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1830 ou la révolution introuvable
À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.
Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?
Sous les pavés, Louis-Philippe
« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.
Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?
“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.
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Gastronomie Bellefeuille au Saint James
Au cœur de Paris, l’hôtel particulier retrouve son âme et plonge dans la modernité avec de grands travaux, réconciliant les contraires avec élégance et légèreté. L’établissement est immergé dans la nature, une décoration orchestrée par l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez. Transformé dans les années 1990 en résidence hôtelière, le Saint James Paris devient la propriété de la famille Bertrand en 2008 puis rejoint Relais & Châteaux en 2011.
Aujourd’hui, c’est le chef Julien Dumas qui interprète une nouvelle partition en cuisine. Arrivé du Lucas Carton , ce Grenoblois d’origine a le goût des grands espaces et sa cuisine trouve au Saint James une nouvelle dimension. Il propose une cuisine vouée à la nature et, soucieux de l’environnement, s’approvisionne dans le potager que possède l’hôtel en Île-de-France.
Ses inspirations sont liées aux saisons, bien sûr, et sa technique est à la fois discrète et foudroyante. Les plats peuvent être amers mais jamais acides, boisés et parfois fumés, c’est son nouveau challenge. Le rythme est soutenu et de nombreux petits plats font se promener les papilles.
“Entre potager et chêne truffier”
Le dîner peut se jouer à la carte ou avec un grand menu en six ou neuf services (145 et 180 euros), avec des plats dont le nom poétique met déjà en appétit. Ainsi, on peut déguster, entre autres : “Entre potager et chêne truffier” (chou-fleur, noisette, truffe noire), “Passage au-dessus d’un ruisseau dans le massif du Cézallier” (omble, pin douglas), “Sous un rocher à marée basse” (étrille, agrumes, algues)… Et en dessert, “Entre souvenir et gourmandise” (miel, cédrat, géranium, chocolat noir d’Équateur, prunelle).
Les menus du déjeuner sont plus classiques, avec deux formules (69 et 76 euros). À la carte, ravioles de crustacés, chausson de colvert ou encore saint-honoré du Saint James , le choix est difficile tant les mets sont attrayants.
Le service très actif est peut-être un peu trop présent et la salle quelque peu bruyante, mais l’assiette est précise et riche en saveurs.
Bellefeuille, 5, place du Chancelier-Adenauer, Paris XVIe. Tél. : 01.44.05.81.88.
Opex 360
Corée du Nord : L’essai d’un missile balistique, présumé intercontinental, s’est soldé par un échec
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.
Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.
Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.
Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.
Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.
Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.
Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.
Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.
Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].
« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».
A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.
Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
Corée du Nord : L’essai d’un missile balistique, présumé intercontinental, s’est soldé par un échec
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLes sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.
Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.
Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.
Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.
Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.
Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.
Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.
Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.
Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].
« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».
A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.
Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes sanctions économiques prises par la communauté internationale contre la Corée du Nord pour ses activités nucléaires et balistiques n’ont apparemment aucun effet tangible… même si elle avait annoncé un « moratoire » en avril 2018 afin de faciliter les négociations avec les États-Unis et d’amorcer un rapprochement avec la Corée du Sud.
Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.
Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.
Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.
Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.
Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.
Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.
Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.
Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].
« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».
A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.
Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
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Selon le groupe d’experts des Nations unies chargé de suivre l’application des sanctions, l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] et le renseignement américain, ce « moratoire » n’avait aucune réalité concrète, Pyongyang ayant poursuivi ses activités nucléaires et le développement de missiles balistiques. D’ailleurs, il y fut mis un terme en janvier 2020… après au moins dix essais de projectiles de courte portée effectués durant l’année précédente.
Ces derniers mois, et alors que l’AIEA a récemment noté un regain d’activités sur le site de Yongbyon ainsi que dans d’autres installations liées au programme nucléaire nord-coréen, Pyongyang a multiplié les essais de missiles, avec l’objectif de se doter d’engins intercontinentaux, dont le développement avait été apparemment arrêté en novembre 2017, après le lancement – réussi – d’un modèle de type Hwasong-15, d’une portée théorique d’au moins 13’000 km.
Ainsi, à l’automne 2021, Pyongyang a assuré avoir testé avec succès une arme hypersonique, se composant d’un planeur porté par un missile Hwasong-12, un missile de croisière à longue portée ainsi qu’un missile balistique mer-sol, présentant des similitudes avec le KN-23, un engin semi-balistique disposant d’une capacité de manoeuvre, comme l’Iskander russe ou les DF-15/M9 et B-611 chinois.
Un an plus tôt, pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs, la Corée du Nord exhiba le Pukguksong-4ㅅ, un missile balistique mer-sol, dont on ignore l’état de developpement, ainsi qu’un engin appelé Hawsong-17 qui, monté sur un véhicule à 11 essieux, avait, selon les estimations faites à l’époque, une longueur de 24 mètres et la capacité d’emporter 100 tonnes de carburant ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes.
Depuis, ce missile « géant » n’a plus fait d’apparition… alors que, en janvier 2021, à l’issue du 8e Congrès du Parti des travailleurs et peu avant l’entrée en fonction de Joe Biden à la Maison Blanche, une évolution du Pukguksong-4ㅅ fut présentée lors d’un nouveau défilé militaire.
Quoi qu’il en soit, depuis le début de cette année, la Corée du Nord a enchaîné les tirs de missiles. L’un d’eux, effectué le 30 janvier, aurait impliqué un Hwasong-12. Lancé depuis la province septentrionale de Jagang, il a atteint l’altitude de 2000 km et parcouru 800 km avant de s’abîmer en mer du Japon. Sa portée théorique étant évaluée à plus de 4500 km, il pourrait atteindre la base américaine implantée sur l’île de Guam.
Cela étant, plusieurs signes suggèrent, selon les analystes, que la Corée du Nord s’apprêterait à tester le Hwasong-17 d’ici le 110e anniversaire de la naissance de Kim Il-sung, le fondateur du régime nord-coréen, le 15 avril prochain. Selon toutes vraisemblance, des essais impliquant des parties, voire la totalité du moteur du Hwasong-17 ont été menés le 27 février et le 5 mars, ces essais étant censés, officiellement, permettre le développement des composants d’un satellite de reconnaissance.
Ce qui a d’ailleurs motivé les États-Unis et la Corée du Sud à renforcer la préparation opérationnelle de leurs unités de défense aérienne, lesquelles mettent en oeuvre le système Patriot. En outre, l’US Navy a envoyé le groupe aéronaval formé autour de l’USS Abraham Lincoln en mer Jaune tandis que l’US Air Force a mobilité des avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
C’est donc dans ce contexte que la Corée du Nord a lancé un « projectile non identifié », ce 16 mars, depuis l’aéroport international de Sunan [près de Pyongyang], où avaient été effectués les essais avec composants du Hawsong-17. Seulement, l’engin « semble avoir explosé en plein vol peu après son lancement », selon le Comité des chefs d’état-major interarmées [JCS].
« À ce stade, notre évaluation est que le lancement du projectile semble avoir échoué à atteindre une certaine altitude au début de la phase de propulsion », a indiqué une source militaire à l’agence sud-coréenne Yonhap. L’engin aurait explosé alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
Pour le moment, on n’a pas la certitude absolue que l’engin en question était bien un Hwasong-17. Cependant, selon Cheong Seong-chang, un chercheur de l’Institut privé Sejong sollicité par l’AFP, « des signes indiquent que le Nord a testé le Hwasong-17 aujourd’hui ».
A priori, des débris du missile seraient tombés sur Pyongyang, le site de lancement étant proche de la capitale nord-coréenne.
Reste que pour la Corée du Nord, la situation est propice pour faire passer un cap à son programme de missiles balistiques, le Hwasong-17 devant avoir la capacité d’emporter plusieurs ogives nucléaires. En effet, il y a peu de chances pour qu’elle fasse l’objet de e nouvelles sanctions étant donné que la Russie et la Chine sont susceptibles de s’y opposer au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.
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[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
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S’agissant des munitions, les forces françaises manquent d’épaisseur pour un conflit de longue durée, selon M. Cambon
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCombien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».
Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».
Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».
En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.
« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».
Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.
« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.
« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.
Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.
Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.
« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.
Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.
S’agissant des munitions, les forces françaises manquent d’épaisseur pour un conflit de longue durée, selon M. Cambon
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCombien de temps les forces françaises pourraient tenir dans un conflit de longue durée? À cette question, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait répondu à Public Sénat que, « au bout de quinze jours, on commencerait à avoir de vraies difficultés, peut-être avant sur certains équipements ».
Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».
Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».
En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.
« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».
Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.
« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.
« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.
Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.
Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.
« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.
Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.
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Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».
Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».
En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.
« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».
Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.
« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.
« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.
Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.
Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.
« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.
Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.
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Et d’ajouter : « La France est une armée tout à fait capable de protection, et sur la totalité des armes, mais malheureusement on risquerait dans un conflit plus important de ne pas tenir très longtemps à cause du manque de munitions, que ce soit les munitions spéciales ou classiques », notamment s’agissant des missiles Aster [surface-air] et Exocet [antinavire], sur lesquels « on est très court ».
Plus tôt, lors du débat ayant suivi la déclaration du gouvernement relative à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, M. Cambon fit remarquer que, « à Kharkiv, les Russes ont tiré en une minute ce que l’armée française tire en un an dans ses camps d’entraînement », ce qui donne « la mesure de cette guerre ».
En novembre 2021, les sénateurs de la commission présidée par M. Cambon avait tiré le signal d’alarme sur le niveau des stocks de munitions, après une visite au 2e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. « Notre déplacement au Mans nous a permis d’illustrer cette problématique de l’investissement et de la préparation à la haute intensité. Les munitions, en particulier les munitions complexes sont en nombre insuffisant », avait ainsi affirmé Olivier Cigolotti.
« Sont concernées les munitions pour l’entraînement et aussi pour le combat. La gamme s’étend des balles aux missiles. Nous sommes sur un fil de crête, nous disposons du strict nécessaire. Or, nous devrions disposer de stocks supplémentaires, si d’aventure le besoin s’imposait un jour », avait précisé Hélène Conway-Mouret tandis que sa collègue, Gisèle Jourda, venait de s’étonner que des équipements neufs pouvaient être livrés aux forces « sans les munitions pour les faire fonctionner ».
Cela étant, M. Cambon avait livré une estimation encore trop optimiste par rapport à la réalité. C’est en effet ce qu’il a déclaré à l’antenne de RFI, le 15 mars.
« Je ne force pas le trait, je pense même que mes informations sont encore optimistes par rapport à la réalité sur un certain nombre de points. […] Le point le plus flagrant, ce sont les munitions », a-t-il répondu, alors qu’il était interrogé sur ses déclarations faites deux semains plus tôt.
« Il faut bien comprendre les choses, d’abord la France utilise actuellement des munitions sur la bande sahélo-saharienne avec Barkhane, donc nous ne sommes pas comme d’autres pays européens à regarder nos stocks, nous les utilisons aussi » mais « nous savons depuis longtemps que nous n’avons pas en matière de munitions, l’épaisseur, c’est-à-dire la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée », a expliqué M. Cambon, avant d’ajouter que « certains parlent » de « trois à quatre jours » de réserves.
Désormais, l’armée de l’Air & de l’Espace ne communique plus sur le nombre de munitions utilisées sur les théâtres d’opérations extérieurs, comme l’a montré la rétrospective 2021 récemment publiée par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA]. Ce que l’on peut comprendre, au regard du contexte actuel, de telles informations n’ayant pas à être mises sur la place publique.
Cependant, M. Cambon a laissé entendre qu’il fallait être au contraire conscient de cette situation afin de la faire évoluer.
« On se souvient de la situation de la France en 1939 et nous ne voudrions pas nous retrouver dans une situation identique si jamais le conflit arrive jusqu’à nos portes, ce que nous n’osons pas croire », a fait valoir le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense. « Nous sommes [les parlementaires] les gardiens vigilants de la loi de programmation militaire, et nous allons aller dans ce sens. Nous avons pointé certaines faiblesses qui risquent de nous coûter cher en cas de conflit et il faut absolument se préparer et les Français en ont conscience », a-t-il insisté.
Par ailleurs, la quantité disponible de munitions est une chose… Et leur qualité en est une autre. Tel est le cas des missiles anti-navires Exocet, lesquels sont « devenus peu compétitifs face aux missiles supersoniques de nos compétiteurs, tels que le Zircon russe », comme l’a récemment soutenu un rapport parlementaire sur les enjeux militaires de la Méditerranée.
Un constat partagé par l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un commentaire sur l’exercice Polaris 21. « Nous avons touché du doigt l’importance de préparer l’arrivée d’armes plus performantes. Notre programme de missile antinavire supersonique [FMAN/FMC, ndlr] est vital si on veut continuer à se faire respecter », a-t-il dit, dans un entretien publié par la revue Conflits.
France24 - Monde
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
Publié le : 18/03/2022 - 10:10
FRANCE 24
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Un blanchiment "généralisé" touche à nouveau la Grande Barrière de corail, ont annoncé vendredi les autorités australiennes. Des températures océaniques supérieures à la moyenne au large du nord-est de l'île continent menacent ce site de biodiversité déjà fragile.
Des températures océaniques supérieures à la moyenne au large du nord-est de l'Australie menacent la Grande Barrière de corail, touchée à nouveau par un blanchissement "généralisé", ont annoncé vendredi 18 mars les autorités.
"Le blanchissement a été détecté dans l'ensemble du parc marin", a déclaré l'autorité du site de la Grande Barrière de corail dans sa mise à jour hebdomadaire.
Ce phénomène de dépérissement, qui se traduit par une décoloration, est provoqué par la hausse de la température de l'eau – conséquence du réchauffement climatique – qui entraîne l'expulsion des algues symbiotiques donnant au corail sa couleur vive.
Les vols de surveillance au-dessus du récif, qui s'étend sur une surface de 2 300 kilomètres, ont révélé des dommages dûs au stress thermique, selon l'autorité.
Au cours de la semaine, les températures de la mer dans l'ensemble du parc marin se situaient entre 0,5 et 2 degrés Celsius au-dessus de la moyenne, tandis que l'extrême nord et les zones côtières ont enregistré des températures entre 2 et 4 degrés au-dessus de la moyenne.
>> À (re)voir sur France 24 : L'INVITÉ DU JOUR - Pascale Joannot : "Chacun d’entre nous doit se sentir responsable des récifs coralliens"
L'autorité a indiqué qu'une "mortalité précoce" avait été signalée "là où le stress thermique a été le plus important".
Ce constat intervient au moment où l'Unesco va procéder à une inspection du site, pour vérifier son état de santé.
Si les résultats de la mission, qui doivent être présentés en juin 2022 au Comité du patrimoine mondial, s'avèrent négatifs, la Grande Barrière pourrait rejoindre la liste des sites en péril, a avancé l'Unesco.
En 2015, lorsque l'ONU avait menacé de rétrograder le statut de la Grande Barrière, inscrite au patrimoine mondial depuis 1981, l'Australie avait lancé un plan d'investissement de plusieurs milliards de dollars pour lutter contre la détérioration du récif.
Mais depuis, l'ensemble a durement souffert après trois épisodes très graves de blanchissement des coraux, en 2016, 2017 et 2020.
Selon une étude récente, le blanchissement a touché 98 % de la Grande barrière de corail australienne depuis 1998, épargnant seulement une infime partie du récif.
"Cela montre la pression constante que subit aujourd'hui notre récif en raison du réchauffement climatique", s'est alarmée Lissa Schindler de la Conservation marine australienne.
"Un récif sain peut se remettre du blanchiment des coraux, mais il lui faut du temps. L'augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marine, principalement due à la combustion du charbon et du gaz, signifie qu'il n'aura pas ce temps", explique-t-elle.
>> À (re)voir aussi sur France 24 : FOCUS - Réchauffement climatique : la Grande Barrière de corail se meurt
L'économie australienne repose encore grandement sur les énergies fossiles et les partis politiques reçoivent des financements significatifs de donateurs liés aux industries du charbon et du gaz.
Avec AFP
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Des impacts "irréversibles" : le Giec alerte sur les effets du changement climatique
ÉLYSÉE 2022
Le combat des ONG pour faire exister le climat dans la campagne présidentielle
ELEMENT TERRE
Climat : la fin du ski ?
France24 - Monde
Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable
Publié le : 21/03/2022 - 22:16
Meriem AMELLAL
Organisé à Dakar, le Forum mondial de l'eau, qui se tient tous les trois ans, se déroule pour la première fois en Afrique subsaharienne. Selon les Nations unies, seul un Africain sur quatre a accès à l'eau potable et les centres urbains ne sont pas épargnés. À Dakar, par exemple, beaucoup de citoyens peinent à y accéder, et ce malgré les efforts des autorités pour satisfaire la demande en eau des 4 millions d'habitants de la capitale. Le reportage d'Élimane Ndao et Sarah Sakho.
Dans l'Est de la RD Congo, la milice islamiste des ADF, originaire de l'Ouganda voisin, est accusée d'avoir commis de nombreux massacres. Elle est traquée dans le cadre d'une opération conjointe entre l'armée ougandaise et l'armée congolaise. Pour la première fois, une télévision internationale a été autorisée à accompagner les troupes ougandaises en territoire congolais. Reportage exclusif de Bastien Renouil.
Au Burundi, les taxis-motos, les taxis-vélos et les tuk-tuks sont désormais interdits dans la plus grande partie de la capitale économique Bujumbura. Entrée en vigueur lundi 21 mars, cette décision du ministère de l’Intérieur est plutôt respectée, même si elle est loin de satisfaire les usagers.
Après le passage de deux cyclones sur l’Île Maurice en février 2022, le secteur agricole a été durement touché et de nombreuses récoltes ont été détruites.
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Meriem AMELLAL, Journaliste – Présentatrice
Valeurs Actuelles
Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
Opex 360
Mer Noire : Un navire commercial battant pavillon du Panama aurait coulé après avoir été touché par des tirs
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.
Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.
Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.
Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.
This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd
— Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022
Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.
« Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…
En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.
Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.
« Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.
Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas
Photo : le patrouilleur Vassili Bykov
Mer Noire : Un navire commercial battant pavillon du Panama aurait coulé après avoir été touché par des tirs
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.
Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.
Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.
Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.
This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd
— Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022
Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.
« Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…
En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.
Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.
« Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.
Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas
Photo : le patrouilleur Vassili Bykov
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160], mis en service en décembre 2018, avait subi de lourds dégâts après avoir été touché par un lance-roquettes multiple ukrainien, alors qu’il naviguait au large d’Odessa. Le quotidien britannique « The Times » a même soutenu, sur la base des affirmations de l’une de ses sources, que ce navire avait même coulé.
Une telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.
Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.
Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.
This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd
— Oliver Alexander (@OAlexanderDK) March 16, 2022
Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.
« Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…
En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.
Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.
« Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.
Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas
Photo : le patrouilleur Vassili Bykov
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a même soutenuUne telle information avait, en plus, une grande portée symbolique puisque le « Vassili Bykov » avait pris part à la conquête de « l’Île aux serpents », au cours de laquelle 13 militaires ukrainiens avait répondu aux Russes d’aller « se faire voir ailleurs ». Il fut dit que ces derniers avaient été tués. Sauf que cela s’est avéré inexact par la suite.
Tout comme d’ailleurs le naufrage du Vassili Bykov, le patrouilleur russes ayant été filmé alors qu’il arrivait à la base navale de Sébastopol… Et, selon les images, il semble qu’il n’ait subi aucun dommage.
Évidemment, on pourrait penser à une manipulation, son numéro de coque ayant pu être peint sur celle de l’un des deux autres patrouilleurs du même type… Sauf que la comparaison de la vidéo avec une photographie de ce navire prise le 16 février 2022 ne laisse aucun doute : il s’agit bien du Vassili Bykov qui a été vu aux abords de la Crimée, les traces de rouille étant identiques.
This should put to rest any claims that it is simply one of the other Project 22160 patrol ships, like the Pavel Derzhavin, that was repainted. Paint damage and rust is identical to older images of the Vasiliy Bykov. https://t.co/MqxURA0ePd
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March 16, 2022
Aussi, cette affaire incite à faire preuve de prudence avec les informations [et les dénégations] provenant des deux belligérants… Qui qu’il en soit, il semble avéré que des navires civils ont été touchés par des tirs alors qu’ils naviguaient en mer Noire. C’est en effet ce qu’a affirmé Noriel Arauz, l’administrateur de l’Autorité maritime du Panama.
« Nous savons que trois navires [battant pavillon panaméen] ont été victimes d’attaques par des missiles russes », a affirmé M. Arauz, le 17 mars. L’un d’eux « a coulé et les deux autres se maintiennent à flot, après avoir subi des dégâts matériels ». Cela étant, rien ne permet d’être aussi affirmatif sur l’origine de ces tirs…
En tout cas, a rappelé le responsable, « la marine de guerre russe interdit à 200 ou 300 navires de différentes nations de sortir de la mer Noire ». Actuellement, une dizaine de bâtiments battant pavillon panaméen et dédié au transport de céréales, se trouveraient dans ce cas.
Cela étant, M. Arauz n’a pas précisé quand les navires en question ont été touchés. On sait que, le 25 février, un cargo battant pavillon du Panama avait été visé, obligé les autorités panaméennes à demander « instamment » de se tenir à distance des eaux russes et ukraniennes, tant en mer Noire qu’en mer d’Azov.
« Les navires panaméens dans les ports ukrainiens ou qui transitent dans la zone doivent observer une extrême vigilance et augmenter les conditions de sécurité à bord pour protéger le bâtiment et l’équipage », avait prévenu l’Autorité maritime panaméenne.
Quant au cargo coulé, il doit s’agir du « Helt« . Selon les données de suivi du trafic maritime, celui-ci n’a en effet plus communiqué sa position depuis deux semaines, alors qu’il avait quitté le port ukrainien de Chornomosk le 20 février dernier. Les deux autres bâtiments cités par M. Arauz sont le « Lord Nelson » et le « Namura Queen« . Le premier serait au mouillage à Tuzla [Turquie] depuis le 28 février. Quant au second, il aurait quitté la mer Noire pour rejoindre le chantier naval turc Besiktas
HeltLord NelsonNamura QueenPhoto : le patrouilleur Vassili Bykov
France24 - Monde
Treize soldats tués dans une attaque dans l'est du Burkina Faso
Publié le : 21/03/2022 - 01:45Modifié le : 21/03/2022 - 10:38
FRANCE 24
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Près de deux mois après le coup d'État du 24 janvier, les violences font leur retour au Burkina Faso. Une attaque de jihadistes présumés a fait 13 morts et huit blessés au sein de l'armée, dimanche près de Natiaboani, dans l'est du pays.
Treize soldats du Burkina Faso ont été tués, dimanche 20 mars, lors d'une attaque de jihadistes présumés, dans l'est du pays, confirmant un regain des violences ces derniers jours dans le pays.
"Une unité militaire engagée dans une opération de sécurisation dans la région de l'Est a été accrochée à une vingtaine de kilomètres à l'est de Natiaboani, ce dimanche 20 mars 2022", indique le communiqué.
"Au cours des combats, treize militaires ont malheureusement été mortellement touchés et huit autres ont été blessés", poursuit l'armée qui assure que plusieurs assaillants ont été "neutralisés".
Natiaboani est une commune rurale située à une soixantaine de kilomètres au sud de Fada N'Gourma, chef-lieu de la région de l'Est, régulièrement visé par des attaques de groupes armées depuis 2018.
Selon l'agence d'information du Burkina, une quinzaine de jeunes ont été enlevés par des individus armés à l'issue d'une attaque, à Nagré, près de Natiaboani, vendredi.
Six attaques en dix jours
En dix jours, il s'agit de la sixième attaque recensée, dans le nord et l'est du Burkina Faso. Au total, 23 civils et 25 militaires (gendarmes et soldats) sont morts dans ces attaques.
Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba avait renversé le président Roch Marc Christian Kaboré souvent accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste. Mais après une relative accalmie, le nouveau chef de l'État, qui a fait de la lutte antijihadiste une priorité, se retrouve confronté à son tour à des attaques meurtrières.
Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts dans le pays et contraint au moins 1,7 million de personnes à fuir leur foyer.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Au Burkina Faso, l'universitaire Albert Ouédraogo nommé Premier ministre
Au Burkina Faso, la junte nomme un gouvernement pour diriger la transition
Au Burkina Faso, la junte fixe à trois ans la période de transition avant des élections
Valeurs Actuelles
Des syndicats demandent le changement de nom d’un collège “Soljenitsyne”, trop proche de Poutine
Le nom d’Alexandre Soljenitsyne va-t-il disparaître des établissements français qui honorent l’écrivain russe ? C’est en tout cas le souhait de plusieurs syndicats vendéens de l’Education, qui ont demandé au conseil départemental et au rectorat de débaptiser le collège d’Aizenay, rapporte Ouest-France vendredi 18 mars. Ils jugent que le nom ne peut être conservé dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine. L’établissement avait été baptisé en l’honneur du prix Nobel de littérature en 2005.
« Une forme de révisionnisme »
Dans leur courrier, les syndicats évoquent la proximité d’Alexandre Soljenitsyne dans les dernières années de sa vie avec Vladimir Poutine. « Peu avare de compliments envers le dictateur russe qui lui décerna le prix d’État, Soljenitsyne partageait avec lui sa vision de l’unité de la Russie, un patriotisme aveugle », détaillent-ils. Fervent dénonciateur du totalitarisme de l’URSS, ce qui lui valut 8 ans de goulag, l’auteur n’était cependant pas hostile à l’instauration d’un régime autoritaire fondé sur le nationalisme. Certains lui reprochent de ne pas avoir dénoncé les atteintes du Kremlin aux droits de l’Homme dans les dernières années de sa vie. Décédé en 2008, l’auteur de « L’Archipel du goulag » n’a cependant pas connu la radicalisation du discours de Poutine jusqu’à l’invasion ukrainienne.
« C’est une forme de révisionnisme. Sous l’émotion, on peut vouloir faire des changements, mais Soljenitsyne s’est battu pour la liberté », a répondu le vice-président du département, Guillaume Jean, cité par Ouest-France. Le changement de nom ne semble donc pas à l’ordre du jour. « L’année de la Russie », que devait organiser le département en 2023 pour le 30e anniversaire de la venue de l’écrivain, a cependant été annulée.
Opex 360
Le Kosovo demande l’appui des États-Unis pour rejoindre l’Otan
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle provoquer une nouvelle vague d’adhésions à l’Otan? Sans doute car certains pays – neutres – de l’Union européenne [UE] s’interrogent sur la conduite à tenir… Si l’Irlande et l’Autriche n’envisagent pas de rejoindre l’Alliance, du moins pour le moment, d’autres sont d’autant plus prêts à franchir le pas que leurs opinions publiques y sont désormais favorables.
Tel est le cas de la Finlande, qui se ménageait la possibilité de rejoindre l’Otan sans pour autant se décider à lancer les démarches pour cela. Jusqu’alors plutôt réticente à une telle éventualité, son opinion publique a basculé depuis l’entrée des premiers chars russes en Ukraine. Selon un sondage de l’institut Taloustutkimus, 62% des Finlandais seraient désormais prêts à voir leur pays adhérer à l’Alliance et à renoncer ainsi à sa tradition de non-alignement.
La tendance est identique en Suède, où une enquête de l’institut Demoskop a montré que 51% des personnes interrogées estiment que leur pays devrait rejoindre l’Otan. Jamais une telle proportion n’avait été atteinte jusqu’à présent.
Si la Finlande et la Suède décident de faire partie de l’organisation atlantique, leur adhésion ne devrait être relativement rapide. En tout cas, elle ne devrait pas poser de problème particulier, en raison, notamment, de leur appartenance à l’UE. En revanche, il en ira tout autrement pour le Kosovo, qui a bien l’intention de rejoindre l’Otan. Qui à revoir les procédures actuellement en vigueur.
« Dans cette situation exceptionnelle, nous ne pouvons pas nous comporter comme d’habitude. Par conséquent, l’adhésion à l’UE comme à l’Otan ne peut pas se faire selon les mêmes méthodes que par le passé », a en effet affirmé Albin Kurti, le Premier ministre du Kosovo. « Il est impératif que Bruxelles, en tant que capitale de l’Otan et de l’UE, repense à une nouvelle façon de s’élargir dans les Balkans occidentaux », a-t-il insisté, le 9 mars.
Cette insistance à rejoindre l’Otan et l’UE s’explique par le fait que Pristina craint l’attitude de la Serbie, alliée de la Russie, ainsi qu’une nouvelle déstabilisation des Balkans occidentaux.
En tout cas, ce sont les justifications données par la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani Sadriu, dans un courrier adressé à son homologue américain, Joe Biden, afin d’obtenir l’appui des États-Unis pour facilier cette adhésion à l’Otan.
« Nous sommes exposés aux efforts persistants de la Russie pour saper le Kosovo et déstabiliser l’ensemble des Balkans occidentaux », a écrit M. Sadriu. Aussi, « l’adhésion du Kosovo à l’Otan est devenue un impératif », a-t-elle fait valoir.
« Nous exprimons notre espoir et nos attentes que les Etats-Unis se serviront […] de leur influence pour soutenir activement et faire avancer le processus complexe d’adhésion à l’Otan pour le Kosovo », a echaîné la président kosovare.
La demande de Pristina n’a pas que très peu de chance d’aboutir [en théorie du moins… tant les usages sont bousculés ces dernier temps]. D’abord, il faudrait que cette ancienne province serbe ayant proclamé son indépendance en 2008 [soit neuf ans après l’opération militaire menée par l’Otan contre la Serbie, ndlr] soit reconnue par l’ensemble des membres de l’Alliance. Ce qui n’est pas le cas, l’Espagne, la Roumanie, l’Espagne, la Grèce et la Slovaquie ne reconnaissant pas le Kosovo. Or, la règle de l’unanimité étant de mise pour accueillir un nouveau membre au sein de l’Otan, le voeu de Pristina est irréalisable en l’état.
Cela étant, le Kosovo n’a pas forcément besoin de rejoindre l’Otan… puisque des troupes de l’Alliance y sont déjà déployées depuis 1999, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les États-Unis y maintiennent une présence militaire assez importante [l’équivalent d’un bataillon].
Cependant, il est vrai que le mandat de la KFOR prendra fin à un moment ou à un autre. Et celui-ci viendra quand les conditions seront « réunies » et selon la situation sécuritaire.
France24 - Monde
Dix ans après les attentats de Toulouse et Montauban, hommages et recueillements
Publié le : 20/03/2022 - 17:05Modifié le : 20/03/2022 - 19:53
FRANCE 24
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Le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu hommage, dimanche, aux victimes des attentats perpétrés il y a dix ans à Toulouse par Mohamed Merah.
Dix ans après les attentats de Mohamed Merah qui ont fait sept morts, dont des enfants juifs, à Toulouse et Montauban, le président Emmanuel Macron et son homologue israélien, Isaac Herzog, ont rendu hommage aux victimes, dimanche 20 mars, à Toulouse.
"Nous sommes là ensemble pour ceux qui ont été frappés par la barbarie pour leur dire que nous les soutenons", a souligné le président français en clôturant une cérémonie émouvante, aux côtés de son homologue israélien et ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Avant le discours des deux présidents, Samuel Sandler, père et grand-père de Jonathan, Gabriel et Arié, tués en mars 2012, a pris la parole devant quelque 200 personnes. "Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie, comme un fantôme. Leur absence me hante", a-t-il dit devant une assistance bouleversée, estimant que "la guerre" contre les siens, les juifs, "n'a jamais cessé".
"Nous sommes plus forts que les terroristes"
Le 19 mars 2012, vers 8 h, à l'école juive Otzar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah, deux enfants, Myriam Monsonego, 7 ans, et Gabriel Sandler, 3 ans, avaient été abattus à bout portant dans la cour de récréation par Mohammed Merah, un délinquant radicalisé âgé de 23 ans.
Quelques secondes avant, Arié Sandler, 6 ans, et son père Jonathan Sandler avaient également succombé aux balles du tueur au scooter. Celui-ci avait démarré son périple meurtrier une semaine plus tôt pour abattre, à Toulouse puis Montauban, trois militaires, Imad Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, et provoquer des blessures irréversibles à un quatrième soldat, Loïc Liber, devenu tétraplégique.
Dénonçant des "raids diaboliques", rendant hommage aux victimes une par une, Emmanuel Macron a rappelé que "ce jour-là, pour la première fois en France, une école était le champ de bataille du fondamentalisme islamiste". Au-delà des "vies innocentes fauchées", c'est un "pays tout entier qui était frappé au cœur par la folie destructrice et la religion trahie", a-t-il dit.
Ces "enfants purs et innocents", tués par "un vil assassin, plein d'une haine brûlante", "Dieu les vengera", a souligné de son côté le président israélien. Mais, a ajouté Emmanuel Macron, "nous sommes plus forts que les terroristes, nous tenons, nous n'avons pas baissé la tête, nous n'avons pas baissé les bras" face à "ce défi de nos générations auquel nous ne céderons rien".
Dans l'après-midi, les deux dirigeants avaient déposé une gerbe dans la cour de l'école Ohr Torah, au pied de "l'Arbre de vie", un monument en hommage aux victimes.
"Nous sommes ensemble pour vaincre le terrorisme sous toutes ses formes et anéantir l'antisémitisme, y compris celui qui se cache sous le masque de l'antisionisme", a insisté le président français. Près de 2 000 personnes étaient invitées pour ces cérémonies organisées par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (Crif).
Dimanche matin, avant l'arrivée d'Emmanuel Macron et d'Isaac Herzog, la cour de l'école s'est d'abord remplie d'anciens élèves, témoins de l'attaque, venus des quatre coins du monde pour une cérémonie poignante autour du rabbin et directeur de l'établissement, Yaacov Monsonego, dont la fille Myriam a péri sous les balles de Mohamed Merah.
Il y a dix ans, la série d'attaques de Mohamed Merah, qui allait revendiquer les attentats au nom d'Al-Qaïda, avait semé l'effroi. Plusieurs centaines d'enquêteurs avaient été mobilisés pour identifier l'auteur qui avait basculé dans le fondamentalisme lors de séjours en prison, mais était passé sous les radars de l'antiterrorisme.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, Mohammed Merah, qui s'était retranché dans un appartement, a été abattu lors d'un assaut donné par le Raid. Les attaques de Toulouse et Montauban, survenues quelques jours avant l'élection présidentielle lors de laquelle s'affrontaient le président sortant Nicolas Sarkozy et le leader socialiste François Hollande, avaient marqué le début d'une série d'attaques terroristes en France, avec notamment ceux visant Charlie Hebdo, le Bataclan, l'Hypercacher.
Avec AFP
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Dix ans après, Toulouse rend hommage aux victimes des attentats de mars 2012
Focus
Tueries de Toulouse et Montauban : dix ans après, la communauté juive toujours meurtrie
FRANCE
Le frère de Mohamed Merah de retour devant la justice
Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
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Haute intensité : Le ministère des Armées se veut rassurant au sujet de l’état des stocks de munitions
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Après avoir affirmé que les forces françaises manquaient « d’épaisseur » en matière de munitions pour soutenir un conflit de « longue durée » lors d’un entretien diffusée par RFI, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, Christian Cambon [LR] a récidivé quelques jours plus tard, à l’antenne de CNews/Europe1.
« Les Russes eux-mêmes commencent à être en difficulté sur certaines munitions. Tous les pays sont confrontés à ça. Il faut savoir passer du temps de paix au temps de guerre, on ne l’a pas fait pendant 75 ans », a répondu M. Cambon alors qu’il était interrogé par Jean-Pierre Elkabbach. Et d’insister : « Nous n’avions pas des munitions en quantité suffisante pour un très long conflit ».
Puis, estimant que les forces françaises pourraient être à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité », quatre députés [Julien Aubert, Laurence Trastour-Isnart, Bernard Bouley et Claude de Ganay, ndlr], ont interpellé Florence Parly, la ministre des Armées, en lui demandant de préciser les « mesures engagées » pour remédier à une telle situation.
Cependant, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean s’est voulu rassurant. Ainsi, a-t-il rappelé, dans le cadre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, une enveloppe de 7 milliards d’euros a été prévue pour acquérir des munitions. Et cet effort sera accentué, avec 110 millions de plus, après l’ajustement de cette même LPM, décidé l’an dernier [sans que le Parlement en soit saisi, ndlr].
« Plusieurs catégories de munitions ont été recomplétées pour éviter les ruptures capacitaires : armement air-sol et obus de 155 mm notamment », a précisé M. Grandjean, qui a également souligné que les « filières souveraines de production des bombes A2SM [Armement Air Sol Modulaire] et des corps de bombe de forte puissance ont été sécurisées ». Et cela, grâce aux investissements consentis par le groupe Rafaut pour l’usine « 4.0 » de Prouvy Rouvignies, inaugurée par Mme Parly en octobre 2019.
Par ailleurs, le porte-parole du ministère des Armées a fait valoir que des « opérations de rénovation pyrotechnique » ont permis de « consolider » le potentiel des munitions dites complexes, comme le missile de croisière SCALP, le missile anti-navire Exocet, le missile surface-air Aster et le missile air-air MICA.
« De nouvelles munitions sont en cours de développement [MICA NG, Aster 30 B1NT] , d’autres ont été développées et les stocks correspondants sont en cours de constitution [missile de croisière naval, missile moyenne portée] », a continué M. Grandjean, pour qui « nos armées sont donc prêtes à défendre nos intérêts, quel que soit le type de conflit, de basse ou de haute intensité ». Et de rappeler aussi que « c’est aussi en ce sens que la France est dotée de la dissuasion nucléaire, l’assurance-vie de la Nation ».
Sur ce point, la dissusion ne dispense pas de disposer de stocks suffisants de munitions, le recours à l’arme nucléaire ne pouvant être envisagé qu’en cas d’atteinte aux intérêts vitaux de la Nation.
En outre, M. Grandjean a aussi souligné que la France a « l’habitude et la volonté d’agir en coalition », ce qui fait que les « planifications en matière d’équipements et de munitions en tiennent naturellement compte ». Enfin, il a terminé son propos par une série de questions. « Les armées françaises ne tiendraient que quelques jours en cas de conflit? Mais contre qui? Sur quel terrain? Selon quel scénario? La remontée en puissance de nos stocks de munitions s’apprécie à l’aune d’un contexte d’emploi », a-t-il ainsi conclu.
Cela étant, et comme l’ont mis en avant les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès dans leur rapport sur la haute intensité, il y a un lien entre la préparation opérationnelle et les munitions, notamment « complexes ».
« Au terme des premières années de la LPM, les résultats en matière de préparation opérationnelle sont encore mitigés […]. L’intensité opérationnelle, la mutualisation des parcs d’entraînement, l’indisponibilité des matériels en rupture temporaire de capacité ou en maintenance et le manque d’heures de potentiel ou de munitions sont les quatre facteurs explicatifs les plus souvent cités à propos de cette sous-performance assez prévisible en début de LPM », ont écrit les deux députés.
« Dans la Marine, des stocks de munitions suffisants permettraient de s’entraîner dans de bonnes conditions, de vérifier que les systèmes fonctionnent de façon nominale », ce qui est un enjeu pour la confiance des équipages », ont-ils ainsi souligné.
Aussi, Mme Mirallès et M. Thiériot ont estimé nécessaire la reconstitution des « stocks de munitions pour faire face à un conflit de haute intensité mais aussi et avant tout pour permettre un entraînement suffisant ». Un nécessité « évoquée avec une remarquable unanimité au cours des auditions », ont-ils assuré.
Et d’expliquer : « L’effort de réparation poursuivi par la LPM s’est certes traduit par la programmation de 6,5 milliards d’euros entre 2021 et 2030. Mais pour tenir l’ensemble des contrats opérationnels des trois armées en 2030, le besoin financier complémentaire est évalué à 3,5 milliards d’euros auxquels il faut ajouter 350 millions d’euros par an pour l’entretien de ces stocks. En effet, les munitions se périment, notamment la pyrotechnie. Les munitions non utilisées doivent donc être détruites ou rénovées tous les dix ans. Et il faut en moyenne trois ans pour reconstituer des stocks ».
Valeurs Actuelles
[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien
Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.
C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.
Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.
On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes
Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.
Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !
La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien
Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.
Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.
France24 - Monde
En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed
Publié le : 20/03/2022 - 16:34
FRANCE 24
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Alors que la Tunisie célèbre, dimanche, la fête de son indépendance, une manifestation a eu lieu dans la capitale pour dénoncer la consultation électronique du président Kaïs Saïed organisée en vue d'un référendum constitutionnel.
Depuis son coup de force du 25 juillet dernier, la colère gronde. Plus de deux mille personnes manifestaient, dimanche 20 mars, à Tunis, contre le président Kaïs Saïed et sa consultation en ligne organisée en vue d'importantes réformes politiques.
"À bas le coup d'État !", "Le peuple veut écarter le président", "Non à la consultation !", ont scandé les manifestants, en ce jour de la fête de l'indépendance. Ils se sont rassemblés à l'appel du mouvement Citoyens contre le coup d'État et du parti islamo-conservateur Ennahda, selon des journalistes de l'AFP sur place.
Le coup de force du président Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet et gouverne depuis le pays par décrets, a été, dès le début, qualifié de "coup d'État" par ses opposants.
Plusieurs manifestants sont des électeurs déçus de Kaïs Saïed, comme Mounira Bouazizi, une blogueuse militante des droits humains qui avait voté pour lui en 2019.
"Je pensais qu'il croyait à la démocratie et aux acquis de la Révolution et il a fait tout le contraire", a-t-elle dit à l'AFP.
"On ne peut pas appeler ça un processus démocratique. Aujourd'hui, le peuple est divisé entre pro et anti-Kaïs Saïed, ça nuit aux libertés et à la démocratie", a appuyé Mohammed, un retraité.
Brandissant des drapeaux tunisiens, les protestataires ont marché vers le Parlement, dans le quartier du Bardo, mais ont été bloqués par un important dispositif policier.
"Nous n'accepterons pas les résultats de la consultation, cette arnaque contre le peuple", a lancé à la foule Samira Chaouachi, vice-présidente de l'Assemblée des représentants du peuple, le Parlement gelé depuis le 25 juillet.
À quelques heures de sa clôture dimanche, la consultation électronique, lancée le 15 janvier par le président, enregistrait seulement 508 000 participants, moins de 10 % du corps électoral (de 7,07 millions), selon les statistiques officielles.
"Sauver le pays"
Les réponses doivent servir de base à des réformes politiques qui seront élaborées par une commission d'experts nommée par le président. Un référendum doit être ensuite organisé, en juillet, sur des amendements à la Constitution que Kais Saïed veut rendre plus "présidentielle", avant de nouvelles législatives prévues mi-décembre.
"Nos condoléances pour la consultation, président Saïed", s'est moquée la foule de manifestants.
Le chef d'État a imputé l'insuccès de son vaste sondage à des "obstacles techniques" et "des tentatives de l'ancien système de faire avorter cette expérience", en allusion à Ennahda.
"Nous voulons des élections présidentielle et législatives anticipées. Nous sommes en pleine crise politique et nous devons avoir un dialogue politique qui sauvera le pays", a affirmé à l'AFP Yamina Zoghlami, une membre d'Ennahda, disant craindre "un scénario libanais" pour son pays très endetté et qui a réclamé une nouvelle aide du FMI.
Les manifestants ont aussi réclamé la libération de l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats Abderrazek Kilani, arrêté début mars sur ordre de la justice militaire pour "trouble de l'ordre public dans l'intention de s'opposer à l'application de la loi".
Figure respectée en Tunisie, Abderrazek Kilani est membre du comité de défense du numéro deux d'Ennahda Noureddine Bhiri, poursuivi lui aussi par la justice.
Avec AFP
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En Tunisie, HRW dénonce des détentions secrètes "sous couvert d'état d'urgence"
En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction
Tunisie : le président étend son pouvoir sur le système judiciaire, manifestation à Tunis
France24 - Monde
Au Nigeria, une attaque fait plusieurs morts dans un village du nord-ouest
Publié le : 22/03/2022 - 07:21
FRANCE 24
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Au moins seize villageois sont morts dimanche lors d'une attaque par des hommes armés dans le nord-ouest du Nigeria, où sévissent plusieurs groupes criminels.
Nouvelle attaque meurtrière dans le nord-ouest du Nigeria. Des hommes armés ont tué dimanche au moins seize villageois dans cette région qui, depuis des années, est le théâtre de gangs criminels. Appelés localement "bandits", ils attaquent les villages, volent le bétail, kidnappent et tuent les habitants.
Face à la multiplication de ces attaques, le gouvernement a récemment déclaré "terroristes" ces groupes criminels. Dimanche, des dizaines d'hommes armés à moto ont pris d'assaut le village de Ganar-Kiyawa, dans l'État de Zamfara, tuant 16 villageois, a affirmé le porte-parole de la police locale.
"Les terroristes ont tué seize personnes dans l'attaque et ont fui avant le déploiement de la police", a déclaré Mohammed Shehu.
"La police et l'armée sont dans la zone pour prévenir d'autres attaques et poursuivre les bandits", a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le bureau du gouverneur de l'État de Zamfara a confirmé l'attaque, affirmant que "de nombreuses vies auraient été perdues et de nombreuses autres blessées", sans donner davantage de détails.
Multiplication des attaques
La presse locale évoque quant à elle un bilan bien plus élevé, avec au moins 37 morts dont le chef du village, et des dizaines de personnes kidnappées.
En dépit des opérations militaires et des amnisties, les attaques se multiplient dans le nord-ouest et le centre. Début janvier, plus de 200 personnes avaient été tuées au cours de plusieurs attaques menées par des hommes armés dans l'État de Zamfara.
Les agresseurs opèrent depuis des camps cachés dans une vaste forêt à cheval sur les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.
Selon Ibrahim Dosara, commissaire à l'Information de l'État de Zamfara, près de 700 000 personnes ont fui leur domicile pour échapper à ces attaques, ce qui a incité le gouvernement à ouvrir huit camps pour les accueillir.
La violence des bandits dans les États du nord-ouest et du centre du Nigeria n'est qu'un des défis auxquels sont confrontées les forces de sécurité, qui luttent également contre une insurrection jihadiste vieille de douze ans dans le nord-est et contre les tensions séparatistes dans le sud-est du pays.
Avec AFP
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L'armée du Nigeria annonce la mort du chef du groupe jihadiste Iswap
Plusieurs attaques au nord-ouest du Nigeria font au moins 200 morts
Effondrement d'un immeuble au Nigeria : le bilan s'alourdit à 36 morts
Valeurs Actuelles
Pour un État au service de la fraternité
Depuis les Six Livres de la république écrits par Jean Bodin en 1576, l’État moderne s’est attribué la souveraineté transcendante qui appartenait, à l’époque de la chrétienté, soit aux empereurs soit aux papes. Cette puissance était unique, indivisible et intransférable. Elle a considérablement marqué le droit international à partir du traité de Westphalie en 1648 avec la mise en place d’un système par lequel les États ont imposé leur supériorité sur les régimes d’appartenance confessionnelle. Avec la révolution française de 1789 s’est ajoutée en France une excommunication politique du religieux. Progressivement, l’État moderne s’est sécularisé, devenant agnostique, refusant l’imposition de toute éthique particulière selon le vœu de Hegel. La république en tant que l’expression de l’unité d’un peuple ne trouve plus alors son principe dans une communauté de convictions. Le principe d’organisation de la cité n’est plus la foi en Dieu mais l’obéissance à l’État, détenteur du monopole de la violence. Comme l’a écrit Jean-Marc Ferry, « la communauté de convictions a cédé le pas à une communauté d’obligations ».
L’Etat « moderne » est à bout de souffle
Aujourd’hui, l’État, dans sa configuration “moderne”, est à bout de souffle. Il suffit de mentionner la montée endémique des violences que l’État ne parvient à juguler qu’avec de plus en plus de difficultés. Son autorité est régulièrement contestée comme hier, sur les ronds-points des régions de France, ou aujourd’hui, dans certains départements outre-mer. Des franges importantes de la population française sont tentées aujourd’hui par le vote extrémiste en raison de la globalisation ultralibérale qui les a fragilisées et que les pouvoirs publics ont encouragée pendant plusieurs décennies.
Aussi le temps est venu d’affirmer la fraternité comme valeur centrale des services publics en forme de colonne vertébrale d’un nouvel État-fraternité, succédant aux autres formes, dépassées, de conception de l’État (providence, stratège, libéral, etc. ). La fraternité en effet est le principe fondamental qui permet de maintenir en tension les deux autres principes de la liberté et de l’égalité. Mais la fraternité ne s’improvise pas : elle doit être planifiée avec de nouvelles méthodes, intégrée dans de nouvelles politiques publiques et traduite dans les budgets des comptes publics.
Les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et conviviale
Elle rejoint la prise de conscience, cette fois du côté de l’Église catholique, que « les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine, comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société » ( Fratelli tutti, 271). De fait, les cultes pourraient jouer un rôle important en France pour rendre la société plus juste et plus conviviale. Pour cela, il faudrait mettre en place un enseignement œcuménique, à la fois laïque et inter-religieux, de la culture éthique et religieuse à destination des fonctionnaires de la République. L’objectif est non seulement de permettre à chacun de découvrir l’histoire, les grands enseignements et les styles de vie des principaux cultes, mais aussi de comprendre les nuances existant au sein des différentes traditions religieuses.
Mais la fraternité ne consiste pas seulement en la mise en place d’une plus grande coopération entre les cultes et les pouvoirs publics. C’est pourquoi il convient aussi d’associer les plus démunis à la création de la loi et des règles de la vie en commun, et, à une échelle planétaire, de lancer une plate-forme multi-acteurs consistant à la mise en place d’un dialogue des civilisations afin de favoriser la nécessaire réforme de la gouvernance mondiale.
* Antoine Arjakovsky est historien, codirecteur du département de recherche Politique et religions du Collège des Bernardins.
L'Humanité
Paris : Le Salon des vignerons est ouvert à l’Espace Champerret
ActuGérard Le PuillAprès avoir été annulé deux années de suite pour cause de pandémie Covid 19, le Salon de printemps des vignerons indépendants a ouvert ce vendredi 18 mars à 10 heures à l’Espace Champerret à Paris. Les vignerons sont des exploitants familiaux qui vendent directement la majeure partie, voire la totalité de leur production au départ de l’exploitation, ainsi que sur différents salons régionaux. Pour se prévaloir de ce logo, ils ont choisi de respecter les terroirs, de travailler la vigne en limitant les produits de traitement, de vinifier le raisin au moment de la récolte, puis de mettre en bouteille après des durées d’élevage variées en cuve ou en barrique.
Discuter avec ces hommes et ces femmes - de plus en plus nombreuses dans le métier- est toujours passionnant, tant pour apprécier le breuvage que l’on déguste sur le salon que pour connaître le potentiel de garde de chaque vin, surtout quand on achète des bouteilles de l’année de naissance de ses enfants ou de ses petits enfants. Depuis deux ans, la vie de beaucoup de vignerons indépendants a été rendue plus difficile en raison de l’annulation d’un grand nombre de salons. Certains ont également été victimes de gelées de printemps, puis d’orages dévastateurs en été, ce qui a réduit les volumes de production et augmenté le prix de revient de chaque bouteille.
salon des vignerons indépendantsBon et sain Valeurs Actuelles
Lycées d’élite : le grand remplacement
Se réclamant sans le dire de l’idéologie de la discrimination positive, la suppression de la sélection sur dossier pour l’admission en seconde dans les lycées Henri-IV et Louis-le-Grand a suscité de nombreuses protestations. Même le Monde, en dépit de sa dévotion pour le progressisme sociétal, s’est senti obligé de publier, le 1er février, une tribune écrite par un « collectif d’élèves, de professeurs, d’anciens élèves et parents d’élèves » de ces deux établissements, favorable au maintien de la sélection sur dossier et indiquant d’ailleurs qu’existe d’ores et déjà un système permettant « à d’excellents élèves issus de collèges très défavorisés d’intégrer ces lycées ». Quant au Figaro, ce n’est pas moins de quatre tribunes qu’il a consacrées à l’affaire. L’alerte a été donnée le 25 janvier par Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens. Rappelant que la politique de « démocratisation » de l’enseignement a eu pour effet que le niveau s’est effondré dans la plupart des établissements scolaires et que ne surnagent que quelques îlots d’excellence, au premier rang desquels Henri-IV et Louis-le-Grand, il déplore que le choix du nivellement par le bas au nom de l’égalité s’en prenne aujourd’hui à ces « quelques îlots qui luttaient encore courageusement », et il dénonce « une construction artificielle par quotas construite aux dépens de l’excellence ».
Émanant du recteur de l’académie de Paris, le second de ces textes, publié le 3 février, fait sans surprise l’apologie de cette décision, se réclamant de « l’ouverture sociale » et prétendument destinée à permettre au « jeune Péguy » et au « jeune Camus » d’aujourd’hui de « bénéficier de l’excellence ». La troisième tribune, en date du même jour, a pour auteur Tristan Claret-Trentelivres, ancien élève de l’Ena et président de l’Association pour l’accès égal aux emplois publics et la défense de la méritocratie républicaine. Celui-ci dénonce la discrimination positive comme la source d’une profonde injustice et voit dans une réforme qui privilégie les critères « sociaux » au détriment de la prise en compte des niveaux scolaires « un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de la méritocratie républicaine ». Enfin, le 9 février, est parue une tribune signée de cent professeurs de Henri-IV et Louis-le-Grand, qui soulignent notamment qu’il est particulièrement dangereux pour la France de casser par une discrimination positive le modèle d’excellence de ces deux prestigieux lycées, « à l’heure où toutes les enquêtes internationales ont montré le décrochage des élèves français dans toutes les disciplines considérées ». Cependant, à la lecture de ces tribunes, le plus remarquable est que personne n’ose vraiment nommer l’objectif évident mais non dit poursuivi par les pouvoirs publics avec cette décision d’éviction des meilleurs au profit d’élèves moins compétents mais que l’on tient à privilégier.
certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”
Cet évitement de la réalité est la conséquence du règne intolérant sur notre société d’un néo-religieux suicidaire, la religion séculière des droits de l’homme, laquelle enferme l’esprit humain dans le monde rêvé de l’idéologie en lui interdisant de vivre dans le monde réel, ce qui cause les plus grands dommages au monde réel en produisant de cruels malheurs publics et privés. Tout au plus l’enjeu concret du rejet de ce qui reste de méritocratie en France transparaît-il un peu dans la tribune de Tristan Claret-Trentelivres lorsqu’il indique que, pour l’accès à la haute fonction publique, ont été créés en 2021 des « concours spéciaux réservés aux boursiers », et cela pour « accroître la “diversité” des élites administratives ». Diversité : on sait ce que ce mot veut dire aujourd’hui. C’est l’indicateur d’une volonté politique de faire naître artificiellement de nouvelles élites issues de l’immigration extra-européenne, de produire massivement des élites de remplacement.
Pour autant, certains hésiteront à voir dans le sabordage des plus illustres lycées français l’outil d’un projet “grand-remplaciste”, préférant y retrouver la classique obsession gauchiste de vouloir couper ce qui dépasse. Et ils ajouteront que les élèves ainsi recrutés sont incapables de devenir une élite de substitution, dès lors qu’ils ne vont dans l’ensemble pas réussir aussi bien que ceux dont ils ont pris la place. Mais c’est oublier qu’il sera toujours possible de les faire discrètement entrer dans la haute administration au moyen de concours spécifiques protégés d’une vraie concurrence. C’est bien le point de départ de la fabrication d’une élite de remplacement. Cela est confirmé par ce qui se passe dans les autres lycées publics parisiens, déjà soumis à cette même mécanique de discrimination positive qu’on vient d’étendre à Louis-le-Grand et Henri-IV. Ainsi, à Condorcet, aucun élève issu du collège de cet établissement n’a été admis en 2021 à poursuivre au lycée, dont ils ont tous été exclus au profit de candidats venant de collèges situés en grande partie dans les zones nord et est de l’agglomération parisienne : des élèves bien souvent issus de l’immigration extra-européenne qui peuple de manière de plus en plus exclusive les quartiers dits “populaires”, qu’il serait plus exact d’appeler “quartiers ethniques”.
Ce remplacement intégral de la population scolaire au sein d’un établissement prestigieux montre bien qu’est à l’œuvre un “grand remplacement” de l’élite lycéenne, prélude à celui de l’élite tout court. Tel est l’objectif ethnique que l’on cache, fort mal d’ailleurs, derrière l’invocation des critères sociaux, de la préférence due aux boursiers, de la prise en compte de “l’indice de positionnement social” des établissements scolaires d’origine des candidats. La détermination des pouvoirs publics à briser les derniers îlots d’excellence de l’enseignement public s’inscrit dans la volonté de réaliser à marche forcée un processus d’islamisation-africanisation des élites de la France. C’est ce que diront un jour en termes clairs les historiens chinois, indiens ou russes, lorsqu’ils retraceront la descente aux enfers et la plongée dans la tiers-mondisation de ce pays qui a été l’un des plus riches et puissants au monde, et peut-être celui dont la civilisation a été la plus brillante.
* Jean-Louis Harouel est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II), notamment auteur de “les Droits de l’homme contre le peuple” (Desclée de Brouwer) et “L’islam est-il notre avenir ?” (La Nouvelle Librairie).
L'Humanité
Télévision. Le camp de Compiègne, antichambre de l’horreur nazie
Prescription cultureÀ partir du récit personnel et familial d’Anne Sinclair, un documentaire revient sur la rafle des notables, qui a composé l’essentiel du premier convoi en partance pour Auschwitz, depuis la France occupée.
Laurent EtreC’est un épisode jusque-là peu exploré de l’histoire de la déportation : la rafle dite des notables, organisée par la police allemande au petit matin du 12 décembre 1941 à Paris. Ils seront 743, tous des hommes, à se voir embarqués, d’abord en direction de l’École militaire, où l’occupant les parque dans le manège du commandant Bossut, dévolu habituellement aux exercices équestres. Aucun des raflés ne saisit tout de suite les raisons de son arrestation. Car, si les lois antijuives de Pétain et son gouvernement de collaboration sont déjà promulguées, elles reposent encore sur une distinction – cynique et abjecte, comme l’ensemble – entre juifs français et juifs étrangers, les premiers étant censés ne subir que la mise au ban, pas les maltraitances les plus actives. Or, les personnalités ciblées le 12 décembre 1941 sont quasi exclusivement de nationalité française. Dès lors, l’effet de sidération joue à plein. « En quelques heures, ces hommes bien installés dans la société connaissent une chute vertigineuse et rencontrent frontalement la violence et l’humiliation », résume Anne Sinclair, dont le grand-père maternel, Léonce Schwartz, négociant en dentelle, compte parmi les raflés. La journaliste s’est lancée sur la trace de cet homme et de ses compagnons de misère. Et en a tiré un livre poignant, « la Rafle des notables », paru en 2020 chez Grasset, dont le présent documentaire constitue en quelque sorte l’adaptation à l’écran. Le réalisateur Gabriel Le Bomin suit Anne Sinclair dans cette quête qu’elle mène avec pudeur, en voix off, sans jamais s’adresser directement au téléspectateur.
Avec la complicité de la France
« Elle redoutait d’apparaître à l’image, arguant du fait que cette histoire n’est pas la sienne mais celle de Léonce et de ses camarades de calvaire. Je lui ai donc suggéré de croiser deux fils narratifs : le sien, de petite-fille qui cherche à retracer l’histoire de son grand-père pour pouvoir la transmettre, et celui de la grande Histoire – le cours des événements eux-mêmes. Elle a accepté. Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés d’abord au Mémorial de la Shoah, pour les sources documentaires, puis à Compiègne », raconte Gabriel Le Bomin, sollicité par nos soins.
C’est en effet au camp de Compiègne, une ancienne caserne réquisitionnée, que sont déplacés, l’après-midi du 12 décembre 1941, les 743 notables. Ils sont juges, avocats, ingénieurs, universitaires, artistes, administrateurs de société, hauts fonctionnaires… On trouve René Blum, homme de théâtre et frère de l’ancien président du Conseil sous le Front populaire, mais aussi Roger Masse, un polytechnicien, officier et ancien combattant de 14-18. Plus de 300 d’entre eux ont la Légion d’honneur ou la croix de guerre. Les Allemands les ont sélectionnés en se basant sur un des registres de juifs qui comporte des entrées par profession. Un fichier établi par la préfecture de police de la Seine. « La rafle est un message politique fort adressé à Vichy : pour les nazis, la nationalité ne compte pas », souligne l’historienne Annette Wieviorka, l’une des intervenantes du film.
« Le camp de la mort lente »
À la descente du train, les raflés voient dans la proximité avec Paris l’indice qu’ils pourront bientôt regagner leur foyer. Mais le soulagement ressenti est de courte durée. C’est une terrible prise de conscience qui s’empare des 743, au rythme des souffrances et humiliations qui leur sont infligées par les gardiens. Seul camp de France alors entièrement dirigé par l’armée allemande, Compiègne regroupe déjà des prisonniers politiques, dont de nombreux communistes, ainsi que des civils, ressortissants des puissances ennemies du Reich. Avec l’arrivée du convoi des 743, une autre partie du camp se voit désormais affectée aux juifs, sous un régime « spécial » : pas de communication avec les autres détenus, ni de correspondance avec les familles, pas d’inspections de la Croix-Rouge et, surtout, la faim. Une faim qui tiraille les ventres et obsède les esprits. C’est ainsi que l’un des détenus, Jean-Jacques Bernard, auteur dramatique, désignera Compiègne d’une formule éloquente : « Le camp de la mort lente. » Des témoignages, parvenus jusqu’à notre époque, ponctuent le récit. Les carnets d’un certain Roger Gompel, par exemple, se révèlent particulièrement bouleversants. « 16 heures de ténèbres par jour, seuls avec nos pensées. Que faire de la ronde des fantômes, qui se lèvent la nuit ? Le sort de nos familles traquées nous hante sans répit. Quelle aide pouvons-nous leur fournir, nous qui sommes retranchés du nombre des vivants ? »
Devant leurs bourreaux, les internés tiennent tête comme ils peuvent, notamment en organisant pour eux-mêmes des conférences dans les baraquements. « Tous ces hommes sont des intellectuels, et c’est par l’activité du cerveau qu’ils arrivent à résister. Même face à la barbarie, ils conservent leur foi dans la réflexion, la raison, la culture », analyse Gabriel Le Bomin.
La faim et le froid finiront néanmoins par rendre impossibles ces manifestations improvisées. Et bientôt, dans les suites de la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), où les nazis mettent sur pied la solution finale, le camp de Compiègne franchit un pas de plus vers l’horreur. Le 27 mars 1942, un train en provenance de la gare du Bourget-Drancy, transportant déjà des juifs, fait une halte à Compiègne. Il en repart avec, au total, 1 112 juifs. Direction Auschwitz-Birkenau.
Quelques-uns ont pu échapper à ce convoi n° 1. Léonce Schwartz est de ceux-là. Mais, à ce jour encore, Anne Sinclair n’a pas toutes les réponses à ses questions, en particulier concernant les complicités dont il a pu bénéficier à l’hôpital du Val-de-Grâce où les Allemands, pour des raisons avant tout logistiques, confrontés à l’ampleur des maladies dans la zone C, laissaient évacuer provisoirement les détenus les plus mal en point. Le travail de mémoire continue aussi pour retrouver les identités de quelque 200 personnes, sur les 743 recensées. Un documentaire réalisé de main de maître en contournant l’obstacle du manque d’images d’archives sur le camp de Compiègne.
shoahdocumentairefrance 2 Le Monde
A Monaco, des histoires de gros sous et une révolution de palais
Gérard Davet (Monaco, envoyé spécial) Fabrice Lhomme (Monaco, envoyé spécial)Publié hier à 19h03, mis à jour à 05h26
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Enquête« Main basse sur le Rocher » (2/2). Dans les coulisses de la Principauté, un violent conflit oppose depuis des années le richissime entrepreneur immobilier Patrice Pastor et certains membres, très influents, de l’entourage du prince Albert.
Ce 30 novembre 2020, Nicolas Saussier est très en colère. Conseiller pour la presse auprès d’Albert II, il écrit à Me Thierry Lacoste, avocat et ami du prince : « La pieuvre pastorienne est partout ! Elle a mis le grappin sur Monaco. “PP” est devenu fou, il n’a plus de limites… » Ce courriel figure sur Les Dossiers du Rocher, le site Internet où sont diffusés, par une source anonyme, de très nombreux documents – pour la plupart authentifiés – mettant en cause l’entourage du souverain monégasque. Une affaire qui ravage la Principauté depuis l’automne 2021.
Ce « PP », dit aussi « P2 », cette supposée « pieuvre », ce serait le multimilliardaire Patrice Pastor, un homme de 49 ans, constructeur, depuis des décennies, d’immeubles et d’appartements loués ensuite à prix d’or. Un personnage incontournable à Monaco, fier et sans fioritures. « Je ne suis pas un mec sympa, prévient-il. Je suis libre, indépendant et j’ai de l’argent, alors… Tout est vrai dans Les Dossiers du Rocher, et tout le monde le sait ! La vérité, c’est que je les énerve. » Patrice Pastor a raison : il est bien dans le collimateur. En Principauté, il y a désormais ceux qui seraient, selon l’expression de ses ennemis, « pastorisés », c’est-à-dire vendus à son clan, et les autres, retranchés au Palais, prêts à endurer un siège, à l’abri des canons et de leurs boulets, emblèmes de la forteresse depuis le XVIIe siècle.
Voici donc le micro-Etat théâtre d’une sorte de guerre de tranchées, avec, au beau milieu, le prince, un drapeau blanc dans une main, un sabre dans l’autre. Car tout son entourage, jusqu’à Albert II lui-même, est persuadé que cette campagne de déstabilisation numérique, dont le coût est estimé par les spécialistes à plusieurs millions d’euros, a été montée par Patrice Pastor en personne, avec l’aide de complices occasionnels. L’explication ? « PP », d’après ses adversaires, aurait été furieux de voir de nombreux projets immobiliers lui passer sous le nez au profit de ses deux rivaux, les entreprenants – mais plus modestes – groupes Caroli et Marzocco.
Quelle est la principale cible des Dossiers du Rocher ? Un quarteron d’hommes puissants, soudés contre les Pastor. Tous sont proches d’Albert II, parfois intéressés sur le plan financier à certains dossiers immobiliers, comme le soulignent les courriels et autres documents piratés pour le compte des Dossiers du Rocher par un « corbeau » à l’évidence bien outillé.
Joute de milliardaires
Au premier rang des personnages visés, l’avocat Thierry Lacoste, mais aussi Claude Palmero, administrateur des biens et bras droit d’Albert de Monaco, ou encore Didier Linotte, le président du Tribunal suprême, la cour constitutionnelle locale. « Pastor veut avoir le pouvoir réel avec le gouvernement à sa botte et l’administration qu’il contrôle, et laisser au prince l’inauguration des chrysanthèmes, analyse M. Palmero. Son patrimoine varie, selon les estimations, entre 12 et 20 milliards d’euros, il pèse plus lourd que le prince ! Mais il se trompe : notre but n’est pas de le détruire, mais qu’il n’y ait plus de monopole. » C’est une joute entre milliardaires, même si le patrimoine du prince Albert II est estimé à « seulement » 1 milliard d’euros…
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Valeurs Actuelles
[Coulisses] Ce que Valeurs actuelles mijote au Palais des Sports
Mardi soir, Valeurs actuelles vous propose une soirée exceptionnelle au Dôme de Paris. Après une introduction de l’humoriste Gaspard Proust, plusieurs personnalités politiques viendront échanger avec nos journalistes lors de notre Grand Débat. La ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa répondra aux questions de Charlotte d’Ornellas dans un échange consacré à la question des réfugiés ukrainiens mais aussi à la lutte contre le séparatisme. Éric Ciotti sera également de la partie. Le finaliste du congrès LR débattra face au directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles, Tugdual Denis. Le “monsieur sécurité” de LR viendra parler d’un thème qui lui est cher : le régalien.
Très actif dans ce domaine pour la campagne de Valérie Pécresse, il livrera son analyse sur l’ensauvagement de la société française et ses conséquences pour notre pays. Il exposera à ce titre les mesures du programme de sa candidate pour lutter contre l’immigration illégale, la délinquance et le terrorisme islamique. Il justifie sa venue à Valeurs actuelles, en affirmant notamment que « le retour de l’autorité républicaine est attendu par une majorité de Français. Ce thème est devenu important pour beaucoup de nos concitoyens. Notre pays subit cette violence. Les agressions non crapuleuses ont augmenté de 30 % depuis 2017. Nous sommes dans un pays où le nombre de tentatives d’homicides a triplé en dix ans. Cette situation d’urgence doit être combattue. »
Peu après, il sera suivi par sa candidate, Valérie Pécresse. « Elle sait qu’elle sera face à un public qui ne lui est pas toujours favorable. Mais, elle veut leur prouver qu’elle porte un vrai projet de droite », confie son entourage, qui annonce la couleur. Face au directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, la candidate des Républicains vient présenter « son projet de droite ». Sa prise de parole devrait durer une petite demi-heure. La présidente de la région Île-de-France entamera la discussion en exposant la légitimité de sa candidature à droite de l’échiquier politique. Valérie Pécresse veut également fourbir ses armes contre Emmanuel Macron.
« Elle s’adresse à un public qui ne veut plus de Macron. Elle va essayer de les convaincre que l’alternance à Macron, c’est elle qui peut la mener », insiste un cadre LR. Si elle s’attend à être chahutée sur ses accointances supposées avec la Macronie, la candidate cherchera à « casser l’idée que voter pour elle c’est voter pour Macron », martèle ce proche. Durant ce “Grand débat des Valeurs”, Valérie Pécresse commentera également ses propositions dans les domaines du régalien et de l’autorité. Sa venue, comme l’affirme son équipe de campagne, coïncide avec sa volonté « de lever les doutes des certains électeurs qui peuvent être tentés par d’autres votes que par elle. Elle aura un message clé : montrer qu’avec elle les engagements seront toujours tenus. »
Il est important pour Éric Zemmour de venir parler aux électeurs de toute la droite et de les convaincre que lui seul peut faire gagner leurs idées et faire en sorte que la France reste la France
Face à Raphaël Stainville, le rédacteur en chef du service politique, Marion Maréchal s’expliquera sur les raisons de son ralliement à Éric Zemmour et livrera un bilan réquisitoire contre le quinquennat d’Emmanuel Macron. Le candidat de Reconquête entrera ensuite dans le Dôme de Paris pour échanger avec Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de VA. Si Éric Zemmour souhaitait débattre avec d’autres candidats, le triste spectacle face à Valérie Pécresse sur TF1 et LCI n’a donné envie à personne de réitérer ce genre de format. Mieux placée dans les sondages, Marine Le Pen a refusé de débattre avec l’ancien journaliste à la télévision.
« Il est important pour Éric de venir parler aux électeurs de toute la droite et de les convaincre que lui seul peut faire gagner leurs idées et faire en sorte que la France reste la France. Nous espérons de cette soirée qu’elle montre une bonne fois pour toute qu’il est seul à pouvoir faire l’union des droites », confie son entourage, qui voit dans cet événement le moment parfait pour parler aux deux électorats, du RN et de LR. « Il va montrer que voter pour Valérie Pécresse, c’est l’assurance d’être trahi par celle qui appellera à voter Emmanuel Macron au second tour, glisse un proche. Voter pour Marine Le Pen, c’est l’assurance de voir Macron réélu. Il reviendra sur les raisons de sa candidature qui s’est imposée comme la seule capable de déjouer tous les pronostics en faveur de ce faux duel promis entre Emmanuel Macron et Marine le Pen. »
Jordan Bardella face à la recomposition de la droite
Quand Eric Zemmour et Valérie Pécresse gagneront la scène pour répondre aux questions de Valeurs actuelles, Marine Le Pen sera, elle, de retour dans son fief d’Hénin-Beaumont. La candidate du Rassemblement national est attendue mardi soir dans l’émission politique de BFMTV “La France dans les yeux” pour répondre aux questions des Français. Symbole d’une campagne menée en solitaire par une Marine Le Pen bien décidée à se tenir le plus loin possible du « bruit et de la fureur ». Un temps hésitante sur la stratégie à adopter face à ses deux adversaires venus de la droite, la candidate est désormais convaincue qu’elle a tout à perdre et peu à gagner à débattre avec ces derniers. « C’est le premier débat que je gagne sans y participer, lâche-t-elle à propos de l’affrontement télévisé entre Eric Zemmour et Valérie Pécresse. J’ai vu deux responsables de droite se bagarrer le cadavre de la droite. Ce n’était pas glorieux, pas à la hauteur du tout, et surtout totalement déconnecté. »
Le Rassemblement national n’est pas pour autant absent de la soirée. Son président Jordan Bardella sera questionné par Tugdual Denis. Avec 35 minutes d’entretien, le seul invité du parti bleu marine bénéficiera du temps de parole le plus conséquent de l’événement. Il sera notamment question du rapport du Rassemblement national à la droite conservatrice et de sa position quant à la recomposition du “camp national” promise par Eric Zemmour après les élections présidentielles et législatives. Dans l’entourage de l’ancien journaliste, l’orientation politique de l’héritier désigné du clan de Montretout, à qui le parti semble à terme promis, est particulièrement scrutée. Chez Reconquête, Jordan Bardella est perçu comme un acteur majeur de l’hypothétique “union des droites” si chère à Eric Zemmour, comme un partenaire en négociation plus ouvert que Marine Le Pen. Une chose est sûre : si l’élection présidentielle de 2022 occupera une bonne partie de cette soirée, la toile de fond sera la recomposition politique. Deux enjeux gigantesques…
Réservez votre place pour l’événement !
Le Monde
« Dis aux autres que désormais on tirera sans sommation » : à Mykolaïv, la vie sous la menace des armes russes
Emmanuel Grynszpan (Mykolaïv (Ukraine), envoyé spécial)Publié aujourd’hui à 03h33, mis à jour à 11h03
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ReportageSi le risque d’encerclement de cette ville du sud de l’Ukraine a pu être repoussé pour l’instant, l’armée russe multiplie les frappes.
Deux puissantes détonations retentissent dans le ciel, lundi 21 mars, et tout le monde dans la rue lève les yeux, cherchant à distinguer un signe dans le bleu azur. Deux ronds de fumée blanche flottent tranquillement, pile à la verticale du centre-ville de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. « C’est la défense antiaérienne, commente un passant. J’espère que les missiles ont tapé quelque chose ! » Une violente explosion lui répond négativement quelques secondes plus tard, bien plus puissante que les précédentes. Une légère fumée noire s’élève à un kilomètre, puis disparaît au bout de quelques minutes.
Cette fois, c’est l’Hôtel Ingul qui a été frappé. Un bâtiment quelconque, gris, de quatre étages et qui vient d’en perdre deux. La bombe a frappé au beau milieu de l’établissement, heureusement fermé depuis le début de la guerre. Aucune victime n’est à déplorer. Le gardien de l’hôtel a réussi à sortir tout seul de l’amas de décombres et s’entretient avec des policiers et des militaires. Un passant lui dit qu’il a vu tomber une bombe équipée d’un petit parachute. Une technologie qui paraît incongrue mais qui a été utilisée par l’aviation russe en Syrie, comme en témoignent de nombreuses vidéos. Il s’agirait de retarder l’explosion pour donner le temps à un bombardier volant à basse altitude d’échapper à l’onde de choc.
Guerre en Ukraine : la vie dans les sous-sols de l’hôpital pédiatrique de Mykolaïv« L’avion a largué ses bombes au centre-ville, avec des sortes de parachutes de stabilisation », confirmera le gouverneur Vitali Kim, lundi soir, dans une courte vidéo. « Je suis juste très en colère, poursuit-il. Ils [les Russes] ont vraiment [bombardé] un hôpital, un hôtel… un parc. Une ville paisible, ils tirent sur les infrastructures, sur les habitants, ils leur font peur. »
Un hôpital psychiatrique a été détruit, semble-t-il, par le même bombardier, également sans faire de victimes. Il avait été préalablement évacué. En revanche, trois civils ont été tués par un tir d’artillerie, lundi, à proximité d’une station-service, dans le sud de la ville.
Tués dans leur sommeil
Bombardée presque quotidiennement depuis le 24 février, Mykolaïv paie un lourd tribut à l’invasion russe. Le 19 mars, un missile, probablement de très gros calibre, a détruit une caserne militaire dans le nord de la ville, peu avant 6 heures du matin. Cette frappe a fait un carnage, car entre 100 et 200 militaires ukrainiens dormaient dans le bâtiment. Environ 50 soldats auraient ainsi péri dans leur sommeil, mais ni l’armée ni aucun officiel ne veulent donner de chiffre.
La morgue régionale est désormais complètement saturée de cadavres de militaires. Un container-chambre froide a été installé dans la cour pour pallier le manque de place. Valentin, un officier réserviste qui préfère taire son nom de famille, peste contre « la faute très grave » consistant à concentrer les soldats dans un même endroit. « On sait très bien que les Russes n’ont aucun remords à frapper traîtreusement leurs adversaires dans le sommeil, avec des armes dont nous n’avons pas l’équivalent. Pendant la guerre, les soldats ne doivent pas dormir dans une caserne ! »
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France24 - Monde
Énergies renouvelables : l'Autriche en tête du combat en Europe pour l'électricité verte
Publié le : 21/03/2022 - 15:55
La Commission européenne a proposé d’inclure l’énergie nucléaire et le gaz dans la taxonomie verte de l'UE. Une décision contre laquelle s'élève notamment l'Autriche, qui menace de poursuivre la Commission en justice pour avoir ajouté ces énergies à la liste des investissements verts. Ce pays a refusé d'avoir recours au nucléaire, possédant même une centrale jamais mise en fonctionnement située à Zwentendorf. L'Autriche produit plus de 75 % de son électricité grâce à des énergies renouvelables.
Emission préparée par Agnès Le Cossec
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Le Débat de France 24
Projet de label "vert" européen : le nucléaire, une énergie verte ?
L’UE accorde un label "vert" au gaz et au nucléaire, l’Autriche contre-attaque
REPORTAGE
Énergies renouvelables : le Portugal, un modèle en Europe
France24 - Monde
Toulouse l'espagnole
Publié le : 10/02/2022 - 12:01
Xavier CHEMISSEUR
Xavier CHEMISSEUR
Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !
Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown
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Ici l'Europe
Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
Ici l'Europe
Présidence française de l'UE : un débat au sommet sur la place de l'Europe dans le monde
Le Monde
SANS TITRE
Editorial du « Monde ». Le thème des droits de succession s’est imposé dans le débat de la campagne présidentielle. Mais face à une opinion publique qui reste très conservatrice sur ce sujet, la plupart des candidats n’ont pas été enclins à faire preuve de beaucoup d’audace. L’héritage touche à l’intime et nous renvoie à notre propre finitude, ce qui en fait un objet politique inflammable.
Sur le plan électoral, il est sans doute payant de flatter cette approche tournée vers l’individu en promettant de diminuer la fiscalité. Les enjeux collectifs, qui portent sur la solidarité, l’égalité des chances et la mobilité sociale, ne doivent pourtant pas être occultés, car ils sont essentiels à la cohésion de la société. C’est sur ceux-ci que les candidats devraient se concentrer.
Le débat sur l’héritage présente une caractéristique originale : tout le monde se sent concerné, alors que seule une minorité de Français sera amenée à payer des droits. Quatre successions sur cinq sont inférieures à l’abattement de 100 000 euros actuellement en vigueur, et sont donc exonérées. Pourtant, l’immense majorité des Français est hostile à toute augmentation de la fiscalité.
Et si l’héritage n’allait pas de soi ?Dans la minorité qui est taxée, les plus riches disposent d’une panoplie d’exonérations qui leur permet de considérablement diminuer le montant des droits à acquitter. Ce système aboutit à dénaturer la progressivité du barème d’imposition. Le taux effectif payé par les 0,1 % des Français les plus riches sur le patrimoine qu’ils lèguent n’est en moyenne que de 10 %, soit bien moins que les 45 % théoriques qui servent d’argument à ceux qui poussent à une baisse de la fiscalité.
Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Eric Zemmour et Emmanuel Macron prônent de nouveaux allègements. Le président sortant propose ainsi de relever le seuil d’abattement en ligne directe à 150 000 euros et à 100 000 euros en ligne indirecte. Sur ce dernier point, la promesse a le mérite de tenter de s’adapter à l’évolution de la société en prenant mieux en compte la situation des familles recomposées. Mais, globalement, sa proposition, comme celles de ses concurrents à droite et à l’extrême droite, ne fait que perpétuer un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée, sans remettre à plat une logique de la transmission qui n’est pas sans effets pervers.
La question des droits de succession s’invite dans la campagneComme le soulignait une récente note du Conseil d’analyse économique, la France est devenue une société d’héritiers, dans laquelle la part des successions dans le patrimoine global a doublé en un demi-siècle, pour atteindre 60 % du total. Cette concentration sape l’égalité des chances, qui est l’une des pierres angulaires de nos sociétés démocratiques. Pour inverser la tendance, il ne s’agirait pas nécessairement de taxer davantage globalement, comme certains candidats à gauche le proposent, mais de taxer plus équitablement, en instaurant par exemple un barème réellement progressif, débarrassé des nombreuses exonérations en vigueur.
Depuis cinq ans, Emmanuel Macron martèle la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. La réforme des droits de succession offrirait une excellente occasion de s’y atteler, comme le préconisent l’OCDE et le rapport Blanchard-Tirole sur les « grands défis économiques » remis au président de la République en 2021. Plutôt que de s’inspirer de ces propositions, le président sortant cède à la facilité en préférant s’aligner sur les positions traditionnelles de la droite. Le débat aurait mérité davantage de courage.
Le Monde
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine France24 - Monde
Tiers-lieux : l’économie déménage
Publié le : 22/03/2022 - 09:48
MYRIAM MASCARELLO
Ni tout à fait des bureaux ou des ateliers, ni des habitations, pas vraiment des salles de spectacle, et pas non plus des centres sociaux : les tiers-lieux poussent comme des champignons partout dans le monde. Chacun a sa spécificité mais dans tous les cas, ils sont les laboratoires d’une économie en pleine transition. En France, ils sont désormais soutenus par le gouvernement. À quoi servent-ils et à qui ? Regardez.
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Patrick LEVY-WAITZ, président de l'association France Tiers-Lieux et Fondation Travailler autrement
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Hugo SIMON, directeur chez Le Wip
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Marc POTTIER, maire de Colombelles
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Jérôme PAYEN, fondateur de l’Atelier Normand
Covid-19 : le protocole sanitaire en entreprise prend fin à partir de lundi
PORTRAIT D'ÉLECTEUR
"Si j'étais président, je remettrais le mot travail à l'ordre du jour"
La semaine de l'éco
COP26 : les entreprises sous pression
Le Monde
Le « courage » dans l’adversité
Chronique. Rarement, dans une campagne présidentielle, le terme de marathon aura paru si juste. A trois semaines du premier tour, certains candidats apparaissent déjà essorés, comme s’ils avaient présumé de leurs forces ou mal dosé leur effort ; d’autres, au contraire, affichent dans la dernière ligne droite une forme olympique, une confiance en eux qu’ils espèrent communicative. La courbe des intentions de vote y est pour quelque chose, mais elle n’explique pas tout. Un processus intime né de l’expérience est également à l’œuvre.
En 2017, l’élection présidentielle avait couronné la victoire d’un primo-candidat qui n’était pas encore quadragénaire et n’avait jamais été élu. La victoire d’Emmanuel Macron à la barbe du « vieux monde » avait infirmé toutes les légendes construites autour de l’élection reine de la Ve République. Obsolète, l’idée qu’il fallait avoir acquis une connaissance intime du pays et vécu plaies et bosses pour espérer l’emporter.
Exit les longs parcours à la Mitterrand ou à la Chirac, place à l’ambition brute et au renouvellement ! Cinq ans plus tard, quatre primo-accédants – Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Eric Zemmour – tentent à leur tour leur chance, mais ils sont à la peine, soit que la marche ait été trop haute pour eux, soit qu’ils aient mal évalué le terrain.
les craintes sur le pouvoir d’achat pèsent sur les intentions de voteValérie Pécresse et Anne Hidalgo ont toutes les deux pensé que leur statut d’élue locale – l’une présidente de la région Ile-de-France, l’autre maire de Paris – les installerait de facto dans la cour des grands. Elles ont voulu croire que leur facile réélection lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021 leur ouvrirait l’horizon élyséen alors même que ces scrutins, marqués par la crise due au Covid-19, ont connu des records d’abstention. Elles ont joué autant qu’elles le pouvaient sur leur statut de femme pour tenter d’incarner le renouveau, mais tous ces atouts se sont révélés de peu de poids face au problème majeur auquel elles sont confrontées : le rétrécissement de la base électorale des deux partis qu’elles représentent et qui incarnaient naguère l’alternance.
La déconvenue a été immédiate pour la candidate socialiste, confrontée à une implacable guerre des gauches sur fond de siphonnage de l’électorat social-démocrate par Emmanuel Macron. Elle a été plus progressive pour la candidate du parti Les Républicains (LR), qui a d’abord cru pouvoir bénéficier de l’élan de la primaire pour dévitaliser le président sortant avant de réaliser à quel point elle était prisonnière de ses concurrents, au premier rang desquels Eric Ciotti.
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France24 - Monde
Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe
Publié le : 21/03/2022 - 18:53
Stéphanie TROUILLARD
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Boris Romantschenko, un rescapé des camps de concentration nazis, a été tué dans le bombardement de l'immeuble où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Cet homme âgé de 96 ans avait survécu au camp de Buchenwald, de Peenemünde, Mittelbau-Dora et de Bergen-Belsen.
L'annonce de la mort de Boris Romantschenko a suscité, lundi 21 mars, une vague d'émotions sur les réseaux sociaux. Ce rescapé des camps de concentration nazis a été tué dans le bombardement par l'armée russe de l'immeuble où il vivait, à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.
"Une frappe a touché l'immeuble de plusieurs étages dans lequel il vivait. Son appartement a brûlé", décrit dans un communiqué la Fondation qui fait part de son "horreur" et "pleure la perte d'un ami proche", a indiqué la Fondation allemande des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora. Assiégée par les forces russes depuis le début de leur offensive, la ville de Kharkiv a été la cible de plusieurs frappes meurtrières ayant touché des bâtiments civils.
Âgé de 96 ans, cet ancien prisonnier de Buchenwald et vice-président du Comité international Buchenwald-Dora pour l'Ukraine est mort vendredi, ajoute l'organisation qui précise avoir été informée de son décès par sa petite-fille.
1/2Wie wir von Angehörigen erfahren haben, wurde unser Freund Boris Romantschenko, der die KZs #Buchenwald, #Peenemünde, #Dora und #BergenBelsen überlebt hatte, am vergangenen Freitag bei einem Bombenangriff auf sein Wohnhaus in #Charkiw getötet. Wir sind zutiefst bestürzt. pic.twitter.com/SOMAdpQn35
March 21, 2022Boris Romantschenko avait été déporté en Allemagne en 1942, à l'âge de 16 ans, comme travailleur forcé. C'est après une tentative d'évasion qu'il avait été envoyé au camp de Buchenwald, dans le centre de l'Allemagne, en 1943. Il avait ensuite été interné à Peenemünde, Mittelbau-Dora et Bergen-Belsen, précise la Fondation.
"La guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration"
Avant de rentrer en Ukraine, il avait dû servir plusieurs années dans l'armée soviétique stationnée en Allemagne de l'Est, selon l'association caritative Maximilian Kolbe, engagée dans le soutien matériel et psychologique aux anciens prisonniers des camps nazis.
L'association était en lien depuis plusieurs années avec Boris Romantschenko qui était malade et ne pouvait quasiment plus quitter l'appartement où il vivait seul, au huitième étage d'un immeuble de Kharkiv, a précisé une collaboratrice de l'ONG.
"La mort horrible de Boris Romantschenko montre à quel point la guerre en Ukraine est une menace pour les survivants des camps de concentration", souligne la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora qui tente de leur faire parvenir médicaments et nourriture. Elle estime à environ 42 000 le nombre de rescapés des persécutions nazies vivant actuellement en Ukraine.
Présent lors d'une cérémonie de commémoration marquant l'anniversaire de la libération du camp de Buchenwald, en 2012, Boris Romantschenko y avait lu, rappelle la Fondation, le serment de Buchenwald : "La construction d'un nouveau monde de paix et de liberté est notre idéal".
"Il a survécu à Hitler, il a été assassiné par Poutine"
Vladimir Poutine ne cesse de justifier l'invasion de l'Ukraine par la nécessité de "dénazifier" ce pays, un argument de propagande et une référence à la Seconde Guerre mondiale dénoncés notamment par les historiens.
Dans un tweet, Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères n'a pas manqué de souligner ce paradoxe à l'annonce de la mort de Boris Romantschenko : "Un crime indicible. Il a survécu à Hitler, il a été assassiné par Poutine".
Borys Romanchenko, 96, survived four Nazi concentration camps: Buchenwald, Peenemünde, Mittelbau-Dora, Bergen-Belsen. He lived his quiet life in Kharkiv until recently. Last Friday a Russian bomb hit his house and killed him. Unspeakable crime. Survived Hitler, murdered by Putin. pic.twitter.com/QYJ4xrNYC9
March 21, 2022Le chef de cabinet du président ukrainien, Andriy Yermak, a aussi évoqué dans un message sur Telegram la mort de l'ancien déporté, "un prisonnier de 96 ans des camps de concentration nazis qui a survécu à Buchenwald. Mais il est mort en 2022 d'un missile russe dans son propre appartement à Kharkiv. C'est ce qu'ils appellent "l'opération de dénazification'".
Avec AFP
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ANALYSECrise ukrainienne : quand la Russie veut faire prévaloir sa vision de l’Histoire
AnalyseGuerre en Ukraine : "la raspoutitsa", une nouvelle épine dans le pied de l'armée russe
ANALYSEUkraine : l'afflux de réfugiés "ravive des souvenirs historiques brûlants"
L'Humanité
Ukraine. Dans Irpin, aux portes de Kiev, sous le feu des bombes
ReportageÀ une vingtaine de kilomètres de la capitale ukrainienne, dans cette petite ville que l’assaut des troupes russes a défiguré, la population vit comme hébétée, sous le choc d’une intervention insensée. Des volontaires tentent d’évacuer les habitants qui refusent encore de quitter les lieux. Nous sommes allé à leur rencontre.
Pierre BarbanceySurtout ne pas se tromper de route ! À gauche, celle qui monte mène tout droit vers le campement de l’armée russe, où sont positionnés des chars. Celle de droite permet d’atteindre les premières maisons d’Irpin, une bourgade située à une petite vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev.
Depuis qu’un maigre corridor humanitaire s’est ouvert, Evgueni, la quarantaine passée, multiplie les allers-retours au volant de sa voiture pour aider à évacuer les 65 000 habitants de la ville bombardée. Il n’hésite pas un seul instant. Il roule à toute allure, connaît le trajet par cœur : les dos-d’âne où il faut ralentir, les nids-de-poule à éviter et, surtout, les croisements d’où pourrait débouler un tank.
La désolation devant les maisons endommagées par un bombardement de l’aviation russe, le 13 mars 2022. © Dimitar Dilkoff/AFP
Pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus
Irpin était sans doute une petite ville coquette située sur une rive de la rivière Irpine, un affluent du Dniepr. Là vivaient les salariés des entreprises environnantes alors que les champs alentour fournissaient la capitale en légumes.
C’est du passé. Irpin n’a pas été détruite, mais elle est salement endommagée : pavillons défoncés, immeubles touchés par des obus. La limite nord, celle qui jouxte la ville de Boutcha, est particulièrement dévastée. Des combats intenses s’y sont déroulés. Au prix de lourdes pertes, l’armée ukrainienne est parvenue à faire reculer les colonnes russes.
Solidarité Participez aux actions de soutien envers le peuple ukrainien
Pour combien de temps ? Les Ukrainiens ont fait sauter le pont qui enjambe la rivière afin d’empêcher l’accès à Kiev. Les forces spéciales ukrainiennes s’occupent de multiplier les escarmouches, particulièrement efficaces contre les tentatives ennemies, alors que l’artillerie pilonne sans cesse les positions adverses, teintant le ciel de panaches noirs à chaque retombée des projectiles. Après trois semaines de guerre, l’étau s’est néanmoins resserré sur Kiev.
Evgueni, le chauffeur, n’en a cure et circule dans les rues pour embarquer ceux qui tentent de partir. « Je continuerai jusqu’à ce que je n’aie plus d’essence ! lance-t-il comme un défi. Certains ne veulent rien entendre et comptent rester, mais il faut les convaincre. » C’est ce que fait Vassilissa, une jeune volontaire qui vient de Kiev. Avec patience, elle fait le tour des immeubles, quartier par quartier, malgré le danger. Elle nous confie – sans autre explication – qu’elle est en contact avec l’armée russe et parvient à coordonner les départs. « Si les Russes me disent non, on ne bouge pas. S’ils ne disent rien, c’est qu’on peut entamer le chemin du retour. » Des autorisations données non pas pour l’ensemble de la ville, mais quartier par quartier. La veille, elle avait essuyé un refus pour cette même zone, « sans doute parce qu’elle est située en lisière de Boutcha ».
« S’il le faut, je serai la dernière à rester »
Marcher dans ces rues désertes – apercevoir quelques silhouettes fugitives dont on ne sait ni d’où elles sortent ni où elles vont –, où siffle un vent glacial, a quelque chose d’angoissant. D’autant que le danger n’est pas loin. Devant un supermarché sans client mais à la porte ouverte, Vassilissa signale que « les soldats russes sont venus se servir puis sont repartis ». Dans une cour où se trouvent plusieurs personnes, les traits tirés, elle explique : « Les Russes sont très proches. Aujourd’hui, on a réussi à venir mais il faut partir car on ne sait pas ce qui va se passer. » Tout le monde la regarde comme étonné. Personne ne veut partir.
Ce que l’on sait de l’étrange Légion étrangère ukrainienneOlga, la gardienne de l’immeuble, une forte femme au caractère visiblement bien trempé, intervient. « Je refuse de vivre n’importe où, n’importe comment. S’il le faut, je serai la dernière à rester. Nous habitons ici, pourquoi devrions-nous quitter nos maisons ? » À ce moment-là, il reste 17 personnes sur 250 vivant habituellement dans ce bâtiment.
Olga a pris les choses en main. En sergent-major autoproclamé, elle a mis en place la préparation de repas chauds, la distribution d’eau et celle de bois pour que tout le monde puisse se réchauffer. L’haleine de certains suggère qu’ils ont trouvé d’autres moyens pour lutter contre le froid. Et, bien sûr, Olga a organisé des patrouilles « pour la sécurité », comme elle le précise de façon… désarmante.
L’optimisme de cette dame a quelque chose de fascinant, qui la délivre de toute peur. On sent dans ses propos une intime conviction. Elle avertit son petit monde qu’« il ne faut pas être agressif avec les Russes et (qu’) il faut leur parler tranquillement. Tout ce qu’il faut, c’est attendre qu’ils partent. Ils ne vont pas rester. L’Ukraine va garder ses frontières ». Forte de cette conviction, elle va « rester et attendre que tous les voisins reviennent. On refera alors tout et on deviendra un pays florissant ».
« Poutine a des ambitions impériales »
À 84 ans, ancienne géologue, Galina voudrait y croire. Elle est seule. Son fils est à Kiev. « Il est très inquiet pour moi », dit-elle en nous prenant la main et en se mettant à pleurer. Elle suit Vassilissa au point de rendez-vous où on va venir la chercher. Elle ne cesse de demander : « Est-ce que je fais bien de partir ? » La volontaire la rassure avant de la faire monter dans la voiture. Evgueni arrive puis repart sur les chapeaux de roue, direction le pont brisé. Une nouvelle épreuve pour tous ces déplacés avec le franchissement de la rivière sur des planches en bois brinquebalantes.
Eva, 25 ans, jeune mariée, est arrivée de Boutcha avec sa mère, Olga, 54 ans. Rassurées d’être à Kiev après les souffrances vécues ces dernières semaines, malgré les menaces pesant sur la capitale à ce moment-là, elles sont, comme beaucoup, complètement assommées. « Je ne comprends pas pourquoi une chose pareille se passe, avoue la première. Que veut Poutine ? Je suis russophone mais je parle ukrainien aussi. » La seconde abonde dans le même sens. « Poutine a des ambitions impériales. Il justifie cela en disant qu’il veut sauver la population russophone d’Ukraine, dont nous faisons partie. Mais nous ne voulons pas être sauvés par Poutine. »
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesPour la fille, « nous vivions bien avant l’invasion russe, même si, économiquement, ce n’était pas magnifique ». La mère ne ressent pas de nostalgie pour la période soviétique, au contraire, mais remarque que, « sous l’URSS, nous avions la médecine et l’éducation gratuites. Pour les études de ma fille, nous avons dû payer 1 000 euros par an, ce qui est très cher au regard des salaires aujourd’hui chez nous ». En Ukraine, le salaire minimum est de 145 euros par mois. Eva n’a plus qu’une envie : « Dormir sans les explosions des bombes. Je veux vivre et me sentir en sécurité. »
« Nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie »
Cette Russie si loin si proche est aujourd’hui devenue symbole de destruction en Ukraine. Et pourtant, tous les liens ne sont pas coupés. À l’instar de Viktoria, 63 ans, consciente de ne pas pouvoir « aller en première ligne » pour se battre, mais qui « donne, via les réseaux sociaux, des informations sur ce qui se passe vraiment » à ses amis russes.
Convaincue que « les mots n’ont plus d’importance », elle pense que, « maintenant, ce sont les armes qui doivent parler ». Sa crainte ? « Que Poutine appuie sur le bouton rouge, ce qui serait une catastrophe pour tout le monde. » Une éventualité qui la terrifie. « Il faudrait que tous les présidents se mettent autour d’une table pour qu’il n’y ait plus d’arme nucléaire », plaide-t-elle. Une éventualité évidemment impossible en temps de guerre.
Non loin de là, en provenance d’Irpin, Tatiana, 53 ans, essaie de calmer ses nombreux chiens, des épagneuls japonais, qu’elle n’a surtout pas voulu abandonner. Elle a cette phrase étonnante : « Nous avons attendu jusqu’au dernier moment pour partir, quand nous n’avions plus de nourriture, ni pour nous ni pour les chiens. »
Cette ancienne salariée d’un centre scientifique se demande « pourquoi il y a cette guerre, alors que nous avons tous de la famille en Russie et en Biélorussie ». Elle ne voit qu’une solution : « Il faut que la bête meure. À cause d’elle, deux pays se battent, ce qui crée de la haine pour les années à venir. »
Ce qui semble déjà être le cas. Si son seul souhait est d’« en finir avec la guerre et (de) pouvoir rentrer à la maison », elle précise « ne plus vouloir rien avoir affaire avec la Russie car elle a détruit nos vies ».
GUERRE EN UKRAINE Suivez l'évolution de la situation, retrouvez nos analyses et décryptages sur les conséquences de ce conflit.
Guerre en Ukraine Le Monde
Le rôle-clé de la Pologne
Chronique. « Nous sommes convaincus que l’Europe a besoin d’une politique énergétique commune plus forte (…) qui garantisse l’accès à l’énergie à un prix stable et raisonnable, qui maintienne notre compétitivité industrielle, qui promeuve un développement durable et le passage à une société pauvre en carbone, qui mobilise l’investissement afin de stimuler les perspectives industrielles de demain et qui assure la sécurité d’approvisionnement à tous les Européens. »
Ces phrases auraient pu être prononcées en réaction à l’invasion russe en Ukraine et au choc énergétique qu’elle a provoqué. En fait, elles datent de mai 2010 et sont extraites d’une déclaration commune du Polonais Jerzy Buzek, alors président du Parlement européen, et de Jacques Delors, l’ex-président de la Commission européenne. Près de soixante ans après le lancement de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, leur idée était d’amorcer un retour aux sources en redonnant du sens au projet européen grâce à l’énergie.
La question se pose aujourd’hui de comprendre pourquoi, malgré quelques avancées, les belles intentions de l’époque ne se sont pas concrétisées et pourquoi il a fallu attendre l’agression déclenchée par Vladimir Poutine pour réaliser l’étendue de la vulnérabilité énergétique de l’UE.
Comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie« La guerre d’agression russe en Ukraine nous montre de manière dramatique à quel point la sécurité et l’approvisionnement énergétique sont étroitement liés. Nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer cela », reconnaît Patrick Graichen, le secrétaire d’Etat allemand au climat. Il était temps. Si l’aveuglement a été collectif, Berlin a joué un rôle central dans la naïveté dont l’UE a fait preuve. Ni le discours véhément de Poutine contre l’unilatéralisme occidental prononcé en 2007 à la conférence sur la sécurité de Munich, ni le coup de force contre la Géorgie en 2008 n’ont suffi pour convaincre que nos approvisionnements en pétrole et en gaz auprès de la Russie pouvaient, tôt ou tard, poser problème.
Il faut attendre 2009 et une rupture des approvisionnements à l’est de l’Europe provoquée par une brouille russo-ukrainienne sur la rente gazière pour assister au réveil de l’UE, dans lequel la Pologne joue un rôle-clé. « Varsovie peut être critiquable sur d’autres aspects de la construction européenne, mais si nous avions écouté les Polonais à l’époque, nous n’en serions certainement pas là », souligne Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre énergie à l’Institut Jacques-Delors. Mais la Pologne restera isolée jusqu’à ce que la Commission européenne, dans la foulée de l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, décide enfin d’accélérer la mise en place d’une union de l’énergie.
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Présidentielle 2022 : 100 000 participants à la marche pour la VIe république de Mélenchon à Paris
Publié le : 21/03/2022 - 22:06
Raphaël KAHANE
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Achren VERDIAN
Roselyne FEBVRE
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Démonstration de force pour le candidat de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon place de la République à Paris. Objectif : le second tour pour celui qui en avait été privé en 2017. Il promet une nouvelle fois l'avènement d'un nouveau monde et d'une VIe République pour mobiliser son électorat. Les derniers sondages confirment qu'il se place désormais 3e dans les intentions de vote.
L'Humanité
Extrême droite. Le Pen et Zemmour : entre intérêts et admiration pour Poutine
Premier planDepuis l’accession au pouvoir du chef de l’État russe, la galaxie de l’extrême droite française, à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour, a développé avec le régime des liens profonds, politiques, idéologiques et financiers.
Benjamin KönigLe 4 juin 2018, à la Douma, la chambre basse russe, invité à un fumeux Forum international du développement du parlementarisme, Stéphane Ravier, alors sénateur RN, pose fièrement avec Bruno Gollnisch. « À l’invitation de la Douma, je participe à Moscou au Forum international, aux côtés de Bruno Gollnisch, Nicolas Bay et Louis Aliot », écrit-il sur Twitter. « Démocratie parlementaire, sécurité, identité, développement économique : le soleil se lève à l’Est ! » poursuit-il dans un éloge du régime de Poutine. Car ce raout d’influence russe est organisé par le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, qui reçoit ses amis, avec en guest star Sergueï Lavrov, le puissant ministre des Affaires étrangères.
Le RN n’est pas la seule force politique française à avoir fait le déplacement. Sont également présents les ex-députés LR Nicolas Dhuicq et Thierry Mariani (qui ont depuis rejoint Éric Zemmour et Marine Le Pen). Mais certains assument moins ouvertement ces liens : le 23 juin 2017, Nicolas Bay (qui a, lui, rallié Zemmour) se vante d’avoir rencontré « Ivan Melnikov, le vice-président de la Douma ». Or, si son post Facebook est toujours référencé, il a disparu de la page de l’eurodéputé.
La proximité avec le président russe fait aujourd'hui mauvais genre, bien qu'une partie des cadres RN assurent l'assumer.
Depuis le début de l’invasion ukrainienne, Marine Le Pen et Éric Zemmour sont mis en difficulté par ce que l’on décrit superficiellement comme des « positions pro-Russes ». Avec en guise de symbole l’emprunt bancaire du FN contracté en 2014 (et renégocié en 2020 avec le créancier) à une banque russe. Ou bien l’admiration déclarée d’Éric Zemmour pour Vladimir Poutine et la rencontre de ce dernier avec Marine Le Pen. Au début de l’année, le RN a fait imprimer un tract de 8 pages à 1,2 million d’exemplaires : y figure la fameuse photo de la cheffe du RN serrant la main de Vladimir Poutine en 2017. Le tract a fini au pilon : la proximité avec le président russe fait aujourd’hui mauvais genre, bien qu’une partie des cadres RN aient assuré assumer.
« Un modèle de gouvernance verticale »
Cette proximité est parfois mise sur le même plan que celle, supposée, de candidats de gauche, Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon. Rien n’est plus fantaisiste tant, a contrario de la gauche, l’extrême droite française – et une partie de la droite – est profondément liée au régime poutinien. « Le problème est d’abord politique », décrypte Jean-Yves Camus, spécialiste des extrêmes droites et auteur d’un rapport sur « Les partis politiques français et la Russie », publié en 2018 par le Carnegie Council, une ONG basée à New York. Pour lui, « parler des liens d’argent, c’est prendre le problème à l’envers : la démarche du FN n’était pas d’aller chercher de l’argent russe – d’ailleurs, le prêt est à des conditions peu avantageuses –, mais d’être en contact car il existe une certaine fascination, un intérêt pour le modèle russe ».
Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction.
Ainsi, estime le politologue, la question serait davantage : « Que trouvent nos nationalistes au modèle russe ? » Et de répondre : « Un modèle de gouvernance verticale, de démocratie illibérale, la conservation des valeurs européennes traditionnelles perdues comme la religion, la famille traditionnelle, le patriotisme fondamental. Mais aussi un rempart à l’expansion indéfinie de l’Otan et de l’UE. » L’historien Nicolas Lebourg décrit également des relations « plurielles et fonctionnant en réseau » dans un autre rapport en 2018 pour le Carnegie Council intitulé « Les extrêmes droites françaises dans le champ magnétique de la Russie ». Ces liens sont anciens en ce qui concerne Marine Le Pen : « Dès mars 2011, elle a explicitement reconnu souhaiter rencontrer Vladimir Poutine », explique le chercheur.
Lors de son premier discours de la campagne de 2012, elle affirme aussi vouloir « une alliance stratégique poussée avec la Russie fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi ». En 2015, elle est reçue à la Douma, où elle affiche son soutien à la politique de la Russie en Ukraine. D’après « une dépêche de Sputnik non traduite en français, la rencontre porte également sur la négociation d’un prêt », précise Nicolas Lebourg. Le fameux emprunt russe, dont l’architecte côté FN est l’ancien eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, élu en Alsace, qui aurait touché, selon le Canard enchaîné, 450 000 euros pour cette mission.
Le candidat de Reconquête !est identifié comme un "relais d'influence " par les russes.
Jean-Yves Camus pointe aussi les liens anciens « entre la Russie et la droite gaulliste », dont les meilleurs exemples sont Thierry Mariani et François Fillon, dont les liens d’affaires avec plusieurs entreprises d’État russes (Zarubezhneft et Sibur) sont solidement établis. L’ex-candidat à la présidentielle a dû démissionner de ces conseils d’administration le 25 février avec « tristesse ». Quant à Thierry Mariani, élu député européen sur la liste RN en 2019, son association Dialogue franco-russe est aujourd’hui financée à 80 % par des entreprises proches du pouvoir, Novatek (gaz), Rosatom (nucléaire) ou RZD (chemins de fer russes), dont le président d’honneur n’est autre que l’oligarque Vladimir Iakounine, un proche de Poutine.
L’ancien ministre sarkozyste est un intime du très puissant Leonid Sloutski, vice-président de la Douma, chef de la commission des Affaires étrangères. Jean-Yves Camus parle d’un « tropisme pro-Russes » pour Thierry Mariani et ses proches de la droite populaire, Jacques Myard, Nicolas Dhuicq ou Philippe Meunier, et rappelle qu’en 2015, lors d’un voyage en Crimée pour légitimer le référendum, « dix parlementaires de droite avaient rencontré à Moscou Sergueï Narychkine, alors président de la Douma et aujourd’hui directeur des services du renseignement extérieur ».
« Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine »
Vladimir Iakounine avait également tissé sa toile auprès d’une autre personnalité, un certain Éric Zemmour, identifié comme un « relais d’influence ». Selon l’ONG Dossier Center, un déjeuner entre les deux hommes s’était tenu à Moscou en 2015, à la suite duquel l’ancien dirigeant des chemins de fer russes s’était réjoui « d’avoir trouvé en lui une personnalité politique influente dont la Russie a tant besoin en ce moment ». Éric Zemmour aurait également été invité, en 2019, à l’ambassade russe à Paris pour rencontrer Sergueï Lavrov.
Ce lien relève d’abord d’une fascination personnelle, selon Jean-Yves Camus : « Zemmour se voit en miroir de Vladimir Poutine, il y a un élément psychologique important. » Le chercheur rappelle aussi qu’on a vu « plusieurs fois Marion Maréchal se rendre à Moscou, à Saint-Pétersbourg ». En avril 2019, elle participait à un forum économique qui rassemblait oligarques et personnalités favorables au régime russe, à Yalta en Crimée. Autre proche de Zemmour, lié lui par des liens financiers et idéologiques : Philippe de Villiers. Selon Jean-Yves Camus, il a bâti un « pont » avec la Russie, « construit avec Jean-Frédéric Poisson (…) autour d’un axe civilisationnel inspiré par le christianisme ».
Il est l’un des rares à avoir eu le « privilège » de rencontrer le chef de l’État russe, en 2014, dans la résidence d’été de Yalta pour la confirmation d’un contrat portant sur la création de parcs « historico-patriotiques » sur le modèle du Puy-du-Fou. Des parcs financés par le groupe Tsargrad de Konstantin Malofeev, magnat de la finance et des médias et l’un des hommes les plus proches de Poutine. L’entourage du candidat en matière diplomatique compte deux autres personnalités liées à la Russie : Caroline Galactéros et Jean-Bernard Pinatel, collaborateur de la revue Méthode, dont la rédactrice en chef Elena Sydorova, liée au secteur gazier, est la directrice de l’Institut franco-russe.
Sur le fond, ces liens relèvent bien de la proximité politique, comme l’analyse Jean-Yves Camus dans son rapport de 2018 : « Dans un contexte où la droite revendique la réhabilitation de l’autorité, le modèle russe (…) est un de ceux vers lesquels il est possible de se tourner. » La même année, Éric Zemmour, alors polémiste, déclarait « rêver d’un Poutine français ». Le 7 février dernier, en tant que candidat, il défendait encore au micro de France Inter les positions du régime : « Poutine est un patriote russe. Il est légitime qu’il défende les intérêts de la Russie. » Ses livres donnent un bon aperçu des raisons qui sous-tendent cette adhésion. Dans Un quinquennat pour rien (Albin Michel, 2016), il écrivait que « Poutine est le dernier résistant à l’ouragan politiquement correct (…) qui détruit toutes les structures traditionnelles – famille, religion, patrie ». Et si les liens d’affaires, voire politiques vont se « distendre dans les années à venir », selon Jean-Yves Camus, la fascination du modèle autoritaire poutinien sur l’extrême droite française demeure bien ancrée.
Éric Zemmourvladimir poutineRussieMarine Le Pen France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
France24 - Monde
Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison
Publié le : 22/03/2022 - 08:06
FRANCE 24
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Arrêtée quelques mois avant l'élection présidentielle de novembre 2021, Cristiana Chamorro, la principale rivale du président Daniel Ortega, a été condamnée lundi à huit ans de prison pour blanchiment d'argent et détournement de fonds.
Forcée par la justice d'interrompre sa campagne lors de la dernière élection présidentielle, la principale opposante nicaraguayenne, Cristiana Chamorro, a été condamnée, lundi 21 mars, à huit ans de prison.
Donnée favorite par les sondages pour le scrutin de novembre 2021, elle pensait vaincre Daniel Ortega. Mais elle a été arrêtée six mois avant et placée en détention à domicile sur ordre de la justice nicaraguayenne.
Reconnue coupable de blanchiment d'argent et détournement de fonds, Cristiana Chamorro, 68 ans, restera en résidence surveillée, selon le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh).
Les accusations portées par le gouvernement du président Daniel Ortega l'avait empêchée de participer à la présidentielle de novembre.
Selon le tribunal, qui l'a jugée à huis clos pendant sept jours dans l'enceinte de la sinistre prison d'El Chipote, les faits reprochés ont été commis par l'intermédiaire de la Fondation Violeta Barrios de Chamorro (FVBCH), un centre de formation et de défense de la liberté de la presse que Cristiana Chamorro a dirigé pendant vingt ans.
La fondation servait à recevoir de l'argent de l'étranger destiné à déstabiliser le gouvernement de Daniel Ortega et de sa vice-présidente et épouse Rosario Murillo, selon le parquet.
Le frère de Cristiana Chamorro, Pedro Joaquin Chamorro, également reconnu coupable a été condamné à neuf ans de prison, qu'il devra purger à la prison d'El Chipote où il est détenu depuis son arrestation.
Des peines allant jusqu'à treize ans de prison ont été infligées à deux anciens employés de la FVBCH, ainsi qu'au chauffeur de Cristiana Chamorro.
Des "amendes [se montant à] des millions" ont été imposées à l'opposante et à ses trois anciens employés. Elles sont "impossibles à payer" et si celles-ci "sont commuées en peines de prison cela équivaudrait à la détention à perpétuité", relève le Cenidh.
Procès en série
Arrêtée le 2 juin 2021, Cristiana Chamorro a rejeté les accusations en assurant que le dossier avait été monté contre elle pour avoir tenté de "servir les Nicaraguayens" en se présentant à l'élection présidentielle.
"Quand on prend une position qui met en danger le pouvoir de la dictature, on s'attend à tout, même au pire", avait déclaré fin mai à l'AFP Cristiana Chamorro.
"Le peuple m'a placé en tête des intentions de vote. C'est pourquoi le dictateur leur a ordonné de m'accuser, c'est une vengeance contre le peuple", avait-elle dit.
Au total, sept candidats de l'opposition, ainsi que 39 autres opposants ont été arrêtés dans les mois précédant le scrutin, ce qui a permis au président Daniel Ortega, un ancien guérillero âgé de 76 ans, d'être élu pour un quatrième mandat sans opposant de poids face à lui.
Une trentaine d'opposants ont déjà été déclarés coupables, dont maintenant plus d'une vingtaines ont été condamnés à des peines allant de huit à treize années de prison. L'un d'eux, Hugo Torres, un héros de la guérilla sandiniste passé à l'opposition à Daniel Ortega, est mort en détention à l'hôpital en février.
L'élection de Daniel Ortega n'est pas reconnue par la majeure partie de la communauté internationale, notamment par l'Organisation des États américains (OEA), les États-Unis et l'Union européenne, au motif que les élections nicaraguayennes n'étaient pas démocratiques.
Cristiana Chamorro est la fille de l'ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997), qui avait battu Daniel Ortega dans les urnes en 1990.
Son père, le journaliste Pedro Joaquín Chamorro, a été abattu à Managua en janvier 1978 pour s'être opposé à la dictature de Somoza, qui a dirigé le Nicaragua pendant près d'un demi-siècle jusqu'à la victoire du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) en 1979.
Avec AFP
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AnalyseAu Nicaragua, l’investiture de Daniel Ortega divise l’Amérique latine
Nicaragua : Hugo Torres, héros sandiniste devenu opposant à Daniel Ortega, est mort en détention
Nicaragua : Cristiana Chamorro, rivale du président Ortega, assignée à résidence
Le Monde
Submergée par les réfugiés ukrainiens, la République tchèque ne veut pas entendre parler de « quotas » européens
Jean-Baptiste Chastand (Brno, Mikulov (République tchèque), Envoyé spécial)Publié hier à 16h00, mis à jour hier à 21h31
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ReportageEn trois semaines, plus de 200 000 Ukrainiens ont déjà reçu un titre de séjour dans ce pays d’Europe centrale qui se mobilise. A la différence de 2015, lorsque Syriens et Afghans n’étaient pas les bienvenus.
Leurs petits yeux rougis trahissent la fatigue et la tristesse. Dans le Parc des expositions de Brno, Tatiana Hrytskovian et les sept membres de sa famille sont exténuées. Arrivés le matin même de Kryvyi Rih, une ville du centre de l’Ukraine, ils ont atterri ce samedi 19 mars dans la deuxième ville de République tchèque « un peu par hasard », raconte la réfugiée. Ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le gigantesque hall transformé en centre d’accueil des réfugiés ukrainiens va toutefois leur offrir une aide impressionnante dans le calme.
La République tchèque en quête désespérée de main-d’œuvreEn quelques minutes, la famille Hrytskovian reçoit un visa temporaire qui permet de rester un an en République tchèque, une carte d’assurance-maladie et même un hébergement. Un volontaire leur propose de les prendre chez lui, « mais ça fait un peu peur de partir avec un homme seul », craint Tatiana. Pas de problème, « on va vous mettre dans un centre de vacances, deux chambres de quatre personnes, ça vous va ? » En plus de profiter d’un hébergement gratuit, la famille pourra toucher 5 000 couronnes (200 euros) d’allocation mensuelle par personne.
Un accueil spectaculaire
A l’image des Hrytskovian, plus de 200 000 Ukrainiens ont déjà reçu un titre de séjour en trois semaines dans ce pays d’Europe centrale comptant à peine 10,7 millions d’habitants. Improvisé dans l’urgence et l’émotion, l’accueil tchèque, même s’il reste moins important qu’en Pologne, est spectaculaire, surtout pour un pays qui n’a jamais connu un tel mouvement de population depuis la seconde guerre mondiale. « Nous avions déjà l’habitude de vivre avec les Ukrainiens », explique Jan Grolich, président (chrétien-démocrate) de la région de Moravie du Sud, qui se charge de l’organisation de cet accueil. Les Ukrainiens représentaient déjà la deuxième communauté étrangère après les Slovaques avant la guerre, et « on dit que chaque maison en Moravie a été rénovée par au moins un Ukrainien », plaisante ce jeune élu de 37 ans qui se promène avec un tee-shirt jaune et bleu proclamant « Soutenez l’Ukraine ».
Sa tâche principale est de trouver un lit pour tout le monde. Au début du conflit, la République tchèque a pu compter sur la solidarité de la diaspora ukrainienne, des volontaires et des hôteliers. Mais alors que le conflit se prolonge et que des milliers de réfugiés arrivent encore chaque jour avec de moins en moins d’argent et de relations, les hôteliers volontaires se font moins nombreux, surtout pour à peine 180 couronnes (7,20 euros) par nuit et par personne de dédommagement par l’Etat. M. Grolich revient tout juste d’un voyage à Berlin où il est allé chercher des enseignements de la crise des réfugiés de 2015. Il en est revenu avec une conviction : « Il va falloir construire des villages de préfabriqués. »
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les frappes s'intensifient dans la ville assiégée de Marioupol
Publié le : 22/03/2022 - 11:34
L'Union européenne a dénoncé lundi les destructions commises de manière indiscriminée par l'armée russe dans la ville assiégée de Marioupol en Ukraine comme un "crime de guerre majeur" et a décidé de doubler son soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kiev. Reportage France 3
L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
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SANS TITRE
Live animé par Clémence Apetogbor, Solène L'Hénoret et Romain Del Bello
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a assuré, lundi 21 mars, que son pays ne se soumettrait pas aux ultimatums de Moscou et que des villes comme Kiev, Marioupol et Kharkiv n’accepteraient jamais d’être occupées. M. Zelensky a appelé l’Union européenne (UE) à cesser tout « commerce » avec la Russie, notamment à refuser ses ressources énergétiques. Les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes, ont exclu jusqu’à présent de sanctionner ce secteur.
- Des réunions du G7, des dirigeants de l’OTAN et de l’Union européenne auront lieu jeudi 24 mars. Volodymyr Zelensly s’est entretenu aujourd’hui avec Emmanuel Macron et le premier ministre néerlandais, Frank Rutte, afin de coordonner leurs « positions ».
- L’armée russe tente toujours d’encercler Kiev (Nord), où un nouveau couvre-feu a été instauré à partir de lundi 19 heures (heure à Paris) jusqu’à mercredi 6 heures. Les bombardements se sont poursuivis, notamment contre un centre commercial dans la nuit de dimanche à lundi, tuant au moins huit personnes. La moitié des 3,5 millions d’habitants de la capitale ont fui.
- Kharkiv (Nord-Est), deuxième ville d’Ukraine, est assaillie par les forces russes sur plusieurs fronts et les grands axes, mais n’est pas encerclée. Les bombardements se poursuivent.
- A Marioupol, port stratégique assiégé, dans le sud-est du pays, les troupes ukrainiennes ne déposeront pas les armes, ignorant l’ultimatum lancé par la Russie. « Ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur. Les bombardements sans discernement dévastent la ville et tuent tout le monde », a dénoncé, lundi, le haut représentant de l’UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell.
- Dans la grande ville portuaire d’Odessa (Sud), plusieurs maisons ont été touchées, lundi, par « un bombardement ennemi », selon l’administration militaire régionale. Il s’agissait des premiers bombardements russes des faubourgs de la ville. A Mykolaïv, plusieurs bâtiments ont également été touchés par un bombardement russe. A Kherson, des soldats russes ont visé des civils qui manifestaient contre l’occupation de la ville.
- Pas de bombardement majeur sur l’ouest et le centre de l’Ukraine ces derniers jours.
- Pas de grande variation sur le front de l’est du pays, où les forces russes mènent l’offensive, entre autres, à partir des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk, selon l’Institute for the Study of War (ISW), un think tank américain.
- La Russie a affirmé, dimanche, pour le deuxième jour de suite, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l’armée ukrainienne dans le Sud. Ces armements ne « changent pas la donne », a affirmé le ministre de la défense américain, Lloyd Austin.
- Dix millions d’Ukrainiens, soit presque un quart de la population, ont désormais fui leur foyer, a affirmé le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. Ils sont plus de 3,3 millions – dont 90 % sont des femmes et des enfants – à avoir quitté le pays.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :
Reportage. A Loutsk, la hantise d’une attaque biélorusse.
Décryptages. Jeu de cache-cache géant entre les oligarques russes et les autorités européennes
Reportage. Avec les volontaires de la défense territoriale, une armée de civils
Tribune. « Le recours de Poutine à l’argot mafieux indique une sorte d’appartenance au monde des malfrats »
Reportage. A la frontière avec la Pologne, le « festival » humanitaire
France24 - Monde
En direct : près de 3,5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays
Publié le : 22/03/2022 - 06:35Modifié le : 22/03/2022 - 12:06
FRANCE 24
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Alors que les bombardements se poursuivent sur les grandes villes du pays, le président ukrainien s'est pour la première fois dit ouvert à "essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie". Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine, selon les derniers chiffres de l'ONU. Suivez les derniers développements (heure de Paris).
- 11 h 54 : cinq morts dans une attaque russe près de Donetsk
La ville d'Avdiivka, tout proche de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, a été la cible d'une attaque russe dans la soirée de lundi, faisant au moins 5 morts et 19 blessés, a indiqué mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
"Cinq civils ont été tués et 19 blessés", a déclaré cette responsable ukrainienne sur sa chaîne Telegram, indiquant qu'Avdiivka avait été "la cible de tirs d'artilleries et de bombardements aériens [russes], détruisant complètement le village".
- 10 h 50 : près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Près de 3,5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié lundi. Quelque 90 % de ces réfugiés sont des femmes et des enfants, les hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n'ayant pas le droit de quitter leur pays.
La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.
- 9 h 40 : les forces ukrainiennes reprennent le contrôle d'une partie de la banlieue de Kiev
Tôt mardi, les troupes ukrainiennes ont obligé les forces russes à quitter Makariv, dans la banlieue ouest de Kiev, après une bataille acharnée, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense.
Le territoire reconquis a permis aux forces ukrainiennes de reprendre le contrôle d'une autoroute clé et d'empêcher les troupes russes d'encercler Kiev par le nord-ouest.
- 8 h : bombardements russes près d'Odessa, les faubourgs de la ville visés pour la première fois
Les États-Unis voient les signes d'une offensive proche sur la ville d'Odessa. Une douzaine de navires seraient au large de la plus grande ville portuaire d'Ukraine, qui a subi dimanche, pour la première fois, des tirs de roquettes. Les troupes russes se heurtent à une forte résistance à Mykolaïv.
Selon notre envoyée spéciale à Odessa, les sirènes ont retenti toute la nuit pour prévenir les habitants d'une éventuelle frappe. Pour la première fois, des missiles ont été tirés. Plusieurs ont échoué en mer, mais l'un d'entre eux a atterri sur un immeuble d'habitation, faisant un blessé.
- 6 h 30 : Kiev prêt à parler Donbass et Crimée avec Moscou contre la fin des hostilités
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est déclaré lundi soir prêt à tout discuter avec son homologue russe, Vladimir Poutine, s'il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass, mais avec des "garanties de sécurité" en préalable, et en prévenant que l'Ukraine serait "détruite" avant de se rendre.
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Le monde dans tous ses États
Guerre en Ukraine : la menace nucléaire
Info ou intox
Une frappe de missile russe hypersonique filmée en Ukraine ?
Le Débat de France 24
La guerre de Poutine en Ukraine : une fuite en avant ?
Le Monde
Pourquoi la guerre d’Algérie a éclaté : aux origines de la colère
vidéo Pour comprendre comment est né le nationalisme algérien, il faut plonger au cœur du système colonial français, un système fondé sur l’inégalité de ses administrés. Retour en archives sur les racines de la colère.
Le 1er novembre 1954, une série d’attentats et de sabotages frappent l’Algérie. Bilan : huit morts. Ces attaques contre le système colonial français sont orchestrées par le Front de libération nationale (FLN), un parti indépendantiste algérien. Près de huit ans plus tard, le 18 mars 1962, le FLN et la France signent les accords d’Evian. C’est la fin de la guerre d’Algérie. L’Algérie devient indépendante. Pourtant, l’idée d’une Algérie indépendante est née bien plus tôt, dans les années 1920, en métropole. Et non dans l’Algérie coloniale, qui nourrit les ferments de la colère des indépendantistes. Dans ces trois départements d’Afrique du Nord vivent environ un million de citoyens Français, essentiellement d’origine européenne. Et 9 millions de Français musulmans d’Algérie. Des « indigènes », comme on dit à l’époque.
Sources :
Histoire de l’Algérie à la période coloniale, 1830-1962, ouvrage collectif (La découverte - 2012)
Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale, Sylvie Thénault (Odile Jacob, 2012)
Travail sur l’Algérie, Alexis de Tocqueville (1841)
L’Algérie et les Algériens sous le système colonial, Gilbert Meynier (Insaniyat, 2014)
La famine de 1866-1868, Bertrand Taithe (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2010)
Droit colonial et code de l’indigénat, par Olivier Le Cour Grandmaison (La Découverte/Zones, 2010)
Histoire du système d’enseignement colonial en Algérie, Aïssa Kadri (ENS Editions, 2007)
De la « légalisation » de la violence en contexte colonial, Isabelle Merle (Politix, 2004)
Karim El Hadj et Elisa Bellanger
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L'Humanité
La mort d'Yvan Colonna après trois semaines de coma
ActuLe militant indépendantiste corse est mort le 21 mars, sans avoir repris connaissance. Il se trouvait depuis trois semaines dans le coma, à l'issue d'une violente agression en prison, par un codétenu djihadiste de 36 ans.
Alexandre FacheLa réalité a-t-elle rattrapé la fiction et ces guerres de clans derrière les barreaux entre « Corses » et « barbus » mises en images par le cinéaste Jacques Audiard dans son film Un prophète (2009) ? Mercredi 2 mars, c’est le plus célèbre prisonnier corse de France, l’indépendantiste Yvan Colonna, qui a été violemment agressé dans la salle de sport de la prison d’Arles par un autre détenu, Franck Elong Abé, un « djihadiste » camerounais de 36 ans. Interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains, celui-ci avait été remis à la France en 2014 et purgeait une peine de neuf ans de prison pour « association de malfaiteurs terroriste ». Il était libérable en 2023…
Lire aussi Tribune : "La vérité absente du procès Colonna"
Les faits se sont déroulés dans la matinée : le « berger de Cargèse », 61 ans, aurait été violenté à mains nues et son agresseur lui aurait placé un « sac » sur la tête, ce qui lui aurait fait perdre connaissance. Les motifs de ces violences n’étaient pas connus à l’heure où nous bouclions cette édition. Yvan Colonna a été hospitalisé en urgence absolue, à Arles, avant d’être transféré à Marseille. « Son état est très préoccupant », confirmait alors une source citée par l’AFP. L’un de ses avocats, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, évoque, lui, « un coma postanoxique », conséquence de sa privation d’oxygène. Le militant avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, le 6 février 1998, à Ajaccio. Le fonctionnaire avait aussi 61 ans lorsqu’il a été abattu de trois balles, une dans la nuque, puis deux dans la tête, à quarante mètres du théâtre d’Ajaccio, où il se rendait à pied. L’arme, un Beretta laissé sur place, avait été volée en 1997 dans une gendarmerie.
Dossier Retrouvez tous nos articles sur la situation en Corse.
Trois jours après ce crime inédit contre un préfet en exercice en France, un groupe « anonyme » revendique l’assassinat. Le 21 mai 1999, quatre hommes présentés comme les membres du commando sont arrêtés et passent aux aveux. Ils pointent un cinquième homme, Yvan Colonna, comme le tireur. Le lendemain, celui-ci donne une interview à la télévision, puis prend la fuite dans le maquis corse.
Sa cavale durera plus de quatre ans, pendant laquelle on l’imagine successivement au Venezuela, en Sardaigne ou au Costa Rica… En réalité, il est encore sur l’île de Beauté, où il est arrêté, le 4 juillet 2003, dans une bergerie près d’Olmeto (Corse-du-Sud) à la suite de l’information d’un indic. S’ensuivront trois procès, puis le rejet de son pourvoi en cassation, en juillet 2012, rendant sa condamnation à perpétuité définitive. Lui a toujours nié son implication dans le commando Érignac. Depuis des années, Yvan Colonna réclamait son rapprochement en Corse, une requête toujours refusée par l’administration.
corseyvan colonnapréfet claude erignac Le Monde
Fin du calme à Lviv, où une usine a été bombardée par les Russes
vidéo La région de Lviv, jusqu’ici relativement épargnée par les forces russes, a été bombardée vendredi 18 mars à l’aube.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la région de Lviv, dans l’ouest du pays, a accueilli quelque 200 000 personnes. Parmi elles, des déplacés internes venus de régions où les combats font rage, mais aussi des personnes en transit, décidées à quitter le pays. Le 18 mars, les forces russes ont toutefois mis fin au calme relatif qui régnait sur la ville : une usine, située tout près de l’aéroport, a été visée par six missiles.
« Cette nouvelle frappe est une preuve supplémentaire que l’ennemi ne combat pas les troupes ukrainiennes », assure Maksym Kozytsky, gouverneur de Lviv. Il assure en effet que les Russes combattent « les populations civiles, les enfants, les femmes, et les réfugiés », et que pour eux, « rien n’est sacré ».
Guerre en Ukraine : avec les volontaires des checkpoints à Lviv Service vidéo du Monde
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L'Humanité
Climat. Record de chaleur en Antarctique : « On sort du cadre naturel qu’on connaissait »
EntretienDepuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.
Emilio MesletL’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.
Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?
Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.
Est-ce un phénomène naturel ?
En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?
Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsQue risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?
La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plusClimat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec Le Monde
Formule 1 : pourquoi les voitures de course se dépassent si rarement (et pourquoi cette saison va tout changer)
vidéo Les pilotes se plaignent de ce qu’on appelle « l’air sale ». Mais les organisateurs promettent « le plus gros changement de l’histoire de la F1 ».
Pour gagner un Grand Prix de Formule 1, il faut trois ingrédients : un très bon moteur, un très bon pilote… et savoir très bien utiliser l’air. Les voitures de course sont conçues pour fendre l’air en ligne droite, en profitant de leur résistance dans les virages pour rester collées à la piste. Mais il y a un revers : une F1 laisse derrière elle un air plus chaud et plus instable : le dirty air, ou « air sale ». Un handicap pour les poursuivants, qui rend les dépassements plus compliqués et nuit parfois à l’ambiance de la course.
En 2022, la F1 fait sa révolution, pour accroître considérablement le spectacle. Comment ? On vous explique, grâce à des animations 3D et aux rencontres exclusives des pilotes Esteban Ocon et Fernando Alonso, de l’écurie Alpine.
Sources :
Marc Bettinelli, Emile Costard et Elsa Longueville
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L'Humanité
Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées par grands sujets. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 14 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement Le Monde
Crise en Ukraine : que veut la Russie de Vladimir Poutine, trente ans après la fin de la guerre froide ?
vidéo Au début des années 1990, la Russie et le monde occidental voulaient bâtir un monde nouveau. On vous raconte ce qu’il s’est passé depuis dans notre série « Mappemonde ».
Trente ans après la fin de la guerre froide, le fossé entre la Russie et l’Occident n’a jamais été aussi grand. Entre 2014 et 2019, au moins 13 000 personnes sont mortes en Ukraine. Quant à la Crimée, péninsule ukrainienne depuis 1954, elle appartient désormais à la Russie. De leur côté, les Etats-Unis et l’Europe ont en grande partie tourné le dos à la Russie. Depuis l’annexion de la Crimée, le G8 est devenu le G7… sans la Russie. Et de lourdes sanctions économiques ont été prises à son encontre. Des deux côtés, les provocations à coups de gigantesques démonstrations guerrières ou d’installations d’infrastructures militaires sont de plus en plus nombreuses.
Pourtant, au début des années 1990, la Russie et le monde occidental s’entendaient pour mettre fin à la guerre et bâtir un monde nouveau. A l’époque, Mikhaïl Gorbatchev parle de « maison commune européenne », et une alliance militaire incluant les Etats-Unis, l’Europe et la Russie est même envisagée. Trente ans plus tard, c’est avec l’Asie que la Russie noue alliance militaire et contrats économiques. Alors, que s’est-il passé ? On vous le raconte dans ce troisième épisode de notre série « Mappemonde ». Pour voir les autres épisodes : https://www.youtube.com/playlist?list=PLFuK0VAIne9LhQy5THa8YrrZbyWaIRqPc
Sources :
– La Russie de Poutine en cent questions – Tatiana Kastouéva-Jean : https://bit.ly/2KKCjKo
– Rapport annuel de Rosstat (service fédéral des statistiques russe) 2018 : https://bit.ly/2riT7B4
– Déclaration des chefs d’Etat membres de la coopération de Shanghaï, 2005 https://bit.ly/2OcVH4K
Marceau Bretonnier et Asia Balluffier
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Le Monde
Guerre en Ukraine : les vidéos qui attestent l’usage d’armes à sous-munitions en zone civile
vidéo Contrairement aux affirmations de l’armée russe, des images et vidéos tournées en Ukraine documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions, dévastatrices et peu précises, à proximité de zones civiles.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022, des images de bombes et d’explosions en zone civiles se multiplient. Certaines d’entre elles ne laissent aucun doute : il s’agit de bombes à sous-munitions. Des armes dévastatrices et particulièrement dangereuses pour les civils. Elles contiennent plusieurs charges explosives, et ne sont pas assez précises pour permettre au tireur de distinguer militaires et civils.
des vidéos analysées par « Le Monde » attestent de l’usage d’armes à sous-munitions en zones civilesParticulièrement touchée par les tirs d’artillerie et de missiles russes, Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a déjà payé un important tribut. La cellule d’enquête vidéo du Monde a récolté et analysé des dizaines de photos et de vidéos, qui renseignent sur la nature des bombardements. Plusieurs images montrent l’utilisation d’armes à sous-munitions, et leurs conséquences meurtrières pour les civils.
Nous vous proposons un résumé vidéo de cette enquête, disponible ici en intégralité.
Arthur Carpentier(Enquête), Émilie Henny(Montage), Adrien Vande Casteele(Motion design) et Service vidéo du Monde
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Le Monde
Pour aller plus loin
Tchat animé par Jean-Michel Bezat, Laurence Girard et Béatrice Madeline
Energie, essence, matières premières… Sur le plan économique, l’offensive russe en Ukraine, qui a débuté le 24 février, affecte de nombreux secteurs et a des conséquences sur la vie quotidienne des Français.
Le 16 mars, l’Insee a estimé que l’inflation sur un an dépasserait les 4 % à la fin de mars, avant d’atteindre 4,5 % entre avril et juin – des chiffres atténués par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, à la fin de 2021, pour protéger les ménages des effets de la hausse des prix du gaz, des carburants et de l’électricité.
Pourquoi les prix en France sont-ils à ce point touchés par la guerre en Ukraine ? Quels produits peuvent particulièrement subir une hausse de prix ? Quel impact pour les particuliers ? pour les professionnels ? Des mesures efficaces sont-elles possibles pour contrer ces hausses ?
Jean-Michel Bezat, Laurence Girard et Béatrice Madeline, journalistes au service Economie du Monde, répondront à vos questions mardi 22 mars à partir de 11 heures.
L'Humanité
Éditorial. Parenté idéologique
ÉditorialSébastien CrépelS’il fallait chercher, dans l’histoire du Front national devenu Rassemblement national, la véritable mue opérée par le parti des Le Pen, il faudrait peut-être regarder de plus près l’inversion de ses pôles magnétiques de l’Atlantique à l’Oural. En trente ans, le parti est passé du soutien à Reagan à celui de Poutine. La constante qui a servi de fil conducteur entre l’Amérique ultralibérale et la Russie post-soviétique ? Un anticommunisme héréditaire du père à la fille Le Pen, qui ne s’est jamais démenti d’une génération à l’autre.
Si, pour les Le Pen, la « menace » planétaire a changé de couleur, passant du rouge au vert de l’islam, voire à la palette de la mondialisation culturelle, les affinités se tissent sur le même projet politique mettant au cœur l’inégalité des êtres humains. Après la fin de la guerre froide, le jusqu’au-boutisme anti-pauvres, anti-État providence, antisyndical, pro-riches et, par voie de conséquence, radicalement anticommuniste de Ronald Reagan qui faisait l’admiration de Jean-Marie Le Pen, a été remplacé par le modèle autoritaire et nationaliste version grand-russe. À Jirinovski, l’ami personnel de Jean-Marie Le Pen qui rêvait d’établir une dictature « de la Finlande à l’Alaska », Vladimir Poutine a été préféré, car jugé plus respectable et moins sulfureux à l’heure de la dédiabolisation du FN-RN. « Le soleil se lève à l’est », clamaient alors les cadres lepénistes.
Mais le FN ne s’est pas contenté d’afficher des positions pro-Poutine : à la différence du temps de Ronald Reagan qui ignorait qui était Le Pen, de solides liens politiques et financiers ont été établis entre le pouvoir russe et le parti de l’héritière du clan familial. À l’autre pôle de l’extrême droite, Éric Zemmour n’est pas en reste. Ce sont ces liens qui rattrapent aujourd’hui l’une et l’autre, à l’heure où Vladimir Poutine dévoile au monde le fond de son idéologie : une société où les opposants, qualifiés de « moucherons » à « recracher », sont pourchassés ; l’appel à la « purification naturelle » de la Russie par le bannissement des « nationaux-traîtres ». Zemmour et Le Pen ont beau s’en défendre : la parenté est établie avec leur idéologie.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Favier, Anne Guillard et Florian Lefèvre
- Les troupes russes cherchent toujours à encercler Kiev où un nouveau couvre-feu a été instauré depuis lundi à 20 heures locales, jusqu’à mercredi matin, à 7 heures.
- L’Ukraine ne « déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, a déclaré sa vice-première ministre, ignorant un ultimatum russe. L’Union européenne a dénoncé les destructions sans discrimination dans la ville assiégée comme un « crime de guerre majeur » .
- Volodymyr Zelensky a rejeté, lundi, tout ultimatum russe et veut rencontrer Vladimir Poutine avec lequel il est prêt à discuter à propos des régions du Donbass et de la Crimée. Tout « compromis » dans les négociations avec la Russie en vue de mettre un terme au conflit sera soumis à référendum dans le pays, a encore déclaré le président ukrainien.
- M. Zelensky s’est entretenu, lundi, avec Emmanuel Macron et le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, à l’approche des sommets du G7, des dirigeants de l’OTAN et de l’Union européenne, jeudi 24 mars, en vue de coordonner leurs « positions ». Elles seront « fermes, croyez-moi », a-t-il affirmé dans une vidéo lundi soir.
- Le tabloïd russe, proche du Kremlin, Komsomolskaïa Pravda a publié, puis retiré, un rapport selon lequel le ministère de la défense russe a recensé 9 861 morts dans les forces armées russes depuis le début de la guerre en Ukraine. L’article fait également état de 16 153 blessés.
- La France a acheminé, lundi, 55 tonnes de matériel médical, informatique, de lait pour enfants ainsi que des groupes électrogènes vers l’Ukraine via la Pologne, a annoncé le ministère des affaires étrangères français.
- D’après un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, publié dans la nuit de lundi à mardi, 925 civils ont été tués en Ukraine depuis le début de l’attaque russe, et 1 496 personnes ont été blessées. L’agence précise que le véritable bilan est probablement beaucoup plus élevé car de nombreux relevés d’informations n’ont pas encore été récupérés.
- Près de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le 24 février, selon le décompte des Nations unies, publié lundi. Quelque 90 % d’entre eux sont des femmes et des enfants (les Ukrainiens âgés de 18 à 60 ans n’ont pas le droit de quitter leur pays). La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié des réfugiés.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
Témoignages. A Kharkiv, en Ukraine, « nous vivions notre vie normalement, mais ils nous l’ont volée »
Reportage. A Loutsk, la hantise d’une attaque biélorusse
Récit. Submergée par les réfugiés ukrainiens, la République tchèque ne veut pas entendre parler de « quotas » européens
Tribune. « Pékin et Moscou se rejoignent sur un ressentiment viscéral envers les Etats-Unis et l’“Occident” »
Reportage. « Une ville paisible, ils tirent juste sur les infrastructures, sur les habitants, ils leur font peur » : à Mykolaïv, les bombardements sont devenus quotidiens
Décryptages. Jeu de cache-cache géant entre les oligarques russes et les autorités européennes
Chronique. « Il a fallu attendre l’agression déclenchée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine pour réaliser l’étendue de la vulnérabilité énergétique de l’UE »
Le Monde
Élection présidentielle 2022
L'élection présidentielle 2022 permettra d'élire le ou la futur(e) président(e) de la République pour un mandat de cinq ans. Le premier tour aura lieu dimanche 10 avril 2022, et le second tour entre les deux premiers candidats dimanche 24 avril 2022.
Comprendre les électionsQui sont les candidats ?Tableau de bordProgrammesEmmanuel MacronValérie PécresseMarine Le PenÉric ZemmourJean-Luc MélenchonYannick JadotFabien RousselAnne HidalgoPhilippe PoutouNathalie ArthaudNicolas Dupont-AignanJean LassalleFragments de FranceElections législatives 2022RésultatsFragments de campagne Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation
Article réservé à nos abonnés Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme
Article réservé à nos abonnés Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public
Article réservé à nos abonnés Le candidat Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle
Édition du jour
Daté du mercredi 23 mars
Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Parlez-vous vegan ? Testez gratuitement Eric Zemmour franchit un pas de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »
A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.
Publié aujourd’hui à 10h43 Le Monde avec AFP
Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle
Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.
Publié aujourd’hui à 10h08 Claire Gatinois
Éditorial Présidentielle : sur les droits de succession, des propositions qui manquent de courage
Depuis cinq ans, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de lutter contre les inégalités à la naissance. Mais ses propositions, comme celles des candidats de droite et d’extrême droite, perpétuent un système qui ne profite qu’à une infime minorité aisée.
Publié aujourd’hui à 09h55, mis à jour à 10h06 Le Monde
Live Article se déroulant en direct Yannick Jadot refuse de choisir entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon dans l’hypothèse où ils accéderaient au second tour
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, était invité sur Europe 1 ce matin, tandis que le candidat écologiste Yannick Jadot était interrogé sur France Inter.
Publié aujourd’hui à 07h28, mis à jour à 11h12 Brice Laemle
Tribune Article réservé à nos abonnés « Il nous faut construire une santé participative au quotidien, avec les patients et les usagers »
La « promesse » de la loi Kouchner sur les droits des malades réclame d’être « relancée » affirme, dans une tribune au « Monde », Christian Saout, représentant des usagers au collège de la Haute Autorité de santé. Il propose de confier le débat public à des autorités indépendantes et de l’appuyer sur les associations de terrain pour aller vers les populations les plus éloignées du système de santé.
Publié aujourd’hui à 06h00 Christian Saout
Chronique Article réservé à nos abonnés « La campagne présidentielle est un puissant révélateur de la faiblesse des novices »
La victoire en 2017 d’un candidat jeune et hors système a débridé les ambitions au-delà de toute raison. Cinq ans plus tard, les primo-candidats à l’élection présidentielle sont à la peine, au point d’apparaître davantage usés que les vétérans, observe dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».
Publié aujourd’hui à 01h31, mis à jour à 11h19 Françoise Fressoz
Enquête Article réservé à nos abonnés Les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats à l’élection présidentielle
Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.
Publié aujourd’hui à 01h29, mis à jour à 11h09 Stéphane Mandard
Chronique Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait… Les infos politiques du jour
Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ne cachent plus leurs divergences idéologiques avec La France insoumise, rejettent l’idée d’un ralliement avant le premier tour de l’élection présidentielle et semblent déjà se projeter vers les législatives.
Publié hier à 19h00, mis à jour hier à 19h39 Service politique
Tribune Article réservé à nos abonnés « La société des communs offre un nouveau récit et un socle programmatique dont la gauche française doit se saisir »
Un collectif d’élus, de chercheurs, de militants associatifs, d’entrepreneurs et de décideurs publics, parmi lesquels Manon Aubry, Thomas Piketty, Axelle Lemaire ou Noël Mamère, lance un appel pour que la campagne électorale soit l’occasion de promouvoir un « nouveau contrat social », afin de « reconnecter les institutions publiques » à « la vitalité des acteurs engagés sur le terrain ».
Publié hier à 15h30, mis à jour hier à 16h16 Collectif
Article réservé à nos abonnés Anne Hidalgo et Yannick Jadot agitent l’épouvantail Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022
Candidats en difficulté, la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot concentrent leurs forces contre l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon pour préparer la recomposition post-présidentielle.
Publié hier à 15h00, mis à jour hier à 15h41 Laurent Telo
Live Article se déroulant en direct Pour Jean Castex, « le RSA est un progrès social, mais l’objectif n’est pas d’y rester » : l’actualité politique du 21 mars
Pour Marine Le Pen, la proposition d’Emmanuel Macron de conditionner le versement du RSA à l’exercice d’une activité, « c’est un mi-temps à 6 euros l’heure ».
Publié hier à 14h11, mis à jour hier à 21h23 Brice Laemle Julien Lemaignen
Chronique The presidential candidates’ common cause: convincing voters to turn up
All the candidates in France’s presidential election agree on one point: a high voter turnout is key. Le Monde columnist Gilles Paris discusses the reasons for this, following Jean-Luc Mélenchon’s appeal to abstentionists at a large rally on Sunday.
Publié hier à 13h00 Gilles Paris
Marine Le Pen s’oppose à la proposition de Jean-Luc Mélenchon d’amnistier les « gilets jaunes » condamnés
A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat insoumis a annoncé que s’il est élu il « amnistiera tous les “gilets jaunes” condamnés ».
Publié hier à 12h03, mis à jour hier à 14h43 Le Monde
Tribune Article réservé à nos abonnés « Tout, dans notre système démocratique, semble tendre à ce que les citoyens n’aient que peu d’influence »
Au contraire des démocraties parlementaires qui nous entourent, la Ve République privilégie la désignation d’un chef à la sélection de programmes politiques, ce qui fait « douter de son caractère démocratique », estime dans une tribune au « Monde » le professeur de droit public Arnaud Le Pillouer.
Publié hier à 11h30 Arnaud Le Pillouer
Tribune Article réservé à nos abonnés « Le vainqueur de l’élection présidentielle 2022 pourrait bien se trouver à court de carburant démocratique »
Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.
Publié hier à 05h45, mis à jour hier à 08h15 Thierry Beaudet
Tribune Article réservé à nos abonnés Election présidentielle 2022 : « Une réélection à l’ombre d’un conflit pourrait saper la capacité du président à gouverner demain »
Un plébiscite « facilité par des circonstances dramatiques » – la guerre en Ukraine – et un débat démocratique contraint pourraient aller de pair avec un mandat à la légitimité plus étroite que jamais, analysent, dans une tribune au « Monde », les politologues Antoine Bristielle et Tristan Guerra.
Publié hier à 05h15 Antoine Bristielle Tristan Guerra
Enquête Article réservé à nos abonnés Une lobbyiste du vin au cœur du quinquennat et de la campagne électorale d’Emmanuel Macron
Des documents obtenus par « Le Monde » révèlent comment Audrey Bourolleau, ex-conseillère du chef de l’Etat, a défendu à l’Elysée les intérêts du secteur de l’alcool, après avoir été la déléguée générale de l’organisation de lobbying de la filière viticole.
Publié hier à 05h14, mis à jour hier à 20h51 Stéphane Horel
Reportage Article réservé à nos abonnés « Ne vous dérobez pas », l’argument moral lancé par Jean-Luc Mélenchon aux électeurs de gauche
A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’Union populaire a réuni ses supporteurs dans une grande marche parisienne, comme en 2012 et 2017. Et tenté d’imposer le vote Mélenchon comme une nécessité.
Publié hier à 03h14, mis à jour hier à 08h16 Julie Carriat Jérémie Lamothe
Article réservé à nos abonnés Valérie Pécresse, dos au mur, cherche à sauver sa campagne
Reléguée à la cinquième place, la candidate LR à l’élection présidentielle élabore avec son équipe la feuille de route de ses cent premiers jours à l’Elysée, une manière de montrer qu’elle n’abandonne pas la partie.
Publié hier à 01h32, mis à jour hier à 10h08 Solenn de Royer
Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à leur « responsabilité morale » et au « choix de société », à l’approche du premier tour de l’élection présidentielle
La France insoumise organisait dimanche 20 mars une « marche pour la VIe République » à Paris, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le candidat a pris la parole pour clore l’événement, place de la République.
Publié le 20 mars 2022 à 20h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 22h23 Le Monde avec AFP
Le cabinet McKinsey « paiera ce qu’il doit à l’Etat français », affirme Bruno Le Maire
Le ministre de l’économie et des finances a assuré que « toutes les procédures sont déjà engagées » contre le cabinet de conseil, accusé de n’avoir payé aucun impôt sur les sociétés pendant dix ans grâce à des pratiques d’optimisation fiscale.
Publié le 20 mars 2022 à 16h03 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 16h10 Le Monde avec AFP
Yannick Jadot, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Philippe Poutou et Nicolas Bay étaient les invités de « Questions politiques »
Les candidats d’EELV, du PCF, de LFI, du NPA ainsi que le président du RN et le vice-président de Reconquête ! étaient les invités de France Inter, de France Télévisions et du « Monde » ce dimanche, de midi à 13 heures.
Publié le 20 mars 2022 à 12h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 13h02 Le Monde
Live Article se déroulant en direct Jean-Luc Mélenchon a défendu la VIe République et a appelé les abstentionnistes à la mobilisation électorale : retrouvez les informations politiques du dimanche 20 mars
Le leader de La France insoumise a pris la parole à l’issue de la « marche pour la VIe République », qui a mobilisé des dizaines de milliers de ses soutiens, dimanche après-midi.
Publié le 20 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 18h44 Marie Pouzadoux
Election présidentielle 2022 : sur le terrain, Marine Le Pen fait du pouvoir d’achat son sujet principal de campagne
En déplacement dans le Loiret puis dans l’Yonne, la candidate du Rassemblement national s’est attaquée à la politique d’Emmanuel Macron et a fait valoir ses propositions pour rendre « 150 ou 200 euros » par mois à chaque ménage.
Publié le 19 mars 2022 à 21h03 Le Monde avec AFP
Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens vont marcher pour la « VIe République » avec l’espoir d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle
A trois semaines du premier tour, le candidat de LFI et ses soutiens se retrouvent à Paris, dimanche 20 mars après-midi, pour faire entendre leur voix et « mobiliser les abstentionnistes », argumente-t-il dans une interview au « Parisien ».
Publié le 19 mars 2022 à 20h44 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 21h31 Le Monde avec AFP
Chronique With only three weeks to go, how could he lose?
Victory looks all but assured for the incumbent President Emmanuel Macron. Le Monde columnist Gilles Paris digs into the polling numbers and looks at what kind of scenarios could lead to an upset in the presidential election.
Publié le 19 mars 2022 à 13h00 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 14h30 Gilles Paris
Reportage Article réservé à nos abonnés Valérie Pécresse tente de faire campagne coûte que coûte dans la course à l’élection présidentielle
La candidate du parti Les Républicains continue à multiplier déplacements et interventions, et se montre offensive face à Emmanuel Macron, qu’elle « ne prendrait pas comme ministre ».
Publié le 19 mars 2022 à 10h42 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h56 Sarah Belouezzane
Décryptages Peut-on bloquer les prix des carburants, comme le proposent plusieurs candidats à la présidentielle ?
Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, ou encore Eric Zemmour, proposent de geler les prix à la pompe pour freiner l’inflation observée depuis plusieurs mois.
Publié le 19 mars 2022 à 04h45 - Mis à jour le 19 mars 2022 à 10h31 Assma Maad
Reportage Article réservé à nos abonnés A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistes
Lors d’un meeting plus morose qu’à l’accoutumée, dans le Grand-Est, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a appelé ses partisans à se mobiliser dans la dernière ligne droite.
Publié le 19 mars 2022 à 03h40, mis à jour hier à 08h12 Ivanne Trippenbach
Reportage Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programme
Le candidat à sa réélection s’est rendu vendredi à Pau, fief de son allié François Bayrou, afin de mener « une conversation » très contrôlée avec des Français.
Publié le 18 mars 2022 à 21h28, mis à jour hier à 08h14 Olivier Faye
Chronique Ce qu’ils ont dit, ce qu’ils ont fait... La journée politique dans l’oeil du « Monde »
Cinq ans après le second tour qui a opposé Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l’histoire pourrait se répéter pour la prochaine élection présidentielle, selon une enquête d’opinion publiée par « Le Monde ».
Publié le 18 mars 2022 à 19h00 Service politique
Chômage : le bilan d’Emmanuel Macron est-il aussi bon qu’il le prétend ?
Le candidat à l’élection présidentielle se vante de chiffres historiquement bas. Si la tendance est en effet à la baisse, il enjolive parfois la situation et passe sous silence d’importantes disparités.
Publié le 18 mars 2022 à 18h57, mis à jour hier à 14h03 William Audureau Romain Imbach
Valérie Pécresse et Marine Le Pen réclament une autre date pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie
Les deux candidates à la présidentielle rappellent que le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, a été suivi de nombreuses violences. Emmanuel Macron organise une cérémonie à l’Elysée samedi.
Publié le 18 mars 2022 à 18h33 Le Monde avec AFP
L’annonce du projet d’Emmanuel Macron n’éteint pas les critiques envers son refus de débattre avec ses rivaux
Après Gérard Larcher et Nicolas Dupont-Aignan, Fabien Roussel, candidat PCF à l’élection présidentielle, a à son tour questionné la légitimité d’Emmanuel Macron, « qui ne participe pas aux débats », s’il était réélu.
Publié le 18 mars 2022 à 15h09, mis à jour hier à 08h15 Le Monde
Tribune Article réservé à nos abonnés Retraites : « Le pacte de solidarité a tourné pour les jeunes au pacte de sacrifice »
Repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans menace les fondements mêmes du pacte de solidarité entre les générations, estime la chercheuse Anne-Marie Guillemard dans une tribune au « Monde ».
Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 19h00 Anne-Marie Guillemard
Tribune Article réservé à nos abonnés Retraites : « C’est l’Etat-providence et son financement qui devraient être le véritable sujet du débat présidentiel »
La stratégie de baisse d’impôts et de charges choisie pendant le quinquennat n’est plus tenable face aux besoins d’investissement à venir, estime l’économiste Xavier Ragot dans une tribune au « Monde ».
Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Xavier Ragot
Tribune Article réservé à nos abonnés Retraites : « Le retour d’un Etat investisseur, mais aussi protecteur, est nécessaire »
Alors que la succession des crises sociale, environnementale, sanitaire et maintenant militaire appelle au renforcement de l’Etat, les dirigeants français restent enfermés dans un schéma hérité de trente années de libéralisme, observe le sociologue Antoine Vauchez, dans une tribune au « Monde ».
Publié le 18 mars 2022 à 13h42 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h56 Antoine Vauchez
Tribune Article réservé à nos abonnés Retraites : « Le projet d’Emmanuel Macron ignore l’accélération et l’intensification des rythmes de vie »
Le sociologue Jean-Yves Boulin observe, dans une tribune au « Monde », qu’un recul du départ en retraite irait à l’inverse de la demande sociale de temps consacré à la formation, aux soins, aux loisirs et à la vie civique.
Publié le 18 mars 2022 à 13h42 Jean-Yves Boulin
Live Article se déroulant en direct Eric Zemmour promet un déplacement au Maghreb en cas d’élection, Emmanuel Macron favorable à l’instauration de la proportionnelle à l’Assemblée nationale… Retrouvez les informations politiques du 18 mars
Au lendemain de la présentation de son programme, Emmanuel Macron était en déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques) tandis qu’Eric Zemmour (Reconquête !) tenait un meeting à Metz (Moselle).
Publié le 18 mars 2022 à 13h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 21h18 Simon Auffret Charles-Edouard Ama Koffi
Rapport du Sénat sur les cabinets de conseil : l’opposition dénonce un « scandale d’Etat et fiscal »
Dans un rapport rendu jeudi, la commission d’enquête du Sénat sur le recours par l’Etat aux cabinets de conseil a notamment dénoncé le « phénomène tentaculaire » de leur présence dans la sphère publique.
Publié le 18 mars 2022 à 13h07 Le Monde avec AFP
Chronique Emmanuel Macron advances by playing his hand, not his opponents
The president running for re-election remained above the fray while presenting his policy platform, hoping to turn the vote into a referendum on himself.
Publié le 18 mars 2022 à 13h00 Gilles Paris
Election présidentielle : les membres du gouvernement entrent dans la « période de réserve »
A compter du 18 mars, les ministres doivent réduire leurs déplacements à presque rien pour ne pas interférer avec la campagne. Mais ils peuvent soutenir un candidat s’ils préviennent toute confusion avec leurs fonctions officielles.
Publié le 18 mars 2022 à 12h28 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 13h03 Le Monde avec AFP
Les rivaux d’Emmanuel Macron cherchent à se distinguer de son projet
Anne Hidalgo a dénoncé une « violence sociale inouïe », tandis que Valérie Pécresse a accusé le chef de l’Etat de « contrefaçon ».
Publié le 18 mars 2022 à 11h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h49 Le Monde
Article réservé à nos abonnés Dissoudre l’Assemblée nationale pour accélérer le calendrier, un scénario risqué
La tentation d’une dissolution au lendemain du scrutin présidentiel est parfois évoquée. L’hypothèse suscite déjà des oppositions.
Publié le 18 mars 2022 à 11h16 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h58 Claire Gatinois
Analyse Article réservé à nos abonnés Le risque d’une abstention historique au premier tour de l’élection présidentielle
La participation n’est plus automatique, même pour l’élection cardinale de la vie politique nationale. Interrogés lors de l’enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde », moins de 70 % des Français se disent certains d’aller voter, à moins d’un mois du premier tour, le 10 avril.
Publié le 18 mars 2022 à 11h06 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 17h01 Gilles Finchelstein
Reportage Article réservé à nos abonnés Le pari réussi de la mixité au collège Jean-Moulin, à Perpignan
Dans cet établissement d’éducation prioritaire, 40 % des élèves sont inscrits sur dérogation, en raison des multiples options disponibles. Les classes sociales se mélangent ainsi de manière plutôt harmonieuse.
Publié le 18 mars 2022 à 11h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h43 Violaine Morin
Emmanuel Macron propose des voitures électriques à moins de 100 euros par mois pour les plus modestes
Grâce à un système de location subventionnée, le président et candidat à l’élection présidentielle 2022 veut faire accéder à la mobilité électrique les ménages aux petits revenus.
Publié le 18 mars 2022 à 10h53 Eric Béziat
Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron veut que les Français travaillent plus et plus longtemps
Le président-candidat à l’élection présidentielle a rappelé les grandes lignes de la réforme des retraites qu’il compte mener et se fixe de renouer avec le plein-emploi « dans les cinq ans qui viennent ».
Publié le 18 mars 2022 à 10h38 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h22 Bertrand Bissuel
Analyse Article réservé à nos abonnés « Les candidatures de Zemmour et Le Pen attirent les Français manquant farouchement de confiance vis-à-vis des autres »
Les deux candidats-nationaux populistes partagent une forte difficulté à s’insérer dans un contrat social dont la confiance est la matrice principale, selon la septième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde »
Publié le 18 mars 2022 à 10h34 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h34 Martial Foucault
Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus »
Le président-candidat à la présidentielle 2022 n’a accordé que peu de place aux questions environnementales lors de la présentation de son programme.
Publié le 18 mars 2022 à 10h27 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 11h13 Mathilde Gérard Rémi Barroux
Emmanuel Macron veut automatiser les obligations de quitter le territoire après un refus d’asile
Dans les faits, une telle mesure, présentée par le président-candidat à l’élection présidentielle et déjà envisagée par la droite, est difficile à mettre en œuvre.
Publié le 18 mars 2022 à 10h22 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h44 Julia Pascual
Éditorial Macron candidat, des projets sans débat
Il ne fait pas de doute que, s’il est réélu, le chef de l’Etat aura la volonté de continuer à réformer le pays. Pour entraîner à sa suite un maximum d’acteurs, il devra faire preuve de capacité d’écoute et d’échange, ce que son refus de se confronter à ses adversaires ne montre pas.
Publié le 18 mars 2022 à 10h15 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 15h36 Le Monde
Emmanuel Macron ne promet plus de loi grand âge, mais des « choses concrètes »
Sur la question de la fin de vie, le président-candidat à la présidentielle 2022 propose dans son programme une « convention citoyenne » et esquisse l’hypothèse d’un référendum.
Publié le 18 mars 2022 à 10h12 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 16h50 Béatrice Jérôme
Le programme d’Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022
Publié le 18 mars 2022 à 09h51 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 18h45 Service politique Les Décodeurs
Article réservé à nos abonnés A La Chapelle-Montreuil, les buralistes assurent aussi le service public
Le service d’encaissement des trésoreries s’est généralisé auprès des buralistes. Dernier commerce multiservice de son village, le bar-tabac-restaurant Le Relais de la Boivre, dans la Vienne, fait office de tout, y compris de guichet de l’administration fiscale.
Publié le 18 mars 2022 à 09h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 12h35 Camille Bordenet
Live Article se déroulant en direct Services publics : « Le Monde » a consacré une journée spéciale aux questions d’accès à la santé, à l’éducation et à l’administration avant l’élection présidentielle
Après deux années de pandémie de Covid-19 et au coeur de la campagne présidentielle, vous nous avez partagé vos histoires et vos impressions sur l’état du service public tout au long de cette journée.
Publié le 18 mars 2022 à 09h00 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 18h13 Marie Pouzadoux Sandra Favier
Analyse Article réservé à nos abonnés Présidentielle 2022 : les craintes sur le pouvoir d’achat pèsent sur les intentions de vote
Les questions économiques et sociales restent prioritaires pour les Français, selon la septième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ». Dans ce contexte, Marine Le Pen se détache en deuxième position derrière Emmanuel Macron.
Publié le 18 mars 2022 à 06h20 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 09h48 Abel Mestre
Analyse Article réservé à nos abonnés Yannick Jadot et les difficultés multiples de sa candidature à l’élection présidentielle
Enjeux environnementaux complexes et anxiogènes, manque d’incarnation, concurrence de Jean-Luc Mélenchon… Les raisons sont nombreuses pour expliquer la faible dynamique du candidat écologiste, selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ».
Publié le 18 mars 2022 à 06h20 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h37 Brice Teinturier
Article réservé à nos abonnés LR dénonce un « pillage » du projet de Valérie Pécresse par Emmanuel Macron
Retraite à 65 ans, monétisation des RTT, contreparties au RSA… La droite s’inquiète de voir le chef de l’Etat reprendre plusieurs propositions de sa candidate à l’élection présidentielle.
Publié le 18 mars 2022 à 03h38 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h15 Sarah Belouezzane Solenn de Royer
Décryptages Article réservé à nos abonnés Baisses d’impôts et investissement : le candidat Macron conserve la ligne économique du président
Le président et candidat à la présidentielle prévoit 50 milliards d’euros de dépenses, dont 15 milliards de baisses d’impôts, qu’il veut financer grâce à un retour au plein-emploi en 2027.
Publié le 18 mars 2022 à 02h30 - Mis à jour le 18 mars 2022 à 10h40 Elsa Conesa Audrey Tonnelier
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A l’agenda du mardi 22 mars
Live animé par Brice Laemle
Un direct quotidien. A moins de trois semaines de l’élection présidentielle et un peu plus de deux mois des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes… Retrouvez-nous du lundi au vendredi, à partir de 7 h 30, et les week-ends de grande actualité politique sur Lemonde.fr et sur l’application mobile du Monde.
A la radio. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, est invité sur Europe 1 à 8 h 15, tandis que le candidat écologiste, Yannick Jadot, est interrogé sur France Inter à partir de 8 h 20. A partir de 10 heures, Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, sera questionnée sur RMC. Emmanuel Macron sera l’invité, entre 13 heures et 14 heures, de Wendy Bouchard sur France Bleu, dans le cadre de la consultation « Ma France 2022 ».
Un soutien attendu. Anne Hidalgo est en meeting au parc des expositions de Limoges, mardi en fin de journée, avec un invité de marque : l’ancien président de la République François Hollande, qui l’avait déjà reçue en Corrèze, au début de novembre. Depuis, la candidate du Parti socialiste est en fort recul dans les sondages et M. Hollande s’est fait beaucoup plus discret sur son soutien, laissant par ailleurs ouverte l’option de se présenter lui-même, comme le racontait notre journaliste Laurent Telo, la semaine dernière.
« Débat des valeurs ». L’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles organise une soirée-débat au Dôme de Paris. « On met tout le monde autour de la table », annonçait le directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, dans une vidéo promotionnelle : Marlène Schiappa doit débattre avec Eric Ciotti, Valérie Pécresse répondra aux questions de la rédaction, avant Eric Zemmour, Jordan Bardella et Marion Maréchal.
Chasse. La Fédération nationale des chasseurs tient son assemblée générale à la Maison de la chimie, à Paris, et en profite pour auditionner plusieurs candidats à l’élection présidentielle – en tout cas, ceux qui l’ont souhaité : Jean Lassalle, Valérie Pécresse, Eric Zemmour et Fabien Roussel.
Nos articles pour approfondir
Les essentiels de la campagne
Le Monde
Présidentielle 2022 : qui sont les douze candidats ?
Maxime Vaudano Agathe Dahyot (design)Publié le 02 juin 2021 à 16h16 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 09h40
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DécryptagesDouze candidats ont récolté les parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle d’avril 2022.
On sait désormais qui s’élancera sur la ligne de départ de l’élection présidentielle de 2022. Le Conseil constitutionnel a annoncé le lundi 7 mars la liste officielle des candidats au scrutin suprême, qui ont franchi la barre des 500 parrainages d’élus indispensables à une qualification pour le premier tour.
L'article a été publié sur la base des candidats déclarés et possibles à cette date. Il sera mis à jour au fil des prochains mois en fonction des annonces.
Des dizaines de prétendants éliminés au fil des mois
Voici les principaux prétendants à l'élection présidentielle, classés par date de candidature. Les profils grisés se sont finalement retirés de la course.
La liste officielle des candidats :
Les candidats éliminés de la course :
Maxime Vaudano
Agathe Dahyot design
Le Monde
Quelles sont les dates-clés de l’élection présidentielle 2022 ?
Les deux tours de l’élection à la présidence de la République se dérouleront les dimanches 10 et 24 avril 2022. Voici l’ensemble du calendrier concernant cette élection.
A moins de trois mois de l’élection présidentielle, les prétendants se bousculent pour occuper la fonction suprême de la Ve République. Si les électeurs français doivent surtout retenir les dates des deux tours de scrutin – les 10 et 24 avril 2022 –, le calendrier des candidats à l’Elysée comporte bien d’autres étapes.
Au cours d’une conférence de presse tenue le 25 janvier, le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, a précisé le calendrier des dernières semaines de la campagne.
1er juillet 2021 : début du décompte des dépenses de campagne
Bien avant l’élection présidentielle, chaque candidat doit déclarer en préfecture le mandataire financier de son choix pour collecter les fonds destinés au financement de sa campagne.
Il s’agit d’une personne physique ou d’une association de financement électoral qui perçoit et enregistre les dons, recettes, apports personnels du candidat, contributions de partis politiques… Elle règle les dépenses et sera tenue de déclarer les comptes de campagne du candidat pour lequel elle est mandatée.
Automne 2021 : désignation de la plupart des candidats
Chaque candidat est libre de faire connaître publiquement sa candidature quand il le souhaite. Les grandes formations politiques ont décidé de leurs candidats à l’automne : Yannick Jadot a été désigné à la fin de septembre, lors de la primaire écologiste, Anne Hidalgo a été investie candidate du Parti socialiste à la mi-octobre, et Valérie Pécresse a remporté le congrès des Républicains.
Qui sont les candidats déclarés et pressentis pour 2022 ?Du côté de la majorité, Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé s’il se représentait ou non, même s’il peaufine actuellement sa stratégie de candidature.
4 mars 2022 : limite d’inscription sur les listes électorales
Depuis le 1er janvier 2020, il est possible de s’inscrire sur les listes électorales jusqu’au sixième vendredi précédant le jour du scrutin. La date limite est ainsi fixée au vendredi 4 mars pour le premier tour, et au vendredi 18 mars pour le second. Il est possible de vérifier son inscription à partir du site de l’administration française.
Pour voter, il est nécessaire :
– d’être majeur le jour du scrutin (né au plus tard le 9 avril 2004, ou le 23 avril 2004 dans le cas du second tour) ;
– d’être français (les résidents d’un autre pays de l’Union européenne ne peuvent pas participer à l’élection présidentielle) ;
– de résider ou de payer ses impôts dans la commune dans laquelle vous souhaitez voter. Les Français résidant à l’étranger peuvent voter, à condition d’être inscrits sur la liste électorale d’une mairie ou sur une liste consulaire (il n’est plus possible depuis 2019 d’être inscrit à la fois sur une liste communale et consulaire) ;
– de disposer de ses droits civils et politiques.
4 mars 2022 : limite de dépôt de la déclaration d’intérêts et d’activités
Conformément à la loi organique du 15 septembre 2017, les candidats ont non seulement l’obligation de disposer des cinq cents signatures, mais aussi de remettre une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d’intérêts et d’activités. Ils doivent la déposer au plus tard le 4 mars au Conseil constitutionnel, qui la transmettra à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, qui sera chargée de la publier « au moins quinze jours » avant le premier tour.
Cette même loi oblige le président de la République à déposer également auprès du Conseil constitutionnel « une déclaration de situation patrimoniale » de fin de mandat. Celle d’Emmanuel Macron a été publiée au Journal officiel le 9 décembre dernier.
7 mars 2022 : publication de la liste définitive des candidats
Le décret de convocation des électeurs est publié jeudi 27 janvier, donnant officiellement le départ de la course aux parrainages. Chaque candidat doit obtenir le parrainage de cinq cents élus (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux…) d’au moins trente départements pour prendre part à l’élection.
Ils sont recueillis par le Conseil constitutionnel, qui les publie au fur et à mesure de leur transmission, deux fois par semaine, le mardi et le jeudi. Les élus ont jusqu’au vendredi 4 mars, à 18 heures, pour faire parvenir au Conseil constitutionnel, par voie postale exclusivement, le formulaire et l’enveloppe officiels qu’ils recevront de l’Etat.
Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, proclamera la liste définitive des candidats le lundi 7 mars, soit environ un mois avant le premier tour, celui du 10 avril.
28 mars 2022 : lancement de la campagne officielle
La campagne officielle débute deux semaines avant le premier tour du scrutin, le 28 mars. Elle est suspendue entre la veille du premier tour et la publication officielle des deux candidats finalistes du second tour. Elle prendra fin la veille du second tour.
La règle de l’équité du temps de parole entre les candidats (ou présumés jusqu’à la publication officielle de la liste des candidats) qui s’appliquait dans la période précédente est remplacée au cours de cette période par la règle de l’égalité du temps de parole entre les candidats.
Election présidentielle 2022 : comprendre les règles du temps de parole dans les médias10 avril 2022 : premier tour de l’élection présidentielle
Les électeurs français sont convoqués le dimanche 10 avril. Le ministère de l’intérieur a néanmoins précisé que certains départements et collectivités d’outre-mer voteront le samedi (à la Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Saint-Barthélemy, à Saint-Martin et en Polynésie française) pour tenir compte du décalage horaire.
Des résultats provisoires seront communiqués au cours de la soirée par les médias et les instituts de sondage, à partir de 20 heures, à la fermeture du dernier bureau de vote. Le ministère communique les résultats par commune au fil du dépouillement. La publication des résultats au Journal officiel indiquera la reprise de la campagne.
24 avril 2022 : second tour de l’élection présidentielle
Le second tour du scrutin se tiendra le dimanche 24 avril, ou – comme pour le premier tour – la veille, dans certains territoires d’outre-mer.
Les estimations seront communiquées dans la soirée par les médias et les résultats partiels seront publiés au fil du dépouillement par le ministère de l’intérieur, avant une proclamation définitive.
13 mai 2022 au plus tard : passation de pouvoirs
La prise de fonction du président nouvellement élu doit avoir lieu au plus tard le dernier jour du mandat du président sortant, soit le 13 mai. Le président du Conseil constitutionnel procédera alors à ce moment-là à la lecture solennelle des résultats.
24 juin 2022 au plus tard : dépôt des comptes de campagne
Les comptes de campagne clôturés doivent être remis au Conseil constitutionnel, qui dispose de six mois pour en vérifier la validité et déterminer le montant à rembourser aux candidats. Il dépend des résultats obtenus par les candidats : 47,5 % du plafond de dépenses pour ceux qui ont obtenu plus de 5 % des suffrages exprimés au premier tour et seulement 4,75 % de ce plafond pour les autres.
Romain Imbach
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Le Monde
Quand Eric Zemmour tentait de manipuler l’auteur de la loi de 1972 sur le racisme
L’ancien député gaulliste Alain Terrenoire, auteur de la loi dite « Pleven », est plus que jamais convaincu de l’utilité de son texte et s’agace de la version qu’en donne le polémiste.
Alain Terrenoire est un homme à ce point courtois qu’il s’interdit la moindre manifestation d’agacement, mais là, Eric Zemmour a exagéré, et le monsieur de 80 ans a haussé un sourcil. Gaulliste de gauche, élu député en 1967 à 25 ans, il est le véritable auteur de la loi dite « Pleven » de 1972 contre le racisme, et Eric Zemmour, à trois reprises, a assuré que le vieux monsieur regrettait que sa loi ait été « dévoyée » par « les juges de gauche ». En réalité, Alain Terrenoire ne regrette rien du tout, comprend fort bien que le candidat à la présidentielle, condamné à trois reprises sur le fondement de sa loi, veuille l’abolir, et s’émeut qu’un 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, et à la veille du 50e anniversaire de sa loi, Eric Zemmour cherche encore à se servir de lui.
« Il voulait savoir pourquoi quelqu’un de droite, qui se réclamait de De Gaulle, avait pu pondre une aussi mauvaise loi, raconte Alain Terrenoire. On s’est vus une première fois dans un café, en 2016. » Eric Zemmour est alors fréquemment assigné en justice, a été condamné une première fois le 18 février 2011 pour « provocation à la haine raciale », et se plaint que « ça lui coûte cher » financièrement. « J’ai été courtois, c’est normal, dit l’ancien député. Il était journaliste au Figaro, c’est très honorable. On le voyait dans les débats à la télévision. Parfois, ce qu’il disait ne me déplaisait pas à 100 %. J’ai peut-être eu tort de le lui dire, d’ailleurs. »
Eric Zemmour condamné pour la troisième fois par la justiceLes deux hommes échangent des e-mails, Eric Zemmour veut en savoir plus, Alain Terrenoire finit par l’inviter à déjeuner chez lui, et lui explique longuement la genèse de sa fameuse loi. Au début des années 1970, les incidents racistes se multiplient, alors que les décrets-lois Marchandeau contre le racisme de 1939, abrogés par Vichy et remis en vigueur en 1944, étaient à peu près inopérants.
Au printemps 1971, la France finit par ratifier la convention de l’ONU contre les discriminations raciales de 1965. Jacques Chaban-Delmas est alors premier ministre, le jeune Terrenoire s’entend fort bien avec lui, et les deux hommes estiment qu’il est temps d’avoir une vraie législation antiraciste. Alain Terrenoire a de qui tenir : son grand-père, Francisque Gay, bataillait avant guerre dans son journal, L’Aube, contre l’antisémitisme, Franco, Salazar, Mussolini et Hitler ; son père, Louis Terrenoire, a été secrétaire du Conseil national de la Résistance et ministre du général de Gaulle.
« Il n’est pas de bonne foi »
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Le Monde
Pourquoi la suppression de la redevance menace l’indépendance de l’audiovisuel public
La proposition du candidat Emmanuel Macron obligerait l’Etat à financer directement les médias concernés, qui craignent un interventionnisme plus marqué.
Analyse. En dévoilant les grandes lignes de son programme jeudi 17 mars, Emmanuel Macron s’est livré à un plaidoyer pour l’information : « Les crises que nous vivons (…) montrent combien l’information, la fiction, la création forgent les esprits dans les sociétés démocratiques », a expliqué le président candidat, qui n’aurait d’autre souci que de « protéger l’information libre et indépendante ». Cette sortie tranche avec sa principale promesse concernant les médias, annoncée le 7 mars : supprimer au nom du « pouvoir d’achat » les 138 euros de redevance audiovisuelle acquittés par an par la plupart des foyers français. Cette somme finance France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde (RFI, France 24), l’INA et TV5 Monde. Depuis cette annonce, cinéastes, écrivains, producteurs dénoncent une mesure qu’ils considèrent comme une menace directe pour l’indépendance de l’audiovisuel public et le financement de la création.
Suppression de la redevance : « Privé d’un financement autonome et pérenne, l’audiovisuel public n’aura d’indépendance que le nom »Les conseillers du candidat Macron ne ménagent pas leur peine pour convaincre que le candidat est « très attaché au service public » et que celui-ci sera préservé. Il ne serait pas question de supprimer des chaînes ou de sabrer dans les coûts, assurent-ils. La suppression de la redevance apparaît donc comme un « tour de passe-passe », précise un haut fonctionnaire. Car si la recette disparaît, la dépense – la redevance rapporte 3,2 milliards d’euros par an – subsiste. Il reviendra toujours au contribuable de mettre la main à la poche.
Cette mesure est une vraie surprise : les différents ministres de la culture planchaient sur la réforme de la redevance depuis que la suppression de la taxe d’habitation, sur laquelle elle est collectée, a été décidée. Alors que la redevance est assise sur la détention d’un téléviseur, fallait-il l’élargir aux écrans ? Alors que son montant est forfaitaire, ne serait-il pas judicieux de la rendre progressive ? Aucune de ces réflexions n’a abouti. Pas plus que son prédécesseur, Emmanuel Macron n’a souhaité réformer cette taxe impopulaire et mal comprise.
Les contraintes de Bercy
Le ministère des finances, qui rêvait de mettre la main sur l’audiovisuel public, n’a cessé de traîner des pieds, rendant inéluctable la disparition de la redevance, qui aura comme conséquence d’intégrer le budget de la télé et de la radio publiques au budget général. Bercy aura alors tout loisir de sabrer dans les dépenses, pilotant en fonction de ses contraintes globales. Dans l’équipe de campagne du président, on souffle l’idée d’une « loi de programmation pluriannuelle », comme il en existe dans la recherche ou l’armée, qui permettrait d’engager l’Etat sur plusieurs années. Mais si une telle loi donne une forme de solennité à la parole publique, elle n’a aucun caractère obligatoire.
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L'Humanité
Mots pour la paix
ÉvénementFabien Gay
La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.
Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.
Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.
Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.
Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.
Nous comptons sur vous.
Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.
Envoyez-nous vos messages pour la paix.
Vos mots pour la paix
17 mars 2022
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
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Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
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Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
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Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
16 mars 2022
« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
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Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
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Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
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À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
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« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
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Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
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Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
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Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
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Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
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Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
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La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
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Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
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Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
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Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
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J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
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Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
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De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
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Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
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Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
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Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
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J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
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HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
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Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
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Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
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Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
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La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
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Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
" Le 24 février, la guerre a éclaté ". Par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Monde
4 %, 5 %, voire 10 % ?
Tribune. L’inflation est-elle bientôt de retour ? Le contexte actuel de flambée mondiale des prix de l’énergie et des denrées alimentaires rend possible l’apparition prochaine d’une inflation structurelle supérieure à la cible habituelle de 2 % fixée par les banques centrales.
Les effets pervers attendus d’une remontée des taux aux Etats-Unis, dans la zone euro ou au Japon pour contrer l’inflation naissante sont connus : désendettement forcé, risques d’hémorragie de capitaux dans les pays émergents et handicap à la reprise économique consécutive aux plans de relance budgétaire.
Pourtant, deux alternatives à une politique de hausse des taux directeurs existent.
La première consiste à rehausser la cible d’inflation des banques centrales, tout en maintenant les taux nominaux actuels à des niveaux bas. Plutôt que s’engager dans une politique anti-inflationniste, c’est tout le contraire qu’il faudrait faire, afin de mettre durablement les économies sur une trajectoire où l’inflation structurelle soit plus élevée que ce qu’elle fut au cours des deux dernières décennies.
La cible doit-elle être remontée à 4 %, 5 %, voire 10 % ? Le chiffre mérite d’être discuté pour répondre aux deux urgences du moment : faire baisser les taux d’intérêt réels afin de stimuler l’investissement dans les secteurs porteurs de croissance à long terme (numérique et transition écologique), et réduire la valeur réelle des dettes privées et publiques.
« Empêcher les hausses de salaire ne fera qu’accroître l’inégalité de la charge inflationniste »La prochaine crise qui nous guette n’est pas l’excès d’inflation, mais une crise de surendettement. Dans la zone euro, la dette privée des ménages et des entreprises non financières dépasse 120 % du produit intérieur brut (PIB). Au Japon et aux Etats-Unis, elle est supérieure à 150 % du PIB. La dette publique de nombreux pays industrialisés évolue au-dessus de 100 % du PIB.
L’histoire nous a appris qu’une manière de liquider des montagnes de dettes est de combiner un peu d’inflation avec des taux d’intérêt nominaux bas. Cette stratégie a permis historiquement aux pays industrialisés de réduire leur endettement massif au sortir de la seconde guerre mondiale et d’engager leur économie sur les sentiers de croissance élevée des « trente glorieuses ».
Des effets redistributifs
La combinaison d’une inflation modérée et de taux d’intérêt bas aurait comme premier avantage de préserver la soutenabilité des dettes publiques en maintenant les taux d’intérêt réels au-dessous des taux de croissance. Cela atténuera les effets pervers des consolidations budgétaires à venir en évitant de trop peser sur une demande globale déjà atone.
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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
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Ennemi héréditaire
Tribune. En 2005, Robert Zoellick, alors secrétaire d’Etat adjoint américain, s’était interrogé : « La Chine pouvait-elle devenir un “acteur responsable” ? » A écouter les dirigeants chinois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, on peut douter que cette proposition advienne aujourd’hui comme certains optimistes l’appellent de leurs vœux.
Jour après jour, les porte-parole du régime colportent des contrevérités, relayées ensuite par les réseaux sociaux chinois. Ainsi, le 8 mars, le porte-parole du ministère des affaires étrangères laissait entendre que les Etats-Unis pourraient contrôler des « laboratoires biologiques dangereux » en Ukraine. Combien de temps Pékin pourra-t-il continuer d’accuser les Etats-Unis et l’OTAN d’avoir mis le feu aux poudres tout en prétendant respecter la souveraineté territoriale des pays – dont l’Ukraine ? Pour une grande puissance aspirant à la première place du podium, on fait mieux en termes de responsabilité.
« Pékin et Moscou se rejoignent sur un ressentiment viscéral envers les Etats-Unis et l’“Occident” »La relation entre Pékin et Moscou est « solide comme un roc », affirme le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi, surtout depuis la signature du « partenariat privilégié » le 4 février entre Xi Jinping et Vladimir Poutine. Une amitié « plus forte qu’une alliance », selon le numéro un chinois. La propagande prorusse étant établie de longue date, il est donc sans doute trop tard pour dénoncer l’horreur de l’agression. Les aficionados chinois de Vladimir Poutine comprendraient mal un tel revirement.
Alliés dans leur aversion à l’ennemi désormais héréditaire – les Etats-Unis, accusés d’être « unipolaires » au nom d’une « prétendue universalité » –, les deux autocrates pratiquent l’un et l’autre l’opportunisme pour mieux défendre leurs systèmes. A l’inverse de Woodrow Wilson, le président américain qui déclarait en 1917 vouloir « rendre le monde plus sûr pour la démocratie », Xi et Poutine veulent conforter leur pouvoir autoritaire sur la durée.
Des différences notables demeurent. En attaquant l’Ukraine, Poutine court après la reconquête d’une Russie tsariste introuvable. Depuis des années déjà, la Russie apparaît davantage comme une puissance « disruptive » quand la Chine de Xi vise la suprématie mondiale. Ce sont des puissances révisionnistes de types différents : la Russie détruit, cherche à infiltrer, à influencer les opinions publiques, soutient les régimes en rupture avec la communauté internationale (du syrien Bachar Al-Assad au biéolorusse Alexandre Loukachenko) opposés aux valeurs portées par les démocraties.
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Tribunes pour la paix en Ukraine
Le débatLes armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.
Une solidarité internationaliste concrète
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.
Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.
Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.
Regard depuis l’autre rive de la Russie
Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)
La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.
Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.
Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !
La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.
Faire de la paix une priorité politique
Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France
Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.
La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.
Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?
Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.
Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.
Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.
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A chaque crise son débat
Tribune. Les appels à une refondation démocratique se multiplient à l’occasion de la présidentielle qui vient. Tant il est vrai que les signaux d’une fatigue démocratique sont patents, interrogent analystes et élus, et amènent des colères parfois explosives. Bien sûr, nous pouvons compter sur les approches participatives pour constituer un précieux adjuvant à la démocratie représentative. Certainement, mais pas sans conditions.
Premièrement, nous manquons clairement d’une enceinte et de modèles de débat public en santé. Une consultation citoyenne sur la vaccination contre le Covid-19 vient d’avoir lieu. Nul n’en a parlé. Sujet mal posé, rythme incompatible avec l’urgence sanitaire, superpositions d’instances sur un même sujet ? Sans doute.
Santé : « Il est grand temps de renforcer la démocratie sanitaire dans chaque territoire »Reste que cette première régulation du débat public a fait flop. Au point de se demander si dans le domaine de la santé, il ne faut pas confier l’organisation de ce débat public à des autorités indépendantes, comme l’a montré l’approche récente du Conseil consultatif national d’éthique à l’occasion de la dernière révision de la loi de bioéthique. Au point aussi de s’interroger sur la constitution d’un cahier des charges spécifique au débat public en santé.
Car, depuis quarante ans, nous n’avons cessé d’inventer des modèles de débat à chaque crise sanitaire, alors que le débat public est un outil d’aide aux choix stratégiques dont les règles doivent être fixées par un cahier des charges applicable quel que soit le sujet. Peut-être faut-il d’ailleurs plusieurs modèles ? C’est à partir de ces clarifications que l’attente de renforcement démocratique en santé peut avoir lieu, comme y a invité la Haute Autorité de santé dans son rapport d’analyse prospective de 2018.
Ensuite, à l’autre bout de la chaîne démocratique, il nous faut construire une santé participative au quotidien. Avec les patients et les usagers. Car rien ne sert de mieux décider globalement si c’est pour mal faire en pratique, comme on vient de le voir avec les révélations contenues dans Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (Fayard).
La démocratie en santé, victime oubliée du Covid-19De ce point de vue, la promesse de la loi Kouchner de 2002 qui fait le lien entre « la qualité du système de santé et les droits des malades », c’est son intitulé, réclame d’être relancée. Sans nécessairement mobiliser l’outil législatif qui pourrait faire courir le risque de figer les évolutions de pratiques plutôt que de les permettre.
Si des efforts légaux doivent être retenus, c’est pour déléguer aux institutions sanitaires d’expertise la définition des bonnes pratiques participatives en santé. Il y a des initiatives remarquables en recherche interventionnelle ou en santé communautaire qui réclament d’être référencées, et actualisées régulièrement, sur des bases solides pour être démultipliées partout où c’est possible : dans les maisons de santé pluriprofessionnelles, dans les centres de santé, dans les établissements de soins ou d’accompagnement social et médico-social, dans les actions de santé des associations ou des opérateurs privés.
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Le Monde
Renforcer les moyens
Tribune. En mars 2020, les Français découvrent avec stupeur une crise sanitaire inédite. Confinés chez eux, ils applaudissent chaque soir les personnels hospitaliers. Nos hôpitaux ont fait face avec beaucoup d’inventivité et de dévouement à l’afflux des hospitalisations et aux multiples pénuries, à commencer par l’absence de stocks de masques de protection.
Si le Ségur de la santé, en juin 2020, a concrétisé le « quoi qu’il en coûte » promis par le président de la République à l’issue de cette première vague, les attentes du personnel hospitalier sont encore très fortes sur plusieurs plans. Le système hospitalier, soumis depuis plus de quinze ans aux seuls impératifs de rentabilité et de restructuration, est aujourd’hui à bout de souffle.
Quel constat en 2022 ? Une gestion des activités et des ressources à flux tendus au prix d’une dégradation des conditions de travail ; une logique de regroupement des moyens et de polyvalence dictée par des impératifs de rentabilité au détriment du collectif de soins ; des rémunérations des soignants et des médecins peu attractives ; une diminution considérable de la capacité en lits en trente ans (soit cent mille lits), dont on perçoit aujourd’hui les conséquences en termes d’accès aux soins des populations éloignées des grands centres urbains ou défavorisées.
Les hospitaliers sont épuisés et désabusés. Un nombre significatif d’entre eux démissionne faute de perspectives, les jeunes professionnels délaissent l’hôpital public devenu peu attractif. La refondation de notre système hospitalier, si souvent évoquée en 2020, n’est plus mentionnée que marginalement dans la campagne présidentielle. Elle est pourtant indispensable.
Nous réclamons un véritable plan Marshall pour l’hôpital avec cinq grandes priorités :
– Il faut renforcer les moyens des hôpitaux.
Nous demandons un moratoire sur les fermetures de lits dès le début du prochain quinquennat afin qu’une concertation puisse être engagée à l’échelle des régions pour définir dans une perspective pluriannuelle les besoins en lits en fonction des données démographiques et épidémiologiques, de l’évolution des prises en charges et des effectifs nécessaires. Il faut créer sur 2022 et 2023 cinquante mille postes de soignants dans les établissements en tension et engager, dès à présent, les mesures indispensables pour revaloriser les métiers du soin.
Hôpital : « Ce fut une erreur d’avoir pensé que le marché pouvait réguler l’offre de soins »– Il faut réformer le mode d’allocation des ressources et renforcer l’expertise des agences régionales de santé (ARS).
La tarification à l’activité (T2A) mise en place depuis 2004 sur la base de coûts standards est conjuguée avec un objectif national de dépenses hospitalières fixé par les pouvoirs publics en dessous de l’évolution des coûts réels. Les ajustements nécessaires pour tenir dans cette enveloppe n’ont été obtenus que par la pression sur les effectifs, la stagnation des salaires réels et l’intensification du travail.
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L'Humanité
La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure
TribuneNedim GÜRSELNedim Gürsel Écrivain
Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.
Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.
« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »
Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.
Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.
« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »
Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.
le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Nous sommes du côté des jeunes et des peuples
Le débatLéon Deffontaines Secrétaire général du MJCF Jeanne Péchon Secrétaire nationale de l’UEC
En agressant l’Ukraine, Vladimir Poutine a précipité l’Europe dans une escalade militaire périlleuse. Cet acte transgresse la souveraineté territoriale d’un pays et d’un peuple. Sous les bombardements, des centaines de milliers de civils sont contraints de se terrer ou de fuir leur pays.
La surenchère guerrière de l’Union européenne est, quant à elle, inquiétante. L’envoi d’armes en plein cœur d’un conflit peut entraîner sa généralisation à l’ensemble du continent et du monde. La seule position tenable est celle de la paix, rien que la paix et uniquement la paix. Tous les défenseurs d’une position va-t-en-guerre sont irresponsables. Seule la recherche d’une solution politique et diplomatique, en dehors de l’Otan et sous l’égide de l’ONU, pourra garantir la paix. Nous devons réclamer un nouveau traité de sécurité collective en Europe, incluant la Russie. Pour cela, il est essentiel de travailler dans un cadre multilatéral aux Nations unies.
La France doit tout faire pour que soit organisé un grand sommet européen, en toute indépendance des États-Unis, afin de mettre tous les pays d’Europe – y compris la Russie, la Biélorussie et, bien évidemment, l’Ukraine – autour de la table des négociations. Un cessez-le-feu doit être la garantie préalable à toutes ces négociations.
Nous sommes du côté du peuple ukrainien et de tous ces jeunes qui voient leur avenir broyé par les volontés belliqueuses de Vladimir Poutine. Les premières victimes des guerres sont les peuples eux-mêmes.
Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Monde
Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine
Alors que la dynamique économique montrait des signaux positifs début 2022, le retour du confinement dans les villes les plus riches du pays fait craindre une nouvelle année difficile.
Alors qu’elle a connu une fin de 2021 tendue, la Chine espérait sortir de son marasme économique, avec une épidémie de Covid-19 sous contrôle (malgré la tenue des Jeux olympiques d’hiver en février 2022), une lueur d’espoir sur le marché de l’immobilier et une consommation qui semblait repartir. Cependant, deux mois après l’apparition des premiers cas du variant Omicron dans le pays, les foyers d’infection se multiplient.
La Chine se prépare à une croissance plus faibleAinsi, la moyenne est passée de 399 cas le vendredi 4 mars à 2 231 le lundi 14 mars, avec un pic à plus de 5 000 ce jour-là. La province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord, qui enregistre la majorité des contaminations, a été mise sous cloche, mais, au total, 28 provinces sur 31 sont touchées. Pour la première fois, la troisième ville du pays, Shenzhen, a aussi imposé un confinement à sa population, tandis que Shanghaï voit des quartiers entiers se fermer.
Au lendemain du confinement de Shenzhen, lundi et mardi, les places boursières nationales ont subi l’une de leurs pires chutes depuis 2008 : en deux jours, la Bourse de Shanghaï a dégringolé de 7,55 % et celle de Hongkong, de 10,69 %. Pire, l’indice regroupant les acteurs des technologies à Hongkong, dont les poids lourds du numérique Alibaba, Tencent et Meituan, s’est effondré de 18 %. Face à cette débandade, les autorités se sont voulues rassurantes. Mercredi, le vice-premier ministre, Liu He, considéré comme l’artisan de la politique économique chinoise, a abordé point par point les principaux sujets d’inquiétude des investisseurs, s’engageant à « soutenir l’économie ».
Evergrande, le géant immobilier au bord de la faillite, fait trembler l’économie de la ChineEn ce qui concerne l’immobilier, il a indiqué qu’un projet de taxe foncière ne verrait pas le jour en 2022, et promis « des plans afin de prévenir et de désamorcer les risques ». Cela a suffi à faire remonter de 10 % l’action du promoteur Evergrande, en cessation de paiement. Liu He a de surcroît affirmé que la régulation des plates-formes numériques, qui, depuis plus d’un an, sont visées par une série de règles et d’audits, serait désormais effectuée de manière « prévisible, transparente et standardisée ».
Volatilité des Bourses
Enfin, alors que les entreprises chinoises sont menacées d’expulsion des Bourses américaines, et qu’elles opèrent sous la pression du régulateur pour des questions de sécurité des données, il a assuré que « le gouvernement [continuerait] de soutenir divers types d’entreprise dans leur cotation à l’étranger ». Résultat, l’indice Hang Seng a grimpé de 9,08 %, et le sous-indice technologique de la Bourse de Hongkong a progressé de plus de 20 %, un record absolu. Alibaba, Tencent et NetEase ont augmenté d’environ 20 %, tandis que JD.com et Meituan ont crû de plus d’un tiers.
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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale
Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale Le Monde
Covid-19 : la Chine dit avoir enregistré ses deux premiers morts depuis plus d’un an
Le président Xi Jinping a assuré jeudi que le gouvernement « s’en tient » à la stratégie dite « zéro Covid », selon la télévision publique.
La Chine, qui subit sa plus grande recrudescence de coronavirus depuis le début de la pandémie, a dit avoir enregistré ses deux premiers morts du Covid-19 depuis plus d’un an, samedi 19 mars. Ces deux décès, officialisés par la Commission nationale de la santé, sont survenus dans la province de Jilin au nord-est du pays. Dans le même temps, le pays a enregistré samedi 4 051 nouvelles infections.
Le pays, où les premiers cas de coronavirus sont apparus à la fin de 2019, a ensuite gardé l’épidémie sous contrôle grâce à un contrôle strict des frontières, de longues quarantaines et des confinements ciblés.
Mais le variant Omicron, hautement contagieux, est venu menacer cette stratégie, obligeant les autorités à confiner des villes comme le centre technologique Shenzhen et ses 17,5 millions d’habitants dans le sud de la Chine. La deuxième économie du monde, qui enregistrait moins de 100 cas par jour il y a encore trois semaines, annonce plus d’un millier de nouvelles infections quotidiennes depuis une semaine.
Covid-19 : malgré le confinement de millions d’habitants, la Chine voit encore le nombre de contaminations augmenterStratégie « zéro Covid » inchangée
Le président Xi Jinping a assuré jeudi que le gouvernement « s’en tient » à la stratégie dite « zéro Covid », selon la télévision publique. « Nous devons toujours mettre au premier plan les gens et leur vie, nous en tenir (…) à la politique du zéro Covid, et enrayer au plus vite la propagation de l’épidémie », a-t-il ordonné.
Des dizaines de millions de personnes sont actuellement confinées chez elles à travers le pays, et les autorités se sont efforcées de libérer des lits d’hôpitaux, craignant que l’épidémie ne mette le système de santé sous grande tension.
Pékin a fait de son faible taux de mortalité un argument politique, assurant que cela démontrait la puissance de son modèle de gouvernance. La province de Jilin, qui a rapporté des milliers de cas la semaine passée, a construit huit hôpitaux temporaires et deux centres de quarantaine pour gérer l’épidémie.
Hongkong, région chinoise semi-autonome, subit aussi la vague de coronavirus la plus importante depuis le début de la pandémie, enregistrant plus de 200 décès chaque jour, soit plus de 5 000 depuis le début de l’année.
Covid-19 : l’ombre du variant Omicron complique la reprise en Chine Le Monde avec AFP
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Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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Adeptes du cocooning ou avides de sorties : comment les Français ont modifié leurs pratiques culturelles après deux années de Covid-19
Sandrine BlanchardPublié le 19 mars 2022 à 07h00 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 20h44
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TémoignagesLes confinements et contraintes sanitaires imposés par la pandémie ont changé les habitudes de sortie des Français, comme l’illustrent des témoignages recueillis grâce à un appel sur « Lemonde.fr ».
Fin des jauges, du masque et du passe vaccinal… les conditions d’accès aux lieux culturels ont enfin retrouvé leur normalité. Mais dans quel état d’esprit est le public après ces très longs mois de contraintes sanitaires et de fermeture des cinémas, musées, salles de spectacle, relégués durant la pandémie de Covid-19 au rang de secteurs « non essentiels » ? Le ministère de la culture devait réaliser une nouvelle étude cet hiver sur l’évolution du comportement des Français en matière de sorties culturelles. Les résultats, initialement annoncés pour février, n’ont toujours pas été rendus publics et ont peu de chance de l’être avant l’élection présidentielle. Alors que les professionnels de la culture tentent de relancer l’activité de leurs établissements, tout se passe comme si la Rue de Valois voulait éviter de leur casser le moral avec d’éventuels mauvais chiffres de fréquentation.
Il faut dire que les conclusions de la première enquête, réalisée début septembre 2021 et publiée le 27 octobre, avaient donné des sueurs froides aux responsables des lieux culturels. Depuis la réouverture et la mise en place du passe sanitaire, seulement 51 % des personnes allant au cinéma habituellement au moins une fois par an étaient retournées en salle, 40 % des familiers des musées avaient repris le chemin des expositions, seulement 27 % des amateurs de musique avaient assisté à un concert et les amoureux des planches n’étaient que 25 % à revenir au théâtre.
Le difficile retour à une vie culturelle normaleQu’en est-il aujourd’hui ? Pour tenter de mieux appréhender les traces laissées par la crise sanitaire dans l’évolution des pratiques culturelles, Le Monde a lancé, le 20 février sur son site, un appel à témoignages. Le retour d’une centaine d’internautes dresse une photographie nuancée des changements engendrés postconfinement. Quatre profils se dessinent : il y a ceux qui n’ont pas retrouvé l’envie de sortir, ceux qui ont modifié leurs habitudes sous l’effet de la découverte des plates-formes de streaming, ceux qui ressortent mais autrement (sans s’abonner pour plusieurs spectacles par exemple) et ceux qui ont repris le chemin des lieux culturels avec frénésie comme pour effacer un sevrage imposé. Surtout, la fin du passe vaccinal et du port du masque, effective depuis le 14 mars, laisse entrevoir l’espoir de redonner un coup de fouet à la fréquentation. Car ils sont nombreux à témoigner que les contraintes édictées en mai 2021, lors de la réouverture des établissements, les avaient fait fuir.
Ceux qui attendaient la fin du masque et du passe
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L'Humanité
A VOTÉ #5: Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?
VidéoLa campagne de Valérie Pécresse, la candidate des Républicains, s’enlise. Meetings critiqués, sondages en chute libre, soutiens qui se désistent pour rejoindre la concurrence… Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce phénomène, et en interroge les conséquences pour les Républicains et pour la droite dans cette vidéo.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Le Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, « nous vivions notre vie normalement mais ils nous l’ont volée, en appelant ça la libération »
En raison des bombardements, Sasha Anisimova, illustratrice ukrainienne, a dû trouver refuge à Tcherkassy, au centre du pays. Elle dessine aujourd’hui les « vies volées » de ses compatriotes sur des photos de sa ville, dévastée.
Sasha Anisimova, 30 ans, a toujours vécu à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. C’est sa ville natale, elle y est très attachée, et jamais elle n’aurait imaginé en partir. « Kharkiv est belle, agréable à vivre et pas trop grande, donc on tombe toujours sur des amis au détour d’une rue », confie-t-elle au Monde par téléphone. Cette illustratrice ukrainienne parle de sa ville au présent, comme lorsqu’on a perdu un être cher et qu’on ne s’y résout pas. Elle sait pourtant bien que le Kharkiv qu’elle a connu n’existe plus.
Sasha est partie en catastrophe après le début de l’offensive russe, le 24 février. « Je me souviens parfaitement de cette terrible nuit et du bruit horrible des bombes. » La jeune femme a emporté quelques vêtements à la hâte – un jean, quatre chaussettes dépareillées – et a pris la route avec son compagnon et son chien.
Elle a trouvé refuge à Tcherkassy, au centre de l’Ukraine. « Plus aucun lieu n’est sûr dans le pays. Ici aussi on entend des sirènes, mais au moins il n’y a pas de bombardements. » Chaque matin, elle se réveille engourdie, avec l’espoir d’avoir fait un mauvais rêve. « Puis je me rue sur les informations et je vois qu’ils détruisent ma ville. »
Guerre en Ukraine : avec les volontaires de la défense territoriale, une armée de civils« On pleure beaucoup »
Sur les photos et vidéos, elle reconnaît, parmi les ruines, les immeubles devant lesquels elle passait tous les jours, ses cafés préférés, les rues qu’elle aimait arpenter. « On pleure beaucoup. A chaque fois qu’un bombardement tombe dans un quartier que je connais, j’appelle mes amis pour vérifier qu’ils sont en vie. » Sasha a réussi à faire sortir de Kharkiv sa grand-mère, malade, mais son meilleur ami, lui, est resté. Le jeune homme lui envoie régulièrement des photos de la ville, dévastée par les bombardements incessants. « Quand je les regarde, je n’arrive pas à y croire. C’est très dur. »
Les deux premières semaines de la guerre, il lui était impossible de dormir, d’avaler quoi que ce soit et de dessiner. « Tu te réveilles à chaque bruit. Aujourd’hui encore, c’est difficile. Mais je recommence à manger », raconte-t-elle. L’envie de reprendre ses crayons est revenue elle aussi, en voyant l’une des photos envoyées par son ami, justement : celle d’un immeuble qu’elle connaît bien, à quelques pas de chez elle, désormais détruit. L’illustratrice a regardé les appartements éventrés et imaginé le quotidien de ceux qui vivaient là. « Je me suis souvenu combien notre vie était douce, avant, et je suis partie sur cette idée. » Lentement, minutieusement, elle a alors dessiné la silhouette de ces hommes, ces femmes et ces enfants dont la vie a été arrachée.
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VIDÉO. « Plus de salaires, moins de précaires! », manifestation pour le pouvoir d'achat à Paris
VidéoÀ moins d’un mois de la présidentielle, des milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 17 mars à l’appel d’une intersyndicale, revendiquant des propositions fortes et concrètes en faveur du pouvoir d’achat des Français.
Les questions des salaires et du pouvoir d’achat doivent être au coeur de la campagne présidentielle, martèlent les syndicats. Des milliers de manifestants ont battu le pavé ce jeudi dans « plus de 150 points de rassemblement », à l’appel d’une intersyndicale regroupant CGT, FSU, Solidaires, Unsa et plusieurs organisations lycéennes.
Alors que l’inflation poursuit son ascension (+3,6% en un an selon l'Insee) et que la guerre en Ukraine menace de peser sur ses chiffres futurs, le pouvoir d’achat cristallise les inquiétudes des manifestants.
Un pouvoir d'achat bloqué depuis des années
« On ne sort plus, il n’y a plus de cinéma, plus de restos, plus de sorties annexes, et pour les enfants, cela signifie également moins d’activités extra-scolaires », déplore Émilie Thevenet-Kayser, enseignante en SEGPA qui défile aux couleurs de l’UNSA. « J’ai 4 enfants, et financièrement, c’est impossible de tous les inscrire à une activité. Cette année, ils ne font rien » regrette-t-elle, faisant écho au pouvoir d’achat « bloqué » des enseignants depuis 2010, sur lequel le léger dégel de 2017 n’a pas eu de réelle incidence.
Émilie Thevenet-Kayser et ses collègues sont descendus dans la rue car ils ne croient pas à la dernière promesse d’Emmanuel Macron, annoncée à moins d’un mois des présidentielles: dégeler ce fameux point d’indice des fonctionnaires avant l’été. « Ce n’est qu’une promesse électorale » analyse-t-elle, face à cette annonce floue et incertaine. « Nous voulons des vraies mesures, actées », et qui passent par des augmentations salariales significatives.
Ces revendications sont également portées par la CGT. Dans les colonnes de l’Humanité, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT insiste : « La seule solution contre la vie chère, c’est l’augmentation des salaires et des pensions », accompagnée d'une baisse de la TVA sur les produits pétroliers et énergétiques.
« Pas de salaire inférieur à 1 700 euros »
Pour Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires pour la fonction publique, il est d’autant plus impératif d’agir que le conflit ukrainien accentue « l’urgence salariale » des derniers mois. « Cela se voit notamment avec les gens qui ont des difficultés à se chauffer, ou encore avec les prix des denrées alimentaires qui augmentent », développe-t-elle.
Alors que le gouvernement a annoncé, quelques jours auparavant, une réduction de 15 centimes par litre de carburant à partir du 1 er avril, Gaëlle Martinez affiche sa grande déception: « Pour nous, ce sont que des « mesurettes », qui ne répondent absolument pas aux besoins de la population », reproche-t-elle au gouvernement. Du côté des contre-propositions, Solidaires revendique, par exemple, qu’aucun salaire ne soit inférieur à 1 700 par mois, ainsi qu’une augmentation de 400 euros des salaires dès maintenant.
Parmi les manifestants, tous dénoncent le discours porté par la droite et l’extrême-droite, proposant de baisser les cotisations sociales afin d’augmenter artificiellement le montant des salaires, tout en appauvrissant, mécaniquement, les caisses de l’État et les services publics.
Le Monde
Avec l’interdiction de Facebook et Instagram, Moscou poursuit sa reprise en main de l’information
Les deux réseaux sociaux, déclarés « extrémistes », voient leurs activités interdites en Russie.
La Russie a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les réseaux sociaux étrangers et pour le contrôle de l’information. Facebook et Instagram, deux des réseaux les plus populaires de Russie, ont été déclarés « extrémistes » par un tribunal moscovite, lundi 21 mars, et leur activité interdite dans le pays.
Ces deux réseaux, ainsi que Twitter, avaient déjà été bloqués après le démarrage de « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine, le 24 février. Seul le recours à un réseau virtuel privé (VPN) permet encore d’y accéder, mais les autorités russes mènent aussi la chasse à ce type de services.
Désormais, toute activité commerciale de Meta (la société mère de Facebook) et Instagram est interdite. Les médias russes devront y faire référence en précisant qu’il s’agit d’« organisations extrémistes interdites en Russie » et auront interdiction de montrer leur logo.
Vladimir Poutine veut « purifier » la société russeSelon le bureau du procureur, les Russes qui disposent déjà d’un compte ne seront pas visés par des poursuites, mais plusieurs avocats estiment que cette promesse peut être facilement rompue. L’application de messagerie WhatsApp, elle aussi détenue par Meta, est épargnée, les juges ayant considéré qu’il ne s’agissait pas d’un réseau public.
Cette nouvelle offensive de la justice est intervenue après que, le 10 mars, Meta a temporairement autorisé la publication depuis l’Ukraine de messages violents contre les « envahisseurs russes ».
Prétextes
Dans le passé, des prétextes ont souvent été utilisés pour bloquer ou ralentir des réseaux sociaux : s’agissant de Twitter, les autorités russes avaient mis en avant, au printemps 2021, des appels au suicide ou la promotion de la drogue, alors qu’elles exigeaient en réalité de l’entreprise qu’elle supprime des messages relatifs à Alexeï Navalny, opposant emprisonné lui aussi déclaré « extrémiste ».
Ici, c’est bien le contrôle de l’information sur son « opération spéciale » en Ukraine que vise Moscou. Les derniers médias indépendants ont ainsi été fermés ou contraints de s’autodissoudre aux premiers jours de l’opération. Des lois ad hoc ont été adoptées en urgence, sur la « discréditation » des forces armées ou la diffusion de « fausses informations » sur leur action, crime passible de jusqu’à quinze ans de prison.
Conflit en Ukraine : les Russes veulent-ils savoir ?Des premières poursuites ont déjà été lancées pour ces faits, précisément pour des posts sur les réseaux sociaux. Certaines de ces poursuites ont été déclenchées contre des militants identifiés comme hostiles au pouvoir, pour un simple logo « Non à la guerre ».
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Le Monde
Covid-19 : Hongkong assouplit les mesures de contrôle en pleine cinquième vague
Après des mois de lutte erratique contre l’épidémie, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, répond aux inquiétudes des milieux d’affaires face à un risque d’isolement.
Nouveau changement de cap à Hongkong dans la lutte contre le Covid-19 : lundi 21 mars, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, a annoncé la levée de l’interdiction des vols en provenance de neuf pays (dont la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis) et la diminution de la durée de la quarantaine obligatoire à l’hôtel pour les arrivants, qui passera de quatorze à sept jours, à partir du 1er avril. Carrie Lam a également « suspendu » la grande opération de dépistage universel obligatoire. C’était pourtant la mesure-phare de son vaste plan de lutte contre la cinquième vague de l’épidémie, rendu public le 22 février, à la suite des sommations très directes du président chinois, Xi Jinping, une semaine plus tôt, l’intimant de contrôler l’épidémie et d’assumer la responsabilité de cette crise.
Le chaos s’installe à Hongkong, submergé par une cinquième vague de Covid-19Ce nouveau coup de barre dans la gestion erratique de la crise arrive à un moment étrange, puisque Hongkong est encore en pleine cinquième vague, d’une virulence nettement supérieure aux quatre précédentes. Quant à la Chine, qui avait réussi à s’isoler du virus en imposant une stratégie zéro Covid, elle semble, à son tour, faire face à une invasion incontrôlable du variant Omicron. « Si quelqu’un est attaché au statut de centre financier international de Hongkong, c’est bien moi », a déclaré Carrie Lam, semblant avoir soudain compris qu’à force d’isoler Hongkong, elle risquait de lui faire perdre son atout principal, tant aux yeux du monde qu’aux yeux de la Chine, celui de troisième centre financier de la planète.
Même si l’on est encore loin d’une réouverture complète des frontières (seules les personnes ayant le statut de résident sont autorisées à revenir à Hongkong), ces mesures ont été bien accueillies par les milieux d’affaires, de la finance et les communautés diplomatiques et expatriées qui les réclamaient désespérément depuis des mois, voire des années.
« Manque d’humilité »
Il faut dire que les critiques contre le gouvernement montaient désormais de partout, et non plus seulement des journaux pro-Pékin, qui servent de porte-voix au mécontentement du gouvernement central chinois. « Au cœur de cette crise se trouve un problème de leadership. Plus spécifiquement un manque d’humilité et un excès de confiance en soi injustifié de certains de nos dirigeants », écrivait ainsi, dans le quotidien anglophone South China Morning Post du 17 mars, Ronnie Chan, l’un des grands propriétaires fonciers de Hongkong. La pique visait explicitement Carrie Lam. Plusieurs lettres ouvertes cinglantes adressées à la cheffe de l’exécutif ont circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse, quand bien même les principaux médias d’opposition n’existent plus.
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L'Humanité
En 2022, l'Humanité prend un nouvel élan !
En 2022, l’Humanité transforme son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et salue la grande chaîne humaine de tou.tes les professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.
Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.
Découvrez ces nouvelles formules...
- En lisant le dossier de presse : il est ici en PDF.
- La une du 1er Humanité magazine (20>26 janvier 2022) est à télécharger ici.
- La une du 2e Humanité magazine (27 janvier > 2 février 2022) est ici.
- La une du 3e Humanité magazine (3 > 9 février 2022) est ici.
- Les affiches de la campagne de lancement (en PDF) ICI et LÀ.
- Ces affiches sont aussi très belles en noir & blanc ! Elles sont téléchargeables (en PDF) ICI et LÀ.
- Nous vous proposons également cette déclinaison de la campagne, avec 5 visuels différents, à utiliser par exemple sur les réseaux sociaux : le premier (format bandeau bleu), le deuxième (format bandeau rouge ci-dessous), le troisième (format bandeau bleu), le quatrième (format A4 rouge) et le cinquième (format A4 bleu).
Pour plus d'informations :
écrivez-nous !
Ils parlent des nouvelles formules de l'Humanité
L'Humanité
VIDÉO. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
VidéoÀ l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, les Amis de l’Humanité ont organisé un débat réunissant historiens, journalistes et spécialistes, disponible en intégralité dans cette vidéo.
Ce débat a réuni Pierre Audin, fils de Maurice et Josette Audin, l’historien Gilles Manceron et Charles Silvestre, l’ancien rédacteur en chef adjoint de l’Humanité et coordinateur de l’« appel des douze », tous trois co-auteurs de l’ouvrage « La vérité est en marche, rien ne l’arrêtera ».
Autour de ces auteurs, le débat proposé par les Amis de l’Humanité - animé par la journaliste Latifa Madani et introduit par Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l'Humanité et secrétaire national des Amis de l'Humanité - a également accueilli Florence Beaugé, ancienne journaliste au Monde, et l’historien Benjamin Stora, auteur du rapport « Mémoire et vérité ».
Retrouvez en ligne et dans les kiosques le hors-série spécial de l’Humanité sur les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie: France Algérie 1962/2022 - Mémoires à vif, composé de 100 pages de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, de textes inédits d’écrivains et de poètes, de témoignages, de reportages et d’archives, accompagnés d’une riche iconographie.
Le Monde
Guerre en Ukraine : jeu de cache-cache géant entre les oligarques russes et les autorités européennes
Les oligarques russes sous sanction, usant de discrétion, recourent à de nombreux stratagèmes pour mettre une distance de façade entre eux et les avoirs qu’ils détiennent. Ces artifices compliquent la traque des actifs par les autorités financières internationales.
Les images des méga-yachts immobilisés à La Ciotat, dans les ports d’Hambourg ou de Barcelone et le long des côtes italiennes, tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Comme autant de symboles de la traque aux avoirs des oligarques russes proches du Kremlin, lancée par l’Europe et les Etats-Unis, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février. Pourtant, le travail des autorités pour identifier l’ensemble des biens (comptes en banque, villas, yachts, jets privés…) détenus par les 877 hommes d’affaires et politiciens visés par les sanctions de l’Union européenne (UE), afin de les geler et d’assécher les ressources de leurs propriétaires, n’en est qu’à ses débuts.
Surtout, la tâche s’annonce ardue, car de nombreuses chausse-trapes se dressent sur la piste des oligarques : sociétés-écrans créées dans des paradis fiscaux, montages financiers opaques, bénéficiaires factices recensés dans les registres du commerce… Des bataillons d’avocats ont été recrutés, pour couper le lien, ou le brouiller, entre ces milliardaires, qui doivent leur fortune à la privatisation de pans entiers de l’économie lors du démantèlement de l’URSS, et leurs biens. Or les Etats européens le savent : les investissements des oligarques russes en Europe sont colossaux. Ils se comptent en dizaines de milliards d’euros.
Guerre en Ukraine : Chelsea veut bouter les oligarques hors de leurs demeuresC’est dans ce contexte qu’un groupe de journalistes piloté par le consortium d’investigation Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) et le quotidien britannique The Guardian, auquel se sont joints Le Monde et vingt-deux autres médias internationaux, a entrepris d’enquêter sur les avoirs de ces oligarques, dont une part très importante est détenue hors de Russie. Le fruit de ce recensement est publié dans un moteur de recherche accessible au public, baptisé Russian Asset Tracker (Outil de suivi des actifs russes). Il s’agit de savoir quels pays d’Europe, d’Amérique ou d’ailleurs abritent les richesses de ces proches de Vladimir Poutine – ceux qui ont contribué jusqu’ici à le maintenir au pouvoir, politiquement ou financièrement.
Le projet ayant été lancé quelques jours avant l’invasion de l’Ukraine, les investigations se sont pour l’instant concentrées sur une liste des 35 proches du Kremlin établie en 2021 par l’opposant politique et activiste russe Alexeï Navalny – certains ont, depuis, été placés sous sanctions occidentales ; d’autres non. Ce Russian Asset Tracker, qui sera enrichi au fil du temps par l’OCCRP, offre un premier audit, inédit, de la fortune « offshore » de ces milliardaires.
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L'Humanité
VIDÉO. Guerre en Ukraine. L’action héroïque d’une journaliste en plein JT russe
VidéoEn Russie, dans un rare moment de protestation publique, la journaliste Marina Ovsyannikova a fait irruption lundi soir sur le plateau de la grande chaîne de télévision russe, Channel One, avec une pancarte critiquant l'offensive en Ukraine. « Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande. On vous ment ici », pouvait-on lire sur sa pancarte. La France est prête à lui offrir « une protection consulaire », a annoncé Emmanuel Macron mardi.
Moscovite de 44 ans et d’origine ukrainienne, Marina Ovsyannikova est une productrice de la chaîne d’État Channel One. Se sachant menacée après son acte, la journaliste avait pré-enregistrée une vidéo où elle explique son geste. Elle y déclare regretter d’avoir participé à propager « la propagande du Kremlin » en travaillant pour une média lié à l'État russe pendant plusieurs années.
Virale sur les réseaux sociaux
La vidéo de l'incident est devenue virale sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes saluant un « courage extraordinaire ». L'utilisation du mot « guerre » par des médias ou des particuliers pour décrire l'intervention russe en Ukraine est désormais passible de poursuites et de lourdes peines. Les autorités russes parlent elles, d'opération militaire spéciale ».
La protestataire a été arrêté et le Kremlin a dénoncé un acte de « hooliganisme ». Pour son action en direct au journal télévisé de Channel One, Marina Ovsyannikova risque 15 ans de prison car la nouvelle loi russe condamne fermement ce que le Kremlin considère comme une « atteinte à l’armée russe ».
Un exemple pour faire taire d'autres protestataires
« Il y a une forte probabilité que les autorités en fassent un exemple pour faire taire d'autres protestataires », a déclaré son avocat, Daniil Berman, soulignant qu'il n'a toujours pas pu rencontrer sa cliente, ni savoir où elle est détenue. Les autorités russes, pour l'heure, n'ont pas indiqué quels chefs d'inculpation pourraient viser Marina Ovsiannikova.Il s'agit d'une scène rarissime dans un pays où l'information est strictement contrôlée, d'autant plus depuis le début du conflit en Ukraine.
Un porte-parole du chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a salué le geste de Marina Ovsiannikova, devant la presse à Bruxelles, s'inquiétant qu'elle ait « disparu et que ses avocats ne soient plus autorisés à la contacter ».« La journaliste de télévision russe Marina Ovsiannikova a pris une position morale courageuse et osé s'opposer aux mensonges et à la propagande du Kremlin en direct sur une chaîne de télévision contrôlée par l'État, Pervy Kanal », a déclaré ce porte-parole, Peter Stano, qualifiant le patron de cette chaîne de « l'un des propagandistes en chef du régime ».
2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine
Le président français Emmanuel Macron a pour sa part affirmé que la France était prête à offrir une protection diplomatique à la journaliste russe. Plus de 2,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion, selon un décompte lundi de l'ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l'intérieur du pays.
Le Monde
Dubaï, sanctuaire des grandes fortunes russes
Depuis la mise en place des sanctions à l’égard de Moscou, l’émirat, qui affiche sa neutralité, voit affluer les membres de la haute société russe.
L’un des bons moyens de prendre le pouls de Dubaï, la tour de Babel de la péninsule Arabique, consiste à sonder les compagnies de relocalisation. Ces entreprises, qui orchestrent les migrations de l’élite globalisée, du transfert des meubles au visa des domestiques en passant par l’inscription des enfants à l’école et le bail de la villa, sont aux premières loges des mouvements qui occupent la cité-Etat du Golfe. Et, depuis quelques semaines, ce sismographe officieux donne à voir un nouveau phénomène, produit dérivé de la guerre en Ukraine : l’afflux des grandes fortunes russes.
« Dubaï a toujours été une destination d’investissement pour les riches, confie Audrey Delaitre, une juriste française chargée du développement chez SAM Relocation Group. Avant que la guerre n’éclate en Ukraine, on accompagnait des clients russes pour l’implantation de leurs sociétés ou l’identification d’opportunités de placements dans l’immobilier. La nouveauté depuis quelques semaines, c’est que les Russes viennent pour rester. Ils réinstallent toute leur vie à Dubaï, avec le transfert des avoirs, de la famille et de la nounou. »
Guerre en Ukraine : la délicate neutralité des pays du GolfeLa neutralité affichée par les Emirats arabes unis (EAU) vis-à-vis de l’offensive russe en Ukraine, illustrée par leur refus de se rallier aux sanctions adoptées par les Occidentaux, a envoyé à la Nomenklatura russe un message on ne peut plus clair : votre argent est en sécurité ici. Une garantie de tranquillité que Londres et Genève, deux autres lieux de villégiature très prisés de cette population, ne peuvent plus offrir, les autorités britanniques et helvètes ayant adopté les mesures punitives de l’Union européenne (UE).
Du coup, la très hospitalière principauté émiratie voit affluer les membres de la haute, voire de la très haute société russe. Et parmi eux, des oligarques, ces affairistes proches du président Vladimir Poutine, enrichis par le pillage des ressources nationales, dont les actifs sont menacés de saisie par les pays occidentaux.
« Pas forcément les oligarques »
« Le nombre de Russes qui nous approchent est en hausse de 30 % à 35 %, observe Owais Mehboob, un Indien du Cachemire, gestionnaire de portefeuilles immobiliers au sein du cabinet Apex, implanté lui aussi à Dubaï. Cela fait plusieurs mois qu’ils tirent le marché, mais depuis une semaine ça s’accélère nettement. La particularité, c’est que la plupart d’entre eux viennent non plus de Russie, comme avant la guerre, mais d’Europe. »
En attendant de trouver un appartement avec vue sur la mer ou, pour les plus opiniâtres, une villa en bord de plage, ces déplacés de luxe s’installent dans les palaces de l’émirat. « On a changé trois fois d’hôtel depuis que l’on est arrivé début mars, et à chaque fois 90 % de la clientèle était russe ou bien ukrainienne, raconte un ex-directeur de banque moscovite, qui tient à conserver l’anonymat. Dans le monde des affaires, parmi les avocats, banquiers et manageurs en lien avec l’international, beaucoup ont bougé à Dubaï. C’est la classe supérieure, pas forcément les oligarques. »
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L'Humanité
VIDÉO. Cirque d'Hiver. Meeting de Fabien Roussel : l'appel des militants à soutenir la paix en Ukraine
VidéoMultipliant bons mots et punchlines, le candidat à la présidentielle Fabien Roussel, a défendu jeudi à Paris, à un mois du premier tour de la présidentielle, l'urgence à obtenir un cessez le feu immédiat en Ukraine. Présent au meeting, l'Humanité a recueilli les réactions de militants et sympathisants au candidat communiste.
Devant quelques milliers de personnes dans la salle circulaire du Cirque d'hiver et devant un écran géant placé dehors, le candidat, veste bleue et chemise blanche, a appelé ses partisans à se "démultiplier", pour "faire connaître notre programme", dans une campagne sous morphine", en raison de la guerre et d'un candidat, le président Macron, "qui ne veut pas débattre".
L'objectif, au-delà de la victoire, a-t-il insisté, c'est surtout de devenir "la première force à gauche" pour les législatives à venir. A ce stade, Fabien Roussel, crédité de 5% dans les sondages, est troisième à gauche derrière Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot.
"On ne combat jamais rien en broyant du noir", a-t-il insisté dans son discours de plus d'une heure, défendant son programme des Jours heureux, dont le nom est inspiré du programme rédigé par le Conseil national de la Résistance. Il a d'ailleurs annoncé "la constitution d'un CNR du 21ème siècle, un Conseil national pour la république, dès la semaine prochaine", qui "rassemblera les forces qui s'engagent dans cette campagne".
Une gauche pour la paix
"Il montrera l'espoir d'une gauche au travail, d'une gauche pour la paix, d'une gauche pour la liberté", a-t-il expliqué, en évoquant longuement la guerre en Ukraine et appelant notamment à ce que les réfugiés ukrainiens "soient logés dans les superbes villas des oligarques russes" en Europe.
Il a appelé une nouvelle fois à "oser la paix", invitant les militants à crier "stop à la guerre", qu'il est venu lui-même hurler devant ceux restés à l'extérieur.
"Fabien Roussel réclame un cessez le feu en Ukraine, la protection des civils, une convention internationale pour garantir la paix, la sécurité alimentaire, il a une véritable lecture de paix et ça nous manque dans le paysage politique aujourd'hui", nous explique Mathieu, jeune étudiant en sociologie.
Des jerricans LVMH
"Les Français sont inquiets, ils voient la guerre à la télévision, et ils la voient aussi dans leur porte-feuille", a-t-il dit. "L'essence est devenu un produit de luxe, on va bientôt avoir des jerricans LVMH !"
"Je demande que les 27 pays de l'UE, réunis à Versailles, garantissent l'approvisionnement de nos pays en électricité, en gaz, en blé", a-t-il dit, appelant à ce "que pas un centime d'euros ne soient versé aux actionnaires en 2022".
"Comme on dit aux enfants, on ne joue pas avec les aliments", a-t-il insisté.
"Certains candidats parlent déjà de la retraite à 65 ans, certains vous prédisent un litre d'essence à 3 euros, certains vous demandent de baisser votre chauffage de 2 degrés (l'écologiste Sandrine Rousseau, ndlr), comme s'ils ne savaient pas qu'on avaient déjà dû baisser notre chauffage, à cause des factures", a-t-il aussi dénoncé.
Récent soutien de plusieurs formations de gauche
Fabien Roussel bénéficie du récent soutien de plusieurs formations de gauche : La Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de gauche, le Mouvement républicain et citoyen et la Nouvelle gauche socialiste, dont les représentants ont été chaleureusement applaudis.
"Au-delà la présidentielle, cette candidature, dessine les contours d'une gauche de combat qui sait où elle va", a déclaré Emmanuel Maurel (GRS), ex-PS et ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon.
Pour Bernard, un sympathisant parisien de 69 ans, qui a assisté au discours à l'extérieur, "avec Fabien Roussel, le parti est autonome. Il doit continuer jusqu'au bout, sinon il y aurait trop de déçus", assure-t-il, avouant "ne plus saquer" le candidat insoumis.
"Pourquoi ce ne serait pas l'inverse? nous on l'a fait deux fois le ralliement, ça suffit", abonde Catherine, militante depuis 1978, rappelant que le PCF s'était rallié à M. Mélenchon en 2012 et 2017. "Fabien Roussel a réveillé le PCF, c'est bien", estime-t-elle.
Le Monde
Election présidentielle 2022 : les « zones à faibles émissions » dans le collimateur de nombreux candidats
Dispositif central dans la lutte contre la pollution de l’air, les ZFE sont attaquées de toutes parts, au moment où les métropoles chargées de les mettre en œuvre se heurtent à de nombreux obstacles.
Les zones à faibles émissions, aussi connues par leur sigle ZFE, vont-elles survivre à la campagne présidentielle ? Pierre angulaire de la politique antipollution de l’air du gouvernement, les ZFE visent à interdire progressivement les voitures les plus anciennes des agglomérations sur la base des vignettes Crit’Air. Or, elles sont remises en cause, aussi bien à droite qu’à gauche. A l’extrême droite, on promet tout simplement de les supprimer. Dans son programme, Eric Zemmour (Reconquête !) affiche son intention de « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville en fonction du type de véhicule ». Au Rassemblement national, les ZFE sont comparées à des « zones de non droit » que Marine Le Pen promet de lever si elle est élue.
A l’autre bout du spectre politique, Fabien Roussel (PCF) dénonce la perspective d’une « bombe sociale ». Dans un tract imprimé à 2 millions d’exemplaires et glissé ces derniers jours sur le pare-brise des automobilistes, le candidat communiste alerte : « Une voiture sur quatre va être exclue des métropoles. » Une critique partagée par Jean-Luc Mélenchon. Eric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis) a précisé la position du candidat de la France insoumise, le 14 mars, devant les acteurs de la filière automobile : « Nous sommes pour mettre fin aux ZFE dans leur configuration actuelle, car ce dispositif est discriminatoire sur le plan social. »
La droite sénatoriale veut neutraliser les zones à faibles émissionsChez les Républicains, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, estime que « les ZFE (et l’interdiction du diesel) nous mènent vers les “gilets jaunes” puissance 10 ». Le conseiller de la candidate Valérie Pécresse plaide pour reporter leur déploiement après 2025, estimant que « les calendriers sont intenables pour une partie de nos concitoyens ».
Muscler les mesures d’accompagnement
En 2017, le candidat Macron promettait de « diviser par deux le nombre de jours de pollution ». Cinq ans plus tard, pas un mot sur la pollution de l’air dans son programme ni sur les ZFE, un dispositif pourtant porté par son gouvernement. Ce n’est pas une machine arrière, assure le député (LRM) du Rhône Jean-Luc Fugit, qui préside le Conseil national de l’air : « Il s’agit de s’intéresser à tout ce qui doit accompagner la mise en place des ZFE, et de ce côté-là, le candidat Emmanuel Macron me semble être le seul à avoir la vision d’ensemble nécessaire, et le bilan qui permet de l’appuyer. »
Sur le terrain, les collectivités locales, qui ont la tâche de les mettre en œuvre, se heurtent à plusieurs obstacles. Les élus parisiens demandent de longue date au gouvernement de muscler les mesures d’accompagnement (comme la prime à la conversion) et de légiférer pour instaurer le contrôle automatique sans lequel les ZFE restent aujourd’hui largement virtuelles. Aussi, la Métropole du Grand Paris, la première à avoir mis en place une ZFE, a décidé de desserrer l’étau : la prochaine étape (l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, soit les voitures à essence immatriculées avant 2006 et les voitures diesels en circulation depuis 2011) qui devait intervenir en juillet a été repoussée à 2023.
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Le Monde
Les Etats en quête d’un accord sur la biodiversité en haute mer
La quatrième session de négociation autour d’un futur traité sur le grand large n’a pas abouti, mais une nouvelle étape se profile.
Pas de traité international prêt à être ratifié, mais pas non plus de renoncement à s’entendre entre Etats sur la façon de préserver la biodiversité océanique en haute mer. Si la quatrième – et théoriquement dernière – conférence intergouvernementale sur le grand large, qui a pris fin vendredi 18 mars à New York, ne se conclut sur rien de définitif, elle s’achève néanmoins sur une note optimiste. « Ce sont des discussions longues, techniques, mais qui se passent bien, relate Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes. Il n’y a pas de blocage malgré le contexte géopolitique actuel. Une cinquième session devrait probablement avoir lieu cet été, elle sera conclusive avant la fin de 2022. »
Ces deux semaines de négociation font même plutôt figure d’un nouveau démarrage, puisqu’elles ont donné lieu à de véritables débats entre diplomates, à des échanges techniques, des esquisses de compromis et des partenariats stratégiques, plutôt qu’à de simples déclarations solennelles de la part d’Etats opposés ou favorables à l’ajout d’un volet environnemental à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètesCe texte fondamental, signé en 1982, ne comporte presque rien sur ce chapitre. Pour l’ONU, il était temps d’y remédier, à la fois parce que progresse la conscience de l’importance du monde marin pour la vie sur cette planète, mais aussi parce que cette part gigantesque de l’océan, située au-delà des zones dépendant des juridictions de pays côtiers, est de plus en plus fréquentée. Transport maritime, pêche, pose de câbles sous-marins, recherche scientifique, exploration des grands fonds, les activités s’y multiplient. Mais sans règle juridique protégeant la vie marine, qui se révèle plus intense qu’on ne l’imaginait il y a quelques décennies.
« Accélérer le travail »
L’ONU en discute donc depuis… 2006 et a fini par entamer un cycle de négociation en 2018, que le Covid-19 est venu freiner. Le futur traité international doit prendre la forme d’un outil juridique contraignant qui porte sur quatre piliers. Pour la préservation de la biodiversité, il s’agit de définir des « outils de gestion par zone », en particulier des aires marines protégées en haute mer, et d’instaurer l’obligation de conduire des études d’impact environnemental pour tous travaux à partir d’un seuil qui reste à définir. Le second versant répond à une tout autre ambition : celle d’une « utilisation durable de la biodiversité marine », autrement dit de s’organiser afin de tirer parti dans le futur des richesses de ce patrimoine commun. Les pays en développement n’ayant pas les mêmes moyens d’y parvenir que les pays plus riches, il est dit que l’exploitation des ressources génétiques devra donner lieu à un partage des bénéfices, et que des aides au « renforcement des capacités » dans le domaine des sciences et du transfert des technologies marines devront être envisagées.
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Le Monde
« Comment gérer la ressource en eau quand la prochaine pluie arrivera dans trois ans ? »
A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le chercheur Marcel Kuper (Cirad) présente, dans un entretien au « Monde », plusieurs exemples de bonnes pratiques de gestion des eaux de surface et souterraines.
Marcel Kuper, directeur de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et directeur de l’unité mixte de recherche G-Eau, étudie les initiatives locales collectives de gestion des eaux souterraines, en partenariat avec une équipe de chercheurs du Maghreb. L’idée est de s’en inspirer pour améliorer la durabilité et freiner la surexploitation des nappes phréatiques.
Y a-t-il une expérience qui vous a particulièrement marqué ?
La communauté de Beni Isguen [en Algérie], héritière d’une civilisation du désert, a développé un savoir-faire impressionnant. Dans cette région du Sahara, les précipitations tombent d’un coup et génèrent des crues qui peuvent être dévastatrices, mais elles sont très rares. Comment gérer soigneusement la ressource quand la prochaine pluie arrivera dans trois mois ou trois ans ? Les habitants font en sorte de recharger les roches fracturées qui retiennent l’eau sous la terre. Ils ont développé depuis le XIe siècle un système de « puits avaleurs », très beaux, qui servent à la fois à arroser les cultures et à diriger de très gros débits vers le sous-sol. Dans l’oasis où nous avons travaillé, sur trois cents puits, soixante sont sur ce modèle. Ils peuvent en outre être nettoyés et les sédiments accumulés sont employés.
Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée »C’est une belle leçon. Car, en général, on regarde l’eau souterraine et celle de surface de manière séparée, sans vision d’ensemble. Avec une observation empirique fine, ils ont bien compris que l’eau est un flux, un écosystème connecté. Des générations plus jeunes se sont installées autour de cette oasis. Elles produisent avec des principes agroécologiques, avec des équipements modernes tout en s’inspirant de ces principes très anciens. C’est enthousiasmant. D’autres sont revenus au village pendant la crise du Covid-19 et ont contribué à réhabiliter le système de l’eau ancestral.
Avez-vous d’autres exemples révélateurs d’usages de l’eau ?
Au Maroc, le barrage de Bin El-Ouidane, construit dans les années 1950, a permis d’arroser très généreusement les cultures de la plaine du Tadla. Des volumes d’eau se sont infiltrés et le niveau de la nappe est monté. Elle a engorgé les terres à tel point qu’il était devenu difficile d’y enterrer les morts, dit-on. Puis une grande sécheresse est survenue en 1983-1984. L’Etat a alors poussé les agriculteurs à s’équiper en puits et en forages. Il y en avait une centaine cette année-là, plus de 9 000 en 2006. Un vrai gruyère… La nappe a donc commencé à baisser. Il y a eu un débat. La conversion au goutte-à-goutte a été subventionnée et s’est développée. Cette façon d’arroser revient à exploiter la nappe sans la recharger. Selon moi, il aurait été plus intéressant de rester sur un modèle gravitaire, mais plus équilibré.
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L'Humanité
André Markowicz : « Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine »
EntretienUkraine Écrivain et poète, traducteur des œuvres complètes de Dostoïevski et du théâtre de Tchekhov, André Markowicz revient sur la guerre, le nationalisme et toutes les attaques contre la culture russe.
Sophie JoubertÉcrivain, poète, traducteur, éditeur
Créateur en 2019, avec Françoise Morvan, des éditions Mesures, André Markowicz tient sur sa page Facebook un journal en ligne consacré, depuis le 24 février, à la guerre en Ukraine. Pour l’écrivain, Vladimir Poutine ira jusqu’au bout du conflit.Il dénonce également le massacre de la culture par le pouvoir russe.
Comment réagissez-vous à l’actualité, notamment au bombardement de civils dans le théâtre de Marioupol ?
Le mot « enfants » était écrit partout en grosses lettres, on ne pouvait pas ignorer qu’il n’y avait là que des civils. Il y a, d’un côté, une incapacité à prendre la ville militairement, un rouleau compresseur qui n’arrive pas à gagner du terrain, et, de l’autre, la vengeance et les bombes pour faire un maximum de morts en frappant les femmes et les enfants. C’est absolument délibéré. En termes de crime de guerre, on est au niveau de la Tchétchénie et de la Bosnie.
Vous qui avez consacré votre vie à transmettre la culture et la littérature russes, quel a été votre sentiment au moment de l’invasion ?
J’ai eu honte. Je voyais depuis des années une rhétorique militariste et belliciste, mais j’ai été surpris que Poutine passe à l’action. L’Ukraine et la Russie font partie de la même civilisation, d’autant que les villes bombardées, celles où ont lieu les combats les plus durs, sont russophones. Ensuite, j’ai vu à l’œuvre une espèce de malédiction de l’histoire russe, une opposition entre le pouvoir et la vie des gens.
Vous parlez dans votre journal d’une attaque menée contre la culture russe…
Ce qui compte d’abord, ce sont les morts. Ensuite et seulement ensuite, du point de vue même de la Russie, c’est un crime contre la culture, la suite d’une destruction systématique. Gogol et Boulgakov, comme beaucoup d’autres artistes ou poètes, sont nés en Ukraine et écrivaient en russe. C’est comme si l’armée russe leur tirait dessus.
Comment analysez-vous le nationalisme russe ?
La référence de Poutine, c’est l’Empire russe, pas l’Union soviétique. Depuis des années, je dis qu’il dirige le pays selon la triade d’Ouvarov, le ministre de l’Intérieur de l’empereur Nicolas Ier : autocratie, orthodoxie, principe national. C’est la base de la doctrine, s’il y en a une. Poutine utilise en plus le vieux fond selon lequel la Russie doit dominer le monde slave. Ce courant panrusse et panslave, qui remonte au XIXe siècle, est très présent chez Alexandre Douguine, un proche de Poutine. Je m’élève avec la même force contre le nationalisme russe et contre le nationalisme ukrainien. Il se trouve que l’Ukraine est sous les bombes. L’évolution démocratique avait fait perdre de l’importance aux nationalistes ukrainiens qui représentent entre 3 et 5 % des électeurs. L’agression de Poutine leur redonne une légitimité. À Marioupol, parmi ceux qui résistent aux assassins de Kadyrov (les miliciens tchétchènes mobilisés par Poutine – NDLR) et aux bombes russes, il y a le régiment Azov qui compte dans ses rangs des néonazis. Ce régiment marginalisé grâce à l’action du président Zelensky se retrouve, à cause de Poutine, à l’avant-garde de la lutte. C’est une des autres horreurs de cette guerre. Poutine se bat contre toute évolution démocratique des pays limitrophes. Son ennemi, c’est la démocratie dans le monde. Le bombardement du théâtre de Marioupol est le signe qu’il va aller jusqu’au bout.
Avez-vous des contacts en Russie ?
Les gens avec qui je suis en contact sont tous indignés, atterrés, abattus par ce qu’il se passe. Mais ils font partie de « l’élite intellectuelle » qui peut avoir accès à d’autres informations. Mais, dans les émissions de propagande, l’unique son de cloche, c’est que les Ukrainiens sont des nazis qui massacrent des populations russophones. Ces émissions se basent sur cette fiction monstrueuse qu’est la « russophobie », l’idée que dès qu’on met en cause le régime de Poutine, on hait la Russie. La crise économique qui s’installe va faire changer l’opinion de façon radicale. On va se retrouver dans une situation bien pire que celle des années 1990.
Que pensez-vous des sanctions vis-à-vis des artistes russes et du boycott de la culture russe en Europe ?
Je trouve cela lâche, criminel, idiot que certaines institutions occidentales hésitent à parler de la culture russe. Cela profite à Poutine. Je suis favorable aux sanctions envers les artistes qui, comme le chef d’orchestre Valery Gergiev, ont fait allégeance à Poutine. Ils doivent être sanctionnés en tant que complices de crimes. Ce n’est pas la culture russe qui est dans les chars de Poutine. Ce ne sont ni Dostoïevski, ni Pouchkine, ni Tolstoï, ni Boulgakov qui tirent sur les enfants ukrainiens. On se rend compte aussi qu’en Occident, personne ne connaît la culture ukrainienne. Les éditions Seghers me demandent une préface pour un Poètes d’aujourd’hui consacré à Taras Chevtchenko, le poète national ukrainien. Depuis 1964, personne ne l’a traduit en France. Ce n’est pas la faute de Poutine.
Comment ce conflit résonne-t-il avec votre histoire personnelle ?
Mal. Toute ma vie, toute mon éducation, tout mon travail s’est tourné vers cette culture russe massacrée par le pouvoir. Les poètes que nous avons publiés aux éditions Mesures ont été étouffés ou tués par la dictature : Daniil Harms, Alexandre Blok ou Kari Unksova, poétesse et militante féministe assassinée par le KGB en 1983. L’Ukraine et tous ces pays sont marqués par l’Holocauste.C’est pourquoi je reste très réservé sur la doctrine officielle ukrainienne et sur les lois mémorielles qui interdisent de remettre en cause le fait que les nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale étaient des patriotes. S’ils étaient des patriotes, qu’en est-il des partisans juifs persécutés ? Ces lois mémorielles, malgré l’agression monstrueuse de Poutine, restent un problème. Il est pour l’instant au second plan, mais je ne peux pas être indifférent à un nationalisme qui érige des statues à Roman Choukhevytch, qui était un officier SS. Je voudrais que les forces démocratiques d’Ukraine restent majoritaires comme elles l’étaient avant la guerre. Et que les Ukrainiens ne se détournent pas de la culture russe.
UkraineRussieGuerre en Ukraine L'Humanité
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armes
ActuDepuis vendredi, la Russie emploie des missiles hypersoniques. Une façon de vanter son avance technologique en la matière. Certains matériels fournis par des pays de l’Otan prennent également la lumière à l’occasion du conflit. En Bourse, les industriels du secteur cartonnent.
Gaël De SantisLe ministère russe de la Défense a annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques de type Kinzhal. Testée en 2018, cette classe d’engins – pour laquelle Moscou dispose d’une avance technologique – est employée pour la première fois dans des conditions réelles. Vendredi, un hangar souterrain où étaient entreposées des armes dans l’ouest de l’Ukraine a été détruit. Dimanche, le ministère a annoncé qu’un entrepôt de carburant a été pulvérisé près de Mykolaïv, dans le sud-ouest du pays. Il s’agirait de « la principale source d’approvisionnement en carburant des véhicules blindés ukrainiens ».
Sommet de Versailles : le tour que prend la défense européenne voulue par MacronSystèmes de défense antiaérienne longue portée
Tiré depuis un chasseur Mig, le missile Kinzhal, long de 8 mètres et pouvant porter une charge (y compris nucléaire) de 480 kg, peut être propulsé à une vitesse de 6 000 km/h, soit cinq fois celle du son. Il peut atteindre des cibles à 1 000, voire 2 000 km de son lieu de lancement. Difficilement interceptable, il pose un problème à Kiev. Les États-Unis entendent lui procurer des systèmes de défense antiaérienne de longue portée. Mais les soldats ukrainiens ne sont pas formés aux systèmes américains Patriot, mais aux systèmes russes, S-300. Aussi, les pays de l’Est, notamment la Slovaquie, pourraient donner les leurs à l’Ukraine, à mesure que ceux en leur possession seront remplacés par l’équipement états-unien. « Malheureusement, l’Ukraine est devenue un terrain d’essai pour tout l’arsenal russe de missiles », s’est plaint le porte-parole ukrainien des forces aériennes, Iouri Ignat, sur le site Ukraïnska Pravda.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinDrones, missiles et armes antichars portables
Kiev n’est pas en reste et utilise aussi des armes récentes. Une partie des difficultés de l’avancée russe s’explique par une bonne utilisation des armes antichars portables. Parmi celles-ci, outre le Javelin américain, on trouve le NLAW, moins lourd que le premier. Touchant sa cible à 800 mètres, il est conçu par le suédois Saab et est fabriqué à Belfast par Thales Air Defence. Londres en a fourni des centaines à l’Ukraine. Ce conflit est l’occasion pour les fabricants de faire connaître leurs produits, mais aussi de promouvoir une « culture de guerre » favorable aux ventes d’armes. Ainsi, la presse britannique regorge d’articles disant que les Ukrainiens crient « God Save the Queen ! » (Dieu sauve la reine) en lançant leurs missiles. Un hommage au pays donateur.
Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de viePlusieurs matériels font l’objet d’une sorte de culte sur les réseaux sociaux. Le ministère ukrainien de la Défense célèbre même le drone turc Bayraktar avec une chanson, traduite cette semaine en anglais. Le véhicule autonome peut rester une journée dans les airs. S’il n’empêche pas la maîtrise du ciel par la Russie, il effectue des missions de surveillance et a pu, grâce aux missiles transportés, cibler des colonnes de chars et des véhicules russes. Il permet, qui plus est, de diffuser les images d’explosion sur les réseaux sociaux. L’an dernier, ce drone, aujourd’hui symbole de lutte contre l’envahisseur, avait été utilisé par l’Azerbaïdjan pour attaquer l’Arménie au Haut-Karabakh.
Cette guerre fait les affaires des marchands d’armes. En un mois, l’action des français Thales et Dassault a augmenté de 35 % et 16,4 %, celle du suédois Saab, de 61 %, celle du britannique BAE Systems, de 22 %, et celle de l’italien Leonardo, de 36 %.
Guerre en UkraineUkrainearmementRussie Le Monde
« C’est sidérant » : l’Antarctique touché par une vague de chaleur exceptionnelle
Des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison ont été enregistrées la semaine dernière sur le continent blanc.
Coup de chaud sur la région la plus froide au monde. En fin de semaine, l’est de l’Antarctique a connu un épisode de chaleur sans précédent qui a choqué la communauté scientifique, avec des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison dans une zone connue pour être des plus inhospitalières.
« C’est sidérant, et c’était totalement inconcevable jusqu’à la semaine dernière », réagit Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France. Le scientifique, qui a passé un an en Antarctique, compare l’amplitude du phénomène à celle du dôme de chaleur qui avait touché le nord-ouest du continent américain en juin 2020, avec près de 50 °C au Canada. « Cet événement totalement inédit change définitivement ce que nous pensions être possible en matière de climat antarctique », abonde Jonathan Wille, chercheur postdoctorant étudiant la météorologie polaire à l’Institut des géosciences de l’environnement, à Grenoble.
Il faut s’imaginer un instant l’intérieur du continent blanc battu par des vents glacés, à plus de 3 000 mètres d’altitude, où les températures oscillent entre – 50 °C et – 55 °C à cette période de l’année. Le 18 mars, elles ont atteint – 11,5 °C sur la base scientifique franco-italienne Concordia et – 17,7 °C sur la base russe Vostok. De quoi battre très largement (de 15 degrés) les précédents records pour le mois de mars ; mais il s’agit également du maximum jamais enregistré, toutes saisons confondues, à Concordia.
Sur le littoral, où le climat est plus doux, le thermomètre a grimpé jusqu’à 4,8 °C sur la base française de Dumont-d’Urville, et 5,6 °C à la station australienne Casey, un record également pour le mois de mars. « Toutes ces températures sont dignes du milieu de l’été austral, alors qu’en ce moment, au contraire, le thermomètre chute et qu’on va se diriger vers la nuit polaire », note Gaétan Heymes.
Une « rivière atmosphérique » en cause
Au même moment, à l’autre extrémité du globe, l’Arctique a également connu des records de chaleur, avec des températures supérieures de 30 degrés aux normales de saison, en raison d’une forte dépression qui a pompé l’air chaud provenant du sud. Le pôle Nord se réchauffe en moyenne trois fois plus vite que le reste du monde sous l’effet d’un cercle vicieux appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte. « Il y a beaucoup moins de boucles de rétroaction en Antarctique, et la tendance des dernières décennies y a plutôt été celle d’un refroidissement dans l’est du continent blanc », rappelle Gaétan Heymes.
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Le Monde
Par peur ou conformisme
Tribune. Le contexte sanitaire et la situation internationale rendent notre époque particulièrement anxiogène. Cette inquiétude semble conduire à un conformisme énergétique qui postule que, pour rompre la dépendance à l’égard des pétromonarchies et autres dictatures gazières, il nous faudrait accroître nos capacités de production renouvelables et nucléaires.
Nonobstant le fait que nos réacteurs nucléaires soient principalement alimentés par de l’uranium kazakh, dont le régime oppresseur n’a rien à envier à l’autoritarisme russe, il est un fait révélateur qui devrait nous interpeller : jamais ou presque le principe d’une sobriété énergétique n’est appréhendé avec sérieux par notre classe politique.
Au mieux est-il vilipendé ou caricaturé, supposant que cette sobriété ne serait qu’une version édulcorée d’une décroissance mal assumée.
Pourtant, avant de penser à ajouter de nouvelles capacités de production coûteuses, n’y aurait-il pas quelque intérêt à repenser notre modèle énergétique en cherchant à produire ce qui est consommé et non pas à consommer ce qui est produit ?
Près de la moitié de la facture électrique des communes est induite par l’éclairage public et pourrait être réduite drastiquement en luttant contre la pollution lumineuse. Réduire de 10 km/h la vitesse autorisée sur autoroute engendre une baisse de la consommation de 14 %. Près de 10 % du trafic aérien est lié aux vols de jets privés, naviguant à vide 40 % du temps.
La moitié des dix milliards de bouteilles plastiques, issues de la pétrochimie, commercialisées en France ne sont pas recyclées ! La décision de déployer la 5G pourrait, selon le Haut Conseil pour le climat, induire une augmentation de notre consommation d’électricité de 16 térawattheures (TWh) et de 40 TWh en 2030, soit entre 5 % et 13 % de la consommation nationale d’électricité du résidentiel et du tertiaire.
La sobriété, cette « évidence » devenue un angle mort de la société de consommationDes dizaines de milliers de panneaux publicitaires rétroéclairés absorbent unitairement l’équivalent électrique de trois familles de quatre personnes. Nous pourrions multiplier les exemples de gaspillage qui en disent long sur notre addiction à des ressources énergétiques perçues comme infinies et quasi gratuites.
Par peur ou conformisme, notre classe politique mésestime l’intérêt économique d’un grand retour de la « chasse au gaspi ». Faute d’ambition politique inscrite dans le temps et dans l’espace, nos logements demeurent trop souvent des passoires thermiques, nos automobiles, fussent-elles électriques, sont frappées d’obésité, et notre urbanisme tentaculaire, fait de grands projets inutiles et autres hypermarchés, court encore après ce qui fit le succès des « trente glorieuses », qui se mue aujourd’hui en cinquante gaspilleuses.
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L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie Le Monde
Le gouvernement français défend le « produire plus » de l’agriculture à Bruxelles
Cette nouvelle orientation de la France s’inscrit à rebours de la stratégie de la Commission européenne.
« Il faut renforcer l’investissement pour produire plus. » Le président de la République, Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, a martelé le message lors de la présentation de son programme, jeudi 17 mars, dans la partie consacrée à l’agriculture. Une volonté déjà exprimée par l’hôte de la Rue de Varenne, Julien Denormandie, lors d’une réunion informelle des ministres de l’agriculture européens organisée le 2 mars pour évoquer l’impact de la guerre en Ukraine. A cette occasion, il avait réaffirmé la « mission nourricière » des politiques agricoles et demandé « d’asseoir la souveraineté alimentaire européenne ». Avec un objectif : « Libérer le potentiel de production en Europe. »
Avant de préciser : « En premier lieu, la logique de décroissance souhaitée par la stratégie européenne “Farm to Fork” [“de la ferme à la fourchette”] doit être profondément remise en question. Il faut au contraire produire plus sur notre territoire. » Même remise en question attendue de « l’obligation dans la future PAC [politique agricole commune] de consacrer 4 % des surfaces agricoles à des surfaces dites “non productives” ».
La guerre en Ukraine fragilise la transition européenne vers une agriculture plus verteUne ligne de conduite totalement en phase avec la position défendue par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). « L’Union européenne [UE] doit remettre la souveraineté alimentaire en priorité absolue », réclamait, en effet, le syndicat dans un communiqué publié le 2 mars, en demandant « des actes rapides et concrets » et arguant des « conséquences sur les marchés alimentaires mondiaux de cette guerre, sur le sol de l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural ».
« L’Europe ne peut se permettre de produire moins »
La stratégie « Farm to Fork » défendue par la Commission européenne envisage d’ici à 2030, entre autres, une réduction de moitié de l’usage des pesticides, de 20 % de celui des engrais et un objectif d’un quart des surfaces agricoles cultivées en bio. Même s’il n’avait pas encore de caractère contraignant, ce texte était comme un chiffon rouge agité devant les tenants d’une agriculture productiviste, dont la FNSEA.
Ce syndicat avait exprimé son opposition à cette politique bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Ces objectifs doivent être revus, car en aucun cas l’Europe ne peut se permettre de produire moins », a affirmé M. Macron, qui a chiffré la baisse de production potentielle de cette stratégie, qui « reposait sur un monde d’avant la guerre en Ukraine », à 13 %. La suppression de l’obligation de consacrer 4 % des surfaces agricoles à des jachères, comme le souhaitait la prochaine PAC, a été également portée par M. Denormandie à Bruxelles.
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L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Monde
Le candidat Macron remet sur la table l’idée du conseiller territorial à l’approche de l’élection présidentielle
Adoptée sous Nicolas Sarkozy, abrogée par François Hollande, cette réforme viserait à redonner de l’intelligibilité dans l’administration des pouvoirs locaux en fusionnant les conseillers départementaux et régionaux. Mais sa mise en œuvre paraît délicate.
Lors de la présentation de son programme, jeudi 17 mars, le candidat Emmanuel Macron a indiqué vouloir « porter un projet de conseiller territorial » – soit un même élu siégeant à la fois au conseil départemental et au conseil régional – qui serait mis en œuvre pour les prochaines élections locales, prévues en mars 2028. Ce n’est pas la première fois que M. Macron – le président – évoque cette hypothèse, sans pour autant que, jusqu’à présent, elle se soit concrétisée.
Elle avait notamment resurgi au moment de la crise des « gilets jaunes », au printemps 2019, quand dans les sphères gouvernementales on s’interrogeait sur la manière de réconcilier les citoyens avec l’action publique. C’est ainsi que, lors d’un dîner à l’Elysée qui avait réuni autour de M. Macron plusieurs membres du gouvernement et des responsables de la majorité, le 6 mars 2019, le conseiller territorial – adopté sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy par la loi de réforme des collectivités territoriales du 16 décembre 2010 mais qui n’avait jamais vu le jour, François Hollande l’ayant fait abroger dès son arrivée au pouvoir, en 2012 – était revenu sur la table.
Le conseiller territorial enterré sans fleurs ni couronneParmi les plus chauds partisans de ce conseiller territorial « bimandaté » figuraient notamment Sébastien Lecornu, alors chargé des collectivités territoriales, et Gérald Darmanin, devenu depuis ministre de l’intérieur : deux ministres de poids, issus de la droite sarkozyste, dans le dispositif macronien. Lors d’un débat au Sénat, le 14 mars 2019, M. Lecornu esquissait les soubassements de sa pensée. « Il nous faut réhabiliter les échelons de proximité. Les maires l’ont dit avec beaucoup de force dans le cadre du grand débat », expliquait alors celui qui en avait été le « Monsieur Loyal ». « C’est l’échelle de la commune et c’est l’échelle du département, les échelles historiques dans notre histoire française. »
Pas de remède miracle
Remettre de la proximité entre les citoyens et les échelons de décision. Le quinquennat de François Hollande a été marqué par un amoncellement de réformes territoriales – pas toujours bien expliquées et encore moins acceptées – qui ont bouleversé la carte des territoires : création des grandes régions, diminution de moitié du nombre de cantons, extension des intercommunalités donnant lieu à la naissance d’« intercommunalités XXL », développement des métropoles. Un « chamboule-tout » qui a accéléré la concentration des pouvoirs et des moyens économiques et financiers au profit des grosses structures et a épuisé nombre d’acteurs locaux. Quand M. Macron a été élu à l’Elysée, tous disaient « stop » et réclamaient une pause dans les réformes territoriales.
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L'Humanité
« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa Le Monde
Accaparé, Emmanuel Macron délègue, sur le terrain, la campagne électorale à ses « doublures »
Edouard Philippe, Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et d’autres ministres sont chargés de vanter le programme du candidat à l’élection présidentielle 2022 retenu à Paris par un agenda surchargé.
Edouard Philippe aime les campagnes électorales presque autant que la boxe. Mais ce matin-là, lors de sa séance d’entraînement, « il s’en est pris une bonne ». Quelques heures avant de rejoindre Etaples-sur-Mer, petite commune jouxtant Le Touquet (Pas-de-Calais), dans les Hauts-de-France, pour animer, ce samedi 19 mars, une réunion de mobilisation pour la réélection d’Emmanuel Macron, l’ancien premier ministre avait la tête ailleurs. Et, dans une métaphore dont il a le secret, le maire du Havre, ex-membre du parti Les Républicains (LR), explique devant l’assistance, hilare, qu’en politique, comme en boxe, quand on pense à autre chose ou qu’on est trop sûr de soi, « on se prend une droite et parfois une gauche ».
Sur les murs s’étalent les affiches de campagne montrant le visage d’Emmanuel Macron accompagné du slogan « avec vous ». Mais le candidat n’est pas là. Accaparé par un agenda décrit par ses proches comme « démoniaque », du fait de la guerre en Ukraine, le chef de l’Etat ne peut s’éloigner que rarement de l’Elysée. Le candidat à sa réélection mène donc une campagne réduite au minimum et à distance. A Marseille, où il devait se rendre une semaine plus tôt, les militants ont dû se contenter d’une vidéo excusant cette absence présidentielle, tandis que Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, jouait les doublures devant quatre cents personnes aux côtés du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. A moins de trois semaines du premier tour, le président entré en campagne tardivement est le grand favori du scrutin. Mais charge à ses lieutenants de battre campagne pour conserver cette avance.
Emmanuel Macron, président-candidat, un statut paradoxalAprès Thionville (Moselle) et Nancy, et avant Nice, mercredi 23 mars pour un meeting aux côtés de ministres (Roselyne Bachelot, Olivier Véran) et d’élus comme Christian Estrosi, le maire de Nice, Edouard Philippe est donc venu à Etaples-sur-Mer pour vanter le programme du candidat et glaner, au passage, quelques soutiens pour son parti Horizons. L’ancien locataire de Matignon ne s’est pas forcé. Etaples, « ce n’est pas bien loin du Havre », et s’il a pu y avoir des moments de froid avec Emmanuel Macron, ses idées sont « cohérentes » avec les siennes, explique-t-il. « Les gens préféraient sans doute voir le président que le maire du Havre mais ils avaient l’air contents », observe-t-il. Devant les quelque deux cents personnes réunies ce jour-là, « Edouard », comme il veut qu’on l’appelle, a séduit l’assistance. Un échauffement ? « Peut-être que dans cinq ans ce sera son tour », pense Hervé Lassalle, militant local.
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L'Humanité
L’échec de la stratégie de Lisbonne
ChroniqueSylvestre HuetIl y a vingt-deux ans, en mars 2000, les gouvernements de l’Union européenne tenaient réunion au Portugal. Ils y établirent la « stratégie de Lisbonne ». Peu modestes, grave défaut pour un responsable politique, ils affirmèrent l’ambition de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».
Parmi les moyens mobilisés au service de cet objectif imprudemment formulé, l’investissement dans la recherche était central. Une économie de la « connaissance » ne pouvant guère surgir de l’ignorance que la recherche scientifique doit faire reculer, en découlait logiquement l’idée d’augmenter l’effort public et privé.
D’où le but fixé aux gouvernements de l’Union européenne : atteindre collectivement « 3 % du produit intérieur brut consacré à la recherche et au développement ». Ce but collectif supposant que les pays les plus avancés – Allemagne, France, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Suède – aillent au-delà pour compenser les résultats anticipés moins bons de l’Europe centrale et du Sud.
La France en était alors à 2,09 % de son PIB, en diminution puisqu’elle atteignait 2,32 % en 1993. Où en sommes-nous ? À 2,19 % en 2019 (le chiffre de 2020, augmenté en raison de la récession économique due au Covid, est sans intérêt). Dont moins de 0,8 % pour les laboratoires publics. Quant à la recherche privée, elle progresse insuffisamment malgré l’une des plus grosses niches fiscales : le crédit d’impôt recherche, d’environ 6 milliards d’euros par an, dont 4 milliards croqués par les grandes entreprises, sans résultats. Difficile d’échouer aussi lamentablement.
Emmanuel Macron n’a pas fait mieux que Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le président-candidat fait d’ailleurs comme ses deux prédécesseurs : promettre que son deuxième mandat sera celui d’un investissement plus fort dans la recherche. Comme il vient de faire voter une loi pluriannuelle qui ne le permet pas, en douter est prudent.
Les citoyens soucieux de voir leur pays relever le défi de « l’économie de la connaissance » noteront que Fabien Roussel propose l’embauche de milliers de chercheurs, d’universitaires et d’ingénieurs pour les laboratoires publics, les pôles publics proposés pour l’énergie ou les médicaments permettant à l’État de fixer des objectifs sociaux et environnementaux à une recherche industrielle plus forte.
la chronique scientifique de sylvestre huet Le Monde
Emmanuel Macron, grand favori à l’élection présidentielle, face au risque de la démobilisation
Donné gagnant de la présidentielle depuis des mois, le président candidat espère réaliser le meilleur score possible les 10 et 24 avril afin d’asseoir sa légitimité.
« Rien n’est écrit ! Rien n’est gagné ! » Depuis sa déclaration de candidature, Emmanuel Macron ne cesse d’alerter ses troupes sur le risque de démobilisation des électeurs lors de la présidentielle. Répétée sur tous les tons, la mise en garde se veut appuyée. Non, le scrutin présidentiel ne serait pas déjà « plié », assure-t-il dès le 4 mars dans une vidéo publiée par son équipe de campagne. « Si à chaque seconde, on considère que la confiance est acquise et qu’on n’a pas à se remettre en cause et aller la chercher, à ce moment-là, on perd », prévient-il.
Une semaine plus tard, rebelote. « Le grand risque, c’est que les gens pensent que ce soit fait. S’ils le pensent, c’est qu’on a perdu », insiste-t-il, dans une nouvelle vidéo promotionnelle. Avant d’assurer, devant les élus qui le soutiennent, réunis à son QG, le 11 mars, qu’il ne croit « aucun chiffre ». Référence aux sondages, qui le présentent comme le grand favori de l’élection des 10 et 24 avril.
« La démobilisation est le pire risque » : l’avertissement du candidat Macron aux élus de la majoritéDéjà donné gagnant de la présidentielle depuis de longs mois, le président candidat a enregistré une hausse des intentions de vote en sa faveur, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Désormais crédité de plus de 30 % au premier tour dans une série de sondages et donné vainqueur au second tour dans tous les cas de figure, il a creusé l’écart avec ses adversaires dans des proportions jamais vues depuis le début du quinquennat.
La dernière enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, publiée le 18 mars, le donne à 29 %, très loin devant sa poursuivante, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen (16 %). Au second tour, il fait figure de large vainqueur (59 % pour lui contre 41 % pour elle). De quoi alimenter l’idée d’un match joué d’avance. 72 % des Français sont ainsi convaincus qu’Emmanuel Macron sera réélu pour un second quinquennat. Seuls 13 % imaginent Marine Le Pen à l’Elysée.
Si cette domination théorique rassure les macronistes, pas question toutefois de crier victoire trop tôt. « On en a vu beaucoup par le passé qui étaient les grands gagnants de l’élection avant, mais qui n’ont pas été au second tour ! », a lancé le locataire de l’Elysée, le 9 mars, aux parlementaires de la majorité, afin de les exhorter à mener campagne, sans relâche. Pas question de subir le même sort qu’Edouard Balladur ou Alain Juppé, tous donnés vainqueur de la présidentielle dans les sondages, avant de finalement s’écrouler dans les urnes.
Un danger potentiel
Si un éparpillement des voix constitue un danger majeur, dont avait, par exemple, pâti Lionel Jospin en 2002, la crainte principale de M. Macron reste qu’une partie des électeurs ayant prévu de glisser un bulletin dans l’urne en sa faveur ne prennent pas la peine de venir voter, au motif qu’il n’en aurait pas besoin pour l’emporter. « Autour de vous, vous pouvez avoir des gens qui préféreront aller à la pêche », s’est-il alarmé devant les élus de la majorité, le 9 mars. Avant de lâcher : « La démobilisation est le pire risque. » Un danger potentiel, dans la mesure où l’abstention est évaluée à plus de 30 %. Ce qui constituerait « un record pour un scrutin présidentiel, alors qu’elle n’était que de 22 % en 2017 », rappelle Brice Teinturier, directeur général d’Ipsos.
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Le Monde
Dernier hommage à Alain Krivine, figure tutélaire de l’extrême gauche
Le fondateur de la Ligue communiste révolutionnaire a été incinéré au cimetière du Père-Lachaise en présence de plus de 2 000 personnes et de Jean-Luc Mélenchon.
Lisa a 20 ans, elle est une militante anticapitaliste depuis toujours et elle est venue rendre un dernier hommage à un mythe qu’elle ne verra jamais en action : « A 80 ans, il voulait encore renverser cette société révoltante. Il était toujours en colère. » Lisa connaît son histoire. Celle de l’extrême gauche française et de l’un de ses plus illustres activistes, Alain Krivine, mort le 12 mars, incinéré au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, lundi 21 mars. Alain Krivine était une histoire politique à lui tout seul. Le fondateur de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), d’obédience trotskiste, était antifasciste, anti-impérialiste, anticapitaliste, antistalinien, et aussi une figure de Mai 68, puis un candidat aux élections présidentielles de 1969 (1 %) et de 1974 (0,4 %). Il était le démiurge d’une extrême gauche dont nombre de transfuges ont irrigué quarante ans de vie politique à gauche.
Plus de 2 000 personnes ont rallié le Père-Lachaise depuis la place de la Nation. Il y a eu des chants, L’Internationale surtout, et beaucoup de souvenirs partagés. Le souvenir de combats incessants, du refus de la guerre en Indochine jusqu’aux « gilets jaunes », d’innombrables meetings fiévreux à la Mutualité, de pseudonymes romantiques pour des luttes clandestines. Et une phrase posthume d’Alain Krivine brandie comme un drapeau rouge : « La meilleure façon de célébrer un disparu, c’est de perpétuer ses combats. »
Alain Krivine, figure historique de la gauche radicale, est mortEn tête de cortège, il y avait Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle. Dans le cortège, il y avait Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart et ancien journaliste à Rouge, le journal de la LCR : « Alain était une radicalité démocratique, une fidélité essentielle et une intégrité fondamentale. » Il y avait Serge, un militant de la LCR, qui était d’accord : « Contrairement à d’autres, comme Daniel Cohn-Bendit, il ne s’est jamais vendu au capitalisme et aux médias. Il n’a jamais transigé. »
Il y avait Gérard Filoche, ex-LCR et ex-Parti socialiste (PS), qui racontait mille anecdotes. Des réunions politiques chez Michel Piccoli et Juliette Gréco aux tentatives désespérées d’Alain Krivine de se faire arrêter par la police après une action militante. Il y avait Marguerite, 72 ans : « Oui ! Krivine est toujours d’actualité ! Vous avez vu dans quel merdier on est ? Et en plus, ils nous collent une guerre. » Il y avait Jean-Luc Bennahmias, ancien député européen écologiste : « Je suis présent car c’était un grand bonhomme. Je pourrais être présent pour Arlette Laguiller [ancienne candidate à la présidentielle sous l’étiquette Lutte ouvrière], mais je ne souhaite pas qu’elle meure ! »
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Le Monde
Emmanuel Macron assume l’option d’un projet social dur pour l’élection présidentielle
Avec les contreparties au RSA et la retraite à 65 ans, le président candidat veut porter des réformes potentiellement explosives en cas de réélection le 24 avril.
Emmanuel Macron a résumé d’une phrase son ambition pour le pays. « Etre plus forts et plus heureux tous ensemble. » Un slogan lancé, jeudi 17 mars, lors de la conférence de presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) visant à détailler son programme. Le président, désormais candidat à sa réélection, veut renouer avec l’audace de ses débuts et l’élan réformateur qui, en 2017, l’avait porté au pouvoir pour rendre la France plus joyeuse, plus optimiste, plus active et plus volontaire. Une France qui « se lève l’âme », explique Christophe Castaner, président du groupe La République en marche (LRM) de l’Assemblée nationale et proche du chef de l’Etat.
Pour atteindre le bonheur, ou s’en approcher, il faut, pense Emmanuel Macron, viser le plein-emploi. Car le travail, « valeur cardinale » de son projet, « est un élément de notre dignité et de notre place dans la société », a-t-il expliqué, jeudi. « Il n’épuise pas tout ce qu’il y a dans la vie parce que nous avons notre vie familiale, affective, associative, mais je considère que c’est un essentiel, et en particulier pour la vie de la nation. Et c’est d’ailleurs ce qui lie aussi l’individu à la nation », a souligné le candidat.
Projet « abrasif »
Une philosophie. Une conviction, aussi, qui se décline dans les transformations à opérer au sein de la société et justifie notamment que le revenu de solidarité active (RSA) soit versé en contrepartie de quinze à vingt heures d’activité facilitant l’insertion professionnelle ou que l’assurance-chômage soit moins généreuse en période de croissance. Le projet déroulé par Emmanuel Macron reste celui de l’émancipation. Emancipation par le travail, donc, qui prend ses racines dans l’école. Pour que celle-ci s’adapte aux nouveaux besoins de la nation, le candidat assume un projet « abrasif », selon les mots d’un de ses proches, visant à bousculer en profondeur le système éducatif. Quant à la réforme des retraites avortée en 2020, elle sera reprise, en fixant désormais l’âge de départ du travail à 65 ans, pour pérenniser un système social fondé sur la solidarité intergénérationnelle. Le travail, toujours.
Emmanuel Macron assume son SAV réformateur au lendemain de la présentation de son programmeUne partie de l’opposition s’est inquiétée de la brutalité d’un tel contenu. C’est l’angle d’attaque de la candidate pour le Parti socialiste, Anne Hidalgo, qui a dénoncé, jeudi soir, la « violence sociale inouïe » du programme de son concurrent. C’est aussi celui de sa rivale d’extrême droite, Marine Le Pen, possible adversaire si elle se qualifie pour le second tour. Se faisant défenseuse des plus démunis, la représentante d’un courant politique qui autrefois dénonçait l’assistanat s’est opposée, vendredi 18 mars sur France Inter, à un candidat qui, selon elle, culpabilise les demandeurs d’emploi. Et la fille de Jean-Marie Le Pen de dénoncer un projet où « tout ce qui est régressif, tout ce qui est un recul, notamment social, est très précis. En revanche, tout ce qui est présenté comme étant un progrès est extrêmement vague et extrêmement flou ».
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L’humour de Mike Tyson
ChroniqueCharlotte RecoquillonMike Tyson est une légende. On le connaît pour son palmarès de champion de boxe catégorie poids lourds bien sûr, sa personnalité flamboyante, ses tatouages et toutes ses frasques, sur le ring et hors du ring. Mais la légende, qui possédait des tigres comme animaux de compagnie, ne manque pas non plus d’humour. En effet, il y a quelques jours, vingt-cinq ans après avoir croqué l’oreille de son adversaire Evander Holyfield lors d’un combat particulièrement tendu, Tyson a lancé une gamme de bonbons au cannabis en forme d’oreille mordue. Éternel insolent ou génie du marketing, il a assuré sur Twitter que « ces oreilles sont vraiment bonnes ». Et il faut bien avouer que c’est drôle. Malheureusement, ces friandises ne seront disponibles, pour le moment, qu’en Californie, dans le Nevada et le Massachusetts. Pourtant, le mouvement pour la légalisation a déjà bien avancé aux États-Unis. La possession de petites quantités et l’usage médical sont déjà autorisés dans la plupart des États (37/50), et l’opinion publique est très majoritairement favorable à la légalisation – seulement 8 % y restaient opposés en 2021 selon un sondage Pew. Mais, au-delà des questions morales ou des enjeux de santé publique – très importants –, la dépénalisation de la possession et de la consommation de marijuana est un immense enjeu de justice raciale.
Depuis plusieurs décennies, l’adoption de lois antimarijuana est un des instruments les plus puissants de l’incarcération de masse aux États-Unis : cette substance représentait 43 % de toutes les arrestations liées à la drogue en 2018. Et, selon un rapport de l’Aclu (Union américaine pour les libertés civiles), les Noirs sont plus susceptibles de se faire arrêter pour possession de marijuana que les Blancs dans tous les États, tous, sans exception. Mais la dépénalisation semble ne pas suffire à combattre les discriminations raciales. L’Aclu note ainsi que les disparités dans les arrestations ont persisté dans le temps, y compris dans les États ayant légalisé ou dépénalisé la marijuana. On devine donc que ce n’est pas la motivation centrale des législateurs. En même temps que des millions de dollars d’argent public continuent d’être dépensés dans ces politiques inefficaces sur le plan de la sécurité ou de la santé publique, un marché juteux se structure.
La vente de cannabis devient un business très lucratif attirant, comme Mike Tyson, de nombreux entrepreneurs noirs. Mais, à regarder l’évolution du marché californien, précurseur en la matière, on se désespère de nouveau. À Los Angeles, seulement 6 licences de vente de cannabis médical sur 200 ont été accordées à des entrepreneurs noirs, soit 3 %. À Oakland, le même constat émerge : racisme et discriminations pénalisent les entrepreneurs noirs et les petites entreprises. Les petites oreilles mordues de Mike Tyson sont donc une exception sur un marché capitaliste où le facteur racial reste déterminant.
États-Uniscannabis Le Monde
Eric Zemmour franchit un pas de plus dans la radicalité en proposant un ministère « de la remigration »
A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat Reconquête ! a promis de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, s’il est élu.
A moins de trois semaines du premier tour de l’élection, et alors qu’il est donné en nette baisse dans les enquêtes d’opinion, Eric Zemmour a plaidé pour une nouvelle mesure radicale, lundi 21 mars sur M6, en proposant un « ministère de la remigration ».
S’il est élu, le candidat Reconquête ! promet de « faire repartir un million » d’étrangers en cinq ans, grâce à des « charters », et de voir « avec les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de Tunisie comment on peut organiser cela » . M. Zemmour vise notamment les « clandestins, délinquants et criminels étrangers et fichés S étrangers », et revendique une « mesure de cohérence et de fermeté ».
Eric Zemmour face au mur de la crédibilité à l’approche de l’élection présidentielle 2022Seul candidat à l’élection présidentielle à reprendre la théorie complotiste d’extrême droite du « grand remplacement » supposé des populations européennes par les immigrés non européens, il endosse avec la « remigration » une nouvelle revendication de l’extrême droite radicale et de l’écrivain Renaud Camus. Cette expression ne figurait pas dans son programme initial.
« Propositions démagogiques »
« Ce sont des propositions démagogiques, a critiqué mardi matin sur France 2 le président par intérim du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. Le ministère en charge de gérer l’immigration, ça s’appelle le ministère de l’intérieur. » Dans son programme, la candidate du RN, Marine Le Pen, n’envisage pas un tel ministère, mais prévoit d’expulser les mêmes catégories citées par Eric Zemmour : clandestins, délinquants et criminels étrangers et fichés S étrangers. Alors que la candidate du RN axe surtout sa campagne sur la question du pouvoir d’achat, principale préoccupation des Français, Eric Zemmour maintient sa stratégie de radicalité anti-immigration. En meeting à Metz vendredi, il s’est efforcé de remobiliser ses troupes « envers et contre tout », pointant du doigt Marine Le Pen, présentée comme « l’éternelle perdante » qui ferait la « courte échelle » à Emmanuel Macron.
A Metz, Eric Zemmour encourage sa base à se défier des sondeurs et des journalistesLe candidat populiste a également repris le thème du « seul contre tous ». « Nous sommes prêts à sauver la vérité pour sauver la France, quoi que disent nos adversaires, a-t-il prévenu. Nous ne cacherons jamais une vérité pour plaire aux journalistes ou aux sondeurs. Ils ne feront pas la loi ! » Pour tenter de relancer sa campagne dans la dernière ligne, l’ancien chroniqueur de CNews organise un meeting dimanche 27 mars sur la place du Trocadéro à Paris. A l’endroit même où le candidat LR François Fillon, affaibli par les affaires, avait tenté de relancer la sienne en 2017.
François Fillon au Trocadéro, les dessous d’une folle journée Le Monde avec AFP
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Le Monde
Mort d’Yvan Colonna : premières réactions politiques sur fond de tensions en Corse
La famille du militant indépendantiste a annoncé sa mort lundi soir, des suites de son agression à la prison d’Arles le 2 mars, qui a ravivé les tensions sur l’île et amené Gérald Darmanin à se dire ouvert à l’autonomie de la Corse.
Les premières réactions ont rapidement afflué lundi 21 mars au soir après l’annonce de la mort d’Yvan Colonna, militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, qui a succombé aux blessures qui lui avaient été infligées lors de son agression à la prison d’Arles, le 2 mars.
« Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l’éternité ! Nous serons toujours à tes côtés », a réagi sur Twitter, en langue corse, le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l’île. « Yvan Colonna, mort pour la Corse », a posté, toujours en corse, Core in fronte, le principal parti indépendantiste, accompagnant son message d’une photo en noir et blanc du militant flanquée du message « à toi l’étreinte de cette terre ».
La seule élue en Corse à réagir en son nom propre a été Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente autonomiste de l’assemblée de Corse, qui a présenté « [s]es condoléances et [s]on soutien » à la famille d’Yvan Colonna.
Rassemblements silencieux à Bastia et Ajaccio
Le militant corse a été doublement salué en Espagne. Sur Twitter, l’Assemblée nationale de Catalogne a présenté ses « condoléances (…) à l’ensemble du mouvement indépendantiste corse », tout en redisant son « soutien aux mobilisations contestataires ». « Deux peuples, un combat. Solidarité et condoléances », a salué de son côté le parti basque Sortu.
L’annonce de sa mort n’a pas bouleversé le calme sur l’île de Beauté lundi soir. A Bastia, seules quelques dizaines de personnes se sont réunies, devant les grilles du palais de justice, où elles ont accroché deux banderoles frappées du slogan « Statu francese assassinu » (« Etat français assassin »). Un autre rassemblement avait lieu à Ajaccio, devant la cathédrale, dans le silence.
Le seul message de colère est venu de l’association de défense des prisonniers politiques corses, Sulidarita, qui, via sa secrétaire générale, a tweeté : « Malheur à cet Etat français assassin. »
Réactions politiques
« Sur Yvan Colonna, c’est un drame, et j’appelle à garder le calme et le sang-froid et à ne pas embraser la Corse », a déclaré la candidate du parti Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle, Valérie Pécresse, sur CNews, à la suite de manifestations parfois violentes des dernières semaines. Pour la candidate de droite, « on ne négocie pas sous la pression de la rue, on négociera [sur l’autonomie de la Corse] quand l’ordre sera revenu ». « Je veux cette décentralisation, je suis régionaliste et patriote et européenne, je n’ai pas peur de donner du pouvoir aux régions, mais si on donne de l’autonomie, il faut que ce soit avec des obligations de résultat », a-t-elle développé.
De son côté, le député de La France Insoumise (LFI] Eric Coquerel a déclaré sur Twitter : « Arrivé à Ajaccio, j’apprends la mort d’Yvan Colonna. Si, comme demandé avec d’autres députés, il avait bénéficié d’un rapprochement, jamais cette tragédie ne serait arrivée. Une commission parlementaire pour connaître la vérité est impérative. »
Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national (RN) a dit sur LCI ne pas comprendre « que dans un Etat qui est un Etat de droit (…), M. Dupond-Moretti soit toujours ministre de la justice ». Aussi, Gilbert Collard, soutien d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle, a tweeté : « Yvan Colonna est mort. Son assassin est un djihadiste né au Cameroun : il y a longtemps que ce genre d’individu aurait dû retourner dans son pays, ce qui aurait été le cas si le “ministère de la remigration” proposé par Eric Zemmour était en place ! »
Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Scénario noir pour une présidentielle
ChroniqueJean-Claude LebrunÀ l’approche du scrutin, la présidente « disruptive » élue en 2017, adepte des thérapies de choc qui ont fait descendre le pays dans la rue, annonce qu’elle ne se représentera pas. Ce qui, visiblement, soulage son époux, de vingt-six ans plus âgé qu’elle. Mais ne manque pas d’aiguiser nombre d’appétits. D’autant qu’une pandémie dévastatrice plombe la fin de son quinquennat. Ainsi commence le dernier roman de l’un des maîtres du thriller politique, qui s’est en l’espèce largement inspiré de l’actualité. Mais en lui apportant quelques retouches, qui hissent son livre à la hauteur d’une passionnante et salutaire fiction politique.
Une fois passé l’amusant petit jeu des parallèles avec le présent, c’est une impeccable machine narrative qui, tout du long, tient le lecteur en haleine. Jérôme Leroy, fin connaisseur du monde politique, n’a en effet pas son pareil pour épaissir le trait, resserrer la focale et faire basculer ses histoires dans le pire des possibles. La présidente de ce « pays riche peuplé de pauvres » s’apprêtant à jeter l’éponge, tout ce qui rongeait son frein au sommet de l’État, plus contre la femme qu’à l’encontre de sa politique de droite, apparaît maintenant au grand jour. Déclenchant un impitoyable festival de coups tordus et de machinations, bientôt d’assassinats, avec au centre du jeu le ministre de l’Intérieur épaulé par des hommes de main des services. Tandis que l’extrême droite, parallèlement, frappe et avance ses pions. C’est toute la politique française du dernier demi-siècle, côté obscur, que fait ici spectaculairement ressurgir le romancier.
Tout prétendant au pouvoir se doit d’avoir publié. Au minimum son autobiographie. Un écrivain, dont le premier roman a paru en tirage confidentiel sous une couverture fameuse à liseré bleu, tiendra le rôle de celui qu’on désigne sous l’anglicisme de « ghost writer ». Le tranquille garçon partage sa vie avec une normalienne qui fréquente l’ultragauche, accessoirement fille d’un ministre concurrent. Jusqu’au jour où il tombe sur un carnet personnel de celui qui l’emploie. Découverte fatale pour lui. Le récit alors s’emballe, devient littéralement haletant, tandis que les épisodes glauques s’enchaînent et les cadavres s’empilent, donnant à voir l’écume nauséabonde du temps. Une déstabilisation de la République est en marche, dont Jérôme Leroy met au jour les multiples ressorts, jusque dans de hautes sphères du pouvoir. Comme un cours de sciences politiques dont il dévoilerait l’envers caché. Quand la fiction instruit et interroge.
Les Derniers Jours des fauves, de Jérôme Leroy, la Manufacture de livres, 432 pages, 20,90 euros
Chronique littéraire de Jean-Claude LebrunLittératurepolars Le Monde
Yvan Colonna, des rêves d’indépendance corse à l’assassinat du préfet Erignac
Le militant nationaliste est mort, lundi 21 mars, à l’hôpital Nord de Marseille, à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles.
Il était sans doute le plus connu des détenus de France. Durant ses quatre longues années de cavale, entre 1999 et 2003, après l’assassinat de Claude Erignac, sa photo est en effet restée placardée dans toutes les préfectures, mairies, commissariats, gares ou aéroports. Un très mauvais cliché, où l’ancien berger n’a pas encore les tempes grisonnantes et les traits émaciés que lui connaissait sa famille ces dernières années, mais qui a offert un visage à un nom. Comme les militants politiques purs et durs, Yvan Colonna, mort lundi 21 mars, n’a jamais rien livré de lui, aucun pli de son âme, même à la barre des trois procès où il a clamé son innocence mais qui l’ont tous désigné comme le tueur d’un préfet de la République.
De ce jour-là, la vie d’Yvan Colonna n’a cessé de se cogner dans l’histoire politique et judiciaire française. Premier épisode : en juillet 2003, Nicolas Sarkozy se réjouit bruyamment devant une salle de militants UMP réunis dans le Vaucluse. « La police française a arrêté Yvan Colonna, l’assassin du préfet Erignac ! », lance le ministre de l’intérieur en oubliant la présomption d’innocence. Lien de cause à effet ? Deux jours plus tard, les Corses votent contre son référendum sur l’avenir institutionnel de leur île. Douze ans plus tard, en revanche, l’un des avocats de l’accusé Colonna, Gilles Simeoni, est le premier nationaliste élu à la tête de l’exécutif corse.
Autre avocat chargé de sa défense, Me Eric Dupond-Moretti devient lui garde des sceaux à l’été 2020. Et donc le responsable de l’administration pénitentiaire lorsque Yvan Colonna est victime d’une tentative d’assassinat par un de ses codétenus, le 2 mars 2022. Et c’est parce que cette agression a embrasé la Corse que Paris a accepté le « rapprochement » sur l’île de deux détenus du commando Erignac, et évoqué le 16 mars une possible « autonomie ».
Yvan Colonna : révélations sur les circonstances de sa violente agression en prison, une enquête ouverte pour « tentative d’assassinat »Pour comprendre la spirale tragique dans laquelle le fils d’un député socialiste s’est trouvé aspiré, il faut partir de sa date de naissance : 1960, assez tôt pour devenir spectateur, puis acteur, des réveils nationalistes. Colonna : son nom est corse, son prénom vient du Finistère. « Yvan est le plus breton de mes enfants », avait confié au Monde Cécile Colonna lorsque son fils avait pris le maquis. Elle se souvient qu’Yvan « piquait dans [sa] bibliothèque Comment peut-on être breton ?, de Morvan Lebesque [Seuil, 1970]. »
Le remake d’une guerre coloniale
Tous deux profs de gym, Jean-Hugues et Cécile Colonna, qui s’étaient rencontrés lors d’un stage de plongée, élèvent d’abord leurs trois enfants (Christine, Yvan et Stéphane) à Ajaccio : tennis, bains de mer et paillotes, ils goûtent la dolce vita de la bourgeoisie locale. Yvan Colonna a 15 ans quand il découvre, à la télévision, des images de guerre civile. A l’été 1975, à Aléria, sur la côte orientale de l’île, des militants autonomistes – dont Edmond Simeoni, le père de Gilles – occupent arme au poing une cave viticole pour protester contre les méthodes de vinification des pieds-noirs venus d’Algérie et réclamer davantage de terres. Giscard et Chirac sont en vacances. Le ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, envoie de Paris 1 200 hommes casqués, des blindés et des hélicoptères pour mater les rebelles : inimaginable dans un département du continent. Il y a deux morts parmi les militaires et un blessé chez les autonomistes. C’est l’acte de naissance du nationalisme corse.
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Le Monde
« Il va falloir qu’on cesse de se fouetter, là ! » : comment Orpea prépare la riposte face au rapport sur les dysfonctionnements dans ses Ehpad
Dans un article écrit pour « Le Monde », le journaliste Victor Castanet, à l’origine des révélations sur les maltraitances dans les Ehpad gérés par le groupe Orpea avec son livre « Les Fossoyeurs » (Fayard), dévoile la stratégie de défense de la direction, très virulente quand il s’agit d’évoquer les critiques dont elle fait l’objet.
Jeudi 17 mars, en plein cœur de Saint-Quentin (Aisne), une vingtaine de directeurs d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) attendent nerveusement, dans une salle d’activité d’une résidence Orpea, l’arrivée de Stéphane Cohen. Après les e-mails, les communiqués et les visioconférences, le directeur des opérations médico-sociales France du groupe commence une tournée nationale à la rencontre de ses 226 directeurs afin de déminer le terrain.
L’heure est grave : le rapport définitif de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’inspection générale des finances (IGF) sur ce groupe mis en cause, ces dernières semaines, pour sa gestion des établissements pour personnes âgées est sur le point d’être remis au gouvernement. Son contenu est encore confidentiel, mais les dirigeants d’Orpea ont eu accès à un prérapport afin de pouvoir présenter leur « défense ». Tout indique que les points soulevés sont explosifs, et le risque d’hémorragie interne important. D’où l’intervention de M. Cohen.
« Déjà, il y avait cette odeur de pisse terrible, dès l’entrée »Aux alentours de 10 heures, ce quinquagénaire dynamique entre en piste. Il sait capter son auditoire et se montre combatif. Au fil de son propos, dont Le Monde a pu prendre connaissance, il répétera : « On ne va pas se laisser faire ! » et « Il va falloir qu’on cesse de se fouetter, là, de subir ! »
Avant d’évoquer le contenu du rapport, M. Cohen n’hésite pas à critiquer les institutions : le gouvernement, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, les agences régionales de santé (ARS), l’IGF, l’IGAS. Tous coupables, à ses yeux, de manquer d’impartialité. Lui et son supérieur, le directeur général France d’Orpea, Jean-Christophe Romersi, ont notamment gardé un très mauvais souvenir de leur audition à l’Assemblée nationale. « On s’est fait écharper, mais on ne pouvait rien faire, lance M. Cohen. On est dans un jeu à la fois politique et théâtral. On répondait mais personne ne nous écoutait. Chacun est dans son rôle. Les députés de La République en marche appartiennent à un gouvernement qui n’a rien fait pour le secteur. Ils ont là une victime expiatoire et se disent qu’il faut la charger. »
« Ce rapport, ça va laisser des traces »
S’agissant des contrôles effectués par les ARS, M. Cohen révèle à ses collaborateurs que douze résidences auraient reçu des injonctions – des sanctions prononcées à la suite de dysfonctionnements pouvant mettre en danger la vie des résidents – et annonce que des fermetures sont à prévoir. Mais, à l’entendre, ces mesures ne seraient pas justifiées et s’expliqueraient par les ambitions de certains directeurs d’ARS : « Il y a des régions où on sent que ça va mal se passer. Dans les DG [directeurs généraux] d’ARS, il y en a qui rêvent de monter au ministère. Il y a des élections bientôt. Des mandats vont être redistribués. Et clairement, il y a une région où on a un superfayot. Ce DG se dit : “Je vais me faire Orpea pour être bien vu.” »
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Le Monde
Kevin Guiavarch, le profiteur du djihad
Jugé avec ses quatre femmes devant la cour d’assises spéciale de Paris, il fut l’un des premiers djihadistes français à partir en Syrie. Il prétend pourtant n’avoir pas réellement adhéré au projet de l’EI.
Il est le djihadiste du paradoxe et du contretemps. Il part faire le djihad en Syrie en janvier 2013, quand ce n’est pas encore à la mode. Et dit avoir commencé à prendre ses distances avec Daech dès 2014, alors que l’organisation Etat islamique (EI) est au faîte de son pouvoir et attire les candidats par centaines. Il dit n’avoir combattu qu’une seule fois et avoir pris la guerre en horreur en voyant trois camarades tomber à ses côtés, victimes d’un sniper, mais ne poste sur les réseaux sociaux que des images de lui en combattant surarmé, vêtu de noir, bandeau des martyrs autour de la tête.
Qui est le vrai Kevin Guiavarch ? Celui qui se présente comme un touriste du djihad égaré dans un pays en guerre, ou celui qui se met en scène en djihadiste accompli ? En fait, Kevin Guiavarch, jugé par la cour d’assises spécialement composée du tribunal de Paris pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » ainsi que ses quatre épouses, est un profiteur du djihad : il a voulu les avantages et l’aura du combattant sans risquer sa vie.
Kevin Guiavarch, le djihad en « arrêt maladie »Guiavarch est l’un des tout premiers djihadistes français à venir en Syrie avec sa femme, Salma O. Radicalisés tous deux au contact du groupuscule Forsane Alizza, dissout au printemps 2012, ils rêvent de Tchétchénie puis se mettent en tête d’« aider le peuple syrien, les musulmans massacrés par Bachar Al-Assad ». Il se fait remarquer sur les réseaux sociaux par Abou Sofiane, un Belge installé en Espagne spécialisé dans le recrutement pour le djihad. Abou Sofiane lui propose le Mali, Guiavarch ne veut que la Syrie. On l’oriente vers un certain Oussama, en Tunisie, qu’il rejoint avec sa femme après avoir laissé une lettre d’adieu à ses parents. Au bout de six jours, on leur donne un contact syrien. Ils gagnent Istanbul en avion, puis la frontière syrienne en bus. Sa femme, enceinte, perdra le bébé.
Séjour à Rakka
Guiavarch veut rejoindre le Front Al-Nosra, une émanation d’Al-Qaida en Irak, mais, faute de recommandation, il atterrit dans un petit groupe armé, les Protecteurs de la foi, apparemment très porté sur l’islam radical. C’est là qu’il fait son expérience « traumatisante » du champ de bataille. Il semble dégoûté par la guerre, mais pas par les armes, qu’il collectionne compulsivement et expose complaisamment sur son compte Facebook : « Ces photos étaient scénarisées, explique Kevin Guiavarch. Ce que je cherchais, à travers ces photos, c’était de me sentir toujours un combattant. (…) Je n’avais pas conscience de l’effet de ces images. »
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L'Humanité
Tchekhov vivant à Alfortville
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniChristian Benedetti anime, depuis 1997, le Théâtre-studio d’Alfortville. Il en a fait un laboratoire de théâtre à vif, chaleureux, inventif. Depuis la Mouette, il y a plus de dix ans, spectacle ô combien mémorable, il poursuit une exploration exaltante de l’univers de Tchekhov. Ces temps-ci, sous le titre générique de Tchekhov, 137 évanouissements, il propose « l’intégrale » du théâtre de celui qui affirmait : « Le rôle de l’écrivain est de décrire une situation, si honnêtement, que le lecteur ne peut plus s’en évader. » Et le spectateur donc ! Pari tenu haut la main vendredi dernier, quand j’assistais aux représentations de Trois sœurs et de la Cerisaie. C’est joué allegro vivace (le rythme souhaité par l’auteur, face à Stanislavski noircissant le tableau), avec des élans, des embrassades, des pleurs, des saillies grotesques, des mélancolies vite oubliées, sur un fond de tristesse gaie, tiens, un oxymore. Un rien de meubles et d’accessoires (armoire, divan de velours rouge, chaises, tables, un samovar entrevu) apportés puis ôtés à vue par les acteurs au gré des situations.
Entrées et sorties rapides, on ne s’installe pas, du nerf, du jus émotif. On sent le beau travail d’une bande soudée, un bonheur d’être ensemble. On les retrouve, pour la plupart, dans l’une et l’autre pièce sous un visage différent. Les trois sœurs (Macha-Stéphane Gaillard, Olga-Marilyne Fontaine, Irina-Leslie Bouchet) font un bouquet de féminités anxieuses. Benedetti est souverain deux fois, en Verchinine, capitaine amoureux, en Lopakine, fils de moujik délicat et « pragmatique », devant Brigitte Barilley, Lioubov virevoltante, vivant pivot de la Cerisaie, qui se clôt sur l’abandon de Firs, vieux serviteur qui regrette le servage, que Jean-Pierre Moulin, l’aîné de la troupe, campe avec une rare élégance. Malheur du critique, condamné à citer, manque de place, des interprètes en rang d’oignon, sans pouvoir s’attarder sur leur juste poids d’humanité dans des peaux diverses. Ce sont Helen Stadnicki, Martine Vandeville, Olivia Brunaux, Vanessa Fonte, Philippe Crubezy, Daniel Delabesse, Alain Dumas, Alex Mesnil, Marc Lamigeon, Baudouin Cristoveanu et Julien Bouanich. Le trait de génie de la conception de Benedetti est dans ces « évanouissements », éclairs du sens en suspens, quand les gestes se figent dans l’expectative.
www.theatre-studio.comLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtreanton tchekhov Le Monde
Un testing de SOS-Racisme remet en lumière les discriminations raciales à la location immobilière
Sur 136 agences, réparties en France, 49 % ont accepté de pratiquer une sélection discriminatoire.
Trois ans après son premier testing de pratiques discriminatoires auprès d’agences immobilières d’Ile-de-France, SOS-Racisme l’a renouvelé, en 2022, auprès de 136 agences dans la France entière. La méthode innove : plutôt que présenter des candidatures de locataires, des membres de l’association se sont fait passer, par téléphone, pour des bailleurs privés dont le nom, fictif, sonnait « vieille France », cherchant à louer un appartement mais refusant d’emblée tout locataire d’origine étrangère ou supposée telle, insistant sur les profils « arabe et noir, afin d’éviter les problèmes de voisinage », précisaient-ils.
Le constat, publié lundi 21 mars, montre un léger progrès par rapport à 2019, puisque 51 % des agences contactées ont refusé tout net de pratiquer cette sélection discriminatoire et illégale, contre 48 % il y a trois ans. « Non, on ne peut pas faire de discrimination, a ainsi répondu une employée de l’agence Nestenn de Marseille. C’est grave ce que vous me dites, je ne peux pas, je n’ai pas le droit et je peux être attaquée pour cela. » « Je vous arrête tout de suite, a répondu une autre, du réseau L’Adresse, à Toulouse. Si vous trouvez une agence qui vous accepte, allez-y, parce que moi, je n’accepterai pas ce genre de demande. » « Premièrement, ce genre de discrimination est strictement illégale, a rétorqué un gestionnaire de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) de Toulouse, et si j’ai ce genre de directive, je ne la suivrai pas. »
Selon SOS-Racisme, les discriminations raciales à la location existent encore en Ile-de-FranceDans 34 agences, soit environ 25 % des testés, l’administrateur de biens a cependant accepté la sollicitation sans sourciller : « C’est des choses qu’on va pas mettre sur l’annonce parce qu’on n’a pas le droit, mais on fera en sorte que, sur l’accession des locataires, on fasse attention à ça », a promis une agence Fnaim du sud de la France. David Chouraqui, directeur général du réseau Square Habitat, filiale du Crédit agricole, dont trois agences sont montrées du doigt par ce testing, ne cache pas sa colère : « Ces pratiques sont graves et ne correspondent pas à nos valeurs, je vais donc étudier en détail ces cas litigieux », promet-il.
« Une certaine impunité »
Enfin, 23 % des professionnels contactés adoptent une attitude ambiguë, rappelant l’illégalité de la consigne mais laissant au propriétaire le soin de l’appliquer : « Normalement, j’ai pas le droit, parce que c’est de la discrimination, et si le dossier est solvable, s’il est bon, je suis dans l’obligation de vous le proposer, a argumenté un agent Guy Hoquet de l’ouest de la France. Après, vous restez décisionnaire », conclut-il. « Dans la loi, je vais vous dire “non, c’est pas possible” ce serait un problème de discrimination, avançait un autre, du réseau L’Adresse, également dans l’Ouest. Mais c’est à vous de prendre la décision. »
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Le Monde
Douleur et émotion en Corse à l’annonce du décès d’Yvan Colonna
A la suite du décès du nationaliste, lundi 21 mars, la classe politique a présenté ses condoléances et son soutien à la famille, qui a appelé au respect du deuil par la voix de ses avocats.
Dès l’annonce du décès d’Yvan Colonna, lundi 21 mars, des suites de son agression à la prison d’Arles, le 2 mars, la Corse nationaliste a entamé une veillée funèbre politique, avec de petits rassemblements dans le calme. A Ajaccio, une soixantaine de personnes ont convergé vers la cathédrale, déposant pieusement des bougies sur les marches de l’édifice en même que deux drapeaux à la tête de Maure. « L’heure est à l’hommage et au recueillement », a résumé l’un des participants. Les signes de croix et les prières avaient remplacé les bombes agricoles et les cocktails Molotov qui pleuvaient sur la préfecture, à quelques centaines de mètres de là, il y a dix jours. Pour éviter tout débordement, des camions de CRS ou de gendarmes mobiles avaient pris position en même temps autour de sites sensibles. Aucun incident notable n’a été relevé dans la nuit.
Yvan Colonna, des rêves d’indépendance corse à l’assassinat du préfet ErignacD’autres rassemblements ont eu lieu dans l’île, comme à Bastia, devant le palais de justice, où un feu a été allumé. Sur une banderole figure le slogan nationaliste des années 1980, « statu francese assassinu » (« l’Etat français est assassin »), scandé par les manifestants dans les rues corses agitées par des scènes de guérilla urbaine, depuis l’agression du nationaliste en détention.
Ces trois mots cristallisent la colère de jeunes nationalistes qui menace de s’amplifier une fois la période du deuil passée. La famille d’Yvan Colonna, qui n’a pas souhaité faire de commentaire pour l’heure, a demandé justement « de respecter le temps du deuil » par la voix de ses avocats.
Refus de tirer des conclusions politiques
De son côté, la classe politique insulaire, une fois n’est pas coutume, n’a pas souhaité réagir lundi, ou si peu. Le président de l’exécutif Gilles Simeoni, qui fut l’avocat d’Yvan Colonna lors de ses trois procès devant la cour d’assises spécialement composée pour le meurtre du préfet Erignac, en février 1998, a simplement adressé « ses pensées et ses condoléances » à la famille d’Yvan Colonna, en refusant d’en tirer pour l’heure des conclusions politiques. Le 2 mars, en milieu de journée, il avait été informé de l’agression du militant nationaliste alors même qu’il se trouvait à l’Assemblée de Corse, célébrant avec faste en compagnie d’anciens élus les 40 ans du statut Defferre, sésame de la décentralisation, comme si l’affaire Colonna était intrinsèquement et de toute éternité liée au destin politique insulaire. Depuis l’agression de ce dernier, Gilles Simeoni qui a pointé la « responsabilité de l’Etat » pressentait l’imminence de sa mort et s’y préparait.
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L'Humanité
Pluie de (tout petits) billets pour les footballeuses
ChroniqueMejdaline MhiriCahin-caha, la Fédération française de football (FFF) tente de suivre la progression des féminines. Le 16 mars, le comité exécutif de l’instance annonçait des « aides exceptionnelles » à leur égard. Chacun des douze clubs de D1 Arkema empochera 50 000 euros. De plus, les dotations financières en Coupe de France passent de 140 000 à 520 000 euros, redistribués entre les participantes de la compétition. Magnifique. L’argent coule à flots !
Mais comment expliquer cette arrivée massive de fonds ? Il s’agit d’abord de tenir une promesse. Courant 2021, tout comme leurs homologues masculins mais à une échelle moindre, les pensionnaires de D1 et D2 féminine devaient bénéficier d’une augmentation de leurs subventions (6 millions d’euros), découlant des droits télévisuels versés par Mediapro. Sauf que le projet a capoté, plongeant les concernés dans une situation économique périlleuse.
Il s’agit également de réduire un écart de plus en plus gênant. Jusqu’à présent, en Coupe de France, les joueuses devaient atteindre les demi-finales pour que leur parcours soit récompensé financièrement (pour les masculins, c’était le cas dès le septième tour). De même, alors qu’elles se contentaient d’un maillot toutes les deux rencontres, quand les hommes recevaient maillots, shorts et chaussettes pour chaque match, les footballeuses profiteront désormais de tenues complètes dès le quatrième tour. Souvenez-vous, la saison dernière, les Rennaises dénonçaient cette discrimination en jouant en culotte.
