas se iluminan de todos modos porque están programadas para responder a los cambios de presión que ocasionan los peces cuando pasan nadando por el océano abierto.
“Esa luminiscencia probablemente no ayuda en absoluto a las algas que están en la cúspide de la ola y que emiten la luz”, dijo el profesor Nealson. “Pero si estuvieran un poco más lejos de la costa, podría ser un mecanismo de comportamiento muy bueno” porque podría ayudarles a ahuyentar a los depredadores.
Ver el azul
Los fotógrafos que se dedican a la caza de la bioluminiscencia en Nueva Zelanda, muchos de los cuales tienen trabajos diurnos, afirman que el verano suele ser la mejor época para detectarla. (El verano va de diciembre a marzo en el hemisferio sur). Dicen que las noches después de las tormentas son las mejores, porque el agua que fluye de la costa hacia el océano a menudo incluye material rico en nutrientes que atrae a las algas.
Davison, desarrollador de productos para una empresa tecnológica, tiene un método para encontrar la bioluminiscencia. Primero estudia las imágenes de satélite para identificar las floraciones de algas en la costa. A continuación, examina otros indicadores, como la dirección del viento y los patrones de las mareas, para predecir dónde pueden brillar las aguas.
Pero él es una excepción. Otros fotógrafos se basan principalmente en una mezcla de suerte, intuición y algún que otro aviso de los vecinos que detectan chispas de azul durante sus paseos por la playa.
“Si soy totalmente sincero, probablemente ocho de cada diez veces que la capto es por casualidad o simplemente por una sensación visceral de que puede estar por ahí”, dijo Grant Birley, de 48 años, que trabaja en la industria de la ortopedia y a menudo se detiene a fotografiar la bioluminiscencia durante su trayecto de dos horas por la costa de la Isla Norte de Nueva Zelanda. “No es para nada una suposición fundamentada”.
Una de las fuentes de información es un grupo privado de Facebook que se creó hace dos años para que los habitantes de la zona de Auckland hablaran de los avistamientos de bioluminiscencia. Ahora cuenta con más de 7000 miembros y acoge a unos 2000 nuevos cada verano, dijo Stacey Ferreira, una de las administradoras del grupo.
Ferreira dijo que creó el grupo para que otras personas pudieran “tachar este hermoso fenómeno de sus listas de deseos”, como hizo ella en 2020. “¡Ha sido genial!”, escribió en un correo electrónico. “Se han unido personas de todos los ámbitos: talentosos entusiastas de la fotografía, investigadores de la bioluminiscencia, científicos, familias y todos los demás”.
Fotografías en la oscuridad
Para los “cazadores de bioluminiscencia”, encontrar el resplandor es solo el comienzo del proceso de captura de una imagen memorable. Tras llegar a una playa, suelen colocar trípodes en el oleaje y pasan horas fotografiando, a veces en una oscuridad casi total, mientras las manchas azules parpadean intermitentemente en la orilla. A veces, el parpadeo desaparece al cabo de unos minutos y vuelven a casa con las manos vacías.
Cuando la “bio” está presente, un desafío clave es decidir cuánto tiempo exponer una imagen. Birley dijo que el tiempo puede oscilar entre un segundo y casi dos minutos y que puede ser difícil comprobar sobre la marcha —mirando la diminuta pantalla de la cámara— si los tiempos de exposición son correctos.
Otro problema es que las imágenes de la bioluminiscencia a veces incluyen detalles que no eran visibles cuando se disparó el obturador. Esto se debe a que una cámara capta mucho más que el ojo humano, especialmente en las largas exposiciones nocturnas.
“Durante el día miras y dices: ‘Hay un árbol, una puesta de sol y un acantilado, y me voy a mover hacia la izquierda’”, explica Alistair Bain, de 38 años, profesor de secundaria que vive cerca de Birley, en la península suburbana de Whangaparaoa, al norte del centro de Auckland. “Por la noche no tienes nada de eso”.
Encuentros fortuitos
A pesar de todos los desafíos, los fotógrafos dicen que cazar la bioluminiscencia es gratificante en parte porque el fenómeno es infinitamente sorprendente.
Una noche despejada, Bain condujo unos 65 kilómetros hasta una playa donde esperaba fotografiar la galaxia de la Vía Láctea. Cuando llegó, no solo vio un cielo lleno de estrellas, sino una costa resplandeciente. “Fue muy especial encontrarse con eso por accidente”, dijo.
En otra ocasión, Davison salió con pocas expectativas de su carro en una playa. Estaba lloviendo, y supuso que eso sería un problema porque la lluvia intensa suele estropear un espectáculo de bioluminiscencia.
Pero en este caso, la lluvia era lo suficientemente leve como para activar algas brillantes en la superficie del océano hasta donde él podía ver. Así que cogió su cámara y empezó a disparar.
“A menos que estés allí, a menos que lo captures, nadie podría creer —ni siquiera imaginar— lo que estás presenciando”, dijo Davison. “Por eso me encanta hacer fotos y videos de esto. La mejor manera de compartir lo que has visto es a través del poder de una imagen”.
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L'Humanité
Le marqueur de la solidarité
ChroniqueJean-Christophe le DuigouMajoritairement, les Français sont solidaires, et même beaucoup plus que leurs voisins européens. Pourtant depuis 10 ans, différents indicateurs marquent un « durcissement » inhabituel de l’opinion publique vis-à-vis de la pauvreté et des politiques de redistribution[1]. Chômage, RSA, retraites, allocation logement… représenteraient « un pognon de dingue » selon l’expression triviale d’Emmanuel Macron. Et bien sûr il faudrait réduire ces dépenses dont le gonflement proviendrait « du mélange des genres entre dépenses d’assurance et dépenses de redistribution » susurrent les experts[2].
Surfant sur cette vague grossie par les médias, les propositions de réforme de la protection sociale n’ont guère tardé à fuser, laissant entrevoir une période fort agitée pour l’après présidentielles. Marine Le Pen, « oubliant » que les immigrés sont des contributeurs nets au système solidaire, porte le pire des projets ségrégatifs. Une Sécurité Sociale excluant travailleurs et personnes d’origine étrangère porterait un coup fatal à la démocratie et à la République. La droite libérale, quant à elle, esquisse une vision qui en transférant à l’Etat les prestations non contributives, ouvre déjà la protection sociale aux assureurs privés. Emmanuel Macron entend pour sa part étatiser l’assurance chômage et offrir une partie du système de retraite aux fonds de pension. Ne serait-ce pas dans tous les cas une remise en question du principe même de solidarité sur lequel est bâti notre système de protection sociale ?
Si les stratégies sont différentes, leur objectif reste le même : restreindre les dépenses sociales. Alors que la mise en place de la Sécurité sociale avait coïncidé avec une réduction progressive de la sphère de l’assistance qui constituait jusque-là la principale dimension de l’intervention collective en direction des plus démunis, on constate aujourd’hui un renvoi vers cet assistanat pour la couverture des besoins des salariés et ménages, de plus en plus nombreux en situation de précarité. En séparant les fonctions d’assurance des fonctions de redistribution, les gouvernements entendent limiter les seules prestations contributives aux risques jugés « assurables » et conditionner l’octroi d’allocations aux situations les plus difficiles. Ainsi fait-on le tri dans l’indemnisation des chômeurs. Ainsi veut-on subordonner le versement du RSA à une contrepartie sous forme de travail de bas emploi. Ainsi en matière de retraites privilégie-t-on le recul de l’âge de liquidation et le recours à une allocation « minimum vieillesse » pour améliorer les petites pensions, plutôt qu’un « minimum de pension ». Tout ceci à l’opposé de la logique historique qui a présidé à la mise en place de la Sécurité sociale, une sécurité sociale solidaire répondant aux besoins de la population au travers d’un système contributif, sans discrimination.
Un vote Macron au second tour, indispensable pour faire barrage à Marine Le Pen, ne peut signifier de quelque manière que ce soit une approbation du projet macronien dit « social », même amendé.
75 ans après sa création la Sécurité sociale n’a pas du tout vocation à se restreindre. Elle a au contraire besoin de s’élargir. Couvrir les conséquences des risques c’est bien. Eviter qu’ils se produisent est souhaitable, d’autant que ces risques sont inégalement répartis, et ce au détriment des plus précaires. Préserver l’outil que représente notre système social est une nécessité, l’accompagner d’un développement nouveau dans la prévention des risques et dans l’implication collective de tous, est la seule garantie d’une égalité dans la couverture des besoins sociaux.
[1] Evolution du regard des Français sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années CREDOC Rapport R324, décembre 2015
[2] Philippe Trainar, Les Echos 6 avril 2022
Présidentielle 2022 France24 - World
Macron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate
Issued on: 19/04/2022 - 20:45
Benjamin DODMAN
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A pivotal moment in the race for the Élysée Palace, Wednesday’s televised debate between President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen has been shrouded in controversy over the choice of mediator, with both camps accused of vetoing a journalist known for her pugnacious interviews. Watch the debate live on FRANCE 24 at 8:45pm Paris time (GMT +2).
Macron and Le Pen face off in a presidential run-off on April 24, which polls suggest will be a much tighter race than the contest Macron handily won against Le Pen five years ago. The two finalists will once again spar in a televised debate on Wednesday, with Le Pen hoping to erase memories of the embarrassing flop that ended her hopes of pulling off an upset in 2017.
Throughout the campaign, the far-right candidate has toned down her rhetoric and sought to convey an image of calm and composure. She is expected to play by the same rulebook during Wednesday’s debate, ditching the mercurial belligerence of five years ago in favour of a more “presidential” pitch.
French presidential election © France 24
Le Pen, who blamed her 2017 fiasco on fatigue, has cleared her schedule this week to prepare for the make-or-break debate. To avoid being unsettled, she has made sure she will not be facing the news anchor who has repeatedly rattled her in the past: Anne-Sophie Lapix, the star presenter for France’s main public broadcaster, France 2.
It helped that the incumbent president had no greater desire to face Lapix, whom he has studiously avoided throughout the campaign.
Le Pen’s grudge
While Macron has denied reports that he vetoed Lapix, his challenger has had no such scruples. “Marine Le Pen does not want Anne-Sophie Lapix to mediate the debate,” Le Pen's No. 2, Jordan Bardella, told a private broadcaster last week, claiming the France 2 journalist was “unable to conceal her hostility” towards his candidate.
The animosity towards Lapix goes back to Le Pen’s first presidential run in 2012, when the news anchor pulled out a calculator to show her economic platform did not add up. More recently, Lapix poked a gaping hole in Le Pen’s otherwise successful attempts to sidestep her ties to Russia’s Vladimir Putin, recalling the large sums her far-right Rassemblement National (National Rally) party owes Russian creditors.
“How does one claim full independence while owing eight million euros to Putin’s friends?” Lapix asked a flustered Le Pen, shortly after Russia’s invasion of Ukraine. The nationalist leader, who has largely evaded scrutiny of her Russian ties during the campaign, blasted the question as “slanderous”.
“Back in 2012, Lapix caused a stir because because she was one of the first journalists to destabilise Marine Le Pen – it’s an old grudge,” said Corinne Vanmerris, a journalist and director of the École supérieure de journalisme in Lille.
“The media have long been uncomfortable dealing with the far right,” she added. “It took a while for journalists to find the right tone, treating the National Rally like other parties but without playing their game.”
Upsetting the Élysée
While France 2’s primetime news bulletin is hardly known as a paragon of inquisitive journalism, Lapix has introduced an incisive edge that was singularly lacking under her predecessors. Her trenchant questions, always delivered with a smile, have unsettled politicians and prompted backlash in the past.
“I smile a lot, apparently it’s a defect,” she said in a radio interview in 2020, citing frequent accusations that her smile was “sardonic”. That year she closed her Twitter account over the torrent of abuse her interviews elicited.
“Lapix is no more aggressive than others, but she’s tenacious. She’ll go after politicians or rectify their statements,” said Vanmerris. “Many politicians find it disturbing, but it’s her job.”
According to French media reports, the list of aggrieved politicians includes Macron himself.
The Élysée Palace’s dislike for Lapix dates back to a rocky interview with then prime minister Edouard Philippe in which she questioned the wisdom of doggedly going ahead with a first round of municipal elections on March 15, 2020, even as Covid-19 infections were spreading like wildfire and other countries had declared a lockdown. France itself declared a nationwide lockdown the very next day.
Macron's office deemed her tone aggressive, according to French daily Le Monde, noting that the president has largely boycotted the channel since then. When France 2 contacted the presidency in December 2021 for an interview on Macron’s five years in office, the answer was a laconic, “No comment.”
Instead, the president invited France 2’s main competitor, TF1, a private broadcaster and co-host of Wednesday’s presidential debate, for a lengthy interview at the Élysée Palace.
Vetoes on journalists ‘must be abolished’
The final stretch of the campaign followed much the same pattern. Alone of all candidates, the incumbent refused to take part in France 2’s flagship campaign shows, but appeared twice on TF1. In order to comply with campaign rules giving all candidates equal media time, the channel was forced to broadcast segments of Macron’s one and only campaign rally – a special treatment many journalists felt added insult to injury.
“Mister Macron, why do you turn down France 2’s invitations?” representatives of the France 2 newsroom asked in an open letter to the president on April 4, noting the president had skipped “every one of the channel’s numerous political programmes”.
>> French presidential election: How France regulates candidates' air time
While no one has contested the appointment of another France 2 journalist – the equally assertive Léa Salamé – to mediate Wednesday’s debate in partnership with TF1’s Gilles Bouleau, reports last week that the candidates had preemptively vetoed Lapix’s name further angered the channel’s already disgruntled newsroom.
“This right to veto journalists smacks of a bygone era and must be abolished,” said the SDJ union of journalists representing France 2’s parent group, France Télévisions. “The choice of mediator belongs to the newsroom and the newsroom alone,” added another union, the SNJ-CGT.
Assurances by the group’s management that no one had been vetoed failed to dispel the sense that the broadcaster had cowed to the candidates’ demands. Neither did the Élysée Palace’s claims that it had no issues with the French 2 presenter.
“Vetoing Lapix or anyone else is petty and ridiculous,” said prominent TV journalist Jean-Michel Apathie, who accused “both Macron and Le Pen of behaving like little kings”.
Presidential debates have always been the subject of painstaking negotiations between TV channels and the candidates’ respective teams. Ahead of the 2007 debate pitting Nicolas Sarkozy against Ségolène Royal, the two sides wrangled over such details as the studio’s precise temperature.
“None of this is new, organising debates has always been highly strategic,” said Vanmerris. “But it doesn’t make it any less shocking. Newsrooms should be able to choose debate hosts themselves.”
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French presidential electionWhy Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONKeen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Borrowing from the left, Macron signals greener pitch at Marseille rally
BBC
Queen gets her own Barbie for Platinum Jubilee
The Queen has been transformed into a Barbie doll for her Platinum Jubilee by toymaker Mattel.
The doll, designed to capture the Queen's likeness, is being released on the real-life monarch's 96th birthday on Thursday.
It is part of the Barbie tribute collection, which the company says pays tribute to "visionary individuals with an outstanding impact and legacy".
It was launched last year with a doll of American actress Lucille Ball.
Queen Elizabeth II's barbie doll is being released to commemorate her 70 years on the throne.
Dressed in an ivory gown with blue ribbon, the doll features details drawn from the monarch's past. It wears a recreation of the tiara worn by the Queen on her wedding day, and pink and blue ribbons modelled after ones given to her by her father George VI and grandfather George V, the company says.
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Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte
Issued on: 19/04/2022 - 10:14
French far-right leader Marine Le Pen registered her highest score in the first round of the 2022 presidential election in the overseas French department of Mayotte, an Indian Ocean archipelago located 8,000 km from Paris.
The leader of the Rassemblement National (National Rally or RN) party received 42.68 percent of the vote in Mayotte, which voted overwhelmingly in a 2009 referendum to become France's 101st department (and its fifth overseas).
Le Pen's showing in Mayotte, which lies between Madagascar and the African continent, even exceeded her tally in her party’s traditional bastions of Aisne (39.27 percent) and Pas-de-Calais (38.68 percent) in northern France. She also significantly outperformed her two main rivals, far-left leader Jean-Luc Mélenchon (23.96 percent) and President Emmanuel Macron (16.94 percent).
Now on her third presidential campaign, Le Pen is seeing a big boost in Mayotte after a modest start: she garnered just 2.77 percent of the vote during her first bid in 2012. By the first round of her 2017 run at the Élysée Palace her support had rocketed to 27.19 percent, followed by 42.89 percent in the second round – although Macron beat her to take the presidency.
‘Hot buttons’ of insecurity, immigration
Thani Mohamed Soilihi, a senator for Mayotte from the Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (Democrats, Progressive and Independents Group), is “unfortunately, not very surprised” by a result that “follows on from the European elections” of 2019, where Le Pen’s party took more than 45 percent of the vote in Mayotte.
According to Mohamed Soilihi, Le Pen “fans the embers" with her speeches on immigration and insecurity.
“This easy, populist discourse appeals locally. That's what explains her high score,” he told FRANCE 24.
The RN’s favourite themes strike a chord with many Mahorais, he explained. According to a November 2021 report on living conditions and security in Mayotte by France’s national statistics institute INSEE, the archipelago suffers from an “above-normal” level of crime. In 2018 and 2019, crime in every domain – burglaries, theft, and physical and sexual violence – far exceeded the figures for mainland France. Some 18 percent of homes had been burgled at least once in those two years.
“The inhabitants of Mayotte are three times more likely to be victims of theft, either with or without violence,” the report stated.
According to INSEE, 48 percent of Mahorais feel unsafe even in their homes while 52 percent feel unsafe in their neighbourhoods. And these figures are increasing year after year.
Mayotte is also the poorest territory of France. According to the French NGO l’observatoire des inégalités (Inequality Observatory), half of the population in Mayotte lives on less than €260 per month while around 10 percent of the island's population lives on less than €1 a day.
Illegal immigration is also a cause for concern for the population of Mayotte. Boats from the Comoros arrive every day and exasperate the Mahorais, who see the influx as the source of many ills. In a February 2019 report, INSEE found that between “significant immigration from the Comoros” and the departure of “Mayotte natives to the outside world”, 48 percent of the department's population was non-native in 2017, a figure 8 percent higher than in 2012.
This is good news for Le Pen, who spoke at length about these issues during her visit to the archipelago in December 2021.
“Mayotte is almost a laboratory of horrors. (...) This is our future if nothing is done,” she declared in front of voters, many of whom had already been won over.
"I'm not afraid to make the link between insecurity and immigration: in #Mayotte even more than elsewhere, crime and delinquency are linked to a flood of illegal immigration!"
🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR
December 18, 2021Misunderstood on the mainland
Mohamed Soilihi, who supports Macron, acknowledges that Mayotte has seen “very hard times in recent years” but lays the blame on past inaction.
“There is an element of injustice, the result of several years of ineffective action. If previous governments had dealt with these scourges as Macron has done, we wouldn't be where we are today.”
He cites a significant reduction in the number of people living below the poverty line, from 84 percent to 77 percent, during the past five years under Macron.
But some voters feel a different president might do even more.
“The Mahorais feel abandoned. The result is consistent with what is happening. It was important to have a candidate who took into account our fears, our difficulties. Le Pen is the one who convinced us,” explained Daniel Zaïdani, a local politician, speaking to the TV channel Mayotte La 1ère on the night of the first round of voting.
“Emmanuel Macron has shown limitations in relation to what we need,” remarked Zaïdani, who served as president of Mayotte’s General Council from 2011 to 2015 and has since thrown his support behind Le Pen.
While Le Pen spent three days in Mayotte at the end of 2021, Macron contented himself with a video and a letter to the Mahorais and the Overseas Territories on March 17.
Macron’s relationship with Mayotte has at times been fraught. On a visit to an Atlantic search-and-rescue maritime centre in Brittany in June 2017, Macron made an off-hand remark about the “kwassa-kwassa”, the fast fishing boats also used for illegal migrant crossings. “The kwassa-kwassa don’t fish much, they just bring Comorians,” he joked, sparking an avalanche of indignation and criticism.
For the second round on April 24, Mohamed-Soilihi is hoping for a rebound in favour of Macron and is counting on high abstention. “There is more canvassing work to do on the ground,” he added.
Around 60 percent of the voting age population abstained in the first round, the highest rate ever recorded for a presidential election in Mayotte and exceeding the 58.78 percent seen in 2002.
The staunch support for Le Pen and her party seems incomprehensible for those on France’s mainland who are unfamiliar with the entrenched problems on Mayotte. Mocking or angry reactions have flourished on social networks following her strong showing.
“It is an anomaly that a Black population, which is more than 90 percent Muslim, would vote for an Islamophobe – a person from a party whose members regularly make speeches railing against Blacks, Arabs [and] Muslims,” Mohamed Soilihi said.
This article has been translated from the original in French.
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L'Humanité
Scopelec-Orange, le bras de fer se durcit
ActuSous-traitance Ce jeudi, les salariés de la coopérative doivent manifester place de la Bastille, à Paris. Objectif : arracher à leur ex-donneur d’ordres des conditions de départ dignes de ce nom.
Cyprien BogandaLe dossier Scopelec, l’un des plus surveillés par l’exécutif, entre dans sa dernière ligne droite. Ce jeudi, en fin de matinée, les salariés du sous-traitant d’Orange doivent manifester à Paris. Ils réclament notamment de l’opérateur, dans lequel l’État est actionnaire à hauteur de 23 %, qu’il mette au pot pour financer un plan de suppressions de postes digne de ce nom : 800 personnes pourraient perdre leur emploi. Pour comprendre la teneur du problème, il faut faire un petit retour en arrière.
Pendant cinquante ans, les choses allaient plutôt bien entre Orange et son sous-traitant historique, chargé de l’installation et de l’entretien du réseau téléphonique à travers le pays. Mais leur relation a tourné à l’affrontement ouvert à l’automne 2021 : le 16 novembre, la direction de l’opérateur décroche son téléphone pour prévenir son sous-traitant des résultats du dernier appel d’offres qui va l’évincer de plusieurs marchés importants. De nombreuses régions dans lesquelles Scopelec opérait jusqu’à présent (Île-de-France, Normandie, Poitou-Charentes, Limousin…) vont passer sous la houlette de concurrents. En pratique, cela signifie qu’il va devoir s’asseoir sur plus de 40 % de son chiffre d’affaires… Un camouflet que la direction de l’opérateur attribue à des problèmes de qualité. Chez Scopelec, on estime que la décision est le fruit d’une simple logique de réduction des coûts.
« on ne va pas tarder à basculer en chômage partiel »
En attendant, la perte de l’appel d’offres risque d’avoir des conséquences dramatiques sur le plan social. Selon les calculs de Scopelec, 800 salariés sur 3 800, désormais privés d’activité, pourraient se voir licenciés à court terme. « Il y a urgence, explique à l’Humanité la direction de la coopérative. Financer un PSE digne de ce nom coûterait au bas mot 50 millions d’euros, ce qui impliquerait d’engloutir toute la trésorerie de la boîte ; nous n’aurions plus rien, ensuite, pour former les gens et préparer l’avenir. » Orange a fini par lâcher une quarantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires à son sous-traitant, mais ce geste est jugé très largement insuffisant par notre interlocuteur : « La perte des marchés nous prive grosso modo de 200 millions de chiffre d’affaires. La proposition d’Orange ne représente qu’une toute petite part de cette somme ! »
Même colère chez Vincent Tomassetti, représentant des salariés au CSE : « Sur l’enveloppe de 43 millions d’euros proposée par Orange, 10 millions concernent un marché de plantation de poteaux téléphoniques. Le problème, c’est que cela suppose, d’une part, que nous remportions le marché, d’autre part, que les salariés se forment à un métier qui n’a rien à voir avec ce que nous faisons actuellement : il faut savoir conduire des poids lourds, manipuler des bras de grue… »
Le syndicaliste s’inquiète de la situation dans l’entreprise : « Cela devient difficile. Certains restent très combatifs, d’autres moins… Plus de 800 salariés sont actuellement inoccupés, on ne va pas tarder à basculer en chômage partiel, ce qui risque d’aggraver l’hémorragie : on a déjà perdu 1 000 personnes dans le groupe depuis novembre, qui sont parties ailleurs. »
La direction de Scopelec a entamé une bataille judiciaire, soutenue par le CSE de l’entreprise représenté par l’avocat Ralph Blindauer. Objectif : contester la brutalité de la rupture de contrat et obliger l’opérateur à accorder un délai supplémentaire à son sous-traitant, le temps pour lui de se retourner. Saisi en référé, le tribunal de commerce de Paris a débouté la coopérative, qui se dit désormais prête à attaquer au fond. « Nous allons continuer à mener ce combat, mais nous avons peu de temps devant nous, estime Ralph Blindauer. Dans l’immédiat, ce que nous voulons est simple. Pour les salariés qui vont être embauchés par les concurrents de Scopelec (ceux qui ont récupéré les marchés – NDLR), ils devront l’être dans des conditions correctes, avec au minimum reprise de l’ancienneté. Pour tous ceux qui ne pourraient pas être embauchés ailleurs, nous réclamons un plan social à la hauteur. »
Ce jeudi, les salariés doivent battre le pavé place de la Bastille. Et appeler au boycott d’Orange.
orangesous-traitancelicenciements BBC
Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN
By Georgina RannardClimate and Science, BBC News
Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.
The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.
Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.
His celebrated documentaries including The Green Planet and A Plastic Ocean.
Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.
"Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.
"We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."
UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.
"If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.
Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.
Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.
Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.
"He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.
She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."
Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.
"I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.
Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.
"He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.
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L'Humanité
Infopro Digital tarit les salaires
ActuMédias Les salariés du groupe de presse professionnelle voient les bénéfices leur échapper.
Stéphane GuérardD’un côté, un groupe, dont le chiffre d’affaires croît de 20 % chaque année depuis 2001, en passe d’être croqué par des fonds d’investissement pour 2 milliards d’euros. De l’autre, des négociations salariales s’achevant sur des revalorisations collectives bien moindres que l’inflation, assorties d’augmentations individuelles opaques, le tout dans une ambiance de travail délétère. Bienvenue dans l’univers d’Infopro Digital. Le mastodonte de la presse professionnelle, éditeur de l’Usine nouvelle, LSA, l’Argus de l’assurance, le Moniteur ou encore la Gazette des communes et le Courrier des maires, propose un cocktail social explosif.
Depuis le début de l’année, les salariés multiplient les jours de grève. Vendredi, une centaine de permanents et pigistes de l’entité Gisi (Groupe Industrie Services Info) ont rangé leur clavier. Le 15 mars précédent, plus de 150 employés du siège social d’Antony avaient débrayé à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC et SNJ. À l’époque, les négociations sur les rémunérations venaient de s’ouvrir. Sur fond d’inflation à 3 %, 1,8 % de revalorisation était proposé pour les salaires inférieurs à 27 000 euros annuels ; 0,5 % pour ceux jusqu’à 37 000 euros et 2 % pour les pigistes. Un mois plus tard, les 3 % fermes et définitifs pour les bas salaires et piges ne compensent même pas l’envolée du coût de la vie (4,4 %). De quoi raviver la colère des représentants du personnel, unanimes, d’autant que les propositions patronales « ne sont, d’après eux, pas non plus à la hauteur des bénéfices faramineux que le groupe Infopro Digital réalise grâce à notre travail. Les sommes allouées pour les augmentations collectives représentent à peine 0,01 % des bénéfices de 2021, qui s’élèvent à 170 millions d’euros, selon l’Agefi ».
