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Opex 360

Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

« Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

« Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

France24 - World

Divers inspect fuel-laden ship that sank off Tunisia

Issued on: 17/04/2022 - 15:45

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow Lilia BLAISE

Divers on Sunday inspected the hull of a tanker loaded with 750 tonnes of fuel that sank off southeastern Tunisia, with no leak detected so far, officials said. 

"With the improvement in weather conditions, a team of divers accompanied by the ship's captain and engineer who know its layout are on site to examine the hull," Mohamed Karray, spokesman for the court in Gabes city, which is investigating Saturday's sinking, told AFP.

The Equatorial Guinea-flagged Xelo was travelling from Egypt to Malta when it went down.

Images released by the environment and defence ministries showed divers heading for the site in the Gulf of Gabes, and then getting into the water at the scene that has been sealed off by Tunisia's military.

Defence ministry photos showed the vessel largely submerged.

The crew of the Xelo had issued a distress call on Friday evening and sought shelter in Tunisian waters from bad weather before going down, authorities said.

Environment Minister Leila Chikhaoui, who travelled to the port of Gabes on Saturday to help oversee the response, said the situation was "under control".

"We think the hull is still watertight and there is no leakage for the moment," she told AFP.

As a precaution, protective booms to contain any oil slick have been placed around the wreck.

The Tunisia branch of the World Wildlife Fund expressed concern about another "environmental catastrophe" in the region, an important fishing zone which has already suffered from pollution.

The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.

It began taking on water around seven kilometres (four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to the environment ministry.

It said Tunisian authorities rescued the seven-member crew, who received first aid and were being accommodated in a hotel.

(AFP)

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Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast

Opex 360

Dassault Aviation a reçu un premier acompte pour la livraison de 80 Rafale F4 aux Émirats arabes unis

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Le 3 décembre 2021, les Émirats arabes unis ont signé une commande d’un montant total d’environ 16 milliards d’euros pour se procurer 80 chasseurs-bombardiers Rafale au standard F-4 et les munitions associées. Cela étant, un contrat n’entre jamais en vigueur immédiatement après avoir été signé : pour cela, il faut que le client verse un premier acompte à l’industriel concerné. Et c’est donc ce qui vient de se produire.

« Nous avons reçu ce jour le premier acompte du contrat portant sur l’acquisition par les Émirats Arabes Unis de 80 Rafale », a en effet annoncé Dassault Aviation, via un communiqué publié le 19 avril.

Concrètement, cela veut dire que le contrat signé par les Émirats arabes unis peut désormais officiellement être inscrit dans le carnet de commandes de l’industriel. Au 31 décembre 2021, celui-ci comptait 86 Rafale [dont 31 pour l’Égypte, 6 pour la Grèce et 12 pour l’armée de l’Air & de l’Espace afin de remplacer les appareils d’occasion cédés à son homologue grecque].

« Ce contrat, par son envergure exceptionnelle, atteste de l’expertise technologique de Dassault Aviation, des qualités opérationnelles uniques du Rafale, et illustre la puissance du partenariat stratégique entre les Émirats Arabes Unis et la France », a souligné Dassault Aviation.

Ce partenariat stratégique a récemment été illustré par la participation des 7 Rafale de l’escadron 1/7 Provence, basé à al-Dhafra au renforcement du dispositif de défense aérienne des Émirats arabes unis, après plusieurs attaques de drones et de missiles attribuées aux rebelles Houthis, actifs au Yémen.

Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes de Dassault Aviation devrait encore prendre de l’ampleur, avec l’entrée en vigueur attendue des contrats signés par l’Indonésie [42 Rafale] et la Grèce [6 unités supplémentaires]. Puis, en 2023, Dassault Aviation s’attend à être notifié d’une nouvelle commande de 42 avions pour les besoins de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont 30 au titre de la tranche 5, conformément à la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, et 12 pour remplacer les appareils d’occasions vendus à la Croatie.

Pour rappel, le standard F4 du Rafale est toujours en cours de développement. Axé sur le combat collaboratif, il sera doté d’une connectivité accrue pour les opérations en réseau, via l’intégration de la radio CONTACT, un serveur de communication sécurisé, une solution de transmission par satellites [SATCOM] et une nouvelle génération de passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement]. Il disposera également d’un radar à antenne active RBE2-AESA avec de nouvelles fonctionnalités, d’un optronique secteur frontal [OSF] et d’un Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] améliorés.

Les Émirats arabes unis recevront leurs premiers Rafale F4 partir de 2027, les livraison devant s’étaler jusqu’en 2031. Se posera alors la question du sort de leurs Mirage 2000-9, ces avions étant convoités par l’Égypte, la Grèce et le Maroc.

France24 - World

UN investigators blocked from site of suspected killings in Mali

Issued on: 20/04/2022 - 23:00

NEWS WIRES

The United Nations is "extremely concerned" that Mali has prevented its investigators from visiting a town where local troops and suspected Russian fighters allegedly killed hundreds of civilians, the world body said on Wednesday. 

At least 300 men are believed to have been summarily executed during a March 27-31 raid on Moura, a town of about 10,000 inhabitants infiltrated by Islamist militants, according to a Human Rights Watch report.

Survivors said white mercenaries suspected to be Russians took part in the massacre that sparked international uproar and prompted the U.N. to open an investigation.

Mali has denied the allegations, saying it had conducted a professional operation to attack insurgents in Moura, and that it would carry out its own assessment.

"We are extremely concerned that Malian authorities have still not granted UN human rights investigators access," U.N. spokesperson Seif Magango said in a statement.

"Time is of essence to ensure accountability and prompt, effective justice for victims," he added.

Magango said unconfirmed sources suggest the death toll could be as high as 500, mostly civilians.

Soldiers also reportedly raped, looted and arbitrarily detained a number of Moura's inhabitants, the statement said.

The United Nations mission in Mali said separately on Wednesday that it was concerned by reports of more human rights violations committed by the Malian army, accompanied by a group of foreign military during a weekly market in Hombori in northern Mali on Tuesday.

The mission said on Twitter that it has opened an investigation and plans to visit the scene soon.

#Mali: We urge authorities to grant #UNHumanRights investigators access to Moura to look into allegations of #summaryexecutions & rights violations committed 3 weeks ago. An independent on-the-ground investigation key for accountability+justice for victims:https://t.co/AXyvlmM9l7 pic.twitter.com/udEXd3g7mE

April 20, 2022

Mali is struggling to stem violent groups linked to al Qaeda and Islamic State that have gained ground and increased attacks over the past decade, spreading south and to bordering countries in West Africa's arid Sahel region.

A junta that toppled Mali's government in a 2020 military coup has sought the help of private fighters belonging to Russia's Wagner Group, accused of committing abuses in other countries and sanctioned by the European Union.

Both Mali and Russia have previously said they are not mercenaries but trainers helping local troops with equipment purchased from Russia.

The Russian government denies ties to Wagner.

(REUTERS)

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UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

UN rights chief slams ‘rampant impunity’ in Mali, warns of security risk

Mali's ruling junta orders suspension of FRANCE 24 and RFI

France24 - World

France hands over Gossi military base to Malian army

Issued on: 19/04/2022 - 23:27

Georja Calvin-Smith Follow

In a major step towards the exit of France's Barkhane anti-jihadist force from Mali, the French army has officially handed over the keys of the Gossi military base to the Malian military.

Also, Ivory Coast's prime minister has been reappointed to the job, a week after stepping down. President Alassane Ouattara has meanwhile named the governor of the regional central bank as his vice president. That post had been vacant for almost two years.  

Finally, we take a peek at some of the debates sparked in the homes of Tunisian families breaking their fast together whilst watching some of the controversial new TV series released during the Muslim holy month of Ramadan.

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Opex 360

Un avion de patrouille maritime américain a-t-il été impliqué dans la frappe qui a coulé le croiseur Moskva?

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

L’examen des images prises peu avant le naufrage du croiseur Moskva – navire amiral de la flotte russe de la mer Noire – accrédite la version livré par les autorités ukraniennes, lesquelles ont affirmé que ce bâtiment a été coulé après avoir été touché par deux missiles anti-navires P-360 Neptune, tirés par une batterie de défense côtière. Ce que Moscou a toujours contesté en évoquant une cause accidentelle.

Toujours est-il que le contre-amiral Oleksii Neizhpapa, le commandant de l’unité ukrainienne qui a tiré les deux P-360 Neptune sur le Moskva, a gagné depuis un galon de plus… Et que le sort de l’équipage du croiseur demeure inconnu pour une large part, même si l’état-major russe a produit une vidéo censée montrer les rescapés [ou du moins, les marins valides] du naufrage.

Cela étant, une semaine après les faits, survenus dans la soirée du 13 avril, l’une des questions qui n’a pas encore trouvé de réponse porte sur les moyens utilisés par la marine ukrainienne pour localiser avec précision le Moskva, dont le rôle était d’assurer une couverture aérienne aux navires russes engagés dans les opérations contre l’Ukraine avec ses radars [dont le Voskhod MR-800] et ses 64 missiles surface-air S-300F [code Otan : SA-N-6 Grumble]. Au moment de la frappe, celui-ci se trouvait à une soixantaine de nautique [environ 110 km] du littoral ukrainien, à la hauteur d’Odessa.

Le rôle d’au moins un drone Bayraktar TB-2, de facture turque, a été évoqué. A-t-il contribué à repérer le Moskva [qui ne l’aurait pas détecté] ou bien a-t-il servi à leurrer la défense du croiseur? Voire les deux? Pour l’instant, une telle hypothèses n’a pas été confirmée officiellement.

Reste que le quotidien britannique The Times vient d’apporter un autre élément, à savoir qu’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy était en mission au-dessus de la mer Noire peu avant la frappe contre le croiseur russe. C’est en effet ce qui ressort des données permettant le suivi du trafic aérien pour la journée du 13 avril.

US Navy P8 Poseidon AE681B active over #Romania. pic.twitter.com/Ctqiw7u0xV

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 13, 2022

Ainsi, ce jour-là, un P-8A Poseidon [n°AE681B] a décollé de la base de Sigonella [Sicile]. Il a ensuite été repéré à 13h32 [heure de Kiev] alors qu’il survolait la Méditerranée, en direction des Balkans et de la Bulgarie. Sa trace se perd à 15h27, à la verticale de la ville roumaine de Valea Nucarilor, située à une vingtaine de kilomètres de la frontière ukrainienne et à un peu moins de 100 nautiques de la dernière position du Moskva. Peu avant d’éteindre son transpondeur, il était descendu à l’altitude de 11’900 pieds [soit 3600 mètres].

Qu’a-t-il fait durant les trois heures suivantes? Mystère… En tout cas, selon les données de FlightRadar24, il est réapparu à 18h23, au niveau de Casimcea [Roumanie]. Puis il a de nouveau éteint son transpondeur à 18h42, puis l’a rallumé 42 minutes plus tard, près d’Abrud, d’où il a mis le cap vers Sigonella.

Le premier message annonçant une frappe contre le croiseur russe a été émis à 20h42, via les réseaux sociaux. L’information a ensuite été confirmée à 22h31 par le gouverneur d’Odessa.

D’où la question sur le rôle exacte tenu par ce P-8A Poseidon, sachant que, à un moment de son parcours et grâce à ses capteurs et en particulier son radar AN/APY-10, il était en mesure de surveiller tous les mouvements de navires entre le nord du littoral roumain et la Crimée.

Interrogé par The Times, un haut responsable du Pentagone a expliqué que « dans le cadre de soutien au flanc oriental de l’Otan, nous avons effectué quelques patrouilles aériennes limitées au large des côtes roumaines ». Cependant, a-t-il continué, « nous ne parlons pas des détails et des questions opérationnelles ».

Cependant, le 8 avril, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a admis pour la première fois que les États-Unis fournissaient des renseignements aux forces ukrainiennes « pour mener des opérations dans le Donbass ». Plus tard, un responsable américain a confié à CNN que « des renseignements utiles » avaient été transmis à Kiev. « Alors que le combat migre davantage vers la région du Donbass, nous ajusterons notre flux d’informations selon les besoins », a-t-il dit.

Reste que la présence de P-8A Poseidon en mer Noire n’est pas non un fait exceptionnelle [comme, d’ailleurs, celle d’autres avions de renseignement appartenant à des pays membres de l’Otan]. Ainsi, le 19 avril, le Poseidon « AE681B » a de nouveau été signalé dans la même région… comme le n° AE6833 trois jours plus tôt. Et le jour du naufrage du Moskva [qui a coulé quelques heures après avoir été touché, ndlr], le n°AE67FF était en patrouille dans le secteur, en compagnie d’un drone RQ-4B Global Hawk [indicatif Forte 10].

#BalckSea -US Navy RQ-4B Global Hawk FORTE10-US Navy P8 Poseidon AE67FF pic.twitter.com/pC7B72MCsS

— Manu Gómez (@GDarkconrad) April 14, 2022

France24 - World

Geothermal power in Kenya: Providing the country with clean energy

Issued on: 20/04/2022 - 17:12

Camille NEDELEC

With the climate crisis beginning to gain some traction in the France presidential campaign, we focus on a clean but little exploited source of power: geothermal energy, which creates electricity from the Earth's heat. Kenya has become a major producer, with its geothermal power plants now providing a third of the country's electricity. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec and Jennie Shin.

Programme prepared by Jennie Shin.

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Opex 360

L’Ukraine a reçu 100 missiles anti-aériens Mistral d’origine française et de nouveaux avions de combat

par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

Après avoir réorganisé son dispositif militaire et nommé le général Alexandre Dvornikov à la tête de ses opérations, la Russie a lancé ce qu’elle a présenté comme étant la « deuxième phase » de son offensive en Ukraine en concentrant désormais son effort sur la région du Donbass [sud-est du pays], en soutien aux républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, qu’elle avait reconnues quelques jours avant le début de la guerre.

Toute la question est désormais de savoir si l’armée ukrainienne sera en mesure de tenir le choc face aux 76 bataillons russes engagés dans la « bataille du Donbass », aux préparations d’artillerie et aux bombardement aériens. Vingt-quatre heures après le début de cette nouvelle « phase », la ville de Kreminna, située à seulement 50 km de Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, serait tombée aux mains des forces russes.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine ne cesse de réclamer des armes auprès de ses partenaires occidentaux, dont des chars, des avions de combat que ses forces aériennes peuvent mettre en oeuvre [ce qui limite la liste aux MiG-29], des pièces d’artillerie, des missiles anti-char, des systèmes de défense aérienne et autres blindés. Plusieurs pays européens, par ailleurs membre de l’Otan, n’ont pas mégoté leur soutien, comme la République tchéque, la Slovaquie, le Royaume-Uni ou encore la Suède. De même que les États-Unis, qui ont fourni à Kiev une aide militaire d’un montant de 2,5 milliards de dollars.

Au delà de la perception que peut avoir Moscou de ce soutien, la livraison de certains équipements peut poser plus de problèmes que d’autres. Ainsi en est-il des avions de combat… les quelques membres de l’Otan encore dotés de MiG-29 n’étant pas spécialement disposés à s’en séparer sans avoir une solution de rechange pour assurer la protection de leur espace aérien.

Toutefois, la Pologne s’était dit prête à fournir les siens à Kiev… Mais la solution qu’elle avait proposée pour les livrer aux forces aériennes ukrainiennes fut refusée par les États-Unis. Puis, la Slovaquie fit part de son intention de céder ses 11 appareils, après avoir envoyé en Ukraine son système de défense aérienne S-300 PMU. Ont-ils, depuis, pris le même chemin?

En tout cas, le 19 avril, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a fait savoir que les Ukrainiens avaient désormais « à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines ». Et d’ajouter : « Sans entrer dans les détails sur ce que d’autres pays fournissent, je dirais qu’ils ont reçu des appareils supplémentaires et des pièces détachées pour accroître leur flotte ».

Cependant, M. Kirby n’a pas voulu préciser l’origine de ces appareils. « D’autres nations qui ont l’expérience de ce genre d’avions ont pu les aider à avoir plus d’appareils en service », a-t-il dit. Viennent-ils de Pologne ou de Slovaquie? Sans doute le saura-t-on un jour…

Cela étant, le dernier « paquet » d’aide militaire que les États-Unis ont promis à l’Ukraine [pour 800 millions de dollars], la semaine passée, contient des radars de contre-batterie, du matériel médical, des drones, des munitions rôdeuses, 200 blindés M113, une centaine de véhicules Humvee, des armes anti-char, des missiles anti-aérien Stinger et surtout 18 obusier M777 de 155 mm [avec 40’000 obus] ainsi que 11 hélicoptères Mi-17 [de conception russe] autrefois destinés aux forces armées afghanes.

Par ailleurs, ce 20 avril, la Norvège a annoncé le don à l’Ukraine de 100 missiles sol-air de courte portée Mistral sur les 400 qui avaient été acquis durant les années 1990 auprès de la France.

Le Mistral « doit être retiré du service par les forces armées norvégiennes mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d’une grande utilité pour l’Ukraine », a fait valoir Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense. « D’autres pays ont aussi donné des systèmes d’armes similaires », a-t-il ajouté.

Les missiles en question, fabriqués par Matra [devenu MBDA depuis, ndlr] équipent actuellement les corvettes et les dragueurs de mines de la marine royale norvégienne. Comme ils doivent être remplacés « d’ici quelques années », ce don à l’Ukraine n’aura qu’un impact « réduit » sur l’état de préparation des forces norvégiennes, a insisté le ministre.

Cependant, le Mistral n’était pas le modèle de missile sol-air que souhaitait le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, celui-ci ayant demandé à Oslo, fin mars, des engins de type NASAMS [Norwegian Advanced Surface to Air Missile System], dont la portée est plus longue. « Bonne nouvelle du matin », s’est toutefois félicité Andriï Iermak, de l’administration présidentielle ukrainienne, au sujet du don norvégien.

Dans son communiqué, le ministère norvégien de la Défense a rappelé qu’il avait déjà fourni aux forces ukrainiennes 4’000 armes légères antichar M72 ainsi que des casques et des gilets pare-balles.

Pour faire ce don de missiles Mistral, la Norvège a dû en demander l’autorisation à Paris. Justement, selon la ministre des Armées, Florence Parly, la France a livré pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, dont des « moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés » par les forces ukrainiennes.

Photo : missile MISTRAL – Ministère norvégien de la Défense

New York Times - World

French Presidential Election

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Le Pen Closer Than Ever to the French Presidency (and to Putin)

As elections approach Sunday, the far-right candidate is linked to the Russian president by a web of financial ties and a history of support that has hardly dimmed despite the war in Ukraine.

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By Roger Cohen

PARIS — When Europe’s far-right leaders gathered in Madrid in January, they had no problem finding unity on the issues they hold dear, whether cracking down on immigrants or upholding “European Christian ideals.” But as Russian troops massed on the Ukrainian border, they were divided on one issue: the threat posed by President Vladimir V. Putin.

Marine Le Pen, the extreme-right challenger for the French presidency, objected to a paragraph in the final statement calling for European solidarity to confront “Russian military actions on the eastern border of Europe.” Even in a gathering of illiberal nationalists, she was an outlier in her fealty to Mr. Putin.

Now, on her campaign website, the leaders’ statement appears with that paragraph cut in an unacknowledged change to the text. This little subterfuge is consistent with an embrace of Mr. Putin so complete that even his ravaging of Ukraine has hardly diminished it.

Over the past decade, Ms. Le Pen’s party, the National Rally, formerly the National Front, has borrowed millions from a Russian bank, and Ms. Le Pen has supported Mr. Putin’s annexation of Crimea in 2014, as well as his incendiary meddling that year in the Donbas region of eastern Ukraine, where just this week Russia redoubled its offensive.

Her support for Mr. Putin is one thing in a time of peace and another in a time of war. Russia, a nuclear power, has invaded a European state, and Ms. Le Pen is closer than ever to her cherished goal of becoming president of France, having narrowed the gap with President Emmanuel Macron before the decisive round of the election on Sunday.

With polls showing Ms. Le Pen gaining about 44.5 percent of the vote to Mr. Macron’s 55.5 percent, she is within range of the shocks that produced Brexit and Donald J. Trump’s victory in 2016. As in Britain and the United States, alienation and economic hardship have fed a French readiness to gamble on nationalist dreams.

If Ms. Le Pen wins, which is not likely but possible, her victory will almost certainly fracture the allied unity engineered by President Biden in an attempt to defeat Mr. Putin. It would hand Mr. Putin by far his most important ally in Europe, one he could leverage in his aims to divide Europe from the United States and fracture Europe’s decades-old project of unity.

France, a core member of the European Union and NATO, is suddenly the possible soft underbelly of the West.

Julien Nocetti, a Russia expert at the French Institute of International Relations, said there was “a complete ideological alignment between Putin and Le Pen” — one that would be deeply worrying to France’s American and European allies.

The Ukraine war has caused Ms. Le Pen to pivot a little by saying Mr. Putin crossed “a red line” with the invasion, but she still says her foreign-policy priority is a rapprochement with Russia once the fighting stops.

Since Ms. Le Pen, 53, took over the leadership of her party in 2011, she has only deepened its Putin predilection, making four trips to Moscow and one to Crimea. She would support sanctions against Russia, she says, but not cutting off imports of Russian oil and gas, which she has equated with economic death for France.

“We have to think of our people,” she said in a recent TV interview, a position consistent with the strong focus on pocketbook issues that has propelled her campaign. The majority of French people are more focused on getting to the end of the month than getting Russia out of Ukraine.

Certainly, Ms. Le Pen vaunted her connection with Mr. Putin until he went to war on Feb. 24. She included a photo of herself shaking hands with him in her election brochure as evidence of her “international stature.” This handout disappeared abruptly from view after the Russian invasion.

The photo was taken at the Kremlin on March 24, 2017. That was less than five weeks before the first round of the last presidential election, in which Mr. Macron defeated Ms. Le Pen by 66.1 percent to 33.9 percent. The National Rally leader said then that she would immediately review lifting “unjust” sanctions against Russia if elected.

As for Mr. Putin, he said with a knowing smirk that Russia did “not want to influence events in any way.”

Jean-Maurice Ripert, the French ambassador in Moscow from 2013 to 2017, said in an interview that a fellow European ambassador, a close friend, had asked the Russian leader after the French election why he had backed Ms. Le Pen.

“Because I had been told she was going to win,” Mr. Putin said.

Certainly that is what he wanted. Ms. Le Pen, committed to “equidistance” between great powers and hostile to “America’s protectorate on European soil,” sees in Mr. Putin the defender of the nation-state, family and Christianity against border-eroding multilateralism and irreligious cultural decay.

“It’s all about sovereignty,” said Marlène Laruelle, the French director of the Institute for European, Russian and Eurasian studies at George Washington University. “The sovereign state against international organizations; the sovereign traditional family against L.G.B.T.Q. rights.”

Then there is the money. Unable to get a loan from French banks, Ms. Le Pen and several of her top aides scrambled for cash in Russia, accepting a 9.4 million euro loan, then $12.2 million, at a 6 percent interest rate, from the First Czech-Russian Bank in September 2014. It was supposed to be repaid by 2019.

Wallerand de Saint-Just, who was long the National Rally’s treasurer before leaving the position last year, negotiated the deal in Moscow. In a written answer to a question as to why French banks had refused any loan to the National Rally, he said “My experience with the six big French banking groups is that they obey orders from the political executive.”

But given the lack of transparency and accountability in Russia’s financial sector — and Mr. Putin’s sway over it in his pay-to-play system — the sum has long raised hard questions of just how beholden Ms. Le Pen actually is to the Russian president, and whether some of her outspoken backing for him has been a consequence.

I asked Ms. Le Pen this month at a news conference whether the outstanding loan did not create at least the impression of dependence on Russia, a liability for any future president?

“Absolutely not,” she said. “I am totally independent of any link to any power.”

In her current campaign, again unable to get a loan from a French bank, Ms. Le Pen turned to Hungary, where Viktor Orban, the anti-immigrant Hungarian prime minister, has been in power for 12 years. A Hungarian bank has now lent the National Rally another $11.4 million, so if she were to win she would be indebted to both Mr. Putin and Mr. Orban.

Already her backing of Mr. Putin has been borderline fawning. Ms. Le Pen visited Moscow and Crimea in June 2013; Moscow in April 2014; and Moscow again in May 2015. She was received by the president of the Duma, the lower chamber of Russia’s Parliament, during the first of these visits, and sprinkled her Russian sojourns with pro-Putin remarks.

In 2013, she blamed the European Union for a new “Cold War on Russia.” In 2015, also while in Moscow, she criticized France’s pro-American stance and suggested this would change “in 2017 with Marine Le Pen as president.” In 2021, she recommended Russia’s uncertain Sputnik vaccine for the coronavirus, saying “our anti-Russian ideology should not ruin our capacity to vaccinate our fellow citizens.”

The 2014 visit came at a particularly delicate moment, given the Crimea annexation. It was one of several demonstrations of support for Mr. Putin from prominent members of Ms. Le Pen’s party who visited Crimea that year, and the Donbas, the Ukrainian region where clashes kindled by Moscow had begun.

Among them was Aymeric Chauprade, her former top diplomatic adviser, who went to Crimea to observe the dubious March 2014 referendum that massively backed the Russian annexation. A United Nations General Assembly resolution declared the vote invalid.

“It was the West that began changing European borders with Kosovo’s independence in 2008,” Mr. Chauprade, who has since left the National Rally, said in an interview. “There was an openness to accepting invitations from Russia, a good atmosphere.”

Mediapart, a French investigative news website, was the first to expose the Russian loan to the National Rally in September 2014. In an earlier interview with Mediapart, Mr. Chauprade said visits to the Donbas that year and in 2015 by Jean-Luc Schaffhauser, a former National Rally member of the European Parliament, had been a “quid pro quo” for the loan.

What to Know About France’s Presidential Election

Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

“Going to the Donbas amounted to strong support for Russia,” he said.

Mr. Schaffhauser did not respond to a request for comment.

I asked Mr. Chauprade whether the loan was indeed a “quid pro quo.” He said that while there was an “inclination to help,” there was “no conditionality.”

The Russian loan, whatever the strings, has had a convoluted history.

Shortly after the First Czech-Russian bank collapsed in 2016, the National Rally loan was acquired by Aviazapchast, a private Russian company that in Soviet times was part of the aviation ministry, supporting Soviet aircraft operating abroad.

On its website, Aviazapchast describes its main activities as “supply of aviation technical equipment and civil and dual-use material as well as repair of aircraft.”

Its general director is listed as Dzheruk V. Ivanovic, who served in the Russian armed forces from 1983 to 1996. A former deputy general director, Yevgeny N. Barmyantsev, worked as a Soviet spy in the United States, before he was expelled in 1983.

A New York Times account at the time said he was “caught in the act of retrieving what he thought were stolen American military secrets from the base of a tree in rural Maryland.”

Odd company, on the face of it, for a French presidential candidate’s party to keep.

Mr. Saint-Just, in his written answer, said that Aviazapchast’s “holding of the loan has been entirely approved by the court of appeal in Moscow.”

“This is a very obvious and clear case of dependence on Russia,” Mr. Nocetti, the Russia expert, said. “The company holding the loan has an organic link with the Russian government through its military origins.”

Mr. Macron, in an electoral debate on Wednesday with Ms. Le Pen, said, “When you speak to Russia, you speak to your banker.” She insisted that she was “a totally free woman.”

Ms. Le Pen, in answer to my question, said she was ready for any French or American bank to take over the loan. “We continue to reimburse the loan. That is the only obligation of my movement,” she said.

It is possible that the exercise of power, if she is elected, would attenuate Ms. Le Pen’s long-held pro-Putin, anti-NATO positions, especially if Mr. Putin prosecutes the war in Ukraine with relentless brutality.

Last week, however, she said that she would withdraw France from the integrated military command of NATO, a technical step with powerful symbolism at a moment when NATO’s original mission to defend a free Europe against Moscow has been revived.

America’s alliance with France, one of its oldest, has been put to many tests over the centuries. But all the evidence suggests that a France governed by Ms. Le Pen would pose enormous problems for President Biden just when he needs his nuclear-armed ally most.

One core issue is how free Ms. Le Pen would really be when it comes to Russia. “If Ms. Le Pen is still reimbursing, she is not free, she’s dependent,” said Sylvie Bermann, who succeeded Mr. Ripert as French ambassador to Russia in 2017.

Mr. Saint-Just, the former National Rally treasurer, had another explanation of Ms. Le Pen’s Russia policy. “She believes in balance and equidistance. She has always had in her head a phrase of General de Gaulle: ‘In foreign affairs, France has no friends, only interests.’ ”

Adèle Cordonnier contributed reporting.

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Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

France24 - World

Tunisian coastal city ravaged by 'industrial pollution and overfishing for the past 50 years'

Issued on: 19/04/2022 - 11:49

France 24 is joined by Kenzie Azmi, Campaigner at Greenpeace MENA, who describes Gabes as a Tunisian coastal city plagued by a half-century of industrial activity. "Gabes is a location that has already been impacted by a lot of industrial pollution and overfishing for the past 50 years. And so it really cannot take much more environmental impact. The community is really being devastated by the impact on its fresh water, on its marine life, and on its soil from neighboring industries."

BBC

Heartstopper: Teen LGBTQ+ Netflix drama pushing the envelope

By Emma SaundersEntertainment reporter

Fans of Alice Oseman's popular teen webcomic and graphic novel series Heartstopper need no introduction to the TV adaptation which drops on Netflix on Friday. They've probably had it in their diary for months.

But for the uninitiated, Heartstopper is a young adult LGBTQ+ story about two teenage boys, Charlie and Nick, who fall for each other at a secondary school, and their friends, Elle, Tao and Isaac.

Charlie and Nick - played by newcomer Joe Locke and Rocketman actor Kit Connor - are subjected to homophobic bullying by Nick's so-called friends.

Elle (Yasmin Finney), a transgender teen, has recently moved from the boys' grammar school where all her friends are, to the girls' equivalent, after also suffering cruel taunts.

Finney, who has a built up a big following on TikTok, posting about her experiences of being a young, black transgender woman in the UK, endured difficulties at school herself.

"For me, school was the same. There's always been [these] voices of toxic masculinity that just clearly aren't educated enough. And even if they are, they just want to... have a laugh, but there's a point where it crosses the line and I think that's what Heartstopper highlights. It goes on every day in high school.

"I actually started TikTok when I was in my second high school after I moved from my first because I was bullied. What I find is that the people that bullied me in high school, they're not really doing much with their lives now. And I'm actually doing great!"

Locke, who is taking his A-level exams in a couple of weeks, says he was "very lucky" with his school experience.

"My school is great and I was never bullied. Once you get to sixth form, things really change because a lot of the people who would be the ones saying things aren't there anymore, or people have grown up and realise they don't really care anymore, they can just be themselves."

But he acknowledges it's not easy for everyone.

"In general in high school, it's really hard. To be different in any way. And if you don't fit in with the tracky-wearing, vape-smoking norm, then you're likely to be pulled up on that and and seen to be different.

"I think what's beautiful about our show is that it celebrates these differences. You may think you're the weird one but actually everyone except those few tiny 'norm-fitting' people are the weird ones. And even they're probably only [like] that because they feel that's what they have to do to fit in."

He adds: "It's just as sad for them... because they've been conditioned to feel that's how they have to be to fit in and live in our society."

Social media also has a part to play, of course - in Heartstopper, many of the awkward or delicate conversations between the characters take place online.

While it can be a place of support, having a high profile on social media can also open you up to unwarranted abuse.

Finney, from Manchester, says you have to be bold to put yourself out there and know when to take a break.

"I think you have to take risks. I've always known that I want to be somebody that other people can look up at, especially the queer youth who don't necessarily know where they fit in in society. And I've always loved documenting my experience as a trans person from the age of 15, 16." (She's now 18, as is Locke).

Having curated an "amazing following over the last three years," Finney stepped back from TikTok while filming Heartstopper, which is her first professional acting project.

'Double-edged sword'

"I just wanted a break. I think sometimes you just have to step away. When I was doing TikToks back in 2019, and 2020, I would compare myself at some points... to everybody else. I just wanted to focus on myself and make sure that I'm okay mentally.

"You've just got to have a positive mindset on social media and realise that most of it isn't real, most of it is fake. It can be quite overwhelming. But I've learned to harness that... and it's definitely made me stronger. I love seeing my community doing well."

Locke also believes social media is a "double-edged sword".

"On one side, it's a lot of interaction for our generation and a lot of socialising. On the other hand, it can be overwhelming. There are times where I just have to turn my phone off. It's being aware of your boundaries.

"Netflix have been really good in helping us come to terms with what the next few weeks might be like," he adds.

Writer Oseman has also taken time out from updating the Heartstopper web comic due to "burnout and intense stress".

Finney says: "It's always about just knowing your limits. Alice is such a hard worker, and I'm glad that they're taking a break.

"Everything they've done is just magical and to see that reaction to their work coming to life and seeing the characters fit the mould of what they made back in 2012... it's amazing."

Locke tells me Oseman was on set every day and it was "like having a bible of Heartstopper right there".

He adds: "I think it's really amazing to have a queer show that's aimed at a younger audience than say, It's A Sin, and it's very much a show that I think a lot of people would have wanted when they were younger."

Trans visibility

Finney is particularly pleased to see herself - a young black trans woman - reflected in a major new TV drama.

A recent report found LGBT representation on US TV - including on streaming platforms available in the UK - is at a high, with nearly 12% of regular characters who are LGBT, up 2.8% from last year.

The numbers come from a study by LGBT media advocacy group GLAAD.

But the study also found there were shortfalls and missing opportunities to tell a wider range of stories about LGBT characters.

The Where We Are on TV analysis looked at overall diversity of shows, including those on big streaming platforms such as Netflix, Amazon, Apple+ and Disney+.

"Acting has always been something that I've wanted to do, but I've just not really seen myself reflected in the media as a black trans woman, especially in the UK. I just could never see myself in the industry... [or] see myself doing well.

"But it's just been crazy how amazing the response has been for Heartstopper and just how needed... trans actors and actresses are in the industry. And I'm so happy to be part of that world."

The debate about authentic casting is still ongoing - should gay roles only be played by gay actors, for example?

Finney thinks they should.

"It's important... so the LGBT community can have a seat at the table. It's about representation. If you had trans people playing cis roles it would be even but right now, and for years and years, we've had cis people play trans characters.

"Eddie Redmayne won an Oscar for The Danish Girl and then later apologised for it because he realised it's a bigger conversation. It's more about inclusivity," she says.

In fact, Redmayne didn't actually apologise but he did say he regretted taking the role.

"For so many years, especially trans people, we've just kind of been laughed at through entertainment. Queer people, trans people - we've been around for generations and millennials," Finney says.

"It's about the industry realising that they were wrong and they do need this representation."

Heartstopper is on Netflix from 22 April.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: les ressorts étonnants du vote en prison

Paule Gonzalès

DÉCRYPTAGE - Depuis 2019, les détenus français peuvent exprimer leur choix par correspondance. 30% l’ont fait au premier tour, un record.

Eux aussi votent. Jamais les détenus n’ont été aussi nombreux à se tourner vers les urnes que pour cette élection présidentielle. Et ils devraient être aussi nombreux au second tour qu’au premier. Sur 69.448 détenus dans les prisons françaises, si l’on enlève les 17.198 étrangers, ils ont été 30% à déposer un bulletin au premier tour. 13.672 ont voté par correspondance, 768 personnes par l’intermédiaire d’une procuration électorale et 1314 personnes grâce à une permission de sortie. Un chiffre record puisque lors des précédentes élections, en 2021, pour les régionales notamment, ils n’étaient que 5895 détenus inscrits sur une liste électorale.

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En 2017, alors que le vote par correspondance n’était pas encore possible, seuls 1053 détenus avaient voté, par procuration ou avec une permission. La mobilisation actuelle doit donc tout à la réforme de 2019, dont le principe était de faire venir le bureau de vote au détenu plutôt que l’inverse. Des isoloirs ont été ouverts dans les prisons et les suffrages acheminés jusqu’au ministère de la Justice, place Vendôme (1er arrondissement de Paris) pour le dépouillement.

Le succès de l’opération doit aussi beaucoup aux personnels pénitentiaires qui, à la demande de Laurent Ridel, directeur de l’administration pénitentiaire, ont fait du porte à porte pour inciter ce public souvent désocialisé à voter. Le vote pour le second tour a commencé lundi dernier et s’achèvera samedi.

Jean-Luc Mélenchon en tête

Au premier tour, le détenu votant a plébiscité le même trio que le citoyen libre, mais dans le désordre. Ainsi Jean-Luc Mélenchon est en tête avec 45,78% des voix contre 20,28% pour Marine Le Pen et 18,63 % pour Emmanuel Macron. De quoi faire du 1er arrondissement, parmi les plus cossus de Paris, l’un des bastions du vote mélenchoniste. L’arrondissement a ainsi totalisé 34,64% pour Jean-Luc Mélenchon, contre 29,8% pour Emmanuel Macron et 13,69% pour Marine Le Pen.

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Pour le second tour, le mystère reste entier. Pour les bons connaisseurs des détenus que sont les surveillants pénitentiaires et les directeurs de prison, une chose est certaine: le détenu n’est pas un progressiste, plutôt un conservateur. «Il est à des années-lumière de la culture woke et du mariage pour tous», sourit ce directeur qui a pris soin d’échanger avec ses «usagers», lors d’échéances électorales. «Je me souviens d’un détenu se promettant de ne plus jamais voter François Hollande après la loi pour le mariage homosexuel. Il disait vouloir voter “contre les valeurs décadentes de l’Occident”.» Dans une détention où l’islam domine souvent, «on privilégie également les candidats favorables au voile et au hallal. Cela explique le vote mélenchoniste, candidat défendant ces deux grands items du monde musulman», poursuit-il.

Marine Le Pen en deuxième position

Marine Le Pen est tout de même arrivée en deuxième position. Et ce n’est pas que le détenu moyen glorifie l’ordre avant tout. «Mais c’est un pragmatique. Et cette population pénale est très anti-migrants, car ils sont en compétition pour les métiers auxquels ils peuvent prétendre: plongeurs, éboueurs ou ouvriers sur les chantiers», souligne le directeur pénitentiaire. «J’ai même surpris un de mes détenus allant voter disant à un Africain qu’il croisait sur la coursive: “Je vais voter pour que tu rentres en bateau dans ton pays!”», raconte un cadre de l’administration pénitentiaire. Même s’il n’a totalisé que 3,6% des suffrages, Éric Zemmour est arrivé en cinquième position. «Un de nos détenus a trouvé que ce candidat ne disait pas que des bêtises», souligne-t-il.

À lire aussiMacron-Le Pen: ces deux France que tout oppose

Au deuxième tour, il n’est pas certain que le vote des prisons françaises ressemble à celui hors les murs. En attendant, l’Observatoire international des prisons (OIP) met en garde contre les dysfonctionnements. Selon l’association, «lors de ce premier tour, 489 voix - soit 4,4% de celles exprimées par correspondance - n’ont pu être prises en compte, en raison de manquements de l’administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance. Pour la majorité d’entre elles, la cause réside dans l’oubli de joindre l’attestation d’identité des personnes détenues». La Chancellerie se serait fendue d’une circulaire pour redresser la barre.

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L'Humanité

Les résultats dans votre commune et votre département au 1er tour de l'élection présidentielle 2022

Les résultats du 1er  tour

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Les principaux enseignements du scrutin décryptés pour vous par Cédric Clérin, rédacteur en chef de l’Humanité Magazine.

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Retrouvez ici toute l'actualité politique après ce premier tour de l'élection présidentielle.

Présidentielle 2022Élections 2022Résultats présidentielle 2022
France24 - Monde

Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi

Publié le : 08/04/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre Guillaume GRALLET Suivre

Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?

Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.

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BBC

Have we reached peak Netflix?

By Jennifer Meierhans & Alex TaylorBBC News

Trying to watch some of Netflix's more recent series all the way through, says Paul Weiner, feels a bit like cramming frankfurters down your throat in a hotdog eating contest.

Readers outside the US may not share the American enthusiasm for competitive hotdog swallowing. But maybe they can relate to the feeling.

We've all spent the last few years, the last two especially, binge-watching, indiscriminately, too mesmerised to click the off-button.

Are we maybe just a little bit sick of it?

That's the fear seizing executives in Netflix's boardroom right now. That Mr Weiner, a 28-year-old artist from Denver, Colorado, who loved the streaming service at first, especially for watching old favourites like Star Trek and The Office, typifies a new mood. That after years of skyrocketing subscriber growth, people will switch off, not just their television sets, but their direct debits too.

Mr Weiner is one of the hundreds of thousands who have already cancelled, prompting a moment of high drama for the company this week as its share price plummeted and confidence in its future wobbled.

People have begun to ask whether Netflix's star, as the world's largest streaming service, is beginning to fade.

"Netflix lost some of my favourite shows," says Mr Weiner. "And I never know which show will disappear next."

He thinks there's more clickbait than there was - enticing teaser clips that don't live up to expectations - and some poor writing.

"There are better streaming deals than Netflix right now," he says.

Netflix was the first to introduce households to TV-on-tap in 2007, entering popular culture with its avalanche of output, and even spawning the phrase "Netflix and chill" as a euphemism for staying in to have sex. But since then many other streaming services have followed Netflix's lead, including HBO, Disney, Apple and Amazon, making it an increasingly crowded market.

"What made Netflix so popular initially was not necessarily its original programming, but the shows it licensed from other production companies, like Friends, giving viewers one convenient place to watch everything they love," says entertainment journalist Tufayel Ahmed.

"With companies now taking their shows off the service and putting them on their own streaming platforms, Netflix faces the problem of having to fill the gap."

They've done that, launching some hugely successful original output, from the lurid regency romp Bridgerton to the brutal Squid Game, high school comedy Sex Education to the touching drama Afterlife. Sixteen million people signed up in three months at the start of 2020 as coronavirus spread the world and discussing the dubious morality of Tiger King or the historical accuracy of The Crown was a way to switch off from the horror show of the news.

But with so many rivals, "all of which are pouring hundreds of millions of dollars into competing with Netflix", says Mr Ahmed, it was almost inevitable the company would eventually lose some ground.

Mark Mulligan, media analyst at MIDiA Research agrees, pointing to a trend for "savvy switchers" to skip between services.

"Everyone had more time and cash during the pandemic which meant the market was artificially buoyant," he says.

But now he thinks: "The economy for people's attention has peaked and the amount of spare time people have has run out".

There is also a cost of living crisis to contend with, right around the world. And Netflix, rather than lowering prices has raised them, a move that should help shore up the balance sheet, but has proved unpopular with subscribers, who are themselves feeling the pinch, like 38-year-old Natalie Walters from Catford in South-East London.

She hasn't cancelled, but she's switched from the premium service, which in the UK costs £15.99 a month, to the standard version at £10.99.

"It becomes about choosing what you keep and what you have to cut down or get rid of altogether," she says.

And 55-year-old Peter Biggins, a coordinator from Norwich has done the same.

"I've been with them from the beginning. They have some good shows, but they're not the only player in the market now," he says.

And he's not a fan of the other plan Netflix is reported to be contemplating: cracking down on customers who share passwords with other households.

"If Netflix is going to go after people who have a subscription, they're going to annoy them," Mr Biggins predicts. And it may not have the outcome they're hoping for.

Aram Asai Munoz, a law student in Santiago, Chile, has shared a Netflix account with his parents and sister, who live in separate households, for several years.

Since he first signed up - eager to tune in to crime drama Better Call Saul - the monthly cost of the service has roughly doubled, he says.

Many of his friends have already cancelled over the price hikes and quality of content and he says he might well do the same if the firm does clamp down on password sharing - after all Netflix is a "frivolity" compared to the other bills that need paying, he says.

"Netflix somehow expects that by forbidding password sharing people will become direct new customers, but economic reality dictates the opposite: they will simply walk away from the service," he says.

While unpopular with customers, the new strategy of raising prices and clamping down on password sharing could give the company some headroom, says Julian Aquilina, senior TV analyst at the media research firm Enders Analysis, alongside a plan to offer a cheaper service supported by advertising.

But the impact will be limited. A survey of US Netflix users found only 11% used a shared log in. Some 85% were paid subscribers and the rest were on free trials, Kagan Consumer Insights found.

That doesn't mean Netflix is about to lose too much ground, though, Mr Aquilina says.

"It is not like it is going to fade away anytime soon. It is a great product, people like using it," he says.

"The question is, how many more people it will reach in the future. Maybe it won't be as much as people expected - it seems those expectations are being reset."

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Lewis Hamilton et Serena Williams s'impliquent dans le rachat de Chelsea

Publié le : 21/04/2022 - 15:27

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La star du tennis, Serena Williams, et le septuple champion du monde de Formule 1, Lewis Hamilton, ont accepté de participer à une offre de reprise du club de football anglais de Chelsea, vendu en raison des sanctions visant son ancien propriétaire, l'oligarque russe Roman Abramovitch.

Bientôt du beau monde aux commandes de Chelsea ? Reuters révèle, jeudi 21 avril, que Serena Williams et Lewis Hamilton ont accepté de participer à l'offre de reprise du club de football anglais de Chelsea préparée par l'homme d'affaires Martin Broughton.

L'Américaine, ancienne numéro un mondiale de tennis, et le Britannique, septuple champion du monde de Formule 1, sont prêts à investir 10 millions de livres chacun (12 millions d'euros). Serena Williams possède d'ailleurs déjà des parts dans l'Angel City FC, club de football féminin de Los Angeles.

Le consortium emmené par Martin Broughton, ancien président du club de Liverpool, rassemble déjà plusieurs investisseurs, dont Sebastian Coe, président de World Athletics, la Fédération internationale d'athlétisme, ou des spécialistes du capital-investissement tels que Josh Harris et David Blitzer, propriétaires de plusieurs franchises sportives, notamment l'équipe de basketball des Philadelphia 76ers.

>> À lire aussi : Roman Abramovitch, oligarque russe et premier des milliardaires du football

Le club de Chelsea, champion d'Europe en titre, a été mis en vente par son propriétaire Roman Abramovitch à la suite de l'offensive militaire de la Russie en Ukraine, mais avant que l'homme d'affaires russe ne soit lui-même ajouté à la liste des personnalités visées par des sanctions britanniques en raison de cette invasion.

Les offres définitives de reprise ont été soumises ce mois-ci. Au total, six offres ont été transmises. Parmi les autres candidats connus au rachat figurent Todd Boehly, l'un des propriétaires de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles, et Steve Pagliuca, copropriétaire de l'équipe de basket des Boston Celtics.

Avec Reuters

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L'Humanité

Terrenoire veut « Faire cohabiter les mondes »

Entretien

Musique Avec son premier album, le groupe Terrenoire ausculte les aspirations d’une jeunesse populaire et convoque la vie, l’amour, la mort comme autant de forces contraires réconciliées.

Clément Garcia

Terrenoire, c’est d’abord le nom d’une ancienne ville minière rattachée à Saint-Étienne. Théo et Raphaël Herrerias y sont nés, y ont grandi et noué des amitiés. Le groupe qu’ils ont fondé lui emprunte son nom, par fidélité assumée à un lieu et à une mémoire ouvrière. Repérés par les Inouïs du Printemps de Bourges en 2018, adoubés par Bernard Lavilliers avec lequel ils ont enregistré l’hymne stéphanois Je tiens d’elle, les deux frères de Terrenoire ont reçu le prix de la révélation masculine lors des dernières victoires de la musique. Les Forces contraires, leur premier album, est une immersion dans les humeurs de la jeunesse et est porté par une musique hybride qui réunit l’insolence du rap, la poésie de la chanson et des colorations pop et électro. Ils se produisent à nouveau, ce vendredi, au Printemps de Bourges.

Vous chantez : « J’suis pas un gars d’ici / J’suis loin de chez moi / J’suis enfant de Terrenoire / Une très bonne mémoire. » C’est quoi, la mémoire d’un enfant de Terrenoire ?

Raphaël C’est une mémoire d’enfant qui brasse le souvenir « des maisons ouvrières au crépi couleur chair », des lotissements et des gamins qui jouent autour. Mais c’est aussi une mémoire plus large, celle des terres ouvrières qui sont aussi des terres d’immigration. À l’école, très peu de gamins avaient des noms de famille « français ». Nous-mêmes sommes des petits-fils d’immigrés espagnols qui ont fui la guerre et Franco. J’ai retrouvé des images de la mine de Rio Tinto où notre grand-père travaillait en Andalousie. Il y avait les mêmes chevalements de mine là-bas qu’à Saint-Étienne. Il a passé sa vie de chevalements de mine en chevalements de mine. Cette histoire m’a bouleversé. Dans le cimetière de Terrenoire, il y a notre père, notre grand-mère, notre grand-père… C’est ça, notre mémoire, celle d’une terre ouvrière peuplée par des gens qui venaient d’ailleurs.

L’album les Forces contraires est paru il y a deux ans. Il ressort avec sept titres inédits. Ce sont des compositions récentes ?

Théo Oui, nous n’avons pas fait les fonds de tiroir. Nous avons voulu raconter des choses nouvelles pour faire revivre cet album, avec un deuxième volet tourné vers la joie, la vie, quand le premier évoquait plutôt la mort et les épreuves qui vous transforment. Là, on a voulu célébrer cette transformation réussie vers la vie.

Avec Derrière le soleil, chanson dédiée à votre père récemment décédé, vous semblez avoir réuni ces « forces contraires ».

Théo C’est une chanson très importante pour nous. Quand Raphaël l’a écrite et me l’a fait écouter, j’ai été secoué par le texte et l’ébauche musicale. En travaillant la musique, en parlant de la mort de notre père des dizaines et des dizaines de fois en studio et en concert, on a transformé cette expérience de mort en expérience de vie. Ce titre a cristallisé cette transformation.

Lors de l’élection présidentielle, vous avez pris position en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Comment voyez-vous l’état du pays à la veille du second tour ?

Raphaël Le pays est plus fracturé de jour en jour, avec une forme d’hébétude qui nous pousse à la lutte. C’est aussi ça, « les forces contraires » : la peur produit du courage. Cette hébétude va devoir générer une forme de mouvement. Notre silence ne pouvait plus tenir face à cette situation. Mais nous ne voulons pas regarder l’autre, celui qui ne vote pas comme nous, comme un ennemi. Avec nos armes de musiciens et d’auteurs, nous avons envie de monter un festival à Terrenoire, sur des mois, pour rencontrer des associations, des scolaires, des centres sociaux. Remettre un peu d’art, de culture pour ouvrir les bouches et récolter des paroles, ça va devenir un impératif. Plus que les prises de position politiques, je pense que l’action créative va être extrêmement importante, surtout localement.

Dans votre album, vous parlez librement d’amour et de sexualité. Comment va l’amour pour un jeune homme en 2022 ?

Raphaël Un peu à l’image du reste. Je pense qu’on est face à un changement d’ère important. J’observe que l’idée de couple bat de l’aile. Je vois des systèmes, des manières d’être ensemble qui fonctionnent de moins en moins, sans savoir dans quelle direction ça va. J’entends beaucoup parler de liberté, sans savoir non plus si c’est une forme d’individualisme ou si c’est une manière de créer de nouveaux types de relations. Le virilisme, le patriarcat ont fait énormément de mal. C’est une période assez passionnante pour l’amour. Je sens que quelque chose d’important se joue à l’endroit de l’intimité et de la sexualité. C’est une manière pour nous de définir une modernité.

Vous réalisez une musique hybride, entre chansons à texte, sonorités électro et pop. Comment avez-vous construit cette identité sonore ?

Théo Assez simplement. On n’est jamais rentrés dans une nomenclature. Cette hybridation est venue par l’écoute de tous types de musique. On adore les artistes de pop qui ont réussi à mélanger les genres au sein de leur carrière, voire au sein d’un même album. C’est une joie de faire cohabiter les mondes. Je pense à Nougaro, qui a passé pas mal de temps à expérimenter des choses différentes, à Gainsbourg, Prince, Frank Zappa, Meshell Ndegeocello – une musicienne qui mélange jazz, folk, americana. Les artistes en capacité de faire de grands écarts et de montrer leur amour de toutes les musiques nous intéressent.

La scène stéphanoise, dont vous êtes l’une des figures, est en pleine ébullition. Comment l’expliquez-vous ?

Raphaël D’abord par le fait qu’on s’observe les uns, les autres. Ça crée un cercle vertueux qui ouvre des possibles. Ensuite, par la volonté de monter des projets collectifs, grâce au Fil, notamment, la scène des musiques actuelles de Saint-Étienne. Avec le Fil, nous avons monté l’éPOPée verte, avec Fils Cara, Zed Yun Pavarotti, La Belle Vie, Cœur. De nouveaux projets sont en train d’émerger. Tout le monde sent l’ébullition mais beaucoup reste à faire pour planter définitivement Saint-Étienne sur la carte de la musique en France.

les Forces contraires,printemps de bourges
Le Figaro

Renault : baisse de 2,7% du chiffre d'affaires au premier trimestre

Le groupe automobile pâtit notamment de l'importante pénurie de semi-conducteurs.

Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.

À lire aussiGuerre en Ukraine: Renault tire un trait sur quinze ans d'aventure en Russie

Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué. Les ventes du groupe ont reculé de 17,1% sur un an, véhicules utilitaires compris, mais cette baisse est compensée en partie par une hausse des prix. Faute de voitures à livrer, le portefeuille de commandes du groupe en Europe à fin mars est à «un niveau record depuis 15 ans» et représente 3,9 mois de ventes, avec de bonnes commandes sur les nouvelles Dacia notamment.

Ses filiales AvtoVaz (Lada) et Renault Russie affichent des ventes amputées d'un tiers et un chiffre d'affaires en baisse de 15,7 % sur la période, à 0,9 milliard d'euros. Les usines d'AvtoVaz, à l'arrêt depuis trois semaines, doivent reprendre leur activité pendant quelques jours à partir du lundi 25 avril, tandis que l'usine Renault de Moscou reste à l'arrêt. Renault évalue toujours les «options possibles» d'une sortie d'Avtovaz, leader du marché russe, dont il détient 67%. «Dans un environnement de marché très perturbé par le conflit en Ukraine, la crise des semi-conducteurs et l'inflation, Renault Group poursuit son redressement et accélère le déploiement de sa stratégie», a commenté Thierry Piéton, directeur financier de Renault Group. Le groupe a confirmé ses objectifs financiers mis à jour fin mars, visant une marge opérationnelle «de l'ordre de 3%» pour l'année 2022.

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Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

BBC

SANS TITRE

Jonathan Beale

Reporting from Sloviansk

The war in eastern Ukraine is still largely an artillery battle. Overnight, there was more heavy shelling.

We stayed the night in Sloviansk, more than 20km (12 miles) from the frontline. We thought we’d be relatively safe in a residential area. But at just after 01:00 (23:00 GMT) we woke to a sudden and very loud burst of Russian shelling. We took refuge in a bunker.

In the morning, once the curfew was lifted, we surveyed the damage. The strikes were just 200m from where we were staying. There were small craters in the pavement along with smashed glass from the windows of nearby apartment blocks.

The power lines were down and there was no electricity. This is now the scene in many cities and towns in the Donbas. Those who remain try to literally pick up the pieces and continue their lives.

Samantha Granville

Reporting from Zaporizhzhia

At the train station in Zaporizhzhia, there are many familiar faces from Thursday.

Many refugees who have arrived from the besieged city of Mariupol are getting ready to leave for the western city of Lviv.

People tell us they don’t know what’s waiting for them in this new city, if it’s better than what was happening in Mariupol.

As Russian forces encircled Mariupol, a Ukrainian woman undertook an extraordinary journey into the besieged city to rescue her parents.

She is among a small number of people who have braved the risk of attack or abduction to drive in through front lines and a blockade.

Anastasia Pavlova, 23, says her mother had warned her: "Do not come."

But in late March, five weeks into the war, Anastasia decided to try to drive to Mariupol - a journey fraught with danger and exceptionally rare to attempt other than by official humanitarian groups. She hired a driver and van from aid volunteers who were also trying to help evacuate people from the city.

Anastasia didn't know if she would find her parents alive.

They entered Mariupol shortly before curfew. Anastasia says it felt "like the end of the world".

"Around you are burning cars, tanks, holes in houses, black buildings with collapsed roofs. Crowds of very dirty people with empty eyes follow [our vehicles] along the mined road. Everything was taken away from them, relatives died."

Read more here.

Meanwhile, the mayor of Mariupol has issued a new appeal on Friday for the "full evacuation" of the southern city which President Vladimir Putin says is now mostly controlled by Russian forces.

"We need only one thing - the full evacuation of the population. About 100,000 people remain in Mariupol," Mayor Vadym Boychenko said on national television, Reuters reports.

On Thursday, Putin ordered his troops to seal off a last group of fighters holed up in steel works in the south-east of the city.

We have spoken to one of the last Ukrainian defenders at the Azovstal plant - read the interview here.

Mariupol has endured two months of heavy bombardment and severe deprivation as Russia cut off food, water and energy supplies.

As we've been reporting, Ukraine's second biggest city Kharkhiv, in the north east of the county, has come under intense bombardment by Russian forces.

Footage from the area shows the remnants of several buildings destroyed by missile strikes.

Its mayor, Ihor Terekhov, told the BBC that around 30% of the population had left the city but one million people remained, with some not wanting to leave their homes.

He said the Russians were shelling residential areas, causing civilian casualties and leaving many injured. He added: "This is not a war of soldiers against soldiers, it is the killing of a nation."

Ukraine will not attempt to establish any humanitarian corridors to evacuate civilians on Friday as the situation on the roads is too dangerous, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk has said.

"Due to the danger along the routes today, 22 April, there will be no humanitarian corridors," she said on social media.

"To all those waiting to be evacuated: be patient, please hold on!"

In its latest intelligence update on the war in Ukraine, the UK's Ministry of Defence says Russian President Vladimir Putin's decision to blockade the Azovstal steel plant likely indicates a desire to contain resistance in the southern city of Mariupol and free up forces to be deployed elsewhere in eastern Ukraine.

"A full ground assault by Russia on the plant would likely incur significant Russian casualties, further decreasing their overall combat effectiveness," the MoD said in its latest update.

"In the eastern Donbas, heavy shelling and fighting continues as Russia seeks to advance further towards settlements including Krasnyy Lyman, Buhayikva, Barvinkove, Lyman and Popasna as part of their plans for the region.

"Despite Russia's renewed focus they are still suffering from losses sustained earlier in the conflict. In order to try and reconstitute their depleted forces, they have resorted to transiting inoperable equipment back to Russia for repair."

If you're just joining us, here's a summary of what's been happening so far:

This is Yvette Tan and Meryl Sebastian in Asia handing over to our colleagues Holly Wallis and Alexandra Fouché in London, as they bring you the latest.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has told Russia its recent gains in the east of the country are only temporary and its troops will be forced back across the border.

He made the comments in his latest video message to the nation.

"In the south and east of our country, the occupiers continue to do everything to have a reason to talk about at least some victories. They are accumulating forces, driving new battalion tactical groups to our land. They are even trying to start the so-called mobilisation in the occupied regions of Ukraine.

"None of these steps will help Russia in the war against our state. They can only delay the inevitable - the time when the invaders will have to leave our territory. In particular Mariupol - a city that continues to resist Russia, despite everything the occupiers say."

Russian forces captured 42 villages in the eastern Donetsk region on Thursday, but Ukraine might take them back, an aide to the chief of staff to Zelensky said on national television.

Russian forces are continuing to partially block Kharkiv, the Ukrainian army has said in its daily update on Friday.

Russian units were trying to break further south from the city of Izyum in Kharkiv province, to surround the grouping of Ukrainian troops in Donbass region, it said.

Ukraine has also repelled 10 attacks in the Donetsk and Luhansk regions on Thursday, the army added.

In all the eastern parts of the front, Russians troops intensified attacks in the past 24 hours, particularly in the areas of Zarechny, Rubezhny, Popasnaya, Novotoshkovsky and Marinka, it said.

Ukraine said it had shot down 15 Russian aircrafts in the past 24 hours.

The BBC is unable to independently verify these statements.

Ukraine's president has told the world's finance ministers that his country needs $7bn (£5.4bn) every month until the summer to keep functioning.

Volodymyr Zelensky also said "we will need hundreds of billions of dollars to rebuild all this later".

He was addressing an International Monetary Fund (IMF) and World Bank conference via video link from Kyiv.

Mr Zelensky also said the global community needed to exclude Russia immediately from international financial institutions, including the World Bank, IMF and others.

All countries "must immediately be prepared to break up all relations with Russia," he added.

Asked whether the IMF would be able to secure the immediate funding that Ukraine needs, the organisation's managing director Kristalina Georgieva told BBC economics editor Faisal Islam: "We found it for the first and second month.

"We believe that over time this amount is going to go down as the Ukrainian economy in the parts of the country that are not under occupation picks up, and as remittances from those who now work somewhere else start flowing."

Read more here

Across Ukraine’s Kyiv region, efforts have begun to clear the countless pieces of unexploded ammunition left behind after fierce fighting.

The main hospital there says it’s receiving increasing numbers of patients who’ve touched or stepped on mines and shells.

The State Emergency Service, police and army all have expert teams working on the ground to make the area safe.

Prime Minister Boris Johnson has revealed that Ukrainian troops are in the UK being trained on how to use the armoured vehicles Britain is supplying to repel Russian forces.

“I can say that we are currently training Ukrainians in Poland in the use of anti-aircraft defence, and actually in the UK in the use of armoured vehicles,” he told journalists travelling with him on his visit to India.

Johnson's press secretary said “a couple of dozen” Ukrainian soldiers were currently in the UK for training.

The Ukrainian troops began training with vehicles donated by Britain this month, a spokesman for Johnson said.

Britain is providing Ukraine with 120 armoured patrol vehicles, including the Mastiff, which can be used as a reconnaissance or patrol vehicle. The soldiers will also be shown how to use the Samaritan ambulance, and Sultan and Samson armoured reconnaissance vehicles.

The spokesman said Britain and its allies were providing Ukrainian soldiers with new types of equipment that they may not have used before.

"It is only sensible that they get requisite training to make best use of it," the spokesman said. "We are always conscious of anything perceived to be escalatory but clearly what is escalatory is the actions of Putin’s regime."

As Ukraine enters the early hours of Friday morning, here's what you need to know to bring you up to speed:

The World Bank has said that an early estimate shows physical damage to Ukraine's buildings and infrastructure from the war had reached roughly $60 billion.

The estimate does not include growing economic costs of the war. The amount will continue to rise as the war goes on, World Bank President David Malpass said at a conference on Thursday.

In his virtual address to the conference, Ukrainian President Volodymyr Zelensky also said that the country needed an estimated $7 billion per month to make up for its economic losses now and "hundreds of billions of dollars to rebuild all this later."

Zelensky asked countries that have imposed sanctions and freezes on Russian assets to use that money to help rebuild Ukraine after the war and to pay for losses suffered by other countries.

The Organisation of American States (OAS), the world's oldest forum for regional diplomacy, has suspended Russia's participation as a permanent observer state in the institution until it "ends its hostilities".

The multilateral body brings together the 35 independent nations in the Americas on issues of democracy, human rights, security, and development, including a focus on election monitoring.

Founded in 1948, it also granted permanent observer status to 72 countries.

Russia's removal from the group comes as its invading forces step up their operations in eastern Ukraine, and amid allegations of war crimes in other parts of the country.

"We do not stand on the sidelines in the face of the Russian government’s violations of international humanitarian law and human rights abuses," said US Secretary of State Antony Blinken in a statement on Thursday.

"Our Hemisphere stands with Ukraine."

In an interview with Reuters news agency, Mariupol's mayor Vadym Boychenko said the lives of people stuck in the shattered city are in Vladimir Putin's hands.

Boychenko expressed his frustration at the rate of the evacuation from Mariupol since the beginning of the war.

He said that Russia has "undermined this evacuation", which they started in "the first days of March".

"They asked us to give them a map of where the evacuation will start from - we gave them the map.

"(They asked) how many buses do you have? We gave the number of buses.

"And they destroyed and demolished all of those places, the destroyed our buses."

Boychenko said that there are still 100,000 people stuck in the city and the soldiers in the Azovstal steel plant are not going to surrender.

He added: "It's important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person - Vladimir Putin."

France24 - Monde

Offensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?

Publié le : 20/04/2022 - 17:33

Marc DAOU Suivre

Face à l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine, lancée le 18 avril et où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours, les troupes ukrainiennes massées sur place entendent défendre le Donbass. Peuvent-elles vraiment tenir face au rouleau compresseur russe ? Décryptage. 

Alors que l’offensive russe attendue dans le Donbass a commencé lundi 18 avril, la Russie, qui a annoncé le 25 mars qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays, intensifie ses opérations sur cette zone en guerre depuis 2014, et dont une partie est contrôlée par des séparatistes prorusses.  

"Cette nouvelle phase de la guerre était annoncée", souligne le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'Onu, invité du Débat de France 24. "Après avoir eu pendant quatre semaines plusieurs axes d’attaque comprenant notamment Kiev et Kharkiv et avoir essuyé des échecs, l'armée russe a décidé de se concentrer sur le Donbass, ce qui stratégiquement est compréhensible." 

Toutefois, la question qui se pose, selon lui, est celle de savoir si les Russes disposent des moyens pour enfoncer la défense ukrainienne et la contourner. "C’est la question fondamentale", affirme le général.

Or le temps presse pour le président russe Vladimir Poutine qui espère un succès important en Ukraine avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945, et du traditionnel défilé militaire organisé chaque année à cette occasion sur la place Rouge à Moscou.  

"Le général russe Alexandre Dvornikov, qui a récemment été nommé à la tête de toutes les forces armées engagées en Ukraine, n’a que deux semaines et demie devant lui pour accomplir sa mission, c’est-à-dire pour remporter une victoire avant le 9 mai, c’est assez bref", estime le général Dominique Trinquand.

Surnommé "le boucher de Syrie" par le général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, Alexandre Dvornikov est connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie. Sa réputation de militaire prêt à tout pour parvenir à ses fins fait craindre le pire dans l’est de l’Ukraine.

Une armée ukrainienne préparée depuis 2014

Un délai "assez bref", alors que l’armée ukrainienne n’entend pas se laisser faire dans le Donbass. "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons", a déclaré le président Volodymyr Zelensky. "Nous nous défendrons."  

Selon les experts, les soldats ukrainiens sont en capacité de contrecarrer les plans du Kremlin dans l'est du pays.

"Depuis 2014, l’arme ukrainienne – qui connaît par cœur toute cette région – s’est préparée pour ce front, ce qui explique que les Russes ont avancé dans l’est depuis la Crimée et non pas depuis le Donbass", souligne l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU.

"Si au début de l’invasion, l’armée russe a avancé assez rapidement et a conquis des zones dans le sud de l’Ukraine, dans le Donbass par contre, elle n’a pris que très peu de territoires. Elle n’a même pas pu prendre Marinka et Avdiivka, qui sont des villes satellites de Donetsk et qui sont restées aux mains des Ukrainiens depuis 2014", rappelle Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev. "Les forces russes les ont bombardés très intensément, mais ils n’arrivent pas à avancer, ce qui en dit long sur la préparation des Ukrainiens dans cette région pour faire face aux attaques."

Dans cette nouvelle phase de la guerre, Dominique Trinquand explique que les soldats russes vont donc se retrouver face à des positions ukrainiennes "extrêmement bien préparées depuis huit ans, c’est-à-dire enterrées et bétonnées avec des plans de feu, des positions de rechange, des capacités de renfort et de monter une contre-attaque contre les positions ennemies".  

"La décentralisation du combat est la clé"

Le général explique qu’il y a actuellement deux manœuvres russes en cours pour prendre le Donbass en tenaille, de façon à réduire la poche du Donbass. "L’une consiste à attaquer frontalement la défense ukrainienne de l’est vers l’ouest sur trois axes. Si l’un de ces axes finit par permettre une percée, les Russes y enverront les réserves et les renforts", précise-t-il. "La deuxième consiste à enfermer les forces ukrainiennes et à les couper des renforts qui arriveraient de l’Ouest, c’est la manœuvre qui part d’Izioum, dans l'est, et qui descend vers le sud, de façon à enfermer la fine fleur de l’armée ukrainienne qui est là-bas depuis 2014 et qui a des positions très préparées et beaucoup d’armements." 

Or, les Ukrainiens ne sont pas restés spectateurs face à ces manœuvres. "Ces derniers jours, l’armée ukrainienne a lancé une contre-attaque dans la région de Kharkiv qui coupait l’arrière des colonnes russes qui avançaient vers le Donbass", poursuit le général Dominique Trinquand. "C’est la stratégie préférée des Ukrainiens qui consiste à couper de leur logistique les forces russes. Celles-ci, une fois privées de carburant ou de munitions, s’arrêtent net là où elles se trouvent, faute de pouvoir aller plus loin."

Selon lui, "la décentralisation du combat est la clé pour les Ukrainiens" dont l'armée a fait preuve d’une certaine adaptabilité et d’un pragmatisme sur le champ de bataille. "Être capable de décider et de mener son combat une fois que l’on se trouve dans une zone et que l’on sait quel effet on veut obtenir alors que l’armée russe est extrêmement centralisée et déroule comme un rouleau compresseur ses moyens."

Enfin, pour pouvoir défendre le Donbass, l’aide militaire occidentale pourrait équilibrer en partie le combat. "Il faut se souvenir que l’aide fournie à l'Ukraine date de 2014 que ce soit sous forme de formation ou d’équipements. Et si l’armée ukrainienne est très courageuse, il faut le reconnaître aujourd'hui, c’est aussi parce qu'elle a été formée et équipée", conclut le général. "Depuis le début de l’invasion russe, les livraisons d’armements continuent d’arriver dans le pays, mais il ne faut pas oublier tout le reste du soutien comme les renseignements et les images satellites fournies par les Occidentaux, qui sont au moins aussi importants que les armes et qui ont permis aux Ukrainiens de marquer des points." 

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Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

On va plus loin

Dans le Donbass avec Anne Nivat

LE FIL DU 18 AVRIL

L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

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Le Figaro

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

L'ancien patron de Renault-Nissan est visé par une enquête notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment.

La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault Nissan (RNBV), dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine) notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a indiqué vendredi le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

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Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019. Si le mandat d'arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d'instruction de Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen. La justice française s'intéresse à près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Le juge d'instruction de Nanterre en charge de l'enquête a délivré cinq mandats d'arrêt internationaux au total: ils visent, outre Carlos Ghosn, «les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA», a précisé le parquet. «Il ne s'agit pas d'un mandat d'arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d'une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre», a réagi auprès de l'AFP l'un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding. «Ce mandat est très surprenant car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais», a ajouté Me Tamalet.

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Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s'étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth. En février dernier, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris. Contacté, l'avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n'avait pu être joint vendredi matin.

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BBC

The German towns in Paraguay with a surge in European immigrants

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A BBC investigation has discovered that thousands of German nationals have migrated to Paraguay in the last 12 months - to escape Covid restrictions and vaccinations in Europe.

But the pandemic is not the only thing driving this new wave of immigration.

As BBC Mundo's Mar Pichel has been finding out, many of the new arrivals say they have become immigrants in Paraguay - because they are uncomfortable with Muslim immigrants at home.

France24 - Monde

Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

Publié le : 18/04/2022 - 18:28

David RICH Suivre

Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

Coup d’État militaire

Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

"Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

April 23, 2021

Possible prolongation de la transition

Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

Un dialogue national inclusif risqué

Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

“Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

L'Humanité

Julia Escudero, disquaire courage

Un jour avec

Le Disquaire Day, qui se déroule samedi, permet de braquer les projecteurs sur ce métier de passionnés. Rencontre avec une Parisienne qui s’est lancée dans l’aventure à Montmartre.

Clément Garcia

The Mixtape se mérite. Il faut d’abord grimper la rue des Trois-Frères, qui serpente à travers la butte Montmartre, pour atteindre ce nouveau magasin de disques monté par Julia Escudero et son compagnon, Kévin Gombert. Lorsque l’on cueille Julia à l’heure du repas, attablée dans sa boutique portes ouvertes en cette belle journée de printemps, le temps presse. Dans quelques heures, The Mixtape accueillera, au milieu des vinyles, un concert du duo Ottis Cœur et l’exposition d’une jeune photographe, Lucie Marmiesse.

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« Il y avait un ras-le-bol des boutiques à touristes »

Julia tient à ce que son magasin soit irrigué par la vie, la création, un lieu de découvertes et de rendez-vous entre potes, anciens ou futurs. « Le bar d’en face, le Cocon, nous fournit des bières et du vin les soirs de concert. La patronne est devenue une amie. » Dans le local contigu de cet ensemble de logements sociaux construit par la Mairie de Paris sur une dent creuse, un brasseur compte s’installer.

On devine sans peine un pacte se sceller pour accompagner quelques soirées. « Il y avait une attente dans le quartier, un ras-le-bol de la succession de boutiques à touristes. Beaucoup de gens nous ont fait savoir leur satisfaction de voir un lieu culturel sortir de terre. Nous avons été superbement accueillis. Vous voyez ce disque d’or ? Il nous a été offert par un voisin ! »

La passion de la musique a gagné Julia à l’adolescence. Rien de bien original, jusqu’à ce qu’elle se fasse dévorante. La jeune femme tient, en groupie, les premiers rangs des nombreux concerts auxquels elle assiste, notamment à Pigalle, le quartier qui s’étend au pied de la butte, avec sa ribambelle de salles fameuses. Elle signe rapidement un contrat en CDI dans un média en ligne qui, faute de moyens, périclite : « C’était addictif d’être dans l’écoute permanente, dans la découverte. »

Julia dirige son propre média en ligne

La future disquaire entre ensuite à Longueur d’ondes, le magazine gratuit des musiques actuelles, « un magazine militant dans son approche musicale. On peut avoir Étienne Daho en une, puis au numéro suivant un artiste inconnu. Là-bas, je me suis tout de suite sentie chez moi ». Depuis 2016, elle n’a pas quitté cette rédaction, qui fourmille de bénévoles enthousiastes.

La passionnée d’écriture, qui tenait les rênes du canard de son collège avant d’entrer dans une école de journalisme, lance, en parallèle de sa boutique, son propre média en ligne. Il s’appelle Pop & Shot et Julia le dirige fièrement du haut de ses 34 ans, entourée d’une brochette de jeunes, ses « petits », auxquels elle enjoint de « croire en leurs rêves ». « Quand on travaille dans un média en ligne, on conseille des artistes aux lecteurs. Et maintenant, on le fait “en vrai”. Pour moi, c’est une continuité, la même passion qui s’exprime autrement. Des jeunes groupes que je suivais viennent dans la boutique pour mettre en dépôt leurs vinyles. On tient à jouer ce rôle. »

Le disque n’est-il pas devenu trop cher ?

Au cours de la conversation, une évidence se fait jour : les disquaires nourrissent entre eux une vraie complicité : « Quand nous nous sommes installés, les disquaires voisins sont venus nous soutenir et ont prêté du matériel pour nos showcases sans que nous le leur demandions. La concurrence se parle beaucoup et nous nous envoyons les clients lorsque nous n’avons pas les références. »

Mais, en ces temps de pénurie et de hausse des prix des matières premières, le disque n’est-il pas devenu trop cher ? « Les majors augmentent les prix des vinyles, mais on a besoin d’elles pour faire fonctionner le commerce. Nous ressentons moins les effets de cette hausse avec nos choix ciblés. Mais des artistes indépendants vont avoir du mal à presser leurs albums. Entre la sortie d’un CD et le pressage d’un vinyle, il faut parfois attendre sept mois. »

Patience et ténacité

Kévin sort le nez de sa caisse : « Vous savez qu’Adele a privatisé une usine et bloqué la production pour presser ses 500 000 disques ? Merci pour les autres ! » La disquaire note aussi la stratégie du rappeur Orelsan : « Ses disques ont été réservés pour les grandes surfaces, pas pour les disquaires indépendants. Ça nous a fait un gros manque à gagner… »

L’aventure réclame patience et ténacité. Les disquaires ne courent plus les rues, mais, grâce au retour du vinyle, la courbe des ventes des supports physiques de musique s’est inversée. L’entreprise, toutefois, tient du sacerdoce. Deux ans passés à trier la paperasse, à courir les banques, à essuyer des refus, à se décourager, à recommencer. Et finir par réussir, à force de passion : « Pour l’instant, on ne se paye pas. Mais on compte bien y arriver l’année prochaine. »

disquaire daydisquairesUn jour avecMusique
L'Humanité

Pour Éric Piolle, « Jean-Luc Mélenchon peut structurer l’arc humaniste »

Entretien

L’écologiste Éric Piolle entend faire battre Marine Le Pen avant de participer à la reconstruction de la gauche avec la France insoumise, arrivée en tête au premier tour.

Emilio Meslet

Défait au premier tour de la primaire des écologistes, Éric Piolle, tenant de l’aile gauche d’EELV, a soutenu, sans y croire, Yannick Jadot pour la présidentielle. Son candidat a récolté 4,6 % des voix. Au regard de la percée de Jean-Luc Mélenchon, le maire de Grenoble plaide, une fois l’extrême droite battue, pour un rapprochement avec la France insoumise (FI) au sein d’un « arc humaniste ».

Vous appelez à battre l’extrême droite tout en disant que « les castors sont fatigués » de construire des barrages. Pensez-vous que celui de dimanche tiendra ?

Je ne sais pas. Je mettrai un bulletin Macron, sans l’ombre d’un doute. Je n’oublie pas ce qu’est l’extrême droite, qu’elle avance toujours cachée, qu’elle monte en agitant les peurs… C’est la première des luttes : l’histoire nous apprend que la part sombre de l’humanité ne disparaît jamais.

Sur l’écologie, Emmanuel Macron dit s’être « transformé ». Le croyez-vous ?

C’est du foutage de gueule ! Il dit ce qu’on attend, mais ne l’a pas fait depuis cinq ans. J’attendais aussi qu’il donne des mesures concrètes sur les retraites, le RIC, le RSA, l’assurance-chômage, un référendum sur la convention citoyenne sur le climat… Avec le grand débat des gilets jaunes et le Covid, il nous avait déjà fait le coup : rien ne devait plus être comme avant. Et pourtant…

Jean-Luc Mélenchon a demandé aux Français de l’élire premier ministre aux législatives. Poussez-vous en ce sens ?

Grâce au travail de la France insoumise, il a rassemblé des millions d’électeurs. De fait, il y a eu une démarche unitaire dans les urnes. C’est donc une logique pragmatique qui peut donner un débouché positif. Je souhaite que Jean-Luc Mélenchon, tout en disant que ça nous tord les tripes, appelle à voter Macron. Mais il doit aussi donner une perspective en annonçant pouvoir prendre la tête d’une coalition en juin. Il est en capacité de structurer l’arc humaniste. C’est un changement par rapport à 2017, où tout avait été très dur avant et pendant les législatives. Aujourd’hui, il y a cette responsabilité assumée d’ajouter des chaises autour de la table pour fédérer largement. C’est à ceux qui sont arrivés en tête de prendre l’initiative.

Au regard du premier tour, pensez-vous toujours que l’écologie est le pivot de cet « arc humaniste » ?

L’écologie en tant que parti, peut-être pas. Mais l’écologie en tant qu’idée, oui. Car c’est le projet qui se demande comment garantir les sécurités, comment chérir les biens communs et le vivant, comment nourrir le désir d’émancipation et de justice. Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot étaient assez similaires sur la question.

Pendant la campagne, EELV a exprimé de vifs désaccords avec Mélenchon sur les questions internationales et a aussi été accusé de l’avoir empêché d’atteindre le second tour. A-t-il des comptes à rendre, comme le demande la FI ?

Je suis resté en dehors de ça jusqu’ici et je continuerai. Pourquoi y a-t-il eu un candidat écologiste et un communiste ? C’est comme ça. La réalité est qu’il s’agit d’une défaite de plus qui a, tout de même, soulevé des millions de personnes qui ont voulu, sans succès, faire barrage à Le Pen dès le premier tour.

La gauche pèse à peine 32 % des voix. Comment analysez-vous le scrutin ?

Quand je me suis engagé en politique, je disais que le paysage allait se structurer en trois espaces : le bloc réactionnaire d’extrême droite, un bloc néolibéral de plus en plus autoritaire et un arc humaniste autour de l’écologie. Nous y sommes. Les blocs sont de taille relativement égale, le nôtre est donc en capacité de peser. Maintenant, à nous de proposer un projet de société et de mener la bataille culturelle. Je rejoins l’analyse de François Ruffin : dans cette élection, Jean-Luc Mélenchon a su mobiliser dans les quartiers populaires mais il manque une étape, celle des territoires péri­urbains et ruraux. Si Marine Le Pen est en tête dans 20 000 communes, ce n’est pas pour rien. Beaucoup de gens vivent dans la peur de l’après, et la colère monte. Notre rôle est de proposer des modes de vie prospères qui ne soient ni le fruit d’une domination, ni d’une destruction du vivant, ni d’une captation des profits. Voilà pour le cap.

Vous avez été en retrait en 2022. Était-ce une façon de vous mettre à distance de la ligne et de la stratégie portées par Yannick Jadot ?

J’ai répondu présent quand on a fait appel à moi. J’ai fait loyalement campagne au service du candidat. Lors de la primaire, un choix démocratique a été fait et je l’ai suivi sans me poser de question, mais sans me travestir. À la primaire, je me suis battu pour construire l’arc humaniste, mais j’ai perdu. Depuis, personne n’a fait ce travail. Yannick Jadot a mené campagne avec ses forces et sa cohérence.

éric piolleeelvPrésidentielle 2022Yannick Jadot
L'Humanité

Témoignage. « Le RN, c’est la terreur et l’intimidation »

Actu

« J’ai été conseiller municipal d’opposition à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) pendant six ans. Dimanche prochain, je voterai sans hésitation pour barrer la route à Marine Le Pen, parce que le RN au pouvoir dans une ville, c’est la démocratie entravée en permanence.

En conseil municipal, nous étions six élus d’opposition combatifs face aux 29 élus majoritaires. Le maire RN, Steeve Briois, commentait chacune de nos prises de parole d’un ton sarcastique, avant de nous couper les micros quand nous répondions à ses attaques, sous les huées du public acquis à la cause du RN… En six ans de mandat, toutes nos motions, même les plus consensuelles, ont été rejetées. Lorsque nous votions contre le budget, nous étions vilipendés dans le magazine municipal du mois suivant, accusés d’avoir voté contre les associations, contre les employés municipaux, et d’avoir la haine contre notre ville…

En six ans et plus de 60 numéros du magazine municipal, plusieurs de nos tribunes ont été censurées et presque toutes ont fait l’objet d’un droit de réponse immédiat du groupe RN, jusqu’à ce que j’engage et que je gagne un recours devant le tribunal administratif pour faire cesser ces pratiques. Régulièrement, notre président de groupe recevait des messages le menaçant d’un procès en diffamation si nous ne changions pas une formulation de notre texte. Les tribunes du RN étaient, elles, d’une violence inédite. Chaque mois, nous étions accusés d’être des “bobos, gauchistes, revanchards, hystériques, incompétents”. Ces attaques martelées tribune après tribune n’ont pas été sans effet, et une partie de la population croit sur parole la propagande mensongère diffusée par l’extrême droite.

Traitée de groupuscule de “cloportes”, la LDH a été expulsée du local prêté par la mairie pour cause d’appel à voter contre le FN en 2014… et parce que j’en étais un membre actif. Le président du centre culturel, où je faisais du théâtre depuis dix ans, m’a prié aussi de démissionner du conseil d’administration car il était apeuré à l’idée de perdre des subventions. Le comité local du Secours populaire français a été banni du marché de Noël au prétexte de la proximité de plusieurs de ses bénévoles avec l’opposition.

Durant le mandat, j’ai fait l’objet de cinq procès en diffamation et j’ai été injurié à de multiples reprises sur les réseaux sociaux. Ce climat de terreur et d’intimidation a atteint son but : huit ans après l’arrivée au pouvoir du RN, plus grand monde n’ose s’opposer frontalement à la municipalité ; de nombreux employés municipaux ont préféré demander leur mutation et ont été remplacés par des militants RN. De mon côté, j’ai quitté Hénin-Beaumont. D’autres que moi y poursuivent le combat.Mon expérience me fait dire que les syndicats, le monde associatif, le monde de la culture, la presse et plus largement la population dans son ensemble auraient tout à perdre d’une victoire de Marine Le Pen. »

Marine Le Pen : la vérité du projetÉlections 2022
L'Humanité

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Vidéo

5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne

Vidéo

Depuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.

Franck Cartelet

Certains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril. 

« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».  

S'abstenir ou non 

« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.  

Génération

Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.  

La Sorbonne fermée 

Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.

« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.

Froid, insalubrité, nuisibles... Ces résidences étudiantes qui confinent à l’enfer

Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.  

L'Humanité

VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne

Vidéo

Au QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.

Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.

Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".

L'Humanité

Dans le « 9-3 », Macron fait du pied aux cités

Actu

Pour son avant-dernier déplacement de campagne, Emmanuel Macron a fait le choix très symbolique de Saint-Denis. Un terrain jeune, multiculturel et très mélenchoniste au premier tour, parfait négatif de la France vendue par Marine Le Pen. Mais les habitants attendent plus qu’une visite express et électoraliste.

Cyprien CaddeoLola Ruscio

En 2017, le candidat Emmanuel Macron, jupitérien en devenir, avait fait un crochet par la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France. Autre campagne, autres mœurs. Pas question, cette fois, d’aller consulter les spectres de l’Ancien Régime. En 2022, le monarque (républicain, certes) c’est lui. Et il restera sur le trône élyséen cinq ans de plus, à condition que le barrage à l’extrême droite tienne bon cette fois encore.

On comprend aisément pourquoi Emmanuel Macron a choisi le « 9-3 », jeudi 21 avril, pour son avant-dernier déplacement avant le second tour (le dernier sera pour Figeac, dans le Lot, vendredi). 61 % des voix sont allées à Jean-Luc Mélenchon, à Saint-Denis. 49 %, à l’échelle de ce département épouvantail de l’extrême droite, dont le président a plusieurs fois vanté la jeunesse et les « potentialités » durant son quinquennat, allant jusqu’à le comparer à la Californie. « Il ne manque plus que la mer », disait-il. Et, avec le bruit des vagues, les bulletins de vote de ses habitants.

Face au risque Le Pen, le « 9-3 », un terrain conquis pour Macron ? Tant s’en faut. En témoignent les harangues - « Président des riches ! », « Rends l’ISF » - qui l’attendent à son arrivée. Dans ce département très jeune (35 ans en moyenne), immigré (30 % de la population n’est pas née en France) et précaire (28 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté), beaucoup risquent de s’abstenir dimanche.

Flanqué de Mathieu Hanotin, maire PS de la ville qui a appelé à voter pour lui au deuxième tour (comme le maire PCF de Bobigny ou le président socialiste du département), Emmanuel Macron a pu tester l’effet de son débat télévisé face à Marine Le Pen auprès de la foule. L’incompétence de la candidate du RN est soulevée, mais aussi le langage corporel du chef de l’État. « Fanfaron » critiquent quelques-uns, « trop arrogant » reprennent d’autres. Réponse de l’intéressé : « Si je n’aimais pas les gens, vous croyez que j’irai au contact comme ça avec vous ? » « Vous l’avez endormi, elle a bégayé », se réjouit tout de même un habitant. « Contre le racisme, on est avec vous. »

Victor, 57 ans et sans emploi, fera barrage, mais « à contrecœur ». « Je m’en fiche complètement qu’il soit à Saint-Denis, soupire-t-il.  Il vient juste gratter quelques voix et puis il s’en ira, comme tous les autres. Macron et nous, ce n’est pas le même monde. Il ne nous représente pas du tout, et j’ai peur qu’il se lâche complètement pendant son second mandat. » Amel, animatrice de 23 ans, fait « confiance » à Macron et pointe la dangerosité de Le Pen : « Je ne partage pas ce qu’elle dit sur le voile qu’elle souhaite interdire dans la rue. C’est très choquant. Il y a plein de femmes qui le portent par choix. Comment ça va se passer pour elles, si elle gagne dimanche ? »

Emmanuel Macron s’est fait l’écho de ces craintes, en évoquant le « programme de guerre civile » de son adversaire : « Une jeune dame marocaine, qui a deux enfants, qui travaille à l’hôpital, qui permet de le faire tourner, qu’on a applaudie tous les soirs pendant le Covid, avec le programme de madame Le Pen, cette dame qui respecte les lois de la République, qui est là avec des titres réguliers, on lui enlèvera son logement social et ses allocations familiales. » Puis, s’adressant à la population des quartiers populaires : « Vous avez passé des mois à ne pas être au cœur des ambitions du pays, mais à être désignés comme le problème par une partie des candidats. Être là, pour moi, c’est dire « Vous êtes une partie de la solution ». »

La visite du président-candidat laisse toutefois les habitants amers. « J’ai dit au président que le séparatisme commence quand l’éducation, la santé, les services publics ne sont plus à la hauteur », confie Mohammed Mechmache, fondateur du collectif « Pas Sans Nous », qui veut faire entendre la voix des cités. À bon entendeur… Car il faudra plus qu’un bain de foule et une visite express à visée électoraliste pour convaincre de l’importance de la politique et du vote. Et bien plus encore pour que meure le sentiment d’être les oubliés de la République.

Cyprien Caddeo avec Lola Ruscio

Présidentielle 2022Emmanuel Macron
L'Humanité

En direct. Débat Macron-Le Pen, législatives en vue : l'essentiel de l'actu politique du 21 avril

Comment a-t-on voté dans votre commune, dans votre département ? Découvrez les résultats du premier tour de la présidentielle avec notre carte interactive.

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Mélenchon se rêve en vainqueur du « troisième tour »

Actu

Conforté par son score au soir du 10 avril, le député insoumis se projette désormais vers les législatives et milite pour une union de la gauche.

Retour sur le devant de la scène pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise n’avait pas pris la parole depuis son discours suivant les résultats du premier tour. Au micro de BFM-TV, ce mardi 19 avril, il a confié avoir été marqué par son échec aux portes de la finale : « Quand vous avez le sentiment qu’un destin ou une tâche vous passe entre les doigts, vous n’en sortez pas indemne ». Mais l’insoumis ne veut pas se contenter d’une troisième place à la présidentielle, et a lancé un appel aux électeurs en vue des législatives, les 12 et 19 juin : « Je demande aux Français de m’élire Premier ministre » en votant pour « une majorité de députés insoumis et Union populaire ».

Jean-Luc Mélenchon entend ainsi imposer une cohabitation au futur vainqueur du scrutin de ce 24 avril, et espère, d’une certaine manière, enjamber le second tour. Cette stratégie induit inévitablement l’union des forces de gauche. « J’aimerais qu’on arrive à construire un front populaire, dans lequel il y aurait des organisations syndicales, des associations… Le programme “L’avenir en commun “n’a de sens que porté par tout un peuple ». Une coalition que La France insoumise a commencé à négocier dès le lendemain  du 10 avril, avec EELV, le PCF et le NPA. Hier, le patron de LFI a réitéré son appel : « Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme “L’avenir en commun “sont les bienvenus ». Le Parti Socialiste est d’ores et déjà exclu de cette alliance hypothétique, mais Jean-Luc Mélenchon se dit tout de même prêt à accueillir des élus du PS : « S’il y a des socialistes qui disent “On a compris la leçon, on s’appuie sur le programme et la stratégie de l’Union populaire«, alors tout va bien ». Si les insoumis sont prêts à discuter leurs positions sur certains sujets, la majeure partie de cette union éventuelle s’articulerait tout de même autour de leur projet.

Lors de cet entretien, l’élu des Bouches-du-Rhône n’a pas souhaité dire s’il tenterait de briguer un second mandat de député, assurant qu’il n’avait pas encore fait son choix. Il a néanmoins souligné qu’il n’y a « pas besoin d’être député pour être premier ministre ».

Titouan Thonier

Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022Présidentielle 2022france insoumise
L'Humanité

À nos amis, à celles et ceux tentés par l’abstention

Tribune

Bertrand Badie politiste, Dominique Vidal journaliste

Vous avez voté Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Arthaud ou Poutou. Vous regrettez que la gauche ne soit pas au second tour. Vous ne déposerez évidemment pas un bulletin Le Pen dans l’urne. Mais vous êtes tenté par l’abstention.

Nous pourrions l’être aussi ! Le bilan de Macron est sans aucun doute des plus négatifs : une manière des plus arrogantes, une politique favorable aux plus riches, la destruction de nombreux acquis sociaux, une répression souvent sauvage des mouvements de contestation, une France mise en échec dans le monde… Rien de tout cela ne donne envie de voter Macron. Mais peut-on pour autant laisser passer Le Pen ? Car s’abstenir, c’est mathématiquement voter pour la candidate du RN qui est aux portes de la victoire ! Car seuls comptent les bulletins exprimés…

Or, l’histoire le montre : entre la droite et l’extrême droite, ce n’est jamais « blanc bonnet et bonnet blanc ». Les Italiens comme les Allemands, dans les années 1920 et 1930, en ont fait l’expérience tragique, et toute l’Europe avec eux. En ce début de XXIe siècle, Américains, Hongrois, Polonais et Brésiliens l’ont aussi appris à leurs dépens…

Il faut lire attentivement le programme de Marine Le Pen : putsch contre la démocratie et l’État de droit, régression sociale, menace sur les libertés, xénophobie d’État, déni du réchauffement climatique, remise en cause de certains droits des femmes, alignement sur Poutine. Bref, la victoire des néofascistes entraînerait un grand bond en arrière dans tous les domaines.

Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés. Le référendum que projette Le Pen les vise directement : préférence nationale, restriction du droit du sol, enterrement des lois antiracistes, menaces sur la presse, dénaturalisation de certains Français, voire début de « remigration » – sans oublier le symbole de cette islamophobie qu’est l’interdiction du voile dans l’espace public… Quelle femme, quel homme de gauche pourrait assumer en conscience ce racisme (in)digne de Vichy ?

Demain, après les élections, il faudra reconstruire une vraie gauche moderne, unie et pluraliste. En attendant, dans ce second tour, pour barrer la route au néofascisme à la française, nous n’avons – hélas – qu’un instrument : le bulletin de vote Macron. Utilisons-le toutes et tous.

Présidentielle 2022bertrand badiedominique vidal
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Clé du second tour, l’abstention pourrait être en hausse

Actu

Les citoyens qui ne se rendront pas aux urnes dimanche seraient, selon les sondages, plus nombreux que le 10 avril. L’attitude de la gauche sera décisive.

Julia Hamlaoui

Peut-il y avoir un sursaut de participation dimanche pour le second tour de la présidentielle ? Rien n’est moins sûr pour le moment. Au contraire, « il est possible que l’abstention soit plus forte qu’au premier tour. C’est rare sous la V e  République, mais déjà observé en 2017 », estime Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop.

Selon la dernière enquête de l’institut, 26 % des électeurs pourraient s’abstenir, un niveau en légère hausse depuis la semaine dernière. Plus encore, selon Ipsos, seuls 71 % sont sûrs de se rendre aux urnes ­dimanche, contre 73,69 % de participation le 10 avril. « Les derniers jours de campagne et le débat changeront peut-être un peu la donne, mais, en tout cas, on ne sera ­absolument pas dans le schéma de 2002 où le vote Le Pen père avait été noyé par le surplus de ­participation », ajoute le politologue. En 2017, déjà, le rebond de mobilisation entre les deux tours avait fait défaut : 25,44 % d’abstention, contre 22,23 %.

Cette année, dès le premier tour, l’abstention a été plus forte, avec 26,31 %. « Comme elle était annoncée plus haute, on a l’impression qu’elle est contenue, alors qu’elle est clairement très élevée pour une présidentielle », assure Jean-Yves Dormagen, spécialiste de l’abstention. Mais « un second tour est un autre scrutin : des Français qui n’ont pas voté le 10 avril voteront le 24, et réciproquement », rappelle Frédéric Dabi.

À droite, 28 % des électeurs de Valérie Pécresse au premier tour viendraient grossir les rangs de l’abstention, selon l’Ifop. Ils ne sont en revanche que 13 % parmi ceux d’Éric Zemmour, très mobilisés (76 %) pour soutenir l’autre candidate d’extrême droite. Quant aux abstentionnistes, pour le moment, « la plupart le seraient à nouveau, et ceux qui voteront le feront plutôt pour Emmanuel Macron. Mais Marine Le Pen pourrait aussi remobiliser », mesure Frédéric Dabi.

À gauche, pourraient s’abstenir 29 % des électeurs qui avaient choisi Yannick Jadot, et même 41 % de ceux qui ont glissé un bulletin Jean-Luc Mélenchon, selon Ifop (respectivement 31 % et 45 %, selon Ipsos). « La gauche des classes moyennes diplômées hésite entre ne pas voter ou choisir Macron. Dans les catégories plus populaires, l’hésitation porte en plus sur Le Pen, tellement Emmanuel Macron est rejeté », note Jean-Yves Dormagen.

Si les électeurs qui ont glissé l’un des deux bulletins se montrent sûrs de leur choix (93 % côté Macron, 90 % côté Le Pen, selon Ipsos), 42 % de ceux qui envisagent de voter blanc ou nul sont encore en pleine hésitation. La proportion d’abstentionnistes parmi les électeurs FI semble, elle, en recul : elle s’élevait de 49 % à 56 % le 15 avril, selon les sondages. À mesure que le moment crucial approche, le danger de l’extrême droite à l’Élysée fait bouger les lignes. Suffisamment ?

Une importante démobilisation ne serait pas sans risques. « Deux grands groupes pourraient soit ­augmenter l’écart actuel entre Emmanuel Macron (55 %) et Marine Le Pen (45 %), soit, au contraire, le resserrer : l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et les abstentionnistes », estime Frédéric Dabi. Or, dimanche, il ne s’agit pas de signer un chèque en blanc, seulement d’éviter le pire.

Présidentielle 2022abstentionMarine Le PenEmmanuel Macron
L'Humanité

Raison(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Risque Dépasser la sidération du remake, réfléchir, agir en raison mais sans illusion. Juste par le sens des priorités. Après Pâques et les illusions perdues, voilà à peu près où en est le bloc-noteur à l’heure de glisser un nouveau bulletin dans l’urne. Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles : tout démocrate, tout républicain, tout progressiste qui se respecte doit empêcher, par son vote, Fifille-la-voilà d’accéder à la présidence de la République. Le risque d’un pays confisqué est trop grand, avec la préférence nationale, l’ordre policier, les attaques contre les libertés fondamentales, la politique discriminatoire et anticonstitutionnelle érigée en système, son envie de contrôle des idées, etc. Nous parlons là de la France et de ses fondations démocratiques menacées, sans que nous ne sachions bien ce qui pourrait sortir des ruines de cette Ve République d’ores et déjà condamnée. Comme l’écrivait cette semaine la romancière Constance Debré dans l’Obs : « S’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette élection présidentielle, c’est d’abord qu’elle existe, et qu’elle permette de désigner un homme qui ait autant de pouvoir sur les autres. » Et elle ajoutait, comme une injonction : « Alors, si demain le chef qui sera élu ne nous va pas, plutôt que nous lamenter, plutôt que nous indigner, il nous appartiendra de désapprendre la lâcheté confortable à laquelle nous invite tout pouvoir. Il nous restera la désobéissance. Souvenons-nous bien que notre servilité sera toujours volontaire. »

Spectres Nous avons le droit de détester Mac Macron et de l’énoncer publiquement. Nous avons le droit d’œuvrer à un changement de société radical, de rompre avec le modèle capitaliste. Nous avons le droit de rêver à un troisième tour de scrutin – les législatives – qui renverse la table. Mais nous n’avons pas le droit, au nom de toutes ces raisons, d’installer une Orban à la tête de l’État qui détruirait précisément toutes les possibilités de résistance active. La République oblige à des choix de vie, à une certaine dignité. Dans son fascinant roman On va bouger ce putain de pays (Fayard), Jean-Marc Parisis nous glisse dans les pas d’un président élu bien reconnaissable, il y a cinq ans, autour du destin d’un conseiller du Palais, à un moment où « les Français veulent briser le cycle des répétitions, rompre avec le temps circulaire de la politique », tandis que « se forme alors un trou au centre du présent où les gens tombent en hurlant, en pleurant ». Vers la fin du récit, le narrateur admet que « la réalité est fatale » et qu’ « on peut l’interpréter, la peindre, la musiquer, la poétiser, l’ironiser ; on ne peut pas faire comme si elle n’existait pas. (…) La nier, mentir, revient d’une manière ou d’une autre à se fantômiser, à s’anéantir. Le mensonge, c’est pour les fous ou les spectres ».

Illusion Se mentir serait, par exemple, de ne pas voir le danger imminent et le surgissement possible d’un événement dramatique, de s’en « laver les mains » (mots entendus) , de « faire comme si » de rien n’était, bref, de reporter sur les autres une éventuelle responsabilité collective. La citoyenneté exige des actes, en pleine conscience. Rendez-vous compte que le seul projet de loi référendaire de Fifille-la-voilà sur la « priorité nationale » heurterait de front la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946. Si elle imposait ce référendum illégal, elle assumerait une sorte de « coup d’État » qui enclencherait mécaniquement bien d’autres dérives antirépublicaines. En avril 1959, dans les Lettres françaises, Louis Aragon confessait : « Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais, je l’ai acquis à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l’angoisse, la sueur, la douleur de l’expérience. » Agissons donc en raison, et néanmoins sans illusion.

Point de faux-fuyant, d’hésitation, d’atermoiement possibles.

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Marine gentille, Le Pen la haine

Chronique

Pierre Serna

Durant le débat qui les opposait, certes, le président fut tel qu’il est, condescendant, sans aucune empathie, voire hautain et un brin méprisant. Rien que de très habituel pour les observateurs politiques de son parcours depuis cinq ans. En face, Marine Le Pen sembla avoir retenu les leçons de 2017, prudente, mieux préparée, comme plus à l’écoute des Français. En dressant l’oreille pourtant, nul ne peut s’y tromper et les mots prononcés obligent encore une fois, depuis 2002, à construire une ligne républicaine de gauche qui empêche l’extrême droite d’accéder au pouvoir dimanche soir.

Le programme énoncé propose de plonger la France sous un éteignoir qui serait la négation de tout ce qui depuis 1789 constitue le socle de notre pacte social, démocratique et républicain. Qui peut seulement imaginer que la police puisse aller contre ce socle républicain de la loi de 1905 qui laisse libre chacun de sa conscience ? Qui peut tolérer que le droit du sol puisse être remis en cause dans ce pays qui s’est construit par arrivées successives d’étrangers et dont les enfants sont devenus français ? Qui peut concevoir que le pays puisse vivre durablement dans la peur, avec des populations dressées les unes contre les autres, dans une forme de guerre civile ? C’est le programme des anti-Lumières, de ceux qui depuis la Révolution française rejettent l’universalité du message porté par le siècle de la raison, de la loi tel que Montesquieu l’a pensée pour lutter contre le pouvoir exécutif arbitraire, du contrat social tel que Rousseau l’a imaginé pour rendre chacun égal dans la construction de la cité, et du combat contre l’intolérance tel que l’engagement de Voltaire l’a démontré lorsque l’intrus religieux s’appelait alors le protestant.

Dès les premières minutes, Marine Le Pen a évoqué « l’ensauvagement et la barbarie ». C’est exactement le discours de la contre-révolution, dès la naissance de la République en 1792, pour désigner le peuple. À cette époque, l’étranger, c’est le peuple qui est entré en politique, comme aujourd’hui le péril pour l’extrême droite, c’est l’étranger entré dans le pays s’y réfugier, trouver du travail. Dès lors, toutes les libertés conquises de haute lutte sont menacées. Derrière la volonté d’endormir le peuple en lui promettant la tranquillité, le programme sécuritaire dessine les contours d’un pays refermé, enfermé sur lui-même, incapable de rayonner.

Rapetissée, la France ne pourrait compter dans un monde qui a besoin de paix, de sérénité et d’entraide entre les peuples. Repousser l’extrême droite, c’est, à n’en pas douter, préparer le troisième tour d’un vote pour un front de gauche.

Présidentielle 2022la chronique de pierre serna
L'Humanité

A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10

Vidéo

A trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenu dans le pire.

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

L’atelier de Marcel Proust

Chronique

Vincent RoyEssais de Marcel Proust

Il faut comprendre, et les lecteurs passionnés de La Recherche ne peuvent s’y tromper, que Marcel Proust fut un « essayiste dans le roman », comme le note Antoine Compagnon. Symétriquement, il fut encore « un romancier dans l’essai ». Dans son désir d’écrire même, l’auteur de Jean Santeuil est partagé. Les développements critiques de la Recherche le prouvent ; et la première édition (1954) du Contre Sainte-Beuve, laquelle comporte des chapitres romanesques, aussi. En somme, le projet proustien se révèle-t-il « ambigu ». Désir de narration, « instinct de la réflexion » : « incertitude générique de l’œuvre proustienne ».  Au demeurant, il est permis de lire les nombreux essais de Proust réunis aujourd’hui exhaustivement dans une Pléiade (critiques, chroniques, études, entretiens, analyses), comme « l’accompagnement obligé de la Recherche ». Ainsi le volume Pastiches et mélanges balise-t-il le chemin parcouru depuis l’abandon de Jean Santeuil (1900) jusqu’à la plongée dans le massif de la Recherche (1908). Ecoutons Antoine Compagnon sur ce sujet : « Pastiches et mélanges , faisant le pont entre l’œuvre délaissée et l’œuvre aboutie, établissait que la période, loin d’avoir été improductive, avait délivré les prolégomènes d’A la recherche du temps perdu  ».

Si ce nouveau volume augmenté, enrichi des Essais de Proust (la dernière édition date de 1971) est si précieux, c’est notamment, comme le dit si justement Antoine compagnon, parce qu’il nous permet de saisir que, toute sa vie, l’écrivain connut « la tentation de l’essayiste » : « Le Contre Sainte-Beuve n’existe pas (…) Ce projet lui permit de différer une dernière fois l’écriture du roman, peut-être d’en conjurer la peur, en tout cas d’en mettre au point l’assise théorique ».

Mi-août 1909, Proust écrit à Alfred Vallette, directeur du Mercure de France : « Je termine un livre qui malgré son titre provisoire : Contre Sainte-Beuve, Souvenir d’une matinée est un véritable roman et un roman extrêmement impudique en certaines parties. Un des principaux personnages est un homosexuel ».

Lire ce si riche volume des Essais, c’est entrer dans le chantier de la cathédrale de Proust.

marcel proustLa chronique littéraire de Vincent Roy
L'Humanité

Mort d’un journaliste, naufrage d’une société

Chronique

Jean-Claude Lebrun

Le 26 février 1932, le Georges-Philippar quittait Marseille pour une croisière inaugurale en direction de Yokohama. Dans la nuit du 15 au 16 mai, sur la route du retour, le bâtiment s’embrasait au large d’Aden et faisait naufrage, entraînant la mort de 49 passagers. Parmi eux le célèbre journaliste Albert Londres. Un captivant roman restitue aujourd’hui cette aventure, qui peut se lire aussi comme la métaphore d’une catastrophe à venir, à la plus vaste échelle d’un continent.

Parmi les 358 passagers se trouve Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie et grand lecteur de Thomas Mann. Il tient le rôle du narrateur. La Montagne magique, toujours à portée de main, est son livre de référence. Dans le roman, paru huit ans plus tôt, le personnage principal affichait sa fascination pour les représentants d’une haute société qu’il pouvait observer parmi les malades d’un sanatorium de Davos, à la veille de la Première Guerre mondiale. Bauer occupe aujourd’hui à bord une position identique, au milieu du microcosme cosmopolite des passagers de première classe obligés à un long entre-soi au fil des 18 000 km de la navigation. Pierre Assouline entrecroise des faits très rigoureusement documentés avec une fiction qui donne à la croisière une véritable portée symbolique. C’est en effet l’Europe qu’il réunit dans les cabines du pont supérieur. De la même façon que, à terre, les tensions s’exacerbent au sein de cette riche société insouciante et sûre d’elle. Les nationalismes et la montée du fascisme font voler en éclats son vernis trompeur d’urbanité et de culture. En Allemagne, Hindenburg vient d’être réélu président et s’apprête à nommer Hitler chancelier. L’étincelle est proche.

C’est précisément une série de courts-circuits qui bientôt va mettre le feu au bateau. Bauer avait tôt remarqué des problèmes électriques, mais personne ne l’avait pris au sérieux. La fable est limpide. De la même façon que le reporter Albert Londres avait choisi de rester cloîtré dans sa cabine, lui si attentif au monde alentour n’avait rien pressenti de la déflagration à venir. Outre Thomas Mann, Assouline évoque Proust, Morand ou encore Jules Romains, dont les Hommes de bonne volonté, comme d’autres sommes humanistes de l’entre-deux-guerres, furent de peu de poids pour prévenir le pire. C’est aussi une certaine faillite intellectuelle que ce roman élégant et enlevé, informé et érudit donne à voir. L’histoire d’un naufrage présenté ici comme la préfiguration d’une autre chute dans les abîmes, sept ans plus tard.

Littérature
L'Humanité

« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge

Actu

Colonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.

Cyprien Boganda

Tous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, ­logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.

1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »

Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.

Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »

Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.

2. Opération intox

sur le logement social

Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de ­logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…

3. Le coût fantasmé de l’immigration

Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent ­(allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.

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Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen

Actu

Une victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.

Florent LE DU

Avec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.

Trois projets d’attentats déjoués en 2021

Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.

[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]

Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».

Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »

Connexions avec des réseaux fascisants

Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.

Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.

Le risque de voir les forces armées aux ordres

Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.

La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.

Des violences ignorées du pouvoir

Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)

Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.

 

"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"

Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.

Bruno Cautrès

Chercheur CNRS au CEVIPOF

L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?

Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.

Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?

Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.

Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…

Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.

Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?

C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?

Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.

 

Ailleurs dans le monde

Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.

À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.

La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.

À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.

Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.

Présidentielle 2022Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet
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Christian Salmon : « Le succès de Marine Le Pen, c’est ce qu’elle a su masquer »

Actu

L’essayiste Christian Salmon analyse la stratégie de la candidate du RN, qui présente une image sympathique tout en multipliant les impostures. Entretien

Florent LE DU

Marine Le Pen possède de réelles chances de remporter la présidentielle, ce dimanche. La conséquence d’une campagne aux discours lissés, sans polémique, lui permettant de masquer le fond de son projet, estime Christian Salmon, auteur de plusieurs ouvrages sur la communication politique dont Storytelling (la Découverte, 2007) et la Tyrannie des bouffons (Les liens qui libèrent, 2020).

Marine Le Pen a sans doute réalisé sa campagne la plus discrète depuis 2012. S’agissait-il au final d’une stratégie payante ?

Dans sa relation contradictoire avec Éric Zemmour, c’est lui qui a emprunté les termes d’un récit violent, qui a volé le fond raciste et xénophobe au RN. Ce n’est pas seulement qu’il a dédiabolisé Marine Le Pen, il a également saturé la scène. Habilement, elle l’a laissé faire. Elle a pu se contenter de présenter l’image d’une candidate institutionnelle, qui veut rassurer. Avant le premier tour et même ces derniers jours, Marine Le Pen mène une campagne à bas bruit. Ses prises de parole sont assez pauvres en termes de contenu, il n’y a rien de spectaculaire. Elle offre une surface de projection. Comme un personnage de série télé qui doit provoquer chez le spectateur la possibilité de rêver sur son compte. Dans sa dernière affiche pour le second tour, elle apparaît avec un grand sourire, l’image est extrêmement léchée, et il n’y a pas son nom. Pas le nom de son père, ni celui de son parti. Une image sympathique, qui tranche avec ses modèles. Elle n’a jamais été dans le clash, dans une stratégie à la Trump, ce qui m’a moi-même étonné.

Cette stratégie lui a-t-elle permis de faire oublier la dangerosité de son projet d’extrême droite ?

Le succès de sa campagne, c’est ce qu’elle réussit à masquer, plutôt que ce qu’elle dit. Il ne faut surtout pas tomber dans le piège de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle porte en elle son logiciel, elle est l’héritière de l’histoire du FN, de son père. Celle qui va lisser le message, le dissimuler derrière une image de personne rassurante, mais le fond n’a pas changé. Jusqu’à présent, elle convoquait l’électorat populaire sur le discrédit du discours qui dénonçait la haine de l’autre. C’est-à-dire détourner la violence contre le système, contre les réformes extrêmement dures du libéralisme, sur le voisin, le réfugié, etc. Ce qui colle avec un programme libéral. C’était le marqueur anti-immigrationniste qu’elle a mis un peu en réserve, le message étant acquis.

Pourtant, son programme libéral ne l’empêche pas de viser les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en dénonçant le libéralisme d’Emmanuel Macron, sur la retraite à 65 ans notamment…

C’est la grosse arnaque. Sur toutes les mesures sociales importantes défendues par la gauche, elle est totalement en retrait. C’est faire avaler un programme néolibéral sous les traits sympathiques et sociaux, avec quelques mesurettes. Son discours est de « rendre l’argent aux Français ». Ce qui fonctionne, apparemment, c’est une posture compassionnelle. C’est-à-dire que le rejet de l’autre n’est plus affirmé comme une idéologie raciste, mais plutôt comme un moyen pour que les Français vivent mieux, c’est « rendre aux Français ce qu’on leur a volé », comme avec la suppression de l’aide médicale d’État.

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Témoignages. L’extrême droite, ils connaissent : ils en ont fait l’amère expérience

Premier plan

Présidentielle. De Hayange à Hénin-Beaumont, ces militants ont eu affaire à des élus RN aux commandes, à la violence des groupuscules de cette galaxie et à la parole raciste libérée. À l’heure où la tentation du vote blanc guette, ils nous racontent.

Julia Hamlaoui

C’est un remake dont la fin n’est pas écrite d’avance. En 2017, avec 66,1 % des voix pour Emmanuel Macron, le duel de second tour face à Marine Le Pen s’est soldé par un score sans appel. Certes déjà loin des 82,2 % de Jacques Chirac en 2002. Mais, après cinq années de banalisation supplémentaires, le scrutin s’annonce cette fois encore plus serré. Selon les sondages, la candidate d’extrême droite recueille, pour l’heure, de 43,5 à 46 % des intentions de vote.

L’abstention, elle, pourrait être plus élevée dimanche que le 10 avril, en particulier dans l’électorat de gauche. Le slogan « Ni Macron ni Le Pen » fleurit dans les mobilisations ou sur les réseaux sociaux. Plus encore, pour certains, la tentation du vote RN au prétexte « qu’on n’a pas essayé » ou que « ça mettrait un coup de pied dans la fourmilière » est grande tant le président sortant, avec sa politique antisociale et répressive, suscite de rejet. Tant aussi sa campagne de second tour par laquelle il espère créer l’illusion d’une adhésion à son projet est contre-productive.

Pourtant, avec l’extrême droite à l’Élysée, le voile jeté par Marine Le Pen sur son imposture sociale  finirait non seulement par se déchirer – elle n’a, en réalité, que peu à envier au marcheur sur ce terrain – mais s’y ajouterait une déferlante de haine, de division et de mise à mal de l’État de droit. Rien de moins que la remise en question de droits fondamentaux garantis par la Constitution est inscrite, noir sur blanc, à son programme. Sans compter que, derrière l’emballage « soft » de Marine Le Pen, ce sont Éric Zemmour et ses amis mais aussi toute la fachosphère qui se sentiraient plus libres que jamais. À Hayange, Hénin-Beaumont, Villers-Cotterêts, Mantes-la-Ville, Lyon… ­certains l’ont déjà vécu. Ils témoignent.

« Des identitaires sèment la terreur à Lyon »

Aline Guitard Responsable du PCF local, adjointe au maire du 4e arrondissement de Lyon

« Des groupuscules identitaires sèment la terreur à Lyon. On les voit péter les locaux de la CGT, du PCF, de la CNT, d’une librairie anarchiste, d’une radio engagée. Violences, casse de vitrines, jets de pierres, mais aussi tentatives d’intrusion, vol de matériel, tags antimigrants ou anticommunistes… Leurs méfaits se suivent et se ressemblent. Depuis 2020, ils innovent en se filmant cagoulés dans les rues ou dans les transports en commun, au prétexte de protéger les dames des agressions dont ils rendent systématiquement responsables les immigrés. Cela a pris beaucoup de temps avant que les collectivités et l’État finissent par réagir. En 2021, la dissolution de Génération identitaire a été enfin prononcée, mais on ne voit pas la différence : ils ont changé de nom et rebaptisé leur local les Remparts. Avec le comité de vigilance de l’extrême droite, on demande toujours la fermeture des locaux et la dissolution de tous ces groupes d’extrême droite. Il faut que ça cesse. »

« À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle »

Manon Moret Secrétaire générale de l’Unef à Lyon

« À la fac de Lyon-III, de nombreux étudiants se sentent abandonnés face à la progression des idées d’extrême droite, en particulier au niveau licence. En histoire, il y a beaucoup de militants de la Cocarde étudiante, une organisation d’extrême droite, qui affichent sans retenue leurs idées racistes, sexistes et islamophobes, dans une totale impunité. Parfois, cela va même jusqu’au négationnisme… Et, face à cela, l’administration ne fait rien, évoquant la liberté d’expression. Qu’est-ce que ça sera si Marine Le Pen doit l’emporter le 24 avril ! À Lyon-III, l’extrême droite se sent chez elle.

Il y a peu, une étudiante qui porte le voile s’est fait humilier devant un amphi de 400 personnes. On a des cas d’intimidation, d’insultes, de harcèlement, dans l’enceinte de la fac ou sur les réseaux sociaux. On a retrouvé une conversation dans laquelle un étudiant proclamait des horreurs, comme “Heil Hitler” ou “Nique les juifs”.

Lundi, on a lancé une campagne pour alerter sur ces dérives et récupérer les preuves de ces propos. Malheureusement, beaucoup ont été effacées depuis. Ce qu’on demande surtout, c’est que l’administration de l’université réagisse pour que ces militants ne se sentent pas tout permis. Il faut stopper cette banalisation de la haine. »

« C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante »

Jérémy Zorzer-Pepi Animateur CGT des services publics de Moselle

« Hayange, j’y suis né, j’y habite, c’est toute ma vie. Mais, en 2014, ma vie a basculé. Fabien Engelmann, membre du Rassemblement national, prend la mairie. Au bout de deux mois, la pression s’exerce. Le maire annonce vouloir supprimer 70 postes de fonctionnaires, en comptant sur le non-remplacement des départs en retraite et les mutations. Responsable du service voirie, avec trois agents sous ma responsabilité, syndicaliste à la CGT, élu, je suis assez rapidement muté au service nettoiement. Muni d’une pince, d’un sac-poubelle, je me retrouve obligé de balayer le trottoir, avec la volonté de m’humilier. L’adjoint aux travaux me rend visite presque tous les jours pour me donner des consignes. Face à mon refus de recevoir des ordres directs de la part d’un élu, il fait venir mon chef, qui répète ce que lui dicte l’adjoint. Des petits gestes quotidiens qui poussent à la faute ou à partir. C’est difficile à décrire. Ce n’est jamais clairement dit. C’est habile, lourd, sombre, avec une pression constante. L’emprise est terrible. Les agents ont peur. Ce qui les entraîne à la délation pour ne pas subir. Même les bons copains ne veulent pas témoigner ou relever la tête. Après trois années d’humiliations quotidiennes, j’avais des idées néfastes envers certaines personnes, avec l’envie d’en venir aux mains. Un jour, j’ai craqué, invectivé mon chef d’atelier en lui demandant s’il était payé pour me faire chier. Se sont ensuivies une mise à pied et la perte d’une prime annuelle. J’ai vu un psy pendant deux ans. Rien n’y faisait. Je ne voulais pas quitter ma ville. Quand l’ancienne agente des ressources humaines m’a proposé un poste d’adjoint technique au syndicat des eaux, j’ai fini par accepter. Depuis, je milite au sein du collectif fédéral de la CGT contre les idées d’extrême droite. Malgré mes mandats, départemental et fédéral, qui m’autorisent à visiter les syndiqués, le maire a fait savoir qu’il me refuse l’accès aux locaux syndicaux de la mairie. »

« Une menace pour les droits des femmes »

Sarah DurocherCoprésidente du Planning familial

« La menace que représente l’extrême droite pour les droits des femmes, c’est quelque chose qu’on sent très fortement sur le terrain. En particulier depuis le 8 mars dernier. Que ce soit sur le plan national ou local, elle est de plus en plus présente, lors de nos rassemblements ou manifestations. Cela crée une pression sur nos militantes et militants, sans doute liée à la légitimation des propos homophobes, transphobes ou sexistes qu’on a pu entendre de la part des candidats d’extrême droite sur les chaînes de télévision. Des propos qui ne constituent pas une “opinion”, rappelons-le, mais tombent sous le coup de la loi. Il y a une atmosphère pesante, qui peut encourager des militants d’extrême droite à se déplacer sur nos manifestations pour mener leurs propres actions, parfois violentes, en plus des attaques que nous subissons sur les réseaux sociaux. Clairement, si Marine Le Pen devait gagner, ils se sentiraient encore plus légitimés, décomplexés, encouragés à attaquer des militantes féministes ou LGBTQI +. En tant qu’association féministe, politique, d’éducation populaire, il est évident qu’une victoire du Rassemblement national ferait du Planning une cible, avec le risque de perte de financements. Or, il reste de nombreux combats à mener. On a vu lors des débats sur la proposition de loi d’allongement du délai légal de l’IVG que la parole anti-avortement existait encore en France. »

« À Hénin-Beaumont, la loi du harcèlement »

Marine Tondelier Conseillère municipale d’opposition (EELV)

« À Hénin-Beaumont, ville dirigée depuis 2014 par Steeve Briois (RN), les conseils municipaux sont houleux, les commentaires sexistes fusent, le harcèlement se poursuit sur les réseaux sociaux. Ils salissent mon image en disant, par exemple, que je déteste la ville, ses habitants et que je préfère les Afghans ou les Roms parce que ça “m’excite plus” que les Français. Bref, tout est fait pour éradiquer les oppositions politiques. Les attaques se concentrent sur les élus, les employés municipaux, les syndicalistes, les journalistes, les migrants. Juste après la publication en 2017 de mon ouvrage Nouvelles du front, où je critiquais la gestion de la municipalité, Steeve Briois et les deux ex-directeurs généraux des services de la mairie Bruno Bilde et Laurent Morel ont déposé plainte pour diffamation. J’ai gagné en première instance et en appel tous les procès, sauf que ça a pris cinq ans. Et ce n’est pas encore fini puisqu’ils ont décidé de se pourvoir en cassation. Le but est que ça nous coûte en temps et en argent. Clairement, si Marine Le Pen remportait l’élection présidentielle, ce serait une catastrophe. Il faut absolument empêcher ça. »

Présidentielle 2022Extrême droite
L'Humanité

Trois mobilisations nécessaires pour un foyer de résistance

Le débat

Patrick Le Hyaric

La République est au bord de l’abîme. À force d’avoir déçu, trompé, maltraité le peuple travailleur, la jeunesse et les créateurs, les mandataires du grand capital ont ouvert une voie royale à l’extrême droite. Mieux, ils ont considéré qu’elle pouvait être leur assurance pour canaliser les colères et empêcher un changement de pouvoir, de politique et de société. Dans la France dans laquelle a été signée la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen, elle est à la porte du pouvoir. De toutes nos forces, nous devons refuser que notre pays rejoigne le camp des Trump, Bolsonaro, Erdogan, Salvini, Orban, Poutine...

C’est parce que le président de la République n’a jamais voulu tirer les leçons des conditions de son élection, imposant violence sociale, autoritarisme, mépris des citoyens et des corps intermédiaires, que nombre d’électrices et d’électeurs progressistes ne veulent pas voter dimanche. Nous comprenons d’autant mieux cette attitude qu’il s’en est fallu de peu que ce scénario soit évité. Il n’a manqué qu’une poignée de voix à Jean-Luc Mélenchon pour qu’un autre choix s’offre à nous.

Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République.

Cette fois encore, M. Macron ne veut pas admettre que 73 % de celles et ceux qui se sont rendus aux urnes ont voté contre lui, et qu’il est pour une large part comptable du fort taux d’abstention. C’est un immense cri de colère sur fond d’usure démocratique qui s’est exprimé le dimanche 10 avril 2022. Contrairement à d’autres périodes, le candidat-président ne peut compter sur un autre candidat républicain pour sceller un compromis en vue d’une majorité de second tour. Une fois encore, c’est aux électeurs de gauche et écologistes qu’il est demandé d’être responsables pour deux, au service de la République. Ils ont la responsabilité de conjurer le pire.

Contrairement aux vœux des deux candidats, il ne s’agit pas d’un référendum pour ou contre leur projet. Il est dommageable que M. Macron et une partie de la grande presse continuent de banaliser l’extrême droite en cherchant le rassemblement autour de son programme plutôt que contre le « lepéno-zemmourisme », tout en se gargarisant de bonnes paroles et de ronds de jambe de dernière minute en direction de l’électorat de gauche, assortis de promesses auxquelles il ne croit pas un mot lui-même.

Dimanche, en saisissant le bulletin portant le nom de M. Macron, il n’est pas question d’approuver la retraite à 65 ans, la conditionnalité du RSA à un travail forcé, la mise en concurrence des écoles au sein d’une même ville, les nouveaux cadeaux envisagés pour le capital sous le doux mot d’« impôts de production », l’entaille à la Sécurité sociale et une nouvelle austérité sous couvert de paiement d’une dette qui ne profite qu’aux fonds financiers. Ce ne sera pas un vote pour M. Macron. Le bulletin portant son nom est le seul outil dont nous disposons pour barrer la route à l’extrême droite. Ne pas procéder ainsi dans le cadre de ce mode de scrutin revient à donner malgré soi une voix au « lepéno-zemmourisme ».

Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Le projet idéologique et politique de ce duo est tout le contraire d’un rempart social. Non seulement ces deux extrêmes droites ont repris tout le programme de la droite la plus radicale au service des puissances d’argent, mais la clef de voûte de leur projet est xénophobe et autoritaire, identitaire, raciste et antisémite, liberticide et sécuritaire, alignée sur les politiques des extrêmes droites européennes, comme le montrent abondamment leurs votes au Parlement européen contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, contre une utilisation plus juste des crédits de la politique agricole commune pour la ruralité et les petits paysans, pour soutenir le pouvoir polonais contre le droit à l’avortement, contre les stages et apprentissages rémunérés pour les jeunes. Mme le Pen, de surcroît, n’est ni pour l’augmentation du Smic, ni pour une plus juste répartition des richesses, ni pour la retraite à 60 ans.

Mais, il y a pire ! La candidate d’extrême droite veut désormais – sous couvert de référendum – procéder à un coup de force constitutionnel. Elle refuserait, a-t-elle expliqué, que les actions de l’État soient soumises au droit et aux juridictions qui l’encadrent. Le principe de ce qui est appelé un État de droit conduit à se conformer au principe de constitutionnalité dont des instances dédiées garantissent le respect, notamment le Conseil constitutionnel. Or, en voulant appliquer le principe de « priorité nationale », la candidate d’extrême droite bafoue tous les textes fondamentaux et notre Constitution.

Cela va de pair avec l’amoindrissement des pouvoirs de la justice, la restriction des libertés publiques, du pluralisme de la presse et de la création culturelle avec la privatisation du pôle public de l’audiovisuel, les manuels scolaires ou la recherche soumis au pouvoir politique. Un tel projet porte en germe ce qu’il convient d’appeler le fascisme. On n’expérimente jamais un tel régime.

Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale.

Le pire est souvent durable. Et, en démocratie, il faut éviter le pire. C’est la première mobilisation indispensable. Les deux autres mobilisations populaires se complètent. Résistance et actions dans la rue, les entreprises, les lieux de création pour rejeter la politique que voudra imposer le pouvoir macroniste. C’est la création d’un foyer de résistance en soutien aux mouvements populaires à l’Assemblée nationale avec l’élection d’une majorité de députés de gauche et de l’écologie sur la base d’un contrat de législature à partir des programmes des différents candidats de gauche à la présidentielle, en respectant le pluralisme politique.

Autrement dit, la volonté commune devrait être de travailler à faire réélire tous les députés sortants, d’en gagner d’autres, certes en tenant compte des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, mais aussi de la diversité des sensibilités politiques et sociales rassemblées dans le vote Mélenchon, tout en respectant les réalités de chaque circonscription. Ainsi pourra être présenté, ensemble, le maximum de candidatures uniques des forces de gauche et de progrès.

Triple mobilisation, donc. Mobilisation pour battre Le Pen. Mobilisation sociale. Mobilisation unitaire pour porter l’espoir d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. La société, le peuple travailleur, les créateurs ont l’impérieux devoir d’inventer et de se mobiliser dans l’unité.

Marine Le PenExtrême droitePrésidentielle 2022
L'Humanité

Quand Marine Le Pen montre son vrai visage au Parlement

Premier plan

RASSEMBLEMENT NATIONAL. Droit du sang, stigmatisation des musulmans, encouragement à l’autodéfense, hostilité envers les lanceurs d’alerte, négation des droits des femmes… Lorsqu’ils votent à Paris et à Bruxelles, les députés d’extrême droite dévoilent leur véritable projet.

Aurélien SoucheyreGaël De Santis

Marine Le Pen n’est pas loin d’être une députée fantôme. La candidate d’extrême droite s’abstient presque tout le temps depuis qu’elle est entrée à l’Assemblée nationale, il y a cinq ans. Dès la première loi du quinquennat Macron, visant à « moraliser » la vie politique, elle s’est abstenue. Mais au moins était-elle dans l’Hémicycle, car, la plupart du temps, elle ne prend pas part au vote.

Elle n’a d’ailleurs rédigé aucun rapport, n’a participé à aucune mission d’évaluation, et n’a déposé aucune contribution écrite. Il serait pourtant faux d’écrire que Marine Le Pen ne fait rien du tout au Parlement. Elle a déposé 1 805 amendements, dont 764 qui n’ont même pas été défendus en séance. Surtout, elle a soutenu 57 propositions de loi. Celles-ci sont éclairantes sur ce qu’elle pourrait faire si elle venait au pouvoir.

Car Marine Le Pen ne prend pas la plume pour rien. Elle le fait pour proposer d’équiper toujours plus les polices municipales en armes à feu, alimentant une surenchère sécuritaire. Elle le fait pour faciliter la suppression des menus de substitution dans les écoles, dévoyant le principe de laïcité et stigmatisant les enfants juifs et musulmans. Elle le fait pour interdire le port de signes religieux lors des sorties scolaires (comprendre le voile). Dans les textes qu’elle signe, la dirigeante du RN cible régulièrement l’islam et les musulmans sans forcément le dire. Et elle l’a fait tout au long du quinquennat.

Ainsi, le 25 janvier 2022, à quelques mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a présenté une loi visant à « lutter contre les débordements » lors des mariages. Un fléau qui mine le pays, selon elle. « Les effusions de joie laissent place aux scènes de jungle et de mises en danger de la vie des riverains et des représentants de l’État : usages abusifs du k laxon, excès de vitesse, conduites à contresens, rodéos urbains, règlements de comptes, agressions de policiers et gendarmes, menaces sur les élus, utilisations de fumigènes, dégradations des biens publics, tirs de mortiers et même tirs à l’a rme à feu », écrit-elle. À qui la faute ? « Ces agissements résultent de mariages communautaires (…). Il est d’ailleurs courant de voir des drapeaux étrangers brandis dans ces mariages qui posent de graves problématiques de sécurité publique », poursuit la candidate, en plein amalgame entre délinquance et immigration. Heureusement qu’elle entend armer un maximum de polices municipales…

Ces textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a approuvés

Marine Le Pen a également profité de pouvoir entrer au Palais-Bourbon pour soutenir un texte visant à « faciliter l’expulsion des gens du voyage et des squatteurs », notamment en réduisant les « peines encourues par les propriétaires cherchant à déloger par eux‑mêmes ». Elle encourage ici les citoyens à se faire justice eux-mêmes, plutôt que de renforcer les moyens d’agir de la police et de la justice. Au sujet de ces deux pouvoirs régaliens, elle a aussi signé un texte législatif visant à ce que l’administration pénitentiaire, qui dépend depuis 1911 du ministère de la Justice, soit désormais rattachée au ministère de l’Intérieur, comme c’était le cas sous Vichy.

La candidate prépare en outre le règne de l’arbitraire, puisque sa proposition de loi visant à « combattre les idéologies islamistes » donne une définition très vague de ce que serait l’islamisme, tout en permettant d’interdire les journaux et chaînes de télévision qui en feraient « l’apologie de manière explicite ou implicite » ou qui témoigneraient d’une « quelconque complaisance dans leur évocation ». Dénoncer les ravages d’une loi s’attaquant concrètement aux musulmans, au lieu de s’attaquer à l’islamisme, pourrait donc valoir fermeture d’un journal.

Très peu investie dans le travail législatif au quotidien, Marine Le Pen n’en a pas moins soutenu une proposition de loi visant à rendre obligatoire les « tests osseux » afin de déterminer l’âge des mineurs isolés, au motif que leur prise en charge représente un « coût colossal » à ses yeux. Afin de lutter contre l’immigration, elle a également défendu à l’Assemblée l’interdiction du droit du sol au profit du droit du sang, ainsi que la constitutionnalisation de la « priorité nationale ». Cela dans le but d’exclure les étrangers « en matière d’expression publique des opinions, d’association, de réunion, de déplacement sur le territoire national ou d’action syndicale », en plus de limiter leur accès « à l’emploi dans le secteur privé ou public, à la propriété immobilière, à l’exercice de certaines professions ou activités économiques ainsi qu’au bénéfice de certaines prestations sociales ou des services publics ».

Mais il y a aussi les textes présentés par la Macronie que Marine Le Pen a votés des deux mains. Celui dit de « sécurité globale », qui interdisait aux journalistes et citoyens de filmer la police avant d’être retoqué par le Conseil constitutionnel. La candidate d’extrême droite a beau jeu de se dire du côté des gilets jaunes mutilés, alors même qu’elle vote une loi qui visait à invisibiliser les violences qu’ils subissent. Elle a également voté pour la réforme de la justice pénale des mineurs, qui rend cette justice expéditive, oublie l’intérêt supérieur de l’enfant et prône un ordre public aveuglé.

Feu vert du RN à la directive sur le secret des affaires

Enfin, Marine Le Pen n’était pas présente, comme par hasard, au moment de voter l’allongement du délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Mais les six députés d’extrême droite ayant pris part au scrutin en février dernier ont voté contre. Une prise de position qui correspond à celle des 23 eurodéputés RN, qui constituent le plus gros contingent de députés européens français, à égalité avec LaREM. En janvier 2020, ils ont voté contre une résolution condamnant les inégalités de rémunérations entre femmes et hommes. En novembre de la même année, ils votent de nouveau contre une résolution dénonçant l’interdiction de l’IVG par la Pologne. Dans la foulée, les eurodéputés RN votent là encore contre un texte européen hostile à la multiplication des zones anti-LGBT en Pologne… Au Parlement français, Marine Le Pen a de son côté défendu une loi afin d’interdire l’écriture inclusive «  pour toute personne morale publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique », ce qui concernerait donc de nombreuses associations.

Toujours depuis Paris, elle a voté contre les ordonnances Pénicaud. La candidate serait-elle du côté des travailleurs ? Il suffit de lire son programme pour se convaincre que non, puisqu’elle entend affaiblir les syndicats et servir les plats au patronat. Il suffit aussi de regarder ce que font les eurodéputés RN à Strasbourg et Bruxelles. En septembre 2021, ils s’abstiennent au moment de défendre les travailleurs ubérisés et de leur offrir la protection sociale et les droits liés au salariat. Quelques mois plus tôt, en mars, ils avaient même voté contre un rapport visant à obtenir une directive sur le devoir de vigilance des multinationales. Après l’effondrement du toit de l’usine de textile de Rana Plaza, qui a fait plus d’un millier de morts au Bangladesh en 2013, les eurodéputés de droite comme de gauche exigent alors des grands groupes qu’ils soient responsables des agissements de leurs fournisseurs ou filiales, en matière de respect des droits humains, sociaux et environnementaux. Pas les élus RN, alors même que ce texte présentait aussi l’occasion de lutter contre le dumping social.

Sur la quasi-totalité des textes défendant les droits des travailleurs à Strasbourg et Bruxelles, l’extrême droite est ainsi aux abonnés absents. Le RN fait mine d’être contre les accords de libre-échange mais ne participe quasiment jamais à les faire tomber. En 2016, ses élus ont même voté en faveur de la directive sur le secret des affaires, qui empêche les lanceurs d’alerte de dévoiler les arrangements avec la légalité des entreprises dans lesquelles ils travaillent. En 2019, ils ont aussi voté contre le socle de droits fondamentaux, soit l’une des principales avancées sociales jamais obtenues au niveau européen. Preuve qu’aux Parlements français comme européen, le RN n’est jamais du côté de la démocratie, des droits sociaux, du partage des richesses et des intérêts des peuples quand il siège dans la minorité. Ce qui ne changerait pas le moins du monde s’il devait devenir demain majoritaire.

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L'Humanité

Clémentine Autain : « L’extrême droite et Macron, ce n’est pas pareil »

Entretien

Élections La députée insoumise Clémentine Autain rappelle les dangers d’une extrême droite au pouvoir. Elle juge par ailleurs que la proposition pour les législatives, faite par la FI au PCF, à EELV et au NPA, repose « sur des bases fermes mais ouvertes ».

Naïm Sakhi

Forts des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, les insoumis ont ouvert la porte à un rassemblement à gauche regroupant le PCF, EELV et le NPA, pour les législatives. Pour la députée FI Clémentine Autain, après avoir battu Marine Le Pen au second tour de la présidentielle dimanche, l’enjeu sera d’infliger une défaite à Emmanuel Macronau mois de juin.

Que représenterait une victoire de l’extrême droite, dimanche ?

Un terrible voyage au bout de la nuit. Il ne faut pas oublier que l’extrême droite cible d’abord les minorités, en particulier les étrangers, les musulmans et les habitants des banlieues populaires. Les femmes, ciblées par une misogynie constitutive de leur identité politique, en seront les premières victimes. L’extrême droite fera de l’État de droit des cocottes en papier. La liberté sera sous surveillance, et la politique antisociale, que nous contestons chez Macron, se poursuivra. C’est un cocktail dangereux quand nous connaissons les modèles de Marine Le Pen : Donald Trump, Jair Bolsonaro, Viktor Orban. Et si Le Pen et ses amis prennent le pouvoir, méfions-nous de leur capacité à ne pas le rendre…

Comment écarter ce risque, dimanche 24 avril ?

Avec la France insoumise et l’Union populaire, je me suis battue pour que Marine Le Pen ne soit pas présente à ce second tour. Maintenant que nous avons raté cet objectif de très peu, la morale habituelle du « front républicain » peut-elle nous sauver ? Je ne le crois pas. Depuis 2002, on explique qu’il faut éviter le pire. Or, le moins pire de 2017, Emmanuel Macron, est d’une grande violence sociale et liberticide. Nous sommes donc devant un os, surtout auprès des jeunes générations qui ne sont pas irriguées comme les précédentes par le combat antifasciste. D’ailleurs, à la différence de 2002, nous n’avons pas de manifestations monstres et immédiates. Un ressort s’est cassé parce que les gens sont en colère face à une forme de non-choix, après être passés si près du second tour avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon. C’est dire si la situation est dangereuse. Nous devons mener un travail de conscientisation sur ce que recouvre concrètement l’extrême droite. Un simple mot d’ordre de type « votez Macron » me semble de nature à diviser la grande famille émancipatrice, et nous n’arriverons pas ainsi à être massivement compris sur le sens même à donner à ce vote. En réalité, c’est Emmanuel Macron qui porte la responsabilité de rassembler les électeurs. J’entends que tant de gens ne supportent pas l’idée de remettre un bulletin de vote Macron dans l’urne. J’en vois la difficulté et j’en suis inquiète. En proposant la retraite à 65 ans, entre autres, il ne favorise pas un vote contre Marine Le Pen. Avec la politique menée durant ses cinq dernières années, il nous a mis en danger face à Marine Le Pen. Or Macron et l’extrême droite, cela n’est pas pareil. Quand nous disons « pas une voix pour l’extrême droite », c’est notre façon d’entrer en jeu pour ne pas tirer un trait d’égalité entre les deux. Mais c’est aussi une invitation à ce que chacun prenne ses responsabilités.

Si Marine Le Pen est battue, Emmanuel Macron aura cinq années de plus à l’Élysée. Comment la résistance à ses politiques ultralibérales devra-t-elle s’organiser ?

Nous devrons infliger une défaite à Macron aux législatives. Cela nécessite la construction d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est ambitieux mais nous devons l’être. Le scrutin du 10 avril nous le montre : avoir de l’ambition permet de nous porter haut. C’est la responsabilité que nous avons, avec l’Union populaire. Nous devons être à la hauteur des suffrages qui nous ont été accordés, en particulier ceux issus de la jeunesse et des quartiers populaires. Ils sont venus aux urnes grâce à la campagne de Jean-Luc Mélenchon, contribuant à notre score. Cela nous oblige. Nous devons poursuivre et amplifier cette dynamique, en agrégeant toujours plus.

Justement, quels rassemblements souhaitez-vous à gauche pour les législatives ? Des courriers ont été envoyés à EELV et au NPA, et une première rencontre s’est tenue avec les communistes. Êtes-vous optimiste ?

J’ai l’optimisme de la volonté ! Des millions de gens en ont concrètement besoin, car ils attendent la hausse de leurs salaires, des moyens pour les services publics, la fin des lois liberticides… Et il y a urgence à mener la transition écologique et à bâtir une nouvelle République. Je sais les rancœurs à surmonter. Les mots très violents à l’égard de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne, venus d’Anne Hidalgo et de Yannick Jadot, et dans une moindre mesure de Fabien Roussel, ont construit des murs alors que nous avions besoin de passerelles. Je sais aussi que, sur le fond, des points programmatiques et stratégiques restent à discuter. Je note enfin que les propositions de discussions faites pendant la campagne présidentielle au PCF et à EELV sont restées lettre morte. La déclaration de l’intergroupe parlementaire insoumis de mardi tend clairement la main, sur des bases fermes mais ouvertes. Elle propose une méthode : se rassembler sur le fond pour dégager une perspective majoritaire cohérente. J’invite toutes les forces et personnalités de gauche et de l’écologie politique à se saisir de cette porte ouverte.

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Le Figaro

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

EN COURS : Mis à jour le 22 avril 2022 à 10:06

S'il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.

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Embargo sur le pétrole russe : Josep Borrell guère optimiste sur l’unanimité des Européens

L’UE est le premier acheteur de pétrole russe. Sur la base des chiffres de 2021, l’Europe verserait à la Russie quelque 285 millions de dollars par jour pour ses approvisionnements. Quant à un embargo sur le gaz, il «sera très difficile parce que certains Etats membres ont déjà dit qu’ils opposeraient leur veto à toute décision collective», prévient le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. Après le charbon, certains États membres dont la Pologne et la France militent pour couper l’UE du trésor de guerre de Moscou, à savoir ses énergies. D’autres s’y opposent, notamment l’Allemagne, la Hongrie et l’Autriche.

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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass

La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.

Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse.  «On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»

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Aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation «dangereuse» sur les routes.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

«En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. Jeudi, trois bus d'évacués du port assiégé de Marioupol étaient arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est, avait constaté l'AFP.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: plus de 1.000 corps de civils dans les morgues de la région de Kiev

Le siège d’Azovstal «indique probablement un désir de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique

«La décision de Poutine de bloquer l'aciérie d'Azovstal indique probablement un désir de contenir la résistance ukrainienne à Marioupol et de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique par la voix de son ministère de la défense. D’autant qu’un assaut terrestre «de la part de la Russie contre la centrale entraînerait probablement d'importantes pertes russes, ce qui réduirait encore leur efficacité globale au combat». Quant au reste du Donbass, «malgré l'attention renouvelée de la Russie, ils souffrent toujours des pertes subies plus tôt dans le conflit. Afin d'essayer de reconstituer leurs forces épuisées, ils ont eu recours au transport de matériel inutilisable vers la Russie pour réparation».

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Marioupol est sous contrôle russe, selon Vladimir Poutine

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine

Un peu plus haut sur cette côte de la mer Noire, la ville de Marioupolégrène les stations de son chemin de croix. L’épreuve absolue, la guerre urbaine totale. Le grand port, qui abritait une importante communauté grecque, n’est plus que ruines et il faudra du temps avant que le drapeau hellène y flotte de nouveau. En attendant, celui-ci est bien planté à Odessa, qui vit au pouls des combats du sud et l’est de l’Ukraine. Au début du mois, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias est venu rouvrir le consulat grec dans la vieille cité portuaire.

> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine

La Russie sanctionne 29 Américains, dont Mark Zuckerberg et Kamala Harris

La Russie a interdit jeudi 21 avril l'entrée sur son territoire à 29 personnalités américaines, dont le dirigeant de Meta, Mark Zuckerberg, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris, en réaction aux sanctions contre Moscou liées à l'Ukraine. En outre, 61 personnalités canadiennes, pour la plupart des responsables gouvernementaux ou militaires, sont également visées par cette mesure. Ces citoyens américains et canadiens «sont interdits d'entrée en Russie pour une durée indéterminée», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans deux communiqués listant les noms des personnes visées.

À VOIR AUSSI - Le président mexicain dénonce «l’arrogance» de Mark Zuckerberg après la fermeture du compte Facebook de Donald Trump

L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons, demande le FMI

L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons et non de prêts pour éviter que Kiev n'accumule une dette considérable qui compliquerait la reprise au sortir de la guerre, a souligné jeudi Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé à 7 milliards de dollars par mois les besoins de son pays pour compenser les pertes économiques causées par la guerre.

Renault plus impacté par les puces que par l'Ukraine au premier trimestre

Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.

Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué .

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Renault suspend son activité à Moscou

Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Comme un nouveau caillou sur le chemin de sa rhétorique nucléaire, la Russie de Vladimir Poutine a procédé mercredi à un tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Pour l’autocrate, l’engin serait le «meilleur» des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le plus effrayant aussi si l’on s’arrête à son nom de guerre, «Satan 2», ou à ses dimensions: 35 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 200 tonnes au lancement, une tonne de charge utile. Le missile peut emporter 10 à 15 têtes nucléaires et des leurres.

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Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne

L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande. «Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.

Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit. Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.

À VOIR AUSSI - La guerre serait plus courte si l'Ukraine recevait plus d'armes, affirme Zelensky

L'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes. «Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou», a averti le président ukrainien.

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L'Ukraine avait déjà accusé, début mars, la Russie de chercher à mettre en scène à Kherson un «référendum» à l'image de celui qui, en 2014, avait scellé l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, et qui est considéré comme illégal par Kiev et par les Occidentaux. Dans l'est de l'Ukraine, les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk ont pour leur part proclamé leur indépendance, en tant que «républiques populaires», à l'issue de référendums également jugés nuls et non avenus par la communauté internationale.

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«Il n'y aura pas de République populaire de Kherson. Si quelqu'un veut une nouvelle annexion, des sanctions plus puissantes frapperont la Russie», a menacé Volodymyr Zelensky. Kherson est la première grande ville dont se sont emparé les forces russes après leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Un peu plus au nord-est, l'armée russe contrôle également un vaste secteur autour de la ville de Zaporojjia, laquelle reste tenue par les Ukrainiens.

Des fosses communes soupçonnées d’abriter jusqu’à 9.000 corps à Manhush

Selon Associated Press et Reuters, des images satellites publiées jeudi montrent ce qui semble être des fosses communes près de Marioupol, et des responsables locaux accusent la Russie d'y avoir enterré jusqu'à 9.000 civils ukrainiens dans le but de dissimuler le massacre qui se déroulait lors du siège de la ville portuaire.

Le fournisseur d'images satellite Maxar Technologies a publié les photos, qui, selon lui, montrent plus de 200 charniers dans une ville où des responsables ukrainiens affirment que les Russes ont enterré des habitants de Marioupol tués dans les combats. Les images montrent de longues rangées de tombes s'étendant à partir d'un cimetière existant dans la ville de Manhush, à l'extérieur de Marioupol.

À VOIR AUSSI - Le maire de Marioupol estime qu'au moins 20 000 habitants ont été tués

Le maire de Mariupol, Vadym Boychenko, a accusé les Russes de «cacher leurs crimes militaires» en emportant les corps de civils de la ville et en les enterrant à Manhush. Les tombes pourraient contenir jusqu'à 9.000 morts, a déclaré jeudi le conseil municipal de Marioupol dans un message sur l'application de messagerie Telegram.

Washington ajoute 800 millions de dollars d'aide militaire pour l'Ukraine

Joe Biden a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour aider l'armée ukrainienne à repousser les forces russes du Donbass, jurant que Vladimir Poutine «ne réussira jamais» à occuper l'Ukraine. «Nous sommes dans une période critique où ils vont préparer le terrain pour la prochaine phase de cette guerre», a souligné le président américain à propos de la Russie.

> LIRE AUSSI - Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Les Etats-Unis et leurs alliés agissent «aussi vite que possible» pour continuer à fournir à l'Ukraine «les armes dont ses forces ont besoin», a assuré le président américain. Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Ces 72 Howitzer, qui s'ajouteront aux 18 obusiers du même type dont les premiers devraient arriver en Ukraine dans les prochains jours, «permettront d'équiper cinq bataillons d'artillerie pour un usage potentiel dans le Donbass», a souligné le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: le pentagone annonce une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine

Marioupol continue de résister à l'offensive russe, assure Kiev

Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir «libéré», résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal où sont également retranchés des civils. «Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée», s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal.

> LIRE AUSSI - Les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

«Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...) Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants», a-t-il relaté. La chute totale de Marioupol, un grand port industriel sur la mer d'Azov devenu ville-martyre et champ de ruines après bientôt deux mois de pilonnage et de siège russes, constituerait une victoire importante pour Moscou, qui cherche à créer un pont terrestre reliant la Crimée annexée en 2014 avec les zones séparatistes pro-russes dans la région du Donbass.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky évoque «deux façons de débloquer Marioupol»

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les forces russes avaient «libéré» Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel d'Azovstal où ils sont retranchés. Volodymyr Zelensky ne s'est pas déclaré vaincu, assurant que la bataille était toujours en cours. «Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol, une ville qui continue de résister à la Russie, malgré tout ce que disent les occupants», a-t-il dit dans une allocution vidéo.

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

S'il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.

> LIRE NOTRE ENTRETIEN EXCLUSIF - De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

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Embargo sur le pétrole russe : Josep Borrell guère optimiste sur l’unanimité des Européens

L’UE est le premier acheteur de pétrole russe. Sur la base des chiffres de 2021, l’Europe verserait à la Russie quelque 285 millions de dollars par jour pour ses approvisionnements. Quant à un embargo sur le gaz, il «sera très difficile parce que certains Etats membres ont déjà dit qu’ils opposeraient leur veto à toute décision collective», prévient le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell. Après le charbon, certains États membres dont la Pologne et la France militent pour couper l’UE du trésor de guerre de Moscou, à savoir ses énergies. D’autres s’y opposent, notamment l’Allemagne, la Hongrie et l’Autriche.

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Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass

La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.

Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse.  «On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»

> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass

Aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation «dangereuse» sur les routes.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

«En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui», a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. Jeudi, trois bus d'évacués du port assiégé de Marioupol étaient arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est, avait constaté l'AFP.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: plus de 1.000 corps de civils dans les morgues de la région de Kiev

Le siège d’Azovstal «indique probablement un désir de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique

«La décision de Poutine de bloquer l'aciérie d'Azovstal indique probablement un désir de contenir la résistance ukrainienne à Marioupol et de libérer les forces russes pour qu'elles soient déployées ailleurs dans l'est de l'Ukraine», estime le renseignement britannique par la voix de son ministère de la défense. D’autant qu’un assaut terrestre «de la part de la Russie contre la centrale entraînerait probablement d'importantes pertes russes, ce qui réduirait encore leur efficacité globale au combat». Quant au reste du Donbass, «malgré l'attention renouvelée de la Russie, ils souffrent toujours des pertes subies plus tôt dans le conflit. Afin d'essayer de reconstituer leurs forces épuisées, ils ont eu recours au transport de matériel inutilisable vers la Russie pour réparation».

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Marioupol est sous contrôle russe, selon Vladimir Poutine

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine

Un peu plus haut sur cette côte de la mer Noire, la ville de Marioupolégrène les stations de son chemin de croix. L’épreuve absolue, la guerre urbaine totale. Le grand port, qui abritait une importante communauté grecque, n’est plus que ruines et il faudra du temps avant que le drapeau hellène y flotte de nouveau. En attendant, celui-ci est bien planté à Odessa, qui vit au pouls des combats du sud et l’est de l’Ukraine. Au début du mois, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias est venu rouvrir le consulat grec dans la vieille cité portuaire.

> LIRE LE RECIT DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine

La Russie sanctionne 29 Américains, dont Mark Zuckerberg et Kamala Harris

La Russie a interdit jeudi 21 avril l'entrée sur son territoire à 29 personnalités américaines, dont le dirigeant de Meta, Mark Zuckerberg, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris, en réaction aux sanctions contre Moscou liées à l'Ukraine. En outre, 61 personnalités canadiennes, pour la plupart des responsables gouvernementaux ou militaires, sont également visées par cette mesure. Ces citoyens américains et canadiens «sont interdits d'entrée en Russie pour une durée indéterminée», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans deux communiqués listant les noms des personnes visées.

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L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons, demande le FMI

L'aide financière à l'Ukraine doit être accordée «le plus possible» sous forme de dons et non de prêts pour éviter que Kiev n'accumule une dette considérable qui compliquerait la reprise au sortir de la guerre, a souligné jeudi Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé à 7 milliards de dollars par mois les besoins de son pays pour compenser les pertes économiques causées par la guerre.

Renault plus impacté par les puces que par l'Ukraine au premier trimestre

Le groupe Renault a publié vendredi un chiffre d'affaires en baisse de 2,7% sur un an au premier trimestre à 9,7 milliards d'euros, freiné notamment par la pénurie de semi-conducteurs et dans une moindre mesure par la guerre en Ukraine.

Les résultats du constructeur ont notamment été impactés par «la baisse du marché automobile en Europe en lien avec la pénurie des semi-conducteurs, affectant principalement les ventes de la marque Renault, Dacia étant moins exposé aux fournisseurs les plus touchés», indique le groupe français dans un communiqué .

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Renault suspend son activité à Moscou

Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Comme un nouveau caillou sur le chemin de sa rhétorique nucléaire, la Russie de Vladimir Poutine a procédé mercredi à un tir d’essai de son dernier-né, le RS-28 Sarmat. Pour l’autocrate, l’engin serait le «meilleur» des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Le plus effrayant aussi si l’on s’arrête à son nom de guerre, «Satan 2», ou à ses dimensions: 35 mètres de long, 3 mètres de diamètre, 200 tonnes au lancement, une tonne de charge utile. Le missile peut emporter 10 à 15 têtes nucléaires et des leurres.

À VOIR AUSSI - Qu'est-ce que le «Sarmat», le missile le plus puissant du monde ?

> LIRE AUSSI - Avec l’essai du missile Sarmat, Vladimir Poutine tente une démonstration de puissance nucléaire

Kiev va recevoir prochainement des armes lourdes de pays est-européens, selon l'Allemagne

L'Ukraine va recevoir «dans les prochains jours» des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part des partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, a déclaré jeudi la ministre de la Défense allemande. «Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés, ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder» à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue n-tv.

Ce matériel sera livré «dans les prochains jours» alors que les experts militaires disent que «les deux prochaines semaines seront décisives» dans la guerre russe en Ukraine, a-t-elle dit. Plusieurs pays de l'Otan ont déjà donné leur feu vert à des livraisons d'armes lourdes, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la République tchèque ou les Pays-Bas.

À VOIR AUSSI - La guerre serait plus courte si l'Ukraine recevait plus d'armes, affirme Zelensky

L'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes. «Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou», a averti le président ukrainien.

> LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

L'Ukraine avait déjà accusé, début mars, la Russie de chercher à mettre en scène à Kherson un «référendum» à l'image de celui qui, en 2014, avait scellé l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie, et qui est considéré comme illégal par Kiev et par les Occidentaux. Dans l'est de l'Ukraine, les territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk ont pour leur part proclamé leur indépendance, en tant que «républiques populaires», à l'issue de référendums également jugés nuls et non avenus par la communauté internationale.

À VOIR AUSSI - «Les dirigeants russes envoient leurs troupes à la mort» dans le Donbass, affirme un conseiller présidentiel ukrainien

«Il n'y aura pas de République populaire de Kherson. Si quelqu'un veut une nouvelle annexion, des sanctions plus puissantes frapperont la Russie», a menacé Volodymyr Zelensky. Kherson est la première grande ville dont se sont emparé les forces russes après leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février. Un peu plus au nord-est, l'armée russe contrôle également un vaste secteur autour de la ville de Zaporojjia, laquelle reste tenue par les Ukrainiens.

Des fosses communes soupçonnées d’abriter jusqu’à 9.000 corps à Manhush

Selon Associated Press et Reuters, des images satellites publiées jeudi montrent ce qui semble être des fosses communes près de Marioupol, et des responsables locaux accusent la Russie d'y avoir enterré jusqu'à 9.000 civils ukrainiens dans le but de dissimuler le massacre qui se déroulait lors du siège de la ville portuaire.

Le fournisseur d'images satellite Maxar Technologies a publié les photos, qui, selon lui, montrent plus de 200 charniers dans une ville où des responsables ukrainiens affirment que les Russes ont enterré des habitants de Marioupol tués dans les combats. Les images montrent de longues rangées de tombes s'étendant à partir d'un cimetière existant dans la ville de Manhush, à l'extérieur de Marioupol.

À VOIR AUSSI - Le maire de Marioupol estime qu'au moins 20 000 habitants ont été tués

Le maire de Mariupol, Vadym Boychenko, a accusé les Russes de «cacher leurs crimes militaires» en emportant les corps de civils de la ville et en les enterrant à Manhush. Les tombes pourraient contenir jusqu'à 9.000 morts, a déclaré jeudi le conseil municipal de Marioupol dans un message sur l'application de messagerie Telegram.

Washington ajoute 800 millions de dollars d'aide militaire pour l'Ukraine

Joe Biden a annoncé jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour aider l'armée ukrainienne à repousser les forces russes du Donbass, jurant que Vladimir Poutine «ne réussira jamais» à occuper l'Ukraine. «Nous sommes dans une période critique où ils vont préparer le terrain pour la prochaine phase de cette guerre», a souligné le président américain à propos de la Russie.

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Les Etats-Unis et leurs alliés agissent «aussi vite que possible» pour continuer à fournir à l'Ukraine «les armes dont ses forces ont besoin», a assuré le président américain. Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche d'aide à l'Ukraine comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost. Ces 72 Howitzer, qui s'ajouteront aux 18 obusiers du même type dont les premiers devraient arriver en Ukraine dans les prochains jours, «permettront d'équiper cinq bataillons d'artillerie pour un usage potentiel dans le Donbass», a souligné le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

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Marioupol continue de résister à l'offensive russe, assure Kiev

Le port stratégique de Marioupol, que Moscou assure avoir «libéré», résiste encore aux forces russes, affirme Kiev, selon qui des combattants ukrainiens continuent de défendre avec acharnement l'immense complexe métallurgique Azovstal où sont également retranchés des civils. «Il n'y a pas un seul bâtiment non endommagé à Marioupol. Une ville littéralement brûlée», s'est indigné jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours prononcé devant le parlement du Portugal.

> LIRE AUSSI - Les grands enjeux stratégiques de la prise de Marioupol

«Pendant plus d'un mois, les troupes russes ont assiégé Marioupol (...) Des centaines de milliers de civils étaient (coincés) là, sans nourriture, sans eau, sans médicaments. Sous des bombardements constants», a-t-il relaté. La chute totale de Marioupol, un grand port industriel sur la mer d'Azov devenu ville-martyre et champ de ruines après bientôt deux mois de pilonnage et de siège russes, constituerait une victoire importante pour Moscou, qui cherche à créer un pont terrestre reliant la Crimée annexée en 2014 avec les zones séparatistes pro-russes dans la région du Donbass.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky évoque «deux façons de débloquer Marioupol»

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les forces russes avaient «libéré» Marioupol, ordonnant d'assiéger les derniers combattants ukrainiens plutôt que de donner l'assaut sur le site industriel d'Azovstal où ils sont retranchés. Volodymyr Zelensky ne s'est pas déclaré vaincu, assurant que la bataille était toujours en cours. «Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol, une ville qui continue de résister à la Russie, malgré tout ce que disent les occupants», a-t-il dit dans une allocution vidéo.

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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Le Figaro

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - Les quelques 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Envoyé spécial à Odessa

Un peu plus haut sur cette côte de la mer Noire, la ville de Marioupolégrène les stations de son chemin de croix. L’épreuve absolue, la guerre urbaine totale. Le grand port, qui abritait une importante communauté grecque, n’est plus que ruines et il faudra du temps avant que le drapeau hellène y flotte de nouveau. En attendant, celui-ci est bien planté à Odessa, qui vit au pouls des combats du sud et l’est de l’Ukraine. Au début du mois, le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias est venu rouvrir le consulat grec dans la vieille cité portuaire.

Depuis, Dimitrios Dochtsis s’active pour aider au mieux l’Ukraine éprouvée. «Le message est clair, dit le consul, nous étions présents ici dans le passé et nous voulons continuer à l’être, encore plus dans cette épreuve. Et nous aiderons autant que nous le pourrons à la reconstruction.» Après avoir organisé plusieurs évacuations, le consulat coordonne l’arrivée de l’aide humanitaire. L’homme est fier du seul consulat général - tenu par un diplomate professionnel donc -, d’un pays européen et de l’Otan installé à Odessa. Il y en avait bien sûr un autre à Marioupol, qui hébergeait une communauté d’origine grecque de plus de 70.000 personnes sur les 430.000 habitants de la ville. À Odessa, ils sont beaucoup moins nombreux, aux alentours de 2500.

À lire aussiDans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

C’est un juste retour de l’Histoire, une sorte de tribut mémoriel qu’Athènes paye à une ville qui a «joué un rôle important dans l’histoire récente de la Grèce et la création d’un État grec moderne», dit Dimitrios Dochtsis. Le Musée de la Filiki Eteria cultive ce souvenir. C’est là, en 1814, que fut créée cette «Société des amis», une organisation secrète qui ourdit les plans de l’indépendance grecque. Ses fondateurs, imprégnés des idées des révolutions française et américaine, développèrent le sentiment national face à quatre siècles d’occupation ottomane. Et c’est à son initiative que fut lancée en 1821 la guerre d’indépendance, d’abord en Moldavie et Valachie avant de gagner le Péloponnèse.

Une présence ancestrale

Cette présence ancestrale se lit partout, dans la toponymie comme dans l’architecture. Il y a la rue des Grecs, qui veine le centre-ville, la place des Grecs, et tant de bâtiments construits par eux. Un nom résonne particulièrement dans l’histoire de la cité portuaire, celui de Grigorios Maraslis, qui en fut le maire pendant dix-sept ans, de 1878 à 1895. De sa fortune, il fit bon usage. La ville lui doit le musée archéologique ainsi que celui des beaux-arts et bien d’autres immeubles. C’est d’ailleurs dans son ancienne demeure que se réunissaient les conjurés de la Filiki Eteria. Ce fut l’âge d’or d’Odessa. En un siècle, il y eut sept maires d’origine grecque.

Le long du «Boulevard des Français», nommé ainsi après le voyage du tsar Nicolas II à Paris, un parc public s’étend au cœur de ce quartier périphérique où les riches Odessites avaient leurs datchas. Au milieu des arbres, se cachent de grandes villas dont la décrépitude ne masque pas totalement le luxe passé. La plus jolie, avec ses tourelles et ses vérandas, appartenait à la famille Paraskeva, qui devait sa fortune à l’industrie du cuir. Une autre, imposante, était la propriété des Mavrocordato, très présente dans la banque, l’immobilier et la viticulture.

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Aujourd’hui, certains de ces lieux historiques sont inaccessibles, isolés par des barricades et protégés par des murs de sacs de sable. Lorsqu’ils ont déclenché la guerre, le 24 février dernier, les Russes projetaient de s’emparer de ce port si stratégique, avec une double manœuvre, une attaque terrestre et un débarquement de troupes. Mais au sol, les troupes russes, après s’être emparées de Kherson, ont été stoppées à Mikolaïv. À une heure d’Odessa, les combats y sont toujours violents, les Ukrainiens rêvant de reprendre Kherson alors que les Russes s’accrochent dur à cette bande de territoire qui offre une continuité avec la Crimée. La menace sur Odessa s’est un peu éloignée. Des frappes de missiles ont eu lieu, encore récemment, sur des infrastructures aux environs de la ville. Mais au fond d’eux-mêmes, les Odessites ont toujours espéré que Poutine n’oserait pas mettre à feu et à sang la cité créée par Catherine II, qui lui avait donné ce nom en souvenir de la colonie grecque d’Odessos, aujourd’hui Varna en Bulgarie. À moins que ce soit en l’honneur du héros homérique Odysseus (Ulysse).

Entre 30 000 et 40 000 Odessites travaillent sur des bâtiments de la flotte grecque. Cela fait une grosse source de revenus

«La communauté grecque a longtemps été très puissante, pas forcément très nombreuse mais très bourgeoise, en tenant beaucoup de banques et de compagnies maritimes, raconte encore le consul. D’une autre manière, la Grèce reste aujourd’hui très importante économiquement pour Odessa: entre 30.000 et 40.000 Odessites travaillent sur des bâtiments de la flotte grecque. Cela fait une grosse source de revenus, qui irrigue tout, la construction comme les ventes de voitures. Enfin cela, c’était avant la guerre.»

De nombreuses compagnies de transport maritime grecques ont aussi pignon sur rue dans cette ville jumelée avec Le Pirée. Les ports de la région assurent en temps normal 60 % des exportations de l’Ukraine, une part qui monte à 90 % pour les produits agricoles.

«Combatants volontaires en 2014 et 2015»

Yennadiy Polatov est né à Bakou, où ses ancêtres originaires de Trébizonde s’étaient réfugiés pour fuir les Ottomans. Il est venu faire ses études à Odessa, y est resté et préside aujourd’hui le «Club grec d’Odessa Ellada», créé jadis par un officier de l’Armée rouge, Aristotel Papunidi. L’association s’attache à promouvoir la culture grecque, que ce soit avec un groupe de musique et de danse ou en envoyant chaque année dix jeunes de la ville étudier en Grèce. Son fils jouait d’ailleurs encore récemment dans une équipe de football de Thessalonique. «Sous l’URSS, nous étions surveillés et humiliés, dit-il, mais aujourd’hui, c’est autre chose qui menace notre identité: les jeunes mettent moins d’enthousiasme à faire vivre cet esprit, sont moins tournés vers l’héritage historique et spirituel.» Certains établissements, comme l’École 118, ont toutefois un enseignement spécialisé sur la langue et la culture grecques.

C’est une ville très cosmopolite, où toutes les communautés ont toujours vécu en bonne intelligence

La guerre, pourtant, mobilise les énergies. Membre d’une autre «association des Grecs d’Odessa», Anatoliy Burnazaki connaît «nombre de Grecs qui sont venus comme combattants volontaires en 2014 et 2015», quand les forces prorusses lorgnaient déjà Marioupol. «Certains ont même rejoint le bataillon Azov», dit-il. Celui dont la famille est originaire de Thessalonique et qui travailla longtemps dans une entreprise de sols et moquettes est devenu aumônier volontaire auprès de l’armée. Pour lui, «la Grèce s’est toujours battue pour son indépendance, alors cela donne encore plus de force». Il espère que la guerre ne viendra pas détruire l’esprit d’Odessa. «C’est une ville très cosmopolite, où toutes les communautés ont toujours vécu en bonne intelligence, dit-il, la seule rivalité entre Grecs et Juifs, ce fut pour le commerce. Les seconds ont dominé dès le milieu du XIXe siècle.»

Membre de l’Otan, la Grèce a adopté une attitude dure vis-à-vis de Moscou, avec une aide militaire et la saisie récente d’un pétrolier russe. Surtout, elle a fait savoir qu’elle veillerait particulièrement à ce que la justice internationale enquête sur les crimes de guerre qui ont pu être commis à Marioupol. «Parce que, estime, Anatoliy Burnazaki, les Russes traitent aujourd’hui la population ukrainienne comme les Ottomans traitaient les Grecs.»

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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Le Figaro

Renault-Nissan: enquête dans les méandres de l’affaire Carlos Ghosn

Bertille Bayart

GRAND ANGLE - Avant d’être visé par la justice française, l’ancien patron était inculpé quatre fois au Japon. Quelles sont les accusations?

Alors que la justice française a délivré le 22 avril 2022 un mandat d’arrêt international contre l’ancien patron de Renault-Nissan, Le Figaro vous propose de relire une grande enquête parue dans ses colonnes le 20 janvier 2020 sur l’affaire Carlos Ghosn.

C’est une affaire tentaculaire qui, du fait de l’évasion spectaculaire de Carlos Ghosn, désormais réfugié au Liban, ne sera peut-être jamais jugée. L’opinion en a une vision kaléidoscopique: des rémunérations extravagantes mais pour la plupart jamais versées, une maison à Beyrouth achetée par Nissan mais où l’ex-PDG vit aujourd’hui, des circuits aux apparences de rétrocommissions, des fêtes au château de Versailles, et jusqu’à des paquets de chips facturés sur une ligne budgétaire aux allures de caisse noire… Il y a de tout dans l’affaire Ghosn, où l’on mélange souvent morale, éthique et droit.

En septembre, Nissan avait chiffré son préjudice potentiel à 35 milliards de yens, soit environ 300 millions de dollars, dont une partie seulement a été effectivement décaissée. Le champ des inculpations prononcées par la justice au Japon est plus restreint. État des lieux de ce que l’on sait des accusations, et des réponses de Carlos Ghosn.

Rémunérations cachées?

Toshiaki Onuma n’était pas destiné à acquérir une quelconque notoriété. Au 21e étage du siège de Nissan, à Yokohama, celui de la présidence, il occupait les fonctions de chef du secrétariat. C’est lui qui, dans le cadre de l’accord de coopération qu’il a signé avec les procureurs de Tokyo, le 1er novembre 2018, leur a apporté les documents qui ont le plus directement conduit à l’arrestation de Carlos Ghosn, le 19 novembre suivant, et à ses deux premières inculpations. «De l’exercice 2009 à l’exercice 2017, Ghosn et Greg Kelly (ancien cadre de Nissan, coaccusé, NDLR) ont dissimulé un total de 9078 milliards de yens (environ 94 millions de dollars) de rémunérations payables à Ghosn», a écrit Nissan le 9 septembre au terme de son enquête interne. Selon l’ancien patron, ces documents ne sont pas des preuves, mais des «mémos», sans valeur juridique.

Pour comprendre l’enjeu, il faut remonter dix ans en arrière. En 2009, Tokyo convertit ses entreprises cotées à la transparence des rémunérations de leurs dirigeants. Carlos Ghosn, redoutant l’effet sur l’opinion au Japon et en France - et donc sur l’État français actionnaire de Renault -, rabote sa feuille de paie. Le premier salaire qu’il révèle publiquement - pour l’exercice clos fin mars 2010 - est deux fois moins élevé que celui qu’il gagnait un an plus tôt à l’abri des regards.

Il s’engage dès lors chez Nissan une quête systématique de moyens de payer davantage Carlos Ghosn. Dès 2010, Greg Kelly teste l’hypothèse d’une rémunération versée par RNBV, la société néerlandaise commune à Renault et Nissan. Le Losange explique qu’il devra la rendre publique. La piste est écartée. Nissan crée alors une autre structure aux Pays-Bas, Zi-A, officiellement destinée à des opérations de capital-investissement. De nouveau, les hommes du 21e étage à Yokohama envisagent d’y salarier Ghosn. De nouveau, l’idée est abandonnée au moment, et ce n’est peut-être pas un hasard, où le PDG est fragilisé en France par l’affaire des faux espions chez Renault. Puis Nissan élabore un programme d’intéressement (LTIP) dont Carlos Ghosn aurait été le bénéficiaire essentiel. Il a été abandonné pour des risques fiscaux. Etc.

J’ai été arrêté pour des rémunérations qui n’étaient pas fixées, qui n’étaient pas décidées, et qui n’ont pas été payées.

À l’époque, l’enjeu est l’écart entre la rémunération du patron de Nissan, l’artisan de sa résurrection après 1999, et celle de ses homologues, notamment chez General Motors, dont l’Administration Obama lui a proposé la tête en 2009. C’est ici qu’interviennent les fameux documents de Toshiaki Onuma. Le chef du secrétariat a consigné, année après année, l’écart entre le salaire de Carlos Ghosn et sa «valeur de marché». Selon Carlos Ghosn, ces «registres» faisaient le compte de son manque à gagner, qu’il aurait fait valoir au moment de son départ du groupe. Rien d’autre. Selon Nissan, les procureurs et la SEC, l’autorité des marchés financiers aux États-Unis, ils retracent des rémunérations, certes non versées, mais effectivement dues à Carlos Ghosn. La seule signature de ce dernier, qui chez Nissan avait le pouvoir de déterminer les salaires, engageait l’entreprise y compris s’agissant de sa propre feuille de paie.

Or, si le versement différé de ces rémunérations était acquis, il fallait les rendre publiques pour que les investisseurs en soient informés. Si, au contraire, ces rémunérations n’étaient ni fixes ni certaines - puisque, comme le dit Carlos Ghosn, elles n’ont pas été validées par le conseil d’administration -, alors elles n’avaient pas à l’être. Entre l’une et l’autre version, c’est l’innocence ou la culpabilité de Carlos Ghosn qui se joue, puisqu’il a été mis en examen (deux fois, sur deux périodes différentes) pour avoir enfreint l’obligation de transparence. «J’ai été arrêté pour des rémunérations qui n’étaient pas fixées, qui n’étaient pas décidées, et qui n’ont pas été payées», a dénoncé Carlos Ghosn lors de sa conférence de presse du 8 janvier dernier.

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Chaque camp apporte des éléments à l’appui de sa thèse. Du côté de Nissan, également inculpé, et de la justice japonaise, l’accusation se nourrit de tous les indices de l’âpreté au gain de l’ancien PDG. Il y a ces modifications a posteriori du calcul du plan retraite (clôturé en 2007) de Nissan qui ont gonflé sa valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Il y a ces projets de «package» de fin de carrière qui promettaient à Ghosn d’obtenir 40 à 60 millions de dollars sous forme d’indemnités de non-concurrence et autres prestations de conseil.

Il y a cette prime et ce salaire versés, par NMBV, la société créée en 2017 par Nissan et Mitsubishi quand le petit constructeur japonais a rejoint l’Alliance. Il y a ces acrobaties avec les dates d’exercice des actions de performance (SAR, share appreciation rights) qui permettaient de maximiser le gain. C’est une litanie.

La comptabilité parle cependant en faveur de Carlos Ghosn: Nissan n’avait pas provisionné ces rémunérations différées. Or, c’est par le provisionnement que les entreprises reconnaissent les sommes qu’elles doivent. Opportunément, Nissan a corrigé ses comptes après l’arrestation de son patron.

Le droit est sujet à interprétation.

Le 23 septembre 2019, Carlos Ghosn a signé un accord transactionnel avec la SEC, qui le poursuivait pour ces mêmes raisons de transparence. 1 million de dollars pour mettre fin aux poursuites. Un arrangement assez classique outre-Atlantique derrière lequel le Japon voit une reconnaissance de culpabilité, alors qu’en droit il n’en est rien. «J’avais le choix entre payer 3 millions de dollars par an de frais d’avocats ou transiger pour 1 million», justifie en substance Carlos Ghosn.

Le droit est sujet à interprétation. Devant une cour américaine, à Nashville, où des actionnaires voulaient introduire une class action, Nissan a lui-même souligné cet été les incertitudes dans l’application d’une loi japonaise encore assez récente et qui manque de jurisprudence. Le constructeur a mobilisé en renfort un avocat expert, Mitsuhiro Yasuda.

Reste enfin la question de l’intentionnalité. Si la loi sur la transparence a été enfreinte, l’a-t-elle été délibérément? Nissan a décrit un système dont Carlos Ghosn était le chef omnipotent et Greg Kelly, son ancien directeur de cabinet et ancien DRH, le «cerveau». Ghosn livre une version dans laquelle c’est Nissan qui cherchait à le retenir: «Ils étaient inquiets, terrifiés, à l’idée que je quitte Nissan. La relève n’était pas prête», expliquait-il le 9 janvier au Figaro. Greg Kelly affirmait l’an dernier dans un unique entretien donné à un magazine japonais que le PDG lui avait en effet demandé de regarder les méthodes pour augmenter sa rémunération, mais cela «dans le cadre de la loi».

Greg Kelly avait au passage fait des révélations qui ont ensuite ravagé la direction de Nissan: les petits arrangements réalisés sur la valeur des SAR n’ont pas profité qu’à l’ancien PDG mais aussi à d’autres dirigeants de Nissan, dont celui qui en était le directeur général, Hiroto Saikawa. Ce dernier a été débarqué début septembre 2019.

La route saoudienne

Deux mois après son arrestation et déjà inculpé pour dissimulation de revenus, Carlos Ghosn a été mis en examen en janvier 2019 pour un motif bien plus grave, d’abus de confiance aggravé.

Là encore, tout aurait commencé dix ans plus tôt. La crise qui mit par terre General Motors au point que Washington tenta de débaucher Carlos Ghosn a aussi laminé ses finances personnelles. Fin 2008, le patron de Nissan a besoin de cash. La banque Shinsei, qui gère ses contrats de couverture contre le risque de change, exige des garanties, du «collatéral», pour faire face au yoyo du cours du yen. Dans un premier temps, c’est Nissan qui se porte garant. Carlos Ghosn a pris un malin plaisir, en conférence de presse, à exhiber la résolution du conseil d’administration de l’époque, portant notamment la signature de Carlos Tavares, aujourd’hui patron de PSA.

Nissan reproche à son ancien patron d’avoir fait voter une disposition générale en faveur de tous ses dirigeants expatriés quand l’objectif était en réalité individuel. Carlos Ghosn rappelle que Nissan ne devait subir aucune perte. De fait, le groupe reconnaît que son ancien patron lui a remboursé à l’époque la perte qu’il avait assumée pour lui.

Mais c’est dans un deuxième temps que les choses se corsent. Après Nissan, c’est un homme d’affaires saoudien proche de Carlos Ghosn, Khaled al-Juffali, qui s’est porté garant auprès de la Shinsei Bank pour lui. Or, al-Juffali a aussi été destinataire, de 2009 à 2012, de 14,7 millions de dollars de commissions payées par Nissan. La justice japonaise y voit plus qu’un évident conflit d’intérêts. Il s’agit selon les procureurs d’un abus de confiance aggravé, d’une rémunération fictive pour service personnel rendu au patron. «Ces paiements ont été faits au prétexte de projets d’affaires spéciaux et ont été approuvés au travers de la “CEO Reserve” un budget d’urgence qui dépendait seulement de l’autorité de Carlos Ghosn et de quelques subordonnés directs», explique Nissan.

Carlos Ghosn conteste les deux points. Il affirme que la rétribution des sociétés de Khaled al-Juffali était justifiée, comme ce dernier l’a confirmé. Le Saoudien aurait apporté son aide pour dénouer une relation de Nissan avec un autre distributeur du royaume wahhabite, pour solliciter des financements du fonds souverain saoudien et pour négocier la construction dans le pays d’une usine Nissan. L’ex-patron de Nissan réfute aussi l’opacité de la source des paiements à partir de la «CEO Reserve» du constructeur.

Une caisse noire?

«CEO Reserve», la «réserve du PDG». L’expression laisse imaginer une caisse noire et des financements opaques. Nissan l’a décrite comme un fonds à la discrétion du PDG (CEO) censé répondre à des situations extraordinaires comme des tremblements de terre. Il n’y a en réalité ni fonds ni caisse, mais une ligne comptable destinée à répondre aux dépenses non budgétées. Les partenaires de Nissan au Moyen-Orient y avaient-ils leur place? Oui, parce que ce sont de petits marchés à l’échelle de Nissan, souvent instables, explique le camp Ghosn. Non, rétorquent en substance ses accusateurs, qui n’y voient que le reflet des amitiés de l’ex-PDG.

Ce dernier réfute le caractère discrétionnaire de cette réserve. «Comme si j’avais un coffre plein de cash à distribuer à mes amis!», a plaisanté Carlos Ghosn en conférence de presse. Le fugitif a projeté des formulaires de demande de paiement («application for budget usage») des commissions litigieuses. Les demandes émanent de la direction commerciale de Nissan Middle East et sont contresignées du directeur financier du groupe (Joe Peter à l’époque), d’un membre du comité exécutif (Trevor Mann), du directeur de cabinet (Greg Kelly puis Hari Nada, l’autre cadre à avoir signé un accord de coopération avec la justice japonaise) et enfin de Carlos Ghosn.

La thèse de la caisse noire «ne tient pas debout», a martelé l’ex-patron, citant aussi les témoignages de Gilles Normand, l’ancien vice-président de NME, de Joe Peter ou d’Alain Dassas (ex-directeur financier). Nissan décrit les choses différemment. Les décaissements de la CEO Reserve partaient du «postulat» qu’ils avaient été approuvés par le PDG, a répété le groupe la semaine dernière dans le rapport final transmis à la Bourse de Tokyo. «Il y avait un problème de capacité à contrôler les dépenses et donc, en pratique, il était difficile de soulever des questions sur la légitimité des dépenses engagées.»

La route d’Oman

La CEO Reserve a payé 32 millions de dollars à SBA, Suhail Bahwan Automobiles, le distributeur de Nissan à Oman. Le groupe conteste des «paiements versés au prétexte» de bonus. C’est le motif de la quatrième inculpation, prononcée fin avril 2019.

Ces primes étaient sous-tendues par des contrats d’objectifs (volume de ventes, parts de marché par gammes…) signés chaque année entre SBA et Nissan Middle East. Dans leurs témoignages, ni Gilles Normand ni Joe Peter n’auraient dit y avoir trouvé d’anomalie. Les termes paraissaient raisonnables au vu des conditions de marché, aurait affirmé Joe Peter.

SBA n’est pas un groupe lambda. Fondé par Suhail Bahwan, actif sur plusieurs marchés de la région où les voitures japonaises sont réputées, il a écoulé près de 500 000 véhicules de l’Alliance et réalisé 9,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec elle (jusqu’à 1,3 milliard par an). Ahmed Bahwan, le fils de Suhail, devenu propriétaire de SBA, a témoigné et nié toute irrégularité.

Selon Nissan, pourtant, «une partie liée» à SBA a «transféré des dizaines de millions de dollars à Ghosn et/ou à une société liée à Ghosn». Ce propos vise le directeur général de SBA, l’Indien Divyendu Kumar, qui a créé en 2015 le holding Good Faith Investment (GFI). La justice japonaise a d’ailleurs concentré son accusation sur les 15 millions (sur 32) de bonus versés à partir de 2015 et après la constitution de GFI.

De source proche du dossier, Divyendu Kumar aurait abondé GFI à hauteur de 44 millions de dollars. Nissan estime que cette société, enregistrée au Liban et administrée par le même cabinet d’avocats (celui de Fadi Gebran, aujourd’hui décédé) que celui auquel Carlos Ghosn faisait appel, était en réalité contrôlée par son patron, ce que Carlos Ghosn nie.

GFI a investi dans deux entreprises effectivement contrôlées par lui: Shogun Investments, une société américaine dont le fils de Carlos Ghosn est aussi associé, et qui investit dans des start-up et de la gestion de portefeuille ; et Beauty Yachts, enregistrée aux îles Vierges britanniques, et qui a acheté un yacht de luxe, le Shashou, depuis rebaptisé Twig, destiné à la location mais dont la famille Ghosn a aussi fait un usage privé. Pour appuyer ses accusations, qui portent sur un détournement de 5 millions, le bureau des procureurs de Tokyo se fonderait notamment sur des instructions de virements bancaires par Carlos Ghosn.

Carlos Ghosn s’est peu expliqué sur ce qu’il considère être ses affaires personnelles. Démontrer la légitimité des paiements à SBA suffit à ses yeux à casser l’accusation de rétrocommissions. Le reste résulte selon ses proches de l’envie du directeur général de SBA d’investir aux côtés d’un patron mondialement reconnu. De source proche du dossier, l’ex-PDG de Nissan et Divyendu Kumar auraient été liés par un accord-cadre conclu à l’été 2015 chez Fadi Gebran, et prévoyant une répartition à 50-50 des éventuelles plus-values générées par leur activité d’investissement au travers de Shogun. Carlos Ghosn réfute même le soupçon de conflit d’intérêts. Divyendu Kumar n’a jamais témoigné.

Nissan, Renault et les autres

Au moment de son évasion, Carlos Ghosn faisait donc l’objet de quatre inculpations (deux pour dissimulation de revenus différés, deux pour abus de confiance aggravé) pour lesquelles il risquait quinze ans de prison. Le bureau des procureurs de Tokyo ne s’est en revanche jamais saisi des autres faits révélés par Nissan pour mieux justifier son éviction immédiate. La justice ne reproche ainsi pas à l’ex-PDG l’acquisition par Nissan, au travers de Zi-A, de la maison de Beyrouth ou de l’appartement de Rio.

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La fameuse fête de Versailles, censée célébrer les quinze ans de l’Alliance, en 2014, ne fait pas non plus l’objet de poursuites. Elle figure cependant, entre autres, dans l’audit de RNBV réalisé par le cabinet Mazars à la demande de Nissan et de Renault, et qui a identifié 11 millions d’euros de dépenses litigieuses. Il s’agit notamment de donations à une dizaine d’institutions, dont neuf au Liban, et de frais de voyages en jet pour des motifs personnels. L’audit a été transmis au parquet de Nanterre. Les deux constructeurs n’ont pas décidé à ce stade de saisir la justice néerlandaise.

La justice française mène ses propres investigations, notamment concernant une autre fête privée donnée à Versailles pour laquelle le couple Ghosn n’avait pas eu à payer la salle, et les paiements de Renault à SBA, sans qu’aucune mise en examen ait été formulée à ce stade. Une enquête préliminaire a de plus été ouverte, à la suite d’une plainte, sur les honoraires versés à Rachida Dati et à Alain Bauer.

Enfin, la justice civile est mise à contribution. Nissan cherche ainsi à contester la propriété du Twig aux îles Vierges. Carlos Ghosn a porté plainte contre NMBV aux Pays-Bas et contre Renault, aux prud’hommes, en France. De telles procédures existent aujourd’hui devant les juridictions de treize pays à travers le monde.

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États-Unis : un porte-conteneurs de la société Evergreen échoué depuis un mois sur la côte Est finalement désensablé

L'Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars. Il est opéré par la compagnie dont un autre navire, l'Ever Given, avait bloqué le canal de Suez en mars 2021.

Nouvelles craintes sur les centrales d’EDF

Le modèle de réacteur le plus utilisé en France pourrait être lui aussi touché par un défaut de série.

Bulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

L'Humanité

Après deux mois de siège, les derniers civils évacués de Marioupol

Actu

Donbass Les ultimes soldats ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal seraient prêts à quitter les lieux. Un couloir humanitaire pour évacuer femmes, enfants et personnes âgées vers Zaporijjia a été accepté par Moscou et Kiev.

Vadim Kamenka

Azovstal. Le nom du complexe métallurgique de Marioupol est désormais aussi célèbre avec la guerre qu’à l’époque soviétique pour ses capacités industrielles. L’usine où travaillaient encore près de 11 000 personnes en 2020 servirait de refuge aux habitants et abrite les derniers combattants du bataillon Azov. Composé de néonazis, ce groupement de paramilitaires, devenu une sorte d’unité d’élite lors de son rattachement à la garde nationale en 2014, reste retranché dans cette zone de 11 kilomètres carrés. Le site d’Azovstal (« Azov » pour la mer et « stal » pour l’acier) abrite un vaste réseau de tunnels, extrêmement profonds, sur des dizaines de kilomètres, qui leur permet d’échapper aux bombardements et aux surveillances par satellite.

Devant l’occupation de la ville par l’armée russe, un membre de la 36e brigade de la marine nationale, Serguiy Volyna, a alerté « les dirigeants du monde entier » sur Facebook : « Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers. » Depuis le début de la semaine, la Russie a multiplié les ultimatums aux militaires encore présents sur le site industriel de « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve » et a promis d’ouvrir un couloir aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre et de sortir de Marioupol. Au final, un accord a été trouvé pour évacuer les civils, mercredi. « Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées », a confirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Ce corridor la relie à la ville ukrainienne de Zaporijjia, plus au nord.

des kilomètres de souterrains

L’ensemble des forces combattantes repliées dans l’usine quitteront-elles les lieux ? C’est extrêmement difficile de le savoir, du fait de leur géographie. Il s’agit d’une ville aussi bien en surface, avec ses voies ferrées, ses multiples entrepôts, des fours à coke (charbon), des hauts fourneaux et, sous-terre, des kilomètres de souterrains. Après deux mois de siège, plusieurs experts militaires doutent des stocks encore disponibles dans ces galeries : munitions, nourriture, soins… En face, les déclarations ne laissent guère de doute, une fois les civils évacués. « Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », avait noté fin mars Édouard Bassourine, le représentant des forces de la République autoproclamée de Donetsk.

« Nous retournerons dans la ville, reconstruirons et ressusciterons l’entreprise. » Le directeur général d’Azovstal, Enver Tskitishvili, pourra-t-il tenir sa promesse ? Peut-être, ce n’est pas la première fois que l’usine connaît un tel sort. Construites dans les années 1930, ses installations avaient déjà été largement détruites par l’armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale. Reconstruite en 1944, elle était devenue un des principaux complexes métallurgiques de l’Union soviétique. Avant l’invasion militaire russe du 24 février, elle appartenait au groupe Metinvest, dirigé par l’oligarque ukrainien, qui tire une partie de sa fortune de l’industrie du Donbass, Rinat Akhmetov. Principale ressource de la région et pour Kiev, elle va manquer, vu le contexte économique du pays. Alors que les combats dans le Donbass se sont intensifiés depuis lundi soir, les bombardements ont redoublé d’intensité aussi dans le Sud, autre ligne de front.

UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol
L'Humanité

Dans l’est de l’Ukraine, la bataille décisive est lancée

Actu

Depuis lundi soir, l’essentiel des combats se concentrent sur le Donbass. Kiev est en état d’alerte alors que la majorité des troupes russes se trouvent dans la région. Moscou entend poursuivre son plan de « libération » entamé en 2014.

Vadim Kamenka

Après les bombardements sur Kharkiv, Dnipro, Lviv et les environs de Kiev, ces derniers jours, l’intensification des frappes russes sur l’Ukraine se confirme. La guerre s’est recentrée autour du Donbass, principal objectif de l’armée russe depuis l’invasion du 24 février. Des dizaines de tirs ont été menés dans la nuit de lundi à mardi, dans l’est du pays.

La Russie poursuit « le plan de libération des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk », fixé par « le chef des armées (Vladimir Poutine) » et « l’opération militaire spéciale », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, rappelant que le conflit sur place dure depuis 2014. « Des missiles de haute précision des forces aérospatiales » ont « neutralisé treize places fortes des unités de l’armée ukrainienne », ainsi que des « concentrations » de troupes près de la ville clé de Sloviansk, dans la région de Donetsk, a précisé son ministère. Moscou a également fait état de dizaines d’autres frappes dans le sud de l’Ukraine, sur l’autre ligne de front.

Si l’alerte a été lancée, lundi soir, par le président ukrainien, cette nouvelle phase militaire était attendue par l’ensemble des acteurs depuis le retrait de l’armée russe d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine, fin mars. « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », indiquait Volodymyr Zelensky dans un discours sur le réseau Telegram. Dès le début du mois, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait souligné l’imminence de cette nouvelle offensive de Moscou pour « prendre le contrôle de l’ensemble du Donbass » et réaliser un « pont terrestre » avec la Crimée.

Sur place, Ivan, qui habite Donetsk, affirme ne rien voir « de nouveau sur le terrain ». « L’essentiel des forces combattantes se trouvaient déjà sur la ligne de front autour des Républiques (autoproclamées – NDLR) DNR et LNR, ces deux derniers mois. Les affrontements qui n’ont jamais cessé ces huit dernières années ont clairement basculé dans une très haute intensité au péril des populations », estime-t-il. Véritable nœud du conflit, les combats s’annoncent décisifs. Plusieurs experts militaires pointent les capacités humaines de l’armée russe pour tenir sur le long terme. L’envoi de renforts venus de bases situées dans l’Extrême-Orient russe, de Syrie, de régions séparatistes, de forces de sécurité privées comme Wagner a été programmé.

L’autre interrogation porte sur la mobilisation de conscrits de manière plus importante en Russie. Ce choix n’est pour l’instant pas souhaité par le Kremlin, qui craint les répercussions de ce type de décision impopulaire et leur impact sur la société. La première guerre de Tchétchénie, dans les années 1990, avait été arrêtée par la mobilisation de l’opinion à la suite du décès de milliers de soldats. « La nouvelle vague de conscription a débuté. Mais pour la rendre obligatoire, l’appelé doit recevoir en main propre sa convocation. Si ce dernier ne vient pas la retirer dans les casernes ou les commissariats, il peut y échapper. Cette zone grise est actuellement en débat au Parlement pour y remédier », explique une membre de l’association des Mères de soldats.

L’hypothèse que le conflit dure n’est plus écartée par le pouvoir russe lui-même. Les États-Unis et les États occidentaux « font tout pour faire durer au maximum l’opération militaire spéciale. Les livraisons croissantes d’armes étrangères démontrent clairement leur intention » que « le régime de Kiev se batte jusqu’au dernier des Ukrainiens », a condamné le ministre russe de la Défense, mardi. Des divisions de missiles antiaériens TOR ont été transférées dans la région de Kharkiv. Des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont également été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière, selon l’état-major ukrainien.

Face à ce scénario, la Russie a appelé, mardi, les combattants de Marioupol qui occupent encore le site industriel d’Azovstal à « déposer les armes », en leur assurant « la vie sauve ». En attendant, aucun bilan des pertes militaires n’a été donné de la part des deux gouvernements. Une fourchette basse évoque 20 000 morts au total. Du côté des civils, plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore piégées par ces affrontements.

RussieGuerre en UkraineUkrainedonbass
Le Figaro

Les plus grands PDG ont un coach... Pourquoi pas vous ?

Anne Bodescot

NOS CONSEILS - Un coach vous aidera à y voir plus clair dans votre vie professionnelle. Que pourriez-vous espérer du vôtre ? Et comment le trouver le bon?

«Je n'aurais pas fait le quart de ce que j'ai fait si je n'avais pas été accompagné», raconte Dominique, qui s'est offert un coach pour réussir sa prise de fonction de cadre dirigeant. À raison de deux heures par semaine au début, puis d'une fois par mois, une spécialiste l'a aidé à réussir ses «100 jours»...

Sybille Broomberg, elle, a fait cet investissement après un burn-out qui l'a tenu éloignée pendant deux ans de son métier de journaliste et de son entreprise. «J'avais besoin de trouver une réponse à mes questions, de savoir si je devais changer de métier ou retourner à mon ancien poste, qui m'offrait quand même une sécurité appréciable», résume-t-elle. Elle avait au départ songé à un bilan de compétence. «J'ai opté finalement pour le coaching et j'ai eu raison».

Ni psy, ni gourou

Dans le langage courant, se faire «coacher» signifie souvent «se faire aider» ou «se faire entraîner» comme dans le sport. Mais, dans la vie professionnelle, s'appuyer sur un coach, ce n'est pas s'offrir une formation pour apprendre à mieux manager ou à mieux s'organiser au bureau. Un vrai coach vous donnera rarement des conseils sur l'attitude à adopter ou les démarches à engager.

Ce n'est pas non plus un psy avec lequel mettre au clair vos difficultés personnelles. Même si elles peuvent avoir un impact sur votre job et donc être abordées au cours des séances de coaching, vous n'entrerez pas en thérapie. Vous allez simplement chercher des solutions pour surmonter un obstacle professionnel.

«Le coach ne dit pas quoi faire, ni comment faire, insiste Nathalie Delmas, spécialiste des modèles innovants de leadership. Il aide à prendre conscience des enjeux, des blocages personnels parfois, des idées préconçues, pour que vous trouviez en vous la façon dont d'atteindre vos objectifs , à votre manière.»

Comment cela va-t-il se passer ?

Pour y parvenir, le coach peut confronter son client à certaines idées, à une autre façon de penser, l'aider à comprendre ses émotions, celles qu'exprime son corps, par exemple. Il utilise des techniques : pratiques narratives, dessin, etc. Il propose parfois aussi des devoirs, par exemple des livres de management à lire pour mieux décrypter certaines situations.

«Surtout, il pose les bonnes questions pour vous aider à trouver vos propres réponses. C'est étonnant mais, à un moment, le questionnement devient si intense qu'un déclic se fait», confie Sybille Broomberg. En général, vous verrez votre coach pendant six à dix séances, espacées parfois de plusieurs semaines «car il faut donner le temps de l'action, précise Florence de Saint Roman, coach professionnelle, membre d'Eleven, collectif de coachs et coauteur du livre 50 épisodes managériaux (Afnor Éditions). Chaque séance suscite des réflexions, donne des pistes à appliquer, à expérimenter sur le terrain pour revenir avec d'autres sujets de questionnement.»

Qui finance ?

Les entreprises proposent parfois cet accompagnement aux cadres pour les aider à prendre de nouvelles responsabilités ou faire évoluer les styles de management. «Mais certains cadres cherchent aussi d'eux-mêmes un tel soutien. Ne pas être financé par les ressources humaines donne plus de liberté au coach pour conseiller son client dans son propre intérêt, et non dans celui de l'entreprise», pointe Nicole Degbo, experte en management et leadership.

C'est un investissement. Quand ils sont employés par une entreprise, les coachs professionnels facturent en général entre 350 à 700 euros hors taxes de l'heure. S'ils sont rémunérés par un particulier, les tarifs sont plus abordables, de 150 à 200 euros hors taxes de l'heure. «Malheureusement, cette dépense ne peut être financée par le compte personnel de formation (CPF), qui est réservé aux formations ou aux bilans de compétence», précise Florence de Saint Roman.

Comment le trouver ?

Si vous vous débrouillez seul pour trouver votre coach, vous devez déjà bien analyser vos besoins. Chacun de ces professionnels a en effet ses spécialités : reconversion, mobilité professionnelle, difficulté avec un supérieur hiérarchique, etc.

Le bouche-à-oreille est utile. Certains coachs ont aussi écrit des livres sont intervenus lors de colloques ou de conférences, qui aident à les repérer. Parfois, c'est tout simplement en cherchant sur Internet qu'on trouve la bonne personne près de chez soi.

Les coachs professionnels sont également souvent inscrits dans une organisation professionnelle: l'ICF (International Coach Federation), l'EMCC France (European Mentoring and Coaching Council) et ou SFCoach (Société française de coaching). Le répertoire de ces organismes permet parfois d'identifier un spécialiste qui vous accompagnera.

Bien le choisir

Les coachs dits «professionnels» ont suivi une formation, qui débouche sur une certification. Mieux vaut vérifier que ceux qui vous intéressent ont bien de cette qualification. «Je conseille de ne pas hésiter à en rencontrer deux ou trois pendant une heure, pour plancher ensemble sur les objectifs de l'accompagnement et vérifier qu'ils sont du ressort du coach», suggère Nathalie Delmas. C'est aussi l'occasion de vérifier si le courant passe. «Il faut avoir envie d'être coaché par une personne pour que ça marche», ajoute-t-elle.

C'est la démarche adoptée par Sybille Broomberg. «J'en ai rencontré plusieurs, raconte-t-elle. Un m'a paru un peu gourou; un autre exerçait dans un lieu très impersonnel, froid, où je ne me projetais pas. Avec un troisième, la relation m'a plu: accueil chaleureux, environnement propice aux confidences...»

Un contrat et des objectifs précis

Le coach que vous aurez choisi passera avec vous un contrat, détaillant les objectifs du travail à mener. «Ces objectifs évoluent d'ailleurs souvent au fil des séances, car la perception des problèmes à résoudre évolue» indique Florence de Saint Roman. Ce contrat fixe le nombre de séances (et donc le budget à prévoir).

Un bilan à mi-parcours est en général fait, pour s'assurer que le coaching fait bouger les lignes et réorienter le travail si nécessaire, etc. Le dernier rendez-vous permet de regarder le chemin parcouru au vu des objectifs et des indicateurs de résultats définis en début de coaching.

L'Humanité

Berlin débat sur l’envoi d’armement

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Les pressions extérieures comme intérieures s’accentuent sur le chancelier Olaf Scholz pour que l’Allemagne livre des armes lourdes à l’Ukraine. Au risque d’un engrenage.

Bruno Odent

L’Allemagne livrera-t-elle ses chars d’assaut et ses systèmes d’armes ultramodernes à l’Ukraine ? La question taraude l’opinion publique outre-Rhin et divise depuis plus d’une semaine le gouvernement de coalition SPD/Verts/Libéraux. Le chancelier social-démocrate Olaf Scholz n’est guère prêt à se lancer dans une telle escalade. En dépit des injonctions qui montent au rythme des préparatifs d’une offensive de l’armada de Poutine sur le Donbass, il refuse, pour l’heure, d’en arriver à une telle extrémité, laissant clairement entendre qu’un tel geste pourrait aspirer l’Allemagne dans le conflit.

le chancelier accusé de Mollesse et d’atavisme russophile

Cette attitude lui vaut des reproches véhéments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui fait feu de tout bois pour obtenir les chars Leopard de Berlin et accuse ouvertement les dirigeants allemands d’atavisme russophile.

La pression s’accroît sur le chancelier, depuis l’extérieur avec les accusations de mollesse ouvertement proférées par quelques-uns des partenaires de l’Otan. Mais aussi en Allemagne, où la vindicte des milieux les plus interventionnistes s’exprime jusqu’au sein du gouvernement.

La ministre verte des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, championne déjà d’une intégration super-atlantiste de l’Allemagne, se déchaîne désormais en faveur de la livraison d’armes lourdes. La présidente libérale de la commission de la Défense du Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, se montre encore plus impatiente. « Nous n’avons, dit-elle, plus le temps de conduire une telle discussion. Il y va de l’Ukraine mais aussi de nous, l’Europe. »

Opposition des cadres du parti social-démocrate

À l’inverse, de nombreux dirigeants du SPD, le parti du chancelier Scholz, restent vent debout contre un tel engrenage. « Nous ne devons pas nous laisser emmener pas à pas dans une guerre avec la Russie », souligne le député Joe Weingarten, qui fait remarquer que la livraison de chars d’assaut et autres systèmes d’armes complexes impliquerait forcément l’envoi de formateurs ou de volontaires sur le terrain pour permettre leur maniement par les troupes ukrainiennes.

Du côté de l’armée fédérale allemande, la Bundeswehr, on est bien au fait du caractère incontournable de l’implication de militaires allemands pour mener à bien de telles fournitures d’armes lourdes. Ainsi, le général de brigade Erich Vad ne mâche-t-il pas ses mots, sur les antennes de la chaîne publique WDR, contre un processus qui pourrait « ouvrir le chemin à une troisième guerre mondiale ». Un paramètre au moins aussi lourd que les armes en question. À mesurer par tous les vrais combattants européens pour la paix.

Guerre en UkrainearmementAllemagneolaf scholz
El País (ESP)

Procida, la isla italiana por conocer

ITALIA

Salvaje y llena de color, ha excitado a escritores y servido como plató a numerosas películas de éxito. Nueva capital cultural de Italia, este pequeño territorio brinda playas, palacios y una animada marina

Tiene nombre como de gema, de mineral precioso. Y eso es Procida en efecto, una fantasía geológica, un espasmo de lavas congeladas en perfiles exaltados, playas azabaches, pendientes ríspidas y senderos salvajes ahogados por huertos, viñas y limoneros. Gestos pulidos de antiguas furias volcánicas, las mismas que modelaron las islas hermanas y mayores del golfo de Nápoles: Isquia y Capri. Pero Procida las aventaja precisamente por su pequeñez y aislamiento —unas 10.500 personas viven en sus 4,26 kilómetros cuadrados—. Su primor de camafeo ha excitado a escritores y servido de plató a películas de éxito. Este 2022 ha sido designada capital italiana de la cultura, y varias de las revistas y diarios más influyentes del mundo la han señalado como uno de los lugares mágicos a descubrir en los próximos meses.

En poco más de media hora, los aliscafi (ferris) que parten del puerto de Nápoles arriban a la Marina Grande de Procida. Un trajín de isleños que van o vienen de arreglar algún asunto burocrático en Nápoles, o de hacer compras, o de visitar a algún familiar, mezclados cada vez más con turistas volátiles y escoltados todos por nubes de gaviotas. Marina Grande brinda de sopetón claves precisas. En los muelles, algunos pescadores venden en sus propias barcas las capturas del día. Procida ha vivido del mar, pero no tanto de la pesca, sino del tráfico de mercancías, o pasajeros que partían hacia América y no volvían. En la isla quedaban viudas y huérfanos de facto. Las atendía una especie de montepío instalado en la iglesia de la Pietà que preside la Marina, con cierto aire caribeño. La Via Roma orla todo el paseo, con casas como apoyándose unas a otras con arcos y escaleras. Ahora esa rambla marina es el lugar más animado, donde están los bares y restaurantes de moda, como La Medusa o Il Gazebo. También el Procida Hall, que sirve de cine, teatro y sede de algunos eventos de la capitalidad cultural 2022.

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De Via Roma salen los microtaxis (motorette los llaman, motocarros) capaces de bregar con cuestas y callejones. También de aquí parten las cuatro líneas de microbuses urbanos que recorren el territorio. Y aquí se puede alquilar una motorino o escúter como la que montan Matt Damon, Jude Law y Gwyneth Paltrow en El talento de Mr. Ripley (1999), película del malogrado Anthony Minghella y uno de los mejores anuncios publicitarios de una Procida salvaje y llena de color.

En motorino o a pie, se llega enseguida a Sèmmarèzio, o plaza dei Martiri, a la que apodan “el balcón de Procida”. Enmarcada por Santa Maria delle Grazie, el palacio bermejo de Iorio y la estatua ignorada de un prócer local, este rellano es otro de los centros de gravedad de la vida cotidiana. Una especie de nudo entre la parte baja de Marina Grande y la parte alta o Terra Murata, teniendo a los pies el barrio pescador de Corricella, que era donde antes atracaban las naves; la estampa tópica del lugar. Ello gracias a otra película muy galardonada, Il PostinoEl cartero (y Pablo Neruda), 1994—, sobre la novela de Antonio Skármeta El cartero de Neruda. Cuando el actor Massimo Troisi leyó el libro, movió hilos para interpretar al cartero en el filme, junto a Philippe Noiret (Neruda). Massimo, que rodó ya muy enfermo, falleció pocas horas después del último golpe de claqueta. La taberna donde se rodó la película es ahora el restaurante especializado en pescado La Locanda del Postino. Pero no fue aquí, en realidad, donde vivió exiliado Neruda, sino en la vecina isla de Capri. Neruda había llegado a Italia en 1950, huyendo de la persecución en su país, Chile, y se movió por varias ciudades italianas. Por presiones políticas, el Gobierno italiano lo expulsó, pero volvió a finales de 1951, arropado por intelectuales de izquierdas, entre ellos la escritora Elsa Morante, esposa del también escritor y periodista Alberto Moravia. Instalado en Capri con su amante (luego segunda mujer) Matilde Urrutia, allí escribió para ella Los versos del capitán. En 1952 Neruda regresó a Chile, adonde le llegaría el Nobel de Literatura en 1971, dos años antes de su muerte.

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Siguiendo la subida al castillo, vemos asomada al acantilado a Santa Margherita Nuova: lo que queda de un convento de la segunda mitad del siglo XVI que rodó precipicio abajo en 1956. Se ha restaurado la pequeña iglesia para actos culturales. Más arriba sorprende el palacio de Avalos, construido por un cardenal renacentista, convertido luego en palacio real de los Borbones, más tarde en escuela militar y finalmente, en 1830, en una cárcel. Siguió siendo presidio hasta 1988. A él llega a parar el actor Alberto Sordi en el filme kafkiano Detenuto in attesa di giudizio (1971). La siniestra silueta del penal, a pico sobre el acantilado, aparece siempre en las películas rodadas en la isla. Ahora se puede visitar, en grupos guiados o por libre, y es uno de los puntos fuertes para los eventos de la capitalidad cultural.

Al lado, en el Palacio de la Cultura se halla el Museo Civico y, en el segundo piso, la Casa di Graziella: una especie de minimuseo en torno a la novela Graziella que Alphonse de Lamartine escribió en 1849; relato romántico comparado con Pablo y Virginia, de Bernardin de Saint-Pierre, o Atala, de François-René de Chateaubriand. Lamartine, uno de los pilares del romanticismo francés, sitúa en Procida el romance de Graziella, nieta de pescadores, con un noble francés que tiene que volver a su país; mientras aguarda su regreso, muere tuberculosa con solo 16 años. La trama fue llevada al cine mudo por Marcel Vandal (Graziella, 1926). Más tarde, en 1955, Giorgio Bianchi rodó un nuevo filme con el mismo título y argumento. La casa es una exposición de muebles y objetos que reflejan la vida cotidiana de la isla en aquella época.

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Un pueblo medieval que mira al mar

Estamos en lo que llaman Terra Murata. O sea, el antiguo núcleo amurallado, donde se protegía la población. Solo cuando el peligro de ataques berberiscos se alejó, los isleños fueron instalándose en las laderas y la zona baja, en los cuatro casali o barrios (casi podríamos decir corralas), el más turístico de los cuales es Casale Vascello. El centro de Terra Murata es la abadía de San Miguel Arcángel, cuya iglesia y biblioteca se pueden visitar; también una especie de catacumbas con féretros y esqueletos, y un belén napolitano del siglo XVIII con figuras de barro y madera remedando oficios populares, tradición que traería a España el escultor Francisco Salzillo.

En el barrio de Marina Corricella es recomendable buscar acomodo en el hotel La Casa sul Mare y comer en La Lampara, con una terraza panorámica sobre el friso polícromo de casas y barcas. En el muelle, en lo que fue una gruta para guarecer botes, Malazzè es un estupendo bar de copas. Otro chiscón de pescadores, Chiaro di Luna, es una heladería donde Sandro, el propietario, prepara delicias artesanales con productos de su propio huerto, como sorbetes de limón o de vino e percoche (vino y marisco).

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Separada por un promontorio, sigue la playa de Chiaia, a la que se accede bajando 182 escalones. Antes, en Via San Rocco, L’Unico es un local íntimo donde se dan cita los artistas. La playa termina en la Punta del Pizzaco, donde está el Belvedere Elsa Morante. Esta escritora publicó en 1957 L’isola di Arturo, un canto de amor a los paisajes y, sobre todo, a los personajes que los habitaban. En 1962 Damiano Damiani rodó en los escenarios que se abarcan desde este mirador La isla de Arturo, una joyita del neorrealismo italiano. A espaldas de este mirador se recoge Marina Chiaiolella, puerto turístico que será escenario musical al aire libre en el año cultural. Un restaurante de confianza allí es Da Mariano, y un lugar único para ver la puesta de sol, Maresia. A partir de ahí, por toda la faz de poniente se escalonan las mejores playas de Procida: Chiaiolella, Ciraccio y Pozzo Vecchio, tal vez la más bella, conocida ahora como “playa del Postino”, pues en ella se rodaron escenas de la película.

Un puente separa Procida de la minúscula isla de Vivara, apéndice agreste, intacto, que es ahora reserva natural y área marina protegida; solo es posible adentrarse en su fragosidad en excursiones programadas. Antiguo coto de caza de los Borbones, es una suerte de microcosmos dentro de un microcosmos. Y ambos pueden resultar inagotables. Elsa Morante lo resumió bien en su novela, donde Procida es protagonista absoluta: “Quella che tu credevi un piccolo punto della terra, fu tutto” (La que tú creías un pequeño punto de la tierra, lo fue todo).

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L'Humanité

Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

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Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

Vadim Kamenka

Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

1. Une opération limitée au Donbass ?

À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

2. Une nécessaire victoire militaire ?

Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

3. Des armes lourdes promises par l’Occident

Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

4. Aucune issue diplomatique

Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

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L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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Le Figaro

Après leur débat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen retournent se frotter au terrain

Arthur BerdahCharles Sapin

RÉCIT - Le président-candidat et son adversaire RN ont repris les déplacements au lendemain du débat de l’entre-deux-tours.

Il voulait gagner; elle ne voulait pas perdre. Résultat, ils sont tous les deux convaincus d’avoir réussi l’exercice. Au lendemain de leur débat de l’entre-deux-tours, qui a duré près de trois heures mercredi soir, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont affiché la mine des bons jours. Immédiatement de retour sur le terrain jeudi - en Seine-Saint-Denis pour le président-candidat, dans les Hauts-de-France pour son adversaire RN -, les deux finalistes de la présidentielle sont apparus satisfaits de leur prestation. Et ils ont tenu à le faire savoir.

C’est le chef de l’État sortant qui, ici, se félicite d’avoir pu «démontrer qu’il y avait un projet qui était cohérent, (et) un projet qui l’était moins». C’est sa concurrente qui, là-bas, estime avoir exposé «la vision et la philosophie qui sont les (s)iennes», ainsi que «les mesures concrètes (qu’elle) veut mettre en œuvre». Mais regrette dans le même temps d’avoir «eu face à (elle) un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant et très arrogant, y compris dans sa posture». «Je ne vais pas faire le commentaire de chaque sourcil… (…) Je ne suis pas le commentateur ni de mes phrases, ni de mes mimiques. (…) C’est leur seul argument», s’est défendu l’intéressé, préférant insister sur la bonne tenue des échanges, qui se sont déroulés selon lui «avec beaucoup de respect l’un pour l’autre».

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En quittant le plateau, les prétendants se sont d’ailleurs ouverts auprès de leurs entourages respectifs sur leurs premières impressions. De retour dans sa loge, Marine Le Pen saisit la coupe de champagne qu’on lui tend. Elle pousse une longue expiration de soulagement. Puis elle débriefe avec ses proches. «Ce n’était pas l’objet du débat de lui rentrer dedans, de lui renvoyer son bilan. Quand vous perdez du temps à essayer de convaincre vos adversaires idéologiques, c’est là que vous perdez votre débat», se félicite le directeur adjoint de campagne, Jean-Philippe Tanguy, qui salue une stratégie exécutée «avec maestria» par sa championne. Dans la loge voisine, Emmanuel Macron exprime de son côté le regret inverse. Il estime n’avoir pas suffisamment pu attaquer son adversaire sur le financement de son programme, et juge avoir «manqué de temps» pour exposer leurs divergences «orthogonales» en matière d’écologie. Car l’objectif était clair: se démarquer sur le fond plutôt que d’apparaître caricatural sur la forme. D’où le refus, théorisé par le président-candidat devant ses équipes, de recourir à la rhétorique des dernières semaines consistant à dépeindre son adversaire RN comme la représentante de «l’extrême droite». Mercredi soir, le terme n’a donc pas été prononcé une seule fois.

Servant de fait l’objectif poursuivi par Marine Le Pen qui, au-delà de conjurer sa piètre performance de 2017, en se montrant aussi calme qu’elle avait pu paraître brutale, entendait désarmer les récentes tentatives de «rediabolisation» venues du camp d’en face. «Elle a montré qu’elle avait le niveau. Elle n’a jamais été prise en défaut. Sa posture contrastait avec l’avachissement de son contradicteur, applaudit Renaud Labaye, le directeur de cabinet de Marine Le Pen. L’enjeu de la victoire, c’est la neutralisation de la diabolisation. Si on tue le péril fasciste, on gagne.»

Bataille de l’image

Des satisfecit qui tranchent, pourtant, avec les regrets de nombre de militants qui auraient aimé voir leur candidate plus incisive face au président-candidat. Particulièrement sur l’affaire McKinsey. Sans coup d’éclat particulier ni passe d’armes susceptibles d’entrer dans les livres d’histoire, le face-à-face ne devrait donc pas suffire, à lui seul, à faire bouger les lignes d’ici au second tour. Suivi par à peine 15,6 millions de téléspectateurs - audience la plus faible jamais enregistrée, le débat de l’entre-deux-tours s’est donc poursuivi à distance. Dès jeudi soir à Arras pour Marine Le Pen, qui a voulu tenir son dernier meeting sur ses terres du Pas-de-Calais. Et profiter de la présence attendue de quelque 3000 militants pour lancer un ultime «appel au peuple» et à la mobilisation. Tandis que son adversaire entendait profiter lui aussi de son intervention au «20 Heures» de France 2, quasi simultanée, pour essayer de faire reculer l’abstention annoncée dimanche.

S’il est réélu, la pression ne sera pas la même si l’écart a été large et que la participation a été haute, ou si le score a été serré et que l’abstention a battu un record

«S’il est réélu, la pression ne sera pas la même si l’écart a été large et que la participation a été haute, ou si le score a été serré et que l’abstention a battu un record», prévient l’un de ses proches. «Rien n’est joué», a d’ailleurs encore récemment mis en garde le président sortant, indiquant vouloir profiter de son ultime réunion publique, ce vendredi après-midi à Figeac (Lot), pour «livrer un discours d’optimisme et d’élan». Et, si possible, s’offrir quelques bains de foule qui iraient dans ce sens. Ce que Marine Le Pen, elle aussi sur le terrain, ne manquera sans doute pas de chercher à faire. Histoire de jeter leurs dernières forces pour espérer remporter la bataille de l’image. Avant de s’astreindre à un silence républicain jusqu’à dimanche soir 20 heures. Puis de s’appeler, pour féliciter celui ou celle qui aura remporté leur match retour.

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SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

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Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Aunque su nombre suene italiano, el pastrami es un producto típicamente neoyorquino, herencia de la inmigración judía desde Europa del Este en el siglo XIX. Desde establecimientos legendarios de Nueva York como Katz, su (justa) fama se ha ido extendiendo por todo el mundo, y los bocatas rebosantes de este fiambre de vaca cada vez son más populares fuera de Estados Unidos.

En España no es todavía un producto de consumo masivo y conserva cierto halo de modernidad, pero ya hay lugares donde se sirven bocadillos de pastrami de nivel internacional. Craft 19 es uno de ellos: quien prueba sus “superbocatas”, no olvida, porque el tratamiento que dan al fiambre, elaborado por ellos mismos, es sencillamente ejemplar. Si quieres ver cómo los preparan (y morirte de hambre, de paso), no tienes más que ver el vídeo de arriba.

BOCADILLO DE PASTRAMI DE CRAFT 19

Ingredientes

  • 500 g de pastrami (o 1 kg aproximadamente de aleta o brisket de ternera si se hace en casa)
  • 1 pan de cristal de 35 cm aproximadamente de largo
  • 3 lonchas de queso Havarti
  • 150 g aprox de salsa rusa (mezcla de mayonesa, ketchup, rábano picante y especias)
  • Unos 75 g de mostaza de Dijon
  • Sal

Preparación

  1. Si se hace el pastrami en casa, sumergir la pieza de ternera fresca en una salmuera especiada -agua con sal, sal de cura, azúcar moreno, laurel, clavo molido, semillas de mostaza y de cilantro, pimienta de Jamaica, o las especias que se quieran- y dejarla durante dos semanas en el frigorífico. Después rebozarla en mezcla de especias (pimienta negra, semillas de cilantro molido, pimentón ahumado) y hornearla unas dos horas y media a 130 grados, cubierta con papel de aluminio y con una bandeja de agua debajo. Enfriar y cortar en lonchas finas. También se puede seguir esta receta.
  2. Cortar el pan en dos mitades para formar el bocadillo y tostarlo.
  3. Calentar el pastrami en una plancha o sartén a fuego medio unos cuatro minutos.
  4. Untar una de las mitades del pan con una capa generosa de salsa rusa.
  5. Poner el pastrami encima, bañarlo otra vez con salsa rusa y cubrirlo con tres lonchas de queso havarti.
  6. Derretir el queso con un soplete, ponerle encima un poco de mostaza cerrar el bocadillo. Partirlo en cuatro partes y servir con pepinos encurtidos y patatas fritas.
L'Humanité

Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

nucléaireICANGuerre en Ukraine
El País (ESP)

SANS TITRE

Aunque su nombre suene italiano, el pastrami es un producto típicamente neoyorquino, herencia de la inmigración judía desde Europa del Este en el siglo XIX. Desde establecimientos legendarios de Nueva York como Katz, su (justa) fama se ha ido extendiendo por todo el mundo, y los bocatas rebosantes de este fiambre de vaca cada vez son más populares fuera de Estados Unidos.

En España no es todavía un producto de consumo masivo y conserva cierto halo de modernidad, pero ya hay lugares donde se sirven bocadillos de pastrami de nivel internacional. Craft 19 es uno de ellos: quien prueba sus “superbocatas”, no olvida, porque el tratamiento que dan al fiambre, elaborado por ellos mismos, es sencillamente ejemplar. Si quieres ver cómo los preparan (y morirte de hambre, de paso), no tienes más que ver el vídeo de arriba.

BOCADILLO DE PASTRAMI DE CRAFT 19

Ingredientes

  • 500 g de pastrami (o 1 kg aproximadamente de aleta o brisket de ternera si se hace en casa)
  • 1 pan de cristal de 35 cm aproximadamente de largo
  • 3 lonchas de queso Havarti
  • 150 g aprox de salsa rusa (mezcla de mayonesa, ketchup, rábano picante y especias)
  • Unos 75 g de mostaza de Dijon
  • Sal

Preparación

  1. Si se hace el pastrami en casa, sumergir la pieza de ternera fresca en una salmuera especiada -agua con sal, sal de cura, azúcar moreno, laurel, clavo molido, semillas de mostaza y de cilantro, pimienta de Jamaica, o las especias que se quieran- y dejarla durante dos semanas en el frigorífico. Después rebozarla en mezcla de especias (pimienta negra, semillas de cilantro molido, pimentón ahumado) y hornearla unas dos horas y media a 130 grados, cubierta con papel de aluminio y con una bandeja de agua debajo. Enfriar y cortar en lonchas finas. También se puede seguir esta receta.
  2. Cortar el pan en dos mitades para formar el bocadillo y tostarlo.
  3. Calentar el pastrami en una plancha o sartén a fuego medio unos cuatro minutos.
  4. Untar una de las mitades del pan con una capa generosa de salsa rusa.
  5. Poner el pastrami encima, bañarlo otra vez con salsa rusa y cubrirlo con tres lonchas de queso havarti.
  6. Derretir el queso con un soplete, ponerle encima un poco de mostaza cerrar el bocadillo. Partirlo en cuatro partes y servir con pepinos encurtidos y patatas fritas.
L'Humanité

« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »

Chronique

Francis Wurtz

La manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »

« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.

Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.

Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires
Le Figaro

Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment

EN COURS : Mis à jour le 22 avril 2022 à 10:06

Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».

«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron

Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».

«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.

Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école

«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.

«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.

L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire

«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».

En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand

«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.

«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public

«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.

Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.

Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»

«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.

Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».

«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron

Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.

Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen

Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.

«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»

Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»

«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».

«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.

Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»

«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.

Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen

«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.

Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen

«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.

Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella

«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».

Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen

«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.

Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour

«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.

«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».

«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».

«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie

Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».

Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives

Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.

LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.

Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.

À VOIR AUSSI - Législatives: Mélenchon «demande aux Français» de l'«élire Premier ministre»

La journée des candidats

Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.

> LIRE NOTRE RECIT - Après leur débat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen retournent se frotter au terrain

Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans

À VOIR AUSSI - Débat Macron - Le Pen: qui est sorti vainqueur ?

L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron

L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».

«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.

Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.

Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.

>> LIRE NOTRE ANALYSE - Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: ce que les Français ont pensé du débat

Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»

L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».

«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.

«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»

«Rien n'est joué», prévient Macron

«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.

«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.

Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».

>> LIRE NOTRE REPORTAGE - Emmanuel Macron toujours à la conquête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon

Le Pen joue son va-tout face à Macron

En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.

Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».

«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.

>> LIRE NOTRE REPORTAGE - À Arras, Marine Le Pen appelle à un «Front républicain» contre Emmanuel Macron

Bienvenue dans ce live

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Référendum sur les retraites : Emmanuel Macron «ne prend pas d’engagement» pour le moment

Interrogé sur France Inter concernant la possibilité de soumettre son projet de reforme des retraites à référendum, Emmanuel Macron a répondu ne pas vouloir «prendre d’engagement ici».

«Le référendum est un instrument à la main du président de la République», a estimé le président la République en précisant que «sur un sujet comme ça, c’est d’abord la concertation, la discussion, le respect des parties prenantes» qui doivent être envisagés.

Emmanuel Macron «n’exclut pas» de reparler avec Vladimir Poutine

Si il est élu dimanche prochain, le président sortant a expliqué qu’il parlait «d’abord à Volodymyr Zelensky» mais qu’il n’excluait pas d’échanger avec Vladimir Poutine. «Je me suis posé la question plusieurs fois» mais «il ne faut pas lâcher», a admis Emmanuel Macron, expliquant que ces échanges étaient importants pour «négocier sur le plan humanitaire».

«Je n’ai pas révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel», reconnaît Emmanuel Macron

Questionné sur le «manque d’échange» avec les journalistes au cours de son quinquennat, le président sortant et candidat a d’abord expliqué avoir accordé «autant d’interviews que ses prédécesseurs», tout en reconnaissant ne pas avoir «révolutionné l’exercice du pouvoir présidentiel».

«Il faudra rénover plus en profondeur la manière d’exercer la fonction présidentielle : je sens bien qu’il y a eu un décalage entre le renouvellement politique que j’ai incarné et le classicisme de l’exercice de la fonction», a t-il poursuivi.

Emmanuel Macron souhaite instaurer un «temps plein» pour les AESH qui accompagnent les enfants en situation de handicap à l’école

«Nous n’avons pas suffisamment créé de poste d’AESH et surtout stabilisé cette profession parce qu’elle n’a pas un temps plein. Il y a beaucoup d’AESH qui abandonnent parce qu’ils ne travaillent pas 35 heures», a reconnu le président sortant au micro de France Inter ce matin.

«Nous allons mettre en place un temps plein en permettant de reconnaître le temps d’accompagnement hors de l’école, dans les temps de cantine, dans les temps pour faire les devoirs», a t-il annoncé.

L’inflation va progressivement baisser à partir de 2023, estime Bruno Le Maire

«Il faut être lucide, on aura une inflation élevée en 2022, elle restera élevée parce qu’il y a une crise sur l’énergie», a prévenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. «Je pense que d’ici 2023, nous aurons une inflation qui va progressivement baisser parce qu’on aura pu ajuster l’offre à la demande en matière énergétique". (…) Nous rentrons dans une ère d’inflation plus élevée que ce que nous avions connu», a-t-il poursuivi. «Dans la décennie à venir, nous aurons une inflation plus élevée pour des raisons structurelles : d’abord la transition énergétique coûte forcément très cher, il faut investir massivement et cela tire les prix vers le haut. Deuxième raison, la relocalisation des chaînes de valeur, cela renforce notre indépendance mais c’est plus cher de produire en France ou en Europe que dans certains pays asiatiques. Troisième raison, il n’y a plus de pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas (…), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. A la sortie de la situation actuelle, nous aurons un niveau d’inflation plus proche des 2% que des 1% que nous avions connu précédemment».

En cas de réélection, les premières décisions d’Emmanuel Macron «seront relatives au pouvoir d’achat», annonce Richard Ferrand

«Les premières décisions à prendre seront celles relatives au pouvoir d'achat. Des mesures que nous prendrons au plus vite pour que le pouvoir d’achat ne soit pas entamé par l’évolution inflationniste liée à la guerre en Ukraine. Certaines mesures relèvent du règlement, donc du pouvoir du gouvernement. S’il faut avoir un projet de loi de finances rectificatif pour flécher, éventuellement une loi sera prise», a annoncé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, sur LCI.

«138 euros, c’est du pouvoir d’achat» : Emmanuel Macron «assume» de supprimer la redevance pour l’audiovisuel public

«La taxe audiovisuelle c’est 138 euros par an, c’est modique» mais «c’est du pouvoir d’achat», a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter.

Le président sortant a également souhaité revenir sur l’idée de l’indépendance de l’audio-visuel public : «Je tiens à son indépendance mais ça n’est pas dépendant d’une taxe», a t-il avancé avant de poursuivre : «On fait mieux en faisant comme pour tous les pouvoirs publics : on définit un budget voté par le législateur et qui ne donne pas lieu à de la régulation budgétaire dans l’année par le gouvernement». Comme ce qui est fait pour le Conseil constitutionnel, a t-il précisé.

Emmanuel Macron souhaite faire participer les français à l’action publique «sur la santé, l’école, l’éducation en particulier»

«Nos compatriotes veulent de l’élection et de la respiration démocratique mais il y a un paradoxe c’est qu’il y a beaucoup d’abstention», a constaté Emmanuel Macron ce matin sur France Info.

Les Français «veulent participer à l’action publique différemment», a expliqué Emmanuel Macron, avançant une nouvelle proposition : «Sur la santé, sur l’école et l’éducation en particulier mais sur d’autres chantiers aussi comme les quartiers», le président-candidat souhaite «définir les objectifs et financements» au niveau national mais «donner la possibilité aux parties prenantes au niveau d’un territoire, d’un espace de vie».

«Il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre», déclare Emmanuel Macron

Interrogé sur la possibilité pour le président-candidat de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas d’une majorité de gauche à l’assemblée nationale, Emmanuel Macron a ironisé la question. «Vous faites une liaison d’actualité fortuite», a t-il répondu aux journalistes de France Inter avant de poursuivre : «A la lumière des législatives, il y aura un premier ministre à choisir… ou une première ministre». «Je le mets au féminin» pour montrer que «homme… ou femme», a t-il développé rapidement.

Voile : Emmanuel Macron est «très insultant», juge Marine Le Pen

Face à Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari sur Cnews, Marine Le Pen a regretté l’usage du terme «guerre civile» par Emmanuel Macron en cas d’interdiction du voile. «Sur ce sujet il a dit tout et l’inverse de tout. Il a changé d’avis pour des raisons d'opportunité. En réalité, ses propos sont très insultants à l’égard des musulmans. Il suggère que si on mettait en place cette loi, un nombre de Français de confession musulmane refuserait de se soumettre à la loi française. Je ne le crois pas. Je leur fais confiance». «Emmanuel Macron, sur ce sujet comme sur d'autres, c'est le en même temps. Je me souviens d'Emmanuel Macron dire que le voile pose un problème d'incivilité», a-t-elle ajouté.

«Ce sujet du voile n'est qu'une toute petite partie du projet que je porte contre l'islamisme. Il faut se souvenir de ce que c'est que l'islamisme : c'est une idéologie totalitaire contre laquelle je veux lutter. Mon projet de loi a vocation à cela? Et dans ce cadre, je considère que les islamistes obligent les femmes à porter le voile. dans notre pays il y a une inflation des femmes qui portent le voile. Celles qui ne le portent pas sont isolées, mises de côté, jugées. Et ca, en France, je ne peux pas l'accepter». Après des femmes âgées qui portent le voile, Marine Le Pen a réagi : «leur rôle de grand-mère, c'est de protéger leurs petites-filles, qui ne doivent pas être soumises à cette pression islamiste»

Pour Emmanuel Macron, le projet de Marine Le Pen «s’appelle l’extrême droite française»

«Quand on explique de l’islam égal islamisme égal terrorisme», ça «s’appelle l’extrême droite française» et «c’est ce que le débat a mis en lumière», a estimé le président sortant et candidat Emmanuel Macron. «Surtout quand le projet consiste à interdire le voile dans l’espace public, c’est à dire rompre avec la laïcité française», a développé le candidat, fustigeant un «projet qui consiste à ne pas respecter la constitution et à sortir des textes fondamentaux de notre Europe».

«Les fondamentaux de l’extrême-droite sont là, mais Marine Le Pen a réussi à avancer masquée en avançant d’autres problèmes», a poursuivi Emmanuel Macron.

Baisse de la TVA : «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est important pour les classes populaires»

«Je ne vais pas mettre en place une mesure qui va obliger les Français à aller chercher de l'essence à la pompe avec leur déclaration d'impôts. Tous les Français ont besoin de retrouver du pouvoir d'achat», a assuré Marine Le Pen en revenant sur sa proposition de baisse de la TVA. «Le poids dans le budget de ces produits de première nécessité est beaucoup plus important pour les classes populaires et moyennes que les plus aisées», a-t-elle ajouté.

Abstentionnisme : «Peut-on le faire reculer en insultant son adversaire», lance Marine Le Pen

«La vraie question, c’est : est-ce qu’on peut arracher les Français à l’abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l’a fait avant le premier tour et en descendant de l’Olympe et exclusivement pendant quelques jours pour pouvoir, plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», interroge Marine Le Pen chargeant le président-candidat sur Cnews.

Collusion avec la Russie : «C’est un mensonge», dénonce Marine Le Pen

«C'est un mensonge et une diffamation. C'est grave de dire ça quand on est président de la République. Tout cela est diffamatoire, tout cela a vocation à me salir», dénonce Marine Le Pen revenant sur les accusation de collusions avec la Russie formulées par Emmanuel Macron.

Une cohabitation n’est pas «préférable», considère Jordan Bardella

«Il est préférable d’avoir une majorité et si Marine Le Pen est élue présidente dimanche je crois que les français seront cohérents et ils lui accorderont une majorité», a développé le président du Rassemblement national sur RTL avant d’expliquer : «Je pense que ceux qui souhaitent une cohabitation sont les français qui ont peut-être voté pour un candidat qui au premier tour ne s’est pas qualifié au second».

Emmanuel Macron «n’a eu de cesse de mépriser les Français», estime Marine Le Pen

«Il n’aime pas les Français. Le comportement qu'il a eu à mon égard est le comportement qu'il a eu à l'égard des Français pendant 5 ans. Tout son quinquennat a été une succession de phrases virulentes pour les Français. Son arrogance et son dédain n'ont échappé à personne», dénonce Marine Le Pen sur Cnews. «Le choix Macron serait un choix où les choses seraient irréversibles : suppression du statut des diplomates, des préfets, surement des enseignants», a-t-elle poursuivi.

Marine Le Pen regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour

«La tonalité a brutalement changé entre le premier et le second tour. (…) C'est une tradition française mais pas très démocratique. Ce dont j'entends parler depuis 10 jours n'a rien à voir avec mon projet. J'appelle les Français à se faire une opinion par eux-mêmes», estime Marine Le Pen qui regrette une «diabolisation» depuis le soir du premier tour sur Cnews.

«Tout est prêt pour la victoire», assure Jordan Bardella

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen de faire converger les 13 bus régionaux à son effigie dans Paris en cas de victoire dimanche prochain, comme le révélait Le Parisien hier soir, le président du Rassemblement national l’a affirmé : «tout est prêt pour la victoire».

«A 48 heures de l’élection, nous sommes prêts», a assuré Jordan Bardella au micro de RTL ce vendredi matin, avant de fustiger la campagne du président sortant : «on est pas arrivés dans cette élection comme Emmanuel Macron à 3 jours du scrutin en improvisant un programme».

«Rien n'est joué», martèle Julien Denormandie

Le ministre de l’Agriculture sur le plateau de France a rappelé que «rien n’est joué» pour le second tour. Sur les accusations d’arrogance d’Emmanuel Macron pendant le débat, le ministre a estimé qu’il s’agit «d'éléments de langage du Front national. On l'a bien vu, affirme-t-il. Le soir-même, surtout le lendemain matin, pour éviter de parler du fond, certains au Front national ont préféré parler de la forme».

Mélenchon veut que les gauches soient «aussi groupées» que possible pour les legislatives

Jean-Luc Mélenchon a souhaité que les gauches soient «aussi groupées qu'on peut l'être» afin que son «Union populaire» soit majoritaire aux élections législatives de juin et qu'il devienne Premier ministre, jeudi lors d'une conférence à la maison de la Chimie.

LFI, dominante à gauche depuis le premier tour de la présidentielle où son chef a obtenu 22% des voix, a commencé à mener cette semaine des tractations bilatérales avec EELV, le PCF et le NPA, en vue d'un potentiel accord stratégique et électoral.

Jeudi soir, il a inclus LFI, le PCF, EELV, l'extrême gauche et même le PS dans le «bloc populaire», l'un des trois blocs selon lui qu'a dessiné le premier tour de la présidentielle.

À VOIR AUSSI - Législatives: Mélenchon «demande aux Français» de l'«élire Premier ministre»

La journée des candidats

Les deux candidats vont s’opposer par matinales interposées, France Inter à 8h20 pour le président-candidat et Cnews à 8h00 pour sa concurrente nationaliste. Marine Le Pen mettra un point final à sa campagne à Abbeville, dans la Somme, ville où elle est arrivée en tête au premier tour devant son adversaire.

> LIRE NOTRE RECIT - Après leur débat, Emmanuel Macron et Marine Le Pen retournent se frotter au terrain

Vendredi, après la matinale de France Inter, Emmanuel Macron «parlera à Figeac, dans le coeur de la France, de la ruralité, des délocalisations...», selon un conseiller. Le département rural du Lot a voté massivement pour lui il y a cinq ans

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L'ex-président brésilien Lula apporte son soutien à Macron

L'ancien président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva a appelé jeudi à «vaincre l'extrême droite» en soutenant le président sortant Emmanuel Macron qui, selon lui, «incarne le mieux les valeurs démocratiques et humanistes».

«Il est fondamental de vaincre l'extrême droite et son message de haine et de préjugés. C'est ce que désirent et espèrent tous les démocrates (...) à travers le monde», a insisté la figure de gauche dans une série de tweets publiés sur son compte officiel.

Au premier tour, l'ex-président brésilien (2003-2010) avait soutenu le candidat de la France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon.

Le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Si on se concentre sur les Français ayant choisi entre l'un ou l'autre des deux candidats, 56% estiment que le président candidat a été le plus convaincant, contre 44% pour Marine Le Pen. Il y a cinq ans, le même sondage réalisé à l'issue du débat d'entre-deux-tours donnait le candidat En Marche vainqueur à 72%, contre 28% pour la candidate RN.

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Jadot appelle à voter Macron «sans plaisir mais sans hésitation»

L'ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot appelle à voter Emmanuel Macron dans une tribune au Monde jeudi, «sans plaisir mais sans hésitation», évoquant aussi les législatives où il souhaite un «bloc écologiste, social et républicain puissant».

«Je déposerai un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne pour empêcher Marine Le Pen et l'extrême droite d'accéder au pouvoir dans notre pays», écrit l'eurodéputé, réitérant son appel au soir du 10 avril, quand il avait obtenu 4,6% des voix.

«Je le ferai sans hésitation, sans ambiguïté, en toute clarté», dit-il, insistant: «S'abstenir, voter blanc ou nul, c'est rendre possible la victoire de Marine Le Pen.»

«Rien n'est joué», prévient Macron

«Rien n'est joué», a déclaré jeudi Emmanuel Macron en appelant ses partisans à «redoubler d'efforts» avant le second tour de la présidentielle et en critiquant le financement du programme de sa rivale Marine Le Pen.

«Je suis déterminé, concentré, engagé. Et pour moi rien n'est joué», a affirmé le président candidat au cours d'un déplacement consacré aux banlieues et à la rénovation urbaine en Seine-Saint-Denis, où il a tenu à défendre son bilan.

Avant le second tour dimanche, Emmanuel Macron a présenté le scrutin comme celui du choix entre «un projet républicain et un projet de sortie de la République, de sa laïcité, de sa fraternité».

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Le Pen joue son va-tout face à Macron

En position de challenger, Marine Le Pen s'en est pris avec virulence au favori Emmanuel Macron jeudi soir lors de son ultime meeting de la campagne présidentielle, jouant son va-tout à trois jours du scrutin.

Au lendemain d'un débat télévisé musclé mais plutôt respectueux, la candidate RN a lâché la bride accusant son rival à la présidentielle de «ne pas aimer les Français».

«On a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d'une arrogance sans limites», a affirmé Marine Le Pen à Arras, dans le Pas-de-Calais, devant quelque 3.000 militants gonflés à bloc. «Un président ne devrait pas se tenir comme cela», a-t-elle ajouté dans un discours aux accents très antisystème.

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Bienvenue dans ce live

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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L'Humanité

La chute de Marioupol, un tournant

Actu

Ukraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.

Marc de Miramon

Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.

Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.

Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.

Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.

1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes

Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azov­stal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.

Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.

L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.

L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass

Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.

Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.

Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.

Guerre en UkrainemarioupolRussie
Le Figaro

Dans le Gers, un homme terrorisait ses quatre compagnes et ses 28 enfants

Guillaume Poingt

RÉCIT - Un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen et écroué début avril. Personne ne l'avait jamais croisé dans le petit village où il vivait.

Un homme «invisible», quatre compagnes et 28 enfants. À Nogaro, un petit village du Gers, un drame humain s'est noué pendant plusieurs mois derrière les murs d'une maison de 600 mètres carrés. Avec un épilogue début avril : un Ivoirien de 42 ans a été mis en examen à Agen et placé en détention provisoire. Il est soupçonné de viols sur son épouse, d'actes de torture et de barbarie sur deux de ses enfants ainsi que de violences sur l'ensemble des enfants et ses trois concubines.

À lire aussi«Je ne le pensais pas capable de ça» : la stupeur des proches de l'homme qui a enlevé et séquestré une conductrice de taxi

L'affaire démarre en septembre 2020. Une famille venue de l'Oise débarque à Nogaro, une bourgade de 2000 âmes. Les nouveaux arrivants louent une grande bâtisse située dans un lotissement aéronautique, un peu à l'écart du village. Personne ne sait vraiment de quoi ils vivent. «Sans doute des revenus de la CAF (caisse d'allocations familiales, NDLR)», confie une source proche du dossier.

Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé

Très vite, le maire Christian Peyret est «intrigué par la situation». L'édile se retrouve en effet à inscrire une vingtaine d'enfants à la maternelle, à l'école élémentaire et au collège. «Quand j'ai vu autant d'enfants ça m'a interpellé, confie-t-il. Je connaissais l'existence de cette famille car je croisais les mamans qui amenaient leurs enfants à l'école.» Parmi ces quatre femmes, nées en France et voilées, deux sont sœurs. Certains enfants - trois jeunes majeurs de 18 à 20 ans et des tout-petits de moins de 2 ans -, ne sont pas scolarisés.

L'arrivée de tout ce petit monde ne passe pas inaperçue dans le village. Et une question taraude les habitants : qui est le père de tous ces enfants ? Personne ne l'a en tout cas jamais croisé. «J'ai trouvé cette situation un peu anormale, on supposait qu'il y avait un homme», explique Christian Peyret. Il s'avère qu'un homme vit bel et bien dans la maison : il est le père de 27 des 28 enfants, qu'il a eus avec son épouse et ses trois compagnes, un autre étant issu d'une précédente union.

Une maison plongée dans l'obscurité

À l'école, les enfants sont exemplaires et ne laissent rien transparaître même si leurs tenues intriguent : ils sont toujours habillés avec des manches longues et des pantalons. Mais c'est surtout aux abords du domicile de la famille - une maison en bois aux volets rouges -, que des signaux étranges sont repérés. Les fenêtres sont en effet totalement bâchées. «Aucune lumière ou aucun regard de l'extérieur ne pouvait pénétrer dans la maison. Quand les enfants rentraient le soir, ils étaient dans le noir. On ne savait pas ce qui se passait dans cette maison», décrit le maire, qui alerte le procureur de la République en juin 2021.

Les révélations sont finalement venues d'une des compagnes qui a pris la fuite, a récemment déclaré à l'AFP le vice-procureur de la République d'Agen, Franck Didier. Ce dernier décrit «un cadre de violences intrafamiliales» fort. Les enfants ont eux aussi rapporté des scènes de violences. Les mineurs ont été placés par les services sociaux il y a environ trois mois.

Trois des femmes ont également été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire pour violences volontaires sur mineurs et non dénonciation de crimes. Le vice-procureur a expliqué s'attendre à une instruction longue «au regard de la complexité des faits», qui a justifié la saisie du pôle criminel d'Agen. «Des investigations restent à faire», a-t-il souligné à propos de l'enquête menée par la brigade de recherche de gendarmerie d'Auch.

Colmar : Schmoutzi, le lapin géant vedette du marché de Pâques de Colmar, a été volé

Ce lapin géant des Flandres a disparu dans la nuit de vendredi à samedi. Une plainte a été déposée.

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Seine-Saint-Denis : une jeune femme retrouvée nue et mutilée en pleine rue à Aubervilliers

Les soignants ont notamment constaté que les lèvres vaginales de la victime avaient été collées tandis qu'un mot gravé dans une langue étrangère a été découvert sur son ventre.

Le Figaro

Kinder : 42 cas de salmonellose détectés en France

Thomas Engrand

Les victimes sont des enfants très jeunes, trois ans de moyenne d'âge, et treize d'entre eux ont été hospitalisés. Aucun décès n'est à déplorer.

«Le 19 avril 2022, 42 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l'épidémie ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l'Institut Pasteur en France». C'est le dernier bilan publié par Santé Publique France. Parmi les personnes touchées treize ont été hospitalisées, toutes sorties depuis, et aucun décès n'est à déplorer. Cependant, l'institut n'exclut pas que certaines victimes soient passées sous les radars.

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Dans le détail, les 42 cas sont répartis sur 11 régions : Île-de-France (7 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (7 cas), Grand-Est (6 cas), Hauts-de-France (4 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Nouvelle-Aquitaine (3 cas), Bourgogne-Franche-Comté (3 cas), Normandie (3 cas), Bretagne (2 cas), Occitanie (2 cas), et Corse (1 cas), avec un âge médian de 3 ans, et concernent 22 garçons et 20 filles.

Fermeture de l'usine

À la suite des investigations menées par les autorités sanitaires de plusieurs pays européens, l'entreprise Ferrero a été contrainte de rappeler début avril plusieurs produits fabriqués dans une usine en Belgique. Une obligation qui s'est vite étendue à l'ensemble des produits sortis de ladite usine. En cause, la suspicion de contamination à la Salmonella Typhimurium.

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Depuis, l'usine incriminée a été fermée, ce qui «devrait limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines», espère Santé publique France.

Carburants : les prix à la pompe se stabilisent à un niveau élevé

Vendredi, le litre de diesel coûtait, en moyenne, 1,8116 euro. Un prix quasiment identique à celui constaté une semaine plus tôt.

Guerre en Ukraine : les Français se précipitent sur l'huile et la farine

Les consommateurs se ruent sur ces deux produits de base dont une grande part provient d'Ukraine et de Russie. Les ventes ont bondi de 57 et 55% la semaine dernière.

Fin du ticket de caisse: les associations de consommateurs opposées à la suppression par défaut

Pour les associations, le ticket de caisse demeure «un outil de gestion du budget familial», qui permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction».

Le Figaro

Disney, le wokisme à géométrie variable

Vincent Jolly

ENQUÊTE - Disney met de plus en plus en avant dans ses productions destinées aux pays occidentaux les valeurs néoprogressistes. Qui disparaissent par enchantement sur les marchés chinois ou arabes, particulièrement conservateurs dans le domaine des mœurs.

«La présidente de Disney, Karey Burke, souhaite que 50% des personnages des ­futurs films soient gays ou issus des communautés LGBTQIA. » C'est début avril que cette phrase est brièvement venue interrompre le flot médiatique sur la guerre en Ukraine en provoquant l'indignation, pendant quelques heures, de la microsphère Twitter. Problème : la présidente de Disney n'a jamais dit ça. Peut-être parce que Disney n'a pas de présidente. Le ­directeur général de la Walt Disney Company est un homme qui ­s'appelle Bob Chapek. Il a succédé à un autre Bob, Robert Iger, en 2020.

Karey Burke, qui n'apparaît même pas dans l'organigramme des cadres dirigeants de l'entreprise, est en réalité la présidente de la filiale TV de la 20th Century Fox – propriété de ­Disney depuis son rachat en 2019. Mais elle a bel et bien formulé ce projet lors d'un panel vidéo Reimagine Tomorrow (Réimaginons demain), une plate-forme lancée en 2020 et dont le but est « d'amplifier les voix sous-représentées et les histoires ­inconnues ». Derrière cet intitulé, une noble cause : réaffirmer « l'engagement de longue date de Disney en faveur de la diversité, de l'équité et de l'inclusion ».

Modifier le jeu démocratique

Au-delà du message véhiculé par Burke, et de ce qu'il dit de l'atmosphère intellectuelle outre-Atlantique, cette déclaration n'arrive pas à n'importe quel moment. Elle intervient au terme d'une polémique entre ­Disney et l'État de Floride autour d'une loi que le gouverneur Ron DeSantis a promulguée en mars dernier. Le texte, jugé homophobe par la Maison-Blanche et les lobbys LGBT, interdit les discussions pédagogiques sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre à l'école, de la maternelle jusqu'à notre équivalent français du CE2/CM1. Accusé d'être resté silencieux et inerte sur cette loi, Disney (qui jouit d'un statut particulier en Floride, où son seul parc d'attractions emploie plus de 80 000 personnes) a dû faire amende honorable par l'intermédiaire de son DG Bob Chapek pour apaiser la colère d'une partie de ses employés et d'une frange de l'opinion publique.

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C'est donc dans le sillage de cette ­affaire qu'a surgi la déclaration de Karen Burke. Une affaire qui n'est que le dernier exemple en date d'un conflit bien identifié, manifestation d'un phénomène propre à ce début de siècle. Ce « mouvement profond qui vient renouveler l'équilibre de nos ­démo­craties »,comme l'écrit notre consœur du Figaro Anne de Guigné dans son livre Le Capitalisme woke (Presses de La Cité), dont nous avons publié des extraits il y a quelques semaines. Un renouvellement, pour ne pas dire un déséquilibre, né dans ces « grandes entreprises occidentales qui participent, aux côtés de la puissance publique et de la société civile, au vaste exercice de la définition du bien commun. […] Elles s'immiscent, souvent à la demande des consommateurs, au sein même du jeu démocratique ».

Publiquement, et le plus souvent possible, Disney s'attache donc à affirmer son soutien aux idéologies « du bien » – ce fameux triumvirat d'équité, de diversité, d'inclusion brandi comme un paratonnerre pour éviter les foudres de ce que certains stigmatisent comme du politiquement correct dévoyé, et d'autres les valeurs indispensables du progrès. Avec, pour effet, des détails de ce genre : depuis la réouverture postCovid du Walt Disney World ­Resort, la traditionnelle formule d'accueil « Bonsoir mesdames et messieurs, garçons et filles, rêveurs de tous les âges », qui ouvre la cérémonie des feux d'artifice, a été écourtée en « Bonsoir, rêveurs de tous les âges ». Adieu les garçons et les filles !

Un autre exemple ? Disney+ (la plateforme de vidéo à la demande) a ­excommunié d'une série Star Wars l'actrice Gina Carano pour des tweets jugés transphobes et antisémites par la twittosphère. D'autres acteurs engagés sur des réalisations Disney et auteurs de tweets tout aussi critiquables n'ont jamais été inquiétés. Pourquoi ? Sans doute parce que – à la différence de ces derniers – Gina Carano a toujours ­revendiqué son conservatisme politique et sa proximité avec les idées défendues, entre autres, par le Parti républicain et Donald Trump.

La liste de ces anecdotes frappantes pourrait remplir une édition complète du Figaro Magazine. Mais avant tout, ­ce que les choix en question ­révèlent, c'est un profond ­cynisme – pour ne pas dire une ­totale hypocrisie. En effet, il existe une ­région du monde où la nouvelle ­devise « Équité, Diversité, Inclusion » n'est pas bienvenue : la Chine. Un marché – le deuxième pour le ­cinéma mondial – dont ­Disney ne peut se priver et devant lequel il est prêt à oublier toutes ses nobles ­valeurs. John Boyega, l'une des stars de la dernière trilogie Star Wars, en a fait les frais en 2015.

Un acteur noir rapetissé

Alors que sur les affiches du premier épisode, Le Réveil de la Force, l'acteur britannico-nigérian apparaissait en majesté aux côtés des « Caucasiens » Harrison Ford et Daisy Ridley, sa ­silhouette était considérablement ­réduite sur les posters en version chinoise. L'année suivante, comme le note l'auteur Stephen R. Soukup dans son livre La Dictature du capitalisme woke, un personnage tibétain était remplacé par une actrice britannique dans une production des ­studios Marvel, Doctor Strange . L'explication ? « Si vous admettez que le Tibet existe, vous risquez de vous mettre à dos un milliard de personnes, expliquait l'un des scénaristes dudit film. Et vous courez le risque que le gouvernement chinois vous dise : “On ne diffusera pas votre film, puisque vous avez décidé d'être politique…”. » Impossible de froisser Pékin tandis que s'ouvrait, à Shanghaï, un gigantesque parc d'attractions d'une ­ampleur ­inédite pour l'entreprise de Mickey…

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La soif d'équité, de diversité, d'inclusion de Disney a donc une limite : la croissance de son chiffre d'affaires et l'augmentation des dividendes de ses actionnaires – parmi lesquels ­figurent certains des plus grands fonds d'inves­tissements du monde comme BlackRock ou Vanguard Group. L'entreprise aux oreilles de Mickey est capable de s'opposer frontalement à des lois votées par des représentants démocratiquement élus aux États-Unis et de ­menacer de sanctions économiques brutales les États conservateurs (Géorgie, Caroline du Nord) où elles sont promulguées, mais elle reste muette sur la persécution des ­Ouïgours dans le Xinjiang – province où a été filmée une grande partie de la nouvelle version de Mulan, sortie en 2020.

Cette province, où sont internés plus de 1 million de Ouïgours, Kazakhs et autres minorités musulmanes pour des raisons aussi sommaires que « avoir laissé pousser sa barbe » ou « avoir eu trop d'enfants », est également remerciée dans le ­générique du film. Disney n'y trouve rien à redire. Même ­silence sur les commentaires de l'actrice principale, Liu Yifei, apportant son soutien à la police de Hongkong quand elle réprimait violemment les manifestations prodémocratie. Au même moment, Disney applaudissait les mouvements des Black Lives Matter et de MeToo. Ce numéro de funambulisme – chevalier blanc des opprimés d'un côté, complice du ­régime de Pékin de l'autre – s'est avéré payant : depuis 2005, date de l'arrivée de Robert Iger comme ­directeur général, l'action de Disney n'a cessé de grimper jusqu'à frôler les 200 dollars en mars 2021.

Films bannis au Moyen-Orient

Et pourtant. Cette complaisance vis-à-vis du Parti communiste chinois n'a pas toujours été d'actualité : en 1997, sa société de distribution avait diffusé le film Kundun, de Martin Scorcese, qui avait justement pour thème l'occupation chinoise du ­Tibet. Mais au fil du temps, la Chine est devenue un marché incontournable, et il fallait trouver des compromis. Incontournable au point que Iger, architecte des rachats de Marvel Studios, Lucasfilm Ltd., 21st Century Fox, etc., a décrit la construction du fameux parc d'attractions de Shanghaï (signé en 2008 pour un montant de 5,5 milliards de dollars) comme « la plus grande opportunité pour l'entreprise depuis que Walt ­Disney lui-même avait acheté un ­terrain en Floride ».

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Outre la Chine, d'autres régions du monde ne goûtent guère les principes d'inclusion ni le soulignage exagéré de l'orientation sexuelle de certains personnages. Ainsi l'Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar, où l'une des dernières superproductions ­Disney, The Eternals, a été bannie parce qu'elle contient une scène où s'embrassent deux personnages de même sexe. Même cas de figure avec Onward (En avant), où l'homosexualité de l'une des protagonistes fait partie de la publicité du film – qui a été interdit en Arabie ­saoudite, au ­Koweït, à Oman et au Qatar. En juin prochain, le service de streaming Disney+ compte pourtant se lancer dans ces pays, ainsi que dans près d'une quarantaine d'autres. Parmi eux : l'Algérie, l'Égypte, le Liban, le Maroc, le ­Yémen, la Tunisie, où l'homosexualité est aussi ­punie par la loi. Un nouveau ­numéro d'équilibrisme en perspective pour la firme américaine.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

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L'Humanité

Essai La finance sous la pression des attentes sociales

Nos recommandations culturelles

Jean-Christophe le Duigou

Les auteurs ont bien perçu la secousse que représente la crise sanitaire que nous venons de traverser. D’où l’appel à des efforts pour « mieux comprendre les causes de la dérive qui menace la cohésion sociale et la stabilité financière ». Le contexte fait que les propositions formulées ressemblent à s’y méprendre à un programme présidentiel, hélas fort classique et bien en deçà du diagnostic posé. Si les mesures préconisées donnent la priorité à l’éducation et à la formation, elles s’inscrivent globalement dans la logique macronienne d’une rentabilisation de la dépense publique, d’une réforme régressive des retraites et de nouveaux allègements d’impôts et de cotisations sociales pour les entreprises. Reste l’appel à résoudre « le problème du pouvoir d’achat qui met les Français sous pression », appel apparaissant comme une ultime mise en garde.

Essaiséconomiepatrick artus
L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Israël : nouveaux heurts à l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem

Des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres en direction des forces de police israéliennes. Un journaliste de l'AFP fait état de «quelques blessés».

Des nouveaux heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont éclaté vendredi 22 avril sur l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

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Tôt vendredi matin, les forces de police israéliennes sont entrées sur l'Esplanade, troisième lieu saint de l'islam aussi site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, et des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté ce journaliste qui a fait état de quelques blessés. Vers 4h du matin, des personnes sur place ont lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'Esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem, a indiqué la police israélienne.

La situation restait tendue sur l'Esplanade en ce troisième vendredi du mois sacré de ramadan - qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la pâque juive - après des échanges de jets de pierres et de tirs de balles en caoutchouc.

Plus de 200 blessés en une semaine

Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'Esplanade des Mosquées menant aussi à des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.

La présence pendant le ramadan de nombreux juifs - qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur - et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de «provocation».

Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné «les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée al-Aqsa», site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'État hébreu.

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Le Figaro

Dans l'Allier, le mystère du chasseur décapité refait surface, 27 ans après

Esther Paolini

RÉCIT - Le 25 décembre 1995, le corps de Christophe Doire est retrouvé dans le fossé d'une route de l'Allier. Il a été décapité, et sa tête a disparu. 27 ans plus tard, la justice espère enfin mettre la main sur son meurtrier.

Noël 1995. Sur une route départementale enneigée de l’Allier, deux chasseurs en quête de gibiers font une macabre découverte : la dépouille d’un homme a été abandonnée dans le fossé. La victime a été décapitée, l’une de ses bottes a été déposée à la place de la tête qui, elle, a disparu. Ce fait divers qui a secoué l’Auvergne il y a 27 ans n'a jamais connu d'épilogue. L’homme sans tête était un père de famille de 28 ans, Christophe Doire, chasseur notoire de la région. Son meurtrier n’a jamais été appréhendé. La justice a relancé l'enquête et exhumé son corps vendredi 15 avril pour tenter de résoudre, enfin, ce cold case hors norme.

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Presque trois décennies plus tard, le souvenir du meurtre est encore vivace dans la mémoire des habitants du Vernet, son village d’origine. «Ça a fait beaucoup de bruit à l’époque, chacun laissait libre cours à son imagination. Encore aujourd’hui, c’est très présent dans les esprits», atteste auprès du Figaro le maire Bernard Aguiar. Ce 25 décembre 1995, quand Christophe Doire est découvert, il n’a plus donné de signe de vie depuis neuf jours. La dernière personne à l’avoir vu vivant est son frère Olivier, son cadet de 16 mois, chez qui il a passé son samedi soir devant un match de football.

Une tête dans un coffre-fort

Sa Renault 18 réapparaît mystérieusement quelques jours après sa disparition sur la place du bourg, avant d’être dérobée puis incendiée par des gens de la communauté du voyage. Pour la famille de Christophe Doire, c’est le début d’un ouragan dans lequel elle se trouve toujours prise au piège. Qui en voulait suffisamment à ce père d'un enfant de neuf ans pour le tuer d’une manière aussi violente ? Comble du sordide, l’autopsie révèle que la victime a subi une exsanguination, c’est-à-dire que le corps a été intégralement vidé de son sang. Christophe Doire a été pendu par les pieds, comme un gibier. Autre indice rapporté par le médecin légiste : la section nette des vertèbres cervicales, effectuée post-mortem, a été réalisée à l’aide d’un outil de boucherie ou de chasse.

La piste d’un différend entre chasseurs est donc très vite privilégiée par les gendarmes, d’autant que, comme le note le rapport d’enquête, «de par sa personnalité, beaucoup de monde pouvait [lui] vouloir du mal.» Élevé dans une famille de chasseurs où la discipline règne, l’homme est connu pour son «fichu caractère», nous décrit Gloria Szpiega, avocate de la mère de la victime qui a désormais raccroché sa robe. Il consomme beaucoup d'alcool et manque rarement ce qu’on a l'habitude d’appeler la «troisième partie de chasse».

Dans son entourage, un chasseur attire particulièrement l’attention : Dominique Maillet, avec qui il est en conflit ouvert, ce dernier étant accusé de lui avoir volé son chien de chasse, une femelle nommée Flora. «Dans ce milieu, le chien fait le chasseur, poursuit l’avocate à la retraite. L’animal est presque plus important que l’épouse.» C’est grâce à cette chienne que l’intéressé a acquis une certaine renommée parmi les siens. Autre élément troublant, sa corne de chasse a été retrouvée au domicile du suspect. Entendu à plusieurs reprises, Dominique Maillet reconnaît le vol pour «contrarier» son rival mais jure n’avoir aucun lien avec le meurtre. Cela ne suffit pas à convaincre la famille, persuadée de sa culpabilité. Dans le village, il est aussitôt présenté comme le coupable idéal. «Au Vernet, Maillet était indésirable. Il empiétait sur les territoires de chasse annexes. Un arcandier, toujours limite avec la loi», s’emportait à l’époque la mère du supplicié dans les colonnes du Parisien .

«Maria Doire n'est pas heureuse»

Dominique Maillet n’a jamais été mis en examen. Les mois passent, d’importants moyens sont déployés, mais l’enquête piétine. On fouille les champs auvergnats en quête du reste de la dépouille. En vain. Par-delà les frontières, on cherche la tête de Christophe Doire. Une tête est notamment découverte dans un coffre-fort à Hambourg, sans correspondre. Une lettre anonyme est adressée à la gendarmerie locale pour désigner un riverain comme le meurtrier, mais là aussi, les enquêteurs font fausse route.

L’entourage familial est, lui, peu inquiété. «Aucun secret de famille, aucune haine ou autre situation n’est découvert justifiant le meurtre», concluent les gendarmes. Mais dans l’intimité du couple Doire, les relations sont orageuses. Son épouse se plaint de son alcoolisme et des coups répétés qu'elle subit. «Maria Doire n’est pas heureuse», résument les enquêteurs. Son malheur constitue un mobile idéal. Pourtant, elle ne sera jamais mise en cause. «Les enquêteurs n’ont pas regardé de ce côté. Mais Maria Doire était d’origine portugaise, et les Portugais ont un esprit de famille très ancré. Des proches auraient pu vouloir la venger», avance Gloria Szpiega. Alors que la mère puis le frère de Christophe Doire se mobilisent pour retrouver le meurtrier, l’épouse reste à l’écart, très discrète. Selon l’avocate, elle a depuis refait sa vie et «n’a plus jamais voulu en entendre parler».

Le revolver dans le puits

Règlement de compte entre chasseurs ? Meurtre conjugal ? Par manque de preuve, l’instruction est clôturée en 2000, échouant à présenter un accusé devant une cour d’assises. «En débit des recherches entreprises, le ou les auteurs des faits n’ont pu être identifiés», conclura le juge d'instruction. Deux ans plus tard, l’affaire connaît un rebondissement. À l’enterrement du père de Dominique Maillet, ses sœurs l’accusent en public du meurtre. Entendu par les gendarmes, l’une d’elles lâche : «Il sait très bien où est la tête, ils étaient deux !»

De nouvelles recherches approfondies sont effectuées au domicile de l’intéressé. Sept cartouches et un révolver sont exhumés du puits de son jardin - qui n’avait pas été sondé avant -, mais l’expertise balistique ne permet pas d’obtenir de nouveaux renseignements. Dominique Maillet ressort libre. Le juge d’instruction conclut à un second non-lieu en 2007, au grand désespoir de la famille, pour qui ces années sont un supplice. «Je lui [son frère] ai fait une promesse de faire tout ce qui est en mon possible pour découvrir la vérité», confiait Olivier Doire dans un documentaire dédié à l’affaire diffusé sur C8.

Malgré «l’omerta» qui règne dans le milieu de la chasse, soupire Gloria Szpiega, l’avocate n’a jamais perdu espoir de découvrir la vérité : «On a toujours pensé que les langues finiraient par se délier.» Le procureur de la République de Cusset, qui a rouvert une information judiciaire en 2020, avant d’ordonner l’exhumation du corps pour de nouvelles expertises, partage cette espérance. Contacté par Le Figaro, il estime que tout n’a pas été tenté dans ce dossier. «Il y a des pistes qui méritent davantage d’analyses, et les méthodes d’enquête ont largement évolué en presque trois décennies», assure-t-il. Le magistrat refuse de s’avouer vaincu et promet de déployer tous les moyens pour «tenter de rattraper le temps perdu», afin de retrouver, enfin, le meurtrier de Christophe Doire.

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L'Humanité

essai Remue-méninges mathématiques

Nos recommandations culturelles

Anna Musso

À tous les férus de casse-tête et d’énigmes en tout genre, ce livre propose 76 remue-méninges mathématiques pour tous les âges et tous les niveaux. Bien illustré, et augmenté d’une préface de Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l’ouvrage revisite des problèmes et les inscrit dans leur contexte historique et culturel, parfois surprenant. L’auteur Paul Wagner est journaliste scientifique. Il a notamment dirigé les rédactions de l’Usine nouvelle et Industrie et technologies. C’est dans ce dernier titre que paraissait chaque mois une énigme coécrite avec Pierre Antilogus, écrivain et humoriste. Faisant appel à la logique, à l’imagination et aussi à la ténacité du lecteur pour relever les défis, les auteurs invitent chacun à pénétrer l’univers des mathématiques de façon ludique et active.

mathématiques
Le Figaro

Opération de la BAC au Blanc-Mesnil : un jeune homme porte plainte

Le Figaro

Son avocat affirme qu'il a été «frappé et étranglé» lors d'une intervention dans un hall d'immeuble, pour laquelle l'IGPN a déjà été saisie mardi dernier.

Y a-t-il eu une «bavure», lundi 18 avril dans un hall d'immeuble du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) ? Une enquête administrative est déjà en cours, menée par l'Inspection générale de la police nationale, après la diffusion d'une vidéo montrant une bagarre entre un policier et un homme. Un autre volet pourrait s'ouvrir avec le dépôt de plainte, jeudi, du jeune homme supposément agressé à cette occasion. Me Yassine Bouzrou a décrit son client comme «choqué» : «Il a été frappé et étranglé, et il a cru qu'il allait mourir».

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La victime supposée «a croisé un policier de la brigade anticriminalité du Blanc-Mesnil. Ce policier lui a fait comprendre qu'il souhaitait une altercation violente», explique ainsi Me Yassine Bouzrou dans des propos cités par FrancetvInfo. «Il l'a insulté, l'a isolé dans un hall d'immeuble et l'a roué de coups», le blessant «au niveau du visage», l'agression ayant ensuite nécessité des soins et des radios.

«Ses amis ne pouvaient pas rentrer puisque deux autres policiers montaient la garde devant l'immeuble avec des armes à la main et empêchaient les gens d'intervenir ou de filmer» ajoute-t-il, ayant publié une autre vidéo de l'altercation, où l'on voit un groupe de jeunes protester devant le hall.

L'avocat a enfin demandé le dépaysement de l'affaire, attaquant frontalement le parquet : «Nous savons qu'à Bobigny une enquête ne sera pas possible parce que le procureur de Bobigny protège les policiers de Bobigny».

Colmar : Schmoutzi, le lapin géant vedette du marché de Pâques de Colmar, a été volé

Ce lapin géant des Flandres a disparu dans la nuit de vendredi à samedi. Une plainte a été déposée.

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Seine-Saint-Denis : une jeune femme retrouvée nue et mutilée en pleine rue à Aubervilliers

Les soignants ont notamment constaté que les lèvres vaginales de la victime avaient été collées tandis qu'un mot gravé dans une langue étrangère a été découvert sur son ventre.

L'Humanité

Témoignage Une chambre à soi

Nos recommandations culturelles

Virginie Gatti

Malik se raconte. Abandonné par sa mère à l’âge de 9 mois, il est placé dans une famille d’accueil sur décision de l’aide sociale à l’enfance. Il se compare aux quasars, le titre d’un de ses spectacles. Ces étoiles lumineuses et très éloignées de la Terre sont confondues avec des étoiles normales « alors qu’elles brillent de mille feux » et sont toutes différentes. Pour Malik Soarès, l’analogie s’applique aux enfants placés, d’abord considérés comme des « cas sociaux », relégués, rebuts d’une société en marge, privés de parole. L’auteur transporte ce « passé d’abandon » sur son dos comme « on transporte le cadavre de son père », selon les mots d’Apollinaire. Albums vides des premières années de sa vie, fantôme de nourrisson, violences intrafamiliales, racisme, l’adolescent puis le jeune adulte va se construire au gré de ruptures, à la recherche de frontières pour se délimiter en tant qu’individu pouvant dire « je », afin de conjurer l’absence et les silences. Et traduire un rêve en musique. Un récit qui ne fait pas l’impasse sur les manquements des institutions.

littérature jeunesseactes sud junioraide sociale à l'enfance
L'Humanité

Récit Quand Balzac passait à côté de l’île de Beauté

Nos recommandations culturelles

José Fort

Gilbert Stromboni, agrégé de lettres et ancien professeur à Sartène, donne à voir une facette inconnue de Balzac. Celui qui sur la Corse aura dispensé des jugements hâtifs, à l’emporte-pièce et souvent contradictoires. Avec, en prime, la nouvelle la Vendetta et une pièce de théâtre, le Corse.

Honoré de Balzac, monument de la littérature française, n’a en effet guère apprécié la Corse, qu’il n’hésitait pas à comparer au Groenland en collant sur les Corses l’étiquette de « paresse incroyable ». Dans plusieurs de ses écrits, il soulignait la violence du Corse, son sens de l’honneur exacerbé et s’en inspira pour écrire  la Vendetta, une de ses premières œuvres, qui sera intégrée plus tard à la Comédie humaine. L’écrivain s’était embarqué en 1838 pour la Sardaigne, croyant y trouver la fortune, déçu de son entreprise avortée de planter en serre des pieds d’ananas à… Ville-d’Avray (ouest de Paris), bien connu pour son climat tropical. La recherche d’argent a été une constante pour Balzac, y compris dans ses relations amoureuses. Il se voyait bien en homme d’affaires, un don qu’il n’avait pas.

Voilà donc Balzac parti vers la Sardaigne. Une violente tempête oblige le capitaine de son bateau à trouver refuge dans la baie d’Ajaccio, « à deux pas du résultat », la mine grâce à laquelle il espérait s’enrichir mais doublé par un aigrefin, un marchant génois du nom de Pezzi. L’écrivain supporte difficilement de rester dix jours dans ce cap solitaire baigné par « un océan d’ennui ». Balzac n’est pas Mérimée, qui, lui, a pris le temps de parcourir l’île pour écrire Colomba, ou Flaubert la découvrant comme « une récompense ». Balzac, c’est un peu comme les touristes d’aujourd’hui croyant tout savoir et comprendre après un bref séjour arrosé sur une plage corse.

honoré de balzacCorse
Le Figaro

Le quartier de la tour Eiffel miné par l’insécurité

Stéphane Kovacs

RÉCIT - Les riverains dénoncent les maux qui affectent le Champ-de-Mars et l’indifférence de la ville de Paris.

Des flots de touristes qui s’agglutinent au milieu du pont d’Iéna pour faire des selfies. Des vendeurs à la sauvette qui alignent leurs tours Eiffel clignotantes sur de grands draps. Un jeune Rom qui semble sommeiller sur un banc. Trois gaillards en sweat-shirts noirs frappés du logo Boss qui font le guet. Et soudain, deux policiers qui déboulent: les vendeurs tirent les cordons de leurs draps pour ramasser leurs gadgets, mais cette fois, c’est un pickpocket que les agents poursuivent. Jour ordinaire aux abords du Champ-de-Mars, dont les riverains clament leur exaspération face à l’insécurité et à la saleté. Un lieu choisi par Emmanuel Macron, en cas de victoire dimanche, pour rassembler ses partisans. Tandis que la ville de Paris s’apprête à mettre en œuvre son projet de «grand site tour Eiffel», Rachida Dati, maire LR du 7e arrondissement, redemande à Anne Hidalgo d’installer une clôture autour du Champ-de-Mars, afin de le fermer la nuit pour mieux «lutter contre les trafics».

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Tout a empiré, raconte Claude, un habitant de la rue de Buenos-Aires, avec la construction du mur de verre autour de la tour Eiffel, en 2018. «Toutes les entrées et sorties se font désormais côté riverains, déplore-t-il. Les tour-opérateurs passent tous les jours devant chez nous.» De ses fenêtres, il observe les joueurs de bonneteau escroquer chaque jour de malheureux touristes, malgré l’interdiction des jeux d’argent sur la voie publique. «Il y a aussi les Roms qui vous mettent des pétitions sous le nez, des Africains qui vous escortent en proposant leurs babioles, tout un tas de déchets par terre et des rats qui se régalent, décrit-il. Sans parler des hurlements! On évite de sortir le soir dorénavant. Nous avons eu trois cambriolages dans mon immeuble récemment.»

Au Castel Café, à l’angle de l’avenue de Suffren, un serveur ajoute: «Le problème, ce sont les Blacks et les jeunes du 93 sur leurs trottinettes électriques, qui vous arrachent le sac, avance-t-il. Les joueurs de bonneteau, ce sont nos meilleurs clients: ils laissent de gros pourboires!» Chez Prémium Viager, Ivan abonde: «C’est la cour des Miracles là-bas ; on se croirait à Barbès!» «Ça a perdu 5 à 10 %, précise l’agent immobilier. Ça reste tout de même à quelque 20.000 euros du mètre carré! Pour ce prix, les propriétaires sont en droit d’exiger la sécurité, la tranquillité et la propreté»

Lettre ouverte

Mais il n’y a pas que «la recrudescence des incivilités et des délits» que déplorent les Amis du Champ-de-Mars. Dans une lettre ouverte, six associations alertent sur «le massacre du site par des aménagements commerciaux». «La mairie a pris une décision qui aura des conséquences catastrophiques, au-delà de la disparition de 950 m2 d’espaces boisés classés, soulignent-elles. Elle s’apprête à autoriser, sous la tour Eiffel, et de part et d’autre d’une zone déjà soustraite au public, la construction de bâtiments.»

La tour Eiffel, c’est l’emblème de la France ! Si on continue comme ça, c’est l’image de la Ville Lumière qui est en jeu

Une hérésie pour Julien Lacaze, président de Sites et Monuments: «Est-ce qu’ils ont vraiment besoin de mettre leurs bureaux dans un site classé? demande-t-il. Ils parlent de bagageries, mais en réalité ce sont des restaurants et des boutiques, dont la construction nécessite de soulever les pelouses pour y glisser le bâtiment. Le coût interroge aussi: on est à plus de 100 millions d’euros. Ne pourrait-on pas utiliser cet argent pour créer de nouveaux jardins?» Président des Amis du Champ-de-Mars, Jean d’Izarny-Gargas renchérit: «La tour Eiffel, c’est l’emblème de la France! Si on continue comme ça, c’est l’image de la Ville Lumière qui est en jeu.»

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Estimant «indispensable de sauvegarder l’héritage historique de ce site et de le protéger par un dispositif juridique national», Rachida Dati préconise «la création d’un PSMV (Plan de sauvegarde et de mise en valeur, NDLR) pour le périmètre du Champ-de-Mars et ses abords». «La lutte contre la délinquance, c’est la responsabilité de l’État, commente Jean Laussucq, conseiller de Paris. En 2018, on avait obtenu une brigade de 32 agents ; ils ne sont plus que 16 aujourd’hui. La mobilisation de l’État et de la ville sur le sujet Champ-de-Mars devient prioritaire! À notre demande de PSMV, la ministre de la Culture a répondu qu’elle la faisait instruire par ses services. Quant à la maire de Paris, elle n’a pas répondu.» Au Figaro, la ville de Paris a assuré que la police municipale effectuait des «interventions fréquentes» sur le Champ de Mars. Des actions conjointes sont également menées, selon la mairie, avec la préfecture de police «notamment contre les ventes à la sauvette, le stationnement anarchique, les nuisances sonores et les arnaques qui visent les touristes». Ces opérations seront renforcées à l’approche de la période estivale.

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Mgr Ulrich pressenti pour devenir l’archevêque de Paris

Le prélat, qui épouse une ligne opposée à l’héritage de Jean-Marie Lustiger, pourrait succéder à Mgr Aupetit, démissionnaire fin 2021.

Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers

Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.

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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Le Figaro

Macron-Le Pen: «Avec ou sans Majax»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Jamais un débat de l’entre-deux-tours de la présidentielle n’avait attiré aussi peu de téléspectateurs. Ils n’étaient que 15,6 millions devant leur poste mercredi soir, toutes chaînes confondues, soit deux fois moins qu’en 1981. L’écart est spectaculaire alors que la France compte aujourd’hui douze millions d’habitants supplémentaires. Certes, les audiences de l’univers numérique - inexistant il y a quarante ans - ne sont pas prises en compte, mais elles ne combleraient pas la différence, très loin s’en faut.

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Comme pour l’abstention, cette désertion tient à l’indifférence d’une partie grandissante des Français, qui ne croient plus du tout aux promesses des discours politiques. Elle traduit aussi le rejet de l’affiche proposée cette année, entre deux personnalités qui suscitent, l’une et l’autre, fort peu d’enthousiasme. Notamment parmi les orphelins de ce second tour.

Enfin, fallait-il vraiment s’attendre à une quelconque surprise dans ce «remake» de 2017? Si le face-à-face s’annonçait différent - plus apaisé - dans la forme, tous les instituts de sondage affirmaient que le président-candidat, par sa plus grande maîtrise des dossiers, conserverait son avantage. Ce qu’il a fait. Rien à voir avec le match retour de 1981, à l’issue d’une campagne qui avait vu François Mitterrand doubler Valéry Giscard d’Estaing sur le fil. Rien de comparable, non plus, avec le duel inédit de 2007 entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, édition marquée par un renouvellement de génération et la qualification pour la première fois d’une femme en finale. Plus de 20 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous, contre 16 millions douze ans auparavant, pour le soporifique débat, sans grand suspense, entre Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Ce n’est pas un tour de magie de Gérard Majax, redevenu la star d’un soir par la grâce présidentielle, qui réveillera l’intérêt des téléspectateurs pour le débat de l’entre-deux-tours. L’analyse de la courbe d’audience conduit à penser qu’il conviendrait peut-être de raccourcir la durée de l’exercice. Elle montre surtout que le prochain président élu aura fort à faire s’il veut réconcilier les Français et la politique.

L'appel de Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay pour une coalition des droites aux législatives

EXCLUSIF - Les vice-présidents exécutifs de Reconquête! appellent à construire une plateforme politique nouvelle et se disent prêts à entamer des discussions avec LR, le RN et DLF.

«Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.

Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

Le Figaro

Mort de Jacques Perrin: France 5 modifie sa programmation et diffuse Le Crabe-Tambour

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 22/04/2022 à 09:23
  • Publié le 22/04/2022 à 08:56

Hommage à l’acteur et réalisateur disparu à 80 ans, la chaîne du groupe public passe à l’antenne ce vendredi à 21h le film de Pierre Schoendoerffer datant de 1977, dans lequel Perrin incarnait un héroïque officier de marine.

De La Fille à la valise au Peuple migrateur, l’homme de cinéma accompli et respecté avait durant sa longue carrière brillé autant derrière que devant la caméra. Jacques Perrin est mort à l’âge de 80 ans, suscitant de nombreuses réactions émues. Le talent autant que la gentillesse de l’académicien ont été vantés. Hommage de la télévision, France 5 change sa programmation ce vendredi et diffusera Le Crabe-Tambour de Pierre Schoendoerffer à 21h. La comédie dramatique américaine Breakfast Club, initialement prévue, passera à l’antenne ultérieurement.

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Le Crabe-Tambour était reparti avec trois César dont un du meilleur acteur pour Jean Rochefort. Il racontait l’ultime mission d’un officier condamné par la maladie (Rochefort), chargé d’escorter un navire de la marine nationale. Une réflexion morale et philosophique sur l’après d’Indochine émergeait dans le film. Jacques Perrin incarnait «Crabe-Tambour», un soldat charismatique fait prisonnier à Diên Biên Phu, évadé et ancien de l’OAS que le commandant malade cherche à revoir une dernière fois. Adaptation par Schoendoerffer de son propre roman, le long-métrage avait également été rediffusé à la mort d’un autre des acteurs, Claude Rich.

L’un des multiples documentaires de Jacques Perrin va-t-il également repasser à l’antenne? Le Peuple migrateur, en 2001, et Océans, en 2009, avaient démontré la possibilité de réunir un public large autour des beautés de la nature. Le deuxième avait été vu par près de 10 millions de spectateurs dans le monde en 2010. En 2016, Les Saisons relatait l’histoire de la forêt européenne depuis la fin de la dernière période glaciaire. Tous ces films sont visibles sur des plateformes de SVOD en streaming ou à la location. «Les animaux nous font pénétrer les grandes lois du monde et on peut y trouver une morale, une liberté», assurait l’acteur converti dans les années 1990 en réalisateur de documentaires. «Comment ne comprend-on pas que la Terre ne nous appartient pas?»

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Le Figaro

Ces signes qui prouvent que vous êtes dans une relation toxique

NOS CONSEILS - Il est des traits communs aux relations de couple nocives. Deux psychologues vous donnent les clefs pour les identifier.

«C'est compliqué», «il / elle est comme ça, c'est sa nature». De la relation conflictuelle au couple toxique, il n'y a parfois qu'un pas. Le duo nocif se caractérise par le sentiment de vivre «une relation dans laquelle nous nous faisons plus de mal que de bien», indique d'emblée Camille Rochet (1), psychologue et thérapeute de couple. Des remarques désobligeantes à l'humiliation privée ou publique en passant par une jalousie exacerbée, plusieurs signes sont symptomatiques d'une relation qui nuit. Passage en revue.

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Des désirs tout-puissants

À la différence d'une relation conflictuelle, dans laquelle les protagonistes sont capables de prendre de la distance et de s'éloigner petit à petit l'un de l'autre, la version toxique voit se développer chez l'un ou l'autre des partenaires, «le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter», explique Camille Rochet.

Le partenaire toxique «a beaucoup de mal à gérer les frustrations, ses désirs sont premiers et tout-puissants. À ses yeux, ceux du conjoint n'existent pas», ajoute la psychologue et thérapeute de couple, Elisabeth de Madre.

En vidéo, les 10 secrets de couples qui durent

Un isolement et une emprise mentale

Au début c'était une amie, puis deux, et enfin la famille. Dans les relations toxiques, l'isolement se fait de façon insidieuse et progressive. Pour le saisir, Elisabeth de Madre utilise cette image : «si on plonge une grenouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond, mais si on la plonge dans de l'eau que l'on porte petit à petit à ébullition, la grenouille s'habitue à la température pour finir ébouillantée». La personne toxique agit sournoisement et manipule, sans que la victime ne s'en rende compte. Isolée, la victime plus vulnérable et donc plus facilement manipulable.

Dans une relation toxique, on a le sentiment d'être enfermé avec son meilleur ennemi, tout en se sentant incapable de le quitter

Autre caractéristique du couple toxique : l'emprise. La professionnelle observe une fusion, «l'un disparaît dans l'autre». La victime subit alors «une perte de liberté et d'épanouissement, marquée par une violence verbale et parfois physique», ajoute-t-elle. Cette privation peut s'opérer grâce à plusieurs méthodes. Au moment où l'un des deux partenaires veut aller voir ses amis, la personne toxique peut user de manipulation et proposer un autre scénario de soirée, par exemple. Dans certains cas, «la personne peut aussi menacer l'autre de contraintes budgétaires, ou être agressif», précise la psychologue.

Le manque de communication

L'absence de dialogue au sein du duo doit alerter. «Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint. Elle parle le moins possible de ses ressentis et de ses besoins, par peur d'irriter le partenaire ou de susciter sa colère», précise Elisabeth de Madre.

Dans une relation toxique, la victime désinvestit la communication avec son conjoint

L'argent peut être un sujet de discorde. La gestion du budget de l'autre peut même devenir un moyen de maintenir une emprise et de nuire à l'autre. En pratique, au sein des couples toxiques, la psychologue observe parfois «des mensonges, des vols, une absence de comptes séparés ou de réflexion à deux autour de dépenses pourtant communes».

Une culpabilité constante

«Se sentir nul aux yeux de l'autre et toujours avoir l'impression d'avoir tort», est symptomatique d'une relation toxique, selon la psychologue Camille Rochet. La victime se sent coupable de tout : «de ne pas être assez présente, de ne pas aspirer aux mêmes envies, d'être une mauvaise partenaire de vie...», illustre la professionnelle. En cause ? Des remarques désobligeantes et une humiliation en privé et parfois en public, devant les enfants par exemple. Progressivement, la victime perd en estime d'elle-même et peut développer une colère.

Le manque de respect

Ces signes s'englobent dans un manque de respect général et de l'autre, via les mots ou les actes. La psychologue Elisabeth de Madre parle d'«objectification». «La personne toxique étant centrée sur elle-même et n'ayant pas d'empathie, elle traite l'autre sans respect ni considération». La sexualité peut en être un exemple. Dans le cas d'une relation toxique, elle est soit inexistante, soit «vécue par une domination qui est subie», poursuit-elle.

Une jalousie exacerbée

En l'absence de communication et de confiance en l'un et l'autre, la relation devient «insécure». «Cette insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée, une certitude de l'infidélité du partenaire», informe Camille Rochet. Une émotion renforcée par le besoin de contrôler l'autre. Cette fragilité peut entraîner un «jeu malsain dans lequel les deux partenaires sèment le doute sur leur fidélité, comme pour attiser cette force émotionnelle et l'emprise sur l'autre», poursuit-elle.

L'insécurité du partenaire toxique génère une jalousie exacerbée

Les solutions

Pour reconnaître et comprendre les rouages de la situation vécue, la psychologue Elisabeth de Madre recommande de «prendre conscience de qui est l'autre, en l'observant, en analysant son comportement». En parler à son entourage peut être très judicieux. «C'est déjà presque gagné quand on peut en parler, rebondit la psychologue, à des proches, mais aussi à des professionnels qui seront plus habilités à aider, et ce dans une neutralité.»

Si on s'aperçoit qu'il s'agit finalement d'un simple déséquilibre, on peut apprendre à «s'affirmer, à placer ses limites et ainsi gérer les conflits», et rebâtir la confiance dans le couple, commente Camille Rochet.

Enfin, si tout semble verrouillé, la séparation est parfois la seule option qui libère. Il faut bien s'attendre à ce que l'entreprise soit difficile. «La peur du rejet fait partie intégrante de la relation toxique, donc aboutir à une séparation viendrait la confirmer, précise la psychologue. Sans oublier que la décision peut générer de la colère, du chantage affectif voire même de la dépendance avec menaces de suicide, d'où la nécessité d'être accompagné.» Et la psychologue de conclure : «l'autre ne nous appartient pas, l'amour se donne librement, pas sous la contrainte.»

(1) Camille Rochet est l'auteure de Les 5 croyances qui empêchent d'être heureux en couple aux éditions Larousse et fondatrice du site À nous tous.

Le Figaro

Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition

Guillaume Tabard

ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.

Les prochaines élections législatives seront-elles l’acte de décès du scrutin majoritaire? La future Assemblée nationale risque non seulement d’avoir peu à voir avec la physionomie politique de la France mais aussi de s’éloigner de la stabilité qui était la marque des institutions de la Ve République.

C’est vrai dans l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen où, pour la première fois depuis 2002, l’effet confirmation-amplification des législatives par rapport à la présidentielle n’aurait rien de garanti. Même élue, la candidate du RN aurait beaucoup de difficultés à obtenir une chambre «bleu marine» avec le mode de scrutin actuel. C’est ce qui explique qu’en 2017, avec un score proche de celui de LR, le FN n’ait pu faire élire que 7 députés.

Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait à l’inverse non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition. Sur son flanc droit, l’absence de recomposition immédiate rendra quasiment impossible l’émergence d’une force d’alternance. Même avec un «Yalta» sur les circonscriptions, pas même encore en négociation, le Rassemblement national et Reconquête! auront du mal à décrocher suffisamment d’élus pour constituer un groupe.

Fragmentation du paysage politique

LR sera également dans une position difficile même si les 101 sortants miseront sur leur implantation personnelle pour compenser les vents nationaux mauvais. Il y a cinq ans, LR avait eu deux fois plus de députés que de circonscriptions où François Fillon était arrivé en tête, mais cette fois, Valérie Pécresse n’a pas dépassé les 18 % dans une seule circonscription. Le 19 juin, outre de sa propre érosion, LR risque d’être victime de la défection de ses sortants qui feront le choix de l’alliance avec LREM pour être réélus. Qu’ils soient plus d’une trentaine comme Nicolas Sarkozy l’aurait garanti à Emmanuel Macron ou à peine une dizaine comme on le prétend au groupe LR, ce seront autant de bascules de l’opposition vers la majorité. Que restera-t-il alors à la droite anti-antimacroniste?

La question est la même au PS à partir d’effectifs encore plus réduits. Score d’Hidalgo, ralliements à la majorité, c’est l’existence même d’un groupe socialiste qui est en jeu. L’ancrage territorial était la dernière carte que le PS aurait pu jouer dans le cadre d’une recomposition de la gauche. Mais les mélenchonistes, qui ont «tué le match» de ce côté-ci de l’échiquier préfèrent la mort du PS à un renfort pour préserver des circonscriptions. À gauche, LFI veut un grand remplacement, pas de petits arrangements. Cela se paiera cher dans l’hémicycle.

La nouvelle fragmentation du paysage politique conduira-t-elle à une hégémonie macroniste, au-delà de son poids électoral réel et sous la forme d’une mosaïque de groupe? C’est alors au sein de la majorité que s’organiseraient les clivages et que des tentations «séparatistes» naîtraient. L’absence ou l’insuffisance des oppositions se paie en division. Un tel scénario affaiblirait un scrutin majoritaire qui peut fonctionner avec une majorité et une opposition claires ; pas avec une majorité attrape-tout et des oppositions trop éclatées.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives

La suppression du corps diplomatique entérinée sous une pluie de critiques

C'était l'une des mesures de la réforme de la haute fonction publique d'Emmanuel Macron. La disparition du corps diplomatique, officialisée dans le JO du 18 avril, fait de nouveau réagir l'opposition.

Législatives 2022 : «Il n'y aura pas d'alliance» avec Zemmour, affirme Bardella

Le président du Rassemblement national assure que son parti aura des candidats «partout» lors des élections législatives.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Ces questions posées à la condition humaine

Nos recommandations culturelles

Essai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.

Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ?

Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.

La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.

Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire  : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.

Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.

Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux  réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.

Essaissciences
Le Figaro

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelques 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Revivez le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

Les enjeux du second tour étaient au cœur de ce nouveau numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»

Pour le quinzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Judith Waintraub, Grand reporter au Figaro Magazine, de Jim Jarrassé, Rédacteur en chef adjoint du service politique du Figaro, et de Paul Sugy, journaliste au service actualité du Figaro.

À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?», «Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?», et «Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?».

Est-ce que le débat de mercredi soir sera déterminant ?

À la veille de la confrontation télévisée entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les candidats se préparent activement. S'il est coutume de dire que ces débats ne changent pas fondamentalement la donne, la joute sera scrutée de près par beaucoup d'observateurs et d'électeurs cinq ans après la première confrontation entre les deux finalistes. Duel qui avait été marqué par une mauvaise prestation de la prétendante nationaliste et qui lui avait coûté des points dans les urnes quelques jours plus tard.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont-ils raison d'aller à la chasse des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?

Troisième homme du premier tour, le leader insoumis est parvenu à rassembler 21,95% des suffrages. Une performance qui oblige les deux prétendants à faire des appels du pied à un électorat divisé entre le vote Macron, le vote pour Marine Le Pen et l’abstention. C'est par exemple le président-candidat qui construit tout son discours de Marseille samedi dernier sur ses ambitions écologiques. C'est aussi la candidate nationaliste qui allège sa position quant au port du voile dans l'espace public...

Emmanuel Macron peut-il perdre cette élection présidentielle ?

Tous les sondages le donnent gagnant, sans exception. Et l'écart s'est même agrandi depuis plusieurs jours en faveur d'Emmanuel Macron. Mais son élection est-elle assurée pour autant ? S'il reste bien quelques jours de campagne et que le président-candidat s'engage, a priori, vers une réélection, il reste tout de même certaines inconnues qui pourraient bien chambouler les prévisions politiques actuelles. Et notamment l'abstention dont le niveau devrait ainsi être élevé.

» Voir l'émission du mardi 19 avril :

» Écouter l'émission en podcast :

Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

Regarder la vidéo

Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

«Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?», enquête familiale sur un silence

Madeleine Meteyer

ENTRETIEN - L'historienne Raphaëlle Branche explique pourquoi les jeunes hommes envoyés en Algérie, soi-disant pour du «maintien de l'ordre», ont si peu parlé de cette expérience parfois traumatisante à leur famille.

Dans une enquête fleuve truffée de fines analyses psychologiques, Papa qu'as-tu fait en Algérie (La découverte, 2022), Raphaëlle Branche décrypte l'indifférence qu'a suscitée dans leur famille l'expérience des conscrits en Algérie. En 500 pages et des poussières - très denses, jamais ennuyeuses -, elle parvient à expliquer pourquoi ces hommes n'ont eu d'autre choix que de mettre leurs souvenirs derrière eux. Avec douleur parfois.

Le Figaro. - Dans votre livre, vous évoquez des hommes qui se sont fait leurs meilleurs copains en Algérie, d'autres qui ont assisté à des scènes de viol, de torture. Comment avez-vous défini la catégorie à laquelle vous vous êtes intéressée sachant que tous les conscrits n'ont pas eu la même expérience de leur service militaire en Algérie ?

Raphaëlle Branche. - J'ai travaillé sur les appelés et rappelés métropolitains envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. J'ai exclu du corpus ceux dont la guerre était le métier pour m'intéresser exclusivement aux conscrits, c'est-à-dire aux hommes qui ont fait leur service militaire en Algérie. Au total, environ 1 million 500.000 garçons, qui avaient le plus souvent 20 ans, nés dans les années 1930. Qu'ils aient retenu de leur service militaire des paysages somptueux, une période marquée par l'ennui ou des traumatismes, ils font tous l'objet de mon enquête. Car même un homme qui n'a jamais eu le sentiment d'être en danger pendant ces quelques mois en Algérie n'a pu ignorer que le pays était en guerre.

Mais les familles ont pu l'ignorer parce que dans les lettres qu'ils leur envoient et que vous avez pu lire, les conscrits assurent à leurs proches ne courir aucun danger. Les courriers étaient-ils censurés ? Ou doit-on y lire une volonté de rassurer ?

La France n'est pas en guerre à l'époque ; il n'y a donc aucune censure officielle. Cependant, les familles ont pu ignorer la réalité de la guerre en Algérie parce que les soldats ont souvent choisi d'euphémiser ce qu'ils vivaient. Or, à l'époque, la radio et la télévision sont contrôlées par l'Etat et la presse écrite, beaucoup plus libre, n'a pas les moyens d'envoyer des reporters dans le bled, là où se mène l'essentiel de ce conflit. Donc les lettres sont le seul moyen de faire connaître la réalité à ses proches.

Et ils ne le font pas…

Pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'on meurt peu pendant la guerre d'Algérie, il paraît donc inutile d'inquiéter ses parents. Ensuite parce que les conscrits vivent un rite de passage qui n'est pas censé être un moment de plaisir mais une épreuve destinée à faire d'eux des hommes. Ils ont été préparés à la dureté du moment, ils ne vont donc pas s'en étonner auprès de leurs parents. D'autant que leurs grands-pères ont fait la Première Guerre mondiale et leurs pères la deuxième, où ils ont pu être prisonniers, ce qui peut sembler, à raison, nettement plus grave que de passer quelques mois dans le désert. Alors, pourquoi se plaindraient-ils ?

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Toutefois, il arrive que certains s'ouvrent à leurs parents de ce qu'ils vivent. Mais ils ne sont pas toujours écoutés. Je pense à un jeune homme qui, dans une lettre, dit à son père «ce qu'il se passe en Algérie, ce n'est pas ce que tu peux lire dans Le Figaro ou Le Monde» mais son père lui répond qu'il se trompe, que c'est juste «une opération de maintien de l'ordre». Son fils finit par renoncer à lui exposer ce dont il est pourtant témoin.

Dans leurs écrits intimes, les soldats ont-ils l'air surpris ou honteux de ce que leurs supérieurs leur demandent de faire ?

Certains parlent de «reniement de valeurs», parfois de «honte» qu'ils disent ressentir en tant que personne ou en tant que Français. Beaucoup comparent ce qu'ils vivent avec l'Occupation, dont ils ont un souvenir très précis puisqu'ils étaient enfants à cette époque-là. En Algérie, ils voient des enfants qui leur sourient et des adultes au visage fermé, ça leur rappelle quelque chose...

Et puis on leur fait faire l'école, construire des routes, ce ne sont ni des activités de service militaire ni des opérations de guerre. Beaucoup sont surpris, certains sont perturbés. D'autres sont aussi ravis de cette occasion de développer des activités plus pacifiques qu'attendues ou de servir leur pays en combattant les «rebelles» du FLN dont ils constatent parfois la violence avec effroi.

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J'ai aussi trouvé des écrits d'hommes plus à distance de ce qu'ils vivent. Je pense à ce sous-lieutenant qui écrit que des anciens lui ont raconté la pratique de la torture. Il le note de manière très factuelle, rapporte leurs propos sur les Arabes («ces gens-là ne comprennent que la force»), mais il ne décrit pas ses impressions. Est-il gêné ? Est-il d'accord ? Il ne le dit pas. Peut-être que, comme beaucoup, il apprend à faire son devoir sans se poser de questions.

Le silence, écrivez-vous, est familial. Ce ne sont pas seulement les hommes qui se taisent au sujet de la guerre d'Algérie, mais leurs parents, puis leurs femmes, leurs enfants qui ne poseront pas de questions. Est-ce que les proches s'en moquaient ou est-ce qu'ils redoutaient d'entendre des horreurs ?

J'ai eu l'intuition que le silence était familial dans les années 1990, quand j'ai commencé à interroger les anciens combattants. Je n'avais aucune difficulté à recueillir leur témoignage or, leurs enfants me disaient «moi, mon père il ne m'en parle jamais». J'ai commencé à me dire qu'une des clefs d'explication du silence se trouvait dans les familles elles-mêmes. Je me souviens d'un ancien combattant qui avait écrit un livre : ses enfants ne lui avaient jamais dit ce qu'ils en avaient pensé. Ce n'est que lors de ma venue qu'il leur a demandé pourquoi. Ils ont répondu «on ne voulait pas te gêner». Le point de départ de ce travail était donc de remettre en question une double affirmation : 1) les soldats revenus d'Algérie sont restés volontairement silencieux et 2) ce silence cache un traumatisme.

Les pères de votre enquête qui n'ont pas d'eux-mêmes abordé le sujet avec leurs enfants craignaient-ils leur jugement ? Quelles différences existent entre leur génération et celle de leurs enfants ?

À partir du tournant des années 1970, les dynamiques familiales ont évolué en France. Le droit a redéfini le rôle du père et son autorité, les relations entre époux, la relation aux enfants. Cette dernière est devenue peu à peu plus souple ; les pères ont été moins distants ; les enfants autorisés à questionner. Les anciens combattants d'Algérie, eux, sont restés plus proches de la génération de leurs parents. Ils ont connu un père tout-puissant et ils l'ont sans doute en partie imité. Le fait que certains n'aient pas évoqué l'Algérie vient aussi de cette évidence pour eux : un père, ça parle peu.

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Et puis, encore une fois, la société considérait qu'ils n'avaient pas vraiment vécu une guerre… Officiellement, le terme «guerre d'Algérie» n'est apparu qu'en 1999…

C'est pour ça qu'il ne faut pas surinterpréter le fait que les enfants n'aient pas posé de questions. Le plus intéressant, c'est ceux qui ont voulu poser des questions et qui n'ont pas osé ou s'y sont mal pris. Je me souviens d'une dame qui est allée voir son père à 40 ans avec plein de questions. Il a quitté la table quand elle a voulu lui parler de la torture, de ce que le grand public avait appris rétrospectivement sur cette période. Peut-être qu'il ne reconnaissait pas sa guerre dans les faits que lui rapportait sa fille. Ou qu'il avait honte d'y avoir participé, à moins qu'il n'ait pas trouvé le moyen de faire comprendre ce qu'il avait vécu.

Dans les familles où le silence recouvrait un traumatisme, quelles conséquences celui-ci a-t-il pu avoir ?

Lorsque le silence des anciens combattants était rattaché à des expériences de violence subie ou infligée, ces expériences ont pu avoir un effet sur leur rapport à la vie, à la mort, mais aussi aux enfants, à l'autorité, etc. Cela a pu se traduire par des formes de violence, par de l'alcoolisme ou des tempéraments dépressifs. Mais, encore une fois, il me paraît tout à fait excessif d'affirmer que la plupart des anciens combattants ont été traumatisés. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas très souvent été marqués par ce moment de leur vie. Frôler la mort, pouvoir la donner, avoir le pouvoir de commander sont autant d'expériences qui marquent durablement.

En tout cas, s'ils n'ont pas parlé de l'Algérie, les causes de ce silence ou de cette transmission fragmentaire sont multiples. Le désintérêt des proches lors de leur retour est un facteur à ne pas négliger.

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sciences
Le Figaro

En Côte d'Ivoire, l'effervescence d'Abidjan réveille le tourisme de l'Afrique de l'Ouest

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REPORTAGE - Bouillonnante et créative, la capitale économique du pays s'impose comme une nouvelle destination phare touristique.

Valérie Sasportas

Envoyée spéciale à Abidjan

Le taxi rouge déglingué se faufile dans un tohu-bohu aux bruits de klaxons assourdissants au milieu des wôrô-wôrô, les jaunes communaux, des pousse-pousse et des gbakas, minicars de transports urbains, dans le quartier populaire d'Abobo. C'est là, au rond-point de la mairie, qu'a ouvert en mars 2020 le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) d'Abidjan. Un espace culturel inédit qui manquait à la capitale économique de la Côte d'Ivoire où l'art contemporain n'avait que des galeries, souvent privées. Certaines ont un prestige international, comme Amani, dans le quartier de Marcory, ou Cécile Fakhoury et LouiSimone Guirandou dans celui de Cocody. Leur regard éclairé sur l'histoire de l'art ivoirien permet de comprendre les lignes d'expression des artistes locaux, leur attrait pour la sculpture, les techniques mixtes. Par la photographie, le Franco-Ivoirien François-Xavier Gbré montre les changements sociaux et politiques à travers le bâti sur le territoire abidjanais. Cécile Fakhoury lui a consacré un solo show au pays avant de faire ­voyager ses grands formats à Paris, pour la foire 1-54, qui a fermé ses portes la semaine dernière chez Christie's. Sa « petite sœur », Akaa (Also Known as Africa), du 20 au 23 octobre prochain, mettra la nouvelle scène ivoirienne à l'honneur. Le deuxième prix Ellipse, corde artistique à l'arc économique de la société française d'ingénierie Ellipse Project, lui donne un coup de projecteur après l'avoir fait pour les artistes sénégalais.

C'était une anomalie qu'il n'y ait pas dans la ville un tel musée, concède Bintou Toungara, administratrice du MuCAT, édifié par son père. Cependant, la programmation reste aléatoire. Ce jour-là, c'est fermé bien que rien ne l'indique. Mais la buvette est ouverte, riante et ombragée, et l'on savoure un attiéké de poulet aux bananes plantains caramélisées avant de s'engouffrer dans un autre taxi cabossé. « Où étiez-vous ? On vous attendait ! » se réjouit le chauffeur dans un éclat de rire. Il aura fallu plus d'une décennie, depuis la sanglante crise politico-militaire de novembre 2010, pour que le pays donne à nouveau l'image d'une destination capable de concurrencer sa rivale historique en Afrique de l'Ouest, Dakar, au Sénégal.

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L'art de vivre suisse

Cinq ans après le retour au calme et la croissance, les « repat » - contraction du mot anglais return et d'« expat », désignant ces Africains de France ­retournant sur le continent - affluent à Abidjan. Ils ouvrent des chambres d'hôtes, des galeries d'art, des restaurants, des maquis, voire un peu tout à la fois, comme l'a fait Pascale Oni ­Porquet au Bushman Café, dans le quartier de Cocody Riviera 3. Un vibrionnant bric-à-brac et haut lieu de la convivialité nocturne mêlant les styles, les époques et les géographies, où l'on dort dans un décor arty, où l'on danse sur le rooftop, et où l'on mange une exquise cuisine locale. Les marchands d'art sont des ambassadeurs de la créativité ivoirienne, et les hôtels des espaces d'exposition qui leur donnent une autre visibilité.

Le récent 4-étoiles Mövenpick, dans le quartier d'affaires du Plateau, en ­témoigne. L'immeuble appartient au propriétaire de la Rotonde des arts voisine, qui soutient le peintre Obou Gbais dont les œuvres s'inspirent des masques Dan de l'ouest de la Côte d'Ivoire. À l'hôtel, l'art de vivre suisse se frotte ainsi aux œuvres du pays. Jouxtant le lobby dans une mise en scène muséale, les sculptures se ­mêlent à un public sage quand des musiciens jouent une partition clas­sique. Le bâtiment, conçu par le ­cabinet d'architecture Turro ­Design Abidjan, s'élève à proximité du palais présidentiel, des ministères, des ­ambassades, des banques, des entre­prises, de la délégation de l'Union européenne et de la cathédrale.

« On n'a pas de piscine, mais on a une grande fontaine », pointe avec humour Peter Hoesli, qui a assuré le lancement de l'hôtel avant de passer la main au ­directeur, Fabien Martinez. Pas ­d'espace bien-être non plus, mais la possi­bilité d'aller au spa d'une autre adresse du groupe Accor, l'Hôtel ­Ivoire, de l'autre côté de la ­lagune Ebrié. Plus qu'un Sofitel, c'est une institution, connue comme ­L'Éléphant dans toute l'Afrique de l'Ouest. Sa ­piscine est grande comme un lac, son intérieur vintage évoque un hall ­d'aéroport. On y trouve une galerie d'art (bien sûr), un bowling, un ­cinéma et, niché au 23e étage avec vue sur la ville, un ­restaurant ­gastronomique bien nommé Le Toit d'Abidjan. Des nostalgiques se ­souviennent de la patinoire. On ne regrette pas sa disparition.

Rénover Grand Bassam

Abidjan s'éveille avec une énergie ­nouvelle. Le ministère du Tourisme a lancé un vaste plan de développement national baptisé Sublime Côte ­d'Ivoire, et Instagram l'a surligné d'une ­­cam­pagne impliquant tout le continent avec le hashtag « visatoafrica ». On loge bien les voyageurs : les hôtels se multiplient. Après le Möven­pick, en 2020, Accor prévoit d'ouvrir un Novotel et un Adagio, ­premier appart'hôtel du pays, en 2023.

Au Plateau, la Maison Palmier, un ­design hôtel de charme à l'ambiance tropicale de 74 chambres, vient d'être inaugurée. Même Maison Albar ­Hotels, marque du groupe Centaurus, s'installe avec trois prochaines ­adresses. Un luxueux 5-étoiles de 100 chambres avec spa et table bistronomique est ­annoncé pour 2025 toujours dans le quartier du Plateau. Dès cette année, un hôtel flottant sur la lagune, Le ­Jardin d'Eden, doit ouvrir sur une île artificielle, Akawaba ­Island, créée avec la Société des ­palaces de Cocody. Et au nord-ouest de la ville c'est un lodge ­ultrachic et confidentiel qui se profile sur l'île Boulay, à quinze minutes en bateau privé. Mais des plages para­disiaques de la lagune, les plus ­convoitées sont celles de la presqu'île d'Assinie, à 78 km d'Abidjan. Dans les années 1980 se trouvait là ­Galaswinda, le Club Med des Bronzés. C'est aujourd'hui un site fantôme. On le devine sur l'autre rive, depuis la piscine de la Maison ­d'Akoula, un 5-étoiles de rêve, de douze suites, entre ­lagune et mer à Assinie-Mafia.

La manne hôtelière doit pouvoir ­profiter au patrimoine. À travers sa fondation, le groupe Accor affirme qu'il pourrait participer à la rénovation de la Pyramide, symbole en piètre état du quartier du Plateau, mais aussi de Grand Bassam, ancienne capitale ­classée au Patrimoine mondial. ­L'urbex y est en son royaume. Une cité dévastée par le temps et l'oubli. L'épaisseur de l'histoire suinte des murs en ruines des maisons coloniales mangées par la végétation. Le street artiste JR a posé sur ses vestiges son prestige. Flottent encore des portraits de son projet ­Inside Out, lancé en 2017 pour sauver cette ville. Sur une façade décrépie, un ­portrait en grisaille de l'ancien chef d'État Félix Houphouët-Boigny interroge les passants. Il ­semble demander : « Qu'attendez-vous pour ramener les touristes et ­restaurer les bâtiments ? »

Carnet de route

Y ALLER

Avec Air France, deux vols quotidiens. Compter 650 € l'A/R en classe éco au départ de Paris. T

Tél.: 3654 ; airfrance.fr

SÉJOURNER

Le Mövenpick Abidjan. 4-étoiles de 160 chambres design et spacieuses dans le quartier du Plateau, avec un restaurant gourmet de spécialités africaines et une exquise c ave à vins, ainsi qu'un bar à glaces et chocolats suisses. À partir de 250 € la nuit avec le petitdéjeuner.

Tél. : + 225 27 20 23 20 23 ; movenpick.com

Le Bushman Café Hôtel. Une atypique maison d'hôtes dans un cadre artistico-tropical. À partir de 92 € la nuit avec le petit-déjeuner. Table ouverte aux non-résidents. Compter env. 15 € pour un exquis repas typique.

Tél. : +225 07 59 49 66 51 ; bushmancafe.com

À Assinie, la Maison d'Akoula. Cette ancienne maison coloniale abrite un 5-étoiles de 12 suites et une excellente table ouverte aux non-résidents (plats typiques à savourer à l'ombre d'un grand arbre). À partir de 500 € la nuit, avec le petit déjeuner. Repas : compter 75 €.

Tél. : +225 07 49 60 16 63 ; lamaisondakoula.com

BONNE TABLE

Le Toit d'Abidjan. Restaurant gastronomique italien. Compter 45 €. Du mardi au samedi de 19 h à 23 h.

Tél. : +225 27 22 48 26 26 ; all.accor.com

À VOIR, À FAIRE

Le marché de Treichville. C'est le grand marché populaire. Avenue Biaka Boda. Tlj de 5 h 45 à 20 h.

Le Centre artisanal de la ville (Cava). Pour les chineurs, une cinquantaine d'échoppes. 22, rue des Ferronniers, en zone 4. Tlj de 8 h à 18 h.

SE RENSEIGNER

Ministère du tourisme de Côte d'Ivoire. Tourisme.gouv.ci À Abidjan, office de tourisme .

Tél.: +225 27 20 25 16 00

Lire le dossierSélection de séjours en Afrique avec le Figaro Voyage

Sandy Abena: «Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique»

Quelque 100.000 followers chaque jour plus nombreux suivent sur Instagram (@abenafrica) son voyage à travers dix pays d'Afrique en dix mois. Sandy Abena (de son vrai nom Sandy Salyères), 30 ans, voya­geuse en solo, est de ces influenceurs repérés par Meta pour promouvoir le continent dans sa nouvelle campagne #visatoafrica sur les réseaux sociaux.

Pour la jeune femme qui a quitté sa vie sûre à Paris, où elle était acheteuse internationale dans une entreprise du CAC 40 après un parcours sans faute (baccalauréat scientifique option maths avec mention, École supérieure de commerce), cette initiative va dans le sens de sa mission. Guadeloupéenne d'origine africaine, elle veut changer le regard des afro-descendants sur l'Afrique, donner l'envie d'y voyager. Elle-même ne veut plus rentrer en France, et envisage de vivre en Côte d'Ivoire.

LE FIGARO. - Après un an de voyage à travers l'Afrique, pourquoi souhaitez-vous poser vos valises à Abidjan ?

Sandy ABENA. - La Côte d'Ivoire est un coup de cœur. Il y a ici de la douceur, de la bienveillance, je m'y sens bien par la personnalité des Ivoiriens. Quand on est une « solo travelleuse », c'est très important de ne pas aller dans un pays austère, les compagnons de voyage sont tous les gens croisés sur sa route. Je prends les bus locaux, les taxis, je dors rarement dans des hôtels mais privilégie les Airbnb, les guest houses. Je fais en sorte de vivre comme les personnes sur place. À Abidjan, il y a beaucoup de « Repat' », des Africains de France qui ont choisi la Côte d'Ivoire pour rentrer sur le continent sans être forcément originaire de ce pays-là. Il faut dire qu'on y trouve plus facilement ses repères quand on vient de France, car il s'est développé aux normes occidentales.

Comment avez-vous sélectionné les dix pays de votre périple, qui dure depuis plus de dix mois finalement ?

En effet, cela fait treize mois. Je suis actuellement au Bénin. Mais un mois par pays, c'était vraiment trop court. Mon projet initial, c'était l'Afro World, tous les pays où l'Afrique a une histoire, jusqu'à la Caraïbe et l'Amérique latine. Mais la pandémie est arrivée et je me suis concentrée sur l'Afrique. Je voulais un pays de chaque zone, centrale, australe, de l'Est, de l'Ouest. Et seulement des pays que je n'avais jamais visités.

Voyager permet de nous reconnecter à nos racines

Que pensez-vous de la campagne Meta sur Facebook et Instagram #visatoafrica ?

Il y a un côté « hype » aujourd'hui de montrer l'Afrique différemment. Mais le hashtag #lafriquequonnemontrepas date de 2013 ! Aujourd'hui, plus besoin de créer un blog, les réseaux sociaux ont un impact incroyable. Je pense en effet que Facebook et Instagram sont les instruments d'un nouveau récit pour l'Afrique. Changer le regard des afro-descendants. L'Afrique n'est pas une, comme je le croyais sans jamais y avoir mis les pieds. On ne parle quasiment ­jamais de l'Afrique précoloniale, ­impériale. Voyager permet de nous reconnecter à nos racines.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

France24 - Monde

En direct : soupçons de nouveaux massacres près de Marioupol

Publié le : 22/04/2022 - 06:40Modifié le : 22/04/2022 - 09:09

FRANCE 24 Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a accusé jeudi soir la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie, qu'elle occupe dans le sud du pays. Dans la région de Marioupol, des images satellites font craindre des massacres massifs de civils, encore plus importants qu'à Boutcha. Suivez notre direct.

  • 8 h 52 : les autorités ukrainiennes redoutent près de 9 000 morts dans de possibles fosses communes à Marioupol

Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, évoque depuis Kiev les images satellites montrant ce qui semble être 200 fosses communes à Manhush, bourg à quelques kilomètres de Marioupol. Il n'y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui parle de massacres de civils. Selon les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu'à 9 000 corps.

  • 8 h 32 : de quoi se compose les 800 millions de dollars d'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine ?

Joe Biden a promis une aide militaire à l'Ukraine de 800 millions de dollars. Depuis le début de l'offensive de l'armée russe, les États-Unis ont versé près de quatre milliards de dollars à Kiev. Dans ce nouvel apport, l'Ukraine va recevoir des obusiers, des munitions, des drones kamikazes...

  • 8 h 26 : aucun couloir d'évacuation de civils vendredi, annonce Kiev

Aucun couloir d'évacuation de civils ne pourra être organisé ce vendredi en Ukraine, a déclaré une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation "dangereuse" sur les routes. "En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n'y aura pas de couloirs humanitaires aujourd'hui", a expliqué la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur la messagerie Telegram.

  • 7 h 54 : des images satellites font craindre des massacres de civils à Marioupol

Alors que Vladimir Poutine a déclaré la ville de Marioupol sous contrôle russe, des images satellites de la société américaine Maxar font redouter des massacres encore plus importants qu'à Boutcha. Sur ces photos, on voit apparaître ce qui semble être des fosses communes à Manhush, bourg proche de Marioupol. "Les occupants auraient enterré entre 3 000 et 9 000 résidents", a affirmé sur Telegram le maire de Marioupol, Vadym Boychenko. Selon lui, les bombardements russes ont coûté la vie d'au moins 20 000 personnes depuis le début du siège.

  • 7 h 30 : Biden garantit "l'unité occidentale" derrière l'Ukraine

Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Dans des messages postés sur Twitter, il a confirmé le soutien des États-Unis et de l'Occident à Kiev : "Alors que la Russie continue de se livrer à des brutalités contre l'Ukraine, (Vladimir) Poutine mise sur notre désintérêt. Il parie que l'unité occidentale se fissurera. Une fois de plus, nous allons lui prouver qu'il a tort."

As Russia continues to grind out brutalities against Ukraine, Putin is banking on us losing interest. He is betting that Western unity will crack. Once again, we will prove him wrong.

April 21, 2022
  • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte le journal allemand Augsburger Allgemeine, citant des sources du ministère allemand du Développement.

Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

"Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

  • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporojie qu'elle occupe dans le sud du pays.

Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

  • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

"Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview, jeudi, à Reuters.

Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

  • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué des responsables.

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

Avec AFP et Reuters

 

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Guerre en Ukraine : Joël Lautier, une star française des échecs sur la liste noire américaine

Focus

Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne

L’invité du jour

Andreï Kourkov, écrivain : "La guerre de Poutine est contre la culture ukrainienne"

France24 - Monde

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

Publié le : 22/04/2022 - 07:50

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Un mandat d'arrêt international a été émis à l'encontre de l'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), Carlos Ghosn, à la demande de la justice française, dans le cadre d'une enquête notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a-t-on appris vendredi.

La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault-Nissan (RNBV), dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a indiqué, vendredi 22  avril, le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

Le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019. Si le mandat d'arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d'instruction de Nanterre qui lui notifiera sa mise en examen.

La justice française s'intéresse à près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Cinq mandats d'arrêt

Le juge d'instruction de Nanterre en charge de l'enquête a délivré cinq mandats d'arrêt internationaux au total : ils visent, outre Carlos Ghosn, "les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA", a précisé le parquet. 

"Il ne s'agit pas d'un mandat d'arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d'une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre", a réagi auprès de l'AFP l'un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding.

"Ce mandat est très surprenant car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais", a ajouté Me Tamalet.

Lors de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s'étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth.

En février dernier, ils y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de Carlos Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes le visant à Nanterre et à Paris.

Contacté, l'avocat de Renault, partie civile dans la procédure, n'avait pu être joint vendredi matin.

Avec AFP

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Fuite de Carlos Ghosn du Japon : deux Américains condamnés à 24 et 20 mois de prison

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France24 - Monde

À Jérusalem, les heurts se poursuivent sur l'esplanade des Mosquées

Publié le : 22/04/2022 - 07:58

FRANCE 24 Suivre

De nouvelles tensions ont éclaté sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, vendredi. Tôt dans la matinée, des jeunes Palestiniens ont visé les forces de police israéliennes avec des jets de pierre.

La situation est de nouveau tendue sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, en ce 22 avril, troisième vendredi du mois sacré de ramadan, qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la Pâque juive. De nouveaux heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont éclaté, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

Tôt dans la matinée, les forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, et des jeunes palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté ce journaliste qui a fait état de quelques blessés.

Selon la police israélienne, vers 4 h du matin, des "émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas" palestinien, ont lancé des pierres en direction du mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 27 blessés, dont deux grièvement, dans un premier bilan de ces heurts.

Plus de 200 blessés en une semaine

Au cours de la dernière semaine, plus de 200 personnes, majoritairement des Palestiniens, ont été blessées lors de heurts à l'intérieur et autour de l'esplanade des Mosquées, située à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël. 

Cette nouvelle escalade des tensions a entraîné des tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants.

La présence pendant le ramadan de nombreux juifs - qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur - et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation".

La menace d'une nouvelle escalade militaire

Plusieurs ministres arabes réunis à Amman, en Jordanie, ont ainsi condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa", site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'État hébreu.

"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré, jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.

Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'État américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr. 

Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée. "Le président (Abbas) a demandé l'intervention urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens", a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.

Avec AFP

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Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

France24 - Monde

Procès d'Osman Kavala : son épouse "n'attend plus rien" de la justice turque

Publié le : 21/04/2022 - 15:46

Ludovic DE FOUCAUD

Alors qu'Osman Kavala doit comparaître, vendredi, devant la justice turque, son épouse, Ayse Bugra, a reçu France 24. Elle revient sur les accusations envers le "milliardaire rouge", figure de la société turque et emprisonné sans jugement depuis octobre 2017, qui encourt une peine de prison à vie pour "tentative de renversement du gouvernement".

Sa parole s'est faite plus rare dans les médias internationaux et, si sa voix semble hésitante par moments, les mots – prononcés dans un anglais impeccable – sont précis et disent l'épreuve qu'Ayse Bugra traverse depuis bientôt quatre ans et demi.

Son mari Osman Kavala, un philanthrope et entrepreneur surnommé le "milliardaire rouge", doit comparaître vendredi 22 avril devant un tribunal d'Istanbul. Accusé d'avoir "cherché à déstabiliser la Turquie" lors du coup d'État manqué de 2016, il est détenu depuis octobre 2017 et risque la prison à vie.

Pourquoi son mari est-il ainsi visé par la justice turque ? "Il y a plusieurs hypothèses, explique-t-elle dans un sourire poli. L'une d'entre elles est que cela sert à intimider des activistes de la société civile et des défenseurs des droits de l'Homme dans le pays. Cela répond donc à un but politique caché, ce qui correspond aux raisons qui ont motivé la décision prise par la Cour européenne des droits de l'Homme, qui a déclaré [en décembre 2019, NDLR] que la détention de mon mari constituait une violation de plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'Homme." Après avoir plusieurs fois appelé la Turquie – l'un de ses membres fondateurs – à libérer Osman Kavala, le Conseil de l'Europe a lancé en février une procédure d'infraction contre Ankara.

"Il y a d'autres théories, poursuit Ayse Bugra, à propos de l'influence de certains groupes politiques, de certains individus qui seraient favorables au fait d'endommager ou de rompre les liens de la Turquie avec les démocraties occidentales. Mais franchement, je ne sais pas." Elle souligne : "Mon mari n'est affilié à aucun parti politique, organisation ou mouvement, donc c'est assez étrange."

Celui que le président turc a élevé au rang d'ennemi public numéro un de la nation turque, celui qu'il surnomme "l'agent de Soros en Turquie", est une cible idéale. Il a l'avantage d'incarner tout ce que Recep Tayyip Erdogan, discours après discours, prétend combattre : "Les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur qui collaboreraient ensemble", explique Ayse Bugra dans un souffle. "Tout cela a à voir avec une stratégie politique particulière qui se pare d'un discours polarisant pour diviser la population entre un 'nous' et 'les autres', et je pense que mon mari est utile à cette rhétorique."

Absurdité des charges

Accusé tour à tour d'espionnage ou de tentative de renversement du gouvernement, Osman Kavala a été acquitté de certaines charges, puis arrêté de nouveau dans la foulée pour les mêmes. Différents dossiers, différentes accusations ont été fusionnées, tout semble avoir été fait pour l'empêcher de quitter sa prison de haute sécurité de Silivri, à l'ouest d'Istanbul.

Ce riche héritier, né à Paris en 1957 et élevé au Royaume-Uni, a choisi de mettre sa fortune au service du dialogue entre les cultures et les minorités de Turquie, dont les Kurdes ou les Arméniens. Lauréat du Prix du patrimoine archéologique européen en 2019, il est à l'origine de nombreux projets comme le centre Anadolu Kültür, à Istanbul, où nous reçoit son épouse, situé à un jet de pierre du fameux parc Gezi, dont le projet de destruction en 2013 avait déclenché un mouvement de révolte populaire.

"Gezi est juste là, dit Ayse Bugra en montrant la fenêtre, et notre immeuble est ici, sa mère vit ici, c'est un immeuble familial. Ce qui s'est passé était extrêmement intéressant, il y avait des jeunes, des personnes âgées, des pauvres, des riches. Bien sûr qu'il y est allé et a parlé aux gens qui participaient à ce mouvement, bien sûr qu'il était lui-même contre le fait de transformer le parc en centre commercial."

Chaque détail semble bon pour accuser Osman Kavala. Parmi les éléments de l'accusation figurait une carte de la répartition des abeilles sur le territoire turc, trouvée dans le téléphone du philanthrope. Le document a été présenté comme une preuve que celui-ci entendait redessiner les frontières du pays. Pour démontrer qu'il aurait organisé et financé le mouvement au parc Gezi, le parquet a retenu qu'il avait acheté aux manifestants quelques tables, quelques chaises en plastique et des pogaça (des petits pains turcs briochés).

"Mais l'absurdité est dans l'acte d'accusation lui-même, insiste Ayse Bugra, ces manifestations étaient nationales, elles ont essaimé à travers tout le pays et elles ont réuni, d'après les chiffres officiels, 3 millions et demi de personnes. Imaginez une seule personne qui organiserait et financerait un mouvement de protestation nationale de cette ampleur. Cela en soi est absurde."

La culture comme bouclier

Quand Ayse Bugra parle de l'homme qui est son mari depuis près de 35 ans, sa voix change et son regard laisse entrevoir la difficulté de la séparation. "Il a le droit de passer un coup de téléphone de 10 minutes une fois par semaine, je l'ai eu ce matin d'ailleurs. Mais généralement, il parle plus à sa mère qui a un certain âge. Et puis, je peux le voir une fois par semaine, même si ça n'a pas été possible pendant la pandémie. On se parle dans un combiné, séparés par un panneau en verre pendant une heure."

Auteure de nombreux ouvrages, professeure d'économie politique, cofondatrice du forum de science politique de l'université du Bosphore – la plus prestigieuse de Turquie, et elle aussi sous le radar du gouvernement –, Ayse Bugra peine à dissimuler sous ses manières courtoises l'extrême lassitude qui l'étreint. "Je n'attends plus rien. Après avoir subi un processus aussi long et douloureux, qu'on peine à décrire en des termes logiques, je ne peux rien prévoir, je n'attends rien et j'essaye de ne rien espérer surtout, ne rien espérer parce que l'espoir qui conduit à la déception est dévastateur."

Elle semble faire face à un mur : "Audience après audience, nous avons toujours été confrontés aux mêmes conclusions, aux mêmes maintiens en détention, exprimés à chaque fois avec exactement les mêmes mots, quels que soit les arguments présentés par nos avocats. C'est vraiment dur. Lors des dernières audiences, je n'ai même pas voulu rester dans la salle de tribunal."

Pourtant, Ayse Bugra se déplace à chaque fois, par égard, dit-elle, aux amis, aux journalistes, aux diplomates qui viennent aussi : "J'ai l'impression de devoir être là pour eux, sinon je n'irais pas". Comment fait-elle face mentalement ? Toujours ce même sourire poli : "On fait comme on peut. Mon mari et moi sommes chanceux, parce que nous avons la littérature, la fiction."

Éparpillés sur son bureau, des livres en pagaille, dont un de Thomas Mann, l'auteur allemand qui écrivait dans "La Montagne Magique" en 1924 : "Le temps est un don des dieux, prêté à l'homme pour qu'il en tire parti, pour qu'il en tire un parti utile, ingénieur, au service du progrès de l'humanité."

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Turquie : le mécène Osman Kavala maintenu en détention, Ankara menacée de sanctions

Bras de fer engagé entre Ankara et le Conseil de l'Europe sur la détention d'Osman Kavala

PORTRAIT

En Turquie, le "milliardaire rouge" Osman Kavala reste derrière les barreaux

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Joël Lautier, une star française des échecs sur la liste noire américaine

Publié le : 21/04/2022 - 18:33

Sébastian SEIBT Suivre

Les États-Unis ont ajouté en mars un Français, Joël Lautier, à la liste des personnes visées par les sanctions contre la Russie, ont rapporté Les Échos mercredi. Une décision qui peut sembler surprenante et qui touche une ex-star tricolore des échecs.

C’est un nom qui ressort du lot. Sur les plus de 340 individus sanctionnés par les États-Unis le 24 mars en lien avec la guerre en Ukraine, un seul n’est pas russe, mais français : Joël Lautier, un ancien champion international d'échecs devenu conseiller en fusion-acquisition.

Son inscription sur cette liste noire américaine qui n’en finit pas de s’allonger est passée totalement inaperçue jusqu’à ce que le quotidien Les Échos l’évoque dans un article publié mercredi 20 avril. Ce dirigeant d’un cabinet de conseil en fusions et acquisitions apparaît en réalité deux fois sur la liste des sanctions américaines : une fois sous son nom français (Joël Raymond Lautier) et une fois sous la version “russifiée” de son patronyme, Zhoel Raimon Lote.

Pourquoi Joël Lautier ?

Il a même droit à une mention spéciale du Trésor américain puisqu’il est cité à part dans un communiqué de presse faisant état des efforts de Washington pour cibler “l’élite des proches de Vladimir Poutine”. Ce Français de 48 ans y est mis presque dans le même sac qu’une quinzaine de riches Russes, dont Gennady Timchenko, un homme d’affaires et ami de Vladimir Poutine depuis le début des années 1980.

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : viser les oligarques russes, une stratégie condamnée à faire pschitt ?

Presque – car Joël Lautier n’est pas visé par les sanctions spécifiquement pour s’être enrichi grâce à sa proximité avec le maître du Kremlin, contrairement aux oligarques qui se retrouvent dans le viseur des autorités américaines et européennes. Il doit ce discutable privilège au fait qu’il est devenu, en 2020, directeur non-exécutif au conseil d’administration et membre du comité de surveillance de la banque russe Sovcombank.

Cet établissement financier, l’une des banques d’importance “systémique” en Russie, est soupçonné d’avoir aidé l’élite russe à s’enrichir illégalement. Elle a été l’une des premières cibles des sanctions américaines, dès le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février.

Un mois plus tard, Washington s’est donc décidé à accentuer la pression sur Sovcombank en ciblant individuellement tous ses dirigeants, y compris les membres du conseil d’administration.

Selon Les Échos, il est “bizarre” que Joël Lautier subisse ainsi les foudres de Washington. D’abord, souligne le quotidien, parce qu’il avait démissionné de son poste à la Sovcombank le 25 février, au lendemain de l’inscription de cette banque sur la liste des sanctions. Alors certes, cette décision n’est effective qu’après “une assemblée générale [des actionnaires]”, souligne Les Échos. Depuis les sanctions américaines, toute référence aux membres du conseil d'administration a disparu du site de la banque.

Il semble, en outre, y avoir eu deux poids deux mesures à Washington. Joel Lautier a été sanctionné officiellement parce qu’il était membre du conseil d’administration de Sovcombank. Mais l’Allemande Regina von Flemming est devenue directrice non-exécutive de la banque russe en 2020, occupait encore ce poste juste avant le début de la guerre... et n’apparaît pourtant pas sur la liste des sanctions américaines. Contacté par France 24, le Trésor américain n’a pas commenté cet “oubli”.

De champion d’échecs à homme d’affaires en Russie

Joël Lautier, contacté par Les Échos, n’a, de son côté, pas souhaité réagir à son inscription sur la liste des sanctions. Elle signifie que les éventuels avoirs qu’il détient aux États-Unis ou dans une banque américaine peuvent être saisis, et qu’il ne peut pas faire affaire avec des Américains.

Ironiquement, Joël Lautier a été mis sur la liste des sanctions américaines le même jour qu’Anatoli Karpov, l’ex-champion du monde d’échecs qui, devenu député russe, a voté en faveur de la guerre en Ukraine. Ces deux-là se sont affrontés par le passé à plusieurs reprises… sur l’échiquier.

Le tropisme russe du Français vient en partie de sa carrière échiquéenne. Jusqu’en 2006, Joël Lautier était, en effet, la plus grande star tricolore des échecs. Il a été champion du monde junior, a participé à plusieurs reprises au tournoi des candidats au titre de champion du monde. Joël Lautier est aussi l’un des très rares joueurs à avoir un score positif (2 victoires, 1 défaite, 7 nuls) contre la légende vivante des échecs Garry Kasparov.

Son amour du plateau à 64 cases l’a amené à de nombreuses reprises en Russie, qui reste le pays historiquement le plus important pour les échecs. Il a aussi appris la langue en dévorant les livres d’échecs des grands maîtres russes.

Et finalement, lorsqu’il prend sa retraite des échecs en 2006 pour se tourner vers la finance, “la Russie m'a offert la meilleure passerelle pour passer des échecs aux affaires !”, avait-il déclaré en 2016 aux Échos. Il profitait alors aussi de cette tribune médiatique pour dénoncer, deux ans après l'annexion de la Crimée par la Russie, la “diabolisation de la Russie en Europe” et appelait à tisser davantage de liens commerciaux avec Moscou.

Il fonde dès 2006 son cabinet de conseil en fusion et acquisition RGG (Russia goes global – la Russie s’ouvre au monde) qui se spécialise dans l’achat et la vente d’actifs en Russie. En parallèle, il suit une formation à Skolkovo, la principale école de management de Moscou.

Depuis lors, il a conseillé plusieurs grands groupes russes dans des secteurs aussi divers que le pétrole, l’électricité ou encore le domaine pharmaceutique. Outre son rôle à la Sovcombank, Joël Lautier a aussi été directeur non-exécutif pour Evropeyskaya Elektrotekhnica, une société russe de matériel électronique.

C’est, peut-être, cette accumulation qui a fini par retenir l’attention du Trésor américain. L’ex-champion des échecs à trop poussé ses pions en Russie en oubliant l’une des règles d’or de ce jeu : les pions sont les seules pièces qui ne peuvent revenir en arrière.

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Sanctions contre la Russie : le monde des échecs également de la partie

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Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire

DÉCRYPTAGE

L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

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Le Figaro

Gérard Majax: «Un petit tour et puis revient»

Nathalie Simon

PORTRAIT - En citant le magicien dans le débat qui l’a opposé à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a remis le magicien star des années 1970-1980 dans la lumière.

Ce jeudi matin, le téléphone de Gérard Majax ne cesse de sonner. Le magicien de 78 ans est sollicité par toutes les chaînes de télévision et les radios. «C’est la gloire», lui fait-on remarquer. Il rit de bon cœur. Flatté au fond, qu’on pense encore à lui, et que la jeune génération cherche ces dernières heures à savoir qui il est sur les réseaux sociaux.

La veille au soir, Emmanuel Macron ignorait sans doute qu’il allait déclencher un (mini) séisme médiatique en lançant «Ce n’est pas Gérard Majax ce soir!» , à Marine Le Pen à propos de la dette du pays. Ni qu’il allait remettre dans la lumière celui qui était une vedette du petit écran dans les années 1970-1980, avec son émission fétiche «Y a un truc»! Le chef de l’État s’est peut-être souvenu de Jacques Chirac qui, à la fin des années 1970, avait brocardé Raymond Barre, alors premier ministre, en le surnommant «Le Majax de Matignon».

Succès en URSS

L’intéressé regardait le débat du coin de l’œil - il était dans son salon en train d’effectuer un tour de cartes - quand il a entendu son nom. «J’ai été très étonné, j’ai cru rêver, confie-t-il. J’ai pourtant une liste entière de présidents qui m’ont cité.» En près de cinquante ans, Majax est devenu un nom générique, symbole de l’illusion - qui pourrait en dire autant?

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«Il m’a montré une fois un article sur Mitterrand sur lequel on pouvait lire: “Le retour de Majax”, raconte Sylvain Gary, son ami chanteur et comédien. Qui regrette: «Quand Gérard fait des galas, travaille sur des effets spéciaux ou écrit, on ne parle pas de lui, il a suffi qu’Emmanuel Macron dise son nom et c’est la folie. Mais Gérard est suffisamment philosophe pour avoir du recul sur ce qui se passe, ce n’est pas cela qui va le troubler.» L’intéressé vient d’ailleurs de refuser le cachet que lui proposait Cyril Hanouna pour passer à «TPMP». mais n’a pas dit non, en revanche, à «C’est à vous» sur France 5, hier soir. Tombé dans l’oubli, Gérard Majax renoue ainsi avec la gloire, le temps d’une campagne électorale.

Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu

Né Maurice Faier, le 28 avril 1943, ce fils d’une mère pianiste et d’un père tailleur est attiré par la magie vers 12 ans. Il dévore les bandes dessinées de MandrakeleMagicien. Il fera ses débuts dans sa ville natale, à Nice. Habitant Paris, il rentre chez lui pendant les vacances. Il tente de gagner un peu d’argent en proposant des «exercices de manipulation». Il apparaît pour la première fois en public dans un restaurant situé au-dessus de l’habitation familiale, La Pignata, debout sur une cagette de pommes de terre. Et éclairé par une lampe accrochée à un clou. Le jeune homme intègre l’École normale d’Auteuil, puis est étudiant en psychologie expérimentale à la Sorbonne. Pendant son temps libre, il fait des numéros de prestidigitation dans des cabarets.

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Mais avant de vivre de sa passion, Gérard Majax doit subvenir à ses besoins. Il peint sur la place du Tertre à Montmartre. Joue un espion magicien avec Pierre Richard, dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, d’Yves Robert, dont il a réalisé le générique d’ouverture (1972). Apparaît aussi aux côtés de Danièle Évenou dans la série Marie Pervenche pendant sept ans. Il est en outre l’inventeur de l’Hallucinoscope, un «système de réalité virtuelle sans électronique». Mais le succès se fait attendre, il viendra d’ailleurs de l’URSS notamment grâce à Bruno Coquatrix qui l’invite à représenter la France dans des revues de music-hall.

Le prestidigitateur devient ultra-populaire en France dans les années 1970-1980 en multipliant, à l’instar de son homologue Garcimore, les émissions de télévision. Il démarre sous l’ORTF, moment de la chaîne unique, et se retrouve dans tous les foyers français. Y compris sans doute chez la famille Macron. «Abracadabra», «La Caverne d’Abracadabra», «Y’a un truc», «Passe-passe», «Magie-surprise», «Magie-Majax», ses tours avec des cintres «magiques», des cartes à jouer ou des pièces de monnaie, sont simples et accessibles.

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«Tout ici bas n’est qu’illusion», assurait-il à Philippe Bouvard, en 1967. Comme Guy Lux, notre confrère du Figaro l’invitait régulièrement sur ses plateaux. En 1987, il prédit qu’il fera disparaître la tour Eiffel, tout comme David Copperfield avait fait disparaître la statue de la Liberté. Le projet ne se fera jamais. Qu’importe! «Sa carrière est tellement longue et dense qu’il a créé des vocations, il a des héritiers qui le citent régulièrement», indique Sylvain Gary.

Le président l’aurait appelé

Gérard Majax a toujours affirmé qu’il exerçait son métier pour «émerveiller». Pourtant, la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. En 2007, il fonde sa propre maison d’édition Abracadabra Éditions qui sera dissoute en 2012. Un an plus tard, au Futuroscope de Poitiers, il inaugure un parcours spectacle, La Citadelle du vertige, qu’il a imaginé avec Jean Giraud, dit Moebius. L’attraction n’existe plus aujourd’hui. En 2014, des difficultés financières l’obligent à vendre ses accessoires de magie.

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«Je fais moins de spectacles», admet celui qui continue à se produire dans des festivals de magie avec son seul-en-scène, Les Dessous du Magic Hall, un mélange de sketchs où il fait participer les spectateurs et d’anecdotes sur sa profession. Et reprend: «Vous savez, j’en suis à quarante livres qui ont été traduits partout dans le monde, plusieurs boîtes de jouets et je viens de finir d’écrire avec Sylvain Gary un film d’animation, une suite à Pinocchio, Pinocchia, l’aventure secrète, et une comédie policière sur le thème des fantômes.»

Parmi ses ouvrages, il y a Les Secrets des tricheurs, dans lequel il dévoilait les trucs du métier ou Gare aux gourous, les trucs des sectes, où il démystifie les charlatans. Les Miracles de la Bible vus par un illusionniste (First Éditions), le dernier, lui donnera peut-être le pouvoir de rester sous le feu des projecteurs.

En attendant, le magicien remercie le président - qui, selon RTL, l’a appelé par courtoisie le lendemain du débat - à sa façon: «Maintenant, je vais être obligé de voter Macron, et je vais lui envoyer mes pouvoirs pour qu’il soit élu», plaisante-t-il.

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Le Figaro

Trump, le Brexit... Le Pen ? Pourquoi l'hypothèse de «l'accident électoral» est plus qu'hasardeuse

Paul Sugy

DÉCRYPTAGE - Martelée par les soutiens du président, évoquée avec effroi par les éditorialistes, la probabilité d'une victoire «surprise» de Marine Le Pen à l'instar de celle de Trump ou du Brexit est très mince. Mais la comparaison, surtout, est fallacieuse.

«Rien n'est joué», «elle peut encore gagner», «le RN n'a jamais été si près du pouvoir»... Les soutiens d'Emmanuel Macron aiment jouer à se faire peur - et rappellent ad nauseam leur inquiétude devant un scénario que pourtant aucun sondage n'envisage sérieusement. Mais les sondages, bien sûr, ne font pas une élection, et la thèse de «l'accident électoral» ne laisse pas d'inquiéter les éditorialistes et les observateurs avertis de la vie politique. À l'instar de Gaël Brustier par exemple, de la Fondation Jean-Jaurès, qui écrivait il y a quelques jours sur Slate : «depuis la victoire de Donald Trump en 2016 et celle de l'option Brexit, chacun devrait désormais se préparer aux surprises les jours de scrutin».

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Le rejet qu'inspire le chef de l'État empêcherait selon eux un trop grand nombre d'électeurs de gauche de se reporter sur lui au second tour ; la sérénité affichée par Marine Le Pen aurait définitivement triomphé du dégoût qu'inspire son patronyme ; les crises, enfin, les crises surtout, qui ébranlent le pays comme elles ont secoué aussi le Royaume-Uni et les États-Unis, pourraient bien avoir à ce point bouleversé le champ politique que même l'inimaginable peut désormais se produire.

Il n'y a plus de «vote caché» pour Le Pen

Si séduisante qu'elle soit, à commencer parce qu'elle réintroduit un soupçon de doute dans une élection qui en semble ennuyeusement dépourvue, l'analogie pourtant ne convainc guère, et voici pourquoi.

D'une part, le système électoral français crée bien moins d'incertitude que celui américain : l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct promet une issue moins hasardeuse au scrutin. Si en effet la plupart des instituts de sondage et des médias américains garantissaient, quelques jours avant l'élection de Donald Trump, la victoire de son adversaire Hillary Clinton, au moins ne s'étaient-ils pas trompés sur l'avantage de celle-ci sur le décompte du nombre de voix. La suite de l'histoire est connue : malgré une avance de trois millions de voix, la démocrate défaite n'a obtenu que 227 grands électeurs, contre 304 pour le vainqueur républicain. L'erreur des sondeurs était essentiellement de n'avoir pas envisagé la victoire (à chaque fois de quelques dizaines de milliers de voix seulement) de Donald Trump dans trois États importants, et qui votaient immanquablement pour les démocrates depuis trente ans : la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan.

Rien de tel donc en France, puisque même une erreur importante des sondages sur les électeurs de la Creuse n'aurait pas d'influence quant à la probabilité du résultat... Surtout, le temps est révolu où les instituts de sondage sous-évaluaient régulièrement le vote en faveur du FN puis du RN (un vote aux ressorts moins bien connus, et plus difficilement «avouable» que d'autres) : largement surestimé aux dernières élections régionales, le score du Rassemblement national a dans l'ensemble été plutôt correctement envisagé dans les sondages avant le premier tour (qui donnaient presque toujours Marine Le Pen entre 20 % et 24 % après l'annonce officielle des candidats par le Conseil constitutionnel ; tous s'accordaient en effet à rehausser son score par rapport aux semaines précédentes). Il semblerait qu'il n'y ait plus de «vote caché» en faveur de Le Pen, comme ce fut le cas pour Donald Trump - le fait avait d'ailleurs été largement répercuté dans les médias conservateurs : un pays dans lequel de nombreux électeurs n'osent pas révéler leur vote est-il vraiment un pays libre ? s'interrogeait-on sur Fox News.

La surprise provoquée par la victoire du «Leave» au référendum sur le Brexit avait été d'une autre nature : cette fois les sondages ne promettaient pas unanimement le résultat inverse, mais disaient en réalité tout et son contraire, à tel point qu'il était difficile d'y voir clair dans la quinzaine précédant le vote. La chose était d'autant plus consternante qu'un an auparavant, les mêmes instituts de sondage avaient déjà dû s'excuser platement pour n'avoir pas su prédire le triomphe des conservateurs aux élections législatives. L'institut YouGov avait dans la foulée promis de perfectionner ses méthodes d'échantillonnage, mais la technique, en 2016, n'était donc manifestement pas plus au point. Toutefois, dans les semaines avant le Brexit, la moitié environ des sondages «sérieux» prédisaient un Brexit - seul un obscur institut brésilien, Atlas Intel, n'a jusqu'ici envisagé la victoire d'une courte tête de Marine Le Pen au second tour dimanche prochain.

En outre les sondeurs britanniques étaient nombreux à avoir mesuré un resserrement dans les intentions des électeurs en faveur de l'une ou l'autre des deux options ; et s'accordaient à reconnaître que 10 % environ d'entre eux restaient indécis, ce qui rendait à tout le moins très incertain le résultat. Cette fois l'écart se creuse dans les sondages entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, et la part des électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui demeurent indécis quant à leur choix de second tour tend à se réduire.

Le Pen seule contre toutes

La forte abstention que prédisent en revanche ces mêmes sondages pour dimanche, et qui faisait précisément redouter il y a deux ans à Dominique Reynié un «accident électoral» («l'abstention peut donner la victoire à une force dont ne voudraient pourtant pas la plupart des électeurs», craignait dans les colonnes du Figaro le directeur général de la Fondapol), s'avère en réalité plutôt favorable à Emmanuel Macron puisque l'intention de s'abstenir progresse notamment chez les insoumis qui ont envisagé un temps de se reporter sur Le Pen, ou encore chez les électeurs ayant voté Zemmour au premier tour.

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Si la dynamique de cet entre-deux tours ne semble pas profiter à Marine Le Pen, c'est aussi parce que la candidate du Rassemblement national, contrairement à Donald Trump et aux partisans du «Leave», reste très largement boudée par l'establishment. Malgré ses outrances, Donald Trump était le candidat d'un parti ayant fourni avant lui 18 autres présidents de la République aux États-Unis. Le Brexit était soutenu par une partie importante des Tories, ainsi que par de nombreux titres de la presse britannique : le Telegraph, le Sun, le Daily Mail... avaient appelé, dans des éditoriaux sans ambiguïté, leurs lecteurs à voter pour le «Leave». Sans soutiens de poids issus des partis ayant déjà gouverné par le passé le pays, et sans appui médiatique d'ampleur, Marine Le Pen reste très largement une candidate hors-système, excluant ainsi toute comparaison possible avec l'élection de Donald Trump et le Brexit.

L'analyse des ressorts électoraux du vote Le Pen livre une autre clef de l'énigme. Cette fois c'est Jérôme Sainte-Marie qui met en garde contre une trop rapide analogie. Le théoricien de l'opposition entre «bloc populaire» et «bloc élitaire», convaincu que le vote Le Pen agrège les intérêts du premier et le vote Macron, ceux du second, précise : «si les États-Unis constituent une société archipélisée selon des logiques identitaires, la France à l'inverse persiste à être avant tout polarisée par des questions sociales». Dans une tribune au Figaro, il observait notamment que si le vote Macron progresse en France de manière linéaire en raison du niveau de revenus, ce n'est pas le cas aux États-Unis où le vote Trump agrège des catégories sociales très différentes. Le vote Trump serait un vote communautaire quand le vote Le Pen, lui, serait un vote de classe : l'ennui pour la candidate du RN est qu'une part significative du vote populaire risque de lui manquer pour l'emporter face à Emmanuel Macron.

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S'il fallait néanmoins trouver une raison de défendre le parallèle, peut-être faudrait-il regarder du côté des réseaux sociaux et en particulier de Facebook. Aux États-Unis, le journaliste du New York Times Kevin Roose a prétendu que la victoire de Trump aurait pu être déduite d'un examen minutieux de la dynamique du candidat sur les réseaux sociaux, et en particulier sur Facebook, où les équipes du candidat avaient engagé un vaste travail fondé sur des méthodes sophistiquées d'intelligence sociale. Le lanceur d'alerte Christopher Wylie, à l'origine des révélations sur le scandale Cambridge Analytica, en est convaincu : l'utilisation de cette même stratégie d'influence en ciblant les usagers de Facebook aurait été «cruciale» dans le choix final des Britanniques. Ces derniers temps Marine Le Pen, comme l'a observé le «geek» de BFMTV Raphaël Grably, «est devenue la candidate récoltant le plus d'interactions sur la Facebook».

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Le Figaro

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Adrien Jaulmes

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

Envoyé spécial à Sloviansk

La sirène d’alerte aérienne se met à mugir mais personne n’y fait attention. Les clients entrent et sortent comme si de rien n’était du petit supermarché Simia (famille), au centre de Sloviansk. Malgré le bruit lancinant, les chiens continuent leur sieste sur le trottoir.

Un couple passe tranquillement avec une fillette vêtue de rose, des policiers fument sur un banc en rigolant, et une jeune fille vend des poissons qui frétillent encore dans leur caisse.  On a l’habitude des alertes à Sloviansk, c’est comme ça tout le temps, dit-elle. Le reste de l’Ukraine vient de découvrir la guerre ; nous, on vit avec depuis 2014.»

Dangereusement exposée

La guerre revient pourtant à Sloviansk dans une version plus dangereuse. Cette petite ville industrielle du Donbass est l’un des principaux objectifs de la nouvelle offensive lancée par Moscou dans l’est de l’Ukraine. Après avoir pris Izyoum au nord, sur l’autoroute de Kharkiv, les forces russes entourent à présent Sloviansk sur trois fronts, avec celui de Loughansk à l’est, et de Donetsk au sud.

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Aussi longtemps qu’elle est contrôlée par les forces ukrainiennes, Sloviansk s’enfonce comme un coin dans les lignes russes, et empêche Moscou de compléter la conquête des deux régions séparatistes dont elle a reconnu l’indépendance deux jours avant son offensive. Dorénavant au centre de la pince formée par les forces russes, Sloviansk apparaît comme dangereusement exposée.

En 2014, Sloviansk avait été le site d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes soutenus par Moscou, qui s’étaient emparés de la ville et avaient proclamé leur administration autonome. Tenue pendant plusieurs mois par ces milices, soutenues par des combattants irréguliers russes commandés par un ancien colonel du GRU, surnommé Strelkov, version russe du colonel Olrik de Blake et Mortimer, Sloviansk avait finalement été reconquise par l’armée ukrainienne après de durs combats. Depuis, les Ukrainiens ont déboulonné la statue de Lénine qui était restée debout sur la place de la ville trente ans après la chute de l’URSS, le mobilier urbain a été repeint en jaune et bleu, et des affiches à la gloire de l’Ukraine ont été placardées en ville.

La guerre n’a plus rien à voir avec celle de 2014

«La guerre n’a plus rien à voir avec celle de 2014», dit Tetyana Tyupina, porte-parole de l’administration militaire ukrainienne de la région de Donetsk, dont fait partie Sloviansk. Elle ajoute qu’en 2014, «les Russes avaient des objectifs territoriaux, ils avaient un projet pour les régions du Donbass. Ce n’est plus le cas, ils se fichent aujourd’hui de conquérir des villes ou de la population. C’est pour cette raison qu’ils utilisent massivement des missiles et l’aviation contre les villes».

«Nous avons donné un ordre d’évacuation général à la population, dit-elle. Les agglomérations comme Sloviansk ou Kramatorsk sont presque vides. Il n’y a plus que 400.000 personnes dans la partie ukrainienne du Donbass, contre 1,6 million avant le 24 février dernier. Il est plus difficile de convaincre les gens dans les villages que ce qui se passe à présent est plus grave qu’en 2014. La différence est surtout du côté ukrainien. À l’époque, le président prorusse venait de s’enfuir, laissant un gouvernement et une armée désorganisés. Cette fois, les gens nous ont dit qu’ils avaient été surpris de ne pas voir les officiels et les représentants du gouvernement s’enfuir.»

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L’Ukraine a préparé sa défense. Sur la ligne de crête qui sépare Sloviansk de Kramatorsk, la ville voisine, des blindés ukrainiens sont embossés dans la terre grasse. Plus bas, dans le découvert, une pelleteuse mécanique creuse un profond fossé antichar.

Attaques meurtrières

Les rues de Kramatorsk sont aussi quasi désertes, et les sirènes retentissent presque en permanence, comme à Sloviansk. Les mêmes petits attroupements se forment devant les rares supermarchés ouverts, leurs vitrines remplacées par des panneaux de bois. Des immeubles ont été touchés par des bombardements. Une immense file d’attente se forme devant une station-service où vient d’arriver du carburant.

«Il ne reste qu’environ 30.000 à 40.000 personnes sur les 170.000 que compte la ville», dit le lieutenant Valeryia, porte-parole de la 81e brigade aéroportée, chargé de la défense de Kramatorsk. «C’est à peu près la même proportion de ceux qui étaient partis en 2014. Ils restent parce qu’ils n’ont nulle part où aller, parce qu’ils disent que tout ce qu’ils possèdent est ici. Mais surtout parce qu’ils ne comprennent pas que cette guerre est d’une nature différente», explique la jeune femme, elle-même originaire de la région de Donetsk.

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La région n’est plus menacée par les opérations de guerre hybride livrées par Moscou, qui était intervenue au Donbass en appuyant plus ou moins discrètement les milices séparatistes. C’est désormais l’armée russe qui entoure la ville, et les missiles et les obus s’abattent désormais régulièrement sur Kramatorsk. L’attaque la plus meurtrière a eu lieu le 8 avril dernier, quand un missile russe a explosé dans une foule rassemblée devant la gare, faisant 59 morts. «Quand la Russie a attaqué le 24 février, les prorusses qui vivent encore en ville passaient devant nos positions en voiture, et criaient à nos soldats: vous allez tous mourir!, raconte le lieutenant Valeryia. Depuis l’attaque du missile, on les entend un peu moins. Ils ont sans doute compris ce que voulait dire exactement la notion de “maison Russie”, l’idéologie au nom de laquelle Poutine a attaqué l’Ukraine.»

Elle reconnaît que «la situation s’est considérablement tendue ces derniers jours autour de Kramatorsk: il y a des tirs d’artillerie plus intenses, et on s’attend à une attaque sur Sloviansk d’un jour à l’autre». Pourtant, le poste de commandement de la brigade, installé dans une usine désaffectée dans la zone industrielle de la ville, ne donne pas de signes d’une fébrilité particulière de veille de bataille. «Nous avons nous aussi une bonne artillerie, et les concentrations de troupes russes sont vulnérables. Il n’est pas certain qu’ils puissent lancer une offensive majeure», estime le lieutenant.

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Une batterie de missiles antiaériens S-300, énormes tubes gris posés sur un immense engin blindé à roues passe dans la poussière devant le poste de commandement. Ces missiles offrent une protection contre les avions et les missiles. «Quand ces batteries sont dans le secteur, on est tranquilles», dit le lieutenant Valeryia, car «les avions russes évitent de trop voler quand ils sont là».

Dans les campagnes alentours, on voit pourtant parfois un chasseur à réaction passer à toute vitesse au ras des collines, silencieux d’abord, le bruit de leurs réacteurs ne devenant audible qu’après leur passage. La basse altitude permet d’échapper aux S-300, mais rend vulnérables aux missiles portatifs dont sont équipés les Ukrainiens. Jeudi, l’armée ukrainienne a annoncé avoir abattu un appareil russe.

Huit ans plus tard

La nouvelle bataille du Donbass se livre dans les mêmes lieux où la guerre russo-ukrainienne avait commencé il y a huit ans, au printemps 2014. Des escarmouches entre milices séparatistes prorusses et forces ukrainiennes avaient vite entraîné une escalade militaire. Pour éviter la défaite de leurs protégés, les Russes étaient intervenus directement dans le Donbass à l’été 2014, infligeant de coûteuses défaites à l’armée ukrainienne, à Debaltsevo et à Ilovaisk, sur l’autoroute numéro 3 qui passe à côté de Sloviansk. Les Ukrainiens avaient subi des attaques d’un ennemi mobile, utilisant le terrain pour tendre des embuscades meurtrières à leurs colonnes blindées étirées sur les autoroutes, leurs centres de commandements mal camouflés ou imprudemment proches de leurs antennes radio soudain pilonnées par l’artillerie russe.

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Huit ans plus tard, la Russie ne fait plus face à la même armée. Les Ukrainiens ont tiré les leçons de leurs échecs. Le général Valeriy Zaluzhyy, l’actuel commandant en chef de l’armée ukrainienne, dont la brigade avait subi de lourdes pertes à Debaltsevo, commande à présent une force beaucoup plus moderne et efficace, qui a montré au nord de Kiev qu’elle était capable de tenir tête à l’armée russe.

Après s’être stabilisée pendant huit ans le long d’un front statique, guerre moderne menée dans des tranchées rappelant celles de 1914-1918, la bataille du Donbass pourrait redevenir plus mobile. La région apparaît sans beaucoup d’obstacles naturels. Les champs fraîchement labourés, à la terre d’un noir dense et gras, ou bien d’un vert intense là où les premières récoltes ont commencé à pousser, s’étendent à perte de vue. Sous le ciel gris, les seuls reliefs sont les crassiers des mines de charbon, qui s’élèvent comme des cônes volcaniques. Mais le terrain n’est pourtant pas uniforme, coupé de crêtes et de thalwegs, avec des villages et des étangs, ou des villes industrielles le long des voies ferrées.

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«Le Donbass n’est pas aussi plane qu’il apparaît sur Google Maps, souligne Mykola Bieleskov, l’un des meilleurs analystes militaires ukrainiens à l’Institut national d’études stratégiques. Et l’influence du terrain est secondaire, puisqu’il peut jouer en faveur du défenseur comme de l’attaquant. Ce qui compte est plutôt la capacité à manœuvrer et à mettre en œuvre ses forces. Et l’armée russe n’a jusqu’à présent guère brillé par ses capacités dans ces domaines. Tracer des flèches rouges sur une carte est une chose, déployer une armée sur le terrain en est une autre, comme on le voit depuis le 24 février.»

Dans le Donbass, ajoute le chercheur, les Russes n’ont cette fois aucun objectif concret: «Ils ne cherchent pas à conquérir des villes ou une portion de territoire. Ils veulent juste remporter une victoire contre l’armée ukrainienne. Celle-ci dispose de tous les moyens, notamment antichars, pour leur infliger une nouvelle défaite. S’il lui faut abandonner un peu de terrain localement pour préserver leurs forces ou attirer les Russes, elle le fera. Mais le Donbass n’est pas l’enjeu: il sert juste de champ de bataille.»

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L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

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Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

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« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

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C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

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Le Figaro

«Si j’étais président...»: Stéphane Bern, Frédéric Beigbeder, Pascal Bruckner, Sonia Mabrouk... Huit personnalités s’installent dans le fauteuil du chef de l’État

EXCLUSIF - À la veille du second tour, nous avons demandé à plusieurs personnalités de nous dire quelles mesures elles prendraient en priorité. Leurs réponses sont aussi instructives que stimulantes.

«Si j’étais président...», par Marc Lambron

«Je viens d’être élu président de la République française. Je l’étais déjà selon les sondages, mais il est bon que le corps électoral le confirme obligeamment. Ma première mesure, préméditée avec mon état-major, est le choix d’un lieu: plutôt que d’apparaître sacerdotalement dans un auguste site parisien, type pyramide du Louvre, je la joue province, façon Mitterrand à Château-Chinon. Je choisis donc d’attendre les résultats dans ma ville natale, Lyon, puis d’apparaître vers 21 heures sur une tribune que l’on a dressée sur la place Bellecour devant la statue équestre de Louis XIV, site traditionnel de rencontre des amoureux qui s’y donnent rendez-vous «sous la queue du cheval».

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C’est que j’ai voulu donner à mon entrée en fonction une couleur à la fois élégiaque, monarchique, décentralisée et écologique. Le maire de Lyon étant vert et inclusif - j’ai reçu en janvier dernier ses vœux télématiques qui commençaient ainsi: «Cher.e Marc», et je n’invente rien -, je m’affiche donc à ses côtés avant de me rendre en pèlerinage dans le parc de la Tête-d’Or, villégiature de mon enfance, où une horde de photographes me mitraille devant le nouvel enclos des singes en compagnie de l’édile local. C’est bon pour l’anthropocène. En réalité, tout ceci a été concerté afin de pouvoir rendre hommage à ma mère, vivant à Lyon et sans laquelle, sauf erreur, je ne serais pas président de la République.

Pour quelques jours euphoriques, je vis dans la fiction d’être adoré

Il est temps de revenir en TGV vers la capitale - hommage à la bataille du rail - où je fais un tour nocturne à mon QG de campagne pour saluer mes affidés en délire. Il ne m’échappe pas qu’un service d’ordre composé de mastards inconnus s’est disposé autour de moi en émettant d’intermittents larsens d’oreillettes. Une masse de messages de félicitations m’attend, chefs d’État étrangers, zélateurs intéressés, anciens camarades de lycée. Pour quelques jours euphoriques, je vais vivre dans la fiction d’être adoré.

S’enchaîne alors une suite d’événements obligés. Transmission des pouvoirs à l’Élysée, incluant la remise du code atomique et la pérennisation de l’emploi du cuisinier. Voyage immédiat à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand, en prenant soin de choisir une météo sans orages. Choix du photographe officiel - je retiens sans ambages mon ami Jean-Marie Périer, qui a déjà croqué John Lennon et Miles Davis, ce qui n’est pas se moucher du pied. Envoi d’une gerbe de fleurs sur la tombe du général de Gaulle et d’une autre devant l’Hôtel de ville de Paris en mémoire d’Anne Hidalgo. Consultation de François Bayrou - il faut toujours consulter François Bayrou. Vivant dans le péché avec ma compagne, réactivation de la jurisprudence Hollande-Trierweiler-Gayet, autrement dit pérennisation du collage institutionnel dans l’ancienne demeure de la Pompadour.

On me donne la ligne rouge avec Poutine. Je lui apprends que la France a un nouveau président

Je souffle un peu et commence à calculer mes postures. On me donne la ligne rouge avec Poutine, je vérifie s’il s’est rendu compte que la France a un nouveau président. Je le lui apprends. Biden m’appelle à l’heure où je dors et où il est réveillé. À part moi, je choisis de ne pas honorer la tradition cynophile de l’Élysée, on n’y verra sous mon mandat ni labrador ni fox-terrier. Je fais un tour à pied chez des bouquinistes de la rive gauche en faisant prévenir l’agence Gamma par mon service de presse. À l’heure de la sieste, une voiture banalisée me conduit chez Line Renaud, visite talismanique pour tout président nouvellement élu. Par corporatisme sournois, j’augmente ce même jour la dotation de l’Académie française. Le lendemain, je fais le tour du propriétaire au pavillon de la Lanterne à Versailles. La salle à manger étant confortable, je vais enfin pouvoir rendre toutes les invitations laissées en souffrance ces dernières années.

J’en oubliais presque qu’il faut composer un nouveau gouvernement. Il doit être paritaire, participatif et citoyen. Mais aussi viril, césariste et régalien. Un mixte des deux pourrait donner du transgenre, mais je choisis de rester dans la norme acceptable par les territoires. Il faut aussi songer aux législatives qui m’assureront les yeux fermés une solide majorité. C’est dans le sac. La température monte, voici déjà l’été. Veiller à ne pas arborer des maillots de bain ridicules à Brégançon. Trouver un écrivain hagiographe avec terminaison en «on», Besson, Tesson ou Lambron. Soudain, ce dernier nom déclenche une sorte de court-circuit dans ma tête. Je me réveille en sueur. Qui suis-je? Moi ou l’autre? Président d’un jour, c’était un drôle de rêve…»

«Si j’étais président...», par Renaud Girard

«Devenu, comme par enchantement, président de la République, ma politique étrangère obéira à trois grands principes: l’indépendance, le réalisme, le service de la paix.

Pour rester à l’égal de nos compétiteurs britannique, américain, russe et chinois, je conserverai un corps diplomatique spécialisé, dont la majorité des membres auront effectué l’essentiel de leur carrière à l’international. J’exigerai de tous mes ambassadeurs qu’ils apprennent à l’avance la langue du pays où je les affecterai.

Je ferais croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat

Les rapports de force structurent de plus en plus les relations internationales. L’indépendance de ma politique étrangère reposera sur des armées françaises de premier ordre, comprenant une force de dissuasion nucléaire, et des capacités cyber et spatiales crédibles. Il y a trente ans, nous avons décru notre effort de défense alors que le monde devenait progressivement plus dangereux - un contresens. Je ferai croître nos budgets de défense de 50 % pendant mon mandat. J’ai conscience que la défense européenne restera un vœu pieux tant que nos amis de l’UE ne décrocheront pas de leur addiction à la protection américaine. En attendant, je favoriserai le développement d’industries françaises et européennes de défense non dépendantes des composants américains.

Je respecterai nos alliances à la lettre. Pacta sunt servanda. Mais allié ne veut pas dire aligné! Je ne m’alignerai jamais, ni sur l’Amérique, ni sur l’Allemagne, ni sur toute autre puissance. En dépit du Brexit, j’augmenterai ma coopération militaire avec les Britanniques, telle qu’organisée par le traité de Lancaster House (2010). Pour des raisons d’efficacité, je proposerai à nos alliés occidentaux une coopération étroite dans les défenses cyber et spatiale.

Mon souci d’indépendance ne m’empêchera pas d’utiliser le levier européen pour contrer l’aventurisme militaire russe, l’hégémonisme économique et le vol technologique chinois, l’extraterritorialité juridique américaine. Il faut prendre les réalités telles qu’elles sont: ces enjeux dépassent la taille de la France seule.

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Face aux autocraties, le réalisme me conduira à bannir de mon arsenal diplomatique la leçon de morale et la sanction économique, toutes deux contre-productives. La première braque le gouvernement à laquelle elle s’adresse, sans lui faire changer d’un iota son approche des droits de l’homme. La punition collective de la seconde rapproche la population de son dictateur, renforçant le régime au lieu de l’affaiblir.

Mais je pourrai utiliser, de manière dissuasive contre les élites dirigeantes, des sanctions financières fortes et ciblées pour ramener à la raison un agresseur.

Ma politique étrangère se construira sur le temps long, pour protéger nos intérêts nationaux. Elle échappera à la dictature de l’émotion médiatique. Je n’irai pas guerroyer pour imposer la démocratie aux quatre coins du monde. L’ingérence est le retour par la fenêtre de la pulsion coloniale. Je n’emploierai la force que pour réduire mon ennemi principal. Je pourrai aider militairement coup par coup nos amis africains, mais je ne m’installerai plus à demeure, afin de ne pas tomber dans le piège colonial et dans la manipulation par nos protégés.

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Je rétablirai la diplomatie secrète. Le déballage public paralyse les négociations. La surenchère médiatique pourrit la diplomatie. Si le contenu du dialogue sécuritaire américano-russe initié à Genève en juin 2021 était resté secret, nous aurions pu éviter l’attaque russe de l’Ukraine huit mois plus tard.

Sobre, claire, sans prêchi-prêcha, ma politique étrangère me permettra de refaire de Paris le lieu privilégié des pourparlers internationaux. Je chercherai, partout où l’enjeu le mérite, à être un «honest broker» (intermédiaire sincère) dans les situations conflictuelles. Une diplomatie informée et réaliste au service de la paix: quelle belle ambition pour la France!»

«Si j’étais présidente...», par Sonia Mabrouk

«Si j’étais présidente, avant de mettre en place une quelconque mesure sur la laïcité, je définirais ma vision du sujet. Ce préambule me semble indispensable tant le concept de laïcité et ce qu’il incarne ont été utilisés à tort et à travers dans le débat politique, au point que la laïcité est devenue un mot-valise où chacun transporte ce qu’il souhaite, autrement dit, tout et, surtout, n’importe quoi.

La responsabilité en incombe en partie aux dirigeants politiques. Par peur de s’aventurer sur un chemin miné, et parfois, il faut le reconnaître, par méconnaissance totale du concept et de sa singularité historique, ils ont tristement appauvri le débat. Au final, la laïcité, ce chef-d’œuvre en péril, ressemble à une sorte de totem qu’on brandit pour se donner bonne conscience sans trop savoir ce à quoi il fait encore référence.

Sur la laïcité, il est urgent de ne rien faire !

Si j’étais présidente, je dirais donc clairement et sans détour ce que la laïcité n’est pas. La laïcité n’est pas la tolérance car, comme l’explique Régis Debray, tolérer, c’est souffrir. La laïcité n’est pas non plus l’athéisme. Elle n’est pas la vérité, et encore moins une religion ou un dogme. Mais j’arrêterai là cette liste des contresens qui est en réalité infinie, tant le concept se prête facilement aux ambiguïtés et aux déformations dans tous les sens.

Venons-en plutôt à ce que je crois être la laïcité. Elle est un cadre. Elle est aussi et surtout la garantie de la survivance d’une paix civile. Autrement dit, elle est l’inverse de ce que veulent en faire les islamistes, à savoir une machine de guerre contre les religions. Dans une France qui s’apparente de plus en plus à une mosaïque de communautés, la laïcité est le ciment commun à tous les Français, indépendamment de leur communauté d’origine. C’est en cela qu’elle nous protège du pire. C’est en cela qu’il est urgent de lui redonner son sens véritable.

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Si j’étais présidente, je ferais donc en sorte qu’on ne touche plus à la laïcité. Sur ce sujet majeur, je dirais donc qu’il est urgent de ne rien faire! Ma première mesure, quitte à vous surprendre, serait de mettre un terme au concours Lépine de la mesure la plus gadget, de faire cesser toutes les offensives sur ce sujet fondamental. Je proposerais à nos concitoyens de revenir à l’essentiel, à la définition même de la laïcité, de revenir non seulement à la lettre mais aussi à l’esprit de la loi de 1905. Pour le reste, nous avons une multitude de lois, appliquons-les! Soyons intraitables sur les atteintes à la laïcité mais cessons de la tordre dans tous les sens. En guise de conclusion, si je devais choisir un slogan, je dirais: pas touche à la laïcité!»

«Si j’étais président...», par Stéphane Bern

LE FIGARO MAGAZINE. - Quelle première décision pour le patrimoine prendriez-vous en tant que président?

Stéphane BERN. - Je ferais d’abord en sorte que Paris soit sanctuarisé! J’entends toutes les polémiques autour du Champ-de-Mars, de la tour Eiffel, des abords de Notre-Dame… Je vois les projets de la Mairie mais, pardon, le patrimoine parisien appartient à la France entière! Je créerais une commission ad hoc qui prendrait en compte à la fois les avis des élus de la capitale, mais aussi ceux des Monuments historiques. Je remettrais de l’État dans toute cette gestion. Ce qui m’importe, c’est qu’on ne fasse plus n’importe quoi. Un exemple: on a fêté récemment les 150 ans de la fontaine Wallace. Des Américains, venus tourner un film sur cet Anglais philanthrope, ont été obligés d’en recréer tellement celles-ci sont dégradées ou enlevées de l’espace public.

Que feriez-vous pour les propriétaires endettés?

Nous occupons un des premiers rangs les moins enviables au monde: celui du nombre de monuments à vendre à cause des droits de mutation, des frais de succession… Les familles n’ont plus les moyens de transmettre des splendeurs qu’elles possèdent depuis des générations. Du coup, je défiscaliserais davantage le patrimoine historique rural et ouvert au public - c’est-à-dire que j’exclus de cette liste les hôtels particuliers parisiens ou bordelais. Cela concernerait aussi les taxes foncière et d’habitation. L’État doit faire plus, car c’est un service que les Français lui rendent en préservant leurs biens.

Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique

Le respect de la réglementation en matière de sauvegarde du patrimoine resterait-il un de vos grands chevaux de bataille depuis l’Élysée?

À 500 mètres d’un monument historique, il y a des choses qu’il est interdit de faire! Je ne pense pas seulement aux éoliennes - si cela ne tenait qu’à moi, je les mettrais même à un kilomètre - mais aussi aux portes et fenêtres en PVC, aux volets roulants… Certains maires sont très attentifs à ces questions. Ils se battent. Malheureusement, d’autres laissent faire pour des raisons électoralistes. Or, il suffit de faire appliquer la loi.

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Pourriez-vous leur lancer un appel?

Oui! Et je les aiderais et les associerais à mes démarches. À Levroux (Indre), où je me trouvais la semaine dernière, le maire donne volontiers un coup de pouce financier à ses administrés afin qu’ils puissent retirer le crépi et remettre les enduits d’autrefois. Je veillerais particulièrement à ce que nos communes retrouvent un caractère authentique. Pourquoi défendre le patrimoine et le mettre en valeur? Parce que c’est un atout touristique, et donc économique. Pour l’heure, la loi Élan rend purement consultatif l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Je rendrais obligatoire cet avis.

Faut-il s’inspirer des Anglais?

Sûrement! Les Britanniques sont d’autant plus vigilants qu’ils ne possèdent pas - en grande partie - la terre. Ils ont donc une mobilité plus grande, déménagent facilement. Ils ont le sens du respect de l’endroit où ils résident. En France, les gens sont tiraillés entre l’envie de vivre dans un joli village et le besoin de faire des économies…

Souhaiteriez-vous un super ministère de la Culture?

Je scinderais le ministère en deux. Je conserverais le pôle Culture, au sens spectacle vivant et créations, qui regrouperait comme aujourd’hui la Communication. Je créerais aussi une entité «Patrimoine et Tourisme» pour valoriser les atouts de la France. Il faut des signes forts. Tout est question de volonté.

Propos recueillis par Pierre de Boishue

«Si j’étais présidente...», par Julia de Funès

«Mes chers compatriotes,

Par étourderie des scrutins et démence des suffrages, me voilà présidente de la République. Pour figurer au meilleur rang des nations, la responsabilité que vous me confiez m’oblige à m’entourer des meilleurs. Aussi, mon gouvernement sera ainsi composé:

À l’Éducation, M. René Descartes discourra sur la méthode la plus rigoureuse pour l’instruction de nos enfants et divulguera ses règles pour une meilleure direction de l’esprit. Français et maths seront les deux seules matières dispensées jusqu’au collège afin d’acquérir durant tout le primaire les bases d’un vocabulaire choisi et d’un raisonnement sûr.

Au Travail, M. Marcel Proust, chercheur émérite en temps perdu, abrogera les 35 heures.

À la Fonction publique, M. Guillaume d’Ockham, hardi défenseur de la simplification, se chargera d’élaguer les normes bureaucratiques sclérosantes afin d’encourager la prise de risque, la responsabilisation et l’intelligence d’action.

La bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine

À la Santé, M. Poquelin dit Molière élargira le numerus clausus tout en distinguant les bons médecins des doctes serins et révoquera la tarification à l’acte privilégiant un ratio de patients par soignant.

À la Sécurité intérieure, la bien-pensance diversitaire et le fondamentalisme antiraciste ne doivent plus entamer la souveraineté républicaine. Aussi, M. Auguste Comte, dont la devise «ordre et progrès» se substituera aux niaiseries doucereuses telles que «Paris vous aime» inscrites dans les aéroports, se chargera de réguler les flux migratoires dans le plus grand respect républicain.

Je mettrai en disponibilité le général de Gaulle, dont la référence systématique finit par lasser et lui faire perdre de sa superbe.

Parce que nous avons besoin d’une France forte, sûre de son passé et ferme face aux dérives dictatoriales du wokisme auquel je ne me soumettrai jamais, M. Louis-Ferdinand Céline sera nommé à la Culture, afin de ne jamais renoncer à la distinction entre les hommes et leurs œuvres et ne jamais confondre les talents du passé avec les susceptibilités victimaires du présent.

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Je préviens d’ores et déjà toute néoféministe, animée d’une frénésie persécutrice et d’une récrimination rigoureuse, de ne pas venir aboyer sur le manque de parité de mon gouvernement. Agir socialement et économiquement sur la répartition des tâches familiales et ménagères me semble un enjeu plus fondamental pour la liberté des femmes qu’une équation chiffrée soumise à l’injonction inclusive. Parce que la France doit porter haut la voix de la liberté et notamment celle des femmes, Mme Françoise Sagan est nommée secrétaire d’État à la Condition féminine.

Il ne s’agit pas ici de regretter un passé mais de croire aux forces de l’esprit. Aussi, je veillerai à ce que mon gouvernement maintienne à jamais vivant l’esprit de ces êtres disparus, pour défendre et perpétuer ce qui a fait et fera toujours le génie supérieur de la France.»

P.-S. Mon labrador (chien présidentiel s’il en est) s’appelle Philia et elle est beige.

«Si j’étais président...», par Daniel Rondeau

«Si j’étais président, je rappellerais que notre pays n’est pas une puissance déclinante placée en unité de soins palliatifs. Les pierres de nos fondations qui sont à Rome, à Athènes et à Jérusalem, les drapeaux de nos familles spirituelles (chrétiennes, juives), notre stock d’idées autonomes (le colbertisme, la république sociale, la fraternité, la laïcité) ne sont pas des boulets qui nous entravent, mais la matrice de notre liberté. «Dix siècles d’Histoire nous ont donné la science de tout ce qui est noble», écrivait Camus en 1943. Nous allons avoir besoin de cette liberté et de cette noblesse car le pays est nu.

Je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité

Si j’étais président, je dirais au peuple français qu’il doit chérir la vérité. On lui a beaucoup menti. Par action, par omission et par lâcheté. Je dresserais donc un état des lieux sans fard (désindustrialisation, souveraineté amputée, déficit record du commerce extérieur, séparatismes, etc.), non pour le décourager, mais pour le relever et le mobiliser. Notre capitale à l’abandon témoigne de la morosité de notre situation. Les «gilets jaunes» avaient raison. Leurs jacqueries existentielles manifestaient le deuil d’une fierté française qu’ils pouvaient penser perdue. Le temps est venu de répondre à quelques questions essentielles. Qui sommes-nous? Être français signifie-t-il encore quelque chose? Souhaitons-nous rendre ses ailes à l’intelligence européenne?

Si j’étais président, je dirais au peuple que l’Europe que nous avons laissé faire nous a casernés en haut d’un toboggan. Direction: la sortie de l’Histoire. Car un marché ne crée pas une civilisation. Nos compatriotes épris de justice et attachés à l’héritage de la nation ont abandonné leurs idéaux pour sacrifier à l’impératif d’une globalisation qui n’est animée que par l’argent et l’extension des droits individuels, en dehors de toute pensée collective ou historique. Quant à l’apparent regain d’UE consécutif à la guerre en Ukraine, il se fait sous la bannière Otan, ce qui n’est pas vraiment un bon signe. Nous avons confié notre Europe à des dirigeants sans vision. La maison est vide et n’a pas de toit. L’hydre bureaucratique a prospéré dans ce palais des courants d’air. Cette prospérité est d’ailleurs paradoxale, car l’hydre se cannibalise elle-même et dévore au passage les élites qui ont choisi de la servir.