En février, c’était au tour d’Ada Hegerberg, ballon d’or 2018, de tacler la « 3F », à la suite de l’annonce de la candidature française pour l’Euro 2025. « Organiser des compétitions internationales, c’est bien. S’investir dans notre championnat, c’est mieux. On est à la ramasse et la Coupe du monde 2019 n’a eu aucun impact », désapprouvait-elle sur Twitter. Et, en effet, ce n’est qu’en décembre 2021 qu’une commission « Football féminin de haut niveau » a vu le jour à la FFF. Présidée par le Lyonnais Jean-Michel Aulas, ce dernier admettait dans l’Équipe du 8 mars que du retard était en train d’être pris sur d’autres nations.
À titre de comparaison, en Angleterre, où se déroulera l’Euro en juin, la situation évolue vitesse grand V. Il y a un an, la Football Association (FA) concluait un accord de diffusion avec Sky Sports et la BBC (8 millions de livres par saison). En décembre, elle établissait un partenariat sur trois ans avec la banque Barclays (30 millions de livres). En janvier, on apprenait qu’en cas de maternité ou de maladie une couverture santé allait être ajoutée aux contrats des sportives. La semaine dernière, le Guardian révélait que la FA allait multiplier par huit la dotation financière en coupe féminine, atteignant les 2,5 millions de livres. Alors, on ressort le carnet de chèques ?
La chronique sportive de Mejdaline MhirifootballÉgalité hommes femmeségalité professionnelle Le Monde
Election présidentielle 2022 : le tableau de bord des parrainages, sondages et temps de parole
Raphaëlle Aubert Manon Romain Gary DagornPublié le 22 février 2022 à 17h05, mis à jour hier à 12h32
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DécryptagesVisualisez la synthèse des parrainages, des intentions de vote et des temps de parole des candidats en carte et en graphiques actualisés chaque semaine.
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période du l'ArcomARCOMla Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)HATVPWIDNombre définitifConseil constitutionnelparrainages définitifsConseil constitutionnelSélectionnez un candidat
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Les parrainages
Les temps de parole
Les patrimoines
Raphaëlle Aubert
Manon Romain
Gary Dagorn
Le Monde
Guerre en Ukraine : parcourez les infox et les fausses images qui circulent depuis le début de l’offensive russe
Romain Geoffroy Léa Sanchez (développement) Thomas Steffen (design) William Audureau Assma MaadPublié le 04 mars 2022 à 17h49 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 18h51
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DécryptagesVidéos truquées, photomontages, archives décontextualisées… Le conflit est marqué par une multitude de contenus trompeurs. Les Décodeurs vous aident à faire le tri.
Depuis le début de l’invasion de l'Ukraine par la Russie survenue le 24 février, Les Décodeurs recensent les principales fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce contexte incertain, anxiogène, et effrayant, d’une guerre actuellement menée en Europe est, en effet, propice à la diffusion de fausses informations.
Guerre en Ukraine : attention à ces anciennes vidéos recyclées en ligneParticularité de ce conflit : celles-ci sont principalement visuelles. Aux premières heures de la guerre, les vidéos décontextualisées ou truquées de bombardements de l’armée russe sur Kiev ont pullulé en ligne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également été ciblé par cette désinformation, accusé d’avoir fui la capitale ukrainienne, ou de s’être rendu sur le front dans le Donbass.
Afin de ne pas tomber dans le piège, nous vous proposons un outil pour vérifier les images les plus virales relayées en ligne, et vous permettre de voir comment elles ont été utilisées dans la guerre informationnelle que se livrent pro-ukrainiens et prorusses.
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Romain Geoffroy
Léa Sanchez développement
Thomas Steffen design
William Audureau
Assma Maad
Le Monde
Des « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat Macron
Luc Martinon Manon Romain Adrien Sénécat Maxime VaudanoPublié le 17 mars 2022 à 11h45 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 14h36
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EnquêteL’Elysée et le gouvernement ont commandé près de 1600 missions à des cabinets de conseil depuis 2017. En propulsant parfois ces organismes privés en première ligne des grands chantiers de la présidence Macron.
Un simple renfort ou un ministère de la santé bis ? En confiant un rôle-clé aux consultants de McKinsey dans l’organisation de la campagne de vaccination contre le Covid-19, en 2021, le gouvernement a propulsé le cabinet de conseil américain sous les projecteurs. Ce choix a suscité incompréhension et indignation face à une telle intrusion du privé dans la machine gouvernementale.
« L’ampleur de cette crise a nécessité de mobiliser, en un temps record, des renforts importants en nombre et en expertise », s’est justifié le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’une audition récente au Sénat. Selon lui, tout est « très clair » : les cabinets de conseil sont là pour « éclairer le décideur public », mais l’Etat reste maître à bord en toutes circonstances.
Un choix exceptionnel, dicté par l’urgence ? Rien n’est moins sûr. Car le recours du gouvernement aux cabinets de conseil a été massif tout au long du mandat d’Emmanuel Macron, et ce bien avant la pandémie. Dans le cadre de son enquête « Consultocratie : un quinquennat de conseils », Le Monde a dénombré près de 1 600 missions réalisées en cinq ans par des cabinets de conseil privés pour le compte des ministères et de leurs agences. Un chiffrage inédit, réalisé en croisant une extraction minutieuse des bases de données de marchés publics avec la liste des prestations révélée par le récent rapport d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseil.
Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.
De simples aides à la décision ? Le gouvernement l’assure, mais les contre-exemples sont là : McKinsey, le Boston Consulting Group (BCG), Accenture ou encore Capgemini se sont retrouvés à de nombreuses reprises en première ligne de l’action gouvernementale depuis 2017. Leurs consultants ont été appelés à la rescousse pour déminer au pas de charge des dossiers, parce que les administrations de l’Etat n’étaient pas jugées assez qualifiées ou étoffées pour les assumer. Avec une latitude qui, bien souvent, interroge.
Etrange mélange des genres
L’influent McKinsey a ainsi contribué, à partir de 2018, à une curieuse opération, en coproduction avec la présidence, à mi-chemin entre le marketing et la politique : Tech for Good. Ce sommet annuel, organisé à l’Elysée par Emmanuel Macron avec les grands patrons du numérique, est l’occasion de mettre en scène les annonces d’Uber, Facebook ou Microsoft en faveur de l’emploi, de la formation ou de la recherche, dans le but de montrer que ces entreprises innovantes peuvent contribuer au bien commun.
Qui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsA l’Elysée, l’initiative est pilotée par Cédric O, à l’époque conseiller au numérique du président. Mais les chevilles ouvrières de ce grand raout sont les consultants de « Mac » mis à la disposition de la présidence de la République. Le cabinet, étroitement lié à l’entourage d’Emmanuel Macron, ne se contente pas d’organiser les débats et de produire des rapports pour nourrir les échanges. Certains de ses hauts dirigeants rejoignent les groupes de travail chargés de formuler des propositions sur l’éducation ou la diversité, aux côtés de représentants de Facebook, d’Airbus ou d’IBM.
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Le Monde
Guerre en Ukraine : comment l’OTAN s’est élargie en Europe de l’Est
Gary DagornPublié le 12 mars 2022 à 05h44 - Mis à jour le 16 mars 2022 à 16h57
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DécryptagesLoin d’être une provocation, comme Vladimir Poutine l’affirme pour justifier sa guerre en Ukraine, l’élargissement de l’OTAN vers l’Est n’a pas été décidé sans prendre en compte les intérêts de la Russie.
Créée lors de la guerre froide, longtemps opposée à son adversaire communiste, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est soudainement retrouvée sans ennemi en 1991, lorsque l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et le Pacte de Varsovie ont été dissous.
L’Alliance atlantique a survécu péniblement aux premières années qui ont suivi et s’est longtemps cherché un but. L’élargissement à l’Europe centrale et orientale, ainsi que la menace du terrorisme international pesant sur les pays occidentaux après le 11 septembre 2001 ont permis de justifier en partie sa pérennisation. Mais l’isolationnisme des Etats-Unis entrepris par le président Donald Trump en 2017, que son successeur Joe Biden n’a pas complètement remis en cause, et leur inquiétude sur les ambitions chinoises dans la zone Indo-Pacifique ont fragilisé la raison d’être de l’Alliance ces dernières années, et ont donné du crédit à l’idée d’une défense européenne.
Déclarée en état de « mort cérébrale » par le président français, Emmanuel Macron, en 2019, l’OTAN s’est retrouvée à nouveau soudée après l’invasion des forces russes déclenchée le 24 février en Ukraine. Pour justifier les tensions puis l’attaque de son voisin, le président russe, Vladimir Poutine, n’a eu de cesse d’accuser cette alliance militaire de « trahison », pour s’être étendue vers l’Europe de l’Est entre 1997 et 2004, après la chute de l’empire soviétique.
Russie-Occident, vingt ans d’autoradicalisation de Poutine1991-1993 : les pays de l’Est frappent à la porte de l’OTAN, qui refuse
Après la dissolution politique de l’URSS, en 1991, plusieurs anciens pays membres du Pacte de Varsovie se tournent vers l’OTAN pour assurer leur sécurité militaire, surtout vis-à-vis de Moscou.
Près de cinquante ans de domination soviétique ont rendu les populations d’Europe de l’Est profondément méfiantes concernant les intentions du pouvoir russe, bien que le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, ait achevé à Moscou ce qui restait du communisme. Car le nouveau pouvoir n’est pas sans ambition sur le devenir de « ses » anciens satellites et des anciennes républiques soviétiques.
Rappel : en 1955, l'OTAN face au Pacte de Varsovie
En 1991, le président russe crée la Communauté des Etats indépendants (CEI), une organisation intergouvernementale proposant une intégration économique, politique et militaire aux Etats nouvellement indépendants issus de l’URSS. Dix d’entre eux en deviennent membres, sous la pression de Moscou, tandis que le Turkménistan et l’Ukraine déclinent l’invitation. Mais cette intégration va lentement échouer en raison du poids politique écrasant de Moscou, qui empêche ces pays plus faibles de disposer d’une quelconque marge de manœuvre. A tel point que certains forment des alliances entre eux, à l’instar de l’Organisation pour la démocratie et le développement (GUAM), créée en 1997 avec la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie (et anciennement l’Ouzbékistan).
C’est dans ce contexte que, dès 1991, nombre d’anciens satellites européens de Moscou frappent à la porte de l’OTAN, qu’ils voient comme l’assurance d’échapper à la tutelle russe. D’autant que Moscou n’hésite pas, au nom de la défense des russophones, à intervenir militairement, comme l’illustre le conflit en Transnistrie, une région sécessionniste de Moldavie, en 1992.
La Russie voit cette émancipation d’un mauvais œil et le fait savoir aux Occidentaux, lesquels freinent dès le début les volontés d’adhésion exprimées par ces pays. Fin décembre 1991, l’OTAN crée alors le Conseil de coopération nord-atlantique, un forum de dialogue qui n’offre aucune garantie de sécurité, au grand dam des pays concernés.
Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’élargirait pas vers l’Est ?
C’est une des questions centrales dans la dégradation progressive des relations entre dirigeants russes et occidentaux. Depuis les années 1990, les premiers ont régulièrement accusé les seconds d’avoir trahi leur promesse originelle. « Ils nous ont menti à plusieurs reprises, ils ont pris des décisions dans notre dos, ils nous ont mis devant le fait accompli. Cela s’est produit avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, ainsi qu’avec le déploiement d’infrastructures militaires à nos frontières », avait accusé Vladimir Poutine le 18 mars 2014, après avoir illégalement repris la Crimée à son voisin ukrainien.
Le président russe s’appuie sur les multiples promesses faites par les leaders américains, britanniques, français ou allemands à Mikhaïl Gorbatchev en 1990, année d’intenses négociations diplomatiques destinées à fixer les conditions de la réunification allemande. « Rien n’avait été couché sur le papier. Ce fut une erreur de Gorbatchev. En politique, tout doit être écrit, même si une garantie sur papier est aussi souvent violée, avait affirmé Vladimir Poutine, interrogé en 2015 par le réalisateur américain Oliver Stone. Gorbatchev a seulement discuté avec eux et a considéré que cette parole était suffisante. »
Entre février et mai 1990, Mikhaïl Gorbatchev avait en effet reçu l’assurance que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est », en particulier de James Baker, le secrétaire d’Etat américain. Helmut Kohl, Margaret Thatcher et George Bush père ont aussi tenté de le rassurer en lui soutenant que l’Alliance atlantique ne s’étendrait pas au-delà de l’Allemagne réunifiée. Ces échanges sont détaillés par le projet National Security Archive de l’université George Washington, qui s’appuie sur de nombreux documents déclassifiés.
La version de Vladimir Poutine a été de nombreuses fois critiquée par les membres de l’OTAN, qui expliquent que le contexte de 1990 n’était pas celui de 1991. En 1990, les assurances des Occidentaux sont données alors que l’URSS et ses satellites sont encore liés par l’alliance militaire du Pacte de Varsovie, ce qui rendait inimaginable une extension de l’OTAN. Les événements de 1991 changent la donne : la chute de l’Union soviétique provoque en neuf mois l’émergence de quinze nouveaux pays souverains. Les frontières soviétiques, que les Occidentaux ne souhaitaient pas menacer un an plus tôt, ne sont plus les mêmes : en vertu du droit international, elles ne correspondent plus à l’URSS, mais à celles de la seule Fédération de Russie. Aucune promesse n’aurait ainsi été faite concernant des pays comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie. Une conclusion que soutiennent plusieurs historiens et spécialistes de la question.
Mikhaïl Gorbatchev lui-même a conforté cette lecture des événements. Interrogé par Russia Beyond en 2014, un média d’Etat financé par le gouvernement russe, sur ce qui l’a poussé à ne pas demander aux Américains de traduire leur promesse en traité contraignant, le dernier dirigeant de l’URSS avait répondu :
« L’élargissement de l’OTAN n’a pas du tout été un sujet de discussion, et n’a pas émergé pendant cette période. Un autre enjeu que nous avons mis sur la table a été de garantir que les infrastructures militaires de l’OTAN n’avanceraient pas et que des forces armées additionnelles ne seraient pas déployées sur le territoire de ce qui était alors la RDA. L’affirmation de Baker a été faite dans ce contexte… Tout ce qui a pu être fait et tout ce qui devait être fait pour concrétiser cette obligation politique a été fait. Et respecté. »
Un épisode éclaire tout de même en partie les raisons pour lesquelles le gouvernement de Boris Eltsine a pu se sentir dupé. Le 22 octobre 1993, le secrétaire d’Etat américain Warren Christopher vient s’entretenir quarante-cinq minutes avec Boris Eltsine pour lui soumettre l’idée du Partenariat pour la paix avancée par le président américain Bill Clinton. Ce partenariat lui est présenté comme une façon d’inclure la Russie dans le processus. « Il n’y aurait aucun effort pour ignorer ou exclure la Russie de sa pleine participation à la sécurité future de l’Europe », indique Warren Christopher.
Boris Eltsine, qui pousse depuis deux ans pour que l’Occident reconnaisse à son pays le rôle de grande puissance, est séduit par le principe, mais l’interrompt pour vérifier qu’il a bien compris et qu’il y aura un partenariat et pas d’adhésion, faisant référence à l’OTAN. Le secrétaire d’Etat lui répond : « Oui, c’est le cas, il n’y aura pas même de statut secondaire. » « C’est une brillante idée, un trait de génie ! », s’exclame Boris Eltsine, qui se montre soulagé devant son interlocuteur, mentionnant explicitement les tensions autour de l’OTAN. Le président russe, qui combat activement les conservateurs sur la scène politique intérieure, a en effet besoin de montrer des résultats avec les « partenaires » américains pour se maintenir au pouvoir.
Du Partenariat pour la paix à l’élargissement de l’OTAN
En janvier 1994, lors d’une visite officielle en Russie, Bill Clinton affirme à Boris Eltsine que l’OTAN « envisage clairement une expansion », mais tente de le ménager en ajoutant que le Partenariat pour la paix est la priorité de son administration. Une assurance qu’il lui répète à l’occasion d’un déjeuner privé le 27 septembre 1994.
Le Partenariat pour la paix est créé en 1994. Rejoint cette année-là par 34 pays européens et asiatiques, dont la Russie, il prévoit des coopérations militaires bilatérales entre ces pays signataires et l’OTAN. Mais il ne répond pas aux attentes des anciens satellites de Moscou, comme la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, qui, réunis dès février 1991 au sein du groupe de Visegrad, demandent avec insistance à être intégrés à l’OTAN. L’interventionnisme militaire russe en Tchétchénie (1994-1996) ne fait que les motiver davantage. Initialement réticente, l’administration Clinton va peu à peu changer d’avis.
Les discours des responsables de l’OTAN se faisant de plus en plus explicites, Boris Eltsine accuse son homologue américain, dans un discours retentissant au sommet de Budapest le 6 décembre 1994, de vouloir partitionner l’Europe. « Pourquoi plantez-vous les graines de la méfiance ? », demande-t-il aux seize membres de l’OTAN.
Ces avertissements russes inquiètent une partie de l’administration américaine, mais fin 1994, l’idée d’un élargissement de l’OTAN s’est quasiment imposée dans le cercle du président Clinton.
1994-2004 : avec le soutien de Clinton et Kohl, l’OTAN s’élargit vers l’Est
Le premier changement de ton intervient en janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, où l’Alliance se dit explicitement ouverte à de nouvelles adhésions. Dans la foulée, le président Clinton, en visite à Prague, déclare aux côtés des premiers ministres tchèque, polonais, hongrois et slovaque, qu’il ne s’agissait plus de savoir si l’OTAN allait s’élargir, mais « quand et comment ». En septembre 1995, l’OTAN publie des prérequis qui doivent servir de base de négociations. Le texte précise que l’Alliance n’installera pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres, une déclaration d’intention censée répondre aux craintes russes.
S’ensuivent deux ans de discussions intenses avec cinq pays, avant que le premier feu vert n’intervienne. Au printemps 1997, Bill Clinton, qui soutient Boris Eltsine depuis son élection, est confiant : il vient de signer avec son homologue russe l’« acte fondateur », le premier accord entre l’OTAN et la Russie destiné à relancer la coopération entre les deux parties. Le président américain annonce alors la future intégration de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie, invitées officiellement à rejoindre l’Alliance atlantique lors du sommet de Madrid, un mois plus tard. Le moment passe « dans l’Histoire comme marquant la fin de l’ordre de Yalta », selon le premier ministre polonais, Wlodzimierz Cimoszewicz. Le premier ministre tchèque, Vaclav Klaus, qualifie l’invitation de « couronnement du processus de transformation d’après-novembre 1989 ». En Hongrie, le rattachement à l’OTAN est approuvé à 85,3 % lors d’un référendum à l’automne 1997.
1999 : premier élargissement de l'OTAN vers l'Est
Trois anciens régimes communistes rejoignent l'Alliance atlantique.
Les pays de la première vague saluent l'« événement historique »Le pouvoir russe, lui, n’est pas aussi enthousiaste. Juste après l’annonce, le ministre des affaires étrangères russe Evgueni Primakov condamne une « faute majeure, peut-être la plus grosse depuis la fin de la seconde guerre mondiale ».
Ce premier élargissement a un goût d’échec pour les Russes. Les nombreuses tentatives de Boris Eltsine de dissuader Bill Clinton n’ont pas fonctionné. Mais le président russe lui-même savait le processus inéluctable, du moins pour certains pays comme la Pologne, qui avait manifesté une détermination constante de s’arrimer à l’Ouest. C’est ainsi qu’en 1993, le premier ministre polonais a réussi à arracher à Boris Eltsine un communiqué conjoint, qui signalait que l’entrée de la Pologne dans l’OTAN « ne serait pas contraire aux intérêts d’autres Etats, y compris la Russie ».
M. Clinton et M. Eltsine, à Helsinki, traitent de leur désaccord sur l'OTANLes protestations russes ne sont cependant pas sans inquiéter les diplomates occidentaux, lesquels sont partagés sur l’opportunité d’élargir davantage l’OTAN à l’Est, malgré les demandes répétées et insistantes de dix pays, qui forment au printemps 2000 le groupe de Vilnius, comprenant :
- l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, candidates de longue date ;
- la Slovaquie, éconduite en 1997 car ne respectant pas certains critères ;
- la Roumanie et la Slovénie, écartées en 1997 pour ne pas froisser les Russes ;
- la Bulgarie ;
- la Croatie ;
- l’Albanie ;
- la Macédoine, dont la candidature est bloquée par la Grèce en raison d’un conflit portant sur le nom du pays.
Les discussions avec ces dix pays s’ouvrent, mais l’Alliance tente de prioriser les candidatures afin de ralentir autant que possible le processus, comme elle l’avait fait en 1997, année où elle avait refusé neuf des douze candidatures qu’elle avait reçues. Les négociations aboutissent en 2002 à l’invitation de sept nouveaux Etats (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie, la Roumanie et la Bulgarie), dont l’intégration est effective en 2004.
2004 : deuxième élargissement de l'OTAN vers l'Est
Six anciens satellites et membres de l'URSS rejoignent l'Alliance atlantique aux côtés de la Slovénie.
Ce second élargissement provoque de nouvelles protestations de certains politiques russes. Le président du comité de défense à la Douma Viktor Zavarzine appelle le gouvernement à revoir les dispositifs militaires de défense du pays, craignant que les Occidentaux ne massent des troupes près de la frontière russe. Ce qu’ils ne feront pas (à l’exception de l’arrivée en 2004 de quatre avions F-16 belges). De son côté, le Kremlin, qui n’a jamais montré une opposition ferme à un nouvel élargissement, minimise l’adhésion des pays baltes à l’OTAN. Deux ans plus tôt, Vladimir Poutine avait déjà déclaré que l’adhésion des pays baltes à l’OTAN ne serait pas une « tragédie ».
L’élargissement va ensuite se poursuivre uniquement dans les Balkans. La Croatie et l’Albanie sont intégrées en 2009, le Monténégro en 2017 et la Macédoine du Nord en 2020, après avoir réglé son différend avec la Grèce.
Qui a perdu la Russie ?L’Ukraine : une adhésion longtemps restée incertaine
Le cas de l’Ukraine est différent. La candidature du pays « frère » de la Russie, indépendant depuis 1991, n’a eu de cesse d’être déclinée par certains pays membres de l’OTAN, qui redoutaient de fâcher définitivement les Russes. En 2008, lors du sommet de Bucarest, le président américain George W. Bush propose au reste de l’Alliance d’inviter officiellement l’Ukraine et la Géorgie, décision à laquelle la France et l’Allemagne mettront leur veto.
L’Alliance indique cependant à l’issue du sommet que ces deux pays sont amenés à devenir membres de l’OTAN dans le futur et que d’intenses discussions doivent préparer leur intégration. Bien que la Constitution ukrainienne interdise le stationnement de troupes étrangères sur le sol national, la nouvelle fait sortir Vladimir Poutine de ses gonds. « Mais qu’est-ce que l’Ukraine ? Même pas un Etat ! s’exclame-t-il lors de la réunion du conseil Russie-OTAN. Une partie de son territoire, c’est l’Europe centrale, l’autre partie, la plus importante, c’est nous qui la lui avons donnée ! »
Le chef de l’Etat russe prévient ses partenaires européens et américain que si le pays intégrait l’OTAN, elle cesserait d’exister sous sa forme actuelle, faisant référence à la Crimée, péninsule du sud du pays offerte à l’Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954. Peuplée par une grande majorité de russophones hostiles à un rapprochement avec l’Ouest, la péninsule offre surtout un accès stratégique à la mer Noire pour les Russes via le port militaire de Sébastopol. Une attache que les Ukrainiens auraient dû reprendre au plus tard en 2017, selon l’accord conclu avec Kiev.
L’intervention militaire russe en Géorgie en 2008, qui marque la première démonstration de force de Vladimir Poutine, va nettement refroidir les volontés occidentales de poursuivre les discussions avec les Ukrainiens. L’invasion illégale de la Crimée en 2014 et le soutien des Russes aux séparatistes du Donbass ont ensuite enterré les espoirs ukrainiens d’adhésion à l’Alliance atlantique.
Aux origines de la guerre en Ukraine, vingt ans de propagande russe dans le Donbass Gary Dagorn
Le Monde
Comparez les programmes des candidats à l’élection présidentielle 2022
Service politique Les DécodeursPublié le 16 février 2022 à 16h19 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 12h21
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DécryptagesDe Nathalie Arthaud à Anne Hidalgo, en passant par Yannick Jadot ou Valérie Pécresse, retrouvez les promesses des candidats et candidates à l’élection.
Comment améliorer notre système de santé, préserver le pouvoir d’achat de la population, lutter contre le changement climatique, assurer la sécurité de tous ? Quelle réponse à la guerre en Ukraine ? Quelle politique migratoire souhaitons-nous ? Quelle dette publique laisserons-nous à nos enfants après la crise du Covid-19 ? Ces enjeux, et bien d’autres, sont au cœur des débats de la campagne présidentielle et devraient guider la décision des électeurs pour le scrutin des 10 et 24 avril.
Les douze candidats qui ont recueilli les cinq cents parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle sont désormais connus : Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean Lassalle, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour.
Notre comparateur de programmes synthétise près de mille propositions de ces personnalités politiques, qui représentent un large spectre idéologique allant de l’extrême gauche à l’extrême droite, et ce qui les différencie sur une centaine de thématiques. Nous y avons ajouté, le 17 mars, les propositions du président sortant, entré tardivement en campagne.
Cet outil, qui permet de filtrer les propositions par thème ou par candidat, sera mis à jour régulièrement au fil de la campagne présidentielle.
Assma Maad, Brice Laemle, Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Baruch, Jérémie Lamothe, Julien Lemaignen, Léa Prati, Manon Romain, Marie Pouzadoux, Mathilde Damgé, Pierre Breteau, Romain Geoffroy, Romain Imbach, Simon Auffret et William Audureau
Anne-Aël Durand et Jonathan Parienté
Melina Zerbib et Thomas Steffen
Pierre Breteau et Maxime Ferrer
Comment nous avons travaillé
Ce comparateur synthétise les propositions figurant sur les sites officiels des candidats, complétées par certaines interventions médiatiques majeures ou des précisions que nous avons demandées, au début de février, à leurs équipes de campagne respectives.
Nous avons défini une centaine de thèmes, mais nous n’affichons que ceux qui mettent en regard les propositions d’au moins quatre candidats. Le programme complet de chacun d’entre eux est disponible en cliquant sur son nom.
Les candidats et les thématiques sont amenés à évoluer au fil de la campagne. Cet article est le fruit d’un travail collectif. Si vous constatez une erreur, vous pouvez la signaler à : comparateur2022@lemonde.fr.
Service politique
Les Décodeurs
Le Monde
Buzz Aldrin n’a pas avoué qu’il n’était « jamais allé » sur la Lune
Une vidéo de 2015 mal traduite et tronquée est utilisée pour prouver que les Américains n’auraient jamais mis les pieds sur la Lune. L’astronaute dit pourtant le contraire.
Buzz Aldrin ne serait jamais allé sur la Lune, et il le reconnaîtrait lui-même. C’est ce qu’affirment des internautes qui croient dur comme fer que les voyages américains sur la Lune ne sont qu’un vaste complot. Ils appuient leur argumentaire sur un extrait d’une vidéo datant de 2015, qui circule à nouveau depuis la mi-mars dans la complosphère francophone, et dont la traduction suivante est donnée :
Une fillette demande : « Pourquoi personne n’est allé sur la Lune depuis si longtemps ? »
Buzz Aldrin répond : « Parce que nous n’y sommes jamais allés. »
La citation, accompagnée des images de l’entretien en anglais, est brandie comme une preuve que les premiers pas sur la Lune n’ont jamais existé.
Pourquoi c’est trompeur
Dans la vidéo, l’astronaute américain, deuxième homme à avoir marché sur la Lune après Neil Armstrong, répond aux questions d’une petite fille. La scène se déroule à l’occasion du Festival national du livre de Washington, le 5 septembre 2015 – Buzz Aldrin étant aussi auteur de livres pour enfants –, et la fillette s’appelle Zoey.
Premier problème : la traduction est incorrecte. Buzz Aldrin ne dit pas « nous n’y sommes jamais allés » mais « nous n’y sommes pas allés ». La précision est importante, car il ne parle pas de son propre voyage en 1969, mais du fait que, collectivement, les hommes n’aient pas remis le pied sur la Lune depuis. La suite de sa réponse ne permet aucun doute :
Zoey : « Pourquoi cela fait-il si longtemps que personne n’est allé sur la Lune ?
Buzz Aldrin : Ce n’est pas une question d’une enfant de 8 ans ! C’est la question que je me pose. Je voudrais savoir, mais je crois savoir : parce que nous n’y sommes pas allés, et c’est comme ça. Et si nous n’y sommes pas allés, c’est bien de savoir pourquoi, parce qu’à l’avenir, si nous voulons continuer, nous avons besoin de savoir pourquoi par le passé quelque chose a arrêté ce que nous voulions voir continuer. »
En anglais dans le texte :
Zoey : “Why has nobody been to the Moon in such a long time ?”
Buzz Aldrin: “That’s not an eight-year-old’s question. That’s my question. I want to know, but I think I know : because we didn’t go there and that’s the way it happened. And if it didn’t happen, it’s nice to know why it didn’t happen, so in the future, if we want to keep doing something, we need to know why something stopped in the past that we wanted to keep it going.”
- Une critique mal comprise
Le « we didn’t go there » (« nous n’y sommes pas allés ») prononcé par Buzz Aldrin s’inscrit dans la continuité d’une critique qu’il a régulièrement émise : l’astronaute reproche à la NASA de s’être désintéressée des voyages lunaires une fois les premières missions réussies. Dans la suite de l’interview, il explique ce changement de cap par le coût nécessaire à l’investissement dans une technologie plus avancée.
Plus récemment, en 2019, pour les cinquante ans du premier pas de l’humanité sur la Lune, il déplorait que, « depuis cinquante ans, il n’y a pas eu de progrès ».
- Buzz Aldrin raconte être allé sur la Lune durant le même entretien
Non seulement Buzz Aldrin n’a pas avoué ne jamais être allé sur la Lune, mais il affirme exactement le contraire dans le même entretien de 2015, quelques minutes plus tôt. La petite Zoey lui demande s’il était effrayé à l’idée d’aller là où personne n’était allé. Il répond :
« Des gens avaient décollé et atterri sans rester en orbite, des gens avaient envoyé des singes, les Russes Iouri Gagarine, nous avions fait beaucoup de choses, mais nous n’avions pas envoyé d’hommes sur la Lune. Alors nous avons envoyé des gens autour de la Lune, puis nous avons envoyé des gens, un autre groupe, s’approcher de la Lune et s’entraîner – à tout faire sauf à alunir – et alors, une personne très chanceuse a donné à Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin [il se pointe du doigt] l’occasion de faire une première tentative d’alunissage, et tout cela a fonctionné, et nous l’avons fait, et c’est pour cela que je suis là aujourd’hui ! »
Ce passage de la vidéo n’apparaît jamais dans la séquence qui circule en ligne, alors qu’il fait partie du même entretien. Un exemple classique du fonctionnement démonstratif des théories du complot : pour convaincre les internautes d’une supercherie, elles sont les premières à recourir à des manipulations.
William Audureau
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Le Monde
Emmanuel Macron minimise le recours aux cabinets de conseil privés
Interrogé sur la forte hausse des missions confiées aux consultants, le candidat à la présidentielle a affirmé que ces dépenses auraient déjà baissé. Un argument trompeur qui minore le problème.
Il « assume », mais cherche en même temps à éluder le sujet ; Emmanuel Macron a été interrogé, jeudi 17 mars, sur le recours récurrent de son gouvernement à des cabinets de conseil privés pour mener à bien ses réformes. Ces dépenses ont fortement augmenté au cours du quinquennat, jusqu’à dépasser le milliard d’euros en 2021, selon le rapport d’une commission d’enquête du Sénat consacré à cette question.
C’est presque trois fois plus qu’en 2018, aux débuts du quinquennat, relèvent les sénateurs, qui s’inquiètent de voir la facture s’envoler année après année. Pourtant, le chef de l’Etat sortant, candidat à un deuxième mandat, a prétendu que les sommes dépensées ont déjà diminué.
Ce qu’il a dit
Lors de sa conférence de presse, Pauline de Saint-Rémy, journaliste à Politico, a interpellé le candidat à la présidentielle sur la hausse considérable du recours aux cabinets de conseil privés au cours de son quinquennat : « Est-ce que c’est quelque chose que vous assumez ? » Emmanuel Macron a alors relativisé le phénomène :
« Il y a eu une augmentation dans les phases de crise, je crois que c’est ce que décrit le Sénat, mais il y a aussi une baisse ensuite de plus de 15 % sur l’année qui a suivi sous ce quinquennat, ce qui montre aussi une procédure de refroidissement ou de normalisation. (…) Donc je l’assume et je pense que ce n’est pas une fatalité d’augmenter. »
POURQUOI C’EST TROMPEUR
L’argumentaire d’Emmanuel Macron repose sur deux points :
- La hausse des dépenses de conseil au cours de son mandat serait avant tout liée à la crise sanitaire ;
- Ces dépenses auraient déjà été maîtrisées, avec une baisse de plus de 15 % « sur l’année qui a suivi ».
Or, l’un comme l’autre sont erronés.
D’abord, la recrudescence du recours aux consultants est antérieure à la pandémie. Sur la base des données comptables de l’Etat, la commission d’enquête sénatoriale a évalué qu’elles avaient déjà augmenté de 40 % entre 2018 et 2019, avant même le début de la crise sanitaire.
Les dépenses de conseil à forte dimension stratégique ont presque triplé depuis 2018
Sénat (à partir des données du ministère du budget)Ensuite, on ne peut pas dire que ces dépenses ont déjà baissé au cours du mandat d’Emmanuel Macron. Elles ont, jusqu’à présent, augmenté, année après année, de 2018 à 2021. La baisse de 15 % évoquée par le candidat est, en fait, une directive du gouvernement pour 2022.
2021, record des dépenses du quinquennat
En effet, le premier ministre, Jean Castex, avait signé, le 19 janvier, une circulaire encadrant le recours aux prestations des cabinets de conseil – une probable anticipation de l’exécutif alors qu’allait être publié ce rapport au vitriol. Le texte fixe pour objectif de réduire de « 15 % au moins » par rapport à 2021 les « prestations intellectuelles engagées en stratégie et organisation ».
Contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron, cette baisse des dépenses n’est donc pas encore effective et n’est même pas certaine pour l’année 2022, car la circulaire n’est pas contraignante. Il faudra attendre la fin de l’exercice budgétaire pour vérifier si le cadre fixé par le premier ministre a été respecté ou pas. Sans compter que la circulaire exclut du calcul les dépenses de conseil liées aux projets informatiques, qui représentent environ la moitié du total.
Le choix de prendre comme référence l’année 2021, record des dépenses du quinquennat, est également peu ambitieux : une baisse de 15 % ramènerait le coût pour l’Etat à environ 380 millions d’euros en 2022, ce qui serait encore bien supérieur à celui de 2020 (348 millions) et surtout 2018 (227 millions).
Invisibles, mais omniprésents, quelle est l’influence réelle des consultants privés dans la conduite des affaires de l’Etat ? C’est la question que s’est posée la commission sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui rend son rapport le 17 mars. Parallèlement, Le Monde a mené sa propre enquête, fondée sur des témoignages, des sources ouvertes et des demandes d’accès à des documents, pour tenter de mesurer l’impact de ces cabinets sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatDes « gilets jaunes » aux grandes réformes, les consultants en première ligne du quinquennat MacronLe cabinet de conseil McKinsey accusé d’évasion fiscale en FranceQui sont les consultants et pourquoi l’Etat fait appel à eux, en 7 questionsExplorez les 1 600 missions des cabinets de conseil pour l’Etat recensées par « Le Monde » Maxime Vaudano, Adrien Sénécat, Manon Romain et Luc Martinon
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Le Monde
Comment les chocs pétroliers bouleversent l’économie mondiale
Marie CharrelPublié aujourd’hui à 05h45, mis à jour à 09h48
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DécryptagesLa flambée des matières premières intensifiée par la guerre en Ukraine réveille le souvenir des crises énergétiques de 1973 et 1979, marquées par l’apparition de la stagflation, cocktail de forte inflation et de croissance faible.
« Voici venue la fin du monde sans fin. » C’était il y a près de cinquante ans. Nathalie Dumont se rappelle pourtant en détail la soirée d’hiver 1973 où elle a entendu ces mots évoquant le choc pétrolier, à la radio. « Les températures chutaient, ma mère disait qu’il nous faudrait de nouveau économiser sur tout, comme pendant la guerre, raconte-t-elle. Pour la première fois, j’avais peur de manquer. » Nathalie venait de fêter ses 22 ans et, jusque-là, elle se rendait chaque jour en voiture à la faculté des sciences de Grenoble, où elle étudiait. « Je me suis vite installée chez une amie habitant plus près pour économiser l’essence. Le soir, nous révisions avec des bouillottes sur les genoux, car nous réglions le chauffage au minimum. » Mais ce dont elle se souvient le plus est le sentiment d’assister au crépuscule d’une époque. « J’étais convaincue que, même si l’économie s’en remettait, ma génération et, surtout, les suivantes en auraient fini avec l’insouciance. »
La flambée des prix des hydrocarbures à laquelle nous assistons depuis plus de six mois, brutalement intensifiée par la guerre en Ukraine, a ravivé, ces derniers jours, le souvenir des crises énergétiques des années 1970. « Comme à l’époque, toutes les certitudes volent en éclats », relève Michel Lepetit, chercheur en histoire économique au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain (LIED), de l’université Paris-VII. Le choc gazier d’aujourd’hui est « comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973 », a déclaré le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le 9 mars, lors d’une conférence.
De fait, les cours du gaz européen de référence, le TTF néerlandais, ont bondi de 76 euros à plus de 340 euros le mégawattheure (MWh), un record historique, entre le 22 février et le 8 mars. Le 21 mars, il évoluait toujours autour de 105 euros. Ceux du baril de Brent ont monté de 96,80 dollars à 130 dollars (de 87,60 euros à 117,70 euros) sur la même période, soit plus de 30 % de hausse, avant de refluer. Entre janvier et mars 1974, ils avaient grimpé de 240 %. L’inflation, elle, a culminé à 7,9 % en février aux Etats-Unis, et à 5,9 % en zone euro, encore loin du pic de 12 % observé mi-1974. « Les incertitudes sur la suite du conflit sont grandes, mais, pour le moment, le choc est moins fort qu’il y a cinquante ans », tente de rassurer Denis Ferrand, économiste chez Rexecode. Interrogée sur le sujet lors d’une conférence à Paris, lundi 21 mars, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a affirmé ne pas voir, « à l’horizon de 2022, ni 2023 ni 2024, de stagnation de l’économie », en raison de la bonne reprise de l’activité observée avant le déclenchement de la guerre.
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Le Monde
La guerre en Ukraine fragilise la transition européenne vers une agriculture plus verte
La Commission a décidé de reporter deux textes législatifs, dont la présentation était prévue mercredi 23 mars, et qui étaient très attendus par les défenseurs de l’environnement. L’exécutif communautaire va formuler ses propositions pour aider les agriculteurs à faire face à la flambée des prix.
Les Européens mettront-ils entre parenthèses leurs efforts pour une agriculture plus verte et moins nocive pour la planète ? La guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine donne en tout cas des arguments à ceux qui, ces dernières années, ont milité contre les initiatives de la Commission pour décliner son « pacte vert » au secteur agricole. Depuis le début du conflit, le 24 février, ils ont repris de plus belle leur offensive et celle-ci commence manifestement à porter ses fruits.
L’exécutif communautaire a en effet décidé de reporter deux textes législatifs, dont la présentation était prévue mercredi 23 mars, et qui étaient très attendus par les défenseurs de l’environnement. Ces projets de règlement – « sur l’utilisation durable des pesticides » et « sur la restauration des écosystèmes » – devaient permettre à la Commission de commencer à mettre en œuvre ses stratégies dites « de la ferme à la fourchette » et « biodiversité », très décriées par les agriculteurs intensifs.
Le Parlement européen adopte à une large majorité la stratégie « De la ferme à la fourchette »Celles-ci fixent aux Vingt-Sept une série d’objectifs d’ici à 2030 (réduire de moitié l’usage de pesticides, de 20 % celui d’engrais ou encore consacrer un quart des terres au bio) qui, à ce stade, ne sont pas contraignants et que ces textes devaient donc, pour partie, inscrire dans le marbre. Dès l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les lobbys agricoles, à commencer par la très puissante FNSEA, en France, ou la Copa-Cogeca, à Bruxelles, sont montés au créneau pour rappeler les dépendances de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine – dont elle importe plus de la moitié de son maïs, 20 % de son blé tendre et presque un quart de ses huiles végétales –, mais aussi à la Russie, d’où proviennent 30 % de ses engrais.
« Risques de famine »
Dans ce contexte, et alors que les prix des céréales et autres denrées alimentaires flambent, l’argument de la sécurité alimentaire a su trouver son chemin auprès de certains chefs d’Etat ou de gouvernement, d’eurodéputés et au sein de la Commission. En présentant son programme, le 17 mars, le candidat à l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron, a ainsi assuré que le France « [porterait] une adaptation » de la stratégie « de la ferme à la fourchette » , arguant que celle-ci repose « sur un monde d’avant-guerre en Ukraine » et que sa mise en œuvre entraînerait « une diminution de la production de 13 % » quand « l’Europe ne peut pas se permettre de produire moins ».
Cette estimation faite par le JRC, le centre de recherche européen, « vient d’une étude qui postule une baisse des rendements, mais ne la démontre pas », conteste l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin. Pour lui, « c’est un très mauvais signal » que la Commission ait repoussé la présentation de ses règlements pesticides et restauration des écosystèmes. « Il faut mettre le Green Deal entre parenthèses pour produire davantage », se félicite pour sa part l’eurodéputée LR Anne Sander.
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Le Monde
Au Texas, la plus grande usine à bitcoins des Etats-Unis consommera l’équivalent d’un demi-réacteur nucléaire
Arnaud Leparmentier (Rockdale (Texas), envoyé spécial)Publié aujourd’hui à 09h37
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ReportageAvec ses 38 300 ordinateurs tournant à plein régime, l’usine de Whinstone, sortie de terre début 2020, « bat » la cybermonnaie.
Enfin, il a été possible de pénétrer dans le Saint des Saints : sur vingt rangées, et près de 300 mètres de long, dans un bruit assourdissant, 23 000 ordinateurs tournent à plein régime. Tous les mêmes, tous avec le même programme, branchés les uns aux autres, avec deux ventilateurs chacun. L’effet masse est tel que les ordinateurs provoquent un courant d’air, qui arrive frais de l’extérieur à travers des alvéoles et est expulsé chaud dans une salle de refroidissement et s’échappe par le toit.
Nous voici chez Whinstone, dans la plus grande usine de minage de bitcoins des Etats-Unis, à Rockdale, petite cité rurale au cœur du Texas, entre Houston et Austin. Le minage, c’est le travail qui consiste à faire tourner l’immense système de transaction décentralisé des bitcoins. En rémunération, les mineurs obtiennent des bitcoins gratuits, ce qui fait leur fortune : 16 bitcoins par jour au mois de février, avec un total de 38 300 ordinateurs. Au total, l’entreprise a accumulé 5 783 jetons, soit un pactole d’environ 230 millions de dollars (208 millions d’euros), avec un cours du bitcoin de 40 000 dollars.
Guerre en Ukraine : en Russie, le bitcoin pour se protéger des sanctionsL’artisan de cette usine sortie de terre début 2020, c’est Chad Harris, le PDG de Whinstone, qui fait faire le tour du propriétaire. Il y a sept hangars comme celui que nous visitons, dont trois en construction. Dans l’un d’entre eux, un système expérimental : les ordinateurs ont été plongés par milliers dans une huile spéciale, ce qui réduit leur réchauffement et augmente leur efficacité. Curieux contraste que de voir ces ordinateurs plongés dans du liquide tourner silencieusement. Cela ne les empêche pas de consommer de l’énergie. A terme, Whinstone va passer d’une capacité électrique de 300 mégawatts à 700 mégawatts, presque autant qu’un demi-réacteur atomique. « Ce n’est pas une centrale nucléaire, mais c’est beaucoup d’énergie », concède Chad Harris. En cette période de réchauffement climatique, tout le monde s’en moque au Texas. Le gaz est là, abondant, qui sert à produire l’électricité, et Chad Harris transforme l’énergie en bitcoins.
Une situation paradoxale
Son parcours ressemble à celui des entrepreneurs aventuriers américains, où la vérité semble plus belle que toute légende. Chad Harris vendait des sapins de Noël prédécorés à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, mais, dans ses affaires, il s’est fâché avec sa banque, qui lui a gelé ses comptes en 2014. « Je n’ai jamais manqué un paiement. Je n’ai pas aimé qu’on me bloque mes comptes », nous explique-t-il dans un préfabriqué surnommé « la Maison Banche », qui lui sert de bureau. Il appelle son fils, un adolescent fan de bitcoins, et les voilà qui se lancent dans l’aventure du minage de bitcoins, des cryptodevises censées échapper à l’emprise de toute autorité. Ils commencent leur entreprise à La Nouvelle-Orléans, mais l’affaire ne décolle pas. Pas assez d’énergie, trop d’impôts, trop de bureaucratie en Louisiane. Il lorgne alors le Texas voisin et découvre, mi-2019, dans la presse, la mésaventure d’un concurrent.
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Le Monde
L’Italie cherche à diminuer sa dépendance au gaz russe
Le gaz naturel représente 40 % des besoins énergétiques du pays, et 40 % de celui-ci proviennent de Russie. Une délégation gouvernementale italienne s’est rendue en Algérie, au Qatar, au Congo et en Angola, avec l’objectif d’identifier des moyens de diversifier ses approvisionnements.
Il n’a fallu que quelques heures pour que la machine se mette en route. Lundi 28 février, quatre jours à peine après le début de l’offensive russe en Ukraine, le ministre des affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, était à Alger, accompagné notamment du PDG du géant énergétique italien Eni, Claudio Descalzi, pour commencer une tournée internationale des principaux fournisseurs de gaz du pays. L’objectif de cette délégation ? Faire le point sur les possibilités de livraisons supplémentaires, estimer les marges de manœuvre de l’Italie sur le front de l’énergie et, surtout, la possibilité de nouveaux contrats, alors que de nombreuses voix appelaient à un arrêt des contrats d’approvisionnement gaziers russes.
« Nous devons protéger les entreprises et les familles italiennes des effets de cette guerre », a fait valoir le chef de la diplomatie italienne, à la sortie de sa rencontre avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, illustrant la nouvelle priorité absolue de la Farnesina (l’équivalent italien du Quai d’Orsay). Par la suite, la perspective de l’arrêt immédiat des livraisons s’est quelque peu éloignée, mais l’effort de la diplomatie italienne ne s’est pas pour autant arrêté. Le 6 mars, la même délégation était en visite au Qatar, puis, les 12 et 13 mars, elle s’est rendue au Congo et en Angola, toujours dans l’objectif d’identifier des moyens de diversifier ses approvisionnements.
En Italie, la chasse aux biens des oligarques s’avère complexeDeux ans après l’éclatement de la pandémie de Covid-19, qui avait vu en quelques jours le personnel diplomatique italien tout entier se transformer en gigantesque centrale d’achat, partie en quête de masques et de respirateurs, le ministère italien des affaires étrangères s’est mué en un rien de temps en courtier en énergie, avec l’habituel mélange d’imagination et de pragmatisme qui le caractérise.
Une situation fragile
Sur le sujet, l’Italie a fort à faire. En effet, le gaz naturel représente 40 % des besoins énergétiques italiens, et 40 % de celui-ci sont d’origine russe (une proportion qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années). Autrement dit : sur les 76 milliards de mètres cubes consommés en Italie en 2021, 30 milliards environ venaient de Russie.
Privilégié après le choc pétrolier de 1973, le gaz était initialement vu, avec le nucléaire, comme le meilleur moyen de ne pas dépendre des seules pétromonarchies du Golfe. Mais l’Italie a vite tourné le dos à l’atome, abandonnant le nucléaire civil dès 1987, dans la foulée de la catastrophe de Tchernobyl, et rejetant une nouvelle fois par référendum, en 2011, l’ouverture de nouvelles centrales. Aussi est-elle contrainte d’importer un peu plus de 10 % de son électricité (en grande partie de centrales nucléaires françaises), ce qui montre bien que, dans l’immédiat, la situation italienne est extrêmement fragile.
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Le Monde
Gama, la start-up qui veut révolutionner le transport spatial
La jeune pousse francilienne, qui vient de lever 2 millions d’euros, entend utiliser la lumière du Soleil comme source d’énergie, à l’image du vent pour les voiliers. Sa première mission consistera à déployer une voile solaire à 550 kilomètres d’altitude.
Naviguer à la voile dans l’espace. A l’heure de la transition écologique et de la recherche de modes de propulsion non polluants, Gama, une jeune start-up d’Ile-de-France, entend recourir à la lumière du Soleil pour révolutionner le transport spatial, en l’utilisant comme source d’énergie, à l’image du vent pour les voiliers.
La société a annoncé, mardi 22 mars, avoir levé deux millions d’euros auprès du Centre national d’études spatiales (CNES), de Bpifrance et d’entrepreneurs privés. Des fonds qui lui permettront d’effectuer sa première mission, appelée « Gama Alpha », consistant, au mois d’octobre, à déployer dans l’espace, à 550 kilomètres d’altitude, une voile solaire de 73,3 mètres carrés. Une opération délicate car, pour être mise en orbite par une fusée SpaceX, cette fine toile, composée de quatre trapèzes de près de 20 mètres carrés, aura été auparavant minutieusement pliée à la main pour entrer dans un CubeSat, c’est-à-dire un petit satellite de la taille d’une boîte à chaussures.
Vol spatial habité : avec la fusée made in America de SpaceX, les Etats-Unis font leur retour historiqueUne deuxième mission, prévue en 2023 ou 2024, testera cette fois la navigation. Et, si tout se révèle concluant, en 2025, une voile solaire de 400 à 500 mètres carrés, pouvant emporter une charge d’une vingtaine de kilos, partira vers les corps célestes lointains, à commencer par Vénus. Avec à son bord un spectroscope, un équipement de télécommunications ou une petite caméra.
« Pour l’instant, quand j’évoque ce projet, les gens sont étonnés. Ils sont plus en mode waouh ! Prouvez-nous que ça marche », constate Louis de Gouyon Matignon, le cofondateur, avec Thibaud Elziere et Andrew Nutter, de cette start-up de douze salariés. Pour ce trentenaire, il s’agit de profiter de la propulsion photonique, c’est-à-dire de la pression produite par des photons lorsqu’ils entrent en contact avec une surface réfléchissante. « La voile agit tel un miroir, comme les voiliers qui se servent du vent. » Plus elle s’approche du Soleil, plus l’accélération est forte. D’après les simulations, au bout de cent jours, une voile solaire pourrait atteindre 14 000 km/h et, trois ans plus tard, 240 000 km/h.
« Nous avons vocation à aller le plus loin possible »
« Nous changeons de paradigme », ajoute ce passionné d’espace. « Il faut aujourd’hui plus de dix ans et 500 millions de dollars [452 millions d’euros] pour préparer une mission scientifique vers Vénus. Avec une voile volante, nous réaliserons le projet en un ou deux ans, pour un coût de 10 millions à 20 millions de dollars. » Cependant, ce ne sont pas les mêmes types d’offre. « D’un côté, vous avez une Ferrari, de l’autre une Clio ou une Fiat », reconnaît-il. L’idée est aussi d’accélérer le développement de l’exploration de l’espace lointain. « Nous avons vocation à aller le plus loin possible, s’enthousiasme-t-il, car une fois que la voile solaire est partie, rien ne l’arrête. Elle pourrait même aller, comme les sondes Voyager, au-delà du Système solaire. Mais nous pouvons aussi changer son orientation et pourquoi pas, dans certains cas, la faire revenir avec des échantillons prélevés sur un astéroïde. »
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L'Humanité
Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron
ActuS’il est réélu, le président prévoit d’imposer entre quinze et vingt heures d’activité aux bénéficiaires de l’allocation. Une mesure stigmatisante empruntée à la droite et à la limite de la légalité.
Florent LE DUUne politique de droite, antisociale et totalement assumée. En présentant son programme, le 17 mars, Emmanuel Macron a annoncé la teneur de son possible deuxième mandat. Tandis que les cadeaux fiscaux aux entreprises et aux riches vont se multiplier, les pauvres seront sommés de se retrousser les manches. Une mesure emblématique symbolise cette philosophie : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à « quinze à vingt heures d’activité » par semaine. Une sorte de bénévolat imposé via un chantage sur leurs maigres ressources (les allocataires du RSA touchent 565 euros pour une personne seule vivant en métropole) ou un mi-temps sous-payé, sans contrat ni droits sociaux. « On va donc remplacer des travailleurs qui touchent un salaire par des gens au RSA », s’est indigné Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Faire travailler les bénéficiaires du RSA pour environ 7 euros de l’heure a provoqué la même sidération du côté du Secours catholique : « M. Macron, pour les personnes au RSA qu’on accompagne, travailler, avoir une activité comme vous dites, elles en rêvent ! Mais pour un salaire qui leur permet de vivre dignement. »
Une nouvelle doctrine de la Macronie
Pour rappel, le RMI (revenu minimum d’insertion), ancêtre du RSA, créé en 1988, n’a rien d’un « cadeau » mais constitue un filet de sécurité, conçu pour obéir à une exigence à valeur constitutionnelle, selon laquelle « tout être humain qui, en raison de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Le RSA constitue ainsi un acte de solidarité et de protection indispensable, en particulier pour ceux qui ne peuvent travailler, en raison de difficultés personnelles ou du fait de la conjoncture actuelle. Un contexte économique qui reste problématique, même si Emmanuel Macron, pour justifier sa proposition, met en avant un taux de chômage en baisse, à 7,4 %. Un chiffre pourtant faussé, notamment parce qu’il ne comprend pas les exclus de Pôle emploi, alors qu’en un an le nombre de radiés a augmenté de 44,9 %.
Surtout, conditionner le RSA à « une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation, soit d’emploi », obéit à une nouvelle doctrine de la Macronie, « celle de dire que les devoirs ouvrent les droits, et non l’inverse », soutient Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement (et de la campagne de son président-candidat, visiblement). Mettant l’accent sur « l’insertion », Emmanuel Macron prétend combattre « l’idée qu’on traiterait la pauvreté ou la précarité uniquement à travers des prestations monétaires ». Le RSA n’est pourtant pas « uniquement » une « prestation monétaire ». Dès 1988, le RMI portait l’idée que « l’insertion est le deuxième droit après l’allocation », selon Michel Rocard, alors premier ministre. Un accompagnement est même déjà prévu dans le dispositif, mais celui-ci manque de moyens. Entre 2013 et 2018, les dépenses d’insertion liées au RSA ont diminué de 6 %, et ces moyens ont continué de baisser depuis le début du quinquennat Macron, qui n’a rien mis en place pour y pallier. Le 13 janvier dernier, la Cour des comptes a ainsi pointé les « graves lacunes de l’accompagnement social et socioprofessionnel » des allocataires.
« Une logique qui se nourrit de préjugés tenaces »
L’argument d’Emmanuel Macron est donc biaisé, mais celui-ci insiste, en osant vendre sa proposition comme un moyen de « reconnaître la dignité de chacun ». Une justification insupportable pour les associations de lutte contre la pauvreté, qui ont unanimement dénoncé cette proposition. ATD Quart Monde déplore « une logique qui se nourrit de préjugés aussi faux que tenaces », selon laquelle « les allocataires des minima sociaux seraient des “assistés” qui “profitent du système”, alors qu’une majorité d’entre eux se démènent chaque jour ».
Même au sein de la Macronie, certains ne sont pas dupes. Comme Olivier Noblecourt, délégué à la lutte contre la pauvreté du gouvernement entre 2017 et 2020 : « Avec ce clin d’œil antipauvre, il les stigmatise. (…) On prend le problème à l’envers. Le RSA, c’est beaucoup de personnes en souffrance, il ne faut pas l’oublier », a-t-il confié à Mediapart. Car – il est visiblement nécessaire de le rappeler – ce n’est pas par choix que les bénéficiaires du RSA survivent avec quelque 500 euros par mois. Tandis qu’Oxfam observe qu’« en France, il y a treize fois plus de demandeurs d’emploi que d’emplois vacants », l’économiste Henri Sterdyniak précise qu’« une majorité de personnes au RSA ne peuvent pas travailler ».
Un projet également défendu par Pécresse
Si Emmanuel Macron s’est bien gardé de parler d’« assistanat », sa proposition s’inscrit dans une histoire politique récente clairement imprégnée de cette rhétorique, dont Nicolas Sarkozy avait fait l’une de ses marques de fabrique. En mai 2011, Laurent Wauquiez (LR), dénonçant les « dérives de l’assistanat, cancer de la société française », a été le premier à mettre sur la table cette idée, en déposant une proposition de loi pour contraindre les bénéficiaires du RSA à « assumer » cinq heures hebdomadaires de « service social ». Il y a onze ans, une certaine forme de sérieux et d’humanité traversait encore les rangs politiques sur ce sujet, et les propos de Laurent Wauquiez avaient suscité un tollé, y compris à droite. Mais, en 2022, Valérie Pécresse propose désormais la même mesure que celle présentée un mois plus tard par Emmanuel Macron. Un alignement entre LR et LaREM qu’incarne d’ailleurs parfaitement une femme politique : Brigitte Klinkert. L’actuelle ministre déléguée à l’Insertion, ancienne LR, a été la première, en 2016, à conditionner le RSA à sept heures de « travail bénévole » dans le Haut-Rhin, département qu’elle présidait. Le préfet comme le tribunal administratif avaient jugé cette mesure illégale. Puis le Conseil d’État, en 2018, a estimé qu’elle pouvait être appliquée, uniquement si ce travail est réalisé sur la base du volontariat.
Pour mettre en œuvre sa proposition, Emmanuel Macron devra donc mener bataille auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel pour qu’elle ne soit pas retoquée. D’ici là, les citoyens français ont aussi le pouvoir de le faire, en disant stop à la casse sociale du président de la République.
Présidentielle 2022rsaEmmanuel Macron Le Monde
La Russie interdit Facebook et Instagram pour « extrémisme »
Les deux réseaux sociaux sont déjà bloqués depuis plusieurs jours dans le pays. Depuis le début de l’invasion militaire de l’Ukraine, Moscou resserre sa mainmise sur le Net.
Un tribunal russe a interdit, lundi 21 mars, les réseaux sociaux Facebook et Instagram sur le territoire de la Russie pour « extrémisme ». Une décision qui va dans le sens des demandes formulées par les autorités, qui cherchent à resserrer leur contrôle de l’information en pleine invasion militaire de l’Ukraine.
Cette interdiction ne vise cependant pas l’application de messagerie WhatsApp, qui appartient aussi à Meta, le tribunal ayant estimé qu’elle ne servait pas de moyen de « diffusion publique d’informations ».
Il s’agit là d’une décision symbolique : Facebook et Instagram étaient déjà bloqués depuis plusieurs jours par les fournisseurs d’accès à Internet russes, de même que de nombreux autres sites, dont certains médias. Le 11 mars, les autorités russes avaient demandé que Meta soit classé comme une organisation « extrémiste », l’accusant d’avoir assoupli son règlement pour permettre la publication de messages violents contre l’armée et les dirigeants russes en lien avec l’offensive militaire en Ukraine. Facebook avait en effet annoncé, le 10 mars, qu’il allait faire preuve d’« indulgence » dans sa modération de certains messages hostiles aux troupes russes et aux actions russes en Ukraine. Selon l’agence de presse russe TASS, un représentant de Meta a déclaré, lundi à l’audience, que l’entreprise avait depuis modifié son règlement pour bannir « la russophobie et les appels à la violence ».
Au tribunal, le parquet a réitéré sa demande d’interdiction, estimant que Meta avait justifié des « actions terroristes » et voulait inciter à « la haine et à l’inimitié » à l’égard des Russes. Les services de sécurité russes (FSB) ont également exigé, lundi, l’interdiction « immédiate » de Facebook et d’Instagram. Ces réseaux sociaux sont donc désormais « interdits pour cause d’activité extrémiste », a ajouté le tribunal dans un communiqué publié sur Telegram.
Instagram, très populaire en Russie
En principe, selon Alexander Khinshtein, élu d’une commission parlementaire russe, les utilisateurs de ces réseaux sociaux (qui continueraient de s’y connecter en utilisant par exemple un VPN, c’est-à-dire un outil qui permet de masquer en partie son identité en ligne) ne devraient pour autant pas être poursuivis pour « complicité avec une organisation extrémiste ». Mais, à terme, selon l’avocat Pavel Chikov, qui s’est exprimé sur Telegram et auprès de la TASS, les individus et entreprises pourraient en revanche potentiellement être condamnés s’ils achètent des publicités sur Facebook et Instagram.
Vêtements, meubles, massages ou cours de langue… Instagram était un outil de vente en ligne crucial pour de nombreuses entreprises russes, ainsi que pour des artistes, qui dépendaient de leur visibilité sur cette plate-forme, en Russie et à l’étranger, pour trouver des clients.
Ces interdictions pourraient également avoir un impact sur les mouvements d’opposition, qui, boudés par les médias grand public contrôlés par le Kremlin, publient régulièrement sur ces plates-formes. A l’instar de l’opposant Alexeï Navalny, emprisonné, et dont l’équipe continue d’alimenter son compte Instagram.
Une décision qui pourrait faire école : la semaine dernière, Roskomnadzor, le régulateur russe des télécommunications, a accusé l’entreprise américaine Google et son service vidéo, YouTube, d’activités « terroristes », première étape vers un possible blocage.
Les autorités ont parallèlement introduit, au début de mars, deux nouvelles infractions pénales : l’une pour la diffusion d’informations « discréditant » l’armée russe, l’autre pour la diffusion d’informations « mensongères » sur les troupes russes.
Cette dernière infraction prévoit des peines allant jusqu’à quinze ans de prison. Elle inquiète particulièrement les opposants et les médias indépendants, qui craignent des poursuites pour toute dénonciation de l’offensive. Au moins trois personnes, qui avaient publié des messages dénonçant la guerre en Ukraine, sont déjà poursuivies pour ce motif.
Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en RussieMise à jour le 21 mars à 18 h 50 : correction d’une erreur de formulation dans la qualification des sanctions prises par la Russie à l’égard de Meta.
Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Monde
Le Brésil revient sur sa décision de bloquer Telegram
Pavel Durov, le fondateur de la plate-forme, a entre-temps « pleinement satisfait » aux demandes du juge de la Cour suprême et mis en place des mesures contre la désinformation.
Considérant que ses demandes avaient été « pleinement satisfaites » et que la messagerie en ligne s’était conformée aux ordres judiciaires, le juge de la Cour suprême brésilienne a finalement révoqué, dimanche 20 mars, « la décision de suspendre complètement et intégralement le fonctionnement de Telegram au Brésil ».
Vendredi, le juge Alexandre de Moraes avait demandé à l’Agence nationale des télécommunications (Anatel) de procéder à « la suspension complète et intégrale du fonctionnement au Brésil de Telegram », jusqu’à ce que cette dernière « applique les ordres judiciaires » qui lui ont été imposés.
Le lendemain, il accordait à la plate-forme un délai de vingt-quatre heures après que Pavel Durov, le fondateur de la plate-forme, a présenté ses excuses à la Cour suprême et affirmé qu’il s’agissait d’un simple « problème de communication ». « Il semble que nous ayons eu un problème avec les e-mails entre nos adresses d’entreprise telegram.org et la Cour suprême du Brésil », s’est défendu M. Durov, assurant qu’il n’avait à cause de cela pas pu prendre connaissance des demandes adressées par la Cour.
Alexandre de Moraes avait décidé de bloquer la populaire messagerie en ligne, très utilisée par le président d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et ses réseaux à sept mois de la présidentielle, lui reprochant de ne pas faire le nécessaire pour combattre la propagation de fausses informations, d’avoir refusé de bloquer le compte d’Allan dos Santos, blogueur bolsonariste visé par une enquête pour désinformation, ou encore de ne pas coopérer dans des affaires de pornographie infantile.
Au Brésil, l’ex-juge Sergio Moro en campagne et droit dans ses bottesDes outils mis en place
Selon le juge Moraes, Telegram a annoncé depuis avoir adopté plusieurs mesures pour lutter contre la désinformation. Parmi elles, la surveillance « manuelle » des 100 chaînes les plus populaires au Brésil, la possibilité de signaler des publications jugées inexactes, la restriction des profils qui diffusent de la désinformation et la promotion d’informations vérifiées.
Le juge a également demandé la suppression d’une publication de M. Bolsonaro datant d’août, dans laquelle il mettait en doute, sans apporter de preuve, la fiabilité du système de vote électronique au Brésil, en place depuis 1996.
Depuis samedi, cette publication n’est plus visible. « Ce message ne peut être affiché » car « il viole les lois locales », est-il écrit à la place.
Très populaire au Brésil, en particulier chez les sympathisants du président, Jair Bolsonaro, Telegram est présent sur 53 % des téléphones du pays. Cette application d’origine russe, dont le siège social est actuellement basé à Dubaï, connue pour n’exercer quasi aucune modération, était une clé de voûte de la stratégie de campagne de M. Bolsonaro. Son compte Telegram compte ainsi plus d’un million d’abonnés, contre 48 000 pour son adversaire probable à l’élection d’octobre, l’ex-président de gauche Luiz Iñacio Lula da Silva.
Vendredi, le président Bolsonaro avait dénoncé la décision initiale du juge, mettant, selon lui, en danger la « liberté » des Brésiliens. Samedi, le gouvernement avait déposé un recours devant un autre juge de la Cour suprême, estimant que le blocage de la messagerie était « disproportionné ».
« Lulo » contre « Bolsonaryo » : au Brésil, le jeu vidéo entre satire et propagande politique Le Monde avec AFP
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Le Monde
« Grand Theft Auto » : vingt-cinq ans de polémique
Pierre TrouvéPublié le 15 mars 2022 à 20h33 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 20h54
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DécryptagesSorti en 2013 sur PlayStation 3 et Xbox 360, le jeu vidéo « Grand Theft Auto V » connaît une nouvelle version sur PlayStation 5 et Xbox Series. Retour sur les polémiques qui ont touché la série depuis ses débuts en 1997.
« Ce jeu vidéo fait des ravages » : en septembre 2013, le journal Le Parisien s’inquiète de la violence de Grand Theft Auto V. Huit ans et demi plus tard, celui que l’on surnomme GTA V est désormais considéré comme un phénomène de société : selon son éditeur, Take-Two Interactive, il est le deuxième jeu vidéo le plus vendu de tous les temps derrière Minecraft, avec 160 millions d’exemplaires écoulés.
Ce titre, dans lequel il est question d’incarner un trio de malfrats dans un Los Angeles de fiction, s’offre même, mardi 15 mars, un nouveau lifting en sortant sur les consoles de nouvelle génération. A l’occasion de cette adaptation pour PlayStation 5 et Xbox Series, retour sur les polémiques liées à la série.
Quand « GTA » scandalise la France de Lionel Jospin
S’en prendre à GTA est un exercice auquel se sont frottés plusieurs politiques français. Les joueurs hexagonaux se souviennent ainsi des critiques de Nadine Morano à l’endroit de GTA IV. En mai 2008, celle qui était alors secrétaire d’Etat à la famille le qualifie de « violent » et « amoral ». Six mois plus tard, elle est tournée en dérision lorsqu’elle s’affiche dans Paris Match en train d’essayer cette aventure déconseillée aux moins de 17 ans avec ses enfants, dont sa fille de 13 ans. A posteriori, la ministre tente de se justifier : elle aurait juste voulu les « mettre en garde », rapporte Le Monde.
Mais l’épisode originel, lancé en septembre 1997, était lui aussi considéré comme une menace. A l’époque déjà, des gendarmes alertent les autorités après un article paru dans le magazine L’Essor de la gendarmerie et un syndicat de policiers demande son retrait en janvier 1998. GTA fait ensuite l’objet de débats à l’Assemblée nationale, nous précise Julien Lalu, enseignant-chercheur associé au Centre de recherche interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie de l’université de Poitiers et auteur d’une thèse intitulée « Histoire politique et sociale du jeu vidéo en France de 1972 à 2012 » :
« “Grand Theft Auto” sort en 1997, quelques mois après que la chambre a basculé à gauche. Les députés socialistes s’étaient emparés du thème de la sécurité, de la violence des jeunes. Les films et les jeux vidéo violents, en premier lieu “GTA”, se retrouvent ciblés par le gouvernement, qui les considère comme les responsables de la dérive de la jeunesse. »
D’autres jeux vidéo avaient déjà été ciblés en raison de leur violence, comme Doom (1993) ou le sanglant Carmaggedon (1997). Mais GTA cristallise les crispations, parce que le joueur y est incité à tuer des policiers. « Il y a des polémiques dans les années 1990 autour des dangers de la virtualisation du réel. On s’interroge quant au risque que les jeunes reproduisent ce qu’ils voient à l’écran », explique Julien Lalu.
Trois ans plus tard, c’est au tour de GTA III (2001) de faire les gros titres. La série est toujours accusée d’alimenter l’insécurité, devenue un thème central de l’élection présidentielle de 2002, lors de laquelle Jean-Marie Le Pen accède au second tour.
« Les parents sont toujours effrayés »La provocation comme posture
En plus d’être critiqués, certains épisodes ont été interdits : par exemple GTA au Brésil en 1998, GTA III en Australie en 2001 ou GTA IV en Thaïlande en 2008. La série s’est ainsi vu décerner le titre de jeu vidéo le plus controversé au monde par le Livre Guinness des records en 2009.
Le studio de développement Rockstar North et son éditeur ont fait de la polémique une marque de fabrique de la série, nous explique Marc A. Ouellette, professeur à l’université Old Dominion, en Virginie, et auteur de l’article « Grand Theft Auto : San Andreas & video games as speculative fiction » :
« Toute l’hystérie autour de GTA est totalement intentionnelle. C’est une posture du même type que celles qui ont permis de faire de la publicité aux groupes de rock les Rolling Stones et les Sex Pistols, ou aux spectacles de catch de la World Wrestling Entertainment. »
Le passage à un univers intégralement en 3D avec GTA III a été un moment charnière. D’abord vus du dessus, les premiers opus font penser à des jeux de réflexe abstraits façon Pac-Man (1980). La sulfureuse série gagne en réalisme en plaçant sa caméra à hauteur de ses personnages. Les bas-fonds de la ville de Liberty City deviennent encore plus sordides, par exemple avec l’intégration de prostituées qui permettent, lorsqu’on les invite dans sa voiture, de restaurer la barre de vie du personnage.
« GTA III », le sale gosse du jeu vidéo, a 20 ansCet univers machiste et violent devient aussi plus cinématographique. Les personnages ressemblent désormais à ceux des films de gangsters. Sorti sur PlayStation 2, ce troisième épisode s’impose alors comme un des pionniers des jeux vidéo destinés aux adultes sur les consoles.
Le scandale à 20 millions de dollars
Régulièrement accusés de pervertir la jeunesse, les créateurs du jeu ont toujours défendu leur quête de la transgression : « Nos jeux ne sont pas conçus pour la jeunesse. Si vous achetez un GTA pour vos enfants… Vous êtes un parent effroyable ! », déclare à la BBC en 2001 Lazlow Jones, qui a contribué à l’écriture des passages radiophoniques présents sur la bande-son de la série.
Ses créateurs vont parfois très loin dans leur volonté de choquer. La misogynie de ses personnages a été maintes fois reprochée. Alors que ces dérapages sont généralement contrôlés, une découverte change la donne : des passionnés d’informatique qui bidouillent le code de GTA : San Andreas (2004) pour modifier le programme révèlent un mini-jeu pornographique caché. Une révélation qui entraîne l’interdiction du titre aux mineurs aux Etats-Unis. Résultat, les actionnaires de Take-Two Interactive poursuivent en justice l’éditeur et obtiennent 20 millions de dollars de dédommagement.
Malgré ce revers, le studio Rockstar North n’a pas cherché à édulcorer ses créations suivantes. Grand Theft Auto V propose, par exemple, une scène de torture très éprouvante. Pourquoi le joueur s’inflige-t-il autant de violence ? Si certains psychiatres soulignent la dimension cathartique de la série, Marc A. Ouellette est plus intéressé par la satire de la société américaine qu’elle propose :
« “GTA” a particulièrement vu juste concernant la montée de la xénophobie, de l’extrême droite ou de la soif d’argent. Même le mouvement “woke” était déjà anticipé et satirisé dans “GTA : San Andreas”. »
Après une décennie marquée par des tensions politiques et sociales aux Etats-Unis, le sixième épisode, officialisé en février, ne devrait donc pas se trouver en panne d’inspiration pour écorcher le rêve américain.
Many of you have been asking about a new entry in the Grand Theft Auto series.
With every new project, our goal is… https://t.co/dnEKmxq4ai
Pierre Trouvé
L'Humanité
Présidentielle. Le programme de 10 personnalités pour redonner la priorité à la Culture
Premier planTransmission, éducation, accès aux œuvres et aux savoirs... L’Humanité donne carte blanche à dix personnalités du monde culturel pour penser les missions d’un futur ministère et remettre au centre des préoccupations ce thème oublié de la campagne électorale.
Clément GarciaSophie JoubertOù est passée la culture ? À trois semaines du scrutin, elle reste dramatiquement absente de la campagne présidentielle. C’est malheureusement devenu une habitude. Depuis près de trois décennies, les politiques culturelles souffrent d’un manque d’élan et peinent à prendre la mesure des enjeux d’un secteur indispensable à l’émancipation de tous et qui, de surcroît, emploie directement 650 000 personnes et représente 3,5 % du PIB.
Cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine »
La valse incessante des ministres (six en dix ans) n’a certainement pas aidé à construire une politique culturelle durable et ambitieuse. Dans les programmes des différents candidats, elle reste trop souvent reléguée, cantonnée au chapitre « éducation » ou « patrimoine », sans faire l’objet d’une attention propre.
La culture, un art de vivreSeuls Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon s’accordent à vouloir porter le budget du ministère à 1 %, non pas du budget de l’État (il est aujourd’hui de 0,8 %), mais des richesses produites. Si Valérie Pécresse ou Anne Hidalgo souhaitent mettre l’accent sur l’éducation artistique, le flou demeure sur son financement. Éric Zemmour se borne, quant à lui, à célébrer « le génie propre de la culture française », pour la rendre « moins idéologisée », quand sa rivale d’extrême droite Marine Le Pen efface tout bonnement le mot « culture » de ses 22 propositions. Enfin, le président-candidat ne mentionne la culture, dans sa « Lettre aux Français », qu’en rapport à l’identité nationale.
Lire l'entretien avec la chanteuse Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »
Il y a pourtant fort à faire dans ce domaine. Les politiques publiques en direction de la culture durant la présidence d’Emmanuel Macron se sont bornées, pandémie oblige, au dispendieux « quoi qu’il en coûte », les services de l’État revendiquant 13,6 milliards d’euros d’aides au secteur, soit quatre fois le budget du ministère.
Cette somme s’avérait indispensable pour éviter que compagnies et lieux culturels ne sombrent avec les nombreuses annulations et fermetures de salles, mais n’a pas évité les « trous dans la raquette » et le profond malaise d’artistes et auteurs toujours privés de statut, et de techniciens non concernés par les aides gouvernementales.
Une subvention au marché
Seule mesure emblématique du quinquennat, le passe culture, soit 300 euros destinés, depuis 2021, à l’ensemble des jeunes de 18 ans au nom du « soutien à la démocratisation et à l’éducation artistique et culturelle », et dont le coût est estimé, pour le prochain budget, à 199 millions d’euros. Une mesure qui s’apparente bien plus à une subvention au marché des biens culturels qu’à une véritable politique publique « d’éducation artistique et culturelle », d’autant que, à 18 ans, les inégalités d’accès à la culture sont déjà bien installées.
Le passe culture profite-t-il aux jeunes ou aux majors ?Les mastodontes du numérique ont également profité des confinements pour installer un face-à-face entre eux et les publics, et déverser, par écrans interposés, une offre culturelle et de divertissement pléthorique, majoritairement nord-américaine. Au prix d’une homogénéisation des propositions, ciblées selon les habitudes de chacun grâce aux fameux algorithmes.
Annoncée le 7 mars en même temps que la candidature d’Emmanuel Macron, la suppression de la redevance apparaît comme une mesure dangereuse et électoraliste, qui met en péril la diversité culturelle et le financement du service public. Une proposition qui fait écho à celle des deux candidats d’extrême droite de privatiser l’audiovisuel public.
Leurs priorités, leurs rêves
Voilà qui plaide pour un renouveau des politiques culturelles. Pour défendre la création, mais aussi proposer aux publics des horizons nouveaux et les pousser à la rencontre avec des univers artistiques et culturels que leur interdit le marché omnipotent.
Parce que le chantier est vaste, urgent, passionnant, l’Humanité a demandé à dix artistes et directeurs d’établissements culturels de confier librement ce qu’ils ou elles feraient d’un poste de ministre de la Culture. Écrivains, cinéastes, chanteuse, plasticiens ou directeurs de musées, ils et elles expriment leurs priorités, leurs rêves, leur colère, pour dessiner une politique culturelle ambitieuse qui donnerait toute la place au partage, à la médiation, parce que la culture est notre affaire à tous.
« La culture au service de tous »
Catherine Corsini, cinéaste
Si le ministère de la Culture existe toujours et si et si…Si j’étais ministre de la Culture et avant toute mesure, j’écrirais en gros sur les frontons de la République que la culture est essentielle. ESSENTIELLE À LA DÉMOCRATIE.
Dans ce moment où on a tant besoin de collectif, de se retrouver, de croiser nos récits, de redonner de l’imaginaire à une société qui s’est renfermée sur elle-même, je ferais en sorte que la culture soit accessible pour tous et toutes, et partout en France, même dans les zones les plus reculées. Il faut se battre contre les inégalités territoriales (écoutons la colère des gilets jaunes). Je travaillerais dans une vraie proximité avec le ministère de l’Éducation nationale pour revaloriser l’éducation artistique, donner ses chances à une vraie pratique du théâtre, de la musique et du cinéma dès le primaire, faire en sorte que des activités soient pratiquées au moins une fois par semaine et qu’elles soient encadrées par des professionnels ou des professeurs ayant suivi une formation.
J’en finirais avec le passe culture, qui n’est qu’un bon d’achat destiné à faire des jeunes de futur·e·s consommateur·trice·s et qui n’a aucune vision culturelle. Il faut transmettre et offrir aux élèves dès le primaire et pendant toute leur scolarité l’accès gratuit aux musées, salles de spectacle, de cinéma.
La culture est joyeuse et populaire. La transmettre est une mission, il faut montrer les apports successifs de toutes les civilisations. La culture développe l’esprit critique, c’est le pari de faire advenir une génération créatrice. Découvrir des films de patrimoine et des films récents en salles, « lever la tête et pas la baisser », disait le maître.J’obligerais tous les membres du gouvernement à aller au théâtre, au cinéma, aux concerts, à voir des productions françaises.
J’augmenterais le budget de la culture à 2 % du PIB. Je ne vendrais pas la culture au privé et me battrais contre l’hégémonie des plateformes, je protégerais l’exception culturelle, je redonnerais toute sa place à la culture sur les chaînes publiques. Je renforcerais l’autonomie des grands établissements et je continuerais le chantier de la décentralisation, j’améliorerais le statut des intermittent·e·s et des précaires.
Si j’étais ministre de la Culture, je démissionnerais si le président supprimait la redevance. Elle est notre garant pour la liberté d’expression. Elle permet notre indépendance et notre diversité culturelle. Elle finance notre service public. Et ce service a besoin de conserver sa liberté d’éditorialisation.
Enfin, je favoriserais l’accès à des postes de décision aux femmes et aux personnes issues de minorités : directions des théâtres, opéras, festivals, qui restent encore aujourd’hui blanches et masculines.
« Distiller les sciences dans la culture commune »
Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences
Si j’étais nommé ministre de la Culture, je commencerais par réagir à un constat simple : lors des débats concernant la pandémie de Covid-19, certains journalistes ont semblé manquer de réactivité par parce qu’ils étaient impressionnés, ayant prématurément intégré l’idée que les sciences leur seraient par essence inaccessibles. En certaines occasions, il est même arrivé qu’ils se fassent littéralement « balader » par tel ou tel sophiste aux titres ronflants et aux allures de gourou.
Comment pallier ce manque de culture scientifique des journalistes ? Je suggérerais de mettre sur pied, pour eux, une formation continue, hors période de crise, sur les sujets scientifiques importants, afin qu’ils acquièrent un « fond de références » qu’ils pourraient mobiliser quand cela deviendrait nécessaire. Bref, de leur donner de véritables cours, spécialement conçus pour eux, dynamiques et bien charpentés ! Une session sur l’atome, une autre sur les virus, une troisième sur l’énergie ou le big bang ou le changement climatique, etc.
Je veux croire que cette pratique serait l’amorce d’un cercle vertueux, car elle aurait par effet de contagion un impact sur le grand public : les connaissances seraient ainsi progressivement distillées dans la culture commune. D’autant que – quiconque a vraiment percuté les questions scientifiques, le sait bien –, il y a un véritable « érotisme des problèmes » qui crée une addiction par l’association de réflexions, de connaissances, d’émotions, de récits, de paradoxes, d’idées de génie, d’aventures. Tout cela décliné au long cours engendrerait en un seul et même élan une fête de l’esprit qui, ensuite, s’auto entretiendrait, voire se développerait.
Si l’on veut donner le goût des sciences, ne convient-il pas de commencer par donner du goût aux sciences ?
« Un festival indisciplinaire ininterrompu »
Smith, artiste
Nommé ministre de la Culture, je commencerais par me réjouir du choix d’un artiste trans, végétarien, autiste à un poste dont mes semblables et moi-même sommes ordinairement exclu·e·s. J’organiserais, enthousiaste, un festival indisciplinaire ininterrompu, nuit blanche nomade, perpétuelle, radioactive, scène ubiquitaire ouverte aux lucioles de toutes les communes.
Harrassé d’avance par la tâche colossale que porte son intitulé originaire, j’archipellerais aussitôt mon ministère, déléguant à d’autres inassimilables chacun de ces offices et m’attribuant le premier : le ministère du Rêve ; le ministère de la Lenteur ; le ministère du Risque incalculé ; le ministère des Chemins de traverse ; le ministère de l’Intuition ; le ministère du Grand Désir ; le ministère de l’Insuccès ; le ministère de la Discrétion ; le ministère du Soin et de l’Attention ; le ministère du Sacerdoce ; le ministère de l’Au-delà ; le ministère de la Surprise ; le ministère de la Considération ; le ministère de l’Invisible et de l’Inouï ; le ministère du Dernier Cri ; le ministère du Silence ; le ministère de la Transe ; le ministère du Fétichisme ; le ministère des Architectures animales ; le ministère de la Solitude ; le ministère de l’Impertinence ; le ministère des Souvenirs ; le ministère de la Nuit ; le ministère de la Gratitude ; le ministère des Énergies inédites, des Alliances multipliées, des Hospitalités inconditionnelles.
« Réfléchir à un statut pour l’artiste »
Alain Guiraudie, cinéaste
Avant toute chose, il me semblerait indispensable de faire un état des lieux, des états généraux de la culture, histoire de bien entendre tout le monde. A priori, pour moi, l’équation serait de développer l’accès du plus grand nombre à la culture et aux arts, tout en favorisant l’innovation, l’audace, la singularité. On pourrait agir sur quelques secteurs en lien direct avec les pouvoirs publics. Il me paraît important de renforcer les liens entre culture et éducation. La curiosité et le désir de choses nouvelles passent par la découverte dès l’école d’œuvres différentes. On devrait aussi repenser l’audiovisuel public pour qu’il redevienne un instrument de culture plutôt qu’une vitrine promotionnelle faisant la course à l’audimat. Il faudrait bien sûr augmenter le budget et surtout (dans la culture comme ailleurs) redistribuer l’argent avec plus de justesse. Je pense par exemple au CNC qui devrait faire un plus gros effort en direction des films les plus compliqués à financer. On devrait encadrer par la loi le numérique : c’est une nécessité urgente. Le numérique est un vecteur populaire d’accès à la culture. Or, c’est la loi du marché, la loi de la jungle, qui règne sur le Net. La France est un pays de culture, un pays qui regorge de créateurs. Mais, pour qu’il le reste, il faut s’en donner les moyens et ne pas hésiter à augmenter le budget alloué à la culture.Enfin, il faudrait se mettre sérieusement à réfléchir à un statut pour l’artiste, hors de Pôle emploi ou de l’aide sociale. Actuellement beaucoup sont soit intermittents (dans le spectacle vivant ou le cinéma), soit au RSA (pour les plasticiens, notamment). Je ne sais pas la forme que pourrait prendre ce statut. Il n’existe dans aucun pays, il reste à inventer.
« Parité, représentativité, transformation des imaginaires »
Anne Monfort, metteuse en scène
La première chose à faire serait de donner plus de moyens aux femmes. Dans les programmations des théâtres, la parité doit passer par le nombre de spectacles faits par les femmes et les hommes, mais aussi par les budgets alloués, la taille des productions. Sinon, les femmes se retrouvent à faire des spectacles sur des questions intimes dans les petites salles. Quand on parle d’égalité, il faut aussi parler de génération : les femmes sont émergentes plus longtemps et elles sont plus vite jugées trop vieilles. Si on regarde les directions des centres dramatiques nationaux, 47 % sont dirigés par des femmes, mais ce sont souvent de plus petits lieux ou des binômes femme-homme, voire des couples. J’ai l’impression que l’anonymisation des candidatures pour la direction des théâtres aiderait à remettre en question l’hyperpersonnalisation, la mythologie de l’artiste, qui favorise souvent les hommes.
Concernant l’écosystème sexiste, il y a une réflexion à mener sur les esthétiques, sur la représentation des personnages féminins, mais aussi des personnages racisés. La sortie du stéréotype est une chose complexe. Elle passe par l’éducation au regard, aux formations dans les écoles. L’an dernier, j’étais au jury de l’Esad (École supérieure d’art dramatique). Le texte obligatoire était en écriture inclusive, car oui, l’écriture inclusive se parle aussi. C’était très intéressant à entendre et très moteur artistiquement. Il faudrait aussi questionner le répertoire, avoir un discours critique sur les textes en réfléchissant à la diversité au sens large. Il ne s’agit pas d’annuler les classiques. On peut être fidèle au répertoire tout en sortant le théâtre du musée ou, au contraire, assumer la dimension muséale, dans une historicité précise, sans se cacher derrière une hypothétique atemporalité des sentiments humains. Non, les sentiments, la subjectivité ne sont pas atemporels, mais sont aussi déterminées par des conditions socio-économiques.
Pourquoi les jeunes acteurs ont-ils toujours envie de jouer le Cid, alors que les jeunes actrices sont ennuyées par Chimène ? Nous sommes dans une période intéressante où on n’a pas complètement déconstruit les modèles précédents et où on n’en a pas reconstruit de nouveaux, et, au nom de l’atemporalité du musée, des peurs archaïques continuent de freiner la visibilisation ou la création de modèles autres, alors que ces derniers correspondent en réalité à une bonne partie de la société !
Pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes, il faut être beaucoup plus contraignant, au-delà de respecter le Code du travail en ces matières, ce qui devrait être une base absolue. C’est très bien de conditionner les subventions à l’application de mesures contre les violences sexuelles, comme l’a annoncé l’actuelle ministre de la Culture, mais le travail sur la parité doit être mené parallèlement. Cela va avec la question des représentations : il faudrait complètement revoir le discours qui consiste à séparer l’homme de l’artiste.
Bref, le respect de la loi, la parité de moyens, la représentativité et la transformation des imaginaires. Je ne parviens toujours pas à croire que collectivement l’art ne peut pas en sortir grandi.
« Libérer le patrimoine »
Arno Bertina, écrivain
Si j’étais ministre de la Culture, j’inciterais le patrimoine à travailler avec la création contemporaine plus qu’il ne le fait déjà. Je ne laisserais pas les résidences et ateliers en tous genres être l’apanage des médiathèques ou des structures associatives. Je chercherais à faire que le présent dialogue mieux avec l’histoire, de façon à ce qu’il y trouve l’audace de tout bousculer. Car c’est toujours le même schéma : deviennent des classiques les œuvres qui ont été portées ou poussées par une vitalité inépuisable, par un souffle si puissant qu’il renversait toutes les conventions sur son passage, et bien souvent jusqu’au bon goût. Devient un classique celui qui a renversé la table. Il suffit de relire Racine, Chateaubriand ou Virginia Woolf pour être à nouveau saisi par leur audace. Hugo ou Duras sont à chaque époque au-delà de ce qu’on imagine trouver en ouvrant un de leurs livres. Travailler dans un château, un prieuré ou une fonderie, c’est prendre le temps de nommer les strates constituant le bâtiment – plutôt que de continuer à relayer la fable d’une unité (architecturale, par exemple, ou stylistique). Cette déconstruction des valeurs est nécessaire, elle libère le patrimoine qui a été mis sous cloche, et elle nous libère dans le même temps. Toutes les époques n’ont pas cherché à figer le patrimoine dont elles héritaient. Au fronton d’une entrée de la magnifique chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, une fenêtre a été percée – à quelle époque, je n’en sais rien. C’est un acte de vandalisme comme on en trouve beaucoup à Naples, par exemple, et un hommage. Naples, cette ville éruptive, intenable, fascinante… Voilà : moi, ministre de la Culture, je chercherais à faire que quelque chose de Naples se retrouve dans la création contemporaine, et il me semble qu’un moyen d’obtenir ça serait de libérer le patrimoine de tous ceux qui ne pensent qu’en termes de préservation – manifestement, ils ne perçoivent pas à quel point ces œuvres sont vivantes ; ils n’en sont pas dignes en quelque sorte.
« Médiation et rencontre des publics empêchés »
Benoît Décron, Directeur du musée Soulages
Je n’ai pas envie d’être ministre de la Culture, car je mesure le péril de la tâche. Pour en avoir fréquenté quelques-uns depuis plus de trente ans, j’ai compris à quel point il est difficile de satisfaire tout le monde… Être ministre relève d’une mission politique passionnante et nous, gens de culture, ne sommes pas des politiques. C’est ainsi. Les histrions plutôt que les horions.
La culture est devenue une sorte de vrac généreux : elle part dans tous les sens et c’est tant mieux, car elle a pour vocation de rendre les gens, notre public, plus curieux, plus instruits, plus épanouis en somme. Un geyser d’enthousiasme.
Les nantis et les « sachants » méconnaissent souvent la fringale des candidats au banquet. Populaire et savant, cela s’incarne en un tout. Un musée est fait pour les gens qui n’y connaissent rien et il n’y a rien de plus insupportable que les ascensions factices de certains des nôtres (moi aussi ?). La culture n’est pas réservataire. Il y a trop de cols romains et de costumes de clergyman dans nos milieux, trop de raideur et de certitudes. Des arlequinades, des patchworks ne feraient pas de mal. Trop d’Hugo Boss, pas assez de Carlo Goldoni. Depuis soixante-trois ans, et comme dit Dylan, « les temps ont changé ».
Esprit de Jean Vilar, es-tu là ?
Dans monde culturel, deux points particuliers à améliorer. D’abord ouvrir nos prés carrés à tous : ça passe par de la médiation et par la rencontre des publics empêchés. Beaucoup ont fait un travail remarquable pour y arriver. Pour autant, il faudrait encore questionner et transformer l’accès des handicapés dans nos établissements. Des lieux nous font honte, qui bannissent les personnes à mobilité réduite par exemple. Accessibilité d’abord. Ensuite et tout particulièrement, le monde des hôpitaux de jour et des établissements psychiatriques devrait être davantage sollicité ; à ma connaissance, il n’existe pas de dispositifs suffisamment complets, rapprochant le ministère de la Santé et celui de la Culture. On peut parler d’art-thérapie, et qu’importe le qualificatif, ce qui compte est la réalisation personnelle. Je ne crois pas que la gestion de la psychiatrie en France soit une priorité de nos dirigeants. N’oublions pas les accompagnants, les soignants et les familles : hôpitaux de jour, centres d’aide par le travail, etc. Les initiatives faisant participer ce public doivent être encouragées : théâtre, danse, expositions, etc. Encore un effort ! Le handicap, c’est inspirant.
Deuxième point : l’intégration des nouvelles générations. Depuis des années les universités et les autres structures ont proposé des formations d’accès aux métiers de la culture : du médiateur au gestionnaire, du régisseur au community manager (casquette à l’envers)… L’art – ses créateurs et artistes – a besoin de complices et non pas d’auxiliaires. Ces nouveaux métiers ont besoin de confort, de professionnels. Constatant que beaucoup de jeunes gens bien formés cherchent du travail, il serait temps de poursuivre l’intégration de ces forces vives, par la filière culturelle territoriale notamment : concours, formations, postes ouverts… Le monde de la culture est traditionnellement renvoyé à la suffisance niaise de l’amour et de l’eau fraîche. Il faut que ça change. Interminables attentes, stages honteux, des intermittents de la culture régulièrement dans mon monde. On ne peut pas dire éternellement à la jeunesse que l’explosion de la culture lui profitera, sans jamais rien lui proposer.
Étant d’un naturel optimiste, j’espère que ces deux choix trouveront un écho. Il y a encore beaucoup à faire. Quand le musée Soulages a été ouvert, nous avons eu la visite du chanteur Gérard Lenorman, qui interprétait Si j’étais président (paroles de Pierre Delanoë) : rêve, humour potache et poésie. Entre les toiles, cette déambulation peu officielle m’est restée comme un souvenir sensible et pertinent. Grand ouvert.
« Si j’étais ministre de la Culture, je proposerais ma démission »
François Morel, comédien et humoriste
Si j’étais ministre de la Culture, je veillerais à ce que les grands établissements culturels soient confiés à des personnes qui aient à cœur d’avoir une vraie connaissance du public, des artistes et de tous ceux qui font vivre un lieu culturel : le personnel technique, administratif, le personnel d’accueil et même Solange qui, derrière son bar, sert un verre de blanc, je ne vous dis que ça, et compose des salades gourmandes comme personne.
On se plaint parfois de la déshumanisation de la société. C’est à chaque individu de faire en sorte que les relations restent humaines, quel que soit l’endroit où l’on se trouve, quel que soit le poste que l’on occupe.
J’ai connu et je connais des directeurs de théâtre chaleureux, enthousiastes, capables de parler de la danse contemporaine à des enfants de CM2, d’accueillir les spectateurs en les appelant par leur prénom et de boire un dernier verre avec les comédiens après la représentation. J’ai connu et connais des passeurs chaleureux, généreux, exigeants, qui permettent à une œuvre et un public de faire connaissance.
Il ne faudrait pas que les animateurs culturels deviennent simplement des administrateurs enfermés dans leurs bureaux, des programmateurs suivistes, courbés devant des tableaux Excel. La culture a besoin de personnalités capables d’insuffler de l’enthousiasme et du désir !
Enfin, si je suis ministre de la Culture, ma première action sera de proposer ma démission, parce qu’entre nous, j’ai autre chose à faire !
« Organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse »
Sylvain Amic, directeur des musées de Rouen
La crise majeure que nous avons vécue ces dernières années dans la culture n’est pas sanitaire : elle est statistique. Si la parution en 2019 de l’enquête décennale sur les pratiques culturelles des Français a profondément troublé les professionnels de la culture, elle n’a étrangement suscité que peu de débats publics. Qu’a-t-on appris au terme de cette enquête fleuve, conduite sur un échantillon de 9 200 personnes ? La démocratisation culturelle est un échec, les tenants d’une culture patrimoniale s’éteignent, le tout-numérique est l’horizon de la jeunesse. Il faut beaucoup d’optimisme pour voir dans certains indicateurs jugés positifs autre chose que des paradoxes : la fréquentation des bibliothèques est forte, mais le nombre de livres lus est au plus bas ; l’écoute de la musique rassemble toutes les classes sociales, mais il s’agit de musique enregistrée et la pratique en amateur est revenue à l’étiage des années 1970 ; si le théâtre maintient sa progression, c’est surtout grâce au public en âge scolaire et aux plus de 40 ans. Partout l’écart se creuse entre les pratiques des catégories socioprofessionnelles supérieures et celles des ouvriers ou employés.
Peut-on se contenter d’une culture qui profite majoritairement aux cadres et aux retraités ? Le plus cynique des raisonnements n’ignore pas qu’un tel choix condamne tout l’édifice bâti ces cinquante dernières années au déclin. La reconquête des moins de 30 ans, des classes populaires et des professions intermédiaires doit devenir la priorité du ministère et des institutions culturelles. Nous devons reconnaître l’échec des politiques conduites ces vingt dernières années, réinterroger nos actions et nos organisations pour consacrer à cet objectif tous nos efforts.
N’attendons pas pour organiser des états généraux de la culture et de la jeunesse ! Formons dans chaque région une convention réunissant trois collèges, jeunes, artistes, citoyens, missionnés pour auditionner pendant cent jours les professionnels de la culture, les porteurs de projets, et refonder un nouveau pacte intégrant les pratiques et les aspirations d’aujourd’hui.
Resserrons les liens entre culture et éducation : que chaque établissement culturel parraine un établissement scolaire de zone prioritaire, que les conseils de vie lycéenne puissent s’appuyer sur les structures culturelles locales, que les enseignants reçoivent lors de la formation initiale et continue les clés d’une intégration des ressources culturelles dans les pratiques pédagogiques.
Reconnectons l’université à la culture en créant 1 000 bourses de recherches associées à 1 000 institutions culturelles. Pour accompagner les chantiers majeurs de notre époque, la diversité, le dialogue des mémoires, l’égalité femme-homme, la crise du climat et de la biodiversité, nous avons autant besoin de mobiliser le capital culturel et les expertises académiques que de regards neufs.
Ouvrons la gouvernance des institutions culturelles en inventant de nouvelles formes d’engagement et de participation citoyenne. Que tout établissement soit une maison commune où peuvent s’investir les forces vives de la société civile. Combien d’auditoriums, de salles de répétition, d’ateliers, pourraient optimiser leurs plannings en s’ouvrant à des associations et des initiatives locales ? C’est sur le terrain, dans la proximité et avec la population que se construira un nouveau pacte culturel, capable de faire émerger les citoyens émancipés, éclairés et responsables dont nos futurs bien sombres ont tant besoin.
cultureministre de la culturePrésidentielle 2022politique culturelle Le Monde
Guerre en Ukraine : Wikipédia, menacée de blocage en Russie, poursuit sa documentation du conflit
Un important contributeur biélorusse de l’encyclopédie participative a été arrêté le 11 mars.
Lorsqu’on clique sur l’onglet « discussion » de la page « Invasion russe de l’Ukraine (2022) » de Wikipedia, c’est un véritable barrage d’avertissements qui s’affiche. Sur plus d’une page, une dizaine d’encarts préviennent l’internaute, notamment qu’il est inutile de contester le titre de la page pour le remplacer par « opération spéciale russe en Ukraine » – l’expression officiellement utilisée par Moscou. La communauté a tranché, c’est bien une « invasion ».
Ce choix – et d’autres – a attiré à l’encyclopédie participative des menaces de blocage en Russie. Déjà dans le collimateur du Roskomnadzor, le régulateur d’Internet en Russie, Wikipédia reste, pour l’instant, accessible, alors qu’une nouvelle série de lois adoptée début mars prévoit de très lourdes peines pour toute « diffamation » contre l’armée russe ou diffusion de « fausses informations ».
Les contributeurs actifs sur les pages liées à l’invasion courent des risques importants. « Si vous vivez en Russie ou en Biélorussie, NE SIGNEZ PAS vos messages et NE PARTAGEZ PAS d’informations personnelles », rappelle un message punaisé sur la page de discussion. La menace est extrêmement concrète : ce 11 mars, Mark Bernstein, un contributeur important du Wikipédia russophone, a été arrêté par la police biélorusse à Minsk. La veille, son identité et des informations personnelles avaient été diffusées sur un canal Telegram prorusse, où il était accusé de diffuser de « fausses informations » sur l’armée via Wikipedia. Il a été condamné à quinze jours de prison pour refus d’obtempérer, mais risque également une peine bien plus lourde, pouvant aller jusqu’à quinze années de détention, pour infraction à la nouvelle loi russe.
Intérêt planétaire
Si la répression politique touche aussi des contributeurs de l’encyclopédie en ligne, c’est peut-être parce qu’elle constitue l’une des principales ressources, en Ukraine comme en Russie, pour les internautes qui cherchent à comprendre l’actualité. Le principal article en langue russe consacré à l’invasion a été vu plus de dix millions de fois depuis sa création ; le 24 février, jour du début de l’invasion, les vingt articles les plus lus sur la version russophone de l’encyclopédie avaient trait au conflit et à ses protagonistes – et dix-huit pour la version en anglais, d’après les chiffres compilés par Pierre-Yves Beaudouin, administrateur de l’association Wikimedia France. « Il peut arriver qu’un sujet domine totalement les lectures dans un pays, mais c’est beaucoup plus rare que ça se produise de manière aussi internationale et simultanée », détaille-t-il au Monde.
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L'Humanité
Indignations après des actes de vandalisme contre des locaux du PCF
ActuSix locaux du PCF ont été dégradés, à travers le territoire, en l’espace d’une semaine. La piste de l’ultra gauche est prise au sérieux par les dirigeants communistes.
Naïm SakhiL’inscription, « PCF traître », taguée en rouge, est en encore visible sur la façade de la section communiste du 13e arrondissement de Paris. « Qui sont les traîtres ? », s’indigne Jean-Noël Aqua. « Ici nous organisons des permanences d’aide aux sans-papiers, des distributions de colis alimentaires, des mobilisations pour la défense des services publics… C’est une gifle pour les militants du quotidien », poursuit le secrétaire de section. L’indignation prédomine chez la cinquantaine de militants issus de toute la gauche, FI et PS en tête, rassemblés devant le siège du PCF dans le 13e arrondissement, samedi 19 mars. L’acte de vandalisme a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. « Au total, six de nos locaux en l’espace d’une semaine ont été vandalisés », déplore Ian Brossat, le directeur de campagne de Fabien Roussel. À Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, une inscription similaire, et de même couleur, a été découverte mercredi 16 mars. Dans le Haut-Rhin, à Mulhouse, le nom de Fabien Roussel a été accolé, là encore au message « PCF traître », sur la fédération communiste. Des actes de vandalismes ont été également déplorés à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, mais aussi sur la vitrine de la section PCF du 12e arrondissement de Paris. Pour Ian Brossat, ces attaques sont l’œuvre de « gens organisés, pour une opération coordonnée ».
« Fabien Roussel, en portant un discours populaire, républicain et laïque dérange certaines personnes »
Mais le gros des dégâts est à déplorer à Rennes. Outre les messages « Roussel ami du capital » ou encore « Roussel, PCF direction de traites » tagués sur les murs et volets de leur fédération, les communistes d’Ille-et-Vilaine ont découvert, mardi 15 mars au matin, leur voiture vandalisée. « Les vitres ont été fracassées et trois pneus ont été crevés » détaille Aurélien Guillot, secrétaire départemental du PCF. Mais contrairement aux actes similaires contre des locaux du PCF, revendiquée par le passé par des mouvances d’extrême droite, cette série d’attaque serait, compte tenu de la teneur des messages politiques, l’œuvre de l’ultra gauche. « Nos forts soupçons se fondent également sur le fait qu’un de ses groupuscules se soit réjoui publiquement de ces attaques », assure le dirigeant communiste. Sur twitter, le collectif « boycott 2022 » lié à la mouvance maoïste et implantée sur Rennes, estime en effet « qu’après des décennies à trahir le prolétariat, le PCF s’étonne d’être rejeté par ceux qu’il prétend représenter ». Ajoutant l’affirmation suivante : « Social-chauvins et hypocrites, vous n’aurez pas notre soutien ». « Sans doute est-ce parce que Fabien Roussel, en portant un discours populaire, républicain et laïque dérange certaines personnes, y compris à gauche. constate Ian Brossat, en démocratie, les différences politiques se règlent par le débat, non pas des intimidations ».
De son côté, le candidat du PCF à l’Élysée a publié, vendredi, une vidéo appelant « l’ensemble des candidats républicains à dénoncer ces actes de vandalisme ». Une interpellation restée pour l’heure sans réponse. À trois semaines du scrutin, Fabien Roussel, victime depuis de long mois d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux, souhaite un retour « au calme et à l’apaisement ». « Après internet, maintenant nos locaux… Quelle sera la prochaine étape ? », s’inquiète son directeur de campagne, qui n’exclut pas, à l’avenir, des attaques physiques contre des militants communistes.
pcfFabien RousselvandalismePrésidentielle 2022 Le Monde
Guerre en Ukraine : avec les sanctions et les mesures de rétorsion, la menace d’un « rideau de fer numérique » en Russie
En quelques jours, l’espace numérique russe a atteint un niveau d’isolement inédit, sous l’effet des mesures d’interdiction prises par le Kremlin mais aussi du contrecoup des sanctions internationales. Beaucoup craignent que cette ostracisation s’accentue encore, au risque de favoriser un peu plus les politiques drastiques de Moscou.
Des plates-formes comme Instagram jusqu’aux médias traditionnels, un « rideau de fer numérique » menace de s’abattre entre la Russie et le reste du monde, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Derrière cette ligne, des réseaux sociaux et des médias abreuvés de propagande, muselés par une législation de fer bannissant l’usage même du mot « guerre » et une population d’internautes soumis à l’influence et au contrôle de Moscou.
D’un point de vue technique, l’Internet russe n’a pas fait sécession du reste du réseau. Il est encore possible de se connecter à un site Web aux Etats-Unis ou en Europe ou bien d’envoyer un e-mail. La Russie, même si elle s’en approche, est encore loin de la Chine, maîtresse dans l’art d’isoler son espace numérique du reste du monde. Mais des pans entiers de l’activité numérique des Russes sont désormais inaccessibles et cet isolement numérique se combine à d’autres formes d’autarcie, notamment économique et financière.
Offensive contre les réseaux sociaux occidentaux
Lorsque, le 4 mars, le régulateur des médias ordonne le blocage de Facebook, accusé d’avoir pénalisé certains médias russes, la décision est spectaculaire politiquement, mais reste limitée sur le terrain. Facebook n’est pas autant utilisé en Russie qu’ailleurs dans le monde. Le Kremlin a cependant passé un cap, le 11 mars, en annonçant le blocage, effectif trois jours plus tard, d’Instagram. Le réseau social spécialisé dans la photo et la vidéo est beaucoup plus populaire que Facebook, et est utilisé dans toutes les couches de la population.
Pour nombre d’observateurs, la plate-forme vidéo YouTube pourrait suivre, d’autant que Google, sa maison mère, a annoncé le blocage au niveau mondial des comptes des chaînes de télévision d’Etat russes. En Russie, YouTube est un espace de relative liberté ; c’est notamment là qu’Alexeï Navalny a diffusé son enquête sur le palais de Poutine, vue plus de cent vingt millions de fois.
Moscou ordonne le blocage d’Instagram, utilisé par 62 millions de RussesLa justice russe a par ailleurs annoncé une procédure visant à désigner Meta, la maison mère de Facebook et d’Instagram, comme étant une organisation extrémiste. Une décision sans précédent, qui place l’entreprise de Mark Zuckerberg sur le même plan que l’opposant numéro un au pouvoir russe, Alexeï Navalny.
Cette procédure pourrait ricocher sur la messagerie WhatsApp, autre propriété de Meta et encore accessible aux Russes, selon l’avocat russe spécialisé dans les droits de l’homme Pavel Tchikov. Si la justice accède à la demande du parquet, « toutes les branches de Meta seront légalement considérées comme des organisations extrémistes, ce qui rendrait inévitablement illégale l’utilisation de WhatsApp en Russie », décrypte l’avocat.
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Le Monde
Le réalisateur des images virales d’un bombardement à Paris revendique « un film d’anticipation, pas de propagande »
« Le Monde » s’est entretenu avec le réalisateur d’une vidéo, massivement partagée sur les réseaux sociaux, qui donne à imaginer Paris sous les bombes et appelle à davantage de soutien pour l’Ukraine.
Une jeune fille se tient devant la tour Eiffel. Elle a levé les bras comme le font parfois les touristes, et sur les images filmées avec un smartphone, on dirait qu’elle tient la tour Eiffel entre ses deux mains. Soudain, une explosion, des cris et des panaches de fumée noire s’élèvent derrière elle. Un autre plan au smartphone, dans une rue typiquement parisienne : un avion de chasse largue une bombe sur un immeuble. La vidéo se poursuit sur d’autres images de Paris en flammes, sur fond de sirènes, de pleurs d’enfants et d’adultes qui paniquent. Elle se termine sur un message, en anglais – « Imaginez si cela devait arriver dans une autre capitale européenne » –, et une supplique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky :
« Fermez le ciel au-dessus de l’Ukraine ou donnez-nous plus de pilotes. Si nous tombons, vous tombez. »
You think you live in a different world and such atrocities cannot happen to you? Well, we used to have the same thinking. pic.twitter.com/4Tfny5sN3N
March 11, 2022La vidéo est apparue vendredi soir et a fleuri à grande vitesse sur les réseaux sociaux, particulièrement sur les comptes du gouvernement ukrainien. Rien que sur celui du Parlement du pays, la vidéo a été vue plus de deux millions de fois.
Le Monde a pu s’entretenir avec le réalisateur de cette vidéo. Français, scénariste, réalisateur et producteur de cinéma habitant à Kiev, Olias Barco s’est réveillé dimanche matin au son des missiles russes qui se sont abattus sur la base militaire ukrainienne de Yavoriv. Cela fait déjà plusieurs jours qu’il a fait sortir du pays femme et enfants et qu’il a rejoint l’ouest de l’Ukraine. S’il explique n’avoir pas voulu apparaître, dans un premier temps, pour mieux laisser la vidéo parler d’elle-même, il a accepté, à partir du moment où son nom a commencé à circuler, de répondre à quelques questions.
« Donner un électrochoc à l’Occident »
« Ce n’est pas une commande du gouvernement ukrainien », tient-il d’emblée à préciser, expliquant, avec de la colère dans la voix :
« C’est quelque chose que j’ai voulu faire moi-même, avec le producteur Jean-Charles Lévy, pour donner un électrochoc à l’Occident. Pour moi, nous sommes dans une troisième guerre mondiale et ce conflit va se généraliser. C’est un film d’anticipation, pas un film de propagande. »
La vidéo a été filmée à Paris et réalisée la semaine dernière depuis l’Ukraine. Olias Barco a pu compter sur l’aide d’une grosse société française spécialisée dans les effets spéciaux, qu’il ne veut pas nommer, pas plus que les personnes avec qui il a travaillé. Il veut leur épargner les menaces qu’il a commencé à recevoir sur les réseaux sociaux. « On n’a pas été rémunérés, pas financés », précise-t-il encore.
La vidéo saisit aux tripes par son réalisme froid. Bien sûr, il y a ces paysages familiers et ces effets spéciaux professionnels. Mais si ces images sont réalistes, c’est qu’elles ressemblent terriblement à celles qui nous arrivent tous les jours d’Ukraine, postées sur les réseaux sociaux par de simples citoyens vivant désormais sous les bombes russes. Le cadrage est aléatoire, les images tremblent un peu, on entend la peur de celui ou celle qui tient le téléphone lorsque la guerre surgit soudainement sur l’écran.
« J’ai voulu cette vidéo réaliste, car j’ai voulu que ça touche le monde. Je l’ai faite à Paris car je suis français, c’est ma ville », précise encore Olias Barco :
« J’ai voulu mettre en avant les monuments parisiens en gardant la manière de filmer propre aux réseaux sociaux, pour montrer que ça pouvait et que ça allait arriver à Paris. Des gens avec qui je travaille et avec qui je vis tombent les uns après les autres car le ciel est rempli de missiles et personne ne fait rien. Ce film, je l’ai fait dans la rage. Il faut qu’on intervienne, il faut qu’on ferme ce putain de ciel. »
Martin Untersinger
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Le Monde
La plate-forme de streaming audio Spotify renonce aux podcasts d’Alain Soral et évalue toujours ceux de Dieudonné
En France, le contenu des podcasts ne peut pas être sanctionné par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
Le numéro un mondial du streaming musical, Spotify, reste singulièrement muet et demeure aux abonnés absents en France depuis l’affaire Joe Rogan. Cet animateur américain a été accusé, en début d’année, de propager aux Etats-Unis, sur un podcast de Spotify, de la désinformation sur le Covid-19 et de tenir des propos racistes.
Dans la foulée, la légende du pop-rock, Neil Young, avait annoncé, fin janvier, son retrait de la plate-forme et appelé à son boycott. Un mot-clé #DeleteSpotify (« supprimer Spotify ») avait été créé, et la direction de la plate-forme avait tenté de contrer la tempête qui menaçait, en promettant de donner accès à « des informations factuelles et sourcées scientifiquement ». Joe Rogan, dont le répertoire avait déjà été purgé de certaines émissions complotistes, s’était lui-même excusé pour ses insultes racistes et s’était engagé à être plus équilibré.
Neil Young souhaite retirer sa musique de Spotify, qu’il accuse de désinformation sur le Covid-19Cet épisode fâcheux a eu des répercussions très tangibles dans l’Hexagone. Interpellée par le spécialiste du conspirationnisme, Tristan Mendès France, la plate-forme a retiré de son répertoire, dès le 9 février, les podcasts de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral pour « non-respect de sa politique de contenu ». Spotify a aussi bloqué le compte ERFM, la radio en ligne d’Egalité et Réconciliation, un groupe politique cofondé par le polémiste. Ce dernier a dénoncé « une censure » et qualifié son éviction de la plate-forme de « justice sioniste expéditive ». Alain Soral avait déjà été condamné en France à une vingtaine de reprises, en grande partie pour des infractions de provocation à la haine, diffamation et injure antisémite.
Depuis plus d’un mois, l’équipe de modération de Spotify procède à une écoute scrupuleuse de nombreux épisodes des podcasts du polémiste Dieudonné, condamné en France, lui aussi, à de multiples reprises pour injure raciale ou incitation à la haine. Sans, pour l’heure, qu’aucune décision ne soit prise pour bloquer ou non ses émissions sur les podcasts de la plate-forme.
L’industrie musicale est régulièrement rappelée à l’ordre
Dans sa politique de modération, Spotify dit notamment proscrire les contenus « incitant à la violence ou à la haine » ou ceux qui promeuvent « des informations médicales dangereuses, fausses ou trompeuses ». En France, le contenu des podcasts – sauf s’il s’agit de replays de radio – ne peut pas être sanctionné, même en cas de provocation à la haine, de propos antisémites, de désinformation ou de manipulation d’information, par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom).
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Le Monde
Repartir sur un autre effort
Dix mille pas et plus. Comment les athlètes Martin Fourcade, ou plus récemment Quentin Fillon Maillet, lors des derniers Jeux olympiques de Pékin – où il a remporté cinq médailles –, arrivent à tirer avec une telle précision, à peine arrivés de leur course en ski de fond, lors des épreuves de biathlon ? Ils ont en commun d’être capables de ralentir très vite leur fréquence cardiaque à l’approche du pas de tir.
Lors d’un exercice physique, celle-ci augmente proportionnellement aux besoins énergétiques de l’effort, cela afin de répondre à la demande métabolique des muscles. « On mesure souvent la fréquence cardiaque de repos ou d’exercice, qui dépend notamment du niveau d’endurance, du volume du cœur, mais on occulte très souvent la phase de récupération, qui suit l’exercice », regrette Sébastien Ratel, enseignant-chercheur en physiologie de l’exercice à l’université Clermont-Auvergne.
La récupération peut se définir comme un processus qui permet aux différents paramètres physiologiques modifiés par l’exercice physique de retrouver leurs valeurs initiales. A titre d’exemple, Martin Fourcade a une fréquence cardiaque moyenne de repos entre 30 et 35 battements/minute (bpm) mais il est arrivé qu’elle descende exceptionnellement à 28 bpm, la moyenne étant comprise entre 55 et 85 bpm chez un adulte de 20 ans non sportif. Quant à la récupération, une minute après la fin d’un effort maximal, la fréquence cardiaque passe de 200 à 120 bpm, chez un jeune athlète de haut niveau entraîné en endurance, tandis qu’elle réduit de 200 à 150 chez un jeune adulte non sportif.
« La mesure de la récupération cardiaque et de la variabilité de la fréquence cardiaque donne des indications sur la capacité du sportif à supporter l’entraînement, sur ses évolutions physiologiques, explique Laurent Schmitt, responsable du département recherche et performance au Centre national de ski nordique et de moyenne montagne de Prémanon (Jura). Ce moment est une phase essentielle de régénération post-effort qui caractérise le niveau de santé du sportif ou du patient. »
Une récupération rapide de la fréquence cardiaque peut s’avérer déterminante dans tous les sports collectifs intermittents (handball, basket, foot, rugby…) où les temps de repos qui séparent les phases de jeu sont souvent très courts. « Dans le handball, si la pente de récupération cardiaque est très rapide, cela veut dire que le sportif est capable de repartir sur un autre effort dans de meilleures conditions », explique Olivier Maurelli, préparateur physique de l’équipe de France de handball et docteur en sciences du sport à l’université de Montpellier. Des exercices peuvent habituer le cœur à mieux freiner, comme par exemple le fartlek (qui alterne des phases d’effort intense et d’effort plus modéré) ou les exercices fractionnés. Mais attention, prévient Olivier Maurelli, « dans des cas extrêmement rares, le nerf vague est surstimulé, ce qui peut amener à un arrêt cardiaque. Dans ces cas-là, il s’agit d’une anomalie cardiaque qui peut être détectée à l’aide d’un test d’effort et de la variabilité de la fréquence cardiaque. »
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Le Monde
CO2 : l’effet COVID déjà effacé
21 mars 202221 mars 2022huetTweetLe dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie le confirme : l’appel à une sortie de crise sanitaire climato-compatible n’a pas été entendu. Malgré des restrictions d’activité encore en cours, l’année 2021 a vu un tel rebond des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles que le creux de 2020 est déjà effacé. Plus 6% et un total de 36,3 milliards de tonnes envoyées vers l’atmosphère. Un chiffre boosté par l’effet prix : en 2021, le gaz a commencé la hausse aujourd’hui explosive de ses prix, ce qui a reporté la production d’électricité vers du charbon, encore plus émissif en CO2, notamment aux Etats-Unis et en Europe.
selon l’Agence internationale de l’énergie.Le rebond de 2021 est spectaculaire, puisque, avec plus de 2 milliards de tonnes, c’est le plus fort jamais enregistré dans l’histoire.
selon l’Agence internationale de l’énergie.Malgré les effets de la guerre russe en Ukraine, 2022 sera probablement un nouveau record d’émissions. Et cette incapacité du monde à engager véritablement la sortie des énergies fossiles se lit également dans les efforts publics et privés pour les énergies bas-carbone, renouvelables et nucléaires, et les économies d’énergies. Ces efforts peuvent sembler importants, puisque l’AIE recense environ 400 milliards par an pour la période 2021 à 2023. Mais cela ne représente que 40% de ceux qui sont jugés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
l’AIE tourne écolo
On comprend, alors, pourquoi l’AIE publie des recommandations qui semblent remonter aux années 1973-1976 visant tout simplement à économiser l’énergie par des moyens anti-gaspi rapidement mobilisables. D’où, par exemple, ce tableau où l’on trouve des mesures comme la diminution des vitesses autorisées sur les autoroutes, le covoiturage, le recours au télétravail, aux transports collectifs et au vélo. Et même de préférer le train de nuit ou à grande vitesse aux avions… on croirait lire un manifeste écolo.
Si l’on se penche plus en détail sur l’origine du formidable rebond des consommations d’énergies fossiles en 2021, les raisons profondes de ce dernier sont mises en lumière.
gaz fossile
Le charbon, à lui seul, est responsable de 40% de la croissance des émissions, avec 15,3 milliards de tonnes au total. Celles dues au gaz fossile (un adjectif probablement plus efficace que celui de « naturel » si l’on veut que la population prenne mieux conscience de son effet climatique) ont atteint 7,5 milliards de tonnes, donc au dessus du niveau de 2019. Tandis que les émissions dues au pétrole, avec 10,7 milliards de tonnes demeurent bien en deçà du niveau pré-pandémie en raison des restrictions toujours en cours pour le tourisme, notamment les déplacements en avion (ce qui signifie que la reprise de cette activité, tant attendue dans certains pays pauvres, provoquera un rebond supplémentaire).
Si l’on regarde par origine géographique, c’est en Chine qu’il faut chercher l’une des plus fortes augmentations des émissions, avec plus 750 millions de tonnes entre 2019 et 2021. En 2021, les émissions chinoises ont atteint 11,9 milliards de tonnes, 33% du total mondial. Mais avant de crier haro sur le chinois, il est utile de comparer deux informations.
La première est celle de la quasi disparition de l’extrême pauvreté (au sens ONU, soit les personnes vivant avec environ moins de 2 dollars constants par jour) en quelques trente années en Chine, comme le montre le graphique suivant :
Source World in dataRapprocher cette information cruciale de l’évolution des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles en Chine sur cette période, aboutit à une conclusion simple : c’est avec et grâce à ces énergies que ce résultat majeur a été obtenu :
source : JRC report 2021L’augmentation des émissions chinoises en 2021 provient pour une grande part de la consommation d’électricité qui a augmenté de 10%, plus rapidement que le PIB qui s’est « contenté » de 8,4%. Cette augmentation correspond à une production de 700 TWh (la consommation française totale de 2021 a été de 468 TWh) dont la moitié provient du charbon. Pour juger du potentiel de croissance de l’électricité chinoise, il suffit de comparer la consommation d’électricité par habitant en Chine, moins de 5 000 kWh par an, et aux Etats-Unis, plus de 12 000 kWh (environ 7 000 kWh en France, ces chiffres sont arrondis au millier proche).
L’Inde, autre pays très peuplé et encore très pauvre, a vu ses émissions de CO2 de 2021 dépasser celles de 2019, avec notamment une augmentation de 13% de l’électricité générée à partir de charbon par rapport à 2020.
Ces chiffres montrent que l’augmentation de la production d’électricité bas carbone, malgré de nouveaux records (8 000 TWh produits par les renouvelables en 2021, soit 500 de plus que l’année précédente, dont 270 pour l’éolien et 170 pour le solaire) est encore loin de pouvoir prendre le relais du charbon et du gaz.
Sylvestre Huet
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Eugene Parker, astrophysicien américain, spécialiste du Soleil, est mort
Enseignant à l’université de Chicago, il avait consacré ses recherches à notre étoile et aux champs magnétiques dans l’espace. Dans un article publié en 1958, il avait prédit l’existence du vent solaire, bouleversant la recherche dans ce domaine de l’astrophysique. Il est décédé le 15 mars, à l’âge de 94 ans.
Avec l’Américain Eugene Parker, mort mardi 15 mars à Chicago, à l’âge de 94 ans, s’est éteint un des plus grands spécialistes du Soleil et des champs magnétiques dans l’espace. « Je ne pense pas qu’il soit exagéré de dire que le domaine de l’héliophysique existe aujourd’hui en grande partie grâce au travail du Dr Eugene Parker », a ainsi déclaré Nicola Fox, directrice du département de physique solaire à la NASA. En prédisant – contre l’avis de ses collègues – l’existence du vent solaire, le chercheur a profondément bouleversé ce champ de l’astrophysique.
Eugene Parker est né le 10 juin 1927 à Houghton, dans le Michigan, et, à l’exception de son doctorat soutenu en 1951 au California Institute of Technology et de ses premières années d’enseignement à l’université de l’Utah, il aura toute sa vie été fidèle à la région des Grands Lacs. En 1955, il commence à enseigner à l’université de Chicago, où il effectuera toute sa carrière. Deux ans plus tard, il se pose la question de savoir si des particules électriquement chargées s’échappent de l’atmosphère du Soleil. Le consensus de l’époque assure que non, s’appuyant sur le fait que l’atmosphère de la Terre ne fuite pas. Mais Parker ne voit pas les choses ainsi, intrigué par la queue des comètes, systématiquement dirigée dans la direction opposée au Soleil, comme si un vent provenant de notre étoile soufflait dessus.
Le jeune astrophysicien fait donc les calculs en se basant sur la très haute température de la couronne solaire (qui peut atteindre 1 million de degrés). Il en déduit que, en théorie, un vent de particules doit s’en échapper à des vitesses supersoniques. Le reste de l’histoire est entré dans la légende : iconoclaste, l’article que le chercheur soumet en 1958 à l’Astrophysical Journal est retoqué, non sans mépris, par les deux relecteurs auxquels il est soumis. Dans une interview donnée en 2018, Eugene Parker se remémorait en riant l’anecdote suivante : « Le premier relecteur de l’article a dit : “Eh bien, je suggérerais à Parker d’aller à la bibliothèque et de se documenter sur le sujet avant d’essayer d’écrire un article dessus. Parce que c’est un non-sens total.” »
Un observatoire à son nom
Heureusement, le rédacteur en chef de la revue, Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lui aussi de l’université de Chicago, a l’esprit plus ouvert. Ce futur Nobel de physique n’apprécie pas la théorie d’Eugene Parker mais ne trouve pas d’erreur en refaisant les calculs de ce dernier. Contre l’avis des relecteurs, il décide donc de publier l’article. Bien lui en prend car, en 1962, la sonde de la NASA Mariner-2, en route vers Vénus, détecte dans l’espace un flux continu de particules solaires, dont la structure en spirale correspond à celle prédite par Eugene Parker. Ce vent baigne tout le système solaire.
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Le Monde
Véritable « routine révolutionnaire »
L’invasion russe de l’Ukraine a provoqué l’irruption sur les écrans de scènes de guerre et de séparation familiale, d’exode et de destruction, mais aussi de nombreuses figures de citoyens et citoyennes ordinaires prenant les armes pour défendre leur pays. Voir ainsi ses voisins et voisines se saisir de fusils automatiques et aller au front a suscité une empathie exceptionnelle et a posé de façon aiguë aux ressortissants de l’Union européenne la question de ce que serait leur propre réaction dans une telle configuration.
En Ukraine, l’énigme du passage d’un rapport routinier, voire distant, à la politique à un engagement potentiellement violent a déjà été étudiée lors du mouvement de la place Maïdan, à Kiev, durant l’hiver 2013-2014.
A partir d’enquêtes individuelles menées par observation directe, entretiens et analyse documentaire durant des années, en amont, pendant et après l’occupation de la place, Alexandra Goujon et Ioulia Shukan ont croisé leurs matériaux pour rédiger un article, intitulé « Sortir de l’anonymat en situation révolutionnaire. Maïdan et le citoyen ordinaire en Ukraine (hiver 2013-2014) », publié dans la « revue des sciences sociales du politique », Politix, en 2015. Les autrices montrent comment des citoyens qui s’étaient jusque-là tenus très éloignés de toute activité politique se retrouvent au cœur d’une occupation de place de plusieurs semaines, puis d’une lutte insurrectionnelle où plusieurs d’entre eux meurent sous les coups de la police.
Si le contexte est bien différent de la situation actuelle de guerre ouverte – les citoyennes et citoyens contestaient alors la décision du président Viktor Ianoukovitch de suspendre la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne –, l’article permet de comprendre que la société ukrainienne entretient depuis longtemps des systèmes de solidarité et de défense. La place Maïdan n’est que la face visible d’une véritable « routine révolutionnaire », tenue par des habitants de Kiev et des Ukrainiens d’autres régions, fondée sur le bénévolat, l’auto-organisation et la coordination horizontale.
Occuper la place s’accompagne d’un apprentissage politique accéléré, qui permet peu à peu de prendre publiquement la parole, et l’engagement des participants se renforce à la faveur des liens et des microgroupes qui se constituent. La résistance politique plonge ses racines dans une sociabilité dense. La lutte n’existe pas sans la fête, l’affrontement avec la police n’est pas possible sans l’éducation populaire. En se concentrant sur les citoyens ordinaires, les deux chercheuses parviennent ainsi à comprendre les ressorts de ce mouvement, mais aussi la mobilisation citoyenne qui se poursuit dans le Donbass, et plus largement dans le pays.
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Le Monde
Un fléau mondial
Les plombs de chasse tuent. La belle affaire, direz-vous. N’est-ce pas là leur raison d’être ? Sauf que les tirs des chasseurs ne tuent pas seulement leurs cibles. Elles empoisonnent aussi toute la chaîne alimentaire. Là encore, le constat n’est pas neuf et la littérature est abondante. En 1919, il y a donc plus d’un siècle, des chercheurs américains avaient déjà montré comment les munitions perdues retombées dans les étangs intoxiquaient les canards et autres oiseaux aquatiques sauvages qui les ingéraient. Plus récemment, l’Agence européenne des produits chimiques avait estimé, en 2018, que les 30 000 à 40 000 tonnes de plomb dispersées chaque année en Europe par la chasse et le tir sportif représentaient un danger pour de nombreuses espèces animales, humains compris.
Pourtant, on peinait jusqu’ici à chiffrer les dégâts. Ou, pour le dire de façon plus optimiste, les bénéfices que pourrait présenter une substitution des munitions actuelles par des projectiles non polluants.
Une équipe de chercheurs britanniques vient de s’en charger, pas sur l’ensemble de la faune, tâche herculéenne, mais sur vingt-deux espèces de rapaces. Et le résultat, publié mardi 15 mars dans la revue Science of the Total Environment, apparaît saisissant : en moyenne, le seul changement de projectiles permettrait d’augmenter de 6 % le nombre d’oiseaux de proie dans le ciel européen.
Le choix de rapaces ne tient évidemment pas du hasard. Une partie de ces oiseaux emblématiques sont des charognards, d’autres n’hésitent pas à se nourrir de façon épisodique d’animaux morts ou blessés par les plombs ou les balles. En 2015, une étude réalisée dans les Pyrénées a ainsi attribué à l’ingestion de polluants, essentiellement pesticides et plomb, pas moins de 24 % de la mortalité chez les vautours fauves et les milans royaux. « Ils sont parmi les espèces les plus protégées en Europe, donc établir le bénéfice d’un changement de munitions chez eux présente un intérêt évident », souligne Rhys Green, professeur de science de la conservation à l’université de Cambridge et premier auteur de l’étude.
Plus de la moitié des oiseaux sauvages en mauvais état de conservation dans l’UELe bénéfice global de 6 % cache de grandes disparités. Chez les aigles royaux, le gain de population serait de 13 %, de 12 % pour le vautour fauve, il atteindrait 14 % chez les pygargues à queue blanche. « Ces espèces sont particulièrement affectées car elles se reproduisent tard, font peu de petits, vivent longtemps, poursuit le chercheur. En plus, elles se nourrissent, régulièrement ou occasionnellement, de carcasses d’animaux morts que les chasseurs n’ont pas retrouvées, oiseaux, canards, lapins, chevreuils… Mais en s’attaquant à des animaux blessés, des rapaces non charognards sont également affectés. » Ainsi, la population d’autours des palombes pourrait croître de 6 %, celles de faucons pèlerins et de busards des marais de 3 %. Le gain pour les buses variables serait plus modeste, 1,5 %, mais cela représenterait quand même 22 000 individus, soulignent les chercheurs.
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Le Monde
Du quantique dans l’écoulement de l’eau
Le mystère de la vitesse des fluides dans des nanotubes de carbone vient d’être résolu. Un pont est jeté entre mécanique quantique et mécanique des fluides.
Le niveau monte. Bientôt pour devenir plombier, il faudra maîtriser la physique quantique, cette théorie des particules dont on se demande bien comment elle aiderait à régler des soucis de tuyaux. Pourtant, sans elle, impossible de résoudre un problème de plomberie vieux d’une quinzaine d’années, à en croire un article paru dans Nature, le 3 février.
Depuis plusieurs années, les physiciens ont découvert que l’eau s’écoule 10 000 fois plus vite dans de microscopiques tubes de quelques dizaines de nanomètres de diamètre fait en carbone. Mais cette propriété disparaît si, au lieu du carbone, un mélange de bore et d’azote est utilisé alors même que la surface a l’air tout aussi lisse. En outre, de façon inattendue, dans les « gros » tubes de plus de trente nanomètres de diamètre, l’eau frotte plus que dans les petits et elle est donc ralentie.
Pour expliquer ces phénomènes, Lydéric et Marie-Laure Bocquet (ENS Paris) avec Nikita Kavokine (ENS Paris et Institut Flatiron à New York) ont profité des périodes de confinement pour se plonger dans la littérature scientifique, y compris dans des grimoires que leurs spécialités, la chimie et l’hydrodynamique, ignoraient jusqu’alors. Et les idées ont ruisselé. D’abord, ils ont pensé que la surface agit sur l’eau comme une tôle ondulée. Mais, entre le carbone et le mélange bore-azote, aucune différence géométrique alors que l’écoulement est moins rapide dans le second cas.
Plongée dans la mer d’électron
Ils ont ensuite testé une première hypothèse quantique. Dans le matériau, les électrons qui « sortent » un peu de la surface et attirent des charges électriques de l’eau pourraient freiner son écoulement. Mais cet effet n’explique pas la totalité du phénomène. Ils ont alors plongé plus profond en s’intéressant à la mer d’électrons du matériau connue pour être agitée de « vagues » légères, appelées plasmons, et qui pourraient « dialoguer avec le fluide », comme le disent les auteurs de l’étude. Cette fois tout s’explique ! Le liquide frotte sur la surface si les ondulations en son sein résonnent avec les plasmons. « C’est comme quand vous agitez les pieds dans votre bain. Si vous battez “juste”, ça peut vraiment déborder ! », ose Lydéric Bocquet. Comme les plasmons du carbone et du bore-azote n’ont pas les mêmes fréquences, la baignoire ne déborde pas dans le premier cas et donc peu d’énergie est perdue : le fluide ne frotte quasiment pas.
Idem pour l’effet du diamètre du tuyau. Le faire varier, c’est comme accorder une guitare. A gros diamètre, les vagues dans l’eau et celles des plasmons s’accordent : le liquide frotte. A petit diamètre, c’est le désaccord, aucune énergie dissipée, et le fluide glisse sans friction. « Ce modèle explique des faits expérimentaux non triviaux. Il combine des éléments de théorie électronique des solides pour expliquer un phénomène de mécanique des fluides, ce qui correspond habituellement à deux communautés se parlant peu », apprécie Thierry Giamarchi, professeur à l’université de Genève.
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Le Monde
Le télescope spatial James-Webb aligne ses miroirs
La NASA a achevé une étape des réglages de l’engin et estime que ses performances optiques pourraient être meilleures que ce qui était escompté.
Le télescope James-Web poursuit sans encombre les étapes de réglage qui devraient lui permettre de livrer, à l’été, ses premières observations scientifiques. La NASA a ainsi publié, le 16 mars, une image qui témoigne du succès de la phase d’alignement fin de sa caméra en proche infrarouge, avec les 18 plaques hexagonales de béryllium qui constituent son miroir primaire. Il y a quelques semaines, quand l’engin était pointé vers une étoile, l’image captée montrait 18 points indistincts. Cette fois, les vérins permettant d’orienter chaque surface réfléchissante ont permis de faire converger la lumière de l’étoile 2MASS J17554042+6551277 pour qu’elle donne une seule et même image, bien plus précise – on y devine aussi des galaxies. La NASA estime que les performances excèdent d’ores et déjà les spécifications. Les autres imageurs bénéficieront des mêmes procédures d’alignement optique, avant deux mois de préparation des instruments qui conduiront l’œil infrarouge du télescope à commencer sa moisson scientifique.
Le Monde Science et Médecine
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Le Monde
Festival d’Angoulême 2022 : le Fauve d’or décerné au Brésilien Marcello Quintanilha
Plongée grave et truculente dans la violence quotidienne du Brésil, « Ecoute, jolie Marcia » s’est vu octroyer le prix du meilleur album de l’année écoulée à l’occasion du Festival.
Le prix du meilleur album de bande dessinée de l’année écoulée est revenu à Ecoute, jolie Marcia (Çà et là), du Brésilien Marcello Quintanilha. Présidé par l’illustratrice, autrice et musicienne Fanny Michaëlis, le jury du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême a décerné son Fauve d’or, samedi 19 mars, à cet ouvrage truculent et grave à la fois, dans la veine des autres récits publiés par Marcello Quintanilha (Tungstène, Talc de verre, etc.).
Son héroïne, Marcia, est une infirmière d’un hôpital de Rio de Janeiro qui se retrouve confrontée à un gang de quartier avec lequel fricote imprudemment sa fille Jaqueline, jeune femme désinvolte à la langue bien pendue. Plongé dans la violence quotidienne du Brésil, l’album vaut notamment par ses scènes pittoresques de la vie des favelas et par une colorisation numérique carnavalesque qui accentue le hiatus entre comédie et tragédie.
A l’image du Fauve d’or, le Festival a récompensé plusieurs éditeurs indépendants auxquels il a attribué les principaux prix de son palmarès : 2024, Atrabile, les Requins marteaux, Cornélius…
Mercredi 16 mars, le FIBD avait remis le grand prix de sa 49e édition à la Canadienne Julie Doucet pour l’ensemble de son œuvre.
« Ecoute, jolie Marcia », « Le jour où j’ai rencontré Ben Laden », « Asphalt Blues »… Des albums BD à dévorerLe palmarès complet
Fauve d’or : Ecoute, jolie Marcia (Çà et là), de Marcello Quintanilha.
Fauve prix spécial du jury : Des vivants (2024), de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin.
Fauve de l’audace : Un visage familier (Atrabile), de Michael DeForge.
Fauve révélation : La Vie souterraine (Les Requins marteaux), de Camille Lavaud Benito.
Fauve de la série : Spirou, l’espoir malgré tout, 3e partie (Dupuis), d’Emile Bravo.
Fauve patrimoine : Stick Rubber Baby (Casterman), d’Howard Cruse.
Fauve polar : L’Entaille (Cornélius), d’Antoine Maillard.
Prix écofauve : Mégantic, un train dans la nuit (Ecosociété), d’Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel.
Fauve prix du public : Le Grand Vide (2024), de Léa Murawiec.
Fauve des lycéens : Yojimbot, tome I (Dargaud), de Sylvain Repos.
Fauve jeunesse 8-12 ans : Bergères guerrières (Glénat), de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais.
Fauve jeunesse 13-16 ans : Snapdragon (Kinaye), de Kat Leyh.
Fauve de la BD alternative : Bento, de Rendo as Paper (France).
Grand prix : Julie Doucet, pour l’ensemble de son œuvre.
Frédéric Potet
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L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe Le Monde
Indonésien d’origine chinoise, le collectionneur d’art Budi Tek est mort
Sa fortune acquise dans l’élevage de poulets lui a permis d’investir dans l’art contemporain et d’ouvrir un musée à Djakarta puis un autre à Shanghaï. Soucieux d’établir des ponts entre les cultures, il a offert, à l’approche de sa mort, survenue le 18 mars, une partie de sa collection au Lacma de Los Angeles. Il avait 64 ans.
Si vous avez mangé du poulet en Asie, c’est probablement lui qui vous l’a vendu. Si vous avez visité et apprécié l’exposition de l’artiste chinois Zeng Fanzhi, en 2013, au Musée d’art moderne de Paris, ou d’Adel Abdessemed au Centre Pompidou l’année précédente, c’est grâce à lui : il a très largement contribué à les financer. Si les Californiens pourront bientôt découvrir l’art contemporain chinois au Los Angeles County Museum of Art (Lacma), c’est encore de son fait : se sachant condamné, il leur a offert des pans entiers de sa collection, également présentée dans le musée qu’il a fondé à Shanghaï. Budiardjo, dit « Budi » Tek est mort à Hongkong le 18 mars des suites d’un cancer du pancréas.
Né à Djakarta le 27 octobre 1957 (et non 1959, date souvent citée dans la presse), il descend d’une famille d’origine chinoise qui avait fui son pays déchiré par les guerres civiles dans les années 1920. En Indonésie, ses parents exploitaient des fermes et élevaient des volailles. Ils étaient suffisamment prospères pour envoyer leur fils étudier les finances et le marketing d’abord à Singapour puis aux Etats-Unis. Sage décision : de retour à la ferme, Budi Tek prend les rênes de l’entreprise, la fait progresser à un point tel qu’elle est introduite à la Bourse de Djakarta en 1993. Il est riche puis, ainsi qu’il l’a confié dans un entretien accordé en 2012 au magazine Le Point, perd tout : la crise asiatique de 1998 voit la roupie indonésienne sévèrement dévaluée, des émeutes éclatent dans le pays, et un fort sentiment xénophobe se développe, visant particulièrement les émigrés chinois comme lui.
Lutter contre la xénophobie
Il se réfugie avec sa famille à Shanghaï, entreprend de relancer ses affaires en Indonésie depuis sa nouvelle base et reconstruit sa fortune. Quand il fait son apparition, d’abord timide, dans le monde de l’art où il commence à collectionner au mitan des années 2000, il est surnommé « le roi du poulet ». Très tôt, en 2008, il ouvre un premier musée privé à Djakarta, le Yuz Museum, un nom forgé à partir de son patronyme chinois, Yu, auquel le « z » ajoute, selon lui, comme le ferait un « s », une dimension familiale. Il y montre des artistes contemporains chinois : « J’avais envie, confiait-il au Point, que la culture chinoise soit appréciée en Indonésie. Car je suis chinois. Chinois d’Indonésie. J’ai voulu faire le lien, une sorte de pont pour apporter ma contribution à la société indonésienne. » Sa façon de lutter contre la xénophobie subie quelques années plus tôt. Cela deviendra un de ses moteurs : apporter chez les uns ce qu’il a découvert chez les autres.
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L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
essencehausse des prixpouvoir d'achatTarification de l'énergie Le Monde
Eric Gravel, cinéaste : « Mettre la structure du film d’action au service de choses plus sérieuses »
Le réalisateur du film « A plein temps » explique comment il a bâti son portrait de femme divorcée en travaillant le temps de façon concrète et sensorielle.
Né à Montréal où il a fait des études de cinéma et travaillé pour la télévision, Eric Gravel s’est installé en 2000 à Paris puis, cinq ans plus tard, dans l’Yonne, où il demeure toujours. Après deux courts-métrages (Ce n’était qu’un rêve, 2004 ; Eau Boy, 2007), il réalise en 2017 son premier long-métrage, Crash Test Aglaé, avec India Hair, Julie Depardieu et Yolande Moreau. Il signe aujourd’hui A plein temps, qui met en scène une femme divorcée, mère de deux enfants (Laure Calamy), confrontée à une grève générale.
« A plein temps » : 24 heures chrono dans la vie d’une femmeA quel moment avez-vous eu l’idée de ce film ?
En 2017. Soit avant le mouvement des « gilets jaunes ». J’avais envie de parler de ceux qui font quotidiennement la navette entre la province et Paris. Et d’inscrire cette réalité dans un contexte social, afin de parler à la fois de l’individu et du collectif. J’ai alors pensé à une grève générale qui paralyserait tout, comme celle que nous avions vécue en 1995. Quand sont arrivés les « gilets jaunes », le film était pratiquement écrit. Sans être devin, mais peut-être parce que je vis en province, j’avais senti une colère monter, une frustration s’exprimer.
L’idée de votre personnage central s’est-elle imposée dès le départ ?
Oui, je suis tout de suite parti sur cette femme seule, en manque de ressources, autour de laquelle tous les autres personnages allaient graviter. C’est une structure qui me plaît et que j’avais déjà utilisée dans mon premier film. Peut-être est-ce la meilleure façon que j’ai trouvée pour construire un personnage, même si j’accorde beaucoup de soin aux rôles secondaires.
Pourquoi avez-vous tenu à donner si peu d’indices sur la vie de Julie ?
Dans certaines versions du scénario, je donnais plus d’explications sur sa vie. Puis j’ai tout enlevé afin que le film s’inscrive entièrement dans le présent et ces petites choses qui le constituent, partagées par chacun d’entre nous. Nous avons tous été confrontés à ces moments où les planètes semblent s’être alignées pour nous emmerder. J’avais envie de parler de cela, surtout du point de vue de quelqu’un qui galère financièrement. Je viens d’un milieu très modeste et quand on est pauvre, on doit être intelligent. Car les emmerdes s’accumulent plus facilement, et il est plus difficile de les régler.
Dans votre film, le temps est appréhendé de façon concrète et sensorielle. De quelle manière avez-vous travaillé ?
C’est parti de mon expérience personnelle. Je sais ce que représente une journée qui commence par deux heures de route pour aller à Paris et finit pareillement en sens inverse. Je suis donc parti avec une volonté de présenter ces journées et non le désir de représenter le temps. La démarche initiale s’appuyait en effet sur du concret mais ensuite, je m’en suis éloigné. Car le film n’est pas réaliste. Il est impressionniste.
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Le Monde
Le réalisateur Thierry Michel, radiologue du Congo
Le documentariste belge a consacré treize films à ce pays d’Afrique, où il a « croisé l’histoire ». Son dernier, « L’Empire du silence », sort en salle.
Qu’est-ce que, au juste, n’a pas filmé Thierry Michel ? Né en 1952 à Charleroi, ce réalisateur belge au long cours, entré dans la carrière en 1970, a plus de trente films à son compteur. Du documentaire social sur le démantèlement de la sidérurgie (Pays noir, pays rouge, 1975), de la fiction engagée sur fond de grève (Hiver 60, 1982), du docufiction pénitentiaire (Hôtel particulier, 1985), des favelas du Brésil (Gosses de Rio, 1990), un scandale politique belge (La Grâce perdue d’Alain Van der Biest, 1993), un état des lieux du régime iranien (Iran, sous le voile des apparences, 2003), la construction d’une gare liégeoise (Métamorphose d’une gare, 2009)…
Cinéaste prolifique, Thierry Michel s’est particulièrement distingué par le travail qu’il mène en République démocratique du Congo, ex-Congo belge, ex Congo-Kinshasa, ex-Zaïre. A compter de Zaïre, le cycle du serpent (1992), une part primordiale de son œuvre poursuit ainsi la radiographie mémorielle et politique de l’ex-colonie belge. Les Derniers Colons (1995), Mobutu, roi du Zaïre (1999), Congo River (2005), Katanga Business (2009), L’Affaire Chebeya, un crime d’Etat ? (2011), L’Homme qui répare les femmes (2015), en sont les principales étapes, constituant, selon des angles à chaque fois différents et sur une période de trente ans, un document exceptionnel sur l’histoire de ce pays, sur ses richesses systématiquement pillées, sur le martyre ininterrompu de son peuple, plus largement sur le destin de l’Afrique néo et postcoloniale.
Thierry Michel : « La culture congolaise ne m’attire pas spécialement. Mais je crois que j’ai été pris par l’émotion que suscite la condition de ce peuple »
Une telle constance, confinant à la hantise, est chose rare dans l’œuvre d’un cinéaste. Comment se l’explique-t-il à lui-même ? Habitué à la question, Thierry Michel y répond avec pragmatisme, entreprenant de détailler, si on ne le coupait dans son élan, quel fil part de chacun des treize films pour justifier le suivant. Il faut donc le pousser un peu dans les coins pour que cet homme pudique accepte de parler sentiment : « Dans le premier film, je pensais filmer la fin du régime de Mobutu et le commencement d’une nouvelle ère démocratique. C’est le contraire qui s’est produit. J’ai documenté un basculement. J’ai croisé l’histoire. Et j’ai été aspiré. C’est très bizarre, car la culture congolaise ne m’attire pas spécialement. A cet égard, je me sens beaucoup plus brésilien. Mais je crois que j’ai été pris par l’émotion que suscite la condition de ce peuple. »
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El País (ESP)
SANS TITRE
El refrán dice que “si quieres las comes y si no las dejas”, pero por aquí opinamos que si no, mejor vuelves a la guardería del paladar y aprendes a comer, porque pocos alimentos hay en el mundo más versátiles, nutritivos, económicos y sabrosos que esta legumbre. Si ya te has pasado la pantalla de cocinar con las de bote y quieres arrancarte con la versión seca, aquí tienes una guía para hacerlo sin fallos. Si ya las dominas nivel Jedi también puedes darnos una oportunidad: es posible que también saques algún truco que no conocías, una receta inspiradora o algún combo de ingredientes que no se te había ocurrido.
Algunos tipos de lentejas
- Verdina o de Puy: aunque son originarias de la región francesa que les da nombre, se cultivan en Valladolid, León, Palencia y Burgos. De tamaño pequeño y color verde o verde amarillento, tienen una textura muy agradable al mordisco y, aunque se suelen guisar con chacinas típicas de la zona, también son perfectas para tomar frías en ensalada.
- Castellana: es la de mayor tamaño -entre siete y nueve milímetros- y la más consumida en España junto con la pardina. Se usa sobre todo en guisos y estofada, en platos calientes de cuchara, tiene la piel fina y no es fácil que se deshaga.
- Pardina: le da nombre su hollejo de color pardo y del que no se desprende durante la cocción. Mide alrededor de los cuatro milímetros y es perfecta para cocidos, sopas o ensaladas (para cremas funcionan mejor las que tienen un hollejo más fino o directamente no tienen).
- Caviar o beluga: pequeñas, redondas y de color bastante oscuro -de ahí su nombre- que se aclara al cocerlas. Provienen de Asía pero se cultivan aquí desde hace tiempo, tienen una textura muy agradable y son sabrosas y versátiles en todo tipo de platos fríos o calientes.
- Roja o coral: Originaria de Turquía, se usa mucho en la cocina india (es el ingrediente principal de varios tipos de dhal). No tiene hollejo así que se digiere con mucha facilidad, se cocina rápidamente -unos 15 o 20 minutos son suficientes- y es perfecta para hacer cremas y purés.
- Amarilla pelada: una variedad tradicional castellana a la que se le quita la piel, haciéndola así más fácil de digerir y más rápida de cocer. Además de en cremas o sopas, si se escurre bien posteriormente es un ingrediente estupendo para formar hamburguesas o albóndigas vegetarianas.
Cómo conservarlas en crudo
El clásico sitio fresco, seco, sin exposición a la luz solar ni olores fuertes será su mejor amigo. Si las compras embolsadas puedes guardarlas en la misma bolsa cerrada, si lo haces a granel, puedes hacerlo en un tarro de cristal o en un táper. Las bolsas de tela o biodegradables pueden ser mordidas y agujereadas por gorgojos, polillas y otras plagas habituales de los armarios de la cocina. La humedad también es otro de los enemigos a evitar en la conservación de legumbres, por eso no es aconsejable lavarlas hasta el momento en el que se vayan a consumir. Como se cocinan antes -y además tienen mejor textura- cuando son del año, si se puede es mejor ir comprando a medida que las vamos comiendo que acumular y olvidarse de ellas un lustro: son un alimento de larga conservación, no una momia.
El remojo y la cocción
¿Hace falta remojar las lentejas antes de cocinarlas? La respuesta corta es “depende”, y ahora vamos con la larga. Si las lentejas son del año y de una variedad pequeña, puedes pasar por alto este paso y las tendrás listas en el tiempo estimado; pero si todavía estás tirando del arsenal que compraste en el confinamiento -que aunque para nosotros haya pasado en un parpadeo en realidad hace ya dos años-, mejor que les des una ayudita remojándolas antes unas horas para que después la cocción no se eternice.
El tiempo total dependerá de factores tan variopintos como su tamaño, su antigüedad, la variedad y otros factores externos como la dureza del agua (de la que hablaremos más adelante). Una variedad pequeña y una lenteja joven sin remojo pueden estar listas en 35 o 40 minutos y necesitar tres volúmenes de líquido -siempre frío- por uno de lenteja, mientras que una más grande, y más añeja, aún remojada, puede llegar a tardar una hora y media y necesitar el triple de líquido (frío también si tenemos que añadir extra durante la cocción).
El fuego puede estar fuerte hasta que llegue a ebullición, pero en ese momento tendremos que ponerlo muy bajito, y si tapamos la olla mejoraremos la eficiencia energética de nuestro fuego. Si nos quedamos cortos de agua podemos añadir más -fría-, y si nos pasamos podemos dejar la olla destapada para que evapore. Para engordar el caldo podemos poner un par de cucharones del guiso en el vaso de la batidora, triturar y devolver a la olla.
La dureza del agua también es un factor importante para calcular el tiempo total de cocinado. Se conoce como “dureza” a la cantidad de minerales -concretamente sales de calcio y magnesio- que tiene en disolución el agua, algo que varía según el tratamiento que se le da en cada zona. Cuanto más dura es el agua, más tardarán las legumbres en cocinarse (y también necesitaremos más jabón para conseguir la misma cantidad de espuma). También es recomendable añadir la sal más tarde cuando tratamos con aguas duras, ya que si la ponemos desde el principio podemos hacer que ésta se retrase.
Vistos todos estos factores, solo tenemos que aprender a jugar con ellos y combinarlos a nuestro favor: si tenemos legumbres añejas y agua dura, un remojo de 24 horas nos ayudará a reducir considerablemente el tiempo que pasen en el fuego. Si nos hemos olvidado de hacerlo y queremos ponernos a cocinar ya, busquemos otra variedad más pequeña y fresca (es recomendable tener más de un tipo de lenteja en la alacena para estos menesteres). Si no queremos que se rompan al removerlas con una cuchara, podemos hacerlo dando giros cortos y rápidos a la olla.
Las herramientas
Hay dos cacharros que pueden ayudarnos mucho a cocinar lentejas: la olla rápida -o a presión- y la lenta. La primera acortará los tiempos de cocción considerablemente -suelen tardar entre ⅓ y la mitad-, y también necesitaremos menos líquido para prepararlas; llegará con 1,5 veces el volumen de esta legumbre, sobre todo si hay verduras que también liberarán agua. Con la olla lenta, slow cooker o Crockpot tardaremos más -entre siete y nueve horas a temperatura baja, recordemos que la olla consume como una bombilla- pero no tendremos que hacer absolutamente nada, y conseguiremos unas lentejas perfectamente cocinadas y enteras. Si no tienes claro si están listas o no, prueba cinco o seis lentejas de seis zonas diferentes de la olla: si todas están tiernas pero enteras y muestran una ligera resistencia, están para comer.
Cómo conservarlas una vez cocinadas
Las lentejas guisadas durarán en buenas condiciones en la nevera hasta tres días, pero alargar su conservación es facilísimo si las congelamos (a no ser que lleven patatas o arroz, dos ingredientes que no se llevan muy bien con el frío extremo).
Los sofritos
Hacer un buen sofrito como base potencia el sabor de cualquier guiso de lentejas mucho más que si ponemos los ingredientes en crudo. Si vamos a usar chorizo, jamón, panceta o cualquier embutido con más o menos grasa, podemos usar esa misma grasa como base para no añadir más. Solo hay que cortar el embutido en trocitos para facilitar que ésta se funda y hacerlo a fuego suave para que no se queme; y cuando haya sudado añadir la cebolla, ajo, zanahoria, puerro, pimiento, tomate, etc troceados -cuanto más grande sea la superficie expuesta y más se pardee, más sabor conseguiremos- hasta que se doren y huelan bien, y ya tenemos la base de nuestras lentejas.
¿No les vas a poner embutido? Pues exactamente lo mismo, pero con un poco de aceite de oliva. Además de estas hortalizas básicas hay un montón de ingredientes vegetales que pueden ayudar a potenciar el sabor de nuestros sofritos: desde el apio hasta las setas, pasando por la calabaza o calabacín, nabo o chirivía. ¿No tienes tiempo para sofritos? Puedes comprar unas latas de cebolla frita y tomate frito de buena calidad para adelantar este proceso, o preparar una gran cantidad de sofrito una vez y congelarlo para tener siempre a mano.
El aderezo
La hierba aromática que primero asociamos con las lentejas es el laurel -con contención porque en exceso puede dejar un sabor desagradable-, pero podemos usar muchas otras. Tomillo o romero secos o frescos, albahaca, cilantro o salvia -con la rama entera si las queremos retirar después- y cualquiera de éstas en versión fresca y picada para rematar. Las especias tampoco pueden faltar: el pimentón rojo en cualquiera de sus variedades es la más común, pero podemos usar currys de todo tipo, cúrcuma, mezclas como el chimichurri o semillas de cilantro, hinojo, comino o anís (que además ayudarán a digerirlas mejor si tienes tendencia a que te den gases).
Los añadidos
El arroz es uno de los más habituales acompañamientos de esta legumbre: para que ambas cosas queden al punto, es importante ponerlo cuando a las lentejas les queden unos 15 minutos para estar listas, y también hay que tener en cuenta que consumirán una importante cantidad de líquido. Otra opción es la de cocinarlo aparte y añadirlo en el momento de servirlo, algo que va muy bien si quieres cocinar lentejas una vez y comerlas de dos maneras diferentes (una vez con arroz y otra sin él), una costumbre que practicamos en casa con fervor, ya que por alguna razón hace que nos sepan más ricas.
Con las patatas y las alcachofas pasa lo mismo: es mejor calcular el momento justo para ponerlas para que no queden o crudas o hechas puré. Dependiendo del tamaño en las que las cortemos puede variar de unos minutos, pero unas alcachofas en cuartos se cocinan en unos 20 o 25 minutos, y las patatas entre 15 y 20 (si las chascamos en lugar de cortarlas mejor, ayudarán a que el caldo quede gordito y trabado).
Si quieres pasarte al lado cárnico, las posibilidades son casi infinitas. Además de usar chorizo o jamón troceados en el sofrito, puedes usar costilla de cerdo fresca o desalada, huesos de jamón para darle sabor de la manera más económica posible o emplear trocitos de salchicha o butifarra (mejor dorarlos primero para que dejen algo de sabor, retirar y volver a añadir cuando queden 15 minutos para que el guiso esté listo, para que no se momifiquen). La butifarra blanca cocida puede añadirse entera o troceada, pero la negra o la morcilla mejor ponerlas enteras y cortarlas después para que no exploten y se esparramen (a no ser que sea eso lo que quieres, claro).
Por aquí no se estila mucho lo de ponerle pollo a las lentejas, pero una vez comí unas que preparó una amiga americana que llevaban contramuslos desmigados y especias cajún y estaban buenísimas. Lo mismo con el pescado y el marisco: se lo solemos poner más a otras legumbres, pero no veo por qué no podemos rematar las lentejas con unas chirlas o mejillones, un puñado de gambas, unas anchoas picadas con perejil o unos boquerones en vinagre, que además aportarán el punto de acidez que siempre las mejora.
Algunas recetas que siempre triunfan
Empezamos con un guiso básico de lentejas viudas a las que nadie podrá acusar de ser sosas o aburridas -gracias a la técnica del sofrito de la que ya hemos hablado-, en el que puedes cambiar las verduras según lo que ofrezca la temporada (o directamente lo que haya en tu nevera). Siguiendo con las opciones vegetarianas, también puedes acevicharlas con ají, cilantro y lima, convertirlas en una crema con cebolla caramelizada y avellana, cocinarlas con setas y cebolla encurtida o -en la versión roja y sin hollejo- un dahl con curry y coco, al estilo satay o en crema, con brócoli. Si quieres una receta clásica con sus sacramentos pero quieres la mejor, ya hicimos por aquí una batalla entre cuatro titanes lentejeros: tendrás que ver el vídeo para saber quién ganó.
Lentejas en frío
Si lees esto desde un lugar o en una época del año en la que hace calor y los guisazos no proceden, también tenemos ideas para preparar lentejas en frío. Puedes usarlas como base para cualquier ensalada: si les sumas algunas hortalizas crudas, asadas o a la plancha, algún encurtido ¿No se te ocurre ninguna combinación? Prueba con pepino, cebolleta, almendras y huevo duro, con achicoria, feta, perejil y una vinagreta con pipas y limón o con boniato asado, panceta y granada o hinojo, cebolla y pan crujiente. ¿Más ideas? Tomates cherry, pepinillo y bonito, calabacín a la plancha, queso fresco y anchoas o migas de bacalao desalado con pimiento, berenjena y cebolla asadas.
Los untables que solemos hacer con garbanzos -tipo hummus- también aceptan las lentejas como legumbre protagonista: busca algo que les aporte untuosidad como yogur, aceite o tahini, especias, ajo, semillas o hierbas para darle sabor y, si quieres, un puntito de tu picante favorito y listo para guardar en la nevera y comer con crudités o usar en tostadas. ¿También necesitas ejemplos concretos? Venga, que no se diga: curry, berenjena asada, ajo, sésamo y limón, yogur de cabra y pesto rojo, champiñones a la plancha y cúrcuma o queso de untar o tofu blando, ralladura de limón y espárragos al vapor.
Y para rematar…
Hay un montón de ingredientes que pueden ayudar a tus lentejas ya terminadas a venirse arriba, mis favoritos son los que aportan frescura, crujiente, acidez o cremosidad. Los dados de pepino encurtido rápidamente en vinagre o los de manzana fresca funcionan muy bien con las lentejas con verduras y una cucharada de yogur natural bien cremoso o unos dados de aguacate también les va fenomenal, igual que unas gotas de zumo de limón o lima. Para las que llevan cerdo o carnes las piparras son un clásico -para mí, mejor con un chorrito de su delicioso vinagre picante-, el vinagre a secas y el Tabasco también, igual que unos copos de guindilla o un poco de pimiento y cebolleta picados.
L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie Le Monde
Raphaël rembobine sur scène son répertoire avec « Bande magnétique »
Le chanteur et musicien présente aux Bouffes du Nord, à Paris, un spectacle où il réinterprète de manière originale certains de ses titres et quelques autres.
Ce pourrait être le thème d’une nouvelle, comme l’une de celles qu’écrit Raphaël – deux recueils, Retourner à la mer (2017) et Une éclipse (2021), publiés chez Gallimard, sous son nom complet, Raphaël Haroche – quand il ne compose pas. Un chanteur se retrouve en studio d’enregistrement, l’occasion de parcourir et remixer vingt ans de répertoire. Mais l’ingénieur du son n’est pas celui qu’il attend. Interrompu, questionné, critiqué, l’artiste vit-il un rêve ? Un cauchemar loufoque ? Ou l’heure d’un bilan plus existentiel ?
Quelques mois après Olivia Ruiz, qui, en octobre 2021, explorait, dans son spectacle Bouches cousues, les blessures de l’exil, Raphaël investit à son tour les Bouffes du Nord, à Paris, jusqu’au 27 mars, pour proposer, avec Bande magnétique, une version théâtralisée de son nouveau tour de chant.
Raphaël, chanteur, « De mes 11 à mes 17 ans, j’ai vécu avec mon Walkman et mon casque sur les oreilles »Il y a un an, il confiait au Monde son envie de retrouver enfin ces planches : « J’ai toujours rêvé d’y jouer. J’y ai vu La Tempête mise en scène par Peter Brook, c’était magnifique. » Au centre du plateau trône une cabine de prise de son de bois et de verre, comme celle, peut-être, du studio Ferber (Paris 20e) que Raphaël a tant fréquenté. Mais au vu des arbres projetés en fond de scène et des bruits champêtres, le metteur en scène, Guillaume Vincent, et le scénographe, James Brandily, nous transportent aussi en forêt. Au sol, de la brume s’étale en touche irréelle quand le chanteur – costume noir et nœud papillon – se met au piano droit, entouré de magnétophones qui feront office de groupe.
Sessions imaginaires
Entre live et bandes enregistrées, ce concert intime ne diffère d’abord pas tant d’un récital censé promouvoir le dernier album en date. Après trois premiers morceaux démontrant la valeur de ce neuvième disque, Haute Fidélité (2021), l’irruption d’un « ingé son » retardataire fait basculer dans une autre dimension.
« Haute Fidélité », l’échappée belle de RaphaëlInterprété par Maxence Tual, aux airs sans gêne de François Damiens, Michel – costume gris, polo vert, casquette, barbe et catogan – s’affiche en antithèse de l’élégant dandy. A la façon d’un Auguste mettant les pieds dans le plat du clown blanc.
Certes, il manipule les bandes et les bobines qui permettent au chanteur de revisiter des titres de huit de ses neuf albums – seul le premier, Hôtel de l’univers (2000), a été mis de côté, le troisième, Caravane (2005), raflant la mise avec cinq chansons sur dix-neuf interprétées. On apprécie ces variations travaillées à partir des pistes studios originelles et de réorchestrations. Comme quand l’entrain folk de Ne partons pas fâchés se transforme en ballade aux cordes écorchées. Ou quand Chanson pour Patrick Dewaere devient un rock pour cabaret lynchien. La nuit, les chanteurs rêvent-ils ainsi de sessions imaginaires, nourries par d’anciennes frustrations ?
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Le Monde
A l’Opéra Bastille, le « Wozzeck » en guerre de William Kentridge
La saisissante production du plasticien sud-africain, créée en 2017 au Festival de Salzbourg et gravée en DVD chez Harmonia Mundi, triomphe sur la scène de l’Opéra Bastille jusqu’au 30 mars, sous la direction de Susanna Mälkki.
Ce Wozzeck a déjà connu les feux de la scène. Créé au Festival de Salzbourg en 2017 et gravé en DVD, passé en 2019 par le Metropolitan Opera de New York, d’où il a été diffusé en direct le 11 janvier 2020 dans plus de 200 cinémas en France (Pathé Live), le voici en gloire à l’Opéra de Paris.
Il est vrai que la production signée William Kentridge est de celles qui font date. Non seulement par l’ingéniosité d’un décor carcéral imaginé par Sabine Theunissen, bric-à-brac d’objets et de gravats dans une ville détruite, que scarifie un chemin de traverse fait d’instables passerelles de bois. Mais aussi par la force du concept développé par le plasticien sud-africain, qui a inscrit le chef-d’œuvre d’Alban Berg (1885-1935) au cœur du premier conflit mondial, contemporain de la composition de l’œuvre, tandis que le soldat Berg décrivait, dans ses lettres à sa femme, la vie déshumanisante qu’il menait au front.
Au-delà du terrible réquisitoire contre les inégalités sociales de la pièce inachevée de Georg Büchner, Woyzeck, dont s’inspire le livret, l’enjeu du drame recouvre ainsi une situation plus universelle encore, celle de l’injustice fondamentale que représente la guerre. La musique commencera, alors que Wozzeck, de dos, met en route un film en noir en blanc à l’aide d’un vieux projecteur. Un continuum visuel qui ira crescendo, dans un envahissement progressif de l’espace, entre traits grinçants et jeux d’écriture. Cartes d’état-major, paysages désolés jonchés d’énormes têtes coupées, le nez d’un avion fiché au sol, les images se figent ou s’accélèrent au rythme mimétique d’hypothétiques combats musicaux. Cet enfant-soldat à l’œil charbonneux marchant au pas ou ce curieux cheval désarticulé, galopant sur ses pattes de fusain, témoignent d’une prémonition, celle de l’orphelin qui jouera, seul, à la fin de l’opéra.
Quinze scènes, peuplées de chœurs et d’accessoiristes porteurs de masques à gaz, jalonnent la trajectoire meurtrière du soldat Wozzeck, humilié, offensé, trompé par Marie avec le fringant Tambour-Major, tourmenté par un Capitaine hystérique, manipulé par un médecin pervers qui en a fait le souffre-douleur de ses expérimentations. Animé par deux marionnettistes, l’enfant qu’il a eu avec Marie est un pantin au visage effaré (créé par la Handspring Puppet Company), dont la déshumanisation et la solitude sont insoutenables. Kentridge a laissé aux lumières d’Urs Schönebaum le soin d’éclairer les ciels ensanglantés de Franz Wozzeck, dont les hallucinations se multiplieront au gré de la jalousie qu’attisent conjointement ses tortionnaires, pour mieux le pousser au féminicide.
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L'Humanité
Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes Le Monde
Bouli Lanners, un Belge single malt
L’acteur et réalisateur, dont la forte carrure fait écran à la pudeur, dévoile un peu de lui dans son cinquième film, « L’Ombre d’un mensonge ».
A 7 ans, il voulait jouer de la cornemuse. Né sur la frontière qui sépare la Belgique de l’Allemagne et des Pays-Bas, à Moresnet-Chapelle, le petit Philippe Lanners – que ses copains surnommaient Bouli en raison de ses formes rondes – était persuadé d’une chose : sa grand-mère était écossaise et on le lui avait caché.
A 56 ans, en voilà presque quarante que le comédien (découvert autrefois chez Kervern et Delépine, Dupontel ou Benchetrit – plus de 60 rôles) et réalisateur (le très remarqué Eldorado, en 2008, Les Premiers, les Derniers, en 2016…) prend chaque année la route des Highlands. Pour finir, avant le dernier confinement, par aller y écrire et tourner son dernier (et cinquième) long-métrage : L’Ombre d’un mensonge (Nobody Has to Know). L’homme montre, au milieu des tatouages qui tapissent son avant-bras, un plan de l’Ecosse : « Ça évite d’ouvrir la carte Michelin dans la bagnole pour expliquer où on est », glisse-t-il, pince-sans-rire.
En hiver, à Stornoway, sur l’île de Lewis, le soleil se lève à 9 heures, se couche à 15 heures et, quand le vent souffle, la pluie tombe à l’horizontale. A écouter Bouli Lanners parler avec sa truculence liégeoise des Hébrides (« Moi, je me sens bien dans ce pays-là, je ne m’emmerde jamais »), comme de l’histoire passionnelle qu’il y fait naître entre une Ecossaise supposée coincée et un Belge venu s’y cacher de la mort (la menace d’un nouvel AVC), on comprend vite que l’affaire est personnelle.
Emouvante pudeur
« Quand mon personnage, dans le film, déclare “J’étais trop timide pour faire le premier pas”, il dit toute l’histoire de ma vie. Et si, il y a vingt ans, ma femme [Elisabeth Ancion, sa cheffe costumière, mais aussi metteuse en scène de théâtre] n’avait pas, comme l’héroïne, pris l’initiative, notre histoire d’amour ne se serait jamais enclenchée. » Derrière ses épaules carrées, ses manières volontaires et sa barbe broussailleuse d’éternel fugueur, Bouli Lanners cache une émouvante pudeur. « Une façon polie de dire “manque de confiance en soi”. Il y a tant de choses dont je ne me suis jamais senti capable. Etre un bon nageur quand je faisais de la compétition, être un bon guitariste, être un bon père… J’aurais flippé tout le temps. C’était trop tôt, trop tôt, et puis, un jour, c’était trop tard, confie le comédien, qui n’a jamais eu d’enfant. Le cinéma a été une thérapie. Ce n’était pas le but, mais c’en est le résultat collatéral. Voir des gens pleurer après avoir vu une histoire d’amour qui est un peu la tienne, c’est troublant. »
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L'Humanité
Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation Le Monde
Guerre en Ukraine : des Mondiaux de patinage artistique sans la Russie, nation dominante
Les patineurs russes ont été exclus de la compétition, qui débute mercredi à Montpellier. Ils avaient glané trois des quatre titres en jeu lors de l’édition précédente.
Imagine-t-on des championnats du monde de basket se dérouler sans les Américains ? Ou une Coupe du monde de rugby sans les All Blacks néo-zélandais ? Ces compétitions auraient, forcément, une dimension et une saveur différentes. C’est pourtant ce qu’il va se passer pour le patinage artistique, qui, lors des championnats du monde à Montpellier, du 23 au 27 mars, va devoir faire sans la Russie, la nation dominante de ce sport.
Ni Anna Chtcherbakova ni le couple Anastasia Mishina-Aleksandr Galliamov, pas plus que les danseurs sur glace Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, tous champions du monde en titre, ne seront présents. Ils ont été déclarés persona non grata « avec effet immédiat et jusqu’à nouvel ordre » par l’Union internationale de patinage (ISU). Tout comme le reste de leurs homologues russes.
Cette décision a été prise en réponse à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe lancée par le président de la Russie, Vladimir Poutine, le 24 février. Le soutien de Minsk au Kremlin vaut aux patineuses et patineurs biélorusses de connaître le même sort.
« Il y a des décisions qui doivent être prises, assumées. Ce n’est pas aussi manichéen qu’on le croit, c’est compliqué, mais c’est notre responsabilité. Aujourd’hui on nous la donne, donc il faut la prendre », déclare, à propos de cette mise au ban, Nathalie Péchalat, la présidente de la Fédération française des sports de glace (FFSG), qui la salue « à titre fédéral et personnel ».
Les sportifs, des « pions sur l’échiquier »
L’ancienne danseuse sur glace a pourtant conscience que l’absence des patineurs russes à Montpellier n’est pas sans conséquence sur le niveau de la compétition et sur le spectacle. Un coup d’œil au palmarès de l’édition précédente suffit à en prendre la mesure. A Stockholm en 2021, les Russes – qui concouraient sous bannière neutre, la Russie ayant été exclue des compétitions internationales pour cause de dopage institutionnalisé – furent omniprésents sur les podiums : six médailles sur les douze distribuées, dont trois des quatre titres en jeu.
Même constat aux Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pékin, au mois de février : cinq médailles, dont une en or, auxquelles s’ajoute le sacre controversé dans l’épreuve par équipes, suspendu à un jugement du Tribunal arbitral du sport sur le sort de la prodige Kamila Valieva, 15 ans, contrôlée positive à une substance interdite quelques semaines avant la grand-messe des sports de neige et de glace.
« L’idée, ce n’est pas de savoir si pour nous, grand public, [leur absence] va être préjudiciable, parce qu’on n’aura pas des performances d’athlètes russes, a réagi Nathalie Péchalat avant les Mondiaux. C’est quelle est la responsabilité du mouvement sportif dans, finalement, la psychologie de Vladimir Poutine et dans les actes qu’on connaît, récemment ou moins récemment. »
Dès son arrivée à la tête du pays, en 2000, l’homme fort du Kremlin a fait du sport une arme de « soft power » « pour améliorer son image et celle de son pouvoir », rappelait au Monde Lukas Aubin, géopolitologue du sport auprès de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur de La Sportokratura sous Vladimir Poutine : une géopolitique du sport russe (Bréal, 2021).
« Sous Poutine, le sport est par essence politique »Depuis le premier conflit en Crimée, en 2014, puis les affaires de dopage, cette stratégie avait déjà commencé à marquer le pas et le pays se voit plus volontiers associé aujourd’hui aux dossiers sulfureux qu’aux performances de ses athlètes. L’« affaire Valieva », aux JO de Pékin, l’a de nouveau montré.
Les sportifs ne sont pas seulement les victimes d’un système, mais aussi des « pions sur un échiquier », plaide Nathalie Péchalat, qui a passé trois ans dans le pays au cours de sa carrière sportive.
Eteri Tutberidze, la sulfureuse coach du patinage russeLe sort des athlètes ukrainiens en suspens
L’exclusion des Russes se fera sentir sur la compétition féminine, où trois de ses représentantes – Anna Chtcherbakova, Elizaveta Tuktamysheva et Alexandra Troussova – avaient trusté le podium mondial en Suède, l’an passé, et dans la catégorie couple, où les paires Mishina-Galliamov et Boikova-Kozlovskii avaient glané l’or et le bronze.
Elle prive aussi les spectateurs du troisième acte du duel entre les champions olympiques de danse sur glace Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron et leurs dauphins Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov. Les Moscovites furent les seuls à battre les Français depuis les Jeux de Pyeonchang (Corée du Sud) en 2018 : sur la glace de la patinoire de Graz, en Autriche, lors des championnats d’Europe en 2020. Avant d’aller chercher le titre mondial en leur absence en 2021.
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, enfin la consécration olympique en danse sur glaceA l’approche des Mondiaux, les pensées de Gabriella Papadakis étaient bien plus tournées vers le sort de ses homologues ukrainiens : « Je pense que c’est plus sur leur cas que la conversation devrait s’orienter », glissait la patineuse, en contact régulier avec les danseurs Maxim Nikitin et Alexandra Nazarova, originaires de Kharkiv, ville en proie aux bombardements des troupes russes.
Sur le réseau social Instagram, le 12 mars, le patineur Andrii Kokura publiait, lui, un échange de messages concernant son camarade, Ivan Shmuratko, 20 ans. Savait-il si ce dernier, qui doit prendre part à l’épreuve individuelle masculine, avait eu la possibilité de s’entraîner ? « Il a la possibilité de se cacher dans des abris antibombes. Ça, je le sais. »
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Andrii Kokura (@andriikokura)
La question de savoir si les patineurs ukrainiens seraient présents à Montpellier restait encore en suspens. Tous ont réussi à quitter leur pays et « on fera tout pour qu’ils puissent participer », précise-t-on du côté de la FFSG. Plusieurs clubs se sont déjà dits prêts à accueillir et mettre leurs structures d’entraînement à disposition des athlètes qui souhaiteraient rester en France à l’issue de la compétition.
Tout juste auréolés du sacre olympique en danse sur glace aux Jeux de Pékin, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont la tête d’affiche des Mondiaux de patinage artistique de Montpellier (du 23 au 27 mars). Les Français ne cachent pas leurs ambitions : déjà quadruples champions du monde, ils auront à cœur de récupérer la couronne que leur avaient prise les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov en 2021. Mais, après s’être focalisés sur l’or olympique les quatre dernières années, « on va essayer de se faire plaisir devant le public français, c’est plutôt ça notre objectif », glisse Guillaume Cizeron. « C’est comme une dernière célébration. Ça reste une compétition importante mais avec moins de pression que celle qui précédait », abonde sa partenaire.
Le public sera, en revanche, privé d’un autre champion olympique. Vainqueur des trois précédentes éditions des Mondiaux, l’Américain Nathan Chen a dû déclarer forfait pour la compétition, en raison d’« une blessure persistante ».
Aude Lasjaunias
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Le Monde
Un militant d’extrême droite principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu
Loïk L. P., ancien militant du GUD, toujours recherché, a déjà eu affaire à la police. Il est mis en examen dans une affaire de violences aggravées qui date de 2015.
Tué par balles, en plein Paris. L’enquête avance sur le meurtre de l’ancien rugbyman et ex-international argentin Federico Martin Aramburu, abattu samedi 19 mars alors qu’il sortait d’un bar de la capitale avec un ami. Une femme d’une vingtaine d’années a été interpellée dès samedi. Sa garde à vue a été levée lundi soir pour défèrement en vue d’une ouverture d’information judiciaire, selon le parquet de Paris. Elle doit être présentée à un juge d’instruction dans la journée de mardi en vue d’une probable mise en examen. Deux hommes sont toujours recherchés, et le profil du principal suspect, connu pour sa violence et son implication dans les milieux d’extrême droite, se précise.
Quartier Saint-Germain-des-Prés, samedi, à l’aube. Federico Martin Aramburu termine la nuit au bar-brasserie Le Mabillon avec un ancien joueur de Biarritz comme lui, Shaun Hegarty. « Les deux compères voulaient manger un bout au lever du soleil, après une soirée. Dans l’esprit d’une troisième mi-temps de rugby », précise Me Christophe Cariou-Martin, l’avocat de Shaun Hegarty. Les deux amis sont associés dans une agence de voyages au Pays basque ; ils y organisent notamment des circuits en Argentine autour du rugby et du vin. Samedi soir, ils auraient dû assister avec leurs clients au sacre du XV de France dans le Tournoi des six nations, après sa victoire face à l’Angleterre au Stade de France.
L’ancien rugbyman argentin Federico Aramburu tué à ParisMais au petit matin, une première altercation éclate entre les deux hommes et un autre groupe, pour une broutille comme savent en produire les fins de nuit dans les bars. Une histoire de cigarette, le tout sur un fond « nauséabond », selon une source proche de l’enquête : quelqu’un leur aurait lancé « Je suis d’ici moi, je suis français de France. » Le videur intervient, calme et sépare tout le monde.
« Crime odieux »
Les deux amis quittent alors le bar, sans imaginer que l’agression va se poursuivre quelques mètres plus loin. Une voiture s’approche pendant qu’un homme accourt derrière eux. Des coups de feu sont tirés. Federico Martin Aramburu est touché à plusieurs reprises. Véhicules de secours et de police arrivent rapidement sur place, et un pompier tente de le ranimer par un massage cardiaque, en vain. L’ancien joueur de 42 ans, père de trois enfants, est déclaré mort peu avant 7 heures du matin.
Un « crime odieux », selon l’avocat de la famille de Federico Martin Aramburu, Me Yann Le Bras, qui précise que les hommages à sa mémoire peuvent être adressés au club Biarritz Olympique. « Les jours qui viennent doivent être consacrés au recueillement de sa famille, ajoute l’avocat, et au travail serein de la brigade criminelle de Paris », à laquelle ont été confiées les investigations de l’enquête de flagrance pour assassinat ouverte par le parquet de Paris. Shaun Hegarty, de son côté, a déposé plainte contre X pour tentative d’assassinat avec constitution de partie civile.
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L'Humanité
Éditorial. L’énergie mérite mieux
ÉditorialLaurent MouloudLe gouvernement pensait avoir calmé la colère des Français en dégainant un chèque « inflation » de 100 euros en décembre 2021. Mais, faute de prendre le problème à bras-le-corps, la hausse vertigineuse des prix de l’énergie vient de nouveau lui mordre les mollets. Poussée par l’envolée des cours du pétrole, la facture à la pompe ne cesse de grimper depuis le début de l’année. Le litre de gazole a dépassé pour la première fois 1,60 euro, bien au-dessus du 1,53 euro qui avait précipité la crise des gilets jaunes en 2018. Même tendance concernant l’électricité, dont la facture, indexée sur le marché du gaz, aurait dû grimper de 35 % au 1er février. Contrairement aux insinuations de l’exécutif, les difficultés de pouvoir d’achat des Français n’ont rien d’un simple « ressenti ». Elles sont une réalité quotidienne, notamment pour les plus précaires.
Face à cette situation, un premier constat s’impose : celui de l’impuissance du gouvernement à trouver des réponses de long terme. Décidées à la suite du mouvement des gilets jaunes, les suppressions de hausse de la taxe carbone et autres manœuvres dilatoires n’ont rien changé sur le fond. Quatre ans plus tard, le compte n’y est pas pour les ménages. Pis, pour contenir la hausse des prix du courant à 4 % en 2022, le gouvernement exige d’EDF qu’il augmente de 20 % le volume d’électricité nucléaire vendu à prix bradé à ses concurrents exsangues. Soit huit milliards spoliés à l’entreprise publique pour maintenir sous respirateur artificiel le marché « libéralisé » et camoufler l’échec patent de l’ouverture à la concurrence. Un tour de passe-passe dénoncé par les salariés de l’entreprise, en grève le 26 janvier.
L’énergie ne peut rester prisonnière de ces logiques mercantiles et des aléas géopolitiques. Ce bien de première nécessité mérite une politique de grande ampleur. Lutter contre la hausse des prix des carburants passe par une action ambitieuse sur la fiscalité, le développement et la gratuité des transports collectifs, la taxation des grands groupes pétroliers… L’électricité, elle, doit être soumise à une maîtrise publique pleine et entière, hors du marché. Des mesures d’une tout autre ambition que cette politique des petits chèques à visée électorale.
Editorialhausse des prixÉnergieTarification de l'énergie L'Humanité
Pouvoir d’achat. Après les 100 euros de Castex, le PCF appelle à redoubler de mobilisation
ActuLe « chèque inflation » annoncé par le premier ministre jeudi ? « Toujours ça de pris », estime Fabien Roussel qui juge cependant que la réponse de l’exécutif n’est à la hauteur ni des attentes ni des besoins. Le candidat du PCF à la présidentielle appelle à des rassemblements devant les préfectures jusqu’au 21 novembre et sera dès ce vendredi à un péage francilien pour inviter les automobilistes à l’action.
Julia HamlaouiL’opération « Emmanuel Macron, président du pouvoir d’achat » menée par le premier ministre, jeudi au JT de TF1, a bien du mal à convaincre. Le PCF, qui a fait de la question son cheval de bataille depuis la rentrée, appelle même à redoubler de mobilisation. Le « chèque inflation » pour ceux qui gagnent moins de 2000 euros net par mois (lire le détail des annonces de Jean Castex : Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix) ? « C’est toujours ça de pris pour ceux qui en ont besoin, répond le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. Quand on défend le pouvoir d’achat comme nous le faisons depuis des mois, lorsque le gouvernement lâche 100 euros pour 38 millions de nos concitoyens, on ne va pas mégoter. C’est le fruit de toutes les mobilisations politiques, syndicales, associatives, des gilets jaunes… »
Mais il y a bien un « mais ». Et pas des moindres pour le député du Nord qui se rendra dès la fin d’après-midi vendredi au péage de Senlis pour appeler les automobilistes à l’action : « C’est de la gestion à la petite semaine de la France et des difficultés des Français », tacle-t-il. Pour le prétendant du PCF à l’Élysée, au total, « le gouvernement distribue beaucoup de chèques aux multinationales, aux riches, et un peu aux classes populaires et moyennes » pour faire bonne mesure. L’exécutif reste bien loin de « l’ambition de redonner le pouvoir de vivre à chacun, de redonner du sens au travail et donc de revaloriser les salaires et les retraites », déplore-t-il taxant au passage le gouvernement d’être « à côté de ses pompes ». Alors que Jean Castex a estimé jeudi à « 80 euros en moyenne » le surcoût de la facture de carburant sur l’année, Fabien Roussel « conteste ces chiffres » : « Le prix de l’essence a augmenté de 30 centimes en un an, c’est plutôt 300 à 350 euros de plus en un an pour un automobiliste moyen », assure-t-il.
Après avoir organisé une semaine d’actions locales début octobre, le PCF appelle désormais à des rassemblements devant les préfectures. Son candidat sera devant celle de Lille, lundi prochain. « Jusqu’à la veille du 21 novembre où nous tiendrons un grand rassemblement à Paris, mobilisons-nous devant les préfectures, les sous-préfectures, partout pour interpeller les représentants l’État », invite Fabien Roussel déterminé à faire entendre ses propositions. À commencer par l’augmentation des salaires, dont le Smic à 1 800 euros brut, et des pensions de retraite, avec un minimum à 1 200 euros. Mais aussi pour « un nouvel âge de la sécurité sociale » sécurisant les parcours professionnels afin « d’éradiquer le chômage ». Ou encore la « baisse des taxes sur les produits de premières nécessités, notamment l’alimentation et l’énergie ».
Quant aux prix des carburants qui s’envolent, si Jean Castex a estimé hier que jouer du levier fiscal est une solution coûteuse qui « de l’avis général n’a pas marché », le candidat communiste qui défend « une taxe flottante pendant six mois » n’en démord pas : « Ça coûte peut-être le double de son chèque inflation, réplique-t-il, mais ça compense vraiment la hausse du prix de l’essence ».
pcfcarburantsjean castex Le Monde
JO 2024 : plus de 13 millions de billets pour les Jeux olympiques et paralympiques
Les organisateurs de Paris 2024 ont présenté leur dispositif de billetterie, lundi, en conseil d’administration. Ils promettent un million de billets à 24 euros pour les épreuves olympiques et 500 000 billets à 15 euros pour les paralympiques.
Les membres de Paris 2024 ont adopté, en conseil d’administration, lundi 21 mars, les grandes lignes de l’organisation de la billetterie qui sera mise en œuvre lors des Jeux olympiques (JO) et paralympiques de Paris 2024, dans un peu plus de deux ans. La somme de près de 1,2 milliard d’euros de recettes est espérée pour la vente des tickets permettant d’assister aux compétitions, soit 30 % du budget du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop).
Dans le détail, quelque 13,4 millions de billets seront mis en vente – 10 millions pour les Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août 2024) et 3,4 millions pour les paralympiques (du 28 août au 8 septembre). Les tickets donnant accès aux cérémonies d’ouverture et de clôture feront l’objet d’une mise en vente spécifique. A titre de comparaison, une Coupe du monde de football attire en moyenne 3,4 millions de spectateurs ; un Mondial de rugby, 2,5 millions.
La moitié des billets – qui seront entièrement dématérialisés pour des raisons de sécurité – seront proposés au grand public au prix de 50 euros ou moins (25 euros ou moins pour l’édition paralympique), dont un million à 24 euros (500 000 billets à 15 euros pour les paralympiques), prix d’entrée quel que soit le sport olympique, font valoir les organisateurs. A Londres en 2012, le prix d’entrée aux compétitions était de 27 euros.
Il sera donc, par exemple, théoriquement possible d’assister pour 24 euros à un match des basketteurs français ou de la Dream Team américaine au hall 6 du Parc des expositions – une salle que goûtent peu les Bleus.
JO Paris 2024 : la Seine sera le théâtre de la cérémonie d’ouverture des Jeux, devant 600 000 personnesOuverture des ventes en février 2023
Quant à l’attribution des précieux sésames, les équipes de Paris 2024 ont opté pour un système de créneaux d’achat par tirage au sort, une procédure nouvelle, qu’elles considèrent comme « la plus juste ».
Lors des précédentes éditions des Jeux, les acheteurs se connectaient tous en même temps dès l’ouverture de la billetterie en ligne, provoquant le plus souvent un engorgement de la plate-forme de réservation ; pour Paris 2024, le tirage au sort attribuera aux heureux élus, qui se seront inscrits au préalable sur le site de la billetterie d’ici à la fin 2022, des créneaux de plusieurs heures pour acheter des packs de billets – à un nombre limité, qui reste à déterminer.
Concrètement, il sera possible « d’acheter en temps réel les billets qui seront disponibles à l’instant T », promet-on du côté de Paris 2024. Ouverture des ventes en février 2023, selon le calendrier du Cojop.
Les personnes recalées auront la possibilité de se rattraper lors du tirage au sort des billets à l’unité (mai 2023), voire, si le sort s’acharne, lors de la mise en vente, à la fin de 2023, des billets restants. La billetterie des Jeux paralympiques sera lancée selon la même procédure à l’automne de la même année.
Les organisateurs des JO de Paris précisent que 80 % des billets seront proposés à destination du grand public – 20 % aux partenaires et parties prenantes des Jeux, aux hospitalités (VIP, loges, offres sur mesure), etc. Pour éviter le marché noir, il sera également possible de racheter des billets sur une plate-forme spécifique.
L’offre de billetterie des Jeux olympiques de Paris ne tient toutefois pas compte d’un contexte sanitaire dégradé. « Nous voulons des stades pleins, et des spectateurs venus de tous les horizons pour vivre des émotions uniques et se forger les souvenirs d’une vie », s’enthousiasme Tony Estanguet, le président de Paris 2024.
Deux ans après le début de la crise du Covid-19, difficile pourtant d’exclure le scénario d’une pandémie qui obligerait les organisateurs à repenser leur offre.
En attendant, ils n’envisagent donc pas de jauges à 25 % ou 50 %, comme lors de l’Euro de football en 2021. Et émettent encore moins l’hypothèse d’un huis clos, comme lors des JO de Tokyo, à l’été 2021, ou de Pékin, en février dernier.
JO de Paris 2024 : « Nous sommes dans les temps », assure Tony Estanguet Nicolas Lepeltier
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Le Monde
Volley : le sélectionneur des Bleus démissionne
Huit mois après sa prise de fonctions, le Brésilien Bernardinho, qui avait pour mission de guider l’équipe de France vers les JO 2024 à Paris, quitte son poste pour « raisons personnelles ».
Les volleyeurs français, champions olympiques en titre, ont perdu leur « tête ». Huit mois après sa prise de fonctions, le sélectionneur de l’équipe de France, le Brésilien Bernardo Rocha de Rezende, dit Bernardinho, a démissionné de son poste, pour « raisons personnelles », a annoncé, mardi 22 mars, la Fédération française.
Considéré comme l’un des meilleurs entraîneurs de volley au monde (double champion olympique et triple champion du monde) avec l’équipe du Brésil, Bernardinho (62 ans) avait accepté, au printemps 2021, de prendre la succession de Laurent Tillie, qui avait occupé le poste de sélectionneur des Bleus pendant neuf ans. Il avait pour mission de guider l’équipe de France vers les JO 2024 à Paris. Il avait débuté par une élimination en huitièmes de finale de l’Euro 2021, en septembre.
Maintenir l’équipe de volley française à son niveau olympique, le défi du nouveau coach brésilien Bernardinho« Je dois faire ce choix, il n’y en a pas d’autres possibles pour ma famille qui reste prioritaire. J’ai dit au président que je resterai toujours disponible pour aider la fédération, les joueurs, ou mon successeur. (…) J’ai reçu un accueil incroyable de tout le volley français et j’ai beaucoup de peine et de frustration de ne pas aller au bout du projet que nous avions commencé à mettre en place », explique Bernardo Rocha de Rezende dans le communiqué publié par la fédération.
« Nous avions le meilleur entraîneur pour mener à bien nos objectifs jusqu’aux Jeux de Paris 2024 et je ne peux donc que regretter cette situation. Mais je comprends évidemment les raisons qui ont mené Bernardinho à prendre cette difficile décision et je le remercie de rester disponible pour préparer la suite », a déclaré le président de la fédération de volley, Eric Tanguy, tout en ajoutant que des « annonces ser[aie]nt faites dans les prochains jours » concernant la succession de Bernardo Rocha de Rezende.
Le prochain rendez-vous important pour les Bleus est le championnat du monde de volley, qui doit avoir lieu du 26 août au 11 septembre.
Le Monde avec AFP
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Le Monde
Soixantième anniversaire des accords d’Evian : Macron opte pour une commémoration apaisée
Durant son quinquennat, le chef de l’Etat a fait de l’Algérie un axe fort de sa politique mémorielle. Lors de la cérémonie samedi à l’Elysée, il a évité le sujet de la colonisation.
Chacun a ses souvenirs. Une couleur, une odeur, une douleur. Chacun a ses souffrances. Différentes, taiseuses, brûlantes. Chacun a son Algérie. Dans la tête, dans le cœur, dans le sang. « Vos histoires sont toutes incomparables. Elles sont toutes singulières. Elles sont toutes irréductibles », leur a lancé Emmanuel Macron. Samedi 19 mars, à 12 h 28, soixante ans jour pour jour après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au lendemain de la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à plus de sept années de conflit entre la puissance coloniale et le Front de libération nationale (FLN), le président de la République a choisi de convier – et rassembler – à l’Elysée différents témoins qui portent en eux les blessures de la guerre d’Algérie.
Il y a eu des rapatriés, des militaires, des appelés, des harkis, des familles de disparus, des indépendantistes ou des militants contre l’indépendance et des juifs d’Algérie. Ces mémoires ont accepté – certains ont refusé l’invitation comme l’ambassadeur d’Algérie – de se retrouver ensemble au cœur du palais de la République pour commémorer une date, loin de faire l’unanimité, mais « symbole de vies bouleversées par la guerre d’Algérie et ses conséquences de blessures vives et de fractures entre les acteurs d’un même drame », a résumé Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants.
Avant de prendre la parole, le chef de l’Etat a tenu à les écouter en permettant à quatre d’entre eux de dire quelques mots. Jean-Pierre Louvel, un appelé du contingent, Lalia Ducos, une Algérienne indépendantiste, Messaoud Guerfi, un harki, et Marie-Rose Antoine, une pied-noir d’origine espagnole, ont raconté leur guerre d’Algérie devant le chef d’état-major Thierry Burkhard.
« La matrice d’une grande partie de nos traumatismes »
Le symbole est fort : quatre mémoires, parfois rivales, assises côte à côte, se succèdent. Les récits de quelques minutes se multiplient, se mélangent, se conjuguent aussi. L’émotion est là, l’Algérie aussi, bien présente dans la salle des fêtes de l’Elysée. On sent la nostalgie, le mal de ne plus y être pour certains et l’épreuve qu’a été ce conflit. « Je voulais rassembler aussi toutes ces mémoires et nous permettre d’avancer dans cette histoire et sa transmission pour nous-mêmes et pour notre avenir. Alors, pendant ces quelques années, j’ai tenu beaucoup de mains, je ne les lâcherai pas et j’ai un rêve : c’est qu’elles se tiennent les unes les autres », leur a répondu Emmanuel Macron.
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Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : les pieds-rouges ou la solidarité internationaliste
Après l’indépendance de l’Algérie, en juillet 1962, quelques dizaines de milliers de militants français anticolonialistes affluent dans le pays pour « réparer les dégâts » de la guerre. S’ils ont « le cœur à gauche », la majorité d’entre eux n’ont aucune attache partisane.
Longtemps, les pieds-rouges n’ont pas existé. Invisibles, inaudibles, absents des romans nationaux où ils n’avaient pas place. A l’inverse des pieds-noirs, dont l’exode spectaculaire a marqué les esprits et la culture française, l’arrivée de ces jeunes Européens dans l’Algérie indépendante est passée presque inaperçue. Pas d’Albert Camus ni d’Enrico Macias parmi eux. Hormis quelques figures de la lutte anticoloniale, comme celle du communiste Henri Alleg, auteur de La Question (Minuit, 1958), ou celle de la « porteuse de valises » Hélène Cuenat, évadée de la prison de la Petite Roquette, en février 1961, et que la presse française avait baptisée « la Tigresse », aucun de ces extravagants migrants, emplis de curiosité et d’espérance dans la révolution algérienne, soucieux de « réparer les dégâts » de la guerre et du colonialisme, n’est célèbre, ni même connu. Certains le deviendront plus tard, mais pour d’autres raisons, à l’instar d’un Gérard Chaliand ou d’une Marceline Loridan. En cet été 1962, l’« été Far West », selon le mot du médecin militant Michel Martini, personne ne les remarque.
"La Question" d'Henri Alleg, histoire d'un manuscritLe terme de pied-rouge a-t-il été inventé par l’écrivain Kateb Yacine, soucieux de célébrer l’« homme nouveau », version algérienne, ou par le journaliste Edmond Brua, raillant ces « bolcheviques » débarquant à Alger, à contre-courant des pieds-noirs, dans un pays dont ils ne savent rien ? Son origine demeure obscure. Drôle de nom, en tout cas, que celui de pied-rouge – drôles de gens surtout !
Une tribu hétéroclite
Pour commencer, ils ne sont pas nombreux : quelques dizaines de milliers, tout au plus, chacun jalousement attaché à son lien singulier avec l’Algérie. S’ils ont « le cœur à gauche », ces anticolonialistes sont rarement des têtes politiques, ni des militants chevronnés. Médecins, instituteurs, agronomes, étudiants, artistes ou journalistes, certains ont déserté l’armée française ou se sont insoumis, quelques-uns ont fait partie des réseaux de soutien au Front de libération nationale (FLN), d’autres sont des syndicalistes ou des membres d’associations chrétiennes.
Cette tribu hétéroclite compte en son sein des communistes et quelques trotskistes. Mais la majorité n’a aucune attache partisane. « La révolution, à l’époque, on ne pouvait pas la faire en France », expliquera Eugénie Dubreuil. Issue d’une famille modeste de province, la jeune femme est alors membre de la Fédération anarchiste. « La France, c’était Charonne, c’étaient les Algériens jetés à la Seine, ce pourrissement de la vie politique, cet étouffement ! Moi, j’avais envie de vivre, d’avancer. C’est surtout ça, je crois, qui m’a convaincue d’aller en Algérie. L’envie de vivre, oui ! Plus que la révolution. » Elle fera le saut en 1963, rejoignant son amoureux, Georges Chatain, reporter à l’hebdomadaire Révolution africaine, alors dirigé par l’avocat Jacques Vergès. Eugénie Dubreuil devient enseignante à l’Ecole des beaux-arts d’Alger.
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Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : Emmanuel Macron veut continuer à « apaiser » les mémoires de la guerre d’Algérie
Lors de son discours, samedi, le chef de l’Etat a fait valoir que cette date, contestée par certains de ses opposants à la présidentielle, n’était « ni le début de la paix ni la fin de la guerre », mais « un jalon » qui « ne peut être renié ».
Il compte continuer sur la voie ouverte depuis cinq ans pour réconcilier les mémoires douloureuses de la guerre d’Algérie. « Il y aura immanquablement des moments d’énervement, mais nous y arriverons », a plaidé Emmanuel Macron samedi 19 mars, lors de son discours proclamé à l’Elysée, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire des accords d’Evian.
Le chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, a, en effet, affirmé qu’il entendait continuer à « tendre la main » aux autorités algériennes, même si les initiatives prises depuis le début de son quinquennat n’ont pas permis d’améliorer durablement les relations avec Alger.
Guerre d’Algérie : le kaléidoscope mémoriel d’Emmanuel MacronLe 19 mars 1962, « un jalon » qui « ne peut être renié »
M. Macron prenait la parole devant les 200 invités réunis lors d’une cérémonie, à laquelle n’assistait justement aucun représentant officiel algérien. Pour l’occasion, une centaine de lycéens et de collégiens étaient, en revanche, présents, ainsi que des témoins de toutes les mémoires du conflit : appelés, combattants indépendantistes, harkis et rapatriés.
« Beaucoup me diront : vous faites tout cela, mais vous n’êtes pas sérieux parce que l’Algérie ne bouge pas. (…) Tous mes prédécesseurs ont été confrontés à la même chose », a déclaré Emmanuel Macron, avant d’ajouter : « Je pense que le jour viendra où l’Algérie fera ce chemin ».
Lors de son discours, il a souligné que cette date de commémoration du 19 mars, contestée par plusieurs porteurs de mémoire du conflit et certains de ses opposants à l’élection présidentielle, « ne fut ni le début de la paix ni la fin de la guerre » mais « fut un jalon » qui « ne peut être renié ».
Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires Il est également revenu sur l’ensemble des gestes mémoriels qu’il a engagé depuis le début de son mandat en faveur de la reconnaissance des différentes mémoires du conflit, notamment sur les recommandations émises par le rapport de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la colonisation et de la guerre d’Algérie.
Depuis 2018, le chef de l’Etat a ainsi reconnu la responsabilité de l’armée française dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin et dans celle de l’avocat nationaliste Ali Boumendjel, durant la bataille d’Alger en 1957. Il a aussi reçu séparément des représentants des harkis et des pieds-noirs à l’Elysée, et qualifié d’« impardonnable pour la République » la tuerie de la rue d’Isly à Alger, qui a eu lieu le 26 mars 1962.
Vendredi, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le dossier mémoriel entre les deux pays devait « inévitablement être traité d’une manière responsable et équitable dans un climat de franchise et de confiance ». Mais les « hideux crimes de la colonisation ne seront pas oubliés et ne sauraient être frappés de prescription », a-t-il prévenu dans un message à l’occasion de cet anniversaire, célébré en Algérie comme une « fête de la Victoire ».
Un dossier qui s’invite dans la campagne présidentielle
A trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, ce dossier mémoriel s’est aussi imposé aux autres candidats. Depuis le Loiret, la candidate du RN, Marine Le Pen, a réaffirmé que, selon elle, « la colonisation avait contribué au développement de l’Algérie ». « Sous le mandat d’Emmanuel Macron, l’histoire n’est pas équilibrée. Tant qu’il reste comme seule politique de passer sa vie à s’excuser sans rien demander en contrepartie à un gouvernement algérien qui ne cesse d’insulter la France, (…) on n’arrivera pas à cet équilibre », a-t-elle jugé.
Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paixLa candidate s’oppose au maintien de la date du 19 mars 1962 pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, tout comme Valérie Pécresse, prétendante à l’Elysée des Républicains. Cette dernière s’est engagée, vendredi, à trouver « une autre date » de commémoration, car « 80 % des victimes civiles sont tombées après les accords d’Evian », a-t-elle déclaré. Eric Zemmour a revendiqué vouloir établir une relation avec l’Algérie « dans le respect mais sans repentance » et promis de mettre fin aux « accords migratoires » convenus avec le pays en 1968, dans une tribune publiée dans Le Figaro.
Anne Hidalgo, candidate du PS, tenait, en sa qualité d’édile de Paris, la tête de la cérémonie d’hommage de la capitale à toutes les victimes de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, au cimetière du Père-Lachaise.
Le candidat communiste Fabien Roussel a, lui, commémoré cette date dans un message vidéo. « Soixante ans plus tard, nous n’oublions pas ce jour si important pour la paix et tous les efforts qu’il a fallu déployer pour qu’il arrive », déclare-t-il. Le prétendant à l’Elysée du PCF plaide pour que « s’instaure une ère nouvelle », « de confiance », entre les deux pays et « que la vérité soit totalement faite sur les crimes du colonialisme ».
« Parti d’Algérie en juillet 1962, mon grand-père, Marcel, savait qu’en France rien ni personne ne les attendait » Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Pouvoir d’achat. Un simple chèque de 100 euros face à la hausse continue des prix
ActuDevant la flambée des tarifs des carburants, le premier ministre a annoncé, jeudi soir, une aide pour les Français gagnant moins de 2 000 euros net par mois. L’exécutif exclut de jouer sur le levier fiscal.
Julia HamlaouiDiego ChauvetSon tour de passe-passe fin septembre sur le prix du gaz a laissé un goût amer à tous ceux qui voient arriver l’hiver avec angoisse. Le premier ministre était donc attendu au tournant sur la flambée des tarifs des carburants. Car, après les 12,6 % supplémentaires du 1er octobre sur les factures de gaz (57 % depuis janvier), l’augmentation attendue de 4 % de l’électricité dans la foulée du bond de 21,4 % entre 2010 et 2020, les prix à la pompe s’envolent eux aussi. Les niveaux sont historiquement hauts, à 1,56 euro le litre de gazole en moyenne, et 1,62 euro pour l’essence sans plomb, soit 12 % de plus en six mois. Avec cette note des plus salée pour l’énergie, nombre de ménages ne s’en sortent pas. Au point que la préoccupation du pouvoir d’achat est plus que jamais au premier plan (+ 12 points par rapport à juin, selon une enquête Elabe) et que le spectre des gilets jaunes hante un gouvernement qui temporise sur des annonces « imminentes » depuis plus d’une semaine.
« Indemnité classe moyenne »
Cette fois, c’est chose faite. Comme le 30 septembre dernier, le premier ministre s’est invité jeudi soir sur le plateau de TF1 pour présenter les arbitrages retenus par l’exécutif. « Nous sommes revenus à des montants très élevés, légèrement au-dessus des prix à l’automne 2018 (au lancement du mouvement des gilets jaunes – NDLR) », a-t-il reconnu au 20 Heures avant d’annoncer une « indemnité classe moyenne ». « Nous avons décidé d’une sorte d’indemnité inflation de 100 euros qui sera versée aux Français qui gagnent moins de 2 000 euros net par mois », a détaillé Jean Castex, estimant à « 80 euros en moyenne » le supplément sur la facture d’essence. Devraient être concernés 38 millions de Français, « d’abord ceux qui travaillent » mais aussi les « chômeurs en recherche active d’emploi » ou encore les retraités. L’aide ne sera pas réservée aux automobilistes : une façon, selon l’hôte de Matignon, d’éviter « une usine à gaz » et de répondre à « la question de l’inflation (qui) ne concerne pas que les produits pétroliers ». Et ce sont d’abord les salariés du privé qui devraient en bénéficier en décembre directement sur leur fiche de paie. Les fonctionnaires devront attendre janvier et les retraités « peut-être un peu plus tard ».
Face aux gilets jaunes, le gouvernement avait consenti des aides à hauteur de 17 milliards, quand cette mesure de 100 euros se monte au total à 3,8 milliards, dont une partie proviendra du surcroît de TVA. Pour le reste, « il nous appartient de (le) financer », a laconiquement lâché le premier ministre, tout en précisant que « l’objectif » de déficit sera tenu.
Pas de baisse des taxes
Sur le principe, un chèque de ce type a reçu le soutien des écologistes. « Trop peu, trop tard, dans la plus grande des improvisations », a cependant réagi le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Le montant aurait dû être, selon Yannick Jadot, de 400 euros pour les foyers les plus modestes et de 100 euros pour les classes moyennes. Loin des annonces de Matignon.
À l’instar de la stratégie du « bouclier tarifaire » sur les prix du gaz pour lequel avait été retenu un lissage des prix, dont la facture sera in fine payée par les consommateurs, pas question en revanche de baisser les taxes. Une « solution de facilité » qui « coûte très cher », avait déjà estimé Bruno Le Maire. « Quand on a utilisé la baisse des taxes, de l’avis général ça n’a pas marché », a renchéri Jean Castex, qui a au passage annoncé que le blocage des prix du gaz serait prolongé jusqu’à la fin de l’année.
Depuis des jours, les idées ne manquent pourtant pas. « Je propose une taxe flottante sur l’essence financée sur les dividendes des compagnies pétrolières », a défendu le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, qui appelle à des mobilisations devant les préfectures contre la vie chère. L’insoumis Jean-Luc Mélenchon veut, de son côté, bloquer les prix comme cela a été fait « sur les masques et le gel » au moment du Covid, quand Anne Hidalgo souhaite une baisse des taxes sur les carburants « pour raccrocher les catégories populaires à la transition écologique ».
Quant à l’augmentation des prix, le ministre de l’Économie a d’ores et déjà indiqué qu’il ne voyait « pas d’amélioration avant la fin de l’année 2022, au mieux ». La bataille du pouvoir d’achat est loin d’être finie.
carburantsjean castexTarification de l'énergieConsommation Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : une indépendance assombrie par l’« été de la discorde »
En juillet et août 1962, la course au pouvoir déchire dans des combats meurtriers le mouvement nationaliste algérien.
« Sebaâ snine barakat ! » (« sept ans ça suffit ! »). Les 29 et 30 août 1962, les Algériens descendent dans les rues du pays. Dans la journée du 29, de violents affrontements ont opposé, entre elles, des unités qui se revendiquent de l’Armée de libération nationale (ALN) à Alger et dans le centre du pays. L’insécurité s’installe dans la capitale. La guerre civile guette. Martyrisée après huit années de guerre, la population est à bout.
Ces jours sanglants sont l’aboutissement de dissensions que connut le Front de libération nationale (FLN) au cours de la guerre et qu’il ne parvint jamais à surmonter, sans projet politique homogène – au-delà de la libération du pays – et écartelé entre plusieurs centres de décision : une direction basée à l’extérieur du pays ; des régions militaires autonomes (wilayas) en Algérie. Son objectif ultime atteint, l’indépendance, un autre conflit débute : celui de la course au pouvoir entre la poignée d’hommes qui, en 1954, se sont lancés dans le pari fou d’affronter militairement la puissance coloniale après plus de cent vingt ans d’occupation.
Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paixTrois mois plus tôt, en mars 1962, alors que le cessez-le-feu issu des accords d’Evian entre en vigueur, les maquis de l’intérieur sortent exténués de la guerre. Leurs effectifs ont été décimés. Un quart seulement des combattants qui ont rejoint l’ALN entre 1954 et 1962 a survécu. « Ceux qui ont traversé la guerre étaient des survivants », racontera plus tard le commandant Azzeddine, l’un des cadres de la wilaya IV (centre du pays) qui, de retour dans les maquis au début de l’année 1962 après un exil en Tunisie, est marqué par l’ampleur des pertes subies dans le djebel. « Mais mon Dieu, ils sont donc tous morts ? […]. Nos maquis se sont affaiblis, je n’ai jusqu’à présent croisé que des embryons de sections disséminés dans la nature », écrira-t-il dans ses mémoires.
Une rancœur tenace
L’ALN ne comptait plus alors qu’à peine 10 000 hommes en armes après sept ans de combats dans des conditions épouvantables. La « bataille d’Alger », en 1957, a porté au cœur de la capitale la sale guerre et la répression à son paroxysme, avec des milliers de morts et de disparus. L’organisation indépendantiste y a perdu des cadres politiques ou intellectuels de premier rang, tels que Larbi Ben M’hidi.
Les chefs politiques survivants sont contraints à l’exil. C’est le début de la coupure entre la direction du FLN – « l’Extérieur » – et une Algérie combattante isolée par la construction de barrages électrifiés aux frontières et coupée de renforts et d’armes. Beaucoup de partisans, ayant le sentiment d’avoir été abandonnés, nourriront une rancœur tenace à l’égard de « ceux des frontières ».
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Le Monde
L’Algérie est partout aujourd’hui
Tribune. Ce n’est plus mon histoire, mais c’est encore la mienne. Pour moi, le 19 mars sonne de façon paradoxale. Je n’étais pas né et pourtant, chaque année, je ressens le besoin de penser à ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Sans doute parce que mon père est né un 18 mars et qu’il y a comme une continuité entre les deux événements : l’histoire de mon père et l’histoire de son pays, qui est aussi le mien. Pour moi, les deux sont liés et leur lien relève de l’évidence. Or, ça ne l’est plus, ou ça ne l’a même jamais été pour beaucoup d’autres, comme moi Français d’origine algérienne.
Chez nombre de « jeunes », enfants ou petits-enfants de l’immigration algérienne, la distance qui sépare la représentation exaltée, fantasmée, du pays d’origine de leur connaissance réelle de sa culture et de son histoire, est souvent considérable.
Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires Il y a beaucoup de raisons à cela, mais reconnaissons-le : en France, pour de nombreux enfants issus de l’immigration algérienne, le 19 mars 1962 ne signifie plus grand-chose. A peine est-ce un bruit sourd qui remonte chaque année à la surface, un grondement que l’on entend de loin et auquel, après avoir tendu l’oreille un instant, on ne prête plus attention.
Cela interroge : comment un événement aussi central dans notre histoire récente que la fin de la guerre d’Algérie, mais aussi au sein de nos familles, a-t-il pu ainsi passer à la trappe de nos mémoires ?
Il me semble d’abord que, malgré la mobilisation de nombreuses associations et personnalités engagées, malgré le travail considérable des historiens, nous sommes encore en France, en 2022, les victimes collectives et collatérales de ce que Benjamin Stora appela en 1991, dans un livre qui fit date, La gangrène et l’oubli.
Trente ans après, au fond, très peu de choses ont changé. Le 19 mars – en réalité l’ensemble de la guerre d’Algérie et plus encore la colonisation de ce pays par la France – demeure pour nombre de jeunes Français d’origine algérienne un phénomène évanescent et parfois même davantage : un trou noir, un vaste silence.
Certains pourraient s’en réjouir, considérant que c’est là le symptôme d’un processus d’assimilation en cours qui gomme les aspérités identitaires et broie les questionnements existentiels. Plus la mémoire s’estompe, plus l’identité s’éclaire, en quelque sorte. Ce que l’on observe va néanmoins à rebours de ce raisonnement.
De façon là aussi paradoxale, l’Algérie est partout aujourd’hui. Elle écume aux lèvres des nostalgiques de l’empire, ou de ceux, peut-être encore plus nombreux en ces temps de campagne électorale, qui s’efforcent de les imiter, espérant glaner ici ou là quelques voix de plus à l’appui de leur sombre dessein. Elle se dresse, fière et rageuse, à travers les drapeaux que de jeunes Français d’origine algérienne arborent lors de compétitions sportives et, même disons-le franchement, pour un oui ou pour un non.
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Les 60 ans des accords d’Evian : « En 1962, l’Algérie vivait le temps des possibles »
Pour l’historienne Malika Rahal, l’accession du pays à l’indépendance, en juillet 1962, a mêlé l’effervescence festive à l’apparition de failles au sein de la société algérienne.
Malika Rahal est historienne chargée de recherche au CNRS, directrice de l’Institut de l’histoire du temps présent. Autrice d’une biographie d’Ali Boumendjel, avocat proche du Front de libération nationale (FLN) assassiné en 1957 (Belles Lettres, 2011 ; réédition poche La Découverte, 2022), elle vient de publier Algérie 1962, une histoire populaire (La Découverte, 496 p., 25 euros), une radioscopie de la société algérienne au moment du grand bouleversement de l’accession à l’indépendance.
Vous écrivez que l’année 1962 a fait l’objet en Algérie d’un « récit de la déploration ». Qu’entendez-vous par là ?
En Algérie, certains y voient le mauvais départ de l’Algérie indépendante. L’année 1962 fournit une explication commode de tous les malheurs qu’on a pu connaître après, de ce qui ne va pas dans le présent. Je dis « malheur » entre guillemets, parce que c’est le sens de ce récit-là que de rattacher au mauvais départ de 1962 toutes les difficultés politiques ou le blocage démocratique qui suivront.
Et ce « mauvais départ », ce serait l’été de la discorde, c’est-à-dire les conflits internes au mouvement nationaliste tout juste vainqueur ?
Le mauvais départ serait en effet la crise interne au Front de libération nationale durant l’été 1962. Celle-ci oppose, en gros, le gouvernement provisoire de la République algérienne à l’armée des frontières (branches de l’Armée de libération nationale en Tunisie et au Maroc) qui, associée à Ahmed Ben Bella, le premier président de la République algérienne, en sort vainqueur. Le conflit est assez dur, il y a des morts. Il est traumatisant pour les gens qui y assistent, parce que des Algériens se battent contre des Algériens. Il en est resté le souvenir d’une grande déception. Dans le récit qui va se construire, l’épisode devient l’origine mythologique des déconvenues ultérieures. La révolution serait mal partie.
Mais avant d’en arriver à cette discorde, il y a la flambée de violence qui accompagne les accords d’Evian et le départ des Français d’Algérie. Vous soulignez en particulier le poids de la rumeur, notamment celle du sang volé…
C’est un des paradoxes de l’année 1962. Au moment où la guerre se termine, on assiste à des paroxysmes de violence. En réalité, ce n’est pas si paradoxal quand on connaît les autres sorties de guerre. On a toutefois ici des mécanismes particuliers parce que coïncident fin de guerre et fin d’empire. Ce qui m’a vraiment fascinée en étudiant cette période, c’est le degré de violence produit par l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et le soutien populaire qu’elle a reçu pendant quelques mois de la part des Français d’Algérie. Une des explications est le désespoir, tout simplement, de ces Français d’Algérie dont le monde va disparaître.
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Le Monde
Les 60 ans des accords d’Evian : paradoxe, l’indépendance algérienne a amplifié l’émigration vers la France
Les accords, signés le 18 mars 1962, pérennisent le principe de la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Mais ni le départ forcé des pieds-noirs ni l’exode massif des Algériens après l’indépendance n’avaient été anticipés.
Pourquoi des centaines de milliers d’Algériens partisans voire militants de l’indépendance de leur pays ont-ils émigré vers la terre de leur ancien colonisateur ? Pourquoi ce flux a-t-il redoublé sitôt l’émancipation de l’Algérie actée par les accords d’Evian, le 19 mars 1962 ? Cette réalité inscrite dans les chiffres – 70 000 arrivées d’Algériens par semaine en France au dernier trimestre de 1962 ; 350 000 Algériens en France en 1962, 820 000 vingt ans plus tard – est l’un des grands non-dits franco-algériens. Un mouvement massif que l’on a préféré oublier à Alger comme à Paris.
Les 60 ans des accords d’Evian : dans les coulisses des pourparlers de paixCôté algérien parce qu’il reflète le chaos de l’après-indépendance et l’ambiguïté des relations avec la France. Côté français parce qu’il n’avait nullement été anticipé ni souhaité. Des deux côtés parce que le pernicieux « mythe du retour » a longtemps été entretenu et que l’afflux de travailleurs algériens dans l’ancienne métropole correspondait en réalité à un intérêt convergent : soupape à chômeurs et transfert de devises pour Alger ; main-d’œuvre bon marché et docile pour le patronat français au cœur des « trente glorieuses ».
Attentisme des émigrés algériens
Presque par raccroc, les accords d’Evian pérennisent le principe qui va se révéler ensuite crucial et controversé : la libre circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Ce droit, acquis seulement depuis 1947 pour les musulmans d’Algérie, va s’appliquer après 1962 aux ressortissants de l’Etat nouvellement indépendant. « Sauf décision de justice, tout Algérien muni d’une carte d’identité est libre de circuler entre l’Algérie et la France », stipulent les accords. Combiné à la disposition prévoyant que « les ressortissants algériens résidant en France, et notamment les travailleurs, auront les mêmes droits que les nationaux français, à l’exception des droits politiques », le texte paraphé en 1962 instaure au bénéfice des Algériens le droit d’entrer et de s’établir librement en France. Symétriquement, les accords garantissent le droit des Français installés en Algérie d’aller et venir à leur guise entre les deux pays.
Les 60 ans des accords d’Evian : l’exode des pieds-noirs, un arrachement douloureuxMais tandis que le départ dramatique des pieds-noirs rendra cette dernière disposition sans objet pour eux, la libre circulation accordée aux Algériens facilitera l’immigration vers la France sans que cette conséquence ait été prévue. « Les négociateurs d’Evian pensaient que les travailleurs algériens quitteraient les usines françaises pour rentrer en Algérie et que les Français d’Algérie resteraient, analyse l’historien Benjamin Stora. Ils se sont trompés sur ces deux aspects centraux. »
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Le Monde
Mali : Soumeylou Boubèye Maïga, de la primature à la prison
L’ancien chef de gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta est mort à l’âge de 67 ans dans une clinique privée de Bamako.
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Les alertes de ses proches, les constats des médecins et les sollicitations de plusieurs dirigeants d’Afrique de l’Ouest n’ont été finalement d’aucun secours. Soumeylou Boubèye Maïga est mort lundi 21 mars en détention à Bamako, à l’âge de 67 ans.
L’ancien premier ministre du Mali (2017-2019) ne s’est pas éteint derrière les barreaux de la maison centrale d’arrêt de la capitale, où il était placé sous mandat de dépôt depuis le 26 août 2021, mais à la clinique Pasteur, un établissement privé où il avait été transféré le 16 décembre, en raison de la dégradation de son état de santé. Ce fut la seule concession des autorités de transition offerte à ce prisonnier « VIP », inculpé notamment de détournements de biens publics.
Au Mali, l’ex-premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga écroué dans un dossier de fraude présuméeEn effet, en dépit des demandes répétées de sa famille pour qu’il soit soigné à l’étranger, du courrier écrit le 1er mars par son épouse au chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, rappelant que son mari avait « perdu plus de 23 kg » et que « le conseil de santé, commis par l’Etat, a confirmé la nécessité d’une évacuation d’urgence », le pouvoir est resté inflexible à l’endroit de cet homme pourtant doté de l’un des meilleurs carnets d’adresses de la région.
Parmi les premiers à réagir au décès, le président du Niger, Mohamed Bazoum, dont les relations étaient déjà exécrables avec la junte malienne, a fait part de sa « consternation » et estimé que cette « mort en prison rappelle celle du président Modibo Keïta en 1977 ». « Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère », a ajouté le dirigeant.
« Le tigre »
Le même sentiment est certainement partagé dans d’autres présidences d’Afrique de l’Ouest, où Soumeylou Boubèye Maïga bénéficiait toujours d’oreilles attentives. Sa proximité était encore plus grande avec l’Algérie, en particulier avec Abdelaziz Bouteflika qu’il avait connu enfant dans sa ville d’origine, Gao, où le futur dirigeant algérien se rendait en mission secrète pour le Front de libération nationale (FLN) à la veille de l’indépendance de son pays.
Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a salué « un éminent homme d’Etat malien, un africaniste engagé et un ami personnel ». En France, si François Hollande n’avait jamais renié son amitié pour l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », Jean-Yves Le Drian avait lui très vite porté sa préférence sur ce ministre « plus lucide ».
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Le Monde
L’Afrique paie déjà le prix de la guerre en Ukraine
Le choc inflationniste provoqué par le conflit fragilise encore davantage la sécurité alimentaire du continent et risque d’exacerber la frustration sociale.
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En Egypte, le prix du pain non subventionné a augmenté de 25 %, voire de 50 %, dans certaines boulangeries depuis la fin de février. Au Mali, le coût de l’huile de cuisson monte en flèche. En Afrique du Sud, le gouvernement réfléchit à instaurer un plafonnement des tarifs de l’essence et à rationner la quantité de carburant vendue aux automobilistes.
De nombreux pays africains ont refusé de se prononcer à l’ONU sur l’invasion russe en Ukraine, signifiant que cette guerre n’était pas la leur. Pourtant, le continent en ressent déjà amèrement les effets, à travers les hausses des prix alimentaires et de l’énergie.
« Et ce choc ne pouvait pas arriver à un pire moment, se désole le directeur du département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Selassie. Deux ans de pandémie ont essoré les ménages et les budgets des Etats. Sur le continent, aujourd’hui, la résilience est très faible. »
Ainsi, « sans se trouver dans le voisinage direct du conflit, l’Afrique risque d’en subir les conséquences plus durement qu’ailleurs, car elle sort de la crise sanitaire plus fragile que d’autres régions du monde, confirme Cécile Valadier, analyste auprès de l’Agence française de développement (AFD). La reprise post-Covid n’était déjà pas très franche et les vulnérabilités budgétaires sont élevées ».
Des pénuries récurrentes
La principale inquiétude concerne la sécurité alimentaire du continent. La Russie et l’Ukraine sont des fournisseurs majeurs de blé et les craintes de pénurie ont fait flamber les cours depuis le début du conflit. L’Afrique du Nord est particulièrement exposée du fait de sa dépendance aux importations. En Egypte, par exemple, où le pain est une composante essentielle du régime de la population (102 millions de personnes), le pays importe plus de la moitié du blé qu’il consomme. Environ 80 % de ces achats proviennent des deux pays belligérants.
Guerre en Ukraine : au Moyen-Orient et en Afrique, l’approvisionnement en blé inquièteEn guise de riposte, le gouvernement a interdit temporairement les exportations de blé, de farine ou de lentilles. Il réfléchit surtout à élargir son dispositif de pain subventionné auquel il consacre déjà plus de 2,5 milliards d’euros par an. La situation est tout aussi complexe dans les autres pays de la région. En Tunisie, la marge de manœuvre est étroite pour un gouvernement qui subventionne, lui aussi, le prix de la baguette, mais doit composer avec un déficit public abyssal. Tunis assure avoir des stocks de céréales pour trois mois. Mais la population est déjà confrontée à des pénuries récurrentes de semoule ou de farine.
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Le Monde
Art scénique : les marionnettes « vivantes » de Yaya Coulibaly exposées à Paris
A l’Echomusée, dans le 18e arrondissement, le grand marionnettiste malien présente une vingtaine de pièces de son immense collection jusqu’au 26 mars.
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Au cœur de la Goutte-d’Or, dans le 18e arrondissement de Paris, les marionnettes de Yaya Coulibaly se reposent un moment, suspendues et immobiles, avant leur entrée en scène. L’Echomusée, galerie associative, en présente une vingtaine de tous formats et de toutes couleurs. Elles ne sont qu’un aperçu des quelque 25 000 pièces que possède le maître malien, né à Koula le 26 avril 1959, dans le cercle de Koulikoro, à près de 100 km au nord-est de Bamako.
Bien qu’il ne soit pas l’aîné de la fratrie, c’est à lui qu’a été transmis le pouvoir des ancêtres car il est venu au monde le jour de la cérémonie du Jo, un rite d’initiation d’une société secrète en milieu traditionnel bambara au Mali qui passe notamment par le jeûne et « l’épreuve de fer », la circoncision sans anesthésie.
Depuis le XIe siècle
Très tôt initié aux savoirs occultes dont il ne peut parler, secret oblige, descendant du roi du royaume animiste bambara (familles Coulibaly puis Diarra) de Ségou (1712-1861), il hérite de son père la maîtrise du théâtre de marionnettes, une tradition familiale qui remonte au XIe siècle.
« Les marionnettes, c’est la victoire de la vie sur la mort. A travers elles, nous pouvons exprimer nos sentiments les plus vifs, les plus profonds », souligne Yaya Coulibaly, heureux de pouvoir partager son art en Europe. « Toute culture qui ne vit pas est appelée à disparaître. On a eu la chance d’aller hors du Mali, dans le monde entier, et voir le travail des autres marionnettistes. Nous sommes tous aujourd’hui considérés comme des métis culturels », précise-t-il dans le documentaire de Christian Lajoumard (Acrobates Films) qui lui est consacré.
Après avoir étudié à l’Institut national des arts de Bamako de 1975 à 1977, il fréquente l’Ecole supérieure nationale des arts de la marionnette (Esnam) de Charleville-Mézières (Ardennes) de 1988 à 1990. En France et en Afrique, il côtoie régulièrement dans les années 1980 et 1990 les ethnologues Germaine Dieterlen et Youssouf Tata Cissé ainsi que Jean Rouch, considéré comme le père de l’ethnofiction, participant ainsi à l’élaboration des savoirs occidentaux sur les sociétés traditionnelles d’Afrique de l’Ouest.
Parallèlement, en 1980, Yaya Coulibaly fonde la compagnie Sogolon, (« la femme-buffle »), prénom de la mère aux pouvoirs magiques de Soundjata Keïta, le souverain mandingue du royaume du Mali (XIIIe siècle). Son théâtre de marionnettes s’inspire des traditions des communautés bambara, somono et bozo, de contes, de fables sociales et de ce qu’il nomme des « gangrènes contemporaines », comme les guerres et les extrémismes.
« Comme des papillons »
Trois catégories de marionnettes sont présentées à l’Echomusée. La première est constituée de petits pantins à fil, à l’effigie humaine ou animale, très articulés, qui apparaissent généralement dans un castelet. La deuxième montre des pièces dont les bras peuvent bouger grâce à des tiges, « très agiles comme des papillons », mentionne le maître malien. Enfin, la troisième regroupe celles qui sont « habitées », car portées par des personnes cachées sous un long tissu et représentant des êtres humains ou des animaux.
Au Mali, les trésors du collectionneur d’art Richard Pierron« Au Mali, la marionnette est considérée comme un être vivant. Si elle est trop abîmée pour être réparée, elle a droit à des funérailles. Chacune a sa musique, sa danse, son chant. Elle est comme un historien, un sorcier, un guérisseur, un enseignant. Prenez par exemple celle qui représente la hyène, seul animal à connaître les mystères du jour et de la nuit et emblème des sociétés secrètes. Elle est très importante car elle doit être la première marionnette à apparaître pour purifier l’espace de jeu », aime à expliquer le père de la compagnie Sogolon.
Pour faire vivre les marionnettes, quatre types de théâtre traditionnel existent. Le premier se déroule tous les sept ans, uniquement dans le bois sacré autour du conseil des anciens. La deuxième forme théâtrale se produit sur la place du village où les marionnettes ne sont manipulées que par des personnes âgées pour des cérémonies comme les mariages ou les funérailles. La troisième annonce l’arrivée des pluies. C’est le moment du carnaval des fêtes des semailles, selon un calendrier dicté par le conseil des anciens. La dernière, dite populaire, peut être jouée à tout moment.
Pour Jean-Marc Bombeau, fondateur de l’Echomusée qui fête cette année ses trente ans d’existence, « cet art traditionnel prolonge l’oralité au niveau visuel en empruntant les symboliques de chaque marionnette pour perpétuer les cultures du Mali. Les marionnettes de Yaya Coulibaly deviennent comme des griots passeurs de l’histoire, des traditions, des contes et légendes de cette mémoire multiséculaire ».
« Jusqu’à mon dernier souffle »
Un projet de musée de 320 m2 – dans le quartier de Magnambougou à Bamako, « rue 326, porte 33, sur un terrain acquis sur fonds propres », annonce fièrement Yaya Coulibaly – avance doucement, freiné notamment par la situation politico-sécuritaire du pays et « les conflits qui rongent nos sociétés et la pauvreté ». Un programme de sauvetage des marionnettes soutenu par l’Union européenne est plus abouti : il s’agit d’inventorier l’immense collection, de la photographier et de la documenter.
« J’ai un pied dans la tradition, car je suis un initié, et un pied dans la modernité, car je suis allé à l’école des Blancs. D’un savoir occulte, j’ai fait un art du spectacle. J’ai l’obligation de le transmettre à mes enfants. Et je fabriquerai des marionnettes jusqu’à mon dernier souffle », conclut celui qui donnera vie à ses morceaux de bois et de tissu lors de deux représentations samedi 19 et dimanche 20 mars à Paris.
Exposition des marionnettes de Yaya Coulibaly à l’Echomusée, 21, rue Cavé, 75018 Paris. Du lundi au dimanche, de 14 heures à 19 heures, jusqu’au 26 mars.
Le Baptême du lionceau, spectacle de la compagnie Sogolon donné devant l’Echomusée samedi 19 mars à partir de 16 heures, et à l’angle de la rue Léon et de la rue d’Oran, près du Lavoir moderne parisien, dimanche 20 mars à partir de 16 heures, dans le 18e arrondissement de Paris.
Olivier Herviaux
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L'Humanité
Whistler : grands arrangements avec la couleur
Prescription cultureExposition Le musée d’Orsay a pu obtenir le prêt de plusieurs œuvres majeures du plus français des peintres américains, contemporain des impressionnistes.
Maurice UlrichEn France, James McNeill Whistler (1834-1903) est à peu de chose près l’homme d’un seul tableau. Heureusement, si l’on peut dire, c’est un chef-d’œuvre. Le portrait de la mère de l’artiste, peint en 1871 et autrement nommé Arrangement en gris et noir no 1, est cette grande toile presque carrée (1,44 m x 1,63), aujourd’hui dans la collection du musée d’Orsay, dont le modèle maternel, en robe noire, épouse l’une des grandes diagonales, tandis qu’une grande verticale et le rectangle blanc et gris d’un tableau géométrisent rigoureusement l’espace. Dans cette période où l’impressionnisme et la couleur pure vont s’imposer, le plus français des peintres américains (si l’on excepte Mary Cassatt) trace un tout autre chemin. Il en énoncera les grandes lignes à propos d’une série d’esquisses réalisées dans cette même période à Londres, des paysages de la Tamise baptisés Nocturnes : « Je voulais uniquement exprimer un intérêt pictural, en laissant le tableau libre de tout propos anecdotique extérieur qu’on aurait pu lui attribuer par ailleurs. Un nocturne est tout d’abord un agencement de lignes, de formes et de couleurs. La peinture est un gigantesque problème que j’essaie de résoudre. » Quand bien même il s’agit en l’occurrence du portrait de sa mère à qui il était très attaché, cela ne change rien.
scandale à paris
Au musée d’Orsay, c’est une petite exposition qui lui est consacrée, mais elle est exceptionnelle. Les quelques tableaux, pastels et gravures qui y sont présentés ne sortent jamais des États-Unis, et plus spécialement de la Frick Collection, à New York, ouverte au public en 1935, dans la maison somptueuse par ailleurs de Henry Clay Frick, un magnat de l’industrie. C’est l’un des plus importants musées d’art européen aux États-Unis : Rembrandt, Vélasquez, Gainsborough, Manet… C’est grâce à sa fermeture pour une période de travaux que les prêts de ces œuvres ont été possibles.
On découvre donc trois grands portraits en pied, dont les noms sont eux aussi un discours de la méthode : Symphonie en couleur chair et rose : portrait de Mrs. Frances Leyland ; Arrangement en brun et noir : portrait de Miss Rosa Corder ; Arrangement en noir et or : comte Robert de Montesquiou-Fezensac. Ce dernier avait inspiré à Marcel Proust le personnage du baron de Charlus, tandis que Whistler lui-même serait le modèle du peintre Elstir. Il est arrivé à Paris, en effet, en 1855, où il étudie dans l’atelier du peintre Gleyre et fait la connaissance de Courbet, Fantin-Latour… S’il s’installe à Londres en 1860, il va faire le lien toute sa vie entre les États-Unis, la France et l’Angleterre, et c’est à Paris, au Salon des refusés de 1863, que sa Dame blanche, symphonie en blanc no 1 fait scandale… en même temps que le Déjeuner sur l’herbe, de Manet.
Mais l’intérêt de cette exposition tient aussi à la singularité de ses paysages, tels Symphonie en gris et vert : l’océan, peint en 1866, et Variations en gris et vert de 1871. Utilisant l’huile diluée comme de l’aquarelle, Whistler semble vouloir échapper à la pesanteur d’une vraie représentation. Il sait comme tous les grands peintres que la peinture est le rêve du peintre.
Expositionsmusée d'orsayPeinture Le Monde
Au Sénégal, l’armée lance une opération militaire contre la rébellion casamançaise
La mort de quatre soldats sénégalais il y a deux mois avait décidé Dakar à réagir pour mettre fin à la plus vieille rébellion d’Afrique, de plus en plus affaiblie.
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Depuis dimanche 13 mars, des dizaines de familles sénégalaises fuient leur village dans le nord de la Casamance, région du sud du Sénégal, pour traverser la frontière et se réfugier en Gambie voisine. Toutes ont fui une opération de l’armée sénégalaise lancée pour « démanteler les bases de la faction Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) de Salif Sadio » et « préserver l’intégrité du territoire national », selon le communiqué du ministère de la défense. La Casamance est le théâtre d’un des plus anciens conflits du continent : depuis quarante ans, des rebelles indépendantistes armés ayant pris le maquis font face à l’Etat sénégalais.
La communauté catholique Sant’Egidio, investie dans la médiation entre les deux parties depuis des années, a rapidement appelé à « arrêter les affrontements pour reprendre le processus de négociation » et « à la fin des opérations militaires en cours conduites par l’armée sénégalaise afin qu’il soit possible de sauvegarder la stabilité de la zone concernée et de garder ouverte la voie du dialogue ». « Il n’y a pas un jour sans combat, constate pourtant Angelo Romano, membre du bureau des relations internationales de Sant’Egidio. Ces opérations ont bloqué la négociation, il n’y a que la voie des armes depuis lundi dernier. »
Au Sénégal, les familles des « martyrs » de mars 2021 réclament justiceLa zone n’avait pas connu de confrontation armée aussi violente depuis 2012, quand Salif Sadio, l’un des chefs rebelles historiques, avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement gambien s’est inquiété que « plusieurs communautés et villages (…) ont entendu des bruits de tirs nourris tandis que des informations ont fait état d’obus atterrissant dans des villages frontaliers gambiens ».
En une semaine, l’Agence nationale gambienne de gestion des catastrophes (NDMA) a recensé 6 350 personnes fuyant les violences, dont 4 508 déplacés, le reste étant des familles sénégalaises qui ont repassé la frontière. Ce chiffre risque d’augmenter car l’agence a dû stopper les enregistrements face à « l’intensité des combats qui rendait la sécurité trop volatile », indique Binta Sey Jadama, coordinatrice régionale de la côte ouest de la NDMA. Les réfugiés sont pour le moment accueillis au sein de villages gambiens, avec l’aide de la Croix-Rouge, dans des conditions parfois difficiles. « Ils sont accueillis dans des régions rurales qui sont déjà pauvres », décrit Mme Jadama.
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Le Monde
Les eaux souterraines, une ressource « mal gérée, voire gaspillée »
A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations unies alertent, dans un rapport, sur l’épuisement des réserves hydriques souterraines.
Les grands lacs rétrécissent, le débit de fleuves puissants faiblit, des sources se tarissent… Les effets conjugués du changement climatique et des activités humaines se constatent à l’œil nu sur la terre, mais qu’en est-il en dessous ? Les auteurs du rapport 2022 de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur les ressources hydriques se sont penchés cette fois sur les ultimes réserves de la planète : les eaux souterraines. L’objectif de leur copieux document, publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, est de « Rendre visible l’invisible », comme l’indique son titre. Il doit être lancé depuis le Forum mondial de l’eau qui se tient dans la ville nouvelle de Diamniadio près de Dakar, au Sénégal, du 21 au 26 mars.
Avec le réchauffement, les longues sécheresses et les épisodes de pluie diluvienne, ainsi que la dégradation générale de la qualité des rivières, les humains vont être de plus en plus dépendants des réserves souterraines. Les puits et les sources fournissent déjà 36 % de l’eau potable dans le monde et restent essentiels dans de nombreuses régions rurales.
Dans une ville comme Lagos, au Nigeria, la desserte par un service public est minoritaire, et la moitié de la population possède des forages privés auxquels s’approvisionnent 30 % d’habitants supplémentaires. L’alimentation des trois quarts des habitants de l’Union européenne dépend aussi de ce que contiennent les aquifères. « Pourtant, cette ressource naturelle reste mal comprise et, par conséquent, est sous-évaluée, mal gérée, voire gaspillée », notent les auteurs.
L’eau à l’épreuve des changements climatiques99 % des réserves mondiales
« Lors d’une grande sécheresse, d’une contamination grave ou après un séisme, elle peut être d’un plus grand secours que d’envoyer d’un avion des bouteilles d’eau sur la tête des sinistrés, lance Alice Aureli, experte du Programme hydrologique international de l’Unesco. A condition d’avoir une bonne connaissance des nappes existantes, ce qui ne s’obtient pas avec une simple observation par un drone ou un satellite, mais en allant faire des repérages sur le terrain. » L’hydrogéologie est une science jeune, ajoute cette scientifique qui a participé à la rédaction du rapport. « Il a fallu le développement des capacités informatiques à partir des années 1970 pour numériser des tas de données éparpillées et créer des modèles mathématiques. »
Aujourd’hui, l’ONU-eau partage un diagnostic a priori réconfortant : l’importance des volumes retenus dans les diverses formations géologiques sous la surface de la terre est phénoménale. Les évaluations de la totalité des eaux douces présentes sur la planète oscillent entre 11,1 millions de kilomètres cubes et 15,9 millions de kilomètres cubes, et celles qui sont retenues dans les aquifères – dans les deux premiers kilomètres de la croûte terrestre – constituent 99 % des réserves mondiales. Très inégalement répartis, ces systèmes sont de tailles très variables : de moins de cent kilomètres carrés à plus d’un million de kilomètres carrés et d’une épaisseur de dix mètres à plus de mille mètres. On trouve des lentilles d’eau douce jusque sous le plancher des océans.
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Le Monde
Les autorités algériennes érigent des murs anti-émigration sur le littoral oranais
Les habitants ne décolèrent pas face à ces constructions censées empêcher les jeunes de partir pour l’Europe. D’autant que les candidats à l’exil prennent la mer depuis des lieux plus discrets que les plages de ville.
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Ils sont apparus en février. Des panneaux de béton de plus de deux mètres de haut installés sur le littoral d’Oran, deuxième ville d’Algérie (ouest). Depuis, les habitants d’Aïn El-Turck (appelée « Laâyoune » par les Oranais), une sous-préfecture composée de plusieurs communes balnéaires situées à 15 km à l’ouest de la ville, ne décolèrent pas. « On avait la nature pour s’aérer l’esprit, mais même cela nous est confisqué ! », s’agace un commerçant de Trouville, un quartier résidentiel.
Comme lui, les riverains doivent désormais passer par d’étroites ouvertures pour descendre les escaliers qui mènent au banc de sable. Seuls les « portes » et quelques « hublots » laissent apparaître la mer Méditerranée aux promeneurs encore rares de ce mois de mars.
En Algérie, le zenqaoui, nouveau genre musical qui cartonne auprès des jeunesPendant plusieurs semaines, le doute a plané sur la raison de l’installation de ces murs érigés par une entreprise de construction publique à l’entrée de certaines plages. Des ouvriers, interrogés par la presse locale, ont laissé entendre que les travaux visaient à entraver l’émigration clandestine par la mer.
Dimanche 13 mars, une déclaration du wali (préfet) d’Oran a mis fin aux rumeurs. « Cette décision n’a pas été prise par une seule personne mais par la commission de sécurité de la wilaya dans l’intérêt général », a déclaré Saïd Sayoud. « La situation est arrivée à un point inacceptable, surtout du côté ouest de la wilaya », a-t-il ajouté, prenant à témoin les journalistes : « Vous savez que les départs ont diminué de 70 % et ce n’est pas seulement grâce aux barrières, mais aussi aux efforts des services de sécurité et des acteurs de la société civile », a affirmé le responsable.
Solutions alternatives
Les côtes ouest du pays sont un point de départ privilégié par les « harragas », les candidats à l’exil sans papier vers l’Europe, pour leur proximité avec le sud de l’Espagne. Selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex, un peu plus de 18 000 entrées illégales, majoritairement des ressortissants algériens – suivis par les Marocains –, ont été enregistrées en 2021 via la route méditerranéenne ouest.
« Désormais, de puissants bateaux permettent de faire la traversée en deux heures. Les prix atteignent 800 000 dinars l’aller pour une place [environ 5 100 euros]. Les passeurs transportent les harragas et, au retour, ils ne reviennent plus à vide mais avec de la drogue », affirme Abdelkader Zouit.
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Le Monde
« Le visage de la géopolitique maghrébine est en train de changer »
Pour la première fois, Madrid a soutenu le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental. Un « coup diplomatique » majeur pour le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique.
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C’est un tournant historique dans les relations entre Rabat et Madrid. Pour la première fois, l’Espagne a soutenu, vendredi 18 mars, le plan d’autonomie du Maroc sur le Sahara occidental en le présentant comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour la résolution du conflit qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
Le Sahara occidental « n’est pas à négocier », réaffirme le roi Mohammed VI du MarocAbdelmalek Alaoui est économiste, président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur la géopolitique marocaine, dont Le temps du Maroc (éd. La Croisée des chemins, septembre 2021). Dans cet entretien, il explique en quoi la décision de l’Espagne est un « coup diplomatique » majeur pour le Maroc et comment les alliances sont en train de se reconfigurer au sud de la Méditerrannée.
Le conflit du Sahara occidental est au centre de l’action diplomatique de Rabat, qui revendique la « marocanité » de ce territoire au nom d’anciennes allégeances tribales. Un référendum d’autodétermination sur l’avenir du Sahara occidental avait été promis par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU de 1991, mais n’a jamais pu se tenir. Que change le soutien du voisin espagnol pour le royaume chérifien ?
Abdelmalek Alaoui L’Espagne a un poids diplomatique et symbolique considérable dans le dossier du Sahara occidental, puisqu’il est l’ancien pays colonisateur de ce territoire. Jusqu’à présent, il affichait une forme de neutralité bienveillante à l’égard du Maroc tout en restant parfois vague, voire équivoque. En formalisant son soutien au plan d’autonomie marocain, Madrid a franchi le Rubicon et a clairement choisi son camp.
Sahara occidental : le risque d’une escalade entre le Maroc et l’AlgérieCette décision s’inscrit aussi dans une ambition plus large de réenchanter la relation entre les deux pays après une période de fortes turbulences au printemps 2021 [provoquées par l’hospitalisation en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, malade du Covid-19]. Lors de son discours du trône en juillet, Mohammed VI avait affirmé son engagement « personnel » dans ce dossier. On peut donc légitimement penser que le souverain était à la manœuvre depuis plusieurs mois pour préparer ce coup diplomatique.
Rejeté par le Front Polisario, le « plan d’autonomie » déposé par le Maroc à l’ONU en 2007 consacre la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En quoi consiste-t-il ?
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BouddhismeChristianismeIslamJudaïsmeSpiritualité Article réservé à nos abonnés Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »
Article réservé à nos abonnés « L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »
Article réservé à nos abonnés Regard zen sur le monde : « La mendicité est une pratique spirituelle en elle-même »
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Édition du jour
Daté du mercredi 23 mars
Lire le journal numérique Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Parlez-vous vegan ? Testez gratuitement Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet
Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.
Publié le 03 mars 2022 à 15h21 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 18h28 Le Monde avec AFP
Récit Article réservé à nos abonnés Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel
Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.
Publié le 27 février 2022 à 00h43 - Mis à jour le 28 février 2022 à 10h34 Kyrill Nikitine
« Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février
Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.
Publié le 21 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 11h05 Le Monde
Portrait Article réservé à nos abonnés Ermeline Vicaire, première femme scribe française
En juillet 2021, cette ancienne libraire est devenue la première femme scribe française, ou soferet. Elle calligraphie les parchemins d’objets cultuels juifs et restaure des rouleaux de la Torah.
Publié le 20 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h52 Linda Caille
Reportage Article réservé à nos abonnés Dialogue islamo-chrétien : catholiques et musulmans se rencontrent dans la confiance à Saint-Sulpice
La rencontre entre musulmans et catholiques Ensemble avec Marie a réuni huit cents personnes à l’église Saint-Sulpice, à Paris, le 6 février.
Publié le 14 février 2022 à 19h00 Linda Caille
Décryptages Article réservé à nos abonnés En Côte d’Ivoire, les autorités veulent passer l’éducation islamique au scanner
Sur les 3 500 structures islamiques d’éducation (SIE) recensées par les pouvoirs publics en 2020, seulement une sur dix était reconnue par le ministère de tutelle.
Publié le 14 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 février 2022 à 18h09 Yassin Ciyow
Entretien Article réservé à nos abonnés « Courant de pensée ambitionnant de rendre les humains immortels, le cosmisme russe est aujourd’hui réinvesti par Poutine »
Alliant spiritualisme et engouement pour la science, ce courant de pensée né dans la Russie du XIXe siècle entend ressusciter les morts et aurait influencé le projet de conquête spatiale. Dans un entretien au « Monde », Michel Eltchaninoff, qui lui consacre un ouvrage, analyse ses liens avec le christianisme et son influence actuelle.
Publié le 13 février 2022 à 08h00 Fabien Trécourt
Critique Article réservé à nos abonnés La magie décryptée dans la « Revue de l’histoire des religions »
La publication trimestrielle consacre son dernier volume à la pratique magique de l’Antiquité au Moyen Age et étudie la façon dont cette catégorie singulière a évolué tout en se réclamant de la tradition.
Publié le 11 février 2022 à 13h30 Youness Bousenna
Sélection Article réservé à nos abonnés Religions et spiritualité : cinq livres à découvrir
Taoïsme, druzisme, miracles, antisémitisme, réflexion sur l’adolescence… Découvrez la sélection éclectique des lectures que vous propose « Le Monde des religions ».
Publié le 09 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Youness Bousenna Gaëtane de Lansalut
Décryptages Article réservé à nos abonnés Excision, castration… : les mutilations sexuelles au prisme des religions
Excision, infibulation ou castration ont généralement pour objectif de s’imposer, ou d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels. Le 6 février est la Journée internationale contre les mutilations génitales féminines.
Publié le 06 février 2022 à 08h00 - Mis à jour le 06 février 2022 à 12h40 Aurélie Godefroy
Chronique Article réservé à nos abonnés « Vivre en tant que moine zen, c’est radicaliser chaque jour son expérience de la banalité »
Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tozan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien. Aujourd’hui, il nous convie dans le grand silence méditatif du monastère, comme un écho à celui de l’hiver blanc, ponctué par l’étude des textes bouddhistes classiques.
Publié le 02 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 02 février 2022 à 19h02 Tōzan Sans
Article réservé à nos abonnés « Nous, musulmans, les pratiques de l’islamisme radical nous révulsent, nous attristent et nous choquent »
Des Français musulmans, juristes, chefs d’entreprise, universitaires, ingénieurs… affirment, dans une tribune au « Monde », ne pas reconnaître les principes fondamentaux de l’islam dans les pratiques extrémistes filmées dans le reportage de « Zone interdite ».
Publié le 01 février 2022 à 11h59 - Mis à jour le 05 février 2022 à 10h04 Collectif
Récit Article réservé à nos abonnés Le masque, objet sacré bien avant d’être un accessoire médical
Cet accessoire à l’origine réservé au domaine du religieux continue, en dépit de sa fonction sanitaire, de mobiliser nos imaginaires contemporains.
Publié le 30 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 30 janvier 2022 à 15h32 Emmanuelle Picaud
Entretien Article réservé à nos abonnés Véronique Margron : « J’ai toujours eu conscience que le désir de vivre n’allait pas de soi »
« Je ne serais pas arrivée là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de sa vie. La religieuse revient sur les origines de sa vocation et sur le « choc » des révélations du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.
Publié le 30 janvier 2022 à 01h20 - Mis à jour le 31 janvier 2022 à 11h06 Solenn de Royer
Critique Article réservé à nos abonnés « La Caste des chastes » : comment le célibat obligatoire des prêtres pervertit l’Eglise
Dans un essai sans concession, le sociologue italien Marco Marzano analyse le rapport des prêtres à leur intimité. Il dénonce une institution rendue « schizophrène » par l’exigence de chasteté, et au sein de laquelle la sexualité est omniprésente, mais cachée.
Publié le 26 janvier 2022 à 05h00 Benjamin Sèze
Portrait Article réservé à nos abonnés Thich Nhat Hanh, le vieux sage bouddhiste et l’enfant
Figure majeure du bouddhisme engagé, le maître zen vietnamien Thich Nhat Hanh, né en 1926, s’est éteint le 22 janvier. « Le Monde des religions » revient sur le parcours et la pensée de ce militant de la paix.
Publié le 25 janvier 2022 à 19h00 Marie-Laurence Cattoire
Entretien Article réservé à nos abonnés « Les arts martiaux initient à une spiritualité par le corps »
Plus que des techniques de combat, les arts martiaux constituent une voie d’initiation spirituelle imprégnée par le bouddhisme zen, dont le spécialiste Pierre-Yves Albrecht dévoile la profondeur métaphysique dans son essai « La Sagesse martiale ».
Publié le 23 janvier 2022 à 01h43 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 13h07 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés Théâtre : « Que faut-il dire aux hommes ? », ou la foi poétique et sensible de croyants sans histoires
En tournée en France à partir du 18 janvier, la dernière création de Didier Ruiz met en scène sept croyants, femmes et hommes, qui narrent leur chemin de foi singulier.
Publié le 18 janvier 2022 à 17h00 Virginie Larousse
Entretien Article réservé à nos abonnés « Brahmanes indiens et druides celtiques partagent une origine commune »
Un essai du chercheur Mathieu Halford, écrit en collaboration avec l’historien Bernard Sergent, explore les nombreuses similitudes entre brahmanes indiens et druides celtes, ainsi qu’entre leurs sociétés, faisant l’hypothèse d’une origine indo-européenne commune.
Publié le 16 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 19 janvier 2022 à 15h41 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés « Itinéraire d’un arabisant », récit d’un double amour
Dans son dernier ouvrage, l’historien André Miquel revient sur son parcours cahoteux, qui a commencé par un voyage en Méditerranée et l’a conduit à devenir un spécialiste de la langue arabe.
Publié le 13 janvier 2022 à 11h00 Philippe-Jean Catinchi
Sélection Article réservé à nos abonnés Deux livres-plaidoyers pour une meilleure connaissance de l’histoire du judaïsme en France
La présence juive attestée depuis l’époque gallo-romaine vaut à la France un patrimoine aussi riche que singulier. Deux ouvrages interrogent la place jugée minorée de cet héritage dans le récit national.
Publié le 12 janvier 2022 à 07h00 Youness Bousenna
Entretien Article réservé à nos abonnés « L’islam de Sayyid Qutb, un combat total contre un adversaire à la fois juif, chrétien, athée »
L’intellectuel égyptien Sayyid Qutb est une référence pour les mouvances islamistes. L’islamologue et politologue Olivier Carré donne les clefs d’une lecture capitale pour cerner les mouvements extrémistes de l’islam.
Publié le 09 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 09 janvier 2022 à 11h20 Youness Bousenna
Chronique Article réservé à nos abonnés Regard zen sur le monde : « Qu’est-ce que le Vide ? »
Jeune moine zen ordonné au Japon sous le nom de Tōzan, Clément Sans nous raconte chaque mois son quotidien singulier. Aujourd’hui, il évoque une cérémonie majeure de l’initiation des moines : assaillis de questions philosophiques, ils voient leur vivacité d’esprit mise à l’épreuve.
Publié le 06 janvier 2022 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Tōzan Sans
Décryptages Article réservé à nos abonnés Quelles sont les sources les plus anciennes sur Jésus ?
Les sources antiques évoquant Jésus en disent davantage sur les premiers chrétiens que sur l’identité à proprement parler du fondateur du christianisme.
Publié le 02 janvier 2022 à 08h00 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 09h34 Jérémy André
Entretien Article réservé à nos abonnés Un apéro avec Matthieu Ricard : « L’époque vit une épidémie de narcissisme, il faut éviter la contagion »
Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. Avec l’interprète du dalaï-lama, qui publie ses « Carnets d’un moine errant », ce sera un thé au jardin des Tuileries et une méditation sur cet Himalaya qui lui manque tant.
Publié le 01 janvier 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h33 Michel Dalloni
Entretien Article réservé à nos abonnés Jésus a-t-il vraiment existé ? Les arguments des historiens face à la thèse mythiste
Née à la fin du XVIIIe siècle, la thèse « mythiste » conteste la réalité historique de Jésus. Si elle a suscité et suscite encore de nombreux débats, elle se trouve aujourd’hui largement décrédibilisée.
Publié le 25 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 12h23 Virginie Larousse
Sélection Article réservé à nos abonnés Christianisme : quatre livres à découvrir à l’approche de Noël
Manuscrits de la mer Morte, sens chrétien des mots, dictionnaire sur Jésus… « Le Monde des religions » vous propose une sélection de quatre livres récemment publiés sur le christianisme.
Publié le 21 décembre 2021 à 08h00 Youness Bousenna
Entretien Article réservé à nos abonnés « Le yoga n’aurait jamais rencontré une telle audience s’il n’avait pas comblé une attente de l’Occident »
Souvent galvaudé, le yoga n’est ni un sport, ni une religion, ni une simple technique de bien-être. Revenant sur l’histoire plurimillénaire de cette pratique, l’universitaire Ysé Tardan-Masquelier livre une histoire intellectuelle du yoga inédite et stimulante.
Publié le 19 décembre 2021 à 01h25 - Mis à jour le 03 janvier 2022 à 18h56 Virginie Larousse
Entretien Article réservé à nos abonnés Leili Anvar : « Le corps n’est pas contradictoire avec la quête du divin, il lui est même indispensable »
Célèbre dans tout le monde arabo-musulman, l’histoire de Leyli et Majnûn est bien plus que le récit d’un amour impossible. C’est une véritable initiation spirituelle, indique, dans un entretien au « Monde », Leili Anvar, spécialiste de littérature persane, qui vient de traduire cette œuvre mythique aux éditions Diane de Selliers.
Publié le 12 décembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 13 décembre 2021 à 08h04 Virginie Larousse
Décryptages Article réservé à nos abonnés Le cléricalisme, ennemi des républicains, devenu ennemi des catholiques
Si le terme, apparu dans le langage courant au milieu du XIXe siècle, a désigné un temps la volonté des catholiques de s’ingérer dans les affaires de l’Etat, il pointe aujourd’hui un mal interne à l’Eglise : celui de l’excès de pouvoir des prêtres.
Publié le 08 décembre 2021 à 07h30 - Mis à jour le 10 décembre 2021 à 17h38 Luc Chatel
Tribune Article réservé à nos abonnés « Vous êtes, Eric Zemmour, l’exutoire de nos mauvaises pensées, de notre impuissance »
Au-delà de l’accablement que constitue la candidature du polémiste d’extrême droite, celle-ci nous oblige, estime le philosophe Adbennour Bidar, dans une tribune au « Monde », à sortir de l’impuissance, à agir et à rassembler contre ce qui menace la démocratie : la tentation de la haine.
Publié le 08 décembre 2021 à 05h15 - Mis à jour le 08 décembre 2021 à 14h11 Abdennour Bidar
Entretien Article réservé à nos abonnés Frédéric Lenoir : « Jung propose une spiritualité en dehors de toute croyance religieuse »
Passionné par la question du sacré, Carl Gustav Jung a consacré une partie de ses travaux à relégitimer la spiritualité, estimant qu’il existe dans la psyché humaine une dimension religieuse. Entretien avec Frédéric Lenoir, qui vient de publier une biographie du psychiatre suisse.
Publié le 05 décembre 2021 à 01h21 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h45 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « La Fin de la chrétienté » : le pamphlet de Chantal Delsol contre la postmodernité
Dans son dernier essai, la philosophe déplore la disparition, sous nos yeux, de la civilisation chrétienne et juge délétère l’« inversion normative » qui est, selon elle, promue aujourd’hui. Un lamento réactionnaire paresseux.
Publié le 01 décembre 2021 à 06h00 Matthieu Giroux
Décryptages Article réservé à nos abonnés Torah, Bible, Coran : les interpréter, est-ce les trahir ?
Les textes sacrés des trois monothéismes sont-ils écrits une fois pour toutes et leurs grilles de lecture sont-elles définitivement verrouillées ? Les traduire, est-ce les trahir ? Quelle latitude entre la lettre et l’esprit ? Eléments de réponse.
Publié le 28 novembre 2021 à 01h22 - Mis à jour le 28 novembre 2021 à 11h18 Alice d'Oléon
Entretien Article réservé à nos abonnés « Dans les diocèses de France, les demandes faites au service de l’exorcisme sont très nombreuses »
Si le mot fascine, la réalité de l’exorcisme reste mal connue du grand public. L’anthropologue Olivia Legrip-Randriambelo, qui vient de publier une anthologie de textes sur le sujet, fait le point sur cette pratique toujours utilisée aujourd’hui.
Publié le 21 novembre 2021 à 01h28 - Mis à jour le 21 novembre 2021 à 09h35 Matthieu Giroux
« Arts de l’Islam », une exposition pour changer les regards
Portées par une volonté politique forte, les dix-huit expositions organisées partout en France par le Musée du Louvre ont vocation à faire émerger une meilleure compréhension de l’Islam. Une gageure à l’heure où le sujet cristallise les polémiques.
Publié le 19 novembre 2021 à 07h00 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « Brother » : un religieux au cœur du ghetto new-yorkais
Sobre et touchant, le documentaire d’Arnaud Fournier Montgieux nous entraîne dans les pas d’un religieux franciscain engagé auprès des plus pauvres du ghetto de Newark.
Publié le 16 novembre 2021 à 18h00 Gaëtane de Lansalut
Portrait Article réservé à nos abonnés Qui est Iris Ferreira, première rabbine ordonnée en France ?
Première femme rabbine ordonnée en France, Iris Ferreira, qui appartient au courant juif libéral, est aussi une auteure de romans fantasy pour jeunes adultes.
Publié le 14 novembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 17 décembre 2021 à 19h04 Linda Caille
Enquête Article réservé à nos abonnés « La religion la plus anthropocentrique » : les racines chrétiennes de la crise écologique
Le christianisme nous aurait-il coupés de la nature ? Le débat est vif depuis que l’interprétation occidentale de cette religion a été dénoncée, dans les années 1960, comme la « matrice » de la modernité et de l’exploitation brutale des ressources de la planète.
Publié le 12 novembre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 14 novembre 2021 à 09h56 Youness Bousenna
Critique Article réservé à nos abonnés Dans la revue « Gradhiva », des livres envoûtants par milliers
Dans son dernier numéro, la revue d’anthropologie du Musée du quai Branly se penche sur les représentations et les usages magiques du livre et de l’écriture à travers des articles fascinants.
Publié le 12 novembre 2021 à 06h00 - Mis à jour le 18 novembre 2021 à 08h13 Virginie Larousse
Portrait Article réservé à nos abonnés Le père Gabriel Ringlet, franc-prieur catholique
Prêtre belge atypique, Gabriel Ringlet se distingue par ses prises de position iconoclastes sur des sujets aussi sensibles que l’euthanasie, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou les abus sexuels.
Publié le 07 novembre 2021 à 08h00 Luc Chatel
Récit Article réservé à nos abonnés Pourquoi les rites funéraires sont éternels
Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps sans vie varie en fonction des cultures et connaît des évolutions inattendues en contexte sécularisé.
Publié le 31 octobre 2021 à 02h06 - Mis à jour le 01 novembre 2021 à 09h30 Marie Chabbert
Entretien Article réservé à nos abonnés « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »
C’est une vision inédite du massacre de 1572 que l’historien Jérémie Foa offre dans son ouvrage « Tous ceux qui tombent ». Reconstituant une microhistoire soucieuse de nommer les victimes anonymes, il exhume les « vies minuscules » emportées.
Publié le 24 octobre 2021 à 01h30 - Mis à jour le 24 octobre 2021 à 09h44 Youness Bousenna
Tribune Article réservé à nos abonnés Véronique Margron : « Sauver une vie l’emporte sur tout secret »
La théologienne et présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France s’élève, dans une tribune au « Monde », contre l’usage du secret après la publication du rapport de la commission sur les abus sexuels dans l’Eglise.
Publié le 20 octobre 2021 à 07h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h52 Véronique Margron
Tribune Article réservé à nos abonnés Rapport Sauvé : « Dans l’Eglise catholique, le tabou sur le droit demeure très marqué »
Le droit canonique n’a pas réussi à uniformiser les politiques répressives au sein de l’Eglise, constate, dans une tribune au « Monde », le professeur de droit Louis-Léon Christians, pour qui le pardon a pris le pas sur la sanction, reléguant la justice au second plan.
Publié le 20 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h53 Louis-Léon Christians
Décryptages Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce que le Mawlid ou fête de la nativité du Prophète ?
Fête musulmane non canonique, le Mawlid commémore la naissance du prophète Mahomet. Elle est célébrée cette année le 19 octobre.
Publié le 19 octobre 2021 à 08h00 Kamel Meziti
Entretien Article réservé à nos abonnés Dr Denis Mukwege : « Je me sens petit face au courage des femmes »
Engagé depuis la fin des années 1990 contre les violences sexuelles faites aux femmes, le Prix Nobel de la paix revient sur les racines de ce combat dans un livre, « La Force des femmes », à la fois autobiographie et hommage appuyé à celles qu’il considère comme des « héroïnes ».
Publié le 17 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 27 octobre 2021 à 15h49 Virginie Larousse
Décryptages Article réservé à nos abonnés Qu’est-ce que la confession, ou sacrement de pénitence et de réconciliation ?
Cette pratique qui n’a pas toujours existé dans l’Eglise catholique s’est invitée dans le débat public depuis que mardi 12 octobre, le ministre de l’intérieur en France, Gérald Darmanin, a nuancé son secret.
Publié le 17 octobre 2021 à 02h17 - Mis à jour le 17 octobre 2021 à 09h39 Justine Rodier
Critique Article réservé à nos abonnés En Chine, la religion fait de la résistance
Deux ouvrages, « Le Renouveau éclatant du spirituel en Chine » et « Chine et terres d’islam », analysent respectivement le succès du religieux dans l’empire du Milieu malgré la répression, et les relations intérieures et extérieures de la puissance communiste avec l’islam.
Publié le 15 octobre 2021 à 05h00 - Mis à jour le 15 octobre 2021 à 07h21 Frédéric Lemaître
Critique Article réservé à nos abonnés « Prière de ne pas abuser » : la brutale remontée des souvenirs d’abus sexuels
Père jésuite, Patrick C. Goujon a été sexuellement abusé par un prêtre lorsqu’il était enfant. Enfoui pendant des années, le souvenir de ces agressions a surgi brutalement il y a six ans.
Publié le 14 octobre 2021 à 06h00 Benjamin Sèze
Tribune Article réservé à nos abonnés Pédocriminalité : « Pour se réformer, l’Eglise doit s’appuyer au plus vite sur les laïcs qui sont à son service »
La théologienne Anne Soupa, qui vient de lancer un appel à la « démission collective des évêques » catholiques après le rapport Sauvé, estime, dans une tribune au « Monde », que le choix de l’Eglise est aujourd’hui entre s’effacer ou renaître.
Publié le 12 octobre 2021 à 00h18 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h08 Anne Soupa
Tribune Article réservé à nos abonnés Pédocriminalité dans l’Eglise : « C’est l’idée même d’institution chrétienne qui est en crise »
« Simples paroissiens », jeunes professeurs de philosophie, Paul Colrat et Foucauld Giuliani soulèvent, dans une tribune au « Monde », la question du « sens qu’il y a à mener une existence chrétienne en lien avec une institution » ayant failli à sa mission.
Publié le 11 octobre 2021 à 18h00 - Mis à jour le 12 octobre 2021 à 16h09 Paul Colrat Foucauld Giuliani
Critique Article réservé à nos abonnés « Génie de la France », d’Abdennour Bidar : pour une laïcité mystique
Dans un essai puissant, le philosophe explore la laïcité en tant que révolution politique, mais surtout métaphysique. Un concept dont la portée radicale, estime-t-il, nous échappe encore.
Publié le 10 octobre 2021 à 08h00 Virginie Larousse
Critique Article réservé à nos abonnés « La communion qui vient » ou comment être catholique en politique
Ils « ne représentent personne », et c’est peut-être ce qui fait la fraîcheur de cet essai, dans lequel trois trentenaires cherchent à redéfinir l’engagement politique des catholiques. Tout en alertant sur les dérives identitaires qui frappent une partie des croyants.
Publié le 06 octobre 2021 à 13h00 Matthieu Giroux
Récit Article réservé à nos abonnés Enfer, purgatoire, paradis : comment Dante et sa « Divine Comédie » ont modelé l’imaginaire de l’Occident
Mort en 1321, le poète florentin Dante Alighieri a produit une œuvre à l’influence monumentale qui a façonné l’imaginaire occidental de l’au-delà, en particulier notre vision de l’enfer et celle d’un purgatoire alors naissant.
Publié le 03 octobre 2021 à 04h27 - Mis à jour le 03 octobre 2021 à 14h40 Youness Bousenna
Portrait Article réservé à nos abonnés « Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »
Il y a encore quelques jours, il s’appelait Clément Sans. Ordonné moine bouddhiste zen dans la tradition Soto, il s’appelle désormais Tōzan, « la montagne des pêches ».
Publié le 01 octobre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 01 octobre 2021 à 15h49 Matthieu Giroux
Entretien Article réservé à nos abonnés « L’Eglise a été façonnée à la fois par une forte présence de prêtres homosexuels et par un discours très hétéronormatif »
« En sacralisant le prêtre, l’Eglise en a fait un être à part, dégenré et désexualisé », relève Josselin Tricou. Dans son livre « Des soutanes et des hommes », le sociologue analyse la masculinité atypique de ceux que l’Eglise catholique place au sommet de sa hiérarchie.
Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h39 Luc Chatel
Brève Article réservé à nos abonnés « Des soutanes et des hommes »
Publié le 26 septembre 2021 à 08h00 Luc Chatel
Une majorité de Français affirme ne pas croire en Dieu
Selon un sondage de l’IFOP, 51 % des personnes interrogées se déclarent non croyantes. Elles étaient 43 % en 2011.
Publié le 24 septembre 2021 à 10h51 - Mis à jour le 24 septembre 2021 à 16h18 Cécile Chambraud
Entretien Article réservé à nos abonnés Hela Ouardi : « L’islam n’arrive pas à trancher le fil de la mythologie qui lui permettrait d’entrer dans la modernité »
Les origines de l’islam sont idéalisées dans l’imaginaire musulman. Pourtant, l’universitaire tunisienne Hela Ouardi, dans sa saga « Les Califes maudits », montre que cette religion est née dans un contexte de violence et de luttes intestines. Violence dont les répercussions se font encore sentir de nos jours.
Publié le 19 septembre 2021 à 08h00 - Mis à jour le 21 octobre 2021 à 16h37 Virginie Larousse
12Services Le Monde Mémorable Apprenez, comprenez, mémorisez Leçon du jour Parlez-vous vegan ? Testez gratuitement Le Monde
« En Iran, le zoroastrisme est le symbole du libre choix et de la grandeur préislamique »
Grâce à Nietzsche, nous connaissons le nom de Zarathoustra, mais savons-nous qui il était vraiment ? Etait-il une divinité, un prophète, un personnage historique ? Et qu’en est-il de la religion qui porte son nom ? Le point avec le professeur Michael Stausberg, qui vient de consacrer un livre à ce sujet.
La religion à laquelle Zarathoustra a donné naissance est l’une des plus anciennes du monde. Elle est encore pratiquée de nos jours, surtout en Iran et en Inde. En perdurant dans les marges malgré l’essor des monothéismes abrahamiques, le zoroastrisme permet à certaines minorités de se singulariser spirituellement. Pour cause : le message de Zarathoustra est souvent interprété comme encourageant la liberté de choix en opposition à un certain dogmatisme religieux. Cela explique la force de séduction du zoroastrisme et l’intérêt qu’il suscite chez les curieux et les chercheurs.
Professeur de sciences religieuses à l’université de Bergen, en Norvège, Michael Stausberg met à la disposition du lecteur les connaissances les plus récentes sur le zoroastrisme, son histoire, son corpus, sa philosophie et ses rites, dans son ouvrage Zarathoustra et sa religion (Les Belles Lettres, 162 pages, 19 euros).
Le nom de Zarathoustra est surtout familier du grand public grâce à Nietzsche et à son livre « Ainsi parlait Zarathoustra » (1883). Pourquoi le philosophe a-t-il choisi cette figure afin d’incarner sa pensée ? Sa lecture est-elle fidèle à l’idée que les zoroastriens se font de leur « prophète » ?
Michael Stausberg : Même si Nietzsche était un philologue professionnel, il ne s’est guère soucié, dans ses œuvres philosophiques, de l’exactitude historique à propos de Zarathoustra. Pendant des siècles, Zarathoustra a frappé l’imaginaire des philosophes européens. Il était notamment associé à l’astrologie et à la magie. Pline l’Ancien (23-79) et saint Augustin (354-430) ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance.
Je pense que c’est un motif qui a frappé Nietzsche. Rappelez-vous la place centrale qu’occupe le rire dans son Zarathoustra. De plus, Zarathoustra était lié aux idées de lumière et d’obscurité, de bien et de mal. Or, repenser la moralité était un programme-clé de la nouvelle philosophie de Nietzsche !
Y a-t-il eu un Zarathoustra historique ? Existe-t-il des controverses dans ce domaine comparables à celles concernant Jésus ?
Il existe des sources textuelles très anciennes, les Gathas, qui dépeignent un certain Zarathoustra au IIe millénaire avant notre ère. Il est possible qu’il ait été une sorte de poète rituel d’inspiration divine. Si la comparaison avec Jésus peut sembler trompeuse, la discussion sur le Jésus historique a conduit certains chercheurs à imaginer quelque chose comme une vie ou une biographie de Zarathoustra.
« Pline l’Ancien et saint Augustin ont rapporté que Zarathoustra était le seul être humain qui avait ri à la naissance »
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Le Monde
« L’Ukraine catalyse une crise au sein du monde orthodoxe entre Moscou et Constantinople »
La guerre menée par la Russie en Ukraine est aussi religieuse, analyse l’historien Antoine Arjakovsky, qui explique comment ce conflit oppose le patriarche de Moscou, devenu idéologue de l’impérialisme du Kremlin, à une Eglise orthodoxe d’Ukraine qui s’est émancipée de la tutelle russe en 2019.
Directeur de recherche au Collège des bernardins, l’historien Antoine Arjakovsky est à la fois spécialiste du christianisme orthodoxe et fin connaisseur de l’Ukraine, où il a fondé un institut d’études œcuméniques en 2004, à Lviv. Président de l’Association des philosophes chrétiens et lui-même orthodoxe, il est notamment l’auteur de Qu’est-ce que l’orthodoxie ? (« Folio », Gallimard, 2013) et de Russie-Ukraine. De la guerre à la paix ? (Parole et silence, 2004). Son prochain ouvrage, Qu’est-ce que l’œcuménisme ?, paraîtra le 17 mars aux Editions du Cerf.
L’invasion russe intervient dans un contexte religieux singulier, marqué par l’indépendance de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine en 2019. Comment s’est construite l’architecture du christianisme oriental ?
L’Eglise orthodoxe est une communion de quinze Eglises autocéphales – pouvant élire elles-mêmes leur chef – et d’une vingtaine d’Eglises autonomes. Parmi ces Eglises autocéphales, la prééminence va à celle de Constantinople, car elle a constitué le deuxième siège des Eglises chrétiennes après Rome, et avant Alexandrie, Antioche et Jérusalem.
Cet ensemble, qui forme ce qu’on a nommé la « Pentarchie », a constitué la structure de l’Eglise durant tout le premier millénaire, et ses dissensions ont été réglées à l’occasion de sept grands conciles œcuméniques [le premier a eu lieu en 325 à Nicée, et le dernier en 787, également à Nicée]. Après de premières scissions, le concile de Florence va réaffirmer l’union des Eglises en 1439. Mais la prise de Constantinople par les Ottomans musulmans, en 1453, marque un éloignement décisif des Eglises orientales à l’égard de Rome, celles-ci lui reprochant son manque de soutien.
Ainsi, à partir du XVe siècle, une nouvelle communion d’Eglises orientales se distingue, dont la primauté revient à Constantinople. Elles commencent alors à être appelées « orthodoxes ». Ce terme polysémique signifie au sens le plus courant « ce qui est fidèle à une norme » : en l’occurrence, les chrétiens orthodoxes se définissent par leur fidélité aux conclusions des sept conciles œcuméniques du Ier millénaire.
« L’Eglise orthodoxe de Kiev a été la toute première à être évangélisée, en 988 : elle constitue l’Eglise chrétienne originelle en terre slave »
Ces derniers ont essentiellement conduit à deux affirmations théologiques. La première est l’unicité de Dieu comme personne, et sa triple révélation comme Père, Fils et Saint-Esprit ; la seconde porte sur la double identité de Jésus-Christ, qui pour tous les chrétiens orthodoxes est à la fois divine et humaine. Cette orthodoxie de la foi prend au XVe siècle une signification confessionnelle car, après l’échec du concile de Florence, les chrétiens ont commencé à être désignés par des adjectifs : catholiques, protestants et orthodoxes.
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Le Monde
Au Japon, « les dernières chamanes vendent de l’espoir, mais elles en redonnent aussi aux plus désespérés »
Philippe Pons (Tokyo, correspondant)Publié le 13 mars 2022 à 08h00
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EntretienHéritières de traditions ancestrales en voie de disparition, les chamanes du Japon contribuent à tisser des liens entre les mondes visible et invisible. La sociologue Muriel Jolivet est allée à la rencontre des dernières d’entre elles.
La modernisation du Japon n’a en rien entamé une foule de petites croyances et de rites, parmi lesquels la communication avec les défunts. Cette pratique a été ravivée à la suite de la disparition de 2 500 personnes dont les corps n’ont jamais été retrouvés, sur les 19 650 victimes du tsunami du 11 mars 2011. Elle propose de retisser les liens outre-tombe avec ces « morts sans lien » qui peuvent devenir des fantômes.
La sociologue Muriel Jolivet vit au Japon depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, elle est allée à la rencontre de ces chamanes qui, dit-on, ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche et auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic. Un volumineux et passionnant reportage reposant sur une impressionnante documentation japonaise, ponctué de portraits de chamanes, de descriptions de lieux et de rencontres, rassemblés dans Les Dernières Chamanes du Japon. Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant (Véga, 2021).
Vous avez travaillé une dizaine d’années à cette enquête. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser au monde des chamanes ?
En plus de quarante ans d’enquêtes sociologiques sur le Japon, je suis souvent tombée sur des récits de revenants, de communication avec les morts, de visites chez des chamanes qui me semblaient anecdotiques. Peu à peu, j’ai pris conscience de l’importance et de la fréquence de ces rituels dans la société japonaise. Les chamanes renvoient à une spiritualité complexe dans laquelle se mêlent shintoïsme [polythéisme animiste], bouddhisme ésotérique et folklore local.
Il existe des chamanes du nord au sud de l’Archipel. Comment avez-vous choisi les lieux de vos enquêtes ?
Les régions du Tohoku et d’Okinawa sont des lieux prédisposés. Les chamanes itako du Tohoku s’inscrivent dans une longue tradition, car c’était un des rares débouchés qui s’offraient aux malvoyantes, souvent victimes d’une rougeole. Les autres options étaient de devenir masseuse ou goze, chanteuses itinérantes qui s’accompagnaient au shamisen [luth japonais à trois cordes] et se déplaçaient à cinq ou six, au rythme d’une vingtaine de kilomètres parcourus à pied chaque jour. La moins malvoyante servait de guide aux autres, chacune une main posée sur l’épaule de celle qui la précédait.
Les itako étaient placées très jeunes en apprentissage auprès d’une aînée, à qui elles servaient de bonne à tout faire. L’instruction se faisait oralement au contact de leur initiatrice, ou shisho, avec qui elles vivaient en osmose. La formation n’était pas simple, car il leur fallait mémoriser toutes les invocations selon les rituels.
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L'Humanité
Le dernier Michel Deguy, ou la métamorphose du tombeau
Prescription culturePoésie Dans son ultime recueil, le philosophe récemment disparu écrit face à la fin qui vient.
Alain Nicolas« Commaison » : le mot n’existe plus dans aucun dictionnaire. Le verbe « commer », qu’on trouve chez Montaigne, existait au XVIIe siècle dans le sens de « comparer », dire qu’une chose est « comme » une autre, « faire comparaison ». Michel Deguy, en forgeant le néologisme qui donne le titre de son dernier recueil, affirme une double fonction de la poésie : faire apparaître le semblable dans le dissemblable, créer pour cette opération un mot. Comme si Comme ça fut ainsi le titre d’un important recueil de ses textes de 1980 à 2007 (1), Comparaison fait raison celui d’un des poèmes rassemblés dans la Commaison.
Comparer, chez Michel Deguy, n’est pas prendre acte d’une similitude, mais faire agir le pouvoir de « métamorphose » de la poésie.
« Le poème commue/La peine en roseau/La pudeur en laurier/Le meurtre en perdrix », dit-il, rappelant Ovide.
La Commaison, dernier recueil publié par Michel Deguy, qui vient de disparaître, médite sur la poésie au soir de la vie. On passe parmi des tombeaux de poètes, ceux de Jacques Dupin, Robert Davreu, Abdelwahab Meddeb, celui, poignant, dédié à Jacqueline Risset, « Dame de Près dans l’éloignement », et le « tombeau ouvert » des victimes de la Shoah par balles. Pour Yves Bonnefoy, le poème se fait plus pensif encore, véritable essai poétique et philosophique où la puissance analytique et créatrice de l’auteur se déploie. Sans cependant couper les ponts avec le monde et la poésie des temps passés, comme dans cette Ballade des mourants qui commence par : « Frères migrants qui avec nous vivez »…
Deguy fait suivre ce poème d’une réflexion sur la poésie comme « translation », aux deux sens, français et anglais, du terme. Il l’illustre en exposant sa conception de l’« emprunt » à un « grand poème modèle », en l’occurrence Ballade des pendus, de Villon. Sa poésie oscille entre la hauteur de vue philosophique et un tragique personnel retenu. Si la question de la fin donne son éclairage à tout le livre, ses derniers poèmes en proposent une vision de face. Tombeau pour un tombeau, à la toute fin du livre, convoque la figure du genre illustré par Mallarmé pour dire ce qui se passe « quand la vie et le corps se dépiautent ». Entrer chez Michel Deguy est alors prendre conscience que l’élévation de la pensée peut s’allier à une grande simplicité et une poésie accueillante. La Commaison se lit aussi « comme maison. »
LittératurepoésiePhilosophieovide Le Monde
« Faire confiance au bol »
Le 15 septembre 2021, Clément Sans est devenu moine zen. Ordonné sous le nom de Tozan (« la montagne des pêches »), le jeune Français est désormais rattaché à un temple au Japon. Chaque mois, il nous envoie une lettre qui nous fait partager son quotidien singulier et presque hors du temps, rythmé par les longues heures de méditation, les travaux des champs et la mendicité.
Lettre de mars 2022. Nous avons décidé de quitter le temple au milieu de la nuit. Comme les grains d’un chapelet s’étirant dans la nuit, nous descendons la montagne enneigée, bien en ligne, éclairés uniquement par la lune. Rejoignant après une longue marche le petit village situé dans la vallée, nous montons dans un bus scolaire qui nous dépose à la gare la plus proche. De là, nous rejoignons en groupes distincts les métropoles de Kobé, Osaka et Kyoto. Durant plusieurs jours, nous allons pratiquer takuhatsu, la mendicité rituelle des moines japonais.
Notre temple insistant sur la pratique ascétique et la méditation, nous ne faisons pas de rites funéraires, comme c’est pourtant l’usage dans l’immense majorité des temples japonais.
Ayant une vie monacale sobre et refusant tout argent pour officier des cérémonies, et bien que vivant en autonomie alimentaire grâce aux légumes et au riz que nous cultivons, nous devons couvrir certaines dépenses obligatoires, allant de notre électricité à nos assurances santé.
« Le zen, c’est l’inefficacité totale : tu t’assois, tu es dans ta posture et ça suffit »Originellement, la pratique de la mendicité était l’unique moyen pour les moines de se nourrir. Il fallait donc mendier chaque jour pour continuer l’ascèse monacale. Dans le Japon moderne où le statut des moines est fiscalement encadré, la mendicité est avant tout considérée comme une pratique spirituelle en elle-même.
Takuhatsu, qui signifie littéralement « faire confiance au bol (à aumône) », implique d’abord notre foi et notre gratitude envers la vie : ce qui est nécessaire pour soutenir notre quotidien est déjà là, toujours offert à nous. Plus qu’un moyen de subsistance, c’est notre enseignement bouddhique sur le don et l’offrande qui se synthétise par cette pratique.
Je suis affecté à Kyoto, ville que je connais pour y avoir travaillé avant mon entrée au temple. J’ai sous ma responsabilité trois autres moines, avec lesquels je partage une petite chambre dans une auberge située dans le centre de l’ancienne capitale impériale. Chaque jour, nous revêtons nos kimonos et kolomo traditionnels, enfilons nos waraji, sandales de cordes tressées, nous coiffons d’un kasa, chapeau de paille arrondi et évasé empêchant de voir le visage du moine, le religieux devant toujours s’effacer derrière sa pratique.
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Le Monde
Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juillet
Le souverain pontife se rendra à Kinshasa, Goma et Juba en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques de ces deux pays en proie à des violences récurrentes.
Le pape François se rendra en RDC et au Soudan du Sud en juilletLe pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, deux pays africains en proie aux violences et auxquels il manifeste une attention particulière. Le souverain pontife, 85 ans, se rendra d’abord en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars.
« Le pape vient raviver l’espérance du peuple congolais, qui a besoin de la paix, de la sécurité et du bien-être », a réagi Mgr Marcel Utembi Tapa, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), lors d’une conférence de presse à Kinshasa, quelques minutes après l’annonce du Vatican. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, cette visite est « un don inestimable à notre pays, à notre peuple, un peuple qui passe aujourd’hui des moments difficiles ».
Au moins 40 personnes massacrées sur un site de déplacés en République démocratique du CongoLa RDC, pays de quelque 90 millions d’habitants en proie à des conflits armés persistants, compterait 40 % de catholiques, 35 % de protestants ou affiliés aux églises du réveil, 9 % de musulmans et 10 % de kimbanguistes (une église chrétienne née au Congo), selon des estimations. C’est un Etat laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique, en particulier, a parfois joué un rôle de premier plan dans la politique locale.
Goma, la ville principale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays, est le théâtre de violences de groupes armés depuis plus de vingt-cinq ans. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à août 1985, quand Jean-Paul II avait passé deux jours dans le pays, qui s’appelait alors Zaïre.
Instabilité chronique
La visite au Soudan du Sud sera la première d’un pape depuis la création du pays, en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile, entre 2013 et 2018, opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir. Elle a coûté la vie à près de 400 000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.
Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent. Selon un rapport de l’ONU publié mardi, au moins 440 civils ont été tués entre juin et septembre 2021 dans des affrontements entre factions des deux camps.
Soudan du Sud : au moins 440 civils tués entre juin et septembre 2021 dans le sud-ouest du paysLe Saint-Siège s’est directement impliqué dans les négociations en tenant un rôle de médiateur. En 2019, François avait même convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar pour une retraite spirituelle à l’issue de laquelle il s’était agenouillé devant eux en leur implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.
Depuis son élection en 2013, François s’est rendu à quatre reprises en Afrique, notamment au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, en Egypte et au Maroc. Son dernier déplacement africain remonte à septembre 2019 : il s’était alors rendu au Mozambique, à Madagascar puis à l’île Maurice. Ce voyage apostolique sera le deuxième du pape argentin à l’étranger en 2022, après sa visite à Malte prévue les 2 et 3 avril.
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Le Monde avec AFP
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Le Monde
Ce que « Le Petit Prince », de Saint-Exupéry, a de spirituel
Le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible est un conte pour enfants dépouillé, dont la dernière note n’est pas un « happy end ». Une fin atypique qui voile le sens de ce conte philosophique, auquel le Musée des arts décoratifs (Paris) consacre actuellement une exposition.
« Il y avait, à côté du puits, une ruine de vieux mur de pierre. Lorsque je revins de mon travail, le lendemain soir, j’aperçus de loin mon petit prince assis là-haut, les jambes pendantes. Et je l’entendis qui parlait :
— Tu ne t’en souviens donc pas ? disait-il. Ce n’est pas tout à fait ici !
Une autre voix lui répondit sans doute, puisqu’il répliqua :
— Si ! Si ! C’est bien le jour, mais ce n’est pas ici l’endroit…
Je poursuivis ma marche vers le mur. Je ne voyais ni n’entendais toujours personne. Pourtant le petit prince répliqua de nouveau :
— … Bien sûr. Tu verras où commence ma trace dans le sable. Tu n’as qu’à m’y attendre. J’y serai cette nuit.
J’étais à vingt mètres du mur et je ne voyais toujours rien. Le petit prince dit encore, après un silence :
— Tu as du bon venin ? Tu es sûr de ne pas me faire souffrir longtemps ?
Je fis halte, le cœur serré, mais je ne comprenais toujours pas.
— Maintenant va-t’en, dit-il… Je veux redescendre !
Alors j’abaissai moi-même les yeux vers le pied du mur, et je fis un bond ! Il était là, dressé vers le petit prince, un de ces serpents jaunes qui vous exécutent en trente secondes. Tout en fouillant ma poche pour en tirer mon revolver, je pris le pas de course, mais, au bruit que je fis, le serpent se laissa doucement couler dans le sable, comme un jet d’eau qui meurt, et, sans trop se presser, se faufila entre les pierres avec un léger bruit de métal. Je parvins au mur juste à temps pour y recevoir dans les bras mon petit bonhomme de prince, pâle comme la neige. »
La mystique révélée à la fin du Petit Prince est à l’image des motivations spirituelles de son auteur, Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) : inquiètes, parfois amères, mais toujours sans concession et fidèles à ses interrogations.
Dans les arcanes de cette œuvre, certaines énigmes persistent et voilent le sens final du conte philosophique. Le petit prince est-il retourné auprès de sa rose ? S’est-il volatilisé ? A la question « De quelle façon se termine Le Petit Prince ? », il n’existe pas de réponse limpide et définitive. Saint-Exupéry ne nous dit rien. Aucun indice suffisant ne nous est donné pour suggérer la trame concrète du dernier acte. Et pourtant…
Situé dans l’avant-dernier chapitre, l’événement relaté précède la séparation entre le petit prince et le narrateur. Après avoir découvert le puits tant recherché dans lequel l’aviateur et l’enfant peuvent enfin se désaltérer, le petit prince explique qu’il est maintenant sur la Terre depuis un an et qu’il serait grand temps pour lui de retourner sur son astéroïde. Il recommande donc au narrateur de trouver le moyen de réparer son avion afin de quitter, lui aussi, le désert pour de bon. De retour de sa réparation, l’aviateur aperçoit l’enfant discutant avec un serpent.
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Le Monde
« Religion et tolérance, mission impossible ? » au Forum des religions de Strasbourg, du 24 au 26 février
Du 24 au 26 février, à Strasbourg, le Forum des religions proposera pour sa troisième édition des rencontres, tables rondes, débats et portes ouvertes afin de questionner la place du fait religieux dans nos sociétés sécularisées. Parmi les temps forts, une conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka.
Evénement. Pour sa troisième édition, le Forum des religions, organisé par la ville de Strasbourg, la région Grand-Est, l’université de Strasbourg et la Collectivité européenne d’Alsace, en partenariat avec Le Monde des religions, se penche sur la question : « Religion et tolérance, mission impossible ? » Peut-on être fidèle à sa propre religion, tout en s’ouvrant à celle de l’autre ou à d’autres visions du monde ? La loyauté envers une tradition peut-elle aller de pair avec la capacité à se remettre en cause dans la rencontre avec autrui ?
Durant trois jours, intellectuels, universitaires, spécialistes, personnalités politiques, représentants des cultes, mais aussi acteurs de la société civile vont tenter de répondre à cette question. La tolérance religieuse est-elle une utopie ? La vie quotidienne peut-elle être vectrice de tolérance ? Où doit s’arrêter la tolérance ? Autant de pistes qui permettront de soutenir la réflexion.
Les jeunes Alsaciens de 13 à 20 ans seront également conviés à un café des religions sur le thème « Jeunesse et tolérance » : « Je tolère…, tu tolères, … elle/il tolère…, nous tolérons…, Tu me tolères ou quoi ? » Plusieurs rendez-vous musicaux sont, en outre, proposés par les Sacrées journées, avec des chants chrétiens, des chants juifs et des chants musulmans, le 26 février, de 16 heures à 17 heures.
Enfin, au cours « Samedi soir avec les religions », ce ne sont pas moins de 29 lieux de culte qui seront ouverts au public à Haguenau, Strasbourg, Sélestat, Colmar et Mulhouse : synagogues, églises catholiques, protestantes et orthodoxes, mosquées, centres bouddhistes et bahai…
Dans ce programme très riche, Le Monde des religions a organisé trois temps forts :
- Le 24 février, à 18 heures : Table ronde « La religion peut-elle être tolérante ? Entre fidélité et ouverture »
Avec Dominique Avon, historien spécialiste de l’islam sunnite, Catherine Chalier, philosophe spécialiste du judaïsme, Marion Muller-Colard, théologienne protestante, Marwan Sinaceur, professeur de psychologie sociale à l’Essec (Paris). Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.
- Le 25 février, à 18 heures : Témoignages « La connaissance, l’art, la cuisine, les rencontres… Quand la vie quotidienne est vectrice de tolérance »
Avec Jean-Paul Veziano, « le boulanger de la paix », Anny Bour, présidente de l’association Jardin du Livre, Lorène Spielewoy, ancienne présidente de Coexister Strasbourg, Khadija Ourouh, présidente du Festival interreligieux du conte (Mulhouse), Reza Moghaddassi, professeur agrégé de philosophie. Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.
- Le 26 février, à 18 heures : Conversation entre Najat Vallaud-Belkacem et Richard Malka « La tolérance religieuse est-elle une utopie ? »
Conversation avec Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (2014-2017), actuellement conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, et Richard Malka, avocat du journal Charlie Hebdo, auteur de Le Droit d’emmerder Dieu (2021). Animé par Virginie Larousse, responsable du Monde des religions.
Consulter l’intégralité du programme du Forum des religions et s’inscrire à l’un des événements. Tous les événements sont gratuits et certains sont retransmis en direct. En replay sur le site du Forum des religions.
Le Monde
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Le Monde
« Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utiles
Eric NunèsPublié le 19 mars 2022 à 16h19, mis à jour hier à 14h43
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TémoignagesLes étudiants ukrainiens de la CIUP s’organisent pour lutter, à distance, contre la désinformation et tentent de poursuivre le dialogue avec les étudiants russes.
Il y a eu un premier temps de sidération, puis de colère lorsqu’ils ont appris, jeudi 24 février, l’assaut des forces armées russes contre leur pays. Aujourd’hui, l’heure est à la mobilisation pour la vingtaine d’étudiants ukrainiens qui poursuivent leurs études dans différents lieux d’enseignement supérieur parisiens et qui sont tous résidents de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP). Construite au lendemain de la première guerre mondiale, la CIUP se voulait un lieu de rencontre et d’échange des jeunesses de tous les pays, un outil de construction d’amitiés durables entre les peuples, un accélérateur de fraternité pour éviter tous nouveaux conflits. Une utopie.
Viktor, 21 ans, en master énergie à Sciences Po, se souvient bien de ce matin de février quand il reçoit un appel de sa mère. Une phrase courte et abyssale : « La guerre a commencé ! » Les premières heures sont confuses, chacun tente d’avoir des nouvelles de ses proches. Certaines familles prennent la route, fuyant les zones de combat et les bombardements. D’autres restent. « Ma maison est à proximité d’un aéroport, explique Olena, 21 ans, en master d’économie à Panthéon-Sorbonne, une zone stratégique cible des bombardements russes. J’ai appelé ma famille, ça ne répondait pas. J’ai paniqué, j’ai eu si peur. » Ses parents étaient réfugiés dans la cave, dans l’impossibilité de répondre. La crainte de recevoir les pires nouvelles ne la quitte pas.
« Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena
« Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissant. J’ai tout de suite pensé partir et prendre les armes », raconte Viktor, un grand gaillard aux cheveux courts, déjà doté d’une formation militaire. La volonté d’être auprès des leurs proches les taraude. « Ma première idée a été de retourner en Ukraine et de rejoindre ma famille », se rappelle Olena. Mais la fermeture de l’espace aérien freine sa décision, puis le projet d’un retour est définitivement écarté par ses parents, soulagés de savoir leur enfant loin d’un terrain de guerre. « Ils savent que je suis ici en sécurité et ne s’inquiètent pas pour moi », confirme-t-elle.
Viktor a également décidé de rester : « Je serai plus utile pour mon pays en agissant de France. » L’étudiant sait que s’il passe la frontière ukrainienne, c’est un aller sans retour, il ne sera pas autorisé à revenir et à terminer ses études – tous les hommes ukrainiens âgés de 18 ans à 60 ans ont l’interdiction de quitter le pays. Iryna, 21 ans, en master de technologies spatiales à Paris sciences et lettres (PSL), abonde : « Je ne serai d’aucune aide sur le terrain, c’est d’ici que je pourrai faire la différence. »
Guerre en Ukraine : « C’est comme si on ne pouvait plus penser au lendemain… » Les rêves brisés des jeunes UkrainiennesLe combat contre la désinformation russe
Pour se sentir utiles, ils participent à l’accueil des réfugiés de leur pays, organisent une aide humanitaire et mènent un combat contre la désinformation russe sur les réseaux. « Le peuple russe n’a aucune idée de ce qui se passe dans notre pays, ils sont abreuvés de “fake news”, les Ukrainiens seraient des néonazis, racistes envers les Russophones et nous mènerions des attaques chimiques contre la Russie avec l’aide des Etats-Unis », s’insurge Olena, qui confirme que cette bataille contre la propagande russe peut se faire à distance.
Pour sortir leur pays de l’étau russe, Viktor veut croire au succès des sanctions économiques occidentales, couplées à une aide en matière d’armement et à une résistance héroïque de l’armée ukrainienne. « Il faut faire peser une pression forte pour conduire le gouvernement russe à une table de négociation devant une Ukraine forte. » Olena, elle, espère que la sortie du conflit pourrait venir du peuple russe. « Les Russes n’approuvent pas cette guerre. J’aimerais qu’eux aussi fassent leur révolution et se libèrent. »
« J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement », affirme Daria Kriazhova
L’idée d’un peuple russe qui se soulève est une autre utopie, selon Daria Kriazhova, 27 ans, doctorante russe en littérature comparée à Sorbonne Université, résidente de la Cité internationale. « Le peuple russe n’est pas prêt ! », estime cette étudiante, opposante revendiquée à Vladimir Poutine, qui participe activement au soutien des réfugiés ukrainiens. « J’aimerais que le peuple russe ne soit pas associé à son gouvernement. C’est un Etat totalitaire. La Russie n’est pas Poutine. »
En Ukraine, les fantassins de la guerre de l’information portent le message du gouvernementA Paris, loin des bombardements, les étudiants ukrainiens rêvent toujours de s’installer, une fois diplômé, dans leur pays. « Aussi loin que j’aille, je veux toujours retourner chez moi », souligne Iryna. Olena poursuit : « Notre pays aura besoin de nous, avec les compétences que nous aurons acquises ici, pour reconstruire ce qui aura été détruit, en mieux. »
Dans la CIUP, la vingtaine d’étudiants ukrainiens croisent quotidiennement la centaine d’étudiants russes et biélorusses, également résidents. « On se parle encore, la majorité des Russes n’approuve pas cette guerre », explique Olena, mais un malaise s’est installé. La belle machine créée pour forger une amitié entre les peuples est grippée. « Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était ! », déplore l’étudiante.
« J’ai décidé de défendre l’Ukraine de la France, avec les moyens à ma disposition »… Les étudiants ukrainiens de Bordeaux en ordre de bataille Eric Nunès
L'Humanité
Vie et mort de Valerie Solanas, icône du féminisme radical
Prescription cultureTHÉÂTRE En adaptant la Faculté des rêves, de l’autrice suédoise Sara Stridsberg, Christophe Rauck ravive l’histoire de celle qui avait osé tirer sur Andy Warhol.
Marie-José SirachQue reste-t-il des écrits, de la pensée de Valerie Solanas ? Peu au regard de toutes les pages qu’elle a noircies, fébrilement, mais que sa mère a brûlées à sa mort. Beaucoup, si l’on se réfère au Scum Manifesto, pamphlet d’une virulence salutaire, une mise à mort dans un même mouvement du système patriarcal et capitaliste. Écrit en 1967, le Scum Manifesto appelait les femmes à « renverser le gouvernement, éliminer le système de l’argent et éliminer le sexe masculin ». Un an après, Solanas se rend à la Factory et tire sur Andy Warhol. Condamnée, internée, elle finira sa vie seule et miséreuse.
Adaptée du roman de Sara Stridsberg, la mise en scène de la Faculté des rêves par Christophe Rauck retrace avec liberté et audace le récit kaléidoscopique, découpé en cinq séquences non chronologiques, qui embrasse et embrase l’itinéraire de Valerie Solanas. Enfance chaotique, guerre du Vietnam, la Factory, le procès, les hôpitaux psychiatriques, l’hôtel minable de San Francisco où elle finira ses jours…
Femme blessée, meurtrie, flétrie, violée, Solanas témoignera tout au long de sa vie d’une rage de vivre, d’une colère intacte qui ont nourri et aiguisé sa réflexion. Sur un plateau-miroir où se reflètent les corps, un écran diffuse par intermittence des images d’une Amérique enfiévrée où la contestation croise le fer avec les ligues de bonne vertu, puritaines, blanches, racistes et homophobes.
Hallucinations visionnaires et éclairs de lucidité
Le récit de Solanas est porté par une Cécile Garcia-Fogel incandescente, dont le jeu félin subjugue, aimante, fascine. Si on la suit à la trace, on ne perd pas de vue ses partenaires. Claire Catherine, Mélanie Menu, Marie-Armelle Deguy, David Houri, Pierre-Henri Puente sont au diapason d’une partition dodécaphonique où chaque mot, chaque silence et chaque geste ont leur importance. Jeux de miroirs, jeux de lumières, chassés-croisés d’images relient avec fluidité chaque fil d’un récit qui ne va cesser de bifurquer, en roue libre. On mesure la solitude de Solanas, l’incompréhension et les malentendus dans lesquels elle s’est piégée, prisonnière de ses hallucinations visionnaires et de ses éclairs de lucidité.
Ses confessions dérangent, bousculent, nous obligent à sortir de notre torpeur. Solanas exécrait les associations féministes, qu’elle qualifiait de « salon de thé de la désobéissance civile ». Le mouvement féministe d’alors a eu du mal à s’emparer de ses écrits, qui étaient tombés dans l’oubli. Jusqu’à leur résurrection, il y a quelques années. Le roman de Sara Stridsberg paraît en 2009. En 2013, Mirabelle Rousseau et Sarah Chaumette avaient présenté au Festival d’Avignon Scum Rodeo, comme un signe précurseur de la vague féministe actuelle.
Théâtreamandiers de nanterre Le Monde
A l’université de Saclay, le discret diplôme « cannabis » avance sur une ligne de crête
Lancée en 2021, ce diplôme d’université attire un public varié : médecins, entrepreneurs, pharmaciens, producteurs de chanvre… Ses concepteurs, qui misent sur une évolution de la loi, souhaitent donner davantage d’écho à la recherche scientifique menée dans ce domaine.
Après un « méchant Covid » qui l’a conduit jusqu’en salle de réanimation, Olivier Pons a repris du poil de la bête. Atteint d’une sclérose en plaques, ce médecin généraliste est inscrit dans le diplôme d’université (DU) sur le cannabis médical, piloté par les universités de Saclay et de Montpellier, premier en son genre en France. Un intérêt personnel et professionnel pour ce Montpelliérain, qui se documente et écrit depuis plusieurs années sur la relation patient-soignant, sur les compléments alimentaires ou encore sur le rôle de la méditation. Lui en est convaincu : dans certaines situations et avec une prescription individualisée, le cannabis a des effets « spectaculaires pour certaines pathologies ». Il en fait l’expérience sur sa spasticité, l’une des manifestations de sa maladie : « Il y a une nette amélioration, même si ce n’est pas un miracle. » Avec cette formation, il souhaite continuer à améliorer ses connaissances dans ce domaine, dans une perspective de « prise en charge globale ».
Mais encore faudrait-il que la législation évolue. Aujourd’hui, si une dizaine de pays en Europe autorisent l’utilisation du cannabis à des fins thérapeutiques, ce n’est pas le cas de la France (à l’exception d’un médicament pour traiter une forme rare d’épilepsie). Lancé en 2021, ce nouveau diplôme d’université sur le cannabis prend appui sur l’expérimentation lancée il y a un an par le ministère de la santé, et qui pourrait potentiellement déboucher sur une évolution de la loi.
Une expérimentation en cours
Piloté par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), ce dispositif permet à des médecins « labellisés » de prescrire et de faire délivrer du cannabis en pharmacie à certains patients, dans cinq cas (douleurs neuropathiques, épilepsies sévères, symptômes rebelles en oncologie, soins palliatifs, sclérose en plaques). A ce jour, un peu plus de 1 000 personnes sont entrés dans cette expérimentation – dont la méthodologie, sans double-aveugle, est critiquée par l’Académie de médecine –, des conclusions sont attendues pour 2023. La création de ce diplôme surfe également sur l’autorisation récente de vente, en France, de produits à base de CBD… Et de l’explosion, très visible dans les centres-villes, du nombre de boutiques commercialisant les dérivés de la plante, dans un contexte réglementaire mouvant.
L’expérimentation du cannabis médical en France commence« Il y a une vraie méconnaissance, en France, du rôle thérapeutique du cannabis, de ses effets bénéfiques ou de ses limites », estime Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, co-concepteur, avec le neurologue Pierre Labauge, du diplôme. Les multiples études scientifiques réalisées sur ce sujet – en particulier au Canada ou en Israël – ont encore peu d’écho en France. « L’enjeu de ce DU, c’est d’appuyer le développement d’une filière de cannabis thérapeutique française sécurisée, et d’y faire intervenir tous ceux qui ont une connaissance réelle du secteur. »
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Le Monde
« Si à 40 ans t’as pas fait ta reconversion, t’as raté ta vie ! » : le coaching de jeunes actifs, un business florissant
En quête de sens ou d’une meilleure qualité de vie, de plus en plus de jeunes cadres, se posent la question de leur reconversion professionnelle. Une myriade de coachs et d’agences se positionnent sur ce segment de marché prometteur.
« Vous étiez de ces élèves à qui tout réussit. Aujourd’hui, vous avez un bon poste. Et pourtant rien ne va si bien. Comme si vous n’étiez pas au bon endroit. Pour vous, nous avons conçu une méthode. » Voilà, en résumé, le texte d’une publicité pour une entreprise de coaching parue récemment dans la presse magazine, et qui cible spécifiquement les jeunes actifs. Ce public constitue désormais une cible privilégiée pour ces cabinets, qui se sont multipliés ces dix dernières années sur fond de libéralisation du marché de la formation professionnelle et du compte personnel de formation (CPF) des salariés.