La direction dévie ces critiques en donnant rendez-vous pour de prochaines négociations sur l’intéressement. Mais l’espoir, seul, ne fait plus vivre le personnel. Car celui-ci voit le fruit de son travail générer des profits (le chiffre d’affaires est passé de 23 millions d’euros à 445 millions entre 2011 et 2021) que le fonds britannique TowerBrook Capital Partners capte méthodiquement depuis qu’il a acheté en 2016 l’entreprise via un LBO, soit en faisant porter l’acquisition sur l’endettement du groupe. Depuis, et comme le relève un rapport d’expertise titré « Risque grave relatif à la charge de travail et risques psychosociaux », rendu au CSE fin 2021 à la suite du suicide d’un salarié, la croissance de l’entreprise est le fruit « d’une stratégie de maximisation financière assurée pour l’essentiel par la compression continue des moyens des entités acquises ». Pour les salariés, les conséquences sont lourdes : « Les politiques de gestion des ressources humaines sont instrumentalisées et détournées de leur visée première dans le but de verrouiller toute expression d’un point de vue n’allant pas dans le sens souhaité. » L’appel des syndicats à la direction n’en est donc que plus vibrant : « Aujourd’hui, c’est à l’entreprise de réaliser des efforts importants pour ses salariés. »
médiaspresse numériqueSalaires et pouvoir d'achatinflation France24 - Monde
Pour la première fois en dix ans, le géant du streaming Netflix perd des abonnés
Publié le : 20/04/2022 - 03:24
FRANCE 24
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La plateforme de streaming Netflix a perdu des abonnés pour la première fois en dix ans, une baisse en partie causée par la suspension du service en Russie. Pour rétablir la situation, l'entreprise américaine compte resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe.
Après des années de conquête des utilisateurs à grande vitesse, le géant du streaming Netflix a perdu 200 000 abonnés dans le monde au premier trimestre par rapport à fin 2021, une première depuis plus de dix ans. Et il s'attend à en perdre encore plus au printemps.
La nouvelle a fait dégringoler l'action de 25 % mardi, lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Pour rétablir la situation, le pionnier du secteur compte avant tout resserrer la vis du côté des partages d'identifiants et mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes de ne pas payer pour l'accès à la plateforme. Et investir toujours plus dans la production des contenus pour ne pas céder trop de terrain à la concurrence, comme Disney+, qui cartonne depuis son lancement fin 2019.
Chiffres gonflés pendant la pandémie
"Nous savons que (la perte d'abonnés) est décevante pour nos investisseurs, et c'est décevant bien sûr, mais (...) nous sommes déterminés à parvenir à ces objectifs et à revenir dans leurs bonnes grâces", a déclaré Reed Hastings, le cofondateur de l'entreprise, lors de la conférence aux analystes.
Netflix a eu des chiffres gonflés pendant la pandémie de Covid-19. Le marché s'attendait à une correction, mais pas aussi forte. Le pionnier du secteur avait prévu de gagner 2,5 millions d'abonnés supplémentaires – et les analystes en escomptaient encore plus – mais en a, au contraire, perdu, ramenant son total à 221,64 millions d'abonnements.
Cette baisse a été en partie causée par la suspension du service en Russie, qui a entraîné une perte nette de 700 000 abonnements. "Sans cet impact, nous aurions eu 500 000 abonnements supplémentaires" par rapport au dernier trimestre, a précisé Netflix dans son communiqué de résultats.
Le partage gratuit des comptes, c'est bientôt fini
Netflix estime que plus de 100 millions de foyers ne payent pas d'abonnements. "Nous devons juste faire en sorte qu'ils payent au moins en partie pour le service qu'ils adorent", a indiqué Reed Hastings.
Début mars, le groupe a lancé des tests dans des pays sud-américains pour facturer à ses clients l'ajout de profils supplémentaires à leur compte. La plateforme prévoit d'installer ce système sur ses principaux marchés d'ici un an.
"On ne cherche pas à empêcher les gens de partager, mais on va vous demander de payer un peu plus pour le faire", a résumé Greg Peters, le directeur des opérations.
L'entreprise ne veut pas affecter une autre mesure, celle dite de "l'engagement", c'est-à-dire le temps passé par les utilisateurs à regarder des films et séries. De ce côté, "nous allons très bien", a assuré le directeur général, Ted Sarandos, évoquant un film et une série à succès : "Il faut que nous un ayons un 'Adam Project' et un 'Bridgerton' tous les mois pour que le service soit tout le temps à hauteur des attentes."
Publicité et jeux vidéo
En tout, Netflix a réalisé 7,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires de janvier à mars, soit près de 10 % de plus qu'il y a un an, notamment grâce à l'augmentation du nombre d'abonnés sur un an (+6,7 %) et la hausse de ses tarifs. Mais l'entreprise a vu son bénéfice net baisser à 1,6 milliard de dollars, contre 1,7 milliard au premier trimestre 2021.
Elle envisage désormais de proposer des abonnements moins chers, avec de la publicité, d'ici un an ou deux.
Pour diversifier ses sources de revenus, Netflix s'est aussi lancé dans le marché lucratif des jeux vidéo. En septembre, la société a racheté son premier studio de jeux vidéo, Night School Studio, une start-up californienne. Et en novembre, elle a lancé plusieurs jeux mobiles pour ses abonnés, dont certains inspirés de l'univers de la série de science-fiction et d'horreur "Stranger Things".
Avec AFP
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France24 - World
Several dead, others wounded after small plane crashes into Haiti road
Issued on: 21/04/2022 - 04:40
NEWS WIRES
At least six people died in a small commercial plane crash in Haiti on Wednesday, according to police.
The aircraft was flying from the capital of Port-au-Prince to the southern town of Jacmel, Pierre Belamy Samedi, police chief in the suburb Carrefour where the plane crashed shortly after takeoff, told AFP.
“I saw five unmoving bodies and at least three injured people who were not in the plane,” he said.
Earlier he said the pilot had survived, but police later clarified that the pilot was among the five dead on board the aircraft.
The crash also killed a motorbike driver and wounded five other people on the ground, according to Judge Moise Jean. All the wounded were taken to hospital.
Samedi said the plane also struck a truck carrying consumer goods.
“I am profoundly saddened, after this crash of a small plane on the Carrefour roadway which has caused deaths and injuries,” Prime Minister Ariel Henry tweeted Wednesday evening.
Je suis profondément attristé, suite au crash d’un petit avion sur la route de Carrefour, ayant causé des morts et des blessés. J’adresse mes sympathies aux familles des victimes, que ce nouveau drame vient de plonger dans la plus grande désolation.#Haïti
April 20, 2022“I offer my sympathies to the families of the victims, for whom this latest development has just brought great desolation.”
Air traffic has grown substantially in Haiti over the last year, as gang violence near Port-au-Prince has blocked road connections from the capital to other parts of the country.
(AFP)
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Two journalists shot dead by gang in Haiti
Colombian ex-soldier accused of Haitian president's murder extradited to US
American missionaries describe daring escape from Haitian kidnappers
L'Humanité
Jugement historique contre Deliveroo
ActuUbérisation Mardi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné la plateforme de livraison de repas à une amende de 375 000 euros pour travail dissimulé. Une victoire qui devrait en appeler d’autres.
Pierric MarissalSigne qui ne trompe pas, après le rendu, mardi, du délibéré, la grosse douzaine d’avocats représentant Deliveroo et ses anciens dirigeants se sont enfuis au maximum de la vitesse permise par leurs souliers vernis, pour échapper aux caméras venues assister au dénouement de ce premier procès de l’ubérisation au pénal. La condamnation a en effet été sévère, suivant pour l’ensemble les peines requises par la procureure, le mois dernier, au terme d’une semaine d’audience.
Pour la plateforme, la présidente du tribunal correctionnel de Paris inflige une amende de 375 000 euros, le maximum prévu pour le délit de travail dissimulé, et oblige l’entreprise à afficher pendant un mois la condamnation en page d’accueil de son site. Les deux anciens dirigeants français poursuivis se voient, eux, condamnés pour le même délit à 30 000 euros d’amende, ainsi qu’à une peine d’un an de prison avec sursis et de cinq années d’interdiction de diriger une entreprise, avec sursis également. L’ancien directeur des opérations est, lui, déclaré complice du délit et voit sa peine réduite à quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Mais ce n’est pas tout.
En effet, l’Urssaf réclame 9,7 millions d’euros d’arriérés de cotisations sociales à Deliveroo pour la période couverte par le procès : du 20 mars 2015 au 12 décembre 2017. La plateforme et ses deux anciens dirigeants devront aussi solidairement verser 50 000 euros à chacun des syndicats partie civile (CGT, CGT transports, Union Solidaires, SUD commerces et services, SUD commerces et services Île-de-France et le Syndicat des transports légers), auxquels il convient d’ajouter les frais de défense. Quant aux près de 150 livreurs partie civile, ils recevront également entre 500 et 3 000 euros chacun de dommages et intérêts pour préjudice moral. L’addition promet d’être salée.
Pourtant, dans les minutes qui ont précédé l’annonce du délibéré, le stress était plutôt du côté des parties civiles. Une décision, la semaine dernière, d’une chambre de commerce refusant la requalification d’un chauffeur VTC n’était pas un bon présage. Mais, lorsque la présidente du tribunal, lors de sa déclaration liminaire, a jugé que Deliveroo n’était « pas une plateforme de mise en relation, mais de services, puisqu’elle permet aux restaurants d’éviter d’avoir un service de livraison et aux clients de se déplacer », les mines ont commencé à se déconfire sur le banc de la défense. Puis, la juge a caractérisé l’infraction, insistant sur les pouvoirs de directive, de surveillance et de sanction qu’exerce Deliveroo sur ses livreurs « qu’elle traite comme une variable d’ajustement », a souligné le tribunal, avant d’asséner les peines.
« C’est une condamnation historique ! » a lancé le secrétaire confédéral de la CGT, Fabrice Angéi, au sortir de l’audience. « Mais le combat n’est pas fini, Deliveroo agit, avec la complicité du gouvernement, à rendre plus difficile toute nouvelle condamnation pour travail dissimulé : la loi sur les élections des travailleurs des plateformes en est un exemple », pointe le syndicaliste. Tout sourires, Laurent Degousée, codélégué de SUD commerces, cite un proverbe africain qui dit qu’ « un mensonge peut courir des années, mais il suffit d’une journée à la vérité pour le rattraper, eh bien, voilà, pour Deliveroo, c’est fait ! » lance-t-il un brin lyrique.
Une victoire pour le monde du travail
« C’est un événement considérable, confirme le sénateur communiste Pascal Savoldelli, venu pour l’occasion. Des délinquants modernes ont été condamnés sur tous les plans. Cela montre que s’organiser en collectif fonctionne, c’est une victoire pour les livreurs, mais aussi pour le monde du travail en général, car le but de ces plateformes est de faire disparaître le salariat », insiste le coordinateur de l’ouvrage collectif, Ubérisation, et après ?
Une telle victoire va avoir des conséquences pour les prochaines décisions de justice. D’ailleurs, le 6 février 2023, une centaine de livreurs partie civile dans ce procès et défendus par Me Kevin Mention, demanderont une requalification aux prud’hommes. « On voit mal des juges refuser le statut de salarié à des coursiers qui viennent de se voir reconnaître travailleurs dissimulés au pénal ! » lance l’avocat. Me Maxime Cessieux, l’avocat de la CGT, explicite la portée de la condamnation : « La présidente du tribunal a jugé aujourd’hui que l’infraction de travail dissimulé valait pour l’ensemble des livreurs de l’entreprise, pas des individus. On va pouvoir demander l’autorisation au parquet de produire l’ensemble de ce dossier, avec les preuves et les conclusions, aux prochains procès au civil ! »
Revenu seul devant la salle d’audience, après plusieurs dizaines de minutes d’absence, le responsable de la communication de Deliveroo France a laconiquement annoncé que la plateforme se réservait le droit de faire appel, et qu’elle ne quitterait pas le territoire. Une référence au fait qu’après une loi espagnole reconnaissant aux livreurs la présomption de salariat, Deliveroo a préféré fermer boutique en novembre 2021.
DeliverooUbérisation du travailjusticelivreurs à vélo France24 - World
PSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on
Issued on: 20/04/2022 - 23:43
NEWS WIRES
Paris St Germain are on the verge of a record-equalling 10th French title after goals by Kylian Mbappé, Sergio Ramos and Marquinhos earned them a 3-0 victory at Angers in Ligue 1 on Wednesday.
The result put the capital side on 77 points, leading second-placed Olympique de Marseille, who beat Nantes 3-2, by 15 points with five games left.
Should PSG avoid defeat at the Parc des Princes against RC Lens on Saturday, they will clinch the title that puts them level on 10 with St Etienne, who won their titles between 1957 and 1981.
Stade Rennais are third on 56 points after losing 2-1 at Racing Strasbourg, who are now fourth behind them on goal difference.
Also on 56 points are fifth-placed Monaco who beat Nice 1-0 at home.
The top two qualify directly for the Champions League group stage while the third-placed side will play the third qualifying round.
With Lionel Messi and Marco Verratti missing the game through injury, PSG were still a cut above at Angers.
Mbappé put them ahead with his 22nd league goal of the season as he fired home a low shot from just outside the box that Anthony Mandrea could only touch with the tip of his gloves on 28 minutes.
Nine minutes later, Angers threatened with Mohamed-Ali Cho’s strike hitting Keylor Navas’s post.
But PSG doubled their tally on the stroke of halftime when Ramos headed home from Angel di Maria’s cross.
Marquinhos put the result beyond doubt in the 77th minute with a header from another perfect cross by Di Maria, who started in the absence of Messi.
PSG finished with 10 men after substitute Edouard Michut was sent off for a brutal tackle on Romain Thomas.
In Marseille, OM knew that they needed to win to delay PSG’s title celebrations and they twice came from behind to do so.
The visitors opened the scoring when Andrei Girotto headed home after 26 minutes, only for Dimitri Payet to level 13 minutes later with a penalty following a foul by Nicolas Pallois on Boubacar Kamara.
Pallois, however, made up for his mistake with a superb whipped cross that was cleared into the path of Marcus Coco, who found the back of the net with a fine volley one minute from the break.
Payet equalised with another penalty after a foul by Fabio Da Silva on Cedric Bakambu in the 55th minute.
Backed by a raucous crowd, Jorge Sampaoli’s side effectively wrapped it up in the 75th when Amine Harit found the back of the net with a low shot from Gerson’s cutback.
Elsewhere, RC Lens beat Montpellier 2-0 at home to cement seventh place. They have 53 points and trail sixth-placed Nice by one point.
(REUTERS)
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PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille
Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown
FootballChampions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback
BBC
Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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France24 - World
Civilians still trapped as Mariupol evacuation fails, says Ukraine deputy PM
Issued on: 20/04/2022 - 06:22
FRANCE 24
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About 1,000 civilians remain trapped at a steel plant where Ukrainian forces are making their last stand in the besieged city of Mariupol, President Volodymyr Zelenskiy said on Wednesday. Ukraine blamed Russian forces for failing to respect a temporary ceasefire. Follow the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow
A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.
Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.
“The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.
Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.
“Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.
The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.
Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”
The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.
“The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.
It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”
2:38am: Chechen leader Kadyrov predicts Mariupol victory on Thursday
Russian forces said they will seize the Mariupol steel plant that is the last main stronghold of resistance in the besieged city on Thursday after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.
Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since invading Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned towns and cities to rubble.
“Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation,” Ramzan Kadyrov, the head of Russia’s republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.
Ukraine’s defence ministry was not immediately available for comment.
2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine
G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.
In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.
“International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.
12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’
Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.
The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.
“Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.
“Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.
In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.
“Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing materiel support to Ukraine,” it said.
12:34am: US leads G20 boycott of Russian finance officials
US Treasury Secretary Janet Yellen led a multinational group of finance chiefs on a walkout Wednesday as Russian officials spoke during a meeting of the G20, in the latest protest by Western nations over Moscow’s invasion of Ukraine.
Russia’s attack on its neighbour loomed over the meeting of finance ministers and central bank governors from the world’s most developed countries, the first since President Vladimir Putin ordered the invasion in late February.
British and Canadian officials also took part in the boycott, officials confirmed, underscoring the boiling tensions at the gathering convened to address global challenges like rising debt and a possible food crisis.
“Multiple finance ministers and central bank governors including Ukraine Finance Minister (Sergiy Marchenko) and Secretary Yellen walked out when Russia started talking at the G20 meeting,” a source familiar with the event told AFP.
“Some finance ministers and central bank governors who were virtual turned their cameras off when Russia spoke.”
Canadian Deputy Prime Minister Chrystia Freeland tweeted a photograph of the officials who left the meeting, saying, “The world’s democracies will not stand idly by in the face of continued Russian aggression and war crimes.”
The world’s democracies will not stand idly by in the face of continued Russian aggression and war crimes. Today Canada and a number of our democratic partners walked out of the G20 plenary when Russia sought to intervene. pic.twitter.com/J67gU810sO
April 20, 2022
During the gathering, French Finance Minister Bruno Le Maire called on Russian delegates to refrain from attending the sessions, saying “war is not compatible with international cooperation.”
April 21, 12:08am: Israel agrees to supply helmets, vests to Ukraine rescue services
Israel’s defence minister on Wednesday authorised the supply of helmets and vests to Ukrainian rescue services after speaking with his Ukrainian counterpart, an official Israeli statement said, signalling a shift in Israel’s position on providing such equipment.
“In the light of the request made by the Ukrainian side, Israel will provide protective gear for the needs of Ukrainian rescuers and emergency services,” an English-language statement by the Ukrainian Embassy in Israel said, echoing a statement by an Israeli official.
A mediator in the Ukraine-Russia crisis, Israel has condemned the Russian invasion but has limited itself to humanitarian relief. It has been wary of straining relations with Moscow, a powerbroker in neighbouring Syria where Israel coordinates strikes against Iranian deployments.
Both the Israeli and Ukrainian officials stressed that the shipment is meant for rescue services and civilian organizations.
Ukraine previously voiced frustration with Israel’s refusal to provide what it deems defensive aid against Russia. Prime Minister Naftali Bennett said Israel’s “measured and responsible approach” allows it to be “a credible player, one of the few that can communicate directly with both parties, and assist as required”.
The Russian embassy in Israel declined a Reuters request for comment.
11:18pm: Negotiating with Putin like dealing with a crocodile, UK PM Johnson says
British Prime Minister Boris compared negotiating with Russian President Vladimir Putin to dealing with a crocodile as he warned Ukraine it will be hard to negotiate a peace deal with a leader who is so unreliable.
Johnson said Putin has made it clear that he wants to take more Ukrainian territory and could launch another assault on the country’s capital Kyiv.
“How can you negotiate with a crocodile when it has your leg in your jaws, that is the difficulty that Ukrainians face,” Johnson told reporters on a plane to India for a two-day visit.
“It is very hard to see how the Ukrainians can negotiate with Putin now given his manifest lack of good faith.”
10:51pm: Ukraine proposes 'special round' of negotiations with Russia in Mariupol
Ukraine has proposed to hold a "special round" of negotiations with Russia in Mariupol, according to a top Kyiv official.
"Yes. Without any conditions. We're ready to hold a 'special round of negotiations' right in Mariupol," top Ukraine negotiator and presidential aide Mykhailo Podolyak said on Twitter.
"One on one. Two on two. To save our guys, Azov, military, civilians, children, the living & the wounded. Everyone. Because they are ours. Because they are in my heart. Forever."
Yes. Without any conditions. We’re ready to hold a “special round of negotiations” right in Mariupol. One on one. Two on two. To save our guys, Azov, military, civilians, children, the living & the wounded. Everyone. Because they are ours. Because they are in my heart. Forever.
April 20, 2022Another key Ukrainian negotiator, David Arakhamia, said on Telegram that he and Podolyak "are ready to arrive in Mariupol to hold talks with the Russian side on the evacuation of our military garrison and civilians".
Earlier Wednesday, Svyatoslav Palamar, a commander in the nationalist Azov regiment that has been defending the city against Russia's siege, said his forces were ready to be evacuated together with civilians from the strategic southern port.
"We are ready to be evacuated with the help of a third party from the city of Mariupol with our small arms," Palamar said in a video posted on Telegram.
He added that the goal was "To evacuate the wounded, get the bodies of the dead out and to bury them with honours on territory not controlled by the Russian Federation."
At the same time, Palamar said his unit would not heed Russia's demands for the troops to surrender fully with their weapons.
8:45pm: Evacuation from Mariupol 'did not work': Kyiv
Efforts to evacuate civilians from Mariupol failed again Wednesday due to Russian shelling, say Ukrainian officials.
"Unfortunately, the humanitarian corridor out of Mariupol today did not work as planned," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Telegram. She blamed Russian forces for failing to respect a temporary ceasefire needed for the convoy because they were unable to control their own troops on the ground.
President Zelensky said conditions in the besieged port city, which has seen the worst fighting of the nearly eight-week long war, continued to worsen, with about 1,000 civilians still trapped at the Azovstal steel plant, the city's last Ukrainian holdout.
7:09pm: Russian ICBM test 'routine' and 'not a threat': Pentagon
Russia "properly notified" the US ahead of its test launch of an intercontinental ballistic missile (ICBM), said Pentagon spokesman John Kirby, adding that the Pentagon saw the test as routine and not a threat to the US.
Earlier Wednesday, Russia said it had conducted a first test launch of its Sarmat ICBM, a new addition to its nuclear arsenal which President Putin said would give Moscow's enemies something to think about.
Kirby also clarified that Ukraine has received parts for their aircraft from allies but not complete warplanes, correcting an earlier statement that built-up aircraft had been delivered.
While fixed-wing aircraft have been offered by an unidentified country to bolster Kyiv's fight against Russia, "they have not received whole aircraft from another nation", said Kirby.
6:03pm: Talks hinge on Ukraine's readiness to take account of Moscow's demands: Lavrov
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov told his Turkish counterpart Mevlut Cavusoglu in a phone call that the outcome of talks with Ukraine completely depended on Kyiv's readiness to take into account Russia's demands.
Lavrov and Cavusoglu discussed the situation in the besieged port of Mariupol and possible measures aimed at providing safety to civilians, including from foreign countries, said a Russian foreign ministry statement.
5:32pm: EU will do ‘everything possible’ to help Ukraine win war: Michel
Visiting European Council President Charles Michel has said the EU will do “everything possible” to help Ukraine win the war.
Speaking at a joint press conference with Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv, Michel told Ukrainians: "You are not alone. We are with you. And will do everything which is possible to support you and to make sure that Ukraine will win the war."
Michel's trip followed visits this month to Kyiv by European Commission President Ursula von der Leyen, European Union foreign policy chief Josep Borrell and European Parliament President Roberta Metsola.
"We discussed sanctions against Russia, defence and financial support for our state, and answers to the questionnaire for compliance with EU criteria," Zelensky wrote on Twitter.
He was referring to a questionnaire that was handed to him by von der Leyen during her visit to the Ukrainian capital and is considered a starting point for Ukraine in its drive for EU membership.
"Thank you for a meaningful meeting and solidarity with the people (of Ukraine)," said Zelensky.
Informed EC President @vonderleyen about the provision of the completed questionnaire - an important step towards #EU membership! Discussed the increase of security aid to 🇺🇦 in the face of RF's aggression. Also discussed postwar reconstruction. We appreciate the support of 🇪🇺!
April 19, 20224:55pm: Russia tests new intercontinental ballistic missile
Russia has said it has test-launched its new Sarmat intercontinental ballistic missile, a strategic weapon that President Vladimir Putin said would make Russia's foes "think twice".
Putin was shown on TV being briefed by the military that the missile had been launched from Plesetsk in the country's northwest and hit targets in the Kamchatka peninsula in the far east.
4:39pm: Russian, Belarusian players barred from Wimbledon
Tennis players from Russia and Belarus will not be allowed to compete at this year's Wimbledon due to Moscow's invasion of Ukraine, according to a statement released by the Grand Slam's organisers All England Lawn Tennis Club (AELTC).
"We recognise that this is hard on the individuals affected, and it is with sadness that they will suffer for the actions of the leaders of the Russian regime," said Ian Hewitt, chairman of the All England Club.
4:09pm: Civilians under fire in urban areas
Reporting from an abandoned Russian artillery position in the Kyiv satellite town of Bucha, FRANCE 24's Gulliver Cragg points to the destroyed landscape and says something similar is probably happening in eastern Ukraine, where Russian troops have been redeployed following their withdrawal from the Kyiv region.
During the Russian occupation of the towns of Irpin and Bucha, Ukrainian troops said they were reticent to fire in the urban Bucha area since civilians could be hurt. “Ukrainians think that’s why Russian troops fired on civilians as they were trying to leave Irpin and Bucha. They fired on the roads by which they were trying to leave because they didn’t want civilians to leave because they were useful to the Russian troops as a sort of human shield that would prevent Ukrainian artillery from firing on them,” explained Cragg.
The Russians though did not have the same scruples and fired more indiscriminately in civilian areas, said Cragg.
3:11pm: 'I expect to find evidence of genocide' in Mariupol: Ukraine's top prosecutor
In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged port city of Mariupol. The prosecutor general added that Russian forces have committed "sexual crimes" in all occupied areas of Ukraine, targeting women as well as men and children.
More than 7,000 war crime investigations have been opened so far, said Venediktova.
2:54pm: More than a million Ukrainians returned since invasion: border force
Over a million Ukrainians have returned to their country since Russia launched its invasion on February 24, according to a spokesman for Kyiv's border force.
"From that period of time, 1.1 million of our citizens entered Ukraine," border official Andriy Demchenko said at a press conference. He added that "almost five million people" have crossed the Ukrainian border in both directions since war with Moscow erupted.
The UN refugee agency on Wednesday said more than 5 million people have fled Ukraine since the war started. Following the withdrawal of Russian troops in northern Ukraine, as Russia focused on the eastern region, some Ukrainians have returned home, according to the Kyiv border force.
1:41pm: Finnish MPs open debate on joining NATO
Finland's parliament Wednesday will open a debate on whether to seek NATO membership, after Russia's invasion of Ukraine sparked a surge in political and public support for joining the military alliance.
Despite Russia warning of a nuclear build-up in the Baltic should Finland and neighbouring Sweden join the military alliance, Finland's prime minister said that her country would now decide quickly on whether to apply for membership.
"I think it will happen quite fast. Within weeks, not within months," Prime Minister Sanna Marin said last week.
1:31pm: Ukrainian forces stop Russian advance towards Sloviansk, presidential aide says
Ukrainian troops have held up an advance by Russian forces from the northeastern city of Izyum towards nearby Sloviansk, Oleksiy Arestovych, a Ukrainian presidential advisor said on Wednesday.
"They have focused their forces there, that is where they are trying to advance, but so far they are not succeeding," he said in a video address.
Arestovych also said that Ukrainian forces in the besieged city of Mariupol have been holding out, despite persistent Russian attacks on the Azovstal steel plant.
1:11pm: More than 5 million Ukrainians have fled war, UN says
More than five million Ukrainians have now fled their country following the Russian invasion, the United Nations said Wednesday, in Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II.
UNHCR, the UN refugee agency, said 5,034,439 Ukrainians had left since Russia invaded on February 24 -- an increase of 53,850 over Tuesday's total.
"Eight weeks into the conflict, we are at five million and counting, with five million unique stories of loss and trauma," said deputy UNHCR chief Kelly T. Clements.
More than 2.8 million Ukrainian refugees have fled to Poland. Three-quarters of a million have gone to Romania.
1:09pm: EU working to provide alternatives to Russian oil amid German scepticism
The EU Commission is working to speed up the availability of alternative energy supplies to try to cut the cost of banning Russian oil and persuade Germany and other reluctant EU nations to accept the measure, an EU source told Reuters.
Some EU countries are also pushing for other new restrictions nearly eight weeks after Russia began its invasion of Ukraine.
These include excluding Russia's top lenders Sberbank and Gazpromneft from the SWIFT banking system, halting imports of nuclear fuel from Russia, banning more Russian news channels, suspending visas for Russians, and blacklisting additional individuals and companies linked to the Kremlin, diplomats said.