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Pour relever notre pays, il faut réapprendre à réfléchir sans sectarisme, loin des convulsionnaires du politiquement correct. Fini de flotter! Penser, décider et agir, voilà le programme. C’est le moment de renvoyer dans leurs foyers les parasites de la com, de ranger nos querelles et de payer nos dettes à notre pays fatigué alors que la redistribution des cartes mondiales met en lumière les pays qui passent à l’offensive sur tous les terrains.

Si j’étais président, j’expliquerais enfin au peuple que la politique, c’est l’exercice du principe d’autorité. Vous m’avez élu, laissez-moi sept ans pour agir dans trois directions qui fondent notre pacte:

1) rassembler les Français et remettre l’école au centre de la cité, permettre aux enseignants d’apprendre le français, la France, la culture européenne et le monde à leurs élèves, à nommer les choses et à leur donner un sens ;

2) restructurer notre économie ;

3) être pionnier dans la refondation d’une Europe qui nous rassemble et nous ressemble. Le temps du cavalier seul est révolu. Je suis un patriote français et un patriote européen. La souveraineté française retrouvée sera la rampe de lancement de la souveraineté de l’Europe. Nous aurons besoin d’une révolution européenne. Le moment n’en est peut-être pas venu, mais il est urgent de se préparer. Tout sera mis sur le tapis, et cette nouvelle Europe Puissance, ouverte sur la Méditerranée, sera l’arche de Noé de la liberté du monde.»

«Si j’étais président...», par Pascal Bruckner

Si vous étiez président, quelles mesures concrètes prendriez-vous pour redonner à l’homme occidental la confiance en lui qu’il avait autrefois et qui a fait la force de la civilisation judéo-chrétienne?

Il est hors de question, en République, qu’un président impose ses propres idées ou intervienne dans l’écriture de l’Histoire. En revanche, il n’a pas besoin d’abonder dans le sens des sottises idéologiques du moment. Ainsi quand le président Macron, le 29 mars 2018, explique qu’il y a trop de mâles blancs dans l’intelligence artificielle et que cela doit changer, il sort de son rôle et fait un clin d’œil aux thèses néoracistes importées des USA. Surtout quand, le 1er juillet 2021, il s’alarme dans Elle d’une racialisation de la société, et donc dit exactement le contraire. Pareillement, quand à Strasbourg, le même président félicite une jeune femme voilée d’avoir choisi librement cette coiffure, il veut à la fois contrer Marine Le Pen et draguer l’électorat musulman. Mais c’est au prix de semer la confusion dans le camp laïc pour qui le voile reste un instrument d’oppression. Si j’étais président, je m’abstiendrais d’osciller d’une position à l’autre comme un pendule.

Président, je n’interviendrais pas dans l’écriture de l’Histoire ni n’imposerais mes idées

Comment l’auteur du Sanglot de l’homme blanc et d’Un coupable presque parfait explique-t-il cet étrange besoin de contrition et de repentance de l’homme occidental?

L’idée du Sanglot de l’homme blanc m’est venue en Inde. Je discutais avec un intellectuel proche du Parti du Congrès et lui demandais si le développement de son pays n’était pas handicapé par les traces du colonialisme britannique. Sa réponse m’a éclairé: pour qui vous prenez-vous, vous les Occidentaux? Vous vous pensez encore si forts que vous pouvez influencer le cours du monde? Nos problèmes ne viennent que de nous-mêmes. Ce fut pour moi lumineux. Il faut à la fois réhabiliter notre civilisation occidentale, qui a commis beaucoup de crimes mais reste la seule à s’être interrogée sur ses propres fautes, et lui assigner le sens des limites. Nous ne faisons plus la pluie et le beau temps aux quatre coins de la planète, nous ne sommes pas tout-puissants. Nous sommes et restons une merveilleuse et fragile exception démocratique.

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Pensez-vous que le wokisme est appelé à s’imposer dans les esprits de notre pays ou n’est-il qu’une mode qui disparaîtra?

Le wokisme ne fait que commencer. Il s’introduit en France à la manière d’un produit importé des États-Unis, surtout des campus (synthèse d’asiles d’aliénés et de camps de rééducation) avec toute la séduction de la nouveauté et du chic. C’est une mode qui se transforme en idéologie à gauche et risque de s’implanter pour de nombreuses années dans les médias, à l’école et dans les entreprises. Elle ne disparaîtra qu’au moment où les opinions publiques se fatigueront des sottises ou des abominations professées sur le genre, l’identité, la race. Cela prendra une génération entière. Seule bonne nouvelle: aux États-Unis, ce sont des intellectuels afro-américains, Thomas Chatterton Williams, Glenn Loury, John McWhorter, entre autres, qui se dressent contre le wokisme et y voient une nouvelle religion d’abord préjudiciable aux Noirs et aux minorités.

«Si j’étais président...», par Frédéric Beigbeder

«Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Je ne sais pas par quel miracle je me retrouve aujourd’hui président de la République. Il me semblait pourtant qu’un autre chroniqueur du Figaro Magazine était donné largement favori. Tels sont les aléas de la vie politique française: votre talent, chers concitoyens, est de rester toujours imprévisibles. Me voici donc devant vous, fier, bien que surpris, de la responsabilité soudaine qui m’incombe. Je vais tâcher d’être à la hauteur de votre immense désir pour moi. Comme vous le savez, mon parti politique, le PFF, Parti festif français, n’avait pour unique programme que son slogan: «Vivre c’est sortir de chez soi.» Quelles sont donc, me demanderez-vous, les premières mesures que prendra le gouvernement du jeune premier ministre que j’ai donné à la France, M. Joey Starr?

L’hymne national cesse dès à présent d’être « La Marseillaise » pour être remplacé par « La Tendresse » d’André Bourvil

En tout premier lieu, nous allons inscrire dans le préambule de la Constitution l’interdiction de fermer les restaurants, bars, boîtes de nuit, cinémas, théâtres et librairies en cas de pandémie. La vie sociale est inséparable de la culture de notre nation. Si des Françaises et des Français craignent d’attraper un virus, ils ont le droit de rester chez eux. Comme je l’ai dit et répété durant ma campagne de cinq jours: «Nous ne voulons pas d’une société sans société.» L’hymne national cesse dès à présent d’être La Marseillaise pour être remplacé par La Tendresse d’André Bourvil. Un référendum national sera organisé le mois prochain pour déterminer si la version officielle doit être l’originale ou celle de Marie Laforêt, qui a ma préférence. Le même vote des Français permettra d’entériner aussi le changement de la devise républicaine: «Liberté, Égalité, Fraternité» de Maximilien Robespierre sera remplacée par «Comment pourrais-je gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais?» de François Rabelais dans Gargantua.

Que symbolise la France dans le monde? Avant tout, un art de vivre et une culture littéraire. L’art de la bonne chère et l’art du bonheur, l’art d’aimer et de discuter. Mais aussi l’essentiel: la littérature. Le pass Culture ne permettra plus aux jeunes de s’acheter des mangas japonais mais uniquement des livres de Colette, afin qu’ils apprennent la limpidité et la précision de la langue française. Enfin, dernière mesure d’urgence: tout lecteur de Guillaume Musso sera banni à Cayenne. On se retrouve tous au château de Versailles pour le Bal des vins français à partir de ce jeudi soir jusqu’à lundi 16 heures.

Vive la République, vive la France, et surtout, vive les femmes.»

Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

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Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

sciencesstresspollutionSanté
Le Figaro

L'armée française accuse les mercenaires russes Wagner de manipulation au Sahel

Nicolas Barotte

RÉCIT - Les mercenaires proches du Kremlin ont tenté de faire accuser Barkhane d'exactions. L'armée a filmé la fabrication de la manipulation.

Le message était pour l'instant passé presque inaperçu : quelque 500 vues sur Twitter, presque rien. La vidéo a été postée jeudi après-midi, après un premier message avant-coureur mercredi sur «ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base de Gossi». Le camp a été rendu aux forces armées maliennes mardi dans le cadre du désengagement français au Mali. Horrifié, un certain Dia Diarra, présenté comme un «ancien militaire» malien et un «analyste politique» diffuse les images de corps ensevelis sous le sable. On en distingue assez pour reconnaître des cadavres, trop peu pour les identifier. «On ne peut pas garder le silence», écrit-il tel un lanceur d'alerte… Son message a commencé à être partagé, diffusé, commenté. Certains s'indignent, d'autres doutent. Une «attaque informationnelle» est en cours. L'armée française l'a débusquée et tente de la désamorcer en présentant des preuves de la manipulation, notamment au Figaro et une poignée d'autres médias.

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L'armée communique après avoir hésité. Barkhane, après neuf ans passés au Mali, doit gérer son départ et craint des conséquences en cascade. La manipulation paraît par ailleurs suffisamment grossière pour ne pas convaincre en dehors des cercles farouchement antifrançais: Barkhane laisserait-elle vraiment des corps près d'un camp qu'elle a occupé ? «Aujourd'hui, dans l'environnement numérique, tout laisse des traces», commente une source militaire. L'armée ne veut pas que sur les moteurs de recherche sur internet «Gossi» soit associé pour longtemps à «charnier». Elle ne veut pas non plus laisser le temps à la rumeur de prendre sur les réseaux sociaux. L'armée française veut enfin riposter aux mercenaires de Wagner, responsables selon elle de la manipulation. La lutte d'influence est un champ de bataille sur lequel la France veut s'essayer à la contre-offensive.

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Pas une première

Ce n'est pas la première fois que Wagner est soupçonné par Paris de diffuser de fausses informations, comme en Centrafrique par exemple. Ce groupe, proche du Kremlin et désormais associé à la junte militaire au pouvoir à Bamako, s'est fixé comme objectif de saper l'influence de la France au Sahel. Entre 1000 et 1100 mercenaires seraient présents au Mali aujourd'hui, selon l'armée française, qui s'est fixée comme objectif de contrer leur influence. «Décrédibiliser Wagner en 12 à 18 mois est crédible», assure un haut gradé en formulant un objectif supplémentaire pour la France au Sahel.

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La possibilité d'une attaque contre la réputation de Barkhane était dans les airs, raconte une source militaire. Au sein de Barkhane, on s'attendait à voir ressurgir les rumeurs de trafic d'or, de trafic d'armes, qui avait nourri les manifestations anti françaises contre le convoi bloqué à Tera au Niger en novembre l'année dernière, ou des accusations d'exactions. À l'apparition du premier tweet de Dia Diarra, les services s'alertent. Le profil de Diarra est identifié comme un faux probable. Il apparaît sur un autre compte, sous le nom d'Alexander Murillo, sur le réseau russe VK. Il publie régulièrement des messages. Le compte Twitter a été créé en janvier 2022. Il est « déjà connu pour avoir manipulé de faux témoignages passés en appui d'actions informationnelles russes », assure l'armée.

Dans la nuit du 20 au 21 avril, l'armée envoie un capteur aérien survoler Gossi, qui vient d'être rendue. Il photographie des soldats, probablement malien, en train de dormir à même le sol. À côté d'eux, des tentes ont été montées. Possiblement, des soldats de Wagner s'y trouvent. Le 21 avril, la vidéo du charnier est diffusée. Mais dans le ciel, le moyen aérien a observé depuis le ciel la fabrication de la scène. Toute la séquence n'a pas été filmée, faute, dit-on, de moyen disponible en permanence au-dessus de l'endroit.

Sur les images présentées par l'armée française et visionnées par le Figaro, on distingue une dizaine de soldats. Leur tenue et leurs postures indiqueraient qu'il ne s'agit pas de militaires maliens mais de mercenaires de Wagner, assurent les analystes français. On les voit recouvrir des corps à coups de pelletées de sable. Les dépouilles ont pu être acheminées sur place, selon l'armée, et installées pour la mise en scène. Elles pourraient provenir de l'opération menée par les forces maliennes et Wagner à Hombori le 19 avril qui a donné lieu à des exactions selon l'ONU. Un Russe y aurait perdu la vie.

«Désinformation»

Sur une autre vidéo, on distingue deux hommes face au charnier, comme s'ils prenaient des photos. L'un se déplace ensuite latéralement, tel qu'on l'imagine prenant une vidéo. Le mouvement concorde avec celle du compte de Diarra. Les informations d'horaire et de géolocalisation permettent d'identifier le moment et le lieu de la scène, à 3,6 km du camp de Gossi. Une autre vidéo montre quatre véhicules de type Dong Feng quitter la base. Ces véhicules ne correspondent pas à ceux des militaires français. Le faisceau d'indices est suffisamment pour l'état-major. Certains demanderont plus de preuves ? Les images «nourriront le débat sur la désinformation», répond-on. Elles n'éviteront pas d'autres théories complotistes.

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Rien n'indique les militaires maliens aient pu être au courant de l'opération attribuée aux hommes de Wagner. Mais un détachement malien a bien pris possession du camp de Gossi mardi dernier. Côté français, on se contente d'une mise en garde : «Il faut choisir ses alliés». Le discours d'avertissement est repris publiquement par le général Burkhard, le chef d'état-major des armées, qui a décidé de faire de la lutte informationnelle l'une de ses priorités. Lors de son dernier déplacement au Sahel, il a répété à ses interlocuteurs que Wagner menaçait de «déstructurer» l'armée et de s'accaparer les ressources du Mali. «Le point faible de Wagner est qu'il est d'abord un business model: quand Wagner s'engage dans une zone, qui correspond à la zone d'intérêt et d'influence russe, il doit trouver de quoi s'autofinancer, et je pense que c'est cela qu'il faut essayer de briser», a déclaré le général lors d'une audition devant la commission défense de l'assemblée nationale en février. «Pour le reste, Prigojine (le patron de Wagner, NDLR) n'est pas un militaire mais il est un bon chef d'entreprise – ou un bon mafieux, comme on veut. Il dispose de quelques militaires pour développer ce type d'affaire, qui n'ont pas besoin de faire de la grande stratégie et qui sont efficaces dans leur registre et désinhibés, voire sans foi ni loi», a-t-il ajouté. Le plus haut gradé français s'est résolu à ne pas se laisser malmener par ce nouvel adversaire.

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Le Figaro

De retour à Kiev, l'ambassadeur de France en Ukraine se confie au Figaro

Amaury Coutansais Pervinquière

ENTRETIEN EXCLUSIF - Pour Étienne de Poncins, la France se tient «aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque». Après avoir été évacué à Lviv, il se réjouit de retrouver son ambassade.

Étienne de Poncins est ambassadeur de France en Ukraine depuis septembre 2019. Le 28 février, face à l'avancée des troupes russes, l'ambassade ferme ses portes à Kiev pour les ouvrir à Lviv, dans l'ouest du pays. Elles ont rouvert le 15 avril.

LE FIGARO.- Le 15 avril, l'ambassade de France en Ukraine retournait à Kiev après un départ de deux mois à Lviv, dans l'ouest du pays. De quoi cette réouverture est-elle le signe ?

Étienne de PONCINS.- D'abord un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev. Mais aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l'ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. C'est donc la reconnaissance du succès militaire des Ukrainiens, car Kiev n'est plus encerclée. Enfin, la recherche d'une efficacité retrouvée grâce à l'accès plus direct aux dirigeants ukrainiens, qui permet d'être mieux à même d'apporter de l'aide militaire ou humanitaire.

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Comment s'est déroulé votre départ de Kiev pour Lviv le 28 février ?

Le président et le ministre avaient décidé que l'ambassade ne devait pas quitter le territoire. Nous sommes donc partis pour Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, dans des conditions compliquées puisque Kiev était presque encerclée par les Russes. Le voyage a été éprouvant. Nous avions un convoi d'une quarantaine de véhicules, comprenant les ambassadeurs du Japon et de Belgique. Grâce au travail du GIGN, nous avons pu sortir de Kiev sans encombres malgré quelques incidents à l'approche des «checkpoint» russes.

Vous êtes en poste depuis 2019, comment décririez-vous votre attachement à l'Ukraine ?

Il est très fort, presque émotionnel. Quand on voit les souffrances endurées depuis l'agression russe du 24 février, les abominations, les exactions que le peuple a subies et continue de subir, les bombardements, et le comportement de la soldatesque russe on ne peut qu'être bouleversé. J'ai beaucoup d'admiration pour le peuple ukrainien.

J'ai vécu, depuis le premier jour de l'invasion, la manière dont il a fait face et s'est levé en masse pour rejeter l'envahisseur. La mobilisation de toute la population, de l'est ou de l'ouest, pour aider son armée et ses forces militaires est très poignant à vivre au quotidien. Je le répète, j'ai vraiment eu l'impression que la nation ukrainienne en armes s'est levée contre une agression injustifiée, odieuse. Cela ressemble beaucoup à ce que nous Français avons vécu pendant la Révolution avec les soldats de l'an II, un même refus de l'agression extérieure.

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Quand j'étais à Lviv, je me suis beaucoup déplacé dans les villes moyennes. J'ai vu toute la population se mobiliser pour aider leurs compatriotes venus de l'Est, car plus de 7 millions d'Ukrainiens sont des déplacés internes. Il y a un élan de solidarité incroyable au sein même du pays pour leur accueil. Ce même élan de ces villes loin du front pour aider les soldats et envoyer du matériel et accueillir les blessés est admirable.

Quel est le quotidien d'un ambassadeur dans un pays en guerre ?

Il se déroule assez classiquement, si ce n'est que je dors dans mon bureau. J'ai des contacts politiques réguliers. Aujourd'hui par exemple, j'ai accueilli une délégation de sénateurs français et d'universitaires. Il y a quelques jours, j'ai eu un entretien en tête à tête avec le Ministre de la défense. En fin de matinée, j'ai rencontré le ministre de l'Éducation pour évoquer les 13 000 élèves ukrainiens scolarisés en France, où d'ailleurs ils se montrent brillants. Cet après-midi, j'ai une réunion en visioconférence avec le Quai d'Orsay pour évaluer la situation, notamment sécuritaire. Le travail ne change pas fondamentalement, malgré les conditions sécuritaires. Être présent à Kiev permet de répondre précisément aux demandes des autorités ukrainiennes, par exemple pour l'aide militaire ou humanitaire.

L'ambassade est la diplomatie du premier et du dernier kilomètre. Nous écoutons d'abord attentivement les besoins ukrainiens. Puis nous les transmettons à Paris qui réunit les moyens demandés. Enfin nous les réceptionnons ici, comme je vais le faire demain avec un important convoi de camions de pompier. Notre aide répond exactement aux besoins ukrainiens. C'est pour cela qu'elle est très appréciée.

Comment aidez-vous concrètement les Ukrainiens ?

Principalement en étant à l'écoute et en transmettant les demandes. La présence politique à Kiev est aussi essentielle. La France est un pays ami de l'Ukraine, en soutien et au travail aux côtés des Ukrainiens. Notre présence est un témoignage de solidarité très robuste pour eux. Je le ressens dans tous mes contacts. À chaque fois je suis remercié d'être resté en Ukraine.

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Nous nous tenons aux côtés d'un peuple courageux, souvent héroïque, et d'une Nation unie qui fait face à une tragédie sans exemple depuis des décennies en Europe. Chaque famille connaît quelqu'un qui était à Boutcha ou qui a pu être affectée. Il y a vraiment un besoin de témoigner de cette amitié-là. Nous étions aux côtés des Ukrainiens avant le 24 février, nous sommes toujours là après, lorsqu'ils sont dans le malheur. Nous continuons de travailler avec eux. Nous avons rehissé le drapeau sur l'ambassade, nous nous redressons les manches et cherchons à être utiles.

Que vous évoque la résistance ukrainienne ?

Elle est la preuve de l'existence d'une Nation ukrainienne. Certains en doutaient, parce qu'une large partie de la population est de langue russe. C'est l'erreur du Kremlin d'avoir pensé qu'ils sont russes parce qu'ils parlent russe. Au contraire, ils ont beau être russophones, ils sont ukrainiens et ne veulent pas devenir russes. Ils refusent d'être envahis. On le voit très bien à Kharkiv, à Marioupol !

La nation ukrainienne a son histoire, sa culture qui est proche de la culture russe, mais n'est pas la même. Elle s'est levée comme un seul homme face à l'agression russe. Ce sont des moments très forts sur le plan personnel que nous ne pensions pas revivre en Europe. Il n'y avait pas eu d'agression de cet ordre depuis celle de l'Allemagne nazie sur la Pologne en 1939.

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La guerre a remis en selle certaines pratiques que l'on croyait révolues, comme le recours massif au train parce que les routes sont dangereuses et que les avions civils ne volent plus. Mais d'autres facteurs sont très modernes, comme l'impact des réseaux sociaux. Etrangement, les communications ont toujours fonctionné comme l'électricité. Il y a un mélange de modernité avec des images qui circulent vite et d'archaïsme dans ce conflit. Mon équipe et moi-même vivons évidemment chaque jour une expérience poignante et unique.

Quel message porte la France, par votre voix, aux Ukrainiens ?

Un message de soutien, bien sûr, de solidarité et de compassion. J'essaie de le porter à chaque instant. Je veux aussi témoigner de l'immense élan de générosité et de sympathie qui s'est levé partout en France. Je suis fier d'être le porte-drapeau de cet extraordinaire soutien français en faveur de la population ukrainienne dans le malheur.

Combien de Français sont toujours présents en Ukraine et quelles sont leurs consignes ?

Les consignes sont claires, soit quitter l'Ukraine soit ne pas y venir. Ce n'est pas parce que l'ambassade est revenue que les Français doivent revenir. L'Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu'il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n'est épargnée.

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Le nombre de Français est difficile à estimer, entre 100 et 200, parce que beaucoup sont franco-ukrainiens. Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir.

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France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

Publié le : 21/04/2022 - 17:11

Tahar HANI

Dans la banlieue nord-ouest de Kiev, Irpin tente de panser ses plaies et de redonner vie à ses rues dévastées après le départ des troupes russes, fin mars. Ses habitants continuent à enterrer quotidiennement leurs morts après des semaines de bombardements russes et d'occupation, synonyme d’exécutions​ et de viols. Témoignages.

Située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, Irpin n'oubliera jamais les destructions causées par l’armée russe qui s’était emparée de la ville fin février, avant de l’évacuer un mois plus tard, alors que l’offensive lancée par la Russie sur l'Ukraine se concentre désormais sur l'est de l'Ukraine.

Un mois de bombardements aveugles et de massacres a transformé en un enfer sur Terre cette petite ville de banlieue qui était, avant la guerre, un refuge pour les touristes étrangers et très prisée par les habitants de Kiev. Ces derniers venaient profiter, le temps d’un week-end ou plus, des bords de ses rivières et de ses espaces verts.

Des habitants encore sous le choc

Les habitants d'Irpin, qui ont survécu à ce mois infernal, sont encore sous le choc des actes commis par les "soldats racistes russes et tchétchènes", comme les décrit Konstantin Godoskos, un Ukrainien d'origine kazakh. Un résident qui ne peut retenir ses larmes chaque fois qu'il se remémore les violences et les tueries qui ont eu lieu dès le premier jour de l’arrivée des Russes à Irpin.

"Une grosse explosion m'avait réveillé dans la nuit du 24 février [le jour du début de l'invasion russe, NDLR]. J'ai regardé par la fenêtre pour essayer de comprendre ce qu’il se passait, et c’est là que j'ai vu des centaines voire des milliers de parachutistes largués par des avions militaires russes sur l'aéroport d'Hostomel, situé à seulement un kilomètre d'Irpin. Le bruit des hélicoptères était terrifiant et insupportable et mon cerveau ne pouvait pas croire ce que je voyais dans le ciel".

"Deux jours plus tard, des soldats russes sont venus dans mon immeuble et ont abattu le gardien sans raison, poursuit-il. Le malheureux n'était même pas armé. À plusieurs reprises, j’ai vu des soldats russes tuer des gens qui ne faisaient que marcher dans la rue".

De par sa proximité avec Kiev et de la route principale qui mène à la capitale ukrainienne, Irpin est l'une des premières villes à avoir été occupée par les soldats russes. Ces derniers ont été empêchés d'avancer vers Kiev par les forces ukrainiennes qui les ont affrontés et contraints à prendre position à Irpin pendant un mois – qui a semblé interminable pour les habitants de la ville.

"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles"

Konstantin Godoskos n'a pas seulement vu des exécutions sommaires et arbitraires dans la rue, il affirme avoir également été témoin de scènes "encore plus horribles", selon ses termes, comme le viol de femmes, qu'il n'oubliera jamais.

"Je les ai vu violer des femmes et des jeunes filles. L'une d'elles avait 15 ans, précise-t-il. Ils l’ont séquestrée dans le sous-sol de l'immeuble. Ce n'était pas des Tchétchènes ou des soldats d’une autre nationalité, non, il s'agissait de militaires russes qui n’avaient pas plus de vingt ans. La jeune fille a finalement réussi à s'enfuir car ses violeurs, fortement alcoolisés, avaient oublié de rattacher ses liens".

Et de poursuivre : "J'en ai vu des choses horribles à Irpin, j'ai même enterré 74 corps pendant l'occupation de la ville par les forces russes. Je leur ai dit qu'ils étaient chrétiens comme moi et des étrangers comme moi. Je leur ai demandé d'enterrer les morts dans le cimetière comme nos traditions religieuses l’exigent, mais ils ont refusé et m'ont ordonné de les inhumer dans les jardins des maisons".

"Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ?"

Au 15 avril, les corps de plus de 900 civils avaient été découverts dans la région de la capitale ukrainienne après le retrait des forces russes, dont 150 dans la seule ville d'Irpin, selon le chef de la police régionale de Kiev, Andriy Nebytov. Un chiffre susceptible d'augmenter car tous les corps n'ont pas encore été retrouvés, selon lui.

"La tâche de la police est désormais de, premièrement, recueillir des preuves, documenter les crimes commis par les soldats russes, et de les poursuivre devant la justice internationale. Deuxièmement, d'arrêter les Ukrainiens qui les ont aidés et tous les voleurs qui ont pillé les maisons vides", a expliqué Andriy Nebytov.

Comme Borodianka, un peu plus loin au nord de Kiev, Irpin est devenue une ville fantôme. La majorité des bâtiments et des immeubles sont détruits, tandis que les infrastructures sont effondrées. Il n’y a plus d'eau, plus d'électricité, et plus de commerces. Cette situation critique a poussé la grande majorité de ses habitants à fuir.

Avant la guerre, la ville comptait plus de 60 000 habitants. Aujourd'hui, il ne reste plus que quelques familles qui n'ont pas pu fui, faute d’avoir trouvé un endroit sûr où se réfugier.

Parmi elles, celle d'Alina Kochkuk, qui est restée avec ses enfants dans un petit appartement situé au troisième étage d'un immeuble dont le toit a été détruit. "Je n'ai nulle part où aller. J'ai enterré le 20 mars mon mari qui a été tué par balles par des soldats tchétchènes, confie-t-elle. Aujourd'hui, on est contraint de rester dans cet immeuble qui risque de s'effondrer d'un instant à l'autre."

"Mes enfants me soutiennent et me demandent de tourner la page du passé et de ne plus regarder en arrière, poursuit Alina Kochkuk, les larmes aux yeux. Mais comment pouvons-nous oublier tout ce que nous avons vécu ? Mon mari a été tué, mon appartement est détruit, et nous avons perdu tout ce que nous avions. Nous sommes devenus des mendiants. Non, il est impossible d'oublier et de retrouver la vie telle que nous l’avions connue avant la guerre".

Et d'ajouter : "Qu'avons-nous fait à Poutine pour nous faire tuer ainsi ? Nous n'avons volé personne et n'avons insulté personne, nous vivions dans notre pays et n'avons agressé personne, c'est lui qui nous a attaqués et a détruit nos vies".

De nombreuses années pour reconstruire des villes dévastées

À Irpin, où s'alignent parfois des immeubles semblables à ceux visibles dans les banlieues françaises, de nombreuses personnes ont été témoins de tueries et de massacres.

"Au milieu du mois de mars, une femme nous a appelé pour nous informer que son oncle n'avait plus donné de signe de vie depuis plusieurs jours, raconte un policier en patrouille dans l’un des quartiers de la ville. Lorsque nous nous sommes rendus au domicile de cet individu, nous avons constaté qu'une roquette russe avait frappé son balcon. Cet homme a été pris pour cible et a perdu la vie alors qu'il ne faisait que fumer une cigarette sur son balcon".

D'autres habitants ont été visés sans aucune raison ou "dès lors qu’ils sortaient leur téléphone portable", explique son collègue, selon lequel "les Russes voulaient empêcher quiconque de documenter les massacres odieux qu'ils ont commis contre cette ville et ses habitants".

Il faudra beaucoup de temps pour qu'Irpin reprenne vie. Les routes principales, les bâtiments et les ponts menant à la capitale ont tous été détruits. Même son centre culturel, considéré comme un chef-d'œuvre architectural construit à l'époque soviétique, n'a pas été épargné par les bombardements et devra être complètement détruit car ses piliers ont été ébranlés par l'intensité des frappes d'artillerie.

Irpin, Boutcha, Borodianka, Hostomel et plein d’autres villes ukrainiennes ont été détruites en l'espace d'un mois. Il faudra à l'Ukraine plusieurs années et beaucoup de moyens pour toutes les reconstruire.

Article adapté de l'arabe, retrouvez ici la version originale.

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Offensive russe dans l’est de l'Ukraine : l’armée ukrainienne peut-elle défendre le Donbass ?

LE FIL DU 28 MARS

L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

Reporters

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

Le Figaro

Les dirigeants des deux Corées ont échangé des lettres amicales

Kim Jong-un a remercié Moon Jae-in, en passe de quitter le pouvoir, pour son action en faveur de l'amélioration des relations entre les deux pays.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a remercié le président sortant sud-coréen Moon Jae-in de son action en faveur d'une amélioration des relations entre les deux pays, ont indiqué vendredi 22 avril des médias officiels nord-coréens. Ce geste inattendu intervient au moment où Séoul et ses alliés soupçonnent Pyongyang de se préparer à reprendre ses essais nucléaires après avoir procédé, depuis le début de l'année, à une série sans précédent de tests de missiles.

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Le successeur de Moon Jae-in, Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai, s'est engagé à adopter une ligne dure à l'égard de Pyongyang. La «Maison Bleue», siège de la présidence à Séoul, a confirmé que les deux dirigeants ont échangé des lettres amicales, mais sans en révéler les détails. Moon Jae-in a rencontré Kim Jong-un à trois reprises et a contribué aux pourparlers entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain de l'époque, Donald Trump. Depuis 2019, les négociations sont au point mort, en raison notamment de désaccords au sujet de l'allègement des sanctions et de ce à quoi la Corée du Nord serait prête à renoncer en retour.

Depuis, Pyongyang a qualifié le président sud-coréen de «médiateur médiocre» et a détruit le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol, un des symboles de la détente sur la péninsule qui avait été financé par Séoul. En mars, pour la première fois depuis 2017, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM), rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017.

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Vendredi, KCNA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, a indiqué que Kim Jong Un et Moon Jae-in ont estimé que les relations intercoréennes se développeraient si les deux parties «accomplissaient, avec espoir, des efforts constants». Kim Jong-un a également déclaré que les sommets «historiques» avec Moon Jae-in ont donné au peuple «de l'espoir pour l'avenir», a ajouté KCNA.

Kim Jong-un «a apprécié les peines et les efforts déployés par Moon Jae In pour la grande cause de la nation jusqu'aux derniers jours de son mandat», a-t-elle souligné, précisant que cet échange de missives entre les deux hommes «témoigne de leur profonde confiance».

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

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RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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France24 - Monde

Affaire Maddie : un pédophile multirécidiviste mis en examen en Allemagne

Publié le : 21/04/2022 - 23:47

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Quinze ans après la disparition de la petite Madeleine McCann pendant les vacances de sa famille au Portugal, un homme a été mis en examen en Allemagne, a annoncé, jeudi, la justice portugaise. Depuis 2020, les autorités allemandes ont identifié un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme principal suspect du meurtre de "Maddie".

Un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann, qui avait suscité un émoi international il y a près de quinze ans, a annoncé, jeudi 21 avril, le parquet de Portimao (sud).

Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi, a précisé le ministère public dans un communiqué.

Mais ce rebondissement intervient alors que les autorités allemandes affirment depuis 2020 avoir des preuves du meurtre de la petite Maddie, identifiant un pédophile multirécidiviste allemand, "Christian B.", comme étant le principal suspect. Cet homme purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.

Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007 peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d'amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie, avec ses cheveux châtains clairs au carré et ses grand yeux clairs, ont fait le tour du monde.

Nouveaux éléments

Après 14 mois d'investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen des parents,  blanchis par la suite, la police portugaise a classé l'affaire en 2008 avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard.

"Le dossier avait été rouvert après l'apparition de nouveaux éléments", a expliqué à l'AFP un porte-parole du ministère public, précisant que, depuis, l'enquête se poursuivait "avec la coopération des autorités anglaises et allemandes".

Mais il a fallu attendre juin 2020 pour que l'affaire s'accélère soudainement, quand le parquet de Brunswick a annoncé avoir acquis la certitude que la fillette était morte et que ses soupçons portaient sur un homme de 43 ans, alors en détention à Kiel, dans le nord de l'Allemagne, pour une autre affaire.

Selon les enquêteurs allemands, il vivait à l'époque des faits à quelques kilomètres de l'hôtel de Praia da Luz où l'enfant a disparu. En détention, "Christian B." a dû être placé à l'isolement afin d'empêcher qu'il ne soit agressé par des codétenus, a-t-on alors appris de même source.

Après avoir été omniprésents dans les médias les mois ayant suivi la disparition de Madeleine, ses parents conservent depuis plusieurs années un silence relatif dont ils ne souhaitaient sortir qu'en cas de rebondissement majeur dans l'affaire.

 Avec AFP

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Affaire "Maddie": un nouveau suspect identifié, le parquet allemand ouvre une enquête pour meurtre

DISPARITION - MADDIE

L'affaire Maddie classée par la justice portugaise

ROYAUME-UNI

Les parents de Maddie diffusent le portrait-robot d'un suspect

France24 - Monde

Printemps de Bourges: Kalika, pop et déconstruction

Publié le : 22/04/2022 - 10:14

Bourges (AFP) – Son nom de scène renvoie à Kali, déesse hindoue de la destruction: pour la chanteuse Kalika, il s'agit plutôt de déconstruire le sexisme et distiller son féminisme dans un breuvage pop et choc.

Avec cette artiste dans sa vingtaine, tout est inversion des rôles. Dans les années 1980, des femmes à peine vêtues dansaient dans des cages durant les concerts des rappeurs new-yorkais Beastie Boys.

Dans son clip "Olala", Kalika est derrière des barreaux mais parce qu'elle est "dangereuse", car elle parle "librement de sexe", comme elle le dit à l'AFP. L'objet sexuel, ce n'est pas elle mais Hector, nom générique donné au personnage masculin de ses chansons, pourtant lui hors de la cage.

"C'est rare, on n'a pas encore l'habitude qu'une artiste soit crue, parle de sexe comme ça et qu'elle fasse passer des messages féministes en renversant les codes, en disant que la femme n'est pas forcément que douce et sensible", décrypte pour l'AFP Angèle Chatelier. Cette journaliste musique est cette année membre du jury des Inouïs, pépinière des talents émergents du Printemps de Bourges, festival où se produit Kalika samedi.

La chanteuse s'est fait un nom avec "Chaudasse", titre coup de poing. Elle y parle de la liberté des femmes à disposer de leur corps, dénonçant aussi regards et étiquettes posés par le patriarcat.

"Ras-le-bol"

"C'est un ras-le-bol qui s'exprime, c'est une des premières chansons que j'ai écrites, ma mère se prenait des remarques par mon père", commence-t-elle.

Et de dérouler: "Quand tu commences à grandir, à 13 ans, tu te formes et on te sexualise, il y a des rumeurs qui courent au collège, etc..."

Son titre "L'été est mort" cible les relations toxiques à évacuer. Et les mâles qui font du mal en prennent pour leur grade dans "Touche-moi", où Kalika suggère qu'elle peut se passer des hommes et être comblée par une femme.

Sa force de caractère lui vient de sa grand-mère, "une femme hyper-inspirante" avec qui elle a vendu toutes sortes de choses sur les marchés jusqu'à son adolescence dans le Gard.

"Ma grand-mère était une grande gueule, courageuse. Si, dans un café, un serveur l'ignorait, elle était capable de lui montrer ses seins en disant: +C'est parce que j'ai ça, que je suis une femme, que tu ne me sers pas ?+", raconte-t-elle. "Moi qui étais une grande timide, ça m'a servi".

La musique aussi. "Ma première scène, c'était à 9 ans. J'étais l'héroïne à l'école de la comédie musicale +Emilie Jolie+... J'ai bien changé depuis (rires), les profs seraient choqués s'ils me voyaient aujourd'hui, eux qui me disaient qu'il fallait chanter plus doucement (rires)".

Gens du voyage

Elle passera par "La Nouvelle Star", tremplin musical télé, et par différentes formations aux musiques actuelles et au jazz avant de crever l'écran avec des clips qui révèlent beaucoup d'elle.

Son mini-album s'appelle "Latcho Drom", expression tzigane signifiant "Bonne Route", et le décor de la vidéo de "Chaudasse" évoque la communauté des gens du voyage.

"Je ne suis pas gitane contrairement à ce qu'on pense. Dans ma famille, il y avait plein de gens du voyage et j'ai grandi avec des gitans autour", confie-t-elle.

Dans le clip "Touche-moi", Kalika et sa complice Joanna, qui chante sur le morceau, baignent dans les références d'heroic-fantasy, avec épées et costumes d'amazones. On en revient aux divinités guerrières hindoues. Sans doute un prisme hérité de ses séjours en Inde, enfant avec sa famille puis toute seule vers ses 18 ans.

Mais Kalika, avec ses K dessinés comme des couteaux dans son logo, sait aussi fendre l'armure. "Dinosaure", texte inspiré par les confidences d'un de ses fans sur les réseaux sociaux, traite des violences d'un père. Et "Avec les gars" brosse le portrait de ces mendiants anonymes qu'on ne regarde pas dans le métro. Kalika sait cracher le feu mais aussi chanter certaines brûlures.

© 2022 AFP

Le Figaro

Ile d'Oléron : un projet de parc éolien en mer sème la discorde

Le projet porte sur un parc en pleine mer au large de l'île d'Oléron, à l'horizon 2030. Mais son extension et sa localisation effrayent les collectivités.

Déjà riche - voire «envahie» pour certains - par des dizaines d'éoliennes sur la terre ferme, la Charente-Maritime voit d'un œil méfiant le projet, à l'horizon 2030, d'un parc en pleine mer au large de l'île d'Oléron.

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Lorsque le comité interministériel de la mer a décidé en janvier 2021 de saisir la commission du débat public, le projet portait sur un parc d'une puissance de 500 à 1000 MW, sur une zone de 320 km2 à une dizaine de kilomètres en mer au sud-ouest de l'île d'Oléron. Soit de 50 à 80 éoliennes. Finalement, lorsque le débat public s'est ouvert en septembre dernier, l'État a proposé un second parc, d'une puissance de 1.000 MW, poussant l'emprise en mer à 743 km2 à une trentaine de km au large des îles de Ré et d'Oléron. En 2016, avant son lancement, ce projet était espéré au niveau local, avec la promesse d'une petite centaine d'emplois créés. Mais à cette époque, il évoquait une emprise de 120 km2 seulement. Mais son extension, au vu des projets du gouvernement d'accélérer la transition énergétique avec l'éolien en mer, et sa localisation, effrayent désormais les collectivités.

D'autant qu'avec 131 éoliennes sur la terre ferme - près de 350 si tous les projets aboutissent - les campagnes du département sont «envahies» par l'éolien, fulmine Michel Broncard, président de l'association Vent de colère. À moins de 10 jours du compte-rendu des débats, seule la communauté d'agglomération de La Rochelle s'est montrée favorable au parc en mer, arguant de la nécessaire contribution des territoires à la préservation du climat mais assortie de recommandations, garanties pour l'environnement, etc. L'association Ré Avenir, dédiée aux enjeux climatiques sur l'île de Ré, le défend mais remanié, pour un «parc installé à environ 40 km des côtes et à 70 m de profondeur», plaide sa présidente Isabelle Vétois. En revanche, c'est non pour la communauté de communes de l'île de Ré, «non, mais» pour Oléron, selon son président Michel Parent, «ce n'est pas un refus brutal mais un refus du dossier actuel dans le Parc naturel».

Une «zone industrielle éolienne»

Car ce territoire marin est très protégé, dans des zones de protection ZPS et ZSC pour ses oiseaux, sa faune et sa flore. Le futur parc, classé zone Natura 2000 depuis 2009, fait aussi partie intégrante du Parc naturel marin des estuaires de la Gironde et de la mer des Pertuis, qui court de la Gironde à la Vendée. «Depuis la création de la première réserve naturelle nationale en 1976, la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) travaille pour protéger ces lieux», s'étrangle le Rétais Dominique Chevillon. Vice-président de la LPO, il rappelle que «l'État nous en a confié la gestion. Et là, il change complètement de doctrine pour proposer une zone industrielle éolienne marine en plein milieu ! En plein sur une voie migratoire des oiseaux d'une importance européenne ! Alors même que la zone des pertuis charentais est une nurserie pour les poissons !».

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Un collectif NEMO (Non à l'Eolien Marin à Oléron) a lancé une pétition pour dénoncer ces «éoliennes géantes (4 fois la hauteur du phare de Cordouan, 50 m de plus que la Tour Montparnasse)». Pour les pêcheurs aussi, la zone projetée est «une zone privilégiée de travail située quasiment pile devant la Cotinière, le plus gros port de pêche de Charente-Maritime», affirme au quotidien Sud Ouest Philippe Micheau, le président du comité départemental des pêches. Les pêcheurs redoutent l'interdiction définitive d'y jeter leurs filets. «Ce n'est pas aux pêcheurs de s'adapter au parc éolien, mais au parc de s'adapter à nous», dit-il encore. Le Conseil départemental pour sa part «refuse le débat en l'état+», dit l'élu DVD Jean Prou, président du Parc naturel marin, «on veut que l'État présente un projet précis, avec le nombre d'hélices, leur emplacement, la technologie retenue et que soient réellement mesurés les impacts environnementaux».

La Banque de France défend le virement instantané

Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.

Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie

Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.

Peut-on attribuer prioritairement aux Français les logements sociaux ?

LA VÉRIFICATION - Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale afin de récupérer de nombreux HLM occupés par des étrangers. Est-ce possible ? Les immigrés sont-ils majoritaires dans ce type de logements ?

Le Figaro

Immigration, Europe, sécurité, chômage, inflation... Nous avons vérifié dix affirmations du débat Macron-Le Pen

Wladimir Garcin-BersonAlexis FeertchakCécile CrouzelAnne de GuignéWilliam PlummerLuc LenoirJean-Marc LeclercMayeul AldebertAnne-Laure Frémont

LA VÉRIFICATION - Le débat entre les deux finalistes à l'élection présidentielle a été marqué par plusieurs querelles, notamment de chiffres. Afin d'y voir plus clair, Le Figaro revient sur certains points abordés par les candidats.

Emploi, retraites, investissement, industrie, pouvoir d'achat, sécurité, immigration, laïcité, écologie, Europe... Tout au long de leur débat, les deux finalistes à l'élection présidentielle ont abordé de nombreux sujets, qui ont été autant d'occasions de disputes autour de données statistiques ou de considérations juridiques. Pour démêler le vrai du faux, Le Figaro revient sur dix points qui ont marqué les échanges.

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Une inflation déjà supérieure de plus d'un point à la croissance ?

Lors du débat, Marine Le Pen a rappelé sa proposition d'appliquer une TVA à 0% sur un panier de 100 produits de première nécessité d'hygiène ou alimentaire, «tant que l'inflation est supérieure d'un point à la croissance, ce qui est le cas, évidemment, actuellement». Un constat rejeté par Emmanuel Macron.

La candidate RN justifiait sa position par une estimation d'inflation de 4,5% pour le deuxième trimestre 2022, pour une croissance de 0,6%. Le chiffre de l'inflation correspond aux estimations de l'Insee. «Le glissement annuel des prix à la consommation pourrait se situer au cours du deuxième trimestre autour de 4,5%», avance l'institut dans sa dernière note. Marine Le Pen s'emmêle en revanche les pinceaux en comparant cette évolution annuelle avec la prévision de croissance de 0,6% avancée en février par l'Insee, pour le deuxième trimestre. Emmanuel Macron lui a répondu en citant le scénario «conventionnel» de la Banque de France pour 2022 qui vise une inflation annuelle moyenne de 3,7% pour une croissance de 3,4%. Marine Le Pen aurait pu lui rétorquer que la même Banque de France, a aussi prévu un scénario dégradé, en cas de prolongation de la guerre en Ukraine avec une inflation à 4,4% pour une croissance annuelle de 2,8%...

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Bataille de chiffres sur le chômage et les créations de postes

Face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron a vanté son bilan en affirmant que, sous son quinquennat, «1,2 million de Françaises et Français ont retrouvé un travail». Un chiffre tout à fait exact : entre fin juin 2017 – au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron - et le quatrième trimestre 2021, 925.900 créations nettes d'emplois salariés ont été dénombrées dans le secteur privé et 31.300 dans le public. À cela s'ajoutent 245.000 emplois non-salariés créés entre 2017 et fin 2021, portant le total des créations à 1,2 million.

Marine Le Pen a contre-attaqué en affirmant qu'avec 5,4 millions de demandeurs d'emploi dans les catégories A, B et C fin 2021, contre 5,5 millions mi 2017, Emmanuel Macron n'avait pas «spectaculairement fait baisser le chômage». Là aussi, les chiffres sont exacts. Mais aux yeux d'Emmanuel Macron : «personne ne compte les catégories B et C». À juste titre, les observateurs prennent peu en compte ces catégories qui regroupent les demandeurs d'emploi en activité réduite. Pourtant, les quelque 2,3 millions de Français qui y figurent aujourd'hui cherchent bien un emploi à temps plein. Il s'agit donc d'une appréciation propre à chaque candidat. Mais factuellement, si la catégorie A a reflué de 390.000, il faut également voir que les catégories B et C ont, elles, augmenté de 200.000.

De manière générale et aux yeux des normes internationales, ce sont les chiffres du chômage au sens du bureau international du travail (BIT), un organisme rattaché à l'ONU, qui font loi en la matière. Selon cette méthode, un individu est considéré comme chômeur lorsqu'il est sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines et lorsqu'il a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d'emploi. Entre le début et la fin du quinquennat, le taux de chômage est passé de 9,6% à 7,4%.

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Industrie : 14.500 suppressions de postes, vraiment ?

Outre le chômage, Marine Le Pen a attaqué frontalement le bilan d'Emmanuel Macron en matière industrielle, citant notamment le chiffre de «14.500 emplois industriels perdus». Les données proviennent de l'Insee : s'il manque les six premiers mois de 2022, celles-ci montrent qu'entre le deuxième trimestre 2017 et le quatrième trimestre 2021 inclus, l'industrie a perdu quelque 3900 emplois salariés, passant de 3,135 millions de postes à 3,131 millions. Les pertes sont plus lourdes du côté de l'emploi salarié privé, qui a reculé de 6300 emplois. L'année 2021 a été marquée par des créations, après les chutes de 2020, mais les chiffres des suppressions restent donc inférieurs à ceux cités par la candidate.

L'exécutif souligne régulièrement les nombreux projets de relocalisation d'usines, ainsi que le dynamisme retrouvé du secteur industriel. Dans son dernier rapport, début avril, Trendeo soulignait qu'en 2021, les relocalisations d'entreprises avaient «fortement augmenté». Reste à voir si cette dynamique s'inscrira dans le temps et s'amplifiera : fin 2021, l'emploi industriel restait inférieur à son niveau pré-crise, contrairement à l'ensemble des autres secteurs.

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PGE : des inquiétudes sur les remboursements ?

Les deux prétendants à l'Élysée se sont aussi opposés sur la question des prêts garantis par l'État (PGE) mis en place durant la pandémie pour soutenir l'activité. Les entreprises concernées «n'arriveront pas à rembourser», s'est inquiétée Marine Le Pen, quand Emmanuel Macron a assuré que les échéances pourront être décalées, le cas échéant.

700.000 entreprises françaises, essentiellement des PME et des TPE, ont bénéficié d'un PGE, pour un montant global de 147 milliards d'euros. Comme l'a souligné Marine Le Pen, les PGE sont des prêts qu'il faudra rembourser, non des aides. Cependant, la grande majorité des entreprises concernées semblent aujourd'hui en mesure de le faire, contrairement à ce qu'a laissé entendre la candidate du RN. La Banque de France et Bercy estiment que 3,1% de ces prêts ne pourront pas être remboursés. Ce qui est faible. Ce taux de défaut a même été revu à la baisse au fil des mois : il était estimé à 3,8% en août et 5,3% il y a un an. D'ores et déjà, près de la moitié (48 %) des sociétés ont remboursé tout ou partie de leur prêt. La situation financière des entreprises françaises est globalement bonne, après une année 2021 de forte croissance économique : elles disposent d'une abondante trésorerie, ne serait-ce que parce que la moitié d'entre elles n'ont pas tiré sur leur PGE.

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Ce tableau général n'empêche pas des points de vigilance. L'envolée des prix de matières premières et de l'énergie met les marges de nombre d'entreprises sous pression. Celles qui pourront prouver qu'elles subissent les contrecoups de la guerre en Ukraine auront droit à un autre PGE, le PGE Résilience, annoncé par le gouvernement. Par ailleurs, Emmanuel Macron a souligné que les entreprises pourront étaler le remboursement de leur PGE classique. C'est exact, mais ce n'est pas la martingale. Il est possible d'étaler sur dix ans, au lieu de 6 ans, ces remboursements. La procédure est confidentielle. Néanmoins, cet étalement est assimilé à une restructuration. Et les sociétés dont la dette sera restructurée pourraient avoir plus de difficultés à décrocher un emprunt à l'avenir.

Productivité : la France à la traîne ?

Durant le débat, Marine Le Pen a taclé le bilan économique de son adversaire en matière d'emploi, de compétitivité et de productivité. «Peut-être le chiffre le plus cruel pour vous c'est le chiffre de la productivité: il décroche à compter de votre élection, a-t-elle attaqué. L'augmentation de la productivité est de 0,1% en France, alors qu'elle est de 1,8% pour le reste des pays européens».

Sur le fond, la candidate a raison de souligner un net ralentissement des gains de productivité en France. En réalité, cette dynamique est constatée dans l'ensemble des pays développés, mais de manière plus marquée dans l'Hexagone, soulignent des rapports. Les gains de productivité y «sont passés d'une croissance annuelle moyenne de 1,8 % entre 1995 et 2007 à une croissance de 0,8 % entre 2010 et 2014», notait un rapport de 2016. Il est trop tôt pour tirer un bilan du quinquennat en cours : la crise du Covid-19 a fait s'effondrer temporairement la productivité et la manière dont celle-ci se reprend devra être étudiée sur le temps plus long. Mais, selon l'OCDE, la croissance de la productivité a effectivement ralenti en 2018 et 2019.

Immigration clandestine : la France n'expulse-t-elle aucun réfugié ?

C'est ce qu'a affirmé Marine Le Pen, qui a reproché à Emmanuel Macron d'avoir «le pire bilan de ces quinze dernières années» en matière d'immigration. C'est bien sûr une formule, étant entendu que des milliers de clandestins sont expulsés chaque année. Mais la question du nombre et surtout du pourcentage d'exécution des «obligations de quitter le territoire» (OQTF) est essentielle d'autant qu'Emmanuel Macron avait promis en 2019 de toutes les exécuter. Où en est-on aujourd'hui ? Loin du compte en réalité. Le dernier avis du Sénat sur le budget de l'asile et de l'immigration, déposé à la fin de l'année 2021, est précis.

En 2019, dernière année hors crise sanitaire, censée illustrer la «fermeté» gouvernementale face à l'immigration clandestine, on dénombrait 122.839 OQTF signifiées par les préfets, pour un taux d'exécution des mesures de seulement 12%. Depuis ? Les années 2020 et 2021, ont marqué un recul spectaculaire des expulsions, dans le contexte de la crise du coronavirus. Les OQTF signifiées sont passées de 107.488 en 2020 pour 7376 mesures exécutées. Taux d'exécutions : 6,9%. Avec certains pays, comme l'Algérie, ce taux tombe à... 0,2%. Si elle grossit le trait, Marine Le Pen n'est donc pas loin de la vérité. Même Emmanuel Macron en convenait en 2019, quand il s'adressait, il est vrai, à l'électorat le plus à droite.

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Peut-on interdire le voile dans l'espace public ?

Marine Le Pen s'est longuement exprimée sur sa volonté d'interdire le voile dans l'espace public. «C'est une loi de défense de la liberté», défend-elle. «Vous devrez interdire tous les signes religieux en raison du principe d'égalité ! J'ai lu la Constitution française», lui a rétorqué Emmanuel Macron.

Pour éviter de devoir interdire aussi la kippa et la croix, la candidate soutenue par le RN ne souhaite pas se fonder sur le principe de laïcité mais sur la menace que représenterait l'islamisme, qu'elle définit comme une idéologie et non une religion. Néanmoins, légiférer pour prohiber tout type de voile «islamique» sur la voie publique semble malgré tout délicat au regard de la jurisprudence existante, y compris si Marine Le Pen passait par une loi référendaire, mais pas nécessairement impossible non plus. Tout dépendra aussi du rapport de force politique entre le législateur d'un côté et le Conseil constitutionnel de l'autre. Nous vous détaillons ces subtilités dans l'article suivant :

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Une agression en France toutes les 44 secondes ?

C'est avec cette donnée choquante que Marine Le Pen a décrit hier mercredi la réalité de l'insécurité en France. La candidate fait référence à un chiffre cité pour la première fois dans les colonnes du Figaro par le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger. Ce dernier citait une enquête de l'Insee, dite «Cadre de Vie et Sécurité» (CVS), qui est une enquête de «victimation». Elle est menée au premier trimestre de chaque année auprès d'un échantillon de 20.000 à 25.000 ménages, rencontrés physiquement, ce qui permet d'obtenir une image de l'insécurité vécue, à comparer avec les plaintes et faits enregistrés par les services de police et de gendarmerie. En criminologie, les deux types d'enquête se complètent traditionnellement, donnant une image fidèle de la délinquance mais aussi de son ressenti dans la population.

Le rapport mentionne bien 710.000 victimes de violences physiques hors ménage - et hors situation de vol - en 2018, soit une agression toutes les 44 secondes, nuit et jour, si on lisse ce chiffre sur l'année entière. Si l'on veut restreindre l'insécurité aux faits enregistrés, il faut consulter le bilan statistique «insécurité et délinquance» du ministère de l'Intérieur qui s'appuie sur les dépôts de plainte ou de mains courantes, signalements officiels. On s'aperçoit que l'ensemble des «coups et blessures volontaires» sur personne de 15 ans ou plus y atteignait 240.200 en 2018. Attention, il ne s'agit que des faits signalés aux forces de l'ordre.

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CO2 : le bilan flatteur d'Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron a aussi défendu son bilan sur le climat, en affirmant que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé deux fois plus vite sous son quinquennat. Comme l'indique le dernier rapport Secten du Centre technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa, chargé de ce calcul), datant de juillet 2021, «après une période de baisse entre 2005 et 2014 (‑2,3%/an en moyenne), entre 2014 et 2017, les émissions étaient reparties à la hausse (+0,7%/an en moyenne), du fait des secteurs de l'énergie, transport, chauffage notamment. Depuis 2018, les émissions sont de nouveau en baisse : -4,1% en 2018, -1,9% en 2019 (des diminutions liées notamment à des baisses dans l'énergie, le bâtiment et l'industrie, NDLR) et -9,2% en 2020».

Il y a bien eu une réduction significative des émissions entre 2017 et 2022, mais elle est d'une part difficile à quantifier avec exactitude pour le moment, et d'autre part difficilement imputable aux seules actions du président actuel. En raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 d'abord, mais aussi parce que les politiques mises en place mettent du temps à se traduire en baisse d'émissions. Par ailleurs, le pays s'est doté d'une trajectoire, la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui définit des objectifs de réduction des GES à court et moyen termes, avec des plafonds d'émissions à ne pas dépasser. Or, dans son dernier rapport datant de l'été dernier, le Haut Conseil pour le climat estimait que la France – condamnée par la justice pour ses manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique - n'était toujours pas dans les clous.

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Un Frexit caché ?

Si le Rassemblement national a acté, à partir d'avril 2019, l'abandon du Frexit et de la sortie de la zone euro, le camp du président candidat ne cesse d'alerter, depuis le début de la campagne d'entre-deux-tours, sur le projet qu'aurait Marine Le Pen de sortir de l'Union européenne. Emmanuel Macron l'a réaffirmé jeudi soir. En réalité, le débat juridique et politique est complexe. Le chef de l'État se fonde sur l'idée que Marine Le Pen veut renégocier les accords de Schengen, diviser par deux la contribution française au budget européen, sortir du marché européen de l'énergie ou encore et surtout, inscrire dans la Constitution la primauté du droit français sur le droit européen pour permettre au gouvernement de mettre en œuvre une politique migratoire plus stricte.

Bref, ne pas respecter le droit de l'Union européenne tel qu'il existe aujourd'hui. Ces changements «impliquent au moins un conflit profond et une remise en cause de l'interprétation des traités», répondait le publiciste Benjamin Morel dans notre «vérification» sur le sujet. Mais affirmer que cela conduirait nécessairement à un Frexit est excessif. Des négociations restent tout à fait envisageables, d'autant que le poids de la France n'est pas mince. «C'était le grand combat de Margaret Tacher, le Royaume-Uni avait obtenu la mise en réserve de certaines politiques commune comme l'espace Schengen ou la zone Euro», rappelle Benjamin Morel. Emmanuel Macron prône, lui, l'avènement d'une «souveraineté européenne», idée guère partagée à l'échelle de l'UE. C'est donc bien également un bouleversement de l'ordre juridique européen, mais à l'opposé de celui défendu par Marine Le Pen. Nous vous détaillons ces subtilités dans l'article suivant :

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France24 - Monde

La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn

Publié le : 22/04/2022 - 10:12

Nanterre (AFP) – La justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault Nissan (RNBV) qui vit actuellement au Liban, dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux, blanchiment et corruption.

Le Franco-Libano-Brésilien âgé de 68 ans, qui devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières, vit à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019.

Ce mandat d'arrêt international délivré jeudi, qui vaut mise en examen, est un message fort envoyé aux autorités libanaises qui n'extradent pas leurs ressortissants et qui ont interdit à M. Ghosn de voyager. Si le mandat d'arrêt est exécuté, Carlos Ghosn sera directement présenté à un juge d'instruction, à Nanterre, qui lui notifiera les charges qui pèsent sur lui.

Dans le viseur: près de 15 millions d'euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

Le juge d'instruction en charge de l'enquête a aussi délivré quatre autres mandats d'arrêt internationaux visant "les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA", a indiqué le parquet de Nanterre, contacté par l'AFP.

Plus précisément, ce sont le fondateur de SBA, ses deux fils et l'actuel directeur général qui sont visés, selon deux sources proches du dossier à l'AFP. La justice leur reproche des faits de blanchiment ou encore de corruption.

L'information judiciaire, ouverte contre X en février 2020 par le parquet de Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment, a en effet été élargie en juillet dernier au chef de "corruption".

La justice soupçonne également Carlos Ghosn d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées privées, ce qu'il conteste.

"Très surprenant"

"Il ne s'agit pas d'un mandat d'arrêt émis par la France mais par le tribunal de Nanterre lors d'une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre", a réagi auprès de l'AFP l'un des avocats de M. Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding.

"Ce mandat est très surprenant car le juge d'instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l'objet d'une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais", a ajouté Me Tamalet.

Visé par un mandat d'arrêt d'Interpol, l'ancien homme d'affaires, qui a les nationalités libanaise, française et brésilienne, est contraint de rester au Liban depuis qu'il a fui le Japon en décembre 2019, caché dans un caisson de matériel audio.

Arrêté à Tokyo un an plus tôt, en novembre 2018, il avait justifié son évasion en assurant avoir voulu "échapper à l'injustice", dénonçant un "complot" des autorités japonaises.

Dans une interview au Parisien en février dernier, il avait aussi assuré vouloir revenir en France. "Pour l'instant, je ne peux pas revenir" en France, avait ainsi déclaré Carlos Ghosn, du fait du mandat d'arrêt d'Interpol. "Je suis Français, j'ai été éduqué en France, j'ai vécu en France, j'ai une attache très profonde. La France est là, elle reste, les gouvernements, eux, passent. Bien sûr que le jour où je pourrai, j'irai en France", avait-t-il clamé.

Il avait aussi dénoncé le "coup de poignard mortel porté par le gouvernement français et le conseil d'administration de Renault", le constructeur automobile s'étant constitué partie civile dans ce dossier.

Vendredi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déclaré sur BFMTV/RMC qu'il ne ferait "aucun commentaire" sur le mandat d'arrêt, appelant à "laisser la justice faire son travail".

Pour mener à bien leurs investigations, des magistrats s'étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth.

En février dernier, les magistrats de Nanterre y ont auditionné deux témoins. Au mois de juin précédent, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l'audition libre de M. Ghosn pendant cinq jours, pour les enquêtes qui le visent à Nanterre et à Paris.

En ce qui concerne l'enquête à Paris, ce sont les prestations de conseil conclues par RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance Renault-Nissan, avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, qui intéressent les enquêteurs.

© 2022 AFP

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Porte Saint-Denis, les militants d’Extinction Rebellion partent… les dégradations restent

Ils ont levé le camp ce lundi soir, mais leur présence plane encore. Le collectif écologiste d’extrême gauche Extinction Rebellion a quitté la porte Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris, après trois jours d’occupation illégale. Intitulée « L’inévitable rébellion », cette manifestation sauvage avait officiellement pour objectif d’attirer l’opinion publique sur la cause écologique, et moins officiellement de « perturber le cycle électoral français » comme l’indiquaient les organisateurs dans une boucle de courriels, à laquelle Valeurs actuelles a eu accès.

L’événement était prévu de longue date. Dès début avril, le collectif avait ouvert les inscriptions au tout-venant. Les futurs participants avaient la possibilité de choisir la place qu’ils occuperaient lors de cette action de “désobéissance civile” : bloqueur, méditant, “artiviste”, “déployeur”, cuisinier ou encore infirmier. Des formations ont même été organisées pour former les militants à la “désobéissance civile” quelques jours avant. Le lieu, longtemps resté secret, n’a été dévoilé qu’au dernier moment aux participants – 1 500 selon les organisateurs – qui s’y sont rendus du samedi 16 avril au lundi 18 avril, soit durant toute la durée du week-end de Pâques, et ce sans que la police ne reçoive l’ordre de les déloger.

C’est super 👍 pic.twitter.com/7kSNapvYNV

— Quentin Divernois (@QsB75) April 18, 2022

Ce mardi matin, après le départ des manifestants la veille, la porte Saint-Denis reprenait vie, encore marquée des stigmates des jours précédents. De nombreux tags aux relents révolutionnaires figuraient encore sur les murs des immeubles, des commerces et des monuments, ainsi que sur le macadam, avons-nous pu constater en nous rendant sur place. « Bourgeois = voleurs », pouvait-on lire, « nique la peau lisse », « nique la BAC », « baise l’État », « saccage 2024 », « zad partout, fachos nulle part », « foufoune dans ta bouche » ou encore « cacapitaliste », « ni Le Pen, ni Macron ». Plusieurs équipes de nettoyage, payées par les collectivités locales, se sont attelées à effacer ces puériles inscriptions, tandis que les commerçants misaient sur un retour à la vie normale.

« C’est une catastrophe ! Ils sont restés trois jours, ils ne se lavent pas, font leur toilette partout »

Certains d’entre eux ont très mal vécu ces trois jours d’occupation arbitraire, et les saccages qui en ont découlé, comme cette Ukrainienne d’une soixantaine d’années, gérante d’un magasin de mode féminin, postée sur le pas de sa porte d’où elle regarde la rue. « C’est une catastrophe ! Ils sont restés trois jours, ils ne se lavent pas, font leur toilette partout », explose-t-elle dans un français teinté de slave, avant de montrer du doigt un amas d’échafaudages, reste d’une barricade dressée la veille au soir. Un tag a été inscrit sur sa vitrine, dont la vitre a également été endommagée par un impact inconnu.

A la porte Saint-Denis à Paris, où les militants du collectif #ExtinctionRebellion ont laissé de nombreux tags, la misère reprend ses droits 📸 pic.twitter.com/i44xdKoJD6

— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 19, 2022

Cette commerçante affirme être restée tout le week-end dans sa boutique, à faire le ménage, faute de clients. Deux Anglais sont passés, effrayés, non loin de sa boutique, « alors je leur ai dit comme ça : vive la France ! », ironise-t-elle, avant de continuer : « Je ne comprends pas pourquoi on laisse faire ça. Je suis en France depuis 20 ans ; avant de venir, je n’imaginais pas que la France serait comme ça. J’imaginais une carte postale. Mais ici, tout est permis. Chez nous en Ukraine, on est travailleur, on ne passe pas son temps à manifester. Le RSA n’existe pas. » Elle regrette la passivité des policiers, à qui elle a ouvert son magasin pour leur permettre de se rendre aux petits coins, et dont une dernière fourgonnette stationnait encore ce mardi. Elle a bien tenté de discuter avec une manifestante, en vain. « Je lui ai dit : qu’est-ce que ça va changer de manger et de s’asseoir par terre ? C’est comme ça qu’on change les choses ? Vraiment ? »

Le même désarroi se retrouve chez le gérant d’un petit bureau de change dont la devanture a été couverte de gribouillages anticapitalistes, et qu’il va devoir nettoyer lui-même, faute de revenus suffisants. Ou encore dans le ton du réceptionniste de cet hôtel un brin miteux, caché au fond d’une impasse, qui a vu presque toutes ses réservations annulées. Le kiosque, autour duquel gravite de nombreuse prostituées asiatiques aux talons hauts et aux longs cheveux noirs, a lui aussi durement été frappé par les évènements. Derrière son comptoir, le gérant déplore plusieurs centaines d’euros de perte de chiffre d’affaires. Les problèmes ont commencé samedi matin, avec l’impossibilité pour le véhicule de livraison d’accéder à son kiosque. « Je n’ai pu ni recevoir les journaux du jour, ni rendre les invendus de la veille, jusqu’à mardi matin, mais cela me sera tout de même facturé. Or un client qui ne peut pas se procurer son journal pendant trois jours est un client perdu. Il ira désormais se fournir ailleurs », explique-t-il. Le même dénonce les innombrables tags qui ont recouvert son kiosque, les affiches de promotions arrachées, le sabotage de son réseau électrique sur lequel des manifestants se sont directement branchés après avoir forcé l’armoire électrique, ou encore les libertés prises par certains manifestants, qui se sont permis d’uriner sur son kiosque.

En face, l’opticien, fermé durant ces trois jours, a peu souffert de la mobilisation. Les manifestants écologistes ont tout de même coupé l’éclairage de sa vitrine. Quelques mètres plus loin, un restaurant Kebab affiche une superbe broche luisante. Sa gérante s’alarme des pertes répétées de chiffre d’affaires, des trous dans sa trésorerie, sans en vouloir pour autant aux manifestants, auxquels elle a ouvert ses toilettes. « Ils étaient très gentils et je comprends leur combat », insiste-t-elle. Elle est loin d’être la seule commerçante a salué la bonne éducation de ces sympathiques squatteurs passagers. En face, le boucher – halal, comme une bonne partie des commerces de bouche locaux – ne se plaint pas. Lui aussi a beaucoup apprécié les manifestants, ou plutôt les manifestantes, qui pour certaines lui ont communiqué leur numéro de téléphone, pour un possible rencard… bien qu’il ne partage pas leur régime alimentaire végétarien. Il s’amuse, une pointe d’accent maghrébin dans la bouche : « Ils veulent sauver le monde, paraît-il ! »

À trois pas de là, le bar PMU, tenu par des Asiatiques, s’en est plutôt bien sorti. Pas de tags sur leur façade. La gérante assure avoir vendu une multitude de cafés le matin aux manifestants, qui ont ainsi remplacé les clients habituels « absents parce qu’ils font le ramadan ». Elle aussi loue leur organisation et leur respect général.

A l'instant sur les Grands boulevards, les travailleurs précaires nettoient les porcheries des petits bourgeois @xrFrance pic.twitter.com/7F8Vf8y97m

— JOD (@jo_delb) April 19, 2022

Dans la soirée du lundi 18 avril, un tout autre type de manifestants se seraient en revanche substitués aux précédents, une fois le collectif Extinction Rebellion parti : des casseurs. Ces individus masqués et vêtus de noir ont tenté d’en découdre avec la police et installé des barricades en se servant notamment des poubelles des immeubles alentour. La tension est montée tout au long de la soirée, jusqu’après minuit, sans qu’aucun heurt n’éclate. Plusieurs commerçants affirment par ailleurs que les manifestants s’en sont surtout pris aux chaînes présentes dans la rue, comme McDonald’s, KFC ou encore Monoprix. Devant les deux premières enseignes, des manifestants se sont stationnés bruyamment pour dissuader les clients de rentrer. Quant à Monoprix, de nombreux tags ont été inscrits sur la façade, accusant la chaîne de distribution de faire le jeu du capitalisme. « Le groupe Casino importe de la viande brésilienne issue de la déforestation illégale de l’Amazonie, cela menace les peuples autochtones », pouvait-on lire ce mardi matin sur un mur.

Contactée par Valeurs actuelles, la préfecture de Paris n’a à ce stade pas répondu à nos sollicitations. L’absence totale d’intervention de la police interroge. « Ils ont une peur bleue des images négatives », veut croire un policier qui travaille à Paris. Selon plusieurs commerçants interrogés, les forces de l’ordre se seraient brièvement déployées dans la matinée du samedi 16 avril, lors de l’arrivée des manifestants, avant de disparaître, ou du moins de se faire discrètes, laissant les manifestants taguer et bloquer les jours suivants.

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Le Figaro

Lucie Berthier Gembara, éliminée de «Top Chef»: «Le concours a été un véritable raz-de-marée pour moi»

ENTRETIEN - Jeudi soir, la Nantaise de 32 ans a quitté le concours après dix semaines de compétition.

Lucie Berthier Gembara fait partie des figures marquantes de la saison 13 de «Top Chef». La cuisinière, à la tête de son propre restaurant baptisé Sépia dans le centre-ville de Nantes, a séduit les téléspectateurs par son entièreté et sa grande sensibilité. Elle avait ainsi retrouvé le chef Alexandre Mazzia qui l’avait formée avec beaucoup d’enthousiasme et d’émotion, un moment marquant du concours. La jeune femme a, par ailleurs, réalisé plusieurs fois des assiettes coups de cœurs pour les jurés et les chefs invités, notamment Massimo Bottura. Mais ce jeudi 21 avril, elle s’est finalement inclinée lors d’une épreuve sur les agrumes qui a vu, par ailleurs, le retour de certains éliminés. Elle revient sur son aventure.

TV MAGAZINE. - Qu’avez-vous ressenti lors de votre élimination?Lucie BERTHIER GEMBARA. - J’étais évidemment un peu déçue même si je pouvais m’en douter. Après dix semaines d’aventure, c’est le jeu...

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné?J’ai pris beaucoup de risques que je ne maîtrisais pas forcément. Je suis allée sur des terrains un peu trop épineux. Si j’avais déjà fait ces plats, peut-être que ça aurait pu passer. Après, je n’ai aucun regret même si j’aurais préféré mieux réussir cette assiette.

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Vous partez sur l’épreuve du retour des éliminés, comment l’avez-vous vécu?Lorsqu’on est candidat dans «Top Chef», on est habitués à ce que les brigades soient mélangées, comme sur la Guerre des restos, mais aussi à être constamment surpris. Cela fait partie du jeu. Cette fois, les éliminés ont été plus forts...

« Ce n’était pas mon jour, rien n’allait. Je n’arrivais pas à sortir ce que je voulais ni à m’exprimer»

Lucie Berthier Gembara

Lors de la première épreuve, vous vous êtes un peu disputée avec Arnaud. Que s’est-il passé?On s’est rapidement emboucané avec Arnaud mais, malgré tout, ça n’a pas débordé plus que ça dans notre relation. Je n’étais peut-être pas dans le bon mood. «Top Chef», c’est un marathon, il faut être très fort mentalement. Ce n’était pas mon jour, rien n’allait. Je n’arrivais pas à sortir ce que je voulais, ni à m’exprimer et ça n’est pas passé. Avec Arnaud, on s’est largement expliqués là-dessus. Je l’ai d’ailleurs eu au téléphone tout à l’heure et on s’est dit qu’on allait bien rigoler quand on allait voir l’épisode.

Quel lien avez-vous avec lui?J’adore Arnaud. Nous avons été très proches durant le concours en dehors des épreuves. Lorsqu’on s’est retrouvés dans la même brigade, nous étions parfois concurrents et d’autres fois, il fallait avancer ensemble dans la même direction. Je pense que ça nous a rapprochés. «Top Chef» est aussi une aventure humaine donc c’est quelqu’un qui a énormément compté pour moi.

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Les candidats semblent tous soudés, est-ce parce que vous étiez confinés ensemble?Je pense que ça a effectivement beaucoup joué car on était loin de notre environnement habituel. On était tous conscients que l’on vivait quelque chose d’incroyable. Pouvoir faire goûter des plats sortis de nos têtes et de nos mains à de grands chefs, c’était très fort. Ça nous a liés.

« “Top Chef” m’a permis de me libérer, je n’en tire que du bénéfice »

Lucie Berthier Gembara

Qu’est-ce que cela vous a apporté de faire goûter votre cuisine à des maestros?J’ai pris un peu plus confiance en moi. Cela m’a aussi apporté au niveau de mon restaurant. Pour participer au concours, j’ai dû recruter une vraie équipe alors qu’avant j’étais seule, et ça change beaucoup de choses. Côté légitimité, maintenant j’y vais à fond sur mes cartes. Je me dis que les gens viennent peut-être pour chercher ça. Avant, je n’osais pas. «Top Chef» m’a permis de me libérer, je n’en tire que du bénéfice.

Proposez-vous des plats du concours dans votre restaurant? Oui, je réalise, par exemple, le poulet de Mamé qui j’avais fait chez Alexandre Gauthier dans le menu du soir et je proposerai les aubergines torréfiées lorsque cela sera la saison. Je refais les plats du concours dans la mesure du possible, je pense que les gens apprécient parce que c’est concret. Je ferai aussi le pudding de pain rassis lorsque je reprendrai les brunchs aux beaux jours pour réutiliser les restes.

Quel souvenir gardez-vous de cette épreuve où vous avez proposé ce pudding que vous faites pour votre fils à Massimo Bottura?Cela a été un moment incroyable parce que je ne m’attendais pas à un tel engouement de la part de Massimo Bottura. Comme je l’ai dit: mon fils a trois ans et le chef a trois mac’! C’était aussi une prise de risque: ça passe ou ça casse. J’étais donc vraiment ravie.

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Que vous a apporté ce concours?Cela a été un raz-de-marée hyperpositif dans ma vie! De sortir de ma zone de confort dans laquelle j’étais depuis deux ans a changé beaucoup de choses pour moi. Grâce au recrutement que j’ai réalisé dans mon restaurant, je peux passer plus de temps avec mon fils. J’ai aussi changé les horaires puisque je suis fermée le dimanche. J’avais l’impression que ce n’était pas possible sur le plan financier et ça m’a débloquée. Je me sens aussi plus libre dans ma cuisine et mes clients fidèles l’ont constaté.

Quel lien avez-vous tissé avec Glenn Viel, votre chef de brigade?Il a beaucoup compté pour moi. C’est un chef incroyable, très bienveillant. Il a tout de suite vu que je pouvais me déstabiliser moi-même avec trois fois rien. Il était là pour me donner confiance en moi et a essayé de me comprendre. Il y avait un truc naturel entre nous. Il m’a dit un jour «Tu as le droit d’être toi» et je pense que c’est une phrase dont je me souviendrai toute ma vie.

«J’ai écrit un message au Chef Mazzia pour lui dire que je n’imaginais pas qu’il y aurait autant d’émulation autour de cette histoire»

Lucie Berthier Gembara

Avez-vous des nouvelles du chef Alexandre Mazzia que vous aviez retrouvé dans l’émission?Je lui ai écrit un message le soir de la diffusion pour lui dire que je n’imaginais pas qu’il y aurait autant d’émulation autour de cette histoire. Il m’a répondu en me disant de garder ma sincérité et qu’il avait été ravi de partager ce moment avec moi. Il est toujours très gentil et rassurant. C’était important pour moi de le revoir et de lui parler. Ça m’a libérée. C’est quelqu’un de très humain qui comprend les gens. Ça n’a été que du positif.

Que veniez-vous chercher à «Top Chef»?J’ai vu «Top Chef» comme une opportunité, une chance incroyable et un ticket de loto où on te dit «vas-y essaye». C’était aussi un challenge. Le concours allait aussi me permettre de recroiser du monde de la profession et me faire du bien. J’y ai finalement trouvé une dimension bien plus importante que cela et j’en suis ravie.

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«Top Chef» apporte une notoriété, comment la vivez-vous?Je ne regarde pas les réseaux sociaux. Beaucoup de gens m’écrivent pour me dire des choses positives et notamment des femmes très sensibles comme moi, c’est touchant, je ne m’attendais pas à ça. Cela m’a permis de toucher des profils de clients différents, des gens qui n’auraient jamais poussé la porte de chez moi sans l’émission. C’est très enrichissant. Dans la rue, ceux qui m’abordent sont toujours très gentils et bienveillants donc je suis ravie. On me demande parfois une photo, ça fait drôle!

« Les soirs de diffusion de l’émission, on a parfois des SMS de réservation toutes les secondes ! »

Lucie Berthier Gembara

Avez-vous vu une augmentation de votre clientèle?J’ai bénéficié des conseils de Sarah Mainguy, la finaliste de l’an dernier, qui est aussi installée à Nantes. Elle m’a dit d’ouvrir les réservations au mois, parce qu’au tout début, on s’est retrouvé avec des réservations jusqu’en juillet! Les soirs de diffusion de l’émission, on a parfois des SMS de réservations toutes les secondes!

Avez-vous des projets?Je devrais ouvrir un restaurant éphémère de street food dans le centre de Nantes cet été mais ce n’est pas encore tout à fait signé. Par ailleurs, je déménage avec mon compagnon. Nous nous installons dans une ferme en plein cœur de la ville où mon mari, qui est maraîcher, va pouvoir produire en permaculture biologique. Nous comptons aussi en faire un lieu pédagogique avec quelques animaux.

Restaurant Sépia1, Quai Turenne 44000 NantesMenu du midi Entrée + Plat ou Plat + Dessert à 19 euros ou Entrée + Plat + Dessert à 25 euros.Menu du soir Entrée + Plat ou Plat + Dessert à 29 euros ou Entrée + Plat + Dessert à 41 eurosMenu du soir Omakase (à l’aveugle) en 6 ou 7 services à 55 euros.

Valeurs Actuelles

Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »

Valeurs actuelles. Dix jours après le premier tour de l’élection présidentielle, que vous inspire le score final d’Éric Zemmour ? Jérôme Rivière. C’est une déception. 7 %, ce n’est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances et des efforts qui ont été faits tout au long de cette campagne. Mais cette déception est atténuée par le nouveau paysage politique que laisse cette élection. Reconquête! fait désormais partie des quatre forces politiques. C’est inédit pour un parti politique qui n’a que quatre mois ! On a un mouvement qui est solide, financé et qui sera reconnu pour les cinq prochaines années. L’élection a surtout sonné l’acte de décès des Républicains et du Parti socialiste. Je dirais donc que ce scrutin nous inspire à la fois de la déception et de la satisfaction, notamment pour avoir fait naître une nouvelle formation politique qui a un avenir important.

Éric Zemmour attendait qu’un vote caché joue en sa faveur, il s’avère que c’est plutôt le vote utile qui s’est manifesté… mais au profit de Marine Le Pen. Votre base électorale est-elle plus importante que les 7 % donnés ? Notre socle électoral est celui qui est parti voter qu’importe les conditions. Le vote utile a joué un rôle assez fort. Je pense que nous n’avons pas eu de chance avec la déclaration de guerre qui est arrivée au moment où Éric Zemmour était en dynamique. À ce stade-là, on pouvait dépasser Marine Le Pen et bénéficier du vote utile. Malheureusement, les circonstances ont fait qu’elle était devant nous quand la campagne a été écrasée. Marine Le Pen a alors bénéficie de ce vote utile. Malgré cela, Reconquête! a un potentiel électoral fort. Pour les élections législatives à venir, nous serons bien au-delà des 7 % car il n’y aura pas la tentation d’un vote utile. Si Marine Le Pen est élue, on pourrait même être à égalité avec les listes du Rassemblement national bien qu’elle bénéficierait sûrement de l’élan classique habituel que les Français donnent au président de la République. C’est un autre sujet si Emmanuel Macron brigue un second mandat car le vote devenu “inutile” validerait le fait que Reconquête! serait l’avenir.

Je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains

Jean-Luc Mélenchon est arrivé à la troisième place du podium, attendiez-vous une « razzia » du candidat insoumis ? Je suis surpris, au même titre que pour le score élevé de Marine Le Pen. Comme elle, il a bénéficié du vote utile à gauche. Cette élection est intéressante en ce sens que les trois premiers candidats finissent à plus de 20 %. Éric Zemmour, qui a fini quatrième, est en dessous de la barre des 10 %. On retient donc que les Français, quand il y a trop de candidatures, ont le réflexe de voter pour la personne de leur sensibilité politique qui a le plus de chance d’accéder au second tour. Ce fameux vote utile a permis de placer ces candidats très haut.

Finalement, le score d’Éric Zemmour a été éclipsé par celui de Valérie Pécresse qui a fini à 4,3 %. Ce séisme politique est-il une surprise pour vous ? J’ai été totalement surpris. Je pensais qu’elle ferait un petit score mais pas celui-là ! Je m’entends très bien avec François-Xavier Bellamy et je lui avais dit un an après les européennes : « Sois patient car à terme ton résultat aux élections européennes sera perçu comme un beau score. » Je ne suis pas étonné par le fait que Valérie Pécresse soit aussi basse, mais je dois dire que je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains. Ils vont rester comme une forme de syndicat d’élus, un peu comme la fin du parti radical qui conservait des maires, des présidents de conseils régionaux mais n’existait plus à l’échelle de la politique nationale. La fin des Républicains est le séisme politique de cette campagne.

Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perdre le vote des électeurs de Reconquête!

La jeunesse a voté majoritairement pour Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs d’Éric Zemmour ont surtout plus de 40 ans. Y a-t-il un gros travail à faire à droite pour séduire les jeunes ? C’est indispensable de faire un travail rigoureux et de fond car la jeunesse c’est l’avenir ! Ce sont les jeunes qui feront la France et, compte tenu du poids de cette charge, il faut leur expliquer et leur transmettre notre vision politique. Le mouvement Génération Zemmour est dynamique et bien organisé, il doit perdurer. Je me répète mais il est important de dire qu’en seulement quatre mois nous avons fait un travail colossal. “GZ” en est la preuve puisque le mouvement est très actif sur le terrain et sur les réseaux sociaux.  Reconquête! doit continuer à axer son discours vers la jeunesse, c’est indispensable.

Votre candidat, en appelant à voter pour Marine Le Pen au second tour, a soulagé beaucoup d’électeurs du “camp national”. Néanmoins, 4 % des électeurs d’Éric Zemmour comptent s’abstenir. Marine Le Pen doit-elle leur parler? Oui, c’est à elle de leur parler. Je continue d’affirmer qu’il faut éliminer Emmanuel Macron qui est notre principal adversaire. Il n’est pas question de faire comme en 1981 où Chirac et Pasqua avaient dit qu’à titre personnel ils voteraient Giscard mais, dans un même temps, avaient encouragé leurs troupes à voter pour Mitterrand. Après, ce n’est pas à nous de faire campagne pour Marine Le Pen. C’est à elle de trouver les bons mots et de faire les gestes symboliques pour sensibiliser et attirer nos électeurs. Remarquez qu’on a appelé à voter pour elle de façon totalement désintéressée…

La candidate du Rassemblement national a assuré que ni Éric Zemmour ni Marion Maréchal ne feront partie de son gouvernement. Comprenez-vous sa stratégie ? C’est la stratégie qu’elle avait mise en place en 2017. Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perdre le vote des électeurs de Reconquête!. Ce n’est pas simple de faire campagne au second tour car il faut rassembler tous les électeurs. Si elle arrive à trouver les mots qui rassemblent contre Emmanuel Macron elle peut y arriver. Ce n’est pas un chemin facile. La clé de la victoire tient à la transformation de ce scrutin en un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Si c’est projet contre projet elle n’y arrivera pas, mais si c’est bilan contre projet alors elle gagnera. La fracturation de la société et “l’anti-macronisme” jouent en sa faveur. Cela fait plusieurs élections présidentielles que le résultat du scrutin n’est rien d’autre que l’élimination de celui dont les Français ne veulent pas. S’ils ne veulent pas du président sortant, alors Marine Le Pen pourrait être élue.

Tous les cadres de Reconquête! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire

Éric Zemmour pourra-t-il avoir la même place sur l’échiquier politique si Marine Le Pen est élue ? Il s’était présenté en expliquant que Marine Le Pen ne pouvait pas gagner d’élection présidentielle… Cela démontrerait que sur ce point on a eu tort. Après, Marine Le Pen tiendrait sa victoire de l’appel d’Éric Zemmour à voter pour elle. Dans le cadre d’une majorité présidentielle, on aurait une expression plus simple. Si Marine Le Pen est élue, les Français qui ont été tentés par le vote Zemmour continueront probablement de voter pour Reconquête! car celui-ci tient un programme plus fort. Si Marine Le Pen perd, le Rassemblement national sera disqualifié et Reconquête! deviendra réellement une solution d’avenir.

Marion Maréchal a annoncé que Reconquête! présentera 577 candidats pour les législatives. Comment le parti appréhende t-il cette prochaine échéance électorale ? Encore une fois, on est dans l’expectative. Une victoire de Marine Le Pen nous serait favorable. On inscrirait notre démarche dans le cadre d’une majorité présidentielle mais avec notre musique à nous. Le RN serait obligé de passer et de faire un certain nombre d’accords tout comme la branche des LR qui n’a pas voté pour Emmanuel Macron. Ce sera facile de faire ce rassemblement. En revanche, les choses se compliqueront en cas de réélection du président sortant car il faudra conclure très rapidement des accords qui sont plus difficiles à passer en cas de défaite qu’en cas de victoire.

Ne craignez-vous pas que l’alliance des forces politiques de gauche vous fasse de l’ombre ? Si, bien sûr. C’est d’ailleurs pour cela qu’on devra aller vite une fois le résultat du scrutin connu. Pour éviter ce raz-de-marée à gauche, il faudra que les forces politiques de droite trouvent des accords. Vous savez, c’est l’essence même d’Éric Zemmour de faire fi du cordon sanitaire pour travailler ensemble. On a toutes les raisons et toutes les possibilités d’être l’axe principal où la recomposition se fera. Si le RN, les LR et nous-mêmes présentons des candidats, on se fera battre de partout…

Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires

Comment jugez-vous la campagne d’entre-deux-tours du président sortant ? Elle est compliquée. Il essaye de faire une campagne projet contre projet et c’est ce qu’il ne faut surtout pas faire. Mais d’un autre côté, c’est une stratégie habile de sa part car ça lui permet de mettre sous silence son bilan. Mais il n’y échappera pas, le débat de mercredi sera probablement douloureux pour lui. Emmanuel Macron essaye d’aller sur le terrain et d’aller à la rencontre des Français, mais je ne suis pas sûr que ce contact avec le peuple lui soit très agréable. Peut-être que ça lui rappelle les coûts de la violence de sa politique…

Éric Zemmour a fait un très beau score dans les villes et quartiers où l’électorat est aisé à l’instar de Neuilly-sur-Seine, de Versailles ou encore du XVIe arrondissement parisien… A-t-il vraiment réussi à réunir la France d’en haut et la France d’en bas ? On a vraiment réussi oui. La preuve : un tiers de l’électorat de Marine Le Pen a hésité au dernier moment à voter pour Éric Zemmour. Quand on prend ces deux électorats cela fait 15 et 16 %. Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires. On leur a parlé tout au long de la campagne parce que ce sont celles qui ont le plus souffert durant ce quinquennat. Elles ont aussi le réflexe utile le plus fort car elles veulent mettre fin à la possibilité d’un second quinquennat Macron.

100 000 personnes ont agité le drapeau tricolore place du Trocadéro et les audiences d’Éric Zemmour étaient très hautes tout au long de la campagne. Vous finissez à 7 %. Que pensez-vous de ce fossé conséquent entre le terrain et les résultats du scrutin ? Le Trocadéro, les réseaux sociaux… c’était incroyable, mais j’avais conscience que tout cela n’était qu’une bulle. Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les pics d’audience. Il y avait une forme d’intérêt positif. Mais ce décalage, bien que surprenant, me semble prometteur pour l’avenir. En effet, les pics d’audience représentent un intérêt important pour Reconquête! qu’on pourra transformer en voix pour les prochaines échéances électorales.

Le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser

Lors de ses passage médiatiques, Éric Zemmour a évoqué longuement le “grand remplacement”. Voyant cela, Valérie Pécresse a elle aussi utilisé cette expression. Est-ce une fierté  pour vous d’avoir diffusé des thèmes jusqu’alors bannis de l’arène médiatique et politique ? Oui, on est content d’avoir fait du “grand remplacement” un des thèmes phares de la campagne. Grâce à nous, le “grand remplacement” est devenu un thème politique. C’est un succès mais il faut le faire grandir. On a allumé des petites flammes, il faut maintenant leur donner de l’importance pour que les Français considèrent ça comme le cœur d’une campagne électorale. Il faut rappeler que 70 % des Français ont voté sur la question du pouvoir d’achat…

Dans un tweet, Éric Zemmour a rassuré ses électeurs en leur demandant : « Êtes-vous prêts pour la suite de notre belle aventure ? » Comment s’organise le parti au lendemain de la défaite ? On s’est vus la semaine dernière. Rien ne s’arrête chez Reconquête!. C’est pour cette raison que je suis content d’être là. Ce qu’Éric Zemmour défend correspond à un sentiment profond. Il a pris la mesure de cet intérêt et de cet éveil. Conscients de la gravité de la situation, on va continuer le combat avec les législatives et les autres échéances électorales. Je pense qu’il y aura un grand congrès en septembre pour faire le point. Vous savez, le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser.

Vous avez rejoint Reconquête! en janvier dernier. Regrettez-vous d’avoir quitté le parti de Marine Le Pen alors que celle-ci est qualifiée pour le second tour ? Je n’ai aucun regret. J’ai participé à une campagne exceptionnelle qui insufflait un vent d’espoir. Il y a beaucoup de campagnes où on a des arrière-pensées politiciennes et des querelles de chapelle. Là, on s’est tous rangés derrière Éric sans penser à remplacer “le calife”. Tous les cadres de Reconquête! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire hormis qu’elle mette définitivement fin à la politique d’Emmanuel Macron.

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L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Le Figaro

En Chine, la grande fuite des «expats» désillusionnés

Jusqu’ici, les jeunes diplômés formés aux meilleures écoles se ruaient dans l’empire du Milieu, où les entreprises étrangères frappées de «sino-béatitude» se croyaient à l’abri des excès du régime autocratique chinois.

À Tokyo

«Jamais!»: ce ponte «ressources humaines» d’un groupe du CAC 40 n’y va pas par quatre chemins pour répondre à la question: «Accepterais-tu de t’expatrier en Chine?» Obligé, par ses fonctions, de promouvoir ce pays en raison de son poids énorme dans les ventes de son employeur, il frôle la schizophrénie. Comme la plupart des multinationales, prises en tenailles entre le gigantesque marché chinois et des conditions de vie de plus en plus repoussantes pour ses expatriés.

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Cruelle désillusion. Les entreprises étrangères étaient frappées de «sino-béatitude» depuis l’adhésion de la deuxième économie à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. Les jeunes diplômés, formés aux meilleures écoles, s’y ruaient, attirés par des primes d’expatriation indexées sur la hausse presque mécanique du PIB. Ils se crurent longtemps à l’abri des excès du régime autocratique chinois. «Il faut bien avouer que les milieux économiques ne sont pas particulièrement sensibles aux libertés publiques», résume, dans une litote amère, un banquier français de la région. Mais les couleuvres furent de plus en plus difficiles à avaler: disparitions du fondateur d’Alibaba Jack Ma, de la chanteuse Zhao Wei, de la championne de tennis Peng Shuai ; féroce répression du «mouvement des parapluies», démocratique, à Hongkong ; harcèlement méthodique des journalistes, des diplomates, et de leurs sources ; arrestations arbitraires de citoyens canadiens ou australiens. «Demain, à qui le tour?», se demandent les expatriés, devenus soudain sensibles aux droits de l’homme.

Pénurie de recrues étrangères

À Hongkong, les résidents de longue date font leurs valises depuis trois ans. HSBC, multinationale bancaire dont l’histoire est intimement liée à celle de l’ancien comptoir britannique, réduit ses effectifs sur place, sans le dire, en les redéployant partout ailleurs dans le monde, «sauf en Chine», confie un cadre de la banque. L’incurie de la gestion du Covid-19 a accéléré le mouvement vers la sortie de façon spectaculaire. Le lycée français local a pris les devants, aidant les élèves qui le souhaitent à rentrer en France. Selon EuroCham, la chambre de commerce européenne à Hongkong, la moitié des entreprises membres prévoient de déplacer tout ou partie de leurs effectifs dans l’année. «Les écoles internationales ont rouvert depuis mardi. Mais on ne croit plus le gouvernement», raconte le dirigeant d’une filiale de société française à Hongkong.

Des situations similaires ont lieu dans les métropoles chinoises: Shanghaï, Canton, Shenzhen… Selon un sondage de la chambre de commerce américaine à Shanghaï publié fin mars, 81% de ses membres avouent avoir des difficultés à attirer ou recruter des talents étrangers.

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Mais alors, d’où couvrir la Chine? Singapour recueille les expatriés en errance, notamment dans le droit et la finance. Mais la cité-État durcit ses conditions de séjour, aiguillonnée par une population locale confrontée à un coût de la vie qui flambe avec cette nouvelle population plus aisée qu’elle. Il y aurait bien le Japon… mais il bat froid les expatriés - même les financiers. En désespoir de cause, les multinationales relocalisent de plus en plus leurs opérations chinoises à… Dubaï. «À 4 heures de décalage horaire de Pékin», se pince un diplomate européen en poste à Tokyo.

La Banque de France défend le virement instantané

Il représente seulement 3% de l'ensemble des virements réalisés en France, contre 10% dans le reste de l'Europe.

Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie

Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.

Peut-on attribuer prioritairement aux Français les logements sociaux ?

LA VÉRIFICATION - Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale afin de récupérer de nombreux HLM occupés par des étrangers. Est-ce possible ? Les immigrés sont-ils majoritaires dans ce type de logements ?

Le Figaro

Alexis Michalik, portrait d’un porteur d’histoires sur France 5

  • Par  François Aubel
  • Mis à jour le 22/04/2022 à 09:11
  • Publié le 22/04/2022 à 09:00

CRITIQUE - Couronné de plusieurs Molière pour Le Porteur d’histoire et Edmond, le metteur en scène a vu jusqu’à cinq de ses spectacles simultanément à l’affiche. Ce documentaire, diffusé le 22 avril à 22h40, raconte l’ardeur et l’exigence d’un «homme pressé».

Tous les acteurs qui travaillent sous sa direction en témoignent. Le plus dur avec Alexis Michalik est de suivre son rythme. La réalisatrice Élise Darblay ne s’y est pas trompée: elle a fort justement intitulé son documentaire sur l’acteur, auteur et metteur en scène «l’homme pressé». Un portrait en situation, durant la préparation puis les répétitions des Producteurs, l’adaptation au Théâtre de Paris du classique de Mel Brooks. Son dernier défi en date et pas des moindres, celui de faire aimer les grandes comédies musicales, celles qui ont bercé son enfance, au public français.

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Oui, Michalik va vite. Dès ses débuts, il veut sauter les étapes. Il ne trouve pas de textes à jouer. Il va donc les écrire. À 20 ans, il monte son premier spectacle. Un peu tard. Il pensait être star plus tôt. Admis au Conservatoire de Paris, il laisse sa place pour adapter librement Le Mariage de Figaro qu’il crée dans le Off d’Avignon en 2005 avec sa première troupe: «Los Figaros». La suite, on la connaît. Avant le confinement, cinq de ses spectacles étaient à l’affiche en même temps à Paris. Il n’en a «que» trois en ce moment.

Ce film est surtout l’occasion de découvrir son exigence dans le travail, son besoin de ponctualité par exemple. Son intransigeance aussi: il n’accorde aucun passe-droit à ses comédiens. Au point de demander à l’un de ses plus vieux amis, Régis Vallée, de passer à l’audition pour Les Producteurs alors que, sans doute, il savait qu’il serait de l’aventure.

Sa réussite, Michalik la doit à son sens du rythme, à la célérité de ses dialogues, au tourbillon des décors, à la vivacité des transitions qu’il règle au millimètre. À la peur aussi, celle du «tic-tac de l’horloge», cette «hyperconscience de la mort», comme il le confesse, qui le fait cavaler. «Aujourd’hui, je gère une entreprise avec tous ces spectacles et tous ces acteurs (...) et c’est super. Mais c’est du taf, reconnaît-il. Un travail permanent. J’arrive et je crée une famille, un monde et hop, c’est parti, je passe au suivant.» Un résumé parfait de la méthode Michalik!

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Déconfinement à Shanghai? Deux pas en avant, un pas en arrière

Publié le : 22/04/2022 - 10:06Modifié le : 22/04/2022 - 10:04

Shanghai (AFP) – C'était une première en 20 jours: Mme Rui a pu s'aventurer cette semaine hors de son complexe résidentiel dans Shanghai confinée. Mais l'ambiance dans la ville est méconnaissable et la liberté souvent de courte durée.

La capitale économique chinoise affronte la pire flambée de Covid enregistrée dans le pays depuis le début de la pandémie. Plus de 17.000 nouveaux cas positifs au coronavirus y ont encore été annoncés vendredi - un chiffre toutefois en reflux.

Placés sous confinement total depuis début avril, les 25 millions d'habitants de Shanghai peuvent, de façon épisodique et seulement pour certains d'entre eux, sortir quelques heures afin de goûter à un petit vent de liberté.

Mais la courte balade de Mme Rui dans les rues de la ville avait un côté surréaliste, entre rues désertes, vitrines de magasin parfois barricadées et même un salon de coiffure installé... dans une piscine vide.

Près de chez elle, quelques supérettes ont rouvert, mais bloquent leurs entrées avec des piles de paniers à provisions, obligeant les clients à "crier leur commande depuis le trottoir", explique cette chargée de communication dans une société de vente en ligne.

"La période qui vient de passer était vraiment difficile pour tout le monde", souligne-t-elle à propos des trois semaines écoulées.

Car en plus du confinement, les habitants de Shanghai, s'ils sont testés positifs, sont envoyés dans des centres de quarantaine au confort aléatoire, qui hébergent chacun des centaines voire des milliers de personnes dans la promiscuité.

Avenues vides

Mais avec le nombre de nouveaux cas quotidiens qui diminue, la mairie commence à autoriser certains résidents à sortir de chez eux et les usines à reprendre leur activité.

Les autorités municipales ont ainsi publié une liste des zones où les confinements ont été assouplis.

Ces deux dernières semaines, 12 millions de personnes ont ainsi été informées qu'elles pouvaient désormais descendre les escaliers de leur immeuble, voire sortir dans la rue - en fonction du niveau de risque de leur quartier par rapport au Covid-19.

Mais l'enthousiasme suscité par cette liberté retrouvée a vite été tempéré.

Car dans la pratique, un enchevêtrement de restrictions continue de limiter les déplacements et de nombreuses zones de la ville risquent de revenir à un confinement strict.

Des vidéos publiées par des Shanghaïens ayant pu sortir de chez eux ces derniers jours montrent des avenues bordées d'arbres pratiquement désertes. Des paysages de quiétude perturbés occasionnellement par un livreur à scooter ou un agent en combinaison intégrale de protection.

"Je ne peux pas quitter mon quartier, mais c'est déjà pas mal", écrit un utilisateur du réseau social Xiaohongshu.

"Dystopique"

D'autres se sont filmés en train de danser dans des rues commerçantes d'ordinaire noires de monde.

Un Américain qui habite dans le district de Jing'an, au coeur de Shanghai, qualifie de "dystopique" sa balade solitaire la semaine dernière dans les rues de la ville.

Alors que le printemps reprend ses droits, les fleurs ont éclos et "tout a l'air très propre et immaculé", déclare-t-il à l'AFP.

Des policiers placés aux intersections vérifiaient toutefois que les gens dehors venaient bien d'un quartier à faible risque.

Un dispositif qui n'était pas du goût de Dan, lequel estime avoir été traité "comme un délinquant, même avec l'autorisation d'être dehors".

Sa liberté fut de courte durée: son district interdit toutes les sorties depuis jeudi. La situation dans d'autres quartiers est variable.

Dans certains secteurs, malgré l'assurance de la mairie qu'ils sont libres de se déplacer, les habitants restent limités à une seule balade quotidienne.

D'autres sont toujours confinés dans leur appartement alors qu'ils habitent dans des zones à faible risque.

Pour Dan, ce manque de clarté est "vraiment exaspérant".

Les autorités "publient ces listes (des zones où les confinements sont assouplis) pour pouvoir dire que les choses s'améliorent. Mais tout en restreignant et en contredisant la politique qu'elles mettent elles-mêmes en place", peste-t-il.

© 2022 AFP

Le Figaro

Affaire Maddie : un suspect mis en examen en Allemagne à la demande du Portugal

La petite Madeleine McCann avait mystérieusement disparu en mai 2007, dans le village de Praia da Luz au Portugal, ce qui avait suscité un émoi international.

Un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique Madeleine McCann, qui avait suscité un émoi international il y a près de quinze ans, a annoncé jeudi 21 avril le parquet de Portimao (sud). Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi, a précisé le ministère public dans un communiqué.

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Ce rebondissement intervient alors que les autorités allemandes affirment depuis 2020 avoir des preuves du meurtre de la petite Maddie, identifiant un pédophile multirécidiviste allemand, déjà en détention, comme étant le principal suspect. Cet homme purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.

Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007 peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d'amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de la petite Maddie ont fait le tour du monde.

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Le Figaro

Affaire Maddie McCann : retour sur quinze ans de rebondissements

Aude Bariéty

FOCUS - Un suspect vient d'être mis en examen en Allemagne dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique au Portugal en 2007.

Quinze ans après la disparition de la fillette britannique Maddie McCann au Portugal en 2007, un suspect a été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise, a annoncé jeudi 21 avril le parquet de Portimao (sud).

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Le Figaro fait le point sur les multiples rebondissements dans cette affaire d'ampleur internationale, qui a fait l'objet de milliers d'articles de presse, de plusieurs ouvrages et même d'une série documentaire sur Netflix en 2019.

• Mai 2007 : la disparition de Madeleine McCann

Au printemps 2007, la famille britannique McCann passe des vacances à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal. Le soir du 3 mai, Kate et Gerald McCann laissent leurs trois enfants dormir dans leur chambre pendant qu'ils dînent avec des amis non loin de là. Mais vers 22 heures, lorsque Kate McCann vient vérifier si tout va bien, elle découvre que le lit de sa fille aînée, âgée de bientôt quatre ans, est vide. Madeleine, surnommée Maddie, a disparu.

• Printemps-été 2007 : le début d'une enquête hors-norme

C'est le début d'une enquête tentaculaire et d'une mobilisation générale pour retrouver la petite fille. En ce printemps-été 2007, l'affaire McCann passionne les médias - notamment les tabloïds britanniques - et le grand public en Europe. Interpol diffuse une alerte mondiale, qui sera d'ailleurs remise à jour en 2012 avec une photo vieillie par ordinateur de Madeleine.

Au fil des investigations, les mises en examen s'enchaînent : d'abord celle de Robert M., un Britannique de 33 ans qui réside à Praia da Luz, le 15 mai. Puis - coup de tonnerre - celle de Kate et Gerry McCann début septembre. La police soupçonne les parents d'avoir tué accidentellement leur fille le jour du drame, puis d'avoir dissimulé son cadavre. Le chef des enquêteurs, qui croit dur comme fer à cette thèse, est d'ailleurs limogé en octobre après avoir publiquement critiqué la police britannique.

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• Juillet 2008 : l'affaire classée par la police portugaise

Le 21 juillet 2008, «faute de preuves», la justice portugaise décide de «mettre un terme à la mise en examen» du couple McCann et de Robert M. ainsi que de classer l'affaire. L'enquête pourra être rouverte «si de nouveaux éléments de preuves» le justifient, précise le parquet. Kate McCann clame qu'elle et son mari «n'abandonneront jamais» les recherches visant à retrouver leur fille.

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• Juillet et octobre 2013 : des enquêtes relancées au Royaume-Uni et au Portugal

Les années passent mais comme Kate McCann l'avait annoncé, elle et son époux ne renoncent pas. En 2011, le couple écrit au premier ministre David Cameron, qui demande à Scotland Yard de travailler sur l'affaire. Après deux ans passés à étudier le dossier, la police britannique décide d'ouvrir formellement une enquête en juillet 2013.

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Trois mois plus tard, c'est au tour de la police portugaise de rouvrir l'enquête. «Nous sommes très contents de la réouverture officielle au Portugal de l'enquête pour retrouver Madeleine, notre petite fille disparue. Nous espérons que cela va enfin permettre de la retrouver et de découvrir le responsable de ce crime», commentent les McCann.

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• 2013-2020 : sept ans de fausses pistes

Dans les sept années qui suivent, les fausses pistes s'enchaînent. Portraits-robots, interrogatoires, perquisitions ne donnent rien : la petite fille reste introuvable. Malgré ces déceptions successives, en 2017, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Madeleine, Kate et Gerry McCann assurent «ne pas perdre espoir».

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• Juin 2020 : l'hypothèse d'un pédophile allemand

Le 3 juin 2020, plusieurs communiqués venus d'Allemagne, du Royaume-Uni et du Portugal relancent complètement l'affaire Maddie. En Allemagne, le parquet de Brunswick (Basse-Saxe) annonce enquêter sur un quadragénaire allemand soupçonné de «meurtre». Le suspect, Christian B., «est un délinquant sexuel qui a été condamné à plusieurs reprises» pour «abus sexuels sur des enfants», précise le ministère public. Cet homme de 43 ans purge actuellement une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 dans le sud du Portugal.

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Au Royaume-Uni, la Metropolitan Police précise que le suspect est connu des enquêteurs depuis plusieurs années. «Après le dixième anniversaire, nous avons reçu des informations sur un Allemand dont on savait qu'il se trouvait à Praia da Luz et dans les environs», souligne le chef de la cellule d'enquête. Au Portugal, la police judiciaire confirme que «des éléments semblent montrer l'éventuelle intervention d'un citoyen allemand». De son côté, le parquet de Faro fait savoir que «l'enquête se poursuit avec des démarches en cours et plus précisément l'audition de témoins».

Un nouvel appel à témoins est en effet lancé en allemand, en anglais et en portugais. Les parents McCann «sont reconnaissants et se félicitent de cet appel à témoins», fait savoir leur porte-parole dans la matinée du 4 juin. «Ils n'ont pas perdu l'espoir de retrouver [Maddie] en vie [...] Mais ils sont réalistes et ils disent que, quelle que soit l'issue de cet appel à témoins [...], ils ont besoin de savoir pour retrouver la paix.»

Les autorités allemandes, quant à elles, «pensent que la petite fille est morte», déclare le procureur de Brunswick lors d'une conférence de presse le 4 juin à la mi-journée. Deux semaines plus tard, un porte-parole du parquet de Brunswick confirme à l'AFP que les enquêteurs allemands disposent de «preuves ou de faits concrets» concernant la mort de Madeleine McCann, et «non de simples indications», mais refuse d'en dévoiler plus.

• Avril 2022 : un suspect mis en examen en Allemagne à la demande du Portugal

Un suspect a donc été mis en examen en Allemagne à la demande de la justice portugaise dans le cadre de l'enquête portant sur la disparition de la fillette britannique. Ce suspect, dont l'identité n'a pas été confirmée, a été mis en examen mercredi 20 avril, a précisé le ministère public dans un communiqué.

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Valeurs Actuelles

« Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre

C’est une petite résidence proprette qui borde l’avenue de Laon, à Reims, non loin de la gare SNCF. Bernadette, 77 ans, vit ici, dans un appartement HLM en rez-de-chaussée. Tiens, la voilà qui nous attend devant l’entrée de son immeuble, un pied dans l’entrebâillement de la porte : « Venez, entrez, allez, allez », nous enjoint-elle, joviale mais autoritaire. Depuis quelques jours, ça n’arrête pas : « FR3, l’Union, la tournée promotionnelle à Paris et maintenant vous, bouh, je ne m’attendais pas à ça. Alors là, vraiment pas », jure-t-elle de son accent marnais traînant sur les voyelles.

« Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande. »

Nous prenons place de part et d’autre de la table à manger. Dans ce petit salon encombré de bibelots et de décorations murales hétéroclites, l’on se croirait dans un cabinet de curiosités. Au hasard : une bandera corse, une peinture représentant un Touareg, les trois bouddhas de la sagesse, une photo de JoeyStarr, mais encore un drapeau, un poster et une flopée d’objets à l’effigie du Che. Certains ont une signification particulière, d’autres, non. « JoeyStarr, c’est pour ses dents en or. Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande. Puis, le Che, ça vient de mon fils, Pierre. Il est mort dans mon canapé, en 2010, à sa sortie de prison. Une overdose, je crois », explique-t-elle, en nous tendant sa photo. Deux ans plus tard, son aîné, Bernard, rejoignait son frère au jardin du souvenir : « C’est un emplacement du cimetière où l’on disperse les cendres, mais en fait, c’est surtout pour les gens qui ne peuvent pas payer une concession. Comme moi. »

Heureusement, si l’on ose dire, Bernadette peut se raccrocher à ses neufs autres enfants – enfin, ceux avec lesquels elle est toujours en lien – ainsi qu’à ses vingt-et-un petits enfants et ses vingt-trois arrière-petits-enfants : « Ça vaut plus que du fric », sourit-elle. Il n’empêche qu’elle en manque cruellement. Jeune arpète au début des années 60, elle se destinait à une carrière de couturière, avant que les tribulations de la vie ne l’obligent à revoir ses plans. Délaissée « avec la marmaille » par ses conjoints successifs, elle enchaîne les petits boulots : ménages, vendange, fabrication de conserves ou de freins à l’usine, etc. Il en sera ainsi pendant presque 40 ans.

Aussi, lorsque vient l’heure de la quille, en 2005, la pension de retraite s’élève à 642 euros. Bernadette devra attendre dix ans avant que l’allocation n’atteigne 877 euros. « C’est mieux, mais c’est pas le Pérou », s’esclaffe-t-elle. Un instant de silence plus tard, le regard soudainement assombri, elle ajoute : « Non, mais franchement, qui peut vivre décemment avec ça ? »

Nantie d’un fier tempérament, elle a d’abord refusé de demander de l’aide : « J’y voyais quelque chose d’humiliant », se remémore la septuagénaire. Mais très vite, la nécessité a eu raison de ses réticences. Le Secours populaire, la Croix-Rouge, l’association Saint-Vincent-de-Paul ou encore les Restos du Cœur : tout un monde de secours et de charité parfois insoupçonnés s’ouvre alors à elle. Quand Bernadette a franchi pour la première fois la porte du Secours populaire, il y a six ou sept ans, elle a reconnu des visages familiers : « Je n’imaginais pas y trouver des gens du quartier. Ça m’a rassurée et la honte s’est envolée. »

La pauvreté qui se tient droit

Avec son amie Adrienne, rencontrée quelques années plus tôt au parloir du « petit château » [prison, NDLR] – la première, visitant son petit-fils, Bernadette, son fils – elles se rendent une fois par mois au Secours populaire pour récupérer leur colis alimentaire. « Ce colis, c’est ma bouffée d’oxygène », explique-t-elle. Comme un prisonnier égrène sur les murs de sa cellule les jours qui le séparent de sa libération, Bernadette compte le temps qui lui reste avant de recevoir le précieux viatique. Quand vient le jour J, elle se pare de ses plus beaux atours – question de principe. Pour elle, la pauvreté n’exempte pas de savoir-vivre : « Lorsque je vais chercher mon colis, je soigne ma tenue. Je ne vais pas y aller comme une romano, quand même ! », lâche-t-elle, avant de maugréer contre ces gens, aisés ou non, qui ne prennent pas soin d’eux : « Regardez les jeunes, certains n’ont pas d’allure. Ils pourraient faire un petit effort, merde. »

« En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides ni allocations. »

Bernadette est d’autant plus intransigeante sur ce point qu’elle a longtemps vécu dans l’extrême pauvreté : « En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides ni allocations. J’ai mangé mon pain noir, mais je n’ai jamais sombré », affirme-t-elle orgueilleusement. Alors quand elle croise un marginal, sa compassion se teinte d’incompréhension : « Je les vois depuis mon balcon les clodos. Et vas-y que j’ai une grande barbe, que je marche comme ça [elle mime une démarche pataude], que je fume les mégots ramassés sur le trottoir. Ah, comment ces pauvres gens en sont-ils arrivés là ? »

Parce qu’elle sait sa situation plus enviable, Bernadette refuse l’aide alimentaire distribuée quotidiennement à la gare : « Je pourrais m’y rendre si je le voulais, mais je préfère laisser cette bouffe aux clodos, ils sont pires que nous », soupire-t-elle.

Une ode aux gens de peu

Sans doute, cet élan de sollicitude est-il aussi un moyen de relativiser sa propre condition et de conjurer ses craintes. Au premier rang desquelles, celle de ne pas pouvoir payer son loyer. C’est arrivé, une fois seulement, en juin 2021. À l’époque, Bernadette a eu la mauvaise surprise de voir augmenter sa facture de gaz et d’électricité : « Si je payais l’un, je ne pouvais pas payer l’autre », se souvient-elle. Aujourd’hui encore, cet épisode hante périodiquement ses nuits. « 277 euros de loyer, ça peut paraître dérisoire pour certains, mais pour moi, c’est énorme », poursuit la septuagénaire.

« Les politiques, je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries. »

Alors elle compte et organise son existence au sou près. Troc entre copines, colis du Secours populaire, bac « tout à 1 euro » chez Cora, récupération, rien n’est jamais laissé au hasard. Malgré les difficultés, Bernadette s’autorise parfois « une folie », comme elle dit. Ainsi du passage chez le coiffeur qu’elle attend autant qu’elle redoute : « À chaque fois, tous les quatre ou cinq mois, je culpabilise à l’idée de débourser 24 euros pour une coupe, mais je vous l’ai dit, je veux rester élégante. »

Quand certains font du lèche-vitrines devant des pièces de créateur ou de la haute joaillerie, Bernadette n’a pas peur dire qu’elle fait du lèche-rayons. Plusieurs fois par mois, elle déambule dans les allées de Cora, des étoiles dans les yeux devant les produits qu’elle n’a pas les moyens d’acheter.

En cette période d’élection présidentielle, elle n’est pas mécontente que les différents candidats se soient saisis de la question du pouvoir d’achat. Pour autant, elle ne se fait pas de grandes illusions : « Je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries. Enfin, on verra bien. » Depuis qu’elle est en âge de voter, Bernadette s’est toujours rendue aux urnes. Pour qui votera-t-elle cette année ? Elle ne souhaite pas le révéler. « Et puis, au fond, on s’en fout de mes préférences. Quel que soit le vainqueur, ça n’est pas près de changer. Les gens comme moi ne seront jamais représentés : trop pauvres pour lutter, trop vieux pour manifester », lâche-t-elle, lasse. Qu’il nous soit permis de la contredire sur ce point : son témoignage est la preuve que tout le monde ne les a pas oubliés.

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Le Figaro

Macron-Le Pen: recomposition ou décomposition du paysage politique?

Alexandre Devecchio

ENQUÊTE - Pour la deuxième fois consécutive, les deux mêmes finalistes s’affrontent au second tour de l’élection présidentielle tandis que le PS et LR sont menacés de disparition.

«J’ai une bonne nouvelle : la droite est de retour!», clamait Valérie Pécresse. C’était le 11 décembre dernier, lors de son premier meeting de campagne à la Maison de la Mutualité, à Paris. Les stratèges autour de la candidate voulaient s’en convaincre: la double élimination de la droite et de la gauche dès le premier tour en 2017, au profit d’Emmanuel Macon et Marine Le Pen, n’avait été qu’un accident électoral provoqué par l’affaire Fillon et la non-candidature de François Hollande à sa propre succession. La présidentielle de 2022 marquerait le desserrement de la tenaille Macron-Le Pen, suivi par le retour du clivage droite-gauche. On connaît la suite.

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Le match retour Macron-Le Pen a bien lieu. LR et le PS, les deux grands partis de gouvernement, qui ont animé pendant des décennies la vie politique française, sont menacés de disparition. L’effacement du clivage droite-gauche est-il temporaire ou définitif? L’opposition, entre «patriotes et mondialistes» pour reprendre la formule de Le Pen, ou entre «progressistes et nationalistes» selon Macron, est-elle appelée à structurer durablement le paysage politique?

Si tous s’accordent sur le bouleversement en profondeur des clivages traditionnels et le basculement dans un nouveau monde politique, les observateurs se partagent cependant en deux camps. D’un côté, ceux qui voient dans la répétition du second tour Macron-Le Pen l’achèvement d’un processus de recomposition politique. De l’autre, ceux qui pensent que cet affrontement témoigne, au contraire, d’un phénomène de décomposition. Le premier camp réunit notamment Christophe Guilluy, Jérôme Sainte-Marie ou le Britannique David Goodhart tandis que le second rassemble, entre autres, Marcel Gauchet, Jérôme Fourquet ou Dominique Reynié.

«Bloc élitaire» contre «bloc populaire»

Retour il y a cinq ans. Entre les deux tours de la présidentielle 2017, rendez-vous avait été pris avec Christophe Guilluy au Déjazet, «dernier bistrot non gentrifié de la place de la République », où le géographe aime déguster son café. Guilluy voyait dans le second tour Macron-Le Pen l’incarnation «chimiquement pure» de l’affrontement, qu’il théorise depuis des décennies, entre la bourgeoisie urbaine des grandes métropoles s’accommodant ou tirant profit de la mondialisation et «la France périphérique» rassemblant, selon lui, les perdants économiques et culturels du modèle globalisé. «On est à un moment de basculement. Si la France d’en haut ne fixe pas comme priorité le sauvetage des classes populaires, elle est condamnée», prédisait-il, soulignant la spectaculaire progression électorale de Marine Le Pen par rapport aux 18% de Jean-Marie Le Pen en 2002.

Comme tous les cinq ans, le résultat du premier tour est un coup de boutoir des classes populaires contre le modèle économique et culturel globalisé

Cinq ans plus tard, le géographe fréquente toujours le même bistrot et n’a pas changé d’avis. «Comme tous les cinq ans, le résultat du premier tour est un coup de boutoir des classes populaires contre le modèle économique et culturel globalisé. Ce mouvement est historique, général, et il ne s’arrêtera pas», analyse-t-il. La troisième place de Mélenchon à seulement un point et demi de Marine Le Pen ne vient-elle pas contredire ce schéma binaire? Le géographe y voit plutôt le chant du cygne de la gauche rappelant que le candidat de La France insoumise a obtenu ce score «en siphonnant absolument tout ce qu’il y avait à siphonner chez les autres partis de gauche».

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La thèse de Jérôme Sainte-Marie complète et précise celle de Christophe Guilluy. Au concept «métropole/périphérie», l’essayiste et spécialiste de l’opinion préfère la dialectique des «blocs» qu’il emprunte au penseur italien Antonio Gramsci. La figure d’Emmanuel Macron serait, selon lui, l’incarnation du «bloc élitaire», composé par une élite managériale venue du monde de l’entreprise et de la haute administration, mû par une idéologie européiste, et s’appuyant sur la base sociologique et électorale des cadres et des retraités aisés. En miroir, se construit un «bloc populaire», constitué par l’alliance des ouvriers, des employés et d’une partie des artisans et des commerçants modestes, qui s’est incarnée dans le mouvement des «gilets jaunes», et dont le vote RN serait l’expression électorale. Comme Guilluy, Sainte-Marie constate la puissance de la base sociologique de Marine Le Pen, sa progression à chaque élection nationale, et relativise la percée de Mélenchon, dont «la base sociologique, construction fragile très hétérogène, apparaît en crise dès le second tour» et aura, selon lui, «des difficultés à se solidifier et se stabiliser dans le temps».

Leur grille de lecture est partagée par certains intellectuels étrangers, observant le même phénomène de polarisation dans leur propre pays, à l’image du Britannique David Goodhart. Dans son livre, Les Deux Clans, consacré au Brexit, le journaliste et économiste avait défini une nouvelle ligne de partage opposant les «anywhere» et les «somewhere», c’est-à-dire les «gens de n’importe où» et le «peuple de quelque part», les gagnants et les perdants de la mondialisation. Et de voir dans les «gilets jaunes» et les électeurs du RN les cousins des brexiteurs.

Archipellisation

L’idée du retour d’un clivage de classe et d’un affrontement frontal entre deux blocs homogènes est loin d’être entièrement fausse, mais ne simplifie-t-elle pas exagérément la réalité sociale de la France? «La formule bloc élitaire-bloc populaire est intéressante, car elle propose une vision claire de la confrontation, mais le concept de ‘‘bloc élitaire’’ est contradictoire dans les termes. Par définition, les élites représentent une minorité, décrypte Dominique Reynié. L’idée d’un corps électoral divisé pour moitié entre les élites et le peuple est une impossibilité sociologique.»

Le directeur de la Fondapol note, par ailleurs, la division interne au «bloc populaire». Car, si la majorité des classes populaires votent Le Pen, une autre partie, en particulier celles issues de l’immigration, optent pour Mélenchon. Si Macron et Le Pen ont réuni plus de 50% des suffrages au premier tour, ce qui est beaucoup, il n’en reste pas moins que 50% des Français ne se sont pas positionnés sur ce duopole. «On ne peut pas éluder les 22% de Mélenchon qui incarne le camp antisystème, mais n’est pas prêt à se fondre dans une dynamique lepéniste, analyse Jérôme Fourquet. Je suis assez raccord avec la thèse de Jérôme Sainte-Marie, mais je ne lui conférerais pas un rôle totalement systémique au sens où la recomposition n’est pas achevée.»

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L’auteur de L’Archipel français souligne la survivance du clivage droite-gauche dans les générations les plus âgées qui, toute leur vie, ont connu ce référentiel, ainsi que l’importance de la percée d’Éric Zemmour: «Si l’on compare de manière audacieuse Zemmour et Macron, on a, en l’espace de deux présidentielles, le surgissement de deux candidats qui étaient extérieurs à la sphère politique ou électorale et qui ont réussi en partant de rien à créer des dynamiques extraordinaires, argumente Fourquet. Le fait que Macron ait réussi le casse du siècle et que Zemmour soit parvenu à se faire une place importante nous montre bien le caractère fragmenté et très instable du paysage électoral. Nous sommes dans une phase transitoire qui mêle des éléments de décomposition et des formes de recomposition, entre un monde qui ne veut pas mourir et un autre qui tarde à naître», conclut-il.

Si l’on songe qu’en 2027, ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen ne seront plus en lice, on a bien de la peine à se figurer ce qui pourra sortir de ce paysage atomisé

Plutôt qu’une recomposition, l’historien Marcel Gauchet observe, lui aussi, la poursuite d’un processus de décomposition. «La décomposition gagne même l’extrême droite, avec la division entre Zemmour et Le Pen. Si l’on songe qu’en 2027, ni Emmanuel Macron ni Jean-Luc Mélenchon ni Marine Le Pen ne seront plus en lice, on a bien de la peine à se figurer ce qui pourra sortir de ce paysage atomisé», constate-t-il.

Et maintenant?

Peut-on imaginer que les sensibilités anciennes vont retrouver leur lit traditionnel, après l’évanouissement du macronisme? Rien n’est moins sûr, car le bouleversement du paysage politique vient de bien plus loin que l’élection d’Emmanuel Macron. C’est en réalité depuis la chute du mur de Berlin, sur fond de mondialisation malheureuse, de multiculturalisme et d’accélération de la construction européenne, que les plaques tectoniques politiques se déplacent de manière souterraine.

Le premier choc sismique n’est autre que le résultat du référendum de Maastricht, en 1992, où se dessine pour la première fois une France du «oui» et une France du «non». Jérôme Fourquet se souvient encore des cartes électorales du scrutin qui ne correspondaient en rien aux cartes gauche-droite traditionnelles. «Il y avait un électorat de gauche et de droite modéré qui avait voté oui et un électorat frontiste et communiste qui votait non», résume-t-il. De manière encore plus spectaculaire, le référendum de 2005 est un autre signe avant-coureur. «Au sein même de l’électorat socialiste, 75% des cadres et professions intellectuelles ont voté oui tandis que 75% des ouvriers et employés ont voté non», décrypte-t-il. En 2017, Emmanuel Macron réussira à rassembler derrière lui la France du oui tandis que Marine Le Pen n’incarnera qu’imparfaitement la France du non.

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Outre la question de la globalisation, la question de l’islam est venue, elle aussi, redéfinir les clivages traditionnels, note Dominique Reynié. Si la laïcité a longtemps été un marqueur de gauche, depuis l’affaire du foulard de Creil en 1989, toute une partie de la gauche s’est convertie au multiculturalisme, voire à l’islamo-gauchisme, ce qui a contribué à la création de «deux gauches irréconciliables». Le vote massif des musulmans (70%) en faveur de Mélenchon témoigne de cette transformation et préfigure peut-être l’émergence de partis communautaires au sein de l’archipel français.

Qu’ils croient en une décomposition ou une recomposition, la plupart des observateurs partagent ainsi une même inquiétude concernant l’avenir de la démocratie. Car les clivages de classe comme les logiques ethnico-religieuses ne permettent pas aisément de dégager un compromis politique et social. Ce phénomène, conjugué à la montée de l’abstention, alimente dangereusement la crise démocratique. L’élection du président de la République, puis de sa majorité, permettra-t-elle de réguler les conflits dans la société?

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Le Figaro

«Big Business» N°88 : la bataille de Twitter

Bertille Bayart

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Elon Musk revisite la grammaire des OPA hostiles.

Chers abonnés,

Je dois vous faire un aveu : je me sens jalouse. Jalouse de mes confrères journalistes business américains qui peuvent suivre au plus près l'incroyable histoire de l'offre de rachat de Twitter par Elon Musk. Je suis évidemment fascinée par les deux réussites exceptionnelles qu'Elon Musk a - déjà - à son crédit : Space X, qui a révolutionné l'industrie spatiale, et Tesla, qui a fait de même dans l'automobile. Mais entendons-nous, je ne suis pas une admiratrice béate du personnage, fantasque, imprévisible, et parfois détestable.

Concernant l'offre sur Twitter cependant, c'est justement le caractère incontrôlable d'Elon Musk qui aiguise ma curiosité. Le culot est souvent l'ingrédient indispensable aux opérations de fusion-acquisition les plus passionnantes. D'une certaine façon, dans sa tactique et son comportement, Musk me fait penser à Vincent Bolloré : sans scrupule, sans limites, appliquant sa propre grammaire des affaires. Quand on lui demande de décrire Musk d'un mot, Tim Higgins, du Wall Street Journal, répond : «a gambler» , un joueur, un parieur. Et comme «dealmaker» ? «Agressif», répond le journaliste. Ces deux mots sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour évoquer les coups de bourse d'un Bolloré. Les méthodes, à une génération d'écart, ne sont pas si éloignées. Une saga boursière de Bolloré commence toujours par un coup de fil de l'homme d'affaires au patron de sa cible. Avec Musk, cela commence par un tweet. Ah ! Si Vincent Bolloré tweetait…! Imaginez ce qu'aurait été la bataille pour la prise de contrôle du groupe Lagardère - sur lequel Vivendi vient de lancer officiellement son OPA - si ses protagonistes l'avaient livrée en direct sur le réseau social.

Le plan de bataille

Revenons à Twitter, la cible, et le déroulé en bref des événements.

Le 25 mars, Elon Musk lance une série de tweets sur l'avenir de Twitter. «La liberté d'expression est essentielle à la démocratie. Pensez-vous que Twitter adhère à ce principe? », interroge-t-il. Ajoutant le lendemain : «faut-il une nouvelle plateforme ? ». À ce moment-là, le marché bruisse de l'hypothèse selon laquelle le patron de Tesla pourrait créer un nouveau réseau, concurrent de Twitter.

Le 4 avril, Elon Musk annonce détenir 9,2% du capital de l'entreprise, une position accumulée mi-mars.

Le 5 avril, Twitter annonce qu'Elon Musk va rejoindre son conseil d'administration et s'engage à ne pas dépasser 14,9% du capital (on dirait un copier-coller de l'accord conclu au début de leur affrontement entre Bolloré et Bouygues en 1997!).

Le 7 avril, Elon Musk se livre à l'une de ses… pitreries en ligne.

Le 11 avril, Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter.

Le 14 avril, Elon Musk lance une offre de rachat de la plateforme qu'il valorise 43 milliards de dollars. «C'est important pour la démocratie, c'est important pour les États-Unis en tant que pays libre», justifie-t-il quelques heures plus tard lors d'une conférence TED.

Le 15 avril, le conseil d'administration de Twitter riposte avec l'adoption d'une pilule empoisonnée. Si Musk, ou un autre, passe le seuil des 15% du capital, la société peut déclencher une émission d'actions à prix cassé qui diluera la position de l'assaillant.

Beaucoup de questions

Elon Musk ira-t-il au bout ? Le marché, qui s'était enflammé lors du déclenchement des hostilités, est traversé de doutes. La preuve : l'action Twitter évolue autour de 45 dollars, très en dessous des 54,20 dollars, à prendre ou à laisser selon lui, mis sur la table par Elon Musk. Ce n'est pas seulement la détermination à se défendre de la part de la société qui joue. Ce sont aussi des questionnements sur la capacité d'Elon Musk à financer son opération, si richissime soit-il (en actions de ses entreprises). Car, et c'est je pense inédit pour une opération de cette taille, c'est bien Elon Musk en tant que personne physique, sans même le filtre d'une holding ou d'une société personnelle quelconque, qui a déposé l'offre sur Twitter, enregistrée auprès de la SEC, l'autorité de marché américaine. À noter : Musk est conseillé par Morgan Stanley, tandis que Goldman Sachs assiste Twitter dans sa défense. Cette opération d'un nouveau genre met donc aux prises les plus vieilles gloires de Wall Street, plutôt que les boutiques de conseil qui cherchent à rafler le marché des deals dans l'univers de la tech.

Qui décide ? Dans les offres hostiles américaines, la même question se pose toujours : qui décide du sort d'une entreprise, son conseil d'administration ou ses actionnaires en direct ? La chorégraphie est rituelle mais évidemment, Elon Musk y apporte sa touche personnelle. Il en a fait un sondage… sur Twitter.

Twitter doit-il changer ? Comme son aîné français Vincent Bolloré, Musk s'attaque à une société sous-valorisée et qui traverse un moment de fragilité managériale depuis le départ de son fondateur Jack Dorsey fin 2021. Derrière ses provocations, Elon Musk pose des questions de fond pour le réseau social dont l'action vaut aujourd'hui plus ou moins le même prix qu'avant la pandémie quand Alphabet (Google) par exemple a vu sa valorisation doubler. Le 9 avril, Musk faisait l'inventaire des comptes les plus suivis sur le réseau (Barack Obama, Justin Bieber, Katy Perry…), et constatait que la plupart n'y sont en réalité que très peu actifs. Taylor Swift, sixième compte le plus suivi, «n'a rien posté en trois mois», soulignait-il.

Le débat de fond. Une bonne opération de fusion-acquisition se doit de soulever des questions qui dépassent l'avenir immédiat de la cible. Dans le cas de Twitter, l'offensive d'Elon Musk pose deux sujets. Le premier, c'est l'éternelle controverse sur le penchant des milliardaires à racheter des médias, hier des journaux (aux États-Unis, Jeff Bezos a racheté le Washington Post), aujourd'hui un réseau social, qui ne sont pas leur cœur de métier mais peut-être des outils d'influence, voire, parfois, des danseuses. Pour Elon Musk, Twitter a une valeur particulière. Il connaît la puissance potentielle du réseau, pour l'avoir utilisée pour propulser le cours du bitcoin ou ferrailler contre la SEC.

Le second, c'est le débat sur la liberté d'expression. Un très vieux sujet là encore, devenu brûlant à l'ère des réseaux sociaux. Ceux-ci nous offrent le pire et le meilleur à la fois. On le voit dans le contexte de la guerre en Ukraine, à l'occasion de laquelle se déversent sur TikTok, Facebook ou Twitter les pires opérations de falsification et où se libèrent les plus bas instincts, en même temps que se créent des espaces uniques, et inédits dans l'histoire, d'expression pour ceux qui sinon en seraient privés.

Dans le cas de Twitter, la polémique s'est cristallisée au moment où le réseau a banni son membre le plus actif, l'ancien président des États-Unis Donald Trump après les événements du 6 janvier 2021 au Capitole. Elon Musk, ce libertarien qui a quitté la Californie pour le Texas, défend une totale liberté d'expression plutôt que la montée en puissance de la modération. Car de la modération à la censure, où est la limite et qui la définit ? J'avoue être partagée sur la question. On trouve un écho de ce débat en France, dans la campagne électorale, avec la position prise par Emmanuel Macron contre l'anonymat en ligne (mais pas le pseudonymat) dans le long entretien qu'il a accordé à Etienne Gernelle du Point . Réguler les plateformes, dit le président-candidat, «c'est une vraie aventure politique et démocratique, mais c'est nécessaire».

Sur les réseaux sociaux, on peut tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide. Les plateformes viennent utiliser nos libertés antiques ou post-révolutionnaires pour les détourner de leur essence. Il faut créer un ordre public, comme dans la rue. Ce n'est pas l'état de nature ! (...) C'est la première fois qu'un bouleversement de cette ampleur est provoqué et contrôlé par des acteurs privés, lesquels ont d'ailleurs, pour certains, des fins assez politiques. Quand on lit ce que pense Mark Zuckerberg par exemple, ou même Elon Musk, qui est devenu actionnaire de Twitter et qui est libertarien, on se rend compte qu'ils ont aussi une vision du monde. Or, la société qui se dessine ainsi n'est pas toujours démocratique…

Je vous recommande de lire aussi ce long développement écrit, sur Twitter bien sûr, par Yishan Wong, ancien patron d'un autre réseau social, Reddit. C'est intéressant parce que cela éclaire le débat vu de l'intérieur de l'univers de la tech. Yishan explique notamment que les idéaux qui ont guidé les premiers âges de l'internet ne sont plus d'actualité. Lisez. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit Elon Musk renvoyé à la qualité de dinosaure du net !

À la semaine prochaine,

Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

Netflix: les raisons du crash du champion de la vidéo

DÉCRYPTAGE - Confronté à une perte d'abonnés, le leader mondial du streaming vidéo veut changer de modèle économique.

Bulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

Guerre en Ukraine : les Français se précipitent sur l'huile et la farine

Les consommateurs se ruent sur ces deux produits de base dont une grande part provient d'Ukraine et de Russie. Les ventes ont bondi de 57 et 55% la semaine dernière.

Valeurs Actuelles

[Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron l’ignore, mais il a déjà perdu

Emmanuel Macron est désormais entré en campagne. Résultat : un meeting à Marseille qui devait être plein et dont un plan d’ensemble a révélé qu’il était presque vide. Des déplacements en province qui avaient pour objet de montrer un président-candidat au contact des Français et qui ont révélé l’hostilité de la France populaire à son égard. Des photographies censées dévoiler l’intimité sexy d’un chef d’État lors d’un moment de détente, mais qui ont laissé apparaître un adolescent hilare et débraillé en clone de BHL. Dans les trois cas, échec d’une scénographie savamment orchestrée, qui peine à dissimuler l’effondrement de celui qui était apparu en 2016 comme le nouveau Kennedy français.

Celui que les médias avaient décrit en 2017 comme un génie politique gaullo-mitterrandien, spécialiste de Machiavel et disciple de Paul Ricœur, apparaît désormais aux Français des territoires comme un petit con arrogant et incompétent. Entre ces deux extrêmes, la vérité est toute simple : Emmanuel Macron n’est ni plus ni moins que la pire erreur de casting de la Ve République. Dans l’ouvrage d’Anne Fulda paru en 2017, Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Jacques Attali révélait en toute modestie, comme à son habitude : « Emmanuel Macron ? C’est moi qui l’ai repéré. C’est même moi qui l’ai inventé. Totalement. »

La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes.

Emmanuel Macron est effectivement une invention mondaine et médiatique, un fake, un produit de la société du spectacle, inauthentique, à l’image de son meeting de Marseille : en apparence, il semble y avoir de l’épaisseur, du mouvement, de l’intensité, mais dès qu’on prend un peu de champ, comme l’a fait Paul Larrouturou, on se rend compte de l’immensité du vide. Sa politique en témoigne autant que son image : la communication léchée des ministres ne parvient plus à masquer le réel, ainsi qu’on a pu le voir lors du débat entre Gérald Darmanin et Jordan Bardella. Une fois passés les effets de style et les petites phrases, les chiffres sont là, accablants ! Le ministre de l’Intérieur s’est donc fait plier, comme cela risque d’arriver à Emmanuel Macron lors du débat de mercredi si Marine Le Pen joue sa partition avec rigueur et sérieux.

Le subterfuge pourrait-il cependant fonctionner une fois de plus ? Emmanuel Macron et son entourage y croient. Il a ainsi dragué l’électorat musulman, et même sa frange radicale, en vantant les mérites d’un concept des plus hasardeux : le “féminisme islamiste”. Il a dragué de la même manière l’électorat woke de Mélenchon. Et enfin, il a tenté d’incarner la République aux yeux de ceux qui, dans le système politique bon teint, se sont drapés d’une vertu auto-proclamée : PS, PCF, EELV, etc., toute cette gauche morale pourtant héritière de partis politiques collabos ou staliniens. Mais, soyons clair, cela ne suffira pas. Car l’orgueilleux Mélenchon ne sera pas, même s’il le souhaite ardemment, l’arbitre de ce second tour. Son électorat s’abstiendra majoritairement. Tout comme l’électorat du NPA ou de LO. Même chez LR, on ne se reportera pas sur le président au taux annoncé par les sondeurs : 45 %, car les ciottistes s’y refuseront. Seuls les cocus d’EELV et du PS iront majoritairement faire leur devoir de citoyen le doigt sur la couture du pantalon. Ce sera insuffisant.

Car la France est lasse de cette politique de série B. Elle n’en veut plus. Elle ne rêve pas pour autant de Marine Le Pen, mais elle a besoin que la démocratie respire ; elle a besoin que les idées évoluent, que les politiques publiques changent, que l’histoire déroule son fil. La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes. 25 % d’abstentionnistes suffiront à faire basculer le scrutin. 25 % de mécontents, de non vaccinés, d’oubliés, d’exclus, de Français dignes pourtant mais constamment méprisés, de Français décidés à tourner la page de cette anomalie politique que l’on a nommée « macronisme », suffiront à rendre à la démocratie un peu de souffle.

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L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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Le Figaro

Honduras : l'ex-président Hernandez extradé aux États-Unis pour trafic de drogue

Un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation à un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022, pour lequel il encourt la perpétuité.

L'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été extradé jeudi 21 avril vers les États-Unis où un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation à un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022, pour lequel il encourt la perpétuité. Escorté et menotté, Juan Orlando Hernandez, au pouvoir entre 2014 et 2022, a pris place à bord d'un avion de l'Agence antidrogue américaine, qui a décollé à 14H27 heure locale (20H27 GMT) d'une base de l'armée hondurienne à Tegucigalpa, ont constaté des journalistes de l'AFP. Son avion devait faire escale à Fort Lauderdale (Floride), avant d'atterrir à New York, où l'attend la justice américaine. Il doit comparaître devant un juge vendredi.

À lire aussiL'ex-président du Honduras tombe pour trafic de drogue

L'ex-chef de l'État, 53 ans, qui a cédé le pouvoir le 27 janvier à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, avait été arrêté moins de trois semaines plus tard, le 15 février, dans sa résidence de la capitale.

La veille, le tribunal fédéral de Manhattan avait déposé une demande formelle d'extradition de l'ex-président de droite pour sa participation présumée à une «association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis». Le ministre de la Justice américain Merrick Garland l'a accusé d'avoir «abusé de son poste de président du Honduras de 2014 à 2022 pour faire fonctionner le pays comme un narco-État», lors d'une déclaration à la presse jeudi. «Hernández est soupçonné d'avoir reçu des millions de dollars de plusieurs organisations de trafic de drogue», a ajouté le ministre à Washington. Notamment, en 2013 «un pot-de-vin d'un million de dollars d'El Chapo, qui était le chef du cartel de Sinaloa, en échange d'une promesse de protéger le trafic de drogue des cartels au Honduras», a détaillé le procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams. «À cause de ces crimes présumés, des communautés aux États-Unis ont souffert et le peuple du Honduras a souffert», a insisté Merrick Garland.

Un «narco-État»

Juan Orlando Hernandez, qui s'était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue avait d'abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été en 2017 l'une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l'opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts. La justice américaine a depuis condamné son frère, l'ex-député «Tony» Hernandez, en mars 2021 à la perpétuité pour avoir œuvré aux côtés des narcotrafiquants dans ce vaste trafic vers les États-Unis. Les procureurs américains estiment que l'ancien président - élu député à partir de 1998 puis président du Parlement à partir de 2009 -est lui aussi impliqué dans l'importation des centaines de tonnes de cocaïne.

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La chute a été excessivement rapide pour l'ex-chef d'État. Le 17 mars, un juge d'extradition de première instance avait accédé à la demande des États-Unis, confirmée le 28 mars par la Cour suprême du Honduras. Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un «narco-Etat» en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis. L'ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos «Tigre» Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir «supervisé» les opérations.

«Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot», avait écrit JOH - ses initiales et son surnom - dans une lettre manuscrite rédigée en prison destinée aux membres de la Cour suprême avant leur décision définitive. Ces accusations sont, selon lui, une «vengeance des cartels», «un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais». Mais pour le secrétaire d'État américain Antony Blinken, l'ancien chef d'État «a commis ou facilité des actes de corruption et de trafic de drogue» et a «utilisé les gains retirés des activités illicites pour (financer) des campagnes politiques». En échange de pots-de-vin, JOH a «protégé les narcotrafiquants des enquêtes, (évitant leur) arrestation et leur extradition», assurent les autorités américaines. Plusieurs propriétés, avoirs financiers, entreprises et d'autres biens «liés au noyau familial» ont été saisis par la justice le 1er avril.

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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Le Figaro

Audiences: un final honorable pour Section de recherches, «Top Chef» reste stable

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 22/04/2022 à 09:43
  • Publié le 22/04/2022 à 09:43

Les audiences du jeudi 21 avril 2022 pour les programmes diffusés en première partie de soirée.

«Je m’attendais à l’arrêt de “Section de recherches”», confiait récemment Xavier Deluc. La série de TF1 lancée en 2006 prenait fin ce jeudi 21 avril. Le capitaine Bernier a ainsi tiré sa révérence devant près de 5,07 millions de téléspectateurs (25,8% de PDA). Mais cette fin définitive a rassemblé tout de même moins que, l’année dernière, le final de la saison précédente, la quatorze. Ils étaient alors 5,72 millions.

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Derrière se trouve «Top Chef». Exceptionnellement diffusé ce jeudi, pour cause de débat la veille, l’émission culinaire qui s’est soldée par le départ de Lucie a réuni 2,45 millions d’amateurs (13,9% du public) de fouets et de casseroles. C’est à peine plus que la semaine passée: 2,39 millions de personnes.

En troisième position, France 2 diffusait un «Envoyé spécial» sur les pièges d’Internet ainsi que sur la campagne présidentielle. Résultat: 1,78 million de personnes devant leur téléviseur. Le magazine remonte donc. Il avait atteint son plus bas la semaine passée avec le score de 1,5 million. À noter que la série En thérapie, production phare d’Arte, a perdu deux cent mille téléspectateurs.

Section de recherches (1/2)

Top Chef

Envoyé spécial

Tellement proches

Créance de sang

Cataclysmes, les grands régulateurs

Dirty Dancing

En thérapie

Rush Hour 3

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Le Figaro

«Cela ressemblait à de la pure haine» : Johnny Depp décrit les scènes de violence entre lui et Amber Heard

Mercredi 20 avril, la star de Pirates des Caraïbes a donné sa version des faits pour la seconde fois depuis le début de ce procès.

Le procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard s'est ouvert le 11 avril au tribunal de Fairfax, en Virginie. L'acteur accuse son ancienne épouse de diffamation depuis une tribune publiée dans le Washington Post en 2018, où elle se présentait comme victime de violences conjugales. À ce titre, il lui réclame 50 millions de dollars. Alors que depuis près d'une semaine, les témoins défilent à la barre, l'interprète de Pirates des Caraïbes a donné sa version des faits pour la seconde fois ce mercredi 20 avril.

Si celui-ci n'a pas nié les disputes au sein de couple, incluant des «injures dégradantes», il les a surtout imputées à son ex-femme. «Cela ressemblait à de la pure haine pour moi», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Si je restais à me disputer avec elle, j'étais sûr que ça allait dégénérer en violence, et c'était souvent le cas.»

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Pour l'acteur de 58 ans, c'est donc à Amber Heard de s'expliquer sur la violence qu'il y avait au sein de leur foyer. Il a expliqué avoir souvent reçu des gifles de sa part ou des bousculades. Au cours d'une dispute, elle lui aurait également «jeté une bouteille de vodka sur la main, coupant son majeur jusqu'à l'os». «Elle a un besoin de violence qui surgit de nulle part», a-t-il poursuivi.

Johnny Depp et Amber Heard : le feuilleton de leur histoire d'amour en images

Amber Heard s'est défendue en expliquant qu'elle n'avait lancé des objets que «pour s'échapper lorsqu'il la battait». Cette dernière a aussi avoué avoir frappé Johnny Depp, mais la encore, elle a assuré que c'était seulement pour se défendre car «elle craignait qu'il ne la pousse dans les escaliers».

Tache de sang et vernis à ongles

Johnny Depp a fait état d'un épisode manipulateur de la part d'Amber Heard. Alors qu'il tentait de la calmer pendant une crise de violence, mettant ses bras autour d'elle pour la contenir, leurs deux fronts se seraient percutés. L'actrice d'Aquaman aurait alors assuré qu'il venait de lui casser le nez, tenant un mouchoir rempli de sang dans la main. Sans préciser comment, Johnny Depp a expliqué avoir découvert, quelque temps plus tard, que la tache rouge provenait en réalité d'un tube de vernis à ongles.

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp

Pour clore son témoignage, la vedette de cinéma a expliqué que les accusations de son ancienne compagne lui avaient «tout» coûté, le plaçant en état d'homme «fini». «Lorsque ces allégations ont fait le tour du monde, disant aux gens que j'étais un danger, ivre, sous cocaïne, un homme qui, soudainement dans la cinquantaine, battait les femmes, c'était fini. J'étais fini», a estimé la vedette. Et de conclure : «J'ai perdu à ce moment-là. Quelle que soit l'issue de ce procès, je porterai cela pour le reste de mes jours.»

En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils

Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.

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Le Figaro

Le Lac des soupçons: amours d’été sous la Stasi

Cette série allemande raconte les amours de deux sœurs ressortissantes de la RDA en vacances en Hongrie à l’été 1986, alors que la Stasi veille encore. Une comédie douce-amère avec la grande Histoire en toile de fond, à découvrir sur Arte.tv.

L’été 1986 a un délicieux goût de liberté pour Maja (Sonja Gerhardt - Deutschland 83 ) et Catrin (Cornelia Gröschel - Tatort). Les deux sœurs, citoyennes de RDA, ont obtenu un laisser-passer pour des vacances au lac de Balaton, en Hongrie. Les voilà parties à l’Ouest, en mode stop, sac à dos et toile de tente, pour ce lieu de villégiature réputé, découvrant avec ravissement, voire fascination, la société de consommation. C’est aussi le temps des amours. La superbe et volage Maja séduit le propriétaire d’un hôtel de luxe réservé aux Occidentaux qui lui fait mener la grande vie. La plus sage Catrin, elle, succombe au charme de son voisin de camping, venu de l’Est lui aussi.

Le plein des tubes de l’époque: Cindy Lauper, Joe Cocker, Billy Idol

Après, notamment, le formidable The Honourable Woman avec Maggie Gyllenhaal, la plateforme Arte.tv poursuit sa programmation «Héroïnes en séries» avec cette fiction allemande datant de 2017: Le Lac des soupçons (intitulé Honigfrauen - filles de miel dans la version originale, du nom donné aux jeunes Allemandes de l’Est réputées céder facilement aux Allemands de l’Ouest). Elle débute sur le ton de la comédie romantique, mi-Cendrillon, mi Pretty Woman, lumière dorée et couleurs éclatantes à l’appui pour mieux marquer le choc des cultures. Le charme opère et on ne s’en étonne pas, le scénario étant signé Chris Silber, coauteur du film Good Bye Lenin d’heureuse mémoire. La bande originale, qui fait le plein des tubes de l’époque - de Cindy Lauper à Joe Cocker en passant par Billy Idol - et de mélodies façon La Croisère s’amuse, parachève l’ambiance idyllique.

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Mais, bientôt, le vernis se fendille. Le père biologique de Catrin, qui avait abandonné sa compagne lors de sa grossesse 25 ans plus tôt, séjourne dans le camping avec la ferme intention de faire enfin la connaissance de sa fille qui ne sait rien de son existence. Surtout, la Stasi, police secrète de RDA, veillant à ramener ses brebis au bercail, est partout: micros de surveillance dans les tentes, espions jouant les vacanciers lambda... Entre tentatives de déjouer le travail des passeurs et incitation à la délation et à la trahison, les romances estivales pourraient bien tourner au drame... Si la fiction prend parfois trop la clé des champs et traîne en longueur, elle réussit plaisamment et intelligemment le mariage de la comédie douce-amère, de la chronique familiale et de celle d’une Histoire à la fois si lointaine et si proche.

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Le Figaro

Macron-Le Pen: ces deux France que tout oppose

ANALYSE EXCLUSIVE - Dans une étude réalisée pour Le Figaro et la Fondation Jean Jaurès, Jérôme Fourquet analyse les électorats des deux finalistes.

Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Tout comme les listes LREM et RN étaient également arrivées en tête aux européennes de 2019. C’est la confirmation d’un nouveau duopole se substituant au vieux couple LR-PS. L’analyse des résultats fait apparaître que les deux finalistes s’appuient sur deux France qui s’opposent terme à terme, tant au niveau socioculturel qu’au plan géographique, mais aussi qu’en termes de trajectoire personnelle et collective.

● Plus de 65 ans: 39% pour Macron, 18% pour Le Pen

L’analyse par tranches d’âge fait ressortir des profils différents entre les électorats des finalistes. Ils font quasiment jeu égal chez les moins de 35 ans et les 50-64 ans, mais Marine Le Pen devance son concurrent au sein des 35-49 ans, qui constituent le cœur des classes d’âge actives ayant des enfants à charge. Emmanuel Macron surclasse son opposante parmi les 65 ans et plus (39% contre 18%).

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Au premier tour de l’élection présidentielle de 2017, Macron devançait déjà Le Pen parmi les seniors, mais l’écart était plus faible (26% contre 14%), François Fillon régnant alors en maître chez les retraités (39% des suffrages). Cinq ans plus tard, Valérie Pécresse ne recueille plus que 10% des voix dans cette population. L’électorat âgé de droite a été centrifugé: Éric Zemmour atteint 8% dans cette tranche d’âge et Emmanuel Macron voit son score y bondir de 13 points. Dans un contexte de crises multiples (pandémie, guerre en Ukraine, tensions économiques), le réflexe légitimiste en faveur du président sortant a fonctionné à plein dans cet électorat âgé, chez qui l’annonce du recul de l’âge de départ à la retraite a également été perçue positivement. Cet apport de l’électorat de droite a été décisif pour élargir l’assise du macronisme, dont l’électorat comprend désormais 43% de retraités alors qu’ils ne représentent que 24% de celui de Marine Le Pen. Ces chiffres éclairent leur positionnement respectif sur le dossier des retraites.

Lire l’intégralité de la note de Jérôme Fourquet, cartographie établie par Céline Colange et Sylvain Manternach:

Macron- Le Pen : deux France face à faceLeFigaro

● Macronistes qui dirigent, lepénistes qui exécutent

Sociologiquement, un clivage de classe s’observe entre une «France d’en haut», qui a soutenu Macron et une «France d’en bas», pour reprendre une expression raffarinienne, qui s’est reconnue dans Le Pen. Si les deux candidats font jeu égal dans la classe moyenne (professions intermédiaires et artisans-commerçants), le rapport de force est à front renversé entre les CSP+ et les ouvriers-employés.

Si les deux candidats s’appuient sur des coalitions sociologiques diversifiées, intégrant notamment chacune un quart des classes moyennes, on peut néanmoins parler d’une opposition entre deux «fronts de classe». Emmanuel Macron ne rallie pas moins de 40% des voix des cadres du secteur privé contre seulement 14% pour Marine Le Pen. Inversement, cette dernière a été soutenue par 33% des personnes en CDD ou en intérim, son concurrent étant distancé (17%) dans cette frange la plus précaire du salariat.

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De même, la candidate du RN obtient ses meilleurs résultats parmi les salariés qui exercent les métiers les plus pénibles (station debout, port de charge lourde, gestes répétitifs, exposition aux intempéries, horaires de nuit ou décalés, exposition au bruit, aux produits chimiques etc.) alors que le président sortant prend l’ascendant dans la partie du salariat non exposé à la pénibilité. De manière assez caricaturale se font face, d’une part, l’encadrement et les métiers les mieux cotés et, d’autre part, le personnel d’exécution et les travailleurs cantonnés aux tâches les plus dures et les moins valorisées, soit ceux que Denis Maillard appelle les salariés du «back office» et que nous qualifions de classes subalternes.

Ce clivage ne saurait donc se réduire à la seule dimension salariale. Ce qui se joue ici, sur le plan psychologique, n’est rien de moins que la place qu’occupent ces deux groupes dans le processus économique. Quand une part importante des macronistes dirigent et encadrent, ou à défaut disposent d’une certaine autonomie, la condition majoritaire des lepénistes est d’exécuter ou de n’avoir qu’une faible prise sur le cours de choses.

● «Front row kids» vs «back row kids»

Un autre facteur contribue à nourrir un sentiment de sujétion et de domination symbolique très profond dans l’électorat frontiste: le faible niveau de diplôme dont il dispose. Dans son analyse sur la victoire de Donald Trump en 2016, le journaliste américain Chris Arnade parlait d’une opposition entre les front row kids (les premiers de la classe) et les back row kids (les cancres du fond de la classe). On retrouve en France le même clivage très marqué avec un électorat macroniste qui se recrute préférentiellement dans les catégories les plus diplômées quand le «marinisme» rencontre un écho d’abord dans les populations les moins dotées en capital scolaire. Les graphiques montrent une situation à front renversé avec un sortant à 36% parmi les titulaires d’un second cycle universitaire, quand sa rivale obtient le même score… mais chez les électeurs n’ayant pas le bac.

Dans plusieurs de ses livres, Emmanuel Todd insiste sur un phénomène qu’il appelle la modification de la stratification éducative. À partir des années 1970-1980 aux États-Unis et des années 1980-1990 en France, la proportion de jeunes obtenant le bac puis poursuivant des études supérieures a considérablement augmenté. Mécaniquement, et avec un temps de retard, la répartition de l’ensemble de la population selon le niveau de diplôme s’en est trouvée profondément modifiée, la proportion de bacheliers et de diplômés du supérieur devenant majoritaire. Les répercussions culturelles et sociales de cette modification de la stratification éducative du pays sont immenses. Alors que le fait de ne pas disposer du bac était la norme (au sens statistique du terme) dans la France des années 1980, le non-bachelier est aujourd’hui minoritaire. Avoir le bac dans les années 1980 constituait un marqueur socioculturel valorisé, alors que c’est aujourd’hui le minimum requis. Sur le marché du travail, les non-bacheliers et les simples bacheliers avaient accès à de nombreux emplois il y a une quarantaine d’années alors que ces populations sont aujourd’hui cantonnées aux métiers les moins valorisés et les moins rémunérés.

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Cette modification de la stratification éducative a une traduction politique. C’est ce qui s’est passé avec le FN, dont la mutation de la structure de l’électorat entre les présidentielles de 1988 et de 2022 porte les stigmates de cette révolution éducative. Tout se passe comme si le parti lepéniste avait progressivement capitalisé sur le ressentiment et le sentiment de relégation culturelle et sociale des publics les moins diplômés au fur et à mesure que le niveau éducatif moyen était rehaussé. À l’autre extrémité de la pyramide éducative, les plus diplômés continuaient de jouir de situations professionnelles correctes ou confortables, incarnaient le sens de l’histoire et leur vision du monde devenait hégémonique, quand celle des groupes les moins diplômés était marginalisée.

En plus d’une situation sociale plutôt favorisée, les rendant moins enclins à voter pour le FN-RN, les plus diplômés ont suivi plusieurs années d’études supérieures au cours desquelles ils ont souvent évolué dans un bain culturel et idéologique valorisant l’altérité, l’ouverture au monde et rejetant les postures d’autorité. Plus longtemps immergés dans ce bain culturel que les personnes n’ayant pas suivi d’études supérieures, les plus diplômés ont développé un habitus, pour reprendre un concept de Pierre Bourdieu, les rendant imperméables au vote frontiste. De fait, en un peu plus de trente ans, le vote Le Pen n’a quasiment pas progressé auprès des personnes ayant un niveau supérieur à bac+2, alors que le vote frontiste explosait parmi les bacheliers et les non-bacheliers, catégories perdantes de la nouvelle stratification éducative.

● France du «triple A» et France de l’ombre

Cette opposition se décline également au plan géographique. Avec Jean-Laurent Cassely, nous avons essayé de décrire la nouvelle organisation spatiale du territoire national issue des métamorphoses économiques qu’a vécues notre pays au cours des dernières décennies. Sous l’effet de la désindustrialisation et du déclin de l’activité agricole, de la métropolisation, de la montée en puissance du tourisme ainsi que des secteurs de l’immobilier et de la grande distribution dans notre modèle économique, de l’augmentation du nombre de retraités, notre géographie a été profondément restructurée autour d’une nouvelle hiérarchie fondée sur l’inégale désirabilité des territoires.

Tout en haut de cette hiérarchie, on trouve ce que nous avons appelé la France «triple A» qui regroupe le cœur des métropoles les plus attractives, les banlieues résidentielles, les zones touristiques (littoraux, campagnes «instagrammables», stations de ski etc.). À l’opposé, se situe la France de l’ombre, celle qui ne fait pas rêver et où les prix de l’immobilier sont peu élevés. Cette France de la relégation englobe les vieux bassins industriels en crise, les zones rurales les plus excentrées, les petites villes en déclin et sans attrait touristique, ainsi que les couronnes périurbaines éloignées de grandes métropoles et sans cachet paysager à valeur immobilière. Entre ces deux pôles, se situe toute une série de situations intermédiaires. Et si la lutte des classes n’a pas disparu, la France est aujourd’hui le théâtre d’une violente lutte des places. Au quotidien, des millions de ménages sont en concurrence pour essayer de se loger dans les étages les plus élevés et les plus cotés de l’échelle de désirabilité territoriale. Quand le barreau visé initialement s’avère hors de portée financièrement, on se rabat la mort dans l’âme sur l’échelon inférieur, dont on évince alors un autre ménage moins aisé que soi-même, qui à son tour va descendre d’un étage et aller se loger un peu plus loin du cœur de la métropole ou du bord de mer par exemple.

La carte du rapport de force entre vote Macron et vote Le Pen se superpose de manière frappante avec celle de l’inégale désirabilité des territoires, le vote Macron étant le plus élevé dans la France triple A, alors que les électeurs lepénistes sont surreprésentés dans la France de l’ombre. On voit ainsi que le président sortant surclasse très nettement sa rivale dans la plupart des métropoles et grandes villes, avec un écart maximal de près de 30 points dans la capitale.

Cette très nette domination macronienne dans les grandes villes se vérifie partout à quelques exceptions près. Sur le littoral méditerranéen, l’écart est plus serré (à Montpellier, Marseille ou Nice) voire s’inverse, la candidate dépassant son adversaire à Perpignan, Béziers ou Toulon.

À proximité immédiate du cœur des grandes métropoles, certaines communes aisées et convoitées sur le marché immobilier font aussi partie de la France triple A. Et dans ces villes, l’avance du président sortant est écrasante.

● Le vote Le Pen indexé sur la distance aux métropoles

Quand on s’écarte du cœur des grandes agglomérations et que l’on quitte progressivement la zone triple A, le vote Macron diminue progressivement et le vote Le Pen gagne en puissance. Ainsi, comme lors des précédents scrutins, on constate cette année encore une corrélation entre le gradient d’urbanité et l’intensité du vote RN. Sur le plan national, ce vote passe en moyenne de 15,9% à moins de 10 kilomètres du cœur d’une agglomération de 200.000 habitants, à 22,6% dans un rayon de 10 à 20 kilomètres, puis à 25,6% entre 20 et 30 kilomètres. Le climax est atteint en moyenne entre 30 et 60 kilomètres, avec un score moyen de près de 28%, dans ce que l’on peut qualifier de grand périurbain, qui correspond à la fois aux zones où se situe la pointe la plus éloignée de l’étalement urbain pour les grandes métropoles et à des petites villes isolées à l’écart des grandes agglomérations. Comme le montre le graphique ci-dessous, le vote Macron suit une trajectoire inverse, avec un sommet dans le cœur des grandes agglomérations et un point bas dans le grand périurbain, même si, dans ces territoires, il bénéficie d’un soutien non négligeable.

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Ces territoires accueillent notamment une population qui travaille dans la grande métropole, mais qui n’a pas pu se loger plus près du fait des prix de l’immobilier trop élevés dans les premières couronnes périurbaines. On se situe ici dans les échelons les plus dévalorisés de l’échelle de désirabilité territoriale. C’est également dans ces territoires que sont souvent implantés les entrepôts logistiques et ce qui reste d’industries dans le pays. Cette «France backstage» participe dans l’ombre au rayonnement des métropoles en abritant à la fois les activités nécessaires à leur bon fonctionnement ainsi que les petites mains qui y travaillent. Dans cette France des coulisses, le ressentiment est profond. On souffre d’une moindre présence des services publics, mais aussi et surtout de ne pas pouvoir profiter davantage des bons côtés des grandes métropoles dont on a dû s’éloigner. Ce sentiment de relégation y nourrit le vote RN dans une population se vivant comme citoyens de seconde zone.

Dans ce grand périurbain, les déplacements se font en voiture et l’automobile occupe une place centrale dans les modes de vie. Et ce n’est donc pas un hasard si le vote RN est celui qui est le plus corrélé de tous les votes avec le degré de dépendance à la voiture. Marine Le Pen rassemble 29% des personnes se disant très dépendantes au quotidien de la voiture, contre 24% parmi ceux qui en sont assez dépendants et seulement 19% au sein de ceux qui en sont peu ou pas dépendants. On mesure à la lumière de ces chiffres la dimension éminemment politique du prix des carburants. Le «peuple de la route» s’était manifesté sur les ronds-points lors du mouvement des «gilets jaunes». Il a une nouvelle fois fait entendre sa voix dans les urnes à l’occasion de ce scrutin.

Lorsque l’on s’éloigne encore davantage des grandes agglomérations, le vote Le Pen perd en intensité alors que le vote Macron remonte un peu. Dans ces territoires, la proportion de commuters, ces personnes travaillant dans les métropoles mais en résidant à bonne distance, est moins élevée que dans le grand périurbain. On y trouve également davantage de personnes âgées et d’agriculteurs, car ces espaces situés à plus de 60 kilomètres des principales agglomérations sont à très nette dominante rurale et agricole. Et de la même façon que la forte proportion de cadres et des plus diplômés dans le cœur des métropoles et les premières couronnes y nourrit un fort vote Macron, la présence de retraités, autochtones ou non, dans ces espaces très ruraux se traduit par un niveau de ce vote non négligeable. Les ouvriers et employés, catégories les plus acquises au RN, sont quant à eux davantage représentés dans le grand périurbain.

Le vote selon le gradient d’urbanité s’explique donc à la fois par l’inégale distribution des classes sociales dans l’espace, mais les lieux de résidence jouent également un rôle. À classe sociale identique, le mode de vie, le degré de dépendance à la voiture, le rapport à la grande métropole et le sentiment d’occuper un échelon plus ou moins élevé dans l’échelle de désirabilité territoriale ne sera pas le même en fonction de l’endroit où l’on habite. Cet effet de lieu vient ainsi se superposer à l’effet de structure sociale (poids des différentes CSP dans un lieu donné).

● Les villes littorales et touristiques pour Macron

Hormis le cœur des métropoles et leurs premières couronnes aisées, la France triple A comprend aussi les zones littorales et les stations balnéaires, qui, dans une société marquée par le tourisme et la recherche d’une meilleure qualité de vie, sont très désirées, le Covid et l’essor du télétravail ayant encore accentué la pression immobilière et démographique dans ces zones, notamment sur la façade atlantique. Sur ce littoral, le vote Macron, qui était déjà conséquent en 2017, atteint cette année des niveaux très élevés du fait du basculement de tout une partie de l’électorat de droite principalement retraité, important sur ces côtes, Macron ayant également capté les professionnels du tourisme (hôteliers, restaurateurs…), puissamment aidés lors de la crise Covid par le «quoi qu’il en coûte».

Dans ces communes très prisées, l’avance du candidat de LREM sur Marine Le Pen, atteint souvent plus de 20 points. Quand on quitte le littoral pour s’enfoncer dans les terres, le prix de l’immobilier diminue progressivement du fait d’une moindre attractivité des communes. L’intensité du vote Macron baisse tandis que le score de Le Pen augmente, les courbes se croisant en moyenne à 30 kilomètres de la côte, comme on peut le voir par exemple à Perros-Guirec (Côtes-d’Armor). En partant de cette commune, où le président sortant surclasse sa rivale de 21,5 points, et en suivant la D788 puis la D11, on pénètre dans l’intérieur du Trégor, où le vote RN prend l’ascendant progressivement et dépasse le vote Macron à partir de la commune de Plouaret.

On constate les mêmes types d’écarts dans le Vaucluse. Dans les communes du très réputé massif du petit Luberon, Macron domine très largement Le Pen: 37,2% contre 14,5% à Lourmarin, 31,2% contre 21,7% à Ménerbes, 30,7% contre 16,9% à Lacoste et 30,3% contre 21,4% à Bonnieux. Mais dès que l’on sort de ce périmètre très renommé, le rapport de force s’inverse et la candidate frontiste vire en tête avec un score moyen de 32,5% contre 25% dans les communes situées au nord (Taillades, Maubec, Les Beaumettes et Robion) et de 30% contre 23% pour Macron dans les communes en limite sud du massif: Cheval Blanc, Lauris, Puyvert, Cadenet et Mérindol. Ce n’est sans doute d’ailleurs pas un hasard si Marine Le Pen après son meeting d’Avignon, a déambulé à Lauris mais n’a pas fait étape dans la zone triple A du Luberon.

● Terres de vignobles et zones frontalières

Dans la France d’après, c’est-à-dire cette France issue de la grande métamorphose intervenue au cours des dernières décennies et qui est devenue largement postindustrielle, le tourisme et les loisirs sont désormais des activités économiques essentielles, qui ont restructuré le territoire et qui procurent aux zones où elles sont développées de très importantes retombées en termes d’emplois et de revenus. Les hauts lieux de l’industrie touristique tricolore sont ainsi des territoires économiquement bien portants et appartiennent à cette France triple A. Ici aussi, les résultats sont marqués par un survote Macron, qui y surclasse nettement Le Pen.

Le cas de la petite commune de Douaumont-Vaux, dans la Meuse, illustre de manière archétypale l’impact d’une importante fréquentation touristique sur la sociologie locale et sur l’état d’esprit régnant dans la population. Village martyre durant la Première Guerre mondiale, Douaumont est aujourd’hui l’un des principaux lieux du tourisme mémoriel attirant de très nombreux visiteurs français et étrangers, ces flux générant une activité économique spécifique et très localisée. Dans cette commune, le président sortant a obtenu 40,7% des voix contre 13,6% pour sa rivale, alors que sur l’ensemble du département de la Meuse, le rapport de force était inversé: 24,9% pour Macron, contre 35,1% pour Le Pen, l’effet de la manne mémorielle ne se faisant sentir que sur un périmètre très réduit.

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Les zones de vignobles les plus réputées font également partie de la France triple A. Hormis la prospérité des représentants de la filière viticole locale, le tourisme génère également de nombreuses retombées économiques, qui participent de la richesse de ces territoires. Ici aussi, les rapports de force penchent très nettement en faveur de Macron, une partie de l’électorat de droite traditionnelle l’ayant rejoint cette année et amplifié les écarts. Ainsi par exemple dans les villages de la Côte de Nuits, Macron devance très largement Le Pen: 40,7% contre 20,1% à Vosne-Romanée, 36,9% contre 17,8% à Fixin, 36% contre 20,2% à Vougeot et 35,8% contre 21,8% à Chambolle-Musigny. On observe le même phénomène à Sancerre (39% contre 17%), Hautvillers en Champagne d’où provient le célébrissime Dom Pérignon (38,7% contre 21,9%), Meursault (34,9% contre 21,7%) ou bien encore à Saint-Émilion (33,9% contre 20,3%). Mais l’effet de ruissellement de la richesse produite par la vigne et le tourisme demeure très localisé et ne dépasse guère les limites des terroirs concernés. La traduction électorale est à l’avenant: le vote Macron diminue et le vote Le Pen grimpe assez rapidement quand on s’éloigne de quelques kilomètres de ces vignobles.

Certaines zones frontalières bénéficient également d’apports financiers importants de par la présence de travailleurs frontaliers, qui disposent d’un niveau de revenu nettement plus élevé que les salariés hexagonaux. La frontière avec le Luxembourg, mais aussi et surtout avec la Suisse, du sud de l’Alsace jusqu’à Thonon-les-Bains en Haute-Savoie en passant par le Haut-Doubs, Pontarlier et le pays de Gex, appartiennent également à la France triple A. La pression immobilière y est très forte, dopée par l’attractivité des pays voisins et le haut niveau de revenu des frontaliers. Et ici aussi, Emmanuel Macron devance nettement Marine Le Pen: 33,2% contre 17% à Gex, ou 33,2% contre 14,1% à Saint-Julien-en-Genevois par exemple.

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France24 - Monde

Diane Wattrelos, une battante face à "la maladie du suicide"

Publié le : 22/04/2022 - 09:24Modifié le : 22/04/2022 - 09:22

Paris (AFP) – A 31 ans, Diane Wattrelos a déjà subi douze opérations, essayé tous les traitements pour tenter de soulager ce mal qui la ronge: une algie vasculaire de la face, cause de douleurs extrêmes, mais dont elle estime aujourd'hui avoir fait "une force".

Cheveux courts, rasés au-dessus de la nuque en raison d'une récente hospitalisation, elle se remet, en cette fin de matinée, d'une énième nuit ponctuée de crises.

"Quand ça survient, j'ai l'impression qu'on m'a planté un tournevis dans l'œil et qu'on le tourne sur lui-même", raconte la jeune femme, fluette, dans le jardin de sa maison de l'Eure.

Surnommée "la maladie du suicide" tant les personnes atteintes ont parfois envie d'"en finir" pour stopper cette douleur "extrême", l'algie vasculaire de la face toucherait environ 120.000 Français, plus ou moins sévèrement. Les médecins comparent les douleurs à une amputation sans anesthésie.

Pour Diane Wattrelos, la maladie est chronique: elle subit environ dix crises, d'une trentaine de minutes, chaque jour.

Tout a commencé à 14 ans. Adolescente "très heureuse", elle se rappelle avoir ressenti la toute première fois comme "des décharges électriques au niveau du cou". Pour épargner ses parents, qui ont déjà côtoyé une autre maladie avec son petit frère, elle préfère minorer ces signaux d'alerte. Commence alors une longue errance diagnostique.

Pharmaco-résistante

A 19 ans, elle rencontre son futur mari. Malgré les douleurs récurrentes, elle continue à vivre, faire la fête, entame un BTS, voyage.

Jusqu'à une journée de 2013, où une crise la "terrasse". "Ce jour-là, j'ai lu la détresse dans les yeux de mon mari, je n'ai pas pu continuer à cacher la maladie".

Plus une journée, plus une nuit sans qu'une crise ne fasse irruption. La souffrance l'isole, elle perd une quinzaine de kilos.

Un matin, ses jambes se dérobent sous elle. Elle est prise en charge aux urgences céphalées d'un hôpital parisien où elle fait une batterie d'examens.

A la fin de la journée, on lui annonce qu'elle souffre d'algie vasculaire de la face, affection neurologique dont la cause reste encore mal identifiée.

"A ce moment là, je me sens légitime dans ma douleur, je me dis qu'on va enfin me soigner", se souvient la trentenaire.

Elle essaye une vingtaine de traitements, sans résultat. On la déclare pharmaco-résistante.

Parce qu'elle veut "tout tenter pour sortir de cet enfer", elle accepte de se faire opérer. Elle ressort "mutilée" par douze opérations au total, qui auraient pu la rendre stérile.

Mais le désir d'enfants était plus fort que tout: "mon mari m'a dit: +la maladie nous a pris énormément, elle ne nous prendra pas ça+", sourit-elle aujourd'hui.

"Ma meilleure thérapie"

Après une PMA, ils accueillent un petit garçon. Elle découvre qu'elle est atteinte d'endométriose. "Ca a été très dur, je ne me sentais pas assez forte pour gérer une autre maladie en plus", affirme-t-elle.

Quelques temps après, elle met au monde une petite fille "miracle".

Pour partager son histoire, elle a créé un compte Instagram.

"J'ai vu que j'aidais beaucoup de gens en parlant de ma maladie, et ça a été ma meilleure thérapie", confie-t-elle.

Dans la foulée, elle vient de sortir un livre, "Mes maux en couleurs" (édité chez Leduc).

"J'ai fait de mon handicap une force", assure-t-elle. Mais "je suis passée par des phases beaucoup plus sombres, par la dépression".

Pour supporter ses crises, elle s'administre de l'oxygène et s'injecte une "piqûre magique", un vasoconstricteur. "Je n'ai droit qu'à deux piqûres par jour, donc je dois +choisir+ les crises". Un dosage qu'elle dépasse, malgré les risques.

Depuis peu, elle lutte contre une "dépendance aux drogues légales". "Je suis sous tramadol (un antalgique de la famille des opiacés, ndlr) depuis dix ans, j'ai pris conscience en novembre de mon addiction en regardant une émission sur le sujet", raconte-t-elle.

Pour tenir, elle s'accroche à "sa famille" dont elle est si fière. "Certains week-end, je n'arrive pas à poser le pied par terre, mais il y a aussi de beaux moments, et ils valent le coup d'être vécus".

© 2022 AFP

L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

sciencescancerFourmis
Le Figaro

Comment l'alimentation influence notre santé mentale

INTERVIEW.- Lorsqu'on mange mal, c'est notre moral qui déguste. Dans son nouveau livre, le Dr Guillaume Fond décortique les liens entre dépression et alimentation, et met la psychonutrition au goût du jour.

Madame Figaro .– En 2015, étudiante en médecine, Giulia Enders créait la surprise avec le livre Le Charme discret de l'intestin . Chercheur et psychiatre, vous soutenez aussi que la santé mentale est influencée par notre alimentation.Dr Guillaume Fond.– L'étude la plus ancienne en psychiatrie sur les effets de l'alimentation sur la santé mentale remonte à 2010 seulement, c'est donc un domaine extrêmement récent. L'influence du mode de vie (qui inclut l'alimentation, mais aussi l'activité physique, les addictions, les personnes que nous fréquentons…) a longtemps été négligée dans la prise en charge psychiatrique. Cela n'a pourtant pas de sens de prescrire un médicament si on ne fait rien pour s'attaquer aux causes qui ont engendré le trouble. C'est le même raisonnement pour le diabète, l'hypertension ou le cancer… Pourtant, dans les recommandations de 2017 de la Haute Autorité de santé sur la dépression, il n'existe qu'une seule ligne évoquant le mode de vie des patients, sans cibler spécifiquement l'alimentation. Elle n'apparaît pas non plus dans les recommandations stratégiques de traitement de la dépression, qui ne parlent pratiquement que des antidépresseurs.

En vidéo, l'assiette idéale pour lutter contre le stress et la dépression hivernale

Au début de votre livre, vous parlez d'ailleurs du scepticisme de vos collègues. Pourtant, les données scientifiques sur les bienfaits de la psychonutrition sont nombreuses…On assiste à ce scepticisme pour toutes les découvertes scientifiques. Dans les années 2000, par exemple, parler de la méditation comme d'une thérapie faisait rire ! Puis, grâce à l'étude menée par deux chercheurs américains à laquelle a participé le dalaï-lama en 2003, on a pu voir ses effets sur l'imagerie cérébrale. Les preuves scientifiques sont arrivées pour démontrer ses bénéfices dans la prévention de la dépression. Aujourd'hui, la plupart des hôpitaux proposent des programmes de méditation. Mais pour le moment, la psychonutrition reste assez peu connue.

De quelle nature est le lien qui unit notre alimentation et notre santé mentale ?Le microbiote est un paquet de 1,5 kg de bactéries niché dans l'intestin. Ces bactéries nous aident à digérer, à absorber des nutriments, à nous protéger contre l'agression d'agents infectieux, et interagissent en permanence avec le reste de notre organisme. Une mauvaise alimentation – par exemple la fast-food, comprenant sucres et graisses – a des conséquences directes : les principales sont l'inflammation et la baisse de l'immunité. Le sucre va favoriser le stockage de graisses périviscérales (les Américains nomment cela la sugar belly, la ceinture de sucre), qui vont libérer des agents inflammatoires. Ces agents vont perturber de nombreuses fonctions, comme, par exemple, l'érection chez les hommes. L'enveloppe du cerveau va devenir plus perméable, ce qui perturbe son fonctionnement au niveau immunitaire. On a pu démontrer que les personnes qui ont des troubles mentaux présentent plus d'inflammation au niveau du cerveau que celles qui n'en ont pas. Ensuite, les aliments riches en sucre et en graisse sont souvent pauvres en nutriments essentiels comme les folates, nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs qui régulent l'humeur, comme la dopamine, la noradrénaline ou la sérotonine.

Ce qui se passe dans l'intestin influence ce qui se passe dans notre cerveau

De quoi dire que l'intestin est notre deuxième cerveau ?C'est surtout une appellation médiatique. Même quand il n'est plus relié au nerf vague (qui va du crâne à l'abdomen, NDLR), l'intestin continue de fonctionner de façon autonome. Mais ce qui est certain, c'est que ce qui se passe dans l'intestin influence ce qui se passe dans notre cerveau.

Quel a été l'effet de la pandémie de Covid sur l'alimentation et sur notre moral ?Nous savons que l’infection au Sars-CoV-2 a augmenté la prévalence de tous les troubles mentaux, y compris l'anxiété et la dépression. Certaines populations ont été particulièrement paupérisées, comme les étudiants, qui se nourrissent mal et mangent moins de légumes que le reste de la population. Cela a forcément eu un impact sur leur microbiote et sur leur santé mentale. Nous n'avons pas d'étude épidémiologique pour estimer la prévalence de la dépression en France depuis la pandémie, mais l'étude Alimental (qui a été lancée fin 2021, NDLR) devrait nous apporter des réponses sur le lien entre nos menus et la dépression. Cependant, le plus gros stress que je constate vient de l'écoanxiété liée au risque de catastrophe climatique. Elle crée un sentiment d'impuissance et de passivité, ce qui, chez les plus fragiles, aggrave les troubles anxieux et dépressifs.

Justement, quel lien dresser avec la nourriture que l'on ingère quand on va mal ?Quand on est soumis au stress, on a tendance à se tourner vers ce que l'on appelle la «nourriture émotionnelle», notamment le sucré en fonction de facteur génétique (sa capacité à répondre au sucre) ou de son exposition précoce au sucre (une grand-mère qui donnait un biscuit réconfortant, par exemple). Ponctuellement, ce comportement alimentaire est sans conséquences, mais sur le long terme, il en a sur la prise de poids et l'inflammation de l'intestin, donc entraîne des troubles dépressifs et anxieux. C'est un cercle vicieux.

Anti-âge : quels aliments sont à privilégier pour retarder le vieillissement ?

Que dire des effets du jeûne sur notre mental ?Nous avons montré dans une méta-analyse récente que les individus qui jeûnaient présentaient une amélioration de leur anxiété et de leur dépression par rapport aux sujets qui poursuivaient leur alimentation habituelle. Les résultats étaient très variables selon la durée et le type de jeûne. Les données sont préliminaires mais encourageantes, et on pense que le jeûne pourrait être particulièrement utile pour les personnes en surpoids qui présentent de l'anxiété et/ou de la dépression. Ces recommandations concernent les adultes et non les adolescents, qui sont à risque de troubles du comportement alimentaire.

Nos ancêtres, épargnés par les dommages des aliments transformés, avaient-ils une meilleure santé mentale que nous ?Nos grands-parents étaient plus exposés au tabac, à l'alcool, aux abus dans l'enfance, et leur alimentation était plus salée avant l'apparition du réfrigérateur, ce qui entraînait des cancers de l'estomac. Tout n'était donc pas rose ! Mais ils étaient épargnés par les aliments ultratransformés (en lien avec l'explosion du diabète, des maladies cardiovasculaires ou de certains cancers, NDLR). Les produits locaux non transformés sont plus riches en nutriments, et les circuits courts limitent la dégradation de leurs propriétés nutritionnelles.

Une gélule est plus facile à prendre en premier lieu, même si la psychothérapie est souvent indispensable pour s'attaquer à la racine de nos perturbations mentales

Vous déplorez que des traitements efficaces et à portée de main, comme des compléments alimentaires, ne soient pas donnés systématiquement en plus des traitements traditionnels médicamenteux. Quels freins existe-t-il ?À mes yeux, on ne peut plus prescrire un antidépresseur sans prescrire des oméga-3 en complément, dans la mesure où ils sont efficaces et n'ont aucun effet indésirable. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas remboursés. La NAC (un acide aminé) était remboursée jusqu'en 2016. Ce n'est plus le cas, alors que ce puissant antioxydant améliore les troubles psychiques, notamment dépression et schizophrénie, en augmentant l'énergie et la motivation des malades. C'est regrettable.

Comment évoluer pour que l'alimentation ne soit pas l'oubliée de la santé mentale ?On peut avoir bon espoir qu'une prise de conscience de l'opinion publique, des patients et des soignants aille dans le sens de la psychonutrition. Nous progressons à grands pas – libération de la parole, déstigmatisation, progrès de la recherche –, même s'il reste beaucoup à faire. Je suis heureux d'avoir assisté, depuis que je suis psychiatre, à une véritable révolution de la pratique. Dans le cas de l'autisme, de l'hyperactivité de l'enfant, on sait que les oméga-3 permettent de diminuer certains symptômes. La NAC est efficace dans le cas de la schizophrénie et de la dépression, les probiotiques le sont pour la dépression. Les psychothérapies demandent de la concentration, du temps. Une gélule est plus facile à prendre en premier lieu, même si la psychothérapie est souvent indispensable pour s'attaquer à la racine de nos perturbations mentales.

Au-delà de l'approche individuelle, quelque chose se passe à plus grande échelle. Notre microbiote est-il en train d'être durablement modifié ?On l'a vu, l'alimentation inflammatoire (sucres rapides, gras saturés) influence le type de bactéries présentes dans notre intestin. En deux semaines de régime alimentaire différent, cette évolution est visible. Une des hypothèses actuelles est que nos microbiotes sont en train de perdre leur diversité, au même titre que la biodiversité dans l'environnement, à cause des antibiotiques alimentaires, des produits transformés qui les fragilisent et les affaiblissent. Cela pourrait expliquer l'augmentation de la vulnérabilité à la dépression.

Est-on à un tournant ?Il n'est pas sage de penser pouvoir améliorer notre santé, qu'elle soit physique ou mentale, en poursuivant la dégradation de notre environnement, qui nous fournit notre alimentation. Notre microbiote est notre environnement intérieur, et sa dégradation reflète celle de notre environnement extérieur. La bonne nouvelle, c'est qu'une alimentation bonne pour la santé mentale est aussi bonne pour préserver notre environnement. Diminuer la viande, supprimer les produits ultratransformés, augmenter les fruits et légumes dans les circuits courts sont des mesures à la fois bonnes pour notre microbiote et pour l'environnement.

Bien manger pour ne plus déprimer, de Guillaume Fond, éditions Odile Jacob, 272 pages, 22,90 euros.

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Rapides et faciles à réaliser, ces exercices ciblés proposés par une instructrice de Pilates sont particulièrement efficaces pour faire disparaître le fameux «petit ventre».

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France24 - Monde

Seul dans les ruines d'Angkor: le joyau du Cambodge renoue timidement avec le tourisme

Publié le : 22/04/2022 - 09:18Modifié le : 22/04/2022 - 09:16

Siem Reap (Cambodge) (AFP) – Admirer au lever du soleil le reflet dans l'eau d'Angkor Wat - le temple le plus célèbre d'Asie, seul au milieu des ruines: une expérience unique plébiscitée par une poignée de touristes depuis la réouverture du Cambodge après deux ans de fermeture.

"C'est incroyable de voir si peu de monde, tellement différent de mes visites précédentes", s'enthousiame Marjan Colombie, venue de Belgique pour admirer le site qui a bénéficié d'importants travaux de rénovation depuis la pandémie de coronavirus.

Avant la crise sanitaire et les strictes restrictions de voyage imposées par les autorités cambodgiennes, il fallait faire la queue pour grimper dans les tours du complexe ou tenter de prendre la photo parfaite au bord du lac qui le borde.

Plus au nord, le temple Bayon, célèbre pour ses visages sculptés dans la pierre, et le Ta Prohm, étranglé par de gigantesques racines, ressemblaient à des parcs d'attraction bondés.

Après avoir vacciné la majorité de sa population, le Cambodge a rouvert progressivement aux visiteurs internationaux ces derniers mois.

Mais les touristes sont encore très peu nombreux à Angkor.

Seuls 30.000 se sont rendus depuis le début de l'année dans l'ancienne capitale de l'empire khmer (IXe-XIVe siècles), classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1992.

Avant la pandémie, ils étaient, chaque année, plus de 2 millions.

Moteur financier

Le manque à gagner est gigantesque. Angkor, plus grand site archéologique au monde (400 km2 - quatre fois Paris), génère l'essentiel des recettes touristiques du pays.

Ces dernières se sont effondrées, à 184 millions de dollars l'année dernière contre près de 5 milliards en 2019, avant la crise sanitaire.

Beaucoup de commerçants et d'hôteliers autour du parc archéologique ont mis la clé sous la porte.

Chea Sokhon, directeur général de l'hôtel Sarai Resort and Spa, a pu rouvrir son établissement, fermé depuis deux ans.

Le retour des premiers touristes lui redonne de l'espoir.

Après avoir licencié au printemps 2020 la quasi-totalité de sa centaine d'employés, il a réembauché une dizaine d'entre eux.

"C'est comme si nous repartions de zéro", souligne l'hôtelier, qui siège également au conseil du tourisme de Siem Reap, porte d'entrée des temples.

Selon lui, 20% des hôtels de la ville ont rouvert depuis le début de l'année. 30% s'apprêteraient à le faire.

Après avoir été contraint d'enseigner l'anglais en ligne pour nourrir sa famille, Meth Savutha, guide touristique, est lui aussi de retour sur le site.

"Les groupes ne sont pas encore revenus. On espère que les affaires repartiront vraiment à la fin de l'année".

Repos bénéfique

Si la pandémie a été catastrophique financièrement, elle a permis à certains temples, malmenés par le tourisme de masse, la pollution, la végétation tropicale et les pluies de mousson, de se refaire une santé.

Réparation des fragiles façades en grès, embauche de jardiniers pour retirer les arbrisseaux installés dans les fissures, installation d'un système d'irrigation pour que l'herbe reste verte pendant la saison sèche: de nombreux travaux ont été entrepris depuis le début de la crise sanitaire.

"Nos temples avaient aussi besoin de se reposer", relève Long Kosal, porte-parole de l'Autorité pour la protection du site et l'aménagement de la région d'Angkor.

Le parc reste très fragile. Les édifices religieux en grès sont les seuls rescapés de l'étreinte mortelle de la forêt, la végétation, la mousson et les termites ayant eu raison des maisons et des palais de bois couverts de tuile et de chaume.

Pour protéger l'authenticité du site, les autorités ont mis au printemps 2021 leur veto à un projet titanesque, "Angkor - le Lac des merveilles", porté par le groupe de casinos Nagacorp de Phnom Penh.

Prévu à quelques 500 mètres de la zone règlementée, sur une surface de 75 hectares, il comprenait la construction d'un parc aquatique, un parc dédié aux nouvelles technologies, un complexe hôtelier haut de gamme...

Le Cambodge espère accueillir 700.000 visiteurs sur l'ensemble de 2022.