Alors que la quête de sens au travail des jeunes générations fait régulièrement les gros titres, encore plus depuis la crise sanitaire, les témoignages de jeunes reconvertis après seulement quelques années d’exercice se multiplient. Et si certains arrivent à prendre leur virage seul, pour d’autres, la demande d’accompagnement va crescendo, selon nombre d’acteurs du secteur. En la matière, le marché est en tout cas prometteur : le dernier baromètre de la formation et de l’emploi Centre Inffo-CSA, publié en février, fait état de pas moins de 35 % des 18-34 ans qui seraient déjà en train de préparer leur reconversion. Et plus de 75 % de tous les actifs ayant entamé une démarche se font « conseiller ou accompagner » pour cette difficile transition par des organismes publics ou privés.
Le rapport des jeunes au travail, une révolution silencieuseC’est le cas d’Astrid, la trentaine, responsable financière dans une entreprise lilloise… pour encore quelques semaines. Elle a suivi « sans trop se poser de questions » la voie dite royale, « bac scientifique-classe préparatoire-école de commerce », mais s’est rapidement aperçue après son diplôme qu’elle « ne prenait aucun plaisir » dans un quotidien professionnel pas franchement en accord avec ses valeurs. Quatre changements d’employeur en cinq ans n’y ont rien fait. « Ce n’était pas l’entreprise qui posait problème, mais mon métier. Sauf que je ne savais pas par où commencer pour en changer. J’étais perdue. » Après avoir été « désespérée » par un « test de personnalité et d’orientation “métier” » réalisé avec un acteur associatif, « dont le résultat disait que j’exerçais en fait actuellement mon métier “idéal”, celui-là même qui me fait souffrir », explique-t-elle, elle s’est décidée à pousser la porte de Primaveras pour « prendre le temps de la réflexion ».
Tutorat individuel
Comme d’autres acteurs du secteur, cet organisme de formation propose un accompagnement mêlant une dizaine de journées de réflexion collective avec des séances de tutorat individuel et des heures de cours en ligne. « Avec mon groupe, composé majoritairement de trentenaires comme moi, j’ai multiplié les exercices de réflexion sur mes envies et valeurs, ce qui me distingue, l’environnement professionnel qui me conviendrait, en comprenant petit à petit les blocages ou croyances liées à mon histoire qui m’empêchaient de réfléchir », raconte Astrid. Ça y est : après avoir affiné ses priorités et rencontré des acteurs du secteur, elle se lance prochainement dans une formation de design.
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Le Monde
« Dans le contexte actuel, nombre de jeunes éprouvent un empêchement à imaginer l’après »
Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, la jeunesse est particulièrement fragilisée par la multiplication des crises.
L’actualité ressemble à un millefeuille étouffant dont les couches s’empilent une à une jusqu’à l’asphyxie. Urgence climatique, crise sanitaire depuis deux ans, maintenant guerre en Ukraine… Pour Christophe Ferveur, psychologue de la Fondation santé des étudiants de France, au Relais étudiants lycéens à Paris, et vice-président du Réseau de soins psychiatriques et psychologiques pour les étudiants (Resppet), ce nouvel événement dramatique vient s’ajouter à une vague de détresse déjà très présente chez nombre de jeunes, qui ont beaucoup souffert des différents confinements.
Face à cette succession de crises mondiales, faut-il s’inquiéter d’un effet cumulatif sur la santé mentale des jeunes, et notamment des étudiants, qui sont, d’après de multiples enquêtes, particulièrement fragiles psychologiquement ?
On l’a déjà vécu avec le climat et le coronavirus : la guerre ne va pas se résoudre du jour au lendemain. Il faut donc pouvoir gérer son installation dans la durée. Ce qui nous inquiète en tant que professionnels de la santé mentale, ce sont les effets à long terme d’une forme de vulnérabilité de la jeunesse et les conséquences d’une anxiété chronique au sein de cette population. On passe d’une anxiété réactionnelle à une situation donnée, à une anxiété plus diffuse de société.
« Nous vivons avec ce désespoir d’être impuissants » : à la Cité internationale de Paris, les étudiants ukrainiens veulent se sentir utilesLors de vos consultations, avez-vous observé une nouvelle vague d’anxiété depuis le début des bombardements en Ukraine ?
Les jeunes en parlent comme tout le monde, mais pas tant que ça pour le moment. Ils ne se sentent pas directement menacés par cette guerre, à la fois proche et lointaine. C’est trop frais pour noter un effet immédiat : on a encore la possibilité d’être dans le déni pour se défendre et contrecarrer l’angoisse de l’impact direct de ce conflit sur nous.
« Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste »
Néanmoins, ce que l’on voit sur le plan clinique, et que l’on avait déjà annoncé, c’est une vague de détresse psychologique provoquée par l’isolement social pendant les différents confinements et les longs mois d’enseignement à distance. On subit encore le contrecoup de ces deux années. Il y a une forme de lassitude parmi nos patients : ça n’allait déjà pas, et la guerre vient s’ajouter à tout le reste.
S’agit-il encore, en priorité, de soigner les conséquences du Covid-19 ?
On est en plein dedans. Quand les cours ont recommencé en présentiel en septembre dernier, quand la vie a repris, le nombre de consultations a explosé. Un certain nombre de jeunes restent sidérés et n’arrivent pas à resocialiser. C’est au moment où la situation semble moins dangereuse qu’ils dépriment, qu’ils passent de l’anxiété à l’angoisse.
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Le Monde
« Ma première confrontation avec la réalité de la prison a été un électrochoc »
« Premières fois » – Une série qui raconte des moments charnières de passage à l’âge adulte. Cette semaine, Naïri Zadourian, jeune avocate de 29 ans, raconte la première fois où elle s’est rendue en prison alors qu’elle était étudiante.
La première fois que j’ai mis les pieds en prison, c’était à Fleury-Mérogis, il y a deux ans. J’étais encore étudiante à l’école des avocats de Versailles, et j’accompagnais Nabil Boudi, collaborateur du cabinet Carbon de Seze, à Paris, où j’étais en stage. Il rendait visite à l’un de ses clients en détention provisoire qui était poursuivi pour assassinat, tentative d’assassinat et violences volontaires.
Dans le RER en direction de Grigny, j’ai remarqué toutes ces femmes qui portaient des immenses sacs de linge. Elles allaient déposer des vêtements à un fils, un frère, un mari. Une fois arrivés à la prison, nous nous sommes avancés dans une longue allée menant aux parloirs. L’ambiance était très froide. Nabil Boudi et moi donnons nos permis de communiquer, un document du juge nous autorisant à entrer. A un moment, je referme mal une porte. Un surveillant m’interpelle alors, en me disant qu’il ne faut pas les laisser ouvertes. J’imagine qu’il pensait aux détenus. Pour plaisanter, je lui réponds : « moi, je suis là pour les faire sortir ».
On arrive ensuite à un point de contrôle. Il faut qu’on montre l’intérieur de nos sacs, qu’on enlève absolument tout : bracelets, montres, ceintures, même les bottines. On franchit une bonne dizaine de portes avant de parvenir, enfin, au parloir pour rencontrer le client. Là, c’est un vrai choc pour moi. Il est extrêmement jeune – c’était un gamin de 20 ans. « J’ai rien fait ! » : c’est la première chose qu’il nous dit. A ce moment-là, je n’avais pas pris connaissance du dossier. C’était irrationnel, mais quelque chose me disait qu’il était vraiment innocent.
Depuis toute petite, j’ai voulu être avocate
A l’époque, il était déjà en prison depuis près d’un an et demi. Il parvenait tout de même à parler de choses un peu joyeuses. C’était le mois du ramadan et il nous racontait qu’il cuisinait les meilleurs bricks au thon de tout Fleury. Il nous parlait de foot, de choses normales pour un jeune de son âge. Je me suis alors demandé : « mais qu’est-ce qu’il fout là ? » On était restés deux bonnes heures avec lui.
A ma première visite en prison, au moment de repartir, j’avais vraiment le cœur serré. J’avais l’impression d’avoir laissé un petit frère, un proche. Je n’arrivais pas à l’imaginer retourner seul dans sa cellule. Les conditions de détention à Fleury-Mérogis sont réputées très mauvaises. Bien sûr, je savais bien qu’il n’allait pas ressortir avec nous. Mais avoir été confrontée à cette réalité-là a été un électrochoc. Je suis repartie en pleurs. La détention provisoire, c’est pour moi la pire chose que notre système ait pu inventer.
Quand j’étais adolescente, on me demandait souvent de me calmer
Depuis toute petite, j’ai voulu être avocate. Mon parcours scolaire a été particulièrement laborieux. J’étais vraiment nulle à l’école. Je pense avoir eu mon bac uniquement parce que je parle couramment anglais et arménien. Ce sont les deux seules notes que j’ai eues au-dessus de la moyenne. Quand j’étais adolescente, on me demandait souvent de me calmer. J’étais toujours l’indignée qui criait pour tout et n’importe quoi. On m’expliquait qu’avec le temps je m’assagirai, je me calmerai. En réalité, je constate que je suis encore plus énervée qu’avant.
Mes parents n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, encore moins à l’université. J’ai dû découvrir la fac toute seule. C’était hyper impressionnant. Je pense que j’ai en moi, une rage, une indignation qui m’a conduit à me dire que je serai avocate ou rien. Même si je ne m’en pensais pas capable, il fallait que je me donne les moyens de l’être. Je n’avais pas le choix.
Je commence mes études de droit à l’université de Nanterre en 2011. Au départ, ça ne se passe pas très bien. J’ai fait trois premières années. J’avais de gros soucis de santé, donc ça traînait. Mais une fois en deuxième année, tout s’enchaîne beaucoup mieux… jusqu’au moment de passer l’examen du barreau que je rate une première fois. C’était tellement important pour moi de le réussir. Je me suis mis une pression telle que je n’arrivais pas à travailler. Deuxième tentative : je me calme, je prends les devants, je me mets à bosser bien en avance et là tout se passe très bien. J’entre à l’école des avocats en 2019.
Trois, quatre ou cinq dans cinq mètres carrés
Ce jeune à la prison de Fleury-Mérogis a été doublement acquitté des accusations d’assassinat et de tentative d’assassinat. Il a été condamné pour violences volontaires à une peine de six années de prison (qu’il n’a pas effectuée en intégralité, avec les réductions de peine). Comme les preuves pour les crimes dont on l’accusait n’étaient pas suffisantes, je pense qu’on lui a mis une peine plus lourde pour les violences. Au total, il sera resté trois ans et demi derrière les barreaux, dont la majeure partie en détention provisoire, dans l’attente d’être jugé.
Les maisons d’arrêt enferment des détenus qui sont soit en détention provisoire, soit qui purgent des peines courtes. Comme ils sont censés y rester pour peu de temps, on ne se donne pas la peine de leur proposer des formations, des activités ou de les placer dans des cellules dignes. Les détenus peuvent se retrouver à trois, quatre ou cinq dans des cellules de cinq mètres carrés.
On enferme dans des conditions absolument indignes des personnes dont la culpabilité n’a pas été prouvée
Il faut bien distinguer la détention provisoire de la détention pour les personnes condamnées. On enferme dans des conditions absolument indignes des personnes dont la culpabilité n’a pas été prouvée. Il n’y a rien qui va. On pourrait mettre des moyens dans des bracelets électroniques pour garder ces personnes à la disposition de la justice. Eventuellement, on pourrait aussi surveiller leurs déplacements.
Pour les personnes condamnées, la prison, telle qu’elle existe, dans des conditions indignes, avec un mépris total pour les formations et les activités, n’a pas le moindre début d’intérêt. Il existe un juge d’application des peines pour je ne sais combien de détenus. De fait, il n’y a pas beaucoup de moyens pour favoriser les aménagements de peine.
Ceux qui s’opposent le plus à la prison sont ceux qui la connaissent le mieux. Et ceux dans le monde judiciaire qui la connaissent le mieux, ce sont nous, les avocats. En France, il y a un domaine sur lequel on est très en retard, contrairement à certains pays comme le Canada : c’est la criminologie. Le jour où on cherchera davantage à comprendre le « pourquoi » du passage à l’acte délictuel ou criminel plutôt que de chercher seulement à punir, on pourra déjà commencer à prévenir ces crimes et ces délits. Le problème de la prison, c’est que personne ne doit en parler. En l’invisibilisant, on la fait accepter de tous, mais personne n’accepterait d’y vivre une journée.
« Premières fois » : une série qui raconte des moments charnières de passage à l’âge adulte. Si vous souhaitez témoigner, écrivez-nous à campus@lemonde.fr
Florian Mestres
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Le Monde
Filles et mathématiques, une équation complexe
En plein débat sur la place des mathématiques au lycée, les associations Femmes et mathématiques et Animath ont organisé, le 10 mars à Valenciennes, une journée de débats et rencontres pour inciter des collégiennes et des lycéennes à s’orienter vers les sciences. Reportage.
Les questions résonnent fort, ce jeudi 10 mars, dans le grand amphithéâtre du bâtiment Abel de Pujol, sur le campus de l’école d’ingénieurs INSA à quelques stations de tram du centre-ville de Valenciennes (Nord). « Comment être sûres de vos choix d’orientation ? Comment être sûres de faire les bons choix, à l’abri de toute pression ? Et même quand vous vous dites “Je ferai ça, plus tard, parce que j’aime ça”, Pourquoi aimez-vous “ça” ? Posez-vous la question… »
Sur l’estrade, ce n’est pas une enseignante qui mène la séquence, mais Emilie Lambert, directrice de la troupe de théâtre qui vient de jouer, sur cette scène improvisée, Codée, une pièce mettant en scène le dilemme d’Alice, de Bob et d’Eve, un trio de lycéens de terminale un peu perdus à l’approche du bac.
Face à la comédienne, le public n’est pas non plus celui auquel on pourrait s’attendre sur un campus universitaire scientifique : il y a là une petite centaine de filles, exclusivement. Pas encore des étudiantes, mais des collégiennes et des lycéennes venues se frotter, le temps d’une journée organisée par l’association Femmes et mathématiques, à ces disciplines dites de sciences dures (les maths mais aussi l’informatique et les sciences de l’ingénieur) qu’elles choisissent peu dans leurs vœux d’orientation. Moins, en tout cas, que leurs « camarades garçons », soufflent d’une même voix les enseignantes du lycée du Hainaut de Valenciennes qui jouent, ce jeudi, le rôle d’accompagnatrices scolaires.
La balle au bond
Pour la cohorte des 2nde, le choix des spécialités – à démarrer en classe de 1re – est imminent. Les 3e elles, ont un an pour affiner leur choix. « C’est difficile de se projeter », souffle Jenna, 15 ans. Assises à ses côté, Lea, Léna, Chaïma, Line et Alessia, même âge, lui donnent raison. Elles disent avoir « un peu » parlé d’orientation avec leurs parents et leurs enseignants, surtout pour « caler » leur stage d’observation effectué à la Toussaint. Chez un fleuriste pour l’une, dans une crèche, une pharmacie ou encore un salon de coiffure pour les autres. « Un stage en plein Covid, ce n’était pas tout à fait un stage », regrette Chaïma. « Et ça n’a pas vraiment de rapport avec ce qu’on voudrait faire plus tard », ajoute Line.
Une enseignante saisit la balle au bond : « Justement, vous voulez faire quoi, les filles, plus tard ? Des maths ? » Silence gêné. En dehors d’Alessia, qui voudrait être esthéticienne « mais après un bac général », aucune n’a de projet clair. La moitié a une « vague idée » de ce qu’elles préfèrent – plutôt l’anglais ou le français. Toutes partagent un constat : « Les maths, c’est dur… »
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Le Monde
En Espagne, la hausse des prix alimente la colère sociale
Madrid compte sur l’Europe pour contrôler les coûts de l’énergie et désamorcer ainsi le mouvement de protestation qui s’étend dans le pays.
A la veille du Conseil européen des jeudi 24 et vendredi 25 mars, les deux grandes centrales syndicales espagnoles, ainsi que les principales associations de consommateurs, ont prévu une manifestation à Madrid pour dénoncer la flambée des prix des carburants, du gaz et de l’électricité, mercredi 23 mars. Il s’agit du dernier épisode de protestation qui secoue l’Espagne depuis plus d’une semaine, sur fond d’inflation à 7,5 %. Partout, le même malaise s’exprime dans les cortèges : « La hausse des prix nous ruine », clame la foule.
Vêtus de gilets orange – un clin d’œil aux « gilets jaunes » français –, plus de 150 000 agriculteurs et éleveurs ont défilé dans la capitale, dimanche 20 mars, pour fustiger la hausse des coûts de l’essence et exiger des solutions en faveur du monde rural.
En Espagne, la hausse des prix nourrit une vague de conflits sociauxLa veille, quelques milliers de personnes avaient foulé le pavé, à Madrid et Barcelone, contre ceux de l’électricité, dont la facture aux particuliers a crû de 80 % en un an, malgré la baisse des principales taxes approuvée dès septembre 2021. Lundi 21 mars, la confédération des confréries de pêcheurs, représentant près de 40 000 personnes et près de 10 000 embarcations, a amorcé une grève qui doit durer jusqu’à mercredi. Elle s’ajoute à celle commencée lundi 14 mars par les transporteurs routiers, qui met à l’épreuve la chaîne d’approvisionnement des supermarchés et des industries.
L’extrême droite en première ligne dans les manifestations
Routes bloquées, barrages et piquets de grève, ponctués d’affrontements entre grévistes et non-grévistes, traduisent le mécontentement social grandissant contre le gouvernement de gauche dirigé par le socialiste Pedro Sanchez. Il est accusé de ne pas agir face à l’envolée de 25 % des prix de l’essence et de 35 % de ceux du diesel, depuis décembre 2021.
Malgré tout, le pouvoir de Madrid se refuse pour le moment à baisser les taxes sur les carburants, comme le réclame l’opposition, ou à débloquer un chèque inflation, ainsi que le proposent ses partenaires de la gauche radicale Podemos. Il tente de gagner du temps. M. Sanchez a bien promis un « plan national de réponse à l’impact de la guerre en Ukraine », mais il ne devrait être détaillé et approuvé que le 29 mars, en conseil des ministres.
Pour mieux diversifier les sources d’approvisionnement énergétique, le premier ministre, Pedro Sanchez, défend la reprise du projet de gazoduc dans les Pyrénées, baptisé « MidCat »
Objectif : attendre les décisions qui pourraient être prises lors du Conseil européen, où Madrid entend plaider pour une politique énergétique commune, qui passe, en particulier, par la dissociation du prix du gaz de celui du reste de l’électricité. Grâce aux règles du marché unique européen de l’électricité, régi par le principe du coût marginal, les producteurs d’énergies renouvelables, payés au prix du gaz, enregistrent des bénéfices record. Le gouvernement envisage de les imposer. Pour mieux diversifier les sources d’approvisionnement, Pedro Sanchez défend aussi la reprise du projet de gazoduc dans les Pyrénées, baptisé « MidCat ».
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Le Monde
Le diktat cynique de la rentabilité
Entreprises. Interrogé sur la guerre en Ukraine, lundi 14 mars, sur France Inter, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a demandé aux entreprises installées en Russie de dépasser le seul intérêt de leurs actionnaires et de s’appuyer sur leur « raison d’être » pour décider de la conduite à tenir pendant le conflit.
Inscrite dans le droit par la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) de 2019, la « raison d’être » d’une entreprise stipule « les principes dont la société se dote et pour le respect desquels elle entend affecter des moyens dans la réalisation de son activité » (article 1835 du code civil). Conçue en temps de paix, cette disposition permet aux entreprises de préciser leurs engagements sociaux et environnementaux, mais peut-elle aussi éclairer les décisions difficiles à prendre en situation de conflit armé ?
Les guerres posent aux entreprises des dilemmes de plusieurs types. Les plus connus sont ceux qui émergent lors des périodes d’occupation. Sous la botte nazie, fallait-il se saborder ou continuer à produire ? En poursuivant l’activité, l’intérêt des actionnaires rejoignait celui de l’occupant, mais la préservation de l’appareil de production préparait aussi le futur de la nation libérée.
En revanche, sauf réquisition, la raison d’être devrait exclure de servir l’appareil militaire de l’occupant, car de telles collaborations ont conduit à disqualifier de nombreuses entreprises après la Libération.
A contre-courant de nombreuses multinationales, de grandes entreprises françaises veulent rester en RussieCependant, la mondialisation a plongé les entreprises dans des guerres (Rwanda, Syrie, Afghanistan) hors de leur territoire national (cf. « Les entreprises et la guerre : vers la responsabilité géopolitique des entreprises ? », Nathalie Belhoste et Bastien Nivet, La Revue internationale et stratégique, 2018/3, n° 111, p. 16-25). Aujourd’hui, il en va de même avec la guerre en Ukraine, où les entreprises affrontent des responsabilités différentes : faut-il partir de Russie ou y rester ?
La raison d’être devrait inviter le plus souvent à partir. Car celle-ci engage l’entreprise à servir des enjeux sociaux et environnementaux ou à respecter les droits humains fondamentaux. Or, si l’Etat lui-même viole radicalement ces enjeux et ces droits, l’entreprise sera entravée dans la réalisation de ses objectifs et niée dans sa propre identité. Rester en activité compromettrait en outre l’ensemble de son activité mondiale, alors que le choix de partir, au nom de sa raison d’être, sera clairement compris de ses parties prenantes. A ce jour, avec ou sans raison d’être, un grand nombre d’entreprises installées en Russie ont choisi de partir ou de suspendre leur activité.
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Le Monde
Ehpad : l’Etat rend un prérapport accablant pour le groupe Orpea
« Le Monde » a eu accès à une synthèse détaillée du prérapport des inspections générales des finances et des affaires sociales, qui confirme les économies réalisées par le groupe grâce à l’argent public et un fonctionnement hypercentralisé aux dépens de la qualité des soins des résidents.
Une réplique du séisme. Deux mois à peine après la sortie du livre de Victor Castanet sur Orpea, Les Fossoyeurs (Fayard, 400 pages, 22, 90 euros), les inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (IGAS) devraient rendre au gouvernement, mercredi 23 mars, un rapport qui fait la lumière sur les pratiques – révélées dans l’ouvrage – du groupe privé, qui compte près de 230 Ehpad en France. Leurs conclusions devraient être accablantes si l’on en juge par le prérapport adressé début mars à Orpea afin qu’il puisse répondre au constat des inspecteurs.
Le Monde a eu accès à la synthèse de cette première version. Son contenu, détaillé en six chapitres – de l’organisation aux contrôles internes et externes du groupe, en passant par l’accompagnement des résidents et l’utilisation de l’argent public, corrobore, à quelques exceptions près, les faits mis en lumière par M. Castanet : l’IGF et l’IGAS considèrent qu’Orpea poursuit en priorité un objectif de performance budgétaire qui contribue à la mauvaise qualité de vie des résidents et des soins qui leur sont prodigués.
Manque de personnel
Le premier chapitre du prérapport passe en revue l’organisation du groupe, qui laisse très peu d’autonomie aux directeurs d’établissements. Le deuxième chapitre est un tableau très critique de la prise en charge des résidents : négligence dans le suivi bucco-dentaire, manque de fiabilité dans le circuit de distribution des médicaments, difficultés à prendre en charge des situations d’urgence. Le respect de l’hygiène, le temps de toilette, la surveillance des escarres, la prévention des chutes sont altérés par le manque de temps du personnel.
« Il va falloir qu’on cesse de se fouetter, là ! » : comment Orpea prépare la riposte face au rapport sur les dysfonctionnements dans ses EhpadContrairement au livre, le prérapport ne constate pas de rationnement des protections pour incontinence. Il relève en revanche des carences dans les menus, jugés trop peu copieux. Le grammage de certains aliments est insuffisant, les périodes de jeûne nocturne parfois trop longues. Le protocole pour lutter contre la dénutrition est, lui, discutable. Faute de personnel à leurs côtés, les pensionnaires les plus dépendants n’ont guère le temps de bien s’alimenter.
Aux cadences trop intenses s’ajoutent le manque de formation du personnel et l’instabilité des équipes. Un Ehpad d’Orpea sur cinq (18 %) ne dispose pas de médecin coordonnateur. Sur ce point, Orpea est plutôt au-dessus de la moyenne : cela concernait au moins 20 % des Ehpad en 2019, selon l’Agence nationale d’appui à la performance. Le prérapport relève toutefois que le nombre de salariés pour cent résidents, tous personnels confondus, est inférieur chez Orpea à la moyenne des Ehpad privés lucratifs.
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L'Humanité
La danse martiale et pacifiste de Shechter
Prescription cultureAu palais Garnier, le chorégraphe israélien, traumatisé par le service militaire, engage, dans deux pièces, les corps bondissants du ballet de l’Opéra dans une bien rude épreuve.
Muriel SteinmetzMuriel SteinmetzHofesh Shechter (né à Jérusalem en 1975, installé à Londres) présente Uprising (2006) et In Your Rooms (2007) à l’Opéra Garnier (1). Lors de son service militaire obligatoire, vécu comme une aliénation, Shechter, sonné, ressent « une sorte de court-circuit électrique dans le cerveau ». Formé à la Batsheva Dance Company, basée à Tel-Aviv, le chorégraphe est un homme en colère, contre l’histoire, contre Israël où il ne vit plus, « contre la danse contemporaine ennuyeuse ».
Les mains battent le sol, à la manière du primate
Uprising, pour sept danseurs du corps de ballet de l’Opéra de Paris, tient de la horde primitive. Sur un plateau nu, les interprètes, surgis de l’obscurité en fond de scène, s’avancent en ligne vers le public sous le martèlement d’une musique industrielle ultraforte conçue par le chorégraphe (bouchons d’oreilles distribués à l’entrée). Vêtus de pantalon à poche et de sweat-shirt, ils s’immobilisent sur un pied comme on met en joue. Acte d’intimidation ? Le groupe se disperse, s’efface en coulisse. Restés seuls, deux hommes, tels deux bons camarades, s’épaulent avant de s’empoigner pour mieux se rejeter.
Uprising a été comparé à la « libération d’un chien sauvage ». Shechter œuvre sur ces moments de bascule où la rivalité pousse au meurtre. Le duo est vite rejoint par les cinq autres danseurs, sous un mur de bruit qui pulse. C’est le groupe qui intéresse le chorégraphe. Savamment disciplinée, la meute évolue de manière grégaire. Accroupi sur les talons, l’effectif parcourt la scène à toute blinde, se carapate dans un coin puis reflue. Certains se détachent par à-coups, pour reformer ailleurs une base arrière. Les mains battent sans cesse le sol, à la manière du primate qui n’a pas encore acquis la posture debout. Le centre de gravité chez Shechter se situe au niveau du bassin. Des mouvements « surbaissés » mobilisent hanches, cuisses, mollets et genoux. Quelle gageure pour des danseurs classiques habitués au geste aérien !
Dans In Your Rooms, les bras s’agitent en vaines prières
Dans Uprising, l’individu marginal est écarté, exclu, mis au rebut. Considéré comme un fuyard, il saigne sous une lumière impitoyable. Les foules, chez le chorégraphe, sont intimidantes mais opportunistes. Elles virent de bord. Chacun danse sans l’amour de son corps. Et l’uniformité instinctive se répand comme une contagion. À la fin, un soulèvement de masse se fige en sculpture, avec drapeau rouge brandi.
In Your Rooms est une œuvre intermittente à dessein. Les dix-neuf interprètes, dont neuf femmes, sortent de l’ombre pour y mieux rentrer. Des groupes se forment, en une suite de tableaux animés : un couple s’accroche et se rejette, ou tout un monde d’individus psalmodie en levant le poing vers un ciel noir. La lumière (Lee Curran) pleut depuis un au-delà restreint. La voix off d’un démiurge peu regardant – celle du chorégraphe, qui ne sait où va sa création – s’interroge : « Let’s start again, I can do much better than that… » (« Reprenons depuis le début. Je peux faire mieux que ça… »). Les séquences, fragmentées, sont alors autrement réagencées. Les bras, comme maltraités, s’agitent en vaines prières. « Vos bras sont comme la bouche qui prononce des mots », c’est l’une des instructions données par le chorégraphe en répétition. Au-dessus, à cour, dans un coin du tableau, les musiciens, postés sur une estrade penchée, semblent jouer malgré l’imminence du naufrage.
Le juron est présent jusqu’au bout du poing
Marqué par la danse folklorique israélienne – « l’ADN de ma formation », dit-il –, Hofesh Shechter n’a de cesse d’en déconstruire la forme : instrument de cohésion mais aussi de manipulation. « C’est un système de contrôle des foules. »
Les corps se rallient peu à peu à un mouvement d’ensemble, qui allie l’élan du haut du corps et la soumission accrue du bas. Les interprètes abaissent toujours plus leur centre de gravité, comme s’ils allaient se fourrer sous un lit, avec une main tendue devant le front en guise de drapeau blanc ! L’énergie est celle de Cult (2004) qui a servi de modèle aux productions suivantes : « La mentalité de groupe, la pression du groupe, l’oppression du groupe, et l’inévitable envie de vouloir faire partie du groupe. » La danse, volubile, s’abaisse toujours plus comme pour éviter les balles. Ce cauchemar éveillé atteint le système nerveux du public. Dans ce rituel dénué de sens, le juron est présent jusqu’au bout du poing et sur la nuque terriblement penchée des danseurs, avant leur complète disparition.
Encorpsdanse contemporaineopéra garnier danse contemporaineopéra garnier Le Monde
L’anglais en entreprise, entre nécessité et effet de mode
De plus en plus d’activités requièrent la maîtrise effective de l’anglais pour travailler, mais certains employeurs abusent des intitulés de poste anglicisés juste pour l’image.
Connaissez-vous le métier de « growth hacker » (littéralement « pirate de la croissance ») ? Cet intitulé de poste, fréquent dans le numérique, est souvent moqué, car personne ne sait ce qu’il recouvre : pour Valentin Pouillart, PDG de la plate-forme CVDesignR, « un jeune qui fait ce métier va dire qu’il est un peu le couteau suisse du développement de la boîte. Mais dans les pays anglo-saxons, le growth hacking est une fonction de développement commercial. L’exportation en France d’intitulés de postes anglais peut changer leur sens, d’autant que tout le monde ne saura pas à quoi ils renvoient… »
L’anglais tient une place importante dans la société et les entreprises françaises, et la semaine de la francophonie, qui se tient du 12 au 20 mars, aura sans doute l’occasion de le rappeler. Sa maîtrise est aujourd’hui un atout pour obtenir un emploi : selon une étude publiée en décembre 2021 sur le site d’emploi Monster, 13 % des offres d’emploi disponibles en France exigent une sérieuse maîtrise de l’anglais, et le chiffre monte à 31 % dans le secteur de l’information et des nouvelles technologies.
La tendance est aussi à angliciser les noms de métiers, majoritairement pour les cadres, les secteurs du numérique, du marketing et du management. L’intitulé de poste en anglais est ainsi devenu une norme, selon Julien Broue, cofondateur du cabinet de recrutement Easy Partner, « du chef de produit devenu “product owner” au simple mot “manager”, car l’entreprise qui garde la terminologie française ne sera même plus visible sur le marché de l’emploi. »
« Entre 2020 et 2022, la part des intitulés de poste en anglais a été multipliée par deux sur nos offres, de 0,8 % à 1,6 % », précise Flavien Chantrel, directeur éditorial chez HelloWork, qui édite plusieurs plates-formes d’emploi. « On en voit passer beaucoup plus, sous l’effet de l’essor des métiers de la tech, reconnaît Alexandre Judes, économiste au Hiring Lab du site d’emploi Indeed. Le principal objectif est de rendre l’emploi plus attractif, montrer qu’on appartient à un écosystème dynamique. Mais il faut reconnaître qu’un certain nombre d’indicateurs et de concepts sont difficilement traduisibles en français. » Les entreprises ouvertes à l’international sont soucieuses de standardiser leur fonctionnement dans plusieurs pays avec les mêmes documents, les mêmes outils informatiques et la même dénomination de poste.
Traduction obligatoire
Mais dans le milieu des start-up, l’usage de l’anglais relève souvent d’une culture, où son utilisation est synonyme d’innovation. « Les mots-clés les plus utilisés sont “chief officer”, tout ce qui se termine par “manager” (“community manager”, par exemple), tout ce qui concerne le business, avec des termes comme “growth”, “account”, “owner”, “sales”, “key”… C’est très lié à l’univers des start-up et ça infuse du côté commercial », décrypte Flavien Chantrel. « Certaines jeunes structures injectent abusivement des anglicismes, se plongent dans cette tendance mais n’en ont pas forcément besoin », déplore Julien Broue.
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Le Figaro
Zelensky s’est entretenu avec le pape François
EN COURS : Mis à jour le 22 mars 2022 à 11:20
Sur Twitter, le président ukrainien a annoncé avoir échangé mardi matin avec le souverain pontife. Le chef d'Etat a «parlé à Sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs de secours par les troupes russes». Alors que le Vatican s’était dit disponible pour une médiation dans le conflit, Volodymyr Zelensky a affirmé qu’une telle initiative «serait la bienvenue», remerciant également le Saint Père pour ses prières pour l'Ukraine et la paix.
» LIRE AUSSI - «Dieu seul le sait» N°33 : comment François combat la guerre en Ukraine ?
Depuis le début de l’invasion russe, le pape François multiplie ses appels à la paix. Lundi soir, il encourageait encore à la proximité avec «ce peuple martyr». «S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre et à la violence, ne nous lassons pas de les accueillir avec générosité, non seulement maintenant, mais aussi dans les semaines et les mois à venir».
Le Nobel de la paix 2021 va mettre aux enchères sa médaille pour aider les réfugiés ukrainiens
Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de la Novaya Gazeta, journal indépendant russe, était le lauréat 2021 du Nobel de la Paix. Mardi, il annonce mettre aux enchères sa médaille gagnée afin d'aider les réfugiés ukrainiens.
Lundi, le comité Nobel norvégien a rejeté la demande de personnalités politiques et membres du Parlement européen pour prolonger le délai de nomination des candidats 2022, et y intégrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Le délai expirait le 31 janvier.
Les troupes russes en difficulté, selon le renseignement britannique
La Blitzkrieg escomptée par Moscou ne s’est pas produite en Ukraine, où l’armée russe rencontre la résistance tenace des Ukrainiens. Les services de renseignement du ministère de la Défense britannique ont publié mardi un nouveau rapport, notant que les «forces ukrainiennes continuent de repousser les tentatives russes d'occuper le sud de Marioupol». «Dans le reste de l'Ukraine, les forces russes ont enduré une nouvelle journée de progrès limités, la plupart d'entre elles étant largement bloquées sur place».
De son côté, le vice-ministre de l'Information de la République populaire de Donetsk (RPD), l’une des deux régions pro-russes reconnues par Moscou le 21 février, s’est félicité mardi sur la chaîne publique russe Channel One que les forces armées russes et les unités de la RPD aient «libéré» à peu près la moitié de la «zone de Marioupol». «Pour autant que je sache (…) au moins 50% sont libérés», a-t-il déclaré, précisant que les deux parties avaient subi de lourdes pertes.
Pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile au nouvel occupant. Pourquoi ?
«Pour être accueilli en libérateur, il faut savoir de quoi on libère», relève Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques. «Les médias russes ont souvent mis en avant l'idée que les russophones seraient empêchés de parler leur langue. C'est un discours faux tenu depuis 2014. La révolution du Maïdan, considérée comme néonazie par le Kremlin, a été plutôt russophone».
Retrouvez notre grand entretien avec Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques.
Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, assiégée depuis bientôt un mois, l’armée russe a déployé vendredi ses blindés. Selon les autorités ukrainiennes, 80% des logements ont été détruits par le pilonnage incessant de l’artillerie ennemie. Depuis début mars, la population y vit coupée du monde, privée d’électricité, d’eau et de nourriture. Les forces ukrainiennes, acculées, semblent s’être regroupées autour de deux importantes usines de métallurgie.
Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Notre envoyé spécial Cyrille Louis raconte leur calvaire.
» Découvrez notre reportage : Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
À VOIR AUSSI - À Londres, le ministre ukrainien de la Défense accuse la Russie de «génocide» à Marioupol
L'armée russe annonce une avancée de 6km dans la région de Donetsk
La bataille se poursuit dans le Donbass. Les forces armées russes ont désormais le contrôle du village d'Urozhaynoye dans la région de Donetsk, à l’est de 'l'Ukraine, a déclaré mardi face aux journalistes le général de division Igor Konashenkov, représentant du ministère russe de la Défense.
«Les unités des forces armées russes, déployant l'offensive, ont avancé de 6 kilomètres supplémentaires», a précisé le général, relayé par l’agence de presse RIA Novosti. Ses troupes se battent contre des unités ukrainiennes de la 128e brigade d'assaut de montagne.
14% du territoire ukrainien contient potentiellement des mines, selon des organismes locaux
Deux organismes de la société civile ukrainienne, l'ONG «Association des sapeurs d'Ukraine» et Demining Solutions, opérateur d’action contre les mines, ont fait une estimation de la surface à déminer à ce stade de l’invasion russe. Selon les calculs de leurs experts, au moins 82.500 km2 sont estimés comme «territoires dangereux», c’est-à-dire zones suspectes ou confirmées comme porteuses d'engins explosifs.
Il s’agit de près de 14% du territoire du pays, indiquent les deux organismes dans un post Facebook mardi matin. Le sud et l'est du pays, ainsi que les régions de Kiev et de Tchernihiv, sont particulièrement concernés.
«Toutes les données sont traitées sur la base de sources d'information ouvertes à l'aide d'un logiciel spécial de géo-information», précisent-ils, indiquant que ces chiffres ne sont qu’un résultat «préliminaire» qu’ils continueront de mettre à jour.
Un fixeur de Radio France torturé pendant neuf jours par l'armée russe
Son histoire est glaçante. Nikita (son prénom est modifié pour sa sécurité), chargé d'aider les journalistes à se repérer dans le pays, a été enlevé par des troupes russes et détenu pendant 9 jours. Mitraillage, chocs électriques, coups de barre de fer, simulacre d’exécution… le fixeur qui a collaboré notamment avec les équipes de Radio France est désormais à l’abri dans une ville ukrainienne. Le rescapé, père de famille, a témoigné de ses neuf jours d’horreur auprès de RSF.
C’était le 5 mars. Au volant d’un véhicule siglé «presse», il tombe dans une embuscade, et est emmené par des militaires. «Après avoir fouillé son téléphone et trouvé des informations liées à ses activités professionnelles», les soldats russes sortent un couteau et «menacent de lui couper le visage», rapporte RSF. Emmené les yeux bandés, il subit des «coups de crosse et de violents coups de barre de fer sur les jambes». Lui et trois co-détenus sont torturés au moyen de chocs électriques. Il est enfin relâché le 12 mars.
La direction de Radio France a réagi en accueillant «avec un immense soulagement» la nouvelle de sa libération. «Les fixeurs prennent des risques inouïs pour la liberté d’informer. Nous leur renouvelons notre profonde reconnaissance».
La Russie annonce un premier échange de prisonniers avec l'Ukraine
L’agence de presse russe TASS rapporte mardi matin que la Russie et l'Ukraine ont échangé les premiers prisonniers de guerre. Neuf militaires russes ont été libérés, selon la commissaire aux droits de l'homme en Russie, Tatyana Moskalkova, en échange du maire de Melitopol, Ivan Fedorov, enlevé le 11 mars dernier.
«Le premier échange a eu lieu. Nous avons renvoyé neuf de nos hommes», a-t-elle déclaré dans une interview à RT, confirmant ainsi des informations publiées par des médias russes.
Après l’enlèvement de deux maires, celui de Melitopol et de Dniproroundné au sud de l’Ukraine, près d’Odessa, l'Union européenne avait fermement condamné ce procédé de l’occupant russe. «Il s'agit d'une nouvelle attaque contre les institutions démocratiques en Ukraine et d'une tentative d'établir des structures gouvernementales alternatives illégitimes dans un pays souverain», avait dénoncé le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell sur Twitter le 13 mars.
Plus de 600.000 dollars collectés pour les zoos ukrainiens
L'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) a annoncé avoir collecté plus de 600.000 dollars pour aider les zoos ukrainiens touchés par l'invasion russe, rapporte la chaîne américaine CNN. Plusieurs zoos locaux, dont celui de Mykolaïv, avaient diffusé des appels à l'aide pour un soutien international.
La somme a été amassée «auprès d'un très grand nombre de donateurs individuels et institutionnels», a expliqué l’EAZA. Des transferts d’argent ont déjà été faits à certains zoos dans le besoin, a-t-elle indiqué, pour leur permettre de «faire face aux coûts des nécessités sur place», alors que «les services bancaires sont encore accessibles».
» LIRE AUSSI - À Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
Les forces ukrainiennes annoncent avoir repris le contrôle de Makariv, à l'ouest de Kiev
Après plusieurs jours de combats, les Forces armées ukrainiennes ont annoncé mardi matin dans un message Facebook avoir repris le contrôle de Makariv, une ville située à 48 km à l'ouest de Kiev.
Le «drapeau de l'État ukrainien a été hissé sur la ville de Makariv» alors que les Russes se retiraient, ont-elles indiqué dans leur post.
La ville a été durement touchée par les frappes russes. Le 19 mars, une attaque russe au mortier faisait encore sept morts et cinq hospitalisés, selon la police locale. Le 7 mars, le bombardement d'une boulangerie industrielle faisait également 7 morts.
«C'est l'épreuve la plus importante pour le monde entier», déclare Zelenski en exclusivité à des médias européens
Le président ukrainien a accordé une interview exclusive, diffusée lundi soir, à l’Union des médias publics européens, dont France TV.
«Certaines localités n’existent plus dans notre pays», a-t-il déclaré, dénonçant notamment la violence des frappes russes. «Ils utilisent des roquettes, des missiles de croisière, ils tirent depuis la Russie, depuis le Bélarus. Le président Loukatchenko l’a officiellement confirmé».
Volodymyr Zelenski a également insisté sur l’utilisation par l’adversaire d’armes proscrites par le droit international. «Je ne me souviens plus exactement des types d’armement employés, mais je peux vous assurer qu’ils utilisent des armes interdites en permanence», a dénoncé le ched d’État.
Le Japon proteste contre l'abandon de ses pourparlers de paix avec la Russie
Le Japon a «fermement» protesté mardi contre la décision de la Russie d'abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, en raison de la «position inamicale» de Tokyo sur le conflit en Ukraine. «Cette situation est (en fait) le résultat de l'agression russe en Ukraine», a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo.
Le Japon et la Russie entretiennent des relations complexes depuis des décennies. Les deux pays n'ont pas signé de traité de paix après la Seconde Guerre mondiale en raison d'un différend sur quatre petites îles de l'archipel des Kouriles. Mais le Japon s'est joint aux pays occidentaux en prenant de lourdes sanctions économiques à l'encontre de Moscou pour son offensive en Ukraine.
«La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable», a ajouté le Premier ministre nippon. Le Japon «proteste fermement», a lancé le dirigeant nippon en condamnant une nouvelle fois la Russie pour ses actions en Ukraine qui «changent le statu quo par la force, de manière unilatérale».
Zelensky affirme que tout changement constitutionnel issu des pourparlers passera par un référendum
Le président ukrainien veut impliquer son peuple dans les décisions issues des négociations. Dans un entretien lundi avec Suspilne, un média public régional ukrainien, il s’est engagé à ce que tout changement constitutionnel nécessaire pour garantir la sécurité du pays soit adopté par référendum.
«C'est un long processus qui sera décidé par le parlement et par le peuple ukrainien», a-t-il déclaré.
Volodymyr Zelensky a également insisté sur la nécessité d'une «rencontre», «sous quelque forme que ce soit», avec son homologue russe Vladimir Poutine pour «arrêter la guerre» en Ukraine. «Je crois que, sans cette rencontre, il est impossible de comprendre pleinement ce à quoi ils (les Russes) sont prêts pour arrêter la guerre».
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Ukraine, 27e jour de guerre
La 27e journée depuis le début de l’invasion russe s’ouvre avec des sirènes d'alertes aériennes dans «presque toutes les régions d’Ukraine», selon le médial local Kyiv Independent. La veille a été une «dure journée», a déclaré le président Zelenski lundi soir. Si la situation est assez stable, les Russes continuent leur avancée dans le Donbass, notamment à Marioupol.
La ville portuaire, qui abritait autrefois plus de 450.000 personnes, a été «réduite en cendres», a déclaré Volodymyr Zelensky, alors que de nouvelles images montrent les forces russes retranchées tout autour. Lundi, les responsables ukrainiens ont rejeté l’ultimatum russe pour rendre la ville.
Côté russe, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord (notamment autour de Kiev) et dans le Nord-est (près de Kharkiv). Au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.
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Bonjour et bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous. Sur ce live, nous suivrons la 27e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit.
Retrouvez toutes les informations sur la journée de lundi ici.
Zelensky s’est entretenu avec le pape François
Sur Twitter, le président ukrainien a annoncé avoir échangé mardi matin avec le souverain pontife. Le chef d'Etat a «parlé à Sa Sainteté de la situation humanitaire difficile et du blocage des couloirs de secours par les troupes russes». Alors que le Vatican s’était dit disponible pour une médiation dans le conflit, Volodymyr Zelensky a affirmé qu’une telle initiative «serait la bienvenue», remerciant également le Saint Père pour ses prières pour l'Ukraine et la paix.
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Depuis le début de l’invasion russe, le pape François multiplie ses appels à la paix. Lundi soir, il encourageait encore à la proximité avec «ce peuple martyr». «S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre et à la violence, ne nous lassons pas de les accueillir avec générosité, non seulement maintenant, mais aussi dans les semaines et les mois à venir».
Le Nobel de la paix 2021 va mettre aux enchères sa médaille pour aider les réfugiés ukrainiens
Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de la Novaya Gazeta, journal indépendant russe, était le lauréat 2021 du Nobel de la Paix. Mardi, il annonce mettre aux enchères sa médaille gagnée afin d'aider les réfugiés ukrainiens.
Lundi, le comité Nobel norvégien a rejeté la demande de personnalités politiques et membres du Parlement européen pour prolonger le délai de nomination des candidats 2022, et y intégrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Le délai expirait le 31 janvier.
Les troupes russes en difficulté, selon le renseignement britannique
La Blitzkrieg escomptée par Moscou ne s’est pas produite en Ukraine, où l’armée russe rencontre la résistance tenace des Ukrainiens. Les services de renseignement du ministère de la Défense britannique ont publié mardi un nouveau rapport, notant que les «forces ukrainiennes continuent de repousser les tentatives russes d'occuper le sud de Marioupol». «Dans le reste de l'Ukraine, les forces russes ont enduré une nouvelle journée de progrès limités, la plupart d'entre elles étant largement bloquées sur place».
De son côté, le vice-ministre de l'Information de la République populaire de Donetsk (RPD), l’une des deux régions pro-russes reconnues par Moscou le 21 février, s’est félicité mardi sur la chaîne publique russe Channel One que les forces armées russes et les unités de la RPD aient «libéré» à peu près la moitié de la «zone de Marioupol». «Pour autant que je sache (…) au moins 50% sont libérés», a-t-il déclaré, précisant que les deux parties avaient subi de lourdes pertes.
Pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile au nouvel occupant. Pourquoi ?
«Pour être accueilli en libérateur, il faut savoir de quoi on libère», relève Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques. «Les médias russes ont souvent mis en avant l'idée que les russophones seraient empêchés de parler leur langue. C'est un discours faux tenu depuis 2014. La révolution du Maïdan, considérée comme néonazie par le Kremlin, a été plutôt russophone».
Retrouvez notre grand entretien avec Anna Colin Lebedev, spécialiste des sociétés postsoviétiques.
Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Dans la ville portuaire du sud-est de l’Ukraine, assiégée depuis bientôt un mois, l’armée russe a déployé vendredi ses blindés. Selon les autorités ukrainiennes, 80% des logements ont été détruits par le pilonnage incessant de l’artillerie ennemie. Depuis début mars, la population y vit coupée du monde, privée d’électricité, d’eau et de nourriture. Les forces ukrainiennes, acculées, semblent s’être regroupées autour de deux importantes usines de métallurgie.
Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Notre envoyé spécial Cyrille Louis raconte leur calvaire.
» Découvrez notre reportage : Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
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L'armée russe annonce une avancée de 6km dans la région de Donetsk
La bataille se poursuit dans le Donbass. Les forces armées russes ont désormais le contrôle du village d'Urozhaynoye dans la région de Donetsk, à l’est de 'l'Ukraine, a déclaré mardi face aux journalistes le général de division Igor Konashenkov, représentant du ministère russe de la Défense.
«Les unités des forces armées russes, déployant l'offensive, ont avancé de 6 kilomètres supplémentaires», a précisé le général, relayé par l’agence de presse RIA Novosti. Ses troupes se battent contre des unités ukrainiennes de la 128e brigade d'assaut de montagne.
14% du territoire ukrainien contient potentiellement des mines, selon des organismes locaux
Deux organismes de la société civile ukrainienne, l'ONG «Association des sapeurs d'Ukraine» et Demining Solutions, opérateur d’action contre les mines, ont fait une estimation de la surface à déminer à ce stade de l’invasion russe. Selon les calculs de leurs experts, au moins 82.500 km2 sont estimés comme «territoires dangereux», c’est-à-dire zones suspectes ou confirmées comme porteuses d'engins explosifs.
Il s’agit de près de 14% du territoire du pays, indiquent les deux organismes dans un post Facebook mardi matin. Le sud et l'est du pays, ainsi que les régions de Kiev et de Tchernihiv, sont particulièrement concernés.
«Toutes les données sont traitées sur la base de sources d'information ouvertes à l'aide d'un logiciel spécial de géo-information», précisent-ils, indiquant que ces chiffres ne sont qu’un résultat «préliminaire» qu’ils continueront de mettre à jour.
Un fixeur de Radio France torturé pendant neuf jours par l'armée russe
Son histoire est glaçante. Nikita (son prénom est modifié pour sa sécurité), chargé d'aider les journalistes à se repérer dans le pays, a été enlevé par des troupes russes et détenu pendant 9 jours. Mitraillage, chocs électriques, coups de barre de fer, simulacre d’exécution… le fixeur qui a collaboré notamment avec les équipes de Radio France est désormais à l’abri dans une ville ukrainienne. Le rescapé, père de famille, a témoigné de ses neuf jours d’horreur auprès de RSF.
C’était le 5 mars. Au volant d’un véhicule siglé «presse», il tombe dans une embuscade, et est emmené par des militaires. «Après avoir fouillé son téléphone et trouvé des informations liées à ses activités professionnelles», les soldats russes sortent un couteau et «menacent de lui couper le visage», rapporte RSF. Emmené les yeux bandés, il subit des «coups de crosse et de violents coups de barre de fer sur les jambes». Lui et trois co-détenus sont torturés au moyen de chocs électriques. Il est enfin relâché le 12 mars.
La direction de Radio France a réagi en accueillant «avec un immense soulagement» la nouvelle de sa libération. «Les fixeurs prennent des risques inouïs pour la liberté d’informer. Nous leur renouvelons notre profonde reconnaissance».
La Russie annonce un premier échange de prisonniers avec l'Ukraine
L’agence de presse russe TASS rapporte mardi matin que la Russie et l'Ukraine ont échangé les premiers prisonniers de guerre. Neuf militaires russes ont été libérés, selon la commissaire aux droits de l'homme en Russie, Tatyana Moskalkova, en échange du maire de Melitopol, Ivan Fedorov, enlevé le 11 mars dernier.
«Le premier échange a eu lieu. Nous avons renvoyé neuf de nos hommes», a-t-elle déclaré dans une interview à RT, confirmant ainsi des informations publiées par des médias russes.
Après l’enlèvement de deux maires, celui de Melitopol et de Dniproroundné au sud de l’Ukraine, près d’Odessa, l'Union européenne avait fermement condamné ce procédé de l’occupant russe. «Il s'agit d'une nouvelle attaque contre les institutions démocratiques en Ukraine et d'une tentative d'établir des structures gouvernementales alternatives illégitimes dans un pays souverain», avait dénoncé le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell sur Twitter le 13 mars.
Plus de 600.000 dollars collectés pour les zoos ukrainiens
L'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA) a annoncé avoir collecté plus de 600.000 dollars pour aider les zoos ukrainiens touchés par l'invasion russe, rapporte la chaîne américaine CNN. Plusieurs zoos locaux, dont celui de Mykolaïv, avaient diffusé des appels à l'aide pour un soutien international.
La somme a été amassée «auprès d'un très grand nombre de donateurs individuels et institutionnels», a expliqué l’EAZA. Des transferts d’argent ont déjà été faits à certains zoos dans le besoin, a-t-elle indiqué, pour leur permettre de «faire face aux coûts des nécessités sur place», alors que «les services bancaires sont encore accessibles».
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Les forces ukrainiennes annoncent avoir repris le contrôle de Makariv, à l'ouest de Kiev
Après plusieurs jours de combats, les Forces armées ukrainiennes ont annoncé mardi matin dans un message Facebook avoir repris le contrôle de Makariv, une ville située à 48 km à l'ouest de Kiev.
Le «drapeau de l'État ukrainien a été hissé sur la ville de Makariv» alors que les Russes se retiraient, ont-elles indiqué dans leur post.
La ville a été durement touchée par les frappes russes. Le 19 mars, une attaque russe au mortier faisait encore sept morts et cinq hospitalisés, selon la police locale. Le 7 mars, le bombardement d'une boulangerie industrielle faisait également 7 morts.
«C'est l'épreuve la plus importante pour le monde entier», déclare Zelenski en exclusivité à des médias européens
Le président ukrainien a accordé une interview exclusive, diffusée lundi soir, à l’Union des médias publics européens, dont France TV.
«Certaines localités n’existent plus dans notre pays», a-t-il déclaré, dénonçant notamment la violence des frappes russes. «Ils utilisent des roquettes, des missiles de croisière, ils tirent depuis la Russie, depuis le Bélarus. Le président Loukatchenko l’a officiellement confirmé».
Volodymyr Zelenski a également insisté sur l’utilisation par l’adversaire d’armes proscrites par le droit international. «Je ne me souviens plus exactement des types d’armement employés, mais je peux vous assurer qu’ils utilisent des armes interdites en permanence», a dénoncé le ched d’État.
Le Japon proteste contre l'abandon de ses pourparlers de paix avec la Russie
Le Japon a «fermement» protesté mardi contre la décision de la Russie d'abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, en raison de la «position inamicale» de Tokyo sur le conflit en Ukraine. «Cette situation est (en fait) le résultat de l'agression russe en Ukraine», a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo.
Le Japon et la Russie entretiennent des relations complexes depuis des décennies. Les deux pays n'ont pas signé de traité de paix après la Seconde Guerre mondiale en raison d'un différend sur quatre petites îles de l'archipel des Kouriles. Mais le Japon s'est joint aux pays occidentaux en prenant de lourdes sanctions économiques à l'encontre de Moscou pour son offensive en Ukraine.
«La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable», a ajouté le Premier ministre nippon. Le Japon «proteste fermement», a lancé le dirigeant nippon en condamnant une nouvelle fois la Russie pour ses actions en Ukraine qui «changent le statu quo par la force, de manière unilatérale».
Zelensky affirme que tout changement constitutionnel issu des pourparlers passera par un référendum
Le président ukrainien veut impliquer son peuple dans les décisions issues des négociations. Dans un entretien lundi avec Suspilne, un média public régional ukrainien, il s’est engagé à ce que tout changement constitutionnel nécessaire pour garantir la sécurité du pays soit adopté par référendum.
«C'est un long processus qui sera décidé par le parlement et par le peuple ukrainien», a-t-il déclaré.
Volodymyr Zelensky a également insisté sur la nécessité d'une «rencontre», «sous quelque forme que ce soit», avec son homologue russe Vladimir Poutine pour «arrêter la guerre» en Ukraine. «Je crois que, sans cette rencontre, il est impossible de comprendre pleinement ce à quoi ils (les Russes) sont prêts pour arrêter la guerre».
» LIRE AUSSI - Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
Ukraine, 27e jour de guerre
La 27e journée depuis le début de l’invasion russe s’ouvre avec des sirènes d'alertes aériennes dans «presque toutes les régions d’Ukraine», selon le médial local Kyiv Independent. La veille a été une «dure journée», a déclaré le président Zelenski lundi soir. Si la situation est assez stable, les Russes continuent leur avancée dans le Donbass, notamment à Marioupol.
La ville portuaire, qui abritait autrefois plus de 450.000 personnes, a été «réduite en cendres», a déclaré Volodymyr Zelensky, alors que de nouvelles images montrent les forces russes retranchées tout autour. Lundi, les responsables ukrainiens ont rejeté l’ultimatum russe pour rendre la ville.
Côté russe, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord (notamment autour de Kiev) et dans le Nord-est (près de Kharkiv). Au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Bonjour et bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous. Sur ce live, nous suivrons la 27e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février. Minute par minute, suivez les dernières informations liées à ce conflit.
Retrouvez toutes les informations sur la journée de lundi ici.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Le Monde
Juan Sebastian Carbonell : « Les ouvriers n’ont pas disparu ; mais au lieu de fabriquer des objets, ils les déplacent »
Le sociologue pourfend les mythes de la fin du salariat et du remplacement des travailleurs par les machines, montrant la continuité entre capitalisme « à l’ancienne » et « nouvelle économie » du numérique.
Juan Sebastian Carbonell est chercheur en sociologie du travail à l’ENS Paris-Saclay, où il participe à un projet du Groupe d’études et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l’automobile (Gerpisa), réseau international interdisciplinaire de recherche sur l’industrie automobile, constitué au début des années 1990 à l’initiative de l’économiste Robert Boyer, du sociologue Michel Freyssenet et de l’historien Patrick Fridenson.
Sa thèse, réalisée entre 2012 et 2018 sous la direction de Stéphane Beaud et Henri Eckert, portait sur les « accords de compétitivité » signés entre patrons et syndicats du secteur automobile à la suite de la crise de 2008, portant sur l’organisation du travail, les rémunérations et le maintien de l’emploi. Il vient de publier un essai, Le Futur du travail (Ed. Amsterdam, 192 pages, 12 euros).
Comment passe-t-on d’une thèse de sociologie à un essai aussi ambitieux, où vous décrivez les évolutions contemporaines du travail, et proposez les moyens de remédier à ses travers ?
Ce que j’ai pu observer au cours de mes enquêtes dans le monde du travail, ce que me disaient les ouvriers, les syndicalistes, les manageurs, les directeurs d’usine, mais aussi ce que dit la recherche en sociologie ne correspondait pas à ce que je pouvais lire par ailleurs dans les médias, dans le débat public, ou dans de nombreux essais qui ont eu un grand retentissement, comme La Fin du travail de Jeremy Rifkin (La Découverte, 1995), ou Le Deuxième Age de la machine d’Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson (Odile Jacob, 2014). J’ai donc voulu diffuser auprès du grand public les résultats de la recherche scientifique sur le sujet, qui sont loin de confirmer la fin du salariat ou le remplacement technologique.
Enfin, si la pandémie de Covid-19 a en effet révélé les transformations du travail, ce n’est pas, comme on le répète à satiété, dans le sens d’une plus grande autonomie conquise grâce au travail à distance. Je crains au contraire que le futur du travail, loin du « monde d’après » fantasmé que l’on nous promet, ne ressemble étrangement au travail du « monde d’avant »…
« Le futur du travail reste une idée assez décevante »Il est pourtant difficile de nier que le déploiement des technologies numériques ait un effet sur le travail…
Bien sûr, mais cet effet est complexe et contradictoire. Je distingue dans mon livre quatre conséquences de ce déploiement. La première est effectivement le « remplacement » du travailleur par une machine ou un algorithme qui reproduit sa tâche et se substitue donc à son poste de travail. Mais les trois autres conséquences sont tout aussi importantes.
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L'Humanité
Le DVD de la semaine – « La lettre inachevée » de Mikhaïl Kalatozov
Prescription cultureSortie DVD en version restaurée de « la Lettre inachevée », qui permet de poursuivre la redécouverte d’un cinéaste soviétique mal connu, Mikhaïl Kalatozov, dont l’œuvre est le chaînon manquant entre Eisenstein et Tarkovski, entre formalisme lyrique et poésie transcendante.
Vincent OstriaBien qu'elle fasse actuellement la une de l'actualité à cause de son bellicisme insensé, la Russie fut au XIXe et au XXe siècle un grand pôle artistique. La preuve, cette réédition de « La Lettre inachevée » (1960), film oublié du Géorgien Michael Kalatozov — auteur du célèbre « Quand passent les cigognes » et du magique « Soy Cuba » —, qui synthétise à la fois le formalisme lyrique d’Eisenstein, le rapport poétique à la nature de Tarkovski et l’intimisme expérimental de Sokourov. Soit quasiment à mi-chemin entre l’académisme et l’avant-garde de la cinématographie soviétique, dont le secret, comme bien d’autres, s’est perdu après la fin de l’URSS. « La Lettre inachevée » est sur le papier le film le plus simple du cinéaste : trois hommes et une femme, des géologues, partent en expédition en Sibérie avec leurs sac-à-dos pour découvrir de potentiels gisements de diamants. L’originalité de ce film, qu’on pourrait relier à une veine du cinéma d’aventures désignée aujourd’hui par le mot anglais « survival », n’est ni sociale ni scientifique : elle est toute entière concentrée dans une vision exacerbée de la nature, dont les éléments dantesques font peu à peu des humains des jouets fragiles et insignifiants. Grâce à son chef opérateur acrobate, Sergueï Oroussevski, Kalatozov rend vivants la forêt, les rivières, la glace, et surtout le feu (voir l’image saisissante du radeau de glace et de feu sur un fleuve). Les mouvements de caméra insensés et les surimpressions confèrent une expressivité inouïe à ces éléments qui s'acharnent sans trêve sur les géologues livrés à eux-mêmes et coupés du monde. Cernés par les incendies de forêts, égarés dans les marécages, les héros se dévitalisent et, malgré leur courage, perdent peu à peu de leur combativité. « La Lettre inachevée », qui appartient à une période et à des lieux où les humains étaient loin d’avoir dompté l’environnement, relativise le mythe rousseauiste de la nature bienveillante. Parfois elle peut déchaîner l’enfer et la destruction tout aussi efficacement. Ici elle semble être l’ennemie de l'homme. De quoi rappeler utilement que l'apocalypse n’est pas forcément une conséquence de la folie humaine. « la Lettre inachevée » en est l’époustouflante démonstration.
« La lettre inachevée » de Mikhaïl Kalatozov. URSS, 1960, 1 h 37.
DVD Potemkine – version restaurée en 4 K avec bonus. 16, 90 €
vodÉcrans Le Monde
Les tensions de recrutement, un problème récurrent et multifactoriel
Selon la Banque de France, la moitié des entreprises ne rencontrent pas les profils qu’il leur faut. Un « niveau élevé », a-t-elle alerté dès septembre.
Il y a là quelque chose qui « heurte le bon sens », avait affirmé le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours télévisé de novembre. Qu’au moment « où trois millions de nos compatriotes se trouvent encore au chômage, tous les entrepreneurs disent peiner à recruter ». C’est que la problématique des difficultés de recrutement est une question complexe, « structurelle et récurrente » écrit dans un avis adopté le 12 janvier le Conseil économique, social et environnemental (CESE), saisi du sujet par le premier ministre.
« Une partie des candidats qu’on cherche n’existent pas » : une entreprise face aux difficultés de recrutement« Les tensions de recrutement existaient avant la crise sanitaire, qui a plutôt agi comme un catalyseur, précise Pierre-Olivier Ruchenstain, rapporteur de l’avis du CESE. Mais comme à chaque fois dans notre histoire, ce sont les crises qui amènent à réfléchir à des problèmes structurants. » Selon le dernier point de conjoncture de la Banque de France, publié le 13 mars, la moitié des entreprises rencontrent des difficultés à recruter. Un « niveau élevé » sur lequel elle a alerté dès septembre. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne recruteront pas, a tempéré Pôle Emploi dans une étude publiée le 10 février. Il faudra peut-être plus de temps ou plus d’efforts qu’imaginé au départ. Mais l’embauche finira par se faire et la plupart du temps dans des délais raisonnables.
Avantages collectifs
Si ces difficultés coexistent avec un taux de chômage élevé, c’est en raison d’une inadéquation entre offre et demande de travail soulignent toutes les études : la qualification ou la localisation des demandeurs ne correspond pas aux profils recherchés. Il faut donc procéder à une « analyse fine par métiers et territoires » souligne le CESE, qui a réfléchi à des leviers structurels pour agir sur plusieurs freins. « Des réponses multiples à un problème multifactoriel », résume Pierre-Olivier Ruchenstain.
Les offres d’emploi non pourvues restent, selon une étude, un phénomène « marginal »Parfois, ce sont les salaires qui sont peu attractifs. Aux branches professionnelles d’abord d’œuvrer à les augmenter, comme l’a fait l’hôtellerie-restauration. Quand les marges sont trop faibles, le CESE suggère de réfléchir à des avantages collectifs (chèque-déjeuner, chèque mobilité), qu’il faudrait défiscaliser. Une femme sur cinq renonce par ailleurs totalement ou partiellement à travailler dès le premier enfant, c’est un tiers dès le deuxième. Il y a donc un enjeu à développer les offres d’accueil des jeunes enfants et à limiter leur coût ou le « reste à charge » pour les familles.
Un levier-clé réside dans l’orientation et la formation
Autre frein : la mobilité. Pour pourvoir les offres d’emplois dans les grandes villes où l’immobilier est cher tandis que le prix de l’essence atteint des sommets, le CESE suggère de recréer de logements de fonction, et plus généralement d’attribuer plus de logements sociaux aux actifs.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine: pourquoi les Russes ne sont pas accueillis en libérateurs par les russophones
Amaury Coutansais PervinquièreGRAND ENTRETIEN - Alors que l'armée russe s'attendait à être accueillie en libératrice, la population russophone se montre hostile. La spécialiste des sociétés postsoviétiques Anna Colin Lebedev explique l'origine de cette répulsion.
Maître de conférences en science politique à l'université de Paris Nanterre, Anna Colin Lebedev est spécialiste des sociétés postsoviétiques.
LE FIGARO.- Pour justifier son invasion de l'Ukraine en 2014 comme en 2022, Vladimir Poutine invoque la défense des russophones. Pourtant, à Kherson ou Melitopol, plusieurs manifestations ont lieu contre l'occupation. Pourquoi ?
ANNA COLIN LEBEDEV.- L'Ukraine est bilingue dans sa quasi-totalité. Cette spécificité caractérise le fonctionnement du pays. À la télévision, à l'école ou dans une conversation, un interlocuteur peut parler en russe et l'autre lui répondre en ukrainien. Si certaines régions ont une préférence pour le russe dans l'espace public, la division entre russophones et ukrainophones est inopérante, puisqu'elle ignore cette caractéristique. Ensuite, la question linguistique est décorrélée de celle du patriotisme et du sentiment national. La citoyenneté ukrainienne n'est pas liée à une langue ou une ethnie, mais à l'adhésion au projet commun. Il n'y a pas de ligne de conflictualité entre un groupe russe et un groupe ukrainien divisés ethniquement.
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Enfin, les russophones ne se sentent pas en danger en Ukraine. Pour être accueilli en libérateur, il faut savoir de quoi on libère. Les médias russes ont souvent mis en avant l'idée que les russophones seraient empêchés de parler leur langue. C'est un discours faux tenu depuis 2014. Pourtant, la révolution du Maïdan, considérée comme néonazie par le Kremlin, a été plutôt russophone. Afin de justifier son agression, Vladimir Poutine prétexte une loi votée en 2014 qui abrogeait le statut spécifique des langues régionales (russe, tatar, hongrois...). En vertu de ce statut, un tribunal devait par exemple proposer une traduction vers l'une de ces langues, même si la société est bilingue. Le président par intérim, qui avait succédé à Viktor Ianoukovitch en fuite, avait refusé de signer cette loi d'abrogation. Depuis 2014, l'Ukraine est restée bilingue et les populations russophones ne se sont pas senties fragilisées.
Face à l'agression russe en 2014, de nombreux Ukrainiens russophones dans l'Est et le Sud ont préféré utiliser l'ukrainien. La place de l'ukrainien a donc considérablement augmenté ces dernières années. La volonté de l'Ukraine de se détacher de la Russie s'inscrit donc dans une suite logique. Quand Moscou prétend protéger les populations russophones, son message n'est partagé par personne localement. L'armée russe n'est pas accueillie en libératrice, puisque les Ukrainiens n'ont pas à être libérés d'une prétendue oppression. C'est un agresseur qui se sert du prétexte de la langue.
Existe-t-il des sympathies prorusses au sein des populations russophones ?
Les sympathies prorusses sont aujourd'hui encapsulées dans les territoires des républiques séparatistes. Ces États sont alimentés et organisés depuis la Russie depuis 2014 et ont développé un discours prônant la Russie comme référence centrale et l'Ukraine comme agresseur. Des sympathies prorusses ont pu exister en 2014, lorsque des mouvements séparatistes ont émergé dans beaucoup de villes, à Marioupol, aujourd'hui bombardée, ou à Kharkiv. La Russie a essayé d'organiser des mouvements séparatistes contre Kiev. Mais plus la Russie s'est montrée agressive, plus les Ukrainiens se sont unis autour du sentiment national.
Par ailleurs, beaucoup de familles ont des proches qui vivent en Russie. Notamment parce qu'ils cherchaient un meilleur niveau de vie. Cette attraction économique constituait la base de cette sympathie. Face à l'agression, cet argument devient secondaire. D'autant que les images de destructions de bâtiments publics qui n'ont rien de militaire ou d'habitations circulent énormément. Elles ont écrasé les derniers restes de sympathie et alimenté un sentiment de haine à l'égard de la Russie.
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Pourquoi Poutine utilise-t-il cet argumentaire de défense des populations russophones ?
Ce n'est pas la première fois qu'il l'utilise. C'était déjà le cas lors de la guerre avec la Géorgie, pour soutenir les mouvements séparatistes en Abkhazie et en Ossétie du Sud. C'est un modus operandi fréquent de la Russie. Elle s'intéresse à une région russophone, y distribue des passeports, puis intervient militairement pour protéger ces nouveaux concitoyens. Je pense qu'il existe une méconnaissance et une erreur d'appréciation de la société ukrainienne. La Russie n'avait pas anticipé la résistance des populations civiles et pensait que la destruction de la puissance militaire suffirait à emporter l'adhésion des civils. Manifestement, l'information transmise au Kremlin ne prenait pas du tout en compte l'état actuel de la société ukrainienne...
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Pourquoi le Kremlin et les décisionnaires russes ont-ils pensé que les populations à majorité russophone les accueilleraient à bras ouverts ?
Difficile à dire. Le circuit de décision du pouvoir russe est très opaque. Ce qui nous parvient à travers différents indices et informations tend à montrer que le pouvoir n'a pas communiqué, y compris dans ses propres services, sur la préparation d'une invasion militaire, alors qu'il demandait une remontée d'informations. En réalité les services ont pensé qu'il fallait agir comme d'habitude, à savoir faire remonter à Poutine une image qui lui ferait plaisir. Les rapports ont parlé d'une sympathie à l'égard de la Russie... L'agression a été une surprise jusque dans les cercles proches du Kremlin, jusqu'aux ministres fédéraux.
De qui descendent ces russophones ? Qu'est-ce qui les distingue des autres Ukrainiens ?
L'histoire soviétique est décisive. Le Donbass et l'est du pays sont très industriels. Au cours des années 30, l'Union soviétique fait venir des ingénieurs ouvriers spécialistes en provenance de Russie. La langue de communication de l'époque étant le russe, elle a été favorisée, surtout dans les centres urbains. La Crimée est un cas à part. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Tatars, population autochtone, sont déportés massivement en Asie centrale par les purges staliniennes. Des Russes ont été invités à s'installer dans les maisons laissées par les Tatars, ce qui explique la russophonie. De plus, la Crimée est une région de villégiature tournée vers le tourisme, surtout soviétique, ce qui a favorisé l'usage du russe comme langue de travail.
Kiev, la capitale ukrainienne, est une ville majoritairement russophone, comme l'Ukraine centrale. Ces spécificités sont davantage dues à l'économie. Mais les Ukrainiens ont une grande mobilité à l'intérieur de leurs frontières. S'il y a parfois des différences de culture, de folklore ou de traditions, ils s'identifient à leur région autant qu'à l'État ukrainien. On ne peut délimiter véritablement des communautés.
Dans quelle mesure le sentiment national ukrainien s'est-il renforcé chez les russophones depuis 2014 ?
Dans les villes comme Kharkiv ou Dnipro, proches de la ligne de front, l'accueil des blessés a augmenté la ferveur et la consolidation patriotique. Depuis 2014, le patriotisme ukrainien a considérablement grandi. L'hostilité à l'État ukrainien et la négation de l'identité nationale sont encapsulées dans les républiques séparatistes. Vladimir Poutine assure que Lénine a créé la nation ukrainienne. Je dirais, sous forme de boutade, que Poutine a contribué à parachever et à consolider le patriotisme ukrainien. Le pays a toujours été frontalier, avec des influences diverses, et une pluralité d'histoires et de groupes qui le composent. Or depuis 2014 et davantage depuis l'invasion, se construit un sentiment monolithique.
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La sphère d'influence russophone de Moscou est-elle toujours une réalité ?
Avec l'idée d'un 'Monde russe', le Kremlin a cherché à construire cette sphère d'influence à travers la langue et la culture. Au début, le projet a reçu une certaine approbation, notamment autour du financement de centres culturels et d'écoles par l'État russe. Mais en Ukraine, ce projet n'a pas suscité cette adhésion. La Russie n'a pas de modèle attractif à proposer. Elle n'est pas l'Union européenne qui offre un espace commun de prospérité et de régulation. Les cercles des diasporas vont être très profondément transformés par la guerre. En France, la diaspora russophone condamne massivement l'invasion. Le Kremlin a essayé d'utiliser le soft power sans succès et fait usage de la puissance militaire. Mais cet usage diminue encore la puissance du soft power.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
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LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
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Le Monde
Mort d’Yvan Colonna : pourquoi la Corse s’est embrasée après son agression
podcast Yvan Colonna est mort lundi 21 mars à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles. Il y purgeait une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Dans ce podcast, Yves Bordenave, journaliste au « Monde », retrace le parcours de l’indépendantiste et explique pourquoi la nouvelle de son agression avait suscité de violentes manifestations en Corse.
Le militant indépendantiste Yvan Colonna, est mort, lundi 21 mars, à l’hôpital Nord de Marseille, à la suite de son agression par un codétenu à la prison d’Arles le 2 mars. Il était condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio.
La nouvelle de l’agression d’Yvan Colonna avait suscité depuis deux semaines la colère des nationalistes en Corse qui demandaient le rapprochement des détenus politiques sur le territoire depuis plusieurs années. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’était rendu en Corse, du mercredi 16 au vendredi 18 mars, pour entamer un dialogue avec les élus.
Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », qui a été enregistré peu avant l’annonce de la mort d’Yvan Colonna, Yves Bordenave, journaliste au Monde, retrace le parcours de cette figure clé du nationalisme corse.
Un épisode produit par Esther Michon, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
En savoir plus sur Yvan Colonna :
Guerre en Ukraine : les oligarques russes, au cœur du système Poutine Esther Michon
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Le Monde
Crimes de guerre en Ukraine : la chasse aux preuves
podcast Vladimir Poutine sera-t-il un jour poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI), chargée de juger les crimes de guerre ? Depuis le début de l’offensive russe, l’Ukraine, des pays occidentaux et des ONG montent un dossier pour traduire la Russie en justice. Explications en podcast avec la journaliste Stéphanie Maupas, qui couvre la CPI pour « Le Monde ».
Vladimir Poutine commet-il des crimes de guerre en Ukraine ? C’est la question à laquelle tente de répondre la Cour pénale Internationale (CPI), qui a ouvert une enquête le 2 mars. Mercredi 16 mars, le président américain a qualifié son homologue russe de « criminel de guerre » ; le premier ministre britannique, Boris Johnson, l’a, quant à lui, accusé de perpétrer des crimes de guerre. Comment définit-on un crime de guerre ? Pourquoi est-ce si difficile à prouver ? Et Vladimir Poutine peut-il, un jour, être traduit devant la Cour pénale internationale ?
Explications en podcast avec la journaliste Stéphanie Maupas, qui couvre la CPI pour Le Monde.
Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual.
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
En savoir plus sur les crimes de guerre en Ukraine :
Deux Ukrainiens, l’un à Kiev, l’autre en fuite, racontent la guerre au quotidien Jeanne Boëzec
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Le Monde
Sébastien Tellier : « Le perfectionnisme, c’est quelque chose dont j’essaie de me libérer »
podcast Le chanteur, qui a composé « Symphonic » pour la bande-son d’un récent défilé Chanel, est le nouvel invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.
Paris, 18e arrondissement, à deux pas des Puces et de la porte de Clignancourt. Au fond d’une impasse, un grand portail noir. Sébastien Tellier nous reçoit dans son appartement, quelques semaines après avoir sorti un nouvel EP, Symphonic. Un espace qu’il trouve adapté pour composer avec un piano, des guitares et de grandes enceintes.
Le chanteur âgé de 47 ans évoque son enfance dans une zone pavillonnaire du Val-d’Oise, les dimanches passés à écouter Pink Floyd avec son père, passionné de guitare, et à aller manger chez Wimpy, une chaîne de restauration rapide, son admiration pour Axl Rose, George Michael et les mélodies des années 1980, sa lente transformation en artiste, sa découverte du clip Sexy Boy de Air, la composition de La Ritournelle, sa défiance envers la frime, son obsession du vêtement et sa facilité à écrire des accords touchants : « Si je me mets là au piano, ce qui sort de moi, c’est un truc d’émotion mais pas n’importe quelle émotion : le rêve, la nostalgie, l’envie d’ailleurs, les doutes… C’est ma nature musicale. »
Depuis trois saisons et désormais toutes les semaines, la productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)
préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Mélissa Phulpin
Réalisation : Guillaume Girault
Musique : Gotan Project
Retrouvez ici tous nos podcasts « Le Goût de M ».
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Le Figaro
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
Isabelle LasserreANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les Occidentaux ont une politique: permettre aux Ukrainiens de gagner la guerre, ou en tout cas de ne pas la perdre, sans avoir à s’engager eux-mêmes militairement. Cette politique s’est incarnée dans des sanctions sans précédent prises contre la Russie et par des fournitures d’armes, de plus en plus nombreuses, au gouvernement de Kiev. Mais au 26e jour de guerre, la fermeté occidentale n’a pas fait plier Vladimir Poutine et les images de la ville martyr de Marioupol bombardée sans interruption, celles des frappes contre des maternités, un théâtre et des supermarchés, les pleurs des enfants et le désespoir des babouchkas finissent par poser une question, à laquelle personne n’est aujourd’hui capable de répondre: combien de temps les Européens vont-ils pouvoir laisser Vladimir Poutine écraser l’Ukraine sans réagir militairement? C’est le sens des interventions successives du président Volodymyr Zelensky devant les Parlements nationaux. Mercredi, il s’adressera par vidéo aux élus français et nul doute qu’il plaidera à nouveau pour que les Occidentaux instaurent en Ukraine une zone d’exclusion aérienne pour empêcher aux bombardiers russes de voler. Une mesure jusque-là refusée en raison des risques qu’elle ferait peser sur l’extension du conflit.
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Le malaise grandit chaque jour dans les sociétés européennes. Depuis la révolution de Maïdan, les Ukrainiens brandissent les drapeaux européens et affirment leur attachement à la démocratie. Sur le terrain, ils se battent avec acharnement pour défendre leur liberté et les valeurs de l’Europe. Combien de temps celle-ci pourra-t-elle rester hors du conflit?
Une folie
Les Européens se sont bien gardés de rendre publiques leurs lignes rouges, s’ils en ont. Que se passera-t-il si Vladimir Poutine lance une attaque chimique contre une ville ukrainienne? Quelle sera la réaction des Occidentaux s’il applique à Kiev, la capitale, le même sort qu’à Marioupol, en la bombardant intensément? Comment répondront-ils si le président russe commet la folie de lancer une arme nucléaire tactique contre son voisin? Que feront-ils si Vladimir Poutine, voulant tester leur détermination et celle de l’Otan, envoie un missile à la frontière polonaise ou à celle des pays Baltes? À toutes ces questions, les responsables européens n’ont pas de réponse publique.
Dans les années 1990, les Bosniaques avaient dû attendre trois ans avant que l’Otan mette fin à leurs souffrances avec une intervention militaire contre les Serbes, lancés à la conquête de la Bosnie par Slobodan Milosevic après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Mais l’adversaire, à l’époque, n’était pas une puissance nucléaire. Et, sur ce point, tous les responsables européens sont pour l’instant unanimes: ce serait une folie d’affronter militairement la Russie.
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«Le destin de l’Europe» se joue pourtant en Ukraine, a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, car c’est là-bas que «la démocratie s’y dresse contre l’autocratie». C’est aussi là-bas que s’y détermine l’avenir du système international, attaqué et déconstruit par la Russie de Vladimir Poutine, aidée dans cet objectif par la Chine. Les ambitions du maître du Kremlin, qui veut rétablir sa zone d’influence sur les terres de l’URSS et de l’empire, pourraient, selon certains, s’étendre à la Moldavie, à la Géorgie, voire aux États baltes. «Elles pourraient sonner la fin de la paix en Europe et entraîner la victoire des forces autocrates sur les démocraties occidentales», prévient un diplomate. Si les Européens échouent à arrêter la folie guerrière de Vladimir Poutine, quelle influence l’Union européenne conservera-t-elle encore dans le monde quand les armes se seront tues?
La violence de l’attaque russe contre l’Ukraine a réveillé les Européens, qui, depuis trente ans, vivaient dans le mythe de la fin de l’Histoire et ont si longtemps été dans le déni vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, lequel a pourtant assis son pouvoir par la guerre en rasant Grozny, et n’a cessé depuis d’agresser ses voisins et l’Union européenne. En quelques jours, le président russe a réussi l’exploit de mettre fin à la neutralité suédoise et au pacifisme allemand.
L’Otan sort renforcée
La liberté a un prix, mais les démocraties, qui l’estiment acquise, sont-elles prêtes à le payer pour les Ukrainiens? Passé l’électrochoc des premières semaines, l’élan de solidarité vis-à-vis des réfugiés durera-t-il? Les images des villes bombardées produiront-elles toujours autant d’indignation? Malgré les promesses de certains pays, notamment la Pologne et l’Allemagne, d’augmenter leur budget défense, c’est bien l’Otan qui sort renforcée de la guerre et pas l’autonomie stratégique européenne dont rêve la France. L’Allemagne a voté les sanctions contre la Russie, mais quand il s’agit d’envisager de mettre fin aux importations de gaz russe en Europe, qui financent la guerre en Ukraine à hauteur de 800 millions d’euros par jour, Berlin appuie sur les deux freins.
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Entre le coût de l’action et celui de l’inaction, le chemin que peuvent emprunter les Européens est particulièrement étroit et le juste milieu difficile à trouver. À Budapest en 1956, puis à Prague en 1968, ils avaient préféré s’abstenir. Mais finalement l’Europe n’en est pas morte pour autant.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Le Monde
Guerre d’Algérie : l’épineuse question de la réconciliation des mémoires
podcast Le 18 mars 1962 étaient signés les accords d’Evian, qui mettaient fin à huit ans de conflit en Algérie. Comment la France essaie-t-elle d’apaiser aujourd’hui la mémoire, toujours vivace, de cette guerre ? Dans ce podcast, Frédéric Bobin, journaliste au « Monde », revient, avec l’historien Benjamin Stora, sur cet axe important du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Au mois de novembre 1954, la guerre d’Algérie, qui allait opposer le mouvement nationaliste algérien à la France, commence. Pendant huit ans, près de deux millions de soldats français seront appelés sous les drapeaux pour se battre contre des indépendantistes algériens, qui souhaitaient mettre fin à cent trente-deux ans de colonisation française. Aujourd’hui, la mémoire de ce conflit est toujours douloureuse pour les descendants des personnes y ayant pris part des deux côtés de la Méditerranée.
Soixante ans après la signature des accords d’Evian, qui mirent fin à cette guerre, Frédéric Bobin, journaliste chargé de la couverture de l’Afrique du Nord au Monde, revient dans ce podcast sur la politique mémorielle d’Emmanuel Macron autour de la question algérienne. L’historien Benjamin Stora, qui a remis un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie à Emmanuel Macron, expliquera sa démarche dans cet épisode de « L’Heure du Monde ». Vous entendrez également le témoignage de Stanislas Hutin, 91 ans, ancien soldat appelé à combattre en Algérie, aujourd’hui membre actif de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs ami(e)s contre la guerre (4ACG).
Un épisode produit par Cyrielle Bedu, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Jean-Guillaume Santi.
« L’Heure du Monde » est le podcast quotidien d’actualité du Monde. Ecoutez chaque jour, à partir de 6 heures, un nouvel épisode, sur Lemonde.fr ou sur Spotify. Retrouvez ici tous les épisodes.
En savoir plus sur la mémoire de la guerre d’Algérie :
Massacre du 17 octobre 1961 : la fin d’un long silence ? Cyrielle Bedu
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L'Humanité
Vers un « Printemps des services publics »
EntretienLe collectif Nos Services Publics accompagné par d’autres collectifs, associations et syndicats, appelle à se réunir à Bobigny ce samedi 19 mars pour le « Printemps des services publics ».
Clara BolzingerCe week-end ne sera pas marqué seulement par le changement de saison qui aura lieu dimanche. C’est aussi l’occasion pour Nos Services Publics d’organiser la journée « Printemps des services publics » à la bourse du travail départementale de Bobigny ce samedi de 17 heures à 19 heures.
Willy Pelletier, membre du collectif, professeur de sociologie à l’Université de Picardie et coauteur du livre « La valeur du service public » explique pourquoi il est important de se mobiliser sur le sujet à quelques semaines de l’élection présidentielle.
Pourquoi avoir choisi spécifiquement ce week-end pour organiser le Printemps des services publics ?
L’enjeu de la campagne présidentielle réside dans le grand effondrement organisé depuis des années des services publics. Il produit des votes de repli sur soi, comme pour Le Pen ou Zemmour, et la disparition des protections collectives. Il est temps d’avoir un plan pour sauver les services publics. Il faut un printemps, une renaissance des services publics. Le collectif ne compte pas s’arrêter tant que les services ne seront pas réinventés.
Quels secteurs sont impactés ?
Il n’y a pas d’écologie ni d’emploi sans les services publics. Il n’y a pas de convivialité non plus. Les services publics sont les trains, les bus, les routes, l’entretien des forêts. Seuls eux peuvent recréer des protections collectives. Ou alors, c’est le chacun de son côté, seul. C’est un choix de civilisation.
Deux ans après son irruption, le Covid-19 et la crise sanitaire ont-ils finalement permis une prise de conscience générale de l’importance des services publics ?
C’est le dévouement des enseignants, des aides soignants, des infirmières qui ont fait tenir le service public pendant la crise. On a applaudi les soignants comme ont applaudi leurs sacrifices, ces mêmes soignants qui manifestaient trois semaines avant, qui toujours aujourd’hui sont désespérés car rien n’est fait. On a supprimé des milliers de lits pour de la rentabilité à court terme. On se focalise sur les coûts des services publics. Mais à traquer des coûts, on en provoque de bien plus graves : des coûts humains, environnementaux. Par exemple une maternité dans l’Indre a été fermée : il faut maintenant 1 h 30 à 2 heures pour aller accoucher. [Ça entraîne une] multiplication des naissances en voiture, aux urgences ou chez soi, en toute insécurité.
Quelle serait la solution contre cette dégradation ?
Aller sur le terrain et réévaluer les besoins locaux, contre la rentabilité et la privatisation. Des services de proximité ferment petit à petit : ça pénalise des millions de personnes, notamment dans les campagnes, les communes et les départements les plus pauvres. Il est temps d’une nouvelle alliance entre syndicalistes, qui défendent le statut et l’indépendance des fonctionnaires, mais aussi [avec] SOS racisme car les services publics luttent contre les discriminations. Les services publics, c’est l’anti Zemmour.
services publicswilly pelletier Le Monde
« This Is Going To Hurt », « Pachinko », « Atlanta », « En thérapie » : notre choix de séries
Chaque mardi, « La Matinale » propose une sélection de séries à (re)découvrir sur petit écran.
LA LISTE DE LA MATINALE
Au moment où les jours allongent et embellissent, les invitations à rester chez soi se font plus pressantes. Dans les jours qui viennent, deux nouvelles séries remarquables – l’une médicale et britannique, l’autre historique et américano-coréenne – font leur apparition pendant que Paper Boi et le docteur Dayan reprennent du service.
« This Is Going To Hurt » : un obstétricien au bout du rouleau
D’abord populaire, la série médicale n’a cessé ces dernières années de pousser plus loin la sophistication, essentiellement en plaçant au centre de son récit les tourments que l’exercice de la médecine inflige à ses praticiens, ainsi que la dégradation pernicieuse des conditions de travail à l’hôpital public. Adaptation – par lui-même – des mémoires du médecin britannique Adam Kay, This Is Going to Hurt promet de faire mal. Et rien ne nous est épargné de la brutalité des situations auxquelles est confronté cet obstétricien incarné, avec humour et une grâce infinie, par Ben Whishaw.
Césariennes en urgence, naissances prématurées, bizarreries gynécologiques… Une fois le haut-le-cœur passé, il n’est pas besoin de beaucoup se forcer pour suivre Adam dans les couloirs de cet hôpital glauque où il finit sa formation, sadise sa jeune interne et se fait lui-même humilier par des mandarins. Que l’auteur du livre sur lequel la série se base en soit également le scénariste et le réalisateur fait de This Is Going to Hurt une série extrêmement personnelle, entièrement racontée à travers les yeux du personnage principal, comme pour prendre le spectateur à témoin d’un scandale se déployant sous ses yeux. La grande réussite de la série, présentée en avant-première au festival Séries Mania, en ce moment à Lille, est de doubler cette chronique hospitalière du portrait, tendre et délicat, d’un jeune gay mal sorti du placard, en quête d’amour et de reconnaissance. Audrey Fournier
« This Is Going to Hurt », série créée par Adam Kay. Avec Ben Whishaw, Ambika Mod, Michele Austin, Alex Jennings (R.-U., 7 × 52 minutes). Deux épisodes jeudi 31 mars à 21 h 10 sur Canal+. A la demande sur MyCanal.
« Atlanta » : une saison entourée de mystère
Pas grand-chose n’aura filtré de cette troisième saison très attendue des tribulations d’Earn (Donald Glover, également créateur de la série), de son cousin rappeur Paper Boi et de sa copine Vanessa. Tout juste sait-on que la série s’est délocalisée d’Atlanta à l’Europe, où Paper Boi est en tournée. Pour le reste, il faudra faire confiance à la folle inventivité de Glover et de sa bande, qui ont en deux saisons (et une poignée d’épisodes inoubliables, tel ce numéro de « whiteface » sidérant en saison 2) fait d’Atlanta une des créations les plus radicales, libres et politiques du moment. Présentée en avant-première à Séries Mania, la saison trois devrait très vite être suivie par une quatrième et ultime salve d’épisodes, qui mettra un point final à cette expérience télévisuelle sans équivalent. Au. F.
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Le Figaro
Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison
Paule GonzalèsLe militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est décédé ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.
Après vingt jours de coma, Yvan Colonna est décédé aujourd'hui à l'hôpital de Marseille, selon l'avocat de la famille de l'homme qui purgeait une longue peine à la maison centrale d'Arles pour l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998. Yvan Colonna était dans le coma depuis le 2 mars dernier après son agression mortelle par Franck Elong-Abe, un détenu terroriste islamiste connu pour son extrême dangerosité, mais bénéficiant cependant d'un poste d'auxiliaire sportif au sein de la maison centrale. Le parquet national antiterroriste, qui s'est prononcé en faveur de la qualification d'attentat terroriste, s'était dans la foulée saisi de l'affaire.
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Outre cette enquête judiciaire, une inspection est en cours, menée par l'inspection générale de la justice, sur les conditions du drame trouvant leur source dans la gestion carcérale des protagonistes, tous deux sous « le statut de détenu particulièrement signalé ». Enfin, la Commission des lois a ouvert un cycle d'audition à la suite de cette tentative d'assassinat.
Une triple déflagration
Le drame a eu l'effet d'une triple déflagration politique. En effet, dans les jours qui ont suivi l'agression, la Corse s'est enflammée durant plus de dix jours, provoquant des heurts violents avec les forces de l'ordre au point d'obliger Jean Castex, le premier ministre, à céder sur la question de l'autonomie de l'Ile de Beauté. Gérald Darmanin s'était rendu sur place dès le 17 mars pour une visite de trois jours, afin d'engager sur ce thème délicat les premières discussions avec les représentants corses, à commencer par Gilles Siméoni, président du Conseil exécutif de Corse, afin de calmer les tensions dans l'île. Au terme de l'accord passé entre l'État et la représentation corse, le gouvernement s'est engagé à entamer à marche forcée des négociations dès la première semaine du mois d'avril afin de définir le cadre de cette future autonomie. Il s'est également engagé à aboutir à un accord avant la fin de l'année 2022.
Lundi soir, peu après l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, seuls quelques rassemblements spontanés ont eu lieu en Corse, l'un d'une trentaine de personnes devant la cathédrale à Ajaccio, et l'autre d'une quarantaine de personnes devant le Palais de Justice de Bastia, chaque fois dans le calme.
Mais la mort d'Yvan Colonna a également relancé la question du statut des détenus corses et plus particulièrement des membres du Commando Erignac, dont les principaux acteurs sont Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Ces derniers demandent depuis 2018 la levée de leur statut de «détenus particulièrement signalés» pour bénéficier d'un transfert à la prison de Borgo et d'aménagements de peine. Des demandes dont ils ont été systématiquement déboutés jusqu'au lendemain du drame puisque leur statut a été levé le 10 mars dernier. Yvan Colonna était dans la même logique de procédure depuis juillet 2021, fin de sa peine de sûreté de vingt ans. Cependant, comme l'ont rappelé les députés Bruno Questel et François Pupponi - derniers à avoir vu l'activiste vivant en détention -, lors de la première audition de la Commission des lois mercredi dernier, « Yvan Colonna avait renoncé à se présenter devant la Commission nationale d'évaluation, au vu des demandes rejetées des détenus Ferrandi et Alessandri. S'il s'était rendu à cette audience, il ne serait pas mort sous les coups de ce terroriste islamiste », ont-ils rappelé.
La justice avait cependant accordé jeudi une suspension de peine «pour motif médical», à la demande de ses avocats. La loi prévoit en effet qu'une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé.
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Mais la mort d'Yvan Colonna relance un autre débat brûlant, celui de la gestion des détenus terroristes islamistes en prison, de la réalité de leur suivi, de la détection de leur dangerosité et de la rigueur de leur détention. Un thème d'autant plus aigu que l'on compte dans les prisons françaises 500 condamnés pour terrorisme islamiste et presque autant de détenus de droit commun radicalisés. Hier soir, la Corse retenait son souffle, laissant la place au deuil.
Le pape François réforme la curie romaine
DÉCRYPTAGE - François a publié samedi une nouvelle constitution apostolique, qui promeut une « saine décentralisation ».
Une réfugiée ukrainienne violée par deux hommes en Allemagne
L'agression a eu lieu alors que la jeune femme de 18 ans était hébergée à bord d'un bateau-hôtel, sur les quais de Düsseldorf. Les deux auteurs présumés sont en garde à vue.
«Un drame», «une tragédie», «un échec de notre justice»... Les premières réactions politiques à la mort d'Yvan Colonna
Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Érignac, est mort lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.
Le Monde
Pop, folk, rock, classique… Retour sur nos albums coups de cœur
Le lundi, le service culture du « Monde » vous propose ses choix en matière de musique.
LA LISTE DE LA MATINALE
L’équipe de la rubrique Musiques vous propose une sélection d’albums, publiés en février et qui ont été appréciés et chroniqués dans nos pages. Soit, dans l’ordre de leur commercialisation : une nouvelle aventure collective du trio formé par le pianiste Andy Emler, le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard ; le cinquième album studio du groupe new-yorkais Big Thief ; un recueil qui met en avant l’art de la transcription de la pianiste Béatrice Berrut ; les dix perles pop folk du quatrième disque du groupe écossais Modern Studies ; l’album du retour du duo Tears For Fears après dix-huit ans de silence phonographique ; un solo de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza.
« The Useful Report », d’Andy Emler, Claude Tchamitchian et Eric Echampard
Le pianiste Andy Emler retrouve le contrebassiste Claude Tchamitchian et le batteur Eric Echampard, force rythmique, et bien au-delà, de son fastueux MegaOctet, pour un quatrième album en trio, The Useful Report.
Onze compositions, dont certaines semblent naître d’improvisations, d’une phrase mélodique qui va en développement, dans des enchaînements qui ont la forme de suites (The Document et The Real, dans une même poussée d’énergie musicienne, The Fake et The Lies, avec une place de choix donnée à la contrebasse, The Resistant, dans le style dansant drum and bass, traité en acoustique, qui mène vers l’espace aérien de The Endless Hopelude).
Sophistiqué dans l’écriture et l’exécution, avec des dynamiques rythmiques qui viennent parfois en contradiction avec le tempo de base, des choix harmoniques qui ne soulignent pas systématiquement la mélodie, ce nouveau voyage avec le trio emporte par sa lisibilité, son élan collectif. Sylvain Siclier
1 CD La Buissonne/PIAS (sortie le 11 février).
« Dragon New Warm Mountain I Believe in You », de Big Thief
Un divorce, puis une rupture sentimentale qui vire à la dépression : le bilan de ces deux années de pandémie n’a pas été glorieux pour deux membres du quartette folk rock américain Big Thief, mené par le guitariste Buck Meek et la chanteuse Adrianne Lenker.
Ce cinquième album studio double pourtant la mise avec vingt compositions en offrande. Dans la veine folk rock brute de U.F.O.F. et Two Hands, parus tous deux en 2019, Dragon New Warm Mountain I Believe in You se pose comme une thérapie collective pour les New-Yorkais, un besoin viscéral de créer.
Fidèle à son propre petit écosystème lo-fi, produit encore une fois par le batteur James Krivchenia, Dragon recèle des trésors d’harmonies gracieuses, parfois curieuses, tels le réverbéré Little Things façon Cocteau Twins, ou les percussions envoûtantes de Time Escaping ; un violon et une guimbarde s’invitent sur le traditionnel et enjoué Sud Infinity : quelques exutoires électriques aussi, façon Neil Young (Love Love Love). Dans le registre de la complainte douce-amère, le falsetto de Lenker, tout à la fois fragile et confidentiel, se transfigure sur les bouleversants Flower of Blood et Certainty. Si toutefois un sentiment de redite se manifeste sur la longueur, en prenant le parti de réduire l’opus à un format simple, Dragon s’inscrit dès lors à la hauteur de ses prédécesseurs. Franck Colombani
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Le Monde
Une ville, des envies, cinq possibilités : Grenade
Palais sublimes, patios tranquilles, tapas copieuses, déambulations rock… Autant de bonnes raisons de s’échapper dans la ville andalouse.
LA LISTE DE LA MATINALE
Suivre les traces du poète qui exprime l’âme de la ville, retrouver les splendeurs arabes de la cité, se glisser dans les maisons-jardins dissimulées sur les collines, mais découvrir aussi l’esprit rock de la cité et profiter de ses généreuses tapas… Grenade, la preuve par cinq.
Marcher sur les pas de Lorca
Grenade et sa province habitent son œuvre, il en dit comme personne la séduction. A Fuente Vaqueros, la maison natale de Federico Garcia Lorca (1898-1936) est devenue musée comme, à Valderrubio, la propriété familiale et celle des voisines qui inspirèrent La Maison de Bernarda Alba. A Grenade, ville de sa jeunesse où le poète revint avant son assassinat par les franquistes, un centre abrite ses archives. Sa statue est assise au café Chikito, près de celle de Mariana Pineda (1804-1831), exécutée pour ses idées libérales et héroïne de la première pièce du dramaturge. Sa poésie baigne les collines de l’Alhambra et de l’Albaicin d’une « lumière salée par la nostalgie de la mer », flotte dans les jardins du Generalife où « les eaux sont des torrents de rose », vibre dans les grottes de Sacromonte quand un musicien flamenco chante sa « lune gitane » et que « la guitare fait pleurer les songes ».
Universolorca.com, Valderrubioenlorca.com, Andalucia.org (les paysages de Grenade qui ont inspiré le poète)
Plonger dans l’héritage arabo-andalou
On ne peut (re)venir à Grenade sans visiter les palais nasrides de l’Alhambra, dentelles de marbre et de stuc, miracles de fontaines et de bassins où l’on tente de préserver l’émotion malgré la cohue touristique. Mais l’héritage arabo-andalou se retrouve aussi dans le quartier de l’Albaicin, que l’on découvre en compagnie d’Amélie Laigle, guide francophone, passionnée et joyeuse : le Corral del carbon, ancien caravansérail du XIVe siècle, les bains islamiques du Banuelo et, sur la colline, le ravissant palais de Dar-al-Horra, où vivait Aïcha, la mère de Boabdil, dernier sultan de Grenade. Renouant avec ce passé, la jolie mosquée inaugurée en 2003 et son jardin offrent le calme et la vue sur l’Alhambra. Et l’Orient rêvé coule dans le luxueux décor du hammam Al Andalus, construit sur d’antiques bains.
Alhambra-patronato.es, Hammamalandalus.com
Une ville, des envies, cinq possibilités : TurinSe perdre dans les « carmenes »
Les Carmenes, maisons-jardins des collines, incarnent l’art de vivre grenadin. Ils mêlent le luxe de la vue sur les palais nasrides ou sur la plaine de la Vega à l’intimité sensuelle des vergers parfumés et du murmure de l’eau. Certains sont accessibles quand ils sont musées comme la maison du peintre Max Moreau, celle de Manuel de Falla – le compositeur ami de Lorca –, ou l’imposante demeure éclectique du peintre Rodriguez Acosta. Si le Carmen de los Martires est un parc très fréquenté, certains espaces verts sont encore de doux secrets comme le Carmen de la Victoria qui appartient à l’université. Le Mirador de Morayma, restaurant créé dans une maison-jardin par un amoureux de la culture et de la gastronomie locales, est un incontournable avec ses terrasses ouvertes sur l’Alhambra et la Sierra Nevada, ses pièces couvertes de tableaux et sa bonne cuisine grenadine.
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Le Figaro
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Vendredi 18 mars, au petit matin, alors que les habitants du quartier Podil s’apprêtaient à profiter d’une journée ensoleillée après trente-cinq heures de couvre-feu, un missile a voulu s’abattre sur eux. L’explosion qui a suivi leur a sauvé la vie: le système antiaérien de la ville a intercepté l’engin dans le ciel. Mais les débris sont tombés sur un complexe résidentiel de cette banlieue du nord-ouest de Kiev, déclenchant un immense incendie.
Alors que les pompiers achèvent d’éteindre les flammes, les façades sans couleur donnent aux bâtiments l’air de monstres écorchés. Éborgnés en plus d’être brûlés: les fenêtres béantes se sont désintégrées dans une pluie de bris de verre sur lesquels marchent, chancelants, les rescapés.
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Un géant chauve déambule parmi les décombres. Les pansements sur son visage sont déjà à moitié décollés à cause du sang qui continue de couler. Il s’avance vers une toute petite dame emmitouflée dans un manteau bleu nuit, elle aussi blessée. Au milieu de la cour, entre un toboggan multicolore et un tourniquet, elle garde près d’elle des cabas remplis de ce qui lui reste: quelques vêtements, des boîtes de gâteaux, une couette aux motifs fleuris… Les deux ne se parlent pas, chacun encore happé par l’horreur.
Tâche colossale
D’autres se sont extraits de leur sidération et s’emploient à nettoyer les gravats. Un petit groupe de babouchkas coiffées de chapeaux en laine balaie le chemin qui longe les immeubles et le parc. Des hommes remplissent des sacs-poubelles avec des bouts de maison. La plupart sont âgés: «Les jeunes sont à la guerre, ou bien se sont expatriés», explique Ivan, l’un de ces ouvriers improvisés. La tâche est colossale mais il ne se décourage pas. «Les Ukrainiens sont unis dans la résistance, de différentes manières. Nous sommes tous solidaires. Certaines personnes que vous voyez ici n’habitent même pas le quartier, ce sont juste des passants qui sont venus aider!», sourit le septuagénaire, vêtu d’un pull rouge à capuche assorti à son bonnet. Non loin, des employés de mairie équipés d’un bulldozer déblaient l’essentiel des gravats.
Dans l’un des logements éventrés, Vassily, la soixantaine, déambule d’une pièce à l’autre: «Je ne sais pas où commencer… Comment est-ce qu’on nettoie un appartement qui ressemble à un chantier?», soupire-t-il, la main sur son front dégarni. Le trois-pièces appartient à sa fille. «Heureusement, comme beaucoup d’autres habitants de l’immeuble, elle avait fui à l’ouest du pays avec sa propre fille. Cela s’est joué à quelques jours près, mais les dommages ne sont que matériels», ajoute-t-il. Cette fois, la frappe a fait un mort et cinq blessés. Dans la chambre de la petite Tania, un dessin d’enfant et une médaille sont restés accrochés sur les murs roses fissurés. Le lit est jonché de morceaux de plâtre. «Juste en face, là, c’est son école», précise Vassily en désignant, par la fenêtre de la chambre, un bâtiment visible en contrebas.
Les Ukrainiens sont unis dans la résistance, de différentes manières. Nous sommes tous solidaires
Depuis une semaine, les Russes pilonnent de plus en plus la région de Kiev. Selon les autorités, environ 230 habitants dont quatre enfants y ont été tués, et plus de 900 blessés, depuis le début de la guerre le 24 février dernier. Une quarantaine d’habitations, dix écoles dont quatre maternelles et un centre commercial auraient été endommagés par des frappes russes: parce qu’elles s’y sont abattues, ou bien car lorsque le système antiaérien intercepte un missile, la pluie de débris qui s’abat sur la ville cause des incendies.
À l’hôpital Okhmatdyt, Olga regarde dans le vide d’un air grave et absent. Le visage et le corps maculés de coupures et d’hématomes, elle serre dans ses bras un minuscule bébé. Quand les Russes ont frappé l’immeuble du quartier Podil, la jeune femme de 27 ans s’est jetée par-dessus sa fille Victoria, âgée d’un mois, pour la protéger des éclats. «Elle lui a probablement sauvé la vie», murmure Ira, l’une des infirmières qui veillent sur son état. Du bout des doigts, elle vérifie le bandage qui entoure le crâne d’Olga d’un entrelacs de cheveux et de gaze. Mutique, la mère ne semble consciente que d’une chose: elle allaite l’enfant qu’elle a failli perdre tout d’un coup, en même temps que sa maison, dans ce vacarme qui a duré une seconde.
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En temps normal, l’hôpital Okhmatdyt est dédié au soin des enfants atteints du cancer. Mais face à l’afflux des victimes du conflit, l’équipe accueille à présent enfants et adultes souffrant de tous types de blessures. Leur nombre est si important que, depuis le premier jour de la guerre, tout le personnel - médical et administratif - vit et dort sur place. Les premiers temps, lorsque les sirènes hurlaient, tout le monde courait se réfugier dans le sous-sol avec les patients. Aujourd’hui, les alarmes qui ponctuent le quotidien sont si fréquentes qu’Ira et les autres n’y font presque plus attention.
Non loin, dans une autre chambre, Natalia a hissé son corps lourd malgré un bras blessé sur le rebord de son lit pour veiller sur «Vova». Volodymyr, 13 ans, a la moitié du visage paralysé par une énorme balafre. Son dos, ses bras et ses jambes sont déchirés et peinent à cicatriser. «Et pourtant, il ne tient pas en place!», le taquine sa mère. Le garçon, cheveux en bataille teints en blond platine, l’air mutin et le rire facile, s’amuse à lever et à baisser le dossier de son lit grâce à une télécommande. On lui a annoncé qu’il pourra un jour remarcher.
Psychologie de crise
Deux jours après le début de la guerre, après qu’un couvre-feu eut été déclaré, la famille a été prise de panique. «Nous avons décidé de rejoindre la gare pour être évacués comme tant d’autres gens qui fuyaient la ville», explique Natalia. Le temps de rejoindre la gare, l’heure du couvre-feu est passée. Alors, des membres des forces de l’ordre ont tiré à vue sur leur petite voiture. Son mari Alexandre, au volant, est mort sur le coup. Une cousine qui les accompagnait a perdu la raison: sa fille de 15 ans a été blessée au genou et son fils de six ans n’a pu être sauvé. «En arrivant à l’hôpital, elle était comme folle. Jusqu’à aujourd’hui, elle s’accuse d’être responsable de la mort de son fils», explique Olga Sergueïevna, la psychologue de l’hôpital. Natalia elle-même, lors de son arrivée à l’hôpital, a été immédiatement prise en charge par le docteur Sergueïevna: «Elle s’inquiétait pour son fils qui était très mal en point. Elle hurlait et se débattait. Son état mental était tel que j’ai dû rester avec elle dès qu’elle a franchi la porte de l’hôpital avec les ambulanciers», raconte la trentenaire qui, avant la guerre, aidait les enfants ayant subi des opérations au cerveau à recouvrir leurs aptitudes cognitives. «J’ai dû apprendre sur le tas à faire de la psychologie de crise», témoigne-t-elle.
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Le soir du dimanche 20 mars, deux jours après la frappe qui a dévasté l’immeuble d’Ivan et Olga, un autre missile s’est abattu sur le district Podil. Celui-ci, selon les autorités, n’a pu être stoppé. La déflagration et les autres explosions qui lui ont succédé ont secoué la ville entière. Pour la première fois à Kiev, c’est un gymnase et un centre commercial qui ont été touchés. L’armée russe prétend que le centre commercial était vacant et servait de dépôt d’armements et de munitions.
Lundi matin, sur le parvis taché de sang surplombé de panneaux indiquant Leroy-Merlin et une boutique de plomberie, quatre cadavres étaient posés côte à côte, gardés par des policiers. Au total, les autorités évoquent huit morts. Leurs pieds nus dépassaient de sacs mortuaires. Non loin, les vestiges de l’opération de secours - une civière orange, quelques vêtements, un sac et des bandages déchirés - attendaient d’être ramassés avant que les proches des victimes n’arrivent.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Le Monde
Warhol, espions, Russie, soignants : les replays du week-end
Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à (re) voir ou à (re) écouter en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
Ce week-end, de la Russie, bien sûr, mais pas que. Andy Warhol fait son éternel retour dans un documentaire magique de sept heures qui révèle un artiste méconnu. La Ville Lumière dévoile elle aussi sa part d’ombre, avec les milliers d’espions qui arpentent les mille et un lieux de Paris pour y exercer leur métier en toute discrétion. Enfin, nous découvrirons la ferveur, sinon la foi des soignants qui, depuis deux ans, malgré les conditions de travail, se refusent à dénigrer leur métier. Parce que soigner reste, disent-ils, « le plus beau métier du monde, quand même ».
Ces citoyens qui rêvent d’« une autre Russie »
La répression non pas à visage humain, mais à hauteur d’hommes et de femmes. Telle est l’ambition du documentaire de Stéphane Bentura, Russie, le poison autoritaire, sur Arte : montrer le nouveau durcissement opéré dans ce pays depuis plusieurs mois et la façon dont il affecte la vie de ceux et celles qui réclament un autre choix. Le film prend le parti de laisser longuement la parole à ces « citoyens ordinaires qui veulent une autre Russie », sans pour autant prétendre en faire une majorité. Il rappelle, aussi, à quel point l’empoisonnement d’Alexeï Navalny a constitué un tournant majeur dans l’histoire récente du pays, prélude d’une intensification des répressions contre toutes les voix critiques.
« C’est une dictature postmoderne, avec une façade pseudo-démocratique, des parodies d’élections et de procès, mais le fond est le même qu’en Union soviétique », assène Vladimir Kara-Murza, vice-président du mouvement Russie ouverte, victime de deux empoisonnements, qui a envoyé sa famille à l’étranger, mais refuse, lui, de partir. On entend aussi, par intermittence, la voix de ceux qui sont satisfaits. Celle du pouvoir aussi. Piotr Tolstoï, par exemple, un ancien collègue du réalisateur, journaliste en poste à Moscou au début des années 1990, quand la démocratie était un horizon. Pour lui, le problème, c’est la génération « qui a été élevée à une époque où l’idée nationale russe avait été abandonnée ». Générationnel ou autre, le film pose bien le constat d’une coupure : un pays dans lequel vivent « deux mondes que tout sépare », et qui se tournent le dos. Benoît Vitkine
Russie, le poison autoritaire, documentaire de Stéphane Bentura (Fr., 2021, 53 min). Disponible sur arte.tv jusqu’au 15 avril.
Dans l’intimité méconnue et paradoxale d’Andy Warhol
Les documentaires sur l’un des rares artistes du XXe siècle à être connu du grand public ne manquent pas. Citons, entre autres, Andy Warhol, le pape du pop art (2 DVD Arte Editions, 2006), de Ric Burns, un film en deux parties de près de quatre heures, ou Andy Warhol’s America (2022), de Francis Whately, trois heures passionnantes pour la BBC sur ce que l’Amérique a fait de Warhol et Warhol de l’Amérique. Mais le travail titanesque effectué par Andrew Rossi pour The Andy Warhol Diaries, produit par Ryan Murphy, dépasse largement ces cadres et ces durées par ses six épisodes qui totalisent quelque sept heures passionnantes, riches en documents d’archives publics et privés rares, voire inédits. Elles révèlent un Warhol intime méconnu.
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Le Monde
« Un général, des généraux », « La Forêt », « Immonde ! », « Dai Dark »… Douze albums BD à découvrir
Chaque mois, « La Matinale » vous propose une sélection d’ouvrages récemment sortis, chroniqués par la rédaction.
LA LISTE DE LA MATINALE
Alors que le Festival international de la bande dessinée (FIBD) d’Angoulême bat son plein et a décerné, mercredi soir 16 mars, son Grand Prix à la Québécoise Julie Doucet, les chroniqueurs BD et manga du Monde livrent leurs derniers coups de cœur de l’hiver avec une dizaine de titres conseillés aux lecteurs de « La Matinale ».
« Un général, des généraux » : une hilarante relecture de l’histoire
C’est l’histoire d’un coup d’Etat réussi… ou pas. Un putsch fomenté par des généraux qui voulaient garder l’Algérie française. Mais dont le grand gagnant, le général de Gaulle, sera celui qui donnera l’indépendance aux Algériens.
Dans un album hilarant, Nicolas Juncker et François Boucq revisitent les événements de mai 1958, ces trois semaines qui virent la France à deux doigts de la guerre civile et se conclurent par la naissance de la Ve République. « Une des plus belles arnaques de l’histoire de la politique française », selon les auteurs, qui décrivent avec minutie et force caricatures les événements ayant amené militaires dépassés et politiques aux abois à se jeter dans les bras du « Grand Charles ». Une relecture de l’histoire à se tordre les côtes. Cédric Pietralunga
« Un général, des généraux », de François Boucq et Nicolas Juncker, Le Lombard, 144 p., 22,50 €.
« Dai Dark » : l’espace ténébreux et dangereux
Bien que biberonnée à Alien, de Ridley Scott, et The Thing, de John Carpenter, Q Hayashida revendique une SF affranchie de ses poncifs visuels et scénaristiques, à l’équilibre entre autodérision, ingrédients horrifiques et trituration de la matière organique.
Celle qui a d’abord conquis avec sa fantasque et crasseuse série postapocalyptique Dorohedoro, rempile dans Dai Dark avec un univers spatial ténébreux et dangereux qu’arpente un ado de 14 ans vêtu d’un uniforme en décomposition et dont les os recèlent des propriétés magiques. Désossage garanti. Pauline Croquet
« Dai Dark », tome I, de Q Hayashida, traduit du japonais par Florent Gorges, Soleil-Delcourt, 208 p., 11,95 €.
« Otoshiyori, trésors japonais » : sublime hommage au grand âge
Quelle place la société nippone accorde-t-elle à ses aînés ? L’illustratrice Isabelle Boinot, qui s’est rendue dans l’Archipel à plusieurs reprises, a tenté de répondre à cette question dans un album empreint d’une douceur immense.
Elle y dresse la topographie des cafés, gares et autres endroits fréquentés par les personnes âgées qu’elle a rencontrées et établit un inventaire poétique, de la boîte de sablés au beurre aux petits rubans d’emballage, sans oublier les indispensables animaux de compagnie. Une démarche tendre et pleine de grâce (les aquarelles sont sublimes), érudite tout en restant modeste. Alexis Duval
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L'Humanité
Service public. La pénurie d’inspecteurs du travail met le feu aux poudres
Mobilisés depuis deux ans contre un sous-effectif massif, les agents de contrôle de Seine-Saint-Denis attaquent leur hiérarchie en justice.
Loan NguyenC’est un constat connu de tous : l’inspection du travail souffre d’un sous-effectif chronique depuis des années. Fin mars, le ministère du Travail recensait sur l’ensemble du territoire 260 sections d’inspection vacantes, soit un taux de 12,5 % de ces unités géographiques sans agent de contrôle attitré. Pour boucher les trous, l’administration use et abuse de l’intérim, cette disposition qui permet d’attribuer temporairement à des agents affectés sur d’autres sections la charge supplémentaire des sections vacantes.
Mobilisation. Les chevilles ouvrières battent le rappelSi la problématique est nationale, en Seine-Saint-Denis, les taux de vacance explosent. Sur ces quatre dernières années, celui-ci n’est jamais descendu en dessous de 12 % et a même atteint 24 % sur les deux derniers mois de 2021. « Théoriquement, on est censés être un agent de contrôle pour 10 000 salariés. En Seine-Saint-Denis, on tourne plutôt autour de 11 000 salariés par section. Donc, si on nous en colle une deuxième, ça veut dire qu’on est censés assurer le contrôle pour 20 000-22 000 salariés, ce n’est juste pas possible », souligne Simon Picou, secrétaire national de la CGT TEFP (travail, emploi, formation professionnelle).
Un recours au tribunal administratif
Face à cette situation, de nombreux inspecteurs ont décidé de ne plus assumer l’intérim sur ces postes laissés en déshérence depuis deux ans. Dernier coup de pression en date : une dizaine d’agents concernés, ainsi que la CGT TEFP et SUD travail ont déposé une requête auprès du tribunal administratif de Montreuil, fin décembre 2021, afin de contraindre le ministère à recruter pour assurer la continuité du service public. Ils rappellent que le recours à l’intérim ne peut être que temporaire, s’appuyant notamment sur la jurisprudence du Conseil d’État.
En parallèle, les unions départementales CGT, FO, Solidaires, CFTC et CFDT de Seine-Saint-Denis, ainsi que la CGT TEFP et SUD travail ont adressé, le 12 janvier dernier, au directeur régional et interdépartemental de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Drieets) d’Île-de-France, une mise en demeure. « On estime à environ 100 000 le nombre de salariés sur le territoire de la Seine-Saint-Denis qui ne peuvent pas saisir l’inspection du travail, déplore Kamel Brahmi, responsable de l’union départementale CGT. Est-ce qu’on imagine qu’on puisse imposer à un médecin de s’occuper de deux cabinets en même temps ? »
Des procédures disciplinaires envisagées
Face à cette mise en demeure, le directeur départemental aurait fait part de sa volonté de rencontrer les organisations en bilatéral. Mais dans un document daté du 10 janvier, qui semble être un rapport à sa hiérarchie régionale, celui-ci s’inquiète de l’action de boycott de l’intérim. Listant nommément une dizaine d’agents, il déplore que 128 demandes d’autorisation de licenciement de salariés protégés aient été laissées en souffrance du fait de cette situation. Dans la liste des actions à envisager, le responsable cite l’envoi de courriers aux inspecteurs récalcitrants, mais également des « procédures disciplinaires ». Contactés, ni le directeur départemental de Seine-Saint-Denis, ni le ministère du Travail n’ont donné suite.
inspection du travailinspecteurs du travailservices publics Le Monde
« Cœurs vides », « N’avance que désarmé », « Paradaïze »… Nos lectures de la semaine
Chaque jeudi dans « La Matinale », la rédaction du « Monde des livres » vous propose sa sélection littéraire.
LA LISTE DE LA MATINALE
Les livres de la semaine nous invitent à des voyages tous azimuts. Dans le futur, avec une fable dystopique de Juli Zeh. Au Japon, grâce à un récit nomade de Stéphane Audeguy. Dans le no man’s land moderne d’un aéroport, dont Dorothée Werner fait le cadre d’une histoire d’amour impossible, sur fond de réchauffement climatique. La Mexicaine Fernanda Melchor propose quant à elle une plongée violente dans les inégalités sociales de son pays. Enfin, un essai de Malika Rahal dresse un tableau éclairant de l’année 1962, celle de l’indépendance de l’Algérie, dont le soixantième anniversaire tombe le 18 mars.
ROMAN. « Cœurs vides », de Juli Zeh
Il serait tentant d’affirmer que Cœurs vides, le sombre conte de l’écrivaine allemande Juli Zeh, parce qu’il traite de l’incapacité des modernes à se joindre à la moindre aventure collective n’ayant pas leur intérêt pour objectif, a perdu de son mordant avec le retour de la guerre en Europe. Car tous les phénomènes d’égoïsme actuels que pointe, dans cette fable dystopique en forme de thriller, l’ancienne juriste devenue romancière peuvent à leur manière expliquer pourquoi les dictateurs ont pu tabler sur l’inertie des nantis pour déchaîner leurs projets impériaux.
Britta, revenue des idéaux de sa jeunesse, ne songe qu’à gagner de l’argent tandis que son mari, pâle figure d’homme, peine dans ses affaires et qu’un parti populiste d’extrême droite a réussi à arriver au pouvoir. Elle monte un cabinet de psychologie consacré au suicide, mais dont l’objectif consiste à proposer à des groupes terroristes des candidats dont les motivations à l’autodestruction sont déterminées « scientifiquement ».
Paru en 2017 en Allemagne, le roman reflète l’inquiétude qu’ont pu provoquer les progrès et la radicalisation du parti d’extrême droite AfD aux yeux d’une démocrate écœurée par le cynisme contemporain. Nicolas Weill
ROMAN. « Dejima », de Stéphane Audeguy
La montre Mickey avec laquelle l’empereur Hirohito s’est fait enterrer n’est qu’une anecdote parmi d’autres dans Dejima, mais elle se situe au carrefour des grandes ambitions de l’ébouriffant roman de Stéphane Audeguy. Le cartoon riant squatte auprès de la dépouille, la babiole repose avec l’empereur longtemps isolé de ses semblables par son statut divin, l’ornement puéril pare le poignet du descendant d’une lignée pluriséculaire, le temps fragmenté en secondes se frotte à la sombre éternité du caveau.
De la même manière qu’un détail dérisoire peut devenir à ce point éloquent, un sujet – en l’occurrence le Japon dans Dejima – est surtout, chez Stéphane Audeguy, l’épicentre d’un récit nomade et d’une réflexion foisonnante.
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Le Figaro
Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Cyrille LouisREPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Roman Marchenko a quitté Marioupol samedi avec sa famille. Pour rejoindre la route qui mène à Berdiansk puis Zaporijia, le long de laquelle un fragile corridor humanitaire permet depuis une semaine d’exfiltrer les habitants pris au piège, le plus court était de passer par le centre-ville. Alors, ce matin-là, il a fait le trajet pied au plancher. «Ça tirait dans tous les sens à la mitrailleuse et au fusil automatique», raconte le quadragénaire, qui évoque avec un regard vide «un combat de rue dans lequel on ne sait plus qui est qui». Arrivé à hauteur du théâtre d’art dramatique, bombardé le 16 mars par les forces russes alors que des centaines de civils y avaient trouvé refuge, il a ralenti en découvrant un blindé ukrainien près duquel se tenaient deux soldats. «Les rues étaient désertes, décrit M. Marchenko, et je leur ai demandé si je pouvais continuer sans danger. Ils m’ont dit que ça devrait passer…»
L’armée russe, qui assiège depuis bientôt un mois ce port stratégique naguère peuplé de 450.000 habitants, a déployé vendredi ses blindés dans le centre-ville tandis que les forces ukrainiennes, acculées, semblent s’être regroupées autour de deux importantes usines de métallurgie. Selon les autorités ukrainiennes, 80 % des logements ont été détruits par le pilonnage incessant de l’artillerie ennemie. Depuis début mars, la population y vit coupée du monde, privée d’électricité, d’eau et de nourriture. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a estimé lundi que «ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur», dénonçant des «bombardements indiscriminés» qui «dévastent la ville et tuent tout le monde».». Le gouvernement ukrainien, de son côté, a rejeté l’ultimatum russe exigeant la capitulation de la ville. «Il n’est pas question de parler de reddition», a déclaré la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
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À Zaporijia, sur le vaste parking où s’organise l’accueil des naufragés de Marioupol, une nouvelle file de voitures aux pare-brise éclatés est arrivée lundi en fin de matinée. Selon un volontaire en charge de leur accueil, plus de 25.000 personnes ont réussi à fuir la ville assiégée depuis le 14 mars. Parmi elles, certaines ont passé jusqu’à cinq jours sur la route. Toutes racontent une odyssée angoissante, jalonnée par une multitude de check-points et rythmée par les détonations plus ou moins proches. D’autres, on ignore leur nombre, ont été blessées ou tuées au cours de la traversée. Selon le gouverneur de Zaporijia, quatre enfants ont été blessés, lundi, dans des bus frappés par des bombes alors qu’ils tentaient de quitter la ville.
Rencontres irréelles
«À la fin de la première journée de route, raconte Tatiana, une jeune mère de famille, on s’est retrouvés nez à nez avec un groupe de soldats tchétchènes qui ont voulu nous forcer à faire demi-tour. Mais quand mon mari a proposé de leur offrir des cigarettes, ils se sont radoucis. L’un d’eux, qui avait très faim, nous a demandé quelque chose à manger. Un autre voulait absolument qu’on lui trouve des médicaments pour le mal de gorge. Un troisième, plutôt stupide, jouait avec la sécurité de son arme et a fini par tirer un coup vers le sol sans le faire exprès. Au bout d’un moment, un hélicoptère s’est posé à quelques dizaines de mètres de nous. Ces soldats avaient l’air perdu, convaincus qu’ils étaient venus nous libérer et surpris qu’on ne les en remercie pas. Finalement, ils ont fini par nous laisser partir.»
Certains rescapés évoquent des échanges plus déplaisants, en particulier sur les checkpoints tenus par des soldats affiliés aux républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk. «L’un d’eux a fait arrêter notre voiture pour nous demander vers où nous allions, raconte Natalia Marous. Comme je lui ai dit que nous voulions rejoindre l’Ukraine, il m’a répondu avec un sourire méchant: “Ce pays n’existe plus. Vous feriez mieux de venir à Donetsk.”»
Ces soldats avaient l’air perdu, convaincus qu’ils étaient venus nous libérer et surpris qu’on ne les en remercie pas
Selon les autorités ukrainiennes, un millier d’habitants de Marioupol ont été transférés ces derniers jours en Russie et se sont vus confisquer leur passeport. Ekaterina Varoniana, 42 ans, confirme: «Moi, j’ai de la chance, parce que j’avais ma propre voiture. Mais je connais des gens qui, soit faute de moyen de transport soit parce qu’ils ont de la famille ou des connaissances là-bas, ont accepté de monter dans un bus affrété par l’armée russe. Je crois qu’ils ont été emmenés à Rostov-sur-le-Don.»
Oleksander, lui, n’est pas du genre à se laisser impressionner. Samedi 19 mars, ce grand gaillard de 35 ans s’est jeté dans la gueule du loup pour aller récupérer la famille d’un ami coincée sans voiture à Marioupol. Parti de Zaporijia en milieu de journée, le chauffeur de taxi est arrivé dans le port assiégé vers 17 heures. «Sur la route, des soldats russes m’ont racketté une cartouche de cigarettes et un bidon de cinq litres d’essence - mais ils m’ont laissé repartir avec les trois autres. En ville, en tout cas dans le quartier de la périphérie où vivent mes amis, ils se comportaient vraiment en terrain conquis. De temps à autre, ils canardaient les positions adverses au loin. Il n’y avait pas un soldat ukrainien à la ronde…»
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Sur le chemin de la liberté, la longue caravane des rescapés de Marioupol est ralentie par la pénurie de carburant. Passé sa rencontre irréelle avec les soldats tchétchènes, Tatiana a dû attendre trois jours à Berdiansk que la station-service soit ravitaillée. Selon elle, le litre de carburant au noir s’y négocie actuellement pour dix fois sa valeur habituelle. «Chaque matin, vers 4 heures, on rejoignait la file d’attente dans l’espoir d’être servis quand arriverait le ravitaillement», dit-elle.
Les rescapés, majoritairement russophones, cherchent les mots pour décrire la cohabitation singulière avec un envahisseur à la fois lointain et si proche. «Ce sont juste des êtres humains», soupirent Nikita Pichko et sa mère Ioulia, comme si la guerre avait réduit à néant toute certitude. Le 15 mars, racontent-ils, des soldats russes se sont mis à arpenter leur quartier à la recherche de militaires ukrainiens. «Quand ils sont arrivés devant ma maison en me disant qu’ils étaient venus nous libérer de je ne sais quel oppresseur, je leur ai montré mes poings pour les faire partir, raconte Ioulia. L’un d’eux m’a simplement dit qu’il n’avait pas le choix et que c’était ça ou croupir en prison pendant sept ans.»
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Le Monde
« A plein temps », « L’Empire du silence », « Notre-Dame brûle »… Les sorties cinéma
Chaque mercredi, les journalistes de la rubrique cinéma du « Monde » proposent aux lecteurs de « La Matinale » leurs critiques des films à découvrir en salle.
LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, dans les salles, il y aura de l’action avec Laure Calamy, femme pressée dans A plein temps, du suspense avec Notre-Dame brûle, de l’histoire et des portraits avec deux beaux documentaires, L’Empire du silence et Funambules.
« A plein temps » : Laure Calamy en héroïne surmenée
C’est l’histoire d’une femme qui prend le RER, et c’est parfaitement addictif. Des grèves de transport généralisées viennent d’éclater, du sérieux comme en 1995, contraignant les Franciliens à échafauder des plans d’attaque pour éviter les bousculades, les faux départs et les retards. Ni de la ville ni de la campagne, Julie, mère de famille monoparentale, habite ce qu’on appelle une zone périurbaine et travaille à Paris, autrement dit la pire des situations quand le pays est paralysé.
Toute la journée, elle court : il lui faut déposer les enfants chez l’assistante maternelle, tenter d’attraper un train, se rendre dans le palace parisien où elle officie comme première femme de chambre, se déplacer à l’autre bout de la capitale pour passer un entretien d’embauche plus conforme à ses aspirations, rentrer chez elle, récupérer ses enfants avant que la nounou se fâche et la laisse tomber.
Doté d’une puissante ambition formelle qui lui a valu deux prix dans la sélection Orizzonti (meilleur réalisateur et meilleure actrice) à la Mostra de Venise 2021, le film nous fait littéralement vivre la course contre la montre à laquelle se livre quotidiennement Julie. Au choix classique de la musique électronique à tempo rapide d’Irène Drésel s’agrège une dimension plus inattendue, qui joue sur la réduction de notre champ de vision : dans les pas à vive allure de son héroïne, le film efface le décor autour, comme si l’on regardait perpétuellement à travers la vitre d’un train. Maroussia Dubreuil
Film français d’Eric Gravel. Avec Laure Calamy et Anne Suarez (1 h 25).
« L’Empire du silence » : radiographie d’un pays en guerre
A 69 ans, le réalisateur belge Thierry Michel a bâti, au sein de son œuvre, une sorte de cathédrale filmique consacrée à l’actuelle République démocratique du Congo, ex-Congo belge. Ses quelque treize films, réalisés entre 1992 et 2022, constituent une incomparable radiographie politique, sociale et anthropologique de ce pays et des affres historiques qui l’ont tour à tour façonné et défiguré depuis la colonisation.
Vaste synthèse historique d’un pays en guerre depuis plus de deux décennies et qui n’aura cessé d’être saigné, au vu et au su du monde entier, ce film procède d’une dénonciation cinglante de ce scandale, d’une tentative de vaincre la loi du silence. L’interrogation fondamentale inlassablement croisée dans l’œuvre africaine de Thierry Michel est ici saisie à bras-le-corps : pourquoi ce pays grand comme l’Europe, aux ressources exceptionnelles en minerais, est-il l’un des plus pauvres du monde ? Et pourquoi l’état de guerre avérée ou larvée qui y sévit depuis près de trente ans et qui a fait des millions de morts ne fait-il l’objet d’aucune sanction internationale ? Il est à redouter que la réponse soit la plus cruelle que l’on puisse imaginer : parce que cela, directement ou indirectement, arrange tout le monde.
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L'Humanité
Éloge du service public
ÉditorialFabien GayOn se souvient que, selon les apôtres du libéralisme et leur prophète Tchatcher, « la société n’existe pas ». Le monde n’est pour eux qu’une somme d’individus isolés et rivaux, tirant tant bien que mal leur épingle d’un jeu sauvage. L’un des antidotes à cette conception barbare de l’humanité a pour nom « service public ». Le saccage méthodique dont il fait l’objet est la condition préalable de l’établissement d’une société régie par la guerre de tous contre tous.
On peut ainsi affirmer sans crainte que l’état de tension de la société française se mesure à l’aune de la situation qui est faite à ses services publics, qui relèvent fondamentalement d’une conception révolutionnaire en ce qu’ils opposent aux logiques capitalistes une logique de mise en commun des richesses et des compétences dans des secteurs clés de la vie sociale et économique.
En première ligne de la crise sociale, au-devant des défis posés par les confinements et la pandémie, les agents des trois fonctions publiques, d’État, hospitalière et territoriale, remplissent des missions qui incarnent l’éthique de la République sociale : leurs tâches sont toutes dédiées aux autres, comme en ont témoigné les agents de GRDF refusant de couper le gaz à des clients bernés par de nouveaux fournisseurs. Ils et elles forment un cordon altruiste et solidaire sans lequel, effectivement, la société n’existe plus ou à peine.
Or, les services publics sont maintenus dans un état proche de l’apoplexie. Et les différents candidats de droite promettant la suppression de postes par dizaines de milliers ne précisent évidemment jamais ni comment, ni où. Dans le secteur hospitalier, dont la pandémie a révélé les sous-effectifs scandaleux ? Dans la fonction publique territoriale, alors que la République répond aux abonnés absents dans de si nombreux territoires ? Dans l’éducation nationale où des milliers de postes ne sont pas pourvus ? Dans la fonction publique d’État pour confier à des cabinets privés, souvent nord-américains, la conduite des affaires publiques ?
Emmanuel Macron a eu beau jeu, lors de son allocution sponsorisée TF1, de prendre ses distances avec la curée promise par ses rivaux. Il est pourtant comptable d’un affaiblissement colossal du rôle des services publics. Sa loi de transformation de la fonction publique, inspirée par la Commission européenne, acte une attaque sans précédent contre le statut des agents, poussant à la contractualisation, à des délégations de service public, au transfert d’agents vers le privé, entérine la fin des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), ainsi qu’une annualisation du temps de travail qui poussera les agents à travailler plus pour gagner moins. Le même M. Macron nous vante l’autonomie des établissements scolaires, laissant aux chefs d’établissement, comme il s’y est engagé à Marseille, le loisir de choisir eux-mêmes leurs enseignants. Le président de la Cour des comptes a ainsi le champ libre pour nous enjoindre de « reconnaître le rôle du chef d’établissement comme manager ».
Santé, collectivités locales, sécurité publique, éducation : partout les agents crient leurs difficultés et la perte de sens de leur travail. C’est ce que dit avec force le mouvement à l’ampleur inédite lancé par des milliers de greffiers et magistrats. Ajoutons que le gel du point d’indice, alors que l’inflation galope, en plus de saper l’attractivité de la fonction publique, a amputé le pouvoir d’achat des agents de près de 10 % sur les dix dernières années !
Quand certains souhaitent cantonner les services publics au rôle d’œuvres de charité pour pallier les défaillances du marché capitaliste, la tradition républicaine et sociale les érige en contre-modèle qui porte « les germes de communisme » dont parlait Jaurès. C’est à cette haute conception que de très nombreux citoyens restent attachés. Il nous faudra, dans les mois qui viennent, la défendre de toutes nos forces.
Julien Jaulin
services publics Le Monde
« Tu es bien Yvan Colonna ? »
L’agression en détention d’Yvan Colonna, le 2 mars, avait embrasé la Corse. Le nationaliste de 61 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio, a succombé à ses blessures, lundi 21 mars, après qu’un codétenu, condamné pour des faits de djihadisme en 2015, l’a étranglé alors qu’il faisait du sport. La famille du défunt, dont la colère avait contaminé les rues de l’île, a appelé lundi au respect du deuil. Des rassemblements se sont tenus dans le calme dès l’annonce du décès.
Yvan Colonna, des rêves d’indépendance corse à l’assassinat du préfet ErignacLe Monde écrit pour la première fois le nom d’Yvan Colonna le 23 mai 1999, quinze mois après l’assassinat du préfet Erignac, dans un article de Pascal Ceaux et Jacques Follorou titré « Affaire Erignac : les policiers pensent avoir arrêté le “groupe opérationnel” ». Le nom de Colonna apparaît au détour d’un encadré sur « un groupe radical et isolé, né au début des années 90 ». Il est le fils d’un ancien député (PS) niçois, Jean-Hugues Colonna, qui a conseillé certains ministres de l’intérieur ces dernières années sur le dossier corse. « Yvan Colonna, berger, a élevé ses enfants dans la seule langue corse avant qu’ils n’intègrent le système scolaire. Représentant la Cuncolta à Cargèse, il milite pour un nationalisme intransigeant », lit-on. A l’heure où ces lignes sont rédigées, nul ne le sait encore, mais sa cavale durera quatre années supplémentaires.
Douleur et émotion en Corse à l’annonce du décès d’Yvan ColonnaJacques Follorou annonce qu’un avis de recherche a été apposé dans tous les commissariats de France le 27 mai 1999, et Le Monde consacre pas moins de quatre pages à l’affaire. C’est qu’en garde à vue trois des six membres du commando viennent de désigner Yvan Colonna comme le tireur. « Les aveux des militants nationalistes ont été obtenus grâce à la confrontation de leurs alibis et des expertises techniques menées sur les téléphones portables. Celles-ci ont permis de localiser précisément les membres du commando à l’heure du meurtre, démontrant à chaque fois une contradiction avec le lieu où ils prétendaient se trouver à ce moment-là. » Pour son reportage, Danielle Rouard, elle, est allée à Cargèse recueillir l’appel à la reddition du père d’Yvan, Jean-Hugues Colonna, en pleurs.
Le 3 juin 2003, une nouvelle salve d’articles annonce l’ouverture du procès, devant la cour d’assises spéciale de Paris, de huit nationalistes pour l’assassinat du préfet. Le cas d’Yvan Colonna, toujours en fuite, a été disjoint. Le Corse est devenu l’obsession de trois ministres de l’intérieur successifs, « le “TOC” de Nicolas Sarkozy », reprend Ariane Chemin, qui consacre au fugitif une pleine page. Les parents Colonna n’ont rien vu venir, jurent-ils. Dans les années 1990, ils « croient que leur fils a rompu avec le nationalisme. Sans doute très sincèrement. Un bon militant cloisonne, en effet, sa vie et retient ses mots. En réalité Yvan est entré dans une église et fait partie des intégristes. (…) Il est devenu le soldat du peuple corse ».
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Le Figaro
L'opposant russe Alexeï Navalny reconnu coupable d'escroquerie, lourde peine attendue
Jugé par un tribunal qui siège dans la prison où il est détenu, l'opposant au gouvernement russe risque 13 années de prison supplémentaires.
Une juge russe a reconnu mardi Alexeï Navalny coupable «d'escroquerie» et «d'outrage à magistrat», ouvrant grand la voie à une sévère prolongation de la peine de prison du principal opposant au Kremlin, en pleine répression accrue par l'offensive en Ukraine.
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Le parquet avait requis la semaine passée que la peine de deux ans et demi de détention, qu'Alexeï Navalny purge depuis un peu plus d'un an, soit portée à 13 années d'emprisonnement. Le charismatique militant anticorruption et ancien avocat, âgé de 45 ans, est jugé depuis mi-février derrière les murs de sa colonie pénitentiaire, à 100 km à l'est de Moscou, dans un tribunal improvisé. Il est apparu mardi à l'audience vêtu de son uniforme de bagnard, le visage amaigri, écoutant l'énoncé du verdict les mains dans les poches, entre deux rires et discussions avec ses avocats, selon une journaliste de l'AFP sur place.
La juge Margarita Kotova, sans surprise, l'a reconnu coupable dès le début de la lecture du jugement qui pourrait durer plusieurs heures jusqu'à l'annonce de la peine. «Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d'autrui par un groupe organisé», a-t-elle déclaré, d'une voix rapide et mécanique. «Navalny a fait preuve d'irrespect au tribunal, en insultant une juge», a-t-elle ajouté, quelques minutes plus tard. À l’issue du verdict, Alexeï Navalny pourrait être transféré, à la demande du Parquet, dans une prison dite à «régime sévère» bien plus éloignée de Moscou et où les conditions de détention sont beaucoup plus dures. Environ une centaine de journalistes assistent à une retransmission vidéo de l'audience dans une salle de presse aménagée dans la colonie pénitentiaire. Aucun soutien de l'opposant n'était présent, si ce n'est ses deux avocats, en pleine vague d'intimidation contre les voix critiques du Kremlin.
Répression décomplexée
Dans l'affaire jugée mardi, les enquêteurs accusent Alexeï Navalny d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d'«outrage au tribunal» au cours d'un précèdent procès. Lui dénonce ces accusations comme fictives et commandées par le Kremlin pour le maintenir en prison le plus longtemps possible. Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites en Russie, Alexeï Navalny subit depuis plus de deux ans une répression décomplexée du pouvoir.
En août 2020, il était tombé gravement malade en Sibérie, victime d'un empoisonnement à un agent neurotoxique commandité, selon lui, par le président russe en personne. Le Kremlin dément, mais les autorités russes n'ont jamais enquêté sur cette tentative d'assassinat présumée. Dès son retour en Russie en janvier 2021, après cinq mois de convalescence, il a été arrêté puis condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de «fraudes» remontant à 2014 et impliquant l'entreprise française Yves Rocher.
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En juin 2021, ses organisations, qui militaient depuis des années dans toute la Russie, sont désignées «extrémistes» et interdites sur-le-champ, poussant à l'exil de nombreux militants pour éviter des poursuites. D'autres ont été arrêtés et risquent de lourdes peines de prison. Cette répression inlassable, qui s'est accompagnée de l'interdiction des derniers médias et ONG critiques du Kremlin, a suscité un tollé en Occident et des sanctions contre Moscou.
Non au conflit en Ukraine
Même depuis sa colonie pénitentiaire, Alexeï Navalny continue de transmettre des messages fustigeant le pouvoir de Vladimir Poutine. Depuis l'offensive en Ukraine, il s'est fermement prononcé contre les combats. Il n'a cessé d'appeler à manifester contre le conflit malgré les risques encourus, les autorités ayant encore renforcé leur arsenal juridique, avec de lourdes peines de prison à la clé, pour étouffer toute critique de l'armée russe. Malgré tout, plus de 15.000 personnes ont été interpellées en Russie en près d'un mois pour avoir manifesté contre l'offensive, selon l'ONG spécialisée OVD-Info.
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Parallèlement, le pouvoir a aussi renforcé son emprise sur la diffusion d'informations sur le conflit, en bloquant en Russie l'accès à des dizaines de médias locaux et étrangers. Lundi, la justice russe a par ailleurs interdit les populaires réseaux sociaux américains Instagram et Facebook, accusés, comme Navalny, «d'extrémisme». Ceux-ci sont déjà bloqués en Russie, tout comme Twitter et TikTok.
VOIR AUSSI - La condamnation d'Alexeï Navalny est «incompatible avec les principes d'un État de droit», affirme le chancelier allemand
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Le Monde
En Finlande, l’invasion de l’Ukraine ravive le souvenir de la « guerre d’hiver »
Les Finlandais constatent de nombreuses analogies entre l’attaque de l’Ukraine par la Russie et le conflit qui opposa leur pays à l’envahisseur soviétique entre 1939 et 1940. Un épisode fondateur de leur identité nationale.
LETTRE D’HELSINKI
Le 28 février, l’ambassadrice d’Ukraine à Helsinki, Olga Dibrova, a remercié la Finlande de l’envoi d’armes à son pays par un tweet : « Chers amis finlandais, vous avez traversé la “guerre d’hiver”, vous comprenez les Ukrainiens plus que n’importe qui. » Pas besoin d’en dire plus. Depuis le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, rares sont les Finlandais qui n’ont pas songé à ces cent cinq jours, il y a près de quatre-vingt-trois ans, qui allaient transformer l’image du pays aux yeux de ses habitants et du reste du monde.
La « guerre d’hiver », « c’est l’histoire la plus importante de notre identité nationale », affirme l’écrivaine Sofi Oksanen. Son grand-père y a participé, entre 1939 et 1940, avant de prendre part à la « guerre de continuation », de 1941 à 1944. Il n’en parlait pas à ses enfants ni à ses petits-enfants. Pourtant, le souvenir de son frère, tué à ses côtés, le hanta toute sa vie. « Les traumatismes de la guerre ont été transmis aux générations futures et aujourd’hui beaucoup les revivent quand nous regardons les Ukrainiens se battre », témoigne l’écrivaine.
Guerre en Ukraine, en direct : à Marioupol, un théâtre dans lequel s’étaient réfugiés « plus d’un millier de personnes » visé par des bombardementsLes similarités sautent aux yeux. En 1940, Joseph Staline, comme Vladimir Poutine aujourd’hui, refuse déjà de parler d’une guerre : ses troupes mènent une opération de « libération » des Finlandais contre « les fascistes », victorieux des « rouges » pendant la guerre civile de 1918, un an après l’indépendance de la Finlande. Staline compte sur les divisions au sein de la population pour décrocher une victoire expresse. Il se trompe : l’offensive soviétique va cimenter l’unité nationale.
L’armée rouge s’enlise
La guerre est déclenchée sous un prétexte : le bombardement du village russe de Mainila, à la frontière, le 26 novembre 1939. L’attaque est attribuée à la Finlande, mais il s’agit en fait d’une mise en scène orchestrée par Moscou. Le 30 novembre 1939, Helsinki et quinze villes finlandaises sont bombardées, tandis que les chars de l’Armée rouge pénètrent à l’est.
Guerre en Ukraine : comment Kiev remporte la bataille de la communicationA l’image des premiers jours de la guerre en Ukraine, rien ne se passe comme prévu. Sur le papier, pourtant, l’URSS a l’avantage, avec un million d’hommes mobilisables. En face, la Finlande dispose de 300 000 hommes mal équipés. Mais les soldats soviétiques, originaires de régions lointaines (l’Ukraine, notamment), évoluent en terrain inconnu. Les températures plongent jusqu’à – 40 °C. Au milieu des forêts finlandaises, les unités mécanisées avancent lentement. Les chars tombent en panne d’essence et les vivres manquent.
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Le Figaro
Thierry Wolton: «Vladimir Poutine avait annoncé depuis quinze ans ce qu’il fait aujourd’hui en Ukraine»
TRIBUNE - Les pays occidentaux disposaient de longue date de toutes les informations nécessaires pour ne nourrir aucune illusion sur Poutine et son régime, soutient le spécialiste des régimes communistes et postcommunistes, auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, Le KGB au pouvoir, le système Poutine (Buchet-Chastel).
Thierry Wolton est journaliste et essayiste. Parmi ses nombreux ouvrages remarqués, signalons «Une histoire mondiale du communisme» en trois volumes chez Grasset, qui a fait événement: «Les Bourreaux» (2015), «Les Victimes» (2016), «Les Complices» (2017), couronné par le prix Aujourd’hui 2018.
Criminel de guerre, État terroriste selon Joe Biden, Poutine et sa Russie - à ne pas confondre avec le peuple russe -, se trouvent désormais sur le banc des accusés aux côtés de pays aussi peu recommandables que la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie, ou l’Afghanistan des talibans. Le son des canons a fait prendre conscience de la vraie nature de l’homme et de son régime qui ont longtemps bénéficié d’une mansuétude certaine dans les capitales occidentales et dans les opinions publiques. L’argument d’une Russie encerclée par l’Otan, menacée par un élargissement de l’Union européenne, a même rencontré un certain écho au début de la guerre, au point de faire porter la responsabilité du conflit sur les démocraties restées sourdes aux revendications sécuritaires de Moscou. Si responsabilité occidentale il y a, c’est plutôt du côté de la naïveté, voire de l’aveuglement d’une partie des responsables politiques qu’il faut aller la chercher. Se découvre aujourd’hui ce qui est connu depuis longtemps pour qui a observé l’évolution de la Russie depuis le début de ce siècle.
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Il est vrai que les pays occidentaux ont sous-estimé les conséquences de la chute de l’Union soviétique sur la Russie en restant indifférents face au dépeçage dont le pays a été victime après cet effondrement, de la part de mafieux associés aux structures de force héritées du système soviétique, les «organes» selon le vocabulaire local, où se trouvaient pêle-mêle des membres du KGB et du GRU (renseignement militaire), d’ex-apparatchiks communistes, et des représentants du complexe militaro-industriel. Ce groupe a fait main basse sur les richesses du pays, certains d’entre eux sont devenus des oligarques richissimes, tous continuent de piller la Russie. Le Poutine qui est propulsé au pouvoir en 2000 est à ce moment-là une marionnette entre leurs mains, au service de leurs intérêts. Les origines kagébistes du personnage, la qualité de ses parrains auraient déjà dû alerter.
La nature du régime qu’il comptait imposer était prévisible dès le début. Ont été oubliés l’instrumentalisation des terroristes tchétchènes pour justifier les méthodes répressives les plus extrêmes ; la sanglante prise d’otage des enfants de Beslan qui fit 334 morts civils, dont 186 enfants, en septembre 2004 ; les immeubles d’habitation qui explosent et s’effondrent. Ce climat de terreur établi avec la complicité des «organes», comme les enquêtes l’ont prouvé par la suite, annonçait le futur, avec pour obsession un esprit de revanche à l’encontre de l’Occident accusé d’avoir provoqué la chute du communisme, système dont tout ce petit groupe avait su profiter.
Ce passé n’a nullement empêché Vladimir Poutine d’être longtemps regardé avec bienveillance par certains dirigeants occidentaux. Son sens de l’ordre, sa remise sur pied (partielle) de l’économie, la solidarité dont il a fait preuve face au terrorisme après le 11-Septembre, la guerre en Tchétchénie contre de putatifs islamistes, tout cela a été apprécié. L’ex-officier du KGB a gagné son immunité présidentielle sous les ors des palais occidentaux qu’il a fréquentés, et même de la reconnaissance lorsqu’il a été perçu, en Syrie ou ailleurs, comme un allié dans le combat engagé contre l’islamisme. Après le chaos des années Eltsine, l’ordre poutinien a aussi trouvé des soutiens auprès d’une partie de la population russe, confortant son image de président sinon respectable, du moins populaire.
Puis au fil des ans, des accrocs sont apparus. Meurtres de journalistes, empoisonnements d’opposants, emprisonnements arbitraires, procès truqués, bourrages d’urnes, attaques cybernétiques, campagnes de désinformation pour peser sur des élections à l’Ouest. Peu importe, cette Russie-là a continué d’être ménagée au nom d’un équilibre géostratégique dont s’accommodent les États, mais qui bénéficient rarement aux populations concernées. Le grignotage de la Géorgie, la conquête de la Crimée, la partition du Donbass ont valu au Kremlin des remontrances, des sanctions mêmes, mais la réalpolitik a vite repris ses droits. La mise à l’écart de 2014 ne l’a pas empêché de rester un interlocuteur respecté, en France notamment avec les rencontres de Versailles en 2017 et de Brégançon en 2019.
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L’homme est désormais devenu infréquentable pour avoir eu le tort de mettre en pratique la politique annoncée dès 2008 en proposant à la Pologne un partage de l’Ukraine. C’est durant ces vingt dernières années qu’il fallait réagir, prévenir. Son immunité l’a convaincu que les démocraties sont impuissantes car faibles, que l’égoïsme des peuples est son meilleur atout. Combien de voix se sont élevées quand les libertés conquises par les Russes après la chute du communisme ont été supprimées peu à peu, de la condamnation à dix ans de camps en 2003 de l’oligarque Khodokorvski qui militait pour un changement démocratique avec sa fondation Russie ouverte, à l’interdiction quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine de l’association Memorial, l’indispensable ONG au service de la vérité sur les crimes staliniens?
L’histoire ne se refait pas, il n’empêche que c’est toujours a posteriori que l’on prend conscience des engrenages fatals. Les somnambules de 1914 n’ont pas vu venir le conflit mondial. Le Poutine d’aujourd’hui est le même que celui d’hier, avec plus d’assurance et d’arrogance, puisées dans les racines dictatoriales de son régime - inspiré d’un communisme dont il a été un fervent serviteur au KGB -, et dans le laisser-faire dont il a si longtemps bénéficié auprès des puissants de ce monde. Le dialogue de sourds qui s’est joué dans les semaines précédant l’invasion de l’Ukraine fait mesurer combien la nature du personnage était mal comprise. La guerre actuelle confirme une loi de l’histoire qui veut qu’un pouvoir qui opprime son peuple est toujours un danger pour son étranger proche. Pour l’heure, ce sont les Ukrainiens qui en font les frais. Leur résistance héroïque laisse espérer que les ambitions de Poutine s’arrêtent là.
L’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?
ANALYSE - Vu de la Maison-Blanche, Xi Jinping, plus que Poutine représente la menace à long terme, et l’Asie-Pacifique est le champ de bataille crucial, avec Taïwan en ligne de mire.
Stéphane Courtois: «Pourquoi Poutine s’est auto-intoxiqué»
TRIBUNE - Le maître du Kremlin n’est nullement fou mais il s’est aveuglé pour des raisons qui relèvent d’un processus psychosocial, soutient le célèbre historien du communisme, directeur de recherche honoraire au CNRS et maître d’ouvrage du Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997), au retentissement international.
Le Monde
Au pays du raki, les ravages de l’alcool de contrebande
Sevin Rey-SahinPublié le 19 mars 2022 à 05h00, mis à jour à 05h25
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ReportageSous couvert de politique de prévention, le gouvernement Erdogan s’emploie à éradiquer l’alcool de Turquie à coups de taxes mirobolantes. Pour contourner cette prohibition qui ne dit pas son nom, les Turcs sont de plus en plus nombreux à bricoler leurs propres liqueurs, au péril de leur vie.
Dans la cuisine aux vitres embuées de son appartement de Sungurlu, au centre de la Turquie, Sema, penchée sur sa casserole, remue son plat de haricots secs. Derrière elle, son mari, Riza, s’affaire à un drôle d’édifice fait de divers récipients. Un liquide translucide traverse une bouilloire, puis une bouteille en plastique remplie de granules de charbon et atterrit dans un autre flacon. « Je filtre l’alcool pour enlever les métaux lourds, c’est plus sain comme ça », explique le quinquagénaire, une main sur la hanche.
Dans cette pièce surchauffée, Riza concocte son raki à partir d’alcool médical à 96 degrés, acheté par l’intermédiaire d’un contact trouvé sur Internet. Une fois son éthanol dilué, il y verse quelques gouttes d’arôme d’anis. « Voilà, c’est prêt en dix minutes. Si je veux du whisky, il suffit que je mette du malt », précise-t-il. D’après son alcoomètre en verre, son cocktail atteint les 50 degrés de teneur en alcool. « Je dois rajouter de l’eau, sinon c’est trop fort. On est tous devenus des chimistes, dans ce pays. Comment veux-tu boire sinon ? »
Produit inaccessible
Riza passe son temps à calculer le prix des choses. L’inflation turque atteint les 36 %, selon les chiffres officiels, et réduit son pouvoir d’achat d’année en année. Pour compléter sa retraite de 192 euros, soit un demi-smic turc, Riza continue de cultiver ses champs de blé dans un village à l’écart de Sungurlu. A deux heures d’Ankara, la capitale, cette cité de 50 000 habitants, ressemble à toutes les villes de province anatoliennes, avec ses immeubles modernes à deux ou trois étages aux couleurs pastel et aux antennes satellites qui débordent des balcons.
« Aujourd’hui, lorsqu’on boit un verre, on en offre quatre à l’Etat. » Ali Seker, député du parti de l’opposition CHP
L’hiver, la neige couvre les petites collines aux alentours, l’été, le soleil brûle les champs. Cette année, la sécheresse a divisé par deux les rendements, tandis que les prix de l’essence et de l’engrais ont été multipliés d’autant. « Je suis passé au bio sans le vouloir parce que je ne pouvais pas payer les fertilisants », affirme-t-il. Et, pour son alcool, l’agriculteur est passé à la production « faite maison » en raison des multiples hausses de taxes décidées par le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan.
Lorsque Riza a commandé, il y a trois ans, de l’éthanol pour la première fois, la bouteille de raki coûtait 7 euros. Après une énième hausse de 46 % en janvier 2022, elle en vaut aujourd’hui trois fois plus. Au total, depuis 2010, la hausse globale des taxes sur le litre de raki est de 863 %. Sous couvert de lutte contre l’alcoolisme, le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir en Turquie depuis vingt ans, a fait de l’alcool un produit inaccessible pour la majorité des Turcs.
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L'Humanité
Augmentation de salaires : pour les 150 000 agents de la Sécu, c'est 0 euro... depuis des années
ActuPour la onzième année consécutive, la direction des caisses nationales gèle les augmentations collectives. L’intersyndicale devrait appeler à de nouvelles mobilisations.
Stéphane GuérardS’ils avaient reçu un euro à chaque remerciement pour leur dévouement, depuis l’irruption du Covid, les salariés de la Sécurité sociale seraient les nouveaux Crésus. Mais au bout de cette deuxième année passée contre vents et confinements à assurer leurs missions de service public, les 150 000 agents des caisses d’allocations familiales (CAF), de retraite (Cnav, MSA, régimes spéciaux), d’assurance-maladie et chômage (Urssaf) espèrent une autre forme de gratitude, plus tangible. Ce lundi, ils étaient en grève, à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC et SUD protection sociale, pour obtenir l’augmentation du point servant de base au calcul de leurs rémunérations. Au bout de quelques heures de discussion avec la direction de l’Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale), l’affaire était vite réglée. Malgré la forte mobilisation, c’est un zéro euro pointé pour 2022.
« C’est sûr que nos directions comme les pouvoirs publics n’ont pas été avares en remerciements, ironise Benjamin Sablier, élu CGT à la Cpam des Bouches-du-Rhône. Elles ont toujours reconnu que nous avions tenu notre rôle et évité des drames en continuant à verser les prestations malgré les difficultés, en assurant aussi le contact tracing. Mais, aujourd’hui, ces remerciements commencent à être mal ressentis. Parce que, au bout, il n’y a rien. Encore aujourd’hui. »
« La misère est aussi dans la Sécu »
Ce nouveau tour de vis salarial devrait accroître la colère. Il intervient après dix années de gel des augmentations collectives (sauf + 0,5 % en 2017) et fait même fi de la hausse du coût de la vie (+ 2,8 % d’inflation). Cette absence de revalorisation va mécaniquement faire plonger les deux premiers niveaux de salaire d’embauche en dessous du Smic, qui, lui, a été revalorisé au 1er octobre, mais en dessous de l’inflation (+ de 2,20 %). « Ils vont bricoler avec l’enveloppe destinée aux augmentations individuelles pour compenser les premiers niveaux. Mais la valeur du point va rester à un peu plus de 7 euros. Si on avait suivi l’inflation, ces dix dernières années, on aurait été à 10 euros », déplore Nadine Leclerc, de la coordination des organismes sociaux CGT. Le syndicat a calculé que ce gel du point avait fait perdre, en dix ans, 33 000 euros à un salarié de niveau 3.
À écouter les salariés massés devant le siège de l’Ucanss, à Montreuil, cette journée de mobilisation n’était pas une affaire de gros sous, mais de respect vis-à-vis des agents de la Sécurité sociale. « Certains de nos collègues touchent la prime d’activité qu’ils sont amenés à verser aux travailleurs les plus précaires. La misère est aussi dans la Sécu », souligne Florence Puget, de la CFDT. La grève du jour est surtout une affaire de respect vis-à-vis des usagers. « Si les conditions de travail étaient bonnes, cette question de salaire serait moins aiguë, analyse Laurent Weber, de FO. Mais la situation est difficile dans toutes les caisses car il manque du personnel. Si bien qu’il faut deux mois d’attente aux personnes en arrêt maladie pour recevoir leurs indemnités journalières, six mois pour toucher sa première pension retraite. On ne peut plus recevoir les allocataires qui rencontrent un problème au fil de l’eau comme avant. On casse le lien avec les assurés, avec des rendez -vous lointains. » Après le grand coup de froid du gel des salaires, les directions des caisses des organismes sociaux, qui avaient tenté il y a deux ans de remettre en cause le petit mécanisme d’augmentation à l’ancienneté, vont tenter de souffler le chaud en disséminant quelques revalorisations individuelles. L’intersyndicale n’entend pas faire girouette dans ces vents contraires. De nouvelles mobilisations sont à venir.
sécurité socialeservices publicsSalaires et pouvoir d'achat Le Monde
Une cancel culture à la sauce conservatrice : aux Etats-Unis, des livres renvoyés de l’école
Raphaëlle Besse DesmoulièresPublié le 20 mars 2022 à 02h46 - Mis à jour le 20 mars 2022 à 15h00
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EnquêteMême un monument comme « Maus », d’Art Spiegelman, en a fait les frais. Depuis la pandémie, les conseils d’école, qui choisissent les livres destinés aux élèves, intensifient la mise à l’index des ouvrages traitant de sexe, de genre ou de « race ». La résistance s’organise.
Mary Ellen Cuzela s’approche du pupitre en bois. Au micro, sa voix est parfaitement calme, mais une colère froide l’anime. Cette habitante de Katy, dans la banlieue de Houston (Texas), aux Etats-Unis, fait face aux membres du conseil d’école dont ses enfants dépendent. C’est une réunion de routine, une parmi d’autres, un soir de novembre 2021, mais, pour elle, c’est enfin l’occasion de se faire entendre. « Nous avons besoin de votre aide et d’un plan d’action immédiat pour nettoyer les livres obscènes, vulgaires et pornographiques qui se trouvent actuellement dans les bibliothèques » des établissements du district, lance-t-elle. Dans sa main droite, Me and Earl and the Dying Girl, de Jesse Andrews, que les lycéens de Katy peuvent trouver dans leurs écoles.
Un roman où deux copains de terminale bidouillent un film pour une amie atteinte d’un cancer. « Je veux savoir comment ce livre a été approuvé et qui l’a approuvé », intime Mary Ellen Cuzela. Elle ouvre le livre, trouve la page qu’elle avait préalablement sélectionnée et lit quelques extraits, dont un dialogue entre les deux jeunes qui parlent de « bouffer de la chatte », avant que le narrateur note qu’il arrive souvent à l’un d’eux d’être « vraiment grossier ». Elle n’ira pas plus loin, l’affaire est entendue pour elle. « Et ce n’est qu’un seul livre. Il y en a plusieurs centaines que nous devons vérifier dans nos bibliothèques », conclut-elle, sous les applaudissements.
Ce qui peut être lu – ou pas
La scène, filmée, a fait le tour des médias. La stratégie s’est avérée payante. En février, le conseil d’école avait retiré dix ouvrages, dont Me and Earl and the Dying Girl, sous prétexte de « vulgarité généralisée ». Texas, Arizona, Wisconsin, Colorado, Pennsylvanie, Floride, Illinois… Pas une semaine ne passe sans que la presse locale ou nationale ne se fasse l’écho d’un banned book, un livre supprimé d’un programme scolaire ou des rayonnages d’une école à la suite d’une plainte de parents. C’est une cancel culture à la sauce conservatrice. Sexe, identité sexuelle, genre, racisme, les prétextes sont multiples et les titres censurés nombreux, comme Beloved, de Toni Morrison, La Servante écarlate, de Margaret Atwood, All Boys Aren’t Blue, de George M. Johnson, ou encore La haine qu’on donne, d’Angie Thomas.
Aux Etats-Unis, l’irrésistible tentation radicale des républicainsQuelle n’a pas aussi été la surprise du dessinateur de bande dessinée Art Spiegelman d’apprendre, en janvier, que son Maus, monument de la BD sur la Shoah, prix Pulitzer 1992, ne serait plus étudié par les élèves de 4e d’un collège du Tennessee. A l’unanimité, le conseil d’école a qualifié le contenu de « vulgaire » et d’« inapproprié » – pour huit gros mots et une image de femme nue. Dans le camp progressiste, les attaques existent aussi mais sont moins nombreuses. Le grand classique d’Harper Lee, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, prix Pulitzer 1961, est ainsi régulièrement mis en cause ou proscrit pour « la mise en scène d’un personnage de “sauveur blanc” et la perception du vécu des personnes noires ».
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L'Humanité
Salaires, services publics, transition écologique : les priorités des syndicats
Si les revendications sont multiples et les solutions proposées diverses, trois points s’imposent à l’ensemble du spectre syndical à quelques mois de l'élection présidentielle.
Loan Nguyen1. Augmenter les salaires
Smic à 2 000 euros brut à la CGT, 2 070 euros brut chez FO, revalorisation des bas salaires et des minima sociaux à la CFDT… L’urgence de l’augmentation des salaires s’impose comme une priorité absolue pour l’ensemble des syndicats de salariés. En bas de l’échelle mais pas uniquement : même les cadres de la CFE-CGC alertent sur la nécessité de tirer les rémunérations vers le haut. « On constate de plus en plus que les jeunes cadres ont de réelles difficultés à se loger dans les grandes métropoles, voire à boucler les fins de mois », affirme Gérard Mardiné, secrétaire général de la CFE-CGC. Si, côté CGT, on prône une hausse générale, à la CFDT on penche plutôt pour une relance des négociations de branche et d’entreprise, pour faire du cas par cas. « Avec la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, le patronat va être confronté à une obligation de lâcher un peu », note Céline Verzeletti, pour la CGT. Mais les syndicats attendent que le futur exécutif aille bien au-delà, en incitant fortement les employeurs à de réelles augmentations de salaire.
2. Donner des moyens aux services publics
Malmenés par les candidats de droite, ignorés par les médias, les fonctionnaires et les services publics veulent revenir au cœur du débat public. « La loi de transformation de la fonction publique de 2019 est une entreprise de destruction du statut de fonctionnaire ! » tempête Benoît Teste, de la FSU, qui plaide pour redonner au statut une place centrale, et diminuer par là même la part de l’emploi contractuel. Mais, au-delà du statut et des rémunérations, c’est aussi la question de la privatisation des services publics qui intéresse les syndicats. « On peut imaginer que le secteur privé cohabite avec le public sur certaines activités comme les Ehpad, mais pour nous, il est impératif de revenir sur la question du financement des écoles privées », souligne le secrétaire général de la FSU. « La pandémie a montré à quel point le service public est une vraie richesse, que ce soit la recherche scientifique, le système de santé, les aides à domicile, etc., et qu’on a besoin de réfléchir en fonction des besoins et non d’un budget », insiste Céline Verzeletti.
3. Œuvrer pour une transition écologique socialement juste
« La réalité du changement climatique est désormais acquise, ainsi que la nécessité d’agir face à cela », pointe Frédéric Sève, de la CFDT. « Certaines actions sont à portée de main, comme la rénovation énergétique qui permet de lutter contre l’émission de gaz à effet de serre. Et on agit, par la même occasion, sur une dimension de justice sociale, car ce sont bien souvent les ménages modestes qui ont le plus de mal à isoler leur logement. » Du côté de FO, on plaide pour « une politique de recherche et d’investissements publics, ambitieuse et massive, afin de répondre aux défis des transitions, qui ne laisse aucun salarié, notamment les plus démunis, de côté », estimant que la croissance et l’emploi ne sont pas incompatibles avec des exigences écologiques. « Fin du monde et fin du mois, même combat ! » scande Simon Duteil, de Solidaires, qui définit ainsi l’objectif du collectif Plus jamais ça, qui défend notamment l’idée d’une relance du rail, en particulier le fret ferroviaire, et la gratuité des transports en commun.
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Le Monde passe à table
GastronomieLes chefs Vins & autres plaisirs liquidesVignobles & vigneronsLes recettesLes bonnes adressesLes sélectionsTechniques & basiques Article réservé à nos abonnés Raisin le plus courant du Bordelais, le merlot est en surchauffe
La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot
Article réservé à nos abonnés Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal
La mandarine, un produit, deux possibilités
Édition du jour
Daté du mercredi 23 mars
Lire le journal numérique Témoignages Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »
Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.
Publié le 17 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : Kokoro, c’est dans la poche
La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.
Publié le 17 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Sélection Article réservé à nos abonnés Cinq bonnes adresses pour déguster fermenté
Piment vert fermenté, miso fumé, asperges blanches en bocal… La fermentation s’invite depuis quelques années sur les tables parisiennes et de province. De quoi surprendre ses papilles sans forcément dépenser une fortune.
Publié le 17 mars 2022 à 15h00 Léo Pajon
Enquête Article réservé à nos abonnés Passion fermentation, ou la confrérie du bocal
Plonger dans la saumure carottes et choux, fabriquer son propre miso… Dopée par le confinement et le souci anti-gaspi, la technique de la lacto-fermentation séduit une communauté d’amateurs et de chefs étoilés, qui partagent leurs découvertes gustatives
Publié le 17 mars 2022 à 00h02 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 15h48 Léo Pajon
Portrait La cantine rasta de Coralie Jouhier et Daqui Gomis
Chez Jah Jah, dans le 10e arrondissement de Paris, le jeune couple sert une cuisine végétale qui puise dans le répertoire culinaire de leurs origines afro-caribéennes.
Publié le 16 mars 2022 à 17h00 Léo Bourdin
Le sando ne fera-t-il qu’une bouchée du sandwich ?
Ce mets japonais, encore confidentiel il y a deux ans, se diffuse désormais sur l’ensemble du territoire français, en format salé ou sucré.
Publié le 15 mars 2022 à 18h00 Elvire von Bardeleben
Portrait Charlotte, Valentin et Julie de Sousa, une autre façon de parler champagne
A la tête de la communication de la maison familiale pionnière dans les vins biologiques, Charlotte de Sousa étend son savoir-faire au public des malentendants en leur organisant des visites spécifiques et en publiant des vidéos traduites en langue des signes.
Publié le 14 mars 2022 à 19h00 - Mis à jour le 17 mars 2022 à 10h54 Laure Gasparotto
Article réservé à nos abonnés Vapoter, est-ce déguster ?
Arôme banane, earl grey, pop-corn… Mi-cuisiniers, mi-parfumeurs, les fabricants de liquides pour cigarettes électroniques jouent avec des saveurs de plus en plus complexes.
Publié le 13 mars 2022 à 12h00 Léo Bourdin
Fiche La râpe Microplane, une invention accidentelle
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 12 mars 2022 à 10h00 Léo Bourdin
Ephemera, le premier resto sous l’eau (ou presque)
Des dauphins qui défilent sur écrans géants, tandis que résonne en fond sonore le chant des baleines… Le premier restaurant immersif de France vient de poser son décorum marin à Paris pour dix-huit mois. Une drôle d’expérience… mais des assiettes inventives.
Publié le 11 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 15 mars 2022 à 05h51 Léo Pajon
Portrait William Ledeuil, passeur de saveurs
Tel un père bienveillant, le chef étoilé continue de transmettre aux nombreux talents qu’il a vus éclore ces codes qui font sa marque de fabrique : « Le sens de l’approvisionnement, l’exigence du produit, du travail bien fait – et ce petit coup de punch qui revient dans les assaisonnements. »
Publié le 11 mars 2022 à 16h39 Léo Bourdin
Sélection Article réservé à nos abonnés Lasagnes du jardin, bolo écolo, à la carbonara… tous les goûts sont dans les pâtes
Mets populaire par excellence, les pâtes sont ce grand basique que chacun, de l’étudiant fauché au parent débordé, peut agrémenter avec les moyens du bord. Comme ces classiques absolus, revisités par la journaliste culinaire Camille Labro.
Publié le 11 mars 2022 à 00h32 - Mis à jour le 12 mars 2022 à 12h16 Camille Labro
Entretien Article réservé à nos abonnés Jacky Ribault : « Je suis plus utile ici, à Noisy-le-Grand, que dans les quartiers bobos de Paris »
Déjà à la tête de deux belles tables, à Paris et à Vincennes, le chef étoilé Jacky Ribault a créé une brasserie moderne à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Une démarche relevant du défi, dans le désert gastronomique que représente le département.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 - Mis à jour le 11 mars 2022 à 11h15 Léo Pajon
Témoignages André Tan : « Dans notre culture, la table est l’un des seuls endroits où l’on se retrouve et où l’on peut exprimer ses sentiments »
Avec son groupe Mamahuhu, André Tan a ouvert plusieurs restaurants asiatiques innovants à Paris. Celui qui a grandi dans les odeurs de cuisine garde de son enfance un plat favori, le gua bao, petit bun vapeur à garnir.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Fiche Le gua bao : la recette d’André Tan
Le cofondateur de Mamahuhu a grandi dans les odeurs de cuisine du restaurant familial et garde de son enfance son plat favori, un petit bun vapeur à garnir.
Publié le 10 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’ti
Bistronomie et mixologie se sont invitées dans ce lumineux restaurant Lillois, tenu par Florine Verhellen et son compagnon, Frédéric Le Bordays.
Publié le 10 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Portrait Article réservé à nos abonnés Les Berthillon, depuis l’an de glace 1954
C’est le glacier le plus célèbre de Paris. Les touristes du monde entier s’y pressent pour déguster ses sorbets et autres gourmandises préparés sur place. Une aventure au délicieux parfum d’antan, débutée dans les années 1950, sur l’île Saint-Louis.
Publié le 10 mars 2022 à 00h46 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 04h31 Clément Ghys
Sélection Article réservé à nos abonnés La crème de la crème ! Notre sélection des 15 meilleurs millefeuille
Qu’ils se la jouent alcoolisés au kirsch, aromatisés à la vanille de Madagascar, crémeux au beurre salé ou croustillant sous la dent, ces millefeuille vous taperont dans l’œil.
Publié le 08 mars 2022 à 18h00 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 15h13 Gilbert Pytel
Chronique Article réservé à nos abonnés Pommard ou pomerol ? Face-à-face entre vins rouges de Bourgogne et de Bordeaux
Ils se ressemblent à l’oreille, au prestige, pas tout à fait en bouche. Ne confondez plus pommard et pomerol.
Publié le 06 mars 2022 à 00h30 - Mis à jour le 07 mars 2022 à 12h37 Ophélie Neiman
Fiche La patate douce, un produit, deux possibilités
Originaire d’Amérique tropicale, cette plante rampante et grimpante se consomme pour ses feuilles, comparables à des pousses d’épinard, ou à ses tubercules, bouillies, rôties, ou frites.
Publié le 05 mars 2022 à 11h15 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h55 Camille Labro
Témoignages Nathalie Rykiel : « J’aime la cuisine simple, je ne pèse pas, je ne mesure pas, c’est à l’inspiration et c’est à chaque fois différent ! »
Désormais autrice, la fille de la créatrice Sonia Rykiel, avec qui elle a longtemps travaillé, évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre.
Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Fiche Compote de saison : la recette de Nathalie Rykiel
La fille de la créatrice Sonia Rykiel évoque dans son dernier livre, « Talisman à l’usage des mères et des filles », la figure de sa mère, qui lui a notamment transmis le goût d’une cuisine simple et libre. A l’image de ses compotes.
Publié le 03 mars 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : à Paris, +400° Laboratorio, temple de la margherita
Après les pizzerias Popine et Bijou, le pizzaiolo de compétition Gennaro Nasti ouvre une nouvelle adresse dans le 11e arrondissement de Paris.
Publié le 03 mars 2022 à 17h00 Marie Aline
Enquête Article réservé à nos abonnés Jeunes chefs, pasta et sushis : les palaces parisiens se dévergondent
Avec moins de touristes internationaux qui franchissent leurs portes, ces hôtels ultra-luxe doivent séduire une clientèle plus locale. Finie la haute gastronomie guindée. Place à des restaurants où l’ambiance est à la décontraction et la cuisine à la fusion.
Publié le 03 mars 2022 à 00h56 - Mis à jour le 04 mars 2022 à 14h15 Elvire von Bardeleben
Le vin blanc de Gigondas se récoltera aux prochaines vendanges
Alors qu’elle a fêté ses 50 ans pour ses rouges et ses rosés, l’appellation bâtie autour du village du Vaucluse se déclinera aussi en blanc à partir du millésime 2022.
Publié le 27 février 2022 à 19h15 - Mis à jour le 28 février 2022 à 14h56 Laure Gasparotto
Entretien Article réservé à nos abonnés Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée »
L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.
Publié le 27 février 2022 à 19h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h09 Rémi Barroux
Reportage Article réservé à nos abonnés Vins du Rhône : la création du saint-andéol, une appellation à la longue maturation
Il a fallu quasi vingt ans pour que les vignerons ardéchois de quatre communes puissent ajouter la dénomination locale « saint-andéol » sur l’étiquette de leurs côtes-du-rhône-villages rouges.
Publié le 27 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 08 mars 2022 à 12h38 Rémi Barroux
Chronique Article réservé à nos abonnés Les toquades de l’époque : éloge de l’œuf mayo
Monument protéiné de la cuisine de comptoir, cette entrée figure à la cinquième place du classement mondial des plats les plus commandés sur Deliveroo. Cocorico !
Publié le 27 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h08 Léo Bourdin
Enquête De la fraîcheur en bouteille, la quête des vignerons du Rhône sud
Confrontés à des étés plus chauds, les producteurs sont mis au défi de maîtriser le degré d’alcool de leurs vins.
Publié le 26 février 2022 à 18h15 - Mis à jour le 10 mars 2022 à 10h47 Laure Gasparotto
Portrait Article réservé à nos abonnés Vignerons en Rhône méridional ou l’art de la fraîcheur en pays chaud
Trois domaines, trois appellations de la région viticole – gigondas, vacqueyras et costières-de-nîmes. Et un même souci porté à la précision de leurs cuvées.
Publié le 26 février 2022 à 18h00 Laure Gasparotto Rémi Barroux Stéphane Davet
Fiche Le moule à falafel, promesse de boulettes parfaites
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 26 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 16h06 Léo Bourdin
Sélection Article réservé à nos abonnés Les rouges du Rhône méridional, la sélection du « Monde »
Parmi 330 références dégustées, Laure Gasparotto en a retenu 79 issues de 22 appellations différentes. Une belle palette pour découvrir toutes les nuances de rouges, de Grignan au nord à Nîmes au sud, du mont Ventoux à l’est au duché d’Uzès à l’ouest.
Publié le 25 février 2022 à 18h15 Laure Gasparotto
Podcast Mory Sacko : « Le plus beau compliment, c’est de me dire que ma cuisine est intelligente »
L’ancien candidat de « Top Chef », à la tête du restaurant Mosuke, à Paris, est l’invité du podcast « Le Goût de M », en accès libre sur toutes les plateformes dès le vendredi.
Publié le 25 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h51 M le magazine du Monde
Reportage Article réservé à nos abonnés « Des gens me font confiance pour leur fournir un bel alcool avec leur récolte » : ces distillateurs qui ravivent leur métier
Ils ne sont plus que 800 bouilleurs ambulants en France, qui transforment en eau-de-vie les fruits des particuliers. Une nouvelle génération tente de redynamiser cette activité traditionnelle des campagnes, aidés par une clientèle de néoruraux.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h50 Jordan Pouille
Enquête Article réservé à nos abonnés Les vignobles du Rhône méridional affichent un dynamisme conquérant
Loin de s’endormir sur ses sarments, la région viticole ne cesse d’innover et peut s’enorgueillir d’avoir vu naître plusieurs appellations dans les vingt dernières années. Une reconnaissance qui, à son tour, entraîne une montée en gamme et ouvre de nouveaux débouchés.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 Ophélie Neiman
Fiche Les pancakes taïwanais : la recette d’Alice Tuyet
De l’eau, de la farine et de l’huile… Assemblés avec soin ensemble, ces ingrédients deviennent des pancakes ronds et feuilletés. Encore meilleurs accompagnés d’une sauce au soja et au gingembre.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 Camille Labro
Témoignages Alice Tuyet, restauratrice : « J’ai appris le langage des légumes en même temps que l’allemand »
Après un blog puis un podcast culinaires, Alice Tuyet a ouvert Plan D, sa première adresse parisienne de street food. A Zurich, en Suisse, où elle a vécu trois ans, elle avait commencé à réfléchir à une cuisine de plus en plus végétale.
Publié le 24 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Camille Labro
Critique Resto : Bouillon ou les plaisirs de la chair
A Marseille, la jeune cheffe et bouchère Auregan Dean, 26 ans, vient d’ouvrir à toute allure ce nouvel établissement pour carnivores gourmets et décomplexés.
Publié le 24 février 2022 à 17h00 Marie Aline
Reportage Article réservé à nos abonnés Le sursaut de la grenouille française
Alors que la plupart des batraciens consommés en France sont importés, Patrice François, poissonnier dans la Drôme, a créé le premier élevage de grenouilles d’Europe. Et le raniculteur fournit les tables les plus prestigieuses de l’Hexagone.
Publié le 24 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 02 mars 2022 à 12h54 Margherita Nasi
Chronique Article réservé à nos abonnés Cinq idées reçues sur le tonneau
Pour être bien élevé, un vin doit-il forcément passer par la case barrique ? Age, volume, essence… tout compte, fût-ce pour la beauté de l’art
Publié le 20 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h56 Ophélie Neiman
Fiche Le kiwi, un produit, deux possibilités
Mûr à point, ce fruit se mange coupé en deux et à la petite cuillère. Mixé, il se transforme en un jus tonique.
Publié le 19 février 2022 à 11h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h54 Camille Labro
Décryptages L’Australie chante les louanges de sa gastronomie
L’ambassade d’Australie met les petits plats dans les grands pour promouvoir sa cuisine. Mais existe-t-elle vraiment ?
Publié le 18 février 2022 à 18h00 - Mis à jour le 23 février 2022 à 11h02 Léo Pajon
Sélection Article réservé à nos abonnés Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilités
En salade ou en aromate, frais ou en condiment, en accompagnement ou en plat principal : « M Le magazine du Monde » propose de décliner en cuisine ces ingrédients simples et faciles à trouver.
Publié le 18 février 2022 à 00h06 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro
Critique Resto : Le Mezquité pimente le Pas-de-Calais
Julien Szyndler et son épouse, Laura Flores Szyndler, mêlent les influences nordistes et mexicaines dans leur restaurant du Touquet qui fait la part belle à la souris d’agneau autant qu’au mezcal. Le tout dans le respect de méthodes de cuisson ancestrales.
Publié le 17 février 2022 à 17h30 Marie Aline
Reportage Article réservé à nos abonnés Les poissons de Loire, ces chairs méconnues
Rouelle de silure cuite à la vapeur anisée d’agastache, alose grillée en pavé accompagnée de beurre de coques, filets d’aspe saumurés servis mi-cuits… la cuisine des poissons d’eau douce, longtemps délaissée, se réinvente sur les bords du « fleuve royal ».
Publié le 17 février 2022 à 17h30 - Mis à jour le 14 mars 2022 à 10h36 Stéphane Davet
Fiche Les crêpes beurre-sucre : la recette d’Hélène Pietrini
Quand elle était enfant, la directrice générale de La Liste adorait consommer des crêpes au marché des Lices, à Rennes. Aujourd’hui, elle aime les préparer dans toute leur simplicité.
Publié le 17 février 2022 à 17h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h47 Camille Labro
Témoignages Hélène Pietrini : « L’obsession du bien-manger a été ma colonne vertébrale éducative »
Originaire de Bretagne, la directrice générale de La Liste, une application qui sélectionne les meilleurs restaurants à travers le monde, a grandi dans une famille férue de bons plats et de gastronomie.
Publié le 17 février 2022 à 17h00 Camille Labro
Sélection Article réservé à nos abonnés Chaud devant ! Trois recettes pour une Saint-Valentin l’eau à la bouche
Pour conquérir l’être convoité, entretenir la flamme de votre bien-aimé ou juste pour prolonger la soirée… notre sélection de trois secrets de chef, révélés par Victoire Loup, journaliste gastronomique.
Publié le 14 février 2022 à 00h25 Léo Pajon
Chronique Article réservé à nos abonnés Les plats en trompe-l’œil, la grande illusion en cuisine
Mâcher une éponge, picorer dans un cendrier, croquer une fleur… Certains chefs mettent leur virtuosité au service de mets faussement immangeables ou confondants de réalisme. Quand d’autres ont trouvé d’ingénieux moyens de nous faire avaler, à notre insu, du céleri-rave.
Publié le 13 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 14 février 2022 à 12h13 Stéphanie Noblet
Chronique Le moulin à légumes, l’ennemi juré des grumeaux
Sur la nappe, les couverts se comptent sur une main. Côté cuisine, c’est une grande variété d’instruments qui sert à travailler les aliments. Découvrez leurs origines, parfois oubliées, et la meilleure façon de les utiliser.
Publié le 12 février 2022 à 10h00 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h43 Léo Bourdin
Enquête Article réservé à nos abonnés « Le Thermomix, j’en parle tout le temps » : comment les robots-cuiseurs ont envahi les foyers français
C’est une communauté de passionnés qui se décline plutôt au féminin. Elles disent que leur robot cuiseur, quelle qu’en soit la marque, les a libérées. Et vantent les mérites de cet aide ménager qui a envahi un foyer français sur six.
Publié le 11 février 2022 à 19h00, mis à jour hier à 15h25 Pascale Krémer
Témoignages Guillaume Chupeau : « Il y a beaucoup de belles vues dans le monde et pas assez de restaurants pour en profiter »
Ancien publicitaire, Guillaume Chupeau a créé Ventrus, un restaurant itinérant et écoresponsable, où l’on mange en profitant des plus beaux panoramas. Le plat de toujours de ce bon vivant : le porc aux oignons brûlés de sa mère.
Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro
Fiche Le porc aux oignons brûlés : la recette de Guillaume Chupeau
Le créateur du restaurant itinérant Ventrus a emprunté à sa mère ce plat qui se tient en équilibre précaire entre oignons carbonisés et caramélisés.
Publié le 10 février 2022 à 17h30 Camille Labro
Critique Resto : un Capitaine au long cours
C’est dans une impasse du Marais, à Paris, que Baptiste Day a ouvert, en 2017, son propre restaurant, Capitaine. Fort de son amour des voyages, il y développe une cuisine de bistrot imaginative aux saveurs d’ailleurs.
Publié le 10 février 2022 à 17h00 Marie Aline
Chronique Article réservé à nos abonnés « Il rend les légumes sexy » : les toqués du chef Ottolenghi
Ses livres de recettes sont les nouvelles coqueluches des cuisiniers amateurs, un sésame pour initiés redonnant un peu de magie au chou-fleur ou au céleri.
Publié le 10 février 2022 à 16h48 - Mis à jour le 10 février 2022 à 16h50 Guillemette Faure
Sélection Article réservé à nos abonnés Les meilleures tables locavores de Bordeaux
Des saint-jacques de l’île de Ré chez Maison nouvelle, la nouvelle table de Philippe Etchebest, de la kefta de bœuf du domaine girondin des Faures servie chez Casa Gaïa… Notre sélection de lieux proposant les plus beaux produits de la région.
Publié le 10 février 2022 à 10h14 Léo Pajon
Sélection Article réservé à nos abonnés « Top Chef » recommence ce soir : testez-vous avec trois recettes signées Philippe Etchebest
Avec le pilier de la cuisine bordelaise, réalisez poulet basquaise, salade de haricots tarbais et cœurs de canard accompagnés de pommes sarladaises, à l’aise, Blaise !
Publié le 10 février 2022 à 10h08 - Mis à jour le 01 mars 2022 à 14h28 Léo Pajon
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Publié le 10 février 2022 à 00h19 - Mis à jour le 23 février 2022 à 16h47 Léo Pajon
Reportage Article réservé à nos abonnés Dans le Nord, la renaissance de la brasserie Motte-Cordonnier
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Publié le 06 février 2022 à 12h00 - Mis à jour le 07 février 2022 à 04h01 Laurie Moniez
Chronique Article réservé à nos abonnés Ce fâcheux goût de bouchon qui gâche le vin
Le liège peut contenir des molécules néfastes aux arômes du vin. Odeur de moisi, perte de longueur en bouche… Ouf, cette contamination devient rare !
Publié le 06 février 2022 à 00h37 - Mis à jour le 09 février 2022 à 17h04 Ophélie Neiman
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À Paris, le périlleux retour d’Anne Hidalgo
Sophie de RavinelDÉCRYPTAGE - Son échec annoncé à la présidentielle pourrait remettre en cause sa légitimité et fragiliser encore sa majorité.
Le soleil se déverse à flots dans ce couloir de l’Hôtel de ville. Les fenêtres à vitraux, à moitié ouvertes, donnent un air de fête aux rayons. À la veille du Conseil de Paris qui s’ouvre ce mardi, l’ambiance est presque bucolique… Maire de la capitale, Anne Hidalgo sera présente à l’ouverture avant de filer à Limoges pour un meeting régional avec François Hollande.
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Son équipe de campagne est formelle: «Elle sera de nouveau au Conseil de Paris le lendemain, en milieu de journée.» L’heure du retour a sonné. Il s’annonce épineux alors que la candidate socialiste est donnée dans les sondages entre 2 % et 3 % et que son parti est à couteaux tirés, miné par la potentielle perspective d’un non-remboursement de la campagne.
Risque de fracture
Sur le terrain parisien, l’ambiance semble en apparence plutôt calme. Son cabinet se veut rassurant. «Nous allons trouver quelques projets fédérateurs. La clé, pour la maire, ce sera de se remettre en mouvement sans rester hébétée par le score comme un lapin par des phares.» Tous savent que ce sera compliqué. Seule opposante de gauche à la mairie et candidate Insoumise aux législatives dans la 15e circonscription (XXe), Danielle Simonnet avance que la maire «a fait en sorte que ce conseil rapide, sur deux jours, soit vide de toute délibération susceptible de prêter le flanc aux polémiques». Ne pas ouvrir de front avant le 10 avril. Car Anne Hidalgo rêve de prendre au premier tour les quelques points d’incertains qui hésitent entre les candidats de gauche.
Nous allons trouver quelques projets fédérateurs. La clé, pour la maire, ce sera de se remettre en mouvement sans rester hébétée par le score comme un lapin par des phares
Mais l’affaire va se tendre au sein de la majorité parisienne en vue des législatives, alors que les écologistes annoncent présenter des candidats dans toutes les circonscriptions, sans accord de premier tour. «Paris est une ville qui a vocation à être dirigée par les écologistes un jour», confesse Benjamin Lucas, porte-parole de Yannick Jadot, candidat des écologistes à la présidentielle. Proche d’Anne Hidalgo, la centriste Dominique Versini affrontera ainsi le secrétaire national des écologistes Julien Bayou dans la 5 circonscription (II-XI). Yannick Jadot pourrait lui-même être tenté par Paris, pourquoi pas sur la 16 (XIX) face au maire local PS François Dagnaud et peut-être… Jean-Luc Mélenchon. Le candidat Insoumis n’aurait pas encore pris sa décision, mais après avoir indiqué en privé qu’il ne briguera pas de nouveau mandat parlementaire, il pourrait quitter Marseille pour la capitale. De quoi poursuivre les batailles à gauche.
Défenseur de l’universalisme et de la République
La situation pourrait encore se dégrader localement au Conseil de Paris de la première semaine de juillet, lors de la révision du plan local d’urbanisme. Le sujet étant pour eux un enjeu majeur, les écologistes ont la main sur la crosse du révolver. D’autant qu’Anne Hidalgo, qui n’a pourtant qu’une majorité relative au Conseil de Paris et dépend donc de leurs votes sur ces projets, ne semble pas d’humeur à négocier. Elle l’a fait savoir de façon nette au fil de cette présidentielle. Lors de son audition devant le Grand Orient, le 10 février, au siège de la rue Cadet - organisée par un collectif de loges franc-maçonnes -, la candidate s’est réaffirmée en défenseur de l’universalisme et de la République, marquant sa différence avec les écologistes.
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Anne Hidalgo est revenue devant son auditoire sur cet épisode de novembre 2020 qui l’avait opposée aux Verts sur fond d’hommage à Samuel Paty, cet enseignant assassiné par un terroriste islamiste. «Elle a encore au travers de la gorge de ne pas avoir pu aller au bout de sa démarche sur Samuel Paty», reconnaît Patrick Kanner, présent ce soir-là. Le sénateur PS, membre actif de sa campagne présidentielle, était aussi en charge, comme ancien ministre des Sports, de préparer l’audition de la candidate le 17 mars devant le Comité national olympique et sportif français. Là encore, Hidalgo s’est lâchée… Ciblant Yannick Jadot sans le citer, lui-même auditionné ce jour, elle est de nouveau revenue aux tensions parisiennes: «En général, son groupe vote contre tous les projets!»
Une possible fin de règne
Pour l’instant, son adjoint David Belliard, ex-candidat aux municipales et figure des Verts à Paris, réagit avec modération. «Nous soutenons le sport du quotidien. Mais les choses ont toujours été claires: nous sommes opposés aux événements pharaoniques de type olympiques, même si, maintenant qu’ils sont là, nous travaillons à en limiter l’impact en matière de finance et de carbone.» De quoi prédire quelques tensions alors que Paris, désormais, va vivre à l’heure des JO de 2024. Jusqu’à la rupture? «Si elle revient sur ce mode-là, à la sulfateuse, la majorité ne tiendra pas et nous serons acteurs», prévient un adjoint écologiste. Cette façon de procéder, frontale, pourrait-elle lasser les siens? Les maires d’arrondissement PS font bonne mine mais sont déprimés par la présidentielle et font campagne a minima. L’annonce au JDD du soutien de l’ancien maire Bertrand Delanoë à Emmanuel Macron ne les a pas surpris, mais ajoute à la mauvaise ambiance.
Nous soutenons le sport du quotidien. Mais les choses ont toujours été claires : nous sommes opposés aux événements pharaoniques de type olympiques, même si, maintenant qu’ils sont là, nous travaillons à en limiter l’impact en matière de finance et de carbone
Dans ce climat, le premier adjoint Emmanuel Grégoire suit les affaires courantes avec détermination, son action étant saluée jusque dans les rangs de l’opposition. «Lui, au moins, il répond au téléphone et aux mails, on peut dialoguer en bonne intelligence», glisse un maire de droite. Chargé de l’urbanisme, il a fait face au très efficace mouvement «Saccage Paris» né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la saleté de la capitale et dresser la très longue liste des doléances. Cet adjoint loyal a avalé de nombreuses couleuvres de la part de la maire. Jusqu’à saturation? En septembre, furieuse des conditions d’inauguration de l’Académie du climat, Anne Hidalgo s’est montrée particulièrement dure contre une très proche du premier adjoint, devant lui.
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Grégoire pourrait ne pas souhaiter revenir à cette ambiance délétère. Ces dernières semaines, il aurait glissé à un maire d’arrondissement qu’il pourrait ne plus être là dans les prochains mois. «Être maire de Paris est son projet de vie. Il s’interroge sur les conditions lui permettant d’y parvenir», confie un proche. Interrogé par Le Figaro, l’intéressé élude: «Je m’interroge sur mon avenir comme tout le monde. Le contexte politique n’est pas simple. Mais ma mission est auprès d’Anne Hidalgo, dans l’équipe municipale. Je n’ai pas d’état d’âme.» Beaucoup cependant craignent que les années à venir ressemblent à la douloureuse fin de règne de Jean Tiberi, entre 1995 et 2001, avec des putschs et des groupes dissidents. La droite divisée avait ouvert la voie à la victoire de Bertrand Delanoë.
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Le Monde
L’idéal du débutant
Avant de démarrer cette chronique, je ne savais pas que le merlot portait un si joli nom. Je n’avais pas la ref, aurais-je dit avec vingt ans de moins. Merlot, ou encore merlau, comme on l’écrivait parfois au XVIIIe siècle, signifie en patois gascon « petit merle ». A partir de là, les avis divergent. Est-ce en référence à sa couleur, proche du plumage des merles noirs ? Ou parce que les merles apprécient particulièrement les raisins de cette variété ? En tout cas on le surnomme, quoique trop rarement, « le petit merle ». Et si vous connaissez le chant du merle, combien il est mélodieux, jamais lassant, si facile à reconnaître, il y a de quoi penser que le merlot est un cépage des plus charmants.
C’est vrai, car déjà, à l’œil, il est beau. Des baies sphériques, de taille moyenne, en grappes coniques, parfois ailées, des feuilles vert foncé, aux lobes bien découpés, c’est une vigne de carte postale. Mais surtout, c’est une superstar. Incontournable. Le Jean Dujardin du vignoble. Cépage le plus planté en France, avec 112 000 hectares en 2015 (dernier relevé de l’Organisation internationale de la vigne et du vin), presque dix fois plus que dans les années 1950, il est le raisin le plus courant du Bordelais, où il recouvre près de la moitié du vignoble. En somme, LA référence. On le retrouve dans le Sud-Ouest, le Languedoc, en rouge comme en rosé.
Et ce n’est pas tout. Il cartonne aussi à l’international, puisque c’est le deuxième raisin noir de cuve (destiné au vin) le plus exploité au monde, derrière le cabernet sauvignon, son compagnon d’aventure bordelais. En 2015 toujours, il représentait une superficie de 266 000 hectares, avec une présence dans 37 pays. En Californie ? Bien sûr, tout comme dans les Etats américains de Washington, New York et en Virginie. En Australie ? Evidemment. Au Chili, en Argentine, au Canada ? Oui, oui, oui. Mais également en Afrique du Sud, en Israël, dans le nord de l’Italie, en Espagne, en Suisse, en Croatie, en Belgique, en Bulgarie, en Slovénie, en Hongrie, en République tchèque.
Pourquoi un tel assentiment ? Parce que le merlot est plutôt facile à cultiver, fertile et vigoureux, mûrissant bien. Mieux encore, il permet de produire des vins denses à la robe sombre, ronds en bouche, riches en alcool et aux tanins agréables, aux arômes de fruits rouges et noirs, de pruneau, de chocolat, de réglisse, de confiture. Dans les pays qui favorisent les choix par cépage, le verre de merlot est l’idéal du débutant, facile à boire jeune, plus gourmand que le pinot noir, plus souple que le cabernet sauvignon. Il est le rouge des occasions simples, d’une sortie de travail, d’un apéro dînatoire, d’une pizza, le compagnon pas bégueule, impossible à contrarier, une sorte de Belmondo de la vigne.
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Le Monde
La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien Cantenot
Fils d’un boulanger et d’une passionnée des légumes, Julien Cantenot, qui organise des ateliers autour du pain, a fait de la tarte salée l’un de ses emblèmes.
Ingrédients pour la pâte :
- 300 g de farine de blé T80,
- 50 g de beurre végétal (bio),
- 50 g d’huile d’olive,
- 120 g d’eau à température ambiante,
- 6 g de sel fin.
Ingrédients pour la garniture :
- 2 ou 3 belles patates douces,
- 1 c. à c. de miso blanc,
- 50 g de graines de courge,
- sirop d’érable,
- paprika fumé,
- huile d’olive,
- branches de coriandre,
- sel, poivre.
La préparation
Dans un grand saladier, mélanger la farine, le sel et les matières grasses jusqu’à obtenir une texture sableuse homogène. Ajouter l’eau, pétrir et former une boule de pâte. Couvrir et laisser reposer 1 heure au frais.
Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »Nettoyer les patates et enfourner la plus grosse (ou les ⅔) sur une plaque de cuisson. Rôtir pendant 25 à 30 minutes à 180 °C. Laisser refroidir puis écraser ou mixer en purée avec le miso blanc, 1 filet d’huile, sel, poivre. Réserver. Découper ce qui reste de patates douces en petits cubes, mélanger avec 1 filet d’huile, sel, poivre. Etaler sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé et enfourner à 180 °C pendant 15-20 minutes.
Dans un cul-de-poule, mélanger les graines de courge, 1 pincée de sel et 1 filet de sirop d’érable. Etaler les graines sur une plaque recouverte d’un papier sulfurisé. Faire torréfier à 180 °C pendant 15 minutes, en remuant à mi-temps. Dans un bol, fouetter un généreux filet d’huile avec 1 pincée de paprika.
Etaler la pâte brisée, puis la disposer dans un moule à tarte graissé ou sur une feuille de papier cuisson. Garnir le centre de la pâte avec la purée de patate douce, replier les bords de la tarte pour la fermer. Enfourner pendant 30 à 40 minutes. Garnir avec les cubes de patate rôtis, les graines de courge torréfiées, l’huile de paprika et de la coriandre fraîche hachée.
Camille Labro
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Le Monde
Trois recettes fermentées qui en ont dans le bocal
Faire fermenter des fruits et des légumes, c’est bien. Les sublimer dans l’assiette, c’est encore mieux ! La preuve avec ces recettes proposées par la chef Malika Nguon, autrice d’un ouvrage spécialisé.
Les livres sur la fermentation pullulent aujourd’hui. L’avantage de celui de Malika Nguon, Cuisine et fermentations (Ulmer, 2021), c’est son accessibilité : on y retrouve la cuisine de bistrot, très familiale, qu’elle propose au restaurant parisien Ferment. « Quand j’ai fait mon CAP cuisine, on ne m’a pas appris les techniques de fermentation qui sont pourtant à la base de nombreux produits : fromage, saucisson, vin… explique Malika Nguon. Je voulais écrire un bouquin qui puisse reprendre les bases, simplement, et surtout les traduire en plats. » Création d’un bocal, recette de fermentation par salage, ou avec une saumure : la cheffe reprend les fondamentaux avant d’en venir au « gros morceau » de l’ouvrage, la préparation de 40 bocaux associés à 40 recettes. Celles qu’elle propose ici célèbrent les légumes et les fruits des beaux jours.
Bocal de concombres/Soupe froide de concombres et yaourt
Pour le bocal (saumure de 3 jours) :
10 g de gros sel
500 ml d’eau non chlorée
2 concombres
1 c. à c. de graines de coriandre et de baies rose
Préparation :
Commencer par dissoudre 10 grammes de gros sel dans l’eau dans le verre doseur. Laver les concombres et les couper grossièrement avec peau et pépins. Les placer dans le bocal en les tassant, ajouter les graines de coriandre et de baies roses.
Verser la saumure pour recouvrir les légumes en laissant 2 centimètres de vide en haut du bocal. Placer le poids de fermentation afin que les légumes soient complètement immergés. Fermer hermétiquement et coller l’étiquette en écrivant soigneusement la date du jour, les aliments et épices du bocal.
Laisser fermenter trois jours à température ambiante pour que les concombres gardent un peu de leur texture (avec le temps, le concombre perd de sa consistance). Vous pouvez déguster au bout de sept jours. Une fois ouvert, conserver au frigo pendant plusieurs semaines.
Pour la soupe Pour 2 personnes
Préparation : 20 minutes Ingrédients :
3 ou 4 tronçons de concombres fermentés 1 concombre entier cru 1 c. à s. d’huile de lin 1 yaourt entier non pasteurisé
Préparation :
Ouvrir votre bocal, sortir les tronçons de concombres, les couper en dés. Laver le concombre frais, émincer grossièrement. Ajouter tous les éléments dans le blender : le concombre fermenté, le concombre cru émincé, l’huile de lin, le jus de fermentation et les assaisonnements. Mixer le tout jusqu’à l’obtention d’une texture onctueuse.
Laisser au frigo une petite heure, la soupe se déguste et se savoure bien froide ! Dresser dans un bol avec une bonne cuillère de yaourt. Ajouter un filet d’huile de lin et dégustez bien frais. Vous pouvez agrémenter la soupe avec du jus de fermentation de concombres frais.
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Le Monde
La mandarine, un produit, deux possibilités
Ce fruit de bouche s’épluche aisément et se mange tel quel. Fraîche et hachée, son écorce agrémente salades de fruits, volailles, poissons…
Joyau parfumé de l’hiver, la mandarine commune, ou Citrus deliciosa, se récolte souvent jusqu’au début du printemps. Cultivée en Chine depuis des millénaires, elle tient vraisemblablement son nom des mandarins, qui l’appréciaient particulièrement – à moins que cela ne soit une référence à la couleur vive des robes de ces hauts fonctionnaires de l’ancien Empire chinois.
Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.
Arrivée en Europe au début du XIXe siècle, elle s’est vite répandue et a été très cultivée sur tout le pourtour méditerranéen, avant d’être supplantée par la clémentine, plus douce et contenant moins de pépins, issue, elle, d’une hybridation naturelle entre la mandarine et l’orange douce. Souvent confondue avec cette dernière, la mandarine a pourtant un arôme incomparable, et son huile essentielle est très recherchée en parfumerie.
Moule, noix, champignon de Paris… Un produit, deux possibilitésCe fruit est légèrement aplati, avec une peau peu adhérente jaune orangé issu d’un arbre de taille moyenne, à port étalé et sans épines. Ses cousines proches sont la grosse mandarine King (Citrus nobilis), également appelée mandarine d’Indochine, les Citrus reticulata, qui regroupent des petits hybrides (tangerine, tangelo…), et la mandarine Satsuma (Citrus unshiu), originaire du Japon et très précoce (souvent l’un des premiers agrumes sur les étals). Peu calorique, la mandarine est riche en vitamine C, acide folique, carotène et fibres douces.
La pulpe
De la taille d’un petit poing, la mandarine est un fruit de bouche qui s’épluche aisément et se mange tel quel. Frais, ses quartiers juteux et acidulés décorent et rafraîchissent un gâteau, une tarte, une salade et font un jus délicieux (à combiner avec d’autres agrumes). Cuite au sirop, confite ou rôtie entière, voire glacée façon citron givré, elle se prête à toutes sortes de confections gourmandes.
La peau
La peau de la mandarine doit absolument être conservée : c’est la plus parfumée des écorces. Fraîche et hachée, elle agrémente salades de fruits, gâteaux, volailles, poissons, boissons. Séchée, elle peut être concassée et conservée pour aromatiser marinades et bouillons au fil du temps, à moins d’être brûlée pour parfumer divinement la maison.
Camille Labro
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L'Humanité
Table ronde. Pourquoi les services publics sont-ils un atout d’avenir ?
DébatsRappel des faits. Alors que la doxa libérale de la réduction des déficits publics se traduit depuis des décennies par un désengagement financier de l’État, les services publics ont toujours la cote chez les Français, qui déplorent leur dégradation. Avec Natacha Pommet Secrétaire générale de la fédération CGT des services publics Willy Pelletier Sociologue coordinateur de la Fondation Copernic et Michel Jallamion Président de la Convergence nationale des services publics maire adjoint PCF du 20e arrondissement de Paris
Pierre ChaillanNatacha Pommet Secrétaire générale de la fédération CGT des services publics Willy PelletierSociologue coordinateur de la Fondation Copernic Michel JallamionPrésident de la Convergence nationale des services publics maire adjoint PCF du 20e arrondissement de Paris
Depuis plusieurs décennies, le discours sur la réduction des dépenses publiques justifie les politiques de coupes claires dans les effectifs et les évolutions. Comment cela se traduit-il ?
Natacha Pommet Avec la promulgation de la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) en 2001, la notion néolibérale de « dépenses publiques » s’est développée… alors que ce concept même est une ineptie. Un enfant qui suit une scolarité serait une dépense publique ? Un patient soigné à l’hôpital ? Un usager de la route ? Bref, introduire une notion de rentabilité, de dépenses et de recettes dans les services publics a tout simplement pour but de privatiser ce qui relevait jusqu’à présent du secteur public. La traduction actuelle la plus visible est bien évidemment la situation de l’hôpital public, où la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) a conduit à la réduction des effectifs, de l’offre de soins, et a fortement dégradé les conditions de travail, conduisant ainsi au départ de nombreux professionnels de santé et à la fermeture de lits. D’autres exemples tout aussi marquants sont les réductions d’effectifs à Bercy, avec un impact immédiat sur les missions exercées. S’il n’y a plus de recettes fiscales, plus de contrôles sur l’évasion fiscale (estimée suivant les années entre 60 et 120 milliards d’euros), il est facile de parler de déficit et de justifier la baisse des dépenses publiques. La diminution des moyens humains et matériels dans les services publics contribue à leur appauvrissement, à leur dégradation… voire à leur disparition au profit du secteur privé lucratif.
Willy Pelletier Ces modernisations brisent des vies. Ce que montre l’ouvrage l a Valeur du service public (1). Les modernisations libérales, c’est ce serrement de gorge qui étreint Nadine jusqu’à l’étouffer, sa gêne au ventre pour respirer depuis qu’à son travail d’assistante sociale, où elle se donne tant contre les expulsions de logements et pour les allocataires du RSA, s’ajoute l’entrée, sur quatre logiciels informatiques, du minutage de ses rendez-vous, de leur contenu. La modernisation, c’est ce contrôle à la « Big Brother is watching you ». Temps de travail dévoré par la mesure comptable absurde des modernisateurs. Total : un volume d’activités impossible à assurer, sauf à bâcler ses rendez-vous. Entre ceux-ci, Nadine a souvent envie de crier. Elle ne peut plus aider les familles populaires qu’elle aidait. Les modernisations libérales, depuis qu’a fermé la maternité de proximité du Blanc, ce sont ces femmes de l’Indre, contraintes à deux heures de route sur des voies dangereuses pour aller accoucher. Ce sont des galères pour les IVG, des naissances en voiture. Combien sommes-nous, comme ces femmes de l’Indre, face aux hôpitaux ou aux Ehpad soumis à rentabilité ? Combien de Nadine empêchées d’aider en centre des impôts, dans un tribunal, à la protection judiciaire de la jeunesse, dans une préfecture, une caisse d’allocations familiales, ou d’autres services publics ? Les modernisations libérales déprofessionnalisent les fonctionnaires, les démoralisent jusqu’au burn-out, désaménagent les territoires, augmentent les violences aux guichets, accentuent la caporalisation des agents. Elles obligent au surtravail faute d’effectifs, avec plus de pénibilité physique. Elles individualisent les carrières, précarisent, fracturent les collectifs de travail. Et avec la numérisation forcée, des usagers sans ressources de toutes sortes, âgés, peu diplômés ou loin de l’emploi, se retrouvent incapables d’utiliser les services publics, mis en défaut, en honte, hors-jeu.
Michel Jallamion Que ce soit le rail sous Napoléon III, les béquilles du capital (2) des entreprises du XXe siècle, les partenariats public-privé actuels… la recette du capitalisme est fort simple : maximiser la rémunération du capital en reportant le plus grand coût possible sur la collectivité. Pour la Sécurité sociale, cela se traduit par l’augmentation du reste à charge et des franchises, fermetures de lits, la diminution de personnel, la baisse des retraites, des prestations familiales… Pour le service public : baisse des moyens, précarisation et diminution de personnel. Cela affecte la qualité des missions et leur universalité. L’informatisation, au lieu d’être utilisée pour mieux répondre aux besoins des citoyens, l’est pour adapter les besoins des citoyens aux impératifs économiques de l’entreprise en charge du service public. L’usager se transforme en client captif. Cela a des conséquences sur les collectivités territoriales qui subissent transferts de charges sans compensation, règle d’or… tout en tentant de pallier les manques de l’État. Leur investissement est rogné, alors qu’il est primordial : c’est 70 % des investissements publics ! Des gens mal soignés, mal rémunérés, qui ont du mal à se déplacer, des collectivités exsangues, des entreprises qui ne s’implantent plus faute de services publics… finalement, c’est l’ensemble de notre société qui est fragilisé et, ce qui est ironique, l’économie elle-même.
Dans la bataille d’idées, la question de « la modernisation des services publics » est aussi souvent avancée pour mettre en œuvre des logiques de désengagement de l’État, de libéralisation et de mise en concurrence. Comment y répondre ?
Willy Pelletier Attaquons les causes. Une noblesse nouvelle gouverne le secteur public : la noblesse managériale public-privé. Elle provient d’écoles du pouvoir converties en « business schools », qui imposent la foi libérale, ses dogmes : d’abord le fric, les calculs de coûts, la hiérarchie au travail, aligner le public sur le privé, réduire les services publics, transférer au marché une part de leurs fonctions. Avec pour seule boussole la rentabilité financière immédiate. Les modernisations se font avec acharnement, brutalité, sans s’arrêter. Pourquoi ? Parce que, dans la noblesse managériale public-privé, la réussite des carrières exige les va-et-vient permanents entre hauts postes dans le privé et hauts postes publics. Lesquels font obtenir des postes encore plus élevés en grande entreprise, si l’on montre hautement aux recruteurs que, sous sa direction, l’on a fait fonctionner le service public comme une entreprise ou qu’on l’a mis au service des entreprises. Venus de familles bourgeoises, les managers public-privé passent leur vie parmi leurs semblables, sans relation aucune avec les salariés qu’ils restructurent. Ils ne savent pas ce qu’ils font endurer aux usagers. Ce n’est pas leur problème. Leur seul problème, c’est leur carrière, les concurrences entre eux. Donc, ils ne s’arrêteront pas de « moderniser », c’est-à-dire de massacrer. Ils continueront, c’est leur ADN professionnel. Il faut les stopper : rendre illégaux les passages répétés entre public et privé, et reconfigurer les écoles du pouvoir pour qu’y prévalent les valeurs de l’intérêt général.
Michel Jallamion Les services publics doivent répondre aux principes d’égalité, d’adaptabilité et de continuité : quoi de plus moderne dans un monde qui se fracture ? Pourtant, il s’agit là des principes du service public posés par Rolland au… XIXe siècle. Qu’ont-ils de moderne, ceux qui veulent nous faire revenir au travail à la tâche via l’ubérisation ? Qu’ont-ils de moderne, ceux qui veulent que la France revienne avant 1946, au temps où 1 450 entreprises et tarifs différents préexistaient à la naissance d’EDF-GDF ? Où la Sécurité sociale, la retraite, la formation professionnelle n’étaient pas universelles ? Revenir sur le statut des fonctionnaires de 1983 pour qu’il ne garantisse plus l’égalité de traitement aux usagers, est-ce moderne ? Les citoyens sont favorables à plus de 75 % aux services publics et majoritairement favorables à ce qu’ils soient effectués par des agents publics. Profitons de la période électorale actuelle pour permettre l’émergence d’un large débat public. Passons de la défense à l’offensive.
Natacha Pommet Le principe des services publics et de la fonction publique est résolument moderne et fait preuve de sa solidité et de son adaptabilité depuis près de quarante ans. Les services publics s’adaptent aux besoins de la population et cela depuis leur création. L’asphyxie financière et la casse du statut dégradent les services publics et justifient leur disparition. Cependant, à chaque crise (financière en 2008, pandémique en 2020), les services publics, même fortement attaqués, montrent leur efficacité à servir l’intérêt général. Il faut, en ce sens, saluer l’engagement des fonctionnaires et agents publics qui n’ont de cesse de remplir leurs missions dans des conditions difficiles. Les services publics ont besoin de moyens financiers pour recruter du personnel, augmenter les salaires et se développer. Pour un service rendu égal, le secteur public est, et sera, toujours moins onéreux pour l’usager que le secteur privé, rentabilité oblige… C’est un choix de société et non une nécessité de modernisation ou de dépenses publiques, qui ne sont que de faux prétextes pour casser cet héritage du Conseil national de la Résistance.
Pourquoi les services publics doivent-ils être alors au contraire développés et étendus. Lesquels, par exemple ? Et comment y parvenir ?
Michel Jallamion L’urgence est d’arrêter la casse des services publics en renouant avec les fondamentaux : répondre aux besoins, permettre l’accès aux droits (droit du travail, égalité femmes-hommes, transport…), assurer l’équilibre et l’égalité sur notre territoire. L’impératif climatique nécessite le développement du rail, en particulier du fret ferroviaire, tout comme la création d’un service public de l’alimentation. Le mal-logement, les SDF, l’envolée du foncier et le non-respect de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains nécessitent la création d’un service public du logement. La fonction publique et les services publics doivent massivement recruter professeurs, personnels hospitaliers, de Pôle emploi, postiers… afin de répondre aux besoins. La question d’un grand service public de la téléphonie et de l’informatique doit également être posée. Il faut aussi que les services soient 100 % publics pour qu’ils puissent avoir à nouveau l’intérêt général comme horizon, les démocratiser pour qu’élus, usagers et personnels aient leur mot à dire et contrôlent l’adéquation entre les missions de service public et la couverture des besoins. Le terreau existe pour créer les conditions d’une mobilisation citoyenne. Partout naissent des luttes et des collectifs. Seule la résignation explique le manque de mobilisation nationale. À nous de la combattre et convergeons le plus largement possible pour remettre au goût du jour l’efficacité et la modernité sans pareilles des services publics !
Natacha Pommet La crise pandémique a été d’une certaine façon éclairante pour justifier la nécessité du développement des services publics. L’hôpital, les services départementaux d’incendie et de secours, l’éducation nationale, les finances publiques, les aides à domicile, les assistantes familiales, etc. Les services publics ont besoin d’être développés, certains ont besoin d’être créés. Parce qu’il est urgent et nécessaire pour l’intérêt général de se doter de services publics de bon niveau, répondant aux besoins sociaux, la CGT fonction publique s’est engagée dans une campagne revendicative intitulée « 10 % immédiatement pour la fonction publique ». 10 % d’augmentation de la valeur du point d’indice (base de la rémunération des fonctionnaires) pour rattraper les pertes accumulées depuis juin 2010 et le début de la politique de gel de la valeur du point ; 10 % d’effectifs en plus pour répondre aux besoins criants de personnel ; 10 % de diminution du temps de travail pour travailler moins, travailler mieux et travailler toutes et tous ; 10 % d’efforts budgétaires concrets pour revaloriser les carrières des filières à prédominance féminine et atteindre ainsi enfin l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ; 10 % du temps de travail consacré à la formation professionnelle. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons nous doter de services publics répondant aux besoins sociaux du XXIe siècle.
Willy Pelletier La civilisation des services publics, c’est l’anti-Zemmour : l’égalité, des protections sociales sans discrimination d’origine, la promotion des femmes, le mélange social. Syndicats, salariés, usagers doivent se retrouver dans un vaste forum social itinérant pour établir comment élargir, sauver, les services publics. Nous travaillons à l’organiser.
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Pourquoi le poisson est-il devenu si cher ?
Théo GIANGRÉCOLa hausse du carburant fragilise largement les pêcheurs français. De quoi faire craindre des augmentations durables des prix du poisson.
Un pavé de saumon à 9 euros, une dorade à 16 euros ou un kilo de langoustine à plus de 32 euros, … Les prix affichés dans cette poissonnerie du 20ème arrondissement de Paris, «pas plus chers qu’ailleurs» précise la commerçante, ne semblent pas, au premier abord, dissuader les habitués. «Je viens ici assez régulièrement» indique une cliente. «Après, j’avoue que j’essaye de faire attention parce que ces prix montrent bien que le poisson est devenu un produit de luxe que l’on ne peut pas consommer tous les jours».
En 2022, l'inflation n’a pas fini de faire des vagues. En France, la hausse des prix s'est globalement établie à 3,6% sur un an en février, une première depuis 2008 selon l'Insee. Pour les produits alimentaires frais, on peut ainsi noter +2,2% pour la viande, +5,8% pour les légumes, mais surtout +10,3% pour le poisson frais.
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Quand le prix du carburant fait chavirer les pécheurs
La hausse des prix du carburant, qui a atteint +26,9% entre février 2021 et février 2022, est au cœur des problématiques rencontrées par le monde de la pêche. Selon Pascal Le Floch, maître de conférences à l'Université de Brest, «les pêcheurs sont souvent en première ligne face à l'augmentation du prix de l'essence. Le carburant représente 15% du chiffre d'affaires pour les chalutiers. Cela peut monter à 30-35% en cas de hausse massive du carburant». Alors qu'un chalutier de 12 mètres consomme, en moyenne, 800 litres de carburants par jour, un litre de gasoil à 1,30 euro à la pompe fait ainsi monter la facture quotidienne à ... 1040 euros.
Selon l'Organisation des Pêcheurs Normands (OPN), «il est nécessaire, dans ce cas-là, de pêcher plus de 2000 euros de poissons en une journée. Ce n'est pas impossible mais il faut quand même bien avoir en tête que si l'essence représente plus de la moitié de celui-ci, cela risque d'être trop compliqué pour les équipages ». Situé à 0,45 centime en janvier 2018, le prix moyen du carburant maritime s'élève, le 11 mars 2022, à 1,30 euro. Une hausse des coûts de production qui poussent donc naturellement le prix des produits.
«Le carburant n'a pas attendu le conflit ukrainien pour connaître une forte augmentation. Cependant, l'incertitude n'a jamais été aussi forte. Dans le cas des pêcheurs normands, la pression du carburant est encore limitée car les poissons sont abondants pendant l'hiver. Cependant, lorsque leur nombre va diminuer au printemps, cela pourrait devenir intenable car les salaires évoluent en fonction des volumes de pêche obtenus. Si jamais on reste à quai, personne ne sera payé» rajoute l'OPN.
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Permettre au pêcheur de mieux contrôler les prix
Si un grand nombre de chalutiers français se trouvaient immobilisés à quai - de par leur incapacité à faire face à une hausse toujours plus massive et durable du gasoil - le prix du poisson frais continuerait alors son ascension. Selon un rapport de France Agrimer, d'une base 100 en 2015, le prix des poissons et crustacés frais s'élevait, déjà en 2020, à une base de 123,5.
«La réouverture des restaurants à la fin des confinements a très fortement relancé le prix des espèces noble. Or, l'offre est limitée par des directives de l'Union Européenne qui cherche à lutter contre la surexploitation des milieux maritimes» selon Pascal le Floch. Par exemple, en 2021, les pêcheurs de sole avaient ainsi vu leurs quotas de pêche diminuer de 36%, faisant largement augmenter le prix de ce poisson sur les étals. «L'augmentation du prix du poisson ne se limite toutefois pas à l’effet de rattrapage post-crise sanitaire ou aux incertitudes liées au Brexit. Les prix du poisson augmentent aussi de manière structurelle car l'arrivée massive et durable de nouveaux consommateurs conduit naturellement à des hausses de prix importantes» ajoute Pascal Le Floch.
Le poisson est effectivement devenu, au fil des ans, un produit de plus en plus prisé par les Français. Alors que ces derniers en consommaient 28,7 kg par an et par habitant en 1988, ce nombre s'établit, en 2020, à 33,7 kg/an/hab (contre 23,4 kg/an/hab pour la moyenne européenne).
«Nous attendons, de la part du gouvernement, la mise en œuvre de mesures d’urgence, comme le blocage des prix à la pompe pour les chalutiers. Il faut aussi entamer une réflexion autour de la possibilité d’indexer le prix du poisson à celui de l’essence et d'entamer des réformes structurelles sur les mécanismes de fixation du prix du poisson» conclu le représentant de l’OPN.
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La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».
Attention aux arnaques aux faux ordres de virement, cette escroquerie d'un nouveau genre
Certains hackers parviennent à modifier les pièces jointes de mails, comme les RIB, afin de récupérer l'argent des virements.
Jean-Pierre Robin: «L’inflation, cet impôt caché qui va permettre à l’État de se renflouer»
CHRONIQUE - La pression fiscale monte avec les prix et le poids de la dette s’allège.
Le Monde
Flan, savon, ex-libris, papier peint, sabots, verre soufflé : des retours remarqués
Que ces interrogations vous taraudent ou qu’elles ne vous aient jamais effleuré l’esprit, elles sont l’occasion de découvrir ce qui, en matière de mode, décoration, design, parfum, gastronomie ou voyage nous inspire, séduit, interpelle. Les réponses, forcément subjectives, dessinent ce qui fait « Le Goût de M ».
Le flan vit-il une deuxième jeunesse ?
Régressif et roboratif, le flan pâtissier (aussi appelé flan parisien), mélange d’onctuosité maîtrisée et de douceur vanillée, reste un exercice de style très prisé des pâtissiers. Et ce, même lorsqu’ils s’appellent Quentin Lechat (Le Royal Monceau), Pierre Chirac (MAM de Stéphanie Le Quellec) ou Kaori Akazawa, qui signe les créations de Pages blanches, la nouvelle pâtisserie chic du quartier Villiers, dans le 8e arrondissement de Paris.
N’en déplaise aux puristes, pour prendre le virage de la modernité, ce classique inventé au Moyen Age (on parlait alors de tarte au flan) a choisi de se travestir à l’infini. Chez Le Flanboyant, « le meilleur flan de Lyon » est décliné en 29 parfums, alors que Doucetti, à Bordeaux, permet à Sébastien Torres de réinterpréter à l’envi le goûter réconfortant de son enfance. Un challenge relevé également par « l’influenceur du flan » Ju Chamalo – 48 000 abonnés sur Instagram –, qui publie un ouvrage dédié à son obsession pâtissière.
Parmi ses 50 recettes créatives, Chamalo croise l’illustre entremets avec d’autres grands classiques (tarte au citron meringuée, riz au lait…). La version café (photo) ou praliné-sésame noir imaginée avec le chef Desty Brami font saliver.
Mes flans pâtissiers, Ju Chamalo, éditions de La Martinière, 19,90 €.
Les sabots doivent-ils faire leur retour en grande pompe ?
Pour leurs aficionados, ils ont toutes les qualités : ils rendent l’allure plus élancée, isolent du froid grâce à leur semelle en bois, ne cadenassent pas les orteils et sont faciles à enfiler. Les linguistes leur prêtent même des vertus contestataires. Au XVe siècle, le mot « saboter » aurait signifié frapper au sol du pied avec des sabots pour étouffer la voix de quelqu’un, l’empêcher de parler. Plus tard, la légende raconte qu’au XIXe siècle, lors de la présentation publique des premiers métiers à tisser automatisés, des ouvriers tisseurs auraient jeté leurs sabots sur les machines qui rendaient leur travail obsolète pour en détruire le mécanisme. La mode, quant à elle, oscille dans ses prises de position.
Quand elle ne juge pas qu’il « sabote » la silhouette, elle s’affiche pro-sabot – environ tous les cinq ans – en revisitant cette chaussure ancestrale. En octobre 2020, pour déconfiner nos pieds, Nadège Vanhee-Cybulski, directrice artistique du prêt-à-porter femme chez Hermès, a livré sa version cloutée, en cuir d’agneau, surmontée d’un fermoir Kelly, dévoilée en denim cette saison. Pieter Mulier, fraîchement arrivé à la direction artistique de la maison Alaïa, lui a emboîté le pas, en imaginant un modèle avec une semelle compensée ondulante se terminant sur un pic.
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Le Figaro
Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre
NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.
Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.
1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue
La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.
Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).
2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive
Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.
Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.
Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».
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3. Racheter des trimestres de cotisation
Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.
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Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.
4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite
Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.
Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.
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Le chômage est-il vraiment au plus bas «depuis quinze ans» ?
LA VÉRIFICATION - À plusieurs reprises, Emmanuel Macron a présenté un bilan flatteur en matière de lutte contre le chômage. À raison ?
Les syndicats peinent à mobiliser sur les salaires
Les responsables syndicaux revendiquaient l'augmentation des salaires et une baisse de la TVA sur les produits énergétiques.
El País (ESP)
Probar un elixir mágico, dormir en un castillo del siglo XVIII y otros atractivos de Normandía
FRANCIADe un paseo por los acantilados de la Costa de Alabastro a una ruta gastronómica en bici en un viaje que invita disfrutar de esta región del norte de Francia con los seis sentidos
Esta ruta comienza en la llamada Costa de Alabastro, en concreto en el sendero que sigue su contorno a vista de pájaro, al este de la localidad francesa de l’Étretat. El sol junto con las nubes va dibujando el paisaje que domina estos acantilados, grises a contraluz, increíblemente blancos iluminados por el sol o amarillos al atardecer. No es de extrañar que estos parajes hayan atraído a artistas de todas las disciplinas, no solo pintores, también compositores y escritores han encontrado inspiración en este rincón de Normandía: de Édouard Manet a Claude Debussy pasando por el poeta Guy de Maupassant. Al mirar hacia abajo, los rectos acantilados que a veces terminan en cuevas o arcos van a dar a playas de imposible acceso en días de mar furioso y marea alta. Podemos costear hasta Fécamp en un largo paseo de 17 kilómetros sin apenas desnivel. Allí es donde se encuentran los acantilados de mayor altura, y al ver a lo lejos un paseante sobre los valiosos cantos rodados o un kitesurf haciendo piruetas es cuando realmente se aprecia su enormidad.
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En Fécamp está el palacio Bénédictine, donde se produce el licor que lleva su nombre, "el elixir mágico para la salud" creado en el siglo XVI por el monje de la abadía Dom Bernardo Vincelli combinando 27 tipos de hierbas. La visita de su museo y de la destilería dan paso a un pequeño taller de iniciación al cóctel; nombres tan sugerentes como Bobby Burns, Monk’s Sour o Béné Rinha en honor a la caipiriña: lima en trocitos, Dom Bénédictine, hielo, una pizca de sal y a remover. En una pequeña terraza en la primera planta del palacio, con vistas a la fachada principal, cualquier mezcla sabe a gloria.
El museo de Les Pêcheries, de reciente creación y que aúna los antiguos museos de esta ciudad francesa, bien merece una pausada visita. Hay una planta dedicada a los pescadores de la zona que iban en busca del bacalao a las frías aguas de Terranova y cuya travesía podía durar hasta siete meses. A través de relatos íntimos y conmovedores uno puede hacerse una idea de cómo transcurría la vida tanto en alta mar como durante la larga espera en tierra. En la segunda planta está el curioso museo de la infancia y la mayor colección de biberones del mundo, también el llamado “Cuarto de las maravillas”, una pequeña sala de rarezas y curiosidades traídas por los navegantes de todas las partes del mundo. Desde su azotea hay una bonita panorámica del puerto de Fécamp; allí el Tante Fine sobresale con su madera y su color azul del resto de los barcos, cumplió 60 años en 2021 aunque al navegar en él no parece que le importe el paso del tiempo. El motor ruge para hacer unas maniobras y parece un paseo turístico más, pero antes de salir del puerto los motores paran y se arrían las velas. Sebastián y Vicent, capitán y ayudante, dan ordenes aquí y allá al resto del pasaje, que comienza a tirar de los cabos como si llevaran toda la vida haciéndolo. El barco sale entre los dos faros del puerto rumbo al infinito y ahí se queda navegando, sorteando las olas frente a los acantilados que se van empequeñeciendo.
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Huellas del pasado en las playas del Desembarco
Llega la hora de comer. A unos 150 kilómetros espera Bayeux, preciosa ciudad a orillas del río Aure, con su imponente catedral románico-gótica y los canales de agua que la cruzan. Este es el punto de partida de la ruta gastronómica que proponen Hugo y su empresa de paseos en bicicleta a la carta Petite Reine. Comenzamos en el pequeño bistró Bonbonne, donde cada plato, incluido el postre, es una maravillosa experiencia de cocina francesa. Saliendo de la ciudad rumbo al mar, la primera parada es para probar las deliciosas pastas de mantequilla en el café Les Sables d'Asnelles, en el pueblo del mismo nombre. Después esta villa queda atrás y de frente, bañada por las olas, aparece la población de Arromanches-les-Bains. La colina se sube sin esfuerzo volando en la bicicleta eléctrica y desde aquí se pueden contemplar las playas del Desembarco de Normandía: aguas de color turquesa que vienen y van en unas mareas que pueden llegar a ser de 12 metros. El arenal está salpicado de restos de la operación militar de 1944 que ya forman parte del paisaje. Aquí se efectúa parada en O Beach Arro para degustar unas ostras regadas con vino blanco, hoy frente al Museo del Desembarco y dentro de poco, cuando este sea trasladado a su nueva ubicación, frente al mar. Rumbo de nuevo tierra a dentro, por un sendero entre prados, se llega a una heladería dentro de la granja de la Haizerie donde se fabrican deliciosos helados. Y así, helado en mano, termina el paseo gastronómico.
Con la caída de la tarde es el momento de la cata de Calvados en el castillo de Breuil. Nada más entrar en la pequeña bodega comienza el espectáculo de luz y sonido proyectado en los toneles, en pocos minutos y sin palabras se explica mediante poesía visual la fabricación de este aguardiente con denominación de origen. La bodega cuenta con un impresionante tejado de entramado de madera, el pasillo de inmensos toneles se contempla con la luz directa que entra de las ventanas y que van a dar al precioso jardín del castillo. La cata se hace con antiguas botellas de cristal sin nombre, donde los colores de los licores son la única pista visual.
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Cambiamos de castillo: a menos de dos horas en coche hacia el oeste está el Château de Chantore. Al pernoctar aquí el viajero se lleva la experiencia de volver al siglo XVIII. Sus actuales dueños salieron de París dejando atrás sus otras vidas, Bernard como neurólogo e Iñaki como trabajador en una marca de moda, y durante tres años reformaron y vistieron esta fortaleza. Sus coloridas paredes, su mobiliario y decoración, todo seleccionado con tanto amor y cuidado como el que ponen sus propietarios —que comparten castillo con los huéspedes— para que todo el mundo encuentre lo que venía a buscar a este rincón de Normandía. El jardín que lo rodea es tan perfectamente artificial que parece salvaje, con sus animales estacionales que vienen y van, su torre, un lago, el bosque y, siempre de fondo, la silueta del castillo y la pradera que lo rodea, donde se celebra cada año al llegar el verano el pícnic en blanco.
Para todas estas experiencias, la ruta a pie por la Costa de Alabastro, en bicicleta por la gastronomía Normanda, la clase de cóctel en un palacio, una cata de Calvados, navegar en un velero mar adentro y dormir y amanecer en un castillo, se necesitan los seis sentidos bien abiertos, por que aquí, ese sexto sentido, la propiocepción o la conciencia del cuerpo en el espacio, nos hará disfrutar mucho más de nuestra presencia por estas tierras.
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L'Humanité
« Qui veut la peau des services publics, comment et pourquoi ? » : une enquête de Claire Lemercier et Willy Pelletier
EntretienÀ mi-chemin entre l’essai, le reportage, le roman, voire le polar, « la Valeur du service public » dévoile les motifs et modes opératoires du massacre en cours au nom de la « modernisation ». Le but : « briser le silence » et remettre au cœur du débat l’enjeu de l’intérêt général. Willy Pelletier et Claire Lemercier, deux de ses auteurs, expliquent la démarche.
Loan Nguyen
Les services publics fonctionnent comme ces évidences, ces normalités qu’on remarque seulement quand elles déraillent » : des routes aux maternités, en passant par l’entretien des forêts et l’action sociale, la politiste Julie Gervais, l’historienne Claire Lemercier et le sociologue Willy Pelletier mettent en lumière dans « la Valeur du service public » (La Découverte), sorti le 14 octobre, la richesse sociale sous-estimée derrière ces activités qui échappent au privé, et le dévouement des fonctionnaires qui les font vivre. Mais ils pointent aussi le massacre à l’œuvre derrière le vocable si séduisant de « modernisation » : une influence croissante du privé et une obsession de la rentabilité qui minent la qualité des services publics et qui broient agents comme usagers. Claire Lemercier, directrice de recherche au CNRS, et Willy Pelletier, sociologue à l’université de Picardie, expliquent leur démarche, à la fois scientifique et citoyenne.
Quel a été le moteur de cet ouvrage ?
Willy Pelletier L’origine de ce livre, c’est la souffrance des agents dans les services publics partout, ce sont les grèves dans les finances publiques, les douanes, les forêts, les hôpitaux… C’est la désorganisation et ces « modernisations » libérales des services publics qui cassent des vies, même au-delà des services publics. J’habite dans l’Aisne, où les services publics ont disparu. Résultat : mes voisins, les personnes âgées, les personnes sans grandes ressources financières, attendent des heures aux urgences, n’ont plus de bureaux de poste – qui sont dans des containers et ne sont jamais ouverts ; les centres des impôts ont été remplacés par des bornes numériques. Quand les usagers ne parviennent pas à se servir des bornes ou qu’elles ne marchent pas, ils sont méprisés, renvoyés à leur incompétence. Il y a désormais des vigiles privés dans les accueils des services publics sociaux, car agents et usagers subissent des violences. On constate une souffrance sociale en cascade au-delà des services publics, que les modernisateurs qui n’habitent pas les territoires impactés ne voient jamais. On a tenté de faire voir ce massacre invisible.
Claire Lemercier Willy avait lancé un appel à coauteurs pour un livre qui au départ devait être assez court et porter sur les grands principes du service public. Mais on s’est rendu compte que cela existait déjà. On avait aussi la volonté d’incarner les choses, de parler concrètement des services publics pour montrer qu’ils sont partout. On voulait également incarner les modernisateurs, donner des noms, pas dans une optique de chasse aux sorcières, mais pour essayer de comprendre leur trajectoire individuelle. Le but était de produire un ouvrage lisible, qui serve aux syndicalistes, pour ne pas rester dans un débat entre universitaires, juristes ou hauts fonctionnaires.
Pourquoi avoir choisi cette forme hybride à mi-chemin entre l’essai, le reportage, le roman, voire le polar ?
Claire Lemercier Nous voulions que le livre puisse se lire par petits bouts. Que celui-ci soit accessible même si nous sommes allés chercher des travaux universitaires très pointus. Nous avons choisi ce parti pris de l’enquête policière sur le thème « Qui veut la peau des services publics ? », où l’on part des dégâts pour identifier les coupables et les victimes.
Willy Pelletier Nous avons voulu donner à voir les vies brisées par ce qu’on impose aux agents, les relations au travail avec des chaînes hiérarchiques violentes imposées aux agents sans qu’ils puissent se défendre puisque la loi de transformation de la fonction publique empêche désormais les syndicats d’intervenir en comité pour défendre les salariés. Ce sont des vies où les gens pleurent des humiliations subies et du travail empêché. On pense à cette assistante sociale qui aide les personnes, contre les expulsions locatives ou pour l’obtention du RSA, et qui ne peut plus effectuer son travail parce qu’on lui demande de rendre compte d’une performance chiffrée à travers le reporting. On pense aux agents des routes dont les effectifs sont comprimés par les fusions, dont on exige des tâches accentuées, qui tombent malade de la pollution. On pense aux forestiers qui ne peuvent plus exercer leur métier et qui craquent sans jamais être entendus.
Vous pointez le rôle de cette « modernisation » et des modernisateurs dans cette destruction du service public. Qu’est-ce qui se cache derrière cette obsession de la modernisation ?
Claire Lemercier Il faut se demander ce qu’on entend par modernité. C’est la raison pour laquelle nous gardons toujours des guillemets quand nous parlons de la « modernisation » qui sert de prétexte au démantèlement des services publics. On peut rappeler que, sur le plan de la modernité technique, le TGV ou le Minitel ont représenté de grandes innovations portées par le public. Sur le plan de la modernité sociale, l’égalité salariale entre instituteurs hommes et femmes était, par exemple, une réalité dès 1910. La « modernisation » qui obsède les hauts fonctionnaires repose, elle, toujours sur une logique de rationalisation des coûts, sur l’externalisation ou sur la dématérialisation. Pour comprendre comment on en arrive à ce raisonnement, on a voulu remonter à la formation de ces élites. Notre collègue Julie Gervais s’est également penchée sur le rôle des cabinets de consultants qui vendent des solutions aux administrations.
Willy Pelletier Notre livre introduit une nouvelle appellation pour cette élite modernisatrice que Bourdieu appelait la noblesse d’État, c’est la noblesse managériale public-privé. Cette noblesse managériale public-privé est formée dans la croyance fantasmée que les normes du secteur privé sont les plus efficientes, et qu’il faut traquer les coûts du service public, qui n’est plus appréhendé comme dépositaire de l’intérêt général mais comme une charge, un mammouth. Cette noblesse managériale public-privé ne se rend pas compte que, derrière ce qu’elle considère comme un coût financier, il y a des coûts sociaux et environnementaux absolument désastreux. Ce sont des jeunes gens, généralement des héritiers de bonne famille, qui entrent en compétition pour accéder à des grandes écoles. Pour y réussir, il faut être le meilleur dans cette croyance en la rentabilité financière. Leur existence les sépare de ce que leurs actions produisent : ils vivent dans l’entre-soi des étages de direction, sont servis par un personnel dédié. C’est la course à celui qui fera le plus de « rendus d’emploi », d’intensification du travail.
La première phase consiste à isoler la victime : c’est la phase de découpage d’un service public. La deuxième étape repose sur la dévalorisation de la victime. Lors de la troisième étape, l’agresseur retourne la faute contre l’agressé.
Si les procédés peuvent varier d’un service public à l’autre, on retrouve néanmoins des manœuvres récurrentes pour délégitimer et déconstruire le service public. Quelles sont les techniques utilisées par ces modernisateurs ?
Claire Lemercier Dans le livre, nous expliquons que leur mode opératoire s’apparente à celui des agresseurs par rapport à leur victime. On observe une première phase qui consiste à isoler la victime : c’est la phase de découpage d’un service public où, comme on a pu le voir à la SNCF, on va séparer les centres de coût et les centres de profit, comme les rails d’un côté, les trains de l’autre. La deuxième étape repose sur la dévalorisation de la victime : c’est, par exemple, la mise en avant d’un « trou de la Sécu », d’un service public trop coûteux, avec trop d’agents. Lors de la troisième étape, l’agresseur retourne la faute contre l’agressé : c’est la faute du service public et de ses agents si les caisses sont vides. On passe sous silence la manœuvre qui a consisté à créer ces déficits et on ne pose pas la question des impôts comme levier de recettes. Enfin, la quatrième étape est celle de la menace, du chantage. « Si vous ne faites pas des économies, on va fermer. » Tout cela finit par dégrader le service public, avec des agents en souffrance qui se retrouvent en butte aux critiques des usagers et de leur hiérarchie.
Willy Pelletier La grande caractéristique de la noblesse managériale public-privé est de circuler de hauts postes du public à des hauts postes du privé. Les services publics se trouvent ainsi privatisés par ces logiques de carrière en toute cécité de leurs effets.
Comment expliquer l’invisibilité de ces questions dans le débat public ?
Willy Pelletier Les hérons, les perdreaux, les lombrics, victimes de la réforme de l’Office national des forêts, ne peuvent pas parler pour se défendre, mais les forestiers, qui en meurent également, n’ont pas non plus la force sociale d’être entendus. Les femmes de l’Indre, même lorsqu’elles manifestent avec leurs élus ou les syndicats contre la fermeture de la maternité du Blanc, ne sont pas entendues. La vocation de cet ouvrage, c’est justement de briser le silence et, en creux, d’appeler à une mobilisation unitaire de ces millions de gens formidables qui résistent mais qui, atomisés, ne peuvent être entendus.
Claire Lemercier Ce sont des situations qui rencontrent très peu de médiatisation. Même les personnes qui sont confrontées à ces difficultés ne vont pas forcément comprendre ce qui se passe, elles vont se dire qu’elles n’ont pas de chance, ou que c’est un cas isolé. Et le premier réflexe des personnes qui souffrent de ce massacre des services publics, ce n’est pas forcément de lutter mais d’essayer de trouver une solution individuelle.
Les services publics, c’est l’anti-Zemmour : c’est la défense d’une civilisation qui inclut et protège, c’est l’égalité, ce sont des droits pour toutes et tous, des libertés gagnées au travail avec le statut général des fonctionnaires.
Comment espérez-vous faire de ce livre un outil contre cette invisibilité ?
Willy Pelletier Ce livre veut contribuer à l’intelligence des causes des malheurs, et constituer une première phase vers l’établissement d’une force commune pour faire en sorte que les mobilisations qui existent aujourd’hui côte à côte soient mises coude à coude. On l’a vu sur les ronds-points avec les gilets jaunes : quand on se met ensemble et qu’on discute, on comprend bien que l’origine des dégâts sociaux, c’est l’obsession libérale de la rentabilité financière. Les services publics, c’est l’anti-Zemmour : c’est la défense d’une civilisation qui inclut et protège, c’est l’égalité, ce sont des droits pour toutes et tous, des libertés gagnées au travail avec le statut général des fonctionnaires qu’il faudrait étendre au privé. Les trois fédérations CGT des services publics ont été motrices dans l’élaboration de ce livre. Cette démarche est désormais soutenue également par la FSU, Solidaires et des associations de défense des services publics. Nous allons tenter, dans les mois qui viennent, de travailler à la construction d’une cause commune pour briser le silence autour des services publics. L’enjeu est très fort : les prochaines élections se feront-elles sur des fantasmes sécuritaires ethno-raciaux ou sur la réalité des expériences vécues et des difficultés concrètes d’existence ?
Claire Lemercier Nous avons voulu donner un contrepoint universitaire pour montrer comment le même phénomène se retrouve dans tous les secteurs. Nous avons lancé le site vivelesservicespublics.org pour que les gens s’en saisissent, et afin de multiplier les témoignages et favoriser les mobilisations. Mais, maintenant, nous allons nous taire et laisser les personnes concernées s’exprimer.
À LIRE :
- « La Valeur du service public », de Julie Gervais, Claire Lemercier et Willy Pelletier, La Découverte, 480 pages, 22 euros.
- « L’Impératif managérial : désirs privés et devoirs publics d’un grand corps de l’État », de Julie Gervais, Presses universitaires du Septentrion, collection « Espaces politiques », 2019.
- « Sociologie historique du capitalisme », de Pierre François et Claire Lemercier, La Découverte, collection « Grands Repères/ Manuels », 2021.
- « L’État démantelé : enquête sur une révolution silencieuse », sous la direction de Laurent Bonelli et Willy Pelletier, La Découverte, collection « Cahiers libres », 2010.
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Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »
Cet arrière-petit-fils d’un meunier a ouvert sa boulangerie à Paris, en 2019, dans un beau local avec pignon sur rue. Puis il a commencé à organiser des workshops autour du pain dans son lumineux Atelier P1.
« La passion du bien manger est une histoire familiale. J’avais d’un côté un arrière-grand-père meunier en Bourgogne et un grand-père, directeur de moulin à Annecy, qui a monté avec mon père une chaîne de boulangeries locales en Savoie. De l’autre côté, une grand-mère maternelle auvergnate, passionnée de bonne bouffe et pionnière du bio, qui a transmis toutes ces valeurs à ma mère. J’allais déjà faire des courses avec elle à La Vie claire quand j’avais 2 ans ! La cuisine végétale a toujours été son obsession, même si elle n’est pas végétarienne.
Depuis que je suis tout petit, ma mère n’a quasiment jamais cuisiné autre chose que des légumes, pour le déjeuner comme pour le dîner : pas de plats en sauce traditionnels, mais plutôt de belles salades, des légumes au four, des galettes de céréales, du bon poisson. Une cuisine du Sud, à l’huile d’olive. Résultat, je n’aime pas trop le beurre, j’adore les légumes, et je préfère de loin le salé au sucré. Avec elle, j’ai appris l’amour d’une nourriture bio, végétale et savoureuse, tandis qu’avec mon père j’ai abordé l’entreprenariat, le management, la gestion d’une production.
« Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin. »
La boulange en tant que telle, je l’ai plutôt apprise grâce à des formations à l’Ecole internationale de boulangerie, fondée par Thomas Teffri-Chambelland. C’est pour moi la seule école de boulangerie digne de ce nom en France. Ailleurs, les propos sont très en retard : on ne parle quasiment pas de bio, de ferments naturels ni de blés de population [mélanges de variétés anciennes]…
Je suis arrivé à Paris en 2014, à 28 ans. J’ai travaillé dans une chaîne de restauration italienne tout en sachant déjà que je voulais me consacrer au pain. Après ma formation, j’ai créé un atelier de boulangerie chez moi. Personne ne faisait cela à l’époque, cela a très bien marché : j’ai organisé au moins une centaine d’ateliers dans ma cuisine.
La tarte salée à la patate douce : la recette de Julien CantenotLorsque j’ai ouvert ma boulangerie, en juin 2019, dans un beau local avec pignon sur rue et un fournil ouvert à la lumière du jour, je savais que je voulais y proposer des ateliers. Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale, au levain, au pain bio, aux gestes traditionnels qu’on a oubliés.
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Tous les jours, nous proposons une dizaine de pains différents, aux blés anciens, complet, graines, épeautre, sarrasin, des petites gammes sucrées et salées, toujours un sandwich végan et une tarte salée rustique. C’est une tarte 100 % végétale, comme celles que me préparait ma mère – une pâte à l’huile d’olive et au beurre de coco et tournesol, très légère et friable, dont la garniture varie selon les saisons.
Lorsque nous avons ouvert, au début de l’été, j’ai confectionné exactement celle que faisait ma mère, aux tomates, pistou et olives. C’est devenu l’emblème de la maison. On la décline aussi aux poireaux, lait de coco, moutarde ou encore, en hiver, avec du panais, de la courge ou de la patate douce. C’est un plat simple et modulable qui régale même les plus carnivores d’entre nous. »
Atelier P1, 157, rue Marcadet, Paris 18e.
Camille Labro
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Le Monde
Resto : Kokoro, c’est dans la poche
La petite table parisienne lancée en 2013 par Sakura Mori et Frédéric Charrier, tous deux passés par L’Arpège d’Alain Passard, propose une expérience hors du commun, mêlant avec habileté les saveurs et les textures. Et sans prétention.
Ils sont discrets. Leur restaurant est tout petit. Sakura Mori et Frédéric Charrier, son mari, sont presque cachés par le haut comptoir qui sépare la cuisine ouverte de la salle de poche sur deux étages dans laquelle ils ont à cœur de servir tous les jours de la semaine. Ils se sont lancés en 2013, faisant de ce microterrain de jeu lové dans le 5e arrondissement de Paris celui de tous les possibles.
Dans les quelques mètres carrés consacrés aux fourneaux, le couple, qui s’est connu à L’Arpège (où Sakura Mori était pâtissière), la fameuse table trois étoiles d’Alain Passard, échange volontiers les rôles. Lorsque l’un cuisine, l’autre sert en salle, discute avec un client, conseille un vin ou dresse un dessert, et vice versa. Ils ont en commun une forme de douce bonté dans le regard qui fait la signature du lieu. Ainsi collègues, vieux amis, jeunes couples s’attablent avec la sensation d’être dans une maison sans prétention et paradoxalement hors du commun.
Les pommes dauphines ambrées mettent tout le monde d’accord. Complètement immorales, elles sont fourrées à la tomme de Savoie, à la fois crémeuses, texturées et croustillantes.
Parmi les odeurs de cuisson qui font saliver, celles de l’assiette de maquereau légèrement mariné et grillé à l’unilatérale se fait une belle place. La chair du poisson est encore rosée. La cuisinière ou le cuisinier a eu la délicatesse de préserver le maquereau d’une plancha trop agressive. L’iode et le goût du grillé s’entremêlent, donnant naissance à une fraîcheur vive. Elle est soutenue par la salade de chou rouge et shitakés où se joue, là encore, un drôle de combat entre croquant (du légume crucifère) et moelleux (du champignon). Les pommes dauphines ambrées mettent tout le monde d’accord. Complètement immorales, elles sont fourrées à la tomme de Savoie, à la fois crémeuses, texturées et croustillantes.
Malheureusement pour notre conscience, le dessert est tout aussi indécent. Au premier coup d’œil, la tarte pudiquement décrite « au citron feuille de Nice meringuée, agrumes frais », paraît bien chaste : pâte très fine, crème jaune pâle, meringue colorée au chalumeau, suprême de pamplemousse au teint de jeune fille en fleur.
Resto : Au Brigand, à Lille, volupté et convivialité ch’tiEt puis vient la première cuillérée… Déjà, la meringue quasi crue rappelle un marshmallow doré au feu de bois version grande noblesse. Elle dégorge sur la crème citron dont l’acidité maîtrisée est aussi adoucie par la gentillesse beurrée de la pâte sablée. Les équilibres sont maintenus par quelques bouchées de pamplemousse. Vierge, il donne du ressort pour retourner se perdre dans les délices de cette simple tartelette. Alors que les uns et les autres se remettent difficilement de leurs émotions, nous bénissons en silence Sakura et Frédéric pour cet enchantement.
L’adresse Kokoro, 36, rue des Boulangers, Paris 5e. Tél. : 01-44-07-13-29. Ouvert du lundi au vendredi de 12 h 15 à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30.
Le plat incontournable La tarte au citron.
Le détail qui n’en est pas un Le pain est fait maison tous les jours.
L’addition Menu entre 21 euros et 26 euros le midi, à la carte, autour de 50 euros, le soir.
Marie Aline
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Le Monde
Impôts et frais liés au télétravail : les limites des mesures annoncées par le gouvernement
Les dispositions gouvernementales pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus ont été reconduites, mais leurs effets restent marginaux.
Face à la généralisation du télétravail, des mesures exceptionnelles avaient été mises en place en 2021 pour permettre aux salariés de tenir compte des frais engendrés par le télétravail pour l’imposition de leurs revenus de 2020. Le gouvernement vient d’annoncer que cette mesure était reconduite pour l’imposition des revenus 2021.
En quoi consiste-t-elle ? Elle prévoit que les allocations versées par les employeurs à leurs salariés pour couvrir leurs frais de télétravail, qu’elles prennent la forme d’indemnités, de remboursements forfaitaires ou de remboursements de frais réels sont exonérées d’impôt sur le revenu dans la limite de 2,50 euros par jour, de 55 euros par mois et de 580 euros par an. Seule différence avec les chiffres retenus en 2021 : le plafond mensuel correspond à vingt-deux jours travaillés par mois contre vingt jours en 2020 et le plafond annuel à deux cent trente-deux jours travaillés contre deux cent vingt en 2020.
Impôts : qui va pouvoir bénéficier de la revalorisation du barème kilométrique ?Dans la mesure où le montant du salaire imposable est prérempli, les salariés devront juste s’assurer, au moment de valider leur déclaration de revenus en mai juin, que ce montant n’inclut pas, par erreur, celui des allocations reçues. Mais il y a peu de risque.
Montant exact
Quant aux salariés qui optent pour la déduction de leurs frais réels, ils peuvent également retenir ce forfait de 2,50 euros par jour pour déduire leurs frais de télétravail ou retenir « leur montant exact » si cela leur est plus favorable, précise Bercy.
A supposer qu’ils puissent justifier de deux cent trente-deux jours de télétravail par an et déduire le maximum autorisé (soit 580 euros) et qu’ils n’aient pas engagé d’autres frais que ceux liés au télétravail, l’avantage procuré par cette déduction sera toujours inférieur à celui apporté par la déduction forfaitaire de 10 %, dès lors que leur salaire annuel dépasse 5 800 euros.
S’ils persistent dans l’idée de déduire leurs frais réels, ils auront donc plutôt intérêt à déduire les frais réellement engagés : frais d’abonnement (téléphone, Internet…), achats de mobilier et de matériel informatique, frais liés à l’utilisation de la pièce dans laquelle ils ont télétravaillé : loyer, électricité, eau, chauffage, impôts locaux, assurance habitation…
Les conséquences juridiques d’un échange de vos résidences principale et secondaireEt c’est là que les choses se compliquent.
Si on s’en tient au document d’information qui avait été publié en 2021 par Bercy, les frais liés à l’utilisation d’une pièce de votre logement (loyer, chauffage, électricité…) ne sont pas déductibles en totalité mais au prorata de la surface utilisée à titre professionnel par rapport à la surface totale du logement et au prorata du temps « télétravaillé » par rapport au nombre d’heures totale de l’année (évaluées à 8 760 heures !).
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L'Humanité
Fabien Roussel : « Il faut créer une banque publique pour l’emploi et le climat »
ActuLe candidat du PCF, Fabien Roussel, propose un plan de « reconquête industrielle et de relance des services publics » qui s’appuie sur des nationalisations et de nouveaux pouvoirs pour les travailleurs.
Julia Hamlaoui« En mémoire des 600 emplois détruits à Haubourdin depuis 2008, sacrifiés sur l’autel du profit. » Parmi les initiatives de la semaine de mobilisation lancée par le PCF pour l’emploi, la réindustrialisation et le pouvoir d’achat, les communistes du Nord pointeront ce week-end, via « un monument éphémère » érigé dans cette commune de la métropole lilloise, le bilan catastrophique aligné par les gouvernements successifs ces dernières décennies.
Emploi et salaires. Les communistes s’attaquent aux vrais problèmesAu total : « 2,2 millions d’emplois supprimés dans l’industrie depuis 1980 et des dizaines de plans de licenciements et de délocalisations », rappelle le PCF. Airbus, Renault, General Electric, Sanofi, Vallourec, Michelin… Emmanuel Macron est loin d’échapper à la règle malgré le lancement en grande pompe, ce mardi, du plan d’investissement « France 2030 », soit de 30 à 50 milliards d’euros destinés aux « champions de demain dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies ou encore dans l’agriculture ».
Plan « France 2030 ». Quand Macron privatise l'avenir« Flécher l'argent au service d'investissements utiles »
Et pour cause : « Les deux tiers des 204 milliards d’euros investis par le gouvernement jusque-là vont être attribués aux entreprises de taille intermédiaire et aux grandes entreprises. Elles représentent 6 200 entreprises contre 520 000 PME et TPE », fustige le candidat du PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, évoquant les « 51 milliards de dividendes » distribués en parallèle. C’est une « très mauvaise utilisation de l’argent public et des prêts de la Banque centrale européenne », estime le député du Nord, qui juge impératif de « conditionner les aides à la création d’emplois à des critères écologiques et environnementaux, à l’égalité professionnelle femmes-hommes, à la reconquête industrielle et à la relance de nos services publics ». À cette fin, « il est urgent de créer une banque publique pour l’emploi et le climat », assure le candidat, qui propose ainsi « la nationalisation d’au moins deux banques systémiques, ce qui permettra de flécher cet argent au service d’investissements utiles ».
Nous voulons qu’au sein des comités d’entreprise, les salariés aient un droit de veto, mais aussi la possibilité de présenter des propositions alternatives en matière d’investissements, de relocalisation, de formations.
Reste l’urgence des suppressions d’emplois en cours, auxquelles le PCF oppose l’idée d’un « moratoire » immédiat. « Il faut tout de suite interdire toute fermeture d’activité, d’usine, d’entreprise dans une filière industrielle parce que, quand on ferme, on perd les compétences et ensuite on a beaucoup de mal à les relocaliser », défend Fabien Roussel, qui souhaite en matière de réindustrialisation s’appuyer sur des filières stratégiques. Parmi elles, le médicament, les transports, l’alimentation ou encore l’énergie. Pour cette dernière, par exemple, le prétendant à l’Élysée veut à la fois « nationaliser EDF et Engie », protéger l’ensemble de la filière jusqu’à « la production de turbines à Belfort », mais aussi investir « dans de nouvelles centrales nucléaires et des mini-EPR permettant de compenser la fermeture des 12 réacteurs d’ici à 2035, et dans nos barrages hydrauliques dont les capacités peuvent être augmentées ».
La conquête de nouveaux droits sociaux
Mais il s’agit aussi de « reprendre le pouvoir à la minorité qui décide aujourd’hui : nous voulons qu’au sein des comités d’entreprise, les salariés aient un droit de veto, mais aussi la possibilité de présenter des propositions alternatives en matière d’investissements, de relocalisation, de formations », avec l’appui de la « banque publique pour l’emploi et le climat ». Sans compter la conquête de nouveaux droits sociaux, à commencer par la semaine de 32 heures, le Smic à 1 800 euros brut ou encore la retraite à 60 ans. Autant de propositions défendues dans de multiples rendez-vous locaux cette semaine, avant un « grand rassemblement » dédié à l’emploi, le 21 novembre, à Paris.
Fabien RousselPrésidentielle 2022Politique industrielleindustrie Le Figaro
Les Européens s'engagent à augmenter leurs dépenses militaires
Anne RovanL'UE a adopté lundi la «boussole stratégique» qui prévoit notamment la création d'une force de déploiement rapide de 5000 hommes.
Correspondante à Bruxelles
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'UE ont adopté lundi «la boussole stratégique», équivalent européen du livre blanc de la défense. «Je ne veux pas abuser du mot historique, mais c'est certainement un tournant pour l'UE en tant que pourvoyeuse de sécurité», s'est félicité le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Sécurité. Il planche sur le sujet depuis deux ans sans que cela soulève un grand enthousiasme des Vingt-Sept. Le contexte des dernières semaines a changé la donne.
À lire aussiQuelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
Le document de 47 pages recense les défis auquel doit faire face le bloc et les réponses à y apporter à l'horizon 2030, des risques liées aux cyberattaques en passant par le terrorisme ou encore le dérèglement climatique, des tensions en Afrique ou dans le voisinage proche. Bien évidemment, le document prend en compte les deux événements marquant des derniers mois, à savoir le retrait précipité des Américains d'Afghanistan et la guerre en Ukraine qualifiée de «bouleversement tectonique de l'UE».« Le retour de la guerre en Europe, avec l'agression injustifiée et non provoquée de la Russie contre l'Ukraine, ainsi que des changements géopolitiques majeurs, mettent à l'épreuve notre capacité à promouvoir notre vision et défendre nos intérêts», est-il stipulé en préambule.
Une force rapide de 5000 hommes
Si les Européens sont de plus en plus soudés sur ces questions, il aura tout de même fallu deux réunions des ambassadeurs lundi pour aboutir à un accord, ensuite formellement adopté par les ministres. «Il y a encore quelques équilibres à trouver», confiait un diplomate dans la matinée. Concrètement, les Etats membres s'engagent à être «capables d'agir rapidement et vigoureusement chaque fois qu'une crise éclate, avec des partenaires si possible et seuls si nécessaire». Pour ce faire, une capacité de déploiement rapide susceptible de mobiliser jusqu'à 5000 hommes va être créée à l'horizon 2025 afin de réagir aux «différents types de crises». Elle s'appuiera sur les «battle groups» créés en 2007 et sera constituée de «composantes terrestres, aériennes et maritimes». Elle sera aussi dotée de capacités de transport lui permettant de «mener des interventions pour sauver et évacuer des ressortissants européens» en cas de conflit. Des exercices seront menés régulièrement. Parallèlement, les missions civiles et militaires de l'UE bénéficieront de mandats «plus robustes et flexibles, favorisant une prise de décision rapide».
À lire aussiGuerre en Ukraine: pourquoi la Russie a lancé des missiles hypersoniques
L'accent est également mis sur les dépenses militaires. Même si aucun chiffre n'est donné, il est probable que l'UE s'aligne sur l'objectif de l'Otan de leur consacrer 2 % de PIB par an. «Il nous faut investir davantage si on veut être en mesure de répondre aux crises», a souligné Josep Borrell. L'Union ne consacre que 1,5 % de son PIB par an à la défense, soit 200 milliards d'euros. «C'est 3 à 4 fois plus que la Russie. C'est autant que la Chine. Sommes nous aussi efficaces ? C'est une question», a interrogé Josep Borrell, en pointant le morcellement de la défense européenne mais en se défendant de vouloir créer une armée européenne. L'objectif est d'«investir plus et mieux dans les capacités et les technologies innovantes, combler les lacunes stratégiques et réduire les dépendances technologiques et industrielles». Le curseur est ainsi placé sur les équipements qui font défaut, par exemple les drones et les chars de combat. L'Allemagne, dont les dépenses militaires étaient chroniquement faibles, a d'ores et déjà, fait savoir qu'elle allait débloquer une enveloppe de 100 milliards d'euros dès cette année et consacrer plus de 2 % de son PIB à sa défense dans les années à venir.
«Un guide pour l'action»
La stratégie de l'UE s'inscrit dans des partenariats «renforcés» avec l'Otan, les Nations unies, l'OSCE ou encore l'Union africaine. À plusieurs reprises, l'article 42-7 des traités de l'UE, portant sur l'assistance mutuelle aux États membres, est mentionné. «L'environnement de sécurité plus hostile nous oblige (...) à assurer la solidarité et l'entraide», est-il stipulé. Manière de laisser entendre que les six pays neutres de l'UE - Autriche, Chypre, Finlande, Irlande, Malte et Suède- seraient aidés en cas d'éventuelles attaques.
La boussole stratégique est assortie d'un calendrier de mise en œuvre s'étirant sur plusieurs années. Josep Borrell a admis à la fin de la conférence de presse que ce n'était pas, en soi, un outil miracle. «Aucun document ne change la réalité, a-t-il souligné. Mais les actions ont besoin d'un guide. Et c'est ça la boussole stratégique, un guide pour l'action». Les Vingt-Sept reviendront sur le sujet en fin de semaine, lors du sommet prévu à Bruxelles, et auquel se joindra jeudi Joe Biden.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Le Monde
La « stratégie » d’éducation financière des jeunes en voie d’accélération
Cette année, environ 100 000 mineurs doivent être sensibilisés à la gestion des finances personnelles par un de leurs enseignants au collège ou dans le cadre du Service national universel.
Qu’est-ce qu’un découvert bancaire ? Combien coûte un crédit ? Combien rapporte, sur un an, un livret d’épargne comportant 100 euros rémunéré à 1 % ?... Des questions sur lesquelles plusieurs milliers de collégiens d’environ 13 ans seront amenés à réfléchir dans les jours à venir, en classe, avec un de leurs professeurs, dans le cadre du « passeport Educfi », une séquence pédagogique de quelques heures visant à leur fournir le b.a.-ba des finances personnelles.
Selon la Banque de France, 2 156 classes de 4e, dans les trente académies de l’éducation nationale doivent en effet expérimenter avant la fin de l’année scolaire ce passeport Educfi, qui se présente sous la forme d’un quiz. Soit près de 50 000 élèves.
Education financière au collège : « Le loyer avant la console, ce n’est pas aussi naturel qu’on le pense »Et la plupart le feront dans le cadre de la dixième édition de la Semaine de l’éducation financière, organisée du 21 au 27 mars. Durant l’année scolaire 2020-2021, ce passeport avait été testé dans 74 classes de cinq académies (Nancy-Metz, Dijon, Créteil, Rennes, Limoges), par environ 2 200 élèves.
« Escape game » au SNU
L’initiative est portée par la Banque de France, opérateur de la stratégie nationale d’éducation financière lancée par Bercy en 2016, sous l’impulsion de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui s’est emparé du sujet au début des années 2000 et incite ses pays membres à améliorer la culture financière du grand public.
Dans le détail, cette stratégie d’éducation financière française comporte plusieurs piliers, dont l’un cible spécifiquement les jeunes.
Eduquer financièrement les Français, une « stratégie nationale »« Le passeport Educfi est axé sur le budget, l’équilibre entre les ressources et les dépenses, le compte bancaire, l’épargne de précaution et celle pour financer des projets, ou encore l’assurance. On essaie de susciter les premiers réflexes. On le fait en [classe de] quatrième car c’est un âge où les jeunes sont sensibles déjà à ces sujets mais n’ont pas la pression du brevet », explique Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l’éducation financière à la Banque de France.
Malgré la montée en puissance du dispositif constatée pour l’année scolaire en cours, celui-ci, expérimenté pour la première fois en 2019, ne concerne toujours qu’une petite partie des élèves de quatrième – environ 7 %, selon la Banque de France. Sera-t-il généralisé dans les années à venir à tous les élèves de ce niveau ? C’est envisagé mais rien n’est acté : « Ce sera aux ministres d’en décider dans le cadre du comité opérationnel de la stratégie [l’instance de pilotage, où siègent, notamment, les ministres de l’économie, de l’éducation nationale et des solidarités]», répond Mme Lange-Gaumand.
La culture financière des Français ? Dans la moyenneLes jeunes ont toutefois désormais plusieurs opportunités de se frotter aux questions d’argent dans le cadre de la stratégie nationale d’éducation financière, précise-t-elle : en quatrième d’abord, si le passeport Educfi est déployé dans leur classe, puis entre 15 et 17 ans s’ils participent au Service national universel (SNU), et enfin via des interventions dans les missions locales (organismes qui accompagnent les jeunes dans leur insertion sociale et professionnelle). « Nous considérons que ces trois rendez-vous permettront, à terme, d’éviter les accidents de parcours financiers », ajoute Mme Lange-Gaumand.
Au SNU, l’initiation financière prend la forme d’un escape game, explique la Banque de France. Si, en 2021, environ 14 000 jeunes avaient été sensibilisés dans ce cadre, sur deux cents sites, près de 50 000 devraient l’être au total en 2022, selon l’institution : 2 700 lors des séjours de février et 46 000 lors des sessions du SNU prévues en juin et juillet.
Du 21 au 27 mars a lieu la dixième édition de la Global Money Week, la « semaine mondiale de l’argent » – une initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) renommée en France depuis 2019, plus pudiquement, Semaine de l’éducation financière. Dans ce cadre, la Banque de France lance un MOOC, un cours en ligne, sur la monnaie et les moyens de paiement. Il sera accessible gratuitement du 21 mars au 14 mai (inscription possible jusqu’au 12 mai ici). « Visant un public de fin de lycée, d’étudiants et d’adultes, ce MOOC aborde notamment la question des fraudes aux moyens de paiement et comment les éviter, comment réagir si on est victime, etc. », détaille Stéphanie Lange-Gaumand, de la Banque de France.
La prévention des arnaques bancaires sera en outre l’objet d’un forum organisé mercredi 23 mars à Evry-Couronnes (Essonne) par l’association Prévention Océane et diffusé en direct sur le compte Instagram @stop_arnaque. Cette association porte le prénom d’une jeune fille de 17 ans qui s’est suicidée après avoir été victime d’une escroquerie aux chèques volés. « On l’ignore souvent, mais les jeunes sont très visés, surtout sur les réseaux sociaux, par la fraude aux chèques », souligne Mme Lange-Gaumand.
Aurélie Blondel
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L'Humanité
Guillaume Duval : « Macron et l’aristocratie républicaine méprisent les classes populaires »
Le chef de l’État « nous mène dans le mur », affirme Guillaume Duval. Dans « l’Impasse », le journaliste spécialiste des questions économiques étrille le système de pensée macroniste, un paradigme élitiste, ultralibéral et déficient. Entretien.
Cyprien CaddeoIngénieur de formation, Guillaume Duval a longtemps travaillé pour des multinationales, avant d’embrasser la carrière de journaliste et rejoindre le mensuel « Alternatives économiques », dont il fut rédacteur en chef. Cet ex-membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) cherche, dans son nouvel ouvrage, à nous désintoxiquer de l’imaginaire libéral.
Dans votre ouvrage, vous avancez que le « péché originel » de Macron, c’est d’appartenir à « l’aristocratie d’État ». En quoi cela explique ses choix politiques ?
Guillaume Duval En France, l’État-nation s’est construit d’en haut par la mise en place d’un appareil d’État. Historiquement, celui-ci n’est pas au service de la population, mais au service du prince. Cela se traduit par le développement d’une sorte d’aristocratie diplômée : les énarques qui sont à la tête des grands corps de l’État, mais sont aussi souvent parachutés à la tête de grandes entreprises privées. Le propre de ces élites, c’est de penser qu’elles savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.
Comme François Hollande, Emmanuel Macron est le produit de cette aristocratie, mais il marque une étape supplémentaire: c’est « l’énarchie », à la fois de droite et de gauche, qui se débarrasse des partis de gouvernement pour exercer le pouvoir directement. De cela découle sa manière de diriger, en faisant fi des corps intermédiaires : on retourne à une logique purement bonapartiste, verticale, descendante et autoritaire, parfois antidémocratique. Il se prend pour un Bonaparte qui serait un général d’armée civil.
Prenez la polémique sur les chèques d’allocation rentrée. Emmanuel Macron et l’aristocratie républicaine qu’il incarne se caractérisent par un mépris des classes populaires. Il y a l’idée que les pauvres ne savent pas se comporter avec l’argent qu’on leur donne, tandis que l’élite qui sort des mêmes écoles qu’eux est forcément rationnelle et vertueuse.
Le président a misé sur la baisse des dépenses publiques. En quoi est-ce une erreur ?
Guillaume Duval Dans le monde, les vrais ultralibéraux sont souvent des hauts fonctionnaires qui ne comprennent pas l’économie de marché et son fonctionnement. Ce sont eux qui ont donné, un peu partout, la priorité à la baisse des dépenses publiques, dans le sillon du consensus de Washington, de Reagan, Thatcher... Emmanuel Macron et l’inspection des finances par laquelle il est passé sont sur cette ligne-là depuis quarante ans. Le problème, c’est que cela repose sur une analyse qui est fausse. Nos sociétés ont au contraire de plus en plus besoin de biens publics pour pouvoir fonctionner. Vouloir abaisser l’emploi public, c’est se tirer une balle dans le pied. On dépense, par exemple, deux fois moins que la plupart de nos voisins pour le fonctionnement de la justice. Il n’y a vraiment pas de quoi être fier tant c’est contre-productif.
On peut certes accorder à Macron d’avoir su laisser filer les dépenses pendant la crise, même si le « quoi qu’il en coûte » est resté très inégalitaire, avec beaucoup pour les entreprises et très peu pour les très pauvres. De toute façon, ce n’était visiblement que passager. Il entend désormais reprendre sans délai la baisse des dépenses relatives à l’assurance-chômage ou aux retraites. Il ne comprend pas que la dégradation des services publics est négative, y compris pour l’économie privée : si l’école marche mal, si le système de santé ou judiciaire est défaillant, c’est mauvais pour les affaires.
J’ajoute que la dépense publique est un des outils qui permet à la France de corriger des inégalités territoriales fortes, chose dont ne se soucie guère le président, puisqu’il est élu par des couches urbaines et privilégiées.
La fin du « quoi qu’il en coûte » est justifiée, selon Macron, par la nécessité de rembourser la dette…
Guillaume Duval Je n’ai jamais été vraiment partisan de laisser filer la dette publique. Ceux qui laissent filer la dette publique sont des gens de droite qui préfèrent emprunter aux riches plutôt que de leur faire payer des impôts. En réalité, il est tout à fait possible de diminuer les déficits en taxant davantage les plus fortunés, d’autant plus que ceux-ci se sont enrichis pendant la crise.
Autre erreur de Macron, selon vous, l’obsession du « travailler plus ». On le voit avec le discours sur les retraites ou encore la remise en cause des 35 heures.
Guillaume Duval La France compte 6,4 millions d’inscrits au chômage. Dans un contexte pareil, dire que la priorité est d’allonger le temps de travail de ceux qui ont déjà un emploi, notamment à temps plein, c’est une aberration. Cela ne peut se faire qu’aux dépens du chômage. Encore une fois, cette idée provient d’une analyse qui est fausse : on travaillerait moins en France que dans les autres pays développés. Ce n’est pas vrai. Nous travaillons en moyenne 34,8 heures par semaine. Au Danemark (32,9), en Allemagne (34,6), ou aux Pays-Bas (30,1), c’est moins. C’est dû notamment au fait que les femmes, dans ces pays, et singulièrement en Allemagne, travaillent souvent en temps partiel ou très partiel. C’est donc l’effet d’une répartition encore plus inégalitaire que chez nous du temps de travail entre les hommes et les femmes. Chez nous, ce genre de compromis social est inacceptable et inaccepté, ce qui est très bien comme ça.
Donc la solution reste la réduction du temps de travail des salariés à temps plein, ce qu’on avait fait avec les 35 heures et qui avait bien fonctionné, contrairement à l’idée reçue. Il y a une mauvaise perception des 35 heures, car cela revient à dire aux salariés de se serrer un peu la ceinture pour laisser de la place aux chômeurs. Vous faites 3 millions d’heureux et 30 millions de mécontents qui ne voient pas les effets positifs d’une telle réforme.
Il faut donc passer aux 32 heures, comme le proposent le PCF ou Jean-Luc Mélenchon ?
Guillaume Duval Les 35 heures ayant laissé un souvenir assez négatif malgré leur succès, il faut peut-être envisager d’autres options. Par exemple, instaurer six mois de congé sabbatique rémunéré tous les cinq ans, ou un an de congé sabbatique tous les dix ans. Cela correspond à une baisse de 10 % du temps de travail et pourrait répondre davantage à la demande sociale, comme celle de pouvoir partir en vacances longues avant la retraite…
Temps de travail : et si c'était l'occasion de passer aux 32 heures ?Imaginons que Macron achève son mandat en 2022 en perdant les élections. Comment résumeriez-vous la France qu’il laisserait ?
Guillaume Duval C’est une France qui n’aura pas été renforcée sur le plan économique, avec un système de santé fragile, une université dans un état déplorable, une école profondément inégalitaire. Elle n’a pas beaucoup avancé sur la question environnementale, car celle-ci nécessite de lutter contre les inégalités. Au contraire, la société est davantage éclatée, socialement et territorialement. Elle est aussi plus violente, plus défiante à l’égard des institutions, alors que, parallèlement, se développe l’autoritarisme d’État. En résumé, c’est une France mûre pour basculer vers l’alliance de la droite radicalisée et de l’extrême droite, si les gauches et les écologistes échouent à se réunir d’urgence et à offrir une alternative.
« L’Impasse. Comment Macron nous mène dans le mur », de Guillaume Duval. Éditions les Liens qui libèrent, 160 pages, 14,50 euros.
Emmanuel Macrondépense publiquedettedémocratie Le Figaro
Samuel Fitoussi et Pierre Valentin: «Sur les campus américains, hystérie sanitaire et wokisme s’embrassent»
Pierre ValentinTRIBUNE - Dans les plus prestigieuses universités américaines, les étudiants progressistes sont devenus des princesses au petit pois, surprotégés, hygiénistes et traumatisés par la liberté d’expression, analysent finement les deux jeunes auteurs.
Samuel Fitoussi est fondateur de «La Gazette de l’étudiant». Pierre Valentin est l’auteur de la note «L’idéologie woke» pour la Fondapol.
La scène se déroule le samedi 4 décembre 2021 dans la bibliothèque de la prestigieuse université de Yale. Il est 21h30, un étudiant finit de travailler. Pour décompresser, il s’assoit sur un canapé, lance un film sur son ordinateur et enlève son masque. Il est seul dans la pièce. De l’extérieur, une étudiante l’aperçoit, déboule dans la salle et lui ordonne, furieuse, de remettre son masque. Plutôt que d’obéir, le jeune homme se lève, range ses affaires et quitte les lieux. Sa contemptrice en profite pour faire deux choses: lui adresser un doigt d’honneur, et le filmer pour constituer un dossier à charge.
Deux jours plus tard, l’étudiant reçoit une lettre de l’administration l’informant qu’il a été signalé pour «mise en danger de la santé d’autrui». Au terme d’une enquête disciplinaire, il est reconnu coupable et menacé d’expulsion définitive du campus en cas de récidive. Le jour de l’incident, le taux de vaccination à Yale était de précisément 100%, les non-vaccinés étant interdits de campus.
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Cet évènement est révélateur de l’ambiance qui règne sur certains campus américains depuis deux ans. De nombreuses universités d’élite, dont celles de Yale, Harvard, Brown, Carnegie Melon, ou encore John Hopkins, ont créé des plateformes de dénonciation anonymes pour signaler les manquements aux règles sanitaires. Résultat: le renforcement du pouvoir de la minorité la plus intolérante - ou qui manifeste une aversion maximale au risque - et l’apparition d’une norme sociale dictée davantage par un conformisme précautionneux que par une réelle adhésion de la majorité aux règles.
Toujours à Yale, lorsque la vague Delta est arrivée, l’université a interdit les «salutations par contact rapproché, y compris les poignées de main». Face à la menace Omicron, l’institution est allée plus loin, interdisant aux étudiants de se rendre dans les commerces ou restaurants environnants pendant plus d’un mois, de façon à transformer le campus en «zone de quarantaine». En février 2022, un étudiant est allé dîner dans la ville la plus proche. Bien mal lui en a pris. Obtenant sur Instagram la preuve de cette sortie (la surveillance s’étend aux réseaux sociaux), un défenseur zélé de la santé des autres l’a anonymement dénoncé. L’auteur de la faute a reçu une lettre de l’administration l’obligeant à prendre rendez-vous avec un «conseiller en santé publique».
Ce climat policier a un effet délétère sur l’ambiance et les possibilités d’épanouissement pour les étudiants. À l’automne 2020, Jack Barker, étudiant en dernière année à Yale, a invité quelques amis dans sa chambre. Un groupe d’étudiants, mandaté par l’université pour veiller au respect des règles sanitaires (ils sont «coordinateurs santé publique») entend du bruit et entre sans frapper. Ils brandissent leurs portables pour filmer la scène, espérant obtenir la preuve d’un flagrant délit (non-respect du port du masque, plus de 10 dans la pièce…). Dans une tribune publiée dans USA Today, quotidien américain, Barker explique que cet évènement a inauguré le début de deux années infernales. «Dans sa maison de retraite, mon grand-père octogénaire est soumis à moins de restrictions que le corps étudiant de Yale», conclut-il à regret. Depuis le début de la pandémie, aucun décès lié au Covid n’a été recensé sur le campus de Yale, mais en mars 2021 une jeune fille s’est suicidée. En cause: l’isolement et l’anxiété provoqués par les mesures sanitaires.
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Une sensation d’éternel recommencement a pu alimenter la détresse des étudiants. En décembre dernier, presque deux ans après les premières fermetures, les universités de Princeton, Pennsylvanie, New York et Cornell (parmi d’autres) ont annoncé que les examens de fin de trimestre se dérouleraient en ligne. L’université de New York a annulé tous les rassemblements non-essentiels, fermé les espaces communs (dortoirs, cuisines…) et interdit aux groupes d’études de se réunir en personne. Les mesures ont été assouplies en février… jusqu’au prochain variant? Certains remarquent, non sans une certaine ironie, que la mouvance anti-vaccin et l’élite progressiste du pays se ressemblent: comme les premiers, les seconds semblent avoir peu confiance en l’efficacité du vaccin puisqu’ils continuent, malgré leurs trois doses, à porter des masques FFP2, à réclamer des fermetures et à éviter les non-vaccinés comme la peste. À l’université de Californie, les cours devaient reprendre en présentiel le 10 janvier dernier. «Il est temps d’accepter l’endémisation du Covid-19», écrivait Gary May, directeur de l’établissement. Sa décision a provoqué un scandale, une pétition signée par 7500 élèves l’a accusé «d’oublier les personnes immunodéprimées, les handicapés, les non-vaccinés et les enfants». La réouverture a été repoussée au 31 janvier.
L’anecdote est révélatrice d’une différence fondamentale entre les restrictions subies en Europe et aux États-Unis: outre-Atlantique, les mesures ne sont pas imposées par le haut, mais sont souvent le résultat d’une décision de l’institution (universités, entreprises, salles de spectacles…) sous pression de ses propres membres. Comme l’écrit le politologue Ross Douthat dans le New York Times : «Nous avons un régime de surveillance Covid, mais ce n’est pas un régime imposé par un groupe restreint de technocrates à la grande masse, comme en Europe ou en Australie. Il s’agit d’un régime imposé par les élites à elles-mêmes, dans lequel des personnes très instruites et très vaccinées s’autodisciplinent rigoureusement.»
Reste une question: pourquoi les institutions les plus progressistes - les universités d’élite en offrent un exemple frappant - ont-elles été les plus restrictionnistes? Une étude du Pew Research Center, think-tank américain, montre qu’aux États-Unis, 52% des électeurs de droite jugent que les libertés ont été trop restreintes ; ils ne sont que 19% à le penser chez les centristes et 7% chez les électeurs de gauche.
Nous pouvons conjecturer l’avènement d’une nouvelle culture commune au sein de la jeunesse occidentale: le «safetyism», que l’on pourrait traduire en français par «protectionnite» ou «sécuritarisme». Dans leur ouvrage The Coddling of the American Mind, où ils étudient notamment les ressorts psychologiques du phénomène woke, les psychologues américains Jonathan Haidt et Greg Lukianoff en donnent la définition suivante: «Une culture où la sécurité devient une valeur sacrée, ce qui signifie que l’on devient réticents aux compromis requis par d’autres préoccupations pratiques et morales». Ces jeunes - souvent issus des classes aisées - sont obsédés par leur «sécurité» individuelle et donc prêts à sacrifier leur santé, l’économie, l’avenir de leur pays ou le lien social pour «survivre» à un virus qui leur est globalement inoffensif. Dans cet esprit, les jeunes étudiants wokes sacrifient allègrement la liberté d’expression sur l’autel du principe sécuritaire. Il vaut mieux que tous se taisent à jamais plutôt qu’un seul individu ne soit heurté dans sa sensibilité ; il vaut mieux que tous soient à jamais confinés plutôt qu’une seule personne ne se retrouve contaminée.
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La sécurité individuelle (physique ou émotionnelle) représentant la valeur sacrée, c’est à la société tout entière de s’adapter au paradigme du plus intolérant. Il est donc tout à fait cohérent que depuis deux ans, les étudiants qui manifestent une aversion maximale au risque se soient sentis légitimes à réclamer des sacrifices aux autres. Sur les campus, «l’égoïste» était l’étudiant qui portait mal son masque et non celui qui l’imposait à tous ses amis pour réduire son propre risque de tomber malade.
Au-delà de l’obsession sécuritaire, on retrouve un thème central dans le logiciel woke: la sacralisation de la victime et son corollaire, l’extension infinie du domaine de la victimisation. La crise sanitaire a fourni aux étudiants une nouvelle grille de lecture: tout étudiant exposé sans consentement au visage découvert d’un autre étudiant était une victime (on lui a permis de dénoncer son bourreau) ; tout étudiant exposé sans consentement à un non-vacciné était une victime (on a expulsé les non-vaccinés du campus) ; tout étudiant contaminé malgré son parfait respect des gestes barrières était une victime (victime de l’irresponsabilité des autres). Dans l’esprit de certains, le droit à la non-contamination est devenu un droit humain inaliénable.
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La notion de «contagion» hante également les esprits des militants woke. Figure de proue de la French Theory, Jacques Derrida expliquait en 1994 que l’on pouvait résumer «la matrice de tout ce [qu’il] a fait depuis qu’il a commencé à écrire» à une «parasitologie, une virologie». En 2016, Breanne Fahs et Michael Karger, universitaires féministes, reprenaient - sans doute sans le savoir - cette idée: «L’une des priorités pédagogiques des Women’s studies sera de former les étudiants […] à servir de “virus” symboliques qui infectent, déstabilisent et perturbent les domaines traditionnels».
Cette logique éclaire notamment la notion «d’infréquentabilité» dans le wokisme, qui peut fonctionner par contamination: la proximité - même purement géographique - avec un infréquentable peut se révéler suffisante pour vous rendre infréquentable. Ce serait ainsi que le virus de la domination se répandrait. Le «problème» posé par la présence d’un étudiant non-masqué dans une salle vide doit être analysé sous ce prisme: s’il risque peu de contaminer les meubles, il risque surtout de parasiter les esprits de ceux qui l’apercevraient et de détourner des attitudes vertueuses (le respect des gestes barrières). Le militant woke possède donc le devoir d’être intolérant (de dénoncer ses pairs), car sa tolérance pourrait ouvrir la porte à la prolifération de comportements irresponsables. Cette mentalité ne peut produire qu’un incroyable conformisme, les attitudes transgressives étant toujours suspectées de représenter une influence néfaste.
Pour l’étudiant woke comme pour l’étudiant terrifié par le Covid, le monde est donc fondamentalement dangereux, hostile, mauvais. De ce point de vue, les protocoles sanitaires draconiens peuvent être vus comme le parachèvement d’un processus déjà à l’œuvre dans les milieux sous influence woke: l’empoisonnement des relations humaines au nom de la sécurité. La révolution MeToo avait tendu les rapports entre hommes et femme, l’antiracisme identitaire celui entre étudiants aux couleurs de peau différentes, et voilà que la peur d’un virus rend suspecte chaque interaction sociale non conforme à certaines règles d’hygiène. La plateforme de dénonciation anonyme de l’université de Harvard permet non seulement de signaler des manquements aux règles sanitaires, mais aussi les «incidents liés aux préjugés». Convergence des luttes?
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Ce nouveau paradigme mental ne cesse de s’étendre chez nos futures élites et préfigure peut-être l’avènement d’un monde que l’on pourrait qualifier de «post-hobbesien». Hobbesien dans la mesure où la seule finalité de la vie devient la survie (réduisant le but de toute politique à celui de la garantie de la sécurité individuelle) et «post» dans la mesure où cette génération qui s’imagine habiter une forme d’état de nature d’une brutalité inouïe vit en réalité dans le conte de la princesse au petit pois. Dans un monde réellement hobbesien - pensé dans un contexte de souvenir des guerres de religions du XVIe siècle et de la guerre civile anglaise au XVIIe siècle - leurs chances de survie auraient été faibles. Nous avons là un paradoxe tocquevillien: telle la princesse incapable de dormir à cause d’un seul petit pois sous ses vingt matelas, les nuits des étudiants occidentaux se font de plus en plus plaintives à mesure que diminue le nombre de pois. Seule une génération extraordinairement privilégiée pouvait concevoir la notion de «privilège blanc» ; seuls des étudiants à l’abri d’agressions réelles pouvaient théoriser la «microagression».
Malheureusement, la surprotection est un processus qui s’autoalimente: la fragilité́ qu’elle entraîne génère à son tour un besoin de surprotection. Qui nous protégera de la surprotection?
L’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?
ANALYSE - Vu de la Maison-Blanche, Xi Jinping, plus que Poutine représente la menace à long terme, et l’Asie-Pacifique est le champ de bataille crucial, avec Taïwan en ligne de mire.
Thierry Wolton: «Vladimir Poutine avait annoncé depuis quinze ans ce qu’il fait aujourd’hui en Ukraine»
TRIBUNE - Les pays occidentaux disposaient de longue date de toutes les informations nécessaires pour ne nourrir aucune illusion sur Poutine et son régime, soutient le spécialiste des régimes communistes et postcommunistes, auteur, dès 2008, d’une enquête très alarmante sur le maître du Kremlin, Le KGB au pouvoir, le système Poutine (Buchet-Chastel).
Stéphane Courtois: «Pourquoi Poutine s’est auto-intoxiqué»
TRIBUNE - Le maître du Kremlin n’est nullement fou mais il s’est aveuglé pour des raisons qui relèvent d’un processus psychosocial, soutient le célèbre historien du communisme, directeur de recherche honoraire au CNRS et maître d’ouvrage du Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997), au retentissement international.
Le Monde
Succession : quelles conséquences lors de la dépréciation d’un bien donné ?
Dans certains cas, la diminution de la valeur doit être compensée au moment de la succession, explique Valérie Bentz, responsable des études patrimoniales à l’UFF.
Question à un expert
Le bien que j’ai reçu en donation s’est déprécié, contrairement à ceux qu’ont reçus mes frères et sœurs, cette situation va t-elle avoir un impact au moment de règlement de la succession de nos parents ?
Il existe deux catégories de donation. La donation simple, qui permet de donner ce que vous souhaitez à l’héritier de votre choix (sans déshériter vos enfants), et la donation-partage, qui est à la fois une donation et un partage. Cette dernière ne s’adresse qu’à vos héritiers présomptifs, en général vos enfants. Vous pouvez avantager l’un d’entre eux, en veillant à respecter la réserve des autres.
Au moment de la succession, la donation simple implique une réévaluation du bien donné, contrairement à la donation-partage. Cette mécanique s’applique quelle que soit la nature du bien donné. En cas de valorisation du bien, son bénéficiaire peut être contraint, au décès du donateur, à verser une soulte si la donation atteint la réserve et ne peut être compensée par d’autres biens.
Donner la nue-propriété de sa maison à ses enfants, une stratégie payante… fiscalementA l’inverse, si le bien donné s’est dégradé, le calcul s’effectuera sur la valeur au moment du partage de la succession, soit une valeur inférieure à celle enregistrée lors de la donation. Cette situation peut engendrer des conflits entre les héritiers. L’un d’eux peut se sentir lésé, si la gestion de son frère ou de sa sœur a entraîné une dévaluation du bien reçu, de voir sa part amoindrie, au moment du partage de la succession. En présence de plusieurs enfants, il est donc préférable de privilégier la donation-partage
Valérie Bentz(Responsable des études patrimoniales à l’UFF)
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Le Monde
Demain, la ville africaine : revivez les conférences organisées par « Le Monde Afrique »
En novembre et décembre 2021, « Le Monde », en partenariat avec l’Institut Veolia, a organisé trois conférences sur l’urbanisation africaine et ses enjeux : l’accès pour tous aux services essentiels, l’avenir des villes dites « intermédiaires » et l’économie circulaire.
A Rabat, zoom sur l’accès pour tous aux services essentiels
D’ici une génération, l’Afrique aura multiplié par deux sa population et abritera 2,5 milliards d’habitants. Les villes en seront bien sûr transformées puisqu’elles absorberont 70 % de la croissance démographique du continent. Face à ce constat, les autorités vont devoir développer les infrastructures nécessaires : donner accès à tous à l’eau potable, à l’assainissement, à l’électricité, à la gestion des déchets… Autant de grands défis évoqués par notre panel d’invités le 4 novembre 2021.
Une émission consacrée à l’économie circulaire en Afrique
Extraire, produire, consommer et jeter, c’est notre quotidien. Mais imaginez que ce qu’on produit puisse être réutilisé efficacement pour produire de nouveau. Ce modèle alternatif se développe et s’appelle « l’économie circulaire ». En opposition à l’économie « linéaire ».
Quelle place pour cette économie sur le continent africain ? Comment la mettre en place et convaincre les populations ? Cette émission spéciale tâche de répondre à ces questions grâce à deux spécialistes en plateau, Jocelyne Landry Tsonang et Edouard Yao, représentants du Réseau africain d’économie circulaire (ACEN) pour la Côte d’Ivoire et le Cameroun. En reportage, deux exemples concrets d’économie circulaire en Namibie et en Afrique du Sud ainsi que des témoignages d’entrepreneurs l’ayant mise en place.
Cette émission a été produite par la société Eyeshot, en partenariat avec l’Institut Veolia.
A Paris, la question d’une ville africaine durable
Si l’urbanisation africaine est source de grandes opportunités, elle est aussi et surtout source de défis pour les communes. Et en particulier les villes petites et moyennes, qui abritent déjà 70 % des urbains du continent, un territoire maillé par près de 7 000 agglomérations de moins de 100 000 habitants. Leur discrétion à l’ombre des onze mégalopoles de plus de 5 millions d’âmes ne fait pas oublier qu’elles sont l’avenir de l’urbanisation africaine.
Alors comment mettre en place un urbanisme maîtrisé au sein de villes moyennes capables de répondre aux impératifs de la vie quotidienne ? Comment éviter de créer en leur sein des poches de pauvreté, d’insalubrité et de vulnérabilité sanitaire et environnementale ?
Tous ces enjeux sociaux, économiques, environnementaux et politiques étaient au cœur des échanges lors cette conférence qui a clôturé à Paris le 9 décembre 2021 le cycle de débats sur l’urbanisation africaine.
Ce cycle de conférence a été réalisé en partenariat avec l’institut Veolia.
Le Monde
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Le Monde
« A Grenoble, les chercheurs nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques »
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse, analysent le rôle des universitaires dans leur ville.
Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, et Magali Talandier, chercheuse-professeure en urbanisme et aménagement du territoire à l’université Grenoble-Alpes, témoignent des liens étroits et anciens qui existent sur leur territoire entre chercheurs et gouvernance locale.
Parmi les villes choisies pour incarner les « Capitales vertes de l’Europe », Grenoble-Alpes Métropole est la première à s’être dotée d’un conseil scientifique. Pourquoi ?
Christophe Ferrari : Parce que la question de l’environnement et des transitions écologiques est avant tout une question scientifique. C’est certes aussi un sujet politique, mais les orientations politiques doivent s’appuyer sur des travaux de recherche. L’écologie relève de la science, elle n’est pas un dogme.
Magali Talandier : Avec cette proposition faite en 2019 par le président de la métropole, le maire de la ville et le président de l’université de l’époque, l’idée était d’avoir une sorte de GIEC local, un groupe de chercheurs qui veillent sur l’impact des politiques publiques en matière d’environnement et de transition. Ce conseil scientifique a ensuite été mandaté pour accompagner le projet « Capitale verte » et aussi le plan Climat, air, énergie de la métropole.
Ce lien entre recherche et action publique est-il nouveau ?
M. T. : Non. L’articulation entre la recherche, l’industrie et la gouvernance locale est ancienne à Grenoble. Cela fait partie de son ADN. Depuis longtemps, ce territoire s’inscrit dans une logique de clusters d’entreprises et de laboratoires de recherche qui travaillent ensemble et génèrent des innovations. On a d’ailleurs coutume de dire que le modèle grenoblois a inspiré l’idée de pôle de compétitivité.
Ce lien entre industrie et recherche embarque la gouvernance locale, car ces innovations sont aussi à l’origine de projets structurants pour le territoire. Sans compter que bien des élus sont issus du milieu scientifique. Grenoble est un laboratoire à ciel ouvert à double titre, d’abord parce que la collectivité fait appel aux travaux des chercheurs afin d’avoir des résultats scientifiques sur des sujets qu’elle juge prioritaires, mais aussi parce que de nombreux scientifiques prennent ce territoire comme terrain d’expérimentation pour leurs recherches.
C. F. : Cette hybridation entre chercheurs, entreprises et collectivités est en effet ancienne. Le programme Popsu (plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines) auquel nous prenons part en est une illustration. Depuis longtemps, nous cofinançons des thèses qui nous permettent de développer une réflexion sur la base d’éléments locaux. Eléments qui améliorent notre compréhension des phénomènes du territoire. La recherche nous permet de sortir des faux débats et de débattre des vrais sujets.
Cet apport de la recherche conduit-il à approcher différemment l’action publique ?
C. F. : Les chercheurs nous apportent à la fois la contradiction et des éléments qui nous permettent de corriger et d’enrichir nos politiques publiques. Ils peuvent aussi faire émerger des approches qui n’étaient pas du tout dans le « scope » métropolitain et sur lequel il faut pourtant avancer. Par exemple, le programme de recherche MobilAir, qui a identifié le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l’air, nous a permis d’objectiver le débat et ainsi d’accélérer toute notre stratégie Air. Les élus peuvent être convaincus de certaines choses, mais lorsqu’ils se confrontent à la démonstration du scientifique, ils s’acculturent avec la réalité des sujets. La question de la santé publique est ainsi devenue un sujet non contesté.
A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élusC’est ce qui nous a conduits à étendre la zone à faibles émissions (ZFE), mise en place en 2018 sur dix communes, aux vingt-sept de la métropole, toutes sensibilités politiques confondues. Ou encore à développer l’offre de location et les aides à l’achat de vélo électrique, qui n’étaient pas dans nos priorités mais se révélaient par la recherche être un outil particulièrement utile pour accélérer les changements de mobilité. De même, le fait de découvrir que 45 % des particules dans l’air de Grenoble, et même 70 % en hiver, étaient dues au chauffage non performant nous a conduits à augmenter la prime Air Bois et à équiper des foyers d’analyseurs de particules, pour les sensibiliser et les convaincre de changer de mode de chauffage.
M. T. : Un autre exemple est le travail d’enquêtes dans les quartiers sensibles qui a donné naissance à l’idée de se doter, en 2012, d’un indicateur de bien-être [soutenable et territorialisé], iBEST. Cet indicateur, renouvelé tous les quatre ans, permet d’accompagner l’action publique avec d’autres outils d’analyse que les indicateurs habituels quantitatifs sur l’emploi, le revenu…
Quelle est la place des citoyens dans cette dynamique ?
M. T. : Les liens entre les chercheurs et le milieu associatif sont nombreux et, là encore, anciens. Mais la labellisation Capitale verte nous fournit une occasion exceptionnelle de partager la recherche avec le plus grand nombre. Chaque mois, sur un thème donné, le conseil scientifique propose un partage des savoirs lors de conférences, mais aussi dans des formats plus originaux comme des pièces de théâtre, des expositions photo, des déambulations urbaines.
Des artistes ont été en résidence pendant un mois dans un laboratoire de recherche, pour comprendre et échanger avec les scientifiques afin de pouvoir ensuite restituer les résultats. En passant par des approches sensibles, on espère attirer un public plus large, mais aussi le toucher en faisant passer les messages de façon moins anxiogène, moins négative, moins péremptoire.
C. F. : Nous sommes aussi en train de mettre en place une convention citoyenne pour le climat, qui sera pilotée par un comité scientifique. Et nous construisons un centre de sciences, un lieu dédié à la rencontre entre les scientifiques et les citoyens qui permettra au public de s’initier aux sciences de la Terre, de l’Univers et du climat.
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Laetitia Van Eeckhout
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L'Humanité
Éditorial. Nécessité
ÉditorialLaurent MouloudOù sont-ils ? Où sont les zélateurs de l’ouverture à la concurrence « libre et non faussée » ? En 2007, ils nous promettaient que la libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité permettrait « une sécurité d’approvisionnement à un prix abordable à tous les consommateurs ». On voit le résultat : une catastrophe. Sous l’effet d’une demande mondiale pressante, le prix du gaz n’en finit plus de s’enflammer, avec une hausse historique de 12 % prévue ce 1er octobre. Depuis 2006, la facture a gonflé de 142 % ! Quant au tarif réglementé de l’électricité, lié à celui du gaz, il a augmenté en dix ans de près de 60 % – soit quatre fois plus que l’inflation – et devrait prendre 12 % de plus en janvier… Vous avez dit « prix abordable » ?
Le sujet prêterait presque à sourire s’il n’était si grave. Car, derrière ces chiffres, des millions de Français – et d’Européens – affrontent la précarité énergétique, vivent le calvaire des privations, développent des pathologies liées à l’insalubrité thermique de leur logement. Des secteurs économiques, les plus « électro-dépendants », se voient également menacés d’éteindre leurs machines. Chacun paye ici l’orientation ultralibérale de l’Union européenne. Ce dogmatisme qui consiste à voir le gaz et l’électricité, biens de première nécessité, comme de simples marchandises, prisonnières des fluctuations du marché répercutées, in fine, sur le porte-monnaie des consommateurs.
Des solutions de court terme s’imposent pour stopper l’hémorragie. Invité sur TF1 jeudi soir, Jean Castex n’a même pas fait le service minimum : un chèque énergie de 100 euros, insuffisant pour compenser les hausses, et un blocage des prix du gaz… après la douloureuse du 1er octobre ! En revanche, rien dans l’immédiat sur la réduction de la TVA à 5,5 %. Et encore moins sur la maîtrise du secteur énergétique. Pourtant, nombre d’économistes le répètent : seule une reprise en main de notre souveraineté en matière de production et de distribution serait à même d’offrir une régulation sérieuse et des prix garantis. L’énergie, au même titre que l’éducation ou la santé, est un secteur trop fondamental pour être laissé aux mains des marchands du Temple.
prix du gazélectricitéÉnergieouverture à la concurrence Le Figaro
Affaire Jubillar : le mari de la disparue reste en prison
Le FigaroDéplorant un «dossier qui s'effondre», les conseils de Cédric Jubillar assurent toutefois ne pas baisser les bras.
Cédric Jubillar ne sera pas libéré. Mardi 22 mars, la chambre de l'instruction de la cour d'Appel de Toulouse a, encore une fois, confirmé la décision du maintien en détention du mari de Delphine Jubillar, disparue le 15 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, a indiqué au Figaro l'avocat du mis en cause, Me Jean-Baptiste Alary.
À lire aussiLes avocats de Cédric Jubillar livrent au Figaro les détails d'«un désastre judiciaire annoncé»
«Ce maintien en détention a été justifié par des investigations et des expertises qui sont encore en cours», poursuit le pénaliste, faisant référence aux analyses ADN de «traces biologiques» retrouvées dans une voiture blanche d'une des connaissances du mis en cause. «On attend toujours les résultats, mais pour l'instant, on sait que ces traces ont été passées au Bluestar [produit permettant de détecter des traces de sang infiniment petites et parfois très anciennes, NDLR] et qu'elles ont révélé qu'il n'y avait pas de sang», ajoute Me Alary.
Déplorant un «dossier qui s'effondre», les conseils de Cédric Jubillar assurent toutefois ne pas baisser les bras. Si l'ADN retrouvé dans la mystérieuse voiture ne coïncide pas avec celui de Delphine, les avocats affirment qu'ils déposeront prochainement une nouvelle demande de remise en liberté. Écroué pour «meurtre sur conjoint» depuis le 18 juin 2021, Cédric Jubillar continue de son côté de nier toute implication dans la disparition de sa femme.
Militants aspergés d'essence, frappés ou insultés : des soutiens d'Éric Zemmour ciblés dans plusieurs villes
Des partisans du candidat ont été agressés ou violemment pris à partie au cours des derniers jours.
Val-de-Marne : un policier découvre les corps de deux nouveau-nés dans un congélateur, sa compagne en garde à vue
Une femme d'une trentaine d'années est en garde à vue après la découverte par son compagnon de deux bébés congelés à leur domicile à Marolles-en-Brie.
Belgique : trente ans plus tard, il tue son ex-institutrice pour se venger
Après la découverte du corps sans vie de l'institutrice dans une mare de sang, en novembre 2020, le suspect s'est finalement confié à un ami qui a prévenu la police.
Le Monde
A Toulouse, les chercheurs « soufflent à l’oreille » des élus
Deuxième métropole universitaire française, la Ville rose tente de maintenir sa tradition de collaboration entre élus et recherche, pour accompagner la complexification des enjeux de sa croissance.
La Ville rose et les chercheurs, une histoire d’amour au pays de Jean Jaurès et de Jean Tirole, le Toulousain Prix Nobel d’économie en 2014 ? Fabrice Escaffre, géographe et maître de conférences à l’université Jean-Jaurès, a participé au comité de suivi du programme local de l’habitat (PLUI-H) mis en place par la métropole : « Nous intervenions en tant qu’experts, au côté de bureaux d’études, d’organismes ou de techniciens, se souvient-il. Il serait cependant très prétentieux de dire que toutes nos préconisations sur la mixité sociale, les connexions ou la gouvernance ont été suivies. »
Fin juin 2018, une stratégie foncière est adoptée à l’unanimité lors du conseil de métropole : 7 000 logements seront construits par an, dont 35 % de logements sociaux. Avec une maîtrise d’ouvrage directe des chantiers à hauteur de 50 %, une définition du cahier des charges, du budget et du calendrier des travaux. Karine Traval-Michelet, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’habitat, parle alors « d’une harmonisation rendue possible après un travail titanesque réalisé avec le comité de suivi », au sein duquel siègent plusieurs universitaires.