1:07pm: UK's Johnson to offer India alternatives to Russia ties on visit
British Prime Minister Boris Johnson will offer to help India cut reliance on Russian oil and defence equipment when he begins a two-day visit this week that will test his diplomatic skills and provide brief respite from a row raging at home.
On his first trip to India as prime minister, starting on Thursday, Johnson will discuss strengthening security co-operation in meetings with Prime Minister Narendra Modi, a spokesperson for the British leader said.
In the wake of Russia's invasion of Ukraine, Western allies have called for India to speak out against the war. India, which is the world's biggest buyer of Russia's weapons and imports its oil, abstained in a United Nations vote condemning the invasion and has not imposed sanctions on Moscow.
12:56pm: IMF warns of Ukraine war's 'seismic' economic consequences
The "seismic" impact of the war in Ukraine is spreading worldwide, causing the IMF on Tuesday (April 19) to sharply downgrade its 2022 global growth forecast to 3.6 percent. The IMF has also estimated that Ukraine's GDP will collapse by 35% this year, while Russia's output will shrink by 8.5% in 2022. FRANCE 24 's James Andre gives his analysis.
11:57am: Kremlin says reported Wimbledon ban is 'unacceptable'
The Kremlin said on Wednesday that a reported ban on Russian players taking part in this year's Wimbledon tennis tournament in London would hurt the tournament itself given Russia's tennis prowess and was unacceptable.
A report on sports industry news site Sportico on Tuesday said Russian players would be banned because of Moscow's decision to send troops into Ukraine in February.
"Given that Russia is a strong tennis country the competitions (which take this decision) will suffer from this," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.
"To make sports people hostages of political intrigue is unacceptable. I hope the players won't lose their fitness."
11:56am: Kremlin accuses Ukraine of changing tune during peace talks
The Kremlin accused Ukraine on Wednesday of going back on commitments it had made during peace talks and said this was having bad consequences for the negotiations.
Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said the pace of talks left much to be desired and the ball was in Kyiv's court after Russia handed a document to the Ukrainian side. He said Moscow was waiting for a response.
11:56am: Liberal Russian radio station loses appeal against being taken off air
A Moscow court on Wednesday rejected an appeal by liberal radio station Ekho Moskvy, one of the leading current affairs channels in Russia, against the authorities' move to take it off air over its coverage of Russia's war in Ukraine.
Ekho Moskvy stopped broadcasting last month after the prosecutor general's office demanded that access to the station be restricted. It also ordered that its website be blocked for spreading what it called "deliberately false information" about Russia's military operation.
The station, which has rejected the charges, later shut down under pressure from the authorities.
11:32am: Family of captured British fighter says Moscow breaking Geneva rules
The family of a captured British man fighting in Ukraine accused Russia on Wednesday of breaking the Geneva Convention after it broadcast a "distressing" video of him.
Russian state TV aired a video on Monday of Aiden Aslin and another captured British fighter identified as Shaun Pinner asking to be exchanged for Viktor Medvedchuk, a wealthy Ukrainian businessman close to President Vladimir Putin.
"The video of Aiden speaking under duress and having clearly suffered physical injuries is deeply distressing," Aslin's family said in a statement released by his local MP Robert Jenrick. "Using images and videos of prisoners of war is in contravention of the Geneva Convention and must stop."
11:31am: Norway gives Ukraine French-made anti-air missiles
Norway has given Ukraine around 100 French-made Mistral anti-air missiles, the government said on Wednesday.
The Mistral launchers and missiles, which have already been delivered, had until now been mounted on Norwegian navy vessels, the defence ministry said in a statement.
Built from the end of the 1980s by defence group Matra, which later merged with European missile developer MBDA, the Mistral is a very short-range surface-to-air missile. It can be used on vehicles, ships and helicopters, or be portable.
11:21am: Western allies to provide more military support to Kyiv
"The allies agreed on the need to continue their support for the Ukrainians, whether it's economic, humanitarian or military – and also the agreement that they need to continue holding Russia accountable," FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reported from Washington DC.
11:20am: ‘How combat-ready are these forces?’
As Russia launches a new phase in the Ukraine war with the battle for Donbas, there are "US experts saying this is not as intense as it's going to get and that Russia is planning to send yet more troops into these regions" Luhansk and Donetsk, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv. "Apparently there are 22 battalion tactical groups just on the other side of the Russian border [...] ready to be deployed into eastern Ukraine.
"One of the big questions, though, is how combat-ready are these forces? If they're reconstituted from units that were fighting in Kyiv region and Chernihiv region, where they suffered really severe losses and a pretty crushing defeat, it's not clear what their physical state is, what the state of their equipment is and what their morale level is," Cragg noted.
9:12am: Growing majority of Swedes back joining NATO, opinion poll shows
A growing majority of Swedes are in favour of joining NATO, a poll showed on Wednesday, as policy-makers in both Sweden and Finland weigh up whether Russia's invasion of Ukraine should lead to an end to decades of military neutrality.
The poll by Demoskop and commissioned by the Aftonbladet newspaper showed 57 percent of Swedes now favoured NATO membership, up from 51 percent in March. Those opposed to joining fell to 21 percent from 24 percent, while those who were undecided dipped to 22 percent from 25 percent. The March poll was the first to show a majority of Swedes in favour of joining NATO.
9am: EU Council's Michel makes surprise visit to Kyiv
European Council President Charles Michel made an unexpected visit to Kyiv on Wednesday, following a trip to the Ukrainian capital by the head of the EU's executive earlier this month to show support for the nation fighting a Russian invasion.
"In Kyiv today," Michel, head of the European Council that represents the European Union's 27 member states, said in a tweet with a photograph of him at a train station. "In the heart of a free and democratic Europe."
8:19am: Ukraine says corridor agreed for women, children, elderly to leave Mariupol
Ukraine has reached a preliminary agreement with Russia on establishing a humanitarian corridor to evacuate women, children and the elderly from the besieged city of Mariupol on Wednesday, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
"Given the catastrophic humanitarian situation in Mariupol, this is where we will focus our efforts today," she wrote on Facebook.
7:35am: Italy seeks African gas to end dependence on Russia
Italian ministers head to central Africa Wednesday in an urgent quest for new energy deals as Italy scrambles to break away from Russian gas over the Ukraine war. Prime Minister Mario Draghi is looking to add Angola and the Congo Republic to a portfolio of suppliers to substitute Russia, which provides about 45 percent of Italian gas.
"We do not want to depend on Russian gas any longer, because economic dependence must not become political subjection", he said in an interview with the Corriere della Sera daily published on Sunday. "Diversification is possible and can be implemented in a relatively short amount of time – quicker than we imagined just a month ago," he said.
Draghi, who has tested positive for Covid-19, is sending in his stead Foreign Minister Luigi Di Maio and Ecological Transition Minister Roberto Cingolani, who will travel to Luanda on Wednesday and Brazzaville on Thursday.
3:55am: Marine in besieged Mariupol says 'maybe facing our last days, if not hours'
A commander for the Ukrainian marines fighting in the last stronghold of Mariupol said his forces were "maybe facing our last days, if not hours" and appealed for extraction in a Facebook post published early Wednesday.
"The enemy is outnumbering us 10 to one," Serhiy Volyna from the 36th Separate Marine Brigade said, sheltering at the besieged Azovstal factory, adding: "We appeal and plead to all world leaders to help us. We ask them to use the procedure of extraction and take us to the territory of a third-party state."
It is not possible to verify information given by either side given the scale of the fighting and lack of communications in Mariupol.
Russian forces are believed to have gradually pushed their way into the city and some Ukrainian officials said Tuesday that a hospital near the Azovstal plant was hit.
Volyna said the Russians had the "advantage in the air, in artillery, in their forces on land, in equipment, and in tanks".
"We are only defending one object – the Azovstal plant – where in addition to military personnel, there are also civilians who have fallen victim to this war," he added.
3:20am: Russia issues new surrender deadline in Mariupol, Ukrainian fighters refuse to lay down arms
Russia gave Ukrainian fighters still holding out in Mariupol a fresh ultimatum to surrender on Wednesday as it pushed for a decisive victory in its new eastern offensive, while Western governments pledged more military help to Kyiv.
Thousands of Russian troops backed by artillery and rocket barrages were advancing in what Ukrainian officials have called the Battle of the Donbas.
Russia's nearly eight-week-long invasion has failed to capture any of Ukraine's largest cities, forcing Moscow to refocus in and around separatist regions.
The biggest attack on a European state since 1945 has, however, seen nearly 5 million people flee abroad and reduced cities to rubble.
Russia was hitting the Azovstal steel plant, the main remaining stronghold in Mariupol, with bunker-buster bombs, a Ukrainian presidential adviser said late on Tuesday. Reuters could not verify the details.
"The world watches the murder of children online and remains silent," adviser Mykhailo Podolyak wrote on Twitter.
55th day of war. 🇷🇺 continues to shell Azovstal with powerful anti-bunker bombs. The world watches the murder of children online and remains silent. Religious & world leaders can stop it by organizing humanitarian corridors. Otherwise, the blood will be on their hands, too. pic.twitter.com/b9UaGR6VSB
April 19, 2022
After an earlier ultimatum to surrender lapsed and as midnight approached, Russia's defence ministry said not a single Ukrainian soldier had laid down their weapons and it renewed the proposal. Ukrainian commanders have vowed not to surrender.
2:05am: US preparing new $800 mn military aid package for Ukraine
The United States is set to approve another $800 million in military aid for Ukraine, less than a week after announcing a package of the same amount, US media reported Tuesday.
Details of the new package are still being worked out, according to CNN, which cited three senior officials in President Joe Biden's administration.
NBC News reported that the new assistance is expected to include more artillery and tens of thousands of shells to help Kyiv combat Russia's invasion, as fighting escalates in the east of Ukraine.
White House spokeswoman Jen Psaki said Tuesday that Biden and other world leaders had participated in a call during which they discussed providing additional ammunition and security aid to Ukraine.
Biden on April 13 had unveiled an $800 million package of equipment for Kyiv, including helicopters, howitzers and armoured personnel carriers.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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ON THE GROUND
Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations
The France 24 Interview
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
The Debate
Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing
Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
France24 - World
Ukraine’s Zelensky, Kremlin critic Navalny call on France to vote for Macron in presidential race
Issued on: 20/04/2022 - 19:00
FRANCE 24
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky and jailed Russian Kremlin critic Alexei Navalny voiced support separately for French President Emmanuel Macron ahead of Sunday's second round of the presidential election that pits the incumbent against Russia-friendly far-right candidate Marine Le Pen.
Navalny tweeted his support for Macron, calling on French citizens to vote for him just hours before the two presidential candidates face off in a high-stakes televised debate. Zelensky, in a TV interview, said he did not want to influence French elections but spoke in favour of Macron.
"A Russian political prisoner addressing the voters of France is quite ironic... I certainly, without hesitation, urge the people of France to vote for @EmmanuelMacron on April 24," Navalny said in a long Twitter thread posted in French and English.
Navalny added that he was "shocked" that Le Pen's party received a €9 million loan from "Putin's notorious money-laundering outfit", the First Czech-Russian Bank.
"I don't doubt for a minute that negotiations with these people and deals with them included a shadowy political part as well," 45-year-old Navalny said.
"This is corruption. This is selling political influence to Putin," he added.
1/16A Russian political prisoner addressing the voters of France is quite ironic. But technically, I'm in jail due to a criminal complaint by a French company; I studied 🇫🇷 at university and wear a scarf whenever I come to Paris. France is close to my heart, so I'll give it a try
April 20, 2022'I will root for France'
Navalny said France was "close" to his heart and he felt he could address the French for a number of reasons.
"I'm in jail due to a criminal complaint by a French company," he said, referring to French cosmetics company Yves Rocher.
In 2014, a Russian court found Navalny guilty of defrauding the Russian subsidiary of Yves Rocher in a ruling later declared "arbitrary" by the European Court of Human Rights.
He was handed a suspended sentence of three and a half years, but was ordered in 2021 to serve jail time.
Navalny was jailed last year when he returned to Russia after receiving medical treatment in Germany following a poison attack.
"I will root for France, the French and @EmmanuelMacron," Navalny said on Twitter.
Le Pen 'made a mistake' on Russia
Ukrainian President Zelensky was more circumspect in his support for Macron.
"While I do not think that I have the right to influence what happens in your country, I want to say I have a relationship with Emmanuel Macron and I would not want to lose that," he told French TV station BFM.
He added that Le Pen was wrong in her views about Russia-Ukraine issues. "If Le Pen understands that she has made a mistake, our relationship could change," Zelensky said.
Le Pen, who prior to the war had been an open admirer of Putin, has said that as president she would block European sanctions on Russian oil and gas. The far-right candidate has also said that if she is president, France would once again leave NATO military command and has called for a Russia-NATO "rapprochement".
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONMacron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate
Perspective
French presidential election: Macron 'trying to speak to voters on the centre left'
France 2022: The Choice
French prosecutor studying EU anti-fraud agency report on Le Pen
Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Vladimir Putin habla de ‘desnazificar’ Ucrania. ¿Por qué?
El surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo el presidente de Rusia intenta utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial para justificar su invasión.
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Por Anton Troianovski
El presidente de Rusia, Vladimir Putin, asegura que el gobierno de Ucrania es “abiertamente neonazi”, “pronazi” y está controlado por “pequeños nazis”.
Uno de los principales legisladores de Rusia afirmó que los funcionarios estadounidenses, liderados por el presidente Joe Biden, son responsables de la “nazificación” de Ucrania y, por lo tanto, deberían ser juzgados ante un tribunal. De hecho, según otro legislador, es hora de crear una “analogía moderna del tribunal de Núremberg” mientras Rusia se prepara para “desnazificar” a Ucrania.
En caso de que el mensaje no haya quedado claro, el principal noticiero semanal del Kremlin transmitió el 13 de marzo imágenes en blanco y negro de nazis alemanes siendo ejecutados por ahorcamiento en lo que hoy es la Plaza de la Independencia en el centro de Kiev. Las imágenes mostraron a los hombres caer y quedar colgando de una larga viga, mientras una multitud vitoreaba.
El lenguaje de la invasión rusa a Ucrania ha estado dominado por la palabra “nazi”, sin duda una afirmación desconcertante sobre un país cuyo presidente, Volodímir Zelenski, es judío y que en otoño firmó una ley para combatir el antisemitismo. Putin solo comenzó a emplear la palabra de forma regular para referirse al gobierno actual del país en los últimos meses, aunque desde hace mucho tiempo se ha referido a la revolución pro-Occidente de Ucrania de 2014 como un golpe fascista.
El repentino surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo Putin está intentando utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial de su país para justificar su invasión a Ucrania. El Kremlin presenta la guerra como una continuación de la lucha de Rusia contra el mal, en lo que se conoce en el país como la Gran Guerra Patriótica, al parecer contando con que el persistente orgullo ruso por la victoria sobre la Alemania nazi se traducirá en apoyo al ataque de Putin.
“Esta retórica es objetivamente errada, moralmente repugnante y muy insultante”, afirmaron académicos del genocidio y el nazismo de todo el mundo en una carta abierta tras la invasión de Putin. Si bien es cierto que Ucrania tiene grupos de extrema derecha, “nada de esto justifica la agresión rusa y la grosera caracterización errónea de Ucrania”, sentenciaron.
Los ucranianos aseveran que los horrores de la invasión de Rusia demuestran que si algún país necesita ser desnazificado es Rusia. Su guerra ha devastado ciudades ucranianas en donde se habla ruso como Járkov y Mariúpol, y causado un sufrimiento absoluto en la capital, Kiev.
En un discurso pronunciado el 16 de marzo, Putin utilizó el lenguaje “nosotros contra ellos” clásico de un dictador para proclamar que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación” de la “escoria y los traidores” pro-Occidente en casa.
Muchos creen que la determinación declarada de Putin de “desnazificar” a Ucrania es un código para su intento de derrocar el gobierno y reprimir a los activistas y grupos pro-Occidente. Es una muestra de cómo ha utilizado la memoria rusa del sufrimiento y la victoria de la nación en la Segunda Guerra Mundial para militarizar la sociedad rusa y justificar las represiones internas y la agresión en el extranjero.
Sin embargo, los ucranianos han cerrado filas en apoyo a Zelenski, lo que ha provocado que Putin intensifique la brutalidad de su guerra. La misión de “desnazificación” de Putin cada vez más se traduce en que está decidido a “destruir a todos los ucranianos”, escribió en Facebook el ministro de Cultura y Política de Información de Ucrania, Oleksandr Tkachenko, en ruso.
“Esto es peor que el nazismo”, escribió Tkachenko.
Puede resultar difícil comprender que el ruso promedio pueda aceptar la comparación de Putin de la vecina Ucrania —donde millones de rusos tienen familiares y amigos— con la Alemania nazi, el país que invadió a la Unión Soviética y que les costó la vida a unos 27 millones de soviéticos.
Como muchas mentiras, la afirmación de Putin sobre una Ucrania controlada por nazis tiene una conexión distorsionada con la realidad. Es cierto que organizaciones judías y otros han criticado a Ucrania desde su revolución pro-Occidente en 2014 por permitir que combatientes ucranianos de la independencia que en un momento apoyaron a la Alemania nazi sean venerados como héroes nacionales.
Algunos grupos nacionalistas marginales, que no tienen representación en el Parlamento, utilizan una retórica racista y símbolos asociados con la Alemania nazi.
Eduard Dolinsky, director general del Comité Judío Ucraniano, una organización que representa a los judíos ucranianos, dijo que algunos en el país sí se refieren burlonamente a esos grupos de extrema derecha como “Naziki” (pequeños nazis), como lo hace Putin. En los últimos años, a través de las redes sociales, Dolinsky ha llamado la atención con frecuencia a cosas como el cambio de nombre que se le realizó a un estadio importante en el oeste de Ucrania en honor a Roman Shukhevych, un líder nacionalista ucraniano, quien comandó tropas que estuvieron implicadas en asesinatos masivos de judíos y polacos durante la Segunda Guerra Mundial.
“Este problema existió y sigue existiendo”, afirmó Dolinsky en una entrevista telefónica desde el oeste de Ucrania, pocos días antes de huir de Kiev. “Pero, por supuesto, ha retrocedido diez veces en importancia en comparación con la amenaza que representa Rusia en su supuesta lucha contra el nazismo”.
Las publicaciones de Dolinsky sobre los problemas de la extrema derecha en Ucrania fueron a menudo amplificadas por los funcionarios rusos, quienes las utilizaron como evidencia de que el país estaba dominado por nazis. Algunos ucranianos lo criticaron por caer en el juego de la propaganda rusa, pero Dolinsky aseguró que no se arrepiente de nada y señaló que ha rechazado de manera rotunda las invitaciones para aparecer en la televisión estatal rusa.
Sergei Markov, un analista pro-Kremlin que aparece con frecuencia en la televisión del Estado, afirma que los nazis de Ucrania de hoy en día no son antijudíos sino antirrusos, porque según él esa es la agenda que las agencias de inteligencia de Occidente les han establecido. En la narrativa propagandística cada vez más enredada de Rusia, retomada por Putin en su discurso del 16 de marzo, Occidente respalda a los “nazis” de Ucrania como una manera de degradar la herencia rusa de Ucrania y utilizar el país como una plataforma para destruir a Rusia.
“Una y otra vez se nos reafirma que el régimen de Kiev, al que sus amos occidentales le han encomendado la tarea de crear una ‘anti-Rusia’ agresiva, es indiferente al destino del propio pueblo de Ucrania”, sentenció Putin.
Markov afirma que el Kremlin comenzó a usar la terminología “nazi” para “lograr transmitirles el mensaje a los políticos y medios occidentales” sobre la necesidad de invadir Ucrania. Pero el uso de la palabra también parece estar dirigido a los rusos, para quienes el recuerdo de la victoria de la Unión Soviética sobre la Alemania nazi sigue siendo quizás el elemento más poderoso de una identidad nacional unificadora.
Actualmente, según esa narrativa, Putin está finalmente concretando los asuntos pendientes de la Unión Soviética.
“Desde el punto de vista de la sociedad rusa, los fascistas ucranianos de hoy son sucesores de la causa del fascismo de aquella época”, dijo Markov, haciéndose eco de un argumento del Kremlin.
Incluso cuando la televisión estatal ignora la devastación que las fuerzas rusas están causando en Ucrania, y el creciente número de bajas rusas, está llena de informes sobre grupos extremistas ucranianos, que en realidad ocupan un lugar marginal en la sociedad ucraniana. Los informes sobre el cambio de nombre de las calles en honor a Stepan Bandera, el líder nacionalista ucraniano que en un momento dado se puso del lado de la Alemania nazi contra los soviéticos —antes de que los alemanes se volvieran contra él y lo metieran en un campo de concentración— ofenden a las generaciones más antiguas de rusos que oyeron hablar de la maldad de quienes colaboraron con los nazis.
Con los grupos nacionalistas ucranianos desempeñando ahora un importante papel en la defensa de su país frente a la invasión rusa, los partidarios occidentales de Ucrania han luchado por encontrar el tono adecuado. En marzo, Facebook dijo que hacía una excepción a sus políticas antiextremistas para permitir los elogios a la unidad militar ucraniana de extrema derecha Batallón Azov, “estrictamente en el contexto de la defensa de Ucrania, o en su papel como parte de la Guardia Nacional de Ucrania”.
Los medios de comunicación estatales rusos aprovecharon la medida de Facebook como una prueba reciente de que Occidente apoyaba a los nazis en Ucrania. También lo destacan cuando los políticos occidentales, como ha hecho la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, saludan a Zelenski con “¡Slava Ukraini!” —“¡Gloria a Ucrania!”— un saludo utilizado por las tropas de Bandera.
“Para las personas socializadas en esta cultura soviética, estas son definitivamente asociaciones negativas”, dijo Vladimir Malakhov, un historiador de la Escuela de Ciencias Sociales y Económicas de Moscú que estudia el nacionalismo y la etnicidad. “Es antisemitismo, es ser antirruso, es radicalismo”.
Dolinsky, del Comité Judío Ucraniano, señaló que entre los 3 millones de ucranianos que han huido del país se encuentran muchos judíos y que algunos de ellos podrían no regresar. La guerra de Putin podría terminar asestándole un golpe devastador a la comunidad judía de Ucrania, opinó Dolinsky.
“Este será uno de los resultados de esta presunta ‘desnazificación’”, dijo Dolinsky. “Nuestras vidas han sido destruidas”.
Mike Isaac colaboró con este reportaje desde San Francisco y Catherine Porter desde Toronto.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - World
Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'
Issued on: 19/04/2022 - 18:05
A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.
Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.
"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.
The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR.
Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.
FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?
François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.
This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.
However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.
Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?
The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.
When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.
The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.
Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?
The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.
The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?
Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.
The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.
If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.
If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.
This article has been translated from the original in French.
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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
EYE ON AFRICA
UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal
L'Humanité
Julia Escudero, disquaire courage
Un jour avecLe Disquaire Day, qui se déroule samedi, permet de braquer les projecteurs sur ce métier de passionnés. Rencontre avec une Parisienne qui s’est lancée dans l’aventure à Montmartre.
Clément GarciaThe Mixtape se mérite. Il faut d’abord grimper la rue des Trois-Frères, qui serpente à travers la butte Montmartre, pour atteindre ce nouveau magasin de disques monté par Julia Escudero et son compagnon, Kévin Gombert. Lorsque l’on cueille Julia à l’heure du repas, attablée dans sa boutique portes ouvertes en cette belle journée de printemps, le temps presse. Dans quelques heures, The Mixtape accueillera, au milieu des vinyles, un concert du duo Ottis Cœur et l’exposition d’une jeune photographe, Lucie Marmiesse.
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« Il y avait un ras-le-bol des boutiques à touristes »
Julia tient à ce que son magasin soit irrigué par la vie, la création, un lieu de découvertes et de rendez-vous entre potes, anciens ou futurs. « Le bar d’en face, le Cocon, nous fournit des bières et du vin les soirs de concert. La patronne est devenue une amie. » Dans le local contigu de cet ensemble de logements sociaux construit par la Mairie de Paris sur une dent creuse, un brasseur compte s’installer.
On devine sans peine un pacte se sceller pour accompagner quelques soirées. « Il y avait une attente dans le quartier, un ras-le-bol de la succession de boutiques à touristes. Beaucoup de gens nous ont fait savoir leur satisfaction de voir un lieu culturel sortir de terre. Nous avons été superbement accueillis. Vous voyez ce disque d’or ? Il nous a été offert par un voisin ! »
La passion de la musique a gagné Julia à l’adolescence. Rien de bien original, jusqu’à ce qu’elle se fasse dévorante. La jeune femme tient, en groupie, les premiers rangs des nombreux concerts auxquels elle assiste, notamment à Pigalle, le quartier qui s’étend au pied de la butte, avec sa ribambelle de salles fameuses. Elle signe rapidement un contrat en CDI dans un média en ligne qui, faute de moyens, périclite : « C’était addictif d’être dans l’écoute permanente, dans la découverte. »
Julia dirige son propre média en ligne
La future disquaire entre ensuite à Longueur d’ondes, le magazine gratuit des musiques actuelles, « un magazine militant dans son approche musicale. On peut avoir Étienne Daho en une, puis au numéro suivant un artiste inconnu. Là-bas, je me suis tout de suite sentie chez moi ». Depuis 2016, elle n’a pas quitté cette rédaction, qui fourmille de bénévoles enthousiastes.
La passionnée d’écriture, qui tenait les rênes du canard de son collège avant d’entrer dans une école de journalisme, lance, en parallèle de sa boutique, son propre média en ligne. Il s’appelle Pop & Shot et Julia le dirige fièrement du haut de ses 34 ans, entourée d’une brochette de jeunes, ses « petits », auxquels elle enjoint de « croire en leurs rêves ». « Quand on travaille dans un média en ligne, on conseille des artistes aux lecteurs. Et maintenant, on le fait “en vrai”. Pour moi, c’est une continuité, la même passion qui s’exprime autrement. Des jeunes groupes que je suivais viennent dans la boutique pour mettre en dépôt leurs vinyles. On tient à jouer ce rôle. »
Le disque n’est-il pas devenu trop cher ?
Au cours de la conversation, une évidence se fait jour : les disquaires nourrissent entre eux une vraie complicité : « Quand nous nous sommes installés, les disquaires voisins sont venus nous soutenir et ont prêté du matériel pour nos showcases sans que nous le leur demandions. La concurrence se parle beaucoup et nous nous envoyons les clients lorsque nous n’avons pas les références. »
Mais, en ces temps de pénurie et de hausse des prix des matières premières, le disque n’est-il pas devenu trop cher ? « Les majors augmentent les prix des vinyles, mais on a besoin d’elles pour faire fonctionner le commerce. Nous ressentons moins les effets de cette hausse avec nos choix ciblés. Mais des artistes indépendants vont avoir du mal à presser leurs albums. Entre la sortie d’un CD et le pressage d’un vinyle, il faut parfois attendre sept mois. »
Patience et ténacité
Kévin sort le nez de sa caisse : « Vous savez qu’Adele a privatisé une usine et bloqué la production pour presser ses 500 000 disques ? Merci pour les autres ! » La disquaire note aussi la stratégie du rappeur Orelsan : « Ses disques ont été réservés pour les grandes surfaces, pas pour les disquaires indépendants. Ça nous a fait un gros manque à gagner… »
L’aventure réclame patience et ténacité. Les disquaires ne courent plus les rues, mais, grâce au retour du vinyle, la courbe des ventes des supports physiques de musique s’est inversée. L’entreprise, toutefois, tient du sacerdoce. Deux ans passés à trier la paperasse, à courir les banques, à essuyer des refus, à se décourager, à recommencer. Et finir par réussir, à force de passion : « Pour l’instant, on ne se paye pas. Mais on compte bien y arriver l’année prochaine. »
disquaire daydisquairesUn jour avecMusique New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
France24 - World
Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Issued on: 12/04/2022 - 20:10
Joanna YORK
The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?