De nouveaux vols quotidiens à destination de Siem Reap depuis Singapour ont été ouverts.

D'ici quelques années, le tourisme de masse pourrait prochainement être de retour dans "la citée perdue", abandonnée pendant des siècles à la jungle.

© 2022 AFP

L'Humanité

Allergie. Que faire quand le pollen pointe le bout de son nez ?

Actu

Maladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen peut en réalité être un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il existe des traitements permettant d’atténuer les symptômes, il est aussi aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement.

Théo Gobbi

Le printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires.

Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.

Des cartes des pollens

Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires.

Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer.

Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.

Opération désensibilisation

Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause.

Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.

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Le Figaro

Le Texas a exécuté son plus vieux condamné à mort

Carl Buntion, 78 ans, a reçu une injection létale jeudi soir, plus de trente ans après le meurtre dont il a été reconnu coupable, malgré les appels à la clémence.

Le Texas, dans le sud des États-Unis, a exécuté jeudi 21 avril son plus vieux condamné à mort, plus de trente ans après le meurtre dont il a été reconnu coupable, malgré des appels à la clémence d'opposants à la peine capitale. Carl Buntion, 78 ans, a reçu une injection létale à 18H24 heure locale, dans la prison de Huntsville au Texas, avant que son décès ne soit prononcé à 18H39 (23H39 GMT), selon un document des services pénitentiaires texans. «J'ai des remords pour ce que j'ai fait, a déclaré Carl Buntion dans ses dernières paroles. Je suis prêt à partir.»

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Devant la prison de Huntsville, quelques manifestants criaient «L'exécution n'est pas la solution», tandis que des dizaines de personnes s'étaient rassemblées pour, au contraire, la soutenir, a constaté un correspondant de l'AFP sur place. La famille de la victime, un policier, était également présente. Les avocats de Carl Buntion avaient indiqué à l'AFP avoir déposé un ultime recours auprès de la Cour suprême des États-Unis, sans succès.

Les défenseurs de Carl Buntion ne cherchaient plus à prouver son innocence. Mais au Texas, grand État du Sud conservateur, celui qui exécute le plus aux États-Unis, une personne ne peut être condamnée à la peine capitale que si un jury estime qu'elle représente un futur danger pour les autres. Or, Carl Buntion, qui souffrait notamment d'arthrose, de vertiges, d'hépatite et de cirrhose, ne pouvait «plus être dangereux», avaient plaidé ses avocats dans un recours, depuis rejeté, auprès de la commission des grâces et des libérations conditionnelles du Texas.

Isolé 23 heures par jour

En juin 1990, cet homme, élevé par un père alcoolique et violent, avait déjà été condamné à 13 reprises et se trouvait en liberté conditionnelle pour une agression sexuelle sur un enfant. Lors d'une intervention pour une banale infraction routière à Houston, Carl Buntion avait tiré sur le policier James Irby et l'avait tué. Condamné à la peine de mort, il avait vu ce verdict annulé en 2009 par la plus haute juridiction texane, qui avait estimé que la défense n'avait pas pu être correctement entendue par les jurés. Mais en 2012, il a de nouveau été condamné à la peine capitale.

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Carl Buntion était isolé dans sa cellule 23 heures par jour depuis 20 ans. L'an dernier, la Cour Suprême américaine avait refusé de revenir sur sa condamnation, mais le juge progressiste Stephen Breyer avait estimé que la durée de son confinement remettait «en cause la constitutionnalité de la peine de mort».

Au Texas, l'exécution de Carl Buntion devrait être suivie de celle de Melissa Lucio, accusée d'avoir tué sa fille de 2 ans en 2007, est programmée pour le 27 avril. Condamnée au terme d'un procès controversé, elle est soutenue par de nombreux élus démocrates et républicains, ainsi que par la star de téléréalité Kim Kardashian, qui a contribué à médiatiser ce que ses défenseurs qualifient d'erreur judiciaire.

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

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Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

France24 - Monde

Présidentielle 2022 à J-3 : derniers déplacements pour les candidats au lendemain du débat

Publié le : 21/04/2022 - 21:09

Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Florent RODO

J-3 avant le second tour. Après le débat de l'entre-deux-tours organisé mercredi, les deux finalistes continuent de se tacler à distance : la candidate du Rassemblement National a prononcé un discours offensif à Arras, dans le nord de la France, tandis que le président sortant Emmanuel Macron s'est rendu à Saint-Denis, en banlieue parisienne, une terre mélenchoniste où il a détaillé son plan "Quartiers 2030".

ÉLYSÉE 2022

Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron

Politique

Débat de l'entre-deux-tours : passe d'armes sur la Russie, Macron à l'offensive

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Le Figaro

Est-ce (toujours) le bon moment pour vendre sa maison ?

Jean-Bernard Litzler

DÉCRYPTAGE - Depuis la crise sanitaire, la demande de maisons n'a jamais été aussi forte. Les prix continuent de grimper mais bon nombre d'indicateurs passent au rouge.

Entre appétit de grands espaces, de verdure et de qualité de vie, la quête immobilière de bon nombre de Français les a menés tout droit vers la case «maisons». Y compris ceux qui étaient jusque-là plutôt des adeptes des appartements. Et quand on y ajoute les difficultés dont la construction neuve n'arrive pas à se dépêtrer (pénurie de terrain, hausse des coûts de construction), on se retrouve avec une clientèle supplémentaire qui se tourne vers les maisons anciennes en l'absence de neuf.

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Dans ces conditions, la demande de maisons anciennes a largement tiré vers le haut le marché immobilier en 2021 aussi bien pour les prix que pour les volumes. Et peu à peu, l'embellie sur des marchés qui avaient été à la peine (périphérie des grandes villes, résidences secondaires...) a laissé place à une pénurie pure et simple. Selon une étude menée par le portail SeLoger, le stock de maisons disponibles à la vente a reculé de 13,8% par an depuis le début de la crise sanitaire tandis que les prix grimpaient de 6,4% par an... Pourtant, les marchés des grandes maisons les plus chères donnent des signes de faiblesse depuis plusieurs mois et les indicateurs du marché virent peu à peu au rouge (début de hausse des taux, interrogations sur l'avenir, baisse de la solvabilité de certains ménages).

Des délais de vente qui s'allongent

«Nous allons bientôt arriver à un stade où la tendance va s'inverser, estime Philippe Buyens, directeur général du réseau de mandataires Capifrance. La demande a été anormalement forte et dynamique durant 18 mois avec une offre qui ne pouvait pas suivre, d'où l'envolée des prix. Mais tout récemment, les délais de vente ont commencé à se rallonger et les négociations se font plus nombreuses, des signes qui ne trompent pas.» Rien de massif ou d'alarmant pour le moment, les délais de vente par exemple ne sont passés que de 101 à 104 jours dans le réseau. Il n'empêche, c'est un début de rééquilibrage selon ce professionnel. S'il reste encore de belles fenêtres de tir pour vendre, il conseille de ne plus se montrer trop gourmand, les acheteurs se montrant désormais plus sélectifs et boycottant les prix trop gonflés.

Dans le réseau national de chasseurs immobiliers Je rêve d'une maison, qui se consacre donc exclusivement aux acheteurs, on n'a pas encore observé cette tendance. «Dès le retour du soleil, ça repart de plus belle, note la chasseuse Catherine Balian-Merveille. La demande de maisons autour de Paris reste très forte, pour tous les budgets et les prix continuent à grimper.» Un bémol cependant: cette frénésie ne concerne que des maisons réellement «clés en main» sans travaux et à proximité d'une gare. Si ces critères ne sont pas réunis, la discussion et les négociations peuvent être plus âpres. «C'est parfois déraisonnable, car les acheteurs ont tendance à surpayer pour des travaux récents et une jolie déco», avoue Catherine Balian-Merveille. Les vendeurs qui réunissent ces critères ont donc une carte à jouer.

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Selon cette professionnelle, la hausse des taux de crédit ne se ressent toujours pas pour ses acquéreurs en Île-de-France, «seul un décollage significatif, changerait la donne». Ni d'ailleurs l'impact de la hausse des prix de l'énergie. «Nous essayons pourtant de les alerter qu'un pavillon avec des factures de gaz annuelles de 3000 euros, leur coûtera à l'avenir 6000 euros, ce qui n'est pas négligeable, explique-t-elle. Mais ils ne s'en préoccupent pas encore.» Les vendeurs de biens énergivores feraient bien de ne pas trop traîner, car une correction sensible des prix sur ces biens ne devrait pas tarder.

«Pour le moment, bon nombre d'investisseurs immobiliers sont hésitants et attendent de voir le marché se clarifier, explique Stéphane Van Huffel, cofondateur du site de placements Netinvestissement. Cela n'empêche pas certains vendeurs d'en profiter pour céder à ce qu'ils estiment être un point haut tandis qu'une partie des acheteurs jouent sur l'incertitude du moment pour tirer les prix à la baisse.» Mais dans ces opérations, surtout lorsque l'on parle de vendre une résidence principale, il s'agit de savoir pourquoi on vend et où on se projette. «Les vrais gagnants du moment sont ceux qui vendent pour partir à la retraite ou changer de vie, poursuit Stéphane Van Huffel. Ils cèdent un bien qui a pris beaucoup de valeur pour racheter autre chose dans un secteur moins cher. L'équation est moins évidente pour ceux qui veulent rester dans le même secteur où les prix restent élevés et l'offre rare.»

Le nouvel appétit pour la Bourse fait s’envoler les litiges

L’afflux d’apprentis investisseurs a fait doubler le nombre de réclamations liées à des ordres de Bourse en un an.

Le Monde

Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif

Après un faux départ, la candidate d’extrême droite n’est pas parvenue à reprendre la main, mercredi, durant près de trois heures d’échanges.

Ce mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) est prête pour la revanche. Cinq ans après le débat raté de l’entre-deux-tours de 2017, la représentante de l’extrême droite affronte de nouveau Emmanuel Macron, déterminée à ne pas refaire les mêmes erreurs que par le passé. Son échec d’alors, ne cesse-t-elle de répéter, l’a forgée. Il est à peine 21 heures quand les présentateurs annoncent qu’elle prendra la parole la première. Elle a grimacé à la vue du décor mimant l’Elysée, derrière elle, qui valorise à son goût le président en exercice. Mais elle se lance. « La France, c’est son peuple », débute-t-elle avant que sa voix ne soit subitement couverte par le bruit du jingle. Faux départ. Gêne. L’émission n’a pas encore démarré. Emmanuel Macron sourit puis lève les yeux au ciel.

Métaphore d’un rendez-vous raté, une fois de plus, entre la trois fois candidate et son destin présidentiel ? On le saura dimanche soir. En près de trois heures de débat face au président sortant, Marine Le Pen a donné le sentiment de ne jamais parvenir à se replacer sur la ligne de départ quand son adversaire, pugnace, luttait pour ne pas pécher par excès de confiance. Tel un boa constrictor, Emmanuel Macron a semblé resserrer peu à peu son opposante jusqu’à ce qu’elle étouffe. Et les multiples incises et marques de respect du président, lâchant régulièrement des « vous avez raison », ne visaient qu’à mieux souligner les incohérences et les faiblesses du raisonnement de la candidate dont il n’a eu de cesse de dénoncer les « contre-vérités ».

Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen

« Vous n’avez pas répondu, car vous n’avez pas de réponses »

Les premières minutes consacrées au pouvoir d’achat promettaient pourtant d’avantager Marine Le Pen. Las, elle a trébuché. Elle a bien accusé Emmanuel Macron d’avoir instauré la taxe carbone et d’avoir coupé les aides au logement de 5 euros, en promettant, elle, de baisser la TVA de 20 % à 5,5 % sur l’énergie « de manière pérenne, pas des chèques, pas des tickets de rationnement ». Et, dès les premières minutes, elle a dressé l’inventaire de ses mesures, qu’elle financerait par la chasse aux « dépenses qui [lui] apparaissent dispendieuses ou nocives » ou par « l’argent qui, en réalité, s’enfuit » – sans dire qu’elle vise l’immigration et la fraude sociale.

Une à une, Emmanuel Macron a démonté les principales promesses de son adversaire. Il a vanté son bouclier énergétique « deux fois plus efficace que la baisse de la TVA », bien que lié à la crise : « J’assume de ne pas subventionner le gaz et le pétrole qu’on ne produit pas, mais plutôt de dépenser l’argent public pour aider les ménages à rénover leur logement ou à changer de véhicule. » Marine Le Pen a rétorqué : « Qui le paye, M. Macron ? Ce sont les contribuables. » « Mais comme la baisse de la TVA », lui a-t-il opposé.

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France24 - Monde

Lors de son dernier meeting, Marine Le Pen fustige "l'arrogance sans limite" d'Emmanuel Macron

Publié le : 21/04/2022 - 16:31Modifié le : 21/04/2022 - 20:42

Romain BRUNET Suivre FRANCE 24 Suivre

Au lendemain du débat avec Emmanuel Macron, qu'elle affronte dimanche au second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen est repartie sur le terrain. C'est à Arras, dans son fief des Hauts-de-France, que la candidate du Rassemblement national a donné jeudi son dernier meeting. 

C'est en terrain conquis que Marine Le Pen a tenu son dernier meeting de campagne. Après un débat tendu mercredi avec Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national s'est exprimée, jeudi 21 avril, devant ses supporters à Arras, la préfecture du Pas-de-Calais. Un département qui a largement voté pour elle au premier tour, même si c'est le président sortant qui a décroché la première place dans le chef-lieu.

Marine Le Pen a attaqué avec force son adversaire Emmanuel Macron, d'une "arrogance sans limites", en appelant "le peuple de France" à se "lever" et à faire "front" contre lui au second tour dimanche.

"J'en ai assez de cet irrespect permanent : je serai la présidente du respect des Français et je sais qu'ils attendent désespérément du respect", a promis la candidate du Rassemblement national, devant plus de 3 000 militants, qui ont hué à plusieurs reprises le président sortant.

>> À lire : Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Au débat télévisé, qui a opposé mercredi les deux candidats, "on a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant, et d'une arrogance sans limites", a taclé la prétendante à l'Élysée.

"Un président ne devrait pas se tenir comme cela. Mais sommes-nous vraiment étonnés ? Son attitude d'hier (mercredi) soir, son dédain, c'est celui avec laquelle il traite les Français depuis bientôt cinq ans", a-t-elle lancé.

Selon la candidate d'extrême droite, "l'attitude d'Emmanuel Macron hier (au débat) est tellement révélatrice d'un quinquennat de délitement démocratique".

"Macron ou la France ?"

"Macron pendaison", a-t-on entendu dans le public quand la candidate a comparé le scrutin de dimanche à un référendum à la question "Macron ou la France ?". "Manifestement, c'est la France", a affirmé Marine Le Pen, en appelant à nouveau à "faire barrage" contre le président sortant.

"Pour faire barrage, on ne s'abstient pas, on vote, et on vote pour le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron", a-t-elle dit, alors qu'Emmanuel Macron est donné vainqueur dimanche, à 56,5 % contre 43,5 % pour la candidate d'extrême droite, selon le dernier sondage de notre partenaire Ipsos Sopra-Steria. Marine Le Pen avait pâti aux régionales de l'abstention de ses électeurs, catégories populaires et jeunes en tête.

"On ne veut pas voir la souffrance des gens, la grande pauvreté, le sentiment d'abandon", selon elle. "Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l'immigration massive et anarchique qu'il a fait rentrer dans notre pays ?" ou "quand on évoque cette insécurité, cet ensauvagement ?", a-t-elle demandé.

>> À lire : Présidentielle : l’État de droit menacé par les projets constitutionnels de Marine Le Pen ?

"Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules et ne se remet jamais en question quand on évoque l'affaiblissement terrible du pouvoir d'achat ?", a-t-elle poursuivi, sous la clameur d'un "non" unanime du public.

Se présentant comme "la seule alternative face au système" et à "ce pouvoir oligarchique", la candidate RN a appelé le "peuple de France" à se "lever" au second tour dimanche, acclamée par des "Marine présidente".

"L'heure est venue pour toi d'aller demander compte à tous ceux qui t'ont méprisé et de leur dire en face : vous nous avez trompés ! Vous nous avez abandonnés ! Vous nous avez déclassés ! Vous nous avez ruinés ! Et désormais, c'est à nous de vous congédier !", a-t-elle conclu.

Avec AFP

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Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Présidentielle : après un débat offensif, Macron et Le Pen de retour sur le terrain

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les moments forts du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

L'Humanité

La musique, ce merveilleux bol d’air

Actu

Douce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.

André Goulven

« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.

Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.

Elle adoucit les douleurs

Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.

D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.

D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.

Bien-êtreMusique
France24 - Monde

Macron - Le Pen : "Choisir les valeurs républicaines", un devoir de mémoire

Publié le : 21/04/2022 - 07:55Modifié le : 21/04/2022 - 08:04

Stéphanie TROUILLARD Suivre

À quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs fondations et associations mémorielles appellent à la mobilisation citoyenne. Alors que le vote coïncide avec la Journée nationale en mémoire des victimes et des héros de la déportation, ils prônent les valeurs républicaines et démocratiques face à la tentation de l'extrémisme. 

"Au moment où le destin de notre pays est en jeu, dans un contexte plus incertain encore qu’en 2017 avec le retour de la guerre sur le sol européen, nous nous souvenons des leçons du passé et appelons à une mobilisation forte pour faire un choix clair en faveur des valeurs républicaines et démocratiques". C’est par ces mots que cinq associations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale appellent dans un communiqué commun à se rendre aux urnes le 24 avril lors du second tour de l’élection présidentielle.  

Dans ce texte signé par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, la Fondation Charles de Gaulle, la Fondation de la Résistance, la Fondation de la France Libre et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, ces organisations estiment que les citoyens français doivent choisir entre deux modèles de société opposés : "L'un garantit la préservation de nos valeurs républicaines et démocratiques et de l'engagement européen de la France issu de la Seconde Guerre mondiale, quand l'autre les remet en question". 

Cinq fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale publient une déclaration commune en vue du second tour de l'élection présidentielle. pic.twitter.com/PigbrYwLge

April 13, 2022

Même si ce document ne cite pas les noms d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, Philippe Allouche, directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, estime que le message est clair. "En tant que fondations reconnues d’utilité publique, nous ne faisons pas de politique politicienne. Nous n’avons pas voulu être nominatif, mais en lisant ce communiqué, on comprend assez clairement de quel côté notre cœur penche", explique-t-il à France 24. Gilles Pierre Levy, président de la Fondation de la Résistance, précise également que "ce n’est pas dans nos habitudes d’intervenir dans le monde politique. Nous essayons d’être neutres", tout en se voulant plus explicite : "Il traîne autour du Rassemblement national, un certain nombre de choses qui ont été combattues par les gens dont on essaie de pérenniser les valeurs et la mémoire".  

"Les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes"

Le second tour de l’élection présidentielle coïncide d’ailleurs cette année avec la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. "C’est une journée hautement symbolique et c’est d’autant plus important que les fondations mémorielles issues de la Seconde Guerre mondiale réagissent à cette occasion", insiste Philippe Allouche. 

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la #DéportationFMD, FNDIRP, UNADIFDim 24 avril 2022 (cérémonies avancées au jeudi 21 avril ou au vend 22 avril 2022)@APHG_National pic.twitter.com/t1xdmIFrRO

April 18, 2022

Instaurée en 1954, elle se tient tous les ans le dernier dimanche d’avril en mémoire de ceux qui ont vécu l’enfer des camps de concentration et d’extermination nazis. Quatre-vingts ans après, l’éventualité d’une victoire du Rassemblement national est vécue comme une angoisse pour leurs camarades encore en vie. "La génération qui a connu cette période est très en colère. Elle a le sentiment que les gens sont en train d’oublier à quoi mènent les extrêmes", résume Philippe Allouche.  

Dans la foulée de la déclaration commune des cinq Fondations, d’autres acteurs mémoriels ont eux aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne. Sur les réseaux sociaux, le camp des Milles, un camp d’internement situé en Provence où ont été détenues plus de 10 000 personnes lors de la Seconde Guerre mondiale, a publié une vidéo qui reprend un texte écrit par d’anciens combattants et déportés. "Ce sont des personnes fortes qui reconnaissent aujourd’hui avec tristesse, inquiétude, colère et détermination un climat et des propos qu’ils n’ont que trop bien connus. Presque tous avaient promis à leurs camarades disparus de porter la mémoire de ce qui mène au pire. ‘Plus jamais ça’ n’était pas qu’un slogan pour eux !", décrit Alain Chouraqui, le président de la Fondation du Camp des Milles - Mémoire et Éducation et directeur de recherche émérite au CNRS. 

Même si Marine Le Pen n’est pas non plus citée dans cette vidéo, cet appel vise aussi à faire barrage à l’extrême droite en éclairant le passé. "Dans l’Histoire, beaucoup d’électeurs n’ont pas imaginé l’enchaînement des actions et réactions que leur vote ou leur abstention ont déclenchées, ni jusqu’à quelles extrémités peut conduire une tentation autoritaire", rappelle ainsi Alain Chouraqui. "Les régimes autoritaires ont déjà été ‘essayés’ et ont conduit à aggraver le sort des peuples en colère qui leur avaient confié leur protection. Je pense au régime de Vichy comme à tant d’autres régimes d’hier ou d’aujourd’hui".   

"On ne court aucun risque à aller voter"

Alors que le repli sur soi, le nationalisme, la xénophobie, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme trouvent un certain écho dans plusieurs pays européens, les institutions mémorielles ont pleinement conscience que leurs actions sont plus que jamais nécessaires. "Il faut poursuivre le travail de mémoire. Nous sommes conscients qu'on ne touche pas l'ensemble de la population française", regrette ainsi Philippe Allouche. "Mais je ne suis pas pessimiste. Malgré le temps qui passe et grâce au travail effectué par les professeurs, nous sommes plus avancés sur ces sujets qu’il y a 20 ou 40 ans". Pour Alain Chouraqui, il faut continuer à réfléchir sur les nouveaux modes de transmission et "développer l’enseignement d’une histoire et d’une mémoire retravaillées de façon pluridisciplinaire pour être plus directement utiles au présent".  

En attendant la poursuite de ce travail notamment auprès des élèves, ces acteurs mémoriels attendent un engagement dans les urnes, dimanche 24 avril. "La résistance, ce sont des gens qui ne sont pas restés passifs et qui ne se sont pas dit ‘on verra bien‘", souligne Gilles Pierre Levy. "Ceux qui ont agi durant la guerre ont pris des risques considérables et beaucoup y sont restés. On ne court aucun risque à aller voter". 

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Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?

Un survivant ukrainien des camps de concentration nazis meurt dans un bombardement russe

SECONDE GUERRE MONDIALE

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Le Figaro

Crédit immobilier: l’ère de l’argent facile est bel et bien finie!

Actualité

Les banques exigent des apports de plus en plus élevés pour accorder un crédit immobilier. Une nouvelle claque pour les primo-accédants.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 22/04/22, 04:00

Publié le 22/04/22, 04:00

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Pour acheter un logement, il faut souvent montrer patte blanche aujourd’hui. Et dire qu’il y a encore un peu plus de deux ans, les banques n’hésitaient pas à financer 100% des emprunts immobiliers voire prenaient également à leur charge les frais de notaire! «À l’époque, c’était «open bar». Aujourd’hui, c’est «circulez, y a rien à voir» si vous êtes endettés à plus de 35%», confie un spécialiste du marché du crédit. À ceci près que les banques peuvent déroger à cette règle, mais pour seulement 20% des prêts immobiliers octroyés.

» LIRE AUSSI - Immobilier: comment se protéger contre une remontée des taux

Aux dires des différents courtiers que nous avons interrogés, le mot d’ordre chez les banques, c’est «zéro risque». «Certaines banques refusent de financer les travaux en raison des difficultés d’approvisionnement, des devis qui évoluent tous les 15 jours et des délais incertains», souligne Sandrine Allonier, de Vousfinancer. Deux tiers des agences de ce courtier affirment que les banques ont durci, depuis un mois, les conditions d’octroi en matière d’apport et d’épargne exigés. Il y a deux ans, il était possible d’emprunter sans apport. Aujourd’hui, c’est très compliqué.

Pire: les Français qui veulent obtenir un crédit immobilier, doivent sortir de plus en plus d’argent de leur poche. «La hausse des taux de crédit implique une baisse de l’emprunt et oblige les emprunteurs à avoir plus d’apport», explique Pierre Chapon, cofondateur de Pretto, courtier en ligne. Dans quelle proportion? Les apports moyens grimpent, selon Pretto et Cafpi, de 9% à 29%, entre les premiers trimestres 2021 et 2022. À en croire Finance Conseil, autre acteur du courtage, l’apport a même quasiment doublé ces trois derniers mois par rapport à la moyenne de 2021, dépassant les 52.000 euros. Soit un taux d’apport exigé par les banques d’environ 24%, tous profils confondus (primo accédants, secundo accédants, investisseurs locatifs...). Idem pour Pretto dont 60% de l’activité se situe, toutefois, en Île-de-France où les prix, et donc l’apport, sont plus élevés que la moyenne nationale.

» LIRE AUSSI - Taxe foncière: pourquoi les emprunteurs immobiliers vont faire grise mine

Mais qu’en est-il des primo accédants, cible privilégiée des banques, qui disposent rarement d’apports ou d’épargne élevés, du fait souvent de leur jeune âge? Le constat est le même. Les banques sont de plus en plus exigeantes. Chez Cafpi, le taux d’apport est passé de 16,2% début 2021 à 19,9% début 2022 alors que le revenu moyen des primo accédants n’a quasiment pas bougé (46.700 euros par an en 2022 contre 45.924 euros en 2021). Sophie Ho Thong, directrice stratégie de Finance Conseil confirme. «Le taux d’apport moyen est passé de 8,6% en 2020 à 11,2% pour les trois premiers mois de 2022. L’apport moyen pour les primo, s’élève à un peu plus de 30.000 euros

Une sacrée somme qui est loin d’être à la portée de tous et qui peut expliquer la chute de la part des primo accédants constatée par le courtier: de 46% (en nombre de dossiers) en 2021 à 43% en ce début d’année. Et ce d’autant plus que ces profils sont particulièrement impactés par la hausse des taux de crédit. Mais pour Pierre Chapon, «la production de crédit va certes ralentir mais sera soutenue par les mobilités liées au télétravail. Les Français épargnent beaucoup. La volonté d’avoir un chez-soi prend une part importante par rapport aux loisirs

L'Humanité

Mettez les doigts dans la prise !

Actu

Pour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.

Marcel Guedj

Il est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).

On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.

Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.

 

Normes de sécurité en vigueur

La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :

- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;

- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur

de 20 A au maximum).

Matériel

  • - Tournevis d’électricien
  • - Perceuse et mèche
  • - Boîte à coupe et scie à dos
  • - Pince coupante d’électricien
  • - Marteau
  • - Pince à dénuder
  • - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.

    Pas à pas

    Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.

    1. Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
    2. Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
    3. Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
    4. Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
    5. Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
    6. Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
    7. Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
    8. Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
    9. Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
    Bricolage
    L'Humanité

    Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue

    Actu

    Si la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.

    Théo Gobbi

    À l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.

    Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.

    Donner un horizon éthique

    Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.

    Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.

    3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »

    Fernando

    Bayro

    , docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)

    -

    Corrochano

    Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?

    Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.

    Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?

    Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.

    Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?

    Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.

    Famillesexualité
    France24 - Monde

    Présidentielle : Marine Le Pen, l’animal politique qui rêvait de conquérir l’Élysée

    Publié le : 21/04/2022 - 16:01

    Aude MAZOUE Suivre

    Ces dernières années, Marine Le Pen s’est employée sans relâche à gommer les aspérités du Rassemblement national pour briser le plafond de verre qui l'a déjà fait échouer aux portes de la victoire de l’élection présidentielle. Portrait d’une candidate qui rêvait de l’Élysée.  

    Cinq ans que Marine Le Pen rumine sa revanche. Qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle du 24 avril, la candidate du Rassemblement national ne compte pas perdre ce match retour face à Emmanuel Macron. À 53 ans, l'ex-patronne du Front national a parachevé d’adoucir son discours. Son image aussi. Loin du tir sportif auquel elle s’adonnait en 2012, la "mère à chats" – comme elle aime maintenant se définir – n’en finit plus de poser avec ses matous dans les médias et sur son compte Twitter aux 2,6 millions d’abonnés. Fini les propos lancés à la hussarde et les provocations d’antan, la cheffe du RN bon teint assure désormais que l’islam est "compatible avec la République". Au pays du RN version 2022, plus de sortie de l’euro ni de l’Union européenne. Il faut dire que la dédiabolisation commencée dès 2002 a été facilitée par un Méphisto providentiel nommé Zemmour, qui lui n’a rien sacrifié à son franc-parler. Le résultat est là : Marine Le Pen, qui apparaît normalisée, progresse de deux points au premier tour de la présidentielle en cinq ans. Le brushing blond est pourtant bien resté le même. Son programme d’extrême droite aussi. Rien qui ne diffère vraiment du passé.  

    La République a besoin de nous autant que nous avons besoin d'elle. En apportant votre suffrage à ma candidature, c'est pour la restauration des évidences républicaines que vous voterez. Dimanche, peuple de France, nous avons rendez-vous avec l'histoire. pic.twitter.com/6tndVbjJLb

    April 19, 2022

    Des bleus à l’âme  

    Marion Anne Perrine Le Pen, de son vrai nom, est née le 5 août 1968, à Neuilly-sur-Seine. Pour cette troisième et dernière fille (après Marie-Caroline et Yann) du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, la politique coule dans les veines depuis son plus jeune âge. Dans son autobiographie "À contre flots", publiée en 2006, elle raconte d’ailleurs être entrée "de plain-pied dans la politique" à l’âge de 8 ans, lorsqu'elle échappe à un attentat visant l'appartement familial parisien, l'un des événement "les plus marquants de son enfance". Question épreuves, la jeune fille en connaît un rayon : le divorce tapageur de ses parents, les photos érotiques de sa mère publiées dans le magazine Playboy, les insultes lorsqu’elle accompagne à 15 ans son père dans ses déplacements pendant la campagne des municipales de 1983. Pas de quoi la décourager de la politique pour autant. À sa majorité, la fille du "Menhir" officialise son entrée en politique en adhérant au Front national paternel.   

    Avec une note de 4 sur 20 à l'épreuve de philosophie d’un bac B obtenu au rattrapage, Marine Le Pen n’est pas de ces élèves que les professeurs portent en exemple. Inscrite en droit à l'université Paris II-Assas, l’étudiante que tous décrivent comme une "fêtarde invétérée" obtient tout de même une maîtrise en droit puis un DEA en droit pénal en 1991. "Le clone", comme la surnomme sa mère en référence à sa ressemblance avec son père – avec "des cheveux" précise l’intéressée –, a surtout hérité du goût pour la tribune. Rien d’étonnant à ce que cette étudiante gouailleuse, l'invective au bord des lèvres, embrasse l’année suivante la profession d'avocate, au sein de la 23e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Ironie du sort, la toute jeune juriste, qui se porte volontaire pour assurer les permanences de comparutions immédiates, est amenée à défendre des immigrés clandestins.  

    "Mais qui elle est, celle-là ?"  

    Dans le même temps, à tout juste 24 ans, la jeune femme brigue la 16e circonscription de Paris. Sans succès. Il lui faut attendre 1998 pour accéder à la reconnaissance du scrutin. Marine Le Pen est alors élue conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais. Côté privé, elle rencontre de nouvelles zones de turbulence. La même année, elle met au monde trois enfants, dont des jumeaux, en moins de onze mois. Et au sein de l'appareil politique, la scission avec Bruno Mégret crée des remous. Ses prises de position "modernistes", sur l'avortement ou encore sur la religion, lui valent les critiques d’une partie des cadres et de l’électorat frontiste. Le Pen père fait fi des critiques des caciques mécontents, il croit en sa fille et exclut ceux qui osent s’en plaindre. Deux ans plus tard, elle prend la tête de l'association Génération Le Pen, qu'elle rebaptise GénérationS Le Pen pour amorcer une vaste opération de marketing politique. Objectif : décomplexer les actuels électeurs et en attirer de nouveaux.   

    Jusque-là dans l’ombre de son père, l’élue frontiste commence à prendre la lumière le 5 mai 2002, au soir du second tour, alors que son père est vaincu face à Jacques Chirac. Elle apparaît pour la première fois sur les plateaux télévisés après le désistement d'un des cadres du parti. La prestation est remarquée. Elle titille et agace ses adversaires politiques. "Mais qui elle est, celle-là ?", s'étrangle Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 3. "Pas de haine, pas d'intolérance monsieur", lui rétorque-t-elle dans un sourire narquois dont elle a le secret tandis qu'une partie du public la hue.   

    Trahisons familiales  

    L'animal politique poursuit son ascension. Elle trouve dans le nord de la France, en partie miné par le chômage et la désindustrialisation, une terre fertile pour semer ses idées. Elle est élue députée européenne en 2004 et en 2009. En 2011, le XIVe congrès du Front national à Tours voit le chef historique Jean-Marie Le Pen passer le flambeau à sa fille, qui a largement remporté le scrutin interne face à son rival Bruno Gollnisch. Débarrassée des querelles intestines du parti, elle se lance une première fois dans la course à l’Élysée en 2012 et recueille 17,90 % des voix au premier tour. La même année, elle crée le Rassemblement bleu Marine, qui constitue une coalition de différents mouvements d’extrême droite lors des élections législatives. Jean-Marie Le Pen, d’abord poliment maintenu comme président d'honneur et dont les saillies racistes et révisionnistes grèvent tous les efforts de dédiabolisation du Front national, est définitivement exclu de l’appareil en 2015 par sa propre fille. En cause cette fois, ses propos polémiques sur les chambres à gaz "détail" de la Seconde Guerre mondiale ou sa défense du maréchal Pétain. Chez Le Pen, la trahison se goûte aussi en famille.   

    Les coudées franches, elle brigue à nouveau la présidence de la République en 2017, mais échoue au deuxième tour derrière Emmanuel Macron (33,90 % -  66,10 %). Déterminée, elle n’entend pas rester sur cet échec. Elle mène une troisième campagne présidentielle en 2022, espérant prendre sa revanche sur le président sortant. Mais de nouveaux remous secouent le parti. D’abord les transfuges, certes peu nombreux, qui désertent le parti avec perte et fracas pour grossir les rangs du candidat Éric Zemmour. Puis c’est au tour de sa propre nièce, Marion Maréchal, de quitter le navire. Jusqu’au psychodrame Nicolas Bay, accusé d’espionnage pour le camp Reconquête!. Contre vents et marées, Marine Le Pen insubmersible, tient bon et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Si elle parvenait à remporter l'élection après trois essais, comme l'ont fait François Mitterrand et Jacques Chirac, elle marquerait l'histoire en étant la première femme élue présidente de la République en France. Ce serait aussi la première fois que l'extrême droite gouvernerait la France sous la Ve République.  

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    HISTOIRE DE CAMPAGNE

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    Le Figaro

    Camille Cottin : «J'ai tendance à me surinquiéter pour mes enfants»

    Elle s'est fait connaître à Hollywood, mais n'a rien perdu de sa réserve. Ni de son talent à déconstruire les schémas traditionnels avec des rôles exigeants. On la retrouve en conservatrice de musée secourant des enfants juifs dans Cœurs Vaillants.

    Dans l'ambiance feutrée du Pavillon de la Reine, à Paris, Camille Cottin, matinale, surgit comme une tornade, s'excusant d'être en retard – cinq minutes au compteur ! Elle a horreur de ça. Essoufflée mais immédiatement opérationnelle, elle s'installe au fond du restaurant et retrouve sa réserve naturelle. Silhouette svelte, regard vert hypnotique – sa signature – mais sourire timide, elle se lance dans la conversation, presque murmurante, souvent hésitante. Se dévoile une personnalité très éloignée des personnages gouailleurs de la pastille Connasse ou de la série Dix pour cent qui l'ont fait connaître : «J'ai du mal à verbaliser les choses, mais comme on lit en moi comme dans un livre ouvert, on sait tout de suite ce que je pense.»

    Plutôt que de monter au créneau publiquement pour s'indigner, cette discrète préfère faire œuvre militante dans ses choix artistiques : des rôles marquants et forts. Le dernier en date ? Celui de Rose, une conservatrice de musée qui cache des enfants juifs au château de Chambord, au milieu de la guerre. Le film s'appelle Cœurs vaillants et est signé Mona Achache. «J'ai lu quelque part que la Résistance n'était pas un choix mais une responsabilité, remarque l'actrice. J'ai aimé cette phrase, et c'est justement ce que la réalisatrice raconte dans son film : le personnage de Rose n'est pas une figure héroïque au départ, mais le contexte et les circonstances la poussent à se sacrifier. C'est son destin, et elle l'embrasse parce qu'elle ne peut pas faire autrement. C'est très beau sur ce que ça raconte du courage et de la Résistance.»

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    En vidéo, «Cœurs vaillants», la bande-annonce

    Un sujet que Camille Cottin connaît bien puisqu'elle est petite-fille d'un résistant dans l'armée et d'un grand-père qui s'était porté volontaire aux corvées des sanitaires dans un camp dans l'unique but d'y creuser un tunnel et de s'en échapper. L'héritage familial impressionne autant qu'il questionne sur la transmission de la témérité. «Je pense qu'il y a beaucoup de moments où j'ai manqué de courage, et je vois cette force plutôt comme un instinct, une pulsion dans un contexte précis.»

    Parmi les combattantes contemporaines qui la touchent, elle cite pêle-mêle Nasrin Sotoudeh (avocate spécialiste des droits de l'homme et prisonnière politique en Iran), Adèle Haenel lorsqu'elle a quitté la salle des Césars, choquée par le prix attribué à Roman Polanski, ou encore son amie Camille Chamoux, qui s'est opposée avec virulence à des propos tenus par Alain Finkielkraut sur le plateau de l'émission télé On n'est pas couché. «À ces moments-là, Adèle et Camille sont en parfait accord avec ce qu'elles ressentent et font fi du contexte, des codes et même des conséquences, observe Camille Cottin. C'est cathartique de les voir agir.»

    Artiste engagée

    De son côté, l'actrice a su dépoussiérer à sa manière l'image de la femme en jouant une agent artistique homosexuelle dans Dix pour cent, une femme d'affaires puissante dans Killing Eve, ou une nymphomane décomplexée dans Mouche – l'adaptation de Fleabag de la réputée Phoebe Waller-Bridge. Une énumération qui semble toucher l'actrice engagée. Soutien du collectif 50/50, qui promeut l'égalité hommes-femmes et la diversité sexuelle et de genre au cinéma, elle a fondé avec son amie Shirley Kohn une société de production féministe baptisée Malmö. Les deux productrices se sont fait remarquer récemment avec le collectif Sista et leur vidéo « Et si on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? », dans laquelle on voit de grands patrons français interviewés comme des femmes.

    Camille Cottin, la cover story

    Cette image de figure libre que renvoie Camille Cottin est, selon elle, due à ses débuts sur scène : «Quand j'ai commencé le théâtre, j'étais un peu enfermée dans mon corps, je ne savais pas comment bouger, l'énergie ne circulait pas et ma voix ne sortait pas. J'ai ensuite intégré la troupe du Théâtre du voyageur, à Asnières-sur-Seine, avec qui j'ai travaillé sur les masques. Cet exercice m'a ouvert des portes. Devenir protéiforme, utiliser mon énergie, ma sensibilité à l'état brut et me dégager de la séduction m'a complètement libérée. L'injonction de séduire entrave un peu l'épanouissement des femmes», assure-t-elle.

    Une liberté qui a plu aux Anglo-Saxons. Camille Cottin est l'une des rares Françaises à commencer à se faire un nom à Hollywood. Elle a côtoyé Brad Pitt (deux fois), Adam Driver, Lady Gaga ou Matt Damon. Humble, elle préfère parler «d'expériences américaines» plutôt que de carrière, mais convient que les États-Unis «constituaient un rêve au départ». Biberonnée par sa mère et son beau-père aux films d'Audrey Hepburn, de Katharine Hepburn ou de Clark Gable, elle reste fascinée par le rapport au jeu très physique des comédiens américains, leurs travestissements, leur travail sur les accents, le corps…

    Éducation très libre

    Un exercice amusant, certes, passionnant, mais malgré tout ardu, même pour cette actrice parfaitement bilingue, qui a vécu à Londres adolescente et a donné des cours d'anglais pour gagner sa vie. Parmi les difficultés, elle se souvient qu'elle ne comprenait rien aux indications données par Ridley Scott derrière son masque sur le tournage de House of Gucci, et qu'Adam Driver, bon camarade, avait joué les traducteurs. La Française assume aussi son trac : «Quand j'ai réalisé que j'allais tourner trente jours aux côtés de Matt Damon dans Stillwater, avec beaucoup de scènes face à face, j'ai éprouvé une peur monstrueuse, mais une fois à bord, il faut oser s'approprier le rôle. C'est ce qu'on attend d'un acteur.»

    Comme une athlète, elle trouve le cran d'apprivoiser ses appréhensions en se concentrant sur la «première impulsion», sans préjuger de la suite. Le succès outre-Atlantique de Dix pour cent aidant, Camille Cottin est appréciée à l'étranger. Invitée en mars dernier dans le talk-show culte de Jimmy Fallon, la Frenchy a passé l'examen de passage haut la main et séduit le public en racontant de manière très amicale qu'au début du tournage de House of Gucci, Lady Gaga, très concentrée sur son personnage – rival de celui de Camille Cottin – lui avait dit : «Tu es une belle femme, une super actrice, mais on ne sera pas amies avant la fin du film.»

    Tu es une belle femme, une super actrice, mais on ne sera pas amies avant la fin du film

    Après ces expériences américaines et anglaises – elle a récemment joué à Londres dans un opéra tiré de The Handmaid's Tale (La Servante écarlate) –, l'actrice ralentit la cadence, prend le temps de regarder le travail des autres et de s'occuper pleinement de ses enfants, Léon, 12 ans, et Anna, 7 ans. «J'ai parfois tendance à me surinquiéter pour eux, et à d'autres moments, je peux complètement lâcher prise. Je m'ajuste en fonction des signaux qu'ils m'envoient. C'est une force d'arriver à instaurer un dialogue, et je crois beaucoup au pouvoir des mots avec les enfants. »

    Elle dit avoir du mal avec l'autorité, car, comme son compagnon – l'architecte Benjamin Gauthier –, elle a reçu une éducation très libre. Ces jeunes parents doivent tous les deux se faire violence pour imposer un cadre à la maison. «La rigueur, la constance, c'est devenir adulte», résume la quadra, qui pense avoir gardé beaucoup de choses de l'enfance : «La joie en général, le plaisir du collectif et le goût des expériences inédites.» À cœur vaillant, rien d'impossible.

    « Cœurs vaillants », de Mona Achache, avec Camille Cottin, Swann Arlaud… Sortie le 11 mai.

    Angelina Jolie : "À la fin de mon couple avec Brad, je ne me reconnaissais pas"

    Exclusif. - Six enfants, un oscar, un engagement humanitaire sans faille... et une séparation. Blessée mais debout, la star commente avec sincérité sa vie après Brad Pitt. Confidences d’une femme (presque) comme les autres, égérie de Mon Guerlain et sorcière charismatique dans le prochain Disney, qui célèbre ce jeudi 4 juin ses 45 ans.

    Le Figaro

    Propriétaires, locataires, investisseurs, qu’attendre de Macron ou de Le Pen?

    Actualité

    Les programmes des candidats en lice pour le second tour de la présidentielle en matière de logement sont radicalement différents: préférence nationale pour Le Pen et rénovation pour Macron.

    Par Marine Richard

    Mis à jour le 22/04/22, 04:00

    Publié le 22/04/22, 04:00

    • Marly-le-Roi (78)
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    • Paris 8ème (75)
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    • Noisiel (77)
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    • Acheres (78)
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    • Paris 4ème (75)
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    Ce dimanche 24 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront pour le second tour de l’élection présidentielle. Le logement a été le grand oublié de la campagne lors du premier tour, la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat reléguant cette thématique au second plan. Malgré tout, quelques propositions sur le sujet ont été formulées par les deux candidats, que Le Figaro décrypte ici. Que devez-vous attendre du futur président de la République selon votre statut: propriétaire, locataire ou investisseur?

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    PROPRIÉTAIRES

    • Emmanuel Macron:

    Rénovation: Le président sortant propose une série de mesures en continuité avec celles menées au cours de son quinquennat comme la poursuite de sa politique de rénovation énergétique. L’objectif fixé est cette fois de 700.000 logements rénovés chaque année, contre 500.000 aujourd’hui, avec des solutions proposées aux Français, dont certaines sans aucune avance de frais.

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    Autre mesure du candidat LREM pour les personnes âgées uniquement: Ma Prime Adapt’ prenant en charge, «selon les ressources, jusqu’à 70% des coûts des travaux d’adaptation (salle de bain, escaliers..)» des logements des personnes âgées pour qu’elles puissent continuer à vivre chez elles.

    • Marine le Pen:

    Accession à la propriété: Marine Le Pen alerte sur «la bulle immobilière [qui] est aujourd’hui un frein considérable à la création de nouveaux foyers». Sa réponse pour aider les jeunes actifs à accéder à la propriété et à fonder une famille? Instaurer un prêt public à taux zéro sur 10 ans pouvant aller jusqu’à 100.000 € pour compléter tout prêt immobilier souscrit auprès d’une banque par les couples dont la moyenne d’âge est inférieure à trente ans. Seule condition requise, au moins l’un des deux membres du couple doit être Français. Le capital restant dû sera transformé en don dès la naissance d’un troisième enfant afin d’«encourager les projets familiaux».

    Rénovation: La candidate du Rassemblement national (RN) souhaite également lancer un plan de réhabilitation de l’habitat ancien grâce à des aides efficaces, sans préciser quelles seraient ces aides.

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    LOCATAIRES

    • Emmanuel Macron:

    APL: Le candidat LREM prévoit de verser automatiquement les APL à ceux qui y ont droit, pour éviter le non-recours et la fraude. «Ce sera la solidarité à la source après le prélèvement à la source», indique-t-il dans son programme.

    • Marine Le Pen:

    Logement social: En ce qui concerne le logement social, Marine Le Pen souhaite instituer une priorité nationale d’accès au logement social, pour les foyers dont au moins l’un des parents est Français afin de «remettre rapidement sur le marché les 620.000 logements sociaux occupés par des étrangers». Elle souhaite aussi construire 100.000 logements sociaux par an dont 20.000 en faveur des étudiants et jeunes travailleurs.

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    Logement étudiant: Pour les étudiants français et leurs familles, une priorité nationale sera aussi instaurée. «Les gestionnaires du parc de logements étudiants publics ont indiqué qu’environ 25 % de leurs places sont occupées par des étrangers, soit environ 90.000 logements. Je les remettrai à disposition, prioritairement, des étudiants français.» Marine Le Pen promet également la construction de 100.000 logements étudiants publics en un quinquennat, dans son projet pour la jeunesse. L’État mettra à disposition le foncier dont il est propriétaire pour permettre la construction de ces nouvelles résidences étudiantes.

    INVESTISSEURS

    • Emmanuel Macron:

    Loyers Impayés: Le président sortant propose l’élargissement d’une caution publique pour les locataires, pour couvrir d’éventuels impayés de loyer auprès des bailleurs, sans préciser comment ce dispositif serait élargi. L’actuelle garantie «Visa pour le logement et l’emploi», Visale, qui prend en charge le versement du loyer au propriétaire en cas de défaut de paiement du locataire, est pour le moment réservée aux moins de 30 ans, aux salariés plus âgés qui touchent moins de 1500 € nets ou aux salariés de plus de 30 ans embauchés depuis moins de 6 mois (hors CDI confirmé).

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    Emmanuel Macron avance également l’idée d’une sanction des locataires mauvais payeurs. «L’idée est de sanctionner plus efficacement les mauvais payeurs, ceux de mauvaise foi, - qu’on estime à moins de 40.000 - pour prévenir les loyers impayés ou réduire les délais des procédures et ainsi faciliter les expulsions», explique Xavier Lépine, relais logement d’Emmanuel Macron, contacté par Le Figaro.

    Fiscalité: Emmanuel Macron va modifier les droits de succession en ligne directe en supprimant les impôts jusqu’à 150.000 € par enfant. Il veut également créer un abattement pour les lignes indirectes comme les petits-enfants et les neveux et nièces.

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    • Marine Le Pen:

    Impayés: Dans la même veine qu’Emanuel Macron, Marine Le Pen, si elle est élue, créera un fonds de garantie des loyers pour protéger les propriétaires, une sorte d’assurance contre les impayés. La question du financement de ce fonds n’a cependant pas été détaillée.

    Fiscalité: Marine Le Pen souhaite supprimer l’impôt sur la fortune immobilière, IFI, mis en place par le président sortant, pour le remplacer par un impôt sur la fortune financière, IFF. Cet impôt inclura les produits financiers et œuvres d’art détenues depuis moins de 10 ans. «Pour protéger l’enracinement, la résidence principale ou unique et les biens professionnels sortiront de l’assiette», souligne-t-elle. Les monuments historiques et ceux inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH) ne seront pas intégrés à l’assiette de l’IFF.

    La candidate propose également de faciliter le passage du patrimoine entre générations en exonérant les donations des parents et des grands-parents à leurs enfants et petits enfants jusqu’à 100.000 € par enfant tous les 10 ans. Quant à l’impôt sur les successions, il sera réduit par l’exclusion du calcul des biens immobiliers, à hauteur de 300.000 €, «favorisant ainsi l’enracinement des familles».

    Le Figaro

    Casino : ventes encore en recul en France au premier trimestre

    De janvier à mars, les ventes des magasins de l'Hexagone, toutes enseignes confondues, ont atteint 3,35 milliards d'euros, en recul de 1,1% comparé à la même période de l'an dernier.

    Les magasins du groupe Casino ont vu leurs ventes reculer au premier trimestre en France, mais celles du e-commerce alimentaire en ligne sont restées «très dynamiques», selon un communiqué publié vendredi.

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    De janvier à mars, les ventes des magasins de l'Hexagone, toutes enseignes confondues, ont atteint 3,35 milliards d'euros, en recul de 1,1% comparé à la même période de l'an dernier. Dans le détail, les enseignes de Casino (Géant, Vival, Casino...) - hors Monoprix et Franprix - voient leur chiffre d'affaires progresser de 1,7% à 1,83 milliard d'euros. Mais la performance des hypermarchés, dont l'activité recule de 1,7% à 799 millions d'euros contraste avec celle des supermarchés, qui progressent de 3,8% à 700 millions d'euros. De leur côté les enseignes Monoprix et Franprix sont à la peine, avec respectivement un recul de 5% du chiffre d'affaires à 1,06 milliard d'euros, et de 2,1% à 358 millions d'euros, au premier trimestre, comparé à la même période de l'an dernier.

    «Toutefois après plusieurs trimestres affectés par un marché parisien en recul, les enseignes parisiennes Franprix et Monoprix enregistrent un redressement très net» en avril, grâce au «retour des touristes» dans la capitale et au recul du télétravail, a rapporté le directeur financier David Lubek lors d'un point presse téléphonique. Et «l'e-commerce alimentaire est resté très dynamique, avec une croissance de son chiffre d'affaires de 21% sur le trimestre», porté en particulier pour Monoprix, «par les partenariats avec Ocado, Amazon, Uber Eats, Deliveroo et la montée en puissance du partenariat avec Gorillas», met en avant le groupe. Quant au spécialiste du commerce en ligne CDiscount, ses ventes reculent de 13,3% sur un an à 449 millions d'euros, du fait d'une base de comparaison liée au couvre-feu premier trimestre 2021, en pleine pandémie de Covid-19, qui avait fait bondir l'activité.

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    En Amérique latine, les ventes s'établissent à 3,7 milliards d'euros, toujours au premier trimestre, en hausse de 13,2% sur un an, grâce aux «excellentes performances de Grupo Éxito et d'Assaí», a indiqué David Lubek, soulignant aussi «la forte amélioration de la valeur boursière de nos participations, passée de 1,5 milliard d'euros à 2,4 milliards au 20 avril, soit en deux mois». Ainsi sur l'ensemble des activités en France et à l'étranger du groupe Casino, le chiffre d'affaires progresse de 4,7% sur un an, pour s'établir à 7,5 milliards d'euros. Il reste au groupe 1,2 milliard d'euros de ventes à réaliser d'ici fin 2023 pour finaliser son plan de cessions de 4,5 milliards d'euros.

    États-Unis : un porte-conteneurs de la société Evergreen échoué depuis un mois sur la côte Est finalement désensablé

    L'Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars. Il est opéré par la compagnie dont un autre navire, l'Ever Given, avait bloqué le canal de Suez en mars 2021.

    Nouvelles craintes sur les centrales d’EDF

    Le modèle de réacteur le plus utilisé en France pourrait être lui aussi touché par un défaut de série.

    Bulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

    Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

    France24 - Monde

    Présidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche

    Publié le : 21/04/2022 - 12:00

    Aude MAZOUE Suivre

    Entré à l’Élysée à seulement 39 ans auréolé d’une image d’ambitieux réformateur, le plus jeune des présidents de la Ve République a vu son quinquennat jalonné de crises inédites. Portrait d’un président qui plaît autant qu'il dérange.

    En cinq années, la chevelure est devenue grisonnante aux tempes, les traits du visage se sont durcis, les premiers sillons se sont creusés sur son front. La faute au temps qui passe bien sûr. L’exercice du pouvoir surtout. Le visage de jeune premier d’Emmanuel Macron, élu président en 2017 à 39 ans, porte désormais les stigmates de l'éprouvante fonction présidentielle. Il faut dire que ce quinquennat, secoué par les crises, ne fut pas un long fleuve tranquille. 

    Emmanuel Macron l'insaisissable

    Affaire Benalla, crise des Gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites, Brexit, crise sanitaire du Covid-19, retrait contraint des troupes françaises du Mali. Puis l’invasion russe en Ukraine pour parachever les dernières semaines de son quinquennat, agitant dangereusement le spectre d’une troisième guerre mondiale aux portes de l’Europe. "À part les invasions de termites, peu de choses auront été épargnées à Emmanuel Macron", lâche Claire Gatinois, journaliste au service politique du Monde. Pas de quoi, pourtant, le rebuter pour exercer un second mandat. Après un interminable faux suspens, Emmanuel Macron a finalement annoncé être de nouveau candidat à l’élection présidentielle, le 3 mars, soit 38 jours avant le premier tour, espérant conserver sa place à l’Élysée. 

    >> À lire : Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises

    Après cinq années passées à la tête de l’État, dans les turpitudes du pouvoir, les Français connaissent-ils vraiment Emmanuel Macron ? Ses soutiens le disent audacieux, conquérant, séducteur, protecteur. Ses détracteurs le qualifient d’arrogant, jupitérien, ultralibéral ou de "président des riches". Chacun s’accordera sur son caractère insaisissable.  

    L’histoire de ce chef d’État commence le 14 mai 2017. Emmanuel Macron est élu président de la République française avec 66,1 % des suffrages exprimés face à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen. Sans aucun mandat électif préalable, il entre à l’Élysée à 39 ans seulement, devenant le plus jeune président de l'histoire des Républiques françaises. Qui aurait parié sur son nom un an avant l’élection ? Personne. À l’exception de lui, peut-être.  

    L’ascension d’un ambitieux  

    L’ambitieux est né le 21 décembre 1977 à Amiens, dans une famille de la bourgeoisie de cette ville de Picardie. Fils d’un neurologue et d’une médecin conseil à la Sécu­rité sociale, cet aîné d’une fratrie de trois enfants mène une existence privilégiée, rythmée par les cours de piano, le sport, l'école, les vacances au ski et à l'étranger. Lauréat du concours général de français à 16 ans, le jeune élève signe un parcours scolaire quasi sans faute. Un accroc vient pourtant ternir le joli tableau. D'abord scolarisé à La Providence à Amiens, ses parents l'obligent à s’exiler à Paris afin de s’éloigner de la passion interdite qu’il entretient avec Brigitte Trogneux, sa professeure de théâtre de vingt-quatre ans son aînée. Il poursuit sa scolarité dans le prestigieux Lycée Henri IV, intègre Sciences po Paris et obtient un DEA de philosophie politique à l'université de Nanterre avant d'entrer à l'ENA (Ecole nationale d’administration), en 2002. Un pur produit de l’élite à la française en somme. Un raté tout de même : il échoue à deux reprises au concours d’entrée à l’École normale supérieure (ENS). 

    À sa sortie de l’ENA, son ascension fulgurante se poursuit. Il intègre le corps de l'Inspection générale des finances. En 2007, à 30 ans, il est nommé rapporteur général adjoint de la commission Attali. L’année suivante, il se met en disponibilité de la fonction publique pour devenir banquier d'affaires chez Rothschild. Il négocie de gros contrats internationaux et fait fortune. Dans le sérail social-libéral qu’il continue de côtoyer, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet, Jacques Attali décèlent le potentiel du trentenaire. En mai 2012, Emmanuel Macron quitte l'établissement bancaire pour rejoindre François Hollande, tout juste élu président. Celui qui a fait de la finance son "adversaire" lors d’un discours au Bourget, nomme le banquier d’affaires dans son gouvernement. Tant pis pour l’image, le président socialiste n’est pas à un paradoxe près. Séduit par sa jeunesse et son assurance, il en fait d’abord son secrétaire général adjoint de la présidence avant de le nommer ministre de l'Économie en 2014 après le départ fracassant d’Arnaud Montebourg. Emmanuel Macron devient, à 37 ans, le plus jeune locataire de Bercy. "Il a du charme, un esprit rapide, il tutoie (…) vous embrasse, vous fait des clins d’œil", raconte Manuel Valls dans Élysée confidentiel, alors ministre de l’Intérieur. La trahison politique est en marche.  

    La trahison 

    Le jour, il défend la loi Macron pour "déverrouiller l'économie française", un texte décrié à gauche et adopté grâce à l'article 49.3, c'est à dire sans vote du Parlement. Le soir, il donne des dîners en ville, consulte les observateurs politiques et finit par lancer son mouvement en avril 2016. Personne ne croit sérieusement en ses chances de devenir président. En tout cas, pas François Hollande. Le mardi 30 août 2016, Emmanuel Macron lui porte pourtant sa démission à l’Élysée. Dans les mois qui suivent, il convainc une grande partie de l’électorat traditionnel du Parti socialiste qui le perçoit comme l’héritier naturel de la social-démocratie, soucieux d’en finir les clivages politiques du passé. Il réussit même à faire oublier que le bilan du quinquennat de François Hollande, jugé très sévèrement par une majorité des Français, est aussi en partie le sien. Moins d’un an plus tard, il prend la place de celui qui l’a adoubé dans la politique et s'installe dans les ors de son bureau du 55 rue du Faubourg Saint-Honoré.  

    Le macronisme est-il né ? "Il n'existe pas, il y a Emmanuel Macron, qui est un être libre, qui pense par lui-même et qui décide", assure Jean-Pierre Chevènement, supporter de la première heure. Élu sur la promesse de nombreuses réformes, il commence à exercer son mandat "sabre au clair". Embrassant la verticalité de sa fonction et des institutions de la Ve République, il décide de l’essentiel sur les conseils de son secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. La première année de son quinquennat, le "maître des horloges" mène tambour battant des réformes qui désarçonnent une partie de l’électorat socialiste qui l’a porté au pouvoir. D’abord en nommant un Premier ministre venu de la droite. Puis en réformant l'aide personnalisée au logement (APL) et l’ISF qu’il remplace par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) qui lui valent d’être taxé de président des très riches par un François Hollande figé dans la rancune.  

    Cinq années de turbulences 

    Il y a aussi des petites phrases qui passent mal. "Les gens qui ne sont rien", les "Gaulois réfractaires"ou "les premiers de cordée" écorne l’image du jeune chef d’État. En dépit des critiques, le président trace sa route. Pourtant, les choses se compliquent l’année suivante. En 2018, l’affaire Benalla marque le début d’une succession de crises qui vont secouer la présidence. Ce dossier judiciaire et politico-médiatique français porte un coup fatal à la réforme des institutions au cœur de ses promesses et entache une présidence qui se voulait exemplaire. Puis les grèves de la réforme des retraites et la crise des Gilets jaunes plongent le pays dans le chaos et donnent le sentiment à une partie des Français que le chef de l’État est coupé des réalités du quotidien. 

    Mais, c’est dans le "tragique de l’histoire"que "l’homme des tempêtes", comme aime le qualifier François Bayrou, "se réinvente". Pris de plein fouet par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron qui déclare la France "en guerre" contre un "ennemi invisible", signe la fin du rigorisme libéral de son quinquennat. Le chef de guerre sanitaire met l’économie française sous assistance respiratoire et entre dans l’ère du "quoi qu’il en coûte". Il confine et déconfine les Français au rythme des vagues successives de l’épidémie et des places dans les hôpitaux et "emmerde" au passage les réfractaires au passe vaccinal. Au sortir la crise sanitaire et au début du conflit en Ukraine, la côte de popularité du président, porté par l'"effet drapeau", franchit des niveaux record à faire pâlir ses deux prédécesseurs. Grisé par ces chiffres inédits ou trop accaparé par la guerre, Emmanuel Macron repousse sans cesse son entrée dans la campagne présidentielle. Nouvelle salve de critiques de ses opposants politiques qui font de son absentéisme dans les débats une énième preuve de son mépris. 

    Par tous les dieux de l’Olympe, le président "Jupitérien" l’assure pourtant, le président de 2017 ne sera pas celui de 2022 s’il est élu. Engagé dans un sprint final et talonné de près par la candidate du Rassemblement national dans les sondages du second tour, le président sortant multiplie les mea culpa et les explications de texte à ceux qui douteraient de sa sincérité en même temps que des grandes lignes de son programme. S'il était réélu, il deviendra le premier président, hors cohabitation, à décrocher un second mandat. De quoi alimenter une nouvelle fois la rancune de François Hollande. 

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    France24 - Monde

    Les deux Corées entretiennent leur politique de rapprochement

    Publié le : 22/04/2022 - 05:24

    FRANCE 24 Suivre

    Selon Pyongyang, le leader nord-coréen, Kim Jong-un, a échangé avec le président sud-coréen sortant, Moon Jae-in, qu'il a rencontré à trois reprises ces dernières années, et loué les efforts de ce dernier en vue d'une meilleure relation entre les deux voisins.

    Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a remercié le président sortant sud-coréen, Moon Jae-in, de son action en faveur d'une amélioration des relations entre les deux pays, ont indiqué, vendredi 22 avril, des médias officiels nord-coréens. La "Maison Bleue", siège de la présidence à Séoul, a confirmé que les deux dirigeants ont échangé des lettres amicales, mais sans en révéler les détails.

    Ce geste inattendu intervient au moment où Séoul et ses alliés soupçonnent Pyongyang de se préparer à reprendre ses essais nucléaires après avoir procédé, depuis le début de l'année, à une série sans précédent de tests de missiles. Le successeur de Moon Jae-in, Yoon Suk-yeol, qui prendra ses fonctions le 10 mai, s'est engagé à adopter une ligne dure à l'égard de Pyongyang.

    Négociations au point mort

    Moon Jae-in a rencontré Kim Jong-un à trois reprises et a contribué aux pourparlers entre le leader nord-coréen et le président américain de l'époque, Donald Trump.

    Depuis 2019, les négociations sont au point mort, en raison notamment de désaccords au sujet de l'allègement des sanctions et de concession en retour de la Corée du Nord. Depuis, Pyongyang a qualifié le président sud-coréen de "médiateur médiocre" et a détruit le bureau de liaison intercoréen situé sur son sol, un des symboles de la détente sur la péninsule qui avait été financé par Séoul.

    En mars, pour la première fois depuis 2017, la Corée du Nord a procédé au lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM), rompant un moratoire qu'elle observait depuis 2017.

    "De l'espoir pour l'avenir"

    Vendredi, KCNA, l'agence de presse officielle nord-coréenne, a indiqué que Kim Jong-un et Moon Jae-in ont estimé que les relations intercoréennes se développeraient si les deux parties "accomplissaient, avec espoir, des efforts constants".

    Kim Jong-un a également déclaré que les sommets "historiques" avec Moon Jae-in ont donné au peuple "de l'espoir pour l'avenir", a ajouté KCNA. Kim Jong-un "a apprécié les peines et les efforts déployés par Moon Jae-in pour la grande cause de la nation jusqu'aux derniers jours de son mandat", a-t-elle souligné, précisant que cet échange de missives entre les deux hommes "témoigne de leur profonde confiance".

    Avec AFP

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    Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire

    La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud

    La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques

    Le Figaro

    «Le système international instable et dangereux qui émerge rappelle la fin du XIXe siècle»

    Adrien Jaulmes

    GRAND ENTRETIEN - Arne Westad, professeur d’histoire des relations internationales à l’université Yale, spécialiste de la guerre froide et de la Chine, analyse l’impact de la guerre d’Ukraine et celui de l’Otan, les erreurs de Vladimir Poutine, ainsi que le jeu complexe d’une Chine qui a plus intérêt à «rester dans le système international qu’à soutenir les Russes à bout de bras».

    Correspondant à Washington

    LE FIGARO. - L’invasion de l’Ukraine par la Russie a été comparée à un retour de la guerre froide: le parallèle est-il fondé?

    Arne WESTAD. - La guerre froide aide à comprendre la crise actuelle, mais l’analogie peut être trompeuse. Le nouvel ordre international se distingue de la guerre froide. Il est multipolaire, à la différence de celui de la guerre froide, qui était strictement bipolaire. Cette tendance va s’accentuer, comme nous le voyons actuellement, avec de nombreuses puissances menant chacune leur politique étrangère.

    Une autre différence est qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un conflit idéologique globalisant comme l’était la guerre froide. Il y a des éléments idéologiques dans le conflit ukrainien, notamment la rivalité entre l’autoritarisme et la démocratie, mais de façon large et peu spécifique. C’est pour cette raison qu’il faut se garder de tracer trop de parallèles avec la guerre froide. Le système international qui se met en place rappelle beaucoup plus le monde de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ce qui évidemment n’est pas une bonne nouvelle, comme les Français peuvent s’en souvenir. C’est un système beaucoup plus instable, plus soumis à des jeux d’alliances variés, et avec beaucoup plus de guerres chaudes. Car la guerre froide s’est avérée être un système remarquablement stable, même si elle reposait sur un équilibre nucléaire mortel. Et cette stabilité est en partie la raison pour laquelle il a été possible de finalement résoudre pacifiquement le conflit idéologique, grâce à une transformation interne de l’Union soviétique.

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    Les conflits de la guerre froide, comme la guerre de Corée en 1950, peuvent-ils aider à penser comment empêcher une guerre limitée de dégénérer en affrontement nucléaire?

    La guerre de Corée présente beaucoup de similitudes avec la guerre d’Ukraine. Les deux conflits éclatent alors que se met en place un nouveau système international et influent sur la nature de ce système. La guerre de Corée a été le moment où la rivalité entre grandes puissances s’est militarisée, alors qu’auparavant, tout le monde parlait de réduire les dépenses militaires, en particulier en Occident après la Seconde Guerre mondiale, et plus du tout après. Nous voyons la même chose se produire avec la guerre d’Ukraine. Un autre parallèle est que la guerre de Corée est rendue possible par l’alliance sino-soviétique, à l’époque assez récente, tout comme l’est l’alliance actuelle entre la Chine et la Russie. Mais les rôles sont inversés. Alors qu’en Corée, les Chinois menaient les combats et les Soviétiques les soutenaient, c’est aujourd’hui la Russie qui se bat et la Chine qui est en appui. Même si en réalité, Pékin fait très peu pour soutenir les Russes et reste prudent pour ne pas risquer ses relations avec la communauté internationale, les Chinois s’abstiennent de condamner l’invasion et adoptent une partie de la rhétorique russe.

    C’est là où l’histoire peut être utile. Même si le contexte est différent, elle permet de comprendre comme cette alliance étroite a pu s’effondrer aussi vite. La coopération entre les deux pays dans les années 1950 était intense. Il n’y a pas d’autre cas comparable dans l’histoire contemporaine d’un pays dépensant autant dans le développement d’un autre pays. Le programme d’aide soviétique à la Chine communiste a été beaucoup plus important, relativement parlant, que le plan Marshall pour l’Europe. Mais malgré cette relation étroite entre la Chine de Mao et l’URSS de Staline, il y avait beaucoup de tensions. Les Chinois n’ont jamais apprécié d’être le partenaire le plus faible. Ils craignaient que les Soviétiques ne traitent directement avec les Américains. Et puis, il y a aussi les tierces parties, comme l’Inde, qui se démarque actuellement, comme à l’époque. La dégradation des relations sino-indiennes a été l’une des principales raisons de l’effondrement de l’alliance entre l’URSS et la Chine dans les années 1950, les Chinois ayant l’impression que la Russie se rapprochait de l’Inde. Or cette même relation sino-indienne est devenue particulièrement mauvaise, à tel point que de nombre d’experts militaires s’inquiètent de ce qui pourrait se passer dans l’Himalaya. Les Russes sont très proches de l’Inde, et lui fournissent plus de 60 % de son matériel militaire. La Chine a bien plus à gagner au sein du système international qu’en soutenant les Russes à bout de bras.

    L’expansion de l’Otan est-elle responsable de la guerre d’Ukraine?

    Je suis agacé par l’argument, selon lequel la politique occidentale a provoqué l’attaque de l’Ukraine, en raison de l’expansion de l’Otan à l’Est. Beaucoup d’erreurs ont été commises dans les années 1990 à l’égard de la Russie, sans doute davantage par les Européens que par les Américains. Exclure définitivement la Russie de l’Europe, en termes de coopération économique et de sécurité commune, était une mauvaise idée. Nous aurions dû faire beaucoup plus pour l’inclure. Le problème n’est donc pas l’expansion de l’Otan mais plutôt l’arrêt de cette expansion et le fait de ne pas offrir aux autres pays un rôle significatif, y compris à la Russie, dans ce processus.

    Mais il n’était pas concevable de refuser aux pays d’Europe de l’Est de faire leurs propres choix quant à l’alliance défensive dont ils voulaient être membres. Comment imaginer que ces pays assujettis à une puissance étrangère pendant plus de quarante ans ne rejoindraient pas une alliance qui était là pour protéger la démocratie et la souveraineté nationale qu’ils avaient finalement obtenues? Leur dire qu’ils ne pourraient jamais défendre leurs intérêts de sécurité nationale à cause des Russes aurait été une folie totale. Quand on étudie l’histoire, il faut être capable de garder en tête deux concepts en même temps. Nous devrions avoir plus pris en compte les Russes, mais aussi nous rappeler que sans l’Otan, la guerre d’Ukraine pourrait être aujourd’hui le début d’un conflit européen beaucoup plus important. C’est la présence de l’Otan, qui va, nous l’espérons, empêcher cela, au moins à court terme. Cette idée que l’Otan a, en quelque sorte, empiété dans un domaine réservé à la Russie est une façon de penser dangereuse. Souhaite-t-on un ordre international dans lequel les grandes puissances déterminent les alliances de sécurité de leurs voisins? C’est la question à poser aux Chinois. Il est possible qu’ils soient secrètement d’accord, mais réticents à le dire publiquement.

    Taïwan a aussi été l’objet de crises pendant la guerre froide. Une nouvelle période de tension est-elle à craindre?

    Chaque jour supplémentaire de résistance des Ukrainiens renforce la sécurité de Taïwan. Les Chinois observent de très près ce qui se passe en Ukraine. Ils ont récemment eu tendance à penser qu’il serait possible de prendre le contrôle de Taïwan après une brève confrontation militaire. Ce qui a toujours été faux. Il y a une mer entre la République populaire de Chine et Taïwan, et l’île est armée jusqu’aux dents. Mais l’Ukraine est venue rappeler de façon brutale combien il est facile pour une grande puissance d’avoir de sérieux problèmes avec un voisin beaucoup plus faible. En parlant récemment avec des analystes chinois, en privé et en public, j’ai réalisé qu’ils avaient compris très tôt que les choses ne se passent pas bien pour les Russes sur le plan militaire en Ukraine.

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    Vladimir Poutine, passionné d’histoire, a-t-il tiré de fausses conclusions de celle de la guerre froide en envahissant l’Ukraine?

    Il faut toujours accorder beaucoup de poids à la parole publique des responsables politiques. Les deux discours de Poutine au début du conflit sont très révélateurs. Il a complètement sous-évalué la volonté des Ukrainiens de résister, et ignoré la réalité de l’Ukraine, en tant qu’État et comme peuple! L’autre erreur fondamentale, a été de penser que l’Occident se diviserait. Vladimir Poutine a aussi été aveuglé par l’idée du déclin de la puissance américaine, que propagent les États-Unis eux-mêmes. Même si ce déclin relatif est exact, on constate l’extraordinaire capacité américaine à mettre en place une aide militaire en très peu de temps. La puissance des États-Unis est toujours impressionnante.

    Vladimir Poutine a aussi porté un coup très grave à la crédibilité russe. Le mensonge n’est pas rare dans les affaires internationales. Mais mentir de la manière dont Poutine, Lavrov et d’autres ont menti jusqu’au moment de l’invasion de l’Ukraine finit par les mettre en danger. Même pour ceux qui étaient plutôt bien disposés, la parole de la Russie est aussi dévaluée que le rouble. Vladimir Poutine a aussi montré que le cynisme peut être une naïveté. Le cynisme est de considérer que l’on ne peut faire confiance à personne. Mais la naïveté est de penser que rien n’est vrai et qu’il y a une histoire cachée, une sorte de conspiration derrière presque tout…

    Cet état d’esprit, qui se développe aux États-Unis conduit à s’enfermer dans un labyrinthe mental que l’on a soi-même créé. Il est très difficile de prendre de bonnes décisions de politique étrangère sur cette base.

    Cette incapacité chronique des politiques français à penser la question russe

    ANALYSE - Les nationalistes et une bonne partie de la droite française se sont aveuglés en pensant que le régime criminel de Vladimir Poutine pouvait constituer un «modèle» et un allié. Mais le président français, moins imprudent, a néanmoins péché par faux «réalisme» dans son approche.

    Mathieu Bock-Côté: «Les 40 ans du coup d’État canadien»

    CHRONIQUE - Un nouveau modèle de société culmine dans une hubris migratoire, comme si le Canada voulait accueillir dans ses frontières le monde entier. Cette politique se transformerait pour les Québécois en une véritable noyade démographique.

    Le Monde

    Accaparé par l’Ukraine, Joe Biden cherche à reprendre pied sur le plan intérieur

    Le président américain a annoncé un nouveau paquet d’aide militaire de 800 millions de dollars à Kiev. Si le consensus tient sur la politique à l’égard de la Russie, les démocrates sont en perte de vitesse avant les élections de mi-mandat.

    Il y a sept heures de décalage horaire entre Washington et Kiev. Sur quel fuseau est réglée la montre de Joe Biden ? Une tension, voire une contradiction inconfortable, apparaît entre l’investissement de son administration dans la guerre en Ukraine et la volonté d’éviter une déroute aux élections de mi-mandat, en novembre. Le président américain est contraint à un grand écart. La Maison Blanche vit largement à l’heure de Kiev, tant les répliques de cette guerre, sur le plan économique et géopolitique, sont puissantes.

    Cependant, être en guerre par procuration, sans la faire, ne permet pas de mobilisation patriotique. Tout juste un consensus politique ponctuel au Congrès, en ce qui concerne le soutien à apporter à l’Ukraine. L’inflation, la pression migratoire à la frontière mexicaine, la nouvelle vague de contaminations au SARS-CoV-2 et les hésitations fédérales sur l’obligation du port du masque constituent des angles d’attaque aisés pour les républicains.

    Jeudi 21 avril, Joe Biden a annoncé un paquet supplémentaire d’aide militaire à destination de Kiev, d’un montant de 800 millions de dollars (738 millions d’euros), comprenant des pièces d’artillerie lourde, des munitions et des dizaines de drones tactiques. Le 13 avril, le président américain avait déjà promis une enveloppe de même envergure. Depuis août 2021, il s’agit du huitième prélèvement sur les stocks de l’armée. Cet effort s’est accéléré depuis deux mois – l’aide annoncée depuis le 24 février s’élève à 3,4 milliards de dollars.

    Guerre en Ukraine : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire « dans une période critique »

    Jeudi, Joe Biden a souligné l’existence d’une « période critique », avant l’accentuation de l’offensive russe dans le Donbass. Une sorte de course contre la montre est engagée pour permettre à Kiev de déjouer les plans de Moscou. Le président américain a prévenu qu’il solliciterait le Congrès en vue d’une rallonge budgétaire pour éviter que le flot d’armements ne tarisse. Il a aussi annoncé une nouvelle aide économique à hauteur de 500 millions de dollars (461 millions d’euros), et la mise en place d’un programme migratoire pour les Ukrainiens. Washington a promis d’en accueillir 100 000, dès lors qu’ils bénéficient d’un parrainage familial ou de celui d’une ONG.

    Pas une semaine sans annonce sur l’Ukraine

    « Très franchement, même si j’ai été vice-président pendant huit ans et sénateur pendant trente-six ans, je n’avais pas pleinement mesuré à quel point le reste du monde compte sur nous en tant que leader du monde libre », a noté Joe Biden, le 20 avril, lors d’une rencontre avec la plus haute hiérarchie de la défense. Depuis le début de la guerre, le 24 février, les Etats-Unis ont été contraints d’improviser, au fil des combats, quitte à repousser leurs propres interdits.

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    Le Figaro

    Où dormir à Amsterdam à moins de 150 euros la nuit ? Nos dix hôtels préférés

    LA SÉLECTION DU FIGARO - Si les hôtels le long des canaux sont assez chers, on peut dénicher tous les styles d'hôtels à des tarifs plus raisonnables dans des quartiers tout aussi accessibles et agréables. La preuve par dix.

    The Exchange, esprit mode

    En plein cœur du Red District, cet hôtel possède 61 chambres, toutes décorées par des élèves de l'Institut de la Mode d'Amsterdam sur une idée des architectes Suzanne Oxenaar et Otto Nan. Minimalistes, inspirées de l'art flamand ou habillées de pages de magazines, toutes sont définitivement originales et décalées. Particularité du lieu : des chambres qui vont de 1 à 4 étoiles et une suite 5 étoiles, ce qui permet à tous les budgets de découvrir ce concept inédit.

    La chambre à réserver : la 418 pour son étonnant lit à baldaquin façon crinoline.

    Le prix : à partir de 149 € la nuit.

    Hôtel The Exchange, Damrak 50, 1012 LL Amsterdam. Tél. : + 31 20 523 0080.

    Hotel Not Hotel, conceptuel et insolite

    Dormir dans un tram, dans une chambre invisible ou dans un cube Sin City, c'est ce que propose ce concept installé dans un grand bâtiment de brique au sud-ouest de la ville. Dans une atmosphère façon Alice au Pays des Merveilles, on découvre un tramway, de fausses façades de maisons et des murs bibliothèques. Tous cachent des chambres au design du même esprit, toutes assez petites et sans fenêtres mais très fonctionnelles.

    La chambre à réserver : la Volkswagen T1, pour dormir dans un vrai Van façon road-trip.

    Le prix : à partir de 79 € la nuit (petit déjeuner 9,95 € par personne).

    Hotel Not Hotel, Piri Reïsplein 34, 1057 KH Amsterdam. Tél. : + 31 20 820 4538.

    Volkshotel, design et musical

    Si l'immeuble des années 1960 (ancien siège d'un magazine) ne fait pas rêver, il est largement compensé par le concept décalé. Café, bar, studio de musique, co-working, jacuzzi et sauna en rooftop... en plus des 201 chambres l'hôtel se veut un véritable lieu de vie ouvert aux Amstellodamois comme aux voyageurs. Classées par taille de XS à L, les chambres sont fonctionnelles et mêlent béton, métal et pages de journaux sur les murs.

    La chambre à réserver : la « White Bike Room », l'une des neuf chambres thématiques, pour sa baignoire avec vue sur la ville.

    Le prix : à partir de 69 € la chambre double.

    Volkshotel, Wibautstraat 150, 1091 GR Amsterdam. Tél. : +31 20 261 2100.

    citizenM Amsterdam South, cool et moderne

    Situé dans le quartier Zuid, à un arrêt de train de l'aéroport, l'hôtel décline les codes du travailleur nomade. Ses chambres sont confortables et minimalistes, mais haute technologie avec notamment une tablette qui permet de contrôler les ambiances lumineuses de la chambre, la télé, le réveil et même les volets. La carte de chambre permet de régler les dépenses effectuées dans l'hôtel, que ce soit au café (accessibles 24h sur 24h) ou à la boutique de décoration.

    La chambre à réserver : toutes les chambres sont similaires dans ce concept mais il est possible de choisir un départ tardif pour 29 € de plus.

    Le prix : à partir de 138 € la nuit.

    citizenM Amsterdam South, Pr. Irenestraat 30, 1077 WX Amsterdam. Tél. : + 31 +20 811 3890.

    Le Bunk, capsules à la japonaise

    Installé dans ce qui fut autrefois l'Église catholique romaine Sainte Rita, le Bunk a parfaitement intégré les chambres au bâtiment de brique. En plus des 106 chambres installées dans des blocs, petites mais fonctionnelles, 50 pods permettent de se glisser dans un petit espace nocturne pour optimiser le budget. L'endroit regorge aussi de bonnes idées, comme le petit escalier menant à une grande bibliothèque en libre-service ou des canapés pour bouquiner ou prendre un verre.

    La chambre à réserver : l'une des Epic Bunk Room avec la vue sur la rivière.

    Le prix : à partir de 75 € la chambre double.

    Bunk Hotel Amsterdam, Hagedoornplein 2, 1031 BV Amsterdam. Tél. : +31 88 696 9869.

    The Alfred Hotel, au cœur du quartier branché

    Situé dans le quartier sud, non loin du Vondelpark, l'hôtel est idéalement situé pour partir explorer la ville à pied ou sauter dans un tramway. Des chambres sobres et modernes, dotées de salles de bains confortables et pour le petit déjeuner, optez pour l'un des nombreux cafés environnants.

    La chambre à réserver : demandez une chambre située sur la Cornelis Schuytstraat, moins bruyante que la Delairesse straat.

    Le prix : à partir de 97 € la chambre double.

    The Alfred Hotel, Cornelis Schuytstraat 58-60, 1071 JL Amsterdam. Tél. : +31 20 673 3141.

    Conscious Hotel The Tire Station, écolo et minimaliste

    Parti pris de cet hôtel 3 étoiles situé dans l'ouest de la ville : faire rimer design et éco-responsabilité. Le décor des 102 chambres explore le style seventies avec sobriété, mêlant bois, métal et panneaux de liège. En plus des panneaux solaires sur le toit, l'hôtel respecte son engagement avec des matériaux écologiques, des produits de nettoyage sans chimie et des restaurants qui utilisent des produits locaux.

    La chambre à réserver: celles qui donnent sur la rue au 3ème étage, pour être sûr d'avoir une vue dégagée.

    Le prix : à partir de 140 € la chambre double.

    Conscious Hotel The Tire Station, Overtoom 519, 1054 LH Amsterdam. Tél. : +31 20 820 3333.

    The Manor Amsterdam, historique

    Construit au XIXe siècle à l'est de la ville, cet impressionnant bâtiment fut pendant plus de 100 ans le plus grand hôpital de la ville. On y trouve désormais de quoi séjourner dans des chambres confortables et design, chacune égayées de grandes photos d'Amsterdam ou de toiles contemporaines. Moins fréquenté par les touristes ce quartier est une bonne option pour découvrir en particulier le Hortus Botanicus ou le zoo Artis.

    La chambre à réserver : avec la vue sur le jardin, très apaisant après une grande journée en ville.

    Le prix : à partir de 107 € la nuit en chambre double.

    The Manor Amsterdam, Linnaeusstraat 89, 1093 EK Amsterdam. Tél. : +31 20 700 8400.

    Hotel van de Vijsel, design chic

    Repris par l'hôtelier Arjen van den Hof, cet ancien magasin de bois a été transformé par l'architecte Minke Wagenaar. Celui-ci a justement décliné toutes les tonalités de bois, dans tous les espaces de l'hôtel, créant ce qui pourrait ressembler à un très grand chalet design. Les chambres, auxquelles on accède par des galeries sur une cour intérieure, réitèrent cette combinaison de textures et sont ponctuées d'éléments de design beaux et malins. Très bien placé, l'établissement est à quelques minutes de tous les grands musées de la ville.

    La chambre à réserver : l'une des suites avec son lit en mezzanine sous les toits… À condition d'élargir un peu le budget.

    Le prix : à partir de 120 € la chambre double.

    Hotel van de Vijsel, Overtoom 13-17, 1054 HA Amsterdam. Tél. : +31 20 810 0890. www.hotelvandevijsel.com

    DoubleTree Hilton Wharf, tendance street art

    Idéal pour séjourner dans le quartier nord NDSM, accessible en quelques minutes avec le ferry gratuit depuis la gare, l'hôtel dispose de grandes chambres parfaitement équipées et animées de fresques d'art moderne. Un de ses grands points positifs : un parking au pied du bâtiment pour ceux qui viennent en voiture. Pour ceux qui veulent s'aventurer à vélo ensuite, le Wharf dispose de quelques vélos à louer.

    La chambre à réserver : celles dont la vue donne sur la vieille Amsterdam, qu'on admire sans se lasser à travers les grandes baies vitrées.

    Le prix : à partir de 84 € la chambre double.

    DoubleTree by Hilton Amsterdam - NDSM Wharf, NDSM-Plein 28, 1033 WB Amsterdam. Tél. : + 31 20 722 0666.

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    Le Monde

    Référendum anticonstitutionnel

    Editorial du « Monde ». Dans le parfois trop long débat télévisé d’entre-deux-tours qui s’est déroulé mercredi 20 avril, Marine Le Pen et Emmanuel Macron avaient pour objectif commun de gommer leur principal défaut. La candidate du Rassemblement national devait absolument faire oublier l’agressivité désordonnée dont elle avait fait preuve cinq ans plus tôt face au même adversaire, ce qui lui avait fait rapidement perdre pied. Le président sortant devait, quant à lui, éviter de réveiller l’hostilité de ceux qui lui reprochent d’avoir réponse à tout, d’être trop professoral et parfois même arrogant.

    Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif

    L’un et l’autre ont donc retenu leurs coups, urbanisé leurs échanges, ce qui a donné à l’événement une dimension inédite : c’est la première fois qu’une candidate venue de l’extrême droite a semblé aussi intégrée au système. C’est la première fois aussi que l’écart entre les deux finalistes apparaît aussi faible.

    Sur le fond, l’avantage est allé à Emmanuel Macron. Europe, guerre en Ukraine, lutte contre le réchauffement climatique, sur tous ces sujets majeurs, le candidat s’est montré plus cohérent et plus sécurisant que sa rivale, qui est apparue approximative et confuse, handicapée par ses allégeances qui démentent ses proclamations d’indépendance. Liée par l’emprunt qu’elle a contractée en 2014 auprès d’une banque russe proche du pouvoir et qu’elle n’a toujours pas remboursé, Marine Le Pen n’est pas parvenue à se défendre lorsque son adversaire l’a acculée en l’accusant d’être « sous la dépendance du pouvoir russe ».

    La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

    Le pouvoir d’achat, qui a été son point fort pendant la campagne, aurait pu lui permettre de prendre l’avantage mais les échanges essentiellement techniques ne lui ont pas permis de dominer. Emmanuel Macron n’a pas eu grand mal à démontrer que le bouclier qu’il a mis en place contre les hausses du prix de l’énergie était plus efficace que la baisse des taux de TVA qu’elle préconise. Et, sur la sécurité, qui apparaît souvent comme son point faible, le président sortant n’a pas eu de difficultés à lui répondre.

    Le match n’a cependant pas été complètement perdu pour elle. Depuis des années, Marine Le Pen est à l’écoute des Français qui souffrent. Elle les comprend, sait leur parler et faire remonter leurs doléances. Lorsqu’il a été question des déserts médicaux, des maisons de retraite ou des difficultés rencontrées par les jeunes, elle a su montrer de l’empathie bien plus que son rival.

    Le grand enseignement du débat est que, malgré ses sourires, son empathie et ses ajustements de dernière minute, la candidate du Rassemblement national reste sur ses fondamentaux d’extrême droite : l’interdiction du port du voile dans l’espace public, contraire à l’esprit de la laïcité et porteuse de lourdes tensions, reste fermement revendiquée au nom de la lutte contre l’islamisme. Le référendum visant notamment à supprimer le droit du sol et à introduire la préférence nationale dans la Constitution est confirmé comme la clé de voûte de son quinquennat si elle est élue. Il est anticonstitutionnel, elle le sait et assume le coup de force au nom de « la volonté du peuple souverain ».

    Cette partie, intervenue en toute fin de soirée, aurait méritée d’être abordée plus tôt et plus longuement car elle a seulement effleuré ce qui constitue le risque majeur du vote du 24 avril : Marine Le Pen ne veut pas seulement en finir avec la construction européenne. Elle veut aussi en finir avec l’acquis républicain.

    Le Monde

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    Le Monde

    Le discours de la Sorbonne a porté ses fruits

    Chronique. Ils sont fous, ces Français. Vu de Londres, le spectacle a quelque chose de réconfortant, près de six ans après le vote du Brexit pour lequel la moitié des Britanniques continuent de se mordre les doigts : observer les électeurs d’outre-Manche saisis par le doute et tentés par les sirènes souverainistes, il n’y a pas de petit plaisir. Mais sur le continent, le choix offert en France le 24 avril laisse perplexe : pourquoi les Français voudraient-ils se défaire d’un président qui, vu de l’extérieur, a été l’un des dirigeants les plus actifs sur la scène européenne depuis cinq ans, au point parfois d’en irriter ses partenaires ?

    « La diplomatie que préconise Marine Le Pen correspond à ce que souhaite la Russie de Poutine »

    A quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle, les raisons pour lesquelles une présidence Marine Le Pen serait désastreuse pour la place de la France en Europe et dans le monde sont connues, abondamment exposées. On s’est moins attaché à décrypter l’impact, à la même aune, d’un deuxième mandat d’Emmanuel Macron.

    L’Europe, dit-il, est dans son ADN. En 2017, il s’est fait élire sur le drapeau bleu étoilé, celui-là même que Marine Le Pen promet de retirer de la photo officielle si elle entre à l’Elysée. Macron l’européen ? Cinq ans plus tard, ses partenaires de l’UE sont plus conscients du chemin accompli que ses concitoyens. Nous avons demandé à quatre personnalités européennes, d’horizons géographiques et politiques différents, ministres ou anciens ministres, quel rôle le président Macron a joué et pourrait encore jouer en Europe. Ce ne sont pas des inconditionnels ; Carl Bildt, ancien premier ministre et ex-chef de la diplomatie suédoise, par exemple, a été très critique de certaines orientations de la politique macronienne. Mais à l’heure du bilan, leur verdict est clair.

    Le discours de la Sorbonne, prononcé le 26 septembre 2017 et qui se voulait la feuille de route européenne de la présidence Macron, avait fait sourire parmi les Vingt-Sept tant il fourmillait de propositions. Aux prises avec ses propres élections et ses négociations de coalition, Angela Merkel avait tardé six mois avant de répondre. Rétrospectivement pourtant, ce discours a porté ses fruits, jugent nos interlocuteurs. Dans deux domaines, principalement : l’idée d’autonomie stratégique et la solidarité économique comme instrument de résilience face aux crises.

    Europe : Macron livre une feuille de route ambitieuse tout en ménageant Berlin

    Sur ce deuxième point, le gigantesque plan de relance européen adopté en juillet 2020 pour faire face à la crise économique due à la pandémie reste une avancée majeure pour l’Europe ; Emmanuel Macron y est crédité d’un rôle crucial. Pour Franziska Brantner, élue des Verts allemands, aujourd’hui secrétaire d’Etat dans le grand ministère de l’économie et de l’action climatique du vice-chancelier Robert Habeck, « les initiatives prises par Emmanuel Macron pour briser l’immobilisme d’Angela Merkel ont été absolument nécessaires, surtout pour accroître la capacité d’action et la résilience de l’UE » face aux multiples crises, géopolitique, climatique et sanitaire. Parmi ces initiatives françaises, Mme Brantner cite le discours de la Sorbonne, la proposition de nommer Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, l’accord sur les objectifs européens pour la protection du climat et le plan de relance.

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    L'Humanité

    Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise

    Actu

    Propos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.

    Mélanie Mermoz

    Votre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.

    Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.

    Interpeller la direction

    Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.

    L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.

    droit du travail
    Le Monde

    SANS TITRE

    Live animé par Clémence Apetogbor, Cécile Bouanchaud et Jacky Goldberg

    • Les combats se sont intensifiés, mercredi, dans l’est et le sud de l’Ukraine. Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol, dans le Donbass, réclament à la communauté internationale des « garanties de sécurité », au moment où les forces russes comptent s’emparer de la totalité de cette ville assiégée où sont bloqués soldats et civils. « Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l’aide d’un tiers », munis d’armes, « afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées », a dit, jeudi matin, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov.
    • Le gouverneur de Louhansk a déclaré que les forces russes contrôlaient désormais 80 % de la région, qui est l’une des deux régions qui composent le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Serhi Haïdaï a déclaré que, après avoir pris Kreminna, les Russes menaçaient maintenant les villes de Roubijne et Popasna et il a exhorté tous les habitants à évacuer immédiatement.
    • « Nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l’Ukraine gagne la guerre », a déclaré à Kiev le président du Conseil européen, Charles Michel, venu rencontrer le président, Volodymyr Zelensky. Il a notamment promis que des sanctions cibleraient bientôt les exportations russes de pétrole et de gaz.
    • « Aujourd’hui, je peux confirmer que l’attitude de l’Occident est devenue plus chaleureuse », a salué, mercredi sur BFM-TV, Volodymyr Zelensky à propos de l’aide matérielle apportée à l’Ukraine « Nous attendons les livraisons des armements, nous avons des dates provisoires et nous avons des garanties », a dit le président ukrainien.
    • Moscou a affirmé, mercredi, avoir réussi le premier tir d’essai de Sarmat, son missile intercontinental. Le Pentagone a réagi, en assurant que le tir était un essai de « routine » et ne constituait « pas une menace » pour les Etats-Unis ni pour leurs alliés.
    • Aucun couloir d’évacuation n’a été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d’accord avec les Russes.
    • L’invasion russe a déjà poussé vers les pays voisins de l’Ukraine – à commencer par la Pologne – plus de cinq millions d’Ukrainiens, un record depuis la seconde guerre mondiale.
    • Une responsable ukrainienne a reproché, mercredi, au Comité international de la Croix-Rouge de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens, le soupçonnant d’être « complice » de « déportations » vers la Russie, des accusations vivement rejetées par le CICR.

    Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

    Reportage. Comment les maires de la région de Kiev ont résisté à l’envahisseur russe

    Décryptages. La France, un pays peu attractif pour les réfugiés d’Ukraine, de Syrie ou d’Afghanistan

    Portrait. En Russie, le vieil homme qui peignait la paix

    Décryptages. Comment fonctionnent les armes à sous-munitions et les bombes thermobariques ?

    Entretien. « Chaque citoyen européen se sent moins en sécurité qu’il y a deux mois »

    Tribune. Bernard Guetta : « En s’ouvrant à l’Ukraine et à d’autres pays, l’UE court à la paralysie. Elle doit s’organiser pour aller plus loin et plus vite vers des objectifs communs »

    Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    L'Humanité

    Un menu de Pâques léger et amène

    Actu

    Faire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.

    André Goulven

    Fête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.

    Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.

    Les légumes de la passion

    Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.

    Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.

    Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.

    Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.

     

    La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »

    Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre

    Préparation : 1 heure Pour 4 personnes

    1. Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
    2. Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
    3. Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
    4. Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
    5. Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
    6. Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
    7. Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
    8. Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
    9. Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
    10. Laisser cuire 20 minutes, et servir.
    Bon et sain
    Le Monde

    Débat de l’entre-deux-tours : l’étrange effacement de Marine Le Pen

    La candidate du Rassemblement national, déterminée à laver l’affront de 2017, a de nouveau raté son débat face à Emmanuel Macron, mais en tombant dans d’autres travers.

    Imperceptible rappel du débat de 2017. Aux premières secondes de leur duel télévisé, mercredi 20 avril, Marine Le Pen a fui le regard d’Emmanuel Macron qui, lui, fixait ses yeux dans ceux de sa rivale. Comme si elle avait d’abord voulu échapper à la confrontation, avant d’arborer le visage calme et souriant de sa campagne de 2022. Tout au long de cette soirée qui devait être celle de sa revanche, Marine Le Pen a semblé chercher sa place de prétendante sérieuse à l’Elysée, mais en ayant perdu en cours de route son bagou d’avocate du « peuple », rattrapée par des choix qui ont brouillé sa posture, sa ligne et son programme.

    Elle avait beau affronter un chef de l’Etat sortant et en position de force, c’est elle qui a minimisé les risques. Elle qui voulait à tout prix éviter de se montrer agressive a renoncé à l’offensive. Ses critiques du bilan d’Emmanuel Macron sont apparues trop vagues, trop timides pour ébranler l’adversaire. Pire, ce dernier a trouvé le moyen de renvoyer la cheffe de parti et députée du Pas-de-Calais à son propre bilan : vote contre les aides à l’Ukraine au Parlement européen, contre le bouclier tarifaire ou la loi sur le « séparatisme » à l’Assemblée nationale, reconnaissance de l’annexion illégale de la Crimée. Sur la défensive, Marine Le Pen a brandi un tweet imprimé de 2014, sans échapper à l’accusation assassine : « Vous dépendez de M. Poutine ». Un renversement total, alors que l’entourage mariniste martelait depuis des mois que leur meilleure chance était le bilan présidentiel.

    Le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, nouveau rendez-vous manqué pour Marine Le Pen, étouffée par un Emmanuel Macron offensif

    La leader populiste a joué sur le terrain de l’adversaire – la crédibilité – et s’est désarmée. Sa présentation technique de mesures pour le pouvoir d’achat a placé l’ex-ministre de Bercy dans le rôle de professeur d’économie. Lorsqu’elle s’attarde sur les chiffres du chômage ou de la dette, Emmanuel Macron rappelle qu’« on parle de vies derrière ». Celle qui avait gagné le trophée de la « proximité » avec les Français s’est enferrée dans l’objectif, manqué, de sa campagne d’entre-deux-tours : cultiver une stature présidentielle au point de rester en retrait. Son habituel registre de l’émotion n’est apparu que par touches, avec la « souffrance absolument inouïe » des soignants ou la jeunesse « jetée dans la précarité ». Son discours antiélites et anti-Europe s’est effacé, celui contre l’immigration et l’islam n’a surgi que dans la dernière heure, bien qu’elle sache lier n’importe quel thème aux étrangers.

    Fuite en avant

    La candidate qui martèle qu’elle n’est plus d’extrême droite semblait ne pas savoir à quel public s’adresser. Ni aux actifs saisis par la peur du déclassement, à qui elle promet des lendemains heureux et la chasse à « l’oligarchie », ni à l’électorat de la droite extrême et identitaire, qui penche pour elle a priori. Ni à celui de Jean-Luc Mélenchon, alors qu’elle lorgne des réserves de voix inédites (19 % des mélenchonistes pourraient se reporter sur elle, selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde publiée mercredi) : Marine Le Pen a même étrillé « l’écologie punitive » sans offrir de gages face au dérèglement climatique et renoué avec sa radicalité initiale sur l’interdiction du voile musulman.

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    France24 - Monde

    Trafic de drogue : l'ex-président du Honduras Juan Orlando Hernandez extradé aux États-Unis

    Publié le : 22/04/2022 - 00:19

    FRANCE 24 Suivre

    Juan Orlando Hernandez, ancien prétendu champion de la lutte contre le trafic de drogue à la tête du Honduras entre 2014 et 2022, a été extradé, jeudi, vers New York où il doit être jugé pour une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".

    L'ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, a été extradé, jeudi 21 avril, vers les États-Unis où un tribunal de New-York entend le juger pour sa participation dans un gigantesque trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022. Il encourt la perpétuité.

    Escorté et menotté, Juan Orlando Hernandez, au pouvoir entre 2014 et 2022, a pris place à bord d'un avion de l'Agence antidrogue américaine, qui a décollé d'une base de l'armée hondurienne à Tegucigalpa.

    L'ex-chef de l'État, 53 ans, qui a cédé le pouvoir le 27 janvier à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, a été arrêté moins de trois semaines plus tard, le 15 février, dans sa résidence de la capitale.

    La veille, le tribunal du District Sud de New York avait déposé une demande formelle d'extradition de l'ex-président de droite pour sa participation présumée à une "association de malfaiteurs (qui) a transporté plus de 500 tonnes de cocaïne aux États-Unis".

    Celui qui s'était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue avait d'abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été, en 2017, l'une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l'opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts.

    "Complot"

    La justice américaine a depuis condamné son frère, l'ex-député "Tony" Hernandez, en mars 2021, à la perpétuité pour avoir œuvré aux côtés des narcotrafiquants dans ce vaste trafic vers les États-Unis.

    Selon les procureurs chargés du dossier à New York, Juan Orlando Hernandez a fait du Honduras un "narco-État" en impliquant l'armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.

    L'ancien chef de la police nationale entre 2012 et 2013, Juan Carlos "Tigre" Bonilla, arrêté le 9 mars sera lui aussi extradé prochainement, poursuivi par le même tribunal pour avoir "supervisé" les opérations.

    "Je suis innocent, je suis victime d'une vengeance et d'un complot", avait écrit JOH - ses initiales et son surnom - dans une lettre manuscrite rédigée en prison destinée aux membres de la Cour suprême avant leur décision définitive. Ces accusations sont, selon lui, une "vengeance des cartels", "un complot orchestré pour qu'aucun gouvernement ne leur résiste plus jamais".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Investie présidente du Honduras, Xiomara Castro promet "un État socialiste et démocratique"

    Réclamé par les États-Unis, l'ex-président du Honduras se rend à la police

    Honduras : feu vert à l'extradition aux États-Unis de l'ex-président pour trafic de drogue

    Le Figaro

    Objets d’art, voitures de collection... Placement ou plaisir, faut-il choisir?

    NOS CONSEILS - Les amateurs d’art, d’objets anciens ou encore de voitures de collection peuvent, à l’occasion, réaliser de belles plus-values. Mais est-ce vraiment l’essentiel?

    Depuis maintenant plus de 10 ans, Jean-Jacques, 58 ans, écume les salles de ventes d’art parisiennes pour dénicher la peinture ou le dessin qui lui procure une émotion. «Ces œuvres, qui ont une histoire, se retrouvent le soir même dans mon salon. Il y a quelque chose de magique à cela», s’enflamme ce passionné d’art moderne, par ailleurs gérant de portefeuilles financiers. Il détient aujourd’hui des dizaines de tableaux, bronzes et dessins de presse et n’hésite pas à revendre ceux qui se sont le plus valoriséspour en acheter d’autres. «Mais la plupart de ces objets sont accessibles à partir de quelques centaines d’euros», dit-il. Contrairement aux idées reçues, il est en effet possible d’investir dans l’art sans forcément se ruiner. Selon le rapport annuel du marché de l’art réalisé par Art Basel et UBS, 85 % des œuvres échangées le sont pour moins de 10.000€. Les plus visibles et médiatiques, vendues plusieurs millions de dollars, représentent moins de 1 % du marché mondial.

    75% des ventes aux enchères se font sur Internet

    Avec l’essor des plates-formes de vente en ligne, les objets de collection se sont largement démocratisés, des meubles aux photos, en passant par les livres anciens ou les bandes dessinées. L’an passé, les ventes aux enchères en ligne ont d’ailleurs atteint des records en France, avec 3 milliards d’euros échangés, soit 75 % du montant total des ventes aux enchères. «Les placements financiers rapportent de moins en moins. Dans cette période de forte incertitude, les Français cherchent plus à se faire plaisir et se tournent vers des objets ou des biens qu’ils affectionnent», analyse Bénédicte Valton de Jorna, directrice commerciale et marketing du site Interencheres.

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    Les voitures anciennes, par exemple, connaissent un intérêt qui ne se dément pas. «Je suis passionné par les automobiles depuis que je suis petit. À 18 ans, j’ai récupéré un vieux modèle de Citroën que j’ai appris à bricoler et que j’ai revendu. Avec l’argent, j’ai pu faire l’acquisition d’une Mini Austin 1300 puis d’une Opel GT, un coupé deux places que j’ai recherché pendant des mois sur internet», relate Jérôme, 39 ans, cadre dans la finance. Ce collectionneur a mis au point sa propre stratégie. Il ne détient pas plus de cinq voitures pour des raisons de place et à cause des frais d’entretien élevés (parking, pièces détachées, assurance…). «Mon objectif est de ne pas perdre d’argent, je dois donc faire des choix judicieux. Je me concentre sur les “youngtimers”, les sportives des années 1970-1990 qui ne devraient pas se dévaloriser. Je suis capable de les réparer et je les fais rouler régulièrement.»

    Avant d’investir, il est impératif de faire le tour du marché pour avoir une idée très précise de la cote de l’objet convoité en consultant les sites dédiés et les revues spécialisées (Gazoline, Montres Magazine…).«Je me rends dans des salons dédiés, comme Rétromobile, et je lis la presse et les sites spécialisés. Mais cela prend du temps. Les forums et les communautés de collectionneurs donnent aussi de très bons conseils», précise Jérôme, notre financier. Pour les œuvres d’art, il faut se tenir informé des dernières tendances du marché (La Gazette Drouot, Le Journal des Arts…), de la cote des artistes que l’on vise et ne pas hésiter à poser des questions dans les galeries. «J’ai acheté mon premier tableau il y a 20 ans, raconte Philippe, 55 ans, chef d’entreprise et investisseur dans l’art contemporain. À l’époque, j’ai eu un véritable coup de cœur pour un artiste qui exposait dans une galerie d’art contemporain. Néophyte, j’ai tout appris en me rendant régulièrement dans des musées, des galeries et des foires spécialisées en France et à l’étranger, notamment aux États-Unis.»

    Dénicher la perle rare

    Si l’on recherche des meubles, des photos, des peintures ou des bijoux, il faut arpenter les galeries, les marchands d’art, les antiquaires, les salles de ventes aux enchères mais aussi se rendre régulièrement aux puces, dans les brocantes et les vide-greniers. Ces derniers permettent à ceux qui savent ouvrir l’œil de dénicher la perle rare. Moins connus, les «fonds d’ateliers» permettent de découvrir des œuvres d’un artiste qui vient de disparaître. Il faut aussi fouiner sur les plates-formes spécialisées (Catawiki, Interencheres…) qui organisent des ventes en ligne régulières. Maud, 31 ans, y fait de vraies trouvailles. «Je collectionne les sacs griffés depuis plusieurs années. J’en détiens une vingtaine», explique cette gérante de restaurant à Lyon. Si elle n’en a pas encore revendu, elle a appris avec le temps à savoir quels modèles et quelles marques sont désormais des valeurs sûres. «Lors d’une vente aux enchères, il faut toujours se fixer un prix maximum à ne pas dépasser», conseille-t-elle.

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    Il est aussi indispensable de demander au préalable tous les renseignements et des photos complémentaires car il est difficile d’acheter un objet en ligne sans le voir en vrai. Enfin, sur les sites de ventes entre particuliers (Leboncoin, eBay…), il est encore possible de trouver des merveilles. Mais attention, dans ce cas, il n’y a aucune garantie sur l’authenticité de l’objet acheté. Par exemple, les sacs de marque doivent avoir une carte et/ou un numéro de série indiqué à l’intérieur. Soyez aussi attentif à leurs coutures et leurs fermetures car les contrefaçons sont légion.

    Idéal pour diversifier, non pour spéculer

    Objets d’art ou de collection, ces actifs décorrélés des marchés financiers peuvent être intéressants dans une stratégie de diversification, à condition que l’épargnant investisse en tant qu’amateur et non en tant que spéculateur car ceci s’avère très difficile si l’on n’est pas un professionnel. «Acheter de l’art contemporain, c’est avoir un coup de foudre pour une œuvre, mais c’est aussi miser sur des talents émergents auxquels vous croyez et sur lesquels vous misez. Au fil des années, certaines pièces vont se valoriser mais la cote des autres ne montera probablement jamais», reconnaît Philippe, notre chef d’entreprise. Sachant qu’il faut toujours se méfier des effets de mode qui peuvent entraîner une forte volatilité pour certains artistes. Quoi qu’il en soit, un passionné de photographies, de vins ou de voitures de collection pourra toujours tirer parti de son placement. Même s’il y perd sa chemise, il en aura au moins profité.

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    Placements alternatifs: cinq règles d’or avant d’investir

    NOS CONSEILS - Diversifier son patrimoine dans des actifs dont la valeur évolue indépendamment de celle des marchés financiers est un bon réflexe. À condition de prendre certaines précautions.

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    DÉCRYPTAGE - Alors qu’elles ont affronté des vents contraires depuis la crise sanitaire, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont affiché de bons résultats en 2021.

    Placements: les jeunes investisseurs sous influence

    DÉCRYPTAGE - Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de jeunes épargnants suivent les avis des influenceurs en matière de placements financiers. Une pratique difficile à encadrer.

    France24 - Monde

    "Partygate" : le Parlement britannique ouvre une enquête contre Boris Johnson

    Publié le : 21/04/2022 - 18:17Modifié le : 21/04/2022 - 21:16

    FRANCE 24 Suivre Bénédicte PAVIOT

    Les députés britanniques ont approuvé, jeudi, l'ouverture d'une enquête parlementaire sur l'accusation portée contre le Premier ministre Boris Johnson d'avoir sciemment induit en erreur le Parlement sur les "soirées" organisées à Downing Street, en dépit des mesures de confinement en vigueur face à l'épidémie de Covid-19.

    Les députés britanniques ont décidé, jeudi 21 avril, d'ouvrir une enquête pour déterminer si le Premier ministre britannique Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement dans ses explications dans l'affaire du "partygate".

    Par consensus, sans même formellement voter, ils ont décidé de saisir le "Comité des privilèges", qui enquêtera à son tour sur ce scandale autour des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements successifs liés à la pandémie de Covid-19, dans une procédure susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission. Selon les règles qui régissent le fonctionnement des institutions britanniques, tromper sciemment le Parlement est une infraction qui justifie la démission de son auteur. 

    C'est un revers de plus pour le dirigeant conservateur de 57 ans : loin de tourner la page de la crise, il se retrouve avec une troisième enquête, après d'autres en cours administrative et policière en cours. Et ce malgré sa large majorité à la chambre des Communes, sa volonté initiale de s'opposer à la procédure puis une manœuvre pour la repousser, abandonnée à la dernière minute.

    La décision des députés, prise par consensus sans même un vote, ouvre ainsi un nouveau front dans cette affaire, susceptible à terme de contraindre Boris Johnson à la démission, signe du malaise persistant au sein de ses troupes face au scandale.

    Des "erreurs de leadership et de jugement"

    À maintes reprises devant le Parlement, il a assuré que toutes les règles avaient été respectées, une assertion contredite de fait par l'amende infligée il y a une semaine à Boris Johnson.

    Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a trompé sciemment le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne, aura remis son rapport définitif.

    Un pré-rapport, dénonçant des "erreurs de leadership et de jugement" a déjà donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.

    La motion à l'origine de la procédure parlementaire "cherche à défendre le principe simple d'honnêteté, d'intégrité et de dire la vérité" dans la vie politique britannique, a déclaré le chef de l'opposition travailliste, Keir Starmer, à l'origine du texte. 

    "Nous savons que le Premier ministre lui-même a enfreint la loi", a-t-il ajouté, soulignant que le chef du gouvernement n'est pas à l'abri de nouvelles amendes pour sa participation à d'autres événements festifs. 

    L'affaire, passée un temps au second plan en raison de la guerre en Ukraine, a été relancée la semaine dernière lorsqu'il a reçu une amende pour manquements aux restrictions anti-Covid en participant à un pot surprise pour ses 56 ans en juin 2020, devenant ainsi le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi.

    "Rien à cacher"          

    Dans l'avion qui l'emmenait pour une visite en Inde, il a répété vouloir rester en poste jusqu'aux prochaines législatives prévues en 2024. Sur la chaîne Sky News, il a assuré qu'il n'a "franchement absolument rien à cacher" dans cette affaire, regrette-t-il, "sans fin". 

    Mardi, Boris Johnson avait répété ses excuses "sans réserves" aux députés et aux Britanniques, affirmant qu'il ne lui "était pas venu à l'esprit" que ce rassemblement, d'une dizaine de minutes tout au plus selon lui, "puisse constituer une violation des règles" alors en vigueur.

    De nombreux députés qui avaient un temps demandé le départ de Boris Johnson jugent cependant qu'il est désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans le contexte de la guerre en Ukraine... et faute de successeur évident, l'étoile du ministre des Finances Rishi Sunak s'étant ternie ces dernières semaines en raison de la crise du pouvoir d'achat.

    Le débat qui s'est tenu jeudi a cependant donné l'occasion à certains frondeurs de se déclarer, à l'instar de l'influent député Steve Baker, qui a rejoint les rangs des députés conservateurs qui appellent Boris Johnson à démissionner.

    "Le Premier ministre aurait dû partir depuis longtemps", a déclaré ce partisan du Brexit. Ce nouveau revers pour Boris Johnson intervient tout juste deux semaines avant des élections locales périlleuses pour les conservateurs le 5 mai. En tout cas, la police de Londres, qui a déjà infligé une cinquantaine d'amendes et poursuit son enquête, a indiqué jeudi qu'elle s'abstiendrait de communiquer sur d'éventuels développements dans cette affaire d'ici au scrutin.

    Avec AFP

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    "Partygate" : plusieurs membres de l'entourage de Boris Johnson démissionnent

    "Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner

    "Partygate" : le rapport Sue Gray dénonce des "erreurs de leadership", Boris Johnson se dit "désolé"

    Le Monde

    Mort de Jacques Perrin, comédien et chevalier blanc de la production indépendante

    Marin rêveur dans « Les Demoiselles de Rochefort », prince charmant dans « Peau d’âne », le producteur de « Microcosmos » s’est surtout affirmé comme un homme de cinéma engagé. Il s’est éteint jeudi à Paris à l’âge de 80 ans.

    Une enfance sans le sou, mais sans plainte ni tristesse, n’était sans doute pas étrangère à la discrétion dont il s’est toujours paré. Acteur, réalisateur, producteur, boulimique de travail, occupé toute sa vie à des projets qui ont tourné autour de l’humain, de l’humanisme et de l’humanitaire, Jacques Perrin, né le 13 juillet 1941 à Paris, n’a jamais cédé au bruit et à l’agitation, encore moins au vedettariat. Il leur préférait, par nature, le calme et la douceur qui s’étaient inscrits dans sa voix, son visage et ses gestes. Le jeune marin rêveur des Demoiselles de Rochefort (1967), le réalisateur de documentaires et le chevalier blanc de la production indépendante est mort jeudi 21 avril à Paris, à l’âge de 80 ans, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse.

    Son talent, confiait-il sans fausse modestie, était de savoir réunir des gens qui en possédaient. Jacques Perrin aimait prendre et apprendre des autres, trouvait en eux le savoir et l’énergie nécessaires pour mener à bien ses aventures. Idéaliste pragmatique, d’une ténacité tranquille, conscient du temps qui file et le regard bleu résolument tourné vers l’avenir, il tenait la barre sans se décourager des tempêtes. De Z (1969) au Peuple migrateur (2001) en passant par La Victoire en chantant (1976) et Himalaya, l’enfance d’un chef (1999), Jacques Perrin n’a guère connu de tournages faciles. Chaque fois, il a dû aller au charbon, séduire, convaincre.

    Depuis dix ans Jacques Perrin attendait...

    Contre l’avis de tous

    L’obstination pose la première pierre de sa maison de production Reggane Films (devenue plus tard Galatée Films), qu’il crée en 1968 pour reprendre, contre l’avis de tous, le projet de Z, de Costa-Gavras. Le cinéaste grec, qui l’avait fait jouer dans Compartiment tueurs (1965) et Un homme de trop (1967), vient de se faire lâcher par les Américains. Il s’apprête à baisser les bras. « Nous avons alors monté une coproduction avec l’Algérie. Personne ne voulait nous suivre. (…) Avouons que nous avons fait quelques acrobaties comptables, anticipé sur le succès. Montand et Trintignant ont touché des cachets dérisoires », avait expliqué Jacques Perrin au Monde en 1996. Le jour de sa sortie en salle, les exploitants s’attendent à une catastrophe. Z sera un triomphe international. Quatre millions d’entrées en France. Des récompenses à la pelle, dont l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, qui ira à l’Algérie.

    Jacques Perrin, le saltimbanque géomètre

    L’expérience donne des ailes à Jacques Perrin. Il produit les films suivants de Costa-Gavras, Etat de siège (1973), Section spéciale (1975). Et s’acharne sur un autre projet : l’adaptation au cinéma du roman de Dino Buzzati (1940), Le Désert des Tartares, dont il a acquis les droits mais sur lequel plusieurs scénaristes et cinéastes se cassent les dents. Durant dix ans, Jacques Perrin s’accroche. Le film finit par trouver son réalisateur en la personne de Valerio Zurlini, et voit le jour en 1976, avec, dans le rôle de l’ardent lieutenant Drogo, Jacques Perrin.

    La même année, ce dernier donne les moyens à Jean-Jacques Annaud de réaliser un rêve qu’il nourrit depuis sept ans : La Victoire en chantant – l’histoire, en 1915 dans la brousse africaine, de quelques militaires français qui, pour tromper leur ennui plus que par patriotisme, décident d’attaquer un poste allemand. Au box-office français, le film est un échec. Délesté de dix minutes, rebaptisé en anglais Black and White in Color (« Noirs et Blancs en couleur »), il traverse l’Atlantique et obtient l’Oscar du meilleur film étranger.

    Les Quarantièmes Rugissants (1982), de Christian de Chalonge – inspiré de l’histoire vraie de Donald Crowhurst –, n’a pas cette chance. Le film, dans lequel Jacques Perrin interprète le rôle-titre, multiplie les écueils tout au long de sa fabrication, et connaît un naufrage à sa sortie. Jacques Perrin mettra dix ans à rembourser les dettes accumulées. D’autres en auraient été abattus. Lui, en cinq ans, produit trois films aux tournages plus fous les uns que les autres : Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996), de Claude Nuridsany et Marie Pérennou, Himalaya, l’enfance d’un chef (1999), d’Eric Valli, Le Peuple migrateur (2001), qu’il coréalise avec Jacques Cluzaud.

    Des documentaires à budget de blockbuster

    Il est alors le seul à oser affronter le documentaire naturaliste à budget de blockbuster. Des films pharaoniques exigeant des années de préparation en recherches scientifiques, en repérages dans le monde entier, en conception de matériel. Pour Microcosmos, il faut construire de très coûteux outils capables de suivre des actions et de capter des émotions à l’échelle du millimètre ou du dixième de millimètre. Pour Le Peuple migrateur, des mois sont nécessaires pour habituer les oiseaux à la présence des machines volantes lestées de caméra.

    Chacun de ces films rappelle à Jacques Perrin les dangers que court la planète, et l’engage plus avant dans le combat pour sa sauvegarde. C’est dans cet esprit qu’il entreprend sa grande œuvre, Océans (2010), un hymne à la mer et aux créatures qui la peuplent. Il reprend le flambeau d’un autre Jacques – Cousteau –, dont il améliore les méthodes. Le tournage titanesque s’étend sur cinq ans et emmène son équipe sur cinq continents.

    Il disait avoir acquis le goût de l’aventure, à la fin des années 1950, quand il était mousse sur un chalutier en Méditerranée et que les pêcheurs, anciens marins au long cours, lui avaient raconté leur rencontre avec les mers lointaines. Puis l’avoir conforté, quinze ans plus tard, sur le tournage au Laos, au Cambodge et au Vietnam, du film La 317e Section (1965), de Pierre Schoendoerffer. Mais au fond, ce désir de voyages avait pris racine bien plus tôt. Dans l’enfance, à la pension où il avait été placé tout gosse et où, jusqu’à l’âge de 11 ans, il avait passé ses nuits d’insomnie à s’imaginer « partir ailleurs », « respirer autrement ».

    « Les Saisons » : des acteurs plus vrais que nature

    Le métier d’acteur fut l’étape nécessaire à l’ouverture de tous les chemins. Il l’a ravi à une vie ordinaire, sans qu’il ait à se poser la question. Avec un père, Alexandre Simonet, régisseur à la Comédie-Française, puis souffleur au TNP de Jean Vilar, et une mère, Marie Perrin, comédienne, premier prix au conservatoire de Lyon, difficile d’y échapper. Son père le berce d’histoires de théâtre. Sa mère récite des poèmes lors des soirées familiales et au Caveau de la Bolée, à Paris.

    La littérature accompagne le petit Jacques, adoucit les privations de la guerre et le console, en partie, de la séparation de ses parents. Après un certificat d’études péniblement décroché à 14 ans, et quelques petits boulots (télétypiste à Air France, commis d’épicerie), il commence à travailler le théâtre avec Antoine Balpêtré (1898-1963), le parrain de sa sœur Eva. Trois ans plus tard, il entre au Conservatoire, où le repère rapidement Jean Yonnel (1891-1968), « statue du commandeur » de la Comédie-Française, tragédien à l’illustre voix de baryton dont il avait alors intégré la classe.

    C’est sur la scène du Théâtre Edouard-VII, où il joue une pièce avec Sami Frey, L’Année du bac, mise en scène par Yves Robert, qu’il attire l’attention du cinéaste italien Valerio Zurlini (1926-1982). Ce dernier donne son premier grand rôle au cinéma à Jacques Perrin, dans La Fille à la valise (1961), puis un deuxième dans Journal intime (1962). Les studios italiens s’accaparent aussitôt ce jeune acteur qui, pendant trois ans, figurera parmi les jeunes premiers les plus célèbres du cinéma transalpin. En France, il enchaîne les rôles dans les films d’Henri-Georges Clouzot (1907-1977) – La Vérité, 1960 –, de Mauro Bolognini (1922-2001) – La Corruption, 1963 –, de Costa-Gavras, de Pierre Schoendoerffer (1928-2012) – La 317e Section, en 1965 ; Le Crabe-tambour, en 1977 ; L’Honneur d’un capitaine, en 1982 ; et Là-haut, un roi au-dessus des nuages, en 2004.

    « Une douce parenthèse »

    Dans les années 1960, les cinéastes de la Nouvelle Vague l’ignorent. « Je pensais que je n’avais ni le caractère ni l’intelligence de la communauté de la Nouvelle Vague. Je me croyais plus proche du cinéma traditionnel », avait-il expliqué en 2005. Jacques Demy (1931-1990) fait néanmoins exception à la règle et l’appelle pour Les Demoiselles de Rochefort. Perrin s’en étonne. Il ne sait pas danser et chante faux. Pire, il est pétrifié à l’idée de se retrouver aux côtés de Danielle Darrieux (1917-2017), Gene Kelly (1912-1996), George Chakiris, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac (1942-1967). Demy s’en moque, Jacques Perrin sera son jeune matelot blond des Demoiselles. Trois ans plus tard, le prince de Peau d’âne. « Ces personnages n’étaient pas moi », confiera l’acteur toute sa vie, jugeant avec tendresse ces deux aventures comme « une douce parenthèse ». Rien de plus.

    Quand le cinéma l’avait délaissé, il avait tourné pour la télévision – en majorité, des rôles de flic –, dans plus de quarante téléfilms et séries. Il avait aussi été le producteur et l’animateur de « La 25e Heure », rendez-vous documentaire du samedi soir sur France 2, dans lequel il a donné carte blanche à la créativité de réalisateurs réputés difficiles. Il avait enfin prêté sa voix à la narration de plusieurs documentaires. Son exigence, son obstination ne l’avaient jamais coupé du grand public. Au contraire. Populaire, par générosité et sincérité, Jacques Perrin voulait embarquer le monde dans ses convictions. Les spectateurs l’avaient suivi.

    "L'Empire du Milieu du Sud" : l'âme et l'histoire du Vietnam

    Le 6 février 2019, officiellement installé à l’Académie des beaux-arts, où Costa-Gavras lui avait remis son épée et Jean-Jacques Annaud avait prononcé son discours de réception, Jacques Perrin s’était ému de cette reconnaissance, « improbable », selon lui. Puis il avait rendu hommage à son prédécesseur, Francis Girod (1944-2006), réalisateur et producteur dont il avait salué, entre autres, « la personnalité visionnaire et la grande sensibilité, bien cachée derrière une immense érudition ».

    Il n’avait néanmoins pas considéré cette entrée à l’Académie comme une consécration qui allait lui permettre de se reposer. Car Jacques Perrin était loin d’en avoir fini. Avec sa maison de production, il travaillait à plusieurs films de fiction, notamment Kersten, de Christophe Barratier (sur le médecin finlandais d’Himmler), et une adaptation chinoise du Merveilleux Voyage de Nils Holgersson. Ainsi qu’à deux documentaires, l’un sur les aventures de Sea Shepherd, l’ONG créée par Paul Watson et composée de jeunes bénévoles chargés notamment de surveiller les chasseurs de baleine ; l’autre sur le périple, en Amérique de l’Ouest, des photographes explorateurs William Henry Jackson (1843-1942) et Edward Curtis (1868-1952), et du peintre Thomas Moran (1837-1926).

    "L'Empire du Milieu du Sud" : l'âme et l'histoire du Vietnam

    En ces temps de tension sociale, de remise en cause du politique et de ses institutions, Jacques Perrin estimait que « l’exemplarité » était la chose la plus nécessaire. « Des gens qui nous permettent de croire. Comme un Jean Moulin dans la Résistance. On vit de sombres temps, disait Brecht. Mais la clarté, c’est une histoire d’ombre », avait-il dit début 2019 au Figaro. Il se réjouissait alors d’être toujours et d’avoir encore à combattre, avec l’enthousiasme d’un enfant têtu et optimiste.

    13 juillet 1941 Naissance à Paris

    1977 « Le Crabe-tambour », de Pierre Schoendoerffer

    2001 « Le Peuple migrateur », coréalisé avec Jacques Cluzaud et Michel Debats

    2010 « Océans », coréalisé avec Jacques Cluzaud

    2016 « Les Saisons », coréalisé avec Jacques Cluzaud

    21 avril 2022 Mort à Paris

    Véronique Cauhapé

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    Le Monde

    A l’agenda, jeudi 21 avril

    Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Jérémie Lamothe, Simon Auffret et Marie Pouzadoux

    Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

    Vingt ans déjà. Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen provoquait une onde de choc politique en faisant accéder l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. C’est en ce jour anniversaire que Marine Le Pen tiendra son dernier meeting de campagne, à Arras (Pas-de-Calais). La candidate du Rassemblement national doit prendre la parole à partir de 18 h 30. Vous pourrez le suivre en direct sur Lemonde.fr. Des manifestations contre l’extrême droite sont prévues dans plusieurs villes, dont une à Toulouse, à l’initiative de la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, qui appelle à voter Emmanuel Macron.

    Déplacement. Emmanuel Macron est, lui, attendu en Seine-Saint-Denis et plus précisément à Saint-Denis, où il sera notamment reçu par le maire de la ville, Mathieu Honotin (PS).

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    Le Figaro

    Présidentielle 2022: Emmanuel Macron toujours à la conquête des électeurs de Jean-Luc Mélenchon

    François-Xavier Bourmaud

    REPORTAGE - Le président-candidat a passé l’après-midi à Saint-Denis, où le leader de La France insoumise à fait 61 % au premier tour.

    Président jusqu’au dernier quart d’heure, candidat jusqu’à la dernière minute. Il faut bien rattraper le temps perdu. Celui d’une entrée en campagne tardive sur fond de guerre en Ukraine. Alors au lendemain de son débat face à son adversaire du second tour Marine Le Pen, Emmanuel Macron a coché toutes les cases, sans vergogne.

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    Déplacement à Saint-Denis, ville dirigée par le socialiste Mathieu Hanotin où Jean-Luc Mélenchon a obtenu 61,13 % des voix. Lui n’y a recueilli que 16,22 % des suffrages. Alors puisqu’il s’agit de convaincre les électeurs de La France insoumise de faire barrage à l’extrême droite, il ne ménage pas sa peine et coche toutes les cases du déplacement de campagne: rencontre avec des associations sur le logement, longs bains de foule, selfies, échange avec la presse, visite d’un stade, petite démonstration de boxe avec un entraîneur, un peu de football aussi… Tout y passe. «La Seine-Saint-Denis est le symbole d’une France à deux vitesses, explique-t-on dans l’entourage du candidat. On peut à la fois y parler des quartiers, de la jeunesse, du sport… Il y a un côté “toute la France a du talent”».

    Une opération séduction dans une ville de banlieue défavorisée qui lui a fait part de son ras-le-bol dès son arrivée à la mairie. Entre les slogans de campagne scandés par ses militants, fusent des «Saint-Denis en colère, y’en a marre de la misère». Ça ne le dérange pas, il est même venu pour ça puisque c’est sa stratégie de campagne de l’entre-deux-tours. Aller au contact, multiplier les échanges parfois rugueux, affronter les critiques et tenter de convaincre. Il faut que ça frotte, il faut que ça pique. «Pour moi, rien n’est joué», assure-t-il alors qu’il est sorti plutôt vainqueur du débat de l’entre-deux-tours.

    Un bain de foule en Seine-Saint-Denis

    Ne serait-ce que ces attaques du camp adverse sur son comportement jugé arrogant, à commencer par celles de Marine Le Pen. Dans un bain de foule, une habitante lui fait aussi la remarque. Il rejette la critique. «Je ne suis pas le commentateur de mes phrases ni de mes mimiques, élude-t-il. Quand il n’y a plus d’arguments à opposer, on va en chercher d’autres. (…) Si je n’aimais pas les gens, vous croyez que j’irais au contact chaque jour? Je ne vais pas au contact que de mes supporteurs. Il faut arrêter ça

    Nous ne devons pas nous habituer à la montée des idées d’extrême droite. Il y a des différences de valeurs et d’ordre dans les catégories d’idées

    Depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron subit ce procès en arrogance intenté par ses adversaires. C’était d’ailleurs l’un des enjeux du débat pour lui que de ne pas donner l’impression d’être trop professoral ou donneur de leçons. Alors face aux attaques coordonnées sur son «arrogance», il hausse le ton contre Marine Le Pen. «Nous ne devons pas nous habituer à la montée des idées d’extrême droite. Il y a des différences de valeurs et d’ordre dans les catégories d’idées», assure-t-il avant de fustiger le programme de la candidate du RN. «C’est un projet qui confond tous les sujets. Dans le débat, elle a confondu l’insécurité, l’immigration, l’islam et l’islamisme», assure-t-il avant de remettre en garde contre un risque de «guerre civile» avec Marine Le Pen à l’Élysée.

    Il n’est pas en terrain conquis mais quand même. On peut voter Jean-Luc Mélenchon et s’inquiéter devant Marine Le Pen. Surtout en Seine-Saint-Denis dont les habitants, assure-t-il, seraient les premiers perdants d’une victoire de Marine Le Pen. Alors que pour lui, «les habitants de nos quartiers populaires sont une chance pour notre République». Il vante son plan «quartier 2030» qui vise à mettre «plus de moyens» dans les écoles, les collèges et les lycées de ces quartiers. Il s’attarde partout, serre toutes les mains qui se tendent, pose avec tous. Mais à un moment il faut partir. Le «20 Heures» de France 2 l’attend. Puis après, une nouvelle et dernière journée de campagne. Un meeting à Figeac dans le Lot. Jusqu’à la dernière minute.

    Présidentielle 2022 : le débat Macron-Le Pen beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, selon un sondage

    SONDAGE - D'après une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, Emmanuel Macron remporte le duel de l'entre-deux-tours d'une très courte tête : il a convaincu 56% des sondés, contre 72% en 2017.

    Législatives 2022 : Mélenchon «demande» aux Français de «l'élire premier ministre» et appelle la gauche à se «rassembler»

    Arrivé troisième homme du premier tour, l'ancien candidat LFI «ne veut pas que Madame Le Pen prenne le pays» et «que Monsieur Macron garde le pouvoir».

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    Débat Macron-Le Pen : ce qu'il faut retenir du face-à-face pour la présidentielle 2022

    Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont échangé durant deux heures et demie, en direct sur TF1 et France 2, ce mercredi soir.

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    Le Monde

    Confiance rompue

    Chronique. Interrogation lourde pour l’avenir du XXIe siècle : la globalisation économique va-t-elle survivre aux antagonismes stratégiques montants sur la scène internationale ? Résister à l’hostilité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, à la guerre en Europe et, plus généralement, au retour de l’ultranationalisme ?

    La question doit être abordée avec prudence : la fin de la mondialisation est annoncée avec une régularité saisonnière. Mais la guerre en Ukraine, ajoutée à l’épidémie de Covid-19, pourrait bien marquer l’achèvement d’un cycle dans l’histoire de l’économie : l’âge d’or de l’internationalisation des échanges.

    Depuis plus de dix ans, les chocs n’ont pas manqué. Crise financière de 2008 ; Brexit ; échecs enregistrés par Barack Obama dans la création de deux grands ensembles de libre-échange, l’un de part et d’autre de l’Atlantique Nord, l’autre dans le Pacifique ; élection de Donald Trump et début de bataille tarifaire entre Washington et Pékin ; pandémie puis agression de l’Ukraine par la Russie. Autant de coups de boutoir portés à l’économie mondialisée.

    En Asie, naissance de la plus vaste zone de libre-échange du monde

    Le dernier en date, la guerre en Ukraine et les sanctions prises contre la Russie, ébranle un peu plus des chaînes de fabrication installées sur plusieurs pays et déjà sérieusement perturbées par le Covid-19. Du New York Times à l’hebdomadaire The Economist en passant par le Financial Times et le Wall Street Journal, toute la presse anglo-saxonne, celle de l’économie mondialisée justement, s’interroge sur la prédiction d’un expert en la matière : « Nous sommes à la fin de la globalisation économique telle que nous l’avons vécue depuis trente ans », dit Larry Fink, le patron de BlackRock, le plus grand des fonds d’investissement.

    Certes, le commerce international se porte bien, aujourd’hui dopé par la relance post-Covid. Mais quelque chose s’est cassé en route dans la confiance longtemps accordée aux mérites de la globalisation économique. Nombre de pays ont pris conscience de leur dangereuse dépendance à l’étranger en matière de sécurité sanitaire. Après tout, masques, tests, vaccins, c’est affaire de santé publique, donc de souveraineté nationale. Tant pis pour la théorie des avantages comparatifs, mieux vaut produire à la maison, quitte à payer plus cher, et cela est vrai dans plusieurs secteurs importants.

    Le doute est politique, aussi. Nostalgique, The Economist se souvient : « Après la chute du mur de Berlin [1989], on s’accordait généralement à penser que liberté politique et libre-échange allaient de pair, se renforçant l’une l’autre. Et pour un temps, ça a marché. Dans les années 1990, le nombre de pays convertis à la démocratie progressait, les barrières tarifaires diminuaient et les porte-conteneurs sillonnaient les océans. »

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    Le Monde

    EDF de plus en plus inquiet pour son parc nucléaire, en raison de problèmes de corrosion

    Des fissures sur des tuyauteries, en particulier sur le système d’injection de sécurité, ont été détectées sur plusieurs réacteurs. Les investigations se poursuivent alors que, mercredi 20 avril, en fin de journée, à peine 30 réacteurs sur 56 étaient en fonctionnement.

    La France doit-elle redouter un problème générique pour l’ensemble de son parc nucléaire, principale source d’électricité du pays ? Un phénomène de corrosion – dite « sous contrainte » – préoccupe le secteur depuis plusieurs mois déjà. En cause, des fissures sur des tuyauteries de réacteurs, en particulier sur leur système d’injection de sécurité. Une pièce importante : grâce à de l’eau borée, ce système de sauvegarde a vocation à refroidir le circuit primaire en cas d’accident.

    Des contrôles ont déjà détecté des fissures sur cinq réacteurs, entre le second semestre 2021 et le début 2022 : deux à Civaux (Vienne), deux à Chooz (Ardennes) et un à Penly (Seine-Maritime). Le 14 avril, sur son site Internet, le groupe Electricité de France (EDF) a procédé à une discrète mise à jour de la situation. Au moins quatre autres réacteurs pourraient être concernés : à Flamanville (Manche), Golfech (Tarn-et-Garonne), Cattenom (Moselle) et Chinon (Indre-et-Loire). Pour chacun d’eux, un doute subsiste, après des contrôles « par ultrasons sur des portions de tuyauterie », précise la note d’information. Les investigations se poursuivent pour « caractériser la nature et l’origine » de ces indications.

    Pourquoi le candidat Emmanuel Macron veut nationaliser EDF

    Autrement dit : sous réserve d’une expertise complémentaire, le problème pourrait affecter tous les paliers du parc nucléaire français. C’est déjà le cas pour tous les modèles de 1 450 mégawatts (MW) – ceux de Civaux et Chooz, les plus récents et les plus puissants –, ainsi que pour au moins un réacteur de 1 300 MW – à Penly, en attendant les conclusions pour ceux de Flamanville, Golfech et Cattenom. La question pourrait donc aussi, avec Chinon, s’étendre à la catégorie des réacteurs de 900 MW. Soit celle la plus ancienne et la plus répandue, puisque 32 des 56 réacteurs du parc nucléaire relèvent de cette puissance-là.

    « Découpe et expertise en laboratoire »

    Les organismes chargés de la sûreté nucléaire en France se gardent de toute conclusion hâtive. « Le résultat du contrôle par ultrasons confirme la nécessité d’aller découper la soudure pour l’expertiser en laboratoire », indique Julien Collet, directeur général adjoint de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). « Cette découpe, effectuée par EDF et autorisée par l’ASN, va commencer d’ici à fin avril pour une expertise en laboratoire dont nous aurons les résultats courant mai. »

    Le groupe EDF se prépare à une année noire

    La présence d’échos révélés par ultrasons ne signifie pas nécessairement l’existence de fissures. « Il est trop tôt pour savoir si tous les réacteurs du parc sont concernés par le phénomène de corrosion sous contrainte », souligne Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. « L’écho peut être lié à de la corrosion sous contrainte, à une particularité de la tuyauterie, ou bien à d’autres types de dégradation », précise M. Collet. « Aujourd’hui, EDF ne dispose pas de dispositif de contrôle non destructif adapté à la corrosion sous contrainte, il est indispensable d’attendre la découpe et l’expertise en laboratoire », ajoute-t-il.

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    Le Figaro

    Agnès Verdier-Molinié: «Le gouffre de nos finances publiques, ce thème crucial absent de la campagne»

    TRIBUNE - Selon la directrice générale de l’iFRAP*, ni le programme d’Emmanuel Macron, ni celui de Marine Le Pen ne prévoit de baisse suffisante d’impôts et de dépenses publiques.

    * L’iFRAP est une fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (think-tank libéral).

    Si l’état des finances publiques de la France était dans la moyenne des pays de la zone euro, nos dépenses seraient inférieures de 211 milliards, nos prélèvements obligatoires de 141 milliards et notre dette de près de 500 milliards d’euros.

    Tous les ans, l’ensemble des administrations publiques a besoin de 300 milliards d’euros, en partie empruntés sur les marchés et auprès d’investisseurs étrangers, entre les nouvelles dettes et les dettes anciennes qu’il faut refinancer pour faire tourner la maison France. À l’heure où les taux sur la dette française remontent et où la charge de la dette gonfle sensiblement, il va falloir plus que promettre. Il va falloir agir.

    Ces dernières décennies, nous avons connu plusieurs couleurs de gouvernements. Mais tous ont dépensé sans compter et les impôts ont très peu baissé. Reste une approche jamais testée: baisser les dépenses et les impôts en même temps. Cela ne fait pas plaisir. Il est plus facile de sortir tous les jours le chéquier pour faire des milliards de promesses et escamoter les vrais débats. Une fois des élections passées réapparaîtra aussitôt le gouffre de nos finances publiques. Problème: les deux programmes en lice ne semblent pas avoir pris la mesure de l’équation budgétaire extrêmement ardue qui va se présenter.

    À lire aussi Dette, chômage, impôts, illettrisme... La vérité sur l’état de la France par Agnès Verdier-Molinié

    Chez Emmanuel Macron, ce qui surprend le plus est qu’il propose peu de baisses d’impôts (suppression de la CVAE, la cotisationsur la valeur ajoutée, impôt local sur les entreprises, et baisse des impôts de successions), pas mal de rabotages des niches fiscales et sociales non identifiées, ce qui augmente les impôts (15 milliards), et peu de baisses de dépenses (sur les retraites avec le report de l’âge et 10 milliards d’économies sur les collectivités locales). Tout l’équilibre du programme repose donc sur ces économies sur les pensions et les collectivités locales à condition que les mesures soient vraiment appliquées… et qu’elles ne soient pas compensées par la multiplication des propositions de dépenses lors de cette dernière ligne droite (chèque alimentation, etc.)

    Du côté de Marine Le Pen, figurent à la fois des baisses d’impôts (notamment sur les impôts de production) et des hausses (remise en place d’un ISF sur les investissements entrepreneuriaux). En face, les propositions de baisses des dépenses publiques se concentrent sur la mise en place d’une préférence nationale sur les prestations sociales (estimée à 20 milliards par la candidate mais difficile à chiffrer en réalité). La candidate propose également des hausses de dépenses très importantes avec la renationalisation des autoroutes et la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans (une trentaine de milliards d’euros en tout).

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    Aucun des deux programmes ne fait vraiment baisser suffisamment les impôts et les dépenses. Ce sera pourtant essentiel, quelle que soit la majorité au pouvoir.

    Or, dans l’évaluation économétrique que la Fondation iFRAP a menée (avec le modèle Nemesis), dans l’hypothèse d’un second quinquennat d’Emmanuel Macron, la France serait toujours à plus de 80 milliards d’euros de déficit public en 2027 et, dans l’hypothèse d’un quinquennat de Marine Le Pen, à 147 milliards de déficit public.La dette publique atteindrait 3 735 milliards avec Marine Le Pen et 3 527 milliards avec Emmanuel Macron. Le déficit commercial de la France serait à 85 milliards d’euros en 2027 avec Emmanuel Macron et à 91 milliards d’euros avec Marine Le Pen. Bref, une gestion budgétaire au fil de l’eau alors que le redressement de nos finances publiques va s’imposer à nous.

    Et ce d’autant plus que la période d’anesthésie bénie des politiques où ils pouvaient dépenser toujours plus sans alourdir le coût de la dette est terminée. La «boule de neige» de la charge de la dette va inexorablement nous rattraper. La réalité est que la France a bénéficié de beaucoup de sursis: l’action de la Banque centrale européenne (rachat de dettes publiques, taux à zéro) a permis de limiter les conséquences de notre endettement mais les alertes sur les comptes sont nombreuses. Et le Haut Conseil des finances publiques appelle désormais clairement à la «plus grande vigilance sur la soutenabilité à moyen terme des finances publiques».

    À lire aussiAgnès Verdier-Molinié, gourou libéral

    En somme, la situation n’est pas soutenable. Forts de ce constat, plutôt que d’adopter la position de l’autruche, reconnaissons que redresser nos finances publiques c’est regagner la liberté et la souveraineté de la France et mettons au point un plan d’économies de dépenses publiques d’au moins 80 milliards d’euros par an sachant qu’il faudra injecter près de 40 milliards de dépenses régaliennes supplémentaires (sécurité, justice, défense). Ces baisses de dépenses doivent être associées à une baisse des prélèvements obligatoires de 66 milliards d’euros (avec notamment une baisse de 25 milliards des impôts de production). Les économies sont simples à trouver car nous dépensons 84 milliards de plus que la moyenne des pays européens pour produire nos services publics, dont les coûts d’une décentralisation imparfaite qui doublonne les strates, pour au moins 36 milliards d’euros.

    Avec ces mesures, selon nos évaluations, en 2030, la dette aurait baissé de 297 milliards d’euros. Les dépenses publiques atteindraient 50 % du PIB et les prélèvements obligatoires 42 % du PIB. De quoi nous rapprocher de la moyenne de la zone euro. Le solde public avant charge de la dette redeviendrait positif. Le solde commercial serait quasiment à l’équilibre. Le nombre d’emplois supplémentaires dans le secteur marchand atteindrait 2,25 millions.

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    Bref, il n’est pas trop tard pour la France, à condition de faire preuve de clarté et de courage. Ne baissons pas les bras en répétant «jusqu’ici tout va bien» tout en pestant sur la vacuité des débats de la présidentielle. Il demeure possible d’assainir nos finances publiques tout en arrêtant la politique des promesses non financées et du chéquier et en favorisant les baisses d’impôts pérennes pour la compétitivité de nos entreprises, la création des emplois marchands. Et de l’inscrire dans la durée via un frein à l’endettement dans la Constitution. On arrêterait le décrochage. Chiche?

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    CHRONIQUE - Certes, le directeur général de Stellantis est très bien payé. Mais sa contribution fiscale est à la hauteur de ses émoluments!

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    ANALYSE - Les acteurs de l’agroalimentaire ne sont pas à l’abri de virus ou de bactéries qui se logent partout, malgré des systèmes de contrôle souvent rodés.

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    Le Monde

    Emmanuel Macron « dominant sur le fond » et « à l’offensive » : le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle vu par la presse étrangère

    Plusieurs titres de presse internationaux donnent l’avantage au président sortant, au lendemain du débat entre les deux finalistes de la présidentielle. Ils reconnaissent toutefois que Marine Le Pen était « mieux préparée » qu’en 2017 et qu’elle a « résisté ».

    « Certains avaient prédit un débat au goût de tisane. (…) Il n’en a rien été », écrit Le Soir. Jeudi 21 avril, au lendemain du débat télévisé de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la presse étrangère compte les points entre les deux candidats. « Les deux finalistes de la présidentielle ne se sont pas épargnés. Pas du tout », ajoute le quotidien belge, qui juge toutefois que « c’est le président sortant, largement dominant sur le fond, qui s’est montré le plus mordant, mettant régulièrement, comme en 2017, son adversaire en difficulté ». « Même sur son sujet de prédilection [le pouvoir d’achat], le président sortant l’a accrochée », souligne Le Soir.

    Débat de l’entre-deux-tours : l’étrange effacement de Marine Le Pen

    Pour Le Temps, la joute oratoire a surtout donné à voir l’image de « deux France impossibles à réconcilier ». Les candidats « ont, mercredi soir, campé chacun sur leurs positions, sans jamais réussir (…) à faire la différence par une phrase choc », assène le journal suisse. « Pour Emmanuel Macron, le piège de l’arrogance n’a été que partiellement évité », écrit Le Temps, pointant l’attitude du chef de l’Etat : « Bras croisés, énervé, prenant souvent une pose ironique au risque d’apparaître méprisant. »

    « Pour Marine Le Pen, deux réussites à la lumière de son échec de 2017 : son calme face aux attaques macroniennes et aux démonstrations toujours chiffrées et argumentées de son opposant, et sa manière de présenter les choses, simple, et autour de quelques chiffres-clés comme les 600 milliards d’euros de dette creusés sous le quinquennat sortant. »

    Le Temps tacle également le format de ce duel, avec « des journalistes inutiles ou presque, coincés dans leur rôle de gardien des horloges ».

    « Le face-à-face était un défi pour les deux candidats. Le Pen n’arrivait pas à se défaire d’un sourire narquois et semblait se moquer de Macron quand il parlait, et ce dernier ne pouvait se débarrasser de son habitude d’expliquer sa politique en détail, comme un proviseur de lycée », selon The Guardian. « Macron est un débatteur expérimenté et pointu, contrairement à Le Pen. Alors qu’il s’est efforcé de corriger ses propositions “incohérentes” avec des faits sans apparaître condescendant, elle s’est appuyée sur des phrases chocs et des expressions émotionnelles comme “étonnant”, “choquant”, “inacceptable”, passant d’un sujet à l’autre et pataugeant dans les détails », affirme encore le quotidien britannique. The Guardian estime toutefois qu’après « sa performance désastreuse lors du débat présidentiel de 2017, Le Pen était bien mieux préparée cette fois-ci. On lui avait conseillé de jouer le rôle de mère de la nation – un conseil qu’elle n’avait pas suivi en 2017 ».

    Débat de l’entre-deux-tours : Emmanuel Macron a choisi une posture offensive face à Marine Le Pen

    « Marine Le Pen a globalement tenu son rang »

    Un avis partagé par la BBC, qui considère que « cette fois, Marine Le Pen était prête dès le début et beaucoup plus posée ». « Tout au long du débat, c’est M. Macron qui était à l’offensive, apparaissant plus comme un challenger que comme un président sortant, interrompant sa rivale à plusieurs reprises », ajoute le site de la radio-télévision britannique. Plus loin, la BBC pointe aussi « la forte performance de Mme Le Pen ».

    Le Financial Times s’attarde de son côté sur la thématique de la Russie, véritable ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « Comme prévu, Macron a impitoyablement exploité l’un des points faibles de Le Pen : ses liens antérieurs avec Poutine et un prêt accordé à son parti par une banque russe en 2014 », écrit le quotidien économique et financier britannique. Mercredi soir, le président candidat a en effet accusé la candidate d’extrême droite de « dépendre du pouvoir russe » et « de M. Poutine » pour avoir « contracté un prêt auprès d’une banque russe » – « faux » et « malhonnête », a rétorqué Marine Le Pen. Le Financial Times reconnaît lui aussi que la candidate a livré une performance « plus assurée » qu’en 2017. Toutefois, « Macron, ancien ministre de l’économie et banquier chez Rothschild, avait clairement l’avantage sur des sujets tels que le chômage, l’investissement et les start-up », selon le journal britannique.

    La Russie, ligne de fracture entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

    Le Washington Post, pour sa part, a plutôt l’impression d’un match nul entre les deux finalistes : « En fin de compte, cette rencontre télévisée de près de trois heures pourrait ne pas aider ni nuire de manière significative à l’un ou l’autre des candidats – ce qui signifie que la course pourrait rester serrée jusqu’à la fin. » M. Macron « avait peut-être le plus grand défi à relever » dans la mesure où sa position de « président sortant l’exposait davantage à la critique qu’il y a cinq ans ». Il devait « défendre son bilan » et « réfuter les critiques » de Marine Le Pen, mais sans « donner l’impression de mépriser les thèmes qui comptent pour les électeurs », résume le journal américain, avant de trancher : « Il n’a pas toujours réussi. »

    « S’interrompant l’un l’autre et s’accusant mutuellement de mentir, ils ont échangé des piques sur tous les sujets, de l’environnement à la réforme des retraites, pendant près de trois heures, sans jamais porter de coup fatal », retient le New York Times. « Bien qu’elle ait souffert de quelques moments difficiles au cours du débat, semblant perdue sur le sujet de la dette colossale que la France a contractée pour lutter contre le Covid-19, [Marine Le Pen] a globalement tenu son rang », juge encore le quotidien new-yorkais.

    Débat de l’entre-deux-tours : les affirmations de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron vérifiées

    Pour El Pais, si le président sortant « a dominé » le débat, il n’est pas parvenu à mettre sa concurrente « hors-jeu comme il l’avait fait il y a cinq ans. Le Pen a résisté ». Par ailleurs, note le journal espagnol, le locataire de l’Elysée a réussi à mettre son opposante sur la défensive : « Comme si ce qui était en cause n’était pas la gestion du président au cours des cinq dernières années, mais les propositions de la candidate » d’extrême droite. Un qualificatif que le président candidat n’a d’ailleurs pas utilisé. « Le fait que Macron ait évité d’attiser la peur de l’extrême droite est significatif, et suggère peut-être que l’argument de la peur ne suffit plus pour obtenir des voix », observe aussi El Pais.

    A l’inverse, le quotidien italien La Stampa voit Emmanuel Macron sortir nettement vainqueur de ce duel : « La challengeuse, que l’on attendait offensive sur le quinquennat du président, est restée incertaine et peu convaincante, laissant une grande partie de l’initiative à Macron, qui la regardait tantôt avec un sourire en coin, tantôt les bras croisés. »

    Marie Slavicek

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    France24 - Monde

    Joe Biden doute de la chute de Marioupol, annonce une aide supplémentaire à Kiev

    Publié le : 21/04/2022 - 06:43Modifié le : 21/04/2022 - 22:47

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    Le président américain, Joe Biden, a jugé, jeudi après-midi, "contestable" l'annonce faite par Moscou du contrôle quasi-total de la ville de Marioupol à l'exception des 2 000 combattants ukrainiens retranchés dans l'usine Azovstal. Ces derniers refusaient de se rendre, réclamant à la communauté internationale des "garanties de sécurité". Retrouvez le cours des événements du 21 avril.

    • 3 h 23 : l'Allemagne versera 37 millions d'euros pour la reconstruction de l'Ukraine

    L'Allemagne va verser 37 millions d'euros supplémentaires à l'Ukraine pour aider à sa reconstruction après la guerre, rapporte vendredi le journal allemand Augsburger Allgemeine citant des sources du ministère allemand du Développement.

    Environ 22,5 millions d'euros seront consacrés à la reconstruction du réseau électrique ukrainien et 14,4 millions d'euros seront destinés à la reconstruction d'appartements attaqués par les forces russes et à l'achat d'équipements médicaux, selon le journal.

    "Mon ministère a réaffecté des fonds à cet effet via un programme d'urgence", a déclaré la ministre du Développement, Svenja Schulze.

    • 3 h : l'Ukraine accuse la Russie de préparer un faux référendum à Kherson et Zaporijjia

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud du pays.

    Dans un message vidéo jeudi soir, Volodymyr Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leurs numéros de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

    "Ce n'est pas juste pour mener un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

    • 1 h 11 : les vies des habitants piégés à Marioupol sont entre les mains de Poutine, dit le maire

    "Il est important de comprendre que les vies des personnes qui se trouvent encore là-bas sont entre les mains d'une seule personne, Vladimir Poutine. Il aura également sur les mains le sang de toutes les personnes qui mourront à partir de maintenant", a déclaré le maire de Marioupol, Vadim Boïtchenko, lors d'une interview jeudi à Reuters.

    Le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal. "Ce n'est pas une libération qui a été planifiée, c'est une destruction", a déclaré Vadim Boïtchenko, estimant que 90 % de Marioupol avait été endommagé ou détruit depuis le début de l'invasion russe.

    • 0 h 18 : des corps exhumés au centre d'enquêtes sur des "atrocités"

    Les sépultures de fortune découvertes à proximité d'un hôpital de la ville dévastée de Borodianka, près de Kiev, ont livré leurs secrets aux experts enquêtant sur les accusations de crimes de guerre portées contre les troupes russes. Les autorités ont déclaré que neuf cadavres de civils, dont beaucoup ont été abattus, avaient été exhumés de ces tombes.

    Les enquêteurs ont rassemblé plus de 1 000 corps de civils dans des rues, des cours ou des sépultures improvisées dans les environs de la capitale ukrainienne, dont certains avaient les mains et les pieds liés ou des blessures par balle dans la nuque, ont expliqué jeudi des responsables.

    Cette enquête s'inscrit dans le cadre de la documentation de ce que Oleksandre Pavliouk, chef de l'administration militaire régionale de Kiev, a qualifié d'"atrocités" commises à la suite de l'invasion des troupes russes, qui ont par le suite été contraintes de se retirer de la région.

    • 23 h 16 : des soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne

    Un petit nombre de soldats ukrainiens s'entraînent en Grande-Bretagne pour la première fois depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a renforcé le soutien militaire apporté par Londres à Kiev.

    Un porte-parole de Boris Johnson a indiqué que les soldats ukrainiens ont débuté une formation avec des véhicules blindés donnés par la Grande-Bretagne ce mois-ci. L'Ukraine a reçu de Londres quelque 120 véhicules blindés, dont le Mastiff, qui peut être utilisé pour des missions de reconnaissance ou des patrouilles.

    • 22 h 24 : "Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas", déclare le département d'État américain

    Selon les États-Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain.

    "Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est une stratégie éculée", a déclaré le porte-parole Ned Price lors d'un point de presse.

    • 20 h 45 : l'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser ses pertes économiques 

    L'Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques causées par la guerre menée par la Russie, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Et nous aurons besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction", a-t-il déclaré lors d'une intervention à une table ronde consacrée à l'aide à l'Ukraine dans le cadre des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

    • 17 h 27 : Kamala Harris et de nouveaux représentants américains interdits d'entrée sur le territoire russe

    La Russie a élargi la liste des représentants américains interdits d'entrée sur son territoire pour y inclure la vice-présidente Kamala Harris et 28 autres représentants, entrepreneurs et journalistes, dont le porte-parole du Pentagone John Kirby et le patron de Facebook, Mark Zuckerberg.

    "Ces individus sont interdits d'entrée en Russie indéfiniment", a déclaré dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères, qui a publié la liste.

    La Russie a en outre interdit l'entrée sur son territoire à 61 personnalités canadiennes en représailles aux sanctions prises par Ottawa contre Moscou pour son offensive contre l'Ukraine.

    • 16 h 10 : Joe Biden juge "contestable" le contrôle de Marioupol par la Russie

    Lors d'une allocution depuis la Maison Blanche, Joe Biden a jugé "contestable" le contrôle par la Russie de la ville ukrainienne de Marioupol, revendiqué par son homologue russe Vladimir Poutine. "Il est contestable qu'il contrôle Marioupol", a déclaré le président américain. "Il n'y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue."

    "Selon les États Unis, les forces ukrainiennes tiennent bon à Marioupol, et l'affirmation du président russe, Vladimir Poutine, comme quoi il aurait "libéré" la ville relève de la désinformation, a déclaré le département d'État américain

    "Pour nous, les forces ukrainiennes ne cèdent pas, et tout porte à croire que cette mise en scène médiatique du président Poutine et de son ministre de la Défense (Sergueï Choïgou) ces dernières heures est la nouvelle carte tirée d'un jeu russe déjà pourtant bien usé, a déclaré le porte-parole du département d'État Ned Price lors d'un point de presse.

    • 16 h 09 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine

    Le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l'Ukraine. Cette enveloppe comprend "des armes d'artillerie lourde, des dizaines d'obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones", a-t-il détaillé. Vladimir Poutine "ne réussira jamais" à occuper l'Ukraine, a-t-il en outre promis.

    • 15 h 53 : L'Espagne envoie 200 tonnes de matériel militaire à l'Ukraine 

    L'Espagne va livrer à l'Ukraine 200 tonnes de matériel militaire, un envoi qui représente le double de l'aide militaire envoyée jusqu'ici par Madrid à Kiev, a annoncé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dans la capitale ukrainienne.

    "C'est l'envoi le plus important effectué (par l'Espagne). Il fait plus que doubler ce que nous avions envoyé jusqu'ici", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la Première ministre danoise Mette Frederiksen.

    • 15 h 43 : trois bus d'évacués de Marioupol sont arrivés à Zaporijjia 

    Trois bus d'évacuation de civils partis du port de Marioupol, quasi-totalement sous contrôle russe, sont arrivés à Zaporijjia, grande ville du sud-est de l'Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

    Des femmes et des enfants étaient dans les bus, acheminés à la faveur de l'ouverture d'un "couloir humanitaire" d'évacuation après plusieurs jours durant lesquels ces couloirs étaient impossibles en raison des combats.

    • 15 h 16 : Washington annonce une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars supplémentaires à l'Ukraine

    Les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient débloquer une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars pour soutenir l'Ukraine, qui s'ajoutera à celle du même montant débloquée en mars par le président américain Joe Biden, selon un responsable du Trésor.

    La secrétaire au Trésor Janet Yellen devait faire cette annonce jeudi au Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal, lors d'une rencontre en personne à Washington. Cette aide doit permettre à l'Ukraine de maintenir le fonctionnement du gouvernement, en versant notamment les salaires et les retraites, et éviter une aggravation de la situation humanitaire en Ukraine, a précisé ce responsable.

    • 14 h 37 : plus de 7,7 millions de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine, selon l'ONU

    Plus de 7,7 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, en raison du conflit avec la Russie, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le 5 avril, cette organisation rattachée à l'ONU avait estimé à 7,1 millions le nombre de déplacés, c'est-à-dire les personnes ayant fui leur foyer mais étant restées dans le pays.

    Le nombre d'Ukrainiens qui ont; quant à eux, quitté leur pays depuis le début de l'intrusion russe, le 24 février, s'élève à 5 085 360, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HRC).

    • 14 h 34 : Kiev réclame d'"urgence" un couloir d'évacuation pour l'usine Azovstal à Marioupol

    Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé à l'instauration d'un couloir humanitaire d'urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d'Azovstal, dernier îlot de résistance du port de Marioupol assiégé par les forces russes.

    Les civils, "réfugiés en grand nombre" dans l'aciérie, "ne font pas confiance aux troupes (russes)", a écrit le ministère sur son compte Twitter. "Un couloir humanitaire d'urgence est nécessaire" avec "des garanties que les gens seront en sécurité".

    • 13 h 36 : la Russie inflige une amende à Google pour diffusion de "fausses informations"

    Un tribunal russe de Moscou a condamné Google à payer 11 millions de roubles (126 273 euros) pour ne pas avoir supprimé ce qu'il qualifie de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine, a rapporté l'agence de presse TASS. 

    Les amendes concernent ce que Moscou considère comme la diffusion de données inexactes sur les pertes des troupes russes et les victimes civiles en Ukraine, ainsi que la diffusion, sur YouTube, de clips vidéo produits par des groupes d'extrême droite ukrainiens tels que le groupe paramilitaire Azov, selon TASS.

    • 13 h 22 : le pape demande une trêve pour la Pâque orthodoxe

    Le pape François s'est associé à l'appel lancé mardi par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il a demandé, à son tour, une trêve pour le 24 avril, date de Pâques chez les orthodoxes. L'ONU avait demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours, de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires".

    • 12 h 40 : le patron du géant russe du pétrole Loukoïl démissionne

    Le président de l'entreprise pétrolière Loukoïl, Vaguit Alekperov, a démissionné, indique un communiqué du numéro deux du secteur pétrolier russe. Cette annonce intervient une semaine après que le milliardaire a été placé sur la liste des personnalités russes sanctionnées par le Royaume-Uni.

    Loukoïl, un groupe privé, avait appelé début mars, une semaine après l'entrée des forces russes en Ukraine et alors que l'Occident multipliait les sanctions, à arrêter rapidement l'offensive russe dans ce pays. Avec 10,5 milliards de dollars, Vaguit Alekperov, 71 ans, est la 10e fortune de Russie, selon le classement de l'édition russe du magazine Forbes.

    • 12 h 11 : des armes lourdes de pays d'Europe de l'Est vont être envoyées en Ukraine, selon l'Allemagne

    L'Ukraine va recevoir "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats, de la part de ses partenaires est-européens pour l'aider à contrer l'offensive russe, d’après la ministre allemande de la Défense. "Il s'agit de chars de combats, de véhicules blindés ou d'autres possibilités (de matériel) que les pays peuvent céder" à l'Ukraine, a expliqué Christine Lambrecht lors d'une interview à la chaîne d'information continue N-TV.

    Ce matériel sera livré "dans les prochains jours" alors que les experts militaires disent que "les deux prochaines semaines seront décisives" dans la guerre russe en Ukraine, a ajouté la ministre allemande.

    • 11 h 52 : plus d'un millier de corps de civils comptabilisés dans les morgues de la région de Kiev 

    Plus de 1 000 corps de civils se trouvent actuellement dans les morgues de la région de Kiev, a indiqué la vice-Première-ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna, dans la ville de Borodianka, au nord-ouest de Kiev. Elle a précisé que ce total représentait l'ensemble des corps de civils "découverts dans des immeubles mais aussi dans les rues" de la région de Kiev depuis le début de l'invasion russe, le 24 février. 

    Depuis le retrait des forces russes de la région de Kiev fin mars, des centaines de corps de civils ont été retrouvés par les autorités ukrainiennes, qui accusent, avec les Occidentaux, la Russie de "crimes de guerre", ce que dément Moscou.

    • 11 h 40 : les autorités ukrainiennes n'admettent pas avoir perdu Marioupol

    Aucune annonce officielle d'une éventuelle perte de la bataille de Marioupol côté ukrainien, indique notre correspondant à Kiev. "Dans le dernier communiqué des forces armées ukrainiennes, il n'est pas fait mention de Marioupol, donc ils n'insistent pas sur le fait de contrôler encore une partie de la ville, mais n'admettent pas non plus l'avoir perdue".

    Peu d'informations sortent de la ville, car il est difficile d'entrer en communication avec les forces restant à l'intérieur. "Si Vladimir Poutine a ordonné de ne pas tirer sur l'usine d'Azovstal, c'est sans doute qu'il pense que les occupants de ce lieu ne représentent plus une menace", estime notre correspondant.

    • 10 h 58 : premier transfert vers la France d'Ukrainiens réfugiés en Moldavie

    Un premier charter avec 74 réfugiés ukrainiens à bord doit atterrir à Bordeaux cet après-midi, en provenance de Moldavie. Paris s'est engagé à aider en accueillant 2 500 déplacés du conflit depuis ce pays limitrophe de l'Ukraine, où plus de 426 000 Ukrainiens on trouvé refuge, selon l'ONU.

    Le transfert de ces réfugiés a été décidé par la France "en lien avec ses partenaires européens et avec le HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies)", a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant que ces personnes seront accueillies dans la région de Bordeaux. 

    • 9 h 29 : tout Marioupol sous contrôle russe à l'exception de l'usine Azovstal, selon le ministre russe de la Défense

    D'après l'agence russe Interfax, Sergueï Choïgou a déclaré au président Vladimir Poutine que les troupes russes s'étaient emparées de Marioupol. Le ministre russe de la Défense a cependant précisé qu'il restait plus de 2 000 combattants ukrainiens dans l'aciérie d'Azovstal, tenue par les forces ukrainiennes.

    "La fin du travail de libération de Marioupol, c'est un succès", a, quant à lui, affirmé Vladimir Poutine, après avoir signifié à Sergueï Choïgou qu'un assaut d'Azovstal n'était "pas approprié" et qu'il fallait assiéger "la zone de telle manière à ce que pas une seule mouche ne passe". 

    • 8 h 54 : les Premiers ministres espagnols et danois sont arrivés à Kiev 

    Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, est arrivé avec son homologue danoise, Mette Frederiksen, dans la capitale ukrainienne, où ils doivent tous deux rencontrer lVolodymyr Zelensky. Pedro Sanchez avait indiqué la veille qu'il transmettrait au président ukrainien, lors de ce déplacement, "l'engagement sans faille, clair de l'Union européenne" et de l'Espagne "pour la paix".

    • 8 h 24 : quatre bus d'évacuation ont quitté Marioupol, selon Kiev

    La vice-Première ministre ukranienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que quatre bus d'évacuation de civils avaient réussi à quitter la ville assiégée de Marioupol. Les évacuations, qui doivent se poursuivre dans la journée, interviennent alors que ce port stratégique semble sur le point de tomber aux mains des Russes.

    Le couloir humanitaire, qui avait en principe été négocié pour permettre, mercredi, l'évacuation des civils de Marioupol, "n'a pas fonctionné", avait déclaré hier soir Iryna Verechtchouk. Elle avait reproché aux Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars, tandis que Moscou a accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire".

    • 7 h 04 : situation critique pour la résistance ukrainienne à Marioupol

    Les derniers combattants ukrainiens de Marioupol refusent de se rendre mais réclament à la communauté internationale des "garanties de sécurité". "Nous sommes prêts à quitter Marioupol avec l'aide d'un tiers", munis d'armes, "afin de sauver les personnes qui nous ont été confiées", a indiqué aux premières heures de la journée Sviatoslav Palamar, le commandant adjoint du bataillon Azov, sur Telegram.

    Plusieurs centaines de civils, manquant de vivre et d'eau, sont retranchés dans l'usine sidérurgique et métallurgique d'Azovstal avec le 36e bataillon de l'armée ukrainienne et le bataillon Azov, les deux dernières unités combattantes à Marioupol, selon les autorités ukrainiennes. 

    Les civils bloqués à l'intérieur de l'usine, dont il était impossible de confirmer le nombre de manière indépendante, "ont peur à cause des bombardements constants", ajoute le commandant Palamar, plaidant pour un cessez-le-feu. 

    • 2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine

    Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni, et s'être engagés, à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.

    Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.

    • 2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1

    L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.

    Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.

    • 1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie

    Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.

    • 0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20

    Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.

    "La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe, Anton Silouanov, a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".

    • 0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux

    Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu, mercredi, que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.

    Avec AFP et Reuters

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    Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam, petit soldat du mal

    Stéphane Durand-Souffland

    COMPTE RENDU D’AUDIENCE - Au procès des attentats de novembre 2015, jeudi, les psychiatres ont livré leur analyse du terroriste islamiste.

    «Petit gars de Molenbeek ni meilleur ni pire qu’un autre» égaré sur la voie du djihad? «Soldat de Dieu» fanatique, à tout jamais irrécupérable? Un peu des deux? Les psychiatres Bernard Ballivet et Daniel Zagury ont tenté, jeudi, d’entraîner la cour d’assises dans la tête de Salah Abdeslam, 32 ans, seul membre encore vivant des commandos du 13 novembre 2015.

    À lire aussiProcès du 13-Novembre: pourquoi il faut écouter Salah Abdeslam

    Les deux experts chevronnés ont fait le pari ambitieux de renoncer aux simplifications commodes, et leur propos, passionnant, engendre une sorte de vertige. Pour eux, Salah Abdeslam est un personnage en oscillation permanente, tiraillé entre deux postures et, à ce stade de sa vie, prisonnier du choix délibéré qu’il fit de se «désarrimer» de sa vie et de son histoire familiale pour devenir un «frère en islam». Le mouvement de va-et-vient est permanent: le sujet adhère sans réserve aux règles mortifères de l’État islamique (EI), mais insiste sur le fait qu’il n’a, lui, «pas de sang sur les mains».

    Des restes de sa personnalité initiale

    Son récit ressemble comme deux gouttes de sang à celui, stéréotypé à outrance, que livrent la plupart des volontaires de Daech, sauf que Salah Abdeslam n’a pas totalement gommé sa personnalité initiale. Le Dr Zagury le compare à un palimpseste, ces parchemins jadis réutilisés dont l’ancien récit n’était pas totalement effacé par le nouveau.

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    L’accusé a laissé le système totalitaire de l’EI penser à sa place. Il en récite le bréviaire par cœur, lui qui n’a «pas d’autre choix que de s’accrocher» au prêt-à-penser radical des émirs de l’EI: les attentats sont la réponse juste à la violence initiale exercée par les Occidentaux contre des musulmans dans la zone irako-syrienne. Les 130 morts du Stade de France, des terrasses parisiennes et du Bataclan sont les victimes collatérales d’une guerre dont il a été le soldat. La cruauté de l’EI, avec son cortège de destruction, de massacres et de viols, n’est pour lui qu’une «vue de l’esprit occidentale». «Ce qui, pour nous, est inhumain, est pour lui surhumain, poursuit l’expert, car il a fait don de sa personne à l’islam. L’interdit d’hier devient ainsi, au contraire, une injonction divine.»

    Le piège de la «grandeur satanique»

    L’accusé, arrêté le 18 mars 2016, avait longtemps refusé de se soumettre à l’expertise avant de recevoir les deux psychiatres, le 12 novembre 2021. Soit deux mois après l’ouverture du procès sur l’éprouvant défilé des rescapés du 13-Novembre et de leurs proches. Aux Drs Ballivet et Zagury, il confie qu’il n’a «pas été insensible à la souffrance exprimée», mais s’en tient là.

    L’oscillation lui est pénible, elle le renvoie à un débat intérieur: soit il demeure dans l’armure totalitaire, ce «carcan» qui le protège de toute remise en cause, soit il accepte l’introspection avec, à la clé, un risque suicidaire dont il est conscient. Cette lucidité retient l’attention des psychiatres, car elle n’est pas répandue.

    Le mal ne se commet pratiquement jamais au nom du mal, mais au nom du bien, du pur, du juste

    Balançant lors de l’expertise, comme la semaine dernière à l’audience, entre des protestations d’humanité et une posture de serviteur déterminé d’une cause qui le dépasse, Salah Abdeslam apparaît finalement tristement humain. Daniel Zagury rapporte alors la mise en garde du psychiatre Karl Jaspers à l’intention d’Hannah Arendt, lui expliquant qu’il ne fallait pas tomber dans le piège de la «grandeur satanique» car le Mal est souvent banal, en ce sens que ceux qui le commettent le sont. M. Abdeslam n’est pas Satan, et il redoute qu’on le considère comme tel.

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    «Le mal ne se commet pratiquement jamais au nom du mal, mais au nom du bien, du pur, du juste», note l’expert. Qui, à son tour, met les assises en garde: il serait hasardeux de vouloir mettre l’accusé dans une case, d’attendre de lui des sentiments de regrets tels qu’on pourrait en espérer de la part de criminels classiques: «L’immensité du mal» commis le 13-Novembre place les juges devant un impératif singulier. Le crime est trop grand pour le réduire à la personnalité initiale, sans grand relief de celui qui y a participé.

    Un passé de délinquant

    Lors de leur entretien à Fleury-Mérogis, les experts ont questionné l’accusé sur ce passé de délinquant qu’il s’ingénie à minimiser, comme tout ce que fut sa vie d’avant la «révélation» et la vie austère qui en a découlé. Il avait été condamné à Bruxelles pour un cambriolage: «Auriez-vous trouvé juste qu’on vous coupe la main, comme le stipule la charia?», demandent les psychiatres.

    Réponse de Salah Abdeslam, «perroquet intelligent» de la doctrine de l’EI, piteux palimpseste de sa propre existence: «Votre question n’a aucun sens, la Belgique n’applique pas la charia.»

    Un incendie détruit une église orthodoxe russe à Paris

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    Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes

    De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.

    Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

    Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

    Le Monde

    Frédéric Chatillon : entre dolce vita et business, l’exil romain de l’ancien chef du GUD

    L’ex-leader de cette organisation étudiante d’extrême droite et ami de longue date de Marine Le Pen dispose de multiples relais à Rome. Selon nos informations, ses activités et celles d’autres Français de la même mouvance intriguent l’Unité d’information financière de la Banque d’Italie, un service antiblanchiment.

    C’est un dédale de ruelles aux nuances de rose, de crème et d’or, un quartier d’exception, au cœur de Rome. En levant les yeux, le promeneur peut distinguer des terrasses, où sont données les fêtes les plus discrètes et les plus exclusives de la capitale italienne. De là-haut, on peut contempler des siècles d’histoire : les dômes des églises, la cathédrale Saint-Pierre, le marbre blanc de l’Autel de la patrie et le palais de Venise, au balcon duquel Benito Mussolini haranguait autrefois la foule.

    Qui sait si Frédéric Chatillon pensait au « Duce » ce jour d’octobre 2014 où il signa le bail de son splendide appartement dans ce quartier ? Voilà en tout cas huit ans que cet ami historique de Marine Le Pen, parfois considéré comme son éminence grise, s’est installé ici avec sa compagne et associée, Sighild Blanc. Cet entrepreneur de 54 ans a pu y consolider ses liens avec l’extrême droite locale, mais aussi orchestrer des opérations financières si particulières qu’elles ont attiré l’attention de l’Unité d’information financière (UIF) de la Banque d’Italie, un service antiblanchiment chargé des investigations préliminaires sur les mouvements financiers suspects.

    La « GUD connexion » toujours présente dans les coulisses de la campagne de Marine Le Pen

    Pour comprendre ces investigations, il faut d’abord revenir sur le parcours de M. Chatillon, indissociable de celui de Mme Le Pen. Tous deux se sont rencontrés à l’université de droit d’Assas, à Paris, dans les années 1990. Le jeune homme dirige alors le Groupe Union Défense (GUD), association étudiante d’extrême droite. Loin d’être un simple président de cette organisation, il l’incarne, aussi bien dans l’esprit (culte du corps, pratique des arts martiaux, violence, antigauchisme, goût pour la « provoc ») que dans l’ascendant exercé sur ses semblables. C’est lui, le chef de bande, qui fait prendre au GUD un tournant dit « antisioniste » radical – lui-même travaillera d’ailleurs dans une librairie diffusant des écrits négationnistes et néonazis.

    Le projet Edda

    C’est dans ce contexte que M. Chatillon tisse un réseau amical appelé à devenir également un réseau d’affaires, une sorte de « GUD business », notamment avec deux personnes : Jildaz Mahé O’Chinal et Axel Loustau. Mme Le Pen, elle, évolue en périphérie. Bien qu’elle ne soit pas adhérente au GUD, elle se lie d’amitié avec Frédéric Chatillon. Il faut dire que les « gudards » aiment mener la belle vie, ce qui plaît à cette étudiante fêtarde.

    Les jeunes gens en question sont également doués en affaires. Ainsi Frédéric Chatillon lance-t-il Riwal, une société de communication qui travaillera longtemps pour le Front national (FN), l’ancêtre du Rassemblement national (RN). Le nom de Riwal est connu de la justice française : il est au centre de l’affaire Jeanne, du nom du microparti de Marine Le Pen, créé en 2010, où a été mis au jour un système de surfacturation.

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    France24 - Monde

    Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

    Publié le : 19/04/2022 - 18:33

    Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

    L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

    "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

    "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

    Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

    "Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

    Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

    Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

    Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

    Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

     

    • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

    Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

    En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

     

    • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

    Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

    Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

     

    • Main-basse russe sur le Donbass 

    En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

    Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

     

    • Une guerre interminable  

    À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

    Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

     

    • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

    S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

    Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

    Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

     

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    Ukraine : la question des crimes de guerre

    L'Entretien de France 24

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    LE FIL DU 17 AVRIL

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Le Figaro

    Une étrange lumière détectée aux confins de l’Univers?

    Tristan Vey

    DÉCRYPTAGE - Si le signal se confirmait, la plus lointaine galaxie jamais identifiée émettrait un rayonnement ultraviolet étonnamment puissant.

    L’Univers est extraordinairement grand. Tellement immense que la lumière, pourtant l’objet le plus rapide qui soit, semble s’y propager à la vitesse d’un escargot neurasthénique. Un photon met par exemple huit minutes à nous parvenir du Soleil, quatre ans pour rejoindre l’étoile la plus proche (Proxima du Centaure) et plus de 200.000 ans à traverser notre galaxie de part en part. Quand vous regardez le Soleil, vous le voyez donc en fait tel qu’il était il y a huit minutes ; Proxima du Centaure, telle qu’elle était il y a quatre ans. La plupart des étoiles visibles à l’œil nu dans le ciel vous font remonter de quelques centaines à quelques milliers d’années en arrière. Et ce n’est rien encore. La lumière de la galaxie Andromède, notre plus proche voisine, a mis 2,5 millions d’années à nous parvenir: nous la voyons donc telle qu’elle était il y a 2,5 millions d’années.

    À lire aussiLa «houle cosmique» qui fait trembler l’Univers a peut-être été découverte

    Vous l’avez compris: plus la distance qui nous sépare d’un objet est grande, plus nous regardons loin dans le passé. C’est ce qui fait tout le sel de la recherche d’objets lointains en astronomie. Une équipe à majorité japonaise a ainsi annoncé au début du mois avoir peut-être mis la main sur l’objet le plus lointain, et le plus ancien, jamais observé. Baptisée «HD1», cette galaxie candidate pourrait repousser de 100 millions d’années le précédent record détenu par la galaxie GN-z11, découverte en 2016 par le télescope spatial Hubble. Sa lumière aurait mis 13,5 milliards d’années à nous parvenir. Nous la verrions ainsi telle qu’elle était un peu plus de 300 millions d’années seulement après le big bang, dans la prime jeunesse de l’Univers.

    Ce serait passionnant que les astrophysiciens aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles

    Si elle se confirmait, cette trouvaille publiée dans The Astrophysical Journal serait d’autant plus extraordinaire que la galaxie brillerait d’un éclat particulièrement intense. Pour des raisons que nous allons détailler, cela voudrait dire qu’elle émettait à cette époque un puissant rayonnement ultraviolet qui pourrait être celui des premières étoiles, extrêmement massives, brillantes et éphémères, de l’Univers. À moins qu’il ne s’agisse d’une galaxie abritant en son centre un trou noir supermassif en plein «repas». Dans les deux cas, les implications astrophysiques seraient passionnantes.

    Mais attention, l’affaire n’est pas encore totalement entendue. Il n’est pas exclu que cette galaxie soit bien plus proche. Il existe en effet un scénario où elle se situerait entre 11,5 et 12 milliards d’années-lumière ce qui la rendrait intrinsèquement beaucoup moins lumineuse, et à vrai dire tout à fait quelconque aux yeux des spécialistes qui en ont déjà identifié un très grand nombre… «Je reste assez circonspect pour le moment», prévient ainsi François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’identification des objets lointains. «Ce serait passionnant qu’ils aient raison, mais les données qu’ils présentent sont encore très fragiles.» Quelles sont-elles?

    Voir «plus loin»

    Pour le comprendre, il faut revenir à plusieurs propriétés fondamentales de l’Univers. Celui-ci est en expansion continue depuis le big bang, et les astronomes ont montré que les objets s’écartaient d’autant plus vite les uns des autres qu’ils étaient éloignés. Cela a pour conséquence d’étirer les ondes lumineuses, ce qui les fait rougir. Au final, plus un objet est loin de nous, plus sa lumière est ainsi décalée vers le rouge. Pour ces objets records, leur éclat sort même du spectre visible pour basculer dans l’infrarouge. Et dans ces temps très reculés, l’Univers baignait encore dans un gaz d’hydrogène neutre qui avait la fâcheuse tendance de retenir tous les photons au-delà d’une certaine couleur bien déterminée (dans l’ultraviolet).

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    En mettant tout cela bout à bout, les astrophysiciens recherchent donc un signal infrarouge qui disparaît au-delà d’une certaine longueur d’onde. Et ils déduisent ensuite de cette frontière d’extinction sa distance probable. Les chercheurs se sont ainsi plongés dans les données de quatre télescopes infrarouges permettant de voir «plus loin» que Hubble: Subaru (Japon), Vista (Chili), Ukirt (Hawaï), et Spitzer (en orbite). Et c’est ainsi qu’ils ont mis au jour HD1. Ils ont ensuite fait appel au puissant radiotélescope Alma pour tenter d’observer la lumière très particulière émise par les atomes d’oxygène à cette distance. Et ils ont trouvé un léger signal. «C’est un joli travail, mais il faut se méfier du biais de confirmation», avertit à son tour Johan Richard, astronome au Centre de recherche astrophysique de Lyon. «Ils sont allés chercher exactement le signal qu’ils voulaient, il n’est pas exclu que ce soit un artefact instrumental…»

    La bonne nouvelle, c’est que le dossier pourra rapidement être tranché: le télescope spatial monumental James Webb, envoyé dans l’espace le 25 décembre dernier, pourra confirmer ou non cette hypothèse «en quelques poses seulement», assure François Hammer. L’équipe a déjà demandé (et obtenu) du temps d’observation lors de la première campagne de prise de mesure qui s’ouvrira cet été. On pourrait ainsi connaître dès cette année, en 2023 au plus tard, la vraie nature de HD1.

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    L'Humanité

    Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale

    Reportage

    Les personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.

    Bruno Vincens

    Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

    Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.

    Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.

    « Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».

    Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».

    Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».

    conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique
    L'Humanité

    Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

    Actu

    Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

    Stéphane Guérard

    Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

    Métaux stratégiques

    L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

    Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

    Inflation : menace sur la demande

    Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

    Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

    Partir de Russie ou y rester ?

    Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

    Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
    Le Monde

    Vladimir Poutine revendique « la libération » de Marioupol

    Le président russe a également annoncé vouloir assiéger les derniers combattants ukrainiens retranchés sur le site métallurgique d’Azovstal. L’Ukraine réclame un « couloir humanitaire d’urgence ».

    Le président russe a jugé, jeudi 20 avril, que ses forces avaient pris le contrôle de la ville ukrainienne de Marioupol. « La fin du travail de libération de Marioupol, c’est un succès », a affirmé Vladimir Poutine à son ministre de la défense, Sergueï Choïgou, lors d’une rencontre diffusée à la télévision.

    Guerre en Ukraine, en direct : Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars pour l’Ukraine ; un soutien « plus que nécessaire », selon Zelensky

    Le président russe lui a également signifié vouloir assiéger les derniers combattants ukrainiens retranchés sur le site métallurgique d’Azovstal, car un assaut serait trop coûteux en vies, la zone étant notamment composée d’un vaste réseau de galeries souterraines : « Je considère que l’assaut proposé de la zone industrielle n’est pas approprié. J’ordonne de l’annuler », a dit M. Poutine, ajoutant :

    « Il faut penser (…) à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes, et ramper sous terre. Bloquez toute cette zone de manière à ce que pas une mouche ne passe. »

    Kiev réclame d’« urgence » un couloir d’évacuation

    Ce vaste site industriel abrite encore 2 000 militaires ukrainiens, selon le ministre de la défense russe. M. Poutine a par ailleurs promis la vie sauve à ceux qui se rendront. « Proposez une fois de plus à tous ceux qui n’ont pas déposé les armes de le faire, la partie russe leur garantit la vie sauve et d’être traité avec dignité », a-t-il affirmé.

    De son côté, le ministère des affaires étrangères ukrainien a appelé jeudi à l’instauration d’un couloir humanitaire d’urgence pour évacuer les civils de la gigantesque aciérie d’Azovstal. Les civils, « réfugiés en grand nombre » dans l’aciérie, « ne font pas confiance aux troupes [russes] », a écrit le ministère sur son compte Twitter. « Un couloir humanitaire d’urgence est nécessaire » avec « des garanties que les gens seront en sécurité », a-t-il ajouté.

    Guerre en Ukraine : Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes

    Le Monde avec AFP

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    Le Figaro

    Sécheresse: une dizaine de départements déjà en alerte

    Anne-Laure Frémont

    Dans plusieurs communes de la Drôme, des Alpes-Maritimes, mais aussi de la Vienne ou de la Charente, par exemple, les terres agricoles sont soumises à des restrictions d’irrigation.

    Après un début d’année particulièrement sec, la menace d’une pénurie d’eau plane sur certains départements pour les mois à venir. Sans attendre les éventuelles pluies de ces prochains jours, une dizaine d’entre eux sont déjà en état d’alerte, en particulier dans le centre-ouest et le sud-est du pays. Dans plusieurs communes de la Drôme, des Alpes-Maritimes, mais aussi de la Vienne ou de la Charente, par exemple, les terres agricoles sont soumises à des restrictions d’irrigation tandis que chez les particuliers le remplissage des piscines est interdit, de même que le lavage des voitures ou l’arrosage des jardins en journée. Des restrictions encore plus sévères sont en place dans une partie de l’Ain et de la Charente-Maritime, placés en alerte renforcée. Dans le nord-ouest des Bouches-du-Rhône, enfin, le secteur du Réal de Jouques a même atteint le niveau maximal de«crise»nécessitant l’arrêt des prélèvements d’eau non prioritaires, y compris à des fins agricoles, selon le site officiel Propluvia: «Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).»

    C’est dans ce contexte que la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba, a réuni le mois dernier le comité d’anticipation et de suivi hydrologique, instance créée en 2021 pour anticiper et gérer les épisodes de sécheresse. Car, comme l’indique Météo-France dans son bilan mensuel, en mars, «la pluviométrie a été déficitaire de plus de 25% sur la majeure partie du pays» et le cumul de précipitations depuis le début de l’année «affiche des valeurs inférieures à la normale sur la majeure partie du pays, excepté des Pyrénées-Atlantiques à la Corrèze et au Roussillon, l’est de la Haute-Corse ainsi que plus localement du nord d’Auvergne-Rhône-Alpes à l’Île-de-France et à l’intérieur des Hauts-de-France».

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    Ce déficit de début d’année entraîne un net assèchement des sols sur une grande partie du territoire métropolitain, excepté le long des Pyrénées et sur le Languedoc-Roussillon. Et il impacte «fortement l’état des nappes (phréatiques)», note le Bureau de recherche géologique minière (BRGM) dans un récent communiqué. «En avril, les tendances des nappes devraient être orientées à la baisse», ajoute le BRGM, qui rappelle que les prévisions de Météo-France pour les trois prochains mois ne prêtent guère à l’optimisme: «Sur les mois d’avril à juin 2022, les scénarios plus chauds et plus secs que les normales sont les plus probables. (…). La hausse des températures, la reprise de la végétation et donc l’augmentation de l’évapotranspiration vont limiter nettement l’infiltration des pluies d’ici quelques semaines.»

    Restrictions d’eau

    La situation est particulièrement préoccupante dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a connu «le début d’année le plus sec depuis le début des relevés, en 1959», note Cyrille Duchesne, météorologue à La Chaîne Météo (société du Groupe Figaro), avec un cumul de précipitations de 64 mm en moyenne entre le 1er janvier et le 10 avril. «Ce déficit de pluie, qui atteint - 60% à - 80% par rapport à la normale, concerne notamment les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Dans certaines zones, les nappes phréatiques sont très déficitaires (entre - 30% et - 50% par rapport à la normale).» Les niveaux des cours d’eau sont donc également bas «et les épisodes de Mistral viennent dessécher encore davantage les sols et la végétation». Résultat, «l’irrigation des terres agricoles a commencé dès mars, avec près de deux mois d’avance».

    Et si la pluie peut encore tomber avant l’arrivée de l’été, «l’eau va faire du bien aux cultures mais n’ira pas remplir les nappes phréatiques,estime le météorologue. Il y a donc un vrai risque d’un été en tension pour le Sud-Est, avec des restrictions d’eau qui peuvent s’étendre et se renforcer.» Une situation également surveillée de près par les pompiers de la région, alors que les premiers départs de feu se sont produits dès la fin de l’hiver.

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    Il est encore prématuré d’attribuer la sécheresse actuelle au changement climatique plutôt qu’à la variabilité naturelle des conditions météorologiques, note Cyrille Duchesne. Mais il est avéré que «le réchauffement n’arrange pas les choses: plus les épisodes de chaleur sont fréquents, plus ils ont un impact sur ceux de sécheresses ; et plus les besoins en eau sont importants». Selon les projections à long terme de Météo-France, la durée des sécheresses dues au déficit de précipitation pourrait augmenter de 5 jours par an (soit +30%) en moyenne à la fin du siècle dans un scénario intermédiaire de réduction des émissions de nos gaz à effet de serre. Le pourtour méditerranéen serait parmi les régions de France les plus affectées.