La Toulouse School of Economics obtient le statut de grand établissement et s’affranchit des autres universités de la ville« Il existe, à Toulouse, une vraie culture historique de l’échange entre universités, chercheurs et élus. Même si ces relations se heurtent à des conflits idéologiques, éthiques ou simplement relationnels », analyse Pierre-Emmanuel Reymund, responsable de la prospective et de l’innovation au sein de la métropole, qui dit pourtant « souffler à l’oreille des élus depuis 2003 ». Toulouse Métropole, ses 37 communes et 800 000 habitants, grossit de 8 000 nouveaux habitants par an. Elle affiche un contingent de 130 000 étudiants, soit le deuxième de France après la région parisienne, avec tous les chantiers que cela implique en matière de transport, de logement, de développement économique, de transition écologique. Toutes les analyses sont donc bonnes à prendre.
Onze propositions de chercheurs
En 2020, en plein confinement doublé de la campagne municipale, Jean-Luc Moudenc, le maire et président de la métropole (Les Républicains), sollicite Jean Tirole pour qu’il rédige un rapport sur l’après-Covid-19. Le Prix Nobel, déjà au travail pour Emmanuel Macron, passe la main à Marion Guillou, ancienne présidente nationale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). « J’ai accepté à la condition que la région Occitanie soit cocommanditaire, pour éviter toute politisation et en imposant des personnalités crédibles, qui font autorité », précise Mme Guillou. En octobre 2020, les seize membres, dont l’ancienne astronaute Claudie Haigneré, le climatologue Hervé Le Treut ou l’ancienne ministre Geneviève Fioraso, remettent leurs onze propositions pour « Toulouse, territoire d’avenir ». Seront-ils entendus ? « Il y a un suivi de ce rapport et nous allons nous en inspirer sur certains points », assure Pierre-Emmanuel Reymund.
Pour l’instant, seule la proposition de développer le « tourisme estudiantin » a été retenue. Celle de la création de grands pôles industriels a été abandonnée. « Trop coûteuse et compliquée », déplore M. Reymund. Des regrets, sur un autre plan, émis par Marc Ivaldi, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et professeur à Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole. Ce spécialiste des transports a été « consulté plusieurs fois sur la troisième ligne de métro, avec un travail intéressant et transparent mais pas forcément écouté ». Ses propositions sur la gouvernance ou l’installation d’un péage urbain ont, par exemple, été retoquées.
Immobilier : à Couffouleux, non loin de Toulouse, « les habitants ont peur que leur commune ne devienne une ville-dortoir »En revanche, Marie-Pierre Gleizes, professeure à l’Institut de recherche en informatique de Toulouse (IRIT), se félicite : elle mène depuis 2013 le projet neOCampus. Sur le site de l’université Paul-Sabatier, il rassemble onze laboratoires, sous la houlette, entre autres, de la métropole. L’enjeu ? « Construire un campus connecté, innovant, intelligent et durable pour 38 000 étudiants sur 450 000 mètres carrés de bâtiments. Une ville dans la ville », résume-t-elle. Jean-Luc Moudenc rappelle pour sa part que « des projets emblématiques comme le Muséum, en 2008, la troisième ligne de métro ou le plan 100 000 arbres sont issus de travaux de comités scientifiques de très haut niveau ». Têtes chercheuses comprises.
Un conseil de développement présidé par une chercheuse
Dès 2013, alors que le statut des métropoles évolue, s’installe le Conseil de développement (Codev) de l’agglomération. Un lieu d’expertise citoyenne et de débat qui place à sa tête Marie-Christine Jaillet, sociologue, directrice de recherche au CNRS. « Nous avons travaillé sur la politique de la ville dans son ensemble avec le souci constant de rendre plus intelligible les problématiques, d’alerter, de pousser les élus à faire un pas de côté », explique cette experte des évolutions métropolitaines, qui est aujourd’hui responsable scientifique de Popsu Métropoles, la plate-forme nationale d’observation des projets et des stratégies urbaines. Mobilités, gestion des densités urbaines, mixités sociales, approche de l’espace urbain, place du vélo, ville agile… Une préconisation concrète retenue par la collectivité toulousaine ? « La possibilité offerte aux petites entreprises d’accéder aux marchés publics », retient sans aucun doute Mme Jaillet.
Pour Pierre Cohen, ancien maire socialiste entre 2008 et 2014, « si on arrive à réduire les antagonismes entre les uns et les autres, on peut produire une dynamique qui sert la collectivité ». L’ancien édile avait entamé un « travail avec les trois présidents d’université pour structurer les relations et faire naître des projets concrets ». Fruit toujours vivant de cette volonté, Le Quai des savoirs, le long bâtiment des allées Jules-Guesde, anciennement propriété de la ville et de la faculté de médecine, rénové pour 35 millions d’euros. Face au terminus du tramway, achevé à la même période, il accueille des espaces dédiés à la culture scientifique et abrite la Comue (communauté d’universités et d’établissements), instance de l’université fédérale de Toulouse, regroupant l’administration des trois grandes universités.
En 2014, c’est Jean-Luc Moudenc qui, en reprenant les rênes locales et celles de la métropole, s’entoure justement d’universitaires pour traiter les grands dossiers : le professeur de droit Jean-Michel Lattes aux transports, le neurologue François Chollet à la santé, le chirurgien Daniel Rougé aux affaires sociales. Troisième ligne de métro, développement de l’Oncopole (cet immense institut du cancer) ou gestion de l’action sociale sont encore aujourd’hui sur les bureaux de ces vice-présidents. « Nous serions bien idiots de ne pas nous appuyer sur le vivier universitaire », souligne Jean-Luc Moudenc. Il avoue avoir « beaucoup consulté les chercheurs, informellement, pour penser des projets techniques et de long terme ». Et a maintenu le rôle du Codev, en le saisissant, en 2022, de nouveaux rapports sur « le patrimoine, les relations urbain-rural, la place pour la jeunesse et celle de la femme ».
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Philippe Gagnebet(Toulouse, correspondant)
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L'Humanité
Bricolage. Vous ne pouvez plus voir votre mur en peinture…
ActuLe bon matériel, le bon produit et une sérieuse préparation : voilà ce qu’il vous faudra pour badigeonner d’un geste sûr et sans coulure vos murs. Nos conseils pratiques et astuces insoupçonnées.
Marcel GuedjMatériel
- Papier abrasif et cale à poncer
- Éponge, seau et lessive St Marc
- Rouleau
- Brosse à rechampir
- Brosse plate
- Camion avec grille d’essorage
- Ruban adhésif de masquage bleu
- Bâches en plastique
- Escabeau
Si le plafond est aussi à peindre (ce que nous verrons dans un autre article), commencer par lui pour ne pas risquer de tacher les murs qui auraient été peints auparavant.
Tout est une question d’organisation
- Protéger le sol (et les meubles si vous n’avez pas pu les sortir de la pièce) avec des bâches.
- Préparer les surfaces est essentiel. Elles doivent être lisses et planes, donc restaurées (rebouchage des trous et des fissures, enduit de lissage si besoin), Comment reboucher une fissure égalisées (ponçage minutieux) et propres (dépoussiérage, lessivage). Et maintenant, par où commencer la peinture du mur ?
- Coller des longueurs de ruban adhésif de masquage (bleu de préférence, car il est plus facile à décoller par la suite) en bordure des surfaces limitrophes pour ne pas risquer de déborder : plinthes, boiseries, huisseries, plafond…
- Il est recommandé d’appliquer une sous-couche (ou primaire), cela afin de « bloquer » le support avant de passer à la peinture de finition qui n’en sera que plus résistante.
- Passer une première couche de finition. Bien mélanger la peinture et ne pas trop en charger le pinceau (les pros parlent de brosse) pour commencer à peindre les bords d’un angle supérieur, le long des rubans. Poursuivre avec le rouleau, en croisant perpendiculairement les passes, de manière à progresser par mètre carré. Laisser sécher selon les indications figurant sur le pot Passer une seconde couche si besoin.
Conseil et astuce
Ne faites pas l’erreur du débutant qui charge beaucoup – trop – le pinceau ou le rouleau, pensant ainsi mieux couvrir le mur. Vous ne feriez que provoquer des éclaboussures et des coulures. Il suffit de tremper les poils de la brosse jusqu’au premier tiers et de bien essorer le rouleau en le faisant rouler sur la grille du camion (petit bac spécial en plastique), dont il existe des versions bon marché, jetables après utilisation.
Bricolagemurs Le Figaro
Pourquoi les Français les plus aisés ressortent renforcés de la crise du Covid-19
Anne de GuignéDÉCRYPTAGE - Une étude du Centre d'analyse économique (CAE) éclaire les disparités d'évolution financière des entreprises et des ménages depuis le début de pandémie.
Deux ans après le début de la crise du covid, les économistes n'en finissent pas de tirer le bilan de ce choc inédit et de la politique de soutien public massif instaurée dans la foulée pour y répondre. Trois experts, liés au Conseil d'analyse économique (CAE), Étienne Fize, Hélène Paris et Marion Rault, dressent ainsi un bilan saisissant de l'évolution de la situation financière des entreprises et des particuliers depuis ce choc, grâce à l'étude des données anonymisées issues des comptes bancaires du Crédit mutuel.
À lire aussiImpôts: la tentation d’une nouvelle hausse pour les «plus aisés»
Les économistes ne critiquent pas les dispositifs publics mis en place, qui ont globalement répondu aux objectifs recherchés de soutien des entreprises comme des particuliers. Ils s'intéressent à leurs effets de distorsion.
Premier constat, côté entreprises, la situation des trésoreries des groupes s'est «nettement améliorée pendant le deuxième trimestre 2020 avant de se stabiliser par la suite à des niveaux nettement plus élevés qu'avant crise». Autrement dit, les aides distribuées, et notamment les prêts à garantie publique (PGE), ont surcompensé les pertes. Derrière cette apparente homogénéité se cachent toutefois des disparités sectorielles, qui surprennent.
Les 10% les plus aisés conservent un surplus d'épargne
Ainsi, les secteurs de la construction, de l'information et communication - réputés pourtant pour avoir plutôt bien traversé les mois de restriction - se distinguent «avec une augmentation nettement plus forte de la part des entreprises en situation très difficile par rapport à la situation pré-crise», selon les auteurs de l'étude. A contrario, le secteur de l'hébergement-restauration, massivement aidé en raison de longs mois de fermeture imposée, «voit sa situation s'améliorer plus sensiblement que la moyenne», avec une «proportion identique d'entreprise en situation mauvaise à celle de la période pré-crise et une nette augmentation du nombre d'entreprises en situation bonne, voire très bonne».
Côté particuliers, les économistes notent que l'épargne a continué à croître plus rapidement que d'habitude pendant ces deux ans. «Cela signifie qu'on ne voit toujours pas de comportement franc de désépargne chez les ménages français», notent les économistes. La tendance de sur-épargne se confirme particulièrement pour les ménages les plus aisés. Les 10% de Français les plus aisés «conserveraient un surplus d'épargne cumulé de l'ordre de 10% de son stock d'épargne brute, qui est en partie dû à des gains en capital sur ses actifs financiers», écrivent les auteurs de l'étude. À l’inverse, les deux derniers déciles, c'est-à-dire les 20% les moins aisés, auraient retrouvé un stock d'épargne proche de son niveau normal.
Après le bombardement d'un Leroy Merlin à Kiev, des salariés demandent à l'enseigne de cesser ses activités en Russie
Une pétition en ligne demandant à Adeo, la holding de Leroy Merlin, de cesser ses activités en Russie a recueilli 5500 signatures.
Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression
Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.
Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage
Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
Le Monde
Photo Mystère # 92 : l’aéroport désaffecté de Tempelhof à Berlin
On se trouve ici au sein d’un hangar de… l’aéroport désaffecté de Tempelhof, à Berlin. D’une piste d’atterrissage en herbe, dotée ensuite du plus grand terminal du monde, avant d’être transformée en l’un des plus grands parcs urbains de la planète : aucun autre aéroport n’a eu une histoire aussi mouvementée que celui-ci. Quand Hitler arriva au pouvoir en 1933, il confia à l’architecte nazi Ernst Sagebiel la tâche de convertir la structure, construite dix ans plus tôt, en un aéroport international. Pendant la guerre froide, l’aéroport est utilisé par les Américains et les Britanniques pour ravitailler Berlin-Ouest par ponts aériens.
En raison des nuisances occasionnées par sa trop grande proximité avec le centre-ville, Berlin-Tempelhof a dû cesser son activité le 30 octobre 2008. Et il a été converti en 2010 en un immense parc qui, avec 380 hectares de superficie, surpasse Central Park, à New York. Les habitants utilisent les pistes pour faire du vélo, du jogging, du patin à roulettes et du kitesurf. Les gens se pressent sur les pelouses pour se détendre, jouer au football ou faire un barbecue. Des jardins communautaires ont même fleuri sur l’ancien tarmac. Les hangars ont été transformés en centre sportif, en discothèque ainsi qu’en studios d’art et d’enregistrement.
S’il est actuellement devenu un immense terrain de jeu pour les Berlinois, sa reconversion reste épineuse et sujette à polémiques. En témoigne le nouveau centre d’art ouvert récemment au sein de deux hangars et sujet à discorde, comme le raconte un récent article de « M Le magazine du Monde ».
Le Monde
La tension immobilière s’accroît à Vannes
Dans le neuf ou l’ancien, les prix augmentent de plus de 10 % dans la commune du golfe du Morbihan. Une tendance qui n’est pas près de s’inverser.
Avec son architecture médiévale et son port de plaisance, la ville fortifiée de Vannes a tout pour ravir les touristes à la découverte du golfe du Morbihan. Le charme opéré par la commune est tel que bon nombre d’entre eux décident, in fine, de s’y installer : « Nous avons beaucoup d’acheteurs venus des métropoles avoisinantes comme Nantes et Rennes mais aussi des Parisiens », observe Jean-Philippe Beaulieu, directeur de l’agence Century 21 de Vannes.
La commune est reliée à la capitale par le TGV en un peu plus de 2 heures 30 ce qui, depuis l’essor du télétravail, joue dans les prises de décision des Franciliens qui achètent. Mais la ville est aussi séduisante que ses prix sont élevés.
En un an, selon les données des notaires de Bretagne, les prix des appartements anciens ont augmenté de 10,8 % et celui des maisons de 12,2 %. « Les acheteurs veulent des appartements de charme, dans le centre-ville, avec poutres apparentes et parquet à l’ancienne. Leurs prix varient entre 4 000 et 5 000 euros le mètre carré. Les maisons de style sont aussi très recherchées et leurs prix vont de 500 000 euros à 700 000 euros pour un bien sans défaut », ajoute-t-il.
Difficultés pour les étudiants
Les propriétés avec travaux sont moins chères, mais très rares, à 300 000 euros. « Pour l’ensemble du marché, les délais de vente sont courts, aux alentours de trente jours, voire moins », remarque Hervé Bourriaud, agent immobilier Nestenn à Vannes. Les propriétaires occupants dominent le marché et les investisseurs, eux, se tournent vers d’autres circuits : « Depuis trois ou quatre ans, ils préfèrent s’orienter vers la location saisonnière », souligne Jean-Philippe Beaulieu. La ville, très attrayante sur le plan touristique, se prête bien à la location meublée sur plate-forme. Le cadre réglementaire se limite, pour les résidences secondaires, à la déclaration de son activité auprès des services publics.
Crédits immobiliers : la hausse des taux est annoncéePendant ce temps, de nombreux témoignages, publiés dans la presse locale, font état de la difficulté qu’ont les étudiants à se loger dans la ville. Pourtant, selon une étude de LocService publiée en 2021, Vannes est la troisième ville étudiante de Bretagne et concentre à elle seule 7 % de la demande de logements étudiants dans la région.
La vaste opération de renouvellement urbain du centre-ville, décidée en fin d’année 2021 par les pouvoirs publics, doit permettre de remettre sur le marché plus de quatre cents logements. Mais les travaux devraient prendre fin en… 2026, et les constructions neuves ne sont pas assez nombreuses pour compenser la pénurie.
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Le Figaro
Le Guide Michelin France 2022 dévoile ses étoiles ce mardi à Cognac
Alice BosioLa cérémonie du «Rouge» a lieu aujourd'hui à 16h30, devant 200 chefs et 100 journalistes, présentée par Sophie Menut Yovanovitch, aux côtés de Gwendal Poullennec. Qui va succéder à Alexandre Mazzia?
La cérémonie du Guide Michelin France 2022 est prévue ce mardi 22 mars, à partir de 16h30, à Cognac. Soit deux mois plus tard que d'habitude, et, pour la première fois, depuis la province.
La ville de Charente - où devait déjà avoir lieu la cérémonie 2021, avant d'être organisée, Covid oblige, sans public, depuis le Jules Verne à la tour Eiffel - accueille 200 chefs, pâtissiers, sommeliers et directeurs de salle, dont les établissements sont sélectionnés dans le Guide, ainsi qu'une centaine de journalistes français et internationaux.
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La cérémonie sera présentée, comme l'an dernier, par la journaliste Sophie Menut Yovanovitch, aux côtés de Gwendal Poullennec, directeur international des Guides Michelin.
L'événement, précise le Rouge, a été pensé avec une dimension durable à tous les niveaux: matériaux utilisés, circuits courts et produits locaux pour les prestations...
Cette édition sera «un moment de retrouvailles pour l'ensemble de la profession, a souligné auprès de l'AFP Gwendal Poullennec. Le millésime 2022 est un très beau millésime qui reflète la diversité des cuisines que l'on peut trouver en France (...) mais aussi fera la place à une nouvelle génération de chefs qui ont pris le risque de se lancer, malgré le contexte, dans leur propre projet et c'est cette vitalité qui va être célébrée. Malgré la crise, malgré les difficultés, la profession a fait preuve d'une très grande résilience, d'une très grande résistance. Ca a été l'occasion pour les professionnels de se réinventer, d'aller plus loin et c'est ce que nous voulons soutenir».
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S'il avait créé quelques remous l'an dernier, notamment pour avoir retiré des étoiles à une profession en pleine crise, Bibendum assure que la cérémonie 2022 est «l'occasion d'encourager et de faire rayonner la diversité et la richesse des métiers de la restauration, dans un contexte marqué par de profondes incertitudes liées à la crise du COVID-19, et de sévères difficultés de recrutement pour les restaurants».
Le report de sortie du guide de deux mois est ainsi justifié «pour s'adapter au rythme de reprise des restaurants et pour que les inspectrices et inspecteurs accomplissent pleinement leur mission». Les problèmes de personnel auxquels font face de nombreuses tables ont ainsi bousculé (et retardé) leur calendrier de réouverture et compliqué l'organisation des inspections.
«Nous serons très heureux de retrouver l'hospitalité et les produits de la région Nouvelle-Aquitaine pour mettre en lumière les chefs et leurs équipes et saluer ainsi l'engagement de l'ensemble de la profession en cette période particulièrement difficile. Déplacer les équipes du Guide Michelin en Charentes, c'est rappeler aux gourmets du monde entier l'abondance de talents prêts à leur faire vivre des instants mémorables et ce, sur tout le territoire français. Les chefs installés en France sont plus motivés que jamais et ce nouveau millésime du Guide Michelin témoignera de leur pugnacité, de leur inventivité et d'un sens du soin au client unique au monde. » a déclaré Gwendal Poullennec, à propos de l'organisation de la cérémonie depuis le territoire de Cognac.
La célébration, retransmise sur les réseaux sociaux, mettra en avant, comme les années précédentes, les nouveaux étoilés, mais aussi plusieurs prix spéciaux: service, sommellerie, jeune chef. Sans oublier les «étoiles vertes» chères au Michelin, qui récompensent les restaurants engagés dans une démarche durable. M. Poullennec se félicite ainsi du statut de «pionnière» de la France en matière de gastronomie responsable.
Le déjeuner du dimanche de… Gérald Passedat
Quand il le peut, le Phocéen file au marché au poisson pour dénicher une belle daurade, un chapon, une galinette…
Les 43 tables préférées du Figaro dans toute la France
EXCLUSIF - En attendant la présentation du nouveau millésime du Guide Michelin, mardi après-midi à Cognac, nos critiques livrent leur propre palmarès.
Elvira Masson, inspiratrice en chef
Le Printemps dévoile, à partir de ce week-end, son nouveau visage. Une renaissance à laquelle la journaliste et critique culinaire participe en signant la carte du restaurant Bleu Coupole.
L'Humanité
La gemmothérapie, ou les vertus des bourgeons
ActuJeune pousse de la phytothérapie, cette méthode qui utilise les végétaux au stade embryonnaire se distingue par sa facilité d’utilisation, le peu de contre-indications et surtout une très forte concentration en vitamines, minéraux et principes actifs. Explications.
Marie MersierBranche récente de la phytothérapie, la gemmothérapie tout comme l’aromathérapie, l’autre discipline de cette belle arborescence thérapeutique, se base sur l’utilisation des plantes et de leurs bienfaits afin de prévenir et soigner certains maux. La particularité de la gemmothérapie, et son atout majeur, est qu’elle s’articule autour des bourgeons et jeunes pousses d’arbres et arbustes : ginkgo, frêne, noyer, vigne, etc. Chaque bourgeon – ou tissu embryonnaire végétal – contient de façon ultra-condensée toutes les propriétés et bienfaits d’une plante adulte. Que du bon et de l’efficace, donc. Même si les alchimistes du Moyen Âge avaient déjà inclus les bourgeons dans quelques remèdes de l’époque, il faudra attendre le XXe siècle et un médecin homéopathe belge, le Dr Pol Henry pour que l’approche naturelle et thérapeutique de la « gemmo » se développe.
Macérâts glycérinés
Afin d’extraire tout le potentiel des bourgeons, ceux-ci sont récoltés juste avant leur éclosion au printemps. Ils vont ensuite macérer dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, puis être filtrés et conservés dans un flacon opaque. Que l’on souhaite traiter des désagréments passagers ou procéder à un traitement de fond, les macérâts de bourgeons agissent en solo et/ou en synergie sur l’ensemble de notre métabolisme et ont de multiples vertus, telles que le drainage, la régulation hormonale, l’amélioration de la circulation sanguine ou encore le renforcement des défenses immunitaires.
Précautions d’usage
Dans la pratique, comment cela se passe ? La gemmothérapie est adaptée à tous les âges. Quelques gouttes, entre 5 et 15 par jour, à diluer dans un verre d’eau que l’on prendra en dehors des repas sous forme de cure ponctuelle (environ 21 jours) ou sur une durée de quelques mois. N’oublions pas qu’il est toujours préférable de se faire accompagner par un professionnel avant de s’y mettre – naturopathe ou pharmacien averti –, car même si les contre-indications sont modérées, certains principes de précaution s’appliquent. Par exemple lors d’une grossesse, en cas de chimiothérapie, troubles hormonodépendants, etc.
Si chaque bourgeon peut avoir ses propres spécificités, et donc son champ d’application, ils sont parfois polyvalents. Parmi les incontournables, le bouleau et le cassis, que l’on peut intégrer dans une cure afin de rebooster tout l’organisme (1). Le cassis est antioxydant, anti-inflammatoire, et antiallergique et le bouleau draine (foie, reins…) tout en reminéralisant. Le romarin constitue également un allié pour la détox printanière. En cas de grosse fatigue, le chêne stimule les glandes endocriniennes et permet donc à l’organisme de repartir de plus belle.
www.la-royale.comBien-être Le Monde
A La Réunion, un téléphérique urbain pour réduire le trafic automobile
L’objectif est de lutter contre la congestion frappant Saint-Denis, une ville de 150 000 habitants. Près de 6 000 usagers sont attendus quotidiennement, entre 6 heures et 20 heures, pour voyager à une hauteur maximale de 50 mètres au-dessus du sol.
« Cela fait une ambiance ski avec la chaleur », s’amuse Orlando, plutôt fier de sa formule. Comme la plupart des habitants de Saint-Denis, cet étudiant à l’université de La Réunion ne s’est pas encore familiarisé avec la vision exotique des cabines du téléphérique, du même modèle que celles des stations de montagne, passant au-dessus des flamboyants et des cocotiers dans le quartier du Moufia, pour des essais de fonctionnement. A tel point que Papang, le nom retenu en référence au seul rapace nichant dans l’île par le vote des futurs usagers, est encore abondamment photographié par les Dionysiens avant diffusion sur les réseaux sociaux. « Quand je partage des “stories” sur Instagram, on me répond : “Mais t’es où ?” », rigole aussi Marie-Laëtitia, étudiante en communication venue de l’île Maurice.
A La Réunion, un second viaduc pour terminer la nouvelle route du littoralInitialement prévue deux jours avant Noël, l’inauguration de ce « premier téléphérique urbain de La Réunion » a eu lieu mardi 15 mars. Les tests complémentaires de sécurité s’étant révélés concluants, l’arrêté préfectoral d’ouverture a été signé.
Un euro le trajet
Cette ligne, conçue par le systémier français Poma, s’étend sur 2,7 kilomètres entre le quartier populaire du Chaudron, à l’est de Saint-Denis, et celui de Bois de Nèfles, sur les hauteurs de la ville également densément peuplées. Le trajet complet s’effectue en quatorze minutes. Pour cinq stations. Chacune des 46 cabines comporte dix places avec des banquettes de part et d’autre, relevables pour accueillir les personnes à mobilité réduite. Près de 6 000 usagers sont attendus quotidiennement, entre 6 heures et 20 heures, pour voyager à une hauteur maximale de 50 mètres au-dessus du sol. Le ticket a été fixé à 1 euro quel que soit le trajet. « Une tarification sociale », précise la Communauté intercommunale du nord de La Réunion (Cinor), maîtresse d’ouvrage. Comme pour le bus, qui est gratuit à Saint-Denis pour les moins de 22 ans.
Le projet Papang a été inspiré du téléphérique urbain de Medellin, en Colombie, ville dont la géographie est semblable à celle de Saint-Denis, afin de permettre aussi de désenclaver les quartiers sur les hauteurs
Le chantier entamé en janvier 2020, au commencement de la crise sanitaire, représente un investissement de 50 millions d’euros. Avant la mise en service prochaine de Téléo, le téléphérique urbain de Toulouse, Papang marque l’arrivée d’un nouveau mode de déplacement, 100 % électrique, dans les agglomérations françaises, à un moment où beaucoup d’élus réfléchissent à cette solution de transports publics. Jusque-là, seules Brest, avec sa ligne reliant deux rives de la Penfeld, et Grenoble, avec ses « bulles » montant du centre-ville à la colline de la Bastille, étaient équipées de ce type d’infrastructures. Mais sur des trajets bien plus limités.
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L'Humanité
Le rôle des parents quand un adolescent consomme du cannabis
ActuÀ l’âge des expérimentations et de la transgression des règles, des adolescents peuvent se laissent tenter par le cannabis. Au-delà de l’inquiétude légitime des parents, l’enjeu est alors de comprendre les raisons de cette consommation sans dramatiser ni banaliser, afin de mieux les aider.
Noé BlouinL’expérimentation du cannabis est en recul chez les jeunes. 39 % des adolescents de 17 ans ont déclaré en 2017 avoir déjà expérimenté la marijuana ou ses dérivés, contre plus de 50 % en 2002, selon les chiffres de l’enquête sur la santé et les comportements de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (1). La consommation quotidienne baisse également, perdant 2 points par rapport à 2014 (7,2 %). Malgré ces résultats encourageants, la France demeure parmi les pays européens dont la jeunesse consomme le plus cette substance. Au même titre que les « premières cuites », le premier joint peut ainsi s’avérer un passage banal dans l’adolescence, une période où l’appel du défi et de l’expérimentation est plus fort que celui de la prudence.
Anxiété, dépression et addiction
Cette incursion dans le monde des drogues peut faire paniquer les parents. Comme le tabac, l’alcool ou les jeux d’argent, c’est surtout la dimension addictive et les effets à long terme du cannabis qui posent problème, à un âge où la construction cérébrale n’est pas encore terminée. Les dangers de la plante et de sa molécule psychoactive, le THC, sont, en effet, bien réels et peuvent provoquer de lourdes séquelles psychiques et sociales. Sa consommation agit à court terme sur la mémoire immédiate ; elle peut altérer la perception et l’attention. Elle comporte des risques sur la santé mentale, comme l’anxiété, les symptômes dépressifs, voire psychotiques.
Chez l’adolescent, le cerveau est toujours dans sa phase de maturation et des études ont montré que ces substances peuvent provoquer des dommages plus importants que chez l’adulte. Dans les cas les plus graves, un seul joint peut servir à déclencher des troubles schizophréniques, pour peu que le consommateur possède un terrain favorable. Avec le temps, le corps développe une tolérance au produit, cela induit qu’une quantité plus importante sera nécessaire pour obtenir le même effet. Des problèmes comme l’isolement ou l’agressivité envers son entourage sont à déplorer en cas de prises régulières, tout comme des problèmes financiers liés à l’achat continu du produit.
Comment réagir alors, lorsque son adolescent se retrouve confronté à de tels risques ? En amont, cela passe évidemment par l’éducation. Sans forcément diaboliser le produit, auquel il sera sûrement confronté, il faut qu’il en connaisse les risques. S’il est pris la main dans le sac, il est d’abord important de déterminer sa consommation. Pour ce faire, mieux vaut laisser d’abord ses sentiments de côté pour éviter la confrontation directe. Il convient d’instaurer un vrai dialogue, de poser des questions sur ses habitudes vis-à-vis du cannabis, de savoir ce qu’il en pense, ce qu’il connaît du produit qu’il consomme et des raisons pour lesquelles il s’est mis à fumer.
L’aide d’un professionnel de santé
Des indices extérieurs peuvent aussi aiguiller les parents afin de savoir s’il s’agit d’une addiction ou d’une simple expérimentation – à risque certes, mais moins inquiétante – comme la chute des notes scolaires, un isolement continu dans sa chambre ou à l’inverse de nombreuses sorties, ou le refus de parler de son quotidien. Si le lien semble rompu ou si une addiction se révèle, l’appui d’un tiers reste la meilleure solution. L’aide d’un professionnel de santé, médecin, psychologue ou psychiatre est importante pour déterminer l’ampleur de l’accoutumance et mettre en place un programme de suivi. Partout en France, des centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie accueillent et aident des jeunes plongés dans cette spirale (2). Enfin, les consultations jeunes consommateurs proposent une prise en charge complète pour les adolescents et leur famille.
3 questions à.... Camille Naudin, psychologue clinicienne en psychiatrie
« Il faut créer une discussion authentique »
Camille Naudin
Psychologue clinicienne en psychiatrie
Comment réagir lorsque l’on s’aperçoit que son adolescent consomme du cannabis ?
Parfois, les parents pensent qu’ils peuvent faire changer leur adolescent en ayant un discours très éducatif. Cela est souvent contre-productif. L’idée est plutôt d’amener l’ado à explorer sa propre motivation au changement, qu’il ait la sensation que cela émane de lui. Avoir uniquement des motivations extrinsèques ne va pas forcément aider le jeune à bouger. Il vaut mieux libérer la parole et voir avec lui quels sont les intérêts derrière sa consommation, quels bénéfices il en tire. Si le jeune consomme, c’est qu’il cherche à compenser quelque chose. Plus les parents seront concentrés sur le comportement à problèmes, sans penser aux bénéfices que cela amène à l’adolescent, plus ils auront tendance à passer à côté de quelque chose. Il faut adapter ensuite sa réaction aux conduites à risques, au rythme de consommation, et bien tenir compte de ces différents facteurs. Les parents peuvent aussi faire part de leur inquiétude, non pas pour manipuler émotionnellement les enfants, mais pour créer une discussion authentique.
Quels sont les bénéfices qu’ils peuvent tirer d’une consommation de cannabis ?
Il y a une grande part de désirabilité sociale, de faire des choses pour se sentir appartenir à un groupe, en l’occurrence, de fumer avec l’idée que cela les rendrait plus attrayants aux yeux de leurs pairs. On fume également pour l’expérience ou encore, dans un autre registre, pour gérer des angoisses. La comorbidité entre les addictions relève aussi du psychotraumatique. Lorsque les jeunes ont vécu un événement traumatisant, ils vont plus avoir tendance à intérioriser et à réguler les futurs événements stressants en consommant. Face à de jeunes patients, on commence toujours par statuer sur le volume, la fréquence de sa consommation de drogue – si elle est stable, et constante, ou si elle peut évoluer en fonction de son seuil émotionnel ou de son environnement. Puis on essaye de comprendre quel événement l’a poussé à commencer.
Faut-il obligatoirement consulter un professionnel de santé ?
Si l’adolescent consomme une petite quantité de cannabis pendant des fêtes, entre amis ou encore tous les six mois, ce n’est pas un trouble psychologique. Ce n’est pas parce que l’adolescent a essayé de la drogue une fois qu’il est accro. Mais, dans les cas où cette consommation est plus régulière ou qu’une addiction se confirme, il s’agit d’un trouble psychopathologique. Le mieux est alors de se tourner vers un professionnel car, dans ces cas, l’entourage n’est pas toujours le mieux placé pour agir, en raison des croyances familiales, de la pression sociale, etc. La prise en charge des familles est aussi très importante, car il ne faut pas que leur propre anxiété vienne interférer dans le processus.
Famille Le Figaro
Les 43 tables préférées du Figaro dans toute la France
Stéphane Durand-SoufflandEMMANUEL RUBINAlice BosioStéphane ReynaudEXCLUSIF - En attendant la présentation du nouveau millésime du Guide Michelin, mardi après-midi à Cognac, nos critiques livrent leur propre palmarès.
Goûté et approuvé: comme les années précédentes, Le Figaro publie aujourd’hui la liste de ses chouchous, les restaurants qui nous ont illuminé les papilles en 2021 et que nous aurions envie de voir récompensés par le prochain Michelin. Après la terrible ère Covid, période de fermetures suivies d’entrouvertures, de vaches maigres et de remise en question générale, de nombreux chefs redoublent d’énergie pour sortir des sentiers (re)battus. L’imagination au sautoir, malgré les doutes sur les attentes de la clientèle, les problèmes de recrutement et les emprunts à rembourser.
Bibendum présentera la nouvelle édition de son guide depuis Cognac (Charente) mardi prochain, le 22 mars. D’habitude, la grand-messe est célébrée en janvier à Paris. Vu les circonstances, les inspecteurs se sont donné un peu plus de temps pour écumer l’Hexagone et affiner une sélection qui, quelle qu’elle soit, sera comme d’ordinaire commentée et décriée.
Lire le dossierGuide Michelin 2022: les restaurants étoilés
L’an passé, le «père Fouettard» clermontois avait épargné les têtes d’affiche de la profession, s’autorisant à dégrader des établissements à une ou deux étoiles, sans toucher aux 3-macarons, bien que certains soient, selon la rumeur, en observation défavorable. Un seul chef avait été promu à la note suprême: le Marseillais Alexandre Mazzia. Il y avait en tout 638 étoilés (dont trente 3-étoiles) dans le «Rouge» 2021.
En attendant la révélation de Cognac, nous dévoilons sereinement notre liste à nous, issue de nos propres visites, en remerciant les vingt-trois chefs qui la garnissent pour les merveilleux moments qu’ils nous ont fait passer à leur table.
NOS TROIS ÉTOILES
• Plénitude (Paris)
Coup de maître d’Arnaud Donckele, déjà 3 étoiles à La Vague d’Or, à Saint-Tropez. Son adresse parisienne, au premier étage du nouvel hôtel Cheval Blanc Paris, du groupe LVMH (également propriétaire de l’adresse tropézienne), a fait l’unanimité dès l’ouverture. Loin de se copier lui-même, le chef de 45 ans livre en bord de Seine une cuisine époustouflante, à la fois précise, légère et poétique, qui magnifie l’art de la sauce et n’a rien à voir avec celle qu’il propose dans le Sud. Personne ne protesterait s’il décrochait d’entrée de jeu trois autres macarons.
• Et toujours: La Grenouillère (La Madelaine-sous-Montreuil), l’Auberge du Père Bise (Talloires), La Marine (Noirmoutier-en-l’Île), Le Chambard (Kaysersberg), David Toutain, Le Gabriel et Le Clarence (Paris).
NOS DEUX ÉTOILES
• Auberge À la Bonne Idée (Saint-Jean-aux-Bois)
Pour nous, la révélation de l’année. Le trentenaire Sébastien Tantot, qui a roulé sa jeune bosse dans quelques bonnes maisons, déroule son répertoire personnel dans la forêt de Compiègne: une claque par assiette, plusieurs étant déjà du niveau d’un 3-étoiles. S’il continue sur sa lancée, et rien ne permet d’en douter au vu d’une technique et d’une imagination hors du commun, voilà un chef qui sera demain l’un des phares de la scène gastronomique française.
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• Maison Doucet (Charolles)
Frédéric Doucet, sans tintamarre, fait méthodiquement grimper le niveau de cette belle maison familiale de la Bourgogne profonde. Sa cuisine, fondée sur les produits de premier ordre que prodigue un terroir de Cocagne (bœufs du Charollais, volailles de Bresse, escargots, poissons d’eau douce…), est formidablement goûteuse, techniquement achevée, jamais tape-à-l’œil. Ajoutez à cela un service adorable, une cave qui déborde de pépites et des additions maîtrisées: on trouve chez Doucet une certaine idée du bonheur.
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• La Table de Pavie (Saint-Émilion)
Gérard Perse, propriétaire du grand cru Château Pavie, a fait appel à une pointure pour propulser le restaurant de son domaine dans une nouvelle dimension. Le multi-étoilé Yannick Alléno a pris les casseroles en main et pensé une nouvelle carte pour la maison, idéalement située à Saint-Émilion, village de carte postale. Résultat: des créations de premier ordre, une inventivité décoiffante au pied des vignes, une identité modernisée pour la cuisine du cru - les classiques paysans sortent magnifiés par une sorte de transmutation de l’ancien en intemporel.
• Lulu Rouget (Nantes)
Ludovic Pouzelgues, 40 ans, ne cesse de progresser depuis qu’il a ouvert son restaurant à Nantes, il y a une dizaine d’années. Notre dernier repas chez lui, en juin, nous a expédié sur un petit nuage. La fantaisie du chef s’appuie sur une technique solide, ce qui produit une succession de bombes gustatives, à l’instar de cet «origami poulpe et basilic» (une raviole pyramidale démente dans sa texture et sa saveur), pour ne citer qu’une détonation. Une valeur sûre, sans aucun doute.
• La Dame de Pic (Megève)
L’air de rien, avec sa silhouette menue et ses lunettes rondes d’étudiante en littérature, Anne-Sophie Pic incarne l’une des plus redoutables machines de guerre de la gastronomie française à la conquête du monde (et des étoiles). À Megève, appuyée sur le groupe Four Seasons, elle propose une nouvelle déclinaison de sa Dame de Pic, version plus populaire (façon de parler) de la cuisine-mère de Valence, dans la Drôme. Il existe bel et bien un esprit Pic: il triomphe, aussi, face au mont Blanc.
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• Nous (Megève)
Le jeune Julien Gatillon avait décroché deux étoiles au 1920 (devenu La Dame de Pic). Il a quitté le palace pour aménager en restaurant le chalet qu’il habite avec son épouse, Sonia. Le couple y reçoit de 2 à 12 personnes sur la base d’une réservation unique par repas (ce n’est pas une table d’hôtes, pas de panique, vous choisissez vos voisins). Le chef, qui cuisine devant les clients, déploie sa science des cuissons et des sauces au profit d’assiettes de haut vol. Poisson, volaille, gibier, viande, il sait tout faire. Chez Nous, on se sent chez soi: pari gagné.
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• Restaurant Sylvestre (Courchevel)
Le Covid a eu raison du 2-étoiles qu’il orchestrait à l’étage de Thoumieux, à Paris. Qu’à cela ne tienne, Sylvestre Wahid est remonté à Courchevel 1850, qui le vit jadis décrocher deux macarons au Strato. Depuis cet hiver, le voici donc chez lui au très chic hôtel Grandes Alpes. Dans une salle façon cocon tout en rondeurs, accueillant au maximum 16 couverts, le quadra né au Pakistan magnifie les produits saisonniers des Alpes et des Alpilles, comme dans ces mémorables amuse-bouche locaux et ce bouillon de bœuf séché et épluchures de légumes aux agrumes.
• La Table de l’Ours (Val-d’Isère)
Antoine Gras aime les produits de ses montagnes, qu’il cueille, chasse, pêche, associe et sublime avec une dextérité déconcertante, tout en restant ouvert au reste du monde. Des plats époustouflants à l’image de ce pot-au-feu de saint-jacques pochées avec truffe noire et os à moelle qui mériterait à lui seul le grand prix de la réinterprétation des classiques de la gastronomie française. Les desserts sont à la hauteur stratosphérique du reste. Rien de trop dans son nuage de crème de lait de ferme, sorbet de noix à la vanille, ni dans ses agrumes flambés.
• Et toujours: Äponem (Vailhan), Louroc (Antibes), Pavyllon (Paris).
NOS UNE ÉTOILE
• Ronan Kervarrec - Le Saison (Saint-Grégoire)
L’ancien chef doublement étoilé de la Table de Pavie(lire plus haut) a retrouvé sa Bretagne natale et repris les commandes d’une institution, Le Saison, au cœur d’un bourg proche de Rennes. Sa science innée des produits de la mer (mais pas seulement) fait merveille: le lieu jaune, coques, beurre blanc et nori, le homard aux «spaghettis de mer» sauce civet, sont des plats d’excellence. Ronan Kervarrec, c’est certain, a les moyens de multiplier à nouveau, et rapidement, les étoiles.
• Auberge Sauvage (Servon)
Thomas Benady (Orties) a quitté Paris avec sa compagne, Jessica. Destination: Servon, face au Mont-Saint-Michel. Leur Auberge Sauvage délivre une cuisine vive et nature, ancrée au rythme des saisons, dont l’évidence gustative vous cueille à chaque bouchée. Comme avec (exemple parmi bien d’autres) ce maquereau cru, groseilles et eau de feuilles de cassis qui résume à merveille l’esprit maison. Voilà exactement le genre de restaurant qu’on rêve de trouver sur son chemin quand on veut échapper aux cambuses tricheuses pour touristes égarés.
• Cromagnon (Bordeaux)
Oxana Cretu a plein de qualités. Elle est jeune, autodidacte, inventive (et furieusement sympathique). Cerise sur le gâteau, elle n’a peur de rien. D’origine moldave, elle secoue à sa manière bien à elle la scène bordelaise avec des assiettes à double, voire triple fond, prend des risques insensés pour envoyer des plats aux saveurs complexes, souvent inédites. Chez Cromagnon, on voyage, les papilles s’amusent, le service est aussi joyeux que la cuisine. Une table en ville qu’on a envie de défendre, d’accompagner dans le temps et de faire connaître tout de suite.
• Ceto (Roquebrune-Cap-Martin)
L’ancien Vista Palace a rouvert cet automne sous l’enseigne The Maybourne Riviera (groupe Maybourne), entièrement revu par des designers stars. Mauro Colagreco, triple étoilé voisin (Menton), y pilote deux tables, dont une, au dernier étage, entièrement dédiée aux produits de la mer (poissons, crustacés, algues). La chambre de maturation des poissons, à vocation antigaspi, permet aussi de déguster des assiettes inédites, comme cette ventrèche de thon maturée 45 jours aux algues kombu et sauce XO. De quoi concurrencer la vue à couper le souffle sur la grande bleue.
• L’Hostellerie du Château des Fines Roches (Châteauneuf-du-Pape)
Vertu des institutions, sagesse parfois des notables, reconnaissons au Guide rouge de veiller au grain, du moins au maintien d’une certaine qualité France. De bonnes chances donc de voir ainsi auréolé en primo-étoilé Hugo Loridan-Fombonne, jeune chef frondeur à ne pas suivre les bistronomiques air du temps pour leur préférer les manières plus cossues, plus châtelaines d’une cuisine prouvant que la belle hostellerie n’en est pas moins soluble dans l’aujourd’hui.
• Granite (Paris)
Second précoce d’Anne-Sophie Pic, Tom Meyer a rejoint, l’automne dernier, les hussards du groupe Éclore (Substance, Contraste), en prenant la tête de cette table dans l’élan des nouvelles Halles. Et d’office, sur trois niveaux intimes mêlant le vieux quartier et le très contemporain, le jeune homme n’a pas traîné à révéler la belle maîtrise d’une cuisine libre, portée par des alliances aussi inédites qu’expressives. Son gnocchi au cœur coulant de coquillages coriandre fenouil et ce cinglant pigeon, millet soufflé, grué de cacao, curry vert et combawa devraient lui assurer une première marche au ciel Michelin.
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• La Halle aux Grains (Paris)
Les Bras (père et fils) lâchant un peu de leur Aubrac pour une première parisienne, leur installation dans l’inattendu précieux de la Collection Pinault, le parti pris d’une cuisine poussant haut la graine et la céréale, un pain de légumes affolant la papille mondaine, un aligot sur son nuage: voilà qui pourrait suffire à accorder la première étoile jamais attribuée à une table au musée.
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• L’Auberge Nicolas Flamel (Paris)
Longtemps cantonnée à jouer les maisons de carte postale, celle que l’on affirme être la plus ancienne auberge de la capitale pourrait enfin rejoindre le balcon gastronomique. L’été dernier, en même temps que vieilles pierres et belles poutres s’offraient une éclaircie en salle, l’assiette se gagnait, avec Grégory Garimbay, un de ces charmes discrets où une belle sensibilité végétale arbitre produit racé, haute pièce, langoustines, saint-jacques, homard, poularde et ris de veau. Le genre de tweed cousu main pour Michelin.
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• Lucas Carton (Paris)
Après le départ de Julien Dumas, désormais au Saint James (lire plus bas), l’institution Art nouveau de la Madeleine a fait appel au trentenaire Hugo Bourny, ancien second d’Anne-Sophie Pic. Lequel a, selon nous, toutes les qualités requises pour continuer à faire briller l’étoile accrochée par son prédécesseur: cuisine d’instinct, moderne, aux touches voyageuses (l’Asie notamment), comme cette crevette impériale de l’île de Ré servie crue et décortiquée, réchauffée par un bouillon minute aux feuilles de bergamote, suggérée avec un saké chaud, l’automne dernier.
• Jean Imbert au Plaza Athénée (Paris)
Après son arrivée tonitruante à la tête du Plaza et en seulement trois petits mois d’exercice, l’enfant chéri (ou gâté) de la scène culinaire profitera d’un premier macaron quasi assuré pour éteindre les polémiques. D’autant qu’en osant le contre-pied plutôt réussi d’une table hommage au grand style français, Imbert flatte habilement les instincts d’un Bibendum, en vérité, toujours sensible aux valses homard, pommard.
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• Le 39V (Paris)
On attend la remontada d’un Frédéric Vardon, qui, après avoir joliment revu sa copie du plafond à l’assiette, devrait réussir cet exercice délicat et rarement couronné de succès consistant à regagner le macaron perdu. Ce qui tombe vraiment bien pour cette adresse en belle veine néoclassique et très habituée à tutoyer les cimes (les vraies) puisque perchée au ciel parisien comme au toit d’un immeuble de chic avenue.
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• Bellefeuille (Paris)
Après son départ de Lucas Carton, Julien Dumas semble avoir trouvé un écrin à la hauteur de sa cuisine engagée ambitieuse: l’hôtel Saint James, récemment rénové, aux allures de château de famille planqué. Où le quadra nous embarque dans ses promenades sensibles entre nature et océan, strictement dictées par les récoltes de ses producteurs et de son propre potager en Seine-et-Marne. S’il ne fallait retenir qu’un plat, ce serait la soupe de poisson au siphon, qui cache étrille, tourteau, moules et crevettes, en écho aux souvenirs de pêche du chef.
• Sushi Shunei (Paris)
Toujours un peu paniqué à l’instant de saluer l’excellence de tables venues d’ailleurs, le Guide rouge s’accorde, de temps à autre, quelques audaces d’exotisme. À ce petit jeu fébrile, le Japon s’en sort généralement assez bien, du moins ces dernières saisons. Planqué comme un éloge de la discrétion aux alcôves de Montmartre, le sushi bar de Shunei Kimura, formidable d’exigence, pourrait se voir légitimement honorer. L’oublier relèverait d’ailleurs presque de la faute de goût.
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• Ducasse au château de Versailles (Versailles)
Privé de son Plaza longtemps fétiche, Ducasse, réfugié à Versailles, au château, pourrait bien se consoler l’instant d’un (voire de deux) macaron(s) très sûrement accordé(s) pour ce pavillon d’un surréalisme aristocrate, assumant galerie des Glaces, traversée du miroir, salons, candélabres, service en ballet et souper, invitant le Grand Siècle à la table du nouveau millénaire.
• Et aussi:Auberge du Vert Mont (Boeschepe), Empreinte (Lambersart), La Maison dans le Parc (Nancy), Sources (Lorient), La Chabotterie (Montréverd), Auberge du Bois Prin (Chamonix), Pétrelle, Contraste, Substance et Marchon (Paris).
Le déjeuner du dimanche de… Gérald Passedat
Quand il le peut, le Phocéen file au marché au poisson pour dénicher une belle daurade, un chapon, une galinette…
Elvira Masson, inspiratrice en chef
Le Printemps dévoile, à partir de ce week-end, son nouveau visage. Une renaissance à laquelle la journaliste et critique culinaire participe en signant la carte du restaurant Bleu Coupole.
Le Monde
Quand Clermont-Ferrand se réinvente pour « faire métropole », en s’appuyant sur la recherche
Lorsqu’elle est devenue métropole, la ville auvergnate s’est tournée vers son riche terreau universitaire, pour se forger une nouvelle identité.
Plaine de Sarliève, à l’entrée sud de Clermont-Ferrand. Une grande étendue de monoculture intensive, balafrée par l’A75 et grignotée par l’urbanisation. D’ici dix à quinze ans, elle aura été profondément transformée. A la place de ce vaste vide : du maraîchage, des vergers, des élevages de poules, de brebis, des chemins de balade bordés d’arbres et de haies, des ateliers de sensibilisation ouverts au public…
Ancienne capitale régionale – statut qu’elle a perdu en 2016 avec l’avènement des grandes régions –, Clermont-Ferrand est devenue, le 1er janvier 2018, une métropole, soit une communauté urbaine de 21 communes rassemblant près de 290 000 habitants. Un moment charnière qui a porté Olivier Bianchi, maire (PS) de la ville depuis 2014 et président de Clermont-Auvergne Métropole depuis sa création, à se tourner vers le riche terreau universitaire de sa ville, pour se forger une nouvelle identité. « Les élus ont de plus en plus besoin d’être nourris d’expertise, souligne l’édile. La recherche permet de renforcer ce qui est de l’ordre de l’intuition, elle nous apporte un éclairage solide, étoffé, objectivé. »
« Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole. » Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand
« Sans les chercheurs, nous ne nous serions pas intéressés à ce type de territoires aux marges de la métropole », reconnaît Grégory Bernard, adjoint au maire et conseiller métropolitain délégué au PLUI (plan local d’urbanisme intercommunal) et aux opérations d’aménagement. « Au moment où la métropole prenait son envol, les éclairages de la recherche nous ont clairement orientés et poussés à passer un autre cap : ils nous ont fait prendre conscience que nous pouvions forger la métropole en nous concentrant sur la qualité de vie et la résilience du territoire, plutôt que de nous intéresser aux projets de grande envergure, de développer coûte que coûte une politique d’attractivité. »
Agriculture urbaine
Sur la plaine de Sarliève, les premiers arbres et haies ont été plantés à l’initiative de la Ferme de Sarliève. Une jeune société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) – à laquelle les élus vont être associés – qui s’attache à répondre au défi de la relocalisation de l’alimentation, tout en préservant l’environnement et en stoppant le grignotage des terres agricoles. Celle-ci s’est vu confier, par une famille propriétaire de terres sur la plaine, 80 hectares où elle va développer des parcelles d’agriculture bio avec des porteurs de projets agricoles en panne de foncier. « Nous voulons arriver à influencer l’aménagement des terres autour qui restent urbanisables », insiste Corinne Dupasquier, bénévole à la retraite, administratrice de Terre de liens Auvergne, une des trois associations à l’origine de la Ferme. L’endroit, idéalement situé, aiguise l’appétit des promoteurs.
Le modèle de valorisation des sols que cherche à promouvoir la Ferme de Sarliève, la métropole entend l’étendre au reste de la plaine comme à tous les territoires agricoles bordant la collectivité. Pour cela, elle va créer sa propre SCIC, qui permettra d’aider les différentes communes concernées à racheter des terres et à y installer des maraîchers.
« Sachant que 2 hectares de maraîchage, c’est au minimum un emploi, ce qui fait donc potentiellement plusieurs milliers d’emplois », insiste Grégory Bernard. Aussi, la métropole va-t-elle, là encore, s’appuyer sur un projet de recherche de l’UMR Territoires, « Ferments », conduit par les géographes Salma Loudiyi et Marie Houdart. Ce programme, explique la première, s’attache à suivre et analyser les différentes étapes et leviers du développement de la Ferme de Sarliève tout comme ses difficultés et controverses.
« Même s’il peut y avoir débat lorsque les élus en viennent à la concrétisation, à la traduction en politiques publiques, une chose est sûre : tout en révélant un potentiel d’agriculture urbaine, la recherche nous a poussés à changer de focale sur la question du zéro artificialisation, relève Grégory Bernard. Car dépassant la seule approche quantitative du sujet, elle s’interroge sur l’usage, la valorisation de ces parties de territoire que longtemps on n’a pensé qu’à construire, pour en faire des supports d’activité humaine autre que de l’urbanisation. »
Marges métropolitaines
Et le potentiel existe au sein de la métropole : quelque 250 hectares de terres seraient en déprise agricole, sans compter 250 hectares de friches industrielles. « Ce sont là autant d’espaces parfois accessibles, souvent encore clos et soustraits aux regards comme aux pratiques, qui portent en eux des enjeux importants de reconquête et de relocalisation agricole. Et qui pourraient être valorisés en conciliant pratique agricole et pratiques métropolitaines récréatives », note Géraldine Texier, enseignante-chercheuse à l’UMR Ressources de l’Ecole d’architecture de Clermont.
La métropole va créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine du Bédat, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.
Avec son collègue David Robin, ils ont travaillé sur les marges métropolitaines, notamment sur la plaine du Bédat, située en bordure du quartier populaire nord. Leurs investigations ont conduit la métropole à inscrire cette autre plaine dans le PLUI, appelée à devenir un « parc agricole, naturel et urbain », où l’on pourra se promener, faire du sport, cultiver un jardin, faire du maraîchage.
Aujourd’hui, ce territoire enclavé entre la voie ferrée et une zone logistique mêle jardins partagés, parcelles céréalières et maraîchères, espace pour les gens du voyage, déchetterie d’encombrants… Malgré la proximité avec la nature et la rivière Bédat, la marche à pied y est très difficile et prive les habitants d’un immense territoire à parcourir. La métropole, qui entend aujourd’hui valoriser ce territoire, va commencer par créer, autour des tours d’habitation Les Vergnes jouxtant la plaine, une ferme agricole appelée à être un levier d’emplois et d’insertion.
La reconquête du quartier Saint-Jean, au cœur de Clermont, est plus avancée. Ce vaste triangle de 40 hectares est en partie en friche depuis la fermeture des abattoirs municipaux et de plusieurs entreprises de la filière viande. S’il accueille différentes d’activités économiques, ainsi que des logements locatifs sociaux et privés, l’environnement urbain y est pour le moins peu avenant. Ce quartier, dont la métropole veut faire le standard de la ville durable de demain, a été lui-même un terrain de jeu de l’école d’architecture pour reconstruire la ville sur elle-même. Ses recherches ont permis de poser les champs des possibles, sur la construction bas carbone et en circuit court.
« Le juge de paix, c’est la démographie » : à Clermont-Ferrand, un dynamisme de l’emploi alimenté par les grandes entreprisesLe premier élément sorti de terre, en passe d’être terminé, est le futur lycée Saint-Jean, qui ouvrira en septembre 2022. En bois du Massif central et isolé à la paille de Limagne (vaste territoire naturel auvergnat), il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Doit suivre un gymnase à proximité avec les mêmes qualités. Le tout entouré d’un grand parc de nature et de pistes cyclables.
Au moment où la métropole clermontoise ambitionne de devenir capitale européenne de la culture – projet cher au maire Olivier Bianchi – « en forgeant un récit territorial qui embarque le citoyen, relève David Robin, la reconquête de lieux pour les ouvrir aux publics, la réintroduction du paysage, de la nature, de telle sorte que des continuités piétonnières puissent être établies, contribuent à la fabrication d’un territoire culturel ».
Cet article a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Popsu, la Plate-forme d’observation des projets et stratégies urbaines.
Laetitia Van Eeckhout
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Le Monde
L’euro a 20 ans, et après ?
vidéo 2002-2022. L’euro a 20 ans. De son lancement aux crises traversées, retour sur l’arrivée de la monnaie unique et les défis qu’elle a rencontrés.
Le 1er janvier 2002 à minuit, l’Union européenne voyait arriver sa monnaie unique : l’euro. Adieu le franc, la peseta ou le deutschemark… Quinze milliards de billets et plus de 50 milliards de pièces en euro sont introduits sur le marché. Une arrivée qui va chambouler la vie quotidienne de 304 millions d’Européens. C’est la première fois que des pays souverains, égaux, décident d’abandonner leur monnaie et d’avoir une nouvelle histoire monétaire commune. Aujourd’hui, l’euro est la monnaie officielle de 19 des 27 pays membres de l’UE. Mais l’arrivée de la monnaie unique ne s’est pas faite en une nuit. Retour en images sur la mise en place de l’euro et les défis qu’il a fallu relever depuis vingt ans, avec le journaliste Pierre Laurent.
Cette vidéo a été réalisée dans le cadre d’un partenariat avec la Monnaie de Paris.
Joséfa Lopez
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Le Monde
La Finlande, le pays qui investit dans le bonheur
Des congés parentaux partagés entre la mère et le père, un des systèmes éducatifs les plus performants du monde… L’Etat nordique fait le maximum pour garantir aux jeunes générations le meilleur départ possible dans la vie.
Quelques semaines avant la naissance d’un enfant en Finlande, il y a cet instant que tous les jeunes parents attendent : l’arrivée, par la poste, de la « baby box » offerte par l’Etat. Pour une valeur totale de 170 euros, l’édition 2022 contient un peu plus d’une quarantaine d’articles, dont une combinaison, sept bodys, trois pantalons, un pyjama, des gants, un livre, un bavoir… Le tout dans une épaisse boîte en carton colorée, de 70 centimètres sur 43, convertible en couffin.
L’histoire de la « baby box » débute en 1938. A l’époque, elle est uniquement attribuée aux familles les plus défavorisées. La boîte contient des étoffes pour confectionner des vêtements de bébé, d’une valeur équivalente à un tiers du salaire mensuel d’un ouvrier. L’objectif est triple : réduire le taux de mortalité, accroître la nativité, et venir en aide aux familles dans le besoin. A partir de 1949, toutes les familles y ont droit : le principe est que chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, connaisse le même début dans la vie. Seule condition : se soumettre à un examen prénatal.
« Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants », assure Petra, mère de famille finlandaise épanouie
Au fil des ans, la « baby box » finlandaise, adoptée depuis ailleurs, est devenue le symbole d’une politique active de la santé maternelle et infantile et d’un Etat-providence qui prend soin de ses citoyens du berceau au cercueil. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le pays de 5,5 millions d’habitants, désigné quatre années d’affilée comme « le plus heureux du monde », domine aussi avec ses voisins nordiques le classement des « meilleurs pays pour élever ses enfants ».
La Croix-Rouge veut accélérer l’innovation socialeLa quarantaine, Petra, directrice des ressources humaines dans une grosse compagnie internationale spécialisée dans les équipements médicaux, a vécu huit ans aux Etats-Unis, avec son mari américain. Ses enfants y sont nés. Mais quand il a été question de reprendre le travail, « tout est devenu très compliqué : la garde des enfants coûtait cher, les journées étaient longues ». Alors la famille a décidé de venir s’installer à Helsinki. Un choix qu’elle ne regrette pas : « Il y a vraiment un équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, les écoles sont de très bonne qualité et c’est un environnement sûr pour les enfants. »
En général, les petits Finlandais entrent à la crèche entre leur premier et leur deuxième anniversaire. Avant, ils sont à la maison avec leur mère ou leur père, les jeunes parents finlandais étant ceux qui, selon une étude publiée en 2017, passent le plus de temps avec leurs enfants au sein des pays de l’OCDE. Parmi les principales réformes annoncées par le gouvernement de Sanna Marin, composé d’une coalition de cinq partis de centre-gauche, tous dirigés par des femmes : celle des congés parentaux. A partir de septembre 2022, chacun des parents aura droit à quatre-vingt-dix-sept jours de congés lui étant réservés, et à soixante-trois jours supplémentaires pouvant être transférés à l’autre parent.
Cette réforme, la ministre des affaires sociales et de la santé, Aino-Kaisa Pekonen, l’a présentée en février 2020 comme « l’investissement du gouvernement dans le futur des enfants et le bien-être des familles ». Ainsi, selon Mme Pekonen, « le partage des responsabilités parentales dans la vie quotidienne sera simplifié et la relation entre les deux parents et l’enfant renforcée dès le plus jeune âge ». Elle précise aussi qu’il s’agissait d’une mesure destinée à accroître l’égalité femme-homme, dans un pays qui arrive à la cinquième place de l’index d’égalité de genre de l’Union européenne en 2021.
Jean Jouzel : « Face au changement climatique, nous devons faire de la nature notre alliée »Petite anecdote : depuis 2020, trois ministres femmes, dont les cheffes de file du parti Vert et de l’alliance de gauche, respectivement ministres de l’intérieur et de l’éducation, ont pris un congé maternité. Les trois ont d’ailleurs fait le choix d’avoir un enfant alors qu’elles siégeaient déjà au gouvernement et sans que cela ne provoque le moindre débat dans leur parti ou le pays.
Pour les familles, après le congé parental, le problème de la garde est vite réglé. La plupart des enfants vont à la crèche : des établissements municipaux ou privés. Le coût varie en fonction du salaire des parents, de 27 à 288 euros mensuels pour le premier enfant. Le tarif est dégressif pour les frères et sœurs. Les petits Finlandais y restent jusqu’à leur sixième anniversaire, quand ils font leur entrée dans ce système scolaire considéré comme l’un des plus performants du monde.
La collaboration plus que la compétition
Pour les habitants, c’est d’ailleurs un grand sujet de fierté que ce système éducatif, qu’ils citent fréquemment comme un des investissements les plus précieux du pays. En 2006, la Finlande avait ainsi fait sensation en se hissant à la première place des pays de l’OCDE dans l’enquête réalisée par le programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Surprise alors : le reste du monde découvrait un système éducatif misant sur la collaboration plus que sur la compétition, peu ou pas de devoirs à la maison, une autonomie pédagogique très forte et une place de choix accordée aux activités artistiques et sportives.
Selon PISA, les jeunes Finlandais sont particulièrement forts en lecture. Et comment en serait-il autrement dans un pays qui, pour le centenaire de son indépendance célébré en 2017, s’est offert… une nouvelle bibliothèque. Construite en plein cœur de Helsinki, à deux pas de la gare centrale, Oodi, immense paquebot de bois et de verre, fait une place de choix aux enfants et aux jeunes, avec une salle de lecture en forme de nid pour les plus petits, des studios de musique et des salles de jeu pour les plus grands.
« Mon Erasmus en Finlande m’a réconcilié avec les études supérieures »Si la Finlande a légèrement reculé dans les classements PISA ces quinze dernières années, le pays nordique reste celui où les inégalités entre élèves, et d’une région à l’autre, sont parmi les plus faibles du monde – un véritable tour de force qui s’explique notamment par la qualité de la formation des enseignants mais aussi par le respect pour la profession, qui en fait un métier attirant.
Résultat : des jeunes Finlandais qui se classent à la cinquième place dans l’étude sur le bien-être des enfants réalisée par l’Unicef en 2021 ; 85 % des ados de 15 ans disent avoir un « haut niveau de satisfaction de la vie ».
Cet article a été réalisé dans le cadre du Global Positive Forum, organisé par l’Institut de l’économie positive, qui se tiendra le 9 mars de 9 heures à 13 heures à Paris dans l’auditorium du Monde, partenaire de cet événement. Le forum réunira plus de vingt personnalités pour débattre des thématiques de l’enfance et de l’éducation, de la lutte contre les inégalités et de la nécessité de réconcilier les hommes avec la nature pour résoudre le défi climatique. S’inscrire à l’événement et suivre en live la conférence ici.
Anne-Françoise Hivert(Malmö (Suède), correspondante régionale)
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L'Humanité
Recettes. Une grosse légume qui fait les dessous du gratin
ActuEn chemise ou robe de chambre, en purée, en soufflé, rissolée ou sautée... la pomme de terre, toujours prête à toutes les variations, est aussi gourmande et nutritive. Version primeur ou longue conservation, elle garde la frite. Polyvalente, conviviale et indémodable.
Gaëlle BrièreLa pomme de terre est aujourd’hui un incontournable de nos menus. Son origine remonte à environ 8 000 ans, époque à laquelle elle poussait de façon sauvage sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes. Au XVIe siècle, elle traverse l’Atlantique lors du retour des conquistadors espagnols. Sa consommation en Europe demeure alors timide car, par méconnaissance, on la juge toxique. Elle est essentiellement réservée aux animaux, jusqu’à ce qu’un apothicaire, Antoine-Augustin Parmentier, mette en valeur ses qualités, au XVIIIe siècle. On peut donc lui dire merci, car la pomme de terre est un petit bijou nutritif et gustatif qui pousse localement et dont le coût, même s’il a connu une certaine augmentation ces dernières années, ne plombe pas le porte-monnaie.
Féculent riche en glucides complexes, la pomme de terre est rassasiante et source d’énergie. Bien qu’on lui reproche parfois de favoriser la prise de poids, c’est plutôt un mode de cuisson trop riche – à base d’huile, par exemple, si on parle des frites – qui est en cause. Elle constitue par ailleurs un très bon apport en vitamine C, en minéraux (notamment magnésium et fer), ainsi qu’en protéines et fibres. Tous ces petits bonus nutritifs seront encore plus présents et disponibles dans les pommes de terre « primeurs », et si on privilégie une cuisson vapeur.
Nouvelle, d’avril à juillet
Plus ou moins dodues, à la chair ferme ou légèrement farineuse, parmi toutes les variétés de pommes de terre, on peut distinguer deux grandes familles : celles de conservation et les primeurs. Les premières sont disponibles toute l’année, même si la pleine saison s’étend de septembre à mars. Citons par exemple la Bintje ou la Spunta, deux variétés qui s’adapteront très bien à la préparation des frites, d’un ragoût ou encore en purée ou au four (éviter de les faire bouillir, car elles se désagrègent). Variété à chair ferme la plus cultivée en France, la Charlotte offre une très belle tenue à la cuisson et se cuisine ainsi en gratin, à la vapeur, sautée, ou en chips maison. Les pommes de terre primeurs ou nouvelles sont quant à elles plantées en février et récoltées avant pleine maturité, d’avril à juillet. L’idéal est d’en acheter de petites quantités et de les consommer rapidement, car elles ne se conservent pas plus d’une semaine dans le bac du réfrigérateur. Elles sont délicieuses juste rissolées avec leur peau, comme la pomme de terre de Noirmoutier ou celle de l’île de Ré, la seule à bénéficier d’une AOC. Cuisiner les pommes de terre ouvre un incroyable champ de créativité et de goûts. Elles apportent du liant aux soupes et se retrouvent dans d’innombrables plats traditionnels ou régionaux (gratin dauphinois, aligot, hachis parmentier, raclette, etc.). On les adore également tièdes, dans des salades à base de poisson émietté avec des câpres, de l’huile d’olive et de la fleur de sel. Enfin, la chair noir-violet de la pomme de terre Vitelotte et son parfum un peu sucré apporteront un brin d’originalité à vos assiettes.
Salade tiède de pommes de terre primeurs aux algues
Ingrédients pour 4 personnes : 1 kg de pommes de terre primeurs, 1 oignon de Roscoff émincé, 5 cl d’huile d’olive, 1 citron (jus et zeste), 1 gousse d’ail rosé écrasée, 2 cuillères à soupe d’algues déshydratées en paillettes (dulse, wakamé, nori, laitue de mer, disponibles en boutique bio ou sur greenweez.com), 1 petit bouquet de persil plat ciselé, Sel et poivre du moulinPréparation : 25 minutesDifficulté : facile
- Brosser délicatement les pommes de terre, ne pas les éplucher et les couper en deux ou en quatre, selon leur taille. Les mettre dans une casserole, ajouter une pincée de sel et couvrir d’une grande quantité d’eau.
- Porter à ébullition et cuire 10 minutes jusqu’à ce qu’elles soient juste tendres. Ne pas trop les cuire, sinon elles deviendront trop molles. Égoutter et laisser refroidir quelques instants.
- Pendant la cuisson des pommes de terre, préparer l’assaisonnement dans un petit bol. Mélanger dans un bol l’huile d’olive, l’ail, les paillettes d’algues, le zeste et le jus du citron. Saler et poivrer au goût.
- Mettre les pommes de terre chaudes dans un plat, puis ajouter l’oignon émincé, le persil. Arroser de vinaigrette et mélanger délicatement. Saler si besoin.
- Le plat est meilleur s’il est dégusté tiède. Toutefois, on peut aussi le confectionner à l’avance et laisser refroidir à température ambiante avant de servir. Voici quelques idées de variantes : ajouter des câpres, des morceaux de poisson fumé, une cuillerée de moutarde et, à la place du persil, essayer le romarin, la coriandre ou l’aneth ciselés. Faire également une salade de Primaline aux algues et curcuma, lieu jaune fumé avec du vinaigre de cidre.
Accords parfaits
Artisanal. Saké français
Fabriqué à partir de riz et de koji (un ferment), le saké est un alcool brassé au Japon depuis 2000 ans. Avec une teneur en alcool similaire à celle du vin (entre 13 et 15 %), il accompagne les repas de l’apéritif au dessert et étonne par la délicatesse de ses saveurs. Formé au Japon, Wakaze a adapté les techniques de brassage aux conditions françaises et élabore un saké au cœur de la région parisienne à base de riz cultivé en Camargue et d’une levure biologique qui apporte des notes fruitées, florales et minérales.Nigori Saké, 19,50 euros.
Belles cuvées. Foire aux vins de printempsActeur incontournable des vins de nouvelle génération, le Petit Ballon célèbre le retour des beaux jours lors d’une foire aux vins du 23 mars au 19 avril. On pourra dénicher en ligne, et à prix avantageux, une sélection de blancs frais et fruités ou de rouges, dont ce Métaphysique des cuves de la vigneronne Julie Karsten. Un très joli côtes-du-rhône gourmand et généreux, issu d’un assemblage grenache-syrah-cinsault. Le domaine est mené dans le respect de l’environnement pour des vignes joyeuses et des vins vivants.Métaphysique des cuves, 9,50 euros, au lieu de 11,50 euros.
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Bon et sain Le Monde
De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »
A Lunas, dans l’Hérault, une bande de vingtenaires confrontent leurs angoisses face à la crise climatique et mobilisent leur énergie afin d’y remédier.
La bâtisse, sur trois étages, a l’allure d’un centre de colonies de vacances. C’est d’ailleurs ce qu’a pensé sa future propriétaire, un jour où elle passait par Lunas, petit village de l’Hérault, au beau milieu des monts des Cévennes méridionales. Elle a donc décidé d’acheter cette maison pour en faire un éco-lieu qu’elle pourrait mettre à disposition d’associations. L’espace semble en effet idéal pour repenser un chemin d’action pour la planète. Ce jour de février, une bande de vingtenaires assis dans le jardin sont réunis dans ce but, invités à identifier ce qui pourrait freiner leur engagement écologiste.
Emmitouflée dans son écharpe, Laurine Capdeville, 22 ans, se lance. « Pour l’instant, je suis dépendante de mes parents, de leur manière de consommer et de leur vision de l’avenir et du travail », constate l’étudiante ingénieure, qui pense difficile de mettre en place, dans son cadre actuel, les alternatives de vie « bas carbone » esquissées la veille avec le groupe. Dans ces conditions, elle n’envisage pas de bifurquer radicalement de manière immédiate, ni d’abandonner la perspective d’un futur diplôme. Pour autant, elle éprouve un mal-être profond à constater que son mode de vie n’est pas en accord avec ses valeurs écologistes. « Ne pas agir, c’est comme être assise dans une maison en feu et dire que tout va bien », affirme-t-elle.
Mobiliser l’intelligence collective
Face à elle, deux camarades écoutent sans intervenir. Quand retentit le gong qui ouvre leur temps de parole, ils esquissent des conseils – en parlant à la première personne, sans jamais être prescriptifs. « A ta place, j’enclencherais des discussions sur ce point avec mes parents, même si cela risque d’être difficile. Mais j’essaierais de ne pas me mettre la pression pour être 100 % cohérente tout le temps. Me dire aussi que l’année d’études qui me reste est une chance pour mûrir mon projet », propose ainsi l’un des participants.
Tous écolo-imparfaits ! Nos petits arrangements avec la culpabilité écologiqueDans ces petits ateliers, menés par l’association et « école itinérante » Fertîles – en lien avec le mouvement La Bascule –, l’enjeu est de dépasser le sentiment d’impuissance face à la crise écologique en mobilisant l’intelligence collective. Et d’apaiser du même coup les angoisses qui tenaillent intimement cette jeune génération, sommée de se positionner face aux conséquences déjà inéluctables du dérèglement climatique, dans un monde qui n’a pourtant pas l’air de vouloir changer. Le temps d’une semaine en immersion, une quinzaine de jeunes de moins de 30 ans, étudiants ou diplômés d’écoles d’ingénieurs, tous écolos, viennent chercher des clés concrètes pour s’engager pleinement dans leur vie quotidienne et professionnelle. Mais aussi le soutien d’un groupe.
« J’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. Une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes » Constance, 22 ans
« Ce sont des jeunes qui ont conscience qu’il y a un problème, mais ne savent pas comment agir, analyse Raphaëlle Colas des Francs, elle-même ingénieure de formation et coordinatrice du parcours. On leur montre qu’ils ne sont pas seuls. On les sécurise, dans leur bascule, en leur disant qu’ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont déjà acquises au profit de la transition et agir en tant que citoyens, consommateurs mais aussi ingénieurs. » Les participants sont alors formés aux enjeux écologiques actuels, se voient présenter des secteurs et des métiers dans lesquels ils pourront concourir à limiter la hausse des températures à 2 degrés : le reconditionnement, l’économie de la fonctionnalité, la planification de la « résilience alimentaire », les transports et la filière du vélo…
« Nos Futurs », la parole à la relèveConstance Pons, 22 ans, est venue « s’outiller ». En fin de cursus à l’école Sup’EnR de Perpignan, l’étudiante a du mal à reconnaître ses aspirations écologistes dans ses cours et se sent « un peu perdue ». Durant le premier confinement, où elle s’est plongée dans divers documentaires sur le climat et séries comme L’Effondrement, sur Canal+, elle a été assaillie par un sentiment d’angoisse sur l’avenir. « J’étais déjà sensibilisée, mais cela a été un moment de bascule, où j’ai senti dans mes tripes l’urgence de la situation. C’était vraiment une sensation de danger imminent, qui me faisait monter des crises de larmes », se souvient la jeune femme.
Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politiqueDepuis, elle a progressivement modifié son mode de vie : abandonner le smartphone, se déplacer en stop ou en train, ne plus rien acheter de neuf… Mais elle veut sentir qu’elle fait aussi « aussi [s]a part » professionnellement et ainsi trouver des modèles d’inspiration pour guider ses choix, en dehors d’un modèle classique du métro-boulot-dodo et du CDI à tout prix – qui rebute d’ailleurs beaucoup des jeunes du stage. « Ici, je me sens profondément à ma place », confie Constance, à propos de cette semaine immersive.
Trouver « la force d’agir »
C’est avant tout l’expérience collective qui est recherchée par les participants, comme moteur d’engagement et de motivation. La formation est fondée sur la convivialité : repas végans pris en commun, jam de musique le soir… « On tient à montrer qu’une vie sobre peut être très joyeuse », insiste Raphaëlle Colas des Francs. Des règles de collectivité ont été transmises aux participants en début de stage, avec un langage de communication spécifique qu’on retrouve dans d’autres milieux militants pour permettre une meilleure écoute. Et dénouer la parole : « Ils se livrent ici sur des choses qu’ils n’ont parfois jamais dites à des proches », observe-t-elle.
« Je venais chercher des épaules, témoigne Alice, 25 ans, qui a grandi à Nancy. Dans mon entourage, je me heurte à un mur quand j’aborde le sujet, et cela me stresse beaucoup, l’impression que personne ne se bouge. Je ressens souvent une grande solitude. » La signature de son premier CDI dans une grande entreprise agrochimique a été, pour l’ingénieure, le déclencheur d’un vrai malaise. « Je me suis enfermée dans un confort dont j’ai une peur bleue de me séparer. Et en même temps je ne me sens pas à ma place dans un job où j’ai trop peu d’impact. » Rencontrer des gens qui partagent ses convictions lui permet d’envisager plus sereinement des alternatives. « La dynamique collective est hyperpuissante », dit-elle.
Simplicité, sobriété… La conversion aux « low tech » de jeunes ingénieursAssis en tailleur face au groupe, Adrien Acket, 23 ans, explique aussi : « Avant cette semaine, je pensais que continuer la transition allait être très difficile. » Etudiant à l’Estia, à Biarritz, il s’est spécialisé dans le développement durable, mais ses enseignements ne lui semblaient pas assez complets. Adrien est allé chercher par lui-même des informations, qui ont généré chez lui un « grand choc ». Il en est ressorti très abattu. Se sentir moins seul lui redonne aujourd’hui « la force d’agir », confie-t-il. Un objectif que l’association Fertîles veut faire perdurer au-delà du stage, en créant une communauté d’anciens. Un réseau sur lequel se reposer, pour tenir dans la longueur ce « marathon » que représente l’engagement.
Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole
Alice Raybaud(Envoyée spéciale à Lunas (Hérault))
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L'Humanité
Découverte. La « cabane à lapins » d’Émile Zola
ActuAprès dix ans de travaux, la maison ayant appartenu à l’auteur de « l’Assommoir », à Médan (Yvelines), a rouvert ses portes. Cette résidence un brin hétéroclite, qui s’est agrandie au fil des succès de l’écrivain, est désormais complétée par un musée consacré à l’affaire Dreyfus.
Sabine JeanninC’est un charmant village de quelques rues et sentes, entre le coteau et la Seine, où le poète Ronsard se promena bien avant Zola, Cézanne ou Maeterlinck. Bourg de grande banlieue et pourtant déjà campagnard, Médan semble immuable, même si sa population s’est multipliée par huit depuis la fin du XIXe siècle.
On se demande comment Émile Zola, cet historien de la société si impliqué dans la vie de son époque, a bien pu se retrancher huit mois de l’année dans le calme de ce bourg, de 1878 à 1902. Il chante pourtant les louanges de cette tranquillité à Gustave Flaubert lorsqu’il lui annonce, dans sa lettre du 9 août 1878, avoir déniché « une cabane à lapins, dans un trou charmant entre Poissy et Triel, au bord de la Seine (…) ; cet asile champêtre (…) a le mérite d’être loin de toute station et de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage. Je suis seul, absolument seul ; depuis un mois, je n’ai pas vu une face humaine ».
Le lieu "a le mérite de ne pas compter un seul bourgeois dans son voisinage" Émile Zola
Achetée avec les droits d’auteur de « l’Assommoir », ladite masure ne ressemblait pas à la propriété que l’on peut aujourd’hui visiter. Elle ne comprenait alors que la partie centrale, ouvrant sur un jardin bordé par la ligne des Chemins de fer de l’Ouest.
Avec le temps, le bâtiment va prendre de l’ampleur et une silhouette quelque peu hétéroclite : une grande tour carrée, appelée la tour Nana, puis une tour hexagonale, baptisée Germinal, financées par le succès des romans éponymes, viennent encadrer la maisonnette d’origine.
Puis, pour loger ses amis, l’écrivain construit un pavillon (dénommé Charpentier, du nom de son éditeur), agrandit le jardin, plante une allée de tilleuls au bout de laquelle il fait bâtir une ferme, installe des serres, un potager, achète une parcelle de l’île de Médan (île de Platais), juste en face de son jardin, sur laquelle il fait remonter un kiosque norvégien rescapé de l’Exposition universelle de 1878, détruit en 1933.
Un esprit cosmopolite
À Médan, Zola profite de la campagne. Il canote avec ses amis sur la Seine, part en promenade sur les bords du fleuve avec son chien Pinpin, pratique le cyclisme avec sa femme, Alexandrine.
C’est également à bicyclette qu’il rejoint son deuxième foyer, chez Jeanne Rozerot et les deux enfants qu’elle lui a donnés, à Triel-sur-Seine, à l’orée de la forêt de l’Hautil (allez y faire un tour, elle est magnifique), puis plus tard à Verneuil-sur-Seine.
Ici, on peut voir encore la maison de Jeanne dans le tournant de la rue Bazincourt. Le jardin d’autrefois, où les enfants jouaient, a été transformé en allée privée (allée Jeanne-Rozerot). Malheureusement, le trajet entre Médan et Verneuil, bucolique il y a cent vingt ans, passe aujourd’hui par des artères que la circulation automobile rend peu agréables à parcourir à vélo…
L’intérieur de la maison Zola rend compte de l’esprit cosmopolite de l’écrivain, de son goût du mélange, qui puise à toutes les cultures et à toutes les époques : cheminée Renaissance et objets décoratifs asiatiques dans le cabinet de travail, carreaux de Delft, cuirs de Cordoue et vitraux médiévaux dans la salle à manger, vitraux Art nouveau dans le salon-billard, obsession du confort moderne (calorifère dans la salle de bains), boiseries dans la lingerie à l’étage de la tour Germinal, où le cœur de l’écrivain chavira en croisant le regard de la tendre Jeanne, lingère employée par Mme Zola…
En haut de la tour Nana se trouve l’antre de Zola, où nul ne pouvait pénétrer hormis le chien Pinpin. Son immense cabinet de travail, pareil à un atelier d’artiste, éclaboussé de lumière, ouvre par une large baie, sur le parc et la Seine.
Éveil de la conscience ouvrière
Assis à ce bureau, l’écrivain poursuit la saga des Rougon-Macquart, dont « Germinal ». Il fait jaillir sur le papier les dures conditions de travail, l’éveil de la conscience ouvrière, la sourde révolte qui gronde. Pour nourrir ce livre, Zola s’était rendu fin février 1884 dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Il visite les corons d’Anzin et de Bruay, descend dans les profondeurs de la fosse Renard.
Le 2 mars, jour où il quitte le bassin minier, commence la grève des mineurs d’Anzin, longue de cinquante-six jours, qui prendra fin aux conditions imposées par la Compagnie. Le 2 avril, en pleine grève, Zola rédige la première page de « Germinal »… Les mineurs de Denain n’oublieront jamais l’écrivain et, en 1902, accompagneront son cortège funéraire en scandant : « Germinal ! Germinal ! »
En quittant Médan, alors que s’allument les premières étoiles, on repense à la lettre où Zola explique à Alexandrine sa décision de lancer son combat en faveur de Dreyfus : « J’ai la certitude intérieure qu’une fois encore, je vais à mon étoile. »
La cause d’Alfred Dreyfus, douze années de combat judiciaire
Le musée Dreyfus rend hommage au combat d’un homme, officier courageux et intègre, victime d’un complot qui le conduisit au bagne de l’île du Diable (Guyane). Capitaine de l’armée française, Alfred Dreyfus (1855-1935) fut injustement condamné pour espionnage pour le compte des Allemands, en 1894. Absence de preuves, mensonges, faux témoignages, parjures : l’affaire, qui dura douze ans, jusqu’à la réhabilitation du capitaine, et lia les destins d’Alfred Dreyfus et d’Émile Zola, fut une nauséeuse machination aux relents antisémites. Installé sur deux étages dans une dépendance de la maison Zola, le nouveau musée se veut un lieu de réflexion sur le droit, la justice, la tolérance, et interroge le rôle des médias, le fonctionnement de la justice ainsi que la place des intellectuels dans la société.
Découverteémile zolayvelines Le Monde
Location de biens, arrêt de la production à bas prix... Des entreprises réinventent tout pour sortir du modèle productiviste
Vendre l’usage d’un bien plutôt que sa possession, réduire notre consommation de ressources, développer la coopération plutôt que la guerre des prix… C’est la promesse de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, séduisante sur le papier mais complexe à mettre en œuvre.
« J’ai voulu créer une imprimerie qui serve vraiment à quelque chose » : c’est ainsi que Julien Da Costa, patron de la TPE Flex’Ink, installée dans le Pas-de-Calais, résume son parcours pour réinventer son modèle économique. Son histoire est le symbole d’une économie à bout de souffle, basée sur l’impérieuse nécessité d’augmenter les volumes de vente et sur la pression toujours plus forte sur les prix. Pendant quinze ans, Julien Da Costa a travaillé en tant que commercial dans l’imprimerie familiale, spécialisée dans les étiquettes de boîtes de conserve. Mais, dans les années 2000, le secteur est bousculé par l’arrivée de concurrents en ligne, plus gros, moins chers et installés à l’étranger. « Le cercle vicieux s’est alors enclenché pour nous, raconte l’entrepreneur. Nous avons dû réduire nos marges, piloter l’entreprise de manière plus drastique en chronométrant chaque tâche, trouver des systèmes d’intensification de la production avec, en bout de chaîne, une pression de dingue sur l’atelier et les équipes dans les bureaux. »
Turn-over, mal-être au travail et épuisement sont les symptômes de cette agonie silencieuse de l’économie de marché. En quelques années, c’est toute l’entreprise qui surchauffe et finit par déposer le bilan. Fin de l’histoire ? Non. Julien Da Costa aime son métier, il ne veut pas le lâcher. Il rejoint alors un groupe de travail du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) sur le thème de « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » (EFC) pour se « déformer » de la logique de volume et invente, au terme de trois ans de recherche et développement avec ses clients, une autre manière d’être imprimeur.
« Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens » Elisabeth Laville (Utopies)
Au lieu de vendre un volume d’impressions fixe, « qui finissaient pour la plupart à la poubelle ou dans les placards de [ses] clients », il les forme à imprimer la juste quantité et leur offre la possibilité de mettre à jour leur document en ligne pour une réimpression contre un abonnement mensuel. « Moins j’imprime, plus je suis rentable », résume Julien Da Costa, qui tire ses bénéfices non plus des impressions, mais des abonnements souscrits par ses clients.
Le concept d’économie de la fonctionnalité a émergé dans les années 1980, développé par l’architecte Walter Stahel et repris par le philosophe Dominique Bourg dans les années 2000. « Dans sa forme la plus basique, c’est le passage du produit au service, détaille Elisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, cabinet de conseil en développement durable. On va louer plutôt que posséder, vendre l’usage plutôt que le bien lui-même. » La valeur du produit se retrouve alors dans les bénéfices que le consommateur en retire, ce que l’économiste Philippe Moati appelle les « effets utiles ». Au lieu de posséder une voiture en ville, le consommateur va en louer une quelques heures, disponible dans sa rue, sans se soucier de son entretien ou des frais d’assurance. « Cela démocratise l’idée que la possession est une servitude, poursuit Elisabeth Laville. Les offres d’abonnements sur iTunes, Spotify ou Netflix ont répandu l’idée que posséder des montagnes de CD ou DVD n’avait plus aucun sens. »
Passage du produit au service
Un cheminement qui devrait plaire aux citoyens de l’Hexagone qui se déclarent favorables à 80 % à l’idée que « l’important, c’est de pouvoir utiliser un produit plus que de le posséder », selon le dernier Observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire de L’ObSoCo (L’Observatoire société et consommation), publié en 2019. « En dix ans, on a vu émerger cette prise de conscience des consommateurs qu’ils ont un rôle à jouer dans la transition écologique, détaille Véronique Varlin, directrice associée de L’ObSoCo. Ils sont en attente vis-à-vis des entreprises qu’on leur donne les moyens d’agir, de consommer de manière responsable. »
Vendre avant de fabriquer : quand la précommande bouscule la modeDepuis quelques années, les offres de location de biens pour les particuliers se sont ainsi multipliées : Seb loue des appareils culinaires, Decathlon des packs complets pour le camping ou encore Bocage commercialise des abonnements pour des chaussures. A priori, une bonne idée pour réduire l’utilisation de ressources. « Ces offres ont un certain succès, sont séduisantes sur le plan intellectuel, mais c’est tellement à la marge dans le chiffre d’affaires de ces grands groupes qu’on ne peut pas parler d’une évolution réelle », relativise Elisabeth Laville. Tout au plus c’est « une manière de fidéliser les clients, de faire exister sa marque dans l’esprit du consommateur », poursuit Laurence Grandcolas, fondatrice de MySezame, start-up qui forme les dirigeants et leurs équipes aux transformations et innovations business liées aux enjeux sociétaux.
Elle alerte aussi sur les « effets rebonds » de cette forme d’économie de la fonctionnalité. Dans le secteur automobile, le leasing (location avec option d’achat) – qui représente 47 % des financements de voitures neuves en 2021 contre 21 % en 2015, selon le cabinet C-Ways – « ne fait que recréer des effets de surconsommation en changeant plus souvent encore de modèle de voiture, poursuit la spécialiste. L’économie de la fonctionnalité est une bonne idée pour la planète à condition qu’elle s’accompagne d’une prise en compte du cycle de vie complet du bien ».
De belles réussites dans le B to B
Pour être vraiment vertueux sur le plan écologique, il est donc indispensable d’aller un cran plus loin dans la réflexion. « Comment rester rentable tout en faisant en sorte que les clients consomment moins ? » C’est la question que l’équipe du laboratoire d’intervention et de recherche Atemis (Analyse du travail et des mutations des industries et des services) s’est posée au début des années 2000, sous la houlette de l’économiste Christian du Tertre. « Pour y arriver, il faut forcément changer le modèle d’affaires et apporter des services qui vont permettre une performance d’usage des biens et de générer une autre source de revenus, détaille le chercheur. La rentabilité devient alors fondée sur la réduction d’usage. Et pour obtenir cette performance, on comprend que l’entreprise a besoin de la coopération des usagers. » C’est ainsi que le cadre théorique de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération est né.
Sur le marché « business to business », l’EFC compte quelques belles réussites, « les mêmes que l’on cite depuis vingt ans », tacle Elisabeth Laville. Ce sont les cas de Xerox, Michelin et Signify (le nom de Philips Eclairage, depuis 2018). Xerox ne vend plus des photocopieurs aux entreprises mais les loue avec un service de gestion de leur parc, d’approvisionnement en papier et cartouches d’encre. Michelin vend des kilomètres plutôt que des pneus aux grands groupes de transport de marchandises en Europe de l’Ouest et dans les mines de surface d’Amérique latine.
Ainsi, « le premier effet positif de l’économie de la fonctionnalité va être de pousser les entreprises non plus à produire au prix le plus bas, mais à innover pour fabriquer un produit le plus performant possible, explique Gaël Quéinnec, directeur prospective chez Michelin. L’une des difficultés de l’innovation, c’est de réussir à en extraire toute la valeur. Si par exemple on met au point un pneu qui dure en moyenne 20 % de kilomètres en plus, on ne va pas réussir à le facturer 20 % plus cher, tout simplement parce que les gens vont douter de la promesse. Avec la logique de l’EFC, il y a un partage de la valeur avec le client. » Ainsi les clients de Michelin sont formés au bon usage de leurs pneus avec, en ligne de mire, la perspective de faire des économies en achetant des kilomètres, plutôt qu’en en étant propriétaires.
Accompagner les TPE-PME
Enfin, dans le secteur de l’énergie et de l’éclairage, Signify ne vend plus des ampoules à ses clients industriels, mais « un engagement de performance » sur l’éclairage d’une usine, d’un entrepôt, d’un aéroport ou encore d’une ville. La bascule vers ce modèle s’est opérée avec l’arrivée des ampoules à LED dans les années 2010, une rupture technologique qui bouleverse toute l’entreprise, à commencer par son modèle économique. D’un produit « consommable », jetable, l’ampoule à filament, Signify passe à un produit avec une durée de vie de plus de vingt ans et un prix quatre fois plus élevé à son lancement. « C’est un de nos clients qui nous a dit : “Ne me vendez pas vos produits, vendez-moi de la lumière” », raconte François Darsy, chef de marché industrie et tertiaire. Le modèle est simple : pour l’équipement d’une usine, Signify prend en charge financièrement tous les travaux pour l’optimisation du système d’éclairage, assure son entretien et se rémunère sur les économies d’énergies (consommation jusqu’à cinq fois moindre) réalisées à long terme par son client.
« Partout, des adaptations majeures seront à apporter pour faire face aux impacts du réchauffement »C’est l’architecte hollandais Thomas Rau, visionnaire sur la durabilité des bâtiments et l’architecture circulaire, qui fait le premier cette demande à Philips pour équiper ses nouveaux bureaux. « Le modèle de l’EFC est vertueux sur le plan de l’utilisation des ressources, les économies d’énergie oscillent entre 50 et 90 %, affirme François Darsy. Mais pour que le deal soit intéressant, il faut des clients avec un usage intensif de l’éclairage. »
Une approche à saluer donc, « avec un triple alignement d’intérêt entre l’entreprise, le client et la planète qui fait toute sa force », estime Laurence Grandcolas, mais qui reste toujours limité dans la part du chiffre d’affaires de ces grands groupes. Moins de 10 % au niveau mondial pour Michelin, 16 % en 2020 pour Signify qui projette de doubler cette part d’ici à 2025. Ainsi depuis 2010, le laboratoire Atemis concentre ses efforts sur les TPE-PME, avec la création de clubs d’entreprises sur tout le territoire et de parcours d’accompagnement de dirigeants. Un travail de dentelle et de longue haleine, qui permet d’aboutir à des résultats prometteurs, comme celui de l’imprimeur Julien Da Costa, qui ambitionne de créer un nouveau standard pour son secteur. Le premier club du genre, le club NOE, est né en 2014 dans les Hauts-de-France, porté par le CJD, la chambre de commerce et d’industrie, la région, le réseau Alliance et Atemis.
Il compte aujourd’hui 80 membres, tous confrontés aux mêmes impasses de l’économie de marché. Ainsi le chauffagiste Dumont ne vend plus simplement des chaudières, mais des « solutions de performance énergétique » pour le confort et la santé des occupants de locaux. La TPE Les Paniers de Léa, qui vendait des corbeilles de fruits à des particuliers sur leur lieu de travail, propose désormais un programme complet pour changer de comportement alimentaire. « La démarche EFC nécessite du temps et une gymnastique intellectuelle, analyse Delphine Cabalion, animatrice du Club EFC Grand Est chez Initiatives durables. Par exemple, sur la question de la rémunération des commerciaux, poussés à vendre plus pour décrocher des primes, il faut imaginer une autre forme de rémunération. Cela oblige les entreprises à repenser leur métier, à développer de nouvelles compétences… c’est de la conduite de changement. »
« Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines années décennies », Christian du Tertre (Artemis)
L’Institut européen de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, lancé par Atemis en 2014, fédère ainsi une dizaine de clubs en France et reçoit le soutien de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique. La démarche EFC se révèle aussi intéressante à l’échelle d’un territoire pour repenser les grandes fonctionnalités de la vie : se nourrir, se déplacer, habiter, se former, se soigner etc. « La fin des voitures, ce n’est pas seulement sortir de la propriété, détaille Christian du Tertre. Il faut s’intéresser au système de mobilité dans sa globalité et apporter des réponses adaptées à chaque bassin de vie. »
Indice de réparabilité : les notes des constructeurs surévaluées, d’après une associationAinsi l’Ademe et Atemis ont lancé, en 2020, le programme de recherche-intervention Territoires de services et de coopérations (Coop’ter). « Depuis quarante ans, l’économie se résume à la seule dimension monétaire, poursuit le chercheur. Nous avons oublié de nous demander si ce que nous produisons est utile pour les personnes et les territoires. Cela implique de sortir du principe de concurrence et d’inventer ce que j’appelle des écosystèmes coopératifs territorialisés qui requièrent une multiplicité d’acteurs. Ce changement de culture ne va pas se faire en quelques années. C’est le programme des trois ou quatre prochaines décennies. » Etre utile à la société : et si c’était le rôle de l’économie ?
Cet article a été rédigé dans le cadre de la conférence organisée par « Le Monde », « De la propriété à l’usage des biens : la fin de l’accumulation ? », qui se tiendra le 22 mars, à Châtellerault en partenariat avec l’Etape de l’innovation Novaq. Avec la participation de Gaël Quéinnec (Michelin), François Darsy (Signify), Véronique Varlin (ObSoCo), Laurence Grandcolas (MySezame) et Christian du Tertre (Atemis). Pour s’inscrire : www.adi-na.fr/agenda/etape-de-linnovation-novaq-economie-a-impact-positif-de-la-propriete-a-lusage-des-biens-la-fin-de-laccumulation.
Julia Zimmerlich
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Le Figaro
La météo du mardi 22 mars : du soleil sur les trois quarts de la France
Le FigaroÀ l’exception du littoral atlantique qui sera nuageux le matin, le soleil brillera sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures printanières.
C'est un temps ensoleillé qui s'annonce pour ce mardi 22 mars. À l’exception du littoral atlantique et de l'Occitanie, où quelques nuages sont attendus dès le matin, le soleil brillera sur les trois quarts du territoire, selon La Chaîne Météo*. À noter quelques rafales de vent d'environ 50 km/h sur les côtes méditerranéennes. Les températures, quant à elles, sont printanières, en dépit de gelées possibles dans le Nord-Est.
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La météo dans votre région
Dans l'Ouest, de la Nouvelle-Aquitaine à la Bretagne, des éclaircies sont attendues dès le matin, avec quelques nuages gris à prévoir vers Biarritz. Le vent souffle sur les côtes, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. L'après-midi, le temps reste ensoleillé, sauf en Bretagne où de la grisaille est prévue. Les températures, quant à elles, restent douces, malgré une légère baisse par rapport à la veille. L'après-midi, il fera notamment 16°C à La Rochelle et 17°C à Bordeaux.
Dans le Nord, du Centre-Val de Loire aux Hauts-de-France, le temps est ensoleillé dès le matin, avec quelques nuages bas à prévoir dans le Nord-Pas-de-Calais. Le soleil continue de briller l'après-midi, accompagné de températures printanières. Il fera 17°C à Paris et 18°C à Lille.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil sera présent dès le matin, avec néanmoins quelques gelées blanches possibles dans le Grand Est. Le temps reste ensoleillé, tandis que les températures, bien que douces, sont légèrement en dessous des normales de saison. Il fera notamment 15°C à Strasbourg.
Dans le Sud-Est, la journée sera également ensoleillée. Mistral et Tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h attendues sur les côtes. L'après-midi, quelques nuages bas sont à prévoir sur la Corse. Les températures restent douces, avec 15°C à Marseille et 14°C à Nice.
En Occitanie, le ciel est légèrement couvert le matin, avec des éclaircies sur les Pyrénées. Le vent souffle, avec des rafales allant jusqu'à 100 km/h. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, et la douceur est au rendez-vous, avec des températures comprises entre 12 et 16°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 21 mars : une journée printanière excepté dans le Sud
Le soleil sera au rendez-vous sur tout le territoire sauf dans le croissant sud où il sera chassé par quelques nuages.
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Ce dimanche 20 mars marque le début du printemps.
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La France est divisée en deux, entre éclaircies et mauvais temps. Un vent soutenu se fait ressentir dans certaines régions.
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A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les cités
Depuis l’assassinat de son frère aîné, le jeune homme de 18 ans milite pour améliorer les conditions de vie dans son quartier de Frais-Vallon, dans le nord de Marseille, et partout en France. Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents.
Amine Kessaci est chez lui à Frais-Vallon. Dans ce quartier du 13e arrondissement de Marseille, dans le nord de la ville, où vivent quelque 6 000 habitants, le jeune homme de 18 ans salue tous les passants, souvent par leur prénom. Il a passé son enfance ici, parmi les barres d’immeubles, déménageant seulement du bâtiment N au bâtiment E. « Vivre à la cité, c’est vivre avec la solidarité, la mixité, l’envie de faire société ensemble. Dès qu’une personne tombe, tout le monde se presse pour la relever », constate le Phocéen.
Président de l’association Conscience, qu’il a fondée en juillet 2020, il se bat pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers défavorisés partout en France. Il y a les façades en piteux état à rénover, les ascenseurs aux bruits inquiétants – quand ils ne sont pas en panne –, les immeubles infestés de rats. Et puis, le trafic de drogue, qui gangrène la cité et qui a notamment causé la mort du frère aîné d’Amine. Le 29 décembre 2020, Brahim, 22 ans, était retrouvé calciné dans une voiture, plus au nord de la ville. Quelques mois plus tôt, il avait déjà reçu plusieurs balles de fusil. « Dans ma cité, il y a eu des morts. J’en compte presque une cinquantaine, déplore Amine Kessaci. Malheureusement, pour les jeunes impliqués dans les réseaux, la fin se résume souvent par la case prison ou la case cimetière. Je veux me battre contre ça. »
« Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics » Kheira, une habitante du Frais-Vallon
Le jeune Marseillais met toute son énergie dans ce combat. Et quand il ne travaille pas ses cours de préparation, en ligne, à Sciences Po, il y consacre aussi tout son temps. Dans les nouveaux locaux de Conscience, prêtés par la municipalité, à Saint-André (15e arrondissement), où il reçoit, les murs sont nus et la pièce principale n’est meublée que du strict nécessaire : des tables et des chaises. Dans cette salle de réunion, Amine Kessaci accueille des mères des quartiers. « Il est l’épaule sur laquelle on peut se reposer, confie Kheira, qui habite le Frais-Vallon depuis vingt-quatre ans. Dès qu’on l’appelle, il répond présent, il essaye de trouver des solutions administratives. Il est plus efficace que beaucoup d’acteurs publics. Il déniche même des petits boulots pour les jeunes. » Les rendez-vous, comme les coups de fil, s’enchaînent toute la journée. La routine pour le président de Conscience, qui, à peine majeur, a déjà un emploi du temps surchargé, avec, notamment, deux ou trois allers-retours par mois à Paris.
Son association compte presque une dizaine d’antennes en France et environ 700 adhérents. Pull noir Calvin Klein sur les épaules, cheveux bouclés en bataille, visage encore juvénile, Amine semble rodé à l’exercice de la communication. Il est déjà intervenu dans certains médias français, il a même suscité l’intérêt de journalistes allemands, italiens et espagnols. Cette activité intense lui convient très bien. « Je suis un acharné, je ne compte pas mes heures », confie le président derrière son bureau où trônent son ordinateur portable et les pochettes colorées des différents dossiers à gérer. Une phrase placardée sur la porte de la pièce résume finalement le personnage : « La meilleure manière de commencer, c’est d’arrêter de parler et de s’y mettre. »
Festival : « Nos Futurs », la parole à la relèveVoter pour la première fois
Ces derniers jours, Amine Kessaci s’investit particulièrement dans la campagne présidentielle. Avec une dizaine d’autres jeunes, il fait partie du projet « Ta voix compte », dont le but est de « faire entendre la voix des jeunesses et porter leurs idées aux candidats ». Plusieurs parmi ces derniers ont déjà répondu aux sollicitations. Dans le cadre d’une autre initiative, l’association Conscience a aussi acheté un minibus pour faire la tournée des quartiers nord, inciter les gens à aller voter et leur fournir, si besoin, quelques informations-clés (les dates des deux tours de l’élection et l’emplacement de leur bureau de vote). Amine ne sait pas encore pour qui il va voter, mais ce sera à gauche. « Je suis très impatient d’être devant l’urne et de voter pour la première fois, s’enthousiasme le jeune homme. C’est comme un rêve qui va se réaliser. »
Amine Kessaci n’a pas attendu sa majorité pour s’engager. Né à Marseille d’un père mécanicien dans l’automobile et d’une mère femme de ménage, tous deux algériens, le gamin des quartiers nord mène ses premiers combats dans le cercle familial. « Je militais déjà à la maison pour qu’on soit égaux entre frères et sœurs », affirme l’avant-dernier d’une fratrie de six enfants. Dès ses 13 ans, il suit son père, en situation irrégulière, dans les manifestations. « Il a bénéficié de l’aide du Réseau éducation sans frontières, qui s’était mobilisé au Vieux-Port. Il risquait d’être expulsé », se souvient-il. Au lycée, même son choix de passer un bac pro gestion et administration devient politique. « Mes profs voulaient que je fasse un bac L. Je trouvais ça fou qu’on discrimine encore les bac pro, qu’on les voie comme des jeunes de quartiers populaires qui n’ont pas d’avenir », fulmine-t-il.
Au sein de son établissement, le lycéen ne passe pas inaperçu. Léa Duvernay, professeure d’anglais au lycée Jean-Baptiste-Brochier (10e arrondissement marseillais), évoque un élève « comme on en a très rarement. Il était un peu timide au début, mais il s’est rapidement présenté comme délégué de classe et a pris ce rôle très au sérieux, à seulement 14 ans. Très vite, il a proposé sa candidature à toutes les instances de la vie lycéenne et tout le monde a connu Amine ». Se mobiliser pour que les élèves reçoivent des équipements dans leur foyer ou manifester pour que deux camarades en situation irrégulière ne soient pas expulsés : Amine Kessaci est de toutes les luttes. « Il était devenu indispensable, reconnaît son ancienne professeure. Un vrai porte-parole, toujours prêt à aider les autres. » Il est d’ailleurs réélu délégué chaque année, jusqu’à ce qu’il obtienne son baccalauréat, avec la mention très bien, en juin 2021.
« Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »Sortir de Frais-Vallon pour étudier dans un autre quartier de Marseille – « une chance », selon lui – a permis à Amine de prendre du recul sur les conditions de vie dans sa cité. « Quand on disait le mot “bac”, mes camarades de classe pensaient tout de suite au diplôme, et mes potes du quartier à la brigade anticriminalité. J’ai pris conscience de toutes nos inégalités », raconte le militant. A la fin de son année de première, au terme d’une expérience de plus d’un an au Parlement régional de la jeunesse en PACA, dont il sort déçu, il crée d’abord l’association Conscience écologique, aidé par sa professeure, qui en devient la vice-présidente et met en place des opérations de nettoyage dans les quartiers. « Histoire de vraiment changer les choses sur le terrain », assure-t-il.
Une possible carrière politique
La suite, Amine Kessaci la raconte avec le regard qui se perd parfois dans le vide. « On s’est rendu compte que l’écologie toute seule ne menait à rien, qu’il fallait une justice sociale. On s’est ouvert à diverses thématiques : éducation, transports, services publics, logements insalubres, précarité alimentaire… Puis il est arrivé ce qui est arrivé à mon frère », confie-t-il, jouant avec les manches de son pull comme pour cacher son émotion.
Le jeune homme se souvient très bien de l’appel de sa mère, apprenant que des corps ont été découverts calcinés dans une voiture, affolée à l’idée que Brahim, qu’elle n’a pas vu depuis des jours, puisse se trouver parmi eux. Pendant une semaine, le temps que les corps soient officiellement identifiés, Amine Kessaci ne veut pas y croire : « J’avais toujours vu mon grand frère comme un super-héros intouchable, je pensais qu’il s’était enfui, qu’il se cachait et qu’il reviendrait. » Le petit frère est finalement mis au repos par son médecin pendant un mois. « Il s’est refermé sur lui-même. Il n’arrivait plus à parler à personne, se remémore Léa Duvernay. Quand il est revenu, il s’est senti d’autant plus investi sur cette problématique de la criminalité. »
Aujourd’hui, le jeune homme parle ouvertement de la mort de son frère. Il insiste simplement pour dire que ce n’était pas « un règlement de comptes », mais bien « un homicide ». « Quand on parle de règlements de comptes, on oublie que ce sont des êtres humains, souvent jeunes, qui sont morts, et non juste des sauvages qui se sont entretués », précise-t-il. Pour aider les autres familles de victimes, son association, dès lors appelée seulement Conscience, a mis en place une cellule psychologique, composée d’une psychologue bénévole et d’un avocat, accompagnés de mères du collectif. Prochain objectif : signer une convention avec les bailleurs sociaux pour que les familles puissent facilement déménager et faire leur deuil. La mère d’Amine est d’ailleurs partie vivre dans un village à côté de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), à 50 kilomètres de Frais-Vallon.
A Marseille, le chantier de la Savine, otage de règlements de comptes entre trafiquantsLes dernières activités d’Amine Kessaci dans sa cité ont fini par attirer l’attention de l’Elysée. En septembre dernier, il a ainsi pu discuter avec Emmanuel Macron lors de sa visite dans les quartiers nord de Marseille. Le jeune militant rencontre régulièrement Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville. De quoi envisager un avenir en politique ? Le jeune Marseillais ne serait pas contre. « Déjà quand il était enfant, il préférait regarder Public Sénat plutôt que les dessins animés », s’amuse sa mère, Wassila Benhamdi. Une dizaine d’années plus tard, le garçon n’a pas changé d’habitudes et reste un spectateur régulier de la chaîne parlementaire.
Amine Kessaci passera les épreuves d’entrée à Sciences Po, le 23 avril. « La veille du second tour [de l’élection présidentielle], c’est peut-être un signe », glisse l’étudiant. Par la suite, il aimerait intégrer l’Institut national du service public, qui a remplacé l’Ecole nationale d’administration. « Il est fait pour la politique, estime Léa Duvernay. Il est honnête et ça fera du bien. » N’a-t-il pas peur de devenir le genre d’élu corrompu que tous deux rejettent ? « Je sais qu’il y aura toujours les mamans du quartier pour me rappeler la vraie vie, veut-il convaincre. Et comme j’habiterai encore à Frais-Vallon, même si je suis élu, je serai encore dans la réalité au quotidien. Je n’imagine pas vivre ailleurs qu’au quartier. »
Donner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
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Robin Richardot
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées trois fois par jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» lancée par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Il s'agit bien d'une invasion du pays qui ne se limite pas à la région orientale du Donbass, tenue pour partie par des séparatistes depuis 2014 dont Moscou a reconnu l'indépendance le 21 février dernier.
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La carte suivante montre l'avancée des troupes, les principales frappes et les territoires contrôlés par les forces russes. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand pays d'Europe par sa superficie (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).
Au 25e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées, surtout au Nord (notamment autour de Kiev) et dans le Nord-est (près de Kharkiv). En revanche, les choses bougent dans le Sud-Est, les Russes avançant à Marioupol et parvenant par ailleurs à encercler peu à peu les troupes ukrainiennes leur faisant face dans le Donbass. Inversement, au Sud-Ouest, les percées russes lancées assez loin ces derniers jours ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement face à des contre-attaques ukrainiennes efficaces.
Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays dans une attaque éclair. Les combats, qui s'annoncent longs, se déroulent désormais aux abords des grandes villes de la moitié est de l'Ukraine, que Moscou souhaite encercler, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Si le rapport de force général reste en faveur des Russes, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Moscou ne contrôle qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. Cette stabilisation de la situation militaire ne présage nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Une possibilité si la pression russe qui s'exerce au Nord, au Sud et à l'Est changeait brutalement la situation localement - par exemple dans le Donbass -, ce qui pourrait produire un effet domino. Mais un enlisement long reste une autre hypothèse, les Russes manquant pour l'instant de réserves - notamment en hommes - pour renverser rapidement la situation. L'hypothèse que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas la fin de la guerre - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, Kharkiv en ligne de mire
À l'est du pays, les forces russes continuent d'encercler Kharkiv. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la deuxième ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants) où les tirs d'artillerie se multiplient, occasionnant des destructions importantes et des morts parmi la population civile. Depuis longtemps, l'on savait que, si invasion il devait y avoir, Kharkiv, située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, serait un verrou clé. Vu la difficulté des combats urbains, Moscou tente d'en faire le siège en l'encerclant, plutôt que de la prendre par un choc frontal, coûteux en hommes et en matériels.
Plus au Nord, le front de l'Est a avancé rapidement avec une percée au-delà de Konotop, mais qui s'est désormais stabilisée. Cette ville de 80.000 habitants, encerclée depuis plus d'une semaine, ne semble pas être la priorité des Russes. L'on imagine bien en revanche le réel objectif de cette opération puisque, dans cette direction, les forces russes peuvent aller en ligne droite jusqu'à Kiev [dont il sera question plus bas dans l'article]. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne, mais la ligne de front n'évolue guère depuis plusieurs jours.
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Une opération terrestre dans le Donbass est aussi menée du côté des séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient visiblement de les contourner par le Nord et par le Sud (cf. infra). Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours autour des forces ukrainiennes, ainsi menacées d'encerclement. Plus de la moitié de la ville d'Izyoum est passée côté russe. En ligne de mire aussi, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Là encore, d'intenses combats ont lieu et les combattants ont commencé d'avancer ces derniers jours à l'intérieur de la ville. Le bombardement d'une maternité puis d'un théâtre ont été qualifiés de «crime de guerre» par Volodymyr Zelensky tandis que plus de 2100 civils ont été tués, selon son maire de la ville, d'où partent par ailleurs des couloirs humanitaires afin d'évacuer la population. Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée vers le Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. Sur le front du Sud, l'armée russe a avancé aussi depuis la Crimée dans le but notamment de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Cet objectif a été atteint dès le 1er mars, selon le ministère russe de la Défense, car les troupes russes venues de Crimée, après avoir conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le lendemain, ont réussi à encercler Marioupol.
Là encore, Moscou privilégie donc une manœuvre d'encerclement déjà mise en œuvre par les séparatistes du Donbass en 2014 lors de la bataille décisive de Debaltseve. Il s'agit d'une vieille tradition militaire soviétique connue sous le nom de «kotel» - chaudron en russe -, d'autant plus utile que Marioupol est très bien défendue depuis 2014 avec la présence, notamment, du bataillon ukrainien d'extrême-droite Azov. Ce lundi 21 mars, les Ukrainiens ont refusé l'offre russe de reddition.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord en sont d'autres.
Remontant vers le nord-ouest, les forces russes contrôlent, depuis le 2 mars, la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la Crimée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant ainsi sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, où de rudes combats ont eu lieu. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces derniers jours, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint. Le maire d'Odessa redoute des bombardements contre la cité balnéaire. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.
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Depuis la Crimée, les troupes russes percent également vers le Nord avec la prise de contrôle par les Russes le 3 mars de la centrale nucléaire de Zaporijié (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs), située précisément le long du Dniepr au sud de cette grande ville qui pourrait être un prochain objectif. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka (3 réacteurs), située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient ainsi 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs), les deux autres centrales, celles de Rovno et de Khmelnitski, se situant dans l'ouest de l'Ukraine.
Néanmoins, dans cette région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces avancées russes situées les plus au Nord. Celles-ci ne sont plus loin, néanmoins de Kryvyï Rih. Il est probable que les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr et préfèrent se concentrer pour l'instant à Marioupol et plus largement dans le Donbass. Une victoire locale dans cette région orientale du sud de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.
Au Nord, la bataille de Kiev
Le front le plus stratégique est celui du Nord, mais il est aujourd'hui largement immobilisé. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie voisine, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle - dès le premier jour de l'invasion, le 24 février - de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, accidentée en 1986. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Là encore, les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive vise donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourg nord-ouest de la capitale et s'est depuis installée dans le quart sud-ouest. C'est dans cette direction qu'ont été signalés d'importants renforts symbolisés par une colonne de blindés, de chars et de camions qui s'étirait sur plus de 60 km. De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
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Une nouvelle fois, la priorité de Moscou semble être l'encerclement de la cité, plus qu'une avancée frontale vers le centre-ville. La bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonce longue. Si les Russes décident de faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, il leur faudra contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre. Et l'on ne parle plus de combats dans de grands espaces où les chars peuvent avancer rapidement, mais de combats urbains structurellement beaucoup plus difficiles pour l'attaquant. Si le rapport de force général est en faveur de Moscou, force est de constater que le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a, lui, échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport de fret Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale sans que les Ukrainiens n'aient le temps de réagir. Sauf que ces derniers ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV à Gostomel, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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L'encerclement de la capitale se double de tirs d'artillerie et de frappes de missiles particulièrement meurtrières, et de diverses opérations dites de «sabotage» menées au cœur même de la ville, probablement par des unités des SSO, les forces d'opérations spéciales, une unité d'élite de l'Armée russe, indépendante et chargée des missions les plus difficiles, notamment clandestines.
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Un recours croissant à l'artillerie
Les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à une résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires déployés en mer Noire et en mer d'Azov ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis dix jours, conformément à une vieille tradition militaire soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour de Kiev, de Kharkiv et de Marioupol, les principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un emploi de plus en plus soutenu dans le ciel ukrainien des chasseurs-bombardiers Soukhoï Su-24 et Su-34, de même que des avions d'attaque au sol Su-25.
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Des lance-roquettes multiples TOS-1, montés sur des châssis de chars T-72, ont aussi été observés pour la première fois en Ukraine. Ce déploiement est significatif dans la mesure où les TOS-1 sont mis en œuvre par des unités NBC (nucléaires, biologiques, chimiques) et non par l'artillerie car les projectiles utilisés sont thermobariques (avec deux charges explosives et un liquide volatil, ils combinent effets thermiques - thermos en grec - et effets de pression - baros en grec -, NDLR).
Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré près de 800. «La moitié de ce stock a déjà été consommé», selon l'historien Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain - information à considérer avec prudence. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Côté ukrainien, l'équipement d'origine soviétique est assez similaire à celui utilisé par les Russes. En revanche, Kiev peut s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles portatifs anti-chars Javelin ou des missiles portatifs anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. L'on observe que les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont équipées de cages «anti-Javelin» dont l'efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones de combat turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou plus récemment dans le Haut-Karabagh. Des vidéos montrent l'attaque réussie de plusieurs convois russes, y compris de systèmes anti-aériens Buk, Tor ou Pantsir qui ont été détruits avant même d'avoir pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, notamment à Kiev. Des images montrent que plusieurs aéronefs russes - y compris des modernes Su-30 ou Su-34 - ont été abattus ces derniers jours par des missiles sol-air, sans compter les hélicoptères dont on sait - depuis la guerre d'Afghanistan (1979-1989) - qu'ils sont particulièrement vulnérables aux missiles Stinger.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises et une «guérilla» ukrainienne particulièrement efficace. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire inéluctable des Russes ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «La progression russe s'est ralentie au cours de la semaine. On a assisté à plusieurs pauses opérationnelles, dues bien sûr à la résistance ukrainienne mais aussi à la réorganisation russe (...) On observe une usure rapide des deux parties, plus qu'attendue (...) Le rapport de force initial [en faveur des Russes] pèse toujours. (...) L'issue du conflit dépend donc de la capacité à encaisser ces pertes dans la durée», a commenté ce week-end Olivier Kempf, général (2S) de l'Armée de Terre, sur Twitter. Le chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) de poursuivre : «A court terme, les Russes peuvent espérer un gain tactique visible (soit l'encerclement de Kiev, soit une dislocation du front du Donbass) qui d'une part, leur permettra de réarticuler leur dispositif sur les autres objectifs, d'autre part les mettra en position de force dans les négociations tenues parallèlement».
Même son de cloche du côté de l'historien militaire Michel Goya, qui rappelle sur son blog La Voie de l'épée que les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». L'ancien colonel des troupes de marine donne quelques ordres de grandeur applicables à la guerre en Ukraine : pour des villes comme Marioupol ou Kharkiv, les combats se comptent en «semaines», voire en «mois» pour la capitale, Kiev. L'«opération militaire spéciale» russe va donc durer. Et mobiliser autant d'hommes sur le temps long n'est pas chose aisée. Washington estime que la Russie déploie en Ukraine la quasi-totalité des forces qu'elle avait amassées aux frontières du pays, soit de 150.000 à 200.000 soldats formant de 150 à 200 «groupes tactiques de bataillon» (BTG en russe), unités interarmes censées être le fer de lance des opérations.
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Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Il est fait état depuis le début de l'invasion d'importantes colonnes de véhicules militaires aperçus dans le sud-ouest de la Biélorussie. Et d'ailleurs, l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne dans les prochaines semaines, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ?
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L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
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En 2020, le pôle d’indépendance contrôle 25,4 % du capital de la Société éditrice du Monde (qui publie Le Monde mais également Télérama, Courrier international, La Vie et détient 35 % des parts du HuffPost ainsi que 51 % du Monde diplomatique). 72,5 % du capital est détenu par LML, où l’on retrouve Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol de presse Prisa.
En avril 2021, les actions possédées par Xavier Niel ont été transférées dans un fonds de dotation (le « Fonds pour l’indépendance de la presse ») et sont statutairement incessibles : elles ne peuvent pas être vendues à un nouvel actionnaire. Autre protection, la modification de ces statuts ne peut pas intervenir sans l’aval du pôle d’indépendance.
La SRM a également le pouvoir de valider, ou non, la désignation du directeur du journal proposé tous les six ans par les actionnaires, ce dernier devant recueillir au moins 60 % des votes des journalistes. Avec le président du directoire nommé par les actionnaires, le directeur du Monde forme le directoire du groupe Le Monde, qui dirige l’entreprise.
- Une charte d’éthique et de déontologie publique
L’arrivée de nouveaux actionnaires s’est accompagnée de la signature entre ces derniers et les sociétés de journalistes et de personnels, en 2010, d’une charte d’éthique et de déontologie précisant notamment les « droits et devoirs des actionnaires du Monde ». Ces derniers se sont en particulier engagés à « ne pas prendre part aux choix éditoriaux » et « s’interdisent de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication ».
La relation avec les actionnaires repose sur deux principes fondamentaux :
- ils donnent au groupe Le Monde la capacité de se développer et de mettre en place son autonomie financière ; ils en supervisent la gestion ;
- ils n’interviennent en aucune façon sur le contenu éditorial par respect de l’indépendance de la rédaction.
Un comité d’éthique et de déontologie veille au bon respect de la charte. Composé de représentants des personnels, de la direction et de la Société des lecteurs, ainsi que de personnalités qualifiées et indépendantes, il peut être saisi par une société de journalistes du groupe Le Monde, par une direction de rédaction ou bien par le président du directoire. Il émet des avis ou recommandations qui peuvent être publiés à sa demande.
- Un droit de regard sur tout nouvel actionnaire contrôlant
Ces dispositifs ont été renforcés en 2017 par l’obtention d’une « action d’indépendance » sanctuarisant les droits du pôle d’indépendance (et donc des personnels), même en cas de dilution de ce dernier dans le capital du groupe. S’il ne devait conserver qu’une seule part de capital, le pôle d’indépendance peut :
- bloquer l’arrivée d’un nouvel actionnaire de la Société éditrice du Monde au-delà de 33,34 % ;
- empêcher une modification des statuts si celle-ci a un impact sur ses droits ;
- disposer d’un droit de première offre en cas de changement de contrôle de LML avec un délai de six mois pour constituer l’offre.
Ce que change le nouvel accord entre les personnels du « Monde » et les actionnaires du groupeEn 2019, à la suite de l’arrivée surprise d’un nouvel actionnaire, Daniel Kretinsky, dans la structure juridique détenant les parts de Matthieu Pigasse, une nouvelle pierre a été apportée à cette architecture unique dans la presse française : après une mobilisation de la rédaction, des personnels, des lecteurs et de personnalités extérieures, le pôle d’indépendance a obtenu un « droit d’agrément » s’appliquant à toutes les sociétés contrôlant directement ou indirectement le groupe Le Monde. Ce nouveau droit donne au pôle la capacité de bloquer l’entrée d’un nouvel actionnaire qui ne respecterait pas les équilibres mis en place depuis plus de dix ans entre la rédaction et les propriétaires de l’entreprise.
« Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous… » : le soutien des lecteurs du « Monde » dans son combat pour l’indépendanceRetrouvez tous les articles de « Le Monde & Vous » dans cette rubrique. Vous y trouverez notamment des articles détaillant :
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Le Monde
L’histoire du « Monde » au fil des années
Entre la parution du premier numéro du journal, le 18 décembre 1944, et les arrivées dans le nouveau siège du groupe et sur le réseau social TikTok, en 2020, le journal et l’entreprise qui l’édite ont considérablement évolué.
Le Monde met en ligne une nouvelle rubrique, « Le Monde & Vous », pour expliquer ce qu’est le journal, les ressorts de son indépendance et comment la rédaction travaille. Cet article s’inscrit dans cette rubrique.
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Le Monde
La charte d’éthique et de déontologie du groupe Le Monde
La charte est entrée en vigueur mardi 2 novembre 2010.
Sommaire :
Préambule
La présente Charte a pour objet de rappeler les principes essentiels d'indépendance, de liberté et de fiabilité de l'information, et de préciser les droits et devoirs des journalistes, des dirigeants comme des actionnaires. Elle aura force obligatoire entre les parties (sociétés ou associations des journalistes des différents titres, actionnaires, dirigeants du groupe Le Monde, directeurs des publications et des rédactions), et sera reprise par les statuts des sociétés du groupe Le Monde. En cas de changement à la tête d'un des titres du groupe, elle s'imposera en termes identiques à leurs nouvelles directions de la rédaction et de la publication.
Cette Charte, commune à l'ensemble des publications et sites du groupe Le Monde, s'ajoute aux chartes et accords adoptés précédemment par chacun de ces titres. Ces textes, qui sont annexés à la présente Charte, restent pleinement valides à la seule exception de celles de leurs dispositions qui seraient contradictoires avec celles de la présente Charte. Toute modification apportée à cette Charte doit être approuvée par vote au sein des publications et ne prend effet que dans celles qui l'ont effectivement approuvée.
La vocation des titres du groupe Le Monde est de fournir, sur tout support, une information de qualité, précise, vérifiée et équilibrée. Les journalistes doivent porter un regard critique sur l'information et faire écho au pluralisme des opinions.
Les journalistes disposent des moyens nécessaires pour exercer rigoureusement leur métier, collecter et vérifier les informations, indépendamment de toute pression extérieure. Ils s'interdisent toute manipulation et plagiat, ne relaient pas les rumeurs, évitent le sensationnalisme, les approximations et les partis-pris. Ils doivent éviter tout lien d'intérêt avec les acteurs des secteurs sur lesquels ils écrivent, et s'engagent à déclarer tout conflit d'intérêt.
Des principes déontologiques communs aux rédactions du groupe Le Monde seront rappelés en annexe de la Charte d'éthique et déontologie, sans distinction de valeur et de force juridique avec le contenu de celle-ci.
L'indépendance éditoriale des journaux du groupe Le Monde à l'égard de ses actionnaires, des annonceurs, des pouvoirs publics, politiques, économiques, idéologiques et religieux est la condition nécessaire d'une information libre et de qualité. Aucun texte ne peut leur être imposé, aucune orientation ne peut leur être dictée par une intervention ou une contrainte extérieure.
Les actionnaires du groupe Le Monde garantissent l'indépendance économique de ses titres au sens de la présente Charte, mais se gardent d'intervenir dans leurs choix éditoriaux et leur traitement de l'information.
La ligne éditoriale de chaque titre, dans sa version papier comme dans sa version en ligne, ne saurait être guidée ni infléchie par les intérêts des annonceurs, pas plus que par ceux d'autres titres du groupe. Les directeurs de rédaction (ou leurs délégataires) sont les responsables éditoriaux de la ligne et du contenu de leur publication.
Au sein de chaque titre du groupe Le Monde, il existe un responsable de l'équilibre économique et de la gestion, distinct du responsable des contenus éditoriaux. En aucun cas, l'un de ces deux responsables ne peut prendre de décision ayant un impact sur le domaine de compétences de l'autre sans avoir obtenu l'accord de ce dernier.
Deux Comités d'éthique et de déontologie distincts, chargés respectivement du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons, des sites du Monde Interactif et de ses applications numériques d'une part, et de l'ensemble des magazines (le "Pôle Magazines") et de leurs déclinaisons numériques d'autre part, sont chargés de veiller au respect de cette Charte.
Ils veilleront notamment à ce que soit observé l'ensemble des principes contenus dans la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971), dont la pérennité est indispensable à l'indépendance éditoriale et qui constitue le socle déontologique de la profession de journaliste. Ces principes s'appliquent à la réalisation de tous les contenus éditoriaux produits par les rédactions du groupe, quels que soient leurs supports de diffusion.
Cette Charte sera publiée pour tout ou partie dans les différents titres du groupe dès son entrée en vigueur et restera accessible en intégralité et à tout moment sur chacun de leurs sites.
Devoirs et droits des actionnaires
Les actionnaires du groupe Le Monde disposent des pouvoirs que leur confère le droit des sociétés. A ce titre, ils veillent à la bonne marche économique du groupe et de ses publications, à la définition de sa stratégie et de ses axes de développement. Pour assurer l'indépendance financière et politique des titres et sites du groupe, et pour en garantir l'indépendance et la liberté d'expression, chacun s'engage au respect des valeurs et principes définis au présent Code.
Les actionnaires proclament leur attachement à l'indépendance éditoriale de ses publications. Ils s'engagent à respecter la présente Charte, ainsi que les chartes spécifiques en usage dans chaque rédaction du groupe. Tout nouvel actionnaire, majoritaire ou minoritaire, devra prendre le même engagement. Les sociétés du groupe Le Monde ne pourront enregistrer les mouvements ou souscriptions de valeurs mobilières donnant accès au capital qu'en contrepartie de l'adhésion et de la signature de la présente Charte par leurs bénéficiaires.
Les actionnaires, leurs représentants et les membres des conseils de surveillance du groupe Le Monde ne prennent pas part aux choix éditoriaux. Ils n'assistent aux conférences de rédaction que sur invitation de la direction du journal ou de la rédaction, mais n'y interviennent pas. Ils s'interdisent en outre de commander un article et de donner des instructions pour modifier un article ou empêcher sa publication.
La structure actionnariale du groupe Le Monde fera l'objet d'une publication annuelle sur support papier et/ou numérique par chaque titre du groupe. A cette occasion, un rappel des intérêts détenus par les principaux actionnaires sera également effectué.
Les actionnaires s'engagent à ne pas imposer de partenariats commerciaux au groupe avec les sociétés au capital desquelles ils figurent ou qui leur sont liées commercialement. De même, ils s'engagent à ne pas empêcher ou faire obstacle à des partenariats du même type avec des sociétés qui se trouveraient en concurrence avec les leurs.
Lorsqu'un actionnaire du groupe Le Monde ou une entreprise dirigée ou détenue par l'un de ces actionnaires est citée dans un article publié par un titre du groupe Le Monde, cette particularité est signalée dans le corps de l'article, dans sa titraille ou dans une note de bas de page.
Gouvernance
Les actionnaires et membres des conseils de surveillance s'engagent à veiller à ce que, dans le cadre d'une expression publique, leurs déclarations ne puissent pas engager le groupe Le Monde, sauf dans le cas d'une communication décidée par le conseil de surveillance.
La qualité de membre d'un directoire du groupe est incompatible avec :
- un mandat électif national ou local (hors mandats municipaux dans des villes de moins de 30 000 habitants
- des fonctions de direction, d'encadrement ou de représentation d'un parti politique ou d'un syndicat
- des condamnations définitives à des peines de prison ferme liées aux sujets suivants : (i) incitation à la haine raciale ou pour discriminations ; (ii) financement illicite de partis politiques ; (iii) atteinte aux personnes.
Devoirs et droits des journalistes
Le présent Code reconnaît la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971, à Munich, dans les termes suivants :
Déclaration des devoirs et des droits des journalistes
Préambule
Le droit à l'information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales de tout être humain.
De ce droit du public à connaître les faits et les opinions procède l'ensemble des devoirs et des droits des journalistes.
La responsabilité des journalistes vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l'égard de leurs employeurs et des pouvoirs publics.
La mission d'information comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s'imposent spontanément. Tel est l'objet de la déclaration des devoirs formulés ici.
Mais ces devoirs ne peuvent être effectivement respectés dans l'exercice de la profession de journaliste que si les conditions concrètes de l'indépendance et de la dignité professionnelle sont réalisées. Tel est l'objet de la déclaration des droits, qui suit.
Déclaration des devoirs
Les devoirs essentiels du journaliste, dans la recherche, la rédaction et le commentaire des événements, sont :
1/ Respecter la vérité, quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité ;
2/ Défendre la liberté de l'information, du commentaire et de la critique ;
3/ Publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents ;
4/ Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ;
5/ S'obliger à respecter la vie privée des personnes ;
6/ Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;
7/ Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement ;
8/ S'interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage, en raison de la publication ou de la suppression d'une information ;
9/ Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n'accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ;
10/ Refuser toute pression et n'accepter de directive rédactionnelle que des responsables de rédaction.
Tout journaliste digne de ce nom se fait un devoir d'observer strictement les principes énoncés ci-dessus.
Reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, le journaliste n'accepte, en matière d'honneur professionnel, que la juridiction de ses pairs, à l'exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre.
Déclaration des droits
1/ Les journalistes revendiquent le libre accès à toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique.
Le secret des affaires publiques ou privées ne peut en ce cas être opposé au journaliste que par exception et en vertu de motifs clairement exprimés ;
2/ Le journaliste a le droit de refuser toute subordination qui serait contraire à la ligne générale de son entreprise, telle qu'elle est déterminée par écrit dans son contrat d'engagement, de même que toute subordination qui ne serait pas clairement impliquée par cette ligne générale ;
3/ Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte professionnel ou à exprimer une opinion qui serait contraire à sa conviction ou à sa conscience ;
4/ L'équipe rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l'entreprise.
Elle doit être au moins consultée, avant décision définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journalistes ;
5/ En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu'à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique.
Publicité
Dans chacun des titres du groupe Le Monde, sur support papier ou numérique, comme dans leurs suppléments ou numéros spéciaux, l'espace rédactionnel et l'espace publicitaire ou promotionnel doivent se distinguer sans aucune ambiguïté. La typographie, l'iconographie et la mise en page de la publicité ou des publi-reportages ne doivent pas prêter à confusion avec le contenu rédactionnel.
Les impératifs publicitaires ne peuvent pas être évoqués pour influer sur les choix éditoriaux des titres du groupe Le Monde. Les journalistes ne contribuent pas, même de manière anonyme ou à titre gracieux, à la conception, à la rédaction, à l'illustration ou à la mise en page d'une publicité ou d'un publi-reportage publié dans un des titres du groupe.
Les annonceurs n'ont aucun droit de relecture et d'intervention sur les contenus, y compris dans les suppléments et numéros spéciaux qu'ils auraient contribué à financer.
Protection des marques
Les marques du groupe Le Monde ne doivent pas être utilisées dans un cadre incompatible avec les valeurs du groupe. Les Comités d'éthique et de déontologie sont compétents pour apprécier et juger tout risque d'atteinte à l'image de la marque concernée.
En cas d'accord entraînant un risque de ce type, le président du directoire de la Société éditrice du Monde (SEM) (ou, si elle est distincte de la SEM, le représentant légal de la maison mère du Pôle Magazine) devra saisir le Comité d'éthique et de déontologie concerné, dans un délai lui permettant de se prononcer avant tout engagement irrévocable. A défaut, le Comité d'éthique et de déontologie pourra être saisi par l'un quelconque de ses membres. Il pourra interdire toute utilisation de la marque, en dehors du secteur de la communication et des médias, dont il estimera qu'elle porte atteinte à l'image de cette marque.
Rôle et pouvoir des sociétés de journalistes
Instance représentative élue, le bureau des sociétés des journalistes (SDJ) ou de leur équivalent (associations de journalistes, sociétés de rédacteurs, etc.) de chaque publication a pour interlocuteur naturel et permanent la direction de sa rédaction du titre. En cas de litige, il peut saisir le Comité d'éthique et de déontologie compétent.
Confronté à un problème d'ordre déontologique, tout journaliste est en droit de saisir le bureau de sa SDJ, afin que ce dernier en prenne connaissance, le soumette à la direction de la rédaction en vue de trouver une solution. La direction de la rédaction et la direction de la publication peuvent également saisir le bureau de la SDJ.
La SDJ d'une publication est préalablement informée, dans un délai raisonnable, de toute décision relevant de la politique de développement du titre (notamment création ou acquisition d'un site internet, support audiovisuel et d'un nouveau produit ou d'une nouvelle activité). En cas de projet de changement de formule, la SDJ est informée par le directeur de la rédaction ou le directeur de publication. En cas de projet de modifications touchant au circuit de réalisation, et postérieurement à l'information des élus du personnel, le directeur de la rédaction en informera la SDJ concernée.
Rôle et pouvoir des comités d’éthique et de déontologie
Les Comités d'éthique et de déontologie, auquels les statuts des sociétés du groupe le Monde se réfèrent expressément, ont pour objet de veiller au respect de la présente Charte d'éthique et de déontologie dans les différentes publications et sites du groupe. Ils n'ont pas compétence pour se prononcer sur le contenu d'un article, ni pour prononcer des sanctions à l'encontre des journalistes.
En cas de litige sur l'interprétation ou l'application de la Charte, le Comité d'éthique et de déontologie concerné peut être saisi par deux de ses membres, par une SDJ, la direction de la rédaction ou par le président du directoire. Dans un délai d'un mois à dater de la saisine, et après avoir auditionné les personnes de son choix, le Comité émet un avis et/ou des recommandations qui seront communiqués aux journalistes intéressés, à la direction de la rédaction concernée et au président du directoire, et qui pourront être publiés à sa demande. La direction du titre concerné s'engage à répondre de façon circonstanciée, et dans un délai de quinze jours, à l'avis ou aux recommandations du Comité d'éthique et de déontologie.
Les Comités d'éthique et de déontologie se réuniront sur convocation de leur président ou à la demande d'au moins deux de leurs membres, et au moins deux fois par an. Ils établiront un rapport annuel qui rendra compte des sujets dont ils auront été saisis ainsi que des avis et recommandations rendus, rapport qui sera tenu à la disposition de toute personne intéressée et distribué aux journalistes des titres et sites concernés.
Le Comité d'éthique et de déontologie du quotidien Le Monde, de ses suppléments ou déclinaisons et du site lemonde.fr sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la Société des Rédacteurs du Monde (SRM), un représentant de la Société des Rédacteurs du Monde Interactif (SRMIA), un représentant des Sociétés des Cadres et Employés du Monde, un représentant de la Société des Lecteurs du Monde, le président du directoire de la société Le Monde SA (LMSA) ou son délégataire, le directeur du Monde ou son représentant, le directeur de la rédaction du Monde ou son représentant, deux personnalités qualifiées et indépendantes, nommées par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes concernées (SRM et SRMIA), une représentant de l'Association Hubert Beuve-Méry ou, en cas de dissolution de cette dernière, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par la Société des lecteurs du Monde et agréée par la SRM et la SRMIA, qui présidera le Comité.
Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.
Par ailleurs, à chaque fois que Le Monde.fr figurera à l'ordre du jour du comité, le responsable éditorial du Monde.fr y participera.
Le Comité d'éthique et de déontologie du Pôle Magazines sera constitué et statutairement composé comme suit, ainsi que précisé dans le pacte d'actionnaires passé entre la société Le Monde Libre et le Pôle d'indépendance : deux représentants de la SCP PVC, un représentant de la Société de journalistes de Télérama, un représentant de la Société de journalistes de La Vie un représentant de la Société de journalistes de Courrier international, le président du directoire de la société LMSA ou son délégataire, le directeur de la rédaction de Télérama, le directeur de la rédaction de La Vie, le directeur de la rédaction de Courrier international, une personnalité qualifiée et indépendante, nommée par le conseil de surveillance de LMSA avec l'accord express des sociétés de journalistes du Pôle Magazines, qui présidera le Comité, un membre de l'Association Georges-Hourdin (étant entendu qu'il ne pourra avoir occupé précédemment de fonctions exécutives dans une publication du Groupe).
Le cas échéant, si l'ordre du jour de la séance l'exige, les directeurs de la publication des titres ou sites concernés pourront être auditionnés.
DOCUMENTS DU COMITÉ D’ÉTHIQUE
Le règlement intérieur du Comité d’éthique et de déontologie du Monde
Synthèses d’activité annuelles :
MODIFICATIONS DE LA CHARTE D'ÉTHIQUE ET DE DÉONTOLOGIE
Toute modification de la Charte d'éthique et déontologie du groupe Le Monde devra faire l'objet d'un vote des Assemblées générales de la SEM et de LMSA et avoir été préalablement approuvée par les deux Comités d'éthique et de déontologie et par les conseils de surveillance de la SEM et de LMSA.
La Société des rédacteurs du Monde
La Société des rédacteurs du Monde interactif
La Société des journalistes de Télérama
La Société des rédacteurs de La Vie
La Société des journalistes de Courrier international
Le Monde Libre
Le Pôle d'indépendance du groupe Le Monde
Le président du directoire de la Société éditrice du Monde et du Monde SA
La directrice de la rédaction du Monde
Les rédacteurs en chef du Monde.fr
La directrice de la rédaction de Télérama
Le directeur de la rédaction de La Vie
Le directeur de la rédaction de Courrier international.
ANNEXES
Principes déontologiques
Interviews : Les interviews publiés sous forme “Questions-réponses” ne doivent pas être relus par les personnes interrogées, ou alors dans le seul but d'éviter toute erreur factuelle ou de compréhension. Si la personne interrogée modifie substantiellement la teneur de ses propos, l'auteur de l'interview peut, avec la direction de la rédaction, refuser de publier l'entretien.
Voyages de presse : Est qualifié de voyage de presse un déplacement organisé à des fins promotionnelles et pris en charge par un organisme extérieur. Le recours aux voyages de presse doit rester exceptionnel et se justifier professionnellement. L'acceptation d'un voyage de presse doit faire systématiquement l'objet d'une discussion avec un responsable hiérarchique, afin d'en déterminer l'intérêt et la nécessité. Tout journaliste peut refuser de participer à un voyage de presse, sans avoir à s'en justifier. La participation à un voyage de presse ne saurait valoir engagement du journaliste ou de sa rédaction à publier un article en résultant.
La mention “Envoyé spécial” ne peut être utilisée, en cas de publication d'un article, que dans l'hypothèse où les frais de transport ont été pris en charge par le journal concerné. Dans le cas contraire, il ne peut être fait mention que du lieu où ont été collectées les informations. Cadeaux : Les journalistes s'engagent à refuser tout cadeau d'une valeur supérieure à 70 euros, ou de nature à mettre en cause leur indépendance. En cas de prêt de produits en vue de la rédaction d'un article, la mise à disposition des produits ou matériels ne peut dépasser une durée de trois mois.
Droits de réponse et rectificatifs : Les droits de réponse sont publiés conformément à la loi. Tout journaliste concerné par la publication d'un droit de réponse doit être informé avant ladite publication. Il en va de même pour les rectificatifs.
Conflits d'intérêt : Les journalistes du groupe n'acceptent pas de traiter un sujet autour duquel apparaît un conflit d'intérêt personnel. Ils ne couvrent pas un domaine dans lequel un membre de leur famille ou de leur entourage proche occupe une fonction d'autorité. Ils n'achètent pas d'actions d'une société dont ils suivent les activités pour leur journal.
Toute chronique d'un ouvrage ou d'une œuvre dont l'auteur travaille régulièrement pour le titre ou le site qui la publie doit faire mention de cette qualité de collaborateur.
NB. D'autres principes rédactionnels peuvent figurer dans les textes et chartes propres aux différents titres du groupe.
Déclarations d’intérêt
Déclaration d'intérêt de Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde
Déclaration d’intérêt de Jérôme Fenoglio, directeur du Monde et membre du directoire du groupe Le Monde
Le Monde
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Le Monde
SANS TITRE
Je prends le temps de vous écrire devant la terreur que m’inspire la situation en Ukraine, mais aussi la douleur, l’impuissance et le sentiment de honte et de lâcheté de nos comportements d’Occidentaux au confort installé. Je ne suis pas politologue, mais un simple médecin et scientifique d’université. J’écoute les débats, les contradicteurs, le pluralisme des experts et des journalistes.
Et pendant ce temps, des hommes, des femmes et des enfants meurent sous les bombes russes, sans que nous ne décidions, Européens, Américains, OTAN ou Nations unies, d’une action forte contre le tyran Poutine, homme d’Etat - mais peut-on encore l’appeler ainsi ? -, alors que son comportement, connu de tous depuis des années, relève avant tout d’une action de dictateur expansionniste, rêvant de l’époque lointaine de la grande Russie du tsar, laquelle, faut-il le rappeler, avait vu le jour à Kiev.
Les mesures prises à ce jour par les Occidentaux sont certes inédites, comme le récent vote des Nations unies condamnant de manière quasi unanime le régime du Kremlin pour cette invasion qui est sans précédent depuis l’annexion des Sudètes par Hitler en 1938. Mais, à mes yeux, c’est une réponse bien pâle face à la monstruosité de la guerre que Poutine a déclenchée.
Nous ne voulons pas la guerre mais nous l’aurons si nous le laissons avancer, commettre ses atrocités insupportables et « jouer » avec la menace nucléaire brandie de manière irresponsable dès le début du conflit. Après l’Ukraine, les pays baltes, la Pologne ? L’absence de rationalité de son comportement laisse entrevoir le pire des scénarios.
Guerre en Ukraine : assumer le coût des sanctions contre la RussieQu’attendons-nous pour nous réveiller, tous, peuples de liberté, pour bloquer définitivement la faculté de nuisance de ce tyran qui n’a aucune morale, qui ment à nos dirigeants, et dont on connaît le triste parcours d’agent spécial du KGB ? Sommes-nous à ce point aveugles pour ne pas faire de rapprochement historique avec ce que nos parents et grands-parents ont vécu il y a quatre-vingts ans, quand l’Europe s’était couchée devant les mensonges d’Hitler précédant l’annexion en 1939 de la Tchécoslovaquie puis de la Pologne ?
La lâcheté ne paye jamais, le compromis face à la dictature non plus. Les tristes accords de Munich de 1938, diplomatie de pacotille, n’ont retardé qu’une d’une année l’entrée en guerre des pays occidentaux.
Et puis que penser de la belle hypocrisie de notre monde occidental destinée à préserver notre confort quotidien ? Fermer le système Switch, c’est une mesure que j’approuve évidemment. Mais laisser ouvert le robinet financier grâce à quelques organismes bancaires bien choisis, pour régler les quelque 800 millions de dollars journaliers de gaz et de pétrole russes et alimenter ainsi la machine de guerre, tout cela de peur d’affronter une hausse des prix de l’énergie, j’avoue que je m’interroge...
De quoi parle-t-on ? D’une inflation qui touchera chacun d’entre nous, avec les difficultés pour ceux d’entre nous qui sont les plus précaires ? Bien sûr que cette inflation générale aura des répercussions dans notre vie quotidienne. Ne plus consommer autant qu’avant, retarder des projets de déplacements ou d’investissements personnels, en regard de la défense de nos libertés, de la lutte contre la barbarie et de la nécessité d’envoyer un signal fort à l’ensemble du monde pour dire « Plus jamais ça ». Personnellement, le fléau de la balance penche pour la sauvegarde d’un monde libre et juste que nous devons défendre corps et âme !
Guerre en Ukraine : l’Europe adopte un quatrième train de sanctions contre la RussieFaut-il attendre des dizaines de milliers de morts et de civils déplacés pour envoyer un signal fort au pouvoir russe ? Les Ukrainiens n’ont comme seul défaut que d’avoir des frontières communes avec la Russie. Ils n’aspirent qu’à vivre dans une démocratie souveraine qui vient d’être violée et piétinée. Souvenons-nous qu’il y a quatre-vingts ans, ce sont nous, Français, qui avions ce voisin agresseur.
Souvenons-nous du temps perdu en tergiversations inutiles face à l’oppresseur, n’oublions jamais les millions de morts que cette guerre a engendrés par lâcheté et retard à intervenir pour stopper le régime des dictateurs nazis, et surtout souvenons-nous de notre espoir puis de notre joie à voir surgir les libérateurs alors que nous subissions l’oppression quotidienne et la barbarie au sein même de l’Europe.
Devons-nous donc attendre encore plus longtemps pour intervenir de manière musclée contre Poutine ? Que tous les pays s’unissent pour défendre l’Ukraine, pour éviter un nouveau massacre et venir en aide aux Ukrainiens. Notre inaction nous dessert chaque jour un peu plus, chaque jour qui passe, face à l’ogre russe qui ne sera jamais rassasié dans son désir d’hégémonie et sa folie guerrière.
Bruno Guerci, Nancy
Le Monde
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Le Figaro
Pourquoi la mer d'Azov est-elle si chère aux yeux de Poutine ?
Brune DaudréL'un des objectifs prioritaires de la guerre en Ukraine semble être, pour les Russes, de mettre la main sur la mer d'Azov et tout son littoral ukrainien. Une prise symbolique et hautement stratégique.
En Ukraine, le front où les Russes ont le plus progressé se trouve dans le sud, autour de la mer d'Azov. Les villes moyennes Melitopol et Berdiansk sont déjà tombées aux mains des Russes et Marioupol est assiégée et constamment attaquée.
À lire aussiGuerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Dans les faits, Moscou contrôle déjà cette mer, vu qu'elle en contrôle la seule entrée: le détroit de Kertch. Mais en conquérant toute la bande littorale côté ukrainien, les Russes seront désormais libres de disposer de cette mer dont la position est aussi symbolique que stratégique.
L'historien Martin Motte, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, responsable du cours de stratégie à l'École de guerre et membre de l'Institut de stratégie comparée, décrypte pour Factu les enjeux géopolitiques et stratégiques qui se cachent derrière la mer d'Azov.
*Les propos tenus par Martin Motte dans cette vidéo n'engagent en rien l'École de guerre.
» VOIR AUSSI - Quelle est la stratégie militaire de Poutine en Ukraine?
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Le Monde
Des expériences viscérales
Il y a un peu plus qu’un clin d’œil dans l’homophonie entre le « no future » du mouvement punk et « Nos futurs », titre du festival qui se tient du 22 au 27 mars, à Rennes. Ce « Nos futurs » a été choisi par les jeunes qui, depuis plusieurs mois, ont conçu l’événement. Etudiants, notamment à Sciences Po Rennes et à l’université Rennes-II, étudiants en design du lycée Bréquigny (ce sont eux qui ont réalisé l’affiche), lycéens membres du conseil régional des jeunes, ils ont accepté, à la demande des Champs libres et du Monde, en partenariat avec la métropole de Rennes, d’inventer un événement sur les transitions.
Très vite, il est apparu que l’option « no future » n’en était pas (ou plus) une pour ces jeunes, sans doute parce que l’absence de perspectives est désormais tout sauf théorique face à l’intensité des crises climatique, sanitaire et désormais géopolitique. « Nos futurs » décrit à la fois la variété des scénarios envisageables, leur conviction d’une nécessaire alliance avec les générations qui les ont précédés, et bien sûr la conscience aiguë du rôle particulier que tiendra leur génération.
De jeunes ingénieurs et leur « éco-anxiété » : « Ne pas agir, c’est être dans une maison en feu et dire que tout va bien »Au fil, des mois, ces jeunes ont eu à choisir de quelles transitions parler. Ils ont imaginé les formes les plus engageantes pour toucher leurs semblables. Ils ont identifié les intervenants susceptibles de les éclairer, de les inspirer ou de les émouvoir. Seront ainsi présents, entre autres, la militante écologiste Camille Etienne, le cofondateur d’Act Up-Paris Didier Lestrade, les journalistes Samuel Etienne et Salomé Saqué ou la chercheuse et autrice sur les transidentités Lexie. A leurs côtés, d’autres personnalités engagées, comme le chef rennais Julien Lemarié, récompensé d’une « étoile verte » par le Michelin pour sa gastronomie durable, l’éleveuse à l’origine des abattoirs mobiles, Emilie Jeannin, le plus jeune maire de France, Hugo Biolley, ou l’intervenant en prévention santé Thomas Guiheneuc, de l’association Liberté Couleurs. Le programme du festival fait la part belle à des formes engageantes : ateliers DIY (do it yourself : « faites-le vous-même » ), scènes ouvertes, conférences interactives, conception d’un fanzine, dégustations de « nourriture du futur »… Le rapport des jeunes au politique s’est déplacé et passe aujourd’hui par le corps, et par une nouvelle façon de faire dialoguer intime et politique – thématique qui sera également présente dans les débats.
Sexualité, apparence, menstruations… Chez les jeunes femmes, quand le plus intime devient politiqueDans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps agitent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention
C’est ce fil de l’intime et du politique, au cœur des nouvelles formes d’engagement des nouvelles générations, que nous avons décidé d’explorer dans ce supplément. Partout, des expériences viscérales guident leurs révoltes et leurs espoirs. A commencer par le sentiment d’urgence qui les tenaille alors qu’elles sont confrontées aux conséquences inéluctables de la crise écologique et sommées de se positionner dans un monde qui leur est légué mal en point. L’action écologiste, de préférence vécue en collectif, permet à des jeunes engagés de dépasser « l’éco-anxiété », mal du siècle qui touche ceux que minent les effets anticipés du dérèglement climatique. Des engagements qu’on retrouve jusque dans nos assiettes, avec une volonté de consommer bon et mieux, en respectant notre planète.
« Les jeunes veulent faire évoluer le modèle productiviste »Dans cette nouvelle donne, cette jeunesse n’entend plus s’informer et travailler comme ses aînés : l’enjeu en partie personnel – celui bien connu d’une quête de sens ou d’un équilibre entre vie privée et professionnelle – est là encore fondamentalement politique, tant il bouscule la définition même de la valeur travail et la manière dont nos organisations la mettent en œuvre. Mais, pour cette génération, ce sont aussi les enjeux les plus intimes qui sont interrogés à l’aune du politique. Dans un contexte post #metoo, les questions de sexualité, d’amour et de rapport au corps provoquent les tiraillements d’une jeunesse en soif de réinvention. Des révolutions intimes et collectives ?
A Marseille, le combat d’Amine Kessaci, 18 ans, pour rendre plus vivables les citésDonner la parole à la jeunesse. Ecouter ses préoccupations. Imaginer des solutions pour l’avenir. C’est l’ambition du festival « Nos futurs », un événement organisé par « Le Monde Campus », Les Champs Libres et la métropole de Rennes, autour des grandes préoccupations de notre temps : climat, travail, alimentation, médias, sexualité, genre et engagement… Au programme : débats, rencontres, ateliers, expositions, vidéos, podcasts, concours d’éloquence, live Twitch... Voir le programme complet. « Nos futurs », du 22 au 27 mars 2022 Aux Champs Libres à Rennes. Accès libre et gratuit Retrouvez toute l’actualité de l’événement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #NosFuturs et dans la newsletter en vous inscrivant ici.
Ce dossier est réalisé dans le cadre de l’évènement Nos futurs, en partenariat avec Les Champs Libres et Rennes Métropole
Festival : « Nos Futurs », la parole à la relève Le Monde
Emmanuel Davidenkoff, Alice Raybaud et Joséfa Lopez
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Le Monde
SANS TITRE
- Le Club de l’Economie s’est tenu le jeudi 17 mars 2022.
- Regardez en replay la discussion avec Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, sur la thématique : « Montée des tensions, révolution numérique, guerre en Ukraine : quelle souveraineté pour l’Europe ? », suivie d’un débat entre Cédric O, secrétaire d’État chargé de la transition numérique, Elie Cohen, économiste et spécialiste de la politique industrielle et technologique française et Sylvie Matelly, économiste et spécialiste de la géopolitique internationale.
- La session était animée par Philippe Escande et Alexandre Piquard.
Le Figaro
Guerre en Ukraine: «Stratégie de la terreur»
Patrick Saint-PaulL’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.
«Opération Z». C’est le nom donné par l’état-major russe à la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. «Z» comme zéro but de guerre atteint en un mois de conflit! La «dénazification» et la «démilitarisation» promises par le maître du Kremlin - renversement du gouvernement de Volodymyr Zelensky, conquête des grandes villes du pays, destruction de l’armée ukrainienne - devaient être des formalités. Ce sont des objectifs de plus en plus lointains. En lieu et place des fleurs promises par leur président, les soldats russes ont été accueillis par des cocktails Molotov et une résistance acharnée. Mais, chaque jour, la frustration de Poutine se fait plus menaçante pour les populations civiles en Ukraine. Car il a repris en main l’arme qu’il maîtrise le mieux, celle de la terreur.
À lire aussiGuerre en Ukraine: le système de pouvoir poutinien sous tension
À Kharkiv, écrasée sous les bombes depuis le premier jour de la guerre, les 80 % de russophones qu’il prétend défendre, sont devenus «poutinophobes». Les forces russes ont réduit Marioupol à un amas de ruines, de sang et de larmes. Sans réussir à vaincre son esprit de résistance. Kiev résiste, elle aussi, aux coups de boutoir russes. Jusqu’à quand? L’Occident s’offusque des «crimes de guerre». À juste raison! Femmes et enfants dans les maternités, civils cachés dans les théâtres ou faisant leurs courses dans les centres commerciaux sont visés délibérément dans cette guerre, qui sera de plus en plus sale à mesure que la frustration de Poutine grandira.
Assiéger les villes pour les transformer en enfer sur terre et annihiler toute volonté de résistance: dans son esprit, la stratégie de la terreur a fait ses preuves à Grozny ou à Alep. Mais Kiev est quatre fois plus vaste que Grozny. C’est une capitale européenne et, à ce titre, sa destruction pourrait devenir une ligne rouge pour les Occidentaux, au même titre que l’usage d’armes chimiques ou nucléaires. Obsédé par l’histoire, Poutine a-t-il oublié que 900 jours de terreur n’ont pas suffi à faire plier les Russes à Leningrad? Son «opération spéciale» est déjà perdue. Entre négociations et escalade, les Occidentaux trouveront-ils une formule pour l’empêcher d’aller au bout de sa «sale guerre»?
Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour l'essayiste Joseph Macé-Scaron, la guerre en Ukraine a réveillé le souvenir des empires et nous rappelle que ces régimes politiques sont omniprésents.
L’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?
ANALYSE - Vu de la Maison-Blanche, Xi Jinping, plus que Poutine représente la menace à long terme, et l’Asie-Pacifique est le champ de bataille crucial, avec Taïwan en ligne de mire.
Pourquoi la Chine et la Russie ont désormais une quasi-alliance
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour la sinologue Alice Ekman, le soutien diplomatique de la Chine à la Russie illustre la nouvelle bipolarisation du monde: démocraties contre autocraties. Aujourd'hui, les clivages politiques et idéologiques façonnent l'évolution des relations commerciales, ajoute-t-elle.
Le Monde
SANS TITRE
Chaque jour, « Le Monde » publie en « une » un dessin de presse issu du réseau des dessinateurs et dessinatrices de l’association Cartooning for Peace. Vous pouvez les retrouver dans la rubrique « Dessins ».
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Le Monde
Pas tant d’histoire
16 mars 2022uneanneeaulyceeTweetTweet#guerreukraineActualité
16 mars 2022 à 15:24
Monsieur a son avenir devant lui et il l’aura dans le dos à chaque fois qu’il se retournera.
P. Dac
Répondre
17 mars 2022 à 19:50
si l’on s’efforce d’oublier le passé, un jour celui-ci vous sautera au visage comme un chat enragé
(plus ou moins de D. Daeninckx dans « Meurtres pour Mémoire » sur les massacres du 17 octobre 1961 à Paris, ma mémoire est faillible)
Répondre Le Figaro
Présidentielle 2022: Bellême, les Parisiens et la tectonique des mondes
Stéphane KovacsVOIX DE FRANCE (2/6) - Avec la pandémie, l’essor du télétravail et l’aspiration à une vie au vert, ce village du Perche situé à deux heures de la capitale est devenu une nouvelle banlieue parisienne. Les Franciliens y affluent, aimantés par une politique d’attractivité pour startuppeurs et coworkers. Si l’économie de Bellême est revitalisée, le choc culturel entre les deux mondes irrite parfois les habitants.
À trois semaines de l’élection présidentielle, «Le Figaro» est allé à la rencontre des Français dans leurs régions: ils nous parlent de politique, de vie quotidienne, de l’Ukraine, de leurs espoirs pour la France et des désillusions qui façonneront leur choix dans l’isoloir.
Envoyée spéciale à Bellême (Orne)
Sur le tableau blanc, au mur, s’entrecroisent une dizaine de termes ésotériques: «Spotify», «Deezer», «Replay»… Concentrés sur leurs ordinateurs, des retraités assistent à un atelier numérique de l’Elabo. L’Elabo? «Un tiers lieu dans le Perche fait d’un FabLab, de coworking, de box de télétravail», se présente-t-il sur sa page Facebook. Car il n’y a pas que sa magnifique forêt, ses charmantes ruelles médiévales et sa kyrielle de brocanteurs qui attirent les Franciliens à Bellême: cette «petite cité de caractère» de 1500 âmes, dans l’Orne, a aussi toutes les qualités pour séduire startuppeurs et télétravailleurs.
À lire aussiPrésidentielle 2022: en Corrèze, le village d’Ayen, seul à la barre de son destin
«Ça devient une banlieue chic de Paris !, s’exclame Sabrina Bothet, à la tête des Taxis du Perche, qui fait la navette entre Bellême et les gares avoisinantes. Le village a énormément évolué depuis la pandémie. Heureusement qu’il n’est pas trop accessible, parce que, pour nous les locaux, cela devient impossible de trouver à se loger…» Alors que les «accourus», comme on appelle ici ces Parisiens réfugiés, louent l’accueil des Bellêmois, ces derniers sont partagés entre la satisfaction de voir leur économie revitalisée et l’inquiétude face aux changements dans leur mode de vie.
«Tout le côté ouest de Paris vient chez nous!»
Construit sur un éperon rocheux au sein du parc naturel régional du Perche, à deux heures de la capitale, Bellême «a terminé à la 6e place du “Village préféré des Français” en 2017», rappelle fièrement le maire (SE), Rémy Tessier. «Stéphane Bern, qui s’est installé pas loin, nous a fait beaucoup de pub, se félicite-t-il. Tout le côté ouest de Paris vient chez nous! Des résidents secondaires arrivés à la retraite, des professions libérales en télétravail. Alors, quand on va être fibrés, fin 2022…» À l’agence immobilière Posson, l’une des cinq de la bourgade, «il ne reste plus grand-chose à vendre, prévient le gérant, Guillaume Posson. Les prix ont augmenté de 14 % en trois ans et on a divisé par deux le nombre de biens en portefeuille. On a toujours eu des Parisiens, mais le Covid a été une petite bombe pour nous: ils représentent désormais 90 % des ventes.»
À lire aussiJérôme Fourquet, ethnologue de la France d’après
Dans La France sous nos yeux (*), Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely classent le «triangle d’or Mortagne-Bellême-Rémalard» dans «la France triple A». «L’arrivée d’une population francilienne aisée ayant acheté des résidences secondaires a favorisé le développement de toute une économie résidentielle et de loisirs centrée autour de l’aménagement et de l’embellissement des propriétés, mais aussi de l’alimentation de qualité», décrivent-ils. À Bellême, les Parisiens ne sont guère dépaysés: dans la patrie d’Aristide Boucicaut, ils s’arrêteront devant la maison où le père du commerce moderne créa son premier magasin, avant de fonder Au Bon Marché. Un peu plus loin, ils entreront peut-être au BHV (ici Boutique de l’Hôtel de Ville). Avant d’aller dormir à la Bellême bleue, «Boutique-Maison d’hôtes» à l’«atmosphère “Shabby Chic”» où rien ne manque, du minibar à l’iPod dock. «Depuis trois ans qu’on a ouvert, on a dû accueillir 300 personnes en quête d’une maison à retaper dans le coin!, raconte Magali, qui gère les chambres d’hôtes pendant que son mari Bruno, designer, travaille en sous-sol. Et de mai à octobre, tous les week-ends, on a des mariages parisiens. Est-ce que les Bellêmois en sont un peu fatigués? Oui.» Parfois, ils rient sous cape face à «ces gens dont les enfants ont des prénoms de fruits et qui portent des bottes Aigle de toutes les couleurs». «On les surnomme les“bobottes”, pour bobos en bottes, sourit Magali. L’été, ils passent en mode espadrilles-chapeau de paille. Et parfois ne se rendent pas compte de leur suffisance. Comme cet homme qui a demandé à la pharmacienne: “Avez-vous du Doliprane, ici?”»
Au premier tour de la présidentielle de 2017, François Fillon était arrivé en tête à Bellême, suivi par Marine Le Pen et Emmanuel Macron. «Là, c’est plié, ça va être Macron!, s’exclame le maire, un ancien directeur d’hôpital de 77 ans. Tous les commerçants le disent :“Si on s’en est bien sortis, c’est grâce aux aides du gouvernement.” Ici, aucun commerce n’a mis la clef sous la porte, et qu’on aime ou qu’on n’aime pas le président, ça a marqué les esprits. Les gens ne veulent ni la gauche ni la droite: ils veulent que ça marche, voilà!» Son adjoint (LR), Éric Boucau, professeur de golf, est désabusé : «Ils parlent de moins en moins politique, lâche-t-il. Il suffit qu’il y ait une belle musique, une belle image et un message fort à la télé, ça fait pencher la balance.»
Pépinière d’entreprises
En 2020, l’Orne lançait sa campagne pour attirer de nouveaux habitants. «Ce qui nous distingue, c’est notre état d’esprit, martèle le site du département. Nous croyons aux idées, à l’innovation, à l’inventivité.» Président (LR) du conseil départemental, Christophe de Balorre renchérit: «Le monde d’après a été localisé et c’est ici.» À l’Elabo, François, développeur web, est déjà «en zoom meeting», casque sur les oreilles. «C’est notre 103e adhérent depuis ce matin!, indique Thomas Debris, responsable de l’Elabo. Parisien en résidence secondaire, il envisage de s’installer définitivement. Comme tous nos utilisateurs, il pourra profiter de l’accès 24h/24 à l’espace de coworking, facturé seulement 2 euros de l’heure. Et aussi du matériel ultra-performant que l’on propose pour tester des prototypes ou bricoler, comme l’imprimante 3D, la graveuse-découpeuse laser ou la brodeuse numérique. Bientôt, on installera un FarmBot, un robot maraîcher qui va planter, arroser, analyser. Il n’y en a que trente en France!»
On gagne un peu moins qu’avant mais, quand on pense à la sécurité, à l’alimentation, aux bouchons… on a clairement gagné en qualité de vie
Juste à côté, Franck et Élise ont investi l’un des ateliers de la pépinière d’entreprises pour monter leur société, Natura modules. «Les terrasses, les studios de jardin en bois, ça marche très bien: on a du travail pour trois ans!, s’enthousiasme ce couple d’ex-Parisiens. On gagne un peu moins qu’avant mais, quand on pense à la sécurité, à l’alimentation, aux bouchons… on a clairement gagné en qualité de vie.» S’ils suivent les débats télévisés avec attention, les trentenaires regrettent que «tout (soit) axé sur les problématiques des grandes villes, pas des campagnes». «L’artisanat, il n’y a que Mme Pécresse qui en ait un peu parlé, pointe Élise. C’est pas has been, c’est pas une voie de garage. Moi qui porte du bois et pose des vis, je verrais bien une femme présidente!» Pas de vacances depuis six ans, des journées de travail de 18 heures, et «encore 20.000 euros à rembourser»: dans le hangar voisin, Patrick Cholet, 57 ans, maître apiculteur, se «bat pour l’excellence». Ses subtils miels des Cadres noirs percherons ont déjà récolté une ribambelle de prix et séduit «80 chefs étoilés». «Si aujourd’hui je commence à voir le bout, c’est grâce aux Parisiens!, proclame ce natif du coin. Je suis écolo bien sûr, mais pas en politique. La France est devenue fade comme un plat sans sauce! Je veux qu’on remette le mérite sur le devant de la scène.»
«Il y a leur monde et notre monde»
Dans son restaurant ouvrier, l’Escale, Valérie, 49 ans, est bien d’accord: «Est-ce qu’il faudrait pas arrêter de donner de l’argent aux jeunes qui n’ont jamais travaillé et qui jouent toute la journée à la console?, peste la patronne. Moi, j’ai une salariée de 23 ans qui m’a fait un arrêt maladie, un dimanche, parce qu’elle avait la flemme de venir. J’ai besoin de quelqu’un pour le service de midi mais, par dépit, j’ai arrêté de chercher…» Au-dessus de l’aquarium, la télévision diffuse de terribles images d’Ukraine. «J’ai révisé mon choix, avoue Valérie. Je ne vais pas forcément voter selon mes idées, mais pour la personne qui sera le plus susceptible de nous éviter la guerre. Et ça, ça sera pas Zemmour ni Le Pen!» Comme bien des commerçants bellêmois, elle déplore «le changement total depuis les Parisiens».«Comme beaucoup ne viennent que le week-end, en début de semaine tout est mort, dit-elle. Et les prix, qu’est-ce que ça a augmenté! En fait, il y a leur monde et notre monde…»
Vous avez vu ces “Chips du Perche” qui cartonnent ? Trois fois plus chères que les autres
Devant le distributeur de pizzas, Alexandre et Cindy s’offrent ce soir-là leur «petit luxe du mois». Lui travaille à l’imprimerie, elle chez Carrefour Contact. «Qui s’intéresse à nous?, interroge le jeune couple. Les boutiques de déco branchée, c’est pas pour nous! Notre rêve, c’est d’acheter notre maison, quand on aura terminé de payer notre crédit voiture.» S’ils votent, ce sera «comme la dernière fois, pour Marine Le Pen, parce qu’elle est pour le pouvoir d’achat». L’influence des «accourus» s’observe jusque dans les étalages du Carrefour Contact, où Cindy est responsable du rayon liquides. «Les Parisiens, ils achètent du champagne juste comme ça, parce que c’est le week-end!, s’ébahit-elle. Vous avez vu ces “Chips du Perche” qui cartonnent? Trois fois plus chères que les autres.» Au rayon chats et chiens, on trouve aussi des croquettes au «poulet élevé en plein air», agrémenté d’un «cocktail énergétique de mangue-myrtille, pomme, fraise, carotte, tomate»… Au Comptoir bio, Jackie et Delphine s’efforcent, elles aussi, de répondre à toutes les demandes, «même très pointues». «Par exemple, un client nous a parlé du Cenovis, une pâte à tartiner à base d’extrait de levure, qu’on ne trouve qu’en Suisse, rapportent ces ex-Parisiennes. Eh bien, en voilà!»
Président de l’association des 80 commerçants, Bellême Boutique, Bruno Morencé est très attentif à ce que le lieu «ne devienne pas un village-décor». «On s’est mobilisé pour conserver notre pressing, qui a failli être remplacé par un magasin de gadgets, rapporte-t-il. On voit aujourd’hui trop de petits commerces qui n’ouvrent qu’à partir du jeudi ou vendredi, et ne s’adressent qu’à une certaine clientèle…» Même préoccupation pour la décoratrice Marie du Sordet, qui se partage entre l’émission «Affaire conclue», sur France 2, et sa jolie boutique d’objets neufs et pépites vintage, Chez les Voisins. «Il y a des écarts qui se creusent, que le Covid a accentués, confirme-t-elle. Certains amis de mon fils, au collège, ne sont jamais allés à Paris, n’ont jamais vu la mer! Comment parvenir à ce que les gens du cru ne se sentent pas si différents?»
(*) Éditions du Seuil, octobre 2021
Présidentielle 2022 : épinglée pour une allusion supposée au couple Macron, Hidalgo dénonce une «calomnie»
Dans un entretien à Closer, la candidate socialiste semblait se moquer de la différence d'âge entre le président et son épouse.
Présidentielle 2022 : Éric Zemmour et le spectre du coup de fatigue
RÉCIT - Après deux prestations télévisées qui ont semé le doute parmi ses troupes, le candidat a annulé plusieurs événements de campagne pour se concentrer sur les rendez-vous essentiels.
Guillaume Tabard: «Valérie Pécresse et le piège diabolique de la photocopieuse»
CONTRE-POINT - L’argument du plagiat induit l’idée d’une proximité de fond destructrice pour la présidente d’Île-de-France qui peine déjà à se poser en alternative tranchée au président en place.
Valeurs Actuelles
Comment Eric Zemmour prépare son ultime assaut
« Ça y est, les amis, quoi qu’il arrive, nous sommes dans les livres d’histoire. » Sarah Knafo peine à cacher son enthousiasme. À une poignée de fidèles, la conseillère d’Éric Zemmour dévoile le résultat du dernier sondage Ifop. Sur son téléphone, la courbe bleu marine croise la courbe bleu électrique. Nous sommes le 18 février 2022 : pour la première fois depuis qu’il est candidat, Éric Zemmour passe devant Marine Le Pen. L’ancien journaliste, entré dans la vie politique il y a seulement quelques mois, est donné au second tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron. Il s’imagine déjà débattre avec le président sortant. Le lendemain, face au Mont-Saint-Michel, le président de Reconquête ! charge à plusieurs reprises le chef de l’État, comme si l’affaire était déjà réglée avec Valérie Pécresse et Marine Le Pen.
Les faits ne lui donnent pas tort. La candidate LR est à la peine. Sa prestation lors de son premier meeting, au Zénith de Paris, a été moquée. Dans les sondages, elle dévisse. Les cadors du parti doutent. Le 24 février, au micro d’Europe 1, François-Xavier Bellamy, en même temps qu’il déclare accorder son parrainage à Éric Zemmour, assure qu’en cas de duel face à Emmanuel Macron, il votera pour lui. L’annonce aurait dû faire les gros titres de la presse, provoquer une crise chez LR, crédibiliser un peu plus la stratégie d’union des droites du “Z”. C’est compter sans Vladimir Poutine… La Russie envahit l’Ukraine le matin même. Première cartouche grillée.
Les légitimistes retournent chez Macron
Depuis septembre, Zemmour a bâti son ascension sur la question de la survie de la France. La crise ukrainienne monopolise l’attention des Français. Un changement de stratégie s’impose. Le jour même, il réagit lors d’une “déclaration solennelle”. Dans l’après-midi, sa garde rapprochée s’interroge. Faut-il mettre sur pause la campagne ? Non, répond-il : « Les Français ont besoin de ce rendez-vous démocratique. »
Une semaine plus tard, Éric Zemmour chute dans les sondages quand le chef de l’État voit sa cote s’envoler. Analyse à chaud : journalistes et commentateurs associent cette perte de 2 à 3 points à ses prises de position sur les réfugiés ukrainiens. Éric Zemmour s’est singularisé en prônant leur accueil dans les pays limitrophes, comme la Pologne, quand Marine Le Pen, à l’inverse, leur propose l’asile.
Pour son entourage, cette chute dans les sondages s’explique plutôt par le « caractère légitimiste de certains électeurs partis chez Macron, car il est aujourd’hui assimilé à un chef de guerre », analyse un stratège. Les 3 points qu’on a perdus sont chez lui. Heureusement, aucun électeur n’est allé chez Valérie Pécresse et Marine Le Pen. » Voilà Éric Zemmour à 13 %, en moyenne. Son socle est situé autour de 11 à 12 %, avance son équipe. « Son potentiel électoral est situé à 23 % au premier tour, on a près de 10 points à aller chercher en un mois », admet un proche du candidat.
Comme on dit chez moi en Vendée, Philippe Olivier a pissé sur une clôture
Pour donner un nouveau souffle à une campagne arrêtée, Éric Zemmour compte sur le soutien de Marion Maréchal. Le 6 mars à Toulon, devant 7 000 personnes, l’ancienne députée du Vaucluse fait son grand retour en politique. « Il faudra un jour que l’on remercie le conseiller de Marine Le Pen qui a organisé les fuites sur la venue de Marion Maréchal et a solidifié la situation. Comme on dit chez moi en Vendée, Philippe Olivier a pissé sur une clôture, s’amuse Philippe de Villiers, en référence à l’oncle de Marion et conseiller de Marine. Il nous a donné Marion sur un plateau. »
Un programme de 400 mesures sur près de 70 pages
Mais quand les stratèges de la campagne pensaient pouvoir capitaliser sur sa présence au côté d’Éric Zemmour pour booster ses audiences, ils se heurtent à un imprévu : les chaînes d’information en continu ne diffusent pas les discours. La faute à un temps de parole dépassé. Ce ralliement devait saturer l’espace médiatique pendant dix jours. Il ne l’occupe même pas une heure. Deuxième cartouche grillée.
Son soutien aura cependant permis d’enrayer la chute sondagière du candidat. Il se stabilise. Éric Zemmour écrit droit avec des lignes courbes. En novembre, sa précampagne vacille après son déplacement raté à Marseille. Il se relève avec son annonce de candidature et le meeting de Villepinte. En janvier, il ne passe pas loin de la correctionnelle avec la polémique sur les enfants handicapés. Les ralliements de Guillaume Peltier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et les meetings de Cannes et Lille le remettent en selle.
Aujourd’hui, après un troisième moment compliqué dans la campagne, Zemmour veut ouvrir une nouvelle séquence. Samedi 12 mars, le Figaro dévoile l’intégralité de son programme. Près de 70 pages et 400 mesures. Le candidat veut profiter des sujets propulsés par la guerre en Ukraine, comme la montée du prix de l’essence. Il mise également sur la fin de l’émotion concernant les réfugiés ukrainiens. « Un article paru dans le Figaro explique qu’il y a un non-Ukrainien sur trois parmi les réfugiés qui arrivent en France , souligne un cadre de Reconquête !. On a eu raison trop tôt. »
Éric Zemmour prépare une montée en puissance jusqu’à début avril, au moment où les Français s’intéresseront vraiment à l’élection. Son mouvement, fort de ses 115 000 adhérents, vient de lancer une opération de porte-à-porte sur l’ensemble du territoire pour toucher des millions d’électeurs. Une “lettre aux Français” de seize pages sera bientôt dans les foyers de « trois millions de Français ruraux », qu’il espère convaincre avec son programme consacré à la ruralité.
Un tour de France va également débuter, avec près de 100 meetings dans tous les départements du pays. Avec Éric Zemmour, parfois. Avec les porte-parole de Reconquête !, souvent. À commencer par Guillaume Peltier et Nicolas Bay, les vice-présidents exécutifs du parti. Ils pourront également compter sur la présence de Marion Maréchal, qui doit animer un certain nombre de ces meetings.
Carte maîtresse de cette fin de campagne, elle partage désormais la tête d’affiche avec Éric Zemmour. En déplacement à Moissac, ses soutiens ont pu observer la complémentarité de leur binôme. « Éric c’est la baffe, Marion la caresse, souligne un proche. Quand lui est très direct, Marion apporte une sorte de douceur. C’est un alliage intéressant pour la suite. »
“Pécresse a choisi la stratégie du ‘catenaccio’”
Éric Zemmour n’a pas réussi son débat face à Valérie Pécresse, le 10 mars dernier, sur TF1 et LCI. En déplacement dans le Sud, le candidat est revenu sur cet affrontement. « Valérie Pécresse, de peur d’être écrasée, a choisi la stratégie du catenaccio , comme on dit dans le football, confie-t-il à Valeurs actuelles. On se met en défense et on casse les tibias de l’adversaire parce qu’il est trop bon. C’est Claudio Gentile contre Michel Platini. » Ses proches se félicitent d’avoir pu montrer les différences entre leur projet et celui de Mme Pécresse. « Elle a montré qu’elle était pro-US, pro-UE et pro-Otan, souligne un stratège de la campagne. Elle a dit que le grand remplacement était une “théorie complotiste” et qu’il n’y avait “QUE” 5 millions d’étrangers en France. Les électeurs de droite ont pu voir qu’il y avait un candidat de droite et une candidate centriste. »
Ce qui ne veut pas dire que Zemmour a remporté le débat, convient, lucide, son entourage. Le vainqueur ? « Macron, évidemment. Mais quand nous regardons les sondages Ifop, Pécresse a perdu 8 points chez les fillonistes depuis le lendemain du débat, quand Zemmour en gagne 5 et Macron 3. Les électeurs n’ont pas aimé son attitude, insupportable et hystérique. »
Depuis des mois, l’ancienne star de CNews mise sur une « hamonisation de Pécresse ». En 2017, le socialiste était enfermé entre Mélenchon et Macron. Aujourd’hui, Éric Zemmour pense que Pécresse est enfermée entre Macron et lui. Mais les ralliements de cadres tardent à arriver. « On préfère siphonner l’électorat LR que de récupérer les apparatchiks », répond un proche.
“Ça va se jouer à rien du tout, probablement à la décimale”
Reste Marine Le Pen. Elle est en tête dans le “camp national”. « Éric lui sert de paratonnerre, constate Nicolas Bay. Il encaisse les coups pour deux et elle ne subit aucune attaque du système et des médias. » Les ralliements successifs ont fait tanguer sa campagne, mais la candidate fait montre de résilience. Aujourd’hui, selon nos informations, Reconquête ! a fermé la porte à un cadre et plusieurs élus locaux du RN. « En mars, c’est trop tard. Il fallait nous rejoindre avant », justifie-t-on, côté Zemmour. Dans les sondages, Le Pen possède 2 à 4 points d’avance sur son concurrent. « Nous ne sommes pas inquiets à ce sujet , jure un responsable, persuadé que la dernière ligne droite lui profitera. Depuis le début, elle ne fait pas campagne, les gens vont finir par s’en apercevoir. Et tout le monde sait qu’elle perd des points dans les derniers instants de la campagne. En mars 2017, un mois avant le premier tour, elle était créditée de 26 %, devant Emmanuel Macron. Finalement elle termine à 21 %. »
Pour l’entourage du candidat de Reconquête !, le premier tour de 2022 devrait ressembler à celui de 2002 : « Ça va se jouer à rien du tout, probablement à la décimale. Notre avantage, c’est qu’il y aura une surmobilisation de notre électorat et une démobilisation de l’électorat RN, comme l’ont montré les régionales. »
Éric Zemmour continue de remplir les salles, les militants collent des affiches et distribuent à tout-va, les audiences sont toujours aussi bonnes. Autre motif de satisfaction : le candidat est persuadé d’être la cible d’Emmanuel Macron. Il a pris pour lui certains passages de la “Lettre aux Français” du président. Notamment celui-ci : « L’enjeu est de bâtir la France de nos enfants, pas de ressasser la France de notre enfance. » Depuis quelques mois, « les messages subliminaux de Macron ne visent que Zemmour, souligne Guillaume Peltier. Je pense notamment aux prénoms ou à la peine de mort. » En prenant toujours soin de ne pas le nommer. Emmanuel Macron « souhaite affronter Éric Zemmour lors du débat, car il veut opposer deux visions de la France, croit un proche du candidat. C’est la seule confrontation intéressante vu l’état du pays. Avec Pécresse et Le Pen, on aura droit à un débat sur un catalogue de mesures. Les Français veulent voir un vrai affrontement. »
Comment prétendre affronter le président après avoir raté son débat face à Pécresse ? « Le débat du second tour sera différent car il est solennel , glisse Zemmour dans le train qui le ramène à Paris après son déplacement dans le Sud. Je suis persuadé que Macron me respectera et ne hurlera pas. »
Lors de son grand meeting au Trocadéro, le 27 mars, où 50 000 personnes sont attendues, Éric Zemmour chargera lourdement Emmanuel Macron en se livrant à un réquisitoire contre un quinquennat qu’il juge raté. Mais avant, il devra se rapprocher de Marine Le Pen, la candidate du « grand renoncement ». La stratégie zemmourienne se résume à la phrase de Clemenceau : « Le vainqueur, c’est celui qui tient un quart d’heure de plus que l’adversaire. »
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec Le Monde
Chargeur solaire portable BigBlue 28W
Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.
Une batterie contient une quantité d’énergie épuisable, à la différence du chargeur USB solaire qui, dès que le soleil est là, peut fournir une alimentation pour votre téléphone et d’autres petits appareils électroniques afin qu’ils restent chargés. Vous pouvez même l’utiliser pour recharger une batterie externe, afin de mettre cette énergie de côté pour plus tard. Après plus de 60 heures passées à tester 12 modèles, nous sommes convaincus que le BigBlue 28W USB est le meilleur chargeur solaire pour tous ceux qui ont besoin d’alimenter leurs petits appareils électriques afin de rester connecté en cas d’éloignement des réseaux électriques, voire en situation d’urgence (catastrophe naturelle, etc.).
Le meilleur chargeur solaire mobile
Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.
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Le chargeur solaire USB de 28 W de BigBlue est le plus puissant de tous les chargeurs solaires testés, et il offre des caractéristiques uniques lui permettant d’être plus polyvalent et plus résistant : un troisième port USB (la plupart des concurrents se contentent de deux), une protection antipluie pour ses connecteurs, et un accordéon de panneaux photovoltaïques léger mais offrant une belle surface afin de capturer le moindre rayon de soleil. Bien que d’autres modèles s’en approchent en matière de puissance, le BigBlue est aussi plus compact et léger que les concurrents proposant un rendement comparable : il tient plus facilement dans un sac de camping ou de randonnée, ou encore dans un kit d’urgence.
Puissance comparable, mais plus basique
Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.
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Si le BigBlue n’est pas disponible, nous apprécions également le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower. Lors de nos tests, seul notre produit vainqueur a généré plus d’énergie au fil de la journée ; le X-Dragon a même produit un rendement légèrement supérieur lorsque le soleil était au zénith. Bien qu’il puisse charger vos équipements aussi vite que notre modèle favori, il lui manque quelques petits plus pratiques, comme le port de chargement supplémentaire et la protection des connecteurs, qui permettent au BigBlue de se distinguer.
Tout ce que nous recommandons
La recherche
Pourquoi nous faire confiance
J’ai passé une trentaine d’heures à enquêter et à tester des chargeurs solaires portables pour ce guide, en plus des dizaines d’heures que d’autres rédacteurs de Wirecutter y ont passées au cours des deux dernières années. J’ai entre autres écrit des guides sur les meilleures batteries portables USB pour téléphones et tablettes, les meilleures batteries USB pour ordinateur portable et les meilleures alimentations portables à onduleur (en anglais). Avant de travailler à Wirecutter, j’ai été rédactrice scientifique et « fact-checker » pendant quatre ans. En outre, au cours d’un voyage d’un mois dans la brousse au Malawi, en Afrique, j’ai pu tester moi-même un chargeur solaire portable médiocre, si lent que je l’ai abandonné au milieu du voyage.
À qui s’adressent les chargeurs solaires ?
Les chargeurs solaires USB sont extrêmement pratiques si vous partez pour un voyage en camping ou si vous vous rendez dans une région où vous ne pourrez pas compter sur le réseau électrique. Ils sont également utiles dans un kit de survie. Un chargeur solaire peut recharger un smartphone de la taille d’un iPhone X en profitant durant quelques heures du soleil zénithal. Mais dans certains cas, un chargeur solaire n’est pas la meilleure alimentation portable. Une batterie externe conçue pour les téléphones et tablettes ou les ordinateurs portables (alimentés en USB-C ou par une prise secteur) vous conviendra peut-être mieux. Les batteries externes que nous recommandons peuvent alimenter un smartphone pendant des heures, voire des jours, tout en tenant dans le volume d’un livre de poche, et elles ne dépendent pas de la météo.
Mais que vous choisissiez un chargeur solaire ou une batterie externe, l’appareil n’alimentera que des équipements USB ou USB-C, ce qui limite son intérêt pour ceux qui ont besoin d’une alimentation secteur durable et sans réseau électrique. Si vous prévoyez des séjours globalement sédentaires durant lesquels vous aurez besoin de charger ou d’alimenter des appareils plus gourmands, comme un ordinateur portable ou un téléviseur, ou encore des équipements de communication sophistiqués, vous préférerez sans doute un robuste générateur d’alimentation portable et à onduleur (en anglais).
Notre méthode de sélection
Pour sélectionner les chargeurs que nous souhaitions tester, nous avons commencé par piocher dans les listes de modèles les plus vendus et les plus appréciés sur Amazon. Nous avons aussi consulté les recommandations sur les sites de référence tels qu’OutdoorGearLab, et recherché des mentions sur les sites spécialisés en matériel high-tech ou équipement de sports de pleine nature. Une mauvaise note ou un avis très critique d’utilisateur trouvés sur le site Fakespot n’entraînaient pas une élimination systématique, mais nous avons rejeté les modèles récoltant régulièrement des commentaires négatifs pointant des problèmes de performances faibles ou irrégulières, de déformations du matériel, ou encore des défauts d’alimentation. Avant de demander la livraison des modèles à tester, nous avons pris en compte les éléments suivants.
- Puissance d’alimentation et chargement
Nous n’avons pris en compte que les chargeurs solaires USB promettant 10 watts ou plus : en deçà, vous n’auriez pas suffisamment d’électricité pour alimenter un simple smartphone toute la journée, ce qui n’est pas pratique. Nous avons préféré les modèles annonçant des puissances encore plus élevées, mais sans prendre d’appareils trop volumineux, à la portabilité limitée.
Nous avons éliminé les modèles ne proposant qu’un seul port USB. Deux ports permettent de charger un second appareil ou de partager le chargeur avec un camarade. Tout port supplémentaire est un bonus. Chacun doit fournir au moins 1 ampère, le minimum nécessaire pour charger complètement un smartphone tel que l’iPhone X en trois à quatre heures.
Un bon chargeur solaire portable doit être suffisamment compact pour le ranger facilement dans un petit sac à dos. Dans l’idéal, il n’est pas plus encombrant qu’un iPad. Ceci étant, une surface de capteurs plus grande permet de mieux capturer les rayons du soleil un jour nuageux ; nous avons donc éliminé les modèles à un seul panneau. Lors de tests précédents, nous avions d’ailleurs regretté les résultats médiocres des petits pavés solaires à batterie intégrée, comme vous le verrez dans la section Concurrence. Les campeurs et les randonneurs étant ceux que ces chargeurs solaires intéressent le plus, nous ne voulions pas non plus de modèles trop lourds : ceux que nous avons testés font autour de 500 g, et nous avons éliminé tout ce qui dépassait le kilo.
Nous avons exploré les sites web des fabricants et contacté leur service client pour nous assurer que chaque modèle était fabriqué et vendu par une marque réputée, effectivement disponible à la vente durant les mois à venir.
Lorsqu’un chargeur offrait des caractéristiques en plus, nous les avons également prises en compte. Une fermeture magnétique ou un pied intégré peuvent simplifier l’utilisation d’un chargeur solaire, mais il faut bien entendu que celui-ci maîtrise sa tâche première, alimenter et charger des appareils. La plupart des modèles testés sont fournis avec un câble USB vers Micro-USB, mais certains (comme le modèle de 90 cm d’Anker) étaient plus longs et paraissaient plus solides. Beaucoup comportent également quelques mousquetons ; ils sont toujours petits et de qualité médiocre, mais nous apprécions la possibilité d’accrocher le chargeur sur un sac à dos ou une tente.
Prix
Les chargeurs solaires dépassant 100 € n’apportent pas d’avantage notable sur les modèles moins coûteux, ou bien ils font partie d’une catégorie de taille et de poids qui dépasse les besoins du campeur occasionnel ou du kit de survie courant. A l’autre bout de la gamme, les chargeurs vraiment premier prix ne produisent généralement pas assez de puissance et ne chargent pas assez rapidement pour mériter votre attention. Nous nous sommes battus avec des modèles low-cost, trop faibles ou bizarrement conçus (voir La concurrence), et notre conclusion est que vous ne devriez pas compter sur de tels appareils, quelle que soit la situation. Par élimination, il nous restait quatre chargeurs offrant la bonne combinaison de puissance maximale affichée, de taille et de poids, de disponibilité et de caractéristiques pratiques. Nous avons testé un modèle Anker de 15 W (notre ancien favori, désormais indisponible) et trois concurrents :
Neuf autres modèles ont été testés auparavant ; nous les présentons dans la section La concurrence.
Notre procédure de test
Nous avons essayé les modèles les plus prometteurs lors d’une brumeuse semaine de juillet à New York. Si vous comptez voyager plus près de l’équateur ou sous des cieux plus dégagés, vous obtiendrez une puissance supérieure à celle que nous avons obtenue. Mais étant donné que nous avions testé des chargeurs dans des conditions optimales par le passé (dans le sud ensoleillé de la Californie), nous avons voulu cette fois créer un point de comparaison pour les citadins plus septentrionaux. Nous avons mené les tests en parallèle afin de nous assurer que chaque chargeur était face aux mêmes conditions météo, et nous avons mesuré la puissance maximale délivrée par chaque modèle, l’énergie totale produite durant la journée, et la puissance dégagée lorsque des nuages apportaient un peu d’ombre.
Puissance de sortie en USB un jour brumeux (W)
Lors d’un jour brumeux à New York, aucun des chargeurs n’a atteint la puissance maximale permise par ses ports USB.
- Puissance maximale/charge la plus rapide : nous avons installé les panneaux juste avant midi solaire, l’heure à laquelle le soleil est au plus haut dans le ciel à un endroit donné. Après avoir vérifié que tous pointaient dans la même direction et étaient inclinés au même angle, nous les avons branchés sur un multimètre, le PortaPow 3-20V Dual USB Power Monitor, et un testeur de charge, le Drok DC 3-21V, afin de vérifier avec précision quelle puissance ils pouvaient fournir à l’instant le plus ensoleillé de la journée.
- Énergie totale : nous avons également installé tous nos produits candidats durant quatre heures en milieu de journée, afin que chacun remplisse une batterie USB Anker PowerCore 20100 entièrement vidée. Nous avons mesuré le total de l’énergie produite à l’aide d’un multimètre PortaPow, placé entre le chargeur solaire et la batterie. Une fois le test terminé, nous avons également vidé chaque batterie à l’aide des testeurs de charge Drok, afin de vérifier la précision de nos mesures. Ces chiffres nous ont aidés à comprendre à quel point un smartphone ou une tablette courants seraient rechargés au bout d’un temps donné.
- Stabilité de l’alimentation : lors d’une autre journée ensoleillée, nous avons vérifié si chaque chargeur retrouvait bien sa puissance maximale après avoir été couvert, comme par exemple au passage d’un nuage. À l’aide de la même installation, nous avons attendu que les multimètres atteignent au moins quelques watts, puis nous avons replié les panneaux photovoltaïques des chargeurs. Lorsque la puissance fournie est arrivée à zéro, nous les avons redéployés et avons attendu de retrouver la pleine puissance. Tous les modèles de notre plus récente série de tests l’ont réussi, mais par le passé, certains chargeurs solaires (souvent les moins chers) ne retrouvaient pas leur puissance. C’est un défaut rédhibitoire : si vous laissez votre téléphone branché à un chargeur solaire tout l’après-midi pour qu’il se recharge avant de partir en randonnée, vous serez très déçu de constater en revenant que la charge n’aura duré que 15 minutes avant d’être interrompue par un nuage.
Un bon chargeur solaire portable doit être léger et compact lorsqu'il est plié, et imposant une fois étendu. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO
- Dimensions, praticité et finitions : avant d’analyser les performances, nous avons comparé la taille et la qualité de fabrication de chaque modèle. Nous avons mesuré les dimensions du panneau plié et déplié, et avons utilisé une balance électronique de cuisine pour les peser avec précision. La plupart des chargeurs solaires se composent de deux à quatre panneaux solaires cousus sur une toile de nylon, avec des câbles cachés entre deux couches de tissu et des composants électroniques situés dans une pochette sur le dernier panneau. Souvent, un Velcro ou un aimant les maintient fermés. Des trous rivetés ou des anneaux sur les bords permettent de les suspendre ou de les accrocher sur un sac à dos ou une tente. La qualité de la toile et des coutures s’est avérée similaire sur tous les modèles testés. Les panneaux solaires eux-mêmes étant étanches, ils sont simplement cousus sur les bords, sans revêtement supplémentaire. Taille et poids variaient un peu d’un modèle à l’autre, en comparant tous nos finalistes, nous avons conclu que leur conception était trop proche pour éliminer un produit ou même désigner un favori sur ce critère.
Notre favori : chargeur solaire USB BigBlue 28W
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Ce chargeur solaire léger est celui qui vous fournit le plus de puissance utilisable pour sa taille. En outre, il dispose de trois sorties pour charger plusieurs appareils simultanément.
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Le BigBlue 28W USB est le chargeur solaire USB que nous choisirions pour une semaine dans les bois ou un mois au Malawi. C’est le plus puissant des modèles testés, il offre en outre plusieurs caractéristiques uniques : un troisième port, une protection des connecteurs USB, et une série de panneaux photovoltaïques de belle surface (bien que légers) afin de saisir le moindre rayon de soleil.
Sous le soleil de midi, le BigBlue a fini ex æquo avec le X-Dragon 20W SunPower en ce qui concerne la puissance instantanée, culminant à environ 10,7 watts. Mais sur une journée, le BigBlue a offert un rendement total supérieur : 48,8 wattheures, contre 43,7 Wh pour le X-Dragon. La différence n’est pas énorme : elle représente à peine une demi-charge de batterie d’un iPhone X. Cependant, chaque wattheure compte quand vous êtes loin du réseau électrique, et ce petit supplément n’augmente guère sa taille ou son prix.
Production d'énergie totale en 4 heures (Wh)
Le chargeur solaire BigBlue a produit plus d’énergie sur l’ensemble d’un test de 4 heures que tout autre modèle testé.
Le BigBlue se distingue des dizaines de modèles que nous avons étudiés par ses deux ports de 2,4 A et son port de 1 A, permettant de recharger trois appareils à la fois. Notez que ces indications supposent que les panneaux solaires fonctionnent à leur puissance maximale, donnée pour 28 W, ce qui n’arrive que rarement. Tous les autres modèles testés se contentent de deux ports. En outre, les USB du BigBlue sont mieux protégés de l’eau et de la poussière que ceux des concurrents : ils sont recouverts d’un couvercle en caoutchouc et d’un rabat de tissu. Heureusement, ce couvercle est attaché au chargeur, afin de ne pas le perdre, ce qui n’est pas le cas avec le chargeur Eceen.
Le BigBlue est élégant, il paraît robuste, et il est de bonne fabrication, en toile synthétique résistante aux intempéries. Avec le chargeur X-Dragon, au poids similaire, c’est l’un des modèles les plus légers que nous avons testés : il pèse 570 grammes, le poids d’une petite boîte de conserve. Replié, il fait également partie des modèles les plus compacts, à égalité avec le chargeur Anker : 28 cm sur 16. Il est pourtant de loin le plus grand une fois déplié : il dispose de quatre panneaux, contre trois pour le X-Dragon et deux pour l’Anker et l’Eceen. Ainsi, le BigBlue est-il un peu moins simple à utiliser, mais sa surface supérieure lui permet de capturer un maximum de lumière, même durant un jour couvert.
Pour alimenter votre appareil à charger, le BigBlue est livré avec un câble de 60 centimètres, deux fois plus long que ceux du X-Dragon et de l’Eceen. Cette longueur fait une énorme différence, par exemple pour pouvoir utiliser votre téléphone pendant qu’il se recharge ou pour placer une batterie à l’ombre, en toute sécurité, tandis que les panneaux sont en plein soleil. Quatre mousquetons sont également inclus : ils se fixent sur les anneaux de tissu cousus sur les bords du BigBlue et permettent de l’attacher sur un sac à dos afin de produire de l’énergie en vous déplaçant, ou bien sur une tente pour recharger votre équipement pendant que vous partez vous promener.
Des défauts non rédhibitoires
Le principal inconvénient du chargeur BigBlue est, comme le nom de la marque pourrait l’indiquer, sa taille. Sans être plus lourd que le X-Dragon, il fait bien 25 cm de plus une fois déployé, ce qui complique un peu la manœuvre lorsqu’il faut le placer dans la position idéale. Mais cette taille lui donne plus de surface pour capturer la lumière. En outre, il demeure relativement fin et compact lorsqu’il est plié, ce qui est le plus important.
Certains modèles testés, comme l’Eceen, se referment aisément à l’aide de deux aimants cousus sous le tissu ; vous pouvez ainsi les replier et les ranger en un instant. La simple bande de Velcro du BigBlue s’est avérée moins sûre que celle du X-Dragon et se détache plus facilement. Par le passé, nous avons remarqué lors de tests au long cours que les bandes en Velcro vieillissent souvent mal dans l’eau, sous la pluie et le soleil, par rapport aux aimants. Gardez ce détail à l’esprit mais, encore une fois, il n’est pas rédhibitoire.
Notre second choix : X-Dragon 20W SunPower
Puissance comparable, mais plus basique
Si vous ne trouvez pas notre premier choix, ce modèle d’une taille similaire est presque aussi puissant, mais il offre moins de ports et de panneaux.
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Si le BigBlue n’est pas disponible ou si les prix changent considérablement, le chargeur solaire X-Dragon 20W SunPower est une bonne alternative. Il a fourni presque autant de puissance que le BigBlue lors de nos tests, laissant les modèles Anker et Eceen mordre la poussière, et il utilise comme lui une bande de Velcro pour maintenir les panneaux pliés et les protéger des rayures entre deux utilisations. Mais il n’a que deux ports USB-A (un de moins que notre favori) et la pochette de tissu à fermeture à glissière qui les recouvre n’est pas aussi protectrice que le couvercle en caoutchouc du BigBlue.
La puissance maximale du X-Dragon s’est avérée identique à celle de notre premier choix : environ 10,7 W lors d’un jour brumeux à New York. Mais la quantité d’énergie produite sur la journée n’a pas dépassé 43,7 Wh, 5 de moins que le BigBlue. Pour mettre les choses en perspective, cette différence permettrait de recharger la batterie d’un téléphone Galaxy S10 de plus d’un tiers.
Puissance de sortie en USB, à midi (W)
Au midi solaire, le X-Dragon a produit la même puissance maximale que notre modèle favori.
Les deux ports du X-Dragon sont donnés pour 2 ampères, soit 10 watts : lorsque le soleil est au rendez-vous, ils peuvent donc recharger un appareil presque aussi vite qu’un adaptateur secteur USB-A classique. Notez cependant que la puissance maximale combinée plafonne à 3 A (soit 15 W) : le chargement simultané de deux appareils sera donc un peu plus long. Cela reste un rendement raisonnable pour des panneaux solaires de 20 W, étant donné qu’il y a toujours quelques pertes dans la conversion.
Même si le X-Dragon ne comporte pas de couvercle caoutchouté pour ses ports, comme le BigBlue, nous apprécions la pochette fermée par une glissière qui les protège, en plus de la couche externe de toile. Un rabat à Velcro sécurise le chargeur lorsqu’il est replié, avec une conception un peu plus réussie que celle du BigBlue. Les modèles testés qui ne disposent pas d’une telle protection sont plus vulnérables face aux éléments.
Le X-Dragon pèse autant que le BigBlue. Il est un peu plus fin, mais plus large et plus haut de deux centimètres lorsqu’il est replié. Il est aussi bien moins élégant, avec une bande vert fluo et un énorme logo collés sur l’avant. Cela dit, aucun de ces reproches n’est éliminatoire.
Comment tirer le maximum de votre chargeur solaire
La simplicité d’utilisation de l’énergie solaire est une véritable source d’émerveillement. Le seul entretien nécessaire pour la plupart des panneaux photovoltaïques est de les maintenir relativement propres, sans dépôt de poussière. Un chiffon humide suffit généralement.
Pour maximiser la puissance produite, vous devrez tout de même orienter correctement les panneaux. En règle générale, par rapport au sol, le panneau doit faire un angle correspondant à votre latitude, avec des petits ajustements saisonniers. Plus vous êtes loin des pôles (et proche de l’été), plus l’angle est faible. Par exemple, l’inclinaison moyenne idéale à Amiens tourne autour de 41 degrés, mais à Louxor elle est de l’ordre de 22 degrés. Même si vous n’atteignez pas l’angle parfait, vous en rapprocher peut augmenter sensiblement votre production électrique. Pour obtenir le rendement maximal, une recherche en ligne vous permettra de calculer l’angle idéal avant de partir. Notez les paramètres optimaux (attention, certains sites donnent l’inclinaison par rapport à l’horizontale, d’autres par rapport à la verticale) et tentez de vous en approcher une fois sur le terrain. Astuce de pro : une chaussure de randonnée est parfaite pour relever les panneaux.
Comme la plupart des chargeurs solaires, le BigBlue dispose d’une poche sur le rabat principal où ranger votre appareil en cours de chargement. Cependant, s’il fait chaud, cette poche noire exposée en plein soleil est comme un four pour un téléphone ! Afin d’éviter la surchauffe, mieux vaut alors placer votre équipement sous les panneaux, dans le triangle entre le chargeur, son support et le sol, ou le maintenir à l’ombre d’une manière ou d’une autre.
La concurrence
Un représentant de la marque nous a confirmé qu’Anker ne fabrique plus le 15W PowerPort Solar Lite, notre précédent favori, de même que la version 21 watts.
L’Eceen ECC-626 13W, lui aussi indisponible désormais, était léger et compact, et il offrait de petits plus intéressants comme son support dépliable, sa fermeture magnétique et une poche en néoprène. Mais ses performances étaient notablement moins bonnes que celle des autres modèles testés, et nous n’avions pas apprécié le positionnement des ports à l’extérieur du chargeur, à la merci des intempéries. Comme le BigBlue, un couvercle de caoutchouc protégeait ses ports lorsqu’ils ne servaient pas, mais celui-ci n’était pas attaché à l’appareil : il était donc facile à perdre (cela faillit nous arriver à plusieurs reprises).
Nous avons testé le Goal Zero Nomad 7, cette marque ayant l’une des meilleures réputations de qualité et de service client dans sa catégorie. Bien construit, le chargeur dispose de ports USB et DC 12 V, et il profite d’avantages tels qu’une fermeture magnétique en lieu et place du Velcro des modèles moins coûteux. Mais il n’annonce que 7 watts, un quart de la puissance revendiquée par le BigBlue, malgré un prix élevé.
Compacts, les chargeurs Instapark Mercury 10 et le Poweradd 14W ont un défaut majeur : ils ne retrouvent pas leur puissance maximale après avoir été masqués pendant dix secondes.
Le chargeur solaire RAVPower 15W était notre ancien second choix, mais il a été remplacé par un modèle de 16 watts. Nous n’avons pas testé celui-ci : il coûte aussi cher que des concurrents bien plus puissants.
Les modèles Creative Edge Solar-5, Poweradd Apollo 3 et ZeroLemon SolarJuice 10 000 mAh ont plafonné respectivement à 60, 60 et 65 % des puissances annoncées. Même avec la batterie intégrée à ces trois chargeurs, leur petit et unique panneau solaire n’offrait pas une charge suffisamment rapide pour concurrencer les modèles repliables à plusieurs panneaux.
Sources
James Bruce, Poweradd 14W Portable Solar Charger Review and Giveaway, MakeUseOf, 20 août 2014
Charles R. Landau, Optimum Tilt of Solar Panels, Solarpaneltilt.com, 18 mars 2017
Smythe Richbourg, RAVPower 15W Foldable Solar Charger review, The Gadgeteer, 1er juin 2015
Gaye Levy, Gear Review : RAVPower 15W Solar Charger with Dual USB Ports, Backdoor Survival, 6 mars 2015
Solar Angle Calculator, Solar Electricity Handbook.
Sarah Witman (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Franck Mée (traduction française)
Le Monde
Sunday Afternoons Ultra Adventure
Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.
Quelle que soit l’activité pratiquée (randonnée, canoë ou simple jardinage), il est très important de protéger sa peau du soleil, tête et cou compris. Nous avons parlé à trois dermatologues, à un coureur d’ultra-marathon et à quatre ultra-randonneurs puis effectué 200 heures de tests sur le terrain. Nous sommes parvenus à la conclusion que le chapeau qui vous protégera le mieux du soleil est celui que vous garderez sur la tête. Le grand favori de tous nos testeurs, le Sunday Afternoons Ultra Adventure, assure le meilleur équilibre entre protection et respiration. Il est suffisamment discret pour se faire oublier.
Le chapeau qui reste sur la tête
Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !
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Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est respirant, ventilé et facile à transporter, tout en étant assez confortable pour ne pas être une gêne. Il a gardé les meilleures qualités du modèle précédent, les améliorant même, avec par exemple un tissu plus léger (dont l’indice de protection reste à UPF 50 +) et un encombrement réduit. Si nous avons été obligés d’ôter les autres chapeaux afin de ne pas perdre en visibilité pour négocier des cols montagneux couverts de neige, le bord de l’Ultra Adventure s’arrête juste avant l’oreille, laissant une vue dégagée. En cas de vent, le bord reste rigide et continue donc de protéger le visage. Et vous ne le perdrez pas même si les bourrasques deviennent violentes, grâce à sa taille ajustable et à sa bride efficace. Des logements sont conçus pour caler vos lunettes de soleil, et des bandes réfléchissantes sont prévues pour la nuit. Il est très facile à plier sans lui faire perdre sa forme.
Plus facile à assumer
Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.
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Nos testeurs ont approuvé le Columbia Bora Bora II Booney à l’unanimité pour son côté respirant, ce qui paraît logique car il est pourvu de la plus grande surface en filet d’aération de tous. Il nous a gardé la tête plus fraîche que ses concurrents, tant sur le terrain que pendant le test. Pour un chapeau de randonnée plus élégant que la plupart de ceux que nous avons pu trouver, il offre une protection très respectable, avec un tissu assurant une protection d’indice UPF 50. La bride et le tour de tête ajustables l’ont maintenu en place quand le vent s’est levé. Dans l’avion, et la nuit quand on n’en a plus besoin, le Columbia se fait tout petit dans un sac.
Pour les activités plus calmes
Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.
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Le Tilley LTM6 AirFlo est fait d’un tissu assurant un indice de protection UPF 50 +, conçu pour protéger le visage et le cou, et il est particulièrement joli. Ce chapeau résistant, de conception canadienne, affiche des finitions de bien meilleure qualité que les autres (en témoignent les coutures arrêtées à la main) et son bord rigide ne perd pas sa forme en cas de vent ou quand on le compresse. Seul hic : toutes ces qualités ont un prix.
Notre sélection des meilleurs chapeaux de randonnée
Nos recherches
Pourquoi nous faire confiance ?
Je suis une grande randonneuse, j’ai plus de 25 000 km de chemins de randonnée derrière moi. J’ai été détentrice du record de la marcheuse la plus rapide en totale autonomie sur l’Appalachian Trail (3 516 kilomètres de la Géorgie au Maine) et je passe entre deux et cinq mois par an à faire de la randonnée. J’écris régulièrement des comptes rendus sur du matériel de camping et j’enseigne le cours en ligne Thru-hiking 101 de Backpacker Magazine.
Pour cet article nous avons consulté trois dermatologues certifiés par l’American Board of Dermatology qui ont répondu à nos questions sur l’exposition solaire, les qualités d’un bon chapeau et pourquoi certains protégeaient mieux du soleil que d’autres.
Enfin, nous avons demandé à cinq athlètes de plein air la différence entre un chapeau qui a l’air bien dans le magasin et un chapeau qui fait ses preuves sur le terrain. Parmi eux, le coureur d’ultra-marathon David Jared, qui habite au Texas, est un spécialiste des courses au nom évocateur de chaleur, tels que le semi-marathon Jalapeño, le semi-marathon Wildlfire et le Habanero Hundred. Il a l’habitude de courir entre 40 et 65 km par semaine par des températures comprises entre 32 et 38 °C en plein soleil. Nous avons aussi consulté le marcheur longue distance et ultra-runner Lint Bunting, qui a plus de 50 000 km de randonnée au compteur, notamment le Triple Crown (comprenant l’Appalachian Trail, le Pacific Crest Trail et le Continental Divide Trail) réalisé trois fois, et qui inclut la traversée du Nouveau Mexique et du sud de la Californie. Il a également parcouru l’Arizona.
Qui a besoin d’un chapeau ?
Que ce soit en courant, en randonnée, en camping, en faisant du rafting, du golf ou simplement en sortant le chien, vous êtes exposé aux rayonnements ultraviolets. Tous les dermatologues que nous avons interrogés nous ont avertis que même l’hiver ou quand le ciel est nuageux, les ultraviolets frappent la terre et, par conséquent, vous, qui êtes dessus.
Lisa Quale, formatrice santé à l’Institut pour les cancers de la peau, rattaché à l’université d’Arizona, m’a expliqué que « le visage, le haut des oreilles, le cou, la poitrine, les mains et les bras figurent parmi les endroits du corps où les cancers de la peau sont les plus courants. » À ses yeux, le chapeau doit être considéré comme un élément incontournable de toute panoplie de survie. Il convient en outre d’éviter de s’exposer aux heures les plus chaudes, de porter des vêtements couvrants et offrant une bonne protection contre le soleil, et d’utiliser de la crème solaire et une ombrelle (un des objets préférés de Bunting, qui a parcouru plus de 48 000 km aux États-Unis avec une ombrelle anti UV en mylar).
Vous avez une « peau qui bronze bien » ? Que nenni. Le Dr Marie Jhin, dermatologue et auteure d’Asian Beauty Secrets : Ancient and Modern Tips from the Far East explique qu’une peau qui bronze vite est simplement un épiderme dont les cellules essaient de se protéger des agressions. Un hâle « fournit un indice de protection solaire de 3 maximum, et tout indice inférieur à 15 ne procure pas de protection adéquate contre les coups de soleil. » Pour le Dr D’Anne Kleinsmith, également dermatologue, c’est clair : « Un bon bronzage, ça n’existe pas. »
Où les avons-nous testés ?
Nous avons testé les chapeaux de randonnée dans deux types de situations : dans des déserts de haute altitude et des cols de montagne en plein soleil d’une part, et lorsque le soleil était voilé d’autre part (nos dermatologues nous ont avertis qu’on courait autant de risque d’attraper des coups de soleil sous les nuages qu’en plein soleil). Nous les avons emportés dans les lieux suivants :
- au parc national Joshua Tree, en Californie, sur le chemin de randonnée California Riding and Hiking Trail : c’est un parc désertique de la taille de Rhode Island, qui comprend certaines zones des déserts de Mojave et du Colorado.
- sur les monts San Jacinto, en Californie : leur sommet de quasiment 3 300 mètres combine altitude, vent et terrain désertique de style Palm Springs.
- dans les Highlands écossais, le long du West Highland Way : une balade de 150 km, idéale pour tester la résistance des chapeaux au vent.
- à Ptarmigan Pass, dans le Colorado : ce col en haute altitude est exposé à de grands vents et à un ensoleillement au-dessus du niveau de la canopée.
- à Nancy Pass/Fancy Pass Loop, dans le Colorado : ces deux cols de haute altitude ont nécessité de s’orienter dans la neige, impeccable pour les tests de visibilité.
- à Hanging Lake et Booth Falls, dans le Colorado : de petites randonnées d’une journée où l’altitude monte vite, tout comme la chaleur, ce qui permet de tester le côté respirant des chapeaux.
Comment avons-nous choisi ?
Nous avons consacré une quinzaine d’heures à lire des guides et des avis de clients, à interroger des dermatologues et à écumer la littérature scientifique sur l’exposition au soleil lors des sports en extérieur. Forts de ces informations, nous avons établi certains critères (en gras ci-dessous) pour évaluer les chapeaux testés.
Sa capacité à protéger du soleil est la principale raison de porter un chapeau, mais elle ne se réduit pas à l’ombre portée par son rebord. Lisa Quale souligne qu’un bon chapeau de randonnée doit être fabriqué avec un tissu d’indice UPF d’au moins 30. Cette sorte de matériau, tissé très serré, empêche la plus grande partie des ultraviolets d’atteindre votre corps, même lorsqu’il est mouillé, par la transpiration par exemple (d’autres tissus verraient leurs fibres se détendre et laisseraient ainsi passer davantage de rayonnements).
Les randonneurs, alpinistes et quiconque pratique des activités en altitude sont plus exposés aux UV que ceux qui jouent au volley sur la plage. Le Dr Jhin nous a expliqué que le niveau de rayons UVA et UVB augmentait avec l’altitude ; et ce sont eux qui provoquent des coups de soleil, des lésions et des cancers de la peau. « Plus on est exposé à ces rayons dangereux, plus le risque est grand » prévient-elle, « je vois d’ailleurs beaucoup de pilotes de ligne exposés à ces rayons en vol développer des cancers de la peau. »
L’exposition au soleil peut venir d’en haut mais aussi des rayons reflétés par le sol, même dans des lieux ombragés par les arbres. L’eau, le sable, les rochers, le béton et la neige réfléchissent davantage que les autres surfaces, ce qui vaut la peine d’être noté par les amateurs de rafting, de course, d’alpinisme et par tous ceux qui pratiquent des sports d’hiver. Le Dr Jhin explique en outre qu’un bord de chapeau sombre contribue à protéger le visage.
Tous les athlètes que nous avons interrogés affirment que le côté respirant et le système de ventilation sont des facteurs déterminants pour décider de porter leur chapeau… ou de le laisser roulé en boule au fond du sac. Jared, qui court des ultra-marathons, nous a confié que pendant ses activités, « [il] génère tellement de chaleur que parfois [il a] envie d’enlever [son] chapeau. Or il ne servira à rien dans la main. S’il est plus respirant et qu’il évacue une partie de cette chaleur, [il peut] le garder plus longtemps sur la tête. » Nous avons choisi des chapeaux faits avec des tissus très respirants et qui permettent à la chaleur de s’évacuer grâce à des aérations stratégiquement situées.
Au début, nous pensions que le plus important pour un chapeau de randonnée était qu’il soit couvrant, mais lors de nos tests sur le terrain il nous est vite apparu que le gagnant serait celui qui permettrait de garder une bonne visibilité. Les chapeaux les plus couvrants permettent de bien voir ses pieds, et pas grand-chose d’autre. Ce sont de véritables œillères qui n’offrent qu’une vision en tunnel. Or, il est essentiel de bien voir pour s’orienter, éviter les cailloux, les obstacles, les effrayantes rencontres que sont les véhicules à moteur et surtout pour profiter pleinement de la nature.
Nous avons essayé de ne pas nous laisser trop influencer par le look, mais en définitive le confort et l’élégance sont des facteurs à envisager lorsqu’il s’agit de garder le chapeau sur la tête (et même de l’acheter, à la base). Côté confort, nous avons pris en compte le toucher du tissu, son poids ainsi que la taille et le côté ajustable du chapeau, de même que les pans, Velcro, brides ou sangles qui pendent et créent un frottement désagréable. Jared nous a avertis que, quand on achète un chapeau de randonnée pour la première fois, « c’est facile de croire que n’importe lequel fera l’affaire, mais j’ai appris que trouver celui qui va vous convenir à vous est aussi difficile que de trouver les bonnes chaussures. Assurez-vous qu’il est confortable et adapté aux conditions que vous allez affronter. »
Un chapeau de randonnée peut coûter cher. C’est pourquoi nous avons tenu compte de leur durée de vie en les sélectionnant, ainsi que de leur solidité et de leur garantie. Nous nous sommes particulièrement penchés sur la manière dont un chapeau allait survivre à une vie d’expéditions dans la nature. Nous avons cherché à savoir s’il garderait sa forme d’origine après avoir été fourré sans ménagement dans une housse de compression, un sac à dos ou un bagage pour un vol long courrier. Nous avons aussi voulu jauger à quel point il était compact et si les coutures tiendraient le choc quand il était malmené. En outre, perdre son chapeau à chaque bourrasque n’est vraiment pas une sinécure, nous avons donc sélectionné des couvre-chefs dotés de sangles, de mentonnières et autres bidules du même genre permettant de ne pas le perdre par grand vent.
Pour évaluer tous ces critères, six testeurs (trois femmes et trois hommes) ont emporté les chapeaux pendant au moins une randonnée de quatre heures en altitude (entre 2 000 et 3 800 mètres) en Californie et dans le Colorado. À eux six, ils ont cumulé une centaine d’heures de tests. De plus, deux testeurs (un homme et une femme) les ont emportés lors d’un périple de 150 kilomètres sur le chemin de randonnée West Highland Way en Écosse. Le test par temps nuageux s’est avéré idéal pour déterminer si le chapeau était confortable. En effet, bien que les dermatologues avertissent qu’il faut en porter un même quand le ciel est voilé, la plupart du temps nous n’avions pas l’impression qu’il était nécessaire. Il était donc essentiel qu’il soit très confortable.
Dans notre banc d’essai maison, nous avons testé les chapeaux en les plaçant côte à côte, dans des conditions semi-contrôlées. Nous sommes partis du principe que ceux qui couvraient le plus garderaient la tête plus fraîche. Nous nous sommes armés de melons, d’un thermomètre de cuisine et de beaucoup de patience, et avons pris la température interne de dix melons de même taille, forme et poids (3,5 kg) toutes les heures, pendant six heures, dans la pleine chaleur du sud de la Californie. Chaque « tête/melon » a porté un chapeau entre 13 heures et 19 heures en plein soleil, avec des températures variant entre 31 et 34,5 °C. Trente-cinq kilos de melon tiède plus tard, nous avons relevé une différence notable dans les températures internes de chacun, en fonction de la couverture assurée par le chapeau.
Notre chapeau à protection solaire préféré : le Sunday Afternoons Ultra Adventure
Le chapeau qui reste sur la tête
Ce chapeau à l’indice de protection UPF 50 + est si léger et aéré qu’on finit par oublier qu’on le porte, ce qui signifie qu’on est plus susceptible de le garder sur la tête !
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Le Sunday Afternoons Ultra Adventure est la version améliorée d’un modèle qui était déjà notre préféré (mentionné dans notre guide piscine et plage). Il propose une meilleure ventilation et un meilleur maillage UPF 50 + que la version antérieure. Il est très couvrant, tout en nous laissant voir où l’on va, et assez léger pour qu’on le garde sur la tête sans être gêné. Il est compactable et solide et ne vous quittera pas à la moindre brise.
Son tissu léger assure une protection indice UPF 50 +. L’élégance n’est pas son point fort mais une de nos testeuses nous a confié qu’il était si confortable qu’elle avait « presque oublié » qu’elle le portait. Et c’est vraiment important. Il est doté d’une sangle réglable à l’arrière qui permet de le porter quel que soit votre tour de tête, et d’une mentonnière qui l’empêche de s’envoler.
Un chapeau couvrant, c’est une tête plus fraîche. L’Ultra Adventure a une visière de 8,25 cm et une jupe flottante qui protège largement le visage, les oreilles, la nuque et le haut des épaules. La visière rigide reste efficace même en cas de vent, et s’étend jusqu’aux oreilles qu’elle protège sans pour autant entraver la vision latérale du marcheur.
Ce chapeau est également un grand gagnant en termes de facilité de rangement et de robustesse. Il est assez souple pour avoir supporté d’être plié et fourré dans un sac de compression lors de plusieurs voyages en avion à travers le pays. Contrairement à d’autres, il a conservé sa tenue d’origine et n’est pas ressorti tout froissé ou déformé. Il nous a semblé tout à fait solide, mais en cas de problème, Sunday Afternoons répare ou remplace à vie tous ses chapeaux qui auraient un défaut de fabrication, et offre de les réparer à petit prix dans les autres cas.
Des défauts qui n’ont rien de rédhibitoire
Bien que l’Ultra Adventure figure parmi les modèles les plus respirants de tous ceux que nous avons testés, le Columbia Bora Bora II Booney, dépourvu de cape, offre une meilleure ventilation. Lorsqu’il y a du vent, nos testeurs ont trouvé agréable le flux d’air vers la tête de l’Ultra Adventure, tout en convenant qu’il gagnerait à posséder un plus grand maillage et davantage d’aérations sur les côtés.
Plus facile à assumer : le Columbia Bora Bora II Booney
Plus facile à assumer
Ce chapeau de pêcheur qui associe indice de protection UPF 50, bord de 7,5 cm et bandeau de sudation est l’un des plus respirants que nous ayons testés.
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Il offre une moins bonne protection solaire que notre premier choix, mais le Columbia Bora Bora II Booney présente davantage de ventilation et peut-être un peu plus de classe. Sa visière est plus courte : 6,35 cm contre les 8,25 cm de l’Ultra Adventure. Les deux sont faits d’un tissu à l’indice de protection UPF 50, mais celui-ci n’a pas de pans latéraux ce qui signifie que le bas des joues, les côtés du visage et les longs nez ne sont pas aussi couverts. Cela dit, nos testeurs ont adoré le large filet qui fait presque totalement le tour du chapeau et assure une excellente ventilation. Toute transpiration est absorbée par un épais bandeau intérieur qui sèche très vite.
Un seul bémol : l’absence de visière rigide. Quand il y a du vent, le bord se rabat sur le front et expose le nez au soleil.
En outre, si ce chapeau est le plus facile à ranger de tous, il reste fripé plus longtemps et met plus de temps à regagner sa forme d’origine. Un utilisateur mécontent l’a comparé à « ces gros chapeaux mous que les vieilles dames portent à la plage (pensez à la femme dont le fils se fait dévorer par un requin dans le premier film des Dents de la mer). »
Pour les activités plus calmes : le Tilley LTM6 AirFlo
Pour les activités plus calmes
Idéal pour les golfeurs, les cavaliers et les marcheurs, ce couvre-chef convient parfaitement pour un exercice sportif modéré mais pas pour caracoler toute une journée dans la montagne.
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Le Tilley LTM6 AirFlo est vraiment classe, et si c’est une motivation suffisante pour garder un chapeau sur la tête quand vous sortez, c’est parfait. Son tissu en nylon et élasthanne affiche un indice de protection UPF 50 + et il offre une sctructure plus ferme que nos autres choix. En contrepartie, il n’est donc pas aussi simple à ranger : le plier peut provoquer des marques qui ne disparaissent plus. Pour le tester, nous l’avons fourré dans un sac pendant un vol à travers les États-Unis et avons été ravis de constater qu’à l’arrivée, il ressemblait encore à quelque chose. Ceci dit, il est évident que le compresser sans ménagement dans un petit espace peut complètement le déformer, donc s’il vous en faut un très compactable, choisissez l’un des deux premiers que nous proposons. Le bord du Tilley n’est pas ajustable, vous devrez donc mesurer votre tour de tête et choisir la bonne taille à la commande. L’avantage est qu’il vous ira comme un gant, qu’il sera confortable à porter et ne risquera pas de tomber. Une mentonnière permet d’éviter qu’une bourrasque de vent ne l’emporte. Son principal inconvénient, c’est son prix : il coûte 90 euros, soit environ deux fois plus que notre premier choix qui protège davantage. Tilley le garantit à vie et propose même une assurance de deux ans contre la perte.
Notons également que la ventilation du Tilley n’est pas comparable à celle de nos deux autres choix, donc si vous subissez de très longues périodes de chaleur, il se peut que vous transpiriez.
Et pourquoi pas tout simplement une casquette ?
Y a-t-il vraiment une raison de payer 90 euros pour un Tilley alors qu’on peut trouver une casquette à cinq euros dans la première boutique de souvenirs venue ? Selon Lisa Quale, si le choix se résume à une casquette ou rien du tout, « n’importe quoi vaut mieux que de rester tête nue. » Mais ce n’est pas suffisant.
Le Dr Kleinsmith avertit que les casquettes « ne protègent absolument pas les oreilles, les côtés du visage, ni le cou. » C’est une des raisons qui expliquent que « ce sont beaucoup les hommes qui développent des cancers de la peau sur les oreilles. » La casquette trucker très à la mode est encore pire que la casquette classique, car « le maillage laisse passer beaucoup plus d’UV nuisibles », prévient Quale. Elle recommande de choisir plutôt un couvre-chef fait d’un tissu spécial UPF, tissé serré, pour mieux protéger des UV.
Si vraiment c’est une casquette que vous voulez porter, choisissez bien la couleur. À partir d’un indice de protection de 30, elle n’a pas d’importance, mais si le tissu n’est pas protecteur, vous gagneriez à vous y intéresser. « En règle générale, les couleurs plus sombres protègent mieux du soleil car elles absorbent mieux les UV avant qu’ils n’atteignent la peau », décrit Quale. « Les couleurs claires laissent davantage passer les UV (pensez à la différence de fraîcheur des pièces qui ont des rideaux sombres plutôt que clairs). »
Il y a une astuce pour savoir si votre casquette laisse trop passer les rayons : « Brandissez-la vers une source lumineuse. Si vous voyez que beaucoup de lumière passe à travers, choisissez-en une autre, au tissage plus serré. »
Si malgré tout vous ne disposez que d’une casquette, Bunting, randonneur et coureur de haut niveau, conseille d’y coincer un foulard ou un bandana à l’arrière pour « former une petite cape qui va protéger le cou et les oreilles. » C’est un système qui a l’immense avantage d’être extrêmement adaptable en fonction de la chaleur et de l’ombre des arbres, et donne la possibilité de « tremper le bandana dans un cours d’eau, pour vous rafraîchir tandis que l’humidité s’évapore. » Bien qu’il ait utilisé ce système et une ombrelle en mylar, les plus de 48 000 kilomètres de randonnée ont prélevé leur tribut sur la santé de Lint : « J’ai probablement un cancer de la peau au niveau de l’oreille, ce qui me rend vraiment parano pour tout ce qui concerne la protection solaire. Bon, je me dis que si le cancer est confirmé, je pourrai toujours me faire enlever l’oreille. Au moins ça me permettra de faire des blagues sur le fait de randonner léger. »
La concurrence
REI Paddler’s Hat : Il n’est pas aussi respirant que le Sunday Afternoons Ultra Adventure ou le Columbia Bora Bora II, mais il a bien tenu lorsque le vent a soufflé. Sa visière rigide, contrairement à celle du Columbia, est restée en place malgré les bourrasques. Si vous envisagez d’être actif dans des conditions météo venteuses, jetez-y un œil.
Sunday Afternoons Derma Safe : Ce chapeau n’est pas aussi respirant que notre premier choix, peut-être parce que le Derma Safe recouvre les pans en maille d’une couche de tissu supplémentaire pour mieux protéger du soleil, alors que l’Ultra Adventure laisse la maille ouverte.
Kavu Chillba : Le Chillba est arrivé deuxième au test du melon, après avoir gardé sa tête de fruit jusqu’à 5,5 °C plus frais que ses homologues. Nous l’avons également trouvé plus élégant que les autres et adoré qu’il puisse faire office de bol à chips. Malgré cela, il prend plus de place et il est donc moins pratique à transporter que les autres. Les coureurs de fond le trouvent moins sûr que les autres couvre-chefs : la bride interne qui sert à régler la taille à l’intérieur de la calotte n’empêche pas le bord d’avoir prise au vent et de se retourner. Son design conique semble d’inspiration asiatique, et j’ai eu droit en le portant à quelques remarques racistes de la part de passants (je suis d’origine asiatique).
Outdoor Research Sun Runner : Bien que nos testeurs aient fréquemment été complimentés par d’autres randonneurs sur la couleur et le design original de ce chapeau, ils ont tous trouvé que le tissu était trop chaud et pas assez respirant. D’ailleurs, le melon qui l’a porté accusait 4,5 °C de plus que ses collègues. Ce phénomène est au moins partiellement imputable à la couleur bleue du modèle testé (il existe en cinq couleurs, dont blanc et beige), mais nous avons interrogé deux utilisateurs qui ont parcouru plus de 1 500 km avec leur Sun Runner beige et qui témoignent de la même chose. Il a l’avantage de rester bien calé pendant les activités les plus intenses, et nous avons beaucoup apprécié sa cape anti-soleil amovible qui permet de le transformer en casquette quand la nuque et les oreilles n’ont plus besoin d’être protégées.
Straw Lifeguard Hat : Dans les années 1990, ce type de chapeau se voyait sur toutes les plages du sud de la Californie, et si on le trouve encore dans moult magasins de surf, ce n’est pas sans raison. Ce chapeau est de loin celui qui a offert la meilleure protection de tous ceux que nous avons essayés. Un testeur a noté que « sa visière est si large qu’on pourrait randonner tout nu et ne pas recevoir une seule goutte de soleil sur la peau » (quoique l’exposition au soleil ne se mesure pas en gouttes…). Mais dès qu’il y a du vent, il décolle ! Il s’est également montré peu résistant, ne se plie pas et il n’est vraiment pas pratique à transporter accroché au sac à dos ou pour prendre l’avion. Si nous recommandons ce chapeau pour faire du jardinage, traîner à la plage ou au bord de la piscine, il ne fonctionne pas pour les activités plus intenses.
La casquette : Tous les dermatologues à qui nous avons parlé nous ont avertis que le principal inconvénient de la casquette était qu’elle ne protégeait pas les oreilles ni le nez. Même une casquette de couleur claire a entraîné une augmentation de température de 2,3 °C dans notre melon.
La casquette trucker : L’arrière de ce genre de casquettes est composé d’un filet en maillage, ce qui lui permet d’être plus respirante mais moins couvrante. Les athlètes que nous avons interviewés nous ont mis en garde : avec une casquette trucker, la peau du crâne de ceux qui n’avaient plus de cheveux brûle à travers le maillage.
L’entretien
Un lavage régulier permet d’éviter l’accumulation de transpiration et de sel qui peuvent abîmer le tissu, provoquer une décoloration permanente et/ou de la moisissure.
Ne mettez jamais votre chapeau dans la machine : lavez-le à la main, à l’eau tiède. Vous pouvez utiliser une brosse douce et du liquide vaisselle pour les taches particulièrement résistantes. N’utilisez jamais d’eau de javel ou d’adoucissant, qui pourraient abîmer les traitements appliqués au tissu.
Une fois propre, redonnez-lui sa forme et lissez-le bien pour éviter les plis, puis laissez-le sécher à l’air libre.
Sources
Lisa Quale, formatrice santé à l’University of Arizona Skin Cancer Institute, interview par email.
Lint Bunting, randonneur longue distance, interview par email.
Dr Marie Jhin, dermatologue et autrice, interview par email.
Dr D’Anne Kleinsmith, dermatologue, interview par email.
Joe Jackson, What are the Best Sporty Sun Hats ?, Outside, 17 avril 2014
Liz Thomas (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Bérengère Viennot (traduction française)
Le Figaro
Anna, 35 ans: «Ne pas devenir dépressive à mon tour est un boulot de chaque instant»
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HÉRITAGE MAUDIT (3/5) - Comment se construire lorsqu'on a été élevé par des parents défaillants ou malades? Pour Le Figaro, les adultes d'aujourd'hui racontent l'enfance abîmée d'hier.
Madeleine MeteyerIl y a un an, Anna* s’est rendu compte qu'elle redoutait d'avoir des enfants. Au cours d'un «stage holotropique», où elle apprenait à respirer jusqu'à l'hyperventilation et «l'entrée dans un stade de conscience altéré». «C'est comme si on prenait du LSD» synthétise-t-elle en riant. «Ça permet de revivre des émotions passées refoulées. Les miennes dataient de mon enfance.» Elle comprend alors qu'elle n'a pas «développé assez de pare-feu. Pour éviter de… de transmettre la colère brute, la tristesse brute que mon père nous a laissées».
Les premières années de la vie d’Anna se sont déroulées dans l'immeuble familial, avenue Georges V, à Paris. De l’appartement, on voyait le Panthéon : «c’était canon» . Si le cadre est chic, l'ambiance est morne. Un de leurs oncles, schizophrène, les guette, son frère, sa sœur et elle, dans le hall d’entrée pour leur aboyer dessus quand ils rentrent de l’école. Dans l'appartement, c'est plus gai mais à peine, chut, demande souvent leur mère, papa dort. Restent heureusement l’école, la «respiration» de cette timide au visage rond et les jeannettes, les scouts, où elle rit «comme une baleine.»
À l'adolescence, les souvenirs pénibles de ces années se manifesteront sous forme de «périodes de bad», durant lesquelles elle se sentira «plombée», triste, sans raison.
L'écosystème
Anna a toujours connu son père, Étienne*, un grand maigre à lunettes, passionné de Napoléon, dépressif. «Il passait souvent les journées dans le noir, dans lit, à cause de ses migraines. Il ne dînait pas avec nous et il pouvait se mettre en colère pour rien…» Renvoyé de plusieurs emplois pour cause d'insubordination, cet amoureux de Flaubert se traîne. La mère d'Anna, Constance, se confie à elle comme à une amie. «Tout un écosystème se met en place autour d'un dépressif. Ma mère compensait en nous élevant, en travaillant beaucoup. Mon père était un poids pour elle. Quand j’étais petite, elle m’a dit plusieurs fois qu’elle regrettait de l'avoir épousé. Ils se fritaient régulièrement.»
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Petite, Anna s'est faite discrète pour alléger le quotidien de cette belle femme aux yeux jaunes. «Je voulais aider ma mère pour qu’elle sauve ma famille. Je ne faisais pas de vagues. J’étais très sage.» se souvient-elle en buvant un verre du vin familial, un Médoc sur son canapé bleu. Mais le désespoir qui accable Étienne est héréditaire. Sa fille le comprend le jour où elle doit faire un arbre généalogique, pour préparer une des nombreuses sessions de thérapie qui jalonneront sa vie d'adulte. «J'ai posé des questions à mes parents et j'ai appris que le frère de mon grand-père s’était suicidé, la cousine de mon père aussi, la mienne… On a un vrai atavisme de la dépression chez nous.»
Comment arrêter le cycle ?
À 25 ans, Anna commence à craindre pour sa propre santé. Alors qu'elle revient, après son école de commerce à Nantes, vivre chez ses parents, elle ressent un «grand vide». Elle fait alors ce qu'elle aurait voulu que son père fasse : elle prend rendez-vous chez un psychologue. Il n'est pas question de se laisser ronger. Depuis lors, elle emprunte toutes les pistes qui pourraient l’empêcher de vriller : stage holotropique donc, mais aussi thérapie de «mémoire cellulaire», respiration. Les résultats suivent : à 35 ans, cette brune aux yeux bleu-vert paraît en excellente santé mentale. Elle a un travail, dans la finance, un appartement, joliment décoré de papillons sous verre, des amis, un compagnon plutôt joli garçon.
A contrario, son petit frère a attrapé le germe familial. Gravement asthmatique depuis son enfance, Thibault, 27 ans, est dépressif. Pour parler de lui, Anna attaque un nouveau verre de vin. «Il a fait une tentative de suicide il y a deux ans». Elle marque un silence, ses mains font de petits moulinets dans l'air tandis qu'elle raisonne à voix haute : «C'est dans notre famille mais comment on fait pour que ça s'arrête ? Il faut mettre un stop, pour la génération d'après. En ce qui me concerne, ne pas devenir dépressive est un boulot de chaque instant. Je suis hypervigilante.» À son frère, elle a conseillé d'aller voir un psychologue. Recommandation qu'elle a également faite à son père. Le jour où elle a explosé.
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En mars 2020, Anna se rend à Saint-Julien, dans le vignoble familial que son père est parti exploiter quand elle avait 14 ans. Là-bas, elle retombe en enfance (ce qui dans son cas n'est pas recommandé.) «Ça m'a fait un flash-back terrible. J'avais oublié à quel point il pouvait être colérique. Je lui avais demandé des missions pour aider dans les vignes. Je me levais à 6h du mat et je me faisais engueuler parce que je ne savais pas où était le marteau, parce que je ne voulais pas conduire le tracteur avec une remorque énorme sur l'autoroute, enfin des trucs à la con.» Dès le premier jour du confinement, Étienne a des mots violents. «Il m'a dit 'ta vie, c'est de la merde'. Des trucs horribles. J'étais traumatisée.» Chaleureux huis clos familial.
Au bout d'un an «à faire la gueule», Anna ose répliquer. «Je lui ai dit que c'était de sa faute si on galérait autant (à l'époque, elle échouait à nouer une relation durable avec un homme, NDLR), qu'il était le maillon faible de la famille, celui qui nous avait transmis sa colère brute, sa tristesse brute, qui n'avait pas voulu se soigner.» Comment l'a-t-il pris ? Il a pleuré, n'a rien dit. Récemment, il s'est engagé à consulter. «Il faudrait qu'il parle de son enfance, pense sa fille. Il a eu une place très compliquée dans sa famille. Entre un enfant né aveugle et des jumeaux. Il m'a raconté quelques anecdotes et tu sens qu'il a vécu des trucs très lourds.»
Aujourd'hui Anna a fait le tri dans ses souvenirs, elle a retrouvé des images d'Étienne lui lisant Salammbô avec passion, faisant des plaisanteries. De lui, elle retient la finesse d'esprit, «il comprend tout», la curiosité : «il s'intéresse à plein de choses et j'ai pris ça de lui.» Elle a même appris à aimer sa propre propension à la déprime - elle n'a jamais fait de dépression - parce qu'elle découle d'une sensibilité qui la rend «empathique» et qu'elle a réussi à «l'apprivoiser.» A-t-elle toujours peur d'avoir des enfants ? «C'est passé.» Tout s'apprivoise.
*Ces prénoms ont été modifiés
Le Monde
Le Felco 2
Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici.
Après avoir repéré 49 modèles et en avoir testé 39 sur des dizaines de branches d’érable et de nerprun, de tiges d’oignons verts, de cannes de framboises et de chevilles en bois, nous avons déterminé que le sécateur à une main Felco 2 constitue le meilleur outil pour la plupart des utilisateurs.
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Lors de nos tests, le Felco 2 a effectué des coupes nettes et droites sur la quasi-totalité des supports que nous lui avons présentés. Ses lames franches s’ouvrent et se referment en douceur, et ne nécessitent qu’une pression légère pour la taille de branches épaisses. Par ailleurs, ses lames en acier trempé sont suffisamment solides pour résister à des dizaines de session d’affûtage, ses poignées en alliage d’aluminium forgé recouvert de plastique sont presque incassables, les réparations sont faciles et les pièces de rechange si besoin sont disponibles. Les modèles de la marque Felco sont vendus à un prix stable, ils sont reconnus et appréciés des jardiniers, dont beaucoup ont conservé leur sécateur Felco 2 pendant une décennie ou plus. Lors de nos tests, le sécateur Felco 2 a un tout petit peu écrasé un goujon en bois de 6,3 mm de diamètre et nous avons noté que ses poignées s’écartaient un peu trop pour certaines personnes (si vous êtes concerné, le Felco 6 devrait vous convenir). Ces défauts mis à part, ce modèle est presque parfait.
Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver
En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.
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Dans la quête du sécateur parfait, l’ARS HP-VS8Z nous a enfin offert satisfaction. Il s’agit du seul modèle à avoir réalisé des coupes parfaitement propres et lisses sur des tiges molles, des plantes ligneuses, des chevilles en bois dur et même des branches de nerprun de 19 mm de diamètre sans écraser ni abîmer quoi que ce soit, le tout en demandant moins d’effort à l’utilisateur que les autres modèles. L’ARS est doté de lames en acier à haute teneur en carbone incroyablement tranchantes qui ont été trempées pour gagner en fermeté et en résistance. Par ailleurs, la tolérance étroite et précise entre les deux lames permet une action de coupe fluide. Lors de nos essais, un sécateur sur deux a sauté ou est resté collé à une surface, mais pas celui-ci. Ses poignées confortables en aluminium recouvert de plastique (qui existent en plusieurs tailles) facilitent la coupe. À vrai dire, le HP-VS8Z est si performant que nous en avons presque fait notre premier choix pour ce guide. Toutefois, son prix est parfois très élevé et fluctue beaucoup. Si vous trouvez cet outil pour moins cher que le Felco 2, alors vous pouvez être sûr que vous achetez le meilleur sécateur disponible sur le marché.
Pas aussi tranchant que les autres
Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.
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Ce sécateur est parfois vendu à un prix inférieur à celui de nos deux autres choix. Ses performances presque aussi satisfaisantes que celles des meilleurs, le sécateur à contre-lame forgé Corona BP 3180 Classic Cut est un excellent choix. Ses lames sont suffisamment affûtées pour couper rapidement et efficacement les tiges grêles et les branches épaisses. Nous avons même réussi à sectionner une branche de 19 mm d’une seule main, un exploit que seuls les meilleurs modèles de notre test ont accompli. À noter cependant, cette action a nécessité plus d’efforts qu’avec nos deux produits favoris. Le Corona BP 3180 ne propose pas un travail aussi propre que les modèles ARS et Felco, et il ne se manipule pas avec la même fluidité. À l’image de nos premiers choix, le Corona BP 3180 peut être réparé avec des lames, ressorts et vis de rechange. Vous aurez peut-être besoin de ces pièces plus tôt que prévu étant donné que ce sécateur est sujet à la rouille selon certains propriétaires. Ses poignées sont trop grandes et écartées pour de nombreuses personnes aux mains de petite ou moyenne taille, qui trouveront l’objet peu maniable. Si toutefois vous avez de grandes mains, le Corona BP 3180 est un bon choix.
Notre sélection des meilleurs sécateurs de jardin
Le guide complet
Pourquoi nous faire confiance
Notre méthode de sélection
Notre méthode de test
Notre sécateur préféré : le Felco 2
Des défauts non rédhibitoires
Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z
Notre choix petit budget : le Corona BP 3180
La concurrence
Sources
Pourquoi nous faire confiance
Je jardine chez moi, dans la région de Boston, depuis plus de vingt ans maintenant. Je taille des pommiers, des rhododendrons, des framboises, des épicéas, des tomates et des roses, et suis l’un des piliers du groupe en ligne Menotomy Gardeners. J’ai, par ailleurs, obtenu un certificat en botanique de la New England Wild Flower Society (qui se fait désormais appeler Native Plant Trust) en 2007 et suis la cofondatrice de la Lexington Community Farm Coalition, qui se consacre à la préservation des terres agricoles en activité. En 2010, j’ai publié Boston’s Gardens and Green Spaces, ouvrage figurant parmi les meilleures ventes locales selon le classement du Boston Globe. J’ai également participé à l’émission Radio Boston du service public et au programme télévisé Chronicle sur WCVB pour parler des espaces verts de Boston. Mon travail a été publié dans le Boston Globe, le Boston Phoenix, le Boston Magazine et le guide Time Out Boston. Je participe fréquemment à des conférences organisées par des sociétés historiques, des clubs de jardinage et des groupes de lecture sur l’histoire du paysage et l’agriculture de la Nouvelle-Angleterre.
Pour ce guide, j’ai interrogé des membres de l’Ecological Landscape Alliance et reçu les recommandations de huit paysagistes professionnels à travers le continent américain. Je leur ai demandé quels sécateurs ils utilisaient, ainsi que les modèles qu’ils confiaient à leurs équipes d’aménagement paysager. On m’a conseillé sept modèles de sécateurs (les Felco ont été mentionnés plus d’une fois), une petite tronçonneuse et un « pistolet-sécateur extensible », quoique je ne suis pas sûre d’avoir bien compris l’arboriculteur québécois qui me l’a recommandé.
J’ai également consulté des sites de consommateurs, d’outillage et de jardinage, parcouru des articles et des posts publiés par Popular Mechanics, Fine Gardening, Organic Gardening, le Chicago Tribune, le New York Times (société mère de Wirecutter) et sur plusieurs blogs.
Notre méthode de sélection
Les sécateurs ont une seule mission sur terre : réaliser des coupes droites et propres sans blesser les mains de leurs utilisateurs. Les coupes inégales détériorent la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture. Nous voulions un sécateur qui puisse couper de manière fiable tout le long d’une branche ou d’une tige sans l’écraser, ni vous blesser les mains.
Les coupes inégales rendent plus difficile la guérison d’une plante, exposent plus de surface aux insectes et aux maladies et créent des crevasses dans lesquelles l’eau peut s’accumuler, augmentant ainsi les risques d’infection et de pourriture.
Premier critère que nous avons considéré : la qualité des lames. Plus l’acier utilisé pour fabriquer les lames du sécateur est dur, plus celles-ci restent tranchantes longtemps. Nous étions donc à la recherche d’« acier trempé », « d’acier en carbone », ou mieux encore, « d’acier en carbone trempé ». Certains fabricants appliquent des revêtements en titane ou en chrome sur les lames pour éviter la rouille, mais cela n’a guère influencé nos recherches car l’affûtage des sécateurs enlève le revêtement, laissant le métal aussi vulnérable à la rouille que l’acier ordinaire.
Au-delà de lames bien aiguisées, nous voulions trouver une conception globale qui permette aux sécateurs de bien couper, capacité qui repose sur la vis ou l’écrou central responsable de la distance entre les lames. Les lames doivent être posées si étroitement l’une contre l’autre que si vous regardez le sécateur fermé, aucune lumière ne doit pouvoir s’y glisser. Comme le dit le Store Felco : si un écrou est trop lâche, les branches se coinceront entre les lames ; s’il est trop serré, il sera difficile de presser les lames l’une contre l’autre pour effectuer une coupe. Nous voulions un sécateur qui soit correctement ajusté dès la sortie de sa boîte, et facile à resserrer s’il devenait lâche. Nous cherchions également un modèle avec des pièces de rechange que l’on puisse se procurer aisément. Même correctement ajustés, nettoyés et affûtés, les sécateurs peuvent être mortels.
Nous voulions également des produits qui puissent s’adapter parfaitement à la prise en main d’un utilisateur et permettent l’ouverture et la fermeture avec une seule main, ce qui est signe de grande qualité. Ce genre de choses est toutefois subjectif. (Comme l’écrivait, en anglais, un chroniqueur spécialisé en jardinage dans le Portland Press Herald, « Essayer de choisir un sécateur pour une autre personne que soi, c’est comme essayer de lui choisir un matelas. ») Nous nous sommes donc concentrés sur les marques qui fabriquent d’excellents outils dans une variété de tailles – à l’image d’ARS, Corona et Felco – de sorte que si notre choix ne vous convenait pas, il y aurait une alternative dans une autre taille.
Enfin, vous pouvez trouver deux types de sécateurs de base : les sécateurs à coupe franche et les sécateurs à enclume. Les sécateurs à coupe franche sont dotés de deux lames qui se croisent comme des ciseaux lorsque vous effectuez une coupe. Dans le cas des sécateurs à enclume, la lame affûtée s’arrête simplement sur une surface dure et plate ; cette conception est mieux adaptée au feuillage mort et aux broussailles. Nos recherches se sont concentrées sur le style « coupe franche », qui a la précision dont vous avez besoin pour effectuer des coupes nettes que ce soit sur des plantes ligneuses ou des tiges délicates.
Notre méthode de test
Pour simuler une utilisation typique au sein d’un jardin, j’ai testé les sécateurs en coupant une variété de tiges délicates et ligneuses : j’ai sectionné des tiges d’oignons verts, des cannes de framboise de 6,3 mm d’épaisseur, des chevilles en bois de 6,3 mm et de 12,7 mm, des branches d’érable de Norvège de 12,7 mm de diamètre, et des branches de nerprun de 19 mm. Je les ai coupées dix fois chacune, puis j’ai de nouveau coupé les oignons verts. Et enfin, j’ai lavé et séché les sécateurs pour que mon bureau ne sente pas l’oignon pendant que j’écrivais ce guide.
J’ai évalué les outils en fonction de la qualité de leur coupe : ont-ils écrasé la plante ou laissé des fibres suspendues, ont-ils demandé beaucoup de force pour effectuer la taille et se sont-ils montrés performants tout au long des tests ? Les oignons verts se sont révélés étonnamment difficiles à travailler : la plupart des modèles ont coupé les parties vertes et blanches de façon propre et régulière, tandis que d’autres en ont fait de la bouillie.
Tandis que les tiges ont permis de tester la finesse des outils, les pièces ligneuses ont mis à l’épreuve leur force. Pour la cheville de 6 mm de diamètre, seul le sécateur ARS HP-VS8Z a effectué des coupes propres sans demander d’effort de la part de l’utilisateur ; tous les autres modèles ont écrasé et aplati le bois en le coupant.
Notre sécateur préféré : le Felco 2
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Au fil de nos tests, nous avons compris pourquoi le sécateur Felco 2 avait acquis si belle réputation auprès de générations de jardiniers. Aucun sécateur parmi les modèles que nous avons essayés (à l’exception de notre deuxième très bon choix, l’ARS HP-VS8Z) n’arrive à la cheville du Felco 2. Ce dernier nous a permis de couper les tiges d’oignons verts et les branches d’arbre avec finesse, offrant à la quasi-totalité des matériaux de notre test des extrémités parfaitement plates et lisses. Son action de coupe s’est montrée plus douce et ses lames plus affûtées que les autres, et il a nous a demandé moins d’effort que les divers produits de notre sélection (sauf, encore une fois, l’ARS HP-VS8Z). Comparés aux modèles moins chers, les outils Felco fonctionnent non seulement mieux mais sont plus résistants sur la durée : vous pouvez les ajuster et les réparer, en remplacer les pièces, et constater qu’ils sont tout simplement plus solides et plus durables que la concurrence.
Les outils Felco ont notamment un avantage majeur par rapport à l’excellent modèle ARS : on les trouve à peu près partout (et leurs pièces de rechange ne sont pas difficiles à trouver). Cette disponibilité assure des prix homogènes et facilite le processus d’achat. Nous étions prêts à faire du modèle ARS notre premier choix, car il est légèrement supérieur en termes de qualité, mais au cours de la rédaction du guide, nous avons constaté la hausse du prix de ce modèle. ARS est un fabricant de niche et bien que ses outils soient fantastiques, leur fenêtre de disponibilité est moins fiable. La volatilité des prix a été déterminante dans notre choix. En faisant du Felco 2 notre recommandation première, nous estimons proposer aux lecteurs un outil presque parfait qui n’est pas compliqué à trouver et à acheter.
Si les qualités du sécateur signé Felco sont évidentes sur tous les supports d’entrée de jeu, vous constaterez au fil du temps que vous pourriez très bien le garder pour toujours. On ne voudrait pas avoir l’air d’un slogan publicitaire mais ce modèle peut vraiment fonctionner comme au premier jour aussi longtemps que vous en avez besoin. À l’Ecological Landscape Alliance, nous avons consulté Olga Kraus, horticultrice certifiée, dotée de plus de vingt ans d’expérience dans le secteur des pépinières et paysagiste professionnelle : « J’utilise un Felco 2 depuis 25 ans, et depuis l’an dernier est venu s’y ajouter un Felco 6 », nous a-t-elle confié. Les jardiniers qui rédigent des critiques sur le site de matériel d’arboriculture Tree Stuff offrent des témoignages similaires : l’un d’entre eux possède la « même paire depuis 13 ans et l’utilise toujours ». Un autre détient le même modèle depuis douze ans, « avant même [qu’il] ne commence à couper des arbres, et [il n’a] toujours pas eu à changer les lames. » Et voici un exemple parfait, provenant également d’un client sur Tree Stuff : « Je possède l’un de ces sécateurs depuis 16 ans pour mon usage personnel et l’utilise depuis 5 ans dans le cadre de mon travail. Je l’ai égaré quelques mois et l’ai retrouvé dans la cour. Je l’ai huilé, me suis débarrassé de la rouille avec une brosse métallique puis j’ai aiguisé les lames. J’utilise toujours le même modèle aujourd’hui et il fonctionne comme au premier jour ! » Ce niveau de durabilité extrême distingue les produits Felco de tous les sécateurs moins chers que l’on peut trouver dans le commerce (et plus globalement de la plupart des produits du monde moderne).
Cette fiabilité est due à leur processus de production qui se déroule au sein d’une ancienne usine horlogère suisse. Felco met également à disposition des usagers chaque pièce individuelle de ses sécateurs ; de fait, s’il y a de la casse, il est facile de remplacer la pièce endommagée.
Un mot sur l’entretien des sécateurs Felco : si d’aventure vous tombez sur votre sécateur perdu depuis un bail dans le tas de compost, vous pouvez régler l’écrou central en acier trempé pour vous assurer que les lames s’alignent toujours correctement. À l’usage, nous avons trouvé cette tolérance entre les lames précise et exacte, mais il faut savoir que tous les sécateurs finissent par se désaligner. Vous pouvez ajuster et affiner les modèles Felco quand vous le souhaitez. C’est une autre caractéristique qui différencie les produits de la marque des sécateurs moins chers.
Autre différence signée Felco : la facilité avec laquelle ces sécateurs opèrent les coupes. Lorsque vous passez du modèle Corona (notre choix petit budget) au Felco 2, par exemple, vous vous apercevrez qu’il demande moins d’effort à l’ouverture et à la fermeture. Les modèles Corona sont plus rigides. Vous ne le remarquerez peut-être pas sur les premières coupes, mais après quinze ou vingt minutes d’utilisation, vous commencerez à noter la différence, surtout si vous êtes un jardinier expérimenté.
Les sécateurs Felco sont également plus faciles à manier que les modèles moins chers, grâce à leurs poignées arrondies et leur largeur d’ouverture modeste. Les Corona semblent être conçus pour les équipes d’aménagement paysager et leurs gars costauds aux mains larges. Les sécateurs Corona sont robustes, mais beaucoup de femmes rencontrent des difficultés de prise en main lorsqu’ils sont ouverts. Les modèles Felco (et ARS) sont un peu plus faciles à manipuler pour les hommes et les femmes au gabarit plus modeste.
Des défauts non rédhibitoires
Le sécateur Felco s’est montré presque parfait lors de nos tests, et le peu de problèmes qu’il a rencontrés au niveau des performances de coupe semblent dérisoires quand on les compare avec notre autre modèle préféré. Le Felco 2 a nécessité quelques efforts mineurs pour couper une branche d’érable de Norvège – notons que cette tâche a été plus facile avec le modèle ARS – et les lames Felco ont légèrement écrasé une cheville de 6 mm, tâche que l’ARS a, lui, menée à bien. Il s’agit là toutefois de minuscules défauts. Le sécateur Felco a coupé tous les autres échantillons à la perfection et ce sans requérir le moindre effort. Il a mieux fonctionné que l’ensemble des autres outils que nous avons essayés.
Sachez que le sécateur Felco est davantage conçu pour les grandes mains que certaines autres marques. Le Felco 2 est 1,3 cm plus long que notre autre très bon choix, à savoir l’ARS HP-VS8Z. Ce différentiel de taille est également valable pour les autres modèles équivalents : le « petit » Felco, le Felco 6, est 6 mm plus long que le « petit » ARS, le HP-VS7Z, tandis que le sécateur à poignée rotative Felco 7 est 2,5 cm plus long que l’ARS HP-VS8R. Les testeuses ont préféré l’ARS au Felco en raison de la prise en main offerte par les poignées ARS.
Le Felco 2 a également une particularité de conception qui constitue soit un défaut soit une fonctionnalité, selon les points de vue. Contrairement aux autres sécateurs manuels Felco, la lame inférieure du « F2 » est rivetée en place, et non vissée. Le rivet permet à la lame inférieure d’être fermement fixée, mais cela signifie également que si vous devez la remplacer, vous devrez la riveter ou trouver quelqu’un qui pourra le faire. Il y a de fortes chances que vous n’ayez pas besoin de vous en soucier à en juger par la durée de vie des sécateurs Felco, mais à mon sens, il s’agit d’un léger défaut.
Nous recommandons aussi : le sécateur ARS HP-VS8Z
Un excellent sécateur, toutefois un peu difficile à trouver
En plus de proposer les lames les plus affûtées de notre sélection, ce modèle est aussi celui qui demande le moins de force et effectue les coupes les plus fluides. Il n’est pas toujours simple à trouver, mais si vous tombez sur ce modèle pour le même prix que le Felco, alors n’hésitez pas.
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L’ARS HP-VS8Z effectue de meilleures coupes que l’ensemble des autres sécateurs que nous avons testés ; il laisse moins de morceaux d’écorce et d’extrémités irrégulières de tiges que les modèles concurrents. Il s’agit du sécateur le plus fluide que nous ayons essayé, avec sa capacité à couper directement les branches lourdes et les fines extrémités des tiges d’oignons verts, sans hésitation, sans à-coup ni saccade. Par ailleurs, il ne reste jamais coincé. Bien qu’ARS n’indique pas le diamètre de coupe maximum pour ses sécateurs, l’ARS HP-VS8Z a même réussi à tailler une branche de 19 mm sans problème, contrairement à plusieurs autres modèles conçus pour couper des branches de 25 mm. Si vous trouvez cet outil pour un prix inférieur à un Felco, il n’y a aucune raison de ne pas vous laisser tenter.
La raison probable pour laquelle le sécateur ARS fonctionne si bien ? Ses lames sont très, très acérées. Comme le note un blogueur, « ARS signifie “Always Really Sharp” » (soit « toujours très aiguisé »). Les lames de ce modèle, faites de ce que le fabricant appelle de « l’acier recuit sphéroïde granuleux à haute teneur en carbone », obtiennent une note de 59 sur l’échelle de dureté Rockwell (900 sur l’échelle de dureté Vickers). Les sécateurs typiques que l’on trouve en quincaillerie atteignent un score compris entre 50 et 54, tandis que plusieurs sociétés (Felco et Bahco, entre autres) ne souhaitent pas communiquer de chiffre. Toutefois, d’après ce que nous avons pu déterminer, la dureté de ce modèle était plus élevée que celle de tous les autres sécateurs que nous avons testés, à l’exception de l’Okatsune (60). Au-delà de leur caractère acéré, les lames du modèle ARS offrent une tolérance très précise, un point essentiel pour assurer une coupe fluide, ne jamais rester bloqué et proposer les résultats parfaits que vous constatez à chaque taille.
ARS a conçu le reste de l’outil avec autant de soin que les lames. Les manches de la série VS sont en fonte d’aluminium recouvert de plastique, de sorte que vous n’ayez pas à vous soucier d’une éventuelle séparation des poignées d’un coup sec, à moins que vous n’ayez un Pulgasari dévoreur de métal pour animal de compagnie. Les poignées sont proposées en trois tailles : l’ARS HP-VS8Z, le modèle 20 cm que j’ai testé ; l’ARS HP-VS9Z, un modèle de 23 cm pour les grandes mains ; et l’ARS HP-VS7Z, destiné aux petites mains. Malheureusement, ARS ne conçoit pas de sécateurs pour gauchers ; pour cela, vous pouvez vous procurer un Felco 9. Pour une explication de la différence entre les outils de coupe destinés aux droitiers et aux gauchers, voir le guide Wirecutter consacré aux ciseaux de cuisine (en anglais).
L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre.
L’ARS HP-VS8Z et le Felco 2 ont fonctionné de manière presque identique lors de nos tests. La principale différence entre les deux modèles ? L’ARS HP-VS8Z coupe les grosses branches avec un peu plus de fluidité que le Felco 2, nécessite un peu moins de force et offre une coupe plus lisse et plus propre. Le Felco 2 a également écrasé un peu la cheville que nous avons coupée, tandis que l’ARS HP-VS8Z a proposé une coupe ronde parfaite. Il s’agit là de différences mineures, et la plupart des gens ne les remarqueront même pas s’ils taillent principalement des branches de moins de 1,25 cm de diamètre.
Le principal inconvénient de ce modèle, c’est sa disponibilité : l’ARS n’est pas aussi bien distribué que les modèles Felco et son prix est fluctuant.
Notre choix petit budget : le Corona BP 3180
Pas aussi tranchant que les autres
Ce sécateur résistant n’est pas aussi fluide ou tranchant que nos modèles préférés, mais il est tout à fait performant et s’adapte mieux que les autres aux grandes mains.
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Le Corona BP 3180 permet lui aussi de sectionner aisément les tiges délicates des oignons verts et de couper les cannes de framboises. Lors des tests, sa coupe était suffisamment fluide et sa lame suffisamment tranchante pour que je puisse tailler une branche de 19 mm de diamètre. Les seuls autres sécateurs de ma sélection capables de telles prouesses sont les modèles ARS, Felco et Bahco, qui peuvent parfois coûter plus cher. Les lames des produits Corona sont fabriquées en acier à haute teneur en carbone SK5 et conservent normalement leur caractère tranchant longtemps après l’affûtage.
Alors pourquoi ce modèle n’est-il pas notre premier choix ? Parce que les coupes du Corona BP 3180 sur les grosses branches ne sont pas aussi propres que celles effectuées par les sécateurs ARS et Felco, parce que ce modèle n’a pas opéré de façon aussi fluide et aisée, et parce que les utilisateurs dotés de mains de petite ou moyenne taille le trouveront difficile à manier. Le Corona proposant une ouverture très large des poignées lorsqu’il est ouvert, il est difficile à tenir en main pour de nombreux utilisateurs et utilisatrices. Il se trouve que Michael Zhao, journaliste chez Wirecutter, possède ce sécateur, et il nous a dit rencontrer des problèmes similaires : « Comme ce modèle est pourvu d’une grande ouverture, il n’est pas adapté aux personnes aux mains plus petites. Je dirais également que j’ai plus de force dans les mains que la moyenne (grâce à l’escalade) et je trouve que le sécateur offre plus de résistance que je ne le souhaiterais. »
Les poignées en métal recouvert de plastique sont robustes, mais elles ne sont pas spécialement conçues ou moulées pour s’adapter à vos mains et à vos doigts comme celles d’un sécateur ARS ou Felco. Les poignées du modèle Corona sont droites avec un léger arc à l’extrémité, ce qui explique en partie pourquoi elles peuvent être gênantes si vos mains ne sont pas assez grandes pour les tenir. Corona propose un modèle plus petit, le sécateur à lame franche forgée Corona BP 3130, mais il est conçu pour couper des branches jusqu’à 13 mm de diamètre. La plupart des utilisateurs seraient mieux lotis avec un sécateur capable de s’attaquer à plus large.
Sur Amazon, un petit nombre d’utilisateurs signalent que ce modèle est sujet à la rouille. Michael Zhao a également rencontré ce problème : « J’ai beau l’essuyer après utilisation (pas très soigneusement), il est toujours couvert de rouille. Il lui faut probablement l’huiler régulièrement, ce que je ne fais pas. » Pourtant, malgré ces soucis, vous pouvez garder ce sécateur en bon état de marche pendant des années avec des lames supérieures, des ressorts et des vis de rechange. À noter toutefois : la lame inférieure est assemblée avec des rivets et ne peut donc pas être remplacée.
La plupart de nos tests ont porté sur des sécateurs à lame franche standard, mais nous avons également essayé des sécateurs à poignées rotatives pour réduire la fatigue à l’utilisation, ainsi que des sécateurs à cliquet qui effectuent de grandes coupes en demandant moins de force.
Le modèle Felco 6 est une version plus petite de notre premier choix. Il possède les mêmes lames tranchantes, mais il est équipé de poignées légèrement plus courtes (18 cm, contre 20 cm), un poids plus léger (210 grammes, contre 240 grammes) et une capacité de coupe moins élevée (2 cm, contre 2,5 cm). Si vos mains sont plus petites que la moyenne, cette paire est une excellente option. Autre modèle plus petit testé par nos soins, le Felco 14 s’avère tout aussi bon que les autres outils Felco que nous avons essayés au fil des années.
Les sécateurs à lame franche Tierra Pro 38-1713 19 cm et Tierra Pro 38-1710 21,5 mm ne sont pas parvenus à couper l’un des dix échantillons de tiges d’oignons verts, ils ont légèrement écrasé les cannes de framboise et les goujons en bois, et ils ont requis plus de force que les autres modèles pour se refermer sur une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Les coupes étaient toutefois nettes et les lames n’ont pas arraché l’écorce des branches vivantes. Cherchez d’abord le modèle 19 cm – celui mesurant 21,5 cm est similaire mais plus difficile à refermer, et il a arraché de l’écorce sur les cannes de framboise.
Le sécateur à lame franche Okatsune 101 18 cm est le modèle préféré des amateurs de bonsaïs. Il est fabriqué en « acier japonais Izumo Yasuki pour fournir une dureté Rockwell de 60 +/- 1 », ce qui signifie qu’il demeure affûté plus longtemps que les sécateurs à l’acier plus doux. Mince et court, il s’ouvre très largement (15 cm de diamètre à la base), ce qui rend sa manipulation difficile pour les utilisateurs dotés de petites mains (comme moi), et les poignées sont légèrement glissantes par temps humide. Ce modèle a parfaitement sectionné branches vivantes et chevilles en bois – et je pèse mes mots –, en ne laissant que peu d’écorce déchirée et en offrant des coupes lisses et plates. Cependant, à trois reprises sur nos dix tentatives, il n’a pas réussi à couper les tiges d’oignons verts. C’est un produit robuste : sur BladeForums, les internautes qui possèdent ce sécateur laissent des commentaires tels que « J’ai utilisé le sécateur 20 cm dans le cadre professionnel sur les neuf dernières années et il va certainement me survivre. » Wayne Schoech de chez Stone Lantern nous a indiqué que son entreprise proposait des ressorts de remplacement Okatsune.
Le sécateur professionnel à lame franche Burgon & Ball GTO/PRL a montré des résultats aussi satisfaisants que l’Okatsune lors de nos tests, bien qu’il donne l’impression d’un travail un peu plus irrégulier et saccadé, et que la force avec laquelle il se referme envoie les extrémités coupées voler dans les airs.
Le sécateur Ergo Tierra Garden 35-1731 à lame franche forgée ne fonctionne pas aussi bien que les modèles Tierra Pro. Le modèle Ergo a parfaitement coupé les oignons verts, mais a eu tendance à écraser les chevilles et les branches d’érable de Norvège, et il a demandé plus de force pour se refermer sur les branches vivantes que les autres modèles Tierra.
Le sécateur à lame franche Burgon & Ball RHS GTO/SC est à l’image de la Royal Horticultural Society qui le recommande : il est respectable. Il s’ouvre grand et se referme fort, mais il ne pourrait couper une cheville de 12,7 mm ou une branche de nerprun de 19 mm que si je m’y mettais à deux mains. Il a eu tendance à écraser les chevilles, mais il les a tout de même coupées et effectué de bonnes tailles plates sur les branches vivantes.
Le sécateur à lame franche Fiskars Quantum n’est pas fait pour couper les tiges d’oignons verts, et il a laissé pendre des morceaux d’oignon sur plus de la moitié des coupes. Le Quantum a également coupé la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre de manière inégale et a déchiré l’écorce. Le loquet en plastique de l’outil s’étend légèrement au-delà du niveau des poignées, ce qui peut être irritant si vous utilisez le sécateur sans gants.
Selon le fabricant, le Fiskars PowerGear2 « multiplie l’effet de levier pour donner jusqu’à 3,2 fois plus de puissance à chaque coupe. » Cependant, puissance et finesse ne sont pas synonymes. Lors de nos tests, le PowerGear2 a eu tendance à écraser légèrement les branches vivantes et les chevilles, et il a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs. J’ai dû rouvrir et presser le sécateur PowerGear2 trois fois pour arriver à couper une branche de nerprun de 19 mm. Les lames ne se sont pas non plus fermées de manière particulièrement fluide.
Le sécateur à lame franche Gardena 8757 a nécessité plus de force pour se refermer que les autres sécateurs de ce type sélectionnés par mes soins. Bien qu’il soit censé couper des matériaux jusqu’à 20 mm d’épaisseur, couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm avec cette paire s’est avéré difficile. Il existe de meilleures options.
Le sécateur Tierra Pro 38-1707 18 cm est parvenu à couper les tiges d’oignons verts seulement une fois sur deux, et a à peine pu tailler une branche de nerprun de 19 mm de diamètre. Ses coupes laissent de l’écorce déchirée et une surface inégale.
Le sécateur à lame franche Corona BP 3350 avec poignée réglable est économique et offre la possibilité de se procurer des lames de rechange. Cependant, j’ai dû utiliser mes deux mains pour le forcer à se refermer sur la cheville en bois de 12,7 mm et la branche de nerprun de 19 mm. Par ailleurs, les branches de 9,5 mm et de 19 mm ont été légèrement écrasées au cours du processus.
Le Corona BP 6310 a peiné à couper les tiges d’oignons verts et a nécessité beaucoup plus de force pour se refermer que la plupart des autres modèles à lame franche. J’ai eu besoin de mes deux mains pour couper l’argousier de 19 mm de diamètre. L’Okatsune 101 est une meilleure affaire.
Le sécateur à lame franche forgée Kenyon 41406 a fait un travail correct sur les tiges d’oignons verts et les cannes de framboises, mais il a fallu employer plus de force pour couper les chevilles en bois et les branches vivantes qu’avec la plupart des autres sécateurs de notre sélection.
Le sécateur Zavaland est le seul produit de la sélection qui a été complètement incapable de couper les tiges d’oignons verts. Il n’arrivait pas à sectionner quoi que ce soit sans que l’on ne serre fort, même des cannes de framboise, et il est à peine parvenu à couper la cheville de 12,7 mm et la branche d’argousier de 19 mm. Rendez-vous service et achetez plutôt l’ARS HP-VS8Z ou l’Okatsune 101.
Pour un prix légèrement inférieur à celui du sécateur Felco 2, vous pouvez vous offrir le sécateur traditionnel AM Leonard 1286 – et le conserver longtemps, car AM Leonard vend également un kit de pièces de rechange. Le sécateur AM Leonard est presque aussi confortable que l’ARS HP-VS8Z, bien que ce modèle nécessite deux mains et de la force pour couper une branche de 19 mm. Ce modèle se ferme plus grossièrement que les modèles ARS, Felco et Bahco.
Le sécateur Fiskars 7936 PowerGear a nécessité plus de force que les autres sécateurs pour couper les tiges d’oignons verts et les framboises, et a taillé la cheville de 6 mm de manière incohérente, mais il a ensuite été possible de couper la branche d’érable de Norvège avec une seule main. Le fermoir, les poignées et le mécanisme sont tous en plastique.
La présence d’une poignée rotative peut réduire la fatigue des mains et des poignets, mais peut aussi s’avérer gênante et réduire votre puissance par coupe. Le sécateur à poignée rotative pour grosses coupes ARS HP-VS8R Signature ressemble à l’ARS HP-VS8Z mais possède une poignée qui pivote sur un axe à 90 degrés lorsque vous refermez vos doigts dessus. Autrement, il propose la même capacité de taille fluide et parfaite, et est doté de la même lame tranchante que le sécateur ARS Signature pour grosses coupes. La poignée rotative a de fait limité la force que je mobilisais pour effectuer une coupe : j’ai dû utiliser mes deux mains sur la branche de nerprun de 19 mm pour forcer la fermeture des lames, alors qu’une poignée non rotative m’a permis d’effectuer la même tâche d’une seule main.
Le Felco 7 est similaire aux autres sécateurs de la marque à l’exception près qu’il possède une poignée rotative recouverte d’un matériau caoutchouteux moins glissant. Ses lames m’ont donné une impression légèrement plus rugueuse que l’ARS HP-VS8R, lisse et soyeux, mais cette remarque vaut pour la quasi-totalité des autres produits.
Le sécateur à cliquet pour grosses coupes EZ Kut faisait partie de notre sélection. Lors nos tests, ce modèle a coupé facilement des cannes de framboise de 6 mm sans le cliquet, et a taillé des chevilles de 12,7 mm et des branches de 19 mm sans problème, en demandant peu de force, avec le cliquet. Cela dit, il a été incapable de couper deux échantillons d’échalote sur dix. En fin de compte, nous pensons que les défauts de conception – le rivetage ainsi qu’une lame de type enclume qui écrase les tiges vertes – l’emportent sur les avantages du mécanisme à cliquet.
Le sécateur à cliquet Gardener’s Friend s’est affirmé comme le sécateur à cliquet qui coupait le plus facilement parmi ceux que nous avons testés, ainsi que le deuxième produit le plus cher. Couper des goujons en bois de 12,7 mm et des branches de 19 mm avec le Gardener’s Friend demande beaucoup moins de force que pour la plupart des autres sécateurs à cliquet, même si vous aurez besoin du même nombre de coups de cliquet quel que soit le sécateur (deux à trois pour la cheville, trois pour la branche de 19 mm). À savoir : le modèle Gardeners’Friend est vendu avec une petite éponge contenant de l’huile minérale, intégrée dans le manche pour nettoyer et huiler la lame, ce qui évite de sortir un chiffon.
Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Corona RP 3230 est un choix économique. Léger, il utilise aisément le cliquet sur les branches épaisses, mais il peut également couper les extrémités fines des tiges d’oignons. Cependant, les poignées sont très larges tout comme la lame d’enclume. Lorsque j’ai testé le Corona RP 3230 sur des tiges de baies, je n’ai pas pu lui faire couper des cannes de 6 mm sans avoir à enclencher le cliquet — et dans le temps qu’il a fallu pour faire trois cliquets, les cannes étaient déjà bien écrasées car maintenues sous pression contre la lame d’enclume.
Le sécateur à enclume avec mécanisme à cliquet Flexrake LRB205 a proposé un travail médiocre de coupe des tiges d’oignons verts, en arrachant quatre sur dix. Il n’est pas parvenu à couper les cannes de framboise sans engager le cliquet. Lorsque j’ai dû utiliser celui-ci, il a écrasé et déchiré les cannes sur une majorité de coupes. Cette même action a mieux fonctionné sur les chevilles et les branches, avec des coupes parfaites sur l’érable de Norvège et le nerprun.
Le sécateur avec mécanisme à cliquet Gardena 8798-U SmartCut est beaucoup plus cher que tout autre produit de sa catégorie, principalement parce qu’il possède une caractéristique inhabituelle : un levier pour faire basculer le sécateur du mode lame franche ordinaire au mode cliquet. Malheureusement, l’option cliquet n’améliore pas les performances du Gardena, sauf sur les branches les plus épaisses. Six fois sur dix, il n’a pas réussi à couper les échalotes. Il a également écrasé les cannes de framboise et les deux chevilles en bois, arraché une partie de la couche extérieure de la cheville de 12,7 mm et laissé des bandes de bois suspendues aux coupes effectuées sur l’érable de Norvège.
Le sécateur avec mécanisme à cliquet Classic Flexrake CLA349 20 cm a nécessité plus de force pour se refermer que tout autre sécateur à cliquet lors de la coupe de tous les matériaux, à l’exception des oignons verts. Étant donné que le but des sécateurs à cliquet est d’utiliser moins de force, je ne peux recommander ce modèle.
Je n’ai pas pu terminer les tests sur le sécateur à enclume avec cliquet Flexrake LRB168, car une minuscule vis qui maintenait le cliquet sur les lames s’est détachée et a disparu.
Les cisailles d’élagage à cliquet Gardenite sont légèrement plus grandes que les autres cisailles à élagage et nécessitent une deuxième pression à la fin de chaque coup de cisaille pour engager le cliquet et réaliser une coupe nette, même sur les pointes souples des oignons verts. Cette pression finale rend la coupe un peu maladroite par rapport à l’action douce du EZ Kut. Le Gardenite a également demandé bien plus de cliquets pour couper les branches : quatre pour couper la branche d’érable de Norvège de 9,5 mm de diamètre et cinq pour traverser la branche de nerprun de 19 mm de diamètre.
1. Stan V. Griep, Garden Tools : The Pruners, GardenSMART
2. Beth Botts, We put hand pruners to the test, Chicago Tribune, 20 août 2006
3. Hand Pruner Reviews, Galt Tech, 28 mars 2015
4. Keep Your Felco Tools Forever, The Felco Store
5. Tony Sculimbrene, Blade steel : ten things you need to know, All Outdoor, 24 juin 2013
Meg Muckenhoupt (journaliste Wirecutter aux Etats-Unis) et Laura Pertuy (traduction française)
Le Figaro
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Le Monde
Kryptonite New-U Evolution Mini-7 avec câble à double boucle
Ce test a été réalisé aux Etats-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.
Pour dénicher le meilleur antivol de vélo, nous avons commandé vingt-sept modèles parmi les plus robustes du marché. Puis nous les avons sciés, découpés et réduits en pièces. Nous avons constaté que la quasi-totalité des antivols peuvent être forcés en moins d’une minute… Mais le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, s’est avéré être le plus abordable des antivols dont on peut venir à bout avec un outil électrique (en faisant beaucoup de bruit). Il est suffisamment efficace, par rapport aux autres modèles de cette gamme de prix, pour qu’un vélo discret qui sert à faire de petits trajets quotidiens ne devienne pas une cible facile pour les voleurs. Il est doté d’une anse de 17,8 cm de long, assez courte pour être difficile à couper tout en étant pratique à utiliser. Il comprend un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant et les accessoires, et il bénéficie du programme antivol ATPO (Anti-Theft Protection Offer) de la marque, qui consiste à vous rembourser votre vélo sous certaines conditions en cas de vol. La première année est offerte et une extension jusqu’à cinq ans est disponible en option pour 25 euros.
Le meilleur antivol de vélo
Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.
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Le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 fait partie des antivols les plus abordables que nous avons trouvés, et il est a priori capable de résister à toutes sortes d’attaques, exceptée une scie circulaire. Avec ses 17,8 cm de long, il a une taille idéale pour la majorité des cyclistes : c’est suffisamment long pour pouvoir attacher la roue et le cadre de la plupart des vélos à un point fixe, sans laisser assez de place pour exercer un effet de levier à l’aide d’une barre ou d’un cric (et donc l’ouvrir). Il utilise un système de serrure à disques, beaucoup plus difficile à forcer que les serrures à paillettes que l’on trouve sur d’autres modèles. Les seuls qui en viendront à bout seront des malfaiteurs équipés d’outils sophistiqués. En démarrant nos tests, nous avons tout de suite compris l’énorme avantage de cet antivol par rapport à ses concurrents : son anse renforcée de 13 mm peut résister aux pinces coupe boulons, écartant ainsi l’immense majorité des voleurs potentiels. Il comprend également un câble d’1,2 m pour attacher la roue avant, ainsi qu’une année offerte de protection antivol Kryptonite. Un élément important pour celles et ceux qui vivent à New York : la protection antivol de ce modèle ne s’applique pas aux habitants de Manhattan, où les vols sont très courants. Par contre, les modèles « New York » de la marque, y compris nos deux favoris ci-dessous, couvrent cette partie de la ville.
Un antivol encore plus robuste
Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.
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Avec son anse renforcée de 18 mm à double verrouillage, le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini nous a demandé quatre fois plus de temps pour parvenir à le forcer avec une meuleuse, en comparaison avec le Kryptonite New-U Evolution Mini-7. Il ne comprend pas de câble, et il pèse environ 2 kg. Il fait donc 680 g de plus que l’Evolution Mini-7. Mais si vous vous garez dans une zone à hauts risques, cet antivol est celui qu’il vous faut. Il a mieux résisté aux tentatives de sciage que tous les autres antivols : nos testeurs ont mis plus d’une minute à réaliser les deux coupes nécessaires pour l’ouvrir. Comme notre premier choix, il utilise un mécanisme de serrure à disques très robuste et il est assez long pour passer autour du cadre et de la roue sans être trop encombrant. Et pour vous rassurer encore plus, ce modèle est également fourni avec une année offerte du meilleur programme de protection antivol de Kryptonite.
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Si vous recherchez une chaîne pour pouvoir attacher autre chose que le cadre et la roue de votre vélo, si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui nécessite un antivol plus long, ou si vous avez l’habitude d’attacher votre vélo à un poteau, la Kryptonite New York Fahgettaboudit Chain est l’une des chaînes les plus solides que nous avons testées. D’autres chaînes se sont avérées plus difficiles à couper, mais elles coûtent presque deux fois plus cher que la Fahgettaboudit – à ce prix-là, mieux vaut acheter un deuxième antivol. Elle comprend 90 cm de maillons renforcés de 14 mm, verrouillés par un cadenas à disques Kryptonite New York de 15 mm et seuls les voleurs les plus déterminés ne se laisseront pas dissuader.
Notre sélection des meilleurs cadenas de vélo
Le test complet
Pourquoi vous pouvez nous faire confiance
J’ai travaillé pendant 15 ans dans des magasins de vélo, sur les côtes Est et Ouest des États-Unis, et à l’étranger. J’ai moi-même utilisé un grand nombre des modèles et marques testés, et je les ai tous vendus en magasin – j’ai même dû les couper, parfois. Entre ces expériences et le travail de test que j’ai réalisé pour ce guide, j’ai passé des centaines d’heures à étudier, vendre, utiliser et tester ces antivols.
Nous avons aussi contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de 20 ans, et nous avons examiné ensemble tous les antivols reçus et évaluer leurs vulnérabilités face au forçage. Par ailleurs, nous avons discuté par e-mail avec Mark Podob de Metlab, société de traitement thermique et de conseil en métallurgie, pour lui demander comment les différents métaux sont renforcés et pour mieux comprendre la façon dont ces antivols ont été fabriqués.
Avertissement : nous avons fini par choisir trois antivols de la marque Kryptonite, ce qui peut sembler biaisé, mais nous pensons que les résultats parlent d’eux-mêmes. Il y a une dizaine d’années, je travaillais dans un magasin de vélos lorsque le scandale des stylos Bic capables d’ouvrir des modèles Kryptonite a été révélé au grand jour (j’ai même fait une démonstration de la technique à utiliser pour une chaîne de télévision locale). Nous avons donc commencé ce guide avec cette affaire en tête et en gardant beaucoup de recul concernant tous les arguments avancés par les fabricants. Nous avons découpé tous ces antivols en morceaux et nous avons observé ce qu’il en restait.
Comment nous avons procédé pour la sélection
Nous avons passé de nombreuses heures à étudier tous les antivols de vélo proposés par les grandes marques, à parcourir les stands du salon Interbike pour découvrir des modèles qui n’étaient pas encore sortis, à réexaminer notre précédent guide, à repérer les projets d’antivols les plus soutenus sur le site de financement participatif Kickstarter, et à rechercher les antivols bien notés fabriqués par de petites sociétés ou des marques peu connues.
Les fabricants sortent des dizaines d’antivols qui se ressemblent beaucoup. Cependant, avec des niveaux de sécurité a priori différents et des systèmes d’évaluation propres à chaque marque, il est difficile de décider quels antivols sont comparables les uns aux autres autrement qu’en procédant par prix ou en consultant les résultats de recherches d’organismes indépendants qui évaluent les antivols de vélos, comme ART aux Pays-Bas et Sold Secure en Angleterre. Malheureusement, ces institutions utilisent des systèmes de notation différents, et tous les fabricants d’antivols ne soumettent pas leurs modèles aux tests. Et bien que ces labos indépendants attribuent des notes, leur raisonnement et les tests qu’ils ont réalisés pour parvenir à leur conclusion ne sont pas détaillés. Leurs évaluations ne nous ont donc donné qu’une vague idée de la sécurité des différents antivols.
La seule façon d’avancer efficacement, selon nous, était de commander les antivols les plus chers de chaque marque et de tous les soumettre à des tests de destruction : nous pourrions ainsi établir notre propre référentiel de ce que chaque société considère comme son plus haut niveau de sécurité. Nous avons ensuite commandé les antivols premiers prix de notre précédent guide, ainsi que des modèles plus haut de gamme de marques bien classées dans notre première série de tests, et nous les avons également soumis à des tests de destruction. Nous avons réuni au total 27 antivols des marques ABUS, Altor, Artago, Blackburn, Hiplok, Knog, Kryptonite, Litelok, OnGuard, RockyMounts, Schlage et TiGr.
Comment nous avons procédé pour les tests
Pour la version précédente de ce guide, nous avions étudié les différents systèmes de notation de fondations comme ART et Sold Secure, et nous avions discuté avec des voleurs professionnels de vélos. Même si cette expérience s’est avérée très instructive, cette fois-ci, nous avions besoin de mettre les mains dans le cambouis et de voir par nous-mêmes de quoi étaient vraiment faits tous ces antivols. Les informations que l’on peut glaner en consultant les expériences d’autres personnes et les notations ont leurs limites. Nous l’avons vérifié en constatant, grâce à nos tests, de nombreuses divergences de résultats pour des antivols qui étaient pourtant notés de la même façon par les mêmes organismes de notation.
Par ailleurs, nous avons parcouru le Web à la recherche de toutes les évaluations possibles, afin de déterminer quelles étaient les méthodes de forçage utilisées par les autres testeurs, quels antivols et quels types d’antivols étaient couramment testés, et comment ils s’en sortaient. Aucune étude n’avait testé autant de modèles ni employé autant de méthodes comme nous espérions le faire. Nous avons donc compris qu’il serait difficile d’établir des jugements comparatifs sur les antivols que nous avions choisis, à moins de réaliser tous les tests par nous-mêmes. C’est donc ce que nous avons fait.
Notre objectif ? Tester au mieux tous les antivols sélectionnés et faire preuve de rigueur afin de pouvoir vous recommander un produit qui, vraisemblablement, constituera le seul rempart entre un voleur et votre monture favorite. Pour cela, nous devions comprendre quels outils les voleurs de vélos pouvaient avoir à leur disposition, ainsi que leurs avantages et inconvénients, toujours selon leur point de vue. En nous appuyant sur notre expérience professionnelle en tant que vendeurs dans des magasins de vélos pendant plusieurs années et nos entretiens avec des voleurs en personne, nous avons créé une liste d’outils que les voleurs de vélos utilisent le plus souvent pour forcer des antivols. Cette liste répertoriait les outils que les voleurs pourraient réellement utiliser pour ouvrir les antivols que nous avions sélectionnés, et c’est elle qui nous a permis d’établir les différentes étapes de tests par lesquelles devrait passer chacun des antivols.
Les outils
Crochets : il s’agit des outils les plus petits, silencieux et faciles à transporter, mais ce sont aussi ceux qui demandent le plus d’habileté. Chaque type de serrure nécessite des outils spécifiques et est plus ou moins difficile à ouvrir. Mais une fois qu’un voleur possède les outils et les connaissances nécessaires pour ouvrir rapidement une serrure en particulier, il n’a plus qu’à arpenter les rues à la recherche d’une serrure qu’il sait ouvrir facilement.
Pince coupe câble : un grand nombre de vols de vélos (voire la quasi-totalité) sont commis à l’aide d’une simple pince coupante. Ces outils se transportent sans problème dans une poche, ne font pas de bruit, et peuvent facilement être volés à l’étalage pour ceux qui n’en ont pas. Malheureusement, ce qui rend ces pinces coupantes toutes simples si efficaces, c’est que les cyclistes continuent à attacher leur vélo à l’aide d’un câble en acier tressé et d’un cadenas, ou d’un câble souple basique. Ces dispositifs n’offrent pourtant qu’un degré de sécurité minimal et doivent uniquement servir d’antivols secondaires dans la plupart des situations. Une bonne pince coupe câble peut trancher ces antivols en un seul coup, et même une toute petite peut en venir à bout en quelques incisions.
Scie à métaux : une scie à métaux est généralement silencieuse et peut découper un antivol sans renfort de protection assez rapidement. Elle peut faire céder la plupart des chaînes vendues en grande surface, des U premier prix et des câbles. Mais elle présente également des inconvénients pour un voleur : elle prend du temps pour faire céder un antivol épais, elle risque de faire des à-coups en essayant de couper un câble et elle demande un effort physique de façon générale. Néanmoins, c’est un outil très peu cher, qui se transporte et se dissimule facilement.
Pince coupe boulons : énormément de vols de vélos n’étant pas signalés, il est difficile de collecter des données précises sur le nombre de vols commis chaque année, et de savoir quelles méthodes sont utilisées. En tant que vendeur de vélos pendant plusieurs années, j’ai cependant entendu des centaines d’histoires de vélos volés et vu de nombreux antivols coupés, la plupart (hormis les câbles) à l’aide d’une pince coupe boulons. Ces pinces sont souvent assez petites, de 45 à 60 cm de long. Elles agissent rapidement, sont bon marché, faciles à transporter et à dissimuler. Elles ne fonctionnent pas sur tous les antivols, mais lorsque c’est le cas, un simple geste suffit à libérer le vélo… Une fois que les voleurs savent quels antivols ils peuvent couper avec l’outil qu’ils ont sur eux, ils n’ont plus qu’à arpenter les rues et à cibler les antivols et vélos correspondants.
Perceuse sans fil : les voleurs de vélos ont plus rarement recours à cet outil, car il ne fonctionne bien que sur certains types d’antivols, souvent plus simples à forcer avec d’autres outils. Mais il arrive qu’une perceuse soit utilisée (généralement après une tentative infructueuse pour forcer le barillet). Néanmoins, les antivols sur lesquels les perceuses marchent bien, comme les antivols pliants, rencontrent un succès croissant et sont de plus en plus répandus. En outre, les perceuses sans fil étant de moins en moins bruyantes et de plus en plus petites par rapport aux meuleuses d’angle, elles deviennent une bonne option pour les voleurs.
Meuleuse d’angle : un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui. Le plus gros inconvénient de la meuleuse pour lui est le bruit et les étincelles qu’elle émet lorsqu’elle s’attaque à de l’acier trempé. Auparavant, les outils sans fil n’étaient pas assez puissants pour ce type d’utilisation, mais la technologie sur batterie a suffisamment progressé pour qu’ils soient aussi efficaces que leurs homologues sur secteur. Ils ont donc transformé le paysage de la sécurité des vélos. Ces outils passent difficilement inaperçus, mais un voleur qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à masquer le bruit a toutes les chances de réussir son larcin.
Un voleur équipé d’une meuleuse d’angle sur batterie viendra à bout de tous les antivols avec un peu de temps devant lui
Une fois notre liste établie, nous devions décider comment les résultats des tests nous permettraient de classer les différents antivols. Nous sommes convaincus que dans toute forme de sécurité, il faut tenir compte de son aspect le plus vulnérable — comme par exemple une maison fermée à double tour, mais avec une fenêtre ouverte, ou un système d’exploitation avec un cheval de Troie. Nous avons donc décidé que plus un antivol pouvait être forcé sans faire de bruit et rapidement (quelles que soient ses performances par ailleurs), plus sa note serait basse. Nous n’allions pas établir une moyenne de sécurité à partir de l’ensemble de nos tests, mais évaluer les faiblesses - en classant les antivols en fonction des méthodes les plus simples et silencieuses à employer pour les forcer. Le premier test a consisté à voir si l’un des antivols pouvait être crocheté (cela s’est avéré possible) ; à voir si l’un d’entre eux succombait à une pince coupe boulons (ça a été le cas), à une scie à métaux (malheureusement, oui) ou à une perceuse (sans problème) ; et enfin, à voir combien de temps il faudrait pour couper chaque antivol avec une meuleuse d’angle portable d’entrée de gamme (plus vite qu’on ne le pense). Une fois tous les tests terminés, nous avons classé les antivols en fonction de leur niveau de sécurité et de leur prix pour savoir où ils se plaçaient, puis nous avons pris en compte des caractéristiques comme la durabilité, le poids, la portabilité et la simplicité d’emploi.
Les techniques de vol testées
Le crochetage de serrure
Exemple de crochetage sur la chaîne OnGuard Beast, qui a été ouverte en 30 secondes. Du ruban adhésif a été rajouté pour dissimuler l’ouverture à opérer sur le plastique, par laquelle un voleur peut exploiter la vulnérabilité de la serrure.
Tout en haut de notre liste des techniques de vol à éprouver, nous avions à tester la robustesse des mécanismes de verrouillage. Nous savions d’avance qu’il serait difficile d’être complètement exhaustifs sur ce point. Mais nous voulions avant tout nous assurer de ne pas passer à côté d’un élément important et en apprendre un peu plus sur les différents types de mécanismes. Nous avons contacté John Edgar Park, spécialiste et formateur en crochetage de serrures depuis plus de vingt ans, et nous nous sommes rencontrés pour examiner ensemble tous les antivols reçus. Après une rapide inspection visuelle et quelques petits coups à l’aide d’un des nombreux outils pointus qu’il avait apportés dans un étui pliant en cuir, John Edgar Park a tout de suite repéré que les antivols OnGuard étaient vulnérables au crochetage. Son inspection lui a permis de comprendre le fonctionnement du mécanisme et le moyen le plus simple de l’ouvrir - selon lui, les outils les plus basiques sont suffisants.
Non seulement il a réussi à crocheter les antivols OnGuard, mais il a aussi pu me montrer comment procéder. Je n’avais jamais crocheté un antivol auparavant (si l’on exclut l’expérience du stylo Bic). Pourtant, je suis parvenu à l’ouvrir en moins de trente secondes après l’avoir regardé faire deux fois et après qu’il m’ait guidé étape par étape une fois. Il s’agit d’une simple technique de raclage qui nécessite peu de compétences et des outils basiques ; il est possible de le faire à l’aide de deux ou trois bouts de ferraille récupérés sur un essuie-glace de voiture ou une pince à cheveux (j’ai pourtant toujours cru que la série MacGyver était une blague !). Tous les antivols OnGuard que nous avons testés ont succombé à cette attaque.
Même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter.
Pour être absolument sûrs, nous avons décidé de contacter un groupe d’amateurs de crochetage de serrures, que nous avons rencontré le soir d’une présentation sur les serrures à disques haute sécurité. La réunion avait lieu dans un immeuble et dans une salle banalisés, et tous ceux qui ont fait une présentation ont utilisé leur nom de code Def Con. La première chose qu’ils nous ont apprise est que forcer les derniers modèles d’antivols et publier les résultats peut exposer aux mêmes problèmes juridiques que le piratage numérique. La deuxième est que même les serrures à disques basiques que nous avions apportées ont été très difficiles à crocheter, et personne n’avait les outils adaptés aux petites clavettes intégrées à la plupart des antivols. Par conséquent, nous sommes convaincus que les serrures à disques peuvent résister à la majorité des voleurs. Et ceux qui prendront le temps d’acheter des outils et de les modifier pour apprendre à crocheter ce type de serrure pourront certainement commettre des vols par crochetage plus lucratifs.
Les pinces coupe boulons
Le test suivant pour les antivols : les pinces coupe boulons. Ces outils ne coûtent pas cher en magasin de bricolage et, généralement, au cours d’un vol, ne font du bruit que lorsqu’il est trop tard, que l’antivol s’ouvre et que le voleur a déjà enfourché votre vélo. Même en vous trouvant à 5 ou 6 mètres de votre vélo, vous pourriez ne rien entendre. Pour nos tests, nous avons choisi d’utiliser des pinces de deux longueurs différentes, une HDX de 61 cm et une Tekton 3421 de 91 cm.
L’ABUS Ultra 410, le U ABUS U-mini 40, le Kryptonite Series 2 Standard, le Litelok et le TiGr Mini ont cédé à la petite pince. L’Altor 560G et la chaîne Hiplok Gold ont été plus difficiles à couper avec le plus petit modèle, et nous avons réussi à couper l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus, la chaîne ABUS Granit CityChain X-Plus et la Kryptonite Series 2 955 avec la pince de 91 cm, mais après de lourds efforts. Le grand antivol pliant ABUS Bordo a été le plus difficile pour nous, et il est donc peu probable qu’il puisse être coupé.
Les fabricants de certains de ces antivols revendiquent leur résistance, mais en raison de problèmes de conception, de maillons de chaînes plus fins, de métaux plus mous ou de différences dans les procédés de renforcement, nous sommes parvenus à tous les couper. Les antivols en U les plus faciles à couper étaient en fait uniquement renforcés par cémentation, c’est-à-dire en surface et pas dans leur intégralité, via un autre procédé de traitement thermique.
Comme nous l’a expliqué par e-mail Mark Podob de Metlab, une société de traitement thermique : « un renforcement en surface, par rapport à un renforcement complet, a l’avantage de fournir une surface endurcie jusqu’à une certaine profondeur et de permettre l’utilisation d’un acier à faible teneur en carbone, moins cher, pour l’intérieur du U. Mais d’un autre côté, une fois que le revêtement est percé, on peut rapidement scier le reste. »
Le revêtement extérieur endurci ne semble donc pas suffisant pour arrêter les pinces coupe boulons, puisque les mâchoires de l’outil arrivent à écraser et couper le métal plus mou qui se trouve sous la surface renforcée, comme le montrent les photos des antivols coupés ci-dessus.
Les scies à métaux
Nous ne nous attendions pas à des résultats remarquables pour ces tests à la scie à métaux, étant donné que même l’acier d’entrée de gamme renforcé par cémentation résiste généralement à une scie à métaux. Néanmoins, l’Altor et le TiGr sont tous deux en titane, une matière résistante mais pas très dure, et la scie à métaux l’a prouvé. Avec la scie à métaux, il nous a fallu moins de 30 secondes pour couper ces deux antivols coincés dan un étau. Le fait d’avoir utilisé l’étau a certainement accéléré la coupe par rapport à des conditions réelles, mais les voleurs entraînés connaissent des astuces (colliers de serrage ou appui contre le vélo) qui permettent également de gagner du temps. Le RockyMounts que nous avons testé utilise un matériau que l’on voit rarement dans les antivols de vélos, l’acier inoxydable, qui n’a pas été renforcé, comme nous avons pu le vérifier : malgré le large diamètre de l’anse, notre scie à métaux en est venue à bout en seulement 90 secondes.
Les perceuses sans fil
Cette catégorie d’outil méritait bien des tests car si une petite perceuse sans fil est plus bruyante qu’une pince coupe boulons, elle reste à peine perceptible derrière le brouhaha d’une rue animée ; elle est aussi plus facile à transporter, éveille moins les soupçons qu’une grande pince, et elle est beaucoup plus silencieuse qu’une meuleuse d’angle. Celle que nous avons utilisée dans nos tests était une 12 V Milwaukee Fuel, qui est assez petite pour tenir dans une poche de veste. Si l’Altor 560G a cédé à la pince coupe boulons, de même que l’antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus après beaucoup d’efforts, la perceuse a facilement vaincu les deux modèles. Il nous a suffi de jeter un rapide coup d’œil aux serrures pour voir que la charnière était probablement l’élément le plus faible de chaque système et nous avons pu le vérifier lors de nos tests. Les goupilles de raccordement qui relient les maillons de ces deux antivols pliants n’ont pas été renforcées et nous avons réussi à les faire sauter rapidement en perçant à travers.
La meuleuse d’angle
Le dernier test qu’il nous restait à faire était avec la meuleuse d’angle. Nous savions que tous les antivols succomberaient aux 7000 tours/minutes d’un disque en oxyde d’aluminium, mais nous ne savions pas exactement en combien de temps. En plusieurs années, nous avons écouté les anecdotes racontées par des clients, lu des contenus marketing, regardé des vidéos YouTube, de temps en temps, et retiré des antivols réfractaires, ici et là… Nous nous attendions donc à ce que certains de ces antivols demandent plus d’une minute pour réaliser une coupe, et au moins deux minutes pour réaliser les deux coupes nécessaires à la libération d’un vélo. Nous avions prévu de consacrer une ou deux matinées entières à meuler. Pour nous, ce test serait un travail acharné, à avoir des crampes dans les mains, avec des étincelles dans tous les sens et des meules à tronçonner contraignantes, puisque nous devions accomplir plus de 50 coupes pour tester tous nos antivols plusieurs fois.
Nous avons chargé toutes les batteries que nous avions pour notre meuleuse sans fil, installé l’étau à l’extérieur, prévu une bonne dose de café, et nous nous sommes préparés psychologiquement à passer plusieurs heures à couper encore et encore. Et puis, nous avons commencé : le premier antivol a cédé en 14 secondes, le deuxième, en 15 secondes. Certains n’ont même pas dépassé les 10 secondes. L’ABUS, pour lequel nous avions de meilleurs espoirs, a tenu à peine 20 secondes avant que notre lame ne passe de l’autre côté. Même le plus épais et le plus robuste, le Kryptonite New York Fahgettaboudit, n’a résisté que 30 secondes. Le scénario a été quasiment identique pour les chaînes : sur la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, une coupe a demandé 30 secondes.
Nous avons compris qu’aucun antivol ne pouvait résister plus d’une minute aux derniers outils sans fil sur batterie, même les chaînes ou les anses à double verrouillage qui nécessitent deux coupes. Nous admettons cependant que nous avons réalisé tous ces tests dans des conditions idéales, à l’aide d’un étau, pour établir un contexte identique pour tous les modèles. Mais nous avons ensuite testé les antivols dans des conditions plus inconfortables et sans étau, pour constater qu’ils résistaient à peine plus longtemps. Nous pouvons donc dire que nos résultats ne sont pas très éloignés de ce qui pourrait se passer dans la réalité.
Entendre des bruits de travaux pendant quelques secondes dans une ville animée n’a rien d’extraordinaire. Et même s’il est évident qu’un vélo est en train d’être volé, cela ne semble pas forcément alarmer les passants ni attirer l’attention, comme le montre l’une de mes vidéos favorites (publiée par le New York Times, qui est désormais la maison mère de Wirecutter).
À quoi bon attacher son vélo dans ces conditions ? Beaucoup de gens se posent cette question quand ils prennent conscience de l’indifférence de la majorité des passants face aux vols de vélos et de la puissance des nouveaux outils sans fil. Pourquoi utiliser un meilleur antivol s’il ne demande, au mieux, qu’une minute de plus au voleur, ou peut-être même quelques secondes ? C’est regrettable, mais il s’agit en réalité de faire mieux que les vélos garés à côté du vôtre — on ne vous demande pas de distancer un sportif de haut niveau/champion du 100 mètres, mais juste vos voisins. Si vous utilisez un vélo moins cher et si vous l’attachez correctement avec un meilleur antivol dans un lieu plus sûr, vous pourrez dissuader les voleurs de choisir votre vélo par rapport à une cible plus facile.
La bonne technique d’attache : passer le U dans la roue arrière et les haubans (les deux tubes fins en diagonale qui se rejoignent sous la selle). Le câble ajoute une protection supplémentaire pour votre roue avant.
Dans certaines situations, même l’antivol le moins cher peut apporter ce niveau de sécurité. Mais en achetant un modèle juste au-dessus du Kryptonite New-U Evolution Mini-7, vous devriez échapper à plus de techniques de vol que la concurrence au même prix — et par conséquent, dans la plupart des villes, votre vélo ne sera visé que par des voleurs très déterminés. La majorité d’entre eux ne souhaitent pas voler votre vélo en particulier, mais juste un vélo. Si l’un d’entre eux est plus facile à voler et a plus de valeur, c’est celui qu’ils choisiront. Vous les aurez alors persuadés d’aller vers une autre cible, et ce sera suffisant. Mais s’ils optent malgré tout pour votre vélo, nous pensons que vous devriez au moins tenter de les prendre en flagrant délit, avec un antivol qui nécessite une meuleuse.
Notre antivol de vélo favori : le Kryptonite New-U Evolution Mini-7
Le meilleur antivol de vélo
Avec son anse renforcée de 13 mm à double verrouillage, un câble inclus et une année de protection antivol offerte, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7 est un dispositif de protection dissuasif à un prix raisonnable.
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Le U Kryptonite New-U Evolution Mini-7 comprend un câble d’1,2 m et bénéficie d’une année gratuite de protection antivol. Il est quasiment identique à notre ancien favori, mais il dispose d’une amélioration non négligeable : un double mécanisme de verrouillage. L’avantage d’un U qui possède un pêne à chaque extrémité est qu’un voleur devra probablement réaliser deux coupes à l’aide d’un outil électrique pour l’ouvrir. Ce modèle est légèrement plus cher que le Kryptonite Series 2, mais si vous pensiez de toute façon ajouter la protection de Kryptonite au Series 2, l’année offerte permet de compenser l’écart de prix. Pour quelques euros de plus, vous bénéficiez d’un énorme atout qui ne se détecte pas facilement : l’anse (la grande boucle en forme de U qui donne leur nom aux « U ») de la série Evolution a non seulement un revêtement renforcé, mais elle est entièrement fabriquée en acier renforcé, avec un processus de durcissement. Sans être techniquement en acier « trempé à cœur », elle a mieux résisté à nos mauvais traitements que les autres antivols au même tarif. Nous avons réussi à couper les antivols de moins bonne qualité avec une simple pince de 61 cm, mais le New-U Evolution Mini-7 a même survécu à nos pinces de 91 cm, s’en tirant avec simplement quelques égratignures.