After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”
In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.
According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.
On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.
“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”
>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol
Avoiding ‘unbearable humiliation’
Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.
Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”
Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.
A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.
“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”
A lack of proof
However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.
Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.
Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.
“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”
Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.
On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.
Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.
Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.
“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”
‘Plausible deniability and doubt’
Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.
“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”
Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.
By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.
In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”
The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.
Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.
Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.
The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.
‘This could be the fate of other cities’
For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.
Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.
Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”
Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.
Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”
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WAR IN UKRAINE
War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'
Truth or Fake
Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged
As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
France24 - Monde
L'Ukraine reçoit des avions de chasse, l'ONU demande une "pause humanitaire"
Publié le : 19/04/2022 - 05:27Modifié le : 19/04/2022 - 22:35
FRANCE 24
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Alors que l'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, Moscou a annoncé mardi avoir mené une dizaine de frappes. De son côté, Kiev a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air, selon le Pentagone. Voici le fil du 19 avril.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 20 avril, cliquez ici.
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1 h 11 : un corridor de nouveau ouvert mercredi pour les militaires ukrainiens à Marioupol
Mardi soir, l'armée russe a déploré que "personne" n'ait emprunté le couloir humanitaire censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol. Ce dernier sera de nouveau ouvert mercredi à partir de 11 h GMT, selon la même source.
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1 h : Washington prépare un nouveau paquet d'aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Les États-Unis s'apprêtent à approuver un nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine s'élevant à 800 millions de dollars, moins d'une semaine après une précédente annonce d'une tranche du même montant, ont rapporté mardi plusieurs médias américains.
Les détails de ce nouveau paquet sont toujours en cours d'élaboration, selon la chaîne CNN, qui cite trois hauts responsables de l'administration Biden. Selon NBC News, cette nouvelle tranche devrait inclure plus d'artillerie et des dizaines de milliers d'obus.
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22 h 27 : l'Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air
L'Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air, a indiqué mardi le porte-parole du Pentagone, John Kirby, refusant de préciser leur nombre, le type d'appareil ou leur origine.
"Aujourd'hui, ils ont à leur disposition plus d'avions de chasse qu'il y a deux semaines", a déclaré le porte-parole au cours d'un point de presse, soulignant que les États-Unis ont facilité l'envoi de pièces détachées vers le territoire ukrainien mais n'y ont pas acheminé d'avions.
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20 h 58 : entre 10 000 et 20 000 mercenaires russes combattent en Ukraine
Selon un officiel européen, jusqu'à 20 000 mercenaires du groupe privé Wagner combattent aux côtés des forces russes en Ukraine. Des combattants en Libye et Syrie auraient été transférés dans la région du Donbass.
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20 h 30 : Américains et Européens prêts à "de nouvelles sanctions" contre Moscou
Les États-Unis et l'Union européenne sont parvenus à "un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions", a déclaré mardi soir le gouvernement italien. Les alliés sont aussi tombés d'accord sur la nécessité "d'accroître l'isolement international de Moscou", a précisé le gouvernement dans un communiqué.
L'annonce italienne a été confirmée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un tweet : "Nous renforcerons de nouveau nos sanctions contre la Russie".
Cette prise de position a été prise au cours d'une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine entre le président américain Joe Biden et les principaux alliés des États-Unis, au moment où Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque.
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19 h : Poutine porte la responsabilité des "crimes de guerre" en Ukraine selon le chancelier allemand
Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que le président russe Vladimir Poutine portait la responsabilité des "crimes de guerre" en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.
"L'invasion russe de la Russie est une rupture éclatante du droit international" et la mort de milliers de civils "des crimes de guerre dont le président russe porte la responsabilité", a estimé le chancelier lors d'une conférence de presse à Berlin, à l'issue d'une visioconférence avec notamment le président américain Joe Biden et plusieurs homologues européens.
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18 h 02 : "une nouvelle phase de cette guerre a commencé"
"Vingt-deux bataillons russes pourraient encore être déployés dans l'est de l'Ukraine", selon l'envoyé spécial de France 24 à Kiev, Gulliver Cragg. "Certains experts pensent que l'offensive n'est pas encore à son apogée."
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17 h 20 : le secrétaire général de l'ONU demande quatre jours de "pause humanitaire" pour la Pâque orthodoxe
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine et demandé aux deux parties de stopper les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe.
"Je demande aujourd'hui une pause humanitaire de quatre jours pour la semaine sainte", de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires" en Ukraine, a déclaré le chef de l'ONU.
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15 h 53 : nouvel échange de prisonniers entre Kiev et Moscou
Soixante-seize Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou.
"Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. Seize civils sont également rentrés chez eux", a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Selon elle, il s'agit du cinquième échange de prisonniers depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février.
Un précédent échange avait eu lieu vendredi 15 avril après des négociations "tendues" dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, partiellement sous contrôle russe, selon Kiev qui n'en avait pas précisé les détails.
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14 h 40 : Moscou expulse 36 diplomates belges et néerlandais
La Russie a annoncé l'expulsion de 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par la Belgique et les Pays-Bas à la suite de l'offensive russe en Ukraine.
Il s'agit de 21 diplomates belges et de 15 diplomates néerlandais, parmi lesquels 14 collaborateurs de l'ambassade des Pays-Bas à Moscou et un collaborateur du consulat général néerlandais à Saint-Pétersbourg, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Ils devront quitter la Russie d'ici deux semaines.
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14 h 15 : la Russie dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de sortir
L'armée russe a affirmé avoir ouvert un couloir pour évacuer les soldats ukrainiens présents dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol, quelques heures après avoir exigé leur reddition.
"Étant donné la situation catastrophique dans l'usine métallurgique d'Azovstal (...) à partir de 14 h (11 h GMT) les forces russes ont ouvert un corridor pour permettre la sortie des militaires de l'armée ukrainienne et des combattants de formations nationalistes ayant volontairement déposé les armes", a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant qu'un cessez-le-feu local avait été instauré pour assurer une évacuation.
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13 h 20 : une petite ville du Donbass prise par l'armée russe
L'armée russe contrôle totalement la petite ville de Kreminna, dans le Donbass, les forces ukrainiennes qui la défendaient s'étant retirées sur de nouvelles positions, a déclaré Serhi Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk. Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a confirmé que la "bataille du Donbass", nouvel objectif de "l'opération spéciale" que Moscou dit mener sur le territoire ukrainien, avait débuté. "Une nouvelle étape de cette opération est en train de commencer", a-t-il dit mardi à la chaîne de télévision India Today.
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13 h 10 : un pétrolier russe saisi en Grèce
Les autorités grecques ont saisi un pétrolier russe au large de l'île d'Eubée, dans le cadre des sanctions imposées par l'Union européenne à Moscou. L'UE a interdit plus tôt ce mois-ci les navires battant pavillon russe d'accéder à ses ports, à quelques exceptions. Un responsable des gardes-côtes grecs a précisé que la cargaison de pétrole du navire n'avait pas été confisquée.
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11 h 39 : la Russie dit avoir mené une dizaine de frappes dans l'est de l'Ukraine
Moscou a déclaré avoir mené une dizaine de frappes dans l'est de l'Ukraine, au lendemain de l'annonce par Kiev d'une nouvelle offensive de l'armée russe dans cette région, près de deux mois après le début de l'invasion russe.
À l'aide de "missiles de haute précision", les forces aériennes russes ont "neutralisé 13 places fortes" de l'armée ukrainienne, a affirmé le ministère russe de la Défense, en appelant à la reddition de "tous les militaires ukrainiens".
Les autorités locales ont de leur côté appelé les habitants à fuir cet "enfer", malgré l'absence de couloir humanitaire.
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11 h 10 : en Grande-Bretagne, la délicate question de l'échange de prisonniers
Londres ne cherche pas à aider la Russie, a déclaré mardi une source officielle britannique, interrogée sur la possibilité d'échanger deux combattants britanniques capturés en Ukraine par les forces russes, contre la libération du politicien prorusse Viktor Medvedtchouk.
"Nous sommes en train de passer des sanctions à l'encontre des personnes qui sont proches du régime de Poutine, nous n'allons pas commencer à chercher comment nous pouvons aider la Russie", a indiqué sur Sky News Brandon Lewis, le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord.
Les deux prisonniers britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, sont apparus à la télévision d'État russe lundi et ont demandé à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un allié ukrainien du président russe Vladimir Poutine actuellement détenu par les autorités ukrainiennes.
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10 h 30 : la Russie appelle l'armée ukrainienne à déposer les armes
La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à "déposer les armes" et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur "résistance insensée" : "Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes", a dit le ministère russe de la Défense, qui a promis "la vie sauve" aux combattants occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (9 h GMT).
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9 h 40 : à Marioupol, les séparatistes prorusses lancent l'assaut sur un site stratégique
Les séparatistes du Donbass; appuyés par l'armée russe, ont affirmé avoir lancé l'assaut contre l'usine métallurgique Azovstal, dernier bastion défendu par les forces ukrainiennes dans le port assiégé de Marioupol, rapporte mardi l'agence de presse russe Ria en citant le porte-parole des séparatistes, Edouard Bassourine.
Les forces prorusses entendent "libérer" l'usine aussi rapidement que possible, a déclaré de son côté le président de la république autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, cité également par Ria.
Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk "beaucoup de civils" ukrainiens sont également retranchés à l'intérieur de ce complexe métallurgique. "Au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouvent dans les abris souterrains" de cette usine, indique sur Telegram le Conseil municipal de Marioupol.
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8 h 52 : E. Macron s'entretiendra avec J. Biden et des alliés de l'Otan à la mi-journée
Le président français va échanger à la mi-journée, mardi, avec son homologue américain Joe Biden, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, et les dirigeants de plusieurs pays alliés au sujet de la guerre en Ukraine, a détaillé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal sur CNews.
La Maison Blanche a pour sa part déclaré dans un communiqué : "Le président (Joe Biden) va organiser un entretien vidéo sécurisé avec ses alliés et partenaires pour discuter de notre soutien permanent à l'Ukraine et de nos efforts pour tenir la Russie pour responsable (du conflit) dans le cadre de notre coordination étroite."
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8 h 44 : aucun couloir d'évacuation de civils pour le troisième jour consécutif, selon Kiev
Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
"Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass", dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram.
En ce qui concerne Marioupol, ville stratégique au bord de la mer d'Azov (sud-est) assiégée depuis début mars, "les Russes refusent d'ouvrir un couloir pour la sortie des civils en direction de Berdiansk", a-t-elle ajouté. "Nous continuons des pourparlers difficiles pour des couloirs humanitaires dans les régions de Kherson (sud) et Kharkiv (est)", a souligné la responsable.
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6 h 05 : des économistes, dont Piketty et Stiglitz, veulent cibler l'argent caché des riches Russes
Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. "Le cas des oligarques russes est éloquent" dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian, à destination des dirigeants du G20.
Ils détiennent "au moins 1 000 milliards de dollars de richesses à l'étranger", selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion. Or, ces fortunes sont souvent dissimulées "dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer", poursuivent-ils, ajoutant que "c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner".
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5 h 09 : les États-Unis et leurs alliés se réunissent autour de l'Ukraine
Le président américain, Joe Biden, participera mardi 18 avril à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, "avec les alliés et partenaires" des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le "soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes", a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.
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3 h 00 : Gulliver Cragg de France 24 sur l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine
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1 h 55 : la "bataille pour le Donbass" a commencé
Les forces russes ont déclenché leur offensive contre l'est de l'Ukraine, qu'elles bombardent massivement, tout en poursuivant leurs frappes dans l'Ouest, ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes.
"Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a déclaré le président Volodymyr Zelensky, dans un discours retransmis sur Telegram.
"Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass".
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0 h 50 : discussions pour créer en Turquie un "groupe de contact humanitaire" incluant Ukraine et Russie
L'ONU et la Turquie discutent de la création d'un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait sur le sol turc – sous l'égide des Nations unies – l'Ukraine et la Russie, a annoncé lundi un haut responsable onusien. Si l'Ukraine a déjà répondu favorablement à cette démarche, la Russie, informée de la proposition début avril, n'a pas encore fait connaître sa position.
Avec AFP
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Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"
New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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L'Humanité
Vasil Porik, guérillero au cœur du Pays noir
ActuVasil Porik est une figure emblématique du combat anti-nazis en France. Il renvoie à l’histoire méconnue des Soviétiques déportés dans les mines du nord de la France durant la Seconde Guerre mondiale.
Jacques KmieciakDepuis 2020, un jardin éducatif porte le nom de Vasil Porik à Grenay, une ancienne ville minière du nord de la France où ce fils de paysans ukrainiens, lieutenant de l’Armée rouge, vécut en 1944. Vasil Porik faisait partie de ces milliers de ressortissants soviétiques transférés par le III e Reich dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Nous sommes au printemps 1942.
La solidarité des mineurs du cru
Au cœur de la « zone interdite » directement rattachée au commandement militaire allemand de Bruxelles, les houillères se sont mises au service de la machine de guerre teutonne. Elles sont confrontées à une baisse de la productivité qui inquiète l’occupant. Celui-ci décide alors d’importer « 10 000 travailleurs de l’Est ». Dès juillet, des requis ukrainiens, suivis en novembre de prisonniers de guerre soviétiques, puis de Serbes gagnent une dizaine de camps d’hébergement construits à leur intention par les houillères.
Affectés à une cinquantaine de fosses, réduits à l’état d’esclaves, survivant dans un grand dénuement, ces déportés pouvaient compter sur la solidarité matérielle des mineurs du cru. À Marles-les-Mines, les anciens se souviennent. « Mon père leur parlait en polonais ou par gestes. Il leur offrait des pommes de terre. En échange, ces prisonniers nous offraient des jouets en bois fabriqués au camp. C’était une forme de troc », explique André Surman. « On leur apportait du pain sur le chemin qui menait du camp aux fosses, mais il leur était interdit de s’arrêter », confirme François Muzyk. « Mon grand-père leur apportait de la soupe. Une fois, il est revenu à la maison sans le pantalon, qu’il leur avait laissé », poursuit Henryk Witkowski. « Cette main-d’œuvre slave n’apporta que des déboires. Elle produisait peu, s’évadait, gagnait les rangs de la Résistance », souligne l’historien Étienne Dejonghe. Elle suscite en effet très vite l’intérêt de la Résistance communiste, qui favorise son évasion.
Il se réfugie de maison en maison
Détenu dans un camp de travail à Beaumont-en-Artois (aujourd’hui Hénin-Beaumont), surveillé par des « gardes wallons » d’obédience rexiste, Vasil Porik s’en échappe avec l’aide d’un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP). Il s’attaque alors à l’occupant allemand, les armes à la main. Sous le commandement du secteur de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) des FTP, Vasil Porik prend la tête d’un bataillon de partisans soviétiques où cohabitent Ukrainiens et Russes. Il multiplie alors les coups de force contre l’occupant et ses alliés vichystes (assassinats de soldats allemands, destruction de trains de marchandises militaires, de locomotives, de camions de munitions, de ponts).
Arrêté une première fois au printemps 1944, blessé et torturé, il s’évade de façon rocambolesque de sa prison arrageoise, après avoir transpercé d’un clou la gorge de son geôlier. Une légende est née ! Sa tête est mise à prix. Il se réfugie de maison en maison dans le maquis des corons pour se retrouver un temps chez Jeanne et Raymond Camus, des résistants communistes de Grenay. Tombé dans un guet-apens quelques semaines plus tard, il est fusillé à la citadelle d’Arras, le 22 juillet 1944.
« L’engagement des étrangers contre le nazisme »
Pour Christian Champiré, le maire PCF de Grenay, Vasil Porik « est à la fois le symbole de l’idéal communiste, de la réalité de l’Internationale communiste, de la lutte acharnée contre le nazisme et du prix payé par la résistance communiste en France ». Il incarne aussi « l’engagement des étrangers contre le nazisme » alors que tant d’autochtones avaient fait le choix de la collaboration, à commencer par les actionnaires des compagnies minières, les figures locales du syndicalisme réformiste (Legay, Priem, etc.), des maires socialistes, les dignitaires de l’Église catholique à l’instar de l’évêque d’Arras, ou encore les représentants des institutions policières ou judiciaires…
Un musée dans son village natal, en Ukraine
L’ouvrage qui vient de sortir (1) et qui lui est consacré vise, selon les auteurs, à « figer de façon synthétique nos connaissances en langue française sur Vasil Porik. Nous nous sommes notamment appuyés sur des documents entreposés aux Archives départementales du Pas-de-Calais, mais aussi sur des témoignages reproduits dans la presse progressiste régionale (la Tribune des mineurs, Liberté), en février 1968 notamment, lorsqu’un mémorial fut érigé en sa mémoire par l’URSS au cimetière d’Hénin-Liétard. Vasil Porik y repose depuis la Libération avec son compagnon d’armes Vasil Kolesnik. Trois quarts de siècle plus tard, puisse l’exemple de ce modèle d’abnégation, de courage et de détermination, inspirer d’autres générations de combattants ».
En 1964, l’URSS l’avait d’ailleurs élevé au rang de « héros ». Un musée lui a même été dédié dans son village natal de la région de Vinnytsia, en Ukraine, afin de permettre aux plus jeunes de s’imprégner de son itinéraire. De son côté, la Ville de Grenay a offert cet ouvrage aux collèges et lycées du Pas-de-Calais.
résistanceurssHistoire2ème guerre mondiale France24 - Monde
Côte d'Ivoire : le Premier ministre Patrick Achi reconduit dans ses fonctions
Publié le : 19/04/2022 - 16:10
FRANCE 24
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Hanane FERDJANI
Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que le Premier ministre Patrick Achi était finalement reconduit dans ses fonctions, une semaine après sa démission. La Côte d'Ivoire a également un nouveau vice-président. Le banquier central Tiémoko Meyliet Koné a été nommé à ce poste vacant depuis près de deux ans.
Sa démission du gouvernement mercredi dernier, laissait présager un remaniement de l'exécutif, mais le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a finalement été reconduit dans ses fonctions, mardi 19 avril, par le chef de l'État Alassane Ouattara.
"C'est pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale et la nécessaire réduction des dépenses de l'État que le gouvernement qui sera mis en place cette semaine sera resserré. Monsieur le Premier Ministre vous avez mes instructions à cet effet", a lancé Alassane Ouattara en s'adressant à Patrick Achi, devant les parlementaires réunis en Congrès, Assemblée nationale et Sénat, dans la capitale politique Yamoussoukro.
Patrick Achi doit désormais proposer une équipe gouvernementale d'une trentaine de noms contre une quarantaine actuellement.
Un nouveau vice-président
Alors que ce poste était vacant depuis près de deux ans, le président ivoirien a également nommé un nouveau vice-président : le banquier central Tiémoko Meyliet Koné. Gouverneur de la Banque centrale des États d'Afrique de l'ouest (BCEAO) depuis 2011, Tiémoko Meyliet Koné est "un brillant économiste" et un "technocrate hors pair", selon Alassane Ouattara. "C'est un homme de consensus et de probité qui a toute ma confiance", a ajouté le chef de l'État.
Ovationné par les parlementaires, Tiémoko Meyliet Koné est monté à la tribune serrer la main du président. Il devrait prêter serment dans les jours prochains. Né en 1949, Tiémoko Meyliet Koné va donc quitter la BCEAO dont il était le gouverneur depuis 2011 et où il a supervisé notamment la réforme en cours du franc CFA.
"Je vous remercie d'écourter votre mandat pour venir servir votre patrie", a salué le président Ouattara. Avant de devenir gouverneur de la BCEAO, il avait mené une longue carrière au sein de l'institution.
Il a aussi eu une courte carrière politique en Côte d'Ivoire : il a été directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la Construction, puis ensuite conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.
"Il s'agit d'une personnalité qui a fait la preuve de ses qualités personnelles et professionnelles dans toutes les hautes fonctions qu'elle a occupées dans l'administration publique, le gouvernement ivoirien et à l'extérieur de la Côte d'Ivoire", a ajouté le chef de l'État.
Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour "convenance personnelle".
"La situation sécuritaire est calme et sous contrôle"
Outre ces nominations, Alassane Ouattara a égrené dans un discours d'une trentaine de minutes les réalisations de son gouvernement depuis sa réélection en octobre 2020.
"La situation sécuritaire est calme et sous contrôle sur toute l'étendue du territoire national", a déclaré le chef de l'État, en référence à la menace jihadiste dans le nord de la Côte d'Ivoire, venue de ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, en proie depuis plusieurs années à la violence de groupes liés à Al-Qaïda et à l'État Islamique.
Sur le plan politique, Alassane Ouattara a également salué la consolidation de la "paix et de la stabilité" et la mise en place d'un "dialogue politique qui a contribué à apaiser davantage" le pays.
Après deux mois et demi de débats, les partis politiques s'étaient notamment engagés "à se départir de la violence comme mode d'accession au pouvoir". Ce dialogue avait été convoqué après les violences électorales de la présidentielle de 2020 qui avaient fait 85 morts et 500 blessés.
La question de la succession d'Alassane Ouattara se pose dans les rangs du parti présidentiel, bien que le président ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un quatrième mandat.
Les prochaines élections en Côte d'Ivoire, municipales et régionales, doivent se tenir en 2023. La présidentielle doit quant à elle avoir lieu en 2025.
Avec AFP
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Côte d'Ivoire : le Premier ministre démissionne, nouveau gouvernement la semaine prochaine
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VU DE L'ÉTRANGER
Côte d'Ivoire : "La campagne a aussi un impact sur nous"
New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
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By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
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L'Humanité
L’atelier de Marcel Proust
ChroniqueVincent RoyEssais de Marcel ProustIl faut comprendre, et les lecteurs passionnés de La Recherche ne peuvent s’y tromper, que Marcel Proust fut un « essayiste dans le roman », comme le note Antoine Compagnon. Symétriquement, il fut encore « un romancier dans l’essai ». Dans son désir d’écrire même, l’auteur de Jean Santeuil est partagé. Les développements critiques de la Recherche le prouvent ; et la première édition (1954) du Contre Sainte-Beuve, laquelle comporte des chapitres romanesques, aussi. En somme, le projet proustien se révèle-t-il « ambigu ». Désir de narration, « instinct de la réflexion » : « incertitude générique de l’œuvre proustienne ». Au demeurant, il est permis de lire les nombreux essais de Proust réunis aujourd’hui exhaustivement dans une Pléiade (critiques, chroniques, études, entretiens, analyses), comme « l’accompagnement obligé de la Recherche ». Ainsi le volume Pastiches et mélanges balise-t-il le chemin parcouru depuis l’abandon de Jean Santeuil (1900) jusqu’à la plongée dans le massif de la Recherche (1908). Ecoutons Antoine Compagnon sur ce sujet : « Pastiches et mélanges , faisant le pont entre l’œuvre délaissée et l’œuvre aboutie, établissait que la période, loin d’avoir été improductive, avait délivré les prolégomènes d’A la recherche du temps perdu ».
Si ce nouveau volume augmenté, enrichi des Essais de Proust (la dernière édition date de 1971) est si précieux, c’est notamment, comme le dit si justement Antoine compagnon, parce qu’il nous permet de saisir que, toute sa vie, l’écrivain connut « la tentation de l’essayiste » : « Le Contre Sainte-Beuve n’existe pas (…) Ce projet lui permit de différer une dernière fois l’écriture du roman, peut-être d’en conjurer la peur, en tout cas d’en mettre au point l’assise théorique ».
Mi-août 1909, Proust écrit à Alfred Vallette, directeur du Mercure de France : « Je termine un livre qui malgré son titre provisoire : Contre Sainte-Beuve, Souvenir d’une matinée est un véritable roman et un roman extrêmement impudique en certaines parties. Un des principaux personnages est un homosexuel ».
Lire ce si riche volume des Essais, c’est entrer dans le chantier de la cathédrale de Proust.
marcel proustLa chronique littéraire de Vincent Roy France24 - Monde
"Biens mal acquis" gabonais : mise en examen de quatre enfants d'Omar Bongo
Publié le : 21/04/2022 - 14:15
FRANCE 24
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Quatre enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen, entre fin mars et début avril, par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, selon des éléments obtenus, jeudi, par l'AFP..
Ils contestent tous les accusations. Grâce, Betty, Arthur puis Hermine : quatre enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba viennent pour la première fois d'être mis en examen par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, a appris l'AFP, jeudi 21 avril, de source proche du dossier.
Entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55), Arthur (51) puis Hermine Bongo (53), pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d'abus de biens sociaux, selon des éléments obtenus par l'AFP.
La justice française soupçonne en effet plusieurs membres de la famille Bongo, d'Omar le défunt père à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d'avoir "sciemment" bénéficié d'un important patrimoine immobilier "frauduleusement" acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice "à au moins 85 millions d'euros".
Les quatre enfants mis en examen de celui qui fut président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009 ont tous contesté devant le juge avoir conscience de cette origine frauduleuse.
Cinquante-quatre enfants
Après la mise en examen de la BNP en mai 2021, ces mises en cause marquent une nouvelle accélération dans
cette enquête difficile et au long cours, déclenchée après une plainte en mars 2007.
D'autres enfants, parmi les 54 de l'ex-allié historique de la France, pourraient suivre.
Contacté par l'AFP, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, n'a pas fait de commentaire.
Dans ce dossier des biens mal acquis, outre les enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière (SCI), etc.
Avocate de Grâce Bongo, Me Élise Arfi a dénoncé une mise en examen "scandaleuse" qui crée "de l'insécurité juridique", "25 ans" après l'acquisition des biens.
"Le chapitre famille Bongo qui s'est ouvert va se poursuivre", a commenté Me William Bourdon, avocat de l'association Transparency International France, partie civile dans ce dossier. "La procédure enseigne maintenant à quel point les biens français n'ont pu être mal acquis que grâce au concours des ingénieurs du chiffre et du droit", a-t-il ajouté.
En France, Rifaat al-Assad, oncle du dirigeant syrien Bachar al-Assad, a été condamné en septembre, en appel, à quatre ans de prison. Sa défense a annoncé un pourvoi.
Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a lui été définitivement condamné en juillet à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, ferme, après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.
Avec AFP
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"Biens mal acquis" : le vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang définitivement condamné
"Biens mal acquis" de la famille Bongo : BNP Paribas mis en examen pour "blanchiment"
Nouveau revers pour la Guinée équatoriale dans l’affaire des "biens mal acquis"
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - Monde
Côte d'Ivoire : nomination d'un nouveau gouvernement "resserré" de 32 membres
Publié le : 20/04/2022 - 22:51
FRANCE 24
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Un nouveau gouvernement a été nommé, mercredi, en Côte d'Ivoire quelques heures après la prestation de serment du nouveau vice-président, Tiemoko Meyliet Koné. Si les principaux ministres ont été reconduits à leurs postes, le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi compose une équipe "resserrée" pour réduire les dépenses publiques.
Un nouveau gouvernement "resserré" a été nommé, mercredi 20 avril, en Côte d'Ivoire. Les principaux ministres ont été maintenus, peu après la prestation de serment du nouveau vice-président Tiemoko Meyliet Koné à un poste qui était vacant depuis près de deux ans.
Le principal changement dans la nouvelle équipe gouvernementale est la réduction du nombre de ministres, 32 dont 7 femmes, contre 41 dans la précédente.
Le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi, reconduit mardi après avoir démissionné la semaine dernière avec l'ensemble du gouvernement, constitue une équipe "resserrée" pour "tenir compte de la conjoncture économique mondiale" et ainsi réduire "les dépenses de l'État".
Kandia Camara, une proche du président et pilier du parti au pouvoir, conserve son poste de ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, selon le décret lu par le secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé.