    Les canicules marines, prévisibles à long terme

    Au-delà d’une dizaine de jours, les effets du hasard sur les mouvements de l’atmosphère font que les prévisions météo sont par nature imprécises. Malgré cela, les météorologues livrent depuis plusieurs années des prévisions saisonnières, qui essaient de déterminer les tendances climatiques des prochains mois. Cette projection à long terme ne peut toutefois proposer que des scénarios, avec une probabilité que le temps du mois suivant soit plus ou moins chaud que la moyenne. En revanche, des chercheurs de l’agence américaine Noaa viennent de prouver dans la revue Nature qu’ils étaient capables d’utiliser les mêmes modèles climatiques pour prévoir avec une très bonne précision, plusieurs mois à l’avance, des vagues de chaleur dans l’océan qui vont se produire. Un résultat rendu possible par la bien plus grande inertie des processus océaniques. Les cartes, désormais accessibles sur le site de la Noaa, prévoient notamment une canicule marine au nord de l’Australie à partir du mois de mai.

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    Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

    À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

    « Mélange des genres »

    Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

    « La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

    [📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

    — Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    De “mystérieux” cas d’hépatite chez des enfants laissent les scientifiques perplexes

    Publié le : 20/04/2022 - 18:15

    Sébastian SEIBT Suivre

    Des dizaines d’enfants en Europe et aux États-Unis ont été atteints d’hépatite aiguë d’origine inconnue depuis le début du mois d’avril. Les autorités sanitaires européennes ont commencé à enquêter sur ce mystérieux mal qui, dans quelques rares cas, a nécessité une transplantation du foie. Le point avec plusieurs experts basés au Royaume-Uni, où les premiers cas ont été détectés.

    “Très étrange”, “extrêmement surprenant” ou encore “vraiment inhabituel et inquiétant”. Tels sont les qualificatifs utilisés par des virologues et pédiatres interrogés par France 24 au sujet de l’apparition depuis près d’un mois chez des jeunes enfants de cas d’hépatite – c’est-à-dire des inflammations du foie – d’origine inconnue.

    Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a annoncé, mardi 19 avril, en avoir observé dans cinq pays européens. Les premières infections remontent à début avril en Écosse. Puis des enfants sont tombés malades dans le reste des îles britanniques. Il y a eu officiellement un peu moins de 80 patients – âgés de 22 mois à 13 ans – au Royaume-Uni, d’après l’Agence britannique de sécurité sanitaire, qui a ouvert une enquête sur ce phénomène il y a deux semaines.

    Des hépatites aiguës très rares chez les enfants

    Depuis lors, des cas d’hépatite infantile ont été constatés en Espagne, au Danemark et au Pays-Bas, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Même les États-Unis sont touchés, puisque neuf enfants malades ont été traités dans l’Alabama.

    Le nombre d’infections apparaît certes faible dans un monde qui se bat encore contre une épidémie de Covid-19 ayant touché plus de 500 millions de personnes. Mais il a été suffisant pour alerter l’Organisation mondiale de la santé, qui a prévenu que le nombre de cas devrait augmenter dans les “jours à venir” maintenant que les autorités sanitaires du monde entier les cherchent activement.

    Mais le nombre total d’enfants atteints n’est pas le facteur le plus inquiétant pour les spécialistes. “Ce qui me choque, c’est d’abord que l’hépatite est une affection plutôt rare chez l’enfant, et qu’en plus il s’agit de cas aigus, ce qui est encore plus rare”, résume Will Irving, virologue à l’université de Nottingham, contacté par France 24.

    Les hépatites ont souvent des causes qui n’ont rien à voir avec le monde des enfants. Elles peuvent survenir en cas de consommation excessive d’alcool, être transmises lors de rapports sexuels si l’un des partenaires est porteur (hépatite A) et sont plus fréquentes parmi les consommateurs de drogues par intraveineuse qui utilisent des seringues partagées non nettoyées (hépatite C).

    Les différentes formes d’hépatite sont, en outre, souvent d’évolution bénigne et les principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent ou restent faibles. Rien de tel avec cette hépatite puisque “tous les enfants ou presque avaient le foie très endommagé”, souligne Will Irving. Six d’entre eux ont même dû subir une transplantation du foie, “ce qui est très rare”, rappelle Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l’Imperial College London, contacté par France 24. 

    Pour couronner le tout, il s’agit pour l’instant d’une hépatite “mystère”. Aucun des principaux suspects – les virus à l’origine des hépatites A à E – n’ont été trouvés dans le corps des jeunes patients. Aucun facteur environnemental potentiel commun à tous les cas, tel que de la consommation de nourriture contaminée ou l'exposition à certaines substances toxiques (hépatite toxique), n’a pu être identifié à ce stade. 

    La distribution géographique des cas – des deux côtés de l’Atlantique – réduit encore les chances de trouver une explication liée à un facteur environnemental local. 

    Un lien avec le Covid-19 peu probable

    Pandémie oblige, le virus Sars-CoV-2 a également été soupçonné. “Deux hypothèses ont été évoquées : soit il s’agit d’un effet encore inconnu du dernier variant Omicron, soit on ne se rend compte que maintenant, après deux ans durant lesquels les enfants étaient protégés par les confinements et autres mesures de distanciation sociale, que le Covid-19 peut provoquer chez certains jeunes des hépatites”, résume Alastair Sutcliffe, chercheur en pédiatrie à l’University College de Londres, contacté par France 24. 

    Un lien entre le coronavirus et ces cas d’hépatite aiguë qui laisse ce spécialiste dubitatif. D’abord, parce que plusieurs enfants atteints n’étaient pas en même temps infectés par le Covid-19. Ensuite, s’il s’agissait d’un symptôme encore inconnu du Covid-19, “il y aurait probablement eu bien plus de cas d’hépatite, vu la vitesse de propagation du Sars-CoV-2”, estime Will Irving. 

    Les autorités sanitaires britanniques ont même cherché à savoir si ce pouvait être un effet indésirable d’un vaccin contre le Covid-19. Mais aucun des enfants malades n’a été vacciné. “C’est peut-être la seule bonne nouvelle de cette histoire. Au moins les antivax ne pourront pas s’en emparer”, note Alastair Sutcliffe.

    Il peut aussi y avoir un lien plus indirect avec la pandémie. Les confinements successifs pourraient avoir joué un rôle, suggèrent tous les experts interrogés par France 24. “On a une maladie anormale qui apparaît dans un contexte sanitaire anormal, il est logique de se demander s’il n’y a pas de lien”, souligne Alastair Sutcliffe. En l’occurrence, “les enfants développent leur système immunitaire au contact des virus, mais depuis deux ans les plus jeunes ont été protégés par les confinements et les mesures de distanciation, ce qui fait que leur système immunitaire ne s’est pas adapté à certains virus”, explique Graham Cooke. 

    La piste de l’adénovirus AD-41

    Certains pensent même avoir identifié un possible coupable : AD-41. Il s’agit d’un adénovirus – une large famille de virus responsables le plus souvent de symptômes très légers comme le rhume ou la fatigue – “dont on sait qu’il peut causer des gastro-entérites chez des enfants, mais qui n’a pour l’instant jamais été associé à un risque d’hépatites”, note Will Irving.

    La présence de cet adénovirus a été détecté chez plusieurs enfants atteints par l’hépatite “mystère” au Royaume-Uni et “nous savons qu’il y a actuellement une forte hausse des infections par cet adénovirus dans la population britannique”, reconnaît Graham Cooke. “Il est assez effrayant de se dire que le confinement puis le relâchement des mesures sanitaires [qui a permis de favoriser la propagation de l’adénovirus] ont peut-être permis de découvrir une nouvelle cause d’hépatite”, remarque Alastair Sutcliffe.

    Mais là encore, rien n’est sûr. L’AD-41 n’était, en effet, pas présent chez tous les jeunes atteints d’hépatite. “Ce n’est pas forcément une réfutation de la thèse d’un lien entre cet adénovirus et les cas d’hépatite – on a pu, par exemple, ne pas chercher au bon endroit – mais cela la fragilise”, reconnaît Graham Cooke.

    Reste l’hypothèse de la découverte d’un tout nouveau virus à l’origine de ces infections. “Ce serait tout de même extraordinaire, vu qu’on est encore dans un contexte pandémique du, justement, à un nouveau virus”, estime Alastair Sutcliffe. D’autant plus surprenant qu’on passerait d’un nouveau virus qui a largement été inoffensif pour les plus jeunes à un autre agent pathogène qui semble cibler les enfants, ou du moins causer des formes sévères exclusivement chez eux.

    Cette dernière hypothèse serait la plus facile à vérifier. “On dispose de techniques avancées pour identifier la présence d’ADN ou ARN étranger – qui suggère l’existence d’un virus – dans du tissu prélevé, en l’espèce, sur des bouts de foie des enfants infectés”, résume Will Irving. En revanche, s’il s’agit de découvrir si tous ces enfants ont été exposés à une même toxine ou à un aliment contaminé, ce sera une affaire bien plus compliquée.

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    Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

    Actu

    La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

    Luis ReygadaJoseph Korda

    La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

    Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

    Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

    Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

    Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

    Filtrage des camions à l’entrée du site

    Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

    L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

    Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

    Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

    Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

    Des pressions pour briser le mouvement

    Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

    Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

    Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

    L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

    Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

    AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
    France24 - Monde

    L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches

    Publié le : 20/04/2022 - 17:52

    David RICH Suivre

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remis, lundi, la demande d'entrée de son pays dans l'UE. Si Bruxelles semble décidé à accorder rapidement à l’Ukraine le statut de candidat, l'adhésion au bloc est loin d’être acquise. 

    Une première étape vers l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Le président Volodymyr Zelensky a remis, lundi 18 avril, le questionnaire d’entrée de son pays au sein du bloc à l'ambassadeur de l'UE en Ukraine, Matti Maasikas. 

    "Notre peuple est, en son for intérieur, déjà mentalement en Europe depuis longtemps”, a déclaré le dirigeant ukrainien lors de la rencontre à Kiev. "Nous sommes véritablement convaincus que cette procédure sera enclenchée dans les semaines à venir". "C'est une priorité pour notre État, pour la puissance de notre peuple", a renchéri mercredi 20 avril Volodymyr Zelensky face à la presse, après une réunion avec Charles Michel.

    Entrée en résistance face à l’envahisseur russe, l’Ukraine bénéficie d’un franc soutien de l’Union européenne, qui livre des armes et équipements militaires à son armée et a imposé de sévères sanctions économiques contre la Russie. Pourtant, malgré les demandes insistantes de Kiev, l’intégration du pays au sein de l’UE est loin de faire l’unanimité parmi ses membres. 

    Un processus vieux de plus de 30 ans 

    La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne n'est pas nouvelle. En 1993 déjà, soit deux ans après la chute de l’URSS, le gouvernement ukrainien décrivait son adhésion au sein du bloc européen comme un objectif à long terme. Si plusieurs accords de partenariat ont depuis été signés avec l'UE, la procédure d’adhésion est, quant à elle, restée en sommeil. Relancée en 2005 par le président Viktor Iouchtchenko, elle avait été abandonnée par son successeur Viktor Ianoukovitch, proche de Moscou. L’UE, de son côté, se montrait réticente à une telle procédure, craignant qu’elle n’exacerbe les tensions avec la Russie. 

    L’offensive militaire russe contre l’Ukraine, déclenchée le 24 février dernier, a brutalement bousculé ce statu quo. Le 28 février, Volodymyr Zelensky – qui avait, dès son investiture en mai 2019, affirmé “avoir choisi le chemin de l’Europe” – a présenté une demande d’intégration accélérée de son pays au sein de l’UE. “Notre objectif est d’être ensemble avec tous les Européens et, surtout, d’être sur un pied d’égalité. Je suis sûr que c’est juste. Je suis sûr que nous le méritons”, déclare-t-il alors, affirmant que les soldats ukrainiens se battent “pour toute l’Europe”. 

    Intégration "immédiate" rejetée

    La procédure d’intégration à l’Union européenne est un processus en deux étapes. Pour pouvoir postuler, le pays doit d’abord remplir les conditions d'adhésion. Ce volet à lui seul peut déjà prendre plusieurs années. Ensuite seulement débute le travail de mise en conformité du pays avec les règles et règlements de l'UE. À titre d’exemple, le processus d’intégration de la Croatie, dernier pays en date à avoir rejoint l’UE, a duré dix ans. 

    Au vu des circonstances et de l’engagement clair de ses partenaires européens derrière l’Ukraine, Volodymyr Zelensky espérait pouvoir obtenir une intégration "immédiate". Mais le 10 mars, les dirigeants de l’UE réunis à Versailles lui opposent une fin de non-recevoir. Il “n’existe pas de procédure rapide”, déclare le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. L’Ukraine tout comme ses deux voisins – la Moldavie et la Géorgie, qui ont déposé des demandes d’adhésion début mars – devront suivre le fastidieux protocole. 

    L’Europe divisée 

    En Europe, l’adhésion de l’Ukraine suscite de nombreuses réticences. "Il faut que nous soyons vigilants. Est-ce que nous pouvons ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre ? Je ne le crois pas", déclarait Emmanuel Macron, lors de la réunion dédiée à l’Ukraine les 10 et 11 mars. Pour déposer une demande d’adhésion figurent notamment des critères comme avoir des “institutions stables” et une “économie de marché fonctionnelle”, deux exigences mises à mal par le contexte actuel en Ukraine. 

    La question de la corruption joue également contre le pays. En 2022, l’Ukraine figure au 122e rang sur 180 de l’indice de perception de la corruption, derrière la Zambie, l’Égypte ou bien encore les Philippines. “Ce fléau reste un problème majeur en Ukraine, en dépit d'initiatives prises par l'UE pour réduire les possibilités de corruption”, peut-on lire dans un rapport de la Cour des comptes européenne de septembre 2021. 

    Pourtant, la candidature de Kiev bénéficie de plusieurs soutiens affirmés au sein du bloc. Neuf États membres de l’Union européenne (la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie) se sont prononcés en faveur de l’ouverture immédiate de négociations. Autre soutien et non des moindres, celui de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. En visite à Kiev, le 8 avril, elle avait remis en main propre au dirigeant ukrainien le questionnaire d’adhésion. 

    Habituellement, l'obtention du statut de candidat à l'UE "prend des années" mais Bruxelles "nous a vraiment donné l'opportunité d'engager cette procédure d'ici à quelques semaines ou mois", s'est félicité Volodymyr Zelensky, le 18 avril, après avoir déposé le dossier. 

    Pour le dirigeant ukrainien, le travail ne fait pourtant que commencer. La Commission européenne doit désormais vérifier que l’Ukraine remplit les critères et soumettre une recommandation aux États membres, pour que débutent les négociations de mise en conformité. L’adhésion de l'Ukraine doit, par ailleurs, obtenir l’accord unanime de 27 membres de l’UE.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

    Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

    Atouts et failles des deux côtés

    L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Matches de 100 minutes, arrêter le chrono : le football est-il prêt à révolutionner son temps de jeu ?

    Sébastien Ferreira

    DÉCRYPTAGE – La Fifa souhaite «une vraie réflexion sur le temps effectif» des matches de foot. Nous avons interrogé un joueur, un entraîneur et un ancien arbitre à ce sujet. Entre désir d'éradiquer les gains de temps et peur de créer de nouveaux problèmes.

    «C'est un problème récurrent, la question se pose depuis des années.» Ancien arbitre international, retraité depuis 2018, Tony Chapron connaît le sujet sur le bout des doigts. Le 6 avril dernier, une rumeur faisant le tour des réseaux sociaux voulait que la Fifa projetait d'augmenter la durée des matches à la Coupe du monde de football 2022. De 90 minutes, on passerait à 100 minutes. Une idée promptement démentie par la fédération internationale. Mais son président, Gianni Infantino, a défendu son souhait de mettre sur la table la question du fameux temps de jeu effectif.

    Qu'est-ce que le temps de jeu effectif ? C'est le temps où le jeu se déroule. Ce qui n'inclut donc pas chaque seconde où le ballon est sorti de l'aire de jeu, où une faute est sifflée, où un remplacement a lieu, etc. «Si on demande aux spectateurs de payer pour regarder 90 minutes de football et qu'un match dure 50 minutes, il y a quelque chose qu'il faut revoir», alertait Infantino au micro de beIN Sports .

    Environ 50 minutes de jeu dans un match de foot

    Statistiquement, le patron de la Fifa a tapé juste. En décembre 2018, le CIES (Centre International d'Étude du Sport) publiait une étude sur le sujet. On apprenait qu'en Ligue des champions, le temps de jeu effectif moyen d'un match était de… 54 minutes. Un chiffre qui appartient au très haut du panier. Sur les 35 championnats nationaux mesurés en Europe, seule la D1 suédoise faisait (un tout petit peu) mieux. La Ligue 1 tournait à 50 minutes/match. Jouer aussi peu, «c'est une frustration pour les joueurs» surtout «quand ils perdent», reconnaît Florent Hanin, l'expérimenté latéral gauche du Paris FC.

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    Âgé de 32 ans, le natif du Havre nous partage son enthousiasme en apprenant que la Fifa se penche sur la question. Lui qui a joué au Portugal, le vilain petit canard de l'Europe selon le CIES (46 minutes/match), déplore les gains de temps répétitifs alors que l'heure tourne. «Ça fait partie du foot, tout le monde le fait, mais est-ce vraiment utile pour le spectacle, pour les supporters ? Ça gâche un peu l'élan du jeu», regrette Hanin. Pour le joueur parisien, les nuisances liées à ce temps perdu «ne donnent pas une bonne image ni une bonne publicité pour le foot».

    Lutter contre cette «triche insupportable»

    Les plus conservateurs s'indigneront à l'idée de toucher aux sacro-saintes règles du ballon rond et opposeront que le foot a toujours été comme ça. Ou pas. «Si on regarde l'histoire, il y a eu des modifications autour des règles pour qu'il y ait un peu plus de temps de jeu effectif, rembobine Tony Chapron. D'abord, on demande aux arbitres de moins siffler. Ensuite, on a mis plusieurs ballons autour de la pelouse. Avant, on avait un ballon et on courait après pour aller le chercher à chaque sortie. Il y a eu aussi la passe au gardien.»

    Depuis 1992, il est interdit pour un gardien de prendre le ballon avec ses mains sur une passe en retrait volontaire du défenseur. La même année, le Danemark, vainqueur de l'Euro, avait usé et abusé de cette stratégie pour gagner du temps. Cet objectif est toujours atteignable, mais par d'autres cheminements, comme rester au sol après la moindre faute, ou se placer le plus lentement possible sur un coup franc. «La suspicion, c'est qu'un joueur en rajoute pour perdre du temps», précise Chapron. Lutter contre cette «triche insupportable», dixit l'ancien l'homme en noir, paraît somme toute logique. Mais comment ?

    Le modèle du rugby, «un compromis judicieux» ?

    Allonger la durée des matches, à 100 minutes ou plus, ne convainc pas les acteurs du foot que nous avons interrogés. Daniel Sanchez, ancien entraîneur de Nice, Tours et Valenciennes, craint pour la condition physique des joueurs. «Ça veut dire qu'il faudrait jouer un match plus une prolongation pour jouer à peu près 90 minutes ?», s'alarme le retraité de 68 ans. «Ce sera très dur physiquement», acquiesce Florent Hanin. Une véritable révolution pour les organismes, alors même que joueurs et entraîneurs se plaignent régulièrement de la cadence infernale du calendrier. La solution la plus réaliste semble être de réduire le temps de jeu officiel, et non de l'augmenter, tout en permettant à l'arbitre d'arrêter le chronomètre. Une pratique en vigueur dans d'autres sports collectifs.

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    Au rugby, «on arrête le temps dès lors qu'il y a une situation qui amène une pause un peu plus longue», souligne Tony Chapron. Vrai : lorsque l'arbitrage vidéo intervient, ou lorsqu'un joueur blessé doit être soigné ou évacué, le chrono se fige. En cas de sortie en touche ou d'essai inscrit, le chrono continue de défiler. «C'est un compromis qui me semble assez judicieux, estime l'ancien arbitre, aujourd'hui consultant pour Canal+. Je pense que c'est ce vers quoi on devrait tendre.»

    Si, dès lors qu'il y a blessure, le chrono s'arrête, il n'y a plus de tensions liées à ça.

    «Il ne faut pas comparer le rugby et le foot, contredit Daniel Sanchez. Ce sont deux sports avec des efforts physiques et un rythme complètement différents.» L'ancien entraîneur se veut plus prudent que Florent Hanin, partisan de suivre la voie du «handball ou du basket». Au hand, c'est sensiblement comme au rugby. Au basket, c'est encore plus strict : le chrono s'arrête à la moindre faute ou sortie du ballon, et les fins de matches peuvent se jouer au dixième de seconde près. Avec parfois un rythme extrêmement haché, entre lancers francs et temps morts.

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    Pour ce qui est du foot, «on doit pouvoir mettre un terme, à un moment donné, au déroulé du chronomètre, milite Tony Chapron. Si, dès lors qu'il y a blessure, le chrono s'arrête, il n'y a plus de tensions liées à ça.» Florent Hanin en est certain, il y aura «moins de frustration». Le joueur du Paris FC y voit une bonne nouvelle pour le corps arbitral qui n'aura «pas besoin de s'expliquer sur le temps additionnel». L'existence de ce dernier en serait même remise en question.

    Le risque de «casser le rythme des matches»

    Mais le football, ce n'est pas qu'une question de temps qui s'écoule. «Quand il y aura des arrêts de jeu, on risque de prendre tout notre temps puisque, de toute façon, le chrono est arrêté», présage Daniel Sanchez. Le sentiment d'urgence pour jouer un coup de pied arrêté en fin de match, le joueur qui tend les bras en panique vers le ramasseur de balle pour récupérer le cuir : tant de scènes qui, sans disparaître, deviendraient raretés. «Ça va casser le rythme des matches, craint Daniel Sanchez. Et je ne sais pas si ce n'est pas pire encore.» Tony Chapron y voit clairement une «problématique». «Sur les temps forts, avec une équipe qui pousse pour marquer, un joueur adverse peut rester 2 minutes par terre juste pour casser le jeu», pointe l'ancien arbitre.

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    Augmenter le temps de jeu effectif, ce n'est pas ce «qui va rendre le jeu plus attrayant», insiste Daniel Sanchez. «Attrayant», le même mot qu'a employé Gianni Infantino lorsqu'il évoquait la problématique. «Si on pense que les joueurs vont attaquer dans tous les sens pendant 50, 70 ou 90 minutes, je crois qu'on se trompe, avance Tony Chapron. L'intensité du match est parfois liée au fait que les joueurs puissent souffler de temps à autre.» Ce n'est pas une question de quantité, mais de qualité. Les acteurs s'accordent : tout est une question d'optimisation.

    Réduire la durée des matches à, par exemple, 50 minutes, en arrêtant le chrono à chaque arrêt de jeu, ne ferait donc que dévoiler au grand jour la «vraie» durée des matches. L'avantage possible : moins de contestations auprès de l'arbitre. Le désavantage possible : un rythme chamboulé. «C'est délicat, il y a pas mal de problèmes qui peuvent se greffer là-dessus», tempère Daniel Sanchez. «Après, c'est le paradoxe de vouloir travailler sur le temps de jeu effectif sans penser à l'impact de la VAR qui casse le rythme des matches, relève Tony Chapron. On court après pour rectifier le tir.» À la manière d'un attaquant qui s'élance sur un penalty, la Fifa ferait mieux d'être sûre de son choix avant de toucher à son règlement.

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    New York Times - World

    What Happened on Day 57 of the War in Ukraine

    President Vladimir V. Putin of Russia said he would blockade rather than storm the Mariupol factory where Ukrainian forces were holding out. But a soldier in the plant said shelling continued.

    Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Richard Pérez-Peña

    Here’s the latest on the war in Ukraine.

    President Vladimir V. Putin of Russia claimed victory in Mariupol on Thursday despite persistent fighting there, publicly calling off an assault on the final Ukrainian stronghold in the devastated city in a stark display of the Kremlin’s desire to present a success to the Russian public.

    Mr. Putin ordered his defense minister, Sergei K. Shoigu, in a choreographed meeting shown on Russian television, not to storm the sprawling, fortress-like Azovstal steel mill complex where 2,000 Ukrainian fighters were said to be holed up, and instead to blockade the plant “so that a fly can’t get through.” That avoids, for now, a bloody battle in the strategic port city that would add to Russia’s mounting casualty toll and tie down troops who could be deployed to the broader battle for eastern Ukraine.

    “Of course, getting control of such an important center in the south as Mariupol is a success,” Mr. Putin was shown telling Mr. Shoigu, though the city is not yet fully under Russian control. “Congratulations.”

    The fight for Mariupol carries enormous significance for both sides. It is the last pocket of serious resistance in the land bridge the Kremlin has created between territory it already holds in the Donbas region in the east and the Crimean Peninsula in the south. It is also home to much of Ukraine’s Azov Battalion, filled with far-right fighters who give a sheen of credibility to Mr. Putin’s false claim that Ukraine is run by Nazis and that he is “denazifying” the country.

    The battle for the city also illustrates both the brutality of the Russian invasion and its struggles — truths that have galvanized much of the world but that Moscow has worked hard to conceal from its own people. Mariupol has been under siege for more than a month, much of it lies in ruins, and satellite images show a growing mass grave on the city’s outskirts. Roughly three-quarters of the residents have fled and, according to Ukrainian officials, about 20,000 civilians there have been killed — yet it is still not fully conquered.

    Russia is shifting the focus of the war to gaining territory and wiping out Ukrainian forces in Donbas, where Moscow-backed separatists have been fighting Ukraine since 2014. Britain’s Defense Ministry said Thursday in an intelligence assessment that the Kremlin is eager to make swift gains that it can trumpet on May 9, at the annual celebrations of victory over Nazi Germany in 1945.

    At the White House, President Biden said the fight for Donbas was “going to be more limited in terms of geography but not in terms of brutality,” compared to the early phase of the war. But, he added, Russia will “never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”

    Mr. Biden announced another $800 million package of weapons for Ukraine, including dozens of heavy howitzers, 144,000 shells for them, and tactical drones, bringing total military aid this year to well above $3 billion. The weapons supplied by NATO nations are becoming increasingly heavy and sophisticated, reflecting an expected shift in the nature of combat as the war pivots to Donbas, but the president said some of the armaments will remain secret.

    “We won’t always be able to advertise everything that we, that our partners are doing,” Mr. Biden said. Referring to the U.S.-made antitank missile that Ukrainians have used to devastating effect, he added, “To modernize Teddy Roosevelt’s advice, sometimes we will speak softly and carry a large Javelin.”

    Mr. Biden also banned ships tied to Russia from U.S. ports, and announced $500 million in economic aid to the country, though President Volodymyr Zelensky of Ukraine later told the World Bank that it needed up to $7 billion in support per month. The White House also detailed plans for accepting up to 100,000 refugees from Ukraine, saying that U.S. citizens can begin applying to sponsor the immigrants on Monday.

    The war in Ukraine took center stage in the French presidential campaign in a televised debate Wednesday night between President Emmanuel Macron and his far-right challenger, Marine Le Pen, who has in the past praised Mr. Putin. She spoke against arming Ukraine and said Mr. Macron’s efforts to cut imports of Russian energy would hurt France economically. He replied, “you are, in fact, in Russia’s grip,” noting that Ms. Le Pen’s party had borrowed from a Kremlin-linked bank.

    The Kremlin worked quickly to portray the battle for Mariupol as a success. Dmitri S. Peskov, Mr. Putin’s spokesman, told reporters that there was now “an opportunity to start establishing a peaceful life” in Mariupol and start “returning the population to their homes.”

    Mr. Peskov described the Azovstal steel plant — an immense Soviet-era complex near the city center — as “a separate facility” with no impact on life elsewhere in the city. Ukrainian fighters have been hiding for weeks in the plant’s underground bunkers, along with about 1,000 civilians, amid rising concerns they lack food and water.

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    Sources: Satellite image taken April 9 by Maxar Technologies. Russian troop positions from Institute for the Study of War with American Enterprise Institute's Critical Threats Project. Note: Russian-controlled areas represent territory that Russian forces are able to operate freely in, without immediate risk of Ukrainian counterattacks, as assessed by the Institute for the Study of War on April 18. Areas of Russian advances indicate where Russian troops were seen.

    By Scott Reinhard

    Ramzan Kadyrov, the strongman leader of the southern Russian republic of Chechnya, said on Wednesday that his troops would soon help Russia capture the Azovstal plant in its entirety. In Thursday’s televised meeting, Mr. Shoigu told Mr. Putin that it would take three to four days to clear the plant.

    But Mr. Putin responded by calling the storming of the plant “impractical,” and added, “I order it to be canceled.”

    It was not clear what that would mean on the ground; shelling and rocket attacks on the steel mill complex continued on Thursday, Staff Sgt. Leonid Kuznetsov of the Ukrainian National Guard, one of the soldiers there, said via text message. He said that shortly before he heard about Mr. Putin’s public order, Russian troops had attempted to storm the plant, coming within about 20 meters of his hide-out. The Ukrainians, he said, were running out of ammunition.

    In directing Mr. Shoigu on a national broadcast, Mr. Putin, who made the decision to go to war, presented himself as a rational and humane leader. “This is the case when we must think — that is, we must always think, but even more so in this case — about preserving the life and health of our soldiers and officers,” he said. “There is no need to climb into these catacombs and crawl underground through these industrial facilities.”

    Implicit in his statement was a potential credibility challenge for Mr. Putin, stemming from his unwillingness to admit setbacks and blunders in the war to his own people. The government and military have not acknowledged the deaths of Russian sailors on the missile cruiser Moskva, pride of Russia’s Black Sea fleet, which was sunk last week, but information about missing troops is increasingly circulating online.

    Coming after Russia’s decision last month to abandon its stalled campaign in the north of Ukraine, the sinking of the Moskva — Ukraine claims to have hit it with two missiles — and the morass in Mariupol, once a thriving industrial and shipping hub, underscore the systemic weaknesses bedeviling the Russian military.

    But costly as Mariupol has been for Russia, it is far costlier for Ukraine. Civilian casualties are high, though for now there are only rough estimates, and nearly all the vital infrastructure — including some of Ukraine’s biggest export-oriented enterprises — have been destroyed. Hospitals, theaters, schools and homes have been reduced to rubble.

    President Zelensky said on Thursday that he would trade Russian soldiers who had been taken prisoner for the civilians sheltered at Azovstal, but he said that Russia had not yet responded to the offer.

    Agreements to evacuate civilians en masse or bring in vital aid have mostly been thwarted, and have sometimes turned deadly, largely because Russian units have halted or fired on aid convoys. But day by day, people have managed to escape, on their own or in small groups.

    On Thursday, a yellow bus carrying dozens of people from Mariupol arrived in the central Ukrainian city of Zaporizhzhia, where passengers described weeks hiding in basements, cold and hungry, amid endless shelling. They escaped in a harrowing, all-night drive through Russian-held territory, past countless checkpoints manned by jumpy Russian soldiers.

    “In the city everything is destroyed, it’s terrifying,” said Matvei Popko, 10, who had fled with his mother, father and grandmother. “At any moment your home could get hit and collapse. For a little more than a month we lived in the basement.”

    Ukrainian officials have accused Russia of forcibly deporting hundreds of thousands of civilians, including a large number from the Mariupol area, to Russian territory, for use as propaganda fodder and a bargaining chip. Russia denies the charge, which is a potential war crime.

    The weeks of heavy fighting in Mariupol tied up a significant chunk of Russia’s combat power; at one point the battle was estimated by military analysts to include roughly 10 percent of all the Russian forces in Ukraine.

    On Thursday, a Russian video news report from the scene showed a convoy of armored vehicles moving out of Mariupol. Seymon Pegov, a pro-Kremlin reporter embedded with the Russian forces in the city, interviewed Timur Kurilkin, a commander of a separatist battalion from Donetsk, a city in separatist-held eastern Ukraine.

    “We are going home, to Donetsk,” said Mr. Kurilkin, walking past the vehicles. “Our next battle is tomorrow,” he said, without specifying where.

    In Mariupol, Russia is already seeking to establish authority over civilian life. Denis Pushilin, the head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, promised high school seniors that they would receive diplomas certified by the separatist entity.

    On Wednesday, Andrei Turchak, a top official in Mr. Putin’s party, visited a school in Mariupol, which has already switched to Russian-language curriculum. In a video of his visit, posted to social media, he said, “Many textbooks have already been delivered and these deliveries will continue.”

    Anton Troianovski reported from Hamburg, Germany, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Richard Pérez-Peña from New York. Reporting was contributed by Michael Schwirtz from Zaporizhzhia, Ukraine, David E. Sanger and Zach Montague from Washington, Neil MacFarquhar from Istanbul, Matthew Mpoke Bigg from London, Alan Yuhas from New York, and Cora Engelbrecht from Krakow, Poland.

    Jesus Jiménez

    Ukraine needs up to $7 billion in support per month, Zelensky says.

    Ukrainian officials on Thursday met with leaders abroad to call for additional financial support as their country reels from devastating attacks from Russian forces and a disrupted economy.

    As Ukraine suffers from what he described as “completely destroyed normal economic relations” and widespread destruction, President Volodymyr Zelensky told the World Bank that his country needed up to $7 billion in support per month and that it would need hundreds of billions of dollars to recover from the war.

    Since Russia invaded Ukraine on Feb. 24, Mr. Zelensky said, Russian troops have destroyed or damaged tens of thousands of houses and more than 1,100 educational institutions, as well as hospitals and businesses. An initial analysis found that Ukraine has suffered $550 billion in losses, he said.

    “Together we are able to implement solutions that will not only stop the aggressive intentions of the Russian Federation, not only support Ukraine in this war, but also inevitably show all the potential aggressors of the world that creating problems for other states, for other nations, means creating problems for themselves,” Mr. Zelensky said, speaking virtually from Ukraine. “Because if we do not do this, millions and millions of people in the world will repeatedly suffer from the aggressive actions of individual states.”

    In the United States, Denys Shmyhal, the Ukrainian prime minister, met with the House speaker, Nancy Pelosi, to call for additional support for his country.

    Mr. Shmyhal said on Twitter after meeting with Ms. Pelosi that he was “convinced” that Ukraine would receive increased economic, humanitarian and military support. Mr. Shmyhal also joined the World Bank meeting that Mr. Zelensky addressed virtually.

    In his address, Mr. Zelensky said that five steps were needed to stop Russia from realizing “any of their aggressive goals”: immediate support for Ukraine, excluding Russia from all international financial institutions, creating a special tax on the war, blocking the assets of the “Russian elite,” and national preparations around the globe “for the possible complete severance of any relations with Russia.”

    “No one should depend on the political mood of the leadership of this state,” Mr. Zelensky said of Russia. “If the world is ready to isolate Russia completely, the Russian leadership will have a motive to avoid any war.”

    While Russia has been increasingly excluded from the world economy through sanctions and other methods, U.S. officials and foreign leaders have been weighing whether their success in isolating Russia might prompt President Vladimir V. Putin to take even more provocative actions. Such concerns grew on Wednesday when Russia test-launched a new intercontinental ballistic missile, which Mr. Putin said was a warning to those in the West who “try to threaten our country.”

    Still, Mr. Zelensky told the World Bank, Russia must “feel punishment for this war.”

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    Jesus Jimenez

    The U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III, will travel to Germany next week to meet with foreign counterparts and discuss the current and future needs of Ukraine, according to John F. Kirby, the Pentagon spokesman. “Part of the agenda will be to talk about Ukraine’s long-term defense needs in a postwar environment and what that might look like,” Kirby said.

    Matthew Mpoke Bigg

    Zelensky tells the Venice Biennale that art has a role in Ukraine’s struggle for freedom.

    Art can play a powerful role in depicting Ukraine’s suffering at the hands of Russia because of its unique ability to convey emotion and loss, President Volodymyr Zelensky told an audience at the Venice Biennale on Thursday.

    Mr. Zelensky, speaking by video, added that all tyrannies oppose free artistic expression because of its capacity to illustrate moral wrongs.

    “There are no tyrannies that would not try to limit art because they can see the power of art,” he said, in a clear reference to President Vladimir V. Putin of Russia. “Art can tell the world what cannot otherwise be shared. It is art that conveys feelings.”

    No words, television news story or economic report could adequately capture the suffering in Ukraine, he said in the brief address, citing as examples the pain of a girl writing a letter to a mother killed by shelling in the besieged city of Mariupol, the revulsion felt by Ukrainian soldiers discovering civilian corpses in a suburb of the capital after Russian forces left, and the loss faced by people who have fled their homes.

    The speech was the latest in a series of video addresses by Mr. Zelensky since Russia’s invasion on Feb. 24, all aiming to rally international support for Ukraine’s cause.

    He has been adept at tailoring his message to his audience. He told U.S. lawmakers that he had a dream, invoking Martin Luther King Jr. to describe Ukraine’s fight against the Russian invasion. He told the British Parliament that his country would fight until the end, in forests and fields, a vow resonant of Winston Churchill’s exhortations against Nazism. To members of the German Parliament he spoke of a new wall dividing Europe, echoing the Berlin Wall of the Cold War.

    “Support this fight with your art, but also support it with your words and your influence,” he told the audience on Thursday.

    The artist Pavlo Makov’s sculpture, titled “Fountain of Exhaustion,” is on display at the Ukrainian pavilion at the Venice Biennale, which opens to the public on Saturday and runs through Nov. 27.

    Isabella Kwai contributed reporting.

    Jesus Jimenez

    In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that Russia had rejected a proposal for a truce on Orthodox Easter this Sunday. “But we remain hopeful,” he said.

    Jesus Jimenez

    Iryna Vereshchuk, the Ukrainian deputy prime minister, said in a Telegram post that residents in Mariupol could not be evacuated on Thursday because of continued Russian shelling. “No happy news out of Mariupol,” she said. “On the Russian side, everything has been very difficult, chaotic, slow, and of course, dishonest.” She said that, on Wednesday, a four-bus convoy had been able to get some civilians out of the besieged port city.

    Helene CooperEric Schmitt and David E. Sanger

    The next phase of the war will be pivotal, U.S. officials say.

    WASHINGTON — Senior Biden administration officials say they believe that the next four weeks will shape the eventual outcome of Russia’s war in Ukraine, with long-lasting ramifications that will influence the drawing of the map of Europe for decades to come.

    While the officials still expect the war to be long and grinding, they say that it is imperative to rush Ukraine as many new weapons as possible — especially long-range artillery and anti-artillery radar — to push back Russia’s new advance in the eastern Donbas region.

    Reflecting the renewed sense of urgency, President Biden announced on Thursday that the United States would send Ukraine an additional $800 million in military aid, the second such package in just over a week.

    Mr. Biden said the latest aid package sent “an unmistakable message” to President Vladimir V. Putin of Russia: “He will never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”

    In remarks at the White House, Mr. Biden said that while the United States would announce many details of the arms it is shipping to Ukraine, some of the weaponry would be kept secret. The president borrowed, and modified, a famous line by Theodore Roosevelt, saying that the United States would “speak softly and carry a large Javelin,” a reference to the antitank weapon that the Ukrainians have used effectively against Russian armor.

    Determined to move swiftly, Defense Secretary Lloyd J. Austin III and Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, spoke with allies around the world this week and characterized the next month as pivotal.

    If Russia can push through in the east, Mr. Putin will be better positioned at home to sell his so-called “special military operation” as a limited success and claim he has secured protection for Ukraine’s pro-Russia minority, American officials said. He might then seek a cease-fire but would be emboldened to use the Donbas as leverage in any negotiations, they said. The officials spoke on the condition of anonymity to discuss operational matters.

    But if the Ukrainian military can stop Russia’s advance in the Donbas, officials say Mr. Putin will be faced with a stark choice: commit more combat power to a fight that could drag on for years or negotiate in earnest at peace talks.

    The first option might mean a full national mobilization, officials say, and is politically risky for the Russian leader.

    The next phase of the war “will be critically important,” said Peter Maurer, the president of the International Committee of the Red Cross, who visited Ukraine in March. “The escalation of hostilities in Donbas, and all areas affected by the armed conflict, is of utmost concern.”

    At the Pentagon this week, both Mr. Austin and General Milley have had nonstop phone calls and meetings with allies centered on one topic: weapons. Mr. Austin spoke with his Romanian counterpart on Monday and with the Spanish defense minister on Tuesday. On Wednesday, he met with the Polish defense minister, and on Thursday, he huddled with his Czech counterpart.

    With all four, the discussions were the same, officials said: how to ship more powerful weapons to Ukraine in the coming weeks.

    After weeks of focusing on antitank and antiaircraft weaponry like Javelins and Stingers, the new shipments over the last week have included long-range artillery, tactical vehicles and mobile radar systems to help the Ukrainians detect and destroy Russian artillery positions.

    Other countries are sending tanks, more artillery and anti-ship missiles.

    General Milley’s phone log this week looks like a roll call of countries with heavy artillery and weaponry: Australia, Britain, Canada, Denmark, France, Germany, Greece, Italy, the Netherlands, Norway, Portugal, Sweden and Turkey.

    A senior Defense Department official described the next month as a crucial turning point for both Russia and Ukraine. This phase of the battle ostensibly favors Russia to some degree, as Russian troops move over more open terrain as opposed to getting bogged down in cities.

    But the official said the Pentagon believed that with the right weapons and a continuation of high morale and motivation, the Ukrainian forces might not only stop the Russian advance, but also push it back.

    “The Russians are in a weakened state from which they may well be able to recover given enough time and new conscripts,” said Evelyn N. Farkas, the top Pentagon policy official for Russia and Ukraine during the Obama administration, when Russia annexed the Crimean Peninsula. “Therefore, it is paramount to strike at them now with everything we can give the Ukrainians.”

    Current and former U.S. military commanders with experience in Ukraine and Europe agreed.

    “It is make or break for Ukraine in that they must stop the Russian advance to seize all of the Donbas,” Maj. Gen. Michael S. Repass, a retired former commander of U.S. Special Operations forces in Europe who has been involved with Ukrainian defense matters since 2016, wrote in an email.

    If Mr. Putin succeeds in seizing the east and establishes a land corridor to Crimea, General Repass said that Moscow would have a stronger position in any negotiated settlement.

    “In another month, I anticipate exhaustion on both sides without a military decision/outcome either way,” General Repass wrote. “A stalemate means Putin wins, and if Putin ‘wins’ we are in for a rough ride.”

    To try to prevent such an outcome, current and former American commanders say Ukraine’s army will seek to disrupt Russia’s military buildup around the eastern city of Izium and other important staging areas with long-range artillery and armed drone attacks.

    “It is also about disrupting the Russians while they are still in reconstitution and preparation mode, before they can really get back up on their feet,” said Lt. Gen. Frederick B. Hodges, a former top U.S. Army commander in Europe who is now with the Center for European Policy Analysis.

    Even as Moscow narrows its goals and consolidates its army in southern and eastern Ukraine, the outcome of the war remains unclear at best, military analysts said. Indeed, the underlying weaknesses in the Russian force, which were exposed in the early weeks of the conflict, have not necessarily gone away, they said.

    For instance, the thousands of Russian reinforcements pouring into Ukraine — including mercenaries, conscripts and troops pulled from far eastern Russia and Georgia — have not trained together, analysts said.

    The battered units that retreated from northern Ukraine will also need time to regroup. Some will be replenished and sent back to the fight. But others are so damaged that their remaining pieces will be patched together into one new unit, analysts said.

    “They don’t have many options for generating new forces if the current units face too much attrition,” said Rob Lee, a Russian military specialist at the Foreign Policy Research Institute in Philadelphia and a former U.S. Marine officer.

    “Once this offensive begins in earnest, Russia will face more losses,” Mr. Lee said. “At a certain point, attrition will be too great and will limit the Russian military’s ability to effectively conduct offensive operations.”

    As Russian forces push into the Donbas, they will extend their supply lines and could confront the same logistics shortfalls that bedeviled them before, officials said.

    “We’ll see in the next few weeks how much they’ve learned and how much they’ve fixed,” General Hodges said.

    Even if Russian forces prevail in the next month or so, the specter of that army then advancing on western Ukraine or beyond Ukraine’s borders — a real fear at the start of the war — now seems far-fetched, several officials said.

    “Win, lose or draw, the Russian military is likely to be a spent force after this next phase,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “Russia would be hard-pressed to sustain any campaign beyond the Donbas.” 

    But the senior Defense Department official warned that for Mr. Putin, all of Ukraine — not just the Donbas — has always been the ultimate prize.

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    The New York Times

    Video taken Thursday captured some of the devastation in the city of Mariupol, which Russian forces have bombarded relentlessly for weeks. Mariupol’s mayor and other Ukrainian officials have repeatedly called for a humanitarian corridor to allow civilians who remain trapped in the city to flee.

    Michael Crowley

    A possible upset in France’s presidential race could strain Biden’s efforts to unite Europe against Russia.

    WASHINGTON — U.S. officials are anxiously watching the French presidential election, aware that the outcome of the vote on Sunday could scramble President Biden’s relations with Europe and reveal dangerous fissures in Western democracy.

    President Emmanuel Macron of France has been a crucial partner as Mr. Biden has rebuilt relations with Europe, promoted democracy and forged a coalition in response to Russia’s invasion of Ukraine. But Mr. Macron is in a tight contest with Marine Le Pen, a far-right challenger.

    Ms. Le Pen is a populist agitator who, in the style of former President Donald J. Trump, scorns European Union “globalists,” criticizes NATO and views President Vladimir V. Putin of Russia as an ally.

    Her victory could complicate Mr. Biden’s effort to isolate Russia and aid Ukraine. But the very real prospect of a nationalist leading France is also a reminder that the recent period of U.S.-European solidarity on political and security issues like Russia and democracy may be fragile. Poland and Hungary, both NATO members, have taken authoritarian turns. And Germany’s surprisingly strong response to Russia’s invasion of Ukraine is already drawing domestic criticism.

    “To have a right-wing government come to power in France would be a political earthquake,” said Charles A. Kupchan, a professor at Georgetown who was the Europe director of the National Security Council during the Obama administration. “It would send a troubling signal about the overall political health of the Western world.”

    He added: “This is a moment of quite remarkable European unity and resolve. But Le Pen’s election would certainly raise profound questions about the European project.”

    Mr. Macron was unable to command more than a small plurality of support against several opponents in the first round of voting on April 10. Ms. Le Pen, who finished second, is his opponent in the runoff election on Sunday. Polls show Mr. Macron with a clear lead, but analysts say a Le Pen victory is completely plausible.

    An immigration hard-liner and longtime leader of France’s populist right, Ms. Le Pen has campaigned mainly on domestic issues, including the rising cost of living. But her foreign policy views have unsettled U.S. officials. Last week, she renewed vows to scale back France’s leadership role in NATO and to pursue “a strategic rapprochement” with Russia after the war with Ukraine has concluded. Ms. Le Pen also expressed concern that sending arms to Ukraine risked drawing other nations into the war.

    In a debate on Wednesday, Mr. Macron reminded voters that Ms. Le Pen’s party had taken a loan from a Russian bank. “You depend on Mr. Putin,” he told her.

    Ms. Le Pen insisted she was “an absolutely and totally free woman” and said she sought foreign cash after French banks refused to lend to her. She also sought to deflect charges that she was sympathetic to Russia’s war aims, declaring her “absolute solidarity” with the Ukrainian people.

    Ms. Le Pen has also pledged to curtail the influence of the European Union, which the Biden administration sees as a vital counterweight to Russia and China.

    One senior U.S. official noted that France has a recent history of right-wing candidates striking fear into the political establishment before falling short. That was the case five years ago, when Mr. Macron defeated Ms. Le Pen in a runoff.

    But recent elections in the West have been prone to upsets, and analysts warned against complacency in Washington, especially given the stakes for the United States.

    One sign of how much the Biden administration values its partnership with Mr. Macron was the minor sense of crisis after France withdrew its ambassador to Washington in September after the disclosure of a new initiative between the United States and Britain to supply Australia with nuclear submarines.

    Mr. Macron’s government blamed the Biden administration for the loss of a lucrative submarine contract it had with Australia and was especially angry to learn about the arrangement through a leak to the news media. Biden officials expressed profuse support for France in a flurry of meetings and phone calls, and Mr. Biden called the episode clumsy. France was an “extremely, extremely valued” U.S. partner, he said.

    If Ms. Le Pen were to win, Mr. Biden’s national security team would be forced to reassess that relationship.

    The most pressing question would be the status of economic sanctions against Russia, in which the European Union plays a crucial role. During the debate on Wednesday, Ms. Le Pen said she supported sanctions against Russia’s financial system and oligarchs but opposed banning imports of Russian oil and gas, saying that the French people should not have to suffer.

    “I don’t imagine Marine Le Pen going to see Vladimir Putin two weeks after getting elected and talking about a great reset in relations,” said Martin Quencez, the deputy director of the Paris office of the German Marshall Fund.

    “Rather, it would be more like Le Pen, as president, making it more difficult for the E.U. and the U.S. to agree on a new posture — a new package of sanctions, and to agree within NATO on what we need to do on the eastern flank,” he added.

    For the Biden team, the fallout from a Le Pen victory would extend well beyond policies toward Russia and deal a blow to his project of bolstering democracy against authoritarianism worldwide, said Daniel Baer, the acting director of the Europe program at the Carnegie Endowment for International Peace.

    “Biden sees this moment as a contest between democracy and autocracy,” he said. “Over the longer term, certainly having one of the world’s most revered, advanced democracies elect an illiberal person would be a setback for the cause of democracy writ large.”

    Mr. Kupchan noted that the vigorous European response to Russia’s invasion of Ukraine had papered over simmering concerns in Washington about autocracy in countries like Poland and Hungary, whose right-wing prime minister, Viktor Orban, was comfortably re-elected last month.

    “Everything we were worried about before Feb. 24,” the date of the Russian invasion, “is still lurking beneath the surface,” Mr. Kupchan said. “And if Le Pen did win, it would mean that illiberalism — the politics of racism, of protectionism, would be on the surface.”

    He added: “In some ways, all the domestic trials and tribulations are in suspended animation. But they’re still with us. And the French election shines a bright light on that.”

    Alan Rappeport

    The World Bank estimates that Ukraine has suffered $60 billion in damage to buildings and infrastructure, David Malpass, the bank’s president, said. That does not include the broader damage that has been inflicted upon Ukraine’s economy, Malpass added, speaking at an event during the spring meetings of the International Monetary Fund and the World Bank in Washington. The I.M.F. projected this week that the Ukrainian economy could shrink by 35 percent this year.

    Michael Schwirtz

    Reporting from Zaporizhzhia, Ukraine

    People who escaped from Mariupol describe the flight from its ruins: ‘The city is gone.’

    Most of the people from Natalia Popko’s neighborhood in Mariupol supported the Russians when Vladimir V. Putin ordered his forces to invade Ukraine on Feb 24. Even when the bombs started falling and they had to start sleeping in their basements, they blamed their travails on the “Nazis” from Kyiv, she said.

    “Then they ran out of food, and there was no more water or gas or electricity,” Ms. Popko, 37, said. This changed their minds about the benefits of Russian rule over Mariupol, she said. She said she was one of the few in her neighborhood who supported the Ukrainians.

    Wearing a green velour jumpsuit and black combat boots, Ms. Popko spoke on Thursday in the parking lot of a large home goods store here in the central Ukrainian city of Zaporizhzhia, having just stepped off a yellow bus that had transported her and dozens of evacuees from Mariupol the night before. It was a harrowing all-night drive through Russian-controlled territory with countless checkpoints manned by jumpy Russian soldiers who could have quickly put an end to their flight.

    Ms. Popko traveled with her husband, mother and 10-year-old son, Matvei, along with a grumpy 16-year-old cat named Marta. She and other evacuees described how their once vibrant seaside city had been turned into an apocalyptic hellscape after the Russian invasion, forcing them to spend weeks in basements and to risk their lives amid the constant barrage of rockets and artillery. Days were broken up only by quick dashes to the surface to cook paltry meals on open fires in the courtyard, amid never ending shelling.

    “The city is gone, the city is destroyed,” said one of the evacuees, who gave her name as Sasha. Like others, she was reluctant to provide her full name.

    “There are only a few homes that haven’t burned down or been bombed,” she said. “There are a few schools.”

    She said she, her mother, young son and their dog, Chara, would have left earlier but their neighborhood had been cut off after some of the bridges had been bombed and others were mined. For a while they thought about leaving on foot, she said.

    “Everything is in ruins, glass, wires and bodies,” said her mother, Olga. “They bury them by the schools and apartment buildings because there’s nowhere else. You go along and there’s a body, there’s a body, there’s a body. They lie there for three weeks.”

    “Everything you’re going to write,” she said to a reporter, “will constitute a fifth of the reality.”

    Mariupol, a port in Ukraine’s south on the Sea of Azov, is a largely Russian-speaking city. Some of the evacuees said they had once been ambivalent about some of the more enthusiastic displays of Ukrainian national pride that have become common throughout the country since 2014, when Russia snatched away the Crimean Peninsula and instigated a separatist war in the east.

    But the war has changed their minds.

    “I was getting tired of all the Ukrainian flags and the vyshyvanka,” said a 32-year-old evacuee named Aleksandr, referring to the traditional Ukrainian embroidered shirts. “But after all of this with Russia, seeing my own native flag flying, it’s like I’ve returned home.”

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    Cora Engelbrecht and Christiaan Triebert

    Satellite images show what appears to be a growing mass grave near Mariupol.

    A series of satellite images show what appears to be a growing mass grave site on the outskirts of Mariupol, the southern port city where Ukrainian officials say tens of thousands have been killed during a two-month long siege by Russian forces.

    An analysis of the images by The New York Times shows approximately 300 pits dug close to a cemetery in Manhush, a village about nine miles west of Mariupol. The holes were dug over two weeks between March and April, while Russian forces were in control of the town, according to a Times analysis.

    The first rows of pits appeared in images captured between March 23 and March 26. Satellite images captured two weeks later, on April 6, show a dramatic expansion of the site, with more than 200 freshly dug holes encompassing nearly an acre of land. Each pit shows dimensions of about 6 by 10 feet.

    “These are huge graves, and they were dug for our dead civilians from Mariupol,” said Pyotr Andryushchenko, an aide to Mariupol’s mayor who released the coordinates for the site in a Telegram post on Thursday. “You can see from the images how big this area is — these graves are not meant for a small village like Manhush.”

    Mr. Andryushchenko said in an interview that Mariupol residents told him about the grave site after they were recruited by Russian forces to collect black plastic body bags from the streets of the city and drive them in trucks to the site in Manhush. Some had looked inside the bags to confirm that they held bodies, and they estimated that thousands of bags had already been transported to the site, he said.

    “We believe that these bags hold civilians, since our military has been working to clear the streets of fallen soldiers,” Mr. Andryushchenko said. The City Council of Mariupol said on Telegram on Thursday that Russian forces had buried as many as 3,000 to 9,000 people in Manhush.

    The Times could not independently confirm the details of Mr. Andryushchenko’s or the council’s account, nor the identities of the witnesses, which he would not disclose for security reasons.

    Michael Schwirtz

    Hours after President Vladimir V. Putin called off an assault on the Azovstal steel plant, where the last of Ukraine’s forces are in Mariupol, the factory was still being heavily shelled and some Russian soldiers had reached within 20 meters of a bunker, according to Staff Sgt. Leonid Kuznetsov, a soldier with the Ukrainian National guard who is inside the bunker. He estimated that they could hold out for perhaps another 12 hours before their ammunition runs out.

    John Ismay

    The U.S. will outfit five artillery battalions for Ukraine and provide new drones that explode on impact.

    The Pentagon is sending an additional $800 million in defense aid to Ukraine that effectively will create five new Ukrainian artillery battalions, and includes more than 120 new drones built specifically for use by Ukraine’s forces. Officials made the announcement in a statement sent to reporters Thursday morning.

    Shortly afterward, two senior defense officials described to reporters the efforts by the U.S. European Command in Stuttgart, Germany, to move as many weapons as possible from American stockpiles to the border of Ukraine.

    Representatives from 14 nations, including Ukraine, have posted liaison officers to a task force in Stuttgart that takes requests from the government in Kyiv and arranges for weapons and supplies from different countries to be delivered, said one of the officials, who was not authorized to speak publicly about the effort to arm Ukraine against Russia.

    The existence of the task force, called European Command Control Center Ukraine, has not previously been disclosed.

    The new drone that will soon head to the region, called Phoenix Ghost, is a previously-unknown design that “was developed rapidly by the Air Force” after discussions with Ukrainian troops about what kinds of weapons they need, the second official said.

    It is roughly similar to the Switchblade drone already being sent to Ukraine, in that it is capable of surveillance but ultimately used to crash into a target and explode on impact, the officials said. Such “tactical drones” are useful in destroying high-value targets because they fly directly into them.

    “It provides the same sort of tactical capability that Switchblade does,” the second official said. “It is clearly designed to deliver a punch.”

    For the expected battle between large Ukrainian and Russian forces over the Donbas region, the United States is providing a significant new flush of artillery weapons: dozens of 155-millimeter howitzers.

    Five new Ukrainian artillery battalions will be outfitted, each with 18 guns and nearly 37,000 rounds. Weapons of this type can generally fire three to five times per minute, according to military documents, striking targets about 25 miles away with 90-pound shells.

    The howitzers, which have to be towed into position and then can be moved again after firing, are able to maintain a steady stream of fire that can be used to force Russian forces to duck into trenches while Ukrainian infantry troops advance.

    “We think it could have significant additional firepower for the Ukrainians,” one of the senior defense officials said. “If we didn’t believe that, we wouldn’t have moved forward with that many howitzers and that many more rounds.”

    The decision was made, the official said, in consultation with the Ukrainian military.

    “We think it will be a significant contributor, and a meaningful contributor to their ability to continue to defend themselves in the Donbas,” the official added.

    Some of the first batch of 18 howitzers have already arrived in Ukraine, having been drawn from U.S. Army and Marine Corps inventories in the United States, the Pentagon said.

    Additional howitzers will arrive over the weekend, when more than 50 Ukrainian artillery soldiers are expected to complete their training on the new American guns at an undisclosed location outside their country, and then return to the fight against the Russians.

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    Alan Yuhas

    In response to sanctions imposed by the Biden administration, Russia’s Foreign Ministry announced that 29 Americans, including Vice President Kamala Harris, would be barred from Russia on an “indefinite basis.” The list also included the Pentagon spokesman John Kirby, the Facebook founder Mark Zuckerberg, the chief executive of Bank of America, Brian Moynihan, and the journalist George Stephanopoulos.

    David E. Sanger

    David E. Sanger is White House and national security correspondent for The New York Times.

    Biden announces $800 million in new military aid and questions Russia’s hold of Mariupol.

    President Biden announced another $800 million in military aid to Ukraine on Thursday, saying it sent an “unmistakable message” to Russia’s president, Vladimir V. Putin: “He will never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”

    The latest package brings the U.S. support to the Ukrainians to over $2 billion since the war’s start eight weeks ago. But as Ukraine’s demand increases for more sophisticated arms — everything from helicopters to more advanced antiaircraft systems — American officials are growing cagier about exactly what is being shipped. Mr. Biden made clear that the details of some of the weaponry were being kept secret, presumably because of escalating Russian threats to intercept and destroy it.

    Modifying Theodore Roosevelt’s famous line, he said the United States would “speak softly and carry a large Javelin,” a reference to the antitank weapon that has been remarkably effective against Russian armor.

    Mr. Biden made the announcement, appropriately, in the Roosevelt Room of the White House, and did his best to put his spin on Russia’s recent advances in the south and east, including its siege of Mariupol, the Ukrainian port that for nearly two months has suffered an unrelenting assault from Russian forces.

    While reports from the ground suggest that the city is under Russian control except for a steel plant where some Ukrainian forces are still holding out, Mr. Biden said “there is no evidence yet” the city has completely fallen.

    In fact, there is little hope that Ukrainian forces can hold on to any part of Mariupol, and defenders of the steel plant have acknowledged that they are essentially out of supplies to withstand a blockade. President Volodymyr Zelensky this week sought an exchange to ensure the safe passage for the civilians and troops trapped there.

    Mr. Biden also announced an accelerated program to allow 100,000 Ukrainian refugees into the United States and $500 million in direct economic aid to the Ukrainian government, making official a pledge made several weeks ago.

    While the White House has announced a series of packages to Ukraine, it is now running out of funds for more — unless Congress acts.

    In his capacity as president, Mr. Biden can authorize the transfer of military equipment from U.S. stocks without congressional approval in response to an emergency, and Congress earlier this year approved $3 billion in new funding to explicitly encourage Mr. Biden to do so as part of a $13.6 billion proposal approved in March. The package also included funds to shore up sanction enforcement and humanitarian aid, in addition to the defense funds.

    Senator Chuck Schumer of New York, the majority leader, said earlier this month that he planned to pursue a bipartisan international aid package, which would include both money for the global vaccination effort and additional funds for Ukraine.

    The administration will have to outline a request in order to jump-start talks on Capitol Hill, and a spokesman for Speaker Nancy Pelosi said they expected to receive the request next week, when Congress returns from a two-week recess.

    “The speaker hopes to bring the request to the floor as soon as possible with strong bipartisan support,” the spokesman, Drew Hammill, said.

    Republican aides, who had pushed to increase the military funds in the initial package, said a stand-alone aid package for Ukraine would not meet resistance in their conference. But it is unclear how a broader package like the one outlined by Mr. Schumer would pass the Senate, given that Republicans have resisted the additional pandemic aid Democrats have sought.

    Emily Cochrane and Catie Edmondson contributed reporting.

    Lynsey Addario

    Families are arriving in Zaporizhzhia after fleeing from Russian-controlled areas in eastern Ukraine, including Mariupol, where Ukrainian forces and civilians have been under siege for weeks. A wall at a reception center for the displaced has missing people posts for families searching for news of loved ones.

    Valeriya Safronova

    Many Ukrainians are relying on the Telegram app during war.

    When Russia invaded Ukraine, Nina Koreiko downloaded Telegram to find drivers who could get her mother, her uncle and a friend from Kharkiv, a major city in eastern Ukraine, to Vienna, where Ms. Koreiko lives.

    Ms. Koreiko’s escapees, two in their 60s and one in her 20s, were accompanied by 10 rescue cats and two dogs, so public transportation was not an option. “There wasn’t going to be another way out,” Ms. Koreiko said in an interview.

    Ms. Koreiko, 40, and her mother, 67, joined several public Telegram groups that were helping connect refugees with drivers, and posted their request. Then, Ms. Koreiko said, “I had to sit there constantly, monitoring different announcements.”

    Now safe in Vienna, Ms. Koreiko’s mother has joined local Telegram groups for Ukrainians and refugees. “Many people are posting, ‘Here’s where you can get humanitarian help, here are stores where you can get discounts on food products,’” Ms. Koreiko said.

    Downloads of Telegram in Ukraine from the beginning of the war to early April were up by about 70 percent compared to the same period last year, according to Sensor Tower, an analytics firm.

    Though the app has been criticized for its lax policy toward misinformation and hate speech, it has acquired a new sheen for many as a critical wartime resource. Users in Ukraine have harnessed its broadcasting feature to share information about Russian assaults, organize humanitarian efforts and receive news from millions of refugees abroad. (Use of Telegram has also surged in Russia, but for different reasons: There, it has become the largest remaining outlet for unrestricted information.)

    On Ukraine NOW, the Ukrainian government’s channel, subscribers receive updates on the war, such as which areas are occupied by Russian forces or where attacks are happening, in 13 languages. On his personal channel, Volodymyr Zelensky, the Ukrainian president, posts encouraging words and video messages for 1.4 million followers.

    The City Council of the capital, Kyiv, continues to share updates about daily life — farmers’ markets and public transportation schedules — but now includes air-raid alerts, as well.

    Volunteers in Ukraine and abroad have turned Telegram into an informal organizing network. They post lists of the supplies they need, share information about wait times at the border and help those fleeing the country find shelter.

    Ms. Koreiko, as her family evacuated Ukraine, reached a coordinator named Polina, who did not want to share her last name out of concern for the safety of her parents, who are in Russia. Polina is a volunteer in Austria, unattached to any organization. By using Telegram to connect with those in need and other volunteers, Polina said she has been able to help hundreds of people fleeing Ukraine.

    One week, she and her colleagues managed to transport around 200 people from Ukraine’s border to other countries, Polina said in an interview. She estimated that she helps around 50 people a week with research.

    “Right now I’m looking for someone to drive a woman out of Melitopol,” she said, referring to a city in southeastern Ukraine. “I go into groups like ‘Evacuations to Poland’ or ‘Help with Ukrainians in Germany.’” She is a member of about 50 groups, which she uses to search for information and passes that on to those who need it.

    “There are groups for everything, for bulletproof vests, for transporting people with disabilities,” she said.

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    Michael Schwirtz

    Inside the Azovstal plant, a Ukrainian sergeant prays for rescue.

    ZAPORIZHZHIA, Ukraine — Staff Sgt. Leonid Kuznetsov of the Ukrainian National Guard is running out of time.

    He and his comrades holding out in the Azovstal steel factory in Mariupol have only light weapons — machine guns, pistols — to defend themselves against Russian tanks, jets and artillery. They are holed up in a small, reinforced-cement bunker with peeling blue paint on the walls and about two meters of earth over their heads.

    Even if the shelling that has been their constant companion for weeks comes to an end with Vladimir V. Putin’s order on Thursday to end the assault on the factory, the Russian president’s decision to blockade the last bastion of Ukrainian resistance “so that a fly can’t get through” could be a death sentence.

    “I’m alive and healthy for now, but the situation is very difficult,” said Sergeant Kuznetsov, who is 25. “We’re at the end of our food and water. We have about 1,000 civilians at the factory. I can’t say how many soldiers we have. There are many, many wounded and not enough medicine. The smallest injury can be fatal; there are not even simple bandages.”

    The Russian military’s destruction of Mariupol will be recorded in history as one of the singular calamities of Mr. Putin’s disastrous war in Ukraine. A vivacious seaside town of about half a million people has been turned to a charred and pockmarked hellscape, the bodies of soldiers, civilians and their pets littering the once leafy avenues.

    On Thursday, Russia’s defense minister, Sergei Shoigu, announced to Mr. Putin that the ruined city was now fully under Russian control, save for the besieged steel plant. There are few buildings left standing and most of the city’s residents, those who have not been killed in weeks of nearly incessant shelling, have fled.

    The zone of Ukrainian control in Mariupol has narrowed to suffocating bunkers under the steel plant like the one where Sergeant Kuznetsov and his fellow soldiers remain, running out of everything, including reserves of hope.

    “We’re hoping for help,” he said. “If we don’t get it, we won’t make it out of this factory. We will die here with weapons in our hands defending Ukraine.”

    Sergeant Kuznetsov communicated with a reporter by text using the chat app Telegram, and sent a short video of himself sitting in the bunker with a few fellow soldiers nearby. He has an internet connection thanks to Starlink, the satellite internet provider created by Elon Musk.

    Sergeant Kuznetsov chose to join the military after college because he thought that was what a man was supposed to do, his wife, Maria Kuznetsova said in an interview. “It’s his character,” she said. “He thinks that a man must serve to protect his family.”

    Ms. Kuznetsova, 23, said she met her future husband when they were students at Mariupol State University. They married a few years later and now have a year-old son named David. Sergeant Kuznetsov served for three years, then retired in December and filed an application to become a police officer.

    Then, on Feb. 24, the war broke out.

    Ms. Kuznetsova said she repeatedly begged her husband not to rejoin the military, and initially thought she had talked him out of it.

    “It’s difficult to let your beloved man go,” she said. “But every day he talked about it, and then quickly gathered up his things and went.”

    Sergeant Kuznetsov said he was posted to different regions in the city before eventually being assigned to the Azovstal steel plant. For weeks it served as both a military base and a refuge for the families of soldiers and steel workers, as Ukrainian defenders in other parts of the city were killed or forced to retreat.

    With no one else left to fight, Russian forces turned their entire might against the factory in recent days, pummeling it day and night with airstrikes, artillery and rockets.

    Sergeant Kuznetsov said more than 500 people were suffering from various injuries and there were many, many dead. A number of people sheltering inside have been killed by cave-ins caused by the shelling, he said.

    He estimated that he and his fellow soldiers could hold out for another day, perhaps two.

    “I ask the whole world to do everything possible to stop the military aggression against independent Ukraine,” he said. “Punish everyone who is responsible for the military action on our territory.”

    Ms. Kuznetsova accused the Ukrainian government of abandoning the troops left in the factory complex, though rescuing them would require resources Ukraine can ill afford to spare as its army tries to withstand a new Russian offensive in the east.

    Surrender to the Russian forces, Ms. Kutnetsova said, was also out of the question. “It’s a big risk. They could just shoot him.”

    Ms. Kuznetsova was able to evacuate with their son on March 20 and is now living in the relative safety of western Ukraine. When they spoke, on Wednesday, she said he had made it clear that the situation was dire.

    “He has no way out,” she said. “He hopes that everything will turn out all right, but he told me to be prepared for any outcome.”

    On Thursday evening, Sergeant Kuznetsov, who had not sent a message in 24 hours, finally texted. The situation was grim. Despite Mr. Putin’s order, he said, Russian forces had moved to within 20 meters of where he and his comrades had taken refuge, and continued to pound their location from the air.

    “We have a day or two if the fight isn’t that intense,” he said. “If it is, it all may end within 12 hours.”

    Cora Engelbrecht

    Russian forces make minor gains on the ground in the east.

    Russian forces continued to make small advances in a string of strategic frontline towns in eastern Ukraine, as they doubled down on their effort to capture the eastern Donbas region, according to military analysts.

    Those advances may just be a prelude to larger movements, however. Moscow’s commanders are likely to try to make swift territorial gains in the lead-up to the country’s annual Victory Day on May 9, the British Ministry of Defense said in its latest intelligence update. That looming deadline could affect “how quickly and forcefully” President Vladimir V. Putin directs the offensive in the coming days, the update said.

    In the south, Mr. Putin’s decision to declare victory in the city of Mariupol and put off storming the Azovstal steel plant, where Ukrainian marines are still holding out, could free forces to be redeployed to the battle for the east. There, Russian troops have stepped up an offensive along the 300-mile front in the Donbas region.

    Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine

    Here’s how Russia wants to seize eastern Ukraine, its main objective in the war.

    Kramatorsk, where a missile strike killed about 60 civilians at a train station two weeks ago, remained an important target for Russian troops advancing from the east, the British defense ministry said. The ministry said Moscow could be expected to continue bombarding the region from the air to debilitate Ukrainian air defenses as Russia builds up forces on the ground.

    The tactic of hitting positions with prolonged shelling and bombing before sending in large ground forces marks a change in the Russian approach to the war. Early on, Russia’s commanders tried and failed to swiftly seize major cities in Ukraine with quick advances by tanks and mechanized infantry.

    Minor gains were made by Russian troops in a pair of strategic frontline towns in the Luhansk region, Rubizhne and Popasna, which have suffered a substantial escalation in attacks in the past week, analysts from the Institute for the Study of War said.

    Local officials scrambled to organize evacuations from parts of Luhansk in anticipation of mounting violence in the coming days.

    “Every trip to Popasna is full of danger,” the governor of the Luhansk region, Sergiy Haidai, said in a Telegram post on Thursday. He said the route into the town was “constantly shelled by the Russians, or mined.” Sixty people were successfully evacuated from the city on Thursday, he said, but their vehicles had “repeatedly come under fire.”

    Russian forces also continued to mount attacks south and southwest of Izium, a nearby city that Russian forces hold, in an apparent push toward Sloviansk, which military analysts said was strategically critical to Russia’s plan to gain full control of eastern Ukraine.

    The Ukrainian General Staff reported on Wednesday that the Russians have had “partial success” during those attacks, but analysts said the Russians had not yet managed to secure any substantial breakthroughs, according to the assessment from the Institute for the Study of War.

    Ukraine’s military and local officials also reported continued Russian shelling, missile attacks and airstrikes in the nearby eastern city of Kharkiv, one of the invasion’s early targets, and said Russia’s forces had succeeded in a “partial blockade” of the city.

    The region’s governor reported on Thursday that 15 attacks had killed five civilians and injured three. Later, a rocket strike slammed into a residential neighborhood in northern Kharkiv, killing at least two people.

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    Finbarr O'Reilly

    In Lviv, there is a steady flow of funerals for Ukrainian soldiers. The body of Ivan Datsko, 38, who died fighting in the eastern Donetsk region, was carried through the streets. Friends and relatives of other soldiers filled the Saints Peter and Paul Garrison Church, and bid farewell graveside in a field that has been converted to a cemetery to accommodate the mounting number of Ukrainians killed in the fighting.

    Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

    Reporting from Kharkiv, Ukraine

    Rocket strike hits a largely evacuated neighborhood in Kharkiv, killing at least two.

    A rocket strike slammed into a residential neighborhood in northern Kharkiv on Thursday afternoon, killing at least two people in the city in eastern Ukraine.

    Most people had evacuated from the wealthy neighborhood where the barrage hit what was once Ukraine’s second-largest city, but one rocket struck a white sedan seemingly in transit, killing the driver and a passenger. Other rockets damaged a school and set fire to an apartment block.

    Iryna Ribalska, a nurse in the city, was visiting her vacant apartment to feed her cat, Bucks, when the missiles hit. She said she had tried to extinguish the fire that started in her block before she had to run out of the building.

    “It was horrifying,” she said, trembling outside as she tried to light a cigarette.

    But she said she intended to return: “I can’t give up on my cat, I will keep coming twice a week to feed him and my hamster.”

    Zach Montague

    The U.S. lays out its new program to accept 100,000 Ukrainian refugees.

    WASHINGTON — The White House detailed a plan on Thursday to accept as many as 100,000 Ukrainian refugees fleeing violence, making official a pledge announced last month.

    The program will go live on Monday, allowing all U.S. citizens to make an application through the Department of Homeland Security to sponsor Ukrainian refugees.

    “We are proud to deliver on President Biden’s commitment to welcome 100,000 Ukrainians and others fleeing Russian aggression to the United States,” said Alejandro N. Mayorkas, the secretary of the Department of Homeland Security. He said the department would “continue to provide relief to the Ukrainian people, while supporting our European allies who have shouldered so much as the result of Russia’s brutal invasion of Ukraine.”

    The announcement provided guidance for Americans on how to sponsor those fleeing the conflict and laid out a host of restrictions for Ukrainian refugees. Applicants must have been residents of Ukraine as of Feb. 11, passed security checks and completed required vaccinations, among other measures. All those who are sponsored are eligible for work authorization.

    The White House announced the plan last month as part of a broader humanitarian assistance package offering relief for refugees as well as those remaining in Ukraine.

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    David E. Sanger

    Biden also announced an accelerated program to allow Ukrainian refugees into the United States and $500 million in direct economic aid to the Ukrainian government.

    David E. Sanger

    Biden questioned whether Russian forces actually control Mariupol, the Ukrainian port that has been under unrelenting assault from Russian forces. While reports from the ground suggests that the city is under Russian control except for a steel plant where Ukrainian forces are still holding out, Mr. Biden said “there is no evidence yet” the city has completely fallen.

    David E. Sanger

    Biden said that while the United States would announce many details of the arms it is shipping to Ukraine, some of the weaponry would be kept secret. Modifying Theodore Roosevelt’s famous line, he said the U.S. would “speak softly and carry a large Javelin,” a reference to the anti-tank weapon that has been effective against Russian armor.

    David E. Sanger

    President Biden announced another $800 million in military aid to Ukraine on Thursday, saying it “sent an unmistakable message to Putin: He will never succeed in dominating and occupying all of Ukraine.”

    Cora Engelbrecht

    Russia will likely move to make swift territorial gains in the lead-up to its annual Victory Day on May 9, the British Ministry of Defense said in its latest intelligence update, warning that the looming deadline could affect “how quickly and forcefully” President Vladimir V. Putin directs his army's offensive on the east in the coming days.

    Alan Rappeport

    The U.S. is set to provide Ukraine with an additional $500 million in emergency funding.

    The United States will provide Ukraine with an additional $500 million of emergency funding to maintain critical government operations, a Treasury Department official said.

    Treasury Secretary Janet L. Yellen is expected to notify Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine about the additional aid at a meeting on Thursday morning. The money is in addition to the $500 million of economic aid that President Biden announced in March.

    The funds are to be spent on salaries, pensions, and other programs necessary to avoid a worsening of the humanitarian situation in Ukraine, the Treasury official said.

    Emma Bubola

    Pope Francis called for a truce in Ukraine on Sunday, which is Easter Day for Orthodox Christians. In a statement issued after the pope met with Hungary’s prime minister, Viktor Orban, the Vatican said the pope joined the appeal of the U.N. secretary general and the head of the Greek Catholic church in Ukraine. The pope had called for an Easter truce on Palm Sunday.

    Anton Troianovski

    Putin calls off an assault on the last Ukrainian holdout in Mariupol, and tries to claim a victory.

    President Vladimir V. Putin of Russia called off an assault on a steel plant that has become Ukraine’s last redoubt in the port city of Mariupol, ordering Russian forces to blockade it instead, as he tried to claim a victory in one of the war’s bloodiest battles.

    Sergei K. Shoigu, the Russian defense minister, told Mr. Putin in a meeting aired Thursday on state television that all of Mariupol was under Russian control except for the industrial zone of the Azovstal plant, where, he said, more than 2,000 Ukrainian fighters had taken refuge.

    Mr. Shoigu told Mr. Putin that it would take “three to four days to finish the work” at the steel plant. Mr. Putin, in the tightly choreographed meeting, responded by calling the storming of the plant “impractical.”

    “I order it to be canceled,” Mr. Putin said. “This is the case when we must think — that is, we must always think, but even more so in this case — about preserving the life and health of our soldiers and officers. There is no need to climb into these catacombs and crawl underground through these industrial facilities.”

    With news of heavy Russian casualties in Ukraine spreading on social media in Russia, it was a moment that allowed Mr. Putin to present himself as a rational and cautious wartime leader intent on preserving human life.

    He told Mr. Shoigu to blockade the plant, where Ukrainian fighters have been holed up underground for weeks, “so that a fly can’t get through” and to call again for the Ukrainians still inside to lay down their arms. He said Russia would guarantee them “their lives and dignified treatment.”

    It was also an attempt by the Kremlin to claim major progress in the grinding war. In the televised meeting, Mr. Shoigu described Mariupol as a “haven for Ukrainian nationalists” that was equipped with weapons that could strike Russian cities across the Sea of Azov. By that logic, the Kremlin will be able to present the capture of Mariupol as a step toward achieving the goals of “demilitarizing” and “denazifying” Ukraine that Mr. Putin set out when he announced the invasion on Feb. 24.

    “Of course, getting control of such an important center in the south as Mariupol is a success,” Mr. Putin was shown telling Mr. Shoigu. “Congratulations.”

    France24 - Monde

    Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

    Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

    Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

    Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

    Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

    Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

    >> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

    Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

    Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

    Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

    Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

    Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

    En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

    Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

    Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

    Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

    Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

    Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

    Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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    L'Humanité

    Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

    Un jour avec

    Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

    Cécile Rousseau

    Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

    « on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

    Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

    Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

    Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

    Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

    en résistance contre la privatisation rampante

    La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

    Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

    ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : estimant que Le Pen représente un “risque”, le journal La Croix va soutenir Macron

    Dans deux jours, se déroulera le second tour de l’élection présidentielle, qui opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Et c’est ce dernier que La Croix a décidé de soutenir, comme expliqué dans une vidéo et un article mis en ligne jeudi 21 avril. Après avoir jugé que « la responsabilité d’un journal [n’était] pas de dicter une conduite », le directeur de la rédaction, Jérôme Chapuis, a toutefois estimé qu’« il [arrivait] pourtant que les circonstances exigent de prendre position clairement et sans détour ».

    Après quoi, pour étayer son point de vue sur la question, celui-ci a argué que « la menace historique que ferait peser une élection de Marine Le Pen conduit [le journal] à apporter son soutien à Emmanuel Macron ». Peu après, dans cet article, il a ajouté que l’adversaire du président-candidat était « une candidate d’extrême droite » dont le programme « comporte le risque d’atteintes irrémédiables à l’équilibre des pouvoirs, à la liberté religieuse et aux principes élémentaires de solidarité envers les plus démunis ». 

    EDITO 🎥 « Sans détour mais pas sans réserve. La menace Marine Le Pen conduit La Croix à apporter son soutien à Emmanuel Macron en vue du second tour de la présidentielle. »

    👉@jchapuis explique ce choix en vidéo⬇️https://t.co/r0aXT7mzvi pic.twitter.com/biaUCZ3Lph

    — La Croix (@LaCroix) April 21, 2022

    « Les Français connaissent les limites » de Macron 

    Plus loin, dans le même article, Jérôme Chapuis a estimé que le projet de Marine Le Pen n’avait « de rassembleur que le nom », car « le nationalisme qui en constitue la toile de fond finit immanquablement par produire division et violence ». Après quoi, le directeur de la rédaction de La Croix a pris en exemple l’offensive russe menée en Ukraine pour illustrer son point de vue. Toutefois, il a également concédé que « la reconduction d’Emmanuel Macron ne ferait pas disparaître par magie les profondes fractures qui traversent la société française », car le locataire de l’Elysée « n’est plus l’homme neuf qui a fait irruption voilà quelques années sur la scène politique ». Et de conclure : « Les Français connaissent ses limites. »

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Week-ends en itinérance : quatre virées au goût de liberté

    Astrid TaupinClaire Rodineau

    Envie de s'arrêter aux hasards des paysages et de laisser vagabonder ses pensées ? En side-car, en mobylette ou à vélo, découvrez nos échappées préférées.

    S'enivrer des parfums de la Sainte-Victoire en side-car

    Des effluves de lavande et de fenouil flottent dans l'air. Les sens sont en éveil pour ce tour de la montagne iconique du pays aixois à bord d'un side-car Ural, inspiré de modèles vintage. Dans le « panier » ou à l'arrière de la selle, à 50 km/h, on prend le temps d'admirer le monument de pierre sous toutes ses coutures. Au sud, les falaises vertigineuses dressées au-dessus des broderies de vignes où la dégustation fait partie du programme. Après le délicieux village provençal de Puyloubier, adossé à la roche, l'itinéraire bascule au nord, entre vallon frais et forêt de chênes. Bientôt, la silhouette de la montagne chère à Cézanne s'impose à nouveau. Au-dessus du village de Vauvenargues, les tours ventrues du château de Picasso jaillissent de la pinède et annoncent l'arrivée prochaine à Aix-en-Provence.

    La Belle Échappée (Tél. : 06 51 41 83 21). À partir de 219 € pour 2 personnes, le tour de 2 heures autour de la Sainte-Victoire au départ d'Aix-en-Provence. Nombreux autres tours possibles.

    À lire aussi48 heures à Aix-en-Provence : sous le soleil, l'élégance

    Sillonner le Béarn en 103 Peugeot comme un ex-ado

    Karine et Dominique sont des passionnés de deux-roues mais surtout de 103 Peugeot, la « mob » de leur jeunesse. Ils ont restauré une flotte de 14 mobylettes datant des années 1970-1980 dont certaines en version électrique avec la start-up française Noil (No oil ; sans pétrole). Au départ de Moncaup, dans le Vic-Bilh, ils vous mènent au gré du vent sur les petites routes départementales du Nord Béarn et du Gers. Au choix, des circuits de 4 heures jusqu'à la journée entière ponctués d'arrêts pour découvrir les hauts lieux historiques de la région. Dominique prend sa casquette de prof d'histoire et vous conte des anecdotes sur Jeanne d'Albret ou Gaston Fébus. Il vous guide dans les sous-sols de l'église de Madiran et autres endroits secrets. Les paysages vallonnés et plantés de vignes révèlent la beauté de cette région méconnue. Pour les accompagnants qui ne souhaitent pas faire de mobylette, ils peuvent prendre place dans le 504 pick-up d'assistance. Vintage évidemment.

    Vous en Mob (Tél. : 06 27 37 64 38). 45 € pour le circuit de 4 heures (matériel et assurance compris).

    À lire aussiRandonnée au cœur du Béarn, autour du géant d'Ossau

    Pédaler en Espagne à la découverte des splendeurs de l'Empordà

    Villages médiévaux, cyprès et bonne chère : l'Empordà, c'est la Toscane à deux heures de voiture de Barcelone. De cette Costa Brava bénie des dieux, l'« Empordanet » (le petit Empordà) est la partie la plus préservée. C'est là, entre vignes et mer, que le Mas de Torrent a élu domicile. Cet hôtel 5 étoiles de 39 chambres existe depuis les années 1990, mais la ferme XVIIIe qui l'abrite a été rénovée l'année dernière. La décoration, nature et épurée, est propice au repos – comme le spa de 600 m². Entre une sieste sous un olivier et un cours de yoga, on grimpe sur l'un des vélos (électriques, VTT ou de route) prêtés par l'hôtel pour découvrir la région. Sur le site de Wikiloc, le Mas de Torrent a référencé six itinéraires, longs de 23 à 100 km, au départ de l'hôtel. Une boucle de 30 km chemine à travers les rizières de Pals, peuplées de nombreuses espèces d'oiseaux, jusqu'à la côte. Ébouriffant !

    Mas de Torrent (Tél. : 00 34 972 303 292). Nuit à partir de 310 €. Service d'entretien, GPS et pique-nique sur demande.

    À lire aussiBarcelone à contre-courant

    Cheminer sur la Routo dans les Alpes transfrontalières

    De la Provence au Piémont, on met ses pas dans ceux des bergers qui cheminaient autrefois avec leurs troupeaux vers les pâturages verdoyants des Alpes. Bienvenue sur le GR69 - La Routo, un itinéraire transfrontalier de 540 kilomètres, découpé en 33 étapes. Il suit les anciennes drailles, ces sentiers de transhumance d'Arles et la plaine de la Crau jusqu'à Borgo San Dalmazzo, en Italie, en passant par les Alpes-de-Haute-Provence. L'occasion d'un fascinant voyage dans des paysages façonnés par le pastoralisme, garrigue ou montagne, semés de bergeries, de cabanes, de bories ou de fontaines. Si l'on ne croise pas de berger accompagnant à pied ses moutons (les transferts se font désormais en camion), les plaines et les vallées traversées sont habitées par les éleveurs, et les sonnailles distillent leur musique lors des nombreuses fêtes de la transhumance qui animent les étapes du parcours.

    GR 69 - La Routo . Parution du TopoGuides en juin 2022.

    À lire aussi48 heures à Turin, la belle inconnue du Piémont

    Week-ends de mai : sept expériences à vivre les pieds dans l'eau

    Se jeter à l'eau à Hendaye, pagayer dans les calanques de Marseille, caboter autour de Procida... En France ou en Italie, tour d'horizon des meilleures activités dans, sur ou au bord de l'eau.

    Publié il y a 19 min
    L'Humanité

    Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

    Actu

    Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

    Florent LE DU

    Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

    Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

    Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

    Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

    D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

    Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

    Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

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    Valeurs Actuelles

    “Un cancre“, “condescendant“ : Marine Le Pen étrille Emmanuel Macron pour son dernier meeting

    Dans le viseur de Marine Le Pen, « la personnalité d’Emmanuel Macron ». Pour ce dernier meeting d’entre-deux-tours organisé à Arras (Pas-de-Calais) ce jeudi 21 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) a vivement attaqué Emmanuel Macron. La femme politique a pointé le comportement de son rival de La République en Marche (LREM) lors du débat d’entre-deux-tours qui a eu lieu la veille. Des propos qu’a notamment relayés TF1 Info : « Nous avons vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant et d’une arrogance sans limite. » Or, « un président ne devrait pas se tenir comme cela », a insisté Marine Le Pen devant une foule enthousiaste. « Cela ne me paraît pas très digne de notre démocratie (…) Emmanuel Macron a montré qu’il n’aimait pas les Français », a-t-elle ajouté. Avant de rappeler qu’elle sera « la présidente du respect des Français ». 

    Le « surdoué de la finance est en réalité un cancre »

    Marine Le Pen a également rappelé le bilan « calamiteux » du président sortant. Elle n’a pas hésité à qualifier Emmanuel Macron de « cancre », relate TF1 Info« Celui qu’on nous avait présenté comme un surdoué de la finance est en réalité un cancre, plus de 600 milliards d’euros de dette supplémentaire et un déficit de notre commerce extérieur records », a scandé la candidate de la droite de la droite.

    Une « marche effrénée qui ne mène nulle part »

    Elle s’est alors alarmée de ce que serait un second quinquennat d’Emmanuel Macron. Comme le relate TF1 Info, Marine Le Pen s’est, en effet, interrogée devant ses partisans : « Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l’immigration massive et anarchique, quand on évoque cet ensauvagement qui blesse dans leur chair tant de nos compatriotes, quand on évoque l’affaiblissement terrible du pouvoir d’achat ? » Pour elle, il est définitivement « temps de mettre fin à cette marche effrénée qui ne mène nulle part ». 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Dix journées de la vie de Molière: le triomphe du Malade Imaginaire

    Irina de Chikoff

    WEBSÉRIE 8/10 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Après les années sombres, en 1670 c'est le retour en grâce. L'interdit qui pesait sur Le Tartuffe a été levé et Le Bourgeois gentilhomme est un succès.

    Ils dansent et chantent «Hu la ba ba la chou ba la ba ba la da» tandis que le Mufti, interprété par Lully, tout enturbanné, procède à la cérémonie qui va faire du Bourgeois gentilhomme, joué par Molière, un grand Mamamouchi.

    À lire aussiMichel De Jaeghere: «Tartuffe est toujours parmi nous»

    Dieu que les deux Baptiste sont drôles! Autour de Louis XIV qui ne peut garder son sérieux, toute la Cour se pâme de rire. Sa Majesté avait souhaité une turquerie, car les Ottomans sont à la mode depuis qu'une ambassade de la Sublime Porte, qui avait tourné au quiproquo, est venue à Paris. À Auteuil, durant tout l'été, Molière, Pierre Beauchamp et Lully, aidés par le chevalier d'Arvieux, qui a longtemps séjourné chez les Turcs, ont travaillé à cette comédie-ballet dont ils offrent en ce 14 octobre la première représentation à Chambord.

    Sur scène, les compères s'en donnent à cœur joie. Il n'est plus question de mélancolie. Molière a oublié les inconstances d'Armande, la félonie de Racine et même les ragots odieux et les insinuations infâmes dont il a été la victime dans une méchante pièce de théâtre, Elomire hypocondre, publiée en 1670. Y a-t-il plus grand plaisir que d'entendre les rires en cascade d'une brillante assistance? Qui a dit que la comédie était inférieure à la tragédie ? Des sots ! Des pédants ! Des cuistres ! Si les grands comédiens continuent à traiter Molière de Turlupin, Jean-Baptiste s'en moque aujourd'hui, tout au bonheur d'offrir au roi un spectacle comme il les aime. Enlevé. Enjoué. Entraînant. Avec des musiciens, des danseurs et des morceaux de bravoure telle cette mascarade «mamamouchesque» !

    Depuis que Molière est sorti de sa réclusion d'Auteuil au début de l'année 1668, la chance lui sourit de nouveau. Bien sûr il a un peu vieilli et sa toux l'incommode fort, mais en créant successivement Amphitryon, George Dandin, puis Monsieur de Pourceaugnac, qui a fait fureur, ainsi que Les Amants magnifiques pour célébrer la nouvelle favorite du roi, Mme de Montespan, Molière a été dédommagé de toutes les attaques dont il a pu être l'objet et des succès insolents du jeune Racine.

    Lui-même n'a connu qu'un seul échec, celui de L'Avare, car le public n'a guère aimé Harpagon. Trop vieux, trop triste. En revanche, quel charivari quand le roi, peu après les deux brefs du pape qui ont instauré la «paix de l'Église» avec les Jansénistes, a jugé qu'il pouvait lever l'interdit sur Le Tartuffe !

    Après cinq années d'attente, durant lesquelles Molière avait plusieurs fois remanié L'Hypocrite, la comédie a été jouée le 5 février 1669. Oh, Molière le sait, ses adversaires n'ont pas renoncé à le poursuivre de leur haine, mais la faveur du roi est son bouclier. Et comme Louis XIV est bon avec lui ! Quand des petits marquis avaient refusé de souper avec un tapissier, Sa Majesté n'a-t-elle pas convié Molière à sa propre table ? On supporterait bien d'autres rebuffades pour une pareille revanche !

    À trente-deux ans, Louis XIV règne sans partage. Nul n'ose plus murmurer. Il a agrandi le royaume en conquérant la Franche-Comté après le Roussillon, la Cerdagne, une partie de l'Artois, la Lorraine, Dunkerque et le comtat Venaissin. Chacune de ses victoires est célébrée par des fêtes de plus en plus fastueuses. Molière en est le principal ordonnateur. Une seule inquiétude. Le goût du roi le porte de plus en plus vers les ballets, la musique et les chants. Il ne cesse de dire à Molière qu'il faut faire la part plus belle à Lully. Par chance, le « paillard » pas plus que Molière ne croit à l'opéra à l'italienne. En son temps, le cardinal Mazarin avait tenté de l'implanter en France, mais la greffe avait refusé de prendre. Louis XIV aurait-il résolu de réussir là où le cardinal avait échoué?

    Molière n'est pas sans savoir qu'au mois de juin 1669, Sa Majesté a accordé à Pierre Perrin, poète et théologien, le privilège de la représentation des opéras en musique et en vers français. Ce Perrin, qui se dit abbé sans avoir reçu les ordres, aurait le projet de représenter Pomone, une sorte de pastorale qu'il a composée sur une musique de Robert Cambert. Tout récemment, Lully lui en a parlé, avec un air étrange. Un sourire fourbe.

    «Quoi de neuf? Molière!», 114 pages, 8,90 €, disponible en kiosque et Figaro Store.

    Dix journées de la vie de Molière: le sort s'acharne sur Jean-Baptiste

    WEBSÉRIE 7/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur et comédien. Le Tartuffe interdit, Dom Juan retiré de l'affiche, Le Misanthrope mal accueilli, les infidélités d'Armande… Pour Molière, en 1667, les déconvenues s'amoncellent.

    Où je vais la nuit, Orphée et Eurydice réinventés

    Au Théâtre des Bouffes du Nord, Jeanne Desoubeaux propose une adaptation très rafraîchissante de l'opéra de Gluck Orphée et Eurydice.

    Dix journées de la vie de Molière: Louis XIV rit

    WEBSÉRIE 4/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Il est de retour à Paris en octobre 1658. Sa troupe, désormais sous la protection de Monsieur, se produit pour la première fois devant le roi et la Cour.

    France24 - Monde

    Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

    Publié le : 01/04/2022 - 15:38

    Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

    Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

    Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

    ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

    a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

    VPN : mode d'emploi 

    Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

    S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

    Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

    ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

    Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

    Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

    Avantages et inconvénients des VPN 

    Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

    Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

    Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

    Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

    Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

    Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

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    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : si elle est élue, Marine Le Pen prévoit une parade dans Paris avec ses 13 bus de campagne

    Les deux candidats prévoient déjà l’issue du second tour de l’élection présidentielle. Ce dimanche 24 avril, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’affronteront dans les urnes. Les Français détermineront leur futur président de la République. Le soir-même, l’un des deux camps fêtera sa victoire. Emmanuel Macron prévoit notamment de rassembler ses troupes sur le Champ-de-Mars. Du côté de Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (RN) prévoit une véritable parade. Comme le rapporte Le Parisien, ce jeudi 21 avril, Marine Le Pen compte circuler dans les rues de Paris aux côtés de ses 13 bus régionaux, floqués à son effigie, qui lui ont servi durant sa campagne présidentielle aux quatre coins de l’Hexagone.

    Sur la route de « lieux symboliques »

    Si elle est élue présidente de la République, le convoi de la victoire devrait démarrer depuis le pavillon d’Armenonville, dans le bois de Boulogne. C’est à cet endroit que Marine Le Pen prévoit d’organiser sa soirée électorale, rappelle Le Parisien. D’après un conseiller, les troupes de Marine Le Pen devraient ensuite sillonner la capitale sur le chemin des « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Le Parisien a rapporté qu’il s’agirait notamment de l’Arc de Triomphe, la place de la Concorde, la place de la Bastille mais également la place de la République.

    Un « lieu mystère » pour terminer la soirée

    Le cortège – comptant les 13 bus qui précéderont la voiture de Marine Le Pen – finiront leur parade dans un « lieu mystère ». Si les équipes de Marine Le Pen n’ont rien précisé au Parisien, elles ont toutefois glissé que ce sera un espace en extérieur qui ne nécessitera pas de demande d’occupation de l’espace puisqu’aucune scène n’y sera installée. « Sinon, il y aurait eu des fuites », a glissé une source interne à nos confrères. Le RN n’entend donc pas organiser « une fête très parisienne » après cette campagne essentiellement « axée sur les territoires ». 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

    Actu

    Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

    Clotilde Mathieu

    L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

    L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

    Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

    Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

    Des coûts qui ne cessent de grimper

    Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

    Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

    Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

    Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

    www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
    Le Figaro

    Les thermes de Nancy sauvés par une médiation inédite

    RÉCIT - Ce projet de 100 millions d’euros se trouvait dans une impasse judiciaire. Le juge a fini par réunir les parties autour de la table.

    Nancy

    Près de 100 millions d’euros: par la taille du projet, c’est une première en France. Après trois années de procédure judiciaire contre la future gestion des thermes de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, une médiation proposée par la justice a permis de trouver, il y a quelques semaines, un accord entre les parties. Il permet l’ouverture de l’établissement thermal au printemps 2023.

    Rien n’était pourtant gagné. En 2016, la Métropole du Grand Nancy, alors présidée par André Rossinot, ex-président du Parti radical, ex-ministre, ex-maire de Nancy, s’engage dans un important contrat pour l’avenir de Nancy, qui souhaite relancer son thermalisme disparu il y a près d’un siècle.

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    Un contrat de concession est signé avec un groupement d’entreprises emmené par la Compagnie européenne des bains/Valvital, sélectionnée pour exploiter le parc thermal pendant 27 ans. Ce contrat se caractérise par un niveau conséquent de subventions publiques d’investissement de 25 millions d’euros et une hausse des tarifs d’entrée au futur équipement. En février 2019, un collectif de citoyens, dont trois élus de la Métropole du Grand Nancy, dépose un recours en annulation de ce contrat devant le tribunal administratif.

    Le 9 juillet 2021, et alors que la majorité a changé de bord politique à Nancy et est passée à gauche, le tribunal administratif juge illégal les subventions et prononce la résiliation du contrat à la date du 11 décembre 2022, date prévue pour la fin des travaux qui sont en cours. La poursuite du chantier est attribuée à Bouygues et la durée de l’exploitation de 27 ans est annulée. C’est le coup de tonnerre dans la Cité des ducs de Lorraine!

    La Métropole du Grand Nancy, présidée par le socialiste Mathieu Klein, décide de sauver le contrat: impossible pour lui de repousser ce projet vital pour Nancy. La collectivité fait alors appel, conjointement avec le concessionnaire, pour annuler le jugement. Le collectif de citoyens fait également appel de quelques points encore discutables selon lui. Le dossier est bloqué. Et la Métropole voit bien que Nancy Thermal, nom du futur complexe, ne va pas ouvrir de sitôt.

    Tarifs grand public

    La justice fait alors une proposition inédite. La présidente de la cour administrative d’appel de Nancy propose à toutes les parties de se mettre autour d’une table dans le cadre d’une médiation. Rien ne filtre des échanges, même jusqu’à aujourd’hui (obligation légale), mais «les discussions sont rudes», assure François Werner, premier vice-président du Grand Nancy en charge du développement économique et du thermalisme.

    L’eau de Nancy n’est pas devenue miraculeuse. Mais tout le monde a compris qu’elle est précieuse

    Les pourparlers durent trois mois. Un accord est finalement trouvé entre les citoyens, le concessionnaire et la Métropole qui l’adopte en conseil jeudi 31 mars dernier. Le texte entérine notamment la création d’une société d’économie mixte locale, dans laquelle le Grand Nancy aura 85 % des parts, et l’application de tarifs grand public pour l’accès au futur Aquapôle. La cour administrative d’appel de Nancy doit maintenant valider définitivement le texte. Selon nos informations, la décision interviendra durant l’été prochain.

    La Métropole du Grand Nancy est rassurée, les thermes de Nancy vont pouvoir ouvrir dans un peu plus d’un an. Mathieu Klein se réjouit: «Il faut insister sur le caractère majeur de l’issue de cette médiation. Il s’agit, au vu du montant en jeu, de la plus grande médiation réalisée en France à ce jour.» François Werner souffle: «L’eau de Nancy n’est pas devenue miraculeuse. Mais tout le monde a compris qu’elle est précieuse.»

    Un incendie détruit une église orthodoxe russe à Paris

    Une petite église orthodoxe russe a brûlé dimanche à Paris, a appris l'AFP auprès des pompiers, et la…

    Survivalisme: les fabricants de bunkers débordés par l’explosion des commandes

    De plus en plus de Français cherchent à se faire construire un abri antiatomique.

    Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

    Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

    Valeurs Actuelles

    “Un programme de discorde” : Macron continue les tacles contre Le Pen lors de sa visite à Saint-Denis

    Il est arrivé à Saint-Denis face à une foule agitée. Emmanuel Macron était en déplacement à dans cette ville de Seine-Saint-Denis dans l’après-midi de ce jeudi 21 avril. Alors que certaines personnes n’ont pas hésité à scander « Saint-Denis en colère, marre de la misère » ou « Macron, démission », cela n’a pas déstabilisé Emmanuel Macron. Le président sortant s’est rapidement attaqué à son adversaire Marine Le Pen – qu’il affrontera dans les urnes dimanche 24 avril. Emmanuel Macron a dénoncé le « programme de discorde » plébiscité par Marine Le Pen, relaie BFM TV. Un projet présidentiel qui ne serait « même pas cohérent », selon le candidat de La République en Marche (LREM). Et « c’est ce que le débat a permis de montrer », a-t-il encore argué. « Nous ne devons pas nous habituer à la montée des idées d’extrême droite », a jugé Emmanuel Macron, comme le relate la chaîne.

    L’arrogance de Macron pointé du doigt

    Le candidat LREM a également réagi aux critiques qui ont été faites à la suite du débat présidentiel mercredi soir. Le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a par exemple fustigé un président sortant, également candidat, « avachi dans son fauteuil, avec l’attitude méprisante et arrogante qu’on lui connaît ». Marine Le Pen a sans surprise été interrogée sur son ressenti moins de 24 heures après le débat qui l’a opposée à son rival. Lors de son déplacement dans la Somme, la candidate RN a fustigé « un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture ». Or, pour l’intéressé visé par ces critiques, « quand il n’y a plus d’arguments à opposer, on va en chercher d’autres ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

    Actu

    Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

    Gérard Le Puill

    Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

    Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

    Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

    Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

    Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

    Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

    Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

    Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

    Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

    Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

    Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

    Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

    Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

    Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
    France24 - Monde

    L'acteur et réalisateur Jacques Perrin est décédé à l'âge de 80 ans

    Publié le : 21/04/2022 - 19:26

    FRANCE 24 Suivre

    L'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin, qui avait joué dans "Peau d'âne" ou "Le Crabe-tambour" et réalisé le documentaire "Le peuple migrateur", est mort jeudi à Paris à l'âge de 80 ans.  

    Connu pour ses rôles dans  "Peau d'âne" ou encore "Le Crabe-tambour", l'acteur, cinéaste et producteur Jacques Perrin s'est éteint, jeudi 21 avril, à l'âge de 80 ans.

    "La famille a l'immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s'est éteint paisiblement à l'âge de 80 ans", a annoncé sa famille dans une déclaration transmise à l'AFP par son fils, Mathieu Simonet.

    Mort de l’immense Jacques Perrin, acteur, producteur et réalisateur de documentaires. Deux rôles parmi d’autres, celui de Maxence dans « les demoiselles de Rochefort » et du sous-lieutenant Torrens dans « la 317e section ». pic.twitter.com/MN0VU7Rs76

    April 21, 2022

    Membre depuis 2019 de l'Académie des Beaux-arts, acteur dans plus de 70 longs-métrages au cinéma depuis les années 1950, notamment chez Pierre Schoendoerffer et Jacques Demy, il aura aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, de "Z" de Costa-Gavras à "Himalaya : l'enfance d'un chef", et prêté sa voix douce à nombre d'œuvres.

    Acteur populaire

    Enfant de la balle, Jacques Perrin est né à Paris le 13 juillet 1941 sous le nom de Jacques André Simonet. Fils d'un régisseur à la Comédie-Française devenu souffleur au TNP, Alexandre Simonet, et d'une comédienne, Marie Perrin, il monte sur les planches dès l'âge de 15 ans, puis entre au Conservatoire.

    Il commence sa carrière au cinéma en 1958 avec une apparition dans "Les Tricheurs" de Marcel Carné, avant un premier rôle important dans "La Fille à la valise" de Valerio Zurlini.

    Acteur aux allures de jeune premier romantique, il joue ensuite notamment dans "La Vérité" de Henri-Georges Clouzot ou "Compartiment tueurs" de Costa-Gavras, mais s'illustre surtout dans les films de Pierre Schoendoerffer, à commencer par "La 317e section" (1965), dans lequel il joue un sous-lieutenant. Un film qui "compte beaucoup dans son parcours", dira-t-il. Puis il tournera avec lui "Le Crabe-tambour" (1977) et "L'Honneur d'un capitaine" (1982).

    L'autre grand réalisateur qui compte alors dans sa carrière est Jacques Demy, qui le fait travailler aux côtés de Catherine Deneuve dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967) et "Peau d'âne" (1970). "Qu'il m'appelle était une surprise, je ne connaissais pas les cinéastes de la Nouvelle Vague, même si Jacques Demy, lui, a toujours été un peu à part. Pour 'Les Demoiselles de Rochefort', je lui avais dit que je ne savais ni danser, ni chanter. Pas de problème, avait-il répondu", racontait-il. 

    Mémorable dans le costume du prince de "Peau d'âne", il va continuer à jouer régulièrement au cinéma, avec certains rôles marquants comme dans "Cinema Paradiso" (1989), tout en entamant une activité de producteur, à travers laquelle il s'efforce de soutenir des films engagés ou défendant la planète. 

    Défenseur engagé de la nature

    Jacques Perrin a aussi été le coproducteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, parmi lesquels "Z" de Costa-Gavras (1968) ou "Les Choristes" (2004) de son neveu Christophe Barratier, dans lequel il jouait également (8,6 millions d'entrées).

    Défenseur engagé de la nature, il a coproduit plusieurs documentaires sur ce thème, dont "Le Peuple singe" (1989), "Microcosmos : le peuple de l'herbe" (1996) ou "Himalaya : l'enfance d'un chef" (1999). 

    Par la suite, il a lui-même coréalisé des documentaires remarqués, dont "Le Peuple migrateur", consacré aux oiseaux (2001, 2,8 millions de spectateurs en France), puis "Océans" (2010, 2,9 millions de spectateurs), récompensé par le César du meilleur documentaire en 2011.

    "S'intéresser à la nature, c'est prendre les armes pour la défendre. Le cinéma est évidemment l'une des armes les plus pertinentes, l'émotion possède plus de force de résonance qu'un discours", affirmait-il.

    Son dernier rôle au cinéma dans "Goliath", sorti en mars, fait écho à ses combats écologistes : dans ce thriller autour des pesticides, il fait équipe avec un redoutable lobbyiste de l'industrie phytosanitaire, campé par Pierre Niney.

    Avec AFP

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    Mort de Jean-Paul Belmondo : hommages au "héros extraordinaire de la France ordinaire"

    La 47e cérémonie des César sacre "Illusions perdues" de Xavier Giannoli

    Palme d’or pour "Titane" de la Française Julia Ducournau, deuxième réalisatrice sacrée à Cannes

    Le Figaro

    La météo du vendredi 22 avril : alerte orange aux fortes précipitations en Corse

    Le Figaro

    La Haute-Corse est placée en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste du pays, le temps est ensoleillé, malgré quelques brouillards sur le littoral atlantique.

    Après la pluie, le beau temps. Ce vendredi 22 avril, le soleil est de retour dans le sud de la France après un épisode pluvieux de plusieurs jours. À l’exception de la vallée de la Garonne où des brouillards se forment, de belles éclaircies sont à prévoir dans le Sud dès le matin, selon La Chaîne Météo *. Sur la moitié nord, le beau temps se maintient, même si quelques nuages gris gagnent du terrain par l'Ouest dans l'après-midi. Les températures, quant à elles, sont printanières.

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    En revanche, la Haute-Corse est placée en alerte orange pour fortes précipitations. Dès la journée de jeudi, des pluies abondantes tombent sur le département, accompagnées de rafales de vent allant jusqu'à 90 km/h en montagne. Si les averses perdurent dans la nuit, la situation s'améliore dans la matinée de vendredi. L'épisode pluvieux devrait prendre fin vers 9 heures.

    La météo dans votre région

    Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est légèrement couvert le matin, avec quelques nuages gris à prévoir en Bretagne. Le vent souffle sur le littoral, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, même si les nuages gris gagnent du terrain. Les températures, quant à elles, sont douces. Il fera notamment 18°C l'après-midi à Rennes.

    Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce, avec de belles éclaircies attendues dès le matin, des Hauts-de-France à la région parisienne. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. L'après-midi, le soleil continue de briller, toujours accompagné d'un léger voile nuageux, tandis que les températures sont printanières.

    Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès le matin, accompagné de quelques nuages bas. À noter un grand soleil et un beau ciel bleu dans le Jura. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures particulièrement douces. Il fera notamment 19°C à Strasbourg et 21°C à Lyon.

    Dans le Sud-Ouest, c'est un temps mi-figue, mi-raisin qui s'annonce. Le matin, si le soleil brille sur les Pyrénées, le ciel est davantage couvert en Dordogne, avec quelques brouillards réduisant la visibilité. La situation s'améliore l'après-midi, avec de belles éclaircies qui s'étendent à l'ensemble du Sud-Ouest. Quelques nuages gris peuvent tout de même persister sur le littoral atlantique. Les températures restent néanmoins douces.

    Dans le Sud Est, de belles éclaircies sont attendues dans la matinée, des Pyrénées-Orientales au Gard. En revanche, le ciel est couvert sur les Alpes-Maritimes, et des averses sont à prévoir sur la Corse. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 65 km/h. Les éclaircies gagnent du terrain l'après-midi, même si quelques nuages gris se maintiennent dans les environs de Nice. La douceur reste néanmoins de mise, avec 17°C attendus à Marseille et 18°C à Perpignan.

    *La Chaîne météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo de ce lundi de Pâques : des nuages à l'Ouest, le soleil résiste partout ailleurs

    Après un temps radieux en ce week-end de Pâques, les températures vont baisser lundi 18 avril. Des nuages et de rares averses sont à prévoir à l'Ouest, tandis que le soleil résiste à l'Est.

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    La météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud

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    Météo : la pluie fait son retour dans le Sud et l'Ouest ce mardi 19 avril

    Après un lundi encore ensoleillé, ce mardi sera marqué par le retour dans l'après-midi de la pluie, dans le Sud et l'Ouest, épargnant le Nord et l'Est.

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    BBC

    Madeleine McCann: Portuguese authorities declare formal suspect

    By Adam DurbinBBC News

    A person has been declared an official suspect by Portuguese prosecutors investigating the disappearance of Madeleine McCann.

    They did not name the person of interest but said they were acting on the request of German authorities.

    In 2020 German police said they were investigating a man, known as Christian B, in connection with the case.

    He has not been charged and denies any involvement in Madeleine's disappearance.

    Three-year-old Madeleine disappeared during a family holiday in Praia da Luz in 2007.

    She has never been found and investigators believe she was abducted from the holiday apartment where the family were staying in the Algarve resort.

    On Thursday, a statement was issued by prosecutors in Faro, Algarve's main city, who said a person was made an "arguido" - which translates as "named suspect", "formal suspect" or "person of interest" - a day earlier.

    On 3 May it will be 15 years since Madeleine was reported missing and under Portuguese law it would no longer be possible to declare someone a person of interest beyond this date. Declaring someone a person of interest is a necessary step to any criminal charges.

    In its statement, though, Portugal's office of public prosecutions said that the move was not driven by timing, but by "strong indications" of the practice of a crime.

    In 2020, German prosecutors identified a suspect, a 45-year-old named by German media as Christian B, but he has not been charged. He denies any involvement.

    He is currently serving a prison sentence for drug offences in Germany and was also given a seven-year term for raping a 72-year-old woman.

    The Metropolitan Police continue to treat Madeleine's disappearance as a missing persons inquiry.

    Madeleine, from Rothley, Leicestershire, was on holiday with her family at the Ocean Club in Praia da Luz when she disappeared on 3 May 2007.

    Madeleine's whereabouts remains unknown, despite her disappearance being the most heavily reported missing person case.

    Her case has been the subject of multiple documentaries, including a Netflix series which was criticised by her parents.

    Jim Gamble, a former police officer who led a 2010 review of the case commissioned by the UK government, told BBC Breakfast he hoped the case would now be solved.

    He said: "What her family have gone through with the loss of Madeleine - with what they've had to suffer with some of the idiots on social media, which hasn't made things easier for them - has been horrendous.

    "I hope and I pray, like everybody else that has been touched by this case, that we're coming to the end.

    "It would just be fantastic to be able to give the McCann's peace of mind so far as knowing exactly what happened."

    The Madeleine McCann case: a timeline

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    The Madeleine McCann case: A timeline

    In Pictures: The search for Madeleine McCann

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    Seine-Saint-Denis : le maire de Montfermeil soutiendrait à demi-mot Marine Le Pen

    Il ne l’a jamais soutenue ouvertement. Mais ses prises de position sur les réseaux sociaux tenderaient à suggérer une certaine pensée commune. Comme le rapporte Le Parisien, ce jeudi 21 avril, le maire DVD de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), Xavier Lemoine, ne souhaiterait pas soutenir Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Et il ne s’opposerait pas à Marine Le Pen. Ses nombreux tweets laisseraient à penser que Xavier Lemoine soutiendrait à demi-mot la candidate du Rassemblement national (RN). Le maire de Montfermeil ne cesse notamment de montrer son opposition au vaccin anti-Covid, imposé par le gouvernement d’Emmanuel Macron à travers le passe sanitaire. Document auquel est opposé Marine Le Pen.

    Apporter « des éléments de réflexion » aux électeurs

    Auprès du Parisien, l’élu a expliqué qu’il tentait « d’apporter, notamment sur Twitter, des éléments de réflexion, de discussions et de discernement à la disposition des électeurs ». Et ce, en allant « au-delà de pour ou contre untel ou untel (candidat) sans aucun argument pour soutenir et étayer une réflexion politique ». 

    « On est à la limite de l’insupportable »

    La prise de position de Xavier Lemoine ferait, en tout cas, grincer des dents. Interrogés par Le Parisien, d’autres élus de Seine-Saint-Denis se sont offusqués du comportement du maire de Montfermeil – également président de l’établissement public territorial (EPT) Grand Paris Grand Est. « Il est gênant d’avoir un président qui tient de telles positions », a admis un élu auprès de nos confrères, considérant que Marine Le Pen serait « un danger pour le pays ». Un élu de droite s’est montré plus agacé : « On est à la limite de l’insupportable. » Un autre conseiller territorial a estimé que les idées de Xavier Lemoine rendaient « un peu délicates » les discussions avec l’Etat. Alors que Xavier Lemoine est maire depuis vingt ans et a été réélu en 2020 à ce poste, certains doutent désormais de sa future réélection (s’il souhaite se représenter en 2026) après ce qui ressemblerait à un soutien caché à Marine Le Pen. « Je ne suis pas certain que ça se repasserait comme ça aujourd’hui », a enfin jugé l’un des élus interrogés par Le Parisien.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    Violence in Israel

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    Israel and Gaza Militants Exchange Fire in Worst Fighting in Months

    The flare-up followed a rise in tensions over holy places in Jerusalem and a deadly wave of Arab attacks in Israel, answered by a lethal Israeli crackdown in the occupied West Bank.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — Militants in Gaza fired several rockets toward Israel overnight and early Thursday and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza, the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.

    No deaths were reported on either side, but the Israeli public broadcaster, Kan, said several Israelis had been treated for shock and injuries sustained while running for shelter. One of the rockets landed in southern Israel, one fell short in Gaza, and four more were intercepted by an Israeli air defense system, the army said.

    In response, the Israeli military said its jets struck a militant outpost involved in making rockets and later hit a Palestinian air defense facility. Video posted by Palestinians to social media showed several rocket interceptions in the air over Gaza and several explosions on the ground.

    The exchange followed a sharp rise in violence across Israel and the occupied territories over the past month, beginning with the deadliest wave of Arab attacks within Israel in more than a half decade. The attacks killed 14 and prompted an Israeli crackdown in the occupied West Bank, which killed at least 15 Palestinians.

    Tensions escalated further after clashes between the Israeli police and Palestinian stone-throwers at the Aqsa Mosque compound in Jerusalem’s Old City, known to Jews as Temple Mount and a site holy to both Jews and Muslims. Those confrontations drew rare public criticism from Israel’s new Arab allies, Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates.

    Clashes at the Jerusalem mosque compound flared again early Thursday as the police forced Palestinians from parts of the site to secure access for tourists and Jewish worshipers, including hard-line Jewish activists who hope one day to rebuild an ancient Jewish temple that once stood on the site of the mosque compound.

    The Israeli police fired rubber-tipped bullets and tear gas, while Palestinians shot off fireworks, Kan reported.

    The Israeli police said they were responding to responding to stone-throwing and fireworks set off by masked Palestinian rioters. Arab media outlets said Palestinians were responding to the police.

    But both Israel and Hamas, the Islamist militant group that controls Gaza, have indicated in recent days that they want to avoid another mini-war like the one last year. For now, the hostilities have followed a familiar routine that allows both sides to save face without forcing the other into a major escalation.

    By firing rockets without killing Israeli civilians, the militants can express anger at events in Jerusalem without provoking a more violent Israeli reaction. By retaliating with nonlethal airstrikes, Israel proves to both Israelis and Palestinians that it won’t let any act of aggression go unanswered — but avoids pushing the militants into a corner.

    On Wednesday, Israel blocked far-right Jews from marching through Muslim areas of the Old City of Jerusalem — something that could have easily triggered more violence — and barred a far-right Jewish lawmaker from setting up a makeshift office next to an entrance to the Old City that is used by tens of thousands of Palestinians to reach the Aqsa Mosque.

    The Israeli police said it had arrested three Jewish visitors to the site who did not comply with police instructions.

    A Hamas official, Fawzi Barhoum, said early Thursday that the group was seeking to put pressure on Israel over the situation in Jerusalem but “without going to a war.”

    Live Updates: Violence in Jerusalem

    In Gaza, officials are still mending infrastructure damaged in last May’s fighting. Militants are still replenishing their weapon stocks and defenses. And analysts say they believe Hamas is wary of taking action that might prompt Israel to cut the number of Israeli work permits assigned to Gaza residents, an important source of revenue for Palestinians.

    Tensions may calm in the coming days, when Israel will adopt its standard practice of closing the Aqsa compound to Jews and tourists during the last 10 days of the holy fasting month of Ramadan.

    But the exchange overnight showed how quickly the situation can spiral out of control, particularly as video of police interventions at the mosque flood Arab social media, causing deep offense among Muslims, who are currently observing Ramadan. Last year’s war in Gaza was set off in part by similar scenes.

    The Recent Rise in Violence in Israel

    Confrontation at a holy site. On the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter on April 15, clashes between the Israeli riot police and Palestinians erupted at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount — a site sacred to both Muslims and Jews in the Old City of Jerusalem.

    Escalating tensions. The clashes capped weeks of rising violence and deadly attacks in Israel and the occupied West Bank. More than 30 people have died in what is now the biggest wave of violence, outside of a full-scale war, in several years.

    A deadly sequence. Before violence erupted in Jerusalem, a shooting on April 7 was the fourth lethal episode in recent weeks. The series began on March 22, when an assailant killed four people in southern Israel. Other fatal attacks occurred near Tel Aviv and in Hadera, a city in northern Israel.

    Israel steps up raids. In response to the attacks, Israeli forces have carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank. As a result, at least 14 Palestinians have been killed since the beginning of Ramadan on April 2, including a 16-year-old boy.

    A fire exchange. As tensions continue to rise, militants in Gaza fired several rockets toward Israel, and the Israeli Air Force said it retaliated by striking two military sites in Gaza. It was the most intense fighting between the two sides since the end of an 11-day war in May last year.

    To Israelis, the repeated police raids at the mosque compound are a responsible act of law enforcement on Israeli sovereign territory. The Israeli government says it has been forced to intervene at the mosque to contain disturbances that were started by Palestinian rioters who placed both Muslims and Jews in danger, and to ensure freedom of access for all, including tourists.

    “Israel is doing everything so that all peoples, as always, can celebrate the holidays safely — Jews, Muslims and Christians,” the Israeli prime minister, Naftali Bennett, said this week.

    Israel captured the compound in 1967, along with the rest of East Jerusalem, and now considers it an integral part of its capital. But the United Nations Security Council has frequently deemed it occupied territory.

    To Palestinians, the Israeli police presence at the site is the unwelcome result of Israeli occupation, and confrontations with the police at the compound, regardless of who starts them, are seen as a legitimate act of resistance against an occupying power.

    They fear that the police’s recent facilitation of Jewish prayer at the site, against decades of convention, is the latest effort to weaken Muslim access to and oversight over one of Islam’s most sacred places.

    The Israeli interventions have also caused offense across the Arab world, and prompted criticism from the three Arab countries that signed diplomatic agreements with Israel in 2020.

    Weeks after a landmark diplomatic conference on Israeli soil, involving ministers from those countries, the responses show how the Palestinian conflict still affects Israel’s relationship with the Arab world, even as decades of Israeli diplomatic isolation in Middle East are fading.

    The clashes have also prompted an Islamist party in the Israeli governing coalition to suspend its membership, deepening a government crisis that could lead to early elections.

    Reporting was contributed by Raja Abdulrahim from Jerusalem, Iyad Abuheweila from Gaza City, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.

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    L'Humanité

    Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

    Actu

    Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

    Rosa Moussaoui

    La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

    Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

    Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

    « variable d’ajustement »

    15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

    Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

    C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

    société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus
    France24 - Monde

    La reine Elizabeth II, doyenne des monarques, célèbre ses 96 ans

    Publié le : 21/04/2022 - 14:51Modifié le : 21/04/2022 - 15:20

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    Doyenne mondiale des monarques en exercice, la reine Elizabeth II a fêté ses 96 ans dans l'intimité, jeudi, alors que Londres célébrait sa souveraine par des tirs de canon et des fanfares militaires jouant "Joyeux anniversaire".

    Désormais largement retirée de la vie publique en raison de problèmes de mobilité, la reine Elizabeth II, doyenne mondiale des monarques en exercice, a fêté, jeudi 21 avril, ses 96 ans.

    La souveraine, qui a passé en février le cap des 70 années de règne, a choisi de fêter cet anniversaire dans le calme du domaine royal de Sandringham, à 200 km au nord de Londres. Selon la presse, elle passe quelques jours à Wood Farm, maison relativement modeste qu'affectionnait son époux Philip, décédé l'an dernier à 99 ans. 

    Happy Birthday Your Majesty!Today as The Queen turns 96, we’re sharing this photograph of the young Princess Elizabeth aged 2.Then, in 1928, it was never expected she would be Queen, and this year Her Majesty is celebrating her #PlatinumJubilee - a first in British history. pic.twitter.com/DnwsMU81I3

    April 21, 2022

    Des centaines de personnes se sont cependant massées à l'extérieur du château de Windsor où elle réside habituellement. Une fanfare des Coldstream Guards, en tunique rouge et bonnet noir en poil d'ours, y a joué "Joyeux anniversaire", et des dizaines de tirs de canons ont retenti à la mi-journée, notamment à Hyde Park, avec une autre fanfare.

    Pour l'occasion, Buckingham Palace a publié une photo prise le mois dernier, montrant la souveraine en manteau capeline vert foncé, tenant par la bride, dans les jardins de Windsor, deux poneys blancs Fell, une race du nord de l'Angleterre. Une poupée Barbie à son effigie a également été mise en vente, portant une robe ivoire, un large ruban bleu et une petite tiare.

    Le Premier ministre, Boris Johnson, a rendu hommage à la souveraine sur Twitter, évoquant "70 ans de dévouement irréprochable". Son petit-fils William et son épouse Kate ont salué "une inspiration pour tellement de gens au Royaume-Uni, dans le Commonwealth et le monde".

    Wishing Her Majesty The Queen a very happy 96th birthday today! An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it’s particularly special to be celebrating in this #PlatinumJubilee year. pic.twitter.com/iWfyorcd8I

    April 21, 2022

    Des mois compliqués

    Les premiers mois de son "Jubilé de platine", qui donnera lieu à quatre jours de festivités très attendues début juin, n'ont pas été faciles, entre ses ennuis de santé, les accusations d'agression sexuelle visant son fils Andrew - récemment parvenu à un accord financier avec son accusatrice - et les interrogations sur l'avenir de la monarchie et du Commonwealth.

    Depuis une brève hospitalisation en octobre, les apparitions d'Elizabeth II sont devenues extrêmement rares, même si elle continue à assumer des "tâches légères" au château de Windsor, la plupart du temps par visioconférence. 

    Le 29 mars, elle a cependant assisté, à l'Abbaye de Westminster, à une cérémonie religieuse en hommage au prince Philip. C'était sa première grande apparition publique depuis des mois.

    Arrivée au bras de son fils Andrew, s'appuyant sur une canne, on l'y a vue, frêle et digne, marcher lentement et saluer, après la cérémonie, plusieurs participants.

    Elle-même avait confié, mi-février, qu'elle "ne pouvait pas bouger", en montrant sa jambe gauche lors d'une audience à Windsor.

    "Cette horrible pandémie"                 

    Selon la presse britannique, elle utiliserait en privé un fauteuil roulant, et un ascenseur adapté aurait été installé dans sa résidence écossaise de Balmoral.

    Ajoutant à ces problèmes, elle a attrapé le Covid-19 en février. "Cela vous laisse très fatigué et épuisé n'est-ce pas, cette horrible pandémie", a récemment confié la souveraine.

    "Elle est en pleine forme", a cependant déclaré son petit-fils Harry à la chaîne américaine NBC mercredi, après une visite surprise la semaine dernière avec son épouse Meghan. Le couple, désormais installé en Californie, ne l'avait pas revue depuis deux ans. 

    Depuis octobre, la reine a largement délégué à son fils Charles, 73 ans, héritier de la couronne. Mais il est nettement moins populaire - 43 % d'opinions favorables contre 69 % pour la reine - selon un sondage Ipsos de mars, et également beaucoup moins apprécié que son fils le prince William, 39 ans (64 %), et l'épouse de ce dernier, Kate (60 %).

    D'ailleurs, 42 % des Britanniques préféreraient que Charles abdique en faveur de William. Mais la récente tournée de William et Kate dans les Caraïbes, pour célébrer l'attachement de la monarchie aux anciennes colonies à l'occasion du Jubilé, a parfois donné lieu à des confrontations tendues, notamment sur le passé esclavagiste du Royaume-Uni, augurant de difficultés à venir.

    Le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a aussi estimé "inévitable" la transition de son pays, dont la reine est cheffe d'État, vers un régime républicain.

    Avec AFP

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    [Vidéo] Présidentielle : “J’ai toutes mes chances de gagner”, assure Marine Le Pen

    Marine Le Pen est persuadée de sa victoire prochaine et le fait entendre. Après un débat houleux contre Emmanuel Macron, mercredi 20 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) est à nouveau en déplacement dans le cadre de sa campagne présidentielle. Ce jeudi 21 avril, elle s’est, en effet, rendue dans la Somme, notamment à Roye pour rencontrer des transporteurs routiers. Marine Le Pen tiendra plus tard, vers 18 h 30, un dernier meeting à Arras. À Roye en début d’après-midi, l’adversaire du candidat de La République en Marche (LREM) a été interrogée par la presse, présente en masse. Comme le relate BFM TV, Marine Le Pen s’est montrée confiante pour le second tour de l’élection présidentielle prévu dimanche 24 avril : « Je pense que j’ai toutes mes chances de gagner. » 

    Marine Le Pen: « J’ai toutes mes chances de gagner » le second tour de l’élection présidentielle pic.twitter.com/9n0POgmF0Z

    — BFMTV (@BFMTV) April 21, 2022

    Un second mandat Macron sera « un saccage social »

    Pour la candidate RN, « les Français vont se mobiliser pour mettre fin à un premier mandat (d’Emmanuel Macron, ndlr) qui a été dévastateur ». Marine Le Pen a encore estimé que le peuple avait « bien compris qu’un second mandat serait encore pire ». D’après elle, un quinquennat supplémentaire d’Emmanuel Macron serait même « un saccage social ». Emmanuel Macron « ne sera plus limité par rien et ira au bout de sa logique ». 

    « Un autre choix est possible »

    Marine Le Pen a rappelé qu’un « autre choix est possible » pour ce scrutin présidentiel. Ainsi, « il faut que (les Français) votent en écoutant leur raison et leur cœur ». La députée du Pas-de-Calais a encore rappelé qu’elle était « aux côtés de la France qui travaille » : « Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement ne lui facilite pas la vie. » Pour Marine Le Pen, il faut donc « lever tout ce qui contribue à effondrer des secteurs entiers, des secteurs économiques, des filières qui sont en grande souffrance depuis des années ». Avant de promettre : « Je serai la présidente du régalien et la présidente du quotidien. »

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

    Premier plan

    Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

    Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

    À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

    À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

    Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

    POUVOIR D’ACHAT

    Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

    Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

    Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

    Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

    L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

    Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

    Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

    L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

    Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

    Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

    La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

    Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

    Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

    Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

    GUERRE EN UKRAINE

    Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

    Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

    Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

    Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

    La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

    Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

    Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

    CLIMAT

    Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

    C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

    C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

    Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

    Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

    Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

    Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

    Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

    Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

    Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

    Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

    Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

    On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

    Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

    Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
    Valeurs Actuelles

    Affaire Carlos Ghosn : la justice française délivre un mandat d’arrêt international contre l’ex-PDG de Renault

    La justice française a délivré un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn, ancien patron de l’alliance Renault-Nissan (RNBV). Et cela, dans le cadre d’une enquête instruite à Nanterre (Hauts-de-Seine), notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment. L’annonce a été faite vendredi 22 avril par le parquet de Nanterre, détaille La Croix

    Pour rappel, le Franco-Libano-Brésilien, qui devait être jugé à Tokyo pour des malversations financières, vit au Liban, à Beyrouth, depuis sa fuite rocambolesque du Japon à la fin de l’année 2019. Les enquêteurs, à Nanterre, s’intéressent à près de 15 millions d’euros de paiements considérés comme suspects entre RNBV et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA). 

    Cinq mandats  

    Dans le détail, le juge d’instruction de Nanterre en charge de l’enquête a délivré cinq mandats d’arrêt internationaux. Ces derniers visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a précisé le parquet dont les propos sont cités par La Croix. L’un des avocats de Carlos Ghosn, Jean Tamalet, du cabinet King and Spalding, a réagi en ces termes : « Il ne s’agit pas d’un mandat d’arrêt émis par la France, mais par le tribunal de Nanterre lors d’une instruction en cours, plus précisément par le parquet de Nanterre. » Et de poursuivre : « Ce mandat est très surprenant, car le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction judiciaire de quitter le territoire libanais. » 

    A l’occasion de leurs investigations, les magistrats de Nanterre s’étaient déjà déplacés deux fois à Beyrouth, rappelle le site d’informations. En février dernier, ils y avaient auditionné deux témoins. Quelques mois plus tôt, au mois de juin, ils avaient procédé, avec des magistrats de Paris, à l’audition libre de Carlos Ghosn durant cinq jours. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Les agents de GRDF au cœur des quartiers

    Un jour avec

    Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

    Ludovic Finez

    Roubaix (Nord), correspondance.

    « E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

    « Nous sommes le service public »

    Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

    Jusqu’à 25 interventions par jour

    La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

    Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

    GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
    France24 - Monde

    Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis

    Publié le : 21/04/2022 - 16:07

    Romain HOUEIX Suivre

    Les organisateurs de Wimbledon ont annoncé, mercredi, l'exclusion des athlètes russes et biélorusses du Grand Chelem londonien sur gazon (27 juin – 10 juillet). Le Majeur est le premier à prendre cette décision, qui suscite un tollé sur le circuit.

    Coup de tonnerre dans le monde feutré de Wimbledon. Le tournoi britannique du Grand Chelem a décidé d'exclure les joueurs russes et biélorusses de l'édition 2022 de la grande fête de la fraise à la crème. Le Majeur sur gazon devient ainsi le premier tournoi de tennis à écarter individuellement ces joueurs en raison de l'invasion russe en Ukraine.

    "Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou biélorusses", expliquent les organisateurs du tournoi dans un communiqué publié mercredi 20 avril.

    "Nous reconnaissons que cette décision est dure pour les personnes individuellement affectées, et c'est avec tristesse qu'ils vont souffrir des actes des leaders du régime russe", ajoute le président du All England Club qui accueille l'épreuve, Ian Hewitt.

    Statement regarding Russian and Belarusian individuals at The Championships 2022.

    April 20, 2022

    Daniil Medvedev et Aryna Sabalenka absents

    Les tops 100 de l'ATP et de la WTA comptent 16 athlètes concernés par la mesure (quatre joueurs russes, un Biélorusse, huit joueuses russes et trois joueuses biélorusses). Chez les femmes, les Biélorusses Aryna Sabalenka (4e et demi-finaliste en 2021) et Victoria Azarenka (18e) ainsi que les Russes Anastasia Pavlyuchenkova (15e) et Daria Kasatkina (26e) manqueront notamment à l'appel. Chez les hommes, le n°2 mondial Daniil Medvedev et Andreï Rublev (8e) ne pourront défendre leur chance.

    Le n°1 mondial, le Serbe Novak Djokovic, a qualifié la décision de "folle", tout en déclarant qu'il "condamnerait toujours la guerre, étant lui-même un enfant de la guerre" à l'issue de son premier match au tournoi de Belgrade.

    Les organisateurs de Wimbledon pourraient revenir sur leur décision si les "circonstances chang[ai]ent radicalement d'ici juin", précise le communiqué. 

    Les circuits masculin et féminin opposés à la décision

    Les quatre tournois du Grand Chelem – Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open – sont indépendants des circuits hommes (ATP) et femmes (WTA), où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Les deux circuits ont d'ailleurs critiqué la décision prise par Wimbledon.

    L'ATP a qualifié d'"injuste" cette exclusion, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, qui sont sous l'égide de l'ATP.

    The WTA also disapproves of the move by Wimbledon and the LTA to ban Russians and Belarusians from tournaments. pic.twitter.com/PeTy0GTark

    April 20, 2022

    "La discrimination basée sur la nationalité constitue également une violation de nos accords avec Wimbledon aux termes desquels la participation d'un joueur n'est basée que sur son classement. Nous allons maintenant analyser (...) la suite à donner à cette décision", a souligné l'ATP dans un communiqué.

    La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée", ajoutant qu'elle aussi allait "évaluer les actions qu'elle peut prendre" suite à cette décision.

    La délicate question des sanctions des athlètes

    Suivant les recommandations du Comité international olympique (CIO), les sportifs russes et biélorusses ont été bannis de nombreuses compétitions d'athlétisme, de patinage artistique ainsi que des Jeux paralympiques de Pékin, du Mondial de football, des Mondiaux de natation... En tennis, les tournois en Russie et en Biélorussie ont été annulés et les deux nations ont été exclues des compétitions par équipes (Coupe Davis et Billie Jean King Cup, toutes deux remportées par la Russie en 2021).

    Cependant, le consensus était qu'il semblait difficilement imaginable de sanctionner des individus, loin d'être des soutiens affichés de la politique du Kremlin. Depuis le début du conflit, les joueurs concernés ont été discrets dans leurs condamnations, bien que le Russe Andrey Rublev ait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors d'une compétition à Dubaï juste après l'invasion. "Je veux la paix dans le monde entier", s'est contenté de dire Daniil Medvedev, en convalescence après une opération.

    La Biélorusse Azarenka, ancienne n°1 mondiale et sacrée à deux reprises à l'Open d'Australie, s'est montrée plus explicite. "Il est déchirant de voir combien de personnes innocentes ont été affectées et continuent de l'être par cette violence", a déclaré la joueuse en mars.

    Toutefois, ces déclarations sont jugées insuffisantes par des joueurs ukrainiens – dont Elina Svitolina (ex-n°5) – qui ont demandé mercredi à l'ATP et la WTA d'exclure les Russes et Biélorusses s'ils ne répondaient pas correctement à trois questions énoncées dans un communiqué : "Soutenez-vous l'invasion (...), soutenez-vous les activités militaires (...), soutenez-vous les régimes de Poutine et Loukachenko ?".

    Le gouvernement britannique a donc demandé au tournoi de Wimbledon d'aller plus loin. Il a été un temps question de cautionner la participation à une condamnation explicite et publique de la guerre. Cependant, la solution aurait pu mettre en danger la famille des athlètes.

    "Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d'intrigues politiques (...) C'est inacceptable", a réagi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, avant même l'annonce officielle de Wimbledon.

    Les Allemands et les Japonais exclus, pas les Sud-Africains

    Wimbledon possède un historique d'exclusion d'athlètes en représailles de guerres. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Majeur britannique avait banni les Allemands et les Japonais. Les Anglais n'avaient pas pardonné le bombardement du All England Lawn Tennis Club en 1940.

    En revanche, s'ils ont parfois été privés de Coupe Davis ou de Fed Cup (aujourd'hui la Billie Jean King Cup), les joueurs de tennis sud-africains n'ont jamais été privés du tournoi sur gazon du temps de l'apartheid. Le journal L'Équipe rappelle d'ailleurs que Johan Kriek a atteint deux fois les quarts de finale sous les couleurs sud-africaines, en 1981 et 1982.

    Du côté des tournois du Grand Chelem restants de la saison, l'US Open et Roland-Garros, on botte en touche pour le moment. La Fédération américaine a indiqué qu'"à l'heure actuelle, (elle) n'a pas pris de décision concernant la participation de joueurs russes et biélorusses" à l'édition 2022 du Majeur américain. Même réponse du côté de la Fédération française de tennis (FFT) alors que Roland-Garros débute le 23 mai.

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    Large hadron collider: A revamp that could revolutionise physics

    By Pallab GhoshScience correspondent

    Deep underground amidst the Alps, scientists are barely able to contain their excitement.

    They whisper about discoveries that would radically alter our understanding of the Universe.

    "I've been hunting for the fifth force for as long as I've been a particle physicist," says Dr Sam Harper. "Maybe this is the year".

    For the past 20 years, Sam has been trying to find evidence of a fifth force of nature, with gravity, electromagnetism and two nuclear forces being the four that physicists already know about.

    He's pinning his hopes on a major revamp of the Large Hadron Collider. It's the world's most advanced particle accelerator - a vast machine that smashes atoms together to break them apart and discover what is inside them.

    It's been souped up even further in a three-year upgrade. Its instruments are more sensitive, allowing researchers to study the collision of particles from the inside of atoms in higher definition; its software has been enhanced so that it is able to take data at a rate of 30 million times each second; and its beams are narrower, which greatly increases the number of collisions.

    What all this means is that there's now the best chance ever of the LHC finding subatomic particles that are completely new to science. The hope is that it will make discoveries that will spark the biggest revolution in physics in a hundred years.

    As well as believing that they may find a new, fifth force of nature, researchers hope to find evidence of an invisible substance that makes up most of the Universe called Dark Matter.

    The pressure is on the researchers here to deliver. Many had expected the LHC to have found evidence of a new realm of physics by now.

    The LHC is part of the European Organisation for Nuclear Research, known as Cern, on the Swiss-French border, just outside Geneva. As one approaches, it seems an unremarkable complex - blocks of 1950s office buildings and dormitories, sprawling across a two and a half square mile site of manicured lawns and winding roads named after revered physicists.

    But 100 metres underground, it is a cathedral to science. I was able to go into the heart of the LHC, to one of the giant detectors that made one of the biggest discoveries of our generation, the Higgs Boson, a subatomic particle without which many of the other particles we know about would not have mass. The Atlas detector is 46m long and 25m high. It is one of the LHC's four instruments that analyse the particles created by the LHC.

    It is 7,000 tonnes of metal, silicon, electronics, and wiring, intricately and precisely put together. It is a thing of great beauty. "Majesty" is the word used by Dr Marcella Bona from Queen Mary University of London, who is one of the scientists who uses the Atlas detector for her experiments.

    I am awestruck by the view, as Marcella tells me about the improvements to the detector during the LHC's three-year shutdown.

    "It is going to be two to three times better, in terms of the ability for our experiment to detect, collect and analyse data," she tells me. "The whole experimental chain has been upgraded."

    Amid the clanking and banging of the engineers finishing off Atlas's refurbishment, I find it hard to imagine that something so large is needed to detect particles that are many times smaller than an atom.

    The LHC has four such detectors, each one doing different experiments. It is right in the centre of these gigantic detectors that particles known as protons, which are found in the core of atoms, are crashed together after being accelerated close to the speed of light around a 17-mile circumference ring.

    The collisions create even smaller particles that fly off in different directions. Their path and energy are tracked by the detector systems, and it is this trail that tells the scientists what kind of particle it is, rather like determining the species and characteristics of an animal from its footprints.

    Nearly all the smaller particles arising from the collisions are already known to science. What the physicists here are after is evidence of new particles, which may arise from the collisions but are believed to be created extremely rarely.

    It is these undiscovered particles that physicists believe hold the key to unlocking a completely new view of the Universe. Their discovery would create the biggest shift in physics thinking since Einstein's theories of relativity.

    Engineers have spent the past three years upgrading the LHC to produce more collisions in a shorter space of time. The refurbished machine has a much greater chance of creating and finding the rarely created new particles. Much of that work has been led by Dr Rhodri Jones, who rejoices in his title of "Head of Beams".

    I meet Rhodri in Cern's magnet assembly area, which resembles a vast aircraft hangar. Here, engineers are revamping the 15 metre-long cylindrical magnets that bend the particle beams around the accelerator. This is precision work with absolutely no margin for error.

    Rhodri tells me that his team has made the beams narrower, so that more particles are squeezed into a smaller area. This greatly increases the chances of particles crashing into each other.

    "We are looking at very rare processes, so the greater the number of collisions, the greater the chance of actually finding what is going on and seeing small anomalies," he says.

    "The improvement in the beam means that for all the physics that we have done since the start of the years the LHC has been in operation, we'll be able to get the same amount of collisions in the next three years as we did in those ten years."

    Another big improvement has been in capturing and processing the data from the collisions. In the refurbished LHC, data is collected from each of the four detectors at a blistering rate of 30 million times each second. This is, of course, far too much for a human mind to take in, but any single one of the collisions may contain the crucial piece of evidence of the existence of one of the new particles the scientists are searching for.

    The LHC's software has been upgraded so that it automatically searches through all the data collected and, using the latest AI techniques, it identifies and saves the readings that might be of potential interest for the scientists to analyse.

    The current theory of subatomic physics is called the Standard Model. Although it has an unimaginative name, the theory has been brilliant at explaining how the subatomic particles come together to create atoms which make up the world around us. The Standard Model also explains how the particles interact via the forces of nature, such as electromagnetism and the nuclear forces that hold the components of atoms together.

    But the Standard Model can't explain how gravity operates nor can it explain how invisible parts of the Universe, that physicists call Dark Matter and Dark Energy, behave. Scientists know these invisible particles and forces exist from the movement of galaxies in space - and together they account for 95 per cent of the Universe. But no-one has yet been able to prove their existence and determine what they are.

    The LHC was built to detect these particles that might explain how the vast bulk of the cosmos works. Dr Marcella Bona tells me there is now real hope that the upgrades might make that possible.

    "It's a really exciting time," she beams. "We've worked for the past three years updating the machinery. Now we are ready."

    Marcella has blazed with passion from the moment I met her. But her enthusiasm goes up a level when I ask her if the discovery of a dark matter particle would be one of the biggest discoveries in physics.

    "I would say yes," she laughs, eyes widening, "yes absolutely, that would be incredible," she says, allowing herself, momentarily, to revel in the very real prospect of that happening in the coming months.

    No less excited is Dr Sam Harper, the scientist who has spent the last two decades hunting for the 'fifth force' of nature. He works at another of the LHC's four detectors called CMS, located at the other end of the Cern complex.

    Results from LHC before it shut down for the revamp and from several other particle accelerators around the world have found tantalising hints of that fifth force. But with the extra power of the LHC, Sam tells me that his scientific quest may soon be over.

    And just like Marcella, the excitement in his voice builds as he says out loud what can't formally be said in scientific circles until there is firm evidence.

    "This would upend the field. It would be the biggest discovery of the LHC, the biggest discovery in particle physics since, since..."

    Sam pauses, struggling to find the words.

    "It'll be bigger than the Higgs".

    Cern will be celebrating the tenth anniversary of the discovery of the Higgs Boson later this year. But the festivities draw attention to the fact that the publicly funded £3.6 billion-pound LHC, with its annual running costs of £750,000, hasn't made a really big discovery since. Many had hoped, and some had expected, the most powerful particle accelerator to have discovered dark energy, a fifth force or some other paradigm-shifting particle by now.

    There is a lot riding on the results the researchers get over next few years because Cern will soon be putting forward proposals for an even larger hadron collider. The most ambitious plan, called the Future Circular Collider (FCC) would have a ring of 60 miles circumference, that would go under Lake Geneva.

    The FCC could cost an estimated £20bn. The current machine has at least another ten years to go, and several more upgrades that will give it even more oomph with which to try to discover the particles that will forever change physics. But the scientific leaders at Cern will be presenting their case for the next phase of particle physics experiments soon. Persuading the governments of member nations to commit to a big increase in funding will be harder if the latest upgrade fails to find even an inkling of the new particles in the next two to three years.

    Dr Sam Harper confesses to feeling "a little bit terrified" as the LHC embarks on its next set of experiments.

    "We are desperately trying to get everything together and we are working really hard to make sure we don't miss any possible new physics. Because the worst thing in the world will be that the new physics is there, and we don't find it."

    But overriding Sam's terror is intense excitement about what the next few years hold.

    "The thing that drives all particle physicists is that we want to discover the unknown and this is why things like the fifth force and dark matter are so exciting because we have no idea what it could be or if it exists and we really want to find this out."

    What might be the first crack in the Standard Model was discovered by researchers at Fermilab, the US equivalent of the LHC earlier this month. Over the coming months and years, researchers at the LHC will be looking to confirm their result and find many more fissures in the current theory until it crumbles to make way for a new, unified and more complete theory of how the Universe works.

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    Carlos Ghosn veut que la vérité éclate

    Le rendez-vous a été fixé mercredi 23 février à 16 heures à l’Hôtel Albergo, en plein cœur d’Achrafieh, le quartier chrétien de Beyrouth. « Et si nous allions revoir Carlos Ghosn ? », nous étions-nous demandé quelques jours auparavant. Le temps de boucler la logistique, nous voici dans la capitale libanaise, au croisement de la rue du Liban et de la rue Abdel Wahab El Inglizi, à deux pas du siège du Parti national libéral et de l’église orthodoxe Notre-Dame-de-l’Annonciation.

    Nous nous sommes déplacés là-bas car notre homme, qui s’est évadé du Japon de manière on ne peut plus rocambolesque, ne peut pas sortir du pays : « Le Japon a émis une notice rouge à mon encontre : au lieu d’être otage au Japon, je le suis au Liban. Évidemment, ma situation aujourd’hui est tout de même nettement meilleure », nous explique Carlos Ghosn. Il fait l’objet de l’une des 7 422 notices rouges d’Interpol. Les reproches qui lui sont faits – malversations financières – semblent bien maigres par rapport aux dossiers des autres personnes recherchées (homicides, trafic de drogue, terrorisme… ). À 16 heures tapantes, Carlos Ghosn arrive à pied ; il habite à quelques centaines de mètres. Il est accompagné d’un garde du corps. « Les Japonais sont très violents et intraitables chez eux, explique-t-il . Ici, j’ai surtout des gardes du corps pour rassurer ma famille. » Nous le retrouvons deux ans après sa conférence de presse à Beyrouth où il était apparu amaigri, les traits tirés et d’une nervosité extrême ; il commençait alors à justifier de son innocence et à régler ses comptes. Aujourd’hui, il rêve plus que jamais de rétablir la vérité et faire valoir ses droits.

    Carlos Ghosn parle de sa vie. « Ai-je changé ? se demande-t-il. On ne subit pas ce que j’ai enduré sans que cela force à revoir ses priorités, ses certitudes et ses incertitudes. » Sans doute sa fierté en a aussi pris un sacré coup. L’ancien chef d’entreprise revient sur ses mois de détention dans la prison de Kosuge, à Tokyo, et d’assignation à résidence. « J’ai des amis médecins qui ont l’habitude de traiter des prises d’otages dont les conséquences peuvent être extrêmes ; je considère que j’ai été l’otage de la justice japonaise », estime-t-il. Il nous dévoile la recette qui l’a fait tenir : « Il y avait en moi une telle colère devant l’injustice japonaise et l’abandon par le gouvernement français et par le conseil d’administration de Renault que cela m’a préservé. Quand il y a une révolte en vous-même, cela protège et évite d’avoir des états d’âme. » Les preuves d’amour de son épouse, Carole, de ses enfants, de ses sœurs et de ses proches lui ont aussi permis de tenir le coup.

    “Je n’aimais pas votre mari, mais je le respecte”

    Où sont ses autres soutiens ? ses pairs ? « Je n’avais pas d’illusions parce que je ne fais pas partie du cercle, de ce petit groupe parisien auquel je n ‘avais pas prêté allégeance », considère-t-il ; lui, le Libano-Franco-Brésilien, n’avait pas fait l’Ena et ne venait pas du sérail. Thierry Breton a, pourtant, pris position, déclarant que c’était un grand patron. « C’est d’autant plus remarquable que, lorsqu’il était ministre de l’Économie, nous n’avions pas de très bonnes relations », se souvient l’ancien président de l’Alliance. L’autre (bonne) surprise est venue de Nicolas Sarkozy, « un homme de conviction ». Carlos Ghosn poursuit : « Il a dit à mon épouse : “Je n’aimais pas votre mari mais je le respecte. ” » L’ancien chef de l’État l’a défendu, estimant qu’il était indigne de traiter un chef d’entreprise de la sorte ; il en allait de notre souveraineté. L’ambassadeur des États-Unis aurait d’ailleurs dit à son homologue français : « Il serait patron de General Motors, on serait venu le chercher et il serait déjà à Detroit. »

    Un proverbe libanais dit : « Poursuis le menteur jusqu’à la porte de sa maison. » Sans doute Carlos Ghosn l’a-t-il fait sien. Il en veut au gouvernement français. Un homme est dans sa ligne de mire : Bruno Le Maire. « Un mois après mon arrestation, le ministre de l’Économie et des Finances a dit à deux membres du conseil d’administration de Renault : “On ne peut pas défendre Carlos Ghosn dans le contexte des ‘gilets jaunes’”. » Le ministre aurait ensuite ordonné un nouvel examen de sa situation fiscale, estimant que sa résidence était en France et non au Pays-Bas. Deux mois plus tôt, à l’issue d’une première enquête menée après l’arrestation de Carlos Ghosn, Bruno Le Maire avait affirmé dans Marianne que le dossier fiscal était sans tache. « Mais de qui se moque-t-on ? J’ai payé mes impôts dans les pays où je percevais des revenus : en France pour Renault, au Japon pour Nissan et aux Pays-Bas au titre de l’Alliance. Si l’administration fiscale française ne voulait pas de cela, elle aurait dû me le dire en 2012. »

    À ceux qui lui reprochent d’avoir donné de lui l’image d’un homme dispendieux, il répond : « Croyez-vous que si c’était le cas, j’aurais commencé ma carrière chez Michelin puis continué chez Renault ? J’aurais débuté dans une grande banque américaine. Des caricatures me concernant ont été certainement montées par des personnes qui ne me trouvent pas sympathique. Plus pour des raisons professionnelles que personnelles. »

    Carlos Ghosn reviendra en France, l’affaire est loin d’être terminée

    Pour lui, les Japonais, et en particulier Nissan, ont tout fait pour torpiller la fusion entre le groupe nippon et Renault, fusion que le gouvernement français appelait de tous ses vœux. Carlos Ghosn se rappelle l’avoir mis en garde : « Je leur ai dit : “Le jour où vous parlez fusion aux Japonais, c’est la fin de l’Alliance. ” Les Japonais se méfiaient de l’État français depuis l’affaire de Florange. Ils ont aussi compris que j’étais l’instrument de l’influence de la France et de Renault. Ils devaient donc se débarrasser de moi. »

    Carlos Ghosn a énormément perdu : « Mes émoluments comprenaient essentiellement des actions Renault, Nissan et Mitsubishi. Quand j’ai été arrêté, il y a eu un effondrement des cours ; ils sont d’ailleurs toujours au plus bas. Celui de Renault est à 33 euros alors que je l’ai connu à plus de 100. J’ai toujours ces actions, car l’administration fiscale française a mis la main sur mes comptes et les a bloqués, contrairement à ce qui s’est passé au Japon. » Une chose est certaine, sa retraite, Carlos Ghosn la passera au Liban : « J’ai une maison dans Beyrouth et une propriété dans les montagnes. » Il assure néanmoins qu’il reviendra en France, car l’affaire est loin d’être terminée. « J’espère que les langues se délieront à l’intérieur de Renault et du gouvernement, lance-t-il. J’ai été très déçu du manque de courage des membres du conseil d’administration. Que, derrière, il y ait des personnes qui aient tiré les ficelles, c’est de la spéculation. » L’ancien patron de l’Alliance l’affirme, la vérité finira par éclater : « En France, tout se sait. Cela prend juste du temps. »

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    L'Humanité

    En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

    Il était une fois

    Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

    Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

    On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

    Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

    La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

    Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

    La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

    Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

    C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

    Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

    Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

    Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

    Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

    Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

    La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

    En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

    Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

    C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

    La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

    Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

    Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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    BBC

    SANS TITRE

    La Digue is arguably one of the most well-known of the 115 islands in the Seychelles. It attracts thousands of tourists each year to Anse Source d'Argent, often called the most photographed beach in the world due to its imposing boulders reminiscent of prehistoric times, an ideal backdrop to Hollywood films and commercials. On a smaller scale, bird watchers from all over come to witness the rare sighting of the Seychelles Black Paradise Flycatcher bird, an endangered species endemic to the Seychelles.

    But perhaps the island's less well-known marvel is its lack of cars, and how the Digueois have managed to limit traffic in order to protect the pristine beauty of their 10 sq km territory. 

    With a population of only about 3,000, the Digueois pride themselves on using the bicycle as their main form of transport, unlike the bigger neighbouring islands of Mahé and Praslin, which have seen more urban growth. For locals, a car is unnecessary and moving with bicycles has always been a way of life.

    "From a small age, my brother used to try and teach us how to ride the bike. They hold the seat and you're thinking they are holding, then let you go and then you fall, and you lose your knees. And that's how you learn to ride a bike," said Florie Marie, a La Digue resident." Still, my sister, she lives in Mahé, and she still doesn't know how to ride a bike."

    Tourists also partake in the local tradition, renting bikes to explore the island. "La Digue is known to be a bicycle island. So, you will get clients wanting to travel by car to the beach, but the majority, they want bicycles," said Travis Mills, who owns a bicycle-rental company on La Digue.

    The island's current vehicle count is 60, a sizable increase from the 10 it had in the '80s when only wealthy families could afford to own cars. But it's still a small number, one that is partly tied to the difficulties of individual vehicle ownership here: no cars are allowed unless they provide a public service. However, the rise in tourism construction and the necessary vehicles that come with that work has set alarm bells ringing, especially with locals.

    "With more vehicles on La Digue, that aspect of tranquillity, quietness, relaxedness will no longer be there. And that will definitely have a great impact on La Digue itself, its tourism, its environment, and its ecosystem," said Patrick Andre, the Seychelles' Principal Secretary of Transport.

    Conservationists caution that further development could impact the natural habitat of endangered species on the island, such as the Seychelles Black Paradise Flycatcher, known as the Vev in local Creole. The Veuve Reserve, a national park and conservation area set up to protect the endemic Vev, is a crowning jewel of natural beauty for the Digueois.

    Anse Source d'Argent is often called the most photographed beach in the world due to its imposing boulders (Credit: Atlantide Phototravel/Getty Images)

    "We have seen the increase in the numbers of construction or development on the island of La Digue, and this has been a big concern regarding the population of the flycatcher," said Josianna Rose, a park ranger at the Veuve Reserve. "People from La Digue are building quite a lot, they are cutting down trees for construction."

    Since 2008, conservationists have transported a few dozen flycatchers to neighbouring islands through a breeding programme that would ensure this rare bird species has additional suitable habitats.

    La Digue has now placed a moratorium on building new tourism establishments until 2023, in an effort to preserve the local natural resources. "If we really want La Digue to remain one of the gems of Seychelles, we have to be able to, at this point, start controlling, monitoring development on the island," said Sherin Francis, Chief Executive of the Seychelles Tourism Board.

    Similarly, the ban of private vehicle ownership, as well as discussions on phasing out all fuel-dependent vehicles and expanding more traditional forms of transport (there's only one ox-cart operator left on the island), have become part of the goal to turn La Digue into the eco-capital of Seychelles.

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    New York Times - World

    Departing South Korean Leader Exchanges Farewell Letters With Kim Jong-un

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    President Moon Jae-in, who is barred from seeking re-election after his five-year term, and the North’s leader had warm parting words amid a diplomatic stalemate.

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    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — South Korea’s departing president, Moon Jae-in, exchanged farewell letters with North Korea’s dictator, Kim Jong-un, both governments announced on Friday, capping a checkered relationship filled with highs and lows and currently locked in a diplomatic stalemate.​

    Mr. Moon, 69, who is barred by law from seeking re-election, will step down on May 10 after a single five-year term. In his letter sent Wednesday, he urged Mr. Kim to use “dialogue to overcome the era of confrontation” on the divided Korean Peninsula, according to Mr. Moon’s spokeswoman, Park Kyung-mee.

    The South Korean president asked Mr. Kim to resume dialogue with the United States to try to end the cycle of tensions caused by North Korea’s nuclear weapons development and missile launches, which have led to international sanctions.

    “​There were moments of regret and memories of overwhelming emotions,” Mr. Moon wrote in the letter of his relationship with Mr. Kim. “But I believe that holding our hands together, we have taken a sure step toward changing the fate of the Korean Peninsula.”

    Mr. Moon said that he would soon return to “life as an ordinary citizen​,” but that his heart will be dedicated to efforts​ to build peace between the two Koreas.

    North Korea’s First ICBM Firing Since 2017

    On March 24, North Korea launched its first intercontinental ballistic missile since 2017, marking the end of a self-imposed moratorium.

    Mr. Kim, 38, who will most likely rule North Korea until his death barring a coup or other forced removal, and whose government has harshly criticized the South Korean government, had some warm parting words for Mr. Moon, nevertheless.

    “Kim Jong-un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” the North’s official Korean Central News Agency reported on Friday, referring to the letter Mr. Kim sent in response. “The exchange of the personal letters between the top leaders of the North and the South is an expression of their deep trust.”

    The Koreas are still technically at war since the fighting between the two sides ended in 1953 not with a formal peace treaty but in a truce. When Mr. Moon took office in 2017, the Korean Peninsula looked as if it were edging toward a renewed war. North Korea tested a hydrogen bomb and launched intercontinental ballistic missiles. President Donald J. Trump threatened to rain “fire and fury”​ ​ on the North. The two leaders exchanged personal insults like “little Rocket Man” and “U.S. dotard.”

    But Mr. Moon and Mr. Kim introduced a rare détente when they met three times in 2018, hugging each other and vowing to build peace and reconciliation on the peninsula. Mr. Moon regularly called for dialogue and improving inter-Korean relations. He saw his political stock rise when he mediated the unprecedented made-for-TV summit between Mr. Kim and Mr. Trump in Singapore in 2018.

    The leaders signed a document in which Mr. Trump promised “security guarantees” for North Korea and Mr. Kim committed to “work toward complete denuclearization of the Korean Peninsula.”

    Mr. Moon had his own moments of glory, as well: He stood in the May Day Stadium in Pyongyang in 2018, becoming the first South Korean leader to address a North Korean audience. He and Mr. Kim raised their locked hands atop Mount Paektu, which Koreans consider their nation’s sacred birthplace.

    But the euphoria didn’t last long.

    The devil has always been in the details when it comes to negotiating how to implement any deal with North Korea. Mr. Moon’s painstaking work to mediate between Mr. Kim and Mr. Trump started fraying after their second summit, held in Hanoi in 2019, collapsed without the leaders sorting out the details on how to carry out the Singapore agreement.

    The Significance of North Korea’s Missile Tests

    An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:

    U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.

    Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.

    An escalation. North Korea started a new round of testing in September​ after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.

    The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”

    Mr. Trump left office without the removal of any North Korean nuclear warheads. Mr. Moon later said that Mr. Trump “beat around the bush and failed to pull it through.”

    Since then, Mr. Kim has resumed a barrage of weapons tests, including one involving an intercontinental ballistic missile last month. His government has vented its frustration at South Korea, calling Mr. Moon’s government “officious,” an “idiot” and a “feared mongrel dog.” The North even blew up a joint inter-Korean liaison office that Mr. Moon had considered one of his key legacies.

    In South Korea’s polarized society, Mr. Moon’s critics called him a naïve pacifist who bet too much on Mr. Kim’s unproven commitment to denuclearization. But Mr. Moon had die-hard supporters for his approach. His approval ratings hovered around 44 percent this month, an usually high record for a departing South Korean leader, according to surveys.

    Even so, Mr. Moon’s trademark policy of ​seeking dialogue and exchanges with North Korea is in jeopardy after the candidate of his liberal Democratic Party lost the March 9 election by a razor-thin margin to Yoon Suk-yeol, who championed a more hawkish stance on North Korea during the campaign.

    In his letter, Mr. Kim appeared to send a vaguely worded message to Mr. Yoon, the incoming president of South Korea. Mr. Kim said that “inter-Korean relations would improve and develop as desired and anticipated by the nation if the north and the south make tireless efforts with hope,” the North Korean news agency said.

    Mr. Yoon’s office did not immediately comment publicly on Mr. Kim’s remarks.

    During the campaign, Mr. Yoon said he was open to dialogue with North Korea. But like past conservative South Korean leaders, he also emphasized the importance of enforcing sanctions against the North as a tool to pressure North Korea to return to the negotiating table.

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    Valeurs Actuelles

    Surpopulation en prison : le Conseil de l’Europe veut accroître les peines alternatives et instaurer un “plafond”

    Éviter de nouveaux emprisonnements réglera-t-il les problèmes d’insécurité ? Le Conseil de l’Europe pense, en tout cas, que cela évitera une surpopulation dans les prisons de nombreux pays européens. Comme le relate Le Figaro, ce jeudi 21 avril, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) – une branche du Conseil de l’Europe – a présenté un rapport annuel dans lequel il appelle à développer des mesures alternatives à la détention de criminels. Mais aussi à mettre en place un nombre « plafond » de détenus dans chaque établissement pénitentiaire.

    Le « danger » de la surpopulation carcérale

    Le but du Conseil de l’Europe : lutter contre la « surpopulation carcérale persistante » dans des pays européens. Un trop grand nombre de prisonniers serait un « danger » pour eux-mêmes et pour « le personnel pénitentiaire », selon le président du CPT, Alan Mitchell, qui a présenté ce rapport. Les pays concernés sont notamment la Roumanie, la Grèce ou encore la Turquie et l’Italie. Viennent ensuite la France, la Suède ou encore la Hongrie. Le CPT a donc détaillé ses propositions. Concernant un potentiel « plafond » de détenus dans chaque prison, l’organe du Conseil de l’Europe entend « fixer une limite supérieure absolue », rapporte Le Figaro. Il souhaite également faire respecter un « espace de vie minimum » de 4 m² dans les cellules à partager et 6 m² dans les cellules individuelles pour éviter une aggravation des tensions. Pour les peines alternatives, le CPT souhaite permettre davantage des peines aménagées sous bracelet électronique ou des travaux d’intérêt général. Des solutions qui pourraient donc éviter une augmentation de la population dans les prisons. Et ce, alors que la tendance est encore à la hausse, notamment depuis la fin des mesures liées à la crise sanitaire comme les confinements ou les remises en liberté anticipées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    BBC

    Longest Covid infection lasted more than 16 months, tests show

    By Michelle RobertsDigital health editor

    UK doctors believe they have documented the longest Covid infection on record - a patient they treated who had detectable levels of the virus for more than 16 months, or 505 days, in total.

    The unnamed individual had other underlying medical conditions and sadly died in hospital in 2021.

    Persistent infections such as this are still rare, say the London medics.

    Most people naturally clear the virus, but the patient in question had a severely weakened immune system.

    Chronic infections like these need studying to improve our understanding of Covid and the risks it can pose, say experts.

    The patient first caught Covid in early 2020. They had symptoms and the infection was confirmed with a PCR test.

    They were in and out of hospital many times over the next 72 weeks, for both routine checks and care.

    On each occasion - about 50 in all - they tested positive, meaning they still had Covid.

    The doctors, from King's College London and Guy's and St Thomas' NHS Foundation Trust, say detailed lab analysis revealed it was the same, persistent infection, rather than repeated bouts.

    The patient could not shake the infection, even after being given antiviral drugs.

    This is different to "long Covid", where the virus is cleared from the body but symptoms persist.

    One of the medics who will be presenting the findings at a medical conference - the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases - is Dr Luke Blagdon Snell.

    He told the BBC: "These were throat swab tests that were positive each time. The patient never had a negative test. And we can tell it was one continuous infection because the genetic signature of it - the information we got from sequencing the viral genome - was unique and constant in that patient."

    Prolonged infections are rare but important, say the researchers, because they might give rise to new variants of Covid - although that did not happen in this case, or other ones that they studied.

    Dr Snell said: "The virus is still adapting to the human host when people are infected for a long time. It might provide an opportunity for Covid to accrue new mutations.

    "Some of these patients that we have studied have mutations that have been seen in some of the variants of concern."

    He stressed that none of the nine patients they checked had spawned a new dangerous variant.

    Someone with a chronic infection might not be contagious to others, he added.

    Dr David Strain from the University of Exeter Medical School, said: "We know that every time the virus replicates, it must reproduce its RNA - equivalent to manually copying a text book. We know if we were to transcribe an entire book we would make mistakes, so too does the virus. Every copy will produce mutations.

    "Although Omicron did not arise in these particular individuals, this demonstrates a very clear pathway by which vaccine resistant variants may arise. Whereas with BA.2 we have got lucky, that the mutation is associated with a less severe illness, there is no guarantee that the next iteration will be the same."

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    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    Valeurs Actuelles

    Les forces de l’ordre expérimentent des marqueurs chimiques pour repérer les casseurs lors des manifestations

    Un dispositif encore « au stade de l’expérimentation ». Comme l’a indiqué La Croix le 20 avril, les forces de l’ordre ont commencé à tester un moyen novateur pour permettre d’identifier des casseurs lors de manifestations. Il s’agit de produits marquants codés (PMC), qui pourraient être projetés à l’aide de fusil de type « paintball », et qui permettraient de laisser des traces invisibles, incolores et inodores sur des auteurs présumés d’infractions. Le produit peut ainsi résister plusieurs semaines sur la peau et les vêtements, rendu visible par une lampe à ultraviolet qui rend le produit fluorescent.

    Preuve suffisante ?

    L’idée d’utiliser ces PMC a été annoncée en mars 2019, en pleine crise des Gilets Jaunes. Edouard Philippe, alors Premier ministre, avait assuré que leur utilisation serait « très prochaine ». « On pourra dire : tel jour à telle heure, vous étiez devant tel magasin », avait aussi expliqué Christophe Castaner, alors ministre de l’Intérieur. Mais l’idée de marquer un individu qui s’en prendrait aux forces de l’ordre ou vandaliserait des vitrines a suscité de nombreux doutes. « Comme tout élément de preuve, il se doit nécessairement d’être corroboré par les autres indices et données de l’enquête », avait précisé la gendarmerie.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Mariupol steelworks: 'We have wounded and dead inside the bunkers'

    By Rhodri Davies & Yaroslav LukovBBC News

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    One of the last Ukrainian defenders in Mariupol has told the BBC that the besieged steelworks where they are holed up is largely destroyed above ground and civilians are trapped under collapsed buildings.

    Speaking from the Azovstal plant - the last part of Mariupol not under Russian control - Svyatoslav Palamar from the controversial Azov regiment said defenders had repelled waves of Russian attacks.

    "I always say that as long as we are here, Mariupol remains under control of Ukraine," he said.

    Earlier President Vladimir Putin called off a planned Russian assault on the steelworks - a maze of tunnels and workshops - and ordered his troops to seal it off instead.

    "Block off this industrial area so that a fly cannot not pass through," he said.

    Much of Mariupol has been destroyed in weeks of heavy Russian bombardment and intense street fighting. Taking the Sea of Azov port is a key Russian war aim and would release more troops to join a Russian offensive in the eastern Donbas region.

    Capt Palamar said the Russians had fired on the steel plant from warships and dropped "bunker-busting" bombs on it.

    The BBC has not been able to verify any of his account. But it tallies with testimony earlier this week from a Ukrainian marine commander also in the steelworks, who said fighters were outnumbered and running out of supplies.

    "All the buildings in the territory of Azovstal are practically destroyed. They drop heavy bombs, bunker-busting bombs which cause huge destruction. We have wounded and dead inside the bunkers. Some civilians remain trapped under the collapsed buildings," Capt Palamar said.

    The Azov regiment was originally a far-right neo-Nazi group that was later incorporated into Ukraine's National Guard. Its fighters along with a Marine brigade, border guards and police officers are the last Ukrainian defenders left in the city.

    When asked how many Ukrainian defenders remained in Mariupol, Capt Palamar answered simply "enough to repel attacks".

    He said that civilians were in separate locations away from fighters. They were in basements containing 80-100 people each but it was unclear how many civilians there were in total as some buildings had been destroyed and fighters could not reach them because of shelling. Entrances to some of the bunkers were blocked by heavy concrete slabs that only heavy machinery could move, he said.

    "We keep in touch with those civilians who stay in places that we can get to. We know that there are small children there as young as three months old," he said.

    The fighter appealed for civilians to be given safe passage out of the steelworks and called for a third country or an international body to act as a guarantor for their safety.

    "These people have got through a lot already, through war crimes. They don't trust Russians, and they are scared," he said, adding that they feared torture and murder at the hands of Russian troops or deportation to Russia through so-called filtration camps.

    Elderly civilians in the steelworks were in need of medicine while there were also about 500 seriously wounded fighters who were not getting the care they needed - including major surgery such as amputations.

    "After 52 days of blockade and heavy fighting we are running of medicines. And then we also keep unburied bodies of our fighters whom we need to bury with dignity in Ukraine-controlled territory," he said.

    Capt Palamar said Ukrainian defenders also wanted to secure their own evacuation if possible - but there could be no question of surrender.

    "As for surrender in exchange for the safe way out for civilians, I hope we all know whom we are dealing with. We definitely know that all guarantees, all statements of the Russian Federation are worth nothing."

    He said many of the defenders left in Azovstal came from Crimea, annexed by Russia in 2014, as well as the eastern Donetsk and Luhansk regions. He himself had been married there and his child had been born there.

    "I witnessed how this city was developing. How this city became the pearl of Azov and it's a hometown for me as well," he said.

    "Russia is not renewing or rebuilding anything. It aims to destroy and terrorise... If we fall this horde will go further and the whole civilised world will be in danger."

    Ukraine has accused Russian forces of bombing civilian shelters and of using weapons banned or restricted by international law - including phosphorus bombs and cluster munitions - in attacks on Azovstal.

    Ukraine as well as the US and UK have announced investigations into the possible use of chemical weapons in Mariupol, something Russia has denied. The BBC cannot independently confirm the allegations.

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    “Je ne trouve pas ça normal” : des touristes en proie à la délinquance au Champ-de-Mars à Paris

    Des vendeurs à la sauvette, des touristes, des pickpockets… Le Champ-de-Mars grouille de vacanciers venus du monde entier pour admirer la Tour Eiffel, mais ils ne sont pas seuls sur place. Ce quartier cossu du VIIe arrondissement de Paris est en effet en proie à la délinquance. Et les touristes sont les premières victimes de vols ou d’escroqueries dans le secteur du Champ-de-Mars, relate CNews mercredi 20 avril. Et à la nuit tombée, le phénomène aurait tendance à s’accentuer.

    « Un sentiment particulier »

    Une touriste a notamment indiqué à nos confrères se sentir « en insécurité »« On ne sait jamais, mais quelqu’un peut vous voler lorsqu’on prend une photo. C’est un sentiment bizarre, mais je m’y habitue. » D’autres se plaignent des ventes en pleine rue : « Je ne trouve pas ça normal que les gens vendent de l’alcool sur le bord de la route. » Cette mère de famille imagine d’ailleurs que les vendeurs « ne contrôlent même pas si ce sont des mineurs qui viennent en acheter ». Un autre touriste aurait également « entendu beaucoup d’histoires » sur ce quartier aux environs de la Dame de fer. « Les gens, chez moi, parlent de ces gens qui vendent des objets dans la rue, donc je m’y attendais. » Et ce, même si « c’est un sentiment particulier », a-t-il ajouté auprès de CNews.

    Les habitants face aux « squatteurs »

    Si les touristes sont en proie aux vols et aux escroqueries, les habitants du quartier font également face à des « squatteurs ». Ils réclament notamment des accès sécurisés aux immeubles haussmanniens, alors que ces « squatteurs » en investissent les abords chaque jour. D’autres résidents souhaitent la fermeture complète du Champ-de-Mars pendant la nuit, rapporte 20 Minutes.La maire LR du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, ne serait pas contre cette dernière mesure. Il y a quelques jours, elle a proposé à la mairie, dirigée par la socialiste Anne Hidalgo, d’installer une clôture autour du Champ-de-Mars afin de fermer l’espace la nuit et de mieux « lutter contre les trafics », relate 20 Minutes. Cette demande avait déjà été émise en mars 2021. En vain. L’adjoint aux espaces verts, Christophe Najdvoski, avait rejeté cette proposition, pointant « un gouffre financier » de dizaines de millions d’euros et une « aberration paysagère et patrimoniale ».

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : au coeur d'un centre d'hébergement de réfugiés en Pologne

    Publié le : 21/04/2022 - 16:52

    Pauline GODART

    Parmi les cinq millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays, près de trois millions sont partis en Pologne, le pays d'Europe qui accueille aujourd'hui le plus de réfugiés ukrainiens. La ville de Rzeszów, située à moins d'une heure en voiture de la frontière avec l'Ukraine, accueille nombre d'entre eux. Reportage dans un centre commercial transformé en centre d'hébergement.

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : face à plus de deux millions de réfugiés, la Pologne s'organise

    Décryptage

    L'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire

    Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

    marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
    BBC

    Mariupol: Satellite images suggest mass graves dug near besieged city

    A US satellite firm says it has identified a mass burial site containing about 200 graves near Mariupol, a city Russian forces have been trying to wrest control of for weeks.

    Maxar said its images showed an expansion of graves that began at the end of March.

    Local Ukrainian officials accuse the Russians of burying Mariupol civilians killed by Russian troops there.

    Moscow has not yet responded.

    Russian troops control most of Mariupol after weeks of bombardment and fighting, but some Ukrainian forces remain in a sprawling steelworks in the city. President Putin has abandoned plans to storm the Azovstal plant and instead told troops to seal it off.

    The alleged mass grave is near a village called Manhush about 20km (12 miles) west of Mariupol. Maxar said there were four sections of linear rows about 85m long.

    The BBC has not independently verified the images.

    Mariupol city council earlier issued its own statement accusing the Russians of burying civilians at the same location.

    The council said the Russians were digging trenches and "using dump lorries to bring the bodies" and provided its own aerial image of the site, which it said was "already twice as large as the nearby cemetery".

    The city's mayor Vadym Boichenko says tens of thousands of civilians may have been killed in Mariupol

    Moscow has repeatedly denied accusations by Ukraine and its Western allies that Russian troops and top Kremlin politicians are responsible for mass killings of civilians.

    Earlier this month, Maxar images of the town of Bucha outside Kyiv appeared to show bodies of civilians lying in the street nearly two weeks before the Russians left the town as part of a withdrawal from northern Ukraine.

    The image from 19 March, first reported by the New York Times and confirmed by the BBC, contradicted Russian Foreign Minister Sergei Lavrov's claim that footage of bodies in Bucha had been "staged" after the Russians withdrew.

    Bucha Mayor Anatoliy Fedoruk has said that least 300 civilians were killed in the town.

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    Mariupol ‘doesn’t exist anymore’ - Ukraine FM

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    France24 - Monde

    Salvador : des familles brisent le silence pour dénoncer la disparition de leurs proches

    Publié le : 21/04/2022 - 14:56

    Elisabeth ALLAIN Claire HOPES

    Si le Salvador connait une baisse significative du nombres d'homicides, il souffre d'un autre type de crime que le gouvernement évite d'aborder. Les gangs criminels multiplient les enlèvements et les disparitions, terrorisant les populations les plus vulnérables. Face au silence des autorités qui ne tiennent pas de registre officiel, les proches des victimes se mobilisent et dénoncent des meurtres de plus en plus nombreux. Reportage de nos correspondants Laurence Cuvillier et Matthieu Comin.

    Il est désormais possible aux États-Unis de prendre les transports en commun ou les taxis sans protection contre le Covid-19. Outil de prévention, source de conflits parfois violents, le masque est devenu optionnel pour les passagers comme pour les employés américains. Une décision qui suscite à la fois acclamations et agacement dans le pays, y compris à la Maison Blanche.

    Au Pérou, le climat social est loin d'être apaisé. Après l'état d'urgence décrété le mois dernier, la colère reste forte face à une inflation toujours galopante. L'augmentation des prix sur les denrées de base est telle que les organisations syndicales ont lancé, en début de semaine, une grève générale dans les transports, organisant aussi des barrages routiers dans la région de Cuzco, le cœur du tourisme au Pérou. Des centaines de touristes se seraient retrouvés bloqués par les manifestants, sur les routes qui conduisent notamment au célèbre Machu Picchu.

    Cette ancienne cité inca, perchée sur le versant oriental des Andes centrales, fait justement l'objet d'une exposition à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine à Paris. "Machu Picchu et les trésors du Pérou" présente, pour la première fois en France, 200 pièces vieilles de près de 3 000 ans.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Au Salvador, nouvelle manifestation contre le président Bukele et le bitcoin

    Pour faire face aux gangs, le parlement du Salvador décrète l'état d'urgence

    BILLET RETOUR

    Le Salvador et ses enfants disparus : petit pays, immenses cicatrices

    Valeurs Actuelles

    À Rennes, le syndicat Sud PTT exige une prime pour distribuer les professions de foi du second tour de la présidentielle

    Pas de prime, pas de distribution. C’est, en substance, le message du communiqué publié par le syndicat des postiers Sud PTT de Rennes mardi 19 avril, rapporte Actu.fr. Le syndicat exige une prime de 150 euros pour distribuer la propagande électorale pour le second tour de l’élection présidentielle de dimanche prochain. « Les dirigeants de La Poste ont touché 83,5 millions d’euros de l’Etat pour assurer la distribution des professions de foi, mais continuent de faire faire ce travail par les agents gratuitement » se justifie le syndicat.

    Jusqu’aux législatives s’il le faut

    Rappelant le « fiasco » des élections régionales de juin 2021, lors desquelles un certain nombre d’électeurs n’avaient tout simplement jamais reçu la propagande électorale, le syndicat Sud PTT prévient que si la direction de la Poste n’accède pas à sa demande, les professions de foi ne seront pas distribuées. Sud PTT rappelle également que ce mouvement social, qui n’est pas une grève, pourrait aussi affecter les élections législatives de juin prochain. Aussi, ce mardi 19 avril, le syndicat affirme que « le personnel de Rennes Colombier a décidé de ne pas emporter ce mardi 19 avril les professions de foi et donnent rendez-vous demain matin à sa direction pour obtenir une réponse à leur revendication. ». Si la propagande électorale n’était pas distribuée, les trois-quarts de la ville de Rennes pourraient être concernés.

    Rennes : les dernières actualités

    À Rennes, la manifestation contre l’affiche du second tour vire à l’affrontement avec les forces de l’ordre

    La mairie de Rennes exige l’expulsion de 142 migrants qui occupent un gymnase depuis mi-janvier

    « Je dois baisser les yeux » : à Rennes, un point de deal pourrit la vie des riverains

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Éditorial. La seule option possible

    Éditorial

    Fabien Gay

    Par Fabien Gay

    « Ni Macron ni Le Pen », entend-on chez une partie de la population déçue du résultat du premier tour, attristée de voir la gauche éliminée et surtout inquiète pour son avenir dans les cinq prochaines années. Ce « ni-ni » est un cri de colère. Il arrive après vingt ans de stratégie de dédiabolisation et de banalisation d’une extrême droite extrêmement dangereuse ; après cinq ans de présidence Macron faite de politiques libérales avec un bulldozer antisocial et méprisant, aggravant les inégalités sociales tout en ne ­relevant pas le défi environnemental. Pour in fine sauvegarder les intérêts financiers.

    Mais celles et ceux qui brandissent ce slogan oublient une ­réalité. Dimanche soir, à 20 heures, ce sera bien l’un ou l’autre. Il n’y a pas de troisième choix. Et les deux finalistes ne peuvent pas être renvoyés dos à dos. Si aucun des deux projets ne répond aux aspirations de justice sociale, écologique et démocratique des classes populaires, de la jeunesse, du monde du travail et de la création, les deux projets ne sont toutefois pas de même nature. Les deux sont des libéraux, même si la candidate de l’extrême droite ­essaie de se cacher sous un masque socialisant. Les deux nous promettent du sang et des larmes pour relever les défis de la dette. Mais Le Pen ajoute la haine et le racisme comme moteur de son projet de société.

    Si elle venait à être élue, la démocratie et nos institutions seraient menacées pour qu’elle garde le pouvoir, les libertés de chacune et chacun seraient rognées sous prétexte de sécurité, et la ­préférence nationale créerait deux catégories de citoyens, ce qui est inacceptable. Dimanche, la seule option possible est de prendre le bulletin de l’adversaire Emmanuel Macron pour battre celui de l’ennemie Marine Le Pen. Et dès le lendemain, une autre perspective s’ouvrira, celle des élections législatives avec le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de gauche. Mais pour cela, dimanche, aucune voix ne doit manquer ni se taire.

    Présidentielle 2022
    New York Times - World

    New Zealand Deal May Put Japan Closer to ‘Five Eyes’ Intelligence Alliance

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    The two countries announced a goal of “seamless” sharing of classified information as China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region.

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    By Pete McKenzie

    WELLINGTON, New Zealand — As China moves to expand its influence in the Asia-Pacific region, Japan and New Zealand have opened talks on an agreement for “seamless” sharing of classified information, a step that could strengthen Tokyo’s case to eventually join the “Five Eyes” intelligence partnership among English-speaking powers.

    An announcement of the negotiations, during a visit to Tokyo on Thursday by Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand, came two days after the Solomon Islands said it had reached a security agreement with China, provoking unease among Western-aligned powers in the region. The deal, according to a leaked document, could allow Beijing to deploy troops to the Solomons, and perhaps even result in the first Chinese military base in the Pacific.

    “The announcement speaks to both countries’ concerns about China,” said Anna Powles, a senior lecturer in security studies at Massey University in New Zealand, “which have been amplified over the past few weeks with the signing of the security agreement” in the Solomons.

    Ms. Ardern and the Japanese prime minister, Fumio Kishida, made their concerns clear in announcing the proposed intelligence agreement. They emphasized “growing strategic challenges” in the Pacific and their opposition to “unilateral actions that seek to alter the status quo by force” in the East and South China Seas. The latter appeared to be a reference to Chinese efforts to construct artificial islands for military use and its encroachment on disputed territories.

    The agreement would bring Japan closer to the so-called Five Eyes partnership, through which the United States, Britain, Canada, Australia and New Zealand have for the past 75 years been sharing much of the intelligence they gather.

    In 2020, the Japanese defense minister at the time, Taro Kono, proposed Japanese membership in a revamped “Six Eyes” partnership. Last year, Shingo Yamagami, Japan’s ambassador to Australia, said that he “would like to see this idea become reality in the near future.”

    Five Eyes members were previously hesitant to expand the partnership over concerns about the security of the Japanese intelligence community. But a major overhaul in Japan, including the passage of a state secrets law in 2013 over significant public opposition, has helped alleviate that unease.

    Japan has since negotiated intelligence-sharing agreements with the United States, Britain and Australia. An agreement with New Zealand would allow further access to the partnership’s intelligence output.

    “There’s clearly a desire to build up and network those intelligence-sharing connections,” said David Capie, the director of the Center for Strategic Studies in New Zealand.

    In recent years, New Zealand has faced questions about its own reliability as an intelligence partner. China is by far the largest purchaser of New Zealand’s exports, which has previously made New Zealand reluctant to criticize China’s human rights abuses and growing assertiveness in the Indo-Pacific region.

    In 2017, it was also revealed that a long-serving member of New Zealand’s Parliament had previously trained Chinese spies. In an influential paper that year, Anne-Marie Brady, a political scientist who specializes in Chinese influence efforts, wrote, “New Zealand, like many other states in the world, is becoming saturated with the P.R.C.’s political influence activities.” P.R.C. is an abbreviation for the People’s Republic of China.

    But, confronted by its partners’ fears and by China’s growing influence efforts both in New Zealand and in the broader Pacific, the New Zealand government has become more assertive in its foreign policy.

    “Over the past three or four years, you’ve seen a growing recognition that China is not simply an unlimited economic opportunity,” Dr. Capie said. “We’ve seen New Zealand’s government be much more willing to speak frankly about what they see as challenges” in the Pacific and southern Asia.

    A major report by New Zealand’s Ministry of Defense in 2021 explicitly warned that China’s rise and “increasingly strong nationalist narrative,” among other drivers, had created “a substantially more challenging and complex strategic environment.”

    Thursday’s announcement, Dr. Capie said, is a further demonstration of New Zealand’s more forceful foreign policy approach.

    “Until a few years ago, I think there was probably a view that New Zealand was a little soft on China — that it wasn’t being cleareyed about the risks in the region,” he said. “That’s begun to shift.”

    Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.

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    BBC

    SANS TITRE

    Norwich v Newcastle (Sat, 15:00 BST)

    Norwich City

    Smith on Kieran Dowell: "He has shown in the last couple of games that he can step up. He has got the opportunity now which is good for him and he has got a goal and an assist in the last game."

    Norwich v Newcastle (Sat, 15:00 BST)

    Norwich City

    Smith on facing Newcastle: "Their recent record away has been as good as their home record. We played really well against Burnley and got our supporters behind us and if we do that again we will give ourselves a chance.

    "We still believe there is a chance to stay in the league and we have got to give it all to stay in this league."

    Norwich v Newcastle (Sat, 15:00 BST)

    Norwich City

    Smith on Teemu Pukki's future: "I think it is very important [he stays]. He is an important cog in the machine and we wanted to extend it and he is more than happy to stay as well."

    Norwich v Newcastle (Sat, 15:00 BST)

    Norwich City

    Norwich boss Dean Smith is speaking to the media this morning ahead of his side's clash with Newcastle on Saturday. First, he gave a fitness update on his squad: "Kenny [McLean] has got a small fracture in his toe, but he is training today and should be okay. Pierre [Lees-Melou] will be okay and Josh Sargent will be ready for Aston Villa. The only one out is Lukas [Rupp].

    We've been asking for your thoughts on Erik Ten Hag's appointment throughout the day. Here are some more of your comments:

    Rob: Erik Ten Hag is a very sensible appointment for us. He's achieved fantastic things with Ajax and hopefully he can mirror those successes for us. His first job needs to be a pre-season clear out of all the players who are not cutting it for us. We'll also need plenty of new signings to replace them just as Ralf Rangnick says.

    William: Hope he takes his pruning shears as there's a lot of dead wood to get rid of.

    Steve: Brilliant, not before time, can't wait to see all the dead wood removed and a new chapter begin. No player should be bigger than a club. Youth ambition and pride is needed and I am in no doubt our new manager will bring this back to such a big club. Good luck Ten Hag.

    Mr Kris: I was keen on Mauricio Pochettino given his Premier League experience and pedigree. I can only wish Ten Hag success because the task at hand is quite enormous. He's going to have to start from scratch and has a whole mountain to climb.

    Josh: We are a sinking ship that I don't think even Jurgen Klopp or Pep Guardiola could recover right now. We may as well give it to someone fresh. I think it's a good appointment in giving it to someone with attacking ideas, who seemingly will make the most of our academy system.

    Nick: Finally. A positive step from United, time to cut away the rot. History shows, get the right manager and things happen, Klopp, Alex Ferguson etc. Firmly believe Ten Hag is the man. Rangnick has done the donkey work to show who the donkeys are. Summer of change, cannot wait.

    Let us know your thoughts here

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Di Matteo did ok for Chelsea didn't he?

    We'd say so, Nick... and Sam agrees!

    The best has to be Di Matteo. Took over a broken, ageing Chelsea team who were 4-1 down against Napoli and drove them to Champions League and Fa Cup victory. Unforgivably sacked.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Chris Hughton for Newcastle. Took on a disjointed team and did remarkably well given the resources, before being unceremoniously dumped. Should've been given a fairer chance.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Surely Trevor Brooking in April 2003 takes some beating. Mike Jackson destined for glorious failure too?

    BBC Radio 5 Live

    More from Ronald de Boer...

    "I think it depends a little bit on how the board stands behind Ten Hag and what he wants.

    "I think he will look for what is needed, what is missing, but he needs the backing of the board, that is the most important thing.

    "With the World Cup coming up in November, there is not so much time. It’s a challenging job for him.