Le New-U Evolution Mini-7 utilise par ailleurs un système de verrouillage à disques, plus sécurisé. Ce type de clavette est beaucoup plus difficile à crocheter et nécessite des outils spécialisés, de la patience et des compétences en crochetage. Après avoir consulté de nombreux amateurs et experts du crochetage de serrures, nous avons décidé que les chances que cette serrure soit crochetée dans la rue étaient très minces, contrairement aux serrures d’autres antivols que nous avons testés.
Cet antivol présente l’un des designs les plus sobres que nous avons observés, sans gros boîtier en plastique à casser, et avec un revêtement de protection en caoutchouc sur les principaux éléments pour éviter de rayer la peinture de votre vélo. Il est également fourni avec l’une des meilleures fixations pour l’attacher au cadre pendant que vous roulez. (Cela dit, ça n’est pas forcément un atout, car les U accrochés au cadre sont souvent considérés comme un fléau pour les vélos, car les fixations sont généralement positionnées à un endroit gênant ou se desserrent avec le temps. Si c’est possible, il vaut mieux transporter cet antivol dans le panier ou sur le porte-bagages, sinon la fixation fera l’affaire).
L’Evolution étant disponible en différentes tailles, vous aurez du choix si vous avez besoin d’une autre longueur. Mais nous pensons que ce modèle de 18 cm conviendra à la plupart des utilisateurs, car il s’attache facilement, tout en étant assez court pour éviter les forçages par effet de levier s’il est correctement verrouillé. Assurez-vous simplement d’opter pour la version « New-U » de la série Evolution, avec son nouveau design, pour bénéficier de la sécurité renforcée de l’anse à double verrouillage. Si vous utilisez un vélo à pneus larges et si vous devez attacher les deux roues, ce modèle sera sûrement trop court pour passer autour du pneu et du cadre. Vous surmonterez ce problème en ajoutant des axes de roue antivol, mais Kryptonite vend aussi l’Evolution dans une taille plus grande et sans câble. Si vous ne savez pas quelle taille prendre, n’hésitez pas à passer dans un magasin de vélo près de chez vous.
Des défauts qui ne sont pas rédhibitoires
Nous restons convaincus qu’un New-U Evolution Mini-7 correctement attaché, avec son anse robuste et trop courte pour y insérer un cric, pourra mieux contrecarrer la plupart des attaques (autres que la meuleuse d’angle) que d’autres antivols au même prix. Mais si vous vous trouvez dans une zone à hauts risques (renseignez-vous auprès d’un magasin de vélos proche de chez vous si vous ne savez pas), ou si vous vivez à Manhattan, où seuls les modèles « New York » sont couverts par la protection antivol de Kryptonite, il est préférable d’oublier l’Evolution de taille standard à double verrouillage et d’opter pour le modèle au-dessus : le Kryptonite New York Fahgettaboudit.
Le choix haut de gamme : Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini
Un antivol encore plus robuste
Il s’agit de l’antivol le plus sûr parmi tous ceux que nous avons testés, mais il est beaucoup plus lourd que notre premier choix.
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L’antivol en forme de U Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini est un dur à cuire. Il n’offre pas de fonctionnalités spéciales ni de fioritures, mais juste une présence bien solide : environ 2 kg de matériel. Il est doté d’une anse à double verrouillage en acier trempé et d’un renforcement métallique dans la barre transversale pour encore plus de sécurité. La surface transversale de son anse renforcée de 18 mm est deux fois plus grande que celle de l’anse de 13 mm de notre favori – il faut donc proportionnellement deux fois plus de temps pour arriver à la couper.
Cet antivol faisant partie de la ligne « New York » de Kryptonite, il est couvert par la protection antivol de la marque à Manhattan.
Le seul vrai inconvénient de ce modèle, mis à part son prix qui est supérieur à celui de notre favori, est qu’il pèse deux fois plus lourd que notre premier choix. Cependant, comme l’ont montré nos tests, un métal mieux renforcé est fondamental pour plus de sécurité. Par ailleurs, le New York Fahgettaboudit Mini n’est pas fourni avec une fixation au cas où vous souhaiteriez l’attacher à votre cadre (même si nous doutons qu’elle puisse rester en place avec un tel poids), ni avec un câble, que vous devrez acheter séparément. Si vous recherchez un tel niveau de sécurité, une petite chaîne comme la Kryptonite KryptoLok Series 2 995 Integrated ferait un bon antivol secondaire.
Peut aussi s’envisager : Chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit
Le meilleur rapport qualité-prix
Si vous avez besoin d’un antivol plus long et que le poids n’est pas un problème pour vous, la chaîne Fahgettaboudit, qui pèse 4,5 kg, est vraiment coriace.
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Parfois, on a tout simplement besoin d’un antivol plus long. Si vous avez un vélo cargo ou un vélo électrique qui n’est pas doté d’un cadre classique, ou si vous attachez votre vélo à un large poteau, il vous faudra une chaîne. Selon nous, la chaîne Kryptonite New York Fahgettaboudit présente le meilleur rapport qualité prix de sa catégorie pour s’assurer une sécurité de haut niveau.
La chaîne est dotée de maillons en acier trempé de 14 mm et offre une longueur standard de 90 cm, ainsi qu’une version ultra-longue d’1,5 m. Elle est équipée d’une serrure à disques Kryptonite New York de 15 mm, avec un double mécanisme de verrouillage. Et étant donné qu’elle fait partie de la série New York de Kryptonite, elle est couverte par la protection antivol de la marque à Manhattan.
Une chaîne permet d’attacher facilement des pneus larges, des roues plus grandes ou plusieurs tubes à la fois grâce à sa longueur.
S’il nous a fallu moins de temps pour découper cette chaîne que pour venir à bout du U New York Fahgettaboudit Mini, nous pouvons toutefois conclure que leur niveau de sécurité est similaire. Cette chaîne offre une longueur plus pratique, et elle est plus simple à utiliser que la New York Legend de Kryptonite. Les seules chaînes que nous avons mis plus de temps à couper étaient la Kryptonite New York Legend et l’Artago 69T100E, qui coûtent toutes deux beaucoup plus cher. La New York Legend a demandé environ 50 % de temps en plus pour un prix environ 50 % supérieur. Si la sécurité est votre préoccupation principale, nous pensons qu’il est plus judicieux d’utiliser cette somme d’argent pour acheter un antivol secondaire plus solide : vous bénéficierez ainsi d’une meilleure sécurité pour le même montant.
Entretien et maintenance
Les antivols doivent endurer une multitude de mauvais traitements : des chutes aux saletés de la route, en passant par la pluie et la neige. Heureusement, ceux que nous avons choisis sont très faciles à entretenir. Il suffit d’ouvrir l’antivol, de nettoyer les saletés à l’aide d’un chiffon, de vaporiser un peu de dégraissant si nécessaire, puis un lubrifiant sec (comme le lubrifiant sec Tri-Flow Superior (indisponible en France) ou le lubrifiant sec pour vélo Finish Line) et de faire tourner la clé dans la serrure. Kryptonite propose même des instructions à ce sujet sur son site. Si vous vivez dans une région au climat sec ou si l’antivol est rarement exposé aux intempéries, il est même inutile de procéder à cet entretien aussi souvent que la marque le recommande. Mais gardez bien en tête qu’il ne faut jamais forcer sur la clé pour la faire tourner. Si vous avez du mal à l’utiliser, commencez par vérifier si un peu de lubrifiant peut arranger les choses. Si ce n’est pas suffisant, essayez l’une des autres clés fournies avec l’antivol pour déterminer si votre clé habituelle est tordue ou endommagée.
La concurrence
Kryptonite Evolution Mini-7 : ce modèle, notre ancien favori, est presque identique à notre favori actuel, le New-U Mini-7. La principale différence, sur cette ancienne version, est qu’elle ne se verrouille que d’un côté, contrairement au New-U Mini-7, qui est doté d’un double mécanisme de verrouillage. L’anse de cet antivol est dotée d’un côté d’une extrémité courbée et de l’autre d’un pêne classique. Nous pensons cependant qu’il s’agit d’un très bon antivol si vous avez l’occasion de l’acheter en promotion. Mais comme le nouveau modèle à double verrouillage a rapidement remplacé cette version pour le même prix (voire moins cher), nous vous conseillons d’opter pour une sécurité renforcée et d’acheter plutôt le nouveau modèle.
L’extrémité courbée du Kryptonite Evolution Mini-7.
Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard : le Series 2 est le modèle combiné U et câble le moins cher de cette marque réputée. Il utilise un mécanisme de serrure à disques et vous pouvez ajouter la protection antivol de Kryptonite en option. Le principal problème de cet antivol reste qu’il est uniquement renforcé au niveau du revêtement, ce qui signifie que les pinces coupe boulons peuvent le couper. La plupart des U peuvent être sectionnés rapidement et sans bruit à l’aide d’une pince de ce type. Il est donc préférable, selon nous, d’acheter un antivol mieux renforcé, comme notre favori, qui coûte environ 30 % plus cher, pour dissuader tous les voleurs qui ne sont pas équipés des outils nécessaires.
Chaîne Kryptonite KryptoLok Series 2 955 Integrated : pour son prix, c’est une excellente chaîne. Son plus gros inconvénient est qu’un voleur peut la couper à l’aide d’un coupe boulons, mais lors de nos tests, la forme carrée de la chaîne de 9 mm a eu tendance à la faire glisser des mâchoires de la pince, et il nous a fallu fournir pas mal d’efforts pour réussir à la casser. En ce qui concerne la solidité et le temps nécessaire pour en venir à bout, la chaîne Series 2 a fait aussi bien que l’ABUS Granit CityChain X-Plus pour un quart de son prix. Elle fera un très bon antivol secondaire ou un antivol principal, mais moins sûr, car nous avons trouvé qu’elle était beaucoup plus difficile à sectionner que le U Kryptonite KryptoLok Series 2 Standard.
Chaîne Kryptonite New York Legend : il s’agit de la chaîne la plus solide que nous avons testée. Elle est dotée de maillons renforcés de 15 mm avec une serrure dissimulée – le voleur ne pourra donc s’attaquer qu’à la chaîne. Pour la couper, il faut environ une minute, soit à peu près le même temps que le U Fahgettaboudit Mini. Mais étant donné le volume et le design de son cadenas, la chaîne New York Legend est difficile à trimballer et à utiliser plusieurs fois dans la journée. Elle convient mieux à ceux qui peuvent la laisser attachée à un point fixe. Si vous envisagez de laisser une chaîne antivol attachée seule, devant votre lieu de travail ou votre domicile, nous vous recommandons de retirer la protection en nylon qui l’entoure (au risque d’égratigner la peinture) pour pouvoir repérer toute tentative de sabotage. On nous a en effet rapporté que des voleurs soulevaient la protection de la chaîne laissée seule, la coupaient pendant la nuit, puis remettaient la protection en place et revenaient un peu plus tard, une fois le vélo attaché avec, et libéraient la chaîne d’un simple coup de couteau. C’est l’une des raisons pour lesquelles les chaînes ABUS sont dotées d’une protection inamovible.
Kryptonite New York Noose : cette chaîne est plus légère et moins chère que la New York Fahgettaboudit, et par conséquent, elle offre un niveau de sécurité légèrement inférieur. Elle ne présente pas de véritable vulnérabilité, mais si vous recherchez un bon niveau de sécurité, autant opter pour le modèle au-dessus, la chaîne Fahgettaboudit.
OnGuard Brute STD : lors de nos tests, ce U a obtenu un temps de coupe très satisfaisant, entre l’ABUS U-Lock Granit X-Plus et le Kryptonite New York Fahgettaboudit Mini. Mais malgré son double verrouillage, il y avait tellement de jeu que nous avons pu le retirer après une seule coupe. Le gros problème de cet antivol, et de tous les antivols OnGuard que nous avons testés, est le mécanisme de verrouillage en lui-même, qui est particulièrement simple à crocheter, même lorsqu’on ne dispose pas d’un outil sophistiqué ou de compétences particulières.
OnGuard Beast 8016 (indisponible en France) : encore une fois, cette chaîne a obtenu de bons résultats lors de nos tests de solidité, et les temps de coupe étaient proches de ceux de nos favoris, mais l’énorme lacune de tous les antivols OnGuard est qu’ils sont faciles à crocheter. Nous ne pouvons vraiment pas recommander un antivol qui est si simple à ouvrir.
OnGuard Pitbull STD : ce modèle est le moins cher de la gamme de U OnGuard. Il utilise une anse plus fine et n’a pas de protection anti poussière et sécurité, au niveau de la clavette. De toute façon, on peut également crocheter cet antivol très facilement, ce qui est dommage car les antivols OnGuard s’en sont bien sortis en ce qui concerne les autres tests.
Antivol pliant ABUS Bordo Granit X-Plus : Grâce à son design et à celui de son support de fixation, cet antivol est, de loin, le plus agréable à transporter. Il se plie en effet de façon très compacte et, placé à l’intérieur de son étui fixé au cadre, il ne fait aucun bruit pendant le trajet. Cependant, son niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’annoncé, et un voleur peut facilement en venir à bout en perçant à travers les goupilles de raccordement qui relient les maillons. Avec un peu de patience, j’ai aussi pu faire sauter les maillons en insérant une grande pince coupe boulons au niveau des jointures, comme on peut le voir dans cette vidéo d’House of Chain avec une version plus petite de l’antivol Bordo. C’est un modèle qui peut passer dans une zone peu risquée, mais son prix est trop élevé par rapport au niveau de protection qu’il offre.
U ABUS Granit X-Plus : si ce U est l’un des plus légers par rapport à sa taille, il nous a fallu beaucoup moins de temps pour le couper que notre « favori haut de gamme » Kryptonite, et il coûte beaucoup plus cher. Le boîtier en plastique qui entoure la barre transversale semble plus encombrant qu’autre chose. Cet antivol a des atouts, mais d’autres modèles sont plus sûrs tout en coûtant moins cher.
ABUS U-Lock U-mini 40 (indisponible en France) : nous avons d’abord pensé que cet antivol, qui coûte à peine plus cher que notre favori, le Kryptonite New-U Evolution Mini-7, pourrait décrocher la médaille d’or. Les deux extrémités de l’anse se verrouillent et résistent aux torsions, ce qui signifie qu’un voleur doit réaliser deux coupes pour le libérer de la plupart des points fixes. Il est également doté du mécanisme à disques haute qualité d’ABUS et d’une anse de 14 mm de diamètre, deux avantages dont sont dépourvus les modèles ABUS Ultra 410 et New-U Evolution Mini-7. Mais malheureusement, lors de nos tests, nous avons réussi à couper l’antivol très facilement à l’aide d’une pince coupe boulons — c’est même l’un des modèles qui a été le plus simple à ouvrir, en réalité, et il a finalement affiché des résultats similaires à ceux du U Kryptonite Series 2 Standard.
U Blackburn San Quentin (indisponible en France) : nous avons mis à peine plus de 20 secondes pour couper cet antivol à l’aide de la meuleuse, ce qui le positionne en milieu de peloton. Mais il remuait beaucoup après une seule coupe, suffisamment pour qu’un voleur puisse le retirer de son point d’attache. Il est par ailleurs doté d’un boîtier en plastique dur et d’un manchon interne en plastique qui maintient le mécanisme de verrouillage, et les deux risquent de poser des problèmes de durabilité à long terme. Les commentaires laissés sur Amazon confirment en effet qu’à de nombreuses reprises, les protections en plastique se sont cassées ou sont tombées, laissant à découvert le corps de l’antivol, qui risque alors de rayer le vélo. La résistance de l’acier est satisfaisante, mais la protection et les parties internes doivent être améliorées.
Chaîne et cadenas Blackburn Attica (indisponible en France) : la partie cadenas de cet antivol connaît les mêmes problèmes de durabilité que le U Blackburn, étant donné qu’il s’agit du même modèle mais en plus petit. Lors de nos tests, le temps de coupe a été dans la moyenne, aussi bien pour la chaîne que pour le cadenas, classant cette chaîne en milieu de peloton.
Hiplok Gold : le design de cette chaîne vous permet de la porter autour de la taille sans la fermer - porter sur soi une chaîne fermée est d’ailleurs à proscrire totalement en raison des risques de perte des clés, de blocage de l’antivol, d’accident… et les équipes paramédicales doivent pouvoir retirer l’antivol facilement en cas d’urgence. C’est un atout intéressant, mais des attaches Zip ou une bande Velcro peuvent offrir la même fonctionnalité sur la majorité des chaînes, pourvu qu’elles soient assez longues. Dans nos tests, le temps de coupe pour cet antivol a été parmi les plus rapides. Son vrai bémol : nous avons pu la couper rapidement avec une grande pince coupe boulons. Il faudrait que la chaîne soit légèrement plus épaisse pour que nous la classions parmi les meilleurs antivols.
Hiplok D Bike Lock (indisponible en France) : les attaches en plastique à l’arrière de ce U permettent de le porter à la ceinture ou de l’accrocher à son pantalon. Une fonctionnalité qui marche vraiment et qui s’avère utile, car la plupart des supports de fixation pour les antivols U ne sont pas très efficaces et ont tendance à faire du bruit et à se desserrer. L’antivol est par ailleurs doté d’une anse renforcée à double verrouillage, et nous n’avons pas réussi à la couper avec une pince coupe boulons. Elle intègre une serrure à paillettes, mais de bien meilleure qualité que sur les modèles OnGuard. Un voleur peut malgré tout la crocheter avec des outils plus simples que dans le cas d’une serrure à disques, et peut-être avec un « passe-partout », mais elle nous a semblé offrir un bien meilleur niveau de sécurité que tous les autres modèles OnGuard. Néanmoins, malgré son double verrouillage, l’anse bougeait beaucoup après la première coupe lors de nos tests, suffisamment pour qu’un voleur puisse la retirer de nombreux points fixes. En raison de cet inconvénient, et de son prix supérieur à celui de notre favori, nous avons décidé de ne pas la sélectionner, mais en ce qui concerne les autres points, ce modèle semble être un bon antivol.
RockyMounts Compton Large (indisponible en France) : cet antivol, qui vient juste de sortir aux États-Unis, est l’un des plus lourds que nous avons testés. Il est en acier inoxydable, avec une anse de 18 mm. L’acier inoxydable est plus dur que l’acier à faible teneur en carbone, mais il est beaucoup moins robuste que l’acier endurci. Nous avons pu le constater lors de nos tests, puisqu’il a résisté deux fois moins longtemps que les modèles Artago et Kryptonite, qui intègrent aussi une anse de 18 mm. Il ne nous a fallu en outre que 90 secondes pour couper le Compton Large à la main à l’aide d’une scie à métaux. Par ailleurs, avec ses rebords en acier tranchant, sans protection vinyle, il s’agit de l’antivol le moins ergonomique que nous avons testé. Bien que ce ne soit pas l’antivol qui offre le meilleur niveau de sécurité, c’est celui que nous choisirions comme arme si une bagarre venait à se déclencher chez Wirecutter…
Knog Strongman (indisponible en France) : ce petit antivol présente selon nous de nombreux avantages. Il est presque entièrement recouvert d’une épaisse protection en silicone, ce qui en fait un antivol anti rayures et silencieux pendant les trajets. Néanmoins lors de nos tests, malgré son anse à deux verrouillages, nous avons constaté qu’après une seule coupe, il se formait un très gros écart entre les deux parties sectionnées. Étant donné qu’il coûte beaucoup plus cher que notre favori, sans offrir des avantages considérables, et en gardant à l’esprit les nombreux avis d’acheteurs sur Amazon qui indiquent que le mécanisme se rouille et devient difficile à ouvrir avec le temps, nous avons été forcés de passer notre chemin.
TiGr Mini : cet antivol a fait ses débuts sur le site de financement participatif Kickstarter. Le corps principal, qui est en titane, est de conception souple et très légère. Son système de fixation pour cadre est notre favori parmi tous les antivols que nous avons testés, et il est fabriqué aux États-Unis. Son point noir : il succombe très facilement aux pinces coupe boulons, bien que le fabricant revendique le contraire. Nous avons identifié un vrai point faible entre l’anse principale et le mécanisme de verrouillage, un espace qui permet même à une petite pince coupante d’ouvrir l’antivol. Par ailleurs, le titane est assez solide mais n’est pas forcément dur, et nous avons réussi à scier le Mini en moins de 30 secondes en le maintenant dans un étau.
Litelok (indisponible en France) : nous avons trouvé que le bandeau de cet antivol était extrêmement difficile à couper sans outil électrique. Disposer des câbles sur une large bande métallique est une très bonne idée et ce système ralentit ce type d’attaque, même si on peut en venir à bout avec un peu de patience. Mais cet antivol présente un problème majeur selon nous : nous n’avons eu besoin que d’une petite pince coupe boulons pour forcer le mécanisme de verrouillage (c’est à cet endroit-là que les voleurs coupent généralement les antivols en forme de câble, car c’est plus rapide). L’intégralité du mécanisme s’est ouvert pour révéler les fines bandes métalliques qui relient une tige, qui constitue le loquet, à l’antivol. Il a suffi de faire une deuxième coupe sur cette tige pour que l’antivol s’ouvre.
Les évolutions à venir : les antivols connectés
ABUS vient de sortir une nouvelle version de son antivol pliant avec une alarme intégrée, le Bordo Alarm 6000a. Selon nous, le mécanisme de pliage de la version que nous avions testée précédemment le rendait trop vulnérable face aux attaques, mais nous prévoyons de tester ce nouveau modèle afin de voir s’il bénéficie d’améliorations notables au cas où le système de détection de mouvements ne suffirait à dissuader les voleurs.
Comme c’est le cas désormais dans de nombreux secteurs, l’Internet des objets connectés semble pouvoir s’étendre aux antivols : les fabricants essayent d’enrichir leurs offres en connectant leurs antivols au Web. Mais le service est plus compliqué à fournir pour un objet mobile de ce type que pour un réfrigérateur ou un micro-ondes. Sans réseau Wi-Fi, il faut passer par la 4G (avec généralement un abonnement mensuel) ou par une connexion Bluetooth (qui a une portée limitée). Même si aucun des dispositifs antivol connectés présentés ci-dessous ne semble être encore au point, nous avons commencé à les étudier en espérant qu’ils pourront bientôt s’avérer utiles.
Pour ce guide, nous voulions tester l’antivol de vélo électronique Lattis Ellipse, qui utilise la technologie Bluetooth pour vous avertir si quelqu’un est en train de trafiquer votre antivol, mais au moment où nous nous sommes renseignés, l’antivol n’était toujours pas disponible à la vente. Nous doutons par ailleurs que sa connexion Bluetooth puisse avoir une portée au-delà de l’autre côté de la rue, voire qu’elle puisse traverser un mur. Attendons de voir.
LINKA propose également un nouvel antivol à cadre connecté doté d’une alarme mais il permet uniquement de fixer la roue au cadre du vélo, et on aura besoin d’un antivol supplémentaire pour attacher le vélo à un point fixe. Son système de déverrouillage automatique par Bluetooth, comparable à celui du Lattis, présente les mêmes motifs d’inquiétude.
Pour veiller sur votre vélo, vous pouvez bien sûr l’attacher de la façon la plus sûre possible, mais aussi tenter de suivre sa trace une fois qu’il a été volé. Des antivols comme le Boomerang CycloTrac, le Spot Trace et le Spybike Top Cap Tracker sont tous conçus pour envoyer une alerte sur votre téléphone si votre vélo est déplacé, avant de commencer à vous adresser des informations de suivi. Pour fonctionner, il faut que le ciel soit dégagé afin qu’ils puissent être détectés par les GPS des satellites, et que vous disposiez d’un abonnement mensuel pour recevoir les données via un réseau de téléphonie mobile. Cependant, si le voleur parvient à les arracher, ces antivols deviennent inutiles.
Les autres types de balises qui commencent à avoir la cote sont les dispositifs de suivi Bluetooth comme Tile et TrackR, qui utilisent des systèmes Bluetooth passifs associés à une application communautaire, sans GPS. Pour que ça marche, il faut cependant que vous soyez (ou bien quelqu’un d’autre équipé de l’application) à moins de 300 mètres de votre vélo pour le détecter. Ce système peut fonctionner dans certains lieux et s’avérer complètement inutile dans d’autres. Cela reviendrait à essayer de retrouver votre enceinte Bluetooth en arpentant toutes les rues de la ville dans l’espoir que votre téléphone parvienne à se connecter à elle.
Sources
John Edgar Park, créateur, écrivain et amateur du crochetage de serrures de puis plus de 20 ans, interview
Mark Podob, vice-président Marketing et ventes de Metlab, interview
Shane D. Johnson, Aiden Sidebottom, Adam Thorpe, Problem-Oriented Guides for Police Problem-Specific Guides Series No. 52 : Bicycle Theft (PDF), ministère de la Justice américain
Traitement thermique, Wikipédia, 14 juin 2017
Récapitulatif
Notre sélection des meilleurs antivols de vélo :
Duncan Niederlitz (journaliste Wirecutter) et Béatrice Catanese (traduction française)
Le Figaro
Tout savoir sur l'intrigante «ligne de grossesse» qui peut marquer le ventre des femmes enceintes
Tiphaine HonnetPendant la grossesse, un trait brun peut apparaître entre le pubis et le sternum. Un dermatologue et une gynécologue font le point sur cette curieuse pigmentation.
Depuis l'annonce de sa grossesse, chacune des apparitions de Rihanna a créé l'événement. La chanteuse barbadienne défie toutes les injonctions et expose joyeusement son baby bump, à grand renfort de crop-top, de top à lacets ou de soutien-gorge en diamant. Les plus attentifs auront même remarqué une ligne brune courant le long de son ventre. Cette pigmentation, aussi appelée «ligne de grossesse» ou linea nigra, est courante. De quoi s'agit-il ? D'où vient-elle ?
Les peaux foncées et les brunes davantage touchées
Le phénomène est tout à fait bénin, annonce d'emblée Nasrine Callet, gynécologue médicale à Paris. Cette ligne «survient généralement au premier trimestre de la grossesse, quand les hormones de la mère et de celles du placenta en développement accélèrent la production de mélanine, un pigment naturel à l'origine de la coloration des cheveux, des poils et de la peau.» Ainsi, lorsque ce taux augmente, certaines zones du corps se foncent davantage, sur le ventre, au niveau du nombril ou du pubis jusqu'au sternum, mais aussi sur les mamelons ou encore sur le visage (des taches aussi connues sous le nom de «masque de grossesse»).
Cette marque peut survenir sur tout type de peau mais certaines sont plus exposées que d'autres. «Cela relève de la génétique mais les manifestations visibles touchent davantage les peaux mates», précise Hugues Cartier, dermatologue et lasériste. «Les peaux noires et les brunes sont également concernées, ajoute la gynécologue Nasrine Callet. Ce type d'épiderme et de cheveux démontre par sa teinte foncée qu'il possède des récepteurs à la mélanine plus sensibles que d'autres.»
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L'exposition au soleil accentue aussi la ligne de grossesse. Nasrine Callet le rappelle : «toute tache pigmentaire est photosensibilisante», et donc réactive aux rayons UV. Pour s'en prémunir, la gynécologue recommande de nourrir sa peau avec une crème hydratante et surtout solaire, avec un indice UV de 50 et +. Selon la spécialiste, une supplémentation en acide folique via l'alimentation, à travers les légumes à feuille (laitue, épinards…), renforce aussi ce rôle protecteur contre les rayons du soleil.
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Attention aux fausses-croyances
Au-delà d'une manifestation physiologique, certains parents et plusieurs forums de parentalité laissent entendre une toute autre théorie sur la ligne de grossesse. Cette dernière indiquerait le sexe de l'enfant. «Une copine m'a dit que si la ligne va du pubis au nombril, c'est un garçon et si la ligne va jusque sous les seins, c'est une fille», peut-on par exemple lire, sur un forum du site aufeminin.com. «Il s'agit d'une légende chinoise qui n'est pas scientifiquement fondée», balaye la gynécologue.
Disparition progressive en trois mois
Celles qui l'expérimentent se demandent surtout si la ligne restera après la grossesse. «Tout rentre dans l'ordre après l'accouchement une fois que le placenta est éliminé. La mélanine n'est plus autant stimulée et la ligne s'efface donc progressivement. Ce processus peut prendre jusqu'à trois mois chez les peaux plus sombres.»
Si la trace persiste 4 à 6 mois après l'accouchement, une consultation chez un médecin ou un dermatologue peut être envisagée. «On écartera ainsi le risque de maladie de peau en la palpant et en vérifiant s'il n'y a pas de relief, mais d'après mon expérience, cette ligne disparaît toujours», assure le Dr Nasrine Callet.
«La ligne de grossesse ne justifie que très rarement un traitement, et aucun n'est véritablement efficace durablement, rebondit le dermatologue Hugues Cartier. Les lasers et les peelings ne sont pas nécessaires. On peut toutefois préconiser une crème à base d'hydroquinone, un dépigmentant pouvant éclaircir la peau en 6 semaines. Mais il faut faire attention à ne pas dépasser la ligne médiane abdominale pour ne pas éclaircir le reste de la peau.»
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Le Figaro
Voyage et Covid-19 : la liste actualisée des pays classés en vert et orange
Claire RodineauPierre MorelDÉCRYPTAGE - Les règles imposées par les autorités françaises pour les voyages à l'étranger diffèrent en fonction de la couleur des destinations, désormais classés en vert ou en orange. 23 pays sont passés en vert ce samedi, dont les États-Unis, la Tunisie ou les Seychelles.
Avec la flambée du variant Omicron à travers le monde, les autorités françaises mettent à jour régulièrement leurs recommandations de voyage vers les pays étrangers. En vigueur depuis le 9 juin 2021, la classification par couleur des pays du monde dépend du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Si elle était initialement composée de trois puis quatre couleurs, n'y figurent depuis le 4 février plus que deux : vert, le niveau le plus favorable, et orange, le plus défavorable.
Qu'est-ce que ce code couleur change concrètement pour nos déplacements ? Aux deux teintes correspond un niveau de restrictions au départ et au retour, qui se décline selon que l'on est vacciné ou non. Cette grille de lecture a évolué pour les voyageurs vaccinés, qui, à destination et en provenance de tous les pays, ne sont plus soumis à l'obligation de motif impérieux ni de test PCR.
À lire aussiPasse vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février
A priori, rien de bien compliqué, donc. Sauf que, et c'est là que le bât blesse, chaque État reste libre d'imposer des mesures supplémentaires aux voyageurs, comme des tests des quarantaines, voire une pure et simple interdiction d'accès. Classé en «vert» par le gouvernement et l'Europe, le Japon n'accepte pas, par exemple, la venue des touristes étrangers, dont les Français. Et il y a presque autant de règles que de pays...
Selon une recommandation non contraignante adoptée par les pays membres de l'Union européenne et entrée en vigueur le 1er mars, les voyageurs vaccinés de toute nationalité peuvent désormais entrer sur le territoire des Vingt-Sept sans motif essentiel ni test PCR. Cela ne change rien pour les déplacements à destination de la France : les autorités françaises accueillent déjà les vaccinés sur son territoire sans restriction majeure.
Voici donc les règles imposées par les autorités françaises, comme l'explique le site du gouvernement :
À lire aussiCovid-19 et voyage : quels pays peuvent visiter les Français ? Notre carte actualisée
Vers ou en provenance d'un pays vert
La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation négligeable ou modérée du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent».
Pays concernés au 3 mars 2022 : les pays de l'espace européen (27 États membres + Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Suisse et Vatican), auxquels s'ajoutent l'Afrique du Sud, l'Angola, l'Arabie saoudite, l'Argentine, les Bahamas, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, le Bhoutan, la Bolivie, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cambodge, le Cameroun, le Canada, la Colombie, les Comores, le Congo, la Corée du Sud, la Côte d'Ivoire, Cuba, Djibouti, les Émirats arabes unis, l'Égypte, l'Équateur, l'Eswatini, les États-Unis d'Amérique, l'Éthiopie, le Gabon, le Ghana, la Guinée, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, le Honduras, Hong Kong, les Iles Fidji, l'Ile Maurice, les Iles Samoa, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jamaïque, le Japon, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, le Laos, le Lesotho, Madagascar, le Malawi, le Maroc, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, le Nigeria, la Nouvelle-Zélande, Oman, l'Ouganda, le Pakistan, le Panama, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Qatar, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, Saint-Christophe-et-Niévès, le Salvador, le Sénégal, les Seychelles, le Soudan, le Soudan du Sud, le Sri Lanka, Taïwan, la Tanzanie, le Tchad, le Timor Oriental, le Togo, la Tunisie, le Vanuatu, le Venezuela, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe.
Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, que l'on soit vacciné ou pas. Mais toujours sous réserve que le pays en question autorise l'accès aux voyageurs français et en fonction des modalités qu'il aura définies (voir notre carte du monde pays par pays).
Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays vert :
VOIR AUSSI - Les Vingt-Sept s'accordent pour éviter d'imposer des tests aux vaccinés lors de leurs voyages au sein de l'UE
Vers ou en provenance d'un pays orange
La situation sur place selon le gouvernement : «pays ou territoires connaissant une circulation active du virus, en l'absence de variant préoccupant émergent et ne présentant pas d'échappement vaccinal ou immunitaire».
Pays concernés au 3 mars 2022 : tous les pays n'étant pas inclus dans les listes des pays «verts». Par exemple, en Europe, le Royaume-Uni et les pays des Balkans comme la Bosnie-Herzégovine ou l'Albanie. La Turquie en fait aussi partie.
Peut-on voyager vers ces pays ? Oui, mais uniquement si l'on est vacciné et que le pays accepte les touristes français. Les non-vaccinés doivent, eux, justifier d'un motif impérieux, familial ou professionnel. Le tourisme n'en fait pas partie.
Vacciné ou non, les formalités vers et en provenance d'un pays orange :
Vers ou en provenance d'un pays rouge
Selon le site du gouvernement, un pays pourra être classé rouge en cas «d'urgence caractérisée par l'apparition d'un variant susceptible de présenter un risque de transmissibilité accrue ou d'échappement immunitaire».
Pays concernés au 3 mars 2022 : aucun.
Pourrait-on y voyager ? Non. Le classement d'un pays en rouge impliquerait l'obligation de présenter un motif impérieux pour voyager, l'obligation de présenter un test négatif au départ et l'obligation de se soumettre à un test à l'arrivée conditionnant le placement en quarantaine décidé par les préfets et contrôlé par les forces de l'ordre.
Cet article fait l'objet de mises à jour régulières en fonction de l'actualité.
Jours fériés 2022 : quel est le calendrier en France et les jours à poser cette année ?
Quels sont les prochains jours fériés 2022 ? Pont de l'Ascension, week-ends prolongés... Le Figaro vous indique les dates à privilégier ainsi que les jours à poser pour maximiser votre temps de voyage en 2022 grâce au jeu des jours fériés.
Ce que vous ne devriez surtout pas faire à bord d'un vol long-courrier
Stressé à l'idée de prendre l'avion ? Voici quelques conseils de professionnels pour un voyage serein.
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Les autorités britanniques suppriment vendredi matin les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.
Valeurs Actuelles
Valérie Pécresse, la stratégie de l’endiguement
Cette photo, elle en a rêvé. Valérie Pécresse ne boude pas son plaisir de s’afficher aux côtés de Claude Chirac et de François Baroin. La symbolique est forte. Sur les terres corréziennes de Jacques Chirac, le 11 mars, la candidate des Républicains profite de cette étape pour s’ériger en “représentante des territoires”. Entre deux dégustations de fromages sur le marché de Brive-la-Gaillarde, cette séquence rime aussi avec poignées de main et tapes sur l’épaule. Une proximité qu’elle s’efforce d’afficher, en lançant en ce mois de mars une grande série de meetings régionaux. Elle veut apparaître comme la candidate de la proximité et de la ruralité. Pour tenter d’imposer son tempo, elle loue la force de l’implantation locale des élus de son parti. « Contrairement à Macron et Zemmour, elle a beaucoup d’élus locaux mobilisés derrière elle , affirme la conseillère régionale d’Île-de-France Florence Portelli. On le voit, elle réussit à rallier une droite qui va d’Hervé Morin à Éric Ciotti. »
Faire campagne malgré les sondages en baisse et les polémiques
Cette riposte de Valérie Pécresse se fait dans un contexte où son parti se voit dépouillé de ses élus. Le mois de février a vu la défection de plusieurs ténors LR au profit de LREM et de Reconquête !. L’ancien ministre Éric Woerth a rallié les rives de la Macronie, quand l’ex-parlementaire Nicolas Dhuicq s’est rangé derrière Éric Zemmour. L’un comme l’autre ont publiquement mis en doute les capacités de la candidate à remporter l’élection. Le meeting du Zénith n’aura pas plaidé en sa faveur. La droitisation soudaine de Valérie Pécresse a surpris, tant le ton du discours semblait à l’opposé de sa nature. Une mauvaise période pour la Rue de Vaugirard, qui n’est pas pour rassurer ses cadres et ses adhérents.
En difficulté, Valérie Pécresse ne ménage pas ses efforts pour œuvrer à l’unité de son camp. « Toute cette équipe constitue ma grande armée. Une grande armée de conquête, au service de la France », proclame-t-elle solennellement en janvier lors de l’inauguration de son QG à Paris. Un message adressé contre la majorité présidentielle et Reconquête ! qui n’ont de cesse d’instrumentaliser son incapacité à tenir ses propres troupes. Ce que conteste Annie Genevard : « Valérie Pécresse fait l’union. Elle incarne une droite de gouvernement. Quand on regarde Éric Zemmour et Marine Le Pen, ils sont très isolés. Avec qui gouverneraient-ils ? C’est une question de crédibilité en faveur de notre candidate. » De la bouche de la vice-présidente déléguée du parti, l’heure est à la mobilisation. La riposte aura pourtant tardé. Trop tardé ?
Son équipe, impuissante, est restée spectatrice de l’enlisement de sa championne. Depuis son élection au congrès, en décembre, Valérie Pécresse accumule les déclarations maladroites. À cela s’ajoute une autre difficulté : sa personnalité, qui ne fait pas l’unanimité. « C’est frustrant, Pécresse n’imprime pas » , peste ce député LR. Dans son entourage, beaucoup se posent des questions sur la tournure de cette campagne. « Wauquiez n’y croit pas. Il se tient prêt à ramasser les miettes », déplore ce sénateur. Conséquence directe : une chute vertigineuse dans les sondages.
Pour ne pas arranger les choses, une enquête de Libération du 23 février sur le congrès, entaché d’irrégularités, sème la discorde. Au soir des révélations, Valérie Pécresse a dénoncé une machination devant les députés du groupe LR. Face aux interrogations des élus, le directeur de campagne, Patrick Stefanini, a animé une visioconférence pour tenter d’éteindre l’incendie. Malgré les critiques, la directrice déléguée de campagne, Alexandra Borchio Fontimp, nous assure que « Valérie Pécresse est entourée et qu’elle dispose d’un courage certain pour faire face à cette entreprise de déstabilisation ». Un point de vue discuté : « Elle est seule. Son cercle se limite à ses seuls conseillers régionaux. Elle mène une campagne où personne ne se retrouve », souffle un responsable de la campagne.
Macron et Zemmour dans le viseur
La crise ukrainienne occupe désormais pleinement l’agenda de Valérie Pécresse. Défense, économie, industrie, elle est sur tous les fronts pour défendre son programme. Son objectif : être dans la roue de ses concurrents. Face au président sortant, la présidente de la région Île-de-France tente de se démarquer en insistant sur la “protection économique”, là où le gouvernement aurait « cramé la caisse » . Une gestion erratique qu’elle a dénoncée au Salon de l’agriculture, le 28 février, en plus d’alerter sur les répercussions économiques du conflit ukrainien. Quelques jours plus tard, à Chartres (Eure-et-Loir), devant un parterre d’un millier d’élus, elle a renouvelé ses critiques contre Emmanuel Macron tout en lançant un appel à la paix en Ukraine. Coup double sur cette terre de droite. « Réunir autant d’élus un vendredi matin, à 11 heures, à Chartres, cela montre que tout le monde se sent investi pour cette campagne. Macron est seul et n’a qu’à bien se tenir » , soutient ce conseiller régional LR.
Le camp Pécresse n’oublie pas non plus Éric Zemmour. Objectif : dénoncer les complaisances de l’ancien journaliste avec le maître du Kremlin. Un hashtag #VladimirZemmour compile en vidéo les déclarations pro-Poutine du candidat de Reconquête ! et de ses alliés. Sur Franceinfo, le 4 mars, elle réitère ses attaques en déclarant que « tous les candidats qui ont soutenu Vladimir Poutine de quelque manière que ce soit » sont de toute façon « disqualifiés ». Jeudi 10 mars, sur TF1, la candidate LR croise le fer avec son adversaire. Un rendez-vous préparé chez elle à Versailles entre séances de simulation multirôle et révision de fiches analytiques sur le programme de son opposant.
Dans cet affrontement, elle tente de mettre Zemmour face à ses contradictions sur l’immigration et l’économie. Elle y dénonce de nouveau sa supposée “Poutinolâtrie”. Pécresse, incisive, coupe la parole de son interlocuteur et tombe à plusieurs reprises dans l’invective. Ce proche de la candidate concède : « On voulait privilégier le fond à la forme. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Mais, on s’en sort avec un match nul, suffisant pour nous envoyer au second tour. »
Après les tempêtes, les jours heureux ? Le parti LR veut y croire. Les récents succès électoraux lors des municipales, sénatoriales, régionales et départementales leur donnent quelques raisons d’espérer. En sa qualité de présidente de région, Valérie Pécresse le sait : les élus locaux sont les premiers interlocuteurs des Français. Depuis sa victoire au congrès, elle enchaîne les déplacements aux quatre coins de l’Hexagone. Elle se porte incessamment à leur rencontre à raison de quatre à cinq sorties hebdomadaires. Des déplacements soigneusement calculés « en fonction des besoins des élus et de leurs territoires », explique-t-on. Chaque visite de Valérie Pécresse est l’occasion de répondre à une difficulté rencontrée par un élu à l’aune de son programme.
La candidate chouchoute ses élus
« Je suis entourée par une belle équipe de professionnels, pas une bande d’amateurs. » Le 18 février, au Cannet (Alpes-Maritimes), Valérie Pécresse chouchoute ses élus. À ses côtés, les ténors du coin : le député Éric Ciotti, le maire d’Antibes, Jean Leonetti, et le président de l’Association des maires de France, David Lisnard. Tous prennent la parole à la tribune pour défendre l’unité de leur famille politique contre vents et marées. Dans le viseur de leurs attaques, Éric Zemmour et Emmanuel Macron. La candidate des Républicains tout comme ses alliés répondent aux critiques de leurs concurrents. Ils fustigent l’un pour son exercice solitaire du pouvoir et l’autre pour ses critiques acerbes contre leur famille politique.
Chaque mardi, rue Torricelli, dans les arcanes feutrés du comité stratégique, la candidate des Républicains s’informe sur la situation des fédérations. Elle prête une oreille attentive aux remontées de terrain de ses “mousquetaires”, Barnier, Bertrand, Ciotti et Juvin, à ses côtés. Soucieuse de la mobilisation de ses troupes, elle requiert leur avis sur leurs déplacements, les thèmes abordés et les attentes des Français. « Elle a le souci de savoir tout ce qui se passe constamment dans chaque département comme au sein des différents pôles de sa campagne , analyse Guilhem Carayon, un de ses porte-parole de campagne et patron des jeunes LR. Elle est attachée à la mobilisation et à l’implication de nos élus sur le terrain. »
Preuve de cet intérêt porté aux représentants de sa famille politique, Valérie Pécresse s’est exprimée à plusieurs reprises devant les parlementaires LR à l’Assemblée nationale et au Sénat. Aux côtés des présidents de groupe Damien Abad et Bruno Retailleau, elle déroule à chaque fois le même discours : responsabiliser les parlementaires dans leur circonscription pour porter son projet présidentiel. Elle a notamment initié la création de groupes programmatiques où les parlementaires sont censés occuper une place de choix. « Macron a cannibalisé le pouvoir législatif. Éric Zemmour ne représente que lui-même. Valérie Pécresse fonde son engagement sur une interprétation strictement gaulliste des institutions », insiste Bruno Retailleau.
“Nous leur montrerons que les idées gagnent toujours à la fin”
Loin des difficultés de ses concurrents dans ce domaine, elle a reçu les parrainages de plus de 2 000 élus. « Si Valérie Pécresse était aussi clivante, comme certains le prétendent, vous pensez qu’elle aurait toutes ces signatures ? », interroge Alexandra Borchio Fontimp. Pour la sénatrice des Alpes-Maritimes, la clé de cette mobilisation tient à la manière dont Valérie Pécresse s’est adressée aux élus. Début février, elle a écrit deux courriers à destination des maires, conseillers territoriaux et parlementaires de droite, du centre et sans étiquette.
Dans cette compétition à distance, le parti souffre des comparaisons avec les deux supposés favoris du scrutin. Malgré une dynamique apparente, leur campagne est souvent ramenée aux trahisons et autres manœuvres pour préparer l’après-Pécresse. Un défaitisme que fustige Florence Portelli : « Ceux qui sont dans le petit commentaire politicien et veulent volontairement saboter notre campagne, nous leur montrerons que les idées gagnent toujours à la fin. »
L'Humanité
Russie et coopération
ChroniqueSylvestre HuetL’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.
En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.
Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.
L’apport russe à la science mondiale n’est pas négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.
La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.
la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine Le Figaro
Passe vaccinal : ce qui change pour vos voyages depuis le 15 février
La rédaction du Figaro VoyageEn France, la durée de validité du certificat de vaccination et du certificat de rétablissement passe de six à quatre mois. Un simple test négatif ne permet plus d'accéder à la plupart des lieux publics.
Pour les voyages en France
Le projet de loi instaurant le «passe vaccinal», adopté par l'Assemblée nationale le 16 janvier, est entré en vigueur le 24 janvier. Ce dispositif, qui succède au passe sanitaire, ne change rien aux conditions de voyage des personnes vaccinées ou immunisées après une infection. Pour les non-vaccinés, en revanche, le test négatif n'est plus accepté nulle part ou presque. La preuve de vaccination et le certificat de rétablissement sont les deux seuls documents permettant d'accéder à la plupart des lieux publics (transports interrégionaux, restaurants, musées...). Il concerne tous les Français de 16 ans et plus. Les enfants de 12 à 15 ans restent quant à eux soumis au passe sanitaire et peuvent donc continuer à utiliser un test négatif.
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Les lieux soumis au passe vaccinal sont les mêmes que ceux déjà soumis au passe sanitaire. Pour vos loisirs, il s'agit :
- Des hébergements touristiques de type campings et centres de vacances, avec unique contrôle au début du séjour. Dans les hôtels, les clients n'ont pas à présenter de passe vaccinal sauf s'ils accèdent aux activités listées par la loi (restaurant, bar, salle de sport, piscine, spa...). Il n'est pas obligatoire pour le room service, ni pour le petit déjeuner si celui-ci est accessible aux seuls clients de l'hôtel ;
- Des restaurants et les bars ;
- Des transports en commun interrégionaux, à savoir les cars longue distance, les avions (vols nationaux uniquement, ceux vers la Corse et les territoires d'outre-mer restant soumis au passe sanitaire) et les trains (TGV inOui, Ouigo, Intercités et trains de nuit). Les personnes non vaccinées peuvent néanmoins emprunter des moyens de transport à condition de justifier d'un motif impérieux d'ordre familial ou de santé et de disposer d'un test négatif de moins de 24 heures ;
- Des remontées mécaniques ;
- Des navires et bateaux de croisière ;
- Les activités de loisirs (cinémas, musées, salles de spectacles, etc.).
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Pour conserver la validité du passe vaccinal, il est nécessaire d'être à jour dans sa vaccination contre le Covid-19. Depuis le 15 janvier, les Français de plus de 18 ans n'ayant pas reçu de rappel de vaccin sept mois après leur dernière injection (deux doses) ou infection au Covid-19 voient leur passe sanitaire désactivé. À partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois (3 mois pour l'éligibilité au rappel, plus 1 mois de délai supplémentaire pour réaliser son rappel). Le site monrappelvaccincovid.ameli.fr, mis en place par l'Assurance maladie, permet de connaître la date de fin de validité de votre passe si vous ne faites pas le rappel.
À noter : lorsque vous recevez une dose de rappel, il faut attendre sept jours avant que le nouveau QR code s'active. Que faire si vous avez été infecté par le Covid-19 après votre vaccination ? «Les personnes qui ont été testées positives au Covid-19 avant d'avoir pu recevoir leur dose de rappel peuvent utiliser leur certificat de rétablissement [c'est-à-dire leur test positif, NDLR] pour que leur 'passe sanitaire' reste valide en attendant de faire leur rappel. Il est néanmoins recommandé de faire votre rappel à partir de trois mois après votre infection», détaille le site du gouvernement. À partir du 15 février, ce certificat de rétablissement sera valable quatre mois (au lieu de six).
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Pour les voyages à l'étranger
Si les règles changent au niveau national, elles restent indépendantes de celles qui régissent les voyages en Europe et ailleurs dans le monde. Dans l'Union européenne, depuis le 1er février 2022, la validité du certificat de vaccination est limitée à 270 jours (neuf mois) après schéma vaccinal complet. La Commission européenne précise qu'il s'agit d'une durée maximale : certains États peuvent décider de la réduire davantage, comme la France, donc, à partir du 15 février (quatre mois au lieu de neuf).
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Certaines personnes, notamment celles qui ont été vaccinées il y a entre sept et neuf mois, pourraient toujours faire valoir leur certificat de vaccination pour leurs voyages dans l'UE... mais pas en France. En dehors de l'Union européenne, la durée de validité du certificat de vaccination (mais aussi du certificat de rétablissement) dépend de chaque pays. Pour entrer en Israël, par exemple, il est nécessaire que la dernière dose ait été administrée moins de 180 jours (six mois) avant l'entrée sur le territoire. Il est important de vérifier les règles en vigueur dans chaque pays en consultant notre carte ou le site France Diplomatie.
Publié le 14 janvier, cet article fait l'objet de mises à jour régulières.
La Thaïlande assouplit ses restrictions : les conditions pour y voyager en 2022
Le programme «Test & Go» permet aux touristes vaccinés de séjourner dans le pays sans quarantaine et s'allège encore en avril. Sous réserve, toutefois, de remplir certaines conditions.
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Le Figaro
Présidentielle 2022 : les promesses de Valérie Pécresse pour les femmes
Léa MabilonCelle qui vise l'Élysée avec son parti Les Républicains a mis la cause des femmes au centre de son programme politique. Tour d'horizon de ses engagements.
Passée par une carrière de conseillère auprès de l'ancien président Jacques Chirac, puis devenue ministre de l'Enseignement supérieur sous le gouvernement Sarkozy, Valérie Pécresse fait désormais route seule. À moins d'un mois du premier tour, celle qui vise l'Élysée multiplie les meetings et autres apparitions pour faire entendre les mesures qu'elle mettra en place si elle est élue en 2022. Ainsi, et alors qu'elle se qualifie elle-même comme une «femme de faire», la candidate du parti Les Républicains a fait de la cause féminine un élément majeur de son programme.
Famille et parentalité
Familles monoparentales. En plus de vouloir rétablir la prime à la natalité (allant jusqu'à 900 € par mois pour les parents accueillant leur premier enfant), Valérie Pécresse prévoit pour les familles monoparentales de défiscaliser les pensions alimentaires. En décembre dernier, elle expliquait au micro d'Europe 1 : «À 93%, la pension alimentaire est payée par le père pour subvenir aux besoins de l'enfant. Il défiscalise la pension alimentaire qu'il verse à son ex-compagne mais la mère elle, la fiscalise. Cela veut dire qu'elle peut perdre des allocations logement, sa prime d'activité, passer dans une tranche d'impôt supérieure. On a une fiscalité en matière de séparation qui pénalise totalement la mère.»
Aussi, alors que le logement reste un problème majeur pour les parents seuls, elle prévoit d'accorder un accès prioritaire aux travailleurs de première ligne - aides-soignants, infirmiers, agents d'entretien... très majoritairement des femmes - dans la ville où ils travaillent.
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Éducation. Valérie Pécresse souhaite créer 10.000 postes supplémentaires dans l'enseignement et augmenter les salaires des enseignants.
Soucieuse de «relever le niveau», elle appelle à «un sursaut national pour l'école». Pour cela, elle veut instaurer deux heures supplémentaires de français par semaine dès la primaire, contre une heure en mathématiques, et prévoit un examen d'entrée au collège, dans le but de créer des classes de remise à niveau. Enfin, elle voudrait suspendre les allocations familiales pour les parents d'élèves perturbateurs et instaurer des peines plancher pour les cas d'agressions sur les professeurs (un an de prison ferme).
Elle met un point d'honneur à conserver la notion de laïcité à l'école. Pour cela, elle déclare vouloir «interdire le port du voile forcé pour les petites filles dans la rue», ainsi que pour les accompagnatrices scolaires, et bannir le burkini dans les espaces de baignade. Des amendes «dissuasives» seront données pour les parents ne respectant pas ces conditions.
Travail
Égalité salariale. La candidate LR promet des plans de rattrapage en entreprises pour qu'à poste de responsabilité égal, on gagne la même chose. Cependant, Valérie Pécresse n'a pas précisé qu'elles seraient les sanctions encourues pour celles qui ne les appliqueraient pas.
Entrepreneuriat. Aucune annonce particulière.
Congé paternité. À l'occasion d'une tribune publiée dans le Figaro , Valérie Pécresse propose que «le congé parental puisse être étendu pour chaque parent jusqu'aux 18 ans de chaque enfant en cas de difficultés scolaires ou de problèmes de santé physique ou mentale». Elle ambitionne d'imposer ce congé dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés.
Métiers genrés. Aucune annonce particulière.
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Santé
Accès aux soins. Pour lutter contre la désertification médicale, la candidate de la droite propose de créer une 4e année en étude de médecine baptisée «docteurs juniors». Interpellée par une journaliste de BFMTV le 18 janvier, Valérie Pécresse a expliqué sa démarche : «Je voudrais que ces généralistes en quatrième année aillent la faire dans une zone où l'on manque de médecins dans des centres de santé.»
Maladies féminines. Elle promet de faire reconnaître l'endométriose comme une affection de longue durée (ALD).
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IVG. Pas d'annonce particulière, hormis qu'elle souhaite former d'avantage de gynécologues dans le plan évoqué plus haut. Elle s'est dite favorable à l'inscription du droit à l'avortement dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
GPA. Valérie Pécresse explique être en accord avec la PMA sans motif médical, mais reste fermement opposée à la GPA qu'elle considère comme une «marchandisation de la femme».
Remboursement de la contraception. Pas d'annonce particulière. En revanche, elle propose d'abaisser à 2,5 % le taux de TVA sur les produits d'hygiène féminine ou d'étendre la distribution gratuite des protections périodiques dans tous les centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous).
Allocation adulte handicapée (AAH). Pour ne pas pénaliser les personnes en situation de handicap qui veulent vivre en couple, et risquent de perdre leur allocation adulte handicapé, elle souhaite «déconjugaliser» l'allocation aux adultes handicapés (AAH). «Il ne s'agit pas d'une allocation sociale comme les autres, mais d'un droit à compensation du handicap qui doit être personnel. C'est une question de dignité», a-t-elle expliqué pour le Figaro.
Elle veut également conférer un vrai statut aux AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap) pour leur donner des perspectives de carrière, mais aussi aux aidants familiaux, afin qu'il puisse notamment bénéficier d'un aménagement de leur vie professionnelle pour s'occuper d'un enfant handicapé ou d'un aîné dépendant.
Violences faites aux femmes
Prise en charge des victimes. Son programme prévoit une juridiction sur tout le territoire pour protéger les victimes de violences conjugales, avec «instruction en 72 heures et ordonnance de protection en 6 jours». Elle souhaite que ces agressions puissent être jugées en quinze jours.
Recrutements, formation et institutions. Pas d'annonce particulière, hormis le renforcement de la formation des policiers à l'accueil des femmes victimes de violences, sans autres précisions. Elle entend aussi «accroître le nombre d'hébergements d'urgence».
Harcèlement de rue. Sur ce sujet, la présidente du Conseil régional d'île de France est plus précise et base principalement son discours sur le harcèlement dans les transports en commun (bus, tram, métro, etc.). Ainsi, elle promet de vraies sanctions pour ces harceleurs, dont le fait d'être privés d'accès aux transports pendant six mois.
Sexisme. Pas d'annonce particulière.
Présidentielle 2022 : les promesses d'Emmanuel Macron pour les femmes
S'il est réélu, le président-candidat, qui vante les avancées majeures de son premier quinquennat, s'engage à faire de nouveau des droits des femmes la grande cause de son mandat. Tour d'horizon de ses engagements.
Allongement de l'IVG : qu'est-ce que cela change pour les femmes ?
Le 23 février dernier, le Parlement votait une loi permettant d'allonger l'IVG de 12 à 14 semaines. Une mesure adoptée après des mois de débats houleux.
Le Figaro
L'immobilier de luxe n'a plus peur de s'intéresser au viager
Jean-Bernard LitzlerNOS CONSEILS - Un temps réservée à des enseignes spécialisées, la pratique se diffuse désormais dans des réseaux haut de gamme. Avec certaines adaptations.
«Le viager ? Cela fait des années que nous songions à le proposer mais nous y attachions encore une image sulfureuse», avoue Nicolas Pettex-Muffat, directeur général du réseau immobilier de luxe Daniel Féau. Entre impression de loterie morbide et les souvenirs toujours tenaces liés au film «Le Viager» (réalisé par Pierre Tchernia et sorti en 1972, NDLR), cette pratique a longtemps peiné à décoller. Bon nombre de spécialistes estiment que les transactions annuelles réalisées de cette manière ne dépassent pas les 8000 à 9000 unités et pèsent toujours moins de 1% des transactions.
À lire aussiEst-il encore intéressant d'investir dans l'immobilier à Paris ?
Mais les choses sont en train de changer: entre allongement de la durée de vie, baisse du montant des retraites, mauvaise image des Ehpad (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), une population plus large s'intéresse à la question, notamment chez les plus fortunés. Et au-delà des réseaux spécialisés (Renée Coste, Viagimmo, Viva Viager...), les grands noms de l'immobilier y viennent. Le réseau Barnes dispose ainsi d'une branche viager tout comme Daniel Féau qui l'a lancée tout récemment. «Je n'imaginais pas que cela répondait à une telle attente, explique Nicolas Pettex-Muffat. Nos clients vendeurs sont des gens vifs d'esprit, pleins de projets et qui connaissent les avantages de la formule. Et côté acheteurs, la demande est là aussi, si bien que nous songeons déjà à recruter encore pour développer cette activité.»
Il faut dire qu'au-delà du viager classique avec sa rente mensuelle, ce marché haut de gamme est surtout porté par la vente de nue-propriété. Rappelons que la pleine propriété d'un bien immobilier peut se décomposer entre la nue-propriété et l'usufruit, ce dernier étant le droit d'occuper un bien immobilier ou d'en percevoir un loyer. Dans le cas d'un viager classique, le logement est vendu avec une décote et le prix se décompose en un «bouquet» versé à la vente et une rente viagère mensuelle, donc perçue tant que le ou les occupants sont en vie. Le viager peut se vendre vide ou occupé et avec une rente importante ou minime (voire nulle) selon les attentes du vendeur. Dans le cas de la vente de nue-propriété, il n'y a jamais de rente et une série d'avantages fiscaux et pratiques qui séduisent acheteurs comme vendeurs.
Rassurer les vendeurs
«Nos clients ont une bonne situation, un beau patrimoine, mais pas forcément énormément de liquidités disponibles, souligne Nicolas Pettex-Muffat. Et cette vente permet justement de rendre liquide très rapidement un actif existant.» L'argument imparable ? «Les banques financent volontiers l'achat de nue-propriété, contrairement au viager car il n'y a pas d'aléa, explique Vincent Illouz, responsable Viager-Nue propriété chez Féau. Cela rassure les vendeurs.» Le montant de la transaction est toujours connu, contrairement à celui du viager classique. Et ce n'est pas tout: la vente de nue-propriété permet à l'usufruitier d'occuper mais aussi de louer les lieux s'il le souhaite, aussi bien de façon ponctuelle (location touristique de type Airbnb) que permanente. Une possibilité que ne permet pas le viager où le vendeur ne dispose que d'un droit d'usage du bien. Seul inconvénient pour les acheteurs: la décote en nue-propriété est un peu plus faible que pour un viager.
En dehors d'un contexte de transmission familiale, la vente de nue-propriété (mais aussi en viager occupé) permet au vendeur de réduire son IFI (il n'est taxé que sur la valeur de son usufruit) et à l'acheteur de n'être éventuellement fiscalisé que sur la valeur de la nue-propriété. Quant aux frais de notaire, ils ne prennent en compte que la valeur de la nue-propriété contrairement au viager qui concerne la valeur vénale globale. Évidemment, la prise en compte d'une éventuelle plus-value immobilière se fait dès la transaction et donc quand l'acheteur prend pleinement possession du bien, il le détient déjà depuis plusieurs années, réduisant d'autant la taxation potentielle de plus-value.
Enfin, la formule permet de dépassionner des transmissions compliquées. Actuellement, le vendeur typique chez Féau est un homme assez âgé, souhaitant protéger sa conjointe sachant qu'il a une ex-épouse et des enfants d'un premier mariage. Plutôt que d'envenimer des relations entre belle-mère et enfants, la vente à un tiers permet de vivre confortablement, d'aider si besoin ses enfants tout en garantissant un toit et une belle tranquillité d'esprit à la conjointe. «La formule apporte plus de sérénité tout en garantissant une vente bien plus confidentielle qu'une mise sur le marché», résume Nicolas Pettex-Muffat. Deux qualités très recherchées dans l'univers du luxe.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
Publié le : 22/03/2022 - 06:35
Sébastian SEIBT
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Anonymous, Squad303, Cyber Partisan : la guerre en Ukraine a entraîné une recrudescence de l’hacktivisme. Ces collectifs ont mené avec plusieurs cyberattaques contre des cibles russes. Mais ce combat très médiatique à coup de piratages contre des sites russes ou de vols de données, n’en demeure pas moins risqué.
"Depuis que nous avons déclaré la 'guerre électronique' au régime criminel qui contrôle le Kremlin, Anonymous a piraté plus de 2 500 sites russes et biélorusses, y compris des sites gouvernementaux, des médias, des aéroports et des banques".
Des allégations, faites jeudi 17 mars sur Twitter par le compte Anonymous TV, impossible à vérifier. Difficile en effet d'attribuer des attaques informatiques à un collectif décentralisé d'hacktivistes anonymes et dont tout le monde peut se revendiquer.
Mais une chose est sûre : l'invasion russe en Ukraine a entraîné une recrudescence de cybermilitantisme et une nouvelle jeunesse médiatique pour Anonymous qui avait connu son heure de gloire aux débuts des années 2010 . "Il n'y a jamais eu une telle mobilisation d'hacktivistes au niveau international pour défendre une même cause", souligne Athina Karatzogianni, professeure de communication à l'université de Leicester qui a étudié l'utilisation des outils numériques durant les cyberconflits, contactée par France 24.
Des sites inaccessibles, des messages envoyés par millions à des Russes
Pour ceux qui savent manier l'arme numérique, les campagnes de piratage contre des cibles russes servent "à exprimer leur solidarité un peu à la manière de ceux qui acceptent d'héberger un réfugié ukrainien", estime Dennis-Kenji Kipker, juriste et spécialiste de cybersécurité à l'université de Brême, contacté par France 24.
Surtout que ces hackers militants ont l'impression de répondre à un appel à l'aide du gouvernement ukrainien. "Dès le début de la guerre, Mykhailo Fedorov, le vice-Premier ministre ukrainien, a appelé tous les talents numériques pour se battre sur le front cybernétique. Et ce n'était pas uniquement limité aux Ukrainiens", rappelle Athina Karatzogianni.
Peu après, le collectif Anonymous a "déclaré la guerre" à Vladimir Poutine. Ils ont été rejoints par plusieurs autres groupes, tels que le mouvement d'hacktivistes polonais du Squad303 ou encore les Cyber Partisans biélorusses, qui se présentent comme des opposants au président Alexandre Loukachenko.
Cette internationale des hackers contre Moscou a ensuite multiplié les opérations. Il y a eu une succession d'attaques par déni de service (les attaques Ddos servent à rendre un site inaccessible en surchargeant les serveurs de requêtes) contre les sites du Kremlin, du FSB (le service de renseignement) ou encore du site de la chaîne de télévision d'État RT.
Ces activistes ont aussi réussi à dérober d'importantes quantités d'information sur les serveurs de grands groupes comme Gazprom ou encore du site de Roskomnadzor, le gendarme russe des médias. Ils ont aussi pris le contrôle pendant une dizaine de minutes de plusieurs chaînes d'information russes, comme Russia 24 ou Channel One, afin de diffuser des images de bombardements russes.
JUST IN: #Anonymous has successfully breached and leaked the database of Roskomnadzor, the Russian federal executive agency responsible for monitoring, controlling and censoring #Russian mass media, releasing to the public over 360K files. #OpRussia https://t.co/m5wvoDGNPh
March 10, 2022Enfin, Squad303 a, de son côté, mis au point un outil permettant à n'importe qui d'envoyer des messages à des numéros de téléphones portables russes afin "de les alerter sur la réalité du conflit", assure ce groupe d'hacktivistes polonais, dont le nom fait référence à l'escadrille 303 de chasseurs polonais durant la Seconde Guerre mondiale. Ils assurent que plus de 20 millions de messages ont ainsi pu être envoyés à des Russes.
Trop tôt pour évaluer l'impact de cet hacktivisme
Mais à l'heure où les combats font de nombreuses victimes en Ukraine, ces efforts dans le cyberespace peuvent sembler anecdotiques. Une cyberattaque contre le site de la Douma pour insérer sur le page d'accueil un message pro-Ukrainien n'aura jamais le même effet qu'une bombe larguée sur un quartier d'habitation à Kiev ou Marioupol.
"C'est sûr que ces opérations ne changeront pas la face du conflit, mais elles auront un impact", veut croire Dennis-Kenji Kipker. "Il est encore un peu tôt pour évaluer le rôle que ces activistes auront joué dans le conflit et surtout, ils ne représentent qu'une pièce du puzzle de tous les efforts - y compris les sanctions économiques - mis en place pour contrer la Russie", affirme Vasileios Karagiannopoulos, spécialiste du hacktivisme à l'université de Portsmouth, contacté par France 24.
Par exemple, "peut-être qu'une fois analysées, les données dérobées par Anonymous s'avèreront utiles pour les autorités ukrainiennes", ajoute cet expert. Et il ne faut pas non plus négliger "l'impact symbolique de ces cyberattaques", estime Athina Karatzogianni. Elles démontrent que l'armée cyber Russe, souvent dépeinte comme l'une des plus expérimentée au monde, n'est pas imbattable. "C'est aussi un message envoyé aux Ukrainiens pour leur démontrer qu'on fait ce qu'on peut pour leur venir en aide", ajoute Athina Karatzogianni.
Et des opérations comme le piratage des chaînes de télévision russe "permettent de battre les Russes sur le terrain de la guerre de l'information qui est censée être un de leurs points fort", estime la spécialiste de l'université de Leicester.
Les succès d'Anonymous et autres semblent avoir donné des ailes à ces hacktivistes. Twitter fourmille de messages prévenant que des opérations toujours plus importantes vont avoir lieu. Une montée en puissance qui n'est pas sans risque.
Le risque de "jouer le jeu" de Vladimir Poutine
"Qu'est-ce qui se passe si une des attaques d'Anonymous venait à endommager une infrastructure critique en Russie, comme un hôpital ?", s'interroge Dennis-Kenji Kipker. "Ils n'ont reçu aucune formation à la guerre cybernétique, et le risque existe toujours d'importants dommages collatéraux inattendus", reconnaît Athina Karatzogianni.
Les autorités au Royaume-Uni ont d'ailleurs appelé ces "volontaires" de la cyberguerre à ne pas rejoindre les rangs d'Anonymous de peur qu'ils finissent par "jouer involontairement le jeu" du maître du Kremlin, raconte le Guardian britannique. "Il y a toujours un risque d'escalade si Vladimir Poutine peut prendre le prétexte d'une attaque d'Anonymous en soutenant que c'est la preuve de l'implication de l'Occident dans le conflit", estime Vasileios Karagiannopoulos.
C'est "tout le problème avec des collectifs comme Anonymous, car ils n'ont été investi par personne pour s'exprimer au nom de qui que ce soit. Ils n'ont pas le droit de 'déclarer des guerres' comme ils l'ont fait", résume Dennis-Kenji Kipker. En d'autres termes, comme ils ne représentent personne, le Kremlin n'aura aucun mal à les dépeindre comme des agents de l'Ouest. "Surtout si ces hacktivistes font des dommages à des infrastructures qui comptent au quotidien pour les Russes [comme des voies de chemins de fer, des hôpitaux etc.], ce qui pourraient renforcer le soutien de l'opinion russe à Vladimir Poutine", estime le chercheur allemand.
Au lieu de prendre ce risque de mener des actions offensives qui pourraient mal tourner, Anonymous et les autres hacktivistes "pourraient aider à trouver les meilleurs moyens pour sécuriser les réseaux informatiques ukrainiens contre les attaques de pirates informatiques russes", estime Dennis-Kenji Kipker.
Cette guerre pourrait donc devenir un moment charnière pour l'hacktivisme. Il peut entrer dans l'Histoire comme le conflit qui a permis à cette forme de militantisme "de se faire connaître au niveau mondial comme un moyen efficace de lutte", note Vasileios Karagiannopoulos. Ou alors, ces hackers apparaîtront comme les responsables d'une nouvelle escalade du plus important conflit en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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Questions/RéponsesGuerre en Ukraine : sanctions, intervention militaire, crimes de guerre… France 24 vous répond
THÉORIES DU COMPLOTGuerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe
REPORTAGEÀ Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
L'Humanité
Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes
EntretienÀ l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.
Anna Musso
Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences
En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.
Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?
La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.
Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?
En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…
Est-ce spécifique à la France ?
Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.
La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.
Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?
On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.
À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?
Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.
En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.
Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?
Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.
Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?
La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !
https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars L'Humanité
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments
ActuUne étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications
Marine CyglerLa pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.
Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.
L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus
Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.
Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoirPour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.
Le facteur socio-économique
Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.
Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiétéUn enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.
«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»
3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)
Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?
En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.
Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?
Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…
Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?
En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.
sciencespollutionrivièresSanté Le Figaro
Un terrain situé en zone constructible n‘est pas forcément «à bâtir»
Actualité
Un propriétaire exproprié soutenait que dès lors qu’une construction était permise, le terrain pouvait être qualifié de terrain «à bâtir».
Par Le Figaro Immobilier , AFP agence
Mis à jour le 22/03/22, 05:00
Publié le 22/03/22, 05:00
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Voir l'annonceL’exproprié ne peut pas soutenir que son terrain doit être indemnisé comme «à bâtir» si certaines constructions seulement sont autorisées. C’est ce qu’a rappelé la Cour de cassation à un propriétaire exproprié alors que son terrain était situé dans une zone constructible pour des équipements publics seulement ou pour l’extension limitée de bâtiments existants, dans un arrêt rendu le 2 mars 2022 (Cass. Civ 3, 2.3.2022, V 20-23.489).
» LIRE AUSSI - On peut être expulsé de son logement même si l’expropriation est illicite
Ce propriétaire soutenait qu’un tel raisonnement reviendrait à ajouter une condition à la loi qui est déjà très restrictive. La première condition légale pour qu’un terrain exproprié soit considéré comme «à bâtir» est qu’il se situe dans un secteur que la réglementation locale a classé comme constructible. Dès lors qu’une construction est permise, déduisait ce propriétaire, le terrain peut bien être qualifié de terrain «à bâtir».
Mais la Cour de cassation a rejeté cette affirmation. Si seuls quelques types de constructions sont précisément énumérés, c’est que le terrain se situe dans une zone globalement inconstructible, a-t-elle répondu en substance.
Une loi favorable aux expropriants
Elle avait déjà jugé de cette manière en janvier 2012 pour une parcelle rurale située en zone naturelle du plan d’urbanisme mais sur laquelle l’agriculteur avait seul le droit de construire pour ses besoins professionnels. Une parcelle à usage agricole donc. Ce droit réservé à l’agriculteur ne rend pas le terrain constructible, avait-elle dit.
Les juges écartent ainsi un argument développé notamment lors d’expropriations par des propriétaires qui espèrent que leur bien, s’il est déclaré situé en zone constructible, pourra ensuite être classé «à bâtir». Mais la loi et la jurisprudence sont très favorables aux expropriants et il faudra pour cela qu’il soit considéré comme suffisamment proche d’importants réseaux de voirie, d’eau potable, d’électricité et d’assainissement.
Le Figaro
Connaissez-vous ces expressions au parfum de l’Histoire?
Maguelonne de Gestas«C’est Byzance!», «j’y suis j’y reste»... Ces formules quotidiennes ont été léguées par de grands évènements historiques. Florilège.
L’Histoire n’est pas qu’une affaire de dates, de victoires, de défaites et de héros. Elle nous a aussi légué de petites phrases restées dans les annales. «J’y suis j’y reste!», «C’est Byzance», «Franchir le Rubicon»... Ces expressions entrées dans la langue courante sont un miroir des grands moments de notre temps. Leur pérennité dans la langue, parfois plusieurs siècles après l’évènement, l’immortalise à travers les âges. Qu’elles soient apocryphes ou réelles, elles sont savoureuses. La rédaction vous en propose un florilège.
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Aller à Canossa
«Il est allé à Canossa». Mais quel est donc cet endroit au joli nom exotique? L’expression métaphorique, synonyme de «céder devant quelqu’un, s’humilier en s’avouant vaincu» remonte... au XIe siècle! Selon le Larousse, nous la devons au futur empereur germanique Henri IV. Ce dernier fit un long voyage jusqu’à Canossa, une commune d’Italie en Émilie-Romagne. Il y venait implorer le pardon du Pape Grégoire VII, qui l’avait excommunié en 1076, au début du conflit entre la papauté et le Saint Empire. Le cœur de la querelle était le sujet de la nomination des évêques et des abbés. En s’abaissant devant le souverain pontife pour demander sa miséricorde, l’empereur s’humilia devant son adversaire. Et nous légua notre fameuse formule.
Venir pieds nus la corde au cou
Dans la lignée du vaincu qui se livre à son ennemi, voilà une autre formule de même ton, qui remonte au XIVe siècle. «Venir pieds nus la corde au cou» serait née, d’après la légende, lors du siège de Calais d’Édouard III. Vaincus, les Bourgeois se présentèrent au roi pieds nus, vêtus d’une chemise et une corde au cou, pour lui remettre les clés de la ville assiégée. C’est pourquoi l’expression «passer la corde au cou» est un signe de servitude. On l’emploie parfois pour se qualifier ironiquement le fait de convoler en justes noces. L’étymologie latine de la «corde», chorda, porte en elle-même un sens peu glamour puisqu’elle désigne... un «boyau», renseigne le dictionnaire,
C’est Byzance!
Émerveillement, fascination, excitation... «C’est Byzance!» s’emploie pour manifester ces émotions à la vue d’une chose magnifique, éclatante, luxueuse. Cette cité orientale, rebaptisée «Constantinople» en 330 après J.C., est célèbre pour sa richesse et son opulence. La locution aurait été popularisée au théâtre, dans une pièce itinérante, dans laquelle l’un des personnages s’écrie avec emphase: «Quel luxe! Quel stupre! Mais c’est Byzance!».
J’y suis j’y reste!
Le Général Mac-Mahon serait le créateur de cette expression maintes fois réemployée depuis, selon L’Histoire en citations. Le 8 septembre 1855, le fort Malakoff, qui surplombe la citadelle de Sébastopol, est pris par l’officier et ses troupes. Alors que les Russes le préviennent qu’ils vont le faire exploser, il aurait dit fermement: «J’y suis j’y reste!», témoignant de sa volonté pugnace de ne pas quitter les lieux, dût-il sauter avec.
Franchir le Rubicon
Rendons à César ce qui est à César... car c’est à l’impérial romain que nous devons ce bon mot. Il signifie que l’on va faire un choix irréversible, prendre une décision audacieuse et irrémédiable. Remontons le fil de l’Histoire. Après avoir conquis la Gaulle, Jules César repart vers Rome, dirigée par Pompée. Le fleuve qui forme une frontière entre la Gaule Cisalpine et l’Italie est le «Rubicon» (en latin rubico). Alors qu’il en avait l’interdiction par Pompée, César le franchit illégalement pour marcher sur Rome et conquérir la ville, lit-on dans le Larousse. C’est à ce même moment que le futur empereur aurait prononcé la fameuse phrase Alea jacta est («le sort en est jeté»), signifiant par ces mots qu’il assumait la responsabilité de déclencher une guerre contre Pompée.
«Ça geht’s», «avoir la latche»... Connaissez-vous ces expressions régionales?
«Faire un schmutz», «ar’vi pa!»... Que signifient ces particularismes régionaux? Le Figaro vous propose de le découvrir grâce aux éclairages de Mathieu Avanzi.
Le Figaro
Une nonagénaire harcelant ses voisins condamnée à déménager
Actualité
Une femme de 94 ans a été reconnue coupable de harcèlement envers ses voisins. Elle doit quitter sa maison et risque sept mois de prison avec sursis si elle s’oppose à son déménagement.
Par Marine Richard
Mis à jour le 22/03/22, 05:00
Publié le 22/03/22, 05:00
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Voir l'annonceTatie Danielle existe vraiment. Il s‘agit de Jeanine, 94 ans, habitante de la rue Laperrière, à Alençon, dans l’Orne (61). Elle verse du désherbant sur la pelouse de ses voisins, se répand en invectives en les qualifiant de voleurs, violeurs, assassins, et frappe chaque nuit le mur qui délimite leurs maisons avec un marteau dans l’objectif de les empêcher de dormir, comme le rapporte Tendance Ouest.
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«La situation est devenue tellement insupportable qu’on a quitté notre maison, on campe chez des amis avec notre petit garçon né en 2020», explique le père de famille à Tendance Ouest. Tatie Danielle, alias Jeanine, n’en est pas à son coup d’essai. Elle harcèle ses voisins, jour et nuit, depuis sept ans. Jeanine va jusqu’à accuser son voisin de sonner plusieurs fois par nuit à sa porte et d’avoir tué son lapin et assure être de la famille de la reine d’Angleterre ou de celle de Gérald Darmanin. Une expertise psychiatrique déduit toutefois qu’elle ne présente aucun trouble intellectuel.
Sept mois de prison avec sursis
Le tribunal d’Alençon s’est penché sur son cas jeudi 17 mars. Mais, coup de théâtre, dès que le président de la cour lui pose une question, elle rétorque qu’elle n’entend rien. Celui-ci se déplace et s’installe à ses côtés, de telle sorte que la surdité ne puisse plus devenir une excuse. Jeanine finit par s’emporter et par quitter le tribunal, après avoir signé un pouvoir à son avocat, en déclarant: «Je m’en vais, il n’y a rien à faire avec ces gens. C’est œil pour œil, dent pour dent, j’applique la loi du Talion.»
Le procès continue, sans Jeanine. Le tribunal rend sa décision: une interdiction de paraître rue Laperrière durant les cinq prochaines années, avec exécution immédiate. Si elle refuse de quitter immédiatement sa maison, mitoyenne de ses voisins, elle risque sept mois de prison avec sursis.
Pour rappel, la loi interdit de déranger ses voisins avec un bruit répétitif et intense, le jour. La nuit, le bruit n’a pas besoin d’être répétitif pour être qualifié de tapage nocturne. Les auteurs s’exposent à une amende forfaitaire de 68 euros qui peut aller jusqu’à 180 euros si elle n’est pas réglée dans les 45 jours. Si l’auteur des nuisances est votre locataire, vous devrez faire des démarches pour qu’il cesse les nuisances sonores afin de ne pas engager votre responsabilité.
France24 - Monde
L'opposant Alexeï Navalny à nouveau condamné par la justice russe
Publié le : 22/03/2022 - 09:18
FRANCE 24
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Un tribunal russe a reconnu mardi l'opposant Alexeï Navalny coupable d'escroquerie et d'outrage à magistrat. Déjà emprisonné, le militant anticorruption pourrait écoper d'une très lourde peine.
L'opposant russe Alexeï Navalny à nouveau condamné. L'ennemi juré du Kremlin a été reconnu coupable, mardi 22 mars, d'escroquerie dans une affaire qui pourrait lui valoir treize années de réclusion, ainsi que "d'insulte" envers une magistrate lors d'un précédent procès.
"Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d'autrui par un groupe organisé", a déclaré la juge Margarita Kotova, selon une journaliste de l'AFP présente au tribunal.
La lecture du jugement jusqu'à l'annonce de la sentence pourrait prendre plusieurs heures. Le parquet avait requis treize ans de prison pour "escroquerie" et "offense" à un magistrat.
L'opposant le plus célèbre de Russie, âgé de 45 ans, est jugé depuis mi-février dans l'enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l'est de Moscou, des poursuites qu'il qualifie de politique.
Il purge déjà depuis un peu plus d'un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.
Répression accrue
Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.
Les enquêteurs l'accusent d'avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d'"outrage au tribunal" au cours d'une de ses précédentes audiences.
La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l'égard de toutes les voix critiquant le Kremlin : ONG, médias, opposants politiques.
L'ampleur de ce durcissement s'est encore accru après l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers.
Avec AFP
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Empoisonnement d'Alexeï Navalny : 45 États réclament des explications à la Russie
La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : derrière sa neutralité, le jeu d'équilibriste d'Israël face à la Russie
Publié le : 21/03/2022 - 17:49
Pauline ROUQUETTE
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Lors d'une allocution prononcée devant le parlement israélien, dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé à Israël de prendre position dans le conflit qui l'oppose à la Russie. Depuis le début de la guerre, l'État hébreu affiche en effet sa neutralité. Une position qui s'explique notamment par le rôle majeur que joue la Russie dans la sécurité au Moyen-Orient.
"Il est temps pour Israël de faire son choix", a déclaré le président ukrainien, dimanche 20 mars, lors d'une allocution en visioconférence devant les députés de la Knesset, le parlement israélien. Jouant sur son propre héritage juif, Volodymyr Zelensky a insisté, estimant que l'invasion russe de l'Ukraine était une tragédie pour "les Juifs et le monde entier".
Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, fin février, Israël affiche sa neutralité, faisant valoir des liens privilégiés avec les deux pays. Début mars, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a tenté de lancer une médiation entre Kiev et Moscou, rencontrant le président russe, Vladimir Poutine, et multipliant les entretiens téléphoniques avec Volodymyr Zelensky. Ce qui, pour ce dernier, ne semble plus suffire.
"On peut se demander pourquoi nous ne pouvons pas recevoir des armes de votre part et pourquoi Israël n'a pas imposé de sanctions sérieuses contre la Russie ?", a encore déclaré le président ukrainien alors que, selon les médias israéliens, Naftali Bennett a rejeté à plusieurs reprises les demandes d'assistance militaire de Kiev.
En décalage avec ses alliés occidentaux, Israël a en effet été rappelé à l'ordre par l'administration Biden qui a demandé au gouvernement de l'État hébreu de s'associer aux sanctions internationales imposées à la Russie.
Pour Elizabeth Sheppard-Sellam, maître de conférence et directrice du programme de relations internationales et politiques à l'Université de Tours, interrogée sur le sujet par France 24, cette neutralité s'explique par les intérêts d'Israël en termes de sécurité dans une région moyen-orientale où la Russie s'impose comme acteur de premier plan.
France 24 : Comment expliquer la neutralité d'Israël qui reste à l’écart des sanctions occidentales contre la Russie et refuse de livrer des armes à l’Ukraine ?
Elizabeth Sheppard-Sellam : la politique israélienne est conditionnée par la sécurité avant tout. Or, la sécurité au Moyen-Orient aujourd’hui ne se fait pas sans les Russes qui sont notamment très présents en Syrie. Ce sont eux qui contrôlent les cieux syriens et avec qui les Israéliens doivent travailler pour tout ce qui touche à des attaques ciblées contre des positions de milices chiites iraniennes stationnées en Syrie, ou pour combattre le Hezbollah.
Moscou et Tel Aviv ont donc une relation très importante et les Israéliens sont bien conscients de la place qu'occupe la Russie dans la région. Ils ne veulent donc pas se mettre à dos une puissance qui peut être une alliée dans la protection de leurs intérêts face à l’Iran.
Cette politique est-elle imputable au nouveau Premier ministre, Naftali Bennett, ou resterait-elle la même quel que soit le gouvernement ?
On ne peut pas parler de politique en Israël sans parler de la sécurité : c’est la priorité quel que soit le dirigeant.
Benjamin Netanyahu était très ami avec Donald Trump et Vladimir Poutine pour ces mêmes raisons : la position d’Israël dans le monde dépend des grandes puissances, et les Israéliens sont très pragmatiques là-dessus. Ce n’est pas forcément compris et entendu par tout le monde, mais c'est le résultat de l’Histoire et de la réalité en Israël en termes de politique étrangère.
Le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, n'est pas encore très connu des dirigeants étrangers et a beaucoup plus à prouver que Benjamin Netanyahu avant lui. Son élection a été houleuse, et il n’est pas soutenu par une bonne partie de la population. Il doit se faire une place, et prendre partie dans le conflit en Ukraine est une opportunité pour cela sachant que l’Ukraine a la cinquième population juive la plus importante du monde. Israël veille donc aujourd'hui à entretenir de bonnes relations avec Kiev, mais aussi avec Moscou. Et cela permet à Naftali Bennett de jouer ce rôle de médiateur, tout en essayant de se faire un nom au niveau international.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que beaucoup d’oligarques russes bénéficient de la nationalité israélienne. Yaïr Lapid (le ministre israélien des Affaires étrangères, NDLR) a déjà demandé à ses ministres de faire attention au jeu qu’ils jouent avec ces oligarques, leur présence pouvant jouer sur la situation intérieure pour des raisons économiques.
Israël est donc tiraillée entre ses propres intérêts nationaux et régionaux, et le risque de se mettre en porte-à-faux avec ses alliés occidentaux, notamment les États-Unis ?
Les Américains ont tendance à oublier que tout le monde n’est pas à leur botte. Que ce soit un président de droite ou de gauche, c’est très américain de se dire : "on est votre principal allié, on vous fournit en argent, en armes et en soutien, donc c’est à nous de dicter votre position". Or, la présence américaine semble s’affaiblir dans la région, ce qui permet à Poutine de faire ce qu’il veut.
La Russie a une énorme présence au Moyen-Orient, et comme les États-Unis se sont retirés (et par la force des choses, la France et le Royaume-Uni aussi) d’Afghanistan et de Syrie, on est aujourd’hui face à une présence russe grandissante dans la région. Aussi, si la position américaine s’affaiblit de plus en plus, les Israéliens ont tout à fait intérêt, au Moyen-Orient, à jouer la carte russe.
Pourquoi la prise de position d’Israël est-elle si importante pour l’Ukraine ?
Il faut se rappeler l’histoire personnelle de Volodymyr Zelensky qui est issu d’une famille juive ukrainienne. C’est un des trois chefs d’État juifs dans le monde (avec les dirigeants israélien et letton). Les frères de son grand-père sont morts lors de la Shoah, et cet aspect n'est pas négligeable par rapport à d’autres États dont l’appel à Israël n’était pas aussi personnel.
En outre, il y a un quart de million de juifs en Ukraine, la population juive y est très nombreuse notamment dans la ville d'Ouman qui est un lieu de pèlerinage pour les juifs et est liée à l’histoire du judaïsme. Par ailleurs, l’holocauste a laissé des traces et l’État d’Israël a été fondé pour éviter ce genre d’extermination, même si en l’espèce, le conflit actuel n’est pas dirigé contre les juifs mais contre tous les Ukrainiens. La neutralité d'Israël, pays censé être un havre de paix pour les communautés persécutées, est donc une grande déception pour le président juif qu'est Zelensky.
Pour ce qui est de l'avenir de la politique internationale d'Israël concernant la Russie et l'Ukraine, tant qu’il y a des pourparlers des deux côtés, l'État hébreu peut continuer à jouer le jeu du médiateur. Mais dès lors qu'il n'y aura plus de discussion possible, Israël sera poussé à faire un choix, sachant que les Russes peuvent le menacer de fermer les cieux au-dessus de la Syrie et potentiellement le mettre en danger. Pour l’instant, Israël continue donc d'aider sur place et d'accueillir les réfugiés sur son sol, en s'efforçant de jouer le jeu humanitaire à défaut d’un jeu politique et militaire.
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France24 - Monde
Crash d'un Boeing en Chine : le site de l'accident passé au peigne fin
Publié le : 22/03/2022 - 05:29
FRANCE 24
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Au lendemain du crash d'un Boeing-737 dans le sud de la Chine avec 132 personnes à bord, le bilan des victimes n'était toujours pas confirmé mardi, ni les causes de la catastrophe. Le site de l'accident a été bouclé par la police et les secours sont à la recherche des disparus.
Les secours affrontent mardi 22 mars la pluie et la boue à la recherche de traces des 132 personnes à bord du Boeing-737 qui s'est écrasé dans une zone montagneuse du sud de la Chine, après une chute d'à peine quelques minutes.
Les causes de la catastrophe restent inconnues plus de 24 heures après que le vol MU 5735 de la China Eastern Airlines a piqué vers le sol presque à la verticale, ne laissant guère d'espoir de survie à ses passagers.
L'appareil reliait les grandes villes chinoises de Kunming (Sud-Ouest) et Canton (Sud). Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué mardi que les passagers sont a priori tous des ressortissants chinois.
Lundi soir, la compagnie a présenté ses hommages aux victimes, mais sans préciser leur nombre.
Des vidéos diffusées par les médias publics montrent une sorte de clairière formée par l'appareil dans une zone boisée, avec des débris peu reconnaissables, à part un morceau d'aile aux couleurs bleue et rouge de la compagnie.
La télévision publique CCTV a diffusé mardi des images de sauveteurs en treillis ou en blouse blanche portant des civières et des sacs à dos. Ils évoluaient avec difficulté sur les collines des environs de l'accident.
Un reporter du journal officiel Le Quotidien du peuple, qui a pu aller au cœur du site de la catastrophe, y a filmé un chaos de pièces métalliques éventrées, de morceaux de l'aéronef disloqué ou encore un objectif d'appareil photo calciné.
Recherches compliquées
Les corps et les effets personnels des passagers ont probablement été "entièrement brûlés" par l'explosion de l'appareil au sol, suivie d'un incendie, a déclaré à l'AFP une secouriste qui a passé la nuit sur le site. Les recherches sont compliquées par le terrain accidenté et la végétation dense, a précisé cette femme qui a refusé de dire son nom.
La police bloquait l'accès au site de l'accident dans un village entouré de forêts et de rizières.
L'explosion du 737-800 a provoqué "comme un coup de tonnerre", a déclaré à l'AFP un habitant du village de Langnan, dénommé Ou. "Nous avons arrêté de travailler et sommes allés voir ce qui se passait", a-t-il ajouté, précisant que l'incendie avait fait rage à environ un kilomètre de sa maison.
Chute de 6 000 m en une minute
Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil, qui reliait Kunming (sud-ouest) à Canton (sud), a perdu en à peine une minute près de 21 250 pieds (6 477 m) avant de disparaître des écrans radar. Puis, après une brève remontée, il a plongé à nouveau, de 4 625 pieds (1 410 m), selon le traceur, pour se trouver à 3 225 pieds (983 m) du sol. Il n'y a pas de données pour le vol après 14 h 22.
De façon inhabituelle pour un dirigeant chinois, le président Xi Jinping a réagi à chaud lundi soir, appelant à "déterminer au plus vite les causes de l'accident". Son principal conseiller économique, le vice-Premier ministre, Liu He, s'est rendu sur place pour superviser les secours et l'enquête, selon l'agence Chine nouvelle.
Appareils suspendus
Selon le média financier chinois Yicai, China Eastern a décidé de provisoirement clouer au sol tous ses 737-800. L'action du transporteur a perdu plus de 6 % mardi à la clôture de la Bourse de Shanghai.
Boeing s'est dit prêt à collaborer à l'enquête des autorités chinoises. Le titre du constructeur avait perdu 3,6 % lundi à la clôture de Wall Street.
L'accident tombe mal pour le géant américain de l'aviation, qui était sur le point de reprendre ses livraisons du 737 MAX, un autre type d'appareil suspendu début 2019 à la suite de deux catastrophes aériennes.
Avec AFP
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Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine
L'Humanité
Astronomie. Des tardigrades envoyés vers les étoiles
ActuDes scientifiques envisagent de propulser dans l’espace ces « oursons d’eau » microscopiques au métabolisme ultrarésistant. Avec l’espoir d’en apprendre plus sur les effets du vide spatial sur la biologie animale.
Anna MussoC’est un projet fou mais pourtant bien réel qui a été publié fin janvier dans la revue Acta Astronautica. Une équipe de scientifiques américains envisage d’envoyer des milliers de petits astronautes au-delà des limites de notre système solaire ! Des aventuriers d’un genre bien particulier puisqu’il s’agit de tardigrades, ces animaux microscopiques ultrarésistants appelés aussi « oursons d’eau ».
Dans le cadre du projet Starlight, développé depuis 2015 avec la Nasa, Philip Lubin et Joel Rothman, professeurs à l’université de Californie, proposent de propulser depuis la Terre, à l’aide d’un réseau de lasers, un vaisseau équipé de voiles solaires à une vitesse équivalente à 20-30 % de celle de la lumière. Ce qui « n’a jamais été fait auparavant », précise Philip Lubin.
Certes, les tardigrades n’en sont pas à leur premier voyage dans l’espace : depuis 2007, des sondes les ont propulsés en orbite autour de la Terre, sur la Lune ou encore dans la station spatiale internationale. « Mais les catapulter à bord d’un vaisseau vers l’espace lointain avec un laser est un pari scientifique inédit », confirme Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire de l’Aging (CNRS/IBMM/Université de Montpellier/Faculté de Pharmacie) . Selon l’article des Américains, l’énergie requise par le système laser consommerait un dixième de tout le réseau électrique des États-Unis, mais cette énergie ne serait requise que durant quelques minutes, le temps du lancement.
Une odyssée interstellaire pour tester la biologie animale
Pour envoyer les petites bêtes dans l’espace, les chercheurs envisagent de fabriquer des plateformes miniatures, des StarChips, équipées de circuits intégrés pour la détection, la collecte et la transmission de données. Ces minuscules engins, larges comme la paume de la main, pourraient atteindre des « vitesses relativistes » (proches de celle de la lumière dans le vide) et ainsi voyager jusqu’à Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil. Le tout en une vingtaine d’années, alors que de tels voyages interstellaires demeurent impossibles pour les humains.
« La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. » Simon Galas, professeur de génétique et de biologie moléculaire
Aujourd’hui, il faut déjà plusieurs décennies pour atteindre seulement les confins de notre système solaire avec une propulsion utilisant la combustion de carburant. Pour expérimenter leur projet, les chercheurs américains prévoient de placer des tardigrades, embarqués sur leur minuscule vaisseau, dans un état comparable à une hibernation, appelée « biostase » ou « animation suspendue », pour qu’ils volent dans cet état jusqu’à destination.
Pourquoi des tardigrades seront envoyés en éclaireur dans l’espaceLes bestioles seraient alors réveillées pour analyser à distance les effets d’une telle odyssée interstellaire sur la biologie animale et permettre d’extrapoler les effets sur des êtres humains. Comme le souligne Simon Galas, « mesurer les effets de l’environnement spatial sur l’homme en réalisant des mesures et des expérimentations sur divers organismes est une activité qui ne s’est jamais arrêtée depuis les débuts de la conquête spatiale. La durée d’un séjour dans l’espace peut générer des transformations du vivant qui sont encore difficiles à évaluer. »
Un être multicellulaire d’un millimètre à la robustesse exceptionnelle
Mais, au fait, qu’est-ce donc qu’un tardigrade ? Un animal minuscule tout potelé, avec huit pattes et une bouille bizarre. Ou plus précisément, un être multicellulaire et microscopique mesurant à peine un millimètre, qui fait preuve de capacités extraordinaires, comme subsister à des températures allant de - 273 °C, soit le zéro absolu, jusqu’à 340 °C… Ces champions de la survie résistent aux chocs, à la dessiccation (élimination de l’humidité d’un corps), à la congélation dans l’azote liquide, à l’action combinée du vide spatial et des radiations cosmiques.
Quasiment indestructible, c’est l’animal le plus résistant de la planète. Présent partout, du sommet de l’Himalaya au désert du Sahara, sa robustesse exceptionnelle vient de sa capacité à modifier son mode de fonctionnement, en se plongeant dans un état de stase, un mode ultime appelé la cryptobiose. Alors, il se recroqueville et se vide de toute son eau. Son métabolisme est quasiment à l’arrêt, comme si son organisme était mort. Dans cet état, il peut survivre des décennies, avec un record actuel de trente ans, « grâce à des protéines spécifiques, ou encore des sucres, qui dans son corps remplacent l’eau », précise Simon Galas. Pour ressusciter, il suffit au tardigrade d’être réhydraté.
Et si le tardigrade était une espèce extraterrestre ?
Les petites bestioles « peuvent revenir littéralement à la vie après une période de vie suspendue à l’état de cristal vivant, que l’on appelle en science l’état anhydrobiotique, ajoute Simon Galas, expert ès tardigrades. L’anhydrobiose est un état de vie ralentie induit par une déshydratation. Dans cet état particulier, les tardigrades sont capables de résister à des conditions extrêmes ». Cette étonnante capacité de résistance n’a pas fini d’intriguer le monde scientifique.
Des biologistes se sont même demandé si le tardigrade ne serait pas une espèce extraterrestre. Du coup, il paraît assez logique de les envoyer vers les étoiles ! Quant à ce qu’il pourrait advenir s’ils venaient à survivre et à s’adapter dans l’espace, « de tels changements incontrôlés générés par de nouvelles mutations ne sont pas à exclure », prévient Simon Galas, qui se veut toutefois rassurant : « Sans nourriture disponible, son acclimatation à l’espace s’arrêtera net. »
sciences Le Figaro
«Qui était Stepan Bandera, figure controversée du nationalisme ukrainien ?»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'universitaire et normalien David Gilbert raconte qui était Stepan Bandera, figure de l'histoire nationaliste ukrainienne à laquelle se réfère Vladimir Poutine pour justifier son objectif de «dénazification».
Normalien, agrégé d'histoire, docteur en théologie et en histoire, David Gilbert enseigne l'histoire de l'Église à l'Institut catholique de Paris et à la Maison de formation de la Communauté Saint-Martin à Évron (Mayenne).
Avec une insistance déconcertante pour les Occidentaux, Vladimir Poutine fait de la «dénazification» de l'Ukraine l'un des principaux objectifs de l'«opération militaire spéciale» menée par la Fédération de Russie depuis le 24 février dernier. Une telle exigence, à première vue anachronique, voire délirante – et elle l'est effectivement –, se comprend néanmoins tout à fait si on la replace dans l'histoire de l'imaginaire politique soviétique, puis russe.
Dans les nombreux textes et discours qu'il a consacrés à l'Ukraine depuis l'Euromaïdan et l'intervention russe qui s'est ensuivie en 2014, avec l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine ne manque jamais une occasion de flétrir les «nationalistes ukrainiens», qu'il assimile à des «nazis». C'est encore le cas dans le discours télévisé qu'il a tenu le 3 mars dernier[1], une semaine après le début de l'invasion de l'Ukraine, où un troisième terme, cependant, mérite d'autant plus d'être mentionné et commenté qu'il n'est guère traduit dans les comptes rendus ni dans les sous-titres de ce discours : ces nationalistes ukrainiens nazis sont, d'après Vladimir Poutine, des «bandéristes» (en russe banderovtsy[2]).
Derrière ce mot énigmatique, qui donne en réalité la clé de l'assimilation poutinienne des nationalistes ukrainiens aux néonazis, se cache une figure à la fois majeure et controversée, tour à tour mythifiée et diabolisée, de l'histoire ukrainienne : Stepan Bandera (1909-1959)[3].
Véritable repoussoir dans le « récit national » russe sur la Seconde Guerre mondiale, Bandera demeure vénéré par certains nationalistes ukrainiens d'aujourd'hui.
Véritable repoussoir dans le «récit national» russe sur la Seconde Guerre mondiale, mais aussi, pour d'autres raisons, dans la mémoire collective polonaise, Bandera demeure vénéré par certains nationalistes ukrainiens d'aujourd'hui ; mais au-delà de ces cercles, il reste une figure à laquelle il n'est pas interdit de se référer. Dans deux villes importantes de l'ouest du pays, à Lviv et à Ternopil, se dresse une statue à son effigie. Des rues portent son nom dans de nombreuses localités d'Ukraine occidentale, mais aussi à Kyiv.
Stepan Bandera naît en 1909 en Galicie, région de l'ouest de l'Ukraine faisant alors partie de la Double Monarchie austro-hongroise. Il est le fils d'un prêtre grec-catholique, lui-même militant nationaliste ukrainien. Le grand-père maternel de Bandera est lui aussi prêtre grec-catholique. Ce fait n'est pas anecdotique et mérite un détour explicatif, car même s'il ne faut pas exagérer l'appartenance de Bandera à cette Église, et même à une lignée sacerdotale, il n'est pas douteux qu'il a lui-même perçu cette appartenance, sur un plan assurément plus politique et culturel que proprement spirituel, comme un élément essentiel de son identité ukrainienne et de son engagement nationaliste.
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L'Église grecque-catholique est fortement implantée en Ukraine, principalement dans l'ouest du pays : elle est, comme son nom l'indique, une Église de rite grec, ou byzantin, comme celui qui est utilisé dans les Églises orthodoxes ; mais à la différence des Églises orthodoxes, elle est en pleine communion avec l'Église de Rome. En 1596, à Brest, ville aujourd'hui située en Biélorussie, non loin des frontières ukrainienne et polonaise, un synode – c'est-à-dire une assemblée – d'évêques «orthodoxes», comme l'on dirait aujourd'hui – l'on disait alors «grecs», en référence à leur tradition liturgique – reconnaît la primauté du pape, se séparant ainsi de la communion avec les patriarches de Constantinople et de Moscou[4]. À l'époque, ces évêques sont désignés, ethniquement parlant, comme «ruthènes» : ce mot, dont le sens est au demeurant très discuté du fait d'une évolution historique tortueuse, sert habituellement à nommer alors les Slaves orientaux habitant sur le territoire de l'immense Pologne-Lituanie[5], qui inclut l'ouest et le centre de l'Ukraine actuelle. En tant que sujets orthodoxes du roi et grand-prince catholique de Pologne-Lituanie, ces Ruthènes se distinguent de leurs voisins de l'Est : les Moscovites, sujets du grand-prince ou tsar de Moscou, orthodoxe.
Le contexte de cette décision est complexe. D'une part, le patriarcat de Constantinople, sous tutelle turque depuis presque un siècle et demi, s'affaiblit ; le patriarcat de Moscou vient d'être créé, en 1589 : le nouveau patriarche Job reçoit son titre du patriarche de Constantinople Jérémie II, alors en tournée en Europe orientale : après avoir bien subi bien des tribulations, puis un exil à Rhodes, celui-ci veut réaffirmer son autorité spirituelle hors des frontières de l'Empire ottoman et accessoirement lever des fonds pour subvenir aux besoins de son Église… D'autre part, en Pologne-Lituanie, une part croissante de la noblesse ruthène passe à l'Église catholique romaine – de rite latin – et se polonise.
L'Union de Brest peut ainsi être interprétée comme une tentative d'une partie de l'épiscopat ruthène pour préserver l'Église slave orientale de rite grec de la pression latinisante et polonisante à l'Ouest, mais aussi de la recomposition des forces ecclésiales à l'Est, entre l'affaiblissement inéluctable du patriarcat de Constantinople et l'affirmation du tout nouveau patriarcat de Moscou, qui entend se poser d'emblée en protecteur naturel des orthodoxes vivant dans la Pologne-Lituanie voisine et ennemie.
Dans son combat contre les Polonais, Bandera tourne naturellement les yeux vers l'Allemagne, surtout après 1933 et la prise du pouvoir par Hitler.
Ce détour par le XVIe siècle, nécessaire pour comprendre d'où vient l'Église grecque-catholique ukrainienne, éclaire les tensions politiques et religieuses qui structurent jusqu'à nos jours l'histoire de cette «Ruthénie» devenue Ukraine, au carrefour des influences polono-lituaniennes, moscovites et byzantines. L'appartenance à cette Église, catholique du fait de sa communion avec le pape, et grecque par sa tradition liturgique – et donc, schématiquement, ni moscovite, ni polonaise – a pu devenir un fort marqueur d'identité ukrainienne, sans s'y réduire évidemment. Ce n'est pas un hasard si beaucoup de prêtres de cette Église s'engagent énergiquement, à partir du XIXe siècle, dans la promotion de la langue, de la culture et des traditions ukrainiennes.
C'est dans une telle famille sacerdotale que Stepan Bandera naît et grandit – puisque l'Église grecque-catholique, selon l'usage de la plupart des Église orientales, admet l'ordination sacerdotale d'hommes mariés. Il a environ dix ans quand une République d'Ukraine tente de se constituer, sans succès durable et non sans violence, dans la situation confuse marquée par la Révolution bolchevique (octobre 1917), la paix de Brest entre la Russie et les empires centraux (mars 1918), la fin de la Première Guerre mondiale et la recréation d'une Pologne indépendante et souveraine (novembre 1918), la guerre russo-polonaise (1919-1921). Dès l'âge de vingt ans, en 1929, Stepan Bandera rejoint la toute nouvelle Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), fondée à Vienne par Yevhen Konovalets, qui vise à fédérer les mouvements nationalistes déjà existants. Il s'affirme rapidement comme l'un des meneurs de cette organisation qui entend défendre par la force la nation ukrainienne contre l'«oppression» du nouvel État polonais, auquel a été attribuée une grande partie des territoires peuplés d'ukrainophones. Face à ce qu'ils considèrent comme une tyrannie, les nationalistes de l'OUN recourent à l'assassinat, non seulement contre des personnalités polonaises, mais aussi contre des Ukrainiens qui s'opposent à ce militantisme sanglant. De telles pratiques, tout à fait scandaleuses et injustifiables à nos yeux, doivent cependant être replacées dans le contexte globalement violent de la vie politique dans nombre d'États européens dans l'entre-deux-guerres : l'assassinat politique n'est pas chose rare, comme le montrent les meurtres, certes bien différents, de Matthias Erzberger et de Walther Rathenau en Allemagne, de Paul Doumer, de Louis Barthou et du roi Alexandre Ier de Yougoslavie en France, d'Engelbert Dollfuss en Autriche, sans oublier naturellement les carnages de la guerre civile espagnole ainsi que les diverses formes d'élimination des opposants sous les régimes fasciste, national-socialiste et soviétique.
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Dans son combat contre les Polonais, Bandera tourne naturellement les yeux vers l'Allemagne, surtout après 1933 et la prise du pouvoir par Hitler : le Reich ne pourrait-il pas être un allié objectif des Ukrainiens dans leur lutte contre la domination polonaise ? Si l'on s'efforce de faire abstraction de la suite tragique de l'histoire, l'on peut comprendre un tel calcul, au moins initialement. Emprisonné de 1935 à 1939 pour son implication dans l'assassinat du ministre polonais de l'Intérieur Bronisław Pieracki, Bandera est libéré grâce à l'invasion allemande de la Pologne. Le dépeçage du pays, rendu possible par le pacte germano-soviétique d'août 1939, est une occasion dont Bandera entend bien profiter pour réaliser le rêve de sa vie : la création d'un État ukrainien souverain.
C'est ici que commence la période la plus controversée de la vie de Stepan Bandera – celle qui justifie, aux yeux de Vladimir Poutine, l'identification entre nationalistes ukrainiens, bandéristes et nazis. Cependant, une telle équation ne résiste pas à l'analyse historique, car après le partage de la Pologne entre l'Allemagne et l'URSS, la mouvance nationaliste ukrainienne se divise, Bandera étant très loin de faire l'unanimité. Qui plus est, même si la sympathie de Bandera pour le national-socialisme et son antisémitisme violent ne font pas de doute, il est abusif d'en faire un nazi pour la bonne et simple raison que les nazis eux-mêmes n'auraient jamais reconnu comme un des leurs un Ukrainien, appartenant à cette «race inférieure» que sont les Slaves. Dans le ralliement de Bandera au nouvel ordre national-socialiste en Europe orientale, la part de malentendu, voire d'aveuglement, est indéniable, même si l'on peut aussi comprendre qu'il y ait vu, par polonophobie et russophobie, une occasion à saisir. Le projet bandériste de création d'un État ukrainien indépendant – au moins nominalement, car il serait immanquablement, dans les faits, un satellite du Reich – se heurte au refus catégorique de Hitler, qui a bien d'autres projets pour les vastes et fertiles terres ukrainiennes : désireux d'étendre largement vers l'Est le Lebensraum de la race aryenne, le Führer envisage une grandiose opération de colonisation germanique qui se ferait naturellement au détriment des Juifs et des Tsiganes, promis à l'extermination, mais aussi des Slaves, promis à l'asservissement ou à la déportation[6]. Par naïveté ou par ignorance, Bandera est incapable d'admettre que son projet d'État ukrainien est absolument incompatible avec les plans hitlériens : en se ralliant volontairement aux nationaux-socialistes, il ne peut être au mieux qu'un agent, un pion entre leurs mains – en tout cas pas un chef d'État, ni même un camarade idéologique.
Les projets de Bandera sont d'autant plus irréalisables que ses velléités de leadership ne sont pas admises par tous les nationalistes ukrainiens.
Les projets de Bandera sont d'autant plus irréalisables que ses velléités de leadership ne sont pas admises par tous les nationalistes ukrainiens. Au sein même de l'OUN, il se heurte à celui qui, après l'assassinat de Yevhen Konovalets en 1938 à Rotterdam par un agent du NKVD, lui succède à la tête de l'organisation : Andriï Melnyk (1890-1964), qui rentre en 1939 après un an d'exil. Melnyk se veut plus prudent que Bandera dans l'usage de la violence et dans la collaboration avec les Allemands. En conséquence de cette mésentente, qui est à la fois un conflit de personnes, de générations (Melnyk a presque vingt ans de plus que Bandera) et de méthodes, l'OUN se scinde en deux branches irréconciliables : avec Bandera, l'OUN-B ; avec Melnyk, l'OUN-M. Désormais, il n'existe plus en Ukraine d'organisation nationaliste unifiée ; d'ailleurs, même avant la scission, l'OUN ne pouvait prétendre représenter les diverses tendances du nationalisme ukrainien, qui ne soutenaient pas toutes, tant s'en faut, le principe de la lutte armée[7].
La nouvelle géographie de l'Europe orientale instaurée par les invasions allemande et soviétique de la Pologne (sans oublier, de la part de l'URSS, l'attaque contre la Finlande, l'invasion de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, enfin l'attaque contre la Roumanie) ne dure guère, puisque l'Allemagne hitlérienne déclenche le 22 juin 1941 l'opération Barbarossa contre l'Union soviétique : les forces armées allemandes pénètrent rapidement et profondément en territoire ennemi, notamment dans les territoires ukrainiens récupérés par l'URSS en 1939 aux dépends de la Pologne. À leurs côtés combat une légion ukrainienne de quelques centaines d'hommes, mise sur pied à l'initiative de Stepan Bandera. Faut-il croire alors que de nouvelles perspectives vont s'ouvrir pour les nationalistes ukrainiens, et au-delà pour la nation ukrainienne ? La création d'un État ukrainien unifié deviendrait-elle envisageable ?
Stepan Bandera le croit, mais il se trompe lourdement. Pour prendre de vitesse l'OUN-M, l'OUN-B déclare unilatéralement, huit jours seulement après le début de l'invasion de l'URSS, la création prochaine d'un État ukrainien destiné à prendre sa place aux côtés de la Grande Allemagne dans le nouvel ordre européen, contre l'oppression moscovite et bolchevique[8]. Ce faisant, Bandera et les siens s'aliènent bien imprudemment le soutien de Hitler, qui ordonne une répression méthodique du nationalisme ukrainien, à commencer par l'OUN-B. Bandera, qui a déjà été incarcéré durant quatre ans par les Polonais et a échappé de peu à l'exécution, est de nouveau arrêté dès le 5 juillet 1941, puis emprisonné en Allemagne.
Pendant ce temps, les membres de l'OUN-M tâchent d'exercer leur militantisme de manière plus discrète que leurs frères ennemis de l'OUN-B : jouant eux aussi la carte allemande, les melnykistes attendent toutefois une heure plus favorable pour proclamer un État ukrainien indépendant – car tel est aussi leur objectif. Cette temporisation permet à l'OUN-M de conserver une certaine marge de manœuvre face aux Allemands. Mais l'OUN-B, traquée par ceux-ci, s'engage dans la politique du pire en assassinant des melnykistes – cibles sans doute plus faciles que des officiers allemands. L'effet de ces meurtres est désastreux : les Allemands renforcent leur répression contre l'OUN-B, qu'ils achèvent de décapiter sans toutefois la liquider totalement, comme le montrent tragiquement les massacres de Polonais perpétrés en Ukraine occidentale en 1942-1943 par des membres de l'UPA, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, pendant militaire de l'OUN-B. Parallèlement, les Allemands renforcent aussi leur surveillance de l'OUN-M, désormais seule entité structurée et tolérée incarnant le nationalisme ukrainien.
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En avril 1944, les autorités allemandes libèrent Bandera, espérant pouvoir l'employer dans des opérations de sabotage sur le front de l'Est pour contenir l'avancée de l'Armée rouge. Ce projet échoue toutefois rapidement : prenant directement la tête de l'UPA à son retour en Ukraine, Bandera se lance dans un combat tous azimuts, parfaitement vain, contre les Soviétiques, les Allemands, les Polonais, voire ses adversaires Ukrainiens. À la fin de la guerre, l'UPA se désagrège progressivement : la résistance contre les Soviétiques devient impossible, si bien que Bandera émigre en 1946, d'abord en Autriche, puis en Allemagne. Il s'installe à Munich, où il adopte une fausse identité pour échapper aux services soviétiques, ayant été condamné à mort par contumace en URSS. Ce n'est que treize ans après sa fuite, en 1959, qu'un agent ukrainien du KGB, Bohdan Stachinsky, réussit à empoisonner Bandera à son domicile munichois.
Pour Vladimir Poutine, être un nationaliste ukrainien signifie simplement résister à l'armée de la Fédération de Russie.
On le voit : la trajectoire de Bandera est non seulement chaotique, mais encore, objectivement, sanglante. L'on peut comprendre dans une certaine mesure que la propagande du Kremlin, aujourd'hui comme à l'époque soviétique, l'assimile à un nazi, et traite de néonazis ceux qui le considèrent, en Ukraine, comme une figure positive de l'histoire du pays. Le soutien de Bandera aux Allemands n'est pas seulement un calcul tactique : il résulte aussi d'une attirance indéniable pour le national-socialisme, même si, en tant que Slave, Bandera ne peut évidemment partager toutes les théories raciales de Hitler et des siens. Il faut souligner cependant qu'à la russophobie et à la polonophobie largement répandues chez les nationalistes ukrainiens de l'époque, Bandera ajoute un virulent antisémitisme. Étant donné son prestige auprès d'une part de la population ukrainienne d'alors, comment évaluer sa responsabilité dans la participation avérée d'auxiliaires ukrainiens dans les atroces campagnes génocidaires menées par les Einsatzgruppen ? C'est là chose difficile, d'autant que Bandera est emprisonné en Allemagne de 1941 à 1944. Cet emprisonnement, ainsi que la traque des membres de l'OUN-B et de l'UPA par les nazis, illustrent toute l'ambiguïté des relations de Bandera et des siens avec les forces hitlériennes. À la sympathie de Bandera pour le national-socialisme, répond globalement le mépris des nazis pour ce Slave ; son désir de collaboration ne l'empêche pas de mener un jeu très solitaire et personnel dans sa tentative de proclamation d'un État ukrainien en juin juillet 1941, qui était aussi un essai particulièrement malheureux de marginalisation de l'OUN-M ; libéré par les Allemands en 1944 pour devenir leur auxiliaire face aux Soviétiques, il se mue très vite, une fois revenu sur le terrain, en adversaire des Allemands – et finalement de tous ceux qui ne partagent pas ses idées, ni son imprudence.
Alors, des bandéristes, les nationalistes ukrainiens actuels ? L'on peut aisément comprendre que la figure de Bandera soit insupportable à Vladimir Poutine par sa russophobie constante. Les affinités bien documentées de Bandera avec le national-socialisme ne rendent toutefois pas compte de sa relation très complexe avec les nazis, lesquels ne pouvaient tout simplement pas le considérer comme un des leurs. Dire comme l'a fait Vladimir Poutine le 3 mars que «les hommes de Bandera et les autres sbires des nazis» ont «combattu aux côtés de Hitler durant la Grande Guerre patriotique» occulte totalement le fait, lui aussi incontestable, que Bandera et nombre de ses partisans, dès les premiers jours de juillet 1941, donc très peu de temps après le début de la Grande Guerre patriotique, ont été pourchassés par les Allemands. Certains analystes insistent avec complaisance sur la participation visible de certains groupes nationalistes arborant le drapeau de l'UPA et se réclamant de Bandera durant l'Euromaïdan en 2014[9]. La suite de l'histoire politique de l'Ukraine a toutefois montré la marginalisation de ces partis et mouvements. En revanche, sur la Place de l'Indépendance à Kyiv en 2014, l'on mourait déjà en brandissant le drapeau de cette Union européenne que l'Ukraine a demandé à rejoindre quelques jours après l'invasion russe du 24 février dernier, avant que la Géorgie et la Moldavie ne lui emboîtent le pas.
Il est évident que pour Vladimir Poutine, être un nationaliste ukrainien signifie simplement résister à l'armée de la Fédération de Russie. Dans ce cas, les nationalistes ne sont pas seulement les électeurs – peu nombreux – du parti Svoboda (Liberté), ni même seulement ceux qui considèrent Stepan Bandera comme une grande figure de l'histoire ukrainienne : c'est tout un peuple qui, dans son écrasante majorité, ne regarde pas d'abord vers un passé vieux de quatre-vingts ans, complexe, lourd de haines et trop facilement manipulable, mais bien vers un avenir qui, quoique tragiquement incertain, veut porter les couleurs, si semblables, de l'Ukraine souveraine et, peut-être, de l'Europe unie.
[1] https://www.revuepolitique.fr/intervention-de-vladimir-poutine-du-3-mars/
[2] Pour une commode mise en perspective de ce mot, l'on peut se reporter à l'article de Raisa Ostapenko, https://cambridgeglobalist.org/2015/01/29/success-russias-propaganda-ukraines-banderovtsy/
[3] Grzegorz Rossoliński-Liebe, Stepan Bandera: The Life and Afterlife of a Ukrainian Nationalist: Fascism, Genocide, Cult, Stuttgart, Ibidem-Verlag, 2014.
[4] Laurent Tatarenko, Une réforme orientale à l'âge baroque. Les Ruthènes de la grande-principauté de Lituanie et Rome au temps de l'Union de Brest (milieu du xvie siècle – milieu du xviie siècle), Rome, École française de Rome, 2021.
[5] En 1569, par l'Union de Lublin, le royaume de Pologne et la grande-principauté (ou grand-duché) de Lituanie forment ensemble une « République des Deux Nations » (« Rzeczpospolita Obojga Narodów » en polonais, « Abiejų Tautų Respublika » en lituanien), dont le roi est élu par la noblesse. Cette « union réelle » ne fait en réalité que consolider l'« union personnelle » du royaume de Pologne et de la grande-principauté de Lituanie, inaugurée par le mariage de la reine Hedwige de Pologne avec le grand-prince de Lituanie Ladislas Jagellon en 1386.
[6] Christian Ingrao, La promesse de l'Est. Espérance nazie et génocide 1939-1943, Paris, éditions du Seuil, 2016.
[7] Ainsi, le métropolite grec-catholique de Lviv, Andreï Cheptytsky, incarne un patriotisme ukrainien d'un style bien différent du nationalisme de l'OUN : non violent, pragmatique, soucieux du sort des Juifs durant la persécution.
[8] L'on trouvera une traduction partielle de cette déclaration dans Pierre Lorrain, L'Ukraine. Une histoire entre deux destins, Paris, Bartillat, 2019, p. 347.
[9] Pierre Lorrain, L'Ukraine…, op. cit., p. 592 sqq.
«Le 19 mars 1962 et les mois suivants: un jeune Français d’Algérie d’alors se souvient»
TRIBUNE - Alain Vircondelet est universitaire, écrivain, poète et biographe. Français d’Algérie né à Alger en 1947, il était un lycéen de 15 ans lors des accords d’Évian et du «cessez-le-feu» théorique du 19 mars 1962, censé ouvrir une période de transition jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962. Il raconte le cauchemar que vécut sa famille, comme tous ceux qu’on commençait à appeler les pieds-noirs.
«Pourquoi l'Union nationale des combattants ne commémorera pas le 19 mars 1962»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour certains, le 19 mars 1962 marque la fin de la guerre d'Algérie. Or, entériner cette date revient à trahir la mémoire des victimes ultérieures du conflit, hélas très nombreuses, souligne le Général Hervé Longuet, président de l'UNC.
L'Humanité
L’inconnu au fond des mers
ChroniqueSylvestre HuetConnaît-on notre monde ? Y a-t-il encore des découvertes à venir susceptibles de nous révéler des faces encore cachées de la vie sur notre planète ? Une étude océanographique vient de le réaffirmer avec force (1). Réalisée par une équipe internationale (Norvège, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, États-Unis), elle visait l’exploration de la diversité de la vie marine par une analyse de l’ADN contenu dans 1 700 échantillons prélevés à différentes profondeurs dans les océans et dans les sédiments marins.
De quoi mesurer la biodiversité des eucaryotes (les êtres dotés d’un noyau cellulaire et donc sans les bactéries et virus) dans toutes les mers du globe où ces échantillons ont été prélevés entre 2010 et 2016 lors de 15 expéditions océanographiques. Les chercheurs y ont ajouté les résultats similaires des expéditions de la goélette Tara et des navires espagnols Hespérides et Sarmiento de Gamboa, qui ont fait le tour du monde pour recueillir des échantillons de plancton. Résultats ? Les deux tiers des séquences d’ADN découvertes dans les sédiments des abysses ne correspondent à aucune de celles déjà répertoriées dans les banques de données mondiales. Outre cet apport massif de questions nouvelles – à quels organismes inconnus appartiennent ces séquences ? –, les biologistes ont ainsi pu étudier les relations complexes entre la biodiversité du plancton des couches d’eau proches de la surface et celle des fonds marins en fonction des régions océaniques. En particulier la « pompe à CO2 », qui, par la chute au fond de l’eau des organismes morts, permet le stockage durable du gaz à effet de serre dans les sédiments. Oui, il reste tout un monde à découvrir.
Ce résultat majeur est également une leçon de politique scientifique. Pour l’obtenir, il a fallu déployer des moyens lourds (navires, outils de séquençage massif, bases de données génétiques), une coopération internationale large et une longue durée. Ces moyens peuvent faire défaut. Ainsi, les biologistes français, privés des cryo-microscopes électroniques nécessaires malgré leurs demandes répétées, n’ont pu contribuer à l’élucidation de la structure moléculaire du Sars-Cov-2. Une durée en contradiction avec la précarisation des jeunes chercheurs et ingénieurs. Une coopération large, à rebours des compétitions acharnées entre scientifiques prônées par les gouvernements de Sarkozy, Hollande et Macron.
Sciences Advancesla chronique scientifique de sylvestre huetbiologiesciences Le Figaro
Quand Édouard VIII aidait les nazis à envahir la France
Arnaud De La GrangeRÉCIT - Selon un historien britannique, de nouveaux documents attestent de la collaboration volontaire de l’ex-roi avec le Troisième Reich.
Correspondant à Londres
On connaissait la bienveillance - voire la franche sympathie - de l’éphémère roi Édouard VIII pour le régime hitlérien. Ce fâcheux tropisme aurait d’ailleurs fait pencher le gouvernement anglais pour son abdication, en 1936. Mais le duc de Windsor serait allé loin dans son compagnonnage avec le Troisième Reich. Selon des documents exhumés par des historiens britanniques, il aurait fourni aux Allemands des éléments ayant facilité les plans d’invasion de la France.
L’une des révélations les plus accablantes concerne des informations sur les points faibles des lignes défensives françaises, qui auraient été fournies par le duc aux Allemands en 1940. Ce dernier vivait alors à Paris et, en tant qu’officier de liaison avec l’état-major français, il était allé inspecter la 1re armée. Il avait alors rédigé quatre rapports, largement ignorés à Londres, mais qui auraient beaucoup plus intéressé les Allemands. Des dépêches de l’ambassadeur allemand à La Haye montrent qu’Édouard a fait passer ces données à un informateur nazi, son ami Charles Bedaux.
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L’historien à l’origine du documentaire, qui sera diffusé la semaine prochaine sur Channel 4, Andrew Lownie, a notamment travaillé sur des documents allemands conservés dans les Archives royales britanniques et qu’une nouvelle politique d’accès a permis de consulter. Le sujet fait polémique, certains historiens de la monarchie contestant les conclusions de Lownie, quand d’autres en saluent la pertinence. Ed Owens a déclaré au Telegraph que, si l’on soupçonnait que les «bavardages» du duc avaient aidé les nazis, les preuves manquaient jusqu’à présent d’une «trahison intentionnelle». Pour Andrew Lownie, auteur du livre Traitor King, l’ensemble des documents - y compris une lettre du duc de Windsor remerciant Hitler de les avoir accueillis, lui et son épouse, dans sa retraite montagnarde - montrent un homme aux fortes sympathies pour le nazisme.
À l’origine d’une crise constitutionnelle
Au Telegraph, il a expliqué que les théories selon lesquelles l’ancien roi ne savait pas ce qu’il faisait étaient «farfelues». Ainsi, le duc savait très bien que Bedaux était un agent allemand. Professeur à l’université de Buckingham et historienne de la Couronne, Jane Ridley estime, elle aussi, que «le duc savait très bien que ses commentaires sur les failles défensives françaises atterriraient en Allemagne». L’enquête révèle également un télégramme de Churchill au duc de Windsor en juillet 1940, après l’effondrement français, dans lequel il semble menacer l’ex-monarque d’une cour martiale.
Édouard VIII est monté sur le trône en janvier 1936, après la mort de son père, le roi George V. Peu de temps après, il provoque une crise constitutionnelle en voulant épouser Wallis Simpson, une Américaine divorcée de son premier époux et en instance de divorce avec le deuxième. Avant même d’être couronné et après un règne des plus courts - 326 jours -, il abdique au profit de son frère Albert, qui va régner sous le nom de George VI, avant que sa fille Elizabeth II ne lui succède. Édouard épouse ensuite Wallis Simpson en France, en juin 1937.
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Quand l’invasion de la France a commencé, le duc et la duchesse de Windsor ont pris leurs quartiers à Lisbonne, où ils ont continué à fréquenter des sympathisants du Reich et des agents allemands. Des rapports secrets de la police portugaise détailleraient des rencontres avec des représentants de l’Espagne franquiste ou avec le banquier Ricardo Espirito Santo, informateur des nazis. Selon un câble de l’ambassadeur allemand à Lisbonne, l’ancien roi aurait même confié à des agents espagnols que «la poursuite des bombardements intensifs rendrait l’Angleterre prête pour la paix». Ajoutant que la paix aurait été faite avec l’Allemagne s’il était resté sur le trône et que c’est pour cette raison qu’on l’avait tenu à l’écart de l’Angleterre.
En effet, pour l’éloigner de l’Europe, Churchill a fait nommer le duc gouverneur des Bahamas. Alors qu’il cingle vers les Caraïbes, Édouard envoie un télégramme codé à Espirito Santo, lui faisant part de son intention de revenir en Europe. Pour Andrew Lownie, il s’agit d’une allusion à «l’opération Willi», le plan allemand visant à kidnapper Édouard pour le placer sur le trône et à la tête d’un État fantoche. Jusqu’ici, il était communément admis que l’ancien roi n’était pas au courant de ce projet.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Le Figaro
«J'ai tout essayé» : Rachel Zegler, star de West Side Story, révèle ne pas être invitée aux Oscars
Rachel Zegler a révélé sur son compte Instagram, le dimanche 20 mars, qu'elle n'a pas été conviée à la cérémonie des Oscars malgré les nominations de la comédie musicale West Side Story.
Rachel Zegler, 20 ans, a informé ses fans sous une photo Instagram, postée le dimanche 20 mars, qu'elle ne serait pas présente à la cérémonie des Oscars prévues le 28 mars. Lorsqu'un internaute a réagi au cliché de l'actrice sur laquelle on la voit vêtu d'une robe en satin bleue en désespérant de savoir comment elle serait habillée à la sacro-sainte cérémonie du cinéma, l'actrice a répondu : «Je ne suis pas invitée donc ce sera un survêtement et le sweat de mon copain». Des propos qui ont, évidemment, fait réagir, rager même, de nombreux fans.
La comédienne américaine a précisé qu'elle avait «tout essayé» pour y participer. «Je vais regarder jusqu'où va West Side Story depuis mon canapé et je serai fière du travail que nous avons accompli sans relâche depuis trois ans ». Avant d'ajouter : «J'espère qu'un miracle de dernière minute se produira et que je pourrais physiquement célébrer notre film mais parfois tout ne se passe pas comme on veut. Merci pour le choc et l'indignation, je suis déçue aussi mais fière de notre film ».
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Rachel a fait ses débuts sur grand écran dans l'adaptation de Steven Spielberg de la comédie musicale West Side Story, sortie en 2021. Malgré les critiques élogieuses pour son rôle de Maria, la sœur de Bernardo, chef des Sharks, elle n'a pas reçu de nomination.
Une autre déception pour cette soirée
Cependant, ce n'est pas la seule actrice à ne pas être en lice dans sa catégorie. Lady Gaga, qui incarne Patrizia Reggiani dans House of Gucci (2021), n'a pas non plus été nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice. Tout comme Rachel Zegler, elle a montré son amertume à travers un post Instagram, daté du 8 février, félicitant Frederic Aspiras, pour sa nomination dans la catégorie maquillage et coiffure, la seule nomination pour le film.
West Side Story est tout de même nommé dans plusieurs catégories, celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Anita, interprétée par Ariana DeBose.
"Une vie plus paisible" : le prince Harry explique son choix de se retirer de la vie royale
Après avoir annoncé sa prise de distance avec ses fonctions royales, le duc de Sussex a exprimé sa «grande tristesse», le dimanche 19 janvier, lors d’un gala au profit de l’œuvre de charité Sentebale à Londres.
Interview de Meghan et Harry par Oprah Winfrey : toutes les questions qui restent sans réponse
La réaction de la famille royale, l'origine des commentaires racistes évoqués par le prince Harry et Meghan Markle... Plusieurs interrogations se posent et subsistent après l'échange explosif entre la présentatrice américaine et le couple, dont l'interview a été diffusée le dimanche 7 mars sur CBS.
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Retrait de Meghan et Harry : la fureur de la Couronne
Alors que les Sussex ont annoncé mercredi soir leur prise de distance avec leurs engagements royaux, les autres membres de la famille royale seraient sous le choc, rapporte la presse britannique.
Le Figaro
Flambée des carburants : des blocages maintenus en Normandie
Les manifestants attendraient une promesse écrite de la préfecture leur permettant d'être reçus au ministère.
Près de 350 poids-lourds étaient toujours bloqués mardi matin près de l'A84, à Guilberville (Manche) par des transporteurs qui dénoncent la flambée des prix du carburant, a indiqué mardi la préfecture.
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«On est une soixantaine à bloquer environ 500 poids-lourds mais on est en train d'en libérer une partie. On attend des garanties écrites de la préfecture avant de lever» totalement le barrage, a affirmé en milieu de matinée à l'AFP Romain Leguelinel, gérant West auto logistics qui participe à ce blocage avec son camion. Les manifestants attendent que la préfecture leur promette par écrit d'être reçus au ministère, selon lui. «Aujourd'hui (avec l'enveloppe de 400 millions d'aide annoncée pour les transporteurs routiers, ndlr), on nous fait un chèque de 1.300 euros par véhicule mais il n'y a aucun dispositif viable qui est élaboré pour l'après», a ajouté le gérant de cette entreprise normande de 11 salariés.
Quatre autres ronds-points toujours bloqués
Selon la préfecture, ailleurs dans la Manche, quatre ronds-points étaient toujours bloqués mardi matin: trois à Carentan et un à Saint-Lô. Selon Romain Leguelinel, 200 pêcheurs ont par ailleurs rejoint Guilberville mardi avant de se disperser et pour certains de prendre la direction de Saint-Lô. Plus au sud, en Bretagne, la préfecture du Morbihan a demandé le déblocage du port de Lorient. «Compte tenu des importants enjeux économiques s'attachant à une réouverture rapide de la plateforme du port de pêche de Lorient-Keroman au vu notamment du fort risque de perte de produits pour l'ensemble de la filière aval (mareyeurs et transformateurs notamment), il est essentiel que (...) le port puisse reprendre son activité de mareyage», a indiqué la préfecture dans un communiqué lundi soir.
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Concernant le volet production, une réunion avec les pêcheurs et les autres parties prenantes, acteurs de la filière, doit se tenir mardi matin. La préfecture a rappelé que le gouvernement avait annoncé la mise en place d'un dispositif de remise aux pêcheurs sur le prix du carburant, avec un versement d'une aide équivalente à 0,35 euro par litre de carburant consommé sur une période allant du 17 mars au 31 juillet. Lundi, des actions de protestations avaient été menées dans tout le pays, notamment des opérations escargots ou des barrages filtrants, pour protester contre le prix des carburants.
«Le Smic va être revalorisé d'environ 25 euros nets», confirme Bruno Le Maire
Anticipée par l'Insee dans une note parue mercredi, cette hausse est une conséquence mécanique due à la hausse des prix. Elle devrait avoir lieu au cours du deuxième trimestre 2022.
La moitié des seniors arrivent-ils à la retraite au chômage ?
LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme Yannick Jadot. Eric Zemmour, quant à lui, regrette que seuls «30% des Français de plus de 60 ans travaillent».
De Pôle emploi à France Travail : un changement de nom qui risque de coûter cher
DÉCRYPTAGE - Lors de la présentation de son programme, le candidat a fait part de sa volonté de mettre en place un «guichet unique» pour atteindre son objectif de plein-emploi.
Le Figaro
Carburants: Jean Castex promet un dispositif d'aide «plus intensif» en cas de réélection de Macron
Le premier ministre, entré en campagne aux côtés du président sortant, promet une nouvelle forme de soutien face à la hausse des prix de l'énergie.
Surtout, ne pas perdre des points sur le front du pouvoir d'achat. Invité lundi soir sur TF1, pour venir soutenir le candidat Macron, le premier ministre Jean Castex a garanti que le soutien au budget des ménages et aux finances des entreprises se poursuivrait dans la perspective de l'après-présidentielle. Objectif affiché : «que quel qu'il soit, le pouvoir en place puisse avoir le choix de continuer à agir».
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Le premier ministre promet en tout cas que si Emmanuel Macron reste au pouvoir, les Français verront mis en place «un dispositif également sur l'essence et le gasoil, sur l'énergie, mais qui soit un peu différent des 15 centimes pour tout le monde», évoquant là la remise de 15 centimes par litre d'essence qui s'appliquera à compter du 1er avril.
Le chef du gouvernement souhaite également un dispositif «plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens: ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes», et une «deuxième clé d'entrée» pour «ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup».
Barre des 2 euros le litre dépassée
Tandis que le prix des carburants routiers vendus dans les stations-service françaises a reculé sous les 2 euros en moyenne la semaine dernière, pour la première fois depuis le début de l'année, selon des chiffres officiels publiés lundi, les professionnels réclament toujours une baisse du prix du gazole et du GNR (gazole non routier). En hausse constante ces derniers mois, le prix de ces carburants s'était envolé après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Ces hausses donnent lieu à des protestations dispersées à travers le pays. Ce lundi, quatre navires bloquaient encore l'accès au bassin de commerce du Tréport, selon la préfecture de Seine-Maritime. Le port avait été bloqué par 100 et 150 pêcheurs, selon la coopérative des artisans pêcheurs de la commune. Une manifestation a aussi réuni 170 participants au pont de Normandie.
Des opérations escargot ont également eu lieu autour de Lorient, sur la rocade de Rennes, à Brest, Angers ou La Rochelle et entre la Loire-Atlantique et la Vendée.
«Pas de tension sur les approvisionnements»
Au sud de Lyon, une dizaine de camions ont bloqué les expéditions de la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône), à l'appel de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale. En dépit des manifestations, il n'y a «pas de tensions sur les approvisionnements à ce jour et on n'anticipe pas de tensions», a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les professionnels du secteur pétrolier en France.
Des chauffeurs de taxi ont aussi rejoint le mouvement avec des opérations escargot à Orléans et Besançon. Près de Marseille, des centaines de taxis bloquaient les entrepôts logistiques de la zone commerciale de Miramas.
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En Corse, les deux dépôts pétroliers de l'île, à Ajaccio et Lucciana (Haute-Corse), ont été bloqués par des agriculteurs qui ont disposé à 05H30 du matin leurs tracteurs et remorques devant les entrées des dépôts, selon la préfecture. Ils demandent un plan de résilience spécifique à la Corse. Dans les Hauts-de-France, des barrages filtrants ont eu lieu à Dourges (Pas-de-Calais) et au centre de transport et de logistique de Lesquin.
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CHRONIQUE - La pression fiscale monte avec les prix et le poids de la dette s’allège.
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Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
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Boire à la gourde en plastique, un geste écolo mais pas détox !
ActuUne équipe de chercheurs danoise a trouvé des milliers de substances chimiques dans l’eau du robinet stockée dans les populaires bouteilles en plastique réutilisables. Plusieurs de ces éléments seraient potentiellement dangereux pour la santé humaine. Explications.
Jérémie BazartAvec les enjeux environnementaux liés aux déchets constitués par les bouteilles en plastique ou les enjeux énergétiques liés à leur production, l’usage des bouteilles réutilisables renforce la conscience verte qui nous anime… mais pourrait bien allumer le bouton rouge de notre alerte santé. Dans une étude qui vient d’être publiée dans « The Journal of Hazardous Materials » (1), deux chimistes de l’université de Copenhague, au Danemark, ont étudié les substances chimiques libérées par ces gourdes dans les liquides qu’elles contiennent.
Perturbateurs endocriniens
Les chimistes ont mené leur étude sur des gourdes neuves, d’autres déjà réutilisées, et ils ont analysé leur passage au lave-vaisselle, après plusieurs rinçages à l’eau du robinet (ce qui est l’usage classique qui est fait de ces gourdes). Ils ont mené une recherche générale, non ciblée, de substances présentes dans l’eau à l’aide d’un chromatographe en phase liquide et d’un spectromètre de masse. « Nous avons, grâce à ces outils d’analyse éprouvés, souhaité rechercher toutes les substances présentes, et non pas seulement les substances suspectées d’être présentes », expliquent les chimistes dans un communiqué.
Ils ont détecté plus de 400 substances différentes dans le plastique de la bouteille et plus de 3 500 substances dérivées du savon pour lave-vaisselle. « Ce qui est intéressant, c’est qu’une grande partie de ces substances nous sont toujours inconnues. Et, pour les substances identifiées, la toxicité d’au moins 70 % d’entre elles reste inconnue », poursuivent les scientifiques.
Parmi ces substances dangereuses, on trouve des photo-initiateurs (IP), substances connues pour avoir des effets potentiellement nocifs sur la santé des organismes. Ils seraient en effet des perturbateurs endocriniens et des substances cancérigènes. Par ailleurs, les chercheurs ont trouvé une variété d’adoucissants plastiques, d’antioxydants, de plastifiants, d’agents de glissement et d’agents de démoulage utilisés dans la fabrication du plastique, ainsi que du diéthyltoluamide (DEET), la substance active contenue dans les sprays antimoustique… C’est à se demander s’il reste encore de l’eau !
Un effet cocktail inconnu
Les chercheurs avancent une explication à ce cocktail douteux… « Le lavage use le plastique et augmente ainsi la lixiviation (2). C’est pourquoi les substances les plus toxiques que nous avons identifiées ont été amenées après que la bouteille a été nettoyée dans le lave-vaisselle, expliquent les auteurs. Mais ce n’est pas parce que ces substances se trouvent dans l’eau que l’eau est toxique et nous affecte, nous, les humains. Le problème est que nous ne savons tout simplement pas. Mais, en principe, ce n’est pas bien de boire des résidus de savon ou d’autres produits chimiques. » Il est vrai qu’il est dommage de se soucier autant de la qualité de l’eau du robinet pour la gâter avec une gourde en plastique !
Au-delà de l’analyse, quantitative, l’étude illustre le peu de connaissances sur les produits chimiques émis par les matériaux avec lesquels nos aliments et boissons entrent en contact (voir encadré) et constitue un véritable plaidoyer pour une meilleure réglementation dans la production de ces bouteilles dont l’avenir est assuré (voir encadré). Enfin, l’article rappelle que la production de bouteilles en plastique biodégradables (elles aussi analysées dans l’étude) ne signifie pas que les bouteilles sont nécessairement constituées de composés naturels. Au lieu de cela, on peut supposer que les plastifiants migreront plus facilement dans l’eau potable des consommateurs. Le greenwashing ne passe pas au lave-vaisselle…
Matériaux au contact des aliments : un texte flou
Extrait du règlement (CE) n° 1935/2004. « Il s’applique aux matériaux et objets qui, à l’état de produits finis, sont destinés à être (ou sont) mis en contact (...) avec l’eau qui est destinée à la consommation humaine. Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin que, dans les conditions normales ou prévisibles de leur emploi, ils ne cèdent pas aux denrées alimentaires des constituants en une quantité susceptible de présenter un danger pour la santé humaine. »
Marché des gourdes, jusqu’à plus soif…
Le commerce des gourdes en plastique est en pleine expansion depuis quelques années et des investisseurs l’ont bien compris. Quelques chiffres :
– Le marché mondial devrait peser 11 milliards de dollars en 2030.
– Il croît de près de 4 % depuis 2018.
– Les gourdes en polymères représentent 30 % du marché mondial, car elles restent plus économiques que celles en métal ou en verre.
– En France, le marché connaît un taux de croissance à deux chiffres depuis 2018 (Decathlon a annoncé un taux de croissance de 28 % de la vente de gourdes en 2019) et l’arrivée de gourdes connectées (qui alertent lorsqu’il faut boire, mesure la quantité d’eau bue et donc le nombre de bouteilles en plastique économisées, autonettoyantes, doseuses de goût, etc.).
sciences Le Figaro
Allongement de l'IVG : qu'est-ce que cela change pour les femmes ?
Léa MabilonLe 23 février dernier, le Parlement votait une loi permettant d'allonger l'IVG de 12 à 14 semaines. Une mesure adoptée après des mois de débats houleux.
«Le combat a été long, mais nous y sommes arrivées», se réjouit la députée ex-LREM Albane Gaillot. Le 23 février dernier, l’élue faisait adopter, en lecture définitive, l’une des mesures phares de sa proposition de loi, dite «Gaillot» — visant à renforcer le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) : son allongement de 12 à 14 semaines. Bien que la France soit encore loin derrière les Pays-Bas, ces derniers accordant un délai de 5 mois et demi à ses citoyennes (22 semaines), Albane Gaillot reste satisfaite de ces 14 jours supplémentaires. «C’est une immense victoire pour les femmes, et cela prouve que les mentalités évoluent», exulte-t-elle. En effet, après des mois de débats houleux et d’allers-retours parlementaires, la députée peut se targuer d'avoir remporté la majorité lors du conseil, recueillant 135 voix favorables contre 47 oppositions.
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Car s'il y a eu des avancées depuis la loi Veil (1975), le droit à l'avortement resterait, encore aujourd'hui, un problème de santé publique. En effet, selon un rapport de l'Assemblée datant de septembre 2020, elles sont, chaque année, «entre 3000 et 4000 femmes» à dépasser les délais et à se faire avorter à l’étranger. Une solution in extremis réservée aux plus chanceuses, puisqu'elle nécessite d'avoir 18 ans ou d'être accompagné d'un tuteur légal, et de se munir d'une enveloppe de 1.000 euros. «Le risque étant que les personnes ne disposant pas des moyens aient possiblement recours à un avortement clandestin», continue le rapport gouvernemental.
Parcours du combattant
Ainsi, pour Ghada Hatem, gynécologue obstétricienne, fondatrice et médecin cheffe de la Maison des Femmes, à Saint-Denis, l'extension de deux semaines de l'IVG constitue une véritable avancée. «Il est important d'avoir conscience que les femmes ne font pas le choix de dépasser les délais légaux», s'insurge la praticienne, déplorant de devoir encore se heurter à l'incompréhension de certains confrères. Ainsi, elle rappelle que pour comprendre les enjeux de l'allongement de l'IVG, il est important de prendre conscience des raisons qui poussent les femmes à le dépasser. Parmi les facteurs les plus fréquents, Ghada Hatem énumère pêle-mêle : l'apparition des règles, souvent dû au déni, le cas des mineures qui ne peuvent en parler à leur famille, celui des femmes en situation de précarité. Autant d'éléments cristallisés par un phénomène bien plus grand, celui des déserts médicaux (forte baisse des médecins en France, NDLR), un problème de plus en plus présent, et dont s'emparent d'ailleurs tous les candidats à la présidentielle 2022.
En effet, l'importance de l'allongement du délai de l'IVG prend tout son sens face à la désertification médicale qui touche le territoire français. Selon le dernier classement de l'ARS (agence régionale de santé) ce phénomène toucherait principalement l'Île de France, suivi de près par le Centre-Val de Loire, la région PACA ou encore les Hauts-de-France et la Franche-Comté. Ainsi, avec la fermeture progressive des centres de prise en charge dans ces zones, tel que le Planning Familial (près de 130 centres ont fermé ces 15 dernières années), et le manque général de praticiens, prendre rendez-vous chez un gynécologue spécialisé se transforme en véritable parcours du combattant. «Pour une femme dans une situation précaire résidant en province, se déplacer dans un centre de soin et trouver le temps pour s'y rendre, relève désormais du défi», analyse Ghada Hatem.
« Pour une femme dans une situation précaire habitant en province, trouver un Planning Familial relève désormais du défi ».
La formation des sages-femmes
Gain de temps considérable pour celles qui découvrent leur grossesse trop tard, cette loi entend, en parallèle, permettre aux sages-femmes de pratiquer des IVG par voie instrumentale (ou chirurgicale), renforçant ainsi les équipes de praticiens. Depuis 2016, elles avaient seulement l'autorisation de faire des IVG par voie médicamenteuse. Une mesure mettant fin à l'exclusivité de compétence des médecins.
Pour la députée Albane Gaillot, «les sages-femmes sont très nombreuses sur le terrain, pratiquant déjà des gestes endo-utérins, avec notamment la pose de stérilet.» Bien qu'elles constituent des renforts de qualités dans des zones carencées en médecins, l'enjeu de la formation fait encore débat. «L'interruption volontaire de grossesse par voie instrumentale nécessite une technique, un geste qui se pratique sur des années. C'est un acte médical, et je ne trouve pas cela très raisonnable», conteste de son côté la gynécologue obstétricienne Ghada Hatem.
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Accompagnement psychologique
Outre ce désaccord, chacun s'accorde à dire que ces deux semaines supplémentaires permettront un meilleur accompagnement psychologique pour les patientes. «Nous sommes souvent très frustrés de voir des femmes débarquer dans nos centres dans la précipitation. Passer l'IVG à 14 semaines va nous permettre de mieux les guider, en les orientant vers des psychologues si elles sont hésitantes, par exemple, lorsque souvent nous n'avons pas le temps. Soit elles avortent en regrettant, soit elles ne le font pas et les enfants font eux-mêmes face aux répercussions, reprend Ghada Hatem. Cela sera plus confortable pour elles, mais aussi pour nous».
Si l'élue Albane Gaillot observe déjà les effets positifs de sa réforme, notamment par «les témoignages de femmes» qu'elle retrouve dans les centres du Planning Familial, des progrès restent encore à faire. La députée pointe notamment du doigt la double clause de conscience qui pèse sur l'IVG, donnant la possibilité au corps médical de dire non à une intervention. «Un médecin a le droit de refuser de pratiquer une IVG si cela va à l'encontre son éthique, par exemple. La clause de conscience fait partie de la profession, et il vaut mieux qu'il ne le fasse pas plutôt qu'il le fasse mal», défend Ghada Hatem. Et d'ajouter : «En revanche, avec cette nouvelle réforme, ils sont désormais obligés d'orienter immédiatement les patientes vers quelqu'un d'autre, ce qui n'était pas le cas avant.»
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Enfin, l'objectif sous-jacent de la loi «Gaillot» est bien, à terme, de dé-stigmatiser l'avortement. «La précipitation, les délais trop court, le recours à l'étranger... Trop de femmes voient l'avortement comme un drame. Cela crée des traumatismes dus au stress et à la culpabilité. C'est une grande erreur, car l'avortement est plutôt une solution, et s'inscrit depuis toujours dans la vie des femmes», conclut la députée. Aussi, aux détracteurs qui pourraient pointer des complications médicales à cause de ce rallongement de deux semaines, un rapport du Comité consultatif National d'Éthique a répété qu'il n'existait «que peu, voire pas de différence de risque pour la femme avortant entre 12 et 14 semaines de grossesse».
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S'il est réélu, le président-candidat, qui vante les avancées majeures de son premier quinquennat, s'engage à faire de nouveau des droits des femmes la grande cause de son mandat. Tour d'horizon de ses engagements.
Présidentielle 2022 : les promesses de Valérie Pécresse pour les femmes
Celle qui vise l'Élysée avec son parti Les Républicains a mis la cause des femmes au centre de son programme politique. Tour d'horizon de ses engagements.
Le Figaro
Sommes-nous tous réceptifs à l'hypnose ?
PSYCHOLOGIE - Pour accéder à un état hypnotique, la volonté de lâcher prise et la confiance accordée au praticien doivent être présentes.
Dans une enquête réalisée en 2019 par Harris Interactive pour Santéclair, une plateforme d'orientation santé, 9% des Français déclaraient avoir déjà consulté un praticien dans le domaine de l'hypnose. La moitié d'entre eux y avaient même recours au moins une fois par an et 14% au moins une fois par mois. Les consultations d'hypnose ont également fait une percée dans certains services hospitaliers, en particulier dans les Centres d'évaluation et de traitement de la douleur. Délestée des oripeaux de sa version théâtrale, l'hypnose apparaît désormais pour ce qu'elle est : une technique qui «entraîne chez le sujet un état modifié de conscience, avec de multiples applications cliniques», notait l'Inserm en 2015 («Évaluation de l'efficacité de la pratique de l'hypnose»). «Ainsi, elle peut être utilisée à différentes visées, notamment antalgique, sédative et psychothérapeutique», estimaient les experts. Mais chacun d'entre nous y est-il réceptif ?
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«Toute personne vraiment désireuse d'utiliser l'état d'hypnose va y parvenir, affirme Isabelle Célestin-Lhopiteau, psychologue et hypnothérapeute, directrice de l'Institut Français des pratiques psycho-corporelles. En revanche, si un ado est traîné à une séance d'hypnose par ses parents qui espèrent ainsi lui faire aimer les maths ou les langues, il est probable qu'il n'entrera pas dans un état hypnotique puisque la démarche ne vient pas de lui. Ce sera différent si, après une discussion avec lui, je peux travailler sur sa propre demande.» Le Dr Jean Becchio, qui travaille depuis vingt-cinq ans en psychiatrie et en soins palliatifs, pense également que l'accès à l'hypnose ne dépend pas de ce qui serait un type de personnalité mais de la volonté du patient d'en bénéficier. «Je me suis aperçu que ce désir est d'autant plus fort que la personne est souffrante, ajoute-t-il. Un fumeur envoyé par sa femme dans l'espoir qu'il arrête le tabac ne sera pas ouvert aux suggestions de l'hypnose. Une personne atteinte d'un cancer du poumon et souffrant terriblement d'une gêne respiratoire y sera beaucoup plus réceptive.»
« Certaines personnes sont réceptives aux propositions directes de l'hypnothérapeute avant même d'accéder à un état modifié de conscience. D'autres auront besoin de l'état hypnotique pour que la suggestion fasse son chemin. »
Isabelle Célestin-Lhopiteau pratique l'hypnose intégrative, qui associe le meilleur des pratiques hypnotiques et met au centre la relation avec le patient. Parmi elles, on compte l'hypnose ericksonnienne, issue des travaux du psychiatre américain Milton Erickson. Cette dernière repose sur l'idée que l'hypnose est une capacité naturelle que nous utilisons tous, lorsque par exemple nous rêvassons dans le bus et sortons tout de même à la bonne station. Cette capacité hypnotique va être activée de façon thérapeutique, lors de soins médicaux ou de suivis psychothérapeutiques pour permettre de mobiliser des ressources susceptibles de faire évoluer une situation (douleur, stress, addiction au tabac…). Pour y parvenir, le praticien se sert de suggestions et de métaphores. «Certaines personnes sont réceptives aux propositions directes de l'hypnothérapeute avant même d'accéder à un état modifié de conscience, explique Isabelle Célestin-Lhopiteau. D'autres auront besoin de l'état hypnotique pour que la suggestion fasse son chemin. Et c'est là que l'expertise et l'écoute de l'hypnothérapeute vont faire la différence. Car il existe plusieurs voies pour y parvenir. Si cela ne fonctionne pas, cela ne signifie pas que la personne n'a pas la capacité d'entrer en état d'hypnose mais que le canal utilisé, visuel ou auditif par exemple, n'est pas le meilleur. En bref, il incombe à l'hypnothérapeute de s'ajuster à la façon dont le patient est à ce moment-là en relation à sa sensorialité, mais aussi à son corps.»
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Comme Jean Becchio l'explique dans Du nouveau dans l'hypnose (Odile Jacob), il pratique depuis une dizaine d'années les techniques d'activation de conscience (TAC), petites sœurs de l'hypnose. S'appuyant sur les neurosciences, les TAC partent d'un souvenir du patient, exploré du point de vue proprioceptif. Sa réactivation doit permettre de reconfigurer les circuits neuronaux du cerveau. Le médecin établit lui aussi une forte corrélation entre la capacité de la personne à atteindre la transe hypnotique et sa relation au praticien. «La part de l'outil employé ne pèse que pour un quart environ dans l'efficacité de l'hypnose, assure-t-il. Ce qui va favoriser l'intégration des suggestions est la confiance qui s'établit entre le thérapeute et le patient. C'est pour cela que, dès que celui-ci entre dans mon cabinet, je dois rapidement faire en sorte que nous ne soyons plus des étrangers l'un pour l'autre.» Si l'accordage ne s'établit pas, une personne doit donc se sentir libre de consulter un autre professionnel, « du moment que celui-ci pratique l'hypnose dans son domaine de compétences, comme un médecin ou un infirmier avec l'arrêt du tabac, ou un psychologue dans le cas de symptômes dépressifs », précise Isabelle Célestin-Lhopiteau.
C'est d'autant plus nécessaire que la pratique de l'hypnose nécessite de s'adapter à la singularité de chaque demande, dont les ressorts ne sont pas toujours conscients. «Lorsque l'on ressent une douleur chronique ou une angoisse, toute notre attention est focalisée sur celle-ci et parfois un équilibre se crée autour de ce symptôme. Le rôle de l'hypnose est alors de permettre de changer d'équilibre et cela peut parfois créer de la résistance, déchiffre Isabelle Célestin-Lhopiteau. Je pense à une petite fille qui souffrait de migraines. Cela mobilisait l'attention de ses parents, habituellement très occupés. À cause de ce petit bénéfice secondaire et malgré une réelle souffrance, elle n'aspirait pas à ce que toute sa douleur disparaisse mais qu'elle soit moins importante.»
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Le Figaro
Masters : Mickelson absent à Augusta suite à ses propos sur le PGA Tour et l'Arabie saoudite
- Par
Le Figaro Golf avec AFP
- Publié
le 22/03/2022 à 10:44
Phil Mickelson
Le sextuple vainqueur de Majeurs Phil Mickelson ne participera pas au Masters d'Augusta le mois prochain et manquera le premier grand rendez-vous de la saison pour la première fois depuis 1994.
Le golfeur américain de 51 ans, auteur de remarques acerbes sur le circuit PGA le mois dernier et soutien d'une Super Ligue dissidente financée par l'Arabie saoudite, figure dans la liste des «anciens champions ne concourant pas» au 86e Masters, qui se déroulera du 7 au 10 avril sur le célèbre parcours de Géorgie. Une interrogation entoure plus que jamais sa participation à l'USPGA, dont il est tenant du titre, en mai à Tulsa (Oklahoma).
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Le gaucher, devenu le plus vieux joueur vainqueur d'un Majeur en remportant à 50 ans le championnat PGA en 2021, s'était attiré les critiques des grands noms du circuit et de ses organisateurs le mois dernier en annonçant sa volonté de s'engager dans la Super Ligue de golf financée par l'Arabie saoudite et en fustigeant le fonctionnement du PGA Tour. La séquence a conduit Mickelson à présenter ses excuses et annoncer «prendre du recul». «C'est une occasion unique de remodeler la façon dont le PGA Tour fonctionne», avait justifié l'Américain à propos de son soutien à la Super Ligue soutenue par l'Arabie saoudite dans les extraits d'une biographie à paraître écrite par le journaliste Alan Shipnuck.
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«Ils ont employé des méthodes manipulatrices, coercitives et brutales car, nous les joueurs, n'avons pas de recours», avait également affirmé Mickelson en visant le circuit PGA, tout en soulignant le «bilan horrible en matière de droits humains» du royaume saoudien. Le commissaire du PGA, Jay Monahan, avait déclaré plus tôt ce mois-ci n'avoir pas parlé avec Mickelson de ses plans de retour sur le circuit. «Quand il sera prêt à revenir sur le PGA Tour, nous aurons cette conversation», avait ouvert Monahan. En plus du championnat PGA 2021, Mickelson a également remporté le Masters en 2004, 2006 et 2010, le PGA 2005 et le British Open 2013. Il s'est aussi classé six fois deuxième de l'US Open.
Le Figaro
Une saison à fleur de peau
«La nature ne fait rien en vain», disait Aristote. Les joailliers non plus, qui trouvent depuis toujours dans la faune etla flore deux sources inépuisables d’inspiration et l’occasion de se surpasser techniquement.
Robes «cut out», «crop top», chaussures «peep-toe»: une nouvelle vague d’anglicismes a investi les vestiaires et les podiums. Ce n’est pourtant pas la première fois dans l’histoire de la mode qu’on voit des silhouettes à découpes, des tee-shirts trop courts et des souliers où les orteils jettent un regard timide vers l’extérieur. Ils convoquent aujourd’hui une sensualité très différente certes, mais leur filiation se retrouve aisément: on y croise Tom Ford, Azzedine Alaïa, Thierry Mugler, les bustiers nombril à l’air de Madonna - plus tard, ceux de Christina Aguilera et Britney Spears - et le porno chic de Carine Roitfeld, grande prêtresse de la mode des années 2000, à l’époque où le Vogue France s’appelait encore Vogue Paris. Est-il pour autant besoin de changer de terminologie à chaque fois qu’un cycle de mode réinterprète son tour précédent? Non. Mais ces nouveaux mots décrivent toutefois une nouvelle réalité. Et ce n’est sans doute pas un hasard qu’ils nous viennent de l’anglais.
» Découvrez l’intégralité de F, Art de vivre
«La confrontation - car il faut bien employer ce terme - entre la femme émancipée et le modèle patriarcal bat son plein dans le monde occidental, explique Jolanta Bak, Senior Advisor au cabinet de conseil en stratégie Amarcord. MeToo est passé par là. L’instrumentalisation du corps féminin, la mise en scène de sa fonction sexuelle sont d’un autre temps. Pour autant, les corps que l’on observe dans les défilés printemps-été 2022 restent sexués. Les jeux de découpe permettent d’attirer l’œil sur d’autres parties du corps que les seins et les fesses.»
Le plexus solaire chez Pucci ou Saint Laurent, une salière chez Stella McCartney, une hanche chez Balmain, un bout de cuisse que l’on observerait à travers le trou d’une serrure chez Issey Miyakeou qui se montrerait derrière un tissu lacéré chez Marni…
Ce n’est donc pas une mode puritaine, poursuit Jolanta, mais un érotisme contrôlé, maîtrisé par la femme qui décide ce qu’elle voile ou dévoile. Le message est clair: je suis dans un jeu du désir, en restant maîtresse de mon corps, de ma sexualité, de mon érotisme.» On sait en effet depuis André Breton, dans L’Amour fou, que la beauté convulsive ne serait être autre qu’ érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle .
CHANGEMENTS DE REGARD
Exit donc l’image de la femme objet, celle que l’homme a réifiée en poupée sexuée jusque dans les années 1980, comme celle des années 2000 qui s’est approprié les codes de la première pour les détourner et affirmer une reprise de contrôle sur son corps. On garde en mémoire cette publicité pour Gucci de 2003, pensée par le tandem Tom Ford/Carine Roitfeld, qui laisse peu de doute sur les intentions de l’homme à genoux devant une femme, étêtée par le cadrage de la photographie, nue entre les pans ouverts de son kimono. Ses poils pubiens, bien en évidence sur l’image, sont taillés selon le logo de la marque. Une image impensable aujourd’hui…
Le bouleversement sociétal, lancé par MeToo, a souvent remisé l’ironie. La crainte d’une mauvaise interprétation est aujourd’hui au cœur de la fabrique de l’image, dans les studios de création, les directions artistiques, chez les agents de mannequins et de photographes, les cabinets de conseil et les agences média. Elle n’est sans doute pas encore une conscience commune, mais elle est déjà dans l’inconscient collectif. Pourtant, dans le contexte des années 2000, cette publicité, qui valorise la peau aux dépens du vêtement, revendique une inversion des rôles et des valeurs: les fantasmes de l’homme laissent la place aux désirs de la femme qui reprend le pouvoir sur son corps au nom d’un féminisme qui ne se lirait plus aujourd’hui.
Une nouvelle génération de photographes défend une représentation différente, plus suggestive. Les lumières sont moins crues, plus sensuelles dans leurs effets. Comme les découpes de tissu dans les robes, les jeux d’ombres opèrent des recadrages sur le corps et impliquent un nouveau langage des zones érogènes que l’on constatait déjà dans les vêtements. «La mode a montré à outrance de la peau, c’en est devenu de la chair, confie-t-on dans les grandes maisons. Le regard sur les femmes et leur corps a aujourd’hui évolué, les mannequins ne sont plus des poupées, mais des personnalités.»
Et ce sont de plus en plus des regards de femmes que l’on retrouve derrière l’objectif. Julia Hetta, Annemarieke van Drimmelen, Sarah Blais, Charlotte Hadden, Sonia Sieff, Viviane Sassen, Brigitte Niedermair… Pour différentes que soient leurs images, elles gardent en commun une grande sensualité dans l’approche visuelle et une vraie subtilité dans le message, plus proche d’une Sarah Moon que d’un Terry Richardson.
UNE EXALTATION DU CORPS
«Jusque dans les années 2000, le vêtement avait encore une mission sculptrice. D’une certaine manière, il construisait un corps idéal», explique Farid Chenoune, historien de la mode et enseignant à l’Institut français de la mode. Christian Dior, Azzedine Alaïa, Thierry Mugler ont chacun développé leur architecture du corps.
La mode a perdu cette fonction idéalisante de fabrique de la silhouette, poursuit-il. Le vêtement n’a plus ce pouvoir de construction. Il y a une sorte d’incertitude sur sa mission: à l’heure où le corps est plus important que le décor, le vêtement devient superflu au sens propre», c’est-à-dire qu’il super fluuit (en latin, il coule dessus). Voilà en effet de quoi coller aux nouveaux modes de vie, au besoin de confort, à l’idéal de cool. Ici, les bien-être corporel et mental se superposent», assure Jolanta Bak. «C’est Pilates-yoga-matcha», ironise une influenceuse.
Le pouvoir gainant d’une mode d’un autre siècle s’évanouit dans la légèreté des jerseys de coton. Le sport et l’hygiène de vie prennent le relais. Le crop top est devenu ainsi une pièce centrale du vestiaire, à la sortie des collèges comme sur les podiums de Chanel ou Hermès. En exposant le ventre plat, il démontre les efforts faits et l’attention portée à son corps. Dans un autre registre, il revendique également une réappropriation ô combien symbolique: la volonté de se départir dans le regard des hommes de la fonction reproductrice. Ce qui explique sans doute les polémiques générées aujourd’hui par ce petit tee-shirt trop court, alors qu’il ne gênait personne lorsqu’il était porté par Mark Wahlberg dans la publicité Calvin Klein ou par Will Smith dans Le Prince de Bel-Air, comme le souligne le journaliste Tom George, dans I-D.
Ce tropisme sportif ne se cantonne pas uniquement à l’espace de peau entre la poitrine et la taille. Il inspire aussi les combinaisons leggins qu’Anthony Vaccarello drape jusque sur la poitrine chez Saint Laurent, les tenues de boxeuses de Maria Grazia Chiuri chez Christian Dior ou les bodys découpés de Stella McCartney. Gaia et Alessia ont fondé Amazuin début 2020, à la faveur du confinement en Italie. Après une collection de maillots de bain, elles imaginent des premiers vêtements, confectionnés dans les mêmes tissus. «Ainsi est née Azhar, une minirobe créée simplement en insérant deux manches et une jupe dans les bretelles du bikini, raconte Gaia. Une expérimentation faite directement sur le corps en traitant le jersey comme une matière vivante qui s’étire et se façonne. Une exaltation du corps féminin d’une manière simple, mais très sensuelle et forte.»
La «cut out dress» ainsi formée fait le tour des réseaux sociaux et propulse la jeune marque. Les exemples sont aussi nombreux que variés. Autant de silhouettes que de styles et, à chaque fois, une façon bien différente d’érotiser le corps, mais toujours autour de cette même idée que la peau n’est pas sous le vêtement: elle en est constitutive. Comme une robe rayée dont l’une des couleurs serait la nudité.
L’éditorial du F: «La mode dans la peau»
Par Marie-Noëlle Demay.
Publié il y
a 1 heure
France24 - Monde
Violences en RD Congo : l'armée ougandaise prête à aider son voisin
Publié le : 22/03/2022 - 11:26Modifié le : 22/03/2022 - 11:32
Dans l'Est de la RD Congo, la milice islamiste des ADF, originaire de l'Ouganda voisin, est accusée d'avoir commis de nombreux massacres. Elle est traquée dans le cadre d'une opération conjointe entre l'armée ougandaise et l'armée congolaise. Pour la première fois, une télévision internationale a été autorisée à accompagner les troupes ougandaises en territoire congolais. Reportage exclusif de Bastien Renouil.
L'Humanité
Visite guidée de « l’Odyssée sensorielle » du Muséum d’histoire naturelle de Paris
ActuL’exposition du Muséum d’histoire naturelle, à Paris, nous plonge au cœur de la biodiversité. Le but : sensibiliser le visiteur à la préservation et le responsabiliser face au changement climatique.
Anna MussoDécoller avec des flamants roses en Afrique, atterrir en pleine nuit au milieu de la savane kényane, se retrouver perché à 30 mètres du sol dans des arbres tropicaux en Guyane, s’infiltrer avec des insectes sous terre en Aveyron, plonger au cœur des récifs coralliens au large de Mayotte, et terminer son périple devant un glacier se fracassant dans l’océan Arctique au Groenland…
Après des mois de confinement et de voyages annulés, voici une idée de destination aussi sensationnelle que singulière, bienvenue pour ces vacances d’hiver. C’est à cette expédition improbable que nous convie le Muséum national d’histoire naturelle à Paris. « L’Odyssée sensorielle » (1) est « un nouveau type d’exposition », explique Bruno David, le président du Muséum, qui « va emmener les visiteurs des tropiques vers le Pôle, les plonger dans un univers d’images, de sons et d’odeurs ». Un voyage dans les airs, les eaux, sur terre et sous la surface du sol… Du sud au grand nord de la planète. Le comble : c’est « enfermé » au sous-sol de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum que le visiteur est transporté hors du temps et des cadres de l’espace.
Sans texte ni commentaire sonore, l’immersion se vit par ses seules sensations. « Ouvrez l’œil, tendez l’oreille et fiez-vous à vos sens », est-il conseillé à l’entrée, et le visiteur est prié d’ « oublier pour un instant son téléphone portable ». De toute façon, il n’aura pas le choix : la scénographie qui sollicite l’audition, la vision, et – fait assez rare – l’odorat, le plonge en pleine nature, l’obligeant à s’adapter à ses rythmes.
« Un mélange d’odeurs de sève, de troncs… »
Conçue en partenariat avec le studio Sensory Odyssey et fruit de six années de travail, « l’Odyssée sensorielle » invite à l’exploration d’une succession d’écosystèmes diversifiés. Des murs tapissés d’écrans géants, des effets de lumière projetés dans la pénombre, des sons calibrés et des effluves diffusés par des canons olfactifs restituent les paysages explorés. Dans la canopée en Guyane, par exemple, on se laisse transporter dans une salle recouverte d’écrans pour une expérience à 360°, entouré de mélodies d’oiseaux et d’ « un mélange d’odeurs de sève, de troncs, de mousse qui se dégage », précise Delphine de Swardt, curatrice olfactive de l’exposition. Chaque salle plonge ainsi le visiteur dans un univers différent où il peut, assis ou allongé, prendre le temps de ressentir la biodiversité qui l’entoure. « Il vit une expérience du réel par une métamorphose qui lui ouvre les portes de l’imperceptible. C’est un peu comme Alice qui traverse le “miroir” au pays de Darwin », selon Gwenaël Allan, le président-fondateur de Sensory Odyssey.
Ce grand spectacle, qui réinvente l’exposition scientifique, est le fruit d’une collaboration pluridisciplinaire entre les scientifiques du Muséum et le studio Sensory Odyssey. Ensemble, ils ont tourné des images en haute définition à travers le monde, en 2020 et 2021, enregistré des sons avec une précision extrême grâce à des micros très sensibles leur permettant, par exemple, de capter les battements d’ailes d’un oiseau ou d’un insecte, ou encore de reconstituer une vingtaine d’effluves. La palette d’odeurs utilisée pour la première fois avec un tel niveau de nuances parachève la qualité des tableaux sensitifs. Spécialement mobilisé pour l’occasion, un « commissariat olfactif » est à l’origine du travail minutieux de création des fragrances . Et même avec le port du masque, l’effet fonctionne plutôt bien .
Replacer l’humain dans son milieu
Ainsi, pour nous immerger dans le Grand Nord, une bise glacée souffle dès l’entrée de la pièce. Et pour offrir une projection panoramique à 180°, une équipe est partie filmer « la glace et la toundra, des oiseaux, un renard arctique et, en mer, des baleines à bosse grâce à des drones et des plongeurs », raconte Aude Lalis, conseillère scientifique et enseignante-chercheuse du Muséum, qui a participé à l’expédition. La scientifique espère « faire ressentir des émotions aux gens pour qu’ils se sentent plus impliqués » dans la protection de leur environnement, mis à mal par les activités humaines.
Car, l’objectif est bien là : replacer l’humain dans son milieu et lui faire éprouver la beauté et la fragilité des écosystèmes pour mieux le responsabiliser et participer ainsi à leur protection. « C’est le pari de cette exposition. Du moins pour une partie du public qui, peut-être, aura été attirée par le format plus que par le sujet et qui ressortira avec une vision différente du monde naturel », explique Flora Ploquin, cheffe de projet sur cette exposition. Elle reconnaît que « l’objectif est aussi d’attirer un nouveau public à la Grande Galerie de l’évolution, notamment les jeunes adultes de 18-35 ans ».
Novatrice, cette exposition scientifique poursuit, au XXIe siècle, la mission du Muséum fixée par la Convention en 1793 : « Émerveiller pour instruire. » Tel est l’apport de cette rencontre inattendue avec la biodiversité du monde dans les entrailles de Paris.
www.mnhn.frsciencesExpositionsenvironnementBiodiversité Valeurs Actuelles
[Del Valle] De la guerre en Ukraine à la bombe atomique iranienne, comment Israël est devenu un pivot de la diplomatie mondiale
France24 - Monde
RD Congo : Médecins sans frontières ferme ses bureaux dans deux villages d'Ituri
Publié le : 22/03/2022 - 11:23Modifié le : 22/03/2022 - 11:31
L'organisation Médecin sans frontières va arrêter ses activités dans deux sites de la province de l'Ituri, Nizi et Bumbu, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo. L'ONG pointe du doigt l'insécurité grandissante, les attaques répétées contre les populations, contre ses structures et son personnels. Le 28 octobre dernier, deux employés de l’ONG ont été grièvement blessés par balles lors d'une embuscade. Plus de 400.000 civils sont concernés par le retrait de MSF.
Le Figaro
Olivier Mantei: «La Philharmonie de Paris doit aller vers le monde»
Ariane BavelierENTRETIEN - Quatre mois après sa prise de fonction, le directeur de l'institution de La Villette entend se lancer dans la production de spectacles. Et créer «un endroit qui donne envie de venir avant et de rester après».
Administrateur de Peter Brook, directeur des Bouffes du Nord puis de l'Opéra-Comique, Olivier Mantei a pris la tête de la Philharmonie de Paris en novembre 2021. Il signe sa première saison et présente son projet pour le lieu.
LE FIGARO. – Venant de l'Opéra-Comique, étiez-vous formaté pour diriger la Philharmonie ?
Olivier MANTEI. – J'ai commencé ma carrière avec la musique pour aller vers le théâtre et l'opéra. Sur les questions de production de spectacles, le métier est très similaire. Mais la Philharmonie se pose à une autre échelle dans la diversité de ses actions et le volume de ses activités et de ses équipes. Comparé à l'Opéra-Comique, c'est un établissement qui ne se tourne pas vers son passé et son histoire mais vers son avenir social et culturel. Il inclut une dimension politique que le Comique, porté sur son répertoire, possède moins.
Vous avez eu des surprises en prenant cet établissement en main ?
La passation s'est extrêmement bien faite avec les équipes. C'est une maison qui a de fortes compétences humaines et qui est fonctionnelle. Elle suscite plus d'appétit et de curiosité que d'inquiétudes.
Très contestée à l'origine, la Philharmonie est déjà une réussite. Comment ne pas s'endormir sur ces lauriers ?
Je mets le cap sur 2025. Cette année-là, la Cité de la musique fêtera ses 30 ans, la Philharmonie ses 10 ans, et ce sera aussi le centième anniversaire de Boulez qui l'a rêvée. Je voudrais qu'à cette date, on continue à être émerveillé par le contenu artistique proposé mais qu'on ait aussi envie de rester sur place entre amis pour marcher, prendre un verre, dîner et éventuellement faire quelques courses. Que ce soit un endroit de vie dont on apprécie la dimension esthétique, autant que sa rue musicale et ses lieux de convivialité repensés. Un endroit qui donne envie de venir avant et de rester après.
Comment négocier ce virage ?
La Philharmonie s'est construite dans l'opposition : avec les tutelles, l'architecte, l'orchestre, et ceux qui n'y croyaient pas. Il a fallu rassurer. La réussite de la Philharmonie sous la direction de Laurent Bayle en est d'autant plus exemplaire. Maintenant, on peut ne plus en avoir peur. L'idée est de créer plus de circulation et de transversalité.
Qui dit circulation induit une révision des abords du bâtiment et d'autres liens avec le Parc de la Villette. Quels seront-ils ?
Grâce à l'accord signé avant mon arrivée, Jean Nouvel va reprendre d'ici 2025 les foyers, le mobilier mais également tous les alentours auxquels on accède avant d'aller dans les espaces payants. Le lien de la Philharmonie avec le parc était écrit dès l'origine, même si on s'en était protégé par crainte de la délinquance. Jean Nouvel a imaginé un éclairement du bâtiment par les arbres en continuité avec le parc. Les sentiers de celui-ci vont être raccordés à ceux qui permettent d'aller sur le toit du bâtiment, la Grotte, espace aujourd'hui inachevé, va se préparer à accueillir des œuvres à entendre et à voir, l'arrière-grotte aujourd'hui murée va être ouverte. On pourra enfin faire le tour du bâtiment.
Vous parliez de transversalité. Prévoyez-vous des développements ?
Le monde avec ses grands artistes des cinq continents est venu vers la Philharmonie. Désormais la Philharmonie doit aller vers le monde. Elle doit faire voyager son ingénierie, son orchestre de Paris, son concept d'orchestres Demos, exporter sa Philharmonie des enfants et, c'est la nouveauté, ses productions.
La Philharmonie, construite pour accueillir des concerts, se lance donc dans la production de spectacles ?
Elle a l'âge de raison. Elle doit produire ses contenus de spectacles. Pour le répertoire symphonique comme pour les musiques actuelles ou urbaines, nous allons développer la notion de musique en scène en collaboration avec des plasticiens, chorégraphes, metteurs en scène ou réalisateurs et produire des concerts augmentés qui voyageront dans le réseau des salles de concert et non d'opéra. Le format esthétique est celui de musique «live» accompagnée par des créations innovantes.
Allez-vous changer la répartition entre répertoire classique et musiques actuelles ?
Non, nous allons nous ouvrir sur d'autres esthétiques mais les grands équilibres entre musiques actuelles, symphoniques et grandes phalanges demeurent. Tous les meilleurs seront là. On retrouve les séries, les week-ends, les grands festivals. L'autre décision c'est de mettre les concerts à 20 heures plutôt que 20h30. Pour les spectateurs, l'organisation du travail a changé et pour la Philharmonie, cela permet de réduire l'ambitus horaire donc de faire des économies.
Comment se présente votre première saison ?
Nous allons ouvrir avec Yannick Nézet-Séguin à la tête de l'orchestre de Philadelphie et le clore avec lui à la tête de l'orchestre du Metropolitan Opera. Nous mettons Klaus Mäkelä et l'orchestre de Paris au cœur d'une saison de grands chefs d'orchestre. La saison comporte environ 450 concerts. Le Mariinsky avec Valery Gergiev et le Bolchoï avec Tugan Sokhiev étaient prévus et figurent dans la brochure déjà sous presse le 24 février quand la guerre a éclaté ainsi que d'autres artistes russes. Nous cherchons des remplaçants.
Quelle est votre position sur les artistes russes ?
On a tout de suite défendu l'idée que les phalanges liées au pouvoir et les artistes qui les dirigent ne sont pas bienvenues. Nous soutenons le peuple ukrainien et la situation empire dramatiquement. Mais il ne faut pas couper le lien avec la culture russe ou les artistes qui subissent cette guerre. Et donc ne pas exhorter les artistes à des prises de position publiques par crainte de les mettre en péril. Quant au répertoire, ne le laissons pas entre les mains d'un pouvoir dictatorial. Les grandes œuvres appartiennent au patrimoine mondial de l'humanité. Tous les musiciens dans tous les pays ont le droit de jouer Stravinsky autant que Gershwin et Wagner.
Vous créez une direction déléguée aux nouveaux projets et responsabilité sociétale confiée à Sarah Koné, également directrice de la maîtrise populaire de l'Opéra-Comique. Quel en est l'enjeu ?
J'ai voulu que les questions de diversité, d'égalité, d'éco-responsabilité soient confiées à une artiste pour que jamais les questions du champ sociétal ne nous éloignent de notre mission première qui est artistique, culturelle et éducative. La question sociétale doit toujours rester transversale et commune à tous mais ne jamais être une fin en soi.
Des orchestres Demos composés d'enfants des ZEP à La Maestra, concours de cheffes d'orchestre, la Philharmonie a développé maints projets sociétaux. Vous maintenez ?
Bien sûr, et je développe. Nous allons créer un ou deux orchestres Démos d'excellence en visant l'idée qu'ils pourront se rapprocher des grands orchestres et des grands solistes et créer de la diversité par le bon bout. Avec la fondation Bettencourt, nous développons le projet EVE, semblable à Démos mais pour la voix, instrument démocratique par excellence. Nous allons créer une académie de jeunes musiciens à l'orchestre de Paris. Les orchestres Démos sont parrainés par Lilian Thuram. Kylian MBappé avec sa fondation va parrainer l'opération Symfolia avec la plasticienne Rachel Marks dans le cadre des Jeux olympiques : il s'agira de construire avec des milliers d'enfants cinq grands arbres qui seront exposés dans la rue musicale. Nous réfléchissons aussi pour les Jeux olympiques à créer un orchestre Démos avec de jeunes musiciens venus des cinq continents.
L'excellence d'un côté, l'éducation de l'autre. Le grand écart n'est-il pas trop difficile à tenir ?
La Philharmonie, au point où elle est arrivée aujourd'hui, et avec son potentiel, est peut-être l'établissement qui peut réaliser le mieux l'ambition de soixante années de politique culturelle et le dessein de Malraux : concilier la création et l'exigence au plus haut niveau avec la démocratisation de la culture. Il faut préserver ses plus beaux modèles surtout quand on fait de l'action sur le terrain.
Michel Berger, une vie à 100 à l’heure
Trente ans après sa disparition, le chanteur est l’objet d’une biographie à l’américaine, fouillée et exigeante. Son auteur, Yves Bigot, a mené une enquête minutieuse.
Guerre en Ukraine : le pianiste Boris Berezovsky perd son agent après sa défense de l'invasion russe
Le producteur du célèbre pianiste natif de Moscou a décidé de ne plus le représenter à l'étranger après que l'artiste a appelé sur la télévision russe à couper l'électricité de Kiev.
Nina Simone en scène le temps d'un spectacle, malgré les querelles autour des droits
Au théâtre New World Stages de New York, la comédienne Laiona Michelle retrace l'histoire et les combats de la chanteuse, compositrice et militante américaine décédée en 2003.
Le Figaro
«Je vaux plus que lui» : quand la réussite et l'argent éloignent les vieux copains
TÉMOIGNAGES - Une ascension professionnelle fulgurante, des primes qui s'enchaînent au rythme des signatures de contrats et au prix parfois, d'un entourage qui s'éloigne.
Depuis huit ans, Marceau et Ava, respectivement 43 et 41 ans, partent tous les étés avec une bande de copains. Des quadragénaires lillois, comme eux, éparpillés aux quatre coins de la France et qui se retrouvent le temps des vacances. Capri, Crête, Corse… Les huit couples jettent généralement leur dévolu sur une île. Au programme, grande maison, barbecue, restos : la dolce vita. «Mais au fil des années, l'écart se creuse entre ceux qui gagnent très bien leur vie et ne regardent pas la dépense au moment de remplir le caddie commun, de booker un masseur à domicile ou de commander une bouteille de champagne au resto, et ceux qui ont une bonne situation mais sans ascension fulgurante, et qui toussent devant la facture», explique Marceau. Le sujet est tellement présent que cette année, le couple s'est inventé une excuse pour ne pas rejoindre la troupe. Pour eux, évoquer cette différence de moyens est inimaginable. L'argent n'est pas un sujet de conversation. Jamais.
Rien d'étonnant pour le psychologue : «Notre rapport à l'argent se construit notamment sur une représentation collective, et rappelons que nous sommes une société dont la culture s'est fondée sur un modèle judéo-chrétien, où l'argent est tabou». Quand il n'est pas tabou, l'argent peut être un instrument de mesure de la réussite. Au point, pour certains, de le considérer comme un étalon de la valeur humaine. «Si je gagne 100.000 euros par an, c'est que je les vaux. Si quelqu'un gagne 20.000 euros par an, c'est qu'il les vaut. 100.000 euros valent plus que 20.000. Je vaux donc plus que lui. CQFD», lance Brice dans un sourire mi-figue mi-raisin. À 35 ans, il s'est fixé comme objectif professionnel de devenir millionnaire d'ici cinq ans (patrimoine immobilier inclus). Il s'entoure donc de proches aux ambitions similaires, et ne tisse rien avec les autres. Dans certains cas, le changement de niveau de vie lié à la réussite professionnelle est tel qu'une faille se creuse dans un groupe d'amis. «L'argent peut éroder les relations», rappelle Thierry Gallois.
Une différence de niveau de vie qui creuse le fossé
Valentine et Brune étaient inséparables. Elles ont grandi ensemble au cœur de leur petit village du Luberon, où elles ont fait les 400 coups ensemble. Le bac en poche, elles intègrent la même école de commerce, à Lyon, et emménagent en colocation. Elles signent toutes deux leur premier CDI comme gestionnaire de comptes en 2009, et gravissent les échelons de leur entreprise respective. Seulement problème. En 2020, Valentine est chassée par une compagnie américaine. Sa carrière s'accélère, celle de Brune stagne. Une ombre plane. Elle s'obscurcit au rythme des contrats et des primes emportés par Valentine. Au fil des mois, leurs soirées copines s'espacent. «L'été dernier, j'ai décidé de crever l'abcès pour repartir sur des bases saines», raconte Valentine, 37 ans aujourd'hui. Autour d'un rosé piscine, Brune admet alors sa jalousie, son profond sentiment d'injustice. «J'ai essayé de me mettre à sa place, j'aurais certainement aussi mal vécu cette situation», imagine Valentine, peinée par la rancœur de son amie. Reste que la discussion en reste là, et que depuis, les deux femmes ne se sont plus revues.
L'argent peut éroder les relations
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Il arrive parfois que la réussite voue les relations à l'échec. «Un profond sentiment d'injustice peut naître quand, alors qu'on partage un même CV, une même charge de travail, le résultat diffère, commente Thierry Gallois, auteur de Psychologie de l'argent (1). Certains se définissent par leur réussite professionnelle, et ne pas atteindre leurs objectifs peut les meurtrir profondément. Ils se sentent dévalués.»
En vidéo, les clefs pour prendre sa place au bureau et sa carrière en main
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«La sociologue Jeanne Lazarus pointe très justement que l'argent est le seul repère qui permette de se comparer, décrypte Anna Borrel, journaliste et co-productrice du podcast Thune, qui interroge notre rapport intime à l'argent. Dans la vie, on peut se comparer par rapport à des talents, des qualités, des parcours ou des épreuves, mais l'argent donne une mesure unique. Donc effectivement si quelqu'un gagne 2.000 euros et un autre 2.500, ça peut donner l'impression, l'illusion, qu'une personne "vaut" plus qu'une autre.»
La charge symbolique de l'argent
Au-delà des rentrées d'argent mensuelles qui éloignent (ou rapprochent), c'est aussi la charge symbolique de cet argent qui entraîne la prise de distance. «Quand on travaille sur la thématique, on se rend compte que l'argent a toujours une ou des histoires, précise Anna Borrel. Qu'on en hérite ou qu'on le gagne, qu'on le cache ou qu'on le montre, qu'on en ait honte ou qu'on l'exhibe... En réalité, c'est tout autre chose qu'on tait ou qu'on raconte. Les conflits que peut déclencher l'argent naissent toujours d'ailleurs. C'est un outil qui se charge symboliquement de ce qu'on y met et de ce que les autres y projettent.» Pour preuve, les grandes réussites professionnelles sont souvent le fait de gens qui cherchent autre chose que l'argent lui-même. Pour Brice, abandonné à la naissance par un père qui a préféré tenter sa chance avec une seconde famille, c'est une quête de revanche.
Nous sommes une société dont la culture s'est fondée sur un modèle judéo-chrétien, où l'argent est tabou
En filigrane de ces ascensions qui entraînent parfois des ruptures amicales, on trouve aussi tout simplement des trajectoires de vie qui diffèrent, des goûts qui évoluent. Préférer aller dans un restaurant bistronomique plutôt qu'au café du coin ne fait de personne un snob, mais quelqu'un avec d'autres habitudes de vie. Lorsque la carrière de Valentine s'est envolée, la jeune femme n'a pas vu Brune s'éloigner. Mais elle attribue la prise de distances des autres à «un cheminement naturel : on évolue tous au gré de nos expériences, on prend des chemins différents. Je me suis moi-même éloignée de celle que j'étais», contre-t-elle.
Un fait indéniable et qu'elle accepte. Cet été, Valentine et ses cousins organisent une semaine de vacances en Dordogne. Elle a pris les devants : «Pour éviter toute gêne, on a envoyé un sondage par mail pour connaître le budget max à ne pas dépasser, les envies des uns et des autres, on évite ainsi tout non-dit ou tout faux-pas».
«Elle est dépassée» : comment bien vieillir en entreprise ?
C'est un sujet tabou : en France, près d'une femme sur deux ne travaille pas après 55 ans. Comment bien vieillir en entreprise, dans un monde qui valorise l'énergie des trentenaires et des quadras ? Et où l'âge est mieux valorisé quand on est un homme.
Clara Chappaz, la French Tech : "Oui, on peut avoir la trentaine, un poste de direction et une famille"
Nouvelle directrice de la Mission French Tech, Clara Chappaz veut accompagner les championnes de demain qu'elle veut plus vertes, plus performantes, plus inclusives.
Les 5 conseils de Marie Kondo pour ranger son bureau comme son dressing
Vous aussi êtes gagnée par l'obsession du tri et classez vêtements et légumineuses par couleur ? En cette journée mondiale du rangement de bureau, Marie Kondo, papesse mondiale de la discipline, livre ses conseils pour s'attaquer efficacement à ce dernier bastion du désordre.
Le Figaro
Patrick Arsenault (Avantage Ontario): «A Ottawa, les étudiants peuvent rédiger leur devoir en français ou en anglais»
Par
Emma Ferrand •
Publié le 22/03/2022 à 11:01
ENTRETIEN - Pour Patrick Arsenault, directeur du consortium Avantage Ontario, qui regroupe les collèges et universités francophones de la province canadienne, étudier à Ottawa ou Toronto est idéal pour apprendre l’anglais.
Pour de nombreux étudiants français, le Canada est le rêve américain. En 2017, ils étaient près de 16.000 à y suivre leur scolarité, selon Campus France. SI la plupart choisissent le Québec, si vous voulez parler anglais, mieux vaut viser l’Ontario, à l’ouest du Québec, qui abrite notamment Ottawa ou Toronto. Aujourd’hui, ils ne sont que 122 Français inscrits dans l’un des 11 établissements ontariens francophones. Ils étaient 758 jeunes a avoir postulé. Patrick Arsenault, directeur du consortium Avantage Ontario, qui regroupe les collèges et universités francophones de la province canadienne vous donne ses conseils.
LE FIGARO ETUDIANT - Bien souvent, les jeunes français préfèrent le Québec. Quel est l’intérérêt d’étudier en Ontario?
PATRICK ARSENAULT - Le Québec attire beaucoup plus car c’est un territoire complètement francophone. Toutefois, étudier en Ontario est surtout idéal pour apprendre l’anglais. Sur le territoire, 95% des habitants sont anglophones, et 5% sont francophones. Si un étudiant veut se lancer le challenge de devenir bilingue, alors je lui recommande de venir en Ontario. D’ailleurs, l’université d’Ottawa est la plus bilingue du monde. Les élèves peuvent parfois choisir dans quelle langue rendre leur devoir, en français et anglais. L’établissement s’adapte au niveau de chacun. Ainsi, en Ontario, 150 langues différentes sont parlées. Cela permet aux jeunes de découvrir également des cultures, des accents, coutumes et gastronomies de divers pays. À Montréal, les étudiants français ont parfois du mal à se mélanger, car ils sont très nombreux à venir de l’Hexagone. Ici, ils sont dans un bain cosmopolite, notamment avec Toronto qui est la ville la plus multiculturelle.
La pédagogie est-elle différente?
Au Canada, les cursus sont très flexibles, bien plus qu’en France. Chacun choisit ses cours. On encourage ainsi les cours en dehors de sa spécialité. Par exemple, en psychologie, certains vont intégrer des modules en gestion ou en sport, s’ils veulent par la suite devenir coachs sportifs. Nos cours sont très pratiques. Les jeunes posent des questions, se font challenger par les professeurs. Ils ont aussi le droit de dire librement qu’ils ne sont pas d’accord avec leurs enseignants. Il y a un dialogue, une écoute.
Comment postuler dans une université de l’Ontario?
Tout passe par internet. Choisissez votre domaine d’études et vérifiez le niveau requis. Ensuite, la demande d’admission se fait soit via le Centre de demande d’admission aux universités de l’Ontario (Ouac), soit via le Service d’admission des collèges de l’Ontario (Saco). Les collèges sont l’équivalent de formations courtes, comme les IUT en France. L’université, elle, se compose du baccalauréat (licence), de la maîtrise (master) et du doctorat. Ce qui est intéressant c’est que nous avons un système centralisé pour les universités et un pour les collèges. Ainsi, si un étudiant postule à trois universités mais aucun collège, ce ne sera qu’un seul processus, celui d’Ouac. Mais si un jeune veut candidater au collège et à l’université, il fera deux démarches, via Saco et Ouac. Cela facilite grandement les choses et facilite les suivi pour les étudiants. Attention, les frais de demande d’admission ne sont pas remboursables. N’oubliez pas de joindre à votre dossier les pièces justificatives qui vous sont demandées. Une fois l’offre d’admission acceptée, il vous faudra ensuite faire une demande de permis d’études. Il faut en général deux mois pour l’obtenir.
Les Français qui viennent étudier en Ontario peuvent-ils travailler ensuite sur place?
La majorité des étudiants étrangers qui viennent suivre leur formation restent ensuite, dont beaucoup de Français. Il y a une pénurie de main-d’œuvre de Canadiens francophones. Parler français devient une réelle compétence qui est recherchée au Québec mais aussi dans tout le pays. Nous cherchons des jeunes qui parlent français dans les métiers liés aux services sociaux, à l’enseignement, aux sciences de la santé, à la comptabilité ou encore au marketing.
La rédaction vous conseille
Le Figaro
Avec la restauration des vitraux, le rayon vert de la cathédrale de Strasbourg s'est envolé
Le phénomène, prisé par les touristes et les amateurs de mystères ésotériques, était apparu après des travaux en 1972.
Le «rayon vert» de la cathédrale de Strasbourg, qui traversait la nef les jours d'équinoxe pour frapper la grande chaire en pierre depuis les années 1970, s'est envolé comme il était apparu. La partie du vitrail qui le produisait a en effet été remplacée lors d'une nouvelle opération de restauration, a-t-on appris lundi de sources concordantes.
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L'information était passée inaperçue, mais figure sur le site internet de la cathédrale à la rubrique Le saviez-vous ?, au paragraphe consacré au rayon vert. «Avertissement : ce qui suit, a pris fin le mercredi 16 mars 2022. Le “verre brut”, laissant entrevoir jusqu'à cette date un “rayon de couleur verte”, a définitivement été obstrué».
Un vitrail installé en 1876
Sollicitée par l'AFP, la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) du Grand Est, qui doit diffuser dans l'après-midi un communiqué de presse à ce sujet, a indiqué que le verre en question avait effectivement été remplacé lors d'une «restauration», confirmant une information du quotidien régional Les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA).
Le vitrail du triforium représentant Juda, ancêtre du Christ et fils de Jacob, avait été installé en 1876 par l'architecte Gustave Klotz. «À cette époque, le pied gauche de Juda n'avait pas de transparence et, de ce fait, n'illuminait pas la chaire», explique le site de la cathédrale. L'apparition du rayon vert, véritable attraction touristique, serait beaucoup plus récente et le fruit du hasard. «La projection du soleil en un rayon de couleur verte était apparue très vraisemblablement à la suite d'une restauration datant de 1972 au cours de laquelle le pied de Juda aurait été remplacé par un verre brut et, de ce fait, très transparent», explique encore le site internet.
Ce «rayon vert», qui attirait des centaines de touristes et de curieux, apparaissait lors des équinoxes de printemps (le 20 ou 21 mars à 11h38) et d'automne (le 22 ou 23 septembre à 12h24) et «illuminait le Christ crucifié de la chaire» de la cathédrale, rappelle le site de l'édifice religieux.
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Le découvreur s'insurge
C'est en 1972 que le phénomène a été observé par Maurice Rosart, un ingénieur géomètre, qui crie au «scandale» aujourd'hui. «Le rayon a été purement et simplement supprimé», s'est-il offusqué dans un courriel transmis à l'AFP. «Cet acte est un mauvais coup porté aux Strasbourgeois, à la culture, à la laïcité, aux Lumières», a-t-il encore déploré, rappelant qu'un cache avait déjà été brièvement apposé au printemps 1990 sur le vitrail, empêchant le rayon de se former.
Le phénomène du rayon vert a longtemps alimenté les polémiques en Alsace, entre partisans d'explications ésotériques et autorités ecclésiastiques qui n'ont longtemps vu derrière lui qu'un simple «hasard».
Arnold Schwarzenegger alerte la population et les soldats russes contre la propagande de Moscou
Dans un message vidéo, l'acteur raconte comment son père, soldat autrichien, avait été «brisé physiquement et mentalement» par les mensonges nazis.
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Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.
Tournage de la série Lupin : sept jeunes mis en examen pour vol en bande organisée
Agés de 13 à 21 ans et originaires des Hauts-de-Seine, ils avaient dérobé près de 300.000 euros de matériel sur le show mettant en scène Omar Sy.
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Struggles for Momentum; West Fears Next Step
Kyiv March 22, 1:09 p.m.
Moscow March 22, 2:09 p.m.
Washington March 22, 7:09 a.m.
On land, Russian forces are struggling to advance along sprawling front lines. A NATO summit this week is expected to discuss how to respond if Moscow turns to chemical, biological, cyber or nuclear weapons to regain momentum.
Marc Santora
With Russian forces struggling to advance along front lines that stretch over 1,000 miles across Ukraine, they are stepping up their air and sea campaigns in an attempt to gain momentum, while Western nations are growing increasingly concerned about Moscow’s potential willingness to turn to deadly unconventional weapons.
President Biden is preparing to travel to a NATO summit this week in Brussels, where the Western allies are expected to discuss how they will respond if Russia employs chemical, biological, cyber or nuclear weapons.
There is deep worry about how the Russian leader, Vladimir V. Putin, might respond to further battlefield setbacks, including fears that he might use a lower-powered tactical nuclear weapon, whose deployment would undermine longstanding atomic taboos.
Russia’s invasion has been hobbled from the start by poor communication, logistical struggles and an inability to effectively link up land, sea and air campaigns, according to Western officials. While those problems persist, U.S. defense officials noted increased naval activity in the Black Sea over the past two days, with about a dozen Russian ships now lurking off the Ukrainian coast.
It is unclear what the Russians’ intentions are, the defense officials cautioned. Russia could be preparing a renewed assault around the key port city of Odessa, or it could be trying to engage Ukrainian forces in the south to prevent them from providing assistance to the troops waging the ferocious fight for the coastal city of Mariupol.
In other major developments:
Tens of thousands of people remain trapped in Mariupol, most now confined to dank basements as they run low on food and water. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said the city was being “reduced to ashes,” and the European Union’s foreign policy chief, Josep Borrell, called the Russian assault “a massive war crime.”
The destruction of Mariupol, one of Ukraine’s largest cities, has been a siege and a relentless bombardment that for three weeks has left its population cut off from the outside world. The New York Times spoke to people who have witnessed the destruction firsthand.
The Ukrainian military is mounting an aggressive counteroffensive to reclaim territory captured by Russia in southern Ukraine, hoping to capitalize on public defiance. The efforts are most evident in captured towns and cities such as Kherson, where Russian soldiers opened fire on protesters on Monday, according to videos and photographs verified by The Times.
Wildfires have broken out in the radioactive forest that surrounds the Chernobyl nuclear plant, an area now controlled by the Russian Army, Ukrainian media reported on Tuesday, raising worries that radiation could spread widely in the smoke if the fires burned unchecked.
Anton Troianovski
Russia’s talks with Ukraine are moving “much more slowly and less substantively than we would like,” the Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said in his daily call with reporters. He added that making details of the talks public “would only harm the negotiation process.”
Anton Troianovski
Dmitri A. Muratov, the Russian newspaper editor who shared the 2021 Nobel Peace Prize, said he would seek to auction his Nobel medal to benefit Ukrainian refugees. In a statement published by his independent newspaper, Novaya Gazeta, he said it was important to share with the millions of refugees “what is dear to you and has a price to others.”
Patrick Kingsley
Prime Minister Naftali Bennett of Israel is prepared to visit Kyiv for mediation between Ukraine and Russia, his office said Tuesday morning. After an invitation from the Ukrainian government, his office said he would be ready to travel if negotiations reached a sufficient level of seriousness. The Ukrainian ambassador to Israel, Yevgen Korniychuk, said no visit had been confirmed.
Victoria Kim
The Russian grandmaster Sergey Karjakin has been suspended from chess for six months over his backing for President Vladimir V. Putin and the invasion of Ukraine, the International Chess Federation announced. “No matter what happens,” Karjakin had previously said on Twitter, “I will support my country in any situation without thinking for a second!”
Megan Specia
Four Ukrainian journalists who were taken from their homes in Melitopol, a city in southeastern Ukraine, were released late on Monday after their story was publicized, the National Union of Journalists of Ukraine said in a statement.
Maria Varenikova and Andrew E. Kramer
LVIV, Ukraine — Each night, Ukrainian pilots like Andriy loiter in an undisclosed aircraft hanger, waiting, waiting, until the tension is broken with a shouted, one-word command: “Air!”
Andriy hustles into his Su-27 supersonic jet and hastily taxis toward the runway, getting airborne as quickly as possible. He takes off so fast that he doesn’t yet know his mission for the night, though the big picture is always the same — to bring the fight to a Russian Air Force that is vastly superior in numbers but has so far failed to win control of the skies above Ukraine.
“I don’t do any checks,” said Andriy, a Ukrainian Air Force pilot who as a condition of granting an interview was not permitted to give his surname or rank. “I just take off.”
Nearly a month into the fighting, one of the biggest surprises of the war in Ukraine is Russia’s failure to defeat the Ukrainian Air Force. Military analysts had expected Russian forces to quickly destroy or paralyze Ukraine’s air defenses and military aircraft, yet neither have happened. Instead, Top Gun-style aerial dogfights, rare in modern warfare, are now raging above the country.
“Every time when I fly, it’s for a real fight,” said Andriy, who is 25 and has flown 10 missions in the war. “In every fight with Russian jets, there is no equality. They always have five times more” planes in the air.
The success of Ukrainian pilots has helped protect Ukrainian soldiers on the ground and prevented wider bombing in cities, since pilots have intercepted some Russian cruise missiles. Ukrainian officials also say the country’s military has shot down 97 fixed-wing Russian aircraft. That number could not be verified but the crumpled remnants of Russian fighter jets have crashed into rivers, fields and houses.
The Ukrainian Air Force is operating in near total secrecy. Its fighter jets can fly from air strips in western Ukraine, airports that have been bombed yet retain enough runway for takeoffs or landings — or even from highways, analysts say. They are vastly outnumbered: Russia is believed to fly some 200 sorties per day while Ukraine flies five to 10.
Ukrainian pilots do have one advantage. In most of the country, Russian planes fly over territory controlled by the Ukrainian military, which can move anti-aircraft missiles to harass — and shoot down — planes.
“Ukraine has been effective in the sky because we operate on our own land,” Yuriy Ihnat, a spokesman for the Ukrainian Air Force said. “The enemy flying into our airspace is flying into the zone of our air defense systems.” He described the strategy as luring Russian planes into air defense traps.
Dave Deptula, a senior scholar at the U.S. Air Force Academy and the principal attack planner for the Desert Storm air campaign in Iraq, said the impressive performance of the Ukrainian pilots had helped counter their disadvantages in numbers. He said Ukraine now has roughly 55 operational fighter jets, a number that is dwindling from shoot-downs and mechanical failures, as Ukrainian pilots are “stressing them to max performance.”
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has appealed repeatedly to Western governments to replenish the Ukrainian Air Force and has asked NATO to enforce a no-fly zone over the country, a step Western leaders have so far refused to take. Slovakia and Poland have considered sending MiG-29 fighter jets, which Ukrainian pilots could fly with minimal additional training, but as yet no transfers have been made.
“Russian troops have already fired nearly 1,000 missiles at Ukraine, countless bombs,” Mr. Zelensky said in a video address to Congress on March 16, appealing for more planes. “And you know that they exist, and you have them, but they are on earth, not in Ukraine — in the Ukrainian sky.”
Mr. Deptula said transferring these jets into Ukraine is critical. “Without resupply,” he said, “they will run out of airplanes before they run out of pilots.”
Pilotless drones are also a tool in the Ukrainian military’s arsenal, but not in the battle for control of the airspace. Ukraine flies a Turkish-made armed drone, the Bayraktar TB-2, a plodding, propeller aircraft that is lethally effective in destroying tanks or artillery pieces on the ground but cannot hit targets in the air. If Ukraine’s air defenses fail, Russian jets could easily pick them off.
As in other aspects of Ukraine’s war effort, volunteers play a role in the air battles. A volunteer network watches and listens for Russian jets, calling in coordinates and estimated speed and altitude. Other private Ukrainian pilots have removed up-to-date civilian navigation equipment from their planes and handed it over to the air force, in case it can be helpful.
Air-to-air combat has been rare in modern war, with only isolated examples in recent decades. U.S. pilots, for example, have not flown extensive aerial dogfights since the first Iraq War in 1991. Since then, U.S. fighter jets have engaged in only two instances of air-to-air combat, once in the Balkans and again in Syria, according to Mr. Deptula.
In the night sky, Andriy said he relies on instruments to discern the positions of enemy planes, which he says are always present. He has shot down Russian jets but was not permitted to say how many, or of which type. He said his targeting system can fire at planes a few dozen miles away.
“I mostly have tasks of hitting airborne targets, of intercepting enemy jets,” he said. “I wait for the missile to lock on my target. After that I press fire.”
When he shoots down a Russian jet, he said, “I am happy that this plane will no longer bomb my peaceful towns. And as we see in practice, that is exactly what Russian jets do.”
Most of the aerial combat in Ukraine has been nocturnal, as Russian aircraft attack in the dark when they are less vulnerable to air defenses. In the dogfights over Ukraine, Andriy said, the Russians have been flying an array of modern Sukhoi jets, such as the Su-30, Su-34 and Su-35.
“I had situations when I was approaching a Russian plane to a close enough distance to target and fire,” he said. “I could already detect it but was waiting for my missile to lock on while at the same time from the ground they tell me that a missile was fired at me already.”
He said he maneuvered his jet through a series of extreme banks, dives and climbs in order to exhaust the fuel supplies of the missiles coming after him. “The time I have to save myself depends on how far away the missile was fired at me and what kind of missile,” he said.
Still, he said in an interview on a clear, sunny day, “I can still feel a huge rush of adrenaline in my body because every flight is a fight.”
Andriy graduated from the Kharkiv Air Force School after deciding to become a pilot as a teenager. “Neither me nor my friends ever thought we would have to face a real war,” he said. “But that’s not how it turned out.”
Andriy has moved his wife to a safer part of Ukraine, but she has not left the country, he said. She spends her days weaving homemade camouflage nets for the Ukrainian army. He never tells family members when he is going on duty, he said, calling only after returning from a night flight.
“I only have to use my skills to win,” said Andriy. “My skills are better than the Russians. But on the other hand, many of my friends, and even those more experience than me, are already dead.”
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Megan Specia
Iryna Vereshchuk, Ukraine’s deputy prime minister, said that some 100,000 people remain in the besieged city of Mariupol, where large portions of the city have been destroyed and food and water are scarce. Humanitarian corridors have allowed for some residents to flee, but they have been sporadic. Before the war, more than 400,000 people lived in the southern Ukrainian city.
The New York Times
Prime Minister Fumio Kishida of Japan strongly protested a decision by Russia to halt post-World War II peace treaty talks in response to Japanese sanctions on Moscow. The talks centered on the status of disputed islands annexed by Russia after the war, known in Russia as the Southern Kurils and in Japan as the Northern Territories.
Andrew E. Kramer
KYIV, Ukraine — Wildfires have broken out in the radioactive forest that surrounds the Chernobyl nuclear plant, an area now controlled by the Russian Army, Ukrainian media reported on Tuesday, raising worries that radiation could spread widely in the smoke if the fires burned unchecked.
Forest fires are common in the spring and summer in the abandoned zone around the Chernobyl plant, where radiation levels are considerably lower than they were immediately after the 1986 accident but still pose risks.
Typically, Ukraine sends dozens of fire trucks and hundreds of firefighters into the area to extinguish blazes as quickly as possible. But as this year’s fire season begins, the Russian military is occupying the Chernobyl zone, having used the site to advance troops and tanks from Belarus toward the Ukrainian capital, Kyiv.
The fiercest combat now is about 50 miles south of the irradiated zone, in outlying towns around Kyiv. Any firefighting effort would have to come from Russia or Belarus unless Ukrainian firefighters are permitted to cross the frontline, an unlikely proposition.
Seven small fires are now burning in the forest, Ukrainska Pravda, a Ukrainian news outlet, reported, citing a statement issued by Parliament. It said the source of the fires was most likely artillery shelling or arson. There was no way to independently confirm the report.
Usually, fires are started this time of year by lightning or by farmers burning fields before the spring planting. The statement said the fires had burned through an area estimated to be from 175 acres to 500 acres.
In past years, even with free access for firefighters to the Chernobyl zone, spring fires have quickly spread beyond control. A major fire in early April 2020 burned more than 8,600 acres before it was contained, despite more than 100 fire trucks being dispatched to the area.
Now, even rotating key Ukrainian personnel who manage the highly radioactive waste at the site has become entangled in the war. The crew at the site on the day of the invasion has been working under Russian military command for weeks. Over the weekend, 64 Ukrainian nuclear workers and other site personnel left the Chernobyl zone and were replaced by 46 Ukrainian nuclear sector employees who volunteered to cross the front to maintain the plant.
All four reactors at Chernobyl are decommissioned, but their safety requires continual management. Pools holding nuclear waste, for example, cannot be allowed to overheat.
Radioactive smoke from wildfires in the area has been a persistent threat. Over the three decades since the accident, radiation has settled into the soil, posing little risk if left undisturbed. But the roots of moss, trees and other vegetation have absorbed some radiation, bringing it to the surface and spreading radioactive particles in smoke when it burns.
The main risk from the fires comes from inhaling, via the smoke, small radioactive particles thrown years ago from the open core of the Chernobyl reactor.
Ada Petriczko
Russian armed forces on Monday took four Ukrainian media workers from their homes in Melitopol, a city in southeastern Ukraine, the National Union of Journalists of Ukraine said in a news release.
The journalists and some of their family members were driven from the city — which is under Russian military occupation — toward an unknown direction before they were released a few hours later.
The journalists were all associated with the Melitopolskie Vedomosti, a local newspaper. They included the paper’s retired publisher, Mykhailo Kumko; its editor in chief, Yevhenia Boryan; and two reporters, Yulia Olkhovska and Lyubov Chaika.
Anna Medvid, the director general of the company that owns the newspaper, told the union that Russian soldiers have conducted “preventive talks” with journalists, in an attempt to persuade them to collaborate.
“A week ago, I was also summoned for an interview. They want us to be loyal and supportive. I did not agree, and we parted,” she said in the release.
The soldiers confiscated mobile phones and home servers from the media workers, according to Ms. Medvid.
“The National Union of Journalists of Ukraine condemns attempts at intimidation and pressure on journalists by the occupiers in Melitopol, Berdyansk and Kherson,” the union said in another news release on Monday, adding that searches and abductions have become tools of intimidation of journalists and activists on the occupied territories.
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Jesus Jiménez
In a video address shared online early Tuesday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine condemned Russian attacks on protesters in the city of Kherson in the south and strikes in the Zaporizhzhia region in the southeast, where four children were hospitalized.
Mr. Zelensky said the Ukrainian army had largely stalled Russian advances on Monday.
“The enemy is slowly trying to move to go on the offensive somewhere, to capture our road somewhere, to cross the river somewhere,” Mr. Zelensky said in a translation of his remarks shared by his office.
In Kherson, which has been held by Russian forces since March 2, Mr. Zelensky said Russian troops shot at people “who peacefully took to the streets without weapons at a rally for their freedom — for our freedom.”
“The Russian soldiers do not even know what it is like to be free,” Mr. Zelensky said, condemning the attack. “They were driven here, to be honest, as if sentenced — sentenced to death, sentenced to disgrace.”
The shooting scattered the crowd of protesters. It was not immediately clear if there were any injuries or fatalities in that attack.
In a separate assault, a group of civilians came under attack in the Zaporizhzhia region in the southeast, hospitalizing four children, of which two were in grave condition, Mr. Zelensky said.
Through humanitarian corridors on Monday in several cities across the country — including Kyiv, the capital, and Mariupol, a key coastal city in the south — Mr. Zelensky said 8,057 people were rescued. The number of evacuees could not be independently verified. “Thank you to everyone who did it, who worked for the people,” he said.
Some previous attempts to evacuate people, and deliver food and supplies through humanitarian corridors had failed after they were caught under fire from Russian troops.
“It was a day of difficult events,” Mr. Zelensky said, likely referencing Russian strikes that left pockets of death and destruction around the country. “But it was another day that brought us all closer to our victory.”
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Sandrine Rousseau, le caillou en moins dans la chaussure de Jadot
Le philosophe et essayiste Gaspard Koenig s’attaque à la présidentielle avec deux chevaux de bataille : la simplification de la bureaucratie française et l’espoir de redonner vie à la pensée libérale, malmenée depuis plusieurs décennies.
Le Figaro
Dissoudre l’Assemblée, une option périlleuse pour Macron
Loris BoichotTristan Quinault-MaupoilANALYSE - Ce scénario, qui vise à bénéficier de l’élan de la présidentielle en cas de réélection, est étudié par des macronistes.
Dissoudre l’Assemblée nationale en cas de réélection le 24 avril? Il n’en est pas question à cette heure, assure Emmanuel Macron. «J’ai trop de respect pour les rendez-vous démocratiques pour les bousculer ou donner le sentiment en quelque sorte de jouer avec», a expliqué jeudi, devant la presse, le président-candidat, conscient du risque de procès en «tambouille électorale». Il n’a toutefois pas tout à fait exclu ce scénario: «Quelles que soient les dates - et les dates ont été fixées il n’y a pas si longtemps -, j’insiste sur le fait que pour moi, l’engagement des législatives, ce sera le programme que je viens de vous donner ici aujourd’hui.»
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Il faut dire qu’une dissolution par le chef de l’État dans la foulée de la présidentielle, pour accélérer le calendrier, reste une option défendue dans le camp d’Emmanuel Macron. Prévues les 12 et 19 juin prochains, soit quarante-neuf jours après le second tour de la présidentielle, les élections législatives sont jugées trop lointaines par certains stratèges macronistes.
Fracturer l’opposition
Les soutiens du président élu sont traditionnellement favorisés aux législatives - depuis que les députés sont élus à sa suite, en 2002 -, mais ce délai inédit ne risque-t-il pas de limiter leur élan? Plusieurs macronistes entendent aussi lancer sans attendre de premières réformes avec une majorité renouvelée, comme celle des retraites, avec l’objectif de fracturer l’opposition. «Si on peut gagner quinze jours d’action gouvernementale, pourquoi s’en passer?», s’interroge un conseiller de la majorité. «Rien n’est gravé dans le marbre, ça dépendra du second tour de la présidentielle.» Aucune disposition n’empêche toutefois un président de convoquer l’Assemblée en session extraordinaire, dès son élection: il suffit de lever la suspension des travaux.
Proche d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand laisse au président de la République le soin d’«apprécier les circonstances», assurant que «ce n’est pas un sujet aujourd’hui». «Le calendrier est connu. Il a vocation à être tenu, sauf circonstances exceptionnelles», indique le président de l’Assemblée nationale.
Si le président dissout le lundi suivant le second tour, le délai d’organisation et de négociation sera tellement court qu’Édouard Philippe, François Bayrou et les nouveaux venus de LR ne pourront pas faire leur cirque
Parmi les autres avantages cités par certains Marcheurs, il s’agirait de confirmer au plus vite le verdict des urnes, à rebours du procès grandissant en «illégitimité» lancé par LR. L’opération prendrait aussi de court les récents alliés de La République en marche (LREM). «Si le président dissout le lundi suivant le second tour, le délai d’organisation et de négociation sera tellement court qu’Édouard Philippe, François Bayrou et les nouveaux venus de LR ne pourront pas faire leur cirque», avance un témoin des discussions dans la majorité. Il en va de même pour les oppositions, qui seraient surprises: «La gauche n’aura pas assez de temps pour panser les plaies de la présidentielle et se rassembler ; même chose pour Marine Le Pen et Éric Zemmour, qui peineront à se réconcilier.»
Preuve que cette piste a été étudiée de près au sommet de l’État, une note a été fournie aux ministères par des conseillers gouvernementaux. Ceux-ci ont relu l’article 12 de la Constitution: après une dissolution, les législatives doivent se tenir entre vingt et quarante jours après la dissolution.
Un mois plus tôt que prévu
Résultat, si le président élu annonce sa décision dès le 25 avril, au lendemain du second tour de la présidentielle, il avancerait le scrutin aux 15 et 22 mai. Soit un mois plus tôt que le calendrier prévu. Une dissolution plus tardive aurait toutefois des effets pervers, comme l’organisation d’un des deux tours le 29 mai, pendant le week-end suivant l’Ascension.
Conscients de ces risques, plusieurs responsables de la majorité sont hostiles à ce scénario, comme le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou. «On risque de passer pour des bidouilleurs», s’inquiète un conseiller de l’exécutif.
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Le simple fait que cette idée circule au sommet de l’État a déjà fait réagir plusieurs élus de l’opposition. Parmi eux, la sénatrice LR Valérie Boyer a prévenu: «La Constitution est faite pour le peuple et non pour servir les intérêts d’un seul homme.» Craignant que ces accusations de «manœuvre électorale» se multiplient, un député LREM s’imagine mal expliquer ce choix au début de la campagne pour sa réélection: «Modifier un calendrier, ce n’est jamais simple à justifier.»
Christian Jacob: «Emmanuel Macron a construit une stratégie cynique»
ENTRETIEN - Selon le président des Républicains, la logique du président-candidat consiste à tout faire pour ne pas rendre de comptes sur son inaction durant son mandat.
«La Corse restera française», assure Gérald Darmanin
Invité sur RTL, le ministre de l'Intérieur est revenu sur son déplacement en Corse, qui a connu une flambée de violences.
Regarder la vidéoCorse : Simeoni et Darmanin «actent» leurs échanges vers une possible «autonomie»
Le processus de négociations «débutera à Paris dès la première semaine du mois d'avril par un premier cycle de réunions», et il devra être «conclu avant la fin de l'année 2022», est-il écrit sur le document acté par Gérald Darmanin et Gilles Simeoni.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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[Jamet] 19 mars 1962 : jour de défaite
Fallait-il marquer, et de quelle manière, le soixantième anniversaire des accords (et surtout des désaccords) d’Évian, de ce cessez-le-feu hâtivement et difficilement négocié qui, censé clore l’affrontement meurtrier que l’on n’osait pas encore appeler « guerre », préluda en réalité à la période la plus sanglante et la plus dramatique du conflit et se traduisit par l’élimination d’un des deux peuples qui, depuis plus d’un siècle, se partageaient, sur des bases inégales, l’Algérie ?
Dans un pays, le nôtre, qui ne célèbre plus ses gloires passées et qui, par exemple, après maintes hésitations, a escamoté les commémorations de la Révolution et de l’Empire, mais où l’on se plaît de plus en plus, avec une délectation morose, à se pencher sur les épisodes les plus contestables et les heures les plus sombres de son histoire, tout était prêt pour la controverse qui, comme de coutume, allait opposer les tenants de la colonisation, de ses aspects positifs, de son bilan, les défenseurs de notre passé et ceux qui s’acharnent, au nom des idées reçues d’aujourd’hui, à critiquer, à dénigrer, à noircir les conceptions et les actions de nos ancêtres.
Déjà, dans les coulisses de l’Élysée, les scribes attachés à la préparation des discours présidentiels et les communicants en charge des cérémonies officielles polissaient les phrases convenues qui feraient la plus large place à la repentance et les appels aussi rituels que vains à la réconciliation des mémoires. La lumière sinistre de l’incendie qui ravage notre vieux continent a éclipsé et rejeté dans l’ombre le souvenir des accords d’Évian, des accords déviés qui ont mis fin, en même temps qu’à la guerre d’Algérie, à cent trente ans de présence et de souveraineté françaises sur l’autre rive de la Méditerranée et c’est fort bien ainsi.
Lorsque le général de Gaulle, en 1958, lança aux pieds-noirs son fallacieux « Je vous ai compris », lorsqu’il déclara solennellement qu’en Algérie « il n’y a plus que des Français à part entière », il était bien tard.
Par quelque bout qu’on le prenne, l’arrachement, dans la douleur, de l’Algérie à la France, reflète et constitue un drame politique, humain, culturel, civilisationnel, affectif, le naufrage d’un rêve, d’une réalité, d’un espoir. Le 19 mars 1962, s’il met fin aux combats, ne désarme pas les hostilités. Un jour de défaite n’est pas un jour de fête. Les séparations, les divorces, les avortements, ne sont pas d’heureux événements. La fin de la guerre d’Algérie, c’est aussi, c’est d’abord pour nous la fin de l’Algérie française, et s’il est compréhensible que d’autres, ailleurs, fêtent la naissance d’une nation et la transformation d’un échec militaire en victoire historique, il ne le serait pas moins que chez nous l’on pleure ce qui a été et surtout ce qui aurait pu être.
L’échec était pourtant inscrit dans les données du problème. En 1954, lorsque débutèrent les « événements », sur une population globale de dix millions d’habitants, il n’y avait pas en Algérie cinq mille couples « mixtes », européens et africains, colonisateurs et colonisés. L’apartheid de fait, voire de droit, que la Métropole lointaine, indifférente, aveugle, avait laissé s’installer ou se perpétuer sur le sol algérien, portait en germe l’affrontement des deux communautés qui, après avoir vécu côte à côte sans se mélanger, devaient se retrouver face à face, les armes à la main.
Par trois, voire quatre fois, dès 1870, de nouveau en 1914, derechef en 1939 et en 1945, des Africains et notamment des Algériens, après avoir généreusement versé leur sang au service et au secours de la mère-patrie, sollicitèrent, de plus en plus impérieusement, la prise en compte et la rémunération de leur sacrifice. Ils ne furent pas écoutés, ils ne furent pas entendus. Pas plus les leaders nationalistes, arabes ou kabyles, tel Ferhat Abbas, futur chef du gouvernement de la République algérienne (GPRA) qui, n’ayant pas trouvé sa patrie dans les cimetières, la chercha aussi vainement dans nos écoles et sur les bancs de nos Assemblées. Lorsque le général de Gaulle, en 1958, lança aux pieds-noirs son fallacieux « Je vous ai compris », lorsqu’il déclara solennellement qu’en Algérie « il n’y a plus que des Français à part entière », il était bien tard. Trop tard.
Que d’occasions manquées, quel aveuglement, quel gâchis ! La population d’origine européenne, ce ferment, ce levain, a disparu de l’Algérie nouvelle. Ceux des Algériens qui croyaient encore que l’avenir était français n’ont échappé au massacre que pour connaître l’exil. Les autres – l’immense majorité en 1962 – croyaient qu’ils allaient vivre libres dans un pays indépendant. Leur pays est en effet indépendant, mais ils n’y sont pas libres. Au fond, des deux côtés de la Méditerranée, le 19 mars 1962, avec le recul que lui donne le temps écoulé, ne pourrait-il pas être commémoré comme un jour d’illusion, de mensonge et de deuil ?
Le Figaro
Renaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»
Renaud GirardCHRONIQUE - Vladimir Poutine lui-même est confronté à un dilemme: continuer sa sanglante aventure quitte à forger pour un siècle une nation ukrainienne hostile à la Russie, ou se retirer pour limiter la casse.
Face à l’embourbement de l’armée russe en Ukraine, l’Occident est confronté à un dilemme. Faut-il distribuer davantage d’armes à la résistance ukrainienne, comme le préconise le secrétaire général norvégien de l’Otan, ou faut-il privilégier la négociation russo-ukrainienne, comme le fait la Turquie, pays membre de l’Otan depuis 1952?
La Turquie s’est imposée comme le principal «honest broker» (intermédiaire sincère) entre les deux belligérants. Son ministre des Affaires étrangères a même déclaré, le 20 mars, que les pourparlers de paix d’Antalya étaient tout près d’aboutir. Les discussions portent sur quatre points principaux: la non-intégration de l’Ukraine à l’Otan, la Crimée, le Donbass, et le statut de la langue russe dans les régions orientales de l’Ukraine.
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La cessation du massacre entre frères slaves est la priorité absolue. Mais, ici, la difficulté est d’éviter que les éventuelles concessions à la Russie passent pour des signes de faiblesse. L’Occident ne peut apparaître récompenser l’usage de la violence dans les relations internationales. Sinon, demain, la Chine se jettera sur Taïwan. Il faut donc une diplomatie très fine, informée, équilibrée.
Avant la Turquie, successivement la France, Israël et la Chine avaient cherché à être ce conciliateur qui ramènerait la paix à l’est de l’Europe. La Turquie est appréciée des Ukrainiens, non seulement parce qu’elle a qualifié l’agression militaire russe d’«inacceptable», mais aussi parce qu’elle leur a livré, bien avant le début du conflit, des Bayraktar TB2. Ces drones armés, conçus par le gendre du président Erdogan, se sont montrés d’une efficacité redoutable dans la guerre gagnée par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens, en septembre 2020, dans le Haut-Karabakh. Aujourd’hui, ils font des ravages sur les colonnes blindées de l’envahisseur russe.
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Erdogan a également réussi à maintenir de bonnes relations avec Poutine, en refusant de s’associer aux sanctions européennes et américaines contre la Russie. Turkish Airlines est la seule compagnie d’aviation de la zone Otan à se rendre encore à Moscou. Les deux leaders se sont opposés, par milices locales interposées, en Syrie et en Libye, mais ils s’entendent bien depuis que Poutine a averti Erdogan, en juillet 2016, qu’un complot militaire se tramait contre lui en Turquie.
Emmanuel Macron aurait pu être ce faiseur de paix, lui qui avait longuement rendu visite, à Moscou puis à Kiev, aux présidents Poutine et Zelensky (7 et 8 février dernier), lui qui continua à s’entretenir téléphoniquement avec le président russe après le début de son «opération militaire spéciale» en Ukraine. Mais le problème est que le président français s’est posé aussi en leader des sanctions lors du sommet européen de Versailles, le 10 mars, en sa qualité de président en exercice de l’UE. Le «en même temps» est un procédé qui marche parfois en politique ou en économie, jamais en diplomatie.
La seconde branche de l’alternative stratégique pour l’Occident est d’aider davantage l’Ukraine militairement. Ce n’est pas une idée folle, car nous sommes bien obligés de constater que Vladimir Poutine ne comprend que les rapports de force. Mais il y a le risque d’escalade. Sommes-nous sûrs que Poutine ne sera pas tenté de doubler la mise, comme un joueur tentant désespérément de se refaire à la roulette? Comment lui sauver la face? Vit-il dans une bulle ou réalise-t-il l’énormité de ses trois erreurs d’appréciation? La première est d’avoir sous-estimé la valeur militaire de l’armée ukrainienne et son réel attachement au président Zelensky, régulièrement élu. La seconde est d’avoir surestimé la valeur de sa propre armée, qui fait preuve d’inimaginables faiblesses techniques, logistiques, tactiques et morales. La troisième est d’avoir sous-estimé la capacité de cohésion des Occidentaux en temps de crise et l’impact des sanctions économiques.
Il n’est pas délirant d’ouvrir une porte de sortie à l’ours blessé qui rôde dans la ferme, afin qu’il regagne sa forêt et cesse de tout ravager sur son passage. A-t-on envie de voir exploser un jour un engin nucléaire tactique sur la frontière polono-ukrainienne?
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Poutine lui-même est confronté à un dilemme: continuer sa sanglante aventure quitte à forger pour un siècle une nation ukrainienne hostile à la Russie, ou se retirer pour limiter la casse, quitte à admettre l’énormité de sa faute stratégique.
Comme il est dans l’intérêt politique des Ukrainiens pro-occidentaux de lâcher les terres prorusses de Crimée et du Donbass, et d’adopter un traité de neutralité à l’autrichienne qui ne leur interdise pas de s’équiper militairement, un deal russo-ukrainien est donc aujourd’hui possible. Il est aussi souhaitable. Sauf à vouloir se battre pour nos idéaux démocratiques… jusqu’au dernier Ukrainien.
Du rêve russe à la réalité, l’erreur de jugement d’Emmanuel Macron face à Vladimir Poutine
ANALYSE - L’invasion de l’Ukraine et les mensonges du président russe ont eu raison des dernières illusions du chef de l’État.
Stéphane Courtois: «Pourquoi Poutine s’est auto-intoxiqué»
TRIBUNE - Le maître du Kremlin n’est nullement fou mais il s’est aveuglé pour des raisons qui relèvent d’un processus psychosocial, soutient le célèbre historien du communisme, directeur de recherche honoraire au CNRS et maître d’ouvrage du Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997), au retentissement international.
L’Ukraine, un conflit chaud de la guerre froide Chine/États-Unis?
ANALYSE - Vu de la Maison-Blanche, Xi Jinping, plus que Poutine représente la menace à long terme, et l’Asie-Pacifique est le champ de bataille crucial, avec Taïwan en ligne de mire.
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Figaro
«Koh-Lanta»: que contiennent les sacs à dos des candidats?
DECRYPTAGE - Les participants au jeu d’aventures de TF1 ont le droit d’apporter avec eux sur l’île un certain nombre d’affaires validé par la production.
Quand les candidats s’envolent pour «Koh-Lanta», ils doivent tirer un trait sur bon nombre de leurs effets personnels, de leur smartphone à leur montre, en passant par les bijoux et autres doudous porte-bonheur. Le sac à dos de chaque aventurier, qu’ils font et défont entre les conseils, étant validé par la production avant le départ pour le jeu. Mais qu’ont-ils le droit d’emporter avec eux? Une question qui a son importance puisque cet attirail ne quittera pas ces apprentis Robinson jusqu’à leur élimination...
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«La liste est très simple, courte et rudimentaire», nous a révélé Louana Roy, candidate de «Koh-Lanta: le totem maudit», la semaine dernière sur le plateau du «Buzz TV». «Un maillot de bain, deux paires de chaussettes, deux paires de chaussures, un tee-shirt à manches longues, un tee-shirt à manches courtes, une casquette, une paire de lunettes de soleil et, enfin, un pull ainsi qu’un pantalon ou un legging peu importe», nous a appris cette commerciale dans l’immobilier locatif de 28 ans. «Nous n’avons pas le droit d’emporter des choses techniques comme un K-Way ou des chaussettes étanches», a-t-elle ajouté.
« Ce qui m’a le plus manqué, c’est une veste. Nos affaires étaient trempées »
Louana Roy
Ces accessoires ont cruellement manqué à la dernière promotion. Les conditions météorologiques étaient particulièrement mauvaises pendant le tournage aux Philippines en novembre dernier. Les pluies diluviennes ont gâché pas mal de nuits et d’épreuves. «On a eu beaucoup d’intempéries, on était sur une queue de cyclone. Ce qui m’a le plus manqué, c’est une veste. Nos affaires étaient trempées», s’est encore rappelée Louana. Si pendant la première saison, les participants avaient eu le droit d’apporter l’objet de leur choix (pince à épiler, guitare, cahier à dessins, etc.), cet avantage n’a jamais plus été proposé aux promotions qui se sont succédé.
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Concernant les vêtements autorisés, les participants doivent éviter de choisir des marques trop visibles pour des soucis de droits à l’image. Et, les candidates doivent obligatoirement opter pour un maillot deux pièces. Il faut enfin éviter de porter une couleur relative à une équipe. «Lors de ma saison, nous ne devions pas prendre du rouge ou du jaune pour éviter la confusion avec la couleur des équipes», nous avait confié Jessica Joulié, aventurière de la huitième édition de «Koh-Lanta». Il arrive que des candidats regrettent leurs choix. Dans ces cas-là, avec l’autorisation de la production, ils ont la possibilité de changer. Ce fut le cas d’Inès Loucif en 2020, pendant la saison de «L’île des héros». L’ancienne infirmière avait troqué son maillot de bain jugé trop échancré pour un shorty plus recouvrant afin d’être dans «de meilleures dispositions et encore plus performante dans les épreuves», avait indiqué Denis Brogniart.
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Valeurs Actuelles
[Jamet] Par le fer et le feu : où va Poutine ?
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Figaro
Le sort de Caddie de nouveau entre les mains du tribunal ce mardi
Le fabricant de chariots pour supermarchés ne fait l'objet que d'une seule offre de reprise.
Le tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) se penche de nouveau mardi sur la situation du fabricant emblématique de chariots pour supermarchés Caddie, en faillite depuis janvier et qui ne fait l'objet que d'une seule offre de reprise.
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L'audience de la chambre commerciale, la cinquième depuis le début d'année, s'est ouverte à 09H30, a constaté une journaliste de l'AFP. «Aujourd'hui, je suis le seul à tenir une offre pour éviter la liquidation», a expliqué, avant l'audience, Pascal Cochez, le fondateur du groupe du même nom. Celui-ci propose de reprendre l'unique de site de production de Caddie, situé à Dettwiller (Bas-Rhin) ainsi que 113 des 139 salariés actuels. «Le plan est financé pour une société avec des résultats à l'équilibre», a-t-il affirmé, avouant néanmoins craindre que le tribunal considère insuffisants les fonds apportés, au regard du passé de Caddie qui vit son troisième redressement judiciaire en dix ans.
Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes et compte 330 employés au total. Il avait déjà repris partiellement en 2019 les dentelliers Desseilles et Noyon, fleurons de l'industrie de la dentelle à Calais. Le groupe est venu en mars à la rescousse d'une offre initiale de l'actuel président de Caddie, Stéphane Dedieu, et d'associés italiens et allemands qui n'étaient pas parvenus à réunir les fonds nécessaires pour faire cavaliers seuls. Selon le plan présenté mardi au tribunal, ceux-ci reprendraient 34% du fabricant et le groupe Cochez 66%, apportant au total environ un million d'euros de fonds propres.
Une start-up bordelaise a mis au point un bracelet connecté qui permet d'alerter ses proches en cas d'agression
Le bijou, qui envoie également la localisation exacte, a reçu un Innovation Award au Consumer Electronics Show (CES) 2022 de Las Vegas.
Un chauffeur de taxi porte plainte contre Tesla France
Un chauffeur de taxi parisien, en Tesla, avait provoqué un accident mortel en décembre. Il a porté plainte contre la marque automobile pour «mise en danger de la vie d'autrui.»
Notre classement 2022 des 200 leaders économiques de demain
EXCLUSIF - Ils sont jeunes et occupent déjà les plus hautes fonctions dans le monde de l’entreprise. Pour la dixième année consécutive, Le Figaro Magazine révèle, en exclusivité, la liste des 200 leaders de moins de 40 ans identifiés par l’Institut Choiseul.
Le Figaro
Lauriane David («Ultraviolet» sur W9): «Le complotisme offre une place dans le monde et une position de résistant»
ENTRETIEN - W9 lance un nouveau rendez-vous d’investigation centré sur des enquêtes sociétales. Le premier numéro s’intéresse à la sphère antisystème. La journaliste Lauriane David, qui incarne le programme, raconte.
W9 se positionne sur le créneau de l’investigation avec «Ultraviolet», un magazine inédit diffusé à partir de ce mardi 22 mars à 21h05. La journaliste Lauriane David, plus habituée à être derrière la caméra que devant, incarnera ce nouveau rendez-vous pour lequel elle a enquêté, dans le premier numéro, sur les antisystèmes.
TV MAGAZINE. - Comment est née l’idée de ce nouveau magazine? Lauriane DAVID. - Jérôme Fouqueray, le directeur général de W9, voulait un magazine d’investigation incarné pour la chaîne. Je suis journaliste réalisatrice de reportages pour la télévision. Je travaille principalement pour «Capital» et «Enquête exclusive» sur M6 mais j’ai aussi réalisé deux sujets pour «Envoyé Spécial» sur France 2 dont un sur le bruit que j’avais incarné. On a donc pensé à moi pour ce projet que j’ai accepté avec joie.
Quelle est l’ambition de ce magazine?En ce moment, la société change énormément, il y a beaucoup de sujets à aborder. On a décidé de traiter de ces changements à travers des reportages incarnés, des interviews, des enquêtes, des rencontres. On ne se refuse rien en termes de genre. La ligne conductrice, c’est l’investigation en laissant la parole aux gens qu’on interviewe.
Quel est le premier sujet traité dans «Ultraviolet»? Nous nous intéressons à la sphère antisystème, c’est-à-dire tous ces mouvements qui défient l’autorité de l’État et qui affichent un manque de confiance dans les politiques et les médias. L’idée était de prendre un peu de hauteur et d’essayer de comprendre ce que ces mouvements disent de notre société. Le sujet démarre avec des gilets jaunes, qui continuent de manifester, et va jusqu’à montrer comment cette colère populaire peut aussi parfois être instrumentalisée.
« Je me suis aperçue qu’on tombait très facilement dans le monde de la désinformation ».
Lauriane David
Les personnes antisystèmes n’aiment généralement pas les médias. Comment les avez-vous convaincus de témoigner?
Je leur ai dit que je voulais essayer de comprendre les raisons de leur colère. J’ai la chance de réaliser du reportage magazine et d’avoir du temps. Dès le mois de septembre, je suis allée dans des manifestations sans caméra pour commencer à sentir des choses et rencontrer des gens. J’ai aussi passé beaucoup de temps sur internet dans les conversations pour essayer de m’imprégner et de comprendre de quoi il retournait. Ça a facilité le dialogue parce que je faisais un pas vers eux. Quand je les contactais, ils se rendaient compte que j’avais lu ce qu’ils avaient écrit, que je suivais ce qui se passait... Ils ont choisi de me faire confiance.
Pendant le reportage, vous affichez un point d’exclamation pour alerter les gens sur certains propos, pourquoi ce choix?Ce logo, renforcé d’un bandeau, signifie «attention, prenez de la distance par rapport à ce qui est raconté à l’écran». Je ne voulais pas entrecouper le sujet avec des interviews de spécialistes qui analyseraient le discours de ceux que vous venez juste d’entendre, je préférais rester sur le terrain dans l’action. C’est donc le meilleur moyen que nous ayons trouvé pour laisser parler les personnes interrogées tout en alertant le téléspectateur sur ce qu’il entend. C’est aussi une façon de signifier que l’on fait confiance à ce dernier et que c’est à lui de s’interroger.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans cette enquête?Je me suis aperçue qu’on tombait très facilement dans le monde de la désinformation. Ces univers sont assez rassurants, je comprends complètement qu’on puisse verser dans le complotisme parce que ça vous offre une place dans le monde et une position de résistant. Ce sont aussi des groupes de solidarité et d’entraide où les gens se retrouvent. Par ailleurs, même si je ne partage pas du tout les mêmes opinions que les personnes que j’ai rencontrées, on a toutefois réussi à établir des conversations, j’ai été vraiment très contente de ça.
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Comment vivez-vous le fait d’incarner ce magazine?Au départ, je n’avais pas l’intention d’être devant la caméra. Lorsque je l’avais fait lors de mon reportage pour «Envoyé spécial» sur les gens victimes du bruit, je dormais chez ces derniers et j’avais les interviews au petit matin, avec des cernes énormes parce qu’ils n’avaient pas dormi. J’ai réalisé qu’incarner un reportage au plus proche des gens permet d’avoir des moments de vérité que je n’aurais pas autrement. Ça réduit aussi énormément la distance que vous pouvez avoir avec les personnes que vous interviewez, vous êtes un peu d’égale à égale et ça transforme la manière dont elles vous parlent.
Toujours voulu faire du terrain et du documentaire?J’ai fait une école de journalisme. A la sortie, j’ai travaillé à RFI, je présentais les journaux et j’adorais ça. Mais ensuite, j’ai très vite voulu faire du terrain. Après un rapide passage à «C à Vous», j’ai préparé les reportages de Bernard de La Villardière. Je partais une à deux fois par mois à l’étranger avec lui. Depuis, je n’ai jamais arrêté de faire du reportage magazine. Ce que je trouve formidable avec ce métier, c’est que vous rencontrez des gens et vous découvrez des univers que vous n’auriez jamais connu autrement. C’est un cadeau immense.
Quels sont les autres sujets à venir?On a plein d’idées et nous avons déjà lancé un deuxième sujet qui arrivera à la rentrée. Nous aborderons une thématique de société plus légère.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine: Volodymyr Zelensky appelle l’UE à cesser tout «commerce» avec la Russie
Georges MalbrunotLe président ukrainien a notamment demandé aux Européens de refuser les ressources énergétiques de la Russie, à l’origine de l’invasion de son pays.
Alors que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’Union européenne (UE) se réunissaient à Bruxelles pour envisager de nouvelles sanctions contre la Russie, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé l’UE, l’Allemagne en particulier, à cesser tout «commerce» avec la Russie, notamment à refuser ses ressources énergétiques.
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«Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques», a-t-il plaidé sur Telegram. «Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre.» Mais les Européens, très dépendants des hydrocarbures russes, ont exclu de sanctionner ce secteur. «Un tel embargo aurait une influence très sérieuse sur le marché mondial du pétrole, une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe », a mis en garde le Kremlin.
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Une résistance acharnée
Pendant ce temps, outre à Marioupol et Kiev, pics des dernières violences russes, les forces ukrainiennes opposaient toujours une résistance acharnée aux troupes d’invasion. À Kharkiv, dans le nord de l’Ukraine, toujours bombardée, le statu quo demeure. La ville est entourée par les troupes russes sur plusieurs côtés et les grands axes, mais elle n’est pas encerclée.
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À Izioum, dans le nord-est, les forces ukrainiennes ont repoussé une tentative russe de s’emparer de cette ville que les experts américains de l’Institute for Study of War ne voient pas «passer à court terme » dans le giron russe.
Dans le nord, toujours, une fuite d’ammoniac autour d’une usine d’engrais près de Sioumy a suscité l’inquiétude. À 2,5 kilomètres à la ronde, les habitants ont dû s’abriter dans des caves ou des immeubles de faible hauteur pour éviter toute exposition à ce produit plus léger que l’air. L’accident, causé par un bombardement d’origine non précisée, a été maîtrisé, lundi matin.
À l’est de l’Ukraine, les lignes de front n’ont pas davantage varié, alors que les forces russes mènent une offensive à partir des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk.
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Kiev a encore accusé la Russie d’avoir bombardé pour la première fois lundi les faubourgs d’Odessa, le grand port de la mer Noire. La frappe contre une zone résidentielle n’a pas fait de victimes. À Kherson, ville du sud occupée par les forces russes, une manifestation d’habitants a été dispersée par des tirs d’armes automatiques.
Des pourparlers au ralenti
Négociateurs ukrainiens et russes ont tenu une visioconférence d’une heure et demie, avant de poursuivre les discussions. Où en sont-elles? Dimanche, la Turquie, médiatrice entre Kiev et Moscou, affirmait qu’un accord était proche. Lundi, le Kremlin douchait ces espoirs, estimant que ces pourparlers n’avaient pas progressé. Un scepticisme partagé par le premier ministre israélien, Naftali Bennett, autre médiateur, pour qui «il y a encore un long chemin à parcourir» avant la fin des combats.
De son côté, l’oligarque russe Guennadi Timtchenko, un proche de Vladimir Poutine visé par les sanctions occidentales, a démissionné de son poste du conseil d’administration du géant gazier Novatek, premier producteur et exportateur de gaz naturel liquéfié russe. Ses avoirs dans l’UE et au Royaume-Uni avaient été gelés.
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Moscou, qui a convoqué lundi l’ambassadeur américain en Russie, accuse Joe Biden d’avoir conduit les relations russo-américaines «au bord de la rupture» par ses déclarations «indignes» visant Vladimir Poutine. Le président américain avait qualifié ce dernier de «criminel de guerre» .
Selon le Pentagone, la Russie a lancé plus de 1100 missiles depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Mais le département américain de la Défense estime que Moscou dispose encore de plus de la moitié de ses capacités en missiles balistiques.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
L'armée française ne dispose-t-elle que de trois jours de stocks de munitions ?
LA VÉRIFICATION - Ce serait le cas s'il y avait «un conflit majeur face à un État puissant», a déclaré à plusieurs reprises le candidat Éric Zemmour qui souhaite augmenter drastiquement le budget des Armées.
France24 - Monde
Nathalie Arthaud : "Exproprier ces grands groupes de l'armement et de l'énergie"
Publié le : 22/03/2022 - 10:41Modifié le : 22/03/2022 - 10:53
Raphaël KAHANE
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Candidate à l'élection présidentielle pour la troisième fois sous l'étiquette Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud est l'invitée de France 24. Il faudrait selon elle "confisquer les bénéfices des profiteurs de guerre".
New York Times - World
China Plane Crash
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Chinese Plane’s Steep Plunge Points to ‘Minuscule’ Chance of Survival
Search workers recovered identity cards, cellphones and purses from the crash of the Boeing plane that carried more than 130 people. But no survivors have been found.
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By Chris Buckley and Keith Bradsher
A day after a Boeing 737 plane crashed in southern China, hundreds of firefighters, police officers and paramilitary troops scoured lush hillsides for survivors. Orthopedic surgeons and burn specialists waited at nearby hospitals. Students lined up for blood donation drives, according to Chinese news reports on Tuesday.
At the crash site, workers found burned identity cards, purses, cellphones and other belongings, news reports said. But the likelihood that any of the 132 people onboard the plane made it out alive appeared increasingly slim.
The China Eastern Airlines plane, Flight MU5735, had plunged from 29,000 feet in the air to earth on Monday in Teng County in the region of Guangxi, scattering burning debris across the remote countryside.
A staff member who answered the phone on Tuesday at the Wuzhou People’s Hospital near the crash site said the hospital had no word yet of survivors. And official Chinese media hinted that people should prepare for the worst.
“Wreckage and debris have been found on the scene, but to date no survivors have been found,” China’s state broadcaster, C.C.T.V. reported, citing rescuers.
An aerial picture posted by a state news outlet showed a deep, charred gash in the land that the plane created when it struck a terraced farm field. Another report shared footage of the same area covered in white debris.
“Survivors would be a miracle in the midst of tragedy,” Wang Ya’nan, the editor of China’s Aerospace Knowledge magazine told The Beijing News. After the plane struck the hillside at high speed and ignited fires, he said, “the chances of anyone from the plane surviving are minuscule.”
The search effort is likely to increasingly turn to looking for the remains of passengers, as well as evidence of what caused the crash. Chinese media reports have not mentioned whether any remains have been found amid the wreckage, but the crash site did not provide much hope of survivors.
“The plane plunged into the mountain,” Li Chenbin, a technician in the area of the crash told the China News Service. “The whole plane had disintegrated, it was in fragments scattered all around. I didn’t see anyone who lived through it.”
The hunt is also on for the so-called black boxes of flight data and voice recorders that could carry second-by-second information about the plane’s abrupt fall from the sky. Chinese crash investigators in Wuzhou announced that they would hold a news conference on Tuesday night to discuss the search for the black boxes.
But Mike Daniels, a former Federal Aviation Administration accident investigator who now works as an industry consultant, said there was no assurance of how much data could be recovered from the flight recorders, if they are found.
“With that kind of crash — that amount of speed and downward velocity — the recorders are going to be damaged,” he said in a telephone interview from Hawaii.
“Even if they find the recorders, are they actually going to be able to read them?” he said. “That’s going to be a huge challenge for the Chinese investigators.”
China’s record of safe air travel in the past two decades has become a point of pride for officials, and comfort for travelers.
The Chinese government, China Eastern Airlines and Boeing will all be under pressure to help explain how a plane could speed earthward with such destructive force.
Many people on Chinese social media sites have noted that China had gone 4,226 days without a major aviation accident, an enviable record after a string of disasters in the 1990s and early 2000s. Nearly three quarters of 11,800 flights that had been scheduled for Tuesday in China were canceled, Bloomberg reported, citing VariFlight, an aviation data firm.
The crash has already attracted a rush of speculation online about the cause.
Aviation experts have said the unusual trajectory of the plane — flying steadily, then turning sharply downward — opened up a range of possible explanations, including foul play or catastrophic equipment failure. But they widely emphasized that it was too early to do more than hypothesize about why the plane sped downward without any apparent warning signs.
“It really catches your eye when you see how rapidly the aircraft went from this horizontal flight,” Mr. Daniels said. “On any given investigation, you can’t rule out foul play at the very beginning,” he said. “It was so abrupt that everything needs to be looked at.”
A commentary on the Civil Aviation Administration of China’s news website warned against spreading rumors and conspiracy theories, and urged the public to wait until a thorough investigation had reached its findings.
That article denied speculation that China Eastern Airlines had cut its plane maintenance budget. The company’s spending on maintenance rose 12 percent from 2019 to 2021, it said. A widely circulated Chinese online posting on Monday claiming that the crash followed cuts in the airline’s spending had been censored by Tuesday morning.
Boeing said in an emailed statement that “our technical experts are prepared to assist with the investigation led by the Civil Aviation Administration of China.”
By late Monday search teams had poured into the area, assembling tents and command posts, setting up power supplies and lights, and lining up dozens of ambulances in the hope of finding anyone alive. Dozens of local volunteers on motorbikes also carried in water, food and tents.
But search efforts on Monday night were hampered by a lack of electricity and the remote location. Rain was forecast for Tuesday, which could make search efforts more difficult.
The plane was not a Boeing 737 Max, a different model that has resumed flying almost everywhere except China after a global ban prompted by deadly crashes in Indonesia in 2018 and Ethiopia in 2019.
The United States government and Boeing have both offered to send investigators to help in analyzing the causes of the China Eastern crash. Chinese state media has noted the offer, without saying whether China will accept it.
Chinese state media said the airline has confirmed that there were no foreign passengers aboard the plane. That is not unusual, as China has almost completely closed its borders to foreigners since March, 2020, so as to reduce the risk of Covid-19 infections being brought into the country.
Family members of the flight’s crew had gathered at a China Eastern Airlines office in Yunnan Province, according to Chinese state media. The southwestern city of Kunming, where the plane took off, is the capital of Yunnan. A team is being set up at that office to assist the families
By Monday afternoon, the identity of one of the passengers missing, and most likely dead, emerged: Fang Fang, the chief financial officer of Dinglong Culture, a mining and resources company in Yunnan Province, where the flight began. Her company said that she was on the flight, but denied rumors that six other company managers were also on it.
China’s vice premier, Liu He — a powerful official who usually steers economic policy — has been assigned to oversee the rescue effort and investigation into the causes of the disaster. On Monday, the top leader, Xi Jinping, issued orders to spare no effort in the search and rescue operation, and the investigation into the cause of the crash.
Past investigations into air disasters in China have sometimes taken a year or two to issue their findings, another article on the Chinese civil aviation authority’s website noted.
Hu Xijin, a former editor of The Global Times, a widely read Chinese newspaper controlled by the Communist Party, said on social media that the public should not wait that long for answers.
“Absolutely do not wait until the investigation has reached formal conclusions to release them to the public,” Mr. Hu wrote on Weibo, a Chinese social media service. “It would be best to constantly issue updates at a faster rhythm.”
By Tuesday afternoon, the China News Service reported, family members of people missing on the flight had arrived in Teng County to wait for any word.
Liu Yi contributed research.
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Le Figaro
«Mais d’où ça sort, c’est vrai?»: grand moment de solitude de Pierre Lescure face à Muriel Robin
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 22/03/2022 à 11:14
- Publié
le 22/03/2022 à 11:14
VIDÉO - Invitée lundi soir dans «C à vous» pour la promotion du nouveau film de Cédric Klapisch, En corps, la comédienne n’a pas compris une information du chroniqueur de l’émission de France 5.
Gros quiproquo lundi soir en direct sur France 5 dans «C à vous» entre Muriel Robin et Pierre Lescure. Venue faire la promotion du film En corps aux côtés du réalisateur Cédric Klapisch et de la danseuse de l’Opéra de Paris Marion Barbeau, la comédienne de 66 ans a semblé découvrir une information de Pierre Lescure à son sujet. «Il paraît que, cette année, vous préparez la fête des 25 ans du spectacle Ils s’aiment avec des couples inédits», lui a lancé le chroniqueur d’Anne-Élisabeth Lemoine. «Allons bon?! Écoutez, je suis ravie de l’apprendre Pierre», lui a-t-elle répondu, interloquée, après quelques secondes de silence.
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Relativement sûr de son information, Pierre Lescure lui détaille alors le casting des différents couples de ce projet avec Pierre Arditi, Michèle Laroque, Arnaud Ducret, Carole Bouquet, Pierre Palmade, Audrey Fleurot, Michaël Youn, Claudia Tagbo, Florent Peyre et elle-même. «Mais d’où ça sort, c’est vrai? Nous, en tout cas, nous n’en parlons pas du tout et je vous le dis tout de suite, je ne le ferai pas. Nous avons fait les 20 ans, si on commence à fêter tous les 5 ans, on risque de créer une petite lassitude», a réagi Muriel Robin au sujet de cette «information bizarre».
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Face à un Pierre Lescure confus, qui dit pourtant avoir vu l’affiche du projet, la comédienne finit par comprendre qu’il s’agit en fait d’un téléfilm et non d’un spectacle sur scène. «C’est un malentendu, pardon excusez-moi. C’est un téléfilm formidable», a-t-elle déclaré avant de détailler davantage ce tournage dans lequel François Berléand joue un concierge et où Julie Depardieu tient également un rôle. Une idée dans le prolongement de I love you coiffure diffusé en décembre 2020 sur TF1 avec la transposition dans un téléfilm d’une quinzaine de sketchs cultes de l’humoriste.
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Ukraine : à Kherson, les manifestants réprimés sous les balles russes
Publié le : 21/03/2022 - 19:17
Thomas Eydoux
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Ville du sud de l’Ukraine assiégée depuis deux semaines, Kherson a été le théâtre de plusieurs manifestations contre les occupants russes. Lundi 21 mars, face à la foule, l’armée russe a ouvert le feu et lancé des grenades lacrymogènes, ce dont témoignent plusieurs images. Au moins une personne a été blessée.
Les images disponibles montrent que tout se passe rapidement. Des habitants de Kherson, en train de protester contre des troupes russes, s’avancent vers les militaires. Une grenade assourdissante détonne, puis deux, puis trois, puis des tirs d’arme à feu retentissent.
Russian troops opened fire on a peaceful crowd in Kherson, where regular protests have gone on since they captured it. Also seem to have used flash-bang grenades. There are reports (and videos) of wounded civilians. via @unian pic.twitter.com/D0GkYmpIgH
March 21, 2022La scène se déroule sur et autour de la place Svobody ("Liberté" en Ukranien), à Kherson. Une caméra de vidéosurveillance filme en plan large les lieux : on peut voir les manifestants avancer pacifiquement vers les troupes russes, situées à l’angle nord-est de la place.
grâce une vidéo amateur reprise par un journaliste du Financial Times, qui montre la même scène, on peut synchroniser les images, pour montrer le déroulé des événements avec deux angles différents.
Des soldats russes braquent des manifestants avec des armes à feu
Une troisième vidéo a été tournée après le début des détonations. On peut y voir des soldats russes pointer des armes type Kalashnikov en direction de la foule, qui fuit la place. Nous avons précisément géolocalisé la vidéo. Le déplacement des soldats russes, qui partent du nord-est de la place pour aller vers la foule, est identique à celui visible sur la caméra de vidéo surveillance. Aussi, le gaz lacrymogène est bien visible. Ceci permet d’affirmer qu’il s’agit de la même scène, tournée quelques instants plus tard.
Au moins un blessé suite à ces affrontements
Deux autres vidéos montrent un homme blessé à la jambe, qui saigne, en train d’être porté puis pris en charge par d’autres manifestants, toujours sur la place Svobody. Nous ne les publions pas en raison de leur caractère choquant. Faute d’images disponibles, il n’est pas possible d’établir les causes exactes de sa blessure.
Nous avons replacé les différents événements sur une vue aérienne, pour montrer leur déroulé avec un angle plus large.
Nous n’avons aucune indication concernant le type de balles utilisées, réelles ou non-létales. De son côté, le procureur général de Kherson a annoncé qu’une personne avait été blessée. Une enquête a également été ouverte pour "violation des lois et coutumes de la guerre" (en vertu du Code pénal ukrainien), suite à l’usage par des forces armées russes de "grenades assourdissantes et d’armes à feu."
La veille, une manifestation avait également eu lieu. Des habitants de Kherson, venus en nombre sur la même place Svobody, avaient alors réussi à faire reculer un camion militaire russe, estampillé du désormais fameux signe "Z".
Brave Ukrainians in Kherson keep protesting against Russian invaders. Peacefully and fearlessly. They literally forced two huge Russian trucks to retreat simply by their peaceful pressure. These people are Ukraine. Their spirit of freedom is truly unbreakable. #CourageousKherson pic.twitter.com/a4O90xs6Q5
March 20, 2022Télécharger l'application
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L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer France24 - Monde
Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"
Publié le : 21/03/2022 - 19:59
Marc DAOU
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Le président syrien Bachar al-Assad, allié de l'Iran et du Hezbollah libanais, a été reçu avec les honneurs aux Émirats arabes unis, qui ont récemment normalisé leurs relations avec Israël, pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011. Un évènement qui n'a pu avoir lieu sans l'aval iranien, estiment les experts, et qui rapproche un peu plus la Syrie d'une réintégration dans la Ligue arabe.
La visite de Bachar al-Assad aux Émirats arabes unis, le 18 mars, la première du président syrien dans un pays arabe depuis 2011, a pu provoquer un certain étonnement chez ceux qui ne sont pas coutumiers des grands paradoxes moyen-orientaux. Voire tout simplement des principes de la realpolitik.
En effet, comment expliquer que l’allié de l’Iran et du Hezbollah libanais, qui ont contribué avec la Russie à sauver son régime, et qui font partie de "l’axe de la Résistance" contre Israël et les États-Unis, a-t-il pu se rendre aux Émirats, le chef de file des pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu dans le cadre des accords d’Abraham imaginés par l'administration américaine, et l’un des principaux acteurs du conflit yéménite ?
Realpolitik donc, puisque les experts de la région s’entendent pour indiquer que cette visite n’a pas pu se faire sans l’aval des Iraniens, avec lesquels le président syrien doit composer dans son propre pays.
"La Syrie est en état d'alerte face aux manœuvres suspectes de certains pays arabes visant à normaliser leurs relations avec le régime sioniste", a déclaré le 1er mars, le général Ali Mamlouk, le puissant chef des renseignements syrien, face au ministre iranien des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, lors d'une visite à Téhéran.
Feu vert iranien
"Bachar al-Assad n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, il ne peut pas se démarquer de Téhéran en se rendant sans son accord aux Émirats, soit la principale puissance régionale qui a récemment normalisé ses relations avec Israël, considéré comme l’ennemi honni par les Iraniens", estime Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2, géographe et spécialiste de la Syrie, interrogé par France 24.
Un avis que partage Ziad Majed, professeur à l'université américaine de Paris, spécialiste du Moyen-Orient et l'un des auteurs de "Dans la tête de Bachar al-Assad", Actes Sud.
"La diplomatie du régime syrien est calquée sur celles de ses protecteurs russe et iranien, dont il reste l’obligé et ne peut s’affranchir, indique-t-il. Il a donc certainement obtenu un feu vert iranien et russe pour se rentre à Abu Dhabi, car l’un et l’autre y trouvent un certain intérêt à le voir discuter avec Mohammed ben Zayed, dit MBZ, le très influent prince héritier d'Abu Dhabi".
Ziad Majed explique que la République islamique iranienne, "à l’instar du Hezbollah pro-iranien au Liban", a toujours été dans "une posture extrêmement pragmatique dans laquelle tout est permis, dans laquelle toutes sortes de contacts, d’alliances ou de manœuvres lui sont autorisés, alors que tout est interdit pour ses adversaires".
"Accords d’Abraham ou pas, les Iraniens ont aussi un intérêt d’avoir des contacts avec les Émiratis à travers Bachar al-Assad ou d’autres acteurs, notamment pour évoquer le Yémen où ils interviennent dans des camps adverses, sans toutefois accepter la moindre concession du président syrien qui nuirait à leurs intérêts, et en excluant toute idée de normalisation entre la Syrie et Israël".
L’intérêt de Téhéran peut également être de nature économique, souligne Fabrice Balanche, qui évoque lui aussi des "lignes rouges à ne pas franchir pour la Syrie", notamment sur toutes les questions qui concernent l’État hébreu.
"Si Bachar al-Assad parvient à obtenir des aides financières des pays du Golfe pour relever l’économie et lancer la reconstruction du pays, cela permettra de soulager les Iraniens qui auront moins besoin d’aider financièrement le régime de Bachar al-Assad, souligne-t-il. Damas n’arrive à survire économiquement que grâce à ses alliés, et notamment grâce au pétrole iranien et au soutien financier de Téhéran qui lui coûte très cher alors que sa propre situation économique est mal en point".
Une visite "hautement symbolique"
Les Iraniens, comme les Russes, ont également tout intérêt à voir le président syrien réintégrer l’échiquier arabe car il serait synonyme d’un nouvel échec pour les Occidentaux qui avaient appelé et œuvré pour un changement de régime à Damas, avant que Téhéran et Moscou ne lui sauve la mise.
"Bachar al-Assad s’est rendu en confiance aux Émirats, dans le sens où le président syrien et MBZ ont depuis quelques années des relations assez cordiales, puisque ce pays du Golfe est le premier à avoir réouvert son ambassade à Damas, et œuvre depuis un certain moment pour obtenir la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, poursuit Fabrice Balanche. Donc si début novembre 2022, le président syrien se retrouve à Alger, où sera organisé le prochain sommet de la Ligue arabe, et se fait prendre en photo avec les autres dirigeants et chefs d’État, cela voudra dire qu’il a gagné son pari en réintégrant la famille arabe et en retrouvant sa légitimité, et cela sera aussi une victoire pour ses parrains russes et iraniens".
Mis au ban de la communauté internationale par les puissances occidentales, accusé d’avoir fait usage d’armes chimiques contre sa population, isolé par les puissances sunnites de la région, le régime syrien avait été suspendu des rangs de la Ligue arabe en novembre 2011, en protestation à la répression du soulèvement contre le régime.
"Bachar al-Assad se tourne vers ses partenaires arabes, qui ont les moyens de lui assurer une aide économique pour la reconstruction du pays, parce qu'il sait qu’il n’a pas grand-chose à attendre des Occidentaux, et qu’il se doute qu’il sera plus dur de restaurer son image et retrouver sa légitimité auprès d’eux".
Ziad Majed estime qu’entre "les sanctions occidentales contre Moscou et l’opinion publique internationale qui gronde contre la guerre lancée par le Kremlin contre l’Ukraine, il est très peu probable qu'on entende de nouveau les quelques voix qui s’élevaient en Occident pour réclamer la reprise ou la normalisation des relations avec le régime de Bachar al-Assad".
"Alors que la Syrie se trouve économiquement et financièrement dans une situation catastrophique tandis que le régime est asphyxié par les sanctions, Bachar al-Assad, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne peut donc que se retourner vers les pays arabes moins regardant sur son bilan", ajoute-t-il.
Et de conclure : "d’où l’importance de cette visite hautement symboliquement pour le dirigeant syrien qui veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable, notamment au monde arabe, et qu’il est de retour sur la scène régionale après avoir été reçu avec les honneurs par un pays qui joue un rôle très actif sur le plan international et qui est actuellement membre du Conseil de sécurité".
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Syrie : Bachar al-Assad aux Émirats pour sa première visite dans un pays arabe depuis 2011
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Syrie : retour à la case Bachar ?
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La traque des criminels de guerre syriens en Europe
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L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier Le Figaro
Quand la crise d’adolescence cache le risque de psychose: ces 10 signes qui doivent vous alerter
PSYCHOLOGIE - Certains changements de comportement peuvent annoncer un épisode psychotique aigu et méritent une consultation médicale.
Après avoir longtemps pensé que les épisodes psychotiques aigus (autrefois appelés «bouffées délirantes») survenaient comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, il s’avère que la réalité est bien plus nuancée. «Chez les trois-quarts des 15.000 jeunes de 15 à 25 ans concernés chaque année en France, il existe des signes de dysfonctionnements dans les cinq ans qui précèdent», confirme la Pr Marie-Odile Krebs, chef du Pôle hospitalo-universitaire Pepit, GHU Paris-Sainte-Anne, coordinatrice du réseau Transition et du programme Investissement d’Avenir PsyCare faisant la promotion des stratégies innovantes de soins précoces et personnalisés.
À condition de vite repérer ces signes et de consulter tôt, il est donc souvent possible d’éviter ou de limiter l’ampleur de l’épisode psychotique aigu, et une prise en charge précoce multiplie les chances de poursuivre ses études ou son travail. L’enjeu est de taille - l’autonomie future du jeune -, et l’organisation PositiveMinders, qui coordonne les Journées de la schizophrénie du 19 au 26 mars 2022, entend bien alerter les parents.
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Puisque la meilleure façon de «soigner» un épisode psychotique aigu est d’intervenir en amont, il est crucial de repérer des situations à très haut risque. «Bien souvent, le jeune concerné se met à vivre plutôt la nuit, s’isole, est irritable et présente des problèmes d’hygiène. À côté de ses troubles du sommeil et de son humeur, souvent morose, il stoppe plus ou moins ses activités de loisirs, prend de la distance avec ses amis. Il a des difficultés pour mémoriser, s’organiser, se concentrer en cours (d’où des difficultés scolaires). Il ne va pas bien», décrit le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur en neurosciences à Marseille, auteur de Je fais de ma vie un grand projet (Éditions Flammarion). Le piège est de se dire que ça va passer, que c’est l’âge, insiste le Pr Krebs: «Ces symptômes ne sont pas spécifiques et peuvent annoncer d’autres troubles - une peine de cœur, un harcèlement, une dépression… -, mais l’important est d’en tenir compte.» D’autres signes ont encore une valeur d’alerte, mais comme ils sont plus étranges - impression d’être hors de son corps, d’avoir des idées autres que les siennes qui font irruption dans sa pensée - le jeune n’ose pas toujours en parler ou ne sait pas décrire ce qu’il ressent.
Vulnérabilité à la psychose
Consulter son médecin traitant, un pédiatre ou un médecin d’un centre médico-psychologique (CMP) permet d’éliminer une maladie non psychiatrique. Au moindre doute, le médecin peut demander un avis au dispositif d’intervention précoce (DIP) le plus proche: il en existe une soixantaine en France, au moins un par région. Le jeune peut y bénéficier d’un bilan complet comprenant un bilan médical et biologique (génétique, métabolique, etc.), un bilan fonctionnel et cognitif (concentration, mémoire, planification) et un bilan des symptômes. À défaut de DIP à proximité, consulter un psychiatre est recommandé. «C’est une erreur de penser qu’il ne faut pas y aller: au contraire, le jeune est rassuré quand on met des mots sur ce qu’il ressent», insiste le Pr Krebs.
Une fois le bilan de situation réalisé, le psychiatre regarde sur quels leviers agir: le jeune est-il stressé? Fume-t-il du cannabis, prend-il des substances psychoactives? Sans être la cause unique, ces facteurs sont précipitants. «La maladie se déclare uniquement s’il y a une vulnérabilité à la psychose, souvent génétique, et des facteurs environnementaux déclencheurs: or la prise de cannabis en fait partie et c’est pourquoi la prise en charge de cette addiction s’avère particulièrement efficace pour éviter la crise», confirme le Dr Clément Dondé, psychiatre responsable de Calipso (Centre ambulatoire de liaison, intervention précoce, suivi et orientation) au CH Alpes-Isère et au CHU Grenoble Alpes.
L’avenir du jeune n’est pas gravé dans le marbre. Des actions sont possibles et les chances de réussite sont meilleures lorsqu’on s’y prend tôt
À l’inverse, les facteurs protecteurs manquent souvent à l’appel. «Une alimentation équilibrée - sans carence en vitamine D et en oméga 3 qui semblent jouer un rôle protecteur contre l’inflammation cérébrale -, un rythme de vie régulier avec un temps de sommeil suffisant, une activité physique quotidienne et une insertion sociale réussie protègent. Réinstaurer une bonne hygiène de vie est donc aussi payant pour prévenir l’épisode psychotique aigu», assure le Dr Fond.
Autre action préventive efficace, en cours de développement: le «case management», proposé dans les DIP et certains services hospitaliers. Il s’agit le plus souvent d’un soignant référent qui voit le jeune (parfois à son domicile), le soutient, l’accompagne dans certaines démarches, en évitant qu’il se retrouve isolé. Des études ont montré que le case management était très utile avant la phase aiguë et après.
Il ne faut pas sous-estimer l’importance de toutes ces actions, insiste la Pr Marie-Odile Krebs: «L’avenir du jeune n’est pas gravé dans le marbre. Des actions sont possibles et les chances de réussite sont meilleures lorsqu’on s’y prend tôt.»
10 signes d’alerte
Si vous constatez durant plusieurs semaines un ou plusieurs de ces changements, consultez un médecin.
• Caractère. Un changement important et durable de caractère, des sautes d’humeur peuvent être les premiers signes de perturbations de la pensée dont le jeune n’a pas forcément conscience.
• Mémoire et Concentration. La maladie perturbe la capacité à être attentif, à mémoriser, à comprendre et à planifier des tâches, même simples.
• Arrêt des études, du travail. Démotivation, manque d’énergie, difficultés de concentration et mise en retrait compliquent l’engagement dans des activités scolaires ou professionnelles.
• Rituels, idées fixes ou bizarres. La pensée et le raisonnement logique sont perturbés, les idées désorganisées. Le délire, souvent de type paranoïde, peut cependant être très élaboré.
• Hallucinations. La maladie perturbe la perception de la réalité, avec des hallucinations, notamment auditives. Attention au jeune qui ne quitte pas son casque: il peut tenter ainsi de faire taire les voix qu’il entend…
• Sommeil. Le jeune se met à vivre la nuit, a des insomnies. Ces troubles du sommeil peuvent accélérer l’entrée dans la maladie et augmenter l’anxiété.
• Lien social. La psychose entraîne un appauvrissement affectif et émotionnel. Le jeune semble en retrait, communique moins et s’isole, y compris de ses amis.
• Hygiène. L’apathie peut faire négliger l’hygiène personnelle. En revanche, la dépersonnalisation (le jeune a le sentiment que son corps est dissocié de sa personne) peut le pousser à passer beaucoup de temps à se contempler.
• Drogues, alcool. La consommation de substances, en particulier hallucinogènes, peut précipiter le premier épisode psychotique chez un adolescent prédisposé à la maladie. Elle peut aussi être utilisée par le jeune pour faire taire une souffrance qu’il ne comprend pas.
• Soliloquie et agitation. Le jeune peut «converser» avec les voix qu’il entend et n’identifie pas comme hallucinatoires. Il peut aussi se montrer agité, avoir des gestes impulsifs, des rires sans lien avec le contexte…
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Mort d'Yvan Colonna près de trois semaines après son agression en prison
Publié le : 21/03/2022 - 21:58Modifié le : 21/03/2022 - 22:04
FRANCE 24
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Yvan Colonna, le militant indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, est décédé lundi soir des suites de son agression à la prison d'Arles le 2 mars.
Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, qui se trouvait en mort cérébrale à la suite d'une agression par un codétenu à la prison d'Arles au début du mois, est décédé, lundi 21 mars, à l'hôpital à Marseille, a annoncé sa famille, via son avocat Patrick Spinosi.
"La famille d'Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l'hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire", a précisé Me Spinosi à l'AFP, par texto, confirmant ainsi une information également obtenue par l'AFP de source policière et donnée initialement par le quotidien Le Parisien.
"Yvan Colonna, patriote corse, bien vivant pour l'éternité ! Nous serons toujours à tes côtés", a rapidement réagi sur Twitter, en langue corse, le parti Femu a Corsica de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de l'île.
Yvan Colonna, Patriottu corsu, vivu è arrittu per l’eternità ! Sarei sempre à fianc’à noi ! pic.twitter.com/B6mZXCHd8O
March 21, 2022"Yvan Colonna, mort pour la Corse", a posté, toujours en corse, et encore sur le même réseau social, Core in Fronte, le principal parti indépendantiste, accompagnant son message d'une photo en noir et blanc du militant nationaliste indépendantiste flanquée du message "à toi l'étreinte de cette terre".
𝗬𝘃𝗮𝗻 𝗖𝗼𝗹𝗼𝗻𝗻𝗮 MORTU PER A CORSICA pic.twitter.com/75cMNaoJIm
March 21, 2022La seule élue en Corse à réagir en son nom propre a été Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente autonomiste de l'assemblée de Corse, qui a présenté ses "condoléances et son soutien" à la famille d'Yvan Colonna.
La mort du militant corse a été doublement saluée en Espagne. Sur Twitter, l'Assemblée nationale de Catalogne a présenté ses "condoléances (...) à l'ensemble du mouvement indépendantiste corse", tout en redisant son "soutien aux mobilisations contestataires". "Deux peuples, un combat. Solidarité et condoléances", a salué de son côté le parti basque Sortu.
Rassemblement à Ajaccio
L'annonce de ce décès n'a pas bouleversé le calme sur l'île de Beauté lundi soir. À Bastia, seules quelques dizaines de personnes se sont réunies, devant les grilles du palais de justice, où elles ont accroché deux banderoles frappées du slogan "Statu francese assassinu" (NDLR : "État français assassin"). Un autre rassemblement avait lieu à Ajaccio, devant la cathédrale, dans le silence.
Le seul message de colère est venu de l'association de défense des prisonniers politiques corses, Sulidarita, qui, via sa secrétaire générale, a tweeté : "Malheur à cet état français assassin".
La candidate de droite à la présidentielle Valérie Pécresse a déploré de son côté "un drame" à l'annonce de la mort d'Yvan Colonna, appelant "à ne pas embraser la Corse".
Tentative d'assassinat terroriste
Yvan Colonna était dans le coma depuis son agression début mars à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine de prison pour sa participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998 à Ajaccio.
Il avait été violemment agressé dans la salle de sport de la prison par Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un "jihadiste", qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste". Ce détenu radicalisé a depuis été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste.
Selon plusieurs sources, l'agresseur d'Yvan Colonna avait justifié son acte par le fait que le militant corse aurait blasphémé et "mal parlé du Prophète".
Le militant indépendantiste, qui était âgé de 61 ans, a été victime "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement", avec un sac plastique, avait précisé le procureur de Tarascon Laurent Gumbau.
>> À lire : Affaire Colonna : comment expliquer la flambée de violences qui secoue la Corse
Cette agression avait provoqué une explosion de colère, avec des manifestations parfois violentes, à travers toute la Corse, et ce pendant près de deux semaines. Cette colère avait culminé en émeutes le 13 mars à Bastia, avec une manifestation qui avait fait 102 blessés, dont 77 du côté des forces de l'ordre.
Le calme est revenu la semaine passée avec une visite de trois jours en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visite lors de laquelle le locataire de la place Beauvau a promis des discussions avec les élus corses et les forces vives de l'île qui pourraient mener à une éventuelle autonomie pour la collectivité.
Yvan Colonna purgeait depuis 2003 une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac à Ajaccio en 1998.
Une enquête pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" a été ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat) à la suite de son agression, du fait des circonstances de celle-ci et des premiers éléments d'enquête.
Son agresseur Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs terroriste", est mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste depuis le 6 mars.
Avec AFP et Reuters
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L'Humanité
En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt
Il était une foisC’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit
Dominique BariLe 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.
Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.
Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.
En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.
Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.
Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »
Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.
Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.
Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.
Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.
Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.
À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.
Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.
Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.
Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.
Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.
La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.
La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.
L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.
D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.
Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.
En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.
En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.
Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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Russia-Ukraine War
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How Ukraine’s Outgunned Air Force Is Fighting Back Against Russian Jets
Maria Varenikova and Andrew E. Kramer
LVIV, Ukraine — Each night, Ukrainian pilots like Andriy loiter in an undisclosed aircraft hanger, waiting, waiting, until the tension is broken with a shouted, one-word command: “Air!”
Andriy hustles into his Su-27 supersonic jet and hastily taxis toward the runway, getting airborne as quickly as possible. He takes off so fast that he doesn’t yet know his mission for the night, though the big picture is always the same — to bring the fight to a Russian Air Force that is vastly superior in numbers but has so far failed to win control of the skies above Ukraine.
“I don’t do any checks,” said Andriy, a Ukrainian Air Force pilot who as a condition of granting an interview was not permitted to give his surname or rank. “I just take off.”
Nearly a month into the fighting, one of the biggest surprises of the war in Ukraine is Russia’s failure to defeat the Ukrainian Air Force. Military analysts had expected Russian forces to quickly destroy or paralyze Ukraine’s air defenses and military aircraft, yet neither have happened. Instead, Top Gun-style aerial dogfights, rare in modern warfare, are now raging above the country.
“Every time when I fly, it’s for a real fight,” said Andriy, who is 25 and has flown 10 missions in the war. “In every fight with Russian jets, there is no equality. They always have five times more” planes in the air.
The success of Ukrainian pilots has helped protect Ukrainian soldiers on the ground and prevented wider bombing in cities, since pilots have intercepted some Russian cruise missiles. Ukrainian officials also say the country’s military has shot down 97 fixed-wing Russian aircraft. That number could not be verified but the crumpled remnants of Russian fighter jets have crashed into rivers, fields and houses.
The Ukrainian Air Force is operating in near total secrecy. Its fighter jets can fly from air strips in western Ukraine, airports that have been bombed yet retain enough runway for takeoffs or landings — or even from highways, analysts say. They are vastly outnumbered: Russia is believed to fly some 200 sorties per day while Ukraine flies five to 10.
Ukrainian pilots do have one advantage. In most of the country, Russian planes fly over territory controlled by the Ukrainian military, which can move anti-aircraft missiles to harass — and shoot down — planes.
“Ukraine has been effective in the sky because we operate on our own land,” Yuriy Ihnat, a spokesman for the Ukrainian Air Force said. “The enemy flying into our airspace is flying into the zone of our air defense systems.” He described the strategy as luring Russian planes into air defense traps.
Dave Deptula, a senior scholar at the U.S. Air Force Academy and the principal attack planner for the Desert Storm air campaign in Iraq, said the impressive performance of the Ukrainian pilots had helped counter their disadvantages in numbers. He said Ukraine now has roughly 55 operational fighter jets, a number that is dwindling from shoot-downs and mechanical failures, as Ukrainian pilots are “stressing them to max performance.”
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has appealed repeatedly to Western governments to replenish the Ukrainian Air Force and has asked NATO to enforce a no-fly zone over the country, a step Western leaders have so far refused to take. Slovakia and Poland have considered sending MiG-29 fighter jets, which Ukrainian pilots could fly with minimal additional training, but as yet no transfers have been made.
“Russian troops have already fired nearly 1,000 missiles at Ukraine, countless bombs,” Mr. Zelensky said in a video address to Congress on March 16, appealing for more planes. “And you know that they exist, and you have them, but they are on earth, not in Ukraine — in the Ukrainian sky.”
Mr. Deptula said transferring these jets into Ukraine is critical. “Without resupply,” he said, “they will run out of airplanes before they run out of pilots.”
Pilotless drones are also a tool in the Ukrainian military’s arsenal, but not in the battle for control of the airspace. Ukraine flies a Turkish-made armed drone, the Bayraktar TB-2, a plodding, propeller aircraft that is lethally effective in destroying tanks or artillery pieces on the ground but cannot hit targets in the air. If Ukraine’s air defenses fail, Russian jets could easily pick them off.
As in other aspects of Ukraine’s war effort, volunteers play a role in the air battles. A volunteer network watches and listens for Russian jets, calling in coordinates and estimated speed and altitude. Other private Ukrainian pilots have removed up-to-date civilian navigation equipment from their planes and handed it over to the air force, in case it can be helpful.
Air-to-air combat has been rare in modern war, with only isolated examples in recent decades. U.S. pilots, for example, have not flown extensive aerial dogfights since the first Iraq War in 1991. Since then, U.S. fighter jets have engaged in only two instances of air-to-air combat, once in the Balkans and again in Syria, according to Mr. Deptula.
In the night sky, Andriy said he relies on instruments to discern the positions of enemy planes, which he says are always present. He has shot down Russian jets but was not permitted to say how many, or of which type. He said his targeting system can fire at planes a few dozen miles away.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Mariupol refuses to yield. Ukraine rejected Russia’s demand to surrender the embattled southern port city, where an estimated 300,000 people remain trapped. In a rare firsthand account on social media, a resident who escaped described what she called a living “hell.”
A bloody stalemate. With the invasion stalled, few signs of progress on peace talks and the war appearing to have reached a stalemate, Russia is turning to deadlier and blunter methods, including a missile strike that reduced a Kyiv shopping mall to a smoldering ruin.
Biden’s diplomatic push. President Biden will travel to Europe for talks with NATO allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the invasion. In a call with Western leaders ahead of his trip, he assailed Russia’s attacks on civilians and discussed providing assistance to refugees.
“I mostly have tasks of hitting airborne targets, of intercepting enemy jets,” he said. “I wait for the missile to lock on my target. After that I press fire.”
When he shoots down a Russian jet, he said, “I am happy that this plane will no longer bomb my peaceful towns. And as we see in practice, that is exactly what Russian jets do.”
Most of the aerial combat in Ukraine has been nocturnal, as Russian aircraft attack in the dark when they are less vulnerable to air defenses. In the dogfights over Ukraine, Andriy said, the Russians have been flying an array of modern Sukhoi jets, such as the Su-30, Su-34 and Su-35.
“I had situations when I was approaching a Russian plane to a close enough distance to target and fire,” he said. “I could already detect it but was waiting for my missile to lock on while at the same time from the ground they tell me that a missile was fired at me already.”
He said he maneuvered his jet through a series of extreme banks, dives and climbs in order to exhaust the fuel supplies of the missiles coming after him. “The time I have to save myself depends on how far away the missile was fired at me and what kind of missile,” he said.
Still, he said in an interview on a clear, sunny day, “I can still feel a huge rush of adrenaline in my body because every flight is a fight.”
Andriy graduated from the Kharkiv Air Force School after deciding to become a pilot as a teenager. “Neither me nor my friends ever thought we would have to face a real war,” he said. “But that’s not how it turned out.”
Andriy has moved his wife to a safer part of Ukraine, but she has not left the country, he said. She spends her days weaving homemade camouflage nets for the Ukrainian army. He never tells family members when he is going on duty, he said, calling only after returning from a night flight.
“I only have to use my skills to win,” said Andriy. “My skills are better than the Russians. But on the other hand, many of my friends, and even those more experience than me, are already dead.”
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France24 - Monde
Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises
Publié le : 19/03/2022 - 14:58
Romain BRUNET
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Emmanuel Macron candidat à sa réélection, France 24 dresse le bilan de son quinquennat en quatre volets. Après la politique étrangère et l’économie, place au social, où la priorité donnée à la réduction des dépenses a été contrariée par les Gilets jaunes et le Covid-19.
La volonté d’Emmanuel Macron de réduire les dépenses sociales n’a pas tardé à être mise en œuvre. Dès l’été 2017, soit quelques semaines après son élection, le président de la République fait le choix de coupes budgétaires ciblant les plus précaires : baisse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) et baisse massive des contrats aidés.
Des mesures impopulaires mais qui répondent à une cohérence budgétaire à laquelle tient particulièrement Emmanuel Macron en début de quinquennat : pour augmenter le pouvoir d’achat des Français et favoriser les entreprises en baissant aux uns et aux autres impôts et cotisations sociales, tout en respectant les règles budgétaires européennes – celles-ci imposent de ramener le déficit public, qui est de 3,4 % du PIB en 2016, sous les 3 % –, il est indispensable, selon le chef de l’État, de couper dans les dépenses sociales.
>> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (2/4) : en économie, un ruissellement au goutte-à-goutte
Ces décisions sont accompagnées par les justifications des membres les plus audibles du gouvernement que sont le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, tous issus de la droite.
Si bien que les premières mesures d’économie d’Emmanuel Macron, conjuguées à la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) ou à la mise en place d’un impôt forfaitaire de 30 % sur les revenus du capital (la "flat tax"), valent rapidement au chef de l’État le surnom de "président des riches".
Une étiquette qui lui colle d’autant plus à la peau qu’Emmanuel Macron assume vouloir revoir profondément le modèle social français. "On met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres restent pauvres. (…) Il faut responsabiliser les gens", affirme-t-il dans une vidéo, publiée le 12 juin 2018, le montrant en train de s’adresser à ses conseillers à la veille de son discours au congrès de la Mutualité française.
Le Président ? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu’il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot ! pic.twitter.com/2mjy1JmOVv
June 12, 2018Trois mois plus tard, un "plan pauvreté" de 8,5 milliards d’euros sur quatre ans est présenté. Celui-ci est censé revoir de fond en comble le système des aides à la française afin d’"éradiquer la pauvreté extrême" en une génération. Il prévoit des petits-déjeuners gratuits dans certaines écoles, la cantine à 1 euro dans certaines communes, des places en crèche pour les enfants issus de familles défavorisées, un service public de l’insertion et un revenu universel d’activité (RUA) fusionnant plusieurs minima sociaux. Les objectifs sont ambitieux, mais seront petit à petit délaissés. En revanche, la baisse des dépenses dans d’autres secteurs est une priorité.
"Il n’y a pas d’argent magique"
Le programme d’Emmanuel Macron prévoit en effet 25 milliards d’euros d’économie, dont 15 milliards dans la santé. Par conséquent, le budget de l’hôpital public ne répond pas aux besoins, notamment en raison de la baisse des tarifs hospitaliers – qui constituent la base de calcul pour les moyens alloués –, ceux-ci ayant chuté de 7 % entre 2008 et 2018, selon le magazine Alternatives économiques. Cette situation oblige les personnels soignants à travailler toujours davantage en flux tendu. À une soignante qui lui demande, en avril 2018, plus de moyens, Emmanuel Macron répond qu’"il n’y a pas d’argent magique". Pour le président de la République, la logique du respect des engagements budgétaires de la France vis-à-vis de Bruxelles prévaut. Et les résultats sont là : le déficit public de la France passe à 2,8 % du PIB en 2017 puis 2,3 % du PIB en 2018.
La hausse de la taxe carbone sur les carburants, quelques mois plus tard, et la naissance du mouvement social des Gilets jaunes, en novembre 2018, viennent toutefois perturber ses plans. D’abord peu prises au sérieux par l’exécutif, les manifestations sur les ronds-points se radicalisent et, en quelques semaines, contraignent Emmanuel Macron à dévier de la trajectoire prévue.
Pour calmer la fronde, le chef de l’État propose lors des premiers mois de l’année 2019 un Grand débat national pour recueillir les doléances des Français. Il prend aussi des mesures d'ampleur en faveur du pouvoir d'achat, comme la baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu, la hausse de la prime d’activité de 100 euros au niveau du Smic ou la revalorisation du minimum vieillesse. Quant à la hausse de la taxe carbone, elle est tout simplement annulée. Au total, ce sont 17 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux comptes publics.
La crise passée, le gouvernement reprend ses réformes visant à faire des économies, quitte à braquer encore davantage les syndicats. La situation s’exacerbe dans les hôpitaux et mène à une importante mobilisation des soignants tout au long de l’année 2019. Le gouvernement finit par débloquer en novembre 2019 une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sur trois ans, des primes pour les aides-soignants et infirmiers, ainsi que la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux. Malgré ce "plan d’urgence", les personnels soignants estiment que le compte n’y est toujours pas. Plus de 1 000 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service, démissionnent de leurs fonctions administratives en janvier 2020 en signe de protestation.
La réforme de l’assurance-chômage, adoptée en 2019, durcit quant à elle les conditions d’accès et revoit le montant des allocations à la baisse. L’alternance entre contrats courts et périodes d’inactivité sera pénalisée. Et alors qu’Emmanuel Macron avait promis durant sa campagne de permettre aux indépendants et aux démissionnaires d’être indemnisés, les conditions exigées rendent le dispositif très restrictif. L’ouverture du système à un trop grand nombre de personnes aurait entraîné des dépenses trop importantes, juge le gouvernement, d’autant que l’objectif du candidat Macron était de réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur l’assurance-chômage.
>> À lire : Grève contre la réforme des retraites : les raisons de la mobilisation
Enfin, la réforme des retraites, à laquelle s’attaque le gouvernement fin 2019, a également pour but de faire des économies grâce à un système universel à points indexé sur l’inflation et à la mise en place d’un âge pivot de départ à la retraite fixé à 64 ans. Des centaines de milliers de personnes manifestent dans la rue contre le projet de loi pendant de longues semaines, fin 2019 et début 2020, si bien que la mobilisation contre la réforme des retraites devient le plus long conflit social de l’histoire de la SNCF et de la RATP – les régimes spéciaux de leurs agents ayant vocation à disparaître, selon le texte de loi. La réforme est finalement adoptée sans vote, le 29 février 2020, grâce à l’article 49-3 de la Constitution.
"Quoi qu’il en coûte"
Mais après les Gilets jaunes, un autre événement inattendu vient perturber les ambitions budgétaires d’Emmanuel Macron. La pandémie de Covid-19 apparue en Chine fin 2019 touche l’Europe et la France début 2020. La crise sanitaire et économique qu'elle provoque bouleverse la fin du quinquennat. En mars, le chef de l’État suspend la réforme des retraites et reporte l’application complète de la réforme de l’assurance-chômage. Surtout, il instaure le "quoi qu’il en coûte" pour aider l’hôpital public, sauver les entreprises, les emplois et relancer l'activité économique, qui subit une récession de 8 %, inédite depuis la Seconde Guerre mondiale.
L'"argent magique" refusé aux soignants et à de nombreux autres secteurs coule désormais à flots. Le budget de la santé augmente de 9,4 % en 2020 et de 7,4 % en 2021, tandis que le "Ségur de la Santé", organisé à l’été 2020, débouche sur 9 milliards d’euros d’augmentation des salaires des personnels soignants. Au total, les mesures d’urgence prises en 2020 et 2021 coûtent 133,5 milliards d’euros, selon le Trésor. Le déficit se creuse à 9,2 % du PIB et la dette publique explose à plus de 115 % en 2020. L’orthodoxie budgétaire du début de quinquennat paraît alors bien loin.
>> À lire : Hôpital public : des soignants dénoncent "une discordance entre les mots et les actes" d'Emmanuel Macron
L’imminence de l’élection présidentielle de 2022 pousse toutefois Emmanuel Macron à donner des gages de sérieux à son électorat de droite. La réforme de l’assurance-chômage entre pleinement en vigueur à l’automne 2021. Et une petite musique sur les devoirs des citoyens s’installe dans les derniers mois du quinquennat. "On veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales", affirme ainsi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 29 janvier dernier, dans une interview au Parisien.
Une philosophie confirmée le 17 mars, lors de la présentation du programme du président-candidat Emmanuel Macron : ce dernier compte, en cas de réélection, soumettre le versement du revenu de solidarité active (RSA) à "l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle, soit de formation en insertion soit d’emploi". Quant aux retraites, la réforme qu'il envisage fera passer l'âge légal de départ de 62 ans à 65 ans.
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New York Times - World
Gurkha Veterans Fight a Colonial-Era Legacy Still Shaping Nepal
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Nepal’s best and brightest have been recruited while young to fight for Britain for over 200 years, with their pay and pensions a fraction of their fellow British soldiers’ for much of that time.
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By Mujib Mashal and Bhadra Sharma
KATHMANDU, Nepal — In one corner of Nepal’s capital, young men are going through the final preparations in pursuit of their singular lifelong dream: a place in the British Army as a Gurkha soldier, perceived as their ticket out of a life of uncertainty and poverty.
They arrive for training before dawn, lifting weights, running sprints and pushing the limits of their teenage bodies. Then they sit for hours of math and English lessons.
“Ever since I was a child, I have worked for this — everything I do is for this,” said Rabin Mahat, 19. “I will make it.”
But in another corner of the capital, Kathmandu, there is a stark reminder that those who did make it faced unequal treatment during their service — and for long after. Thousands of older Gurkha veterans are engaged in a decades-old fight against the British government for pay and pensions on par with the other soldiers with whom they served.
For many veterans, their struggle — in the form of protests, court cases and even hunger strikes outside 10 Downing Street in London — has dragged on longer than the duration of their active service. Thousands of older veterans — of a force sent to fight in bloody battles on behalf of Britain, from the two World Wars to Iraq and Afghanistan — died before receiving the compensation, and the dignified treatment, they sought.
“I served for 24 years,” said L.B. Ghising, who was with the British Army in Malaysia and Hong Kong. “But it’s been 32 years that we have been fighting about our equal right. Unfortunately, we have lost 50 percent of our veterans without getting it.”
Around the time of his retirement, in 1998, the pension of a junior Gurkha soldier was 45 pounds (about $59 today) compared with 800 pounds ($1,053) for a British soldier of the same rank, Mr. Ghising said.
The veterans’ fight has heightened the debate in Nepal over this colonial-era legacy, a 200-year-old arrangement in which the country’s fittest and brightest are recruited into the British Army.
Two centuries of plucking large numbers of young men at the peak of their formative potential has left a deep mark on the nation, hampering the growth of a sustainable local economy. It has helped perpetuate a culture of seeking work abroad that has become something of a norm for many young Nepalis — even if the toil away from home only brings temporary relief at best, not a permanent path out of poverty.
About 3.5 million Nepalis — roughly 12 percent of the population of Nepal, which ranks among the poorest countries in Asia — work as laborers abroad.
“A culture developed that we should not work in the village,” said Yubaraj Sangroula, a professor of law who has been involved in the Gurkhas’ fight for equal pay for three decades. “Rather, we should seek jobs outside.”
Professor Sangroula said he believed that the centuries of recruitment into British service were an early and major factor in preventing the rise of a more prosperous economy at home, with so many promising young men ending their education at 18 to go abroad.
And many were often sent home before they had served long enough to qualify for a pension — or if they were eligible, the payouts were a small fraction of what their British counterparts got.
But with good jobs scarce, the competition for a slot in the British Army — as well as the Singapore and Brunei security forces for which the British Army also oversees recruitment of Nepali fighters — is grueling. This year, more than 12,000 youths applied for a little over 200 slots in the army, and 7,000 went for 140 slots in the Singapore police.
After several rounds of regional selection, recruiters appraise finalists’ endurance, strength and fitness.
As Mr. Mahat, the 19-year-old hopeful, girded for his final selection, his parents held their breath in their village about 20 miles outside Kathmandu. But their son was confident: He had topped his class of 120 students in school, and he was so strong that he had completed most of the exercises in earlier selections with ease.
The Mahat family had borrowed money to pay for a slot at the Gurkha Victory Training Center, one of about 150 such facilities across the country with a reputation for helping hopefuls earn a slot.
The center offers a nine-month package for about $400. The walls are adorned with aspirational posters of the high life — chic uniforms, chests decked in medals, hats tilted in swagger.
“If he makes it, it will be like winning the world,” said Sabitri Mahat, Rabin’s mother.
The recruiting arrangement dates to 1815, when the Kingdom of Nepal fought a war with the British East India Company, which then ruled over much of the subcontinent. As the Nepalis faced defeat, the British made an offer: Instead of submitting to colonization, the Gurkhas, who had displayed great courage, could serve in the British Army instead. Nepal was never colonized, but its population was subject to an exploitative arrangement.
“India was a colony in terms of territory,” Professor Sangroula said. “Nepal was a colony in terms of population.”
For well over a century, the Gurkha fighters served loyally, coming to the rescue of the British during watershed moments of rebellion in India and wars in Europe. (“Gurkha” historically referred to the tribes from which the fighters were recruited.)
Estimates of how many Nepalis fought during the two world wars range from 200,000 to nearly half a million. Gurkha veteran organizations say tens of thousands of Nepali fighters died or disappeared in the two wars.
At the heart of the current protests is the agreement that laid the foundation for continued recruitment after British rule in South Asia ended in 1947. The Gurkha regiments were split — half went to the army of the newly independent India, while the British stationed the other half in Hong Kong.
When it signed the trilateral agreement in 1947, the Nepali government was leery of the potential abuse in an imperial force. It insisted on treatment “on the same footing as the other units in the parent army so that the stigma of ‘mercenary troops’ may for all time be wiped out.”
India has abided by the agreement of equal treatment for the Nepalis in its army. But the British are accused of having flouted it from the start.
In the decades after the 1947 agreement, the Gurkhas who qualified for a pension after 15 years of service received a fraction of what their British counterparts did. In the 1980s, a Gurkha captain with 22 years’ experience would get about £600 a year (or $800 today), compared with the £6,350 ($8,500) pension a British captain with the same experience received.
The British government’s position was that although the Gurkha pension payouts were far from equal, they offered a comparable standard of living for retired veterans in Nepal.
This argument was dismissed by veterans, particularly since many veterans settle in Britain. After decades of protests, the British government agreed in 2007 to start providing pay and pensions on par with British soldiers.
But the pension parity was backdated only to 1997, the year when Britain significantly shrunk its Gurkha force as it withdrew from Hong Kong. Some 9,000 Gurkhas sent home that year were not eligible to benefit from the changes. Among the 3,000 shifted to bases in Britain, only their service after 1997 counted as full years in the new plan.
A spokesman for the British Defense Ministry said the Gurkha pension plan “is fair and will not be making any retrospective changes.”
While the veterans contend that, collectively, they’re cheated out of millions of dollars a year, money is not their primary motivation, Professor Sangroula said.
“The only word they talk about is dignity,” he said.
Last June, the veterans agreed that if their pensions were equalized, they would contribute one month’s pay toward establishing a university to provide young people with skills that could help them find jobs at home.
Because of the struggle of the soldiers who served before them, young hopefuls like Mr. Mahat know they will now get the same benefits as their British counterparts.
Last month, his father got a call that his son had been selected.
“I am sure he is proud, because we are proud,” Mr. Mahat said of his son. “Before he left for the final selection, he told us: ‘I will do everything for you. Your future will shine.’”
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France24 - Monde
Le SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune
Publié le : 18/03/2022 - 17:54
Sébastian SEIBT
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Le lanceur SLS - ou Space Launch System - a quitté pour la première fois son hangar, dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette fusée, la plus puissante de l’histoire américaine d’exploration de l’espace, doit permettre aux astronautes de fouler à nouveau le sol lunaire. Et pour y parvenir il faut un lanceur de taille hors-norme.
Du haut de ses quasi 100 mètres, elle incarne le renouveau des ambitions spatiales américaines. La fusée SLS (Space Launch System) a fait sa première apparition en public pour des tests, dans la nuit du jeudi 17 mars au vendredi 18 mars, onze ans après que le programme a été lancé par la Nasa.
Mais surtout, elle s’est lentement mue, pendant près de onze heures, vers la rampe de lancement du fameux complexe de tir 39B du centre spatial Cap Canaveral, d’où sont parties les dernières missions habitées vers la Lune du programme Apollo, il y a cinquante ans.
😮 🤯 pic.twitter.com/woEq6oLhvn
March 17, 2022Plus de 100 mètres de haut pour aller sur la Lune
Ce n’est pas un hasard. SLS est au cœur du programme Artemis, lancé par l’ex-président américain Donald Trump, qui doit permettre aux États-Unis de retrouver le chemin de la Lune, si possible dès 2025. "Être présent quand un nouveau super-lanceur voit le jour est un événement extraordinaire qui restera marqué dans les mémoires", s’est enthousiasmé Tom Whitmeyer, un haut responsable de la Nasa en charge des systèmes d’exploration spatiale, interrogé par la BBC.
L’ambition du Space Launch System se devine tout de suite à sa taille. Pour faire simple, plus ces fusées sont grandes, plus elles veulent aller loin. Le mythique lanceur Saturn V de la Nasa, qui a permis à Neil Armstrong de voler vers la Lune, s’élevait à 113 mètres, tandis que la taille finale du SLS doit faire 117 mètres de haut (pour l’instant seule la première version de la fusée, qui fait 99 mètres, a été construite).
Des lanceurs comme le Falcon 9 de Space X ou Ariane 5 ne mesure qu’un peu plus de 50 mètres. C’est suffisant pour rejoindre la Station spatiale internationale qui se trouve à 408 km de la Terre. Mais la Lune se situe dix fois plus loin.
Pourquoi la taille de la fusée est-elle si importante ? "Il faut prévoir de quoi faire vivre l’équipage et il faut des puissances différentes selon l’endroit où vous voulez aller", répond François Forget, astrophysicien et spécialiste de l’exploration spatiale au CNRS, contacté par France 24.
La puissance de propulsion provient des moteurs qui ont besoin de carburant. Et pour les fusées spatiales, il s’agit d’un mélange entre hydrogène et oxygène liquide. Un assemblage qui, en plus de cinquante ans d’exploration spatiale a prouvé son efficacité, mais reste très encombrant.
Pas de grand bond technologique
Et si le Space Launch System est aussi grand, c’est aussi un signe que depuis l’ère de Saturn V "il n’y a pas eu de grand bond technologique quant au mode de propulsion", souligne François Forget. Des recherches sont menées pour tenter de trouver des alternatives, comme des fusées à propulsion nucléaire, mais rien n’a encore abouti. Des travaux qui doivent permettre de rendre ces fusées moins onéreuses.
Mais avant de pouvoir faire ces économies, il faudrait dépenser plus pour rechercher plus. Et le cahier des charges du SLS exigeait de faire attention à l’addition. Le programme du lanceur a été initié par l’ancien président américain Barack Obama peu après la crise financière de 2008 dans un contexte de recherche d’économies à tout prix.
C’est pourquoi le SLS a été pensé comme "un héritage de la navette spatiale américaine [le véhicule spatial utilisé par la Nasa entre 1981 et 2011] par souci d’économie", explique François Forget. Des rêves d’économies qui se sont envolés au fil des années puisque le coût de développement du SLS a été 30 % supérieur au budget initial (plus de 9 milliards de dollars au lieu de 7 milliards de dollars).
La filiation avec la navette spatiale américaine est visible à l’œil nu : il s’agit des deux propulseurs d’appoint situés de chaque côté du châssis central de la fusée. Ce sont eux qui font le plus gros du travail de la poussée initiale de la fusée après le décollage, et contribuent à faire du Space Launch System le lanceur le plus puissant de l’histoire de la Nasa.
Le credo de la nouvelle fusée destinée à emmener des Hommes sur la Lune semble donc être le "changement dans la continuité". Une règle qui vaut aussi pour la capsule Orion qui remplace le célèbre module Apollo dont les images d’amerrissage dans l’océan Atlantique en 1969 ont marqué l’histoire.
C’est à bord de cette capsule que les astronautes qui ont rendez-vous avec la Lune vont se mettre en orbite autour de ce satellite naturel de notre Terre. Elle sera légèrement plus grande qu’Apollo et pourra accueillir quatre personnes au lieu de trois, mais elle repose sur la même technologie de bouclier thermique qui a protégé le module spatial en 1969 lors de son retour dans l’atmosphère terrestre.
L’incontournable Elon Musk
Ironiquement, l’aspect le plus innovant du programme Artemis de retour des Américains sur la Lune ne vient pas de la Nasa, mais… d’Elon Musk. L’agence spatiale américaine a en effet choisi une version modifiée du Starship, le lanceur de Space X, pour alunir les astronautes.
Et ce vaisseau n’a rien à voir avec le petit module d’où Neil Armstrong est sorti pour effectuer son "petit pas pour l’Homme, mais un bond de géant pour l’Humanité". Le Starship HLS (Human landing system) est dix fois plus grand. Une différence de taille qui doit permettre, au fur et à mesure des vols vers la Lune, de transporter du matériel "dans l’optique à terme d’y établir une base", souligne François Forget.
La fusée d’Elon Musk présente un autre avantage : elle peut être réapprovisionnée en carburant dans l’espace. Ce qui fait du Starship un bon candidat pour pousser l’exploration spatiale jusqu’à Mars. En travaillant avec Elon Musk, la Nasa espère donc un jour pouvoir profiter de cette technologie si, après la Lune, elle continue son voyage vers la planète rouge.
Mais en attendant, la Nasa va préparer son SLS par étapes à son aventure spatiale. Le premier vol, en 2022, ne sera pas habité et servira à vérifier que tout fonctionne correctement. Les astronautes monteront à bord lors du second lancement, mais ils ne se poseront pas encore sur la Lune. Ce n’est que lors du troisième vol, prévu pour 2025 au plus tôt, qu’ils passeront de la capsule Orion au Starship HLS de Space X pour alunir. Et cette fois-ci, il n’y aura pas que des hommes, puisque la Nasa compte profiter de l’occasion pour permettre à la première femme de poser un pied sur la Lune.
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La Nasa confie à SpaceX sa prochaine mission habitée vers la Lune
Les États-Unis repoussent à 2025 "au plus tôt" leur retour sur la Lune
Objectif Lune pour la Russie et la Chine, qui projettent ensemble une station spatiale
Le Figaro
Le journal du mercato : Raphinha priorité du Barça pour remplacer Dembélé... qui irait au PSG
Le Barça qui craque pour Raphinha, Dembélé encore évoqué à Paris ou Tagliafico qui veut quitter l'Ajax : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 22 mars 2022.
Raphinha au Barça, Dembélé à Paris ?
Selon le quotidien catalan Sport , le FC Barcelone est résigné quant au départ d'Ousmane Dembélé, dont le contrat expire le 30 juin prochain. Avec le feu vert de son entraîneur Xavi, la direction aurait donné la priorité au recrutement d'un remplaçant à Dembélé cet été. Et «l'élu» serait Raphinha, international brésilien de 25 ans qui vit sa deuxième saison à Leeds, en Premier League. Sportévoque des «négociations en cours» avec le club anglais, qui avait acheté Raphinha à Rennes pour un peu moins de 20 M€.