Téné Birahima Ouattara, l'influent frère du président, garde aussi le portefeuille stratégique de la Défense, toujours avec le titre de ministre d'État. Troisième ministre d'État dans l'ordre protocolaire, Kobenan Kouassi Adjoumani, reste à l'Agriculture. Le général Vagondo Diomandé, autre fidèle du chef de l'État, est reconduit à l'Intérieur.
Le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, visé par une enquête après des accusations de viol en septembre dernier, est maintenu à son poste.
Deux nouvelles personnalités font leur entrée dans la nouvelle équipe de Patrick Achi, dont Françoise Remarck, patronne de Canal+ Côte d'Ivoire, nommée à la Culture.
Les postes de secrétaires d'État du précédent gouvernement ont été supprimés et certains ministères fusionnés.
La succession d'Alassane Ouattara en question
Plus tôt dans la journée, le vice-président Tiemoko Meyliet Koné avait prêté serment après avoir été nommé la veille par le président Ouattara.
"Je jure solennellement et sur l'honneur de respecter la Constitution, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge, dans le strict respect de ses obligations et avec loyauté à l'égard du président de la République", a déclaré Tiemoko Meyliet Koné. "Que le président de la République me retire sa confiance si je trahis ce serment", a-t-il ajouté devant les membres du Conseil constitutionnel venus pour l'occasion au palais présidentiel d'Abidjan.
Peu connu du grand public, cet économiste a mené une longue carrière au sein de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest, dont il était le gouverneur depuis 2011. Il a également été directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la Construction, puis conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.
Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour "convenance personnelle".
Selon l'article 62 de la Constitution, le vice-président devient président "de plein droit" en cas de vacance "par décès, démission ou empêchement absolu" de ce dernier. "L'article 62 fait du vice-président en cas de vacance du pouvoir, non pas un intérimaire, mais de droit un président de la République chargé de poursuivre et de terminer le mandat en cours", a rappelé mercredi le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné.
Ces nominations au sein de l'exécutif relancent la question de la succession d'Alassane Ouattara, bien qu'il ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un nouveau mandat lors de la prochaine présidentielle de 2025.
Avec AFP
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Côte d'Ivoire : le Premier ministre Patrick Achi reconduit dans ses fonctions
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Politique ivoirienne : Alassane Ouattara nomme un vice-président
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Côte d'Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi, une équipe "resserrée" bientôt nommée
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
France24 - World
UK court formally issues order to extradite WikiLeaks founder Assange to US
Issued on: 20/04/2022 - 14:46
NEWS WIRES
A UK court on Wednesday issued a formal order to extradite WikiLeaks founder Julian Assange to the United States to face trial over the publication of secret files relating to the Iraq and Afghanistan wars.
The decision now rests with interior minister Priti Patel, although Assange may still appeal within 14 days of any decision to approve the extradition.
The ruling Wednesday by a magistrate in central London brings the long-running legal saga in the UK courts closer to a conclusion.
But Assange's lawyers have until May 18 to make representations to Patel and could potentially launch further appeals on other points in the case.
"No appeal to the High Court has yet been filed by him in respect of the other important issues he raised previously," his lawyers Birnberg Peirce Solicitors said in a statement last month.
"That separate process of appeal has, of course, yet to be initiated."
The case has become a cause celebre for media freedom, with Assange's supporters accusing Washington of trying to muzzle reporting of legitimate security concerns.
Outside the court, protesters held aloft placards imploring "Don't extradite Assange" and attached yellow #FreeAssange ribbons to walls outside the court.
Journalist and Assange campaigner Carolina Graterol, 55, from Venezuela, called the ruling "another day in the death of democracy and the rule of law in the United Kingdom."
"The position that the judge has taken in signing the extradition request... is a travesty of justice," she told AFP.
"I think he will die sadly in jail if he is sent."
Jail wedding
Assange was last month denied permission to appeal to the UK Supreme Court against moves to extradite him to the US, where he could face a lifetime in prison.
Washington wants to put him on trial in connection with the publication of 500,000 secret military files relating to the US-led wars in Iraq and Afghanistan.
In January last year, the 50-year-old Australian appeared to have won a reprieve on the grounds he was a suicide risk if he was kept in solitary confinement at a maximum security US facility.
But the US government appealed, and at a two-day appeal hearing in October its lawyers pointed to diplomatic assurances that Assange would not be held in punishing isolation at a federal supermax prison, and would receive appropriate care.
Assange appealed that ruling and, in January, two judges allowed him to apply to the country's highest court on "points of law of general public importance".
But the court refused permission to appeal, saying the application "didn't raise an arguable point of law".
Magistrate Paul Goldspring on Wednesday said he was "duty bound" to send the case to Patel in the light of the higher court's ruling.
Assange is wanted to face trial for violating the US Espionage Act by publishing military and diplomatic files in 2010.
He could face up to 175 years in jail if found guilty, although the exact sentence is difficult to estimate.
He has been held on remand at a top-security jail in southeast London since 2019 for jumping bail in a previous case accusing him of sexual assault in Sweden.
That case was dropped but he was not released from prison after serving time for breaching bail on the grounds he was a flight risk in the US extradition case.
Assange, who married his fiancee Stella Moris in jail last month, spent seven years at Ecuador's embassy in London to avoid being removed to Sweden.
He was arrested when the government changed in Quito and his diplomatic protection was removed.
Moris last month called on Patel to block the extradition, saying: "This is a political case and she can end it."
(AFP)
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WikiLeaks founder Assange marries long-term partner in ceremony at UK prison
WikiLeaks founder Assange wins right to appeal against US extradition
WikiLeaks founder Assange can be extradited to the US, London court rules
France24 - World
War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
Issued on: 13/04/2022 - 21:03
Joanna YORK
Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.
On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success.
Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.
Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.
“We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.
“Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”
It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press.
But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight.
Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage.
“It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24.
‘Britain should be a great power’
“The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.
This position has echoes in the last large-scale war in Europe.
“It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”
A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries.
As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.
By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.
>> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs
The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.
‘A future security alliance’?
Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU.
Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”
The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France.
“Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.”
Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics.
“It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says.
A leading force?
However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.
There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”
Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”
The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.
The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.
‘A huge transition’
The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger.
Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.
Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US.
When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.
There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”
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Talking Europe
Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP
War in Ukraine
As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
BBC
The young rebels fighting for democracy in Myanmar
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Myanmar is now in a state of civil war. What started in February 2021 as a mass protest movement against the military coup is now an armed uprising.
The junta is under attack across the country from a loose network of civilian militias called the People’s Defence Forces.
They’re fighting to create a democratic Myanmar.
The BBC gained rare access to the rebel jungle training camps where young protesters have been turned into soldiers.
They're up against a well-trained military, armed by Russia and China, that’s willing to use brutal tactics to hold on to power.
As the death toll mounts and the world looks away, can this people’s movement win?
Reporters: Banyol Kong Janoi and Chit Aye
Camera: Chit Aye
Produced and directed by: Rebecca Henschke, Kelvin Brown and Ko Ko Aung
Edited by: Kelvin Brown, Carole Bertinet and Paul Harris
France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Lewis Hamilton et Serena Williams s'impliquent dans le rachat de Chelsea
Publié le : 21/04/2022 - 15:27
FRANCE 24
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La star du tennis, Serena Williams, et le septuple champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, ont accepté de participer à une offre de reprise du club de football anglais de Chelsea, vendu en raison des sanctions visant son ancien propriétaire, l'oligarque russe Roman Abramovitch.
Bientôt du beau monde aux commandes de Chelsea ? Reuters révèle, jeudi 21 avril, que Serena Williams et Lewis Hamilton ont accepté de participer à l'offre de reprise du club de football anglais de Chelsea préparée par l'homme d'affaires Martin Broughton.
L'Américaine, ancienne numéro un mondiale de tennis, et le Britannique, septuple champion du monde de Formule 1, sont prêts à investir 10 millions de livres chacun (12 millions d'euros). Serena Williams possède d'ailleurs déjà des parts dans l'Angel City FC, club de football féminin de Los Angeles.
Le consortium emmené par Martin Broughton, ancien président du club de Liverpool, rassemble déjà plusieurs investisseurs, dont Sebastian Coe, président de World Athletics, la Fédération internationale d'athlétisme, ou des spécialistes du capital-investissement tels que Josh Harris et David Blitzer, propriétaires de plusieurs franchises sportives, notamment l'équipe de basketball des Philadelphia 76ers.
>> À lire aussi : Roman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football
Le club de Chelsea, champion d'Europe en titre, a été mis en vente par son propriétaire Roman Abramovitch à la suite de l'offensive militaire de la Russie en Ukraine, mais avant que l'homme d'affaires russe ne soit lui-même ajouté à la liste des personnalités visées par des sanctions britanniques en raison de cette invasion.
Les offres définitives de reprise ont été soumises ce mois-ci. Au total, six offres ont été transmises. Parmi les autres candidats connus au rachat figurent Todd Boehly, l'un des propriétaires de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles, et Steve Pagliuca, copropriétaire de l'équipe de basket des Boston Celtics.
Avec Reuters
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Premier League : le Russe Roman Abramovitch perd son agrément de dirigeant de club
Ligue des champions : Chelsea apprend à vivre avec les sanctions économiques
La chronique de l’éco
Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur
France24 - Monde
CAN-2023 : les groupes des éliminatoires sont connus
Publié le : 20/04/2022 - 09:58Modifié le : 20/04/2022 - 10:01
Romain HOUEIX
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Le tirage au sort des éliminatoires a eu lieu mardi en Afrique du Sud et a réparti 48 équipes africaines en 12 groupes. Les 24 qui se qualifieront s'affronteront en Côte d'Ivoire en juin 2023.
La page de la Coupe d'Afrique au Cameroun est tournée, la route vers la CAN en Côte d'Ivoire s'ouvre déjà. Mardi 19 avril, un tirage au sort a réparti 48 équipes en 12 groupes. Les deux meilleures de chaque poule obtiendront leur ticket pour la prochaine édition de la CAN.
Tout le continent était concerné par ce tirage au sort, à l'exception des six pays éliminés lors du tour préliminaire : Maurice, Djibouti, les Seychelles, la Somalie, le Tchad et l'Érythrée.
Les équipes étaient réparties dans quatre pots en fonction du classement FIFA établi le 31 mars, de manière à ce que les grosses nations du continent ne se rencontrent pas. Ce qui n'a pas empêché la RD Congo d'être placée dans le groupe du Gabon, le Sénégal de trouver sur son chemin le Bénin et le Mali de retrouver l'étonnante Gambie, déjà affrontée au Cameroun.
À noter qu'en sa qualité de pays-hôte, la Côte d'Ivoire est déjà qualifiée pour la compétition. Les Comores, la Zambie et le Lesotho se disputeront un unique ticket dans le groupe H.
Les éliminatoires débuteront le 30 mai prochain.
Le tirage au sort complet
Groupe A : Nigeria, Sierra Leone, Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe.
Groupe B : Burkina Faso, Cap-Vert, Togo, Eswatini.
Groupe C : Cameroun, Kenya*, Namibie, Burundi.
Groupe D : Égypte, Guinée, Malawi, Éthiopie.
Groupe E : Ghana, Madagascar, Angola, Centrafrique.
Groupe F : Algérie, Ouganda, Niger, Tanzanie.
Groupe G : Mali, Congo, Gambie, Soudan du Sud.
Groupe H : Côte d’Ivoire, Zambie, Comores, Lesotho.
Groupe I : RD Congo, Gabon, Mauritanie, Soudan.
Groupe J : Tunisie, Guinée équatoriale, Libye, Botswana.
Groupe K : Maroc, Afrique du Sud, Zimbabwe*, Liberia.
Groupe L : Sénégal, Bénin, Mozambique, Rwanda.
🔢 = ✅Voici les groupes #TotalEnergiesAFCONQ2023 👇Qui ira en finale? 🤔 pic.twitter.com/nYxlXexS4F
April 19, 2022
* Le sort du Kenya et du Zimbabwe, suspendus par la Fifa le 24 février pour interférences politiques, reste en suspens. Si leur suspension n’est pas levée deux semaines avant la première journée des éliminatoires, ces sélections "seront considérées comme perdantes et éliminées de la compétition". Les groupes C et K se composeraient alors de trois équipes avec une seule élimination.
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REPORTAGEDakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"
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Sénégal : les champions d’Afrique ont un stade de football à leur mesure
Opex 360
Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
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Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
CC BY-SA 4.0 Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
France24 - World
Nobel laureate Ramos-Horta wins East Timor's presidential election
Issued on: 20/04/2022 - 12:38
NEWS WIRES
Nobel laureate Jose Ramos-Horta scored a landslide victory in East Timor’s presidential election, according to preliminary results published Wednesday by the election secretariat.
The 72-year-old secured 397,145 votes, or 62.09 percent, against incumbent Francisco “Lu-Olo” Guterres’ 242,440, or 37.91 percent, the secretariat’s website showed after all ballots were counted.
“The count of the district, national and regional vote has been completed”, said Acilino Manuel Branco, general director of the election secretariat.
The election results still need to be validated by the country’s electoral commission.
The victory gives Ramos-Horta his second term in office. He served as president of Southeast Asia’s youngest country from 2007 to 2012 and was also the country’s first prime minister.
“The elections were competitive, and the campaign was largely peaceful,” EU observer Domenec Ruiz Devesa said Wednesday, adding the counting process had been assessed “positively”.
Ramos-Horta will be inaugurated on May 20 – the 20th anniversary of East Timor’s independence from Indonesia, which occupied the former Portuguese colony for 24 years.
He had pledged to use his five-year term to break a longstanding deadlock between the two main political parties.
The election could trigger a period of uncertainty, as Ramos-Horta has previously indicated he might dissolve the parliament if he won the election.
Portuguese President Marcelo Rebelo de Sousa called Ramos-Horta on Wednesday to convey “the warmest congratulations on the election as President of the Republic of Timor-Leste”, according to a press release from the presidency.
Nearly 860,000 people in the tiny nation of 1.3 million were eligible to vote, and more than 75 percent of voters turned up to cast their ballots in the second round.
Re-match
This week’s vote was a rematch of the 2007 presidential poll that also saw Ramos-Horta win handily, with 69 percent of the votes.
Ramos-Horta said he came out of retirement to run once more because he believed the outgoing president had violated the constitution.
Ramos-Horta was dominant in the election’s March 19 first round, winning 46 percent of votes versus Guterres’ 22 percent, but failed to secure the needed majority.
The Nobel laureate benefited from the backing of Xanana Gusmao, the country’s first president and current leader of the National Congress of the Reconstruction of Timor-Leste (CNRT), often a kingmaker in East Timor.
Ramos-Horta was awarded a Nobel prize for peace in 1996 for his efforts in facilitating conflict resolution in the country. In 2008, he survived an assassination attempt.
The new president faces the daunting task of lifting the country out of poverty.
East Timor is still reeling from the economic impact of the Covid-19 pandemic, and the World Bank has said that 42 percent of the population lives below the poverty line.
(AFP)
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Tropical cyclone slams Indonesia and East Timor, killing more than 100
EAST TIMOR
UN officially withdraws from East Timor, 10 years after independence
REVISITED
East Timor: Dili revisited
El País (ESP)
Mucho por ver en Priego de Córdoba
ANDALUCÍAUbicado en el parque natural de las Sierras Subbéticas, este municipio es la joya del barroco andaluz y ofrece un excepcional patrimonio natural y el aceite de oliva virgen más premiado
Cuentan los lugareños que por Priego de Córdoba no se pasa, sino que se viene para siempre. Un dicho popular que refleja a la perfección las sensaciones que percibe el viajero al descubrir este hermoso pueblo del parque natural de las Sierras Subbéticas, en el centro de Andalucía. Aquí hay que ir deliberadamente, y lo mejor es dejarse seducir por los encantos y el embrujo que desprenden cada uno de sus rincones monumentales y paisajísticos.
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Una tierra que se sintetiza en un abanico de colores, del verde que preside sus escarpadas sierras con olivares centenarios al azul intenso que resalta las siluetas de un patrimonio heredado de culturas milenarias o el color púrpura con el que las flores engalanan sus calles más castizas. La máxima expresión de Priego de Córdoba es su simbiosis entre el agua, la naturaleza y el patrimonio. De hecho, su inmensa riqueza fluvial la lleva a ser conocida como la ciudad de las aguas, y su excepcional arquitectura religiosa la convierte en la joya del barroco andaluz.
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Los ríos y arroyos han ido modelando el paisaje urbano y también las sierras de su término municipal, donde con el paso del tiempo han aparecido profundos cañones. Y ha sido el arte popular el que ha ido transformando algunas de las surgencias que abastecen a la población. Es el caso de la monumental Fuente del Rey, de principios del siglo XIX y la más emblemática, con 139 caños y tres estanques que dan forma a la escena: en el primero, un león luchando con una serpiente del escultor neoclásico José Álvarez Cubero; en el segundo, un Neptuno y un Anfitrite del escultor Remigio del Mármol; y un tercer estanque donde el agua desaparece por el Mascarón del Clero. El entorno de la Fuente de la Salud (Fuente del Rey vieja) y la Fuente de Neptuno (Fuente del Rey nueva) suponen una exaltación de arquitectura y escultura con un marcado carácter mitológico y el estilo barroco, tan arraigado en la población durante los siglos XVIII y XIX.
Una joya del barroco
El otro elemento diferencial de Priego de Córdoba es su arte barroco. Las plazas, fuentes, edificios públicos y, sobre todo, las iglesias fueron modificadas por esta política reformista aportando una gran unidad estilística. La denominada Escuela de Priego reunió a un grupo de artistas desde finales del siglo XVII hasta el primer tercio del XIX. La obra maestra del barroco andaluz es la iglesia de la Asunción, que alberga su gran joya en el interior: la capilla del Sagrario, donde sorprende el juego de sus tejados por el contraste entre sombras y luces. El artista Francisco Javier Pedrajas fue el autor de la decoración rococó allá por el año 1784, y está declarada desde 1932 Monumento Nacional.
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Otro de los alicientes del lugar es pasear por sus calles, en especial por el barrio de la Villa, de inspiración medieval y musulmana y cuyo tipismo recuerda al Albaicín de Granada o la Judería de Córdoba. Un entramado de vías estrechas y laberínticas donde sobresalen la armonía y la belleza de sus casas y el resplandor unísono de la cal. Los vecinos son los artífices principales de la belleza de este barrio gracias al esmero con el que cuidan un sin fin de macetas. Una de las calles está dedicada a la escritora Gloria Fuertes, que en su día escribiera de este lugar mágico: “Me parecen de mentira, tantas flores de verdad”.
Cualquiera de estas callejuelas desemboca en el balcón del Adarve, un mirador sobre la Subbética que abraza un paisaje de excepcional belleza. En ese paseo encontramos también una escultura del cantaor Joselito, que recuerda que fue aquí, en Priego, donde rodó la película Saeta del ruiseñor (1959). Y muy cerca de allí se alza el castillo medieval, antigua alcazaba, de los siglos IX y X.
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La encina de Alcalá-Zamora
Antes de abandonar el casco urbano conviene realizar una visita a la Casa Museo de Niceto Alcalá-Zamora. El que fuera primer presidente de la II República española nació en una casa señorial del siglo XIX en el número 33 de la calle Río. En su primera planta, además de numerosos objetos y documentos originales de la época, se encuentra el sofá de su casa de Buenos Aires donde fue encontrado muerto el político prieguense en 1949 junto a un reloj parado a la hora exacta de su fallecimiento y la luz siempre encendida en recuerdo de su memoria. En su patio exterior emerge una espectacular y exuberante encina centenaria, con 20 metros de altura y una copa muy amplia y frondosa sostenida por dos gruesas y largas ramas que, sorprendentemente, nunca han sido podadas.
El olivar y el paisaje de ribera configuran toda la armonía de un territorio mágico. De ese olivar sale el aceite de la Denominación de Origen Protegida (DOP) Priego de Córdoba, que presume de ser la más galardonada a nivel mundial en sus 25 años de historia. Un AOVE que tiene como principales variedades las aceitunas hojiblanca, picual y multivarietal (coupage), aunque la joya de la corona es la autóctona picuda.
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Y, como no puede ser de otra manera, el aceite de oliva virgen extra es la base de la gastronomía prieguense. Platos como el revuelto de collejas, el salmorejo, el remojón, la tortilla de rabo de toro, el bacalao con AOVE, las patatas de la marca San Nicasio o el solomillo al Pedro Ximénez son una buena oportunidad para hacer una parada y saborear la riqueza culinaria del municipio andaluz en restaurantes y tabernas como El Casino, Río (calle Río, 5), Zyrah (calle Río, 8), Los Álamos, La Muralla, El Aljibe (Abad Palomino, 7), Zahorí (Realm, 2), La Tabernilla o en el restaurante del hotel Museo Patria Chica, un edificio singular y catalogado que fue sede del periódico local del mismo nombre y cuyas paredes nobles evocan un viaje por la historia, la cultura y las costumbres de la España rural de principios del siglo XX.
Nada mejor para completar una escapada a Priego de Córdoba que sumergirse en el Jardín Micológico de la Trufa, situado en la cercana aldea de Zagrilla. Un centro didáctico y de investigación que exhibe las plantas y hongos del monte Mediterráneo andaluz. Es una excelente propuesta por los amantes de la micología que se puede complementar con las jornadas que cada otoño se celebran y donde se pueden degustar diferentes recetas que ponen en valor a las setas como producto indiscutible de estas sierras.
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Opex 360
L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
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April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
estime New York Times - World
Russia-Ukraine War
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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new phase of the war. Russia’s fight to gain control over Ukraine’s industrial heartland in the east is underway. Both sides are trading artillery barrages as Russia tries to break through Ukraine’s defensive positions in multiple locations.
Saving civilian lives in Marioupol. Russia and Ukraine reached a tentative deal to evacuate some women and children from the city, though similar agreements have fallen through in the past. Ukrainian forces holed up at a large steel factory waging what appears to be the last defense of the city refused to surrender.
Sending military aid to Ukraine. Ukraine’s allies are scrambling to deliver more advanced weapons for the battle in the east, where its defense is expected to rely on weapons such as long-range missiles, howitzers and armed drones. President Biden said that the United States would send more artillery.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - World
China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts
Issued on: 20/04/2022 - 15:00
NEWS WIRES
China's lawmakers on Wednesday announced that it ratified two international conventions against forced labour, months after United Nations experts voiced concerns over the country's treatment of ethnic and religious minorities – particularly in the Xinjiang region.
Beijing's approvals come as the country faces accusations of widespread human rights abuses in Xinjiang, including forced labour.
Rights groups estimate at least one million Uyghurs and other Turkic Muslim minorities have been incarcerated in "re-education camps" there – allegations that Beijing roundly rejects.
Officials maintain the camps are vocational training centres aimed at reducing the appeal of Islamic extremism.
London and Washington have been among vocal critics of China's treatment of minorities in Xinjiang, with the US State Department previously calling on China to "end its genocide and crimes against humanity" in the region.
On Wednesday, China's top legislature approved the ratification of the International Labour Organization's Forced Labour Convention, as well as the Abolition of Forced Labour Convention, according to official announcements on the National People's Congress website.
Labour rights have been a fraught issue in China, with a committee of 20 experts appointed by the ILO – a UN agency – taking China to task in its annual report published in February.
The group expressed "deep concern" after assessing the treatment of minorities, and evaluated allegations in late 2020 that Uyghurs and other ethnic minorities were systematically being forced to work in agriculture.
The expert committee called on Beijing to reorient "the mandate of vocational training and education centres from political re-education based on administrative detention".
China has lashed out at accusations of forced labour as untrue and politically motivated.
Members who ratify the two conventions are obliged to suppress and not use any form of forced or compulsory labour, according information on the ILO's website.
They should also take measures to secure the "immediate and complete abolition" of such labour.
Beijing had previously been asked to provide detailed information about the steps it was taking to ensure activities at Xinjiang's vocational training centres were in line with China's international obligations.
The country is also expecting a visit by UN human rights chief Michelle Bachelet in May, in a long-delayed visit that includes a trip to Xinjiang.
There have long been calls for the UN High Commissioner for Human Rights to visit Xinjiang and publish her office's findings.
Last year, the European Parliament voted overwhelmingly to refuse any consideration of a major investment pact between the European Union and China, as long as Chinese sanctions against MEPs and scholars remained in place.
The EU had sanctioned four Chinese officials over suspected human rights violations in Xinjiang and China responded by imposing its own sanctions against European politicians, scholars and research groups.
(AFP)
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Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
El País (ESP)
Siguiendo el río Infierno, un paraíso asturiano
ASTURIASDel pueblo de Espinaredo y sus 26 hórreos al Santuario de la Virgen de la Cueva con paradas en uno de los bosques más bellos del Principado y un curioso museo con 500 piezas de relojería
El río Infierno nace en las montañas del confín meridional del concejo de Piloña, en el oriente de Asturias, y baja saltando por los bosques celestiales del parque natural de Redes, rodeado de seres como corzos, rebecos, nutrias, urogallos y otras 204 criaturas (la mayor biodiversidad vertebrada de la región). Lo de llamarle Infierno a un río tan paradisíaco tiene difícil explicación. Por buscarle alguna, hay quien dice que, en otoño, las hayas, los castaños, los robles, los alisos y los avellanos que pueblan sus riberas refulgen como las llamas del infierno y que por eso se conoce con ese nombre. A falta de otra razón mejor, tendremos que conformarnos con esta. Seguimos su cauce para descubrir un entorno sin igual en el Principado.
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Los hórreos de Espinaredo
Para ver el paraíso del río Infierno hay que pasar antes por el purgatorio de la PI-4, una carretera estrecha y llena de curvas sin visibilidad, que serpentea entre Infiesto, la capital del concejo, y Espinaredo, un pueblín partido en dos por la corriente que, si no es el más guapu de Asturias (título que casi nadie le discute a Cudillero), le falta poco. Lo que sí es seguro es que es esta villa rodeada de bosques y montañas es la que más hórreos, y más antiguos, posee de todo el Principado: 26.
Comer: El Rincón de Espinaréu (Espinaredo); restaurante Atalaya (Torín). Dormir: Palacio de Cutre (La Goleta); Albergue Avellanos (Riofabar. Turismo de Piloña: tierradeasturcones.com. Turismo de Asturias: turismoasturias.es.
Los hórreos tienen cuerpo de madera de castaño (alguno de ellos, con bajorrelieves policromados) y tejado de teja árabe, y están erguidos sobre cuatro altas patas o pegollos para preservar de la humedad las patatas, las panojas y los chorizucos. De la humedad y de los roedores, porque entre los pegollos y la caja de madera del hórreo hay muelas, unas piedras lisas y redondas como las de un molino, cuya cara inferior es impracticable para los ratones: no tienen dónde agarrarse. Por dentro, los hórreos están divididos en cuatro y cada parte pertenece a una familia. Han servido para guardar el maíz y las avellanas, luego como trasteros, como garajes e incluso como terraza de un restaurante, como la de El Rincón de Espinaréu. El más antiguo data de 1548. Muchos tienen sobrepuertas talladas, liños (vigas que sustentan el tejado) tallados o pintados con radiales, hexapétalas o cruces, además de motivos solares, cuyo origen se remonta a la Edad del Hierro. Destaca l'Horru La Capilla, así llamado porque antiguamente se usó para oficiar misa, antes de que se construyera la iglesia.