    "I think [United fans] have to be realistic, but in another sense, I think a fan of Man Utd needs that expectation, needs that desire, because they are one of the biggest clubs in the world and they have to aim for the top.

    "That is also what Ten Hag wants of course, but sometimes you have to be realistic. They need to have a little bit of patience."

    On using youngsters:

    "The most important thing is that you believe in your own youth academy. There are enough youngsters in Manchester United that will have the ability to be a star, but they need to have the chance to play.

    "He’s not afraid to use youngsters because he has seen what an impact they can have in the team.

    "That’s a great thing, because people want to see a homegrown boy be successful and with this coach they don’t have to worry."

    BBC Radio 5 Live

    Former Ajax and Netherlands midfielder - and now Ajax academy coach - Ronald de Boer has been speaking to BBC Radio 5 Live Breakfast this morning about his colleague Erik ten Hag.

    Asked what makes him one of the world's top coaches, De Boer said: "He has to still prove himself because Ajax is one step, and the following step is Manchester United. It’s a bigger club worldwide: "What I like about him is his work ethic but also that he doesn’t take anything for granted, so he’s focused in every aspect, he’s really shaped the team how he wanted, he’s not afraid to make decisions, to put players on the bench if they are not performing well. But he is an honest person.

    "It is important in the philosophy of Ajax he wants to play attractive football, take the initiative, and that is something he definitely implemented while he was here."

    Erik ten Hag was never really one of those people who made it clear he had massive ambitions to be one of the world's top coaches. He is a very humble man and a modest coach.

    That has a lot to do with his background. He comes from the east of the Netherlands where there's a very down-to-earth mentality and where people speak with a very strong accent. They are a bit less flash there and they look up to those from Amsterdam, Rotterdam and The Hague, the places where the big offices, industry and the country's parliament are.

    But despite that background - and he does have a strong accent - Ten Hag's situation is different. Financially there is no motivation and no need to go for the big jobs at any stage in his career because he comes from a very rich family, and his father and brothers are multi-millionaires. They own a real estate company and other financial firms.

    His father wanted him to go into that company but from a young age Erik was such a brilliant footballer - he was a star for FC Twente as a defender - that he made it clear he had no interest in pursuing that line of work.

    However, that family wealth means he doesn't need the big jobs. He knows he doesn't need football to survive so he can follow his own principles, where other managers might compromise to stay in their jobs.

    Full story.

    Erik ten Hag has become Manchester United's fifth permanent manager since the retirement of Sir Alex Ferguson in 2013.

    During the intervening years, there have been fleeting moments when it seemed the club was moving in a forward direction.

    But, right here, right now, they are further away from challenging for major honours than they have been since Ferguson first arrived at the club in the mid 1980s.

    In a sense, Ten Hag is in a good position. After what has gone before, under David Moyes, Louis van Gaal, Jose Mourinho and Ole Gunnar Solskjaer, there is a sense that structural issues are the real problem at Old Trafford and until they are sorted, any manager will find the job tough.

    But this is also the 52-year-old's chance to prove he is capable of transitioning from highly rated coach of a famous club in a less competitive league, to one at the highest level of the game.

    Clearly though, there are a number of challenges for Ten Hag to overcome.

    Full story.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Morning topic time!

    It is fair to say there weren't many who believed in Burnley's chances of Premier League survival after Sean Dyche's departure, but Mike Jackson has overseen a fantastic reaction.

    Four points in two games is impressive, and though it is far too early to put him in this category, we want to hear your suggestions for the best caretaker managers at all levels.

    They don't have to have taken the job on permanently, or even done well if they did, but who made a real impression in the caretaker role. Which man stepped up from out of the shadows?

    We'll feature as many as we can this morning.

    Burnley 2-0 Southampton

    There have been moments where both Burnley and Everton have been written off, but they are both showing fight and resilience to stay in the Premier League.

    Richarlison's stoppage time equaliser against Leicester has proven vital for Everton. It is why they are still outside the bottom three.

    Looking at the two run-ins, and everything else that needs to be considered, let us know who you are backing to avoid the drop.

    This is how it looks now.

    Burnley 2-0 Southampton

    Burnley 2-0 Southampton

    Burnley 2-0 Southampton

    Alex Bysouth

    BBC Sport

    Burnley's hierarchy have taken a gamble in dismissing Sean Dyche, a manager who guided them to two promotions and has experience of surviving in the top flight, but if the Clarets can reproduce this level of performance for the remainder of the season it may well be one that pays off.

    There were no signs of tension in the Clarets camp and if Burnley can earn at least a point against Wolves at home on Sunday, Everton will head into the Merseyside derby against Liverpool at Anfield later that afternoon inside the bottom three.

    Indeed, the hosts could and should have had more than the two goals, but found Southampton goalkeeper Fraser Forster in top form.

    Southampton, after beating Arsenal last time out, slipped back into their indifferent recent form with the visitors' best chances falling to Oriol Romeu, who headed wide twice from James Ward-Prowse corners in the first half.

    They did briefly threaten a response inside the final 20 minutes, but Burnley goalkeeper Nick Pope saved from Che Adams and Charlie Taylor, then made a superb block on the same player, while a scrambled Jack Cork effort at the other end was ruled out for offside.

    Burnley 2-0 Southampton

    Southampton boss Ralph Hasenhuttl, speaking to Match of the Day: "It is a disappointing evening because we had the first big chance today with a header from Ori [Romeu] and we don't score there. We then concede from their first shot - an easy one from outside the box.

    "After this the first half is clear for Burnley. We do not find the answer for the first goal we concede. We were braveless and had no aggression. I was critical of the guys at half-time. Second half we were better, big chances, more than they had and we don't score and lose.

    "There was nothing after the first goal. Very often we fall apart and it is a signal of not being brave enough and resilient enough. We have to change that.

    "When you see how they play and you can play the same way they do it is not possible. We need to play more football but it is not possible today. We were lacking in every second ball and duel and this was not enough first half.

    "We have not played like a top-10 team today. We do not deserve a point today. It was not enough."

    Burnley 2-0 Southampton

    Burnley boss Mike Jackson, speaking to BBC MOTD: "When you are in it, you are that enthralled and engrossed you don't get the chance to enjoy it. It is a great result for everyone involved - all the staff and everyone.

    "They have gone for it. They have rallied around each and been really focused. They are trying to prove a few people wrong.

    "We haven't changed a lot. We have tweaked a few things. The strength of this team, of this group, is the group. The togetherness. I am not reinventing the wheel here, all I'm doing is preparing the team. The drive and effort is the identity that has always been here. They have just remembered.

    "The fans stayed with us, even during a little lull in the second-half. They went again. I didn't expect anything less. We are going to need them.

    "I will probably speak to the chairman later in terms of whether he wants us to prepare the team on Sunday. That is the way we are moving with this now. Just enjoy the night and tomorrow we can think about Wolves. It gives the group belief. I believe they can [get out of this]. Sometimes the group need to perform like that and remember what they are."

    L'Humanité

    Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire

    Premier plan

    PRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.

    Benjamin König

    «NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la ­situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.

    Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait ­indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.

    Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de ­famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.

    avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»

    « Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».

    Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».

    Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.

    À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.

    Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence ­nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers ­constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.

    « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »

    D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État», alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».

    « Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.

    ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG

    Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.

    Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.

    De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.

    Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !

    Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022
    New York Times - World

    Explosion at Afghan Mosque Kills at Least 10

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    The blast in Mazar-i-Sharif, one of Afghanistan’s economic hubs, was the latest in a series of attacks on one of its religious minorities and was claimed by an ISIS affiliate.

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    By Yaqoob Akbary and Thomas Gibbons-Neff

    KABUL, Afghanistan — An explosion at a Shiite mosque in northern Afghanistan on Thursday killed at least 10 people and wounded more than two dozen others, local officials said, adding to the toll of a bloody week for one of the country’s religious minorities.

    The attack, during afternoon prayers at the Seh Dokan mosque in the center of Mazar-i-Sharif, one of the country’s economic hubs with a bustling downtown of alleyway shops, came just two days after several explosions ripped through a predominantly Shiite neighborhood in Kabul, the capital.

    While the details of the attack at the mosque were murky, and there were fears that the death toll would climb higher, unverified videos shot inside the building showed an amount of carnage that has become all too familiar in Afghanistan over four decades of conflict.

    “Up to now we have 12 dead and 35 injured. Eight of them are in bad condition,” said Dr. Gaousuddin Anwari, the director of Abu Ali Sina-e-Balkhi Hospital in Mazar-i-Sharif. Abdul Nafi Takor, a spokesman for the Interior Ministry, offered a different assessment, saying that 10 people had been killed.

    A Taliban official in the province said it was unclear what caused the explosion, but the Islamic State’s affiliate in Afghanistan, known as Islamic State Khorasan, claimed responsibility for the blast, according to SITE Intelligence Group, which tracks extremist organizations.

    Reporting From Afghanistan

    “I was in my pharmacy when I heard the sound of an explosion,” said Nazir Samim, a resident of Mazar-i-Sharif. “I went to the mosque to help the wounded, but the Taliban did not allow me to enter.”

    Around the time of the mosque blast, an explosion targeting a minibus in Kunduz city, the capital of the province of the same name and about 100 miles to the east, killed at least four people and wounded 18, said Obaidlah Abedi, a spokesman for the Kunduz police. The Islamic State claimed responsibility for that attack too, according to SITE.

    On Tuesday, several explosions outside an education center and a public high school in the western Kabul neighborhood of Dasht-e-Barchi killed at least six people and wounded at least a dozen more.

    The area, home to a large Hazara community, an ethnic minority that is predominantly Shiite, was frequently targeted by both the Taliban and the Islamic State over the last 20 years, when the country’s Western-backed government was in power.

    Since the Taliban took control of the country in August, the hard-line Sunni religious group has tried to stay to true to its bedrock pledge of providing security to Afghans of all religious groups and ethnicities — even though it targeted some of them during the past two decades and killed thousands of Hazaras during its first tenure in the 1990s.

    Despite that pledge, Shiites, especially Hazaras, have come under frequent attack, primarily from the Islamic State’s affiliate in the country, over the past eight months.

    Last year, Islamic State bombings of Shiite mosques in Kandahar and Kunduz killed and wounded dozens. In the Dasht-e-Barchi area of Kabul, a series of unclaimed car bombings have regularly killed Hazaras, though in relatively small numbers.

    On Monday, the Islamic State claimed it had carried out a rocket attack from Haritan, a border town roughly 50 miles north of Mazar-i-Sharif, on a military base in Uzbekistan, but the Uzbek government denied any such attack took place.

    The extremist group has slowly gathered strength in recent months, despite the Taliban’s attempts to stamp out its fighters in the country’s east.

    Yaqoob Akbary reported from Kabul, and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Najim Rahim contributed reporting from New York.

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    BBC

    Erik ten Hag: Manchester United appoint Ajax coach as next manager

    Last updated on 21 April 202221 April 2022.From the section Man Utdcomments3175

    Manchester United have appointed Ajax coach Erik ten Hag as their next manager.

    The Dutchman, 52, will take over from interim boss Ralf Rangnick at the end of this season on a three-year deal which can be extended by a year.

    Rangnick, who replaced the sacked Ole Gunnar Solskjaer in November, is set to move into a consultancy role.

    Ten Hag will become United's fifth permanent manager since Sir Alex Ferguson retired in 2013.

    "It is a great honour to be appointed manager of Manchester United and I am hugely excited by the challenge ahead," said Ten Hag.

    "I know the history of this great club and the passion of the fans, and I am absolutely determined to develop a team capable of delivering the success they deserve."

    United are sixth in the Premier League with five games remaining this season, three points behind Tottenham, who occupy the fourth Champions League spot.

    Ajax are top of the Dutch Eredivisie - four points clear of PSV Eindhoven - with five matches left, although they lost to their rivals in the Dutch Cup final.

    Ten Hag, who took over as Ajax head coach since December 2017, led them to the league and cup double in 2018-19 and 2020-21.

    They reached the semi-finals of the 2018-19 Champions League and were within a minute of making the final, only to be denied by a remarkable Tottenham comeback.

    United's choice had narrowed to Ten Hag and Paris St-Germain boss Mauricio Pochettino, after Sevilla coach Julen Lopetegui had also been spoken to about the role.

    Ten Hag is expected to bring in a former United coach or player as part of his backroom team, given it is unlikely the remaining link to the Solskjaer era, Mike Phelan, will remain at the club.

    Ten Hag joined Ajax after two and a half years at Utrecht, having previously coached Bayern Munich's second team, where he worked with Manchester City boss Pep Guardiola.

    Solskjaer was sacked following a 4-1 defeat at Watford that left United seventh in the table.

    Since Rangnick officially took charge on 3 December, United have a record of nine wins, six draws and four defeats in 19 league games.

    They were knocked out of the Champions League in the last 16 by Atletico Madrid and lost to Championship side Middlesbrough in the FA Cup fourth round.

    After Tuesday's 4-0 league defeat by Liverpool, Rangnick said United might need as many as 10 new players this summer.

    Ten Hag wants ex-England coach and Ferguson's former assistant Steve McClaren to work with him.

    McClaren worked with Ten Hag at FC Twente and it is understood Ten Hag feels he can provide invaluable insight into the workings of United and English football in general.

    On Wednesday it was announced that chief scout Jim Lawlor and head of global scouting Marcel Bout had United.

    United won 38 trophies during Ferguson's 26-year reign at Old Trafford, including 13 league titles, two Champions Leagues, five FA Cups and four League Cups.

    However, since his departure United have won only the FA Cup under Louis van Gaal, the League Cup, Europa League and Community Shield under Jose Mourinho, and the Charity Shield under David Moyes.

    Moyes, originally earmarked as Ferguson's long-term successor and given a six-year contract, was sacked in his first season in charge.

    Simon Stone, BBC Sport

    Ten Hag was the unanimous choice of senior figures at Old Trafford after what is being said was a rigorous recruitment process, led by football director John Murtough and technical director Darren Fletcher, with new chief executive Richard Arnold engaged for the final stages.

    The belief at United is that Ten Hag was the candidate most closely aligned to the club's identity and strategy.

    Ten Hag is viewed as being a proven winner who likes to play an attractive, attacking style of football, with a commitment to youth.

    It is felt he improves players and develops teams, and within the negotiation process he set out his long-term vision to build a successful team.

    New York Times - World

    S​outh Korea’s Supreme Court ​Issues Landmark Ruling on Gay Sex

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    ​The court said that the military should not punish consensual sex acts that had taken place in a nonmilitary setting.

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    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — The Supreme Court of South Korea issued a landmark ruling against the military’s decades-old ban on homosexual activities on Thursday, striking down guilty verdicts for two male soldiers who were indicted on a charge of having consensual sex while off their base.

    South Korea’s Military Criminal Act calls for up to two years in prison for “anal intercourse or other indecent acts.” Until now, ​soldiers engaged in such activities had been punished under that law regardless of whether there was mutual consent or where the conduct took place. Rights groups have long condemned the law​, saying it permits a “witch hunt” against gay soldiers.

    ​In its ruling on Thursday, the Supreme Court said that the law should not apply to consensual sex away from a military setting.

    The two accused men, a first lieutenant and a master sergeant, were indicted on charges of breaking the military code after they were found to have had sex in a private house during off-duty hours in 2016. Lower military courts sentenced the lieutenant to four months in jail and the sergeant to three months; the sentences were suspended.

    Punishing the two soldiers for this violated “their sexual autonomy” and “the constitutionally guaranteed right to equality and human dignity, as well as their right to pursue happiness,” the top court said on Thursday, sending the case back to a lower ​military ​court.

    Human rights groups hailed the verdict, calling it “a major step forward” or “a huge victory” for the rights of lesbian, gay, bisexual, transgender and intersex people.

    “This groundbreaking decision is an important triumph in the fight against discrimination faced by L.G.B.T.I. people in South Korea,” said Boram Jang, Amnesty International’s East Asia researcher, in an emailed statement. “The criminalization of consensual same-sex sexual acts in South Korea’s military has long been a shocking violation of human rights, but today’s ruling should pave the way for military personnel to freely live their lives without the threat of prosecution.”

    Lim Tae-hoon, head of the Seoul-based Center for Military Human Rights Korea, urged the country’s Constitutional Court to follow up by ruling the military code that outlaws gay sex unconstitutional. The court has ruled the law constitutional three times since 2002 and it is deliberating on the question for a fourth time.

    The South Korean military did not immediately comment on Thursday’s ruling. In the past it has said that it was not discriminating against gay soldiers. But it said it wanted to root out illegal homosexual activities and protect morale and discipline among soldiers.

    Rights groups have long ​​lamented ​what they called the “archaic and discriminatory”​ military code and a pervasive stigmatization faced by L.G.B.T.I. people in the country in general and in the military in particular. The two soldiers were among a score of gay soldiers rounded up in 2017 on the suspicion of having same-sex relationships.​ ​

    Last year, a transgender woman who had been expelled by the military after her gender-reassignment surgery killed herself​ while campaigning to be reinstated.

    South Korea maintains a 620,000-strong military as a bulwark against North Korea​, with which it remains technically at war​.​

    The 1950-53 Korean War was halted in a truce, not a peace treaty. South Korea operates a conscription system, which obliges all eligible men to serve about 20 months.

    In South Korea, same-sex marriage is not recognized and the rights of sexual minorities are a largely taboo and politically unpopular subject. In recent years, powerful right-wing Christian groups have intensified a campaign against homosexuality, scuttling a bill that would have given sexual minorities the same protections as other minority groups.

    They have argued that sex among gay soldiers would spread AIDS in the South Korean military and undermine its readiness to fight North Korea.

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    BBC

    Real Sociedad 0-1 Barcelona: Pierre-Emerick Aubameyang heads winner

    Last updated on 21 April 202221 April 2022.From the section European Football

    Pierre-Emerick Aubameyang's ninth goal in 11 La Liga appearances helped earn Barcelona a win at Real Sociedad that lifted them to second in the table.

    The ex-Arsenal forward scored with a close-range header after a cross by ex-Manchester City player Ferran Torres.

    Marc-Andre ter Stegen saved well from Alexander Sorloth while Alexander Isak fired another chance wide.

    Shortly before Aubameyang's goal, Ousmane Dembele's shot came back off the post.

    Barca were made to work hard for the points with Sorloth missing a further two chances as Real Sociedad piled on the pressure after half-time.

    The game was briefly stopped early in the second half after an object was thrown onto the pitch.

    Aubameyang, 32, joined Barca on a free transfer in February after not playing for Arsenal following a disciplinary breach in December. Only Memphis Depay has scored more goals in La Liga for Barca this season.

    Barca's win lifts them into second spot on 63 points - 15 behind runaway leaders Real Madrid.

    Real Sociedad remain sixth in the table - six points off a Champions League spot with five games left.

    Real Madrid need four points from their last five games to secure a 35th La Liga title.

    Line-ups

    Formation 4-1-3-2

    Formation 4-3-3

    Match Stats

    Live Text

    Match ends, Real Sociedad 0, Barcelona 1.

    Second Half ends, Real Sociedad 0, Barcelona 1.

    Foul by Robin Le Normand (Real Sociedad).

    Frenkie de Jong (Barcelona) wins a free kick in the defensive half.

    Foul by Jon Guridi (Real Sociedad).

    Sergio Busquets (Barcelona) wins a free kick on the right wing.

    Corner, Barcelona. Conceded by Robin Le Normand.

    Mikel Merino (Real Sociedad) wins a free kick in the defensive half.

    Foul by Luuk de Jong (Barcelona).

    Substitution, Real Sociedad. Ander Guevara replaces Martín Zubimendi.

    Robin Le Normand (Real Sociedad) is shown the yellow card for a bad foul.

    Foul by Robin Le Normand (Real Sociedad).

    Luuk de Jong (Barcelona) wins a free kick in the attacking half.

    Offside, Barcelona. Jordi Alba tries a through ball, but Luuk de Jong is caught offside.

    Foul by Ander Martín (Real Sociedad).

    Frenkie de Jong (Barcelona) wins a free kick in the defensive half.

    Attempt saved. Ander Martín (Real Sociedad) left footed shot from outside the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Mikel Merino.

    Substitution, Real Sociedad. Ander Martín replaces Adnan Januzaj.

    Substitution, Real Sociedad. Portu replaces Alexander Isak.

    Gavi (Barcelona) is shown the yellow card for a bad foul.

    L'Humanité

    Logique

    Billet

    Maurice Ulrich

    Il a fallu, dit-on, qu’un des conseillers d’Emmanuel Macron demande aux opérateurs un peu moins de plans sur ce dernier pendant que parlait Marine Le Pen. Son petit sourire commençait à se voir trop souvent. Parfois, une sorte d’ennui qui laissait penser qu’il prenait son mal en patience. L’exercice était assez ennuyeux. Vers la fin, la candidate est repartie en croisade, décrivant une France tellement mise à mal par l’insécurité liée selon elle à l’immigration, s’emboîtant comme les poupées russes dans l’islamisme radical, le terrorisme et au final le port du voile, plus exactement du foulard, qu’on se demandait comment l’herbe pouvait repousser dans ce paysage. C’était sans surprise, mais on avait surtout le sentiment qu’il manquait quelque chose dans tout ça. Comme un silence partagé sur les inégalités, les salaires insensés du CAC 40, l’imposition des hauts revenus, la taxation des dividendes, l’égalité et la fraternité… On en oublie. Logique, puisque c’était un débat sans la gauche.

    le billet de Maurice Ulrich
    France24 - Monde

    Andreï Kourkov, écrivain : "La guerre de Poutine est contre la culture ukrainienne"

    Publié le : 21/04/2022 - 13:51

    Pauline PACCARD Suivre

    Lors d'une précédente interview accordée début février à France 24, l’écrivain ukrainien Andreï Kourkov espérait encore que les tensions entre l'Ukraine et la Russie ne déboucheraient pas sur une guerre totale. Deux mois après le début de l'invasion russe, il raconte son quotidien dans la partie occidentale du pays. Il a temporairement abandonné la fiction pour raconter cette guerre dans des articles. Pour lui, les lieux de culture en Ukraine sont clairement dans la mire des forces russes.

    L’invité du jour

    Andreï Kourkov, écrivain : "Pour les Ukrainiens, la liberté est plus importante que la stabilité"

    REPORTAGE

    À Kiev, l'entrée en guerre du petit théâtre d'Alex et de ses amis

    MOBILISATION

    "La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

    L'Humanité

    18-25 ans, et une certaine idée de l’engagement

    Grégory Marin

    Un patchwork de paroles brutes, voilà le résultat de cette série d’entretiens que Justine Morvan et Kévin Nogues ont réalisés avec une dizaine de jeunes. Ils ont entre 18 et 25 ans, font leur entrée dans le monde politique mais avec déjà une certaine idée de l’engagement. « Si on ne convainc pas la jeunesse, c’est qu’on fait une politique de vieux, datée », commence ainsi l’un de ces témoins, dont on ne saura jamais clairement l’appartenance et dont on n’apprendra les prénoms qu’au générique de fin. En revanche, on saisit bien leur défiance vis-à-vis d’un certain entre-soi politique : « Ce serait bien qu’ils aillent rencontrer des jeunes ailleurs qu’à Sciences-Po ou HEC », proposent-ils, « dans ma fac », « dans mon quartier de Sevran »…

    Le montage est vif, un peu trop parfois pour bien saisir le sens du propos, surtout lorsque des énormités sont proférées : « Je mets au défi quiconque de trouver un candidat qui s’intéresse à la cause étudiante », lâche ainsi une jeune fille qui ne doit pas souvent lire la presse. Passons. Ce qui ressort majoritairement de ces entretiens est une demande de respect. Des promesses faites. De leur intelligence, aussi : la communication sur TikTok, Instagram ou Facebook peut être « un pas vers la politisation », mais au risque de rabaisser le débat, de décrédibiliser les politiques qui parlent et d’infantiliser le public visé. La séquence d’Emmanuel Macron avec McFly et Carlito est, par exemple, fortement critiquée… « Je me demande qui est leur directeur de la communication. Il a fait des études pour ça ? » Durs, mais pas dupes.

    Écrans
    BBC

    Johnny Depp and Amber Heard face off in court

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    Here are some key moments in the second week of actor Johnny Depp's defamation trial against his ex-wife, Amber Heard.

    He's suing for $50m over an opinion piece written by Ms Heard in the Washington Post in which she claimed to have experienced domestic abuse. She is countersuing.

    Depp told jurors Ms Heard's abusive behaviour included stubbing a cigarette on his face. The court meanwhile saw a text message from Depp to his friend, British actor Paul Bettany, saying: "Lets burn Amber!!!"

    The trial is expected to last six weeks.

    France24 - Monde

    Passi, légende du rap français et ambassadeur de l'Afrique

    Publié le : 21/04/2022 - 17:05

    Natacha MILLERET Louise DUPONT Suivre

    De la capitale ghanéenne à celle de la France, il n'y a qu'un pas grâce à la musique. Lors du concert "Accra in Paris", les plus grandes stars du hip-hop, du reggae et de l'afrobeat du Ghana vont se produire aux côtés de rappeurs français. Parmi eux se trouvera Passi. Le rappeur franco-congolais, figure de l'âge d'or du rap hexagonal dans les années 1990, est maintenant producteur. Et il est convaincu que l'Afrique a un rôle clé à jouer dans l’avenir de l'industrie musicale.

    Légendes urbaines

    Vegedream le vaillant

    MUSIQUE

    Après trois ans d'absence, le festival de Coachella reprend en Californie

    CULTURE

    Passi, pape du hip-hop

    BBC

    SANS TITRE

    Society loves to focus on the sex and dating lives of Gen Z and millennials. How are they dating, what sexual orientations are they identifying with and what are their relationships like? But as glossy as young love may be, dating and sex don’t begin and end in young adulthood. 

    In fact, both activities can improve significantly with age. Multiple studies show people who’ve lived longer may just be having the best sex. For example, a 2016 study of more than 6,000 adults in the US showed “age had a positive relationship with sexual quality of life”, with researchers concluding that older respondents had developed what they dubbed “sexual wisdom” – which referred to not just sexual prowess, but also respondents’ aptitude as a considerate and giving partner. 

    “With life experience, people might be learning more about their own sexual preferences and their partners’ likes and dislikes,” says Miriam Forbes, senior research fellow at Macquarie University in Sydney, Australia, who worked on the study. 

    Similarly, research on the sex lives of adults in their 60s to 80s, conducted by Dr Peggy Kleinplatz, director of the optimal sexual-experiences research team at the University of Ottawa, overwhelmingly showed the subjects’ intimate lives had improved with the years. And a 2018 study out of Israel showed that adults aged 60 to 91 had transitioned their focus “from lust to love” and from “getting to giving” sex over time. 

    With a body of research suggesting skill, expertise and better communication in both sexual and romantic desires come with experience, younger people may stand to learn much about relationships from their older peers. It could even reshape the narrative of our sexual journeys, deconstructing traditional notions of who is having the best sex and when.

    Intimacy among older adults is getting more time in the spotlight, with shows like Grace and Frankie (Credit: Netflix)

    A closer look at senior intimacy 

    Increasing public interest in senior dating and sexuality is a new phenomenon. 

    When Dr Stacy Lindau started as a medical student in the mid-1990s in Rhode Island, US, she was taught to ask her older patients about their sexual histories – but she noticed her teachers weren’t doing that themselves. Nevertheless, she did ask – and the questions about her patients’ past experiences elicited a “twinkle in their eye”, she says. “They came to life and had a story to tell.” 

    If simply asking older patients about their intimate lives had this positive effect, it certainly seemed like an area worth studying to figure out how to address their overall wellness. But Lindau noticed that while studies had been conducted to focus on the sexual behaviours of younger adults, none centred on those 60 and up. The studies on younger people received funding because their cohort was most affected by HIV/AIDS, suggests Lindau, a popular and crucial research subject at that time. However, as effective treatments for HIV/AIDs extended the lives of those living with the virus, research on the subject shifted to encompass older people. Meanwhile, the “successful marketing of erectile dysfunction drugs” added another influence that “really opened the door” for studying sexuality among older adults, says Lindau. 

    This helped Lindau get funding for the study she and colleagues conducted, published in 2008. Featuring more than 3,000 US adults aged 57 to 85, Lindau’s study revealed that more than half of people between 65 and 74 years old had had sex at least once in the previous year, but that older adults weren’t particularly likely to discuss their sex lives with physicians. The study also served as a template that paved the way for similar longitudinal studies on intimacy among older adults in both the UK and Ireland

    Meanwhile, in her clinical work, Lindau continued to discuss the sex and dating lives of people in their 60s and 70s. Along with learning about her older patients’ continued interest in maintaining active sex lives, she also learned that dating apps had “become more mainstream” among older people, allowing them to put themselves out there in a way that wasn’t quite available in the past. 

    “Another theme I heard is what a gift it is to age,” says Lindau. Her patients, many of whom had survived cancer or other illnesses, were learning how to embrace the aging process in part by adapting their sex and dating lives to their current realities, essentially turning age-related obstacles into creative learning experiences. 

    This attitude is reflected in the aforementioned studies focused on intimacy among people in their 60s and older, and in Kleinplatz’s research on people in that age group from all over the world. “We learned that ‘great lovers’ are made, not born,” says Kleinplatz. “Typically, the peak sexual experiences began in midlife and beyond.” 

    In other words, these researchers showed the path to sexual fulfilment was one that almost necessarily took time. And that “sexual wisdom” Forbes discussed in her research doesn’t just make intimacy possible at older ages – it often makes it better.

    “Typically, the peak sexual experiences began in midlife and beyond" – Dr Peggy Kleinplatz (Credit: Getty Images)

    Reframing the sexual journey 

    The generation of sexual liberation is indeed having sex – and perhaps better sex than everyone else. 

    And although many people may still feel prickly talking about the romantic lives of older adults, this group is increasingly gaining voice – and ultimately normalising their positive sexual experiences. On television, shows that depict older adults as they navigate romance and sexuality, like Grace and Frankie and The Kominsky Method, are on the rise; many seniors are also getting to speak on the joys and challenges of sex in later life (and even about living their best sex lives in their 70s). 

    This narrative shift can help put the sex lives of younger adults in perspective. Instead of hearing the usual (and not especially scientific) statistics about men hitting their sexual peaks at 18 and women doing so at 35, these closer looks at older adults’ intimate lives challenge the viewpoint that a booming sex and dating life must be achieved in a person’s 20s or 30s – or else they’ve missed their window. On the contrary, sex lives can be thought of as a holistic journey, one that improves with time and experience. 

    “By the time you’re old, you’ve learned how to work around things,” says Dossie Easton, 78, author of The Ethical Slut. “Experience gives us a wider repertoire and more of a way to match with any given person.” And the data appears to agree – great sex is far from limited to the young; it’s part of a future that younger sexually active people are working towards.

    BBC

    It's so pure that just a handful of these tiny leaves can cancel the effect of black magic

    "Look at how fine those leaves are," said Dika Nanta, pointing up to the waving branches of a spindly tree. "They're so wispy that at first glance it's hard to imagine why Balinese people sometimes call this tree 'the broomstick of the gods'."

    The moringa tree (Moringa oleifera) we were looking at really was quite unremarkable – less statuesque than the rambutan tree nearby and far less imposing than the mango trees on the other side of the road. Yet moringa (daun kelor in Bahasa Indonesia) was once believed to have such intense magical properties that a simple sprig of this "broomstick of the gods" would be used to brush the evil spirits away from the resting place of a deceased person.

    Nanta, who graduated from Udayana University with a bachelor's degree in landscape architecture, grew up in a village near Ubud (considered Bali's spiritual heartland) and recalls eating moringa regularly as a child, most often boiled in a spicy stew. More recently, in his official capacity as "Botanical Guru" at the new Raffles Bali, he has become fascinated by both the science and traditional beliefs behind what he refers to as "Bali's tree of life".

    "Moringa was traditionally a common part of the Balinese diet," he said. "It began to fall into disuse long before modern science latched onto the spectacular nutritional benefits of what is now known in the West as a superfood."

    According to a 2013 study on traditional uses of Moringa oleifera published in International Journal of Phytotherapy Research, the plant's dried leaves contain seven times the Vitamin C of oranges, nine times more protein than yoghurt, 10 times more Vitamin A than carrots and 15 times the potassium of bananas. It's thought to have 17 times more calcium than milk and 25 times more iron than spinach.

    Packing a nutritional punch, raw moringa leaves are often added to smoothies and juices (Credit: Mark Eveleigh)

    Traditionally, most Balinese family compounds were protected with a moringa tree. It was a highly nutritious food, medicine and a magical talisman all rolled into one. Over the course of recent decades, it came to be considered as merely peasant food – and as part of old mystical superstitions. However, during the Covid-19 pandemic, as the workforce of Bali's crashed tourism industry returned to live off the land, people once again began to latch onto the benefits of the marvellous tree that grows like a weed.

    Having heard about moringa's spectacular nutritional benefits, my wife and I started eating it on a daily basis during the pandemic. It grows freely in the west Balinese village where we lived, and we quickly realised that it was incredibly versatile as a cooking ingredient.

    Eaten alone, moringa leaves are reminiscent of peppery spinach but Balinese cooks typically add a variety of freshly pounded local herbs and spices to the simmering vegetables to serve as a leafy stew. We dropped raw leaves into smoothies; cooked them in omelettes, soups, stews and curries; and chopped them to create delicious, peppery seasoning for egg mayonnaise sandwiches and salads.

    I planted two 6ft cuttings and within a year and a half they were taller than our two-storey house. Much of our fence line became a living, edible fence of moringa.

    Despite the fact that the plant is freely available almost anywhere on the island, you'd rarely, if ever, see it as an ingredient in warungs (local eateries), let alone on a tourist menu. However, a few chefs, perhaps tempted by a nutritious and flavourful ingredient that is freely available, are reviving the tradition.

    Moringa features on the ever-changing menu at the increasingly famous tourist spot Rasta Café Medewi in the west coast surf-town of Medewi. "I try to cook whatever local produce is in season and moringa is almost indispensable in that it's available year-round," said Nafisha Dewi, the café's chef, as she prepared soup made with moringa leaves, pumpkin, aromatic ginger (known sometimes as sand ginger), garlic, shallots, candlenut, chilli, coriander, lemongrass and coconut milk.

    Nafisha Dewi (pictured left), chef at Rasta Café Medewi, uses moringa leaves in many of her dishes (Credit: Mark Eveleigh)

    While Bali is predominantly Hindu, this western side of the island also has a large Muslim population. Dewi was Hindu until she married her husband Rasta and entered the Muslim faith, but both recall moringa being a favourite family dish during their childhoods.

    "We used it not only as food but also often as medicine," Dewi explained as I tucked into a second helping of her delicious soup. "My mother would treat our bruises with ground moringa leaves mixed with salt."

    "That's right, we still also mash the leaves to put on cuts," Rasta interrupted. As a hired driver, he often visits other Indonesian islands. "The only people I know who don't eat moringa are the West Javanese," he recalled. "They believe so strongly in the magical cleansing power of moringa that they use it to wash dead bodies before burial. They think it's very strange that we Balinese eat it!"

    Both Dewi and Rasta also agreed that witches and sorcerers – aspects of Balinese belief that, even today, remain very real – can never eat moringa: "Anyone who's involved in black magic must avoid the tree at all costs," Dewi said. "It's so pure that just a handful of these tiny leaves can cancel the effect of black magic."

    While native to northern India, 13 species of moringa are found throughout the world, from Bangladesh to Burkina Faso to Brazil, where they are used as traditional cures for everything from conjunctivitis to gonorrhoea to malaria. The tree is known in English as "drumstick tree" (due to the shape of the seed pods) or "horseradish tree" (as its roots taste similar to horseradish), but the fact that it's also commonly referred to as "mother's best friend" and the "never die tree" would seem to imply that its benefits were not entirely unknown to the British.

    If there is one disadvantage to moringa, it's the high nitrogen content in the leaves. Although this makes them excellent fertiliser, fresh leaves begin to break down within minutes of being picked, which means that distribution is really only viable in dehydrated form. While gardeners in northern climes have lately been experimenting with growing this hardy plant, it is most often available only as relatively expensive powder.

    Since the leaves decompose quickly, moringa is often sold as a dehydrated powder (Credit: Westend61/Getty Images)

    "We're very lucky to have easy access to fresh moringa on Bali," said Australian-born chef Dom Hammond. As research and development chef at the island's iconic Potato Head complex, she has experimented widely with the use of local ingredients in plant-based fine dining. "One amazing thing about moringa though is that apparently it doesn't lose any nutrients in the drying process, so moringa powder is equally nutritious. It seems that this plant could be a solution to food shortages and nutrition all over the world."

    Known for its innovative approach to protecting the environment, Potato Head serves "zero-waste" cocktails (enhanced with offcuts and trimmings from fruit used in the kitchen) with moringa salt; while the menu at the complex's Kaum restaurant boasts a Central Javanese soup with moringa leaves, snake gourd and fresh coconut cooked in turmeric broth.

    "There's so much you can do with the leaves, but I've been experimenting with other parts of the plant too," Hammond said. "Once the flowers are dried you can even fry them as a delicious alternative to mushrooms."

    In fact, the Balinese use every part of the tree. While the leaves are most commonly boiled for soup or jamu (a medicinal pick-me-up drink), the sword-like seed pods can be stir-fried or used in a stew. It's said that the root is poisonous but that a small section brewed as tea is a remedy for intestinal worms.

    It seems that this plant could be a solution to food shortages and nutrition all over the world

    And perhaps because Balinese farmers noticed that the tree seemed to be almost impregnable to parasites and insects, the bark is often chopped and mixed with uncooked rice, aromatic ginger and water to create a traditional skin-enhancing body scrub.

    "When I was a kid, my grandma used to cut the moringa bark into bite-size pieces," Nanta told me, "then she'd chew it into a paste and rub it over our skin."

    Ni Putu Yuliastuty, chef at Fivelements Retreat, picks fresh moringa from the resort gardens (Credit: Mark Eveleigh)

    Balinese chef I Made Tantra Wijaya recalls the same remedy. However, these days, with infinitely more finesse, he incorporates moringa into the raw-food menu at Fivelements Retreat. Wijaya's colleague Chef Ni Putu Yuliastuty now harvests moringa in the retreat's kitchen-garden every day and has become an expert at using it in smoothies, vegetable-based green juices, soups and salads.

    "Even though we grew up with this plant as part of our diet, I never realised it was so versatile," she said.

    "It's peppery so it adds good flavour to anything," Wijaya added, as the pair worked together in the kitchen. "Sometimes with natural medicines we say, 'more bitter more better'. In the old days, Balinese women would wean their babies off the breast by smearing juice from moringa leaves around their nipples. Times have changed though. These days they're more likely to use toothpaste."

    It seems that there are potentially endless uses for moringa and, while the Balinese are steadily reviving a few of the most time-proven, it's amazing to realise that the rest of the world is yet to open its eyes to the full potential of the "tree of life".

    BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life though cooking and cultivation.

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    New York Times - World

    Welcome to a Village With More Booksellers Than School Pupils

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    Urueña, in northwestern Spain, has fought depopulation by reinventing itself as a literary hub. The full-time population is still just 100, but there are 11 shops selling books.

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    By Raphael Minder

    URUEÑA, Spain — Standing on a hilltop in northwestern Spain, Urueña overlooks a vast and windswept landscape of sunflower and barley fields, as well as a famous winery. The walls of some shops are built directly into the 12th-century ramparts of the village.

    Despite its rugged beauty, Urueña, like many villages in the Spanish countryside, has struggled over recent decades with an aging and dwindling population that has left the population stagnant at about only 100 full-time residents. There is no butcher and no baker — both retired in the past few months. The local school has just nine students.

    But for the past decade or so, one business has been thriving in Urueña: books. There are 11 stores that sell books, including nine dedicated bookshops.

    “I was born in a village that didn’t have a bookstore, and where people certainly cared a lot more about farming their land and their animals than about books,” said Francisco Rodríguez, the 53-year-old mayor of Urueña. “This change is a bit strange, but it’s a source of pride for a tiny place to have become a cultural center, which now also certainly makes us different and special compared to the other villages around us.”

    The attempt to turn Urueña into a literary hub dates to 2007, when the provincial authorities invested about 3 million euros, or about $3.3 million, to help restore and convert village buildings into bookstores, and to construct an exhibition and conference center. They offered a symbolic rental fee of €10 per month to people interested in running a bookstore.

    The plan was to keep Urueña alive with book tourism, modeling it after other rural literary hubs across Europe, notably Montmorillon in France and Hay-on-Wye in Britain. Hay has long hosted one of the continent’s most famous literary festivals.

    Spain has one of Europe’s biggest book-publishing markets, feeding a network of about 3,000 independent bookstores — and double that number if stationery shops and other places that sell books are counted. But about 40 percent of bookstores have less than €90,000 in annual revenue, which amounts to operating “a subsistence business,” according to Álvaro Manso, spokesman for CEGAL, an association that represents Spain’s independent bookstores.

    “The trend is one in which size matters and more of the very small bookstores will disappear,” as they have in other countries where book sectors have consolidated, Mr. Manso said. To help smaller businesses compete, Spain’s culture ministry this month allocated €9 million in subsidies for the book sector to modernize and digitalize.

    The survival of that huge nationwide network of bookstores in Spain, where readership levels are not particularly high, is “one of the great paradoxes of this country, but I think we’re living in a kind of book bubble,” said Victor López-Bachiller, who owns a bookstore in Urueña.

    FRANCE

    Urueña

    Valladolid

    PORTUGAL

    Madrid

    SPAIN

    Seville

    Atlantic Ocean

    100 miles

    By The New York Times

    Because the rent is low, Mr. López-Bachiller said, he can stay afloat financially by selling an array of secondhand books, everything from Spanish-language classics, like “Pedro Páramo” — after which his store is named — to comics like Tintin. His shop also displays about 50 models of old typewriters said to have been used by writers such as Jack Kerouac, J.R.R. Tolkien, Karen Blixen and Patricia Highsmith.

    Mr. López-Bachiller, 47, is among the some 100 residents of the village, most of them pensioners.

    Tamara Crespo, a journalist, and her husband, Fidel Raso, a photographer, bought a house in Urueña in 2001, before the effort to turn the area into a literary hub. They also run a bookstore there now.

    “I feel that being here is not just about wanting to have a rent-free bookstore, but also embracing a certain way of life and building up a community,” said Ms. Crespo, whose store focuses on photojournalism.

    One of her few complaints is that some other bookstore owners open up only sporadically, mainly on weekends when they know that there will be more visitors, even though the investment project stipulates that their shops should open at least four days a week.

    She also noted that the village population had continued to fall slightly over the past two decades, even as Urueña turned into a magnet for book lovers.

    Mr. Rodríguez, the mayor, acknowledged that becoming a tourism destination was no guarantee that more full-time residents would move in and keep the village alive. The recent retirements of the shopkeepers were more proof of that.

    “It’s very unfortunate, but we simply couldn’t find anybody from the younger generation here willing to take over as our new butcher,” he said.

    The morning’s bread and meat are now delivered from a neighboring town.

    The unfavorable demographics of rural Spain — a phenomenon now known as “La España vacía,” or “empty Spain” — will present a continuing survival challenge, the mayor predicted.

    Nonetheless, the bookstore initiative has borne fruit.

    Urueña was selected for the subsidies because of its scenic location and picturesque buildings — and because of its relatively easy-to-reach location. It is off a highway in northwestern Spain and just over two hours’ drive from Madrid and about 30 miles from the medieval city of Valladolid.

    The tourism office in Urueña registered 19,000 visitors in 2021, even in the midst of the coronavirus pandemic. Officials say the actual number was far higher because many day trippers do not stop at the office. The village also gets about €70,000 a year in public money to organize cultural events such as calligraphy classes, theater performances and conferences.

    Isaac García, who has a bookstore in Urueña that specializes in publications about cinema, had previously lived with his partner, Inés Toharia, just outside Hay-on-Wye, the book haven in Wales. The couple jumped at the opportunity to have their own bookstore in the heartland of Spain.

    “We felt that we could combine a great business with a dream countryside lifestyle, but this time in our home country,” Mr. García said. “Hay of course has had much more time to mature and establish itself as a literary hub, but I think we’re getting there in Urueña, bit by bit.”

    They sometimes use the back wall of their store to project films, but their attempts to schedule outdoor cinema evenings in the village have proved tricky.

    “It just gets too windy here for a movie night,” Mr. García explained.

    Even before the bookstores arrived, Urueña had cultural attractions.

    A longtime resident, Joaquín Díaz, is a Spanish folk singer and ethnographer. Mr. Díaz, now 74, moved to Urueña from Valladolid in the 1980s and lives in an old building where he has gathered a vast collection of traditional instruments, books and recordings. His home was turned into a museum by the provincial authorities three decades ago.

    “I’m a realist, and I don’t believe in getting too nostalgic,” Mr. Díaz said about the loss of traditional stores and crafts in villages like Urueña. “Overall, life is much easier now in the Spanish countryside than 50 years ago, and nobody could ever imagine that books could ever get sold and help save this village when I arrived here.”

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    L'Humanité

    Alexis Michalik, un « illusionniste » qui réussit tous ses tours

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Élise Darblay suit dans ce documentaire le metteur en scène dans les coulisses de ses créations théâtrales et musicales.

    Gérald Rossi

    Il n’a pas encore 40 ans, et Alexis Michalik triomphe dans plusieurs salles en même temps, à Paris, en tournée… Auteur, metteur en scène, comédien, il a fait ses débuts en 2001 au Théâtre national de Chaillot, dans le rôle de Roméo. Celui d’un séducteur, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses. Après ses premiers pas sous la houlette d’Irina Brook, il entre au Conservatoire mais ne fait qu’y passer pour se lancer dans sa première mise en scène, une adaptation du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, qui est à l’affiche du Théâtre des Corps Saints, dans le off d’Avignon en 2005. La machine est lancée.

    Le Porteur d’histoire, sa première pièce, est jouée à Avignon, puis à Paris à l’été 2012. Le public lui fait un petit triomphe. Suivront le Cercle des illusionnistes, en 2014, Edmond, en 2016, Intra Muros, en 2017, Une histoire d’amour, en 2020. Chantée et dansée, cette aventure aux allures de comédie musicale annonçait en fait son grand spectacle qui remplit toujours le Théâtre de Paris, les Producteurs. Il s’agit, et le documentaire d’Élise Darblay lui consacre beaucoup de place, d’une adaptation en français et pour la scène de la comédie musicale de Mel Brooks, sortie en salles en 1967, multiprimée et plébiscitée par le public.

    L’adaptation parisienne a reçu l’aval du créateur et force est de reconnaître que, si Alexis Michalik, là encore, ne renverse pas la table de la création théâtrale, il offre un spectacle parfait extrêmement fidèle au film, avec juste ce qu’il faut d’actualisation. Et il a su s’entourer de musiciens, de chanteurs, de danseurs, de comédiens de talent. « J’ai 42 scénarios dans la tête », explique-t-il parfois. Il a dit aussi : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose. »

    alexis michalikThéâtredocumentairefrance 5
    New York Times - World

    En lo profundo de Colombia, una nueva generación de combatientes se enfrenta por lo mismo: el control del tráfico de drogas

    El histórico acuerdo de paz se firmó hace más de cinco años. Pero el vacío de poder y la falta de oportunidades impulsan el surgimiento de nuevos grupos armados.

    Miembros de la milicia Comandos de la Frontera durante un entrenamiento en el sur de ColombiaCredit...

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    Por Julie Turkewitz

    Photographs by Federico Rios

    Julie Turkewitz, jefa de la corresponsalía de los Andes, y el fotógrafo Federico Rios pasaron una semana con uno de los muchos grupos armados que han surgido en Colombia desde 2016.

    PUTUMAYO, Colombia — En lo profundo de la selva, en un pueblo controlado por los rebeldes, Joel realizaba simulacros junto a sus camaradas, fila tras fila de camaradas en camuflaje y botas, los rifles a los costados.

    “A la de-re!”, gritaba su instructor.

    Para Joel, de 36 años, esta escena era conocida. Había pasado seis años en el ejército, luchando en el frente contra una insurgencia brutal que aterrorizó a Colombia durante décadas.

    Pero ahora tenía un nuevo empleador: un grupo armado ilegal que incluía a los mismos insurgentes que él había luchado por derrotar durante su carrera militar.

    “Uno es consciente de que no debería existir esto”, dijo recientemente, acunando un rifle en su regazo. Pero después de dejar el ejército, comentó, le costaba llegar a fin de mes. Entonces recibió una oferta de un salario de 500 dólares mensuales, casi el doble del salario mínimo mensual de Colombia.

    Ahora, “mis hijos están en mejores condiciones”, dijo, “porque sí tengo para la comida”.

    El acuerdo de paz de Colombia, firmado en 2016 por el gobierno y las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia, o FARC, se suponía que daría paso a una nueva era de tranquilidad en un país que soportó más de cinco décadas de guerra. El acuerdo consistía en que los rebeldes dejarían las armas, mientras que el gobierno inundaría las zonas de conflicto con oportunidades de trabajo, aliviando así la pobreza y la desigualdad que dieron origen a la guerra.

    Miles de combatientes de las FARC abandonaron las armas. Pero en muchos lugares, el gobierno nunca llegó. En lugar de ello, a numerosas zonas rurales de Colombia han vuelto los asesinatos, los desplazamientos y una violencia que, en algunas regiones, es ahora tan grave, o peor, que antes del acuerdo.

    Las masacres y los asesinatos de defensores de derechos humanos se han disparado desde 2016, según Naciones Unidas. Y el desplazamiento sigue siendo sorprendentemente alto, con 147.000 personas obligadas a huir de sus hogares solo el año pasado, según datos del gobierno.

    No es porque las FARC, como fuerza de combate organizada, hayan vuelto. Más bien, el vacío territorial que dejó la antigua insurgencia, y la ausencia de muchas de las reformas gubernamentales prometidas, han desencadenado un marasmo criminal a medida que se forman nuevos grupos, y los antiguos mutan, en una batalla por controlar las florecientes economías ilícitas.

    Aunque muchos colombianos llaman a estos nuevos grupos “los disidentes”, en referencia a los combatientes de las FARC que rechazaron el acuerdo de paz, su composición es más compleja. En algunos se han unido antiguos enemigos —rebeldes, soldados y paramilitares— así como nuevos reclutas y miembros del crimen organizado, todos en torno al atractivo de un sueldo.

    Estos combatientes se enfrentan ahora a sus antiguos aliados por el control de un tráfico de drogas revitalizado, en una oleada de disturbios que se parece más a la violencia de las bandas criminales que a la insurgencia civil que hizo estragos durante tantos años.

    “Estamos enfrentándonos camaradas con camaradas, hermanos de lucha contra hermanos de lucha”, dijo Benjamín Perdomo, uno de los fundadores de los Comandos de la Frontera, la milicia a la que Joel se unió hace seis meses, uno de los más de 30 grupos armados que, según los funcionarios de seguridad, han surgido desde 2016.

    Al igual que otras personas entrevistadas para este artículo, Perdomo aceptó ser identificado únicamente por su nombre de guerra. Algunos individuos no son nombrados para proteger sus vidas.

    En febrero, viajando en bote por una red fluvial en la selva amazónica, el Times pasó una semana con los Comandos. Visitamos varios pueblos bajo su control, vimos cómo movían armas y compraban drogas, y dormimos en un campamento donde los combatientes lanzaban granadas y hacían ejercicios a pocos metros del Putumayo, un río de importancia, sin policías ni militares a la vista.

    Los Comandos ahora se enfrentan con el Frente Carolina Ramírez, otro grupo encabezado por antiguos líderes guerrilleros, por el control del Putumayo y el Caquetá, dos departamentos de la amazonía colombiana, cerca de la frontera con Ecuador y Perú, que tienen un papel fundamental en el tráfico de drogas.

    Esos departamentos también albergan dos industrias relevantes para el país: el petróleo y la ganadería. En conjunto, los territorios en disputa constituyen alrededor del diez por ciento del país.

    Cada vez más, son los civiles los que más sufren, atrapados entre estos grupos beligerantes e incluso los militares que intentan detenerlos.

    Algunos expertos en seguridad advierten que si el gobierno no asume un papel más crucial en el combate a estas milicias y en el cumplimiento de las promesas del acuerdo, el país podría dirigirse hacia un estado más parecido a México —asolado por las bandas de narcotraficantes que se disputan el territorio— que a la Colombia de principios de este siglo.

    “Hay un largo camino por recorrer para volver a 2002”, dijo Adam Isacson, director de supervisión de defensa en la Oficina de Washington para América Latina, refiriéndose al recuento de víctimas durante uno de los peores años de la guerra. “Pero ahora mismo estamos en ese camino”.

    ‘Todo se maneja por la plata’

    Cuando los comandos llegaron a un pueblo ribereño un domingo reciente, la comunidad ya estaba en plena efervescencia del fin de semana: la música sonaba en un equipo de sonido y equipos de fútbol rivales salían al campo. Los combatientes, con sus rifles al hombro, se posicionaron en una parcela contigua, donde realizaron simulacros en una demostración de fuerza.

    Los residentes observaban ambos espectáculos desde la barrera, con cervezas y paletas heladas en la mano.

    El conflicto con las FARC se remonta a la década de 1960, cuando dos líderes comunistas declararon una rebelión contra el Estado con la promesa de sustituir al gobierno por uno que apoyara al pueblo campesino y pobre.

    Durante décadas, la cocaína financió la mortífera lucha de las FARC. Luego llegó el acuerdo de paz, que exige al gobierno colombiano invertir en programas que ayuden a las comunidades rurales a deshacerse del cultivo de coca, el producto base de la cocaína, privando así a los grupos armados de sus ingresos.

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    200 miles

    By The New York Times

    Pero este pueblo, a horas de cualquier ciudad importante, es uno de los muchos a donde las alternativas sostenibles nunca llegaron, y la coca sigue dominando.

    “El gobierno acá no ayudaba en nada”, dijo el presidente del concejo municipal de una comunidad controlada por las milicias. “Para nosotros la coca es el Estado”.

    Para muchos habitantes aquí, los Comandos, que se formaron en 2017, son solo la milicia más reciente que ocupa el pueblo. Compran su coca y se han convertido en el principal empleador, la fuerza policial no oficial e incluso la gerencia de obras públicas.

    Cuando la gente del lugar sigue las reglas, esta relación puede alcanzar una tensa simbiosis.

    Pero cuando los residentes no cumplen las normas —o cuando un grupo rival se impone y trata de convertirse en el nuevo comprador de coca— la dinámica se vuelve mortal.

    Bajo el antiguo régimen de las FARC, los líderes aseguraban que su reino del terror estaba al servicio de una causa superior. Perdomo, de los Comandos, hace una afirmación similar, al decir que su grupo lucha por “desarrollo, progreso y justicia social” para los colombianos pobres.

    Pero en las entrevistas con casi una veintena de Comandos de la tropa, pocos tenían la sensación de que su trabajo tuviera un objetivo mayor. Una de ellas era una madre soltera que no podía criar a sus hijos con los 90 dólares mensuales que ganaba limpiando casas; otro era un antiguo combatiente de las FARC que había descubierto que podía cobrar el doble como médico de la unidad que en un hospital público.

    Los Comandos no solo pagan mucho más que muchos empleadores colombianos, sino que también ofrecen vacaciones.

    Esto, dijo Perdomo, ha permitido al grupo atraer a cientos de reclutas. (Un alto funcionario de seguridad declinó cuantificar el tamaño de los Comandos).

    “No es como una guerrilla que toma un trabajo por la conciencia”, dijo un combatiente. “Todo se maneja por la plata”.

    ‘Nos destruyeron la vida en un momentico’

    En toda Colombia, los enfrentamientos entre grupos armados están en el nivel más alto que se ha alcanzado desde que se firmó el acuerdo de paz, según la Jurisdicción Especial para la Paz, un tribunal creado por el acuerdo para investigar la guerra.

    El año pasado murieron más de 13.000 personas, el mayor número desde 2014.

    Ahora hay seis conflictos distintos en el país, según el Comité Internacional de la Cruz Roja, tres de los cuales involucran a ex grupos de las FARC.

    En el Putumayo, los Comandos han sido acusados de llevar a cabo asesinatos, desapariciones forzadas, detenciones arbitrarias y una “movilización del terror”, según la Defensoría del Pueblo de Colombia, encargada de monitorear las violaciones de los derechos humanos. El Carolina Ramírez es igual de brutal, dice el defensor del pueblo.

    En agosto, un pequeño pueblo escondido en un recodo del río Putumayo se convirtió en uno de los más recientes en ser asediado. La comunidad, un conjunto de modestas casas de madera, fue inicialmente retenida por los Comandos. Pero tres residentes describieron el modo en que integrantes del Frente Carolina Ramírez entraron un día, antes del amanecer, reunieron a los residentes del lugar e insistieron en que ellos estaban al mando.

    Una mujer, tan angustiada que apenas podía relatar su historia, contó que se despertó cuando su marido entró corriendo a su casa, diciéndole que estaba a punto de morir. Luego llegó el sonido de las balas y los combatientes que amenazaron con bombardear su casa si no los dejaba entrar.

    “Le abrí la puerta y me arrodillé, que no lo fueran a matar”, dijo. Sus hijos vieron cómo los hombres se llevaron a rastras a su padre. Semanas más tarde, el Carolina Ramírez publicó un video en el que acusaba a su esposo de trabajar con los Comandos y anunciaba que estaba muerto.

    Otra mujer de otro pueblo del Putumayo describió cómo una noche unos hombres armados dispararon y mataron a su madre, una funcionaria local, y a su padrastro, un antiguo combatiente de las FARC, mientras su familia observaba impotente. La mujer no mostró ninguna emoción al contar su historia, con los ojos fijos en el suelo.

    “Nos destruyeron la vida en un momentico”, dijo.

    El ministro de Defensa, Diego Molano, dijo en una entrevista que las Fuerzas Armadas estaban haciendo “todos los esfuerzos” para combatir a estos nuevos grupos, al redoblar su enfoque en la eliminación de los cabecillas, la erradicación de la coca y la desmovilización de los combatientes.

    “En general, hemos contenido la amenaza”, aseguró.

    Pero tras una reciente operación en la que el Ejército anunció que había matado a 11 Comandos, grupos de la sociedad civil afirmaron que varios de los muertos eran en realidad civiles, y que el ataque había tenido lugar durante una recaudación de fondos del pueblo.

    Molano negó estas acusaciones. “Operativo no fue contra campesinos, sino disidencias Farc”, tuiteó. “No fue contra inocentes indígenas, sino narcococaleros”.

    El complejo problema de seguridad de Colombia nunca se iba a resolver en un mandato presidencial de cuatro años. Pero los críticos dicen que este nuevo ciclo de violencia se alimenta gracias a la falta de compromiso del gobierno con los programas del acuerdo de paz.

    El presidente Iván Duque, un conservador, lideró una vez una campaña para cambiar los términos del acuerdo de 2016, calificándolo de demasiado benévolo con las FARC. Desde que asumió el cargo en 2018, ha dicho que acepta el acuerdo.

    Sin embargo, las cifras cuentan una historia diferente, dicen sus oponentes. Cuando Duque, que está limitado a un solo mandato, asumió el cargo, el 22 por ciento del acuerdo ya se había cumplido en su totalidad, según el Instituto Kroc para Estudios Internacionales de Paz. Durante su mandato, aumentó esa proporción en ocho puntos porcentuales, según los datos más recientes.

    Duque ha dicho que un tercio de las disposiciones del acuerdo ya se han aplicado en su totalidad, lo que sitúa al país en vías de completar el acuerdo dentro del plazo de 15 años. Sin embargo, dejará el cargo en agosto tras una caída de los índices de aprobación que, según muchos, refleja tanto la preocupación por la seguridad como la creciente frustración por la falta de empleos bien pagados.

    “En el gobierno actual hay un problema de desaprovechar la oportunidad de un acuerdo”, dijo Marco Romero, director de Codhes, un grupo de derechos humanos, calificando el actual nivel de violencia de “escandaloso”.

    ‘Huele a guerra’

    Decenas de Comandos acamparon cerca de las orillas del Putumayo, colocando sus camas entre los árboles y construyendo una cocina junto a una granja de madera.

    Aquí, los combatientes instalaron internet satelital entre las vacas y las gallinas de los agricultores, y trajeron helados y tamales de un pueblo cercano. Compraron gruesos ladrillos de pasta de coca a los agricultores cercanos —para venderlas a otros narcotraficantes— y probaron lanzagranadas destinados a sus enemigos, el Carolina Ramírez.

    “¡Huele a guerra!”, gritó alguien cuando una granada salió volando hacia un campo cercano.

    Si bien esta nueva generación de grupos armados se ha fracturado en gran medida, los expertos en seguridad dicen que están empezando a notar una coalescencia más clara en dos facciones, ambas dirigidas por antiguos líderes de las FARC que aseguran querer reconstruir la insurgencia.

    La preocupación, según Kyle Johnson, analista de Conflict Responses, una organización sin fines de lucro de Colombia, es que estas alianzas pueden ocasionar que la violencia pase de ser un mosaico de batallas entre pequeños grupos a un enfrentamiento entre dos grandes, lo que establecería un conflicto a nivel nacional.

    “Parece difícil encontrar un escenario peor” que el actual, dijo Johnson, “pero ese sería un escenario mucho peor”.

    Quizás la mayor diferencia entre las antiguas FARC y los Comandos es contra quién luchan. Las FARC luchaban contra el Estado. Pero los Comandos no atacan al gobierno, ni lo consideran su enemigo, dijo Perdomo, quien pasó más de una década con las FARC.

    De hecho, fue una amenaza de otro ex grupo de las FARC —“únete a nosotros o te matamos”— lo que lo obligó a formar los Comandos, dijo.

    Cientos de excombatientes de las FARC han sido asesinados desde el acuerdo de paz, algunos de ellos a manos de sus antiguos compañeros, y muchos grupos de derechos humanos afirman que la falta de protección a los excombatientes por parte del Estado contribuye a impulsar el rearme.

    Perdomo dijo que su propósito era proteger a los excombatientes y a cualquier colombiano de la brutalidad del Carolina Ramírez. El objetivo, dijo, era “erradicar” al grupo rival, y luego negociar un acuerdo de paz más sólido con las autoridades de la capital, Bogotá.

    El negocio de la droga, añadió, era simplemente “un medio” para conseguirlo.

    “Estamos hablando de defender la vida”, dijo. “A nosotros no nos importa el dinero ni nada, lo único que nos importa realmente es que nuestra sociedad de hermanos se calme”.

    Pero los analistas de seguridad señalan que la decisión de los Comandos de no enfrentarse al gobierno también es muy positiva para su negocio: si no atacan al Estado, es menos probable que atraigan su poder de combate. Aunque eso no ha impedido que el gobierno los persiga.

    Un día, después del desayuno, un grupo de combatientes se separó en preparación para sus dos semanas de vacaciones. Cambiaron el camuflaje por jeans y camisetas para volver a la vida con sus familias y amigos.

    Con el sol cerca del cenit, envolvieron sus armas en plástico y fijaron etiquetas de identificación a los paquetes; los dejaron en custodia mientras estaban fuera. Luego se subieron a una lancha de colores brillantes y bajaron a toda velocidad por el Putumayo durante horas, con cervezas y whiskys en la mano y la música rugiendo tras de sí.

    “Mire, socio, le advierto una cosa”, cantaban los Comandos al ritmo de una canción popular, “cien de ustedes haremos pedazos”.

    Federico Rioscolaboró con la reportería.

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    BBC

    There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination – David Greenberg

    This year marks the 50th anniversary of the United States' most notorious political scandal: Watergate. To mark the jubilee, a new TV series and an art exhibition reveal a resurgence of creative takes on the national disgrace, which started with a June 1972 burglary of the Democratic National Committee headquarters in Washington, DC's Watergate office building. Police caught the burglars in the act, leading to an investigation that uncovered major abuses of power in Republican President Richard Nixon's administration.

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    Shakespearean in scope, the scandal, which included wire-tapping, "hush" money and secretly recorded White House tapes, led to the worst US constitutional crisis since the Civil War. Nixon's resignation two years later forever altered US politics and the nation's standing in the world.

    In Watergate Breaks Wide Open by Jack Davis, Nixon's political circle point fingers at each other (Credit: Estate of Jack David/National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

    Since then, Nixon's downfall has inspired artworks from a range of creators, from Alan J Pakula's 1976 All the President's Men, the earliest film in the genre, to Oliver Stone's Nixon (1995), and Robbie Pickering's Gaslit, a new TV series premiering on StarzPlay on 24 April.

    "It's been an endlessly fertile ground for television, movies, visual art, humour, even music," says David Greenberg, cultural historian and author of Nixon's Shadow: The History of an Image. "There's something about Nixon's dark qualities that still provokes the imagination."

    Gaslit also coincides with an exhibition at the National Portrait Gallery in Washington, DC, Watergate: Portraiture and Intrigue, on view until 5 September. And this autumn, HBO is expected to air The White House Plumbers from the producers of Veep, starring Woody Harrelson as E Howard Hunt and Justin Theroux as G Gordon Liddy, the two masterminds behind the DNC burglary.

    New TV series Gaslit portrays the Watergate scandal, and its lesser-known whistleblowers (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

    So what is it that keeps creatives coming back to the well of Watergate? According to Gaslit creator Robbie Pickering, at least, it's the chance to give a "modern take" on the scandal. He wanted to focus on the tragic whistleblowers who have faded from the spotlight – particularly Martha Mitchell (played by Julia Roberts), the wife of Attorney General John Mitchell (played by Sean Penn).

    Pickering's eight-part series comes from a more jaded eye than previous screen versions. He says that he and his generation have never known an uncorrupt US presidential administration. After Nixon's resignation, President Ronald Reagan's staff got caught making illegal shipments of arms to Iran to fund Nicaragua's Contra militants in 1986, the year Pickering was born. Presidential scandals continued through to the current investigation of President Donald Trump's obstruction of justice.

    Gaslit offers a more nuanced representation of characters than earlier screen retellings (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

    "The baby boomer kind of films and stories about this period really take on the mythological heroes and villains quality," he tells BBC Culture. "But it really is this mundane story. And by showing some of the lesser-known people, you really understand how human a lot of the villains were and how complex a lot of the heroes were."

    Pickering based his series in part on Slate's 2018 Slow Burn Watergate podcast, using that programme's sceptical approach to US institutions by depicting Nixon's enabling culture: In Gaslit, we never see the president on screen, just his bumbling cronies trying to use bureaucracy to cover up Nixon's connection to the burglary. All this amid an atmosphere of the casual bigotry and sexism of the time.

    Pickering resuscitates the image of Martha Mitchell and other characters who never got the hero treatment before, including White House counsel John Dean's wife, Mo (played by Betty Gilpin), and even Frank Wills (Patrick R Walker), the African-American security guard who first reported the Watergate burglary.

    Gaslit shines a spotlight on people previously left on the fringes (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

    But Gaslit is really Mitchell's story, and it's a heart-wrenching one. With a teased 1970s flip hairdo, Julia Roberts' Mitchell is surrounded by '70s decor and decorum: her upscale Watergate apartment is bathed in burnt sienna brown, with avocado kitchen appliances and a railed-in sunken living room with paneled walls and a wet bar, popular at the time. As an outspoken Republican socialite, Mitchell was known for drinking and calling reporters with political gossip and information she picked up from overhearing her husband's phone conversations or looking through documents he kept in his office.

    When John Mitchell was appointed head of Nixon's Committee to Re-elect the President, or CREEP as it became known later, for the 1972 presidential campaign, Martha began relaying her suspicions that Nixon was unleashing a bag of "dirty tricks" to get back at enemies and Democratic opponents.

    And her actions have tragic consequences. During the week of the Watergate break-in, John asks Martha to stay in a California hotel – not to have a rest, as he says, but so she doesn't find out about the crime and talk to the press. Behind her back, he orders a bodyguard to keep her away from the phone and newspapers.

    Julia Roberts portrays Martha's suffering during her confinement (Credit: Starz Entertainment/Hilary Bronwyn Gayle)

    Julia Roberts, in pyjamas and a bathrobe, is terrified of what's happening around her. She tries to call a reporter for help and the bodyguard rips the phone out of the wall to stop her. When she tries to escape, the guard grabs her and beats her in a struggle as she crashes into a glass coffee table. Already bruised, he roughs her up more while injecting her with a sedative to keep her quiet.

    Held prisoner for more than a week, Roberts' Martha is deflated as her power, her voice, is forever stifled. Nixon's cronies tell the press she has a drinking problem and is recuperating in a psychiatric home. Gaslit by her own husband and discredited by the most powerful government in the world, by the seventh episode the once vivacious socialite becomes a pill-popping ghost of her former self.

    Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga

    According to Pickering, Gaslit is about how collusion in corruption on a personal and national scale can devastate relationships or bind them together. "It's like a grenade going off," he says. "John Mitchell's complicity with Nixon really destroyed his marriage," just as it destroyed the nation's belief in the presidency.

    Watergate's intrigue and dysfunction is what often brings artists to retell this saga, according to director Andrew Fleming, whose 1999 film Dick is one of the funniest cinematic Watergate farces. Fleming and writing partner Sheryl Longin combed through all existing Watergate films and books while writing the script. "There were so many ridiculous moments in reality that we had to riff on," he tells BBC Culture, that a sense of outrageousness was easily written into the script, about two teenyboppers played by Michelle Williams and Kirsten Dunst, who unknowingly become the heart and soul of the Watergate scandal.

    The ultimate anti-hero

    "We were definitely inspired by the facts," says Fleming. "Nixon was a tragi-comic character, his downfall came out of his ego and self-delusion." Both Fleming and Pickering take liberty with the facts surrounding Watergate to heighten the scandal's drama and absurdity and, in Pickering's case, a sense of moral degradation. But Harry Shearer, the voice of Montgomery Burns and Ned Flanders, among others, in The Simpsons, created his online series Nixon's the One!, because "the facts are so great on their own", he says.

    Nixon's the One! depicts Shearer as Nixon and other players acting out dialogue taken directly from Nixon's publicly available White House tapes – with all their racism, anti-Semitism and paranoia on display. Shearer is a self-proclaimed Nixonphile who's been parodying the shadowy president since the 1960s. "Nixon is the ultimate Shakespearean anti-hero," he tells BBC Culture. "He's a remarkable mix of vices and virtues as a character, which makes artists keep coming back."

    Oliver Stone, the director of the 1995 film Nixon, would agree with Shearer. In an interview, Stone said he was compelled to make a realistic presentation of the "brooding, tortured man" as film critic Roger Ebert describes Stone's Richard Nixon, played by Anthony Hopkins. The filmmaker said he used the Watergate scandal as a MacGuffin of sorts to examine one man's tragic behaviour.

    Martha Elizabeth Beall Mitchell (1970) by Jan de Ruth offers a dignified portrait of the Republican socialite (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

    Representations of Nixon are also on display in the National Portrait Gallery's new Watergate exhibition, along with caricatures, photographs and mixed media presentations of the major figures of the scandal. Like Pickering, curator Kate Lemay wanted to give a fresh spin on the scandal by rehabilitating Martha Mitchell's image. Artist Jan De Ruth's colourful 1970 oil painting of the "very important whistleblower" captures her candid personality, Lemay tells BBC Culture.

    De Ruth paints the socialite in a bright yellow shirt and golden yellow hair with an orange glow in the background. Sombre strokes of blue and green give Mitchell a sense of dignity, "much more so than other personalities in the exhibit," says Lemay.

    John Newton Mitchell (1973) by George Giusti shows the politician on a bleach bottle (Credit: National Portrait Gallery, Smithsonian Institution)

    Many of the portraits are culled from the gallery's vast collection of covers from Time magazine, a US news weekly prominent in the 1970s.

    Artist George Giusti's 1973 caricature of John Mitchell on a bleach bottle is particularly arresting. As is Jack Davis's 1973 cartoon of Nixon and his political circle pointing fingers at each other while wrapped in recording tape, phone cords and headphones – all trapped in the public eye. "Artists are drawn to the intrigue that this scandal offered us," says Lemay. "They like stories of politicians who made the wrong steps. Watergate was a touchstone."

    Gaslit premieres on StarzPlay on 24 April.

    Watergate: Portraiture and Intrigue is at the National Portrait Gallery in Washington, DC until 5 September 2022.

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    New York Times - World

    La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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    El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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    Por Max Fisher

    Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

    Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

    Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

    Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

    Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

    Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

    Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

    El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

    “Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

    “El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

    Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

    Un ideal en franco deterioro

    El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

    En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

    De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

    El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

    La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

    Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

    Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

    El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

    Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

    El orden emergente

    La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

    Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

    A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

    La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

    Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

    La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

    Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

    Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

    Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

    Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

    La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

    De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

    “Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

    Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

    Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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    L'Humanité

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    Caroline Constant

    Il chante depuis près de cinquante ans et donne le sentiment que sa révolte ne cesse de croître. Neil Young, 77 ans, est le héros du documentaire de Thomas Boujut, qui tente de cerner tous les engagements – et ils sont nombreux ! – du chanteur.

    Sa première prise de conscience, Neil Young l’a eue très jeune, tout juste débarqué de son Canada natal. Il débutait alors avec succès, à la fin des années 1960, dans le groupe Buffalo Springfield. Une descente de police dans un bar qui servait de refuge à la jeunesse de Los Angeles et quelques violences policières ont donné lieu à une première chanson révoltée. La répression dans le sang, quelques semaines plus tard, d’une manifestation étudiante pacifique contre la guerre du Vietnam dans l’université d’État de Kent lui a inspiré un de ses plus grands succès, Ohio, du nom de l’État où cette tragédie s’est produite.

    un homme curieux de tout

    Depuis, le chanteur a multiplié les engagements, tous viscéraux : pour la défense des agriculteurs contre la politique d’appauvrissement menée par Reagan, puis contre Monsanto dès les années 1980. À cette époque, Neil Young a monté un festival, Farm Aid, qui a lieu tous les ans, à son grand dam : « Je ne suis pas content d’être là. On ne devrait pas avoir à faire ça depuis dix, quinze, vingt-cinq, trente ans. Farm Aid n’est pas une tradition américaine, c’est une rustine », déclarait-il en 2014 devant les paysans.

    Il soutient aussi, dès la fin des années 1970, le nucléaire et fustige ses camarades qui voudraient voir fermer les centrales. « Je pense que tous ceux qui affirment que le nucléaire est mauvais ne sont pas visionnaires. » Même l’armement nucléaire à outrance décidé par Ronald Reagan, alors président de États-Unis, a ses faveurs. Il soutiendra aussi Georges W. Bush, en 2001, après les attentats contre le World Trade Center, mais « par esprit d’équipe », avant de se rétracter devant les ravages de la guerre en Irak. Soutien de Bernie Sanders aux dernières élections américaines, il n’a pas apprécié qu’en 2016 Donald Trump lui emprunte une chanson sans l’avertir.

    Ce joli portrait de Boujut, dont le commentaire est lu par le comédien Féodor Atkine, montre un homme curieux de tout, refusant les diktats des marchés, et qui se rêve comme un défenseur de la liberté d’expression. Le documentaire dresse un portrait touchant d’homme engagé dans sa vie comme dans son art.

    Musiquefigures d'engagementsdocumentaireArte
    Valeurs Actuelles

    Un premier foyer de grippe aviaire détecté dans l’Aveyron

    L’épizootie de grippe aviaire touche un nouveau département depuis le week-end de Pâques. Un foyer a été identifié dans l’Aveyron, rapporte, jeudi 21 avril, France 3 Régions. Les prélèvements effectués dans un élevage de canards situé sur la commune de Vézins-de-Lévézou, dans l’est du département, ont révélé la présence d’influenza aviaire hautement pathogène. Les 14.000 animaux de l’exploitation ont dû être abattus.

    1.300 foyers depuis le début de l’épizootie

    Des zones réglementaires de protection et de surveillance ont été mises en place dans un rayon de 10 kilomètres autour de l’élevage concerné afin d’endiguer la transmission du virus. Dans cette zone « les mouvements de volailles et autres oiseaux captifs sont interdits, sauf dérogations accordées par la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations », précise le ministère de l’Agriculture. Depuis novembre 2021, 1.300 foyer de grippe aviaire ont été identifiés en France, rappelle France 3 Régions.

    L’épizootie a d’abord frappé le sud-ouest de la France, et notamment le Gers, les landes, Les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ; après une stabilisation en février, elle a repris dans la région des Pays de la Loire. Si le virus ne peut se transmettre par la consommation d’aliments infectés, les abattages massifs laissent déjà craindre une pénurie de volailles pour les fêtes de fin d’année.

    Aveyron : les dernières actualités

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    SANS TITRE

    On a hot morning in January 2022, a dozen or so women gathered in the airy, high-ceilinged reception of a health centre in Cape Town, South Africa. Seated in plastic chairs, they chatted quietly among themselves, some bouncing babies on their knees while others kept a watchful eye on toddlers playing nearby. It was a big day for these women, who hailed from the surrounding township, Masiphumelele – they were about to enrol in a clinical trial. The intervention in question, however, wasn't entirely experimental, but one that is now a household name: Moderna's Covid-19 vaccine.

    It has been more than a year since the first Covid-19 vaccines were administered and nearly 11.5 billion doses later, the available evidence suggests that they're safe and effective for most. But large populations of people were left out of the initial drug trials, excluded because they have underlying conditions such as cancer, hepatitis, kidney failure, rheumatoid arthritis, and diabetes.

    Among these groups are those living with infections or illnesses that weaken their bodies' immune systems. This includes HIV, which attacks the body's immune system and can develop into the chronic, potentially fatal condition Acquired Immunodeficiency Syndrome (Aids) if untreated.

    The virus affects nearly 38 million people worldwide, two-thirds of whom live in Africa. South Africa, where one in every five adults is believed to be HIV positive, is the epicentre of the continent's crisis. Townships have been particularly affected, many of which were set up under apartheid as racially segregated housing, and currently have high rates of poverty.

    Scientists have suspected for some time that Covid-19 vaccines might not protect immunocompromised people as well as those with healthy immune systems. So far, studies suggest that protection rates may be slashed by as much as half for those living with HIV, but experts are now seeking a better grasp of the figures. "There is very little data about vaccine efficacy in HIV [positive] people," says Masebole Masenya, a doctor based at Masiphumelele health centre who is involved in the new trial. "We don't know how many antibodies are produced, how effective they are, or how long they last."

    The urgency to find out has practical and moral drivers, in contexts where HIV is so widespread. "If you're going to roll out a Covid vaccine in Africa, it has to work in people with HIV," says physician Katherine Gill, who is in charge of the Masiphumelele test site. It's especially important to understand the vaccines' efficacy because people living with HIV are some of society's most vulnerable to Covid-19, with up to a 70% higher risk of being hospitalised from the disease than the general population.

    With modern drugs, it's now possible to suppress HIV to undetectable levels, which allows the immune system to recover (Credit: Getty Images)

    "There's a genuine concern that there may be a reduction in vaccine effectiveness in these individuals," adds Linda-Gail Bekker, a physician-scientist and director of the Desmond Tutu HIV Centre in Cape Town. "And I would like to be able to tell them by how much. Thirty eight million people living with HIV – that's a significant group of people who deserve to know."

    The new trial aims to answer these questions. How effective is the Moderna vaccine against the Omicron variant of Covid-19? Do people with HIV need more doses to be adequately protected? And how does this change if they've previously contracted the virus? 

    In total, the Ubuntu study, which is sponsored by the US government, will involve 14,000 people across eight African nations, 90% of whom have HIV. Enrolment began last December and preliminary results are expected by the year's end. It will compare the impact of three doses of the Moderna vaccine in people living with HIV with an identical course in those who are HIV-free. Each group contains a cohort of individuals who have previously had Covid-19 so that investigators can explore how previous infection influences immunity. 

    Crucially, the trial includes participants with both controlled and uncontrolled HIV, testing the vaccine's efficacy against the reality that many people may not have access to antiretroviral therapy that keeps the virus in check, or may have trouble adhering to it.

    "This is probably the largest dedicated trial that is enrolling people living with HIV in the world," says Bekker. "For the first two years [of the Covid-19 pandemic], you could count on your hand how many trials there were involving HIV [positive] people."

    This isn't unusual: many drug and vaccine trials exclude immunocompromised participants from initial rounds of studies for safety reasons. This is when the effects of the drug may be less well-known in humans, and the potential for harmful outcomes is higher, so giving it to people whose immune systems are already undermined could put them at greater risk. This is also partly why pregnant women and children are usually excluded from these early rounds – in addition to the potential risk of birth defects and the challenges of acquiring informed consent – though the policy has recently been questioned

    If left untreated, HIV progressively destroys the body's immune cells, leading to an increased susceptibility to infections and certain cancers (Credit: Getty Images)

    These concerns are amplified when new technologies are involved, as is the case with some Covid-19 vaccines. "There is no other licensed commercial product based on this mRNA technology. So, there is caution there," says Chris Beyrer, a professor of epidemiology at the Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health in Maryland, who has conducted numerous studies into HIV around the world. 

    Pharmaceutical companies may also exclude HIV-positive participants for more strategic reasons, such as maintaining the image of a drug's efficacy. "If you [include] a lot of positive patients, and you get more breakthrough infections, that could potentially lower your vaccine efficacy…and make your vaccine less attractive," says Nigel Garrett, co-chair of the Ubuntu trial and head of HIV pathogenesis and vaccine research at the Centre for the Aids Programme of Research in South Africa (Caprisa). He speculates that the pressure to produce clean, uncomplicated results likely increased when companies like Pfizer and Moderna were in competition, vying for the high-stakes title of most effective vaccine. 

    Similarly, Bekker believes pharmaceutical companies may "worry what they'll do to our results, particularly where immunogenicity may be very important." 

    In July 2020, several HIV activist groups and research organisations in the United States protested the exclusion of HIV-positive participants from phase II and III of Moderna's vaccine trials, on the basis that when people have HIV that is well-controlled by antiretroviral therapy (ARTs) they don't qualify as "immunodeficient", because their treatment gives them comparatively normal immune function. 

    Additionally, the groups argued that pharmaceutical companies have an obligation to inclusively test a drug that will become a necessary, routine protection against a life-threatening disease. Moderna ultimately reversed its decision a month later and began including participants with well-controlled HIV. Soon afterwards Pfizer said it would start enrolling HIV-positive patients too

    Despite this development, Moderna's trial was still restricted to limited numbers of HIV-positive participants, all of whom had well-controlled HIV, says Garrett. The situation was similar for Johnson & Johnson's trial – HIV-positive participants numbered roughly a thousand, according to Garrett.

    This was so few by large clinical trial standards that it resulted in "less than 10 endpoints, or outcomes in the study, so it was very difficult to draw any meaningful conclusions from the findings," says Garrett. "Most of the studies just didn't have people that were controlled [for HIV]...and not many took place in Sub-Saharan Africa."

    In South Africa, townships have double the national prevalence of HIV (Credit: Getty Images).

    This is one reason some experts believe a dedicated, large-scale clinical trial that teases out HIV's interaction with the vaccine is needed.

    Beyond fairer healthcare provision for those living with HIV, part of the motivation for understanding vaccine efficacy in this group is that it could also help to prevent the emergence of new variants of Covid-19. Beyrer explains that in a healthy immune system infected with the virus, the body can clear it quite quickly. But "if your immune system isn't functioning well and you can't clear the virus, you drive it to mutate around your immune system," he says. This process of prolonged infection gives Covid a chance to try on new hats and reinvent itself, possibly transforming into a "variant of concern" – one like Delta or Omicron that is highly-infectious and virulent.

    Research does show that people who are immunosuppressed – not just by HIV, but other conditions too – can accumulate multiple Covid-19 variants. In a case documented in the spring of 2020, Boston physicians discovered that a 45-year-old man living with a severe autoimmune disease had acquired more than 20 mutations over the course of five months. In another case, a 36-year-old HIV-positive woman from South Africa carried Covid for 216 days, during which the virus mutated more than 30 times.

    The likelihood of mutation may also increase in HIV-positive people with low viral suppression – meaning there is more virus circulating in the body, and immunity is weakened. This describes about 30% of people living with HIV in South Africa, Garrett says. "That would be about two million people in South Africa maybe walking around with an unsuppressed viral load… that could be almost like an incubator for variants of concern." 

    Beyrer emphasises that there hasn't been any evidence directly linking an immunocompromised person with the emergence of a single Covid variant. And while there are millions of HIV-positive people in the world, they exist within the context of millions more – some say 2% of the world's population – who live with weakened immune systems. 

    In light of this, Garrett is wary of the media attention given to the idea of HIV-positive individuals as viral "reservoirs" from which Covid spreads. "We've tried to not overstate this for the last year or so, because it could result in stigma. But I think addressing this scientifically is crucial" – especially because it could help to protect this more vulnerable group.

    Having these detailed clinical insights could help drive policy and allow us to employ vaccinations more effectively in service of people living with HIV. 

    Over the last three decades, more than 2.2 million people have been diagnosed with HIV in Europe, some of whom are at higher risk from Covid-19 (Credit: Getty Images)

    Masenya, who was a junior doctor on the wards at the height of the Aids crisis in South Africa in the early 2000s, understands the real-world implications of poor clinical evidence. "It was terrible," he recalls. "People dying like flies because we couldn't understand HIV." This is why clinical trials are so important, he stresses, "because when people have that information, it affects policies in governments and obviously those policies affect healthcare."

    One possible policy change that might follow in the wake of the Ubuntu results is the recommendation for Covid-19 boosters. South Africa currently advises that immunocompromised people receive three shots of an mRNA vaccine, or two if they've taken the Johnson & Johnson vaccine. But most Western countries, including the US and the UK, now recommend an additional dose on top of this. That's because "it really takes you up into protected levels," Beyrer says, adding that antibody levels tend to rise between 10 to 30 times with a second booster shot. 

    In truth, immunocompromised people might need even more than four shots, says Michelle Willicombe, a nephrologist at Imperial College London. She cites concerning data from a study conducted in France, which looked at transplant patients taking immunosuppressants to prevent their bodies from rejecting their new organs. "Just under 20% don't have any antibody responses to the fourth vaccine," she says. 

    To better understand the situation in the UK, where roughly half a million immunocompromised people live, Willicombe is now co-leading the Melody trial. The study began early this year and will recruit more than 35,000 patients with blood cancers and rare autoimmune diseases, or those who have received solid organ transplants. It's one of the largest ever involving this population. Researchers will study participants' antibody levels – measured by a finger prick blood test – after their third and fourth booster shots, and compare the results to hospital registries, to determine if they've had any severe Covid-19 infections or complications.

    "If there is a link, it will give strength to us needing to identify those sub-populations within the immunocompromised people who don't mount an immune response, and perhaps then they require an extra level of protection," she explains.

    South Africa is home to the largest population of HIV-positive people in the world (Credit: Getty Images)

    Policymaking aside, clinical trial findings involving the immunocompromised can bring about benefits at the individual level. This is what will happen with Ubuntu, says Ivy Fikelephi Kaunda, who works with Caprisa to help recruit participants for clinical trials. Based outside the east coast city of Durban, Kaunda spends much of her time engaging on healthcare issues with residents in the surrounding townships, where over the course of the Covid-19 pandemic, she says she has encountered resistance when encouraging people to take the vaccine. "The ones who are HIV positive will turn and say 'Oh, this is not for us, because we are HIV-positive'." This fear is rooted in the fact that people living with HIV often feel like they are left out, she explains, because they are routinely told that regular treatments are not suitable for them.

    But according to Kaunda, this changed with the launch of the Ubuntu trial. When, during her community rounds to recruit participants, Kaunda was able to explain that the trial was tailor-made for people living with HIV, she noticed increasing enthusiasm for the study. Now "when you go to the community people are saying 'I'm part of Ubuntu'... People understand that we also have something for them, and they'll say 'I was part of this change'." 

    Kaunda speculates that feeling represented by the trial might ultimately encourage more HIV-positive people to get the vaccine – which could be a positive stimulus for vaccination rates.  

    There's another benefit to the trial, which may play out in the longer term: knowing the precise effectiveness of a vaccine can lay a foundation for improved general healthcare, Bekker believes. "It becomes great advocacy to say to people that the vaccine works, but it's better if your immune system is fully constituted… therefore it's another reason to get tested and to take your [antiretroviral drugs]," she says. "So it's sort of a secondary public health outcome that is ideal in many ways."

    Back at the health centre in Masiphumelele, the circle of women fan themselves with wads of paper – consent forms that they need to fill in before the vaccinations can begin. In the centre of the ring, a nurse explains the process, which could take most of the day and will stretch over lunch, which is cooking fragrantly in the nearby kitchen. Their willingness to devote hours of their time could perhaps be taken as an indication that, at the very least, the trial's focus on inclusion is paying off.

    "In a world where we recognise that people are marginalised, stigmatised, left behind in clinical research," says Bekker, "we should do our bit to say we don't want to leave people behind."

     

    *This article was supported with funding from the European Journalism Centre, through the Global Health Security Call. This programme is supported by the Bill & Melinda Gates Foundation

     

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    BBC

    Cancer: Huge DNA analysis uncovers new clues

    By Smitha MundasadHealth reporter

    UK scientists have undertaken a huge "archaeological dig" of cancer in the UK, analysing the complete genetic make-up - or whole genome sequence - of tumours from about 12,000 patients.

    The team says the unprecedented amount of data allowed them to uncover new patterns in the DNA of cancer - hinting at causes that are not yet understood.

    They add that the genetic clues will ultimately help improve diagnosis and treatment.

    The research is published in Science.

    Cancer can be thought of as a corrupted version of our own healthy cells - mutations to our DNA change our cells until eventually they grow and divide uncontrollably.

    Traditionally many cancers have been categorised by doctors based on where they are in the body and the type of cells involved - but whole genome sequencing can provide another layer of key information.

    'Dinosaur footprints'

    Whole genome sequencing is relatively new, but is already available on the NHS for a small number of specific cancers, including some blood cancers.

    The NHS long-term plan aims to make it more widely available, through the NHS Genomic Medicine Service.

    Lead researcher Prof Serena Nik-Zainal, a consultant at Cambridge University Hospitals, told the BBC the study was like an "archaeological dig" of people's cancer.

    She added: "We can see the patterns or imprints in the field of their cancers - like dinosaur footprints - of what is going wrong with their cancers.

    "And everyone's cancer is different. To know we can personalise each person's cancer report means we are a step closer to personalising treatment for them."

    Led by the University of Cambridge, the research team analysed anonymised DNA data provided by the 100,000 Genomes Project - an England-wide project to sequence the whole genomes of patients affected by cancer and rare diseases.

    With thousands of genetic changes seen in each tumour they analysed, researchers were able to detect specific combinations of genetic alterations - so-called "mutational signatures" - that may be key to cancers developing.

    Comparing the data to other international genetic cancer projects, they confirmed patterns that are already known, and uncovered 58 new ones.

    This video can not be played

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    Some signatures can provide clues about whether patients have had exposure to environmental causes of cancers - such as smoking.

    Others provide more information about genetic abnormalities that may be amenable to specific drugs, researchers say.

    Researchers also created a computer programme to help scientists and doctors check whether patients who have had whole genome sequencing have any of the newly discovered mutational clues.

    'Challenging journey'

    Aubrey, a two-year-old girl from Bedfordshire, was diagnosed with cancer when she was only 16 months old.

    She did not take part in the study. But whole genome sequencing helped doctors identify the type of cancer she has - a rhabdomyosarcoma - a rare cancer that generally affects muscles attached to bones. The results helped make sure she is on the best treatment.

    Anna, Aubrey's mother, said: "Because of the unusual way Aubrey's cancer presented, the doctors were not sure of the exact cancer type.

    "The whole genome sequence test helped doctors to know how to treat her and keep her stable.

    "Whilst we still have a challenging journey with Aubrey's diagnosis and treatment, we are relieved to know she does not have cancer that was inherited, and we do not have to worry that it could affect our son or other members of the family as well."

    What is your genome?

    Source: NHS England

    Prof Matt Brown, chief scientific officer of Genomics England, said: "Mutational signatures are an example of using the full potential of whole genome sequencing.

    "We hope to use the mutational clues seen in this study and apply them back into our patient population, with the ultimate aim of improving diagnosis and management of cancer patients."

    The research is supported by Cancer Research UK.

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    Brain cancer DNA research aims to improve treatments

    DNA mapping project 'to transform society'

    Hundreds with rare diseases get genetic diagnosis

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    Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”

    L’acte a été commis dans la nuit du mercredi 20 avril au jeudi 21 avril. Comme le rapporte Le Parisien, un véhicule utilitaire de l’administration pénitentiaire a été incendié devant la prison de Beauvais, dans l’Oise. Selon des caméras de vidéosurveillance installées dans les environs, l’incendie serait bien d’origine criminelle. En effet, un individu cagoulé et vêtu de noir a été aperçu sur les enregistrements, en train d’« asperger la voiture d’un produit inflammable qu’il a ensuite déversé sur le bitume (pour) faire une mèche », a confié une source au Parisien. « Il a allumé et il est reparti comme il est arrivé », précise cette même source. Le véhicule incendié était garé devant l’entrée principale de la maison d’arrêt. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Beauvais, afin de retrouver l’auteur des faits repéré par les caméras vers 1 h 45 du matin.

    Une « tentative d’intimidation »

    Cet acte ne serait pas anodin. Pour un syndicat de surveillants pénitentiaires, il s’agirait de « représailles », voire même d’« une tentative d’intimidation ». C’est ce qu’a confié le secrétaire local de l’UFAP-Unsa, Joris Ledoux, au Parisien. D’après lui, cet incendie criminel serait lié à des saisies de stupéfiants et de téléphones que les détenus s’étaient procurés illégalement depuis l’extérieur. Le syndicat a estimé que le « travail » mené par les gardiens « dérange des gens de l’intérieur comme de l’extérieur ». Joris Ledoux a ainsi demandé davantage de sécurité des lieux. D’après lui, « il faudrait installer des barrières pour empêcher l’accès, au moins la nuit, au parking et aux abords de la prison ». Et ce, pour éviter d’entrer sur le domaine pénitentiaire « comme dans un moulin ».

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    France24 - World

    Live: Satellite images appear to show mass graves near besieged Mariupol

    Issued on: 22/04/2022 - 07:00

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    Satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter that has been taking place during the siege of the port city. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

    10:05am: Scotland Yard examining some 50 allegations of Ukraine war crimes

    British police said on Friday they were gathering evidence after receiving about 50 reports of alleged war crimes following the Russian invasion of Ukraine.

    London's Metropolitan Police War Crimes Team said its specialist detectives were assessing some 50 referrals made since the start of the conflict as part of action in support of an International Criminal Court investigation.

    "We’ve had around 50 referrals into us and we expect that number to grow over the coming weeks as more and more people who fled from Ukraine arrive here in the UK," said Detective Chief Superintendent Dominic Murphy from London police's Counter Terrorism Command.

    10:05am: UK allows gas payments to Gazprombank until May 31

    Britain has granted Russia's Gazprombank and its subsidiaries a licence for payments until the end of May despite sanctions in order to ensure gas supplies to the European Union, a Treasury document showed on Friday.

    The licence permits an individual or company to continue payments under contracts that began before April 21, 2022 and allows actions such as opening and closing bank accounts in order to make such payments, according to the document published online.

    Gazprombank, one of the main channels for payments for Russian oil and gas, is among Russian entities that have been sanctioned by Britain to penalise the Kremlin and its supporters over the Ukraine conflict.

    9:02am: Japan says disputed islands 'illegally occupied' by Russia

    Japan described four disputed islands as "illegally occupied" by Russia for the first time in nearly two decades on Friday as ties sour between the countries over the war in Ukraine.

    The two nations have long been engaged in attempts to agree a post-World War II treaty, but the islands held by Moscow and claimed by Tokyo remain a key sticking point.

    Japan's foreign ministry last used the expression in its annual policy report in 2003 to describe the islands, which Moscow calls the Kurils and Tokyo the Northern Territories.

    This year's Diplomatic Bluebook report comes at a time when tough sanctions are imposed on Russia by Japan and its G7 partners, and ahead of a key revision to Japan's national security strategy later this year.

    "The greatest concern between Japan and Russia is the Northern Territories," it said, calling them "Japanese territories over which Japan holds sovereign rights, but are currently illegally occupied by Russia".

    8:47am: Mariupol mayor appeals for 'full evacuation'

    The mayor of Mariupol issued a new appeal on Friday for the "full evacuation" of the southern Ukrainian city, which President Vladimir Putin says is now controlled by Russian forces.

    "We need only one thing – the full evacuation of the population. About 100,000 people remain in Mariupol," Mayor Vadym Boichenko said on national television.

    8:45am: 'Russians not staging many ground offensives'

    "The Russians claim to have taken control of the whole of Mariupol but in reality for days they controlled most of Mariupol but not all of it – and as Volodymyr Zelensky said yesterday, that situation remains unchanged except that now the Russians are claiming victory there, which the Ukrainians are not willing to concede," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

    In the Donbas, Cragg continued, "The story is of Russian forces not staging really major ground offensives and not making any major territorial gains, but the experts believe that the Russians have not actually really yet deployed all the forces that they're capable of deploying on the ground".

    8:42am: No civilian evacuations in Ukraine on Friday, Kyiv says

    No evacuations of civilians will take place in war-torn Ukraine on Friday as the situation on the roads is too dangerous, a senior official said.

    "Because of the insecurity along the routes, there will be no humanitarian corridors today, April 22," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk wrote on the Telegram messaging app.

    6:12am: Satellite photos show possible mass graves near Mariupol

    Satellite images released Thursday showed what appeared to be mass graves near Mariupol, and local officials accused Russia of burying up to 9,000 Ukrainian civilians there in an effort to conceal the slaughter taking place in the siege of the port city.

    The images emerged hours after Russian President Vladimir Putin claimed victory in the battle for Mariupol, despite the presence of an estimated 2,000 Ukrainian fighters who were still holed up at a giant steel mill. Putin ordered his troops not to storm the stronghold but to seal it off “so that not even a fly comes through.”

    Satellite image provider Maxar Technologies released the photos, which it said showed more than 200 mass graves in a town where Ukrainian officials say the Russians have been burying Mariupol residents killed in the fighting. The imagery showed long rows of graves stretching away from an existing cemetery in the town of Manhush, outside Mariupol.

    Mariupol Mayor Vadym Boychenko accused the Russians of “hiding their military crimes” by taking the bodies of civilians from the city and burying them in Manhush.

    The graves could hold as many as 9,000 dead, the Mariupol City Council said Thursday in a post on the Telegram messaging app.

    4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.

    In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.

    “This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”

    Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.

    That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.

    The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.

    “Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”

    Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.

    To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.

    1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor

    Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.

    Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.

    “It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.

    Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.

    “There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.

    (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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    Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

    As it happened

    Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

    Perspective

    Ukrainian novelist Andrey Kurkov on identity and language in the Donbas

    France24 - World

    France issues international arrest warrant for ex-Nissan boss Carlos Ghosn

    Issued on: 22/04/2022 - 07:51

    NEWS WIRES

    France has issued an international arrest warrant for Carlos Ghosn, the disgraced auto tycoon who jumped bail in Japan and fled to Lebanon in a sensational getaway, prosecutors told AFP on Friday.

    The warrant was issued over 15 million euros ($16.3 million) in suspect payments between the Renault-Nissan alliance that Ghosn once headed and an Omani company, Suhail Bahwan Automobiles (SBA), said prosecutors in the Paris suburb of Nanterre.

    Ghosn, then chief of Nissan chief and head of an alliance between Renault, Nissan and Mitsubishi Motors, was detained in Japan in November 2018 on suspicion of financial misconduct along with his top aide, Greg Kelly. They both denied wrongdoing.

    In December 2019 as he awaited trial, Ghosn staged an audacious getaway, being smuggled out of Japan in an audio-equipment case on a private jet.

    Ghosn, who holds French, Lebanese and Brazilian passports, landed in Beirut, which has no extradition treaty with Japan.

    He said he fled because he did not believe he would get a fair trial in Japan, where prosecutors have a nearly 99 percent conviction rate in cases that go to trial.

    He also said that Nissan colluded with prosecutors to have him arrested because he wanted to deepen the Japanese firm's alliance with Renault.

    (AFP)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Tokyo court convicts ex-Nissan executive Kelly of helping Ghosn cover up pay

    Japanese court sentences two Americans to prison over Ghosn escape

    Former French minister Rachida Dati charged with corruption in Ghosn case

    Valeurs Actuelles

    Bayonne : un homme mis en cause dans la mort de Philippe Monguillot condamné pour la 28e fois

    L’homme qui se trouvait sur le banc des accusés, mardi 19 avril au tribunal judiciaire de Bayonne, est un habitué des lieux. Dans un long parcours pénal, ce trentenaire est à l’heure actuelle mis en examen pour non-assistance à personne en danger concernant la mort du chauffeur de bus Philippe Monguillot, décédé sous des coups en juillet 2020, relate Sud Ouest. Une ligne qui s’ajoute à un casier particulièrement chargé. Mais c’est pour une tout autre affaire qu’il était devant la justice en cette mi-avril. Avant cette audience, l’homme cumulait déjà 27 condamnations à 36 ans.

    « On est au-delà du stade de la récidive »

    Philippe Monguillot avait été sauvagement agressé le 5 juillet 2020 par deux passagers dont il souhaitait contrôler le titre de transport. Dans cette affaire qui a provoqué une vive émotion à travers la France, deux personnes sont mises en examen pour homicide volontaire et deux autres, dont le trentenaire, encourent une peine de cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger.

    Bayonne : les dernières actualités

    Bayonne : des Polonais interpellés avec du cannabis au milieu de matériel « pour l’Ukraine »

    Bayonne : 80 squelettes découverts durant les fouilles d’un site destiné à devenir un musée

    Meurtre de Philippe Monguillot à Bayonne : un suspect accuse la victime de racisme et demande à être libéré

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Israeli police storm Jerusalem holy site after Palestinian youths throw rocks

    Issued on: 22/04/2022 - 07:57

    NEWS WIRES

    Israeli police in full riot gear stormed a sensitive Jerusalem holy site sacred to Jews and Muslims on Friday after Palestinian youths hurled stones at a gate where they were stationed.

    The renewed violence at the site, which is sacred to Jews and Muslims, came despite Israel temporarily halting Jewish visits, which are seen by the Palestinians as a provocation.

    Palestinians and Israeli police have regularly clashed at the site over the last week at a time of heightened tensions following a string of deadly attacks inside Israel and arrest raids in the occupied West Bank. Three rockets have been fired from the Gaza Strip into Israel.

    The string of events has raised fears of a repeat of last year, when protests and violence in Jerusalem eventually boiled over, helping to ignite an 11-day Gaza war and communal violence in Israel's mixed cities.

    Tens of thousands of Muslim worshippers are expected at the site later in the day for the main weekly prayers as they observe the holy month of Ramadan.

    Palestinian youths hurled stones toward police at a gate leading into the compound, according to two Palestinian witnesses who spoke on condition of anonymity out of security concerns. The police, in full riot gear, then entered the compound, firing rubber bullets and stun grenades.

    The Palestinian Red Crescent medical service said at least 27 Palestinians were wounded, two of them seriously. There was no immediate comment from Israel, which is largely shut down for the end of the week-long Jewish Passover holiday.

    The Al-Aqsa Mosque in Jerusalem's Old City is the third holiest site in Islam. The sprawling esplanade on which it is built is the holiest site for Jews, who refer to it as the Temple Mount because it was the location of two Jewish temples in antiquity. It lies at the heart of the Israeli-Palestinian conflict and clashes there have often ignited violence elsewhere.

    Palestinians and neighboring Jordan, the custodian of the site, accuse Israel of violating longstanding arrangements by allowing increasingly large numbers of Jews to visit the site under police escort.

    A longstanding prohibition on Jews praying at the site has eroded in recent years, fueling fears among Palestinians that Israel plans to take over the site or partition it.

    Israel says it remains committed to the status quo and blames the violence on incitement by the Islamic militant group Hamas, which rules Gaza. It says its security forces are acting to remove rock-throwers in order to ensure freedom of worship for Jews and Muslims.

    Visits by Jewish groups were halted beginning Friday for the last 10 days of the Muslim holy month of Ramadan, as they have been in the past.

    This year, Ramadan coincided with Passover and major Christian holidays, with tens of thousands of people from all three faiths flocking to the Old City after the lifting of most coronavirus restrictions.

    The Old City is in east Jerusalem, which Israel captured along with the West Bank and Gaza in the 1967 Mideast war. Israel annexed east Jerusalem in a move not recognized internationally and considers the entire city its capital. The Palestinians seek an independent state in all three territories and view east Jerusalem as their capital.

    (AP)

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    Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

    Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'

    Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

    Valeurs Actuelles

    Enseignante menacée au collège de Moissac : “c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”

    Une enseignante du collège de Moissac (Tarn-et-Garonne) a été menacée par un élève mardi 19 avril. Le lendemain, un autre collégien a été trouvé en possession d’une arme électrique.

    Les enseignants du collège de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne ont refusé de faire cours pendant plusieurs heures, mercredi 20 avril. Une décision prise au lendemain d’une altercation entre une professeure de Lettres et un élève qui l’a insultée et menacée, rapporte La Dépêche. Mais cet incident ne serait que l’élément déclencheur dans un climat scolaire qui s’est détérioré depuis plusieurs mois. Le jour même de ce débrayage, un élève a été retrouvé en possession d’une arme à impulsion électrique.

    « Plusieurs faits de violences depuis deux mois »

    Les enseignants ont, spontanément et sans le concours des syndicats, décidé de cesser le travail, reprochant à la direction des « défaillances dans la politique disciplinaire » de l’établissement, précise La Dépêche. L’enseignante visée par les menaces aurait tenté de s’interposer entre deux élèves qui « chahutaient ». Elle aurait déposé plainte, selon les informations du quotidien. « Une enquête est diligentée, et les investigations nécessaires sont en cours », ont fait savoir les gendarmes qui se sont rendus sur place. « Ces incidents d’hier ne sont que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase face au climat scolaire au sein de l’établissement », a témoigné une enseignante. Selon le directeur académique des services de l’Éducation nationale (DASEN) de Tarn-et-Garonne, cité par La Dépêche, « plusieurs faits de violences depuis deux mois ont provoqué un climat compliqué ».

    Mercredi 20 avril au matin, la rumeur affirmait qu’un élève en avait « tasé » plusieurs autres. Des allégations qui se sont révélées fausses, mais un collégien a bien été retrouvé en possession d’un « shocker », une arme électrique non létale. Il devait être auditionné par les gendarmes. Le rectorat a envoyé depuis Toulouse une « équipe mobile de sécurité » (EMS), spécialisée dans la gestion de la violence en milieu scolaire.

    Tarn-et-Garonne : les dernières actualités

    La maire de Montauban veut une « explication » après sa relaxe, l’opposition dénonce une « vendetta »

    Montauban : une romancière franco-camerounaise et sa fille poursuivies pour diffamation après avoir qualifié la police de raciste

    Tarn-et-Garonne : Intermarché affiche les visages de voleurs présumés

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Pour les plus modestes, la double peine à tous les coups

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Un documentaire diffusé sur France 2 montre comment les pauvres font une cible de choix pour les profiteurs, dans les secteurs du logement, du travail et même de l’aide alimentaire.

    Grégory Marin

    On a moins de mal à faire payer 1 euro à 10 millions de pauvres que 10 millions à un seul riche. En se penchant sur trois arnaques, les journalistes Lorraine Gublin et Raynald Lellouche montrent comment la rapacité de certains met un peu plus à mal les conditions de vie des plus modestes.

    À Grigny, l’équipe de Complément d’enquête a suivi Mathieu Morosini, un agent de la ville qui recense les marchands de sommeil. Devant la caméra qui le suit, on voit quatre ou cinq familles, parfois plus, qui sous-louent chacune les pièces d’un logement prévu pour trois. Les lits s’entassent dans les chambres, mais aussi dans le salon, voire le placard ! Le propriétaire, qui possède une « quarantaine d’appartements » dans le quartier de Grigny 2 et a « perçu 636 000 euros de loyer » en deux ans, assure qu’il s’agit de colocation. La justice, qui le crédite d’un « patrimoine important » constitué « au détriment d’autrui », l’a condamné pour « division illicite » de logements, mais le profiteur a fait appel. Combien sont-ils à faire ainsi les poches des plus pauvres, travailleurs précaires ou sans papiers, dans ces quartiers populaires ? Bien peu en tout cas sont épinglés.

    Le logement n’est pas le seul secteur de profit de trafiquants qui viennent jusque dans les assiettes voler leurs dernières miettes aux impécunieux. C’est ce qui est arrivé en juin 2019 : dans des stocks commandés par FranceAgriMer, une agence du ministère de l’Agriculture, dans le cadre d’une dotation du Fonds européen d’aide aux plus démunis, le Secours populaire a retrouvé des steaks hachés composés de gras, de « tissus autres que musculaires », et de « matières interdites » (abats, matières transformées réemployées, protéines végétales). Le responsable de l’antenne de Strasbourg est « en colère » parce que ces produits étaient « destinés à des familles qui n’ont pas le choix ». C’est bien le problème, insiste le sénateur communiste et directeur de l’Humanité, Fabien Gay : Voldis, la société qui a remporté l’appel d’offres, fait partie d’un « petit marché de traders » qui ne « produit rien mais fait de l’argent facilement ».

    « J’avais tellement besoin de travail »

    Aucun « marché » n’est épargné. Dans le domaine de l’emploi aussi, des réseaux malintentionnés font le portefeuille des plus démunis. Danièle en a été victime. Postulant pour un petit boulot à domicile (plier des annonces publicitaires), elle a dû, en échange d’un chèque en bois, acheter avec de l’argent bien réel une machine à compter. Mais ni le travail ni la machine n’existent. Comme elle, ils sont des centaines à se faire avoir, explique un ancien cyberpolicier. « J’avais tellement besoin de travail », soupire Danièle…

    L’émission a choisi ces trois exemples, mais il existe tant de ces profiteurs de misère que le filon de reportages ne risque pas de s’épuiser. À moins que l’État ne se dote de moyens, humains et financiers, pour réprimer ces fraudes ? Ce n’est pas vraiment d’actualité, aucun des deux candidats encore en lice pour l’élection présidentielle n’y a fait allusion…

    Télévisiondocumentairefrance 2Pauvreté
    France24 - World

    Le Pen calls on voters to choose 'between Macron and France' at final campaign rally

    Issued on: 21/04/2022 - 21:22

    FRANCE 24 Follow Florence VILLEMINOT Follow

    Far-right candidate Marine Le Pen urged voters to choose "between Macron and France" as she held her final campaign rally in the northern town of Arras on Thursday, hoping to sway undecided voters ahead of Sunday’s final presidential vote.

    The leader of the Rassemblement National (National Rally) party ripped into President Emmanuel Macron in a fiery address to supporters, recovering the combative spirit that had largely deserted her during their televised debate on Wednesday.

    Blasting her opponent’s “unbounded arrogance” during the debate, in which Macron is widely believed to have prevailed, Le Pen cast herself as the “president who will respect the French” versus an incumbent “who does not like them”.

    “A president should not behave that way,” she said of Macron’s conduct during the televised face-off. “But are we really surprised? His contempt last night mirrored that with which he has treated the French people over the past five years.”

    French presidential election © France 24

    Le Pen, who is making her third run for the Elysée Palace, is hoping to be the first far-right leader of modern France and the first woman to hold the presidency.

    >> Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

    The stakes are huge in the election, a rematch of the 2017 run-off between the same two candidates. That earlier contest was easily won by Macron but the margin is narrower this time.

    A Le Pen victory would send shockwaves around the European Union, which she has vowed to radically reform if she wins power, remodelling it as an “alliance of nations”.

    At the rally in Arras, in Le Pen's northern heartland, she sought to frame Sunday’s election as a referendum on Macron, urging voters to choose “between Macron and France”.

    “Manifestly, your choice is France,” she told the raucous crowd of supporters, calling for an “anti-Macron front” to oppose the “republican front” of mainstream parties that has traditionally acted as a bulwark to keep the far right out of power.

    “To block [Macron], you cannot abstain, you must vote,” she added. “You must vote for the only front that is truly republican, the anti-Macron front.”

    Testy debate

    Le Pen has sought to project an image of competence and composure throughout the campaign, toning down her rhetoric and trademark belligerence in favour of a more “presidential” pitch.

    The anti-immigrant candidate has spent the past five years trying to erase memories of her catastrophic televised debate with Macron in 2017, which even she has admitted was a flop.

    But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed on Wednesday as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public.

    Le Pen bristled at the incumbent’s charge that she was beholden to Moscow due to a €9 million loan she took from a Czech-Russian bank in 2014.

    She had hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but she struggled at times as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures.

    Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.

    “Like a boa constrictor, Emmanuel Macron seemed to gradually tighten his grip around his opponent until she suffocated,” wrote French daily Le Monde, describing the debate as a missed opportunity for Le Pen.

    Following the debate, a snap opinion poll by Elabe for BFM TV said 59 percent of viewers found Macron the most convincing while 39 percent thought Le Pen had prevailed.

    European leaders back Macron

    Polls show Macron has a clear advantage over Le Pen of some 10 percentage points but allies warn nothing is in the bag due to the large number of undecided voters.

    Both rivals have their eyes on left-wing voters and especially those who backed hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off.

    Mélenchon has urged his supporters not to give Le Pen “a single vote” but he has refrained from overtly backing Macron. An internal consultation of his party members showed a majority planned to abstain or cast blank, protest ballots.

    Macron visited the low-income Seine-Saint-Denis region outside Paris on Thursday, hoping to win over voters who overwhelmingly backed Mélenchon in the first round.

    He received the backing of fellow European leaders – German Chancellor Olaf Scholz, Spanish Prime Minister Pedro Sánchez and Portuguese Prime Minister António Costa – who took the unusual step of writing a column on the French election that was published in several European newspapers.

    >> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds

    “It’s the election between a democratic candidate who believes that France’s strength broadens in a powerful and autonomous European Union and an extreme-right candidate who openly sides with those who attack our freedom and democracy, values based on the French ideas of Enlightenment,” they wrote, without mentioning Macron or Le Pen by name.

    Europe “is facing a change of era” due to Russia’s invasion of Ukraine, the three centre-left leaders added, warning that “populists and the extreme right” are viewing Putin “as an ideological and political model, replicating his chauvinist ideas”.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

    French presidential election

    Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    BBC

    Why Argentina is embracing cryptocurrency

    By Christine RoBuenos Aires

    In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.

    For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.

    He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.

    While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.

    Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.

    He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.

    "When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.

    For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.

    "I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."

    There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.

    Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.

    The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.

    Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.

    However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.

    For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.

    More technology of business:

    Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.

    Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.

    "In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.

    Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.

    So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.

    However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.

    It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.

    Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.

    So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.

    "Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.

    Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.

    Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.

    Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.

    Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.

    Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.

    For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."

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    Valeurs Actuelles

    “Une bonne église est une église en feu” : des tags antichrétiens découverts à Foix

    C’est la troisième fois que ce mur de l’abbatiale de Foix est dégradé. Le curé de la ville soupçonne d’ailleurs qu’il s’agisse de l’œuvre d’une seule personne. Durant le week-end de Pâques, il a découvert écrit à la bombe de peinture : « une bonne église est une église en feu ». Le prêtre a immédiatement prévenu le maire Norbert Meler, rapporte France 3 Régions, mercredi 20 avril.

    Eviter la récupération politique

    Celui-ci a fait repeindre le mûr par les services municipaux le jour même. Il déplore une « atteinte aux biens publics, à ce qui appartient à tout le monde et que l’on paie avec nos impôts », mais ne souhaite pas s’étendre sur la teneur du message, craignant une récupération politique à quelques jours du second tour de la présidentielle, précise France 3 Régions. L’édile assure qu’une plainte sera déposée, comme à chaque fois que des tags sont découverts. Le père Edouard de Laportalière veut rester compréhensif : « J’y ai vu un cri de souffrance. C’est certainement une personne en souffrance qui a besoin de trouver ce moyen d’expression. Dommage qu’il n’y en ait pas d’autres », a-t-il déclaré.

    Il affirme avoir reconnu cette écriture « déjà apposée sur des édifices de la paroisse qui incitait à ne pas croire en l’Église ». Il a invité cette personne qu’il juge « en souffrance » à venir échanger avec lui. Selon un rapport parlementaire dévoilé en février, 857 actes antichrétiens, principalement des dégradations ou vols concernant les édifices religieux, ont été recensés en 2021.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    New York Times - World

    La bioluminiscencia en fotos: así luce en el mar nocturno de Nueva Zelanda

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    Bajo las condiciones adecuadas, las algas marinas emiten una luz que convierte al océano en un espectáculo visual. Captarlo requiere habilidad, paciencia y algo de suerte.

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    Por Mike Ives

    En las calurosas noches sin luna de Nueva Zelanda, se despliegan por las playas en busca de una presa escurridiza y brillante.

    No son cazadores, sino fotógrafos que persiguen la bioluminiscencia, un fenómeno natural en el que las algas brillantes confieren un aura etérea y azul eléctrico a las olas al chocar.

    Nueva Zelanda es un lugar especialmente bueno para “perseguir la bio”, como dicen los aficionados. Aun así, es muy difícil predecir dónde y cuándo aparecerá la bioluminiscencia. Y fotografiarla en una oscuridad casi total —a las 3 a.m., de pie, cuando el agua te llega a las rodillas y sostienes un trípode— presenta obstáculos adicionales.

    “Es muy muy difícil de ver, y a veces es cuestión de suerte”, dice uno de esos entusiastas, Matthew Davison, de 37 años, que vive en Auckland y a veces se queda fuera hasta el amanecer fotografiando la bioluminiscencia.

    “Pero parte del atractivo y de la aventura es que, al ser tan difícil, eso es lo que la hace emocionante”, añadió. “Cuando lo encuentras, cuando das con el oro azul, ¡es una sensación tan buena!”.

    Una ‘alarma antirrobo’

    La bioluminiscencia es relativamente rara en tierra, pero muy común en el océano. Aproximadamente cuatro de cada cinco animales que viven entre los 200 y 1000 metros bajo la superficie son bioluminiscentes, según la Oficina Nacional de Administración Oceánica y Atmosférica de Estados Unidos. El resplandor se presenta en diferentes colores en tierra, pero en los océanos suele ser de color azul verdoso porque es lo que mejor se percibe en el agua de mar.

    Los organismos bioluminiscentes —desde las luciérnagas hasta el rape— crean luz a partir de la energía liberada por reacciones químicas en el interior de sus cuerpos.

    Aunque muchos científicos, como Aristóteles y Darwin, se han sentido fascinados por la bioluminiscencia a lo largo de los siglos, las motivaciones de este comportamiento siguen siendo un misterio, afirma Kenneth H. Nealson, profesor emérito de la Universidad del Sur de California que estudió el fenómeno durante décadas.

    Por lo general, los científicos piensan que los organismos producen luz para comunicarse entre sí, para atraer o detectar a sus presas, o para emitir una advertencia que les ayude a alejar o evadir a los depredadores.

    La explicación más popular de por qué las algas brillan en los océanos es la hipótesis de la “alarma antirrobo”, según el profesor Nealson. Sostiene que los organismos brillan al pasar los peces grandes a fin de ahuyentar a los peces más pequeños que se alimentan de algas.

    Las aguas costeras se vuelven azules durante los periodos en que las algas, que viven cerca de la superficie de los océanos, se multiplican en aguas especialmente ricas en nutrientes. Los destellos específicos de luz azul-verde se producen en respuesta a los cambios de presión que crean las olas al chocar.

    Según Nealson, las olas no suponen una amenaza para las algas, pero estas se iluminan de todos modos porque están programadas para responder a los cambios de presión que ocasionan los peces cuando pasan nadando por el océano abierto.

    “Esa luminiscencia probablemente no ayuda en absoluto a las algas que están en la cúspide de la ola y que emiten la luz”, dijo el profesor Nealson. “Pero si estuvieran un poco más lejos de la costa, podría ser un mecanismo de comportamiento muy bueno” porque podría ayudarles a ahuyentar a los depredadores.

    Ver el azul

    Los fotógrafos que se dedican a la caza de la bioluminiscencia en Nueva Zelanda, muchos de los cuales tienen trabajos diurnos, afirman que el verano suele ser la mejor época para detectarla. (El verano va de diciembre a marzo en el hemisferio sur). Dicen que las noches después de las tormentas son las mejores, porque el agua que fluye de la costa hacia el océano a menudo incluye material rico en nutrientes que atrae a las algas.

    Davison, desarrollador de productos para una empresa tecnológica, tiene un método para encontrar la bioluminiscencia. Primero estudia las imágenes de satélite para identificar las floraciones de algas en la costa. A continuación, examina otros indicadores, como la dirección del viento y los patrones de las mareas, para predecir dónde pueden brillar las aguas.

    Pero él es una excepción. Otros fotógrafos se basan principalmente en una mezcla de suerte, intuición y algún que otro aviso de los vecinos que detectan chispas de azul durante sus paseos por la playa.

    “Si soy totalmente sincero, probablemente ocho de cada diez veces que la capto es por casualidad o simplemente por una sensación visceral de que puede estar por ahí”, dijo Grant Birley, de 48 años, que trabaja en la industria de la ortopedia y a menudo se detiene a fotografiar la bioluminiscencia durante su trayecto de dos horas por la costa de la Isla Norte de Nueva Zelanda. “No es para nada una suposición fundamentada”.

    Una de las fuentes de información es un grupo privado de Facebook que se creó hace dos años para que los habitantes de la zona de Auckland hablaran de los avistamientos de bioluminiscencia. Ahora cuenta con más de 7000 miembros y acoge a unos 2000 nuevos cada verano, dijo Stacey Ferreira, una de las administradoras del grupo.

    Ferreira dijo que creó el grupo para que otras personas pudieran “tachar este hermoso fenómeno de sus listas de deseos”, como hizo ella en 2020. “¡Ha sido genial!”, escribió en un correo electrónico. “Se han unido personas de todos los ámbitos: talentosos entusiastas de la fotografía, investigadores de la bioluminiscencia, científicos, familias y todos los demás”.

    Fotografías en la oscuridad

    Para los “cazadores de bioluminiscencia”, encontrar el resplandor es solo el comienzo del proceso de captura de una imagen memorable. Tras llegar a una playa, suelen colocar trípodes en el oleaje y pasan horas fotografiando, a veces en una oscuridad casi total, mientras las manchas azules parpadean intermitentemente en la orilla. A veces, el parpadeo desaparece al cabo de unos minutos y vuelven a casa con las manos vacías.

    Cuando la “bio” está presente, un desafío clave es decidir cuánto tiempo exponer una imagen. Birley dijo que el tiempo puede oscilar entre un segundo y casi dos minutos y que puede ser difícil comprobar sobre la marcha —mirando la diminuta pantalla de la cámara— si los tiempos de exposición son correctos.

    Otro problema es que las imágenes de la bioluminiscencia a veces incluyen detalles que no eran visibles cuando se disparó el obturador. Esto se debe a que una cámara capta mucho más que el ojo humano, especialmente en las largas exposiciones nocturnas.

    “Durante el día miras y dices: ‘Hay un árbol, una puesta de sol y un acantilado, y me voy a mover hacia la izquierda’”, explica Alistair Bain, de 38 años, profesor de secundaria que vive cerca de Birley, en la península suburbana de Whangaparaoa, al norte del centro de Auckland. “Por la noche no tienes nada de eso”.

    Encuentros fortuitos

    A pesar de todos los desafíos, los fotógrafos dicen que cazar la bioluminiscencia es gratificante en parte porque el fenómeno es infinitamente sorprendente.

    Una noche despejada, Bain condujo unos 65 kilómetros hasta una playa donde esperaba fotografiar la galaxia de la Vía Láctea. Cuando llegó, no solo vio un cielo lleno de estrellas, sino una costa resplandeciente. “Fue muy especial encontrarse con eso por accidente”, dijo.

    En otra ocasión, Davison salió con pocas expectativas de su carro en una playa. Estaba lloviendo, y supuso que eso sería un problema porque la lluvia intensa suele estropear un espectáculo de bioluminiscencia.

    Pero en este caso, la lluvia era lo suficientemente leve como para activar algas brillantes en la superficie del océano hasta donde él podía ver. Así que cogió su cámara y empezó a disparar.

    “A menos que estés allí, a menos que lo captures, nadie podría creer —ni siquiera imaginar— lo que estás presenciando”, dijo Davison. “Por eso me encanta hacer fotos y videos de esto. La mejor manera de compartir lo que has visto es a través del poder de una imagen”.

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    L'Humanité

    Les supporters du Red Star se lèvent contre la vente du club à un fonds d'investissement

    Actu

    Football. L’annonce du possible rachat du club de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) par le fonds d’investissement 777 Partners a mis le feu aux poudres. Hostile à la vente, le collectif Red Star Bauer mène la fronde contre la négociation en cours.

    Nicolas Guillermin

    Onzième de National à quatre journées du terme, le Red Star pourrait vivre une fin de saison mouvementée. Si le club, englué dans le ventre mou du championnat de 3e division, n’a plus rien à espérer au niveau sportif, il joue en revanche son avenir pour les prochaines saisons, et l’ambiance est loin d’être à la fête.

    Jets de fumigènes

    Au moyen d’une longue banderole « 777 NOT WELCOME », accompagnée de nombreuses pancartes « 777 OUT » et de chants comme « 777 cassez-vous », les supporters du club audonien ont vivement manifesté leur opposition au rachat du club par le fonds d’investissement américain 777 Partners, lors du match face à Sète (30e journée), le vendredi 15 avril.

    Interrompue plusieurs fois par des jets de fumigènes sur la pelouse, la rencontre au stade Bauer a été définitivement arrêtée à la 38e minute alors que les visiteurs menaient (0-1).

    La direction du club, dont le président Patrice Haddad est entré début avril en négociations exclusives avec 777 pour la cession de 100 % des parts, a condamné les débordements en dénonçant un « comportement inédit et inacceptable ».

    Un fonds présent dans les assurances

    Les supporters assument. « L’annonce a été brutale : on a appris par voie de presse que la direction était en négociation exclusive avec ce fonds d’investissement, nous explique Vincent Chutet-Mézence, président du collectif Red Star Bauer. La réaction a été à la hauteur de l’annonce. »

    Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de plusieurs clubs comme le Standard de Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir « une participation importante » dans le Séville FC, selon ses termes.

    Football. Au Red Star, le nom du stade Bauer n’est pas à vendre

    Il serait prêt à mettre entre 10 et 19 millions d’euros pour racheter les parts de Patrice Haddad, à la tête du club depuis 2008, qui resterait président après la transaction. « 777 s’inscrit dans notre feuille de route et compte respecter l’ADN du club », souligne la direction, qui ajoute avoir « pris la peine d’ouvrir la porte au dialogue avec les représentants du collectif (…) mais l’invitation a malheureusement été déclinée ».

    « C’est vrai, on a refusé de discuter avec la direction et 777 Partners. On est prêts à discuter mais sur la base d’un nouvel investisseur, précise Vincent Chutet-Mézence. 777 Partners, on n’en veut pas. Nous appelons la direction du Red Star à revenir à la raison. »

    « Un coup de poker financier »

    Des inquiétudes en partie partagées par la municipalité. « Si la manifestation de colère est condamnable, les revendications sont légitimes », indique Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen, qui doit rencontrer les représentants du fonds dans les prochains jours.

    Histoire. Rino Della Negra, footballeur au Red Star et partisan fusillé aux côtés de Manouchian

    « On partage un constat avec la direction, glisse Vincent Chutet-Mézence, c’est que le club est à bout de souffle. Il faut donc un nouvel investisseur avec un vrai projet sportif, une nouvelle équipe dirigeante qui s’implique de façon pérenne pour restructurer et développer le club sportivement. Là, on est face à un fonds d’investissement, basé à 5 000 kilomètres, qui, en l’espace de sept mois, a racheté un nombre conséquent de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier. »

    « Une forme d’hypocrisie »

    Les supporters redoutent que le club de Seine-Saint-Denis, au sein d’une région qui regorge de jeunes talents, ne serve de vivier pour d’autres équipes. « Notre crainte, c’est que le Red Star soit la cinquième roue du carrosse au milieu du Standard de Liège, du Genoa et des autres clubs, détaille le porte-parole de la tribune Rino-Della-Negra. On va être la petite académie qu’on va piller. Ce modèle ne marche pas. À Bordeaux (19e de L1), c’est une catastrophe. À Nancy (20e de L2), la cogestion avec Ostende (Belgique) et Brighton (Angleterre) ne fonctionne pas… »

    Les prochaines semaines risquent d’être tendues. « La direction surfe sur les valeurs du Red Star, un club différent, social, mais c’est complètement incompatible avec ce qu’ils sont en train de faire. Il y a une forme d’hypocrisie. Si la négociation pour la vente se poursuit et qu’elle aboutit, l’environnement autour du club va être sacrément perturbé, prévient Vincent Chutet-Mézence. Ça ne profitera à personne et tout le monde y laissera des plumes. »

    footballfonds d'investissementred star
    BBC

    'Sip and shop': The retailers tempting you in with alcohol

    By Katherine LathamBusiness reporter

    Going to a laundrette to get your washing done is not most people's idea of fun, but two friends want to change that.

    Sarah-Jane Adams and Dee Anderson are the co-founders of Laundry and Latte in the Essex town of Brentwood.

    As its name suggests, their business combines both a laundry and a café. And better still, the venue is fully licenced, so you can even enjoy an alcoholic drink while you watch your clothing spin around.

    "We wanted to make it welcoming, comfortable. We wanted to make doing laundry pleasurable," says Ms Adams.

    "Recently, we had a mum come in who said 'it's been an awful week... oh you do wine!'. And she sat down and had a large glass of wine while we did her washing for her."

    Opening its doors last autumn, Laundry and Latte is part of a small but growing trend on the UK High Street that is being dubbed "sip and shop". You can pop along to a retailer, or service provider such as hairdressers, and enjoy an alcoholic drink or two while you are there.

    In turn, this is part of the wider "experience retail movement", whereby an increasing number of physical shops are deciding that they need to offer shoppers experiences other than just the opportunity to buy something, in order to woo them away from online shopping.

    The experiences on offer vary widely, ranging from a fashion store having staff who can help customers pick their clothes, to bands or DJs performing live.

    Other experiences include make-up tutorials, book readings and talks, and areas where people can try before they buy.

    By 2025, half of retail space will be dedicated to experiences, according to one report earlier this year. The study by shopping centre group Westfield said we are approaching "experience tipping point".

    But given that alcohol-related deaths in England and Wales hit a 20-year high during the pandemic, should shops really be allowed to let customers to sip a drink while they shop? Could it encourage more excessive drinking?

    Haylee Benton says that her combined florist shop and champagne bar Hanako caused some misunderstanding when it first opened in the Hertfordshire town of Berkhamsted.

    "At first there was confusion about what it was," she says. "Everyone referred to it as a champagne bar, and thought the flowers were just for decoration. After three months, the concept finally started to click with people."

    Ms Benton says Hanako is the world's first florist where you can have a glass of champagne while your bouquet is being made.

    "I saw a gap in the market for people craving experiences," says the 33-year-old. She launched the business last year, and it also sells hot drinks, and other types of alcohol.

    "A lot of men come for a coffee or beer whilst waiting for their flowers to be made," adds Ms Benton. "And our mother-daughter afternoon tea and floristry workshops are popular too. For us, it is all about the experience."

    Shops cannot simply start offering their customers alcoholic drinks, either for a fee, or free of charge. Instead they have to apply for a licence from their local authority.

    To help their case they can employ the services of a firm of solicitors that specialise in licencing applications, such as Nottingham-based Poppleston Allen.

    James Anderson, one of its partners, says they have seen a noticeable increase in sip and shop licence applications in recent months. "The younger generation, in particular, wants to do more than sitting around in a pub," he says ."They want to do something interesting at the same time as having a drink.

    "We as a firm expect to be dealing with more of these licence applications over the next few years."

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    Mr Anderson adds that any shop that sells alcohol without a licence "could be subject to an unlimited fine or closed down".

    Chrissy Ryan founded London's BookBar in 2021. Bookbar hosts author events, runs a 200-member strong book club, and has "created a wine and coffee-loving community who come to socialise around books".

    "We launched during lockdown so we've had to be innovative from the beginning," she says.

    Books make up 70% of Bookbar's sales, while the wine encourages people to linger for longer, to chat with the staff and receive book recommendations.

    "We can shop for customers while they relax. Some people come for a glass of wine and leave with a pile of books. Others come for a book recommendation and end up staying for a glass of wine."

    Ellie Kime, of north London, is a BookBar regular. "Somewhere that combines book recommendations, community and a place to meet friends is perfect," says the 25-year-old.

    However, like many, Ms Kime's drinking habits changed during the pandemic. "During lockdown, I drank at home more frequently than pre-pandemic. It's definitely something I'm conscious of, but not something I'm actively worried about."

    David Wilson, is an ambassador for charity Alcohol Change UK, which works to help problem drinkers, and raises awareness of the dangers of excessive alcohol consumption.

    He warns that alcohol can make people more impulsive, and therefore more likely to make a purchase, or a bigger purchase, than they intended to.

    "It's important to realise that this [sip and shop] benefits the store as much as it does the customer," he says. "It's all part of marketing."

    Ms Kime says that while she has "never drunkenly booked a flight to another country or anything... I've almost certainly pressed checkout while drunk".

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    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Vladimir Putin habla de ‘desnazificar’ Ucrania. ¿Por qué?

    El surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo el presidente de Rusia intenta utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial para justificar su invasión.

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    Por Anton Troianovski

    El presidente de Rusia, Vladimir Putin, asegura que el gobierno de Ucrania es “abiertamente neonazi”, “pronazi” y está controlado por “pequeños nazis”.

    Uno de los principales legisladores de Rusia afirmó que los funcionarios estadounidenses, liderados por el presidente Joe Biden, son responsables de la “nazificación” de Ucrania y, por lo tanto, deberían ser juzgados ante un tribunal. De hecho, según otro legislador, es hora de crear una “analogía moderna del tribunal de Núremberg” mientras Rusia se prepara para “desnazificar” a Ucrania.

    En caso de que el mensaje no haya quedado claro, el principal noticiero semanal del Kremlin transmitió el 13 de marzo imágenes en blanco y negro de nazis alemanes siendo ejecutados por ahorcamiento en lo que hoy es la Plaza de la Independencia en el centro de Kiev. Las imágenes mostraron a los hombres caer y quedar colgando de una larga viga, mientras una multitud vitoreaba.

    El lenguaje de la invasión rusa a Ucrania ha estado dominado por la palabra “nazi”, sin duda una afirmación desconcertante sobre un país cuyo presidente, Volodímir Zelenski, es judío y que en otoño firmó una ley para combatir el antisemitismo. Putin solo comenzó a emplear la palabra de forma regular para referirse al gobierno actual del país en los últimos meses, aunque desde hace mucho tiempo se ha referido a la revolución pro-Occidente de Ucrania de 2014 como un golpe fascista.

    El repentino surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo Putin está intentando utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial de su país para justificar su invasión a Ucrania. El Kremlin presenta la guerra como una continuación de la lucha de Rusia contra el mal, en lo que se conoce en el país como la Gran Guerra Patriótica, al parecer contando con que el persistente orgullo ruso por la victoria sobre la Alemania nazi se traducirá en apoyo al ataque de Putin.

    “Esta retórica es objetivamente errada, moralmente repugnante y muy insultante”, afirmaron académicos del genocidio y el nazismo de todo el mundo en una carta abierta tras la invasión de Putin. Si bien es cierto que Ucrania tiene grupos de extrema derecha, “nada de esto justifica la agresión rusa y la grosera caracterización errónea de Ucrania”, sentenciaron.

    Los ucranianos aseveran que los horrores de la invasión de Rusia demuestran que si algún país necesita ser desnazificado es Rusia. Su guerra ha devastado ciudades ucranianas en donde se habla ruso como Járkov y Mariúpol, y causado un sufrimiento absoluto en la capital, Kiev.

    En un discurso pronunciado el 16 de marzo, Putin utilizó el lenguaje “nosotros contra ellos” clásico de un dictador para proclamar que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación” de la “escoria y los traidores” pro-Occidente en casa.

    Muchos creen que la determinación declarada de Putin de “desnazificar” a Ucrania es un código para su intento de derrocar el gobierno y reprimir a los activistas y grupos pro-Occidente. Es una muestra de cómo ha utilizado la memoria rusa del sufrimiento y la victoria de la nación en la Segunda Guerra Mundial para militarizar la sociedad rusa y justificar las represiones internas y la agresión en el extranjero.

    Sin embargo, los ucranianos han cerrado filas en apoyo a Zelenski, lo que ha provocado que Putin intensifique la brutalidad de su guerra. La misión de “desnazificación” de Putin cada vez más se traduce en que está decidido a “destruir a todos los ucranianos”, escribió en Facebook el ministro de Cultura y Política de Información de Ucrania, Oleksandr Tkachenko, en ruso.

    “Esto es peor que el nazismo”, escribió Tkachenko.

    Puede resultar difícil comprender que el ruso promedio pueda aceptar la comparación de Putin de la vecina Ucrania —donde millones de rusos tienen familiares y amigos— con la Alemania nazi, el país que invadió a la Unión Soviética y que les costó la vida a unos 27 millones de soviéticos.

    Como muchas mentiras, la afirmación de Putin sobre una Ucrania controlada por nazis tiene una conexión distorsionada con la realidad. Es cierto que organizaciones judías y otros han criticado a Ucrania desde su revolución pro-Occidente en 2014 por permitir que combatientes ucranianos de la independencia que en un momento apoyaron a la Alemania nazi sean venerados como héroes nacionales.

    Algunos grupos nacionalistas marginales, que no tienen representación en el Parlamento, utilizan una retórica racista y símbolos asociados con la Alemania nazi.

    Eduard Dolinsky, director general del Comité Judío Ucraniano, una organización que representa a los judíos ucranianos, dijo que algunos en el país sí se refieren burlonamente a esos grupos de extrema derecha como “Naziki” (pequeños nazis), como lo hace Putin. En los últimos años, a través de las redes sociales, Dolinsky ha llamado la atención con frecuencia a cosas como el cambio de nombre que se le realizó a un estadio importante en el oeste de Ucrania en honor a Roman Shukhevych, un líder nacionalista ucraniano, quien comandó tropas que estuvieron implicadas en asesinatos masivos de judíos y polacos durante la Segunda Guerra Mundial.

    “Este problema existió y sigue existiendo”, afirmó Dolinsky en una entrevista telefónica desde el oeste de Ucrania, pocos días antes de huir de Kiev. “Pero, por supuesto, ha retrocedido diez veces en importancia en comparación con la amenaza que representa Rusia en su supuesta lucha contra el nazismo”.

    Las publicaciones de Dolinsky sobre los problemas de la extrema derecha en Ucrania fueron a menudo amplificadas por los funcionarios rusos, quienes las utilizaron como evidencia de que el país estaba dominado por nazis. Algunos ucranianos lo criticaron por caer en el juego de la propaganda rusa, pero Dolinsky aseguró que no se arrepiente de nada y señaló que ha rechazado de manera rotunda las invitaciones para aparecer en la televisión estatal rusa.

    Sergei Markov, un analista pro-Kremlin que aparece con frecuencia en la televisión del Estado, afirma que los nazis de Ucrania de hoy en día no son antijudíos sino antirrusos, porque según él esa es la agenda que las agencias de inteligencia de Occidente les han establecido. En la narrativa propagandística cada vez más enredada de Rusia, retomada por Putin en su discurso del 16 de marzo, Occidente respalda a los “nazis” de Ucrania como una manera de degradar la herencia rusa de Ucrania y utilizar el país como una plataforma para destruir a Rusia.

    “Una y otra vez se nos reafirma que el régimen de Kiev, al que sus amos occidentales le han encomendado la tarea de crear una ‘anti-Rusia’ agresiva, es indiferente al destino del propio pueblo de Ucrania”, sentenció Putin.

    Markov afirma que el Kremlin comenzó a usar la terminología “nazi” para “lograr transmitirles el mensaje a los políticos y medios occidentales” sobre la necesidad de invadir Ucrania. Pero el uso de la palabra también parece estar dirigido a los rusos, para quienes el recuerdo de la victoria de la Unión Soviética sobre la Alemania nazi sigue siendo quizás el elemento más poderoso de una identidad nacional unificadora.

    Actualmente, según esa narrativa, Putin está finalmente concretando los asuntos pendientes de la Unión Soviética.

    “Desde el punto de vista de la sociedad rusa, los fascistas ucranianos de hoy son sucesores de la causa del fascismo de aquella época”, dijo Markov, haciéndose eco de un argumento del Kremlin.

    Incluso cuando la televisión estatal ignora la devastación que las fuerzas rusas están causando en Ucrania, y el creciente número de bajas rusas, está llena de informes sobre grupos extremistas ucranianos, que en realidad ocupan un lugar marginal en la sociedad ucraniana. Los informes sobre el cambio de nombre de las calles en honor a Stepan Bandera, el líder nacionalista ucraniano que en un momento dado se puso del lado de la Alemania nazi contra los soviéticos —antes de que los alemanes se volvieran contra él y lo metieran en un campo de concentración— ofenden a las generaciones más antiguas de rusos que oyeron hablar de la maldad de quienes colaboraron con los nazis.

    Con los grupos nacionalistas ucranianos desempeñando ahora un importante papel en la defensa de su país frente a la invasión rusa, los partidarios occidentales de Ucrania han luchado por encontrar el tono adecuado. En marzo, Facebook dijo que hacía una excepción a sus políticas antiextremistas para permitir los elogios a la unidad militar ucraniana de extrema derecha Batallón Azov, “estrictamente en el contexto de la defensa de Ucrania, o en su papel como parte de la Guardia Nacional de Ucrania”.

    Los medios de comunicación estatales rusos aprovecharon la medida de Facebook como una prueba reciente de que Occidente apoyaba a los nazis en Ucrania. También lo destacan cuando los políticos occidentales, como ha hecho la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, saludan a Zelenski con “¡Slava Ukraini!” —“¡Gloria a Ucrania!”— un saludo utilizado por las tropas de Bandera.

    “Para las personas socializadas en esta cultura soviética, estas son definitivamente asociaciones negativas”, dijo Vladimir Malakhov, un historiador de la Escuela de Ciencias Sociales y Económicas de Moscú que estudia el nacionalismo y la etnicidad. “Es antisemitismo, es ser antirruso, es radicalismo”.

    Dolinsky, del Comité Judío Ucraniano, señaló que entre los 3 millones de ucranianos que han huido del país se encuentran muchos judíos y que algunos de ellos podrían no regresar. La guerra de Putin podría terminar asestándole un golpe devastador a la comunidad judía de Ucrania, opinó Dolinsky.

    “Este será uno de los resultados de esta presunta ‘desnazificación’”, dijo Dolinsky. “Nuestras vidas han sido destruidas”.

    Mike Isaac colaboró con este reportaje desde San Francisco y Catherine Porter desde Toronto.

    Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian

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    Valeurs Actuelles

    Toulouse : la maison d’une femme décédée squattée par des migrants

    Les riverains dénoncent des nuisances et un sentiment d’insécurité, les ayants droit ont porté plainte. A Toulouse, rue des Fontaines, la maison d’une retraitée décédée est squattée depuis le 11 février par des demandeurs d’asile bosniens, rapporte La Dépêche. Après s’être installés dans le bâtiment, ils ont jeté le mobilier qui ne leur plaisait pas. Les héritiers de la défunte se battent depuis plusieurs mois pour obtenir l’expulsion des squatteurs. Une décision de justice doit être rendue vendredi 22 avril. « Si la justice nous donne raison, le préfet devra ordonner l’expulsion de ces gens. Après j’ai cru comprendre qu’à Toulouse, ça peut prendre du temps », s’inquiète l’un d’eux, interrogé par le quotidien régional.

    Habitants « terrorisés »

    Outre l’occupation de la maison, certains riverains évoquent « du tapage deux soirs sur trois, des feux de camp dans le jardin ». « Ils roulent aussi comme des fous, se garent n’importe comment », explique l’un d’eux à La Dépêche. Le président du comité de quartier a écrit au préfet de Haute-Garonne pour dénoncer « une forte dégradation de la sécurité », évoquant des habitants « terrorisés ». En dehors des troubles de voisinage, aucun délit n’a été recensé. « Il y a un ballet régulier de grosses Audi devant la maison, mais je n’ai pas entendu dire qu’il y avait eu de vrais problèmes et moi personnellement, ils ne m’ont jamais rien fait… », tempère une retraitée vivant dans le quartier.

    Mais d’autres redoutent une pérennisation de la situation, voire la création de nouveaux squats. « Des personnes vivent en permanence dans cette maison malgré le dépôt de plainte et les signalements des héritiers », s’indigne ainsi le président du comité de quartier, qui interroge sur l’action des services de l’Etat. L’un des squatteurs a confié à la Dépêche qu’il « n’a pas pour l’instant décider de quitter le logement ».

    Toulouse : les dernières actualités

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration

    Publié le : 15/04/2022 - 11:31

    Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.

    Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.

    La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.

    Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.

    Plomb et sel, les ennemis invisibles

    La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.

    Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.

    >> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"

    Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb

    Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur

    FRANCE

    Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?

    L'Humanité

    Rugby. Comment les Bleues peuvent passer la quatrième face aux Galloises

    Actu

    Bien parties dans le tournoi des Six-Nations avec trois succès, les Françaises devront élever leur niveau ce vendredi soir face aux Galloises pour espérer jouer une semaine plus tard un Grand Chelem contre les Anglaises.

    Éric Serres

    Il y a un an, le XV de France avait parfaitement entamé son tournoi des Six-Nations en écrasant le Pays de Galles 53-0 à Vannes. Cette année, après trois victoires en autant de journées, les Françaises, qui sont en course pour un Grand Chelem, retrouvent ces mêmes Galloises, mais se déplaceront cette fois-ci à l’Arms Park de Cardiff.

    Une quatrième journée à haut risque pour les joueuses dirigées par Annick Hayraud. Les Bleues, bien parties mais encore peu sûres de leur jeu, rêvent malgré tout d’imiter leurs homologues masculins. Pour en arriver là, il faudra d’abord s’imposer dans l’antre des Rouges ce vendredi 22 avril (21 heures). Ce succès leur permettrait de rêver alors à une finale contre l’Angleterre (première nation mondiale), le samedi 30 avril, au stade Jean-Dauger de Bayonne.

    Faire confiance aux plus chevronnées

    Reste l’obstacle gallois, une équipe qui a progressé depuis 2021 et ne sera pas forcément la victime expiatoire espérée. La manager des Bleues, Annick Hayraud, en est bien consciente et espère que ses joueuses ne feront pas preuve de trop de suffisance : « Le Pays de Galles est une nation qui avance. Je crois que la Fédération galloise de rugby a mis des moyens qu’elle ne mettait pas les autres années. Forcément, c’est une équipe qui grandit et qui a remporté deux matchs dans ce tournoi. »

    Face à ce challenge, elle est bien décidée à mettre tous les atouts de son côté et faire confiance aux plus chevronnées : « Sur la première partie du tournoi, nous avons joué la carte du turnover. Pour ce nouveau défi, nous allons aligner des joueuses qui ont un peu plus l’habitude d’être ensemble et de jouer des rencontres à forte intensité. J’espère qu’il y aura un peu plus de maîtrise que lors des autres matchs afin d’enchaîner plus de temps de jeu. Cela fait pas mal de temps qu’on travaille ensemble, donc on devr ait être en capacité de mieux maîtriser notre jeu et surtout d’être ambitieuses. »

    Un certain talent gallois pour perturber les rucks

    Outre le sérieux, Annick Hayraud ne veut pas voir son équipe jouer avec le frein à main : « Il faut vraiment que les filles se fassent plaisir et ne pas revenir avec de la frustration, comme cela a été le cas sur les premiers matchs. » Avec une conquête performante en mêlée fermée, un certain talent pour perturber les rucks, mais aussi une capacité à remonter les ballons avec un jeu au pied performant et à « jouer, dans le sillage de leur arrière et d’une demie de mêlée omniprésente et un peu pénible », les Galloises offrent un joli défi à relever.

    Pour Thomas Darracq, membre du staff, « il est très important pour nous de bien négocier cet avant-dernier match du tournoi. Après quelques jours de pause, nous avons pu travailler sur nos axes d’amélioration et également nous appuyer sur nos certitudes acquises pendant les trois premiers matchs. Ce déplacement doit nous permettre de continuer à développer notre capacité à être performantes pendant quatre-vingts minutes » . Réponse vendredi soir.

    rugby féminintournoi des 6 nationsrugby
    France24 - Monde

    Coalition en danger en Israël : le parti arabe israélien Raam a "suspendu" sa participation

    Publié le : 20/04/2022 - 16:41

    Meriem AMELLAL

    En Israël, la coalition de Naftali Bennett est sous pression. En réaction aux violences sur l'esplanade des Mosquées, le parti arabe israélien Raam a suspendu sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre. Raam est la première formation arabe de l'histoire d'Israël à soutenir un gouvernement. Son soutien avait permis à la coalition d'atteindre 61 députés, soit le seuil de la majorité à la Knesset.

    Les Irakiens n'ont ni président ni Premier ministre depuis six mois, conséquence d'un blocage politique depuis les élections législatives organisées en octobre 2021. Le Parlement doit se réunir à deux tiers, mais à chaque tentative depuis le début d'année, le quorum n'est pas atteint. Et pendant ce temps, le pays demeure dans l'impasse. Reportage de notre correspondante Lucile Wassermann.

    En Égypte, une série fait polémique : la troisième saison de "al Ikhtiyar" ("Le choix"), qui retrace les prémices du coup d'État du 3 juillet 2013 et qui présente son auteur, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, comme un héros national, le sauveur de l'Égypte. Reportage au Caire d'Ahmed El-Safty.

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    Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

    Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

    Décryptage

    Mansour Abbas, un islamiste au cœur des législatives israéliennes

    L'Humanité

    Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps

    Un jour avec

    Avec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.

    Éric Serres

    Un lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.

    Fin de la pause, retour sur le tatami

    Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.

    Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.

    Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »

    Gennevilliers est sa terre promise

    Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.

    Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »

    Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.

    Des Ninjas en herbe

    17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !

    Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »

    Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.

    Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.

    Entre coaching et cours collectif

    Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »

    Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.

    En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.

    Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.

    Un jour aveckaratégennevilliers
    Valeurs Actuelles

    Des militaires de Draguignan condamnés pour avoir tendu un guet-apens à un jeune pour une dette de 145 euros

    Une dette de 145 euros. Mardi 19 avril, trois hommes ont été jugés et condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan, dans le Var, pour avoir, vendredi 15 avril, enlevé, violenté et séquestré un jeune homme de vingt ans, rapporte France Bleu Provence. Deux d’entre eux sont des militaires du camp de Canjuers. Tout avait pourtant bien commencé ce vendredi dernier. La victime retrouvait un ami dans un fast-food, puis passait, toujours accompagné de cet ami, dans un magasin d’électroménager. C’est à la sortie de cette boutique que les choses ont brutalement basculé.

    Guet-apens

    Une voiture s’est arrêtée à leur hauteur, et un homme en est descendu. Aidé par le soi-disant ami, il a alors ceinturé la victime, lui enfonçant une cagoule sur la tête pour l’aveugler, avant de l’entraîner de force dans le véhicule qui est reparti sur les chapeaux de roues. Durant le trajet, la victime a été soumise à un flot de questions, et si elle ne répondait pas correctement, elle était frappée. La voiture a fini par s’arrêter dans une forêt, où la victime a de nouveau été battue et menacée de mort à l’aide d’un couteau, avant que le groupe d’agresseurs ne lui tire dessus à l’aide d’un pistolet à billes et ne l’abandonne en le menaçant de nouvelles représailles si le jeune homme parlait à la police. Le tout pour une dette de 145 euros, somme que la victime n’avait pas sur elle. Deux des assaillants, des militaires, ont été interpellés dès le lendemain, sans difficulté. Le troisième a fini par se livrer à la police, indique France Bleu. Jugés, les trois individus ont écopé d’une peine de huit mois de prison ferme (sans mandat de dépôt), ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Le Parquet avait requis quatre ans de prison. Ferme.

    Draguignan : les dernières actualités

    La justice prononce l’expulsion de squatteurs, le sous-préfet du Var s’y oppose

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Harry Billinge: The veteran who raised £50,000 for a D-Day memorial

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    Horace "Harry" Billinge visited Normandy many times in his life, starting with the D-Day invasion when he was just 18 years old.

    He later returned to remember his fallen comrades, and raised £50,000 (€60,000) for a memorial to be built in their memory.

    Resident of Arromanches, Normandy have been sharing their memories of the "little man that was just full of life" ahead of his funeral next week.

    France24 - World

    'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

    Issued on: 22/04/2022 - 10:17Modified: 22/04/2022 - 10:23

    FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

    As the war in Ukraine rages in the south and east, some residents of the Kyiv satellite towns are tentatively returning home, after Russian forces withdrew and shocked the world with the carnage they left in their wake. FRANCE 24 reports.

    Several weeks after Russian troops withdrew from northern Ukraine, leaving behind evidence of unspeakable events in the Kyiv suburbs, French-trained baker Danylo returned to the commuter town Irpin to see what was supposed to be his new bakery. Danylo was just relieved that the building was still standing – unlike others on the street.

    Danylo left on the fifth day of the war. Upon returning to Irpin he met up with his friend Yuriy, a former paint trader now working in Ukrainian military intelligence.

    “Where our positions were, there are no homes left at all – 99% destroyed,” Yuriy said. “Where the Russians’ positions were, it’s not like that, because our artillery would refuse to risk harming civilians. By one church there were Russian vehicles, and we knew for sure there were no civilians there, but even then our artillery said no, we’re not shooting at the church.”

    The church in question is also the site of one of the mass civilian graves found in Bucha. The bodies have been exhumed but not yet all identified.

    “I have no words,” Danylo said. “I can imagine that there may be family members of friends of mine among them, I don’t know.”

    Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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    Live: Satellite images appear to show mass graves near besieged Mariupol

    The Debate

    Mariupol now: The shape of things to come in Ukraine?

    As it happened

    Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

    Valeurs Actuelles

    Près de Lyon, un maire menacé par un homme armé d’un couteau

    Un incident qui aurait pu être grave. Mardi 19 avril, alors que le maire de Mions (Rhône), dans la périphérie de Lyon, se trouvait avec ses adjoints sur le parvis de sa mairie, il a été pris à partie par un homme armé d’un couteau, rapporte Le Progrès. Claude Cohen se tenait donc avec ses adjoints devant la mairie lorsqu’un homme, manifestement alcoolisé, s’est joint à eux pour discuter. « Ce monsieur est venu vers nous, il nous a parlé, nous avons bien senti l’odeur d’alcool. Il nous a dit avoir fait des photos de l’église, puis ensuite être le caïd de Vénissieux », a expliqué l’édile au quotidien local. C’est alors que les choses ont totalement dérapé.

    Un grand couteau

    L’individu sort alors un grand couteau de sa poche. « Mon adjoint à la sécurité a eu la présence d’esprit de suivre le geste du regard et a immédiatement saisi son poignet, avant qu’un autre élu récupère l’arme », raconte, encore effaré, Claude Cohen, au Progrès. « J’ignore ce qui aurait pu se passer », ajoute monsieur le maire. L’individu est donc maîtrisé par les adjoints et remis à la police municipale, accompagnée de la gendarmerie. Il a été placé en garde à vue. Aucun blessé n’est à déplorer. Le maire conclut : « Tout le monde n’est pas comme ça et ne se promène pas avec un couteau dans la poche. » Un drame aura donc été évité de peu.

    Rhône : les dernières actualités

    A Vaulx-en-Velin, un ressortissant sénégalais aurait passé dix jours cloîtré avec les corps de sa femme et de sa fille

    Après l’effondrement d’un immeuble à Lyon, les logements sont cambriolés

    Villeurbanne : deux blessés graves après une rixe à l’arme blanche

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    S. Korean sports fans can roar again after Covid bans lifted

    Issued on: 22/04/2022 - 10:14

    Seoul (AFP) – South Korean baseball fans and football supporters will be allowed to cheer at stadiums for the first time in two years from Friday as the country drops almost all coronavirus restrictions.

    Baseball is the most popular spectator sport in South Korea and the games are a chance for fans to let loose, fuelled by liberal supplies of alcohol and fried chicken.

    Since the pandemic however spectators were supposed to watch the games in relative quiet and wear a face mask -- if they were allowed to attend at all -- and chicken and beer were available only for consumption out of sight of the field.

    The Korea Baseball Organization later started allowing eating at most stadiums and on Friday announced the lifting of the ban on cheering, chanting and shouting.

    Spectators will still be required to wear masks.

    "Starting today, cheering will be allowed at all stadiums where KBO League games are held," the league said in a statement, adding that "chanting while eating will be prohibited".

    Hours later, the K League professional football told AFP that it was also lifting restrictions, starting this weekend -- "but cheering is not actively encouraged".

    Seoul said last week it will lift almost all social distancing measures, except for the mask mandate, citing a dramatic fall in reported cases of Covid-19 after an Omicron-fuelled surge.

    More than 86 percent of the South Korean population of 51 million has been fully vaccinated, with the majority also receiving a booster shot.

    Around 21,000 people in South Korea have died from the coronavirus -- a 0.13 percent fatality rate, one of the world's lowest.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : une centaine de Français encore présents dans le pays

    La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 22 avril, au 58e jour de l’offensive russe. Les combats s’intensifient, à l’est de l’Ukraine, et notamment à Marioupol. Toutefois, après le redéploiement stratégique des forces russes, le ciel a commencé à s’éclaircir dans l’est du pays ; comme dans la capitale – Kiev – où l’ambassade de France a fait son retour. En revanche, « ce n’est pas parce que l’ambassade est revenue que les Français doivent revenir », a mis en garde ce jeudi Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, à l’occasion d’un entretien accordé au Figaro. A l’heure actuelle, « entre 100 et 200 » compatriotes sont encore présents sur le territoire, a-t-il précisé ensuite, dont « beaucoup sont franco-ukrainiens ». Et d’ajouter : « Tous ceux qui voulaient partir ont pu partir. » 

    Pour rappel, au début du conflit, dès lors que les bombardements ont visé Kiev, l’ambassade de France avait été évacuée à Lviv, à l’ouest du pays. Etienne de Poncins est finalement de retour dans la capitale ukrainienne depuis le 15 avril. « C’est un signe politique fort répondant à une demande du président Zelensky du retour des ambassades à Kiev, s’est-il réjoui dans les colonnes du quotidien national. Mais [c’est] aussi un signe que la situation sécuritaire à Kiev est devenue acceptable, puisque les troupes russes ont quitté l’ensemble de la région pour faire retraite au-delà des frontières. » 

    Toutefois, l’ambassadeur a exhorté les centaines de Français qui ont quitté précipitamment l’Ukraine fin février à ne pas revenir dans ce pays. « Les consignes sont claires : soit quitter l’Ukraine, soit ne pas y venir. » Et de conclure, pour étayer son point de vue : « L’Ukraine reste un pays en guerre, il est dangereux dans sa totalité. On voit bien qu’il y a des frappes de missiles partout. Aucune partie du pays n’est épargnée. » 

    Aucun couloir d’évacuation de civils ce vendredi 

    Ce vendredi, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé en Ukraine, a fait savoir une responsable du gouvernement ukrainien, jugeant la situation « dangereuse » sur les routes. « En raison du danger menaçant nos itinéraires, il n’y aura pas de couloirs humanitaires aujourd’hui », a détaillé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Une information confirmée auprès de BFM TV par Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

    De possibles nouveaux massacres près de Marioupol 

    Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, a fait allusion ce vendredi, depuis Kiev, à des images satellites montrant ce qui pourrait être 200 fosses communes à Manhush, un bourg situé à quelques kilomètres de Marioupol. Il n’y a encore aucune certitude, mais elles tendent à confirmer les dires du maire Vadym Boïtchenko, qui évoque des massacres de civils. D’après les autorités ukrainiennes, ces fosses pourraient contenir jusqu’à 9 000 corps. 

    France : 11 588 élèves ukrainiens pris en charge 

    Le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports communique chaque semaine sur le nombre d’enfants ukrainiens accueillis dans les écoles, collèges et lycées français. Au total, 11.588 élèves ukrainiens sont pris en charge de l’école au lycée, rapporte 20Minutes ce vendredi. 

    Une nouvelle aide militaire américaine

    Jeudi, Joe Biden, le président des Etats-Unis, a annoncé une nouvelle aide militaire pour Kiev, à hauteur de 800 millions de dollars, rapporte BFM TV. Cette enveloppe comprend « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions, ainsi que des drones », a souligné le dirigeant américain. Dans le but de continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine, le chef de l’Etat a également fait savoir qu’il comptait demander des fonds supplémentaires au Congrès. Washington a aussi l’intention d’apporter une aide économique supplémentaire de 500 millions de dollars, afin de maintenir le fonctionnement du gouvernement ukrainien.

    Kiev accuse Moscou de préparer un faux référendum 

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé ce jeudi la Russie de chercher à organiser un faux référendum d’indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporijjia, qu’elle occupe dans le sud du pays, relate 20Minutes. Dans un message vidéo, le dirigeant ukrainien a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, à l’instar de leurs numéros de passeport, que pourraient leur réclamer les forces russes. « Ce n’est pas juste pour mener un recensement. […] Ce n’est pas pour vous donner de l’aide humanitaire, d’aucune sorte. C’est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l’ordre d’organiser cette comédie arrive de Moscou », a-t-il mis en garde. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Wife of activist Osman Kavala pre-trial: 'I don't expect anything' from Turkish justice

    Issued on: 22/04/2022 - 09:37Modified: 22/04/2022 - 09:42

    Shona BHATTACHARYYA Shona BHATTACHARYYA

    Days before Osman Kavala’s appearance in a Turkish court on Friday, his wife, Ayse Bugra, gave an exclusive interview to FRANCE 24. She spoke about the accusations faced by the so-called "red billionaire", a prominent member of Turkish civil society who has been behind bars without a sentence since October 2017. He risks life in prison if he is found guilty of "attempting to overthrow the government". 

    Osman Kavala, a philanthropist and entrepreneur nicknamed the "red billionaire" by the pro-government press for his left-wing activism, is set to appear in an Istanbul court on April 22. He is accused of "attempting to destabilise Turkey" during the failed coup of 2016. In the same file is a different charge related to another event: Kavala is also accused of organising and financing the Gezi protests of 2013. He has been in jail since October 2017 and risks spending the rest of his life there.

    Ayse Bugra's voice has become a familiar one in international media, and if her speech seems hesitant at times, her English is impeccable and the words she chooses reveal the extent of the ordeal this academic has been undergoing for four and a half years now. 

    We began by asking why the Turkish justice system has been so relentless in its pursuit of her husband. "There are several theories, several hypotheses," she starts. "One of them, which actually is in harmony with the ruling of the European Court of Human Rights, is that it serves to intimidate civil society activists. So, it has an ulterior political purpose – civil society activists and human rights defenders in the country. As I said, this is in harmony with the ECHR ruling which said in [December 2019] that the detention of my husband constituted a violation of several articles of the European Convention of Human Rights."  

    Indeed, after several calls for Turkey, one of its founding members, to release Osman Kavala, in February 2022 the Council of Europe launched infringement proceedings against Ankara. Ayse Bugra goes on: "There are other theories about the influence of a certain group of politicians, people, who are in favour of severing, cutting the relationships between Turkey and Western democracies. So, the detention of my husband serves to detach Turkey from the Western democratic world." For Ayse Bugra this theory is absurd: her husband, she says, has never been affiliated with a political party or movement.  

    Kavala is an ideal target. Recep Tayyip Erdogan has elevated him to the level of public enemy number one of the Turkish nation and calls him the "agent of George Soros in Turkey". The 64-year-old embodies everything the Turkish President claims to oppose: "An internal enemy collaborating with external enemies", Ayse Bugra explains. "It is a particular political strategy which uses a polarising discourse and divides the population into "us" and "them"…I think my husband has been used in that particular strategy of polarisation."  

    'Absurd', incoherent charges

    Accused of spying one day, attempting to overthrow the government the next, Osman Kavala was acquitted of certain charges then re-arrested for the same ones the same day. Different files, different accusations were combined. All seemed coordinated to prevent him from being able to leave the high security Silivri prison, in western Istanbul.

    Born in Paris to a wealthy family, and raised in the United Kingdom, the philanthropist dedicated his fortune to the promotion of dialogue between Turkey’s different cultures and minorities, including the Kurds and the Armenians. He was awarded the European Archaeological Heritage Prize in 2019 and set up a number of initiatives including Anadolu Kültür, in Istanbul, where we met with his wife, located just a stone’s throw from the famous Gezi Park, whose planned destruction was the catalyst for a social protest movement in 2013. "Gezi is here, this is Gezi", Ayse Bugra says with a smile and a wave of her hand in the direction of the window that looks out onto a rare patch of greenery in central Istanbul. "Osman’s office is here, his mother lives here, this is a family building. Something extremely interesting was happening there, Gezi was an extremely interesting event. There were all kinds of people there – young, old, rich, poor. So of course, he would go there, and he would try to prevent the construction of a commercial building in that park." 

    No detail seems too small or insignificant to include it in the accusations against Osman Kavala. Among the elements put forth by the plaintiffs is a map with the distribution of bee colonies across Turkey, found in the art patron’s mobile phone. The document was presented as proof that Kavala was seeking to redesign the country's borders. To prove he had organised and financed the Gezi protests, the prosecution noted he had bought protesters some plastic tables and chairs, as well as poğaça, a kind of Turkish bread roll.  

    "The absurdity is in the charges themselves," explains the university professor. "These were nationwide protests, they were all through the country, and [they] involved, according to official figures, 3.5 million people. Imagine a single person organising and financing a national protest movement of that dimension. So, this in itself is absurd." 

    Culture as a weapon and a shield

    When Ayse Bugra talks about the man she has called her husband for close to 35 years, her voice changes, and the faraway look in her eyes tells of the pain of their separation. "He has the right to make one 10-minute phone call every week, it was this morning. And that is basically to talk to his mother. She is quite old, it’s difficult for her. And then I see him every week, the visits were rare during the pandemic but now I go every week. We talk with a glass panel between us, by telephone, for an hour". The professor of political economy at the prestigious Bogazici University – also on the government's radar – displays the manners of an aristocrat and the speech patterns of a sage. "I don’t expect anything anymore. After having been subjected to a very long and very painful process which is very hard to explain in legal or even logical terms, I cannot predict anything. I don’t expect anything and I’m trying not to hope. Especially not hope. Because hope that ends with disappointment can be devastating." No matter what her husband does, Ayse Bugra tells us, it doesn’t seem to matter. "It’s really hard. During the last two hearings I refused to enter the courtroom, because it was too much. Lawyers present [a] very articulate, very substantive defence, and then, it is as if nothing was said. It’s always the same decision with the same wording that is repeated." 

    And yet, Ayse Bugra travels to the court every time, to show up for the friends, journalists and diplomats who are there to support her and her husband. "I feel that I have to be there, otherwise I wouldn’t go." How does she cope? Again, the same tight smile. "One manages. My husband and I are lucky because we really like literature, fiction." 

    A glimpse into Osman Kavala’s office shows books stacked on every surface, including one by Thomas Mann. In "The Magic Mountain", the German author writes, "A man lives not only his personal life, as an individual, but also, consciously or unconsciously, the life of his epoch and his contemporaries." 

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    Turkey summons 10 ambassadors over call to release activist Osman Kavala

    Defendants in Gezi Park trial acquitted but new arrest warrant issued for Osman Kavala

    Turkey court rules to keep Kavala in jail during trial

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Macron admet ne pas avoir échangé avec Poutine “depuis Boutcha”

    Zelensky estime que l’Ukraine a besoin de 7 milliards de dollars par mois

    Le président ukrainien a estimé que l’Ukraine avait besoin de 7 milliards de dollars par mois pour compenser les pertes économiques liées à l’offensive russe, relate BFM TV. Lors d’une discussion organisée par le FMI et la Banque mondiale à Washington, Volodymyr Zelensky a également indiqué que son pays aura aussi « besoin de centaines de milliards de dollars pour la reconstruction ».

    Plus de contact avec Poutine « depuis Boutcha »

    Dans une interview au journal du 20h de France 2, jeudi 21 avril, Emmanuel Macron a avoué ne plus être en contact avec son homologue russe Vladimir Poutine. Et ce, depuis la découverte des exactions commises par la Russie à Boutcha, le 3 avril. Le président français, candidat à sa réélection, a en effet admis face à la journaliste Anne-Sophie Lapix : « Vladimir Poutine, je ne l’ai pas eu depuis Boutcha. » Dans le cadre de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron tenait pourtant à poursuivre les discussions aussi bien avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’avec Vladimir Poutine. 

    Des sénateurs français à Kiev

    Sept sénateurs français sont en déplacement à Kiev ce jeudi 21 avril, afin d’inaugurer une « maison de l’Europe », rapporte Libération. Ils sont accompagnés de quatre eurodéputés espagnol, belge, lituanien et roumain. C’est la première délégation d’élus français à se rendre en Ukraine malgré les risques que comporte la guerre.

    La Russie interdit son territoire à 29 Américains, dont Kamala Harris

    Face aux sanctions décidées par les Etats-Unis, la Russie a choisi de répliquer en interdisant son territoire à 29 Américains, relaie BFM TV. Le ministère russe des Affaires étrangères a notamment indiqué la liste des personnalités concernées par cette mesure. Parmi celles-ci, il est possible de trouver la vice-présidente américaine Kamala Harris ou le patron de Meta (Facebook), Mark Zuckerberg.

    Macron demande à Poutine de « ne céder à aucune forme de provocation »

    Emmanuel Macron s’est adressé à Vladimir Poutine ce jeudi, alors qu’il est en pleine campagne en tant que candidat à sa réélection au siège de l’Elysée. Le président français a demandé à son homologue russe d’être « responsable » et de « ne céder à aucune forme de provocation », relate BFM TV. « J’appelle la Russie et le président Poutine en tant que puissance dotée (de l’arme nucléaire, ndlr) et membre permanent du Conseil de sécurité, à rester une puissance responsable et à ne céder à aucune forme de provocation, parce que ce serait un changement profond de la grammaire internationale », a déclaré Emmanuel Macron comme le relate BFM TV.

    Selon Biden, Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine

    Dans une prise de parole depuis la Maison Blanche, le président américain Joe Biden a assuré ce jeudi que Vladimir Poutine « ne réussira jamais » à occuper l’Ukraine, relaie BFM TV. Dans le même discours, Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars. Il s’agira de fournir à l’Ukraine « des armes d’artillerie lourde, des dizaines d’obusiers, 144 000 munitions ainsi que des drones », a détaillé le chef de l’Etat. 

    Plus de 7 millions de déplacés en Ukraine

    Au moins 7,7 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine en raison de la guerre en cours, selon les informations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au début du mois d’avril, l’OIM parlait de 7,1 millions de personnes déplacées dans le pays.

    Une réunion de l’Unesco reportée

    Une réunion de l’Unesco, prévue en juin en Russie, a été reportée. La tenue de cette réunion indignait de nombreux pays occidentaux étant donné l’offensive russe en cours en Ukraine, relate BFM TV.

    Le pape s’associe à l’appel de l’ONU et réclame une trêve pour Pâques orthodoxe

    Le pape François a demandé une trêve en Ukraine pour ce dimanche 24 avril, jour de Pâques pour les chrétiens orthodoxes, relaie BFM TV. Le souverain pontife a de ce fait rejoint l’appel d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui souhaite une interruption des hostilités en ce jour saint. Le Vatican a donc annoncé la décision du pape François dans un communiqué dont se fait l’écho BFM TV : « Le Saint-Siège et le Saint-Père se joignent à l’appel lancé le 19 avril par Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, en accord avec Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne, pour une trêve à l’occasion de la célébration de Pâques selon le calendrier julien, le 24 avril. »

    Démission du président du géant russe du pétrole Loukoïl

    L’entreprise de pétrole, Loukoïl, a annoncé ce jeudi 21 avril le départ de son patron Vaguit Alekperov. « Le président et membre du conseil d’administration de Loukoïl, Vaguit Alekperov, a annoncé sa décision de renoncer à [ses] fonctions », est-il écrit dans un communiqué relayé par Le Point. Vaguit Alekperov avait été récemment sanctionné par le Royaume-Uni, comme d’autres personnalités puissantes russes. Peu après le début de l’offensive, le groupe privé russe Loukoïl avait appelé à arrêter cette guerre menée par Vladimir Poutine.

    La Russie condamne Google à une amende

    Un tribunal russe a puni le géant américain Google d’une amende de 11 000 roubles, environ 126 000 euros, relaie BFM TV. Le Kremlin reproche à Google de ne pas avoir supprimé des contenus jugés « interdits » au sujet de la guerre en Ukraine.

    Kiev : plus de 1 000 corps de civils dans les morgues

    Comme le relaie BFM TV, plus de 1 000 corps de civils se trouveraient dans des morgues situées dans la région de Kiev. Une information confirmée par la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanichyna : « 1 020 corps de civils, uniquement de civils, sont (dans les morgues) de l’ensemble de la région de Kiev. »

    Poutine se félicite

    Après des combats intenses, Vladimir Poutine a assuré ce jeudi que l’armée russe avait pris le contrôle de Marioupol avec « succès », évoquant même la « libération » de la ville. Le Kremlin a aussi assuré que la zone du Donbass serait complètement assiégée afin que « pas une seule mouche ne passe ».

    Massacre

    Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 avril, les corps de neufs civils ont été retrouvés à Borodyanka près de Kiev. BFMTV a fait savoir que la police ukrainienne avait relevé « des signes de torture » sur les cadavres de certaines victimes. Pour rappel, la capitale avait été le théâtre d’un « massacre » durant le mois de mars, alors que l’armée russe occupait la ville. Depuis le retrait des troupes de Vladimir Poutine il y a trois semaines, des centaines de corps ont déjà été retrouvés sous les décombres. « Dans une fosse, il y avait deux hommes de 35 ans, et à côté d’eux, une adolescente de 15 ans », a notamment précisé Andriï Nebytov, le chef de la police locale ukrainienne.

    Le cas inquiétant du Donbass

    Avant le début de l’invasion russe le 24 février, Le Monde rappelle que le gouvernement de Kiev contrôlait 60% de Louhansk, située dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine. Mais les choses ont bien changé puisque l’offensive de Moscou lui a permis de reprendre le pouvoir. Le gouverneur de la ville, Serhi Haïdaï, a affirmé que les Russes contrôlaient désormais 80% du territoire après avoir renforcé leurs attaques sur la zone.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    One woman's war against the pain of 'suicide headaches'

    Issued on: 22/04/2022 - 09:30

    Paris (AFP) – When the headaches come for Diane Wattrelos, as they do for half an hour 10 times every day, she says it feels like someone has "stuck a screwdriver in my eye and turned it".

    These are no ordinary headaches -- they are cluster headaches, which cause such extreme pain, normally behind one eye, that doctors compare it to having a limb amputated without anaesthetic.

    Also called "suicide headaches" because the pain provokes suicidal thoughts, this severe neurological condition is suffered by around 1 in 1,000 people worldwide, according to the Migraine Trust.

    For some it strikes only occasionally, but Wattrelos has spent nearly a decade crippled by near constant attacks.

    Speaking to AFP in the garden of her home in the French district of Eure, west of Paris, she said she was still recovering from yet another night punctuated by pain.

    Her hair was short after being partly shaved during a recent stay in hospital.

    At the age of 31, she has had 12 surgical operations and tried all kinds of treatments in a desperate bid to alleviate the agony.

    It all started when she was 14.

    Until then a "very happy" teenager, she remembers feeling "electric shocks in her neck" for the first time.

    She played down these warning signs, hoping to spare her parents after her little brother had already struggled against a different disease.

    It would be a long time until she was correctly diagnosed -- a common fate for people suffering cluster headaches.

    Trying to escape 'hell'

    Despite the pain, she continued to live her life, travelling, partying and studying, eventually meeting the man who would become her husband at the age of 19.

    Then one day in 2013, a cluster headache "floored" her.

    "That day I saw the distress in my husband's eyes, I could not continue to hide the disease," she said.

    She could no longer go a single day -- or night -- without an attack.

    She lost 15 kilogrammes (33 pounds) and became isolated due to the suffering.

    Then one morning her legs gave out from under her, and she was taken to a hospital emergency room and given an array of tests.

    Eventually she received her diagnosis -- cluster headaches, for which there is no known cause or cure.

    "At that moment, I felt legitimate in my pain, I told myself that I was finally going to be treated," she said.

    But after trying around 20 of the available treatments, she found none worked on her.

    Desperate to "try everything to get out of this hell", she turned to surgery.

    But she just emerged "mutilated" after 12 different operations, she said.

    Throughout she had feared the operations could leave her sterile -- her overriding desire to have children kept her going.

    "My husband told me that the disease has taken a lot from us, but it won't take that," she said.

    Turning pain into strength

    Using fertility treatment, the couple had a baby boy.

    But even with that joy came another blow.

    She was diagnosed with endometriosis, another hugely painful chronic condition that is also uncurable and difficult to treat.

    "It was very hard, I didn't feel strong enough to deal with another disease as well," she said.

    They later had a baby girl in what she called a "miracle".

    She then found a new salve by sharing her story on Instagram.

    "I saw that I was helping a lot of people by talking about my illness, and that was my best therapy," she said.

    Now she has published a book, called "Mes maux en couleurs" (My pain in colour).

    "I have turned my disability into a strength," she said.

    When cluster headaches strike, Wattrelos inhales oxygen, a common treatment to soften and shorten the attack.

    She also takes what she calls the "miracle injection" of the drug sumatriptan.

    "I'm only allowed two injections a day, so I have to choose which attacks" to use it for, she said.

    But most days she has more than two injections, despite the risks.

    Her war against the pain has also led to an opioid addiction.

    She said she had been using the opioid tramadol for 10 years, but only realised she was addicted when watching a TV programme on the subject last year.

    Her family is what keeps her going, she said.

    "Some weekends I cannot stand up, but there are also beautiful moments -- and they make life worth living."

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Ryanair, Vueling et Volotea... Pourquoi les grèves s'enchaînent chez les salariés du low cost

    Actu

    Les conflits se multiplient dans les compagnies aériennes low cost. En cause : la compression des coûts et les conditions de travail déplorables. Explications.

    C’est une simple canette de Coca qui a mis le feu aux poudres. Deux hôtesses de l’air de la compagnie Ryanair ont été menacées de licenciement pour avoir bu, en mars, un soda à bord d’un avion. Mais la politique est claire : « Ni à manger ni à boire à bord ». En conséquence, le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC) a lancé un préavis de grève. Une large mobilisation qui a permis l’abandon des sanctions contre les hôtesses.

    Derrière cet incident chez Ryanair, c’est toute la logique low cost en matière de conditions de travail qui est aussi dénoncée par les grévistes. Ce qui explique pourquoi la colère a fait tache d’huile.

    Chez Volotea, après la grève massive du week-end pascal, démarre ce vendredi un nouveau mouvement qui promet d’être très suivi. D’autant que le personnel navigant de la compagnie a été rejoint par les pilotes de ligne, qui se sont mis en grève le week-end dernier et recommenceront les 23 et 24 avril. « Le préavis de grève du SNPNC, initialement prévu sur la période du 15 au 30 avril, vient d’ailleurs d’être prolongé jusqu’au 31 mai », annonce Alizée Bonnaure, déléguée syndicale de la compagnie.

    « Que ce soit Ryanair ou Volotea, le PNC (personnel navigant commercial – NDLR) est super mal payé, il n’y a pas de temps de repos et la plupart des demandes ne sont pas écoutées », déplore Stéphane Salmon, secrétaire général adjoint du SNPNC.

    La direction de  Vueling  a cédé

    Revalorisations salariales, amélioration de la reconnaissance des vols de nuit et application de la législation française en matière de temps de pause sont autant de revendications portées par le syndicat. Par ailleurs, le SNPNC vient d’assigner la compagnie low cost espagnole en justice, qu’il accuse de casser le mouvement en faisant venir des salariés non grévistes d’autres pays d’Europe.

    Transavia aux prud’hommes pour des cas de harcèlement sexuel sur des hôtesses de l'air

    Malgré les attaques de la direction, mercredi, le trafic est resté extrêmement perturbé, avec quatre vols annulés sur cinq, et un avion en direction de Strasbourg qui a dû atterrir à Nantes, laissant le soin aux passagers de se débrouiller pour rentrer en Alsace.

    Chez Vueling aussi, le SNPNC avait déposé un préavis de grève du 22 avril au 9 mai. Revendiquant de meilleures conditions de travail, le syndicat dénonçait des revalorisations salariales insuffisantes. Face à la mobilisation des compagnies concurrentes, et à la pression de ses propres salariés, qui, consultés, se sont déclarés à 98 % en faveur de la grève, la direction de Vueling a cédé. Elle qui ne proposait que des hausses de 150 euros par mois au maximum a décidé de faire de ce montant un minimum. « Notre force est d’avoir su nous solidariser entre personnels des différentes compagnies, se félicite un élu SNPNC de l’entreprise, qui préfère rester anonyme. “Un effet levier”, poursuit-il, permis par le fait que nous nous connaissons tous, peu importe la compagnie, on connaît les conditions de travail et de vie de nos collègues, on sait où appuyer. »

    « Nous demandons reconnaissance et dignité »

    Une victoire qui motive les salariés de Ryanair. Bien que les menaces pesant sur les deux hôtesses aient été levées, les salariés n’ont pas obtenu le droit de boire et manger à bord. Une provocation de la part de la compagnie low cost, qui « contrôle continuellement nos moindres faits et gestes et nous réprimande très sévèrement au moindre écart, en exerçant une forte pression », explique Damien, élu syndical chez Ryanair, bien décidé à poursuivre le mouvement.

    Les grévistes exigent également l’application du Code de l’aviation civile. Car, explique Stéphane Salmon, « Ryanair refuse de se soumettre au droit français à propos des temps de repos ». Or, avec les normes de sécurité européennes auxquelles se réfère la compagnie, un steward pourrait se retrouver à travailler vingt-quatre heures d’affilée, le temps d’un aller-retour Paris-Tokyo, s’il a de quoi se reposer durant le vol, explique le représentant syndical.

    « Il serait plus stratégique de se coordonner »

    La mobilisation des personnels des compagnies low cost pourrait bien s’étendre encore. L’élu syndical Vueling le confirme : « Il va sûrement y avoir des vagues de grèves à plus grande échelle. » La présidente du bureau exécutif du SNPNC, Christelle Auster, appelle de ses vœux cette concordance des luttes.

    « Il serait plus stratégique de se coordonner entre PNC de toute l’Europe pour les grèves. Afin d’éviter qu’elles ne soient cassées par des renforts d’autres pays, poursuit la syndicaliste. Mais surtout, j’espère que nos actions et nos revendications s’étendront à terme : nous demandons simplement de la reconnaissance et de la dignité dans notre travail. »

    Damien promet d’ores et déjà que, « si Ryanair ferme encore les yeux, nous referons grève cet été en nous coordonnant avec d’autres pays d’Europe : nous avons déjà des discussions avec la Belgique et l’Italie ».

    transport aériengrèvesryanairlow cost
    France24 - World

    French prosecutors issue international arrest warrant for Ghosn

    Issued on: 22/04/2022 - 08:58

    Nanterre (France) (AFP) – French authorities have issued an international arrest warrant for Carlos Ghosn, the disgraced auto tycoon who jumped bail in Japan and fled to Lebanon in a sensational getaway, prosecutors told AFP on Friday

    The warrant was issued over 15 million euros ($16.3 million) in suspect payments between the Renault-Nissan alliance that Ghosn once headed and an Omani company, Suhail Bahwan Automobiles (SBA), said prosecutors in the Paris suburb of Nanterre.

    Ghosn, then chief of Nissan chief and head of an alliance between Renault, Nissan and Mitsubishi Motors, was detained in Japan in November 2018 on suspicion of financial misconduct along with his top aide, Greg Kelly. They both denied wrongdoing.

    In December 2019 as he awaited trial, Ghosn staged an audacious getaway, being smuggled out of Japan in an audio-equipment case on a private jet.

    Ghosn, who holds French, Lebanese and Brazilian passports, landed in Beirut, which has no extradition treaty with Japan.

    He said he fled because he did not believe he would get a fair trial in Japan, where prosecutors have a nearly 99 percent conviction rate in cases that go to trial.

    He also said that Nissan colluded with prosecutors to have him arrested because he wanted to deepen the Japanese firm's alliance with Renault.

    One of his lawyers, Jean Tamalet, told AFP that the French warrant was "very surprising because the investigating judge and the Nanterre prosecutor know perfectly well that Carlos Ghosn, who has always cooperated with justice, is subject to a judicial ban on leaving Lebanese territory".

    The Nanterre judge heading the investigation issued five arrest warrants that, in addition to Ghosn, target the current and former leaders of SBA.

    Nanterre authorities visited Beirut twice during their investigation, questioning two witnesses in February after having spoken to Ghosn last year along with Paris investigators.

    The French investigation centres on alleged improper financial interactions with Renault-Nissan's distributor in Oman, payments by a Dutch subsidiary to consultants and lavish parties organised at the Versailles Palace.

    He was heard as a witness and would need to be in France to be formally indicted and gain access to the details of the charges he faces.

    His former aide Kelly, meanwhile, was handed a six-month suspended sentence by a Tokyo court last month over allegations he helped Ghosn attempt to conceal income.

    Prosecutors had sought two years in prison for Kelly, accusing him of helping Ghosn under-report his income to the tune of 9.1 billion yen ($79 million) between 2010 and 2018.

    But the court found him not guilty on the charges for the financial years 2010 to 2016, and guilty for the financial year 2017.

    Ghosn, who faced several additional financial misconduct charges, has always insisted he and Kelly are innocent and that Japanese prosecutors worked to help Nissan push him out in a "palace coup".

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Le Classico bouge encore

    Actu

    Le Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.

    Nicolas Guillermin

    Il n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.

    Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.

    Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. «  C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »

    Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.

    L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des «  actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.

    Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino  : «  ​​​​​​​ Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…

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    France24 - World

    Japan says disputed islands 'illegally occupied' by Russia

    Issued on: 22/04/2022 - 08:58Modified: 22/04/2022 - 08:56

    Tokyo (AFP) – Japan described four disputed islands as "illegally occupied" by Russia for the first time in nearly two decades on Friday as ties sour between the countries over the war in Ukraine.

    The two nations have long been engaged in attempts to agree a post-World War II treaty, but the islands held by Moscow and claimed by Tokyo remain a key sticking point.

    Japan's foreign ministry last used the expression in its annual policy report in 2003 to describe the islands, which Moscow calls the Kurils and Tokyo the Northern Territories.

    This year's Diplomatic Bluebook report comes at a time when tough sanctions are imposed on Russia by Japan and its G7 partners, and ahead of a key revision to Japan's national security strategy later this year.

    "The greatest concern between Japan and Russia is the Northern Territories," it said, calling them "Japanese territories over which Japan holds sovereign rights, but are currently illegally occupied by Russia".

    Similar language had been used in previous years but without the "illegally occupied" phrase.

    The ministry also said the Ukraine crisis would stall its treaty talks with Russia.

    Moscow said it would drop the talks last month, citing the "impossibility" of continuing discussions "with a country that has taken an openly hostile position and is striving to cause harm to the interest of our country".

    Friday's report took a cautious tone on China, even though Japan has previously expressed concern about Beijing's increasing maritime activities in the region.

    "It is important to build a constructive and stable Japan-China relationship," it said, while reiterating concern over Beijing's "attempts to change the status quo by force in the East and South China Seas".

    © 2022 AFP

    France24 - Monde

    Ces images ne montrent pas des députés LREM cachant leurs absences à l’Assemblée nationale

    Publié le : 21/04/2022 - 18:59

    Arthur Bamas Suivre

    Le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés au gouvernement actuel ont partagé une vidéo censée montrer une personne falsifiant la présence de députés LREM à l’Assemblée nationale. Mais ces images circulent depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux et ont en réalité été tournées à Kiev dans la Rada, le parlement ukrainien. 

    La vérification en bref

    • Le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés à la majorité présidentielle ont partagé une vidéo pour dénoncer l’absentéisme des députés LREM.
    • D’après eux, ces images tournées dans un hémicycle démontreraient que des députés auraient eu recours à des arrangements pour falsifier leur présence à l’Assemblée nationale. 
    • Cependant, plusieurs indices visuels permettent d’affirmer que cette vidéo n’a pas été filmée à l’Assemblée nationale mais dans le parlement ukrainien. Grâce à une recherche d’image inversée, on retrouve des articles prouvant que cette même intox avait déjà été partagée en 2018.

    Le détail de la vérification

    “Connaissez-vous l’histoire des députés fantômes ? C’est tout simple, tu donnes ta carte à un pote et il badge pour toi, t’es pas là mais t’es payé quand même”. Depuis le 21 avril, plusieurs comptes Twitter opposés au gouvernement d’Emmanuel Macron partagent avec cette légende une vidéo censée démontrer que des députés LREM auraient recours à des arrangements pour cacher leurs absences à l’Assemblée nationale. Sur ces images vues plus de 20 000 fois, on voit un homme se déplacer dans un hémicycle afin d’y disposer des cartes dans plusieurs machines à voter. 

    Retrouver l’origine de ces images

    Ces comptes affirment que ces images montreraient le stratagème mis en place par des députés LREM. Certains accompagnent d’ailleurs cette vidéo d’un lien vers un article publié en janvier 2020 par le Parisien et intitulé “LREM : le mystère des députés fantômes à l’Assemblée nationale”. 

    Mais plusieurs indices visuels permettent de remettre en question cette hypothèse : le sol gris, la présence d’un ruban aux couleurs de l’Ukraine, la couleur des cartes disposées dans les machines à voter… Tous ces éléments ne correspondent pas à l’hémicycle du palais Bourbon qui abrite l’Assemblée nationale française, mais plutôt à la Rada, à savoir le parlement ukrainien. 

    Pour vérifier l’origine de cette vidéo, une recherche d’image inversée (voir ici comment procéder) renvoie vers des articles écrits en 2018 par des médias italiens et français. Ces articles relatent qu’en 2018, cette même intox a circulé au Brésil, en Italie ou encore en France, et accusait les députés de ces différents pays de camoufler leurs absences. 