À VOIR AUSSI – Les débuts réussis de Raphinha à Leeds
Quant à Dembélé, «tout indique» qu'il finira au Paris Saint-Germain, ajoute Sport . Le Barça pense que le champion du monde français (24 ans) a déjà un accord avec le club de la capitale. C'est ce qu'annonçait déjà le site Foot Mercato fin janvier. Le journal L'Équipe confirmait l'existence de contacts pendant l'hiver, mais précisait que Dembélé avait une préférence pour Chelsea. Avec le contexte nébuleux qui entoure les Blues depuis un mois, cette idée a sûrement pris du plomb dans l'aile.
Kessié (AC Milan) quasiment barcelonais...
La rumeur se concrétise de jour en jour : Franck Kessié devrait quitter l'AC Milan au terme de son contrat cet été pour rallier le FC Barcelone. D'après le réputé journaliste Gianluca DiMarzio, le milieu ivoirien (25 ans) a même déjà passé sa visite médicale pour les Blaugranas. Un salaire de 7 M€/an l'attendrait en Catalogne. La semaine dernière, la presse espagnole s'accordait déjà sur la future signature de Kessié au Barça. Ce ne semble donc plus être qu'une question de temps.
…et Tagliafico (Ajax) attend son tour
L'hiver dernier, on évoquait Naples, Barcelone et même l'Olympique de Marseille dans la course à Nicolas Tagliafico. Diverses sources laissaient entendre que le latéral gauche argentin (29 ans), titulaire à l'Ajax Amsterdam, avait une préférence pour le Barça. Le principal intéressé n'a pas démenti cette information, au contraire. «Il y avait un intérêt, les deux clubs ont discuté mais n'ont pas trouvé d'accord, a-t-il expliqué au micro de TNT Sports . C'était compliqué pour le club (le Barça) à ce moment, mais je pense qu'en juin, ce sera plus facile.» Un appel du pied clair et net de la part de l'Argentin, lié à l'Ajax jusqu'en juin 2023.
À VOIR AUSSI – Le meilleur de Tagliafico avec l'Ajax Amsterdam
Luiz Felipe (Lazio) vers le Betis
De l'Italie à l'Espagne. Selon le toujours bien informé Gianluca DiMarzio, Luiz Felipe a annoncé à son club de la Lazio Rome qu'il ne prolongera pas son contrat, qui s'achève en juin prochain. Il ne lui resterait que «des détails» à régler avant qu'il ne s'engage avec le Real Betis, 5e de Liga. Le défenseur central italo-brésilien de 25 ans, convoqué en équipe d'Italie cette semaine, a joué 140 matches avec la Lazio, où il évolue depuis 2016.
Le journal du mercato : Cristiano Ronaldo finalement prêt à rester à Manchester United ?
Le choix de Cristiano Ronaldo, l'avenir de Pochettino ou encore Rüdiger très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 19 mars 2022.
Mercato : Pochettino ou Ten Hag à la lutte pour Manchester United ?
Qui pour entraîner Manchester United la saison prochaine ? Une question à laquelle les dirigeants mancuniens…
Le journal du mercato : Cristiano Ronaldo pas certain de poursuivre à Manchester United ?
L'avenir de Cristiano Ronaldo, Pogba bientôt libre ou encore le Barça à fond sur Kessié : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 18 mars 2022.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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An Ancient City Transformed by War
Marc Santora
LVIV, Ukraine — On the night before the Russian invasion of Ukraine, a musician was singing on a cobblestone street in the heart of Lviv’s old town, the glow from heat lamps casting a soft light on a yellow stone house.
Until the war, it was the home of Wild House, part exhibition space, part barbershop, part TikTok studio, and a gathering spot for artists and digital nomads. Now, it is a boardinghouse for people fleeing Russia’s assault.
It started informally, with word of its existence spreading in rushed phone calls and frenzied text messages. As the war expanded, so did word of Wild House, now part of an elaborate volunteer network dealing with a never ending stream of need.
Nadiya Opryshko, 29, an aspiring journalist turned humanitarian, is the driving force behind its transformation.
“The military of Russia, they are fighting for nothing,” she said in an interview. “They did not know and cannot understand what they are fighting for.
“Ukrainian people, we know what we are fighting for,” she continued. “We are fighting for peace. We are fighting for our country. And we are fighting for freedom.”
Her story, and that of Wild House, in many ways mirror the broader transformation that her city and her nation have undergone in only a few weeks of war.
The signs of change are visible everywhere, at once strange but also oddly familiar, former rituals playing out in a radically altered context.
A family stands on a corner with their suitcases near a French cafe, as the voice of Edith Piaf wafts in the background. But they are not tourists. In their suitcases are lifetimes condensed, whatever time and space would allow as they ran.
Two people share coffee at Black Honey. Not old friends, but a soldier of fortune and an Australian journalist. The hotels are all full, but the travelers are not tourists drawn to the city’s magnificent architecture, but relief workers, diplomats, journalists, spies and an assortment of other people whose pursuits are harder to divine.
And, always, there are the air raid sirens, wailing reminders of the destruction raining on cities across the country that, with the horrific strike last week on a military base just outside of town and another attack on Friday near the airport, are drawing ever closer to the city itself.
But every day that Ukrainian forces around the capital, Kyiv, and other cities fight off the Russian onslaught is another day for Lviv to harden its defenses. Artwork is now stowed in bunkers. Four limestone statues in Rynok Square, meant as an allegory for the Earth, are now wrapped in foam and plastic, turning Neptune into a silhouette with only his trident identifiable. The stained-glass windows of the Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, founded in 1360, are covered in metal to protect them from Russian rockets.
The majority of the three million people who have fled Ukraine have passed through Lviv’s train and bus stations. And for millions more internally displaced people, Lviv is the gateway to safety, however fleeting, in the west. The city is overstuffed with people and emotion. Energy and despair. Anger and determination.
The morning after the first air raid siren sounded before dawn on Feb. 24, however, there was mostly uncertainty. People emerged bleary eyed and unsure, lining up at bank machines and stores, rushing to collect valuables and making plans to wait out the storm.
Most of the shops closed, taxis stopped working and seemingly everyone went on Telegram to watch videos — some real, some fake — of Russian fighter jets roaring over cities and Russian missiles crashing into buildings.
The hotels emptied as people rushed to join loved ones in Ukraine and outside the country.
“They are afraid for their families, afraid for their friends,” Denys Derchachev, 36, a doorman at the Citadel Inn, said on the first morning of the war.
Christina Kornienko was in line to collect her valuables from a safe deposit box. But even in the shock of the moment, she had an idea of what would happen next. “The women will go to Poland and the men will fight,” she said.
She was right. Shock quickly turned to anger, which fueled a remarkable sense of solidarity.
Less than a month ago, Arsan, 35, was the owner of a local coffee shop. He was about to go to the gym when his wife told him the country was at war. Four days later, he was learning how to make firebombs and spot the fluorescent markers placed by Russian saboteurs on buildings to direct missile strikes.
“We can learn to shoot because we don’t know how this situation will develop,” he said. He said he was scared of what “crazy people may do,” particularly President Vladimir V. Putin of Russia, with his talk about nuclear weapons, but Arsan was confident in the army.
“The Ukrainian army is doing a great job,” he said. “They are super people.”
A month ago, Arsan’s confidence could easily have been dismissed as bravado. Few military analysts gave the Ukrainian army much of a chance against what was assumed to be the Russian army’s superior firepower and professionalism. But with each passing day — as Ukrainian forces defend Kyiv, hang on with grim determination in Mariupol and mount a spirited campaign to keep Russian forces from advancing on Odessa — the nation’s belief in itself appears to deepen.
Periodically, the Ukrainian military makes expansive claims, impossible to verify, about its achievements on the battlefield. This month, for example, it said that since the start of the war, its forces had killed 13,500 Russian soldiers and destroyed 404 tanks, 81 planes, 95 helicopters and more than 1,200 armored personnel carriers.
These numbers, that Western analysts say are almost certainly inflated, are cited by President Volodymyr Zelensky in his daily talks to the nation — once, twice, sometimes three or four times a day, as he channels the nation’s anger and tries to lift its spirits.
It is a routine he has managed to keep up for weeks, often bringing Ukrainians to tears while inspiring a resistance born of baristas, computer programmers, accountants and lawyers.
But an army, as Napoleon once said, moves on its stomach, even a civilian one. And the effort to supply the nation’s ever growing cadre of citizen-warriors, like so many aspects of the nation’s defense, started with volunteers.
Hundreds of them assemble daily at the Lviv Palace of Arts, fighting the war by packing jars of pickled preserves, mountains of donated clothes, gallons of water and trash bags stuffed with toiletries.
“We began immediately after the bombardment started,” said Yuri Viznyak, the artistic director of the center, who now finds himself leading a critical hub in the war effort. And with Russians increasingly targeting civilians, much of his work is now devoted to getting relief to people in dire need.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Mariupol refuses to yield. Ukraine rejected Russia’s demand to surrender the embattled southern port city, where an estimated 300,000 people remain trapped. In a rare firsthand account on social media, a resident who escaped described what she called a living “hell.”
A bloody stalemate. With the invasion stalled, few signs of progress on peace talks and the war appearing to have reached a stalemate, Russia is turning to deadlier and blunter methods, including a missile strike that reduced a Kyiv shopping mall to a smoldering ruin.
Biden’s diplomatic push. President Biden will travel to Europe for talks with NATO allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the invasion. In a call with Western leaders ahead of his trip, he assailed Russia’s attacks on civilians and discussed providing assistance to refugees.
But as soldiers, weapons and humanitarian aid move from Lviv to the eastern front, a tide of humanity continues to move in the other direction. With each day, the stories they carry to Lviv grow more dire.
Matukhno Vitaliy, 23, is from the Luhansk region in eastern Ukraine and the city of Lysychansk, near the Russian border. It took him two days and nights to reach Lviv in a crowded evacuation train.
He said his parents were still in the city, with no running water because all the pipes had been destroyed. It had 100,000 inhabitants before the war, but there is no telling how many have fled and how many have died.
“Everything is destroyed,” he said.
Mariupol. Kharkiv. Chernihiv. Sumy. Okhtyrka. Hostomel. Irpin. The list of Ukrainian cities turned to ruins keeps growing. While the Russian advance may have slowed, the destruction has not.
Any illusions people in Lviv might have had that their city might be spared have long faded. So grandmothers join grandchildren stringing fabric together to make camouflage nets. Villagers on the outskirts of the city dig trenches and erect barricades. Movie streaming sites feature videos on how to make firebombs.
Yet, in contrast to the first days of the war, the city is humming with life. Stores have reopened and street musicians are performing. Alcohol is banned, but bars are full. A 7 p.m. curfew means finding a table for the compressed dinner hours is a challenge.
But the posters around town that once advertised local businesses have been replaced by war propaganda. Many take aim at Mr. Putin, focusing on a crude remark he made about Mr. Zelensky.
“Like it or not, beauty, you have to put up with it,” Mr. Putin said, using an expression that rhymes in Russian. Ukrainians believe he was making a reference to rape — a prelude to what they say is the rape of a nation.
One of the most popular posters features a woman looming over Mr. Putin. Jabbing a gun into his mouth, she says, “I am not your beauty.”
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L'Humanité
Il y a 10 ans : le meurtre de Trayvon Martin et les ferments de Black Lives Matter
Il était une fois26 février 2012. La mort à 17 ans de Trayvon Martin, tué par un vigile qui le trouvait suspect, émeut l’Amérique. L’acquittement du meurtrier, couvert en Floride par une loi instaurant le concept « d’homicide justifiable» – un véritable permis de tuer – crée l’embrasement. Une jeunesse multiraciale se lève. La révolte va donner naissance au puissant mouvement Black Lives Matter, « les vies des noirs comptent ».
Michel MullerIl est un peu plus de 19 heures, ce 26 février 2012 à Sanford, une petite ville de Floride. Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, rentre dans la résidence fermée Twin Lakes, où habite son père et chez qui il réside depuis une semaine. Grand et filiforme, Trayvon a un visage encore enfantin et sa peau est « noire ». Il vient d’acheter une cannette de thé glacé et un sachet de bonbons pour son amie, Rachel Jeantel. Il pleut, il fait froid et Trayvon se couvre la tête avec la capuche de son sweat-shirt.
Ce « hoodie » est un marqueur vestimentaire de mauvais augure, bien plus aux États-Unis qu’ailleurs, pour les « braves citoyens respectueux et défenseurs de la loi et de l’ordre ». C’est à ce moment-là qu’il constate qu’un homme le suit en voiture, s’arrête, en descend et se rapproche de lui. Inquiet, Trayvon téléphone à Rachel, qui lui demande à quoi ressemble cet homme : « À un “creepy ass-cracker” », (1) lui dit-il. « Tu ne connais pas le coin, il s’agit peut-être d’un violeur », lui répond son amie.
« Pourquoi vous me poursuivez ? Lâche-moi, lâche-moi ! » sont les derniers mots de Trayvon avant la rupture de la communication. Des voisins proches entendent des appels à l’aide puis un coup de feu. Arrivée sur les lieux, la police constate que l’adolescent a été tué d’une balle dans le cœur. Le tueur, George Zimmerman, resté sur place, est un Latino-Américain âgé de 28 ans qui avait décidé, comme l’y autorise la législation de Floride, de veiller à la tranquillité de la résidence. Ce que, bien sûr, Trayvon ne pouvait pas savoir, d’autant que son assassin ne s’était même pas identifié.
Le racisme règne sur la vie quotidienne états-unienne
Les échanges de ce « vigile volontaire » avec la police révèlent l’ampleur du racisme non dit, implicite et accepté comme tel qui règne sur la vie quotidienne états-unienne. Ce n’est que le 16 mars que la police rend publique une partie des appels de Zimmerman et de témoins au commissariat. Tout « naturellement », le choix des échanges à publier, donc à remettre au procureur, s’est opéré entre le chef de la police et le « city manager » (gérant municipal) (2), Norton Bonaparte.
22 mars 2012. Un mois après l'assassinat de l'adolescent, son meurtrier est toujours libre. Des manifestations éclatent dans tout le pays pour réclamer son arrestation. © Julie Fletcher/AP
Zimmerman : « Ce type fait comme s’il était en train de faire un mauvais coup, ou il est drogué… quelque chose comme ça. Il observe, regarde toutes les maisons… et maintenant il se dirige vers moi. Il a mis sa main dans sa poche de ceinture. Il a quelque chose de louche. » Le policier : « OK. Et le gars, il est blanc, noir ou hispanique ? » « Noir », lui répond le « vigile », en indiquant qu’il porte un « hoodie ». « Ces foutus voyous, ces encu… ils s’échappent toujours ! Merde, il se met à courir ! » Apparemment, Zimmerman est sorti de sa voiture : « Vous le poursuivez ? » demande le policier. « Oui », répond Zimmerman. « OK », lui répond le policier. Et la conclusion tombe, sans appel : « Nous n’avons pas besoin que vous fassiez cela. »
Une loi adoptée sous l’impulsion du lobby des armes à feu
Zimmerman n’est pas arrêté, ni inculpé dans un premier temps. Sans que ce ne soit dit formellement, c’est sous couvert de la loi « stand-your-ground » (tenez votre position) que l’assassin sera jugé : il « avait le devoir de ne pas battre en retraite », selon les instructions données par le procureur au jury – même si la police lui avait intimé le contraire – et il avait le droit de « tenir tête et d’affronter la force par la force, y compris la force mortelle, s’il estimait raisonnablement qu’il devait agir ainsi pour éviter la mort ou une atteinte grave à son intégrité corporelle ».
La Floride a été le premier État, en 2005, à adopter cette loi sous l’impulsion du lobby des armes à feu – la National Rifle Association (NRA) – et d’un puissant groupe de pression de droite, le Conseil d’échanges législatifs américain (Alec), financé par les frères Koch, multimilliardaires, et soutenu notamment par la chaîne commerciale Walmart. Depuis, plus de la moitié des États ont fait de même. La Floride est même allée plus loin : c’est au procureur de prouver que la loi ne bénéficie pas à l’accusé, et non à l’avocat de prouver le contraire. Ainsi, le nombre d’« homicides justifiés » y a été multiplié par 2,5 depuis 2005.
Acquitté par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire
Le procès de Zimmerman ne s’est tenu qu’en juin 2013. Le tueur a été acquitté le 13 juillet par un jury composé de six femmes, dont une seule Noire. Le témoignage de l’amie de Trayvon est particulièrement douloureux et significatif d’une structure mentale raciste dominante aux États-Unis, que subissent les « personnes de couleur », notamment dans les couches les plus pauvres. Souffrant tout à la fois de misère sociale, d’un système éducatif intrinsèquement ségrégué et dévalué, elles sont, de ce fait, assignées à un statut d’êtres inférieurs. C’est dès son plus jeune âge qu’un enfant « de couleur » états-unien découvre dans le regard des autres que sa peau est noire.
Mal à l’aise, bouleversée, Rachel ne répond que succintement et de manière confuse aux questions. À l’avocat de Zimmerman, Don West, qui lui demande « pourquoi », selon elle, le qualificatif de « creepy ass-cracker » a une signification « raciale » – c’est ainsi que Trayvon a qualifié Zimmerman –, elle répond : « Oui ». « C’est donc Trayvon Martin qui a mis de la race dans cela », insinue Don West. « Non », dit la jeune fille. Et l’avocat d’insister : « Vous ne pensez pas que c’est un commentaire racial ? » « Non », confirme-t-elle.
Mais pour le jury, il est clair que Trayvon a accusé le « vigile » de racisme. Don West en tire parti : si « creepy ass-cracker » est une expression péjorative définissant un Blanc raciste et qu’elle a été utilisée par Trayvon, un Noir, et que d’autre part Zimmerman n’a pas prononcé d’insultes de même ordre (bien qu’il l’ait fait, comme en témoigne son appel au commissariat), ce dernier n’a donc pas « ciblé racialement Trayvon », c’est donc bien Trayvon qui est l’agresseur raciste... Tout le monde en déduit que c’était Trayvon Martin qui était un « danger » pour la vie de Zimmerman. Pour enfoucer le clou, la juge Debra S. Nelson donnera au jury l’instruction suivante : « Zimmerman a certes ciblé Trayvon, mais il ne l’a pas fait racialement. »
« Protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes »
Autre moment tragique provoqué par l’avocat pour démontrer que ces « gens-là » ne sont décidément pas du même monde que les bons et respectables citoyens blancs cultivés : Don West demande à Rachel de lire une lettre qu’elle a envoyée à la mère de Trayvon, mais qu’elle a demandé à une amie étudiante d’écrire à sa place. « Êtes-vous capable de lire ce document suffisamment bien pour nous dire s’il s’agit bien de cette lettre ? » lui demande-t-il. « Non », répond Rachel. Et devant l’insistance indécente de l’avocat, elle explique : « Je ne comprends pas l’(écriture) cursive. » (3).
En 2016, le quarterback Colin Kaepernick met un genou à terre lors de l’hymne national, pour éveiller les consciences.
© Thearon W. Henderson/Getty Images/AFP
Malgré de notables changements intervenus depuis l’acquittement de Zimmerman – grâce aux puissantes protestations antiracistes – dans la qualité de la justice accordée aux victimes de crimes racistes, un scénario similaire s’est produit récemment. Dans la soirée du 25 août 2020, une importante manifestation a lieu à Kenosha (Wisconsin) pour protester contre des tirs de policiers qui ont paralysé un père de famille noir, Jacob Blake, et dont les auteurs n’ont pas été inquiétés par la justice. Kyle Rittenhouse, un adolescent de 17 ans qui se proclame défenseur des braves gens, adepte par ailleurs des « protecteurs du serment » à la nation (Oath Keepers, un groupe d’extrême droite), prend son fusil de guerre AR 15 et quitte son Antioche natal, dans la banlieue de Chicago (Illinois), pour Kenosha, où il dit vouloir « protéger les entreprises » contre les « émeutiers gauchistes ». Il tue deux manifestants et en blesse un autre – tous blancs et non armés – qui tentent de le désarmer. Il est déclaré non coupable le 19 novembre 2021. Donald Trump a immédiatement invité le gamin dans son palais, à Mar-a-Lago en Floride, le qualifiant de « héros de l’Amérique ». Quant à Zimmerman, il a vendu aux enchères son pistolet meurtrier et récolté plus de 130 000 dollars.
Un Afro-Américain a huit fois plus de risques qu’un Blanc d’être tué par un policier et huit fois moins de chances qu’un Blanc de sortir libre d’un tribunal (4). Selon une étude publiée le 2 octobre 2021 par la revue médicale « The Lancet », de 1980 à 2019, 30 800 personnes, dont plus de 60 % de Noirs, ont été les victimes mortelles de violences policières aux États-Unis. En 2019, les polices états-uniennes ont été responsables de 13 % des morts par balles policières dans le monde, alors que le pays ne compte que pour 4 % de la population mondiale.
En 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme
Ces chiffres montrent, s’il en était besoin, combien la montée en force du combat contre le racisme structurel – une notion que même Joe Biden a été amené à employer – est devenue le cœur des révoltes et des soulèvements aux États-Unis. Révoltées par le meurtre de Trayvon et l’acquittement de son meurtrier, trois jeunes femmes noires militantes des droits humains à divers titres, Patrisse Cullers, Alicia Garza – toutes deux militantes queer se réclamant du marxisme – et Opal Tometi – fondatrice et responsable de la seule organisation états-unienne de défense des migrants (Black Alliance for Just Immigration lance en 2013 le mouvement Black Lives Matter (5).
Depuis, il a pris une ampleur telle – avec les quelque 150 organisations qui s’en réclament – que, pendant l’été 2020, les États-Unis ont connu les plus puissantes manifestations de leur histoire contre le racisme, mais aussi contre les inégalités et pour la justice sociale.
« Une nation qui continue au fil des ans à dépenser davantage pour sa défense militaire que pour le progrès social approche de sa mort spirituelle. » Ces paroles, prononcées par Martin Luther King en avril 1967, sont prophétiques. Comme il l’avait proclamé quelques jours avant son assassinat, le 4 avril 1968, les combats contre le racisme et l’exploitation de classe sont intimement liés. Une étape qualitative de cette formidable marche vers l’émancipation humaine a été franchie au cours de cette décennie aux États-Unis. Mais aussi, les forces de refus – dont Donald Trump se veut l’actuel thaumaturge – redoublent de férocité au risque de la destruction même de la démocratie dans ce pays, le plus puissant militairement au monde.
www.huffpost.comwww.cairn.infoIl était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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HistoireÉtats-UnisracismeIl était une fois Le Figaro
Meurtre de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : une suspecte présentée à un juge d'instruction
Deux autres suspects, des militants d'extrême droite, sont toujours recherchés.
La jeune femme soupçonnée d'avoir participé à l'homicide de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu samedi à Paris va être présentée mardi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen, deux autres suspects, des militants d'extrême droite, étant toujours recherchés.
La jeune femme, âgée de 24 ans et proche du principal suspect, aurait été au volant de la voiture de laquelle deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin sur un boulevard du VIe arrondissement, vers 6 heures du matin samedi, selon une source proche de l'enquête. Les deux hommes, âgés d'une trentaine d'années, étaient eux toujours recherchés mardi matin, selon une autre source proche du dossier.
Federico Martin Aramburu, ex-international de rugby argentin, a été tué par balles à l'âge de 42 ans à Paris, samedi à l'aube, après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Prés. Après un «différend» entre deux groupes au bar Le Mabillon, ceux-ci ont été séparés par des videurs, selon une source policière, mais les suspects «sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu». «Plusieurs impacts» de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête. Le sportif est mort sur place des suites de ses blessures.
Sous le choc, le rugby français rend hommage à Aramburu, tué par balles ce samedi à Paris
Le décès tragique du joueur argentin, qui avait porté les couleurs de Biarritz, Perpignan et Dax, provoque une vive émotion. Des Bleus ont également fait part de leur immense tristesse sur les réseaux sociaux.
Les notes des Bleus après France-Angleterre : Dupont superstar, le tracteur Alldritt
Après la victoire du XV de France sur les Anglais (25-13), découvrez les notes attribuées par nos spécialistes rugby.
Mort du rugbyman Martin Aramburu : un militant d'extrême droite impliqué dans l'assassinat ?
La brigade criminelle rechercherait trois individus suspectés d'être impliqués dans la mort de l'ancien international. Selon Le Point, l'un d'eux pourrait être un ancien militaire et militant du Gud, un groupe de l'ultradroite.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : l'Arménie, refuge pour les Russes dénonçant le "crime" de Moscou
Publié le : 17/03/2022 - 08:17
Tiffany FILLON
En Russie, la répression des opposants se renforce à mesure que l'invasion de l'Ukraine progresse. Par peur d'être arrêtés, certains Russes opposés à la guerre en Ukraine choisissent de s'enfuir, notamment en Arménie. Sacha, Marina, Youlia et Kseniia se sont confiés à France 24.
Ils s'appellent Sacha, Marina, Youlia et Kseniia. Après l'invasion de l'Ukraine, ces quatre Russes ont pris la décision de quitter leur pays. Craignant la répression du pouvoir, ils ont pris des billets d'avion en urgence pour rejoindre l'Arménie, l'un des seuls pays de la région où les Russes peuvent se rendre sans visa.
Avant leur exil, ils ne se connaissaient pas. Aujourd'hui, ils vivent au même endroit, aux alentours de la capitale, Erevan. "On a tout laissé derrière nous mais ici, on se sent plus en sécurité qu'en Russie", confie Sacha, entrepreneur arrivé de l'ouest de la Russie avec sa femme, Marina, et leurs deux enfants.
Ils sont partis après l'entrée en vigueur, le 5 mars, de la nouvelle loi qui durcit la répression contre les médias et les opposants à la guerre en Ukraine. Le texte prévoit jusqu'à quinze ans de prison pour ceux qui diffusent des "informations mensongères sur l'armée russe".
Les conséquences ont été immédiates. "Les médias les plus populaires et critiques du pouvoir ont été bloqués [...], des stations de radio indépendantes ont été fermées, des dizaines de journalistes ont été contraints de cesser leur travail, certains ont même quitté le pays", détaillait l'ONG Amnesty International dans un communiqué. Au moins 150 journalistes ont fui le pays depuis le début de la guerre, d'après Agentstvo, un site de journalisme d’investigation désormais inaccessible en Russie.
Depuis, le réseau social Facebook a aussi été bloqué, Twitter est restreint et l'accès à Instagram est limité. YouTube, très populaire en Russie et utilisé par les opposants au régime, pourrait être la prochaine cible de Moscou.
Des départs précipités
Sacha, Marina, Youlia et Kseniia se sont tous très vite sentis menacés. Le 24 février et les jours suivant l'invasion russe, Sacha a publié des contenus antiguerre sur les réseaux sociaux. "Dans les commentaires, il y avait de plus en plus de messages déplaisants voire menaçants", se rappelle-t-il.
De son côté, Kseniia, qui travaillait dans le secteur bancaire en Russie, a partagé beaucoup d'"informations indépendantes" sur les réseaux sociaux et a signé des pétitions contre la guerre. Youlia, elle, a posté des contenus anti-Poutine sur Instagram et a utilisé le célèbre hashtag #нетвойне ["non à la guerre", NDLR]. Or, en Russie, l'utilisation des mots "guerre", "invasion" et "attaque" pour décrire les actions militaires de Moscou en Ukraine peut entraîner de lourdes conséquences. L'exemple de Marina Ovsiannikova en est la preuve. Elle a été arrêtée pour avoir brandi à la télévision russe une pancarte dénonçant la guerre en Ukraine. Rapidement libérée, elle risque toujours de lourdes peines de prison.
>> À voir : "La fuite des ressortissants russes vers l'Arménie"
"Les Russes ne sont pas au courant de ce qu'il se passe en Ukraine. Et la propagande commence très tôt, même à l'école maternelle", dénonce Marina. Dès le 24 février, l'école de ses enfants a demandé aux élèves d'écrire des cartes postales aux soldats russes pour les soutenir. "J'ai dû expliquer à ma fille que les soldats n'avaient pas d'autre choix que d'obéir aux ordres."
La famille a par ailleurs reçu des pressions des autorités russes. La police a téléphoné à la sœur de Sacha et s'est rendue chez leur mère pour tenter de le retrouver. Puis, alors que Sacha se trouvait déjà en Arménie, la police l'a appelé et lui a demandé de se rendre au commissariat pour un entretien. "Je suis allé une fois à une manifestation contre la guerre. Je suis resté au maximum cinq minutes mais je tenais une pancarte donc j'ai dû être repéré", affirme-t-il. Selon l'ONG OVD-Info, depuis le 24 février, près de 15 000 manifestants pacifistes ont été interpellés en Russie. Par peur de recevoir des amendes, d'être arrêtés voire emprisonnés, Sacha et Marina ont quitté leur domicile. Le soir même, la famille était en Arménie.
De son côté, Youlia, qui travaille dans le design graphique, a participé à plusieurs manifestations. "Je ne voulais pas rester en Russie parce que ceux qui manifestent leur opposition à cette guerre risquent d'avoir des gros problèmes. Et je refuse de prendre part à ce 'crime de l'État russe'", souligne-t-elle. Elle n'a pas attendu pour partir. Quelques jours après le vote de la nouvelle loi russe, Youlia a pris un vol depuis Moscou. "C'était la seule possibilité, pour moi, de sortir de la Russie à ce moment-là."
>> À lire aussi : "En Russie, dans la rue et derrière les écrans, un mouvement antiguerre"
Les vols pour Erevan étaient à la fois disponibles rapidement et dans son budget. Et puis Youlia n'a pas de visa pour l'espace Schengen. Kseniia et Marina sont dans la même situation, comme "beaucoup de gens qui veulent partir", d'après Youlia. Ces mêmes raisons ont également poussé Kseniia à partir pour l'Arménie, où elle a retrouvé son mari, Donald. Ce Français, qui a beaucoup voyagé dans les anciens pays soviétiques et qui parle couramment russe, a rejoint sa femme pour l'aider à rentrer en France avec lui. "En Arménie, il y a un sentiment russophile et francophile assez marqué. Je me suis dit que c'était peut-être le dernier pays de la région où un sentiment antirusse pourrait se développer. Et puis, comme les Russes, les Français peuvent venir ici sans visa."
L'espoir d'un changement politique
Donald doit rentrer dans une semaine en France. Mais sa femme risque de ne pas pouvoir le suivre. "Kseniia est autorisée à rester six mois en Arménie. Mais je fais tout mon possible auprès des autorités françaises pour qu'elle ait un visa pour la France avant que je parte." Pour l'obtenir, Kseniia doit faire une demande de titre de séjour en Russie. Mais pour elle, ce n'est pas envisageable. Si elle rentre en Russie, elle a peur de devoir y rester pendant plusieurs mois, dans l'attente de son visa.
Sacha et Marina espèrent, eux, pouvoir rentrer "s'il y a un changement politique soudain en Russie, plus précisément démocratique", explique Sacha, qui se dit "convaincu que Poutine perdra la guerre". Ils n'écartent pas non plus la possibilité d'aller en Ukraine après la guerre. "Là-bas, il y a une population russophone et nous soutenons le peuple ukrainien dans la défense de son pays", justifie Sacha. La troisième option est d'"aller vivre dans l'Union européenne, si jamais elle accepte les réfugiés russes".
>> À lire sur Les Observateurs : "Que sait-on de cette vidéo où l’on voit deux femmes russes arrêtées près de la place Rouge ?"
Pour Youlia, c'est aussi l'incertitude. "Je ne planifie rien. Ce qui est sûr, c'est que, sauf changement politique majeur, je ne rentrerai pas en Russie", affirme-t-elle. Il est difficile de savoir combien de Russes ont fui leur pays depuis le 24 février. Contactée par France 24, l'Organisation internationale pour les migrations a affirmé, mercredi, "ne pas avoir cette information".
L'ambassade de Russie en Arménie et le consulat de Russie à Paris n'ont pas répondu à nos sollicitations. L’économiste Konstantin Sorin, de l’université de Chicago, a estimé le 8 mars que 200 000 personnes avaient quitté la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. La semaine dernière, Vahe Hakobyan, président de la commission des affaires économiques du Parlement arménien, a déclaré qu'environ 6 000 citoyens russes et ukrainiens arrivaient chaque jour dans le pays.
Armenian gov't gave a number of 80K there; Tbilisi mayor said 20-25K there. There were more flights to Istanbul than to Erevan each day, and on larger planes. Plus Tel Aviv, Almaty, Bishkek + tiny, but constant stream via Estonia, Latvia, and Finland. So, 200K is a lower bound.
March 8, 2022
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REPORTAGE
La fuite des ressortissants russes vers l'Arménie
MOBILISATIONEn Russie, dans la rue et derrière les écrans, un mouvement antiguerre
On va plus loin
Ukraine : quelles armes face à la propagande russe ?
France24 - Monde
Cour suprême américaine : face aux sénateurs, la juge Jackson promet de défendre la démocratie
Publié le : 22/03/2022 - 04:20
FRANCE 24
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Proposée par le président Joe Biden pour siéger à la Cour suprême des États-Unis, la juge Ketanji Brown Jackson s'est présentée lundi devant la commission judiciaire du Sénat qui doit examiner sa candidature. Elle a cherché à rassurer sur son indépendance et promis de protéger la démocratie si sa nomination était confirmée.
Nommée par Joe Biden à la Cour suprême des États-Unis, Ketanji Brown Jackson a promis lundi 21 mars qu'elle défendrait "la grande expérience" démocratique américaine, si elle devenait la première femme noire à siéger au sein de l'influente institution.
D'une voix assurée, la juge de 51 ans a insisté sur son "indépendance" et sur sa "neutralité" lors de propos introductifs devant la commission judiciaire du Sénat chargée d'examiner sa candidature, retransmis en direct sur les chaînes de télévision américaines.
Sans insister sur la dimension historique de sa nomination, elle a rendu hommage à tous ceux qui l'ont aidée à se hisser à ce niveau, à commencer par ses parents : "Après avoir vécu personnellement la ségrégation raciale" […] "ils m'ont enseigné, que contrairement à eux – qui avaient dû affronter de nombreux obstacles – si je travaillais dur, en Amérique, je pouvais devenir qui je voulais."
"Faire vivre ensemble des gens très différents"
Elle a aussi salué "l'intégrité, le civisme et la grâce" du juge progressiste Stephen Breyer qu'elle est appelée à remplacer à la rentrée prochaine, et dont elle a été assistante en sortant de l'université de Harvard. Pour lui, le droit vise à "faire vivre ensemble des gens très différents", a-t-elle rappelé. "Si je suis confirmée, j'espère avoir le même état d'esprit."
La magistrate a pris la parole après les 22 sénateurs de la commission qui ont, à l'unisson, salué la "nature historique de sa nomination". Sur les 115 juges ayant siégé à la Haute Cour, il n'y a eu que deux hommes noirs et cinq femmes – dont aucune Afro-Américaine, ont rappelé plusieurs d'entre eux.
"Aujourd'hui est un jour de joie", a lancé le sénateur noir démocrate Cory Booker : le Sénat s'apprête à faire tomber un nouveau plafond de verre !"
Au-delà du symbole, son arrivée ne modifiera pas les équilibres au sein du temple du Droit, où les juges conservateurs conserveront une confortable majorité de six sièges sur neuf.
"Cirque politique"
Les démocrates ayant le contrôle du Sénat, la magistrate a de bonnes chances d'être confirmée lors d'un vote, probablement début avril. Comme lors de sa confirmation à la Cour fédérale d'appel de Washington, elle pourrait même obtenir quelques voix républicaines.
Mais avant ça, elle devra affronter mardi et mercredi un interrogatoire serré de la part des élus d'opposition. Dans leurs déclarations liminaires lundi, les républicains ont promis d'être "respectueux", tout en esquissant leur angle d'attaque.
La séance de questions réponses "ne sera pas un cirque politique" et ne "portera pas sur la question raciale, mais sur des sujets de fond", a promis le sénateur Ted Cruz qui, comme d'autres membres de la commission, caresse des ambitions présidentielles.
À sept mois des élections de mi-mandat, les sénateurs républicains devraient beaucoup insister sur leurs thèmes de campagne, à commencer par un supposé laxisme du président Biden face à une criminalité en forte hausse. Pour ce faire, ils ont commencé à s'en prendre à l'expérience singulière de la juge Jackson dans le système pénal.
"L'Histoire jugera"
Fait unique pour une candidate à la Cour suprême : elle a travaillé comme avocate dans des services d'aide juridictionnelle et a, à ce titre, représenté des prévenus démunis. Elle a également siégé au sein d'une commission chargée de faire des recommandations sur le barème des peines fédérales.
"Vous avez toujours souhaité plus de liberté pour les criminels endurcis", lui a lancé l'élue Marsha Blackburn, tandis qu'un autre se disait "troublé" par sa défense, en tant qu'avocate, de certains détenus de Guantanamo.
Le sénateur Josh Hawley l'a pour sa part accusée d'avoir, une fois devenue juge, retenu de faibles peines dans des affaires de pornographie infantile.
Anticipant ces attaques, le sénateur démocrate Dick Durbin les a appelés à la retenue : "Je demande à chaque membre de cette commission de penser à la manière dont l'Histoire les jugera".
"À cause de la dimension historique de la photo […], on serait des racistes si on posait des questions difficiles ?", a réagi le sénateur républicain Lindsey Graham. "Mais cela ne prendra pas avec nous, nous sommes habitués", a-t-il poursuivi, en promettant un débat vigoureux.
Avec AFP
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Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions
États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême
Le Figaro
Pourquoi Olivier Giroud joue (quasiment) sa place au Mondial dès le mois de mars
Baptiste DesprezANALYSE - De retour avec l'équipe de France après plus de huit mois au placard, l'attaquant de 35 ans part de très loin pour une place dans le groupe qui ira à la Coupe du monde au Qatar.
À Clairefontaine
Sur une relance d'un confrère après une énième question au sujet du retour d'Olivier Giroud en équipe de France, Didier Deschamps apporte une précision importante. Sans hausser le ton, il assure que l'attaquant de l'AC Milan « avait un statut » en équipe de France, avant d'ajouter, placide : « il l'a eu pendant de longues années ». Sous-entendu, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Cette petite phrase résume quasiment à elle seule le point presse tenu par le sélectionneur ce lundi après-midi dans l'auditorium de Clairefontaine. Venant confirmer le déclassement certain du natif de Chambéry dans la hiérarchie de l'attaque des Bleus. Du côté des suiveurs de l'équipe de France, tous ont compris le message du patron des champions du monde. Pour espérer valider un billet direction le Qatar, le deuxième meilleur buteur de l'histoire de la sélection n'aura quasiment pas le droit à l'erreur. Sinon la porte se refermera quasi automatiquement. Déjà qu'elle ne semble pas très ouverte ...
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Cette quête commence déjà lors des dix jours à venir. Pas de petite phrase malheureuse à l'encontre d'un partenaire comme ce fut le cas envers Kylian Mbappé juste avant l'Euro, témoigner d'un état d'esprit de coéquipier exemplaire dans l'ombre du nouveau trio d'attaque (même si Benzema est absent sur ce rassemblement) ou encore s'accommoder de son nouveau statut de remplaçant. La feuille de route est claire. Limpide. Pour Olivier Giroud, fidèle lieutenant aux états de service irréprochables (110 sélections, 46 buts), qui a aussi bénéficié du soutien indéfectible de son sélectionneur tout au long de sa carrière en Bleu, le coup peut apparaître rude. Mais il en faudra forcément beaucoup plus pour l'empêcher de renoncer à ses deux derniers rêves ultimes : réaliser le doublé avec le gain d'une nouvelle Coupe du monde et dépasser Thierry Henry au panthéon des meilleurs buteurs de l'histoire de l'équipe de France.
Deschamps pense aux précédents Payet, Henry, Desailly
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Pour Didier Deschamps, qui a montré une certaine distance sur le sujet, son ancien protégé part de très loin. Même lui semble à peine y croire. « C'est toujours la grande difficulté, quand un joueur a un statut, s'il n'a plus le même et qu'il est toujours là, il est difficile, voire impossible (de s'y faire). Je ne veux pas faire un cas à part avec Olivier. Un joueur qui a un statut, avoir moins, psychologiquement, c'est très dur. Le joueur qui a un statut doit avoir un rôle important à jouer. » Sans les nommer, le sélectionneur fait forcément écho aux précédents avec Dimitri Payet, finaliste de l'Euro 2016 mais non retenu pour le Mondial 2018 ou encore Thierry Henry sélectionné en 2010 lors du Mondial sud-africain pour la réussite que l'on connaît. Encore plus lointain, Marcel Desailly, capitaine des Bleus et plus souvent remplaçant lors de l'Euro 2004. Pour à chaque fois des flops. Sportifs et humains.
À VOIR AUSSI – Le doublé de Giroud avec l'AC Milan dans le derby contre l'Inter le 5 février dernier (1-2)
Pour toutes ces raisons, l'ancien capitaine des Bleus ne souhaite pas revivre cela avec Olivier Giroud. Nouveau signe aussi que le très haut niveau ne pardonne rien, peut se montrer parfois cruel et souvent ingrat. Mais avec le forfait de Karim Benzema, il estime logique le retour de l'ancien Gunners. Pour la suite ... « Ne me demandez pas pour le futur », concède-t-il, presque désarmé, après une question sur ce que devait faire l'attaquant de l'AC Milan pour avoir le droit de revenir en juin prochain à Clairefontaine. « Le statut et la hiérarchie, il faut les dissocier, atteste « DD ». Un statut n'est pas lié à une hiérarchie, mais par rapport au rôle que le joueur joue ou non. » Comprenne qui voudra. Ou pourra. Les dix prochains jours donneront une première tendance, sur et en dehors du terrain, de l'avenir d'Olivier Giroud en sélection. En privé, le principal intéressé témoigne de son envie de tout croquer et de montrer qu'il peut encore rendre de grands services en équipe de France. Il ne manquerait plus qu'il marque des buts et sorte le grand jeu à Marseille ou à Lille, avec un Kylian Mbappé qui saute dans ses bras …
Equipe de France : l'émotion de Jonathan Clauss, appelé pour la première fois chez les Bleus (vidéo)
LE SCAN SPORT - Le défenseur droit de Lens a laissé transparaître son émotion au moment d'apprendre sa première sélection devant ses partenaires.
Les nouveaux Nkunku et Clauss, le cas Giroud, l'avenir de Mbappé: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Deschamps
Le sélectionneur des Bleus a expliqué ses choix en vue des rencontres du mois de mars face à la Côte d'Ivoire et l'Afrique du Sud.
Équipe de France : Nkunku et Clauss, les deux «surprises» de Didier Deschamps ?
Pour les deux rencontres amicales des Bleus en mars, Didier Deschamps devrait convoquer Christopher Nkunku et le défenseur lensois Jonathan Clauss.
France24 - World
France's first-time voters: 'I'm sure I'll be filled with emotion when I get to the voting booth'
Issued on: 22/03/2022 - 09:49
Aude MAZOUE
Eighteen-year-old Noélie will be voting for the first time in France's presidential election next month. The literature student hails from a family of left-wingers who aren't big voters. But Noélie has taken another approach, to say the least. She has thrown herself wholeheartedly into this electoral race, campaigning for far-right candidate Éric Zemmour. As for voting? She can't wait.
Old enough to vote just as a presidential election comes around, Noélie is restless, eager for her first chance to cast a ballot in the April 10 first round. "I'm sure I'll be filled with emotion when I get to the voting booth," a smiling Noélie told FRANCE 24. She wouldn't miss the opportunity for the world. "It's very important to go vote. It's a means of expression. Every vote counts. I don't forget that, when my grandmother was born, women weren't allowed to vote in France." And yet casting a vote isn't exactly a family tradition for Noélie. "My mother has invariably abstained and my father always casted a blank ballot," she explained.
Now in her first year studying modern literature at the Sorbonne, Noélie spent her childhood moving from place to place for her mother's job as a middle-school headteacher. She joined Génération Z, the organisation of young people supporting Zemmour, back in June, months before the pundit-turned-politician made his bid for the presidency official. "I really liked the stances he took as an intellectual when he appeared on television. And when I heard rumours that he might stand as a candidate in the presidential election, I knocked on the door of the organisation to see how I could be useful," she said.
Fear of being relegated
Ever since, Noélie has been tirelessly distributing leaflets and pasting posters, as committed to her candidate as ever. She works with Les femmes avec Zemmour ("Women with Zemmour") as well as Génération Z to get the hardliner's message out. Although her family leans left, Noélie says she has always been more receptive to right-wing ideas. "But until now, I hadn't found a candidate who truly personified my ideas," she said. Conservative Les Républicains candidate "Valérie Pécresse represents everything I detest about the right: a candidate that isn't in sync with the line she takes and who advocates an economic liberalism that I don't identify with. And Marine Le Pen has completely changed direction," she said. "Finally, the more I learn about Éric Zemmour, the more validated I feel in my decision."
From a rural background, with labourer grandparents who saw the slow deindustrialisation of the mining belt in Moselle, eastern France, Noélie is above all sympathetic to Zemmour's rhetoric advocating for the French countryside. In particular, she appreciates the €10,000 payment Zemmour wants to allocate to families "from rural France" for every new birth in order to compensate their transportation, childcare and housing fees. More broadly, Noélie identifies with the segment of France that her candidate describes as relegated. "I have the impression that schooling is no longer enough to ensure the sort of social mobility that existed in my grandparents' time. Today, I feel like I can only regress," she said.
Praying 'very hard'
Indeed, while the literature student had for a time considered becoming a teacher, she isn't quite sure now what profession she would like to go into. Intoxicated by this presidential campaign, Noélie isn't ruling out working in political communications someday – although she has seen how violent can be. "We have often been insulted while handing out pamphlets. Some people have even been hit," she said. "It's hard. You need real moral strength. But I still believe that it's worth it because I'm persuaded that it can change people's lives."
In the meantime, Noélie already knows what she'll be doing on Election Day. Despite her family's atheism, Noélie is a practicing Catholic and she plans to go to church to pray "very hard" for her candidate before joining up with fellow activists to celebrate the election results. "Even if we don't win, we have made so much noise that our ideas can no longer be ignored," she said. The next objective for Noélie and her new friends after that? Winning as many seats as possible in the French legislative elections in June.
This is the fourth and final installment in a FRANCE 24 series on first-time voters ahead of the 2022 French presidential election. This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrance’s first-time voters: ‘Women fought for the right to vote, we must not forget it’
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'I asked for French citizenship so that I could vote, too,' says Algeria-born musician
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONAfter Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)
New York Times - World
In Tunisia, an Authoritarian’s Reform Plan Meets With Skepticism
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President Kais Saied, who has amassed nearly absolute power, launched a consultation he said would lead to a new constitution and elections. But the process has been shunned by many.
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By Vivian Yee
CAIRO — Tunisia’s president, Kais Saied, has amassed nearly absolute power over the last eight months — dismissing Parliament, arresting opponents, ruling by decree — in the name of the Tunisian people. On a self-appointed mission to rescue ordinary Tunisians from their corrupt political system and sinking economy, he called upon the people to join a national dialogue this winter in which they would help shape a new constitution.
But only about half a million Tunisians, out of a population of nearly 12 million, participated in the two-month online consultation by the time it ended on Sunday night, according to government statistics.
The low turnout may have reflected problems of access; much of the population lacks an internet connection, particularly in rural areas. But Tunisians and analysts said many people have lost interest in Mr. Saied’s reforms as his promises, greeted with euphoria after his July 25 power grab, have gone unfulfilled.
“This system is both fake and crazy,” said Zayneb Chouchene, 23, an economics student in Tunis who said she had ignored several text messages from the government to promote the online dialogue. “In the end, I doubt that this process will result in anything concrete. I don’t think Kais Saied can change anything, really.”
The economy has gone from stagnant to worse, with jobs for young people scarce and the state falling behind on paying salaries for public employees. Prices of staples such as flour, sugar and oil were already rising before Russia’s invasion of Ukraine — and that has pushed up prices even more because the two countries supply much of the world’s wheat and fertilizer.
Mr. Saied’s government is negotiating a desperately needed bailout from the International Monetary Fund, but any deal hinges on Tunisia agreeing to cut subsidies and public wages — conditions that, besides being politically unpalatable, will cause further pain to ordinary Tunisians.
About 2,000 people protested against Mr. Saied on Sunday in Tunis, the capital, the latest in a series of demonstrations.
“Most of them do not really care about the political system; they want their socio-economic conditions to change,” said Youssef Cherif, the director of the Columbia Global Centers in Tunis.
He noted that many Tunisians had initially embraced Mr. Saied because they hoped he could turn the economy around, “not because they want to participate in some big political project like the one the president is offering them.”
Mr. Saied, a former constitutional law professor elected in a landslide in 2019, has moved boldly to shake up Tunisia’s politics since he suspended Parliament and took power in what critics call a coup last summer. Ruling by decree since the fall, he has arrested political opponents, restricted or shuttered some media outlets and, earlier this year, dismissed the country’s top judicial body and replaced it with handpicked appointees, drawing accusations that he is sidelining Tunisia’s last independent branch of government.
He has also suspended most of the 2014 constitution, the backbone of Tunisia’s fledgling democracy, the only one to emerge from the 2011 protests that came to be known as the Arab Spring.
According to the road map he laid out last year under pressure from Western governments and international donors, he was to sponsor a national dialogue that would lead to a redrafting of the constitution, followed by a referendum on it this summer and parliamentary elections by year’s end.
Diplomats, donors and Tunisia’s political elite hoped the dialogue would include opposition parties and civil society groups, along the lines of 2013, when the country’s powerful unions helped broker a resolution to a previous political crisis, winning a Nobel Peace Prize in the process. But Mr. Saied’s version turned out to consist of an online survey posing questions to citizens about politics, the economy, education, social affairs and other topics.
“This consultation will allow the Tunisian people, the sole holder of power, to identify the major political and economic reforms to which they aspire, and will set up a democratic framework for deliberation on various proposals that would help to face the various current challenges Tunisian citizens are confronted to in various fields,” the website for the exercise said.
In the end, government statistics showed that among the small number who participated, more than twice as many were men as women, and the vast majority were over 30 in a country where people 15 to 29 make up a third of the population and suffer the most severe unemployment.
Omar Naija, 19, an economics student in Tunis, said he had signed up for the consultation, and then volunteered to help spread the word about the effort, out of a slim hope for change.
“I’d like to stay optimistic, because it’s true that we can’t improve everything in such a short period of time,” he said. But, he said, he sympathized with those who had no such confidence.
“I noticed that people lost interest completely,” he said. “They say they don’t want to have anything to do with this consultation.”
Under Mr. Saied’s road map, a committee of experts handpicked by the president will now draft amendments to the constitution. Though he has not yet revealed his plans, Mr. Saied has in the past strongly pushed for a new political system in which most authority rests with neighborhood-level local councils, except for a strong president.
After the referendum, “everyone will be involved in expressing their opinions and suggestions for the new political system,” Mr. Saied said in a speech on state television on Monday.
Amine Masmoudi, 36, a doctor from the coastal city of Sousse, said that while he usually participated in elections and followed politics closely, he had declined to register for the consultation because it seemed aimed more at validating Mr. Saied’s ideas than at truly hearing Tunisians out. If it wanted more and deeper engagement from the public, he said, the government should have partnered with civil society and political groups.
“It seems much more like a vote of confidence for the president of the republic,” he said. “He might force something through by saying that, for example, 500,000 Tunisians wanted it. It’s really something that makes me a little scared.”
But Mr. Cherif, the analyst, said the results showed the opposite: that Mr. Saied had lost the confidence of many Tunisians, who “don’t follow whatever he’s saying just because he’s saying it.”
Massinissa Benlakehal contributed reporting from Tunis, Tunisia.
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Le Figaro
«Dieu seul le sait» N°33 : comment François combat la guerre en Ukraine ?
Jean-Marie GuénoisLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Religions, laïcité, spiritualité, par Jean-Marie Guénois.
Les trois combats du pape François contre la guerre en Ukraine
Contrairement aux accusations de «silence» formulées contre le pape François dont notre confrère Le Monde s'est fait l'écho quant à la crise ukrainienne, que je ne trouve pas fondées comme je l'explique dans cette analyse publiée samedi 19 mars dans Le Figaro , il me semble que François travaille sur ce dossier avec sa méthode propre. Elle repose sur les contacts personnels et directs, sur sa «culture du dialogue» avec tous. Elle se déploie dans le cadre de la tradition diplomatique de l'Église catholique veillant à la neutralité. Mais elle dit ce qu'elle a à dire à qui de droit sans forcément le crier sur tous les toits.
Parler d'un «silence» du pape qui veillerait à préserver ses relations avec la Russie ne résiste donc pas à l'examen des faits et des déclarations même s'il est vrai, sur un autre plan, que François conduit très consciemment cette stratégie du silence sur Hongkong pour ne pas gêner Pékin et la Chine où il rêve de se rendre.
Réfléchir, en tout cas, sur ce genre de réalité guerrière, dans le feu de l'action, en affirmant des conclusions péremptoires est hasardeux tant les données d'équations, déjà multiples, sont complexes et mouvantes. La situation religieuse de la Russie et de l'Ukraine est fascinante, mais pas simple comme le relate notre correspondant à Moscou. Il y a aussi en Ukraine une grande histoire juive comme le raconte l'un de nos envoyés spéciaux.
À vrai dire, cette accusation rapportée par Le Monde est nourrie par Antoine Arjakovsky, grand connaisseur de l'Ukraine dont il est proche, enseignant au collège des Bernardin qui défend ce pays agressé contre la Russie. Sur ce thème du parti pris, on peut évidemment critiquer cette idée de «neutralité» chère à la diplomatie vaticane, mais l'Église catholique présente dans tous les pays du monde ou presque depuis des siècles a appris à parler avec tous parce que c'est sa nature d'Église chrétienne et parce qu'elle y est obligée par sa transnationalité pour y poser ses fondations.
Le soft power de la diplomatie pontificale
Quand l'Église a quelque chose à reprocher à un pays, elle ne convoque pas une conférence de presse. Elle préfère la persuasion et la discussion des canaux diplomatiques. Elle veille aussi aux intérêts des populations et des catholiques. D'où des dosages parfois subtils et loin des slogans qui donnent cette impression d'atermoiements.
Et puis elle a conscience qu'elle pèse peu dans le rapport de force politique et qu'elle ne sera écoutée que d'une demi-oreille et vite oubliée puisqu'elle n'est pas un acteur politique menaçant.
Par ailleurs, l'Église catholique ne parle pas non plus de la seule voix papale. Elle est essentiellement composée de ressortissants des pays où elle est implantée ce qui lui donne une force multiculturelle considérable. Elle «parle» donc la langue locale et vit de l'intérieur la culture des pays puisque ses prêtres, prélats, religieux et religieuses y sont nés.
Enfin, sa «neutralité» ne signifie pas compromission. On l'a vu le mercredi 16 mars. Le pape a longuement dialogué par visioconférence avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Cette personnalité que l'on dit proche de Poutine a pourtant justifié à plusieurs reprises et publiquement cette invasion militaire en Ukraine. Rome sait mieux que quiconque les pressions que ces Églises orthodoxes nationales subissent de la part des pouvoirs politiques qui les instrumentalisent volontiers, mais ce n'est pas une raison pour le pape de ne pas maintenir le contact afin de faire passer ses messages et tenter de peser pour accélérer les négociations de paix.
La diplomatie pontificale ne parle pas en effet le même langage politique que les diplomaties étatiques. Le Saint-Siège est certes une entité juridique reconnue de droit international, mais il demeure fondamentalement une œuvre religieuse. Sa diplomatie défend essentiellement deux droits : ceux de l'homme, justice sociale et paix internationale ; ceux de Dieu, liberté de conscience et de pratique religieuse. Les diplomates du Vatican sont formés à ne jamais se braquer frontalement et à faire preuve de patience infinie, sans jamais lâcher sur l'essentiel, la foi catholique et son libre exercice dans le pays concerné.
D'où la prédilection pour une politique de «concordat» avec tous les régimes y compris les pires, consistant à garantir la liberté de culte et d'enseignement pour l'Église. En négociant, l'Église ne justifie pas des régimes parfois iniques, mais elle leur demande ou leur impose de respecter la liberté de conscience et de religion.
Ce soft power est lent, mais il peut être efficace. On a oublié par exemple l'engagement du Saint-Siège pour signifier dans les accords d'Helsinki en 1975 - signé par l'URSS - la mention «Les États participants respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion». Ce fut un combat de coulisses acharné, mais ce fut une référence dont se servira le Vatican, cinq ans plus tard, derrière Lech Walesa lors des accords de Gdansk en Pologne en 1980 qui prépareront indirectement la chute du mur de Berlin en 1989.
Le pape récuse toute «guerre juste»
Enfin, à côté de ces fondamentaux de la diplomatie pontificale, François a ajouté une touche personnelle. Sur le style : il a rompu avec la méthode «salons de thé» qu'il juge trop mondaine pour la rencontre directe d'homme à homme avec les chefs d'État. Juste après l'incursion russe en Ukraine, il a fait sa propre incursion surprise, en petite Fiat 500 blanche, à l'ambassade de Russie près le Saint-Siège pour y rencontrer Aleksandr Avdeyev. Le lendemain, il a donné long coup de fil au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Second infléchissement du pape François sur la diplomatie vaticane et «arme» contre ce conflit, il travaille beaucoup à combattre la notion même de «guerre» comme solution potentielle à un conflit, considérant que le concept de «guerre juste» a vécu. Il l'a encore exprimée vendredi 18 mars : «Il n'existe pas de guerres justes», «une guerre est toujours une défaite de l'humanité» et contre le risque de «dictature», a-t-il expliqué, il faut apprendre aux jeunes que le bien commun «ne peut pas être défendu par la force militaire». Surtout, dans son encyclique Fratelli tutti publiée en octobre 2020, François écrit : «Il est très difficile aujourd'hui de défendre les critères rationnels, mûris en d'autres temps, pour parler d'une possible “guerre juste”. Jamais plus la guerre !»
François assume donc un pacifisme absolu. Le recours aux armes n'est justifiable en aucun cas. La négociation doit être reine. Comme ses prédécesseurs, François défend un «non» absolu à la guerre - on se souvient des tempêtes de Jean-Paul II contre le déploiement américain lors des guerres du Golfe - mais le pape avance à présent un non quasi formel à l'usage des armes et à la course à l'armement, nucléaire en particulier.
D'où cette nouveauté qu'il voudrait inscrire dans la tradition politique chrétienne : récuser jusqu'au concept classique de légitime défense qui pouvait justifier - quand toutes les ressources de la diplomatie ont échoué - une «guerre juste».
Je pense que cette «arme» du pacifisme est une noble idée puisqu'elle veut imposer le dialogue à l'agression, mais aucun peuple jamais n'acceptera de se laisser militairement écraser sans réagir. Il se sacrifiera ne serait-ce que pour protéger ses civils sans défense et pour retrouver son autonomie et sa liberté. C'est un droit, une dignité. Il doit être encadré, mais pas spolié.
Le pape François le sait très bien, mais par cette position extrême, c'est aussi son style, il voudrait déclencher une prise de conscience sur un autre excès, celui de la nouvelle spirale du réarmement global. À la doctrine militaire, il oppose la doctrine pacifiste.
Fatima : l'arme mystique
Enfin, après la négociation, la guerre à la guerre, le pape François enclenche sur ce conflit une troisième arme, mystique celle-là. À la surprise générale, il a convoqué pour le 25 mars prochain, jour de l'Annonciation pour les catholiques, «une consécration de l'Ukraine et de la Russie au Cœur immaculé de Marie» dans la filiation spirituelle aux apparitions de Fatima de 1917 pour obtenir la paix.
À Fatima, au Portugal, où l'Église catholique a reconnu des «apparitions de Marie» en 1917 à trois enfants, Lucie Dos Santos, Jacinthe et Francisco Marto et leur «message» spécifique contenant «trois secrets».
Dont le «deuxième secret» qui annonçait une nouvelle guerre mondiale, pire que la première, assorti d'une «demande» de «la Vierge Marie» de «consacrer la Russie» à son «Cœur immaculé» pour éviter que ce pays ne répande «ses erreurs dans le monde» avec cette promesse selon les voyants : «Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et l'on aura la paix».
Dans cet esprit, vendredi 25 mars 2022, jour de la fête mariale de l'Annonciation dans l'Église, le pape François va donc prononcer publiquement cette prière de consécration depuis la basilique Saint-Pierre de Rome, lors d'une célébration pénitentielle.
Dans le même temps, au sanctuaire marial de Fatima, le cardinal Konrad Krajewski, un Polonais, aumônier apostolique que François a déjà envoyé en Ukraine pour superviser des opérations humanitaires, prononcera la même prière en tant que représentant personnel de François devant la statue de la Vierge de Fatima.
Il s'agira de prier pour les deux pays, la Russie ET l'Ukraine. Ou l'Ukraine ET la Russie. Le Père Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite italienne La Civilta Cattolica, proche de François, a précisé que cette prochaine «consécration» selon le message de Fatima devrait nommer la Russie et l'Ukraine pour insister sur «la vision non nationaliste de la foi chrétienne».
Je vous remercie vivement de votre attention et de votre fidélité.
Nous reviendrons, dans la prochaine lettre, sur les religions dans la campagne présidentielle française.
Bon dimanche et bonne semaine à toutes et à tous.
Jean-Marie Guénois
Une réfugiée ukrainienne violée par deux hommes en Allemagne
L'agression a eu lieu alors que la jeune femme de 18 ans était hébergée à bord d'un bateau-hôtel, sur les quais de Düsseldorf. Les deux auteurs présumés sont en garde à vue.
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L'Humanité
À Nantes, Fabien Roussel lance la mobilisation pour la « dernière étape »
ActuDans une salle pleine à craquer, devant 1 500 personnes, Fabien Roussel, en meeting à Nantes, a appelé ses militants à organiser tous les soirs à 18 heures des Apé’Roussel pour convaincre les indécis et les abstentionnistes à voter pour les jours heureux et construire l’après présidentielle.
Clotilde MathieuOn s’amasse dans le hall de la Cité des Congrès devant l’écran. À Nantes la salle prévue pour le meeting de Fabien Roussel le 21 mars, n’a pas pu accueillir les nombreux spectateurs, certains encore indécis, venus des quatre coins des Pays-de-la Loire ou de Bretagne. Aux militants communistes des premières heures se mêlent désormais ceux qui ont été séduits. Romain est de ceux-là. Il a fait le déplacement depuis le Finistère pour voir en vrai celui qui lui donne « espoir », l’envie d’aller voter à sa première élection présidentielle. « J’étais dégoûté et puis je l’ai entendu sur France Inter, depuis je ne le quitte plus. J’écoute toutes les émissions, tous les meetings », raconte le jeune étudiant. Outre ces nouveaux électeurs, d’autres curieux sont venus écouter un candidat « du quotidien », « proche de la réalité », « clair, franc qui rend heureux », explique Benjamin 38 ans, venu avec son père Sami. Ces deux habitants de Nantes ont encore quelques semaines pour réfléchir. 19 jours exactement. Ce vote sera celui des idées mais aussi de « la reconstruction de la gauche » dans laquelle « les communistes et Fabien Roussel pourraient peser », analyse le plus jeune qui hésite avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Le bulletin communiste tente aussi des électeurs socialistes, nombreux dans cette ville, administrée par Johanna Rolland, la directrice de campagne d’Anne Hidalgo. C’est le cas de Marie qui ne souhaite plus voter PS. Déjà en 2017, déçue par François Hollande, elle avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon. Mais le 10 avril, elle ne commettra pas « la même erreur ». « Pendant le quinquennat de Macron, il n’a servi à rien. Il a juste pété des câbles ». Alors à côté Fabien Roussel « rassure », explique-t-elle : « Je sens qu’on pourra compter sur lui ».
Alexandrine, qui « penche à gauche », a été une électrice de Benoît Hamon, elle s’est laissé convaincre de venir au meeting par un ami communiste. Si elle tique sur le positionnement du candidat sur le nucléaire, la « majorité des propositions », notamment les plus sociales, la séduise. Dans la salle de la Cité des congrès, aux côtés des anonymes, se trouvent aussi des personnalités politiques qui soutiennent désormais la candidature de Fabien Roussel dont la conseillère départementale de Loire-Atlantique socialiste Fabienne Padovani ou encore Liem Hoang-Ngoc, ex-soutien de Jean-Luc Mélenchon et membre de la Nouvelle Gauche socialiste. Autant de voix appelant à « faire un score » permettant « d’enclencher un nouveau cycle politique », insiste l’élue nantaise. « La candidature de Fabien Roussel c’est aussi celle qui nous permet de faire voter les classes populaires qui ne votent plus aujourd’hui. C’est en cela qu’elle est utile », affirme de son côté l’ex député européen.
« C’est comme ça les jours heureux, ça grandit », lance Fabien Roussel, sourire aux lèvres, en entrant dans une salle chauffée à blanc, après le passage de la fanfare des Juju. « Parler des jours heureux, ça donne de l’oxygène, face à ceux qui vous vendent de la haine en barre tous les jours, les Le Pen, les Zemmour, poursuit-il. Sans compter que ça change aussi de ceux qui vous vendent du sang, de la sueur et des larmes. Les Macron et Pécresse qui se battent tous les deux pour savoir qui va toucher les droits d’auteur sur leur programme », tacle le député du Nord. Une présentation de « cinq heures (…) pour cinq ans de punitions », fustige-t-il encore avant de pointer la « copie blanche » sur le pouvoir d’achat alors qu’il s’agit de la « principale préoccupation des Français ». Pour finir, le programme d’Emmanuel Macron est « une copie médiocre qui reprend tous les vieux clichés de la droite et du Medef », estime le candidat PCF qui s’attache dans la foulée à dérouler ses propositions.
Après avoir détaillé comment il compte stopper la finance, arrêter les voyous en col blanc, et lancé une ode aux agents des services publics, Fabien Roussel a choisi Nantes pour déclarer « l’urgence culturelle ». Une ville où l’an dernier, les intermittents du spectacle ont occupé l’Opéra durant 109 jours. « Tout simplement, explique-t-il, parce que la culture, aujourd’hui, est menacée comme jamais par une marchandisation en forme de rouleau compresseur. Ce rouleau compresseur, ce sont les politiques libérales, poussées par ces multinationales du numérique, les GAFA ». Outre l’augmentation des financements à 1 % du PIB de l’intervention publique en la matière, soit une augmentation de 30 % par rapport au niveau actuel, Fabien Roussel propose une grande loi-cadre après « l’organisation d’états-généraux de la culture, dans tout le pays, pour associer toutes les forces vives de la nation à ces nouvelles pratiques, à l’image de ce qu’a pu faire Jack Ralite ».
« Nous avons une autre ambition pour ce vote » que de le réduire au choix de celui qui « doit débattre avec Emmanuel Macron au second tour », assure également Fabien Roussel balayant, sans le citer, le recours au « vote efficace », défendu depuis quelques jours par les partisans de Jean-Luc Mélenchon. « L’avenir de la France vaut plus qu’un débat de second tour. (…) C’est un vote décisif pour les années à venir », insiste-t-il. À 19 jours du premier tour, le candidat a proposé à ses militants, tous les soirs de cette « dernière étape », d’organiser des Apé’Roussel. Une façon de compter sur le nombre et la convivialité en mobilisant amis, voisins, parents, « pour leur présenter notre programme, notre volonté de prolonger ce combat bien au-delà du 10 avril ».
Présidentielle 2022Fabien Rousselnantes Le Figaro
Maxime Saada: «Canal+ veut être dans le top 5 des acteurs mondiaux des contenus payants en 2030»
Caroline SalléEnguérand RenaultENTRETIEN - Le président du directoire de la filiale de Vivendi revient sur la mue profonde engagée depuis six ans. Et les ambitions d’un groupe tourné vers l’international.
La remontada de Canal+ aura pris six longues années. En 2016, au moment de sa reprise en main par Vincent Bolloré, le groupe était très peu présent à l’international et affichait de lourdes pertes.«Depuis, Canal+ a multiplié par deux sa rentabilité à 480 millions d’euros et a quasiment effacé ses pertes en France. Nous récoltons aujourd’hui les bénéfices des transformations profondes que nous avons engagées», observe Maxime Saada, le président de son directoire.
La révolution culturelle qui a secoué Canal+ a permis de réformer son modèle autour de cinq grands changements. Le principal étant l’expansion du groupe hors de l’Hexagone, territoire qui pèse désormais à peine plus d’un tiers des 24 millions d’abonnés du groupe. «Nous avons déplacé le centre de gravité de Canal+ de la France à l’international. Nous disposons d’un ancrage fort en Afrique et en Europe, et nous nous développons en Asie», explique Maxime Saada. Un dispositif qui a vocation à s’étoffer. «Grâce au soutien de notre actionnaire Vivendi, nous regardons actuellement entre cinq et dix dossiers d’acquisition sur tous les continents.»
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La deuxième évolution majeure du groupe a concerné le développement de ses capacités de production, principalement via le «renforcement de Studiocanal, qui s’affirme comme l’entité de production de contenus pour le groupe Canal+». Cette filiale qui englobe une dizaine de sociétés de production dont huit à l’étranger, a réalisé un chiffre d’affaires avoisinant les 500 millions d’euros. «Studiocanal a réalisé les meilleurs résultats de son histoire, et est dans une situation privilégiée. Sur un marché très porteur, Studiocanal peut alimenter notre groupe et dans le même temps fournir des plateformes mondiales en recherche de contenus. Nous allons accélérer en passant de la production de 35 séries en 2021, à 50 cette année, et de 20 à 25 films.» Avec, pour axe principal, le développement de grandes franchises européennes. À l’image d’un spin-off sur Marie-Antoinette dérivé de la série Versailles. Ou d’une fiction autour du héros de bande dessinée Corto Maltese. Le groupe va aussi trouver l’inspiration dans les livres, du côté d’Editis, filiale de Vivendi. Studiocanal va par exemple adapter NEO, une œuvre de Michel Bussi en série. «Nous réfléchissons aussi à des projets avec Douglas Kennedy et Joël Dicker», confie Maxime Saada.
Cinéma, séries et sport
Le troisième pilier de la transformation repose sur la sécurisation de l’approvisionnement en contenus (cinéma, série et sport), alors que de plus en plus d’acteurs conservent à présent les droits de leurs programmes ou les achète pour de très longues durées. «Nous sommes aujourd’hui en position de sécuriser nos principaux droits pour le long terme, pour certains jusqu’à la fin de la décennie ou presque.» Canal+ détient ainsi les droits du MotoGP jusqu’en 2029, du golf jusqu’en 2028, ceux du Top 14 de rugby jusqu’en 2027, la Premier League anglaise de football jusqu’en 2025… Il a signé avec le cinéma français pour les trois prochaines années, et peut désormais diffuser les films six mois après leur sortie en salle comme Bac Nord ou Boîte noire. «Cette chronologie s’applique aussi au cinéma américain pour lequel nous avons des accords de long terme avec les studios américains.» Des partenariats rendus possibles car «Canal+ est aujourd’hui perçu comme un partenaire stable, fort et en croissance».
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Quatrième pierre angulaire de sa transformation, l’agrégation de plateformes, grâce aux accords noués avec Netflix, Disney+, Paramount+, OCS, StarzPlay… «Et nous avons repris les discussions avec Amazon, assure Maxime Saada. Canal+ est probablement le seul à pouvoir rassembler l’ensemble des plateformes dans une seule offre.»
Acteur «hybride, seul à combiner la création et la production de contenus avec l’agrégation de plateformes», Canal+ s’est enfin transformé sur le volet numérique en musclant et en déployant sa plateforme myCanal dans 29 pays. Et bientôt 30. «Nous finalisons les discussions pour faire de myCanal la plateforme de Telecom Italia.»
MyCanal dans 30 pays
Le groupe vise plus de 30 millions d’abonnés d’ici à trois ans et veut «intégrer le top 5 des acteurs mondiaux des contenus payants d’ici à 2030». C’est ambitieux, au regard des poids lourds du secteur, Netflix, Amazon, Disney, Discovery, HBO… Mais «pas inatteignable», juge Maxime Saada. Compter parmi les plus grandes plateformes permettrait à Canal+ de changer de statut. Il ne serait plus regardé comme l’homme malade de la télévision payante, comme il l’a été, mais comme un géant mondial du divertissement, comme il rêve de l’être.
Ce changement de perception entraînerait un changement de valorisation. Aujourd’hui, les analystes valorisent Canal+ à seulement 6,1 milliards d’euros. Très loin des valorisations euphoriques enregistrées lors des dernières opérations de fusion dans le monde anglo-saxon des médias. À Wall Street, l’envolée vertigineuse des valeurs traduit la folie des investisseurs pour les plateformes de streaming et pour leur carburant, les catalogues de contenus. Et à ce jeu-là, Canal+ a des atouts. En septembre 2018, le britannique Sky, son éternel rival dans la télévision payante, a été racheté pour 33 milliards d’euros par Comcast. Or Sky affiche entre 23 millions et 24 millions d’abonnés, soit autant que les 23,7 millions de Canal+ , souligne Maxime Saada. Le studio MGM vient d’être avalé par Amazon pour 8,5 milliards de dollars. MGM dispose d’un catalogue riche de 17.000 épisodes de séries et de 4000 films, dont les James Bond.
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De son côté, Studiocanal dispose d’un catalogue plus vaste encore, avec plus de 6000 films dont Terminator 2, Rambo, L’Auberge espagnole, La Grande Vadrouille… Enfin, même après une chute de 30 % en un an, Netflix vaut encore en Bourse 169 milliards de dollars, soit 761 dollars pour chacun de ses 222 millions d’abonnés. À ce prix-là, les quelque 10 millions d’abonnés de Canal+ qui sont en train de migrer vers la plateforme myCanal en France et en Europe pourraient valoir à eux seuls plus de 7 milliards d’euros. Le chemin sera encore long avant que Canal+ obtienne sa carte de membre du club des stars mondiales du divertissement. Mais l’enjeu est de faire de Canal+ ce que Vincent Bolloré a fait d’Universal Music Group. En 2015, quand il a mis la main sur Vivendi, UMG valait 7 milliards d’euros. Quand Vivendi s’en est séparé en 2021, UMG - surfant sur la vague du streaming audio - valait 35 milliards…
Le coréen Piccoma veut convertir la France au webtoon
Poids lourd de la BD numérique en Asie, Piccoma entend s’imposer dans un pays déjà friand de mangas.
Orange et Publicis lancent une coentreprise au service de la digitalisation des événements
La plateforme numérique évènementielle de Voilà propose une solution «de bout en bout», de la préparation, via l'envoi d'e-mails ou la création de sites dédiés et personnalisables, à l'animation des événements.
La suspension des diffusions de France 24 et RFI ordonnée au Mali
La junte militaire au pouvoir a engagé une procédure pour couper les deux médias français d'information.
France24 - World
Russian court finds Kremlin critic Navalny guilty of embezzlement
Issued on: 22/03/2022 - 09:11
NEWS WIRES
Douglas HERBERT
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A Russian court on Tuesday found jailed Kremlin critic Alexei Navalny guilty on embezzlement charges that could see his prison sentence significantly extended as Moscow seeks to wipe out remaining pockets of dissent.
"Navalny committed fraud -- the theft of property by an organised group," judge Margarita Kotova said, according to an AFP reporter present at the trial.
She also found him guilty on a less severe charge of contempt of court.
Navalny, President Vladimir Putin's most vocal domestic critic, was jailed last year on old fraud charges after surviving a poison attack with Novichok nerve agent that he blames on the Kremlin.
The trial on Tuesday concerned additional embezzlement and contempt of court charges and Navalny had been tried at the prison colony outside Moscow where he is already serving a two-and-a-half-year sentence.
Navalny appeared in the makeshift court wearing his black prison uniform, with journalists watching via a video link.
He listened closely as judge Kotova read out the verdict, sometimes smiling, an AFP reporter said.
Investigators accused Navalny of stealing for personal use several million dollars' worth of donations that were given to his political organisations.
The prosecutor last week called for Navalny's sentence to be extended to 13 years and for him to be transferred to a "strict regime" penal colony, which would place him in harsher conditions.
Navalny denies the charges.
The corruption charges carry a maximum penalty of 10 years, while contempt of court is punishable by up to six months.
The prosecutor also called for him to pay a fine of 1.2 million rubles ($11,500 or 10,500 euros).
Pressure on media and NGOs
Before he was jailed, Navalny was Russia's main opposition leader and his team frequently published investigations into the wealth of Russia's elites that garnered millions of views on YouTube.
Navalny's poisoning in 2020 with Novichok, a military-grade nerve agent, and arrest on his return from rehabilitation in Germany last year, sparked widespread condemnation abroad, as well as sanctions from Western capitals.
After his arrest, Navalny's political organisations across the country were declared "extremist" and shut down, while many key aides fled Russia fearing prosecution.
Russia has also ramped up pressure on independent media and NGOs, declaring many to be "foreign agents", while others have stopped operating for fear of prosecution.
More closures of media outlets followed after Russia passed a new law introducing up to 15 years in jail for "fake news" about what Russia calls its "military operation" in Ukraine.
In an effort to further control the information available to its domestic audience, Russia this month restricted access to Twitter, Facebook and Instagram, and has blocked the websites of several independent news outlets.
On Instagram, Navalny has denounced the conflict in Ukraine and called on his supporters to protest despite the high likelihood of fines and arrest.
More than 15,000 people have been detained at Ukraine demonstrations across Russia since the start of the "military operation", according to independent monitor OVD-Info.
(AFP)
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Western countries demand answers from Russia about Navalny’s poisoning
Russia adds jailed Putin critic Navalny to list of 'terrorists and extremists'
Russian prosecutors move to shut down respected human rights watchdog 'Memorial'
France24 - Monde
Face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
Publié le : 18/03/2022 - 18:32
Grégoire SAUVAGE
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Impensable il y a vingt ans, l’adhésion de la Finlande à l’Otan devient un scénario de plus en plus crédible. Un bouleversement de la politique extérieure de ce pays nordique qui a longtemps soigneusement évité la confrontation avec son voisin russe.
C’est un basculement historique de l’opinion publique finlandaise. Selon un sondage publié cette semaine, 62 % de la population se dit favorable à rejoindre l’Otan. Il y a deux semaines, une autre enquête avait pour la première fois donné une majorité absolue (53 %) à cette adhésion à l’alliance militaire occidentale, soit un bond de près de 25 points, après l’invasion russe de l’Ukraine.
Au sein de la classe politique, le débat est ouvert et la question de la sacro-sainte neutralité finlandaise apparaît de plus en plus secondaire dans le contexte sécuritaire actuel. Dès le début de l’attaque menée par Vladimir Poutine, la Première ministre Sanna Marin avait annoncé qu’elle allait fournir des armes à l’Ukraine, du jamais vu pour ce pays nordique, militairement non aligné mais membre de l’Union européenne.
Le président Sauli Niinistö a toutefois récemment appelé ses concitoyens à garder "la tête froide" sur la question. "Il y a une émotion au sein de l’opinion publique dans un pays qui est gouverné ces derniers temps par deux partis atlantistes, à savoir la coalition nationale et les sociaux-démocrates, explique Maurice Carrez, professeur à Sciences Po Strasbourg, joint par France 24. "Mais le président finlandais a bien rappelé qu’il fallait éviter d’agir sous le coup de l’émotion", ajoute le directeur de la revue d’Histoire nordique.
Avertissements russes
Cependant, garder son sang-froid pour la Finlande et ses 5,5 millions d’habitants se révèle un défi de taille alors que les menaces russes se font de plus en plus précises.
"Il y a des avertissements fréquents de la Russie envers la Suède et la Finlande. Par exemple, début mars, quatre avions de chasse russes ont violé l’espace aérien suédois alors que les armées suédoises et finlandaises menaient des exercices sur l’île du Gotland [la plus grande île de Suède située en mer Baltique]", rappelle Chiara Ruffa, professeure à l’université suédoise de la Défense sur l’antenne de France 24. "Toutefois, personne ne croit vraiment à l’hypothèse d’une attaque imminente mais il est désormais très clair qu’il va falloir se préparer à cette éventualité", ajoute la chercheuse.
"Les mouvements de troupes russes à proximité de la frontière des pays baltes ont également joué un rôle dans cette inquiétude qui remonte en réalité à 2014", précise Maurice Carrez.
En effet, avec l’annexion de la Crimée et la montée en puissance de la Russie dans la mer Baltique, la méfiance de la Finlande s’est accentuée vis-à-vis de Moscou ces dernières années. Le pays a donc entrepris de moderniser son armée et a multiplié les initiatives pour se rapprocher de l’Otan, sans toutefois y adhérer.
Souvenirs de "la guerre d’Hiver"
Cette crainte d’une attaque russe puise également ses racines dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Délimité à l’est par plus de 1 300 kilomètres de frontière avec la Russie, l’invasion de son territoire par l’Armée rouge en 1939, reste un événement marquant dans la mémoire collective. Lors de cette "guerre d’Hiver", les Finlandais ont mené une résistance acharnée contre l’ogre russe, perdant plus de 80 000 soldats.
Si le pays est indépendant depuis le 6 décembre 1917 après avoir été sous la domination de l'Empire russe pendant plus d’un siècle, c’est bien le deuxième conflit mondial qui a servi de mythe fondateur à la nation finlandaise, explique Maurice Carrez.
"Après l’indépendance, il y a eu une terrible guerre civile et tout l’entre-deux-guerres a été marqué par un conflit entre les Rouges et les Blancs. Mais au moment de la guerre d’Hiver [guerre russo-finlandaise durant l’hiver 39-40], une partie de cette division a disparue. Aujourd’hui, les Finlandais se souviennent plutôt de cet événement comme étant celui qui a marqué la naissance de la Finlande", analyse l'historien.
>> À voir : Ukraine: non à la "finlandisation" ?
Avec la Guerre froide, la Finlande adopte ensuite une politique prudente pour ne pas contrarier Moscou. Dès le printemps 1948, Helsinki signe un "traité d'amitié" et de coopération avec Moscou.
"La Finlande n’est pas devenue neutre parce qu’elle avait perdu la guerre contre l’Union soviétique en 1944", précise toutefois Maurice Carrez." En réalité, la Finlande a toujours essayé de se présenter comme un pays neutre, même pendant l’entre-deux-guerres. C’était évidemment une neutralité contrainte liée à la présence d’un État très puissant à sa frontière", détaille le spécialiste de la Finlande.
Le pour et le contre
Après l’effondrement de l’URSS, la Finlande s’ancre logiquement à l’ouest et adhère en 1995 à l'Union européenne mais choisit de rester en dehors de l’Otan. Comme la Suède, le pays est officiellement non aligné, bien qu'il soit des partenaires de l’alliance.
Cependant, la guerre en Ukraine change la donne. "Les experts parlent d’un processus d’adhésion relativement rapide car les capacités militaires de la Suède et de la Finlande sont bien connues et il y a un niveau très élevé d’interopérabilité, ces deux pays ayant participé à de nombreuses missions communes avec l’Otan", précise Chiara Ruffa.
>> À lire : Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
Côté finlandais, la question devrait être examinée au Parlement en avril, après la remise d'un rapport sur les "bénéfices et risques" d’une telle option.
Le principal intérêt pour le pays serait de bénéficier de l’article du 5 du Traité de l’Otan. Mais "est-ce que l’Otan offre une réelle protection ? Cela pourrait être aussi contre-productif", estime Maurice Carrez qui souligne l’importance des liens unissant la Russie à la Finlande où vit une importante communauté russophone.
Franchir le Rubicon signifierait aussi mettre à mal ses relations économiques avec Moscou, un partenaire commercial important, qui lui fournit la quasi-totalité de son gaz. Selon eurostat, 97 % des importations de gaz naturel de la Finlande proviennent de Russie.
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On va plus loin
Ukraine: non à la "finlandisation" ?
DécryptageCrise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
La chronique de l’éco
L'Union européenne veut se libérer de sa dépendance dans certains secteurs stratégiques
New York Times - World
China Plane Crash
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What We Know About the Crash of China Eastern Airlines Flight 5735
The crash of the Boeing plane, with more than 130 people on board, is China’s worst air disaster in more than a decade.
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By Austin Ramzy and Niraj Chokshi
China Eastern Airlines Flight 5735 was making a short trip between two cities in southern China on Monday, cruising at an altitude of more than 29,000 feet, when it began a violent plunge toward the earth. Residents in the area described hearing a boom, apparently from the plane crashing into a hillside, and then seeing smoke from the fires it had ignited.
On Tuesday, emergency crews continued to comb the hilly, rural area for the Boeing 737-800 jet’s flight recorders and any sign of survivors among the 132 people who were on board. The chances of finding anyone alive appeared slim. “It was in fragments scattered all around,” Li Chenbin, a technician in the area told the China News Service. “I didn’t see anyone who lived through it.”
Many questions remain about what led up to the crash of Flight MU5735. Here’s a look at what we know so far:
The plane plummeted more than 20,000 feet in about a minute.
Flight 5735 took off at 1:16 p.m., according to data from Flightradar24, a tracking platform. The first hour of the flight proceeded as normal, with the plane cruising at 29,100 feet until, at about 2:20 p.m., it began to plunge, losing more than 20,000 feet in just over a minute.
After briefly regaining altitude around 8,000 feet, it again dove.
The plane’s sudden dive occurred near a point in the route where it would normally begin its initial descent, according to Flightradar24’s records. The 675-mile flight from Kunming, the capital of Yunnan Province in southwest China, to Guangzhou, a major city in the southeastern province of Guangdong, usually takes about two hours. It crashed in Teng County in the region of Guangxi.
It is relatively rare for a plane to crash while cruising or during its initial descent. While cruising takes up more than half of the time commercial planes spend in the air, only 13 percent of fatal accidents happen during this stage, according to a Boeing report on data from 2011 through 2020. Just 3 percent of fatal crashes occur during the initial descent.
Experts cautioned that the preliminary flight data does little to narrow down what might have led to the crash. Possibilities range from mechanical failure to a struggle in the cockpit, said Shawn Pruchnicki, a professor of aviation safety at The Ohio State University.
“It doesn’t tell us much other than what happened was catastrophic,” he said.
The plane was a workhorse model with a history of reliable service.
The plane was a Boeing 737-800 that had flown for nearly seven years. It was not a 737 Max, the model that was grounded worldwide after two fatal crashes in 2018 and 2019 that were caused by a faulty flight stabilizing system.
The 737-800 is part of Boeing’s Next Generation series. It is a narrow-body model, with nearly 5,000 built since it first went into production in the late 1990s. The widely used model has a good safety record, with 22 hull-losses, meaning the plane was damaged beyond economical repair, recorded over the past two decades, according to the Aviation Safety Network database.
China Eastern has vastly improved its safety record.
China Eastern Airlines, the country’s second largest carrier, had a checkered record in its early years, with multiple deadly crashes in the late 1980s and 1990s. In 1989, a China Eastern flight lost power after takeoff in Shanghai, killing 34. And in 1993, an error by a crew member forced an emergency landing in Alaska that killed two passengers.
In 2004, a buildup of ice on the wings of a China Eastern plane flying from Baotou in Inner Mongolia caused it to crash, killing 55. Since then, the airline’s safety record drastically improved, with no fatal crashes before Monday, according to flight safety databases.
The airline’s safety history mirrors that of China as a whole. In the 1990s the country was considered one of the most dangerous places to fly in the world. But after officials carried out a regulatory overhaul, the country has maintained an admirable safety record. The country’s last major crash before Monday was in 2010.
The investigation is just beginning, but the cause could be complex.
The Civil Aviation Administration of China said on Monday that it activated an emergency mechanism as soon as it received reports of the crash and sent a team to the site to begin an investigation. The agency also said it would require “more industrywide efforts to improve aviation safety.”
Boeing, the plane’s manufacturer, said Monday that it was in contact with the U.S. National Transportation Safety Board about the crash, and the manufacturer’s technical experts were prepared to assist the Civil Aviation Administration of China in its investigation.
The initial investigation will focus on information from the flight data recorders, or black boxes, which have yet to be recovered. Experts will also study video records that have emerged, including security footage from a mining company that appeared to show a plane plunging heading directly toward the earth.
Because airplanes are so technologically complex, the cause of a crash is always difficult to identify and always multilayered, experts said. Official reports on a crash’s cause can take months, or longer, to complete
“It’s never one thing,” said Thomas R. Anthony, the director of the aviation safety and security program at the University of Southern California. “There may be one thing that’s obvious, there may be one primary thing, but it’s never one thing.”
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Rousseau se “réjouit de la chute” de Zemmour dans les sondages
À un peu plus de trois semaines du premier tour de la présidentielle, les différents partis se livrent une guerre sans merci. Dernière en date à lancer des piques : Sandrine Rousseau, l’écologiste battue par Yannick Jadot lors de la primaire écologiste. Invitée de Sud Radio, elle s’en est prise à Eric Zemmour. En se basant sur les derniers sondages où le candidat de Reconquête ! est crédité de 10 à 13% des suffrages (et Yannick Jadot de 4 à 5,5%), Sandrine Rousseau a préféré mettre en avant le « saut de la surprise permanente et de l’inattendu » de cette élection.
[#SudRadio]🗣@sandrousseau : « Je me réjouis de la chute d’@ZemmourEric dans les sondages. C’était un personnage qui n’avait pas sa place dans la campagne #Presidentielle française avec ses propos racistes, révisionnistes »
📺https://t.co/shgpKLtmAU pic.twitter.com/Ne8jQeMgqs
— Sud Radio (@SudRadio) March 22, 2022
Avant de se réjouir des chiffres en baisse d’Eric Zemmour : « Dans les derniers sondages que j’ai vus, il y a eu une baisse de l’extrême droite. Je me réjouis de la chute de Zemmour dans les sondages. C’était un personnage qui n’avait pas sa place dans la campagne présidentielle française », lâche-t-elle, comme s’il était déjà éliminé. Elle ajoute : « Je pense qu’avec les propos racistes et révisionnistes qu’il tient, il n’avait pas sa place. »
Pas de condamnation d’Extinction Rebellion
Des mots qu’elle avait déjà prononcés il y a un mois de cela sur RMC, rappelant les condamnations du candidat. « Alors même qu’il raconte une histoire de la France qui est sur l’exemplarité, il est lui-même multi-condamné, pour racisme en plus. L’antiracisme est l’une des valeurs de la France, donc non », accusait-elle. En tête dans les sondages, Emmanuel Macron, pour autant, a-t-il élection déjà gagnée ? Non selon Sandrine Rousseau. « Je ne crois pas. Il est en position de favori, mais la situation est tellement instable qu’elle pourrait se modifier. Ça dépend à qui il fait face au second tour. »
Interrogée également sur l’opération coup de poing d’Extinction Rebellion qui a arrêté un train en Bretagne ce week-end, en déversant par erreur des tonnes de blé, Sandrine Rousseau a refusé de condamner. « Je pense que ce sont des actions coup de poing qui permettent d’éveiller les consciences », a-t-elle mis en avant. Elle s’est aussi exprimée sur sa relation avec Yannick Jadot, estimant qu’on ne l’avait pas muselée. « Je n’ai pas du tout mis d’eau dans mon vin […] On ne me recadre pas », a-t-elle lâché. Et d’ajouter : « C’est l’esprit même de la démocratie d’avoir des opinions différentes. »
France24 - Monde
À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
Publié le : 21/03/2022 - 08:38Modifié le : 21/03/2022 - 09:53
David GORMEZANO
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Le ProEnglish Theatre, petit théâtre indépendant de Kiev qui joue et enseigne dans la langue de Shakespeare, s'est mué en un "art shelter", un abri artistique. La petite troupe d'acteurs s’est installée au sous-sol de leur théâtre pour vivre l'épreuve de la guerre ensemble, témoigner et organiser une résistance tous azimuts. Rencontre avec des artistes pétris d'humanité et résolus à gagner la guerre contre la Russie.
Le 24 février, c'est au téléphone qu'Alex Borovensky, le directeur du ProEnglish Theatre, a appris que la guerre avait éclaté et que les chars russes étaient entrés en Ukraine. "J'ai raccroché, puis j'ai entendu les explosions, puis les sirènes. C'était irréel, je ne voulais pas y croire. Avec ma compagne, nous avons fait nos valises et nous avons décidé de nous installer au théâtre qui est en sous-sol. À la fin de la journée, nous avons tous regardé 'Mission Impossible 4', parce qu'à la fin, Tom Cruise détruit le Kremlin."
En quelques jours, l'acteur et ancien professeur d'anglais se mue en résistant. Obstruer les fenêtres des deux pièces du théâtre donnant sur la rue, transformer la salle où étaient données les représentations en dortoir, abriter les gens de l'immeuble pendant la nuit ou lorsque les sirènes signalent une attaque aérienne, donner des interviews aux médias anglophones pour témoigner de la situation à Kiev et ailleurs en Ukraine, décharger des camions d'aide humanitaire et aider à leur répartition dans le quartier… L'heure était à la survie et à la solidarité. "Tous les jours, on me propose de venir me réfugier ici ou là, mais je veux rester. Je veux voir ce qui est en train de se passer de mes propres yeux. Ma résistance, c'est l'art et c'est ce que je veux partager, c'est pour ça que je vais rester à Kiev".
En ce dimanche 20 mars, au 25e jour de guerre, l'irréel est devenu la nouvelle normalité. Un calme étrange règne dans la ville de Kiev troublée par le grondement sourd de la défense anti-aérienne ukrainienne. Ces derniers jours, les tirs de missiles russes ont touché des immeubles d'habitation, faisant plusieurs morts, tandis qu'à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, les affrontements se poursuivent. Un ciel bleu intense et les rayons du soleil semble annoncer le printemps. Alex et ses compagnons ont décidé de s'offrir une petite journée de détente.
"Il n'y a pas de bombardements massifs alors nous nous aventurons un peu plus en ville, nous recommençons à circuler en voiture autour de Kiev. Mais il y a eu des frappes directes sur la ville. L'une d'elles a touché un immeuble juste à côté de celui d'une des actrices du théâtre et les vitres de son appartement ont explosé. Nous sommes dans l'attente."
Un théâtre pour résister et créer
Avec la guerre qui s'installe, la petite bande de trentenaire n'a pas renoncé à ses projets. Tetiana Shelepko, actrice et metteuse en scène, est en train de monter une pièce d'Harold Pinter, "Le nouvel ordre mondial", qui sera diffusée en direct sur Internet le 27 mars et projetée dans plusieurs théâtres en Allemagne, en Slovaquie et au Portugal. Continuer à jouer semble pour elle une nécessité. "Pendant les guerres, le théâtre devient un abri pour les âmes, il permet de s'échapper de la folie de la guerre", explique-t-elle.
Alex a adopté le même dispositif et prépare une performance basée sur "La Voleuse de livres", un roman de l'écrivain australien Markus Zusak. "Ce sera un monologue qui se déroule dans un abri anti-aérien qui n'est autre que notre théâtre ! Le stream sera repris par différents théâtres dans le monde qui ont manifesté leur intérêt pour ce projet. Quand l'Ukraine aura gagné la guerre, nous allons faire une grande tournée, dans beaucoup de villes, pour que ceci ne se reproduise jamais."
Soutenir avant tout l'armée
Pour les deux compères, le monde artistique ne doit pas se contenter d'interpeller sur les souffrances et les dévastations qu'infligent cette guerre. "Si vous [les Occidentaux, NDLR] voulez venir en aide aux réfugiés ukrainiens ou aux artistes ukrainiens, donnez de l'argent à l'armée ukrainienne, il y a un compte qui a été ouvert pour cela et qui reçoit des donations dans toutes les monnaies. Pour moi, c'est une évidence, il faut s'attaquer à la racine du problème, qui est la Fédération de Russie et son armée. Sinon, vous n'allez pas résoudre le problème."
Lorsqu'ils sont assis autour d'un café, les mines deviennent plus sombres. Certes, il règne un calme apparent à Kiev, mais chaque jour apporte son lot d'informations insoutenables, comme celles du bombardement par les forces russes du grand théâtre de Marioupol où s'étaient réfugiés plusieurs centaines de personnes.
Le sort réservé à cette ville de 400 000 habitants au bord de la mer d'Azov prend aux tripes les Ukrainiens et décuple leur envie d'en découdre avec la Russie. "Je suis en colère. Il faut que ça s'arrête. Je pense qu'il faut aussi boycotter le monde de la culture russe, sans hésitation, parce que la Russie est en train de tuer mon pays", affirme Alex.
L'aveuglement des Européens
Tetiana ressent aussi une colère froide qu'elle dirige, elle, vers l'attitude des Européens. "L'Europe vit dans une illusion. Elle semble vivre dans le monde de Harry Potter, faisant semblant que ce qui est en train de se passer n'existe pas. Ce n'est pas le 'Ministère de la magie' qui va faire disparaître l'armée russe."
De son côté, Bogdan, un journaliste qui a rejoint l'"art shelter" de la rue Smolenska, regrette la nonchalance des Européens vis-à-vis de la Russie. "Après l'annexion de la Crimée, Vladimir Poutine a multiplié les conférences de presse pour vanter le réarmement de la Russie, le développement de nouvelles armes ultra-sophistiquées et vos dirigeants semblaient ne pas y prêter attention. Ils ont continué à acheter du pétrole et du gaz russe comme si de rien n'était. Cela fait huit ans que Poutine prépare la guerre, pour nous, c'était évident."
Regrettant l'aveuglement des Européens, Alex, Tetiana et leurs amis ont une foi inébranlable dans leur pays et la certitude qu'il vaincra l'ogre russe. "Soutenir l'armée, c'est très important mais il faut aussi penser à soutenir le pays tout entier. Si l'économie continue à tourner, alors la Russie va connaitre la défaite", estime Alex. Dans une ultime pirouette, l'acteur devenu résistant rappelle que cela fait trois semaines que Moscou tente de faire pénétrer ses blindés dans Kiev sans y parvenir. "L'armée russe est faible, rouillée et désorganisée. Il ne faut pas en avoir peur puisque qu'un petit pays corrompu comme le nôtre a pu la mettre en échec ! De quoi l'Europe a-t-elle peur ?"
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PORTRAITSGuerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...
REPORTAGEÀ Kiev, entraide et solidarité pour résister à tout prix
Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
L'Humanité
Présidentielle. Cloué au sol, le PS joue à nouveau la carte Hollande
ActuAu plus bas dans les sondages, Anne Hidalgo s’affiche ce mardi avec l’ancien chef d’État, lors d’un meeting à Limoges. Son quinquennat a pourtant plongé le PS dans la crise.
Naïm SakhiDe meeting en meeting, Anne Hidalgo n’en finit plus d’essayer de se maintenir à flot. À chaque grand rendez-vous, ses proches promettent un moment « charnière », qui verra la maire de Paris repartir à la hausse dans les sondages. Un nouvel épisode a lieu ce mardi à Limoges, dans lequel François Hollande sera l’invité d’honneur. Un soutien qui n’était pas acquis d’avance, tant la socialiste fait pâle figure dans cette campagne. L’ex-président s’était même imaginé en sauveur providentiel du PS, fin janvier, alors que son mandat est loin d’être étranger au déclin de la formation. « Les 2 % dans les sondages, c’est 600 000 voix. Pour nous, c’est totalement improbable », résume un socialiste. Impensable aussi, il y a encore dix ans, lorsque François Hollande accédait à la présidence de la République.
Présidentielle 2022. En se rapprochant d’Hollande, Hidalgo change de capImaginez, en 2012, les socialistes étaient à l’Élysée, en plus d’être majoritaires à l’Assemblée nationale et au Sénat, tout en étant à la tête de quasiment toutes les régions de France. Mais qu’ont-ils fait de ces succès électoraux ? « Le PS s’est fait dévitaliser, et le grand anesthésiste, c’est François Hollande », mesure Christian Paul, ancien député frondeur et proche de l’éphémère candidate Christiane Taubira. À tel point que ce parti n’apparaît plus crédible pour diriger le pays, tandis que sa base militante s’érode sans cesse.
Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction.
S’il reste implanté localement, avec des élus à la tête de grandes villes et de cinq régions, le PS ne dénombre plus que 22 000 adhérents actifs quand il en comptait encore plus de 174 000 en 2012. Mais, « très mal préparé, l’attelage qui a fait la force du PS a explosé à l’épreuve du pouvoir », analyse Rémi Lefebvre. Le politologue ajoute qu’« autrefois, l’atout du PS était d’occuper un énorme espace politique, central à gauche, allant de Manuel Valls à Gérard Filoche ». Un espace qui a volé en éclats. « Le quinquennat Hollande a pris des orientations éloignées des engagements de gauche, en étant notamment incapable de réguler une économie prédatrice », assure Christian Paul.
« Le parti s’est vassalisé au pouvoir »
Dès ses premiers pas à l’Élysée, François Hollande renonce à renégocier les traités européens. Il tourne aussi le dos à la gauche avec des réformes telles que celle sur l’ANI (accord national interprofessionnel), les retraites, le Cice, le projet de déchéance de nationalité et les lois Macron et El Khomri, toutes deux adoptées à coups de 49-3 face à une majorité socialiste récalcitrante. « Faute de s’attaquer aux injustices sociales, la ligne incarnée par le premier ministre Manuel Valls a même été de mettre en avant des batailles identitaires, classiquement le panache du camp conservateur, voire de l’extrême droite, en plus d’un tournant libéral sur le plan économique », se désole Christian Paul, qui s’investit chez les frondeurs tout en voyant venir la défaite de 2017.
Un virage confirmé lors du congrès de Poitiers, en 2015, qui promeut à sa tête Jean-Christophe Cambadélis. L’ex-frondeur, leader de la motion alternative, se souvient : « En additionnant notre courant avec les proches de Martine Aubry, nous représentons la moitié du bureau national du PS. Dès lors, il n’y a plus eu de vote interne. Le parti s’est vassalisé au pouvoir. » Aux yeux du député Francis Chouat, un proche de Manuel Valls qui siège désormais avec les macronistes, le PS était en réalité déjà divisé au moment de sa victoire de 2012, avec pour « seul moteur de l’unité l’antisarkozysme ».
Fin janvier François Hollande s'était imaginé en sauveur providentiel.
Plus encore, François Hollande et Manuel Valls ambitionnent une transformation du PS en une sorte de « parti démocrate », définitivement installé au centre. Le projet va finalement leur échapper, au profit d’Emmanuel Macron, ministre de l’Économie jusqu’à l’été 2016. « Non seulement Macron a volé le bébé du PS et son électorat, mais aussi en partie celui de la droite. Il a créé un nouvel espace politique », commente Rémi Lefebvre. « Ce qui avait déçu les électeurs de gauche en 2017, c’était que François Hollande n’y aille pas. Beaucoup ont voté Macron en opposition à Hamon », veut croire l’ancien secrétaire d’État Patrick Kanner. Reste que l’ex-chef de l’État a bien été contraint de renoncer à briguer un second mandat, du fait de son impopularité, avec seulement 4 % d’opinions favorables et des intentions de vote calant autour des 8 %. Guère beaucoup mieux que les 6,4 % des suffrages finalement recueillis par Benoît Hamon.
Des scores que jalouserait aujourd’hui Anne Hidalgo. Le PS pensait pourtant pouvoir se relancer. D’abord à travers « l’inventaire » critique du quinquennat Hollande effectué sous la houlette d’Olivier Faure, premier secrétaire du parti. Ensuite en faisant fructifier ses résultats honorables obtenus lors des municipales de 2020 et des régionales de 2021. Mais, lors de ces scrutins locaux, « la prime au sortant a joué. Le trompe-l’œil est total, d’autant que l’abstention a totalement faussé les résultats », observe Rémi Lefebvre.
Des ralliements à Macron
Après un coup de barre à gauche en début de campagne, sans résultat, Anne Hidalgo entend désormais chasser sur les terres des déçus du macronisme et met en scène le soutien de François Hollande. « Ce week-end encore sur les marchés, j’ai constaté que des électeurs socialistes de 2012, qui ont voté Macron en 2017, sont gênés par le discours du candidat, clairement ancré à droite. Ils s’interrogent », assure Patrick Kanner. Avant la guerre en Ukraine, 36 % des électeurs de François Hollande de 2012 s’apprêtaient à voter Macron en 2022. « C’est central pour comprendre ce qu’il se passe au PS », précise Rémi Lefebvre.
Depuis l’offensive russe, Anne Hidalgo, loin du costume rassembleur enfilé en décembre, a aussi choisi de tomber à bras raccourcis sur Jean-Luc Mélenchon, dépeignant l’insoumis en un « agent » qui servirait « les intérêts de Poutine ». Derrière ces attaques, le PS espère jouer le coup d’après. « La probabilité qu’il accède au second tour est très faible. Et d’être élu encore plus. Le phénomène autour de Jean-Luc Mélenchon disparaîtra avec sa personne », glisse Patrick Kanner. Et d’ajouter : « Nous visons l’après, la reconstruction d’une gauche de gouvernement. »
En attendant, le navire PS continue à prendre l’eau. Plusieurs de ses membres ont récemment annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, à l’instar des anciennes ministres Marisol Touraine et Élisabeth Guigou. L’ancien maire de Paris et prédécesseur d’Anne Hidalgo, Bertrand Delanoë, a également, comme en 2017, fait part de son soutien au chef de l’État. Le PS a déjà fait une croix sur l’Élysée. Ils espèrent surtout sauver leur groupe à l’Assemblée. « Conserver un groupe de quelques députés n’a rien de glorieux », remarque Rémi Lefebvre, au sujet d’un parti qui dominait encore l’Assemblée il y a cinq ans.
Présidentielle 2022Anne HidalgoFrançois Hollandeparti socialiste Le Figaro
Quels risques avez-vous de vous séparer de votre conjoint ?
Youssr YoussefFIG DataSIMULATEUR - Fig Data a décortiqué les dernières données Insee en la matière, pour vous permettre d’évaluer les risques de rupture de votre couple.
On compte sur les doigts d’une main, les hommes ou femmes qui ont partagé notre logis. En France, le célibat définitif est rare, et les couples qui font appartement à part, également. À la fin de l’année 2013, près des trois quarts des 26-65 ans sont en couple et vivent en ménage avec leur partenaire. Pour 74% d’entre eux, c’est la première union cohabitante de leur vie, et pour 20 %, la seconde. Certains se tracassent alors à compter les années.
Le premier amour finit mal, en général
L’amour dure trois ans, Sept ans de réflexion... et si le monde de la culture avait deviné les bons seuils ? La probabilité de rompre son premier ménage est plus élevée dans les quatre premières années de cohabitation (plus de 4 % par an). Elle diminue ensuite rapidement jusqu’aux huit ans de vie commune (près de 2 % de risque), puis décroît lentement. Résultat : à la fin de la huitième année de cohabitation, un couple sur quatre s’est séparé. Mais ce n’est qu’après 37 ans de cohabitation, que plus de la moitié de ces premières unions se brisent, par séparation ou décès du conjoint (les données ne permettant pas de distinguer les deux situations).
Les statisticiens des conjugalités dissèquent ainsi le délitement de nos relations, comme les biostatisticiens peuvent étudier les morts du cancer. La « survie » du couple, plus qu’un terme dramatique, fait référence aux analyses de survie des organismes biologiques - humains compris. Quant au « risque instantané » de rupture, il faut l’entendre comme la probabilité de rompre à un temps T, sachant que le couple a réussi à tenir jusque-là. Car dans ce domaine, on le sait : rien n’est jamais acquis à l'homme…
Le temps ne fait rien à l’affaire !
Il n’y a pas d’égalité devant l’amour. Vos parents se sont quittés avant vos 18 ans ? Vous aurez alors une probabilité de 65 à 72 % plus élevée de vous séparer du premier conjoint avec lequel vous avez vécu. « Les enfants de parents divorcés finissent toujours par divorcer. C’est statistique ! », auraient caricaturés les têtes blondes du film Génial mes parents divorcent ! Avec des mots d’adultes, c’est ce que les statisticiens ont appelé « la transmission intergénérationnelle du divorce ».
Et mauvaise nouvelle : d’après les hypothèses vérifiées par Vianney Costemalle, à l’origine de l’étude Insee sur les premières et deuxièmes unions, ces risques ne semblent pas s’atténuer avec le temps.
L’engagement, contractuel et génésique, est l’un des autres facteurs étudiés. Toutes choses égales par ailleurs, les couples cohabitants qui sont mariés ou pacsés ont moins de risque de se séparer, de même que ceux qui ont un jeune enfant en commun. Sans que l’on puisse dire si c’est l’amour, malgré les épreuves qui fait tenir, ou la contrainte.
A contrario, le fait d’emménager à un jeune âge, et dès les premiers temps de la relation, augmente les risques de rupture. Quant à l’effet, négatif, du diplôme sur la durée du couple : il se fait moins ressentir à travers les générations.
Deuxième union : le couple n'est pas mort
« La proportion de couples qui se séparent augmente au fil des générations et les premières unions durent moins longtemps », explique Vianney Costemalle. Mais le couple n’est pas mort pour autant ! Les dernières générations, à date de l’enquête, se mettent en ménage pour la deuxième fois plus rapidement, en particulier les hommes. Moins de cinq ans après une séparation entre 25 et 50 ans, la moitié des personnes cohabitent de nouveau en couple.
À génération donnée, plus on est jeunes séparés, plus on se remet vite en selle. Pour les femmes toutefois, la roue de l’amour freine à un obstacle : avoir un enfant mineur de leur précédente relation. Sans doute car la garde leur est souvent confiée. Quant aux risques de rupture de cette seconde union cohabitante, difficile de la déduire à partir de la première. Par exemple, la durée de la précédente union ou le temps écoulé depuis la séparation ne semblent pas avoir d’effet ou un effet à la marge.
Bonne nouvelle, il en faut : la deuxième relation dure. Dans 61 % des cas, elle dure plus longtemps que la première union (pour 20 % des cas ce n’est pas encore tranché). Il est vrai, c’est aussi parce que les premières relations se raccourcissent. Mais du moins, si l’on s’en remet à la sagesse populaire, celle de Cher et de sa chanson Believe : il faut croire à une nouvelle vie après un premier amour, parce qu’elle est très probable.
Méthodologie
Réalisée conjointement par l’Ined et l’Insee, EPIC (Étude des parcours individuels et conjugaux) est la troisième grande étude, après celle de 1959 puis de 1983-1984, sur la vie conjugale et familiale en France. Données de 2013-2014. Travaux de Vianney Costemalle.
Le modèle de Cox à risques proportionnels a permis de modéliser les risques relatifs de rupture. La rupture étant définie comme séparation ou décès d’un des conjoints, car les données ne permettent pas de séparer les cas. Il faut garder à l’esprit que le modèle reste une approximation de la réalité, révélateur par les sens de variation et proportions globales des risques.
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Le pape François réforme la curie romaine
DÉCRYPTAGE - François a publié samedi une nouvelle constitution apostolique, qui promeut une « saine décentralisation ».
Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison
Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est décédé ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste.
Regarder la vidéoUne réfugiée ukrainienne violée par deux hommes en Allemagne
L'agression a eu lieu alors que la jeune femme de 18 ans était hébergée à bord d'un bateau-hôtel, sur les quais de Düsseldorf. Les deux auteurs présumés sont en garde à vue.
France24 - Monde
Suède : un élève arrêté après une attaque meurtrière dans un lycée de Malmö
Publié le : 22/03/2022 - 00:59
FRANCE 24
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Deux employées d'un lycée de Malmö, troisième ville de Suède, ont été tuées lundi dans une attaque à l'arme blanche. Un élève de 18 ans suspecté d'en être l'auteur a été interpellé par la police sans difficulté. Le mobile reste inconnu à ce stade.
Deux femmes sont décédées dans une attaque à l'arme blanche commise lundi 21 mars dans un lycée à Malmö, en Suède, pour laquelle un élève de 18 ans a été arrêté, a annoncé la police suédoise.
Les deux femmes, âgés d'une cinquantaine d'années, "étaient des employées de l'école" Malmö Latin, un lycée du centre de la troisième ville du pays, a précisé la police dans un communiqué.
Selon les médias locaux, l'auteur présumé des meurtres a lui-même contacté le numéro d'urgence pour dire où il se trouvait, qu'il avait posé son arme et qu'il reconnaissait avoir tué deux personnes. Selon plusieurs médias suédois, il était armé d'un couteau et d'une hache.
L'interpellation s'est faite sans difficulté peu après l'arrivée d'une première patrouille, selon le récit de la police. Alertée vers 17h15, heure locales (16h15 GMT), la police avait dépêché d'importants moyens et une première patrouille avait pu entrer dans l'établissement. Des images montrent des policiers lourdement équipés et armés inspecter l'intérieur du bâtiment.
Mobile inconnu
Aucun mobile n'a été établi ni même évoqué. Après avoir longuement inspecté les lieux et interrogé des témoins, les autorités sont convaincues que le suspect a agi seul.
"Un grand travail nous attend pour comprendre ce qu'il s'est passé et la motivation derrière cette acte effroyable", a commenté l'une des responsables de l'enquête. Une conférence de presse est prévue à 9h30 (8h30 GMT) mardi matin.
En janvier, également dans le sud de la Suède, un adolescent de 16 ans avait été arrêté après avoir blessé un élève et un enseignant dans la ville de Kristianstad. Cette affaire avait été liée à une attaque similaire commise en août dans la ville d'Eslov, à environ 50 kilomètres de là, lorsqu'un élève avait attaqué un employé d'école de 45 ans. Aucun lien n'a été établi à ce stade avec l'affaire de Malmö.
Avec AFP
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Zéro ?
BilletMaurice UlrichOn a eu le sentiment, lundi matin, d’entendre un léger tremblement dans la voix de Léa Salamé sur France Inter, qui recevait Fabien Roussel. Alors que les Échos titraient sur les profits record du CAC 40, avec 160 milliards d’euros cumulés, le candidat communiste venait de proposer le blocage, à 100 %, du versement des dividendes pour les groupes concernés. « 100 % des dividendes, dit alors Léa Salamé, ça veut dire zéro pour les actionnaires ? » Nombre d’auditeurs durent alors penser aux malheureux injustement spoliés par une mesure radicale et qui semblait inédite. Léa Salamé aurait pu se souvenir que la Banque centrale européenne, qui n’est pas dirigée par Fabien Roussel, a pour un temps imposé aux banques européennes le gel du versement des dividendes en période de crise sanitaire. Que ces mêmes banques ont renoué depuis avec des rendements pour leurs actionnaires de l’ordre de 6 %… Ou bien indiquer aux auditeurs que l’OCDE, face au Covid et à la guerre, appelle à taxer les superprofits des géants de l’énergie. Zéro !
le billet de Maurice Ulrich New York Times - World
How to Avoid Sharing Misinformation on the War in Ukraine
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Here are warning signs to look for before you retweet.
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By Daniel Victor
Sorting out what is real in Ukraine and what is misinformation designed to provoke an emotional response is hard enough for professional journalists. For everyday people seeing photos and videos cascade through their social media feeds, it is even harder.
But the stakes can be high for anyone with an audience, no matter how big or small, if sharing false information — reposting a link on Facebook or retweeting a story that feels urgent — means unwittingly playing into war propaganda. Experts in misinformation say everyone has a responsibility to pause and do a bit of work to verify content before sharing it, even if it would benefit the side you support in a conflict.
“It matters because we all have the right to truth, and the more we do to pollute the information environment, the worse it’s going to get,” said Joan Donovan, the research director at Harvard’s Shorenstein Center on Media, Politics and Public Policy, which has studied the proliferation of misinformation.
Claire Wardle, a co-founder of First Draft News, a nonprofit that focuses on misinformation, said your credibility matters, even if you’re not a journalist.
“If we all keep doing that, it means we’re all going to stop believing anything anyone else is saying,” she said.
There are simple steps you can take to limit the misinformation that circulates online. If you can’t verify the authenticity of something you’re tempted to share, you can at least look for warning signs that would give you pause.
Here are some quick red flags to think about before you share:
Who’s sharing it?
Are they verified? On Twitter, Instagram or Facebook, many people, including journalists, have blue check marks next to their names to indicate their identities have been confirmed. These accounts make mistakes, too, and good information can come from people who are not verified, but the absence of a check could give you a reason to look for other red flags and pause before hitting that retweet button. Also be wary of parody or impostor accounts.
Even when you come across verified accounts, look for hints that they have some reason to know what they’re telling you: Are they reporters on the ground or researchers who have studied the area? Or are they a celebrity having the same quick-twitch reaction you’re trying to avoid?
Beware TwitterBot120362824. A user name consisting of a noun followed by a long series of numbers is often a sign that an account has been created inauthentically, Dr. Donovan said. A brand-new account with few prior or unrelated tweets or a low follower count might be a sign to move along.
#Excessive #hashtags
When an Instagram post seems a bit desperate for engagement, adding unrelated hashtags that might be popular like #catoftheday, it’s likely the post is coming from a disreputable place, Dr. Donovan said.
Google first.
If you do a quick web search and can’t find any news articles about what you’re seeing, it’s possible you could be looking at miscaptioned images from a previous war, Dr. Wardle said. If you’re feeling especially Sherlockian, you can search for the original source of a viral image yourself.
In one recent example, a 2012 video of a Palestinian girl confronting Israeli soldiers was widely recirculated by people suggesting it happened in Ukraine.
Seek out the fact-checkers.
Many news organizations have special teams to fact-check or debunk claims that spread during high-intensity news moments. Reuters, The Associated Press, the BBC and Agence France-Presse all have dedicated hubs that you can check first to see if that post you’re about to share was debunked days ago.
Do they want your shares, or your money?
Scammers prey on creating emotional responses and might say they’re raising funds for victims. Carefully look into any organization you’re tempted to donate to or post about by using a site like Charity Navigator to ensure it is legitimate.
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Le Figaro
Régis Wargnier lance un festival pour l'Ukraine
Jacques PessisLe réalisateur d'Indochine entend présenter des films peu connus en France. Dès les premiers jours de la guerre en Ukraine, il a décidé d'ajouter un supplément de programme pour sa prochaine édition du 25 au 27 mars, une projection de Est-Ouest, qu'il a écrit et mis en scène en 1999.
Deux fois par an, Régis Wargnier organise un mini-festival de cinéma à Moëlan-sur-Mer, une commune du Finistère où il passe une partie de l'année. Dans une salle associative de 175 places, il propose des films de réalisateurs peu connus en France, souvent inédits, qu'il a, pour la plupart, repérés aux Festivals de Cannes ou de Venise. Pour la prochaine édition qui se déroule du 25 au 27 mars, il a établi au début de l'année, un programme où figurent, entre autres, Folles de joie, signé par l'italien Paolo Virzi, La vie invisible d'Euridice Gusmao, un long métrage brésilien réalisé par Karim Aïnouz, et Mes frères et moi, un long métrage français de Yohan Manca.
À lire aussi«Le terrorisme, les gilets jaunes, le Covid-19...» : pour Régis Wargnier, il est urgent que les jeunes en parlent
Dès les premiers jours de la guerre en Ukraine, il a décidé d'ajouter un «supplément de programme» : une projection de Est-Ouest, qu'il a écrit et mis en scène en 1999. Au lendemain de la chute du mur de Berlin, il avait commencé à imaginer un « eastern » se déroulant dans l'URSS de 1946, quand Staline avait proposé aux descendants de familles russes parties en 1917, de revenir sur une terre qui , au lendemain de la fin de la seconde guerre mondiale, avait besoin de toutes les bonnes volontés pour être reconstruite. «C'était un piège qui a valu la prison à vie et même la condamnation à mort à ceux qui sont tombés dans le panneau », raconte Régis Wargnier. « En réalité, Staline ne voulait pas que des diasporas russes se développent dans les pays occidentaux et avait trouvé ce mensonge pour empêcher leur création. On avait alors parlé de la paranoïa de Staline …Déjà… »
À l'origine, le tournage de Est-Ouest devait se dérouler au Kazakhstan. Apprenant par des amis que la mafia avait pris une place importante dans un pays où les enlèvements et les disparitions faisaient partie du quotidien, Régis Wargnier a finalement décidé de transporter ses équipes en Ukraine. Il a alors été accueilli à bras ouverts par les autorités en place et a tourné une partie des séquences en extérieur au cœur d'une ville de Kiev qui était, à l'époque, un exemple de paix et de fraternité. Il se souvient ainsi avoir travaillé à cette occasion avec celui qui était alors considéré comme le plus grand acteur ukrainien. Parce que c'était la première fois qu'un film français était tourné dans son pays, et parce qu'il s'agissait, à ses yeux, d'un geste courageux, il avait accepté un petit rôle, pour le plus grand bonheur des techniciens russes qui le considéraient comme leur idole absolue, un Dieu vivant. Régis Wargnier avait alors été frappé par cette complicité. La fusion intellectuelle était telle qu'il en venait parfois à se demander si l'interlocuteur qu'il avait en face de lui était russe ou ukrainien. C'est dire si ce qu'il se passe aujourd'hui relevait alors, pour lui, du domaine de l'impossible.
Recettes versées à une ONG
Est-Ouest, coproduit par la France, la Russie, l'Ukraine, la Bulgarie et l'Espagne, a obtenu, en son temps, un succès international. Le metteur en scène l'a présenté dans plusieurs pays d'Europe, aux États-Unis et même au Japon. Il a été nommé aux Césars, aux Golden Globes et aux Oscars, et a valu à son réalisateur une «étoile d'or du cinéma français». Sandrine Bonnaire, qui partageait la tête d'affiche avec Catherine Deneuve a également été nommée aux Césars dans la catégorie meilleure actrice. Voici quelque temps, le film a été restauré et numérisé sans autre but que de protéger les images. Les faits actuels ont changé la donne. Au lendemain de la fin de ce mini-festival et de cette projection événement, l'ensemble des recettes sera versé à une ONG qui vient en aide à celles et ceux qui ont choisi de quitter l'Ukraine. Une fiction que Régis Wargnier n'aurait jamais voulu voir devenir réalité.
Pour aller plus loin: La dernière vie de Julia B, roman que Régis Wargnier vient de publier aux éditions Robert Laffont.
Le Temps des secrets, la fin de l'insouciance de Marcel Pagnol sur grand écran
En salle mercredi, le film de Christophe Barratier adapte pour la première fois au cinéma le troisième tome des souvenirs de l'écrivain. Ceux de son dernier été avant le lycée, célébration d'un paradis perdu dans la garrigue, entre Aubagne et Allauch.
Notre critique d’Eaux profondes sur Amazon Prime Video: Ben Affleck et Ana de Armas engloutis par la jalousie
CRITIQUE - Maître du thriller érotique, Adrian Lyne revient avec cette adaptation clinique et inégale de Patricia Highsmith.
Coda: le conte de fée hollywoodien du remake de La Famille Bélier
RÉCIT - Acheté par Apple TV+ à Sundance, le film pourrait faire de l'ombre aux Oscars à The Power Of The Dog et écrit une page du septième art américain avec sa distribution sourde. Rencontre avec sa réalisatrice Sian Heder et sa révélation comique Troy Kotsur.
L'Humanité
Présidentielle. Philippe Poutou veut « donner la parole aux luttes sociales »
ActuLe candidat trotskiste se présente comme le relais des mobilisations au sein de cette élection présidentielle. Sauf que cette troisième candidature peine sérieusement à être entendue des électeurs.
Lola RuscioÀ l’approche du premier tour, Philippe Poutou, qui plafonne à 2 % dans les sondages, ne vise pas la qualification mais entend, comme en 2017, mettre son grain de sel dans le débat présidentiel. Sa motivation à porter une candidature « révolutionnaire » n’a pas changé d’un iota depuis la précédente campagne. Lors d’un débat télévisé, l’ancien ouvrier licencié de chez Ford s’était alors fait remarquer face à François Fillon (LR), empêtré dans le Penelopegate, et à Marine Le Pen sur l’affaire des assistants parlementaires du FN. « Nous, quand on est convoqués par la police, on n’a pas d’immunité ouvrière, on y va », avait-il lancé devant des millions de spectateurs. Si cette réplique choc lui avait valu une certaine reconnaissance du public, les votes n’ont pas suivi. Au soir du premier tour, son parti avait enregistré seulement 1,09 % des voix, loin des 4 % recueillis en 2002 et 2007 par Olivier Besancenot.
Les mêmes thèmes de prédilection
Depuis, Philippe Poutou, également conseiller municipal sous l’étiquette Bordeaux en luttes, a rempilé pour une troisième campagne présidentielle après une confrontation interne avec Anasse Kazib qui a abouti au départ du courant Révolution permanente du NPA. Les thèmes de prédilection du candidat sont eux toujours les mêmes : refus du souverainisme, défense inconditionnelle de la liberté de circulation et d’installation, désarmement de la police, dénonciation de l’argent accumulé par les milliardaires sur le dos des travailleurs… « Nous voulons incarner une voix de rupture avec le capitalisme et donner la parole aux luttes sociales dans une période où le néolibéralisme montre ses limites, on le voit, avec la crise climatique, sanitaire et la guerre en Ukraine », développe Antoine Larrache, membre de l’équipe de campagne du candidat. Avant de poursuivre : « Les changements radicaux ne peuvent venir que des luttes sociales, ça ne passe pas par l’élection présidentielle. On y va parce qu’on a des choses à dire et on espère être utile dans le débat public, y compris pour lutter contre l’extrême droite et les propositions antisociales d’Emmanuel Macron. »
Comme en 2017, le leader NPA entend mettre son grain de sel dans le débat présidentiel.
S’inquiétant du fait que le débat démocratique n’ait pas lieu, le NPA a envoyé un courrier, le 17 mars, aux formations de gauche les invitant à défendre une « position commune » afin « d’exiger un débat entre les candidat.e.s ». « Pour l’instant, pas de réponse, mais cela va certainement venir parce que l’on a un intérêt commun à ce qu’il y ait une véritable confrontation », a indiqué Philippe Poutou sur France Inter, ce week-end. « La démocratie, ce n’est pas juste la question du temps de parole dans une élection présidentielle ou la question des institutions. C’est aussi comment on arrive à faire respecter les droits sociaux », a poursuivi le syndicaliste, en défendant un salaire minimum de 1 800 euros net « pour tout le monde » et la sixième semaine de congés payés. Des propositions que le candidat du NPA pourra défendre lors de ses prochaines réunions publiques prévues à Marseille, le jeudi 24 mars, et le vendredi 25 mars, à Quimper dans le Finistère.
philippe poutouPrésidentielle 2022 France24 - Monde
Washington qualifie de "génocide" les violences de l'armée birmane contre les Rohingyas
Publié le : 21/03/2022 - 17:19
FRANCE 24
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Les États-Unis ont pour la première fois déclaré officiellement que la minorité musulmane des Rohingyas avait été victime d'un "génocide" perpétré par l'armée birmane en 2016 et 2017.
Pour la première fois, les États-Unis ont officiellement déclaré, lundi 21 mars, que les violences de l'armée birmane envers les Rohingyas constituaient un génocide, une initiative à laquelle des militants de cette minorité musulmane ont réservé un accueil prudemment positif.
"J'ai établi que des membres de l'armée birmane ont commis un génocide et des crimes contre l'humanité contre les Rohingyas en 2016 et 2017", a déclaré à Washington le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Des preuves montrent "une intention claire derrière ces atrocités -- une intention de détruire des Rohingyas, en totalité ou en partie", a-t-il ajouté. "Les intentions de l'armée sont allés au-delà du nettoyage ethnique, pour aller jusqu'à une véritable destruction" de cette minorité, selon lui.
Il a précisé qu'il s'agit de la huitième fois depuis l'Holocauste que les États-Unis reconnaissent officiellement l'existence d'un génocide.
"Une série de sources indépendantes et impartiales"
Le secrétaire d'État s'exprimait lors d'une visite au musée de l'Holocauste à Washington, qui présente une exposition intitulée "Burma's Path to Genocide" (le chemin de la Birmanie vers le génocide).
Antony Blinken a indiqué avoir pris sa décision "sur la base d'une analyse des faits et du droit réalisée par le département d'Etat", nourrie par "une série de sources indépendantes et impartiales, en plus de notre propre recherche".
Il a notamment cité un rapport de la diplomatie américaine datant de 2018, concentré sur deux périodes, la première à partir d'octobre 2016, la seconde à partir d'août 2017. "Dans les deux cas, l'armée (birmane, ndlr) a utilisé les mêmes techniques pour viser les Rohingyas: des villages rasés, des meurtres, des viols, de la torture", a-t-il énuméré.
Il a estimé que les attaques de 2016 "ont forcé environ 100 000" membres de cette minorité musulmane à fuir au Bangladesh, et que les attaques de 2017 "ont tué plus de 9 000 Rohingyas et ont forcé plus de 740 000 d'entre eux à trouver refuge" dans ce pays voisin.
Cette répression militaire de 2017 fait désormais l'objet d'une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, la plus haute juridiction des Nations unies.
Avec AFP
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Fusillade meurtrière dans un camp de réfugiés rohingyas au Bangladesh
Rohingya : la Birmanie estime incompétente la Cour internationale de justice
Droits de l'hommeEn Birmanie, une résistance à la junte à toute épreuve
Valeurs Actuelles
Affaire Merah : pour Sandrine Rousseau, “l’antisémitisme tuait”, pas l’islamisme
Ce mois de mars 2022 résonne comme un très mauvais souvenir pour les Toulousains et surtout les familles des victimes de la série d’attentats islamistes qui ont touché la ville, ainsi que Montauban, dix ans plus tôt. De nombreuses personnalités de la classe politique ont rendu hommage aux sept personnes décédées (dont trois enfants) mais certains ont eu une vision un peu plus personnelle. Réagissant à la Une de Libération qui énumérait les noms et âges de personnes tuées par Mohammed Merah, la candidate battue à la primaire écologiste, Sandrine Rousseau, a simplement tweeté « Il y a 10 ans, l’antisémitisme tuait. Aucun oubli ».
Non ! en l’occurrence c’est l’islamisme qui a tué indifféremment les enfants juifs, Jonathan Sandler et les militaires non juifs. Étranges ces hommages qui n’osent pas utiliser le qualificatif d’islamiste pour qualifier Mohamed Merah… https://t.co/yt6ySaUAGq
— Anne Sinclair (@anne_sinclair) March 20, 2022
Une posture que n’a guère apprécié la journaliste Anne Sinclair, lui rappelant clairement que c’était « l’islamisme qui a tué indifféremment les enfants juifs, Jonathan Sandler et les militaires non juifs ». L’ancienne femme de Dominique Strauss-Kahn s’interroge encore : « Etranges ces hommages qui n’osent pas utiliser le qualificatif d’islamisme pour qualifier Mohammed Merah ».
« Ennemis de la République »
Le 18 mars, la candidate Les Républicains à la présidentielle, Valérie Pécresse, s’était recueillie au cœur de l’école Ohr Torah (anciennement Otzar Hatorah), qualifiant cet attentat de « barbare ». Dimanche sur France 3, elle avait estimé que « nous n’avons pas encore pris totalement la mesure de cette menace islamiste », dix ans après. Elle avait rappelé au passage qu’elle prévoit, si elle est élue, une « grande loi constitutionnelle contre la menace islamiste pour réaffirmer des principes clairs » (loi au-dessus de la foi, pénalisation de la consultation de sites djihadistes, expulsions d’étrangers prêcheurs de haine, etc.)
Dimanche 20 mars, c’est le président de la République qui s’était rendu sur les lieux à Toulouse. En compagnie de son homologue israélien Isaac Herzog, Emmanuel Macron a assisté à la cérémonie de la Halle aux Grains. Qualifiant l’antisémitisme et l’antisionisme « d’ennemis de la République », le président français a assuré que les deux pays étaient « déterminés à anéantir l’antisémitisme, y compris celui qui se cache sous le masque de l’antisionisme ».
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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The Smaller Bombs That Could Turn Ukraine Into a Nuclear War Zone
William J. Broad
In destructive power, the behemoths of the Cold War dwarfed the American atomic bomb that destroyed Hiroshima. Washington’s biggest test blast was 1,000 times as large. Moscow’s was 3,000 times. On both sides, the idea was to deter strikes with threats of vast retaliation — with mutual assured destruction, or MAD. The psychological bar was so high that nuclear strikes came to be seen as unthinkable.
Today, both Russia and the United States have nuclear arms that are much less destructive — their power just fractions of the Hiroshima bomb’s force, their use perhaps less frightening and more thinkable.
Concern about these smaller arms has soared as Vladimir V. Putin, in the Ukraine war, has warned of his nuclear might, has put his atomic forces on alert and has had his military carry out risky attacks on nuclear power plants. The fear is that if Mr. Putin feels cornered in the conflict, he might choose to detonate one of his lesser nuclear arms — breaking the taboo set 76 years ago after Hiroshima and Nagasaki.
Analysts note that Russian troops have long practiced the transition from conventional to nuclear war, especially as a way to gain the upper hand after battlefield losses. And the military, they add, wielding the world’s largest nuclear arsenal, has explored a variety of escalatory options that Mr. Putin might choose from.
“The chances are low but rising,” said Ulrich Kühn, a nuclear expert at the University of Hamburg and the Carnegie Endowment for International Peace. “The war is not going well for the Russians,” he observed, “and the pressure from the West is increasing.”
Mr. Putin might fire a weapon at an uninhabited area instead of at troops, Dr. Kühn said. In a 2018 study, he laid out a crisis scenario in which Moscow detonated a bomb over a remote part of the North Sea as a way to signal deadlier strikes to come.
“It feels horrible to talk about these things,” Dr. Kühn said in an interview. “But we have to consider that this is becoming a possibility.”
Washington expects more atomic moves from Mr. Putin in the days ahead. Moscow is likely to “increasingly rely on its nuclear deterrent to signal the West and project strength” as the war and its consequences weaken Russia, Lt. Gen. Scott D. Berrier, director of the Defense Intelligence Agency, told the House Armed Services Committee on Thursday.
President Biden is traveling to a NATO summit in Brussels this week to discuss the Russian invasion of Ukraine. The agenda is expected to include how the alliance will respond if Russia employs chemical, biological, cyber or nuclear weapons.
James R. Clapper Jr., a retired Air Force general who served as President Barack Obama’s director of national intelligence, said Moscow had lowered its bar for atomic use after the Cold War when the Russian army fell into disarray. Today, he added, Russia regards nuclear arms as utilitarian rather than unthinkable.
“They didn’t care,” Mr. Clapper said of Russian troops’ risking a radiation release earlier this month when they attacked the Zaporizhzhia nuclear reactor site — the largest not only in Ukraine but in Europe. “They went ahead and fired on it. That’s indicative of the Russian laissez-faire attitude. They don’t make the distinctions that we do on nuclear weapons.”
Mr. Putin announced last month that he was putting Russian nuclear forces into “special combat readiness.” Pavel Podvig, a longtime researcher of Russia’s nuclear forces, said the alert had most likely primed the Russian command and control system for the possibility of receiving a nuclear order.
It’s unclear how Russia exerts control over its arsenal of less destructive arms. But some U.S. politicians and experts have denounced the smaller weapons on both sides as threatening to upend the global balance of nuclear terror.
For Russia, military analysts note, edgy displays of the less destructive arms have let Mr. Putin polish his reputation for deadly brinkmanship and expand the zone of intimidation he needs to fight a bloody conventional war.
“Putin is using nuclear deterrence to have his way in Ukraine,” said Nina Tannenwald, a political scientist at Brown University who recently profiled the less powerful armaments. “His nuclear weapons keep the West from intervening.”
A global race for the smaller arms is intensifying. Though such weapons are less destructive by Cold War standards, modern estimates show that the equivalent of half a Hiroshima bomb, if detonated in Midtown Manhattan, would kill or injure half a million people.
The case against these arms is that they undermine the nuclear taboo and make crisis situations even more dangerous. Their less destructive nature, critics say, can feed the illusion of atomic control when in fact their use can suddenly flare into a full-blown nuclear war. A simulation devised by experts at Princeton University starts with Moscow firing a nuclear warning shot; NATO responds with a small strike, and the ensuing war yields more than 90 million casualties in its first few hours.
No arms control treaties regulate the lesser warheads, known sometimes as tactical or nonstrategic nuclear weapons, so the nuclear superpowers make and deploy as many as they want. Russia has perhaps 2,000, according to Hans M. Kristensen, director of the Nuclear Information Project at the Federation of American Scientists, a private group in Washington. And the United States has roughly 100 in Europe, a number limited by domestic policy disputes and the political complexities of basing them among NATO allies, whose populations often resist and protest the weapons’ presence.
Russia’s atomic war doctrine came to be known as “escalate to de-escalate” — meaning routed troops would fire a nuclear weapon to stun an aggressor into retreat or submission. Moscow repeatedly practiced the tactic in field exercises. In 1999, for instance, a large drill simulated a NATO attack on Kaliningrad, the Russian enclave on the Baltic Sea. The exercise had Russian forces in disarray until Moscow fired nuclear arms at Poland and the United States.
Dr. Kühn of the University of Hamburg said the defensive training drills of the 1990s had turned toward offense in the 2000s as the Russian army regained some of its former strength.
Concurrent with its new offensive strategy, Russia embarked on a modernization of its nuclear forces, including its less destructive arms. As in the West, some of the warheads were given variable explosive yields that could be dialed up or down depending on the military situation.
A centerpiece of the new arsenal was the Iskander-M, first deployed in 2005. The mobile launcher can fire two missiles that travel roughly 300 miles. The missiles can carry conventional as well as nuclear warheads. Russian figures put the smallest nuclear blast from those missiles at roughly a third that of the Hiroshima bomb.
Before the Russian army invaded Ukraine, satellite images showed that Moscow had deployed Iskander missile batteries in Belarus and to its east in Russian territory. There’s no public data on whether Russia has armed any of the Iskanders with nuclear warheads.
Nikolai Sokov, a former Russian diplomat who negotiated arms control treaties in Soviet times, said that nuclear warheads could also be placed on cruise missiles. The low-flying weapons, launched from planes, ships or the ground, hug the local terrain to avoid detection by enemy radar.
From inside Russian territory, he said, “they can reach all of Europe,” including Britain.
Over the years, the United States and its NATO allies have sought to rival Russia’s arsenal of lesser nuclear arms. It started decades ago as the United States began sending bombs for fighter jets to military bases in Belgium, Germany, Italy, Turkey and the Netherlands. Dr. Kühn noted that the alliance, in contrast to Russia, does not conduct field drills practicing a transition from conventional to nuclear war.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Mariupol refuses to yield. Ukraine rejected Russia’s demand to surrender the embattled southern port city, where an estimated 300,000 people remain trapped. In a rare firsthand account on social media, a resident who escaped described what she called a living “hell.”
A bloody stalemate. With the invasion stalled, few signs of progress on peace talks and the war appearing to have reached a stalemate, Russia is turning to deadlier and blunter methods, including a missile strike that reduced a Kyiv shopping mall to a smoldering ruin.
Biden’s diplomatic push. President Biden will travel to Europe for talks with NATO allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the invasion. In a call with Western leaders ahead of his trip, he assailed Russia’s attacks on civilians and discussed providing assistance to refugees.
In 2010, Mr. Obama, who had long advocated for a “nuclear-free world,” decided to refurbish and improve the NATO weapons, turning them into smart bombs with maneuverable fins that made their targeting highly precise. That, in turn, gave war planners the freedom to lower the weapons’ variable explosive force to as little as 2 percent of that of the Hiroshima bomb.
The reduced blast capability made breaking the nuclear taboo “more thinkable,” Gen. James E. Cartwright, a vice chairman of the Joint Chiefs of Staff under Mr. Obama, warned at the time. He nonetheless backed the program because the high degree of precision lowered the risk of collateral damage and civilian casualties. But after years of funding and manufacturing delays, the refurbished bomb, known as the B61 Model 12, is not expected to be deployed in Europe until next year, Mr. Kristensen said.
The steady Russian buildups and the slow American responses prompted the Trump administration to propose a new missile warhead in 2018. Its destructive force was seen as roughly half that of the Hiroshima bomb, according to Mr. Kristensen. It was to be deployed on the nation’s fleet of 14 ballistic missile submarines.
While some experts warned that the bomb, known as the W76 Model 2, could make it more tempting for a president to order a nuclear strike, the Trump administration argued that the weapon would lower the risk of war by ensuring that Russia would face the threat of proportional counterstrikes. It was deployed in late 2019.
“It’s all about psychology — deadly psychology,” said Franklin C. Miller, a nuclear expert who backed the new warhead and, before leaving public office in 2005, held Pentagon and White House posts for three decades. “If your opponent thinks he has a battlefield edge, you try to convince him that he’s wrong.”
When he was a candidate for the presidency, Joseph R. Biden Jr. called the less powerful warhead a “bad idea” that would make presidents “more inclined” to use it. But Mr. Kristensen said the Biden administration seemed unlikely to remove the new warhead from the nation’s submarines.
It’s unclear how Mr. Biden would respond to the use of a nuclear weapon by Mr. Putin. Nuclear war plans are one of Washington’s most deeply held secrets. Experts say that the war-fighting plans in general go from warning shots to single strikes to multiple retaliations and that the hardest question is whether there are reliable ways to prevent a conflict from escalating.
Even Mr. Clapper, the former director of national intelligence, said he was unsure how he would advise Mr. Biden if Mr. Putin unleashed his nuclear arms.
“When do you stop?” he asked of nuclear retaliation. “You can’t just keep turning the other cheek. At some point we’d have to do something.”
A U.S. response to a small Russian blast, experts say, might be to fire one of the new submarine-launched warheads into the wilds of Siberia or at a military base inside Russia. Mr. Miller, the former government nuclear official and a former chairman of NATO’s nuclear policy committee, said such a blast would be a way of signaling to Moscow that “this is serious, that things are getting out of hand.”
Military strategists say a tit-for-tat rejoinder would throw the responsibility for further escalation back at Russia, making Moscow feel its ominous weight and ideally keeping the situation from spinning out of control despite the dangers in war of miscalculation and accident.
In a darker scenario, Mr. Putin might resort to using atomic arms if the war in Ukraine spilled into neighboring NATO states. All NATO members, including the United States, are obliged to defend one another — potentially with salvos of nuclear warheads.
Dr. Tannenwald, the political scientist at Brown University, wondered if the old protections of nuclear deterrence, now rooted in opposing lines of less destructive arms, would succeed in keeping the peace.
“It sure doesn’t feel that way in a crisis,” she said.
David E. Sanger contributed reporting from Washington.
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Le Figaro
Michèle Assouline, une femme d’affaires dans un piège russe
Frédéric De MonicaultPORTRAIT - Cette entrepreneuse très en vue a perdu son entreprise dans des conditions très tortueuses. Avec un roman, elle veut aujourd’hui laver son honneur.
Michèle Assouline est une femme debout. Pourtant les sept dernières années ne l’ont pas épargnée. Après des débuts météoriques dans les affaires - sur fond de libéralisation du marché de l’électricité et de responsabilités à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) -, elle a tout perdu ou presque: Sparkling, sa société d’extraction de charbon en Indonésie, a été liquidée en 2019. Lancée dix ans auparavant, elle s’était hissée à 245 millions d’euros de chiffres d’affaires, avec 4 millions de tonnes produites chaque année et un périmètre de 21 concessions. À l’époque, Michèle Assouline courait le monde: pour Sparkling, mais aussi pour le Medef Paris, dont elle était vice-présidente. Sans oublier un engagement en politique, conseillère LR de Paris. Les observateurs ont inventé une expression pour ce type de trajectoire: une femme puissante.
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Forcément, plus dure est la chute. On plonge dans cet engrenage dans Le Projet Mpumalanga (AZ Éditions), un ouvrage coécrit par Michèle Assouline et l’auteur Stéphane Nolhart. Quelque 250 pages qui narrent avec force détails comment l’avenir d’une pépite minière est obscurci par les chemins de fer russes, relayé par plusieurs investisseurs ayant pignon sur rue. Un thriller haletant dont le nœud originel est le détournement d’une cargaison de charbon, avec les défauts de paiement qui s’ensuivent. Hormis la compagnie ferroviaire, les noms et lieux diffèrent, par exemple l’Afrique du Sud se substitue à l’Indonésie, mais l’histoire de Sparkling et de sa fondatrice affleure à chaque page. Qui suit un peu l’actualité en Russie pourra retrouver le nom des oligarques.
Descente aux enfers
«La forme du roman est la plus appropriée pour raconter ce qui m’est arrivé, explique l’intéressée, cela permet de dire plus de choses, de ne pas tomber sous le coup des procédures et de faire ressentir les impressions. Si nous avions déroulé une enquête, nous aurions été obligés d’effacer toute humanité.» Assise dans un café parisien, veste noire cintrée et ruban bleu de l’ordre national du Mérite, Michèle Assouline a le débit posé. Ses yeux se mouillent juste un instant, quand elle évoque sa descente aux enfers: «Du jour au lendemain, les ennuis sociaux s’accumulent. Je me suis retrouvée sans chômage, avec 330 euros par mois. Quand vous êtes devant le juge des expulsions et que vous découvrez tous ces gens démunis, vous ne voyez plus les choses de la même façon.» Pour cette battante, cela ne fait aucun pli: les entrepreneurs sont insuffisamment protégés, «quand tout s’écroule, ils n’ont plus droit à rien, je comprends facilement que la tentation du suicide puisse guetter».
La société a été liquidée mais le dossier est toujours entre les mains de la brigade financière. Depuis le dépôt d’une plainte par Michèle Assouline pour «escroquerie en bande organisée», trois juges d’instruction se sont déjà succédé. À quand l’issue? «Les faits sont têtus, répond l’ancienne chef d’entreprise, je suis sûre que je vais gagner.» Pour autant, elle ne dresse pas de calendrier: «Le choix se limite à deux options: ou ce combat prend votre vie entière, ou vous combattez tout en continuant à avancer. J’ai choisi la deuxième solution.» Michèle Assouline effectue aujourd’hui des missions dans l’énergie, l’hydrogène et le renouvelable après le charbon dont elle assume pleinement le choix, à l’époque. Elle s’appuie aussi sur sa famille - un fils de 14 ans et une fille de 2 ans - «qui m’a sauvée». Et accessoirement sur la course à pied, dont on mesure dans le livre qu’elle est une vraie soupape pour évacuer.
Un parcours de reconstruction
Plus que la rage, l’effroi ou le désespoir, un mot résume cette tranche de la vie d’une femme: la sidération. Sidération d’être perquisitionnée, d’être trahie par deux proches collaboratrices ou encore d’être clouée au pilori après l’article «abject» d’un hebdomadaire paru en 2017 qui précipitera la liquidation de la société. Sans compter les gardes du corps employés pendant un temps. En revanche, elle n’en veut à personne au sein du petit monde politico-économique dans lequel elle avait l’habitude de graviter. «Oui, j’ai voulu démissionner du Medef car je voulais être entièrement libre pour attaquer. Pour le reste, mes amis ont toujours été là, le téléphone a continué de sonner.» Quant au lien avec son frère, lui aussi engagé dans l’aventure Sparkling, il est toujours aussi fort: Jacques Assouline vit désormais à Hongkong, bien ancré lui aussi dans un parcours de reconstruction.
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Avec un brin de recul, Michèle Assouline comprend d’autant moins les motivations de ce chaos que, durant sa carrière, elle a vigoureusement défendu la Russie auprès de la classe économique en général: membre alors du Dialogue franco-russe, présidé à cette époque par l’influent patron des chemins de fer Vladimir Iakounine, elle se souvient pendant la crise ukrainienne s’être insurgée contre le boycott de Moscou par les investisseurs. «J’ai sûrement péché par naïveté dans la conduite de mes affaires mais la machination était tellement bien ourdie que je n’ai rien vu venir.»
Pour l’entrepreneuse, il était littéralement inconcevable de constituer une cible. Avec une vision plus américaine que française, Michèle Assouline refuse de considérer les avatars qu’elle a subis comme un échec: «J’ai toujours été droite ; je n’avais pas de compte caché à l’étranger. Je n’ai pas pris d’argent aux Russes.» Les regrets ne font pas partie de son vocabulaire.
Franchises: dix activités qui ne connaissent pas la crise
DÉCRYPTAGE - Les besoins essentiels de la vie quotidienne représentent un potentiel de croissance pour les enseignes.
Face aux restrictions de paiements et de voyages, ces entrepreneurs russes qui quittent le pays
Entre la Turquie, la Lettonie ou encore la Serbie, le choix de leur futur pays d'adoption n'est pas encore arrêté. Mais une chose est sûre, leur départ de Russie.
L'Humanité
Le difficile quotidien de ceux qui veulent faire rire
Prescription cultureNetflix Fanny Herrero, créatrice de Dix pour cent qui contait les aventures d’agents artistiques, a entrepris Drôle, série sur les coulisses du stand-up. Avec un résultat intéressant mais mitigé.
Caroline ConstantQue dit le stand-up de notre société ? Que dit-il de son besoin d’expression, du désir artistique, de notre monde culturel ? Quels destins et quelles sagas peuvent s’y raconter ? Alors que ce phénomène prend de l’ampleur, Fanny Herrero, qui avait créé pour France 2 la fameuse série Dix pour cent, s’est penchée sur ce monde. En six épisodes, avec quatre personnages phares, et l’aide de vrais stand-upeurs pour l’écriture des sketchs (Shirley Souagnon, Jason Brokerss, Thomas Wiesel, Fanny Ruwet et même Marina Rollman sont crédités au générique), la série raconte quelques mois dans la vie de quatre jeunes artistes.
Nezir (Younès Boucif, excellent) est livreur chez Uber Eats. Sur son vélo, il répète et affine ses vannes à l’envi. Dans la vraie vie, il galère : il vit seul dans une cité de banlieue avec son père invalide et ils manquent tous les deux cruellement d’argent. Nezir est le moteur de la série, dans son rapport à l’écriture, à la diction des mots justes et dans ses galères quotidiennes. Il est ami avec Aïssatou (Mariama Gaye, que l’on a vue notamment dans Gloria, l’an dernier). Par le biais d’une vidéo virale, la jeune femme rencontre une célébrité fulgurante, qui bouleverse sa vie de couple, ses projets de jeune maman et l’oblige à se poser des questions sur son écriture. Bling (Jean Siuen, vu dans le téléfilm la Maladroite, avec Isabelle Carré), lui, a été sous le feu des projecteurs et s’est brûlé les ailes. Comment revenir sur le devant de la scène quand on est désorganisé comme lui et chargé d’alcool et de drogue ? Enfin, Apolline (Elsa Guedj), issue d’un milieu très bourgeois, s’interroge sur la direction à prendre dans sa vie, après « Hypokhâgne, Khâgne, ses cinq années d’école du Louvre ». Ces quatre personnages se retrouvent soir après soir au Drôle Comedy Club, une scène de stand-up où ils se produisent. À eux quatre, ils représentent des stéréotypes : Nezir est le type bourré de talent qui va grandir dans l’ombre. Aïssatou est l’étoile montante, ivre de son succès. Bling est la star déchue et Apolline, la (fausse) candide.
C’est aussi la limite de cette série, plaisante sans être géniale : les personnages ne sont que des fonctions, on n’accède ni à leurs émotions, ou si peu, ni à leur univers, ou vraiment en marge. Là où Dix pour cent avait des seconds rôles si forts (on pense à Philippine Leroy-Beaulieu, Ophelia Kolb ou à François Civil), ceux-ci ne sont qu’esquissés, en mode caricatural : le père formidable de Nezir (Mouss Zouheyri), la mère rigide d’Apolline (Pascale Arbillot) Le mari d’Aïssatou, surtout, dont l’intimité jetée en pâture au public, et qui ne fonctionne qu’en injonctions auprès de sa femme, aurait sans doute mérité mieux. Et si Paris est magnifiquement filmé, du vélo de Nezir le plus souvent, sa banlieue apparaît comme un monde vide, dans la cité comme dans le RER, ce qui en dit long sûrement sur ceux qui écrivent dessus mais n’y habitent sans doute pas…
La série n’est pas malhonnête en soi. Est-elle révolutionnaire ? Non. Apporte-t-elle un quelconque point de vue sur le monde du stand-up ? Non plus. Sur la précarité des jeunes artistes, le mode d’écriture ? Pas plus. Elle est plaisante à regarder, les acteurs y sont plutôt bons. Mais elle ne vaut sans doute pas tout le bruit qu’on entend depuis dix jours à son propos.
Séries téléviséesNetflixstand-up New York Times - World
Russia-Ukraine War
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As Mariupol Is Bombed and Besieged, Those Trapped Fight to Survive
Valerie Hopkins
LVIV, Ukraine — Eduard Zarubin, a doctor, has lost everything. But he does still have his life.
His street is destroyed, and his city, the southern port of Mariupol, is so far the greatest horror of Russia’s scorched-earth war against Ukraine. Russian missiles decimated a theater that sheltered more than 1,000 people. Another attack hit an art school where children were hiding in the basement.
Water is so scarce that people are melting snow. Heating, electricity and gas have disappeared. People are chopping trees for firewood to fuel outdoor cooking stoves shared by neighbors. To walk from one street to another often means passing corpses, or fresh graves dug in parks or grassy medians.
On Sunday, Russia gave an ultimatum that Ukrainian fighters in the city must give up, or face annihilation. Ukrainian officials refused. Evacuation buses, including some carrying children, were shelled on Monday, according to Ukrainian officials. Thousands of people have escaped the city, including Dr. Zarubin, but more than 300,000 others remain, even as fighting has moved onto the streets of some neighborhoods.
“If the war ends and we win, and get rid of them, then I think that there will be excursions in Mariupol, just like there are to Chernobyl,” he said of the abandoned site of a Soviet-era nuclear calamity. “So that people understand what kind of apocalyptic things can occur.”
The destruction of Mariupol, one of Ukraine’s largest cities, has been a siege and a relentless bombardment that for the last three weeks has left its population cut off from the outside world. What news does arrive comes from grainy cellphone videos taken by people still inside the city, from bulletins from Ukrainian officials, or from the accounts of people like Dr. Zarubin, who have witnessed the destruction of everything they had.
Dr. Zarubin, a urologist, lived in a beautiful house on the Left Bank, one of Mariupol’s elite neighborhoods. He had a comfortable life and the expectation that he had worked hard enough to have a secure future. But after the shelling began, he had to walk nearly eight miles a day with his son, Viktor, just to find water for their family. Later, as desperation set in, Dr. Zarubin said that people began looting shops and walking away with appliances, or drugs from pharmacies.
“Every day there was something new,” Mr. Zarubin said of the destruction. “The changes came so fast, and were so dynamic, as if we were in a film. You go out, and you don’t recognize the city. You go out again the next morning and again you don’t recognize it.”
Albertas Tamashauskas, 29, worked in Mariupol’s city planning office. On Feb. 23, the day before Russia invaded, he had a final planning meeting about installing bike lanes across the city. But when the siege began, time began to blur and he lost track of what day or week it was. Instead, he spent his days obsessing about finding water or collecting and cutting wood for cooking.
“On the street there was a park,” said Mr. Tamashauskas, 29. “We cut down the trees and chopped firewood. And in the evening, we had to take it to the basement, because, of course, there was so much looting. People took fuel from the cars.”
“Of course,” he added, “war is scary. But the worst thing is that you do not have a sense of tomorrow. That is, you go to bed, and you do not know what will happen next.”
He and his pregnant wife finally packed one backpack each and walked out of the city, headed west. They are now safe in the region of Zaporizhzhia, northwest of Mariupol.
Even as much of Ukraine still has internet access, and cellphone service, Mariupol is without either.
“You are sitting in an information vacuum,” said Irina Peredey, a 29-year-old municipal worker. “You don’t understand what is happening, or whether there is any help coming into the city or not,” she said. Moscow has refused to allow any humanitarian assistance to reach the city.
“I sometimes saw people carry water that was yellow and brown, but there were no options,” Ms. Peredey recalled. She herself began collecting snow and rain water to cook. “It is really very difficult when you don’t understand how long it will last or what will happen next, so you use every opportunity to somehow collect something.”
The rules and institutions that had governed their community had broken down so fast. The police had stopped working, as had emergency services, even the ambulances, which had too much work and could not navigate the giant holes in the road created by missiles and bombs. A post office was repurposed as a morgue.
Sergey Sinelnikov, a 58-year-old pharmaceutical entrepreneur, moved to the city center after the shelling began, believing like many others that it would be spared intensive bombing. Instead, the district came under heavy attack, too. He watched as a burning curtain fell from the top floor of a nine-story building across the street, where his parents had once lived.
Firefighters arrived at the scene but did nothing. Mr. Sinelnikov wondered if they were lacking water. The fire raged for three days, destroying all 144 apartments.
A routine would set in, Mr. Sinelnikov said. From his window, he watched as people cooked on improvised brick stoves in the courtyards of their apartment blocks — and then, in an instant, they would scatter to seek shelter when they heard the roar of Russian jets.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Mariupol refuses to yield. Ukraine rejected Russia’s demand to surrender the embattled southern port city, where an estimated 300,000 people remain trapped. In a rare firsthand account on social media, a resident who escaped described what she called a living “hell.”
A bloody stalemate. With the invasion stalled, few signs of progress on peace talks and the war appearing to have reached a stalemate, Russia is turning to deadlier and blunter methods, including a missile strike that reduced a Kyiv shopping mall to a smoldering ruin.
Biden’s diplomatic push. President Biden will travel to Europe for talks with NATO allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the invasion. In a call with Western leaders ahead of his trip, he assailed Russia’s attacks on civilians and discussed providing assistance to refugees.
“Then the plane flew over, dropped its rockets and bombs, and then people went back to their stoves, to what they were cooking,” he said. “It looked like some kind of children’s game.”
Mr. Sinelnikov and Mr. Zarubin both left on March 16, the same day that Russian forces bombed the theater, one of the city’s biggest public shelters. The world “children” was written in large Cyrillic letters outside the site to make it visible for pilots flying over.
Even as residents have been desperate to escape to the west, Russian soldiers have taken “between 4,000 and 4,500 Mariupol residents forcibly across the border to Taganrog,” a city in southwestern Russia, according to Pyotr Andryuschenko, an assistant to Mariupol’s mayor.
Other former Mariupol residents also told The New York Times similar stories of friends who had been taken into Russia. Mr. Sinelnikov, whose father was from Russia, said that when the war started his Russian relatives invited him to stay in Bryansk, about 250 miles southwest of Moscow. He refused.
“If I go to Russia, I will feel pain and humiliation,” he said. He has fled instead to western Ukraine. “Here, there is only pain that will pass. There will be no humiliation.”
Ms. Peredey, the municipal worker, said her escape took more than 11 hours as she passed through 15 Russian army checkpoints. For two or three days afterward, she did not want to eat, even though food had been rationed when she was in Mariupol. Then, she said, she began to feel hungry every hour.
Mr. Zarubin, the doctor, said nothing would ever be the same. One day when he was still in Mariupol, he said he walked 20 miles to check on their house on the Left Bank. He passed corpses left on the side of the road. When he reached his house, it was one of the few buildings still standing. Everything else was rubble.
“I was born on this street,” he said. “I knew all these neighbors when they were young, how they looked after their houses, how they pruned their trees.
“It was all destroyed in two weeks.”
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Valeurs Actuelles
[Benedetti] Ces inconnus qui pourraient remettre en cause le scénario de la réélection d’Emmanuel Macron
La réalité électorale a ses raisons que la raison ignore. À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, toutes les intentions de vote confirment la qualification potentielle et probable du sortant et de sa concurrente finale de 2017. Si tel était le cas, la thèse du politologue Jérôme Sainte-Marie selon laquelle la vie politique française serait désormais traversée par une grande faille sociologique entre « bloc élitaire » d’un côté, « bloc populaire » de l’autre, trouverait là sa certification dans les urnes.
Cette trajectoire apparaît à ce jour et pour le moment si ce n’est inéluctable, tout au moins probable. Elle infirme d’autres études qui voici quelques mois encore démontraient le souhait d’une majorité de Français d’être confrontée à un choix alternatif à celui du duel qui avait alors opposé Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Entre temps, aucune autre offre n’est parvenue à perturber la chronique de cet affrontement annoncé. La guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine a même comme renforcé et figé cette éventualité dont le président sortant, par ailleurs, paraît amplement tirer profit.
Les tensions inflationnistes que le conflit russo-ukrainien a renforcées constituent une variable susceptible d’impacter le niveau de mobilisation électorale.
La question néanmoins mérite d’être posée. Y-a-t-il une place encore pour cette incertitude sacrée qui participe de l’ardeur démocratique ? Les projections dans leur épaisse réitération répondent par la négative, mais c’est là faire fi de trois paramètres qui pourraient bouleverser le scénario médiatique dominant. Parmi ces facteurs, le premier d’entre eux est à rechercher dans une caractéristique saillante de l’opinion post-moderne : l’extrême volatilité de celle-ci et mécaniquement son hyper-sensibilité à l’immédiateté de l’actualité.
De ce point de vue, les tensions inflationnistes que le conflit russo-ukrainien a renforcées constituent une variable susceptible d’impacter le niveau de mobilisation électorale. De celle-ci, il convient de mesurer qu’elle constitue une clé de compréhension du scrutin à venir. L’inquiétude socio-économique dont les classes populaires et moyennes sont empreintes est susceptible de s’exacerber et de ramener vers le vote des catégories qui s’en sont parfois écartées. Cette donne dès lors impacterait le rapport de forces.
À ce stade, les résiliences électorales de la candidate du RN, voire celles du leader de La France insoumise pourraient servir de réceptacles à un sursaut de la participation. A contrario, une hausse de l’abstention solidifierait les offres disposant des potentiels électoraux les plus engagés ou mobilisés dans leurs rapports aux institutions et aux rites républicains : Emmanuel Macron, Valérie Pécresse ou Éric Zemmour ne manqueraient pas de bénéficier mécaniquement d’un tel phénomène. Du niveau allant du faible au fort de l’engagement, sorte d’angle mort pour les sondeurs, dépend d’une certaine façon l’issue d’une consultation qui devra tenir compte d’un troisième facteur et non des moindres, la dynamique d’une campagne assez imprévisible.
Paralysé entre autres dans un premier temps par la persistance des anxiétés sanitaires, puis comme quasi stérilisé par la situation internationale, le débat reste certes encalminé, mais nombre d’enjeux comme le régalien, le pouvoir d’achat, la pratique même du pouvoir continuent de fortement cliver la société. Rien ne démontre qu’il n’y ait pas, nonobstant sondages et commentaires, une infusion sourde des critiques portées contre le sortant, quand bien même celui-ci semble disposer d’un contexte propice à sa reconduction. En 1965, le général de Gaulle, assuré de son aura, s’était heurté, il est vrai dans une tout autre époque, à un ballotage imprévu qui avait fait figure de coup de tonnerre. Il reste à savoir si la démocratie française est encore apte à ne pas se résigner aux augures médiatiques de ceux qui ont intérêt à ce que cette élection présidentielle ne soit qu’une formalité.
France24 - World
Hopes fade of finding survivors after China Eastern Airlines crash
Issued on: 22/03/2022 - 06:12
NEWS WIRES
Catherine CLIFFORD
Rescuers in China scoured heavily forested slopes on Tuesday with hopes fading of finding any survivors from the 132 people aboard a China Eastern Airlines passenger jet that crashed a day earlier in the mountains of southern Guangxi.
Parts of the Boeing 737-800 jet were strewn across mountain slopes charred by fire after China’s first crash involving a commercial jetliner since 2010. Burnt remains of identity cards, purses and wallets were also seen, state media reported.
Flight MU5735 was en route from the southwestern city of Kunming, capital of Yunnan province, to Guangzhou in Guangdong province bordering Hong Kong, when it suddenly plunged from cruising altitude at about the time when it would normally start to descend ahead of its landing.
Chinese media carried brief highway video footage from a vehicle’s dashcam apparently showing a jet diving to the ground behind trees at an angle of about 35 degrees off vertical. Reuters could not immediately verify the footage.
“The plane fell vertically from the sky,” state-run Beijing Youth Daily quoted a local resident as saying.
“Although I was far away, I could still see that it was a plane. The plane did not emit smoke during the fall. It fell into the mountains and started a fire.”
Lu, 64, a villager near the crash site who declined to provide his first name, told Reuters he heard a “bang, bang” at the time of the crash. “It was like thunder!” he said.
State media have described the situation as “grim”, and that the possibility of all onboard perishing could not be ruled out.
A working group from the Chinese aviation regulator was deployed to the crash site, alongside fire rescue and paramilitary forces.
Vice Premier Liu He left for Wuzhou city in Guangxi on Monday night to oversee the rescue efforts and crash investigation after an emergency government meeting.
State media described the crash site as being hemmed in by mountains on three sides, with access provided by just one tiny path. Rain was forecast for the area this week.
Authorities barred journalists and onlookers from approaching the site, keeping the road clear for emergency service vehicles.
Abrupt descent
U.S.-based aviation analyst Robert Mann of R.W. Mann & Company said investigators will need the flight data recorders to understand what might have caused the abrupt descent suggested by Automatic Dependent Surveillance-Broadcast (ADS-B) data. ADS-B is a technology that allows aircraft to be tracked.
The crash comes as Boeing seeks to rebound from several overlapping crises, including the coronavirus pandemic and crashes involving its 737 MAX model. The cockpit voice recorder could also yield clues to what went wrong once it is found.
“Accidents that start at cruise altitude are usually caused by weather, deliberate sabotage, or pilot error,” Dan Elwell, a former Federal Aviation Administration head, told Reuters.
Elwell, who led the FAA during the 737-MAX crisis, said mechanical failures in modern commercial jets were rare at cruise altitude.
China Eastern and two of its subsidiaries on Monday grounded its fleet of 737-800 planes, state media reported. The group has 225 of the aircraft, data from British aviation consultancy IBA shows.
Other Chinese airlines have yet to cancel any of their flights that use 737-800 aircraft as of Tuesday, according to data from Chinese aviation data provider Flight Master.
Onshore-listed shares of China Eastern slumped more than 6.5% on Tuesday, while those trading in Hong Kong fell nearly 6%.
Dinglong Culture, a Guangzhou-headquartered firm whose businesses range from entertainment to titanium mining, said on Tuesday its chief financial officer Fang Fang had been on the flight. The company said it was closely monitoring rescue developments and would arrange support for her family.
The last crash of a commercial jetliner in China was in 2010, when an Embraer E-190 regional jet flown by Henan Airlines crashed, killing 44 of 96 people on board.
(REUTERS)
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China Eastern Airlines Boeing jet crashes in China, state media says
China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks
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Russia says 'counts on China': Kremlin denies asking China for military help
Le Figaro
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Les ouvrages de notre collection présentent tous une tranche arrondie, et leur reliure offre une ouverture et une prise en main agréable, accrue par la couverture cartonnée dont la rigidité garantit la tenue et la longévité, tandis que le papier Holmen Book Creamy de 52 grammes affiche douceur et souplesse. Un élégant signet permet de marquer sa page, un étui reçoit et protège le livre, pour longtemps.
La liste des 40 volumes à paraître
Voici, dans l'ordre de parution, la liste des quarante romans choisis par l'Académie Goncourt et Le Figaro , et préfacés par un membre du jury.
- Romain Gary, Les racines du ciel(1956), le 10 mars 2022
- André Malraux, La Condition humaine(1933), le 24 mars 2022
- Jean-Christophe Rufin, Rouge Brésil(2001), le 7 avril 2022
- Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs(1919), le 21 avril 2022
- Didier Decoin, John l'Enfer (1977), le 5 mai 2022
- Marguerite Duras, L'Amant (1984), le 19 mai 2022
- Maurice Genevoix, Raboliot (1925), le 2 juin 2022
- Patrick Modiano, Rue des Boutiques Obscures (1978), le 16 juin 2022
- Marie NDiaye, Trois femmes puissantes (2009), le 30 juin 2022
- Erik Orsenna, L'Exposition coloniale (1988), le 13 juillet 2022
- Amin Maalouf, Le Rocher de Tanios (1993), le 28 juillet 2022
- Simone de Beauvoir, Les Mandarins (1954), le 11 août 2022
- Andreï Makine, Le Testament français (1995), le 25 août 2022
- Jean Carrière, L'Épervier de Maheux (1972), le 8 septembre 2022
- Laurent Gaudé, Le Soleil des Scorta (2004), le 22 septembre 2022
- Maurice Druon, Les Grandes Familles (1948), le 6 octobre 2022
- Paule Constant, Confidence pour confidence (1998), le 20 octobre 2022
- Émile Ajar, La Vie devant soi (1975), le 3 novembre 2022
- Henri Barbusse, Le Feu (1916), le 17 novembre 2022
- Roger Vercel, Capitaine Conan (1934), le 1er décembre 2022
- André Schwarz-Bart, Le Dernier des justes (1959), le 15 décembre 2022
- Dominique Fernandez, Dans la main de l'ange (1982), le 29 décembre 2022
- Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire (2010), le 12 janvier 2023
- Tahar Ben Jelloun, La Nuit sacrée (1987), le 26 janvier 2023
- Roger Vailland, La Loi (1957), le 9 février 2023
- Edmonde Charles-Roux, Oublier Palerme (1966), le 23 février 2023
- Robert Merle, Week-end à Zuydcoote (1949), le 9 mars 2023
- Patrick Grainville, Les Flamboyants (1976), le 23 mars 2023
- Elsa Triolet, Le premier accroc coûte deux cents francs (1944), le 6 avril 2023
- Jean-Louis Bory, Mon village à l'heure allemande (1945), le 20 avril 2023
- Jean Rouaud, Les Champs d'honneur (1990), le 4 mai 2023
- Antonine Maillet, Pélagie-la-Charrette (1979), le 18 mai 2023
- René Maran, Batouala (1921), le 1er juin 2023
- Patrick Rambaud, La Bataille (1997), le 15 juin 2023
- Jacques Chessex, L'Ogre (1973), le 29 juin 2023
- Pierre Gascar, Les Bêtes (1953), le 13 juillet 2023
- Michel Tournier, Le Roi des Aulnes (1970), le 27 juillet 2023
- Léon Frapié, La Maternelle (1904), le 10 août 2023
- Béatrix Beck, Léon Morin, prêtre (1952), le 24 août 2023
- John-Antoine Nau, Force ennemie (1903), le 7 septembre 2023
Un recueil des discours du président ukrainien Zelensky, publié en français en mai 2022
Les éditions Grasset ont précisé lundi que les profits de la vente du livre seront reversés à un organisme de soutien au peuple ukrainien.
Mélanie Michaud: «Il n’y a rien de plus humain que la littérature»
ENTRETIEN - Dans un premier roman tragicomique, inspiré de son enfance, l’auteure montréalaise interroge le déterminisme social.
Hélène Gestern remporte le Grand Prix RTL-Lire pour son énigmatique roman sur les sonates de Scarlatti
555, du nombre de pièces que le compositeur italien a écrit pour le clavier, est une déclaration d'amour à la musique sur fond d'enquête.
BBC
SANS TITRE
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has been addressing the Italian parliament by video link, in his latest address to national assemblies around the world.
He told Italian MPs his
country was on the brink of surviving its war with Russia and warned Mosciw wanted to break through to the rest of
Europe, Reuters news agency reports.
"For Russian troops, Ukraine is the gates of Europe, where
they want to break in, but barbarism must not be allowed to
pass," he said.
He repeated his appeal made in prior addresses for more sanctions to be imposed on Russia.
Italian PM Mario Draghi said his country wanted to see Ukraine in the EU, and that it must offer military aid to the country to halt massacres.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky has spoken to Pope Francis and suggested the Vatican could play a mediating role in ending the war with Russia.
In a post on Twitter, Zelensky said he told the Pope of the "difficult humanitarian situation" and how rescue corridors were being blocked by Russian troops.
Zelensky added: "The mediating role of the Holy See [the jurisdiction of the Pope] in ending human suffering would be appreciated."
It comes after Zelensky said on Monday that Jerusalem could potentially be a location for future top-level peace talks between Ukraine and Moscow.
Residents of the Ukrainian city of Boryspil, near Kyiv, have been asked to leave the area if they can as fighting against Russian forces draws closer.
"I call on the civilian population to be smart, reach out to our call centre and leave town as soon as an opportunity arises," Mayor Volodymyr Borysenko said in a video address.
He said people should evacuate the city unless they were unable, as "there is already
fighting going on in the area around it".
Some residents are located close to Kyiv's Boryspil international airport - Ukraine's largest airport, which is among a number of airfields bombed by Russia last month.
Boryspil is about 40km (25 miles) to the east of central Kyiv.
About 15,300 Russian troops have now been killed since the start of the war, Ukraine's Ministry of Defence has claimed in its latest update.
The ministry also lists 509 tanks, 1,556 armored combat vehicles and 252 artillery systems among Russia's military losses since it invaded Ukraine on 24 February.
The BBC cannot verify any of these figures.
Russia has only once provided a figure on the loss of its troops - 498 deaths as of 2 March - while the US recently estimated that about 7,000 Russian troops had been killed in the conflict.
The rest of the list from Ukraine's defence ministry is:
Authorities in Ukraine's Black Sea port city of Odesa have said residential areas
were hit on Monday for the first time since the start of the war.
A Ukrainian member of parliament in Odesa, Oleksiy Honcharenko, tells the BBC he believes Russia is resorting to shelling in areas where its forces are unable to make progress on land.
"We understand that clearly Odesa is a strategic aim of this
war, but the Russian army can't go on land there, our army is holding ground,
so [Putin] started - everywhere in Ukraine - bombardments, he's just hitting residential
areas," he says.
"There are hundreds of international journalists in Kyiv, and some in Odesa, who saw that these attacks are in residential areas with no military
targets."
Honcharenko says Odesa was bombed from the sea by the Russian Navy.
"They are planning a land operation against Odesa, we see
their ships full of marines. I think the idea is to attack Odesa from several
destinations."
He says, however, that Russian forces will suffer "heavy losses" if they attempt a land invasion there.
"I think it will be suicide
for them – they will not succeed."
You can see where Russian forces have, and have not, made advances, in our piece here.
BBC Radio 5 Live
A lecturer at the University of Oxford who has family in the besieged southern Ukrainian port city of Mariupol has told the BBC he hasn't been able to speak to them since 28 February.
"I have five members of my family in Mariupol," Dr Vlad Mykhnenko says. "They were already sitting in basements and I can't imagine what has
happened since. It is very difficult to hear stories. It is difficult to stay
optimistic."
He says he believes Mariupol is putting up a strong resistance to Russian forces because the "military has been planning to defend the city for eight years".
Mariupol has long-been a strategically important port on the Sea of Azov, part of the Black Sea.
Since Moscow's illegal annexation of Crimea in 2014, the city has been sandwiched uncomfortably between Russian forces on that peninsula and the pro-Kremlin separatists in the breakaway self-declared republics of Donetsk and Luhansk to the east.
Dr Mykhnenko says he doesn't think Ukraine will surrender the city.
"It is
up to [the people of Mariupol] to have their own agency. I am convinced the Ukraine military won't
give up."
James Waterhouse
Kyiv correspondent, BBC News
As Ukraine's President Volodymyr Zelensky reaches out once again to his Russian counterpart Vladimir Putin, saying direct talks are needed to end this war, it's difficult to know where this might lead.
While Zelensky says he's willing to discuss with the Russian leader the territorial integrity of
his country - including the independence of two breakaway regions in eastern Ukraine - one of his officials is saying that those very issues will not be compromised on.
In addition, Zelensky has said he would like any
compromises - on sovereignty and security, such as potential alliances with
other nations - to be put to a referendum, allowing the Ukrainian people to choose.
Over the years and over the decades, the more
aggressive Russia has become towards Ukraine, the more it appears to have politically strengthened Ukrainians' sense
of national identity - and the more they have leaned towards the West.
Will
the brutality of this war, the hunger for peace, change public opinion?
In order for there to be some kind of diplomatic outcome, Zelensky,
I believe, may be relying on Putin to look to minimise further losses in his invasion, especially if he finds himself in the position of bringing in reinforcements of lesser-trained soldiers.
We have more from what US spymaster Gen James Clapper told BBC Radio 4's Today programme on the situation in Ukraine.
On the West coming up with a possible plan to
defeat Vladimir Putin, instead of simply providing weapons to Ukraine, Clapper says: "I think we're already into a war of
attrition. The first assault by the Russians has actually failed, and now we're
very much into a stalemate situation... Who is going to blink first? I don't know
how that will play out."
He's asked if there's more that could be done in Ukraine.
"The argument about should we have a no-fly zone, and the issue is of course of provoking the bear, and I think there is a sensitivity, the fact that the Russians have a lower threshold on the use of tactical nuclear weapons than we do - and there is understandable concern about how far do we push before the Russians first use chemical weapons or even consider the use of nuclear weapons.
"There's all kinds of things we can do - but Ukraine is not a Nato member - that's at play.
"Having said all that, if the humanitarian crisis deepens, and we continue to see these images of these mindless, brutal attacks against the civilian population and civilian infrastructure, the calculus could change.
I do think the resistance of the Ukrainians has been a surprise and an inspiration to a lot of people, it has galvanised Europe, and it has elicited a bipartisan response here in the United States, politically, which for us is very unusual. All these factors could certainly change the decision calculus, for doing more
US spymaster Gen James Clapper who oversaw the CIA, FBI, NSA and served as one of President Barack Obama's principal advisers has offered some insights into what intelligence work might be going on to establish what Russian President Vladimir Putin's state of mind is.
"Putin has been largely isolated, particularly so in the last two years with the pandemic, and compounding that is the fact that he has very few people that really have access to him - that makes gathering intelligence you have faith and trust in very difficult, so a lot is read into what he does and says publicly," he told BBC Radio 4's Today programme.
Intelligence officers will be poring over images and speeches both in content and manner of delivery, he says.
Putin has done a lot of things that don't conform "with his traditional buttoned down, cold, pragmatic, machine-like demeanour", he says.
Asked whether he is rational, "one hopes that if you're dealing with a head of state who has his finger on the button for the largest nuclear arsenal on the globe, that he is thinking rationally. I think from many perspectives, he is very rational... But I do know his behaviour and his demeanour have changed recently over what it was."
Are we paying the price for mistakes made in the past, not acting when lines have been crossed like when Crimea was annexed or when chemical weapons were used in Syria?
The now US President Biden was vice-president at the time of those developments, and will have lived through all this, which would have led to him tempering his public statements and being very measured, Clapper says.
More now on the situation in the north-eastern Ukrainian city of Kharkiv, which has been under Russian attack.
Almost a thousand buildings have been destroyed there as a result of Russian shelling, Ukraine's state emergency service has said.
Most of these are residential buildings, the SES said.
Russian forces have been relentlessly shelling Kharkiv, which lies just 30 miles (50km) from the border with Russia, for more than three weeks.
At least 500 civilians have been killed there, Ukrainian officials say.
Ishaq Khalid
BBC News, Abuja
One of the Nigerian students who fled the war in Ukraine has died in his hometown of Sokoto in northern Nigeria.
It’s not yet clear what exactly caused the death of Huzaifa Habibu.
His father, Habibu Halilu Modaci, told the BBC that he was taken to hospital after complaining of discomfort and loss of appetite.
The 22-year-old student, who was studying medicine in Ukraine, was due to graduate next year and had arrived back in Nigeria barely two weeks ago.
It was his first time returning home in three years.
Mr Modaci said that his son had narrated the horrors of the war and the scramble to flee Ukraine.
Nigeria has evacuated more than 1,500 of its students from Ukraine following the Russian invasion last month.
But there are around 100 more still trapped in the city of Kherson.
More than 2,000 children are born through surrogacy every year in Ukraine, the majority to foreign couples.
The country has around 50 reproductive clinics and many agencies and middle-men who match couples - known as "intended parents" - to surrogates.
But the war has thrown the lives of these surrogate mothers, their babies, and their intended parents - into uncertainty and chaos.
Nastya - a surrogate pregnant with twins - was only weeks from her due date when the war broke out. She went into labour a few days later.
"We spent the entire time in the hospital in a bomb shelter," she told the BBC.
Kharkiv was under heavy bombardment and the hospital's basement was packed from wall to wall with mattresses and baby cribs.
Nastya camped out in a storage room with her two other children, sleeping on sofa cushions on the floor, underneath shelves piled high with files and paperwork.
She delivered two healthy baby boys, but their parents couldn't travel to Ukraine to collect them.
Instead, Nastya, her two sons, and the newborn twins had to travel across Ukraine to reach the border, risking their safety, before she could deliver them to their parents.
Read more about Nastya and the impossible choices of surrogate mothers here.
BBC Radio 5 Live
Victoria, 27, who managed to escape from the besieged southern Ukrainian city of Mariupol, tells 5 Live Breakfast how she left family behind as she fled to a village about 20km (12.5 miles) away.
"My city is absolutely destroyed," she says, her voice trembling as she describes hearing the daily shelling of Russian attacks.
"People stay in the basement, but that isn't safe. They are bombing so hard basements are being destroyed."
She says many people don't have access to food and water.
"Three children I know died of
dehydration. It is the 21st Century and children are dying from
dehydration in my city. They are starving now."
Victoria adds that she was unable to help other family members leave Mariupol and is desperate to "take them out".
"I will stay in Ukraine and try and save my family in Mariupol. Mariupol is
my life, I don't understand why I should leave my city, my country because of
Russia."
Looking ahead now to which fronts may next become critical in the war, Dr Sidharth Kaushal, sea power research fellow at defence think tank Royal United Services Institute, says a possible attack from the water on the strategic port city of Odesa is unlikely because of the limited capabilities Russia has in the region.
He says such an assault would only really work in tandem with a ground advance - but as ground forces have not progressed past Mykolaiv in the west, he says he would expect an amphibious assault to be "relatively unlikely in the near term".
He adds Russia could be using their sea force as a kind of "feint", which forces the Ukrainians to commit forces to the defence of Odesa and prevent them from using these forces elsewhere like in Mykolaiv.
On the question of whether Russia might use chemical weapons in Ukraine, he says they still have conventional weapons "with which to inflict pretty substantial amounts of pain on the Ukrainian society".
He feels the use of chemical weapons is unnecessary for the Russians right now, though it can't be ruled out in future.
Ukrainian military are reporting that a company that produces and repairs Russian tanks has suspended work at its plant in the central Russian region of Chelyabinsk due to a shortage of imported parts.
In a statement posted to Facebook, the General Staff of the Armed Forces of Ukraine reports that manufacturer Uralvagonzavod has had to pause production at the facility "due to the lack of receipts of foreign-made components".
Ukrainian military information and consultancy company Defense Express reports that Uralvagonzavod provides the only plant that carries out the assembly of tanks.
It goes on to report that the manufacturer routinely uses Western components.
There are no reports referring to the Uralvagonzavod facility in Russian media and the BBC has not been able to confirm the information in the Ukrainian statement.
Russian forces appeared to be 'stalled in place', due to achieving limited gains, the UK's ministry of defence said in its latest update that.
But in a Twitter post, it added Ukrainian forces continued to "repulse" Russian attempts to take over the southern port city of Mariupol - one of the most fiercely contested cities in the war so far.
If you're just joining us, here are some of the key developments on day 27 of Russia's invasion of Ukraine:
Russian hoaxers have published footage online from a call they made to UK defence secretary Ben Wallace.
In the recording, Mr Wallace can be heard speaking to a man, who he revealed last week, was an "imposter" posing as the Ukranian PM.
Vladimir "Vovan" Kuznetsov and Alexei "Lexus" Stolyarov posted the video online. The duo have targeted a number of public figures and politicians in the past, including then-foreign secretary Boris Johnson in 2018.
The UK government has blamed Russia for targeting its ministers with fake calls about the conflict in Ukraine.
Read more here
Rescue teams in Ukraine are racing to put out fires and clear the rubble from destroyed buildings across major cities, Ukraine's State Emergency Services (SES) said on Tuesday.
Search works and clearance operations were carried out in the capital city Kyiv and Shevchenkivskyi districts of Kharkiv in eastern Ukraine.
SES units have also been extinguishing fires in apartment buildings, private facilities, and other buildings caused by shelling, in cities such as Kyiv, Slobidsky in the northeast and industrial districts of Kharkiv.
Pyrotechnic units also continued disposing of undetonated explosive devices, the SES said.
"Today I'm going to cross the Ukrainian border and fight against our common old enemy - Moscow troops."Pavel Kulazhanka is one of many Belarusian dissidents who has left life behind to fight alongside Ukrainian forces against Russia.
He says it is also "a fight for their motherland - Belarus."
"Without a free and independent Ukraine, there is no independent and free Belarus."
BBC
Russia Navalny: Jailed opposition leader found guilty in trial branded 'sham'
Russia's most prominent opposition figure Alexei Navalny, has been found guilty in a fraud trial on charges rejected by supporters as fabricated.
Navalny was jailed when he returned to the country last year, after surviving a poisoning he blames on the Kremlin.
He was initially given three and a half years in a penal colony for breaking bail conditions while in hospital.
Prosecutors now want him to serve another 13 years on accusations of fraud and contempt of court.
They accused him of stealing $4.7m (£3.5m) of donations given to his now banned political organisations.
Delivering her verdict, Judge Margarita Kotova said Navalny had carried out "the theft of property by an organised group". She also found him guilty of contempt of court.
A visibly gaunt Navalny folded his arms and exchanged comments with his lawyer as the ruling was read out.
No room for dissent in Putin's Russia
This verdict will not come as a surprise to those who have watched Alexei Navalny's case.
His anti-corruption foundation was declared extremist, he was poisoned and he was already imprisoned. Now it seems likely his prison term will be extended for more than a decade.
Despite being behind bars, he has called for protests against what Russia calls its special military operation in Ukraine. His supporters now fear that as a result, he might be placed in a maximum security prison as well as receiving an increased sentence.
Russia's crackdown on any platform that contradicts the Kremlin's line continues.
Meta, the company that owns Instagram and Facebook, has been declared an extremist organisation; more media outlets are regularly blocked and a new law that can lead to up to 15 years in jail for anything the authorities consider to be fake news about the military has led many independent journalists to leave the country.
There is no space for dissent against President Putin in today's Russia.
The trial was held at the penal colony in Pokrov where Navalny was sent last year after being jailed for failing to observe bail conditions, while he was being given life-saving treatment in Berlin for the August 2020 nerve agent attack.
The Kremlin denies any involvement in poisoning Navalny, who has become President Vladimir Putin's fiercest domestic critic.
Navalny's spokeswoman Kira Yarmysh said that while the attention of the world was focused on Ukraine, "another monstrous crime was being committed inside of Russia".
She said it was not just his freedom that was at stake but his life as well, because his accusers had already tried to kill him in Siberia. Ms Yarmysh said he faced being transferred to a high-security colony with much stricter conditions than he currently had.
The trial has been dismissed as a sham by Amnesty International and German Chancellor Olaf Scholz has condemned it as incompatible with the rule of law.
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Putin critic Navalny put on trial again in Russia
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La lettre du Figaro du 22 mars 2022
Louise DarbonL'intensification des raids russes contre les civils à Kiev, une possible taxe sur les «superprofits» des grands énergéticiens et quand le roi Édouard VIII aidait les nazis à envahir notre beau pays.
Chers lecteurs,
Cela fait près d'un mois que Marioupol et Kharkiv vivent sous les bombes russes. Depuis la semaine dernière, Kiev est le théâtre d'une escalade dans la violence infligée par les forces russes aux civils ukrainiens. Notre envoyée spéciale vous raconte la vie des populations restées sur place et victimes de bombardements et tirs de missiles russes qui ne font plus la différence entre cibles militaires et civiles.
Le menu du jour inclut un peu d'économie avec la taxe envisagée par le gouvernement sur les superprofits des grandes compagnies pétrogazières, un peu de politique avec la dissolution de l'Assemblée nationale voulue par certains membres de la majorité et un peu d'histoire avec des révélations sur le roi Édouard VIII qui nous aurait vendus aux nazis. Un beau programme pour bien commencer la journée.
Bonne lecture et bonne journée!
Louise Darbon
• À la une
La Russie intensifie ses frappes contre les civils
Après Marioupol et Kharkiv, c'est désormais Kiev qui vit sous les bombes russes. Depuis une semaine, les frappes s'intensifient et abîment la capitale. Les dégâts sont colossaux, que les missiles s'abattent sur la ville ou qu'ils soient interceptés par le système antiaérien - les débris déclenchant des incendies dévastateurs. L'armée russe maintient qu'elle ne vise pas les civils, que ce centre commercial bombardé dimanche soir était vide et servait de dépôt de munitions et d'armes. Lundi matin, du sang maculait le parvis encombré de quatre cadavres.
Les autorités de la ville, elles, recensent 230 habitants morts depuis le 24 février dont quatre enfants, et plus de 900 blessés. Margaux Benn est allée à l'hôpital Okhmatdyt - autrefois spécialisé dans le soin aux enfants malades de cancer - où l'on accueille aujourd'hui les blessés jeunes et moins jeunes qui affluent depuis le début de la guerre. Le personnel s'adapte, vit, dort sur place et accompagne comme il peut des familles que le conflit déchire.
Dans Marioupol, 80 % des logements auraient été détruits par les bombardements incessants des forces russes. Le port assiégé depuis bientôt un mois vit sans eau, sans électricité ni nourriture mais résiste encore. Et pour ceux qui tentent de fuir, la route est semée d'embûches. Effaré par la violence qui s'abat sur la ville, le chef de la diplomatie européenne a qualifié ce qui se passait là-bas de «crime de guerre majeur».
Depuis le déclenchement de la guerre, la politique occidentale est la même: aider les Ukrainiens, leur fournir des armes, sanctionner l'agresseur, sans s'engager militairement là-bas et sans instaurer une zone d'exclusion aérienne voulue par Kiev, de peur de voir le conflit s'étendre. Une position qui risque d'être de plus en plus difficile à tenir à mesure que la violence qui s'abat sur l'Ukraine grandit et si Poutine poursuit l'escalade dans la terreur.
• L'éditorial
«Stratégie de la terreur »
« Opération Z ». C'est le nom donné par l'état-major russe à la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. « Z » comme zéro but de guerre atteint en un mois de conflit ! La « dénazification » et la « démilitarisation » promises par le maître du Kremlin - renversement du gouvernement de Volodymyr Zelensky, conquête des grandes villes du pays, destruction de l'armée ukrainienne - devaient être des formalités. Ce sont des objectifs de plus en plus lointains. En lieu et place des fleurs promises par leur président, les soldats russes ont été accueillis par des cocktails Molotov et une résistance acharnée. Mais, chaque jour, la frustration de Poutine se fait plus menaçante pour les populations civiles en Ukraine. Car il a repris en main l'arme qu'il maîtrise le mieux, celle de la terreur.
À Kharkiv, écrasée sous les bombes depuis le premier jour de la guerre, les 80 % de russophones qu'il prétend défendre, sont devenus « poutinophobes ». Les forces russes ont réduit Marioupol à un amas de ruines, de sang et de larmes. Sans réussir à vaincre son esprit de résistance. Kiev résiste, elle aussi, aux coups de boutoir russes. Jusqu'à quand ? L'Occident s'offusque des « crimes de guerre ». À juste raison ! Femmes et enfants dans les maternités, civils cachés dans les théâtres ou faisant leurs courses dans les centres commerciaux sont visés délibérément dans cette guerre, qui sera de plus en plus sale à mesure que la frustration de Poutine grandira. Assiéger les villes pour les transformer en enfer sur terre et annihiler toute volonté de résistance : dans son esprit, la stratégie de la terreur a fait ses preuves à Grozny ou à Alep.
Mais Kiev est quatre fois plus vaste que Grozny. C'est une capitale européenne et, à ce titre, sa destruction pourrait devenir une ligne rouge pour les Occidentaux, au même titre que l'usage d'armes chimiques ou nucléaires. Obsédé par l'histoire, Poutine a-t-il oublié que 900 jours de terreur n'ont pas suffi à faire plier les Russes à Leningrad ? Son « opération spéciale » est déjà perdue. Entre négociations et escalade, les Occidentaux trouveront-ils une formule pour l'empêcher d'aller au bout de sa « sale guerre » ?
• L'autre dossier
Gaz, carburants : le gouvernement envisage de taxer les «superprofits »
Certains vous diront que les amis de leurs ennemis sont leurs ennemis. Beaucoup reprochent donc aux compagnies pétrogazières de faire affaire avec la Russie, pas franchement en odeur de sainteté en ce moment. Alors que les cours de l'énergie flambent et plombent le pouvoir d'achat des consommateurs, on se met à réclamer des taxes à l'encontre des énergéticiens du Vieux Continent - l'OCDE et Bruxelles jugeant la mesure pas si bête que cela. À Bercy, on nous dit que toutes les options sont sur la table et que l'on n'exclut pas de taxer les superprofits qu'enregistrent les grands groupes.
En plus des 15 centimes de ristourne du gouvernement, Total a consenti un effort de soi-même avec une réduction de 10 centimes par litre pour tous ses clients. De quoi réjouir l'exécutif à qui les plans de protection des consommateurs coûteront déjà plus de 20 milliards cette année.
• Les informations à connaître en vous levant
Yvan Colonna est mort, trois semaines après son agression par un détenu radicalisé en prison - Le militant indépendantiste corse, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, est décédé ce lundi, après avoir été violemment agressé en prison le 2 mars dernier par un détenu djihadiste. [En savoir plus]
Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat - Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral. [En savoir plus]
Prix des carburants : une baisse pour la première fois depuis fin décembre - La semaine dernière, en moyenne, le litre de gazole a vu son prix baisser de 16,5 centimes, selon les données officielles. [En savoir plus]
• Le rendez-vous de la semaine à ne rater sous aucun prétexte
Le Club Le Figaro Présidentielle, notre émission politique du mardi soir
Mardi oblige, Le Club Le Figaro Présidentielle revient ce soir. Toujours au rendez-vous, Yves Thréard recevra tout à l'heure Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop et pour Le Figaro, Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie, Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International et Wally Bordas, journaliste au service Politique. On y parlera de la présidentielle, comme toutes les semaines. D'ailleurs, si vous souhaitez regarder à nouveau l'émission de la semaine dernière, un tout petit clic suffit.
• La série du moment
VOIX DE FRANCE (2/6) - Dans le Perche, « startuppeurs » et «coworkers » entre choix écolo et vote Macron
Parce que le moment où ils auront à décider de qui succédera à Emmanuel Macron (lui-même ou quelqu'un d'autre) approche à grands pas, nous sommes allés à la rencontre des Français partout à travers le pays.
On les surnomme les“bobottes”, pour bobos en bottes. L'été, ils passent en mode espadrilles-chapeau de paille. Et parfois ne se rendent pas compte de leur suffisance.
L'étape du jour nous emmène dans le Perche. Pandémie et confinements ont assoiffé les Parisiens de verdure. Ils remercient l'essor du télétravail qui leur permet d'aller s'installer à deux heures de la capitale dans de charmantes bourgades telle celle de Bellême. La politique d'attractivité de la commune a attiré startuppeurs, coworkers et bobos en tout genre. Les 1500 âmes qui peuplent le village accueillent ces «accourus» comme on dit là-bas, un peu circonspects. Car s'ils dynamisent le coin, ils font aussi un peu tache. En visite à Bellême, Stéphane Kovacs a rencontré nouveaux venus et vieux de la vieille qui lui ont confié leurs choix électoraux.
• Les articles à ne pas manquer
Comment surveiller les terroristes islamistes qui vont bientôt sortir de prison
Hier soir, on apprenait la mort d'Yvan Colonna, trois semaines après sa violente agression à la prison d'Arles par l'un de ses codétenus. Le meurtrier? Franck Elong Abé, ancien combattant d'Afghanistan qui devait sortir de prison en 2023. Des prisonniers condamnés comme lui pour radicalisation ou terrorisme islamiste, il doit en sortir entre 60 et 80 dans l'année à venir. Les autorités judiciaires et administratives sont conscientes du risque de voir ces hommes gambader librement à travers le pays et entendent bien les surveiller comme le lait sur le feu, pour éviter qu'ils ne récidivent.
Quand Édouard VIII aidait les nazis à envahir la France
Édouard VIII n'a été roi du Royaume-Uni que 326 jours, suffisamment tout de même pour laisser sa marque. Et pas franchement pour les bonnes raisons. L'homme qui abdiqua par amour avait aussi des amitiés pour le moins douteuses, parmi lesquelles un certain Adolf Hitler. Un historien britannique s'apprête à révéler que l'ex-souverain est allé jusqu'à collaborer volontairement avec le Troisième Reich, révélant des points faibles sur les lignes défensives françaises. On ne le remercie pas.
Dissoudre l'Assemblée, une option périlleuse pour Macron
Dans le camp Macron, certains sont si pressés qu'attendre le mois de juin pour les législatives leur paraît insoutenable. Alors ils proposent une dissolution de l'Assemblée nationale dans la foulée de la réélection de leur champion. Une option qui n'est pas d'actualité selon le président-candidat mais quand même étudiée en haut lieu. Elle permettrait de couper l'herbe sous le pied des stratèges, notamment dans l'opposition et de confirmer le verdict de la présidentielle. Mais elle n'est pas non plus sans risque, l'exécutif craignant de «passer pour des bidouilleurs».
• La photo du jour
Quelles lignes rouges pourraient entraîner les Européens dans la guerre?
ANALYSE - Les Occidentaux ne veulent pas d’un affrontement militaire avec la Russie, mais cette position pourrait être difficile à tenir si Moscou poursuit son escalade de la terreur.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées trois fois par jour. Au 25e jour de l'invasion, la situation est assez stable, mais les Russes avancent dans le Donbass, notamment à Marioupol.
«Du jour au lendemain, j'ai été condamnée» : le calvaire de Manon, victime d'un serial contaminateur au VIH
RÉCIT - Contaminée par son propre compagnon, la jeune mère célibataire espère que son témoignage auprès du Figaro alertera d'autres femmes qui auraient pu, elles aussi, croiser la route de ce trentenaire séducteur.
France24 - World
Athletics chief Coe warns over 'fragile' future of women's sport
Issued on: 22/03/2022 - 11:50
London (AFP) – World Athletics chief Sebastian Coe says women's sport faces a "fragile" future unless sporting federations get the regulations right over the participation of transgender athletes.
His warning comes after American swimmer Lia Thomas became the first transgender athlete to win a National Collegiate Athletic Association (NCAA) top tier title with victory in the 500-yard (457 metres) freestyle.
Thomas has dominated US collegiate women's swimming recently as a student athlete at the University of Pennsylvania, where she previously competed as a man.
Her case has divided opinion, with some -- including several teammates -- arguing she has an unfair physiological advantage and should be barred from competing, while others say she should be allowed to compete freely as a woman.
Coe, the president of World Athletics, acknowledged the issue was fraught but said it was vital to get the regulations right.
"The integrity of women's sport -- if we don't get this right -- and, actually, the future of women's sport, is very fragile," Coe told the Times.
"These are sensitive issues, they are societal issues -- they go way, way beyond sport. I don’t have the luxury to get into endless discussions or the school of moral philosophy."
Former British Olympic middle-distance gold medallist Coe said "gender cannot trump biology" when it comes to deciding whether trans athletes should be allowed to compete in women's events.
Under World Athletics rules, trans women have to show they have low testosterone levels for at least 12 months before competition but Coe believes the period should be extended.
"We are asking for a greater length of period before competition because the residual impact of transitioning like that is more profound," he said. "There is no question that testosterone is the key determinant in performance."
He added: "It's really difficult to keep the emotion out of this and subjectivity, so we do have to really stick as closely as we can to the science -- and that's what we've always tried to do when it's been uncomfortable."
© 2022 AFP
France24 - World
Reality check: what the path to a 1.5C world looks like
Issued on: 22/03/2022 - 11:56Modified: 22/03/2022 - 11:54
Paris (AFP) – The world needs to rapidly purge fossil fuels from its energy mix if it is to have any hope of limiting global warming enough to avoid disastrous climate impacts, according to a prominent climate scientist.
University of Manchester professor Kevin Anderson is lead author of Tuesday's report from the Tyndall Centre for Climate Change Research detailing how quickly countries must phase-out oil and gas to cap global temperatures at 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels, the more ambitious goal of the Paris Agreement
As the UN's Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) meets to approve a handbook for eliminating carbon pollution, Anderson talked to AFP about the deep social change needed to address the climate crisis, the tendency to sugar-coat the science, and the dangers of short-term politics.
Q. What is the main takeaway from your new research?
"Delivering on the climate commitments that we've made internationally and nationally -- staying under 1.5C or 2C of global warming -- is far more challenging than we have been prepared to accept. If we are to stay within our carbon budget, the key is eliminating the use of fossil fuels. There are other sources, but carbon emissions are absolutely dominated by fossil fuels."
Q: If rich nation fossil fuel producers must phase out production by 2034, isn't that another way of saying that staying under 1.5C or even 2C is no longer possible?
"As academics, that is not the question we asked. What we're saying is that this is what a 1.5C timeline would look like. Are these the sorts of changes society will choose to make? Is it achievable within the current political point of view? As of now, there's no evidence that's the case. No country -- the EU, the UK, Sweden, the US -- is anywhere near the commitments that we need to make."
Q: Is that a failure to understand the challenge, or something more disingenuous?
"Aside from a few people in the oil majors, I don't think it's deliberate. It stems rather from a longstanding failure to face and understand the problem.
"In the 1990s, we were optimistic about what we could do, but we didn't deliver. Arriving in the 2000s and now the 2020s, it's much harder because it's a cumulative problem. It's a bit like the story of the frog in the pan where you gradually increase the temperature, but the frog never jumps out."
Q. What is the role of climate science in all this?
"Overall, academics have done a fantastic job on the natural climate science, despite oil companies spending a fortune to undermine that.
"But on mitigation -- reducing emissions -- I think we've abdicated our responsibility to speak truthfully from our work to the policy realm, and to wider society as well.
"We've been sweetening the pill for at least 20 years, if not 30 years. And we are now in a position where it's nigh-on impossible, which is why the modellers continue to put forward various techniques that do not exist at scale for removing carbon dioxide from the atmosphere in the future. Otherwise you have to ask very difficult political questions about the choices we are making, and we dare not do that."
Q: Next month the UN's top scientific advisory body, the IPCC, will deliver a landmark report on options for reducing greenhouse gas emissions and removing carbon from the air. You have said this report is deeply flawed. Why?
"How you reduce emissions is innately -- and rightly -- a political issue, not just a scientific one. I don't think this part of the report should even be part of the IPCC process.
"Also, the language of the report dealing with emissions reduction will not fairly reflect what the graphs and the numbers in the database actually show. Virtually all of the models projecting liveable futures assume very high levels of carbon dioxide removal. There is no convenient way to make the number add up otherwise."
"We have to move beyond current short-term politics."
Q: So how can we actually achieve our temperature targets?
"Carrying on with the same approach for another 10 years isn't going to be helpful. We've closed the dialogue down for so long, that's why we are where we are."
"Leaders have to wake up, smell the coffee, and realise what we need to be doing. Right now, we are likely to fail. But if we don't try, we are guaranteed to fail."
© 2022 AFP
BBC
Evangelicalism & Brazil: The religious movement that spread through a national team
Last updated on 11 hours ago11 hours ago.From the section Football
It was derby day in Belo Horizonte, but that wouldn't change anything. Joao Leite believed he had a mission assigned to him by Jesus Christ: to spread God's word among other football players.
So that afternoon in December 1982, just like he'd done for every match for the past three years, the Atletico Mineiro goalkeeper randomly approached an opponent before the big game started.
"Jesus loves you and I have a gift for you," he told Cruzeiro keeper Carlos Gomes as he presented him with a copy of the Bible.
At the time, Gomes found it all a little strange given the circumstances. He even admitted to feeling in some way angry as he was handed the book.
But that initial feeling later changed and he did actually join Leite's religious movement - Athletes of Christ. He was far from the only convert.
An association of evangelical Christian sportspeople, Athletes of Christ counted some of the most influential people in Brazilian football among its membership.
At their first meeting they were four in number. That would grow to about 7,000 across 60 countries, including high-profile footballers such as 2007 Ballon d'Or winner Kaka and ex-Bayern Munich centre-back Lucio.
"It all began with Alex Dias Ribeiro, a Formula 1 driver who competed with 'Jesus Saves' slogans on his cars," Leite, who played five times for Brazil, tells BBC Sport.
"I decided to do the same and played with 'Christ Saves' on my shirt, but then the Brazilian Football Association banned it and threatened my team Atletico with a points deduction.
"It was then that I started to give Bibles to other players. But they were difficult times - there was so much prejudice against evangelical players. Not even the national team felt like a comfortable environment. It was not easy for me."
In 1980, around when Leite set out on his "mission", 88.9% of Brazil's population identified as Catholics. Evangelicalism - a movement within Protestant Christianity - accounted for 6.6%.
The balance has since changed considerably. Research from Datafolha, a polling institute, put those respective figures at 50% and 31% in 2021.
Brazil remains the world's largest Catholic nation, but by 2032 it's predicted evangelical churches will be drawing more worshipers in the country.
When Leite retired from football in 1992, the Athletes of Christ movement was going from strength to strength.
The association had its own TV show in Argentina, presented by ex-Brazil midfielder Paulo Silas and aired three times a week. They even tried, in vain, to convert Diego Maradona.
One of their most prominent figures, Brazil right-back Jorginho, also handed out Bibles to opponents when captaining his club side Bayer Leverkusen, whom he left for Bayern Munich in 1992.
Two years later during the 1994 World Cup, he was one of six evangelical footballers in the Brazil team that beat Italy in a shoot-out to win the final. Five of them formed a circle in the centre of the pitch and thanked God after Roberto Baggio's penalty flew over the bar. The sixth member was celebrating in his six-yard box.
"When Baggio picked up the ball I had no doubt we would win," goalkeeper Taffarel said afterwards. "Anyone who believes in God will never lose to someone who believes in Buddha."
The image of Taffarel, now a Liverpool goalkeeping coach, celebrating with his arms raised to the heavens in front of a dejected Baggio, a practitioner of Nichiren Buddhism, served as the cover of the book 'Quem Venceu o Tetra?' (Who won the fourth title?).
It included testimony from the players giving credit to God for the victory, which was criticised by legendary coach Mario Zagallo. It marked a turning point.
The Athletes of Christ movement no longer enjoys the popularity it once had. But evangelicalism continues to spread rapidly within Brazil and its influence within the national team has only increased since 1994.
Whereas Leite encountered some hostility towards his faith within the national set-up in the 1980s, nowadays evangelical pastors are granted special access to team camps. They rely on donations from players to travel and hold services in separate rooms designated by the Brazilian FA. In some cases, pastors have even become part of players' entourages.
During the 2002 World Cup - which Brazil also won - defender Lucio, Kaka and ex-Barcelona defender Edmilson would join in prayer.
"You could do whatever you wanted on your days off," Lucio told the magazine Revista Tripexternal-link in 2010. "For me, those were moments of faith.
"We tried to discuss positive ideas on how to handle the enormous pressure we had to face in those games."
After winning the 2009 Confederations Cup in South Africa, Lucio and other players wore white shirts with devout slogans such as 'I love God' and 'I belong to Jesus'.
Officials told them to remove them, but Lucio resisted and draped his around his shorts as he raised the trophy. The Danish FA publicly complained about the image and a warning letter was sent to Brazil by Fifa, whose rules ban "political, religious or personal statements".
The following year, voices from within Brazil started to question whether evangelicalism had too much influence on the national set-up.
Amid growing pressure for Ronaldinho, then playing for AC Milan, to be called up for the 2010 World Cup, ESPN magazine wrote on its cover page that he wouldn't go because "to play for the Selecao, football is not enough. You have to be a member of the 'igrejinha' (literally 'little church', also meaning 'clique' or 'closed shop')".
Ultimately, Ronaldinho wasn't included in the squad and after Brazil were knocked out by the Netherlands in the quarter-finals there were claims that a long-serving performance analyst had been replaced with somebody who had "more evangelical experience".
A few years later in 2015, the chief of security was fired by the Brazilian FA for allowing an evangelical service to take place inside the team's hotel without coach Dunga's knowledge.
"Today heaven was celebrating during our meeting because three lives accepted Jesus Christ and made the right decision," the pastor posted on social media. Liverpool duo Alisson Becker and Fabinho, former Chelsea and Arsenal defender David Luiz and Tottenham's Lucas Moura were among those present.
It's not only in football that evangelicals have grown in number and power in Brazil. It's also in politics.
Far-right president Jair Bolsonaro won the 2018 elections with the support of almost 70% of the evangelical community, including football stars like Neymar and Rivaldo.
Bolsonaro, who was born into a Catholic family and later re-baptised in the Jordan river by an evangelical pastor, promised to appoint a Supreme Court judge who was "terribly evangelical". And he has delivered.
When in December 2021 Andre Mendonca, an attorney and evangelical pastor, was confirmed for the role, a video of first lady Michele Bolsonaro shouting 'Glory to God' and speaking in tongues went viral.
While acting as attorney general, Mendonca had used verses from the Bible to defend the reopening of churches during the Covid-19 pandemic. He said his appointment was, "one small step for man, one giant step for evangelicals".
The evangelical expansion in politics can be traced back to 1986, when a rumour that Brazil was considering making Catholicism its only official religion started to spread. That year, 32 evangelical federal deputies were elected. Now there are 105 such deputies, as well as 15 senators.
It's not unusual to find some of them holding services at the Chamber of Deputies. When former leader Dilma Rousseff was impeached in 2016, 58 legislators dedicated their vote to God.
Critics link evangelicalism in politics with a strengthening of the conservative agenda and a rise in intolerance that does not leave room for those of other religious beliefs, especially those of African origin, to express themselves.
While Bolsonaro's national approval rating recently dropped to 22%, with the next presidential elections set for 2 October, many evangelical footballers like Neymar remain loyal and are seen as playing a key role in boosting his appeal.
Former Brazil international Walter Casagrande, now a pundit, has criticised the Paris St-Germain forward, claiming he's become Bolsonaro's "vassal".
So when Bayer Leverkusen striker Paulinho scored for Brazil in a 4-2 win over Germany at last year's Olympic Games, it was interesting to note his celebration.
Taking a stand against religious persecution, the 21-year-old made the gesture of an archer in homage to Oxossi, his orixa (a spirit deity) in the Candomble religion.
A mixture of traditional Yoruba, Fon and Bantu beliefs originating from different regions in Africa, Candomble has long been practised in Brazil, in the past often in secret. Even now it still comes under occasional attack from radical evangelicals, who regard the religion to be satanic.
But Paulinho seemed determined to remind others back home that there is still room for all religions in Brazil - and in the national team.
L'Humanité
Revivifier la démocratie, tout un programme
Prescription cultureTÉLÉVISION LCP propose un documentaire du politologue Roland Cayrol visant à mieux cerner le phénomène de l’abstention.
Laurent EtreLe choc des dernières élections régionales et départementales, en juin 2021, est encore dans toutes les têtes : près de deux tiers des électeurs avaient boudé les urnes lors de ces scrutins. Un record et, en même temps, la banale confirmation d’un phénomène enclenché il y a plus de trente ans pour ce qui est de la France. Peut-on parler, alors, de « démocratie d’abstention » à propos du système politique hexagonal ? Et, surtout, comment remédier à cette situation ? En consultant les meilleurs spécialistes, au premier rang desquels Céline Braconnier, directrice de Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye, le politologue Roland Cayrol cherche à saisir les motifs profonds de la désaffection d’un nombre croissant de concitoyennes et concitoyens à l’égard du bulletin de vote. La fracture générationnelle apparaît centrale avec, d’un côté une jeunesse désabusée et, de l’autre, des plus de 60 ans qui continuent à jouer le jeu de la participation « par devoir ». S’il donne également la parole à quelques acteurs associatifs et à des jeunes, ce documentaire finit toutefois par s’enferrer dans une approche formelle du problème et de ses solutions. Le vote par correspondance ou par Internet, l’idée d’un abaissement à 16 ans de l’âge légal, entre autres pistes explorées, ne sauraient se substituer à une réflexion sur les responsabilités d’une partie des politiques. Entre trahisons des promesses électorales et exercice technocratique du pouvoir, la démocratie est devenue artificielle aux yeux de larges secteurs de la population, à commencer par les classes populaires. Un aspect ici à peine effleuré. Dommage.
TélévisionabstentiondocumentaireÉlections 2022 Valeurs Actuelles
“L’État doit sévir” : la lettre de Bardella à Darmanin après les agressions de militants du RN et de Reconquête !
Depuis plusieurs semaines, les agressions de militants, qu’ils appartiennent au Rassemblement national ou à Reconquête !, sont de plus en plus nombreuses. À tel point qu’il est conseillé à certains d’entre eux de ne plus sortir de chez eux. À moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, Jordan Bardella alerte. Le président par intérim du Rassemblement national a envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur, relaie Le Figaro. Le but : faire cesser ces agressions et demander à l’Etat de « sévir ».
Dans cette lettre, Jordan Bardella énumère les agressions qui ont visé « des hommes et des femmes engagés dans la campagne électorale ». Le député européen met en garde ensuite : « Cette escalade doit cesser immédiatement avant qu’un drame ne survienne ». Il demande donc à l’État de « sévir à l’endroit de tous ceux qui empêchent la libre expression des opinions politiques dans notre pays. » Dans ce courrier envoyé lundi à Gérald Darmanin, Jordan Bardella fustige le « sentiment d’impunité » dont bénéficient les agresseurs « systématiquement ».
« Appel à la récidive »
Après avoir reçu un œuf sur la tête le 12 mars dans le Tarn-et-Garonne, Eric Zemmour avait tancé « la complaisance totale du monde politico-médiatique », soulignant que « cet extrême laxisme est un véritable appel à la récidive ». Ces derniers jours, les agressions contre des militants de Reconquête ! ou Génération Z se sont accélérées. Des individus d’extrême gauche ont attaqué des jeunes de Génération Z à Montpellier le 10 mars dernier, alors qu’à Bordeaux, un jeune homme a été agressé à deux reprises en quatre jours.
Le 10 mars aussi, alors que des militants collaient des affiches en Seine-et-Marne, ils avaient été pris à partie par deux mineurs. Un des agresseurs avait alors sorti un couteau. Dans l’Essonne, le 18 mars, cinq militants et trois adolescents ont été visés par deux automobilistes qui leur ont jeté dessus un mélange d’essence et de boisson. De son côté, Jordan Bardella a fait état de militants pris pour cible à Hyères (Var), alors que des « élus et sympathisants venus accueillir le bus de campagne de Marine Le Pen ont été physiquement attaqués » dans le Vaucluse.
New York Times - World
Creating Space Command, Australia Strengthens High-Tech Bond With U.S.
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The expanded commitment to space defense reflects the reality of a new, extraterrestrial landscape for war.
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By Damien Cave
CANBERRA, Australia — Two years after the United States inaugurated a military Space Force to mixed reviews, Australia has created its own Space Command to counter threats from China, Russia and other extraterrestrial powers.
The new force will expand Australia’s space capabilities and contribute to “a larger, collective effort among like-minded countries to ensure a safe, stable and secure space domain,” Peter Dutton, Australia’s defense minister, said on Tuesday.
In a speech at a conference with several American military officers in attendance, Mr. Dutton also announced that Australia and the United States had agreed to partner on “a broad range of satellite activities.”
It is not clear how sizable the command’s ranks will be. The announcement came just two months before a federal election in which Australia’s conservative governing coalition is trying to make national security a key plank of its pitch to voters.
At the same time, the expanded commitment to space defense reflects the reality of a new technological landscape for war, in which satellites are vital tools for navigation, surveillance and attacks from unmanned weapons.
The announcement also amounts to yet another sign of deepening Australian-American security ties. The two countries, allies since World War I, have been working more closely together in recent years as China’s ambitions and military investment have become a greater concern.
In September, Australia announced a new defense agreement in which the United States and Britain will help it deploy nuclear-powered submarines, a major advance in Australian military strength. The partnership, known as AUKUS, also includes plans to collaborate on new military capabilities in artificial intelligence, quantum computing and other next-generation technologies.
The space partnership has not been branded as a part of that agreement, but the backdrop — an increasingly contested, multipolar era — remains the same.
“Space is a sector that China has invested in heavily as part of its broader military modernization and efforts for technological advancement,” said Jennifer Jackett, a security researcher focused on technology at the Australian National University. “This reflects the fact that space is a critical domain for both military capability and civil applications.”
Some security analysts said that Australia had recognized, with both Russia and China advancing their ability to damage or destroy satellites, that space vulnerabilities must be managed for Australia’s own security and in the case of an attack on America’s satellite network.
The relative power of the United States compared to China continues to be a concern, with the war in Ukraine leading some to worry that demands in Europe will draw American attention and resources away from Asia, or lead China to challenge the United States more directly.
“There is a growing concern that reliance on large U.S. systems could leave us quite vulnerable if they were to be targeted in a confrontation,” said John Blaxland, a defense expert at the Australian National University. “There is a lot of emphasis on smaller — and greater volume and greater frequency of launching satellites — that are going to be able to give Australia that greater resilience, and redundancy.”
The United States seems determined to prove that its commitment is unwavering. Several senior officials from the U.S. Indo-Pacific Command, based in Honolulu, will be in Australia this week, along with senior commanders from the American Space Force. Secretary of State Antony J. Blinken visited Australia and Fiji last month.
When the Trump administration announced its intention to create a Space Force in 2018, the idea drew an uneven response, including inside the American military, with some questioning its necessity and cost.
But the Biden administration, after taking office last year, said it would not review the decision to create the force, and it has cemented itself as the sixth, and smallest, branch of the U.S. military.
Australia, for its part, is a small player in the global space industry, having created a national civilian space agency only in 2018.
Nonetheless, in his comments on Tuesday, Mr. Dutton emphasized that Russia’s invasion of Ukraine had made space, highly technical military strength and traditional alliances all the more important.
“We must remain determined in what we can do to support liberty against the odious forces of tyranny,” he said. “In the Indo-Pacific, Australia is contributing to collective efforts to maintain stability and deter aggression.”
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BBC
I think it's very strange that we're [still] routinely seeing actors who do not identify as queer being rewarded for playing a queer character – Hannah Strong
As recently as the 1990s, LGBTQ+ cinema was considered a fringe interest, confined to film festivals and arthouse cinema chains, save for a handful of exceptions (think: 1993's Philadelphia, and 1999's Boys Don't Cry, which won Tom Hanks and Hilary Swank acting Oscars, respectively). But the tide has changed in Hollywood in recent decades, reflecting a broader shift in attitudes within Western society. Awards are sometimes considered an unreliable metric for quality, but they do tend to reflect the contemporary social mood. It's no surprise, then, that as the public has become more accepting of LGBTQ+ identities and relationships, more films reflecting the stories of LGBTQ+ people have come under the awards spotlight.
More like this: – The hashtag that transformed the Oscars – The films tackling the toxic cowboy– Spencer and the mystery of Princess Diana
Brokeback Mountain (2005) and Milk (2008) are the two most high-profile examples from the early 2000s. The former, Ang Lee's adaptation of the Annie Proulx story about a tortured gay affair between two cowboys, earned three Oscars and was favourite for best picture, before being controversially pipped to the post by Crash. The latter, a biopic of San Francisco's first openly gay mayor Harvey Milk, won Sean Penn best actor, and the pre-eminent gay writer Dustin Lance Black best adapted screenplay. Then in 2016, Barry Jenkins' Moonlight provided another pivotal moment in recognition for LGBTQ+ stories, when it became the first movie with a gay protagonist – whose lifelong struggle with his sexuality is the central narrative – to win best picture. From hereon, the erstwhile trickle has become more of a stream, with explicitly LGBTQ+ movies like A Fantastic Woman (2017), Call Me by Your Name (2017), and The Favourite (2018) being widely championed on the awards circuit.
If either Ariana DeBose or Kristen Stewart win, it would make them one of the first ever out LGBTQ+ actors to pick up an award (Credit: Alamy)
In spite of this progress, however, there is a striking curiosity. While LGBTQ+ stories have become increasingly en vogue, openly LGBTQ+ actors have been almost entirely shut out from awards consideration for the past 20 years. Since Sir Ian McKellen's 2002 nod for wielding Gandalf's staff in The Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring, no openly gay man has been nominated in any performance category. LBGTQ+ women have fared marginally better: Angelina Jolie, who is openly bisexual, won best supporting actress for Girl, Interrupted (1999), and later landed a leading actress nomination for Changeling (2008). Since Jolie's nomination, however, Lady Gaga, who also identifies as bisexual, was the only LGBTQ+ person to receive any performance recognition – until now.
Dismal as this record is, this is why the 2022 Oscars are relatively special in this respect, with not one but two LGBTQ+ actors up for awards: Kristen Stewart for best actress for Spencer and Ariana DeBose for best supporting actress for Steven Spielberg's West Side Story remake. Stewart identifies as bisexual, and DeBose as queer, and it is the first time that two openly LGBTQ+ performers have been nominated in the same year. If either of them win, that would make them one of the first ever out LGBTQ+ actors to pick up an award, and if both of them won, that would be truly historic – prognosticators are especially optimistic for DeBose, currently a clear favourite in the betting, while Stewart is coming in third or fourth in her category.
Why have LGBTQ+ actors been shut out?
But should this be a moment for a celebration – and to what extent? And, after all the film industry's gestures towards progressiveness in recent years, how can we explain the continuing near-total absence of LGBTQ+ actors from the prizes?
There's one caveat to note: in discussing this, it's logical to assume, based on historical patterns and sheer statistical likelihood, that there are more LGBTQ+ actors, and therefore Oscar-winners, in the film and television industries than we know – they're just not out. Just think of Kevin Spacey, who came out – albeit in the most controversial of circumstances – long after his pair of Oscar wins in the late-90s, or Jodie Foster, who went public as a lesbian similarly long after taking her statuette for The Silence of the Lambs (1993).
Nevertheless, one might assume that with broader recognition for LGBTQ+ stories should come more awards kudos for LGBTQ+ performers that are out. However that has clearly not been the case. What it comes back to is the fact that these actors are not being given the high-profile LGBTQ+ roles that are instead pushing straight actors to awards glory. The question of whether straight actors should be so often trusted with gay roles, and whether that is to the detriment of LGBTQ+ performers, is one that has been increasingly debated in recent years, but particularly flares up whenever the Oscars roll around.
No openly gay male actor has been nominated for an Oscar since Ian McKellen for playing Gandalf in Lord of the Rings: The Fellowship of the Ring (Credit: Alamy)
On the one hand, an argument put forward by the likes of leading gay screenwriter Russell T Davies is that LGBTQ+ roles are best taken by LGBTQ+ performers because lived experience lends an abundance of authenticity, But a common counterpoint to this view is that it's an actor's job to fill the shoes of characters different to themselves – it's called acting, after all. The problem with that, critics suggest, is that it isn't a two-way street: straight actors will get the awards kudos for gay roles, but gay actors aren't given the opportunity to play straight in major – and award-winning – movies. Television is a more progressive field in this regard – one needs only look to Jonathan Bailey, the gay leading man playing the straight romantic hero in Netflix's Bridgerton (2019), or Neil Patrick Harris's stint as the womanising Barney Stinson in How I Met Your Mother (2005-2014). Sarah Paulson, who avoids labels but has been in public relationships with men and women, is an eight-time Emmy nominee, with a win coming for her role as Marcia Clark in The People v OJ Simpson: American Crime Story (2016). Cherry Jones's win in 2009, coming for her role as President Allison Taylor in 24, made her one of the first openly lesbian actresses to win a major TV award.
When McKellen himself was asked about why no openly gay man had ever won the best actor Oscar in an interview in 2016, he implied that that it was down to "prejudice", rather than chance: "My speech has been in two jackets… 'I’m proud to be the first openly gay man to win the Oscar'. I've had to put it back in my pocket twice," McKellen told The Guardian – while when asked to comment on the fact that Tom Hanks , Philip Seymour Hoffman and Sean Penn had all won best actor Oscars for playing gay men, he responded "How clever, how clever… what about giving me one for playing a straight man?"
Who should play LGBTQ+ characters?
"I think it's very strange that we're [still] routinely seeing actors who do not identify as queer being rewarded for playing a queer character," says Hannah Strong, digital editor of film magazine Little White Lies. In recent years, indeed, there has been a positive conveyor belt of ostensibly straight actors who have played LGBTQ+ roles to great acclaim, and subsequent awards recognition – from Jared Leto in Dallas Buyers Club (2014), to Timothée Chalamet in Call Me by Your Name (2017), Rami Malek in Bohemian Rhapsody (2018) and Olivia Colman in The Favourite (2018). The latest, this year, is Benedict Cumberbatch, who is considered a best actor frontrunner for playing an implicitly gay rancher in The Power of the Dog. This isn't to say that said performances didn't merit the recognition they received, but, as Strong says: "We still struggle, massively, to see queer actors, or even queer filmmakers, get that kind of kudos. And I think that probably is prejudice... think about the makeup of places like the Academy. [Traditionally] they are quite dominated by the sort of 'one percenters' – you know, very wealthy, very conservative figures."
In recent years, the Academy has done work to diversify its voter pool in the wake of the #OscarsSoWhite movement and other conversations about its lack of proportionate representation, doubling its number of female members between 2015 and 2020, and nearly tripling its number of members from racial and ethnic minorities, though there is no data related to members' sexual identities. At the same time, just last year the Academy also implemented a series of standards that a production must fulfil to qualify for best picture: broadly speaking, those working on a film – from the main cast through to gaffers and marketing assistants – are expected to be sourced, to some degree, from "underrepresented identity, racial, or ethnic groups". These groups include LGBTQ+ people, though that doesn't mean a film has to cast LGBTQ+ actors, regardless of content.
Sean Penn is one of numerous straight actors to have won or been nominated for Oscars for playing LGBTQ+ characters (Credit: Alamy)
In thinking about this whole issue, an obvious question does arise: should we be this invested in the real-life sexualities of those we see on screen in any case? "The whole [question of a person's sexuality] is a bit of a spectrum, to me. I think this is very common in a lot of people's careers and lives: there's not usually one definitive moment before they're out, and after they're out, it just doesn't work like that," says Robey. "Drawing those lines is a little bit arbitrary, in my view." The counter argument usually goes that you can't be what you can't see – and that if queer actors and identities are clearly visible, on podiums and otherwise, then this is an inspiring thing for the next generation of LGBTQ+ people, within the industry and outside it. "I go back and forth on this, because, you know, it's 2022 – does it really matter who's kissing who, and who's having sex with who," says Strong. "But at the same time, I do feel it's important to see yourself reflected in culture... I would like to get to the stage where we're not having to have conversations like this, and where queer actors are recognised for their talent, and not having to constantly speak as a queer person."
When it comes to Stewart and DeBose, it's interesting, and many would say positive, that the fact of these two LGBTQ+ stars being nominated in one year has hitherto mostly flown under the radar, their sexuality treated as incidental. It could be argued that it is a positive step, too, when it comes to the opportunities afforded openly LGBTQ+ actors, that both are nominated for roles that are ostensibly straight: DeBose for playing Anita, the role made famous by Rita Moreno in the original film, and Stewart for playing Princess Diana. The latter might be argued to contain a queer subtext – given its high-camp sensibilities, the cultural importance of the Princess of Wales to LGBTQ+ people, and the unrequited love Sally Hawkins's lesbian character holds for Diana – but it is, for all intents and purposes, a biopic of a straight woman. This is, ultimately, the end goal: for sexuality to be incidental, and for talent to take precedent over identity in casting. Unfortunately, at present, as industry leaders like Russell T Davies argue, the balance is terribly lopsided.
Nevertheless, it would manifestly be a great thing for either of these actors considered out-and-proud, clearly visible queer stars to win. That's partly because any talk of such a milestone might also conversely help highlight the prejudice that does still exist within the industry, from the awards podiums to the casting rooms – even if, as Strong notes, "wider structural change is much harder to enact, and it's not something you can solve with an award". We'll certainly get more Stewarts, DeBoses, and McKellens on Oscar night in time – but wins for LGBTQ+ actors will remain vanishingly rare until those systemic issues are properly interrogated and addressed.
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Le Figaro
Cherbourg sans parapluie : cinq bonnes raisons d'y aller au printemps
Ville tournée vers l'océan, il y règne la douceur du Gulf Stream et il y fait bon flâner au hasard des rues piétonnes, méditer dans ses jardins remarquables et découvrir ses trésors architecturaux.
La rade artificielle, un atout inestimable
C'est Napoléon 1er qui a ordonné les gigantesques travaux du port militaire de Cherbourg et, reconnaissants, les Cherbourgeois auraient failli appeler leur ville Napoléonbourg ! À défaut de son nom, Napoléon a laissé en héritage à la ville la seconde plus grande rade artificielle du monde avec 4 kilomètres de digue sur 1500 hectares et une dizaine de forts. Un ouvrage colossal.
Construite pour contrer l'ennemi héréditaire anglais, la rade fut un atout inestimable pour Cherbourg et son développement. À la Belle Époque, dans ses eaux ainsi protégées des caprices de la mer et accessibles en tout temps, les grands paquebots de légende pouvaient jeter leurs ancres en toute sécurité. Quatre jours avant son naufrage, le Titanic avait fait escale ici et embarqué 281 passagers avant de naviguer vers Belfast !
Une façon originale pour découvrir la rade et ses forts est de faire une sortie en mer avec visite commentée à bord de l'Adèle avec la société Hague à Part.
Pont Tournant, 50100 Cherbourg-en-Cotentin, 06 61 14 03 32, hagueapart.com. Tarifs : 14,60 € par personne / durée 1 heure.
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La gare maritime Transatlantique et la Cité de la Mer
Joyau de style Art Déco, l'ancienne gare fait face à la rade et domine la mer telle une cathédrale. Le Queen Mary et le Queen Elisabeth accostaient ici toutes les deux semaines. Charlie Chaplin, Elizabeth Taylor, Salvador Dali… Toutes les grandes stars de l'époque sont passées dans cette gare. Au XXe siècle, elle fut l'un des plus importants complexes transatlantiques du monde et Cherbourg, à quelques heures de Paris en train, était la porte des Amériques.
Aujourd'hui, l'élégant monument construit par André Levavasseur en 1933 accueille la Cité de la Mer, l'un des plus beaux musées océanographiques de France. Un parcours immersif et pédagogique nommé l'Océan du Futur attend le visiteur sur trois étages autour d'un aquarium abyssal d'une profondeur de 10,70 m, le plus haut d'Europe, le tout accompagné du chant des baleines. 18 espaces interactifs et 17 aquariums permettent d'explorer l'océan jusqu'au plus profond.
Différentes espaces thématiques sont proposées à la Cité de la Mer : L'Océan du Futur pour explorer les fonds marins, le sous-marin le Redoutable ou encore l'Espace Titanic.
Allée du Président Menut, 50100 Cherbourg-en-Cotentin. Tél. : 02 33 20 26 69, citedelamer.com. Tarifs : 19 € par personne.
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Les rues des Parapluies de Cherbourg
Les rues piétonnes du centre-ville sont les traces historiques du Cherbourg du Moyen Âge. La rue des Portes, la plus commerçante, reliait la ville à l'entrée de la forteresse médiévale disparue depuis le XVIIe siècle, tandis que la rue des Fossés servait de dépotoir que les marées nettoyaient. De temps à autre, des tonnelles de parapluie, symbole de la ville depuis le film culte de Jacques Demy Les Parapluies de Cherbourg décorent ces rues telles des guirlandes.
Au numéro 18 de la rue des Portes, ne pas manquer le passage qui mène à la Cour Marie. Dans Les Parapluies de Cherbourg, Guy (Nino Castelnuovo) le héros du film habitait la cour chez sa tante Elise. En remontant la rue des Fossés, on rejoint la Rue du Port où plusieurs scènes ont été tournées dans le magasin de parapluies, tenu par Geneviève (Catherine Deneuve) et sa mère, qui de nos jours est un magasin de tissu…
Pour les fans du film, un parcours « Sur les pas de Jacques Demy » en dix escales mis en place par la ville permet de voir les principaux lieux de tournage.
Informations auprès de l'office du tourisme de Cherbourg. 14, quai Alexandre III. Tél. : 02 33 93 52 02.
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Le théâtre d'Or, symbole de la ville
Le théâtre d'Or tire son surnom du budget conséquent dévolu pour sa construction. Au cœur de la ville, le théâtre à l'italienne en impose avec ses sculptures en façade et son style éclectique, entre Classique et Renaissance. Construit en 1881 par l'architecte parisien Charles de Lalande à une période où Cherbourg connaissait son âge d'or, le théâtre est aujourd'hui considéré comme le symbole de la réussite de la ville et un bel exemple de théâtre à l'italienne superbement conservé dans son jus. La salle de spectacle en forme de U, les balcons et les loges sont fastueusement décorés en or et en rouge pourpre, couleur qui devait s'accorder aux toilettes des dames de l'époque. Les peintures réalisées par l'orientaliste Georges Clairin, connu pour avoir décoré les foyers de l'Opéra Garnier, ornent avec légèreté la coupole centrale.
L'office de tourisme de Cherbourg organise des visites guidées à l'intérieur du théâtre. Tarif : 4 €. 14, quai Alexandre III. 02 33 93 52 02.
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Le parc Emmanuel Liais
Le Gulf Stream, courant océanique et tempéré, a permis à Cherbourg de perpétuer une tradition botanique qui remonte au XIXe siècle, quand marins et explorateurs rapportaient de leurs lointains voyages des plantes exotiques. La ville compte aujourd'hui cinq parcs exceptionnels dont deux labellisés « remarquables » et « éco-jardins » comme celui d'Emmanuel Liais, le plus apprécié des Cherbourgeois.
Azalées japonaises, désespoir des singes, oiseau de paradis, gunnera du Brésil, cyprès centenaire… plus de mille espèces d'arbres et de plantes exotiques cohabitent et foisonnent dans le jardin de l'ancienne demeure d'Emmanuel Liais (1826-1900), botaniste, explorateur et maire de Cherbourg. À sa mort, Emmanuel Liais a tout légué à sa ville, et sa demeure abrite aujourd'hui un muséum.
Rue Emmanuel Liais, 50100 Cherbourg-en-Cotentin, 02 33 53 51 61, Ouvert tous les jours sans interruption, entrée gratuite.
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Y ALLER
En train
Paris-Saint-Lazare - Cherbourg, plusieurs trains par jour. Le trajet dure environ 3 h 20.
En voiture
Paris-Cherbourg, environ 3h45 de route, 363 km.
Plus de renseignements
Office de tourisme de Cherbourg, quai Alexandre III. Tél. : 02 33 93 52 02, encotentin.fr/cherbourg
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LA SÉLECTION DU FIGARO - Médiévaux, fortifiés ou troglodytiques... Les villages d'exception sont réputés difficiles d'accès. C'est oublier que certains d'entre eux sont desservis par les transports en commun.
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L'Humanité
JoeyStarr en remplaçant qui veut révolutionner le lycée
Prescription cultureLa série de TF1, qui met en scène un professeur de français remplaçant incarné par JoeyStarr, fait un peu sourciller sur le fond.
Caroline ConstantLe Remplaçant,La télévision adore les histoires d’école. Comme la police, comme l’hôpital, elles permettent de raconter la société. Avec sa série le Remplaçant, TF1 se situe dans cette lignée : présenter un enseignant face à des élèves en difficulté dans leur vie personnelle plus que dans leur vie scolaire. C’est JoeyStarr qui incarne avec son brio habituel ce personnage colérique et passionné. Dans les deux nouveaux épisodes présentés ce mois-ci, c’est l’homophobie qui est en ligne de mire. La fiction s’empare donc d’un thème sociétal aigu, et c’est tout à son honneur. N’empêche que le Remplaçant chatouille un peu le téléspectateur. Et dit, profondément, quelque chose de la séquence politique actuelle.
Des adolescents mal dans leur peau
Par définition, le remplaçant est nommé sur la place d’un titulaire. Nicolas Valeyre, professeur de français interprété par JoeyStarr, n’échappe pas à la règle. Il emprunte à Sam (TF1, avec Natacha Lindinger), la Faute à Rousseau (France 2, avec Charlie Dupont) ou même l’École de la vie (France 2, avec Guillaume Labbé) : il bouscule les codes et les conventions établies au lycée pour créer le contact avec ses élèves. Il pousse l’intrusion personnelle un peu trop loin pour parvenir à entamer le dialogue avec des adolescents mal dans leur peau. Seule différence avec les personnages des autres séries : il est contractuel. Au moindre problème, il peut prendre la porte, et son grand rival, Mayer (Stéphane Guillon), s’y emploie vigoureusement.
Un corps enseignant un peu caricatural
Et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle que TF1 prenne ce virage. Ce qui caractérise Valeyre, c’est qu’il n’a pas été formé à être enseignant. Ce qu’on voit en retour, c’est un corps enseignant qui finit par accepter avec réticence ses « méthodes », mais peut aussi se débarrasser de lui au moindre problème. Ce n’est pas si grave : il sera remplacé par un remplaçant. Le corps enseignant lui-même est un peu caricatural : le collègue professeur de français Mayer insulte sans ciller ses élèves. La prof de sport est obsédée par sa propre image, son colocataire est un brin dépressif : le tableau qui se dégage n’est guère glorieux. Les portraits manquent d’épaisseur, d’abord. Et la série dit, en filigrane, qu’il faut secouer le cocotier, et que cela passera, nécessairement, par quelqu’un qui n’est pas du sérail…
Mieux : les méthodes de Valeyre ne sont pas plus folles que celles de Sam ou de Rousseau. Mais Valeyre semble s’intéresser davantage à leur vie privée, en mode intrusif et sur la foi d’intuitions, qu’à leur scolarité… Dans une scène, il fuit lorsqu’une gamine demande de l’aide sur Parcoursup…
Reste JoeyStarr, Barbara Schultz et les jeunes comédiens qui incarnent les élèves. Avec eux, le téléfilm reste un divertissement. Mais qui désigne les profs comme la cause du mal, dans le contexte politique, ça pique, malgré JoeyStarr et Barbara Schultz.
Séries téléviséesjoey starrtf1Télévision Séries télévisées New York Times - World
These Revered Cranes Escaped Extinction. Can They Survive Without Humans?
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Conservators vastly increased the numbers of red-crowned cranes, a symbol of loyalty and longevity in Japanese culture. That’s just a start.
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By Motoko Rich and Hikari Hida
Photographs by James Whitlow Delano
KUSHIRO, Japan — The dance of the red-crowned cranes commenced, an impromptu pas de deux.
The pair approached each other with a bow. They crossed back and forth, gliding up into the air and returning to earth with the effortless grace of parachutes. In a dramatic flourish, they spread their pristine white and jet-black wings wide and tilted their beaks to the arc of blue sky above.
As this elegant courtship ritual unfolded, Kazuhiko Yamazaki, a vegetable farmer, drove a large red tractor onto a snow-covered field on the northern Japanese island of Hokkaido. From a green rotating funnel he dispensed about 40 pounds of corn to more than 50 red-crowned cranes, a bird revered in Japan as a symbol of loyalty and longevity.
Just over half a century ago, when Mr. Yamazaki’s grandfather started sprinkling corn kernels from a metal bucket onto that same field, only about three dozen red-crowned cranes were left in all of Japan. But thanks to a decades-long effort led by local conservators and subsidized by the Japanese government, the number of red-crowned cranes in Mr. Yamazaki’s town, Kushiro, has swelled to about 1,900.
Last year, the bird — which appeared on the 1,000-yen note for nearly a quarter-century, serves as the logo of Japan Airlines and regularly features in artistic scrolls and New Year’s greeting cards — was reclassified as “vulnerable” from “endangered” by a worldwide conservation group. The new designation signals that the cranes are no longer at imminent risk of extinction.
Some ornithologists question whether the species can be declared safe, given that its natural population in China is still deeply imperiled and that the Japanese population relies almost entirely on human feeding. Across Asia, climate change is degrading the wetlands where the cranes find food, nest and raise their young.
Scientists worry that a disease outbreak in Kushiro could wipe out the heavy concentration of cranes in the area. A managed plan to reduce artificial feedings has driven many of the birds onto local farms, in some cases wreaking havoc on livestock food supplies and making other communities leery of hosting large numbers of cranes.
“We have been overly successful in some ways,” said Osamu Harada, chief ranger at a crane sanctuary in Tsurui, a village in the Kushiro area where a branch of the Wild Bird Society of Japan feeds hundreds of cranes twice a day.
“Our first stage of conservation was simply to increase the number,” Mr. Harada added. “But the second stage is to think about how we can help them to live on their own in nature.”
Kushiro residents have a self-interested reason for preserving the cranes: They are a considerable tourist draw. Before the pandemic, hundreds of thousands of visitors traveled to Hokkaido from the rest of Asia, Europe and the United States to ogle and photograph the birds.
Even with Japan’s borders still closed to international tourists, a feeding one recent day drew a lineup of domestic bird watchers to the Tsurui sanctuary. Wielding cameras outfitted with enormous telephoto lenses, they provided a soundtrack of rapid-fire shutter clicks as snow silently fell around the dancing cranes.
“If the cranes were to disappear from Tsurui village, it would be a big problem,” said Masahiro Wada, 66, a third-generation inn owner and photographic tour guide who recently opened a gallery where framed prints of his own crane pictures line the walls, some with asking prices of close to $1,200.
Records show that red-crowned cranes — named for the discs of red skin that gleam on the heads of adult birds — were plentiful throughout Japan during the Edo period, from the 17th to the 19th century. In that era, the cranes were kept as pets — as well as prepared as culinary delicacies — for the shoguns who ruled the realm.
During the latter half of the 19th century, commoners began to hunt the red-crowned cranes aggressively, and in the 20th century, construction and agriculture wiped out their wetland habitats. By the 1920s, there were fears that the cranes had gone extinct, until a handful were discovered in Kushiro, barely surviving in a large marsh.
The Japanese government began passing laws that prohibited the hunting of the red-crowned cranes and restricted construction in breeding areas. The ministry of culture designated the birds a natural monument in 1935.
Sadajiro Yamazaki, Mr. Yamazaki’s grandfather, was the first local resident to purposefully feed the red-crowned cranes after he spotted a few nibbling on corn originally intended for his dairy cows. A community effort to save the cranes gained momentum in 1952, when students at an elementary school in Tsurui started to sprinkle corn next to a playground every morning, a ritual that continues to this day.
By the early 1980s, Japan’s environment ministry was funding local groups that administered regular feedings, and the Hokkaido government was offering subsidies to individual landowners.
To Sayoko Takahashi, 75, the birds have become an indelible part of daily life after 25 years of backyard feedings with her husband. Dozens of cranes arrive each afternoon to wait for Ms. Takahashi as she drags a children’s snow sled bearing two large buckets of corn.
Sometimes, the cranes linger outside the house, peering into the picture window in their living room — especially, she is convinced, when she plays music by torchy Japanese ballad singers. “I joke that I can’t go anywhere because of them,” she said. “But if they don’t show up, I get concerned.”
She worries that no one will look after them once she and her husband, who suffered a stroke last year, are gone. None of their three adult daughters have shown interest.
Experts are working to ensure that the cranes survive any threat, including an outbreak of avian flu. The zoo and sanctuaries in Kushiro keep about 35 rescued cranes in captivity — some that spend their days pacing back and forth in small cells — in case an artificial breeding program is needed to replenish the population. Researchers freeze the corpses and organs of dead cranes to study and preserve their DNA.
The biggest focus, however, is a plan to nudge the cranes away from organized feedings and disperse them toward more natural sources of food in marshes and rivers across Hokkaido — a process that officials say could take a decade.
“That’s the No. 1 challenge,” said Kunikazu Momose, chairman of the Red-Crowned Crane Conservancy in Hokkaido. “We have to train these cranes to become more wild.”
In 2015, the environment ministry began curtailing the daily feeding volumes. The cranes then invaded local farms, helping themselves to corn feed intended for dairy cows or beef cattle.
Last year, Arata Oikawa, a dairy farmer in Tsurui, dumped 300 tons of corn silage, at a replacement cost of 10 million yen, or about $85,000, after dozens of red-crowned cranes pecked holes in the tarps covering the feed and caused it to mold.
“They are beautiful birds,” said Mr. Oikawa, 47, “but when I think about them in relation to my work, I don’t like them so much.”
Some local farmers have learned to live with their avian neighbors, but other communities are wary about attracting too many cranes.
In Naganuma, a town in western Hokkaido where cranes began showing up a few years ago, officials and farmers say they want to avoid a large influx of the birds. “Our hope is not for a lot of them to come to the area,” said Yoshikazu Kato, director of a local society aiming to “bring back” the red-crowned cranes.
Tamizo Nakamoto, 75, who with his wife, Akiko, 75, moved to the Kushiro area from Osaka almost three decades ago, said that the “worst thing for the crane environment are human beings.”
The couple have developed a private crane sanctuary on their 25 acres, digging wells to create ponds and spending half their pension on corn and frozen smelt to feed three crane couples that have returned daily year after year and produced 60 chicks.
On a recent afternoon, Mr. Nakamoto carried a metal pot filled with smelt to one of the ponds in front of the couple’s modest house. Spotting a crane couple, he began to wave his arms. One of the cranes, flapping its wings, reciprocated.
For a moment, it looked as if man and bird were dancing with each other.
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Le Figaro
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[Tribune] Macron pour cinq années supplémentaires : quelles perspectives pour les Français ?
Emmanuel Macron venant d’annoncer son entrée dans la campagne présidentielle, les Français peuvent juger son bilan à la tête de la République française pour apprécier sa candidature. Beaucoup lui reprochent, à raison, sa calamiteuse gestion du dernier quinquennat : l’affaire Benalla, les gilets jaunes, la conduite de la politique sanitaire… D’autres se souviennent de son attitude à l’égard de ses concitoyens, ses injures, son arrogance, ses mensonges. La conduite désastreuse du pays durant les cinq années passées laisse entrevoir ce que pourrait être sa politique pendant les cinq années à suivre s’il est porté à nouveau à la présidence, pour le plus grand malheur des Français.
En effet, si Emmanuel Macron est réélu, il poursuivra la même ligne, afin d’achever les chantiers qui lui tiennent à cœur. Sur le plan migratoire, il a largement souscrit au pacte de Marrakech en 2018, pacte « pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » qui prétend que les migrations sont « facteurs de prospérité, d’innovation et de développement durable » et qu’une « meilleure gouvernance peut permettre d’optimiser ces effets positifs ». Dans les faits, ce pacte non contraignant propose que toute personne le souhaitant puisse immigrer dans le pays de son choix sans que ce dernier ne puisse refuser son installation. Dans un deuxième quinquennat Macron, le pacte de Marrakech gagnera une consistance grâce à de nouvelles dispositions, contraignantes celles-ci, inscrites dans un nouveau pacte européen. Seront imposés des « quotas de migrants » répartis entre les différents membres de l’Union en proportion de leurs populations respectives, sans qu’aucun des pays ne puisse s’y opposer, et sans que les peuples soient consultés.
Impôts et taxes au programme
Sur le plan fiscal, l’instauration de la taxe carbone promise par Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse dédiée à la présidence française de l’Union européenne a plutôt bonne mine. Surtaxer aux frontières de l’Union européenne les produits importés parce qu’ils sont trop « carbonés » a du sens. Mais qui a compris que lorsqu’une entreprise chinoise importera des produits textiles fabriqués au charbon, c’est bel et bien l’importateur qui devra payer la taxe et pas l’entreprise chinoise ? Inattendu, non ? Mauvaise surprise, en fait, pour les consommateurs français, au premier chef, qui devront évidemment payer cette nouvelle taxe dans le prix des marchandises.
Évidemment, dans le monde de Oui-Oui, nous n’aurions qu’à nous tourner vers tel ou tel de nos partenaires européens pour trouver ce que nous ne produisons plus. Mais le Covid et la guerre en Ukraine étant passés par ici affaiblissent considérablement le potentiel de l’Europe. Nous sommes probablement condamnés à recourir massivement aux importations et à retarder considérablement l’indispensable réindustrialisation de notre pays. Se trouve également dans les cartons de l’Union européenne la « taxe numérique » : un impôt que devraient acquitter toutes les entreprises européennes, sur la part du chiffre d’affaires qu’elles réalisent en ligne, ou à l’aide d’internet. Certes, ce projet est loin d’être abouti, et le contexte international actuel n’accélérera pas son avènement. Mais peu importe : le fait que l’Union européenne, de manière insidieuse, s’arroge le droit de prélever des impôts en propre est une insupportable avancée vers la souveraineté européenne, et la dissolution de notre État. Les Français seront-ils consultés sur ce sujet ? Certainement pas : on ajoutera ainsi à l’annexion de la France la touche habituelle de mépris à l’égard de son peuple.
L’après-covid, société de surveillance ?
Enfin, se profile peu à peu la mise en place d’un capitalisme de surveillance. Dans la continuité de ce qui a été fait pour la gestion de la crise du Covid avec son lot de passes, de QR codes et d’outils de surveillance, la société qui se profile à l’horizon avec la reconduction d’Emmanuel Macron à la tête de la République française est une société de réduction des libertés qui s’apparente au contrôle social à la chinoise. Ce contrôle passe par un système de notation qui attribue un certain nombre de points et de droits aux citoyens en fonction de leur conformité à l’idéologie du pouvoir. Un système qui n’est pas si éloigné que ça de notre société puisque divers projets de passes commencent déjà à être imaginés en France : après le passe vaccinal, héritier du passe sanitaire, certains parlent maintenant d’un passeport européen, d’autres d’un passeport écologique pour nous attribuer des quotas en matière d’alimentation ou de mouvements. Et, comme en Chine où le crédit social a été assuré par les principales plateformes du numérique, le projet européen d’Emmanuel Macron s’appuiera sur les GAFAM afin de mettre en place une censure présentée pour le moment sous la forme d’une « modération des contenus préjudiciables », qu’il s’agisse « d’antisémitisme, de racisme, de discours, de haine, de harcèlement en ligne ».
Immigration, finances, contrôle social… Voilà en résumé quelle pourrait être la ligne d’Emmanuel Macron pour le prochain quinquennat, dans la continuité de son dernier mandat. Il est difficile de croire que les Français approuveraient cette politique s’ils en étaient informés. Silence sur le bilan, silence sur la vérité de son projet, silence sur les conséquences réelles que nous devrons supporter : veillons à ce que le candidat Macron rende des comptes sur ces différents points. Il doit cette vérité aux Français.
BBC
SANS TITRE
In the late 1970s, Jonathan Shanklin, a meteorologist with the British Antarctic Survey, spent much of his time tucked away in an office in Cambridge working through a backlog of data from the southernmost continent on our planet.
Shanklin was responsible for supervising the digitisation of paper records and computing values from Dobson spectrophotometers – ground-based instruments that measure changes in atmospheric ozone.
As the years passed, Shanklin started to see that something was going on – after nearly two decades of fairly constant measurements, he noticed that ozone levels began dropping in the late 1970s. Initially, Shanklin’s bosses weren't as certain as he was that something was happening, which frustrated him.
By 1984, the ozone layer over Antarctica's Halley Bay research station had lost one-third of its thickness compared to previous decades. Shanklin and colleagues Joe Farman and Brian Gardiner published their findings the following year, suggesting a link to a human-made compound called chlorofluorocarbons (CFCs), used in aerosols and cooling devices. Their discovery, the thinning of the ozone layer over Antarctica, came to be known as the ozone hole.
As news of the discovery spread, alarm rippled around the world. Projections that the destruction of the ozone layer would adversely impact the health of humans and ecosystems sparked public fear, mobilised scientific investigation and galvanised the world’s governments to collaborate in an unprecedented way.
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Since its heyday, the story of one of the gravest environmental problems that humanity has faced has largely fallen from the radar.
More than 30 years on from its discovery, what ever happened to the hole in the ozone layer?
A vital phenomenon
Ozone is mostly found in the stratosphere, a layer of the atmosphere between six and 30 miles (10-50 km) above the Earth's surface. This ozone layer forms an invisible protective shield over the planet, absorbing damaging UV radiation from the sun. Without it, life on Earth would not be possible.
The British Antarctic Survey first began measuring ozone concentrations above Antarctica in the 1950s. But several decades passed before it became clear there was a problem.
Australia launched the public health campaign "slip, slop, slap" in response to the ozone hole, which reminded people to cover up, wear suncream and seek out shade (Credit: Alamy)
In 1974, scientists Mario Molina and F. Sherry Rowland published a paper theorising that CFCs could destroy ozone in Earth's stratosphere. Until then CFCs were thought to be harmless, but Molina and Rowland suggested that assumption was wrong. Their findings were attacked by industry, who insisted their products were safe. Among scientists, their research was contested. Projections indicated that ozone depletion would be minor – between 2-4% – and many thought it would happen on a timescale of centuries.
The use of CFCs continued unabated and by the 1970s they were ubiquitous worldwide, used as coolants in refrigerators and air conditioners, in aerosol spray cans and as industrial cleaning agents.
A mere decade later, in 1985, the British Antarctic Survey confirmed a hole in the ozone layer and suggested a link to CFCs – vindicating the work of Molina and Rowland, who were eventually awarded the 1995 Noble Prize in chemistry. Even worse, the depletion was happening much quicker than had been anticipated. "It was really quite shocking," says Shanklin, now an emeritus fellow at the British Antarctic Survey.
From then on, scientists raced to figure out how and why this was happening.
A chemical mystery
In 1986, as the Antarctic winter neared its end, Susan Solomon, a researcher with the US government National Oceanic and Atmospheric Administration, led a team of scientists to McMurdo Base in search of answers. At the time, scientists were debating three possible theories, one of which Solomon had proposed: that the answer might lie in surface chemistry involving chlorine on polar stratospheric clouds, which occur at high latitudes and only form during very low temperatures in polar winter.
"It was a great mystery," says Solomon, now professor of atmospheric chemistry and climate science at MIT. Her research explained how and why the ozone hole occurs in Antarctica. "All the data pointed towards the combination of the increase of chlorine from the human use of CFCs and the presence of polar stratospheric clouds as being the trigger for what happened."
Satellite monitoring confirmed ozone depletion extended over a vast region – 7.7 million square miles (20 million sq km).
The serious threat posed by ozone depletion – rises in skin cancer and cataracts in humans, harm to plant growth, agricultural crops and animals and reproductive problems in fish, crabs, frogs and phytoplankton, the basis of the marine food chain – spurred international action and collaboration.
But considering how grave a threat the ozone hole was deemed to be, why do we not often hear about it anymore?
"It's not the same cause for alarm that it once was," says Laura Revell, associate professor of environmental physics at the University of Canterbury, New Zealand. This is largely due to the unprecedented international steps that governments took to tackle the problem.
Fridges manufactured before 1995 contained CFC refrigerants, which – together with other ozone-depleting substances – were responsible for the ozone hole (Credit: Getty Images).
Thinking ozone depletion would be small and far into the future, international policymakers initially took a cautious approach to ozone protection. In 1977, a global action plan was adopted, calling for monitoring of ozone and solar radiation, research on ozone depletion’s effect on human health, ecosystems and the climate and a cost-benefit assessment of control measures. A few months before the discovery of the ozone hole by the British scientists, this led to the 1985 Vienna Convention, calling for further research. But it didn't include legally binding controls for CFC reduction, disappointing many.
After the ozone hole discovery, heavy investment in scientific research, marshalling of economic resources and coordinated international political action helped to turn things around.
In 1987, the Montreal Protocol was adopted to protect the ozone layer by phasing out the chemicals which deplete it. To support compliance, the treaty recognised "common but differentiated responsibilities", staggering phase-out schedules for developed and developing countries and establishing a multilateral fund to provide financial and technical assistance to help developing countries meet their obligations.
During the 1990s and early-2000s, the production and consumption of CFCs was brought to a halt. By 2009, 98% of the chemicals agreed to in the treaty had been phased out. Six amendments — which the treaty allows when scientific evidence shows further action is needed — have led to ever-tightening restrictions on substances introduced to replace CFCs, such as hydrochlorofluorocarbons (HCFCs) and hydrofluorocarbons (HFCs). While good for the ozone layer, these replacements turned out to be bad for the climate. The global warming potential of the most commonly used HCFC, for example, is almost 2,000 times stronger than carbon dioxide.
The treaty's climate benefits have been a positive side effect. In 2010, emissions reductions due to the Montreal Protocol were between 9.7 to 12.5 gigatons of CO2 equivalent, approximately five to six times more than the target of the Kyoto Protocol, an international treaty adopted in 1997 that aimed to reduce greenhouse gas emissions. The 2016 adoption of the Kigali Amendment, which will limit the use of HFCs, will help avoid up to 0.5 C of global warming by 2100.
"You could argue [the Montreal Protocol] is a much more successful bit of climate protection legislation than any of the other [climate] agreements we've had to date," says Revell.
Since its adoption, the Montreal Protocol has been signed by every country on Earth – to date the only treaty to be universally ratified. It's widely considered a triumph of international environmental cooperation. According to some models, the Montreal Protocol and its amendments have helped prevent up to two million cases of skin cancer yearly and avoided millions of cataract cases worldwide.
The ozone crisis required humanity to work together (Credit: Getty Images)
Had the world not banned CFCs, we would now find ourselves nearing massive ozone depletion. "By 2050, it's pretty well-established we would have had ozone hole-like conditions over the whole planet, and the planet would have become uninhabitable," says Solomon.
Solomon credits three factors for the swift action on the problem: the clear and present danger the ozone hole posed to human health made it personal to people, vivid satellite imagery made it perceptible and there were practical solutions to it – ozone-depleting substances could be replaced fairly quickly and easily.
A long recovery
Today, the ozone hole still exists, forming every year over Antarctica in the spring. It closes up again over the summer as stratospheric air from lower latitudes is mixed in, patching it up until the following spring when the cycle begins again. But there’s evidence it’s starting to disappear – and recover more or less as expected, says Solomon. Based on scientific assessments, the ozone layer is expected to return to pre-1980 levels around the middle of the century. Healing is slow because of the long lifespan of ozone-depleting molecules. Some persist in the atmosphere for 50 to 150 years before decaying.
Despite the Montreal Protocol's overall success, there have been setbacks. In 2018, for example, the concentration of CFC-11, banned since 2010, was found to not be coming down as quickly as was expected, suggesting undeclared emissions were coming from somewhere. The Environmental Investigation Agency traced the emissions to factories in China, which were manufacturing it for use in insulation foam. Once made public, the Chinese government quickly clamped down and scientists say we are now back on track.
For Shanklin, this underlines the vital importance of long-term monitoring of environmental variables, whether CFCs, temperature or biodiversity indicators. "If we're not monitoring them then we don't know whether we're in trouble or not, and if you don't know you're in trouble, you can't take preventative action and I think that's a vital part of this story."
And the future is not without risks. Major volcanic eruptions typically result in short-term ozone losses, while nitrous oxide, a powerful greenhouse gas emitted from fertiliser applications in agriculture, is also a potent ozone-depleting substance. However, it's not controlled by the Montreal Protocol, explains Revell – and emissions are growing.
The ozone hole opens above the Antarctic each spring and closes up again over the summer. It stopped growing in the 1990s and has been shrinking ever since (Credit: Getty Images)
There are also activities whose impact we don't yet fully understand but might pose risks, like rocket launches and sulfate geo-engineering – the idea we can stave off the worse effects of global warming by pumping aerosol into the stratosphere to cool the climate, by causing sunlight to be reflected off those aerosol particles.
"It's really important we do keep in mind the lessons learned from the ozone hole story and make sure we're constantly aware of what's going on in the stratosphere," says Revell. "The risk is we cause some unforeseen damage to the ozone layer if such assessments are not carried out in advance."
There’s a tendency to compare the ozone hole to climate change, yet while the Montreal Protocol does demonstrate we can tackle large environmental problems the comparison only goes so far. CFCs were a replaceable component of a few products. The scope of climate change makes it considerably more difficult to address; fossil fuels are pervasive throughout our lifestyle, they cannot be replaced nearly as easily and most governments and industry have, thus far, resisted reducing fossil fuel emissions.
For Shanklin, it's sad to have wound up where we are, stalled on climate action, still talking about what we might do, when there's such a clear example to learn from.
"The creation of the ozone hole showed how rapidly we can change our planetary environment for the worse and that lesson is not really being taken seriously enough by the politicians," says Shanklin. "Climate change is a bigger problem, to be fair. But that doesn't absolve the politicians of responsibility for making the necessary decisions."
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France24 - World
Live: More than 3.5 million people have fled Ukraine since Russia’s invasion
Issued on: 22/03/2022 - 07:12
FRANCE 24
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The UN refugee agency on Tuesday said more than 3.5 million people have fled Ukraine since Russia launched its invasion of the country on February 24, passing yet another milestone in an exodus that has led to Europe’s worst refugee crisis since World War II. Follow our live blog below for the latest updates [Paris time].
11:15 am: Kremlin reporter says Russia death toll in Ukraine fake news
Russia’s mass-market Komsomolskaya Pravda newspaper was hacked on Monday and a false story on Russian military deaths in Ukraine was posted on its site, its Kremlin correspondent Alexander Gamov said on Tuesday.
The story - which said nearly 10,000 Russian troops had been killed - was deleted after only a few minutes, but had already been picked up by some Western media.
11:27 am: Half a million Ukrainians refugees in Poland suffer from trauma
About half a million refugees from Ukraine who have fled to Poland need support for mental health disorders, and 30,000 have severe mental health problems, the representative for the World Health Organisation in Poland said on Tuesday.
Refugees arriving in Poland are suffering from a range of health problems, including diarrhea and dehydration, but the main need is for support due to trauma, Paloma Cuchi, WHO representative in Poland, told a briefing in Geneva.
11:25 am: Refugees from Mariupol describe city’s devastation
Victoria and Oleksii Kazantsev had been sheltering in Mariupol before leaving the port city in their car, which had been protected from Russian forces' bombardment in an underground garage. Now in Lviv with their daughter, they tell FRANCE 24 about the devastation they witnessed as they fled.
10:54 am: Russia, North Korea discuss developing relations
Russia’s Deputy Foreign Minister Igor Morgulov has met with North Korea’s ambassador to Moscow and discussed developing bilateral relations “in the context of changes happening on the international arena”, the Russian foreign ministry said on Tuesday.
North Korea last month blamed the Ukraine crisis on the “hegemonic policy” and “high-handedness” of the United States and the West.
11:08 am: Russian Nobel winner says he will donate medal to Ukrainian refugee fund
Russian journalist Dmitry Muratov, a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Tuesday he would donate his Nobel medal to be auctioned to raise funds for Ukrainian refugees.
The Novaya Gazeta newspaper, where Muratov is editor-in-chief, in early March said it would remove material on Russia's invasion of Ukraine from its website because of censorship, in response to threats of criminal prosecution of journalists and citizens who veer from Moscow's official line that the war it began is a "special military operation".
10:44 am: Kyiv theatre director says rehearsals keep spirits high amid attacks
Kyiv theatre director Tetiana Shelepko tells FRANCE 24 that holding rehearsals at night after helping to transport humanitarian supplies during the day keeps her company's spirits up amid Russian attacks on Ukraine's capital.
9:58 am: More than 3.5 million people have fled Ukraine
The number of Ukrainians who have fled abroad has now surpassed 3.5 million, the UN Refugee Agency said on Tuesday, with more than 2 million having crossed the border into Poland.
9:48 am: Ukrainian forces retake key Kyiv suburb of Makariv
Ukrainian forces forced Russian troops out of the strategically important Kyiv suburb of Makariv early Tuesday after a fierce battle, Ukraine’s Defence Ministry said. The regained territory has allowed Ukrainian forces to retake control of a key highway and block Russian troops from surrounding Kyiv from the northwest.
9:43 am: Boryspil mayor urges civilians to flee
The mayor of the Ukrainian city of Boryspil, just east of Kyiv and close to the Boryspil International Airport, is urging civilians to leave the city because of fighting nearby.
“There is no need to be in the city now as there is already fighting going on in the area around it. I call on the civilian population to be smart, reach out to our call centre and leave town as soon as an opportunity arises,” Mayor Volodymyr Borysenko said in a video address.
8:44 am: ‘Fewer and fewer civilians getting evacuated from Kyiv’
Kyiv on Monday night entered a new, longer curfew that is scheduled to last until Wednesday morning because authorities expect the Ukrainian capital to come under further shelling by Russian forces.
FRANCE 24's correspondent Gwendoline Debono reports on the current mood in Kyiv in the video below.
6:30 am: Zelensky renews offer of direct peace talks with Putin
Ukrainian President Volodymyr Zelensky renewed an offer of direct peace talks with his Russian counterpart Vladimir Putin overnight to Tuesday, declaring the status of Russia-occupied Crimea and two self-declared pro-Moscow republics in Donbas could be up for debate and a possible referendum.
Zelensky told local media that he was ready to meet Putin “in any format” to discuss ending the almost one-month-old war that has shattered several Ukrainian cities.
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ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
As it happened
EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol
L'Humanité
La fièvre bleue du samedi soir
ActuAu French Flair, pub du boulevard de Clichy, à Paris, l’ambiance était à son comble pour suivre le Crunch et soutenir le XV de France.
C’est un coup de sifflet dont on se rappellera toute sa vie. 22 h 48 samedi soir, Grégory Alldritt tape le ballon en touche et les supporters français exultent. Douze ans après leur dernier sacre, les Bleus remportent le grand chelem après une ultime victoire face aux meilleurs ennemis anglais.
Dans les rues de la capitale, l’ambiance des grands soirs était au rendez-vous bien avant que ne débute ce Crunch historique, à ranger parmi les plus belles victoires du sport français. Dans le 9e arrondissement, à quelques kilomètres du Stade de France, le pub French Flair ne faillit pas à sa réputation de repère de l’Ovalie. Bière, transpiration et chansons paillardes sont au menu du soir de ce bar qui regroupe passionnés de rugby et simples curieux en quête de frissons. « On est mieux ici qu’au stade », s’amuse un jeune supporter, maillot tricolore floqué du numéro 10 de Romain Ntamack sur le dos. Une heure avant le coup d’envoi, l’atmosphère est déjà à la fête, comme un signe que la soirée ne peut que bien se terminer. Certains tiennent quand même à tempérer les ardeurs. « Les Anglais n’ont rien à perdre, ils veulent nous faire tomber de notre piédestal », prédit un observateur méfiant.
« La meilleure équipe de l’hémisphère Nord »
20 heures, l’effervescence retombe légèrement alors que débute le journal télévisé de France 2, diffusé sur les quatre télévisions. Très vite, le rugby reprend ses droits. Dans l’Hexagone, 9 millions de téléspectateurs sont devant leur écran. La Marseillaise fait trembler les murs tandis que God Save the Queen est copieusement sifflé. Même Pink Floyd et les Rolling Stones, encadrés au-dessus du comptoir, semblent se faire tout petits. La première période voit un XV de France serein et dominateur. « Ils vont passer une mauvaise soirée, on est juste plus forts », avance un téléspectateur. À la pause, les aficionados sont conquis. « Les Français font le nécessaire pour gagner, le match semble déjà plié. C’est la meilleure équipe de l’hémisphère Nord. Ils sont incroyables ! » lance Chris, Écossais amoureux du beau jeu. Pourtant, la reprise est plus timide côté Tricolores et Freddie Steward parvient à ramener le XV de la Rose à 5 points des Bleus. « Il faut remettre la main sur le ballon », s’agace un supporter. Mais l’infime inquiétude qui parcourt le public est de courte durée. Lorsque le capitaine Antoine Dupont, après un gros travail de Grégory Alldritt, s’en va héroïquement inscrire l’essai qui scelle le titre français, les spectateurs exultent et les pintes de bière volent jusqu’au plafond. Rien n’a semblé pouvoir arrêter les joueurs de Fabien Galthié et l’inébranlable assurance de leurs supporters, au terme d’une partie maîtrisée avec flegme et sang-froid.
rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : 29 % des électeurs inscrits ne comptent pas aller voter
Plus les sondages sortent, plus les craintes d’une abstention massive se font jour. Le dernier en date, sorti lundi 21 mars par BVA pour Orange et RTL, va en ce sens : une bonne partie des Français n’envisage pas d’aller voter les 10 et 24 avril prochains. Précisément, 29% des personnes interrogées n’iraient pas urnes. Un chiffre qui, s’il se confirmait, battrait le précédent record d’abstention (28,4 %) observé lors du premier tour de la présidentielle de 2002 qui avait vu Jacques Chirac arriver en tête avec 19,88 % des voix devant Jean-Marie Le Pen (16,86 %) et Lionel Jospin (16,18 %).
Dans le détail de ces chiffres dévoilés par BVA, les 71% des sondés qui pensent aller voter ont mis une note de 9 ou 10, qualifiant leur « intention d’aller voter ». Mais à peine plus d’un sur dix a mis la note de 10, confirmant leur certitude. Depuis les sondages établis depuis le mois de février, il s‘agit des chiffres les plus bas. Pourquoi une telle baisse en si peu de temps ? Les sondés répondent pour plus d’un tiers que cette élection « ne changera rien à leur quotidien » tandis que plus de quatre Français sur dix estiment avoir « l’impression que les jeux sont faits ».
Décalage avec les préoccupations des Français
La guerre en Ukraine est semble-t-il un autre critère à prendre en compte pour expliquer ces chiffres, selon RTL. Les Français pointant du doigt également un décalage « entre les sujets de préoccupation des Français et les sujets dont parlent les candidats » ainsi que l’« absence de réponses satisfaisantes, notamment sur la question centrale du pouvoir d’achat. » Dernier point à observer : cette abstention pourrait être très forte chez les jeunes, estimée pour le moment à 44% (25-34 ans) et 36% (18-24 ans). En outre, plus de la moitié des personnes interrogées estiment que le vote blanc serait efficace pour lutter contre l’abstention.
En février dernier, le directeur du département opinion à l’IFOP soulignait que « la disparition du clivage gauche-droite était source de désorbitation » alors qu’il « donnait beaucoup plus de repères aux Français ». Lors du second tour des municipales, le taux d’abstention avait atteint 58,6%, un nouveau record aussi. Un peu plus que lors des législatives de 2017, où il avait atteint des 57,36% au second tour.
France24 - World
War in Ukraine: Mariupol siege a 'terror that will be remembered for centuries'
Issued on: 22/03/2022 - 11:45Modified: 22/03/2022 - 11:54
As Mariupol’s defenders held out Monday against Russian demands that they surrender, the number of bodies in the rubble of the bombarded and encircled Ukrainian city remained shrouded in uncertainty, the full extent of the horror not yet known.
BBC
China plane crash rescuers find charred personal belongings
Rescuers at the site of a plane crash in southern China found burnt wreckage and personal belongings of those on board, but no sign of any survivors.
China Eastern flight MU5735 was carrying 132 people when it nosedived 30,000ft into hills in Guangxi.
The cause of the Boeing 737-800's crash is being investigated. Recovery work has been hampered by difficult terrain.
There has been an outpouring of grief in China, where families of those on board are waiting anxiously for news.
Although the search for survivors is continuing, there's been no word of anyone found alive, and neither local media nor the authorities have reported any finding of human remains.
Hundreds of responders have been sent to the crash site in Wuzhou to scour the steeply forested slopes where debris from the crash was strewn.
Rescuers have so far found parts of the 737's wreckage. State broadcasters showed images of the charred remains of letters, bags, wallets and identity cards belonging to those on board.
Meanwhile the families and friends of the 123 passengers and nine crew have gathered at each end of the flight - with relatives visiting China Eastern's offices in Yunnan province and waiting at Guangzhou International Airport.
The China Eastern Airlines flight from Kunming, the capital of Yunnan, had been due to land in Guangzhou on Monday afternoon.
Authorities have yet to identify passengers and crew members, but some relatives have spoken to local media or shared their grief online.
One woman reported the loss of her newlywed husband on her WeChat account. Her earlier posts included videos of the couple's holiday trips.
Other passengers included a group of six people, one of them a teenager, who were on their way to Guangzhou to attend a funeral, a local newspaper reported.
Another woman interviewed said her sister and close friends were part of that group, adding that she had also been booked on the flight but ended up switching to an earlier plane.
"I feel very anguished," she told Jiemian News.
Reuters quoted a man at the airport who said he was the colleague of a passenger named Mr Tan.
After confirming that Mr Tan was on board, he had to break the news to Mr Tan's family. "They were sobbing. His mother couldn't believe this had happened," he told the news agency. "Her boy was only 29 years old."
He added that arrangements were being made by the airline to bring families to the crash site in Wuzhou.
Pictures show distraught families waiting in a cordoned-off area at Guangzhou airport, being assisted by airline staff.
One unverified clip circulating widely on Chinese social media shows a man slumped in his seat crying and lamenting the loss of his children who were on the flight.
Flight MU5735 had been in the air for over an hour and was nearing its destination when it suddenly plummeted from its cruising height.
Chinese state TV outlets have broadcast footage which appears to show a jet in a near nosedive to the ground. The footage was captured by a car's dashcam. The BBC has not yet been able to verify the clip.
Flight tracker data showed the Boeing 737-800 jet dropped thousands of metres in three minutes.
According to FlightRadar24, the plane was cruising at 29,100ft (about 9,000m), but two minutes and 15 seconds later it was recorded at 9,075ft. The last sourced information on the flight showed it ended at 14:22 local time, at an altitude of 3,225ft.
The airline and China's aviation authorities are investigating the crash. Boeing, the US maker of the plane, said it was also assisting. But emergency teams are still trying to locate the plane's black box, cockpit voice recorder and any other equipment that could help identify the cause of the crash.
China Eastern Airlines, one of the nation's big three state-owned carriers, has grounded all its Boeing 737-800s, and set up a hotline for people seeking information on those on board.
Aviation experts say the Boeing 737-800 model has a strong safety record, with thousands in service around the world. The aircraft that crashed was less than seven years old.
Investigators are expected to look at several possible causes - including deliberate action, pilot error, or technical issues such as a structural failure or mid-air collision.
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Boeing jets under 'surveillance' after China crash
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France24 - World
Could Russia use chemical weapons in Ukraine?
Issued on: 22/03/2022 - 11:38Modified: 22/03/2022 - 11:42
David SMITH
Russian accusations that Kyiv has biological and chemical weapons are false and illustrate that Russian President Vladimir Putin is considering using them himself in his war against Ukraine, US President Joe Biden said on Monday, without citing evidence.
L'Humanité
Grand chelem et entente cordiale : comment le rugby français a réussi sa transformation
ActuPour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’équipe de France, en s’imposant (25-13) face à l’Angleterre, concrétise le travail de deux ans du staff, de la fédération et des clubs, qui dorénavant avancent main dans la main vers la Coupe du monde 2023.
Éric SerresDouze années, « p… c’est long ! », mais le plaisir est d’autant plus immense. Samedi soir, le Stade de France éclairé en extérieur aux couleurs tricolores a vibré plus que jamais, a chanté a cappella, et à gorge déployée, les hymnes et n’a pas résisté à un clap de fin initié par les joueurs, afin de célébrer le dixième grand chelem de l’histoire du XV de France et l’avènement, cette fois-ci confirmé, d’une jeune génération dorée à l’or fin dans les clubs et dans les sélections. Battre les Anglais est toujours un peu spécial, mais les laisser sur leur fin, leur faim (25-13), avec un « sorry, good game » pour poignée de main, quel plaisir.
Mais ce bonheur vient de loin et de l’union sacrée obtenue par Fabien Galthié : « Le staff a été formidable. Ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait deux ans et demi. Le travail réalisé avec passion, engagement, sans concession nous a permis d’aller chercher cette victoire ce soir et de conclure ce tournoi par un grand chelem. Je n’arrive pas encore à réaliser, c’est ça le truc. On est encore sous tension… Wow !, quel chemin, quel chemin… (Quelle différence avec les grands chelems remportés comme joueur en 1997, 1998, 2002 ?) Vingt ans d’écart ! » Ajoutons à ces mots ceux du patron de la Ligue nationale de rugby : « C’est tout le rugby français qui a gagné », pour rappeler que les clubs jouent dorénavant le jeu en attendant la Coupe du monde en France en 2023. Mais revenons au match…
Une défense de fer et d’acier trempé
Les Bleus face aux hommes de la Rose, qui leur avaient promis entre les lignes « du sang et des larmes », ont répondu quasiment présent dans tous les domaines, excepté ce trou d’air habituel entre la 40e minute et la 50e. Eddy Jones eut beau cibler Antoine Dupont comme arme fatale à ranger chez l’armurier, il n’en fut rien. L’arrière-garde britannique et son botteur Markus Smith eurent beau prendre pour souffre-douleur l’arrière Melvyn Jaminet, supposé mal à l’aise dans les airs, il n’en fut presque rien. Le jeune ouvreur anglais s’est certes évertué tout au long de la rencontre à illuminer de chandelles le ciel dyonisien, Jaminet lâcha bien quelques ballons sous la pression, mais il fut suppléé à bon escient par d’autres, mettant fin aux espoirs de destruction par « carpet bombing ». Enfin, dans leurs tentatives de jeu au large, au près et parfois en travers, les Anglais ont rencontré pendant 80 minutes ce que Shaun Edwards a mis en place depuis deux saisons avec succès, une défense de fer et d’acier trempé.
Maintenant, passé l’euphorie d’une victoire et d’un grand chelem, sans doute prolongée tard dans la nuit vers la rue de la Soif, l’avenir reste en construction jusqu’à la Coupe du monde en France. « Quand tu gagnes, ça veut dire que tu travailles bien, que tu construis la bonne équipe. Demain, on sera n°2 mondial avec une équipe jeune qui va encore grandir et s’améliorer. Il n’y a aucune raison pour que l’équipe ne continue pas à progresser. C’était bien de jouer avec cette tension qui nous a d’un coup sauté dessus. Il faut vivre ces matchs, ces finales, pour continuer à grandir et acquérir du vécu commun. C’était notre 25e match. Le 46e sera la finale de la Coupe du monde. » L’objectif est clair pour le sélectionneur et les fondamentaux sont bien là. Pas ceux d’antan qui faisaient du « combat » le gage de toutes les réussites, mais ceux inculqués aujourd’hui par le staff tricolore : défense au sol – grattage pour les initiés –, longueur dans le jeu au pied de déplacement et, pour parachever le tout, attaques fulgurantes dans les moments forts. Le XV de France s’est abreuvé de cela tout au long du tournoi afin de mettre à genoux ceux qui voulaient garder espoir. Encore samedi soir, comme il y a une semaine contre les Gallois, la « british corps » a eu le sentiment pendant 80 minutes d’être passée de peu à côté. Eddie Jones (sélectionneur de l’Angleterre), roi de l’autocom – il faut protéger ses arrières ! – n’a pas dit autre chose. S’il a reconnu que la France méritait son titre, il n’a pu s’empêcher d’expliquer : « Nous avons eu beaucoup d’opportunités pour marquer, mais nous n’avons pas su les transformer. » Une semaine plus tôt, le Gallois Dan Biggar faisait part de la même frustration après la défaite de son équipe face aux Bleus : « On était meilleurs que l’équipe de France. Nous l’avons mise sous pression de nombreuses fois. Mais ce sont les Français qui ont gagné. » Ce discours a longtemps été celui des Tricolores, proches de l’exploit, mais qui par étourderie, faute d’inattention se faisaient punir. Dorénavant le père Fouettard a changé de camp.
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De Bastille à République, Mélenchon et la tentation du vote utile à gauche
Paris, dimanche 20 mars, aux alentours de 15h30. Une masse compacte se presse dans le 11e arrondissement. Le soleil illumine la place de La République pleine à craquer. A l’initiative de Jean-Luc Mélenchon, « plus de 100 000 personnes », selon les organisateurs, sont venues marcher pour la VIe République. La réalité doit se situer autour des 30 000 participants. Partie de la place de Bastille, la démonstration de force se veut tout de même réussie. « C’est le plus grand rassemblement organisé par un candidat lors de cette campagne présidentielle », rappellent les journalistes présents sur place. Loin devant les 13 000 sympathisants rassemblés au premier meeting d’Eric Zemmour, à Villepinte, le 5 décembre. « Vous avez répondu à l’appel de notre idéal commun qui nous a animés génération après génération et que voici remis une fois de plus dans vos mains, vous qui en êtes les acteurs en même temps que les héritiers », se félicite sur l’estrade Jean-Luc Mélenchon, acclamé comme une rockstar. En ce jour d’équinoxe, synonyme de l’arrivée du printemps, les jours deviennent officiellement plus longs que les nuits. « Désormais, il est l’heure de faire triompher la lumière sur les ténèbres », proclame le candidat de la France insoumise.
SMIC à 1400 euros, retraite à soixante ans, transition vers les énergies renouvelables… Son discours, à l’accent social et écologique, rappelle le Mélenchon de 2012 et 2017. Celui qui n’avait pas cédé aux sirènes des minorités. « Ces mesures doivent devenir des acquis sociaux auxquels on ne touche pas », avance Marie, 27 ans, infirmière de formation. Ancienne électrice socialiste, elle est une déçue de François Hollande de 2012. Loi travail, déchéance de nationalité, état d’urgence : la liste des « trahisons de la gauche » est longue. « Quand on pense élire un président de gauche, on a une politique de droite. C’est démoralisant. Désormais, Jean-Luc Mélenchon est le seul à pouvoir gagner à gauche. Le vote utile, c’est lui.» L’argument revient inlassablement. « Il faut une candidature commune, que Fabien Roussel ou Yannick Jadot se désiste », insiste Philippe, 57 ans, horticulteur.
Le vote utile à gauche, pour l’heure, c’est Macron
Dans les premiers rangs, des centaines de sympathisants, aux drapeaux bleu-blanc-rouge, scandent « On va gagner ! » à tue-tête. L’espoir renaît dans le camp insoumis. Les derniers sondages placent le candidat aux portes du second tour. « Je suis une tortue sagace qui a déjà épuisé quelques lièvres », s’enorgueillissait le député d’extrême gauche il y a quelques semaines. Longtemps à 9%, le voilà nanti d’un capital de 13 points, selon plusieurs instituts. « En 2017, à la même époque, on était derrière Benoît Hamon dans les sondages. Il y a eu un basculement après cette marche », souffle Alexis Corbière à Libération. Même tonalité chez des militants ragaillardis. « On sent qu’il va se passer quelques chose. La dynamique est réelle, on la voit sur quotidiennement sur le terrain. J’appelle tous les électeurs de gauche à voter pour lui », espère Isabelle, sympathisante insoumise de 28 ans. L’ingénieure a déjà voté pour le candidat du parti en 2017. Son choix de 2022 représentera celui de la confirmation : « C’est le seul à parler de justice sociale et fiscale, et le seul à incarner un rempart contre l’extrême-droite. On en a marre de la zemmourisation du débat public. »
Un Eric Zemmour battu au « sifflomètre » par… le chef de l’Etat, Emmanuel Macron. Le nom du président, dès qu’il est cité, se fait copieusement huer. Représenté au sein de la marche par un pantin au nez crochu, rappelant les pires caricatures antisémites des années 30, il est peu de dire que le locataire de l’Elysée cristallise le rejet. « On n’en peut plus de lui, de son mépris et de sa politique de droite. En 2022, on va sonner la fin de la partie ! », s’exclame Marie, « épuisée par cinq ans de macronisme ». Malgré la démonstration de force du candidat insoumis, le candidat LREM a le temps de voir venir dans le rétroviseur. Certes, en 2017, le raz-de-marée insoumis avait déferlé de manière rapide et inattendue. Benoît Hamon, le candidat PS, en avait fait d’ailleurs les frais. Mais en 2022, la tâche apparaît autrement plus ardue. Avec, selon les différents instituts, une avance de 35 points au second tour face à Jean-Luc Mélenchon, le président sortant apparaît intouchable. Pour l’instant, le vote utile à gauche, c’est Emmanuel Macron. Mais attention, Mélenchon veille au grain…
BBC
Malmö: Two women killed after violent attack at Swedish school
Two teachers in their 50s have died after a violent attack at a secondary school in the southern Swedish city of Malmö, police say.
An 18-year-old student at the school has been arrested on suspicion of murder.
Local media report that the victims were stabbed, but no firearms were used in the attack.
The two women, employees of Malmö Latin School, were taken to hospital by ambulance but died of their injuries.
At a news conference on Tuesday morning, police said the suspect was arrested just 10 minutes after the alarm was raised.
Officers arrived at an apparently calm school, but found the two injured women and the suspect on the third floor. Swedish news outlet Aftonbladet reports that he was found with an axe and a knife.
The 18-year-old man had no criminal record or history of suspicious behaviour, police said, but investigations were continuing. Police said they would interview the suspect and many others from the school on Tuesday.
The motive remains unknown and there is as yet no evidence of an unusual link between the student and two teachers.
Malmö chief of police Petra Stenkula told reporters that the suspect's home was being searched and that police were interviewing other students and looking for any filmed footage that might exist.
She also said officers were investigating reports in Swedish media that the suspect called the police himself, allegedly admitting to having killed two people. Others also called the emergency services during the incident.
About 50 people, both students and teachers, were in the building when the attack took place. Police were notified at 17:12 (16:12 GMT) on Monday, and the suspect was detained by 17:22.
Police evacuated the school and searched its grounds, but found "no indication" of any more perpetrators.
Teachers and pupils told local media that police had entered the school with their weapons drawn and ordered them to remain locked in their classrooms for several hours.
The large secondary school in Sweden's third-largest city is well-known. It was originally founded in 1406 as a church school and moved to its current location in the late 1800s.
All classes scheduled for Tuesday had been cancelled, the school's website said. Crisis support is also being made available to students.
"This is absolutely terrible," headteacher Fredrik Hemmensjö told the Aftonbladet newspaper, saying there had been "deadly violence" at the school.
It is the third knife attack at a school in the Skåne region in the last year, though police have not established any link between this attack and the earlier non-fatal incidents.
Officers said they were still trying to work out what was behind the incident.
"Now a great deal of work awaits to be able to understand what happened and the underlying motive for this terrible event," said Malmö North police chief Åsa Nilsson.
Swedish Prime Minister Magdalena Andersson said she had heard the news with "sadness and dismay".
Writing on Facebook, she said: "Now the police and prosecutors must find out what happened, so that the person behind this is held accountable for their actions."
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L'Humanité
Cette équipe de France « CHE » l’aime !
ActuRugby. Les Bleus ont été au bout de leurs rêves, parfois malmenés par des Anglais fidèles à leur réputation, ils ont su lors de leurs moments forts aller chercher un dixième grand Chelem et une victoire (25-13).
Éric SerresUn stade de France en extérieur aux couleurs de la patrie. Bleu, blanc et rouge… Un public en feu attendant l’événement, une squad regroupée, serrée collée rentrant au vestiaire. Puis, concentrée comme jamais avant d’entrer sur la pelouse. 10, 9, 8… quatre, trois, deux, un, zéro. Et… un dixième grand Chelem après 80 minutes intenses et une victoire (25-13).
Cette fois-ci, nous y étions. Ce crunch plus craquant que jamais, cette finale tant espérée, ce bout du bout tant voulu par l’équipe de France se mettait en place. Il ne restait plus qu’à…
Oublier les désillusions, les « la faute à pas de chance ! » à l’arbitre, au terrain, aux conditions météo. Et puis un hommage marqué à un ex-international argentin, tué par balles à Paris vendredi soir. Puis, une salve d’applaudissements pour l’Ukraine. Les hymnes, enfin. A cappella pour les Bleus. Après 7 victoires consécutives, douze années d’attente depuis le dernier Grand Chelem, allait-il être temps pour cette jeune garde ?
Oui, mais que ce fut chaud durant cette première période. Du jeu au pied côté anglais, des tentatives offensives encore timides et maladroites dans le camp tricolore. Ça chambre entre Gabin Villière et Markus Smith pour débuter. Sur une mêlée écroulée grâce au travail du puissant Atonio, l’équipe de France obtient malgré tout une pénalité transformée par Jaminet (3-0 à la 9e). C’est à la 15e minute que les Bleus trouvent finalement le sens de cette rencontre. Sur une touche, Woki récupère. Villière après deux interventions décisives, , feinte la passe sur la seconde avant de trouver Woki qui charge et passe au sol. Ntamack saute pour un trois contre un, le rebond est favorable à Fickou qui aplatit en coin. (8-0). Markus Smith ramène l’Angleterre à 8-3 sur une pénalité. Puis Jaminet reprend 3 points sur une énième faute anglaise (11-3). De nouveau une pénalité de Markus Smith (11-6) rapproche l’Angleterre. Du jeu au pied, beaucoup de jeu au pied, malgré quelques tentatives d’espace, la rencontre reste tendue comme un arc attendant le moment. Il intervient deux minutes avant la fin de première mi-temps. Une percée de Fickou relayée par l’inévitable Gabin Villière voit Jelonch en position d’ailier transpercer. Les passes dans la défense se multiplient, avant et après contact, jusqu’à ce que François Cros au sol après regroupement allonge le bras pour marquer son premier essai en bleu. (18-6) après transformation. Il est bien temps de rentrer au vestiaire, visages marqués des deux côtés, mais satisfaction pour les Français heureux d’avoir fait une partie du chemin sur leurs quelques occasions franches. Clinique !
Le deuxième acte débute sur un tout autre scénario. Les Anglais occupent le terrain et les esprits français. À peine dix minutes et les hommes de la rose trouvent ce qu’ils ont eu du mal à obtenir durant tout le tournoi : Un essai ! ( 7 seulement en 5 matchs ). Celui-ci arrive après un beau temps de jeu achevé par Freddie Stewart à la 50e (18-13 après transformation). Le match s’emballe des deux côtés. Le point de rupture est proche. Le premier intervenait à la 61e quand après plusieurs raffûts, Penaud trouve Haouas pour Alldritt qui franchit la ligne blanche pour donner dans le contact à Dupont lancé. Ce dernier résiste à un plaquage pour aplatir entre les perches. (25-13, transformé). La fin de la rencontre allait ressembler à une lutte interminable face à des joueurs anglais déterminés mais sans imagination. Ils poussent, poussent, pompent, pompent tels des Shadoks sans jamais dépasser la ligne Maginot dressée devant eux et notamment par l’inépuisable Gregory Aldritt qui a le plaisir sur une dernière mêlée de taper en touche et libérer ses partenaires. Ils sont entrés dans l’histoire avec un grand Chelem en bandoulière.
rugbytournoi des 6 nationséquipe de france de rugby Valeurs Actuelles
[Info VA] Yvan Colonna est décédé
Yvan Colonna est mort ce lundi 21 mars. Selon une source policière, il est décédé à la suite de son agression, à la prison d’Arles, le 2 mars dernier. Il était hospitalisé dans un état critique. Son avocat Me Patrice Spinosi a fait une déclaration à la presse : « La famille d’Yvan Colonna confirme son décès ce soir à l’hôpital de Marseille. Elle demande que son deuil soit respecté et ne fera aucun commentaire. »
Celui qui avait été condamné à la perpétuité et incarcéré à la prison d’Arles, pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, avait été violemment agressé par un autre détenu. Il lui reprochait d’avoir « craché sur Dieu ». L’agresseur a depuis été mis en examen pour tentative d’assassinat terroriste. Il s’agissait d’un « acte manifestement terroriste », selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Suspension de peine « pour motif médical »
Le 17 mars, la justice avait accordé une suspension de peine à Yvan Colonna « pour motif médical ». Une demande formulée par ses avocats quelques jours auparavant. Le 8 mars déjà, le Premier ministre Jean Castex avait levé le statut de « détenu particulièrement signalé » d’Yvan Colonna. Une décision qui « se fond(ait) sur la particulière gravité de la situation de santé de Monsieur Colonna ». Ce statut empêchait le détenu corse de pouvoir être incarcéré sur l’île.
Nombreuses réactions
Les réactions ont afflué à la suite de la mort d’Yvan Colonna. Le porte-parole de Reconquête!, Gilbert Collard, a rappelé le passif de son agresseur et la nécessité de créer un « ministère de la Remigration proposé par Éric Zemmour ».
Yvan Colonna est mort. Son assassin est un djihadiste né au Cameroun : il y a longtemps que ce genre d’individu aurait dû retourner dans son pays, ce qui aurait été le cas si le ministère de la Rémigration proposé par Éric Zemmour était en place !https://t.co/i2r5FvuiNQ
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) March 21, 2022
Le député de la VIIIe circonscription des Français établis hors de France, Meyer Habib, a déploré « l’islamisme qui gangrène jusqu’à nos prisons ! », tandis que Gilles-William Golnadel a fustigé « une énième victime de l’islamisme assassin. »
L’islamisme gangrène jusqu a nos prisons ! La folie islamiste a tué #Yvan Colonna ! Paix à son âme!
— Meyer Habib (@Meyer_Habib) March 21, 2022
Enfin, Valérie Pécresse a appelé « à ne pas embraser la Corse », rapporte CNews. « Je souhaite le retour à l’ordre en Corse et j’appelle tous nos compatriotes corses au calme et à la retenue », tout en indiquant qu’il était « absolument indispensable dans le contexte actuel de renforcer les forces de l’ordre sur place. »
Des semaines d’émeutes en Corse
L’agression du « berger corse » avait provoqué la colère de l’île de Beauté, avec en toile de fond la question de l’autonomie de la Corse. De nombreuses manifestations avaient eu lieu, laissant place à des affrontements avec la police dans plusieurs villes, notamment à Bastia. Une telle violence avait poussé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, à se rendre en Corse les 16 et 17 mars dernier. Auprès de Corse-Matin, le ministre avait annoncé être « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de l’île de Beauté. Une possibilité à laquelle il compte imposer des conditions. Sur RTL, ce lundi 21 mars, Gérald Darmanin a d’ailleurs prévenu que « la Corse reste française et restera française », et qu’il n’y aura pas « deux catégories de citoyens sur le territoire national ».
New York Times - World
Plan for Amazon Headquarters in South Africa in Peril After Court Order
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A judge ordered construction of the development in Cape Town to be halted, saying that the developer had not properly consulted Indigenous South Africans.
By John Eligon
JOHANNESBURG — A plan to build African headquarters for the tech giant Amazon in Cape Town is in peril after a judge on Friday ordered construction to stop, arguing that the developers had not properly consulted Indigenous South Africans.
The $300 million development had fueled a nasty feud within Indigenous, or First Nations, communities over whether building on what many consider sacred land would desecrate their history and culture, or uplift it, since the developer had promised to include an Indigenous heritage center.
The judge, Patricia Goliath of the Western Cape High Court, found that the developer had exacerbated those divisions by engaging in a biased consultation process that excluded many Indigenous groups.
“The fundamental right to culture and heritage of Indigenous groups,” she wrote, was “under threat in the absence of proper consultation.”
The site of the development was most recently a golf course and driving range called The River Club. Although First Nations groups differ on what happened at that exact location, there is general agreement that it belongs to a broader area where their ancestors first fought off colonial invaders, and where the first colonial land theft occurred in South Africa.
Construction started last year after city and Western Cape provincial officials approved the project, despite concerns raised by some government agencies that the developers had not adequately vetted the views of Indigenous people, or the ways in which the development would diminish the heritage value of the site.
A First Nations organization and a local residents’ association filed a lawsuit to overturn the approvals of city and provincial officials. They also asked a judge to halt construction while the case was pending.
In her 79-page ruling, Judge Goliath said that if a judge were to find that the approvals were improper, it would be difficult for the parties that filed the lawsuit to get proper relief if the development were at an advanced stage. Not only did she say that construction had to stop, but also that the developer had to consult further with Indigenous people.
“The judge basically went with truth and justice,” said Leslie London, the president of the Observatory Civic Association, the residents’ organization that filed the lawsuit along with the Goringhaicona Khoi Khoin Indigenous Traditional Council.
The court must still review the decisions by the city and province in approving the development to determine whether they are legally valid.
A statement released by the property owner, Liesbeek Leisure Property Trust, said only that it was “deeply disappointed” by the judge’s decision and that it was considering its legal options.
A spokesman for Amazon did not respond to requests for comment.
As the controversy has unfolded over the past couple of years, Amazon has remained quiet. During a court hearing in January, a lawyer for the trust said that a delay in construction would essentially kill the project because Amazon is likely to pull out as the anchor tenant.
Last year, Cape Town officials had celebrated Amazon choosing its city as “a base of operations on the African continent.” They said the company would create jobs and bolster the region as a tech hub.
Judge Goliath did not seem moved by that argument.
“This matter ultimately concerns the rights of Indigenous peoples,” she wrote. “The fact that the development has substantial economic, infrastructural and public benefits can never override the fundamental rights of First Nations peoples.”
After the Western Cape’s chief heritage authority said that the developers had not done enough to engage Indigenous people, a group called the First Nations Collective formed in mid-2019 in favor of the development. Its leaders said that they worked with the developers and that they got them to agree to build a heritage center and other features honoring First Nations people as part of the project.
The collective was a broad coalition of First Nations groups, said Zenzile Khoisan, one of its leaders, adding that the consultation with the developer was effective. The collective intends to appeal the judge’s decision and “now intensify the battle,” he said.
While Judge Goliath said she was not casting aspersions on the collective and its support for the development, she wrote that the developer had commissioned a report that relied mostly on the collective’s views, while ignoring other Indigenous people who opposed the development.
“The current tension amongst First Nations Groups strengthens the need for meaningful engagement and proper consultation,” she wrote.
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New York Times - World
Back in U.K., Nazanin Zaghari-Ratcliffe Urges Iran to Release Others
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Ms. Zaghari-Ratcliffe, the British-Iranian charity worker held for six years in Tehran, said “freedom will never be complete” until all detainees were allowed to leave.
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By Stephen Castle
LONDON — In her first public comments since arriving back in Britain, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, the British-Iranian woman freed from detention in Iran last week, on Monday appealed for others unjustly held in Tehran to be allowed to leave, saying that she herself should have been released a long time ago.
“I cannot be happier than this that I am here, but also this should have happened six years ago,” said Ms. Zaghari-Ratcliffe, speaking at a news conference four days after being flown to Britain from Iran, where she had been held since making a visit to her parents there in 2016.
Looking composed despite her ordeal, Ms. Zaghari-Ratcliffe pleaded for the release of others left in Tehran including Morad Tahbaz, who holds U.S., British and Iranian citizenship, and whose eldest daughter, Roxanne, spoke at the news conference in Parliament. Without that, “freedom will never be complete,” Ms. Zaghari-Ratcliffe said.
“It has been cruel what happened to me,” Ms. Zaghari-Ratcliffe said. But, she added, although her release had taken a long time, others remained in prison and she “was the lucky one who got to be recognized internationally.”
Ms. Zaghari-Ratcliffe was reunited with her husband, Richard, and her 7-year-old daughter, Gabriella, last week at the British air base she was flown to after her release in Tehran. Both were with her at the news conference, at which Mr. Ratcliffe also spoke of his wife’s strength and thanked Foreign Secretary Liz Truss for helping to reunite his family.
Despite the elation, coming home had also been tough, Ms. Zaghari-Ratcliffe said, because she was returning to a daughter who was around 2 years old when she left and is now almost 8. She paid tribute to her “amazing” husband and “patient” daughter.
Also released last week was another British-Iranian, Anoosheh Ashoori, a retired civil engineer, who was allowed to return to Britain.
Ms. Zaghari-Ratcliffe’s ordeal began in 2016 when she was detained after being accused of plotting to overthrow the Iranian government. She was then sentenced to a further year in prison in April last year and received a one-year travel ban over accusations of spreading propaganda.
Mr. Ratcliffe kept up a tireless campaign to keep his wife’s case in the public eye, even staging hunger strikes to draw attention to her situation. On Monday he joked that it was “nice to be retiring,” and thanked politicians and diplomats who helped secure his wife’s release and journalists who kept her case in the spotlight.
Accusations that Prime Minister Boris Johnson had mishandled the situation when he was serving as foreign secretary gave Ms. Zaghari-Ratcliffe’s case a political edge, too.
Speaking in Parliament in 2017, Mr. Johnson told lawmakers that “she was simply teaching people journalism, as I understand it,” comments that may have harmed her case in Iran. Her employer, the Thomson Reuters Foundation, the London-based charitable arm of the Thomson Reuters news organization, said that Ms. Zaghari-Ratcliffe was not teaching journalism, was not a journalist and was on vacation in Iran at the time of her detention.
Asked about Mr. Johnson’s remarks, Ms. Zaghari-Ratcliffe said that she had been unaware of many developments in Britain while she had been held in Tehran. But she did not specifically thank Ms. Truss, noted that since 2016 there had been five different British foreign secretaries and said that she had come to disregard promises that they were seeking her freedom. “How many foreign secretaries does it take for someone to come home? Five,” she said.
Her release came after Britain settled a debt to Iran of almost 400 million pounds, or about $522 million, dating from the 1970s, when Iran ordered British tanks and armored vehicles which were not delivered after the Iranian revolution in 1979.
Throughout the news conference Monday, Ms. Zaghari-Ratcliffe largely kept away from political issues, avoided discussing her captivity in detail, and said she was determined not to allow her detention to overshadow her future.
“I always felt I am holding this black hole in my heart all these years,” she said, adding that she had decided on her return to “leave this black hole on the plane.”
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BBC
Ukraine war: Holocaust survivor killed by Russian shelling in Kharkiv
A Ukrainian man who survived the Nazi Holocaust during World War Two has been killed during a Russian attack on the eastern city of Kharkiv.
Boris Romantschenko, 96, died during Russian shelling of his apartment block on Friday, relatives said.
Russian forces have been relentlessly shelling Kharkiv, which lies just 30 miles (50km) from the border, for over three weeks.
At least 500 civilians have now been killed there, Ukrainian officials say.
Police said one of the victims has been identified as a nine-year old boy.
The Buchenwald and Mittelbau-Dora Memorials Foundation said it was "deeply disturbed" by Romantschenko's death.
The organisation, of which Romantschenko was vice-president, announced the news after being informed by his family and said he had "worked intensely on the memory of Nazi crimes".
"We mourn the loss of a close friend. We wish his son and granddaughter, who brought us the sad news, a lot of strength in these difficult times," the foundation's statement added.
Romantschenko's death comes more than three weeks after President Vladimir Putin sought to justify his invasion to the Russian people by telling them his goal is to"de-Nazify Ukraine".
Western leaders have condemned these claims and pointed out that Ukraine's president, Volodymyr Zelensky, is Jewish.
Romantschenko was born in the north-eastern city of Bondari on 20 January 1926.
He was rounded up by Nazi troops at the age of 16 after the invasion of the Soviet Union and deported to Germany in 1942, where he was forced to do hard labour, the foundation said.
After a failed escape attempt in 1943, he was sent to the Buchenwald concentration camp, where some 56,545 people were murdered before its liberation in 1945 by the allies.
He also spent time in the subcamp of Mittelbau-Dora, as well as the infamous Bergen Belsen and Peenemünde camps.
Romantschenko, who was not Jewish, returned to Buchenwald in 2012 to celebrate the 67th anniversary of the liberation of the camp by US troops, where he recited the pledge made by survivors to create "a new world where peace and freedom reign".
The Nazi regime murdered over six million Jewish people across occupied Europe between 1941 and 1945.
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Le CAC 40 n’oublie jamais de profiter d’une bonne crise
ActuL’année fiscale se clôt et les entreprises ont publié leurs résultats record, annonçant des distributions de dividendes tout aussi exceptionnelles en 2022.
Pierric MarissalIl n’y a pas de quoi se réjouir. Le journal les Échos a compilé, lundi, les 38 résultats cumulés disponibles des multinationales du CAC 40. Les bénéfices enregistrés en 2021 atteignent un montant record de 160 milliards d’euros, qualifié d’« historique » ou encore d’« exceptionnel » par le quotidien financier. Des qualificatifs élogieux que ne partage pas Maxime Combes. « Le précédent record de profits comparable était en 2007, juste avant l’éclatement de la crise financière. Ce n’est pas vraiment de bon augure », insiste l’économiste de l’Observatoire des multinationales.
Nombreuses aides publiques touchées par ces multinationales
Dans l’ensemble, ces grands groupes font valoir le rattrapage de l’activité de 2020, ralentie par la pandémie, pour expliquer leurs résultats indécents. Dans les faits, ces multinationales n’ont pas souffert du Covid, à quelques exceptions près, comme Renault, qui était mal en point avant, ou Airbus. « Au contraire, ces entreprises sont restées fidèles à leurs principes : ne jamais oublier de profiter d’une bonne crise en sabrant dans leurs coûts et dans leurs effectifs », assure Maxime Combes. Ainsi les seules entreprises du CAC 40 se sont saisies du prétexte du Covid pour supprimer 60 000 emplois dans le monde, dont près de 30 000 en France. La sous-traitance a aussi été saignée : toutes les fonderies françaises des constructeurs automobiles sont par exemple menacées. « Le gouvernement affirme que les profits de 2021 sont les emplois de 2022. Ce n’est pas vrai ! Les suppressions d’emploi de 2020 sont les profits de 2021 et seront les dividendes de 2022 », corrige l’économiste, qui n’oublie pas non plus de regretter les nombreuses aides publiques massivement touchées par ces multinationales, alors qu’elles n’en avaient pas besoin.
« Avec la guerre en Ukraine, les cours s’envolent »
Cette logique dure encore aujourd’hui. Air Liquide – 2,6 milliards de bénéfices – touche 200 millions d’euros de subvention pour installer une usine près de Rouen. Total – 14,2 milliards de profits – reçoit une aide publique pour une « gigafactory » de batteries… Sans oublier le crédit impôt recherche dont profitent proportionnellement plus les sociétés du CAC 40, ni les rachats de titres de dettes de ces entreprises par la Banque centrale européenne. « Et ce n’est pas fini, car, avec la guerre en Ukraine, les énergéticiens voient les cours s’envoler, leurs profits aussi », renchérit Maxime Combes.
« La question d’une taxation exceptionnelle de ces bénéfices »
Pour 2021, Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, affiche les plus gros profits, avec 24,7 milliards d’euros : des revenus exceptionnels liés à la vente d’Universal. Derrière, TotalEnergies, habitué des premières places qui lui aussi bat son record de 2007, devance Stellantis, ArcelorMittal et LVMH, entre 13 et 14 milliards de bénéfices chacun. La BNP et Axa s’approchent des 10 milliards. Sanofi fait un peu pâle figure avec « seulement » 6,2 milliards, loin des 12,3 accumulés en 2020 au cœur de l’épidémie.
« En ces temps de calamités, il faut poser la question d’une taxation exceptionnelle de ces bénéfices, conclut Maxime Combes. La pandémie n’est pas finie. L’hôpital est au plus mal. On n’a toujours pas de purificateur d’air dans les écoles. Il y a une guerre et des réfugiés qu’il faut accueillir. Sans parler d’une transition énergétique à mener à bien… Et ces entreprises se permettent de cumuler 160 milliards de bénéfices en contribuant si peu à l’effort collectif. »
cac 40maxime combesmultinationalesdividendes Valeurs Actuelles
[Tribune] Journée mondiale de la trisomie 21 : l’avortement eugénique est-il un droit de l’homme ?
Ce 21 mars, en la Journée mondiale de la trisomie 21, un groupe d’anciens juges de la Cour européenne des droits de l’homme, de la Cour interaméricaine des droits de l’homme et d’experts des Nations Unies demande à la Cour européenne (CEDH), avec l’ECLJ, de reconnaître que l’avortement eugénique des enfants trisomiques peut être interdit, et même qu’il le devrait par respect pour les droits des personnes handicapées.