Riofabar y el Arboreto de Miera
Continuamos el viaje valle arriba, hacia Riofabar, viendo cómo el río y la carretera surcan prados orlados de avellanos y manzanos en los que pacen asturcones. De las avellanas se saca motivo para la fiesta más popular del valle (el Festival de la Avellana), que se celebra cada primer domingo de octubre en el Santuario de la Cueva, a un kilómetro de Infiesto, con ofrenda de los primeros frutos a la Virgen. De las manzanas se obtiene una sidra de la que se ufanan mucho en la comarca (“Dos cosas hay en Infiesto / que no las hay en Madrid: / la santina de la Cueva / y la sidra Manolín”. Y del asturcón, que es un caballejo duro y montaraz se obtiene la satisfacción de conservar una raza autóctona y un eslogan turístico: “Piloña, tierra de asturcones”.
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Enhebrando pastos hípicos, pues, la carretera rebasa la aldehuela de Riofabar y, dos kilómetros después, el área recreativa del Arboreto de Miera, donde hace décadas fueron plantados cipreses de Lawson, pinos de Oregón y otras coníferas exóticas, como si los árboles autóctonos no fuesen ya suficientemente grandes e impresionantes. Árboles como los castaños que asombran, un poco más arriba, las mesas y praderas ribereñas del área recreativa La Pesanca, que es la más antigua de Asturias. Aunque, para antiguos, estos castaños gigantescos. Aquí acaba el asfalto y comienza el recorrido a pie por las foces (hoces) del Infierno, el tramo más alto, selvático y encañonado del río.
Camino de las foces
El camino no tiene pérdida. Es la continuación natural, sin asfaltar, de la carretera: una excelente pista de tierra que cruza aquí mismo el río Infierno por el primero de los siete puentes que uno se encuentra a lo largo de la excursión. Dicha pista lleva a los caminantes en suave ascenso por un valle que se cierra poco a poco hasta que, llegando al segundo puente, como a media hora del inicio, acontece un cambio radical: el bosque de robles y alisos ribereños se torna en un espesísimo hayedo. La luz que bañaba los risueños prados de más abajo se vuelve verdinegra, espectral, casi lunar, y las aguas se encajonan rugidoras en un estrecho, el de la Lanchosa, tajado a lo largo de miles de años en la roca caliza por el Infierno, río que ora se encabrita en espumeantes cascadas, ora se remansa en pozas de agua tan cristalina que casi no se ve y donde las truchas semejan ingrávidas criaturas aerobias.
Al llegar al sexto puente (que no se cruza), se ha de tomar en la bifurcación que allí se presenta la pista de la derecha, la cual traza un par de revueltas, cruza el río por última vez y se aleja definitivamente de él para morir, una hora después, al pie de la foz de Moñacos, Moniacos, Muniacos o Muñiacos... nombres para todos los gustos que recibe este minidesfiladero, labrado por un afluente del Infierno, donde aflora en forma de paredes verticales la blanca roca caliza de los montes. Una senda pedregosa permite, desde el final de la pista, atravesar esta pequeña hoz para ir a salir a un idílico vallejo, situado a mil metros sobre el mar y 500 sobre La Pesanca, que es de buena querencia de los corzos y los rebecos. Aunque se puede, no hace falta subir más. Aquí, cumplidas dos horas y media de camino, los verdes ribazos del arroyo reclaman los gozos del almuerzo. Y, después, una siesta es lo pedido.
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Infiesto: neandertales y relojes
Otro día (o el mismo, si no nos echamos la siesta) nos acercaremos a Infiesto para ver la exposición Los 13 del Sidrón, dedicada a la famosa cueva piloñesa en la que se ha exhumado la mejor colección de restos óseos neandertales de la península Ibérica. Visitaremos también La Casa del Tiempo (abierto sábados y domingos, y se realizan visitas en otros horarios bajo reserva; 984 11 30 12), un museo del reloj extraordinario que atesora más de 500 piezas históricas. A un par de kilómetros al oeste de Infiesto, en la parroquia de Ques, descubriremos otra maravilla natural labrada por el agua en estas montañas calizas: el Santuario de la Virgen de la Cueva. La reina Isabel II lo visitó en 1858. Durante la ofrenda del Festival de la Avellana, en octubre, se llena de gente, pero todo el año vienen los piloñeses a darle calor a la Virgen: “Virxen de la Cueva hermosa / cómo non mueres de frío / debaxu d'esi peñascu / a la orillina del ríu”.
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Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEntre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
ouvrit la voieRAZBAM SimulationsPuis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
@HerveGrandjean#innovation@echiva@Agence_ID#NotreDéfensehttps://t.co/liK5SzBqnF— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
explique France24 - World
Solomon Islands signed China security pact with 'eyes open' despite criticism from US, Australia
Issued on: 20/04/2022 - 10:24
NEWS WIRES
Solomon Islands Prime Minister Manasseh Sogavare said Wednesday his government signed a controversial security pact with China "with our eyes open" but refused to say when it may be published.
The deal, announced by Beijing a day earlier, has faced sharp criticism from the United States and Australia, which fear the pact could lead to China gaining a military foothold in the South Pacific.
Sogavare told parliament it was an "honour and privilege" to announce that the deal had been signed by officials in Honiara and Beijing "a few days ago".
He declined to tell the opposition leader when the signed version of the pact would be made public. A bilateral security deal with Australia was signed in 2017, and came into force the following year.
A draft version of the China-Solomon Islands deal sent a shock wave across the region when it was leaked last month, particularly measures that would allow Chinese naval deployments to the Pacific nation, located less than 2,000 kilometres (1,200 miles) from Australia.
>> The Interview: Taiwan's foreign minister calls military threat from China 'very serious'
The broad wording of the draft deal prompted a flurry of diplomatic overtures from the United States and Australia to prevent it from being signed -- including a last-ditch visit from Australia's Pacific minister -- but they were ultimately unsuccessful.
"Let me assure the people of Solomon Islands that we entered into an arrangement with China with our eyes open, guided by our national interests," Sogavare told parliament on Wednesday.
He asked all of his nation's "neighbours, friends and partners to respect the sovereign interests of the Solomon Islands".
Australia criticised
Australian Prime Minister Scott Morrison faced questions about the Solomon Islands deal while on the election campaign trail Wednesday and said he would visit the Pacific nation of 800,000 people "at the first opportunity".
He rejected criticism that his government had bungled relations with the Solomons and should have sent Foreign Minister Marise Payne to personally lobby against the deal.
"We treat Pacific neighbours as siblings in family and our view is you don't go stomping around telling leaders in Pacific islands what they should and shouldn't do," Morrison said.
News that China and the Solomon Islands had signed the deal broke just days before senior US National Security Council official Kurt Campbell is due to arrive in the Pacific nation for high-level talks.
The United States has promised to reopen its embassy in the Solomon Islands, which has been closed since 1993.
Deal 'rushed through'
Mihai Sora from the Sydney-based Lowy Institute think tank said it was "almost certain the deal was rushed through" ahead of Campbell's visit.
The deal being signed limits US official Campbell's options, Sora said, adding that he believed Sogavare was "honest when he says he doesn't want a Chinese military base in the Pacific".
The security pact was signed in the wake of violent protests which gripped the Solomon Islands capital Honiara last November, and led to much of the city's Chinatown being burned to the ground.
The unrest was sparked by opposition to Sogavare and partly fuelled by poverty, unemployment and inter-island rivalries, but anti-China sentiment also played a role.
(AFP)
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Global defence spending sees biggest rise in a decade, report says
The Debate
Don't mess with Beijing: Pushback over Covid fuels China-Australia row
The France 24 Interview
Taiwan's foreign minister calls military threat from China 'very serious'
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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France24 - World
Ukrainian novelist Andrey Kurkov on identity and language in the Donbas
Issued on: 21/04/2022 - 12:16
Erin Ogunkeye
Moscow has officially begun a "new phase" of its war in Ukraine, shifting its attention to the largely Russian-speaking Donbas. Prior to the February invasion, Russian proxies, who created pro-Moscow statelets, controlled around a third of the Donbas region. With striking prescience, novelist Andrey Kurkov explored the conflict from the perspective of a Ukrainian beekeeper who moves from the "grey zone" – the no-man’s-land between loyalist and separatist forces – to Crimea in his 2018 novel, "Grey Bees". He joined us for Perspective.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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The Debate
The battle of Donbas: What's Putin's plan for Ukraine now?
AS IT HAPPENED
As it happened: Russia regrouping forces from Kyiv to focus on 'key fronts and Donbas'
WAR IN UKRAINE
As it happened: Russia signals scaled-back war aims with focus on Donbas
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
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Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
EU foreign policy chief Borrell says bloc 'will continue' providing military support to Ukraine
Issued on: 20/04/2022 - 16:36Modified: 20/04/2022 - 16:49
Catherine NICHOLSON
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In an interview with FRANCE 24, the EU's foreign policy chief Josep Borrell said that the bloc "will continue" providing military support to Ukraine, while taking care not to become a "belligerent" in the conflict. Speaking to Europe Editor Catherine Nicholson, Borrell added that he expects the EU to eventually impose a total ban on imports of Russian oil in a bid to reduce the Kremlin's ability to finance its war in Ukraine.
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EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe
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L'Humanité
Jean-Baptiste Eyraud, partisan des mal-logés
Un jour avecÀ l’origine de la création, en 1990, de l’association Droit au logement, ce fils spirituel de l’abbé Pierre mène un combat acharné pour l’accès à un toit décent pour tous.
Nadège DubessayL’image est surréaliste. Le 12 avril, alors qu’il manifestait avec des familles « oubliées du Dalo » devant le ministère du Logement, les forces de police le plaquent au sol violemment et le placent illico en garde à vue. Jean-Baptiste Eyraud sera relâché le lendemain. L’indignation est générale. Il faut dire que le militant à la silhouette longiligne, la tignasse blanche rebelle et les yeux bleu clair fait figure d’incontournable dans le paysage associatif. Combattant infatigable pour les mal-logés, il a fondé Droit au logement en 1990 et il en est toujours le porte-parole emblématique. Digne héritier, à 67 ans, de son mentor l’abbé Pierre, « Babar », comme tout le monde l’appelle, est sur tous les fronts. Lundi 18 avril, ce n’est pas des œufs qu’il cherchait mais des poux dans la tête des deux candidats à la présidentielle. Avec une centaine de militants et de mal-logés armés de casseroles, il fait un sacré « raffut pour le logement » devant la permanence de Marine Le Pen, puis celle d’Emmanuel Macron.
« on préfère ménager les rentiers »
On le retrouve un peu plus tard dans les locaux du DAL, un ancien cinéma de l’avenue Ledru-Rollin, au cœur du 11e arrondissement de Paris. Il explique d’emblée : « La préfecture de police avait remis le couvert et interdit la manif. On a saisi la justice en référé et l’arrêté a été annulé. » Il soupire. Une fois de plus, le constat est sans appel : le logement ne fait pas partie des priorités de la campagne électorale. Sur son bureau où s’entasse une paperasse faussement désorganisée, il trouve les chiffres : 60 % des ménages sont locataires ou continuent de payer des traites. Et plus les logements sont chers, plus les recettes fiscales augmentent : elles sont passées de 57 milliards en 2010 à 79 milliards en 2020. Mais les dépenses pour les politiques sociales du logement, elles, sont en chute libre : 43,4 milliards en 2010, contre 37 milliards en 2020. « Le logement est au cœur du budget des gens modestes, mais on préfère ménager les rentiers, démolir des logements sociaux pour “gentrifier”. » Pourtant, ici, les placards croulent sous des centaines de dossiers concernant des familles en quête d’un toit décent . « Le logement des classes populaires, ce n’est pas un sujet vendeur », tacle celui qui en a fait sa bataille depuis plus de trente ans.
Son engagement, il ne faut pas en chercher les origines du côté de ses parents – une mère peintre, Marianne Astruc, sœur du cinéaste Alexandre, et un père comédien. Non, c’est vers ses grands-parents, à qui il sera confié dès ses 5 ans, qu’il faut se tourner. Le grand-père, critique dans une revue littéraire, a refusé de collaborer avec les Allemands. Il porte de belles valeurs humanistes.
La révolte du chauffage
Le jeune Jean-Baptiste, asthmatique, est envoyé dans un internat à Briançon où il passe son bac, « pour faire plaisir à la famille ». Mais, surtout, remporte sa première victoire en menant la révolte du chauffage dans cet établissement glacé. Il comprend vite que « ça marche comme ça ». Il aime la montagne, la marche, le ski. Mais comme « il fallait bien faire quelque chose », il enchaîne les boulots saisonniers, la plonge, puis devient charpentier. On le retrouve à occuper le Larzac, dans les manifestations antinucléaires ou contre la construction d’une autoroute qui allait défigurer la douce vallée du Briançonnais.
Un Éternel optimisme
La vie le ramène à Paris. Son histoire avec les mal-logés débute en 1983. Squats associatifs, premières expulsions. Jusqu’à ces incendies criminels dans le 20e arrondissement de Paris qui feront deux morts et jetteront les familles à la rue. C’est une évidence : à Paris, des immeubles entiers restent vides. L’occupation devient légitime. Babar fera des médias les relais des actions du DAL et des célébrités, les boucliers des mal-logés. « Quand l’abbé Pierre arrivait, les flics s’en allaient comme par magie, c’était impressionnant », raille-t-il. Monseigneur Gaillot, le généticien Albert Jacquard, le professeur Léon Schwartzenberg mais aussi les artistes Jacques Higelin, Pierre Richard, Marina Vlady, Miou-Miou, Josiane Balasko, Pierre Perret, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet… tous s’embarquent dans la cause du droit au logement.
Les actions du DAL ont permis de reloger des dizaines de milliers de familles et contribué à imposer l’encadrement des loyers. Celui qui se dit de nature optimiste, père de trois enfants et récemment grand-père, approché par bon nombre de partis écolos et de gauche mais jamais encarté, espère « avoir transmis les petites graines » à la relève. Il assume sans hésitation son choix dans les urnes de dimanche prochain : « J’irai voter contre l’extrême droite », vous dit-il droit dans les yeux.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian France24 - World
Ukraine's prosecutor general: 'I expect to find evidence of genocide in Mariupol'
Issued on: 20/04/2022 - 13:22
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged eastern city of Mariupol. She also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children. The prosecutor general said that "sexual crimes" have taken place in all occupied areas of Ukraine and have targeted women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova explained that more than 7,000 war crimes investigations have already been opened.
Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" by Russian forces in the besieged eastern Ukrainian port city of Mariupol.
Venediktova also warned that "huge numbers of people" are being deported to Russia, including children.
She also said that at least 1,500 civilians have been found dead around the capital Kyiv, but that the real number is no doubt higher as some places are "still mined", with de-mining operations ongoing.
'Sexual crimes took place in all occupied territories'
The prosecutor general warned that "sexual crimes" have taken place in all areas of Ukraine occupied by Russian forces and that the victims were women, including even elderly women, but also men and children. Venediktova said that more than 7,000 war crimes investigations have been opened in Ukraine, with more than 3,000 other probes opened into related crimes.
Asked about whether she could prosecute Russian President Vladimir Putin, Venediktova explained that foreign leaders have immunity under Ukrainian law. She said that she was "very open to cooperation" with the chief prosecutor of the International Criminal Court in order to get around the issue of immunity. She added that Ukraine was "ready to cooperate with other states" and that several joint investigations have already begun.
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The France 24 Interview
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
The Debate
Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?
WAR IN UKRAINEFrench priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’
France24 - Monde
Côte d'Ivoire : candidat à la présidence de la Fédération, Didier Drogba promet une "nouvelle ère"
Publié le : 20/04/2022 - 13:21
FRANCE 24
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La légende de Marseille et des Éléphants de Côte d'Ivoire, Didier Drogba, a présenté lundi son programme en cas d'élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football (FIF). L'élection a lieu samedi.
Un bain de foule et une présentation en grande pompe de son programme. L'ancien attaquant vedette ivoirien Didier Drogba, a promis lundi 18 avril "une nouvelle ère" s'il est élu samedi président de la Fédération ivoirienne de football (FIF).
''Après le 23 avril, une nouvelle ère commencera pour le football ivoirien'', a déclaré Didier Drogba lors d'une conférence de presse à Abidjan, se montrant confiant dans sa victoire face à ses deux adversaires, anciens hauts responsables de la FIF, Idriss Diallo et Sory Diabaté.
"Je pense que j'ai toutes les chances de gagner cette élection'', a-t-il affirmé en mettant en avant ''le travail abattu par son staff" et son programme appelé "Renaissance". "Ma priorité après mon élection sera de rassembler, car la Côte d'Ivoire a connu trop de crises qui nous ont fait rater la qualification pour deux coupes du monde", a-t-il ajouté.
Il entend réorganiser de fond en comble le football ivoirien et a promis une augmentation des subventions aux clubs dont les présidents sont appelés à élire le nouveau dirigeant de la FIF.
Merci pour le soutien frangin @Herita23 🙏🏾 https://t.co/589lxpcEwe
April 19, 2022''Les présidents de club ont vu que mon programme leur sera bénéfique. Quant aux anciens joueurs, nous allons les mettre en mission pour faire partager leurs expériences aux plus jeunes'', a-t-il assuré.
Drogba, Diallo et Diabaté ont été officiellement retenus comme candidats – parmi six au départ – pour se présenter à la présidence de la FIF, dont l'élection se tiendra samedi dans la capitale administrative ivoirienne, Yamoussoukro.
L'élection du nouveau président ne sera toutefois définitivement validée qu'une fois connus les résultats d'une "enquête d'intégrité" à laquelle ils doivent se soumettre.
Une élection loin d'être gagnée d'avance
Malgré son statut d'icône du football ivoirien et le soutien de la fédération internationale, l'élection de Didier Drogba n'est pas acquise d'avance : il a passé le plus clair de sa vie professionnelle à l'étranger alors que ses deux rivaux connaissent parfaitement les rouages et le fonctionnement de la FIF et des clubs de Côte d'Ivoire. Et s'il est de loin le plus populaire, sa candidature a déjà connu son lot de controverses.
Pour ses opposants, Didier Drogba "ne fait pas de terrain, il considère qu'être une star suffit et ne va pas voir les électeurs, c'est-à-dire les présidents de club", explique l'entourage d'un des candidats à l'AFP.
Et d'ajouter : "Il n'a pas été fichu de rassembler le nombre de parrainages nécessaires en deux ans, il a même fallu abaisser le nombre de parrainages à quatre pour qu'il puisse se présenter."
L'élection du président de la FIF a déjà été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d'un imbroglio sur le système de parrainage pour les candidats.
La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui a installé un "comité de normalisation" depuis.
S'il est élu, il pourrait emboîter le pas a une autre star du football africain, le Camerounais Samuel Eto'o, élu à la tête de la Fecafoot en 2021.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Football : Didier Drogba finalement candidat à la présidence de la Fédération ivoirienne
Didier Drogba, nouveau visage d'une campagne contre l'insécurité routière en Afrique
Des footballeurs se mobilisent face à la crise sanitaire en Algérie
L'Humanité
La première mesure des élus du RN : chasser la LDH
ActuCiblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.
Eugénie BarbezatDans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »
empêcher toute activité
Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.
Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».
Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »
Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : « Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »
ligue des droits de l'hommeRassemblement national France24 - World
Inside the legendary Hotel Negresco in the French city of Nice
Issued on: 21/04/2022 - 13:18
FRANCE 24
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The Negresco is a legend in the world of luxury hotels. Located on the Promenade des Anglais in Nice, just opposite the Mediterranean, it's emblematic of the French Riviera city. The hotel is not owned by a tourism or hotel group, making it one of the few totally independent luxury hotels in France. From the ground floor all the way up to the top, works of art are everywhere: Eiffel stained glass, a Baccarat chandelier and an official portrait of Louis XIV. We bring you a behind-the-scenes look at this jewel of the Belle Époque.
Valeurs Actuelles
Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”
EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).
La moitié du parc nucléaire à l’arrêt
Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».
Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.
Manche : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Nucléaire, la leçon ukrainienne
Il n’y a que le réel pour concocter de pareils scénarios. Voilà onze ans, le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque balayait la côte nord-est du Japon et, noyant la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquait l’un des plus sérieux accidents nucléaires de l’histoire. Même s’il ne causa pas de victimes directes, contrairement au tsunami lui-même, il fut suffisamment grave pour pousser le Japon à décréter un abandon progressif du nucléaire, bientôt imité par l’Allemagne, pays de forte tradition antinucléaire et dont la chancelière, Angela Merkel, projetait une alliance électorale avec les Verts. En France, l’accident japonais hystérisa une opposition à l’atome demeurée vivace et contribua notamment à signer l’arrêt de mort de la centrale de Fessenheim. Pour le nucléaire européen, une décennie pénible s’ouvrait, faisant suite à deux décennies déjà bien moroses.
Le problème est qu’on peut choisir de se passer du nucléaire, mais qu’on ne se passe pas aussi facilement d’électricité. On s’en passe d’autant moins que la peur d’une catastrophe climatique a poussé la planète entière (du moins celle qui a les moyens) à mener la chasse au dioxyde de carbone (CO2), ce gaz de la vie devenu l’incarnation du mal. Or, le nucléaire n’en émet pas tandis que les autres sources de production d’électricité – le gaz et surtout le charbon – en émettent beaucoup. Les Allemands, comme les Japonais, carburent aux énergies fossiles. Ils sont donc considérés comme de gros pollueurs. Au fil des années, le poids des arguments s’est inversé. Le message – tenu par le Giec, notamment, la voix de l’Onu pour le climat – était le suivant : “être antinucléaire est une position que l’on veut bien comprendre mais que l’on ne saurait soutenir”.
le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit : le feu nucléaire
Évidemment, il y a les énergies renouvelables (EnR). Les décennies moroses du nucléaire furent les décennies glorieuses du solaire et de l’éolien – en Allemagne plus encore que chez nous. Le problème est que si les EnR fournissent elles aussi une électricité décarbonée, elles fournissent surtout une électricité qui brille par son absence, en général quand on a besoin d’elle. Le 2 mars dernier, par exemple, à la pointe du soir, les 154 gigawatts installés de part et d’autre du Rhin ne fournissaient que… 5,3 gigawatts aux millions de foyers français et allemands. Or, on se chauffe, on s’éclaire : il faut de l’électricité. Il faut donc du charbon ou du gaz. C’est là que nous retrouvons les Russes. Ceux-ci fournissent 60 % du gaz brûlé en Allemagne. À ce niveau-là, ce n’est plus un ami, c’est un partenaire vital. Pour renforcer l’union, un gazoduc géant, Nord Stream 2, est en cours de construction. À la Russie la source, à l’Allemagne le robinet. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a son fauteuil dans le premier cercle dirigeant des sociétés russes Rosneft (pétrole) ou Gazprom (gaz), veillait sur le projet.
L’invasion qui chamboule tous les plans
Mais, patatras, voilà que l’ami russe envahit l’Ukraine ! Le gaz, tout à coup, sent le soufre, et même la poudre à canon. Émettre du CO2, passe encore, être à la base de l’économie d’un pays qui ramène la guerre en Europe, ça fait trop. L’Allemagne est au bord d’un virage stratégique aussi brutal qu’inédit. Les centrales à charbon n’ont pas fini de tourner et il se murmure que les derniers réacteurs nucléaires du pays pourraient voir leur horizon s’éclaircir (à noter que le Japon a, lui aussi, repris le chemin de l’atome). En France, où les éoliennes et les panneaux solaires nous rendent également dépendants du gaz (et même du charbon), le nucléaire pourrait bien revenir en grâce plus nettement encore que ce que le discours très ambigu d’Emmanuel Macron à Belfort (voir Va leurs actuelles du 17 février 2022) laissait espérer.
Et pourtant, comment imaginer timing plus désastreux pour ce changement de paradigme ? On peut être un défenseur de l’atome, il faut avouer que, au-delà de toute considération énergétique et géopolitique, l’actualité ukrainienne replace le nucléaire sous un jour passablement inquiétant. En prenant d’abord le contrôle du site de Tchernobyl puis celui de la centrale de Zaporijia, les forces russes ont réactivé de façon angoissante la crainte d’un accident dont les conséquences pourraient être très graves, non seulement pour la région, mais aussi pour le continent. Pire encore, en dessinant les contours d’un affrontement entre la Russie et l’Otan, deux forces dotées de la bombe atomique, le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit (autrement plus grave que le “dérèglement climatique”) : le feu nucléaire. Bien sûr, la mobilisation, par Vladimir Poutine, des “forces de dissuasion” russes relève probablement du discours martial ; l’équilibre de la terreur qui, n’en déplaise aux pacifistes, fonctionne depuis soixante ans, ne devrait pas être rompu en Ukraine. Bien sûr aussi, la prise de contrôle des centrales ukrainiennes par les soldats russes relève plus du blocus énergétique que d’une intention de sabotage, dont les saboteurs seraient les premiers à pâtir. Il n’empêche que tout ceci n’est guère rassurant et renvoie l’homme maître de l’atome à sa responsabilité la plus vive. Notre force a un prix : l’inconséquence ne nous est pas permise.
France24 - World
Under the radar: Covering your online tracks
Issued on: 15/04/2022 - 15:43
In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.
A documentary co-produced with Arte.
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Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit
Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress
France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
Streaming TV platform Netflix loses subscribers for first time in decade
Issued on: 20/04/2022 - 03:42
NEWS WIRES
Netflix shares lost a quarter of their value Tuesday after the company revealed its ranks of subscribers shrank in the first quarter of this year.
It was the first time in a decade that the leading streaming television service had lost subscribers. The company blamed the quarter-over-quarter erosion to suspension of its service in Russia due to Moscow's invasion of Ukraine.
Netflix ended the first quarter of this year with 221.6 million subscribers, slightly less than the final quarter of last year.
The Silicon Valley tech firm reported a net income of $1.6 billion in the recently ended quarter, compared to $1.7 billion in the same period a year earlier. Netflix shares were down more than 25 percent to $259.30 in after-market trades that followed release of the earnings figures.
Netflix believes that factors hampering its growth includes subscribers sharing their accounts with people not living in their homes.
The streaming giant estimated that while it has nearly 222 million households paying for its service, accounts are shared with more than 100 million other households not paying subscription fees.
"When we were growing fast it wasn't a high priority, and now we're working super hard on it," chief executive Reed Hastings said of account sharing during an earnings call.
"These are over a hundred million households that already are choosing to view Netflix; they love the service, we've just got to get paid in some degree for them."
Netflix is testing ways to make money from people sharing accounts, such as by adding a feature that lets subscribers pay slightly more to add other households.
"If you've got a sister, let's say that's living in a different city, and you want to share Netflix with her – that's great," chief product officer Greg Peters said on the earnings call.
"We're not trying to shut down that sharing, but we're going to ask you to pay a bit more to be able to share with her."
Another factor crimping Netflix growth is intense competition from titans such as Apple and Disney.
Inflation squeeze
Netflix and its rivals in streaming television are also up against a rate of inflation that has people likely taking stock of how many entertainment subscriptions they have racked up, according to analyst Rob Enderle of Enderle Group.
"With inflation taking hold, people are starting to watch their pennies," Enderle said. "You get a situation where people are thinking through the subscriptions they have and the subscriptions that they keep."
A big player in the market like Netflix will find it hard to grow in that kind of economic environment, especially in a market like the United States where it is deeply penetrated, Enderle told AFP.
Netflix recently announced subscription price bumps in the United States, with the basic option now costing $9.99, and the most expensive going up to $19.99.
Netflix is looking at possibly adding a lower-priced subscription tier subsidized by advertising, a model that Hastings had long snubbed.
"It's pretty clear that it's working for Hulu," Hastings said.
"It you still want the ad-free option, you will be able to have that. If you'd rather pay a lower price and you're ad-tolerant, we're going to cater to you also."
Weaving ads into Netflix for revenue is "inevitable" given the recent earnings figures, said Upholdings portfolio manager Robert Cantwell.
The streaming television race is heating up, with Disney showing earlier this year that it was closing the gap with market leader Netflix, whose stride has slowed.
Like the Prime video streaming service fielded by Amazon, Disney is copying Netflix's tactic of investing in local content that appeals to the language, culture and tastes in respective international markets.