    Ces médias expliquent que le contexte de ces images reste inconnu mais qu’elles ont bien été tournées dans le parlement ukrainien. Elles n’ont donc aucun rapport avec les députés brésiliens, italiens ou encore français. 

    Nous n’avons pas pu retrouver la date et le contexte exact de cette vidéo, mais il est clair qu’elle est tournée dans le parlement ukrainien et que c’est une ancienne intox reprise aujourd’hui afin d’accuser les députés LREM.

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    France24 - Monde

    Ces augmentations sont-elles vraiment dues aux deux dernières années du mandat d’Emmanuel Macron ?

    Publié le : 21/04/2022 - 17:46

    Arthur Bamas Suivre

    Depuis le 10 avril, des comptes Facebook relaient une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron. Selon ces publications, l’actuel président de la République serait responsable de plusieurs augmentations du coût de la vie qui auraient eu lieu ces deux dernières années. Mais si certains chiffres sont vérifiables, la plupart de ces affirmations ne correspondent pas à la réalité. 

    La vérification en bref

    • Depuis l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron est partagée par de nombreux comptes Facebook.
    • D’après ces publications, les deux dernières années de mandat de l’actuel président auraient entraîné plusieurs augmentations du coût de la vie. 
    • Si certains chiffres avancés sont vérifiables, la plupart de ces affirmations sont fausses. 

    Le détail de la vérification

    “Pour ceux qui pensent voter Macron dimanche…”. Depuis le 10 avril, des comptes Facebook partagent une affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron. Ces comptes affirment que, depuis deux ans, les décisions prises par l’actuel président de la République ont entraîné plusieurs augmentations telles que des hausses de 13 % des frais bancaires, de 10 % du prix des timbres, ou même de 130 % pour les procès verbaux de stationnement. Ces publications comparent ces chiffres à l’évolution du Smic, qui aurait seulement augmenté de 1,2 % sur la même période. 

    Une publication qui reprend des chiffres datés

    Cette augmentation de 1,2 % date en réalité de janvier 2018. Cette année-là, une publication similaire circulait déjà sur les réseaux sociaux. Elle comparait cette augmentation du Smic à plusieurs augmentations du coût de la vie qu’elle attribuait à la première année de mandat d’Emmanuel Macron. Certains chiffres diffusés par cette publication étaient faux et avaient alors été vérifiés par le quotidien 20 Minutes. 

    Or, à l’image de cette augmentation, plusieurs chiffres utilisés dans cette publication de 2018 sont repris aujourd’hui par l’affiche critiquant les deux dernières années de mandat d’Emmanuel Macron. C’est, par exemple, le cas de la hausse du forfait hospitalier, de la hausse des frais bancaires, ou encore de l’augmentation spectaculaire des procès verbaux de stationnement. 

    Mais puisque les comptes qui partagent cette nouvelle affiche au mois d’avril 2022 affirment que ces augmentations ont bien eu lieu sur les deux dernières années, nous avons vérifié ces chiffres sur la période 2020 - 2022 à l’aide de différents indicateurs et jeux de données correspondant.

    Une augmentation surestimée des frais bancaires

    Le premier chiffre à vérifier est celui de +13 % pour les frais bancaires, à savoir l’ensemble des coûts facturés par les banques et les établissements de crédit pour la réalisation de leurs services (ouverture de compte, frais d’incidents…). Ces frais sont définis par les établissements bancaires eux-mêmes, mais certains, comme les frais pour dépassement de découvert, sont plafonnés par l’État

    Puisque ces frais varient fortement en fonction des banques et des profils de consommateurs, ils sont mesurés selon plusieurs indicateurs par l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB) et l’association de consommateurs CLCV. Cette association produit notamment chaque année une étude comparant l’évolution de ces tarifs pour des profils de “petit consommateur”, “consommateur moyen”, et “gros consommateur”, définis en fonction du nombre de services bancaires auxquels ils ont recours. Or, entre 2020 et 2022, ces études n’ont pas relevé de hausse majeure des frais bancaires. 

    Entre 2020 et 2021, d’après la CLCV, les frais bancaires étaient relativement stables : ils ont augmenté de 1,06 % pour les “petits consommateurs”, mais sont restés stables pour les deux autres profils. 

    Ce n’est qu’en 2022 que les frais bancaires connaissent une légère hausse. Dans son communiqué publié en janvier, la CLCV explique : “S’il est quasiment stable sur notre profil 'gros consommateur' de services (0.27 %), le coût moyen de notre panier en métropole est en revanche en augmentation de 2,58 % pour notre 'petit consommateur' de services et de 2,7 % pour notre 'consommateur moyen'.” Sur les années 2020 à 2022, les frais bancaires n’ont donc pas connu une hausse de 13 %. 

    Une hausse avérée du prix des carburants

    Le deuxième chiffre concerne la hausse des prix des carburants qui, d’après cette publication, serait de 12 % entre 2020 et 2022. Pour vérifier cette affirmation, nous avons utilisé les données publiées par le ministère de la Transition écologique.

    Ces données comportent l’évolution du prix moyen de plusieurs carburants automobiles tels que le gazole ou le sans plomb 95. A partir de ces chiffres, nous avons calculé le prix moyen toutes taxes comprises d’un litre de carburant. Or, entre le 1er janvier 2020 et le 8 avril 2022 (dernière date d’actualisation de ces données), ce prix moyen a augmenté de 12,5 %.

    Ce chiffre correspond donc bien à l’affirmation diffusée par cette affiche publiée sur Facebook. Il faut cependant noter que cette évolution n’est pas la même pour tous les types de carburants et que, comme le démontre le graphique ci-dessus, l’augmentation des prix des carburants est plus importante depuis le mois de février 2022. Cela correspond aux conséquences économiques du début de l’invasion russe en Ukraine. En réaction, le gouvernement a annoncé une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, effective pendant quatre mois à partir du 1er avril 2022. 

    Un chiffre incohérent pour les procès verbaux de stationnement

    L’affiche critiquant le bilan d’Emmanuel Macron comprend aussi un chiffre impressionnant : depuis 2020, le prix des procès verbaux (PV) de stationnement aurait augmenté de 130 %. Depuis le 1er janvier 2018, et l’entrée en vigueur d’une loi votée en 2014, ce tarif des PV de stationnement (devenu forfait de post-stationnement, ou FPS) n’est plus le même sur l’ensemble du territoire français. Il est aujourd’hui fixé par les collectivités locales. 

    Son prix ne dépend donc pas des compétences du président de la République. D’une ville à l'autre, le FPS connaît des variations de prix. Il est par exemple passé, en août 2021, de 50 à 75 euros dans certaines zones de Paris. Tandis qu’à Calais, ce forfait a été abaissé de 17 à 11 euros depuis quatre ans. Du fait de ces disparités très importantes d’une ville à l’autre, cette affirmation selon laquelle le prix des PV de stationnement aurait augmenté de 130 % entre 2020 et 2022 est donc incohérente. 

    Les assurances n’ont pas augmenté de 4 % en deux ans

    D’après cette publication, le coût des assurances aurait augmenté de 4 % en deux ans. Pour estimer ce coût, qui varie fortement en fonction des types d’assurances (auto, habitation…), on peut utiliser l’Indice des prix à la consommation (IPC) édité par l’Insee. Cet indice mesure l'évolution du niveau moyen des prix de certains biens ou services (ici les assurances) consommés par les ménages. Ce niveau moyen est ensuite pondéré par la part de ces biens et services dans la consommation moyenne des ménages. 

    Pour les assurances, cet IPC était de 109,28 en janvier 2020. Or, en mars 2022, l’IPC est passé à 110,44. Cette augmentation de 1,16 point ne correspond donc pas au chiffre de +4 % avancé par ces publications critiquant le bilan d’Emmanuel Macron. 

    Une augmentation régulière du prix des timbres

    Cette publication avance également que sur cette même période le prix des timbres aurait augmenté de 10 %. Ces tarifs des différents types de timbres sont fixés par la Poste et contrôlés par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse). Ils ne dépendent pas des compétences du président de la République. 

    Entre janvier 2020 et janvier 2022, certains tarifs de timbres ont effectivement connu des augmentations importantes. C’est par exemple le cas pour le tarif lettre verte (+19 %), le tarif écopli (+20 %) et le tarif lettre prioritaire (+23 %).

    Et sur l’ensemble des timbres, La Poste a indiqué deux augmentations successives : la première en janvier 2021 qui était alors de 4,7 %, puis la seconde en janvier 2022 qui était là encore de 4,7 %. Sur deux ans, le prix des timbres a donc augmenté en moyenne de 9,6 %, un chiffre proche de celui avancé par ces publications. D’après La Poste, ces augmentations seraient justifiées par la nécessité de maintenir le service postal malgré “l’accélération de la baisse des volumes du courrier”

    Le montant de la carte grise n’a pas autant augmenté

    Le tarif de la carte grise, c’est-à-dire le certificat d’immatriculation des véhicules, dépend de plusieurs facteurs comme la puissance fiscale du véhicule. Ce tarif ne dépend pas du président de la République mais des régions qui définissent le cheval fiscal, à savoir la taxe appliquée à cette immatriculation. Le tarif de la carte grise varie donc très fortement d’une région à l’autre. 

    Or, entre 2021 et 2022, cette taxe sur la carte grise n’a augmenté que dans deux territoires : le Grand Est (de 42 € à 48 €) et la Martinique (de 30 € à 51 €). Cette taxe est restée stable dans toutes les autres régions. Entre 2020 et 2021, elle n’a augmenté dans aucune région.

    En 2022, le montant moyen de la taxe grise était de 43,54 € le cheval fiscal contre 41,89 € en 2020. Cela représente une augmentation moyenne de 3,93 % en deux ans, loin des 15 % avancés par cette publication. 

    Une augmentation incalculable pour le prix des bus

    D’après cette publication, le prix des bus aurait augmenté de 2 % en deux ans. Mais ce document ne précise pas s’il s’agit des transports en commun mis en place par les collectivités locales ou des bus des compagnies d’autocars. Il est donc impossible de vérifier ce chiffre. 

    Le tarif moyen des autoroutes a bien augmenté de 2 %

    En France, les autoroutes sont gérées par des sociétés concessionnaires mais les tarifs sont réglementés par l’État. Ces tarifs connaissent des évolutions annuelles aux alentours du 1er février de chaque année. 

    D’après le site service-public.fr, les tarifs des péages d’autoroute ont augmenté de 2 % en moyenne en février 2022 par rapport à l’année précédente. En février 2021, cette hausse était de 0,44 % en moyenne sur l’ensemble des sociétés d’exploitation du réseau autoroutier. Ainsi, entre 2020 et 2022, les tarifs des péages d’autoroute ont augmenté en moyenne de 2,45 %, ce qui est proche du chiffre de 2 % avancé par cette publication. 

    Le prix du gaz connaît une très forte hausse 

    En France, le prix du gaz varie en fonction des fournisseurs. L’État a mis en place des tarifs réglementés réservés aux petits consommateurs et fixés par les ministres chargés de l'Énergie et de l'Économie. D’après la Commission de régulation de l’énergie (CRE), pour un ménage chauffé au gaz, ce tarif était en moyenne de 1 029 € TTC par an en janvier 2020

    Mais face à sa forte hausse tout au long de l’année 2021, ce tarif réglementé a été gelé en octobre 2021 et cela jusqu’au 30 juin 2022. Il est aujourd’hui en moyenne de 1 482 € TTC par an et par ménage chauffé au gaz. Cela représente donc en moyenne une augmentation de 44 % pour le tarif réglementé de vente du gaz, un chiffre bien supérieur au +7 % indiqué sur l’affiche. 

    Une ancienne réforme des frais hospitaliers

    Cette augmentation du forfait hospitalier ne date pas de la période 2020 - 2022. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Le forfait hospitalier était alors passé de 18 à 20 € par jour mais n’a pas augmenté depuis. Cette évolution équivaut donc à une hausse de 11 % et non 15 % comme le stipule l’affiche, et surtout, elle date de quatre ans et ne concerne pas la période 2020 - 2022. 

    Le prix moyen du contrôle technique est stable depuis 2020

    Le prix du contrôle technique n’est pas le même sur l’ensemble du territoire français et connaît des écarts importants. D’après le comparateur Simplauto, son prix moyen était de 77,60 € à la fin de l’année 2019, contre 78 € en avril 2022. En deux ans, il n’a augmenté que de 0,51 % en moyenne, et non de 23 % comme l’affirme la publication. 

    Le prix du fioul domestique a bien explosé

    Concernant le fioul domestique, cette affiche avance une augmentation de 36 % en deux ans. Pour vérifier ce chiffre, nous avons utilisé les données publiées chaque semaine par le ministère de la Transition écologique. 

    Entre le 1er janvier 2020 et le 8 avril 2022 (dernière date d’actualisation de cette base de données), le prix du litre de fioul domestique a augmenté en moyenne de 50 %. Comme pour les prix des carburants, cette hausse s’est accentuée depuis le mois de février 2022 et le début de l’invasion russe en Ukraine. Mais le prix du fioul domestique est reparti à la baisse depuis le 1er avril. L’augmentation de 36 % évoquée par cette publication Facebook est donc pour l’instant sous-estimée. 

    L’augmentation de la CSG n’est pas nouvelle

    L’affiche diffusée par ces publications indique que, depuis 2020, le montant de la CSG, à savoir la contribution sociale généralisée, aurait augmenté de 21 %. Ce chiffre renvoie en réalité à la hausse de la CSG qui était entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Depuis cette date, le taux de prélèvement est passé de 7,5 % à 9,2 %, ce qui, en termes de montant, correspondait à une hausse de 22,7 %. Mais cette augmentation date de 2018 et, depuis cette date, la CSG n’a pas connu d’augmentation. 

    Une augmentation sous-estimée du Smic

    Ce chiffre de +1,2 % correspond en réalité à la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel de croissance qui était entrée en vigueur en janvier 2018. Pour vérifier si cette augmentation correspond également à la période 2020 - 2022, nous avons utilisé les publications de l’Insee. Or, d’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, le Smic mensuel brut était de 1 539,42 € en 2020. En 2022, il est passé à 1 603,12 €. Cela représente donc en deux ans une hausse de 4 %, et non de seulement 1,2 % comme l’affirme cette publication. 

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    L'Humanité

    Le marqueur de la solidarité

    Chronique

    Jean-Christophe le Duigou

    Majoritairement, les Français sont solidaires, et même beaucoup plus que leurs voisins européens. Pourtant depuis 10 ans, différents indicateurs marquent un « durcissement » inhabituel de l’opinion publique vis-à-vis de la pauvreté et des politiques de redistribution[1]. Chômage, RSA, retraites, allocation logement… représenteraient « un pognon de dingue » selon l’expression triviale d’Emmanuel Macron. Et bien sûr il faudrait réduire ces dépenses dont le gonflement proviendrait « du mélange des genres entre dépenses d’assurance et dépenses de redistribution » susurrent les experts[2].  

    Surfant sur cette vague grossie par les médias, les propositions de réforme de la protection sociale n’ont guère tardé à fuser, laissant entrevoir une période fort agitée pour l’après présidentielles. Marine Le Pen, « oubliant » que les immigrés sont des contributeurs nets au système solidaire, porte le pire des projets ségrégatifs. Une Sécurité Sociale excluant travailleurs et personnes d’origine étrangère porterait un coup fatal à la démocratie et à la République. La droite libérale, quant à elle, esquisse une vision qui en transférant à l’Etat les prestations non contributives, ouvre déjà la protection sociale aux assureurs privés. Emmanuel Macron entend pour sa part étatiser l’assurance chômage et offrir une partie du système de retraite aux fonds de pension. Ne serait-ce pas dans tous les cas une remise en question du principe même de solidarité sur lequel est bâti notre système de protection sociale ?

     Si les stratégies sont différentes, leur objectif reste le même : restreindre les dépenses sociales. Alors que la mise en place de la Sécurité sociale avait coïncidé avec une réduction progressive de la sphère de l’assistance qui constituait jusque-là la principale dimension de l’intervention collective en direction des plus démunis, on constate aujourd’hui un renvoi vers cet assistanat pour la couverture des besoins des salariés et ménages, de plus en plus nombreux en situation de précarité. En séparant les fonctions d’assurance des fonctions de redistribution, les gouvernements entendent limiter les seules prestations contributives aux risques jugés « assurables » et conditionner l’octroi d’allocations aux situations les plus difficiles. Ainsi fait-on le tri dans l’indemnisation des chômeurs. Ainsi veut-on subordonner le versement du RSA à une contrepartie sous forme de travail de bas emploi. Ainsi en matière de retraites privilégie-t-on le recul de l’âge de liquidation et le recours à une allocation « minimum vieillesse » pour améliorer les petites pensions, plutôt qu’un « minimum de pension ». Tout ceci à l’opposé de la logique historique qui a présidé à la mise en place de la Sécurité sociale, une sécurité sociale solidaire répondant aux besoins de la population au travers d’un système contributif, sans discrimination.

    Un vote Macron au second tour, indispensable pour faire barrage à Marine Le Pen, ne peut signifier de quelque manière que ce soit une approbation du projet macronien dit « social », même amendé.

    75 ans après sa création la Sécurité sociale n’a pas du tout vocation à se restreindre. Elle a au contraire besoin de s’élargir. Couvrir les conséquences des risques c’est bien. Eviter qu’ils se produisent est souhaitable, d’autant que ces risques sont inégalement répartis, et ce au détriment des plus précaires. Préserver l’outil que représente notre système social est une nécessité, l’accompagner d’un développement nouveau dans la prévention des risques et dans l’implication collective de tous, est la seule garantie d’une égalité dans la couverture des besoins sociaux.

    [1] Evolution du regard des Français sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années CREDOC Rapport R324, décembre 2015

    [2] Philippe Trainar, Les Echos 6 avril 2022

    Présidentielle 2022
    France24 - World

    France presidential election: Macron and Le Pen in final quest for votes after fiery debate

    Issued on: 21/04/2022 - 21:15

    Marc Perelman Follow Shirli SITBON

    With three days to go before the second and final round of the French presidential election, it's time for our final show. We focus on the traditional highlight of the campaign: the fiery debate between the finalists. The incumbent was anxious not to appear condescending, while Marine Le Pen tried to reassure voters that she could be presidential. Our reporters followed both candidates on their last stops of the campaign trail. Plus, FRANCE 24's Karina Chabour explores what heartbroken left-wing voters might decide to do on Sunday.

    French presidential election © France 24

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    • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
    In the papers

    French presidential debate: Advantage Macron, but no knockout blow

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

    BBC

    France election: What far-right leader Marine Le Pen said before… and now

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    Marine Le Pen is the leader of France's far-right National Rally party, who took the reins from her father Jean-Marie Le Pen in 2011.

    Over a decade later, Le Pen is running for the French presidency and her supporters are hopeful that the third time will be a charm.

    In her previous campaigns she has held strong views on issues like immigration and EU membership, but has Marine Le Pen changed since the last election?

    Produced by Ian Casey and Tamsin Selbie.

    France24 - World

    Emmanuel Macron: After French president's meteoric rise, a rocky road lay ahead

    Issued on: 21/04/2022 - 12:09

    Aude MAZOUE

    Emmanuel Macron won office in 2017 running as an independent centrist and an ambitious reformer. The youngest president elected in France's modern political era, Macron's rise to the Élysée Palace atop a fledgling party he had founded himself was swift and iconoclastic. But far from that smooth road, his five-year term was pockmarked with pitfalls and unprecedented crises. Now vying for re-election, Macron, beloved or hated, is as divisive as ever.

    Back in 2017, Macron had never been elected to any public office before he beat far-right finalist Marine Le Pen, 66.1 percent to her 33.9, to win the French presidency. Still in his 30s, the rookie leader was a fresh face in every sense.

    Now with a full five-year term under his belt, Macron has the grey hair, the crow's feet and the furrowed brow to show for it. Time is treacherous. But so, too, is the exercise of power through a period of historic tumult.

    Be they of his own making, at least in part, or fully extraneous bombshells, the challenges arrived quick and thick for Macron as president. Early on, in 2018, his image took a hit with a crisis at the palace when it was revealed that staffer Alexandre Benalla, the president's former bodyguard, had been caught on camera months before assaulting May Day demonstrators, apparently with relative impunity.

    Soon after, the Yellow Vest movement rose up against fuel taxes before roiling into a fiery anti-government revolt that lasted months. Crippling pension reform strikes followed. All the while Brexit loomed large. And then the Covid-19 pandemic struck, sending governments worldwide into unchartered territory.

    As Macron's term wound down, French troops were forced out of Mali and war returned to Europe when Russia invaded Ukraine. "Apart from an invasion of termites, Emmanuel Macron was spared little," Le Monde political journalist Claire Gatinois quipped.

    Still, Macron wants to stay on for more. After entertaining some faux suspense for months, the 44-year-old finally threw his hat in the ring again in March, announcing his last-minute bid for re-election just 38 days before voters went to the polls for the first round on April 10.

    And yet even after such an intense half-decade for the country, do French voters really know Emmanuel Macron? So contrasting are opinions of the man today, one would think the jury is still out. Supporters revere him as an audacious, seductive, protective sort of conqueror while detractors slam his arrogance, deeming him a "president of the rich" uninterested in the little people. Fans and foes alike agree that Macron's true character remains elusive.

    Ambition on the rise

    Macron was born in Amiens, northern France, on December 21, 1977, the eldest of three, his parents both doctors. His early life was one of privilege, punctuated by piano lessons, sport, school, ski holidays and trips abroad. A gifted student, Macron won a national prize for his French-language skills at 16. There was, however, one snag in the young Macron's academic career, at least from his family's perspective. After studies at La Providence, a private Catholic school in Amiens, Macron's parents sent him to Paris to put some distance between their teenaged son and his forbidden love interest, his theatre teacher Brigitte Trogneux, 24 years his senior (Years later, the pair would marry anyway).

    In the French capital, Macron pursued his studies at Henri IV, a prestigious high school, before moving on to Sciences Po Paris, a political philosophy degree at Nanterre University, and the École Nationale d'Administration (ENA), France's top training ground for public service. An elite French education, in sum, although with one nagging setback: Macron failed to win a place at the exclusive École Normale Supérieure, not once but twice.

    After graduating from the ENA, Macron joined the prestigious ranks of France's corps of finance inspectors. In 2007, aged 30, he was selected to help lead the Attali Commission, tasked by French President Nicolas Sarkozy with advancing proposals on how to "free-up French growth". The following year, Macron took a leave from public service to join the Rothschild Group as an investment banker, earning a fortune negotiating big deals.

    But the brilliant young up-and-comer still had his champions in the echelons of political power and in May 2012, François Hollande, freshly elected president, invited Macron to join his staff at the Élysée Palace. On the campaign trail, the Socialist Party candidate had pinpointed the world of finance his "enemy". But the confident young investment banker in Hollande's midst was too good to take a pass on. Hollande named Macron his deputy chief of staff before promoting him to economy minister in 2014, France's youngest ever at 37.

    "He has charm, a quick wit," former prime minister Manuel Valls was quoted explaining at the time in the Macron biography Élysée Confidentiel. "He hugs you. He winks at you," Valls said of the gifted newcomer rising through the ranks. The hallmarks of a seductive political operator at work.

    Political betrayal

    As a cabinet minister in a Socialist government, Macron was already something of an iconoclast. Legislation that the former banker tabled in the National Assembly with an eye to "unlocking the French economy", nicknamed the "Macron Law", dismayed leftists and ultimately had to be forced through parliament without allowing lawmakers a vote.

    But that day job wasn't Macron's only political pursuit. At night, he would host dinners, conferring with political observers and mapping out his next move. In April 2016, with a presidential election a year away, Macron launched his own political movement.

    But few then could imagine Macron becoming president – not least his boss, the incumbent. Hollande had served four years of a single term and was eligible to seek a second, if he wished. And yet on August 30, 2016, Hollande's ambitious young economy minister handed in his resignation. Macron had a loftier job in mind.

    Over the months that followed, Macron would coax a significant swath of Socialist supporters onside: Those social democrats, tired of the party's ideological rifts, who viewed Macron as a natural next choice to advance their ideas. Hollande's one-time protégé even managed the feat of distancing himself in voters' minds from the Socialist president's record in office.

    Indeed, Hollande was so unpopular as the election approached that he took the unusual step of declining to run again, leaving a doomed Socialist Party nominee, Benoît Hamon, to fight a losing battle with 6 percent of the vote. Meanwhile, Macron's gamble was golden. In 2017, he topped the first-round vote to face the far-right's Le Pen in the second round. A landslide run-off win later – albeit with the highest run-off abstention since 1969 (25.4 percent) and a record tally of blank and spoiled ballots (11.47), Macron was the new president.

    Five turbulent years

    Elected on a reform platform, Macron set to it undeterred. He embraced the significant palette of powers available to a French president, comparatively free of lawmakers' oversight. Macron took to deciding the essentials from the Élysée Palace, with the advice of right-hand-man Alexis Kohler, his chief of staff. During his first year in office, Macron set the pace just as he'd planned. And quickly, his decisions began to unsettle some of the Socialist supporters who had carried him to power in the first place.

    Macron named a prime minister, Édouard Philippe, plucked from the Socialists' conservative rivals. One of the president's first budget cuts – a €5 a month cut to personalised housing aid – hit low-income earners. He did away with the wealth tax as France knew it and imposed a flat tax on capital gains, earning Macron the "president of the rich" monicker that stuck thereafter. ("No, it's not true," a begrudging Hollande replied when asked about leftists' epithet for his successor in 2018. "He's the president of the very rich," the Socialist quipped.)

    But Macron also courted plenty of trouble with dubious soundbites of his own. Much ink was spilled over the young leader dividing the world into "the people who succeed and the people who are nothing" in 2017. Later, he appeared to sneer at compatriots he called "the Gauls resistant to change". Telling a young jobseeker that Macron could find him a job just "by crossing the street" entered the annals, too, of the president's memorably flippant phrases.

    But the tide began to turn in earnest for Macron in 2018 with the Benalla Affair, setting his institutional reforms off track and tarnishing his campaign pledge to clean up politics. The chaos of massive pension reform strikes and the Yellow Vest crisis followed, adding further stock to the image of a president cut off from the harsh realities of daily life.

    It was the calamity of the Covid-19 pandemic that finally gave Macron the pivot he would use to reinvent his leadership. During a nationally televised address in March 2020 ahead of France's first lockdown, Macron declared the country "at war" against an "invisible enemy". The solemn moment marked an end to the rigorous liberal economics of his presidency's first chapters.

    >> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Casting aside trickle-down pretensions, Macron opened the floodgates, vowing to protect the French economy from pandemic damage "no matter the cost". From the Élysée Palace, he decreed Covid-19 lockdowns and re-openings based on hospital capacity. Talking strategy, he boasted that his reasoning for the country's controversial vaccine pass was to "piss off" the unvaccinated.

    As the pandemic seemed to fade this year and a war in Ukraine began (even as Macron pursued diplomacy to stop it), the French leader's approval ratings enjoyed a rally-round-the-flag boost. Buoyed by those numbers and absorbed by the conflict, Macron delayed the launch of his re-election bid, again and again, providing new grist for the political mill. Rivals, struggling for traction amid early coverage of the war, were quick to paint Macron's absence as fresh evidence of his familiar disdain.

    After finally joining the 2022 race, Macron waged a re-election campaign that could only be described as minimalist. Topping the first round on April 10 set Macron up for a rematch sprint against the far-right's Le Pen, forecast to be much tighter than their 2017 run-off. With all the baggage of a presidential record this time, the road to winning the Élysée Palace for a second time was never going to be as smooth as Macron's first. Having to rely on alienated leftists for the support he needs, rolling back years of recriminations, heightens that challenge. Will the humbling chase for those votes in a tight race chasten Macron, if re-elected? Only time – and the new wrinkles it brings – will tell.

    French presidential election © France 24

    This article has been adapted from the original in French. 

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    Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

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    Macron seeks to fire up voters, coax leftists onside amid far-right challenge

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    France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

    L'Humanité

    Scopelec-Orange, le bras de fer se durcit

    Actu

    Sous-traitance Ce jeudi, les salariés de la coopérative doivent manifester place de la Bastille, à Paris. Objectif : arracher à leur ex-donneur d’ordres des conditions de départ dignes de ce nom.

    Cyprien Boganda

    Le dossier Scopelec, l’un des plus surveillés par l’exécutif, entre dans sa dernière ligne droite. Ce jeudi, en fin de matinée, les salariés du sous-traitant d’Orange doivent manifester à Paris. Ils réclament notamment de l’opérateur, dans lequel l’État est actionnaire à hauteur de 23 %, qu’il mette au pot pour financer un plan de suppressions de postes digne de ce nom : 800 personnes pourraient perdre leur emploi. Pour comprendre la teneur du problème, il faut faire un petit retour en arrière.

    Pendant cinquante ans, les choses allaient plutôt bien entre Orange et son sous-traitant historique, chargé de l’installation et de l’entretien du réseau téléphonique à travers le pays. Mais leur relation a tourné à l’affrontement ouvert à l’automne 2021 : le 16 novembre, la direction de l’opérateur décroche son téléphone pour prévenir son sous-traitant des résultats du dernier appel d’offres qui va l’évincer de plusieurs marchés importants. De nombreuses régions dans lesquelles Scopelec opérait jusqu’à présent (Île-de-France, Normandie, Poitou-Charentes, Limousin…) vont passer sous la houlette de concurrents. En pratique, cela signifie qu’il va devoir s’asseoir sur plus de 40 % de son chiffre d’affaires… Un camouflet que la direction de l’opérateur attribue à des problèmes de qualité. Chez Scopelec, on estime que la décision est le fruit d’une simple logique de réduction des coûts.

    « on ne va pas tarder à basculer en chômage partiel »

    En attendant, la perte de l’appel d’offres risque d’avoir des conséquences dramatiques sur le plan social. Selon les calculs de Scopelec, 800 salariés sur 3 800, désormais privés d’activité, pourraient se voir licenciés à court terme. « Il y a urgence, explique à l’Humanité la direction de la coopérative. Financer un PSE digne de ce nom coûterait au bas mot 50 millions d’euros, ce qui impliquerait d’engloutir toute la trésorerie de la boîte ; nous n’aurions plus rien, ensuite, pour former les gens et préparer l’avenir. » Orange a fini par lâcher une quarantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires à son sous-traitant, mais ce geste est jugé très largement insuffisant par notre interlocuteur : « La perte des marchés nous prive grosso modo de 200 millions de chiffre d’affaires. La proposition d’Orange ne représente qu’une toute petite part de cette somme ! »

    Même colère chez Vincent Tomassetti, représentant des salariés au CSE : « Sur l’enveloppe de 43 millions d’euros proposée par Orange, 10 millions concernent un marché de plantation de poteaux téléphoniques. Le problème, c’est que cela suppose, d’une part, que nous remportions le marché, d’autre part, que les salariés se forment à un métier qui n’a rien à voir avec ce que nous faisons actuellement : il faut savoir conduire des poids lourds, manipuler des bras de grue…  »

    Le syndicaliste s’inquiète de la situation dans l’entreprise : « Cela devient difficile. Certains restent très combatifs, d’autres moins… Plus de 800 salariés sont actuellement inoccupés, on ne va pas tarder à basculer en chômage partiel, ce qui risque d’aggraver l’hémorragie : on a déjà perdu 1 000 personnes dans le groupe depuis novembre, qui sont parties ailleurs. »

    La direction de Scopelec a entamé une bataille judiciaire, soutenue par le CSE de l’entreprise représenté par l’avocat Ralph Blindauer. Objectif : contester la brutalité de la rupture de contrat et obliger l’opérateur à accorder un délai supplémentaire à son sous-traitant, le temps pour lui de se retourner. Saisi en référé, le tribunal de commerce de Paris a débouté la coopérative, qui se dit désormais prête à attaquer au fond. « Nous allons continuer à mener ce combat, mais nous avons peu de temps devant nous, estime Ralph Blindauer. Dans l’immédiat, ce que nous voulons est simple. Pour les salariés qui vont être embauchés par les concurrents de Scopelec (ceux qui ont récupéré les marchés – NDLR), ils devront l’être dans des conditions correctes, avec au minimum reprise de l’ancienneté. Pour tous ceux qui ne pourraient pas être embauchés ailleurs, nous réclamons un plan social à la hauteur. »

    Ce jeudi, les salariés doivent battre le pavé place de la Bastille. Et appeler au boycott d’Orange.

    orangesous-traitancelicenciements
    New York Times - World

    Un mes de terror en Bucha

    By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022

    Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.

    ‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.

    Read in English

    Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.

    Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.

    Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.

    BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.

    Bucha es un paisaje de horrores.

    Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.

    Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.

    Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.

    Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.

    Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.

    Bucha

    Hostomel a menos de 1 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Centro de Kiev, a 25 km

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Madre asesinada junto a su hija

    Bucha

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Cementerio

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Escuela No. 3

    Calle Vokzalna

    Hijo asesinado junto a su padre

    Hombre que fue por pan

    Makariv, a unos 40 km

    Tres civiles en un patio

    Cuatro cadáveres en la calle

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Hombre decapitado

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Cuerpo en la calle

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    UCRANIA

    Hostomel

    Madre asesinada junto a

    su hija

    Cinco hombres en un sótano

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Mujer abatida en un jardín

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Bucha

    Cementerio

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Escuela

    No. 3

    Hombre en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre que fue por pan

    Cuerpo en la calle

    Tres civiles en un patio

    Hombre decapitado

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Niño en un sótano

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre cubierto de tierra

    Hijo asesinado junto a su padre

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Cinco hombres en un sótano

    UCRANIA

    Hostomel, a unos 1,5 km

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuerpo en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Río Bucha

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Hostomel, a unos 1,5 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuatro cadáveres en la calle

    Cuerpo en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Río Bucha

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.

    Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.

    “Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.

    Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.

    “No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.

    La amenaza constante de los francotiradores

    Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.

    Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.

    Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.

    Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.

    Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.

    Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.

    El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.

    A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.

    Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.

    “Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.

    Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.

    La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.

    Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano

    Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.

    Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.

    Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.

    “Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.

    Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.

    Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.

    El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.

    Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.

    No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.

    A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.

    La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.

    Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.

    Una caminata en busca de agua resulta mortal

    La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.

    Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.

    Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.

    El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.

    “Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.

    Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.

    A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.

    Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.

    Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.

    Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.

    Otra amenaza: los asesinatos en venganza

    En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.

    Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.

    Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.

    En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.

    “Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.

    En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.

    Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.

    “Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.

    Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.

    “Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”

    De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.

    Una llamada alegre, luego el silencio

    Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.

    El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.

    El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.

    Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.

    La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.

    Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.

    Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.

    De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.

    Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.

    Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.

    La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.

    “El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.

    Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.

    “Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.

    Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.

    “Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.

    Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.

    Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.

    ​​

    Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.

    France24 - World

    'Spreading the word': Going door-to-door with Macron campaigners in Paris

    Issued on: 21/04/2022 - 17:04

    Claire PACCALIN

    Just days ahead of the second and final round of the presidential election on Sunday, supporters of Emmanuel Macron are multiplying their efforts to encourage voters to cast their ballots for the incumbent president. But even in a Parisian neighbourhood that voted 42.35 percent in favour of Macron in the first round, strong anti-Macron sentiment persists – particularly among supporters of far-left leader Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on being one of the two presidential finalists.

    "You take the odd numbers, we'll take the even ones," says Amaury Hoymans, 25, to the group of Macron supporters he has mobilised for a stint of door-to-door campaigning in an apartment complex in the 17th arrondissement (district) of Paris.  

    It's 6:30pm, less than a week before the second round of the presidential election, which will see a repeat of the 2017 battle between centrist President Emmanuel Macron and far-right candidate Marine Le Pen.  

    The evening starts well for Amaury and his co-campaigner, Alexandre, 30. The first door they knock on belongs to Jacqueline, 94, who voted Macron in the first round of the presidential election on April 10th.  

    "I don't think anyone else could have handled things better than Macron," she says. "Purchasing power has decreased for sure, but that is the case in other countries too. The Americans admire the state that France is in after Covid. What would Le Pen have done in his place? I'd like to know." 

    "Thank you, Madam," says Amaury. "That's why we're here, to spread the word." 

    A key element of Macron's campaign strategy has involved defending his five-year record in power. At rallies and public meetings throughout the campaign, he frequently talks of the recovery of France's economy following the peak of the Covid-19 pandemic and the falling unemployment rate, which is at its lowest in 15 years (at 7.4%). His "whatever it takes" policy during the pandemic meant a huge injection of public money to keep the economy afloat.  

    'There's no point even coming here, everyone will vote Macron' 

    No one answers door number two, so Amaury and Alexandre leave a campaign leaflet on the doormat and move on.  

    The pair then visit Jean-Marc, 62, and his wife Nicole, 64, both Parisians who plan to vote for Macron in the second round. 

    "There's no point even coming here, everyone will vote Macron," says Nicole. Jean-Marc adds: "Le Pen is forbidden from entering the building!" 

    "In this building, we're against fascists. My father, who is 94, has asked me to vote on his behalf because he's in a wheelchair. Never in his life would he want fascists in power. Do you know why? Because when he was young, he saw Nazis come to his farm in Bourgogne. He has never forgotten. He saw his friends killed because they were in the wrong place at the wrong time." 

    "That's why we need to fight," adds Amaury.   

    Le Pen has tried to distance herself from her party's Neo-fascist beginnings in the early 1970s. Her father, Jean-Marie Le Pen, wrote in a 2005 edition of the far-right magazine Rivarol that the German occupation of France "was not particularly inhumane, even if there were a few blunders, inevitable in a country of 640,000 square kilometres". He has also repeated, on several occasions, that the Nazi gas chambers were a "detail" of World War II history.

    The elder Le Pen was forced out of the National Front in 2015 and in 2018 his daughter renamed the party the Rassemblement National (National Rally) as part of a rebranding effort aimed at softening its image. 

    'Macron's model will only lead to catastrophe'

    But the campaigners do not meet with Macron voters at the next door they knock on. The far-left leader of La France Insoumise (France Unbowed) party, Jean-Luc Mélenchon, came in second in the 17th arrondissement, with 20.50% of the vote, and third nationally with 21.95%. And his voters have found themselves kingmakers in the second round of the election.    

    Thomas, 41, voted for Mélenchon but he says, "I've made up my mind, I will vote for Macron to block Le Pen coming to power. But I don't endorse his policies at all."

    "What attracted you to Jean-Luc Mélenchon?" Amaury asks.   

    "He proposes another model of society," replies Thomas. "Macron's model will only lead to catastrophe. For example, relaunching nuclear power. How are we going to store radioactive waste?"

    Macron wants to reinvest in nuclear power to reduce France's dependence on fossil fuels and, particularly, on Russian oil and gas. He has not yet outlined detailed proposals on how to deal with the waste created by nuclear power stations.

    While on the campaign trail in Charente-Maritime, Macron told FRANCE 24 that "some issues take time, we know that. But if we don't invest or commit ourselves, they take even longer. It depends on how quickly science and technical innovation progress. I want it to happen as soon as possible."  

    But for Thomas, this is not enough: "Relying on progress in engineering in the face of the climate emergency is naive."

    'If I read that, it will discourage me from voting for Macron' 

    The debate heats up when Thomas's partner Virginie, 39, gets home and they start discussing Macron's social welfare policies. 

    "If I read that, it will discourage me from voting for Macron," says Virginie, refusing to take a campaign leaflet.  

    "He's suggesting that people work for unemployment benefits," says Thomas.  

    >> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

    Amaury cuts in: "We don't want to make people work for benefits," he says, adding that it was traditional conservative candidate Valérie Pécresse, who did not make it to the second round, who floated that proposal.

    "We want to guide the unemployed towards employment. Work leads to independence. I think most people would rather work than be jobless."   

    As part of his goal to reach "full employment" – or an unemployment rate of 5% or less – Macron wants to make unemployment benefits conditional on recipients doing 15 to 20 hours of interim work per week. When proposed at a press conference in March, the policy led to a backlash. His minister of labour, Élisabeth Borne, soon clarified that this did not amount to doing work "without being paid". Rather, the hours in question would involve training workshops and classes designed to improve the chances of being hired.   

    "I think when we help, we don't ask for anything in return," says Thomas. "It's a disgusting societal model. I'm really angry about the policies brought forward by this government." 

    "I'll vote for Macron for my friends of Arabic and other origins, but I'm completely against his policies," says Virginie. 

    The 20-minute debate ends with everyone wishing each other a good evening. But later Amaury admits that he could have handled the situation better. "Sometimes we can accidentally come across as arrogant to the people we exchange with," he says. "We often only have a second to express an idea and so sometimes it sounds too aggressive." 

    'A huge difference between Le Pen and Macron'

    As the door-to-door session draws to an end, 50-year-old Salima, who also voted for Mélenchon, answers the door.  

    "The people we know are unsure what to do," she says. "There are those who say there's no way Le Pen can get in, but they're not satisfied with Macron's five years in power. So, they have a choice: not to vote, or to vote for someone they don't like. For me, there's a huge difference between Le Pen and Macron. I'll be voting for Macron on Sunday." 

    "Please don't hesitate to talk to the people you know," says Amaury, in the hope that Salima might persuade a few fellow Mélenchon supporters to vote for Macron – or at the very least, not to vote for Le Pen.

    >> In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    Over the space of an hour, the eight Macron campaigners knocked on around 200 doors, of which 80 were answered. Measuring the effectiveness of door-to-door campaigning in persuading people to vote for a certain candidate is extremely difficult, but the process does allow the campaigners to gather viewpoints and information that later help shape strategy.

    "What we hear on the ground while we're campaigning, we communicate to our bosses in the party," Amaury says.  

    French presidential election © France 24

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    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold

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    Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

    L'Humanité

    Une farce finement ciselée et en petite tenue

    Actu

    THÉÂTRE « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » pièce parmi les plus célèbres de Feydeau, est formidablement servie par une équipe endiablée, dans une mise en scène d’Anne-Marie Étienne.

    Gérald Rossi

    D’abord trois monologues délicieux. Rôtis à point, salés juste comme il faut, formidables servis en apéritifs, avec trois comédiens juchés sur des tabourets, face au public, et devisant comme de vieux compères qui n’écoutent personne d’autre que leur ronron intérieur. « L’homme intègre ; Un monsieur qui n’aime pas les monologues ; Les Célèbres » sont trois tout petits textes écrits par Georges Feydeau, fort peu connus, mais pourtant très amusants, et qui en disent plus long qu’il ne peut y paraître. Sans constituer un préambule, ils se marient bien avec le plat de résistance, la pièce écrite par Feydeau en 1911, soit dix années avant sa mort prématurée : « Mais n’te promène donc pas toute nue ! »

    Le grand spécialiste du Vaudeville, caractérisé comme on le sait par un théâtre où les portes claquent, avec des amants cachés dans les placards, a livré ici un petit bijou qui ne cache (presque) rien. Un spectacle monté un nombre incalculable de fois, avec des bonheurs les plus variés, qui a eu l’honneur de la Comédie française, dans une mise en scène de Jean-Laurent Cochet, comme du cinéma, en 1936, avec notamment Arletty, dans un court métrage de Léo Joannon.

    Transportée cette fois au théâtre de Poche, dans la mise en scène de Anne-Marie Etienne, assistée par Amélie Vanrenterghem, « Mais n’te promène donc pas toute nue ! » s’adapte parfaitement au petit format du plateau de ce théâtre parisien, et même en bénéficie, en concentrant l’action, les vrais et faux quiproquos, les rencontres imprévues… Il ne sait pas nager, comme le lui rappelle avec verdeur son épouse, mais cela n’empêche pas le député Ventroux de briguer le ministère de la Marine. Le couple, avec Marie Torreton et Manuel Le Lièvre est juste savoureux, explosif au quart de tour, maniant la répartie avec un brio savamment partagé. Des bons points aussi pour Léonard Bertrand (Victor), en valet narquois désabusé et plus rusé qu’il ne semble ; et pour Dominique Parent, dans le rôle de Monsieur Hochepaix, gros industriel et maire de la commune surréaliste de Moussillons-les-Indrets.

    Les ambitions de Ventroux seront-elles récompensées ? on en doute. D’autant plus qu’habite juste en face Georges Clemenceau (par deux fois Président du Conseil des ministres), compagnon politique du premier, mais aux premières loges pour lui raser l’herbe sous les pieds. S’il veut faire rire la galerie, Clemenceau sait que le spectacle qui s’agite dans la maison d’en face, est une assurance contre la tristesse. En cause le comportement de la douce épouse, Clarisse, qui passe son temps à se promener en petite tenue, mais chapeau sur la tête, même devant le très surpris Hochepaix. Et lorsqu’elle est piquée à la fesse par une guêpe, alors là, n’en disons pas plus. Les ressorts du comique permettent de rebondir avec justesse, et il serait dommage de bouder le plaisir de rire.

    Théâtregeorges feydeau
    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky confie que sa relation avec Marine Le Pen “pourrait changer”

    « Le président Macron doit choisir », prévient Zelensky

    Si le président ukrainien a indiqué sur BFM TV comprendre « la pression interne » et économique à laquelle fait face Emmanuel Macron, il a prévenu que son homologue devait « choisir entre le business, l’argent, cette histoire (la guerre ndlr) et la lutte pour la liberté, pour les droits de l’Homme, pour la vie ». Volodymyr Zelensky a toutefois admis : « (Emmanuel Macron) est dans une situation difficile, car beaucoup de business en France sont orientés vers la Fédération de Russie », mentionnant que « les élites russes sont toujours venues se reposer en France, à Nice, à Cannes ».

    Zelensky invite Macron à venir sur place pour constater « le génocide »

    Auprès de BFM TV, le chef de l’Etat ukrainien a été questionné sur la position d’Emmanuel Macron de ne pas reconnaître un « génocide » en Ukraine. Volodymyr Zelensky avait jugé ce comportement « blessant ». Ce mercredi, il s’est montré plus apaisé, invitant son homologue à lui rendre visite : « Je pense que Macron a formulé cela du point de vue juridique. Et je crois vraiment qu’il comprendra que c’est un génocide quand il viendra ici. Je l’invite, comme j’invite chaque leader. » 

    Les propos de Zelensky sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron

    Sur BFM TV, le président ukrainien a été interrogé sur Marine Le Pen – qui avait nié l’annexion de la Crimée en 2014 et qui est interdite d’entrée en Ukraine. Pour Volodymyr Zelensky, sa vision de Marine Le Pen pourrait évoluer « si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée » : « Cela dépend tout d’abord de ses principes. Si madame la candidate comprend qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer. » Sans vouloir influencer l’élection présidentielle française en cours, le chef d’Etat ukrainien a tout de même déclaré : « J’ai des relations avec Emmanuel Macron, je ne voudrais pas les perdre. » 

    Des livraisons d’armes françaises dans « le futur immédiat »

    Volodymyr Zelensky a parlé sur BFM TV des livraisons françaises d’armement à l’Ukraine : « On a obtenu certaines choses. En ce qui concerne les détails, je ne suis pas prêt à le dire, mais nous attendons certaines choses. » Le président s’attend toutefois à des livraisons dans un « futur immédiat ». 

    Volodymyr Zelensky assure que Kiev n’a pas encore reçu d’avions de chasse

    Invité de BFM TV, le président ukrainien a indiqué que son pays n’avait pas encore reçu les avions de chasse qui lui ont été promis, contrairement aux annonces du Pentagone, mardi : « Aujourd’hui, nous n’avons pas d’avions de chasse. De quelque type que ce soit. » Volodymyr Zelensky a ajouté : « Nous avons des dates et des garanties accordées, mais encore une fois, nous voudrions d’abord ce qui nous a été promis, et ensuite nous serons reconnaissants. » 

    Pour Zelensky, l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est « une priorité »

    Lors d’une conférence de presse à Kiev, en présence du président du Conseil européen, Charles Michel, Volodymyr Zelensky a jugé que l’Ukraine devait adhérer à l’Union européenne de façon urgente. Pour le président ukrainien, « c’est une priorité pour notre Etat, pour la puissance de notre peuple », relate BFM TV.

    La Russie fait un test réussi du missile « unique » Sarmat

    Le président russe s’est réjoui ce mercredi 20 avril d’un premier test réussi du missile balistique intercontinental Sarmat. Il s’agirait d’une arme de très longue portée « unique », a assuré Vladimir Poutine lors d’un discours diffusé à la télévision, que relaie BFM TV. Le dirigeant russe a en effet déclaré : « C’est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive. »

    Plus d’un million d’Ukrainiens sont retournés chez eux

    Le porte-parole du service ukrainien des gardes-frontières, Andriï Demtchenko, a annoncé ce mercredi 20 avril qu’un total de 1,1 million d’Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l’offensive russe, relaie franceinfo. Ils sont plus de cinq millions à avoir quitté leur foyer pour fuir la guerre menée par l’armée de Vladimir Poutine. 

    Alexeï Navalny s’en prend au RN

    L’opposant russe Alexeï Navalny s’invite dans l’élection présidentielle française et prend position contre Marine Le Pen. Dans une série de messages partagés sur Twitter, il a accusé le Rassemblement national (RN) d’avoir « vendu de l’influence politique à (Vladimir) Poutine », relate L’Obs. L’opposant russe a pointé du doigt le RN – anciennement Front national – pour avoir contracté un prêt de 9 millions d’euros en 2014 auprès d’une banque russe. « Croyez-moi, il ne s’agit pas d’une simple ‘affaire douteuse’ », a-t-il accusé sur Twitter. Alexeï Navalny a ainsi appelé les Français à voter pour Emmanuel Macron : « C’est sans hésitation aucune que j’appelle les Français à voter pour Emmanuel Macron le 24 avril. » 

    1/18 Je me rends compte de l’ironie de la situation: un prisonnier politique russe s’adresse aux électeurs français. Mais techniquement, je suis en prison à cause d’une plainte déposée par une entreprise française.

    — Alexey Navalny (@navalny) April 20, 2022

    « Nous vivons peut-être nos derniers jours » : un soldat ukrainien appelle à l’aide à Marioupol

    Marioupol, cette ville portuaire du sud-est de l’Ukraine assiégée par les forces russes n’est toujours pas tombée. Mais un message publié sur Facebook le 20 avril par Serguiz Volyna, un commandant ukrainien de la 36e brigade de la marine nationale, fait état du désespoir de l’armée ukrainienne présente sur place. « Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures, affirme Serguiy Volyna. L’ennemi est dix fois plus nombreux que nous. Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d’utiliser la procédure d’extraction et de nous emmener sur le territoire d’un pays tiers », rapporte Le Monde.

    Zelensky invite Le Pen à « comprendre qu’elle s’est trompée » sur l’annexion de la Crimée par la Russie

    Au cours d’un entretien donné à BFMTV, Volodymyr Zelensky a évoqué la présidentielle française. Marine Le Pen, interdite de séjour par le ministère des Affaires étrangères ukrainien après avoir défendu l’annexion de la Crimée par la Russie, a été invitée à « comprendre qu’elle s’est trompée » par le président ukrainien. « Si madame la candidate venait à comprendre qu’elle s’est trompée, notre relation pourrait changer », a toutefois ouvert Volodymyr Zelensky qui a également évoqué ses « bonnes relations » avec Emmanuel Macron.

    Après « l’opération spéciale », la télévision russe évoque une « Troisième Guerre mondiale » à propos du conflit ukrainien

    Lors de l’émission « 60 minutes » diffusée sur l’antenne Russia1 – sous contrôle du gouvernement russe – la présentatrice Olga Skabeïeva a qualifié le conflit en Ukraine de « Troisième Guerre mondiale », vendredi 15 avril, rapporte BFMTV. Une déclaration qui intervient après la destruction du navire russe Moskva, jeudi dernier par les forces ukrainiennes. « L’opération spéciale russe en Ukraine s’est transformée en ce que l’on peut facilement qualifier de Troisième Guerre mondiale, c’est tout à fait clair », a déclaré la présentatrice.

    165 000 civils ont été évacués de la ville de Kramatorsk

    Le maire de Kramatorsk Oleksandr Goncharenko a indiqué sur BFMTV que « 165 000 civils ont été évacués » de la ville, dont la gare avait été bombardée par les forces russes. L’édile a ajouté que « 50 000 personnes » n’ont pas pu quitter la zone.

    Un avion américain aurait fourni la position du navire russe Moskva aux forces ukrainiennes avant son attaque, selon le Times.

    Un avion de surveillance marine américain P-8 Poseidon suivait le navire russe Moskva dans les heures qui ont précédé son attaque par les forces ukrainiennes, selon les informations du Times. D’après le quotidien britannique, le P-8 aurait fourni la position du croiseur à l’armée ukrainienne.

    Le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé à Kiev

    Charles Michel, le président du Conseil européen, a annoncé sur Twitter son arrivée à Kiev, mercredi 20 avril. « A Kiev aujourd’hui. Au cœur d’une Europe libre et démocratique », a-t-il tweeté. Le chef d’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky avait également invité le président américain Joe Biden ainsi qu’Emmanuel Macron, à venir sur le territoire ukrainien. Lundi, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes Clément Beaune avait répondu que le président « ira[it] peut-être, si c’est utile. (…) On ne peut pas faire une visite seulement symbolique. ». La Maison blanche a elle précisé qu’il n’était pas prévu que Joe Biden ne s’y rende, indique Le Monde.

    Un accord avec la Russie a été trouvé sur la création d’un couloir humanitaire à Marioupol, annonce Kiev

    Un « accord préliminaire » a été trouvé entre la Russie et l’Ukraine pour évacuer les civils depuis la ville portuaire de Marioupol, a déclaré mercredi 20 avril la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, indique Le Monde.

    L’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, déclare le Pentagone

    Pour renforcer son armée de l’air, l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées, a affirmé mardi 19 avril, John Kirby, le porte-parole du Pentagone, sans pour autant préciser le nombre et l’origine de ces appareils, rapporte Le Monde. « Aujourd’hui, ils ont à leur disposition plus d’avions de chasse qu’il y a deux semaines », a-t-il indiqué lors d’un point presse.

    Moscou préparerait des « référendums » dans le sud de l’Ukraine

    Selon une information du média The Kyiv Independant, qui cite le ministère ukrainien de la Défense, la Russie serait en train de préparer des « référendums » dans les zones occupées de Kherson et Mykolaiv, dans le sud de l’Ukraine, indique Le Monde. Un processus qui rappelle les événements qui avaient eu lieu dans le Donbass, en 2014.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Afghanistan : le groupe État islamique revendique l'attaque mortelle contre une mosquée chiite

    Publié le : 21/04/2022 - 15:21

    FRANCE 24 Suivre

    Le groupe État islamique (EI) a revendiqué, jeudi, l'attaque sanglante contre une mosquée chiite à Mazar-i-Sharif, dans le Nord de l'Afghanistan. Un dernier bilan fait état d'au moins douze morts et de dizaines de blessés.

    Au moins 12 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans une explosion ayant frappé, jeudi 21 avril, une mosquée chiite de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, deux jours après un attentat contre une école d'un quartier chiite de Kaboul.

    "Onze personnes sont décédées sur place et une autre sur la route de l'hôpital", a déclaré à l'AFP Ahmad Zia Zindani, porte-parole du service de Santé de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale. Au total, 58 personnes ont été blessées, dont 32 grièvement, a-t-il précisé.

    Cette attaque a été revendiquée par le groupe État islamique (EI). "Les soldats du califat sont parvenus à placer un colis piégé" à l'intérieur de la mosquée, a annoncé l'EI dans une déclaration sur une chaîne Telegram. Le groupe sunnite ultraradical a activé la bombe à distance alors que la mosquée était remplie de fidèles. 

    Par ailleurs, au moins quatre personnes ont été tuées et 18 blessées à Kunduz (nord-est) dans l'explosion d'une bombe placée sur un vélo, au passage d'un véhicule transportant des civils mécaniciens travaillant pour une unité militaire talibane, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police provinciale, Obaidullah Abedi. Et à Kaboul, un engin explosif placé en bord de route a blessé deux enfants, selon la police de la capitale.

    Des attaques régulières de l'EI contre la minorité chiite

    La sécurité s'est améliorée en Afghanistan depuis le retour au pouvoir des Taliban en août dernier et le retrait des troupes américaines, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire. Des attaques, essentiellement revendiquées par l'État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, surviennent toutefois encore régulièrement.

    Mardi, au moins six personnes ont été tuées et 24 blessées dans deux explosions ayant frappé une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la minorité chiite hazara.                             

    La communauté hazara, qui représente entre 10 et 20 % de la population afghane (environ 40 millions d'habitants), est persécutée de longue date dans ce pays à majorité sunnite. Elle a souvent été visée par l'EI, qui la considère comme hérétique, avant et depuis la prise du pouvoir par les Taliban, qui s'en étaient eux-mêmes pris à elle par le passé.

    Les Taliban tentent de minimiser la menace de l'EI-K et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, qu'ils combattent depuis des années. Ils ont multiplié les raids, notamment dans la province orientale de Nangharar, et arrêté des centaines d'hommes accusés d'en faire partie. Ils assurent maintenant avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

    Ce groupe est accusé d'avoir mené ou a revendiqué quelques-uns des attentats les plus meurtriers survenus ces dernières années en Afghanistan.

    En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles du même quartier chiite de Kaboul visé mardi, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés. Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. L'EI, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.

    Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les États-Unis avaient accusé l'EI d'en être responsable.

    Avec AFP

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    En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

    DECRYPTAGE

    Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

    Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite

    France24 - World

    Marine Le Pen: A political animal vying to win the Élysée Palace

    Issued on: 21/04/2022 - 19:17

    Aude MAZOUE

    Marine Le Pen has worked for years at polishing the rough edges of the far-right National Rally, the party her rabble-rousing father Jean-Marie founded a half-century ago as the National Front, seeking the breakthrough that would finally secure the French presidency. For all her efforts, after eight attempts – Le Pen père's five presidential bids and his daughter's three – the far right now finds itself within striking distance of the Élysée Palace.

    For five long years, Marine Le Pen has been plotting her revenge. Poised once again to vie for France's top job in an April 24 presidential run-off against the incumbent Emmanuel Macron, a rematch of their 2017 clash, she won't be content to lose this one.

    With this campaign, the 53-year-old Le Pen put the finishing touches on her long-standing plan, softening her discourse and her image. Far from the potshots she was happy to fire off on the presidential campaign trail back in 2012, the "mother of cats" – as she now likes to describe herself – is given to posing with her kitties for the media and for her 2.6 million Twitter followers. Gone is the provocative old sniping. The new and improved Le Pen insists that Islam is "compatible with the French Republic". And the 2022 version of her National Rally – rebranded in 2018 to underscore the makeover – no longer pledges to pull France out of the euro currency or even the European Union.

    To be clear, the long road to convincing French voters that the far right is a palatable option – "de-demonisation" is the term – began as far back as 2002, when Jean-Marie Le Pen won a shock place in the run-off and set rivals scrambling, often counter-productively, to keep the party from power.

    >> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

    But in 2022, a sulphurous newcomer appeared on the political scene and accelerated the process. Hardline pundit-turned-politician Éric Zemmour, for his part, didn't bother polishing his remarks or obscuring any demons. Le Pen looked all the more viable, even banal, in comparison. Her results speak for themselves: in the first round on April 10, Le Pen added two points to her 2017 score, tallying 23.15 percent of the vote this time to advance to another final.

    And yet under the blond and smiling surface, it's all still there – a far-right political line knocking at the palace gates, poised to take the helm of a nuclear power and Europe's second-largest economy.

    All the scars of the family business

    Marion Anne Perrine Le Pen was born on August 5, 1968, in Neuilly-sur-Seine, west of Paris. Nicknamed Marine, Jean-Marie Le Pen's youngest child – the third of three girls after Marie-Caroline and Yann – was steeped in politics from infancy. The elder Le Pen founded the National Front the year she turned four.

    In her 2006 autobiography "À Contre Flots" (Against the Tide), Marine Le Pen recounts the literally explosive way politics entered her life when, at the age of 8, she and her family escaped a bombing attack on their Paris apartment – an event she remembers as one of the "most momentous of her childhood".

    The trials and tribulations didn't stop there for the youngest daughter of France's most notorious politician. For the young Le Pen, the limelight was harsh: Her parents' messy divorce in the headlines, erotic photos of her mother in Playboy, the insults that rained down when a 15-year-old Marine hit the campaign trail with her father ahead of municipal elections in 1983. All that adversity might discourage some from politics. Not Marine Le Pen. At 18, she signed up as a member of her father's National Front.

    Not exactly a model student, Marine Le Pen had to sit her baccalauréat high school graduation exam again after scoring 4 out of 20 in philosophy. She chose law school in Paris, where she was by all accounts a "die-hard party animal" before graduating with a master's in law. She followed that up with a post-graduate degree in criminal law in 1991. Beyond the father-daughter pair's physical likeness – Marine's mother nicknamed her "the clone", to which Marine would add "with hair" – the youngest Le Pen inherited her father's taste for dispensing rhetoric. Unsurprisingly then, the cheeky student with the cutting wit embraced the legal profession, plying her trade at the criminal high court in Paris. In an ironic twist, the novice attorney – who volunteered as a public defender on call – found herself representing undocumented migrants in the role.

    'Who on earth is she?'

    Meanwhile, the 24-year-old was paving the road to a political future. In 1993 legislative elections, Le Pen waged an unsuccessful bid for a seat representing a district in the French capital. In 1998, she won election as a regional councillor in the Nord-Pas-de-Calais area of northern France. That same year, Le Pen's private life was a flurry of activity, too; she gave birth to her first child followed by a set of twins less than 11 months later.

    Far-right party politics, too, were far from sedate. A schism in the National Front saw Jean-Marie Le Pen rival Bruno Mégret, who had been pleading for years to shape the party with an eye to winning real power, was expelled from the party – leading a coterie of allies to quit and follow Mégret to a new rival outfit.

    Le Pen père thumbed his nose at critics on all fronts – not least those who questioned his daughter's role in the party, rankled by the junior Le Pen's "modernist" stances on subjects like abortion and religion. Two years later, she would take over as chief of Génération Le Pen, an association rebranded under her stewardship to a plural Générations Le Pen in a sign of the political marketing manoeuvres to come. The group's objective was to attract fresh voters to the National Front.

    Little known to the general public, the next-generation Le Pen started to come out from her father's shadow on May 5, 2002. That night, Jean-Marie Le Pen's long-shot bid for the Élysée Palace fell far short as voters of all stripes gave Jacques Chirac a landslide win to keep the far right from power. After the results dropped, Marine Le Pen appeared for the first time on an election night television broadcast as a stand-in called upon to replace a National Front heavyweight at the last minute. Her performance did not go unnoticed as she teased and aggravated her political opponents. "Who on earth is she?" cried Jean-Luc Mélenchon on France 3 television that night, years before the leftist's own schism from the Socialist Party. "No hate, no intolerance," she retorted, with a mocking smile, as some in the audience jeered her.

    Family betrayals

    Step by step, the political animal continued her long climb to the top. In the north of France, the once-proud rust belt sapped of its industry and jobs, Le Pen found fertile terrain to sow her ideas. She was elected to the European Parliament in 2004 and re-elected in 2009. In 2011, at a National Front party congress in Tours, Jean-Marie Le Pen passed the torch to his daughter after she won a leadership vote handily. She threw her hat in the presidential election ring for the first time in 2012, recouping the party's 2007 losses to score 17.9 percent in the first round but falling short of the run-off. The legislative elections that followed were waged by a coalition of united far-right movements she pulled together and dubbed the Marine Blue Rally.

    Relations with her party's founder, meanwhile, were very publicly souring. Initially, Jean-Marie Le Pen had been permitted to stay on, politely, given the title President of Honour. But the old man – notorious for describing Nazi gas chambers as a "detail" of history and for defending Philippe Pétain, France's collaborationist World War II leader – was not content to be honourably discreet as Marine Le Pen sought to rid the party of its demons in the public imagination. In the end, the elder Le Pen's racist and revisionist salvoes from retirement were the last straw. Marine Le Pen permanently excluded him from the party in 2015. In this family business, betrayal is a two-way street.

    Unfettered in 2017, Marine Le Pen waged her second bid for the French presidency, putting the National Front in the run-off for the first time since her father's 2002 upset before losing to Macron in the final (33.9 percent to his 66.1).

    >> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

    Determined to have another go at the Élysée Palace, Le Pen threw her hat in the ring for a third time in 2022, keen to better her 2017 performance. But party turmoil returned. First, a few choice defectors jumped ship with a splash, showily signing on with Zemmour's rival bid. Then her own niece, Marion Maréchal, too, joined Zemmour, introduced like a prize catch at one of his political rallies. When longtime Le Pen ally Nicolas Bay also left for the competition, the psychodrama was complete; Bay was accused of conducting espionage for the rival far-right camp.

    And yet Marine, seemingly unsinkable, held on. As the election neared, her numbers rose and tactical voting brought some of Zemmour's one-time supporters back onside to carry her to the second round. If she wins the presidency on her third try – as no lesser lights than François Mitterrand and Jacques Chirac have in the past – Le Pen would become the first woman ever elected president in France. She would also bring the far right to power in the country for the first time in the modern political era. 

    This article has been translated from the original in French.

    French presidential election © France 24

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    Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel

    L'Humanité

    Pour découvrir l’Inde entre les lignes

    Le Festival du livre de Paris a lieu au Grand Palais éphémère et extra-muros, du 22 au 24 avril. Invité d’honneur, le sous-continent et sa richesse littéraire. En avant-goût, les étranges opérations d’un chirurgien nommé K, des écritures croisées sur la pandémie et un roman transcontinental très noir.

    Sophie JoubertMuriel Steinmetz

    Le pays où le vol vous coûte un bras

    Le Dr Kaiser est un médecin indien urgentiste « passé par Londres », après avoir grandi dans son pays au sein d’une famille pauvre. Il part pour « là-bas », un pays jamais nommé. Sur place, il rafistole bras et jambes cassés. Un jour, son supérieur lui demande de « soigner » des « mains bousillées », lors de « procédures bâclées ». Ses patients viennent du pénitencier. Jugés coupables, par exemple, d’un vol de matériel électronique, on leur coupe une main, selon les lois médiévales en vigueur.

    Un jour, il est promu à la tête du projet qui consiste à « médicaliser les châtiments », afin de « rendre plus humaine une pratique ancestrale ». On n’ampute plus qu’à l’hôpital, avec du « matériel dernier cri », après anesthésie. Dr K est prêt à tout pour sortir sa fille du besoin et survivre à la mort de son épouse, mais la sensation d’un membre fantôme l’étreint jour et nuit.

    C’est un récit d’effroi absolu, atrocement plausible, que propose l’auteur, né à Srinagar, capitale du Cachemire et qui vit à Londres. Ex-journaliste, notamment à la BBC et au « New York Times », s’il se voue à plein temps à l’écriture, il s’exprime encore dans les médias indiens et britanniques sur la situation au Cachemire.

    M.S.

    Des vies indiennes à l’heure de la pandémie

    Dans cet ouvrage collectif, dix grands écrivains et poètes indiens interrogent la pandémie vécue depuis là-bas. Cela va du poème (« Aujourd’hui j’ai vu un masque facial bleu suspendu à une branche », écrit Arvind Krishna Mehrotra) à la réflexion critique ou au journal intime. Celui de Sarai Rai démarre le 10 mars 2020, lors d’une fête printanière où des gamins d’ordinaire coursent les passants pour les enduire de « couleurs toxiques, de bouses de vache, de zinc », mais aujourd’hui « les rues sont désertes ». Le poète parolier Gulzar note que « les ouvriers et artisans » se ruent « vers leur village natal » parce que « l’une après l’autre toutes les usines ont fermé ». La description de l’exode monstre des travailleurs pauvres des divers États après l’intervention, à la télé, du premier ministre donnant quatre heures à la population pour collecter des vivres avant de se confiner est saisissante. Le Coronasur (corona et « asur », démon) apparaît dans la presse comme nouvelle figure d’une galerie mythologique déjà bien fournie. Et les gens, sur leur balcon, frappent des thalis et autres ustensiles en laiton pour montrer leur solidarité avec le personnel hospitalier. 

    M.S.

    Façon Poirot, entre Londres et Calcutta

    S’il avait eu une moustache, Kamil Rahman aurait pu ressembler à Hercule Poirot, son modèle, le détective belge rondouillard créé par Agatha Christie. Ancien policier, le jeune homme a quitté Calcutta pour Londres, après avoir enquêté sur une sombre histoire de meurtre impliquant un célèbre acteur, sa femme et le fils du premier ministre. À Brick Lane, Kamil travaille désormais comme serveur, non déclaré, dans le restaurant des Chatterjee, de vieux amis de ses parents. Un samedi soir, alors qu’il fait un extra dans la villa d’un millionnaire indien, celui-ci est assassiné, le crâne fracassé d’un coup de bouteille de whisky. En un instant, cette image se fond avec une autre, qui rappelle à Kamil le passé qu’il préfère oublier. Quand Neha, la jeune épouse du millionnaire et meilleure amie d’Anjoli, la fille des Chatterjee, est soupçonnée de meurtre, Kamil retrouve son âme de détective.

    Dans « le Serveur de Brick Lane », son premier roman, Ajay Chowdhury crée un attachant personnage de limier, écartelé entre devoir et sentiments, entre Londres et Calcutta. Jouant avec les codes du roman policier à énigme, l’auteur mène de front deux intrigues et deux temporalités qui finissent par se rejoindre. Un polar alerte qui met au jour les liaisons dangereuses entre show-biz et politique.

    S.J.

    France24 - Monde

    Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza

    Publié le : 21/04/2022 - 01:05Modifié le : 21/04/2022 - 08:38

    FRANCE 24 Suivre

    L'armée israélienne a mené aux premières heures de jeudi des frappes aériennes dans le centre de la bande de Gaza, après qu'une roquette, lancée depuis le territoire palestinien, s'est abattue en Israël, ont déclaré desreprésentants du Hamas et des sources militaires israéliennes. À Jérusalem, des incidents ont eu lieu dans la matinée sur  l'esplanade des Mosquées.

    Des groupes armés palestiniens ont lancé, jeudi 21 avril, une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.

    Jeudi matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué, que "des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa" contre les policiers. "Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu", ajoute le communiqué.

    Mercredi soir, une roquette, la seconde cette semaine, a été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés. Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce micro-territoire de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires.

    "Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a indiqué l'armée israélienne.

    "Détermination" et "résistance"

    "Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

    Or peu après ces frappes de représailles, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.

    Ces échanges de tirs, les seconds cette semaine, interviennent après des heurts ce weekend entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

    "Provocation"

    La présence de juifs - qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite - et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.

    La police israélienne a empêché, mercredi soir, des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.

    Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille Ville de Jérusalem, où est située l'esplanade des Mosquées, une manifestation considérée comme un geste de "provocation" de la part du gouvernement.

    Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville. Et des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.

    Mais la police a bloqué ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre, Naftali Bennett.

    L'ONU "profondément préoccupé"

    "Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission", a dit le Premier ministre." "Je le dis clairement (...), je ne vais pas plier", a rétorqué à l'AFP Itamar Ben Gvir. "En vertu de quelle loi ne suis-je pas autorisé à entrer par la porte de Damas ?"

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", a indiqué, mercredi, son porte-parole à New York. "Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".

    Avec AFP

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    Gaza peine à se reconstruire, trois mois après la guerre éclair entre Israël et le Hamas

    Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

    Israël : Yaïr Lapid propose un plan de développement pour la bande de Gaza

    Valeurs Actuelles

    Selon Frontex, l’immigration illégale a atteint son plus haut niveau en Europe depuis 2016

    40 300. C’est, selon Frontex, le nombre de traversées illégales des frontières européennes recensé entre janvier et mars 2022 – et c’est une estimation basse. Le dernier bilan de l’agence européenne de protection des frontières, publié en cette mi-avril, est éloquent : le premier trimestre de 2022 a dépassé tous les records établis après la crise de 2016, le nombre de traversées illégales ayant augmenté de 57% par rapport à la période janvier-mars 2021. En mars de cette année, près de 12 000 clandestins ont ainsi été repérés à proximité des frontières européennes, soit 29% de plus qu’au mois de mars 2021. Détail majeur : cette augmentation générale n’est pas une conséquence de la guerre en Ukraine. Frontex prend le temps de préciser que « les réfugiés fuyant l’Ukraine et entrant dans l’UE par les points de passage frontaliers ne font pas partie des chiffres » signalés ici.

    Chypre en première ligne

    Dans son rapport, Frontex liste les routes migratoires les plus actives sur la période : sont notamment cités les Balkans (+115% par rapport à 2021), qui représentent plus de la moitié des entrées illégales en Europe. Les clandestins concernés, détaille encore l’agence européenne, sont surtout Syriens et Afghans. L’axe oriental de la Méditerranée (+132%) reste également une route très empruntée, 7 000 clandestins ayant été interpellés sur la période – l’essentiel d’entre eux provenant du Nigéria ou du Congo. À noter que, sur cette zone, l’écrasante majorité des flux clandestins transitent par Chypre, qui comptabilise quelque 5 124 passages signalés sur la période (+302%). En revanche, l’axe occidental de la Méditerranée (Maghreb – Espagne – Italie) semble moins actif que l’an passé : -38% pour la frontière espagnole, -17% pour la frontière italienne.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Le référent Descartes

    Chronique

    Cynthia Fleury

    Il existe des auteurs qui ne sont pas uniquement en partage, comme autant de références théoriques tenues à distance, mais qui forment une colonne vertébrale implicite – donc un référent en tant que tel, irréductible – des œuvres des philosophes qui leur succèdent : Locke, par exemple, pour la pensée anglo-saxonne et, pour la philosophie française, sans nul doute René Descartes.

    Métamorphoses de Descartes, de Camille Riquier (Gallimard, 2022), narre les différents visages du penseur du XVIIe siècle, que l’on trouve chez Husserl, Alain, Bergson… et Sartre. « Le secret de Sartre », sous-titre de l’ouvrage, rappelle la passion folle que l’écrivain de la Nausée eut pour Descartes, s’idéalisant comme un Descartes des temps modernes, aux « vérités simples », le nouveau « penseur à explosions ». Cartésianisme et existentialisme sont les faces d’une même médaille, au sens où « l’existentialisme n’est pas autre chose qu’un effort pour tirer toutes les conséquences d’une position athée cohérente ». Cette possibilité, écrit Sartre, « pour la réalité humaine de sécréter un néant qui l’isole, Descartes, après les stoïciens, lui a donné un nom : c’est la liberté ». Et Riquier de commenter : « Bref, Descartes en 1939, en 1943, sans le poids de la vérité mathématique et du dogme catholique qui pesaient lourdement sur lui, il ne faut plus en douter, c’est Sartre lui-même, un Descartes tout autre, qui enfin avance à découvert. »

    Autrement dit, Sartre serait fidèle à l’audace cartésienne en lui devenant infidèle, et dès lors serait capable de réécrire les Méditations métaphysiques, en supprimant Dieu de l’équation . « Il faudra deux siècles de crise – crise de la Foi, crise de la Science – pour que l’homme récupère cette liberté créatrice que Descartes a mise en Dieu et pour qu’on soupçonne enfin cette vérité, base essentielle de l’humanisme : l’homme est l’être dont l’apparition fait qu’un monde existe » (Sartre ). En reprenant la figure cartésienne, pour la faire aboutir – un instant – à Sartre, Riquier propose une historiographie nouvelle de la philosophie française, non par le « moment » (Worms), non par le courant ou simplement l’influence, mais par la « métamorphose », comme s’il se jouait l’esprit d’une philosophie sur plusieurs siècles, avec l’émergence de différents « réels ».

    Et, surtout, Riquier nous permet de mieux comprendre les philosophes en décelant leurs « secrets », nullement psychologiques, mais conceptuels, problématiques, théoriques, souvent tus mais irrémédiablement présents dans l’œuvre, comme une trame invisible. Sartre s’avère le continuateur de Descartes lorsqu’il défend une morale du faire et de la générosité. Comme si, par-delà l’inachèvement et la disparité de ses écrits (essais, romans, nouvelles, théâtre, etc.), l’œuvre dont il avait eu le projet se révélait un grand tout.

    La chronique de Cynthia Fleury
    L'Humanité

    453 Smic : c'est le salaire moyen des patrons du CAC 40... Du jamais-vu

    Actu

    Le revenu moyen des dirigeants de l’indice parisien de la Bourse de Paris a atteint le record de 8,7 millions d’euros en 2021. Au moment où les prix s’affolent, ces montants vertigineux sont d’autant plus écœurants que dans les entreprises la fourchette d’augmentation des salaires proposée lors des négociations annuelles obligatoires tourne autour des 2,2 % à 2,5 %.

    Clotilde Mathieu

    En 2021, la rémunération des patrons du CAC 40 a battu tous les records. Avec une moyenne annuelle de 8,7 millions d’euros, selon les chiffres publiés par Scalens, celles-ci ont tout simplement doublé par rapport à 2020 (4,5 millions d’euros) et progressé de 60 % par rapport à 2019 (5,4 millions). Soit 453 fois le montant du Smic brut annuel et 228 fois le salaire annuel moyen brut dans le secteur privé. Le précédent record date de 2018, avec 5,8 millions d’euros.

    Une « nouvelle garde » qui se gave

    La semaine dernière, le pactole que devrait toucher le directeur général de Stellantis, ex-PSA, Carlos Tavares, estimé à 66 millions d’euros, avait donné le ton. Avec une envolée boursière en 2021 (+ 21 %), cumulée à la hausse des chiffres d’affaires, mais surtout des marges dopées par les dispositifs mis en place par le gouvernement sans contrepartie et les restructurations effectuées en 2020, les rémunérations variables ont gonflé. À cela s’ajoutent également des « rémunérations exceptionnelles » qui ont atteint en moyenne en 2021 les 2,1 millions d’euros par dirigeant.

    Stellantis : 180 000 € par jour pour Tavares, 40 € de plus par mois pour les salariés...

    Et même le revenu fixe a progressé de 19 %, car « la nouvelle garde » des dirigeants arrivés « se paie beaucoup plus cher », analysent les auteurs du rapport. Et 2022 devrait poursuivre la trajectoire. Rien que la part de rémunération indexée sur les « performances » de l’entreprise et les options d’achat d’actions (stock-options) devrait atteindre, en 2022, 2,8 millions en moyenne (+ 25 %).

    L'échec de la règle du « say  on  pay »

    Au moment où les prix s’affolent, ces montants vertigineux sont d’autant plus écœurants que dans les entreprises la fourchette d’augmentation des salaires proposée lors des négociations annuelles obligatoires tourne autour des 2,2 % à 2,5 %. Soit bien en deçà de l’inflation, indicateur de référence, lequel en mars affichait 4,5 %. En 2022, la perte de pouvoir d’achat des salariés ne laisse pas place au doute. Or, le coup de pouce au Smic et le dégel du point d’indice des fonctionnaires se font attendre.

    Cette gabegie montre une fois de plus que l’appel à la moralisation des rémunérations des grands patrons lancé par Bruno Le Maire en 2019, consistant en ce que « le chef d’entreprise ait un salaire 200, 250 ou 300 fois supérieur à celui du salaire le plus modeste », a échoué. Tout comme la règle du « say on pay », qui consiste à ce que le vote des actionnaires sur la rémunération des dirigeants, autrefois consultatif, soit contraignant, depuis 2017 avec la loi sur la transparence dite Sapin 2. Le 14 avril, lors de l’assemblée générale de Téléperformance, les actionnaires ont approuvé, à 85 %, les 21 millions d’euros du PDG Daniel Julien.

    Sans loi plafonnant les rémunérations...

    À l’inverse, chez Stellantis, le 13 avril, les porteurs d’actions, qui se sont opposés à 52 % aux sommes astronomiques promises à Carlos Tavares, n’ont pas eu gain de cause. Le groupe ayant son siège social aux Pays-Bas, il applique le droit néerlandais où le vote n’est que consultatif. D’ailleurs, note le rapport, « les parts variables record ne sont pas domiciliées en France ».

    Sans une loi plafonnant les rémunérations, comme pour les dirigeants d’entreprise publique (450 000 euros par an), et sans nouveau droit des salariés dans les entreprises pour une autre répartition des richesses et des objectifs, les revenus des patrons explosent et continueront leur envolée sans limites.

    cac 40Salaires rémunérationsscandales financiers
    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : la Russie assure vouloir « libérer » l’est de l’Ukraine

    L’UE annonce de nouvelles sanctions

    Ursula von der Leyen a annoncé, sur Twitter, le renforcement des sanctions occidentales à l’encontre de la Russie, relate Le Point. « Nous renforcerons encore nos sanctions contre la Russie et renforcerons l’aide financière et sécuritaire à l’Ukraine », a déclaré la présidente de la Commission européenne.

    Son annonce fait suite à un entretien, à distance, entre les principaux leaders européens et le président américain, mardi en fin d’après-midi. Un échange long de plusieurs heures à l’issue duquel Américains et Européens ont annoncé avoir obtenu « un large consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin ».

    World leaders firmly stand together in support of Ukraine.

    We will further tighten our sanctions against Russia and step up financial and security assistance for Ukraine.

    Thank you @POTUS for convening this important call.

    We #StandwithUkraine

    — Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 19, 2022

    Pour la Russie, les opérations militaires continuent simplement

    Presque deux mois après le début de l’offensive, les éléments de langage de Moscou varient peu. A en croire les autorités, l’armée russe serait simplement entrée dans une « nouvelle phase » de son « opération militaire spéciale ». « Je suis convaincu que cela sera un moment très important pour cette opération spéciale », a expliqué Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, assurant que la Russie ne cherche qu’à « libérer » l’est ukrainien, relate Le Point.

    Les combats se poursuivent à Marioupol

    Dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines par les forces russes, les combats continuent avec intensité. « Des combats sont en cours à Marioupol. Ce sont des combats de rue et pas seulement avec des armes légères, mais aussi des batailles de chars dans les rues de la ville », a expliqué Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk. « Il y a certains quartiers où des combats de rues continuent, on ne peut pas dire que les Russes les contrôlent » a-t-il ajouté, alors que Moscou pousse pour obtenir la reddition des derniers défenseurs de la ville, retranchés au sein de l’immense usine d’Azovstal où ils mènent une résistance acharnée.

    L’économie mondiale tangue mais résiste

    Dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale, publié ce mardi, le FMI assure que la guerre en Ukraine ne semble pas être « un événement systémique mondial d’un point de vue financier ». Si « la résilience des marchés financiers mondiaux » a été testée par l’invasion russe, dévoilant « des vulnérabilités préexistantes », l’économie mondiale est loin de s’être effondrée pour l’heure, relate Le Parisien.

    76 prisonniers ukrainiens libérés suite à un échange avec la Russie

    Selon Le Figaro, près de 80 prisonniers ukrainiens ont été libérés par Moscou mardi 19 avril, en échange d’autres prisonniers russes dont le nombre n’a pas été dévoilé. « Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. 16 civils sont également rentrés chez eux », a détaillé Iryna Verechtchouk, vice-première ministre ukrainienne, sur Telegram.

    Moscou accuse l’Occident de « tout faire pour faire durer » la guerre

    Le ministre russe de la Défense estime qu’en multipliant les sanctions à l’encontre de Moscou, tout en fournissant armes et argent à Kiev, les puissances occidentales font « tout pour faire durer » la guerre. De son côté, a jouté Sergueï Choïgou, « l’armée russe exécute les tâches fixées par le chef des armées (Vladimir Poutine) pour l’opération militaire spéciale. En conséquence, le plan de libération des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk est mis en œuvre ».

    C’est la première fois depuis fin mars que Sergueï Choïgou prend la parole en public, précise Le Parisien. Selon un ancien oligarque russe exilé en Israël, il aurait été victime d’une grave crise cardiaque.

    « Corps déchiquetés »

    Interrogé au micro de BFMTV, le gouverneur de Louhansk, située dans le Donbass, a alerté sur l’offensive terrible des Russes qui ravagent la zone. « Tous les villages sont bombardés, sans exception. Ils bombardent les maternités, les écoles », a-t-il déploré. Inquiet, le gouverneur a aussi expliqué qu’il ne restait « aucun hôpital » qui n’ait été épargné par l’attaque de Moscou, et évoqué la présence de nombreuses personnes gisant sur le sol, « déchiquetés par des explosions ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Portuguese authorities name formal suspect in ‘Maddie’ McCann disappearance case

    Issued on: 22/04/2022 - 00:57

    NEWS WIRES

    Portuguese prosecutors said on Thursday a man had been formally identified as a suspect in the disappearance of British toddler Madeleine McCann 15 years ago.

    It is the first time Portuguese prosecutors have identified an official suspect in the case since Kate and Gerry McCann, Madeleine’s parents, were named suspects in 2007. They were later cleared.

    Madeleine disappeared from her bedroom on May 3, 2007 during a family holiday in the Algarve region while her parents were dining with friends nearby in the resort of Praia da Luz.

    Prosecutors in Faro, Algarve’s main city, did not publicly name the man but said in a statement he was identified as a suspect by German authorities at its request.

    German police said in June 2020 that Madeleine was assumed dead and that convicted child abuser and drug trader Christian Brueckner was likely responsible for it.

    But, since then, Brueckner, 45, has not been charged with any crime related to the disappearance. He is behind bars in Germany for raping a woman in the same area of the Algarve region where Madeleine went missing in 2007.

    Brueckner has denied being involved in the disappearance of McCann.

    Prosecutors said the investigation has been carried out with cooperation from British and German authorities.

    Brueckner lived in the Algarve between 1995 and 2007 and burgled hotels and holiday flats, according to court documents seen by Reuters in 2020. He also falsified passports and was caught stealing diesel from a Portuguese harbour.

    Portugal’s Judiciary Police handed over documents with hundreds of names related to Madeleine’s case, including Christian Brueckner to British authorities in 2012, according to the force.

    German police received their first tip-off linking Brueckner to the Madeleine’s case in 2013.

    The reasons that led Portuguese prosecutors to identify a suspect now are not clear but it could be related to Portugal’s 15-year statute of limitations for crimes with a maximum prison sentence of 10 years or more.

    Next month will mark 15 years since Madeleine disappeared.

    (REUTERS)

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    Madeleine McCann presumed dead, German prosecutor says

    UNITED KINGDOM

    McCanns release artist's impression of suspect in Maddie case

    UK

    Police announce new leads in Madeleine McCann case

    Valeurs Actuelles

    600 m2, piscine, studio d’enregistrement : Black Lives Matter s’offre une maison à 6 millions de dollars

    Imaginez une splendide villa, nichée dans le sud de la Californie. 600 m2, six chambres et autant de salles de bain, plusieurs cheminées, un studio d’enregistrement, une piscine et son pool-house, un parking pouvant accueillir plus de vingt voitures, etc. Valeur de l’ensemble : six millions de dollars. Le dernier caprice d’une star de la musique ou du cinéma ? Tant s’en faut. Le propriétaire de cette splendide villa n’est autre que la Black Lives Matter Global Network Foundation, a dévoilé la publication américaine New York Magazine, lundi 18 avril. La célèbre organisation antiraciste aurait acheté cette maison en octobre 2020, grâce aux innombrables dons récoltés dans la foulée de la mort de George Floyd.

    Tout devait pourtant rester discret. Selon le New York Magazine, l’opération a été conduite de façon à invisibiliser au maximum les liens entre Black Lives Matter et la luxueuse transaction. C’est Dyane Pascall qui aurait procédé à l’achat, deux semaines après que BLM a encaissé plus de 60 millions de dollars de fonds. Or, Dyane Pascall n’est autre que le directeur financier de Janaya & Patrisse, une société à responsabilité limitée appartenant à Patrisse Cullors, co-fondatrice de BLM, et à son épouse Janaya. Une semaine plus tard, la propriété a été transférée à une autre société à responsabilité limitée située dans le Delaware, garantissant à son propriétaire une discrétion idéale.

    Des antécédents similaires

    Tout le sel de l’affaire, écrit le New York Magazine, réside dans une vidéo publiée par les trois fondatrices de BLM en juin 2021, à l’occasion du premier anniversaire de la mort de George Floyd. Patrisse Cullors, Alicia Garza et Melina Abdullah y évoquent longtemps la « pression » exercée sur elles par « la presse de droite », « l’establishment » et la « suprématie blanche ». En l’occurrence, les trois femmes font notamment référence à une polémique qui avait forcé Patrisse Cullors à quitter ses fonctions au sein de l’organisation. En avril 2021, le Washington Post avait en effet dévoilé qu’elle avait acheté… quatre maisons de luxe, pour la bagatelle de 3,2 millions de dollars. La vidéo en question a, pour sa part, été tournée dans la fameuse villa californienne nouvellement achetée par l’organisation.

    Comment expliquer l’utilité d’un tel achat au nom d’une ONG antiraciste réputée ? Selon le New York Magazine, la direction de BLM a fait circuler une note interne au début de ce mois d’avril, tentant de mettre en place des éléments de langage : la maison aurait été achetée pour servir de « refuge » aux militants antiracistes menacés, ainsi qu’à héberger des productions artistiques.

    Selon des échanges internes consultés par le magazine, des membres de BLM auraient pourtant eux-mêmes pointé l’incohérence d’une maison servant de refuge sécurisé tout en accueillant publiquement des artistes et des représentations culturelles. Par ailleurs, le contenu créé depuis la villa depuis son achat semble pour le moins famélique. De quoi donner quelques maux de tête aux cadres de BLM. Parmi les messages consultés par le New York Magazine, figure même une question d’un de ses dirigeants : « Ne pouvons-nous pas étouffer cette histoire ? » Raté.

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    France24 - World

    Korean leaders Kim, Moon exchange friendly letters in rare break from tensions

    Issued on: 22/04/2022 - 06:04

    NEWS WIRES

    North Korean leader Kim Jong Un has thanked South Korea’s outgoing president for trying to improve relations, a rare gesture of goodwill but one that analysts said may not be enough to head off growing tension between the two Koreas.

    The warm words from North Korea to President Moon Jae-in came in an exchange of letters less than three weeks before Moon leaves office to be replaced by a conservative leader who has already signalled a tougher line on North Korea.

    Analysts were sceptical that North Korea’s message heralded a broader improvement in relations, and warned that the praise for Moon could be a bid to portray his successor, Yoon Suk-yeol, as responsible for any further deterioration in ties.

    North Korean state media was the first to report the exchange and the unexpected North Korean plaudits for the stalled effort by Moon and his liberal administration to engage.

    “Kim Jong Un appreciated the pains and effort taken by Moon Jae-in for the great cause of the nation until the last days of his term of office,” North Korea’s state news agency reported.

    The exchange of letters was an “expression of their deep trust”, it said.

    The letters come against a backdrop of tension since a failed North Korea-U.S. summit in 2019, exacerbated last month when North Korea launched intercontinental ballistic missiles (ICBM), breaking a self-imposed 2017 moratorium.

    Moon sent a letter on Wednesday and promised to try to lay a foundation for unification based on joint declarations reached at summits in 2018, despite the “difficult situation”, the North’s KCNA news agency said.

    Moon’s office confirmed that he had exchanged “letters of friendship” with Kim.

    Moon said the “era of confrontation” should be overcome with dialogue, and that inter-Korean engagement was now a task for the next administration, his spokeswoman, Park Kyung-mee, told a briefing. Moon also expressed hope for the swift resumption of U.S.-North Korea denuclearisation talks.

    North Korea’s Kim said in his reply on Thursday that their “historic” summits gave the people “hope for the future”, and the two agreed that ties would develop if both sides “make tireless efforts with hope”, KCNA reported.

    Pretext for blame?

    The exchange came as U.S. Special Representative for North Korea Sung Kim was in South Korea for talks. The U.S. envoy has said he is open to sitting down with the North at any time without preconditions, but it was unclear whether Moon’s letter specifically proposed a meeting.

    Analysts questioned the North’s true intentions.

    “This looks more like another step in building the pretext to blame Yoon for more escalation from North Korea, rather than an olive branch to Yoon or Biden,” said Markus Garlauskas, a senior fellow with the Atlantic Council think tank and former U.S. national intelligence officer for North Korea.

    Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies in Seoul, said the letters could signal to Yoon that the door for inter-Korean cooperation was still open, and a potential seventh nuclear test by the North or any other future action would hinge on the new government’s approach.

    Yoon takes office on May 10. He has said that he is open to dialogue but greater military deterrence and closer ties with the United States are needed to counter the North’s “provocations”.

    Tension escalated when North Korea last month conducted its first full ICBM test since 2017, and there are concerns that it is preparing to restart nuclear testing.

    Legacy at stake

    Moon staked his legacy on improving inter-Korean ties and helped arrange unprecedented meetings between Kim Jong Un and then U.S. President Donald Trump in 2018 and 2019.

    The three summits held by Kim and Moon in 2018 promised peace and reconciliation but relations have deteriorated, with the North warning of destructive action and demolishing facilities built by South Korean firms for joint projects.

    In 2020, the North spectacularly blew up a joint liaison office on the border. Moon’s government had spent 9.78 billion won ($8.6 million) in 2018 to renovate the gleaming blue-glass structure.

    The two leaders briefly sought to mend ties last year through exchanges of letters, but little progress has been made as Pyongyang criticised Seoul’s “double standards” over its weapons development.

    North Korea’s statement left open the possibility that Moon could have a role as an envoy after he leaves office, but Christopher Green, a Korea specialist at Leiden University in the Netherlands, said it was unlikely to have a positive impact on Moon’s reputation.

    The statement could stir domestic controversy in the South by portraying Moon as “a deluded peacenik who, after all the weapons tests North Korea has conducted in the last eight months, is still writing convivial letters to Kim”, Green said.

    (REUTERS)

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    North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'

    North Korea celebrates founder's birth without military parade

    US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

    L'Humanité

    Olivia Ruiz : « Mes grands-parents ont dû s’installer dans une France où ils étaient indésirables »

    Nos recommandations culturelles

    Musique. Avec son spectacle Bouches cousues, l’artiste de cœur et de conscience tisse un lien profond entre hier et aujourd’hui, entre l’intime et la grande histoire.

    Fara C.

    Au Théâtre des Bouffes du Nord où, fin 2021, elle présente Bouches cousues, Olivia Ruiz surgit du fond de la salle. Dès les premiers vers chantés en espagnol, sa voix nous éclaire. Une étincelle de bonheur, après les longs mois de confinement et de consignes abstruses.

    En cette œuvre, la poétesse du verbe, du son et du geste parle de ses aïeux contraints à l’exil par le franquisme, des républicains espagnols, elle parle d’elle, de nous, des exilés d’aujourd’hui, face à la répétitivité abjecte de l’histoire. Sur le mur du fond de scène, se détache la phrase de Michel Campiche : « Le silence est le refuge de la liberté. »

    La résonance des scènes d'exil

    « Trois de mes grands-parents ont dû fuir l’Espagne et s’installer dans une France pour laquelle ils étaient des indésirables, se souvient la native de Carcassonne. À la maison, on ne parlait pas espagnol, on n’évoquait jamais nos racines. »

    Mais, en cette artiste de cœur et de conscience, la mémoire en germe a trouvé une terre fertile pour fleurir et célébrer avec force et dignité les déracinés, comme en témoigne Bouches cousues. Des chansons populaires devenues des hymnes alternent avec des titres phares d’Olivia Ruiz – Non-dits, J’traîne des pieds, Quedate

    Et, peu à peu, se tisse un lien profond entre l’intime et la grande histoire. Ainsi, El Ejercito Del Ebro (l’Armée de l’Ebre), chant contestataire né sous la guerre d’indépendance et repris pendant la guerre civile, se déploie avec solennité à travers la voix de la charismatique interprète et la musique qui se déroule à la manière d’une marche vibrante de gravité.

    Musique. Marion Rampal « chante la langue des cœurs coulés »

    La scénographie de Jérémie Lippmann conjugue, avec autant de pondération que d’ingéniosité, des projections de créations visuelles, de citations (Pablo Neruda, Boris Cyrulnik…) et d’extraits d’archives (de l’INA et de l’Institut Jean-Vigo).

    Des images montrent, ici, une impressionnante file d’hommes, fusil en main, traversant la campagne ou bien, là, des femmes et des enfants jetés sur les routes avec leurs maigres bagages. Ces scènes d’exil d’hier entrent en résonance avec l’actualité qui pousse des millions d’êtres humains à l’exode. Émotion…

    Le corps s’insurge ou exulte

    La chanteuse aux multiples distinctions irradie de lumière les mots et mélodies, qu’elle porte en osmose avec ses compagnons de musique. Vincent David (guitare, ukulélé), David Hadjadj (claviers, trompette, trombone), Mathieu Denis (basse, contrebasse) et Franck Marty jouant d’insolites instruments (nyckelharpa suédois, charango des Andes, etc.) élaborent des univers qui ouvrent grand l’imaginaire. Et, lorsque l’humble diva se met à danser, c’est le mouvement du corps qui prend la parole, qui s’insurge ou qui exulte.

    Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison

    Bouches cousues, spectacle d’une plénitude prégnante, s’adresse à tous nos sens, nourrit notre pensée, irrigue notre désir d’utopie. Il emporte le public dans une pérégrination poétique libératrice qu’acclament, à la fin, des flots de vivats.

    Bouches cousues,facebook.com/oliviaruizMusique
    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Avant Boutcha, le massacre de Fântâna Albă

    Il y a dans l’histoire (récente) des Roumains et des Ukrainiens un mois d’avril bordé de noir dont on ne parlait qu’à voix basse du temps du communisme. Il a fallu qu’advienne le tournant de 1989 pour que des langues se délient. Le seul endroit habité dans les parages, d’où on aurait pu entendre la fusillade meurtrière, était Fântâna Albă (aujourd’hui Bila Krinitsa, en Ukraine) : un petit village de Roumains et de Lipoveni, dont les aïeux avaient fui les persécutions auxquelles ils étaient exposés dans l’empire tzariste. Après un grand détour par les bouches du Danube, ils étaient venus s’installer, en 1784, au nord de la Roumanie, sur les terres du monastère Putna.

    Le 23 juin 1940, après un ultimatum adressé à la Roumanie, l’Armée rouge envahit le Nord de la Bucovine (à l’époque en Roumanie) et “le pays de Hertsa”, ses chars ne s’arrêtant qu’après avoir dépassé Fântâna Albă. Précisons que le rapt de ces deux territoires n’était point mentionné dans le protocole additionnel secret du pacte Ribbentrop – Molotov, comme l’était la Bessarabie, par exemple : c’était un bonus que s’offrait Staline voyant Hitler pris par sa campagne dans l’Ouest de l’Europe. Le prétexte invoqué : “libérer” les Ukrainiens de cette région afin qu’ils puissent intégrer la grande patrie soviétique. Ceux-ci étaient-ils censés ignorer le  holodomor – la mort de plus de trois millions de leurs conationaux à cause de la famine organisée en URSS  la décennie précédente ? On peut en douter.

    Pour Fântâna Albă, la raison était moins évidente : c’est que dans la belle église (métropolitaine) du village étaient ordonnés les popes pour l’ensemble des communautés de Lipoveni de tout le monde. Le « petit père des peuples » pensait étendre son emprise sur ces quelques millions de russophones qui échappaient à son contrôle. L’enjeu stratégique de ces annexions au détriment de la Grande Roumanie n’était pas si abscons que ça : l’URSS pouvait enfin relier par voie ferrée Odessa et Lvov par Tiraspol, Chisinau et Cernauti (aujourd’hui Tchernovtsy, chef-lieu du nord de la Bucovine). Staline voulait “libérer” les populations vivant sur ce territoire. Comme Poutine qui veut aujourd’hui annexer l’est et le sud de l’Ukraine en prétextant la “libération” des Ukrainiens…

    « Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! »

    Tout laisse à penser qu’à l’origine des événements qui allaient suivre a été la hâte des autorités soviétiques de dresser des listes aussi complètes que possible de “mécontents du régime”, de suspects de déloyauté envers le nouveau pouvoir. Quelle preuve plus éloquente qu’une pétition signée ? On lança donc à cette fin la rumeur conformément à laquelle une ouverture de la frontière serait possible début avril, permettant à tous ceux qui le désiraient de sortir légalement de l’URSS. On organisa une pétition avec les noms de ceux qui voulaient choisir l’exode en Roumanie comme unique solution salvatrice. Et on fixa comme date de rencontre pour tous ceux qui étaient décidés à recouvrer la citoyenneté roumaine le 1er avril.

    Des milliers de gens affluent des villages environnants vers le lieu fixé pour le rassemblement, la localité Hilboca. Prédominaient dans la foule les couples à la fleur de l’âge, mais il y avait aussi des vieillards aux longs cheveux blancs, comme on en portait encore à la montagne, des jeunes, des adolescents. Parmi les femmes, il y en avait qui portaient des enfants dans leurs bras. Un tricolore bleu-jaune-rouge déployé devant affichait la nationalité ; un drapeau blanc à côté et nombre d’écharpes blanches soulignaient le caractère pacifique de la colonne ; plusieurs icônes et bannières d’Église – l’instance sous la protection de laquelle ces gens entendaient se placer. La colonne partie du village Hliboca vers la Roumanie s’égrenait maintenant sur deux bons kilomètres. Y avait-il 2 500 personnes ? 4 000 ? Les chiffres diffèrent. Adoptons l’approximation le plus fréquemment retenue dans la plupart des textes actuels : 3 000 personnes.

    Vers 18 heures et demie, le convoi pénétra dans la clairière Varnitsa. Un espace large, ouvrant sur des collines dont les plus proches figuraient déjà la Terre promise : la frontière avec la Roumanie n’était plus qu’à 3 km. Seulement, avant d’y parvenir, il fallait prendre en compte quelques aménagements qui faisaient finir le trajet en cul de sac : à part “l’entrée”, les trois autres côtés étaient fermés par des tranchées abritant des nids de mitrailleuses. Derrière elles, l’unité de cavalerie soviétique camouflée sous les arbres. Un peu plus haut, deux grandes fosses déjà prêtes…

    Une sommation, en russe, mal comprise ; sous la poussée des arrivants, les premiers rangs eurent du mal à s’arrêter. Alors, un feu d’avertissement éclata : des balles heurtèrent drapeaux et symboles religieux, blessant plusieurs mains qui agitaient des écharpes blanches. Les plus nombreux se jetèrent face à la terre. Et tout d’un coup, dans le silence lourd, on entendit une voix : « Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! Ils n’ont pas reçu cet ordre ! » Quelqu’un s’était brusquement rappelé ce qu’on lui avait dit des jours plus tôt : que les gardes-frontières n’ouvriraient pas le feu sur des groupes plus grands de vingt personnes. Encore une rumeur au cachet NKVD, odieuse quand on la juge à travers le prisme des effets ultérieurs.

    Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là

    Puis se déchaînèrent les mitrailleuses, couvrant de leur aboiement les cris, les hurlements de douleur et les gémissements de ceux qui tombaient ou essayaient, affolés, de se sauver en courant dans toutes les directions. La plupart d’entre eux se ruèrent vers la forêt. Les cavaliers embusqués (des Caucasiens) surgirent alors et chargèrent à la cosaque, sans hésiter à se servir aussi des armes automatiques dont ils disposaient, pour la chasse aux fuyards. Il leur revenait encore la tâche de constituer de petits lots de “prisonniers” qu’ils devaient ramener à Hliboca en vue d’enquêtes sommaires et de jugements expéditifs. Les témoignages que l’on a aujourd’hui proviennent tous de survivants qui, d’une façon ou d’une autre, réussirent à s’échapper à l’arrestation.

    Sautant lestement par-dessus des hommes à terre, l’adolescent de 16 ans, Gheorghe Sidoreac, doublement blessé lui-même, se sauva et vécut tout le restant de ses jours à deux pas de là : mais, en 2014 encore, il avouait ne plus avoir jamais mis les pieds dans l’endroit maudit, la terreur subsistait toujours en lui. Pour ne pas tomber du sommet du haut sapin où il avait grimpé, G.-V. Crasneanu s’y était attaché au tronc de l’arbre : il n’en descendit que deux jours et deux nuits plus tard, lorsque l’agitation prit fin. Gheorghe Mihailiuc est hanté, lui, par l’image de la jeune mère mourante dans une éclaircie, serrant à sa poitrine un garçonnet de deux ans environ. Les Soviétiques achevèrent les blessés par une balle dans la tête – ou par un coup de pelle. Et plutôt chanceux ceux qui en finissaient ainsi avec leurs souffrances : les Lipoveni qu’on fit venir le lendemain pour creuser encore des tombes allaient révéler plus tard que parmi les morts traînés avec les chevaux aux fosses – insuffisantes – il y avait pas mal de personnes encore en vie…

    Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là : hommes, femmes, vieillards, enfants (parmi eux, des nourrissons). C’était le deuxième grand massacre en quelques mois. Au mois d’avril et mai 1940, donc une année avant, le NKVD s’était fait la main à Katyn.

    Hier, l’Armée rouge, aujourd’hui, l’armée russe de Poutine. Les crimes collectifs ont toujours été enveloppés d’un halo d’effroi et de silence. Dans ce cas-là, le silence a été une consigne dont le respect a été strictement surveillé : du temps du communisme, le sujet a été tabouisé des deux côtés de la frontière. L’URSS n’a jamais rien reconnu relativement à ce massacre. Il a fallu attendre qu’un demi-siècle passe pour que des survivants – toujours moins nombreux d’un jour à l’autre – se mettent à parler. La Russie reconnaîtra-t-elle un jour les massacres en Ukraine ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

    Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

    Laura MOUSSET Suivre

    Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

    Valeurs Actuelles

    “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”

    Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.

    Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »

    Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.

    Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.

    « Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »

    Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ? Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.

    Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.

    Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ? Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.

    Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ? La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.

    Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.

    Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.

    Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir … Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.

    Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ? Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.

    Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.

    Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.

    Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ? Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.

    Parlez-nous de votre projet de train… Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…

    Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ? Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.

    Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.

    Où en est votre projet de spectacle en Chine ? Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.

    Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.

    Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.

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    New York Times - World

    Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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    Hong Kong Dispatch

    Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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    By Alexandra Stevenson

    HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

    Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

    Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

    Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

    “It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

    Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

    At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

    Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

    The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

    The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

    Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

    These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

    When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

    After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

    Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

    In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

    The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

    The Latest on China: Key Things to Know

    The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

    A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.

    A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid-19 outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach has put hundreds of millions of people’s lives on pause and could have far-reaching effects.

    A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

    “The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

    When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

    “We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

    Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

    For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

    The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

    When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

    Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

    “Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

    Joy Dong contributed reporting.

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    L'Humanité

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Il était une fois

    Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

    Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

    Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

    Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

    L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

    Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

    Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

    Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

    C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

    Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

    Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

    Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

    Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

    Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

    Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

    Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

    Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

    Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

    Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

     

    grèvescitroënAutomobile
    France24 - Monde

    “Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

    Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

    Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

    Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

    Valeurs Actuelles

    Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”

    « Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.

    Épopée vendéenne

    Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.

    De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.

    Autres diversifications

    Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver

    Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09

    Laura MOUSSET Suivre

    Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.   

    Valeurs Actuelles

    Puy-du-Fou : le parc historique va lancer un train spectacle à travers la France

    Le lancement d’un train d’un genre assez spécial. Voilà ce qu’a annoncé le directeur du parc historique vendéen du Puy-du-Fou, Nicolas de Villiers, mardi 23 novembre, rapporte 20Minutes. À partir de l’été 2023, le train du parc roulera à travers le pays pour proposer un « Grand Tour » d’environ 4000 km de long, ponctué d’arrêts dans des lieux emblématiques de l’Histoire de France, comme les châteaux de la Loire, le vignoble bourguignon, ou la ville papale d’Avignon. Avant bien sûr de conclure en apothéose au Puy-du-Fou.

     

    L’occasion de la privatisation du rail

     

    Nicolas de Villiers l’assume : cette idée lui est venue grâce à la privatisation des chemins de fer français. L’idée est d’y faire rouler un train de luxe, type Belle Epoque (fin XIXe début XXe siècle), avec à son bord, une trentaine de voyageurs-spectateurs qui pourront y jouir d’un luxe qu’aura permis au préalable le déboursement de la modeste somme de 4 900 euros par personne. Le train devrait être composé d’une trentaine de cabines tout confort, d’un bar, et de deux restaurants gastronomiques.

    Pour ce spectacle unique, le Puy du Fou a conçu le théâtre le plus extravagant et le plus insolite jamais inventé : un authentique train Belle Époque grandeur nature qui vous embarquera pour un spectacle de 4000km dès l’été 2023 🎭 pic.twitter.com/0WqT8JxpD6

    — Puy du Fou (@PuyduFou) November 23, 2021

    L’objectif : « Mettre en scène la France et son art de vivre dans un inoubliable voyage », explique le directeur du parc. À noter que le Puy-du-Fou, en plus de son parc originel vendéen, s’est déjà exporté en Espagne, en Russie, et en Chine.

    Vendée : les dernières actualités

    Le Puy du Fou rouvre ses portes pour une année de “transition”

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    France24 - World

    Honduras ex-president Orlando Hernandez extradited to US on drugs charges

    Issued on: 21/04/2022 - 23:30

    NEWS WIRES

    Former Honduran president Juan Orlando Hernandez was extradited to the United States Thursday to stand trial for allegedly aiding the smuggling of hundreds of tons of cocaine to America and receiving millions of dollars in bribes.

    The 53-year-old, whose 2014 to 2022 stint as president was plagued by allegations of corruption, risks spending the rest of his life in prison if convicted.

    AFP witnessed Hernandez’s departure from an air force base in Tegucigalpa on a Drug Enforcement Administration plane destined for the United States. He is due to appear in a New York court on Friday.

    Hernandez is accused of having facilitated the smuggling of some 500 tons of cocaine – mainly from Colombia and Venezuela – to the United States via Honduras since 2004, starting long before his presidency.

    In turn, he allegedly received “millions of dollars in bribes... from multiple narcotrafficking organizations in Honduras, Mexico and other places,” according to a US Embassy document.

    An indictment filed by prosecutors in New York charged Hernandez with three counts of drug and weapons offences.

    “Hernandez abused his position as President of Honduras... to operate the country as a narco-state,” US Attorney General Merrick Garland told reporters.

    Not even three weeks after leaving office following elections, a warrant was issued for Hernandez’s arrest at Washington’s request, and he surrendered to police on February 15.

    He was then held at a police special forces prison in the capital Tegucigalpa.

    Hernandez portrayed himself as an ally of the US war on drugs during his tenure, helping to extradite several narcotics kingpins.

    Washington even supported his re-election in 2017 despite a constitutional one-term limit and accusations of voting fraud.

    But several drug traffickers since told US prosecutors they had paid bribes to the president’s inner circle, and by the time he left office, US drug enforcers were ready to move against Hernandez.

    ‘Narco-state’

    US prosecutors say the former president turned Honduras into a “narco-state” by involving the military, police and civilians in drug trafficking to the United States.

    He is alleged to have received millions of dollars from multiple drug trafficking organizations, including from the former leader of the Sinaloa Cartel, known as El Chapo.

    In return, drug traffickers in Honduras were “allowed to operate with virtual impunity,” Garland said.

    An alleged Hernandez associate, Geovanny Fuentes Ramirez, was sentenced in the United States in February to life in prison and a fine of $151.7 million for smuggling tons of cocaine with the ex-president’s aid, according to prosecutors.

    And his brother, ex-congressman Tony Hernandez, was given a life sentence in the United States in March 2021 for drug trafficking crimes in which Juan Orlando Hernandez was said to have been a co-conspirator.

    This month, a judge authorized the extradition to the United States of former national police chief Juan Carlos Bonilla, accused of running drug trafficking operations for Hernandez.

    The former president, known as JOH in his country, denies the allegations against him.

    Hernandez left office on January 27 when leftist Xiomara Castro became president of this country, which has a poverty rate of at least 60 percent among its 10 million inhabitants.

    On March 28, the 15-member Supreme Court of Honduras – all judges appointed during Hernandez’s first term – ratified his extradition.

    In a statement, the former president’s family protested his “innocence” and said he was a “victim of revenge by the drug traffickers he himself had extradited or forced to flee to the United States.”

    These had told lies about Hernandez in a bid to have their own sentences reduced, the relatives said.

    (AFP)

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    Honduras court approves extradition of ex-president Hernandez to US

    Honduran judge approves ex-president Hernandez’s extradition to US on drug charges

    Xiomara Castro inaugurated as first woman president of Honduras, with US pledging support

    L'Humanité

    Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

    Il était une fois

    Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

    Dominique Bari

    Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

    Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

    Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

    Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

    Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

    Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

    Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

    Les femmes sont les proies privilégiées

    Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

    Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

    « La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

    Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

    À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

    Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

    La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

    Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

    Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

    La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

    4 250 autres plaintes déposées

    Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

    Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

    La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

    Implication de cadres du BJP et de la police

    En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

    Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

    Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

    Laboratoire de l’intégrisme hindou

    Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

    dalitsindenarendra modi
    Valeurs Actuelles

    Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

    Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

    Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

    Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

    En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

    « Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

    L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

    De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

    Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

    “La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

    Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

    Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

    Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

    En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

    Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

    Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

    « La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

    Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

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    France24 - World

    UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament

    Issued on: 21/04/2022 - 18:21

    FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

    British lawmakers on Thursday triggered an investigation into allegations that Prime Minister Boris Johnson misled parliament in his initial responses to reports that he and his staff broke Covid-19 lockdown rules.

    Lawmakers approved a motion calling for a parliamentary committee to determine whether Johnson's denials of rule-breaking amounted to a contempt of the House of Commons in light of his subsequent police fine for breaching regulations.

    The motion was passed without any opposition after the government abandoned an earlier attempt to delay any decision on whether or not to hold the investigation.

    The move, approved by cries of “aye” and without a formal vote in the House of Commons, means parliament’s Committee of Privileges will investigate whether Johnson knowingly misled parliament — historically a resigning offense if proven.

    The probe piles more pressure on a Conservative prime minister whose grip on power has been shaken by claims he flouted the pandemic rules he imposed on the country, then repeatedly failed to own up to it.

    Johnson’s Conservatives have a substantial majority in parliament, but many lawmakers are uneasy with the prime minister’s behaviour. The government initially said it would order Conservative lawmakers to oppose Labour’s motion, but later backtracked in the face of party disquiet and gave them a free vote.

    Johnson wasn't attending the vote on a scandal that has rocked his leadership of the country and the Conservative Party. He was more than 4,000 miles (6,400 kilometers) away in India, insisting he wanted to “get on with the job” of leading the country.

    First British PM to break the law while in office   

    Johnson was fined 50 pounds ($66) by police last week for attending his own birthday party in his office in June 2020, when people in Britain were barred from meeting up with friends and family, or even visiting dying relatives.

    Johnson is the first British prime minister ever found to have broken the law while in office.

    He has apologised, but denied he knowingly broke the rules. Johnson’s shifting defense — initially saying there were no illegal gatherings, then claiming it “did not occur to me” that the birthday event was a party — has drawn derision and outrage from opponents, who have called for him to quit.

    “The truth is simple and it’s this – he lied to avoid getting caught, and once he got caught, he lied again," Scottish National Party lawmaker Ian Blackford said in the House of Commons. 

    Usually lawmakers are forbidden from accusing one another of lying, but Blackford was not reprimanded by the Speaker.

    'Utterly depressing'

    A growing number of Conservatives are uncomfortable about defending a leader who broke rules he imposed on the country. Until now, many have indicated they will wait and see whether public anger translates into losses for the party at local elections on May 5.

    A few have called openly for Johnson to go, and the number is growing.

    “It is utterly depressing to be asked to defend the indefensible,” said Conservative legislator William Wragg. "Each time part of us withers.”

    Lawmaker Steve Baker, until now a prominent supporter of Johnson, said that Johnson “should be long gone” for violating the “letter and spirit” of the rules.”

    Johnson and his allies argue that it would be reckless for the country to change leaders now amid the war in Ukraine and a cost-of-living squeeze sparked by soaring prices for energy and food.

    As he flew out to India for a two-day visit focused on boosting economic ties, Johnson again denied knowingly misleading parliament and insisted he would lead the Conservatives into the next national election, due by 2024. 

    He said aboard his plane to the western Indian state of Gujarat that there might be “some imaginary circumstances in which I might have to resign, but I don’t propose to go into them. I can’t think of them right now.”

    (FRANCE 24 with AP and REUTERS)

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    UK's Johnson announces end to all Covid restrictions

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    UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties

    'Partygate'

    UK's Boris Johnson apologises to parliament 'unreservedly' for lockdown parties

    L'Humanité

    Coup de force colonialiste en Tunisie

    Il était une fois

    Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

    Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

    C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

    Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

    Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

    Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

    Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

    Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

    Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

    Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

    « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

    À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

    Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

    Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

    « Le soutien de la classe ouvrière de France »

    Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

    Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

    Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

    Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

    Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

    Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

    Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

    Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

    Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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    Valeurs Actuelles

    L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

    « Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

    Les promesses du large

    L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

    Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

    L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

    Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

    Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Biden announces more military aid, questions Russian claims of controlling Mariupol

    Issued on: 21/04/2022 - 06:45

    FRANCE 24 Follow

    US President Joe Biden on Thursday authorised another $800 million in military aid for Ukraine, citing a "critical window" in the conflict as Russia conducts a major offensive in eastern Ukraine. The new military package will include heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition and tactical drones, Biden said. Follow the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    4:59am: Ukraine says Russia planning sham independence vote in occupied regions

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused Russia of planning to “falsify” an independence referendum in the partly occupied southern regions of Kherson and Zaporizhzhia.

    In a video message Thursday evening, Zelensky urged residents of areas under occupation to not provide any personal information, like their passport numbers, to the Russian forces.

    “This is not to help you... This is aimed to falsify the so-called referendum on your land, if an order comes from Moscow to stage such a show,” the Ukrainian leader said. “This is the reality. Be careful.”

    Kyiv in early March accused Moscow of planning a referendum in Kherson similar to a 2014 Crimea poll, in which an overwhelming number of residents voted to join the Russian federation.

    That vote, which took place after a Russian takeover of the region, was condemned as illegal by Ukraine’s government and the West.

    The eastern pro-Russian territories of Donetsk and Lugansk also declared independence in the wake of referendums denounced as illegitimate by the international community.

    “Any ‘Kherson People’s Republics’ are not going to fly,” Zelensky warned. “If someone wants a new annexation, it can only lead to new powerful sanctions strikes on Russia.”

    Kherson was the first major city to fall to Russian forces after their February 24 invasion of Ukraine.

    To the north, the Russian army also controls a vast area surrounding the city of Zaporizhzhia, which remains in Ukrainian hands.

    1:37am: Fate of Mariupol’s trapped residents is in Putin’s hands, says mayor

    Russian President Vladimir Putin alone can decide the fate of the 100,000 civilians still trapped in Ukraine’s war-torn Mariupol, Mayor Vadym Boichenko told Reuters on Thursday, saying that satellite images of a mass grave site were proof Russians were burying bodies to try to hide the death toll.

    Earlier Putin claimed victory in the battle for Mariupol after nearly two months of siege that has led to the most intense battles of the war and its worst humanitarian catastrophe. Under heavy bombardment, citizens who did not flee have suffered without electricity, heating or water.

    “It’s important to understand that the lives that are still there, they are in the hands of just one person – Vladimir Putin. And all the deaths that will happen after now will be on his hands too,” Boichenko said in an interview.

    Putin on Thursday said Russian troops had “liberated” Mariupol, which would make it the biggest city to fall into Russian hands since the start of what Moscow calls a “special military operation.” Russia denies targeting civilians.

    “There were no plans to liberate the city. It was a plan of destruction,” Boichenko said. He estimated that 90 percent of the southeastern port city had been damaged or destroyed since Russia invaded Ukraine on February 24.

    1:02am: OAS suspends Russia as permanent observer

    The Organization of American States on Thursday suspended Russia as a permanent observer until it “ends its hostilities” and withdraws troops from Ukraine.

    The regional bloc’s executive body, the Permanent Council, adopted the resolution with 25 votes in favor out of 34 active members. No votes were cast against the measure, while there were eight abstentions.

    The resolution stated that the OAS was “immediately” suspending Russia until its “government ends its hostilities, withdraws all of its military forces and equipment from Ukraine’s internationally recognized borders and returns to the path of dialogue and diplomacy.”

    If Moscow meets these criteria, it could be reinstated, according to the resolution.

    US Secretary of State Antony Blinken said “the United States welcomes the adoption” of the resolution, adding that the “OAS action today sends a clear message to the Kremlin”.

    April 22, 12:03am: Canada would support Sweden and Finland joining NATO, Trudeau says

    Canada would support including Sweden and Finland in the NATO military alliance, Prime Minister Justin Trudeau said on Thursday, after Russia’s invasion of Ukraine has prompted both countries to consider joining.

    “Conversations are being had around Sweden and Finland looking to join NATO, and Canada, of course, is very supportive of that,” Trudeau told reporters when asked if he backed the two countries joining the North Atlantic Treaty Organization.

    11:51pm: Ukrainian troops begin training in Britain as Johnson steps up support

    A small number of Ukrainian troops are being trained in Britain for the first time since the start of the Russian invasion as Prime Minister Boris Johnson steps up his military support to help Ukraine fight off its neighbour.

    The troops began training with armoured patrol vehicles donated by Britain this month, Johnson’s spokesman said. The spokesman said Britain, in conjunction with its allies, was providing new types of equipment to Ukrainian soldiers that they may not have used before.

    “It is only sensible that they get requisite training to make best use of it,” the spokesman said. “We are always conscious of anything perceived to be escalatory but clearly what is escalatory is the actions of (Vladimir) Putin’s regime.”

    Johnson, under pressure over parties at his Downing Street residence during the coronavirus lockdown restrictions, has been at the forefront of efforts to supply Ukraine with military equipment since the start of the war.

    11:42pm: Ukraine's Zelensky says Russia has rejected proposal for an Easter truce

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday said Russia had rejected a proposal for a truce over the Orthodox Christian Easter period this weekend but added he still harbored hopes for peace.

    Zelensky made the remarks in his nightly video address. The Orthodox Easter service starts late on Saturday into Sunday morning.

    © Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)

    10:55pm: Putin says Mariupol ‘liberated’, US calls it ‘disinformation’

    President Vladimir Putin claimed victory in the biggest battle of the war in Ukraine on Thursday, declaring the port city of Mariupol "liberated" after nearly two months of siege. The US State Department however called Putin's claim to have “liberated” the port city "yet more disinformation from their well-worn playbook". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv on the claims and counterclaims.

    10:10pm: US says Ukrainian forces still hold ground in Mariupol

    The US understands that Ukrainian forces still hold ground in Mariupol and President Putin's claim to have liberated the city is disinformation, the US State Department said on Thursday.

    "We understand that Ukraine's forces continue to hold their ground and there is every reason to believe that President Putin and his defense minister's show for the media that we saw in recent hours is even yet more disinformation from their well-worn playbook," State Department spokesman Ned Price told a news briefing.

    9:44pm: Russia captured 42 villages in Donetsk region: Ukrainian official

    Russian forces captured 42 villages in the eastern Donetsk region on Thursday, but Ukraine might take them back, according to an aide to the chief of staff to President Zelensky. 

    "Today 42 villages were added to the list of those that have been occupied. This is at the expense of the Donetsk region," said Olena Symonenko on Ukrainian national television. "This happened today and might be that our forces will win them back tomorrow."

    9:04pm: Ukraine needs $7 billion a month to recover economic losses: Zelensky

    Ukraine needs $7 billion a month to function amid the devastating "economic losses" inflicted by Russia, said President Zelensky.

    The figure is an increase from Kyiv's previous estimate of $5 billion in monthly needs.

    In a virtual address to a World Bank forum, Zelensky said the global community needed to exclude Russia immediately from international financial institutions, and urged all countries immediately to break relations with Moscow.

    Zelensky told the leaders of the IMF and World Bank that Russian forces in his country "are aimed at destroying all objects in Ukraine that can serve as an economic base for life. That includes railroad stations, food warehouses, oil refineries."

    He also noted the Russian blockade of Black Sea ports has blocked Ukrainian exports, impacting world food safety.

    7:46pm: UK sanctions Russian army chiefs, including 'Butcher of Bucha'

    Britain has announced new sanctions targeting Russian army chiefs, condemned by the UK foreign minister as having Ukrainian blood on their hands.

    The Foreign Office announced a swathe of sanctions against "generals committing atrocities on the front line, as well as individuals and businesses" supporting President Putin's military.

    Those blacklisted include Lieutenant Colonel Azatbek Omurbekov, reportedly the head of a Russian military unit that has committed alleged war crimes in the town of Bucha, near Kyiv. He has been nicknamed "the Butcher of Bucha" by English-language media.

    Foreign Secretary Liz Truss tweeted that the sanctions were on "those with Ukrainian blood on their hands".

    NEWS: Today I announce new sanctions on those with Ukrainian blood on their hands including the commander of the unit which occupied Bucha and other individuals and businesses supporting Putin’s military.We are relentless in support of Ukraine.https://t.co/kUMdnKjJ5D

    April 21, 2022

    Three Russian generals are also targeted, as well as defence ministry spokesman Igor Konashenkov, according to an updated list on the government website.

    The acting emergency situations minister Alexander Chupriyan has also been added to the list.

    Organisations added to the blacklist include the Kalashnikov arms concern, famous for producing the AK-47. The UK said Russian troops have used its weapons in Ukraine.

    5:22pm: Russia slaps travel ban on Kamala Harris, Facebook's Zuckerberg and other prominent Americans

    Russia has expanded an entry ban on 29 US officials, businesspeople and journalists in retaliation for sanctions imposed over the Kremlin's military campaign in Ukraine.

    The sanctions list, published by the Russian foreign ministry, includes US Vice President Kamala Harris, Facebook founder Mark Zuckerberg, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks and Pentagon spokesperson John Kirby, among others.

    "These individuals are denied entry into the Russian Federation," the foreign ministry said in a statement, which added the travel ban would remain in effect "in perpetuity".

    4:41pm: Biden targets Russia, helps Ukraine with new measures

    In his address from the White House, President Biden announced a series of measures to help Ukraine and target Russia amid what he called a “critical window” as Russia prepares for a next phase of war.

    Here are some more details:

    • Biden announced an additional $800 million in military aid for Ukraine, but he also warned that Congress will need to approve additional assistance. The new military assistance package includes heavy artillery, 144,000 rounds of ammunition, and drones for Ukrainian forces.  It builds on roughly $2.6 billion in military assistance that Biden had previously approved for Ukraine.
    • The US is banning Russian-affiliated ships from American ports, joining Canada and European nations, in the latest step to pressure Russia.
    • A new refugee scheme, "Unite for Ukraine" will allow Ukrainians who have an American sponsor to stay for up to two years, but would not provide a path to citizenship. "It will be fast, it will streamlined," Biden said.

    And here's the US president's full speech:

     

    3:45pm: Ukrainian PM visits White House: US official

    Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal visited the White House on Thursday before President Joe Biden was due to deliver remarks on the next tranche of US aid for Ukraine, according to a US official.

    It was not clear if the Ukrainian prime minister was meeting with Biden or whether he would be present at the upcoming announcement.

    The US will provide an additional $500 million in financial assistance to Ukraine to help it sustain salaries, pensions and other government programs, a Treasury official said Thursday.

    The new funding comes on top of $500 million in economic aid that Biden unveiled in March.

    3:35pm: Zelensky says 120,000 civilians blocked from leaving Mariupol

    Around 120,000 civilians are blocked from leaving Mariupol, said Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

    Responding to remarks by Russian Defence Minister Sergei Shoigu that its forces control most of Mariupol, Zelensky said that Russia controls most of the city, but Ukrainian troops remain in a part of it.

    3:27pm: ‘There were tanks, and shooting, and people were scared’

    Mariupol Mayor Vadym Boichenko provides details of the terrifying bid by around 200 people to flee the besieged port city this morning. The attempt failed due to the intense Russian bombardment.

    3:21pm: Spanish, Danish leaders announce new military aid to Ukraine during visit

    Spain has sent a new batch of 200 tonnes of ammunition and military supplies to Ukraine, more than doubling the quantity of military aid it has sent so far, said Spanish Prime Minister Pedro Sanchez during a visit to Kyiv.

    Sanchez and his Danish counterpart Mette Frederiksen jointly met Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv on Thursday.

    Sanchez also said his country will ask the International Criminal Court (ICC) to investigate alleged Russian war crimes in Ukraine and that it plans to send war crimes investigators there.

    Danish Prime Minister Frederiksen said her country would give further military aid worth $90 million to Ukraine and support further sanctions against Russia.

    Speaking at briefing in Kyiv, Frederiksen said Denmark's total military assistance amounted to around $146 million.

    3:05pm: More than 7.7 million people displaced in Ukraine: IOM

    More than 600,000 additional people were internally displaced in Ukraine in the first 17 days of April, according to an International Organization for Migration (IOM) report released Thursday.

    The figure pushed the total number of people displaced since the start of the war to 7.7 million, or 17 percent of the population.

    The new assessment conducted between April 11 and 17 showed that women represent at least 60 percent of those on the move. More than half of internally displaced persons, mainly in eastern Ukraine, reported a lack of some food products.

    The UN estimates that more than 5 million people have fled Ukraine, mainly for neighbouring countries, since the February 24 start of the invasion.

    2:46pm: Ukraine calls for 'urgent' evacuations from Mariupol steel plant

    Ukraine's foreign ministry has called for a humanitarian corridor to be opened immediately to allow civilians and wounded fighters to be evacuated from the Azovstal plant in Mariupol holding out against Russian forces.

    "Hundreds of civilians, children, injured Ukrainian defenders are trapped in plant's shelters. They have almost no food, water, essential medicine. An urgent humanitarian corridor is needed from the Azovstal plant with guarantees people will be safe," the Ukrainian foreign ministry said in a statement. 

    Mariupol Mayor Vadym Boichenko said around 200 people were waiting to evacuated from Mariupol this morning, but no buses had arrived as of mid-afternoon. A small convoy of buses managed to evacuate some people from the besieged port city on Wednesday, said Boichenko.

    But around 100,000 people still remain in the city and evacuation prospects for Thursday evening were low, he added.

    1:50pm: A further 51,000 Ukrainians flee war, UN says

    A total of 5,085,360 Ukrainians have fled the country since Russia invaded on February 24, the UN refugee agency said Thursday. The figure marks an increase of 50,921 from Wednesday's data, UNHCR said.

    Women and children account for 90 percent of those who fled abroad, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up unable to leave.

    The UN's International Organisation for Migration (IOM) said an additional 218,000 citizens of third-countries – largely students and migrant workers – have also escaped to neighbouring countries. Beyond the refugees, the IOM estimates 7.1 million people are displaced within Ukraine.

    1:49pm: Stung by criticism, Germany says it is open to sending Ukraine heavy weapons

    Germany is examining what extra maintenance and ammunition its stock of ageing Marder armoured infantry fighting vehicles will need for Ukraine to use them, Foreign Minister Annalena Baerbock said.

    On the second day of a tour of Baltic states, Baerbock addressed criticism by allies and commentators of Germany's apparent foot-dragging on delivering the weaponry Kyiv says it needs to fend off Russian attacks.

    "There are no taboos for us with regard to armoured vehicles and other weaponry that Ukraine needs," she told a news conference with her Estonian counterpart on Thursday.

    12:10pm: More than 1,000 bodies in Kyiv morgues, Ukrainian official says

    The bodies of more than 1,000 civilians are being stored in morgues in the Kyiv region after Russian troops withdrew from areas around the capital, a senior Ukrainian official told AFP Thursday.

    "1,020 bodies (of) civilians, only civilians, in the areas of all the Kyiv region," were discovered, Olga Stefanishyna, Deputy Prime Minister for European and Euro-Atlantic Integration of Ukraine, told AFP in Borodyanka.

    "These are only civilians collected from buildings, but also on the streets," she said, specifying that the deaths date to the beginning of Russia's invasion of Ukraine in late February.

    12:08pm: Russia closes Baltic consulates, expels employees

    Russia has ordered the closure of the Latvian, Lithuanian and Estonian consulates and asked their employees to leave in a retaliatory move, Moscow's foreign ministry said on Thursday.

    In a statement, Russia's foreign ministry said it was closing the Latvian consulates in St Petersburg and Pskov, the Estonian consulate in St Petersburg and its office in Pskov, and the Lithuanian consulate in St Petersburg.

    Earlier in April, Latvia and Estonia each ordered the closure of two Russian consulates over Russia's actions in Ukraine, while Lithuania told the Russian ambassador to leave.

    11:18am: Kharkiv is under intense bombardment, mayor says

    Ukraine's second-largest city Kharkiv was under intense bombardment on Thursday, its mayor Ihor Terekhov said.

    "Huge blasts, the Russian Federation is furiously bombing the city," Terekhov said in a televised address.

    He said that around 1 million people remain in the northeastern city, while about 30 percent of the population have evacuated, mainly women, children and the elderly.

    11:18am: Italy should cut off Russian gas 'soon', minister says

    Italy is ethically obliged to stop buying Russian gas "soon" as the payments are funding the Ukraine war, the country's Ecological Transition Minister Roberto Cingolani said in an interview Thursday.

    "I think that we will have to stop supplies of gas from Russia soon for ethical reasons," he told La Stampa newspaper.

    The minister is currently on a two-day trip to Angola and Congo Republic seeking energy deals as Italy scrambles to reduce its dependency on Russia, which provides about 45 percent of Italian gas. "We are diversifying our sources with great speed," he said.

    9:43am: Putin hails so-called 'liberation' of Mariupol

    President Vladimir Putin on Thursday hailed Russia's "liberation" of Mariupol after Defence Minister Sergei Shoigu told him Moscow controlled the Ukrainian port city apart from the Azovstal steel plant.

    "Block off this industrial area so that not even a fly can escape," Putin said in a televised meeting, adding it would be "impractical" to storm the huge industrial area, where more than 2,000 Ukrainian servicemen remain according to Shoigu.

    9:42am: Putin cancels Russian plans to storm Mariupol steel plant, opts for blockade instead

    President Vladimir Putin on Thursday ordered the Russian military to cancel plans to storm the Azovstal plant in the Ukrainian port city of Mariupol and said he wanted it to continue to be hermetically blockaded instead.

    Putin gave the order to Sergei Shoigu, his defence minister, who had previously told Putin that more than 2,000 Ukrainian fighters were still holed up in the vast plant, which has a large underground component to it.

    "I consider the proposed storming of the industrial zone unnecessary," Putin told Shoigu in a televised meeting at the Kremlin. "I order you to cancel it."

    Putin said his decision not to storm the Azovstal plant was motivated by the desire to safeguard the lives of Russian soldiers.

    9:40am: Troops defending battered Mariupol plead for outside help

    Besieged Ukrainian troops defending Mariupol called desperately for outside help Wednesday, warning the strategic port could fall within hours as Russia demanded they surrender and the latest civilian evacuation bid failed.

    Raising tensions, Russia meanwhile said it had tested a new nuclear-capable intercontinental ballistic missile. The United States said it had been notified and the test was not deemed a threat.

    In the latest ultimatum issued in its battle to capture Mariupol after a two-month siege, Moscow made another call for the city's defenders to surrender by 1100 GMT.

    8:58am: Ukraine says nine bodies found outside Kyiv, some 'with signs of torture'

    The bodies of nine civilians, some showing signs of torture, have been found in the town of Borodyanka outside the Ukrainian capital Kyiv, a senior police official said.

    "These people were killed by the occupiers and some show signs of torture. I want to emphasise that these people were civilians. The Russian military knowingly shot civilians who did not put up any resistance," the head of the police in the Kyiv region said overnight Wednesday to Thursday.

    8:57am: Spanish, Danish PMs visit Kyiv

    The Spanish and Danish Prime Ministers Pedro Sanchez and Mette Frederiksen will visit the Ukrainian capital of Kyiv on Thursday to support the Ukrainian President Volodymyr Zelensky, their respective offices said.

    Sanchez already arrived in Kyiv, his office said in a statement. It was not immediately clear whether Denmark's Prime Minister Frederiksen had arrived yet.

    The parties would discuss further support for the Ukrainians and the prosecution of "war crimes and human rights violations", the Danish Prime Ministry said in a statement.

    8:56am: Forthcoming US aid will be 'more specific' to war's new phase

    US President Joe Biden is expected to unveil an $800 million military assistance package for Ukraine on Thursday, noted FRANCE 24's Kethevane Gorjestani, "a package that will likely see more artillery; more weapons that are more specific to this new part of the war in Ukraine, this new offensive by the Russians in eastern Ukraine."

    8:55am: 'Not much movement on the ground'

    Russia's offensive in the east "seems to still be taking the form mainly of artillery barrages, strikes all along the frontline – particularly in the Donbas but not only in the Donbas, because the southern city of Mykolaiv for example is still being targeted," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

    "Some infrastructure belonging to the local state TV channel there was hit," Cragg continued. "But there's not been much movement on the ground. The Russian forces perhaps haven't really yet launched their full-scale ground offensive to take this territory. Or else, if they've tried to launch it, they haven't had much success."

    8:52am: Ukraine says four buses carrying evacuees have left Mariupol

    Four buses carrying evacuees from Mariupol have left the besieged and destroyed port city where Ukrainian forces are battling to retain control, the government said on Thursday.

    "Four evacuation buses managed to leave the city yesterday through the humanitarian corridor," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on social media, adding that evacuations of women, children and the elderly would continue Thursday. "The security situation is difficult. Things may change," she added.

    7:33am: UK's Johnson arrives in India for hard sell on anti-Russia action

    British Prime Minister Boris Johnson arrived in India on Thursday touting job-creating investment but facing long odds to get his reluctant counterpart Narendra Modi to back Western action against Russia.

    India has refused openly to condemn the Kremlin for its invasion of Ukraine, reliant as it is on Russian imports of energy, agricultural goods and military hardware.

    Foreign Secretary Liz Truss came away from New Delhi empty-handed last month when she pressed the Indians to do more against Russia, and Modi has also given short shrift to appeals from US President Joe Biden.

    Johnson's spokesman told reporters that Ukraine would feature in summit talks on Friday. He said the intention was not to "lecture" Modi but to "broaden the (Western) coalition".

    7:32am: Russian forces advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, UK military says

    Russian forces are advancing from staging areas in Donbas towards Kramatorsk, which continues to be hit by rocket attacks, a British military update said on Thursday.

    High levels of Russian air activity continue as it seeks to provide close air support to its offensive in eastern Ukraine, and to suppress and destroy Ukrainian air defence capabilities, the British Ministry of Defence tweeted in a regular bulletin.

    "Russia likely desires to demonstrate significant successes ahead of their annual 9th May Victory Day celebrations. This could affect how quickly and forcefully they attempt to conduct operations in the run-up to this date," the tweet added.

    7:02am: Chechnya's Kadyrov says Russia will capture Mariupol on Thursday

    A top ally of President Vladimir Putin said Russian forces will seize the last main stronghold of resistance in the besieged city of Mariupol on Thursday, after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.

    Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since it invaded Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned cities to rubble.

    "Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation," Ramzan Kadyrov, the head of Russia's north Caucasian republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.

    7am: Biden to speak on Ukraine war amid expectation of new military aid

    US President Joe Biden will deliver an update on the Russian invasion of Ukraine on Thursday as he works to complete a new arms package for its military.

    Biden is to address Americans from the White House Roosevelt Room at 9.45 a.m. (1345 GMT) and a source familiar with the planning said he is "expected to provide an update on our efforts to support Ukraine and the assistance we are providing.”

    The new arms package was likely to be roughly the same size as an $800 million one announced last week but details were still being worked out, another US official told Reuters earlier.

    3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow

    A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.

    Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.

    “The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.

    Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.

    “Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.

    The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.

    Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”

    The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.

    “The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.

    It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”

    2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine

    G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.

    In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.

    “International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.

    12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’

    Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.

    The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.

    “Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.

    “Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.

    In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.

    “Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing material support to Ukraine,” it said.

    (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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    War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

    The France 24 Interview

    EU foreign policy chief Borrell says bloc 'will continue' providing military support to Ukraine

    Perspective

    'There is no independent journalism left in Russia': Exiled journalist Denis Kataev

    L'Humanité

    Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

    Actu

    Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

    Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

    Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

    En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

    Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

    L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

    Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

    Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

    Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

    Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

    La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

    Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

    Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

    Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

    Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

    La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

    Emmanuel Alcaraz, historien

    Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
    Valeurs Actuelles

    Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

    Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

    L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

    Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

    « Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

    Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

    Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

    L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

    De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

    Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

    C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

    Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

    Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

    Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

    Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

    Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    L'Humanité

    Les lesbiennes manifestent contre l’extrême droite

    Actu

    MARCHES Comme l’an dernier, plusieurs défilés sont prévus en France, samedi, pour défendre la visibilité lesbienne, avec un mot d’ordre : contrer le Rassemblement national.

    Kareen Janselme

    Grande absente de nos rues depuis 1979, la marche lesbienne avait fait sa réapparition l’an dernier, entraînant avec surprise près de 10 000 personnes dans son sillage parisien, mais aussi à Lyon, Toulouse et Bordeaux autour du même mot d’ordre : « La PMA pour toutes ». Un an plus tard, le collectif organisateur Collages lesbiens s’est dispersé dans plusieurs villes. Dans la capitale, une vingtaine de jeunes militantes se sont retrouvées autour du tout nouveau collectif Libération lesbienne. Aucun doute quand au thème cette année : « Les lesbiennes contre l’extrême droite ».

    « On n’a pas trop le choix, racontent les membres du collectif. Quand on a vu les résultats du premier tour, on a changé l’orientation de nos slogans autour d’une vraie PMA pour toutes, et contre les thérapies de conversion des personnes trans au Royaume-Uni. » Le contexte de la marche, en amont du second tour de la présidentielle, a changé la donne. « Avec l’extrême droite, c’est le droit de circulation des personnes racisées qui est en jeu, le droit du sol, mais aussi le droit des LGBTI, le droit des femmes… Marine Le Pen remet continuellement en question l’IVG, la PMA aussi… »

    C’est pourquoi le collectif appelle sans ambiguïté à glisser le bulletin Emmanuel Macron dans les urnes, estimant porter la voix des minorités, des invisibilisés, mais aussi des personnes interdites de vote comme les travailleurs sans papiers. « Nous appelons aussi à s’inscrire sur les listes électorales. Il est important de pouvoir voter aux législatives, là où on pourra vraiment faire une différence. Nous sommes conscientes qu’au niveau de la gauche il y a des personnes qui aimeraient ne pas voter du tout. C’est bien beau de vouloir faire la révolution, mais, en attendant, c’est l’extrême droite qui est armée. Nous, nous n’avons rien d’autre que la démocratie pour nous défendre. Ce n’est pas parce qu’on s’abstient de voter qu’on peut échapper aux lois qui sont votées. Il faut voter, se syndiquer, militer pour les droits de chacun. »

    Un engagement qui n’a rien d’anodin pour ces militantes : « Quand il y a eu les débats sur le mariage pour tous, j’étais au collège. Je me suis fait harceler quand il s’est su que je n’aimais pas juste les hommes. À partir de ce moment-là, j’ai fait très attention. Seuls mes proches savent que je suis lesbienne. Pour ma sécurité, mes camarades à l’université ne le savent pas. Je ne connais pas suffisamment leurs orientations politiques ni leurs convictio ns. Surtout qu’aujourd’hui je porte le voile, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Car, au sein de ma propre communauté, je ne peux pas forcément en parler. » L’une de leurs amies, identifiée par des voisins lors d’une marche des fiertés à Lille, s’est fait frapper en rentrant chez elle. Une autre s’inquiète d’être virée de la maison si son père l’apprend. « Heureusement, l’an dernier avec le Covid, on portait des masques. Je suis consciente de m’exposer et de prendre un risque, mais j’estime cette cause plus grande que moi. » Aux côtés de leurs amies lesbiennes, trans, racisées, handiféministes, elles prendront donc part au défilé samedi, à 13 heures, place de la Nation à Paris.

    lesbiennesmarche des fiertésExtrême droite
    France24 - World

    Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

    Issued on: 19/04/2022 - 18:05

    A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

    Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

    "From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

    The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

    Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

    FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

    François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

    This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

    However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

    Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

    The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

    When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

    The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

    Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

    The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

    The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

    Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

    The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

    If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

    If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

    This article has been translated from the original in French.

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    UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

    EYE ON AFRICA

    UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

    L'Humanité

    Sur Facebook, les brigades du pire

    Actu

    Justice Deux policiers ayant échangé des messages à connotation raciste sur le site TN Rabiot Police officiel comparaissaient le 20 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.

    Camille Bauer

    Il a l’air de ne pas comprendre pourquoi il est là. « Je ne vois pas d’injure à caractère raciste. Je suis surpris d’être devant vous », explique à la barre le brigadier Patrick C., crâne chauve et accent du Midi. Assurant sa défense, il est le seul des deux prévenus à être présent, ce 20 avril, devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, pour répondre des faits d’« injure publique à caractère racial », en raison de propos publiés sur le groupe Facebook TN Rabiot Police officiel. Également appelé à comparaître pour « provocation publique à la discrimination », le gardien de la paix Fabrice D.-P. est, lui, resté en Thaïlande, où il s’est installé après s’être mis en disponibilité. Symptôme de la difficulté à lutter contre la haine en ligne, l’enquête n’a permis d’identifier que ces deux auteurs, parmi les très nombreux commentaires racistes, sexistes ou homophobes retrouvés sur les 900 pages d’échanges saisies.

    Du racisme, sur ce groupe Facebook de près de 8 000 abonnés, pour l’essentiel des policiers, Patrick C. n’en a pourtant pas vu beaucoup. « Sur dix ans, ça m’est arrivé une ou deux fois de voir des commentaires plus que limites », explique-t-il. Il évoque un groupe « corporatiste » mais « de bonne tenue », à « l’ambiance bon enfant ». Ce sont pourtant des centaines de commentaires et d’images nauséabonds, dont l’existence a été révélée en juin 2020 par un article de StreetPress, qui avaient conduit le ministère de l’Intérieur a demandé l’ouverture d’une enquête. « On se dit que vous avez une attention sélective », rétorque la rapporteuse, Sophie Combes. Même si, effectivement, TN Rabiot aborde des thèmes liés à la carrière des policiers, « on est interpellé par des commentaires plus problématiques ». Elle donne des exemples, comme ce post : « Les balancer à la mer ira plus vite et, au moins, les mammifères marins auront autre chose que du plastique à manger. »

    Le brigadier était mis en cause pour un commentaire posté au lendemain d’une attaque au couteau à Romans-sur-Isère, en avril 2020, par un réfugié soudanais : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. C’est plus facile de les traiter de méchants racistes fascistes et tout ça, et pendant ce temps-là, ça continue à rentrer par tous les trous. » Devant les juges, il a regretté une réaction trop rapide, motivée par « un état de tristesse et de colère » devant « le télescopage entre un réfugié soudanais et la verte campagne française ». « Est-ce qu’on ne peut pas voir des propos outrageants ou généralisants ? » lui demande la juge. « Quand je dis poubelle, ce ne sont pas les gens que je vise, c’est la France. C’est l’absence de filtres, de politique migratoire cohérente », justifie-t-il. Un argument balayé par la procureure, Aude Duret, dans son réquisitoire. « Dans ce message, vous ne parlez pas de politique migratoire, mais bien de gens.(…) On a bien des propos injurieux, qui vont contre les valeurs fondamentales de notre République, à commencer par l’égale dignité entre les hommes. »

    mis en cause mais pas sanctionnés

    « J’ai l’impression qu’il doit y avoir une sanction pédagogique. Je vais prendre pour des gens qui ne sont pas là, pour des propos que je n’ai pas tenus », s’est inquiété Patrick C. Les avocats des parties civiles (Licra, SOS Racisme, Maison des potes) ont aussi regretté le faible nombre de prévenus dans cette affaire. « Vous dites que vous n’êtes pas raciste. Je crois que vous le croyez. Je fais le procès d’un inconscient. Ce n’est pas le procès de la police, mais quand même d’une certaine police, celle qui est pleine de préjugés, a plaidé Me Jérôme Karsenti. TN Rabiot, c’est un groupe de policiers qui se sent entre soi, bien au chaud. Ce qui choque, c’est la parole libre, qui s’exprime sans complexe. » Rien n’a d’ailleurs cessé. Fabrice D.-P., l’autre mis en cause pour avoir écrit à la suite d’une manifestation de sans-papiers place de la République : « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les “gauchiasses” puants et les immigrés qui ne feront même pas 1/10 du quart de ça chez eux. Comme Trump ! », a continué à poster de nombreux commentaires racistes sur les réseaux sociaux. Depuis la Thaïlande, une dictature qu’il loue, il y a fait campagne pour Éric Zemmour.

    Le tribunal correctionnel rendra sa décision le 22 juin. Dans son réquisitoire, la procureure a demandé trois mois avec sursis pour Patrick C. et « une peine plus sévère de 90 jours-amende à 100 euros » avec risque de privation de liberté s’il n’obtempère pas pour Fabrice D.-P., en raison de trois mentions sur son casier judiciaire, dont une pour escroquerie et une autre pour violence conjugale. « Mais ce qui interroge le plus, c’est que ces policiers puissent continuer à exercer sans être sanctionnés », déplore Samuel Thomas, de la Maison des potes. Il a demandé une peine supplémentaire de privation de droits civiques, avec l’espoir d’obtenir leur révocation de la police nationale.

    policeracismejustice
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

    Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

    « Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

    Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

    Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

    Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La première mesure des élus du RN : chasser la LDH

    Actu

    Ciblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.

    Eugénie Barbezat

    Dans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »

    empêcher toute activité

    Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.

    Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».

    Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »

    Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : «  Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »

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    France24 - World

    ‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

    Issued on: 05/04/2022 - 22:02

    Benjamin DODMAN Follow

    The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

    Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

    He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

    "I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

    “See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

    Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

    “They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

    Collapse of the post-Cold War order

    Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

    In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

    In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

    “NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

    “Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

    Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

    >> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

    “Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

    “France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

    Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

    Nord Stream repentance

    The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

    “What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

    Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

    The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

    >> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

    German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

    “We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

    The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

    Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

    “We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

    Running after a chimaera

    The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

    An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

    “Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

    Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

    “We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

    A tour of France’s chateaux

    Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

    “The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

    The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

    While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

    No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

    “A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

    “The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

    As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

    “We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

    >> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

    Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

    “We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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    Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

    France24 - Monde

    Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

    Publié le : 08/04/2022 - 12:30

    Caroline DE CAMARET

    Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

    Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
    • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
    • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

    France24 - Monde

    Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

    Publié le : 07/04/2022 - 16:12

    Xavier CHEMISSEUR

    Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

    L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

    "Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

    Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

    "Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

    Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

    "La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

    Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

    "C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

    Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

    Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

    "C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

    Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

    "Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

    Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

    "L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

    Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

    Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

    "La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

    Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

    "L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

    Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

    Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

    "C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

    Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

    "Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

    Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

    Présidence française de l'UE

    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    L'Humanité

    La première mesure des élus du RN : chasser la LDH

    Actu

    Ciblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.

    Eugénie Barbezat

    Dans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »

    empêcher toute activité

    Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.

    Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».

    Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »

    Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : «  Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »

    ligue des droits de l'hommeRassemblement national
    New York Times - World

    A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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    Toronto Dispatch

    Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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    By Catherine Porter

    Photographs by Ian Willms

    TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

    The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

    And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

    “There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

    As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

    The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

    “It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

    “Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

    Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

    For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

    There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

    Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

    But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

    “It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

    The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

    “It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

    In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

    Two of those were along Queen Street West.

    Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

    “It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

    Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

    In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

    But the crowded competition has pushed some shops out of business.

    By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

    “There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

    In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

    Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

    Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

    “It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

    Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

    Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

    “Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

    She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

    “Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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    France24 - Monde

    Washington fait appel de l'annulation du masque obligatoire dans les transports

    Publié le : 21/04/2022 - 02:44

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    Le gouvernement américain a annoncé, mercredi, faire appel de la décision de justice annulant l'obligation de porter un masque dans les transports publics. Selon les autorités sanitaires, le masque reste "nécessaire pour la santé publique" contre le Covid-19.

    Le gouvernement américain a annoncé, mercredi 20 avril, faire appel de la décision de justice ayant levé en début de semaine le port obligatoire du masque dans les transports publics aux États-Unis.

    Le ministère de la Justice avait dit vouloir attendre l'avis de la principale agence sanitaire fédérale du pays, les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), avant de prendre une décision. Les CDC lui ont finalement demandé de faire appel, estimant que le port du masque obligatoire dans les transports restait "nécessaire pour la santé publique" contre le Covid-19.

    Cet appel intervient deux jours après qu'une juge fédérale a estimé que les autorités sanitaires outrepassaient leurs prérogatives en obligeant au port du masque dans les transports, par exemple dans les avions, les trains ou encore les bus. Dans la foulée, les grandes compagnies aériennes du pays ont abandonné la contrainte du masque, suivies par la compagnie ferroviaire Amtrak ou les compagnies de VTC comme Uber.

    Tensions en vue

    Certains responsables se sont par la suite inquiétés que cette décision d'une magistrate siégeant en Floride ait pour conséquence, si elle n'était pas combattue, de restreindre l'autorité des CDC à l'avenir. Mais l'appel du gouvernement américain pourrait compliquer la situation, et possiblement créer des tensions pour les voyageurs si l'obligation du port du masque était finalement rétablie, alors qu'elle était déjà difficilement respectée.

    Le port du masque est un sujet très sensible notamment pour les stewards et hôtesses de l'air, qui ont dû depuis deux ans faire face aux réticences de nombreux passagers, certains devenant violents. Il a encore été signalé à l'agence chargée de la sécurité du transport aérien aux États-Unis, la FAA, 744 incidents liés au masque depuis le début de l'année.

    Les États-Unis enregistrent actuellement de nouveau une hausse du nombre de cas quotidiens de Covid-19, liée au sous-variant BA.2 d'Omicron.

    Avec AFP

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    Aux États-Unis, une juge lève l'obligation du masque dans les transports publics

    Valeurs Actuelles

    Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

    La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

    Une inflation de 5 à 8 % 

    Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

    Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

    Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

    Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    The young rebels fighting for democracy in Myanmar

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    Myanmar is now in a state of civil war. What started in February 2021 as a mass protest movement against the military coup is now an armed uprising.

    The junta is under attack across the country from a loose network of civilian militias called the People’s Defence Forces.

    They’re fighting to create a democratic Myanmar.

    The BBC gained rare access to the rebel jungle training camps where young protesters have been turned into soldiers.

    They're up against a well-trained military, armed by Russia and China, that’s willing to use brutal tactics to hold on to power.

    As the death toll mounts and the world looks away, can this people’s movement win?

    Reporters: Banyol Kong Janoi and Chit Aye

    Camera: Chit Aye

    Produced and directed by: Rebecca Henschke, Kelvin Brown and Ko Ko Aung

    Edited by: Kelvin Brown, Carole Bertinet and Paul Harris

    France24 - Monde

    En Haïti, crash meurtrier d'un petit avion près de Port-au-Prince

    Publié le : 21/04/2022 - 04:19

    FRANCE 24 Suivre

    Un petit avion commercial s'est écrasé, mercredi, près de la capitale haïtienne. Les cinq passagers sont décédés et un chauffeur de moto-taxi a été tué dans le crash.

    Au moins six personnes ont péri, mercredi 20 avril, à Haïti, dans le crash d'un petit avion commercial dans la commune de Carrefour, près de la capitale Port-au-Prince.

    L'appareil assurait le trajet entre Port-au-Prince et Jacmel, dans le sud du pays, a précisé à l'AFP le responsable de la police de Carrefour, Pierre Belamy Samedi.

    Les cinq passagers de l'avion, dont le pilote, sont décédés. En s'écrasant, l'appareil a tué un chauffeur de moto-taxi et percuté un camion qui transportait des produits de consommation, faisant cinq blessés graves, selon le juge Moïse Jean. Tous les blessés ont été transportés à l'hôpital.

    Le Premier ministre, Ariel Henry, s'est dit dans un tweet "profondément attristé" par le drame, adressant "(ses) sympathies aux familles des victimes".

    Le trafic aérien s'est largement développé en Haïti depuis l'an dernier, toute circulation routière sécurisée vers le sud du pays étant rendue impossible par les affrontements entre gangs à Martissant, quartier de Port-au-Prince traversé par l'unique route allant dans cette direction.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    En Haïti, le Premier ministre justifie son maintien au pouvoir et appelle à des élections

    INTERVIEW

    "La date du 7 février marquait un garde-fou institutionnel en Haïti"

    Violences en Haïti : deux journalistes assassinés près de Port-au-Prince

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev

    Publié le : 20/04/2022 - 04:10Modifié le : 20/04/2022 - 22:36

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    À Marioupol, la situation semble de plus en plus désespérée pour l'armée ukrainienne dont les derniers soldats sont retranchés dans une usine. Par ailleurs, le couloir humanitaire destiné à évacuer des civils depuis le port assiégé "n'a pas fonctionné", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. En visite à Kiev, le président du Conseil européen, Charles Michel, a promis que l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre". Retrouvez le cours des événements du mercredi 20 avril.

    • 2 h 12 : les ministres des Finances du G7 promettent plus de 24 milliards de dollars à l'Ukraine

    Les ministres des Finances des pays membres du G7 ont annoncé avoir fourni et s'être engagé à apporter, avec la communauté internationale, un soutien supplémentaire de 24 milliards de dollars à l'Ukraine en 2022 et au-delà, ajoutant qu'ils étaient prêts à faire plus si nécessaire.

    Les ministres ont regretté la participation de la Russie à plusieurs forums internationaux, notamment aux réunions du G20, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. "Les organisations internationales et les forums multilatéraux ne devraient plus mener leurs activités avec la Russie de manière habituelle", était-il écrit dans un communiqué.

    • 2 h 04 : l'Ukraine travaille en coulisses pour réduire les expéditions de gaz russe via Nord Stream 1

    L'Ukraine travaille en coulisses pour convaincre les alliés occidentaux de changer la route des livraisons de gaz russe du gazoduc Nord Stream 1 au profit du gazoduc ukrainien, ce qui augmenterait l'influence de Kiev dans son conflit avec la Russie, ont déclaré des responsables de l'énergie à Reuters.

    Une telle décision obligerait la Russie à faire transiter par l'Ukraine une plus grande partie de son gaz destiné à l'Europe. Moscou devrait ainsi payer davantage de droits de transit, ce qui pourrait aider la défense de l'Ukraine en temps de guerre et dissuader la Russie d'endommager les gazoducs ukrainiens dans l'intervalle, ont déclaré ces responsables aux parlementaires américains et aux responsables de l'administration Biden à Washington la semaine dernière.

    • 1 h 05 : Kiev dit soupçonner la Croix-Rouge d'être "complice" de la Russie

    Une responsable ukrainienne a reproché au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de ne pas coopérer avec son pays sur le sort de réfugiés ukrainiens en Russie, le soupçonnant d'être "complice" de "déportations", des accusations vivement rejetées par le CICR.

    • 0 h 23 : des ministres occidentaux protestent contre la présence de la Russie au G20

    Des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, réunis mercredi en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, ont quitté la séance plénière ou éteint leur écran pour protester contre la présence de la Russie.

    "La guerre est incompatible avec la coopération", a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, en ouverture, en exhortant la Russie à "s'abstenir de participer aux réunions du G20". Son homologue russe Anton Silouanov a rétorqué : "Le G20 a toujours été et reste avant tout un forum économique".

    • 0 h 12 : les Occidentaux s'attendent à des cyberattaques russes massives contre eux

    Les États-Unis et quatre autres pays occidentaux ont prévenu que leurs services de renseignement disposaient d'informations selon lesquelles la Russie s'apprêtait à lancer des cyberattaques massives contre les alliés de l'Ukraine. Les pays formant l'alliance dite des "Five Eyes" - États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande - ont précisé que Moscou pourrait faire appel à ces groupes cybercriminels pour lancer des attaques contre des États, des institutions, et des entreprises.

    • 23 h 32 : Israël envoie des équipements de protection à l'Ukraine

    Après de longues hésitations, Israël a indiqué qu'il acceptait, pour la première fois, d'envoyer des équipements de protection (des casques et des gilets pare-balles), à l'armée ukrainienne.

    • 23 h 16 : Négocier avec Vladimir Poutine, c'est s'opposer à un crocodile, selon Boris Johnson

    Selon le dirigeant britannique, Vladimir Poutine a clairement fait comprendre qu'il entendait prendre le contrôle d'une plus grande partie du territoire ukrainien et pourrait lancer une nouvelle offensive contre la capitale Kiev.

    "Comment pouvez-vous négocier avec un crocodile qui a votre jambe entre ses mâchoires ? C'est la difficulté à laquelle font face les Ukrainiens", a déclaré Boris Johnson à des journalistes à bord d'un avion le transportant en Inde pour une visite de deux jours. "Il est très difficile d'imaginer comment les Ukrainiens peuvent négocier avec Poutine étant donné son manque évident de bonne foi", a-t-il ajouté.

    • 22 h 14 : Kiev propose à la Russie des négociations à Marioupol

    L'Ukraine a proposé à la Russie une "session spéciale de négociations" à Marioupol, ville portuaire sur la mer d'Azov assiégée, a déclaré Mykhaïlo Podolyak, conseiller de la présidence ukrainienne et un des négociateurs avec la Russie.

    "Nous sommes prêts à tenir une 'session spéciale de négociations' à Marioupol. Pour sauver nos gars, (le bataillon) Azov, les soldats, les civils, les enfants, les vivants et les blessés. Tout le monde", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

    • 20 h 28 : le couloir d'évacuation depuis Marioupol "n'a pas fonctionné", selon Kiev

    Le couloir pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine "n'a pas fonctionné", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, en accusant les Russes d'avoir violé le cessez-le-feu et bloqué les cars. "Malheureusement, le couloir humanitaire de Marioupol n'a pas fonctionné comme prévu aujourd'hui", a déploré la responsable dans la soirée après avoir annoncé dans la matinée un accord "préliminaire" avec la Russie pour ce couloir, premier de ce type depuis samedi. 

    "En raison du manque de contrôle sur leur propre armée sur le terrain, les occupants n'ont pas été en mesure d'assurer un cessez-le-feu approprié", a souligné Mme Verechtchouk. De plus, en raison de leur désorganisation et de leur négligence, ils n'ont pas été en mesure de fournir un transport rapide des personnes jusqu'au point où des dizaines de nos cars et ambulances attendaient", a-t-elle ajouté.

    À Moscou Mikhaïl Mizintsev, un haut responsable du ministère russe de la Défense, a pour sa part accusé "les autorités de Kiev d'avoir cyniquement sabordé cette opération humanitaire", assurant que "personne n'a utilisé le couloir indiqué".

    Aucun couloir d'évacuation n'avait été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.

    • 18 h 26 : le chef de l'ONU demande à être reçu par Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky

    Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a envoyé des lettres aux dirigeants russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, leur demandant d'être reçu à Moscou et Kiev, a annoncé son porte-parole, Stéphane Dujarric.

    Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, l'ONU est marginalisée dans le conflit, entre autres à cause de la rupture qu'elle a provoqué entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité dont Moscou fait partie avec Washington, Paris, Londres et Pékin.

    • 18 h 21 :"les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine", assure Josep Borell

    Lors d'une interview exclusive accordée à France 24, le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, qui revient d'Ukraine, a réaffirmé le soutien politique et militaire de l'Europe aux Ukrainiens et insisté sur les conséquences économiques et énergétiques de cette offensive.

    • 17 h 22 : l'UE fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre" 

    En visite à Kiev, Charles Michel a assuré que l'Union européenne fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre".

    "Vous n'êtes pas seuls, nous sommes avec vous et nous ferons tout notre possible pour vous soutenir et pour faire en sorte que l'Ukraine gagne la guerre", a déclaré Charles Michel lors d'une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    • 17 h 07 : Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"

    Dans un entretien accordé à France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, évoque les crimes de guerre présumés commis par l'armée russe dans le pays. Elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" à Marioupol. 

    • 16 h 45 : la Russie annonce un premier tir d'essai réussi du Sarmat, un nouveau missile balistique

    L'armée russe a annoncé le premier tir d'essai réussi du missile balistique intercontinental Sarmat, une arme de nouvelle génération de très longue portée que le président Vladimir Poutine a salué comme "sans équivalent".

    "C'est véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive", a déclaré Vladimir Poutine, lors d'une annonce diffusée à la télévision.

    D'un poids dépassant 200 tonnes, le Sarmat est censé être plus performant que son prédécesseur, le missile Voïevoda, qui dispose d'une portée de 11 000 km.

    • 16 h 37 : le tournoi de tennis de Wimbledon exclut les Russes et Biélorusses du tournoi 2022 

    Les organisateurs du tournoi londonien de Wimbledon, qui doit avoir lieu en juillet, ont annoncé qu'ils refuseraient la participation des joueurs russes et biélorusses en raison de la guerre en Ukraine.

    "Dans les circonstances d'une agression militaire injustifiée et sans précédent, il serait inacceptable que le régime russe tire le moindre bénéfice de la participation de joueurs russes ou biélorusses", explique l'All England Lawn Tennis Club dans un communiqué. "Nous avons par conséquent l'intention, avec un profond regret, de rejeter l'inscription de joueurs russes et biélorusses à Wimbledon."

    Toutefois, l'ATP a qualifié d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne qui sont sous l'égide de l'ATP.

    "La discrimination basée sur la nationalité constitue également une violation de nos accords avec Wimbledon aux termes desquels la participation d'un joueur n'est basée que sur son classement. Nous allons maintenant analyser (...) la suite à donner à cette décision", souligne l'ATP dans son communiqué.

    • 14 h 57 : plus d'un million d'Ukrainiens revenus dans leur pays depuis le début de la guerre

    Un total de 1,1 million d'Ukrainiens sont retournés dans leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a annoncé le porte-parole du service ukrainien des garde-frontières, Andriï Demtchenko.

    "Depuis cette date (le 24 février), 1,1 million de nos concitoyens sont entrés en Ukraine", a-t-il affirmé durant une conférence de presse, alors que le nombre d'Ukrainiens s'étant réfugiés à l'étranger depuis le début de l'invasion russe a été estimé à cinq millions par l'ONU.

    • 14 h 16 : l'opposant russe Alexeï Navalny appelle à voter Emmanuel Macron

    L'opposant russe Alexeï Navalny, bête noire du Kremlin, a appelé à voter Emmanuel Macron à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle en France, accusant le parti de sa rivale Marine Le Pen de compromission avec Vladimir Poutine.

    Emprisonné en Russie depuis janvier 2021, Alexeï Navalny s'est dit "choqué" du prêt de 9 millions d'euros contracté en 2014 par l'ancien parti Front National (devenu Rassemblement national) auprès d'une banque russe. 

    "C'est de la corruption. Et c'est une vente d'influence politique à Poutine", a dénoncé l'opposant. 

    • 13 h 59 : Volodymyr Zelensky invite Marine Le Pen à admettre "qu'elle s'est trompée"

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky invite Marine Le Pen, candidate à la présidentielle française accusée de proximité avec la Russie, à admettre qu'elle "s'est trompée" et souhaite ne pas "perdre" ses relations avec le président français – candidat lui aussi – Emmanuel Macron.

    "Si madame la candidate comprend qu'elle s'est trompée (..), notre relation pourrait changer", a déclaré sur BFMTV le président ukrainien dans un entretien à distance depuis Kiev.

    Marine Le Pen avait été interdite de séjour en Ukraine en janvier 2017 après avoir défendu l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, jugée illégale par la communauté internationale.

    La candidate RN a condamné l'invasion de l'Ukraine par Moscou, mais elle a de nouveau plaidé mercredi dernier pour un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie" une fois la guerre terminée.

    • 13 h 34 : bannir les joueurs russes de Wimbledon serait "inacceptable" pour Moscou

    Selon le quotidien britannique The Times, les organisateurs du tournoi de tennis de Wimbledon ont décidé d'exclure les joueurs russes et biélorusses de la prochaine édition, qui doit se tenir du 27 juin au 10 juillet.

    Une telle mesure, qui n'a pas fait l'objet d'une annonce officielle pour le moment, toucherait notamment le Russe Daniil Medvedev, numéro deux mondial, et la Biélorusse Aryna Sabalenka, demi-finaliste à Wimbledon l'an dernier.

    Il serait "inacceptable" d'interdire aux joueurs de tennis russes de participer au tournoi de Wimbledon, a réagi mercredi le Kremlin. "Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d'intrigues politiques (...). C'est inacceptable", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    • 12 h 44 : plus de cinq millions d'Ukrainiens ont fui leur pays, selon l'ONU

    Selon de nouveaux chiffres publiés mercredi par le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 5 034 439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Il s'agit de la plus importante crise de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

    • 12 h 02 : le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

    Le Parlement de Finlande débat mercredi de l'adhésion du pays à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais "très probable". Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 parlementaires se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été.

    Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède rejoignaient l'alliance militaire menée par les États-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement.

    En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, atteignant près de 2 600 kilomètres.

    • 9 h 59 : la Norvège fournit des missiles anti-aériens à l'Ukraine

    La Norvège a donné des lanceurs Mistral avec une centaine de missiles anti-aériens de conception française à l'Ukraine, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.

    Fin mars, lors d'un discours par visioconférence devant le Parlement norvégien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait demandé à Oslo des missiles anti-aériens, mais d'un type plus moderne. "Le missile (Mistral) doit être retiré du service dans l'armée norvégienne mais cela reste une arme moderne et efficace qui sera d'une grande utilité pour l'Ukraine", a expliqué le ministre norvégien de la Défense, Bjørn Arild Gram, cité dans le communiqué.

    La Norvège a déjà fourni à l'Ukraine quelque 4 000 armes antichar de type M72 et d'autres petits équipements militaires.

    • 8 h 56 : le président du Conseil européen, Charles Michel, est à Kiev

    Le président du Conseil européen, Charles Michel, est arrivé à Kiev mercredi matin. "À Kiev aujourd'hui, au cœur de l'Europe libre et démocratique", a-t-il écrit dans un tweet.

    In Kyiv today. In the heart of a free and democratic Europe. @ZelenskyyUa pic.twitter.com/7DxTeoxtMc

    April 20, 2022

    Mardi, l'Union européenne s'est entendue avec les États-Unis pour l'adoption de nouvelles sanctions, afin d'accentuer encore davantage la pression sur la Russie.

    • 8 h 18 : l'Ukraine annonce un accord pour l'évacuation de civils depuis Marioupol

    Un accord a été trouvé avec la Russie sur un couloir humanitaire pour évacuer des civils depuis le port assiégé de Marioupol vers la ville ukrainienne de Zaporojie, dans le sud-est de l'Ukraine, premier accord de ce type depuis samedi, a indiqué une responsable ukrainienne.

    "Nous avons réussi à trouver un accord préliminaire (avec les Russes) sur un couloir humanitaire pour femmes, enfants et personnes âgées", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram. Elle a précisé que la tentative d'évacuation commencerait à 14 h (11 h GMT).

    D'après le maire de Marioupol, l'Ukraine espère évacuer mercredi 6 000 personnes de la ville assiégée, à l'aide de 90 cars.

    Aucun couloir d'évacuation n'a été mis en place en Ukraine depuis samedi, faute d'accord avec les Russes, qui ont intensifié ces derniers jours leurs frappes dans l'est de l'Ukraine.

    • 6 h 43 : pour remplacer le gaz russe, l'Italie parie sur le gaz africain

    Alors que la Russie fournit actuellement à la péninsule 45 % de son gaz, le Premier ministre italien Mario Draghi souhaite diversifier au plus vite son portefeuille de fournisseurs. De nouveaux contrats de fourniture doivent être conclus cette semaine avec le Congo-Brazzaville et l'Angola. Le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, est attendu mercredi et jeudi dans les capitales de ces deux pays.

    Ces dernières semaines, l'Italie a déjà conclu des accords avec l'Algérie et l'Égypte. Alger, actuellement son deuxième fournisseur, contribue déjà pour environ 30 % de sa consommation.

    • 3 h 45 : à Marioupol, les soldats assiégés vivent peut-être leurs "derniers jours"

    "Nous vivons peut-être nos derniers jours, voire nos dernières heures", a affirmé un commandant de militaires ukrainiens assiégés à Marioupol dans un message publié sur Facebook mercredi, appelant la communauté internationale à procéder à leur "extraction".

    "L'ennemi est dix fois plus nombreux que nous", a déclaré Serguiy Volyna, de la 36e brigade de la marine nationale, retranchée dans l'usine assiégée d'Azovstal à Marioupol (sud-est de l'Ukraine). "Nous appelons et supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. Nous leur demandons d'utiliser la procédure d'extraction et de nous emmener sur le territoire d'un pays tiers", a-t-il ajouté.

    • 1 h 11 : un corridor de nouveau ouvert mercredi pour les militaires ukrainiens à Marioupol

    Mardi soir, l'armée russe a déploré que "personne" n'ait emprunté le couloir humanitaire censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol. Ce dernier sera de nouveau ouvert mercredi à partir de 11 h GMT, selon la même source.

    • 1 h : Washington prépare un nouveau paquet d'aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine

    Les États-Unis s'apprêtent à approuver un nouveau paquet d'aide militaire à l'Ukraine s'élevant à 800 millions de dollars, moins d'une semaine après une précédente annonce d'une tranche du même montant, ont rapporté mardi plusieurs médias américains.

    Les détails de ce nouveau paquet sont toujours en cours d'élaboration, selon la chaîne CNN, qui cite trois hauts responsables de l'administration Biden. Selon NBC News, cette nouvelle tranche devrait inclure plus d'artillerie et des dizaines de milliers d'obus.

    Avec AFP et Reuters

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    Ukraine : la question des crimes de guerre

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    Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Kardashians deny faking Roblox sex tape scene

    By Joe TidyCyber reporter

    A reality show scene where Kim Kardashian's son finds an advert for a sex tape on the game Roblox was not faked, a source close to the star says.

    In the scene, Saint West, six, shows his mother a "Kim Kardashian experience" room he apparently stumbled across while playing the game.

    Roblox said it removed the room and banned its creator - and no sex tape was ever available.

    It also said only "a few dozen players" found it in the short time it was live.

    'Actively searched'

    On social media and in some news reports, people have suggested the chances of Saint West being one of those who found it are slim.

    One well known independent Roblox developer known as Zomebody told BBC News: "The chances of 'accidentally' stumbling upon a game like that are astronomically small.

    "There are two potential ways for Saint to have found such a game - either he or the family actively searched for (or even created) such a game or someone else in their group of peers created it and then shared it directly with the boy."

    Neither the Kardashians nor the production company, Fulwell 73, provided an on-the-record comment but a source close to the family insisted the scene was not falsified.

    Fifty million players worldwide log in to Roblox every day to explore, play mini-games and create their own experiences.

    There are millions of player-generated experiences and mini games, with new features added daily.

    The most popular experiences are showcased to Roblox players through a curated home screen but others can be found using the search function.

    The vast majority of these zones are not advertised to players and do not receive many visitors.

    The moment Saint West finds the Roblox room is a central driver of the drama in the first episode of the new show, The Kardashians, a reboot of the long-running Keeping Up With the Kardashian's reality show.

    He is seen running up to his mother, saying: "Everybody look it, this is on Roblox," before handing her his tablet computer.

    The tablet screen is blurred but Kim Kardashian describes what she saw to an interviewer: "There was a picture of my cry face and I look at it and it said something super-inappropriate like, 'Kim's new sex tape'. This is supposed to be unreleased footage from my old sex tape."

    A sex tape of Kim Kardashian was published online in 2007.

    Later in the episode, using strong language, she threatens to sue Roblox telling her lawyer she has "all the time, all the money and all the resources to burn them to the... ground".

    'So grateful'

    Roblox, which is valued at about $24bn (£18bn), said it took action against the content as soon as its moderators were alerted in September 2021.

    The show aired on Hulu in the US and Disney+ elsewhere, last week.

    There is no public record of a lawsuit filed against the company.

    A Roblox spokesman said: "The text reference to the tape that got around our filters was quickly taken down and fortunately visible only to a few dozen people on the platform. We also swiftly took down the associated experience and banned the community developer involved with the incident."

    Roblox would not say who had created the room, exactly how many players had entered it before it had been removed or how the company had been notified about it.

    Hulu, which did not respond to requests for comment, celebrated the success of the show, which had the biggest US premiere in the streaming service's history.

    Kim Kardashian wrote on Instagram she was "so grateful for you all for tuning in".

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    El País (ESP)

    Mucho por ver en Priego de Córdoba

    ANDALUCÍA

    Ubicado en el parque natural de las Sierras Subbéticas, este municipio es la joya del barroco andaluz y ofrece un excepcional patrimonio natural y el aceite de oliva virgen más premiado

    Cuentan los lugareños que por Priego de Córdoba no se pasa, sino que se viene para siempre. Un dicho popular que refleja a la perfección las sensaciones que percibe el viajero al descubrir este hermoso pueblo del parque natural de las Sierras Subbéticas, en el centro de Andalucía. Aquí hay que ir deliberadamente, y lo mejor es dejarse seducir por los encantos y el embrujo que desprenden cada uno de sus rincones monumentales y paisajísticos. 

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    Una tierra que se sintetiza en un abanico de colores, del verde que preside sus escarpadas sierras con olivares centenarios al azul intenso que resalta las siluetas de un patrimonio heredado de culturas milenarias o el color púrpura con el que las flores engalanan sus calles más castizas. La máxima expresión de Priego de Córdoba es su simbiosis entre el agua, la naturaleza y el patrimonio. De hecho, su inmensa riqueza fluvial la lleva a ser conocida como la ciudad de las aguas, y su excepcional arquitectura religiosa la convierte en la joya del barroco andaluz. 

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    Los ríos y arroyos han ido modelando el paisaje urbano y también las sierras de su término municipal, donde con el paso del tiempo han aparecido profundos cañones. Y ha sido el arte popular el que ha ido transformando algunas de las surgencias que abastecen a la población. Es el caso de la monumental Fuente del Rey, de principios del siglo XIX y la más emblemática, con 139 caños y tres estanques que dan forma a la escena: en el primero, un león luchando con una serpiente del escultor neoclásico José Álvarez Cubero; en el segundo, un Neptuno y un Anfitrite del escultor Remigio del Mármol; y un tercer estanque donde el agua desaparece por el Mascarón del Clero. El entorno de la Fuente de la Salud (Fuente del Rey vieja) y la Fuente de Neptuno (Fuente del Rey nueva) suponen una exaltación de arquitectura y escultura con un marcado carácter mitológico y el estilo barroco, tan arraigado en la población durante los siglos XVIII y XIX. 

    Una joya del barroco 

    El otro elemento diferencial de Priego de Córdoba es su arte barroco. Las plazas, fuentes, edificios públicos y, sobre todo, las iglesias fueron modificadas por esta política reformista aportando una gran unidad estilística. La denominada Escuela de Priego reunió a un grupo de artistas desde finales del siglo XVII hasta el primer tercio del XIX. La obra maestra del barroco andaluz es la iglesia de la Asunción, que alberga su gran joya en el interior: la capilla del Sagrario, donde sorprende el juego de sus tejados por el contraste entre sombras y luces. El artista Francisco Javier Pedrajas fue el autor de la decoración rococó allá por el año 1784, y está declarada desde 1932 Monumento Nacional. 

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    Otro de los alicientes del lugar es pasear por sus calles, en especial por el barrio de la Villa, de inspiración medieval y musulmana y cuyo tipismo recuerda al Albaicín de Granada o la Judería de Córdoba. Un entramado de vías estrechas y laberínticas donde sobresalen la armonía y la belleza de sus casas y el resplandor unísono de la cal. Los vecinos son los artífices principales de la belleza de este barrio gracias al esmero con el que cuidan un sin fin de macetas. Una de las calles está dedicada a la escritora Gloria Fuertes, que en su día escribiera de este lugar mágico: “Me parecen de mentira, tantas flores de verdad”. 

    Cualquiera de estas callejuelas desemboca en el balcón del Adarve, un mirador sobre la Subbética que abraza un paisaje de excepcional belleza. En ese paseo encontramos también una escultura del cantaor Joselito, que recuerda que fue aquí, en Priego, donde rodó la película Saeta del ruiseñor (1959). Y muy cerca de allí se alza el castillo medieval, antigua alcazaba, de los siglos IX y X.

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    La encina de Alcalá-Zamora

    Antes de abandonar el casco urbano conviene realizar una visita a la Casa Museo de Niceto Alcalá-Zamora. El que fuera primer presidente de la II República española nació en una casa señorial del siglo XIX en el número 33 de la calle Río. En su primera planta, además de numerosos objetos y documentos originales de la época, se encuentra el sofá de su casa de Buenos Aires donde fue encontrado muerto el político prieguense en 1949 junto a un reloj parado a la hora exacta de su fallecimiento y la luz siempre encendida en recuerdo de su memoria. En su patio exterior emerge una espectacular y exuberante encina centenaria, con 20 metros de altura y una copa muy amplia y frondosa sostenida por dos gruesas y largas ramas que, sorprendentemente, nunca han sido podadas. 

    El olivar y el paisaje de ribera configuran toda la armonía de un territorio mágico. De ese olivar sale el aceite de la Denominación de Origen Protegida (DOP) Priego de Córdoba, que presume de ser la más galardonada a nivel mundial en sus 25 años de historia. Un AOVE que tiene como principales variedades las aceitunas hojiblanca, picual y multivarietal (coupage), aunque la joya de la corona es la autóctona picuda. 

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    Y, como no puede ser de otra manera, el aceite de oliva virgen extra es la base de la gastronomía prieguense. Platos como el revuelto de collejas, el salmorejo, el remojón, la tortilla de rabo de toro, el bacalao con AOVE, las patatas de la marca San Nicasio o el solomillo al Pedro Ximénez son una buena oportunidad para hacer una parada y saborear la riqueza culinaria del municipio andaluz en restaurantes y tabernas como El Casino, Río (calle Río, 5), Zyrah (calle Río, 8), Los Álamos, La Muralla, El Aljibe (Abad Palomino, 7), Zahorí (Realm, 2), La Tabernilla o en el restaurante del hotel Museo Patria Chica, un edificio singular y catalogado que fue sede del periódico local del mismo nombre y cuyas paredes nobles evocan un viaje por la historia, la cultura y las costumbres de la España rural de principios del siglo XX. 

    Nada mejor para completar una escapada a Priego de Córdoba que sumergirse en el Jardín Micológico de la Trufa, situado en la cercana aldea de Zagrilla. Un centro didáctico y de investigación que exhibe las plantas y hongos del monte Mediterráneo andaluz. Es una excelente propuesta por los amantes de la micología que se puede complementar con las jornadas que cada otoño se celebran y donde se pueden degustar diferentes recetas que ponen en valor a las setas como producto indiscutible de estas sierras.

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    France24 - Monde

    Josep Borrell : "Les Russes vont développer bientôt une diplomatie de la famine"

    Publié le : 20/04/2022 - 17:51Modifié le : 20/04/2022 - 17:55

    Caroline DE CAMARET

    Le Haut représentant de l'Union européenne, Josep Borrell, qui revient d'Ukraine, s'exprime sur la guerre menée par Vladimir Poutine. Il réaffirme le soutien politique et militaire de l'Europe aux Ukrainiens et insiste sur les conséquences économiques et énergétiques de cette offensive.

    Selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, Vladimir Poutine "ne souhaite pas de négociations, mais veut continuer la guerre". Le Haut représentant de l'UE insiste sur l'importance des sanctions : "Il faudrait aller très rapidement vers un embargo sur le pétrole". Selon lui, il faut aussi diversifier les achats en pétrole et en gaz et chercher des alternatives. Il ajoute qu'"en ce moment, l'Europe reçoit plus de gaz naturel liquéfié que provenant des gazoducs". Il n'exclut pas que Vladimir Poutine soit condamné pour crimes de guerre dans l'avenir, mais, pour l'heure "c'est une guerre pour l'existence de l'Ukraine" et ce sont les Ukrainiens qu'il faut soutenir. 

    D'un point de vue diplomatique, il faut "contrecarrer le narratif russe" qui accuse les sanctions occidentales d'être cause de famine et qui veut dissuader certains pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique du Sud de soutenir le point de vue des Occidentaux : "Ce sont les Russes qui bloquent les exportations ukrainiennes de blé vers l'Afrique". Selon lui, il va y avoir "une diplomatie de la nourriture, comme il y a eu une diplomatie des masques et des vaccins."

    La crise économique et énergétique est la conséquence de l'agression russe en Ukraine et non des sanctions occidentales.

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    Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre

    Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon

    GUERRE EN UKRAINE

    Gaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique

    Valeurs Actuelles

    Malika Sorel-Sutter: “La prime va à la non-assimilation”

    Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

    Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

    « La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

    Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

    Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

    Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

    La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

    Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

    Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

    Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

    Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

    Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

    L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

    L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

    Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

    Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

    Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

    Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

    Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Sir David Attenborough named Champion of the Earth by UN

    By Georgina RannardClimate and Science, BBC News

    Sir David Attenborough has been named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

    The prestigious award recognises the 95-year-old's commitment to telling stories about the natural world and climate change.

    Accepting the award, Sir David said the world must take action now to protect nature and the planet.

    His celebrated documentaries including The Green Planet and A Plastic Ocean.

    Sir David said that environmental success stories should give us hope that change is possible.

    "Fifty years ago, whales were on the very edge of extinction worldwide. Then people got together and now there are more whales in the sea than any living human being has ever seen," he suggested.

    "We know what the problems are and we know how to solve them. All we lack is unified action."

    UNEP Executive Director Inger Anderson said that the UN chose to recognise Sir David because of his devotion to broadcasting the natural world.

    "If we stand a chance of averting climate and biodiversity breakdowns and cleaning up polluted ecosystems, it's because millions of us fell in love with the planet that he captured on film and writing, in his voice," said Inger Andersen, UNEP Executive Director.

    Sir David began working on natural history programmes in the 1950s, and his programmes filmed in far-flung parts of the world became immensely popular. In the past four years, his warnings about the damage that climate change is causing the planet and humans have become more stark.

    Sir David is particularly popular with children and teenagers worried about climate change. Teenage climate activist Greta Thunberg has said that meeting the broadcaster was "indescribable" and that everyone should strive to be like him.

    Asked about Sir David, children visiting the London aquarium told BBC News they love watching him on TV and even have books about him.

    "He does loads of things to support our planet and the animals. On his show, he tells us the natural world might be in danger if we don't make a difference," explains 10-year-old Raya.

    She worries about the planet, saying she's learned that "we need to stop using plastic, start using more electric cars, and we should plant more trees instead of cutting them down."

    Benjamin, 13, said watching Sir David's programmes has inspired him to become a marine biologist. But they've also taught him about the danger we face from climate change and biodiversity loss.

    "I want to be able to have a family and I want them to live a nice world. But if we start trying very hard, we can save the natural world," he explained.

    Sir David's emphasis on success stories like bringing back whales from the point of extinction is important, Prof Rick Stafford, marine biologist at Bournemouth university, told BBC News.

    "He really brought climate change and biodiversity loss to the forefront. Optimism is important but the major problems to be solved are not scientific - they are economic and political," he explained.

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    L'Humanité

    Climat : « Macron fait stagner, Le Pen ferait reculer »

    Actu

    Présidentielle Malgré les alertes, aucun des deux candidats n’a un programme suffisant pour sauver la planète, assurent les associations du mouvement climat. Le premier parce qu’il n’est pas assez ambitieux, la seconde parce qu’elle en est l’ennemie.

    Emilio Meslet

    Le Giec est catégorique : l’humanité a trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre et faire en sorte que le « monde d’après » reste vivable. Selon le Réseau action climat (RAC), qui a évalué les programmes des prétendants à l’Élysée, ni le projet d’Emmanuel Macron ni celui de Marine Le Pen ne pourront permettre de relever le défi à l’échelle d’une France déjà très en retard sur ses objectifs climatiques. « Aucun n’est à la hauteur, mais nous ne les mettons pas sur le même plan, nuance Morgane Créach, directrice du RAC. Macron nous fait stagner, Le Pen nous ferait reculer : avec l’extrême droite, ce serait pire. »

    Et le président sortant, malgré un mauvais bilan en la matière, sait qu’il part avec cet avantage, singulièrement, pour convaincre les électeurs de gauche de voter pour lui. Non sans cynisme, il veut faire du second tour un « référendum pour ou contre l’écologie », sans pour autant bouger une virgule de son programme. Depuis le 11 avril, quand sa concurrente met de côté le sujet, lui se dit « transformé » et promet que l’écologie sera au cœur de son action avec un premier ministre chargé de la « planification écologique ».

    Des mots, toujours des mots, dirait Dalida, alors que le mouvement climat attend « de la mise en œuvre concrète » : « Ce qui compte, c’est la réduction des gaz à effet de serre », répète Morgane Créach, qui appelle tout de même à « se mobiliser contre l’extrême droite » et son projet de régression. Parce que, entre le mauvais et le pire, le choix est vite fait.

    Transports L’une en panne, l’autre à la remorque

    C’est le premier secteur en termes d’émissions de gaz à effet de serre en France. Pourtant, les projets des finalistes sont « trop peu développés » sur le sujet, regrette Morgane Créach, du Réseau action climat (RAC). Trois lignes chez Macron, un paragraphe chez Le Pen. L’un propose « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française », sans autre précision ; l’autre « une TVA (sur les carburants) réduite de 20 % à 5,5 % », ainsi que le retour aux 90 km/h plutôt que 80 sur les routes nationales. Deux projets incompatibles avec les objectifs de réduction d’émissions : « Il faut réduire la place de la voiture individuelle et développer les transports en commun et le vélo », insiste Morgane Créach. Avant d’attaquer la candidate sur sa volonté de diminuer les taxes sur les énergies de façon pérenne : « C’est une mesure antisociale, car tout le monde pourra en profiter alors qu’il faudrait se concentrer sur ceux qui n’ont pas les moyens de faire autrement. » Bref, c’est un 0 pointé pour Marine Le Pen, dont la seule mesure vaguement sociale consiste en « la gratuité des transports dans le train pour les 18-25 ans aux heures creuses ».

    Dans le camp Macron, on met l’accent sur les dispositifs mis en place depuis 2017. « Un million de Français ont pu acheter un véhicule propre grâce à la prime à la conversion et nous avons mis 850 millions d’euros sur le plan vélo », se gargarise son équipe. Ce plan « va dans le bon sens, mais il faut le pérenniser et augmenter ses moyens », tempère Morgane Créach, qui regrette le peu de mesures sur le ferroviaire, lesquelles se limitent à « rénover 7 000 kilomètres de petites lignes, 10 trains de nuit d’ici à la fin du mandat et développer la LGV ».