Cette démarche est sans précédent dans l’histoire de la Cour européenne. C’est la première fois que d’anciens juges agissent ainsi auprès de la Cour et que la question de l’avortement eugénique est posée de façon aussi directe. Il faut dire que cette question de l’eugénisme est au cœur du débat sur l’avortement aux États-Unis, aux Nations unies et maintenant en Europe.
C’est d’abord aux États-Unis que douze États fédérés ont interdit au personnel médical de pratiquer l’avortement lorsqu’il est demandé de façon discriminatoire, en raison d’un diagnostic de trisomie 21. Certains États interdisent aussi sa pratique en raison du sexe de l’enfant ou de sa « race ».
C’est ensuite le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies (CDPH) — composé majoritairement de personnes handicapées — qui a déclaré que « les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées », notamment parce que ce type d’avortement « perpétue le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse ».
Si la vie d’une personne handicapée ne vaut rien avant la naissance, pourquoi aurait-elle de la valeur après ?
Depuis 2011, ce Comité a déjà jugé à propos de l’Espagne, de l’Autriche et de la Hongrie que le handicap du fœtus ne doit pas faire l’objet d’un régime spécifique d’avortement. Le Comité a ainsi recommandé au Royaume-Uni « de modifier sa loi sur l’avortement en conséquence », estimant que « les droits des femmes à l’autonomie reproductive et sexuelle doivent être respectés sans légaliser l’avortement sélectif sur la base de la déficience du fœtus ». La législation relative à l’avortement doit s’appliquer de façon égale aux enfants à naître, quel que soit leur état de santé, mais aussi quel que soit leur sexe, ainsi que l’a déclaré un autre comité des Nations Unies de défense des droits des femmes (le CEDAW). Un ancien Président de du Comité des droits des personnes handicapées figure parmi les signataires du mémoire remis par l’ECLJ à la Cour européenne.
Après les États-Unis et un Comité des Nations Unies, c’est le Tribunal Constitutionnel de Pologne qui a jugé à son tour, le 22 octobre 2020, que l’avortement en raison du handicap de l’enfant est une violation de la dignité humaine, et doit en conséquence être aboli, le Gouvernent polonais devant simultanément renforcer les mesures de soutien aux personnes handicapées et à leurs familles. Ce jugement fut vivement réprouvé et dénoncé par certaines instances européennes.
En Pologne, comme aux États-Unis, les mêmes organisations de promotion de l’avortement agissent en justice pour garantir — à l’inverse — un droit à l’avortement eugénique, parfois même jusqu’à la naissance, comme c’est déjà le cas en France. Aux États-Unis, ce lobbying a conduit à la suspension de l’application de ces lois dans certains États, et à leur maintien dans d’autres, selon que les juges estiment conforme ou non à la Constitution américaine le choix de poser des conditions légales à l’accès à l’avortement.
États-Unis, Europe… Les raisons d’espérer
C’est cette question qui sera bientôt tranchée au niveau fédéral par la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Dobbs contre Mississippi. Son issue pourrait remettre en cause le fameux arrêt Roe contre Wade de 1973 qui avait fait de l’avortement — sans condition jusqu’à 24 semaines — un droit constitutionnel. Les récentes nominations à la Cour suprême des États-Unis font présager une issue favorable à une plus grande protection de la vie humaine.
À la Cour européenne des droits de l’homme, les juges sont saisis d’une affaire (M. L. contre Pologne, n° 40119/21) portée par une femme qui se plaint de n’avoir pu avorter en Pologne, alors qu’elle attendait un enfant porteur de la trisomie 21. Elle demande réparation du désagrément subi et des 1220 euros dépensés pour aller avorter aux Pays-Bas. Au-delà de cette demande particulière, le véritable enjeu est de déterminer si la Convention européenne des droits de l’homme permet aux États de supprimer l’avortement eugénique, et plus encore si cette interdiction constitue une violation des droits de l’homme.
Les défenseurs de la vie des personnes handicapées peuvent se prévaloir non seulement de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, mais aussi de la Déclaration universelle des droits de l’homme dont s’inspire d’ailleurs la Convention européenne. En effet, les rédacteurs de la Déclaration universelle refusèrent d’assortir le droit à la vie d’une exception qui aurait autorisé l’avortement lorsque celui-ci vise la « prévention de la naissance d’enfants handicapés mentalement » et d’enfants « nés de parents souffrant de maladie mentale ». Le motif de ce refus était la similitude de cette disposition avec la circulaire du 13 septembre 1934 par laquelle le régime nazi autorisait secrètement l’avortement sur les femmes susceptibles d’engendrer une « descendance héréditairement malade ».
Les droits de l’homme sont-ils pour ou contre l’eugénisme ?
Plus généralement, cette affaire d’avortement eugénique pose deux questions essentielles.
Tout d’abord, elle soulève la question immense de l’acceptation de l’eugénisme dans notre société marquée par le développement des biotechnologies. Deux conceptions de l’homme et de ses droits fondamentaux s’opposent : les droits de l’homme sont-ils pour ou contre l’eugénisme ? Leur rôle est-il de nous en protéger pour préserver notre humanité, ou au contraire d’en garantir l’accès au nom d’un progrès de la condition humaine ? Si supprimer un enfant in utero, parce qu’il est génétiquement imparfait, est un droit de l’homme, quelle est notre conception de l’homme ?
Ensuite, la question de l’avortement eugénique, raciste ou sexiste contredit radicalement le « droit » à l’avortement car elle en sape les deux fondements que sont l’ignorance de l’humanité du fœtus et la valorisation de la volonté de la femme. En effet, la prise en compte du caractère eugénique, sexiste ou raciste de l’avortement nous rappelle que le fœtus possède des caractères humains — un sexe, une race, un état de santé — qu’il partage avec les personnes nées. Or, reconnaître au fœtus ces caractères, c’est reconnaitre implicitement son humanité. De même, l’avortement eugénique, sexiste ou raciste révèle que la volonté de la femme peut être mue par des intentions discriminatoires, intentions généralement prohibées par les droits de l’homme.
Ainsi, dès lors que la valeur de la volonté de la femme est mise cause et que l’humanité du fœtus est prise en compte, alors la logique d’un droit général à l’avortement est ébranlée. Apparaissent alors les contradictions du « droit » à l’avortement dont il n’est possible de sortir que par son absolutisation — comme telle est la tendance en France —, ou au contraire par sa relativisation, comme telle est la tendance aux États-Unis et chez les défenseurs des droits des personnes handicapées.
Finalement, ces affaires d’avortement eugénique nous interrogent sur notre propre humanité, de même que le regard des personnes trisomiques que nous rencontrons.
BBC
SANS TITRE
Here's something you like to see...
There's nothing like last minute winner for your side is there but this is just that little bit extra special.
A video of a young goalkeeper scoring a last-minute winner from inside his own half has been viewed more than a million times online.
Charlie Clarke, who plays for the Gedling Southbank Under-12 Panthers, bagged the long-range winner in his team's cup tie at the weekend.
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How about Ricky Lambert... came on against Scotland and scored with his first touch from a corner
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Chris: What about David Nugent stealing Jermain Defoe's goal on the line in his one and only England appearance.
The pair each scored at the Riverside on Saturday.
On Monday...
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fqiren: Surely has to be Kevin Davies from Bolton back in 2010, making his England debut at the rather "young" age of over 33. Good things come to those who wait, they say. Doubt we will get to see anymore outfield players making their debut past 30 years old.
Bit of transfer news coming out of Championship side Derby County now.
Republic of Ireland Under-21 winger Festy Ebosele will join Serie A club Udinese this summer.
Ebosele, who will sign a five-year deal, has been a regular this season as Wayne Rooney's side has battled to avoid relegation from the Championship.
More here.
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Neil Gray: You mentioned Wazza’s debut, don’t forget that Francis Jeffers also made his debut in that match against Australia - scored the only goal for England too.
Marcus Alves
BBC Sport
Brazil remains the world's largest Catholic nation, but by 2032 it's predicted evangelical churches will be drawing more worshipers in the country.
Evangelicalism within Brazil's national football team has been on the rise, mirroring a wider trend across the country.
Read more on this here.
Crystal Palace defender Tyrick Mitchell has capped an impressive season as The Eagles' first-choice left-back with a call-up to the England senior squad.
Here are five things you should know about the 22-year-old's rise from academy graduate to one of the leading full-backs in the Premier League.
Read on.
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With Mitchell, Walker-Peters and Guehi set for their England bows, we want your shouts for most memorable debuts.
Harry Kane and Marcus Rashford both scored on theirs, while Wayne Rooney was just 17 when he came on against Australia in 2003.
Give us your best suggestions via the usual ways!
BBC Sounds
Don't forget to check out the latest edition of the Football Daily podcast.
Mark Chapman is joined by Micah Richards, Chris Sutton and Rory Smith to take a look at what could be a defining week in the title race for Manchester City and Liverpool.
Catch it right here.
Mitchell joins teammates Conor Gallagher and Marc Guehi, another prospective debutant, in the squad.
After those changes, this is what Gareth Southgate is working with for the games against Switzerland and Ivory Coast.
Goalkeepers: Sam Johnstone, Jordan Pickford, Nick Pope
Defenders: Conor Coady, Marc Guehi, Harry Maguire, Tyrone Mings, Tyrick Mitchell, Luke Shaw, John Stones, Kyle Walker-Peters, Ben White
Midfielders: Jude Bellingham, Conor Gallagher, Jordan Henderson, Mason Mount, Declan Rice, James Ward-Prowse
Forwards :Phil Foden, Jack Grealish, Harry Kane, Bukayo Saka, Emile Smith Rowe, Raheem Sterling, Ollie Watkins
Crystal Palace full-back Tyrick Mitchell and Southampton defender Kyle Walker-Peters have been given their first England senior call-ups.
England host Switzerland on Saturday before taking on Ivory Coast on Tuesday with both friendly games at Wembley.
They will be joined in the squad by West Brom goalkeeper Sam Johnstone and Aston Villa striker Ollie Watkins.
It follows the withdrawals of Aaron Ramsdale, Trent Alexander-Arnold, Reece James and Tammy Abraham through injury.
Full story.
Everton manager Frank Lampard may regret criticising his struggling squad and questioning their courage, says Premier League-winning striker Chris Sutton.
Lampard questioned whether his players have the right mentality after they were beaten 4-0 at Crystal Palace in the FA Cup quarter-finals.
"He has to take responsibility, he's the manager" Sutton said.
Everton are one place above the Premier League relegation zone.
"The team are in an absolute mess but his language was extremely strong, questioning the side's courage," Sutton told BBC Radio 5 Live.
Full story.
Let's see what the latest is on the who the next Manchester United boss could be according to the rumour mill.
These stories and more can be found in today's gossip column.
Women's FA Cup holders Chelsea will face Arsenal in the last four in a repeat of last season's final.
Manchester City, the 2019 winners, have been drawn against West Ham.
Chelsea claimed their third FA Cup, beating Arsenal 3-0 in a delayed December final, on their way to a domestic treble. The Gunners have won the competition a record 14 times.
Both semi-finals will be played on Sunday, 17 April before the final takes place at Wembley on 15 May.
Chelsea 5-0 Birmingham
FA Cup holders Chelsea cruised into the semi-finals of this year's competition by thrashing beleaguered Birmingham.
Magdalena Eriksson broke the visitors' resistance on the brink of half-time, heading home Beth England's knockdown.
Drew Spence swept home a classy second before her brilliant backheel set up England for Chelsea's third.
Niamh Charles' header and England's 20-yarder piled on the misery for the Women's Super League bottom side.
Full match report.
Valeurs Actuelles
Restriction de la messe tridentine : des mères de prêtres marchent vers Rome
1700 kilomètres de Paris à Rome. C’est le parcours suivi par plusieurs dizaines de mères de prêtres, parties à la rencontre du pape François dans la ville éternelle. Leurs fils ont fait le choix du sacerdoce dans des communautés dont le charisme repose sur la messe ancienne, ou simplement dans les diocèses de France. Mais depuis l’annonce du motu proprio promulgué par le souverain pontife l’été dernier, la célébration de la messe préconciliaire (ou messe tridentine) est devenue quasiment impossible. Dix ans auparavant, Benoît XVI avait pourtant renoué le dialogue pour mettre fin au conflit entre les traditionalistes et les partisans de la nouvelle messe instaurée par le concile Vatican II. Alors que les clivages s’étaient peu à peu dissipés, le pape François est revenu sur le motu proprio de Benoît XVI, provoquant la sidération chez de nombreux catholiques.
Défendre la vocation de leurs fils
De là est né le collectif la Voie romaine, porté par des mères de prêtres. Leurs fils ont choisi de se consacrer à Dieu dans une société où règne l’indifférence religieuse. Ainsi, pour ces mères, l’engagement pour soutenir la demande du retrait du motu proprio leur a paru naturel. « La vocation sacerdotale vient du cœur de Dieu, mais elle passe par le cœur de la mère », disait saint Pie X, que ces mères reprennent volontiers. Depuis novembre, elles se préparent à grand périple, qui de Paris, les mènera jusqu’à Rome. Plus de 45 d’entre elles ont pris la route le 6 mars dernier.
Parmi ces mères, cinq feront le pèlerinage à pied jusqu’au bout. Sur les 1700 kilomètres qui les séparent de Rome, elles marcheront plus de 1037 kilomètres. Plus qu’une simple marche, c’est un véritable pèlerinage qu’elles ont entamé vers la ville sainte. D’Ars, la Sainte Baume où vécut sainte Marie-Madeleine, Cotignac jusqu’à Rome, les mères font étapes dans des sanctuaires emblématiques qui ont marqué l’histoire de l’Eglise. Avec elles, une charrette transportant plus de 2500 lettres de catholiques, traditionalistes ou non, suppliant le pape de revenir sur sa décision de restreindre la célébration de la messe tridentine.
Un long pèlerinage
Le collectif a mis en place plusieurs étapes marquant le périple. De nombreux marcheurs peuvent rejoindre les pérégrines en cours de route, pour une journée ou plus. À Paris, les intentions de prière affluent vers le cortège, où l’on récite le rosaire chaque jour sur le chemin. « Tout se passe très bien, nous espérons rencontrer le pape, nous sommes confiantes », confie Diane Sévillia avec enthousiasme, alors que le cortège fait étape à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme). « Nous prions beaucoup, nous chantons, nous prions pour nos prêtres, mais aussi pour la paix dans le monde », ajoute Stéphanie du Bouëtiez.
Toutes les deux sont mères de prêtres, l’un diocésain, l’autre au sein de la Fraternité Saint-Pierre. Le 11 février dernier, le pape François a accordé une dérogation à cette communauté, à laquelle les restrictions ne s’appliquent plus. Une nouvelle qui encourage les pérégrines dans leur démarche, espérant toucher le cœur du pape par leur initiative et leur témoignage.
Il est important de conserver ce rite tridentin, cela fait vivre la diversité au sein de l’Eglise, c’est une vraie richesse
Hormis cette dérogation, le motu proprio reste applicable aux autres communautés traditionalistes, ainsi qu’aux diocèses, où les prêtres ne peuvent célébrer la messe en rite tridentin qu’avec l’approbation de leur évêque. « Nous sommes particulièrement touchées parce qu’avec ce motu proprio, ce sont les cœurs de nos fils qui sont blessés », explique Diane Sévillia. Toutes deux témoignent du charisme singulier du rite tridentin, qui attire de nombreux jeunes, suscite de nombreuses conversions et vocations religieuses. « Il est important de conserver ce rite tridentin, cela fait vivre la diversité au sein de l’Eglise, c’est une vraie richesse », explique Stéphanie du Bouëtiez. Elles tiennent aussi à manifester leur attachement à l’Eglise, et leur fidélité au pape. « Nous venons vers lui comme des enfants viennent vers leur père », témoignent-elles.
À la rencontre du pape François
Déterminées, elles poursuivent leur marche, à raison de 20 kilomètres en moyenne par jour. Accompagnées par des prêtres et d’autres laïcs, elles sont aussi soutenues par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Rey, qui célébrera la messe en leur présence le 3 avril, à la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Beaume. Puis, ce sera l’Italie, où ces mères de famille traverseront la Toscane pour arriver à Rome, le 1er mai.
Arrivées aux portes du Vatican, elles seront joyeusement accueillies par l’ensemble du collectif qui les rejoindra pour l’occasion, avec de nombreuses et nouvelles lettres de témoignages sous le bras. Il n’est pour le moment pas assuré que les mères de la Voie romaine obtiennent une audience privée avec le pape. Mais elles affirment être optimistes et garder confiance, et surtout rester déterminées. « Nos fidélités sont des citadelles, affirme Diane Sévillia, reprenant les mots de Charles Péguy. Nous sommes fidèles, mais nous ne fléchiront pas, nous continueront d’agir ». La quête est longue, l’arrivée incertaine, mais pour ces mères de prêtres, l’espérance demeure.
L'Humanité
Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »
EntretienLa fédération CGT mines-énergie vient de clore son 7e congrès sur fond d’explosion des prix et d’une guerre en Ukraine qui déstabilise le secteur. Son secrétaire général nous en dit plus.
Marion d'AllardEn augmentation constante depuis des mois, les tarifs de l’énergie (électricité et gaz) se conjuguent, pour les consommateurs, à une remontée historique des prix des carburants à la pompe. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, qui a mis la question de la souveraineté énergétique au centre du débat public. Dans un tel contexte, EDF anticipe des résultats 2022 en chute libre. Plombée par le bouclier tarifaire du gouvernement, qui oblige l’énergéticien public à vendre son électricité à perte à ses concurrents privés, affaiblie par des problèmes de corrosion qui handicapent son parc nucléaire, l’entreprise vient de lancer une augmentation de capital pour renflouer ses caisses. Pour la CGT, la gravité de la situation exige la sortie de l’énergie, dans son ensemble, des mécanismes de marché. Le secteur devant être placé sous maîtrise publique totale.
EDF vient d’annoncer une augmentation de capital de plus de 3 milliards d’euros avec une participation de l’État à hauteur de 2,7 milliards d’euros. Cette recapitalisation est-elle une bonne nouvelle ?
C’est, une fois encore, un pansement sur une jambe de bois. Car tant que l’énergie, et en l’occurrence l’électricité, ne sera pas sortie des logiques de marché, EDF sera toujours en difficulté. Les comptes de l’entreprise ont été plombés par l’augmentation de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique – NDLR), sur décision de l’État. Et même si l’État venait à annoncer une renationalisation d’EDF, nous ne crierions pas victoire. Nous ne donnons pas à ce mot le même sens. Renationaliser, c’est faire de l’énergie un bien de première nécessité, c’est revenir à une forme de souveraineté dans laquelle l’État organise la réponse aux besoins. Si réellement il s’agissait de renationalisation, EDF devrait changer de statut juridique, redevenir un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) et non plus une société anonyme. Enfin, la gestion de l’entreprise serait démocratisée. Rien de tout cela n’a été fait, ni même envisagé. Donc, quand Emmanuel Macron évoque une « reprise de contrôle capitalistique », ce que cela recouvre demeure très flou. D’autant qu’il y a aujourd’hui trois acteurs majeurs dans le secteur : EDF, Engie et TotalEnergies – qui s’implante de plus en plus avec les énergies renouvelables, mais également en rachetant quelques moyens de production thermiques. Si l’État veut reprendre la main en montant au capital des entreprises publiques, quid de Total ? C’est la raison pour laquelle, dans notre programme progressiste de l’énergie, nous en appelons au retour à deux Epic nationalisés avec une gestion démocratisée.
Emmanuel Macron confirme également, s’il était réélu, la construction immédiate de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la création d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer. Ces annonces vont-elles dans le bon sens ?
Là encore, derrière ces annonces, dont on ne peut pas dire qu’elles sont mauvaises, il n’y a rien de bien concret. Prenons les six EPR. Nous apprenons qu’ils devraient être exploités par EDF. Mais qui va les construire ? Quand ces programmes vont-ils commencer ? Combien vont-ils coûter ? Quel sera le niveau de la maîtrise publique ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses. Nous nous félicitons que la France engage un programme pour relancer la filière nucléaire, pour construire de nouveaux outils de production pilotables, mais nous souhaitons surtout que tout cela soit réalisé sous maîtrise publique totale et que l’État donne les moyens à EDF de faire face à l’enjeu. Bien entendu, il faut travailler avec des industriels et des sous-traitants, mais il va d’abord falloir évaluer les compétences et assurer la formation à ces métiers très spécifiques. C’est ce que l’on a fait par le passé, avec le parc nucléaire historique. Il faut rouvrir les écoles de métiers.
« Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. »
L’invasion russe en Ukraine a aussi remis l’énergie au centre des débats, sur fond d’augmentation historique des prix. La France et l’UE entendent en finir avec leur dépendance au gaz russe. Est-ce faisable ?
Nous avons besoin d’une autre stratégie en matière de stockage du gaz sur notre territoire. Il faut que la puissance publique reprenne la main et impose à Engie une autre politique en la matière. Si nos stockages avaient été pleins, si cette situation avait été anticipée, nous n’en serions pas là. La France ne produit pas de gaz, mais, avec une autre stratégie et une meilleure gestion, nous aurions fait en sorte de moins dépendre du gaz russe. Par ailleurs, même si la filière gazière est nécessaire et implique des coopérations et des liens à l’international, dépendre d’un fournisseur quasi unique est un problème. Encore une fois, il faut revoir l’organisation de ce service public. Et la première chose à faire est de sortir de ce marché à cause duquel nous ne maîtrisons pas les prix. Si l’énergie, dans son ensemble, n’était plus soumise aux lois du marché, nous pourrions assurer pour les usagers des tarifs les moins chers possible. Aujourd’hui, l’Union européenne tente de trouver d’autres fournisseurs que la Russie. Mais ça ne doit pas se traduire par des importations de gaz de schiste. Ce n’est absolument pas une énergie d’avenir. Nous devons travailler à construire des filières de gaz vert, de biométhane entre autres.
Le 7e congrès de la Fédération nationale mines-énergie CGT vient de s’achever. Vous en avez été réélu secrétaire général. Quels sont les grands enjeux de votre prochain mandat ?
Ma première satisfaction est d’avoir vu notre bilan d’activité voté à l’unanimité. C’est une première et ça signifie que nous avons réussi, pendant ce mandat et malgré la crise sanitaire, à mettre en œuvre un syndicalisme de transformation sociale porteur de luttes gagnantes. Nos orientations sont désormais tracées, avec comme objectif de gagner notre programme progressiste de l’énergie. À l’approche de l’élection présidentielle, nous avons également décidé de nous adresser aux candidats pour faire en sorte que l’énergie, qui est un enjeu de société, bénéficie d’une politique offensive et mieux organisée, appuyée sur une industrie solide, de nouvelles garanties collectives et un meilleur service public, pour les salariés et pour les usagers.
Énergiefnme-cgtsébastien menesplierPrésidentielle 2022 BBC
Phil Mickelson to miss next month's Masters
Last updated on 21 March 202221 March 2022.From the section Golf
Three-time champion Phil Mickelson is set to miss the Masters next month for the first time in 28 years.
Mickelson, 51, is taking a break from the game after apologising for his criticism of Saudi Arabia's regime.
On Monday, Mickelson's name was removed from a list of active players competing at the tournament, which he last won in 2010.
The Masters, which was won last year by Japan's Hideki Matsuyama, begins at Augusta National on 7 April.
Mickelson, the US PGA champion, was involved with a Saudi Arabian-backed golf series but faced a backlash for comments he made in November to writer Alan Shipnuck.
Before the publication of his unauthorised biography of the American, Shipnuck released the interview last month in which Mickelson branded the Saudi regime as "scary" but said the project was a "once in a lifetime opportunity to reshape how the PGA Tour operates".
Although Mickelson claimed his remarks were taken out of context, he admitted his comments were "reckless" and that he was "deeply sorry for his choice of words".
Mickelson said he would use his time away from golf "to work on becoming the man I want to be".
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : au cœur d'un mouvement nationaliste qui combat l'armée russe
Publié le : 21/03/2022 - 07:46
James ANDRE
Jonathan WALSH
Vladimir Poutine en a fait une justification de l'invasion russe : il veut "dénazifier" l'Ukraine. Selon la propagande du Kremlin, le pays est aujourd'hui aux mains des mouvements nationalistes qui combattent dans le Donbass depuis 2014. Nos envoyés spéciaux à Kiev ont rencontré les membres d'un de ces groupes, qui forment les volontaires de la Défense territoriale ukrainienne.
Au nom de la défense nationale, des civils ukrainiens rejoignent des unités de jeunes volontaires qui combattent l'armée russe. Certains de ces groupes à l'idéologie nationaliste, voir ultranationaliste, trainent une réputation sulfureuse.
C'est le cas de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui existe depuis près d'un siècle et combattait déjà les séparatistes prorusses dans le Donbass en 2014. L'OUN a activement collaboré avec les nazis avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, au nom de la lutte commune contre les Soviétiques.
Ce groupe, tout comme le Régiment Azov ou Pravi Sektor, sont au cœur de la propagande russe, qui clame que l'Ukraine est aux mains des nazis.
Oleg Magdych, ancien pasteur qui encadre l'unité de jeunes volontaires OUN-Bortnichi, affirme pour sa part que les positions extrémistes sont minoritaires dans les rangs de l'organisation. "Certains membres vont trop loin, mais ils ne sont pas représentatifs de ces organisations. Poutine nous traite de nazis, moi je lui réponds que ce n'est pas nous qui tuons des civils. Nous aimons notre pays, est-ce que ça fait de nous des nazis ? Je ne crois pas."
Depuis l'invasion russe, l'OUN dit avoir déployé plus de 500 combattants, dont une grande partie autour de Kiev, qui concentre l'essentiel de leur effort.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 20 MARS
Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine
LE FIL DU 19 MARS
Guerre en Ukraine : l'armée russe est entrée à Marioupol, des frappes aériennes à Mykolaïv
PORTRAITSGuerre en Ukraine : ils s'appelaient Tetiana, Mykyta, Alisa, Yulia...
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Vive le nationalisme de l’autre ! À bas le patriotisme français ! Le syndrome Kassovitz
Monsieur Mathieu Kassovitz, acteur et réalisateur de métier, n’est pas économe de ses billevesées. Mais il se sera cette fois surpassé. On lui doit cette noble saillie, sortie de sa bouche mardi : « Si je n’avais pas d’enfants, je serais en Ukraine (…) Les Ukrainiens que je connais, ils sont ultra-nationalistes… mais dans le bon sens, ils veulent défendre et protéger leur pays. »
Ainsi le nationalisme irait dans le bon ou le mauvais sens. On reconnaît là l’esprit de discrimination gauchisant, dont, reconnaissons-le, Monsieur Kassovitz n’a point le monopole, notamment dans un milieu artistique qui ne brille pas par sa subtilité analytique.
Il y aurait donc un nationalisme vertueux, celui de l’Autre et un nationalisme honteux, celui des Français. Ces franchouillards lépreux, qui eux n’auraient pas le droit de vouloir défendre et protéger leur pays sans devenir, pour reprendre l’expression macronienne, des lépreux. Reconnaissons-le, les mêmes qui pensent que les frontières européennes sont obsolètes – à commencer par les françaises, qui considèrent, en citoyens du monde, qu’il ne saurait y avoir d’invasion étrangère, puisqu’il n’y a qu’une seule espèce humaine, ont découvert au lendemain de l’agression russe de l’Ukraine, que les frontières d’un pays européen devaient être considérées comme inviolables et sacrées.
À ma seule question de savoir si, toujours au nom du même sacro-saint principe, il était prêt à respecter celle de l’auteur du point de détail, notre acteur est demeuré pendant d’interminables secondes bouche bée.
Monsieur Kassovitz, s’il n’était père de famille, serait évidemment prêt à donner sa vie pour les protéger. Tout le malheur français est résumé dans cette différence flagrante de traitement, qui tient plus du réflexe pavlovien que du raisonnement. C’est le même que celui tenu par Bernard-Henri Lévy et ses amis, qui détestent tout ce qui est sauciflard, biniou et franchouillard, mais qui sont prêts à donner leur vie pour la Bosnie. Pardon de leur répliquer par le Talmud de Babylone : « Si je ne suis pas pour moi, alors qui le sera ? »
Retour et fin vers Kassovitz, qui décidément n’a pas changé depuis la première fois où je le croisais. Cette anecdote significative mérite, je crois, d’être narrée.
C’était lors du procès du groupe de rap Ministère A.M.E.R. pour son tristement fameux Sacrifice de poulets. Je représentais alors un syndicat de policiers partie civile. Le réalisateur de La Haine était venu soutenir ces brûleurs de flics en chanson au seul nom « de la liberté d’expression ». À ma seule question de savoir si, toujours au nom du même sacro-saint principe, il était prêt à respecter celle de l’auteur du point de détail, notre acteur est demeuré pendant d’interminables secondes bouche bée.
Toute la morale à géométrie variable de l’extrême gauche bébête est résumée dans cette béance. Les frontières pour l’étranger lointain, l’ouverture béante pour son prochain.
BBC
England: Tyrick Mitchell & Kyle Walker-Peters earn first senior call-ups
Last updated on 21 March 202221 March 2022.From the section England
Crystal Palace full-back Tyrick Mitchell and Southampton defender Kyle Walker-Peters have been given their first England senior call-ups.
England host Switzerland on Saturday before taking on Ivory Coast on Tuesday with both friendly games at Wembley.
They will be joined in the squad by West Brom goalkeeper Sam Johnstone and Aston Villa striker Ollie Watkins.
It follows the withdrawals of Aaron Ramsdale, Trent Alexander-Arnold, Reece James and Tammy Abraham through injury.
It will be the first involvement with England at any level for London-born Mitchell, 22, who played for AFC Wembley as a youngster before joining Brentford's youth set-up. He has made 57 appearances for Palace, scoring one goal.
Walker-Peters, 24, a 2017 Under-20 World Cup winner, has earned caps from Under-18 through to Under-21 level and has made 28 appearances for Saints this season, scoring three goals.
England squad
Goalkeepers: Sam Johnstone, Jordan Pickford, Nick Pope
Defenders: Conor Coady, Marc Guehi, Harry Maguire, Tyrone Mings, Tyrick Mitchell, Luke Shaw, John Stones, Kyle Walker-Peters, Ben White
Midfielders: Jude Bellingham, Conor Gallagher, Jordan Henderson, Mason Mount, Declan Rice, James Ward-Prowse
Forwards: Phil Foden, Jack Grealish, Harry Kane, Bukayo Saka, Emile Smith Rowe, Raheem Sterling, Ollie Watkins
France24 - Monde
Un avion transportant 132 personnes s'est écrasé dans le sud-ouest de la Chine
Publié le : 21/03/2022 - 10:12Modifié le : 21/03/2022 - 15:00
FRANCE 24
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Un avion de ligne de la compagnie China Eastern Airlines, avec à son bord 132 passagers, s'est écrasé lundi dans les montagnes du sud de la Chine. Dans un communiqué, la compagnie aérienne a "rendu hommage" aux "morts" de la catastrophe sans toutefois préciser le nombre de victimes.
Un Boeing 737 avec 132 personnes à bord s'est écrasé lundi 21 mars dans le sud de la Chine après une chute brutale de 8 000 mètres, un accident d'avion qui pourrait s'avérer le plus meurtrier dans ce pays depuis 1994.
Aucun bilan des victimes n'avait été publié lundi soir heure de Pékin, plus de six heures après la catastrophe qui a suscité une réaction à chaud du président Xi Jinping, inhabituelle pour un dirigeant chinois.
Mais à l'examen des données de l'accident, il semblait peu probable que quiconque ait pu en réchapper vivant. Dans un communiqué, la compagnie aérienne, China Eastern Airlines, a "rendu hommage" aux "morts" de la catastrophe.
Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil a perdu en l'espace de trois minutes près de 26 000 pieds (7 925 m) avant de disparaître des écrans radar après 14 h 22 locales (6 h 22 GMT).
Le vol MU5735 de la compagnie shanghaïenne China Eastern Airlines avait décollé peu après 13 h locales (5 h GMT) de la métropole de Kunming (sud-ouest). Il avait pour destination Canton (sud), à quelque 1 300 km.
Le 737-800, qui transportait 123 passagers et 9 membres d'équipage, a "perdu le contact au-dessus de la ville de Wuzhou" dans la région montagneuse du Guangxi, a indiqué l'administration chinoise de l'avion civile (CAAC).
L'avion "a été pulvérisé", a raconté un riverain à un média local.
"Sous le choc"
L'accident a "provoqué un incendie" dans la montagne, a indiqué la télévision publique CCTV, qui a diffusé des images des pompiers se dirigeant vers le site de l'accident à travers une zone montagneuse et arborée. Les secours ont éteint les flammes.
"Tous les habitants ont pris l'initiative d'aider les secours. Tout le monde s'est rendu dans la montagne", a déclaré par téléphone à l'AFP une commerçante du nom de Tang Min, installée à environ quatre kilomètres du lieu de l'impact.
Le président Xi Jinping s'est dit "sous le choc" après l'accident, a rapporté l'agence Chine Nouvelle. L'homme fort de Pékin a appelé à "déterminer au plus vite les causes de l'accident".
Depuis les États-Unis, Boeing a dit s'efforcer "de réunir davantage d'informations".
Selon le média financier Yicai, China Eastern a décidé sans attendre les résultats de l'enquête de suspendre tous ses 737-800 à compter de mardi. La compagnie n'était pas joignable pour commenter ces informations.
Nouveau coup dur pour Boeing
Les accidents d'avion sont relativement rares en Chine, un pays où le trafic aérien s'est considérablement développé ces dernières décennies et où les mesures de sécurité sont généralement strictes.
Le dernier accident majeur dans le pays remontait à août 2010. Un vol de la compagnie chinoise Henan Airlines s'était alors écrasé dans le nord-est du pays et avait fait une quarantaine de morts.
Le bilan le plus lourd pour un vol commercial date de 1994. Un Tupolev 154 de China Northwest Airlines s'était écrasé peu après son décollage de Xi'an (nord), tuant les 160 personnes à bord.
De très nombreux passagers chinois avaient par ailleurs péri en mars 2014 lors de la disparition énigmatique du vol MH370 de la Malaysian Airlines, à destination de Pékin.
La catastrophe aérienne de lundi est un nouveau coup dur pour Boeing en Chine.
En mars 2019, le pays avait été le tout premier au monde à ordonner à ses compagnies de suspendre les vols des appareils 737 MAX pour des raisons de sécurité.
L'annonce avait fait suite à deux accidents en quelques mois à l'étranger, qui avaient fait 346 morts.
Près de trois ans après ces déboires, le régulateur chinois avait finalement levé en décembre dernier son interdiction de vol pour le Boeing 737 MAX. On ignore si ces appareils ont à nouveau repris leurs vols commerciaux en Chine.
Cette décision était très attendue par Boeing, dont la Chine est un important marché.
Le régulateur conditionnait notamment le retour du 737 MAX dans le ciel chinois à des modifications techniques sur les avions, afin de garantir la sécurité des vols.
La Chine a été le dernier grand pays à lever l'interdiction de vol pour cet appareil.
Avec AFP
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Un combat d’arrière-garde du patronat
ChroniqueAline ChanuAvocate au barreau de Paris
Un salarié saisit le conseil de prud’hommes pour contester son licenciement pour insuffisance professionnelle, car ce dernier est intervenu pendant la période de protection prévue à l’article L.1225-4-1 du Code du travail, à savoir durant les dix semaines suivant la naissance de son enfant. Durant cette période, l’employeur ne peut rompre le contrat de travail que s’il justifie d’une faute grave ou de l’impossibilité de maintenir le contrat pour un motif étranger à l’arrivée de l’enfant (par exemple, la cessation d’activité de l’entreprise).
Osant tout pour sa défense, l’employeur soumet une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) aux motifs que cette protection serait contraire à la Constitution, car elle offrirait « aux jeunes pères non concernés par la grossesse une protection contre le licenciement uniquement destinée à protéger la santé physique et psychique des femmes ayant accouché ». Il s’agirait donc d’une atteinte au principe d’égalité entre les femmes et les hommes. On voit bien ici que l’intérêt porté par les employeurs aux discriminations subies par les femmes est à géométrie variable ! Cette interdiction de licencier serait en outre une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d’entreprendre.
La Cour de cassation refuse de transmettre la QPC au Conseil constitutionnel, considérant que « les questions posées ne présentent pas un caractère sérieux », et vient rappeler l’importance d’une telle période, qui « a notamment pour objectif de permettre au salarié, en instaurant une période de stabilité et de sécurité du lien contractuel, de concilier vie professionnelle et vie familiale, et de favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales ». Cette protection a pour objectif d’inciter les salariés à prendre le congé paternité, qui est actuellement de 25 jours, dont 4 obligatoires (article L.1225-35 du Code du travail).
Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications, dans une étude du 7 mars 2022, relève qu’un père sur trois n’a pas recours au congé. Il a été constaté que l’emploi précaire est un obstacle à la prise de ce congé (65 % des salariés en CDD, intérimaires l’ont sollicité contre 87 % pour les salariés en CDI). L’étude conclut que « le Portugal, l’Allemagne ou encore l’Espagne réservent aux pères respectivement 1, 2 et 4 mois de congés bien rémunérés. En Finlande, sur les 54 jours du congé, 36 doivent être utilisés en dehors du congé de la mère. La littérature internationale indique que les congés les plus propices à favoriser l’investissement des hommes dans les tâches parentales et domestiques sont ceux rémunérés, réservés aux pères, de plusieurs mois et utilisés en partie en dehors du congé de la mère ». Nous attendons donc une réforme de cette ampleur.
Chronique juridiquedroit du travailconstitutioncongé paternité Valeurs Actuelles
Pour Amine Elbahi, le « contre-reportage » de Mediapart sur Roubaix confirme les révélations de « Zone interdite »
Il est l’une des figures révélées par l’enquête de « Zone interdite » sur l’islamisme à Roubaix. Depuis sa parution, Amine Elbahi a rejoint l’équipe de campagne de Valérie Pécresse et été désigné comme futur candidats LR aux législatives, pour la circonscription de Roubaix. Ce jeudi 17 mars, c’est justement depuis un café du centre-ville de Wattrelos, commune limitrophe à Roubaix où le militant prépare sa campagne, qu’il a visionné le “contre-reportage” de Mediapart. Amine Elbahi a accepté de nous livrer son impression.
Le documentaire, long de 15 minutes, se concentre sur plusieurs boutiques de la rue de Lannoy pointées par Amine Elbahi et « Zone interdite », dont celle qui vend des poupées sans visage pour respecter les préceptes islamistes. Les journalistes de Mediapart sont partis à la rencontre de ces commerçants pour mener une “contre-enquête” (“contre-enquête” selon les termes utilisés dans la vidéo, tandis que le titre parle lui de “contre-reportage”) et montrer un autre visage de la rue de Lannoy. Sans succès, semble-t-il.
Mediapart en plein déni de réalité
« Je ne vois pas ce qu’il y a de “contre” puisque les images montrent exactement la même chose ! Exactement ce qu’on dénonce, exactement ce que les gens ne veulent plus… », nous glisse d’emblée Amine Elbahi. « Cette vidéo va à l’inverse de ce qu’ils veulent prouver. On sent que les journalistes voulaient trouver quelque chose, mais qu’ils n’ont rien trouvé », s’étonne encore le Roubaisien, pour qui la démarche de ce média d’investigation d’extrême gauche « démontre au contraire la crédibilité de “Zone interdite” ».
D’autant plus que la gérante de la boutique où les poupées sans visage sont mises en vente ne trouve rien à dire sur le fond du problème, à savoir le rôle de l’islam radical dans l’instauration de nouvelles normes culturelles et religieuses. « Ce n’est pas seulement la poupée qu’il fallait voir, indique Amine Elbahi, c’est aussi le discours qui accompagnait la vente de ces poupées, et sur lequel la gérante choisit de ne pas s’exprimer. »
Mais y est-elle seulement incitée ? Les journalistes du site d’investigation, dans leur grande bienveillance envers l’islam radical, ont choisi de ne pas poser les questions qui fâchent. « Mediapart ne fait que conforter le déni, alors que tout vient confirmer l’existence du communautarisme (…). Ce média a abandonné l’esprit républicain et l’esprit Charlie. Leur reportage ne fait pas honneur au journalisme », indique Elbahi avant de rappeler « que le documentaire de “Zone interdite” commençait, lui, par dénoncer le rôle trouble d’une association de soutien scolaire, chose qui a été rendu possible grâce au travail de la presse locale. Mais la liberté d’expression et d’informer ne plaît apparemment pas à Mediapart. »
Un verset du Coran dès l’entrée du magasin
Le Roubaisien s’étonne d’ailleurs de ne pas avoir été contacté par le média dans le cadre de cette contre-enquête, que nous avons nous aussi visionnée. De fait, rien de ce qui y est montré ne décrédibilise les images de « Zone interdite ». Dès les premières images, un tableau avec une inscription en arabe apparaît à l’entrée du magasin, qui s’avère être un verset du Coran. La boutique elle-même, dénommée Sounna Shop, fait explicitement référence à la pratique rigoureuse de l’islam, puisque Sounna signifie « tradition orthodoxe de la religion islamique ». Tout comme les articles qui s’y trouvent, tels que les jouets pour enfants : des poupées sans visage, mais aussi des jeux pour apprendre la prière et l’arabe.
Interrogés par Mediapart, les commerçants expliquent, pour leur défense, vendre ces articles simplement par opportunisme, c’est-à-dire pour répondre à la demande de la clientèle locale. Maigre défense, qui montre bien que l’islam radical imprègne une partie de la population de Roubaix, et que ces magasins ne sont que la partie visible de l’iceberg. Par ailleurs, à aucun moment les commerçants, ni même les journalistes de Mediapart, n’émettent de réserves sur l’idéologie véhiculée par l’islamisme à travers les articles vendus.
Plus surprenant encore, est le choix de Mediapart de se rendre dans les locaux de Pastel FM, une radio locale, « dont le reportage de “Zone interdite” ne parle absolument pas », s’étonne Amine Elbahi. D’autant que, là encore, Pastel FM a fait l’objet de diverses polémiques en raison de ses positions communautaristes. Plusieurs militants islamistes avaient été accueillis sur les ondes, comme le rappelait Marianne, dans un article daté de mai 2021. Le militant écologiste local, et animateur au sein de la radio, Ali Rahni, c’était vu, par exemple, désavoué par La France insoumise aux dernières élections cantonales pour sa proximité avec la mouvance islamiste. Avant cela, la région avait décidé de cesser de subventionner la radio parce que celle-ci avait diffusé une série d’émissions confessionnelles, parfois depuis des mosquées et animées par des imams, alors même que la convention qui la liait avec la région excluait « toute forme de prosélytisme politique, philosophique ou religieux ».
France24 - Monde
Nazanin Zaghari-Ratcliffe appelle à la libération des personnes "injustement détenues" en Iran
Publié le : 21/03/2022 - 14:10
FRANCE 24
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L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenue six ans en Iran où elle avait été condamnée pour sédition et libérée le 16 mars, a exhorté lundi Téhéran à libérer tous les otages "injustement détenus".
L'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe a appelé, lundi 21 mars, à la libération de tous ceux qui sont "injustement détenus" en Iran, estimant qu'elle n'aurait pas dû y passer six ans en prison jusqu'à sa libération la semaine dernière.
"Le sentiment de liberté ne sera jamais complet tant que tous ceux d'entre nous qui sont injustement détenus en Iran n'auront pas retrouvé leur famille", a déclaré Nazanin Zaghari-Ratcliffe lors d'une conférence de presse, citant notamment le trinational irano-britannico-américain Morad Tahbaz.
Âgée de 43 ans, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a été libérée mercredi dernier avec Anoosheh Ashoori, un autre Irano-Britannique de 67 ans.
"Je n'aurais pas dû passer six ans en prison"
Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, elle avait été arrêtée en 2016 à Téhéran, où elle venait rendre visite à sa famille. Elle avait été accusée de complot pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, et condamnée à cinq ans de prison.
Nazanin Zaghari-Ratcliffe a remercié tous ceux qui ont permis sa libération mais critiqué le fait qu'il ait fallu cinq chefs de la diplomatie britannique pour obtenir sa libération.
"Ce qui vient de se passer aurait dû se passer il y six ans", a-t-elle estimé. "Je n'aurais pas dû passer six ans en prison."
En parallèle des libérations la semaine dernière, Londres a annoncé avoir soldé avec Téhéran une vieille dette de 394 millions de livres (470 millions d'euros), sans établir de lien entre les deux affaires.
Avec AFP
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Libération de deux Irano-Britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenus en Iran
La justice iranienne condamne Nazanin Zaghari-Ratcliffe à un an de prison
Le nouveau procès de l'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe s'est tenu à Téhéran
BBC
My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself. Once you hit rock bottom, you have to get creative – Natalie
Quitting a job because she doesn’t like it, leaving a city that no longer suits her needs or ending a relationship with someone she’s no longer in love with – in recent decades, Western society has championed women who make these kinds of empowering choices. But what if the choice she makes is to leave her kids?
Despite improving gender equality, mothers who make the difficult decision to live apart from their children are often anything but celebrated.
“Even if both parents are doing a brilliant job of raising happy, healthy kids, [if] they happen to live away from their mum, the women are still vilified,” says Melissa, who lives an hour and a half drive from her two children, and administers an online support group for women in similar situations. “[These] mothers are spoken of as if they are defective, like something deep within their core is broken.”
The recent Netflix production of The Lost Daughter has shined a light on this kind of response to mothers who live separately from their kids. The film, based on the novel of the same name by Elena Ferrante, zooms in on actress Olivia Coleman playing the role of a mother who leaves her children with her husband for three years to pursue her own career goals. Both she and others frame her decision as selfish, which contrasts with a father in the movie who has also left his children (played by Ed Harris), seemingly without much judgement.
Though in real life parents of all genders have walked away from their children for centuries, there is some anecdotal evidence to suggest that mums leaving might be on the rise. Melissa says membership of the online support group she administers is in its hundreds and growing steadily. And therapists like Renne Singh, a spokesperson for the UK Council for Psychotherapy (UKCP), say they are noticing a “slight shift” towards more mothers choosing to relinquish live-in parenting.
Data from the UK and the US also suggests a rise in the proportion of single-father households, though this doesn’t distinguish between families where children still spend a significant portion of time with their mothers – or don’t – or how such childcare arrangements were decided.
Whatever the exact figures, the issue of women – rather than men – leaving the family unit still creates a lot of debate in Western cultures. For example, one of the tensions in the film The Lost Daughter (hinted at in the title), is the question: has a daughter been abandoned by her mum, or, conversely, is the mum who leaves her daughters the "lost one,” underlining that there continues to be deep emotional response to this behaviour. In many ways this may seem surprising, given the tidal wave of societal and media support for gender equity in other parts of society.
“Blended families, same sex parents – we’ve accepted these to a greater extent than we have working mothers who are parenting at a distance,” says Tom Buchanan, a professor of sociology at Mount Royal University in Calgary, Canada. “There’s a cultural lag.” And, say experts, this may not change anytime soon.
The reasons for leaving home
Academics and therapists following the “slight shift” towards more mothers choosing to live apart from children say there is a wide spectrum of reasons why this may be happening.
Some leave to take up jobs, assignments or study opportunities in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation. “Times have changed sufficiently for women to feel more comfortable and entitled to pursue their own careers, their own interests,” says Singh, “even if that means living away from [the family] home.”
Other women decide it’s preferable for their children to reside with their father after a break-up for practical or financial reasons. “The children were living in a lovely home on a farm in the country and they were in good schools with lovely friends,” says Melissa. “I didn’t know how I was going to afford to house [them]”. By leaving her kids with their father, she was able to re-establish her career as a freelancer in the media, and move to a cheaper neighbourhood closer to her extended family. “I was pretty run down by what went on in the marriage, too, and needed time to recover.”
The Elena Ferrante adaptation of The Lost Daughter has shined light on the taboo of mums leaving their children (Credit: Netflix)
Elsewhere along the spectrum of choice there are mothers who leave home for a different kind of lifestyle or relationship.
“I just felt trapped, completely trapped in a situation,” says Katy, a teacher who left her five children with their father in 2018 and moved to a different part of Europe. “I got married when I was 22, I had my first child at 25 and then it was ‘boom, boom, boom’ – child after child after child. And although they were what I wanted at the time, I don't feel like I actually got to do anything that was for me.”
At the far end of the choice continuum are mothers fleeing toxic relationships. For this group, leaving their children behind may be something of a last resort to overcome serious mental health issues and move forward with their lives.
That was the case for Natalie from Australia, who became severely depressed while she was living abroad with her ex-husband. She says the dynamic between them wasn’t healthy, but that he was a great caregiver to their children, so she ended up moving back to her home country without them.
“My children had a father and extended family who loved them, routines and a home. Leaving was about saving myself,” she says. “Once you hit rock bottom, you have to get creative.”
Singh believes rising public awareness of wellbeing is feeding into mothers' decisions to leave the family nest, in contrast to previous generations, where women often felt they had to put up with existing domestic arrangements. For example, contemporary self-help books and podcasts about separations or self-care can offer comfort and validation to those who’ve made the difficult decision to live apart from their children.
However, Singh warns some of this literature only exists because of ongoing stereotypes about motherhood, and she’s concerned some women may feel they need to use discourses about wellbeing “to warrant or legitimise what they are doing”.
“If society was more equal and more fair, then they might not have to rely so much on the literature to feel comfortable with the decisions that they make. I try and help women to become stronger and more grounded in their choices and, you know, think, ‘oh, well, society can say ‘whatever’, but this is what I want to do at this point’,” she argues. “Sometimes this option is the only one that presents itself to them… [so it’s] also just helping to give them permission to leave and feeling that that's OK.”
A persistent stigma
The freedom to leave hasn’t resulted in freedom from judgement. Women – especially in the West – still tend to face negative reactions from friends, family and wider society for the unconventional decision to live apart from their children, whatever the reasons behind it.
“The common theme in the [online] group is how surprised the women were by the confines of what society [still] expected of them,” says Melissa. She says even members who live apart from their children to pursue career paths in the military or for the sake of postgraduate studies have shared experiences of being “vilified” for their choices. New acquaintances will often ask members, “‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’”, she says. “Like it’s a simple choice that only the mother can possibly make. Like fathers have no input or say or responsibility at all”.
New acquaintances will often ask, ‘what do you mean your kids don’t live with you? What sort of mother doesn’t want to be with her own children?’ – Melissa
According to Singh, this is largely because discourses and expectations about motherhood haven’t shifted at the same pace as women’s progress in other areas. In other words, women are still expected to play the role of a nurturer, regardless of other external circumstances. “There’s still some stigma attached to women sort of abandoning their duties and responsibilities,” she says. “It's got a lot to do with history, cultural ideas and gendered relationships.”
She points out that this narrative is particularly common in Western individualistic cultures, in contrast to more collective societies. “In the Philippines or in India, it's quite common for women to go and earn money in a different country and send it back home while their children are being looked after by the extended family or by grandparents.”
For women in these Western cultures who fly the family nest to pursue a specific lifestyle or relationship, the stigma is often even more acute than for those who leave for practical or career-related reasons. Katy says many of her relatives didn’t speak to her for months, even though the decision for her children to remain in the family home instead of going with her was, she says, made mutually with their father.
“A man can do this and have no contact with their child, and it's acceptable,” says Katy. “But if a woman does it – and I still have contact with my children – people do think I'm a bad mother, [that] I’ve abandoned them. I thought I was doing the best for them,” she says, stating that if she’d stayed, her exhaustion and unhappiness would only have escalated. “I didn't realise at the time all the consequences, all the judgements I would get.”
Four years after her move, Katy says some friends and family members still perceive her as “a bad mother” and blame any challenges her children experience on her decision to leave.
Sharing her story with new friends hasn’t helped ease the burden; several people she became close to distanced themselves from her after learning about her past, so now she avoids talking about her children at all. “It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world.”
Melissa says women who admit domestic abuse was a factor in them leaving – even if they believed their former partner would not hurt their children – face “perhaps the cruellest” judgements from others. “In domestic violence, women barely get out alive, let alone with their mental health intact,” she says. Yet this cohort of mothers will still be asked by both strangers and people they know “how could you do it?” or “are the kids OK with it?”. “Very rarely do people ask ‘how are you?’ ‘are you ok?’,” says Melissa.
Some mums leave to take up jobs or study in different cities, either while remaining in a relationship with their children’s father or after a separation (Credit: Getty Images)
Views of fatherhood contribute to mothers’ burdens
Historically, fathers who leave the family home have been much more accepted in both society and in popular culture than mothers, agrees Buchanan. He cites veteran US singer Bruce Springsteen’s track Hungry Heart, which begins with the lyrics “Got a wife and kids in Baltimore, Jack, I went out for a ride and I never went back”.
Part of this acceptance is down to societal stereotyping of men as well as women: fathers have traditionally been viewed as less capable caregivers than mothers. It’s also about the value that is attributed to unpaid domestic work like childcare, in comparison to salaried jobs, argues Buchanan. This has fed the narrative that it’s more acceptable for men to leave home if they’re contributing financially, whereas women are seen to be abandoning their domestic duties. “Fathers are more likely to just perceive [paid] market work as ‘work’. And until that changes, I think you're going to see a lot of pressures on women,” he argues. “Fathers need to embrace and address and challenge the stigma that they are only the ‘breadwinners’, not necessarily the ‘parents’.”
Buchanan believes that despite all this, today’s walk-away dads are “not un-stigmatised completely” and “probably don’t have a great reputation”. However, he accepts there is a “different level of stigma” for women who leave their families under these sorts of circumstances. “When it happens in a mothering situation, it becomes a huge deal and it becomes gendered.”
Singh adds social stigmas can even play a role in how children respond to their mother’s decision to move out of the family home. She’s worked with a lot of adult clients who witnessed parental infidelity growing up, and says people tend to judge mothers who leave more harshly than fathers, and find “it's hard to forgive them, even later on in life”.
Managing from afar
Natalie describes her connection with her children as “very close” and says they speak several times a week, text regularly and visit one another. “The quality time we have when we are together is magical and normal. We pack in a lot of fun, and I'm there to manage dramas and homework, too.”
By contrast, Katy says she’s found it challenging to maintain regular contact with some of her five children, and has a particularly fragile relationship with her eldest daughter. Yet, while the pandemic has made it trickier for her children to visit, she says she has been able to offer them the kind of quality family time that was challenging when she was juggling live-in parenting with anti-social working hours.
It’s difficult because for every day you think ‘yeah, actually what I did took a lot of guts’, then somebody will make a comment, and it just puts you back down to thinking you’re the worst person in the world – Katy
“We go to the beach, we go out, have picnics in the park together… things like that,” says Katy. “I don't regret my decision. I did what I felt I had to do at the time. I do regret that I put the children through that because I think for them it's been hard. I would like one day for my children to grow up and look at me as in like ‘well, my mum wasn't happy, but she didn't just put up with the situation. She did something about it’.”
In the online support group, many women regularly share feelings of guilt, social isolation and ostracisation, says Melissa, because it’s difficult to discuss what they are going through with others. “The most common remark made by new members of our group is how incredibly lonely they have been. They say finding our group helps because they feel understood and not demonised by their circumstances.” She believes wider societal attitudes need to change, with a better understanding that “the women who leave… love their children as much as mothers who live more traditional lives.”
A more accepting society?
Whether society will eventually become more accepting of mothers who live apart from their children remains a matter of debate.
Buchanan believes things will improve, but only in certain circumstances. “If it’s a career-oriented move, then I think that’s something that we will move past, in terms of stigmatising,” he says. This, he argues, will be a side effect of a more general improvement in gender equity in the home and in the workplace, with fathers becoming increasingly involved at home and more women in leadership positions. “Stepping away from a family just because they wanted to pursue something different – I think that's always going to be stigmatised.”
“I don't think things will change very much in the future,” agrees Melissa, the support-group administrator. Ten years since moving out of her family home, she says she’s seen little progress in societal attitudes towards live-apart mothers like her.
Natalie, however, is more hopeful that women who leave the home for non-career related reasons will find their choices more “normalised” in future “with enough education and awareness”. But for this to happen, she says society also needs to become more open to the idea of fathers being equally equipped caregivers. This kind of shift, argues Singh, also needs to sit alongside a broader, more respectful acceptance of the full range of options open to modern working women, beyond traditional models of domesticity.
“Whether having children later in life, not having children at all, having children and then for somebody else to be the primary carer of their children, there's a lot of work for us as women to do, just to feel more comfortable with the fact that there are choices available nowadays,” she argues. “It’s fine to choose something a bit different… each of these choices comes with a cost.”
Melissa, Katy and Natalie’s surnames have been withheld to protect them and their family’s privacy
France24 - Monde
Guerre d'Algérie : 60 ans après, retour sur les accords d'Évian
Publié le : 17/03/2022 - 10:40
Aurélien PORCHER
Sylvain ROUSSEAU
Karim YAHIAOUI
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Le 18 mars 1962, la France et l’Algérie signent des accords de cessez-le-feu qui ouvrent la voie vers l’indépendance. Des accords au forceps qui vont être suivis d’une période de transition particulièrement violente. L’Organisation armée secrète (OAS), qui refuse ces accords, va appliquer une stratégie de la terre brûlée qui va précipiter le départ de centaines de milliers de pieds-noirs. Le projet d’une Algérie multiculturelle vole en éclat dans la douleur. Soixante ans après, nos reporters ont retrouvé les témoins et les acteurs d’un moment central dans l’histoire des deux pays.
>> À lire : Les accords d'Évian, cadre historique des relations France-Algérie
>> À lire, notre webdocumentaire : Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie
Les représentants français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ont signé, le 18 mars 1962, les accords dits d'Évian, consacrant la défaite française et ouvrant la voie à l'indépendance de l'Algérie après plus de sept ans de guerre et 132 ans de colonisation. © Studio Graphique - France Médias Monde
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Algériens, Français : ils racontent leur guerre d'Algérie
C'EST EN FRANCE
Accords d’Évian et indépendance de l'Algérie : 60 ans après, comment réconcilier les mémoires ?
COMMÉMORATIONLe 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie réprimée dans le sang à Charonne
New York Times - World
‘No hablabas ni preguntabas sobre eso’: trabajadores sirios hablan sobre fosas comunes que podrían ser crímenes de guerra
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Se han localizado dos sitios que se cree que contienen miles de cuerpos de sirios asesinados en los centros de detención administrados por el gobierno del presidente Bashar al Asad durante la guerra civil.
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Por Ben Hubbard y Marlise Simons
BERLÍN — Durante el día, los trabajadores usaban maquinaria pesada para cavar fosas y zanjas. Después del anochecer, los cadáveres llegaban, y a veces eran centenares sobre las plataformas de camiones del ejército o en camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos.
Según algunos hombres que trabajaron en dos emplazamientos de fosas comunes en Siria, cerca de Damasco, la capital, dichos cadáveres eran descargados en el suelo para luego ser sepultados, mientras los agentes de inteligencia del gobierno observaban la operación. En ocasiones, los trabajadores apisonaban la tierra para que los perros no desenterraran los cuerpos.
A lo largo de los 11 años de guerra civil en Siria, grupos de derechos humanos y desertores del gobierno han documentado el asesinato masivo de civiles cometido por las fuerzas de seguridad al procurar la erradicación de cualquier oposición al dictador Bashar al Asad.
El video muestra una secuencia de imágenes satelitales que revela la adición de zanjas en un sitio donde se sospecha que puede existir una fosa común que cubre un área de aproximadamente cuatro hectáreas en Qutayfa, una ciudad al norte de Damasco, entre 2014 y 2016. Una imagen de 2019 muestra actividad en el sitio, pero no evidencia más ampliaciones o nuevas zanjas.
Ahora, The New York Times cuenta con algunos datos que esclarecen un misterio de la guerra que aún persiste: ¿qué ocurrió con los cuerpos de los miles de personas que murieron o fueron asesinadas en los centros de detención del gobierno?
En los últimos meses, las entrevistas realizadas a cuatro sirios que trabajaron en las fosas secretas o cerca de ellas nos llevaron a analizar algunas imágenes satelitales. Las pistas en su conjunto revelaron la ubicación de dos sitios, cada uno de los cuales, según los hombres que trabajaron ahí, contienen miles de cuerpos. Según grupos de derechos humanos, es posible que también contengan pruebas sólidas de crímenes de guerra cometidos por las fuerzas de Al Asad, incluyendo la tortura sistemática y el asesinato de los detenidos.
“Si no resolvemos el asunto de los desaparecidos, nunca alcanzaremos la paz en Siria”, señaló Diab Serrih, cofundador de una asociación de personas que fueron detenidas en la famosa prisión de Saydnaya, en Siria, y quien ha trabajado para encontrar fosas comunes. “Todos los días recibimos llamadas de personas que desean saber dónde están sus hijos”, añadió. “Muchas de ellas me dicen: ‘Solo quiero tener una tumba para poder ponerle flores’”.
Después del levantamiento en 2011 que originó la guerra, Al Asad activó su red de agencias de seguridad para erradicar la disidencia con la encarcelación de manifestantes, activistas y demás personas.
The Lasting Effect of Syria’s Civil War
After a decade of fighting, many Syrians wonder if their country can be put back together.
El año pasado, el Departamento del Tesoro de Estados Unidos aseveró que al menos 14.000 de esos detenidos fueron torturados hasta morir, pero es casi seguro que la verdadera cifra sea mucho más elevada. Más de otros 130.000 han desaparecido en los centros de detención del gobierno y se cree que muchos están muertos.
En repetidas ocasiones, el gobierno sirio ha negado haber asesinado a personas detenidas, pero los grupos de derechos humanos han documentado con detalle esa práctica. Un conjunto importante de pruebas fue proporcionado por un fotógrafo de la policía siria, el cual se hace llamar “César”, quien huyó del país en 2013 con imágenes de más de 6000 cadáveres, algunos de los cuales presentaban señales de tortura.
Solo sacando los cadáveres de las fosas comunes sería posible contarlos e identificarlos, pero es poco probable que eso suceda mientras Al Asad siga en el poder. Rusia, su aliado más fuerte, sigue apoyándolo y ni a él ni a sus altos funcionarios se les ha acusado nunca de atrocidades como el uso de armas químicas en contra de sus propios ciudadanos.
Con el propósito de llamar la atención sobre esas atrocidades, esta semana, el Grupo de Trabajos de Emergencia sobre Siria, un grupo de defensa, llevó a Washington a uno de los hombres entrevistados por el Times para que hablara acerca de las fosas comunes con los congresistas y otras personas.
Según informes de Human Rights Watch y otros organismos, muchos de los cuerpos de quienes murieron detenidos eran enviados a los hospitales del gobierno, donde se registraba su muerte. Los cuatro hombres entrevistados nos contaron lo que ocurrió después.
Los cuatro trabajaban en las fosas comunes, o cerca de ellas, en las cercanías de Damasco, y cada uno era testigo de una parte de lo que hacía el gobierno para deshacerse de los cuerpos. Ahora, dos de los trabajadores están refugiados en Alemania, uno en Líbano y otro sigue en Siria. Tres de ellos hablaron con la condición de mantener su anonimato por temor a sufrir alguna represalia del gobierno sirio.
El Times no logró, de manera independiente, corroborar todos los detalles de sus relatos, como la cifra total de cuerpos que recordaban haber visto. Y cada uno solo fue testigo de una parte de los trabajos de sepultura que realizaba el gobierno, los cuales, según grupos de derechos humanos, es probable que hayan sido reproducidos en otros emplazamientos de fosas comunes.
Pero, en su mayoría, los distintos relatos concuerdan y corroboran los informes de los grupos de derechos humanos que han documentado los asesinatos en masa de los detenidos y el traslado de los cadáveres a los hospitales.
Uno de los entrevistados nos habló sobre lo que atestiguó en un juicio emblemático realizado en Alemania que estuvo relacionado con los crímenes de guerra cometidos en Siria y que concluyó este año con una sentencia a cadena perpetua para un antiguo funcionario de inteligencia acusado de crímenes de lesa humanidad.
Este hombre mencionó que, antes de la guerra, había trabajado para el gobierno regional de Damasco supervisando sepulturas de civiles. Nos dijo que los funcionarios de inteligencia lo reclutaron a mediados de 2011 para deshacerse de los cadáveres de los centros de detención que pasaban por los hospitales. Este trabajo lo realizó durante seis años en los dos emplazamientos de las fosas comunes.
El hombre explicó que el primero de estos lugares, donde trabajó desde mediados de 2011 hasta principios de 2013, era un cementerio civil en Najha, un pueblo al sur de Damasco. Al principio, era el supervisor de unos cuantos trabajadores que enterraban pocos cuerpos, pero a medida que fue creciendo la violencia del conflicto, la cantidad de cadáveres aumentó y él se convirtió en lo que describió como un engranaje de una extensa burocracia de la muerte.
Nos contó que le proporcionaron un autobús Nissan de color blanco decorado con fotografías de Al Asad, un uniforme militar y un permiso para cruzar los puestos de control. Antes del amanecer, trasladaba a más de una docena de trabajadores a las fosas comunes.
Por su parte, grandes camiones frigoríficos destinados al transporte de alimentos llevaban los cadáveres de los hospitales a las fosas. Cuando llegaban, su equipo descargaba los cuerpos en el suelo, muchos de los cuales tenían moretones y heridas, les faltaban uñas en los dedos y algunos estaban en descomposición, cosa que indicaba que ya llevaban algún tiempo muertos.
Nos comentó que él no enterraba los cuerpos, sino que supervisaba a los trabajadores y recibía los documentos de los hospitales que decían cuántos cuerpos habían llegado de cada centro de detención. Luego registraba esas cifras en una bitácora que tenía en su oficina, pero dejó esos documentos cuando huyó de Siria en 2017.
En algunos momentos durante los seis años que trabajó en las fosas comunes, su equipo descargaba dos camiones casi dos veces por semana, cada uno de los cuales traía entre 150 y 600 cuerpos, comentó. Cada semana, el equipo también recibía algunas docenas de cuerpos de la prisión de Saydnaya, que ha sido catalogada por Amnistía Internacional como un “matadero de seres humanos”, donde imperaba la tortura y con frecuencia asesinaban a los prisioneros.
Understanding Syria’s Civil War
An enduring conflict. The Syrian war began 11 years ago with a peaceful uprising against the government and spiraled into a multisided conflict involving armed rebels, jihadists and others. Here is what to know:
The origins. The conflict began in 2011 when Syrians rose up peacefully against the government of President Bashar al-Assad. The protests were met with a violent crackdown, while communities took up arms to defend themselves. Civil war ensued.
Other groups became involved. Amid the chaos, Syria’s ethnic Kurdish minority took up arms and gradually took territory it saw as its own. The Islamic State seized parts of Syria and Iraq in 2014 and declared that territory its “caliphate,” further destabilizing the region.
Foreign interventions. Mr. al-Assad received vital support from Iran and Russia, as well as the Lebanese militant group Hezbollah. The rebels were backed by the United States and oil-rich Arab states like Saudi Arabia. Turkey also intervened to stop the advance of Kurdish militias.
The toll. The war has killed hundreds of thousands of people and displaced millions. Forces loyal to Mr. al-Assad have committed by far the most atrocities. The regime has turned to chemical weapons, barrel bombs and starvation to force Syrians into submission.
Syria today. After more than a decade of fighting, the war has settled into a stalemate. Most of the country is nominally back under Mr. al-Assad’s control, but a crushing economic crisis has hobbled reconstruction efforts, impoverished the population and left many facing starvation.
Mencionó que, al parecer, los muertos que llegaban de Saydnaya casi siempre acababan de fallecer y añadió que algunos parecían tener marcas de soga alrededor del cuello o heridas de bala. En ocasiones, tiraban los cuerpos en zanjas y los cubrían con tierra. Otras veces, amontonaban ocho cuerpos en fosas que eran para un solo cadáver.
Las imágenes satelitales del cementerio de Najha durante ese periodo muestran fosas llenas y en una fotografía de 2012 se ve un camión con la parte posterior dirigida hacia las fosas y un vehículo blanco, tal vez un autobús, ubicado cerca.
Durante el juicio del exfuncionario de inteligencia sirio que fue acusado de crímenes de lesa humanidad en Alemania, también testificaron otras dos personas sobre las fosas comunes de Najha.
Una de ellas fue Eyad al Gharib, un exfuncionario sirio acusado el año pasado de ser cómplice en crímenes de lesa humanidad por trasladar a los manifestantes arrestados a una oficina de seguridad donde se sabía que torturaban a las personas. Este hombre le dijo al tribunal que los detenidos que morían eran enterrados en Najha, si sus cuerpos presentaban señales de tortura.
Otro hombre entrevistado por el Times fue operario de una excavadora y, durante siete meses, trabajó en el cementerio de Najha en 2012. Afirmó que los agentes de inteligencia que supervisaban las sepulturas le ordenaban que cavara fosas cuadradas grandes.
Este hombre también habló sobre los camiones frigoríficos que, durante el tiempo que trabajó ahí, llegaban algunas veces por semana con cientos de cuerpos, mismos que los trabajadores siempre descargaban en el suelo. Nos contó que los cubría con tierra y, en ocasiones, para apisonarla bien y evitar que los perros desenterraran los restos, pasaba su excavadora encima del sitio.
Recuerda que el olor a muerte era tan fuerte que lo hizo desmayarse.
Y asegura que una vez llegaron siete cuerpos, incluidos dos mujeres y un niño, en un camión de helados. Una década después, el recuerdo todavía lo persigue en Alemania, donde está refugiado.
“Ya no puedo comer helado”, dijo.
A principios de 2013, el hombre que conducía el autobús blanco señaló que el gobierno abrió una nueva fosa común cerca de la base militar de Al Qutayfah, un pueblo localizado al norte de Damasco.
Según él, en ese lugar, una excavadora motorizada cavaba zanjas de hasta 90 metros de longitud y cuando llegaban los camiones frigoríficos, ladeaban su plataforma para tirar los cuerpos en un extremo de la zanja. Si se atoraban, los trabajadores los jalaban hacia la zanja, donde la excavadora los sepultaba.
El siguiente grupo de cuerpos era tirado en otra parte de la zanja, un proceso extenuante que se repetía hasta que se llenaba la fosa, comentó. Luego, la excavadora cavaba otra zanja.
Con base en su relato, The New York Times localizó el emplazamiento y analizó las imágenes de satélite de ese periodo, en las cuales se veían las largas zanjas que poco a poco eran llenadas con tierra. En algunas fotografías se ve una excavadora en ese sitio y, al menos, en una de ellas se aprecia un autobús blanco.
Walid Hashim, un soldado retirado que sirvió en Qutayfa antes de desertar a fines de 2012, identificó el mismo lugar como una fosa común. En una entrevista telefónica, dijo que el sitio era un campo de tiro que el gobierno excavó para enterrar los cuerpos de las personas que habían muerto bajo custodia.
El área estaba muy vigilada para mantener alejada a la gente, dijo, pero todos en la base sabían para qué era.
“No hablabas ni preguntabas sobre eso”, dijo Hashim. “Pero todos los que trabajaban allí sabían sobre el cementerio”.
Christoph Koettl colaboró con el reportaje desde Nueva York, Karam Shoumali, desde Berlín y Asmaa al Omar, desde Beirut.
Ben Hubbard es el jefe de la corresponsalía en Beirut. Ha pasado más de una década en el mundo árabe en Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. @NYTBen
Marlise Simons es corresponsal de la oficina de París y se centra en los tribunales internacionales de justicia y crímenes de guerra. Durante casi cuatro décadas en The New York Times, ha vivido en Francia e Italia para informar sobre Europa y previamente cubrió América Latina desde Brasil y México.
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Valeurs Actuelles
Paris : un dirigeant d’une association d’aide aux migrants jugé pour exploitation
Il se présente comme « petit-enfant d’esclave ». Pourtant, comme le raconte Le Parisien, c’est bien lui, Ronald Désir, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris vendredi 18 mars, pour « traites d’êtres humains » et « soumissions de personnes vulnérables » dans le cadre de son association, Vies de Paris, créée en 1991. Censée aider les migrants en situation irrégulière sur le territoire, cette association était en réalité une coquille vide, indiquent nos confrères. La direction confédérale de la CGT s’est même penchée sur son cas et a signalé des dysfonctionnements. Selon la chargée des migrations, sous couvert de bénévolat, les migrants étaient en fait exploités et employés par l’association.
Lors de l’enquête, il a été mis au jour un système opaque où les migrants, en théorie bénévoles, devaient adhérer en réglant 45 euros. Afin d’avoir une régularisation plus rapidement, ils devaient signer un « contrat d’engament bénévole », et travaillaient ainsi en contrepartie de 600 euros mensuel. Sauf que dans les faits, ils travaillaient tous les jours et n’avaient droit qu’à cinq jours de congés… au bout de deux ans de présence. En plus de ce travail, ceux qui avaient adhéré devaient accueillir les nouveaux et leur proposer des formations payantes qui avaient lieu le soir : pour eux, le bénéfice était de 50 euros ; pour les nouveaux, ils allaient signer une reconnaissance de dette de 1 400 à 1 800 euros, détaille Le Parisien.
Enrichissement personnel ?
Mais en plus de ce travail indigne ou dissimulé, Ronald Désir est accusé de s’être comporté comme un despote. Qualifié de « gourou », homme « raciste » ou encore « Hitler », il n’autorisait aucun de ses employés à s’absenter par exemple, même quand il y avait un décès d’un proche. Des accusations totalement fausses selon l’intéressé, qui n’a pas cessé de se justifier sur tous les points lors de l’audience. A commencer par celle de racisme : « Je suis Noir, Je viens des îles. Mes aïeux étaient esclaves. Et on me traite de raciste, moi, le petit-enfant d’esclave ! » S’il a bien tenté de prouver qu’une bonne ambiance régnait au sein de Vies de Paris à travers des vidéos, les 52 « bénévoles », qui s’étaient constitués parties civiles, n’ont pas tenu le même discours.
Reste la question pécuniaire. Sur la période de l’enquête, de janvier 2018 à fin décembre 2020, il est ressorti que les caisses de l’association avaient amassé plus de 571 000 euros. Des sommes glanées grâce aux adhésions à 45 euros et près de 200 formations. En outre, les policiers ont retrouvé chez Ronald Désir 78 000 euros en liquide, de l’argent dit-il, pour payer les études de sa fille. Problème, il avait aussi payé une taxe sur un de ses logements vacants tout en étant bénéficiaire d’un logement social. La cour a requis trois ans de prison ferme contre lui. Décision en juin prochain.
L'Humanité
Fatima Lancien, déléguée cinq étoiles
Un jour avecReprésentante du personnel, cette travailleuse en hôtel de luxe ne se laisse pas marcher sur les pieds face à une direction qui aimerait se débarrasser d’elle. La CGT dénonce une discrimination antisyndicale.
Luis ReygadaCe matin-là, Fatima Lancien s’est réveillée à 5 heures, comme d’habitude. À 6 heures, elle était déjà à son poste de travail, pour préparer les petits déjeuners : café, jus de fruits, viennoiseries… Tables et couverts doivent être impeccablement dressés pour accueillir les premiers clients, qui ne tardent pas à pointer leur nez dans le fastueux restaurant. Fatima est demi-chef de rang au Hyatt Paris Madeleine, un de ces luxueux « hôtels-boutiques » cinq étoiles qui font le bonheur des touristes fortunés de passage dans la capitale. Pour elle, c’est une journée de plus et c’est peu dire que, avec ses treize ans d’ancienneté, elle se sent ici un peu comme chez elle.
Un entretien préalable à sanction
Pourtant, cette belle journée de fin d’hiver parisien n’a rien d’anodin. À 14 heures, c’est le branle-bas de combat. Chasubles et drapeaux siglés CGT commencent à s’amasser à l’entrée du 24, boulevard Malesherbes : un groupe festif mais résolu s’active autour d’une petite sono qui finit par cracher les premières notes d’une musique aux paroles revendicatives. C’est l’heure du débrayage et Fatima quitte son poste pour rejoindre ses camarades installés sur le trottoir. L’employée serviable endosse alors son armure de déléguée syndicale et s’empare du micro, entourée de la trentaine de sympathiques agitateurs qui l’encouragent, sous les regards – médusés ou amusés – des clients prêts à débourser jusqu’à 2 700 euros la nuitée dans l’établissement. Elle gagne à peine 1 500 euros par mois, et doit se présenter dans une demi-heure auprès de la direction pour un entretien préalable à sanction.
« J’en ai marre ! Ils me cassent les pieds sans arrêt, c’est inadmissible », proclame-t-elle sans trembler, tout en dénonçant haut et fort, sous les fenêtres de l’hôtel qui l’emploie, les stratagèmes mis en place par la direction depuis plusieurs années pour la « faire craquer ». « Pourtant, je bosse dur ; je demande juste à pouvoir travailler sereinement… Je suis fatiguée, mais je ne me laisserai pas faire, martèle-t-elle avant de lancer en forme de défi : et s’il y a un problème avec un salarié, je serai toujours là pour le défendre, c’est mon rôle de déléguée. Point. »
En aparté, le responsable CGT des hôtels de prestige et économiques (HPE), Claude Lévy, explique : « C’est sa énième convocation, ça fait un moment que la direction cherche à la faire dégager, car c’est la déléguée la plus combative. C’est contre ce harcèlement et cette discrimination syndicale qu’on a organisé ce rassemblement. On veut faire passer un message à l’employeur : lâchez-la, elle n’est pas toute seule. »
Insultée et humiliée
Les déboires avec sa hiérarchie se sont accumulés au fil des ans – « J’ai même déjà été agressée physiquement et insultée », nous raconte-t-elle –, particulièrement ces derniers mois, avec le nouveau responsable de la restauration. « Il essaye tout le temps de m’humilier ; il me dit : “Tu es nulle. Tu es encore là ? Rentre chez toi ! Tu n’es rien du tout ici.” Il m’appelle “la vieille machine”, il modifie mon planning sans me demander, juste pour m’embêter. Un jour il a cassé un verre devant moi, en me disant droit dans les yeux : “C’est toi qui l’as cassé” ! »
Son syndicat vient de saisir les prud’hommes pour dénoncer une situation qui devient invivable. « C’est mon rôle de syndicaliste qui dérange », assure Fatima. Voilà huit ans qu’elle participe à toutes les batailles, souvent victorieuses, menées par la CGT HPE. Grèves aux Hyatt Vendôme et Madeleine en 2013, 2014 et 2018, idem au palace W Paris-Opéra en 2015 ou à l’Ibis Batignolles en 2019… Assurément, Fatima a de quoi irriter plus d’un patron dans un secteur qui a fait de la sous-traitance sa profession de foi, afin d’abaisser les coûts et d’augmenter la rentabilité.
À 14 h 30, une haie se forme pour accompagner Fatima, qui pénètre dans l’hôtel comme si elle se dirigeait vers un ring, tandis que ses camarades scandent son nom sous les hourras. Elle ressort moins d’une heure plus tard : « Pas de sanction, mais ils veulent me changer de service. » Une militante cégétiste s’étonne ironiquement de voir ainsi convoquée une employée simplement pour l’affecter à un nouveau poste : « C’est clairement une tentative d’intimidation. Je sens qu’on va devoir revenir. »
Fatima ne reprend pas le travail cet après-midi ; elle part prendre un café avec ses camarades sous un ciel clair et relativement dégagé. Elle sera de retour demain matin, pour 6 heures. Prête à préparer les petits déjeuners, mais aussi à ne pas se laisser faire. Comme d’habitude.
Répression antisyndicalecgthôtel hyatt BBC
Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions
Few of the thousands of tourists who visit West Palm Beach, Florida, every year for its beaches notice the abandoned industrial site on the edge of town. A faded sign reading "CAMERAS FIREARMS NOT PERMITTED ON THIS PROPERTY" was attached to a gate blocking a forgotten access road. It was one of the few clues that the Apix Fertilizer factory once hid a secret.
The 10-square-mile (25.9 sq km) site was a clandestine government facility that, in the late 1950s, was at the heart of American efforts to spy on the Soviet nuclear arsenal.
Rather than producing fertiliser for farmers, the site was probably the world’s largest producer of liquid hydrogen, which was needed for one thing: Project Suntan. This was the code name given to the "beyond top-secret" project to build the replacement for the Lockheed U-2 spy plane, which began in 1956.
The Lockheed CL-400 Suntan was more like a space plane, or a Thunderbird, than a spy plane. Led by Lockheed's genius designer and secretive Skunk Works founder Kelly Johnson, the dartlike flying machine was intended to fly at Mach 2.5 at 30,000m (100,000ft) with a skin temperature of 177ºC (350ºF), have a range of 4,800km (3,000 miles) and be powered by liquid hydrogen – that is, hydrogen cooled down to cryogenic temperatures of around -423ºF (-253C). The Skunk Works, based in Burbank California, was a business-within-a-business that was free of the usual corporate oversight.
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Engineers believed they were in a "hydrogen race" against the Soviets after U-2 flights over the Soviet Union spotted the construction of liquid hydrogen plants. The Americans became convinced that the Soviets were developing their own space plane/spy plane, or a high-flying, high-speed interceptor to shoot down the U-2. The true Soviet motivation became clear in 1957, when Sputnik was launched on top of a liquid hydrogen-powered rocket.
Even though aspects of the project were a success, the Skunk Works team was unable to solve two problems with hydrogen-powered aircraft which still confront designers today. The first was range. Hydrogen is very light compared to kerosene – traditional aviation fuel – and packs three times as much punch per unit of mass, but it needs four times the volume on an aircraft for the same hit, and storing it is tricky.
The Lockheed CL-400 was Lockheed's ambitious design from Project Suntan (Credit: Lockheed)
Liquid hydrogen has advantages over the alternative, pressurised hydrogen gas, which include a higher energy density (vital for longer ranges) and not needing strong, heavy tanks. Nonetheless, while Johnson's design for Project Suntan was as long as a B-52 bomber, it still couldn’t achieve the range Johnson had promised the US Air Force.
The second problem was even greater. While it proved possible to produce enough liquid hydrogen, the infrastructure needed to run a hydrogen-powered plane was a different matter. Kerosene was just too cheap and convenient compared to transporting volatile liquid hydrogen in huge amounts to air bases around the world, storing it, and safely refuelling the aircraft.
When the Lockheed team stored hundreds of gallons of liquid hydrogen at the Skunk Works a visiting scientist warned them "My God … you're going to blow up Burbank." Later, they were reminded of this prophecy when a fire broke out and nearly caused a massive explosion that could have demolished the top-secret facility, the neighbouring airport and Burbank itself.
With his famous bluntness, in 1958 Johnson told his paymasters in Washington that he was "building them a dog", and repaid around $90m spent on the project. The hydrogen-powered plane became one of the few failures of his long career. It was easy to think that if Johnson and his Skunkworks couldn’t make the new fuel work, no one could.
Several other aircraft engineers disagreed. On 15 April 1988 the rather mundane-looking Soviet experimental aircraft the Tupolev Tu-155 flew using liquid hydrogen, and the modified airliner went on to fly around 100 flights. The fall of the Soviet Union curtailed the programme, but a handful of hydrogen-powered small planes or UAVs (unmanned aerial vehicles) have flown since then. The prototype of Boeing's Phantom Eye high-altitude, long-endurance, liquid hydrogen-powered drone flew for the first time on 1 June 2012. On the last of its nine flights the Phantom Eye flew for eight to nine hours at 16,500m (54,000ft). A lack of funding eventually grounded the drone.
Now a new generation of engineers is pursuing hydrogen-powered flight with greater urgency, spurred on by its promise of zero carbon emissions. (The aviation industry is currently responsible for around 2.4% of global carbon emissions.)
Visionary designer Kelly Johnson looked into hydrogen aircraft designs in the 1960s (Credit: Golding/Getty Images)
Most of these designs generate electricity by either using liquid hydrogen to power a fuel cell or to combust in an engine, or a combination of the two. With hydrogen comes the opportunity to rethink aircraft design, including the wings, because of the need to store liquid hydrogen in relatively heavy, insulated tanks. That might make future aircraft look a lot different, because lighter kerosene can be stored in the wings. It is also a chance to rethink practices that in some case date to the 1950s.
"When a process hasn’t been innovated for a very long time you can end up with malfunctions in the design," says Arlette van der Veer, senior manager radical innovation at KLM Royal Dutch Airlines. "For example, my colleagues from cargo, or ground services, are the last point in the aircraft design process, and that is a huge problem. They are currently lying on their backs in the belly of planes moving luggage because robots can't go into the space, and it is too narrow for other solutions."
Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350
In July 2020 a team from Delft University drove across the border from the Netherlands to Fassberg air base in Lower Saxony, Germany, on a mission to test a radical new design of hydrogen-powered commercial aircraft called the Flying-V. In the back of their van was a 3m-wide (10ft) scale model in the distinctive blue-and-white KLM livery. The team – including researchers, engineers, and a drone pilot – had a week to prove that their one-and-a-half years of hard work in the university's aerospace laboratory had not been a waste of time.
Delft is one of the top technical universities in the world and has one of the largest aerospace engineering faculties in northern Europe. The Flying-V was conceived by TU Berlin student Justus Benad, supported by KLM and Airbus. It is a radical new design that is 20% more efficient than a conventional aircraft, with the passenger cabin, cargo hold and fuel tanks integrated into the two arms of its V-shaped structure. Full-sized, the Flying-V would be around the same size as an Airbus A350, carry a similar number of passengers (more than 300) and could use the same departure gates.
Soviet designers flew a converted Tu-154 airliner with hydrogen fuel in the 1980s (Credit: Joker/Getty Images)
The Flying-V is a type of aircraft called a "blended wing" because the wings and fuselage are smoothly blended, with no clear dividing line. Often called flying wings, they are seen as a natural fit for hydrogen-powered aircraft because they are more efficient than traditional tube-and-wing aircraft and have plenty of space for the hydrogen tanks.
Airbus itself has unveiled three Zeroe concepts for liquid hydrogen-powered aircraft, one of which could enter service by 2035. They are a rather conventional-looking short-haul turboprop and an intercontinental jet airliner, as well as a more radical blended wing that looks more like a space plane.
FlyZero, a British project aiming to realise zero-emissions commercial aviation, assessed 27 different configurations for hydrogen-powered airliners before producing its own. These included planes with two fuselages, one for hydrogen and one for passengers, through to gondola designs, with the tanks above the passengers, and a flying wing. Its own, recently unveiled concept, is for a mid-sized aircraft flying non-stop to San Francisco or Delhi which looks like a bloated version of a conventional airliner with ultra-thin wings.
Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane – David Debney
There are many other designs for future hydrogen-powered commercial aircraft. "It is a question of where you can site these hydrogen tanks in an aircraft for the minimum penalty," says David Debney, a chief engineer at FlyZero. "We looked at wacky ideas, for example, where you could put a giant hydrogen tank between the wings and have two cabins, one at the back, one at the front, but they'd be separate. And you couldn't get from one to the other. That's not allowed under the regulations.
"Aircraft design is a compromise between many things, and you can get into get into a spiral when designing a plane. If you make it heavier, then you need more lift, and that means a bigger wing; a bigger wing means more weight, so you need even more lift but a bigger wing weighs more, and so on."
The Flying-V was designed in a completely different way to most aircraft concepts (Credit: Flying-V)
For the Flying-V, hydrogen means trade-offs that Kelly Johnson would have recognised, and which the kerosene powered version doesn’t need. "We sacrificed two things: the first is about two-thirds of the cargo volume [which will hit profitability]," says Roelof Vos, an assistant professor at the Aerospace Engineering Faculty of Delft University of Technology. He is also technical lead on the project. "We will have sufficient volume for the passengers' luggage, but nothing more. The second is the amount of volume we have available for hydrogen, and how far we can fly on that." While a hydrogen-powered Flying-V could fly from London to Cape Town non-stop, a kerosene-powered version could reach as far as Sydney.
On 16 July 2020 the Delft team’s hard work paid off. The scale model of the Flying-V was carried through the doors of the old wartime hangar onto the concrete apron at Fassberg. A little after 3.30pm, with a whine of its two electric motors, it rose sharply into the air for its successful five-minute-long maiden flight. "The flight of the scale model demonstrates that the Flying-V can be flown controllably with good handling qualities without any problems," says Vos.
"Hydrogen aircraft have flown now, so we know the fundamentals of the fuel, and we know the fundamentals of the aircraft," says Mark Bentall, head of operations for technology at Airbus, "and like we do with a traditionally fuelled aircraft… we will always take the benefit of the latest technologies."
Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson’s day – David Debney
Carbon fibre allows engineers to build lighter, stronger structures. Easily overlooked new manufacturing techniques such as friction stir welding (FSW) deliver more accurate high-quality joins. It uses the heat generated by friction from a rotating tool to fuse two different materials together. The Skunk Works team used wooden models and wind tunnels to design Suntan; today computer design and simulation tools help engineers to produce highly accurate designs, quickly and cheaply.
"Thanks to computer modelling our level of understanding of combustion is way, way more advanced than in Kelly Johnson's day, and this has helped kerosene engines, but it will help hydrogen-powered aircraft more," says David Debney. "Greater efficiency of aircraft helps massively with the volume of hydrogen fuel that you need to accommodate, and that’s the big thing that's changed.
"If you were using 1950s aerodynamics and engine technology, for the same missions you’d need a lot more hydrogen, and that's hugely penalising from the volume perspective."
FlyZero has offered three different airliner coincepts, including a smaller model for regional journeys (Credit: FlyZero)
The innovation continues. Ultima Forma is a British technology company based south of London. Fuel tanks are heavy. Hydrogen causes corrosion embrittlement in metals such as steel, but less so in copper. Ultima Forma is developing ultra-thin liners made from copper for the inside of lightweight carbon-fibre fuel tanks. The same technology could be used in the transportation of hydrogen.
It is in everyone’s interest, as well as the planet's, if the lessons learned by different teams could be shared. "I know for sure that the best design cannot come from one party," says Arlette van der Veer. "What would be really disruptive is an open knowledge-sharing economy to combine the knowledge of different manufacturers to produce the best designs."
Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day
Even though an estimated $500bn (£370bn) is going to be spent globally on hydrogen infrastructure, not every problem that Johnson faced has been solved, and some – including whether the hydrogen is produced locally or centrally, how it is distributed and how it is stored at the airport – are far too big for an aircraft manufacturer or airline to solve on its own.
Then there is the matter of how aircraft will be refuelled with passengers nearby (robotic arms are one idea), and what the safety regulations will be. "That’s a big bit of work," says Captain David Morgan, director of flight operations at budget airline easyJet. "And that's something we’re going to start doing long before the first aeroplane arrives on the scene."
Crucially, commercial aviation will have to learn from other industries that work with hydrogen every day. "One of the reasons why we brought Zeroe to public attention early was because we need to work as an ecosystem to make it happen," says Bentall. Conversations between airports, airlines and manufacturers have started.
Tests with the model Flying-V showed that it had good handling qualities, Roelof Vos says (Credit: Flying-V)
There are many reasons why it might not happen, but there are good indications that sometime in the 2030s commercially viable hydrogen-powered aircraft will be in the air, though initially they might look like the planes that line up at airports like Heathrow today.
"There are some really interesting designs, futuristic designs, that would lend themselves to hydrogen," says Morgan. "However, what you don’t want to do when you change over to a hydrogen fleet is to make everything so radical that the changeover becomes a real problem."
"Safety is the sole purpose of everything we do… but what I discovered in my research is that there are some mindsets and approaches from the 1960s or 1970s that still prevail today despite all the new testing methods," says van der Veer. "If I designed the most perfect aircraft…but there is no fuselage, it’s not cylindrical, it would be a case of the computer says 'no'. The certification authorities need to develop certification methods for aircraft designs that they have never seen before."
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France24 - Monde
Présidentielle : Jean-Luc Mélenchon se rêve en candidat surprise du second tour
Publié le : 21/03/2022 - 16:23
Benjamin DODMAN
Romain BRUNET
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Fort d’une dynamique indéniable, le candidat de la gauche radicale s’imagine bousculer le scénario écrit d’avance d’un second tour opposant, comme en 2017, Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Mais pour cela il devra relever plusieurs défis : convaincre l’électorat de la gauche modérée et les abstentionnistes.
Cela ressemble à une démonstration de force : en mobilisant, dimanche 20 mars, lors de sa marche pour une VIe République plusieurs dizaines de milliers de personnes – 100 000 selon La France insoumise –, Jean-Luc Mélenchon a montré qu’il fallait compter avec lui au moins jusqu’au 10 avril, pour le premier tour de l’élection présidentielle… et peut-être même au-delà.
Car il y a bien une dynamique dans la campagne du candidat de la gauche radicale. Outre le rassemblement de dimanche, les meetings de Jean-Luc Mélenchon attirent systématiquement du monde partout en France. Cela se traduit dans les sondages avec une courbe qui, à l’image de la "tortue sagace" de la fable de La Fontaine à laquelle il se compare, progresse doucement mais sûrement : les instituts de sondage le créditent désormais de 13-14 % des intentions de vote, en troisième position mais tout de même à bonne distance derrière Emmanuel Macron (30 %) et Marine Le Pen (17-18 %).
>> À lire : "Le vote utile à gauche, c'est Mélenchon", affirme Ségolène Royal
Résultat, Jean-Luc Mélenchon fait de plus en plus figure de "vote utile" pour l’électorat de gauche. Les autres candidats de cette famille politique semblent, toujours selon les sondages, nettement distancés : l’écologiste Yannick Jadot plafonne autour de 5-6 % d’intentions de vote, le communiste Fabien Roussel émerge à 4-5 % et la socialiste Anne Hidalgo ne dépasse pas les 2 %.
Dans ce contexte, la marche pour la VIe République avait pour but de convaincre les indécis. "Chaque personne est personnellement responsable du résultat, chaque personne a la clé du deuxième tour. (…) Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes. C’est vous qui faites la décision. Ne vous dérobez pas", leur a lancé Jean-Luc Mélenchon. Et faisant du choix des électeurs de gauche au premier tour une "responsabilité morale" face au programme d’Emmanuel Macron, le candidat insoumis a mis en garde : "Ce vote est un référendum social. Vous êtes prévenus".
Chaque personne, quelle qu'ait été sa vie et ses engagements, est personnellement responsable du résultat de l'élection présidentielle. Car c'est chaque personne qui a la clé du deuxième tour, qui ouvre la porte d'une meilleure société. #MarchePourLa6eRepublique pic.twitter.com/QomwtNf03l
March 20, 2022L’argument sera-t-il efficace ? Certains ont déjà franchi le pas, à l’image de Christine, ancienne Gilet jaune de 52 ans, "pas fan de Jean-Luc Mélenchon" à la base mais favorable à une VIe République qui permettrait, comme le promet le candidat insoumis, de passer à un régime parlementaire et de mieux partager le pouvoir entre président, Parlement et citoyens. "Je voterai pour lui pour qu’il nous défasse de la Ve République. La société se déshumanise, se dépolitise. Il faut changer de système. Je ne fais plus confiance aux politiques, mais cette fois c’est notre dernière chance", confie-t-elle à France 24.
Une image écornée
Mais de nombreux autres électeurs de gauche restent réticents. L’image de Jean-Luc Mélenchon, écornée par ses coups de sang comme l’épisode "la République c’est moi" en 2018 ou par ses positions en matière de politique étrangère jugées trop favorables à la Russie, notamment la sortie de la France de l’Otan, reste un handicap.
"La politique extérieure, pour une fois, prend une importance réelle dans la campagne et il sera compliqué pour Jean-Luc Mélenchon de parvenir à convaincre toute une partie de l’électorat de gauche sensible à cette question et attachée notamment à l’adhésion de la France à l’Otan", estime le politologue Gérard Grunberg, contacté par France 24.
>> À lire : Comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon
D’autant que l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo ne cessent de l’attaquer sur la question ukrainienne. Et plus l’hypothèse d’une accession du candidat insoumis au second tour de l’élection présidentielle gagne en crédibilité, plus les piques deviennent acerbes, à l’image d’Anne Hidalgo qui caricature Jean-Luc Mélenchon comme "complaisant et complice avec les dictateurs".
Même l’ancien président socialiste, François Hollande, est monté au créneau pour critiquer l’idée d’un vote utile en faveur du député des Bouches-du-Rhône. "À un moment, il faut avoir un président utile, pas simplement un vote utile", a-t-il déclaré, mercredi 9 mars, sur France Inter.
.@fhollande ne conseille pas de voter Jean-Luc Mélenchon : "Il faut avoir un président utile, pas simplement seulement un vote utile"#le79Inter pic.twitter.com/rlxTFptgIv
March 9, 2022"L’enjeu est important pour le Parti socialiste, qui joue sa survie, souligne Gérard Grunberg. On sait que cette élection est déjà perdue pour le PS, mais en termes d’image, l’accession de Jean-Luc Mélenchon au second tour lui porterait un coup fatal."
Alors la gauche modérée tape comme elle peut sur l’ancien sénateur socialiste, quitte à favoriser un nouveau second tour entre Emmanuel Macron et l’extrême droite. "On reconstruit davantage sur un champ de ruines où tout le monde (à gauche) arrive au plus haut autour de 12 % que sur un champ de ruines où Mélenchon arrive haut", affirme une parlementaire socialiste, citée par Libération.
La clé de la participation
Les abstentionnistes constituent l’autre clé d’une éventuelle accession au second tour de Jean-Luc Mélenchon. "Autour de moi, je constate une montée constante de l’abstention, de l’apathie. Il y a une grande désillusion par rapport à la politique", juge Hélène, 32 ans, présente dimanche à la marche pour la VIe République, "malgré Mélenchon plutôt que pour lui", dit-elle à France 24 en plaisantant. Elle estime toutefois que "Mélenchon a raison de proposer une constituante et la révocation des mandats" car "il faut redonner du pouvoir aux gens pour qu’ils s'investissent à nouveau".
Hélène a été séduite par la proposition d’une VIe République, d’autres électeurs le seront peut-être par la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, le prix de l'essence bloqué à 1,40 euro, l’allocation d’autonomie de 1 063 euros pour les étudiants ou les investissements massifs promis dans les services publics. C’est en tout cas le pari que fait Jean-Luc Mélenchon en envoyant ses militants sillonner les quartiers populaires à la rencontre des abstentionnistes, ou quand il s’adresse à eux en évoquant "un choix de société" en répétant à trois reprises, au cas où la proposition d’Emmanuel Macron serait passée inaperçue : "La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans ! La retraite à 65 ans !"
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"Ce que feront les abstentionnistes reste une inconnue, mais le problème pour Jean-Luc Mélenchon, c’est que la réélection d’Emmanuel Macron est jugée probable par la plupart des Français, indique Gérard Grunberg. Or, cela risque d’être un facteur d’abstention car sans réel espoir de victoire à l’arrivée, les électeurs de gauche pourraient être démotivés."
Sans doute conscient de cette réalité, Jean-Luc Mélenchon répond à cet argument en insistant sur les conséquences de sa présence dans un débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron. Au lieu de parler immigration et sécurité face à Marine Le Pen, Éric Zemmour ou Valérie Pécresse, un second tour Macron-Mélenchon obligerait le président sortant à parler protection sociale, bifurcation écologique, logement et retraite. Une perspective susceptible de faire ressurgir le clivage droite-gauche et qui devrait au contraire donner à l’électorat de gauche des raisons d’espérer, analyse l’entourage du candidat insoumis.
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MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"
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Valeurs Actuelles
« On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »
Agressé en deux fois en quatre jours, parce qu’il milite pour Eric Zemmour ? Le responsable de la section jeunes de Génération Z en Gironde s’en sort, miraculeusement, avec trois points de suture à l’arcade et six jours d’ITT au total. Il est 19h45 ce 10 mars, lorsque Augustin Meynard sort d’une salle de sport près de la barrière d’Arès, à Bordeaux. A la sortie, une quinzaine de jeunes cagoulés qui l’attendaient le rouent de coups et l’agonissent d’insultes. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que des passants lui viendront en aide et appelleront les secours, après la fuite des agresseurs. Le 14 mars, bis repetita. Le jeune homme sort de la patinoire Meriadeck de Bordeaux, où il assistait à un match de hockey avec sa compagne, alors que trois ou quatre individus le prennent à nouveau à partie. « Alors Augustin, tu te souviens de moi ? », lui aurait lancé l’un d’eux. Pour le militant, la proximité entre les deux évènements et la péroraison de son agresseur ne peuvent être une coïncidence. D’autant que le motif semble signé. « Alors les Zemmour, ça dit quoi ? », lui aurait signifié l’un d’eux, tandis qu’un autre avertissait : « Retenez bien ma gueule, on va tous vous buter ! ». Cagoulés et donc pas identifiables, les individus ont à chaque fois pris la fuite après leur forfait, jusqu’à se faire rattraper. L’un d’eux, placé en garde à vue, a été confronté à Augustin, ce 18 mars, avant d’être déféré devant le parquet. En attendant les suites de l’enquête et surtout la fin de la campagne présidentielle, les policiers ont recommandé au jeune homme de ne plus sortir dans Bordeaux le soir, ni seul en journée. C’est entouré d’un groupe d’amis Zemmouriens qu’il vient à notre rencontre.
Ils font le tour des bars à Bordeaux pour nous chasser
Après quatre ans d’études aux États-Unis et un passage dans l’armée en tant que parachutiste, c’est la tête bien faite et bien sur les épaules que ce militant, jamais engagé en politique auparavant, assène ses vérités. Dans son viseur, les « antifas » bordelais : « Ils font le tour des bars à Bordeaux pour nous chasser. Un soir, ils étaient entre 25 et 30 à attendre devant un bar, pensant que nous y étions, pour nous cueillir à la sortie. Ils ont des yeux partout ». Insultés ou chahutés lors des collages d’affiches ou actions militantes, les jeunes mains du parti Reconquête! à Bordeaux seraient régulièrement harcelées par les groupes antifascistes, particulièrement bien implantés dans la cité girondine et visibles lors des manifestations bruyantes des dernières années (gilets jaunes, retraites, loi sécurité globale etc.). Récemment, ils se sont encore fait remarquer pour avoir empêché, par leurs menaces, la venue de Jordan Bardella à Sciences Po Bordeaux. « Cette agression planifiée et ciblée s’inscrit dans un contexte de violence généralisée envers nos militants qui partout en France sont en ligne de mire de ces nervis d’extrême-gauche », affirme Dany Bonnet, coordonateur départemental du parti d’Eric Zemmour. Presque aussi bien renseignés que feu les renseignements généraux, ces sentinelles d’ultra-gauche revendiquent même la traque voire le recours à la violence, sur leur blog dédié à « l’offensive antifasciste ». Augustin comme d’autres militants de Génération Z, basés à Bordeaux et en Gironde, y sont nommés, et leurs photos exposées, tandis que celles des militants antifas, elles, sont floutées. Ils mettent en garde : « Il n’appartient qu’à nous toutes et tous de faire en sorte que la peur reste dans leur camp. » Il appartient désormais aux autorités chargées de l’enquête de faire en sorte que celle-ci change de camp.
Bordeaux : les dernières actualités
L'Humanité
Avec Ambulance, Michael Bay reste très pompier
ActuLancée à pleine balle en plein Los Angeles, une ambulance aux mains de deux bandits envoie tout valser. Avec cette histoire pétaradante, le cinéaste californien confirme qu’il n’entend pas lâcher son trône de roi des bourrins.
Emilio MesletUn film de Michael Bay, ça fait toujours Bim ! Bam ! Boum !, et très souvent Vroum ! et Pan ! Les pneus crissent et laissent des traces sur l’asphalte pendant que les chargeurs se vident plus vite qu’une pile de livres de Florian Philippot au salon du complotisme. C’est comme ça, un contrat tacite avec le spectateur avide d’explosions en tous genres. Mais, parce que nous sommes chanceux, celui-ci fait aussi Pin-pon !
Remake d’un film danois, Ambulance, en salles le 23 mars, n’est pourtant en rien un hommage aux soignants qui ont fait rempart contre le Covid, bien qu’on y opère, les tripes à l’air, un homme sur Zoom, façon Docteur Maboul, dans un fourgon lancé à 150 à l’heure. Il s’agit plutôt d’une bonne injection de testostérone doublée d’une perfusion à la virilité. Le pitch ? Un casse un 32 millions de dollars tourne mal et deux frères - l’un complètement barjo (Jake Gyllenhaal) et l’autre ancien marine au grand cœur (Yahya Abdul-Mateen II) - prennent en otage un policier gravement blessé et une infirmière bien badass prénommée Cam (Eiza Gonzalez). Pendant près de 2h20, l’équipée traverse Los Angeles en long, en large, en travers, poursuivie par des policiers aussi stupides que dans un film de Luc Besson.
Fin 2019, on pensait le sommet de la vulgarité atteint avec 6 Underground, le précédent Michael Bay sur Netflix, aussi plaisant que turbo-débile. À l’époque, il offrait, entre autres, une scène d’ouverture dans laquelle un bolide vert fluo ravageait Florence, jusqu’à manquer de démolir un David. Probablement une métaphore de son cinéma écrasant l’art. Mais ce n’était rien comparé au festival du mauvais goût que nous préparait le cinéaste californien, dans un L.A. transformé en Far West. Ici, les bonshommes sont livrés bien burnés. Et leurs acolytes féminines restent à la maison avec les mômes ou doivent jouer des coudes avec des gaillards qui ont autant de litres d’hémoglobines dans les veines qu’il y a d’essence dans le réservoir du camion jamais à sec. Car, dans Ambulance, Michael Bay ne se contente pas d’étaler toujours plus de ketchup humain sur les murs ; il le fait entre deux blagues lourdingues. Spécialité de la maison : eh oui, un braqueur en Birkenstock est visiblement une chose hilarante dans cet univers parallèle.
Il faut au moins ça pour supporter le montage stroboscopique qui s’ajoute aux multiples effets de réalisations virevoltants. Clairement, le réalisateur déjà coupable de Pearl Harbor (2001) et de la saga Transformers ne sait tout simplement pas ce qu’est un plan fixe. Tout doit gigoter. Au point qu’il ferait presque passer Kenneth Branagh, pourtant roi du mouvement de caméra inutile, pour un condisciple d’Apichatpong Weerasethakul, lui-même empereur de l’immobilisme.
Pour autant, attention à ne pas mépriser ce bon vieux Michael Bay qui, même s’il se pose en indigne héritier de l’immense Tony Scott, reste un véritable auteur ayant révolutionné la technique, et notamment les effets spéciaux. De ce point de vue, il n’y a rien à lui reprocher pour sa dernière livraison. Un auteur bourrin et bien à droite mais un auteur quand même. À l’heure des Marvelleries standardisées et autres films de super-héros aseptisés, Ambulance ferait presque du bien, s’il n’était pas aussi long et mal écrit. Un cinéma régressif d’action généreux et sensitif où chaque balle tirée - et il y en a - scotche le spectateur au siège. Car, bien qu’il soit aujourd’hui trop loin de ses bijoux Rock (1996) et Bad Boys II (2003), Michael Bay reste Michael Bay : à la fois le pire et le meilleur des artificiers du septième art. Avec ses défauts (de faux raccords par dizaine, une emphase mal dosée, son manichéisme…) mais aussi ses qualités, telles des idées de plans aussi improbables que spectaculaires et l’envie de combler celui qui se trouve devant l’écran.
cinémalos angeles BBC
For Louise Bourgeois, spirals were more than a symbol to toy with – they were embedded in her psyche
They are to be found everywhere – in the structure of a snail's shell or a pine cone, or the whorl of our fingerprints; in the shape of the Dean's Staircase at St Paul's Cathedral, or the exterior and interior of the Guggenheim Museum in New York; in the tusk of the narwhal – or, indeed, the unicorn; winding through the heart of our galaxy, and in the double helix of our DNA.
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The spiral is one of the oldest geometric shapes found in the ancient world – petroglyphs of the symbols date back to the Neolithic period, and they are one of the most common patterns in nature, found in the path of draining water or the eye of a hurricane.
Nature is full of twists, spirals and helixes, from sea shells and galaxies to our DNA (Credit: Getty Images)
There are various types, such as the logarithmic spiral, first described by Albrecht Durer in 1525; the Archimedean spiral, so called after the 3rd-Century BC Greek mathematician; Fermat's spiral; the helix and the vortex, to name a few. They're prevalent in man-made structures in art, design and architecture, both secular and sacred – such as the 9th-Century Great Mosque of Samarra or the Vatican Museum's spiral staircase.
And this mesmerising form is having a moment, with the imminent launch of what promises to be an iconic new skyscraper in New York. The Spiral is a 66-floor structure that tapers skyward at 66 Hudson Boulevard; its build cost, including site purchase, was $3.2 billion, and at just over 1,000-ft tall, it's one of the tallest buildings in the city. Open-air garden terraces snake around the building – these double-height atriums on each floor, according to the publicity information, make a "unique hybrid that intertwines a continuous green pathway" spiralling up.
Dominyka Voelkle, an associate at BIG NYC, the architecture firm behind The Spiral, tells BBC Culture that it has "a very striking silhouette – modern and recognisable and yet very 'old New York', reminiscent of stepped, setback skyscrapers such as the Rockefeller Centre". The wellbeing and mental health of occupants were integral to the brief; Spiral's biophilic design – which gives access to outdoor space and better indoor air quality – contributes to that. "The design will help occupants to find tranquility in a busy environment – and the greenery is there to be calming or provide a little reboot," says Voelkle.
The Spiral skyscraper in New York is due to be completed this year, and incorporates terraces twisting around its exterior (Credit: BIG NYC)
Trees and plants have been "acclimatised" upstate before being transplanted to the harsher Manhattan climate prior to planting; providing they take well and flourish, Spiral will be "the first of its type and the highest vertical garden in the world," says Voelkle.
Artists across the ages have taken inspiration from spirals. Leonardo da Vinci used spirals in many of his drawings, such as those of molluscs, not to mention his double-helix spiral staircase at Chateau de Chambord in France. Meanwhile, Chan Hwee Chong, a contemporary Singapore artist, makes illustrations of famous paintings including Da Vinci's Mona Lisa or Vermeer's Girl with a Pearl Earring using a continuous spiralling line.
For Louise Bourgeois, spirals were more than a symbol to toy with – they were embedded in her psyche, representing the birth, life and rebirth cycle, and sometimes in her work referencing motherhood. The late French-American artist recalled how the spiral – as a potent, occasionally violent, symbol – impressed on her from a young age, and her working life in her family's tapestry restoration business in Paris. "The spiral is important to me," she said in 1994. "It is a twist. As a child, after washing tapestries in the river, I'd turn and twist and wring them… Later I'd dream of my father's mistress. I'd do it in my dreams by wringing her neck." She said she loved the spiral, and it "represents control and freedom".
The spider is another frequent motif Bourgeois used; her monumental steel spider sculpture Maman dominated the Turbine Hall in London's newly opened Tate Modern in May 2000. Spirals and spiders loom large in a current show at London's Hayward Gallery featuring Bourgeois's fabric art. It includes a sculpture, Spiral Woman, a motif she returned to repeatedly, in which a woman's upper body is trapped in a spiral, like a giant spider's prey. Bourgeois described drawing as "a secretion, like a thread in a spider's web." Katie Guggenheim, assistant curator of The Woven Child, notes that the artist was in psychoanalysis for 30-odd years, and referenced that throughout eight decades of her career. "In fact, some of the works seem to be spiralling out of control into madness," she notes.
For the artist Louise Bourgeois, the spiral represents birth, life and rebirth (Credit: Alamy)
Taking the symbol into nature is Robert Smithson's Spiral Jetty, a giant spiral-shaped environmental artwork of 1,500ft by 15ft. Built with 6,000 tons of basalt at the mouth of a terminal basin in Great Salt Lake, Utah, where it will inevitably be eroded, it reflects Smithson's fascination with entropy. "One could perhaps see it as a culturally collective symbol of the emergence of the feminine," notes the artist's website, which points out "the spiral goes counter-clockwise, toward the unconscious".
The Swiss psychiatrist and psychoanalyst Carl Jung, renowned for his work on symbols, archetypes and the collective unconscious, wrote: "The spiral in psychology means that when you make a spiral you always come over the same point where you have been before, but never really the same, it is above or below, inside, outside, so it means growth." Jung visualised the unconscious process as moving "spiral-wise round a centre, gradually getting closer, while the characteristics of the centre grow more and more distinct".
"Serpent of energy"
A fascination with consciousness and the psyche in the West no doubt contributed to the growing interest in meditation and yoga from the 1960s, such as the practice of kundalini yoga, in which the spiral plays a fundamental role: "kundal" is a Sanskrit word for spiral or coil, denoting a serpent of energy that coils up through the chakras. In the healing arts, a spiral represents connectivity to the divine. In Vortex healing, it is believed that a divine spiral energy is brought in through the heart to manifest healing and transformation.
The spiral is a motif in Hitchcock's Vertigo, and also features in the scene in Jungle Book where the snake Kaa hypnotises Mowgli (Credit: Alamy)
Around the same time, psychedelic art made good use of spirals and kaleidoscopic patterns to suggest the effect of hallucinogenic drugs and altered consciousness. This and the influence of psychoanalysis is clear in films such as Vertigo (1958) in which director Alfred Hitchcock uses spirals to suggest the "downward spiral" into insanity of his main protagonist, Scottie; from the opening credits, a spiral whirling in a graphic eye hypnotises us as a man in silhouette tumbles into a well of psychosis. A spiral staircase triggers Scottie's vertigo and the score, by Bernard Herrmann, was "built around spirals and circles – of fulfilment and despair", according to film director Martin Scorsese. And spiral or concentric eyes are animators' shorthand for madness – or hypnosis, such as the sinister scene when Kaa the snake in Jungle Book hypnotises Mowgli in order to eat him.
Spirals are enigmatic, which is perhaps why they lend themselves to interpretations that are, as Jung put it, "cosmic"
A nobler intention was at the heart of a New-York based African-American collective, Spiral, formed in 1963, as a direct response to the march on Washington for jobs and freedom rally. Led by Romare Bearden, Norman Lewis, Charles Alston and Hale Woodruff, its 15 members aimed to address how African-American artists should respond to the US's changing political and cultural scene. They chose an Archimedean spiral because, "from a starting point, it moves outward embracing all directions, yet constantly upward".
Emma Amos, Spiral's youngest and only female member, died in May 2020. But the group is still celebrated: fashion designer Duro Olowu wrote in Vogue of how he was "captivated" by Amos's use of bold, vivid colour, and her "ability to powerfully challenge sexism and racism… By addressing sexism, racism and stereotypes around black feminism, her paintings offer the kind of resilience and optimism for change that is so important now".
A spiral logo was recently chosen by the new creative director of luxury fashion house Chloe, Gabriela Hearst, to flag up its most exquisite artisan pieces. "Spirals are in," declared Vogue in response. "A nod to circularity, perhaps? Nothing is a coincidence in Hearst’s world; helixes are next season's most coveted motif."
The spiral is frequently featured in sacred spaces, including the Vatican (Credit: Getty Images)
Astronomer Edward Hubble narrowed down galaxies into four shapes: elliptical, lenticular, irregular – and spiral. Of all the galaxies scientists have so far discovered, most are of the spiral type, "twisted collections of stars and gas that often have beautiful shapes", according to space.com. The Milky Way – our solar system – is an "elegant spiral structure dominated by just two arms wrapping off the ends of a central bar of stars," says Nasa Science. Spirals are omnipresent, enduring and infinitely fascinating, but they are also enigmatic, which is perhaps why they lend themselves to interpretations that are, as Jung put it, "cosmic". Like black holes, they remain one of life's mysteries.
Louise Bourgeois: The Woven Child is at The Hayward Gallery, London until 15 May 2022.
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Valeurs Actuelles
La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier
« Nous ne demandons pas le rejet de l’évacuation du gymnase, mais le rejet d’une évacuation ne s’accompagnant pas de solutions d’hébergement. Pour que ces personnes ne se retrouvent pas à la rue demain soir. » Voilà ce qu’a déclaré auprès de France 3 Bretagne l’avocat d’un collectif de soutien à des migrants installés dans un gymnase de Rennes depuis la mi-janvier, gymnase que la mairie souhaite voir évacué sans délai. La municipalité a fait une demande en ce sens auprès du tribunal administratif lundi 21 mars.
Des problèmes de violences et de drogue
Depuis l’installation des migrants, la municipalité rennaise constate un certain nombre de problèmes de violences et de drogue au sein de ce gymnase. Ils seraient environ 280 à y avoir transité depuis le 15 janvier, et il y aurait encore 142 personnes, dont 43 enfants, qui y vivraient, indique le collectif de soutien. « II faut que les pouvoirs publics s’occupent des personnes en détresse, » a indiqué Bakoly Razafindrazaka, membre de l’association : « Il manque 300 places d’hébergement d’urgence sur la ville de Rennes. Et c’est à la préfecture de s’en occuper », explique le militant. Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré.
Rennes : les dernières actualités
El País (ESP)
Siete paradas para conocer la sierra de Gata
EXTREMADURAUna lengua propia, aceite y carne de primera, el mayor castañar de Extremadura, un monumento a los contrabandistas y otras sorpresas de estas montañas al noroeste de Cáceres
Aquí falan distintu. Aunque tampocu demasiau. Al casco antiguo le dicen cascu antigu; al vencejo, vincillu y al vino, viñu. Suena a asturiano, todo acabado en u. Pero no lo es. Es la fala, una lengua romance derivada del galaico-portugués medieval que solo se habla en tres pueblos de la sierra de Gata, en Extremadura. Encima, cada uno tiene su variante: en San Martín de Trevejo hablan mañegu. En Eljas, lagarteiru. Y en Valverde del Fresno, valverdeñu. Aunque acaba en u, retwagyu no es ni mañegu, ni lagarteiru, ni valverdeñu. Es una palabra que se han inventado en un hotel de esta última localidad. Vamos allá con esta y otras sorpresas que esperan en esta zona del noroeste de Cáceres, cerca ya de Portugal.
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Carne de vacas ‘retwagyu’
Ret viene de retinta extremeña. Y wagyu, de la raza bovina japonesa famosa por su carne con la que se ha cruzado aquella para obtener las vacas que avanzan con pasitos delicados por la dehesa que rodea Hábitat Cigüeña Negra, un extraordinario hotel rural en Valdeverde del Fresno con 50 hectáreas de olivar, piscina de horizonte infinito, hammam y restaurante donde la carne de las susodichas acaba pasada por la piedra caliente. Mal lugar para un vegano. Además de esto, que ya es mucho, aquí hay una almazara ecológica y un observatorio de aves al borde de una laguna donde la cigüeña negra que da nombre al alojamiento se concentra en sus pasos migratorios.
(Puedes leer la crítica de este hotel de Fernando Gallardo, aquí).
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Visita a una almazara medieval
Otra exquisitez de la sierra de Gata es el aceite de manzanilla cacereña. Ahora se elabora en relucientes almazaras automáticas, como la del hotel Hábitat Cigüeña Negra, pero antiguamente se hacía en lóbregos molinos hidráulicos como el del Medio, en Robledillo de Gata. En esta almazara medieval, en uso hasta 1973 y rehabilitada como Museo del Aceite en 2004, se puede ver desde la caudera por la que entraba la corriente hasta las tinajas donde se separaba por decantación el aceite del alpechín, pasando por la rueda de cazoletas, el alfarje con la piedra de moler y la prensa donde la masa triturada se exprimía dos veces, una en frío y otra echándole agua hirviendo, lo cual saturaba el recinto de un vapor oleoso que mantenía las máquinas perfectamente engrasadas. Así han durado mil años y pueden durar otros tantos. Aprovecharemos la visita al molino para catar dos buenos aceites (se incluye en el precio), para comprarlos (hay tienda) y para pasear por el laberinto en cuesta de pizarra, madera y adobe, salpicado de fuentes y cascadas, que es Robledillo de Gata, villa que forma parte de la Asociación de Los Pueblos Más Bonitos de España.
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San Martín de Trevejo y sus ribazos
También hay que dedicar unas horas a pasear por San Martín de Trevejo, otro de los pueblos más bonitos de España —se estima que su origen se remonta al siglo IV—. Aquí veremos cómo el agua brota de numerosas fuentes y corre por las calles (Ciudad, Corredera, Fuente, Hospital…) formando rumorosos regatos (ribazos, los llaman) entre tradicionales casas de entramado de madera, en cuya planta baja se engordaba antaño a los cerdos y ahora la amistad, conservando y bebiendo con los amigos el vino de pitarra. Pero ojo, porque si uno se fija mucho en las casas acabará metiendo el pie en los ribazos. Además de para hacer bonito, esta agua se usa al salir del pueblo para regar los campos.
El mayor castañar de Extremadura
En una de las fuentes de San Martín de Trevejo, la del Pilón das Hortas, arranca la calzada romana que lleva en un par de horas al puerto de Santa Clara, paseando cuesta arriba bajo el dosel sombrío (y nutritivo, en tiempo de castañas) del mayor castañar de Extremadura, el de los Ojestos, o el castañar de los O’Soitu como se dice en la fala local. El camino forma parte del sendero PR-CC 184 (Ruta de A Fala), todo bien señalizado con letreros y marcas de pintura blanca y amarilla.
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Reunión de contrabandistas en Eljas
“En memoria de aquelis homis i mulleris de un lau y oitru da Raia que, con sua arriría e intercambius gañorin a vida i a amistai sinceira dus lugaris”. Así reza, en lagarteiru, la placa de un monumento que se alza en el Parqui du Castelu, junto al castillo de Eljas. No es un monumento a los arrieros, los camioneros y otros honestos transportistas, sino a los contrabandistas de uno y otro lado de La Raya de España y Portugal que, hasta bastante después de la posguerra, cruzaban muchas noches la frontera con una mochila cargada con 20 kilos de azúcar, café o recambios de camión. Por cada kilo transportado con éxito recibían 5 pesetas; o sea, 0,6 euros por un viaje realizado con la mochila a tope. En la plaza de la Constitución de la localidad se reúnen todas las mañanas varios contrabandistas, ya jubilados, a los que es un placer escuchar contar en lagarteiru sus aventuras y desventuras de hace 60 años. En el Picadero San Miguel de Eljas organizan la Ruta du Contrabandu a caballo.
Gata, a vista de águila
Da nombre a la sierra y es, con permiso de San Martín de Trevejo, la villa con más encanto, y, con la de Trevejo, la mejor situada. Las águilas reales, los buitres negros y los azores, por mencionar tres de las aves que sobrevuelan esta sierra, no ven Gata mejor que la veremos nosotros si subimos al mirador del Regajo paseando, casi trepando, porque está en lo más alto y más primitivo de la población, donde las calles son escaleras labradas directamente en la roca madre del monte. Subiendo, se descubrirá un rincón de postal: una casa con un pasadizo volado y florido sobre la avenida Virgen del Puerto. Y, al lado, en la calle Fuente Melona, observaremos las marcas (cruces) que delataban a los conversos en el llamado Barrio Judío.
Trevejo: un pueblo sin asfalto
He aquí un lugar donde no han llegado las máquinas de asfaltar, porque difícilmente pueden y porque sus vecinos no quieren. Trevejo (no confundir con San Martín de Trevejo) es un pueblecito de casas de roca elemental que se apiña como un castro celta sobre un cerro pedregoso, junto a las ruinas de un castillo hospitalario. Hay que subir al atardecer, cuando el sol dora los muros resquebrajados de la fortaleza, y dejar volar la mirada sobre el valle del Jálama hasta más allá de la frontera con Portugal. Al pie del castillo, la iglesia de San Juan Bautista, con espadaña exenta y tumbas antropomorfas excavadas en el puro granito, acrecienta la sensación de que los relojes se pararon aquí en la Edad Media. Sacar el móvil, aunque sea para ver la hora, es un pecado.
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France24 - World
Nicaragua’s main opposition figure Chamorro sentenced to prison
Issued on: 22/03/2022 - 08:37
NEWS WIRES
Nicaragua’s main opposition figure and would-be presidential challenger to Daniel Ortega was sentenced Monday to eight years in prison after being found guilty of financial crimes, a human rights group said.
Cristiana Chamorro, 68, will remain under house arrest, as she has been since she was detained in June, according to the Nicaraguan Center for Human Rights (CENIDH).
The charges brought by President Ortega’s government had prevented her from running in the November presidential election in which she was regarded as the favorite.
Chamorro was accused by the state of laundering money, property and assets through her media foundation as well as promoting “ideological falsehood” and destabilizing the government.
Chamorro’s brother Pedro Joaquin Chamorro and two former employees of her free speech foundation, as well as her driver, were also convicted by a court last week.
Pedro Joaquin Chamorro was sentenced to nine years in prison and is being held at the Judicial Assistance Directorate (DAJ) of the police.
The three others also received sentences of up to 13 years.
CENIDH said Cristiana Chamorro and the others were also slapped with “million-dollar fines” that are “impossible to pay, and if they are commuted, it would be the equivalent to life imprisonment”.
Cristiana Chamorro has denied the charges against her and said they were only brought to block her from running against Ortega, the 76-year-old former guerrilla who has governed since 2007 and who won a fourth consecutive term in November.
Chamorro was one of seven presidential hopefuls arrested along with 39 other opponents last year for the most part on charges of attacking “national integrity”.
(AFP)
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Leading Nicaragua dissident jailed under Ortega dies in detention
Nicaragua votes, with a jailed opposition and Ortega's re-election all but certain
Nicaragua’s Ortega wins fourth term in election slammed as ‘pantomime’
L'Humanité
Le monde en réseaux
Prescription cultureAnna MussoExposition À l’ère d’Internet, le réseau, devenu le symbole du monde numérique, est au cœur des mutations technologiques et des enjeux sociétaux : surveillance, communication, atomisation de l’individu, nouvelles communautés… Du réseau organique aux réseaux mécaniques, des réseaux immatériels de la société de l’information jusqu’aux ceux artificiels et au Web, l’exposition collective « Réseaux-mondes » réunit plus d’une soixantaine d’artistes, architectes et designers autour d’une centaine d’œuvres pour questionner ces maillages. Passionnante, elle fait dialoguer les sciences, les technologies et la diversité des mouvements de la création contemporaine, des années 1940 à aujourd’hui. A. M.
Expositionscentre pompidousciencesinternet France24 - World
A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
Issued on: 21/03/2022 - 15:58Modified: 21/03/2022 - 16:01
Benjamin DODMAN
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Juliette MONTILLY
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Fadile BHAYAT
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Rising in the polls, the French election’s dark horse Jean-Luc Mélenchon has promised a reboot of the French Republic, vowing to overhaul a presidential regime that he blames for mounting abstention, disillusion and increasingly violent protests.
Sporting a prominent French moustache and the Phrygian cap of the revolutionary Sans-culottes, Johan Pain cut a familiar figure on place de la République in Paris – the French capital’s traditional protest hub
The sprawling square, best known for its towering allegorical statue of the French Republic (coiffed, of course, with a Phrygian cap), has long been a rite of passage for every left-wing march in town. On Sunday, it was the stage for the biggest rally of France’s presidential campaign, in support of veteran campaigner Jean-Luc Mélenchon, who is polling in third with just three weeks to go before the April 10 vote.
Basking in the warm sunshine, tens of thousands of flag-waving supporters flocked to hear Mélenchon promise a reboot of the Republic. Few had travelled as far as Pain, who made the 500-kilometre trip from Lausanne in Switzerland to back the leftist firebrand.
“The Fifth Republic has failed us, it’s a broken system,” Pain, 72, said of the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago. “I’ve realised this much from living abroad: when it comes to democracy in Europe, we’re bottom of the league.”
Sunday’s “March for the Sixth Republic” marked the third such rally since Mélenchon first ran for the presidency a decade ago. It was a chance for the hard-left candidate to flex his muscles as he continues his slow but steady rise in the polls, five years after he narrowly missed out on a place in the all-important presidential run-off.
The promise of a new Republic allowed Mélenchon to reach beyond his core support, drawing people for whom an overhaul of France’s constitution is the priority. Among them was 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.
Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”.
“It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention.”
The permanent coup d’état
Apathy and disillusion have translated into a steady decline in participation at French elections – leading up to the dismal 35% turnout registered at regional polls last year, in which the pandemic also played a part. As France’s marquee election, the presidential contest has traditionally enjoyed stronger participation, hovering at around 80%. But pollsters are warning that a surge in abstention threatens to undermine next month’s process.
Last week, a study commissioned by French daily Le Monde found that fewer than 70% of French voters were certain they would take part in the first round on April 10. The number dropped to 53% for the 18-24 age group.
“France is the only country in the European Union that is witnessing a steady decline in turnout in all elections, from local to presidential,” said Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, in an interview with FRANCE 24. “When it comes to abstention, we’re number one!”
A long-time advocate of a Sixth Republic, Alliès said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added, is “a parliament that is totally impotent”.
“This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”
French presidential election © France 24
Critics of the presidential role fashioned by De Gaulle have long complained that it carries traits of Napoleon’s imperial synthesis, combining elements of France’s monarchical and revolutionary traditions. The criticism is as old as the system itself, its central tenet summed up in François Mitterrand’s 1964 pamphlet “The Permanent Coup d’Etat”.
Mitterrand accused De Gaulle of betraying the spirit of the constitution by sidelining parliament and swapping the role of arbiter for that of omnipotent ruler. “By replacing the national representation with the notion of the leader’s infallibility, General De Gaulle concentrates the nation’s interest, curiosity and passions on himself and depoliticises the rest,” wrote the future Socialist president, who would later play by the same rulebook.
Similar accusations have been levelled at De Gaulle’s successors, including Mitterand: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Elysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.
In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said “the era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”
“France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.”
Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”
Regime change
Five years of self-styled "Jupiterian" rule under President Emmanuel Macron have only exacerbated the problems long flagged by critics of the Fifth Republic, said Alliès, pointing to the incumbent’s habit of relying on the secrecy of special “defence councils” to steer the country through the Covid-19 pandemic, terrorist threats and now the war in Ukraine.
It’s a theme the Mélenchon campaign has been pushing as it promises an overhaul of France’s republican regime.
“Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”
Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval.
But those are just proposals. The candidate for La France insoumise (France Unbowed) says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.
The veteran leftist is hardly the first presidential candidate to call for a Sixth Republic. In past elections, it was not uncommon for a majority of candidates – not all of them left-wingers – to back the idea of sweeping constitutional reform. Their proposals often differed, some advocating a parliamentary regime with a strong prime minister while others called for scrapping the PM’s job altogether.
“Traditionally, only two parties have always supported the Fifth Republic – the mainstream centre-left and mainstream centre-right,” said Alliès. “It’s easy to see why: they’re the ones who enjoyed the regime’s sweeping powers.”
Therein lies the main difficulty for advocates of regime change, Alliès added: “Essentially, you need a candidate who is willing to take the huge powers of the Fifth Republic and give them back to the people.”
‘Don’t disappoint me, Jean-Luc’
Since the Revolution of 1789, France has had no shortage of regime changes, but all of them have coincided with times of great turmoil – whether revolutions, wars or coup d’états. The Fifth Republic may be experiencing difficulties, but it is not yet in terminal crisis. It has also proven to be relatively malleable, allowing for 24 constitutional revisions since its inception.
During Macron’s term, the presidential regime weathered one crisis with game-changing potential: the Yellow Vest insurgency, one of the most potent and contagious protest movements in recent French history. It was eventually smothered through a combination of tax breaks, police crackdowns and a "Great National Debate", which France’s ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage.
The high-visibility jackets were easily spotted at Sunday’s rally in Paris, where the Yellow Vests’ flagship demand for a “citizens’ initiative referendum” – which Mélenchon has included among his proposals for a Sixth Republic – featured prominently on placards and banners.
“The people have been stripped of all power and so have our representatives in parliament,” said primary school teacher Christine Arlandis, who described herself as a Yellow Vest at heart, even though she did not wear a gilet jaune.
“I’m voting for Mélenchon so that he gets rid of the Fifth Republic,” she added, blaming the current regime for “dismantling France’s social model and devitalising its democracy.”
In 1988, an 18-year-old Arlandis cast her very first presidential vote for Mitterrand, who would famously make the most of the very presidential powers he had previously decried. More than three decades later, she is not certain she can trust Mélenchon to surrender those powers should he clinch the presidency.
“I was wrong to trust Mitterrand back then, but I’m willing to risk it again because this is our last chance to revive democracy,” she said, holding up a sign with the words, “Don’t disappoint me, Jean-Luc”.
She added: “If we fail, then that’s it. I won’t vote again.”
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONAfter Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)
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France 2022: The Campaign
Cost of living takes centre stage ahead of French election as gas prices soar
BBC
He came to believe there was something about being in the fresh mountain air that was important
Each winter in the upstate New York village of Saranac Lake, a shimmering fortress of ice rises above the shore of Lake Flower. Built block by block by volunteers from ice harvested from the frozen lake, the Ice Palace is the centrepiece of the 10-day-long Saranac Lake Winter Carnival, an annual event that lifts spirits and draws visitors during some of the North Country's darkest and coldest days.
One of the oldest events of its kind in the United States, the carnival has been providing levity in the depths of winter for more than a century. But, like the village itself, its history was shaped by disease and suffering.
Take a walk around Saranac Lake and you'll notice its density of Victorian-style homes with long porches. From the late 19th- through mid-20th Centuries, these porches would have been occupied, year-round, by people bundled up in blankets taking in the cool mountain air. But they weren't there just for a holiday. By resting on the porches of those homes, known as "cure cottages", they were hoping to treat their tuberculosis through the "fresh air cure". Today, the carnival, which was created to provide distraction for those patients, and the cottages (dozens of which are listed on the National Register of Historic Places) are reminders of the tuberculosis (TB) industry that took root in Saranac Lake and helped to build the village.
In 1873, Dr Edward Livingston Trudeau was diagnosed with TB, a highly contagious disease with no known cure that was then killing one in seven people in the United States. Trudeau left New York City for Saranac Lake, 300 miles north in the Adirondack Mountains. "[Trudeau] wanted to get out of the city and just go somewhere peaceful… really expecting to die," said Historic Saranac Lake executive director Amy Catania. While in Saranac Lake, however, Trudeau found that his health improved. It seemed there was something in the air.
Saranac Lake's "cure cottages" were private sanatoriums for people recovering from TB (Credit: Karen Gardiner)
"He had this experience of going back to the city and getting sick again [then] coming back to the Adirondacks and feeling well," said Catania. "He came to believe there was something about being in the fresh mountain air that was important."
In 1876, Trudeau permanently moved his family and medical practice to Saranac Lake and began treating the increasing number of wealthy New Yorkers who, suffering from TB, fled their crowded city for country retreats in the Adirondacks. A few years later, in 1884, Trudeau established the Adirondack Cottage Sanitarium (later renamed the Trudeau Sanatorium) with the goal of providing care to those who could not afford it otherwise.
A year after publishing Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, Robert Louis Stevenson arrived in Saranac Lake in 1887 and became Trudeau's patient. The famous visitor's presence helped to establish the village as a renowned health resort, and it became one of the most popular destinations for TB patients in the country. Catania estimated that more than 60,000 TB patients came to Saranac Lake, from all over the United States and even as far as Mexico and Cuba.
While the Trudeau Sanatorium grew into a sprawling site of more than 50 buildings, it could not accommodate everyone and so various other sanatoria sprung up in the area. Other patients convalesced in the private homes that became known as the cure cottages, creating a literal cottage industry, which led to the village's rapid growth and provided opportunities for financial independence for the largely female landlords.
The Saranac Laboratory Museum highlights the village's unique history as a TB treatment destination (Credit: Karen Gardiner)
Trudeau's holistic approach to treatment included plenty of rest, fresh mountain air and occupational therapy. "Giving people a sense of purpose is an important part of mental health," said Catania. "So, they were really trying to help the immune system in every way they could, which meant paying attention to peoples' mood and mental health."
To provide entertainment, the Pontiac Club, of which Trudeau was a founding member, formed in 1896 to encourage light outdoor activities for TB patients. The club hosted a winter carnival in 1897 featuring a fancy dress parade. By the next year, the carnival had expanded to look much like it does today, with its ice palace.
Nevertheless, Trudeau worked towards a scientific solution to TB, and in 1894 set up the Saranac Laboratory for the Study of Tuberculosis, the first laboratory in the United States for the study of TB. The laboratory remained on the forefront of TB research beyond Trudeau's death in 1915 until the perfection of the antibiotic treatment in the early 1950s. Since the laboratory closed in 1964, research has continued into TB, which still kills more than one million people in the world every year, at the modern Trudeau Institute.
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The downtown laboratory building now houses the Saranac Laboratory Museum, operated by Historic Saranac Lake, who recently purchased the adjacent Trudeau Building in order to expand the museum. Visitors can see the room where Trudeau worked and view artefacts that include pottery created by patients during occupational therapy and a piano played by the wife of the composer Béla Bartók, another of Trudeau's famous patients.
The ice fortress is the centrepiece of the 10-day Saranac Lake Winter Carnival (Credit: Karen Gardiner)
As Catania showed me around the displays depicting how life was for TB patients, she connected their stories to present day Saranac Lake. Pointing first to a photograph of a patient and then to a cape worn by a nurse, she explained that the pair met in the sanatorium and had a child who is now a board member of Historic Saranac Lake. "The TB history has stayed really important to the community," she said, "because a lot of people [here] are descendants of the patients."
Many recovered patients chose to stay in Saranac Lake because they found social acceptance there. It was, wrote Tegan Kehoe in the recently published Exploring American Healthcare through 50 Historic Treasures, "a refuge from the outside world's prejudices against tuberculosis patients."
The TB history has stayed really important to the community because a lot of people are descendants of the patients
Catania said that "the community was really built by patients. So many of the people… living and working in the community either were TB patients themselves or had come here with somebody with the disease. So there wasn't the same fear and stigma [as elsewhere]."
The museum's travelling Pandemic Perspectives exhibition explores connections between people's experience during the contemporary Covid pandemic and Saranac Lake's historic TB legacy. Museum staff noticed these connections from the very beginning of the Covid crisis, "things that people were experiencing, as they were suddenly in a different social situation, locked away from their family and friends and worried about their health and the future."
Covid has brought a new influx of visitors wanting to take in Saranac Lake's fresh mountain air and, wandering around town after leaving the museum, I sensed that its healing legacy lives on, albeit in a different fashion. In the small shops, cafes and galleries that line Main Street, I spotted ads for various wellness activities including yoga, hiking and paddling. An ad for a yoga and meditation retreat invited guests to find out why "a retreat here is good for the soul".
The arrival of Robert Louis Stevenson in 1887 helped to establish the village as a renowned health resort (Credit: Mauritius Images GmbH/Alamy)
Helene Gibbens, a forest and nature therapy guide who leads Adirondack Riverwalking and Forest Bathing tours, told me that Saranac Lake is a naturally healing place as it is surrounded by water and forests, elements that are known to boost wellbeing. When walking through Adirondack forests filled with conifers, maples, birches and beech, she explained, we breathe in phytoncides, airborne compounds "which have been shown to strengthen our immune system, as well as uplift our moods".
Gibbens attributes Saranac Lake's growing visitor numbers partly to increased awareness of the health benefits of being outdoors. "Perhaps," she said, "today's studies are providing the scientific data to support what health practitioners had intuited 100 years ago in the healing of tuberculosis."
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BBC
Asakaa: How drill music found a new home in Ghana
By Lanre OgundimuKumasi
In the middle of a global pandemic a UK-based superstar rapper hopped on a plane to Ghana to collaborate with a schoolboy on a track which exemplifies the latest style of music from Africa. The remix track, Sore, by 18-year-old Yaw Tog and Stormzy has since racked up more than six million views on YouTube.
Asakaa, or Ghana drill, is one of the hottest sounds coming out of Africa at the moment and there are hopes it could replicate the recent global success of Nigerian Afrobeats and South African amapiano.
It sounds like a mix of drill music's hard baseline and US rap combined with the distinct edge of Ghana's Twi language.
One of its supporters was the late Chicago-born Ghanaian fashion designer, Virgil Abloh, according to musician Kwaku DMC.
When the Louis Vuitton menswear artistic director and Kanye West associate saw a video of his asakaa song Suzy on social media, the fashion figure posted it on his Instagram and tagged Kwakwu DMC.
"I woke up in the morning to see a lot of notifications, a lot of messages, like what is going on. Am I being hacked or something?" he recalls. "So I went to my inbox and I saw like, Virgil has tagged me."
Kwaku DMC followed Abloh, who told him the music was "fire" and that he was "very happy to see young Ghanaians putting out such music". He also said he would do what he could to help the music and started sending them clothes and shoes.
Fast-rising rapper Jay Bahd believes asakaa is going to be one of the biggest genres that has ever come out of Ghana, and these hopes are not unfounded.
A music streaming service which focuses on the African market, Boomplay, says tracks by the likes of Yaw Tog and Jay Bahd are in the top 20 most streamed songs.
The genre also has an international fanbase, with 46% of all asakaa streams coming from the UK, US and Germany, according to Spotify.
But it is the use of language that really makes asakaa unique.
"[It] is a soul music, the kind of words we use are really relatable to most of our brothers and sisters here [in Kumasi]" Jay Bahd says.
The name itself is a play on words that seeps through the genre's lyrics.
The word for "talk" in Twi is "kasa", and asakaa comes from saying kasa backwards.
DJ and producer Rabby Jones came up with the word. He was riding in a car at midnight with some other artists in Kumasi, capital of Ghana's Ashanti region. "We put on a drill beat, and Jay Bahd was the one rapping at that time. I just yelled out: Asakaa. It just came up like that and we started running with it," he says.
This reversal of words is peppered throughout asakaa, as a code language for people from Kumasi to understand the true meaning of the lyrics, while not offending more sensitive ears who don't want to hear explicit language, artist Kofi Jamar explains.
He says the genre is all-encompassing and not just about the music: "Asakaa is the way we live, it's a music, it's a movement, it's culture, it's a lifestyle."
Although not an asakaa artist himself, he distinguishes the Ghanaian style from UK drill, highlighting that it is just for fun and does not inspire violence, as many critics accused the British genre of doing.
Asakaa was birthed in the tougher neighbourhoods of Kumasi and has since erupted across the country.
It became a form of expression for local musicians to tell their own tales of struggle, as Yaw Tog did on his hit track Sore, which was a message from the akasaa artist to the critics who thought the genre "won't make it to the top," the rapper says.
Although the genre is known in the West as Ghana drill, that is a label the young artists and producers from Kumasi want to push back on, pointing to how the sound has developed since 2020 and the distinct mixture of Twi language and English in the lyrics.
"They don't really have a lot of understanding about what we do," rapper O'Kenneth says, referencing people in the West who call the music Ghana drill. He even called that label as "boring".
But it is the international interest in the genre that excites the softly-spoken O'Kenneth, who started getting noticed online for his hooks on his collaborative mixtape Straight Outta Kumerica in August 2020. Despite his dulcet tones in real life, on the microphone his voice is explosive and deep. He is fond of his home country, Ghana, but feels more warmly received abroad, and knows the world is his growth market.
Due to the conservative nature of the city of Kumasi, some people in the community did not initially embrace the asakaa sound.
O'Kenneth also noticed that most of his supporters on social media were from the West.
Within Ghana, the genre has certainly blown up after a slow start, but the asakaa artists have broader horizons, and hope for their music to dominate globally, as rapper O'Kenneth says: "Ghana is our home, but the world is our market."
To find out more about the story of asakaa, listen to This Is Africa on BBC World Service
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France24 - Monde
Covid-19 : la hausse des contaminations se poursuit en France
Publié le : 21/03/2022 - 09:06Modifié le : 21/03/2022 - 11:49
FRANCE 24
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Les cas positifs au Covid-19 continuent de progresser en France, selon les chiffres publiés dimanche par les autorités sanitaires, tandis que le nombre de personnes hospitalisées poursuit sa décroissance sur une semaine.
La hausse des cas de contamination au Covid-19 se poursuit en France, mais le chiffre des hospitalisations est en baisse. Le nombre de nouveaux cas recensés au dimanche 20 mars, est de 81 283.
La moyenne quotidienne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, est en hausse : elle s'établit à 89 002 contre 86 022 samedi et 65 251 il y a une semaine, selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires.
Dans le même temps, le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 continue de décroître sur une semaine, avec 20 566 patients concernés dimanche contre 20 917 une semaine plus tôt.
Allègement de la pression
Les hôpitaux ont accueilli 323 nouveaux malades du Covid-19 dimanche, contre 620 samedi.
La pression continue de s'alléger un peu dans les services de réanimation, qui comptaient 1 642 malades dimanche, dont 30 admissions, contre 1 644 samedi, et 1 855 dimanche dernier.
La maladie a emporté 27 personnes en 24 heures dans les hôpitaux pour un bilan total de 140 933 décès en France depuis le début de la pandémie il y a plus de deux ans.
Côté vaccination, 54,27 millions de personnes au total ont reçu au moins une injection (80,5 % de la population totale), 53,35 millions ont un schéma vaccinal complet (79,1 %) et 39,40 millions ont reçu une dose de rappel.
Croissance dans le reste de l'Europe
Dans d'autres pays avec deux semaines d'avance sur la France, comme l'Angleterre, on observe ainsi une croissance très rapide de l'épidémie, liée sans doute à la contagiosité accrue de ce variant.
À cela s'ajoute un relâchement des gestes barrières de certains Français, lassés par deux ans de pandémie, qui n'ont pas attendu la fin du masque et la suspension du pass vaccinal le 14 mars pour baisser la garde face au virus.
"Les Français font moins attention car le message que fait passer le gouvernement, avec la levée des restrictions, c'est que tout va très bien, alors que ce n'est pas vraiment le cas", a regretté Catherine Hill.
Face à la hausse des contaminations, l'Autriche va réimposer le port du masque (FFP2) en intérieur.
"Les pays européens sont en train de constater les premiers effets de la désinvolture de leurs politiques vis-à-vis de la gestion de la pandémie", a taclé dans un récent tweet l'épidémiologiste Antoine Flahault.
Mesure électoraliste ?
Le gouvernement français se défend toujours d'avoir lâché du lest trop tôt. "Si nous avions conservé les mesures, certains auraient dénoncé une manœuvre électoraliste pour maintenir un niveau de peur soi-disant utile au président. Quand on les lève, les mêmes nous disent que c'est électoraliste", a lancé Olivier Véran.
Une autre explication du rebond est à chercher du côté des vaccins : l'effet protecteur du rappel s'érode après trois mois, comme l'a rappelé vendredi la Drees, le service statistique des ministères sociaux.
C'est d'ailleurs pour cela que le gouvernement invite aujourd'hui les plus de 80 ans à effectuer une deuxième dose de rappel. À ce jour, 75 % des 80 ans et plus ont reçu un premier rappel vaccinal.
Vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) est allée plus loin que le gouvernement, estimant que la quatrième dose de vaccin devait être proposée aux personnes de plus de 65 ans les "plus à risque".
Avec AFP
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Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque
Covid-19 : nouveau record de cas depuis deux ans en Chine
Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis noticioso
La guerra de Putin en Ucrania es sobre identidad étnica y un imperio
El discurso de Biden de “democracias contra autocracias” pasa por alto el origen más sombrío de esta guerra, que tiene profundas raíces en la historia y el pensamiento rusos.
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Por Steven Erlanger
BRUSELAS — El presidente Joe Biden asumió su cargo con la idea de que la lucha de este siglo sería entre las democracias y las autocracias del mundo.
Sin embargo, la motivación del presidente de Rusia, Vladimir Putin, para librar una guerra en Ucrania ha sido un concepto distinto: el etnonacionalismo. Es una idea de nacionalidad e identidad con base en el idioma, la cultura y la sangre, una ideología colectivista profundamente arraigada en la historia y el pensamiento rusos.
En repetidas oportunidades, Putin ha afirmado que Ucrania no es un Estado real y que los ucranianos no son gente real, sino que en realidad son rusos, parte del núcleo eslavo que también incluye a Bielorrusia.
“Putin quiere consolidar la frontera de la civilización rusa, como la llama, y lo está haciendo con la invasión de un país europeo soberano”, opinó Ivan Vejvoda, investigador sénior en el Instituto de Ciencias Humanas en Viena.
En este sentido, Ivan Krastev sostiene que esta guerra es de recolonización, en la que se están tomando tierras que gobernaron el imperio ruso y la Unión Soviética. “Aunque Ucrania fuera autocrática, Putin no la toleraría”, comentó Krastev. “Está volviendo a consolidar el nacionalismo imperial”.
Si bien Putin comenzó como un “soviético, un coronel rojo”, mencionó Krastev, un búlgaro que es presidente del Centro de Estrategias Liberales de Sofía, “ahora ataca a la Unión Soviética como represora del pueblo ruso. Para él, esta es una guerra de identidad”.
Para los opositores de Putin en Ucrania y Occidente, las naciones se basan en la responsabilidad cívica, el Estado de derecho y los derechos de los individuos y las minorías, entre ellos la libertad de expresión y la libertad de voto.
Timothy Snyder, profesor de la Universidad de Yale y autor prolífico sobre el tema de Rusia y Ucrania, opina que “Rusia no solo le está declarando la guerra a una nación inocente”, sino que está atacando los supuestos de una Europa pacífica que respeta las fronteras, la soberanía nacional y las instituciones multilaterales.
“Los líderes rusos están deshaciendo a propósito la estructura lingüística y moral que tenemos desde la Segunda Guerra Mundial”, comentó.
Bajo la superficie de la guerra hay un choque de sistemas políticos, “una guerra en contra de la democracia liberal” y el derecho de Ucrania a la autodeterminación, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto Italiano de Asuntos Internacionales. Sin embargo, Tocci señaló que esto tan solo es parte de un conflicto más grande, pues Putin está intentando cambiar el significado de la soberanía.
“Putin está regresando a una peligrosa visión nacionalista étnica e irredentista de la soberanía y la autodeterminación”, opinó Tocci.
Vejvoda, de origen serbio, señala que el exlíder de Serbia Slobodan Milosevic también manipuló el concepto de etnonacionalismo, al afirmar que la antigua Yugoslavia había reprimido la identidad y las ambiciones de los serbios. Aunque Milosevic utilizó ese tipo de argumentos de una manera cínica, Putin parece haberlos absorbido seriamente.
La idea de Rusia como una civilización distinta de Occidente, con quien compite, se remonta siglos atrás, a las raíces del cristianismo ortodoxo y la noción de Moscú como una “tercera Roma”, después de la misma Roma y Constantinopla. Snyder ha examinado las fuentes de lo que define como una forma de fascismo cristiano ruso, que incluye a Iván Ilyín, un escritor nacido en 1883, quien vio la salvación en un Estado totalitario gobernado por un individuo honrado.
Las ideas de Ilyín han sido resucitadas y celebradas por Putin y su círculo íntimo de hombres de seguridad y aliados como Yuri Kovalchuk, a quien Mikhail Zygar, el exeditor del canal de noticias independiente TV Rain, describió hace poco como “un ideólogo, que se suscribe a una cosmovisión que combina el misticismo cristiano ortodoxo, las teorías conspirativas contra Estados Unidos y el hedonismo”.
De manera similar, Putin ha tomado las ideas de Lev Gumilev, un historiador y etnólogo de la era soviética que promovió el “euroasianismo” como un antídoto para la influencia de Europa, y Aleksandr Dugin, quien ha planteado esa noción de promover una visión ultranacionalista del destino de Rusia como un imperio conservador en conflicto perpetuo con el mundo liberal de Occidente. En particular, sus historias han sido descritas en el libro Black Wind, White Snow: The Rise of Russia’s New Nationalism de Charles Clover.
Dugin, quien durante mucho tiempo ha presionado por la reabsorción de Ucrania, a veces es llamado el “filósofo de Putin”. En 2014, Dugin dijo: “Tan solo después de restaurar la Rusia más grandiosa, que es la Unión Euroasiática, podremos ser un actor mundial creíble”. Dugin dijo que la revuelta ucraniana en contra de la influencia rusa ese año había sido “un golpe de Estado orquestado por Estados Unidos”, un intento de Occidente para detener “el avance de la integración rusa”.
No obstante, si alguna vez Putin dio la impresión de haber usado esas visiones con cinismo para llenar el vacío ideológico que dejó el colapso del comunismo, ahora parece haberlas absorbido… y puesto en práctica.
Hay un terreno preparado para ese tipo de ideas en Rusia, nación que durante siglos ha estado dividida entre los “occidentalizadores” y quienes consideran a Occidente como un cáncer: ajeno, decadente, insidioso y amenazador.
Los europeos occidentales lidiaron de otra manera con sus propios imperios fallidos, al integrar sus Estados nación debilitados en la Unión Europea, en parte para limitar el nacionalismo agresivo. “La Unión Europea fue la transformación de imperios que fracasaron, desesperados por encontrar algo nuevo”, comentó Pierre Vimont, exembajador francés en Estados Unidos quien ahora trabaja en Carnegie Europe, un sitio más seguro y menos propenso a la guerra.
El concepto de nación de Putin es étnico y autocrático, en contraste con la idea occidental de un Estado multicultural construido sobre la responsabilidad cívica, el estado de Derecho y los derechos individuales. Para ser estadounidense, han sugerido muchos, es necesario simplemente jurar lealtad a la bandera, obedecer la ley y pagar los impuestos.
Los esfuerzos por definir más estrechamente lo que es ser un “verdadero estadounidense” han alimentado un populismo de extrema derecha, y en los elogios del expresidente Donald Trump a Putin hay elementos de identificación con un líder fuerte que defiende definiciones “tradicionales” —y restrictivas— de pertenencia nacional.
Pero al igual que ocurre con la extrema derecha en países europeos como Alemania, Francia e Italia, la asociación con Putin ahora, durante su guerra de agresión en Ucrania, es un recordatorio embarazoso de adónde pueden conducir esas opiniones.
China, la otra gran autocracia en la fórmula de Biden, se basa en ideas similares de nacionalismo étnico: todos los chinos forman parte de la misma nación, las minorías como los uigures son inferiores o peligrosas y la separación de Taiwán es ilusoria, un crimen de la historia que debe repararse.
Incluso India, una gran democracia, ha sido empujada al nacionalismo étnico por el primer ministro Narendra Modi, con su ascendencia hindú. En Turquía, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha recreado relatos históricos del Imperio Otomano al tiempo que ha actuado en solidaridad con los pueblos de habla turca en Azerbaiyán, Nagorno-Karabaj y en Asia Central.
También en Europa, Viktor Orbán, el primer ministro húngaro, ha promovido la identidad y el nacionalismo húngaros a pesar de la censura de Bruselas. Ha entregado pasaportes húngaros a los húngaros étnicos de Rumanía y otros países, que pueden votar en Hungría, lo que le ha dado, hasta ahora, una ventaja electoral. Pero Orbán se enfrenta a unas elecciones parlamentarias el mes que viene, y sus largas y estrechas relaciones con Putin lo han perjudicado políticamente, aunque se ha apresurado a apoyar las sanciones de la Unión Europea a Rusia y a acoger a los refugiados ucranianos.
La guerra etnonacionalista de Putin no ha salido tan bien —pareciera que para sorpresa del mandatario—, pues se ha desarrollado más como un esfuerzo sangriento que como un triunfo veloz. Presentarla como una guerra entre civilizaciones crea todo tipo de dificultades para los invasores rusos; después de todo, si los rusos y los ucranianos son un mismo pueblo, como insiste Putin, les están disparando a sus hermanos y hermanas.
“Para esos chicos no es fácil asesinar ucranianos, porque comparten el idioma y se parecen a ellos”, mencionó Krastev. “Era más fácil con los chechenos”, el pueblo no eslavo del Cáucaso que Rusia ha combatido desde Catalina la Grande.
Para Krastev, la gran decepción de Putin fue descubrir que los hablantes de ruso en Ucrania pelearan en contra de sus fuerzas. Incluso sus oligarcas ucranianos favoritos, como Rinat Akhmetov y Dmytro Firtash, “de pronto han descubierto su pertenencia a Ucrania”.
Putin también ha trabajado para crear una sociedad más militarizada, basada en el orgullo ruso de haber derrotado a la Alemania nazi en la llamada “Gran Guerra Patriota”. Sin embargo, ahora Ucrania, la cual también combatió y sufrió a los nazis, está usando los mismos tropos en contra de los rusos invasores. Según Krastev, para Ucrania, “esta es su Gran Guerra Patriota”.
Putin ha hecho más para fomentar la nacionalidad ucraniana que cualquiera de Occidente, opinó Krastev. “Putin quería ser el padre de una nueva nación rusa pero, en cambio, es el padre de una nueva nación ucraniana”, señaló.
Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger
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Reconquête ! dépose plainte après une opération frauduleuse contre l’élu RN de Nice Philippe Vardon
Une opération « sous faux drapeau ». C’est ce que dénonce auprès de Nice-Presse Patrick Isnard, coordonnateur de Reconquête ! en PACA, ce dimanche 20 mars. En effet, ce week-end-là, un certain nombre de journalistes ont reçu un mail semblant émaner du mouvement d’Eric Zemmour. Sauf que d’après Patrick Isnard, il n’en est rien. « Nous sommes victimes d’une tentative de déstabilisation, basée sur le vol d’une partie de notre fichier et l’usage frauduleux de notre logo », explique le militant, qui précise : « Une plainte sera déposée pour faire toute la lumière sur cette affaire et y donner les suites pénales nécessaires. »
Philippe Vardon dans le viseur
Le contenu du mail incriminé : un tacle en règle contre l’élu Rassemblement national Philippe Vardon, conseiller régional et chef de file du groupe RN au conseil municipal de Nice. Le mail explique que Philippe Vardon ne serait « pas le bienvenu » si d’aventure, il souhaitait rallier Reconquête ! Sauf que du côté de l’élu en question, malgré des tensions avec son parti, et notamment Alexandra Masson, proche de Marine Le Pen et cadre du RN en PACA, il n’est pour l’instant nullement question de rejoindre Eric Zemmour. Pour autant, Patrick Isnard ne ferme pas la porte : « Nous ne nous positionnons pas sur des questions de personnes, mais d’objectif politique. Tout patriote sincère et partageant réellement nos idées et notre volonté d’union est a priori le bienvenu au sein de la Reconquête ! » Avant de conclure sur cette curieuse affaire : « Ce type de manœuvre n’est malheureusement pas surprenant à l’approche d’une élection. Nous ne nous laisserons pas faire et gardons le sang-froid nécessaire ».
Nice : les dernières actualités
L'Humanité
Au Guggenheim de Bilbao, redécouvrir Dubuffet à l’infini
Prescription cultureExposition Le peintre et plasticien français, connu pour son art brut, est mis à l’honneur avec une « ardente célébration » d’où émergent son amour de la matière et sa façon de la travailler.
Pierre BarbanceyBilbao (Espagne), envoyé spécial.
Jean Dubuffet se plaisait à le dire : « L’art doit toujours un peu faire rire et un peu faire peur. Tout mais pas ennuyer. » Une sorte de maxime qu’il s’est appliquée à lui-même, comme on peut le constater à l’occasion de la sobre mais intense rétrospective que lui consacre le musée Guggenheim de Bilbao. Un écrin toujours aussi attirant avec sa sculpturale structure de titane édifiée sur d’anciens docks abandonnés.
Nous voici donc dans une « ardente célébration », concoctée par David Max Horowitz, commissaire de l’exposition et conservateur au Guggenheim de New York. D’emblée, nous sommes plongés dans l’univers de Dubuffet puisque le thème se réfère aux propos de l’artiste : « Je voudrais qu’on regarde mes ouvrages comme une entreprise de réhabilitation des valeurs décriées et… qu’on ne s’y trompe pas, comme une ardente célébration. » Pour illustrer la vitalité joyeuse et créative de l’artiste, Horowitz a puisé une centaine d’œuvres dans les vastes fonds du musée Guggenheinm de New York et de la collection Peggy Guggenheim de Venise. De ses premières créations dans les années 1940 à ses dernières séries en 1984, avec comme fil conducteur une célébration artistique libérée de toute contrainte et de toute prétention technique.
Jean Dubuffet (1901-1985) commence à exposer ses peintures à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Celles-ci contestent les valeurs esthétiques du moment. Une attitude caractérisée par le rejet des principes du décorum et de beauté classique. Seuls comptent l’ordinaire, l’inattendu. En corollaire, l’emploi de matériaux du quotidien et le choix de sujets banals. En parcourant l’exposition, on comprend mieux comment, pour rester fidèle à son idée première, il n’hésite pas à transformer les formes qu’il emploie. L’art peut être brut, la matière reste malléable. Comment ne pas rester hypnotisé devant cette Volonté de puissance, de janvier 1946, où la peinture à l’huile, les cailloux, le sable, le verre et une corde font de cette toile un monument ? La forme est disgracieuse et pourtant elle attire. Même sensation avec le Portrait du soldat Lucien Geominne (1950), qui, dans le cadre d’une série de portraits réalisés encore avec divers matériaux, explore ce qui serait laideur mais dont les distorsions laissent apparaître la beauté.
Substance d’astre (1959), feuille d’aluminium et peinture à l’huile sur Masonite, révèle davantage le génie de Dubuffet. Ici, point de figure, mais le jeu de l’amour de la matière inattendue (l’aluminium) et du hasard (la trituration de la feuille qui va provoquer ces reliefs où va s’infiltrer la peinture). Il faut évoquer aussi le bonheur de l’Instant propice (1962) : la vibration provient non pas des formes humaines, visages-caricatures que l’on perçoit, mais des couleurs elles-mêmes. La considération esthétique est balayée par la sensation physique. Il faudrait dire encore ces rouge, bleu, blanc, que l’on retrouve dans Nunc Stans (1965), formes découpées dans le polyester et dans la mousse. Où comment redécouvrir Dubuffet à l’infini.
www.guggenheim-bilbao.eusExpositionsPeinture New York Times - World
‘Les ordenó que los mataran’: tres trabajadores humanitarios fueron ejecutados por soldados en Etiopía
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Tres empleados de Médicos Sin Fronteras estaban rescatando personas heridas en una zona bélica del norte de Etiopía, cuando fueron asesinados. Su historia es un ejemplo de los peligros que corren muchos socorristas que trabajan en zonas de conflicto.
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Por Simon Marks y Declan Walsh
Este reportaje contó con el apoyo del Centro Pulitzer para la Cobertura Informativa de Crisis.
Cuando la lucha se intensificó en el norte de Etiopía, en junio del año pasado, tres trabajadores humanitarios de Médicos Sin Fronteras se subieron a su vehículo todoterreno y recorrieron el paisaje azotado por el conflicto en busca de víctimas.
Horas más tarde desaparecieron. Los trabajadores dejaron de responder su teléfono satelital. Un dispositivo de rastreo mostró que su vehículo dio una vuelta repentina en U y luego se detuvo. Desesperados, sus colegas intentaron localizarlos.
Al día siguiente, los hallaron muertos, sus cuerpos fueron acribillados a balazos y estaban a un costado de la carretera polvorienta, cerca de su vehículo calcinado: María Hernández, española de 35 años y veterana del conflicto, quien llevaba un uniforme blanco manchado de sangre con el logotipo de Médicos Sin Fronteras; Yohannes Halefom, médico etíope de 32 años, quien estaba bocabajo sobre la tierra; y el conductor etíope Tedros Gebremariam, de 31 años, quien quedó tendido en la carretera a casi 27 metros.
Médicos Sin Fronteras, ampliamente conocida por su nombre en francés, Médecins Sans Frontières, denunció de inmediato los ataques como “asesinatos brutales”, pero no señalaron culpables. Ahora, uno está saliendo a la luz.
Los investigadores, los altos funcionarios de organizaciones humanitarias y los soldados etíopes entrevistados por el Times afirman que los tres socorristas fueron abatidos por soldados del gobierno etíope que se encontraban en retirada, mientras cumplían la orden de un comandante que se enfureció al encontrarlos en una zona de combate activa.
“Él dijo: ‘Mátenlos’”, afirmó el capitán Yetneberk Tesfaye, de las Fuerzas de Defensa Nacional de Etiopía, quien asegura que escuchó la orden por radio.
Los socorristas tenían las manos sobre la cabeza cuando les dispararon, según otro soldado que presenció los asesinatos.
La matanza brutal que fue ejecutada en la región septentrional de Tigré, donde estalló una disputa bélica entre el primer ministro Abiy Ahmed y los líderes de la región del norte de Tigré en noviembre de 2020, atrajo relativamente poca atención. Fue otra atrocidad sin sentido en un tenso conflicto en el que se han reportado masacres, agresiones sexuales, limpieza étnica y otros probables crímenes de guerra.
Las atrocidades no solo se producen en Tigré. Un espantoso video que circuló hace poco mostraba a las fuerzas de seguridad etíopes quemando vivos a tres hombres, que se cree que son de la etnia tigré, en la región occidental de Benishangul-Gumuz. El gobierno etíope se comprometió a enjuiciar a los perpetradores.
Sin embargo, el asesinato de los tres miembros de Médicos Sin Fronteras puso de manifiesto los peligros específicos a los que se enfrentan los trabajadores humanitarios en Etiopía, donde el hambre y los desplazamientos amenazan a millones de personas, mientras el gobierno parece tratar a los grupos de socorro como enemigos en lugar de aliados.
Desde el pasado mes de julio, cuando Tigré cayó en manos de los rebeldes, respetados grupos de ayuda han sido acusados de suministrarles armas a los rebeldes, altos funcionarios de las Naciones Unidas han sido expulsados de Etiopía y el gobierno ha impuesto un bloqueo punitivo en la región, lo que, según los informes de la ONU, ha cortado el suministro de alimentos a cinco millones de personas necesitadas.
Etiopía es el país con la mayor tasa de asesinatos de trabajadores humanitarios, con 19 muertes en 2021, más que en Afganistán, Siria o el Congo, de acuerdo con The Aid Worker Security Database, una base de datos sobre ataques. Los empleados locales son los que más riesgo corren: de los 129 cooperantes que murieron en todo el mundo durante el año 2021, solo tres eran miembros del personal internacional, incluyendo a Hernández.
Inmediatamente después del asesinato del equipo de Médicos Sin Fronteras, el gobierno etíope culpó a los rebeldes de Tigré. Las oficinas del primer ministro, el fiscal general y el portavoz militar de Etiopía no respondieron a las solicitudes para ser entrevistados.
La misión es primero
Cuando el equipo de Médicos Sin Fronteras partió el 24 de junio de su base en Abiy Adiy, en el centro de Tigré, la guerra había dado un giro dramático.
Dos días antes, los militares etíopes habían salido de Abiy Adiy tras el levantamiento de una extensa ofensiva tigriana. En toda la región se produjeron grandes enfrentamientos, con importantes pérdidas etíopes. Las fuerzas tigrianas presionaban, mientras se trasladaban rumbo a Mekele, la capital regional.
Sin embargo, el equipo de Médicos Sin Fronteras estaba comprometido con su misión.
Hernández, quien creció en un pequeño pueblo de España, encontró su vocación a los 20 años durante su trabajo como voluntaria en la India en un refugio para niños desfavorecidos. “No hubo un solo día en el que no me fuera a la cama sin sentir paz y alegría”, escribió más tarde a su familia.
En 2015, se unió a Médicos Sin Fronteras, y la enviaron a algunas de las zonas de conflicto más peligrosas del mundo: Yemen, México, Sudán del Sur, Nigeria y la República Centroafricana. Hernández solía regresar a Madrid agotada, y le preocupaba no tener tiempo para formar una familia, dijo Anne-Sophie Colleaux, una amiga de París. Sin embargo, el trabajo estaba primero.
“Para ella, era más importante dedicarse a su trabajo”, comentó Colleaux.
Yohannes, un médico sonriente con actitud relajada, se había unido a Médicos Sin Fronteras dos meses antes, después de un periodo como director médico en un hospital cercano. Su hermana, Wezef Halefom, dijo en una entrevista que también estaba comprometido con su trabajo.
Tedros, el conductor, tenía un pequeño negocio de taxis en Tigré antes de conseguir el codiciado trabajo en una organización internacional de ayuda. Su pareja acababa de dar a luz por segunda vez, a una niña. Y aún no habían elegido el nombre.
El equipo condujo hacia el sur desde Abiy Adiy, pasando por casquillos de bala desperdigados y agujeros de proyectiles por doquier tras los últimos combates, relató una investigadora humanitaria que pidió no ser nombrada para evitar represalias contra su organización. Encontraron víctimas: seis combatientes tigrianos heridos y un civil, a quienes enviaron a un hospital en ambulancia. Luego, el equipo siguió adelante.
Justo después de las 3:00 p. m., a un kilómetro y medio antes de la aldea de Sheweate Hugum, su Land Cruiser se acercó a un convoy militar etíope que viajaba en la misma dirección, según seis soldados de la Fuerza de Defensa Nacional de Etiopía que se encontraban en la zona y que fueron entrevistados más tarde para este reportaje.
El que divisó el convoy informó del vehículo de socorro a su comandante, el coronel Tadesse Bekele, de la División 31 de los militares etíopes, de acuerdo con otros soldados que estaban escuchando el canal de radio. El coronel Tadesse les ordenó que dispararan hacia el vehículo.
Las balas impactaron el Land Cruiser, por lo que los tres socorristas salieron del auto y se resguardaron a un costado de la carretera, según los soldados. Un dispositivo de rastreo que los investigadores recuperaron más tarde mostró que el vehículo dio una vuelta en U a las 3:11 p. m. y luego se detuvo.
El coronel Tadesse ordenó a sus soldados que detuvieran a los trabajadores humanitarios y registraran su vehículo. No obstante, cuando Hernández y Yohannes empezaron a caminar en su dirección, con las manos al aire, el coronel volvió a gritar por la radio.
“Les preguntó a los soldados por qué estaban dirigiendo a los socorristas hacia él”, aseguró el capitán Yetneberk. “Luego les ordenó que los mataran”.
El capitán Girmay Moges, situado a casi 50 metros de los trabajadores humanitarios, dijo que fue testigo de lo que ocurrió. “Tres o cuatro soldados los mataron”, declaró.
Los seis soldados hablaron desde la prisión principal de Mekele, donde estaban recluidos entre miles de soldados etíopes encarcelados desde que los combatientes de Tigré los capturaron en junio. El Times los entrevistó por separado. No hubo señal alguna de que hubieran sido forzados o influenciados por sus captores.
Los soldados dijeron que sabían que el incidente daba mala imagen al ejército etíope, pero aceptaron hablar porque creían que había estado mal. El comandante Teshome Abera esperaba que se responsabilizara a alguien por lo ocurrido. “Los soldados no habrían actuado así, si no se les hubiera ordenado”, aclaró.
Pero la rendición de cuentas es poco común en la guerra de Etiopía. El gobierno solo ha acusado a 60 soldados de abusos relacionados con la guerra desde noviembre de 2020 y ha condenado a 16. Los rebeldes tigrianos, acusados de crímenes similares, no han señalado a nadie.
Understand the Conflict in Ethiopia
A year of war. On Nov. 4, 2020, Prime Minister Abiy Ahmed began a military campaign in the country’s northern Tigray region, hoping to vanquish the Tigray People’s Liberation Front — his most troublesome political foe.
Rebels turned the tide. Despite Mr. Abiy’s promise of a swift campaign, the Ethiopian military suffered a major defeat in June when it was forced to withdraw from Tigray. The fighting subsequently moved south.
Tigrayan forces close in. In late October, Tigrayan rebels captured two towns near Addis Ababa, the nation’s capital. The government declared a state of emergency and called on citizens to arm themselves.
Drones tip the balance. A string of victories at the end of 2021 signaled that the Ethiopian government was regaining its footing on the battlefield. A fleet of combat drones acquired from allies in the Persian Gulf region was a decisive factor in the reversal.
Atrocities on both sides. A United Nations report in November offered evidence that all sides involved in the conflict had committed atrocities. Since the start of the war, the Ethiopian and Tigrayan forces have since been accused of carrying out transgressions including extrajudicial killings.
Las pruebas fotográficas y de video del periodo inmediatamente posterior a los asesinatos, revisadas por el Times, mostraban los cuerpos de los socorristas asesinados y su Land Cruiser calcinado. Los soldados afirmaron que el vehículo fue destruido con una granada propulsada por cohete.
El convoy etíope continuó hacia el sur, hasta una ciudad llamada Yechila, donde fue emboscado por combatientes tigrianos. Varios miles de soldados etíopes fueron capturados.
El coronel Tadesse murió en el campo de batalla, según relataron varios soldados. El Times no pudo confirmar su muerte.
El nombre de una bebé
Los aldeanos se apostaron a lo largo de la carretera para ver el convoy de las Naciones Unidas que transportaba a Mekele los cuerpos de los socorristas asesinados. Algunos aldeanos iban vestidos con el tradicional traje blanco que normalmente usan para celebrar ceremonias religiosas, en señal de honor.
Pero en Adís Abeba, el gobierno etíope empezó a tratar a los trabajadores humanitarios internacionales como enemigos.
En julio, Redwan Hussein, ministro responsable de Tigré, acusó a los grupos de ayuda de suministrar armas a los rebeldes tigrianos. Poco después, el gobierno suspendió las operaciones de la sección neerlandesa de Médicos Sin Fronteras y del Consejo Noruego para los Refugiados, y expulsó a siete altos funcionarios de la ONU por acusaciones de “inmiscuirse” en los asuntos internos de Etiopía. Para ese entonces, las fuerzas tigrianas se dirigían al sur, hacia la capital, Adís Abeba.
Pero la guerra volvió a cambiar de dirección cuando Abiy, con la ayuda de drones armados suministrados por aliados de Medio Oriente, obligó a los tigrianos a retirarse al interior de Tigré. Ahora el conflicto se concentra en la vecina región de Afar, donde los hospitales están llenos de niños malheridos.
En Tigré empeora la crisis humanitaria. Un bloqueo impuesto por el gobierno implica que solo el ocho por ciento de la ayuda alimentaria necesaria ha llegado a Tigré desde octubre, según la ONU, por lo que 23.000 “niños se encuentran en una condición muy grave” y en riesgo de muerte inminente.
Médicos Sin Fronteras ya no opera en Tigré, aunque sigue trabajando en otras regiones de Etiopía. Con frecuencia, sus empleados han sido “objeto de acoso, graves amenazas y detenciones”, dijo Paula Gil, directora de la rama española de la organización, mediante un correo electrónico.
El grupo de ayuda afirmó que había compartido con el gobierno etíope las conclusiones de su investigación interna sobre la muerte de los tres trabajadores humanitarios.
Sin embargo, la tragedia también ha suscitado dudas sobre los procedimientos de seguridad de Médicos Sin Fronteras. Aunque su ética de trabajar en primera línea a menudo pone a su personal en mayor peligro del que corren los integrantes de muchos otros grupos de ayuda, varios trabajadores humanitarios dijeron en entrevistas que la organización tal vez tomó demasiados riesgos en Tigré.
El 25 de mayo, un mes antes de los asesinatos, el grupo de ayuda Acción contra el Hambre retiró a su personal de Abiy Adiy después de que algunos de sus trabajadores fueron detenidos, interrogados y golpeados por soldados eritreos, dijo un funcionario de esa organización.
Los eritreos, que luchaban junto a los militares etíopes en apoyo de Abiy, “asumieron que eran espías”, declaró un funcionario de seguridad de Acción contra el Hambre, quien habló con la condición de mantener su anonimato para poder comentar sobre ese asunto.
Gil, de Médicos Sin Fronteras, insistió en que su equipo en Abiy Adiy había seguido “estrictos y rigurosos protocolos de manejo de la seguridad”.
Hernández fue sepultada en un cementerio de Sanchotello, a unos 177 kilómetros de Madrid, junto a los abuelos que ayudaron a criarla. La fotografía de su tumba muestra a una joven sonriente mirando la costa española.
Yohannes y el conductor, Tedros, fueron enterrados cerca de sus hogares en Tigré. La esposa de Tedros ya eligió el nombre de su hija recién nacida.
Se llama María.
Un reportero de The New York Times colaboró en este reportaje desde Mekele, Etiopía.
Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : ces Français qui se préparent à aller combattre
Publié le : 21/03/2022 - 18:06
Samia METHENI
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Près de Bordeaux, des "recrues" civiles tentent de se former aux b. a.-ba de la formation militaire grâce aux conseils d'un ancien militaire des forces spéciales françaises. Tous s'imaginaient partir au front en Ukraine, mais face aux derniers développements dramatiques sur le terrain ukrainien, la plupart renonce ou hésite.
BBC
Bridgerton: South Asian faces on TV 'makes me happy'
By Paige Neal-Holder and Steffan PowellCulture reporters
Hit period drama Bridgerton returns for a second series on Friday - with two of its lead characters portrayed by actresses of South Asian heritage. Young actors from the same background tell BBC News why on-screen representation is so important to them.
"If you've not seen yourself on screen before, why would you ever want to go for that role?" Laraib Waheed tells us.
She wants to make a living in musical theatre one day, but for now she's sitting in the kitchen of her student house - taking a break from her training to chat.
The lack of South Asian actors in prominent television roles, she says, makes people like her worry their dream career is "not realistic". But the 19-year-old is optimistic that things are beginning to change.
"I think it's quite ground-breaking," says the student, who's living in Brighton. Born in London, her family is originally from Pakistan.
"You've suddenly got representation from not one, but two South Asian women and it's a period drama which traditionally you'd only see white cast members in."
What's rare about this, according to Laraib, is that usually when South Asian actors do get on screen they tend "to be in a supporting role or playing a stereotype".
"When I see any person of colour on screen, especially if they are South Asian, it lights something up in me because you just don't see it."
Bridgeton's first series is second only to Squid Game in the list of Netflix's most-viewed TV series.
Some critics have described the show as shallow, preposterous and cliché ridden, but the diversity of its cast was widely praised and audiences lapped it up in their millions.
Bridgerton has adopted a variation of colour-blind casting, where a person's skin colour plays no part in the decision to give them a role.
Show boss Chris Van Dusen describes it as colour-conscious casting, with freedom to give people from diverse backgrounds a role but where a character's race can still play a part in their story.
Television critic Ellen E Jones tells us that seeing such a variety of ethnic backgrounds on screen is a positive step, especially since "period drama is such a massive part of the British film and TV industry, and if you exclude people of colour you're excluding them from a lot of the industry".
"The consequences of that is you've had generations of black and brown actors who are British being forced to go to America to find interesting roles like Idris Elba, Riz Ahmed and Thandiwe Newton have done," she says.
Giving actors access to a historically white-only world is a good thing, Ellen says, but she adds: "It doesn't solve the issues of race and racism as it doesn't engage with those subjects at all.
"People want to escape into a fantasy and that's what Bridgerton does, and importantly it offers that to people of colour as well as to white people and I think that is important. If you understand it in those terms, it is to be celebrated, but it's not about racism or race, it's not challenging any of those very embedded notions in our society.
"I don't think Bridgerton is doing anything wrong and I'm glad it exists, but there's room for so much more."
Sixteen-year-old Gia Lal has just finished an exam at college when she sits down to chat to us about her dream of being a soap actor.
"I'd love to be in something like Ackley Bridge, Coronation Street or EastEnders," she explains, saying that they're "enjoyable and inspiring".
Gia, who lives near Birmingham, says seeing South Asian faces on major releases "makes me happy that these actors are getting recognised a lot more".
However, having prominent roles in series like Bridgerton is more than just inspiration for aspiring performers. Gia thinks it carries a message to the broader South Asian community in the UK as well.
She suggests South Asian parents and families "want their kids to be doctors or scientists", but with more people from these communities making a success of acting, Gia thinks it'll inspire more to be open about chasing futures in the performing arts.
"For kids and teenagers who want to go into acting and are really passionate about it, it'll make them feel like they're not alone, they won't feel like the odd one out, they'll have somebody to look up to."
Laraib agrees.
She's had to hide the truth of her studies to some of her family, pretending instead to be studying criminology.
Laraib is aware that, by speaking to us, they might learn the reality. "I think this is a discussion that is to do with community," she says.
"In the South Asian community it's typical to be pushed towards academic degrees, for example being a doctor, an engineer or a dentist and if you aren't one of these things it's not accepted.
"A lot of my family members don't know I'm an actor and it sounds ridiculous because I am. But if the South Asian community as a whole sees two main characters representing us, it reinforces the idea that it's possible [to have a successful career in acting]."
Charithra Chandran, who plays Edwina Sharma in the new series of Bridgerton, told the Radio Times the show has changed attitudes towards diverse casting, but there is a pressure that comes with it.
"Minorities are often alluded to as being there to tick boxes, to fill a quota. I cannot tell you how unbelievably invalidating that is. It penetrates our minds and makes us feel like we're not worthy of success," the actress said.
"I had people at university tell me, 'You only got the lead in that show because they needed to have a person of colour in it'. It makes you doubt everything. When you are a minority you invariably feel the weight of representing your entire community. That's not imposed by anyone - but it's something I feel."
Reuben Jordan Virdee is sitting on his white leather sofa taking his time to consider the question of what these two roles mean for up-and-coming South Asian actors.
The 23-year-old is studying at the Royal Birmingham Conservatoire and is hoping to work in theatre one day.
After a pause, he says: "These are people that have done everything that their white counterparts have done to get into this position.
"They've got their roles because they deserve it, and that in turn will lead to more roles for people like me and I think that'll just help people in the South Asian community.
"They're going to see that and think, well, if it's on TV, if my children are saying it's something they want to get into, then why not try?"
Reuben is supportive of programmes that use colour-blind casting to fill the roles in their programmes, however, like Ellen, he also strikes a note of caution.
If it gets to a point where the industry thinks it is the only way to go, he says, then it's not servicing the stories of people as well as it should.
"I think that there need to be writers and directors from different backgrounds also writing stories unique to different cultures, so we can all see them."
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L'Humanité
Carte blanche à Enki Bilal
Prescription cultureExposition En écho à l’exposition « Aux frontières de l’humain », le musée de l’Homme accueille des œuvres inédites de l’artiste et auteur de bande dessinée.
Anna MussoPeaux bleutées, visages émaciés et corps augmentés : la signature de l’artiste Enki Bilal vient elle aussi « augmenter » l’exposition « Aux frontières de l’humain » du musée de l’Homme, à Paris, qui explore nos limites et interroge l’avenir de notre espèce (lire l’Humanité du 14 octobre 2021). C’est à l’occasion de la sortie du troisième livre de la série de bande dessinée Bug (Casterman), d’Enki Bilal, que le musée lui a donné carte blanche. Humains-machines, humains reconstruits, humains mutants, humains immortels et humains-animaux, le maître de l’art de la prospective repousse les frontières.
Le monde du peintre de l’ imaginaire
Né à Belgrade en 1951, Bilal s’est construit lui-même, se jouant des limites et des cadres. Artiste protéiforme, à la fois dessinateur, auteur, réalisateur, peintre, écrivain, décorateur, son univers donne une place prépondérante à l’humain. Un humain certes abîmé dans sa chair, augmenté dans son corps, en quête d’un ailleurs meilleur, mais avant tout un être qui doute, souffre, aime. L’exposition permet d’admirer une trentaine de ses œuvres originales, dont des inédits de la série Bug, ainsi que des tableaux et des reproductions. Organisée en six thèmes, elle propose d’entrer dans son univers à la découverte des « hybrimutantech », des « immortalistes » ou des « mécanhumanimaux », évoluant dans un monde fragile et incertain. Ce peintre de l’imaginaire, qui est aussi un amoureux des mots, offre ainsi au musée de l’Homme un contrepoint poétique à l’exposition « Aux frontières de l’humain ».
Expositionsenki bilalmusée de l'hommesciences Valeurs Actuelles
À Lyon, les Daltons s’en prennent à la préfecture
Le retour des Daltons ? Lundi 21 mars, en début de soirée, plusieurs membres du collectif de rappeurs les Daltons s’en sont pris à la préfecture du Rhône, sise dans le 3e arrondissement de Lyon, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Le groupe entendait « célébrer » à sa manière la libération d’un des leurs de prison. Ils ont donc tiré sur la façade de la préfecture à l’aide d’un lanceur de paintball, après avoir envisagé de s’en prendre directement au préfet. « Tous les responsables des incarcérations abusives et des conditions abusives de détention nous rendaient fous, là où tout le monde aurait crié sa colère en cassant tout et n’importe quoi, nous nous sommes restés calmes et on a décidé de s’en prendre directement aux personnes concernées » a expliqué l’un des Daltons. Avant d’ajouter, s’adressant directement au représentant de l’Etat : « On vous explique notre cher préfet du Rhône, en réalité depuis le début c’est lui qui met des pressions pas possibles et fait vivre un enfer à Many et tous les Daltons. Il ne pense pas aux mamans qui pleurent, mais nous on les voit, il fallait une petite réponse de notre part. »
Des spécialistes de la provocation
Ce n’est pas la première fois que ce groupe de rap se fait remarquer. Les Daltons sont devenus au fil du temps des experts dans la provocation, à base de clips de rap, de rodéos urbains et de coups d’éclats. Lorsque, par exemple, deux d’entre eux interrompent une rencontre de football entre Lyon et Prague, vêtus de leurs caractéristiques tenues de bagnards jaunes et noires. Ou qu’ils perturbent à l’aide de mortiers d’artifice le déplacement du président du Rassemblement national, Jordan Bardella, dans le quartier sensible de la Guillotière. Pour l’heure, après ces menaces contre le préfet, aucun d’entre eux n’a encore été interpellé.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
On this day in 2012: Terror in Toulouse halts presidential race
Issued on: 21/03/2022 - 14:53
Tracy MCNICOLL
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Any presidential campaign has its share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the emblematic moments from campaigns past. In the spotlight: The deadly shooting rampage in Toulouse and Montauban that brought the 2012 presidential campaign to a halt.
With just over a month to go before the first round of France's 2012 presidential election, a horrific killing spree rocked the country to its core. The first Islamist terrorist attacks on French soil since 1995 brought the race to a standstill, with top candidates taking the historically unprecedented step of suspending their presidential campaigns. The surreal truce coincided with the dramatic pursuit of a killer and the laying to rest of his seven victims. The photograph of a palette of solemn presidential candidates, left to far right, side-by-side in mourning on March 21, 2012, remains as stark visual evidence of a historic political hiatus.
The eight-day rampage began that March 11 in a Toulouse parking lot, where an off-duty paratrooper was shot dead by the stranger who had answered his ad offering a motorcycle for sale. Four days later, two more paratroopers were killed and a third paralysed after a bullet through the spine by a man on a scooter hollering "Allahu Akbar!" outside the soldiers' barracks in neighbouring Montauban. Then on March 19, the same gunman, wearing a GoPro camera as he had for each of his grisly crimes, struck a Jewish school in Toulouse, killing a 30-year-old teacher and rabbi, his two young sons, aged 3 and 5, and the headmaster's daughter, 8, before again speeding off on a scooter.
The manhunt would conclude with a 32-hour standoff at the suspect's Toulouse apartment. In the end, the Al Qaeda-inspired killer – 23-year-old Mohamed Merah, born in Toulouse to Algerian parents – was shot dead by police on the morning of March 22, a month to the day before the first round of the 2012 presidential vote.
How did the candidates react?
The massacre at the Jewish school alone may well have jolted the campaign. But when it was quickly linked to the same killer who had slain the three paratroopers, that attack made clear the scope of the terror befalling the country. Authorities promptly raised the terror alert level to maximum vigilance. The grim escalation of events put candidates at risk of appearing frivolous, oblivious or vulgar in pursuing business as usual. After all, in the 75 hours between the Jewish school attack and Merah's violent demise, TV news coverage of the manhunt and the standoff was live and non-stop.
President Nicolas Sarkozy naturally travelled to the scene of the school tragedy in his role as head of state. But the conservative incumbent announced he would pause his re-election race until the soldiers were laid to rest two days later. Over the hiatus, Sarkozy shut down his campaign website, striking it through with a black banner and a brief message.
Socialist Party challenger François Hollande also travelled to Toulouse on the day of the school attack, calling for the whole Republic to come together with a "firm and unified response". He and Sarkozy, the presidential frontrunners, both attended a religious ceremony at the same Paris synagogue that evening, alongside their respective romantic partners. But Hollande cancelled a prime-time TV appearance that night and a campaign rally the next day.
Far-right National Front candidate Marine Le Pen halted her race, too; as did Greens candidate Eva Joly.
France's media regulator, which enforces strict rules on the "speaking time" that broadcasters can allot to candidates during a presidential campaign, changed tack as well. The Superior Audiovisual Council announced that, for two days, it would suspend its meticulous stopwatch tally whenever a candidate was discussing the Toulouse and Montauban attacks.
Other candidates, however, decided to press on with their races. Far-left candidate Jean-Luc Mélenchon, for his part, pointedly kept to his campaign schedule. "Pursuing the campaign is an act of moral, intellectual and emotional resistance," the Front de Gauche ("Left Front") nominee declared. Referring to Merah, Mélenchon added, "We are not at the mercy of a degenerate. He does not make the rules. He cannot impose his rhythm on us. We will catch him and he will pay."
Centrist candidate François Bayrou, meanwhile, went ahead with his rally on the night of the anti-Semitic attack – although without the usual peppy campaign music. On stage, Bayrou lamented a society "poisoned by divisions" and railed against politicians he accused of "fanning the flames" when they single people out on ethnic grounds. Bayrou's remarks rankled Sarkozy's foreign minister, Alain Juppé, who warned against "taking advantage" of the horror on any side. “No politician should be trying to earn political capital from a tragedy that has absolutely nothing to do with the political campaign,” said Juppé, a conservative former prime minister.
Grim precedents
Indeed, in 2012, presidential candidates already had grim – and somewhat contradictory – precedents from which to draw wisdom. On March 27, 2002, less than a month before a previous presidential election, a gunman killed eight and injured 19 more at a city council meeting in Nanterre, outside Paris. The next day, President Jacques Chirac, running for re-election, appeared to link the grievous attack to crime in general, noting it was one of his fellow citizens' (read: voters') top concerns. Chirac's remarks were promptly deemed crass. Rivals of all stripes were scathing, each accusing the conservative incumbent of hijacking the bloodshed for political gain.
But just three weeks after the Nanterre attack, and just three days before the 2002 election, another sort of assault entered French presidential election lore with a different lesson for candidates. On April 18, 2002, a 72-year-old man who would come to be known as "Grandpa Voise" was found beaten, his home burned down, spurring outrage and massive media coverage.
Down the home stretch that year, pollsters had agreed Chirac would win a place in the final duel alongside the Socialist candidate, Prime Minister Lionel Jospin. Famously, that is not how things turned out. When after the first-round dust had settled, Chirac's run-off challenger turned out to be far-right rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, seen as tougher on crime. Some pundits pointed to the Grandpa Voise affair as a factor in the result. It was a specious theory – a glut of left-wing candidates split the 2002 vote and pollsters had underestimated Le Pen's true support. But it has stuck ever since as a cautionary tale.
The murky upshot? Don't be seen taking advantage of a gory event; but know that rivals might well benefit if you let them.
Epilogue
After the tenuous truce in the 2012 campaign, the regular business of contesting a presidential election returned with a vengeance. Candidates did accuse one another of exploiting the tragedy. And the first rumours of intelligence flubs on Sarkozy's watch in the Merah case put the incumbent on the defensive.
On the campaign trail, Sarkozy, who had made his name as a crime-fighting interior minister, blasted "uncontrolled waves of immigration" (despite the fact he'd been in charge for years). He pledged new legislation to crack down on training in terrorist camps abroad and vowed to punish internet users visiting websites deemed to espouse terrorism. Speaking to censorship fears, the far-left candidate Mélenchon responded: "Sarkozy would do well not to give an absurd criminal the gift of transforming every citizen into a suspect."
Marine Le Pen, meanwhile, in her first bid for president after taking the National Front torch from her father, pursued her campaign seeking to regain the hardline support Sarkozy had pried away from her party five years earlier. She, too, sought to link crime and immigration in the wake of the Toulouse and Montauban killings – even though Merah was born and raised in France.
But in the end, the Socialist Hollande won the 2012 presidential vote. Voters' top concern back then – indeed, as now – was "purchasing power", followed by unemployment. Out of 14 voter concerns the BVA firm polled for that spring, security and immigration were far down the list – tied for eighth place – and the Toulouse rampage didn't change that in the weeks that followed.
As strange as it may seem in hindsight – given the bloody attacks that would leave hundreds dead in Paris and Nice during the second half of Hollande's five-year term to come – the terrorist threat was a middling concern in France in 2012. In a poll by the Ifop firm conducted in the immediate wake of the Toulouse and Montauban attacks, on March 22 and 23 of that year, only 53 percent evaluated the terrorist threat in France as "high" – one of the lowest rates since the pollster began asking the question 11 years earlier. “The fact that worry about the threat of terrorism is today at a historically low level leads us to think that, while the tragedy of Montauban and Toulouse left an impression and moved French people, it did not create psychosis about security,” Ifop reported then.
Analysts speaking to FRANCE 24 at the time largely guarded against overstating the French Islamist threat in the wake of the Toulouse and Montauban attacks, a year into Syria's civil war. But one commentator was prescient in flagging the impact Merah could have going forward. “That’s the danger,” said Noman Benotman, a former Libyan jihadist working for the London-based counter-extremist Quilliam Foundation. “If you’re a French Muslim looking for a war with French society, maybe you will look to Merah as a model.”
As it happened, no other European country would see as many of its young people travel to join Islamic State group and other extremist factions in Iraq and Syria as France did. One of them was Mehdi Nemmouche, who became the first European veteran of the jihadist fight in Syria to return and stage an attack on European soil in 2014 when he shot four people dead at the Jewish Museum in Brussels, killings claimed by IS group. Nemmouche, by all accounts, had expressed an obsessive admiration for Merah. The Toulouse and Montauban killings are also widely seen as a precursor to 2015 attacks in Paris against Charlie Hebdo, the Bataclan concert hall and other soft-target venues.
In 2017, Abdelkader Merah, the Toulouse gunman's elder brother, was sentenced to 20 years in jail when France's highest court found him guilty of criminal terrorist conspiracy in the murders committed by his late brother. His punishment was raised to 30 years on appeal in 2019. A friend of the Merah brothers, Fettah Malki, was handed a 10-year sentence for associating with known criminals.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid
FRANCE
Paris court sentences brother of Toulouse attacker to 30 years
FRANCELatifa Ibn Ziaten: grieving mother, campaigner against radicalisation and Nobel nominee
El País (ESP)
Tierra adentro en Baja California Sur entre pueblos mágicos, junglas espinosas y antiguas minas de oro
MÉXICOLa ciudad colonial de San José del Cabo, el cabo San Lucas y sus atardeceres de postal, la villa de Todos Santos, El Triunfo y La Paz vertebran un viaje en coche por el sur de la península mexicana
Hay lugares donde el mar es tan fascinante que mirar tierra adentro parece una pérdida de tiempo. Flanqueada por el océano Pacífico y el Mar de Cortés, la estrecha península de Baja California, un desierto de 1.200 kilómetros de largo y entre 45 y 250 kilómetros de ancho que se prolonga desde Tijuana (México), en la frontera con Estados Unidos, hasta el paralelo 23 en cabo San Lucas, por debajo del Trópico de Cáncer, es uno de esos sitios, y por eso la mayoría de los visitantes que llegan aquí pasan más tiempo con la cabeza debajo del agua que fuera de ella. Y es que cuando hablamos del “mayor acuario del mundo”, en palabras del marino y oceanógrafo francés Jacques-Yves Cousteau, donde el mar tienta con piruetas submarinas en compañía de lobos marinos o invita a escoltar tiburones ballena en su nado cadencioso, es difícil resistirse a esa llamada. Sin embargo, esta península mexicana repartida en dos Estados —Baja California (capital, Tijuana) y Baja California Sur (capital, La Paz)— también tiene mucho que ofrecer en tierra firme: pueblos mágicos, junglas espinosas, antiguas minas de oro o modestas y bonitas ciudades donde todo está por descubrir.
Arte y tequila
Los Cabos, como se conoce al extremo meridional de la Baja, es la puerta de entrada por aire al Estado de Baja Sur. Cerca del aeropuerto queda la ciudad colonial de San José del Cabo, el primer contacto con una región en la que hay que saber mirar para ver más allá de la influencia gringa que, debido a su cercanía, lo impregna casi todo. Tras las tiendas de souvenirs y restaurantes fast food, San José tiene un alma que se remonta a 1730, cuando era una de las misiones del Camino Real en California.
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La plaza Mijares, presidida por la parroquia de San José y con su antiguo quiosco de música, nos da pistas de una ciudad tejida alrededor de un centro donde ocurre todo. Aquí se pasea, se platica y se baila, como hacen los chicos y chicas de la asociación folclórica de San José, concentrados en aprender los pasos de El Tupe, una polca criolla, ajenos a la mirada de los turistas. Cada jueves, los talleres de artesanía y las galerías abren sus puertas sacando sus obras a la calle, cerrando el paso al tráfico y acompañando la velada con vino y tequila en la fiesta más arty de Baja California. El arte como tabla de salvación de un pueblo empeñado en conservar su identidad. Frente a los locales tex mex de comida rápida, el movimiento slow food y la comida orgánica se reivindican en lugares como Los Tamarindos, una hacienda a las afueras de San José en un enclave idílico al que se llega cruzando el lecho de un río seco. En este vergel en medio del desierto, con huertos y árboles frutales, es posible aprender a cocinar platos tradicionales mexicanos con los vegetales y las hierbas que uno mismo ha recolectado en el huerto. En el horno de barro de una cocina tradicional se asa un suculento cochinillo que, más tarde, acabará en el plato acompañado de mole verde.
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Un arco entre dos mares
Después, es hora de emprender camino hacia el sur de la península, bordeando el corredor turístico costero que durante casi 40 kilómetros regala playas espectaculares, hoteles de lujo —guaridas exclusivas de famosos de Hollywood— y mares embravecidos aptos solo para surferos valientes. Al final espera cabo San Lucas con sus atardeceres de postal enmarcados por El Arco, un pórtico de roca modelado por la erosión del mar y el viento que separa las aguas cálidas y tranquilas del Mar de Cortés de los embates salvajes del Pacífico, y la playa del Amor, una lengua de arena que permite cruzar a pie entre los dos mares. Desafortunadamente, la belleza natural de cabo San Lucas se ve ensombrecida por hileras de hoteles de playa, cuerpos enrojecidos por el sol, noches largas y las borracheras fáciles. Razones suficientes para no detenerse mucho allí y seguir camino conduciendo hacia el norte por la carretera costera 19, siempre pegado al Pacífico en busca de lo auténtico.
El próximo destino es el pueblo de Todos Santos, pero antes de llegar a él, tomo una carretera de tierra para visitar a otro santo, San Cristóbal, patrón de los conductores y encarnado en forma de hotel boutique en la playa virgen de Punta Lobos, en la costa del Pacífico. Este idílico lugar, flanqueado por la sierra de la Laguna, invita a un retiro espiritual boho chic. Pero el paraíso también tiene su lado oscuro. Las barcas de pescadores que durante generaciones han llegado hasta este arenal creando un mercado espontáneo donde los vecinos del pueblo compran jureles, marlin y cabrilla, podrían tener sus días contados si se imponen los planes que pretenden arrebatar este espacio a los pescadores en nombre del desarrollo turístico. La batalla por el futuro del turismo sostenible se libra en frentes como este.
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Cerca de aquí, en playa La Máquina, con un ojo puesto en esta lucha, el Grupo Tortuguero de Todos Santos continúa con su labor de conservación de tortugas golfinas de Baja California. En unas modestas instalaciones, Enedino Castillo y su ayudante monitorean los nidos y recolectan los huevos. Durante la temporada de suelta (de septiembre a noviembre) se liberan alrededor de mil tortugas al día. Como parte del programa de conservación, y pagando únicamente la voluntad, se puede ayudar en sus primeros pasos a una cría de tortuga, acercando la jícara que la contiene a la arena para que emprenda su frenética carrera hacia el mar y sea engullida por la espuma y las olas, con la esperanza de que sea una de las que regresará a desovar en esta misma playa 30 años después.
Un pueblo mágico
Por fin llego a Todos Santos. Este pueblo mágico acentúa sus credenciales por la luz vespertina que lo tiñe todo de color rojizo. Este plácido refugio de artistas con haciendas restauradas, calles decoradas con guirnaldas de papel picado y pequeños cafés invita a hacer un alto en el camino e incluso a inventarse una vida, como hizo el escultor Benito Ortega, que encontró aquí su lugar en el mundo y se dedicó a tallar las piedras y las maderas que se cruzaban en su camino. La postal histórica del pueblo corre a cargo del hotel The Todos Santos Inn, una antigua hacienda y almacén de azúcar de ladrillo rojo que sumerge en el siglo XIX a través de sus arcos de piedra, sus habitaciones coloniales y los sillones antiguos de piel gastada de su bar La Copa, con un cóctel de autor en la mano. Pero cuando se trata de lugares con leyenda, el hotel California acapara sin duda todos los focos. “Nunca dejes que la realidad te estropee una buena historia” podría ser el eslogan de un alojamiento que a pesar de los desmentidos de la banda The Eagles de que fuera el lugar que inspiró su famosa canción Hotel California, sigue atrayendo hordas de turistas para hacerse la foto bajo sus letras doradas. Historias aparte, este lugar sí tuvo sus merecidos 15 minutos de fama en 1948, cuando su dueño, un avispado comerciante chino, fue el primero en importar hielo a Todos Santos, descubriendo a sus clientes el maravilloso placer de la cerveza helada.
Seguimos el viaje hacia el interior rumbo a El Triunfo, que, a pesar de su nombre, condenó al fracaso a miles de buscadores de oro que llegaron en 1862 en busca de fortuna. En su momento de esplendor, con más de 4.000 habitantes, fue el primer lugar de la región donde llegaron la luz eléctrica y el teléfono. Hoy apenas viven aquí 300 personas, pero aquella fiebre dejó un fascinante pueblo minero detenido en el tiempo. Hago el recorrido por la zona minera a lomos de un quad (también se puede hacer en camión y en caballo) que me lleva hasta una de las minas abandonadas. Entrar en su interior y sujetar con las manos uno de los pesados picos con los que se quebraba la montaña supone experimentar por un momento la dureza y la claustrofobia vivida por aquellos hombres que se dejaron la vida arañando las tripas de la montaña. En el complejo minero levantado por El Progreso Mining Company, y conservado casi intacto, se erige La Ramona, una enorme chimenea de ladrillo de 47 metros de altura atribuida a Gustave Eiffel.
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El pueblo, con su iglesia de colores ocre y amarillo, sus casas coloniales y su calle principal adoquinada parece el escenario de un wéstern. El letrero de madera astillado del café El Triunfo invita a entrar a un local, decorado con objetos de época, donde almorzar unos deliciosos huevos rancheros sazonados de nostalgia. El rostro de Spahr, su dueño, un old timer americano, motero y tatuado, como salido de la película Easy Rider, refleja el desierto y ese mismo carácter indomable de los que llegaron aquí tocados por la fiebre del oro.
Selva de espinas
A tan solo unos kilómetros, está el pueblo de El Real de San Antonio. Con menos fortuna que El Triunfo, las cicatrices del tiempo y el desierto son en este sitio más profundas. Haciendas desconchadas y maleza haciéndose paso entre los adoquines de la plaza. También tuvo su momento de gloria rockera cuando apareció en la portada del disco These Days de Bon Jovi.
Continúo otros 50 kilómetros hacia La Paz, capital de Baja California del Sur. Antes de llegar al destino, hago un alto en la península de Mogote, en la bahía de La Paz. El paisaje de dunas, algunas de ellas de 20 metros de altura, llega hasta el mar y desde arriba es posible intuir la silueta de los tiburones ballena que nadan en aguas poco profundas cerca de la orilla. El paisaje llama a dejar el coche y adentrarse a caminar por el bosque tropical de cactus sorprendentemente frondoso. Además de los cardones centenarios, de hasta 15 metros de altura, se pueden ver nopales, pitayas, viejitos, barriles, biznagas y arbustos espinosos como el palo blanco, el palo de arco, el mezquite, el alcanfor o la planta gobernadora. En la punta de uno de ellos, un quelele otea el suelo en busca de su almuerzo de roedores. Camino mirando mis pies para evitar pisar una víbora de cascabel o un escorpión, cuando asoma un correcaminos de un palmo de altura detrás de un arbusto y, alertado por mi presencia, desaparece como una exhalación. Ya de vuelta en el coche, la fauna se resiste a decir adiós del todo y una tarántula del tamaño de mi mano me obliga a aminorar la marcha mientras cruza la carretera con su lento caminar de ocho patas.
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A orillas del mar de Cortés
Por fin llego a La Paz, puerta del famoso Mar de Cortés. De momento, mantenemos esa puerta cerrada y seguimos mirando tierra adentro. Es una de esas ciudades cuyo encanto radica en lo que está aún por descubrir. Su malecón se convierte cada tarde en una pasarela por donde desfilan los vecinos orgullosos de pisar, correr, patinar y andar en bicicleta por sus baldosas. En el paseo, el restaurante Bismarkcito sirve los mejores tacos de langosta y mantarraya de la ciudad. Un cuadro del famoso acorazado alemán Biskmark le da el nombre y un toque surrealista. Las calles del centro histórico alrededor de la plaza de la Constitución son ahora una operación a corazón abierto con calzadas y aceras levantadas y hoteles boutiques en construcción en antiguas casonas coloniales que prometen devolver a La Paz el esplendor que un día tuvo cuando fue centro comercial de perlas negras. Es precisamente en el antiguo edificio colonial de la Casa de las Perlas donde, hace justo un año, abrió sus puertas el flamante hotel boutique Baja Club, del grupo mexicano Habita.
Quizás hoy esta no sea la ciudad más instagramable de Baja California, y es que para disfrutarla hay que zambullirse en ella dejando los filtros de lado. En un modesto local de comidas el dueño abre a cuchillo docenas de almejas chocolatas del tamaño de un puño. Al fondo, un cuarteto con guitarras, acordeón y un enorme contrabajo toca música norteña para los comensales por una propina. En la peluquería El Zurdo, con casi 70 años de historia, la conversación de los hermanos Gallardo va incluida en el precio del corte de pelo. En su tienda de abarrotes, el Killiki, un boxeador retirado, sirve las litronas de cerveza más frías de La Paz envueltas en papel de periódico. La entrada de la tienda está adornada con un mural del propio Killiki en el ring con los puños en alto dispuesto a repartir ganchos. En el restaurante Prana, Cristian, un biólogo marino reconvertido en chef, desentraña los secretos de la totoaba —una especie de corvina— ahumada y otros pescados de la zona para crear sabores que no sabías ni que existían. Lugares y personajes de pueblo en esta ciudad sin vocación de capital que recibe al visitante con los brazos abiertos y que anima a seguir la noche en la mezcalería La Miserable, acompañado de elixires de agave y buena música. No hay prisa por marcharse. Al fin y al cabo, los de tierra adentro no tenemos que madrugar para bucear al día siguiente.
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France24 - Monde
J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex
Publié le : 18/03/2022 - 15:07
Dans cette émission, nous vous proposons de découvrir le parcours d'un jeune humoriste africain invité pour la première fois de sa vie à se produire sur la scène du prestigieux festival d'humour de Montreux, en Suisse. Clentélex a 23 ans et habite le quartier pauvre d'Abobo, à Abidjan. Plutôt que de céder à la violence ambiante, il a préféré manier l'arme de l'humour. Son talent lui a permis de remporter le concours organisé en Côte d'Ivoire. Un documentaire de Jean-Charles Guichard et Noémie Mayaudon.
BBC
Historic England: 100 years of aerial images go online
Landmarks in the West Midlands region feature among more than 400,000 aerial photographs being made available online.
Historic England has launched its Aerial Photography Explorer tool, which allows people to examine how landscapes have changed during 100 years.
Ironbridge, Stoke-on-Trent potteries and Coventry all feature.
Images will be added as more of the six million aerial photos in the Historic England archive are digitised.
Among the images available are photos of Powick Bridge in Worcestershire.
Monks constructed the original bridge before 1447, but the two arches over the brook were deliberately broken down in 1651 as part of Worcester's defences during the Battle of Worcester and rebuilt during the 17th Century, Historic England said.
Also included is the medieval Blithewood moated site in Staffordshire. Historic England said the moats were intended as a status symbol rather than defence and also stated that most moated sites were built between 1250 and 1350.
In one image, a long rectangular shape marks the presence of a Neolithic cursus at Sherbourne, Warwickshire, with cursus monuments "generally thought of as enclosed paths or processional ways", Historic England said.
To the right of the cursus is a larger enclosure with curved sides and a smaller curved enclosure inside. It is thought to be surrounding a farmstead dating roughly from the Iron Age or Roman periods.
Images from 1919 to the present day have been added to the tool, covering nearly 30% of England.
About 300,000 images are the work of Historic England's aerial investigation and mapping team, which was established in 1967.
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El miedo a la pandemia cede paso a la fiebre por los refugios antibombas
Desde que Vladimir Putin invadió Ucrania, en Europa aumenta la ansiedad. Búnkeres, guías de supervivencia y pastillas de yodo se agotan con rapidez.
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Por Jason Horowitz
BAGNOLO SAN VITO, Italia — Al otro lado de un puente peatonal ubicado en un centro comercial tipo outlet muy concurrido rodeado de frondosos campos en el norte de Italia, los trabajadores de un almacén común y corriente se preparan para un ataque nuclear, sus efectos radioactivos y el fin del mundo como lo conocemos ahora.
“Nos encontramos en medio de una avalancha de solicitudes”, comentó Giulio Cavicchioli, mientras nos mostraba un sistema subterráneo de filtración de aire que “limpia” las partículas radioactivas, el gas nervioso y otros agentes biológicos y reproducía el video de un recorrido por un refugio nuclear “listo para usarse”. Su empresa, Minus Energie, ha pasado de producir 50 búnkeres en los últimos 22 años a atender 500 solicitudes en las últimas dos semanas.
“Hay una fiebre de construcción de búnkeres” ocasionada por el temor de que las bombas nucleares rusas lleguen a Europa, señaló. “Ahora es mucho más aterrador”.
Desde que el presidente de Rusia, Vladimir Putin, inició su guerra en Ucrania y puso en “alerta máxima especial” a sus fuerzas nucleares, la violencia cada vez más extrema y el legado de dos guerras mundiales han reavivado en Europa un temor que no había existido en varias décadas acerca de un desastre nuclear.
Europa ya ha pasado dos años en alerta máxima por la pandemia, pero ahora la manifestación de sus miedos y su deseo de defenderse ha pasado de los cubrebocas, las vacunas y las cuarentenas por la COVID-19 a los búnkeres, las pastillas de yodo y las alarmas de ataques aéreos de una guerra nuclear.
De Italia a Suecia, de Bélgica al Reino Unido, el fantasma de la guerra nuclear, que parecía un vestigio del pasado, está impregnando la conciencia europea de una nueva generación. También está dando lugar a una nueva perspectiva de la infraestructura para la defensa, las guías de sobrevivencia y los refugios para lluvias radioactivas que hasta hace poco tiempo pertenecían al ámbito de quienes usan ropa de camuflaje, los catastrofistas que portan armas de asalto o los multimillonarios paranoicos.
“Estamos muy preocupados por la seguridad, la protección y los riesgos de las medidas de seguridad provocados por la invasión rusa a Ucrania”, declaró la Unión Europea en un comunicado del 9 de marzo.
“Desde la caída de la Unión Soviética, no habíamos pensado en eso, lo habíamos hasta que, bueno, se le ocurrió invadir a este loco”, comentó Hamish de Bretton-Gordon, excomandante de la Defensa Nuclear, Radiológica, Biológica y Química del Reino Unido y de la OTAN, y quien ahora es profesor invitado en el Magdalene College, en Cambridge.
Explicó que los búnkeres de toda Europa “han caído en el abandono” y estaban muy deteriorados. “Estamos completamente desprevenidos”, señaló Bretton-Gordon. “Pero, cada día que pasa, es un hecho que tal vez debamos considerar con cierto detalle”.
Los países cercanos a Rusia ya lo están considerando.
Finlandia, en la frontera occidental con Rusia, ha mantenido durante años una alta presteza militar y periódicamente prueba sus alarmas; además, según Petri Toivonen, secretario general del Secretariado del Comité de Seguridad de Finlandia, cuenta con una “larga tradición de preparación”. “Hemos estado construyendo refugios de manera continua”, escribió en un correo electrónico.
Añadió que “por el momento, tenemos capacidad para aproximadamente 4.000.000 de personas en cerca de 50.000 refugios”.
En Suecia, la anexión de Crimea por parte de Rusia reactivó una estrategia de “defensa total” que se había relajado desde la caída de la Unión Soviética. Ahora, la Agencia de Contingencia Civil de Suecia está probando un sistema de alarma para ataques aéreos y difundiendo un folleto de prevención al estilo de la era de la Guerra Fría. Esta guía de 20 páginas incluye una lista de verificación de los suministros básicos que hay que conseguir en el supermercado para sobrevivir durante la huida o dentro de un refugio.
Incluso en lugares más alejados, la demanda de búnkeres y refugios para lluvias radioactivas va en aumento y está abarcando un mercado más extenso que el de la gente adinerada.
“Imagínenlo como una quinta, pero bajo tierra”, explicó Mathieu Séranne, fundador de Artemis Protection, una empresa francesa que produce búnkeres de lujo prefabricados que cuentan con sistemas de filtración de aire con un costo de por lo menos medio millón de euros por cada refugio.
Anteriormente, esto solo les interesaba a “las personas ricas de verdad”, comentó.
“Pero hace dos semanas, comenzamos a recibir miles de solicitudes de gente común y corriente”, señaló Séranne. “Tuvimos que modificar toda nuestra estrategia comercial”.
También mencionó que había recibido cerca de 300 solicitudes de información y que estaba vendiendo refugios reducidos, que son mucho más baratos —alrededor de 140.000 euros, o 152.000 dólares— y más pequeños para “adaptarse a esta nueva demanda”. Nos comentó que ya estaban en producción diez búnkeres básicos.
Pero dijo que Francia estaba muy por detrás de su vecina, Suiza, en cuanto a preparación. Los suizos aprobaron en la década de 1960 una legislación que exigía la instalación de refugios nucleares en los edificios residenciales. Aunque el requerimiento se relajó recientemente, las puertas de acero reforzado y los filtros de gas de los búnkeres son aspectos familiares en las casas de todo el país. También hay más de 350.000 búnkeres comunales —incluido un refugio en lo alto de una autopista de Lucerna para 20.000 personas— que podrían proteger a toda la población.
De Bretton-Gordon dijo que casi todos los aproximadamente 650 búnkeres en uso después de la Segunda Guerra Mundial en el Reino Unido ya no estaban operativos, algunos eran atracciones turísticas y al menos uno se utiliza ahora como bodega de vinos finos. Los pocos que aún funcionaban estaban al servicio de funcionarios de gobierno.
Además de los búnkeres, otras personas están buscando la protección de las pastillas de yodo, las cuales, si se toman de manera adecuada, pueden absorber la radiación de la glándula tiroides y ayudar a prevenir el cáncer causado por su exposición.
En Bélgica ha aumentado muchísimo la demanda de los paquetes de estas pastillas, gratuitas para cualquier persona con una credencial de identidad belga. Michael Storme, funcionario del Sindicato de Farmacéuticos de Bélgica, le dijo a Belga, la agencia de noticias de ese país, que tan solo el lunes, las farmacias del país distribuyeron más de 30.000 cajas. Esta demanda también ha aumentado en los Países Bajos y Finlandia.
En Italia, las vitaminas a base de yodo han volado de las estanterías.
“Es la nueva moda”, afirma Stefano Franceschini, farmacéutico de Roma. “La gente compra vitaminas con pequeñas cantidades de yodo, sin saber muy bien qué son y qué podría protegerles realmente en caso de explosión nuclear. Básicamente por miedo”.
Andrea Neri, farmacéutico del centro de Trieste, ciudad del noreste de Italia, añadió que las vitaminas probablemente no sirvan para nada, pero que al menos no son peligrosas.
“El yoduro de potasio se tomó en los años 80 tras la explosión de Chernóbil, pero es un veneno y solo se puede adquirir con receta médica”, dijo. “La mayoría de las personas que preguntan por él desisten una vez que se enteran de que tienen que pedírselo a su médico de cabecera”.
De Bretton-Gordon comentó que las pastillas de yodo solo sirven hasta cierto punto y que la mejor prevención es evitar el conflicto y prepararse bien.
Según Bretton-Gordon, “la información para la población civil sobre qué hacer y cómo sobrevivir” como la que tenían muchos países durante la Guerra Fría, podría enseñarle a la gente a protegerse por sí misma detrás de muros de piedra que obstruyan la radiación o evitar beber agua contaminada.
Pero también afirmó que Europa debería “estar muy alarmada” por las denuncias de Rusia relacionadas con las armas químicas y biológicas en Ucrania, mismas que él y la Casa Blanca calificaron como una posible operación de bandera falsa con el propósito de sentar las bases para el posible uso de ese tipo de armas.
Señaló que, al parecer, Putin ya ha usado un gas nervioso mortal de uso militar para envenenar a alguien en Salisbury, Inglaterra, donde Bretton-Gordon solía vivir. “Creo que debemos estar muy atentos”, añadió.
Cavicchioli, de Minus Energie, estuvo de acuerdo, pero mientras caminaba por su oficina con un medidor de radiación que emite una señal aguda intermitente, confesó que preferiría que esta nueva demanda fuera disminuyendo si eso significara el final de una guerra a la que denominó “una tragedia infinita”.
Mientras regresaba a su oficina —donde comentó que ese día había recibido 20 correos electrónicos y llamadas telefónicas de posibles clientes “que no pueden conciliar el sueño”—, explicó que había una idea equivocada de que los propietarios de búnkeres eran entusiastas de la catástrofe.
“La persona que posee un búnker es optimista”, aseveró. “Cree que posteriormente habrá algo más, que la vida va a continuar”.
Gaia Pianigiani colaboró en este reportaje desde Siena, Italia.
Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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France24 - World
Organisers of Paris 2024 Olympics hope to sell 13.4 million tickets
Issued on: 22/03/2022 - 09:28
NEWS WIRES
Organisers of the Paris 2024 Olympics are hoping to sell a record 10 million tickets for the sporting extravaganza with an additional 3.4 million available for the Paralympic Games, the boss of the organising committee said.
London 2012 put just under nine million tickets up for sale and sold some 8.2 million, while Atlanta 1996 sold around 8.3 million of 11 million available.
“We will have 13.4 million tickets up for sale. Ten million for the Olympics and 3.4 for the Paralympics. This is a unique amount of tickets,” Paris 2024 chief Tony Estanguet said.
“It’s ambitious. We believe that the Paris 2024 Games will be unique.
“The ticketing programme represents one-third of our revenue. So it’s really important for us to maximise this programme.”
Estanguet said the cheapest tickets for the Olympics would cost 24 euros ($26.53) and 15 euros for the Paralympics.
“We wanted to have a ticketing programme starting with tickets at 24 euros for all sports. It will represent over one million tickets at this price,” he said.
“This is a very strong promise. To give access to all Olympic sports. Half of the tickets will be under 50 euros.”
The registration phase “on a single and unique platform provided by CTS Eventim, France Billet and Orange Business Services” would start by the end of the year, Estanguet said.
He said there would be no other official platform or provider for tickets and that the platform would provide fans with a secure option to resell their tickets.
Estanguet added that a draw would then be made because they anticipated that there would be more people wanting to buy tickets than those available.
“The early draw means that people won’t have to go through the whole process of choosing, trying to buy tickets first and end up empty handed,” Estanguet said.
“By February, 2023, we will launch the (actual) sale of the tickets.”
Following Russia’s invasion of Ukraine, there have been questions about whether registration will be restricted for Russian or Belarusian citizens.
“We will discuss it in the coming months but we still have time to decide,” said Estanguet.
(REUTERS)
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OLYMPIC GAMES
Olympic flag passed to Paris Mayor Hidalgo for 2024 Games
Going for gold: Eiffel Tower gets facelift ahead of 2024 Paris Olympics
Paris to hold ‘most accessible’ opening ceremony of 2024 Olympics on River Seine
BBC
How access to satellite images shifts the view of war
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.
Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.
Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.
He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.
"We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.
"I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."
Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.
In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.
Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.
The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.
Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.
So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.
A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.
"There are more eyes in the sky," as he puts it.
Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.
The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.
Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.
As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."
This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.
Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.
Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.
Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.
"The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.
Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.
However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.
For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.
Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.
Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.
"In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."
But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.
Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.
"There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.
Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.
"I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."
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ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - World
A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
Issued on: 21/03/2022 - 13:49
David GORMEZANO
The ProEnglish Theatre used to be known as a small independent Kyiv ensemble that put on English-language plays and offered drama classes. But in the four weeks since Russia launched its invasion of Ukraine, the theatre has become an “art shelter”, where actors come together to bear witness to war atrocities and scale an all-out artistic resistance. FRANCE 24 went to meet the troupe determined to help Ukraine win the war against Russia.
On February 24, Alex Borovensky, the director of the ProEnglish Theatre, received a phone call telling him that war had broken out and that Russian tanks had entered Ukraine. “I hung up, and then I heard explosions, and then sirens. It was unreal, I didn’t want to believe what was happening. My partner and I packed our bags and decided to take shelter in the theatre, which is located in a basement. At the end of the day, we all watched Mission Impossible 4 together, because at the end of the film, Tom Cruise destroys the Kremlin.”
In just a few short days, the actor and former English teacher had become a resistance fighter. The windows of the theatre overlooking the street have been secured, and the performance hall has been turned into a dormitory where people living in the building can take shelter at night whenever the city’s air raid alarms ring out. Borovensky is also helping to spread information about what is happening in Kyiv and elsewhere in Ukraine by speaking to English-language media. When humanitarian aid trucks roll into the city, he helps unload and distribute the goods in the neighbourhood surrounding the theatre. Survival and solidarity is the order of the day.
“Every day, people ask me to come and take refuge with them, but I want to stay here. I want to see what is happening with my own eyes. Art is my resistance, and that’s what I want to share, that’s why I’m staying in Kyiv.”
On this Sunday, March 20, the 25th day of Russia’s war against Ukraine, the unreal has become the new normal in Kyiv. There is currently a strange calm reigning over the city, occasionally disrupted by the dull rumble of Ukrainian anti-aircraft defence systems. In the past few days, Russian missiles have hit apartment buildings and killed several people, all the while army-to-army clashes continue some 30 kilometres north of the capital. The clear blue sky and the warming rays of the sun seem to indicate that spring is approaching. Borovensky and his friends have therefore decided to take the day off to relax.
"There is no massive bombing so we’re venturing out a little more in the city, we’re starting to drive around Kyiv again. But there have been direct strikes on the city. One of them hit a building next to where one of the theatre's actresses live and the windows of her apartment exploded. So we’re waiting to see what happens.”
Resisting and creating
Although the war is progressively taking a deeper hold on the city, the small ensemble of actors in their 30s have not given up on their ambitions. Tetiana Shelepko, an actress and director, is in the midst of putting on a play by Harold Pinter, “The New World Order”. On March 27 it will be broadcast live and be shown at several theatres in Germany, Slovakia and Portugal. For her, it’s essential to keep on performing. “In wartime, the theatre becomes a shelter for the soul, it lets you escape from the madness of war,” she explained.
Borovensky is of the same mindset and is currently preparing a performance based on Australian author Markus Zuzak’s novel “The Book Thief”. "It’s a monologue that takes place in a bomb shelter – our very own theatre! It will be streamed by different theatres around the world who have expressed interest in the project. Once Ukraine has won the war, we will go on a big tour, in many cities, to make sure this will never happen again.”
Support the army!
Both Borovensky and Shelepko agree that it is not enough for the art world to simply condemn Russia’s war on Ukraine. “If you [the West] want to help Ukrainian refugees or Ukrainian artists, donate money to the Ukrainian army, there’s an account that has been opened for that and it takes donations in all currencies. For me, it’s obvious: you have to tackle the root of the problem; the Russian Federation and its army. Otherwise you won’t solve the problem.”
As the colleagues come together to have a cup of coffee, their faces grow darker. Kyiv might be enveloped in a temporary sense of calm right now, but each and every day brings new horrific news, such as the recent Russian bombing of a Mariupol theatre, where several hundred people had sought refuge. The violent attacks on the seaside city of 400,000 has only angered and galvanised Ukrainians even more. “I’m angry. This has to stop. I think we also need to boycott the Russian cultural world – without hesitation – because Russia is killing my country,” Borovensky said.
‘Europe lives in a Harry Potter world’
Shelepko also shared her anger and frustration at Europe’s attitude toward the conflict. “Europe is living in an illusion. It seems to be living in some kind of Happy Potter world, pretending that what’s going on isn’t really happening. The ‘ministry of magic’ won’t make the Russian Army go away,” she said.
Bogdan, a Ukrainian journalist who has also joined the "art shelter" on Smolenska Street, said Europe has been ignoring the danger of Russia. "After the annexation of Crimea, Vladimir Putin multiplied the number of press conferences praising Russia’s rearmament and development of new ultra-sophisticated weapons, and your leaders didn’t seem to pay any attention to that, they continued to buy Russian oil and gas as if nothing had happened. Putin has been preparing for war for eight years now; for us it’s been obvious all along."
Although they all feel Europe has turned a blind eye to the Russian threat, Borovensky and Shelepko and their friends are steadfast in their conviction that Ukraine will win this war. “Supporting the army is very important, but we have to remember to also support the country as a whole. If our economy keeps on churning, then Russia will be defeated,” Borovensky said. As a final touch, the actor-turned-resistance-fighter underscored the fact that Russia has for more than three weeks tried – but failed – to enter Kyiv. "The Russian army is weak, rusty and disorganised. If a small corrupt country like ours can defeat it, there is no need to fear. What is Europe afraid of?"
This article has been translated from the original in French.
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EXCLUSIVE
Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
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La Russie met un terme aux discussions sur un traité de paix avec le Japon
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
À l’instar de la plupart des pays occidentaux, le Japon a infligé de lourdes sanctions à la Russie pour son invasion de l’Ukraine, dont une consistant à révoquer son statut de « nation la plus favorisée » à des fins commerciales. Dénonçant une action russe qui « secoue les fondations de l’ordre international », Tokyo a indiqué vouloir « coordonner ses efforts avec ceux de la communauté internationale, dont les États-Unis », ses plus proches alliés.
En agissant de la sorte, le Japon envoie un message à la Chine, qui pourrait être tentée de suivre l’exemple de la Russie pour mettre la main sur les territoires qu’elle revendique alors qu’ils sont souverainenté japonaise, comme les îles Senkaku.
Cependant, et par rapport aux autres pays ayant sanctionné Moscou, le cas du Japon est particulier dans la mesure où l’archipel n’a jamais signé de traité de paix avec l’Union soviétique [puis la Russie] depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, en raison d’un différend concernant les îles Kouriles.
Celles-ci avaient été cédées au Japon par la Russie [impériale] à la faveur du traité de Shimoda, signé en 1855. Plus précisément, il s’agissait des îles de Habomai, Shikotan, Etorofu et Kunashiri. Seulement, 90 ans plus tard, Staline les annexa pour le compte de l’Union soviétique, lors de la capitulation japonaise.
Depuis, ces territoires, qui dépendent désormais de la région de Sakhaline, font régulièrement l’objet de tensions entre Moscou et Tokyo, d’autant plus que, au-delà de leurs ressources naturelles [soufre, matéreiaux polymétalliques, poissons], ils présentent un intérêt stratégique pour la marine russe dans la mesure où ils verrouillent l’accès de la mer d’Okhotsk.
Le 7 mars, le gouvernement japonais a réaffirmé ses prétentions sur ces îles, appelées « territoires du nord » à Tokyo [et Kouriles du Sud à Moscou]. Ainsi, le Premier ministre, Kishida Fumio, a assuré que la souveraineté du Japon devait s’y appliquer. Puis, le lendemain, le chef de la diplomatie japonaise, Hayashi Yoshumasa, a déclaré que l’archipel était occupé « illégalement » par la Russie.
Aussi, ce 21 mars, Moscou a fini par riposter aux sanctions et déclarations japonaises. « La Russie n’a pas l’intention, dans les circonstances actuelles, de poursuivre les négociations avec le Japon sur un traité de paix », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, via un communiqué dénonçant la « position inamicale » de Tokyo.
À noter également que Moscou a prévenu Washington que les relatiosn russo-américaines se trouvent au « bord de la rupture », notamment après les propos du président américain, Joe Biden, à l’endroit du chef du Kremlin, Vladimir Poutine.
Quoi qu’il en soit, le Japon peut s’attendre à une hausse de l’activité militaire russe et… chinoise près de ses frontières. Comme celle exercée en octobre dernier, quand une importante flottille composée de navires russes et chinois a fait le tour de l’archipel.
Lors de son dernier point presse hebdomadaire [le 17 mars], le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde aux responsables japonais, après leurs déclarations au sujet des îles Kouriles.
« En raison de l’agressivité du militarisme japonais dans l’histoire moderne, les tendances du Japon dans les domaines militaire et sécuritaire ont toujours été suivies de près par ses voisins asiatiques. Nous avons noté que certaines forces politiques japonaises ont récemment utilisé la question de l’Ukraine comme prétexte pour exacerber délibérément les menaces extérieures et rechercher des forces et des capacités militaires plus importantes », a affirmé M. Zhao.
« Un avertissement sévère au Japon : les fruits de la victoire de la guerre mondiale antifasciste doivent être sérieusement respectés et maintenus. Le Japon devrait réfléchir profondément à l’histoire, tirer la leçon du passé, respecter les préoccupations de ses voisins asiatiques en matière de sécurité, rester attaché au développement pacifique et faire davantage de choses en faveur de la paix et de la stabilité régionales plutôt que le contraire », a-t-il conclu.
Valeurs Actuelles
Lyon : “les Daltons” jettent une bombe à eau sur le maire Grégory Doucet
Alors qu’on n’entendait plus parler d’eux, « les Daltons » lyonnais ont fini par ressurgir… à leur manière. Comme l’indique Lyon Mag ce 4 février, des membres du groupe ont tenté de toucher le maire de la ville Grégory Doucet en lui jetant une bombe à eau. Ce dernier, qui se trouvait en compagnie du maire du 8e arrondissement, a pu éviter le ballon de baudruche mais son interlocuteur a été touché par le projectile.
« Douche froide »
L’agression n’a pas été filmée mais l’un des « Daltons » a diffusé une photo de Grégory Doucet au téléphone juste après les faits ainsi qu’un cliché des policiers intervenus sur place. « La meilleure manière de réveiller une personne qui dort, c’est une bonne douche froide », avait indiqué un membre du groupe en critiquant les conditions de détentions « déplorables » de leur leader incarcéré depuis l’été dernier. Le collectif de rappeurs délinquants s’était notamment fait connaître du grand public à l’automne 2021 en semant le désordre dans la ville de Lyon. Les membres avaient demandé un rendez-vous avec la mairie et la préfecture pour faire entendre leurs doléances. Un rendez-vous qui n’a finalement jamais eu lieu.
Lyon : les dernières actualités
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie France24 - Monde
Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré, premier architecte africain à recevoir le prix Pritzker
Publié le : 16/03/2022 - 15:53Modifié le : 16/03/2022 - 16:29
Samia METHENI
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Pionnier des constructions durables au service des populations, comme l'école de son village au Burkina Faso, l'architecte Diébédo Francis Kéré réagit après avoir reçu le prix Pritzker, devenant le premier Africain à recevoir la plus haute distinction de la profession.
Valeurs Actuelles
A Bordeaux, l’imam venu de Guantanamo renvoyé devant le tribunal pour incitation au départ en Syrie
Saber Lahmar a-t-il, oui ou non, incité des fidèles musulmans à partir faire le djihad avec Daesh ? C’est la question que devra trancher le tribunal correctionnel de Paris du 10 au 13 mai prochain, rapporte Sud-Ouest. L’imam bordelais est accusé « d’association de malfaiteurs terroriste » et aurait contribué au départ au Moyen-Orient de plusieurs islamistes. Notamment d’une famille, partie à l’été 2015 pour l’Irak via la Grèce. La question qui se pose pour la justice : quelle a été la réelle implication du prédicateur mis en cause dans ce départ vers les territoires contrôlés par l’Etat islamique ? Nulle, répond son avocat, qui affirme que son client n’a jamais appelé à la « hijra », l’émigration vers une terre islamique, devoir pour tout bon musulman, d’après la charia. Sauf que si des enregistrements n’attestent pas de tels propos, les prêches de Saber Lahmar étaient en revanche très radicaux. Et auraient pu être une incitation déguisée à partir faire le djihad.
Vétéran du GIA et de Guantanamo
Il faut dire que Saber Lahmar a eu un parcours particulier. Militant au GIA (Groupe islamique armé, un mouvement djihadiste algérien responsable de nombreux attentats, notamment en France), puis installé à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), il y est interpellé par les Américains, et passe huit ans à la prison de haute-sécurité de Guantanamo, avant d’être relâché, faute de preuves contre lui. Arrivé en France à sa libération, Saber Lahmar n’aurait jamais coupé les liens avec l’islam radical, puisqu’il aurait pris contact avec deux islamistes notoires emprisonnés : Lionel Dumont, du gang de Roubaix, et Mohamed Achamlane, leader du groupe djihadiste Forzane Alizza.
Bordeaux : les dernières actualités
BBC
Not smart but clever? The return of 'dumbphones'
By Suzanne BearneBusiness reporter
Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.
Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".
These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.
These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.
Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".
Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.
"I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."
The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."
Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.
And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.
Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.
"It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."
Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."
He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".
Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.
"Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.
"Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."
One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".
The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).
Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.
"If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."
Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.
Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.
"One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."
She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."
Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."
Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."
Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.
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L'Humanité
Pierre Semard, l’indomptable
Actuengagement Le 7 mars 1942, le dirigeant ouvrier était fusillé par les nazis. Il participa à la création de la CGT-U et à la réunification de la CGT. Il fut aussi secrétaire général du PCF.
L’histoire du mouvement ouvrier est bien souvent remisée au rang des antiquités. Elle n’aurait plus aucun sens aujourd’hui au nom de la transformation du monde. Ainsi, évoquer Pierre Semard pourrait être associé à une forme de nostalgie d’une époque définitivement révolue. Comment cet homme, alors que rien ne l’y prédestinait, est-il encore aujourd’hui une des personnalités historiques les plus estimées au sein de la CGT et notamment chez les cheminots ?
La vie de Pierre Semard nous plonge dans une période de transition du mouvement ouvrier. Né en 1887, il entre très jeune dans le monde du travail. La CGT, constituée en 1895, en est à ses balbutiements. Il intègre les chemins de fer dans la Drôme. Affecté au secrétariat du chef de gare de Valence, il prend ses premières responsabilités syndicales. En 1917, il devient responsable de l’union CGT Drôme-Ardèche. En 1919, il est le dirigeant incontesté des cheminots de la Drôme. En février 1920, son charisme et son activité contribuent à une grève massive dans le département. À l’issue de cet épisode, Semard prend une dimension nationale. S’opposant à la direction fédérale, il va contribuer au changement de majorité. C’est le début de l’affrontement interne au sein de la CGT entre révolutionnaires et réformistes. En juin 1921, il se retrouve à la tête de la fédération CGT des cheminots, une organisation alors éclatée puisque des syndicats refusent que la fraction révolutionnaire prenne l’ascendant.
Cette fédération n’est pas reconnue par la CGT, qui exclut Semard du comité confédéral national. La fédération doit quitter les locaux rue Baudin pour s’installer à la Grange-aux-Belles. Semard va alors jouer un grand rôle dans la création de la CGT-U. Il porte au sein de cette organisation sa vision du syndicalisme en plaidant pour l’adhésion à une internationale révolutionnaire. Et dans le même temps, au sein du Parti communiste naissant, il combat le contrôle du parti sur l’activité syndicale. Il porte cette orientation avec Gaston Monmousseau au congrès de l’ISR (Internationale syndicale rouge), où il obtient gain de cause.
Pour un syndicalisme de masse n’affichant aucune doctrine
En 1923, il est emprisonné à la Santé pour avoir agi contre l’occupation de la Ruhr. Lors du 2e congrès de la CGT-U en 1923, fidèle à ses convictions, il s’oppose aux commissions syndicales constituées par le PC et plaide pour un syndicalisme de masse ouvert et n’affichant aucune doctrine. Malgré ses positions tranchées, il entre au comité central du parti en janvier 1924 et en devient secrétaire général au lendemain du Ve congrès de l’Internationale communiste. La mort de Lénine marque un virage dans les concessions faites aux organisations françaises. Semard prône une rupture avec le sectarisme et l’autoritarisme, il souhaite une politique de débat. Sa confirmation comme secrétaire général en juin 1926 suscite de grandes discussions à Moscou.
Ses positions contre la guerre du Maroc lui valent un nouvel emprisonnement, durant lequel il est écarté de la direction du parti. En 1933, il revient vers le syndicalisme et est élu secrétaire général de la fédération unitaire en juin 1934.
Face à la montée du péril fasciste, Semard porte la voix de l’unité d’action tant sur le plan syndical entre les deux CGT que politique entre communistes et socialistes. Il favorise les fusions de syndicats locaux puis de réseaux et, le 24 novembre 1935, il est élu cosecrétaire général des fédérations unifiées. Il est à la tête de la délégation qui négocie les accords de 1936 pour les cheminots. À la création de la SNCF, en janvier 1938, il entre au conseil d’administration (CA) comme représentant des salariés. Toutefois, il est très critique sur cette forme de nationalisation. Dans son discours à la conférence des conducteurs à la Mutualité, il dira : « La nationalisation reste à faire. » Au lendemain de la grève de novembre 1938, il est révoqué du CA de la SNCF et rétrogradé au rang de facteur en écritures.
À la suite du pacte germano-soviétique, les ex-confédérés les démettent, lui et ses camarades, de leurs responsabilités le 25 septembre 1939. Pour s’opposer à cette mesure antistatutaire, il décide avec Raymond Tournemaine de bloquer en banque les cotisations syndicales. Une plainte de ses opposants conduit à son arrestation et son incarcération à la Santé. Bien que l’accusation ne tienne pas, il est condamné à la prison le 6 avril 1940 pour le seul fait d’être communiste. Le 9 mai, il est révoqué de la SNCF.
Début 1942, alors qu’il devrait être libéré, il est transféré de Bourges au camp de Gaillon. Le 6 mars, lorsqu’il apprend un nouveau transfert vers la prison d’Évreux, il sait qu’il s’agit de son dernier voyage. Le 7 mars 1942, désigné comme otage, il est fusillé par les nazis.
L’Humanité clandestine publie le 1er mai un texte présenté comme sa dernière adresse aux cheminots, dans laquelle il salue l’Armée rouge et Staline et où il appelle les cheminots à l’action contre les nazis. L’ignominie de cet assassinat renforce les réseaux de la Résistance cheminote jusqu’à la grève insurrectionnelle du 10 août 1944.
Le 7 mars 1945, un immense cortège traverse Paris, de la gare de Lyon au cimetière du Père-Lachaise. La dépouille de Semard est escortée par des milliers de militants communistes et de la CGT. Semard est entré dans l’histoire, il symbolise l’engagement sans faille, la discipline du militant et la fidélité à ses idéaux.
pierre semardgilbert garrelcgt France24 - Monde
Pologne : après avoir traversé la frontière, les femmes réfugiées vulnérables
Publié le : 15/03/2022 - 18:14
Samia METHENI
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"On a perdu notre vie entière, on ne sait pas de quoi demain sera fait": comme Anastasia, réfugiée ukrainienne en Pologne, elles sont des milliers à avoir dû tout laisser derrière elles. Après avoir traversé la frontière, les femmes réfugiées deviennent vulnérables. Des témoignages d'abus dont notamment un cas de viol sur une jeune femme ukrainienne arrivée en Pologne suscite l'inquiétude sur le sécurité des femmes réfugiées qui arrivent dans le pays.
Valeurs Actuelles
Allemagne : l’auteur de l’attaque au couteau dans un train a agi par “convictions islamistes”
Quatre mois après, on en sait un peu plus sur l’attaque au couteau perpétrée dans un train allemand reliant Passau à Hambourg. Le 6 novembre dernier, un homme avait agressé quatre personnes et blessé grièvement deux d’entre elles vers 9h30. Très vite, l’individu avait été arrêté, un homme de 27 ans d’origine arabe et aux problèmes psychologiques avérés. Mais les enquêteurs avaient exclu la piste terroriste dans un premier temps.
Cependant, comme le relaie Le Parisien, l’Office bavarois de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme a enquêté plus en profondeur et révèle aujourd’hui qu’il « avait agi sur la base de convictions extrémistes islamistes ». C’est le parquet de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg), compétent en matière de terrorisme, qui va reprendre l’affaire. Placé en hôpital psychiatrique, l’homme avait subi des examens qui avaient rapidement montré qu’il était conscient de ses actes, précisent nos confrères.
Références au groupe Etat islamique
Le parquet a en outre expliqué que les supports de données saisis chez lui, ainsi que des auditions de témoins ou voisins, ont permis d’établir que « l’acte reposait effectivement sur une conviction islamiste extrémiste se référant au groupe État islamique ». L’individu ne serait en revanche « pas intégré à cette structure sur le plan organisationnel ni dirigé par celle-ci », précise le parquet.
Depuis 2015, l’Allemagne est toujours confrontée à la menace terroriste djihadiste, mais également à celle d’extrême droite. Le 25 juin, à Wurtzbourg, trois personnes avaient perdu la vie, tandis que cinq autres avaient été blessées, après avoir été agressées par un Somalien armé d’un couteau. Rappelons aussi l’attentat au marché de Noël de Berlin du 19 décembre 2016. Un camion avait foncé dans la foule. Douze personnes avaient été tuées, et une centaine blessées.
L'Humanité
Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans. Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
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Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
Valeurs Actuelles
Paris : un prêtre percuté par deux jeunes en scooter après un refus d’obtempérer
Les faits se sont produits dimanche 20 mars vers 21h. D’après les informations de CNews, deux individus roulaient sur un scooter sur le boulevard Haussmann, dans le VIIIe arrondissement de Paris, lorsque le drame a eu lieu. Alors que la police relevait une infraction routière de leur part, les deux jeunes ont refusé de s’arrêter. Le conducteur du scooter n’a pas hésité à griller plusieurs feux rouges jusqu’à arriver au niveau du boulevard de Malesherbes. C’est à ce moment-là qu’un piéton, en train de traverser sur le passage clouté, a été fauché par le deux-roues.
Le prêtre hospitalisé
Selon CNews, la victime serait un prêtre âgé de 55 ans. Le religieux a rapidement été conduit à l’hôpital. Son pronostic vital n’est plus engagé. Selon d’autres informations d’Europe 1, il exerce dans la paroisse Saint-Charles de Monceau, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
« Deux délinquants récidivistes connus des services de police »
La police a finalement réussi à interpeller les fuyards, qui ont été placés en garde à vue. Les agents ont également trouvé des pochons contenant de la résine de cannabis en possession des deux jeunes. D’après Europe 1, le conducteur a été testé positif au cannabis. L’un d’entre eux, âgé de 18 ans, serait déjà placé sous contrôle judiciaire. Il lui est d’ailleurs interdit de se rendre dans le VIIIe arrondissement de la capitale – là où il a été pourtant aperçu par les forces de l’ordre. Le maire du XVIIe arrondissement, Geoffroy Boulard, a précisé à la radio qu’il s’agissait « de deux délinquants récidivistes connus des services de police, originaires de Garges-lès-Gonesse », dans le Val-d’Oise.
France24 - World
US Senate begins grilling Biden Supreme Court nominee Jackson
Issued on: 22/03/2022 - 01:23
NEWS WIRES
Supreme Court nominee Ketanji Brown Jackson pledged on Monday to decide cases “without fear or favor” if the Senate confirms her historic nomination as the first Black woman on the high court.
Jackson, 51, thanked God and professed love for “our country and the Constitution” in a 12-minute statement to the Senate Judiciary Committee at the end of her first day of confirmation hearings, nearly four hours almost entirely consumed by remarks from the panel’s 22 members.
Republicans promised pointed questions over the coming two days, with a special focus on her record on criminal matters. Democrats were full of praise for President Joe Biden’s Supreme Court nominee.
With her family sitting behind her, her husband in socks bearing George Washington’s likeness, Jackson stressed that she has been independent, deciding cases “from a neutral posture” in her nine years as a judge, and that she is ever mindful of the importance of that role.
“I have dedicated my career to ensuring that the words engraved on the front of the Supreme Court building — equal justice under law — are a reality and not just an ideal,” she declared.
Barring a significant misstep, Democrats who control the Senate by the slimmest of margins intend to wrap up her confirmation before Easter. She would be the third Black justice, after Thurgood Marshall and Clarence Thomas, as well as the first Black woman on the high court.
Jackson’s sternest Republican critics as well as her Democratic defenders all acknowledged the historic, barrier-breaking nature of her presence. There were frequent reminders that no Black woman had been nominated to the high court before her and repeated references to another unique aspect of her nomination: Jackson is the first former public defender nominated to be a justice.
“It’s not easy being the first. Often, you have to be the best, in some ways the bravest,” Democratic Sen. Dick Durbin of Illinois, the committee chairman, said in support.
Democrats sought to preemptively rebut Republican criticism of her record on criminal matters as a judge and before that as a federal public defender and a member of the U.S. Sentencing Commission.
Jackson “is not anti-law enforcement,” and is not “soft on crime,” Sen. Pat Leahy, D-Vt., said, noting that members of Jackson’s family have worked in law enforcement and that she has support from some national law enforcement organizations. “Judge Jackson is no judicial activist.”
The committee’s senior Republican, Sen. Chuck Grassley of Iowa, promised Republicans would “ask tough questions about Jackson’s judicial philosophy,” without turning the hearings into a ”spectacle.”
Sen. Lindsey Graham, R-S.C., noted that Democrats had opposed some past Republican judicial nominees who were Black or Hispanic, and he said that he and his GOP colleagues wouldn’t be deterred by Jackson’s race from asking probing questions.
He said of some criticism from the left: “It’s about, ‘We’re all racist if we ask hard questions.’ That’s not going to fly with us.”
Graham was one of three Republicans to support Jackson’s confirmation, 53-44, as an appellate judge last year. But he has indicated over the past several weeks that he is unlikely to vote for her again.
While few Republicans are likely to vote for her, most GOP senators did not aggressively criticize Jackson, whose confirmation would not change the court’s 6-3 conservative majority. Several Republicans used their time to denounce Senate Democrats instead of Jackson’s record.
The Republicans are trying to use her nomination to brand Democrats as soft on crime, an emerging theme in GOP midterm election campaigns. Biden has chosen several former public defenders for life-tenured judicial posts. In addition, Jackson served on the U.S. Sentencing Commission, an independent agency created by Congress to reduce disparity in federal prison sentences.
With Jackson silently taking notes, Sen. Josh Hawley, R-Mo., said in his opening statement that his research showed that she had a pattern of issuing lower sentences in child pornography cases, repeating comments he wrote in a Twitter thread last week. The Republican National Committee echoed his claims, which Hawley did not raise when he questioned Jackson last year before voting against her appeals court confirmation.
The White House, along with several Democrats at the hearing, has rejected Hawley’s criticism as “toxic and weakly presented misinformation.”
Former Alabama Sen. Doug Jones, who is guiding Jackson as she navigates the Senate process, told reporters afterward that “she will be the one to counter many of those questions” from Hawley and others on Tuesday and Wednesday.
Hawley is one of several committee Republicans, along with Ted Cruz of Texas and Tom Cotton of Arkansas, who are potential 2024 presidential candidates, and their aspirations may collide with other Republicans who would prefer not to pursue a scorched-earth approach to Jackson’s nomination.
Her testimony will give most Americans, as well as the Senate, their most extensive look yet at the Harvard-trained lawyer with a broader resume than many nominees. She would be the first justice with significant criminal defense experience since Marshall.
Jackson appeared before the same committee last year, after Biden chose her to fill an opening on the federal appeals court in Washington, just down the hill from the Supreme Court.
The American Bar Association, which evaluates judicial nominees, has given her its highest rating, “well qualified.”
Biden chose Jackson in February, fulfilling a campaign pledge to nominate a Black woman to the Supreme Court for the first time in American history. She would take the seat of Justice Stephen Breyer, who announced in January that he would retire after 28 years on the court.
Jackson once worked as a law clerk to Breyer early in her legal career. She had special praise for her former boss, saying she could never fill his shoes. “But if confirmed, I would hope to carry on his spirit,” Jackson said.
She also expressed her thanks and love to her husband, Patrick Jackson, a surgeon in Washington who wiped away tears. Their two daughters, one in college and the other in high school, sat in the audience beside him. Her parents and in-laws also were in attendance.
Democrats are moving quickly to confirm Jackson, even though Breyer’s seat will not officially open until the summer. They have no votes to spare in a 50-50 Senate that they run by virtue of the tiebreaking vote of Vice President Kamala Harris.
While the focus was on the Senate hearings, the court was in session Monday, but one chair was empty. The 73-year-old Thomas, the longest-serving justice, was in the hospital being treated for an infection, but he does not have COVID-19, the court said.
(AP)
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Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court
Liberal US Supreme Court Justice Breyer expected to retire, giving Biden an opening
#The 51%
Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?
France24 - World
Student arrested after deadly knife attack at Swedish high school
Issued on: 22/03/2022 - 02:08
NEWS WIRES
Two women died after being stabbed at a high school in southern Sweden on Monday, police said, adding that an 18-year-old student had been arrested.
The two women, both in their 50s, “were employees of the school”, the police said in a statement following the attack at Malmo Latinskola, a secondary school in the centre of Malmo, the country’s third largest city.
Local media said the alleged attacker called the emergency number to say where he was and that he had put down his weapon and admitted to having killed two people.
He was armed with a knife and an axe, according to several Swedish media.
The suspect was arrested without difficulty shortly after the arrival of the first patrol, according to the police account.
Earlier in the evening, police had initially reported two injured among the around 50 people in the school at the time of the incident.
The two victims “were taken to the hospital but their lives could not be saved”, the authorities said.
Police were alerted around 5:15 pm (1615 GMT) and a first patrol was able to enter the school.
Footage shows heavily equipped and armed police inspecting the interior of the building.
The school remained cordoned off with police tape several hours later, and numerous police cars and ambulances were still at the scene.
After initial reports of screaming in the school, “we have had more information that pointed to a serious crime being committed and that violence was occurring in the school,” police spokesman Nils Norling told AFP.
“The first police patrol on site was able to arrive at the school and arrest a male suspect. They were also able to see that there were two injured people inside the school,” he said, speaking in front of the building.
No motive has been established so far.
After extensively inspecting the scene and interviewing witnesses, the authorities are convinced the suspect acted alone.
“A lot of work remains ahead of us to understand what happened and the motivation behind this appalling act,” said Asa Nilsson, one of the heads of the investigation.
A press conference is scheduled for 9:30 am (0830 GMT) Tuesday.
In January, a 16-year-old boy was arrested after wounding a student and a teacher in the town of Kristianstad, also in southern Sweden.
The case had been linked to a similar attack in August in the town of Eslov, around 50 kilometres (30 miles) away, when a student attacked a 45-year-old school worker.
No link has been established at this stage with the Malmo incident.
In October 2015, three people were killed in a racially motivated attack at a school in the western town of Trollhattan by an assailant later killed by police.
(AFP)
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ANALYSIS‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Sweden elects Andersson as first female PM for second time in a week
French police arrest three people linked to suspect in Cannes knife attack, media report
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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¿Cuál es el riesgo de una guerra nuclear cuando Rusia ataca?
“La posibilidad de que se empleen armas nucleares es extremadamente baja”, aseguró un experto. “Pero no es cero”.
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Por Max Fisher
Una gran guerra que arrasa en las fronteras de Rusia y la OTAN. Apoyo militar occidental cada vez más audaz. Amenazas rusas de represalias directas. Un ánimo de asedio y desesperación en el Kremlin. Incertidumbre creciente alrededor de las líneas rojas de cada bando.
Mientras Rusia y la OTAN escalan su distanciamiento por Ucrania, los estrategas nucleares así como exfuncionarios estadounidenses advierten que existe un riesgo remoto pero creciente de que se caiga involuntariamente en un conflicto directo e, incluso en algunos escenarios, un intercambio nuclear.
“La perspectiva de una guerra nuclear”, advirtió esta semana António Guterres, secretario general de Naciones Unidas, “ahora está dentro del ámbito de lo posible”.
Los líderes de ambos lados enfatizan que una guerra así les parece impensable, incluso cuando hacen preparativos y emiten declaraciones sobre cómo la llevarían a cabo. Pero el temor, insisten los expertos, no es una escalada deliberada hacia la guerra, sino un malentendido o una provocación que se sale de control si se lleva demasiado lejos cuando cada lado intente responder.
La guerra en Ucrania eleva estos riesgos a un nivel que no se ha visto desde la Crisis de los Misiles Cubanos y en cierto modo es potencialmente más peligrosa que entonces, dicen algunos expertos.
Las fuerzas de la OTAN, cuyo propósito es defensivo, se reúnen cerca de las fronteras rusas que están inusualmente vulnerables debido a que el ejército de Rusia está empantanado en Ucrania. Los líderes del Kremlin, que enfrentan la devastación económica y la agitación nacional, están cada vez más paranoicos y pueden llegar a creer que ya hay un plan de Occidente para deponerlos.
Rusia ha dicho que considera que las armas y otra ayuda militar que los gobiernos occidentales envían a Ucrania es equiparable a la guerra y ha insinuado que podría atacar los convoyes de la OTAN. Durante el fin de semana, misiles rusos impactaron una base ucraniana a solo unos kilómetros de territorio polaco.
“Esas son las cosas que me causan mucha preocupación por una escalada aquí”, dijo Ulrich Kühn, estratega nuclear en la Universidad de Hamburgo en Alemania.
“La posibilidad de que se empleen armas nucleares es extremadamente baja. Pero no es cero. Es real y podría incluso incrementarse”, dijo. “Esas cosas podrían suceder”.
El Kremlin ha recurrido a los tambores de guerra nucleares de un modo que tal vez no esté desprovisto completamente de amenaza. Los planeadores rusos de la guerra, obsesionados con el temor de una invasión de la OTAN, han insinuado en documentos recientes y ejercicios militares que parecen creer que, con un solo ataque nuclear, Rusia podría hacer que esas fuerzas de ataque den marcha atrás, una táctica que los líderes de la era soviética descartaban como impensable.
Sería imposible predecir el resultado de un ataque así. Una simulación reciente de la Universidad de Princeton, que proyecta los planes de guerra de cada bando y otros indicadores, estimó que sería probable desencadenar un intercambio de toma y daca que, al escalar a armas estratégicas como misiles intercontinentales, podría matar a 34 millones de personas en apenas unas horas.
Alexander Vershbow, subsecretario general de la OTAN de 2012 a 2016, dijo que los líderes occidentales habían concluido que los planes rusos para emplear armas nucleares en una gran crisis eran sinceros y planteaban el riesgo de algún accidente o paso en falso que el Kremlin pudiera confundir con un acto de guerra.
Mientras las fuerzas rusas luchan en un conflicto con Ucrania que los líderes de Moscú han presentado como existencial, Vershbow agregó: “Ese riesgo definitivamente ha aumentado en las últimas dos semanas y media”.
Límites difusos
Desde al menos 2014, cuando la anexión de Crimea por parte de Rusia causó muchas tensiones con Occidente, Moscú ha articulado una política de potencialmente emplear armas nucleares contra cualquier amenaza a “la existencia misma del Estado”.
Las declaraciones de Rusia desde entonces han ampliado el tema de modos que pueden hacer que sea más fácil activar las trampas nucleares del país sin darse cuenta.
En 2017, Moscú publicó una doctrina redactada con ambigüedad que decía que, en caso de un gran conflicto, podía llevar a cabo una “demostración de presteza y determinación para emplear armas nucleares no estratégicas”, lo que algunos analistas creen podría ser la descripción de un lanzamiento nuclear único.
Evgeny Buzhinsky, integrante retirado del personal militar ruso, ha descrito que el objetivo de un ataque así sería “mostrar intención, como un factor para reducir la intensidad”. Algunas versiones piden que el bombardeo suceda en territorio vacío y otras que impacte en tropas enemigas.
El próximo año, según Vladimir V. Putin, el presidente de Rusia, Rusia podría usar cabezas explosivas nucleares “en segundos” tras un ataque a territorio ruso, algo que plantea temores de que una escaramuza en la frontera u otro incidente pudiera, si se le confunde con algo más, desencadenar un ataque nuclear.
Un documento del gobierno ruso de 2020 parecía ampliar estas condiciones y mencionaba el uso de drones y otro equipo como eventos que podrían activar las alarmas nucleares de Rusia.
Estas políticas están diseñadas para abordar un problema que los líderes soviéticos nunca enfrentaron: la creencia de que, a diferencia de lo que pasó en la Guerra Fría, la OTAN podría ganar con rapidez y decisión una guerra convencional contra Rusia.
El resultado es una aceptación reticente pero al parecer real de que el conflicto nuclear es manejable e incluso es algo que se puede ganar. Se cree que Rusia ha acumulado al menos 1000 cabezas explosivas no estratégicas para prepararse, así como misiles hipersónicos que podría lanzar por toda Europa antes de que Occidente pueda reaccionar.
Pero los estrategas militares rusos aún debaten cómo calibrar un ataque así para forzar a la OTAN a retroceder sin dar lugar a una guerra más amplia, lo que pone de manifiesto de que hilar así de fino podría ser imposible, y también que Moscú igual lo intentaría.
Riesgos de escalada
“La dinámica de intensificación de un conflicto entre EE. UU. y Rusia podría llevar con facilidad a una espiral que conduzca a un intercambio nuclear”, dijo Dmitry Gorenburg, analista de política militar rusa.
Esto se debe en parte a que la guerra en Ucrania, a diferencia de las guerras subsidiarias de la Guerra Fría, sucede en el corazón de Europa, con fuerzas rusas y de la OTAN reunidas a un trayecto relativamente corto de Moscú y de varias capitales occidentales.
Y en parte es causa del umbral nuclear más reducido de Rusia y un sentido ampliado de vulnerabilidad.
Pero Moscú también parece creer que algún tipo de conflicto entre Rusia y la OTAN ya ha empezado.
La doctrina estratégica rusa está diseñada parcialmente alrededor del temor de que Occidente fomente agitación política y económica en Rusia como preludio a una invasión.
Ahora que Putin enfrenta aflicción económica y protestas que van en aumento, “muchas de las piezas de su pesadilla se han empezado a reunir”, dijo Samuel Charap, quien estudia política exterior rusa en la Corporación RAND
En estas circunstancias, Moscú podría malinterpretar la acumulación de tropas de la OTAN o las medidas de apoyo militar a Ucrania como preparativos para justo el tipo de ataque para el que fue diseñada la política nuclear rusa.
“Entre los voluntarios de los países de la OTAN y todo este arsenal de la OTAN, el refuerzo de Polonia y Rumania”, dijo Charap, “podrían llegar a conclusiones que no buscábamos que concluyeran y decidir que es necesario prevenir”.
En un clima así, algunos contratiempos o errores de cálculo, por ejemplo, un bombardeo errado o una provocación torpe de un lado que desencadena una represalia más fuerte de lo esperado por el otro, podría escalar, en solo unos pocos pasos, hasta el punto de encender los temores de Moscú de un ataque.
Putin ya ha dicho que la intervención occidental directa en la guerra de Ucrania podría desencadenar represalias nucleares por parte de Rusia. Ahora, cada aumento en el apoyo occidental a las fuerzas ucranianas pone a prueba esos límites.
“Parte de nuestro problema es que no estoy seguro de que tengamos un sentido claro de dónde están los límites exactamente”, dijo Gorenburg. “Por eso estamos viendo todas las dudas y vacilaciones con el tema de proveer aeronaves. Simplemente hay incertidumbre a cómo responderían ante eso los rusos”.
Kühn, el analista alemán, expresó preocupación de que la política nacional estadounidense también pudiera influir. Si es que Rusia emplea armas químicas o lleva a cabo otra transgresión, los líderes estadounidenses podrían enfrentar una presión fuerte para responder más allá de lo anticipado por Moscú.
En Washington muchos ya están llamando a establecer una zona de exclusión aérea u otra intervención directa, con el argumento de que las ojivas estadounidenses podrían disuadir a Moscú de tomar represalias nucleares. Pero liberar el espacio aéreo de Ucrania probablemente requiera atacar bases aéreas y defensas antiaéreas dentro de Rusia que también sirven para defender las fronteras rusas. Los analistas advierten que dichos combates podrían salirse de control fácilmente o activar los miedos del Kremlin de que NATO avance sobre Moscú, lo que llevaría a Putin a lanzar un ataque nuclear de último recurso.
Ejercicios militares
Christopher S. Chivvis, un exfuncionario de inteligencia de Estados Unidos para Europa, escribió hace poco que “un montón de ejercicios militares llevados a cabo por Estados Unidos y sus aliados” proyectaban que Putin lanzaría un solo ataque nuclear si se enfrentaba a combates limitados con la OTAN o serios reveses en Ucrania de los que culparía a Occidente.
Lo cierto es que incluso puede que Putin no conozca bien su punto nuclear sin retorno. Pero los temores estadounidenses sobre la intensificación nuclear rusa también pueden resultar peligrosos.
Cualquier conflicto nuclear, sin importar cuán limitado sea en un inicio, conlleva un riesgo de escalada que los estrategas llaman de “usar o perder”.
Ambos bandos saben que los ataques nucleares rápidos podrían eliminar a sus fuerza militares en Europa e incluso arsenales nucleares enteros, lo que los dejarían sin defensas.
Esto significa que ambos lados tienen un incentivo de lanzar ampliamente antes de que el otro lo haga, incluso si los líderes creen que el conflicto pudo haber iniciado por error.
Los avances recientes en la tecnología de misiles de corto alcance significan que los líderes ahora tienen tan solo unos minutos para decidir si lanzar o no, lo que aumenta drásticamente la presión para iniciar un ataque de forma rápida, amplia y solo con información parcial del terreno.
A finales de la gestión de Barack Obama, dos simulaciones estadounidenses de guerra imaginaron una escaramuza accidental entre la OTAN y Rusia que Moscú enfrentaba con un solo ataque nuclear.
En la primera, los líderes del Pentágono propusieron un ataque nuclear en represalia para dar a entender que había determinación. Pero un funcionario civil de la Casa Blanca, Colin H. Kahl, los presionó para resistir y aislar a Moscú a través de diplomacia. Kahl ahora es subsecretario en el Pentágono.
Pero la segunda simulación terminó con los ataques nucleares estadounidenses, algo que subraya que Washington no puede anticipar por completo ni sus propias acciones en caso de una crisis así.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Escribe The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad. @Max_Fisher | Facebook
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BBC
Ukraine war: Belarusian dissidents fight against Russia in Ukraine
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Among the foreign fighters heading to Ukraine to fight against Russia are dissidents from Belarus living in exile.
They see the war as a battle both against Vladimir Putin’s forces but also against the regime of the Belarusian President Alexandr Lukashenko, which has heavily backed Moscow.
The BBC met Pavel Kulazhanka, who left his life in New York to join the fight.
Reporter: Mark Lowen
Camera: Francesco Tosto
Producer: Michael Steininger
Valeurs Actuelles
Des policiers blessés par des tirs dans un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand
Une intervention qui tourne mal. Samedi 19 mars, alors que des policiers intervenaient au sein d’un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ils ont subi des tirs de petit plomb, rapporte La Montagne. Appelés vers 19h30, les policiers devaient sécuriser l’intervention des sapeurs-pompiers qui prenaient en charge un homme âgé de 46 ans blessé au visage à la suite d’une agression, et dont le véhicule aurait également été dégradé. C’est alors que les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de pierres tout droit venus du campement.
Trois policiers blessés
Ripostant à l’aide de lanceurs de grenades lacrymogènes, les policiers essuient alors des tirs d’armes de chasse au petit plomb. Trois fonctionnaires sont blessés : deux au visage, et l’un au mollet. Le ou les tireurs n’ont pour l’heure pas été retrouvés. Les policiers visés ont déposé plainte. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale de Clermont-Ferrand.
Clermont-Ferrand : les dernières actualités
New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, a defenseman in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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Valeurs Actuelles
Un policier blessé et de nombreuses dégradations lors du carnaval de la Plaine à Marseille
La fête a tourné au drame. Dimanche 20 mars, alors que se déroulait le carnaval de la Plaine dans le 6e arrondissement de Marseille, des individus s’en sont pris aux installations publiques, rapporte La Provence. Peu après 20 heures, les forces de l’ordre ont dû intervenir pour sécuriser la place Jean-Jaurès, où se déroulait le carnaval. En effet, un certain nombre de personnes ont commis diverses dégradations sur du mobilier urbain, taguant des caméras de vidéosurveillance de la ville, et endommageant des pylônes électriques, au point de faire sauter le courant.
Un policier blessé
Les forces de l’ordre et les pompiers sont donc intervenus. Mais ils ont subi des jets de projectiles divers, blessant un policier. Neuf personnes ont été interpellées. La municipalité marseillaise a annoncé qu’elle déposerait plainte contre les fauteurs de troubles dès lundi 21 mars.
Marseille : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Deux mineurs mis en examen après l’agression de militants de Reconquête
Deux militants du parti Reconquête! ont été agressés dans la nuit du 10 au 11 mars alors qu’ils collaient des affiches de soutien à Eric Zemmour à Montévrain (Seine-et-Marne). Deux mineurs ont été mis en examen, mercredi 17 mars, pour « violences volontaires aggravées ».
Deux mineurs ont été mis en examen pour « violences volontaires aggravées» après l’agression de deux sympathisants du candidat nationaliste. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès, selon Le Figaro.
Un coup de couteau évité
Alors qu’ils placardaient des affiches de leur candidat sur des panneaux d’affichage réglementaires à Montévrain (Seine-et-Marne), vers 1 heure du matin, dans la nuit du 10 au 11 mars, deux militants, l’un trentenaire et l’autre quinquagénaire, ont été pris à partie par deux mineurs de 17 ans.
La tension est rapidement montée entre les deux groupes. L’un des deux assaillants a alors sorti un couteau et a tenté de poignarder l’un des militants, qui est parvenu à esquiver le coup. Le second militant a de son côté été atteint au niveau des côtes. Identifiés grâce aux images de vidéosurveillance, les agresseurs ont été interpellés à leur domicile et ont été placés en garde à vue au commissariat de l’agglomération de police de Chessy-Lagny. Ils sont tous les deux âgés de 17 ans. A noter que l’un des mineurs était déjà connu des services de police.
Les agressions sur des militants d’Eric Zemmour se multiplient ces derniers jours. Deux cadres de Reconquête ! ont été insultés par un groupe d’individus, vendredi 18 mars à Metz, après le meeting du candidat à la présidentielle. Le même jour, d’autres sympathisants du candidat nationaliste ont été aspergés d’essence après avoir déployé une banderole au-dessus de la Francilienne, à Linas (Essonne).
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la comparaison de Zelensky sur la Shoah fait polémique en Israël
Publié le : 21/03/2022 - 10:01
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Dans un discours retransmis sur grand écran dans la métropole israélienne de Tel-Aviv, le président ukrainien a estimé que l'invasion russe de l'Ukraine était une tragédie pour "les juifs et le monde entier", en traçant des parallèles avec la Shoah, le génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce parallèle a été diversement apprécié dans l'État hébreu.
Le parallèle divise les Israéliens. Évoquant ses propres racines juives devant la Knesset, Volodymyr Zelensky a évoqué la "solution finale" menée par la Russie contre son pays. Le président ukrainien a dressé une comparaison entre la situation que vit son peuple et celle qu'a vécue le peuple juif lors de la Seconde Guerre mondiale.
>> À lire : À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
Israël devra vivre en assumant les choix qu'il fera ou pas pour aider à protéger l'Ukraine de l'invasion russe, a déclaré dimanche 20 avril le président ukrainien Volodimir Zelensky, s'adressant au Parlement israélien par liaison vidéo.
"Vos systèmes de défense antimissile sont les meilleurs"
Dressant des comparaisons entre l'offensive russe et la "solution finale" du régime nazi, Volodimir Zelensky a remis en question la réticence de l'État hébreu à vendre son système de défense aérienne "Dôme de fer" à l'Ukraine. "Tout le monde sait que vos systèmes de défense antimissile sont les meilleurs (...) et que vous pouvez certainement aider notre peuple, sauver la vie des Ukrainiens, des juifs ukrainiens", a déclaré le président Zelensky.
"Nous pouvons demander pourquoi nous ne pouvons pas recevoir d'armes de votre part, pourquoi Israël n'a pas imposé de puissantes sanctions à la Russie ou ne fait pas pression sur les entreprises russes. Quoi qu'il en soit, le choix vous appartient, frères et sœurs, et vous devrez ensuite vivre avec, peuple d'Israël", a-t-il ajouté.
Dans sa quête d'équilibre entre l'Occident et la Russie, l'État hébreu n'a pas rejoint le train des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie et d'oligarques jugés proches du président Vladimir Poutine, dont certains ont aussi la nationalité israélienne, à l'instar de Roman Abramovitch, propriétaire du club anglais de football de Chelsea.
Israël s'est engagé la semaine dernière à ne pas permettre à Moscou et aux oligarques visés de "contourner" les sanctions et va déployer cette semaine une clinique dans l'ouest de l'Ukraine.
Propos polémiques
Le génocide s'est déroulé également sur le sol ukrainien, a rappelé Yoaz Hendel un ministre du gouvernement de Naftali Bennett, allant dans le sens du président ukrainien. "Beaucoup d'Israéliens font le rapprochement avec la tragique histoire juive lors de la Shoah et se disent qu'en tant qu'Israélien, on ne peut pas laisser faire ça", constate Stéphane Amar, correspondant de France 24 en Israël.
Mais cette comparaison n'a pas été du goût de tous les Israéliens, qui y voient là une banalisation de la Shoah et même une forme de négationnisme. Pour la droite israélienne, le président ukrainien est allé trop loin dans son analogie avec l'Holocauste, surtout lorsqu'il a prononcé deux mots : "Solution finale".
Lundi matin, quelques heures seulement après son discours, Zelensky a nuancé son propos : dans une vidéo postée sur un réseau social, il a affirmé dans la nuit qu'il "comprenait" les intérêts israéliens et qu'Israël devait "protéger sa population".
Avec AFP
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REPORTAGE
Guerre en Ukraine : au cœur d'un mouvement nationaliste qui combat l'armée russe
REPORTAGEÀ Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis
LE FIL DU 21 MARS
L'UE dénonce un "crime de guerre majeur" commis à Marioupol
L'Humanité
Référendum sur la santé
ChroniqueChristophe PrudhommeNotre système de santé est en train de s’effondrer. Il y a de moins en moins de médecins généralistes, par ailleurs mal répartis sur le territoire, avec un mode d’exercice libéral qui ne correspond plus aux besoins et surtout qui les occupe à d’autres tâches que la prise en charge de leurs patients. À l’hôpital, la crise liée au coronavirus a mis en lumière le manque de moyens, notamment en personnels et en lits. Aujourd’hui, nous assistons à une fuite des infirmières qui sont très nombreuses à renoncer à leur métier et des médecins qui sont aspirés par le secteur privé. Dans les Ehpad, un très grand nombre d’aides-soignantes abandonnent face à des conditions de travail dégradées et à des salaires de misère.
Tout est à reconstruire et nous avons besoin d’une politique de rupture avec tout ce qui a été mis en œuvre depuis plus de trente ans. Le constat est que notre système hybride mi-public, mi-privé ne permet pas de trouver des solutions, bien au contraire, puisque, d’année en année, nous observons une aggravation des inégalités d’accès aux soins, à laquelle s’ajoute une augmentation du renoncement aux soins pour des raisons financières, face aux dépassements d’honoraires et au reste à charge qui augmentent.
Dans cette situation, il est indispensable d’exiger que l’État assume ses responsabilités pleines et entières afin d’offrir à la population un accès aux soins égalitaire sur l’ensemble du territoire. C’est un impératif et la seule solution est la mise en place d’un service public de santé répondant à l’ensemble des besoins, que ce soit pour les soins de ville, pour l’hôpital ou pour la prise en charge de la perte d’autonomie.
Mais, au-delà de la pétition de principe, comment faire ? Une proposition serait de demander un référendum posant une question simple : les activités de la santé et du médico-social doivent-elles être exclues du secteur privé à but lucratif ? À la suite du scandale d’Orpea, il est clair que cette question est légitime. À cela s’ajoute le fait que le secteur des cliniques est aujourd’hui contrôlé par des actionnaires français et étrangers, dont l’objectif est le meilleur retour sur investissement… Ce qui est tout simplement antinomique avec les raisons d’être d’un système de santé où, si la question de l’efficacité des dépenses est légitime, l’objectif ne peut être que de répondre aux besoins sans une limitation a priori de moyens qui nuirait au résultat recherché.
Il y a fort à parier que la population validerait cette proposition à une très forte majorité. Cela donnerait une légitimité politique afin de supprimer tout financement par la Sécurité sociale des structures à but lucratif qui, si elles ne changent pas de statut, devraient être alors réquisitionnées, puis intégrées dans le secteur public ou privé à but non lucratif.
Le billet du Dr Christophe Prudhomme Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Biden convaincu que Poutine va utiliser des armes chimiques
Des pourparlers pas assez “substantiels” pour Moscou
Le porte-parole de la présidence russe a affirmé que les pourparlers avec l’Ukraine n’étaient, jusqu’ici, pas assez « substantiels », rapporte LCI. « Un certain processus (de négociations) a lieu, mais nous souhaiterions qu’il soit plus énergique, plus substantiel » , a lâché Dmitri Peskov. Aucune autre précision n’a été donnée.
Joe Biden voit un “signe clair” que Poutine va avoir recours aux armes chimiques
Alors que la Russie a accusé les États-Unis de détenir des armes chimiques et biologiques en Europe, Joe Biden a déclaré que ces accusations étaient fausses devant des dirigeants d’entreprises américains. « C’est un signe clair qu’il (Vladimir Poutine) envisage d’utiliser ces deux types d’armes », a lancé le président américain. Il a mis en garde : il pourrait y avoir « des conséquences sévères en raison du front uni de l’OTAN. »
Sirènes anti-bombardements à Odessa
Selon BFMTV, des sirènes anti-bombardements ont retenti à Odessa. Port stratégique de la mer Noire, la ville avait déjà été bombardée lundi 21 mars.
Le Japon n’apprécie pas l’abandon des pourparlers
Le Japon a protesté « fermement » contre la décision de la Russie d’abandonner les négociations pour un traité de paix entre les deux pays, relaie Le Parisien, cela en raison, selon Moscou, de la « position inamicale » de Tokyo sur le conflit en Ukraine.
« Cette situation est (en fait) le résultat de l’agression russe en Ukraine », a estimé le Premier ministre japonais Fumio Kishida devant le Parlement à Tokyo. « La tentative (russe) consistant à déplacer cette question vers les relations entre le Japon et la Russie est extrêmement injustifiée et absolument inacceptable », a-t-il ajouté.
Zelensky souhaite une « rencontre » avec Poutine
Le site d’Euronews censuré en Russie
Le régulateur russe, Roskomnadzor, a bloqué ce lundi 21 mars l’accès au site de la chaîne française Euronews, sur ordre du Parquet. Le motif est inconnu, relate BFM TV.
L’UE s’engage à augmenter ses dépenses militaires
The current hostile environment requires a quantum leap forward. With EU Foreign and Defence Ministers, we just approved the Strategic Compass.
The Compass gives us an ambitious plan for action for a stronger EU security and defence for the next decade. https://t.co/UZcI9V5irg
— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) March 21, 2022
La France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni demandent encore « un cessez-le-feu » à Marioupol
Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues Joe Biden, Olaf Scholz, Mario Draghi et Boris Johnson ce lundi 21 mars, relaie BFM TV. À l’issue de leurs discussions, l’Elysée a indiqué dans un communiqué que les dirigeants sont « revenus sur la situation humanitaire critique à Marioupol ». Pour la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie et le Royaume-uni, il y a « urgence d’obtenir un accès sans entraves de l’aide humanitaire » dans cette ville assiégée du sud de l’Ukraine.
Ils ont à nouveau réclamé « un cessez-le-feu immédiat » et le « retrait des troupes russes ». Les cinq dirigeants ont fait également part de leur « détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine », relate BFM TV.
Olena Zelenska reconnaissante de l’aide apportée par l’Europe
Zelensky affirme que tout « compromis » sera soumis à un référendum
L’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie »
Volodymyr Zelensky a indiqué, dans le même entretien à l’Union des médias publics européens (UER), que franceinfo diffusera à 21 h ce lundi soir, que son pays « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie ». Pour le président ukrainien, il faudra « d’abord tous (les) détruire », et ensuite « leurs ultimatums seront respectés ». Les Russes « voudraient par exemple qu’on leur donne Kharkiv, Marioupol, Kiev », a encore assuré le président. « Mais ni les habitants de Marioupol, de Kharkiv, de Kiev, ni même le président, ne les laisseront faire », a-t-il déclaré comme le relate franceinfo.
Le chef de l’Etat s’est, au passage, réjoui du combat mené par les Ukrainiens, qui n’hésitent pas à décrocher les drapeaux russes, que les troupes ennemies installent sur leurs terres. « Quand ils entrent et mettent leur drapeau, les gens l’enlèvent (…) alors qu’est-ce qu’ils veulent ? Détruire tout le monde ? C’est pour ça que j’ai dit que nous accepterons cet ultimatum quand nous n’existerons plus », a encore annoncé Volodymyr Zelensky.
Moscou justifie le bombardement du centre commercial à Kiev
« Le peuple lui-même défend le pays », assure Zelensky
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accordé un entretien à l’Union des médias publics européens (UER), dont France Télévisions. Et le chef d’Etat a assuré que « tout le monde peut voir que c’est le peuple lui-même qui défend le pays ». Il a également déclaré, comme le relaie franceinfo : « Cet élan collectif n’est pas le seul que nous ayons, mais c’est le plus important au côté de notre armée (…) et c’est ça notre véritable force. »
Meta interdit en Russie pour « extrémisme »
Zelensky demande d’autres sanctions à l’UE
Dans une nouvelle vidéo publiée sur Telegram, le président ukrainien demande à l’Union européenne de cesser tout « commerce » avec la Russie, décrit BMFTV. « Sans commerce avec vous, sans vos entreprises et vos banques, la Russie n’aura plus d’argent pour cette guerre », a-t-il lâché.
Il a enjoint l’UE d’agir : « Pas d’euros pour les occupants, fermez-leur tous vos ports, ne leur envoyez pas vos biens, refusez les ressources énergétiques. »
Nouveau couvre-feu à Kiev
Le maire de la ville, Vitali Klitschko, a mis en place un nouveau couvre-feu, commençant ce lundi soir et prenant fin mercredi matin. La capitale est toujours sous les bombardements russes.
Une frappe à Kiev fait plusieurs morts, pas d’ultimatum à Marioupol
Un bombardement a eu lieu dans la capitale Kiev faisant au moins six morts, relaie BFMTV. Plusieurs corps ont été retrouvés dans le centre commercial Retroville dans le nord-ouest de la ville. La frappe aurait laissé un cratère de plusieurs mètres de large. Dans le même temps, l’Ukraine a indiqué qu’elle « ne déposera pas les armes et ne quittera pas la ville » de Marioupol, rejetant l’ultimatum de la Russie.
Plus loin, dans la ville de Novoselytsya, une fuite d’ammoniac s’est produite dans une usine chimique forçant les habitants à quitter la zone, à 2,5 kilomètres aux alentours. L’incident serait terminé. Joe Biden se rendra, lui, en Pologne vendredi 25 mars.
Une attaque aérienne dans l’Ouest de l’Ukraine fait trois blessés
19 enfants évacués à Marioupol
Le président ukrainien évoque « la solution finale » menée par la Russie
Devant le parlement israélien, Volodymir Zelenski a estimé qu’Israël et l’Ukraine vivent la « même menace : la destruction totale de notre culture » et demande au pays de « faire un choix » en soutenant l’Ukraine face à la Russie, relaie Le Figaro. Le président de l’Ukraine a également affirmé que le Kremlin parle de « solution finale » au problème ukrainien, « comme les nazis » ont parlé de la question européenne.
Cinq blessés dans l’explosion d’un obus devant un immeuble à Kiev
Après l’explosion d’un obus russe près d’un immeuble dans le nord-ouest de Kiev, ce dimanche, cinq personnes ont été blessées, dont deux hospitalisées, a indiqué le maire de la ville Vitali Klitschko. Le bâtiment de dix étages, situé dans le quartier de Sviatiochine, est très endommagé, rapporte BFMTV.
Le président Zelensky souhaite négocier avec Vladimir Poutine
Dans un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le président ukrainien s’est de nouveau dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. « Sans négociations, on n’arrêtera pas la guerre. […] S’il existe seulement 1 % de chance d’arrêter cette guerre, nous devons la saisir », a déclaré Volodymir Zelenski. « Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit ukrainien] est une troisième guerre mondiale », a-t-il ajouté.
Au moins 847 civils tués selon l’ONU
Le Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations-Unies affirme, dans un rapport dévoilé samedi 19 mars, avoir décompté 847 civils tués entre le 24 février et le 18 mars. Un chiffre nettement inférieur aux affirmations de Kiev, mais il ne s’agit là que des cas avérés par l’organe onusien. « Le nombre réel est considérablement plus important », détaille le document qui évoque également 1 399 blessés. Il précise que cette enquête ne tient pas compte de l’intensification récente des frappes russes contre plusieurs villes ukrainiennes.
From 24 Feb—18 March, we recorded 2,246 civilian casualties in context of Russia’s armed attack against #Ukraine: 847 killed, incl 64 children; 1,399 injured, incl 78 children, mostly caused by shelling & airstrikes. Actual toll is much higher. Full update https://t.co/g7O1JLgmky pic.twitter.com/aN399jikz5
— UNHumanRightsUkraine (@UNHumanRightsUA) March 19, 2022
Le pape François dénonce une « agression contre l’Ukraine »
Durant sa bénédiction de dimanche 20 mars sur la place Saint-Pierre, le pape François a condamné « l’agression violente contre l’Ukraine » et « un massacre insensé où chaque jour des atrocités se répètent ». Le souverain pontife a appelé à mettre fin à cette « guerre répugnante ».
Boris Johnson demande une condamnation de la part de Pékin
Le Premier ministre britannique a jugé, dans une interview au Sunday Times publiée samedi 19 mars, qu’il devenait « de pus en plus difficile et politiquement gênant pour les gens, activement ou passivement, de tolérer l’invasion de Poutine », au regard des « atrocités » commises par l’armée russe. Il a exhorté la Chine, allié historique de Vladimir Poutine, a se prononcer ouvertement contre l’invasion. Pékin a jusqu’ici dit « déplorer » la situation, mais sans parler de « guerre » et s’abstenant de condamner l’attaque. « Je pense qu’à Pékin, il comme ce à y avoir des doutes », a déclaré Boris Johnson.
De nouveaux couloirs humanitaires
La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a annoncé dimanche 20 mars la mise en place de sept corridors humanitaires, notamment dans le sud-est du pays et dans les environs de Kiev. Ils devraient permettre en particulier une évacuation de la ville de Marioupol, sur le point de tomber aux mains des forces russes.
Moscou évoque de nouvelles frappes de missiles hypersoniques
La Russie a de nouveau affirmé, dimanche 20 mars, avoir eu recours à des missiles hypersoniques. « Une importante réserve de carburant a été détruite […] par des missiles balistiques hypersoniques » tirés depuis la Crimée, a affirmé le ministère russe de la Défense. Des affirmations encore impossibles à confirmer. Les missiles hypersoniques ont la particularité de pouvoir déjouer les systèmes d’interception et de pouvoir transporter une charge nucléaire. En affirmant les utiliser avec succès, Moscou laisse donc entendre être en capacité de frapper les pays de l’Otan.
Multiplications des raids dans l’Est
Les bombardements se sont intensifiés dans les villes de l’est de l’Ukraine, samedi 19 mars. Mykolaïv, ville portuaire située sur la Mer Noire, a notamment été visée. Les raids contre la cité industrielle se sont succédé à un rythme très soutenu, rapporte Le Figaro. Une caserne a été frappée et les témoins évoquaient des morts par dizaines, bien que cette information n’ait pas été confirmée par une source indépendante. Marioupol, ville stratégique sur la Mer d’Azov, a également connu une intensification des frappes et Moscou affirme avoir conquis 90 % de la ville.
Une école bombardée à Marioupol, selon les autorités locales
Vers une guerre longue ?
Si les raids se poursuivent, l’avancée russe sur le terrain a été assez faible sur la plupart des fronts. Selon les renseignements britanniques, la Russie aurait changé de tactique face à la résistance ukrainienne et pour limiter ses pertes déjà importantes. Elle mise désormais sur « un bombardement aveugle » des zones urbaines pour appuyer ses troupes, au prix de pertes civiles plus importantes. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des troupes russes et ukrainiennes creuser des tranchées, souligne Le Monde. Ce qui laisse augurer que les deux camps envisagent une guerre d’usure.
L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
Éducation nationaleéducation prioritairegennevilliers Éducation nationaleéducation prioritaire France24 - Monde
Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu
Publié le : 20/03/2022 - 23:34
FRANCE 24
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Le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (4-0), dimanche soir, en 29e journée de Liga. Le Barça, désormais 3e du classement, a porté un coup dur aux Madrilènes qui jusqu'ici réussissaient une saison parfaite.
Le FC Barcelone est de retour ! Après cinq clasicos perdus de suite, le Barça a étrillé le Real Madrid 4-0, dimanche 20 mars, pour la 29e journée de Liga au Bernabéu, et remonte à la 3e place du classement, à égalité avec l'Atlético Madrid (4e, 54 pts).
Les Catalans ont pris l'avantage en première période grâce à deux ballons parfaits servis par Ousmane Dembélé pour les têtes de Pierre-Emerick Aubameyang (29e) et de Ronald Araujo sur corner (38e), puis ont scellé le résultat avec deux autres buts au retour des vestiaires, signés Ferran Torres (47e) et Aubameyang (53e), pour son doublé.
Un succès de prestige qui conforte Xavi dans son opération remontée au classement : le providentiel technicien catalan avait repris l'équipe à la 9e place de Liga en novembre et a réussi à la hisser sur le podium à dix journées de la fin.
Même si douze points séparent encore les Blaugranas de la "Maison blanche", leader incontestable du championnat, le coup de massue est terrible pour l'équipe de Carlo Ancelotti, qui réussissait jusque-là une saison parfaite depuis son retour sur le banc, l'été dernier.
Dembélé, intenable
Offensivement inertes et très fébriles en défense, les Madrilènes, privés de leur buteur fétiche Karim Benzema (blessé au mollet gauche) et de leur arrière gauche Ferland Mendy (abducteur gauche), ont été complètement annihilés par les Catalans.
Les Merengues ont mis un terme à leur série de cinq victoires consécutives et ont encaissé leur première défaite en Liga depuis près de trois mois (le 2 janvier à Getafe, 1-0).
À l'inverse, les Catalans, requinqués par leur succès jeudi en Turquie 2-1 et la qualification pour les quarts de finale de Ligue Europa, prolongent leur série d'invincibilité à douze matches toutes compétitions confondues. En Liga, ils n'ont plus perdu depuis le 4 décembre (1-0 contre le Betis au Camp Nou).
Dominateurs dès l'entame, les Catalans ont pourfendu la défense du Real, qui étrennait son nouveau maillot noir. Ousmane Dembélé, préféré à Adama Traoré sur l'aile droite, a croqué Nacho tout au long de la première période. Et il a même manqué d'un rien de couronner son très beau match par un but, accroché par Eder Militao et Casemiro dans la surface à la 74e.
Courtois, précieux à la 12e sur la première grosse double occasion des Blaugranas, n'a rien pu faire face aux vagues successives de couleur jaune et rouge. Il a encaissé autant de buts dimanche soir que sur les dix derniers matches.
Ancelotti a tenté de réagir en faisant entrer dès la 46e Eduardo Camavinga, pour tenter de rivaliser au milieu de terrain, et Mariano, pour ajouter une option offensive... mais en vain.
Spectre du Barça de Guardiola
Cette humiliation a réveillé le souvenir du 2 mai 2019, quand le Barça de Pep Guardiola était venu écraser le Real 6-2 dans son enceinte, au Santiago-Bernabéu.
Huit mois après le départ de Lionel Messi et après cinq clasicos perdus de rang, le Barça a enfin redoré son image au meilleur des moments, pour la 249e édition du match de clubs le plus regardé au monde.
Et Xavi, acclamé par les supporters catalans présents au Bernabéu dimanche soir, a rééquilibré les comptes face à Ancelotti, après la demi-finale de Supercoupe d'Espagne remportée 3-2 après prolongation par le Real à Riyad en janvier.
En fin de match, ces mêmes supporters chantaient pour demander une "manita", un cinquième but, tandis que les partisans du Real quittaient les travées du stade avant le coup de sifflet final.
Même si les conséquences sportives de cette correction sont anecdotiques, le coup psychologique pourrait venir bousculer la fin de saison.
Après la trêve internationale, le Real devra trouver les ressources pour se relever, avant d'affronter Chelsea en quart de finale de Ligue des champions (6 et 12 avril) et de peut-être sceller son sacre en Liga dès la fin avril.
Et le Barça, dans sa meilleure forme depuis trois ans, peut se remettre à rêver.
Avec AFP
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L'Humanité
Les Français favorables à plus d'actions contre les discriminations
ActuLe soutien des Français aux mesures contre les inégalités basées sur l’origine supposée se renforce, selon le sondage annuel Harris Interactive pour la Fédération des Maisons des potes, rendu public ce lundi 21 mars.
Camille BauerCela peut paraître contre-intuitif, au regard de la teneur de la campagne électorale : les Français demeurent très majoritairement favorables à des actions plus volontaristes contre le racisme. À 84 %, ils soutiennent l’adoption de sanctions juridiques contre les employeurs coupables de discriminations liées à l’origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion, selon le sondage annuel Harris Interactive pour la Fédération des Maisons des potes, rendu public ce lundi 21 mars.
Ils sont également très nombreux (84 %) à vouloir un salaire et une retraite égal, quelle que soit la nationalité. 79 % soutiennent les actions collectives en justice (class actions) sur ce thème et 75 % sont favorables à une anonymisation des CV lors des embauches.
« Ce qui est frappant, c’est que le fait de parler d’égalité et de lutte contre les discriminations est vu de manière positive, et cela de manière assez stable depuis plusieurs années », souligne Jean-Daniel Lévy, le directeur délégué de l’institut de sondage. Quoique moins massif (61 %), le soutien à l’intégration des étrangers dans la fonction publique reste également fort. « On voit pourtant, par exemple, des enseignants étrangers qui, faute de pouvoir être titularisés, travaillent comme vacataires. Ils n’ont pas les mêmes caisses de retraite, pas de stabilité de l’emploi et pas le même salaire que leurs collègues », rappelle Samuel Thomas, délégué général de la Fédération des Maisons des potes.
« 500 000 sans papiers exploités, sans le moindre droits »
Les Français semblent bien conscients que les préjugés font obstacle aux promesses d’égalité de la République. Dans son dernier rapport sur le sujet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) notait d’ailleurs que « de façon systématique, et malgré le principe d’égalité entre citoyens, les membres de certaines minorités visibles se retrouvent plus souvent discriminés dans l’accès à l’emploi, plus souvent contrôlés par la police, moins bien logés, sous ou mal représentés dans les médias ».
Plus surprenant : à rebours d’une idée couramment admise, la régularisation des travailleurs sans papiers se voit soutenue à 59 %. « Ce n’est pas un sujet de campagne parce qu’il y a un discours qui dit que, si on régularise, on fait un appel d’air. Mais donner des droits à ceux qui sont là ne veut pas dire ouvrir les frontières tous azimuts. Il y a, d’après le ministère de l’Intérieur, 500 000 travailleurs sans papiers. Ils sont en situation d’exploitation, sans le moindre droit. En les maintenant dans cette situation, on les empêche de sortir de la précarité et on tire le droit du travail vers le bas » rappelle Samuel Thomas. Quant au droit de vote des résidents étrangers aux élections municipales, promesse aujourd’hui délaissée par toute une partie de la gauche, il est encore soutenu à 56 %.
Présidentielle Voir notre comparateur des programmes des candidats
C’est pourtant bien dans l’électorat de gauche que, sans surprise, ces propositions sont le plus plébiscitées. Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, par exemple, les mesures contre la discrimination dans l’emploi recueillent plus de 90 % d’approbation. « Malgré tout, le clivage traverse aussi une partie de l’électorat de droite et d’extrême droite », nuance Jean-Daniel Lévy. Ainsi, les électeurs de Valérie Pécresse sont 84 % à vouloir une rémunération et une retraite égales, quelle que soit la nationalité, et 73 % sont en faveur des CV anonymes. « La façon dont on pose les questions induit les réponses, explique le sondeur. Si vous parlez de migrants ou si vous mettez en avant l’angle discrimination, vous n’obtenez pas la même chose. »
La justice est un autre maillon faible de ce combat
Alors pourquoi ce thème populaire n’est-il plus évoqué par les politiques ou les médias ? « Les forces politiques de gauche sont démobilisées sur ces sujets. Elles sont silencieuses parce qu’elles pensent que défendre des étrangers ne va pas séduire les Français, mais aussi parce que les enfants d’étrangers, les gens des quartiers, ne votent pas beaucoup », estime Samuel Thomas.
Le militant regrette qu’au fil des ans la gauche ait fini par se contenter d’une posture défensive, au lieu de porter le débat et d’amener des propositions concrètes, qui seraient soutenues par leur électorat, soucieux d’égalité. Fabien Roussel, le candidat communiste, devrait d’ailleurs se prononcer sur ce thème lors d’un prochain meeting.
La justice est un autre maillon faible de ce combat. Bien qu’en principe dans l’obligation de faire respecter la loi de 1972, sanctionnant les comportements racistes et les discours de haine, l’appareil policier et judiciaire se montre frileux. « Au lieu de leur demander d’agir, on a créé des autorités administratives indépendantes, comme le Défenseur des droits et la Haute Autorité pour la lutte contre les discriminations et pour l’égalité. On les a déresponsabilisés. Or, seule la justice a le pouvoir de sanction », rappelle Samuel Thomas.
Face à l’inertie des parquets, qui cette année n’ont ouvert aucune poursuite sur ce thème, son organisation va déposer aujourd’hui une centaine de plaintes. Elles visent toutes des entreprises qui exigent, sans aucune base légale, que les candidats à l’embauche, de l’informaticien au laveur de carreaux, disposent de la nationalité française.
discriminationsSondagesracisme France24 - Monde
Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine
Publié le : 20/03/2022 - 07:10Modifié le : 20/03/2022 - 22:35
Marc DAOU
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Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine, selon Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, alors que la Russie a annoncé l'utilisation de missiles hypersoniques pour le deuxième jour consécutif. Retrouvez les principaux développements de la journée du 20 mars.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré que le siège du port de Marioupol par la Russie était "une terreur dont on se souviendra pendant des siècles", alors que les autorités locales ont affirmé que des milliers de résidents avaient été forcés à traverser la frontière.
- Les bombardements meurtriers se poursuivent en Ukraine, notamment sur Marioupol. Les autorités ukrainiennes ont notamment dénoncé le bombardement d'une école d'art où 400 personnes étaient réfugiées.
- Le consul général de Grèce à Marioupol Manolis Androulakis, revenu dimanche à Athènes de Marioupol, a comparé la ville ukrainienne aux villes martyres de Guernica ou encore Alep.
- Le président ukrainien s'est dit prêt à négocier avec Vladimir Poutine. "Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n'arrêtera pas la guerre", a-t-il déclaré dans un entretien diffusé par CNN.
- Dix millions de personnes ont fui leurs foyers en Ukraine, selon Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
- La Russie a affirmé, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l'armée ukrainienne dans le sud du pays.
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L'Entretien de France 24
Marina Ovsiannikova, journaliste russe : "Je ne fais pas partie de la racaille"
la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
TÉMOIGNAGE"Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine
France24 - World
Fears of food shortages after Russian attacks on grocery stores in Ukraine
Issued on: 21/03/2022 - 17:23
Pariesa Young
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On the night of March 20, a shopping mall in the outskirts of Kyiv was hit by a Russian missile strike, killing at least eight people. Russia has been accused of targeting civilian infrastructure – apartment buildings, schools and hospitals –during its offensive in Ukraine. In recent weeks, images of the war in Ukraine show attacks on supermarkets, raising concerns that Russia is “deliberately targeting” such sites to cut off food supplies to Ukrainians, already hit by shortages.
The Retroville shopping centre is located approximately 10 km northwest of central Kyiv. Much of the mall was destroyed late on the night of March 20, as shown in videos of the wreckage posted online the next day. The New York Times reported that no military equipment or vehicles were found among the wreckage.
Aftermath of the attack in Kyiv. pic.twitter.com/cJTjZp0BqC
March 21, 2022Photos of the shopping centre posted on Google Maps prior to the attack show that it contained a variety of stores, including Novus, a supermarket, as well as restaurants, clothing and home goods stores. When the Russian invasion began on February 24, Retroville posted on its Facebook page that the mall would be temporarily closed, but that the grocery store would continue operating in a limited capacity.
This isn’t the only supermarket to be destroyed by Russian shelling. A Megamarket grocery store in Myla, around 20 km west of central Kyiv, was damaged, as shown in satellite imagery.
Russia's deliberate destruction of Ukraine's food stores and grocery shops is painfully evident from @planet satellite imagery, with large grocery stores destroyed and deliberately targeted.This is the newly constructed Megamarket in Myla, destroyed in the first week of March. https://t.co/2r4muTDKCu pic.twitter.com/YC70QktvU4
March 21, 2022Grocery stores destroyed in Kharkiv
Civilians in Ukraine’s second-largest city of Kharkiv have been particularly impacted by Russian strikes. A supermarket in Kharkiv was the target of an attack on March 6. Videos shared on Telegram show numerous people killed and injured outside of the damaged food shop.
Numerous markets and shopping centres have been destroyed in Kharkiv.
Other videos shared online show markets and food stores damaged in Kharkiv and in nearby Chuhuiv.
These attacks come as severe food and water shortages have been reported across Ukraine, particularly in the cities of Kyiv and Kharkiv. Less than a week after the Russian offensive began, Ukraine’s Interior Ministry said that 40,000 people in the east of the country were already lacking adequate food supplies.
Ukraine had to close its ports after the Russian invasion, stopping imports of goods and food supplies. Martial law, store closures and the general tumult of war has further exacerbated food concerns among Ukrainians.
Employees at Ukrainian supermarkets have come together to keep offering food and supplies to citizens and attempt to maintain normality despite the war.
The World Food Programme began ramping up its food aid to Ukraine on March 4, distributing food within Ukraine as well as to refugees fleeing across borders to nearby countries. Other local and international organisations have begun mobilising to ensure Ukrainian civilians have access to food.
The UN rights office has expressed concern for the increasing number of civilian casualties in Ukraine, saying that Russia’s targetting of civilian zones could amount to a war crime.
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Après Zaporojie, l'inquiétude d'attaques russes contre les centrales nucléaires persiste
Publié le : 19/03/2022 - 21:49
Anne MAILLIET
Gulliver CRAGG
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Gulliver CRAGG
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Alors que les forces armées russes ont pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, Zaporojie, le 4 mars après s'être emparés de Tchernobyl la semaine précédente, les autorités ukrainiennes ont désormais les yeux rivés sur celles de Rivné, dans le nord-ouest de l'Ukraine, craignant qu'elle ne soit la prochaine cible.
Le 4 mars, les Russes prenaient le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud de l'Ukraine, ravivant la peur d'un accident nucléaire dans ce pays toujours marqué par la catastrophe de Tchernobyl, en 1986. Deux semaines plus tard, le 19 mars, les autorités ukrainiennes tentent de surveiller à distance l'activité de la centrale et craignent d'en voir d'autres tomber aux mains des Russes. Parmi elles, celle de Rivné, dans le nord-ouest du pays.
Depuis son studio de télévision, le directeur de l'établissement, Pavlo Pavlyshyn, fait régulièrement un point sur la situation des quinze sites nucléaires situés en Ukraine. "Les forces russes font sauter des obus qui n'ont pas explosé pendant les combats autour de la centrale de Zaporojie, à quelques centaines de mètres seulement de l'entrée principale. C'est très dangereux", déplore-t-il auprès de France 24.
Désormais, il redoute aussi une potentielle attaque sur Rivné. "Regardez ce qu'ils sont déjà en train de faire. Comment peut-on savoir de quoi ils sont capables ? Je n'en sais rien. Je sais seulement que nous défendrons la centrale, peu importe les conséquences et ce qui pourrait nous arriver."
>> Ukraine, puissance nucléaire : "Une attaque russe pour détruire des réacteurs n’a aucun sens"
"Si les habitants partaient, ce serait terrible"
Dans la ville mitoyenne de la centrale de Rivné, Varach, l'inquiétude gagne la population. "Si les habitants partaient d'ici, ce serait terrible. La centrale a besoin de professionnels pour fonctionner", affirme le maire de la ville, Oleksandr Menzul. "Et elle n'a pas été conçue pour résister à des manœuvres militaires..."
L'Ukraine représente la huitième puissance nucléaire mondiale. Elle compte quinze réacteurs en fonctionnement, répartis sur quatre sites, à Zaporojie, à Rivne, à Khmelnytskyï et dans le sud de l'Ukraine à Youjnooukraïnsk, dans l'oblast de Mykolaïv, auxquels s’ajoutent les quatre réacteurs à l’arrêt de l’ancienne centrale de Tchernobyl.
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GROS PLANQu'est-ce que Zaporojie, la plus grande centrale nucléaire d'Europe en Ukraine ?
GUERRE EN UKRAINERisque nucléaire : ce qu’il faut savoir sur les pastilles d’iode
guerre en ukraine
Ukraine, puissance nucléaire : "Une attaque russe pour détruire des réacteurs n’a aucun sens"
New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siam Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siam Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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France24 - World
War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
Issued on: 17/03/2022 - 19:24
Three weeks after Russia launched its invasion of Ukraine, the war is starting to have devastating effects not only on the ground, but in many countries that rely on Ukraine’s important wheat production. The United Nations has warned of a “hunger hurricane”, which is already starting to be felt in Northern Africa. FRANCE 24 takes a closer look.
On March 14, the UN’s Secretary-General Antonio Guterres issued a stark warning about the wider threats of the war in Ukraine: world hunger. “We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he said.
The comment echoed a similar concern voiced by David Beasley, the head of the World Food Programme, just a few days earlier: “The bullets and bombs in Ukraine could take the global hunger crisis to catastrophic levels. Supply chains and food prices will be dramatically impacted,” he said.
Ukraine, along with southwestern Russia, has long been known as “Europe’s breadbasket” thanks to the region's rich dark soil, chernozem, among the most fertile in the world. The region accounts “for about 15 percent of the world’s wheat production, and nearly 30 percent of world exports,” Sébastien Abis, a researcher at the French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS) and director for the Deemeter Club think tank, which specialises in global agricultural issues, told FRANCE 24.
“But it’s not just wheat,” Abis said, “the two countries account for 80 percent of the world’s sunflower oil production, and Ukraine is the world’s fourth largest exporter of maize.”
As the fighting in Ukraine continues and the Russian offensive intensifies along the Black Sea coastline, these important crop producers have now been cut off from the world. "Nothing is leaving the Ukrainian ports anymore," Abis explained, "and it is impossible to know what the country will be able to produce and harvest in the coming months".
The conflict has already had dramatic consequences for Ukrainians “who are struggling to find food amid the bullets”, he said. But it is also causing concerns for the many countries that depend on Ukrainian wheat and are increasingly worried they will soon be unable to feed their people.
Catastrophic shortages
Egypt, Tunisia and Algeria have already started to feel the sting of the wheat-shortage. “The Maghreb countries depend heavily on Ukrainian wheat,” Abis said. "And this year, even more so because they have suffered a major drought which has increased their needs for foreign imports." For Egypt, it’s catastrophic. “Egypt is the world's largest importer of wheat and gets 60 percent of its imports from Russia and 40 percent from Ukraine."
Already in the very first days of the Russian invasion “the agricultural markets [in the region] overreacted and anticipated wheat supply problems, leading to a surge in prices,” Abis explained, noting the price for a tonne of wheat was now at the historic level of €400. Before the conflict it cost €280 and in the spring of 2020, €150.
In Tunisia, where there is currently a financial crisis and an inflation rate of over 6 percent, the population has been living with a shortage of semolina and flour, subsidised by the government. Faced with rising prices, many Tunisians struggle to survive without these subsidised products, which are increasingly difficult to come by. Now they can often only be found in the black market, where they are sold at steep prices.
In Egypt, the rising wheat prices have pushed up overall bread costs.
“The government has tried to reassure the people by explaining that it has sufficient stocks to last several months, and which will be replenished with the upcoming domestic spring harvest,” Abis said. Since the start of the Russian offensive, Egypt has tried to free itself from its Ukrainian wheat dependence by launching a call for tenders with new potential wheat suppliers. "But nothing came of it, the prices were too high," the researcher explained. “It’s a vicious circle: Even if the country can afford to buy wheat at a higher price, this will affect people’s purchasing power.”
Algeria, meanwhile, is trying to fend off the crisis by implementing preventative measures: The government has banned the export of semolina, pasta and other wheat products to safeguard its raw material stocks. "But Algiers has an advantage: They export oil, the price of which is reaching record highs. This gives them the capacity to buy wheat, even with rising prices," Abis said.
‘Unsustainable' prices for developing countries
North Africa is not the only region affected by the wheat shortage. Indonesia is the world's second largest buyer of Ukrainian wheat, and Pakistan, Turkey, and several countries in Central Asia and sub-Saharan Africa depend on it as well.
"I am particularly concerned about certain West African countries where cereal stocks are very low, especially in Mali, Burkina Faso and Senegal," Abis said. "For these countries, the current prices are unsustainable.”
On Wednesday, the UN called for $4.3 billion in funds to help more than 17 million people in Yemen, saying the war in Ukraine could make the situation in the country – which has been plagued by war since 2014 – even worse. According to the UN, some 161,000 people in Yemen are likely to experience “catastrophic – or famine-like - levels of hunger” in the second half of this year.
The UN Food and Agriculture Organization (FAO) estimates that an additional 8-13 million people worldwide face undernourishment if food exports from Ukraine and Russia are stopped permanently.
"We must not forget that this new crisis comes on top of the already very difficult context of the Covid-19 pandemic, which has already caused historic inflation and undermined food security in many countries," Abis said.
Wheat, a geopolitical issue
Faced with this threat, and the possibility of new “hunger riots” which broke out in several countries in 2008 over soaring grain prices, French Agriculture Minister Julien Denormandie has called on the European Union to cover for the lost Ukraine wheat. "Europe must produce more," he said in an interview with French radio station France Inter on Tuesday, adding it must "take on the mission of providing sustenance".