Netflix has made that approach work, backing original blockbusters such as "Squid Game" from South Korea and France's "Lupin."
(AFP)
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Dave Chapelle addresses Netflix transgender controversy in new video
Netflix's first Arabic production ignites moral outrage in Egypt
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
France24 - World
Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral
Issued on: 15/04/2022 - 11:37
French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.
>> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on
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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
Opex 360
Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
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Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
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Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
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Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
France24 - World
Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'
Issued on: 20/04/2022 - 04:51
NEWS WIRES
US Secretary of State Antony Blinken urged Israeli and Palestinian leaders Tuesday to "end the cycle of violence" after a sharp escalation in tensions between the two sides in recent days.
In separate calls with Palestinian president Mahmud Abbas and Israeli Foreign Minister Yair Lapid, Blinken stressed "the importance of Israelis and Palestinians working to end the cycle of violence in Israel, the West Bank, and Gaza by exercising restraint and refraining from actions that escalate tensions," the State Department said.
He also urged both sides to exercise "restraint" and refrain "from actions that escalate tensions" including at the Al-Aqsa mosque compound, Islam's third-holiest site, but known to Jews as the Temple Mount – Judaism's holiest place – in Jerusalem's Israeli-annexed Old City.
In his call with Lapid, Blinken reiterated the US government's "steadfast commitment" to Israel's security and condemned recent rocket attacks from Gaza.
In his call with Abbas, Blinken affirmed the US commitment to improving Palestinians' quality of life.
But with both leaders, Blinken urged for a two-state solution.
The State Department announced Tuesday evening that Yael Lempert, assistant secretary for near eastern affairs, would travel to Jordan, Israel, the West Bank and Egypt for talks aimed at "reducing tensions" in the region.
Her trip will last from Tuesday until April 26.
Israel carried out its first air strike on the Gaza Strip in months early Tuesday, in response to a rocket fired from the Palestinian enclave after a weekend of violence around the Jerusalem holy site.
The strikes come after weeks of mounting violence, with a total of 23 Palestinians and Arab-Israelis killed, including assailants who targeted Israelis in four deadly attacks.
The violence, coinciding with the Jewish Passover festival as well as the Muslim holy month of Ramadan, has sparked fears of a repeat of last year's events, when similar circumstances sparked an 11-day war that levelled parts of Gaza.
(AFP)
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Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue
Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded
Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - Monde
Au Sénégal, un activiste costumé vent debout contre le plastique et "l’immobilisme" des autorités
Publié le : 20/04/2022 - 17:22
Alexandre Capron
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Deux ans après le vote de la loi pour l’interdiction des plastiques à usage unique ou jetables au Sénégal le 20 avril 2020, des défenseurs de l’environnement estiment que les promesses entrevues n’ont pas été tenues. À l’instar d’un activiste bariolé, Modou Fall, qui arpente les rues des villes sénégalaises autant que les réseaux sociaux pour alerter sur les dangers du plastique, ils dénoncent “l’immobilisme” du gouvernement.
Il ne passe pas inaperçu avec son imposant costume composé de sacs en plastique colorés et sa pancarte "Non aux sachets plastique" arborant le drapeau sénégalais. Modou Fall affirme militer depuis 16 ans pour la préservation de l’environnement sénégalais. Cet ancien militaire a pris conscience de la "dangerosité" du plastique, selon ses termes, lorsqu’il a commencé à nettoyer les rues de Dakar, en constatant que la grande majorité des déchets étaient des sachets en plastique. "C'est du poison pour la planète et surtout pour la santé de l'être humain" dit-il au gré des interventions médiatiques qu’il fait depuis des années, mais aussi de ses publications sur les réseaux sociaux où il compte un peu plus de 1 500 abonnés sur Twitter et TikTok.
Lhomme plastique fête chez 16ans de combats contre le péril plastique à guediawaye le 20 avril inchala pic.twitter.com/vX16GgD3DO
April 14, 2022"Beaucoup de gens ont pensé que j’étais fou avec ce costume !"
Je suis un ancien soldat et j’ai eu l’idée de créer comme une tenue de sniper lors d’une action de nettoyage. Je me suis dit que des sacs plastique, on en voyait tous les jours, beaucoup trop, et qu’il fallait les montrer pour attirer l’attention immédiatement, et faire comprendre l’amas de plastique. J’ai créé ce costume en 2011… mais il est plus que jamais d’actualité, onze ans après !
Beaucoup de gens ont pensé que j’étais fou au départ ! C’est vrai que de loin, ce costume fait un peu peur… Mais j’ai multiplié les actions au fil des années, notamment dans des événements religieux ou sportifs, pour attirer l’attention de façon totalement bénévole. Les gens ont appris à me connaître… Aujourd’hui, beaucoup veulent avoir leur photo avec moi, et c’est facile d’engager la conversation avec eux pour les sensibiliser.
Je mène des actions variées : par exemple aller dans les champs récupérer les pneus jetés et usés afin de les transformer en meubles pour ensuite les offrir à des écoles. Je fais également des formations gratuites à des organisations pour qu’elles puissent organiser des opérations de nettoyage : je leur explique de A à Z comment elles peuvent s’organiser pour être efficaces et même recycler elles-mêmes ce qu’elles ramassent.
@senegalpropre#senegalpropre♬ Wa Kogn Bi - Ousmane Bongo"Voter une loi, c’est bien, mais il n’y a pas de mesures incitatives"
Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi interdisant les produits plastique à usage unique ou jetables, le 20 avril 2020, les activistes jugent les mesures incitatives trop faibles pour provoquer un vrai changement. Ils militent pour que des décrets soient pris afin de définir les modalités d’application de la loi dans plusieurs domaines.
Ces décrets pourraient notamment définir des sanctions notamment pour les industriels ou les petites entreprises ne respectant pas la loi. "Dans la loi, on prévoit 'un prix plancher' pour les déchets plastique, c'est-à-dire qu’on ne peut pas vendre ces déchets en dessous de ce prix pour leur recyclage… mais ce décret n’existe pas !" explique Sokhna Dié Ka, chargée de programme affirmation des droits des communautés de Natural Justice.
"On voit toujours les sachets d’eau, même dans les rues de Dakar, ça fait partie du décor !" explique Momar Baby, activiste pour Zéro déchet Dakar, qui reproche au gouvernement de ne pas avoir construit la loi avec les défenseurs de l’environnement. Zéro déchet Dakar fait partie d’un groupe d’ONG qui a notamment publié treize recommandations pour les autorités sénégalaises.
Modou Fall poursuit :
Voter une loi, c’est bien, mais il n’y a pas de mesures incitatives. L’année dernière, avec plusieurs ONG, on a essayé de montrer des solutions alternatives : favoriser les sacs réutilisables en tissu ou papier, ou encore valoriser les filières pour recycler le plastique en le transformant en tapis, voire en briques, car ça existe ! On plaide aussi pour la consigne des bouteilles systématiques en grande surface… Mais malheureusement, il y a trop peu de volonté politique. Donc les industriels ne jouent pas le jeu et les citoyens ne suivent pas le mouvement.
@senegalproprelhommeplastic enegalpropre #inrichbölllutionplastique♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic"Le Sénégal ne mérite pas ça !"
Modou Fall connaît pourtant bien les autorités gouvernementales : il a travaillé pendant deux ans sous contrat avec le ministère de l’Environnement pour sensibiliser la population sénégalaise aux bons gestes vis-à-vis du plastique. Aujourd’hui en conflit avec les autorités pour des arriérés de salaire non payés selon lui, il explique que son cas personnel n’est pas important.
Je ne crois pas que le Sénégal est prêt pour adopter ce décret : je n’ai pas vu de réaction concrète de la part du ministère de l’Environnement montrant qu’une solution se prépare. Dans certaines régions par exemple, où il y a peu d’eau potable, le gouvernement tolère toujours l’utilisation de sachets d’eau plastique [des allègements à la loi plastique ont effectivement été mis en place par le gouvernement sénégalais dans le cadre de la pandémie de Covid-19, NDLR]. On ne peut pas répondre à des problèmes d’infrastructures par plus de plastique ! Nous avons besoin d’un Sénégal plus propre ! Le Sénégal ne mérite pas ça !
@senegalpropre♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plasticEn mars dernier, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a expliqué avoir reçu du président de la République, Macky Sall, la consigne de lutter contre le plastique avec une plus grande fermeté et de rendre plus "contraignantes’" les sanctions prévues contre son utilisation.
"Aujourd’hui, nous faisons des progrès, mais il y a encore des choses à faire" a-t-il reconnu. Il ajoute : "La santé des mers est intimement liée à celle de la population, à la vie tout court des populations" en faisant référence aux nombreux sachets plastiques rejetés dans la mer, mais sans pour autant donner plus de précision sur la mise en place de décrets notamment.
Selon Africa Check, média de vérification basé au Sénégal, qui a pu consulter les derniers rapports de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides concernant la production de déchets au Sénégal datant de novembre 2016, le pays produirait en moyenne 536,56 tonnes de déchets plastique par jour.
Des activistes affirment de leur côté qu’au total, les déchets en plastique représenteraient entre 200 000 et 440 000 tonnes par an, dont seulement 5 % seraient effectivement recyclés. Des chiffres invérifiables, en l’absence de données récentes.
Modou Fall conclut :
On attend un signe de la part des autorités pour le 20 avril, pour les deux ans du vote de cette loi. Mais si ce n’est pas le cas, je suis prêt, avec plusieurs ONG, à entreprendre une marche à travers le Sénégal pour dénoncer l’inaction des autorités.
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Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
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Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
Gaulish Opex 360
La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSelon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
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D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
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D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
d’aller plus loinDe son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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France24 - World
Suspected 2015 Paris attacks accomplices go on trial in Belgium
Issued on: 19/04/2022 - 18:52
NEWS WIRES
Fourteen people went on trial in Belgium on Tuesday accused of helping a jihadist group that killed 130 people in the gun and bomb attacks across Paris in 2015.
The 13 men and one woman are accused of supporting the self-avowed Islamic State combatants before their attacks on the evening of Nov. 13, 2015, and afterwards for the one attacker who survived and returned to Brussels.
Nine accused were present on Tuesday, seven seated at the front of the court, two led in by guards to closed glass boxes.
Two accused are believed to have died in Syria.
The trial is taking place in the former headquarters of NATO in a Brussels suburb with heightened security. Armed police patrolled the perimeter and corridors and guarded the entrance of the vast impromptu courtroom.
Twelve of the accused face charges of leading a terrorist group or participating in terrorist activities, with potential prison terms of up to 15 and five years respectively.
Prosecutors say they helped attackers travel to Syria or supplied them with arms.
Some are accused of secretly housing Salah Abdeslam, a 32-year-old French national of Moroccan origin who is now the main suspect in a trial of more significant attacks participants in Paris. Abdeslam hid in Brussels for four months until his capture, four days before a twin attack in Brussels that killed 32 people.
Two of the group face non-terrorist charges, one for having supplied false documents to those involved in both the Paris attacks and the bombings at Brussels Airport and on the Brussels metro in March 2016. The other is accused of handling arms and explosive material.
The presiding judge asked the accused present to confirm their names, dates of birth and addresses before one of set of defence lawyers sought to have the case against his client dismissed. The case was then adjourned.
Hearings are scheduled to run until May 20, with rulings expected by the end of June.
(REUTERS)
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Paris Attacks Trial
Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court
Paris AttacksLast surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
L'Humanité
La bonne nouvelle. Une caisse de retraite boycotte les énergies fossiles
ActuCamille BauerLa lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par la finance. C’est pourquoi Ircantec, caisse de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques, a annoncé, le 19 avril, qu’elle se désinvestissait de douze entreprises actives dans le secteur des énergies fossiles, dont TotalEnergies. Cette décision fait suite à l’adoption, en octobre 2021, d’une politique climat par cette institution qui représente 2,9 millions de cotisants et gère 14 milliards d’euros d’actifs. Ircantec avait annoncé l’intention de prendre ses distances, dans les six mois, avec des entreprises actives dans les énergies fossiles, sauf si elles adoptaient des plans pour sortir du secteur d’ici à 2030. L’attitude cohérente d’Ircantec a été saluée par Reclaim Finance, un collectif d’associations qui dénonce le financement des énergies carbone. Il tranche avec les gros investisseurs, à commencer par les banques, qui continuent de soutenir des entreprises pour qui, à l’instar de Total Energie, les engagements en faveur de la planète sont de simples outils d’affichage.
Opex 360
Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.
Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.
Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.
Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
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Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
annonçaChef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
France24 - World
Several killed in twin explosions at Shiite school in Afghan capital
Issued on: 19/04/2022 - 12:20
NEWS WIRES
At least six people were killed and 11 wounded Tuesday by two bomb blasts at a boys' school in the Afghan capital, with social media showing grisly images from the Hazara Shiite neighbourhood.
The number of bomb blasts in the country has significantly declined since the Taliban ousted the US-backed Afghan government in August, but the jihadist Islamic State group has claimed several attacks since then.
Kabul police spokesman Khalid Zadran told AFP that Tuesday's blasts at the Abdul Rahim Shahid school were caused by improvised explosive devices and left at least six people killed and 11 wounded.
"These are preliminary figures. We are at the site and waiting for more details," he said.
Zadran said a third blast had occurred at an English language centre in the same area, but did not specify whether it was caused by an explosive.
Zadran earlier tweeted that three blasts had rocked the school, which is in an area mainly inhabited by the Hazara community and has been previously targeted by the jihadist Islamic State group.
Tuesday's blasts occurred as students were coming out of their morning classes at the school, a witness told AFP.
Grisly images posted on social media networks showed several bodies lying at the gate and compound of the school.
Images showed patches of blood, burnt books and school bags scattered at the premises. Taliban fighters were seen cordoning off the area.
Victims were taken to hospital, but Taliban fighters kept journalists from the premises.
Attacks on public targets have largely diminished since the Taliban seized power in August last year, but IS continues to operate across the country.
The Taliban have also been blamed previously for attacks targeting the Hazara community, who make up between 10 to 20 percent of the country's 38 million population.
Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group is a key security challenge to the hardline Islamists who now rule Afghanistan.
Since seizing power the Taliban have regularly carried out raids on suspected IS hideouts, mainly in the eastern Nangarhar province.
IS has claimed some of the deadliest attacks in Afghanistan in recent years.
In May last year at least 85 people -- mainly girl students -- were killed and about 300 were wounded when three bombs exploded near their school in Dasht-e-Barchi.
No group claimed responsibility, but in October 2020 IS claimed a suicide attack on an educational centre in the same area that killed 24, including students.
In May 2020, the group was blamed for a bloody attack on a maternity ward of a hospital in the neighbourhood that killed 25 people, as well as new mothers.
(AFP)
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AfghanistanRoadside bomb tears through bus in western Afghanistan
Western nations warn citizens to avoid Kabul airport, citing 'imminent' threat of terror attack
Truth or Fake
Did the Taliban forbid the use of mobile phones in Afghanistan?
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new phase of the war. Russia’s fight to gain control over Ukraine’s industrial heartland in the east is underway. Both sides are trading artillery barrages as Russia tries to break through Ukraine’s defensive positions in multiple locations.
Saving civilian lives in Marioupol. Russia and Ukraine reached a tentative deal to evacuate some women and children from the city, though similar agreements have fallen through in the past. Ukrainian forces holed up at a large steel factory waging what appears to be the last defense of the city refused to surrender.
Sending military aid to Ukraine. Ukraine’s allies are scrambling to deliver more advanced weapons for the battle in the east, where its defense is expected to rely on weapons such as long-range missiles, howitzers and armed drones. President Biden said that the United States would send more artillery.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - Monde
Présidentielle 2022 : les questions économiques au cœur du débat de l'entre-deux-tours
Publié le : 21/04/2022 - 10:27
Line RIFAI
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Retour sur les principaux thèmes économiques abordés mercredi lors du débat de l'entre-deux tours de la présidentielle française. Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont opposés sur trois sujets majeurs : le pouvoir d'achat, l'âge légal du départ à la retraite et la politique énergétique et environnementale. Décryptage.
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Valeurs Actuelles
Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie
J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.
« Ce cri d’autrefois, »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».
L’“austère fraternité des hommes”
Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.
Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.
“L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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L'Humanité
La bonne nouvelle. Une caisse de retraite boycotte les énergies fossiles
ActuCamille BauerLa lutte contre le réchauffement climatique passe aussi par la finance. C’est pourquoi Ircantec, caisse de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques, a annoncé, le 19 avril, qu’elle se désinvestissait de douze entreprises actives dans le secteur des énergies fossiles, dont TotalEnergies. Cette décision fait suite à l’adoption, en octobre 2021, d’une politique climat par cette institution qui représente 2,9 millions de cotisants et gère 14 milliards d’euros d’actifs. Ircantec avait annoncé l’intention de prendre ses distances, dans les six mois, avec des entreprises actives dans les énergies fossiles, sauf si elles adoptaient des plans pour sortir du secteur d’ici à 2030. L’attitude cohérente d’Ircantec a été saluée par Reclaim Finance, un collectif d’associations qui dénonce le financement des énergies carbone. Il tranche avec les gros investisseurs, à commencer par les banques, qui continuent de soutenir des entreprises pour qui, à l’instar de Total Energie, les engagements en faveur de la planète sont de simples outils d’affichage.
Valeurs Actuelles
Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement
« C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.
Une extraction délicate
Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.
Issu d’une nécropole de 2 000 m2
La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.
Perpignan : les dernières actualités
BBC
'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol
By Katherine LathamBusiness reporter
Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.
Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.
As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.
"We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.
"Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."
Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.
In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.
The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.
Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.
By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".
But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?
Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.
"At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."
Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.
"I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.
"A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."
Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.
To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.
James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.
"We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".
Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".
"We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.
Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.
"We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."
Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.
However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."
David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.
He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.
"It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."
Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".
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L'Humanité
Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »
ActuPrésidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.
Emilio MesletLe Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »
Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».
Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.
Transports L’une en panne, l’autre à la remorque
C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».
Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».
Biodiversité Le RN piétine le droit des sols
La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.
Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »
Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent
Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »
Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.
Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux
Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.
Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.
environnementPrésidentielle 2022 Opex 360
Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerMalgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.
Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerMalgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.
Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
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Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
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Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
avaient écartéQuoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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France24 - World
'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia
Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29
Sam BALL
In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.
Opex 360
Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.
« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.
« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
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« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
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« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
le souligneQuoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
BBC
The Zomato and Swiggy riders risking their lives to deliver food in 10 minutes
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Every day, thousands of men ride at breakneck speed on India's roads to deliver food to homes and offices within minutes.
They battle a ticking clock, traffic and demanding customers - along with worries about how they will make ends meet.
Many of them opted for the gig economy out of desperation after losing their jobs during the Covid pandemic.
Underpaid and overworked, they say rising fuel costs are now cutting into their limited income.
Their situation has been complicated by rising competition between India’s start-ups to deliver food and groceries within 10 minutes.
“While using software [to run food apps], they have begun to treat us as software too,” one driver says.
Video by Anshul Verma
L'Humanité
« Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »
EntretienFace au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.
Emilio MesletGabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre
D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?
Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.
Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?
Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.
Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?
Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.
Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…
Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.
France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
Valeurs Actuelles
La douceur de vivre des Hôtels littéraires
Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.
Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.
Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.
Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.
Une ode à la mer et au voyage
Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.
Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.
L'Humanité
Peter Kalmus
Homme du jourMarion d'Allard« Nous allons tout perdre, ce n’est pas une blague, nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas. » Le 6 avril, Peter Kalmus a pris la parole en pleine rue, à Los Angeles, enchaîné aux grilles de la banque J.P. Morgan Chase, et cela lui vaut aujourd’hui de faire le buzz. À 47 ans, le scientifique états-unien, médaillé de la Nasa pour ses recherches sur l’évolution de l’atmosphère et auteur de centaines d’études sur les effets des bouleversements climatiques, a lancé un appel à l’arrêt des financements de projets climaticides. Entre 2016 et 2021, la banque américaine a injecté plus de 350 milliards d’euros (382 milliards de dollars) dans des projets d’extraction d’énergies fossiles. Le même jour et dans 26 pays différents, un millier de scientifiques ont fait la même chose, à l’appel du collectif Scientist Rebellion.
Opex 360
Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
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« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
France Bleu Breizh IzelrepriseEn début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
BBC
Netflix hints at password sharing crackdown as subscribers fall
By Daniel Thomas & Natalie ShermanBusiness reporter, BBC News
Netflix has hinted it will crack down on households sharing passwords as it seeks to sign up new members following a sharp fall in subscribers.
The number of households using the streaming service fell by 200,000 in the first three months of the year as it faced stiff competition from rivals.
It was also hit after it raised prices in some countries and left Russia.
Netflix warned shareholders another two million subscribers were likely to leave in the three months to July.
"Our revenue growth has slowed considerably," the firm told shareholders on Tuesday after publishing its first quarter results.
"Our relatively high household penetration - when including the large number of households sharing accounts - combined with competition, is creating revenue growth headwinds."
The streaming giant estimates more than 100 million households watch the service for free using shared passwords.
Boss Reed Hastings previously described the practice as "something you have to learn to live with", adding that much of it is "legitimate" between family members. The firm also said account sharing had probably fuelled its growth by getting more people using Netflix.
But on Tuesday, Mr Hastings said it was making it hard to attract new subscribers in some countries.
"When we were growing fast, it wasn't a high priority to work on [account sharing]. And now we're working super hard on it," he told shareholders.
The firm said payment plans it is testing to curb password sharing in Latin America could be rolled out to other countries.
Since last month, account holders in Chile, Costa Rica and Peru must pay to add user profiles for people outside their household (the company currently allows people who live together to share their Netflix account).
Users can add up to two extra profiles for $2-$3 (£1.53-£2.30) a month each, on top of their regular fee.
Netflix - which did not say how it would enforce the rule - said it was seeking a "customer centric" solution.
"The principle way we have is asking our members to pay a bit more to share the service outside their homes," said Greg Peters, Netflix's chief product officer.
Dominic Sunnebo, an analyst at research firm Kantar, warned the plan could backfire at a time when consumers were looking for ways to save money.
"If the schemes to counter password sharing move too fast and too aggressively, it also risks alienating a potential future audience - many who password-share beyond the household are not actually aware they're breaking the terms of their subscription."
Cost of living hit
Netflix said that pulling out of Russia in March in response to the Ukraine war had cost it 700,000 subscribers.
And another 600,000 people stopped using its service in the US and Canada after it put up prices in January.
The firm raised prices across all of its US plans, with a basic plan increasing from $9 to $10 per month, and a standard from $14 to $15.50.
In the UK, basic and standard plans have both increased by £1 a month to £6.99 and £10.99 respectively.
Netflix said the price rises would yield more money for the firm, despite the cancellations. But analysts say the rising cost of streaming services is wearing on households as the cost of living rises.
In the UK, households cancelled more than 1.5 million streaming subscriptions in the first three months of the year, with 38% saying they wanted to save money.
Seeming to acknowledge this, Mr Hastings said Netflix was looking at launching a free ad-supported service like its rivals Disney and HBO.
Analysts say it could open a significant new revenue stream for the company, which has so far shunned advertising.
"Those who have followed Netflix know that I've been against the complexity of advertising, and a big fan of the simplicity of subscription," he said. "But, as much as I'm a fan of that, I'm a bigger fan of consumer choice."
Netflix's biggest threat is intense competition from firms such as Amazon, Apple and Disney, which are pouring money into their online streaming services, according to experts.
Paolo Pescatore, an analyst at PP Foresight, said Netflix's subscriber loss was a "reality check", as it tries to balance retaining subscribers with raising its revenue.
Tell us how you have been affected by the issues raised in this story.
"While Netflix and other services were key in lockdown, users are now thinking twice about their purchasing behaviour based upon changing habits," he said.
North America especially is "now awash with too many services chasing too few dollars", he added.
Subscriber exodus
Shares in the streaming giant plunged in early trade in New York on Wednesday, dropping more than 30% off the back of the update.
The firm - which remains the world's leading streaming service with more than 220 million subscribers - had enjoyed uninterrupted quarterly growth in subscribers since October 2011.
However, it said a surge in sign-ups during the pandemic had "obscured" the real picture around its growth.
It made revenue of $7.8bn (£6bn) in the first three months of the year, up 9.8% compared with the same period last year.
That marked a slowdown from earlier quarters, while profits fell more than 6% to roughly $1.6bn
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Un Giec des déchets nucléaires ?
ChroniqueSylvestre HuetRécemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.
La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.
La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.
Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.
la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
BBC
Many protected areas do not benefit wildlife, study says
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
The largest ever study of protected areas - places "set aside" ostensibly for nature - has revealed that most do not actively benefit wildlife.
Scientists examined the impact of 1,500 protected areas in 68 countries, focusing their analysis on wetlands and waterbirds.
They found that, in terms of how wildlife fared, success varied hugely around the world and depended a great deal on how an area was managed.
The study was published in Nature.
Its authors say that habitats need to be managed effectively in ways that provide a boost for nature.
"There need to be rules in place and restoration," said lead researcher Dr Hannah Wauchope, from the Centre for Ecology and Conservation at University of Exeter.
"We can't just draw a line around an area and say, 'you can't build a car park here'."
Dr Wauchope explained that the study used population trends of wetland birds as a measure of the success of a protected area, which can be anything from an area of outstanding natural beauty to a carefully managed nature reserve.
She and her colleagues also compared sites before and after they were officially protected, and compared the trends of similar bird populations inside and outside protected areas.
"In the majority of places we looked, wildlife populations were still stable or were increasing, but they weren't doing any better than in unprotected areas," she told BBC News.
"That's disappointing, but not surprising. There seems to be this disconnect between people talking about how much land is protected and whether those areas are actually doing anything positive."
Missing the target
According to the UN, one million species of plants and animals are now under threat.
Next month, world leaders will gather in China to set the agenda of global conservation efforts for the next decade. Many countries are now aligning themselves with a target of protecting 30% of the Earth's surface by 2030.
But this, the scientists say, will not guarantee the preservation of biodiversity.
They say that targets need to be set for the quality of protected areas, not just the quantity. Measuring success could include doing species population counts or setting goals for increasing the diversity of plant and animal species in an area.
Co-author Prof Julia Jones, from Bangor University, stressed that "drawing lines on a map does nothing for nature".
She said: "An obsession with reaching a certain area-based target - such as 30% by 2030 - without a focus on improving the condition of existing protected areas will achieve little," she added.
"When world leaders gather in China later this year to set targets for the next decade, I really hope to see a focus on effectiveness of protected areas, rather than simply how much surface area is devoted to them."
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Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Johnny Depp faces questioning in case against ex-wife Amber Heard
By Holly HonderichBBC News
Johnny Depp has sought to paint ex-wife Amber Heard as a volatile spouse who abused and demeaned him.
The actor, 58, has sued Ms Heard over an article she wrote saying she was a victim of domestic violence.
Mr Depp has denied any abuse. Ms Heard, 35, has sued him in return, with a $100m (£76m) counterclaim.
In his testimony, Mr Depp said he felt "pure hatred" from Ms Heard. Cross-examination from her lawyers began on Wednesday after two days of testimony.
His testimony is set to resume into a third day on Thursday.
After the romance of their first year together soured, the pair argued regularly, he said, with Ms Heard frequently issuing a "sarcastic, demeaning, aggressive, violent, toxic spew", and occasionally resorting to violence.
"It could begin with a slap," Mr Depp said. "It could begin with throwing a TV remote at my head. It could be throwing a glass of wine in my face."
"She has a need for conflict. She has a need for violence," he said. And in recordings of the former couple played to the jury on Wednesday, Ms Heard can be heard admitting she "did start a physical fight" with Mr Depp.
Mr Depp also recalled a now-infamous incident between him and his former wife, in which he found "human fecal matter" on his side of the bed in the flat he shared with Ms Heard.