    Biodiversité Le RN piétine le droit des sols

    La sixième extinction massive des espèces est en cours, et les projets des duellistes n’y consacrent pas vraiment d’attention. Aucune de leurs mesures ne concerne la lutte contre l’artificialisation des sols, s’alarme Pierre Cannet, du WWF, rappelant qu’elle est l’un des principaux enjeux en France. Marine Le Pen se contente de cibler les agriculteurs : les utilisations d’engrais, de pesticides et d’herbicides « seront subordonnées à l’évolution annuelle des espèces témoins (abeilles, chauve-souris…) » et une « aide spécifique au maintien de la biodiversité » leur sera versée. Rien de bien concret, donc. Pierre Cannet n’y voit qu’un « vernis vert ». Pas besoin de gratter bien longtemps pour qu’il s’écaille : Marine Le Pen propose ainsi de développer des projets miniers en outre-mer et l’exploitation « intelligente » des ressources maritimes.

    Emmanuel Macron, lui, veut « planter 140 millions d’arbres d’ici à la fin de la décennie » et « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels ». Où, quand et comment ? Il n’en dit rien. Son bilan, lui, s’affiche en demi-teinte. Malgré un « quinquennat de reculs sans approche systémique », il « marque des points au niveau local avec l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la mine de la Montagne d’or », cite Pierre Cannet, et en voulant protéger 30 % des espaces terrestres et maritimes. WWF salue aussi son volontarisme international contre la déforestation importée : « À l’inverse de Marine Le Pen, il comprend que la biodiversité est un enjeu local et mondial. »

    Transition énergétique L’extrême droite contre le sens du vent

    Marine Le Pen ne s’embarrasse pas plus des alertes scientifiques que des engagements internationaux. « La France répondra aux engagements de l’accord de Paris, par les moyens qu’elle aura choisis, au rythme et selon les étapes dont elle aura décidé », écrit-elle dans son programme extrêmement flou. Une façon policée de faire comprendre qu’elle fera ce qu’elle veut et que la division par deux des émissions d’ici à 2030 n’est pas son problème. Pour produire de l’énergie qu’elle dit vouloir « sortir » du marché, tout en l’achetant « à prix de marché » (sic), dans son projet, la candidate d’extrême droite veut principalement du nucléaire – 20 nouveaux EPR d’ici au minimum quinze ans –, saupoudré d’un peu de géothermie et d’hydroélectricité. Elle propose par contre un « moratoire sur le solaire et l’éolien », dont elle veut démanteler les parcs existants. « Que va-t-il rester ? s’inquiète Morgane Créach, du RAC. Les énergies fossiles… »

    Côté Macron, on promet d’investir massivement dans les énergies renouvelables, tout en les couplant au nucléaire : « 6 centrales nucléaires de nouvelle génération, multiplication par 10 de notre puissance solaire et implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 », liste son projet. « Insuffisant », juge le RAC. Surtout, le président-candidat assure qu’il fera ce qu’il n’a pas fait pendant le quinquennat précédent, alors qu’en 2020, « la France est le seul pays européen à ne pas avoir respecté son objectif de développement des énergies renouvelables », rappelle le RAC.

    Agriculture Deux finalistes complètement dans les choux

    Lorsqu’elle parle d’écologie – c’est-à-dire rarement –, Marine Le Pen n’a qu’un mot à la bouche : le « localisme ». La solution à tout, selon elle, comme le prouve le volet agriculture de son programme où, faisant vibrer la corde nationaliste, elle remet en cause bon nombre des traités européens sur le secteur. « Recourir à l’agriculture uniquement locale et française ne fait pas un agenda environnemental. Elle n’apporte pas de gages pour transformer notre modèle de production et de consommation », épingle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Elle se contente de mesures aussi éparses que floues. Pêle-mêle, la candidate du RN veut « un plan de soutien pour l’agriculture biologique », sans jamais préciser ni le montant ni la méthode, « défendre la souveraineté alimentaire française », sans entrer concrètement dans le détail, et « protéger les producteurs face aux aléas climatiques », sans dire comment. Surtout, c’est un silence radio sur l’élevage, qui représente pourtant 80 % des émissions du secteur agricole.

    Emmanuel Macron n’est pas non plus prolixe, bien qu’il souhaite une « troisième révolution agricole », basée notamment sur un « investissement massif dans l’innovation ». « Rien sur le soutien à l’agriculture biologique et la préservation du foncier agricole, rien sur la sortie des élevages industriels et le soutien aux élevages plus durables », note le RAC. Le président sortant veut plutôt capitaliser sur son bilan, soit les lois Egalim 1 et 2 qui, bien que décriées, sont censées être bénéfiques aux producteurs comme aux consommateurs.

    environnementPrésidentielle 2022
    El País (ESP)

    Siguiendo el río Infierno, un paraíso asturiano

    ASTURIAS

    Del pueblo de Espinaredo y sus 26 hórreos al Santuario de la Virgen de la Cueva con paradas en uno de los bosques más bellos del Principado y un curioso museo con 500 piezas de relojería

    El río Infierno nace en las montañas del confín meridional del concejo de Piloña, en el oriente de Asturias, y baja saltando por los bosques celestiales del parque natural de Redes, rodeado de seres como corzos, rebecos, nutrias, urogallos y otras 204 criaturas (la mayor biodiversidad vertebrada de la región). Lo de llamarle Infierno a un río tan paradisíaco tiene difícil explicación. Por buscarle alguna, hay quien dice que, en otoño, las hayas, los castaños, los robles, los alisos y los avellanos que pueblan sus riberas refulgen como las llamas del infierno y que por eso se conoce con ese nombre. A falta de otra razón mejor, tendremos que conformarnos con esta. Seguimos su cauce para descubrir un entorno sin igual en el Principado. 

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    Los hórreos de Espinaredo

    Para ver el paraíso del río Infierno hay que pasar antes por el purgatorio de la PI-4, una carretera estrecha y llena de curvas sin visibilidad, que serpentea entre Infiesto, la capital del concejo, y Espinaredo, un pueblín partido en dos por la corriente que, si no es el más guapu de Asturias (título que casi nadie le discute a Cudillero), le falta poco. Lo que sí es seguro es que es esta villa rodeada de bosques y montañas es la que más hórreos, y más antiguos, posee de todo el Principado: 26.

    Comer: El Rincón de Espinaréu (Espinaredo); restaurante Atalaya (Torín). Dormir: Palacio de Cutre (La Goleta); Albergue Avellanos (Riofabar. Turismo de Piloña: tierradeasturcones.com. Turismo de Asturias: turismoasturias.es.

    Los hórreos tienen cuerpo de madera de castaño (alguno de ellos, con bajorrelieves policromados) y tejado de teja árabe, y están erguidos sobre cuatro altas patas o pegollos para preservar de la humedad las patatas, las panojas y los chorizucos. De la humedad y de los roedores, porque entre los pegollos y la caja de madera del hórreo hay muelas, unas piedras lisas y redondas como las de un molino, cuya cara inferior es impracticable para los ratones: no tienen dónde agarrarse. Por dentro, los hórreos están divididos en cuatro y cada parte pertenece a una familia. Han servido para guardar el maíz y las avellanas, luego como trasteros, como garajes e incluso como terraza de un restaurante, como la de El Rincón de Espinaréu. El más antiguo data de 1548. Muchos tienen sobrepuertas talladas, liños (vigas que sustentan el tejado) tallados o pintados con radiales, hexapétalas o cruces, además de motivos solares, cuyo origen se remonta a la Edad del Hierro. Destaca l'Horru La Capilla, así llamado porque antiguamente se usó para oficiar misa, antes de que se construyera la iglesia. 

    Riofabar y el Arboreto de Miera

    Continuamos el viaje valle arriba, hacia Riofabar, viendo cómo el río y la carretera surcan prados orlados de avellanos y manzanos en los que pacen asturcones. De las avellanas se saca motivo para la fiesta más popular del valle (el Festival de la Avellana), que se celebra cada primer domingo de octubre en el Santuario de la Cueva, a un kilómetro de Infiesto, con ofrenda de los primeros frutos a la Virgen. De las manzanas se obtiene una sidra de la que se ufanan mucho en la comarca (“Dos cosas hay en Infiesto / que no las hay en Madrid: / la santina de la Cueva / y la sidra Manolín”. Y del asturcón, que es un caballejo duro y montaraz se obtiene la satisfacción de conservar una raza autóctona y un eslogan turístico: “Piloña, tierra de asturcones”.

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    Enhebrando pastos hípicos, pues, la carretera rebasa la aldehuela de Riofabar y, dos kilómetros después, el área recreativa del Arboreto de Miera, donde hace décadas fueron plantados cipreses de Lawson, pinos de Oregón y otras coníferas exóticas, como si los árboles autóctonos no fuesen ya suficientemente grandes e impresionantes. Árboles como los castaños que asombran, un poco más arriba, las mesas y praderas ribereñas del área recreativa La Pesanca, que es la más antigua de Asturias. Aunque, para antiguos, estos castaños gigantescos. Aquí acaba el asfalto y comienza el recorrido a pie por las foces (hoces) del Infierno, el tramo más alto, selvático y encañonado del río.

    Camino de las foces

    El camino no tiene pérdida. Es la continuación natural, sin asfaltar, de la carretera: una excelente pista de tierra que cruza aquí mismo el río Infierno por el primero de los siete puentes que uno se encuentra a lo largo de la excursión. Dicha pista lleva a los caminantes en suave ascenso por un valle que se cierra poco a poco hasta que, llegando al segundo puente, como a media hora del inicio, acontece un cambio radical: el bosque de robles y alisos ribereños se torna en un espesísimo hayedo. La luz que bañaba los risueños prados de más abajo se vuelve verdinegra, espectral, casi lunar, y las aguas se encajonan rugidoras en un estrecho, el de la Lanchosa, tajado a lo largo de miles de años en la roca caliza por el Infierno, río que ora se encabrita en espumeantes cascadas, ora se remansa en pozas de agua tan cristalina que casi no se ve y donde las truchas semejan ingrávidas criaturas aerobias.

    Al llegar al sexto puente (que no se cruza), se ha de tomar en la bifurcación que allí se presenta la pista de la derecha, la cual traza un par de revueltas, cruza el río por última vez y se aleja definitivamente de él para morir, una hora después, al pie de la foz de Moñacos, Moniacos, Muniacos o Muñiacos... nombres para todos los gustos que recibe este minidesfiladero, labrado por un afluente del Infierno, donde aflora en forma de paredes verticales la blanca roca caliza de los montes. Una senda pedregosa permite, desde el final de la pista, atravesar esta pequeña hoz para ir a salir a un idílico vallejo, situado a mil metros sobre el mar y 500 sobre La Pesanca, que es de buena querencia de los corzos y los rebecos. Aunque se puede, no hace falta subir más. Aquí, cumplidas dos horas y media de camino, los verdes ribazos del arroyo reclaman los gozos del almuerzo. Y, después, una siesta es lo pedido. 

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    Infiesto: neandertales y relojes

    Otro día (o el mismo, si no nos echamos la siesta) nos acercaremos a Infiesto para ver la exposición Los 13 del Sidrón, dedicada a la famosa cueva piloñesa en la que se ha exhumado la mejor colección de restos óseos neandertales de la península Ibérica. Visitaremos también La Casa del Tiempo (abierto sábados y domingos, y se realizan visitas en otros horarios bajo reserva; 984 11 30 12), un museo del reloj extraordinario que atesora más de 500 piezas históricas. A un par de kilómetros al oeste de Infiesto, en la parroquia de Ques, descubriremos otra maravilla natural labrada por el agua en estas montañas calizas: el Santuario de la Virgen de la Cueva. La reina Isabel II lo visitó en 1858. Durante la ofrenda del Festival de la Avellana, en octubre, se llena de gente, pero todo el año vienen los piloñeses a darle calor a la Virgen: “Virxen de la Cueva hermosa / cómo non mueres de frío / debaxu d'esi peñascu / a la orillina del ríu”.

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    Valeurs Actuelles

    Stella Kamnga : « Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule »

    Valeurs actuelles. Tout d’abord, le titre du livre est fort. Pourquoi jugez-vous que « la France n’est plus la France » ? Stella Kamnga. Il faut comprendre que très souvent, pour les étrangers issus de pays francophones, arriver en France est un aboutissement, une concrétisation de parcours. Même si on ne partage pas l’ADN du pays, on partage son histoire, en dehors de ses terres. La colonisation nous a apporté une partie de la civilisation française, au travers de la littérature et de la langue, de l’éducation, des infrastructures… Donc quand on arrive, on a une certaine idée de la grandeur du pays, et très souvent, on est déçu. La France et ses paysages restent magnifiques, ce n’est pas une question de beauté. C’est juste que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait, elle n’est plus aussi grande et majestueuse. Dans de nombreux quartiers, on se demande véritablement si on est toujours en France.

    D’ailleurs, vous évoquez la première fois que vous êtes sortie dans la capitale, à Barbès. Pouvez-vous revenir sur ce moment ? C’était dans le cadre d’une journée d’intégration à la fac. Je n’étais pas arrivée depuis longtemps, donc cela m’a choqué. Je ne m’attendais pas à voir autant de Noirs dans un pays de Blancs. Quand je dis cela, on me traite de xénophobe et on me reproche de détester les Noirs. Mais j’ai quitté mon pays pour venir en France, donc pour découvrir autre chose. Si je vais à Londres, je m’attends à rencontrer des Londoniens, pas des Chinois ou je ne sais quelle autre nationalité. Cela me semble quelque chose de logique, et si l’inverse ne choque pas, c’est qu’il y a un problème. Quand dans certains quartiers entiers en France, il n’y a que des Noirs, c’est bien la preuve d’un changement. Cela ne veut pas dire que je suis raciste, c’est idiot, moi-même je suis noire. Cela fait juste de moi une étrangère posant un constat sur un pays qui n’est pas le sien.

    Pour vous, le « racisme systémique » est une « escroquerie ». Et vous assurez avoir déjà subi du racisme en France, mais surtout venant de personnes noires. Est-ce une réalité qu’on ne veut pas voir ? Évidemment, c’est une réalité que beaucoup ne veulent pas voir. Un raciste n’est pas par définition une personne blanche, tout le monde peut l’être ! Personnellement, je me fais traiter de « bounty », « négresse » ou encore « bonobo », on attaque mon physique et ma famille… Et toutes ces insultes viennent de Noirs, pas de Blancs ! Je ne suis pas en train de nier qu’il peut y avoir des racistes en France, je dis simplement que les Noirs peuvent aussi l’être, et parfois même plus. Quant au racisme systémique, s’il existait, cela voudrait dire que des personnes seraient restreintes dans l’échelle sociale et ne pourraient, par exemple, pas accéder à certains emplois élevés à cause de leur couleur de peau. Or en France, des Noirs sont maires, médecins ou encore ingénieurs. J’en connais beaucoup, mais on ne les entend pas, ils ont des emplois du temps chargés. Ils n’ont pas le temps d’aller place de la République ou sur les réseaux sociaux pleurer contre le racisme.

    Vous chargez violemment les figures de l’antiracisme comme Rokhaya Diallo ou Lilian Thuram. Comment expliquez-vous qu’ils n’ont pas été des modèles lors de votre arrivée en France ? J’aurais écouté Rokhaya Diallo si son discours collait à sa vie et ses actes, mais elle est l’antithèse de ce qu’elle prône. C’est une fille très intelligente, qui a fait de grandes études, qui a une parole écoutée dans les médias, qui donne des leçons aux Français et explique qui est raciste ou ne l’est pas… Mais elle ne peut pas à la fois traiter les Blancs de racistes, et pourtant être invitée et payée pour le dire. Aujourd’hui, elle a une grande notoriété, son parcours est celui d’une femme méritante, elle ne le doit pas au fait d’être noire ou à des Noirs. C’est plutôt ce discours qu’elle devrait avoir. Pareil pour Lilian Thuram, c’est un ancien grand joueur de football qui a longtemps été l’une des personnalités préférées des Français. Et maintenant, il vient expliquer que ces mêmes Français qui l’adulaient sont des racistes. Il y a aussi Booba, qui a des origines sénégalaises, qui m’attaque et clame que je déteste l’Afrique, alors qu’il s’est expatrié à Miami, dans un autre pays où les Noirs ont été esclaves. Il ne n’est pas installé au Sénégal, d’ailleurs il n’y a jamais vécu. Tous ces gens ne connaissent rien à l’Afrique. Ils ont juste un discours complice, victimaire et malveillant.

    Au vu de votre parcours, diriez-vous que l’assimilation est encore possible en France ? Le modèle d’assimilation s’est fracassé la gueule. Pourtant, cela ne devrait pas être sujet à scandale. Moi qui viens du Cameroun, cela me semble normal d’adopter le mode de vie du pays qui m’accueille, afin de ne pas me mettre en marge, de faire corps avec la société. À Rome fais comme les Romains, en France fais comme les Français. Mange français, habille-toi à la française, étudie la langue et les mœurs françaises…Tout cela, c’est fini. Aujourd’hui, les immigrés n’ont plus le réflexe ni l’envie de s’intégrer. Ils cherchent à s’ajouter à leur propre communauté, au lieu de s’assimiler à la communauté française. Le but est d’aboutir à une société divisée en différents groupes, comme aux États-Unis. Au moins là-bas, ils parviennent à se réunir sur certains points, notamment sur le fait que toutes les petites communautés se rejoignent dans la grande communauté américaine. On ne tend pas à ça en France, au contraire. Il y a une volonté de détruire la communauté nationale. Il n’y a qu’à voir les discours de Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon et compagnie. Si même des Français qui ne sont pas issus de l’immigration encouragent les particularités à s’enfermer et s’assigner à résidence, alors comment voulez-vous que les étrangers veuillent encore s’assimiler ?

    Dans votre livre, vous insistez également beaucoup sur la question de l’autorité, que ce soit à travers l’éducation, la police ou la figure du père. Y a-t-il, de manière générale, un problème avec l’autorité en France selon vous ? J’entendais beaucoup de choses se dire quand j’étais encore au Cameroun. Que lorsqu’on arrive en France et qu’on n’a pas de papiers, il faut éviter de rencontrer la police, car on est susceptible d’être rapatrié. Que lorsqu’on la rencontre, il ne faut pas faire le malin, il faut être poli… Mais quand je suis arrivée, je me suis rendu compte que c’est tout l’inverse qui se passe. La police doit plier le genou devant l’immigration, et clairement, les étrangers ne respectent plus les forces de l’ordre. Ça m’a interpellé parce que ce n’est pas pareil là d’où je viens, on respecte la police. J’ai été élevée à l’ancienne, à la française. Dans le respect de l’autorité, mais aussi de la place de l’homme et de la femme. Une éducation conservatrice, je dirais. Mais aujourd’hui, avec la cancel culture qui prend de l’ampleur, il y a de quoi être inquiet. On assiste à un autodafé des grandes œuvres de la littérature, on simplifie la langue dans certains textes car elle est “trop difficile”. On veut diviser les sexes entre eux, on explique qu’on peut décider d’être un homme si on est une femme ou d’être une femme si on est un homme… C’est une sorte de melting-pot, incompréhensible. Et si on ne cautionne pas tout cela, on est taxé de tous les mots en “phobes” qui existent.

    Vous dites que « la France mérite d’être aimée » mais beaucoup de pessimisme se constate au fil des pages. Pourtant, n’avez-vous pas l’impression que les choses ont bougé dans le débat public depuis votre arrivée en 2017 ? Le fait d’être pessimiste ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la France. Je suis pessimiste justement car j’ai mal de voir ce déclin. C’est vrai qu’il y a un changement dans le débat politique et dans l’espace médiatique, ce serait faire preuve de mauvaise fois que de le nier. Des voix comme les miennes sont sorties de l’ombre. Mais ce n’est pas suffisant, pendant longtemps en France, on entendait seulement des Noirs porter un discours victimaire, des personnes de gauche dirent que les Blancs sont racistes. Dans les médias, c’est encore souvent aux mêmes qu’on donne la parole. Comme dans une émission de LCI avec Zemmour par exemple, on choisit de mettre face à lui quelqu’un qui a la nationalité depuis sept ans, et qui est toujours incapable de faire une phrase simple en français. Déjà, cela entretient les préjugés selon lesquels les Noirs sont idiots et n’étudient pas. Mais en plus, cela montre qu’il faudrait arrêter de donner la nationalité simplement par pitié. Pour devenir Français, la base, c’est déjà de parler la langue.

    Et vous, souhaitez-vous acquérir la nationalité française ? Je n’ai pas encore de réponse, mon cœur est partagé. Je suis amoureuse de la France, mais le fait d’avoir rencontré beaucoup de Français attachés à leurs racines a réussi à apaiser les relations tendues que j’avais avec mon pays d’origine. Ça a été comme une thérapie, j’ai compris que les gens que je rencontre m’apprécient aussi pour ce que je suis. Comme je le raconte dans le livre, j’avais une revanche à prendre sur la vie, de par un socle familial détruit, des trahisons, des idéaux politiques déçus… Donc si on m’avait posé la question il y a encore deux ans, j’aurais dit que je ne veux plus rien avoir à faire avec le Cameroun et que je veux juste épouser la France. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Mais depuis ces rencontres, je me dis que même si j’aime la France, je ne dois pas oublier mes origines.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    « Pour accentuer le rapport de forces, visons des secteurs clés »

    Entretien

    Face au duel Macron-Le Pen, mortifère pour la planète, le mouvement climat anticipe l’après. Avec une stratégie : être toujours plus offensif. Entretien avec Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre.

    Emilio Meslet

    Gabriel Mazzolini Porte-parole des Amis de la Terre

    D’un point de vue climatique, mettez-vous Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le même plan ?

    Notre vision d’un monde soutenable est totalement incompatible avec l’extrême droite. Marine Le Pen est une candidate qui porte des propositions à la fois antisociales, racistes et anticlimatiques. Elle entend démanteler des éoliennes et arrêter le développement du photovoltaïque : elle veut supprimer le peu qu’on a réussi à conquérir. Elle va baisser la TVA sur l’essence et le gaz, ce qui, à long terme, va accroître notre consommation d’énergies fossiles. Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est vertueux. Mais, d’un côté, il y a l’inaction contre laquelle se battre et, de l’autre, quelqu’un qui veut détruire nos acquis. Nous n’avons pas le temps de reculer.

    Comment envisagez-vous le quinquennat à venir ?

    Nous avions anticipé ce scénario. Maintenant, il faut que les personnes mobilisées, dans la rue ou dans les urnes, autour des enjeux de justice climatique et sociale, puissent trouver un espoir dans les mouvements sociaux. Il nous faut engager le rapport de forces. Le 26 avril, il y aura partout des mobilisations portées par Terres de luttes. Nous discutons avec les syndicats pour que les ONG du mouvement climat puissent rejoindre en nombre les cortèges du 1er mai. Si nous voulons résister et arracher des victoires dans les trois prochaines années, nous devons être à l’offensive. Les élections législatives seront aussi importantes, afin d’éviter qu’un verrou institutionnel ne se remette en place. Ces cinq dernières années, nous avons bien vu agir cette ultramajorité qui empêche toute alternative.

    Depuis 2018, le mouvement climat n’a obtenu que peu de victoires. Comment faire pour que ce qui n’a pas fonctionné hier marche demain ?

    Beaucoup de choses ont fonctionné. Je pense aux victoires écologiques qui dépendent des mobilisations locales, comme l’abandon de Notre-Dame-des-Landes (le gouvernement a renoncé au projet d’aéroport en Loire-Atlantique en 2018 – NDLR). Cela peut paraître minime, mais ça existe : le rapport de forces nous a permis d’obtenir des choses. Notre vraie victoire est la coordination entre les mouvements climat, féministes, antiracistes et sociaux, qu’il faut poursuivre. Depuis 2019, nous avons réussi à tisser des liens pour mener des batailles conjointes.

    Ces victoires restent locales. En attendant, la France n’atteint toujours pas ses objectifs climatiques…

    Avant le premier tour, nous avons mis toutes nos forces pour imposer la question au centre du débat, mais, au 12 mars, l’enjeu climatique ne représentait que 3 % du temps médiatique. La responsabilité des politiques et des médias est énorme. Nous nous sommes quand même mobilisés, y compris contre l’extrême droite ce week-end. Il y avait du monde. Moins que prévu, mais il ne faut pas omettre le dégoût provoqué par le dernier quinquennat. Aujourd’hui, il s’agit d’accentuer le rapport de forces en visant des secteurs clés, comme Total, sur la question de la dépendance vis-à-vis de la Russie. C’est gagnable : si Total quitte la Russie, on sera obligé de parler de planification de la sortie des énergies fossiles. Il y aura enfin un débat de société utile.

    BBC

    Tom Grennan recovering after NYC attack

    UK singer Tom Grennan is recovering from an "unprovoked attack" which has left him with injuries including a torn ear-drum, his manager has announced.

    The 26-year-old is said to have been attacked and robbed outside a bar in Manhattan after performing in New York on Wednesday.

    He has been forced to postpone his gig in Washington DC on Friday as a result.

    Grennan's track Little Bit of Love was nominated for song of the year at this year's Brit Awards.

    "In the early hours of this morning after Tom's New York show, he was the victim of an unprovoked attack and robbery outside a bar in Manhattan," his manager John Dawkins said in a statement posted online on Thursday evening.

    "Tom is currently being assessed by doctors for his injuries which include a ruptured ear, torn ear-drum and issue with his previously fractured jaw."

    He added: "Despite this Tom is in good spirits but needs to temporarily recuperate whilst doctors assess his ability to continue with his touring."

    STATEMENT pic.twitter.com/Zwm3p6ebMx

    His manager went on to thank Grennan's American fans, noting how the singer was "desperate not to let anyone down", but that the "precautionary decision" had been made to postpone his Washington show until later notice.

    Electronic producer Mint Royale tweeted his support for the singer, saying: "Get well soon, sounds awful".

    While presenter Rylan Clark-Neal added: "Sending love mate". And DJ Mista Jam offered: "Sending love to you bro".

    Grennan initially found fame as the guest vocalist on Chase & Status's track All Goes Wrong, and he went on to score a number one solo album with 2021's Evering Road.

    The Bedford-born singer received two recent Brit Award nominations, including best rock/alternative act, while losing out to Adele's Easy on Me in the song of the year category.

    Last month he revealed that therapy had offered him "light at the end of a tunnel", as he opened up about his mental health battles.

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    Therapy offered 'light at the end of a tunnel'

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    France24 - World

    Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

    Issued on: 12/04/2022 - 20:10

    Joanna YORK

    The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

    After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

    In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

    According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

    On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

    “The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

    >> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

    Avoiding ‘unbearable humiliation’

    Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

    Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

    Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

    A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

    “In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

    A lack of proof

    However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

    Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

    Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

    “Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

    Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

    On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

    Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

    Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

    “But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

    ‘Plausible deniability and doubt’

    Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

    “A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

    Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

    By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

    In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

    The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

    Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

    Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

    The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

    ‘This could be the fate of other cities’

    For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

    Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

    Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

    Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

    Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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    War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

    Truth or Fake

    Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

    As it happened

    Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

    France24 - World

    Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

    Issued on: 20/04/2022 - 19:51

    FRANCE 24 Follow

    French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen went head-to-head in a bruising televised debate on Wednesday night, seeking to sway undecided voters with just days left before the second and final round of the presidential election on Sunday.

    Click on the player above to watch a replay of the debate or scroll below for our liveblog coverage of the event.

    Macron holds a solid lead in polls ahead of the April 24 run-off, but his political allies had warned against complacency ahead of the prime-time duel with Le Pen – their only direct debate of the campaign.

    The far-right leader had cleared her schedule this week to concentrate on preparing for the face-off, hoping to avoid a repeat of the 2017 debate fiasco that ended her hopes of pulling off an upset win five years ago.

    In a reversal of roles, it was Macron who took the gloves off this time, tearing into his opponent over her ties to Russia and for wanting to strip Muslim women of their right to wear headscarves in public.

    French presidential election © France 24

    With Russia's invasion of Ukraine overshadowing the campaign, Macron repeatedly zeroed in on a €9 million loan Le Pen's party took from a Czech-Russian bank in 2014, arguing that because of this debt her hands would be tied when dealing with the Kremlin as a head of state.

    “You are dependent on the Russian government and you are dependent on Mr Putin,” he said. “When you speak to Russia you are speaking to your banker.”

    Le Pen bristled at the suggestion that she was beholden to Moscow, arguing that her party had only taken the loan because French banks refused to lend to her. “I'm an absolutely and totally free woman,” she said.

    The clash came just hours after jailed Russian opposition leader Alexei Navalny had raised the issue of the loan in a Twitter thread, urging voters to back Macron and alleging that Le Pen is too closely linked to Russia.

    ‘Civil war’

    Le Pen's camp had insisted ahead of the debate that cutaway shots be strictly limited – mindful of the damage done by images of her rummaging through her notes while debating Macron in 2017.

    Still, Macron could be seen adopting a variety of poses to express scepticism at her arguments, repeatedly raising his eyebrows, crossing his arms or lamenting in apparent bewilderment, “Madame Le Pen, Madame Le Pen!”

    The incumbent struggled at times not to sound patronising, as when he urged his opponent to “stop mixing things up”. “Stop giving lessons,” she fired back.

    Line of the French debate (so far): “Madame Le Pen. Madame Le Pen. Madame Le Pen. Vous rigolez ou quoi?” -Emmanuel Macron. #DebatPresidentiel #F24

    April 20, 2022

    Aside from Russia, the other explosive clash came when Le Pen confirmed she would ban Muslim women from wearing headscarves in public, describing the veil as a “uniform imposed by Islamists”.

    Macron said such a plan contradicted France’s secular rules and would trigger “civil war” in a country that has the largest Muslim population in Western Europe. 

    Le Pen also vowed to put an end to “anarchic and massive” immigration into France, claiming it was worsening crime.

    >> Infographic: Macron vs Le Pen, world views at odds

    The far-right candidate also sought to appeal to voters struggling with surging prices, portraying herself as the champion of voters unable to make ends meet – though she sometimes struggled as Macron questioned her grasp of economic figures. 

    She said Macron’s presidency had left the country deeply divided, referencing the Yellow Vest protest movement and claiming that France “needs to be stitched back together”.

    When the incumbent ridiculed her plan to dismantle wind turbines and branded her a “climate sceptic”, she batted back, calling him a “climate hypocrite”.

    Advantage Macron

    Macron is the favourite to win the April 24 run-off and become the first French president to win a second term since Jacques Chirac in 2002. A poll by Ipsos-Sopra Steria on Wednesday put his lead at 12 points. 

    However, analysts have warned that the result is far from a foregone conclusion, with surveys indicating that more than 10 percent of those who intend to cast ballots have yet to decide. 

    Shortly after the debate, a snap opinion poll by Elabe said 59 percent of viewers had found Macron the most convincing while 39 percent gave his challenger the edge.  

    “Macron on the attack, Le Pen on the defensive,” as French daily Le Parisien headlined its Thursday edition. The front page of left-leaning Libération featured a close-up of Le Pen with the title, “Still not up to the task” although the paper also branded Macron “arrogant”.

    “Such a waste,” tweeted the election's left-wing third man, Jean-Luc Mélenchon, who narrowly missed out on a place in the run-off. “The country deserved better.” 

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    Macron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    L'Humanité

    Peter Kalmus

    Homme du jour

    Marion d'Allard

    « Nous allons tout perdre, ce n’est pas une blague, nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas. » Le 6 avril, Peter Kalmus a pris la parole en pleine rue, à Los Angeles, enchaîné aux grilles de la banque J.P. Morgan Chase, et cela lui vaut aujourd’hui de faire le buzz. À 47 ans, le scientifique états-unien, médaillé de la Nasa pour ses recherches sur l’évolution de l’atmosphère et auteur de centaines d’études sur les effets des bouleversements climatiques, a lancé un appel à l’arrêt des financements de projets climaticides. Entre 2016 et 2021, la banque américaine a injecté plus de 350 milliards d’euros (382 milliards de dollars) dans des projets d’extraction d’énergies fossiles. Le même jour et dans 26 pays différents, un millier de scientifiques ont fait la même chose, à l’appel du collectif Scientist Rebellion.

    France24 - World

    Florida to revoke Disney's special tax status for opposing GOP 'Don't say gay' law

    Issued on: 21/04/2022 - 21:02

    NEWS WIRES

    Florida legislators passed a bill on Thursday that would revoke Walt Disney Co’s special tax status in a move widely seen as tit-for-tat for the company’s opposition to a new state law limiting discussion of LGBTQ issues in schools.

    The bill now heads to the desk of Governor Ron DeSantis, who is all but guaranteed to sign it. The Republican-led state House voted 70-to-38 to do away with a special tax district created by a 1967 law that allows Disney to self-govern the roughly 25,000-acre Orlando area where its Walt Disney World theme park complex is located. The state Senate passed the measure on Wednesday.

    DeSantis, in a surprise move, had asked lawmakers to consider the legislation during a special session he called this week. He did not immediately comment on the bill’s passage on Thursday.

    The law would eliminate a handful of special tax districts including the Reedy Creek Improvement District that covers about 25,000 acres in Orange and Osceola counties. That structure makes Disney, which is one of the state’s largest private employers, and other landowners responsible for providing services such as fire fighting, power, water and roads. They in turn get relief from taxes and fees.

    The change would go into effect in June 2023.

    DeSantis, a Republican who is a potential candidate for his party’s 2024 presidential nomination, wants to strike back at Disney for its opposition to a law that bans classroom instruction on sexual orientation and gender identity for students younger than about 9.

    The governor signed the legislation, dubbed the “don’t say gay” bill by opponents, last month.

    The law, which is to go into effect on July 1, also prohibits such teaching that “is not age appropriate or developmentally appropriate” for older students, is being challenged in court.

    Disney came under fire last month by many in the LGBTQ community, including some Disney employees, for initially failing to take a public stand against the measure, then condemned the legislation and said it would pause all its political donations in Florida. That set off a storm of condemnation against Disney by many Republicans.

    Disney did not immediately respond to a request for comment on Thursday.

    (Reuters)

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    Florida governor signs bill limiting LGBTQ instruction in schools

    INSIDE THE AMERICAS

    'Don't say gay' bill in Florida: Republican-backed legislation stirs controversy

    BBC

    Covid: Woman caught virus twice within record 20 days

    A 31-year-old healthcare worker caught Covid twice within 20 days - the shortest-known gap between infections, Spanish researchers have claimed.

    Tests show the woman was infected with two different variants - Delta in late December and then Omicron in January.

    This shows that even if you have had Covid before, you can still be infected again even if fully vaccinated, the researchers say.

    Reinfections in the UK require 90 days between positive tests.

    Based on that definition, health officials say nearly 900,000 people have potentially been infected twice with Covid up to the start of April.

    It is difficult to pin down an exact number, because only whole genome sequencing can confirm the infections are caused by different strains, and very few positive tests go through this process.

    The Spaniard did not develop any symptoms after her first positive PCR test, but less than three weeks later she developed a cough and fever which prompted her to take another test.

    When the tests were analysed further, they showed the patient had been infected by two different strains of coronavirus.

    In a presentation at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases, study author Dr. Gemma Recio said the case highlighted that Omicron can "evade the previous immunity acquired either from a natural infection with other variants or from vaccines".

    She said: "In other words, people who have had Covid-19 cannot assume they are protected against reinfection, even if they have been fully vaccinated.

    "Nevertheless, both previous infection with other variants and vaccination do seem to partially protect against severe disease and hospitalisation in those with Omicron," added Dr Recio, from the Institut Catala de Salut, Tarragona in Spain.

    She said monitoring reinfections in people who were fully vaccinated was important, and would help the search for variants which evade vaccines.

    Covid reinfections rose sharply in December 2021 after the much more infectious Omicron variant emerged, and there was another increase when a slightly different version of it, called BA.2, appeared in early March.

    Before that, 1% of all cases recorded in the UK were labelled as second infection - but that has now gone up to 11%.

    Most are likely to be people infected by the Alpha or Delta variants and then infected again by the more contagious Omicron.

    Scientists predict that eventually everyone will catch Covid twice, and probably many more times over the course of their lifetime.

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    Have I got Covid, a bad cold or something else?

    Am I still supposed to be wearing a mask?

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Poland Dispatch

    On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

    For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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    By Jeffrey Gettleman

    An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

    LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

    He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

    But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

    “The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

    My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

    But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

    He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

    I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

    For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

    Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

    Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

    How should we reconcile them?

    I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

    “The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

    What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

    “You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

    I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

    When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

    The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

    “This town used to be a third Jewish,” he said.

    How many are left?

    “Six families,” he said.

    I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

    For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

    As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

    I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

    “I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

    “I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

    And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

    Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

    In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

    Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

    It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

    Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

    “After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

    My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

    I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

    We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

    But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

    And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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    BBC

    Work from home to beat Putin, says EU

    By Ben KingBusiness reporter, BBC News

    The EU is asking its citizens to drive less, turn down air conditioning and work from home three days a week, to reduce reliance on Russian energy.

    The measures, drawn up with the International Energy Agency, would save a typical household €450 (£375) a year.

    Buying energy from Russia helps to support its economy and finance the war in Ukraine.

    But Europe has said it cannot find alternative supplies, so it is asking citizens to adjust their lifestyles.

    The nine-point plan, entitled “Playing My Part”, urges citizens to drive less, by using public transport, or working from home three days a week.

    It also calls on citizens to:

    It also calls on cities to promote car-free Sundays, as some already do.

    “Faced with the horrendous scenes of human suffering that we’ve seen following Russia’s invasion of Ukraine, people in Europe want to take action,” said Fatih Birol, executive director of the IEA.

    “This guide has easy-to-follow steps that with little or no discomfort on our part can reduce the flow of money to Russia’s military and help put us on a path to a cleaner and more sustainable planet.”

    The IEA calculates that if every citizen followed its recommendations, it could save 220 million barrels of oil every year, enough to fill 120 supertankers. It would also save 17bn cubic metres of gas, enough to heat nearly 20 million homes.

    In March, the EU announced a plan to make the bloc independent of Russian energy imports by 2030.

    But the German energy minister Christian Lindner told the BBC on Wednesday it would be impossible to stop oil imports immediately.

    The report also recommends that citizens consider investing in home insulation, smart digital thermostats, and digital cars, which can all help to reduce fossil fuel use.

    "All these measures, they can be voluntary contributions," said Leonore Gewessler, Austria's environment minister. "But they need political action to underpin them."

    Austria has cut all fares on public transport to three euros per day, she said, and is introducing a programme to help low-income households replace old, inefficient appliances.

    Eamon Ryan, Ireland's environment minister said by acting at a European level, it was easier to get the political messaging right.

    "It is very difficult not to come across as someone who is telling the citizen what to do, or is being seen as a mean, Scrooge-like character," he said.

    Separately, the UK announced it was tightening sanctions on non-energy goods exported from Russia, including a ban on caviar, silver and wood products.

    The Department for International Trade said it was also ramping up taxes on some other exports from Russia and Belarus, covering goods worth a total of £130m.

    The products facing higher import duties include diamonds, rubber, pharmaceuticals, meat, coffee, tobacco and other products.

    International Trade Secretary, Anne-Marie Trevelyan, said the UK was taking every opportunity to "ratchet the pressure to isolate the Russian economy".

    "These further measures will tighten the screws, shutting down lucrative avenues of funding for Putin's war machine," she said.

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    France24 - World

    War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic

    Issued on: 20/04/2022 - 19:35

    Joanna YORK

    Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.

    Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.

    “The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.

    If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be. 

    In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance. 

    The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations. 

    “The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”

    But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance.  Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden ­– all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.

    All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.

    “It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”

    ‘A fifth ocean on top of the world’

    Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change. 

    In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040. 

    Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.

    Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.

    But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.” 

    In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”

    Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, established in 2014 and based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.

    Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.” 

    ‘Ukraine was a game changer’

    The establishment of the Northern Fleet coincided with Russia’s annexation of the Crimean Peninsula from Ukraine. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.

    “The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.” 

    This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.

    The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO ­– as both are seriously considering doing ­– all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.

    “NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”

    Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.

    “There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”

    ‘The leading actor in the Arctic’ 

    However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too. 

    A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.

    Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”

    In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.

    These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.

    This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.    

    So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other. 

    “My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.

    “Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.” 

    Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.” 

    In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”

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    La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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    Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

    Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

    Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

    Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

    Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

    D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

    « Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

    La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

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    Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

    Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

    Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

    Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

    Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

    D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

    « Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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    Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

    Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

    Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

    Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

    Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

    D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

    « Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

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    Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

    Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

    a précisé

    Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

    Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

    Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

    D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

    « Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

    BBC

    Russia releases video of intercontinental ballistic missile launch

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    The Russian defence ministry has released video of what it says is a successful launch of a nuclear-capable missile.

    The new Sarmat super-heavy intercontinental ballistic missile was launched from the Plesetsk spaceport in the north-western Arkhangelsk region and landed in the other side of Russia in the far-eastern Kamchatka peninsula.

    President Putin said it was food for thought for those who try to threaten Russia.

    New York Times - World

    This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

    Mexico Dispatch

    The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

    Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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    By Oscar Lopez and Lisette Poole

    Photographs by Lisette Poole

    ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

    They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

    “Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

    For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

    But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

    “Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

    Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

    Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

    David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

    “That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

    In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

    “I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

    As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

    But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

    Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

    The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

    “It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

    Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

    While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

    “It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

    But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

    Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

    Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

    “When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

    The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

    “I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

    Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

    Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

    She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

    Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

    The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

    “Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

    Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

    “One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

    For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

    “Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

    For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

    “From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

    Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

    “Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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    L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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    Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

    En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

    Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

    Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

    Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

    L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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    Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

    En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

    Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

    Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

    Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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    Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

    En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

    Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

    Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

    Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

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    Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

    En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

    Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

    certaines unités

    Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

    Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

    France24 - World

    Queen Elizabeth II's 96th birthday marked with gun salutes

    Issued on: 21/04/2022 - 13:47

    NEWS WIRES

    Queen Elizabeth celebrated her 96th birthday at her Sandringham estate on Thursday as gun salutes rang out across London and Windsor and military bands played "Happy Birthday".

    Britain's longest serving monarch, who celebrates a historic platinum jubilee this year, was pictured with two white ponies in a photo released for the occasion.

    Government ministers joined members of the royal family in sending their best wishes to the queen, who has stepped back from most public duties this year over concerns about her health.

    She has travelled from Windsor Castle, west of London, to spend her birthday at her estate in Sandringham, Norfolk.

    "An inspiration to so many across the UK, the Commonwealth and the world, it's particularly special to be celebrating in this Platinum Jubilee year," her grandson Prince William and his wife Kate said on Twitter.

    Prime Minister Boris Johnson, who is visiting India, wished the queen a happy birthday and paid a "heartfelt tribute" to her "70 years of dedicated and faultless service to our country and the Commonwealth" in a video message.

    Toymaker Mattel launched a commemorative Barbie doll of the queen dressed in an ivory gown with a blue sash and wearing her wedding tiara to mark the jubilee.

    Elizabeth became the queen of Britain and more than a dozen other realms including Canada, Australia and New Zealand on the death of her father King George VI on Feb. 6, 1952, while she was in Kenya on an international tour.

    The news was broken to her by her husband Prince Philip, who died last year aged 99 after more than seven decades by her side.

    When she ascended the throne, Josef Stalin, Mao Zedong and Harry Truman were running the Soviet Union, China and the United States, respectively, while Winston Churchill was British prime minister.

    Elizabeth has largely avoided the public spotlight after spending a night in hospital in October for an unspecified ailment and being ordered to rest. She tested positive for COVID-19 in February and has said she was left very tired.

    She has missed events including the Remembrance Sunday gathering and Easter service, but she joined other members of her family and dignitaries at a memorial service for her husband at London's Westminster abbey last month.

    (REUTERS)

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    Seventy years on the throne: The life and legacy of Britain's Queen Elizabeth II

    OBITUARY

    Britain's Prince Philip, the Queen’s ‘strength and stay’ for seven decades

    'We're all weeping with you, Ma'am': British press bids farewell to Philip

    New York Times - World

    In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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    West Bank Dispatch

    Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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    By Raja Abdulrahim

    WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

    The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

    Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

    The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

    “They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

    The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

    They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

    In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

    Walaja was part of the captured West Bank.

    Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

    In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

    Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

    Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

    The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

    In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

    “Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

    “The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

    Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

    “The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

    “The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

    Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

    The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

    In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

    And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

    At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

    Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

    The case only protects those 38 homes, though.

    “Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

    The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

    Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

    From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

    “The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

    Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

    Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

    Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

    As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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    BBC

    OneWeb: UK satellite firm does deal to use Indian rockets

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    OneWeb, the satellite company part-owned by the UK government, has done a deal to use Indian rockets.

    The arrangement will supplement the contract the London-headquartered firm has with American rival and rocket operator SpaceX of California.

    The new deal was announced as UK Prime Minister Boris Johnston headed to India for two days of talks.

    The firm was forced to look for alternatives when its deal with the Russian space agency fell apart.

    OneWeb said the first Indian launch of its broadband internet satellites could take place by the year's end.

    The spacecraft would go up from the Satish Dhawan Space Centre on Sriharikota Island in the east of the country.

    The rocket to be used is likely to be India's Geosynchronous Satellite Launch Vehicle (GSLV), its largest and most capable vehicle.

    Some sort of deal with New Space India, the commercial arm of the country's national space agency, was expected. OneWeb's largest shareholder is the Indian conglomerate Bharti Global.

    Its chairman, Sunil Bharti Mittal, is also the executive chairman at OneWeb.

    "This is yet another historic day for collaboration in space, thanks to the shared ambition and vision of New Space India and OneWeb," he said in a statement.

    "This most recent agreement on launch plans adds considerable momentum to the development of OneWeb's network, as we work together across the space industry toward our common goal of connecting communities globally."

    OneWeb's plans to build a global network of internet satellites in the sky was knocked off course in March by the war in Ukraine.

    The conflict, and the resulting western sanctions against Russia, led to the company losing access to Russian Soyuz rockets.

    With only two-thirds of the satellites in orbit needed to complete its network, OneWeb had little choice but to go to SpaceX to book some rides on the California outfit's Falcon rockets. SpaceX is currently building its own space-borne internet service called Starlink.

    OneWeb didn't say how many Indian launches it would use, or what its contract with New Space India was worth.

    The GSLV can lift about nine tonnes to low-Earth orbit - similar to the Soyuz.

    It was last used in 2019 to launch India's Chandrayaan-2 Moon mission.

    OneWeb has so far launched 428 satellites, enough to provide internet broadband connections above 50 degrees North in latitude. It needs, however, to get to 650 or so to start delivering connections across the whole Earth.

    The company's intention is to expand later generations of the network to encompass 7,000 satellites in orbit, meaning the GSLV could become a key component in the future of the OneWeb project.

    Building space-borne internet systems is the vogue of the moment.

    As well as OneWeb and SpaceX-Starlink, the Amazon online retailer is about to get into this market.

    Earlier this month it signed the largest commercial launch deal ever, purchasing up to 83 launches from three separate rocket companies to loft its Kuiper system.

    This would see more than 3,000 internet broadband satellites placed in low-Earth orbit over a period of five years.

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    France24 - World

    IS group claims deadly blast at Shiite mosque amid series of attacks across Afghanistan

    Issued on: 21/04/2022 - 16:33

    FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

    A series of explosions across Afghanistan on Thursday killed at least 16 people and wounded scores more, according to police and health officials. The Islamic State (IS) group's local affiliate claimed an attack on a Shiite mosque in the northern city of Mazar-e-Sharif, which killed at least 11 people. 

    An attack in Kunduz, another northern Afghan city, killed at least four people and wounded 18 others, according to a Kunduz police spokesman.

    The explosions happened during the Islamic holy month of Ramadan and two days after blasts tore through a high school in a predominantly Shiite Hazara area of the capital, Kabul, killing at least six.

    Grisly images of victims being carried to hospital from Seh Dokan mosque in Mazar-e-Sharif, capital of the northern Balkh province, were posted on social media.

    "Blood and fear are everywhere," Ahmad Zia Zindani, spokesman for the Balkh provincial public health department, told AFP, adding "people were screaming" while seeking news of their relatives at the hospital.

    "Relatives of victims were arriving at city hospitals looking for their near and dear ones. Many residents were also coming to donate blood," Zindani said.

    In Kunduz, a bicycle bomb targeted a vehicle carrying mechanics working for the Taliban.

    Afghanistan's Shiite Hazara community, which makes up between 10 and 20 percent of the country's 38 million people, has long been the target of the IS group, who consider them heretics.

    'Booby-trapped bag' in mosque

    "The soldiers of the caliphate managed to get a booby-trapped bag" inside the Mazar-e-Sharif mosque, detonating it from afar after it was packed with worshippers, the IS group said in a statement.

    On Tuesday, two blasts outside a school in a Shiite neighbourhood of Kabul killed at least six people and wounded 25 others.

    No group claimed responsibility for that attack.

    Taliban officials insist their forces have defeated the IS group, but analysts say the jihadist group is a key security challenge. 

    Since seizing power, the Taliban have regularly raided suspected IS group hideouts in the eastern Nangarhar province. 

    In May last year at least 85 people – mainly female students – were killed and about 300 wounded when three bombs exploded near their school in the Shiite dominated Dasht-e-Barchi neighbourhood of Kabul. 

    No group claimed responsibility for that attack, but in October 2020, the IS group admitted a suicide attack on an educational centre in the same area that killed 24 people, including students. 

    In May 2020, the group was blamed for a bloody attack on a maternity ward of a hospital in the same neighbourhood that killed 25 people, including new mothers.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Roadside bomb tears through bus in western Afghanistan

    ‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

    Several killed in twin explosions at Shiite school in Afghan capital

    Opex 360

    Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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    En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

    Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

    Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

    Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

    D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

    Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

    Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

    L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

    Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

    Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

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    En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

    Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

    Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

    Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

    D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

    Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

    Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

    L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

    Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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    En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

    Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

    Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

    Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

    D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

    Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

    Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

    L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

    Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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    En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

    Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

    Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

    Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

    D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

    Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

    Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

    L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

    Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

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    Valeurs Actuelles

    Nucléaire français, histoire d’un sabordage

    Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

    La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

    comment en sommes-nous arrivés là ?

    Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

    L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

    Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

    L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

    L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

    À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

    S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

    Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

    Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

    Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

    Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

    Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

    Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

    Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

    * Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

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    By Isabel Kershner

    JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

    He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

    But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

    One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

    Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

    Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

    Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

    The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

    Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

    “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

    As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

    While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

    Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

    His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

    Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

    He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

    “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

    He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

    Now they are coming back.

    While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

    The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

    “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

    For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

    “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

    Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

    Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

    Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

    Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

    Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

    A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

    “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

    He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

    More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

    As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

    Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

    And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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    France24 - Monde

    Côte d'Ivoire : nomination d'un nouveau gouvernement "resserré" de 32 membres

    Publié le : 20/04/2022 - 22:51

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    Un nouveau gouvernement a été nommé, mercredi, en Côte d'Ivoire quelques heures après la prestation de serment du nouveau vice-président, Tiemoko Meyliet Koné. Si les principaux ministres ont été reconduits à leurs postes, le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi compose une équipe "resserrée" pour réduire les dépenses publiques. 

    Un nouveau gouvernement "resserré" a été nommé, mercredi 20 avril, en Côte d'Ivoire. Les principaux ministres ont été maintenus, peu après la prestation de serment du nouveau vice-président Tiemoko Meyliet Koné à un poste qui était vacant depuis près de deux ans. 

    Le principal changement dans la nouvelle équipe gouvernementale est la réduction du nombre de ministres, 32 dont 7 femmes, contre 41 dans la précédente.

    Le président Alassane Ouattara avait souhaité que le Premier ministre Patrick Achi, reconduit mardi après avoir démissionné la semaine dernière avec l'ensemble du gouvernement, constitue une équipe "resserrée" pour "tenir compte de la conjoncture économique mondiale" et ainsi réduire "les dépenses de l'État".

    Kandia Camara, une proche du président et pilier du parti au pouvoir, conserve son poste de ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, selon le décret lu par le secrétaire général de la présidence Abdourahmane Cissé.

    Téné Birahima Ouattara, l'influent frère du président, garde aussi le portefeuille stratégique de la Défense, toujours avec le titre de ministre d'État. Troisième ministre d'État dans l'ordre protocolaire, Kobenan Kouassi Adjoumani, reste à l'Agriculture. Le général Vagondo Diomandé, autre fidèle du chef de l'État, est reconduit à l'Intérieur.

    Le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, visé par une enquête après des accusations de viol en septembre dernier, est maintenu à son poste.

    Deux nouvelles personnalités font leur entrée dans la nouvelle équipe de Patrick Achi, dont Françoise Remarck, patronne de Canal+ Côte d'Ivoire, nommée à la Culture.

    Les postes de secrétaires d'État du précédent gouvernement ont été supprimés et certains ministères fusionnés.

    La succession d'Alassane Ouattara en question

    Plus tôt dans la journée, le vice-président Tiemoko Meyliet Koné avait prêté serment après avoir été nommé la veille par le président Ouattara. 

    "Je jure solennellement et sur l'honneur de respecter la Constitution, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge, dans le strict respect de ses obligations et avec loyauté à l'égard du président de la République", a déclaré Tiemoko Meyliet Koné. "Que le président de la République me retire sa confiance si je trahis ce serment", a-t-il ajouté devant les membres du Conseil constitutionnel venus pour l'occasion au palais présidentiel d'Abidjan.

    Peu connu du grand public, cet économiste a mené une longue carrière au sein de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest, dont il était le gouverneur depuis 2011. Il a également été directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la Construction, puis conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.

    Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour "convenance personnelle". 

    Selon l'article 62 de la Constitution, le vice-président devient président "de plein droit" en cas de vacance "par décès, démission ou empêchement absolu" de ce dernier. "L'article 62 fait du vice-président en cas de vacance du pouvoir, non pas un intérimaire, mais de droit un président de la République chargé de poursuivre et de terminer le mandat en cours", a rappelé mercredi le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné.

    Ces nominations au sein de l'exécutif relancent la question de la succession d'Alassane Ouattara, bien qu'il ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un nouveau mandat lors de la prochaine présidentielle de 2025.

    Avec AFP

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    Côte d'Ivoire : le Premier ministre Patrick Achi reconduit dans ses fonctions

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Politique ivoirienne : Alassane Ouattara nomme un vice-président

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Côte d'Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi, une équipe "resserrée" bientôt nommée

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

    Propos recueillis par

    Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

    Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

    Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

    Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

    Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

    Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

    Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

    C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

    L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

    Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

    Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

    Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

    N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

    Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

    Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

    Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

    L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

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    L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

    Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

    🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

    — Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022

    « Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

    L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

    Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

    🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

    — Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022

    « Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

    Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

    🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

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    « Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

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    April 16, 2022

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    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

    estime
    France24 - Monde

    La justice britannique autorise formellement l'extradition de Julian Assange aux États-Unis

    Publié le : 20/04/2022 - 14:20

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    La justice britannique a autorisé formellement, mercredi, l'extradition du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, aux États-Unis, après des années de bras-de-fer judiciaire. Il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, de l'approuver, bien que les avocats de la défense puissent encore faire appel devant la Haute Cour.

    Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, se rapproche un peu plus d'une extradition aux États-Unis – qui veulent le juger pour espionnage – après une décision formelle de la justice britannique, mercredi 20 avril.

    Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d'extradition et il revient désormais à la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, de l'approuver.

    "En termes simples, je suis tenu d'envoyer votre affaire à la ministre d'État pour décision", a déclaré le magistrat Paul Goldspring lors d'une courte audience de sept minutes.

    Âgé de 50 ans, le fondateur de WikiLeaks n'était pas présent physiquement au tribunal mais a suivi la procédure administrative par liaison vidéo. Ses avocats peuvent encore faire appel devant la Haute Cour.

    À moins d'un appel, Julian Assange sera extradé dans les 28 jours suivant la décision de la ministre d'ordonner l'extradition.

    "Nous avons confiance dans l'indépendance et l'intégrité du système judiciaire britannique", a affirmé, jeudi, Simon Birmingham, ministre australien des Finances, à la chaîne ABC. Le gouvernement australien ne fera pas objection à l'extradition, a-t-il dit.

    "Les journalistes devront regarder par-dessus leur épaule"

    À l'extérieur du tribunal, quelques dizaines de soutiens de Julian Assange s'étaient rassemblés, mercredi, avec des pancartes proclamant "N'extradez pas Assange, le journalisme n'est pas un crime" ou encore "Que la liberté de la presse repose en paix".

    L'ancien chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn était également présent pour défendre l'Australien. "Il n'a absolument rien fait de plus que de dire la vérité au monde", a-t-il lancé aux manifestants.

    "Si #JulianAssange est extradé vers les États-Unis, les journalistes du monde entier devront regarder par-dessus leur épaule s'ils publient des informations préjudiciables aux intérêts américains", a également réagi sur Twitter l'organisation de défense des droits humains Amnesty International.

    Julian Assange est détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, où il a épousé sa fiancée, Stella Moris, le mois dernier. Celle-ci a eu deux enfants avec lui, deux petits garçons conçus lorsqu'il vivait à l'ambassade d'Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade, où il s'était réfugié en 2012 alors qu'il était en liberté sous caution.

    Il craignait alors une extradition vers les États-Unis ou vers la Suède, où il faisait l'objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.

    Plus de 170 ans de prison encourus

    Julian Assange avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.

    Son épouse, une avocate sud-africaine d'une trentaine d'années, a supplié, le mois dernier, Priti Patel d'empêcher son extradition, la priant de mettre fin à cette "affaire politique". Elle a assisté mercredi à l'audience au tribunal.

    Pris dans une longue saga judiciaire, l'Australien est recherché par la justice américaine, qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.

    Poursuivi notamment en vertu d'une législation contre l'espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse.

    Le 14 mars, il avait vu disparaître l'un de ses derniers espoirs d'éviter son extradition, avec le refus de la Cour suprême britannique d'examiner son recours.

    Avec AFP

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    Derrière les barreaux, le lanceur d'alerte Julian Assange épouse son ancienne avocate

    La justice britannique autorise en appel l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis

    Julian Assange autorisé à contester son extradition devant la Cour suprême britannique

    Valeurs Actuelles

    Une histoire de la famille Peugeot

    Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

    C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

    Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

    Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

    C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

    Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine, s'attend à "des preuves de génocide à Marioupol"

    Publié le : 20/04/2022 - 14:56

    Marc PERELMAN

    Dans une entretien accordé à France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, évoque les crimes de guerre présumés commis par l'armée russe dans le pays. Elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" à Marioupol. Selon elle, des "crimes sexuels" ont eu lieu dans toutes les zones occupées d'Ukraine et ont ciblé des femmes, y compris des femmes âgées, mais aussi des hommes et des enfants. Enfin, elle assure que plus de 7 000 enquêtes pour crimes de guerre ont déjà été ouvertes.

    Lors de son entretien avec France 24, la procureure générale d'Ukraine, Iryna Venediktova, prévient qu'elle s'attend à trouver des "preuves de génocide" des forces russes dans la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine.

    La procureure soutient que "beaucoup de personnes" ont été expulsées vers la Russie, y compris des enfants.

    Selon elle, au moins 1 500 civils ont été retrouvés morts autour de la capitale, Kiev, mais que le nombre réel est sans doute plus élevé, car certains endroits sont "toujours minés", avec des opérations de déminage en cours.

    "Des crimes sexuels ont eu lieu dans tous les territoires occupés"

    La procureure générale assure que des "crimes sexuels" ont eu lieu dans toutes les régions d'Ukraine occupées par les forces russes et que les victimes étaient des femmes, y compris des femmes âgées, mais aussi des hommes et des enfants. Plus de 7 000 enquêtes sur des crimes de guerre ont été ouvertes en Ukraine, avec plus de 3 000 autres enquêtes ouvertes sur des crimes connexes.

    Lorsqu'il lui est demandé si elle pouvait poursuivre le président russe Vladimir Poutine, la procureure explique que les dirigeants étrangers jouissent de l'immunité en vertu de la loi ukrainienne. Elle se dit "très ouverte à une coopération" avec le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) afin de contourner la question de l'immunité. Elle dit l'Ukraine "prête à coopérer avec d'autres États" et souligne que plusieurs enquêtes conjointes ont d'ores et déjà commencé.

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    Ukraine : la question des crimes de guerre

    Le Débat de France 24

    Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

    INTERVIEW

    Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"

    Valeurs Actuelles

    La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

    À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

    Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

    Progression de l’euthanasie en Europe

    À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

    En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

    Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

    Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

    On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

    Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

    En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

    L’euthanasie progresse en Europe

    Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

    En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

    Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

    Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

    Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

    En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

    Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

    D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

    La sédation profonde, un glissement dangereux

    Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

    Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

    Incohérence du droit

    Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

    Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

    Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

    * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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    France24 - Monde

    Transition politique au Tchad : Le pays dans l’incertitude à 6 mois de la présidentielle

    Publié le : 21/04/2022 - 22:06

    Fatimata WANE Suivre

    Un an après l'annonce de la mort du d'Idriss Déby, le Tchad est toujours dans l’incertitude politique. Depuis, le pouvoir a été repris par son fils Mahamat Idriss Deby, à la tête d'un conseil militaire de transition. L'anniversaire de la disparition du maréchal est à peine célébrée dans le pays.

    Un mini-sommet de la communauté est-africaine s'est tenu ce jeudi 21 Avril à Nairobi, au Kenya. Les présidents de l’Ouganda, du Kenya, du Burundi et de la République Démocratique du Congo se sont retrouvés pour parler de la paix et de la sécurité dans l'Est du Congo. Difficile pour autant de savoir la teneur des discussions, la réunion s'étant tenue à huis-clos.

    En Côte d'Ivoire, les initiatives se multiplient pour régulariser le travail informel qui représente 80% des travailleurs dans le pays. Dans le quartier du plateau, la Mairie tente d'offrir un statut à ceux qu'on appelle les « djosseur » ou les « Naman ». Ces vigiles de rue qui vivaient de pourboires d’automobilistes auront désormais droit à une prime mensuelle.

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    Valeurs Actuelles

    Plus de 5 000 personnes rachètent un château de l’Oise pour le sauver

    Il est présenté comme un « édifice stupéfiant, hanté par les fantômes de la Première Guerre mondiale » par la start-up Dartagnans, à l’origine du projet. Le château de Boulogne-la-Grasse, situé à la limite de l’Oise et de la Somme, a de nouveaux propriétaires, relate, mardi 19 avril, Le Parisien. Et ils sont plus de 5 300. C’est en effet le nombre d’internautes qui ont versé au moins 59 euros afin de racheter le domaine. Ce système d’achat collectif permet d’acquérir puis de restaurer de vieilles pierres et enfin de développer une activité économique sur le site. Selon le montant de leur participation, les acheteurs pourront bénéficier de l’entrée gratuite à vie, d’invitations aux futurs évènements, ou de réduction sur les activités qui doivent être mises en place.

    Plus d’un million d’euros à réunir

    Le système a permis de recueillir les 500 000 euros nécessaires à la première étape : l’achat du domaine. Il reste cependant quatre paliers pour aménager les trois hectares de bois du domaine, et sécuriser les tours hautes emblématiques du château. Au total, le projet devrait coûter plus d’un million d’euros. La société est cependant très satisfaite de ces premiers résultats rapides. « Il y a eu pour le château de Boulogne-la-Grasse un très bel engouement. Peut-être aussi parce que la proximité avec Paris permet aux gens de se projeter davantage », explique-t-elle au Parisien.

    Construit au XIXe siècle par un riche Belge, le château est une fantaisie architecturale mélangeant les styles gothique, roman ou byzantin, ce qui lui donne une allure digne d’un conte de fées. Il a été en partie détruit au printemps 1918 par les bombardements allemands. La recherche de « co-châtelains » se poursuit.

    Oise : les dernières actualités

    Prison de Beauvais : un véhicule de l’administration pénitentiaire en feu, les gardiens dénoncent “des représailles”

    Creil : des policiers agressés lors de l’interpellation d’un conducteur sans permis

    A Creil, l’appel à la prière diffusé par haut-parleurs à l’extérieur de la mosquée

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    L'Humanité

    Un Giec des déchets nucléaires ?

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

    La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

    La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

    Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

    la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
    France24 - Monde

    En Afrique, plus d'un million d'enfants ont été vaccinés contre le paludisme

    Publié le : 21/04/2022 - 21:14

    FRANCE 24 Suivre

    Plus d'un million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi ont désormais reçu, grâce à un programme pilote, au moins une dose du premier vaccin antipaludique, s'est félicitée jeudi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). 

    Grâce à un programme pilote, plus d'un million d'enfants africains ont reçu au moins une dose du premier vaccin antipaludique.

    Les vaccinations contre le paludisme, lancées pour la première fois en avril 2019 au Malawi, suivi du Kenya et du Ghana, ont démontré que le vaccin "RTS,S" était sûr et "réduisait de manière substantielle les cas graves" de la maladie, a assuré, jeudi 21 avril, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un communiqué diffusé avant la Journée mondiale de lutte contre le paludisme (le 25 avril).

    Ce constat avait conduit l'OMS, dès octobre 2021, à recommander le déploiement massif de ce vaccin chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne et dans des zones à risque, susceptible de sauver la vie de 40 000 à 80 000 enfants africains par an. Plus de 155 millions de dollars ont été mobilisés par l'Alliance du vaccin (Gavi) pour permettre la livraison de ces vaccins, précise le texte.

    "Ce vaccin n'est pas simplement une percée scientifique, c'est un changement de vie pour les familles à travers le continent africain", estime dans le communiqué Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, tout en soulignant le "besoin urgent de développer des outils meilleurs et en plus grand nombre pour sauver des vies et aller vers un monde sans paludisme".

    Un premier pas vers d'autres vaccins

    Le "RTS,S", fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GSK, est "un vaccin de première génération, qui pourrait être complété à l'avenir par d'autres vaccins à l'efficacité similaire ou supérieure", estime encore l'organisation, en saluant les progrès dans le développement d'autres sérums et de nouveaux traitements.

    Le financement de la recherche-développement dans la lutte contre le paludisme a été d'un peu plus de 619 millions de dollars en 2020. Elle aura besoin d'une moyenne de 851 millions de dollars par an sur la période 2021-2030, indique encore le communiqué.

    Le "RTS,S" agit contre le parasite "plasmodium falciparum", transmis par les moustiques, le plus mortel à l'échelle mondiale et le plus prévalent en Afrique.

    Maladie très ancienne, signalée dès l'Antiquité, le paludisme se manifeste par de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires puis par des cycles de frissons, fièvre et sueur. Si elle n'est pas traitée à temps, elle peut être mortelle.

    Environ 90 % des cas de paludisme dans le monde sont enregistrés en Afrique, où 260.000 enfants en meurent chaque année.

    Avec AFP

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    La lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en recul à cause du Covid-19

    L'OMS recommande un déploiement massif du premier vaccin antipaludique chez les enfants

    La pandémie a entraîné une hausse des morts du paludisme mais le pire a été évité

    Valeurs Actuelles

    Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie

    J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.

    « Ce cri d’autrefois,  »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».

    L’“austère fraternité des hommes”

    Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.

    Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.

    “L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

    Actu

    C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

    Anna Musso

    Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

    La maladie dont souffrait Stephen Hawking

    La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

    Génome humain : les 8% qui changent tout

    Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

    Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

    Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

    Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

    Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

    Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

    « C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

    L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

    Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

    Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

    Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

    neurosciencessciencescharcot
    BBC

    A$AP Rocky arrested in connection with shooting

    By Mark SavageBBC Music Correspondent

    The rapper A$AP Rocky has been arrested in connection with a shooting last November, Los Angeles police have said.

    The star was taken into custody at Los Angeles International Airport on Wednesday as he returned from a holiday with his girlfriend, Rihanna.

    Police had been investigating the star, whose real name is Rakim Mayers, for his potential involvement in a non-fatal shooting in Hollywood last year.

    He was released on bail of $550,000 (£421,000) shortly after his arrest.

    The Los Angeles Police Department said the arrest was made in connection with an "argument between two acquaintances" which resulted in shots being fired.

    The victim later told police that Mayers, who was walking with two others, approached him with a handgun on the street. They claimed Mayers shot at him three to four times and that he believed one of the bullets grazed his left hand, according to police reports obtained by NBC News.

    In a statement on Twitter, LAPD said the victim had sustained a "minor injury" after which his assailants "fled on foot".

    Mayers' lawyer, Alan Jackson, confirmed that his client had been arrested but declined to make any further comments.

    The rapper will make his first appearance in court on 17 August.

    The star was previously given a two-year suspended sentence for his role in a brawl in Stockholm in August 2019.

    The rapper and two members of his entourage were convicted of kicking and beating a 19-year-old man after an argument. They said they acted in self-defence, but the court rejected their argument.

    The case drew worldwide media attention after then-US president Donald Trump unsuccessfully tried to secure Mayer's release from prison as he awaited trial.

    Born in New York, Mayers was one of the biggest break-out stars of the 2010s, earning eight platinum singles in the US including Wild For The Night, Everyday, LSD and A$AP Forever.

    He rose to fame after being championed by Drake, and has worked with artists including Alicia Keys, Lana Del Rey, Skepta, Selena Gomez and Kendrick Lamar.

    His relationship with the billionaire musician and fashion mogul Rihanna was confirmed last year. In an interview with GQ magazine last May, Mayers called Rihanna the "love of my life" and "the One".

    The couple announced they were having a baby in January. In March, Rihanna told Elle magazine she was in her third trimester.

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    France24 - Monde

    "Biens mal acquis" gabonais : mise en examen de quatre enfants d'Omar Bongo

    Publié le : 21/04/2022 - 14:15

    FRANCE 24 Suivre

    Quatre enfants du défunt président Omar Bongo Ondimba ont été mis en examen, entre fin mars et début avril, par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, selon des éléments obtenus, jeudi, par l'AFP..

    Ils contestent tous les accusations. Grâce, Betty, Arthur puis Hermine : quatre enfants du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba viennent pour la première fois d'être mis en examen par la justice française dans le dossier vieux de quinze ans des "biens mal acquis" gabonais dans l'Hexagone, a appris l'AFP, jeudi 21 avril, de source proche du dossier.

    Entre le 25 mars et le 5 avril, le juge financier Dominique Blanc a successivement mis en examen Grâce (58 ans), Betty (55), Arthur (51) puis Hermine Bongo (53), pour recel de détournement de fonds publics, de corruption active et passive et d'abus de biens sociaux, selon des éléments obtenus par l'AFP.

    La justice française soupçonne en effet plusieurs membres de la famille Bongo, d'Omar le défunt père à Ali, le fils et actuel président, en passant par la fille Pascaline, d'avoir "sciemment" bénéficié d'un important patrimoine immobilier "frauduleusement" acquis par le patriarche et dont la valeur a récemment été évaluée par la justice "à au moins 85 millions d'euros".

    Les quatre enfants mis en examen de celui qui fut président du Gabon de 1967 à sa mort en 2009 ont tous contesté devant le juge avoir conscience de cette origine frauduleuse.

    Cinquante-quatre enfants

    Après la mise en examen de la BNP en mai 2021, ces mises en cause marquent une nouvelle accélération dans

    cette enquête difficile et au long cours, déclenchée après une plainte en mars 2007. 

    D'autres enfants, parmi les 54 de l'ex-allié historique de la France, pourraient suivre.

    Contacté par l'AFP, Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise, n'a pas fait de commentaire.

    Dans ce dossier des biens mal acquis, outre les enfants Bongo et la BNP Paribas, sont poursuivies quatorze autres personnes physiques dont des membres de la famille du président congolais Denis Sassou Nguesso et plusieurs Français parmi lesquels un avocat, un notaire, une gérante de société civile immobilière (SCI), etc.

    Avocate de Grâce Bongo, Me Élise Arfi a dénoncé une mise en examen "scandaleuse" qui crée "de l'insécurité juridique", "25 ans" après l'acquisition des biens.  

    "Le chapitre famille Bongo qui s'est ouvert va se poursuivre", a commenté Me William Bourdon, avocat de l'association Transparency International France, partie civile dans ce dossier. "La procédure enseigne maintenant à quel point les biens français n'ont pu être mal acquis que grâce au concours des ingénieurs du chiffre et du droit", a-t-il ajouté.

    En France, Rifaat al-Assad, oncle du dirigeant syrien Bachar al-Assad, a été condamné en septembre, en appel, à quatre ans de prison. Sa défense a annoncé un pourvoi.

    Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, a lui été définitivement condamné en juillet à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, ferme, après le rejet de son pourvoi par la Cour de cassation.

    Avec AFP

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    "Biens mal acquis" : le vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang définitivement condamné

    "Biens mal acquis" de la famille Bongo : BNP Paribas mis en examen pour "blanchiment"

    Nouveau revers pour la Guinée équatoriale dans l’affaire des "biens mal acquis"

    L'Humanité

    Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

    Actu

    Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

    Marine Cygler

    Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

    Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

    En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

    Une drôle de conversation

    En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

    Ingenuity ne s’arrête plus de voler

    C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

    Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

    À la recherche de la vie extraterrestre

    Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

    sciencesplanète mars
    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

    Publié le : 15/04/2022 - 17:39

    Guillaume GRALLET Suivre

    Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

    Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

    Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

    L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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    France24 - Monde

    Disparaître sous les radars des algorithmes

    Publié le : 15/04/2022 - 15:33

    Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.

    Un document en coproduction avec Arte

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    Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique

    L’invité du jour

    Entrée de George Orwell dans la Pléiade : "'1984' incite le lecteur à ouvrir les yeux"

    CYBERSÉCURITÉ

    Log4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations

    BBC

    Are there affordable ways to cut your heating bill?

    By Katherine LathamBusiness reporter

    When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

    "With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

    To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

    Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

    "We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

    According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

    In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

    The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

    It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

    "Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

    Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

    Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

    However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

    An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

    This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

    In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

    The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

    But for many, such systems are way beyond their means.

    "For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

    Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

    The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

    More technology of business:

    Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

    "Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

    "The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

    Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

    Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

    In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

    Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

    "The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

    Related Topics

    France24 - World

    Gaza militants fire rockets, Israel responds with strikes in biggest escalation since last war

    Issued on: 21/04/2022 - 01:31Modified: 21/04/2022 - 03:08

    NEWS WIRES

    Palestinian militants fired volleys of rockets from Gaza into Israel, which responded with air strikes in the early hours of Thursday in the biggest escalation since an 11-day war last year.

    A rocket from Gaza on Wednesday evening fell harmlessly in a garden in the southern Israeli city of Sderot, police said.

    Israel struck back in central Gaza after midnight, witnesses and security sources said, prompting further launches of at least four rockets by militants in the besieged territory.

    Israel said its jets had targeted a military post and a tunnel complex "containing raw chemicals used for the manufacturing of rocket engines".

    Hamas, the Islamist movement which rules the Gaza Strip, said it had fired surface-to-air rockets at Israeli planes.

    The exchanges come after nearly a month of deadly violence in Israel and the Palestinian territories, focused on Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.

    Israeli police said Thursday that dozens of rioters had thrown stones and petrol bombs from the mosque.

    "A violent splinter group is stopping Muslim worshippers from entering the mosque and causing damage to the site," the police alleged.

    Seven Palestinians, all residents of Israeli-annexed east Jerusalem, had been arrested on suspicion of taking part in "violent incidents" on Wednesday, it added.

    'Death to the Arabs'

    Hours earlier, Israeli police had blocked crowds of Jewish ultra-nationalist protesters from approaching the Muslim quarter of Jerusalem's Old City, aiming to head off an escalation after four weeks of violence that have left at least 36 people dead.

    Last year, a similar ultra-nationalist march had been scheduled in the Old City when Hamas launched a barrage of rockets towards Israel, sparking the 11-day war.

    Early Wednesday evening, more than 1,000 ultra-nationalist demonstrators waving Israeli flags had gathered, some shouting "death to the Arabs", but police blocked them from reaching Damascus Gate and the Old City's Muslim quarter.

    Far-right lawmaker Itamar Ben Gvir, a controversial opposition politician, led the protest after being barred from the Damascus Gate area earlier in the day by Prime Minister Naftali Bennett.

    "I'll say it clearly, I'm not going to blink, not going to fold," Ben Gvir told AFP, as his supporters chanted "Bennett go home!"

    "I'm not allowed to enter Damascus Gate," the former lawyer said. "Based on what law?"

    Bennett said earlier that he had blocked the rally for security reasons.

    "I have no intention of allowing petty politics to endanger human lives," he said.

    "I will not allow a political provocation by Ben Gvir to endanger IDF (Israeli army) soldiers and Israeli police officers, and render their already heavy task even heavier."

    Ben Gvir retorted Thursday that "some Jews don't surrender to Hamas".

    'Deeply concerned'

    Tensions are high as the Jewish Passover festival coincides with the Muslim holy month of Ramadan.

    Palestinians and Israeli Arabs carried out four deadly attacks in Israel in late March and early April that claimed 14 lives, mostly civilians.

    A total of 23 Palestinians have been killed since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.

    On Tuesday, Israel carried out its first strike on Gaza in months, in response to the first rocket since January from the Palestinian enclave.

    UN chief Antonio Guterres said he was "deeply concerned by the deteriorating situation in Jerusalem".

    He added that he was in contact with the parties to press them "to do all they can to lower tensions, avoid inflammatory actions and rhetoric".

    Bennett, himself a right-winger and a key figure in Israel's settlement movement, leads an ideologically divided coalition government.

    His coalition this month lost its majority in the 120-seat Knesset, Israel's parliament, after a member left in a dispute over the use of leavened bread products in hospitals during Passover.

    Then on Sunday, the Raam party, drawn from the country's Arab-Israeli minority, suspended its support for the coalition over the Al-Aqsa violence.

    Right-wing lawmakers are under pressure to quit Israel's government, which is seen by some on the right as being too favourable to Palestinians and Israel's Arab minority.

    (AFP)

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    Blinken calls on Israel, Palestinians to 'end the cycle of violence'

    Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

    Israel intercepts rocket fired from Gaza as tensions soar

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The Saturday Profile

    For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

    Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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    By Valerie Hopkins

    KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

    “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

    Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

    In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

    Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

    “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

    Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

    Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

    He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

    Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

    Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

    In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

    In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

    Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

    Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

    “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

    Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

    “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

    Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

    He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

    In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

    A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

    When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

    “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

    In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

    While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

    Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

    He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

    In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

    “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

    In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

    “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

    And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

    “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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    France24 - World

    War in Ukraine: Inside a refugee centre in Poland

    Issued on: 21/04/2022 - 17:04

    Of the five million Ukrainians who have fled the war in their country, almost three million have gone to Poland, which now hosts the highest number of Ukrainian refugees in Europe. Many have arrived in the town of Rzeszów, less than an hour's drive from the border with Ukraine. Our team reports from a shopping centre that's been transformed into a shelter for refugees.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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    Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers

    On the Ground

    Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

    On the ground

    More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

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    Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

    — Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

    Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

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    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

    — Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

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    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

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    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

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    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    ouvrit la voieRAZBAM Simulations

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

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    April 1, 2022

    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

    explique
    New York Times - World

    Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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    The Saturday profile

    At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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    By Jason Horowitz

    TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

    There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

    Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

    But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

    “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

    He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

    A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

    “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

    Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

    The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

    “I lived this duality,” Mr. Basso said.

    In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

    And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

    “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

    Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

    He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

    In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

    That levity was hard-earned.

    Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

    “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

    But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

    His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

    In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

    In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

    In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

    “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

    Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

    “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

    Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

    After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

    “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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    BBC

    The art of the album cover

    A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.

    The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.

    While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.

    "Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.

    One of the key things Mr Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.

    He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.

    "Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Mr Rogers.

    "We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.

    "We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."

    For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.

    All photographs courtesy The Photographers' Gallery

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    Opex 360

    Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

    Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

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    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

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    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

    New York Times - World

    ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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    The Saturday Profile

    A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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    By Raphael Minder

    MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

    So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

    “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

    Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

    In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

    In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

    During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

    Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

    But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

    Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

    In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

    Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

    While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

    Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

    “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

    Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

    He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

    “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

    As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

    “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

    Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

    “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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    France24 - World

    Covid's long shadow: Lingering symptoms may be keeping millions from working

    Issued on: 21/04/2022 - 17:35

    Solange MOUGIN Kate MOODY Follow

    Millions of people are thought to be suffering the effects of so-called long Covid. How is this affecting America's already-tight labour market? FRANCE 24's Solange Mougin tells us more. Also in the programme, we're joined by Elliot Coad, the CEO of Ecologi, to discuss how small and medium-sized businesses are keeping pace with ever-evolving environmental standards and what support they need to do better. Plus, can rosé in a can take off in France? We meet the winemakers trying to uncork that taboo.

    >> Fighting long Covid: Sufferers in France search for answers

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    Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

    Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

    En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

    Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    « L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

    Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

    Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

    Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

    Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

    En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

    Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    « L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

    Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

    Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

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    Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

    Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

    En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

    Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    « L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

    Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

    Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

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    Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

    Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

    En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

    Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    « L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

    Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

    Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

    Gaulish
    BBC

    In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

    The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

    Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

    "By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

    The series triumphed in the Portraiture category.

    Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

    Architecture & Design

    Dorf by Domagoj Burilović

    "Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

    "German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

    "With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

    Creative

    Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

    "I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

    "For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

    Documentary projects

    The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

    "More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

    "The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

    Environment

    Living in the Transition by Shunta Kimura

    "Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

    "The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

    Landscape

    Life On Earth by Lorenzo Poli

    "Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

    "There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

    Portfolio

    Hugh Fox

    "A selection of images taken over the last couple of years.

    "For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

    Wildlife & Nature

    The Fox's Tale by Milan Radisics

    "Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

    "The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

    "I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

    Still Life

    Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

    "These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

    Sport

    Kuarup by Ricardo Teles

    "The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

    "The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

    The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

    The Open competition celebrates the power of single images.

    Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

    The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

    Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

    Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

    Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

    The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

    All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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    Valeurs Actuelles

    Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement

    « C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.

    Une extraction délicate

    Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.

    Issu d’une nécropole de 2 000 m2

    La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.

    Perpignan : les dernières actualités

    La prison de Perpignan bloquée par les surveillants après l’agression d’un des leurs

    [Video] À Perpignan, chez Louis Aliot, l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise

    Un prisonnier se fait livrer des stupéfiants par drone à Perpignan

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    French presidential debate: Advantage Macron, but no knockout blow

    Issued on: 21/04/2022 - 15:05

    IN THE PRESS – 21.04.22: Just days before voters in France go to the polls for the country's presidential run-off, we sum up the highs and lows after incumbent Emmanuel Macon and his far-right rival Marine Le Pen went head-to-head in Wednesday night's highly-anticipated TV duel. We also take a look at some humorous reaction from the Twittersphere.

    French presidential election © France 24

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    Macron and Le Pen clash on Russia, economy in feisty debate ahead of presidential run-off

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    High-stakes rematch: Can Le Pen turn the tide against Macron in TV debate?

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Macron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate

    Opex 360

    La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

    D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

    « La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

    Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

    Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

    Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

    De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

    Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

    Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

    « Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

    Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

    Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

    La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

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    Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

    D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

    « La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

    Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

    Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

    Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

    De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

    Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

    Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

    « Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

    Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

    Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

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    Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

    D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

    « La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

    Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

    Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

    Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

    De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

    Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

    Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

    « Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

    Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

    Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

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    Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

    D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

    « La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

    Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

    Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

    Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

    d’aller plus loin

    De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

    Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

    Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

    « Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

    Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

    Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

    Valeurs Actuelles

    Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans

    Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.

    Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).

    Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.

    Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    French inmates fasting for Ramadan share their iftar meals on TikTok

    Issued on: 21/04/2022 - 14:30

    Pariesa Young Follow

    The Islamic month of Ramadan is generally observed with a daily fast from sunrise to sunset as well as a nightly feast where communities come together to pray and break their fast. However, for the thousands of Muslims currently incarcerated in France, the holy month is more difficult. The FRANCE 24 Observers team spoke to one inmate about how he continues to observe these religious practices. 

    Fasting for Ramadan is one of the five pillars of Islam, a religion that counts 1.6 million followers around the world. The ninth month of the lunar Islamic calendar, Ramadan takes place this year between April 2 and May 2. 

    The nightly meal to break the fast, called iftar, is held each night after sunset. Families or communities come together, often incorporating traditional dishes into a communal feast. 

    This meal looks different for people around the world. Some of those who eat their iftar meal from behind bars have turned to TikTok to share their experiences celebrating this holy month.

    @marruecos2127#pourtoi#prison♬ original sound - 🤍

    ‘We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day’

    Adam (not his real name) is a 24-year-old currently incarcerated in France's Franche-Comté region. He says he uses a phone he bought in prison to share videos about his life on TikTok.

    It’s very easy to get a phone and use it here. I started to make TikTok videos to share my daily life and to stay in touch with the outside world. I practice Ramadan but it is still more difficult than outside – we have very little choice.

    @karnagefbg_26#parati#pourtoi#fyp#prison#prisontiktok#citer2france#prisonbreak#prisondefrance#prisonlife#ramadan#cellule♬ Bolide - massomerta

    Here, 90% of people fast for Ramadan [Editor’s note: there are no official statistics of the number of Muslims in French prisons, however in 2016, the Ministry of Justice reported that around 26% of the prison population requested special accommodations during the month of Ramadan]. The guards don’t organise anything – during this month, the schedule is the same as the rest of the year. There is no cafeteria, they bring food to our cells at noon and in the evening. With the provided food, there are not a lot of options. We don’t eat together here – we are locked up 22 hours a day. But we all break our fast at the same time.  

    The French concept of laïcité, or secularism, is still observed in prisons, however, certain changes are made for the month of Ramadan. Some prisons provide adapted meal offerings by request during the month of Ramadan – often a heartier meal at dinner in lieu of lunch. 

    However, many inmates choose to make their own meals, using the food provided to them as well as ingredients they can buy for themselves from a catalogue of the prison’s food supplier. Some suppliers offer additional products for certain holidays: one supplier, Sodexo, offers items like dates, halal kebabs, olives and harissa during Ramadan.

    >> Read more on The Observers: How to cook in a prison cell? US inmate shares his tips on TikTok

    Inmates around the world have been taking to TikTok to show the ingenious – and delicious – grub that they manage to cook up in their cells. Ramadan has offered an opportunity for them to share their prison-adapted recipes for traditional iftar treats. 

    ‘Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options’

    We start cooking a bit before breaking the fast, I start around two hours before so that everything is ready. It’s possible to buy a hotplate to cook on, as well as pots and pans. I wake up around 5 am to eat and drink and then I go back to sleep until noon. Some people don’t sleep at all during the night and sleep during the day. 

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    I started fasting at 15 years old. I’ve been in prison for four and a half years and I have about two years left. I still want to continue to fast for Ramadan even if it’s complicated. Outside of prison, it’s not the same – we have our families as well as more food and more options. 

    Download the app

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    France24 - World

    El Salvador's gang violence: Locals live in fear of kidnappings

    Issued on: 21/04/2022 - 15:31

    Delano D'SOUZA Follow

    Although El Salvador has seen a fall in the number of homicides, the country suffers from another type of crime that the government avoids talking about. Gangs are stepping up kidnappings and forced disappearances, terrorising the most vulnerable, who increasingly end up dead. Faced with the authorities' silence, who keep no official register, victims' loved ones are speaking out. Our regional correspondents Laurence Cuvillier and Matthieu Comin report. 

    In the US, a federal judge has thrown out the Center for Disease Control's mask mandate for transportation. Face coverings are now no longer necessary when taking a bus or train or even a flight. The judge ruled that the national public health agency had exceeded its legal powers by issuing the mandate which had been extended to early May.

    Plus, protests have broken out in the Peruvian city of Cuzco. People are taking to the streets as the country grapples with its highest level of inflation in decades. The prices of fuel and fertiliser have soared as a consequence of Russia's invasion of Ukraine. The high cost of living resulted in demonstrations last month. Hundreds of tourists have been left stranded in Cuzco as a result of the protests, with workers' unions shutting down roads, some of which lead to Machu Picchu.

    Meanwhile, the ancient capital of the Incas can now be visited virtually from Paris, thanks to a new immersive exhibition at the Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Our colleagues from France 2 bring us a glimpse.

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    Opex 360

    Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

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    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

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    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

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    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    France24 - World

    Accra comes to Paris: Sarkodie, Stonebwoy and friends take to the stage

    Issued on: 21/04/2022 - 17:56

    Olivia SALAZAR-WINSPEAR

    The best of Ghanaian highlife, hip-hop, rap and reggae have descended upon the French capital in the form of the all-star concert "Accra in Paris" at the Élysée Montmartre. Azonto star and rapper Sarkodie and afro-dancehall sensation Stonebwoy, who will both be performing at the event, join us in the studio. They tell us more about the growing reach of Ghanaian music in all its forms, overcoming language barriers via universal beats and key linguistic choices when it comes to singing – and rapping – from the heart.

    Valeurs Actuelles

    La douceur de vivre des Hôtels littéraires

    Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.

    Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.

    Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.

    Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.

    Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.

    Une ode à la mer et au voyage

    Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.

    Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Pâques, une parenthèse chocolatée

    Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).

    Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.

    Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).

    À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).

    N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.

    L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.

    Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.

    La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !

    Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral

    Issued on: 15/04/2022 - 11:37

    French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.

    >> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on

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    Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened

    Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues

    Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed

    L'Humanité

    La paix, grande absente de la guerre en Ukraine

    Actu

    NÉGOCIATIONS Face à la chute de Marioupol et à l’intensification des combats dans le Donbass, les Occidentaux accélèrent les livraisons d’armes aux Ukrainiens. Les pourparlers sont au point mort.

    Vadim Kamenka

    Au terme de deux mois de siège, le président russe, Vladimir Poutine, a qualifié jeudi de « succès » la prise de Marioupol, en Ukraine. Avec ce port stratégique, l’armée russe contrôlerait l’essentiel de la mer d’Azov et les côtes sud du pays jusqu’à Kherson, au bord de la mer Noire. Alors que 2 000 combattants ukrainiens seraient coincés dans l’usine Azovstal (lire notre article dans l’Humanité du 21 avril), le dirigeant a annulé l’ « assaut », car il « n’est pas approprié. Il faut penser à la vie et à la santé de nos soldats et de nos officiers, il ne faut pas pénétrer dans ces catacombes ».

    De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a réclamé l’instauration spécifique d’un couloir humanitaire d’urgence autour du complexe métallurgique avec « des garanties que les gens seront en ­sécurité ». Vladimir Poutine a, lui, ­appelé les combattants à la reddition, leur promettant d’être « traités avec dignité ».

    En attendant, les négociations de paix semblent bien lointaines. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenté de réclamer dans un courrier d’être reçu par les présidents russe et ukrainien dans le but de « ramener la paix ». Au même moment, le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite à Kiev mercredi, assurait Volodymyr Zelensky que l’UE ferait « tout son possible » pour l’aider à « gagner la guerre ». Vingt-quatre heures plus tard, le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a promis de livrer à l’Ukraine « 200 tonnes » de matériel militaire, soit le double de l’aide envoyée jusqu’ici.

    nouvel ajout à l’arsenal nucléaire russe

    Plusieurs pays de l’Otan – États-Unis, Royaume-Uni, République tchèque, Pays-Bas – ont également donné leur feu vert à l’envoi d’armes lourdes. La ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht, a affirmé jeudi que l’Ukraine allait recevoir « dans les prochains jours » des « chars de combat, des véhicules blindés, ou d’autres possibilités de matériels » des partenaires est-européens. Israël a accepté mercredi, pour la première fois, d’envoyer des équipements de protection : casques et gilets pare-balles. La Norvège, elle, a annoncé avoir fourni une centaine de missiles antiaériens de conception française à l’Ukraine.

    Face à cette surenchère, la Russie a effectué un premier test de son missile balistique intercontinental Sarmat. Le Pentagone, qui a précisé avoir été prévenu, estime qu’il s’agit d’un exercice et non d’une menace pour les États-Unis. De son côté, le président Vladimir Poutine l’a présenté comme un nouvel ajout à son arsenal nucléaire et matière à réflexion aux ennemis de Moscou. Une dissuasion qui a forcé l’Otan à ne pas intervenir de manière massive en Ukraine.

    Maintenant que les combats se concentrent autour du Donbass, comme en 2014, les pourparlers n’apparaissent plus prioritaires. Le retour d’un certain nombre d’ambassades à Kiev, les visites successives de chefs du gouvernement et de dirigeants européens dans la capitale laissent croire à une forme de stabilité. Près d’un million d’Ukrainiens qui avaient quitté le pays seraient revenus. « L’urgence n’est plus au dialogue et au cessez-le-feu. Le souci de tout miser sur une victoire militaire, c’est qu’en cas de défaite comme à Marioupol, les discussions arrivent trop tard pour les civils et les militaires », estime Tania, à Kiev.

    Un certain nombre de pays s’interrogent sur cet engrenage guerrier. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a même accusé « des pays au sein de l’Otan » de vouloir que « la guerre dure ». Dans un entretien accordé à CNN, l’économiste Jeffrey Sachs s’interroge, lui, sur la stratégie américaine de sanctions et de livraisons d’armes. La seule réponse à la guerre reste « un accord de paix », quitte à faire des compromis sur l’Otan. « Les États-Unis aimeraient voir Poutine vaincu militairement, et les armements de l’Otan ont porté un coup dur et énorme aux forces russes. Mais il est également vrai que l’Ukraine est détruite dans ce processus. Il est peu probable que la Russie déclare sa défaite et se retire. Elle reste davantage susceptible d’escalade – même, potentiellement, en utilisant des armes nucléaires. Ainsi, les arme s de l’Otan peuvent infliger des coûts énormes à la Russie mais ne peuvent pas sauver l’Ukraine. Autre remarque, l’approche actuelle sapera la stabilité économique et politique dans le monde et pourrait diviser le monde en camps pro-Otan et anti-Otan au détriment des États-Unis (…). Le véritable succès serait que les troupes russes rentrent chez elles et que la sécurité de l’Ukraine soit assurée. Ces résultats peuvent être obtenus à la table des négociations », conclut ce consultant spécial de l’ONU.

    UkraineGuerre en UkraineRussiemarioupol
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Las ensaladas de legumbres -como esta de lentejas y trigueros- son un plato muy completito que nos permite consumir estos alimentos más allá de los guisotes llenos de chacinas (que no tenemos nada en contra, pero no los puedes tomar todos los días). Si combinas las legumbres con alguna verdura de temporada, como empiezan a ser los espárragos trigueros, la deliciosidad es máxima, el presupuesto no se resentirá e incluso puedes preparar el doble, dejar la mitad sin aliñar y tomarlo en la siguiente comida pero esta vez en caliente, como un salteado; ahora que de noche aún refresca un poco y apetece. Respecto a la cantidad de lentejas, recomiendo cocinar para cuatro veces, ya que el coste energético -y eso incluye el esfuerzo humano- no varía mucho, y después se pueden guardar en la nevera unos días o en un recipiente bien cerrado en el congelador hasta tres meses.

    Para las ensaladas de lentejas prefiero emplear lentejas caviar o Puy; quedan más enteras una vez cocidas y no pierden tanto las pieles, por lo que para mezclarlas con el aliño dan mejor resultado que las lentejas comunes. No es una variedad fácil de encontrar en bote, pero no te asustes si no sabes cómo cocinarlas: el otro día nuestra compañera Mònica Escudero nos ofreció una clase bien completita sobre todo lo que puedes hacer con ellas y cómo tratarlas.

    En este plato aliñamos las lentejas con un aliño de mostaza que les va que ni pintado: puedes preparar dos o tres veces más y dejarlo en un tarro en la nevera porque también te servirá para aliñar unos tomates cherry, un pimiento asado o unos sencillos guisantes al vapor. Rematamos la faena con unos huevos cocidos, que puedes cocinar a tope, para conseguir una yema completamente cuajada, o cocinar parcialmente para que la yema quede blandita.

    Dificultad

    Ninguna, más que emplear unas lentejas de calidad, porque todas no han nacido iguales.

    Ingredientes

    Para 4 personas

    • 200 g de lentejas secas
    • 1 hoja de laurel
    • 2 dientes de ajo
    • 1 manojo de espárragos trigueros finos
    • 1 ½ cdas. de vinagre de vino tinto
    • 1 ½ cdas. de mostaza de Dijon
    • 4 cdas. de aceite de oliva virgen extra
    • Sal al gusto
    • Aceite de oliva virgen para cocinar los espárragos

    Preparación

    1. Lavar las lentejas y ponerlas en una cazuela, cubiertas de agua, con el laurel y los ajos pelados. Llevar a ebullición y cocer por lo menos 30 minutos o hasta que estén tiernas. Cortar la cocción con un poco de agua fría y reservar en su caldo.

    2. Limpiar los espárragos eliminando el extremo leñoso, lavarlos y ponerlos en una fuente para microondas. Precocinarlos en el microondas a máxima potencia, tres o cuatro minutos -el tiempo total depende de la frescura de los espárragos y de la potencia de cada microondas- hasta que empiecen a estar tiernos.

    3. Poner las lentejas a escurrir en un colador mientras pasamos los espárragos por la plancha y hacemos el aliño.

    4. Cocer los huevos seis minutos y medio si queremos la yema blanda, o nueve o 10 minutos si la queremos totalmente cuajada. Cortar la cocción con agua fría y pelar.

    5. Preparar el aliño en un bol mezclando el vinagre con la mostaza, para añadir luego el aceite y la sal. Emulsionar bien y mezclar con las lentejas escurridas.

    6. Pintar con aceite de oliva virgen una sartén gruesa o plancha y pasar los espárragos trigueros para que se tuesten a nuestro gusto.

    7. Servir en una fuente las lentejas aliñadas con los trigueros tostados y los huevos partidos por la mitad.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    Valeurs Actuelles

    Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

    Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

    Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

    Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

    Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

    Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

    Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

    Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

    Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

    L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

    Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

    Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

    Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

    Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

    Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

    Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

    Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

    Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

    Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

    Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

    Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

    Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

    Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

    Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

    Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

    Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

    “La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

    “La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

    “L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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    France24 - Monde

    Au Sénégal, un activiste costumé vent debout contre le plastique et "l’immobilisme" des autorités

    Publié le : 20/04/2022 - 17:22

    Alexandre Capron Suivre

    Deux ans après le vote de la loi pour l’interdiction des plastiques à usage unique ou jetables au Sénégal le 20 avril 2020, des défenseurs de l’environnement estiment que les promesses entrevues n’ont pas été tenues. À l’instar d’un activiste bariolé, Modou Fall, qui arpente les rues des villes sénégalaises autant que les réseaux sociaux pour alerter sur les dangers du plastique, ils dénoncent “l’immobilisme” du gouvernement. 

    Il ne passe pas inaperçu avec son imposant costume composé de sacs en plastique colorés et sa pancarte "Non aux sachets plastique" arborant le drapeau sénégalais. Modou Fall affirme militer depuis 16 ans pour la préservation de l’environnement sénégalais. Cet ancien militaire a pris conscience de la "dangerosité" du plastique, selon ses termes, lorsqu’il a commencé à nettoyer les rues de Dakar, en constatant que la grande majorité des déchets étaient des sachets en plastique. "C'est du poison pour la planète et surtout pour la santé de l'être humain" dit-il au gré des interventions médiatiques qu’il fait depuis des années, mais aussi de ses publications sur les réseaux sociaux où il compte un peu plus de 1 500 abonnés sur Twitter et TikTok.

    Lhomme plastique fête chez 16ans de combats contre le péril plastique à guediawaye le 20 avril inchala pic.twitter.com/vX16GgD3DO

    April 14, 2022

    "Beaucoup de gens ont pensé que j’étais fou avec ce costume !"

    Je suis un ancien soldat et j’ai eu l’idée de créer comme une tenue de sniper lors d’une action de nettoyage. Je me suis dit que des sacs plastique, on en voyait tous les jours, beaucoup trop, et qu’il fallait les montrer pour attirer l’attention immédiatement, et faire comprendre l’amas de plastique. J’ai créé ce costume en 2011… mais il est plus que jamais d’actualité, onze ans après !

    Beaucoup de gens ont pensé que j’étais fou au départ ! C’est vrai que de loin, ce costume fait un peu peur… Mais j’ai multiplié les actions au fil des années, notamment dans des événements religieux ou sportifs, pour attirer l’attention de façon totalement bénévole. Les gens ont appris à me connaître… Aujourd’hui, beaucoup veulent avoir leur photo avec moi, et c’est facile d’engager la conversation avec eux pour les sensibiliser.

    Je mène des actions variées : par exemple aller dans les champs récupérer les pneus jetés et usés afin de les transformer en meubles pour ensuite les offrir à des écoles. Je fais également des formations gratuites à des organisations pour qu’elles puissent organiser des opérations de nettoyage : je leur explique de A à Z comment elles peuvent s’organiser pour être efficaces et même recycler elles-mêmes ce qu’elles ramassent.

    @senegalpropre#senegalpropre♬ Wa Kogn Bi - Ousmane Bongo

    "Voter une loi, c’est bien, mais il n’y a pas de mesures incitatives"

    Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi interdisant les produits plastique à usage unique ou jetables, le 20 avril 2020, les activistes jugent les mesures incitatives trop faibles pour provoquer un vrai changement. Ils militent pour que des décrets soient pris afin de définir les modalités d’application de la loi dans plusieurs domaines. 

    Ces décrets pourraient notamment définir des sanctions notamment pour les industriels ou les petites entreprises ne respectant pas la loi. "Dans la loi, on prévoit 'un prix plancher' pour les déchets plastique, c'est-à-dire qu’on ne peut pas vendre ces déchets en dessous de ce prix pour leur recyclage… mais ce décret n’existe pas !" explique Sokhna Dié Ka, chargée de programme affirmation des droits des communautés de Natural Justice.

    "On voit toujours les sachets d’eau, même dans les rues de Dakar, ça fait partie du décor !" explique Momar Baby, activiste pour Zéro déchet Dakar, qui reproche au gouvernement de ne pas avoir construit la loi avec les défenseurs de l’environnement. Zéro déchet Dakar fait partie d’un groupe d’ONG qui a notamment publié treize recommandations pour les autorités sénégalaises.

    Modou Fall poursuit : 

    Voter une loi, c’est bien, mais il n’y a pas de mesures incitatives. L’année dernière, avec plusieurs ONG, on a essayé de montrer des solutions alternatives : favoriser les sacs réutilisables en tissu ou papier, ou encore valoriser les filières pour recycler le plastique en le transformant en tapis, voire en briques, car ça existe ! On plaide aussi pour la consigne des bouteilles systématiques en grande surface… Mais malheureusement, il y a trop peu de volonté politique. Donc les industriels ne jouent pas le jeu et les citoyens ne suivent pas le mouvement.

    @senegalproprelhommeplastic enegalpropre #inrichbölllutionplastique♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic

    "Le Sénégal ne mérite pas ça !"

    Modou Fall connaît pourtant bien les autorités gouvernementales : il a travaillé pendant deux ans sous contrat avec le ministère de l’Environnement pour sensibiliser la population sénégalaise aux bons gestes vis-à-vis du plastique. Aujourd’hui en conflit avec les autorités pour des arriérés de salaire non payés selon lui, il explique que son cas personnel n’est pas important. 

    Je ne crois pas que le Sénégal est prêt pour adopter ce décret : je n’ai pas vu de réaction concrète de la part du ministère de l’Environnement montrant qu’une solution se prépare. Dans certaines régions par exemple, où il y a peu d’eau potable, le gouvernement tolère toujours l’utilisation de sachets d’eau plastique [des allègements à la loi plastique ont effectivement été mis en place par le gouvernement sénégalais dans le cadre de la pandémie de Covid-19, NDLR]. On ne peut pas répondre à des problèmes d’infrastructures par plus de plastique ! Nous avons besoin d’un Sénégal plus propre ! Le Sénégal ne mérite pas ça !

    @senegalpropre

    ♬ son original - Modou Fall3636 l'homme plastic

    En mars dernier, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a expliqué avoir reçu du président de la République, Macky Sall, la consigne de lutter contre le plastique avec une plus grande fermeté et de rendre plus "contraignantes’" les sanctions prévues contre son utilisation.

    "Aujourd’hui, nous faisons des progrès, mais il y a encore des choses à faire" a-t-il reconnu. Il ajoute : "La santé des mers est intimement liée à celle de la population, à la vie tout court des populations" en faisant référence aux nombreux sachets plastiques rejetés dans la mer, mais sans pour autant donner plus de précision sur la mise en place de décrets notamment.

    Selon Africa Check, média de vérification basé au Sénégal, qui a pu consulter les derniers rapports de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides concernant la production de déchets au Sénégal datant de novembre 2016, le pays produirait en moyenne 536,56 tonnes de déchets plastique par jour.

    Des activistes affirment de leur côté qu’au total, les déchets en plastique représenteraient entre 200 000 et 440 000 tonnes par an, dont seulement 5 % seraient effectivement recyclés. Des chiffres invérifiables, en l’absence de données récentes.

    Modou Fall conclut : 

    On attend un signe de la part des autorités pour le 20 avril, pour les deux ans du vote de cette loi. Mais si ce n’est pas le cas, je suis prêt, avec plusieurs ONG, à entreprendre une marche à travers le Sénégal pour dénoncer l’inaction des autorités.

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    France24 - Monde

    CAN-2023 : les groupes des éliminatoires sont connus

    Publié le : 20/04/2022 - 09:58Modifié le : 20/04/2022 - 10:01

    Romain HOUEIX Suivre

    Le tirage au sort des éliminatoires a eu lieu mardi en Afrique du Sud et a réparti 48 équipes africaines en 12 groupes. Les 24 qui se qualifieront s'affronteront en Côte d'Ivoire en juin 2023.

    La page de la Coupe d'Afrique au Cameroun est tournée, la route vers la CAN en Côte d'Ivoire s'ouvre déjà. Mardi 19 avril, un tirage au sort a réparti 48 équipes en 12 groupes. Les deux meilleures de chaque poule obtiendront leur ticket pour la prochaine édition de la CAN.

    Tout le continent était concerné par ce tirage au sort, à l'exception des six pays éliminés lors du tour préliminaire : Maurice, Djibouti, les Seychelles, la Somalie, le Tchad et l'Érythrée.

    Les équipes étaient réparties dans quatre pots en fonction du classement FIFA établi le 31 mars, de manière à ce que les grosses nations du continent ne se rencontrent pas. Ce qui n'a pas empêché la RD Congo d'être placée dans le groupe du Gabon, le Sénégal de trouver sur son chemin le Bénin et le Mali de retrouver l'étonnante Gambie, déjà affrontée au Cameroun.

    À noter qu'en sa qualité de pays-hôte, la Côte d'Ivoire est déjà qualifiée pour la compétition. Les Comores, la Zambie et le Lesotho se disputeront un unique ticket dans le groupe H.

    Les éliminatoires débuteront le 30 mai prochain.

     

    Le tirage au sort complet

    Groupe A : Nigeria, Sierra Leone, Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe.

    Groupe B : Burkina Faso, Cap-Vert, Togo, Eswatini.

    Groupe C : Cameroun, Kenya*, Namibie, Burundi.

    Groupe D : Égypte, Guinée, Malawi, Éthiopie.

    Groupe E : Ghana, Madagascar, Angola, Centrafrique.

    Groupe F : Algérie, Ouganda, Niger, Tanzanie.

    Groupe G : Mali, Congo, Gambie, Soudan du Sud.

    Groupe H : Côte d’Ivoire, Zambie, Comores, Lesotho.

    Groupe I : RD Congo, Gabon, Mauritanie, Soudan.

    Groupe J : Tunisie, Guinée équatoriale, Libye, Botswana.

    Groupe K : Maroc, Afrique du Sud, Zimbabwe*, Liberia.

    Groupe L : Sénégal, Bénin, Mozambique, Rwanda.

    🔢 = ✅Voici les groupes #TotalEnergiesAFCONQ2023 👇Qui ira en finale? 🤔 pic.twitter.com/nYxlXexS4F

    April 19, 2022

     

    * Le sort du Kenya et du Zimbabwe, suspendus par la Fifa le 24 février pour interférences politiques, reste en suspens. Si leur suspension n’est pas levée deux semaines avant la première journée des éliminatoires, ces sélections "seront considérées comme perdantes et éliminées de la compétition". Les groupes C et K se composeraient alors de trois équipes avec une seule élimination.

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    BBC

    El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

    Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

    The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

    The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

    The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

    They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

    At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

    The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

    Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

    After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

    All photos subject to copyright.

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    Russia-Ukraine War

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    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    L'Humanité

    L’homme du jour. Alexandre Yaroshuk

    Homme du jour

    Marc de Miramon

    C’est une nouvelle vague de perquisitions et d’arrestations menée par les autorités biélorusses, visant des militants syndicaux et des journalistes indépendants, que vient de dénoncer le centre des droits de l’homme Viasna. Au moins 16 personnes ont été arrêtées cette semaine à Minsk, Grodno ou Borisov, dont Alexandre Yaroshuk, président du Congrès biélorusse des syndicats ­démocratiques, ainsi qu’Alexandre Bukhvostov, un autre haut dirigeant syndical. Le pouvoir d’Alexandre Loukachenko n’a pas jugé nécessaire de rendre publique les motifs réels, même si plusieurs syndicats avaient été décrétés « organisations extrémistes ». Il s’agit d’une « opération de nettoyage contre la société civile », dénonce l’ancien candidat à la présidence Siarhei Cherachen. Selon ce dernier, des agents de sécurité vêtus d’uniformes noirs auraient forcé les portes du bureau syndical et maintenu debout contre le mur ceux qui étaient à l’intérieur, le temps de la perquisition. Depuis la réélection contestée du président biélorusse en août 2020, près de 35 000 personnes ont été arrêtées, dont 1 127 seraient toujours détenues comme prisonniers politiques.

    homme ou femme du jourbiélorussie
    Opex 360

    Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

    Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    le souligne

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

    L'Humanité

    Direct. Guerre en Ukraine : prise de Marioupol, livraisons d'armes lourdes à Kiev, position de la Chine. L'actualité du 21 avril

    Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

    Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

    El País (ESP)

    ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

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    Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

    Lunes 18 de abril

    En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

    ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

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    BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

    Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

    Martes 19 de abril

    ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

    Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

    ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

    El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

    FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

    Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

    Miércoles 20 de abril

    COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

    A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

    CURRY DE REMOLACHA

    Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

    DONUTS CASEROS

    El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

    Jueves 21 de abril

    CEBOLLA AL PUÑETAZO

    Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

    FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

    Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

    FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

    Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

    Viernes 22 de abril

    TORTILLITAS DE CAMARONES

    La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

    ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

    Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

    COULANT DE CHOCOLATE

    Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

    Sábado 23 de abril

    SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

    No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

    FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Domingo 24 de abril

    RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

    Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

    TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

    La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

    La bebida del finde

    VODKA SMASH

    La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

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    France24 - Monde

    Côte d'Ivoire : candidat à la présidence de la Fédération, Didier Drogba promet une "nouvelle ère"

    Publié le : 20/04/2022 - 13:21

    FRANCE 24 Suivre

    La légende de Marseille et des Éléphants de Côte d'Ivoire, Didier Drogba, a présenté lundi son programme en cas d'élection à la tête de la Fédération ivoirienne de football (FIF). L'élection a lieu samedi.

    Un bain de foule et une présentation en grande pompe de son programme. L'ancien attaquant vedette ivoirien Didier Drogba, a promis lundi 18 avril "une nouvelle ère" s'il est élu samedi président de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

    ''Après le 23 avril, une nouvelle ère commencera pour le football ivoirien'', a déclaré Didier Drogba lors d'une conférence de presse à Abidjan, se montrant confiant dans sa victoire face à ses deux adversaires, anciens hauts responsables de la FIF, Idriss Diallo et Sory Diabaté. 

    "Je pense que j'ai toutes les chances de gagner cette élection'', a-t-il affirmé en mettant en avant ''le travail abattu par son staff" et son programme appelé "Renaissance". "Ma priorité après mon élection sera de rassembler, car la Côte d'Ivoire a connu trop de crises qui nous ont fait rater la qualification pour deux coupes du monde", a-t-il ajouté.

    Il entend réorganiser de fond en comble le football ivoirien et a promis une augmentation des subventions aux clubs dont les présidents sont appelés à élire le nouveau dirigeant de la FIF.

    Merci pour le soutien frangin @Herita23 🙏🏾 https://t.co/589lxpcEwe

    April 19, 2022

    ''Les présidents de club ont vu que mon programme leur sera bénéfique. Quant aux anciens joueurs, nous allons les mettre en mission pour faire partager leurs expériences aux plus jeunes'', a-t-il assuré.

    Drogba, Diallo et Diabaté ont été officiellement retenus comme candidats – parmi six au départ – pour se présenter à la présidence de la FIF, dont l'élection se tiendra samedi dans la capitale administrative ivoirienne, Yamoussoukro.

    L'élection du nouveau président ne sera toutefois définitivement validée qu'une fois connus les résultats d'une "enquête d'intégrité" à laquelle ils doivent se soumettre.

    Une élection loin d'être gagnée d'avance

    Malgré son statut d'icône du football ivoirien et le soutien de la fédération internationale, l'élection de Didier Drogba n'est pas acquise d'avance : il a passé le plus clair de sa vie professionnelle à l'étranger alors que ses deux rivaux connaissent parfaitement les rouages et le fonctionnement de la FIF et des clubs de Côte d'Ivoire. Et s'il est de loin le plus populaire, sa candidature a déjà connu son lot de controverses.

    Pour ses opposants, Didier Drogba "ne fait pas de terrain, il considère qu'être une star suffit et ne va pas voir les électeurs, c'est-à-dire les présidents de club", explique l'entourage d'un des candidats à l'AFP.

    Et d'ajouter : "Il n'a pas été fichu de rassembler le nombre de parrainages nécessaires en deux ans, il a même fallu abaisser le nombre de parrainages à quatre pour qu'il puisse se présenter."

    L'élection du président de la FIF a déjà été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d'un imbroglio sur le système de parrainage pour les candidats. 

    La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la Fifa qui a installé un "comité de normalisation" depuis.

    S'il est élu, il pourrait emboîter le pas a une autre star du football africain, le Camerounais Samuel Eto'o, élu à la tête de la Fecafoot en 2021.

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    Football : Didier Drogba finalement candidat à la présidence de la Fédération ivoirienne

    Didier Drogba, nouveau visage d'une campagne contre l'insécurité routière en Afrique

    Des footballeurs se mobilisent face à la crise sanitaire en Algérie

    Valeurs Actuelles

    Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

    « Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

    Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

     

    16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

    Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

    — Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

    L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

    Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

    Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

    À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

    « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

    Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

    Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

    Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

    10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

    « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

    L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

    Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

    Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

    Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

    Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

    Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

    « Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

    « Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

    Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

    En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

    Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

    Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

    Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

    Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

    « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

    La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

    Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

    Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

    La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français

    Publié le : 21/04/2022 - 21:28

    Tiffany FILLON

    Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont opposé, mercredi soir, leurs visions de l'écologie pendant le débat de l'entre-deux-tours. Mais l'enjeu de la sobriété n'a pas été abordé. Le basculement vers ce mode de vie qui consiste à consommer "moins et mieux" semble pourtant inévitable, alors que la crise climatique s'aggrave. 

    Lors du débat de l'entre-deux-tours, mercredi 20 avril, seulement une vingtaine de minutes ont été consacrées à l'écologie, au grand dam des défenseurs de la cause climatique. La discussion a porté majoritairement sur le nucléaire et sur la place des énergies renouvelables dans le mix énergétique de la France, en excluant de nombreux autres aspects de la transition énergétique. 

    La question de la sobriété écologique a notamment été absente de la discussion, ce qui a suscité des réactions sur Twitter. "Toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété", a pointé l'ONG Greenpeace.

    D'ailleurs, pendant les rares minutes où E. Macron et M. Le Pen ont parlé d'écologie, ils ont quasi-exclusivement parlé du nucléaire. En revanche, toujours pas un mot sur comment sortir au plus vite des énergies fossiles, ni sur l’enjeu majeur de sobriété.

    April 20, 2022

    "On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen", s'est indigné pour sa part William Aucant, membre de la Convention citoyenne sur le climat et conseiller régional EELV des Pays de la Loire. 

    🔎 Sur le #climat : On parle énergie, énergie, énergie, … mais on cherche toujours le mot #sobriété dans ce #debatmacronlepen. pic.twitter.com/vOBS5QgdPn

    April 20, 2022

    Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie. 

    Contactée par France 24, Sarah Fayolle, chargée de campagne pour l'ONG Greenpeace, prend l'exemple du secteur aérien. "La France ne peut plus se permettre de faire voler autant d'avions qu'avant la crise du Covid-19. Sinon, elle va exploser son budget carbone. Prenant en compte ce constat, l'État peut agir sur l'offre de trafic aérien, en réduisant par exemple les vols intérieurs en cas d'alternative en train (une mesure issue de la Convention citoyenne, NDLR), ou en interdisant la publicité qui promeut l'usage des énergies fossiles", explique-t-elle. 

    La sobriété suppose aussi une responsabilisation des citoyens. Agir pour la sobriété, c'est réduire sa consommation et donc changer ses habitudes. Quand "on parle de sobriété, on demande aux gens de faire un effort personnel et de perdre une partie de leur confort", résume Daniel Boy, directeur de recherche émérite à Sciences Po et spécialiste de l'écologie politique, interrogé par France 24. 

    Marcher, éviter l'avion et manger moins de viande

    L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) évoque "une déconsommation" ou encore une "frugalité volontaire". Il peut s'agir, comme l'a préconisé le Giec dans son rapport publié le 4 avril, de manger moins de protéines animales, de privilégier la marche et le vélo à la voiture, d'éviter les vols longs courriers ou encore de réduire son utilisation d'appareils électriques.

    Selon le dernier rapport du Giec, réduire la demande en énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 70 % d’ici à 2050. 

    >> À lire aussi : Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

    Par ailleurs, la sobriété énergétique permettrait en 2050 de réduire de 28 % les consommations d’énergie de la France, par rapport à 2015, selon l'association négaWatt

    Mais aller vers plus de sobriété implique aussi de nouvelles politiques publiques. "On ne peut pas juste dire : 'On instaure la sobriété et on laisse les gens se débrouiller'. On doit accompagner cette transformation. Par exemple, si on interdit les vols intérieurs, il faut se demander comment rendre le train accessible financièrement pour qu'on puisse tous se déplacer de manière moins polluante", détaille Sarah Fayolle.

    Et la chargée de campagne de poursuivre : "La France doit aussi avancer sur l'efficacité énergétique (améliorer les équipements pour moins consommer d'énergie), développer le renouvelable ou encore transformer son modèle agricole". 

    Une France plus "ouverte qu'avant" sur la sobriété

    Sans l'adhésion de la population, un mode de vie plus sobre ne pourrait pas non plus voir le jour en France. Selon Daniel Boy, les Français y sont de plus en plus réceptifs. "La population est plus ouverte qu'avant à cette idée de sobriété. Les enquêtes montrent que les gestes écoresponsables qu'on ne faisait pas il y a vingt ou trente ans sont aujourd'hui entrés dans les usages, comme éteindre la lumière quand on sort d'une pièce", explique Daniel Boy. 

    Mais les paradoxes persistent. Si 83 % des Français souhaiteraient vivre dans une société où la consommation prend moins de place, 60 % des Français souhaitent "pouvoir se payer plus souvent des choses qui leur font envie", selon le dernier baromètre de l'Ademe

    "Les Français sont d'accord, sur le principe, de consommer moins mais est-ce aussi le cas dans les faits ? Marcher deux kilomètres pour acheter du pain, qui le ferait aujourd'hui ?", se demande le politologue. Daniel Boy prend aussi l'exemple de la division de la consommation de viande par trois, une mesure préconisée par l'Ademe dans l'un de ses quatre scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

    "Ce n'est pas étonnant si aucun candidat n'a dit hier (mercredi) qu'il allait demander aux gens d'appliquer cette mesure. Car réduire drastiquement sa consommation de viande demande un effort personnel très conséquent pour certains Français. Et puis, il n'est pas acceptable de demander une chose pareille aux classes populaires", explique Daniel Boy. Cette problématique a également été soulevée par l'Ademe qui présente la sobriété comme le fait de consommer "moins mais mieux" et pour qui le "mieux soulève des questionnements au regard de son accessibilité pour les publics plus défavorisés".

    >> À voir aussi : Vanessa Nakate : "Les pays riches et responsables doivent payer pour la crise climatique"

    Mais pour Sarah Fayolle, "les ménages fortunés ont un impact aujourd'hui beaucoup plus fort sur l'environnement que les ménages les plus modestes, donc tout le monde ne doit pas contribuer à la même hauteur". La sobriété ne se réduit donc pas à la baisse de la consommation, c'est aussi une autre vision de la société impliquant des changements profonds.

    De quoi susciter des réticences. "En sciences sociales, on ne sait pas encore ce qui peut convaincre les gens d'adopter un mode de vie fondé sur la sobriété", admet Daniel Boy. 

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    Valeurs Actuelles

    La première des “légions internationales”

    Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

    À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

    Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

    À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

    L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

    Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

    Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

    D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

    Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

    Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

    Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

    Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

    Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

    Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

    Les photos de Capa font la légende des brigades

    À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

    Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

    Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

    Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

    « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

    Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

    Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

    À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

    La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

    Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

    Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    L'Humanité

    Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?

    Agoras

    Proposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.

    Pierre-Henri Lab

    La suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.

    Qu’est-ce que le droit du sol ?

     Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.

     Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.

     Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.

    En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?

    Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est ­insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du ­citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une ­propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de ­séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.

    Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.

    Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.

    Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?

    Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans ­parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ­ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.

    Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à ­assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.

    La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?

    Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.

    Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la ­citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au ­moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.

    Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite ­radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.

    Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite
    L'Humanité

    Marine Le Pen : la menace institutionnelle

    Tribune

    Camille Bedock Docteure en science politique et chargée de recherche au CNRS Clément Arambourou Docteur en science politique et professeur agrégé

    Beaucoup considèrent que, même élue à la présidence de la République, Marine Le Pen ferait face à une cohabitation qui l’empêcherait de gouverner selon son bon vouloir. Il s’agit là d’un pari bien hasardeux.

    Comme Marine Le Pen l’a annoncé, la candidate du Rassemblement national entend bien obtenir une majorité à l’Assemblée nationale et, pour cela, se propose si besoin de modifier le mode d’élection des députés. Le texte et la pratique de Constitution de la Ve République lui en offrent la possibilité.

    En effet, le mode d’élection des ­députés est du domaine de la loi et non de celui de la Constitution. Un référendum convoqué par la nouvelle présidente de la République, en vertu de l’article 11 de la Constitution et afin d’instaurer un nouveau mode de scrutin, est donc envisageable. En 2017, Marine Le Pen avait précisé le mode de scrutin qui avait sa préférence pour les élections législatives : un scrutin proportionnel avec une prime majoritaire importante, de l’ordre de 30 %, pour le parti arrivé en tête. La carte électorale de 2022 montre le nombre très important de territoires où Le Pen arrive en première position. Un découpage électoral judicieux pourrait donc lui donner une bonne avance.

    Face à ce projet de réforme, la justice constitutionnelle serait assez impuissante. En effet, en 1962, le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent concernant le contrôle de constitutionnalité des lois référendaires soumises à référendum par le président de la République, en vertu de l’article 11. Le fait que la jurisprudence Hauchemaille dégagée par le Conseil constitutionnel au début des années 2000 puisse changer la donne est assez incertain puisque le juge constitutionnel vise ici le contrôle de la légalité des opérations référendaires et non pas la constitutionnalité du texte soumis à l’approbation des électeurs.

    Si jamais Marine Le Pen perdait les élections législatives malgré cette réforme, elle pourrait encore prononcer une dissolution de l’Assemblée nationale afin que de nouvelles opérations électorales soient organisées et ainsi tenter à nouveau sa chance. En cas de nouvelle défaite, elle devrait accepter une cohabitation, mais pour seulement un an, avant d’avoir à nouveau le droit de dissoudre l’Assemblée nationale.

    Les déclarations de Marine Le Pen, le 12 avril dernier, au micro de France Inter, vont plus loin encore. Initialement, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que la révision constitutionnelle passe par l’usage de l’article 89, qui nécessite l’accord des deux chambres parlementaires. Cependant, cette procédure a été contournée par le général de Gaulle lui-même, lorsque, en 1962, il propose l’adoption de l’élection du président de la République au suffrage universel direct en dépit de l’opposition du personnel parlementaire de l’époque et en recourant à l’article 11 lui permettant de court-circuiter le Parlement. Malgré l’inconstitutionnalité de la procédure, cette réforme sera validée par le peuple français.

    Marine Le Pen envisage ainsi de faire sienne la pratique gaullienne validée par les électeurs, sans que le Conseil constitutionnel, se déclarant incompétent en la matière, n’intervienne. Historiquement, une défaite après un référendum convoqué par l’article 11 semble impliquer une démission du président de la République, ce que de Gaulle fait en 1969. Pourtant, rien dans le texte ne prévoit cela. Il ne s’agit que d’une pratique supposée des institutions de la Ve République.

    L’élection de Marine Le Pen à la présidence de la République annoncerait donc une phase de crise institutionnelle dont il est fort possible qu’elle sorte victorieuse, au détriment du caractère démocratique du régime. C’est là, à côté du caractère fallacieux des propositions de Marine Le Pen dans les domaines économiques et sociaux, un péril réel.

    Marine Le PenPrésidentielle 2022constitution
    Opex 360

    L’armée de Terre peut désormais utiliser ses drones Spy’Ranger sans autorisation de vol spécifique

    par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

    Après quelques retards dus à des problèmes de mise au point, l’armée de Terre reçut ses trois premiers systèmes de mini-drones de reconnaissance [SMDR] Spy’Ranger 330 sur les trente-cinq commandés quatre ans plus tôt auprès de Thales, afin de remplacer les « drones de renseignement au contact » [DRAC] alors mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie.

    Ces systèmes, composés chacun de trois mini-drones, ne tardèrent pas à être utilisés au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Durant le premier semestre 2021, ils y effectuèrent environ 400 vol d’une durée moyenne de deux à trois heures.

    « Le SMDR accroît la profondeur de vision d’une brigade jusqu’à trente kilomètres de son site de lancement, et est employé pour mener des opérations de surveillance ou préparer une intervention, par la détection d’engins explosifs improvisés [IED] en amont du passage d’un convoi ou des manœuvres et positions de l’ennemi. Il peut être transporté dans un véhicule l’avant blindé [VAB] et mis en œuvre à partir d’une simple rampe de lancement », avait ainsi expliqué les députés Stéphane Baudu et Jean Lassalle, dans un rapport sur les drones publié en juin 2021.

    Un autre rapport sur le même thème, publié à la même époque par le Sénat, fit le même constat. Le SMDR, « d’ores et déjà déployé en opérations extérieures, donne toute satisfaction, que ce soit pour guider les tirs d’artillerie, escorter les convois, protéger les emprises ou détecter les poseurs d’engins explosifs. La version définitive, en cours de mise au point, est très attendue », avait-il souligné.

    Cependant, l’utilisation du Spy’Ranger était alors soumise à des restrictions, une autorisation de vol spécifique devant ainsi être accordée avant tout entraînement, formation ou opération. Ce n’est désormais plus le cas.

    En effet, dans un communiqué diffusé le 20 avril, Thales a indiqué avoir obtenu la « certification de type du système Spy’Ranger 330″, auprès de l’autorité technique de navigabilité de la Direction générale de l’armement [DGA] », ce qui est un « gage d’efficacité éprouvée au combat ».

    En clair, cela signifie que ce mini-drone répond à toutes les spécifications censées lui garantir sa navigabilité… Et que l’armée de Terre peut désormais « former et entrainer les opérateurs du SMDR et de mettre en œuvre en le système en opérations extérieures, sans autorisation de vol spécifique et de manière pérenne ».

    Dans son communiqué, Thales rappelle que le SMDR « offre aux forces armées des innovations technologiques majeures » dont la charge utile optronique haute-définition multi senseurs gyrostabilisée Spy’Ball, le traitement de l’image issu des nacelles de type TALIOS ou encore le système de liaison de données haut débit et sécurisé micro-TMA.

    « Le programme SMDR démontre que le développement d’un système de mini-drones pour remplir des missions militaires est un défi de taille compte-tenu des exigences extrêmes qui s’y rapportent, notamment en termes de survivabilité telles que cyber-attaques ou menaces électromagnétiques, et de résistance aux contraintes environnementales comme la pluie, le sable ou la poussière », souligne encore l’industriel.

    Par ailleurs, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense [AJD], en février, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a indiqué que ses troupes disposeront de 3000 drones de petites tailles [nano, micro et mini-drones, ndlr] en 2023.

    Photo : armée de Terre

    France24 - World

    PSG poised to clinch 10th French title after win at Angers, but Marseille soldier on

    Issued on: 20/04/2022 - 23:43

    NEWS WIRES

    Paris St Germain are on the verge of a record-equalling 10th French title after goals by Kylian Mbappé, Sergio Ramos and Marquinhos earned them a 3-0 victory at Angers in Ligue 1 on Wednesday.

    The result put the capital side on 77 points, leading second-placed Olympique de Marseille, who beat Nantes 3-2, by 15 points with five games left.

    Should PSG avoid defeat at the Parc des Princes against RC Lens on Saturday, they will clinch the title that puts them level on 10 with St Etienne, who won their titles between 1957 and 1981.

    Stade Rennais are third on 56 points after losing 2-1 at Racing Strasbourg, who are now fourth behind them on goal difference.

    Also on 56 points are fifth-placed Monaco who beat Nice 1-0 at home.

    The top two qualify directly for the Champions League group stage while the third-placed side will play the third qualifying round.

    With Lionel Messi and Marco Verratti missing the game through injury, PSG were still a cut above at Angers.

    Mbappé put them ahead with his 22nd league goal of the season as he fired home a low shot from just outside the box that Anthony Mandrea could only touch with the tip of his gloves on 28 minutes.

    Nine minutes later, Angers threatened with Mohamed-Ali Cho’s strike hitting Keylor Navas’s post.

    But PSG doubled their tally on the stroke of halftime when Ramos headed home from Angel di Maria’s cross.

    Marquinhos put the result beyond doubt in the 77th minute with a header from another perfect cross by Di Maria, who started in the absence of Messi.

    PSG finished with 10 men after substitute Edouard Michut was sent off for a brutal tackle on Romain Thomas.

    In Marseille, OM knew that they needed to win to delay PSG’s title celebrations and they twice came from behind to do so.

    The visitors opened the scoring when Andrei Girotto headed home after 26 minutes, only for Dimitri Payet to level 13 minutes later with a penalty following a foul by Nicolas Pallois on Boubacar Kamara.

    Pallois, however, made up for his mistake with a superb whipped cross that was cleared into the path of Marcus Coco, who found the back of the net with a fine volley one minute from the break.

    Payet equalised with another penalty after a foul by Fabio Da Silva on Cedric Bakambu in the 55th minute.

    Backed by a raucous crowd, Jorge Sampaoli’s side effectively wrapped it up in the 75th when Amine Harit found the back of the net with a low shot from Gerson’s cutback.

    Elsewhere, RC Lens beat Montpellier 2-0 at home to cement seventh place. They have 53 points and trail sixth-placed Nice by one point.

    (REUTERS)

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    France24 - Monde

    Présidentielle 2022 : les questions économiques au cœur du débat de l'entre-deux-tours

    Publié le : 21/04/2022 - 10:27

    Line RIFAI Suivre

    Retour sur les principaux thèmes économiques abordés mercredi lors du débat de l'entre-deux tours de la présidentielle française. Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont opposés sur trois sujets majeurs : le pouvoir d'achat, l'âge légal du départ à la retraite et la politique énergétique et environnementale. Décryptage.

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    Opex 360

    La Slovénie va livrer ses chars de combat à l’Ukraine et recevoir des blindés allemands en échange

    par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

    Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, voire même avant, l’Allemagne est régulièrement critiquée pour ses réticences à autoriser la cession d’équipements militaires lui ayant appartenu aux forces ukrainiennes, au nom de ses règles en matière de ventes d’armes. Tel a par exemple été le cas des obusiers D-30, que l’Estonie voulait céder à Kiev, au moment où le Kremlin accentuait sa pression.

    Les circonstances ont conduit Berlin à revoir sa position. Et c’est ainsi que la Bundeswehr [forces armées allemandes] a déstocké de vieux missiles sol-air portables de type Strela ayant appartenu à la République démocratique allemande [RDA] afin de les livrer à l’armée ukrainienne. Ce don s’est accompagné de celui de 1000 lance-roquettes, de missiles sol-air Stinger, de 14 blindés et 10’000 tonnes de carburant.

    « L’agression russe contre l’Ukraine marque un changement d’époque, elle menace l’ordre établi depuis l’après-guerre » et « dans cette situation il est de notre devoir d’aider l’Ukraine autant que nous pouvons à se défendre contre l’armée d’invasion de Vladimir Poutine », fit ainsi valoir Olaf Scholz, le chancelier allemand, le 27 février.

    Cependant, du point de vue ukrainien, on estime que Berlin pourrait en faire nettement plus… D’où des tensions diplomatiques entre les deux pays, le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ayant été déclaré persona non grata à Kiev, le 13 avril dernier. Cela étant, cette décison a été motivée par le fait l’intéressé a eu des « relations étroites » avec la Russie par le passé. Telle est, du moins, la raison avancée par un diplomate ukrainien, selon le quotidien Bild.

    « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a lancé, début avril, Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Un point de vue réaffirmé par Andriy Melnyk, l’ambassadeur ukrainien en poste à Berlin, le 20 avril. « La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a-t-il dit.

    Sans doute que les rapports publiés ces dernières années sur l’état de la Bundeswehr ne sont jamais arrivés jusqu’à Kiev… Car tous ont mis en lumière les grosses lacunes des forces armées allemandes… au point que leur aptitude à fournir les capacités demandées par l’Otan a régulièrement été remise en cause. C’est d’ailleurs ce qu’a déploré le général Alfons Mais, le chef d’état-major de la « Heer » [armée de terre, ndlr], le 24 février dernier.

    « La Bundeswehr est dans une situation dans laquelle elle ne peut malheureusement pas donner d’armes si elle veut continuer à garantir la défense nationale et celle de l’alliance », a encore répété Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, ce 21 avril. Son homologue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’avait pas dit autre chose, la veille, lors d’un déplacement en Lettonie. « À court terme, nous n’avons rien que nous puissions livrer rapidement et immédiatement », a-t-elle dit.

    Cela étant, Berlin entend mettre en place une autre solution : permettre à certains pays de l’Otan de céder à l’Ukraine les équipements militaires qu’ils ont hérités de la période soviétique en les remplaçant par des matériels de facture allemande. L’idée est de fournir aux forces ukrainiennes des capacités qu’elles maîtrisent… La livraison d’armements plus élaborés devant intervenir plus tard.

    Ainsi, la Bundeswehr devrait assurer la formation des artilleurs ukrainiens qui utiliseront l’obusier automoteur PzH-2000 que compte leur fournir les Pays-Bas. « Là où nous pouvons fournir une formation, nous le ferons », a confirmé Mme Lambrecht.

    Mais en attendant, l’urgence est d’aider l’Ukraine a faire face à la « seconde phase » de l’offensive russe, qui se concentre désormais dans la région du Donbass. L’armée ukrainienne « recevra dans les prochains jours » des « armes lourdes, dont des chars de combat, de la part de pays de l’est », a également annoncé la ministre allemande de la Défense. « Il s’agit de chars de combat, de véhicules blindés, ou d’autres possibilités [de matériel] que ces pays peuvent céder », a-t-elle ajouté.

    C’est ainsi que la Slovénie se séparera de ses chars M-84 pour les envoyer en Ukraine. En échange, elle obtiendra des véhicules de combat d’infanterie Marder qui, n’étant plus de toute première jeunesse, sont en cours de remplacement au sein de la Bundeswehr par des blindés Puma.

    Mais l’armé slovène pourrait obtenir davantage, selon des informations « provenant de cercles gouvernementaux » et obtenus par l’agence de presse allemande Dpa. En effet, Ljubljana aurait demandé des chars Leopard 2 ainsi que des blindés Boxer ou Puma en guise de compensation.

    Pour rappel, le char M-84 est une version yougoslave du T-72 soviétique, produite entre 1979 et 1983 [ce qui est plus récent que les Leopard 1 que le groupe allemand Rheinmetall avait proposés de livrer à l’Ukraine…]. Lors de l’éclatement de la Yougoslavie, la Slovénie en avait récupéré une cinquantaine d’exemplaires. Actuellement, l’armée slovène n’en maintient qu’une petite vingtaine en service, le reste ayant été mis en réserve.

    France24 - World

    Biden administration appeals ruling lifting mask mandate on transport

    Issued on: 21/04/2022 - 04:30

    NEWS WIRES

    The United States government is appealing a court ruling that controversially lifted a federal mask mandate on public transport earlier this week, the Justice Department said Wednesday.

    After the US Centers for Disease Control and Prevention, the country’s top health body, assessed that masks remain “necessary to protect the public health, the Department has filed a notice of appeal,” spokesman Anthony Coley said.

    A US federal judge on Monday struck down the Covid-19 mask mandate, stating that it exceeded the CDC’s statutory authority.

    Policymakers in Washington had decided just the prior week to extend it through May 3.

    Although the public has a “strong interest” in combating the spread of Covid, the mask mandate “exceeded the CDC’s statutory authority,” and it “failed to adequately explain its decisions,” US District Judge Kathryn Kimball Mizelle of the Middle District of Florida said in her decision.

    Multiple major airlines subsequently dropped mask requirements on domestic flights and some international flights, while ride-hailing services Uber and Lyft as well as passenger rail Amtrak additionally announced an end to mask mandates.

    When Covid-19 first arrived in the United States in 2020, masks swiftly became one of the defining political issues of the pandemic.

    The mask policy across the country has been hodge podge, often left in the hands of local officials. But throughout the federal government has stuck to the mandate on planes, trains and buses.

    That has created major headaches for transport staff, especially on planes, who have had to deal with passengers reluctant to mask up—some of whom have been violent.

    The Federal Aviation Administration, the agency in charge of US air transport safety, has received 744 reports of mask-related incidents so far this year.

    The government’s appeal could create further headaches after the mandate was lifted, and possibly create tensions for travellers if it is reinstated.

    The CDC “continues to recommend that people wear masks in all indoor public transportation settings,” it said in a statement.

    “As we have said before, wearing masks is most beneficial in crowded or poorly ventilated locations, such as the transportation corridor.”

    The health agency said it would continue to assess the situation to determine whether such a requirement remains necessary in the future.

    The United States is currently experiencing another increase in the number of daily Covid-19 cases, linked to the BA.2 sub-variant of Omicron.

    Polling suggests continued majority support for indoor mask mandates, but with a clear minority opposed.

    A YouGov America poll conducted April 18 found 63 percent “strongly” or “somewhat” support US government requirements for masks on public transport.

    (AFP)

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    Democratic-led US states announce plans to lift mask mandates

    Most of US can now drop masks indoors, health officials say

    New York, Massachusetts ease mask mandates as leaders seek ‘normalcy’

    L'Humanité

    Le mauvais calcul

    Tribune

    Amar Bellal Rédacteur en chef de Progressistes

    Fabien Roussel a été une des révélations de la campagne. Il a su développer une vision de gauche de ce que serait un mix énergétique incluant le nucléaire, sur le climat, la réindustrialisation de la France, mais aussi sur des sujets comme la tranquillité publique, la laïcité, la ­liberté d’expression. Il a sans nul doute contribué à rajouter des voix à gauche, avec des électeurs qui ne se seraient pas déplacés pour voter le 10 avril. Cela s’est vérifié dans l’histoire : la gauche est plus forte dans la diversité des idées et par les débats « par le haut » qu’elle peut susciter, et cela n’a pas grand-chose à voir avec le nombre de candidatures. Notons que la présence de trois candidats à l’extrême droite ne l’a pas empêchée d’accéder au second tour. Fabien Roussel a occupé de précieuses heures d’antenne arrachées aux éternels débats de la pensée unique économique et des thèmes identitaires, cela a contribué au renforcement global de la gauche en ancrant les débats sur les questions sociales.

    Les reproches qui lui sont adressés, ainsi qu’à d’autres, d’être responsable de l’absence d’un candidat de gauche au second tour relèvent, au mieux, d’une méconnaissance des dynamiques électorales en jeu, au pire, d’une ligne assumée prônant l’existence d’un nombre réduit de candidats au service d’une vision hégémonique. Poussé à l’extrême, cela conduirait au système caractéristique des États-Unis où on ne peut quasiment voter que pour deux partis. En France, c’est une vision qui n’est pas nouvelle : déjà, en 2007, le PS et sa candidate Ségolène Royal reprochaient aux autres formations de gauche la multiplicité des candidatures.

    Une forme d’autodéfense, que les psychologues connaissent bien chez les individus, face à un problème difficile à résoudre, consiste à lui trouver une explication facile afin que ce soit plus supportable à vivre. Et souvent alors, il est plus commode de rejeter la faute sur les autres et de trouver des coupables. Reprocher ainsi au candidat des « Jours heureux » ses 800 000 voix, c’est refuser de voir les 12 millions d’inscrits qui se sont abstenus et que personne n’a réussi à convaincre, auxquels il faut bien ajouter les 10 millions de voix qui votaient jadis à gauche. Aussi, les votes ne s’additionnent pas forcément parce que les offres politiques et les électorats ne se recoupent pas toujours.

    Pourquoi la gauche plafonne-t-elle à 30 %, alors que dans un passé récent elle atteignait le seuil des 50 % et pouvait même espérer gagner une telle élection ? Telle est la seule vraie question sérieuse à se poser. Au fil des années, notons ce glissement curieux : il ne s’agit plus de gagner la présidentielle, mais simplement d’accéder au second tour et se donner deux semaines de sursis dans les débats.

    Ces plus de 15 millions de voix qui manquent traduisent cruellement l’incapacité de la gauche tout entière à parler au monde du travail, à travailler correctement avec les syndicats, à avoir un discours crédible sur un tas de sujets. Et c’est un problème bien plus ardu qu’un simple jeu d’arithmétique électoral auquel il faudra faire face.

    Présidentielle 2022Fabien Rousselgauche
    Opex 360

    Le puissant croiseur chinois de type 055 doté d’une nouvelle arme anti-navire hypersonique?

    par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

    Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe avait, à plusieurs reprises, relativisé la capacité du missile balistique chinois DF-21D, présenté comme étant un « tueur de porte-avions ».

    « Mettre en avant un missile de nature balistique, qui volerait à une vitesse faramineuse et qui serait doté d’un autodirecteur me paraît étonnant du fait des phénomènes d’échauffement créés par de tels niveaux de vitesse », avait-il en effet expliqué lors d’une audition parlementaire, en 2018. « De plus, guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait insisté l’amiral Prazuck.

    Cependant, le renseignement américain ne fait pas le même constat… étant donné que le DF-21D serait doté d’un véhicule de rentrée manoeuvrable [MaRV – Maneuverable Reentry Vehicle] qui lui permettrait de caler sa trajectoire pour atteindre un navire. Et il en irait de même pour le DF-26B, dont la porté sur plus longue de 2000 km. Cela étant, si des engins de ce type ont été tirés dans le cadre de manoeuvres effectués en 2020 dans une zone où deux groupes aéronavals américains avaient navigué quelques semaines plus tôt, aucune image ne les a montré atteindre un navire en mouvement.

    En tout cas, mis en oeuvre depuis la terre par des lanceurs mobiles, le DF-26B et le DF-21D sont classés dans la catégorie des missiles balistiques anti-navires [ASBM pour « anti-ship ballistic missile »]. Et ils ont été rejoints par le CH-AS-X-13 [tel le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr], un missile aérobalistique dont la conception repose sur celle du DF-21D. L’existence d’un tel engin a longtemps fait l’objet de rumeurs… Mais elle a été confirmée en octobre 2020, une image le montrant sous le fuselage d’un bombardier stratégique H-6N ayant « fuité » sur les réseaux sociaux.

    Le 19 avril, de nouvelles images de ce missile – appelé YJ-21 – ont été diffusées via les mêmes canaux, alors qu’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln, est déployé en mer du Japon. Les capacités de cet engin sont inconnues… mais il ne manque pas de rappeler le missile hypersonique russe Kinjal, mis en oeuvre par le MiG-31K.

    空军轰6N挂载空射弹道导弹视频 pic.twitter.com/S4r03bcgK0

    — lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

    Justement, et comme la Chine, la Russie a mis au point trois type d’armes hypersoniques. Outre le Kinjal, elle a mis en service le planeur hypersonique Avanguard et s’apprête à en faire autant avec le missile anti-navire Zircon, censé armer les frégates appartenant à la classe « Amiral Gorchkov », les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type « Iassen » et les batteries de défense côtière.

    La marine chinoise dispose-t-elle déjà d’une arme équivalente pour ses navires? C’est ce que suggèrent des images ayant fuité, là encore, sur les réseaux sociaux, ce qui laisse à penser que les autorités chinoises tentent de faire passer quelques messages à leurs homologues américaines…

    Ainsi, une courte vidéo a montré le tir d’un missile anti-navire hypersonique, présenté comme étant une version navale du YJ-21, depuis un croiseur lance-missile de type 055 [classe Nanchang]. C’est en effet ce qu’affirme le quotidien South China Morning Post [SCMP], publié à Hong Kong.

    « L’intégration de missiles YJ-21 au croiseur de type 055 vise à déployer une capacité de déni et d’interdiction d’accès afin de contrer l’hégémonie navale américaine dans la région », a commenté Li Jie, un analyste militaire établi à Pékin, dans les colonnes du SCMP. Et d’assurer que le YJ-21 a une portée allant jusqu’à 1000 km et qu’il est capable de « toucher quel navire d’un groupe aéronaval ».

    疑似解放军新型舰载反舰导弹鹰击21 pic.twitter.com/3Z8SCfjHM5

    — lqy🇨🇳🇨🇳 (@lqy99021608) April 19, 2022

    Cité par le même journal, Zhou Chenming, chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, a lié la communication autour du missile YJ-21 à… l’Ukraine.

    « Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan », a-t-il dit.

    En tout cas, le missile YJ-21 renforcerait la capacité de frappe des croiseurs de type 055D… Capacité qui est déjà significative puisqu’ils sont équipés de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Et le tout est complété par un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, des roquettes anti-sous-marins CY-5, 6 tubes lance-torpilles de 324mm, un puissant radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B et d’un radar de tir AESA X-Band.

    Actuellement, la composante navale de l’Armée populaire de libération dispose de trois croiseurs de type 055D [les CNS Nanchang, Lhasa et Dalian]. Un quatrième est sur le point d’être admis en service [le CNS Wuxi, a priori] et deux autres sont en cours de construction.

    France24 - World

    Several dead, others wounded after small plane crashes into Haiti road

    Issued on: 21/04/2022 - 04:40

    NEWS WIRES

    At least six people died in a small commercial plane crash in Haiti on Wednesday, according to police.

    The aircraft was flying from the capital of Port-au-Prince to the southern town of Jacmel, Pierre Belamy Samedi, police chief in the suburb Carrefour where the plane crashed shortly after takeoff, told AFP.

    “I saw five unmoving bodies and at least three injured people who were not in the plane,” he said.

    Earlier he said the pilot had survived, but police later clarified that the pilot was among the five dead on board the aircraft.

    The crash also killed a motorbike driver and wounded five other people on the ground, according to Judge Moise Jean. All the wounded were taken to hospital.

    Samedi said the plane also struck a truck carrying consumer goods.

    “I am profoundly saddened, after this crash of a small plane on the Carrefour roadway which has caused deaths and injuries,” Prime Minister Ariel Henry tweeted Wednesday evening.

    Je suis profondément attristé, suite au crash d’un petit avion sur la route de Carrefour, ayant causé des morts et des blessés. J’adresse mes sympathies aux familles des victimes, que ce nouveau drame vient de plonger dans la plus grande désolation.#Haïti

    April 20, 2022

    “I offer my sympathies to the families of the victims, for whom this latest development has just brought great desolation.”

    Air traffic has grown substantially in Haiti over the last year, as gang violence near Port-au-Prince has blocked road connections from the capital to other parts of the country.

    (AFP)

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    Two journalists shot dead by gang in Haiti

    Colombian ex-soldier accused of Haitian president's murder extradited to US

    American missionaries describe daring escape from Haitian kidnappers

    L'Humanité

    Les enfants payent le prix des guerres

    Tribune

    Ali Arayıcı Écrivain et universitaire

    Le 24 février, l’armée russe est entrée sur le territoire de l’Ukraine pour des motifs faux et illégitimes. Aujourd’hui, des guerres et des guerres civiles ont lieu dans de nombreuses régions du monde, notamment en Ukraine, en Syrie, au Soudan du Sud, en Palestine, en Irak, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Myanmar, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nigeria, au Yémen, etc.

    Le prix de ces guerres est majoritairement payé par les enfants, les femmes, les personnes âgées et les personnes vulnérables. Dans ces guerres, ce sont les enfants qui sont le plus vulnérables et qui souffrent le plus. Pendant la guerre, des enfants se retrouvent sans parents. Certains sont blessés par des mines et deviennent paralysés. D’autres meurent sous les bombes. Ils sont privés d’éducation et d’opportunités de vie décente.

    Les enfants victimes de la guerre sont exposés aux conséquences des conflits. Ces enfants font partie des victimes civiles. Les enfants et leur famille fuient leur pays et cherchent refuge dans les pays voisins. Ils bénéficient de droits dans les pays où ils sont réfugiés. En ce qui concerne les enfants déplacés internes, leur situation est encore pire. Souvent, les enfants doivent voyager dans tout leur pays à cause de la guerre. Il y a aussi des mineurs non accompagnés. Il s’agit d’enfants séparés de leur famille. Sans être orphelins, ils sont isolés.

    Le sort des enfants impliqués dans les conflits armés est une honte pour l’humanité. Des enfants participent parfois au conflit armé. Ce sont des « enfants-soldats » de moins de 18 ans, qui sont recrutés de force et enlevés. Ils cherchent à échapper à la pauvreté, aux abus et à la discrimination. Leur nombre dans le monde est à un niveau significatif. Ces enfants sont souvent utilisés. ils deviennent des guerriers, des coursiers, des porteurs, des cuisiniers des troupes, et subissent souvent des sévices sexuels.

    Un nouveau rapport de l’Unicef brosse un tableau tragique de notre monde où la guerre, les conflits et la pauvreté déterminent la vie quotidienne de millions d’enfants. Les chiffres du rapport sont extrêmement effrayants et surprenants. Pour la seule année 2018, 30 millions d’enfants ont été chassés de chez eux en raison de la violence et de l’insécurité. Pour cette année, ces chiffres sont encore plus désastreux. Les enfants dans les zones de guerre sont confrontés à des niveaux catastrophiques d’abus continus, notamment en étant enrôlés dans la guerre, utilisés comme boucliers humains, violés, forcés à se marier, souffrant de malnutrition aiguë ­sévère. Ce sont des enfants qui fuient la violence. Ces données chiffrées n’incluent pas les enfants vivant encore dans leur pays de résidence.

    Dans les zones de guerre, les enfants sont opprimés, affamés et se battent pour leur vie. Ces enfants ont besoin de services humanitaires. L’Unicef aide les enfants du monde en leur fournissant de la nourriture et de l’eau là où ils en ont besoin, en leur donnant accès à l’éducation et en créant des espaces adaptés partout où ils servent.

    Les enfants dans les conflits armés ou les enfants victimes de conflits ont besoin de soins spéciaux à long terme. Dans ce contexte, des zones d’urgence doivent être établies et une aide humanitaire de base doit être fournie. Les actions doivent être menées au cours des conflits, mais également se maintenir après les situations d’urgence. L’objectif sur le long terme est en effet d’aider les enfants ayant vécu un traumatisme à retrouver leur équilibre et leur confiance en l’avenir.

    Les enfants sont les premières victimes des conflits et sont ceux qui en portent le plus de séquelles. L’aide d’urgence ne suffit pas pour tous ces enfants. Un soutien psychosocial doit toujours leur être apporté.

    Cette action en direction des enfants est un défi pour les pays en guerre et leur peuple. Les blessures et les traumatismes peuvent laisser de nombreuses cicatrices à vie et détruire des générations entières qui les suivent.

    En période de conflit, l’État de droit est menacé. A contrario, l’aide humanitaire s’attache à rechercher les moyens de construire la paix et d’instaurer la confiance entre les êtres humains. Cela passe par les droits humains et les libertés fondamentales au centre desquels les droits des enfants sont primordiaux.

    crimes de guerreenfants
    Opex 360

    L’essai du nouveau missile russe RS-28 « Sarmat » surveillé par deux avions espions américains RC-135 Cobra Ball

    par Laurent Lagneau · 21 avril 2022

    Durant la Guerre Froide, l’Union soviétique mit au point un système de bombardement orbital fractionné [OGCh pour Orbital’noi Golovnoi Chasti] qui, basé sur un missile balistique RS-36, consistait à faire évoluer une arme nucléaire sur une orbite basse afin de déjouer la surveillance des radars du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD], alors pointés vers le Grand Nord, en donnant la capacité de mener une attaque par le sud.

    En réponse, les États-Unis développèrent un dispositif d’alerte avancé [Defense Support Program] afin d’être en mesure de détecter la mise en orbite d’une telle arme. Aussi, l’OGCh fut finalement abandonné en 1983, après la signature de l’accord de désarmement SALT 2 par Moscou et Washington.

    Pour autant, ce concept de bombardement orbital franctionné semble être redevenu pertinent, étant donné que la Chine est fortement soupçonnée de mettre au point un tel système… En outre, en mars 2018, quand il présenta huit nouvelles armes « invicibles » [dont certaines ont depuis été mises en service et même utilisés, comme le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal], le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, laissa entendre que la Russie allait récupérer cette capacité abandonnée par l’Union soviétique avec le missile RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], appelé à succéder au RS-36M [SS-18 « Satan »].

    Cependant, cela reste encore à démontrer… En tout cas, le développement du RS-28 « Sarmat » a pris plus de temps que prévu puisque sa mise en service avait été annoncée pour 2020… Ce qui ne s’est pas produit. Et pour cause : un essai de ce nouveau missile balistique stratégique a été réalisé le 20 avril… Et cela dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des tensions avec l’Otan.

    🇷🇺Today at 15:12 Moscow time, Sarmat, land-based intercontinental ballistic missile, was successfully launched from a silo at the Plesetsk state testing cosmodrome in Arkhangelsk Region. pic.twitter.com/xLsAUIDdIX

    — Минобороны России (@mod_russia) April 20, 2022

    Selon le ministère russe de la Défense, le tir de ce missile puissant [sa masse est de 200 tonnes et il peut emporter 15 ogives nucléaires mirvées, ndlr] a été effectué à 15h12 depuis le cosmodrome de Plessetsk [région d’Arkhangelsk, nord-ouest de la Russie]. Puis il a atteint une cible située à environ 6000 km de là, située dans la région de Koura, située dans la péninsule du Kamtchatka [extrême-orient russe].

    Étant donné que les États-Unis avaient été prévenus de cet essai, comme l’a indiqué le Pentagone, deux des trois avions RC-135S Cobra Ball de l’US Air Force, dotés de capteurs leur permettant de suivre les trajectoires des missiles balistiques, ont été mobilisés à cette occasion. Selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, ces deux appareils [n°62-4128 et 61-2663] ont décollé de la base d’Eielson [Alaska] pour voler en direction de l’extrême-orient russe.

    I can't recall seeing two Cobra Balls operating together on the same mission.

    -USAF RC-135S Cobra Ball DOLLY27-USAF RC-135S Cobra Ball SUMO11 pic.twitter.com/iRVagLeggg

    — Manu Gómez (@GDarkconrad) April 20, 2022

    Il est extrêmement rare de voir deux RC-135S Cobra Ball être sollicités pour une même mission. L’explication la plus plausible est que le renseignement américain a voulu collecter le maximum de données sur l’essai du RS-28 « Sarmat », appelé à constituer l’épine dorsale de la composante terrestre des forces stratégiques russes dans les années à venir.

    Quoi qu’il en soit, M. Poutine n’a pas manqué de saluer le succès de ce tir d’essai. « Ce nouveau complexe a les plus hautes caractéristiques tactiques et techniques et est capable de surmonter tous les moyens modernes de défense antimissile. Il n’a pas d’équivalent dans le monde et n’en aura pas pendant un long moment », a-t-il commenté lors d’une annonce télévisée.

    Soulignant que « seuls des assemblages, des composants et des pièces de fabrication nationale ont été utilisés pour la création du Sarmat », le chef du Kremlin a estimé qu’il s’agit « véritablement une arme unique qui va renforcer le potentiel militaire de nos forces armées, qui assurera la sécurité de la Russie face aux menaces extérieures et qui fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays avec une rhétorique déchaînée et agressive ».

    D’après le ministère russe de la Défense, le RS-28 Sarmat [ou Satan II] est « capable de frapper des cibles à longue distance, en utilisant différentes trajectoires de vol » et il présente des caractéristiques uniques qui lui permettent de percer de manière fiable toutes les défenses antimissiles balistiques existantes et future ». Le premier régiment à en être doté sera implanté à Uzhursky, dans la région de Krasnoïarsk en Sibérie.

    France24 - World

    Civilians still trapped as Mariupol evacuation fails, says Ukraine deputy PM

    Issued on: 20/04/2022 - 06:22

    FRANCE 24 Follow

    About 1,000 civilians remain trapped at a steel plant where Ukrainian forces are making their last stand in the besieged city of Mariupol, President Volodymyr Zelenskiy said on Wednesday. Ukraine blamed Russian forces for failing to respect a temporary ceasefire. Follow the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    3:27am: Red Cross denies Kyiv’s accusation of working ‘in concert’ with Moscow

    A senior Kyiv official on Wednesday accused the International Committee of the Red Cross of working “in concert” with Russia in Ukraine, a charge the organisation denied.

    Ombudswoman Lyudmyla Denisova decried ICRC’s announcement last month that it was planning to open a branch in Russia’s southern Rostov region to help Ukrainian refugees, who, Kyiv says, have been forcibly deported to Russia.

    “The International Red Cross is not fulfilling its mandate, I am certain of that,” Denisova said on Ukrainian television Wednesday after meeting with the head of the ICRC’s Ukrainian branch.

    Citing data from the United Nations, Denisova said that some 550,000 Ukrainians, including 121,000 children, have been taken to Russia during the course of the war, but Kyiv has no information on who these people are and where they are being kept.

    “Where are they? In filtration camps? In temporary facilities?” Denisova asked.

    The official said she had asked both her Russian counterpart Tatyana Moskalkova and the ICRC for help in getting information on these refugees so that Ukraine could facilitate their return home, but had received “zero answer from her or from the Red Cross”.

    Asked by the TV anchor whether Denisova suspected that the Red Cross was working “in concert” with Russia, Denisova replied: “Yes, I suspect they are.”

    The ICRC strongly rejected Kyiv’s accusations.

    “The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. We would not support any operation that would go against people’s will and international law,” the organisation said in a statement to AFP.

    It added: “Building and maintaining a dialogue with parties to a conflict is essential to get access to all people affected and obtain necessary security guarantees for our teams to deliver life-saving aid.”

    2:38am: Chechen leader Kadyrov predicts Mariupol victory on Thursday

    Russian forces said they will seize the Mariupol steel plant that is the last main stronghold of resistance in the besieged city on Thursday after Ukraine proposed talks on evacuating troops and civilians there.

    Mariupol would be the biggest city to be seized by Russia since invading Ukraine eight weeks ago in an attack that has taken longer than some military analysts expected, seen over five million people flee abroad and turned towns and cities to rubble.

    “Before lunchtime, or after lunch, Azovstal will be completely under the control of the forces of the Russian Federation,” Ramzan Kadyrov, the head of Russia’s republic of Chechnya, whose forces have been fighting in Ukraine, said of the steel plant.

    Ukraine’s defence ministry was not immediately available for comment.

    2:12am: G7 finance ministers pledge more than $24 billion to Ukraine

    G7 finance ministers said they have provided and pledged together with international community additional support to Ukraine exceeding $24 billion for 2022 and beyond, adding that they were prepared to do more as needed.

    In a statement, the ministers said they regretted Russia’s participation in international forums, including G20, International Monetary Fund and World Bank meetings this week.

    “International organisations and multilateral fora should no longer conduct their activities with Russia in a business-as-usual manner,” the ministers said.

    12:42am: US, allies warn of renewed cyberattack threat, citing ‘evolving intelligence’

    Five allied countries including the United States warned Wednesday that “evolving intelligence” indicated Russia was poised to launch powerful cyberattacks against rivals supporting Ukraine.

    The members of the “Five Eyes” intelligence sharing network – the US, Britain, Canada, Australia and New Zealand – said Moscow could also involve existing cybercrime groups in launching attacks on governments, institutions and businesses.

    “Evolving intelligence indicates that the Russian government is exploring options for potential cyberattacks,” they said in an official cyber threat alert.

    “Russia’s invasion of Ukraine could expose organizations both within and beyond the region to increased malicious cyber activity. This activity may occur as a response to the unprecedented economic costs imposed on Russia as well as materiel support provided by the United States and US allies and partners,” it said.

    In addition, it said, “some cybercrime groups have recently publicly pledged support for the Russian government”.

    “Some groups have also threatened to conduct cyber operations against countries and organizations providing materiel support to Ukraine,” it said.

    12:34am: US leads G20 boycott of Russian finance officials

    US Treasury Secretary Janet Yellen led a multinational group of finance chiefs on a walkout Wednesday as Russian officials spoke during a meeting of the G20, in the latest protest by Western nations over Moscow’s invasion of Ukraine.

    Russia’s attack on its neighbour loomed over the meeting of finance ministers and central bank governors from the world’s most developed countries, the first since President Vladimir Putin ordered the invasion in late February.

    British and Canadian officials also took part in the boycott, officials confirmed, underscoring the boiling tensions at the gathering convened to address global challenges like rising debt and a possible food crisis.

    “Multiple finance ministers and central bank governors including Ukraine Finance Minister (Sergiy Marchenko) and Secretary Yellen walked out when Russia started talking at the G20 meeting,” a source familiar with the event told AFP.

    “Some finance ministers and central bank governors who were virtual turned their cameras off when Russia spoke.”

    Canadian Deputy Prime Minister Chrystia Freeland tweeted a photograph of the officials who left the meeting, saying, “The world’s democracies will not stand idly by in the face of continued Russian aggression and war crimes.”

     

    The world’s democracies will not stand idly by in the face of continued Russian aggression and war crimes. Today Canada and a number of our democratic partners walked out of the G20 plenary when Russia sought to intervene. pic.twitter.com/J67gU810sO

    April 20, 2022

     

    During the gathering, French Finance Minister Bruno Le Maire called on Russian delegates to refrain from attending the sessions, saying “war is not compatible with international cooperation.”

    April 21, 12:08am: Israel agrees to supply helmets, vests to Ukraine rescue services

    Israel’s defence minister on Wednesday authorised the supply of helmets and vests to Ukrainian rescue services after speaking with his Ukrainian counterpart, an official Israeli statement said, signalling a shift in Israel’s position on providing such equipment.

    “In the light of the request made by the Ukrainian side, Israel will provide protective gear for the needs of Ukrainian rescuers and emergency services,” an English-language statement by the Ukrainian Embassy in Israel said, echoing a statement by an Israeli official.

    A mediator in the Ukraine-Russia crisis, Israel has condemned the Russian invasion but has limited itself to humanitarian relief. It has been wary of straining relations with Moscow, a powerbroker in neighbouring Syria where Israel coordinates strikes against Iranian deployments.

    Both the Israeli and Ukrainian officials stressed that the shipment is meant for rescue services and civilian organizations.

    Ukraine previously voiced frustration with Israel’s refusal to provide what it deems defensive aid against Russia. Prime Minister Naftali Bennett said Israel’s “measured and responsible approach” allows it to be “a credible player, one of the few that can communicate directly with both parties, and assist as required”.

    The Russian embassy in Israel declined a Reuters request for comment.

    11:18pm: Negotiating with Putin like dealing with a crocodile, UK PM Johnson says

    British Prime Minister Boris compared negotiating with Russian President Vladimir Putin to dealing with a crocodile as he warned Ukraine it will be hard to negotiate a peace deal with a leader who is so unreliable.

    Johnson said Putin has made it clear that he wants to take more Ukrainian territory and could launch another assault on the country’s capital Kyiv.

    “How can you negotiate with a crocodile when it has your leg in your jaws, that is the difficulty that Ukrainians face,” Johnson told reporters on a plane to India for a two-day visit.

    “It is very hard to see how the Ukrainians can negotiate with Putin now given his manifest lack of good faith.”

    10:51pm: Ukraine proposes 'special round' of negotiations with Russia in Mariupol

    Ukraine has proposed to hold a "special round" of negotiations with Russia in Mariupol, according to a top Kyiv official.

    "Yes. Without any conditions. We're ready to hold a 'special round of negotiations' right in Mariupol," top Ukraine negotiator and presidential aide Mykhailo Podolyak said on Twitter. 

    "One on one. Two on two. To save our guys, Azov, military, civilians, children, the living & the wounded. Everyone. Because they are ours. Because they are in my heart. Forever."

    Yes. Without any conditions. We’re ready to hold a “special round of negotiations” right in Mariupol. One on one. Two on two. To save our guys, Azov, military, civilians, children, the living & the wounded. Everyone. Because they are ours. Because they are in my heart. Forever.

    April 20, 2022

    Another key Ukrainian negotiator, David Arakhamia, said on Telegram that he and Podolyak "are ready to arrive in Mariupol to hold talks with the Russian side on the evacuation of our military garrison and civilians".

    Earlier Wednesday, Svyatoslav Palamar, a commander in the nationalist Azov regiment that has been defending the city against Russia's siege, said his forces were ready to be evacuated together with civilians from the strategic southern port.

    "We are ready to be evacuated with the help of a third party from the city of Mariupol with our small arms," Palamar said in a video posted on Telegram. 

    He added that the goal was "To evacuate the wounded, get the bodies of the dead out and to bury them with honours on territory not controlled by the Russian Federation."

    At the same time, Palamar said his unit would not heed Russia's demands for the troops to surrender fully with their weapons.

    8:45pm: Evacuation from Mariupol 'did not work': Kyiv

    Efforts to evacuate civilians from Mariupol failed again Wednesday due to Russian shelling, say Ukrainian officials.

    "Unfortunately, the humanitarian corridor out of Mariupol today did not work as planned," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Telegram. She blamed Russian forces for failing to respect a temporary ceasefire needed for the convoy because they were unable to control their own troops on the ground.

    President Zelensky said conditions in the besieged port city, which has seen the worst fighting of the nearly eight-week long war, continued to worsen, with about 1,000 civilians still trapped at the Azovstal steel plant, the city's last Ukrainian holdout. 

    7:09pm: Russian ICBM test 'routine' and 'not a threat': Pentagon

    Russia "properly notified" the US ahead of its test launch of an intercontinental ballistic missile (ICBM), said Pentagon spokesman John Kirby, adding that the Pentagon saw the test as routine and not a threat to the US. 

    Earlier Wednesday, Russia said it had conducted a first test launch of its Sarmat ICBM, a new addition to its nuclear arsenal which President Putin said would give Moscow's enemies something to think about.

    Kirby also clarified that Ukraine has received parts for their aircraft from allies but not complete warplanes, correcting an earlier statement that built-up aircraft had been delivered.

    While fixed-wing aircraft have been offered by an unidentified country to bolster Kyiv's fight against Russia, "they have not received whole aircraft from another nation", said Kirby.

    6:03pm: Talks hinge on Ukraine's readiness to take account of Moscow's demands: Lavrov

    Russian Foreign Minister Sergei Lavrov told his Turkish counterpart Mevlut Cavusoglu in a phone call that the outcome of talks with Ukraine completely depended on Kyiv's readiness to take into account Russia's demands.

    Lavrov and Cavusoglu discussed the situation in the besieged port of Mariupol and possible measures aimed at providing safety to civilians, including from foreign countries, said a Russian foreign ministry statement.

    5:32pm: EU will do ‘everything possible’ to help Ukraine win war: Michel

    Visiting European Council President Charles Michel has said the EU will do “everything possible” to help Ukraine win the war.

    Speaking at a joint press conference with Ukrainian President Volodymyr Zelensky in Kyiv, Michel told Ukrainians: "You are not alone. We are with you. And will do everything which is possible to support you and to make sure that Ukraine will win the war."

    Michel's trip followed visits this month to Kyiv by European Commission President Ursula von der Leyen, European Union foreign policy chief Josep Borrell and European Parliament President Roberta Metsola.

    "We discussed sanctions against Russia, defence and financial support for our state, and answers to the questionnaire for compliance with EU criteria," Zelensky wrote on Twitter.

    He was referring to a questionnaire that was handed to him by von der Leyen during her visit to the Ukrainian capital and is considered a starting point for Ukraine in its drive for EU membership.

    "Thank you for a meaningful meeting and solidarity with the people (of Ukraine)," said Zelensky. 

    Informed EC President @vonderleyen about the provision of the completed questionnaire - an important step towards #EU membership! Discussed the increase of security aid to 🇺🇦 in the face of RF's aggression. Also discussed postwar reconstruction. We appreciate the support of 🇪🇺!

    April 19, 2022

    4:55pm: Russia tests new intercontinental ballistic missile

    Russia has said it has test-launched its new Sarmat intercontinental ballistic missile, a strategic weapon that President Vladimir Putin said would make Russia's foes "think twice".

    Putin was shown on TV being briefed by the military that the missile had been launched from Plesetsk in the country's northwest and hit targets in the Kamchatka peninsula in the far east.

    4:39pm: Russian, Belarusian players barred from Wimbledon

    Tennis players from Russia and Belarus will not be allowed to compete at this year's Wimbledon due to Moscow's invasion of Ukraine, according to a statement released by the Grand Slam's organisers All England Lawn Tennis Club (AELTC). 

    "We recognise that this is hard on the individuals affected, and it is with sadness that they will suffer for the actions of the leaders of the Russian regime," said Ian Hewitt, chairman of the All England Club.

    4:09pm: Civilians under fire in urban areas

    Reporting from an abandoned Russian artillery position in the Kyiv satellite town of Bucha, FRANCE 24's Gulliver Cragg points to the destroyed landscape and says something similar is probably happening in eastern Ukraine, where Russian troops have been redeployed following their withdrawal from the Kyiv region.

    During the Russian occupation of the towns of Irpin and Bucha, Ukrainian troops said they were reticent to fire in the urban Bucha area since civilians could be hurt. “Ukrainians think that’s why Russian troops fired on civilians as they were trying to leave Irpin and Bucha. They fired on the roads by which they were trying to leave because they didn’t want civilians to leave because they were useful to the Russian troops as a sort of human shield that would prevent Ukrainian artillery from firing on them,” explained Cragg.

    The Russians though did not have the same scruples and fired more indiscriminately in civilian areas, said Cragg.

    3:11pm: 'I expect to find evidence of genocide' in Mariupol: Ukraine's top prosecutor 

    In an interview with FRANCE 24, Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova discussed the alleged war crimes committed by the Russian military in Ukraine. Venediktova warned that she expects to find "evidence of genocide" in the besieged port city of Mariupol. The prosecutor general added that Russian forces have committed "sexual crimes" in all occupied areas of Ukraine, targeting women as well as men and children. 

    More than 7,000 war crime investigations have been opened so far, said Venediktova.

    2:54pm: More than a million Ukrainians returned since invasion: border force

    Over a million Ukrainians have returned to their country since Russia launched its invasion on February 24, according to a spokesman for Kyiv's border force.

    "From that period of time, 1.1 million of our citizens entered Ukraine," border official Andriy Demchenko said at a press conference. He added that "almost five million people" have crossed the Ukrainian border in both directions since war with Moscow erupted. 

    The UN refugee agency on Wednesday said more than 5 million people have fled Ukraine since the war started. Following the withdrawal of Russian troops in northern Ukraine, as Russia focused on the eastern region, some Ukrainians have returned home, according to the Kyiv border force.

    1:41pm: Finnish MPs open debate on joining NATO

    Finland's parliament Wednesday will open a debate on whether to seek NATO membership, after Russia's invasion of Ukraine sparked a surge in political and public support for joining the military alliance.

    Despite Russia warning of a nuclear build-up in the Baltic should Finland and neighbouring Sweden join the military alliance, Finland's prime minister said that her country would now decide quickly on whether to apply for membership.

    "I think it will happen quite fast. Within weeks, not within months," Prime Minister Sanna Marin said last week.

    1:31pm: Ukrainian forces stop Russian advance towards Sloviansk, presidential aide says

    Ukrainian troops have held up an advance by Russian forces from the northeastern city of Izyum towards nearby Sloviansk, Oleksiy Arestovych, a Ukrainian presidential advisor said on Wednesday.

    "They have focused their forces there, that is where they are trying to advance, but so far they are not succeeding," he said in a video address.

    Arestovych also said that Ukrainian forces in the besieged city of Mariupol have been holding out, despite persistent Russian attacks on the Azovstal steel plant.

    1:11pm: More than 5 million Ukrainians have fled war, UN says

    More than five million Ukrainians have now fled their country following the Russian invasion, the United Nations said Wednesday, in Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II.

    UNHCR, the UN refugee agency, said 5,034,439 Ukrainians had left since Russia invaded on February 24 -- an increase of 53,850 over Tuesday's total.

    "Eight weeks into the conflict, we are at five million and counting, with five million unique stories of loss and trauma," said deputy UNHCR chief Kelly T. Clements.

    More than 2.8 million Ukrainian refugees have fled to Poland. Three-quarters of a million have gone to Romania.

    1:09pm: EU working to provide alternatives to Russian oil amid German scepticism

    The EU Commission is working to speed up the availability of alternative energy supplies to try to cut the cost of banning Russian oil and persuade Germany and other reluctant EU nations to accept the measure, an EU source told Reuters.

    Some EU countries are also pushing for other new restrictions nearly eight weeks after Russia began its invasion of Ukraine.

    These include excluding Russia's top lenders Sberbank and Gazpromneft from the SWIFT banking system, halting imports of nuclear fuel from Russia, banning more Russian news channels, suspending visas for Russians, and blacklisting additional individuals and companies linked to the Kremlin, diplomats said.

    1:07pm: UK's Johnson to offer India alternatives to Russia ties on visit

    British Prime Minister Boris Johnson will offer to help India cut reliance on Russian oil and defence equipment when he begins a two-day visit this week that will test his diplomatic skills and provide brief respite from a row raging at home.

    On his first trip to India as prime minister, starting on Thursday, Johnson will discuss strengthening security co-operation in meetings with Prime Minister Narendra Modi, a spokesperson for the British leader said.

    In the wake of Russia's invasion of Ukraine, Western allies have called for India to speak out against the war. India, which is the world's biggest buyer of Russia's weapons and imports its oil, abstained in a United Nations vote condemning the invasion and has not imposed sanctions on Moscow.

    12:56pm: IMF warns of Ukraine war's 'seismic' economic consequences

    The "seismic" impact of the war in Ukraine is spreading worldwide, causing the IMF on Tuesday (April 19) to sharply downgrade its 2022 global growth forecast to 3.6 percent. The IMF has also estimated that Ukraine's GDP will collapse by 35% this year, while Russia's output will shrink by 8.5% in 2022. FRANCE 24 's James Andre gives his analysis.

    11:57am: Kremlin says reported Wimbledon ban is 'unacceptable'

    The Kremlin said on Wednesday that a reported ban on Russian players taking part in this year's Wimbledon tennis tournament in London would hurt the tournament itself given Russia's tennis prowess and was unacceptable.

    A report on sports industry news site Sportico on Tuesday said Russian players would be banned because of Moscow's decision to send troops into Ukraine in February.

    "Given that Russia is a strong tennis country the competitions (which take this decision) will suffer from this," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.

    "To make sports people hostages of political intrigue is unacceptable. I hope the players won't lose their fitness."

    11:56am: Kremlin accuses Ukraine of changing tune during peace talks

    The Kremlin accused Ukraine on Wednesday of going back on commitments it had made during peace talks and said this was having bad consequences for the negotiations.

    Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said the pace of talks left much to be desired and the ball was in Kyiv's court after Russia handed a document to the Ukrainian side. He said Moscow was waiting for a response.

    11:56am: Liberal Russian radio station loses appeal against being taken off air

    A Moscow court on Wednesday rejected an appeal by liberal radio station Ekho Moskvy, one of the leading current affairs channels in Russia, against the authorities' move to take it off air over its coverage of Russia's war in Ukraine.

    Ekho Moskvy stopped broadcasting last month after the prosecutor general's office demanded that access to the station be restricted. It also ordered that its website be blocked for spreading what it called "deliberately false information" about Russia's military operation.

    The station, which has rejected the charges, later shut down under pressure from the authorities.

    11:32am: Family of captured British fighter says Moscow breaking Geneva rules

    The family of a captured British man fighting in Ukraine accused Russia on Wednesday of breaking the Geneva Convention after it broadcast a "distressing" video of him.

    Russian state TV aired a video on Monday of Aiden Aslin and another captured British fighter identified as Shaun Pinner asking to be exchanged for Viktor Medvedchuk, a wealthy Ukrainian businessman close to President Vladimir Putin.

    "The video of Aiden speaking under duress and having clearly suffered physical injuries is deeply distressing," Aslin's family said in a statement released by his local MP Robert Jenrick. "Using images and videos of prisoners of war is in contravention of the Geneva Convention and must stop."

    11:31am: Norway gives Ukraine French-made anti-air missiles

    Norway has given Ukraine around 100 French-made Mistral anti-air missiles, the government said on Wednesday.

    The Mistral launchers and missiles, which have already been delivered, had until now been mounted on Norwegian navy vessels, the defence ministry said in a statement.

    Built from the end of the 1980s by defence group Matra, which later merged with European missile developer MBDA, the Mistral is a very short-range surface-to-air missile. It can be used on vehicles, ships and helicopters, or be portable.

    11:21am: Western allies to provide more military support to Kyiv

    "The allies agreed on the need to continue their support for the Ukrainians, whether it's economic, humanitarian or military – and also the agreement that they need to continue holding Russia accountable," FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reported from Washington DC.

    11:20am: ‘How combat-ready are these forces?’

    As Russia launches a new phase in the Ukraine war with the battle for Donbas, there are "US experts saying this is not as intense as it's going to get and that Russia is planning to send yet more troops into these regions" Luhansk and Donetsk, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv. "Apparently there are 22 battalion tactical groups just on the other side of the Russian border [...] ready to be deployed into eastern Ukraine.

    "One of the big questions, though, is how combat-ready are these forces? If they're reconstituted from units that were fighting in Kyiv region and Chernihiv region, where they suffered really severe losses and a pretty crushing defeat, it's not clear what their physical state is, what the state of their equipment is and what their morale level is," Cragg noted.

    9:12am: Growing majority of Swedes back joining NATO, opinion poll shows

    A growing majority of Swedes are in favour of joining NATO, a poll showed on Wednesday, as policy-makers in both Sweden and Finland weigh up whether Russia's invasion of Ukraine should lead to an end to decades of military neutrality.

    The poll by Demoskop and commissioned by the Aftonbladet newspaper showed 57 percent of Swedes now favoured NATO membership, up from 51 percent in March. Those opposed to joining fell to 21 percent from 24 percent, while those who were undecided dipped to 22 percent from 25 percent. The March poll was the first to show a majority of Swedes in favour of joining NATO.

    9am: EU Council's Michel makes surprise visit to Kyiv

    European Council President Charles Michel made an unexpected visit to Kyiv on Wednesday, following a trip to the Ukrainian capital by the head of the EU's executive earlier this month to show support for the nation fighting a Russian invasion.

    "In Kyiv today," Michel, head of the European Council that represents the European Union's 27 member states, said in a tweet with a photograph of him at a train station. "In the heart of a free and democratic Europe."

    8:19am: Ukraine says corridor agreed for women, children, elderly to leave Mariupol

    Ukraine has reached a preliminary agreement with Russia on establishing a humanitarian corridor to evacuate women, children and the elderly from the besieged city of Mariupol on Wednesday, Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

    "Given the catastrophic humanitarian situation in Mariupol, this is where we will focus our efforts today," she wrote on Facebook.

    7:35am: Italy seeks African gas to end dependence on Russia

    Italian ministers head to central Africa Wednesday in an urgent quest for new energy deals as Italy scrambles to break away from Russian gas over the Ukraine war. Prime Minister Mario Draghi is looking to add Angola and the Congo Republic to a portfolio of suppliers to substitute Russia, which provides about 45 percent of Italian gas.

    "We do not want to depend on Russian gas any longer, because economic dependence must not become political subjection", he said in an interview with the Corriere della Sera daily published on Sunday. "Diversification is possible and can be implemented in a relatively short amount of time – quicker than we imagined just a month ago," he said.

    Draghi, who has tested positive for Covid-19, is sending in his stead Foreign Minister Luigi Di Maio and Ecological Transition Minister Roberto Cingolani, who will travel to Luanda on Wednesday and Brazzaville on Thursday.

    3:55am: Marine in besieged Mariupol says 'maybe facing our last days, if not hours'

    A commander for the Ukrainian marines fighting in the last stronghold of Mariupol said his forces were "maybe facing our last days, if not hours" and appealed for extraction in a Facebook post published early Wednesday.

    "The enemy is outnumbering us 10 to one," Serhiy Volyna from the 36th Separate Marine Brigade said, sheltering at the besieged Azovstal factory, adding: "We appeal and plead to all world leaders to help us. We ask them to use the procedure of extraction and take us to the territory of a third-party state."

    It is not possible to verify information given by either side given the scale of the fighting and lack of communications in Mariupol.

    Russian forces are believed to have gradually pushed their way into the city and some Ukrainian officials said Tuesday that a hospital near the Azovstal plant was hit.

    Volyna said the Russians had the "advantage in the air, in artillery, in their forces on land, in equipment, and in tanks".

    "We are only defending one object – the Azovstal plant – where in addition to military personnel, there are also civilians who have fallen victim to this war," he added.

    3:20am: Russia issues new surrender deadline in Mariupol, Ukrainian fighters refuse to lay down arms 

    Russia gave Ukrainian fighters still holding out in Mariupol a fresh ultimatum to surrender on Wednesday as it pushed for a decisive victory in its new eastern offensive, while Western governments pledged more military help to Kyiv.

    Thousands of Russian troops backed by artillery and rocket barrages were advancing in what Ukrainian officials have called the Battle of the Donbas.

    Russia's nearly eight-week-long invasion has failed to capture any of Ukraine's largest cities, forcing Moscow to refocus in and around separatist regions.

    The biggest attack on a European state since 1945 has, however, seen nearly 5 million people flee abroad and reduced cities to rubble.

    Russia was hitting the Azovstal steel plant, the main remaining stronghold in Mariupol, with bunker-buster bombs, a Ukrainian presidential adviser said late on Tuesday. Reuters could not verify the details.

    "The world watches the murder of children online and remains silent," adviser Mykhailo Podolyak wrote on Twitter.

     

    55th day of war. 🇷🇺 continues to shell Azovstal with powerful anti-bunker bombs. The world watches the murder of children online and remains silent. Religious & world leaders can stop it by organizing humanitarian corridors. Otherwise, the blood will be on their hands, too. pic.twitter.com/b9UaGR6VSB

    April 19, 2022

     

    After an earlier ultimatum to surrender lapsed and as midnight approached, Russia's defence ministry said not a single Ukrainian soldier had laid down their weapons and it renewed the proposal. Ukrainian commanders have vowed not to surrender.

    2:05am: US preparing new $800 mn military aid package for Ukraine

    The United States is set to approve another $800 million in military aid for Ukraine, less than a week after announcing a package of the same amount, US media reported Tuesday.

    Details of the new package are still being worked out, according to CNN, which cited three senior officials in President Joe Biden's administration.

    NBC News reported that the new assistance is expected to include more artillery and tens of thousands of shells to help Kyiv combat Russia's invasion, as fighting escalates in the east of Ukraine.

    White House spokeswoman Jen Psaki said Tuesday that Biden and other world leaders had participated in a call during which they discussed providing additional ammunition and security aid to Ukraine.

    Biden on April 13 had unveiled an $800 million package of equipment for Kyiv, including helicopters, howitzers and armoured personnel carriers.

    (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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    Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations

    The France 24 Interview

    Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

    The Debate

    Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing

    Opex 360

    L’US Army choisit Sig Sauer pour lui fournir de nouveaux fusils d’assaut de calibre 6,8 mm

    par Laurent Lagneau · 20 avril 2022

    Lancé il y a cinq ans, le programme NGSW [Next Generation Squad Weapons] doit permettre à l’US Army de remplacer les carabines M4 et les fusils M16 ainsi que les mitrailleuses M249 actuellement en dotation au sein de ses unités de mêlée.

    Dans le détail, l’objectif est développer deux nouvelles armes, à savoir le le NGSW-R [R pour Rifle] et le NGSW-AR [AR pour ‘Automatic Riffle’]. Au total, l’US Army compte commander 100’000 exemplaires de ces futures fusils, lesquels devront avoir une précision et une létalité accrues tout en étant plus silencieux.

    En outre, et c’est un détail important, le NGSW-R et le NGSW-AR utiliseront des cartouches spéciales de 6,8 mm et non de calibre de 5,56x45mm OTAN. Celles-ci sont censés offrir une capacité de pénétration supérieure ainsi qu’une meilleure précision.

    En 2017, le général Mark Milley, qui était encore chef d’état-major de l’US Army, avait expliqué que les munitions de 5,56 risquaient de ne plus être efficaces face à des gilets pare-balles vendus pour 250 dollars…

    Quoi qu’il en soit, cinq industriels se mirent en ordre de marche pour tenter d’obtenir ce marché. Et, le 19 avril, le verdict est tombé. En effet, via un communiqué, l’US Army a annoncé qu’elle venait de retenir Sig Sauer au titre de son programme « Next Generation Squad Weapon », à la suite d’un « effort rigoureux de prototypage et d’évaluation de 27 mois ».

    Dans un premier temps, un contrat de 20,4 millions de dollars sera notifié à Sig Sauer pour « des armes et des munitions qui seront testées ». Cette somme comprend également les accessoires, les pièces de rechange et l’assistance de l’industriel. Il « offre également la possibilité d’acquérir des armes NGSW aux autres services du département de la Défense » ainsi qu’aux pays potentiellement intéressés dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales. Sans doute que certains seront tentés… ne serait-ce qu’en raison du changement de calibre.

    Dans le détail, Sig Sauer fournira donc deux types d’armes : le fusil XM5 remplacera la carabine M4/M4A tandis que la M249 Squad s’effacera devant le le fusil automatique XM250. Un de leurs points forts serait leur fiabilité, selon Ron Cohen, le Pdg de l’armurier. Ainsi, celui-ci a confié à Task & Purpose que ces deux armes peuvent tirer 12’000 coups avant de devoir changer de canon. Soit deux fois plus qu’avec les M4.

    Par ailleurs, le SM5 et le XM250 seront équipés d’un système de contrôle de tir « XM157 Fire Control », censé renforcer leur précision et leur « létalité », grâce à plusieurs fonctionnalités [optique à grossissement variale, télémètre laser, calculateur balistique, réalité augmentée, etc].

    France24 - World

    Ukraine’s Zelensky, Kremlin critic Navalny call on France to vote for Macron in presidential race

    Issued on: 20/04/2022 - 19:00

    FRANCE 24 Follow

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky and jailed Russian Kremlin critic Alexei Navalny voiced support separately for French President Emmanuel Macron ahead of Sunday's second round of the presidential election that pits the incumbent against Russia-friendly far-right candidate Marine Le Pen.

    Navalny tweeted his support for Macron, calling on French citizens to vote for him just hours before the two presidential candidates face off in a high-stakes televised debate. Zelensky, in a TV interview, said he did not want to influence French elections but spoke in favour of Macron.

    "A Russian political prisoner addressing the voters of France is quite ironic... I certainly, without hesitation, urge the people of France to vote for @EmmanuelMacron on April 24," Navalny said in a long Twitter thread posted in French and English.

    Navalny added that he was "shocked" that Le Pen's party received a €9 million loan from "Putin's notorious money-laundering outfit", the First Czech-Russian Bank. 

    "I don't doubt for a minute that negotiations with these people and deals with them included a shadowy political part as well," 45-year-old Navalny said.

    "This is corruption. This is selling political influence to Putin," he added. 

    1/16A Russian political prisoner addressing the voters of France is quite ironic. But technically, I'm in jail due to a criminal complaint by a French company; I studied 🇫🇷 at university and wear a scarf whenever I come to Paris. France is close to my heart, so I'll give it a try

    April 20, 2022

    'I will root for France'

    Navalny said France was "close" to his heart and he felt he could address the French for a number of reasons.

    "I'm in jail due to a criminal complaint by a French company," he said, referring to French cosmetics company Yves Rocher.

    In 2014, a Russian court found Navalny guilty of defrauding the Russian subsidiary of Yves Rocher in a ruling later declared "arbitrary" by the European Court of Human Rights. 

    He was handed a suspended sentence of three and a half years, but was ordered in 2021 to serve jail time.

    Navalny was jailed last year when he returned to Russia after receiving medical treatment in Germany following a poison attack.

    "I will root for France, the French and @EmmanuelMacron," Navalny said on Twitter.

    Le Pen 'made a mistake' on Russia

    Ukrainian President Zelensky was more circumspect in his support for Macron.

    "While I do not think that I have the right to influence what happens in your country, I want to say I have a relationship with Emmanuel Macron and I would not want to lose that," he told French TV station BFM.

    He added that Le Pen was wrong in her views about Russia-Ukraine issues. "If Le Pen understands that she has made a mistake, our relationship could change," Zelensky said.

    Le Pen, who prior to the war had been an open admirer of Putin, has said that as president she would block European sanctions on Russian oil and gas. The far-right candidate has also said that if she is president, France would once again leave NATO military command and has called for a Russia-NATO "rapprochement".

    (FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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    Macron, Le Pen accused of vetoing 'tenacious' reporter from moderating high-stakes debate

    Perspective

    French presidential election: Macron 'trying to speak to voters on the centre left'

    France 2022: The Choice

    French prosecutor studying EU anti-fraud agency report on Le Pen

    Opex 360

    La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

    En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

    À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

    « L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

    D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

    Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

    Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

    « Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

    Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

    Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

    La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

    La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

    Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

    Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

    Photo : EMA

    France24 - World

    'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

    Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

    Sam BALL

    In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

    France24 - World

    Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

    Issued on: 13/04/2022 - 18:06

    Sam BALL

    Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

    France24 - World

    'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws

    Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42

    Sam BALL

    Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.

    France24 - World

    'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

    Issued on: 07/04/2022 - 18:10

    Sam BALL

    Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

    France24 - World

    Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

    Issued on: 11/04/2022 - 14:39

    Céline SCHMITT

    Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

    A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    France24 - World

    The future of Europe: EU citizens take centre stage

    Issued on: 11/04/2022 - 12:56

    Catherine NICHOLSON Follow

    The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

    Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
    • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
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    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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