"What the minister announced is certainly the most pragmatic position to take, but we are hardly going to be able to increase production at the snap of a finger between now and this summer," Abis said. "We need to give producers the means and resources to do it, and we need to review the regulations for uncultivated land... In the past few years, Europe has adopted a policy to 'produce better'. Producing more would mean revising the whole European agricultural policy."
"Wheat, more than ever, is becoming a geopolitical issue," he said. "Because behind all this, there is also the question of how countries will position themselves in relation to the Russian market. Will Russian grain exports continue? Considering the needs of certain countries, Moscow will most certainly continue to play an important role on the international scene."
This article has been translated from the original in French.
© Studio graphique France Médias Monde
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Perspective
Economics Professor Sergei Guriev: ‘War in Ukraine could lead to meltdown of global food system’
Business Daily
OECD warns of major shock to global economy from war in Ukraine
France unveils plan to mitigate impact of sanctions on Russia
Opex 360
L’Argentine envisage l’achat d’au moins un sous-marin français de type Scorpène
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Lors de son naufrage, avec 44 marins à bord, en novembre 2017, l’ARA San Juan était le seul sous-marin de la marine de la République argentine [Armada de la República Argentina] à être encore opératonnel, sur les deux exemplaires acquis auprès de l’Allemagne dans les années 1980. En effet, à l’époque, l’ARA Santa Cruz se trouvait en cale sèche au chantier naval de Tandanor.
Ayant la ferme intention de conserver une capacité sous-marine pour surveiller sa vaste zone économique exclusive [ZEE], le gouvernement argentin étudia trois pistes : poursuivre la modernisation de l’ARA Santa Cruz [option la plus économique], reprendre la construction de l’ARA Santa Fe, qui avait été abandonnée près de trente ans plus tôt pour des raisons budgétaires ou acquérir un sous-marin neuf.
Finalement, Buenos Aires a décidé d’arrêter la modernisation de l’ARA Santa Cruz il y a un peu plus d’un an. Et la reprise de la construction de l’ARA Santa Fe a été écartée. Et c’est donc vers l’achat d’un sous-marin neuf que s’oriente l’état-major argentin, grâce à la mise en place, en octobre 2020, d’un fonds dédié aux achats de défense [FONDEF – Fondo para la Defensa], alimenté par une fraction des recettes du budget annuel du secteur public national [0,65% en 2022 puis 0,8% en 2023].
En décembre 2021, le journal Cronista a ainsi confirmé que le président argentin, Alberto Fernández, et son ministre de la Défense, Jorge Taiana, avaient pris la décision d’acquérir au moins un nouveau sous-marin, de préférence auprès de la France, la candidature de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [TKMS] ayant été écartée.
Mais d’après le quotidien Clarins, l’ambition de Buenos Aires serait plus importante puisqu’il est désormais question d’acquérir, sur le long terme, quatre sous-marins de classe Scorpène pour les besoins de l’Armada de la República Argentina. Seulement, il n’est pas certain que le FONDEF soit suffisant pour couvrir un tel investissement, même si le Sénat argentin vient d’approuver un programme de refinancement de la dette du pays élaboré par le Fonds monétaire international [FMI].
Quoi qu’il en soit, le sujet sera au menu du prochain déplacement en France que doit faire M. Taiana, pour le lancement du quatrième et dernier patrouilleur hauturier de type « L’Adroit », acquis auprès de Naval Group en 2018. À cette occasion, il rencontrera Florence Parly, son homologue française.
« Nous savons tous qu’il n’y a pas de contrôle réel de l’espace maritime si l’on n’a pas de sous-marin. Le sous-marin est une nécessité pour l’Argentine pour faire valoir ses droits sur son propre territoire », avait affirmé le ministre argentin de la Défense, en décembre dernier.
Pour rappel, le Chili et le Brésil sont déjà dotés de sous-marin Scorpène. La version brésilienne [celle qui semble intéresser la marine argentine] affiche un déplacement de 1.870 tonnes et une longueur de 71,6 mètres. Disposant de 45 jours d’autonomie, ce sous-marin est mis en oeuvre par un équipage de 35 à 45 marins. Il est équipé de 6 tubes de 533 mm pouvant lancer des torpilles lourdes F21 de conception française ainsi que missiles antinavire Exocet SM39.
France24 - Monde
L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
Publié le : 20/03/2022 - 11:38
FRANCE 24
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Très dépendante du gaz russe, l'Allemagne s'inquiète des risques de pénuries durant l'hiver prochain. Dans un entretien, samedi, le ministre allemand de l'Économie a assuré que l'approvisionnement n'était "pas encore complètement garanti", et s'est donc rendu au Qatar, l'un des trois plus gros exportateurs de gaz naturel liquéfié.
L'Allemagne, très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en hydrocarbures, risque de manquer de gaz l'hiver prochain, a déclaré dans un entretien, samedi 19 mars, le ministre de l'Économie, qui multiplie les démarches pour éviter ce scénario.
L'approvisionnement en gaz "n'est pas encore complètement garanti" pour cet hiver, a déclaré Robert Habeck dans un entretien à la radio Deutschlandfunk.
"Si nous n'obtenons pas plus de gaz à l'hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées, alors nous n'aurions pas assez de gaz pour chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries (...)", a prévenu le ministre écologiste.
Le gouvernement de la première économie européenne se prépare à cette éventualité "qui espérons-le pourra être évitée", a ajouté Robert Habeck.
Le ministre s'est rendu, samedi, au Qatar, l'un des trois plus gros exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), cette ressource sur laquelle comptent les pays européens pour réduire leur dépendance au gaz russe, avant une visite dans la foulée aux Émirats arabes unis.
>> Fourniture de gaz à l'Europe : Algérie, Qatar et Iran pourraient-ils remplacer la Russie ?
Déstabilisation de l'économie et de la société allemande
La question est particulièrement délicate pour l'Allemagne dont la moitié des importations de gaz viennent de Russie.
Cette semaine, Robert Habeck, également ministre du Climat, s'est déjà rendu en Norvège, important producteur de gaz, après un voyage aux États-Unis au début du mois.
Berlin est critiqué en s'opposant à un embargo immédiat sur les hydrocarbures russes dans le but d'assécher les flux financiers vers Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine.
Mais pour le gouvernement, un tel boycott déstabiliserait l'économie et la société allemande en raison de la flambée attendue du coût de l'énergie et des risques de pénurie.
Vendredi, le ministre avait déjà insisté sur l'urgence de "rendre l'approvisionnement sûr, puis aller de l'avant" en coupant les importations russes, dans un entretien à la chaine de télévision publique ARD, tout en reconnaissant que la dimension morale dans le commerce d'hydrocarbures "n'existe pas vraiment".
Les Émirats arabes unis et le Qatar sont tous deux critiqués au niveau international pour la situation des droits de l'Homme, le Qatar en particulier dans le cadre de l'attribution de la Coupe du monde qui doit s'y dérouler à la fin de l'année.
Avec AFP
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France : carburant, entreprises, pêcheurs... le "plan résilience" détaillé par le gouvernement
La chronique de l’éco
Prix de l'énergie : les gouvernements européens cherchent à freiner la hausse
DEMAIN A LA UNE
Guerre en Ukraine : quelles conséquences après l'embargo américain ?
BBC
Sudan: BBC investigation shows abuse of female demonstrators
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It's been five months since Sudan’s military staged a coup ending a power sharing agreement with civilian leaders. Every week since then, pro-democracy demonstrators have taken to the streets to challenge the junta’s authority. More than 80 people have been killed as security forces crack down on protests.
Many of those taking to the streets are young women. But there are increasing reports security forces have been targeting them with beatings, sexual assault, and rape to silence them.
Our Africa correspondent, Catherine Byaruhanga has been investigating these allegations in Khartoum.
Film produced by Vladimir Hernandez. Edited by Hassan Lali.
France24 - World
Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
Issued on: 16/03/2022 - 12:55
Stéphanie TROUILLARD
On March 18, 1962, the Évian Accords paved the way for Algeria's independence from France after more than seven years of a gruesome war. Sixty years on, the wounds of that bloody conflict are still deep, on both sides of the divide. FRANCE 24 spoke to Algerians and French nationals scarred by the war.
Their names are Lucien, Bachir, Marie-Claude, Serge, Roger and Djamila. They are Algerian or French. In 1954, when the Algerian War of Independence broke out, they were barely out of their teens. It was a time of post-war decolonisation around the world. In Algeria, the so-called indigènes (natives) hoped for an end to 132 years of French colonial rule.
But France did not see things that way. Home to more than a million Europeans (and some 9 million Algerians), Algeria was the only colony of the French colonial empire settled by Europeans and, as a French department, was considered part of France. It was also a land rich in oil and gas. In 1956, the French government of Guy Mollet decided to send in the army to maintain order in the occupied land. In total, 1.5 million young French conscripts were sent to Algeria to battle the fellaghas, Algerian guerrilla fighters.
Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde
On March 19, 1962, when the ceasefire reached in the Évian Accords came into force, 400,000 French conscripts were still on the other side of the Mediterranean. Their military service lasted at least 18 months, sometimes 28 or even 30. Many found the experience traumatic. For decades, talking about what they had lived through was taboo, even within their own families. These were not war experiences, at least officially, since the “events” in Algeria – as they were known – were not recognised as a war until 1999.
We interviewed French conscripts, the wife of a conscript, a harki (an Algerian who served as an auxiliary in the French army), a member of the pro-independence Front de Libération nationale (FLN, or National Liberation Front) and a fighter in the FLN’s armed wing, l’Armée de Libération nationale (ALN, or National Liberation Army). They told us about colonialism, the horror of conflict, torture and fear, but also their desire for healing. Sixty years after that war without a name, they have dug deep into their memories and told us their stories.
>> Click here for our web documentary: Algerians and French share their stories of the Algerian war
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FRANCE IN FOCUS
A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria
France to open classified Algerian War archives 15 years ahead of schedule
FRANCE IN FOCUS
Remembering the 1961 massacre of Algerians in the heart of Paris
El País (ESP)
Dónde encontrar o comprar mantecas, zurrapas, lomo en manteca y cachuela
El mundo se divide entre las zonas donde se desayuna dulce y las que se desayuna salado. Buena parte de España se decanta por el segundo, y en concreto hay un tipo de desayuno salado que reina más en las mañanas de Andalucía, Extremadura y otros sures que Ana Rosa Quintana o Susanna Griso: las tostás. Allí donde hay o hubo una presencia fuerte de pastores y jornaleros, el menú por antonomasia para empezar el día parte de esta combinación de pan tostado -si es mollete de Antequera, mejor-, con aceite de oliva virgen extra, tomate opcional (en diferentes versiones: triturado o entero) y embutido ibérico también opcional, con el jamón como joya de la corona.
Sin embargo, en el cuadrante suroeste, en una especie de carrera hacia el norte por la Ruta de la Plata que comprende las provincias de Cádiz, Sevilla y Badajoz, hay un subgénero de tostada que tampoco falta en la barra de ningún bar que se precie y que aporta un empuje calórico importante para pasar el día. Son la tostá con manteca colorá y sus variantes como las zurrapas, la manteca de hígado, el lomo en manteca y la cachuela (en Extremadura). Esta familia de motomamis calóricas, tan poderosas y explosivas como las de Rosalía, se complementa actualmente con untables industriales más modernos como los untables de jamón, que algunas marcas están intentando extender a un consumo más generalizado dándoles un aspecto menos agresivo. Todos estos productos parten de una base común: cochino ibérico frito en su propia grasa y con sus restos de carne o algún órgano, ajo y especias, entre las que reina el pimentón, clave en el oeste estatal. Pon una bomba -de sabor- en tu desayuno.
Las variantes
La más conocida es la manteca colorá. Normalmente se sirve en los bares o en carnicerías para llevar a casa y la fórmula mágica es simple: mucha manteca de cerdo, preferiblemente la conocida como pella o la que rodea algunos órganos, pimentón, ajo y algún aliño a base de orégano. Todo se fríe primero y se deja reposar en frío para poder untar en el pan. La segunda motomami es la zurrapa, cuya receta casera ya explicamos hace algún tiempo aquí y que básicamente es la manteca colorá -o blanca, en caso de no ponerle pimentón- pero con restos de alguna carne que se ha desmenuzado al freírse en su propia grasa. Es la prima hermana de los rillettes franceses. Y es cerdo frito en sí mismo, sí.
Las zurrapas y las mantecas pueden estar hechas a base de solo carne o de una combinación de carne e hígado. En Cádiz se suele usar más solo la carne y en Écija (Sevilla) y el sur de Badajoz también este órgano cortado en trozos muy pequeños y también frito en la manteca. En el caso de la cachuela extremeña, la idea es una combinación de todo y con una condimentación de otras especias aparte del orégano, como matalahúva, culantro -como llaman al cilantro en la zona- e incluso canela. Según lo grandes que sean los trozos de carne o hígado también se le conoce como caldillo, aunque como en todas las denominaciones comestibles, hay intensos debates al respecto en los que no nos vamos a meter.
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La tercera motomami sería el lomo en manteca, que ha cogido fuerza en Vejer de la Frontera como reclamo turístico, donde el producto tiene hasta el nombre de un callejón y un día internacional celebrado desde 2015 (menos durante la pandemia). En este caso es la misma manteca colorá, pero con un trozo de lomo que se corta en rebanada fina, un poco al estilo de la carne mechá y que se puede poner tanto en la tostada como en formato bocadillo. Este es un producto también similar al lomo en orza, clásico en muchas partes de España.
No apta para fitness, o sí
La manteca y sus similares son productos de aprovechamiento que viven de la manidísima pero cierta frase de que del cerdo se aprovechan hasta los andares. Históricamente se ha usado para conservar alimentos como embutidos y carnes de la matanza, cuando no había aparatos eléctricos capaces de producir frío. Hay que apuntar que este tipo de comestible tiene una diferencia con la sobrasada, que es más magra, con más proporción de carne y además con carne proveniente de partes más nobles del cerdo que en Extremadura o Andalucía jamás se usarían para embutir.
Según Paco Melero, carnicero de Vejer de la Frontera (Cádiz) y uno de los productores de lomo en manteca y derivados más conocidos en la zona, la manteca colorá se empezó a untar en el pan cuando en los años cincuenta y sesenta se extendió el uso de frigoríficos en las casas. Melero reivindica la importancia del producto: ”La clave es no usar mantecas industriales”. La pella que él tanto defiende se funde totalmente con el calor, en contra de la panceta y otras grasas que se reducen hasta quedar crujientes -como la del bacon o los chicharrones, otro producto estrella que también vende en su carnicería-, pero que no desaparecen y que tienen importancia en otras partes de la gastronomía andaluza como el aperitivo o las tapas. Otra clave según él es cogerle el punto a la cocción, a fuego medio, que puede llegar hasta las dos horas.
Una publicación compartida de Carniceria Paco Melero (@carniceriapacomelero)
Si escribes la palabra “cachuela iberitos” en la web de fitness Myfitnesspal se te explica que se necesitan 1.1 horas de correr, 1.6 de ciclismo o 3.9 de limpiar tu casa como los chorros del oro para quemar las calorías que se cogen con 100 gramos de este producto. Moisés Cruz, gerente y propietario actual de la carnicería Casa Cruz de Écija (Sevilla), donde llevan unas cuantas décadas haciendo mantecas, lucha contra este mantra de producto fuerte y repetitivo de forma clara: “La bollería industrial es peor”. El heredero de esta tienda cogió la receta de su madre renovada con un ingrediente que se quiere llevar a la tumba y que, como Melero, tiene como punto fuerte la artesanía. El hígado lo pican a cuchillo y venden directamente en su puesto del mercado y también online.
El escenario
Los feligreses de la manteca colorá la consumen mayoritariamente en los bares. Paula Álvarez, sevillana y redactora del blog Cosas de Comé, diferencia claramente dos tipos de consumidores: los de toda la vida y los que abogan por un reencuentro con la tradición. “Tiene tanta importancia porque la matanza era un punto de inflexión en el año. A la carne se le hacía mucha fiesta y está muy arraigada porque la matanza es un ritual en muchas zonas”, explica. Ahora hay un perfil de gente que la reserva para días especiales y ella, personalmente, se encuadra más bien en este sector.
El icono
Para muchos andaluces, el desayuno fuera de casa es una parte de la jornada imprescindible en la socialización. Esto viene de la época en la que los manijeros -capataces de las explotaciones agrarias- iban a buscar mano de obra en puntos y plazas concretas de los pueblos, y allí los trabajadores esperaban desayunando a que llegaran sus jefes. Es lo que tiene el latifundio y no vivir pegado al centro de trabajo, como en el minifundio más propio del norte o el Mediterráneo. La manteca colorá es un símbolo de la cultura andaluza potentísimo. Ha ido ganando importancia en el imaginario colectivo hasta el punto de dar nombre a grupos de música rock-folk y suponer un drama cuando algo falla, como cuando robaron un cargamento en un colegio de Cádiz unos días antes de la celebración del Día de Andalucía el pasado 28 de febrero. Un crimen que debe ser castigado.
La celebración de ese día en los colegios con tostada hecha con mollete se ha introducido en el subconsciente de toda una generación sociopolítica a la que este panecillo ha empezado a dar nombre, como explica el politólogo Javier Jurado en su último libro. En esta actividad escolar, el mollete se suele acompañar con aceite y azúcar, en el conocido como "desayuno molinero", pero en algunos centros de Cádiz no se andan con tonterías y acuden a estos pringues tradicionales.
En general estos untables tienen un carácter muy casero y pocas grandes marcas se han atrevido a producirlas. No obstante, como producto esencial para dar forma a la gastronomía andaluza, algunos cocineros la están incluyendo en recetas como el caso de José Calleja en el Surtopía de Madrid, en La Malaje (también en Madrid), o en la genial carne mechá del ya conocidísimo Casa Manteca de Cádiz o en el Cañabota sevillano. En definitiva, a pesar de estas pequeñas incursiones en la gastronomía media o alta, todavía no tiene el punto de popularidad kitsch que han conseguido los torreznos, por ejemplo, así que el halo general que rodea a estos productos es el de machote campero que bebe café en vaso de caña. Pero aún estamos a tiempo de ver a la siguiente Paquita Salas zampándose unos buenos molletes de zurrapa, y convertirla así en el próximo icono pop.
- Venta Pinto: La Barca de Vejer, s/n. Vejer de la Frontera (Cádiz). Tel. 956 450 877. Mapa.
- Venta la Cartuja: CA-3108 km 5. Jerez de la Frontera(Cádiz). Tel. 956 156 590. Mapa.
- Los Corzos: Crta A-381 p.k. 45, C. Pl Palmosa, Alcalá de los Gazules (Cádiz). Tel. 956 413 212. Mapa.
- La Butibamba: Autovía del Mediterráneo, km 201. La Cala de Mijas, Málaga. Tel. 952 492 133. Mapa.
- Carnicería Paco Melero: C. Juan Relinque, 22. Vejer de la Frontera (Cádiz) Tel. 956 450 304. Mapa. (Venden online).
- Carnicería San Miguel: Av. de Buenavista, 16. Vejer de la Frontera (Cádiz). Tel. 615 425 660. Mapa.
- Manteca Casa Cruz: Calle Compañía 6 - Plaza de Abastos Puesto 11. Écija (Sevilla). Tel. 660 057 350. Mapa. (Venden online).
- Carnicería Manolo: C. Azacanes, 1. Écija (Sevila). Tel. 667 939 098. Mapa. (Venden online).
- Icarben: Zona de la vega, s/n. Benaoján (Málaga). Tel. 952 167 325. Mapa. (Venden online).
- Iberitos: C. Carpinteros, 26. Don Benito (Badajoz). Tel. 924 830 408. Mapa. (Venden online).
- Fábrica de embutidos Jamón de Monesterio: Polígono Industrial El Cerezo S/N. Monesterio (Badajoz). Tel. 924 516 504. Mapa.
- Fábrica de embutidos Manuel Castillo: Ctra. Badajoz Granada, km 143. Azuaga (Badajoz). Tel. 924 137 855. Mapa.
Valeurs Actuelles
Mercenaires tchétchènes, djihadistes syriens : ces combattants musulmans qui font la guerre en Ukraine
Disposant d’un canal sur l’application Telegram, avec plus d’un million d’abonnés, le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, ne cesse de publier des contenus relatifs à la guerre en Ukraine. Sur l’une de ses vidéos, on le distingue, entouré de soldats, dans une salle à Hostomel, un aérodrome près de Kiev. Kadyrov, allié historique et obligé du président russe Vladimir Poutine, y serait afin de diriger lui-même les opérations des bataillons Kadyrovtsy, ces soldats de la République de Tchétchénie, qui interviennent en appui des armées russes. « Nous allons vous montrer [à vous les Ukrainiens, NDLR] que la tactique militaire russe est supérieure à la théorie et aux recommandations des conseillers militaires occidentaux », déclare le leader tchétchène dans la vidéo.
Une telle instrumentalisation de bataillons fanatiques ou galvanisés est courante dans une guerre. De tels mercenaires représentent pour chaque camp un moyen d’effrayer l’adversaire. La guerre actuelle en Ukraine n’y échappe pas.
Des Tchétchènes au service de Vladimir Poutine
Le quotidien américain Wall Street Journal avait ainsi révélé le 6 mars que la Russie cherchait à recruter des Syriens favorables au régime de Bachar El-Assad. Information confirmée officiellement le 7 mars par le Pentagone. Ces derniers seraient payés quelques centaines de dollars par mois pour aller combattre en Ukraine. La Russie aurait par ailleurs établi une liste de plus de 40 000 militaires syriens prêts à lutter contre l’Ukraine, selon des rapports de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Le 11 mars, le président russe s’est dit favorable à la venue de volontaires du Moyen-Orient : « Si vous voyez qu’il y a qui veulent de leur propre chef, et non pour de l’argent, venir aider les gens qui vivent dans le Donbass, alors nous devons leur donner ce qu’ils désirent et les aider à se rendre dans la zone de conflit. »
Ces combattants sont utilisés par la Russie parce qu’ils sont des spécialistes de la guerre urbaine, une des plus complexes à mener pour des armées conventionnelles. En effet, les problèmes de logistique, la multitude de caches possibles, la présence de tireurs isolés et d’engins piégés dans les immeubles sont autant d’obstacles pour les colonnes d’assaut. Pour les sièges des villes ukrainiennes de Marioupol et Kharkiv qui résistent, les mercenaires tchétchènes sont davantage utilisés en appui aux forces russes.
#Ukraine #Russie les tchétchènes de Kadyrov à #Mariupol sur fond d’un nashid… Allah Akbar… sauvetage de civils et insigne Azov… pic.twitter.com/YGFJFp7a3m
— Wassim Nasr (@SimNasr) March 18, 2022
Depuis la fin de la guerre en Tchétchénie en 2004, « le président russe a utilisé les hommes de Kadyrov comme armes psychologiques. Ils peuvent se permettent des exactions que l’armée russe ne se permettrait pas. Ils ont été de tous les fronts : en 2014 en Crimée, en Syrie pour soutenir le régime syrien et aujourd’hui en Ukraine, analyse Amelie Myriam Chelly, sociologue et chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS. D’après la propagande d’État russe, il y aurait près de 12 000 soldats tchétchènes en Ukraine. »
Malgré « leurs expériences de combat dans le Caucase et sur le front syrien, leurs missions principales restent le maintien de l’ordre et des opérations antiterroristes. Les utiliser dans une invasion d’un territoire comme l’Ukraine est surprenant », ajoute Avioutskii Viatcheslav, docteur en géopolitique. De fait, les soldats de Kadyrov « sont certes financés et équipés par le Kremlin, mais ils échappent à son contrôle direct. Vladimir Poutine, au travers de son obligé Ramzan Kadyrov, les utilise. »
De son côté, l’Ukraine a fait aussi appel à des combattants étrangers musulmans pour lutter repousser les troupes et milices russes. Le gouvernement de Kiev, qui accepte les étrangers dans son armée depuis 2016, recruterait pour sa part des djihadistes syriens notamment, contrairement à la Russie, affirment plusieurs experts. Pour autant, « l’éventuelle présence de Syriens en Ukraine aurait stratégiquement et militairement une influence limitée. Car ces combattants venant du Moyen-Orient ne sont pas habitués au climat et au relief ukrainiens. Ils ne risquent pas de changer la donne », estime Avioutskii Viatcheslav, spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine.
#Ukraine tchétchènes pro à #Kiev. Tchetch vibes… pic.twitter.com/x8Q2PgTuPp
— Wassim Nasr (@SimNasr) March 16, 2022
L’opposition tchétchène n’est pas en reste. « A la suite de la guerre de Tchétchénie (1990-2004) et la guerre en Syrie contre le régime syrien, beaucoup de Tchétchènes antirusses se sont dispersés en Europe dans le Caucase ou dans la zone Syrie/Irak. Parmi eux, beaucoup sont djihadistes, et des militants qui continuent la lutte contre la Russie », relève le géopolitologue Alexandre Del Valle. Deux bataillons, Doudaïev et Sheikh Mansour, constitués de Tchétchènes foncièrement anti-Kadyrov (et donc antirusses) prennent part actuellement aux combats en Ukraine. Les noms de ces deux bataillons sont hautement symboliques : le général soviétique tchétchène Djokhar Doudaïev fut le père de la rébellion anti-russe en Tchétchénie entre 1991 et 1996, et Sheikh Mansour dirigea au XVIIIe siècle la résistance tchétchène contre la tsarine Catherine II de Russie.
Interrogé par Le Figaro, le commandant du bataillon Sheikh Mansour, Muslim Chiberloevsky, pour qui Kadyrov est un traître, exposait le 16 mars les raisons de son engagement : « Certains Ukrainiens se sont convertis à l’islam après s’être ralliés à nous, mais ce n’est pas obligatoire. Nous ne nous battons pas pour un homme ou une religion. Nous luttons ensemble pour la liberté. »
Des islamistes en soutien à l’armée ukrainienne
Par ailleurs, il y a eu d’après Alexandre Del Valle un « tournant Zelensky » concernant les musulmans radicaux. En effet, l’Ukraine comprend une minorité musulmane très active et bénéficiant d’une grande tolérance. Par conséquent, « la dimension islamique commence à y prendre de l’importance. D’où le départ de musulmans ukrainiens en Syrie en 2014, etc. » Le géopolitologue fait remarquer que « ces derniers ont souvent été « frérisés [influencés par les Frères musulmans] ». Depuis la présidence de Zelensky il y a eu une politique ouvertement assumée de laxisme envers des djihadistes partis en Syrie. Puisque les Russes ont interdit les Frères musulmans chez eux comme toutes les républiques d’Asie centrale, prorusses ou prochinoises, les Ukrainiens ont plutôt une bienveillance envers les Frères. » Une bienveillance qui s’explique entre autres par « l’alliance entre la Turquie, le Qatar et l’Ukraine ».
22/n- Dans l’armée, il y a des islamistes. Depuis 2016, la nationalité n’est plus requise pour s’y engager. En plus des jihadistes de DAESH, l’Ukraine va-t-il devenir une base jihadiste en Europe comme l’Afghanistan ? L’islamisme d’atmosphère y est déjà…https://t.co/IuEH5zX2lg pic.twitter.com/6B1qe1wRPW
— LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) February 28, 2022
Avec la chute de l’État islamique, de nombreux islamistes radicaux se sont réfugiés en Ukraine. Ce qui fait dire à plusieurs experts que l’Ukraine est devenue le foyer de combattants de Daech. Le journal La Croix avait ainsi enquêté en 2019 sur la présence de djihadistes tchétchènes et daghestanais en Ukraine. Ces derniers avaient été employés contre les prorusses dans le Donbass. Depuis l’invasion russe, le 24 février dernier, l’armée ukrainienne n’hésiterait pas à faire venir des djihadistes syriens qui arrivent de Pologne après être passés par la Turquie.
Selon des combattants syriens affiliés à la Turquie et cités par Le Point, une visite d’une délégation officielle ukrainienne a eu lieu à la frontière turco-syrienne afin de préparer l’arrivée de mercenaires syriens pro-turcs. C’est ainsi qu’une figure de l’opposition syrienne, plus connue sous le nom de Abou Tow, se dit prêt à combattre la Russie en Ukraine. Le 15 mars, lors de la commémoration du 11e anniversaire du début de la révolution anti-Bachar El-Assad, des manifestations ont eu lieu à Idled, dans le nord-est de la Syrie. Les manifestants scandaient leur opposition à Vladimir Poutine et à Bachar El-Assad. Selon eux, l’Ukraine et la Syrie font face au même ennemi : la Russie.
Said Ismagilov, le mufti de l’Ukraine a rejoint l’armée ukrainienne pour combattre l’armée russe et venger la Syrie. Quand l’islam s’invite dans une guerre, de part et d’autre, cette guerre prend une autre dimension. Le jihad n’est jamais loi. A suivre…https://t.co/8P5ctseEnl pic.twitter.com/e2qsujjZH9
— LOUIZI Mohamed (Unique compte officiel) (@MohamedLOUIZI) March 14, 2022
De son côté, le média libanais favorable au régime syrien, Al Mayadeen Net, rapportait le 8 mars que « près de 450 djihadistes arabes et étrangers sont arrivés en Ukraine depuis Idlib pour combattre les forces russes, moins de trois jours seulement après avoir quitté la Syrie en passant par la Turquie ». D’après Sabereen News, un conglomérat médiatique de fractions irakiennes, l’Ukraine tenterait également de recruter des Irakiens avec une expérience de guérilla urbaine pour 4000 dollars de salaire mensuel afin de lutter contre les troupes russes.
Des islamistes se sont engagés dans l’armée ukrainienne, d’autant plus que la nationalité n’est plus nécessaire pour y entrer. « Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes », déclarait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 28 février. À date du 6 mars, ils étaient près de « 20 000 originaires de 53 pays », se réjouissait aussi le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba.
Le professeur Avioutskii Viatcheslav relativise cependant le poids de ces mercenaires ou volontaires étrangers dans le conflit : « Zelensky a appelé sous le drapeau plus de 300 000 réservistes qui s’ajoutent aux 250 000 militaires de l’armée ukrainienne, dont environ 100 000 seraient sur le terrain. Enfin, 80 000 ukrainiens volontaires ont rejoint l’ouest de l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Ces derniers, après avoir reçu une formation militaire, devraient rejoindre les forces sur le terrain à partir d’avril. » Ce qui fait dire au professeur et spécialiste de la Tchétchénie et de l’Ukraine que « ces mercenaires ne vont certainement pas changer de manière significative les rapports de force dans cette guerre ».
Utiles sur le plan tactique, ces mercenaires restent marginaux sur le plan numérique, comparés aux 150 à 190 000 militaires russes présents en Ukraine ou aux 250 000 soldats de l’armée ukrainienne. En plus de n’être pas assez nombreux, dès le début de l’invasion les autorités ukrainiennes ont communiqué abondamment sur la mort de combattants tchétchènes prorusses. C’est ainsi que deux bataillons de forces spéciales auraient été décimés et que les hommes de Ramzan Kadyrov auraient subi plusieurs revers. Deux hauts commandants du cercle intime de Kadyrov, Magomed Tushaev et Ansor Bisayev, ont également été tués.
France24 - World
‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
Issued on: 20/03/2022 - 15:27
David GORMEZANO
In the Ukrainian capital Kyiv, life is far from normal. But local businesses are finding their own ways to help civilians who have remained in the city, despite the threat of a Russian attack. FRANCE 24 meets some of the workers keeping the capital supplied with food and medicine.
Residents in Kyiv have been waking to the sounds of shelling as early-morning Russian attacks have targeted residential zones. At dawn on Friday, March 18, a residential building was hit in Sviatoshyn killing four, according to local authorities.
Four hours later, not far from the site of the attack, the chaos of the early hours has dissipated. Smoke, sirens and ambulances have been replaced with civilians, coming and going with shopping trolleys.
At a high-end supermarket some shelves are empty but overall the store is well-stocked. There is meat, coffee and hummus, and even the trendy fermented health drink kombucha.
At the back of the store a queue is forming near a bread counter that is selling fresh baguettes cooked on site. Manager Iryna Gorshkova says the supply problems experienced in the first few days of the war have mostly been resolved.
The supermarket chain is managing to supply its 240 branches throughout Ukraine more or less successfully. “We still have some problems, but we have been able to resume online orders and home deliveries. Those are really important for the elderly,” Gorshkova says.
“The supermarket is running today thanks to the employees,” she adds. “Some are coming to work on foot, because there is almost no public transport left.” Others have stopped coming to work altogether because they live too far away or have fled the city.
Staff shortfalls have been met by volunteer workers, such as Iryna and Vitaly.
“I’m old and I have health problems,” says Vitaly, a retired engineer. “I can’t pick up a gun to defend my country on the front lines, so I had to find something else to do to help. The government and the army have made sure that daily life can continue and things haven’t fallen apart.”
Iryna, his partner, is an accountant who still works remotely for a pharmaceutical laboratory, but there is not much work to do at the moment. Instead, she spends a few hours each day stocking shelves so that “Ukraine can keep standing. We are going to rebuild our country,” she says, adding: “I’m thankful to all the countries around the world that support us.”
Maintaining normality in a city at war
In the fresh produce aisle, fruits and vegetables are being restocked and supermarket worker Galyna, a beloved member of the team, is helping one of her favourite customers select apples.
“Lots of the customers know her, she is very popular,” Gorshkova observes.
Although Galyna is in her 60s, she walks to work every day. “I’m not afraid of walking through the city, even though we are in a war. I’m already used to it,” she says.
She lives in the northwest of the city near Hostomel airfield and Irpin, where fighting has been intense. “It’s very dangerous,” she says. “Yesterday a warehouse next to where I live was bombed. At least at work I’m not afraid of being hit by a bomb. I live on the 14th floor, and I feel safer at work.”
This is life in Kyiv now. “Everyone is doing their best to adapt to what is happening, but it’s very hard for us,” says Gorshkova. “I decided not to leave because I want to stay in Kyiv and do my job. Where else would I go? I’ve worked here for 10 years. Many of our customers thank us every day because we are open, because our employees are still working.”
The supermarket has become more than just a place to buy essentials. It is a place for customers, workers and volunteers to be together and feel a sense of solidarity in terrifying circumstances. Russian forces are now 30 kilometres from the city centre and could launch missiles at any moment.
Galyna keeps helping customer after customer. The way she sees it, the territorial defence army, made up of civilian volunteers, controls checkpoints in the city so that she can keep coming to work. “And I make sure they have food,” she says. “I want peace. Peace in Ukraine and everywhere in the world.”
Working towards a new goal
In the west of the city, many businesses have ceased normal operations and are putting their resources towards the war effort. Oleksander Kozhan is the director of a company that makes interior surfaces used by designers. Now, he and his employees work as volunteers.
A van parked outside the company building is filled with humanitarian aid packages sent from Italy. Kozhan, his wife and their workers will sort the products and take out any medicines. “We take them to people who need them, whether they are civilians or in the army,” Kozhan says. “Hospitals have asked us to bring medical kits.”
Kozhan wants to be as useful as possible and is using the means his company has at its disposal to try and make a difference. “We found vehicles to transport people who have escaped from combat zones to west Ukraine,” he says. “We have transported groups of orphans and their guardians. On the way back to Kyiv we brought back humanitarian aid packages.”
Military activity from Russian forces in the north of Kyiv has slowed in recent days. But each night still brings fear of bombings and worry that the city will be surrounded and besieged, like Kharkiv or Mariupol.
In the meantime, residents live life day to day, determined to hold on to a semblance of normality by any means possible.
This article is a translation of the original in French.
© Studio graphique France Médias Monde
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EXCLUSIVE
Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
ON THE GROUNDKyiv residents hold their breath as Russian troops strike fear and loathing
On the ground
In Kyiv, residents of Irpin are evacuated before curfew begins
Opex 360
Les États-Unis suggèrent à la Turquie de céder ses systèmes russes de défense aérienne S-400 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 21 mars 2022
Le 16 mars, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis débloqueraient une aide supplémentaire de 800 millions de dollars au bénéfice des forces ukrainiennes, afin notamment de renforcer leurs capacités de défense aérienne, avec au moins 800 systèmes anti-aériens portables [MANPADS] Stinger.
Dans le même temps, Washington a suggéré aux pays de l’Otan dotés de systèmes de défense aérienne de facture russe de les céder à Kiev. Quatre alliés sont ainsi concernés : la Grèce, la Slovaquie, la Bulgarie, avec le S-300 et la Turquie, qui a récemment acquis des S-400 « Triumph ».
Pour le moment, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait savoir, le 16 mars, que Bratislava pourrait donner une suite favorable à la demande américaine mais à condition d’obtenir des systèmes de remplacement. La Bulgarie a exclu de céder ses S-300 à l’Ukraine, son président Rumen Radev, ayant estimé qu’une telle livraison équivaudrait à entraîner son pays dans la guerre.
Quant à la Grèce, il n’est pas non plus question pour elle de se séparer des deux systèmes S-300 récupérés auprès de Chypre dans les années 2000, afin de mettre un terme à une crise diplomatique avec la Turquie.
Le don de S-300 à l’Ukraine a du sens dans la mesure où les forces ukrainiennes connaissent bien ce système pour l’utiliser… Ce qui n’est pas le cas des batteries S-400 « Triumph » acquises par Ankara auprès de Moscou.
Pourtant, des responsables américains ont suggéré aux autorités turques de céder les S-400 en question à Kiev, selon plusieurs sources sollicités par l’agence Reuters. Le sujet aurait récemment été abordé par Wendy Sherman, la numéro deux de la diplomatie américaine, lors d’un récent déplacement à Ankara.
Pour rappel, l’acquisition de systèmes S-400 a valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avions de combat F-35A, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 exemplaires. En outre, son industrie de l’armement a été sanctionnée par l’administration Trump, au titre de la loi américaine dite CAATSA. Depuis, Ankara cherche à se procurer des F-16 « Viper », ce qui s’avère également compliqué, étant donné sa mauvaise presse au Congrès des États-Unis.
Seulement, la suggestion de Washington est visiblement restée lettre morte pour le moment. Et il y a de fortes chances qu’elle le demeure par la suite. En effet, si elle est proche de l’Ukraine [au point d’avoir une établi un coopération importante dans le domaine de l’armement], la Turquie a aussi besoin de la Russie, ne serait-ce pour ses approvisionnements en céréales et en énergie. Aussi, en se séparant de ses S-400, Ankara risquerait de se mettre à dos Moscou.
Jusqu’à présent, la Turquie a exprimé son soutien à l’Ukraine, qualifiant l’offensive russe « d’inacceptable », tout en se disant opposée aux sanctions visant la Russie. En outre, elle a proposé sa médiation aux deux belligérants.
Depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine [le 24 février, ndlr], les États-Unis ont accordé à Kiev une aide d’un montant total de 1 milliard [dont les 800 millions de dollars annoncés par M. Biden la semaine derniere]. Or, les sytèmes S-400 acquis auprès de la Russie ont coûté 2,5 milliards de dollars à la Turquie… Soit 2,5 fois plus que l’aide américaine. Ce qui fait un argument de plus pour de pas les donner sans contrepartie…
Qui plus est, il faudrait former les militaires ukrainiens à utiliser ces S-400, dont on peut douter qu’ils seront efficaces contre les missiles et les avions russes dans la mesure où ils n’ont aucun secret pour la Russie.
Valeurs Actuelles
[Del Valle] De quoi la guerre russo-ukrainienne est-elle le nom ?
Si l’Amérique veut continuer à jouer un rôle majeur en faveur de la stabilité et retrouver son pouvoir de séduction, largement perdu à cause de son arrogance, pour paraphraser Huntington, elle devra accepter la constitution de sphères d’influence régionales souveraines autour de la Chine, de la Russie, de l’Inde, de la Turquie, du Brésil, de l’Egypte, de l’Afrique du sud, notamment, ce qui ne l’empêchera pas de protéger ses propres zones d’influence en Amérique du Nord et du Sud, et de maintenir des liens étroits avec l’Europe. Sa politique étrangère devra renoncer à l’impérialisme de ses juridictions extraterritoriales et devra plus se recentrer sur l’impératif de promouvoir un équilibre global du pouvoir, ce qui signifie l’abandon des politiques contre-productives de regime change. Mais rien n’indique que cette tendance l’emportera. La guerre en Ukraine a été largement favorisée par le piège américain qui a consisté depuis les années 2005-2014 à radicaliser la Russie de Vladimir Poutine par le chiffon rouge de l’OTAN, à le pousser à commettre l’irréparable en Ukraine afin de couper définitivement la Russie de l’UE et renforcer la domination américaine de l’UE. Elle a démontré que l’obsession américaine de l’endiguement du “Heartland” russe a fait oublier à M. Biden la menace chinoise, bien plus capable de doubler les Etats-Unis dans tous les domaines que la Russie économiquement impuissante.
L’affaire ukrainienne est l’aboutissement dramatique d’une politique de roll-back de la puissance russe par Washington (soutien systématique aux forces politiques anti-russes, extension sans fin de l’OTAN vers l’Est, installations de missiles et batteries anti-missiles aux portes de la Russie, soutien aux islamistes en Syrie, et guerres américano-occidentales en Irak ou en Libye). Cette politique, qui a consisté à envoyer au charbon le peuple ukrainien contre la Russie est irresponsable car elle risque de susciter un choc global, voire une guerre généralisée. Mais ce risque semble avoir été “intégré” par les stratèges américains qui savent qu’une extension de cette guerre occidentalo-russe prendrait pour cible la vieille Europe et non le territoire US. Le refus américain de prendre en compte les préoccupations russes (exprimées depuis les années 1990: limites à l’extension de l’OTAN vers l’Est refus des guerres d’Irak, d’Ex-Yougoslavie, des “Révolutions de couleurs”, des missiles et anti-missiles de l’OTAN aux portes de la Russie, puis de la guerre de Libye) a pourtant été identifié par tous les grands experts (George Kennan, Henri Kissinger, Général P. M. Gallois, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, etc) comme une source de conflit majeure. Mais les agendas de politique intérieure, comme les pressions des intérêts privés des multinationales et industries pétrolières et d’armement américaines ont depuis longtemps pris le dessus sur les visions géopolitiques des stratèges responsables. L’Occident — Amérique en tête — n’a plus de “Grande stratégie” (E. Luttwak).
Erreur sur l’ennemi!
D’évidence, la Chine va continuer de tout faire pour dépasser les Etats-Unis au plus vite. La politique étrangère et de défense des Etats-Unis aurait donc dû de ce fait se concentrer sur l’impératif de contrer la Chine, mais l’obsession américaine de conjurer sans hiérarchie l’« alliance anti-hégémonique » (Brzezinski) Europe de l’Ouest-Russie tant redouté depuis Mackinder et Spykman, comme le rapprochement russo-allemand et le gazoduc Nord Stream II (suspendu depuis la guerre en Ukraine) le faisait craindre, leur a fait négliger la priorité de l’union nécessaire face à la Chine néo-maoïste bien plus capable de défier les Etats-Unis dans tous les domaines de l’hégémonie. De ce point de vue, la guerre en Ukraine, qui était évitable si des limites à l’extension de l’OTAN avaient été acceptées par Washington, est le fruit d’une erreur majeure des dirigeants atlantistes et américains qui ont jeté dans les bras de la Chine une Russie qui voulait intégrer le monde occidental et même l’OTAN dans les années 2000 et qui est aujourd’hui en train d’accélérer, en réaction aux méga-sanctions euro-américaines, le processus de désoccidentalisation de la mondialisation, de dé-dollarisation du monde et de création d’institutions politico-financières eurasiatiques et multipolaires. De ce fait, les deux plus grands outils de domination mondiale des Etats-Unis (avec l’armée), à savoir le dollar et la domination cyber-digitale, vont être encore plus concurrencés par le tandem russo-chinois et les BRICS ou autres émergents, car ceux-ci se contre-fichent de la guerre russo-ukrainienne (une “affaire de blancs”) et ne sanctionnent pas la Russie. L’embargo est d’ailleurs déjà en train d’être contourné par 60 % de l’humanité. L’Occident se croit “Monde”, mais il est seul, et contesté. L’émergence d’une ère de cyber-souveraineté non-occidentale et de systèmes de paiements et “applis” (Mir, CIPS, Unionpay, etc) qui échappement au contrôle américain va amoindrir tôt ou tard la puissance américaine alors que la gigantesque dette globale US n’est tenable qu’avec l’hégémonie du dollar…
Taïwan : l’affrontement inévitable Chine-Etats-Unis
Depuis avril 2021, sur le front asiatique de cette méga-rivalité occidentalo-russo-chinoise, les signes ne trompent pas: pénétration croissante d’avions de combat chinois dans la zone de défense aérienne de Taiwan; incursions de l’armée chinoise, le président chinois Xi Jinping ayant promis d’annexer l’île de son vivant… C’est ainsi que le 9 mars 2021, Philip Davidson, le chef du commandement Pacifique des Etats-Unis, a affirmé qu’une guerre sera possible entre les Etats-Unis et la Chine si cette dernière envahit Taiwan. Davidson a tout de même précisé que les Etats-Unis ont fort peu de chances de l’en empêcher, car la Chine a l’avantage local du nombre et de la logistique, les bases chinoises étant à 200km de Taiwan. Autre signe: le 13 avril 2021, en réponse aux velléités interventionnistes de l’Administration Joe Biden dans les pré-carrés russes (Ukraine) et chinois (mer de Taïwan), Pékin et Moscou ont lancé conjointement un double avertissement aux États-Unis : lorsque les forces russes se massaient (déjà) à la frontière ukrainienne et que les navires de guerre américains se préparaient à entrer dans la mer Noire, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, mettait en garde Biden contre toute implication en Ukraine. Le même jour où les navires de guerre américains ont tenté de dissuader l’aviation chinoise de pénétrer dans l’espace aérien de Taiwan, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, mettait en garde Washington contre toute implication à Taiwan. Les deux régimes ont sommé les Etats-Unis de ne pas franchir les “lignes rouges”. La reconnaissance de zones d’influences des “outsiders” aurait pu se faire dans la concertation. Mais comme les empires du passés, les Etats-Unis ne céderont qu’après avoir déploré les dégâts de leur blocage… D’où l’urgence de la concertation, et l’intelligente proposition du premier Ministre israélien Bennet qui a lancé l’idée — acceptée par Poutine et Zelenski — d’un sommet de la paix à Jérusalem.
Ces idées sont développées en détails dans le dernier livre d’Alexandre del Valle, La Mondialisation dangereuse, vers le déclassement de l’Occident, (l’Artilleur), co-écrit avec Jacques Soppelsa.
L'Humanité
Sortir du gaz russe : pistes et impasses
DécryptageÉnergie À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne.
Marie-Noëlle BertrandMarion d'AllardC’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision. Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins. Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.
1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide
Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.
Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».
2. Accélérer le développement des énergies décarbonées
Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.
« Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.
3. Consommer moins : l’arlésienne française
En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.
Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.
ÉnergiegazRussieénergies renouvelables El País (ESP)
SANS TITRE
"Pa' ti naki, chicken teriyaki. Tu gata quiere maki, mi gata en Kawasaki". Este es el estribillo de Chicken teriyaki, uno de los últimos éxitos de Rosalía, y si quieres buscarle algún sentido, aquí está ella misma explicándolo. Nosotros hemos venido a otra cosa: enseñarte cómo se prepara el plato del que habla la canción.
Teriyaki es el nombre de una salsa japonesa, pero su uso en el pollo, que la hizo famosa en todo el mundo, es un invento más bien estadounidense. Acompaña muy bien a este tipo de carne, y su combinación de sabores dulces, salados y umami garantiza el gustarraco al tomarla. ¿Se puede comprar envasada? Sí, pero prepararla en casa es sencillísimo, y te permite adaptarla a tu gusto personal ajustando el dulzor o añadiendo ingredientes que le quedan bien, como el jengibre, el sésamo o la ralladura de lima. Mira el vídeo y comprobarás que hacerla es más fácil que aprenderte el bailecito de Rosalía.
POLLO TERIYAKI
Ingredientes
Para 4 personas
- 4 contramuslos de pollo, sin piel, sin hueso y cortados en porciones de bocado (también se pueden usar 2 o 3 pechugas).
- 100 ml de salsa de soja
- 100 ml de mirin
- 3 cucharadas de sake
- 3 cucharaditas de miel o azúcar
- 1 cucharada de sésamo
- 1 cucharada de jengibre rallado
- Ralladura de limón
- El tallo verde de una cebolleta (opcional)
- Guindilla roja fresca (opcional)
Preparación
- Mezclar el sake, el mirin y la salsa de soja en un cazo y calentarla a fuego suave.
- Cuando esté caliente, añadir la miel o el azúcar y remover hasta que se disuelva. Dejar que la salsa reduzca hasta que espese y adquiera una textura de sirope ligero.
- Retirar el cazo del fuego y añadir el jengibre rallado, el sésamo y la ralladura de limón.
- Untar el pollo con un poco de aceite de girasol.
- Poner una sartén a fuego vivo y saltear el pollo por tandas hasta que esté bien dorado.
- Junta todo el pollo en la sarten y bajar el fuego. Añadir la salsa teriyaki y remover hasta que la carne esté bien embadurnada. Si la salsa está demasiado líquida, retirar los trozos de pollo y reducirla hasta conseguir la densidad que guste.
- Servir el pollo teriyaki con arroz blanco y, si se quiere, col china salteada un minuto en la sartén con un poco de aceite y sal. Terminar con un poco de cebolleta y guindilla roja cortadas en juliana.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : une pétition lancée pour chasser la compagne de Vladimir Poutine de Suisse
Sa fuite agace. Au point qu’une pétition rassemblerait déjà plus de 55 000 signatures sur le site change.org. Et ce, en à peine quelques jours. Alors que Vladimir Poutine mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février dernier, sa compagne, l’ex-championne de gymnastique Alina Kabaeva, serait installée en Suisse. Au début du mois de mars, une source avait confirmé à Page Six que la femme de 38 ans était « enfermée dans un chalet très privé et très sécurisé quelque part en Suisse », avec sa famille. Comme le relate CNews, ce lundi 21 mars, une pétition a été lancée pour demander le départ d’Alina Kabaeva. La lettre a accusé la Suisse « d’héberger un complice du régime de Poutine ». Avant de réclamer : « Il est temps que la Suisse passe à l’action et réunisse Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva avec son ‘Fuhrer’ », en référence à Adolf Hitler et sa femme.
Une autre pétition
La semaine dernière, une autre pétition demandait à ce qu’on retire les prix olympiques de l’ex-championne. À la retraite depuis 2008, Alina Kabaeva fait partie des athlètes les plus récompensées en gymnastique rythmique. Elle cumule, en effet, deux médailles olympiques, 14 médailles aux Championnats du monde et 21 médailles aux Championnats d’Europe, relate CNews. Cette pétition a toutefois rassemblé moins de signataires. Alina Kabaeva serait en couple avec Vladimir Poutine depuis vingt ans. Mais leur relation n’a jamais été officialisée, relaient encore nos confrères. De leur union discrète, seraient nés trois enfants. La jeune femme aurait accouché de jumelles en 2015 à la clinique Sant’Anna en Suisse. L’établissement de santé serait connu pour accueillir de riches patients russes.
France24 - World
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
Issued on: 21/03/2022 - 08:48
FRANCE 24
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James ANDRÉ
To justify the invasion of Ukraine, Vladimir Putin claims to be "denazifying" the country. Russian propaganda charges that Ukraine is now ruled by the nationalist groups who have been fighting in Donbas since 2014. FRANCE 24 reporters James André and Jonathan Walsh went to meet the members of one of these organisations, which is training volunteers for Ukraine's territorial defence units and fighting on the outskirts of Kyiv. Here is their report.
As Ukrainians prepare for a full-blown assault on the capital, the country’s territorial defence units have seen an influx of first-time recruits signing up to fight Russian troops.
In Kyiv, one group of volunteers is training to join the effort.
“Most of them have zero experience,” says Oleg Magdych, a Protestant pastor and deputy commander, "so our goal is to train them...and prepare them for the front lines". His unit is led by the Organisation of Ukrainian Nationalists (OUN), one of several nationalist groups participating in the country’s defence against the Russian invasion.
Territorial defence units are officially a part of Ukraine's armed forces, but have their own chain of command.
“Skipper”, the instructor, served as a sergeant major in the military. Like all the commanders in this unit, he is a member of OUN.
These groups are also at the core of Russia’s propaganda message that Ukraine is in the hand of Nazis. During World War II, OUN actively collaborated with Hitler against the common enemy, the USSR. More recently, its members have been fighting Russian-backed separatists in the Donbas. Magdych says some of the group’s members hold “extremist” views, but says they do not reflect the organisation as a whole.
"Putin is calling us Nazis," says Magdych. "My answer to that would be, we're not killing civilians. We love our country. Does that make us Nazis"?
Watch the full report in the player above.
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As it happened
EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol
Q&A
‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants
War in Ukraine‘I had to find a way to support my country’: Community spirit boosts morale in Kyiv
France24 - World
Corsican nationalist Colonna dies nearly three weeks after assault in prison
Issued on: 21/03/2022 - 22:29
NEWS WIRES
The Corsican nationalist Yvan Colonna, who was beaten earlier this month in prison in an assault that sparked rioting on the French Mediterranean island, has died, his family announced on Monday.
Colonna, who had been jailed for life over the murder in 1998 of Corsica's top regional official, died in the evening in hospital in the southern French city of Marseille, his lawyer Patrice Spinosi told AFP on behalf of the family.
A police source, who asked not to be named, also confirmed to AFP that Colonna, 61, had died.
"The family requests that its grief is respected and will be making no comment," Spinosi added.
One of France's most prominent prisoners, he was left in a coma after being beaten on March 2 in jail by a fellow detainee serving time for terror offences.
The incident stoked anger on the island, where some still see Colonna as a hero in a fight for independence, and sparked the worst clashes for years between protesters and police.
Five-year manhunt
Colonna was arrested in 2003 after a five-year manhunt that eventually found him living as a shepherd in the Corsican mountains.
He was then sentenced to life for the assassination in 1998 of Corsica's top regional official Claude Erignac.
In a bid to dampen local anger over his prison assault, the French judiciary on March 17 suspended Colonna's prison sentence for medical reasons.
In a surprise move, French Interior Minister Gerald Darmanin also said in a newspaper interview last week that the government could be prepared to offer Corsica autonomy.
President Emmanuel Macron then said that the issue of autonomy of Corsica should not be a "taboo debate".
But he added there must be an end to the unrest before a discussion gets underway. "It is a debate that cannot take place until there is absolute calm," he said.
Colonna's assailant Franck Elong Abe, who had been jailed for terror-related offences, has been charged with another terror offence for the attack on Colonna.
Prosecutors have said he attacked his fellow inmate after being angered by his "blaspheming".
(AFP)
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France’s Corsica, the ‘Island of Beauty’ rocked by nationalist unrest
France suspends jail term of Corsican nationalist Yvan Colonna after clashes
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French government floats Corsican ‘autonomy’ as unrest jolts election campaign
Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
L'Humanité
Découverte extraordinaire d’un navire mythique
ActuLatifa MadaniL’une des épaves les plus inaccessibles de l’histoire, celle de l’Endurance d’Ernest Shackleton, grand nom de l’histoire de l’exploration, a été retrouvée cent sept ans après avoir sombré dans l’Antarctique. À 6 kilomètres du lieu de son naufrage, en 1915, l’épave du trois-mâts goélette a été débusquée le 9 mars, par 3 000 mètres de fond dans la mer de Weddell. Dans « la pire portion de la pire mer du monde », ainsi que la décrivait l’explorateur. Une découverte saisissante. « L’ Endurance est dans un fantastique état de conservation, elle se tient droite. On peut même lire son nom inscrit sur la poupe », dit Mensun Bound, le directeur de l’expédition britannique à laquelle ont pris part d’anciens étudiants bretons et normands de l’Intechmer de Cherbourg (Manche). La barre du navire est intacte. Des équipements sont empilés contre la rambarde, comme si l’équipage venait de quitter le bateau. Des technologies de pointe ont été utilisées par la mission Endurance 22, pour « le projet sous-marin le plus complexe jamais entrepris ».
antarctique New York Times - World
Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.
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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.
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By Emily Schmall
AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.
When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.
When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.
They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.
“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”
The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.
That unity, however, has recently frayed.
A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.
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Auroville
Pondicherry
INDIA
Bay of
Bengal
TAMIL NADU
Madurai
SRI
LANKA
Gulf of
Mannar
50 mileS
By The New York Times
The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.
Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.
But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.
They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.
The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.
But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.
Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.
The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.
Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.
“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.
Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.
Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.
“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.
The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.
“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.
The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.
“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”
Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.
“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”
Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.
“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.
The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.
Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.
Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.
Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”
“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”
Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.
While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.
Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.
“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”
Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.
Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.
“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”
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France24 - World
France's Covid-19 infections surge week-on-week after restrictions lifted
Issued on: 21/03/2022 - 18:34
NEWS WIRES
France reported an average of close to 90,000 new coronavirus infections over the last seven days, marking a 36% rise from one week ago when most Covid-19 health protocol measures were lifted by the government just ahead of the country's elections.
New cases over the previous 24 hours published on Sunday stood at 81,283, pushing a 7-day moving average to 89,002, compared with just over 60,000 average new cases one week earlier. The number of cases per 100,000 inhabitants also reached their highest value level since Feb. 18.
The government of French President Emmanuel Macron, who will stand for re-election in less than three weeks time followed by legislative elections later this year, decided to lift most COVID-19 restrictions on March 14, citing a positive trend.
This means people in France no longer have to wear COVID face masks indoors, except for public transport, hospitals and other medical facilities. The government also lifted its COVID vaccine pass requirement in places such as bars and cinemas.
New hospital admissions – seen as a key indicator by France's Health Minister Olivier Veran – decreased by only 1.7% week-on-week, the slowest decline since early February, potentially indicating a reversal of the previous trends.
The recent rise in new infections was particularly strong in France's eastern Alsace region, one of the zones that suffered most during the start of the pandemic, where authorities recorded well over 1,000 new cases per 100,000 inhabitants.
In Germany, new cases have also risen in recent days, reaching a new record of around 220,000 average new cases over the last 7 days, according to data compiled by the Robert-Koch-Institut.
(REUTERS)
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France to lift Covid-19 restrictions at businesses on March 14
Police fire tear gas as anti-Covid restrictions ‘Freedom Convoy’ enters Paris
ANALYSISToo soon? Covid cases on the rise as France lifts restrictions
France24 - World
China Eastern Airlines Boeing jet crashes in China, state media says
Issued on: 21/03/2022 - 09:58
NEWS WIRES
Catherine CLIFFORD
A China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 with 132 people on board crashed in mountains in southern China on a domestic flight on Monday after a sudden descent from cruising altitude. Media said there were no signs of survivors.
A China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 with 132 people on board crashed in mountains in southern China on a domestic flight on Monday after a sudden descent from cruising altitude. Media said there were no signs of survivors.
The airline said it deeply mourned the loss of passengers and crew, without specifying how many people had been killed.
Chinese media showed brief highway video footage from a vehicle's dashcam apparently showing a jet diving to the ground behind trees at an angle of about 35 degrees off vertical. Reuters could not immediately verify the footage.
The plane was en route from the southwestern city of Kunming, capital of Yunnan province, to Guangzhou, capital of Guangdong, bordering Hong Kong, when it crashed.
China Eastern said the cause of the crash, in which the plane descended at 31,000 feet a minute according to flight tracking website FlightRadar24, was under investigation.
The airline said it had provided a hotline for relatives of those on board and sent a working group to the site. There were no foreigners on the flight, Chinese state television reported, citing China Eastern.
Media cited a rescue official as saying the plane had disintegrated and caused a fire destroying bamboo trees. The People's Daily quoted a provincial firefighting department official as saying there was no sign of life among the debris.
State media showed a piece of the plane on a scarred, earthen hillside. There was no sign of a fire or personal belongings.
The aircraft, with 123 passengers and nine crew on board, lost contact over the city of Wuzhou, China's Civil Aviation Administration of China (CAAC) and the airline said.
The flight left Kunming at 1:11 p.m. (0511 GMT), FlightRadar24 data showed, and had been due to land in Guangzhou at 3:05 p.m. (0705 GMT).
The plane, which Flightradar24 said was six years old, had been cruising at 29,100 feet at 0620 GMT. Just over two minutes and 15 seconds later, data showed it had descended to 9,075 feet.
Twenty seconds later, its last tracked altitude was 3,225 feet.
Crashes during the cruise phase of flights are relatively rare even though this phase accounts for the majority of flight time. Boeing said last year only 13% of fatal commercial accidents globally between 2011 and 2020 occurred during the cruise phase, whereas 28% occurred on final approach and 26% on landing.
"Usually the plane is on auto-pilot during cruise stage. So it is very hard to fathom what happened," said Li Xiaojin, a Chinese aviation expert.
Online weather data showed partly cloudy conditions with good visibility in Wuzhou at the time of the crash.
President Xi Jinping called for investigators to determine the cause of the crash as soon as possible, state broadcaster CCTV reported.
A Boeing spokesperson said: "We are aware of the initial media reports and are working to gather more information."
Shares of Boeing Co BA.N were down 6.4% at $180.44 in premarket trade.
Shares in China Eastern Airlines 0670.HK in Hong Kong closed down 6.5% after news of the crash emerged, while its U.S.-listed shares CEA slumped 17% in premarket trading.
China Eastern grounded its fleet of 737-800 planes after the crash, state media reported. China Eastern has 109 of the aircraft in its fleet, according to FlightRadar24.
'Good record'
Aviation data provider OAG said this month that state-owned China Eastern Airlines was the world's sixth-largest carrier by scheduled weekly seat capacity.
The 737-800 has a good safety record and is the predecessor to the 737 MAX model that has been grounded in China for more than three years after fatal crashes in Indonesia and Ethiopia.
China's airline safety record has been among the best in the world for a decade.
"The CAAC has very rigid safety regulations and we will just need to wait for more details," said Shukor Yusof, head of Malaysia-based aviation consultancy Endau Analytics.
Investigators will search for the plane's black boxes - the flight data recorder and cockpit voice recorder - to shed light on the crash.
The U.S. Federal Aviation Administration said it was ready to assist with China's investigation if asked.
China's aviation safety record, while good, is less transparent than in countries like the United States and Australia where regulators release detailed reports on non-fatal incidents, said Greg Waldron, Asia managing editor at industry publication Flightglobal.
"There have been concerns that there is some underreporting of safety lapses on the mainland," he said.
According to Aviation Safety Network, China's last fatal jet accident was in 2010, when 44 of 96 people on board were killed when an Embraer E-190 regional jet flown by Henan Airlines crashed on approach to Yichun airport.
In 1994 a China Northwest Airlines Tupolev Tu-154 flying from Xian to Guangzhou crashed, killing all 160 on board in China's worst-ever air disaster, according to Aviation Safety Network.
(REUTERS)
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China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks
Access Asia
Russia says 'counts on China': Kremlin denies asking China for military help
Former Boeing 737 MAX chief test pilot indicted for fraud
Opex 360
Selon un général américain, la Chine serait sur le point d’établir une base navale sur la façade Atlantique de l’Afrique
par Laurent Lagneau · 20 mars 2022
Cela fait plusieurs années que la Chine cherche apparemment à établir une base navale sur la côte occidentale de l’Afrique. Et, à cette fin, elle ne ménage pas ses efforts diplomatiques et économiques à l’égard des pays susceptibles d’accueillir ses navires de guerre, comme en témoigne le Forum pour la coopération sino-africaine [FOCAC], dans le cadre duquel Pékin a récemment pris l’engagement de densifier ses échanges commerciaux avec le Continent, avec la promesse d’importer pour l’équivalent de 300 milliards de produits africains dans les trois ans à venir.
En 2015, il fut rapporté que la Namibie était sur le point d’accepter l’implantion d’une base navale chinoise près de Walvis Bay, son principal port. Deux journaux locaux avaient en effet évoqué l’existence d’une lettre confidentielle de l’ambassadeur namibien en poste à Pékin, laquelle évoquait un tel projet. Ce que les autorités chinoises s’empressèrent de démentir, parlant d’une « pure fabrication ». Même chose pour le ministère namibien de la Défense, qui affirma ne pas être au courant de cette affaire.
Quoi qu’il en soit, en décembre dernier, et se basant sur des informations provenant du renseignement américain, le Wall Street Journal révéla que la Pékin avait finalement jeté son dévolu sur la Guinée équatoriale… et plus précisément sur la ville portuaire de Bata, qui, donnant sur le golfe de Guinée, a l’avantage de disposer d’un port en eaux profondes, par ailleurs construit par la Chine [comme ceux Kribi au Cameroun et Lekki au Nigeria].
Le 17 mars, lors d’une audition au Congrès, le général Stephen J. Townsend, le chef du commandement américain pour l’Afrique [AFRICOM], a confirmé que la Chine est en bonne voie d’arriver à ses fins. « La chose qui m’inquiète le plus, c’est cette base militaire sur la côte Atlantique [que veulent les Chinois] et c’est en Guinée équatoriale qu’ils ont l’effet de levier le plus puissant aujpoud’hui », a-t-il dit, selon un compte-rendu publié par le Pentagone.
Coincée entre le Gabon et le Cameroun, la Guinée équatoriale ne manque pas d’atouts aux yeux de Pékin. À commencer par sa proximité avec le golfe de Guinée, une zone considérée comme stratégique dans la mesure où elle est une voie de transit pour le commerce maritime mondial et les approvisionnements pétroliers de l’Europe en général et de la France en particulier. En outre, elle est aussi confrontée à la piraterie maritime [un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur], aux trafics divers et variés et… à la surpêche, due notamment à la présence massive de chalutiers chinois.
Au delà de ces aspects, une base navale en Guinée équatoriale permettrait à la marine chinoise de… se rapprocher des côtes américaines, l’océan Atlantique étant bien plus « étroit » que le Pacifique, comme l’avait souligné le général Townsend, dans un entretien publié par l’Associated Press en mai 2021, et de s’inviter dans le « pré-carré » de l’US Navy.
« La première priorité est de dissuader ou d’empêcher une base chinoise sur la façade Atlantique de l’Afrique », a fait valoir le chef de l’US Africom lors de son audition parlementaire. Et d’ajouter qu’il donnerait « plus de détails sur ces préoccupations de sécurité nationale à huis clos ».
France24 - World
Paris schools prepare to take in refugee children from Ukraine
Issued on: 15/03/2022 - 13:54
Lara BULLENS
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The number of Ukrainian refugees arriving on French soil has tripled in the last week. For those who plan on staying, Paris is setting up a special scheme to integrate Ukrainian refugee children in the French school system.
“The other day, a mother came in with her baby. It was so small it looked like a newborn. [The mum] wouldn’t stop crying. It broke my heart,” says Odette, a caretaker at the École Polyvalente Eva Kotchever, a kindergarten and primary school in the 18th arrondissement (district) of Paris.
Odette was on vacation when Russia invaded Ukraine on February 24, and only discovered the news upon her return. “I got a phone call on Saturday morning from the school. They filled me in on what was happening and told me that we had become an emergency reception centre of sorts,” she explains.
The school has been taking in refugee families since March 10, offering them some respite after long, stressful journeys fleeing the horrors of the war in Ukraine, where their menfolk of fighting age still remain to defend their homeland.
Most of them arrive from the reception centre next door that was set up on March 3 specifically for Ukrainian refugees by France Terre d’Asile, an NGO helping asylum seekers. There, they can get a meal, begin their asylum-seeking process, find temporary housing and see a doctor, from 9am to 6pm. With only one common play area for children, many refugee parents (mostly mothers) struggle to deal with the administrative procedures while having to care for their young ones. Called up by the City Hall for help, the school freed up three classrooms and a heap of toys to offer relief.
‘For now, it’s the best we can do’
Pushing past the school’s glass doors, a teacher walks through a short corridor with a reception desk to the left. Odette is the first point of contact and asks visitors to sign in with their information before entering the halls of the École Polyvalente Eva Kotchever. To the right of the corridor, a cement wall is embellished with children’s drawings, and arrows in the blue-and-yellow colours of the Ukrainian flag indicating the way to the first floor. “Most families and children don’t speak French, so we’ve put up arrows to guide them to the designated classrooms,” Odette says.
Families are never left unaccompanied. They are escorted from the next door reception centre by city hall facilitators who work for organisations like DASCO (“direction des affaires scolaires” or “direction of school affairs”), in charge of welcoming new pupils across Paris. “For now, we are just helping out and offering up our classrooms to children so that their parents can do what they need,” says Christine Serra, the school’s principal. “The teachers don’t really come into contact with the children. Things are still quite separated at the moment. The children aren’t integrated in the French classrooms, they don’t interact with the pupils.”
On the second floor, a classroom-turned-crèche is occupied by three facilitators. They are helping two Ukrainian mothers, one fast asleep on a floor mattress and another making arrangements on her phone, to entertain and care for their children. Marlène Mallard, a former nursery assistant who is volunteering as a facilitator, gestures to the sleeping woman. “We’re taking care of her son while she gets some rest. They arrived at 10am this morning and she hasn’t slept for god knows how long.” Her son kicks around a football, playing with 10-year-old Yvan, who has already picked up some French words in a few hours. Yvan’s little sister, no more than a few months old, is being rocked in the arms of a translator. “We never separate siblings,” she smiles, keeping her identity anonymous for fear of what could happen if she ever returns to her native Russia.
Meanwhile Paris’s Deputy Mayor for education, Patrick Bloche, who is working with the local education board to provide schooling for Ukrainian refugee children, visited the principal’s office to see how things were going with the emergency reception classrooms. “He said that the City Hall will most likely try and place Ukrainian children in schools with UPE2A units [programmes to help accommodate non-French speaking foreign children],” explains Serra. Of the 645 kindergartens and primary schools in Paris, only 60 have UPE2A units. As for secondary schools, 81 have the capacity to accommodate non-French speakers.
#Paris accueillera dans ses crèches et ses écoles tous les enfants des familles de réfugiés d'#Ukraine. Ils auront accès gratuitement aux cantines scolaires. Les PMI proposeront des consultations et un soutien psychologique aux enfants et à leurs familles. #StandWithUkraine pic.twitter.com/ENuAca3EzR
March 2, 2022“We’ll see how things go,” Serra says. “Of course, if we can help in any way possible to integrate the children in our school, we will. But for now, this is the best we can do, and it doesn’t cost us much of an effort.”
First steps towards a French education
The number of refugees fleeing Ukraine and arriving in France has tripled in the past week. Around 13,500 displaced people have been controlled by border police and are now on French soil, according to France’s Interior Minister Gérald Darmanin.
“We can now accommodate up to 100,000 refugees on national territory. The state and local authorities have made a big effort. We are continuing to work on scenarios where we could take in more [people],” Darmanin explained at a press briefing on Monday.
Some are passing through on their way to other countries, others are here to stay. Around 4,600 refugees have been given accommodation so far, according to French Housing Minister Emmanuelle Wargon. And while the majority have only just arrived, 650 Ukrainian children are already enrolled in French schools, said Marlène Schiappa in an interview with French newspaper Le Journal du Dimanche.
The larger “plan d’accueil école” (school reception plan) for Ukrainian refugees aged 3-18 is still being finalised. For now, schools with UPE2A units are those welcoming the first Ukrainian refugee pupils, allowing the language barrier to be breached. The interior and education ministries will direct parents to OEPRE workshops, aimed at facilitating their integration through French language courses and helping them better understand the school system so they can support their children.
The Paris city board of education has also opened a Ukraine “crisis unit” to help refugee parents with the school enrolment process. The board has also provided teachers with an online pamphlet outlining how to welcome pupils who have suffered trauma.
The final goal is “getting refugee children into school”, Education Minister Jean-Michel Blanquer proclaimed in a tweet. For Odette, it’s important to take it slow. “Speaking to some children, I see that many are afraid and a bit intimidated. This is a safe space for them, they don’t hear everyday sirens going off. It’s peaceful.” Perhaps in the near future, the École Polyvalente Eva Kotchever will be able to untack the blue and yellow arrows guiding Ukrainian refugee children to its classrooms.
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War in UkraineFacing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
WAR IN UKRAINEChina and QAnon embrace Russian disinformation justifying war in Ukraine
War in UkraineFollowing the Ukraine war – and fighting it – on social media
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En Belgique, une voiture fonce sur la foule lors d’un carnaval et fait six morts
« C’est l’horreur »
« Il n’y a pas de mots, c’est l’horreur », a déclaré le Bourgmestre (maire) de la ville à RTL Info. « Nous avons mis la salle de sport communale à disposition des familles et le service d’assistance aux victimes a également été activé », a-t-il détaillé. Une cellule d’aide psychologique a également été mise en place.
France24 - World
The longer the war... Does time favour Ukraine or Russia?
Issued on: 21/03/2022 - 20:17
François PICARD
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François PICARD
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Nearly a month in, Ukraine is resisting as invading Russian forces increasingly resort to shelling civilians. With an estimated 300,000 trapped in the besieged port city of Mariupol and amid shelling in major cities including the capital, Kyiv is refusing to surrender and the Russian advance is slow going. Are we now digging in for a long war? And what does a long war mean for the invaders and the besieged?
Produced by Alessandro Xenos, Antonia Kerrigan and Léopoldine Iribarren
© Studio graphique France Médias Monde
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Inna SOVSUN, Ukrainian MP and Deputy Leader of Holos Party
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Gustav GRESSEL, Senior Policy Fellow, European Council on Foreign Relations
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Gulliver CRAGG, FRANCE 24 correspondent
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Cyril PAYEN, FRANCE 24 senior reporter
ON THE GROUNDA tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war
ON THE GROUND
Ukrainian nationalists enlist to defend Kyiv against Russian troops
As it happened
EU accuses Russia of committing ‘massive war crime’ in Ukraine’s Mariupol
Opex 360
La Grèce lorgne sur les Mirage 2000-9 des Émirats arabes unis
par Laurent Lagneau · 20 mars 2022
En décembre 2021, les Émirats arabes unis ont confirmé leur intention de se procurer 80 avions de combat Rafale F4 auprès de Dasssault Aviation pour 14 milliards d’euros. Cela faisait treize ans que des négociations étaient menées en vue de signer ce contrat. Et durant celles-ci, Abu Dhabi avait un temps exigé la reprise des 60 Mirage 2000-9 de ses forces aériennes, avant finalement de décider de les moderniser en novembre 2019.
Cela étant, et alors que les premiers Rafale F4 seront livrés aux forces aériennes émiraties à partir de 2027, le sort de ces Mirage 2000-9 se pose à nouveau. Et il a été avancé qu’ils pourraient être cédés à l’Égypte et au Maroc, deux pays ayant de très bonnes relations avec les Émirats arabes unis. Seulement, depuis quelque semaines, un autre repreneur s’est mis sur les rangs : la Grèce.
Cet intérêt d’Athènes est logique dans la mesure où la force aérienne grecque – qui disposera, à terme, de 24 Rafale – pourrait ainsi remplacer une partie de ses Mirage 2000 EG/BG les plus anciens par des appareils relativement récents et ayant encore du potentiel.
En effet, dotés du radar RBY-2, les Mirage 2000-9 sont en mesure d’emporter des missiles air-air MICA, le missile de croisière Black Shaheen [version export du SCALP-EG français], le missile anti-navire Exocet et des bombres guidées, ainsi que de mettre en oeuvre la nacelle de désignation laser Shehan [dérivée du pod Damoclès].
Début mars, la presse grecque a fait état de « premiers contacts avec les Émirats arabes unis, tant sur le plan militaire que politique » pour la cession d’au moins 36 Mirage 2000-9 à la Grèce. Seulement, pour qu’un tel transfert puisse se faire, l’autorisation de la France est nécessaire. Et, visiblement, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis l’aurait obtenue auprès d’Emmanuel Macron. C’est, du moins, ce qu’a affirmé le journal en ligne grec Newpost, le 18 mars.
Les relations entre la Grèce et les Émirats arabes unis sont excellentes, les deux pays ayant signé un accord d’assistance mutuelle dans le domaine militaire en novembre 2020. Plus tôt, et alors que la tension était vive en Méditerranée orientale, en raison des activités navales turques dans les eaux revendiquées par Athènes, Abu Dhabi avait envoyé quatre F-16 sur la base de La Sude [Crète].
Selon Newpost, une délégation de hauts responsables émiraties est attendue prochainement en Grèce. « Entre autres chose, la question de l’acquisition des Mirage 2000-9 par la force aérienne grecque sera mise sur la table », avance le journal en ligne.
Pour rappel, et outre la commande de 24 Rafale, la Grèce a lancé la modernisation de 85 avions F-16 [qui passeront au standard « Viper »] et envisage l’achat de 40 F-35A auprès de Lockheed-Martin.
Quant aux Mirage 2000 EG/BG susceptibles d’être remplacés par les Mirage 2000-9, ils pourraient être revendus à une Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] française – le nom de la société ARES a été avancé – pour des prestations de type « Red Air » lesquelles visent à fournir une opposition aux pilotes de l’armée de l’Air & de l’Espace. Mais une rumeur dit qu’ils pourraient être cédés à la République de Chypre… qui ne possède pas d’aviation de combat.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : selon Kiev, il n’existe “aucune solution militaire” pour sauver Marioupol
Un couloir humanitaire instauré à Marioupol
La vice-première ministre ukrainienne, Iryna Vereshchuk, a annoncé samedi que dix couloirs humanitaires avaient été convenus avec les Russes, dont l’un part de Marioupol. Les autres sont situés dans la région de Kiev et dans celle de Louhansk, dans l’est du pays, relaie Le Figaro.
847 civils tués depuis le début de l’offensive russe selon l’ONU
La ville de Mykolaïv ciblée par les bombardements russes
« Près de 1 400 français ont pu quitter l’Ukraine », affirme l’ambassadeur français à Lviv
L’ambassadeur français à Lviv, en Ukraine, Étienne de Poncins, a indiqué sur BFMTV, qu’à « peu près 1 400 français ont pu quitter l’Ukraine ». « Quelques dizaines au maximum » de Français restent coincés en Ukraine, a-t-il ajouté. Pour des raisons de sécurité, l’ambassade de France en Ukraine a dû quitter la capitale Kiev, début mars, pour s’installer à Lviv, près de la frontière polonaise.
L’Ukraine appelle la Chine à condamner l’invasion russe
190 000 civils évacués par des couloirs humanitaires
Plus de trois millions de réfugiés ont fui l’Ukraine
Selon le décompte des Nations-Unies, plus de 6 millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur foyer depuis le début des combats, relaie Le Parisien. Parmi eux, 3,3 millions ont quitté le pays. L’Unicef précise que près de la moitié de ces réfugiés (1,5 millions) sont des enfants, et appelle à la mise en place de « mesures renforcées » pour assurer leur protection.
Marioupol au bord de la chute
La ville de Marioupol devrait bientôt tomber aux mains de l’armée russe. Un conseiller du président Zelensky, cité par BFMTV, a reconnu que les tentatives de désencerclement de la ville avaient échoué, et qu’il n’existait donc « aucune solution militaire » pour sauver la ville.
Frappe meurtrière contre un site militaire dans le sud de l’Ukraine
Des tirs de roquettes ont touché, vendredi 18 mars, une caserne de Mykolaïv, faisant plusieurs morts parmi les militaires, rapporte Le Figaro. Les autorités ukrainiennes et des témoins évoquent au moins une dizaine de morts, chiffre qui n’a cependant pas encore été confirmé par une source indépendante. Les Russes « ont lâchement effectué des frappes de missiles contre des soldats qui dormaient. Une opération de secours se poursuit toujours », a fait savoir le gouverneur de la région.
Gaz russe : l’Allemagne craint de ne pas passer l’hiver
Le ministre allemand de l’Economie et de l’Ecologie, Robert Habeck, a fait part, samedi 19 mars, de son inquiétude quant à la capacité de son pays à « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » si la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine se poursuivait. Les livraisons de gaz russe, dont l’Allemagne est très dépendante, ont été limitées par le conflit, et la possibilité d’une coupure ou d’un embargo reste envisageable. L’approvisionnement en gaz « n’est pas encore complètement garanti » pour cet hiver, a déclaré le ministre à la radio Deutschlandfunk.
Londres redoute « un usage aveugle » des armes par la Russie
Le ministère britannique de la Défense a jugé, vendredi 18 mars dans un point de ses services de renseignements, que la Russie a dû « adapter sa stratégie » à la résistance ukrainienne, et tente désormais une guerre « d’usure » qui pourrait impliquer « un usage aveugle de sa puissance de feu et donc une hausse des pertes civiles ». Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, a par ailleurs affirmé, dans un entretien au Times, craindre que les pourparlers ne soient qu’un « écran de fumée » utilisé par le Kremlin pour cacher des « épouvantables atrocités » avant une nouvelle offensive.
Quatre militaires tués lors d’un exercice de l’Otan en Norvège
Le corps des Marines des Etats-Unis a fait savoir vendredi 18 mars qu’un appareil de transport « Osprey » s’est crashé durant un exercice militaire en Norvège. Quatre passagers ont été tués, ont précisé les forces armées norvégiennes. L’avion participait à l’opération de l’Otan « Cold Response » qui implique quelque 30 000 soldats et 220 aéronefs. Prévue de longue date, elle a officiellement pour but de démontrer « la force et l’unité de l’Otan » et sa capacité à agir dans un environnement arctique. Mais elle prend évidemment un sens particulier dans le contexte de tensions extrêmes avec la Russie.
Combats de rue à Marioupol
Zelensky exhorte Moscou à négocier
Des missiles hypersoniques tirés en Ukraine, selon Moscou
Les couloirs humanitaires bombardés, selon Amnesty International
France24 - Monde
Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition
Publié le : 16/03/2022 - 19:00
L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.
Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".
Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.
Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.
Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).
Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.
Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
Analysing the origin of alleged Russian hypersonic missile use
Issued on: 21/03/2022 - 22:38
Catalina Marchant de Abreu
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The Russian Ministry of Defence claims that it launched hypersonic missiles against Ukraine last week. But in the video released on Russia's MOD Twitter page on Saturday, there are questions regarding the exact location of the video. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
L'Humanité
Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace
Premier planLa hausse des cours des céréales et autres graines, provoquée par le conflit russo-ukrainien menace la sécurité alimentaire mondiale. Elle réveille aussi les débats sur les modes de production définis par les politiques agricoles.
Marie-Noëlle BertrandProduire plus ou produire mieux ? Le débat qui oppose deux visions de l’agriculture rejaillit à l’aune de la guerre en Ukraine et des risques alimentaires qui en découlent. Le conflit exacerbe la flambée des prix des céréales et oléagineux enregistrée ces derniers mois sur les marchés mondiaux.
Guerre en Ukraine. L’Afrique menacée par « un ouragan de famines »Le 8 mars, la tonne de blé tendre a dépassé les 410 euros, contre plus de 300 euros à l’automne et 210 euros en moyenne en temps normal. Côté huiles, les choses vont à l’avenant. Le 11 mars, le colza s’échangeait à 924 euros la tonne, contre 690 euros début février. Le tournesol suit le même chemin. Avec ces hausses grandit le risque d’une crise de la faim à l’échelle globale telle que la planète en a connu en 2008 et 2010.
Vendredi 11 mars, les pays du G7 ont appelé la communauté internationale à « éviter toute mesure » susceptible de limiter « les exportations de denrées alimentaires » afin de ne pas aggraver cette distorsion des cours. Les États-Unis, l’Allemagne, le Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon et le Canada se sont engagés, dans une déclaration commune, « à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix ».
Ce même vendredi 11 mars, l’Organisation des Nations unie pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a pour sa part tiré un signal d’alarme bien plus effrayant : le conflit engagé à l’est de l’Europe pourrait faire plonger dans la faim 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires.
« Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 % »
De fait, l’Ukraine et la Russie pèsent lourd dans le marché mondial alimentaire. Elles représentent près de 29 % des exportations mondiales de blé. 26 pays dépendent d’eux pour plus de 50 % de leurs apports de cette céréale, singulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
En France, l’alerte résonne aussi, lancée, cette fois, par le secteur agroalimentaire. La hausse des prix des matières premières dans leur globalité aura un impact rapide sur les consommateurs. Il n’en va pas uniquement du prix du grain. La hausse des prix du gaz et du pétrole est elle aussi en jeu.
« C’est du grand délire », assure Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). « Le prix du carburant agricole est passé de 0,70 euro le litre à 1,80 euro », illustre-t-il. À 300 litres le réservoir, faire le plein d’un tracteur frise, en ce moment, les 550 euros. Le cours du blé a beau grimper sur les marchés, pas sûr que cela compense le manque à gagner pour les céréaliers. « Les récoltes de la dernière campagne sont déjà vendues à plus de 80 %, voire 85 % », poursuit Éric Thirouin. Celles attendues cet été ne seront pas sur les marchés avant l’hiver prochain. « D’ici là, les prix peuvent redescendre. » Impossible de deviner aujourd’hui si, à terme, ils tireront leur épingle du jeu. D’autant que le conflit a aussi un impact sur le prix des engrais, prévient encore le président de l’AGPB. 43 % de ceux utilisés en France sont importés d’Ukraine. La hausse du prix du gaz, quoi qu’il en soit, fait grimper celui de l’azote : l’hydrocarbure est un élément nécessaire à la fabrication de cet élément essentiel aux fertilisants de synthèse.
La « souveraineté alimentaire » au menu de la présidentielleCôté éleveurs, la conjoncture s’avère encore plus épineuse. Une large part des tourteaux de tournesol et de colza est importée, en France, d’Ukraine et de Russie. Condensés de matière sèche issue du pressage des huiles très riches en protéines, ils sont indispensables à l’alimentation du bétail élevé hors-sol.
Les maraîchers, singulièrement ceux qui travaillent sous serres, ne sont pas non plus épargnés. « J’ai l’exemple d’un producteur, près de Nantes, dont la facture de gaz devrait passer de 400 000 euros l’an passé à 4 millions cette année », illustre Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Multipliée par dix, la somme paraît hallucinante mais correspond à celle du mégawattheure de gaz, passé de 20 000 à plus 200 000 euros. « Impossible, à ce compte, qu’il n’y ait pas de répercussion s sur les consommateurs. L’ensemble de nos entreprises vont vraisemblablement l’inclure à leurs prix de vente », conclut Dominique Chargé.
« Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit »
Comment parer à cette flambée ? Les réponses se disputent la primeur. Côté agro-industrie et grands céréaliers, on plaide pour augmenter la production en France et en Europe. Non que le blé y fasse défaut – loin de risquer la pénurie, la France en produit 35 millions de tonnes par an et n’en consomme que 9 millions (1) –, « mais sur l’échiquier mondial, les productions russes et ukrainiennes vont manquer », reprend Éric Thirouin. « Soit on se dit tant pis, des gens vont avoir faim. Soit on agit. » Les acteurs du secteur exigent le champ libre pour mener à bien cette « mission nourricière ». Et attaquent, depuis le début du conflit, l’Europe et sa stratégie dite de la ferme à la fourchette – Farm to Fork en anglais (F2F).
Volet agricole du Green Deal destiné à verdir les pratiques afin d’aligner sur les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique et de préservation de la biodiversité, celle-ci prévoit une réduction de 20 % des engrais et de 50 % des pesticides d’ici à 2030. Elle prévoit également de porter à 25 % la part des terres consacrées à l’agriculture biologique. Une « logique de décroissance » qui « doit être profondément remise en question », avance la FNSEA dans un communiqué publié le 2 mars . « Il faut au contraire produire plus sur notre territoire, produire durablement, mais produire. » De la même manière, le syndicat majoritaire s’en prend à la future politique agricole commune (PAC), laquelle programme la mise en jachère de 4 % des surfaces agricoles. « Des surfaces non productives », dénonce la FNSEA… là où les organisations paysannes et environnementales préfèrent quant à elles parler de « surfaces d’intérêt écologique ». Et c’est là une fracture manifeste entre les deux parties.
Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »
« S’il est nécessaire de prendre des mesures immédiates, cela ne doit pas être au détriment des autres enjeux auxquels l’humanité fait face, comme la souveraineté alimentaire des peuples, la pollution généralisée ou encore l’urgence climatique », écrivent quinze organisations dans une lettre ouverte adressée, jeudi 10 mars, à Emmanuel Macron. « La guerre en Ukraine et ses conséquences nous forcent à réfléchir aux choix fondamentaux de l’agriculture européenne », poursuivent-elles, exigeant « une véritable transition agroécologique, seule compatible avec l’autonomie de nos agriculteurs et agricultrices et donc avec notre souveraineté alimentaire ».
Les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées
Alors, faut-il ou non revenir sur la stratégie F2F ? Dans une note publiée la semaine dernière, quatre chercheurs de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) répondent par la négative. « Une telle approche se révélerait contre-productive à bien des égards », avancent-ils. D’abord « parce que les marges de manœuvre pour produire davantage de grains sont limitées », avancent-ils. « Les surfaces en jachère ne dépassent probablement pas 6 millions d’hectares sur 100 millions d’hectares de terres arables, et les rendements potentiels y sont faibles. » En outre, poursuivent les chercheurs, « en l’état actuel, cultiver plus pour produire plus, c’est recourir à plus d’azote minéral ou produit en Europe avec du gaz ». En bref, se mordre la queue.
Enfin, relèvent-ils, si les rendements en Europe plafonnent depuis de nombreuses années, les réglementations environnementales ne sont pas en cause : ce sont « les chocs climatiques qui limitent ce rendement, la perte des pollinisateurs et la dégradation des sols ». Chercher à cultiver plus dans ces conditions « ne pourra que dégrader encore un peu plus la capacité productive des agrosystèmes ».
L’Europe n’est cependant pas sans pouvoir actionner de levier, notent-ils. Celui de l’aide internationale en est un. Le déblocage « des stocks stratégiques de céréales que ses pays membres ont pu se constituer » en est un autre.
Guerre en Ukrainealimentationsécurité alimentaireagriculture France24 - World
Leftist Mélenchon hopes to reach election run-off as the anti-Macron candidate
Issued on: 21/03/2022 - 21:30
Marc Perelman
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Shirli SITBON
As we enter the three final weeks of the presidential race, FRANCE 24 reports from Jean-Luc Mélenchon's campaign event in Paris. The charismatic far-left leader hopes to replicate his 2017 performance, coming very close to a second round face-off with Emmanuel Macron. We also take a closer look at the candidate's key proposals regarding immigration as war continues to rage in Ukraine and France prepares to welcome up to 100,000 refugees.
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A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn this day in 2012: Terror in Toulouse halts presidential race
L'Humanité
La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre
ActuRecherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.
Anna MussoLes répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.
l’iss va-t-elle quitter son orbite ?
Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17 lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.
« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.
Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.
Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.
« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.
Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.
« La science au service de la paix »
De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.
En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »
sciencescoopérationGuerre en Ukraine France24 - World
Truth or Fake 2022: Debunking fake news with high-school students
Truth or Fake
Issued on: 21/03/2022 - 18:39
Derek Thomson
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During French Press and Media in Schools Week from March 21 to 26, the FRANCE 24 Observers team when to meet a class of students from the Paul Valéry high school in Paris. We answered their questions about disinformation and exchanged tips on how to sort the real from the fake. This report covers our experience, and ends with an image the students verified themselves.
In partnership with CLEMI, the French Centre for Media and Information, we spent five sessions with the students, introducing them to fact-checking using examples of fake news that they themselves had come across.
Disinformation about Covid-19 caught their attention, especially videos on Facebook and TikTok claiming that Covid self-tests would react to water. With the help of a virologist, the students disproved this claim.
We helped them create an episode of Truth or Fake to showcase their investigation:
'Truth or Fake', a multilingual programme in partnership with CLEMI
The eighth edition of our annual Truth or Fake programme is presented by Derek Thomson in English, Maëva Poulet in French, Fatma Ben Hamad in Arabic and Natalia Ruiz Giraldo in Spanish. It was produced in partnership with French media organisation CLEMI (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information).
The programme is a part of the FRANCE 24 Observers team's mission to share advice and best practices to have on social media, while answering students' questions about disinformation.
Watch the weekly short version of 'Truth or Fake'
Since October 2018, we've been producing a short version of Truth or Fake available on our website and social media accounts.
Plus, every night on FRANCE 24 at 8:45pm and 10:20pm, you can watch a recap of our fact-checks by James Creedon and Catalina Marchant de Abreu.
Do you want to get in touch with our team about possible disinformation? Send us an email, a message on Facebook or Twitter, or reach out on WhatsApp at +33 6 30 93 41 36.
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The Coronavirus Pandemic
Brazil Dispatch
In Glitter and Leotards, They Took a Stand: Carnival Must Go On
After Brazil’s biggest party was effectively canceled for the second straight year, a group of artists rallied to play on despite police orders.
Musicians and revelers crowding a downtown street in Rio de Janeiro on Monday.Credit...Dado Galdieri for The New York Times
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By Jack Nicas
Jack Nicas, The Times’s Brazil bureau chief, reported this story by spending the weekend with the Carnival blocos on the streets of Rio de Janeiro.
RIO DE JANEIRO — A young man sat alone with a beer and his tuba. One by one, his co-conspirators arrived. A man in a leotard with a trumpet. A shirtless drummer in a wizard hat. Another tuba player in a leopard-skin bra.
They were a ragtag group, convening near a popular downtown plaza to break the rules and start a party. In their view, they were here to save Rio de Janeiro’s Carnival.
After Omicron brought a new wave of Covid cases to Brazil, Rio banned the roving bands known as “blocos” that fuel the free, impromptu street parties that make this city’s Carnival such a democratic revelry. City authorities had been scouring social media for planned blocos and vowed to break up any that violated the order.
Instead of the blocos, the city was allowing private, paid parties that could check for vaccinations. That left many Rio residents worried that Carnival — one of the few institutions where Rio’s social classes still mingle — was becoming more private and elite. Some of them wondered whether it would be much of a Carnival at all.
But on the edge of the plaza just after 9 p.m. on Friday, Carnival’s first official night, the resistance was assembling next to a Chinese noodle stand. They were armed with glitter, fishnet and a full brass section.
“Carnival is a cultural manifestation, not an event,” said Rafael Comote, 30, a trumpet player wearing a pink wig and a vest from the Rio health department, borrowed from a friend. “Carnival is not something you can forbid.”
The bloco had formed over the previous few days in a WhatsApp group of about 100 musicians from bands that had canceled their plans. After last year’s Carnival cancellation, these musicians wanted to play. They called their makeshift band “Repressed Demand.” To evade the police, they decided on the meeting spot just a few hours before.
Around 10:30 p.m., the group headed for Olympic Boulevard, a promenade along the water created for the 2016 Olympics. “We’re all apprehensive,” Mr. Comote said as he walked. “This is the first bloco of the first day, so let’s see.”
About 20 musicians and 30 spectators stopped in front of a warehouse. With streetlights flickering overhead, they warmed up with a famous Brazilian Carnival song whose opening lyrics sent a message: “Make way so I can pass. Excuse me so I can let off some steam.” The small crowd bounced to the rhythm — and began texting their friends.
Benjamin Rache Salles, a physics professor with glitter on his face, said he was heading to meet friends at a samba bar when he heard there was a bloco. Now those 10 friends were on their way here.
Within an hour, the band was encircled by more than 200 people dancing and singing. Vendors were selling $2 beers. Carnival had arrived.
“The music produces a vibration that reaches your heart and gives you emotion. And you sing, dance, jump, get happy and forget everything,” said Fabio Morais, a trumpet player in a red firefighter vest. “Then you come back to reality.”
Suddenly, there were red flashing lights. The police had arrived, too.
‘We’ll ask them to disperse.’
In 1919, after the Spanish flu ravaged much of the world, Rio’s Carnival celebration was filled with such debauchery that it is still known as perhaps the best party the city has ever seen. Historians have said that year led to many Carnival hallmarks that continue today, including Rio’s biggest bloco, costumes and the occasional kissing of a stranger.
That left expectations high for this year’s Carnival, the days-long celebration of indulgence ahead of the Christian observance of Lent. Much like 1919, it was expected to serve as a pressure valve after the pandemic restrictions. “We don’t party because life is quiet, because life is good,” said Luiz Antônio Simas, a Rio historian who has studied Carnival. “The party is restorative.”
Then Omicron arrived. In January, Rio’s mayor postponed until April the official Carnival parade, known for its elaborately costumed dancers and floats, and banned altogether the more than 450 blocos and their freewheeling street parties. Most other cities made similar moves.
But a loophole in Rio’s policy — allowing private Carnival parties, which had already become more popular in recent years — let paid gatherings flourish.
Dozens popped up, with some offering elaborate musical performances and selling tickets for more than $100. Almost immediately, many Rio residents saw the policy as hypocritical.
“On what moral grounds do you stop the street carnival while various other gatherings and events are happening?” Mr. Simas said. “The ban was not based on public health criteria.”
City Hall stood firm. The man tasked with hunting the Carnival blocos was Brenno Carnevale — yes, that is his real name — head of the department that cracks down on illegal street vendors, taxis and, during the pandemic, parties.
The day before Carnival started, Mr. Carnevale said he had 32 agents monitoring social media for blocos and hundreds of police officers patrolling the streets. They had infiltrated more than 50 WhatsApp group chats. And they issued a clear warning the previous weekend when they broke up two blocos downtown in a pre-Carnival celebration.
“There are always people who want to defy the rules,” he said. If the blocos go out, “we’ll seek dialogue,” Mr. Carnevale said. “We’ll ask them to disperse.”
‘We’re not going to stop.’
When the police showed up on Olympic Boulevard on Friday night, things became tense. In some ways, the encounter would set the tone for the rest of Carnival.
The police wanted the bloco to move. But the officers didn’t necessarily say they had to stop playing. “We are going to Harmony Plaza,” said Paula Azevedo, a fiery trombone player. “We’re not going to stop.”
The police agreed the party could move. Then Ms. Azevedo posed another question. “You agree that this is hypocrisy?” she said. “It is hypocritical to have to pay to enjoy Carnival?”
“Yes,” one officer responded. “Of course.”
The party became a parade down Olympic Boulevard, gathering energy and size as it went. When the band turned left onto a more narrow street, it was difficult to move.
By 3 a.m., thousands of people packed Harmony Plaza. They greeted friends, kissed and moved to the music. Some climbed on to a gazebo. People wore wigs, capes and feathers, and vendors sold caipirinhas, meat skewers and corn on the cob. And the band didn’t stop, the drums and horns the heartbeat of the party. Overlooking it all was a state police precinct.
At 6 a.m., Paulo Mac Culloch, a spokesman for Mr. Carnevale, responded to a text message asking if the department had spotted any blocos that night. “Up until now,” he responded, “no.”
The party made clear that Rio’s Carnival was on. While much smaller than usual and without the typical infrastructure, like portable toilets and sound stages, blocos played through the streets of downtown for the next four days, sometimes attracting enormous crowds.
The police, for their part, mostly watched. They tried to keep people off the tram tracks and from disrupting traffic, but tensions mostly remained low. One officer said everyone just wanted to get along because of the war in Ukraine.
On Monday, Mr. Carnevale’s department said that it broke up 11 blocos from Saturday through Monday. “The street Carnival, with the big organized blocos, didn’t happen as it usually does,” the department said. “However, we had people celebrating in the streets and we followed it all.”
Renata Rodrigues, a sociologist and a drummer in a feminist bloco that played on Tuesday, said that despite all the challenges, Rio’s street Carnival was alive and well.
“There is nothing more Rio than this street culture, this way of intertwining, getting together with people you know and you don’t know,” she said. “We haven’t been able to do any of that for two years, so it’s been a memorable, incredible Carnival.”
She added: “Something that only the street can provide.”
Leonardo Coelho contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
Mariupol refuses to yield. Ukraine rejected Russia’s demand to surrender the embattled southern port city, where an estimated 300,000 people remain trapped. In a rare firsthand account on social media, a resident who escaped described what she called a living “hell.”
A bloody stalemate. With the invasion stalled, few signs of progress on peace talks and the war appearing to have reached a stalemate, Russia is turning to deadlier and blunter methods, including a missile strike that reduced a Kyiv shopping mall to a smoldering ruin.
Biden’s diplomatic push. President Biden will travel to Europe for talks with NATO allies this week, in his most direct effort yet to rally opposition to the invasion. In a call with Western leaders ahead of his trip, he assailed Russia’s attacks on civilians and discussed providing assistance to refugees.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
France24 - Monde
JO de Paris-2024 : la moitié des billets seront vendus à 50 euros ou moins
Publié le : 22/03/2022 - 07:51
FRANCE 24
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La stratégie de billetterie pour les JO de Paris-2024 a été dévoilée lundi par le comité organisateur. Celle-ci prévoit notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler un budget de 4 milliards d'euros. Au total, plus de 13 millions de billets seront disponibles à la vente, pour les JO et les paralympiques.
Les organisateurs des JO de Paris-2024 ont dévoilé, lundi 22 mars, leur stratégie de billetterie, proposant notamment une moitié des billets à la vente à 50 euros et moins, au cours de l'année 2023, une manne financière indispensable pour boucler leur budget de 4 milliards d'euros.
Après avoir dévoilé en décembre, à grand renfort de visuels, une cérémonie d'ouverture inédite hors-stade entièrement sur la Seine, dont la facture n'a pas encore été affichée, le comité d'organisation (Cojo) s'est penché sur la billetterie.
Bien sûr, le scénario pandémique rode toujours, après le huis clos à Tokyo, et très peu de spectateurs à Pékin. Il y a un an, le patron du Cojo, Tony Estanguet, avait confié aux parlementaires que le comité travaillait sur plusieurs modèles pour cette raison.
Plus de 13,4 millions de billets seront disponibles à la vente : 10 millions pour les JO et 3,4 millions pour les paralympiques. Tout sera vendu en 2023, via un système de tirage au sort (inscription dès décembre 2022) qui générera des créneaux d'achats en février et en mai, puis fin 2023.
>> À lire sur France24.com : Paris-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"
"Tarifs accessibles"
Niveau tarif, un million de billets olympiques, sera vendu à 24 euros et ce pour tous les sports. Et 50 % des billets olympiques seront vendus à 50 euros et moins.
Pour le patron du Cojo, Tony Estanguet, l'idée est d'avoir des "Jeux ouverts au plus grand nombre, populaires, fédérateurs", avec "un grand volume de billets à des tarifs accessibles, pour tous les sports".
Le budget du Cojo, qui s'établit désormais à près de 4 milliards d'euros, repose sur les recettes de sponsoring, celles de la billetterie et une contribution du Comité international olympique (CIO). Côté sponsors, le tour de table – 1,1 milliard d'euros – n'est pas encore bouclé.
Le délégué interministériel aux JO, Michel Cadot, a récemment accordé un satisfecit au Cojo : "sur le plan de l'avancée en terme de respect du calendrier […] comme sur le plan budgétaire, les dossiers sont très correctement maîtrisés", a-t-il expliqué à l'Assemblée.
Après la révision de 2020, qui avait débouché sur 300 millions d'économies, les dépenses et les recettes vont être une nouvelle fois passées au peigne fin. La prochaine révision budgétaire est en effet prévue pour la fin 2022.
L'exécutif a demandé aux organisateurs de saisir son comité d'audit pour passer en revue le budget d'ici à l'été. D'autant que le Cojo pourrait voir ses prévisions percutées par le contexte inflationniste ou par d'éventuelles conséquences économiques liées à la guerre en Ukraine.
Parallèlement, les organisateurs gèrent d'autres questions sensibles, comme celle du relais de la flamme. Plus d'une dizaine de départements ont publiquement refusé le ticket d'entrée à 150 000 euros hors taxes pour le passage de la flamme, le jugeant prohibitif.
Le Cojo insiste sur le fait qu'il ne gagne pas d'argent avec l'opération et qu'il en prend en charge une partie. Tous les départements n'ont pas encore répondu.
Colère du côté du basket
Certains sites d'épreuves font aussi parler d'eux.
Après le site du tir à La Courneuve, en bonne voie pour rester là, c'est désormais le site des épreuves de qualifications de basket, un des halls du Parc des Expos de la porte de Versailles, qui fait beaucoup parler, en particulier sur Twitter.
"Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport co' le plus populaire aux JO être envoyé dans le parc des expo ?", s'est insurgé la semaine dernière Evan Fournier, vice-champion olympique avec l'équipe de France à Tokyo.
Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport Co le plus populaire aux J.O être envoyé dans le parc expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée. @Jpsiutat on ne peut pas laisser passer ça !!! Je crois rêver! pic.twitter.com/AAhGsaOjAp
March 16, 2022"Certes ce ne sont sans doute pas les standards d'une salle de NBA, mais c'est aussi ce qu'on aime aux Jeux olympiques, avoir une 'horizontalité' entre tous les sports", a répondu le quintuple champion olympique de biathlon, désormais membre de la commission des athlètes du CIO, Martin Fourcade. De son côté, le Cojo explique que des réunions sont en cours avec la fédération internationale de basket pour trouver des "solutions techniques" pour l'aménagement de la salle.
Mais tout cela n'a pas apaisé le basketteur qui a essayé d'entraîner le handball, qui jouera à Lille, dans son combat : "Sérieusement je suis handballeur, on me dit que je vais vivre les Jeux Olympiques @Paris2024 à Lille. JE PÈTE UN PLOMB. C'est une honte. Faut pas vous laissez faire. Combien de médailles d'or vous avez ramené à la France ? Quel manque de respect."
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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CHANTIERParis-2024 : des sites olympiques conçus pour laisser "un héritage social"
Paris-2024 : une cérémonie d'ouverture inédite et grandiose sur la Seine
JEUX OLYMPIQUES
Le drapeau olympique est arrivé à Paris, le compte à rebours pour les Jeux 2024 est lancé
Opex 360
La Russie affirme avoir visé un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique
par Laurent Lagneau · 19 mars 2022
Dans la course aux armes hypersoniques, lancée au début des années 2000 par les États-Unis via le programme « Conventional Prompt Global Strike » [CPGS], la Chine et la Russie ont clairement pris de l’avance.
Ainsi, les forces russes ont mis en service – ou sont en passe de le faire – trois systèmes hypersonique, dont l’Avanguard, qui repose sur un planeur de type HGV [pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, le missile Zircon, destiné aux forces navales et le Kh-47M2 Kinjal, un missile aérobalistique qui, emporté par un chasseur MiG-31K, serait capable de voler à la vitesse de Mach 10.
De telles armes peuvent être dotées de charges conventionnelles ou… nucléaire, ce qui pose une ambiguïté sur le plan stratégique. Et cela d’autant plus qu’il est très compliqué pour une défense antimissile de les intercepter en raison de leur hypervélocité.
Quoi qu’il en soit, ce 19 mars, la Russie a indiqué avoir utilisé, la veille, une arme de cette nature pour la première fois, dans le cadre de son offensive contre l’Ukraine.
« Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatyn, dans la région d’Ivano-Frankivsk », a en effet annoncé le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.
La localité de Deliatyn est située dans l’ouest de l’Ukraine, à centaine de kilomètres de la Roumanie et à environ 200 km de la Hongrie et de la Slovaquie.
La frappe contre le dépôt militaire de Deliatyn a été confirmée par Yuri Ignat, un porte-parole de la force aérienne urkrainienne. Cependant, il a aussi affirmé ne pas être « encore en mesure de confirmer ou d’infirmer les déclarations » de la Russie au sujet du missile utilisé.
Pour rappel, peu avant le début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie avait déployé des MiG-31K – donc potentiellement porteurs du Kinjal – dans son enclave de Kaliningrad. Ce qui mettait alors la quasi-totalité des capitales européennes à portée de tir.
Selon les données disponibles, le Kinjal est un dérivé du missile semi-balistique Iskander, qui a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Pouvant atteindre la vitesse de Mach 10 en phase terminale, il emporte soit une ogive à fragmentation de 500 kg, soit une ogive nucléaire. Sa portée serait de 2000 km.
L’usage d’un tel missile, au-delà de l’intérêt militaire stricto sensu, peut être perçu comme un message adressé par la Russie aux Occidentaux, lesquels ont pris des sanctions économiques d’une ampleur sans précédent à son égard.
Par ailleurs, les forces russes ont effectué une autre frappe contre une caserne ukrainienne située près de Mykolaïv, où les combats font rage, cette ville étant sur la route menant à Odessa. Selon un premier bilan de ce bombardement, au moins 50 militaires ukrainiens auraient été tués.
France24 - Monde
Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre
Publié le : 07/03/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.
"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.
Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.
Héritage de l’ère soviétique
"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.
Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.
Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.
Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.
Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.
Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.
L'essor de la Chine
Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.
Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.
Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.
Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.
Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.
La guerre après la pandémie
Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.
Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.
Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.
Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.
Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.
La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.
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Valeurs Actuelles
De l’incendie de l’ambassade d’Autriche au brasier de Notre-Dame, la longue histoire des pompiers de Paris
Les sirènes retentissent dans l’île de la Cité. Le long des quais de Seine, plusieurs véhicules rougeâtres tentent de se frayer un chemin entre les files d’automobilistes. Sur les trottoirs du quartier Saint-Michel, une foule interdite retient son souffle. Il est 18 h 45 ce 15 avril 2019 et une épaisse fumée noire s’élève de la toiture de la cathédrale Notre-Dame.
Sauver ou périr
Lances à incendie sur les épaules, les premiers pompiers affluent sur le parvis de l’édifice religieux. Juchés sur leurs échelles, les soldats du feu tentent de circonscrire la propagation des flammes sur le toit. Dans le beffroi, les militaires progressent difficilement. Ils traquent par petits groupes les foyers pouvant provoquer l’effondrement du monument. Ils montent difficilement leurs lances dans les tours. Leur mission : protéger les imposantes cloches de la cathédrale, la rosace centrale et le grand orgue.
Mais une image de cette tragédie demeure : la chute de la flèche de Viollet-le-Duc dans le brasier ardent. Quelques minutes plus tôt, le général commandant la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ordonne à ses hommes de pénétrer dans le bâtiment. Un détachement d’une dizaine de volontaires se charge de sauver les reliques de Notre-Dame. La mission est périlleuse. Le plomb en fusion tombe sur le sol. L’opacité de la fumée réduit le champ de vision des sauveteurs. Ils extraient in extremis certains trésors inestimables de la cathédrale dont la Sainte Couronne d’épines du Christ et la tunique de Saint Louis.
Pour sauver ce joyau de l’art gothique, 21 lances à incendie placées sur des bras élévateurs d’une cinquantaine de mètres arrosent sans discontinuer la toiture. Les 600 sapeurs mettent tout en œuvre pour réaliser l’impossible. Vers deux heures du matin, le centre opérationnel annonce le message « feu éteint ». Notre-Dame est sauvée.
Devant les caméras du monde entier, le sauvetage de Notre-Dame a mis en lumière tout le sang froid et le courage de la BSPP. Avec une intervention toutes les soixante secondes, dans Paris et sa petite couronne, cette unité est sur tous les fronts : incendie domestique, attentat terroriste, malaises, ivresse sur la voie publique, accidents de la route… Pour la seule année 2021, ces héros du quotidien ont accompli 463 851 missions avec une seule devise à l’esprit : « Sauver ou périr. »
En 2018, Valeurs actuelles accompagnait ces hommes et ces femmes dans leur quotidien. Quarante-huit heures durant, nous avons partagé le quotidien du personnel de la caserne Blanche dans le IXe arrondissement de la capitale. Ils s’étaient alors confiés sur le sens qu’ils donnaient à ce métier hors-norme. « Il n’est pas obligatoire d’être fou pour travailler ici mais ça aide », commentait l’un deux. Un autre ajoutait : « Nous sommes une grande famille. On est tous solidaires les uns des autres. » Une « grande famille », voilà comment qualifier cette unité qui célèbre cette année le 211e anniversaire de sa fondation par… Napoléon.
Une grosse colère de Napoléon entraîne la fondation de la BSPP
Ambassade d’Autriche, 1er juillet 1810. Son excellence le prince Karl Philipp de Schwarzenberg donne une réception en l’honneur de Napoléon et de son épouse Marie-Louise. L’hôtel de Montesson se pare de ses plus beaux atours. De vastes tentes richement décorées sont élevées dans les jardins de l’ambassade. Une imposante salle de bal éphémère se monte avec des lustres ornés de bougies. Un feu d’artifice est même tiré en l’honneur du couple impérial.
Soudain, le ciel s’assombrit. Un violent mouvement d’air rabat violemment un des lustres sur lequel s’enflamme une draperie. Les convives assistent impuissants au sinistre. La pièce s’embrase du sol au plafond. Certains convives meurent brûlés vifs, d’autres étouffés. Le cri sourd des blessés se perd dans le brasier. Qu’en est-il de l’action des pompiers sur place ? Seuls et sans renforts, six garde-pompes tentent tant bien que mal de stopper les flammes avec deux malheureuses lances. Napoléon enrage. L’Empereur ne pardonne pas cet échec et désavoue la Compagnie des garde-pompes.
Dans la foulée, Napoléon entérine la fondation du Bataillon militaire de sapeurs-pompiers de Paris par un décret impérial du 18 septembre 1811. Ce décret jette les bases de ce que deviendra la future Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et définit les caractéristiques militaires de l’unité. Le décret clarifie les missions et l’emploi du régiment. Il souligne le caractère militaire de l’unité en insistant sur la formation des personnels, l’innovation et la recherche de nouveaux équipements. Encore aujourd’hui, cette charte continue d’imprégner les esprits des nouvelles générations de pompiers.
Notre-Dame, Bataclan, Rue Erlanger… Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques
En deux cents ans d’existence, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris a été confrontée à des interventions aussi extrêmes que spectaculaires. Le 8 août 1868, un immeuble de la rue Saint-Antoine (IVe arrondissement) est en proie à un terrible incendie. Les flammes se répandent avec une violence inouïe dans les logis. Certains résidents se recluent de peur chez eux, quand d’autres s’amassent paniqués aux fenêtres.
Cette détresse suscite un sentiment de révolte chez le caporal François Thibault. Il se saisit d’un simple drap et d’une échelle à crochet. À la force de ses bras, il agrippe son échelle aux balcons pour progresser sur la façade de l’immeuble.
Une à une, il va chercher les victimes, qu’il protège avec son drap. Son exploit, devenu légendaire, est toujours narré à la nouvelle génération de pompiers. Cette échelle à crochet connaît une seconde jeunesse en février 2019, lors du drame de la Rue Erlanger, dans le XVIe arrondissement. Cet incendie d’origine criminelle entraîne la mobilisation en pleine nuit de la BSPP. Les héritiers du caporal Thibault réitèrent cette méthode de sauvetage. Pour aller secourir les victimes dans les étages, ils crochètent les balcons. Par binôme, ils réussissent à évacuer les habitants par la façade extérieure du bâtiment. Les pompiers de Paris demeurent les gardiens de la vie, en temps de paix, comme en temps de guerre.
Dans les heures sombres de l’Occupation, au lendemain de la rafle du 16 juillet 1942, les familles juives sont entassées dans le Vélodrome d’Hiver. Les soldats du feu dirigés par le capitaine Henri Pierret vont leur venir en aide. Face aux conditions inhumaines de leur détention, l’officier ordonne à ses hommes de distribuer de l’eau aux malheureux. Les sapeurs recueillent discrètement les petits mots des internés, qu’ils glissent dans leurs besaces et dans leurs bottes. Ils s’empressent le lendemain d’adresser aux familles des détenus ces petits mots figés dans le temps. Les combats de la libération de Paris, du 19 au 25 août 1944 témoignent de cet héroïsme et de cette fidélité pour la « Ville lumière ». La verrière du Grand Palais en flamme, ils se précipitent pour sauver le monument. Une mission durant laquelle ils évacuent secrètement et sauvent les résistants piégés dans l’édifice. Ce sont ces mêmes pompiers, sous les ordres du capitaine Lucien Sarniguet, qui hissent le drapeau tricolore sur la tour Eiffel et l’Arc de Triomphe pour signifier la libération de la capitale.
Ces dernières années, la BSPP a connu une résurgence d’interventions plus médiatiques. Face à la fureur des balles djihadistes ou à la violence des flammes, c’est toujours en première ligne que les pompiers répondent aux périls. Au soir des attentats du 13 novembre 2015, les pompiers mettent en place une véritable médecine de guerre. À même le sol des terrasses ensanglantées, ils se relaient sans relâche pour sauver le plus grand nombre de vies. L’éthique des pompiers de Paris se résume en cette formule du général Casso, « si je me permets de te demander quelle est ta peine, ce n’est pas par indiscrétion, mais bien pour mieux t’aider ».
France24 - Monde
Athlétisme : Rojas-Duplantis, toujours plus loin, toujours plus haut
Publié le : 21/03/2022 - 19:09
Nicolas BAMBA
Lors des Championnats du monde d'athlétisme en salle, dimanche, à Belgrade, la Vénézuelienne Yulimar Rojas et le Suédois Armand Duplantis ont établi de nouveaux records du monde dans leur discipline, le triple saut et le saut à la perche. Tous deux repoussent les limites pour atteindre des distances et des hauteurs qu'on n'osait imaginer.
Un peu comme à l'époque où le Jamaïcain Usain Bolt écrasait le sprint mondial, perchistes et triple sauteuses semblent aujourd'hui condamnés à ne pouvoir prétendre qu'à la médaille d'argent, au mieux. L'or, tant convoité, est hors de portée.
Chez les hommes, à la perche, Armand Duplantis évolue sur une autre planète depuis deux ans. Et chez les dames, au triple saut, Yulimar Rojas dicte sa loi depuis maintenant cinq ans. La concurrence, elle, ne peut que regarder ces deux monstres redéfinir les standards de leur discipline.
Illustration parfaite encore dimanche 20 mars lors des Mondiaux d'athlétisme en salle à Belgrade, en Serbie. Yulimar Rojas et Armand Duplantis n'ont pas été inquiétés, ne serait-ce qu'un instant, par leurs adversaires.
Rojas vise 16 mètres
À Tokyo, le 1er août 2021, en finale des Jeux olympiques, Yulimar Rojas avait déjà frappé un grand coup en explosant le précédent record du monde de sa discipline, 15,50m, établi lors des Mondiaux de 1995 par l'Ukrainienne Inessa Kravets. La Vénézuélienne a sauté à 15,67m.
La "Reine du triple saut" a fait encore plus fort à Belgrade. Quasi assurée du titre dès son premier essai, Yulimar Rojas s'est lancée dans la course à un nouveau record du monde. Mission accomplie à sa sixième et dernière tentative : 15,74 m. À la regarder, cela paraît presque facile tant la longiligne athlète – 1,92 m, 72 kilos – maîtrise son art. Après son sacre, elle a d'ailleurs lâché qu'elle était venue en Serbie "pour s'amuser".
Es nuestra ❤️ 🇻🇪Gracias a todos por los mensajes. Estoy muy feliz porque sé que ustedes volaron conmigo hoy.⏭15.74⏮💥 pic.twitter.com/HY2Jo3O6DE
March 21, 2022Championne olympique, double championne du monde en plein air, triple championne du monde en salle, recordwoman du monde... Yulimar Rojas ne laisse aucune miette. Dimanche, sa dauphine, l'Ukrainienne Maryna Bekh-Romanchuk, a terminé un mètre derrière elle. Lors des derniers JO, la Portugaise Patricia Mamona s'était arrachée pour battre largement le record national... mais a quand même fini à 66 centimètres de la médaillée d'or. Le gouffre entre la patronne et le reste du circuit est abyssal.
À 26 ans, la Vénézuélienne défie les lois de la physique en clamant haut et fort son objectif : devenir la première femme à atteindre les 16 mètres. À l'écouter, ce n'est qu'une question de temps : "Ma devise, c'est ''rien n'est impossible''. Je vais y arriver. Je suis née pour sauter 16 mètres et c'est ce que je veux pour inspirer les autres. Je sais que j'ai 16 mètres dans les jambes." Et ce n'est peut-être pas fini, car Yulimar Rojas nourrit aussi de hautes ambitions en saut en longueur. Le 13 juin 2021, sans préparation, elle a sauté à 6,88m, nouveau record national. Puis, elle a atteint 7,27m, performance folle mais invalidée à cause d'un vent légèrement trop fort. Gare à cet appétit sans limite.
Duplantis plane à 6,20 m en attendant mieux
Adolescent, il était déjà un phénomène. Armand Duplantis n'a pas tardé à confirmer tout le potentiel aperçu du temps où il brillait chez les cadets et les juniors. Champion d'Europe en 2018 à seulement 18 ans, vice-champion du monde en plein air en 2019, le Suédois était programmé pour dominer la perche. Il n'a pas failli : depuis 2020, le perchiste plane largement au-dessus de tous ses adversaires.
À Belgrade, "Mondo" a, une fois de plus, survolé le concours. Médaillé d'argent, le Brésilien Thiago Braz da Silva a raté trois sauts avant de franchir 5,95 m, puis d'échouer à 6,05 m. Pendant ce temps-là, Armand Duplantis ne connaissait aucun échec jusqu'à 6,05 m. Assuré du titre, il a donc eu tout le loisir, comme Yulimar Rojas plus tôt, de viser un nouveau record du monde : 6,20 m, soit un centimètre au-dessus de la barre de référence franchie par lui-même il y a... deux semaines seulement. Et après deux ratés, le Suédois a effacé cette barre.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Mondo Duplantis (@mondo_duplantis)
La domination d'Armand Duplantis rappelle celle de Sergueï Bubka dans les années 1980 et 1990. L'Ukrainien avait battu le record du monde 35 fois pour le faire passer de 5,85 m en 1984 à 6,15 m en 1994. Il avait ensuite fallu attendre presque 20 ans pour voir Renaud Lavillenie, modèle et grand ami d'Armand Duplantis, surpasser Sergueï Bubka en franchissant 6,16 m. Le Français n'aura gardé ce record que six ans. Maître Duplantis le lui a arraché dès 2020, année de son avènement, pour le porter à de nouveaux sommets.
Champion d'Europe en salle, champion olympique et désormais champion du monde en salle, le Suédois a déjà battu quatre fois le record du : 6,17 m puis 6,18 m en février 2020, et donc 6,19 m et 6,20 m en mars 2022. C'est à se demander jusqu'où il s'envolera. Lui ne se fixe aucune limite, comme il l'a confié après son titre à Belgrade : "Je veux repousser les barrières. Je veux être un gars qui saute haut dans les grandes compétitions. J'ai maintenant sauté suffisamment à plus de 6 m pour savoir qu'il est possible de battre des records n'importe quand. J'ai une bonne idée de ce dont j'ai besoin pour rester au sommet." Ses adversaires ont de quoi être résigné, car "Mondo" n'a que 22 ans. Son règne est bien parti pour durer.
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Ancien patron de l'athlétisme mondial, le Sénégalais Lamine Diack est mort
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La frégate française « Vendémiaire » a navigué dans le détroit de Taïwan, malgré les revendications chinoises
par Laurent Lagneau · 19 mars 2022
Le 18 mars, quelques heures avant un entretien par vidéoconférence entre Joe Biden et Xi Jinping, le ministère taïwanais de la Défense a confirmé que le porte-avions chinois Shandong venait de passer dans le détroit de Taïwan, ce qui ne s’était plus produit depuis décembre 2020.
« Nous soulignons que nous sommes avertis et surveillons tous les porte-avions et navires de l’APL [Armée populaire de libération chinoise] évoluant dans les environs du détroit de Taïwan », a-t-il en effet déclaré, dans un message dont la teneur a été rapportée par l’AFP.
Pour rappel, Pékin considère que Taïwan comme faisant partie de son territoire… Ce qui vaut donc aussi pour le détroit en question, large de 180 km. Ce que contestent les États-Unis, qui y envoient régulièrement des navires de l’US Navy afin de défendre le principe de la liberté de navigation. D’ailleurs, les mouvements du porte-avions CNS Shandong ont apparemment été suivis par le « destroyer » USS Ralph Johnson.
Un porte-parole de la marine américaine a en effet expliqué que ce navire « a effectué un transit de routine dans le détroit de Taiwan le 17 mars, heure locale, dans les eaux internationales, conformément au droit international ». Soit quasiment au même moment que le CNS Shandong.
L’USS Ralph Johnson est un habitué du détroit de Taïwan étant donné qu’il y a transité à trois reprises depuis le début de l’année, ce qui donne généralement lieu à de vives protestations de la part des autorités chinoises.
Cela étant, l’US Navy n’est pas la seule à effectuer des missions de type FONOP [Freedom of Navigation Opérations] dans le détroit de Taïwan. La Royal Navy y a fait transiter une frégate appartenant à l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth en septembre 2021. Et la Marine nationale n’est pas en reste.
Ainsi, en avril 2018, la Chine avait dénoncé le passage de la frégate de surveillance « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan et annulé la participation de celle-ci à la parade navale organisée à Qingdao pour le 70e anniversaire de l’APL.
« Nous avons envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi, afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », avait alors expliqué un porte-parole du ministère chinois de la Défense. Une note de « protestation solennelle » avait été adressée à Paris, trois semaines après les faits, au motif que la frégate française aurait « franchi illégalement » le détroit de Taïwan et pénétré dans les « eaux territoriales chinoises ».
Cependant, cela n’empêcha nullement la Marine nationale d’envoyer, l’an passé, le navire de renseignement Dupuy de Lôme dans ce même détroit de Taïwan. L’annonce en avait été faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2021. Et la réaction chinoise fut discrète…
Qu’en sera-t-il pour le récent – et nouveau – passage de la frégate « Vendémiaire » dans le détroit de Taïwan?
Le 11 mars, « le Vendémiaire a transité dans le détroit de Formose pour poursuivre sa mission en mer de Chine méridionale et marquer l’attachement de la France à la liberté de navigation », a en effet laconiquement indiqué l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
La semaine passée, l’EMA avait rapporté que le Vendémiaire s’était aventuré près des îles Spratley et Paracels [revendiquées par Pékin] et qu’elle a mis le cap vers le récif de Scarborough [objet d’un différend entre la Chine et les Philippines]… et qu’il était suvi « de manière professionnelle » par la frégate chinoise Zhanjiang.
Dans un entretien publié par la revue Conflits, l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine nationale, a dénoncé les actes d’intimidation de l’APL à l’égard des navires français. « À trois reprises cette année, une frégate chinoise a coupé la route d’un navire de guerre français en passant à 50 mètres de son étrave. […] C’est leur façon de signifier que nous sommes indésirables en mer de Chine », a-t-il dit. Qu’en a-t-il été pour le passage du Vendémaire le détroit de Taïwan?
Quoi qu’il en soit, et après avoir participé à des exercices avec la marine philippine et franchi le détroit de Taïwan, le Vendémiaire a mis le cap vers la mer de Corée, où il doit prendre part à la mission AETO, c’est à dire la contribution française à l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], laquelle vise à documenter les entorses aux sanctions internationales censées s’appliquer à la Corée du Nord.
Photo : État-major des armées
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : un centre culturel russe visé par une attaque au cocktail Molotov à Paris
L’ambassade de Russie réagit
« Le 7 mars 2022, à 2h du matin, la Maison russe des sciences et de la culture à Paris a été attaquée. Nous demandons aux autorités françaises d’assurer la sécurité des représentations officielles russes en France », a tweeté l’ambassade de Russie en France. Sur son site, la Maison russe des Sciences et de la Culture évoquait au lendemain de l’incident une fermeture temporaire pour « des raisons administratives ».
France24 - Monde
Foot européen : l'AC Milan ne faiblit pas, le PSG s'écroule
Publié le : 21/03/2022 - 13:17
Nicolas BAMBA
En Italie, l'AC Milan a conservé sa place de leader de Serie A en l'emportant à Cagliari (1-0), samedi. En France, le PSG a sombré face à l'AS Monaco (0-3) dimanche, laissant infuser l'idée d'une fin de saison très pénible. Aucun problème en Bundesliga allemande pour le Bayern Munich, confortable vainqueur de l'Union Berlin (4-0). En Espagne, le Clasico a tourné à l'humiliation pour le Real Madrid, écrasé à domicile par le FC Barcelone (0-4).
Ligue 1 : Paris piétiné par Monaco, Marseille seul dauphin
Privé de Leo Messi, d'Angel Di Maria, de Keylor Navas et de Sergio Ramos, blessés ou malades, le PSG a vécu un dimanche très pénible au stade Louis-II, à Monaco. Hors du coup, les Parisiens ont livré une prestation proche du néant et sont repartis du Rocher avec une défaite cinglante (3-0). L'ASM l'a emporté grâce à un doublé de Wissam Ben Yedder et un but de Kevin Volland.
C'est la troisième défaite consécutive de Paris en déplacement pour la Ligue 1. Celle-ci se distingue par l'attitude des joueurs, absents sur la pelouse et incapables de se révolter. Peut-être une répercussion du fiasco européen face au Real Madrid ? À neuf journées de la fin du championnat, la première place du PSG n'est pas encore menacée (65 points), mais les prochaines semaines pourraient être compliquées.
Le duel direct pour le podium, dimanche, entre l'Olympique de Marseille et l'OGC Nice à tourner à l'avantage des Phocéens, vainqueurs au stade Vélodrome (2-1) avec des buts d'Arkadiusz Milik et Cédric Bakambu contre un but de Mario Lemina. Ce succès permet à l'OM de s'installer seul à la deuxième place du championnat (53 points) devant Rennes (52 points), qui a cartonné à Metz (6-1). À l'autre bout du classement, Bordeaux s'enfonce toujours plus à la dernière place (22 points) après sa défaite contre un Montpellier pourtant réduit à neuf contre onze.
Serie A : l'AC Milan toujours en tête, l'Inter cale encore, la Louve règne à Rome
Mis sous pression par Naples, vainqueur de l'Udinese (2-1) grâce à un doublé de Victor Osimhen, l'AC Milan n'a pas tremblé samedi soir. En déplacement à Cagliari, les joueurs entraînés par Stefano Pioli l'ont emporté (1-0). Buteur très efficace ces dernières semaines, Olivier Giroud s'est mué en passeur décisif pour Ismaël Bennacer à l'heure de jeu. Une façon de fêter son retour en équipe de France, où il va remplacer Karim Benzema, blessé.
Les Rossoneri conservent ainsi la première place du championnat (66 points) devant Naples (63 points), tandis que l'Inter Milan perd encore du terrain. Les Nerazzurri ont concédé un deuxième match nul consécutif, cette fois contre la Fiorentina (1-1). Avec 60 points, l'équipe reste troisième mais sent le souffle de la Juventus dans son dos. La Vieille Dame a battu la lanterne rouge Salernita (2-0) et compte 59 points.
Enfin, l'AS Rome a remporté haut la main le derby de la capitale face à la Lazio (3-0). José Mourinho et ses joueurs ont plié l'affaire en première période grâce à deux buts de Tammy Abraham et un troisième signé Lorenzo Pellegrini.
Still not over this finish 🤩#CagliariMilan #SempreMilan pic.twitter.com/8NZLHOKs7M
March 19, 2022Liga : le Barça humilie le Real Madrid, le Séville FC piétine toujours
Pour son premier Clasico à Santiago-Bernabeu dans le costume d'entraîneur, Xavi signe une belle victoire. Comme à ses plus belles heures du temps où il était joueur, son FC Barcelone s'est promené dans l'antre madrilène pendant que le Real, privé de Karim Benzema, a sombré. Les Blaugrana sont repartis de Madrid avec une victoire éclatante (4-0). Pierre-Emerick Aubameyang (doublé), Ronald Araujo et Ferran Torres ont enchanté leurs supporters.
À la dérive il y a encore quelques semaines, le Barça revient ainsi fort avec ce cinquième succès consécutif qui le ramène à la troisième place (54 points). Le Real Madrid est encore loin en tête malgré cette gifle (66 points), mais le Séville FC est tout proche. Les Andalous occupent toujours la deuxième place (57 points), mais ils n'avancent plus après un troisième match nul d'affilé, cette fois contre la Real Sociedad (0-0).
La lutte pour le podium s'annonce très disputée car l'Atlético de Madrid est sur une très bonne phase lui aussi. Les Matelassiers sont à la quatrième place (54 points) et restent également sur une série de cinq victoires consécutives. Samedi, ils l'ont emporté (1-0) sur le terrain du Rayo Vallecano.
Bundesliga : le Bayern Munich remet les gaz
Avec deux matches nuls (1-1) lors des 25e et 26e journées, le Bayern Munich avait vu son avance en tête du championnat d'Allemagne se réduire à quatre points. Peut-être piqués par ce léger creux, les Bavarois ont remis les pendules à l'heure samedi contre l'Union Berlin, balayé (4-0).
Le Français Kingsley Coman a ouvert le score. Son jeune compatriote Tanguy Kouassi a ensuite inscrit son premier but sous le maillot du Bayern. Puis, comme d'habitude, Robert Lewandowski a trouvé le chemin des filets à deux reprises, confortant un peu plus son statut de meilleur buteur du championnat avec 31 buts désormais.
Le Borussia Dortmund, neutralisé par Cologne (1-1), reperd du terrain sur le Bayern. Le BVB compte 57 points, soit six de moins que le leader et neuf de plus que le Bayer Leverkusen, troisième après sa victoire à Wolfsburg (2-0).
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Angleterre : Manchester City-Liverpool au programme de la FA Cup
Week-end particulier en Angleterre avec, d'une part quelques matches de la 30e journée de Premier League, et d'autre part les quarts de finale de la FA Cup.
En Premier League, Arsenal a tiré son épingle du jeu en allant chercher une victoire (1-0) sur le terrain d'Aston Villa samedi. Les Gunners prennent seuls la quatrième place avec 54 points. Les deux premières places semblent inaccessibles, mais la troisième, occupée par Chelsea (59 points), n'est pas loin.
En FA Cup, Chelsea s'est qualifié samedi pour les demi-finales en battant Middlesbrough (2-0). Dimanche, Crystal Palace n'a laissé aucune chance à Everton (4-0). Les Eagles défieront les Blues en demi-finale.
Dans les deux autres quarts de finale, la logique a été respectée. Dimanche, Manchester City a pris le meilleur sur la pelouse de Southampton (4-1). Liverpool, de son côté, a été moins à l'aise mais a fini par l'emporter à Nottingham (1-0). Cityzens et Reds s'affronteront en demi-finale.
𝗪𝗲𝗺𝗯𝗹𝗲𝘆 𝗮𝘄𝗮𝗶𝘁𝘀 🏟@ManCity 🆚 @LFC @ChelseaFC 🆚 @CPFC The ties for the #EmiratesFACup semi-finals are set pic.twitter.com/WUw2nwR6XP
March 20, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ÉLIMINATIONSRonaldo et Messi de nouveau absents des quarts de finale de la C1 : la fin d'une ère ?
Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu
Tirage au sortLigue des champions : Chelsea-Real Madrid, le choc des quarts de finale
Valeurs Actuelles
“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
Opex 360
Un MV-22 Osprey américain s’est écrasé en Norvège, lors de l’exercice Cold Response
par Laurent Lagneau · 19 mars 2022
Le 18 mars, en fin d’après-midi, un MV-22 Osprey appartenant à la II Marine Expeditonary Force de l’US Marine Corps [USMC] a disparu des écrans radar alors qu’il effectuait une mission d’entraînement dans le comté de Nordland [Norvège], lors l’exercice Cold Response, qui réunit plus de 35’000 militaires de 27 nations différentes.
Cet aéronef de type tiltrotor, car doté de rotors basculants lui permettant de décoller comme un hélicoptère et de voler à la vitesse de croisière d’un avion, devait atterrir à Bodø aux environs de 18 heures [locales]. Selon le ministère norvégien de la Défense, il volait dans le secteur de Saltfjellet quand il a communiqué sa position pour la dernière fois.
Un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3 Orion des forces aériennes norvégiennes ont alors décollé de Bodø pour tenter de retrouver ce MV-22 Osprey et ses quatre membres d’équipage. Seulement, les mauvaises conditions métérologiques ont compliqué les opérations de recherche. Cependant, l’épave de l’appareil a fini par être repérée vers 21h20, dans la vallée de Gråtådalen, située à environ 50 km au sud de la base qu’il devait rejoindre.
« En raison des conditions météorologiques, il n’a pas été possible d’accéder au site par les airs. Les équipes de sauvetage sont maintenant en route vers la région à pied et en motoneige », a indiqué le ministère norvégien de la Défense.
« Nous pouvons confirmer qu’un incident s’est produit impliquant un aéronef de type MV-22B Osprey […] La cause de l’incident fait l’objet d’une enquête et des détails supplémentaires seront fournis dès qu’ils seront disponibles », a indiqué l’USMC, via un communiqué.
Jusqu’alors, le dernier accident impliquant un MV-22 Osprey de l’USMC s’était produit en août 2017, un appareil de la 31st Marine Expeditionary Unit s’étant abîmé en mer, dans la baie de Shoalwater [Australie], avec 26 militaires à bord. Trois d’entre-eux y laissèrent la vie.
Pour rappel, le V-22 Osprey a été développé, non sans difficultés, par Textron et Boeing. Ayant effectué son premier vol en 1989, il ne sera déclaré opérationnel qu’en 2007. En 2020, 400 exemplaires avaient été produits pour les besoins de l’USMC [qui en est le principal utilisateur], l’US Navy, l’US Air Force et les forces d’autodéfense japonaises. En mars 2021, l’Osprey a franchi le seuil des 600’000 heures de vol.
Photo : USMC
Valeurs Actuelles
Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant
TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».
Le gaz finalement concerné
À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».
Opex 360
Le projet de corvette européenne pourrait se concrétiser plus tôt que prévu
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
Lancé en 2019 dans la cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], sous la direction de l’Italie et avec la participation de la France, de la Grèce ainsi que de l’Espagne [le Portugal a le statut d’observateur, ndlr], le projet de corvette européenne [EPC – European Patrol Corvette] a reçu le soutien de l’Agence européenne de défense [AED].
Pour rappel, il s’agit de développer une nouvelle classe de navires « modulaires », selon une architecture « plug-and-play » ouverte. Ces corvettes devraient afficher un déplacement de 3’000 tonnes maximum pour une longueur de 110 mètres. Au moins trois configurations sont prévues : une première pour la lutte anti-navire, une seconde pour les missions longues, avec une capacité anti-surface et une troisième pour la patrouille de haute-mer.
La Marine nationale attend beaucoup de ce programme car il lui permettra de remplacer ses six frégates de surveillance affectées depuis le début des années 1990 dans les départements et territoires d’outre-Mer. Celles-ci devraient être retirées du service entre 2030 et 2033. Cela étant, leur remplacement devient de plus en plus urgent en raison de la faiblesse de leurs capacités militaires. Conçus pour des missions relevant de l’Action de l’État en mer [AEM], elles ne font désormais plus le poids dans le contexte actuel, marqué par une remise en question du droit international et des logiques de prédation.
« Les intérêts [de ce projet de corvette européenne] sont multiples : capacitaires, budgétaires, puisque les coûts de developpement seraient mutualisés par une ingénierie commune, industriel et politique », a souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par la nouvelle revue DefTech.
« L’ambition est de disposer d’un premier prototype en 2027, puis de produire une vingtaine de bâtiments, ce qui permettrait d’obtenir une effet de série intéressant », a également affirmé l’amiral Vandier.
En la matière, il est toujours délicat de donner une échéance, tant il est rare que les trains arrivent à l’heure dans les programmes d’armement, notamment quand ils sont conduits en coopération… Toujours est-il que les pays participants à ce projet de corvette ont la ferme intention de tenir les délais… voire, si possible, de gagner du temps.
En effet, cela suppose de réunir deux conditions : mettre en place une organisation industrielle efficace et faire converger les besoins opérationnels des quatre pays impliqués, ce qui n’est jamais simple. La première est remplie, avec un consortium impliquant Naval Group, Fincantieri et Navantia. Quant à la seconde, elle a franchi un cap important, lors d’une réunion organisée le 8 mars au Palazzo Marina [Rome], avec des représentants des marines des quatre pays impliqués.
Cette « réunion, consacrée à la rédaction des exigences communes, a été fondamentale pour élaborer le document relatif aux capacités qui seront à la base du projet et sceller la convergence des intentions des quatre pays participant afin de rendre ce programme réalisable par le consortium industriel », a expliqué le ministère italien de la Défense.
« Grâce à l’appui de l’AED […], un consensus a été trouvé pour la rédaction des premiers documents permettant d’établir les axes de développement du programme », a-t-il continué.
Et de préciser : « Les prochaines étapes consisteront à approuver, au niveau national, les exigences opérationnelles afin de poursuivre le processus de conception ».
Si tout se passe bien, le contrat de construction des corvettes pourrait être notifié aux industriels concernés en 2025 et la pose de la quille du premier navire serait envisageable en 2026 [et non plus en 2027], pour une livraison à partir de 2030.
Photo : illustration
France24 - World
US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya
Issued on: 21/03/2022 - 01:28
NEWS WIRES
The United States formally determined that Myanmar's army committed genocide and crimes against humanity in its violence against the Rohingya minority, U.S. Secretary of State Antony Blinken said on Monday, warning that as long as a military junta was in power nobody in the country would be safe.
Announcing the decision, which was first reported by Reuters on Sunday, Blinken said the attacks against Rohingya were "widespread and systematic" and that evidence pointed to a clear intent to destroy the mainly Muslim minority. Read full story
The determination could bolster efforts to hold the Myanmar generals accountable and help prevent further atrocities, U.S. officials believe. Activists welcomed the move, but called for concrete actions like tougher sanctions on the junta.
In his speech at the U.S. Holocaust Memorial Museum in Washington, the top American diplomat read out tragic and chilling accounts of victims, who had been shot in the head, raped and tortured.
Myanmar's armed forces launched a military operation in 2017 that forced at least 730,000 Rohingya from their homes and into neighboring Bangladesh. In 2021, Myanmar's military seized power in a coup.
"Since the coup, we have seen the Burmese military use many of the same tactics. Only now the military is targeting anyone in Burma it sees as opposing or undermining its repressive rule," Blinken said.
"For those who did not realize it before the coup, the brutal violence unleashed by the military since February 2021 has made clear that no one in Burma will be safe from atrocities so long as it is in power," he added.
Days after U.S. President Joe Biden took office, Myanmar generals led by Commander in Chief Min Aung Hlaing seized power on Feb. 1, 2021, after complaining of fraud in a November 2020 general election won by democracy champion Aung San Suu Kyi's party. Election monitoring groups found no evidence of mass fraud.
The armed forces crushed an uprising against their coup, killing more than 1,600 people and detaining nearly 10,000, including civilian leaders such as Suu Kyi, according to the Assistance Association for Political Prisoners, an advocacy group, and setting off an insurgency. Read full story
Blinken's recognition comes after two earlier State Department examinations failed to produce a determination on the atrocities, which U.S. officials had only referred to as "ethnic cleansing" until now.
"There is no doubt that being allowed to get away with genocide of the Rohingya encouraged the military to think it could get away with holding a coup as well," said Tun Khin, a Rohingya activist who heads the Burmese Rohingya Organisation UK and attended Blinken's address.
"Accountability for Rohingya genocide will not just help protect the Rohingya, it will help protect all the people of Burma.”
Few real consequences
In response to the coup, the United States and Western allies sanctioned the junta and its business interests, but have been unable to persuade the generals to restore civilian rule after they received military and diplomatic support from Russia and China.
Advocates say Monday's declaration, which does not automatically unleash any punitive measures but carries political weight, could help judicial efforts worldwide to hold the junta accountable, but say more action needs to follow.
Washington should work through U.N. bodies to push for accountability while also extending sanctions to target the foreign currency reserves Myanmar's junta gathers from oil and gas revenues, said John Sifton, Asia advocacy director at Human Rights Watch.
“The Myanmar military will continue to commit atrocities so long as other governments fail to impose measures to hold them accountable,” Sifton said.
Blinken on Monday announced $1 million in new funding for a U.N. investigation on Myanmar and said the United States has shared information with Gambia connected to its case at the International Court of Justice, where it has accused Myanmar of genocide.
Monday's announcement comes after more than four years of examinations by the State Department, including a 2018 report prepared with outside lawyers that surveyed more than 1,000 Rohingya refugees living in Bangladesh.
Three-quarters of those surveyed had witnessed the military kill someone and more than half witnessed acts of sexual violence, Blinken said, adding the findings "demonstrate that these abuses were not isolated cases."
Blinken also recalled the experience of his stepfather, Samuel Pisar, who was sent to the Nazis' first concentration camp at Dachau a dozen years after it was built - an example of how the groundwork for genocide is laid over years or even decades.
An exhibit at the museum showed how Rohingya had their rights and citizenship "methodically stripped away" over many years, Blinken said.
(REUTERS)
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Myanmar coup - one year onMyanmar coup anniversary: Government in exile urges France to act against junta
Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case
Rohingya refugees sue Facebook for $150bn over Myanmar genocide
L'Humanité
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus
DécryptageLe réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.
Marine CyglerRéduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux
Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.
Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.
Conséquences darwiniennes
Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsMais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.
Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend
Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »
La perdrix des neiges repoussée en altitude
Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.
De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.
Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux Valeurs Actuelles
Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021
La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.
C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.
Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »
Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.
Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.
France24 - World
Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery
Issued on: 21/03/2022 - 06:00
NEWS WIRES
Yemen’s Iran-aligned Houthi group fired missiles and drones at Saudi energy and water desalination facilities, causing a temporary drop in output at a refinery but no casualties, the Saudi energy ministry and state media said on Sunday.
Drone strikes hit a petroleum products distribution terminal in the southern Jizan region, a natural gas plant and the Yasref refinery in the Red Sea port of Yanbu, the ministry said in a statement.
“The assault on Yasref facilities has led to a temporary reduction in the refinery’s production, which will be compensated for from the inventory,” it said, referring to Yanbu Aramco Sinopec Refining Company, a joint venture between Saudi Aramco and China Petrochemical Corporation (Sinopec).
Aramco CEO Amin Nasser told a call about the firm’s earnings there was no impact from the attacks on its supply to customers.
The Saudi-led military coalition that has been battling the Houthis in Yemen for seven years said the assaults on Saturday night and Sunday morning had also targeted a water desalination plant in Al-Shaqeeq, a power station in Dhahran al Janub and a gas facility in Khamis Mushait.
Later on Sunday, another Aramco distribution plant was attacked in the Red Sea city of Jeddah, leading to a fire in one of the tanks, according to the Saudi-led coalition. The fire was controlled and did not result in any casualties, it said.
Houthi military spokesperson Yahya Sarea said the group had fired ballistic and winged missiles as well as drones at Aramco facilities in the capital Riyadh, Yanbu and “other areas,” followed by attacks on “vital targets” in other Saudi regions.
Possible truce
It said the attacks and debris from intercepted projectiles caused material damage but no loss of life.
The coalition said initial investigations showed the group used Iranian-made cruise missiles on the desalination plant and Aramco’s Jizan distribution centre. It said Saudi air defences intercepted a ballistic missile and nine drones.
State media posted images and videos of projectile debris, damaged cars and structures, and firefighters dousing flames.
U.S. National security adviser Jake Sullivan said that the United States condemned the attacks.
Saudi Arabia has struggled to extricate itself from the war in Yemen which has killed tens of thousands and left millions of people there facing starvation. Houthi attacks on Saudi Arabia have also endangered the kingdom’s airports, oil facilities and caused some civilian deaths.
United Nations special envoy Hans Grundberg is discussing a possible truce during the Muslim holy month of Ramadan which starts in April, his office said on Sunday. It was unclear if both sides had agreed on the U.N. plans.
The Houthis ousted Yemen’s government from the capital, Sanaa, in late 2014, prompting the alliance to intervene. The conflict is seen as a proxy war between Saudi Arabia and Iran. The Houthis say they are fighting a corrupt system and foreign aggression.
(REUTERS)
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UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met
Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences
Civilian deaths and injuries in Yemen have doubled since UN human rights monitors removed
L'Humanité
D’autres regards sur l’espace à travers les arts
Exposition L’observatoire du Cnes, à Paris, ouvre exceptionnellement ses portes au public à l’occasion d’un événement intitulé « Avec l’espace ».
Anna MussoAlors que l’avenir de la mission spatiale russo-européenne ExoMars est en jeu ces jours-ci, au sein de l’Agence spatiale européenne, la nouvelle exposition d’art contemporain de l’Observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du Centre national d’études spatiales (Cnes), à Paris, arrive à point nommé au service de la paix et de la coopération. Consacrée aux relations entre arts visuels et espace, elle vise à « renverser notre rapport à l’espace », explique Gérard Azoulay, responsable de l’observatoire et commissaire de l’exposition. L’aventure spatiale est plus que jamais sur le devant de la scène avec l’arrêt de la coopération spatiale russe et le développement de l’industrie américaine du New Space. Or, l’exposition montre l’engagement des artistes pour reconsidérer les rapports de l’art actuel et de l’espace : « Afin qu’il ne se situe plus du côté de la conquête et la domination mais de l’attention à l’autre. »
espaceExpositionscnes France24 - Monde
Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"
Publié le : 22/03/2022 - 11:55
Pauline PACCARD
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Activiste pour le climat et cofondatrice de Rise Up Movement et Fridays For Future Uganda, Vanessa Nakaté fait partie d'un groupe de représentantes de la société civile ougandaise actuellement en Europe. Elles témoignent des impacts négatifs de projets pétroliers de Total en Ouganda et Tanzanie, en matière de droits humains et d'environnement. Ils dénoncent également les menaces et harcèlement auxquels certains d'entre eux font face en tant que défenseurs des droits et de l’environnement.
ENVIRONNEMENTRevers judiciaire pour Total et son projet d'oléoduc géant en Ouganda et en Tanzanie
OUGANDANakabuye Hilda Flavia, figure de l'écologie en Ouganda : "Greta Thunberg est mon inspiration"
REPORTAGE
Ouganda : le combat d'une Française contre le braconnage
L'Humanité
L’homme du jour. Don Luigi Ciotti
Homme du jourThomas LemahieuEn Italie, l’arrivée du printemps coïncide, depuis 2017, avec une journée de commémoration des victimes innocentes des différentes mafias. L’occasion, dans tout le pays et dans quelques villes du reste du monde, d’énumérer les noms des 1 055 magistrats, journalistes et citoyens assassinés pour avoir résisté à l’emprise de la criminalité organisée depuis des décennies. Prêtre engagé de longue date dans les mouvements pacifistes et altermondialistes, don Luigi Ciotti est, avec son ONG, Libera, l’une des chevilles ouvrières de ces initiatives. Hier, il a participé à une grande manifestation avec les syndicats et les associations dans le centre-ville de Naples. « Le pays doit écrire tous ces noms dans sa propre conscience, parce qu’ils sont morts pour la démocratie et pour la liberté. »
mafiaItalie New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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France24 - World
From where I stand: The incredible story of Ivorian comedian Clentélex
Issued on: 18/03/2022 - 15:47
Clentélex is a 23-year-old man from Ivory Coast who has overcome the odds. He grew up in a poor neighbourhood of Abidjan. Unlike many of his contemporaries who were lured into violence and crime, Clentélex used comedy as his weapon of choice. He won the biggest comedy prize in his homeland, an award which gave him the chance to perform at the prestigious Montreux Comedy Festival in Switzerland. Noémie Mayaudon and Jean-Charles Guichard bring us his incredible story in this documentary.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?
Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.
Que doit faire l’Europe ?
Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.
Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.
Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?
Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.
Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?
Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?
L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.
L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.
La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?
Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.
Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40
Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?
Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.
Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?
Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.
Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.
Sans oublier la réforme des retraites…
Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.
Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?
Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.
Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?
Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.
France24 - Monde
Une sécheresse en hiver
Publié le : 18/03/2022 - 10:55
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Les saisons chaudes n'ont pas le monopole des sécheresses : avec le réchauffement climatique, les sécheresses d’hiver font leur apparition. Et elles causent autant de dégâts, voire plus, qu’en été. Mais comment la science peut-elle permettre aux agriculteurs de résister à ce fléau ?
Les vignes en danger ?
À Vauvert, dans le Gard, le viticulteur Franck Renouard doit faire face à cette "sécheresse hivernale". En effet, sur son exploitation, l’hiver 2022 a été marqué par des précipitations particulièrement faibles. "Il n’a pas plu pendant quasiment un mois et demi", se désole-t-il. Or, les précipitations hivernales sont indispensables pour les cultures puisqu'elles permettent d’alimenter les nappes phréatiques et de constituer une "réserve utile" d’eau avant les grandes chaleurs de l’été. "On a très peu d’eau le printemps et l’été, et maintenant on commence à ne plus avoir d’eau l’hiver, ça devient un problème insoluble", explique le viticulteur.
Face à ce climat extrême, quelles mesures employer ? Franck se refuse à irriguer son exploitation, ce qui nécessiterait une consommation d’eau très importante, de l’ordre de "600 000 litres par hectare", soit "six millions de litres" pour son exploitation de 10 hectares. Le vigneron envisage de se tourner vers des cépages plus résistants, sans être sûr que cela suffira. Sa conclusion est claire : "À moyen terme, nos vignes sont en danger".
Se préparer au réchauffement climatique grâce à la science
À Lusignan (Nouvelle-Aquitaine), le centre de recherche de l’INRAE a mis au point un simulateur de climat extrême. Ce dispositif permet de couper aux plantes l’accès aux précipitations en les plaçant sous une serre mobile montée sur des rails. Beaucoup de soleil et peu de pluie, cela ressemble fortement au climat du futur… L’idée du généticien Marc Ghesquière est d’étudier la réaction des plantes et leur comportement face aux sécheresses. Dans son laboratoire, lui et ses chercheurs sélectionnent les gènes qui résistent le mieux au stress hydrique, afin de préparer les cultures aux canicules de demain.
Et quand l’anticipation ne suffit pas, un petit coup de boost est parfois nécessaire. Chez Elicit Plant, Aymeric Molin et ses équipes ont mis au point un produit à base de phytostérols. "Les phytostérols chez la plante sont responsables de l’adaptation de la physiologie des plantes à des conditions de vie différentes, notamment le stress hydrique", explique cet agriculteur dont la ferme est très exposée aux sécheresses.
Il s’agit d’augmenter la résistance des végétaux au stress hydrique et de limiter ainsi leur consommation d’eau, en fermant les stomates – l’équivalent des pores de la peau chez les êtres humains – des plantes. L’effet est très rapide, Elicit Plant promettant un résultat au bout de 48 heures et une amélioration des rendements agricoles de l’ordre de 10 %. "J’ai eu la chance de pouvoir développer quelque chose qui va améliorer l’agriculture, j’en suis absolument convaincu", se réjouit Aymeric Molin.
L’agroforesterie, des arbres pour vaincre la sécheresse ?
Mais au-delà de la science et de la technologie, la solution à la sécheresse se trouve peut-être dans la nature elle-même. Retour à Vauvert, où l’association Agroof plante des arbres sur la parcelle du viticulteur Franck Renouard. C’est ce qu’on appelle l'agroforesterie, qui consiste à planter des arbres sur ou autour des cultures. Ceux-ci vont permettre de faire baisser les températures au sol en faisant de l’ombre aux plantes et en les protégeant des vents secs. L’agroforesterie peut ainsi constituer une alternative écologique et naturelle à l’irrigation des cultures. Franck Renouard est séduit, et a fait appel à Agroof pour planter des arbres tout autour de ses vignes. "Ces arbres, c’est un pari sur l’avenir, je ne veux pas baisser les bras", déclare-t-il, espérant préserver son "oasis" du réchauffement climatique.
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Les réseaux sociaux au cœur de la bataille ukrainienne
Publié le : 04/03/2022 - 19:08
Guillaume GRALLET
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La guerre de l'information est aussi celle de l'influence qui se démontre en ligne. Aperçu dans #Tech24.
Suppression de comptes, propagande relayée par des activistes dont le visage a été imaginé par l’intelligence artificielle ou encore faux commentaires sur des sites de restaurants : l'affrontement qui se déroule au sol et dans le ciel prend aussi la forme d'une bataille d'influence qui se joue sur les réseaux sociaux.
Ces plateformes, d'où sont lancés des appels à la cyberrésistance, permettent aussi l'échange d'informations par "Osint" ("open source intelligence"), une méthode open source permettant de repérer des ennemis mais qui peut se retourner contre les auteurs des publications.
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Ed Sheeran and Camila Cabello join Ukraine concert line-up
By Mark SavageBBC Music Correspondent
Camila Cabello, Ed Sheeran and Snow Patrol will all play at next week's Concert For Ukraine, which will be broadcast on ITV and STV.
Emeli Sande, Becky Hill, Nile Rodgers, Gregory Porter, Tom Odell and The Manic Street Preachers are also on the bill.
Tickets go on sale on Tuesday, with the concert taking place at the Resorts World Arena, Birmingham, on 29 March.
Cabello said her "heart was breaking" for the people of Ukraine, adding "we all have a responsibility" to help.
The concert will be hosted by Spice Girl Emma Bunton, alongside Marvin Humes and Ronan Kemp.
Proceeds from the concert will go to the Disasters Emergency Committee's Ukraine Humanitarian appeal, which is providing food, water, shelter and medical assistance to refugees in Ukraine and neighbouring countries.
ITV has also pledged that all sponsorship and advertising revenue generated from the broadcast - an estimated £3m - will be donated to the appeal.
"I will be singing to try to help every human being forced to flee their home and in solidarity with those being racially discriminated against even within this humanitarian crisis," said Sande in a statement.
"Nobody should be refused access to relief, aid and the right to cross the border to safety, and I'm pleased for the chance to support the DEC's appeal to help all people whose lives have been affected by the conflict."
Cabello added: "One of the biggest needs is to get funds to organisations who can serve these communities directly, so we're focusing our efforts on doing that as quickly as we can".
The show is being produced by ITV in conjunction with the Global radio network - which will broadcast live, behind-the-scenes coverage on its Heart and Capital stations.
London Calling repurposed
It comes as Russia's invasion of Ukraine enters its fourth week.
In that space of time, the United Nations' Office of the High Commissioner for Human Rights estimates the conflict has claimed 2,361 civilian casualties (902 killed and 1,459 injured). The UN also estimates that there are nearly 1.85million Ukrainians have been displaced.
The country's musicians have played a role in documenting the conflict and combating misinformation amongst their Russian fans.
Many of them - along with Russian musicians who oppose the war - have found themselves blacklisted by the Kremlin.
But that has not deterred hardcore punk band Beton, who have been given permission by The Clash to re-record London Calling as a protest song against the war.
Renamed Kyiv Calling, the song now includes the lyrics: "Kyiv calling to the Nato zone/Forget it, brother, we can't go it alone".
Recorded last week in Lviv, the video features footage captured by the band's family and friends of the attacks on Ukraine's cities.
Proceeds from the song will go towards the Free Ukraine Resistance Movement, helping to fund a shared communications system that will alert the population to threats and lobby for international support.
Discussing the track, Beton vocalist Andriy Zholob said: "Many Ukrainian musicians are now on battlefields or in territorial defence. This time they've changed guitars to guns. We hope this song shows Ukrainians' spirit and our defiance to Russian aggression."
The band are now also playing a part in the war effort. Zholob also works as an orthopaedic doctor, and is treating war victims and soldiers.
Drummer Bohdan Hrynko and bassist Oleg Hula have joined the territorial defence.
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France24 - World
At least twelve soldiers killed in Burkina Faso attack, say army sources
Issued on: 21/03/2022 - 02:08
NEWS WIRES
At least twelve soldiers were killed Sunday in eastern Burkina Faso by suspected jihadists, security sources told AFP, the sixth attack of its kind in the country in ten days.
"On Sunday, armed elements attacked a (military) unit around Natiaboani. The provisional toll is twelve fallen soldiers," a security source told AFP.
"This was a patrol and security team that were attacked by presumed jihadists," another security source told AFP, adding that around ten soldiers had been killed.
"Multiple elements on the enemy side were also neutralised," they said, without giving further details.
Natiaboani is a rural community about sixty kilometres south of Fada N'Gourma, the largest town in the Eastern Region administrative area that since 2018 has been regularly targeted by armed groups.
Around 15 youths were kidnapped by armed individuals during an attack on Friday in nearby Nagre, according to the country's information agency.
Burkina Faso has seen an uptick in violence after a period of relative calm following a military junta taking power in January.
Disgruntled officers toppled elected president Roch Marc Christian Kabore, who had been facing protests over his handling of the bloody jihadist insurgency.
In total, 23 civilians and 25 policemen or soldiers have been killed over the last ten days.
Burkina Faso has been struggling with jihadist attacks since 2015, when militants linked to Al-Qaeda and the Islamic State group began mounting cross-border raids from Mali.
The violence has killed more than 2,000 people and displaced at least 1.7 million, according to an AFP tally.
In January alone, 160,000 fled their homes, a group of international charities said last Thursday.
(AFP)
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Burkina Faso's interim president approves new government after January coup
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BBC
Biden: Russia 'exploring' US cyber-attacks
By James ClaytonNorth America technology reporter
President Joe Biden said on Monday that intelligence indicated a growing Russian cyber threat to the US.
He said Russia was "exploring" cyber attack, but the US would use "every tool" to prevent and respond to such a move.
Mr Biden suggested Moscow could act in retaliation for sanctions imposed on it after Russia's invasion of Ukraine.
Russia's foreign ministry has said bilateral ties between Moscow and the US were on the "verge of rupture".
Mr Biden has previously warned of a possible cyber attack from Russia, saying on 24 February the US was prepared to respond.
In Monday's statement, Mr Biden said that intelligence had been "evolving", and that the US believes the "Russian government is exploring options".
Mr Biden also called for US companies to "accelerate efforts to lock their digital doors".
"You have the power, the capacity, and the responsibility to strengthen the cybersecurity and resilience of the critical services and technologies on which Americans rely. We need everyone to do their part," he said.
Mr Biden said the potential "malicious cyber activity" could be prompted by the "unprecedented economic costs" caused by economic sanctions imposed by the West.
The cyber security world has been braced for some sort of large scale cyber-attack from Russia since tensions began building between Russia and Ukraine.
Cyber authorities in the US, UK and elsewhere have been warning not just about attacks on Ukraine but on so-called "spill over", where other countries are targeted or where a hack accidentally spreads outside of the theatre of conflict.
The example authorities keep giving is the NotPetya wiper attack, which the US and EU have publicly blamed on Russian military hackers.
That malicious software spread uncontrollably in 2017 taking out thousands of businesses around the world and causing an estimated $10bn (£7.6bn) of damage.
Although President Biden doesn't explicitly say it, the concern seems to be about some sort of attack that could affect a critical part of US infrastructure.
We saw the disruption and distress caused last year on the east coast when criminal hackers caused an oil pipeline to switch off supplies.
In the worst case scenario, a major cyber-attack on the US or another NATO member could trigger Article 5, its collective defence clause.
On one hand, President Biden's warning is unsurprising and simply a repetition of the "shields up" initiative started by his government months ago.
On the other, western intelligence has been extremely effective at guessing the next move of the Kremlin so his words will potentially carry extra weight in the context of the escalating conflict.
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Valeurs Actuelles
France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais
La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir.
« Une inquiétude qui monte »
Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français.
Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.
« Toute l’offre mondiale va se contracter »
Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur.
Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. »
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Sans gaz russe, la France aura du mal à passer l’hiver, prévient la directrice d’Engie
Parmi le train de sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie, l’arrêt de l’importation du gaz russe n’a pas encore été décidé lundi 7 mars. Il faut dire que de nombreux états sont dépendant de cette énergie. Si la France est un importateur modéré en la matière, une coupure pure et simple risque de mener à une pénurie l’hiver prochain, a prévenu sur France Inter Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie.
Plafonner les prix
Pour la fin de la saison, le risque de pénurie est écarté en France, qui importe environ 20 % de son gaz depuis la Russie. Cependant, « on utilise l’été pour remplir les stockages. A la fin de l’hiver, les stocks sont très faibles », explique Catherine MacGregor. Par conséquent, « si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement depuis la Russie, alors le remplissage de nos stockages serait insuffisant, et nous n’aurions pas suffisamment de gaz au début de l’hiver prochain ». Refuser le gaz russe serait selon elle un « scénario extrême » avec des marchés qui « pourraient cesser de fonctionner » et des prix de l’énergie qui deviendraient « extrêmement élevés ».
Face à ces risques, Catherine MacGregor recommande à court terme un plafonnement du prix du gaz, et à moyen terme de travailler sur les capacités d’importations françaises depuis d’autres pays, mais aussi à accélérer le développement du biométhane et des énergies renouvelables.
.@cathmacgregor : « .@cathmacgregor : « Si une décision devait être prise d’arrêter l’approvisionnement » de gaz depuis la Russie, « alors le remplissage » de nos réserves « serait insuffisant » pour l’hiver prochain, selon la directrice générale d’Engie #le79inter » #le79inter pic.twitter.com/FRLrCd0LrP
— France Inter (@franceinter) March 7, 2022
France24 - World
Michelin Guide to unveil 2022 edition celebrating 'resilience' in the face of Covid
Issued on: 20/03/2022 - 14:19
FRANCE 24
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The 2022 edition of the Michelin Guide will launch on Tuesday, with organisers vowing to celebrate the diversity of French cooking and the industry's resilience after two challenging years caused by the Covid-19 pandemic.
The yearly rankings are hotly anticipated by chefs and gourmets, and this year the famous red book is being unveiled in Cognac in southwest France, the first time in its 122-year history that the ceremony has taken place outside of Paris.
"The 2022 edition is a very fine vintage that reflects the diversity of cuisines that can be found in France," the guide's director, Gwendal Poullennec, told AFP.
"But it will also make room for a new generation of chefs who have taken the risk of embarking on this journey in spite of the challenging context," he said.
"Despite the crisis, the profession has shown great resilience. It was an opportunity for professionals to reinvent themselves, to go further, and that's what we want to support."
Last year's ceremony, in the midst of a months-long shutdown caused by the pandemic, was a low-key affair with only one chef – Alexandre Mazzia – promoted to three stars, the highest distinction.
While Poullennec said the judges' criteria remained the same, there was an increased focus on more minimalist, sustainably sourced restaurants that have come to dominate the food scene.
Suicides and lawsuits
Controversies have long swirled around the guidebook and the pressure it places on chefs.
A handful of French restaurateurs have relinquished their Michelin status because of the stress of being judged by its inspectors, including Joël Robuchon (1996), Alain Senderens (2005), Olivier Roellinger (2008) and Sébastien Bras (2017).
The 2003 suicide of chef Bernard Loiseau was linked, among other reasons, to hints that his restaurant was about to lose its three stars.
Star Swiss chef Benoît Violier took his life in 2016, a day ahead of the release of the Michelin Guide, although his restaurant maintained its three-star rating.
In 2020, Michelin shocked foodies by downgrading the Auberge du Pont de Collonges – the oldest three-starred restaurant in the world – following the death of its legendary chef Paul Bocuse.
A year earlier, Marc Veyrat became the first to sue the guidebook, after losing the third star for his Alps restaurant La Maison des Bois just a year after it was awarded.
He lost the case and said he never again wants to see a Michelin inspector in his restaurants.
But Poullennec said demotions were vital if the guidebook was to "remain relevant to customers".
Overall, however, the French food scene is back in fine form. After a long period during which French restaurants were accused of growing stale and lazy, the past 15 years have seen an influx of young chefs who are more open to global influences and new approaches, said Paris-based food writer Lindsey Tramuta.
The Michelin Guide has sometimes struggled to keep up, she added.
"When you have something as structured as Michelin, it is very tricky to incorporate all the things that are happening in the food scene – things that are high-calibre, but maybe aren't as formal," she said, adding that female chefs remained poorly represented.
"But Michelin is still very important for chefs and owners. If it motivates their kitchen staff and team, and brings more diners and curiosity, then it has value."
From motorist aid to fine dining standard-bearer
The red guide was created in 1900 by tyre manufacturers André and Édouard Michelin as a travel aid for motorists that included maps, instructions on how to change tyres, and lists of mechanics and hotels along the route. The first run of 35,000 copies was such a success that guides for Belgium, Germany, Portugal and Spain followed.
Michelin began including restaurant listings in 1920, when it also started charging for the publication. The company also began dispatching undercover inspectors and starting in the early 1930s introduced its famous star ratings.
Michelin says it issues its stars based on the quality of the ingredients used; mastery of flavour and cooking techniques; the personality of the chef in his cuisine; value for money; and consistency between visits.
One star indicates "High-quality cooking, worth a stop"; two stars is for "Excellent cooking, worth a detour" and the coveted three stars are reserved only for "Exceptional cuisine, worth a special journey".
Of about 20,000 international restaurants listed, only around 130 have attained this highest distinction.
Global reach
The guide now has editions across Europe, Asia, and North and South America. In 2005, the Michelin Guide branched out of Europe with a New York guide followed by editions for San Francisco, Las Vegas and Los Angeles in 2007.
It moved to Asia with a Tokyo version in 2008 when 90,000 copies, in English and Japanese, flew off the shelves in 48 hours.
Michelin published its first Shanghai guide in 2016 and today there are versions for several Asian cities.
Having long been criticised as biased towards formal dining, the guide in 2016 awarded a star to a Singapore street food outlet known for a braised chicken dish.
A famed Tokyo sushi restaurant, where former US president Barack Obama is said to have enjoyed the best sushi of his life, was dropped in 2019 after it stopped accepting reservations from the general public.
Michelin announced in March that it was suspending operations in Russia due to the war in Ukraine, just a few months after launching its first guide in Moscow.
(FRANCE 24 with AFP)
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Michelin bestows 2021 restaurant stars despite Covid-19 closures
French chef Hélène Darroze credits feminine ‘emotion’ for five Michelin star win
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French chef Éric Pras whips up a storm for a festive Michelin-starred meal
France24 - World
Algerian War: Looking back at the Évian Accords, 60 years on
Issued on: 18/03/2022 - 10:15Modified: 18/03/2022 - 10:21
Emerald MAXWELL
Aurélien PORCHER
Sylvain ROUSSEAU
On March 18, 1962, after almost eight years of brutal war, France and Algeria signed a ceasefire agreement in the French spa town of Évian, paving the way for Algeria's independence. But the initial relief was followed by a particularly violent transition period. The OAS, a dissident far-right French paramilitary group that refused Algerian independence, stepped up its bombings and assassinations, leading to the departure of hundreds of thousands of French settlers from Algeria. Sixty years after Évian, our reporters have tracked down witnesses and key players from this crucial chapter in both countries' history.
>> Read our webdocumentary: Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
Sixty years after the Évian Accords, Algerians and French recall the trauma of the war and its aftermath. © Studio Graphique – France Médias Monde
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WEB DOCUMENTARYSixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
France's National Assembly passes law to recognise, recompense Harkis
FRANCE IN FOCUS
A war without a name: France's controversial colonial past in Algeria
L'Humanité
Europe. L’ ami encombrant des ultraconservateurs
ActuLe premier ministre hongrois, Viktor Orban, central dans la réorganisation de l’extrême droite des pays de l’Est, et l’ex-ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se voient reprocher leur proximité avec Vladimir Poutine.
Gaël De SantisLa guerre en Ukraine se transforme en caillou dans la chaussure pour les alliés d’extrême droite de Vladimir Poutine, partout en Europe. Ces dernières années, Russie unie, le parti présidentiel, a noué des collaborations avec diverses forces politiques du continent. Certaines, russophones, comme le Parti du centre en Estonie, siègent avec les libéraux et macronistes du groupe Renaissance au Parlement européen. Cette formation a coupé les ponts avec Moscou, il y a deux semaines.
Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » pour Matteo Salvani
La plupart partagent les bancs les plus à droite à Strasbourg avec les amis de Marine Le Pen. Ainsi, le 6 mars 2017, le secrétaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, s’est affiché fièrement sur les réseaux sociaux, vantant un « accord historique (…) à Moscou entre (son parti) et Russie unie de Poutine ». La Russie ultraconservatrice servait de modèle au parti d’extrême droite représentant des intérêts des chefs d’entreprise du nord de l’Italie, qui avait pris un tournant populiste, appelant à sortir de l’UE, à restaurer la chrétienté et à réduire les pouvoirs du Parlement. Aussi Salvini voyait-il dans l’homme fort de Moscou un modèle qui mêle nationalisme, « souverainisme » mal compris et libéralisme économique. La proximité de Salvini avec le Kremlin lui a été rappelée au début du mois par le maire de Przemysl, en Pologne, quand il s’y est rendu pour s’afficher avec les réfugiés ukrainiens et se racheter une virginité. Wojciech Bakun lui a offert un t-shirt représentant Poutine…
La guerre en Ukraine divise l’extrême droite italienne. Frères d’Italie, la formation de Giorgia Meloni, héritière du néofascisme, et qui devance désormais la Ligue dans les sondages, se place farouchement du côté de l’Otan. Une tradition qui remonte aux années de plomb des années 1970 et au rapprochement avec Israël dans les années 1990 et 2000. Les populistes du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, eux, ont un autre problème : la division. Certains élus souhaitent que le Parlement, qui doit entendre par vidéo Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, puisse aussi écouter Vladimir Poutine au nom de… « l’égalité ».
Le pro-russe, Viktor Orban s’oppose aux sanctions économiques
Dans les pays de l’Est, aussi, Vladimir Poutine avait tissé sa toile. Viktor Orban, le premier ministre ultraconservateur de Hongrie, souhaite le maintien de son pays dans l’Alliance atlantique et a condamné l’invasion russe. Mais, ces dernières années, partageant la vision national-libérale de Poutine, il a noué des partenariats, notamment gaziers, avec ce dernier. Cela contribue à diviser une extrême droite européenne qui cherche depuis des années à cohabiter au sein d’un même groupe au Parlement européen. Les célébrations de l’Amitié entre la Pologne et la Hongrie devaient se tenir à Bochnia, les 18 et 19 mars. Elles ont été repoussées. Le président Andrzej Duda, partisan d’une intervention de « maintien de la paix » de l’Otan, semblait ne pas souhaiter s’afficher avec un Orban considéré comme pro-Russes. L’homme fort de Budapest s’isole également d’autres pays du groupe de Visegrad (République tchèque, Slovaquie) et de la Slovénie qui s’opposent à la guerre de Poutine.
Il semble que « Viktor Orban continue de pousser l’agenda de Vladimir Poutine au sein de l’Europe », relève le politologue Attila Antai. Il s’oppose aux interdictions d’importations de gaz et de charbon russes, que prônent certains pays. Faute de rencontrer Andrzej Duda, le dirigeant magyar s’est affiché, le 19 mars, avec Aleksandar Vucic, le président serbe, proche lui aussi du Kremlin, pour célébrer l’entente entre Budapest et Belgrade, et promouvoir l’adhésion du pays balkanique à l’UE. Vucic avait mis trente-six heures à réagir à l’invasion russe.
En conséquence, « le principal message de l’opposition libérale pour les élections législatives » du 3 avril en Hongrie est de « transformer le scrutin en référendum entre l’Est et l’Ouest », explique Attila Antai, qui déplore les amalgames qui peuvent être faits entre « Poutine, dont les actes sont condamnables, et les Russes ».
UkraineGuerre en UkraineExtrême droiteextrême droite européenne BBC
Climate change: 'Madness' to turn to fossil fuels because of Ukraine war
By Matt McGrathEnvironment correspondent
The UN Secretary General says the rush to use fossil fuels because of the war in Ukraine is "madness" and threatens global climate targets.
The invasion of Ukraine has seen rapid rises in the prices of coal, oil and gas as countries scramble to replace Russian sources.
But Antonio Guterres warns that these short-term measures might "close the window" on the Paris climate goals.
He also calls on countries, including China, to fully phase out coal by 2040.
In his first major speech on climate and energy since COP26, Mr Guterres makes no bones about the fact that the limited progress achieved in Glasgow is insufficient to ward off dangerous climate change.
Scientists believe that keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century is crucial to limiting the scale of damage from global warming.
To keep that threshold alive, carbon output needs to be cut in half by the end of this decade. Instead, as Mr Guterres points out, emissions are set to rise by 14%.
"The problem was not solved in Glasgow," Mr Guterres says, in a speech delivered at the Economist Sustainability Summit.
"In fact, the problem is getting worse."
The war in Ukraine threatens to make that situation even more problematic, he says.
Europe and the UK and other countries are looking to cut their reliance on Russian oil and gas this year. Many are turning to coal or imports of liquefied natural gas as alternative sources.
But Mr Guterres warns this short-term approach heralds great danger for the climate.
"Countries could become so consumed by the immediate fossil fuel supply gap that they neglect or knee-cap policies to cut fossil fuel use," Mr Guterres said.
"This is madness. Addiction to fossil fuels is mutually assured destruction."
Countries must "accelerate the phase out of coal and all fossil fuels," and implement a rapid and sustainable energy transition.
It is "the only true pathway to energy security."
Mr Guterres says the solutions to the climate crisis mostly lie in the hands of the G20 group of richest nations, which produce around 80% of global emissions.
While many of these countries have taken great steps to slash emissions by 2030, there are a "handful of holdouts, such as Australia."
Coal must be banished, Mr Guterres says, with a full phase-out for richer nations by 2030, and 2040 for all others, including China.
Coal "is a stupid investment," according to the Secretary General, "leading to billions in stranded assets."
He says the way forward is to build coalitions to help major emerging economies to move rapidly away from fossil fuels.
He highlights the case of South Africa. During COP26 several countries including the UK, US and others agreed to an $8.5bn financing programme to end South Africa's reliance on coal.
Mr Guterres says the pieces are coming together for similar coalitions in Indonesia, Vietnam and elsewhere.
Money is one of the key problems in addressing the climate issue and Mr Guterres has called for a major ramping up in finance to help countries adapt to rising temperatures.
He points out that right now, one person in three globally is not covered by early warning systems for disasters - in Africa six in ten people are not protected.
In 2022, he argues, richer countries must finally make good on their well-worn promise to provide a $100bn a year to the developing world.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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L'Humanité
Poutine veut « purifier » la société russe
ActuDepuis le début du conflit, les discours du maître du Kremlin reprennent une rhétorique fasciste où il est question de « cinquième colonne » et de « vrais patriotes ».
Vadim KamenkaLe président russe a toujours usé et développé la thématique du nationalisme. Dans cette même veine, Vladimir Poutine, qui entend unifier le peuple contre l’Occident, reprend désormais des discours de l’extrême droite : « vrais patriotes », « cinquième colonne » et « purification de la société ». « L’Occident essaie de briser notre société en spéculant sur les pertes militaires et sur les effets des sanctions, de provoquer une opposition civique en Russie en utilisant sa cinquième colonne », affirmait le dirigeant russe, le mercredi 16 mars.
Une justification « patriotique » des pires dérives
À l’occasion de cette visioconférence avec des gouverneurs régionaux et des membres du gouvernement diffusée à la télévision, Vladimir Poutine va encore plus loin. Il tient un discours sur un ton et des mots que ne renierait aucun mouvement fasciste et théoricien du « grand remplacement ». « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de recracher ces derniers comme un moucheron qui aurait accidentellement atterri dans leur bouche. Je suis convaincu que cette purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité et notre capacité à répondre à tous les défis. »
Un cap est donc franchi par l’hôte du Kremlin. Au nom de cette vision patriotique et de « dénazification », tout se justifie y compris les pires dérives de son régime : guerre, arrestations des manifestants pour la paix, attaques contre la presse et la liberté d’expression. Une unité qui passe aussi par les oligarques, dont le problème vient du « fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l’Ouest), et non ici, avec notre peuple, avec la Russie. Ils pensent que c’est un signe d’appartenance à une caste supérieure, à une race supérieure. Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie ».
À Moscou, un immense rassemblement a été organisé le 18 mars, au stade Loujniki, afin de célébrer les huit ans du référendum autoproclamé de la Crimée et de son annexion. Sur scène, devant une banderole « Pour un monde sans nazisme », Vladimir Poutine a tenu à célébrer les troupes russes : « Elles se comportent comme des vrais frères de sang ensemble dans le combat. Cela fait longtemps que nous n’avions pas vu un tel comportement. » Cette glorification des soldats apporte une dernière touche à un discours de plus en plus fascisant qui s’accompagne aussi de cours sur la guerre sous l’appellation « Mon pays » pour les classes de terminale, rapporte la BBC russe.
RussieGuerre en Ukrainevladimir poutineExtrême droite France24 - World
US Supreme Court Justice Thomas hospitalised with ‘flu-like symptoms’
Issued on: 21/03/2022 - 00:46
NEWS WIRES
Justice Clarence Thomas has been hospitalised because of an infection, the Supreme Court said Sunday.
Thomas, 73, has been at Sibley Memorial Hospital in Washington, D.C., since Friday after experiencing “flu-like symptoms,” the court said in a statement.
The court offered no explanation for why it waited two days to disclose that the justice was in the hospital.
It also provided no additional details about the infection, but said Thomas is being treated with antibiotics and his symptoms are abating.
He could released in the next couple of days, the court said.
The Supreme Court is meeting this week to hear arguments in four cases. Thomas plans to participate in the cases even if he misses the arguments, the court said.
Thomas has been on the court since 1991. News of his hospitalization came as the Senate Judiciary Committee prepared to begin hearings Monday in the nomination of Ketanji Brown Jackson, whom President Joe Biden named to replace Stephen Breyer. He is retiring at the end of the session.
(AP)
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Biden pledges to nominate Black woman to US Supreme Court within weeks
Biden nominates Kentanji Brown Jackson to serve on US Supreme Court
Liberal US Supreme Court Justice Breyer expected to retire, giving Biden an opening
BBC
Covid: Fewer stomach bugs recorded during UK's lockdown
By Michelle RobertsDigital health editor
The UK's Covid lockdown appears to have had a massive impact on stomach bugs, slashing outbreaks by more than half in England during the first six months of the pandemic.
Far fewer people suffered vomiting and diarrhoea than usual, data show.
People staying at home, mixing less and washing their hands will have had an impact, say public health experts in a new article published by BMJ Open.
This perk may continue if we all carry on being more germ-aware, they say.
Routine surveillance in England shows the number of outbreaks caused by the winter vomiting bug norovirus has increased in recent weeks, although they are still below the five-year-average or usual level for this time of year.
Projectile vomiting
Norovirus is easily transmitted through contact with people who have it, or contaminated surfaces.
Prof Saheer Gharbia, from the UK Health Security Agency and one of the authors of the BMJ study, said: "Norovirus, commonly known as the winter vomiting bug, has been at lower levels than normal throughout the pandemic but, as people have begun to mix more, the numbers of outbreaks have started to increase again."
Symptoms include sudden onset of nausea, projectile vomiting and diarrhoea. Although it can be very unpleasant, it usually goes away in a couple of days.
The advice is to stay at home if you are experiencing norovirus symptoms and do not return to work or send children to school or nursery until 48 hours after symptoms have cleared.
Prof Gharbia said: "Please avoid visiting elderly relatives if you are unwell - particularly if they are in a care home or hospital.
"As with Covid and other infectious illnesses, handwashing is really important to help stop the spread of this bug, but remember, unlike for Covid, alcohol gels do not kill off norovirus, so soap and water is best."
For their study, Prof Gharbia and colleagues looked at information on outbreaks, laboratory notifications, calls to the NHS 111 health advice service, GP appointments, and attendance at emergency care for gastrointestinal infections during the first half of 2020 in England.
That included illness from bacteria like salmonella and listeria, as well as the winter vomiting virus.
Just over 1,500 suspected and lab-confirmed gastrointestinal infection outbreaks were reported in England, representing a 52% fall on the five-year average for the period.
Google Trends data showed internet searches for key phrases, such as "food poisoning", "gastroenteritis" and "sickness bug" plunged, while ones for "handwashing" and "disinfection" rose substantially during the UK's first Covid wave.
Each year in England there are typically more than 17 million cases of gastrointestinal infections, resulting in more than one million calls or visits for medical advice or care.
To help reduce the spread:
Prof Martin Marshall, from the Royal College of GPs, said: "This study makes clear that as we've seen with other contagious diseases, such as colds and flu, prevalence of gastro-intestinal infection was lower during the pandemic. This is likely to be in a large part due to restrictions that were implemented to stop the spread of Covid, and greater adherence to public health measures.
"As we move to the next stages of the pandemic, severe restrictions have been, and continue to be, lifted to allow a more normal way of life, but practising good hygiene measures is something that can and should continue, and really can help people keep well."
Related Internet Links
Norovirus in England - GOV.UK
Diarrhoea and vomiting - NHS
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L'Humanité
Pourquoi Zelensky hésite entre dénonciation et main tendue
ActuLâché par l’Otan et les États-Unis qui refusent de s’impliquer dans le conflit, le président ukrainien tente de conserver son avantage moral pour accentuer l’isolement de la Russie.
Marc de Miramon Comment faire taire les armes et négocier la paix lorsqu’on est enseveli sous les bombes et guère soutenu par ses plus proches alliés ? Voilà bien l’impasse dans laquelle se trouve Volodymyr Zelensky, qui alterne les accusations les plus graves contre la Russie, tout en tendant la main pour des négociations « directes » avec Vladimir Poutine. Le président ukrainien a ainsi dénoncé un nouvel « acte de terreur » après le bombardement d’une école de Marioupol.
Marioupol, ville martyre
Selon Kiev, le bâtiment abritait près de 400 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Infliger « une chose pareille à une ville pacifique (…), on (s’en) souviendra même au siècle prochain », s’indigne Zelensky, alors que le consul général de Grèce à Marioupol, Manolis Androulakis, revenu dimanche à Athènes de la ville martyre, compare son sort à Guernica (Espagne) ou encore à Alep (Syrie).
Après avoir en vain plaidé pour l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du ciel de l’Ukraine – un dispositif qui implique l’engagement direct de l’Otan dans le conflit et que Washington comme l’Alliance ont sèchement écarté –, les autorités de Kiev combinent deux stratégies sur le front diplomatique. Face au déséquilibre des forces en présence et à une probable défaite militaire, Zelensky pousse son avantage « moral » en multipliant les initiatives pour accentuer l’isolement de la Russie. L’Ukraine a ainsi appelé samedi la Chine, allié stratégique de Moscou, à « condamner la barbarie russe ».
Le lendemain, en visioconférence face à une Knesset « virtuelle », Volodymyr Zelensky a comparé le sort de son pays à celui des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, provoquant une intense polémique avec l’une des rares nations susceptibles de peser sur une sortie diplomatique du conflit et qui observe pour le moment une stricte neutralité. « J’admire le président ukrainien et je soutiens le peuple ukrainien dans son cœur et dans ses actes, mais la terrible histoire de la Shoah ne peut être réécrite », lui a répondu le ministre des Communications Yoaz Hendel. C’est d’ailleurs armé de la même rhétorique que Zelensky a donc tendu la main, samedi, à Vladimir Poutine. « Il est temps de nous réunir. Il est temps de discuter. Il est temps de restaurer l’intégrité territoriale et la justice pour l’Ukraine », a plaidé le chef d’État. « Autrement, prévient-il, les pertes pour la Russie seront telles qu’il faudra plusieurs générations pour qu’elle s’en remette. »
Officiellement au point mort, les négociations se poursuivent malgré tout et évoluent « dans le bon sens », veut croire la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, qui s’est posée en médiatrice du conflit. Dans une autre vidéo publiée dimanche 20 mars, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel à faire taire les armes, préparant également sa population à de douloureuses concessions : « Je suis sûr que vous comprenez que les négociations ne sont pas faciles ni agréables, mais elles sont nécessaires car des vies sont en jeu. L’Ukraine a toujours recherché une solution pacifique, et ce que nous voulons le plus aujourd’hui, c’est la paix. »
Guerre en Ukrainepaix France24 - World
The volunteers training to fight in Ukraine … or in France
Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09
Sam BALL
In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.
New York Times - World
The Academy Awards
The saturday profile
An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’
Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”
Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times
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By Farnaz Fassihi
Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.
The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.
“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”
For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.
His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.
After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.
“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”
If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.
Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.
Explore the 2022 Academy Awards
The 94th Academy Awards will be held on March 27 in Los Angeles.
The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.
Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.
If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”
Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.
“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”
Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.
But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.
As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.
Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.
“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”
Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.
In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”
He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)
Our Reviews of the 10 Best-Picture Oscar Nominees
“Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.
“CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.
“Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.
“Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.
“Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.
“King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.
“Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.
“Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.
“The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.
“West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.
In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.
Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.
Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”
If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”
Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.
He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.
In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.
He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.
Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.
When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”
That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.
“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”
If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”
Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”
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Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
BBC
Moscow stock market reopens for some bond trading
By Jennifer MeierhansBBC business reporter
The Moscow stock exchange has partially reopened after a nearly month-long suspension over the war in Ukraine.
Only bonds issued by the Russian government can be traded as part of a phased re-opening of the market.
The exchange closed hours after Russian President Vladimir Putin sent thousands of troops into Ukraine on 24 February.
Andrei Braginsky, a spokesman for the Moscow Exchange, said he hoped that trading in stocks would be able to start again soon.
"Technically everything is ready, and we are hoping this will resume in the near future," he said.
The market reopened at 13:00 (10:00 GMT) but only for OFZ bonds - the Russian acronym for Federal Loan Obligations.
In pre-market trading, yields on those government bonds rose by almost 20% - the highest on record. A higher yield means the government will have to pay more to borrow and indicates the investment is more risky. The yield later settled close to 13% after trading began.
Central Bank governor Elvira Nabiullina said on Friday the bank would maintain its key interest rate at 20% and would purchase government bonds to limit volatility.
Meanwhile, oil prices jumped more than $3 on Monday, with Brent crude climbing above $111 a barrel.
Prices moved higher after reports that the EU was considering whether to join the US in imposing an oil embargo on Russia. The European Commission said earlier this month it aimed to make Europe independent from Russian fossil fuels "well before 2030".
The invasion of Ukraine, and sanctions imposed by western governments, are taking a toll on the Russian economy.
The Russian rouble was steady against the dollar on Monday, trading at 104.83 RUB. However, it is down by about a quarter since the start of the invasion.
Some supermarkets are rationing sales of basic goods such as salt and cooking oil.
The central bank more than doubled interest rates to 20% four days after the start of Moscow's military action in Ukraine. The continuation of the conflict and ratcheting up of sanctions have undermined confidence further.
There have been concerns about Russia defaulting on its debt, but it paid $117 million in interest on two dollar-denominated bonds last week.
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France24 - World
Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war
Issued on: 18/03/2022 - 18:51
Sam BALL
With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?
Le débatL’exode d’une partie de la population ukrainienne après l’agression russe suscite une immense vague de solidarité. Comment peut-elle faire évoluer les dispositifs de l’asile des réfugiés en Europe ?
Latifa MadaniLatifa Madani
Les traumatismes causés par la guerre et par la fuite doivent être pris en compte dans l’accueil des populations qui cherchent refuge.
La guerre produit des malheurs à très court terme mais, on l’oublie trop souvent, aussi à très long terme. Même si l’Ukraine venait à gagner la guerre, les conséquences sur la population seront immenses. Les personnes seront nombreuses à subir des dommages sociaux et psychologiques irréparables. Dans ce conflit, nous sommes dans des ordres de grandeur semblables à ceux des guerres civiles et interétatiques contemporaines (Syrie, Irak, Yémen, Soudan, etc.). Selon le HCR, plus de 3 millions de personnes ont d’ores et déjà fui l’Ukraine. Près de la moitié est en Pologne et on sait que le retour de ceux qui ont été expulsés par les guerres est nettement moindre que celui des personnes victimes de désastres naturels. Surtout, plus d’un million d’Ukrainiens sont des « déplacées internes ». Ces derniers ne sont ni des réfugiés, ni des demandeurs d’asile, ni des migrants. Ce sont des exilés intérieurs dépourvus de protection nationale ou internationale. Ils risquent de devenir, demain, des nationaux sans État. Ils ont été poussés hors de chez eux, mais non hors de leur pays, par un conflit qui s’est élargi à l’ensemble du territoire national.
«Un grand nombre de réfugiés développeront un stress post-traumatique ou d’autres troubles psychiatriques.»
Ce sont majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont échappé aux zones de combat et aux massacres ciblés. Les hommes restent sur place, ou reviennent après avoir mis les leurs à l’abri, pour combattre l’armée russe. Cela signifie que, sur les routes ukrainiennes et dans les pays voisins, les colonnes de réfugiés sont majoritairement constituées de femmes sans mari et d’enfants sans père. Ces bouleversements démographiques auront, à long terme, des conséquences particulièrement néfastes sur la structure familiale, les relations hommes-femmes et la santé tant psychique que somatique de ceux qui les subissent (altération des émotions, comportements autodestructeurs, etc.).
Cette dimension du conflit, pourtant décisive, est rarement évoquée. Celles et ceux qui ont quitté l’Ukraine ou qui y sont restés malgré eux ont été sujets ou témoins d’événements traumatisants. Un grand nombre d’entre eux développeront un stress post-traumatique ou d’autres troubles psychiatriques. Ce qui se traduira immanquablement par des souffrances morales, psychiques et corporelles qui entraîneront des conséquences négatives sur leur vie personnelle, sociale et professionnelle.
La guerre est un événement extrême et, lors des déplacements de populations, les traumas sont cumulatifs. L’accueil de ces populations par des pays disposant d’une infrastructure hospitalière digne de ce nom, comme la France, doit, dès maintenant, prendre en compte cette vulnérabilité qui s’inscrira, une fois encore, dans un contexte de grande précarité. En aucun cas, les politiques d’accueil devront se « contenter » d’héberger et de nourrir ces exilés. Leur prise en charge, en soins physiques et psychiques, déterminera en grande partie les modalités de leur insertion dans leur nouveau pays.
L’Union européenne ne pourra pas justifier, à l’avenir, d’un non-recours au mécanisme de protection temporaire pour des populations non européennes.
Les politiques d’asile se construisent dans les crises. Ce sont les guerres des Balkans qui sont à l’origine du dispositif de protection temporaire qui est actuellement activé au sein de l’UE pour absorber la vague migratoire ukrainienne. Si le mécanisme date de 2001, il aura fallu vingt et un ans pour le mettre en œuvre à périmètre européen. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. En 2010 et 2021, pour intégrer les déplacés afghans. En 2011 et 2015, pour inclure les Syriens. À chaque fois, la frilosité collective a gagné et, à défaut de l’accord nécessaire des États membres à la majorité qualifiée, chaque pays gérait – ou pas – le flux d’arrivée comme il l’entendait. Des gens fuyaient des bombes et, au vu des disparités nationales intra- européennes en matière d’accueil, il valait mieux qu’ils fuient du bon côté.
Au 18 mars, selon les estimations des Nations unies, 3,3 millions d’Ukrainiens avaient traversé la frontière et on estimait à environ 2 millions le nombre de déplacés internes en Ukraine. La Pologne accueillait 2 millions de réfugiés, la Moldavie dépassait les 350 000, la Hongrie 300 000 et la Roumanie et la Slovaquie 230 000 chacun. Des hommes et des femmes ont aussi fui du côté agresseur : 185 000 personnes en Russie, 2 000 en Biélorussie. Le jour du pic de la vague (6 mars), 210 000 personnes ont traversé la frontière. Depuis, les chiffres baissent (moins de 50 000 par jour depuis le 17 mars), et on est pleinement entré dans une logique de siège d’où il devient difficile de s’extraire.
« 7 millions de Syriens ont fui les bombes russes sans qu’aucune action collective européenne ne soit concrétisée. »
Au vu d’un tel contexte, le mécanisme européen de protection temporaire aurait-il pu ne pas s’activer ? La crise ukrainienne finalement aurait peut-être pu se régler au niveau de chaque État membre, à l’instar des crises passées. Après tout, 7 millions de Syriens ont fui les bombes russes sur les dix dernières années sans qu’aucune action collective européenne ne soit concrétisée en matière d’asile. Pour autant, l’émotion que cette proximité européenne suscite sur fond de menace nucléaire réussit à activer des leviers d’influence que d’autres crises n’ont pas pu enclencher. Et si des voix aujourd’hui soulignent – à raison – le traitement différencié de la crise ukrainienne par rapport à d’autres conflits actuels qui sont tout aussi criminels sur les populations civiles, il sera difficile de revenir sur les acquis d’aujourd’hui. On voit mal l’Union européenne justifier piteusement dans le futur un non-recours au mécanisme de protection temporaire quand des populations non européennes sont concernées. Aucune base juridique ne pourra légitimer cela, à moins que les conventions de Genève ne soient racialisées (ce qui relève fort heureusement encore de la fiction).
Le traitement différencié de la crise ukrainienne aura donc permis un pas de géant pour la politique d’asile européenne commune. Poutine aura réussi ici à réveiller politiquement l’Europe on ne peut que regretter que le prix de vies à payer soit aussi indécent.
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Pour aller plus loin « Réfugiés : le double discours de l’Europe », des sociologues Nina Sahraoui et Jane Freedman.
À lire Le Fait migratoire et les sept péchés capitaux, de Smain Laacher, éditions de l’Aube, 2022.
UkraineGuerre en Ukraineréfugiés Ukraineréfugiés Opex 360
Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.
Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.
D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.
Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.
Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.
En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.
Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.
« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.
« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.
Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.
Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.
« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.
Estimant que la Russie est « dangereuse » et « imprévisible », Oslo accentue son effort militaire
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand il était président des États-Unis, Donald Trump ne fut pas épargné par les critiques ainsi que par les soupçons concernant une possible collusion avec la Russie. Pourtant, ce fut son administration qui autorisa la cession de missiles antichars FGM-148 Javelin à l’Ukraine, rompant ainsi avec la position affichée par celle de Barack Obama, celle-ci ayant constamment refusé de livrer des « armes létales » aux forces ukrainiennes.
Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.
D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.
Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.
Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.
En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.
Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.
« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.
« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.
Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.
Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.
« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.
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Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.
D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.
Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.
Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.
En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.
Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.
« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.
« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.
Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.
Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.
« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.
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Par ailleurs, M. Trump ne cessa de critiquer les pays de l’Otan qui n’avaient pas encore porté le niveau de leurs dépenses militaires à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris lors du sommet de Newport, en 2014. L’Allemagne eut notamment à subir ses admonestations, d’autant plus que celle-ci entendait poursuivre le projet Nord Stream II afin d’augmenter les importations de gaz russe vers l’Europe.
D’autres membres, qui avaient pourtant fait un effort budgétaire en faveur de leurs forces armées, s’attirèrent aussi les foudres de M. Trump. Tel fut le cas de la Norvège, « seul pays de l’Otan limitrophe de la Russie n’ayant pas de plan crédible pour consacrer 2% de son PIB à sa défense », avait-il affirmé en 2018, en soulignant qu’elle était « les yeux et les oreilles » des Alliées sur le « flanc nord » de l’Alliance.
Pourtant, la Norvège n’était alors pas forcément un « mauvais élève » en matière de budget militaire. N’ayant pas eu à subir les rigueurs de la crise de 2008 [suivie, au sein de l’Union européenne, par celles de la dette et de l’euro], Oslo ne tailla pas dans ses dépenses de défense, contrairement à beaucoup… Mieux même : le gouvernement norvégien les augmenta, afin de protéger ses ressources en hydrocarbures dans le Grand Nord, région considérée comme hautement stratégique pour Moscou. Et cette tendance s’accentua après l’annexion de la Crimée par la Russie.
Auprès avoir augmenté ses dépenses militaires de +9,8% en 2015 [pour les porter à 5,45 milliards d’euros], Oslo annonça, en juin 2016, un effort de défense « sans précédent » en matière de défense, l’objectif était de porter les ressources financières annuelles de ses armées à 17,5 milliards d’euros en vingt ans.
Et, entre 2013 et 2020, les dépenses de défense par habitant ont augmenté d’environ 30%, passant de 1095 à 1492 dollars, selon des statistiques publiées par l’Otan l’an passé.
En octobre 2020, le gouvernement norvégien a présenté une nouvelle programmation militaire sur quatre ans, avec l’objectif de porter le budget de ses forces armées à près de 7 milliards d’euros en 2024, avec une première marche de 300 millions d’euros dès 2021 [1 couronne norvégienne vaut 0,1 euro, ndlr]. De quoi renouveler et acroître les capacités de ses forces terrestres [avec l’achat de nouveaux chars de combat], moderniser sa marine et financer l’achat et l’entretien des F-35A et P-8A Poseidon ses forces aériennes.
Comme pour d’autres pays [à l’exception, pour le moment, de la France, le président Macron ayant seulement indiqué qu’il porterait, s’il est réélu en avril prochain, le budget des armées à 50 milliards d’euros en 2025, comme le prévoit la Loi de programmation militaire en cours], la Norvège va accélérer la modernisation de ses forces, avec une enveloppe supplémentaire de plus de 300 millions d’euros, laquelle sera débloquée dès cette année.
« Même si une attaque russe contre la Norvège n’est pas probable, il faut que l’on réalise que nous avons un voisin à l’Est qui est devenu plus dangereux et plus imprévisible », a justifié Odd Roger Enoksen, le ministre norvégien de la Défense, lors d’une conférence de presse donnée ce 18 mars.
« Nous devons accroître notre présence dans le Grand Nord », a-t-il ajouté, observant que la Russie y a des intérêts sécuritaires significatifs et que cette région a également une « forte importance économique » pour elle.
Cet effort budgétaire servira à accroître la présence navale dans le Nord, intensifier la préparation opérationnelle des forces d’active et de réserve, augmenter les stocks de munitions, renforcer la cyberdéfense et le renseignement et améliorer l’accueil de troupes alliées, lesquelles viennent régulièrement en Norvège, comme c’est actuellement le cas avec l’exercice Cold Response 22.
Bien que n’appartenant pas à l’Union européenne, la Norvège a pris des sanctions identiques contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. À la différence qu’elle n’a pas interdit les médias russes, comme Russia Today et Sputnik. Du moins pour le moment.
« Je dois admettre que c’est un dossier difficile où des principes majeurs se heurtent les uns aux autres et nous voulons nous donner plus de temps », a expliqué Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, pour qui la « liberté d’expression est centrale » en Norvége.
BBC
Climate change: IPCC scientists to examine carbon removal in key report
By Matt McGrathEnvironment correspondent
UN scientists are likely to weigh up technology to remove CO2 from the atmosphere, as they gather to finalise a key report.
This idea will be one of many solutions considered over the next two weeks by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).
Also in attendance will be government officials from all over the world, who will need to approve every line in the summary report.
It is due to be published on 4 April.
This new study will be the third of three important reports from the IPCC issued over the past eight months. The previous two have looked at the causes and impacts of climate change, but this one will focus on mitigation - or what we can do to stop it.
This essentially means that researchers will look at how we can reduce the amount of warming gases that are emitted from human activities.
However, the IPCC co-chair says this mitigation report will look more closely at ways of removing CO2 that's already in the atmosphere.
"We have a lot more material, this time on carbon dioxide removal. That is, not putting carbon into the atmosphere, but getting it out again," said Prof Jim Skea, from Imperial College, London.
"The report was scoped out to cover the full spectrum of carbon dioxide removal approaches, which vary absolutely hugely, and the carbon dioxide that is removed can end up in very different stores and in very different places. So it was within the scope of the report to cover the whole lot, basically."
The kind of carbon removal approaches the report will consider will likely include tree planting and agriculture, as well as the more advanced technological approaches that use large machines to remove the carbon from the air.
They will also look at combined approaches, where land is used to grow crops which can be burned for energy while the carbon is captured and buried.
The use of these types of technology is controversial. Campaigners express doubts that they can be made to work economically and there are also concerns that technology could be seen as an excuse not to make the major changes in energy production that are needed.
Scientists though say that the situation is now so serious that carbon dioxide removal will be needed in addition to massive cuts in emissions and not as a substitute for them.
What ultimately emerges in the short summary for policymakers that will be published in two weeks, will depend on delicate negotiations with government representatives from 195 countries.
Researchers and officials will work through the summary line by line to agree the final text.
There are some concerns that the war in Ukraine might have an impact on the meeting, with representatives from both Russia and Ukraine due to take part.
"We have been running some informal meetings with governments to brief them ahead of the actual approval session," said Prof Skea.
"I would be optimistic that we would get full participation."
The new report, part of a regular review of the science dating back to 1990, will also have a new focus on the social aspects of cutting carbon.
"This chapter looks at the social science perspective of demand, and what motivates individual consumers, communities, businesses, to make responsible consumption, reduction, design and investment choices," said Dr Joyashree Roy, from Jadavpur University and the lead author of this part of the report.
"Responsible production and consumption are also within the scope of this chapter, and we have also been asked to look into what are the drivers of behaviour change."
There will be much focus on short term actions that governments can take in the remaining years of this decade to keep the rise in global temperatures under 1.5C this century.
This was assessed in 2018 as needing emissions to be cut in half by 2030 - but after the pandemic and with the likely ramping up of fossil fuel use in the wake of the conflict in Ukraine, the scale of emissions cuts may need revising upwards.
Despite this, the report will likely emphasise that there is hope that the worst impacts of climate change can be avoided, if urgent action is taken.
Prof Skea says the summary will not be "unremitting doom and gloom."
"What I think we have to convey in our report is that the activities of humans have caused climate change, but human beings also have the agency to do something about it."
"And that I think is a really big part of the messaging for the report."
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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France24 - World
Southern Turkey, a magnet for Russians, braces for the war's impact on tourism
Issued on: 17/03/2022 - 18:36Modified: 17/03/2022 - 18:37
Juliette MONTILLY
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With its shimmering azure waters, secluded coves and golden sands, Turkey's Mediterranean coast is a destination beloved by Russian tourists, nearly five million of whom visited last year. But since Russia's invasion of pro-Western Ukraine, the sunny seaside resort of Antalya is bracing for the war's impact on tourism.
L'Humanité
Debout, les affamés de justice
TribunePar le collectif des prêtres-ouvriers
CollectifLa proximité des élections présidentielle et législatives nous incite à prendre la parole. Prêtres-ouvriers, nous sommes du peuple des travailleurs, des personnes en précarité, des exilés, des personnes et familles fragilisées par la société. Leur vie, leurs souffrances, leurs combats, leurs espoirs, sont devenus nôtres, avec les organisations ouvrières et sociétales auxquelles nous participons. En tant que prêtres-ouvriers, nous souhaitons simplement témoigner des convictions qui nous habitent à la veille de ces scrutins qui revêtent une grande importance pour notre pays, et surtout pour les plus fragiles de la société.
Nous croyons qu’un monde meilleur est possible, car nous avons toujours côtoyé des hommes et femmes qui ne se résignent ni à la misère, ni à l’exclusion, ni au mépris, et qui reprennent le flambeau avec audace et persévérance. Pour nous, l’Évangile de Jésus-Christ est une brûlure. Il nous appelle à résister à ceux qui veulent réduire les travailleurs à l’esclavage, et à promouvoir une société où les besoins et les droits fondamentaux sont respectés pour tous : se loger, travailler, se nourrir, s’éduquer, se cultiver, s’organiser. Pour nous, notre Foi est indissociable de l’émancipation humaine.
Force est de constater qu’aujourd’hui le système capitaliste, avec l’appui de la droite, amplifie ses dégâts en mettant gravement en danger la planète et en organisant une société où les inégalités n’ont jamais été aussi scandaleuses. Non seulement les moyens de vivre de ceux qui sont au bas de l’échelle se rétrécissent dangereusement pendant que ceux des plus riches flambent. Mais c’est aussi le droit d’exister, de vivre, d’être écouté, d’être respecté qui est mis en cause.
Nous témoignons que la citoyenneté peut permettre à tous, individuellement et collectivement, de prendre la parole, d’être respecté et de participer dans tous les lieux de vie – l’entreprise, le quartier, la nation – au mieux-vivre ensemble et aux grands choix de notre nation. Nous savons que la démocratie est un combat permanent pour redonner le goût d’être acteur et de contribuer à la recherche du Bien commun. Dans la société, les centres de décision sont de plus en plus éloignés et impersonnels… C’est la société « anonyme » qui est en train d’émerger. Il faut réinventer la citoyenneté afin de permettre à chacun(e) d’être acteur (trice) pour bâtir une terre humaine et habitable pour tous.
Nous croyons que les besoins essentiels peuvent être satisfaits pour tous par une autre organisation économique et un arrêt du détournement des richesses et des lois au profit de quelques-uns. Nous ne pouvons tolérer que les droits des demandeurs d’emploi et des précaires soient diminués. Ni que des travailleurs dorment dans leur voiture, faute de moyens pour se loger. Le droit d’asile lui-même est bafoué avec l’accueil déshumanisé et des dispositions liberticides. Pour tous, se soigner est souvent une vraie galère. Les services publics sont vendus au privé les uns après les autres, alors qu’ils sont un des piliers essentiels de la vie démocratique. Les familles que nous côtoyons dans nos quartiers se privent sur la nourriture et les loisirs… Le pillage n’a que trop duré ! Le politique doit s’imposer devant le marché. Il faut rompre avec la finance.
Cette société à deux vitesses, nous n’en voulons pas ! Nous sommes liés à beaucoup de citoyen (ne) s qui la refusent en s’attaquant aux grandes questions qui nous sont posées : la répartition des richesses mais aussi la manière dont nous les produisons et leur utilité sociale. Pour nous, la terre et l’humanité sont sacrés et interdépendants l’un de l’autre, et il est urgent d’arrêter la surexploitation de la nature.
Nous croyons que la fraternité est un trésor à conserver envers et contre tout. Avec beaucoup, nous luttons contre l’extrême droite qui veut casser la fraternité entre les hommes et entre les peuples. Pour eux, l’émigré est devenu le bouc émissaire. Nous pouvons témoigner que « la fraternité, ça marche », lorsqu’il faut défendre le droit d’asile ou celui d’avoir un logement digne ; lorsqu’il faut aller soutenir des travailleurs en lutte ou respecter la nature… Lorsque les droits fondamentaux sont bafoués, le sursaut de la fraternité est toujours le plus fort.
Pour nous, la fraternité dépasse toutes les frontières. Et lorsqu’elle est abîmée par ceux qui provoquent le rejet ou la haine, c’est l’humanité entière qui est blessée. La fabrication et le commerce des armes dans lequel baignent les choix politiques de notre pays, et le surarmement du monde auquel nous participons largement, sont autant de choix que nous combattons car ils brisent la coopération entre les peuples et mènent toujours à la ruine. Beaucoup se lèvent dans le monde pour exiger la paix et le désarmement, cet espoir nous fait vivre. Aujourd’hui, le peuple Ukrainien doit retrouver sa souveraineté et la paix. Partout dans le monde, manifestons notre solidarité avec le peuple Ukrainien pour que les armes se taisent, ainsi qu’avec tous les peuples où la paix est menacée.
La JOC affirme : « Un jeune travailleur vaut plus que l’or du monde car il est Fils de Dieu ». Cette exigence de dignité due à tout être humain sera au cœur de notre vote.
Nous voterons pour choisir un projet de société qui, dans tous les domaines – social, économique, écologique – place l’humain avant l’argent.
Nous voterons pour faire barrage au poison de la haine et de l’exclusion
Nous voterons pour la liberté de vivre dans un monde fraternel et solidaire.
Avec les membres de la Mission Ouvrière, nous croyons que Dieu aime notre monde et qu’il entend le cri des opprimés. Nous croyons que son Esprit vit avec celles et ceux qui luttent pour un monde solidaire et respectueux de l’environnement. Nous croyons que l’appel lancé par Jésus il y a 2000 ans sur les collines de Palestine demeure d’une brûlante actualité : « Debout les affamés de justice et de paix ! »… Un monde différent est possible.
Contact : pretres.ouvriers@gmail.com ou ENPO 47, rue Voltaire 93100 Montreuil
Présidentielle 2022 New York Times - World
A Black Iraqi’s Sudden Career in TV News: ‘They Wanted to See All Colors’
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Randa Abd Al-Aziz was joking with friends in a Baghdad cafe when she got a surprise job offer: broadcasting the news in Iraq, whose Black citizens have little media presence and even less power.
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By Jane Arraf
BAGHDAD — Randa Abd Al-Aziz was relaxing in a Baghdad cafe, making her friends laugh by reading a cosmetics pamphlet aloud in classical Arabic, the exaggeratedly formal language of speeches, official decrees — and TV anchors.
Overheard by a talent scout, Ms. Abd Al-Aziz soon got a totally unexpected and life-changing offer: How would she feel about reading the news on television?
Ms. Abd Al-Aziz recounted the story of her discovery as she was getting ready for a recent broadcast. She tilted her face so a makeup artist could apply the armor-like layer of foundation and eye makeup that transforms what she describes as her “baby face” into that of a sophisticated anchorwoman, one who is not just presenting the news but also making Iraqi history.
Ms. Abd Al-Aziz, 25, is the first Black Iraqi employed on air at the state television’s news and information channels at least since the United States toppled Saddam Hussein almost two decades ago. (TV executives said they believed there had been no Black state TV anchors during Hussein’s decades-long rule, either.)
“I thought it would just be for a few days and they will see it won’t work and I will leave,” said Ms. Abd al-Aziz, who had no prior TV experience and only a passing curiosity about the news media. She brought her mother to the initial meeting with the network.
Ms. Abd al-Aziz’s journey from a cafe to the anchor chair was a hard road, with more than six months of 10-hour days of voice lessons and an immersion into Iraqi and regional politics, topics in which she previously had zero interest.
“I worked on it. I worked on my voice, took time to follow the news,” she said, adding that she learned from every negative comment her tutors gave her. “This is what made me progress.”
On a recent morning, she arrived early at the studio, picking up her scripts for the main noon newscast and reading them over before she slid with obvious confidence into a chair in front of a teleprompter.
The ease she feels now is a far cry from her first live bulletin in September when she said she was frozen with fear.
“I didn’t make a single mistake but when I got off air I burst into tears,” she said.
Her hiring last year came after a nationwide search by the head of state media, who added her to the network’s roster of about 100 news anchors, correspondents and show hosts.
“We have in Iraq at least 1.5 million African-Iraqis,” said Nabil Jasim, 51, the president of the Iraqi Media Network. “They need to see themselves reflected on TV.”
Her hiring both shocked and bothered a few network employees and viewers, Mr. Jasim said, a negative response that highlights the deeply entrenched racism in Iraq, a country with about 40 million people.
In the country’s tribal-dominated political system, Black Iraqis have essentially no political representation. Iraq’s Parliament does not have a single Black lawmaker. There are almost no senior Black officials in government ministries. As in other Arab countries, many Iraqis casually use racial slurs.
Most members of Iraq’s Black community are descendants of enslaved East Africans brought to the southern coast of Iraq beginning in the ninth century, a slave trade that lasted more than 1,000 years and that ended in some Arab countries just decades ago.
In Iraq, the slave labor was concentrated in the south, where there was backbreaking work in salt fields and date plantations. Most of Iraq’s Black population still lives in the county’s south in intense poverty and with little formal education.
Ms. Abd Al-Aziz’s background is atypical for a Black Iraqi: She grew up in a middle-class family in Baghdad, where her late father was a businessman and her mother now owns a stationery shop. Ms. Abd Al-Aziz earned a degree in agricultural economics and was working in an import distribution business when the network approached her.
Even though she was hesitant, the recruiter convinced her to take the chance.
“He told me there’s an experiment, that they wanted to see all colors on Iraqiya TV,” Ms. Abd Al-Aziz said, referring to the state broadcaster, which a Baghdad University poll found to be the most widely watched of Iraqi networks. The network has Turkmen and Kurdish and Syriac channels, in addition to its mainly Arabic-language programming.
Ms. Abd Al-Aziz said she first had to persuade her mother to agree, and then she accepted the offer, thinking she might last a week before the network realized she couldn’t do it.
“At the beginning they said, ‘There is no hope for her,’” said Mr. Jasim, describing the reaction of producers assigned to work with her. “I said, ‘Just put her in front of the camera and leave the rest to us.’”
In a profession that relies heavily on physical appearance, he was sure Ms. Abd Al-Aziz had the right look for television. And the networks’ producers came to agree with their boss: The camera loves her.
When Black Iraqis do appear on television, it is usually as musicians, dancers or in comedic roles. Mr. Jasim said he wanted to dispel those stereotypes and was considering a political program for Ms. Abd al-Aziz to host.
While the Black Lives Matter movement has spread across much of the world, Iraq has only a nascent Black rights movement.
There is no consensus among Black Iraqis even of what to call themselves. Some reject the terms Black or African-Iraqi as divisive. Many have settled on the Arabic term “asmar,” or dark-skinned.
Asked what she considers the best term, Ms. Abd Al-Aziz said, simply: “Iraqi.”
“Iraq is diversity. We have more than one origin. Your nationality is enough,” she said.
Ms. Abd Al-Aziz was the only Black student in her class at high school, but she said she did not feel a lack of opportunities growing up. Asked about the discrimination faced by the broader Black community in Iraq, she said she did not yet know enough to feel comfortable commenting.
“I like to talk only about what I have witnessed myself,” she said. But, she added, she was determined to learn more.
“Before, I had no interest in the political reality,” she said. Now, she is asking questions about race and power in Iraq.
She said some of her Arab friends use skin-whitening creams and have suggested she do so as well.
“I always say love yourself. This is me and this is my color, and if you have any questions about it, ask God,” she said.
If Ms. Abd Al-Aziz has not felt blocked by racism, it has held back hundreds of thousands of other Iraqis.
Slavery was officially abolished in Iraq in 1924; in Saudi Arabia, it was 1962. In Oman slavery was legal until 1970. Across the Arab world, Black people are still commonly referred to as “abeed,” meaning slaves.
While the word also refers to servants of God and is part of many Muslim names, its use to describe a Black person is offensive.
“Other Iraqis deal with us as if we are still slaves,” said Abdul Hussein Abdul Razzak, a Black journalist and the co-founder of the Free Iraqis Movement, an association founded in 2017 to defend the rights of Black Iraqis.
Despite years of writing for government newspapers as a freelancer, Mr. Abdul Razzak, 64, said he had never been employed by any of them.
“I am a good journalist but no one ever gave me a chance to work,” he said.
Black rights advocates say many Black students drop out of school because of bullying by students and teachers. A survey in 2011 reported illiteracy rates among Black Iraqis at 80 percent, a figure more than twice as high as the national average, and believed to be largely unchanged since then.
“My aunt could not read or write but she used to tell me that our school diplomas would be the weapons in our hands,” said Thawra Youssif, a Black Iraqi who lives in Basra.
Ms. Youssif, 62, who has a doctorate in theater, said she is one of only a handful of Black Iraqis in Basra, Iraq’s second-largest city, with a postgraduate degree.
“If you asked them about Malcolm X, no one will know him,” she said. “If you cannot read, you cannot search the internet to know your roots. My people need to be educated to overcome the legacy of enslavement.”
Having mastered television, Ms. Abd Al-Aziz said she is now slowly growing into the idea of being a role model who could inspire Black Iraqis.
“I am trying to demonstrate that my example can be a hope for everyone,” she said. “That the color of our skin will not stop us.”
Nermeen al-Mufti contributed reporting.
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Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCommandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.
Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].
A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.
Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.
« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».
Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».
Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.
Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?
Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.
« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».
Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.
Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.
Des F-35 américains ont eu au moins un contact avec des J-20 chinois en mer de Chine orientale
par Laurent Lagneau · 18 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCommandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.
Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].
A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.
Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.
« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».
Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».
Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.
Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?
Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.
« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».
Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.
Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCommandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.
Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].
A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.
Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.
« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».
Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».
Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.
Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?
Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.
« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».
Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.
Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCommandant des forces aériennes du Pacifique [PACAF – Pacific Air Forces], qui relève du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique [US INDOPACOM], le général Kenneth S. Wilsbach a été invité à s’exprimer devant le Mitchell Institute of Aerospace Studies, le 14 mars. Et, à cette occasion, il a révélé quelques informations intéressantes, sans toutefois donner trop de détails.
Ainsi, le général Wilsbach a affirmé que des chasseurs-bombardiers F-35 américains ont eu au moins un contact avec des Chengdu J-20, de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL].
A priori, c’est la première fois qu’une rencontre entre des avions de combat de cinquième génération appartenant à des forces susceptibles de s’opposer a eu lieu.
Pour rappel, entré en service en 2017, après un un premier vol effectué six ans plus tôt, le Chengdu J-20 serait en mesure d’emporter quatre missiles air-air de longue portée PL-15 à guidage radar ainsi que deux missiles d’autodéfense air-air PL-10 à infrarouge. Ayant participé, pour la première fois, à des manoeuvres conjointes organisées en août 2021, avec le concours de la Russie, cet appareil garde encore une part de mystère dans la mesure où l’on n’a pas une vision complète de ses capacités.
« Il est un peu trop tôt pour dire ce qu’ils [les Chinois] ont l’intention de faire avec le J-20. La seule chose que nous l’avons vu faire pour le moment, c’est de la supériorité aérienne », a ainsi affirmé le général Wilsbach. C’est à dire, a-t-il poursuivi, s’il « ressemblera davantage à un F-35 capable d’effectuer de très nombreuses missions ou à un F-22, qui est principalement un chasseur de supériorité aérienne doté d’une capacité air-sol ».
Quoi qu’il en soit, a poursuivi le général américain, « nous avons récemment eu – je n’appellerai pas ça un engagement – un contact au cours duquel nous nous sommes rapprochés relativement près des J-20 avec nos F-35 au-dessus de la mer de Chine méridionale. Et nous avons été relativement impressionnés par le commandement et le contrôle associés au J-20 ».
Cette capacité de commandement et de contrôle repose en partie sur le Shaanxi KJ-500, capable d’assurer une détection sur 360° grâce à un radar AESA [antennes actives] à trois faces. « Le KJ-500 joue un rôle important dans certaines de leurs capacités pour les tirs à longue portée. Certains de leurs missiles air-air à très longue portée sont aidés par ce KJ-500. Être capable d’interrompre cette chaîne est quelque chose qui m’intéresse beaucoup », a expliqué le chef du PACAF.
Cela étant, celui-ci n’a pas précisé les circonstances exactes de cette rencontre entre les F-35 et les J-20. Les avions américains ont-ils été interceptés par la chasse chinoise? D’autres « contacts » ont-ils eu lieu par la suite?
Par ailleurs, le général Wilsbach a pointé quelques déficits capacitaires dont souffrent les forces qu’il commande. Ainsi, les avions de détection et de commandement E-3 Sentry [ou AWACS] ne font plus l’affaire.
« Notre flotte de E-3 a vraiment du mal du point de vue de la fiabilité. Souvent, les quatre appareils que nous avons au sein du PACAF de peuvent pas voler en raison de problèmes de maintenance », notamment liés à l’électronique, aux systèmes hydrauliques et aux moteurs. En outre, leurs capacités sont désormais dépassées. « Les capteurs sur lesquels nous comptons avec l’E-3 ne sont pas vraiment à la hauteur pour combattre au 21e siècle, en particulier contre une plate-forme comme le J-20 », a fait valoir le général Wilsbach, laissant ains entendre qu’il aimerait pouvoir disposer d’avions E-7 « Wedgetail », qu’il a décrits comme « plus performants et plus fiables ».
Enfin, l’officier a également plaidé pour remplacer les F-15C actuellement basés au Japon par des F-15EX « Eagle II », capables d’emporter jusqu’à 24 missiles air-air AIM-120D AMRAAM [Advanced Medium-Range Air-to-Air Missile], des munitions air-sol, comme l’AGM-158 JASSM [Joint Air-to-Surface Standoff Missile], voire, à l’avenir, un missile hypersonique.
Outre les F-15EX, le chef du PACAF voudrait aussi des systèmes « consommables », comme des effecteurs connectés ou des appareils de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. En disposer d’un grand nombre permettrait de submerger, le cas échéant, les capacités de déni et d’interdiction d’accès chinoises. « Certains d’entre eux peuvent être furtifs, d’autres non car s’ils sont furtifs, ils ne pourront pas les voir et donc leur tirer dessus », a-t-il dit.
France24 - World
The Kyiv car mechanics converting captured Russian weapons for Ukraine’s troops
Issued on: 15/03/2022 - 17:28
Sam BALL
At an auto repair shop in Kyiv, mechanics used to working on car engines are instead applying their skills to heavy weaponry captured from Russian armoured vehicles. They are converting them into handheld weapons that can be used by Ukrainian troops.
BBC
Oscars 2022: Five ways the Academy is trying to stay relevant
By Steven McIntoshEntertainment reporter
The 94th Academy Awards take place this Sunday. But with last year's viewing figures at an all-time low, organisers are under pressure to make the ceremony relevant again, particularly to younger audiences.
There used to be a hundred reasons to sit down and watch the Oscars.
In a pre-social media age, it provided a rare opportunity to glimpse the world's biggest film stars gathered in the same place; to see what they were wearing and (for masochists) to hear their speeches.
Secondly, it was a place to catch clips of the year's most acclaimed films, long before YouTube made trailers available on demand.
And thirdly, there quite frankly wasn't much else to do. The highest-rating Oscars aired at a time when linear television was dominant, and there weren't as many channels to watch.
But in an era of TikTok, YouTube and streaming, the biggest showbiz night of the year has been losing viewers and, with them, its power.
"The biggest challenge is getting people to watch," ceremony producer Will Packer told Little Gold Men. "What that means is there's got to be something different about the show this year that connects with people outside of Hollywood. You've got to connect with the casual movie fan."
It is a delicate balance trying to keep the ratings high while simultaneously preserving everything that makes the Oscars sacred and prestigious. Here are five ways the Academy is hoping to capture audiences this year.
1. Solid-gold stars
Much to the Academy's relief, there are some proper movie stars in the running for the big prizes this year.
Will Smith, who has never won an Oscar, is the firm favourite to win best actor for his performance in King Richard - where he plays the determined father of a young Venus and Serena Williams.
As early as September 2021, Vanity Fair's Richard Lawson said: "I don't see anyone beating him. It feels like the timing is right, the movie is right, the subject matter is right, and the kind of performance is right. It's playful but also serious, and we know the Academy likes actors playing a real-life person."
Rewarding Smith, he noted, would also be making a statement - that after two years of cinemas being closed due to lockdowns, movies, and movie stars, are back.
Nicole Kidman, Olivia Colman, Jessica Chastain, Penelope Cruz and Kristen Stewart's nominations make the best actress category similarly starry. However, there less of a consensus about who will triumph here.
The frontrunner has changed several times, but Chastain is the current favourite, following her recent recognition from the Screen Actors Guild and the Critics' Choice awards.
The Academy has also lined up a plethora of big names to present the awards, including Lady Gaga, Shang-Chi star Simu Liu, The Batman's Zoe Kravitz and Ukraine-born actress Mila Kunis.
2. Hosts who will 'burn every bridge'
The Oscars have not had a presenter since 2018, arguably missing an opportunity for jokes, monologues and sketches to go viral and grab headlines - a strategy which has worked well for the Golden Globes.
Sadly, getting an A-lister proved challenging, partly due to scheduling conflicts, partly because many big names would presumably run a mile given the potential pitfalls involved (the memory of James Franco and Anne Hathaway's disastrous stint in 2011 still looms large).
The Academy has instead settled on Amy Schumer, who was big in 2015, alongside actress Regina Hall and comedian Wanda Sykes - who are both well-respected but not exactly huge international names.
However, Schumer has recently indicated she might be taking a leaf out of the Globes' playbook, and using the opportunity to poke fun at the stars in the room (an approach we warmly support).
"I'm going to get myself in some trouble," she told Extra earlier this month. "Wanda, Regina are hilarious, and we're having a blast preparing.
"I mean, I don't know who made the decision to let me personally be a host, but it's not a good one… because it'll burn all bridges. I'll burn every bridge."
3. The 'fan favourite' award
Perhaps the most interesting new addition this year is the fan favourite prize - an attempt to recognise more mainstream films during the ceremony.
Without it, The Academy would have been acutely aware that they had not nominated 2021's biggest box office successes, including Spider-Man: No Way Home and No Time To Die, in the major categories.
Meryl Johnson, the Academy's vice president of digital marketing, said the introduction of fan favourite would "help build an engaged and excited digital audience leading up to this year's ceremony", and voting was opened to the public for two weeks.
However, people could vote up to 20 times a day, which meant the voting process was liable to manipulation by organised and mobilised fan bases. Which is exactly what happened.
Although Spider-Man still has a good shot, the Camila Cabello-starring Cinderella musical and the arthouse Johnny Depp film Minamata could bizarrely (and hilariously) end up being recognised at the Oscars instead.
We'll have more on the new fan favourite category later this week.
4. Pre-recording prizes
Eight of the 23 awards this year will be pre-recorded in an effort to save time during the telecast. While the big awards will still be live, the so-called "below-the-line" categories like best editing, sound and production design will have been presented earlier.
That means the nominees in the technical categories will be seated a full hour before the main ceremony begins. Their awards will be presented off-air, and highlights will then be edited into the TV broadcast.
"We must prioritise the television audience to increase viewer engagement and keep the show vital, kinetic, and relevant," Academy president David Rubin wrote in a letter to members last month.
But there has been resistance to the idea from big figures within the industry. "I feel very strongly that this is perhaps the most collaborative medium in the world," West Side Story director Steven Spielberg told Deadline. "All of us make movies together, we become a family where one craft is just as indispensable as the next.
"I feel that at the Academy Awards there is no above-the-line, there is no below-the-line. All of us are on the same line bringing the best of us to tell the best stories we possibly can."
In 2019, the Oscars reversed their decision to present awards during the commercials after significant industry backlash. This time they're standing firm, but unlike the commercials idea, the tech winners will at least still feature in the main ceremony.
5. Bruno: Live
You couldn't hold the Oscars without acknowledging that one of the biggest worldwide chart hits of the past year was from a movie soundtrack.
So the Academy is going all in, announcing that the cast of Encanto will perform the smash We Don't Talk About Bruno live for the first time during the ceremony.
We'll gloss over the fact that an entirely different track from Encanto is the one actually nominated for best original song because we can't wait to see how complex, overlapping salsa melodies of Bruno might be performed live.
In the film, it's performed by more than 10 characters, so it could be a complicated one to stage.
But does relevance even matter?
The conversation about how to arrest the decline in viewing figures rolls around like clockwork every year. The lower the ratings get, the louder the cries for changes become.
Last year's Oscars attracted their worst-ever TV audience, with just 10.4 million viewers tuning in. However, the subdued 2021 ceremony was unusual - taking place during worldwide lockdowns after a year that saw few major film releases - so it's an unreliable benchmark.
This year, Covid restrictions have eased and the ceremony is returning to normal, so the Academy is pulling out all the stops in an effort to make sure the viewing figures rebound to pre-pandemic levels - equalling or bettering 2020's figure of 23.6 million.
But some have questioned whether staying relevant to a mass audience is even necessary.
"I don't get why movie people care so much if other people care what awards we give ourselves," actor Seth Rogen told Insider. "I don't care who wins the automobile awards.
"No other industry expects everyone to care about what awards they shower upon themselves. Maybe people just don't care. Maybe they did for a while and they stopped caring. And why should they?"
Some former Oscar winners aren't even bothered about attending. "I won't be going this year. To be honest, they're actually really boring," Don't Look Up star Sir Mark Rylance told the Radio Times this month.
"I don't think awards are a serious marker of what the greatest or most inspiring things are, but it's nice to be celebrated."
The Oscars take place on Sunday 27 March.
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Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France
Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).
La vraie langue des Ch’tis
Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.
Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.
Hauts-de-France : les dernières actualités
BBC
I've experienced first-hand the transformative power that formulations and treatments can have – Paul Gerrard
Rituals of beauty, wellbeing and self-care permeate cultures across history, encompassing ideas of identity and expression, transformation and restoration, cleansing and healing, culture and worth. From a nurturing new face cream to online meditation, beauty and wellbeing provide survival mechanisms, opportunities to take stock and rebalance during anxiety-filled times.
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The pandemic has seen a spike in mental health issues – with 76 million more cases of anxiety, and 53 million more cases of depressive disorder, according to Unicef and Gallup. In troubled times, some beauty professionals have responded imaginatively. When A-list makeup artist Lee Pycroft noticed rising stress levels among her clients, she retrained as a psychotherapist. She now offers combined makeovers and therapy. "Makeupfulness" is where makeup and mindfulness merge. "Certain language techniques, active listening, reframes and questioning help a person calm down while I do their makeup, enabling them to think more clearly," Pycroft told Glamour. "I have witnessed women going through severe life challenges start to behave differently after a makeover and a chat. It might be that they go and do something kind for themselves, or are able to see their challenges from a different perspective as they have achieved some emotional flexibility around an issue."
(Credit: Emmanuel Lafont)
In 2014, when Tom Chapman lost a friend to suicide, he launched the Lions Barber Collective, a barbering look-book project to raise awareness and funds for suicide prevention. "It's been joked about forever that hair pros are a cheap psychiatrist or counsellor, but in reality, we listen on average for 2,000 hours a year," he said. "Imagine what we could achieve by training hair pros to be more successful in suicide prevention and mental health awareness." Working with psychiatrists, Chapman created the "Barber Talk training", enabling hair professionals to identify warning signs, ask the right questions, listen with empathy and, finally, guide those in need to the groups and resources that could help them.
This resonates deeply with Paul Gerrard, founder of Happy Paul, a range of mood-enhancing male skincare. "Happy Paul's journey has been like therapy," says Gerrard. "I've suffered from depression since my early teens and I've experienced first-hand the transformative power that formulations, product and spa treatments can have. Yet wellness has become a luxury commodity afforded to the few." The brand was created, he says, to be accessible to all. "To me, wellness is about looking after yourself, first and foremost, and that shouldn't be exclusive." Happy Paul's sustainable, vegan products – including an uplifting roll-on blend of bergamot, lemon and eucalyptus – encourage simple, rewarding acts of selfcare, with some of the profits going to mental-health charity Young Minds.
The pandemic is driving awareness and approval for more companies that support people and communities. Founded in 2018 by beauty writer Sali Hughes and beauty PR Jo Jones, Beauty Banks aims to tackle hygiene poverty in the UK and to establish being clean as a basic right. Young people can be particularly affected, say the duo, skipping school rather than going into class without washing their hair. Jones and Hughes had first-hand experience of the surplus the industry produces. Their plan: to ask their contacts to donate hygiene products to those in need via partnerships with more than 100 registered foodbanks, domestic abuse charities, homeless shelters, schools, NHS trusts and care-leaver associations.
(Credit: Emmanuel Lafont)
"We were furious and frustrated when we learned about hygiene poverty, so we decided to do something about it," writes Jones, on the charity’s website. "Both Sali and I work in the beauty industry and know there is a lot of waste and, most importantly, a tremendous amount of generosity and kindness. So we leverage our connections, influence and skills to power Beauty Banks." An average delivery to a charity, catering for about 150 people, is worth around £500, and contains items many of us take for granted including soap and sanitary products.
And, as interest in self-care and community has soared, so too has concern for the planet. Successive reports about the climate and ecological crisis have put the global population on high alert and shoppers are asking serious questions about the things they buy every day. The beauty industry is a terrible offender: there are persistent issues of irresponsible sourcing and poisonous levels of ocean pollution, both via plastic packaging and the chemicals used in formulations. Some of our shampoos and shaving foams end up in oceans, and what’s bad for seabirds and coral is, perhaps unsurprisingly, bad for us.
The search is on for formulations and ingredients that protect and truly nourish, that work positively, not only for the bodies they're applied to but also the conditions in which they're grown and harvested. And For Weleda, founded in the 1920s by Austrian philosopher Rudolph Steiner and encompassing both beauty and naturopathic medicines, using biodynamic growing methods, the answer has always been clear: to go back to the source, back to nature. "Natural ingredients work in harmony with the body, in a way petrochemical-derived synthetics do not," says Jayn Sterland, Weleda UK's managing director and chair of the British Beauty Council's Sustainable Beauty Coalition. "A skin complaint is often a visible sign of imbalance. Applying a cream merely masks the problem. Using plant-based ingredients which are more skin compatible and work in harmony with the body can trigger our own healing capability."
(Credit: Emmanuel Lafont)
Last year, in an effort to boost supplies of well-grown ingredients to the entire beauty sector, sustainable beauty brand Davines and the Rodale Institute launched a 10-hectare regenerative organic farm and research centre in Parma, Italy. "You don't often think about where ingredients come from, and what the impact that production process has on our personal health and the health of the planet or the farmworkers," Rodale's chief executive Jeff Moyer told Vogue Business, at the time. "Expanding this idea [of regenerative agriculture] to go beyond just food and fibre is a great opportunity for all of us."
A better world
As Sterland puts it: "The holistic health benefits [of regenerative beauty] are well documented, both for the user and for the planet." And this is where the intersections between health, wellbeing and beauty start to take shape, and where the richest potential for beauty to have a positive impact on the world takes place. High street beauty brand Lush's technicolour windows and playful products belie the serious work that takes place behind the scenes. "Biodiversity has always been important for us," says the brand's supply chain impact project manager Cadi Pink. "One of our key strategies within sourcing, for example, has been to increase the diversity of materials we're using, in order to put less pressure on ecosystems [via industrial agriculture]." The label has mapped out key biodiversity hotspots around the world, where the brand is actively nurturing regenerative and agroforestry in practice.
(Credit: Emmanuel Lafont)
"Sustainability initiatives often focus on minimising harm," adds James Atherton of the Lush Regenerative Fund, or Re:Fund. "Regeneration goes that extra step and asks: 'how do we add value and health to the ecologies and the social spaces that we're working in?' The opportunity now for the beauty industry is to align more on what we mean by regeneration," he continues. "Often, we see it attached to tree planting or regenerative agriculture but there's this quote by [Brazilian trade union leader] Chico Mendes, 'environmentalism without class struggle is just gardening'. And I love that. We've always believed that, if you're working with grassroots communities, they are the experts. We're just there to offer support where we can."
One such community is the Laikipia Permaculture Centre, a collective of five Maasai women's groups, supported by the regenerative agriculture consultancy reNature, producing Aloe Secundiflora leaves for Lush in ways that combine traditional knowledge with the principles of permaculture. Aloe Secundiflora, originally used by the Maasai for healing and washing, can be processed into everything from shampoo and skin cream to shower gel. The women now produce their own cosmetics for the local market, which gives them additional income. As the demand for responsible beauty grows, harvesting natural ingredients well, with communities and nature in mind, will be vital.
The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge
The good news is that sustainable, ethical beauty – beauty that makes the world a better place – is set to surge, from $34.5 billion in 2018 to $54.5 billion in 2027. Alongside established names such as Weleda and Lush, a significant number of emerging dynamic brands are accelerating new futures in beauty with innovations in local ingredients, waterless formulas; even aiming at carbon neutrality. What makes these brands so right for these times is their holistic approach to beauty's problems, and their understanding that seemingly separate issues such as product formulation, social justice and environmental protection are fundamentally interlinked and connected.
Danish make-up brand Kjaer Weis is certified organic, working closely with its suppliers, while packing its products into smooth refillable, metal cases. BYBI invites customers to send back their skin booster bottles for them to be sterilised and used again. Wellness brand Haeckels, founded by beach warden Dom Bridges, harvests antibacterial seaweed from Margate beaches in the UK for its handmade skincare; its bottles are made from biodegradable algae; its outer packaging is grown from mushrooms. Brands including Pachamamai, Ethique and Lush use condensed formulations to make solid bars, amplifying the efficiency of products while also reducing the need for unnecessary water in the mixtures (and the need for plastic bottles to hold those formulations).
"These purpose-driven beauty companies weave sustainability throughout their whole business, from sourcing and formulation through to independent product certification and paying employees a fair, real, living wage," says Sterland. For Lush, the potential of beauty to change the world is part of the brand's DNA. "We very much see ourselves as campaigners," says spokesperson Jonnie Hatfield. "It's not enough just to be against something any more. You really need to be making a difference."
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L'Humanité
Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel
TribunePar Anicet Le Pors et Charles Fiterman, anciens ministres
Le vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel. L’élection présidentielle d’avril prochain peut être l’occasion de mettre un coup d’arrêt aux politiques néolibérales et autoritaires qui affaiblissent et divisent la France et d’ouvrir une phase nouvelle de progrès social et humain, appuyée sur un rassemblement des forces populaires et démocratiques les plus larges, sans volonté hégémonique d’aucune d’entre elles. Servir cet objectif, c’est voter utile. Le mieux placé parmi les candidats en présence pour incarner ce vote utile, c’est pour nous Fabien Roussel.
Nous fondons ensemble ce choix sur plusieurs raisons essentielles. Fabien Roussel porte des propositions et un combat déterminé pour faire reculer les inégalités sociales, améliorer la vie du plus grand nombre, libérer les forces de création du carcan de la recherche de la rentabilité financière maximale pour quelques-uns. Il appuie cet objectif sur des propositions concrètes de réindustrialisation du pays, de relance des activités agricoles, sur un nouvel élan culturel, tout cela inscrit dans une transition écologique responsable. Il est le seul à proposer une démocratisation profonde des institutions et des pratiques politiques, marquées notamment par la suppression de l’élection au suffrage universel du Président de la République, mettant ainsi fin au système monarchique dans lequel nous vivons.
Présidentielle, qui propose quoi ? l’Humanité met à votre disposition un comparateur de programmes interactif qui est mis régulièrement à jour par la rédaction.
Enfin, Fabien Roussel tient un langage clair, franc, honnête, à l’écart des phrases pompeuses et des mots ronflants. Il n’est pas habité par l’obsession de poursuivre une aventure personnelle. Il est disponible pour rassembler les forces sociales et politiques nécessaires au changement, dans le respect de chacune d’entre elles, dans une coopération efficace et loyale au service des engagements pris en commun.
Il est tourné vers l’avenir. Fabien Roussel, c’est donc bien le vote le plus utile pour porter les espoirs de la France qui travaille et qui crée.
anicet le porscharles fitermanFabien RousselPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Laurence des Cars veut réenchanter le Louvre
Elle avait le meilleur dossier ! À l’Élysée, le nom de Laurence des Cars pour le poste de président-directeur du musée du Louvre s’est imposé. Au mépris du premier choix de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, militante de la reconduction de Jean-Luc Martinez, lequel n’avait pas hésité à déclarer à la presse, quelques jours avant sa défaite, être « le mieux placé pour réarmer intellectuellement la France »…
À l’inverse de son prédécesseur, qui avait conduit l’institution sur la voie de stratégies commerciales financièrement opportunes, Laurence des Cars entend protéger l’image de marque du Louvre et refaire du musée « un lieu de rendez-vous de la vie culturelle parisienne ». Et pour les Franciliens, puisqu’elle songe à allonger les horaires d’ouverture à leur profit. L’aspiration est judicieuse, à l’heure où les mesures liées à l’épidémie de Covid-19 ont fait s’effondrer le taux de visiteurs étrangers : s’ils constituaient près de 75 % du public, ils ne représentent aujourd’hui plus que 38 % des entrées.
Nommée au lendemain d’une crise sanitaire dont les restrictions affectèrent lourdement les musées, la nouvelle directrice n’entend pour autant pas se lancer dans une politique du chiffre effrénée. Alors que le musée avait atteint un record avec 10,2 millions d’entrées en 2018, elle préfère miser sur de meilleures conditions de visite. « Le problème n’est pas d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mais d’avoir 8, 9 ou 10 millions de visiteurs mal accueillis », a-t-elle déclaré à la presse, au début du mois de février, en présentant publiquement les grandes orientations de son mandat à la tête du plus grand musée du monde.
Car pour cette ancienne élève de l’Institut national du patrimoine (INP), qui fut directrice de l’Agence France Museum (responsable du projet du Louvre Abu Dhabi), le Louvre doit rester « fidèle à sa mission de service public » et « n’a pas d’objectif de rentabilité ». Un rappel nécessaire, d’autant plus louable qu’il pourrait, alors que l’établissement fait face aux effets économiques de plusieurs mois de fermeture, se transformer en véritable défi face aux nombreux projets qui doivent voir le jour. Mais fidèle à la politique active d’expositions qu’elle mena dès 2017 à la tête du musée d’Orsay, la fille de l’historien Jean des Cars et petite-fille de l’écrivain Guy des Cars redéfinit les contours et dessine les prochains horizons de sa nouvelle maison.
Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps.
C’est d’abord la suppression de la Petite Galerie, un espace jusqu’alors réservé à l’éducation artistique et dont la programmation s’adressait notamment aux enfants. Mal à l’aise avec ce “petit Louvre”, la directrice entend donc en fermer les portes. « Ma conception n’est pas des expositions dédiées aux enfants, mais plutôt que les enfants puissent visiter toutes les expositions » , note-t-elle non sans raison. À l’heure où quelques musées parisiens se lancent dans la création de parcours spécifiquement adressés aux enfants, dont la nature infantilisante n’honore guère la confiance qui doit être faite à l’intelligence de ce jeune public, un tel choix apparaît courageux.
Aspirant à redonner au pavillon des Sessions sa vocation originelle d’ambassade du musée du Quai Branly au sein de l’institution, elle entend aussi refaire de cet espace ouvert depuis vingt-deux ans et aujourd’hui déserté un lieu de visite où les œuvres extra-européennes sont appréhendées tant sous l’angle esthétique qu’ethnographique. Une façon de « conserver le souhait d’Apollinaire qui, dès 1909, voulait que le Louvre accueille ces chefs-d’œuvre de l’art africain », affirme-t-elle. Une manière, aussi, d’être « force de proposition » et de « ne pas subir » les polémiques relatives à la provenance des œuvres. La piste est cohérente, au moment où les premières restitutions des œuvres d’art en Afrique portent gravement atteinte au cadre juridique qui protégeait jusqu’alors les collections françaises.
Douze mille œuvres réunies dans un nouveau département
Apporter une réponse scientifique aux débats dits “de société” : telle est la conduite que semble vouloir adopter Laurence des Cars qui, concédant « ne pas aimer l’exercice solitaire du pouvoir », a renoué avec l’usage de la réunion collégiale avec les conservateurs. Ayant fait la promesse de laisser toute leur place aux débats actuels, l’ancienne directrice du musée d’Orsay laissera donc les expositions se faire l’écho des questions du temps. Un exercice auquel elle est accoutumée : avec “Le modèle noir”, exposition rationnelle qui abordait notamment l’histoire de l’esclavage, n’avait-elle pas habilement prévenu les polémiques ? S’appuyant sur un discours scientifique et factuel, évitant l’écueil de l’anachronisme, cette exposition dont on ne déplorait que quelques éléments de la programmation l’accompagnant, a fait la preuve que l’usage de la raison prévalant sur celui des passions est, en cette période où d’aucuns souhaitent effacer des segments entiers de notre histoire, plus que nécessaire.
Mais c’est surtout la création du tant attendu département d’arts de Byzance et des chrétiens d’Orient qui risque de constituer dans les années à venir l’une des plus belles actualités du musée du Louvre. Porté de longue date par les conservateurs Hélène Rutschowscaya et Jannic Durand, ce projet avorté sous la présidence de Jean-Luc Martinez, qui n’en voyait pas « l’urgence » en 2013 (alors que le martyre des chrétiens d’Orient débutait), rassemblera quelque 12 000 œuvres jusqu’alors disséminées dans les sept départements du musée. À sa tête, Maximilien Durand, nommé par Laurence des Cars le 18 février dernier et ancien directeur du musée des Tissus de Lyon, devra assurer la préfiguration de ce nouvel espace. « Aujourd’hui, on ne lit pas cette extraordinaire civilisation qui est perdue, si je puis dire, dans plusieurs départements du Louvre, avait déclaré la directrice du Louvre à nos confrères du Figaro, en mai dernier. C’est pourtant une collection magnifique qui mérite un département à part entière. » Ce nouveau département, qui devrait ouvrir ses portes d’ici à 2025, constituait pour celle qui devra l’orchestrer un « projet ambitieux, attendu et nécessaire », dont on salue vivement la naissance.
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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How a jetpack design helped create a flying motorbike
By Ben MorrisTechnology of Business editor
At around the age of 12, David Mayman tried to build a helicopter out of fence posts and an old lawn mower.
Needless to say, it did not go well. His contraption didn't fly and he was made to fix the fence.
"I was brought up in a way that I guess challenged me scientifically... I was always told that nothing's impossible," he says.
Perhaps he got a bit ahead of himself during his childhood in Sydney, but as an adult Mr Mayman, has built innovative machines that really do fly.
After selling his online listings business Mr Mayman developed a jetpack, which in 2015 he flew around the Statue of Liberty.
But, since 2018, he has been working on a different kind of project, one he thinks will have more commercial opportunities.
Called the Speeder, his new machine will be like a flying motorbike. It will take off vertically, fly at high speeds, but be compact enough to fit in the back of a pick-up truck.
Speeder is just one of many flying machine projects under way at the moment.
There are currently hundreds of EVTOL (electric vertical take-off and landing) aircraft in development, with engineers hoping to create a new era of cheap, quiet air transportation.
But Mr Mayman's machine is very different from those aircraft. Instead of being powered by batteries and electric engines, his Speeder uses four small jet engines, which run on aviation fuel.
That might seem like a step backwards in technology, but for the customers Mr Mayman has in mind, only liquid fuel will do.
He says the military, emergency services and the offshore energy industry want a fast, compact aircraft that can carry a significant weight.
For that, you need jet fuel, as it stores 20 times the energy of batteries for a given weight. Or in other words, to supply the power needed, batteries would be too heavy.
"If you want to carry a certain payload, and you want that aircraft to have a certain range and certain speed, the only way to do that with current technology is, with turbine engines." Mr Mayman explains.
The Speeder idea emerged from work with the US Navy, who were interested in a jetpack for use by the Navy's special forces, the Seals.
"As is so often the case in aviation, you start with one set of specifications, and fairly quickly, you end up with an entirely different set of specs," he explains.
"They initially wanted something that would carry a payload of 210 pounds (95kg), not far into the project that morphed to nearly 300 pounds (135kg). And they wanted it to be possible to train somebody literally in 10 minutes," Mr Mayman says.
None of that was possible with his existing jetpack product - something bigger and easier to fly would be needed, so the Speeder project was born.
Some of the jetpack technology was helpful on the new project, but much of it had to be developed from scratch.
To simplify things, while on the jetpack the direction of thrust is controlled mechanically by the pilot on the Speeder the angle of the four jet turbines is controlled by an electronic flight control system.
The key part of that system is bespoke software that understands the physics of the four very powerful jets. This means that when the pilot lifts-off or turns, the Speeder can angle its jets to make that happen.
Mr Mayman says that owners will not necessarily need a pilots licence, as the Speeder's flight control systems are doing much of the work to keep the aircraft steady.
"It's effectively AI (artificial intelligence) - if you want to call it that - that understands what the vehicle is going to need... so it can start instructing the engines to be spooling up or spooling down," says Mr Mayman.
It's that aspect of artificial intelligence that interests Sajal Kissoon, a research assistant in gas turbine technology at Cranfield University's aerospace centre.
"The important enabler for this [the Speeder] is the use of AI to assist control. This, in itself, is a very exciting advancement," she explains.
"What if the Speeder faces unusual weather conditions, or unusual wind conditions, or an unusual manoeuvre by the pilot? I think AI would be essential to assist control," Ms Kissoon adds.
More technology of business:
Mr Mayman is hopeful that the Speeder will eventually be used to transport cargo. Piloted by remote control, or autonomously he thinks there will be demand particularly from the armed forces or emergency services.
With a top speed of around 200mph and a flight time up to 60 minutes, Mr Mayman says it could get essential supplies for the military, or emergency services, very quickly to where they need to be.
In cargo mode, where it is piloted remotely, it will be able to go even faster, perhaps at 500mph and carry 450kg.
Being compact and able to fly in all sorts of weather conditions, he thinks it has the potential to be more versatile than a helicopter.
But before you get too excited at the prospect of ditching the bus and hopping on a Speeder to work, Mr Mayman says it is unlikely to fly through cities.
"We make noise, we're incredibly powerful, we're incredibly small. I don't think there's necessarily a need within the urban air mobility space for an aircraft that can be the size of your kitchen table."
Crucially, a lot more testing still needs to be done before the Speeder is delivered to any customer. A third full-size prototype (called the P2) is being prepared for flight at test range about two hours east of Los Angeles.
There will be enough space there for the Speeder to be put through its paces.
A key phase will also come late next year, when the company hopes to start the certification process. The company estimates that will take 12 months.
If all goes to plan, the Speeder might be available for sale in late 2024 or 2025, although the military might be able to start flying it earlier, according to Mr Mayman.
Unsurprisingly, all of his engineers want to be the first to fly the machine out in the desert, but Mr Mayman is saving that thrill for himself.
"It's pretty much the main reason they work here. So, I have got a long queue of folks waiting to test fly this thing. But I'll be pulling rank," he says.
And hopefully for Mr Mayman, this time he will not have to fix any fences.
Follow Technology of Business editor Ben Morris on Twitter.
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La Slovaquie se dit prête à fournir un système russe de défense aérienne S-300 à l’Ukraine… mais sous conditions
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.
Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.
Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.
Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.
Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.
Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.
En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
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Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.
Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.
Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.
Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.
Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.
En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
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Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.
Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.
Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.
Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.
Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.
En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe gouvernement turc n’a pas tort quand il affirme, pour justifier son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie, que d’autres membres de l’Otan disposent de tels équipements – certes moins évolués – de facture russe. C’est en effet le cas de la Grèce [qui a récupéré les systèmes S-300 acquis par la République de Chypre] et celui de la Slovaquie.
Or, Athènes envisage de se doter d’avions de combat F-35A [comme Ankara, qui en est désormais empêchée à cause de ses S-400] et, afin de remplacer ses MiG-29 « Fulcrum » de conception russe, Bratislava a passé commande de 14 chasseurs-bombardiers F-16 Viper. Ce que la Turquie n’est pas non plus certaine d’obtenir de la part des États-Unis.
Quoi qu’il en soit, et alors que l’Ukraine réclame des moyens de défense aérienne supplémentaires pour faire face à l’invasion russe, la Slovaquie n’est pas opposée à lui céder ses systèmes S-300. C’est en effet ce qu’a affirmé Jaroslav Nad, son ministre de la Défense, ce 17 mars, à l’issue d’un entretien avec Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
« Nous avons discuté avec les États-Unis, l’Ukraine et d’autres alliés de la possibilité d’envoyer ou de donner le S-300 aux Ukrainiens et nous sommes prêts à le faire », a dit M. Nad. « Nous sommes prêts à le faire immédiatement, lorsque nous aurons un système approprié en remplacement », a-t-il cependant précisé.
Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne et les Pays-Bas ont déjà fait part de leur intention de déployer des batteries Patriot en Slovaquie qui, pour rappel, partage une frontière longue de près de 100 km avec l’Ukraine.
Mais une telle solution n’est apparemment pas satisfaisante pour Bratislava, qui voudrait pouvoir disposer de ses propres capacités de défense aérienne. D’où l’appel du pied aux États-Unis pour obtenir des systèmes Patriot.
Cependant, Lloyd Austin n’a pas voulu faire de promesse. « Je n’ai aucune annonce à vous faire cet après-midi. Ce sont des choses sur lesquelles nous continuerons à travailler avec tous nos alliés. Et ce n’est certainement pas seulement un problème américain, c’est un problème de l’Otan », a-t-il dit, sans livrer plus détails.
En attendant, les 14 F-16 « Viper » commandés en 2018 pour 1,6 milliard de dollars arriveront en Slovaquie avec un an de retard par rapport au calendrier prévu, le premier appareil devant être livré en 2024. Et cela, en raison de problèmes d’approvionnement dus à la pandémie de covid-19 et de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
Valeurs Actuelles
La Passion de Notre-Dame
Ce fut, dans le monde entier, une soirée d’émotions crucifiantes, et plus encore pour ceux qui, se trouvant à Paris, contemplèrent le désastre de leurs yeux stupéfaits, horrifiés et emplis d’un saisissement qui, même pour les plus incroyants, avait quelque chose de religieux. Ce 15 avril 2019, la douceur printanière de la soirée parisienne prenait soudain un goût de larmes et de cendres tandis que la cathédrale livrée aux flammes jouait sa survie, remise au courage et à la lucidité d’une poignée d’hommes pendant que ceux qui étaient là, hypnotisés, ne pouvaient détacher leurs regards de la célèbre silhouette désormais rougeoyante, vers laquelle peinaient à s’élever de maigres jets d’eau qui, de loin, semblaient dérisoires.
Il y avait l’effroi de devoir assister au pire, l’effondrement de Notre-Dame tout entière, le spectacle malgré tout fascinant de ces soldats du feu qui, quelques centaines de mètres plus loin, risquaient leur vie pour sauver ce trésor millénaire, l’excitation nerveuse qu’on ne peut s’empêcher de ressentir lorsqu’on se trouve au cœur d’un événement que l’on sait historique, la désolation qui dominait tous les autres sentiments – et puis, au cœur même de cette désolation, la consolation d’entendre ces prières et ces cantiques entonnés par des milliers d’âmes réunies autour de la cathédrale en flammes ; et la certitude aussi que se jouait, dans cette tragédie qui marquait d’un sceau dramatique l’entrée dans cette semaine liturgique si particulière qu’est, pour les chrétiens, celle de la Passion du Christ, une sorte d’épiphanie qui allait mettre en lumière, mieux que tout autre chose, la nature profondément spirituelle de la France.
Dans le film de Jean-Jacques Annaud, rien n’est romancé mais tout est romanesque
C’est dire que l’on attendait le Notre-Dame brûle de Jean-Jacques Annaud avec intérêt, mais aussi crainte et tremblement : le film serait-il à la hauteur de la force des émotions éprouvées ce soir-là ? N’y aurait-il pas quelque chose de dérisoire à voir des comédiens rejouer le drame comme sur un théâtre ? Le cinéaste saurait-il dépasser la reconstitution des faits pour laisser souffler quelque chose du frisson spirituel qui a saisi tous les acteurs et spectateurs de l’incendie ?
Le début, un peu plan-plan, semble justifier nos craintes. Mais il fallait bien que le réalisateur, qui a choisi de ne faire appel qu’à des comédiens peu connus pour coller au plus près d’une histoire qui ne met en scène, comme il le dit, que « des héros anonymes », mette en place la suite d’incidents, de malchances, de négligences, « stupéfiant non-alignement des planètes » selon lui, qui a bien failli causer la mort de Notre-Dame. Sans en privilégier aucune, Annaud expose les causes potentielles du départ de feu, écartant seulement, faute d’élément concret, la piste de l’incendie volontaire : ouvriers qui fument sur le chantier de restauration, étincelles échappées des outils, système électrique vétuste, insuffisance du système de sécurité… Ce jour-là, prenait ses fonctions un nouvel employé chargé de surveiller le système anti-incendie, qui n’avait eu que deux heures de formation et ne connaissait pas le bâtiment…
De très précieuses minutes perdues dans les embouteillages parisiens
Dans ce film où rien n’est inventé, tout est romanesque. Lorsque l’alarme se déclenche, au milieu de la messe du soir, on croit à une énième fausse alerte. Un employé va tout de même vérifier, mais au mauvais endroit. Les pompiers sont bien alertés, une demi-heure plus tard, mais par un ami de l’adjoint au commandant des sapeurs-pompiers de Paris, en vacances… à Florence, qui a vu tourner sur Internet une photo d’une épaisse fumée se dégageant du toit de la cathédrale.
Tourné en partie dans la vraie cathédrale, en partie dans des décors en studio, en partie dans des cathédrales de style similaire, Bourges ou Amiens, utilisant nombre d’images d’archives, Notre-Dame brûle trouve alors son ton et son souffle en se concentrant sur l’intervention des pompiers et sur la course contre la montre entre leur action héroïque et la progression des flammes. Course où ils devront d’abord triompher d’un obstacle : les embouteillages parisiens. Si Anne Hidalgo a droit à une apparition dans son propre rôle, le récit est accablant pour elle : coincés dans des bouchons monstrueux, parfois bloqués par des aménagements de voirie qui les empêchaient de passer, les pompiers ont perdu là de très précieuses minutes qui auraient pu s’avérer fatales pour la cathédrale.
Durant un long moment, une petite équipe de pompiers a bravé le danger pour chercher dans la cathédrale son plus précieux trésor : la couronne d’épines
Le film prend alors à la gorge en retraçant minutieusement le combat, pied à pied, des soldats du feu pour la sauver, nous faisant repasser, de manière saisissante, par toutes les émotions traversées ce soir-là. C’est avec angoisse et admiration qu’on les voit progresser vers la fournaise dans des escaliers trop petits, parfois arrêtés par une porte dont ils n’ont pas la clef, parfois forcés de reculer devant une chaleur infernale qui menace de les faire cuire à la vapeur dans leurs combinaisons trempées. On reçoit un coup de poing quand on assiste à l’effet de souffle produit, dans toute la cathédrale, par l’effondrement de la flèche. Et on a beau connaître la fin de l’histoire, c’est avec un vrai suspense que l’on voit un simple sergent proposer au général commandant la lutte un plan de la dernière chance, qui s’apparente à une mission suicide, pour se glisser à quelques hommes dans la tour nord en flammes et éviter que la cloche, en tombant, n’entraîne la chute de tout l’édifice.
Suspense aussi autour du plus précieux trésor : la couronne d’épines du Christ… Courage incroyable de ces hommes affrontant le danger pour sauver cette relique inestimable, croyant l’avoir fait… pour s’apercevoir qu’ils n’avaient sauvé qu’une réplique ! Y retournant aussitôt pour chercher la vraie, cachée dans un coffre dont une seule personne savait où était la clef, difficilement revenu de Versailles où il assistait ce soir-là à une réception pour, une fois devant le coffre, sous le coup de l’émotion… ne plus se souvenir du code ! La couronne enfin récupérée, l’image des sauveteurs la portant comme en procession dans la cathédrale en flammes émeut jusqu’au cœur. Tout autant que celle où un pompier stupéfait, dans cette cathédrale censée avoir été évacuée par tous, aperçoit un de ses camarades, seul, transporter avec respect un mystérieux fardeau, trésor pour lui plus précieux que tout l’or du monde : un calice contenant les hosties consacrées, corps du Dieu vivant, que l’aumônier des soldats du feu est allé chercher au péril de sa vie.
“Cette intervention exceptionnelle avait quelque chose de mystique”
C’est la dernière bonne surprise de ce film, et pas la moindre : l’étonnante mise en lumière de la dimension spirituelle de ce qui s’est joué ce soir-là. On n’attendait pas cela de Jean-Jacques Annaud, qui se dit étranger à toute croyance religieuse mais éprouvant « le plus grand respect pour la foi des autres » – ce qui ne sautait pas aux yeux en regardant l’absurde Nom de la rose. Il aurait pu réduire le sauvetage de la cathédrale à un passionnant film d’action, en omettant, selon les mots du capitaine Franck, qui supervisa le sauvetage de la sainte couronne, « que cette intervention exceptionnelle à Notre-Dame avait quelque chose de mystique ».
Mais le cinéaste a su magnifiquement le souligner, n’oubliant pas de mettre en scène l’impressionnante chaîne de prières qui s’est mise en place, toute la soirée durant, autour de la cathédrale, formant comme une couronne d’oraisons qui portait l’action des sauveteurs et donnait aussi à l’événement sa signification ultime. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? » : leurs chants disaient la confiance, la lumière de Dieu, le feu même, pas celui qui consume mais celui qui brûle d’un amour plus fort que la mort. Si l’incendie de Notre-Dame nous rappelait tragiquement qu’ici-bas, il n’est rien qui ne soit périssable, il nous faisait aussi souvenir, comme le souligne la dernière image du film d’Annaud, qu’aussi sublime soit-elle, une cathédrale n’est que le signe d’une flamme qui, elle, est immortelle : celle de la petite fille Espérance.
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Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDisposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.
D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.
Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».
Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».
L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.
« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.
Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».
Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.
Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».
Le constructeur français Naval Group accélère dans le domaine de la robotique en essaim
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDisposer de drones – aériens ou navals – capables d’évoluer en essaim permettrait à une force maritime de saturer ou de leurrer les défenses, voire de lancer une « salve manoeuvrante » contre un ennemi. Et on peut même imaginer qu’ils soient mis en oeuvre depuis un navire autonome. L’US Navy a d’ailleurs lancé un programme en ce sens, en notifiant un contrat de près de 33 millions de dollars à Raytheon Missile & Defense, en février 2021.
D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.
Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».
Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».
L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.
« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.
Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».
Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.
Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».
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D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.
Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».
Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».
L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.
« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.
Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».
Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.
Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».
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D’où l’intérêt de Naval Group pour la robotique en essaim. En février, le constructeur naval s’est associé à MBDA et à l’Agence de développement économique TVT Innovation [établie à Toulon, ndlr] afin de promouvoir et encourager la recherche dans ce domaine.
Plus précisément, l’objectif de ce groupement, appelé « SwarmZ » est de « créer » et de « stimuler l’écosystème de la robotique en essaim en France et en Europe », tout en étant en mesure de repérer les « innovations scientifiques et technologiques qui pourraient contribuer à des progrès significatifs ».
Ce 17 mars, Naval Group est allé encore plus loin en annonçant un partenariat noué avec Dronisos, afin de développer des « solutions d’essaims de drones au profit des marines ».
L’intérêt pour Dronisos s’explique par le fait que cette jeune entreprise française est l’une des rares, dans le monde, à être capable de faire évoluer jusqu’à un millier de drones aériens pour des spectacles et autres grands évènements. Et cela, grâce évidemment à l’intelligence artificielle.
« Dronisos propose maintenant les kits Icarus Swarms, mini essaims de drones dédiés à des missions de sécurité précises : éclairage, brouillage radio, tests de systèmes de lutte anti-drones, cartographie radiologique ou recherche de personnes ou matériel », souligne Naval Group, qui, avec ce partenariat, va renforcer son « dispositif de recherche et de développement en matière de dronisation », lequel fédére déjà des laboratoires, des industriels et d’autres jeunes pousses spécialisées dans la robotique en essaim.
Selon le communiqué de l’industriel, des expérimentations seront régulièrement menées avec la Marine nationale. Certaines ont déjà eu lieu, des « simulations d’attaque de dix à cent drones » ayant été effectuées pour tester des « systèmes de détection des menaces asymétriques grâce au produit Certifence de Dronisos ».
Pour Naval Group, les essaims de drones sont à la fois une opportunité et une menace. « Les essaims, aériens, de surface ou sous-marins, sont résilients, saturants et insaisissables. Ils permettent ainsi d’assurer de nouvelles formes de missions complémentaires des vecteurs classiques. Les missions des marines peuvent donc être impactées par ces nouvelles technologies », explique-t-il.
Parmi les enjeux des recherches en cours, l’un d’eux serait par exemple d’arriver à déployer des essaims de drones « sous l’eau et dans les airs, pour protéger de toute détection la plongée et la remontée d’un sous-marin ».
Valeurs Actuelles
Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique
Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.
Viser l’excellence
Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.
Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.
Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.
Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.
Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie
Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.
Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.
Une terre d’histoire
Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.
En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.
Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.
Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.
Du Lidl au château de la ville
Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.
Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.
À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.
France24 - World
Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole
Issued on: 22/03/2022 - 11:59
NEWS WIRES
Mali's former prime minister Soumeylou Boubeye Maiga, arrested over corruption allegations last year, died of an undisclosed illness in hospital on Monday, one of his lawyers said.
Maiga, 68, was detained in August over his suspected role in the purchase of a presidential plane during the rule of ex-president Ibrahim Boubacar Keita, ousted in a military coup a year earlier.
He was charged with multiple counts of graft and was awaiting trial. Lawyers maintained their client was innocent.
One of them told Reuters he died at a clinic in the capital Bamako on Monday morning, where he had been hospitalised on parole since December.
His family and doctors had unsuccessfully pushed for Maiga to be allowed to travel abroad for treatment as his health deteriorated in Bamako's main prison.
Relatives said authorities did not reply to their evacuation requests. There was no immediate response from two government spokespeople who Reuters sought comment from.
The government issued a statement later on Monday announcing that Maiga died after a "long illness" and presenting condolences to the family.
Maiga, a former defence minister, was named prime minister in 2017 and resigned two years later, four weeks after a massacre of some 160 Fulani herders by an ethnic vigilante group shocked the West African nation.
(REUTERS)
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French army says senior al Qaeda leader killed in Mali
Dozens of soldiers killed in attack on military camp in Mali
EYE ON AFRICA
Malian PM speaks to FRANCE 24, RFI after France withdraws troops
Opex 360
L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.
En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.
Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.
Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…
Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.
Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.
Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».
Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.
Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.
En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.
L’Allemagne s’intéresse au système de défense aérienne américain THAAD
par Laurent Lagneau · 17 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.
En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.
Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.
Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…
Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.
Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.
Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».
Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.
Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.
En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.
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En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.
Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.
Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…
Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.
Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.
Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».
Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.
Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.
En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLancé en 1995 sous l’égide de la NATO MEADS Management Agency [NAMEADSMA] et confié à l’américain Lockheed-Martin ainsi qu’aux filiales allemande et italienne de MBDA, le programme MEADS [Multinational Extended Air Defense System] devait être la pierre angulaire des capacités de la Bundeswehr [forces armées allemandes] en matière de défense aérienne. Ce qui avait été encore rappelé en 2015, dans la cadre du projet TLVS [Taktisches Luftverteidigungssystem], après des années de difficultés.
En effet, l’histoire du MEADS a été jalonnée d’aléas et de surcoûts. La France devait participer à ce programme avant d’y renoncer en 1996, afin de se concentrer sur le Système Air-Sol Moyenne Portée – Terrestre [SAMP-T ou Mamba]. Et, alors qu’une capacité initiale était attendue en 2008, celle-ci n’a pas encore été prononcée à ce jour.
Pour rappel, le système MEADS devait être aérotransportable et capable de protéger une zone sur 360 degrés en interceptant des aéronefs et des missiles balistiques évoluant à basse et moyenne altitude.
Un temps menacé par pour des raisons budgétaires, le programme fut restructuré en 2015, avec la création d’un co-entreprise par Lockheed-Martin et MBDA Deutschland. L’objectif était alors de réduire les risques et de préciser l’offre qui devait être faite au gouvernement allemand, un contrat devant être signé en 2019. Ce qui ne fut pas le cas…
Deux ans après cette échéance, et sans mettre un terme officiellement au projet TLVS, le ministère allemand de la Défense fit part de son intention de moderniser les batteries de défense aérienne Patriot de la Bundeswehr pour, dans un premier temps, « garantir les capacités existantes en matière de défense antimissile jusqu’en 2030 ». Puis il était question de développer de nouvelles capacités d’ici 2026, notamment en matière de « défense aérienne mobile » et de lutte contre les drones.
Cette affaire en était là quand la Russie a envahi l’Ukraine… Et, visiblement, l’Allemagne a désormais l’intention d’accélérer l’acquisition de nouvelles capacités dans le domaine de la défense aérienne. D’autant plus que, avec le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par le chancelier Olaf Scholz et un budget devant être porté à plus de 2% du PIB, la Bundeswehr a de nouvelles perspectives devant elle.
Ainsi, après la confirmation de l’achat de 35 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, le ministère allemand de la Défense est en train de se renseigner sur les systèmes de défense contre les missiles balistiques. Et, d’après Reuters, il s’intéresserait notamment au THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], conçu pour intercepter des engins de portée inférieure à 800 km ayant des trajectoires dites à énergie minimale ou bien des missiles de portée d’au plus 1.500 km ayant des trajectoires dites « tendues ».
Aux premières de l’invasion de l’Ukraine, la Russie aurait lancé plus de 150 missiles [balistiques ou de croisière] sur les positions des forces ukrainiennes. D’où la réflexion allemande, d’autant plus que Berlin se trouve à la merci des missiles Iskander déployés dans l’enclave de Kaliningrad. D’ailleurs, en 2018, il avait été question de déployer une batterie THAAD sur la base aérienne de Ramstein.
Cela étant, sollicité sur cet éventuel achat de batteries THAAD, un porte-parole du ministère allemand de la Défense a décliné tout commentaire, rapporte Reuters.
En matière de défense anti-missile, l’Allemagne a rejoint le programme européenne TWISTER qui, conduit par la France dans le cadre de la coopération structurée permanente [CSP/PESCO], vise à mettre au point « un système anti-missile qui, via un intercepteur multi-rôle européen endo-atmosphérique, devra permettre de contrer les menaces émergentes », dont les armes hypersoniques.
Valeurs Actuelles
Glenn Viel au menu de Top Chef
La transmission et l’engagement. Lorsque nous avions rencontré Glenn Viel, meilleur chef de l’année 2020, 42 ans, c’est sur ces valeurs qu’il revenait sans cesse avant la présentation de son menu gastronomique, qui fait avec tact de sa table une des adresses gastronomiques les plus recherchées de France. « Chaque plat est une narration », dit le chef triplement étoilé des Alpilles qui présente notamment ses couteaux à la verticale sous l’appellation “les pieds dans l’eau” et maîtrise toutes les cuissons, du traditionnel “gigot de lait” au saint-pierre.
L’exigence du dosage, la justesse est là. Mais le chef s’était-il préparé à intégrer cette saison Top Chef, lui qui disait apprécier le contact avec les clients mais pas la surmédiatisation ? Le plus jeune chef triplement étoilé de France est juré du concours culinaire de M6. Ce qui l’a décidé, c’est, explique-t-il, « l’idée d’apporter notre expérience aux jeunes » : « La transmission est le sens de notre métier. » Pour lui, pas de doute, il faut aussi avoir conscience que « plus ce que l’on fait est personnel, plus on se heurte ».
De l’expérience de juré, il retient que s’exposer est profitable à chacun : « L’échange n’est pas unilatéral, si les candidats apprennent, eh bien, moi aussi j’apprends. »
Il a grandi à Versailles, mais c’est en breton de cœur qu’il a conquis la Provence
Garder la tradition mais réinventer en permanence est aussi son défi à L’Oustau de Baumanière, institution située juste à côté du splendide village des Baux-de-Provence, dans les Alpilles. Que trouve-t-on à sa table ce printemps ? « Essentiellement des produits de saison, et ma personnalité et mon identité culinaire », défend-il avec malice.
D’un tempérament un peu réservé, mais pas timide, Glenn Viel, le Breton qui a accosté avec brio en Provence, passe beaucoup de temps à L’Oustau de Baumanière à discuter avec ses clients. « Dans l’échange, nous grandissons. J’apprécie d’échanger avec les clients, il faut écouter leurs attentes et leurs opinions ; ils peuvent aussi nous aider à aller encore plus loin, ce sont des échanges riches et parfois surprenants. Mais bien entendu, pas question de brader sa propre identité culinaire », confie le chef qui expérimente une gastronomie respectueuse de l’environnement, les circuits courts et la richesse d’un vaste potager en permaculture dans le domaine dirigé par Jean-André Charial. Son approche a été récompensée par une étoile verte Michelin, et sa brigade (une trentaine de personnes) semble se rallier intégralement à cette cause.
Quel serait son meilleur conseil à un candidat sur le plateau de Top Chef ? Il attend de voir comment évolue la saison. Il a l’avantage d’être simple, télégénique et d’avoir son franc-parler ; c’est ce que les organisateurs de l’émission avaient déjà retenu lorsqu’il était chef invité dans l’émission. À L’Oustau de Baumanière, sa brigade témoigne de sa générosité, et de « son énergie partagée ». Le goût des autres.
France24 - World
Gunmen kill more than a dozen villagers in northwest Nigeria
Issued on: 22/03/2022 - 07:30
NEWS WIRES
Police in northwest Nigeria said gunmen from gangs of cattle thieves on Sunday killed 16 people in an attack on a remote village, in the latest raid by the militants in the region.
Northwest and central Nigeria are a hub of criminal gangs of cattle thieves and those kidnapping for ransom who raid villages, killing and abducting residents after looting and burning homes.
The criminals who are known as bandits and who maintain camps in a vast forest, straddling Zamfara, Katsina, Kaduna and Niger states have recently intensified mass abductions of students in schools for ransom.
Dozens of bandits on motorcycles invaded Ganar-Kiyawa village in Bukkuyum district, shooting dead 16 residents, according to Mohammed Shehu, the Zamfara state police spokesman.
“The terrorists killed 16 people in the attack and fled before the deployment of police personnel,” Shehu said Monday.
“The police and the military are in the area to forestall further attacks and pursue the bandits.”
A statement from the Zamfara state governor’s office confirmed the attack, saying “many lives were reportedly lost and many others got injured”, without giving details.
However, local media put the death toll as high as 37, including the village chief, with dozens kidnapped from the village which has been repeatedly targeted by the gangs.
The gangs which have officially been declared terrorists continue to attack villages and abduct travellers at bogus checkpoints on highways despite the deployment of troops and government amnesty.
On Sunday Ibrahim Dosara, Zamfara state information commissioner said bandit attacks in the state have displaced more than 700,000, prompting the state government to open eight camps to accommodate them.
(AFP)
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EYE ON AFRICA
Nigerian nationals return home from Ukraine
EYE ON AFRICA
Nigeria's president apologises for petrol shortages and power cuts
Truth or Fake
Did 'people power' really lead to Covid-19 vaccines being destroyed in Nigeria?
Valeurs Actuelles
Économique Fiat Tipo SW
PHILOSOPHIE
Même si le Diesel n’est plus en odeur de sainteté dans les villes, la Fiat Tipo de troisième génération gagne à être connue. Sa version break SW représente une excellente affaire pour qui a besoin d’un véhicule économique, logeable, au long rayon d’action. Les commerciaux comme les familles. Pour une taille raisonnable, cette italienne au style récemment rajeuni ne manque d’espace ni aux places arrière ni dans le coffre. Un ratio habitabilité/ encombrement parmi les plus favorables de sa catégorie (1 650 litres de volume de chargement pour 4,58 mètres de long). La deuxième rangée de sièges peut se replier pour libérer un vaste plancher parfaitement plat. Quand l’assise avant droite est avancée au maximum, vous pouvez loger des objets de deux mètres de long. Ne vous attendez certes pas au summum du raffinement et du design à ce niveau de prix, mais la finition reste sérieuse. La plate-forme est dérivée de celle de la Fiat 500X.
ÉQUIPEMENTS
La planche de bord, robuste et claire, inspire confiance. N’hésitez pas à choisir l’option grand écran 10 pouces – celui de base fait 7 pouces -, très lisible, à 500 euros, avec son Pack Tech qui inclut la recharge par induction de votre téléphone mobile. D’emblée, notre Tipo est déjà bien équipée, avec un régulateur de vitesse, une interface médias de bonne qualité, une alerte de franchissement de ligne pour sécuriser votre conduite. La finition Life Plus du 1.6 Multijet comprend de surcroît des jantes alliage de belle facture, des phares adaptatifs à Led, un radar de recul pour faciliter les manœuvres.
TECHNIQUE
Le poids contenu de la SW et sa puissance de 130 chevaux, avec son Multi-jet turbo Diesel bien “coupleux”, en font une machine plutôt vigoureuse. Ce 4-cylindres, il est vrai, a gagné 10 chevaux par rapport à l’ancienne mouture. Moins creux à bas régime, il demeure un brin sonore à froid. À peine plus de 10 secondes au “0 à 100 kilomètres par heure” pour un break d’entrée de gamme, c’est plus que convenable, en tout cas. Ce bloc n’aura droit qu’à une “boîte 6” manuelle aux rapports un peu longs. Ce qui favorise la baisse des consommations, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne, pour une autonomie d’environ 1 000 kilomètres. L’auto échappe ainsi au malus. Ce break incite, quoi qu’il en soit, à une conduite en bon père de famille, car le châssis est plutôt typé confort et la direction n’est pas des plus informatives. Alternatives : un 3-cylindres essence ou le petit Diesel de 95 chevaux. Leurs prix sont plus attractifs, mais ce n’est pas du tout le même agrément. Le Multijet 130 sera surtout apprécié pour sa polyvalence.
Opex 360
L’Otan envisage de renforcer encore significativement sa posture militaire sur son flanc oriental
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.
« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».
À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.
En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.
Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.
Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.
Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 March 2022
Find out more about the UK government's response: https://t.co/j7n3bpRq3U
🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/ml6nDlpWvo
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022
S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].
« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.
« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.
Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.
« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.
Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.
« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.
Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.
L’Otan envisage de renforcer encore significativement sa posture militaire sur son flanc oriental
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.
« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».
À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.
En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.
Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.
Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.
Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 March 2022
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— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022
S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].
« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.
« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.
Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.
« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.
Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.
« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.
Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.
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« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».
À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.
En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.
Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.
Évidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.
Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
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S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].
« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.
« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.
Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.
« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.
Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.
« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.
Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCe 16 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a une nouvelle fois demandé l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays lors d’une visioconférence avec les élus du Congrès des États-Unis.
« J’ai une nécessité, la nécessité de protéger notre ciel. J’ai besoin de votre décision, de votre aide. […] Est-ce trop demander de créer une zone d’exclusion aérienne […] pour sauver des gens? Est-ce trop demander, une zone d’exclusion aérienne humanitaire? », a-t-il lancé. Et d’insister : « Souvenez-vous de Pearl Harbor, ce terrible matin du 7 décembre 1941, quand votre ciel était assombri par les avions qui vous attaquaient, […] souvenez-vous du 11-Septembre, ce terrible jour de 2001. Cette terreur, l’Europe ne l’a pas vécue depuis 80 ans ».
À en juger par les réactions suscitées par les propos de M. Zelensky et l’élan de sympathie à l’égard de l’Ukraine, qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février, certains pourraient réclamer la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne… Mais sans avoir la moindre idée des conséquences que cela pourrait avoir pour la suite.
En effet, vouloir interdire l’espace aérien ukrainien aux aéronefs russes suppose le déploiement d’avions de combat, voire de systèmes de défense aérienne. En clair, cela reviendrait pour les pays qui prendraient part à une telle initiative de mener des actes de guerre contre la Russie. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage extrêmement dangereux.
Quoi qu’il en soit, et à en juger par les points de situation régulièrement mis à jour par le ministère français des Armées [mais aussi par le ministère de la Défense britannique], l’offensive russe progresse, ce qui a d’ailleurs fait dire au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, qu’elle est un « succès », même si aucune grande ville [mis à part, sans doute, Kherson, dans le sud], n’a été conquise.
points de situationÉvidemment, dans un contexte de « haute intensité », les forces russes subissent des pertes. Mais celles-ci sont difficiles à évaluer avec précision [on ne fait pas d’évaluation des dommages de combat par les réseaux sociaux et la propagande joue à plein des deux côtés]. Cela étant, la région de Kherson semble être passée sous contrôle russe [ce que le ministère des Armées n’a pas confirmé au soir du 15 mars], ce qui laisse entrevoir un mouvement vers Mykolaiv et Odessa, tandis qu’une poussée depuis Melitopol vers Dnipropetrovsk [ou Dnipr] se dessine.
Plus à l’est, la ville portuaire [et stratégique] de Marioupol est toujours assiégée alors que, dans le reste du Donbass, les troupes ukrainiennes semblent coincées dans une « poche » dans la région de Louhansk. Depuis Soumy [ou Sumy], une colonne russe s’est élancée vers Romny, en direction de Kiev, la capitale ukrainienne faisant l’objet d’une manoeuvre – laborieuse – d’enveloppement par l’est et l’ouest. En outre, le 15 mars, M. Zelensky a admis que l’Ukraine ne pourra « jamais intégrer l’Otan », alors qu’une adhésion éventuelle est l’un des motifs de l’offensive russe.
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 March 2022
Find out more about the UK government's response: https://t.co/j7n3bpRq3U
🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/ml6nDlpWvo
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022
The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing.
The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 15 March 2022
Find out more about the UK government's response: https://t.co/j7n3bpRq3U
https://t.co/j7n3bpRq3U🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/ml6nDlpWvo
#StandWithUkrainepic.twitter.com/ml6nDlpWvo— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 15, 2022
March 15, 2022
S’agissant de l’Otan, son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a une nouvelle fois catégoriquement exclu toute intervention en Ukraine. En revanche, il continue d’encourager l’envoi d’armes aux forces ukrainiennes. À ce jour, celles-ci auraient reçu au moins 20’000 missiles anti-chars et anti-aériens, ce qui, par ailleurs, posera à un moment ou un autre la question de leur suivi [certains auraient été récupérés par les troupes russes].
« Pendant de nombreuses années, les Alliés ont entraîné des dizaines de milliers de soldats ukrainiens. Nombre d’entre eux se battent aujourd’hui sur les différents fronts. Les Alliés fournissent aussi du matériel essentiel en grande quantité, dont des armes antichar et des armes de défense aérienne, des drones, des munitions et du carburant », a ainsi rappelé M. Stoltenberg, le 15 mars, lors d’une conférence de presse.
« L’Ukraine a le droit de se défendre, il s’agit d’un droit fondamental consacré par la Charte des Nations Unies, et les pays membres et pays partenaires de l’OTAN continueront de l’aider à exercer ce droit, en livrant aux Ukrainiens du matériel militaire et en leur apportant une assistance financière et humanitaire », a-t-il ajouté.
Mais plus généralement, pour l’Otan, il s’agit de préparer le coup d’après. Et cela passera par de nouveaux efforts qui viendront d’ajouter aux capacités militaires déjà déployées sur le flanc oriental de l’Alliance.
« À l’heure actuelle, le niveau d’alerte a été relevé pour des centaines de milliers de soldats dans l’ensemble de l’Alliance, 100’000 soldats américains sont présents en Europe et quelque 40’000 soldats se trouvent sous le commandement direct de l’Otan, la plupart dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, appuyés par de puissantes forces aériennes et navales ainsi que par des défenses aériennes », a fait valoir l’ex-Premier ministre norvégien. « La mise en place de tout ce dispositif envoie un message très clair : une attaque contre un Allié donnera lieu à une réponse déterminée de la part de tous les Alliés », a-t-il ajouté.
Seulement, il est donc question d’aller encore plus loin. Ainsi, le secrétaire général a évoqué une hausse sensible des forces présentes dans la partie oritentale de l’Alliance, ce qui passerait par davantage de déploiements permanents aériens et navals, un renforcement de la défense aérienne et antimissile, un effort accru en matière de cyberdéfense et par des exercices plus fréquents.
« Notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a détaillé M. Stoltenberg, ce 16 mars, après une réunion extraordinaire des ministres de la Défense des pays membres. « Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il insisté.
Le commandat suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général américain Tod Wolters, a été chargé de faire des propositions en ce sens, en vue du sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Otan, qui doit se tenir à Madrid, en juin prochain.
France24 - World
Water security in Africa 'unacceptably low' (UN)
Issued on: 21/03/2022 - 23:03Modified: 21/03/2022 - 23:08
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Heads of states, scientists and campaigners head to Dakar for the World Water Forum as the UN warns that water security across the continent is dangerously low. Also, high seas protection talks fail to reach a deal. The failure comes at the expense of poorer nations and has huge environmental and economic costs. And finally, Burundi bans rickshaws, motorcycle taxis and bicycle cabs for security reasons but drivers say the new rule will put thousands out of work.
BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Open category of the 2022 Sony World Photography Awards have been revealed.
More than 170,000 images were entered into this year's Open competition, with over 100 photographers shortlisted.
Each winner will go on to compete for the overall Open Photographer of the Year title and a $5,000 (£3,827) prize.
The overall winners in the Open, Student, Youth and Professional competitions will be announced on 12 April.
Here are the category winners, along with comments from the photographers themselves.
Bike with Flowers - Thanh Nguyen Phuc, Vietnam
Category: Travel
"A hundred years ago, there were just 36 streets and now there are many more - but the street culture remains strong in Hanoi.
"There are lots of shops in the main streets but people in the old streets prefer to get serviced by mobile street vendors.
"I spent a weekend following street vendors and found that they were walking or riding their bikes all day.
"Here is one of my favourite moments."
The Honey Collector - Utsab Ahamed Akash, Bangladesh
Category: Lifestyle
"The honey collectors collect in winter.
"They place the bees' nests near the mustard field as they can produce more honey that way.
"We often see this kind of scene in the Bangladesh countryside."
Surfing Festival - Raido Nurk, Estonia
Category: Motion
"The waves were the biggest I've ever seen in the evening, when I took this photo in The Netherlands.
"The waves and the pouring rain created quite a unique atmosphere."
Havana Running Away - Etienne Souchon, France
Category: Street Photography
"This is the third picture of thousands taken over a month-long trip to Havana, Cuba, with my 35mm [camera] - and it is my favourite!
"There is something happening here, some kind of tension: this car looks like it is drifting in the middle of the street, and this kid looks like he is running away from something."
Segundo Uso (Second Use) II - Leonardo Reyes-González, Mexico
Category: Object
"Still life photography of things thrown away (aka trash), that might be useful for someone else - or could, hopefully, become art."
The Endless Summer: Surf Trip - Simone Corallini, Italy
Category: Portraiture
"Simone Gentile, a 16-year-old surfer."
Anger Management - Scott Wilson, United Kingdom
Category: Natural World and Wildlife
"A wild mustang stallion kicks up a dust storm in north-western Colorado."
Old Meets New - Anthony Chan, Hong Kong
Category: Architecture
"In an industrial district in Hong Kong, surrounded by a mix of old and new developments, this shot was taken to highlight a contrasting co-existence: a new skyscraper's stylishly designed front entrance and an old industrial complex with myriads of air conditioners, pipes and wires mounted on its wall.
"The shadow and light accentuated the overall monochromic effect of the city's architecture."
Untitled - Isabel Salmon, United Kingdom
Category: Creative
"I began to document my mum's experience with labyrinthitis and persistent postural-perceptual dizziness (PPPD).
"I am finding ways to explore this through experimental techniques, with the intention of combining sound, and also considering other senses.
"I hope to create an installation in collaboration with my mum, using a series of conversations with her."
Exodus - Vicente Ansola, Spain
Category: Landscape
"I encountered this field of sunflowers in Castilla and León [north-west Spain].
"Sunflowers always seek the divine by following the sun on its route.
"These ones, although withered, stood up proudly.
"When I grabbed my camera to shoot, I no longer saw sunflowers but women walking the dry fields of Castilla, wearing ancestral garments."
All photographs courtesy 2022 Sony World Photography Awards. Selected work by winners and shortlisted entries will be exhibited at Somerset House, London, from 13 April - 2 May 2022.
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France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
BBC
Diébédo Francis Kéré: The first African to win architecture's top award
Burkino Faso-born architect, Diébédo Francis Kéré, has become the first African to win the prestigious Pritzker Prize, which is often referred to as the Nobel Prize of architecture. His highly esteemed work, including permanent and temporary structures, has been erected in his country of birth, but also across Africa, Europe and the United States.
Mr Kéré, 56, was elated to receive what is considered architecture's most renowned award, telling the BBC he was "very happy, very proud. It was a huge surprise."
But his decades-long journey to the top of his field was far from straightforward, with limited opportunities in his village.
"I grew up in a community where there was no kindergarten, but where community was your family," he told the Pritzker Prize.
"I remember the room where my grandmother would sit and tell stories with a little light, while we would huddle close to each other and her voice inside the room enclosed us, summoning us to come closer and form a safe place. This was my first sense of architecture," he continued.
At the age of seven, Mr Kéré found himself crammed into an extremely hot classroom with more than 100 other students.
As the first child in his community to have attended school, this experience of poor building facilities was his earliest inspiration to improve the educational lives of Burkina Faso's children, using architecture.
Years later and after studies in Germany, the dream became a reality, with Mr Kéré designing a primary school in his home village of Gando as his first building in 2001.
It was built with significant input from local people, who contributed to the workforce and resources, according to the prize's website.
"Architecture is an instrument we can use to create better cities, to create space to inspire people, to create classrooms which inspire the best generation," he told BBC Afrique.
The success of the primary school earnt Mr Kéré the Aga Khan Award in 2004, which is awarded every three years to identify building projects that address the needs of societies with a large Muslim population.
The renown of the Gando school later paved the way for him to design more educational establishments, like Lycée Schorge, also in Burkina Faso.
One of the distinguishing markers of Mr Kéré's work is his use of light, which Pritzker Prize facilitators noted in their announcement: "A poetic expression of light is consistent throughout Kéré's works. Rays of sun filter into buildings, courtyards and intermediary spaces, overcoming harsh midday conditions to offer places of serenity or gathering."
Mr Kéré's signature use of light is also evident in his design of healthcare facilities, such as the Centre for Health and Social Welfare in Burkina Faso's Opera Village, which is still under construction, according to the architect's own website.
Beyond his designs in Burkina Faso, the award-winning architect has also designed permanent and temporary structures across Europe and the United States, such as London's 2017 Serpentine Pavilion.
Each year, the Serpentine Gallery invites an international architect to build their first ever London edifice on its grounds.
His inspiration for the design was the trees in his home village of Gando, with structures that sought to connect the visitors with the surrounding nature, according to the Serpentine website.
Mr Kéré has also done designs for the famous Coachella Valley Music and Arts Festival, which runs each year in California and attracts celebrities and big names in the entertainment industry with Billie Eilish, Swedish House Mafia and Kanye West among those set to perform this year.
Mr Kéré's design for the 2019 festival was named Sarbalé Ke, which means House of Celebration. His inspiration for the structure was the Baobaob tree, which has a hollow interior bark.
Mr Kéré's ongoing architectural works include parliament buildings in both Burkina Faso and Benin. Although unfinished, the designs once again demonstrate his signature use of light.
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All pictures subject to copyright
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La marine espagnole va pouvoir acquérir jusqu’à huit hélicoptères américains MH-60R « Romeo »
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.
En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.
Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].
Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.
Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.
« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine
ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.
Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].
L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.
L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.
La marine espagnole va pouvoir acquérir jusqu’à huit hélicoptères américains MH-60R « Romeo »
par Laurent Lagneau · 16 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.
En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.
Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].
Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.
Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.
« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine
ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.
Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].
L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.
L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.
En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.
Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].
Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.
Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.
« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine
ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.
Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].
L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.
L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors qu’il était le chef d’état-major de la marine espagnole, en juin 2020, l’amiral Teodoro López Calderón avait fait part de son intention d’acquérir des hélicoptères MH-60R « Romeo » auprès du constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] afin de remplacer les 12 SH-60B Seahawk Block I LAMPS II en service au sein de la Decima Escuadrilla [10e escadrille] de l’aéronautique navale. Et de soutenir qu’il n’avait pas le choix.
En effet, avait-il expliqué, les SH-60B Seahawk arrivant au bout de leur vie opérationnelle, la marine espagnole risquait une rupture [temporaire] de capacité en matière de lutte anti-sous-marine, l’hélicoptère européen NH-90 HSPN spécialement développé pour ses besoins à partir du NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] ne devant pas être prêt d’ici 2035. Aussi, la Dirección General de Armamento y Material [DGAM, la DGA espagnole, ndlr] étudiait donc de près le dossier.
Celui-ci a bien avancé puisque, près de deux ans plus tard, la Defence Securty Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS] a publié un avis afin de recommander au Congrès d’accepter la vente potentielle de huit hélicoptères MH-60R « Romeo » à l’Espagne, pour un montant évalué à 950 millions de dollars [soit environ 864 millions d’euros].
Outre la livraison des appareils, cette somme comprend notamment la fourniture de quatre moteurs T-700-GE-401C de rechange, trente-deux missiles AGM-114R(N) Hellfire, des roquettes APKWS, quatre sonars aéroportés à basse fréquence, des bouées acoustiques ainsi que toute une série de systèmes électroniques.
Normalement, le MH-60R est doté de torpilles Mk-54 [rien de plus normal pour la lutte anti-sous-marine…]. Or, il n’en est pas fait mention dans l’avis de la DSCA.
« L’hélicoptère multi-missions MH-60R fournira la capacité d’effectuer des missions de guerre anti-surface et anti-sous-marine
ainsi que la capacité d’effectuer des missions secondaires […] Il permettra à la marine espagnole de soutenir l’Otan et de rester interopérable avec les États-Unis », a fait valoir la DSCA.
Pour rappel, déjà choisi, notamment, par les États-Unis, l’Australie, l’Inde ou encore la Grèce, le MH-60R est équipé d’un radar multi-mode, d’un sonar acoustique à longue portée et d’un système FLIR [Forward looking infrared].
L’Aviation navale espagnole [Flotilla de Aeronaves, FLOAN] disposera tout de même de sept NH-90 dans un avenir proche… mais pour des missions de transport. Ces appareils font partie d’une commande plus vaste [23 exemplaires] notifiée par Madrid au consortium NHIndustries en décembre 2018.
L’autre dossier important pour la FLOAN concerne le remplacement de ses AV-8B Harrier II, dont la fin de service est prévue en 2027. Là encore, l’amiral López Calderón avait mis en avant la seule solution possible : l’achat d’avions F-35B.
France24 - World
Ocean warming: UN weighs listing Great Barrier Reef as 'in danger'
Issued on: 21/03/2022 - 14:28Modified: 21/03/2022 - 14:47
The United Nations began a monitoring mission on the Great Barrier Reef Monday, assessing whether the World Heritage site is being protected from climate change as it suffers further widespread bleaching.
BBC
Northern Lights: Powerful aurora borealis display above Scotland
A powerful display of the aurora borealis was visible across many parts of Scotland overnight - from Orkney in the north to Dumfries and Galloway in the south.
The aurora is a natural phenomenon caused by geomagnetic storms from the Sun. It can appear in the sky as rays of light which shimmer and "dance".
Astronomer Steve Owens said the Sun was emerging from a quiet phase in the star's 11-year cycle of solar activity. He said the Sun heading out of minimum to maximum activity over the next few years increased the chances of people being able to see the space weather.
He told BBC Radio Scotland's Good Morning Scotland that places away from light pollution in northern Scotland offered the best locations in the UK for seeing the aurora - if skies were clear and the Sun was active.
Mr Owens said it was usually only possible for space weather forecasters to give a day or two's notice of displays of the lights.
He said: "Last night happened to be a very good, very strong display.
"It just so happens at the moment we are heading into a more active phase and last night the Sun was giving off solar flares."
Contributors to BBC Weather Watchers were among those to enjoy views of the aurora overnight.
All images are copyrighted.
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The aurora hunters who chase the Northern Lights
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Winter droughts: The new normal?
Issued on: 18/03/2022 - 13:14
Valérie DEKIMPE
Parched soil and empty reservoirs aren't just warning signs of droughts in the summer, they’re also becoming the new normal in the early days of winter. Can science or nature help farmers endure future dry spells? We take a closer look in this edition of Down to Earth.
Vineyards at risk
Franck Renouard, a winegrower in southern France, knows a thing or two about drought. The Gard region where he is based is known for its dry Mediterranean climate. But even here, drought conditions in the winter have startled the business owner.
"We are used to water shortages in the spring and summer," he explains. "But now we’re also running low on water in the winter."
This past winter has been particularly dry. At one point, it didn't rain for over a month and half in the area. And yet the winter season plays a vital role, allowing the water table and reservoirs to replenish themselves ahead of the summer season.
It's a no-brainer, according to Renouard.
"Whichever way you look at it, the maths are simple: if you don’t fill up your bath, it won't drain. It’s that straightforward," he says.
For Renouard, irrigating his crops is not an option. The volume of water needed would be colossal: about 6 million litres in a region already suffering from acute water shortages. Drought-resistant grape varieties could provide some relief, but the winegrower offers an ominous prediction: "In the medium term, our vineyards are in danger."
The science behind future mega-droughts
In south-western France, scientists at the National Research Institute for Agriculture and the Environment (INRAE) are trying to piece together how and when droughts strike. To do so, they have designed an extreme climate simulator. It's a greenhouse, but on rails.
"Our automatic system detects the arrival of rain and then, every time it rains from May to September, the roof covers the crops and shelters them," says Marc Ghesquière, the lead researcher. "Little by little, they suffer from the lack of water."
The system is able to simulate much stronger droughts than those that occur naturally. In other words, it offers a glimpse into a future of ever more extreme climate impacts.
The goal is to understand how species behave and react in dry conditions. The next step will be to determine which genes are involved in this response and to select them for breeding purposes.
But it can take years before gene selection techniques can yield meaningful results, and crops need a helping hand now. One French start-up, Elicit Plant, is doing exactly that, having developed a product that can help plants limit their water consumption.
Its co-founder, Aymeric Molin, comes from a family of farmers who have been confronted with drought conditions throughout their lives.
"The product is made of natural plant extracts," he says. "It works by partially closing the plant's stomata, the tiny pores on the outer layer of the plant's 'skin', just like we have pores on our skin. We close them momentarily."
According to Molin, this method reduces the number of days crops are exposed to drought conditions, and yields can rise by 10 percent.
Agroforestry: A low-tech solution
Could nature itself be the best remedy against drought? Back in Franck Renouard's vineyards, an experiment is underway. The winegrower is placing his hopes on an alternative, low-tech solution: planting trees around and across his plot of land to retain the water.
It's an ancestral tradition known as agroforestry, which combines trees with crops.
Agroof, a local association, is a strong advocate of the method, helping farmers set up their own oasis of trees.
"The trees will have a significant impact on temperature levels around the vineyard," says its co-founder Fabien Lagre. "They can also affect the wind circulation, especially dry and warm winds."
In recent years, the association has seen a boom in demand for agroforestry, especially from farmers like Renouard who cannot rely on irrigation .
"We are running out of time. We will keep on planting trees in the years to come, hoping to stay afloat a little longer than the others, those who won’t have done the same."
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From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
Issued on: 16/03/2022 - 12:16
Romain BRUNET
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Benjamin DODMAN
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It’s a key preoccupation of the French and the greatest challenge to our planet – and yet the subject of climate change has all but vanished from France’s presidential campaign, sidelined by the war in Ukraine, a lack of media exposure, and candidates’ own reluctance to broach the subject.
Russia's invasion of Ukraine has upended the race for the Élysée Palace, forcing presidential hopefuls into embarrassing U-turns just weeks ahead of the April 10 vote, and meaning that topics already suffering from underexposure have fallen by the wayside.
One prominent casualty is the plight of French hospitals, pushed to the limit by the Covid-19 pandemic; another is the looming climate catastrophe that, in the long run, is set to cause even greater devastation.
In its latest report, published on February 28, the United Nations climate science panel warned that climate change is already disrupting billions of lives and that governments’ failure to rein in planet-warming carbon emissions amounted to a “criminal abdication of leadership”. Far from impacting the French campaign, the IPCC’s dire warnings went largely unnoticed.
The following week, climate-related issues accounted for just 1.5% of the time dedicated to the election on French media, according to a tally by the advocacy group L’Affaire du siècle (The Case of the Century), which famously – and successfully – sued the French state for climate inaction last year.
French presidential election © France 24
“When you know just how much is at stake, it’s crazy to witness this level of climate denial coming from both candidates and the media,” said Cécile Duflot, a former Green Party leader and current head of Oxfam France, one of the charities behind the Affaire du siècle.
“A number of candidates avoid talking about climate change because it’s a complex subject. But journalists also prefer to discuss other issues,” Duflot told FRANCE 24. “Climate and the environment are never discussed during political programmes; and when they do get a mention, they’re treated as a side issue, at the very end of the show. It was like this even before the war in Ukraine.”
‘No climate, no mandate’
Prior to Russia’s invasion of Ukraine, environmental issues had already been crowded out by talk of the far right’s preferred topics, most notably immigration and crime. The trend was most apparent on 24-hour news channels, some of which have been accused of pushing the likes of Eric Zemmour, a former pundit who has two convictions for hate speech and is appealing a third.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
According to Duflot, news outlets tend to bypass climate-related issues on the grounds that they “foster anxiety” and “don’t interest the French”. Voter surveys, however, point to the contrary.
Pollsters have regularly found that climate change ranks among voters’ main preoccupations, second only to purchasing power and, more recently, the war in Ukraine. An Ipsos survey in early February found that 94% of respondents considered climate change to be a “critical” issue and 47% said it should be a “priority” for the next president.
Since the start of the year, activists, scientists and environmental journalists have published a flurry of articles calling for the climate emergency to be pushed up the agenda.
In a February op-ed published by state broadcaster Franceinfo, more than 1,400 climate experts expressed their “alarm at the lack of democratic debate on the great upheavals that are underway or yet to come, whether they affect climate, oceans, biodiversity or pollution.” Days later, the Affaire du siècle issued a fresh call to action on French daily Le Monde, under the slogan “No climate, no mandate”.
Far from sidelining environmental issues, contemporary upheavals – from the pandemic to the war in Ukraine – only highlight the need to tackle the climate emergency, said Oxfam’s Duflot.
“In retrospect, we can see how contemporary crises are linked to the issues of our continued reliance on fossil fuels, the outsourcing of essential industries, food sovereignty and energy independence,” she said. “By debating global warming and the environment, we can provide answers to all these problems.”
On Saturday, tens of thousands of demonstrators carried precisely that message as they rallied in towns and cities across France under the slogan “Paix, climat, même combat” (Peace and climate, one and the same struggle).
“Vladimir Putin’s criminal regime is financed, in large part, through our dependence on fossil fuels,” said Lorette Philippot of the NGO Amis de la Terre France, one of 500-plus associations organising the rallies. She added: “Ending our fossil fuel consumption is crucial both for the climate and a more stable planet.”
Debate of the century
Dismay at the lack of visibility afforded to environmental issues featured prominently at the marches, whose organisers blasted a campaign that “blithely ignores the greatest menace humanity has ever faced”.
Stressing mainstream media’s failure to address the issue, the Affaire du siècle decided to organise its own debate on Sunday, grilling five of the 12 presidential candidates on their proposals for the environment during a three-hour programme aired on the live-streaming platform Twitch.
Hoping to accommodate President Emmanuel Macron, who has refused to spar with his challengers in the run-up to the April 10 vote, organisers of the “Débat du siècle” (debate of the century) opted to grill each candidate in turn for 30 minutes rather than hold a traditional debate – though the incumbent president still declined to take part.
They also chose not to invite far-right candidates, including Zemmour and Marine Le Pen, whose principal contribution to the environmental debate has been to rail against wind farms for “wrecking the French countryside”.
The five remaining participants still covered a broad spectrum, ranging from conservative nominee Valérie Pécresse to Trotskyist candidate Philippe Poutou. While the former touted her plans to invest heavily in electric cars, preferring incentives to “punitive ecology”, the latter pledged to “expropriate” large agribusinesses and put “small-scale farmers” in control of the land.
Meanwhile, Communist Party candidate Fabien Roussel was quizzed on his habit of praising beef steaks on the campaign trail – to which he answered: “we must eat less (meat) but of better quality, that is made in France, in accordance with sanitary guidelines and respecting the environment.”
>> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’
Warning that the transition to a green economy would not be “painless”, Green candidate Yannick Jadot said he was prepared to delay his plans to replace nuclear power with renewable energy sources in order to “absorb the fallout from the war in Ukraine”. Whether it takes “20 years or 25”, the important thing is to get it done, he said.
Like Socialist nominee Anne Hidalgo, Jadot said he would introduce a crime of “ecocide” to punish serious cases of environmental pollution. Both candidates also promised to step up incentives to foster organic farming, help young workers move to rural areas, and revive regional rail networks – all of which begged the question of why they failed to agree on a common platform in the first place.
Their main challenger on the left, Jean-Luc Mélenchon, was a surprise absentee, having cancelled his attendance at the last minute. But in a sign that the Débat du siècle had succeeded in drawing attention, organisers later said they would grant the leftist firebrand a second session on Wednesday – and a second chance to carve out a little space for climate in the campaign.
Malgré son absence en direct pour le #DébatDuSiècle, @JLMelenchon a demandé un rattrapage que nous avons accepté.Il sera co-diffusé demain sur la chaîne Twitch de @JeanMassiet et la chaîne YouTube de @blast_france.@EmmanuelMacron sera donc le seul absent au #DébatDuSiècle.
March 15, 2022Daily newsletterReceive essential international news every morning
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