"It was so bizarre and so grotesque, that I could only laugh," he said.
Ms Heard has denied that she or any of her friends left human excrement on the bed, testifying in Mr Depp's 2018 defamation trial in the UK that the idea was "absolutely disgusting".
Jurors in the closely watched civil trial, which is taking place in Virginia, have heard two wildly different accounts of Mr Depp and Ms Heard's relationship.
Lawyers for Ms Heard have so far worked to portray Mr Depp as a physically and sexually abusive partner prone to drug and alcohol binges.
Mr Depp addressed his drug and alcohol use on Wednesday, saying he had become addicted to prescription opioids after receiving Roxycodone for a back injury.
The actor testified that while detoxing from the drugs, Ms Heard withheld medication from him that would have relieved symptoms of withdrawal because she said it was not time for the next dose.
The actor said he rolled on the floor, in tears, and begged. "I hate saying this, having to admit this, but that was about the lowest point in my life."
At the scene - David Sillito, BBC News, Virginia
As Johnny Depp settled down for day two on the witness stand there was only the briefest glance across the court towards where his ex-wife Amber Heard was sitting.
Throughout it all she sat watching intently, occasionally writing a few notes as Mr Depp began to describe his views about their relationship - a relationship she says was violent and abusive.
On day one of his testimony, his answers at the beginning had been marked by hesitations and long searches for the right words.
The Johnny Depp of day two was immediately rather more fluent as he described how their marriage disintegrated and how he felt her behaviour had become controlling and belittling.
It was, he said, an "endless parade of insults and looking at me like I was a fool".
"I was not allowed a voice."
The reason for the long description on the previous day of his problematic relationship with his mother now began to make sense. The criticisms from Ms Heard and his responses to it made him realise he was in a relationship with his "mother".
There was a little smile as he reflected on what he had said.
He also talked about celebrity and the impossibility of dealing with everything that was written about him.
"Your arms are too short to box with God," he said.
His drinking was, he said, a means of dealing with the pain of the relationship. It was Ms Heard who would strike him, he claimed. He would retreat, booking extra rooms when they were travelling so he had a place to escape.
As they rose for recess, he looked straight ahead.
Ms Heard watched, her face giving nothing away.
Her side of the story is yet to be told.
Under cross-examination, Ms Heard's lawyer Ben Rottenborn had Mr Depp confirm that his name is not mentioned in the 2018 op-ed in question.
"I think that its very easy to write a piece and put the finger on someone without saying their name," Mr Depp replied.
"There are sneaky ways of writing things."
The lawyer also asked why Mr Depp did not sue after Ms Heard accused him of assault in a restraining order two years earlier, in May 2016.
"I was advised by my attorney not to fight," Mr Depp said.
Mr Rottenborn additionally introduced into evidence a divorce document the couple signed in August 2016 that stated: "Neither party has made false accusations for financial gain."
The defamation trial is now into its second week.
Earlier, the jury heard evidence presented by the celebrity ex-couple's former therapist, who described how Mr Depp and Ms Heard engaged in "mutual abuse", as well as from medical workers who treated Mr Depp as he was detoxing himself from opiates.
Several high profile witnesses, including the entrepreneur Elon Musk and the actors James Franco and Paul Bettany, are to appear later in the trial, which is expected to last at least another month.
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Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : prise de Marioupol, livraisons d'armes lourdes à Kiev, position de la Chine. L'actualité du 21 avril
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.
1 heure 46 min BBC
Covid: Woman caught virus twice within record 20 days
A 31-year-old healthcare worker caught Covid twice within 20 days - the shortest-known gap between infections, Spanish researchers have claimed.
Tests show the woman was infected with two different variants - Delta in late December and then Omicron in January.
This shows that even if you have had Covid before, you can still be infected again even if fully vaccinated, the researchers say.
Reinfections in the UK require 90 days between positive tests.
Based on that definition, health officials say nearly 900,000 people have potentially been infected twice with Covid up to the start of April.
It is difficult to pin down an exact number, because only whole genome sequencing can confirm the infections are caused by different strains, and very few positive tests go through this process.
The Spaniard did not develop any symptoms after her first positive PCR test, but less than three weeks later she developed a cough and fever which prompted her to take another test.
When the tests were analysed further, they showed the patient had been infected by two different strains of coronavirus.
In a presentation at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases, study author Dr. Gemma Recio said the case highlighted that Omicron can "evade the previous immunity acquired either from a natural infection with other variants or from vaccines".
She said: "In other words, people who have had Covid-19 cannot assume they are protected against reinfection, even if they have been fully vaccinated.
"Nevertheless, both previous infection with other variants and vaccination do seem to partially protect against severe disease and hospitalisation in those with Omicron," added Dr Recio, from the Institut Catala de Salut, Tarragona in Spain.
She said monitoring reinfections in people who were fully vaccinated was important, and would help the search for variants which evade vaccines.
Covid reinfections rose sharply in December 2021 after the much more infectious Omicron variant emerged, and there was another increase when a slightly different version of it, called BA.2, appeared in early March.
Before that, 1% of all cases recorded in the UK were labelled as second infection - but that has now gone up to 11%.
Most are likely to be people infected by the Alpha or Delta variants and then infected again by the more contagious Omicron.
Scientists predict that eventually everyone will catch Covid twice, and probably many more times over the course of their lifetime.
More on this story
Have I got Covid, a bad cold or something else?
Am I still supposed to be wearing a mask?
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El País (ESP)
SANS TITRE
Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.
Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.
En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.
Dificultad
Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.
Ingredientes
Para 4 personas
- 200 g de lentejas secas
- 1 hoja de laurel
- 2 dientes de ajo
- 1 manojo de espárragos trigueros finos
- 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
- 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
- 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
- Sal al gusto
- Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos
Preparación
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Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.
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Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.
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Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.
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Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.
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Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.
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Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.
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Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - Monde
Kenya : la géothermie, trésor de l'énergie souterraine
Publié le : 20/04/2022 - 15:59
FRANCE 2
Alors que la crise climatique s'impose comme l'un des thèmes principaux de la campagne de l'entre-deux-tours, focus aujourd'hui sur une source d'énergie propre mais encore peu exploitée : la géothermie. Le Kenya en est devenu un gros producteur. Ses centrales géothermiques fournissent un tiers de l'électricité du pays.
Une émission préparée par Jennie Shin.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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OneWeb: UK satellite firm does deal to use Indian rockets
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
OneWeb, the satellite company part-owned by the UK government, has done a deal to use Indian rockets.
The arrangement will supplement the contract the London-headquartered firm has with American rival and rocket operator SpaceX of California.
The new deal was announced as UK Prime Minister Boris Johnston headed to India for two days of talks.
The firm was forced to look for alternatives when its deal with the Russian space agency fell apart.
OneWeb said the first Indian launch of its broadband internet satellites could take place by the year's end.
The spacecraft would go up from the Satish Dhawan Space Centre on Sriharikota Island in the east of the country.
The rocket to be used is likely to be India's Geosynchronous Satellite Launch Vehicle (GSLV), its largest and most capable vehicle.
Some sort of deal with New Space India, the commercial arm of the country's national space agency, was expected. OneWeb's largest shareholder is the Indian conglomerate Bharti Global.
Its chairman, Sunil Bharti Mittal, is also the executive chairman at OneWeb.
"This is yet another historic day for collaboration in space, thanks to the shared ambition and vision of New Space India and OneWeb," he said in a statement.
"This most recent agreement on launch plans adds considerable momentum to the development of OneWeb's network, as we work together across the space industry toward our common goal of connecting communities globally."
OneWeb's plans to build a global network of internet satellites in the sky was knocked off course in March by the war in Ukraine.
The conflict, and the resulting western sanctions against Russia, led to the company losing access to Russian Soyuz rockets.
With only two-thirds of the satellites in orbit needed to complete its network, OneWeb had little choice but to go to SpaceX to book some rides on the California outfit's Falcon rockets. SpaceX is currently building its own space-borne internet service called Starlink.
OneWeb didn't say how many Indian launches it would use, or what its contract with New Space India was worth.
The GSLV can lift about nine tonnes to low-Earth orbit - similar to the Soyuz.
It was last used in 2019 to launch India's Chandrayaan-2 Moon mission.
OneWeb has so far launched 428 satellites, enough to provide internet broadband connections above 50 degrees North in latitude. It needs, however, to get to 650 or so to start delivering connections across the whole Earth.
The company's intention is to expand later generations of the network to encompass 7,000 satellites in orbit, meaning the GSLV could become a key component in the future of the OneWeb project.
Building space-borne internet systems is the vogue of the moment.
As well as OneWeb and SpaceX-Starlink, the Amazon online retailer is about to get into this market.
Earlier this month it signed the largest commercial launch deal ever, purchasing up to 83 launches from three separate rocket companies to loft its Kuiper system.
This would see more than 3,000 internet broadband satellites placed in low-Earth orbit over a period of five years.
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El País (ESP)
ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.
Lunes 18 de abril
En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.
La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.
Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.
Martes 19 de abril
Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.
El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Miércoles 20 de abril
A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.
Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.
El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.
Jueves 21 de abril
Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.
Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 22 de abril
La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.
Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.
Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.
Sábado 23 de abril
No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Domingo 24 de abril
Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.
La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.
La bebida del finde
La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
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France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Climate change, albinism and me
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Climate change is having a devastating impact across Africa, affecting communities in different ways.
For people living with albinism on the Continent increasing temperatures and longer dry seasons pose a particular challenge.
Coco, who lives in Nigeria, shared her experience with us.
Producers: Jameisha Prescod and Keisha Gitari
Video Editors: Alvaro Ricciardelli and Munira Hussein
Filmed by: Joshua Akinyemi and Chukuemeka Anyikwa
France24 - World
UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali
Issued on: 20/04/2022 - 23:00
NEWS WIRES
The United Nations is "extremely concerned" that Mali has prevented its investigators from visiting a town where local troops and suspected Russian fighters allegedly killed hundreds of civilians, the world body said on Wednesday.
At least 300 men are believed to have been summarily executed during a March 27-31 raid on Moura, a town of about 10,000 inhabitants infiltrated by Islamist militants, according to a Human Rights Watch report.
Survivors said white mercenaries suspected to be Russians took part in the massacre that sparked international uproar and prompted the U.N. to open an investigation.
Mali has denied the allegations, saying it had conducted a professional operation to attack insurgents in Moura, and that it would carry out its own assessment.
"We are extremely concerned that Malian authorities have still not granted UN human rights investigators access," U.N. spokesperson Seif Magango said in a statement.
"Time is of essence to ensure accountability and prompt, effective justice for victims," he added.
Magango said unconfirmed sources suggest the death toll could be as high as 500, mostly civilians.
Soldiers also reportedly raped, looted and arbitrarily detained a number of Moura's inhabitants, the statement said.
The United Nations mission in Mali said separately on Wednesday that it was concerned by reports of more human rights violations committed by the Malian army, accompanied by a group of foreign military during a weekly market in Hombori in northern Mali on Tuesday.
The mission said on Twitter that it has opened an investigation and plans to visit the scene soon.
#Mali: We urge authorities to grant #UNHumanRights investigators access to Moura to look into allegations of #summaryexecutions & rights violations committed 3 weeks ago. An independent on-the-ground investigation key for accountability+justice for victims:https://t.co/AXyvlmM9l7 pic.twitter.com/udEXd3g7mE
April 20, 2022Mali is struggling to stem violent groups linked to al Qaeda and Islamic State that have gained ground and increased attacks over the past decade, spreading south and to bordering countries in West Africa's arid Sahel region.
A junta that toppled Mali's government in a 2020 military coup has sought the help of private fighters belonging to Russia's Wagner Group, accused of committing abuses in other countries and sanctioned by the European Union.
Both Mali and Russia have previously said they are not mercenaries but trainers helping local troops with equipment purchased from Russia.
The Russian government denies ties to Wagner.
(REUTERS)
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WEST AFRICAUN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces
UN rights chief slams ‘rampant impunity’ in Mali, warns of security risk
Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI
Valeurs Actuelles
Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
A new phase of the war. Russia’s fight to gain control over Ukraine’s industrial heartland in the east is underway. Both sides are trading artillery barrages as Russia tries to break through Ukraine’s defensive positions in multiple locations.
Saving civilian lives in Marioupol. Russia and Ukraine reached a tentative deal to evacuate some women and children from the city, though similar agreements have fallen through in the past. Ukrainian forces holed up at a large steel factory waging what appears to be the last defense of the city refused to surrender.
Sending military aid to Ukraine. Ukraine’s allies are scrambling to deliver more advanced weapons for the battle in the east, where its defense is expected to rely on weapons such as long-range missiles, howitzers and armed drones. President Biden said that the United States would send more artillery.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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L'Humanité
Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol
ActuDonbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.
Vadim KamenkaAzovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.
Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.
des kilomètres de souterrains
L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.
« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.
UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol BBC
A$AP Rocky arrested in connection with shooting
By Mark SavageBBC Music Correspondent
The rapper A$AP Rocky has been arrested in connection with a shooting last November, Los Angeles police have said.
The star was taken into custody at Los Angeles International Airport on Wednesday as he returned from a holiday with his girlfriend, Rihanna.
Police had been investigating the star, whose real name is Rakim Mayers, for his potential involvement in a non-fatal shooting in Hollywood last year.
He was released on bail of $550,000 (£421,000) shortly after his arrest.
The Los Angeles Police Department said the arrest was made in connection with an "argument between two acquaintances" which resulted in shots being fired.
The victim later told police that Mayers, who was walking with two others, approached him with a handgun on the street. They claimed Mayers shot at him three to four times and that he believed one of the bullets grazed his left hand, according to police reports obtained by NBC News.
In a statement on Twitter, LAPD said the victim had sustained a "minor injury" after which his assailants "fled on foot".
Mayers' lawyer, Alan Jackson, confirmed that his client had been arrested but declined to make any further comments.
The rapper will make his first appearance in court on 17 August.
The star was previously given a two-year suspended sentence for his role in a brawl in Stockholm in August 2019.
The rapper and two members of his entourage were convicted of kicking and beating a 19-year-old man after an argument. They said they acted in self-defence, but the court rejected their argument.
The case drew worldwide media attention after then-US president Donald Trump unsuccessfully tried to secure Mayer's release from prison as he awaited trial.
Born in New York, Mayers was one of the biggest break-out stars of the 2010s, earning eight platinum singles in the US including Wild For The Night, Everyday, LSD and A$AP Forever.
He rose to fame after being championed by Drake, and has worked with artists including Alicia Keys, Lana Del Rey, Skepta, Selena Gomez and Kendrick Lamar.
His relationship with the billionaire musician and fashion mogul Rihanna was confirmed last year. In an interview with GQ magazine last May, Mayers called Rihanna the "love of my life" and "the One".
The couple announced they were having a baby in January. In March, Rihanna told Elle magazine she was in her third trimester.
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France hands over Gossi military base to Malian army
Issued on: 19/04/2022 - 23:27
Georja Calvin-Smith
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In a major step towards the exit of France's Barkhane anti-jihadist force from Mali, the French army has officially handed over the keys of the Gossi military base to the Malian military.
Also, Ivory Coast's prime minister has been reappointed to the job, a week after stepping down. President Alassane Ouattara has meanwhile named the governor of the regional central bank as his vice president. That post had been vacant for almost two years.
Finally, we take a peek at some of the debates sparked in the homes of Tunisian families breaking their fast together whilst watching some of the controversial new TV series released during the Muslim holy month of Ramadan.
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Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
L'Humanité
Pour Assange, le danger de l’extradition se rapproche
ActuLiberté de la presse Mercredi, un tribunal britannique a expédié en quelques minutes le sort du fondateur de WikiLeaks. C’est désormais au gouvernement de Boris Johnson de trancher sur un terrain bien plus politique que judiciaire.
Thomas LemahieuC’est une nouvelle étape dans le calvaire de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, qui, aux États-Unis, risque jusqu’à cent soixante-quinze ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Après l’annulation, en décembre 2021, par la Haute Cour de justice britannique d’une décision précédente qui avait permis d’arrêter cette procédure pour des raisons de santé, un tribunal londonien spécialisé dans ces affaires – la Westminster Magistrates Court – a, mercredi matin, validé l’ordre d’extradition du journaliste australien et l’a dans le même mouvement transmis à Priti Patel, la secrétaire d’État à l’Intérieur au sein du gouvernement Johnson.
Lors de cette audience qui n’a pas duré plus de sept minutes, Julian Assange a comparu en visio depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, où il est détenu depuis son arrestation en 2019, après avoir déjà passé sept ans reclus dans l’ambassade d’Équateur de Londres. En dehors d’une confirmation sur son nom et son âge, le créateur de WikiLeaks, qui s’est marié avec sa compagne, l’avocate Stella Moris, le mois dernier, n’a pas eu la parole. De son côté, Paul Goldspring, le magistrat en chef de ce tribunal spécial, a cherché à banaliser son choix : « En termes simples, je suis tenu d’envoyer votre affaire à la ministre d’État pour décision », a-t-il ainsi estimé.
Pour Assange, la perspective d’une extradition vers les États-Unis se rapproche encore. Mercredi, ses défenseurs ne se sont pas attardés sur les recours qui demeurent sur la table, avec plusieurs appels possibles sur différentes phases de la procédure, notamment devant la Haute Cour de justice britannique. Mais en décembre 2021, Baltasar Garzon, le célèbre ex-magistrat espagnol qui coordonne l’équipe internationale d’avocats du journaliste, avait promis d’utiliser « toutes les ressources nationales et internationales pour défendre ceux qui n’ont commis aucun crime et qui ont résisté héroïquement et courageusement pendant plus de onze ans à la persécution pour avoir défendu la liberté d’expression et l’accès à l’information ». À la sortie de la cour de Westminster, Mark Summers QC, l’un des représentants de Julian Assange, évoque tout de même la perspective d’envoyer à Priti Patel des « éléments de plaidoyer sérieux et graves » sur les garanties défaillantes offertes par les États-Unis en termes de justice et de conditions de détention.
« Tout ce qu’il mérite, c’est des remerciements »
Dans la petite foule rassemblée devant le tribunal, comme dans son enceinte, où les journalistes ont eu, faute de retransmission vidéo en état de marche, toutes les peines du monde à suivre l’audience, l’inquiétude était vive. Ancien leader du Parti travailliste britannique (Labour), Jeremy Corbyn met le gouvernement conservateur de Boris Johnson devant la « responsabilité énorme » qui lui revient. « Julian Assange n’a rien fait de plus que de dire la vérité, de dévoiler au monde entier les agissements des militaires, les horreurs des guerres en Afghanistan et en Irak ! a-t-il lancé. Je pense que tout ce qu’il mérite, c’est d’être remercié. » Amnesty International alerte aussi : « Si Julian Assange est extradé vers les États-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leurs épaules s’ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains. »
À l’extérieur du tribunal, Stella Moris s’adresse aux soutiens du journaliste : « Aujourd’hui, c’était une simple formalité, mais ça me fait quand même très mal à l’estomac de voir un magistrat signer l’ordre pour envoyer Julian aux États-Unis. Le Royaume-Uni n’a aucune obligation de l’extrader ; en réalité, il devrait, au contraire, empêcher cette extradition au nom même de ses obligations internationales. Il ne doit pas être envoyé dans un pays qui a cherché à l’assassiner. Boris Johnson et Priti Patel ne peuvent laisser faire, c’est une affaire politique, il faut libérer Julian Assange. »
Paris doit lui donner l’asile politique
Alors qu’une soixantaine de députés, tous groupes parlementaires confondus, réclament, sans succès jusqu’ici, que la France octroie l’asile politique à Julian Assange, la Maison des lanceurs d’alerte a, avec l’appui des syndicats de journalistes (SNJ et SNJ-CGT) et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) notamment, réitéré mercredi son soutien face à la « persécution inique » qui frappe le fondateur de WikiLeaks (1). « Nous renouvelons, avec urgence et insistance, notre demande aux États-Unis de retirer leur demande d’extradition, au Royaume-Uni de libérer immédiatement Julian Assange et à la France de lui accorder l’asile politique », affirment les signataires de ce nouvel appel.
Les enjeux sont énormes, ce qui les pousse à ajouter : « Resterions-nous indifférents si de telles accusations étaient portées à l’encontre des personnes qui permettent de documenter ce qu’il se passe aujourd’hui en Ukraine ou avant cela en Syrie ? Julian Assange risque cent soixante-quinze ans de prison pour avoir donné à des lanceurs d’alerte la possibilité de divulguer les actes répréhensibles dont ils ont été les témoins. Ces éléments seuls invite nt à la clémence. Car personne ne devrait être sanctionné pour avoir défendu l’intérêt général. Ni Julian Assange ni tous ceux qui facilitent ou portent eux-mêmes des alertes et qui, par la portée symbolique de son extradition, seraient réduits au silence. »
Hacking JusticeJulian Assangewikileaksliberté de la presseRoyaume-uni BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
France24 - World
Geothermal power in Kenya: Providing the country with clean energy
Issued on: 20/04/2022 - 17:12
Camille NEDELEC
With the climate crisis beginning to gain some traction in the France presidential campaign, we focus on a clean but little exploited source of power: geothermal energy, which creates electricity from the Earth's heat. Kenya has become a major producer, with its geothermal power plants now providing a third of the country's electricity. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and Jennie Shin.
Programme prepared by Jennie Shin.
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Le 24 avril, votons pour la République
TribunePar Baptiste Ménard, maire-adjoint divers gauche à Marcq-en-Barœul.
Nous sommes un grand nombre à s’être juré de ne pas voter Macron en 2022. Et nous serons pourtant nombreux à le faire le jour du second tour de la présidentielle. Pourquoi ? La victoire du Rassemblement National n’est désormais plus seulement une éventualité mais une menace probable.
Le président sortant en a la lourde responsabilité.
La politique qu’il a menée durant 5 ans a été d’une rare brutalité sociale. Les propos que ses soutiens renvoient au rang d’anecdotes ont pourtant dit beaucoup de sa pensée, et de sa conception de la démocratie. Sa déconnexion vis à vis des enjeux du futur et en particulier sur le plan environnemental et écologique est éloquente. N’oublions pas que son gouvernement a été condamné par deux fois pour inaction climatique. Son mépris des institutions et du dialogue social révèle également son abandon de la révolution démocratique dont il voudrait se faire le chantre. Les conventions citoyennes et grands débats ont été des outils de mise en scène du président sortant plutôt que des occasions de faire vivre la démocratie participative si attendue de nos concitoyens.
Face à cela, la gauche avait l’ardente obligation de travailler à un projet partagé permettant de se mettre d’accord sur l’essentiel et susciter l’enthousiasme. Malheureusement, alors que les mobilisations citoyennes n’ont peut-être jamais été aussi nombreuses, la gauche n’a su cristalliser ces attentes. Même si elle a su s’unir notamment au Parlement pour mener des combats - à l’instar du référendum d’initiative partagée sur la privatisation des aéroports - elle n’a pas su, pas pu, ni parfois voulu se présenter unie lors du premier tour de la présidentielle.
Il nous faudra d’ailleurs en faire une analyse et un bilan, avec toute l’humilité et la responsabilité qui nous incombent.
Pour le second tour, la question ne sera pourtant pas celle de marquer des désaccords avec le président candidat Macron - je les ai rappelés au préalable.
La question sera celle de notre vision du monde, celle de notre conception de la démocratie, celle de notre regard sur la République, ses idéaux et ses valeurs.
Voulons-nous une France du repli, du rejet de l’autre, une France où la priorité nationale devient la règle au détriment de nos valeurs universelles si enviées dans de nombreux pays ?
Ou préférons-nous une France sans doute imparfaite, où des injustices demeureront du fait de la politique menée, mais où nous aurons encore la possibilité de nous y opposer par les voies démocratiques et où nous pouvons espérer y mettre fin au terme du prochain quinquennat.
Notre responsabilité collective - en particulier à nous électeurs de gauche - sera de confirmer que si Emmanuel Macron est un adversaire, Marine Le Pen est une ennemie.
Nous devons utiliser le bulletin du candidat République en Marche pour éviter le pire : la victoire de l’extrême droite en France.
Ce vote du 24 avril sera celui dune protection de notre République, en aucun cas celui d’un soutien au bilan du président sortant, ni à son projet - que la Gauche combat de toutes ses forces.
Cette République qui fait notre fierté à travers notre devise liberté - égalité - fraternité et à laquelle nous tenons tant.
C’est là notre choix, car comme le disait Jean Jaurès : « La France démocratique et humaine ne se laissera point égarer par l’aberration des nationalistes.»
Présidentielle 2022 Opex 360
Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?
par Laurent Lagneau · 21 avril 2022
Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».
« Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît
plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.
Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la porté sur plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectués en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.
En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.
Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.
空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0
— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022
Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois type d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.
La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…
Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.
« L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».
疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5
— lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022
Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.
« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.
En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.
Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.
Opex 360
L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat
par Laurent Lagneau · 20 avril 2022
Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.
Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.
Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.
Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.
Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?
En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».
Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…
Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.
Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.
Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.
Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.
Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.
Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.
Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.
Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense
BBC
Are there affordable ways to cut your heating bill?
By Katherine LathamBusiness reporter
When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.
"With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.
To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.
Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.
"We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."
According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.
In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.
The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.
It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.
"Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."
Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.
Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.
However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.
An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.
This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.
In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.
The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.
But for many, such systems are way beyond their means.
"For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.
Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.
The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.
More technology of business:
Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.
"Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.
"The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."
Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.
Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".
In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.
Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.
"The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."
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France24 - World
Tunisian coastal city ravaged by 'industrial pollution and overfishing for the past 50 years'
Issued on: 19/04/2022 - 11:49
France 24 is joined by Kenzie Azmi, Campaigner at Greenpeace MENA, who describes Gabes as a Tunisian coastal city plagued by a half-century of industrial activity. "Gabes is a location that has already been impacted by a lot of industrial pollution and overfishing for the past 50 years. And so it really cannot take much more environmental impact. The community is really being devastated by the impact on its fresh water, on its marine life, and on its soil from neighboring industries."
BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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Opex 360
Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…
Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.
Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.
Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.
Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis
les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.
Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.
France24 - World
Divers inspect fuel-laden ship that sank off Tunisia
Issued on: 17/04/2022 - 15:45
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Lilia BLAISE
Divers on Sunday inspected the hull of a tanker loaded with 750 tonnes of fuel that sank off southeastern Tunisia, with no leak detected so far, officials said.
"With the improvement in weather conditions, a team of divers accompanied by the ship's captain and engineer who know its layout are on site to examine the hull," Mohamed Karray, spokesman for the court in Gabes city, which is investigating Saturday's sinking, told AFP.
The Equatorial Guinea-flagged Xelo was travelling from Egypt to Malta when it went down.
Images released by the environment and defence ministries showed divers heading for the site in the Gulf of Gabes, and then getting into the water at the scene that has been sealed off by Tunisia's military.
Defence ministry photos showed the vessel largely submerged.
The crew of the Xelo had issued a distress call on Friday evening and sought shelter in Tunisian waters from bad weather before going down, authorities said.
Environment Minister Leila Chikhaoui, who travelled to the port of Gabes on Saturday to help oversee the response, said the situation was "under control".
"We think the hull is still watertight and there is no leakage for the moment," she told AFP.
As a precaution, protective booms to contain any oil slick have been placed around the wreck.
The Tunisia branch of the World Wildlife Fund expressed concern about another "environmental catastrophe" in the region, an important fishing zone which has already suffered from pollution.
The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.
It began taking on water around seven kilometres (four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to the environment ministry.
It said Tunisian authorities rescued the seven-member crew, who received first aid and were being accommodated in a hotel.
(AFP)
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Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast
Opex 360
La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne
par Laurent Lagneau · 19 avril 2022
En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].
À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.
« L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.
D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].
Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.
Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.
« Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.
Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.
Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.
La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.
La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.
Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.
Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.
Photo : EMA
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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BBC
World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows orange dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
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South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
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